Le sort des droits d`auteur afférents aux créations réalisées
Contents
1. 2 R gles relatives la cession des droits d auteur dans le cadre d un contrat de travail Le principe g n ral de l interpr tation restrictive des cessions de droits d auteur d j bien tabli par la doctrine et la jurisprudence ant rieures a trouv une cons cration explicite dans 30 Article 6 al 1 LDA Cf cependant infra concernant les r gles particuli res relatives la titularit des droits d auteur aff rents aux programmes d ordinateur ainsi que des droits sui generis aff rents aux bases de donn es 31 A BERENBOOM op cit n 108 32 A STROWEL et J P TRIAILLE op cit n 27 33 Pour une analyse d taill e du r gime de ce type d uvres lire A PUTTEMANS Droit d auteur indivision et uvres de collaboration in Les copropri t s Collection de la Facult de Droit de ULB Bruxelles Bruylant 1999 pp 349 et sv Article 4 LDA 35 Article 5 LDA l article 3 de la nouvelle loi qui nonce que les dispositions contractuelles relatives au droit d auteur et ses modes d exploitation sont de stricte interpr tation Les r gles r gissant la cession des droits d auteur sur les cr ations diff rent selon que l on se situe sous l empire de l ancienne loi sur le droit d auteur loi du 22 mars 1886 ou de la nouvelle loi sur le droit d auteur et les droits voisins loi du 30 juin 1994 Il convient donc d op rer une distinction selon que le contrat de tra2. ordinateur et ou bases de donn es r alis s par un employ dont ce n tait pas la t che principale la pr somption de cession peut tre invoqu e par l employeur s il tablit que l uvre a t cr e selon ses instructions Ainsi des documents confiant une mission de programmation particuli re un employ pourraient permettre l employeur d invoquer le b n fice de la pr somption de cession des droits patrimoniaux l auteur demeure cependant titulaire des droits moraux ce qui pourrait par exemple lui permettre de s opposer des exploitations sous une forme adapt e pour autant qu il y ait atteinte son honneur ou sa r putation Une modification de l objet du contrat pourrait galement tre n goci e entre l employeur et l employ A d faut une cession de droits sera plus d licate tablir Dans l hypoth se o les cr ations de l employ ne peuvent tre qualifi es de programmes d ordinateur et ou de bases de donn es ainsi que dans les cas o ces types de cr ations ne sont pas r alis es en ex cution du contrat de travail ou sur instruction de l employeur une clause expresse de cession de droits est requise afin que l employeur puisse exploiter les cr ations concern es sur les mentions requises cf l article 3 LDA qui pr voit des assouplissements en mati re de cr ations d employ s Il convient dans ce contexte de ne pas n gliger la port e des droits moraux d
3. cit e int gre en son article 1 cette disposition en droit interne M B 27 juillet 1994 1 Ainsi le slogan Un sourire une carte et c est pay utilis par BANKSYS a t jug original Civ Bruxelles 27 mai 1994 Auteurs amp M dia 1996 p 411 Le Tribunal tout en relevant qu il s agissait manifestement d un cas limite reconna t au slogan une certaine originalit r sultant de l association de l id e de sourire celle de l utilisation d une carte de paiement 70 Anvers 15 f vrier 1990 R W 1990 1991 p 21 21 Cf l affaire relative au logo de la RTBF Civ Bruxelles cess 5 ao t 1997 Auteurs amp M dia 1997 p 290 7 Le concept de Bob utilis dans les campagnes de s curit routi re est prot geable par le droit d auteur Civ Bruxelles cess 20 f vrier 1998 Auteurs amp M dia 1998 p 239 Paris 4 chambre 13 septembre 1995 R I D A 1996 n 168 p 287 Article 2 LDA En France les droits moraux sont perp tuels article L 121 1 du Code de la Propri t intellectuelle 25 Pour une vision moniste du droit d auteur lire A STROWEL et J P TRIAILLE op cit n 62 26 Sur les fondements du droit d auteur lire A STROWEL droit d auteur et acc s l information de quelques malentendus et vrais probl mes travers l histoire et les d veloppements r cents Les Cahiers de la Propri t Intellectuelle 1999
