Présentation générale - Epsilon
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1. Pr vision n 108 CONOMIE ET STATISTIQUE N 285 286 1995 5 6 de diagnostic La reprise annonc e au d but de 1992 se transforme en r ces sion un an plus tard Dans un second article Karine Bouthevillain et Alexandre Mathis reprennent la chronique des pr visions entre le printemps 1992 et lhi ver 1993 Ils d crivent comment s est op r le renversement de tendance chez les observateurs la connaissance des premi res informations conjoncturelles a t d terminante pour la prise de conscience de la r cession Ils identifient ensuite deux erreurs majeures dans les diagnostics la demande ext rieure adress e la France aura t trop longtemps surestim e l volution de la de mande int rieure aura t mal pr vue les m nages ayant au del des sch mas pass s privil gi l pargne de pr caution au d triment de la consom mation et les entreprises ayant r duit leurs projets d investissement du fait notamment d un environnement financier d favorable taux d int r t et taux de change Les comparaisons des erreurs de pr vision permettent de nuancer les juge ments port s quelquefois de mani re h tive Par rapport aux pr c dents retournements conjoncturels 1975 1982 et 1988 l erreur statistique sur 1993 n est pas exceptionnelle Elle t moigne des limites et des difficult s des exer cices de pr vision et de la prudence n cessaire leur utilisation Des indicateurs labor s Les do2. d autres types de points de vente Le premier effet est rela tivement connu l conomiste ne consid re pas comme quivalents des biens de qualit s diff rentes L effet lieux d achat est moins intuitif Lun des apports du dossier est de le chiffrer pour une trentaine de familles de produits alimen taires ce stade on peut d j retenir que l cart qui en r sulte entre indice et prix moyen est tr s variable selon les produits Globalement il reste limit Quel est donc le bon indicateur N y a t il aucun risque de biais dans l indice des prix la consommation Soulignons d abord que pour des raisons pratiques il est totalement exclu d adopter d autres conventions pour le suivi mensuel de l in dice des prix et que d ailleurs tous les pays font de m me en effet l exercice r alis ici a mobilis tout un ensemble d informations compl mentaires qui ne peuvent tre observ es au mois le mois Rappelons aussi que l indice aclairement vocation calculer des prix globaux et non ceux des vari t s fines de produits insuffisamment repr sent es dans l chantillon d ensemble D un point de vue th orique quelle est la justification de l absence de prise en compte de l effet lieux d achat Elle r side dans le fait que le prix pay par le consommateur inclut toujours une part de service deux biens identiques marque gamme con ditionnement etc achet s dans des points de vente distincts peuvent diff rer
3. par ce service commercial ce qui explique que des carts de prix puissent subsister On sent bien que l on ne justifie pas ainsi la totalit des carts de prix D ailleurs il suffit d observer que le consommateur s est massivement report vers les gran des surfaces pendant la p riode tudi e et ce d autant plus que les niveaux de prix taient plus attractifs 2 I est vrai que cette vague de fond n est pas seu lement une r action aux prix relatifs mais sans doute une volution plus g n rale des modes de vie Les auteurs ont donc raison de consid rer que le meilleur indicateur est quelque part entre ce qui apparait comme deux conventions ex tr mes Surtout ils se sontefforc s de chiffrer le biais maximal qui pourrait affecter l indice fran ais Sans tre n gligeable celui ci est heureusement tr s limit 0 4 par an sur la consommation alimentaire environ 0 2 par an sur ensem 2 Entre 1979 et 1991 les parts de march de l ensemble des grandes surfaces hypermarch s et supermar ch s passent de 56 87 sur les p tes alimentaires de 23 51 sur les pommes de terre de 66 94 sur les petits pots pour b b voir l article de D Dubeaux et A Saglio Modification des circuits de dis tribution et volution des prix alimentaires CONOMIE ET STATISTIQUE N 285 286 1995 5 6 ble des produits I devrait m me d cro tre l avenir du moins dans tous les secteurs o le gr