4. il peut b n ficier d un cumul des protections du droit des dessins et mod les et du droit d auteur article 21 LUBDM Se pose alors la question de la titularit des droits d auteur aff rents la cr ation r alis e dans le cadre d un contrat de travail L article 23 LUBDM pr cise cet gard que lorsqu un dessin ou mod le original est cr dans les conditions vis es l article 6 de la loi le droit d auteur relatif ce dessin ou mod le appartient celui qui est consid r comme cr ateur conform ment aux dispositions de cet article On peut alors s interroger sur le sort des dessins ou mod les non d pos s ainsi que sur la port e de la disposition de l article 23 par rapport aux droits moraux Ces deux questions sont discut es En ce qui concerne les dessins ou mod les non d pos s il nous semble toutefois difficilement justifiable de leur appliquer le r gime d rogatoire au droit commun lorsque la formalit ouvrant le b n fice de la protection sp cifique savoir le d p t n a pas t remplie Sur la port e de l attribution originaire des droits d auteur et au nom de la coh rence du syst me de protection des dessins et mod les d aucuns pr conisent que l employeur soit investi l origine de tous les droits d auteur aff rents la cr ation en ce compris les droits moraux et galement pour la p riode suivant l extinction ou l annulation de la protec
5. le l gislateur a nonc une s rie d exceptions aux droits exclusifs de l auteur Ces exceptions r pondent principalement trois finalit s le souci de garantir certaines libert s fondamentales libert d expression par exemple la r ponse certains besoins d int r t public exceptions instaur es en faveur de l ducation par exemple ou l encadrement de certaines utilisations que les auteurs n avaient pas la capacit de contr ler exception de copie priv e par exemple Les exceptions aux droits patrimoniaux de l auteur sont reprises aux articles 21 et 22 LDA Parmi les principales mentionnons le droit de citation art 21 LDA la citation des fins d information art 22 1 1 LDA ou la parodie art 22 17 6 LDA Nous n examinerons pas ici la port e de ces exceptions dans la mesure o l exploitation d une cr ation r alis e dans le cadre d un contrat de travail pourrait difficilement se baser sur ces seules exceptions 27 PIER y A Fiu X La d cision de divulguer a des implications pratiques non n gligeables dans la mesure o les uvres non divulgu es sont insaissables alin a 4 de la m me disposition 2 Cf par exemple le litige relatif la modification du logo de la RTBF op cit A ce sujet lire S DUSOLLIER Y POULLET et M BUYDENS Droit d auteur et acc s l information dans l environnement num rique para tre IL La situation parti
6. vol 12 pp 185 208 Ce droit vise principalement la communication au public et la reproduction de l uvre sous quelque forme et sur quelque support que ce soit traductions adaptations L auteur est le seul pouvoir effectuer des actes d exploitation ou autoriser de tels actes cf infra sur les r gles de cession des droits de l auteur Ces pr rogatives ont pour principal objet de permettre une juste r mun ration de l effort cr ateur 2 2 Pr rogatives morales Dans la mesure o la personnalit de l auteur transpara t au travers de sa cr ation il est logique qu il dispose de pr rogatives particuli res lui permettant de d fendre indirectement sa personnalit L auteur jouit essentiellement de trois pr rogatives morales par rapport son uvre droit de divulgation l auteur est le seul pouvoir d cider de diffuser son uvre dans le public article 1 2 al 3 LDA droit de paternit l auteur peut revendiquer la paternit de son uvre et peut s opposer toute usurpation article 1 2 al 5 LDA droit l int grit de l uvre l auteur peut s opposer toute modification ou d formation de son uvre article 1 2 al 6 et 7 LDA 2 3 Exceptions aux droits exclusifs de l auteur Afin de permettre certains usages des uvres prot g es et par l instaurer un juste quilibre entre les droits du cr ateur et d autres droits l gitimes du public
7. Cf Trib Gr Inst Rennes 22 juin 1992 Rev Crit Dr Int Pr 1999 pp 76 et sv confirm e par Rennes 17 janvier 1996 et Cass fr 7 avril 1998 m mes r f rences
8. L La loi du 31 ao t 1998 concernant la protection des bases de donn es op cit n 13 et 14 l employeur selon des modalit s similaires celles existant en mati re de programmes d ordinateur cf supra ce sujet C Les dessins et mod les La protection des dessins et mod les pr sente galement certaines particularit s int ressantes relever Le droit des dessins et mod les est harmonis sur le territoire du B n lux par la Loi uniforme B n lux sur les dessins et mod les LUBDM L objet de la protection est l aspect nouveau d un produit ayant une fonction utilitaire article 1 LUBDM La condition de protection est donc la nouveaut La protection dont la dur e est de cinq ans renouvelable deux fois article 12 LUBDM requiert qu il soit satisfait la formalit pr alable du d p t Le droit des dessins et mod les permet de s opposer tout acte de fabrication ou de mise sur le march au sens large importation vente mise en location d un produit ayant un aspect identique l aspect faisant l objet d un d p t article 14 LUBDM Dans l hypoth se de dessins ou mod les r alis s par un employ dans l exercice de ses fonctions cr ation de service l employeur doit tre consid r comme le cr ateur article 6 LUBDM ce qui signifie que l employeur est investi ab initio de tous les droits aff rents la cr ation Si le dessin ou mod le est en outre original
9. Le sort des droits d auteur aff rents aux cr ations r alis es durant l ex cution du contrat de travail Par Alexandre Cruquenaire Chercheur au Centre de Recherches Informatique et Droit CRID Facult s Universitaires Notre Dame de la Paix Namur Dans le cadre de la n gociation d un contrat de travail l attention des parties se focalise g n ralement sur certaines clauses consid r es comme sensibles comme celles relatives la r mun ration ou la d finition des fonctions Dans ce contexte la question du sort des droits d auteur aff rents aux cr ations r alis es durant l ex cution du contrat de travail passe souvent inaper ue et est fr quemment n glig e Cette question pr sente cependant un int r t pratique non n gligeable dans la mesure o les pr rogatives inh rentes au droit d auteur peuvent permettre de paralyser l exploitation des cr ations qui seraient r alis es en tout ou en partie par le travailleur concern Dans la pr sente tude nous examinerons en nous effor ant d adopter une approche essentiellement pratique les questions de droit d auteur li es l exploitation d une uvre r alis e par un employ Dans un premier temps nous rappellerons bri vement les principes g n raux du droit d auteur 1 pour ensuite nous concentrer sur les aspects li s aux relations propres l ex cution d un contrat de travail IL I Principes g n raux du droit d auteu
10. culi re des cr ations r alis es dans le cadre d un contrat de travail Apr s avoir rappel les r gles g n rales de titularit originaire et de cession des droits d auteur 1 nous examinerons les diff rents cas de figure possibles selon la date de conclusion du contrat de travail et le type d uvre concern 2 Enfin nous aborderons quelques questions pratiques li es aux r gles de cession des droits d auteur 3 1 Titularit originaire des droits d auteur sart Le ratin n30 Le cr ateur est l origine titulaire des droits d auteur aff rents sa cr ation Lorsque plusieurs personnes laborent une cr ation la situation des droits d auteur varie selon Korot OA aS 31 i ane 32 l existence ou non d une intimit spirituelle entre les auteurs d une inspiration commune Dans l affirmative l uvre devra tre consid r e comme une uvre de collaboration sur laquelle les droits d auteur seront exerc s de mani re indivise par les diff rents auteurs Si les diff rentes contributions sont individualisables nonobstant l existence d une inspiration commune chacun des coauteurs est titulaire des droits sur sa contribution mais la loi d courage une exploitation s par e des diff rentes contributions et ce afin de pr server 35 l exploitation de l uvre commune Dans la n gative chacun des auteurs conservera ses droits sur sa contribution
11. dans le texte cet gard La circonstance que cette pr tendue exception touche un principe fondamental du droit d auteur doit d ailleurs inciter d autant plus de prudence Dans son r cent avant projet de loi portant code de droit international priv le l gislateur belge a en outre rappel l importance de principes tels que l indisponibilit du droit moral et la r gle selon laquelle seule une personne physique puisse se voir reconna tre la qualit d auteur THI Quelques r flexions d ordre pratique Afin de bien ancrer notre propos dans la pratique de la r daction des contrats de travail il nous semble utile de cl turer notre tude par quelques recommandations relatives au libell des clauses susceptibles d avoir une incidence sur l objet de l tude En vue de m nager des cessions de droits dans le cadre des contrats de travail post rieurs au 31 juillet 1994 il convient d ins rer des dispositions appropri es concernant d une part l objet du contrat et d autre part la cession de droits elle m me Afin de faciliter l application des pr somptions l gales en mati re de cession de droits patrimoniaux et viter toute discussion ce propos il convient de d finir de mani re ad quate l objet du contrat de travail En effet cela permet le cas ch ant de mettre en vidence la circonstance que l employ est engag en vue de participer l laboration de programmes d ordinate