4. P ersee_ Monsieur Philippe Domergue Pr sentation g n rale In Economie et statistique N 285 286 1995 pp 3 8 Citer ce document Cite this document Domergue Philippe Pr sentation g n rale In Economie et statistique N 285 286 1995 pp 3 8 htip www persee fr web revues home prescript article estat 0336 1454 1995 num 285 1 5973 G creative commons QUALIT DE L INFORMATION CONOMIQUE C e num ro sp cial est exceptionnel un double titre les articles publi s par conomie et Statistique n ont pas en g n ral vocation m thodologi que m me si les sources et m thodes y sont scrupuleusement indiqu es ici les analyses portent principalement sur les outils Mais surtout le fil conducteur de cette livraison est un examen critique de la qualit de plusieurs productions Statistiques majeures Si les statisticiens ne manquent pas du fait m me de la difficult de leur m tier d tre attentifs la qualit de l information qu ils produisent il n est pourtant pas usuel en France qu ils examinent publique ment les risques d erreurs ou de biais ou valuent l impr cision et les r visions de leurs estimations Le plus souvent ces d bats tr s techniques ne d passent pas un c nacle de sp cialistes Mais il existe aujourd hui une demande accrue de clarification sur la fiabilit des statistiques publiques et par ailleurs des enjeux importants du fait de leur utilisation d sormais
5. and commerce a conquis des parts de march dominantes C est aussi ce que sugg rent les tudes nord am ricaines Quelle est la pr cision du PIB La question qui est au c ur de l article d Alain Gallais est bien celle de la pr cision des comptes nationaux l utilisateur se demande souvent quel intervalle de confiance pourrait tre attach aux grands agr gats comme le PIB Il se doute que celui ci n est pas connu au million de francs pr s mais l est il au mil liard ou la centaine de milliards Les comptables nationaux n aiment gu re tre ainsi interrog s non que la question manque de pertinence mais elle est redoutablement difficile L auteur n en a que plus de m rite s y risquer m me si l on doit dire d embl e qu il n apporte pas de r ponse d finitive La d marche de l auteur consiste analyserles gains de pr cision obtenus de puis le compte provisoire jusqu au compte d finitif mais elle ne s y limite pas il souligne fort justement que l on commettrait une erreur d optique en se fixant pour seul objectif de minimiser ces r visions Il suffirait de consid rer comme d finitif tout compte provisoire aussi grossier f t il En r alit les utilisateurs ont plusieurs souhaits que les estimations pr coces soient raisonnablement pr cises et aussi qu elles ne soient pas trop remises en question par la suite L appr ciation de la qualit porte donc sur la s quence compl te des compte
6. e l emploi dans les comptes nationauxfran ais Comment utiliser les pr visions Ilexiste quelque analogie entre la confection des comptes pr coces etla pr vision conomique court terme Karine Bouthevillain et Alexandre Mathis rappellent apr s d autres auteurs qu un cheminement continu va de la pr vision pure l ob servation statistique pure le compte d finitif Mais c est pour aussit t s en d marquer puisqu ils choisissent de comparer les pr visions au compte provi soire l appui de leur d marche j ajouterai qu il est en effet pr f rable de bien distinguer deux m tiers celui des comptables nationaux et celui des pr vision nistes Les premiers ont pour mission de mobiliser dans un cadre coh rent toute l information disponible Ils mettent en uvre des moyens relativement impor tants en vue de construire une repr sentation la plus exacte possible des ph nom nes conomiques observ s dans le pass imm diat et lointain Les se conds en revanche utilisent l ensemble d information mis leur disposition par les comptables notamment afin d laborer le sc nario d volution de l co nomie le plus probable en s appuyant sur des outils aussi divers que le mod le conom trique et le dire d expert On con oit alors que dans le premier cas il ne puisse exister deux r alit s statistiques concurrentes etque dans le second la pluralit des analyses soit au travers du d ba