12. doit tre originale elle doit tre coul e dans une forme particuli re 1 La condition d originalit Pour tre consid r e comme originale une cr ation doit tre marqu e du sceau de la personnalit de son auteur Cette conception traditionnelle de l originalit offre une certaine souplesse qui a permis les volutions li es notamment l apparition de nouvelles formes de cr ations Ainsi l on consid re que la personnalit de l auteur peut se manifester par les choix qu il op re dans la configuration de son uvre plut t que par l arbitraire de son imagination En mati re de banques de donn es notamment informatiques l originalit peut se manifester dans la s lection des donn es et ou leur agencement la structure de la base de donn es avec le paradoxe qu une base de donn es exhaustive et ou agenc e de mani re classique en mani re telle que la consultation soit ais e ne sera pas consid r e comme originale 8 Ce constat a amen les autorit s europ ennes mettre en place une protection sp cifique du Cf l article 2 1 de la Convention d Union de Berne pour la protection des uvres litt raires et artistiques qui indique que les termes uvres litt raires et artistiques comprennent foutes les productions du domaine litt raire scientifique et artistique quel qu en soit le mode ou la forme d expression 3 A STROWEL et J P TRIAILLE Le droit d aut
13. du Palais royal mode d emploi d une cha ne HI FI programmes d ordinateur slogan publicitaire carte d une ville logo concept coul dans une certaine forme guide de formalit s administratives T 2 L tendue des droits de l auteur La protection du droit d auteur porte sur une dur e de septante ans post mortem auctoris L auteur jouit sur sa cr ation de pr rogatives particuli rement importantes et de surcro t exclusives Ces pr rogatives sont de deux ordres patrimonial 2 1 et moral 2 2 Ces droits exclusifs sont toutefois limit s par une s rie d exceptions 2 3 En effet contrairement beaucoup d id es re ues si le droit d auteur prot ge les cr ateurs son but principal et sa raison d tre est par ce biais la stimulation de la cr ation intellectuelle et artistique ainsi que la diffusion aussi large que possible des id es et pens es 2 1 Pr rogatives patrimoniales de l auteur L auteur dispose du droit exclusif d exploiter son uvre 5 Civ Bruxelles 21 juin 1966 Ing Cons 1966 p 211 16 Civ Bruxelles 18 juin 1992 J T 1993 p 166 17 Bruxelles cess 28 janvier 1997 Auteurs amp M dia 1997 p 262 8 Article 1 de la directive 91 250 CEE du Conseil du 14 mai 1991 concernant la protection juridique des programmes d ordinateur J O C E n L 122 du 17 mai 1991 La loi belge du 30 juin 1994 transposant la directive pr
14. e l auteur une clause de renonciation partielle est galement conseill e m me dans l hypoth se des pr somptions de cession voqu es ci avant Lorsque les contrats sont ant rieurs au 31 juillet 1994 certaines pr cautions sont galement requises afin de pouvoir invoquer une cession de droits A d faut de clause expresse dans le contrat de travail un avenant au contrat de travail est n cessaire sauf dans l hypoth se o la cr ation rel verait des activit s habituelles de l employeur cette solution pr sente toutefois des risques non n gligeables pour l employeur dans la mesure o il est parfois difficile de d finir avec pr cision l activit habituelle d une entreprise La situation est encore quelque peu diff rente en ce qui concerne la titularit du droit sui generis aff rent une base de donn es La titularit du droit sui generis sur une base de donn es d pend en effet d un investissement substantiel Il convient donc d tre en mesure de prouver la r alit cet l ment ce qui requiert la conservation de documents divers time sheets plans d investissements Par ailleurs en ce qui concerne les dessins et mod les compte tenu des discussions relatives la port e des d rogations aux principes g n raux du droit d auteur la plus grande prudence nous semble de rigueur Si le dessin ou mod le ne fait pas l objet d un d p t la situation est claire il convient de se r f r
15. er aux principes g n raux du droit d auteur cf supra En cas de d p t du dessin ou mod le la LUBDM pr voit que l employeur est pr sum titulaire ab initio du droit d auteur pour les cr ations r alis es en ex cution du contrat de travail cf supra sur la r daction des clauses relatives l objet du contrat de travail Dans la mesure o il n est selon nous pas certain que cette exception porte galement sur les droits moraux une clause de renonciation partielle aux droits moraux est recommand e En outre l employeur pourrait pr voir une clause de cession de droits patrimoniaux afin de pallier toute difficult susceptible de survenir en cas de non d p t d un dessin ou mod le r alis par un employ Enfin notons qu il peut par ailleurs tre utile d tablir vis vis des tiers quelles personnes physiques ont particip la r alisation d une cr ation La jurisprudence consid re g n ralement que vis vis des tiers la personne morale qui exploite une uvre sous son nom est pr sum e cessionnaire des droits d auteur y aff rents s ils ne font l objet d aucune revendication de la part des personnes physiques auteurs Il est n anmoins utile de pouvoir tablir quelles personnes physiques ont particip la cr ation afin de pr venir toute contestation La conservation de documents ad quats feuille d occupation peut d s lors se r v ler d un pr cieux secours
16. eur du logiciel au multim dia Bruxelles Bruylant 1997 n 10 La notion d uvre doit donc tre entendue de mani re large En ce sens lire notamment A BERENBOOM Le nouveau droit d auteur et les droits voisins Bruxelles Larcier 1997 n 30 A condition que ces choix ne soient pas dict s par des contraintes techniques ou autres 7 En ce sens et propos des programmes d ordinateur lire notamment A STROWEL et J P TRIAILLE op cit n 218 Cf galement la position adopt e par la Cour de Cassation fran aise dans son arr t prononc en assembl e pl ni re le 7 mars 1986 J C P 1986 II 14713 Ce crit re du choix ne doit pas tre mal interpr t Ainsi comme le rappelait fort judicieusement le conseiller Joncqu res dans son avis pr c dant cet arr t R D P I 1986 p 213 il n y a pas de relation d implication automatique entre la constatation de la possibilit d un choix et l existence de l originalit dans le m me sens lire M BUYDENS Quelques r flexions sur le contenu de la condition d originalit Auteurs amp M dia 1996 p 383 Lire notamment M BUYDENS Le projet de loi transposant en droit belge la directive europ enne du 11 mars 1996 concernant la protection juridique des bases de donn es Auteurs amp M dia 1997 p 339 contenu des bases de donn es par un droit sui generis permettant d interdire l extraction et ou la r utilisation de parties sub
17. juin 1994 celle ci exige que la cession soit constat e par un crit clause du contrat ou avenant et que la cr ation de l uvre entre dans le champ du contrat La question de savoir si cette disposition contient une exigence probatoire ou de validit sanctionn e par une nullit relative est discut e Pr cisons encore que les r gles relatives la cession de droits ne concernent que les droits patrimoniaux de l auteur les droits moraux tant r put s inali nables par la nouvelle loi Celle ci permet uniquement les renonciations partielles au droit moral de l auteur La distinction entre renonciation et cession est assez subtile la premi re indiquant seulement une r serve quant l exercice du droit dont l auteur demeure seul titulaire L objectif de cette distinction est de permettre l auteur de rester ma tre des pr rogatives morales attach es sa cr ation C est galement en ce sens que la loi interdit les renonciations globales l exercice du droit moral Sous peine de rendre la cession des pr rogatives patrimoniales du droit d auteur inutile ou difficilement exploitable il convient de l accompagner d une renonciation parall le l exercice du droit moral par rapport aux utilisations de l uvre qui sont envisag es Les pr rogatives morales pourraient en effet faire obstacle une utilisation paisible des droits patrimoniaux c d s M me si la th orie de l abus de droit peut tre invoqu e afi
18. la pr somption de cession aux seuls droits patrimoniaux La pr somption ne pourra tre invoqu e qu la condition que le programme ait t r alis par l employ dans l exercice de ses fonctions ou selon les instructions de l employeur Cette seconde possibilit vise pr server les droits de l employeur lorsqu un de ses pr pos s participe de mani re occasionnelle l laboration d un programme d ordinateur 48 Loi du 30 juin 1994 transposant en droit belge la directive europ enne du 14 mai 1991 concernant la protection juridique des programmes d ordinateur M B 27 juillet 1994 D finition retenue par la proposition originelle de directive A STROWEL et J P TRIAILLE op cit n 212 5 Copie de sauvegarde art 6 2 LPO et d compilation art 7 LPO notamment 5 En d rogation la LDA l article 4 LPO renvoie au minimum d fini par la Convention de Berne Sur cette question lire A STROWEL et J P TRIAILLE op cit n 242 Sur les implications pratiques cf infra B Les bases de donn es La directive europ enne sur la protection des bases de donn es a t transpos e en droit belge par la loi du 31 ao t 1998 entr e en vigueur le 14 novembre 1998 Cette nouvelle l gislation instaure une double protection d une part une protection par le droit d auteur sur le contenant et d autre part une protection qualifi e de sui generis concernant certaines utilisation