7. et en moyens M me pour le compte d finitif personne ne serait dispos allouer des moyens illimit s l investigation statistique Mieux vaut une bonne image qu un long discours dans un bref texte intitul De la rigueur de la science J L Borges voque un pays dont la cartographie se d veloppe avec un souci de pr cision si absurde que la carte finit par recouvrir la totalit du territoire 4 Sans doute par un comportement trop prudent des comptables nationaux annuels conduisant pr f rer des chiffres observ s dans le pass r cent plut t que des inflexions brutales L auteur explore des redressements possibles de ce type de biais par des m thodes conom triques encore loign es des m thodes de chiffrages actuelles L int gration plus forte des comptabilit s annuelles et trimestrielles am nera peut tre des progr s dans ce domaine CONOMIE ET STATISTIQUE N 285 286 1995 5 6 5 font tr s diff remment Confrontant ces m thodes l auteur nous d livre le mes sage suivant pour parvenir au m me but exhaustivit de la couverture statistique du PIB la meilleure m thode d pend largement de l information sta tistique existante fichiers et r pertoires d entreprises notamment On ne peut donc recommander de transposer les m thodes employ es ind pendamment de ce contexte reste que l on pourrait sans doute tirer de l exemple transalpin des pistes pour une meilleure int gration d
8. n 275 276 CONOMIE ET STATISTIQUE N 285 286 1995 5 6 3 De quoi est il question dans ce dernier dossier Celui ci est pour essentiel cons titu de variations sur un th me traditionnel pour les statisticiens car tr s g n ral celui de l agr gation de grandeurs qui se d forment au cours du temps Pr cis ment il s agit ici de calculer le prix de produits dont les caract ristiques changent dans la consommation alimentaire des m nages Tr s concr tement Marielle Prime et Alain Saglio examinent de fa on approfondie le cas des tablettes de chocolat qui avait suscit des interrogations parmi es professionnels Ceux ci ont constat que dans le fameux panier de la m nag re on retrouve de plus en plus fr quemment les marques les moins ch res et que ces produits sont achet s plus souvent dans les grandes surfaces d o une autre cono mie Ces deux comportements conomes ne sont pourtant pas retrac s par l indice des prix De fait l indice est un instrument qui n enregistre que des varia tions pures des prix l mentaires Au contraire le prix moyen habituellement suivi par les professionnels par commodit est sensible non seulement aux va riations de prix mais aussi aux d placements des achats des consommateurs Les deux notions peuvent tre reli es rigoureusement en d finissant un effet de gamme report vers des marques de prix diff rents et un effet lieux d achat d placement vers
9. nn es statistiques l tat brut ne sont pas toujours interpr tables On peut m me avancer qu elles le sont rarement C est pourquoi il est indispen sable de les travailler quelque peu La correction des variations saisonni res fait partie d sormais du paysage statistique le plus courant m me si elle rec le toujours quelque myst re pour le non sp cialiste Jean Marie Fournier et Do minique Ladiray sugg rent qu il faut aller plus loin pour porter un diagnostic conjoncturel pr cis Les effets de calendrier dus l irr gularit du nombre de jours ouvrables sont susceptibles de perturber les volutions trimestrielles D o un progr s possible pour les comptes trimestriels qui ne pratiquent pas la correction des jours ouvrables St fan Lollivier et Pascale Pollet quant eux analysent des donn es tradition nellement suivies parles conjoncturistes ce sont les r ponses des entreprises industrielles interrog es par l Insee dans son enqu te trimestrielle De telles statistiques sontriches d informationetdoivent tre interpr t es avec quelques pr cautions ne serait ce que parce qu elles sont qualitatives 6 On a recours en g n ral des indicateurs agr g s comme les soldes d opinion Lori ginalit de cette tude des tensions sur les capacit s de production provient d untraitementsur donn es individuelles Autotal uneincitation exploiter plus fond cette mine d informations que constituent les enq
10. s sachant que nul ne s attend la perfection d s le premier compte 3 R trospectivement les comptes publi s depuis une dizaine d ann es ceux de la base 1980 apparaissent plus pr cis que ceux de la base pr c dente en effet le compte d finitif a pu mobiliser davantage d information La confron tation des trois approches du PIB parla demande la production etles revenus effectu e un niveau fin de la nomenclature d activit s et de produits assure par ailleurs au compte d finitif en France une pr cision sans doute meilleure que dans nombre de pays trangers Enfin cela n est pas obtenu au prix de r visions trop fortes puisque celles ci sont dans la moyenne des pays compa rables Cela n exclut pas certaines faiblesses concernant les estimations pr coces de l investissement ou du PIB non marchand Au del des r visions quantitatives l article s interroge aussi sur le diagnostic conjoncturel d livr par les comptes pr coces Il appara t ainsi que si les tendances sont en g n ral correctement retrac es le cycle conomique est cr t 4 Compl mentaire de cette investigation est l article de Claude Wagner sur l co nomie souterraine La France et l Italie redressent syst matiquement leurs comptes pour inclure ce type d activit dans leurs valuations de PIB mais le 3 Caril est assez connu que la mobilisation de l information la plus compl te possible est co teuse la fois en temps