19. n de r guler l exercice du droit moral il est toujours d licat d exploiter une cr ation lorsque son auteur conteste l exploitation envisag e Il est d s lors indiqu de pr voir des renonciations au droit moral en particulier concernant le droit l int grit de l uvre dont l exercice permet de s opposer toute modification ult rieure de l uvre 2 2 R gles particuli res r gissant certaines cr ations Dans le cadre de cette tude il nous para t utile d voquer bri vement les r gles sp cifiques qui r gissent les droits aff rents trois types particuliers de cr ations les programmes d ordinateur A les bases de donn es B et les dessins ou mod les C 8 Article 3 3 LDA A ce propos lire E DERCLAYE et A CRUQUENAIRE observations sous Civ Bruxelles 24 juin 1999 para tre dans J L M B 4 Article 1 2 LDA 6 En ce sens lire A STROWEL et J P TRIAILLE op cit n 138 47 Article 1 2 alin a 2 LDA A Les programmes d ordinateur La mati re est r gie par la loi du 30 juin 1994 transposant en droit belge la directive europ enne du 14 mai 1991 concernant la protection juridique des programmes d ordinateur LPO La loi pr cise en son article 1 que la notion de programme d ordinateur comprend le mat riel pr paratoire de conception Le programme pourrait tre d fini comme l expression dans toute forme tout langage toute notation ou tout code d un ensemble d ins
20. plan d taill mais plut t le fait de parvenir une pr cision suffisante quant l uvre future dans l expos que l on peut en faire autrui oralement ou de tout autre fa on c est la d termination des contours de ce qui n est pas un vague th me un sujet encore flou 3 Le champ du droit d auteur La conjugaison de ces crit res doit permettre de d limiter le champ de la protection du droit d auteur qui tend s tendre dans la mesure o la jurisprudence se montre g n ralement assez large dans l appr ciation de l originalit notamment Afin de permettre une meilleure visualisation de ce champ dont l on ne soup onne pas toujours l tendue nous citerons quelques exemples de cr ations reconnues prot geables par Directive 96 9 CE du Parlement et du Conseil du 11 mars 1996 concernant la protection juridique des bases de donn es JO C E n L 77 20 du 27 mars 1996 Cf infra sur cette probl matique 10 A ce propos lire notamment A STROWEL L originalit en droit d auteur un crit re g om trie variable JT 1991 p 513 1 En ce sens lire notamment A BERENBOOM op cit n 33 12 Paris 13 mars 1986 Rec Dalloz 1987 somm Comm p 150 13 TGI Paris 26 mai 1987 Rec Dalloz 1988 somm Comm p 201 4p Y GAUTIER Propri t litt raire et artistique Paris PUF 1999 n 30 et 31 le droit d auteur brochures avec tarifs d assurances brochure de visite
21. r Dans cette premi re partie nous aborderons tout d abord les conditions que doit remplir une cr ation pour b n ficier de la protection du droit d auteur 1 Ensuite nous dresserons un bref aper u des pr rogatives reconnues l auteur 2 1 L objet du droit d auteur L article 1 1 de la nouvelle loi sur le droit d auteur et les droits voisins ci apr s LDA nonce que L auteur d une uvre litt raire ou artistique a seul le droit de la reproduire ou d en autoriser la reproduction de quelque mani re et sous quelque forme que ce soit Ce droit comporte notamment le droit exclusif d en autoriser l adaptation ou la traduction 5 Loi du 30 juin 1994 relative au droit d auteur et aux droits voisins M B 27 juillet 1994 L auteur d une uvre litt raire ou artistique a seul le droit de la communiquer au public par un proc d quelconque La loi n num re pas les cat gories d uvres prot g es La r f rence au domaine artistique ou litt raire n a quant lui qu un tr s faible pouvoir discriminant et exclut du champ de la protection les op rations techniques enregistrement ou les manifestations sportives Aussi contrairement certaines id es re ues le droit d auteur n est nullement confin au domaine artistique Toute cr ation peut b n ficier de la protection du droit d auteur pour autant qu elle remplisse deux conditions elle
22. ribunal a estim que l exploitation litigieuse ne correspondait pas l activit traditionnelle des diteurs et ne pouvait d s lors tre vis e par la cession implicite r sultant du contrat de travail 36 Projet de loi relatif au droit d auteur aux droits voisins et la copie priv e d uvres sonores et audiovisuelles Rapport fait au nom de la Commission de la Justice Doc Parl Ch Repr sess extr 1991 1992 n 473 33 p 83 37 A l exception de certaines dispositions requ rant des arr t s d ex cution la LDA est entr e en vigueur le 1 ao t 1994 38 Article 88 LDA 3 A ce propos lire F GOTZEN Le droit moral en Belgique in M langes en l honneur de Andr Fran on Paris Dalloz 1995 pp 259 et sv 0 En ce sens L VAN BUNNEN Examen de jurisprudence droit d auteur dessins et mod les R C J B 1990 p 616 4l Les diteurs avaient mis en place un serveur permettant d obtenir sur commande tous les articles correspondant des crit res d finis par l utilisateur tous les articles conomiques par exemple Civ Bruxelles cessation 16 octobre 1996 Droit de l informatique et des t l communications 1997 n 1 p 36 et observations de A CRUQUENAIRE Cette d cision a t confirm e par la Cour d appel de Bruxelles Bruxelles 28 octobre 1997 Auteurs amp M dia 1997 p 383 Si le contrat de travail est post rieur l entr e en vigueur de la loi du 30
23. s du contenu La partie droit d auteur de la loi a t int gr e dans la LDA nouvelle section 4bis comprenant les articles 20bis 20quater tandis que la partie droit sui generis a t transpos e dans une nouvelle loi distincte Cette double transposition s imposait dans la mesure o les logiques des deux syst mes de protection sont assez diff rentes La base de donn es est d finie comme un recueil d uvres de donn es ou d autres l ments ind pendants dispos s de mani re syst matique ou m thodique et individuellement accessibles par des moyens lectroniques ou d une autre mani re article 1 2 de la directive La protection par le droit sui generis requiert un investissement substantiel portant sur l obtention la v rification ou la pr sentation du contenu article 3 al 1 de la loi sur les bases de donn es LBD Cet investissement peut tre financier mat riel ou humain Le droit sui generis permet d interdire l extraction et ou la r utilisation de la totalit ou d une partie substantielle valu e de fa on qualitative ou quantitative du contenu de la base de donn es article 7 de la directive articles 4 et 2 LBD Le titulaire du droit sui generis est le producteur de la base de donn es d fini comme la personne physique ou morale qui prend l initiative et assume le risque des investissements qui sont l origine de la base de donn es Aucune clause de ce
24. ssion en faveur de l employ ne sera d s lors requise puisque sauf cas exceptionnels les investissements sont g n ralement l apanage des employeurs La protection porte sur une dur e de quinze ans compter de l ach vement de la base de donn es Toutes les bases de donn es achev es apr s le 31 d cembre 1982 b n ficient de la protection Sans pr judice des droits d auteur ventuellement aff rents aux l ments contenus dans la base de donn e le droit d auteur prot ge pour sa part la structure de la base de donn es l article 20 bis LDA fait r f rence au choix ou la disposition des mati res si elle est originale L article 20ter nonce une pr somption de cession des droits d auteur en faveur de 54 M B 14 novembre 1998 p 36914 Pour un commentaire tr s d taill de cette nouvelle loi lire A STROWEL La loi du 31 ao t 1998 concernant la protection des bases de donn es J T 1999 pp 297 304 55 Sans pr judice des droits ventuellement aff rents aux l ments int gr s dans la base de donn es Directive 96 9 CE du 11 mars 1996 du Parlement europ en et du Conseil concernant la protection juridique des bases de donn es JO C E n L 077 27 03 1996 57 Consid rant n 40 de la directive europ enne lire galement A STROWEL La loi du 31 ao t 1998 concernant la protection des bases de donn es op cit n 5 Sur les exceptions et limites lire A STROWE
25. stantielles des donn es Le contr le de l existence de l originalit rel ve de l appr ciation du juge Compte tenu du caract re tr s subjectif de cette appr ciation le crit re de l originalit a fait couler beaucoup d encre en jurisprudence 2 La mise en forme Le droit d auteur ne prot ge pas les id es qui sont de libre parcours Pour pouvoir b n ficier de la protection du droit d auteur une cr ation doit donc tre coul e dans un forme originale Un exemple tir de la jurisprudence fran aise permet de cerner les limites que ce crit re impose si l emballage du Pont Neuf par Christo est prot g par le droit d auteur la Cour d appel de Paris sanctionnant la vente non autoris e par Christo de photographies du monument parisien emball par l artiste am ricain l id e d emballer des objets n est quant elle pas prot geable ce qui amena le tribunal de Grande Instance de Paris d bouter le m me artiste am ricain qui reprochait une agence de publicit d utiliser des photographies d ouvrages d art emball s la mani re de Christo L id e d emballer des ouvrages d art n est donc pas prot geable par le droit d auteur au contraire de la concr tisation de cette id e dans une forme particuli re l emballage du Pont Neuf par Christo Le professeur Gautier estime pour sa part que la mise en forme de l id e n est pas l criture du roman ou son