11. t qu elle sous entend favorable la qualit des pr visions macro conomiques De surcro t celles ci malgr les critiques qui leur sont adress es sont de plus en plus sollicit es par les acteurs conomiques publics et priv s Les auteurs ont d j analys en d tail les pr visions de neuf organismes publics ou priv s fran ais ou non 5 II ne s agit pas d tablir un palmar s mais plut t de prendre un peu de recul en comparant avec le plus de rigueur possible les performances sur longue p riode et aussi de rappeler les r sultats obtenus dans la litt rature conomique On en retiendra tout d abord que les pr visions labo r es surclassent le plus souvent la simple extrapolation statistique On y trouvera aussi une justification pragmatique a posteriori de la multiplicit des organis mes de pr vision la possibilit de calculer une moyenne de leurs pr visions appel e le plus souvent consensus Lorsqu on examine un chantillon de pr visions suffisamment grand la moyenne s av re en effet meilleure que les pr visions l mentaires Mais elle ne les surpasse jamais toutes et surtout ne garantit pas contre des erreurs importantes En particulier celles qui correspon dent des retournements conjoncturels De ce point de vue l ann e 1993 est h las exemplaire quelques nuances pr s dans leurs commentaires les pr visionnistes ont commis la m me erreur 5 Voir conomie et
12. tr s r pandue Bien des malentendus peuvent tre vit s condition de rechercher la transparence L Insee s y efforce ainsi que d autres instances comme le Conseil national de l information statistique L indice des prix n est pas un prix moyen Le dossier propos par Alain Saglio repr sente le dernier volet d un ensemble de travaux suscit s par la r novation de l indice des prix la consommation 1 Les pr c dents articles ont trait les th mes de la pr cision de l indice et des difficult s de la comparaison internationale Leur nouveaut a peut tre t in suffisamment relev e par les observateurs Pour la premi re fois un intervalle de confiance a t estim inf rieur 0 1 pour l indice global l Insee publie avec le glissement annuel de l indice ce pr cieux guide de lecture Autre pre mi re r alis e en collaboration troite avec nos coll gues allemands les conditions de comparabilit des indices officiels des deux pays ont t pr ci s es et illustr es il en ressort un imp rieux besoin d harmonisation de nos m thodes qui est heureusement l uvre au niveau europ en 1 Le lecteur se reportera aux articles publi s pr c demment dans cette m me revue La pr cision de l in dice des prix mesure et optimisation par P Ardilly et F Guglielmetti n 267 et Une comparaison des indices de prix la consommation fran ais et allemand par W Buchwald et A Saglio
13. u tes de conjoncture 6 l exception des marges de capacit qui permettent de calculer un taux d utilisation des capacit s de production la plupart des variables ont trois modalit s par exemple les carnets de commandes sont bien garnis normaux ou peu garnis Pour une analyse quantitative voir l article de J C Fanouillet et B Salani conomie et Statistique n 234 CONOMIE ET STATISTIQUE N 285 286 1995 5 6 7 Les statistiques conomiques ne sont pas fr quemment publi es avec des indi cations sur les incertitudes qui les entourent et ne sont pas toujours assorties de leur bon mode d emploi De ce fait l annonce ou la r vision de chiffres sensibles sont quelquefois inutilement dramatis es par des pr sentations maladroites des statisticiens ou par des interpr tations abusives des commentateurs Aujourd hui l usage de plus en plus g n ral des principaux indicateurs macro conomiques et le besoin grandissant de comparaisons internationales devraient cependant entra ner un regain d int r t pour ces questions m thodologiques Puisse le pr sent dossier dont la lecture est certes parfois aust re contribuer une telle clarification Philippe Domergue Chef du d partement des Normes statistiques et comptables CONOMIE ET STATISTIQUE N 285 286 1995 5 6
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