26. tion accord e par la LUBDM Si l un des objectifs de la Convention B n lux est d viter les complications inh rentes au cumul des r gimes de protection il nous semble que certains 5 Cf loi du 1 d cembre 1970 portant approbation de la convention Benelux en mati re de dessins ou mod les sign e Bruxelles le 25 octobre 1966 et de l annexe loi uniforme M B 29 d cembre 1973 S En ce sens lire A STROWEL Droit d auteur et copyright Bruxelles Bruylant 1993 n 266 Contra lire F DE VISSCHER et B MICHAUX Pr cis du droit d auteur et des droits voisins Bruxelles Bruylant 2000 n 229 6l F DE VISSCHER et B MICHAUX op cit n 229 principes essentiels du droit d auteur peuvent difficilement tre cart s Ainsi investir une personne morale des pr rogatives morales du droit d auteur ne nous para t pas tre une solution judicieuse Une solution bien plus quilibr e a t d gag e dans la loi sur la protection des programmes d ordinateur qui tout en pr servant les principes essentiels du droit d auteur en mati re de titularit des droits a pr vu des am nagements facilitant l exploitation de ce type particulier d uvres de l esprit cf supra Dans la mesure o il est g n ralement admis que l exception un principe g n ral doit s interpr ter restrictivement l on pourrait soutenir que l article 23 LUBDM ne concerne pas les droits moraux faute de pr cision
27. tructions ayant pour objet de permettre un ordinateur d accomplir une t che ou une fonction particuli re La directive pr cit e suivie par la loi belge ne retient toutefois pas de d finition du programme d ordinateur et ce en vue d viter que les d veloppements technologiques ne la rende par la suite obsol te Outre un r gime d exceptions particulier ainsi que certaines att nuations quant aux 51 pr rogatives morales reconnues l auteur d un programme l on observera que la question de De de i 152 l ali nabilit des droits moraux des programmeurs est controvers e La r gle d rogatoire qui nous int resse principalement dans le cadre de cette tude concerne la pr somption de cession des droits en faveur de l employeur du programmeur dict e par l article 3 LPO qui stipule que sauf disposition contractuelle ou statutaire contraire seul l employeur est pr sum cessionnaire des droits patrimoniaux relatifs au programmes d ordinateur cr s par un ou plusieurs employ s ou agents dans l exercice de leurs fonctions ou d apr s les instructions de leur employeur L absence de mention des droits moraux nous semble plaider pour un renvoi la LDA sur ce point et donc au r gime de l inali nabilit En effet si le l gislateur entendait s en r f rer au r gime discut de possibilit de cession des droits moraux implicitement pr vu par la Convention de Berne pourquoi aurait il limit
28. ur et ou de bases de donn es Dans l hypoth se d autres cr ations une telle clause pourrait permettre d tablir un ventuel abus de droit de l auteur employ notamment par rapport aux pr rogatives morales cf infra galement Cf l expos des motifs de la Convention B n lux cit par A STROWEL Droit d auteur et copyright op cit n 266 Cf A BRAUN et J J EVRARD Droit des dessins et mod les au B n lux Bruxelles Larcier 1975 n 147 Les r dacteurs de l avant projet insistant sur le fait que l exception d ordre public international pourrait par exemple tre mise en uvre lorsque l un de ces deux principes n est pas respect Expos des motifs p 54 Sur la probl matique du droit international priv en mati re de droit d auteur lire notamment A CRUQUENAIRE La d termination de la loi applicable au droit d auteur tat de la question et perspectives Auteurs amp M dia 2000 3 p 7 7 65 La loi sur les programmes d ordinateur est entr e en vigueur le 6 ao t 1994 et la loi sur les bases de donn es le 14 novembre 1998 Ces deux lois s appliquent toutefois aux cr ations ant rieures leur entr e en vigueur cf article 12 de la loi sur les programmes d ordinateur et l article 88 modifi de la LDA pour les bases de donn es mais des dispositions de droit transitoire pr servant les droits acquis ont t introduites En ce qui concerne les programmes d
29. vail a t conclu avant ou apr s l entr e en vigueur de la loi du 30 juin 1994 2 17 Il convient ensuite de prendre en consid ration les r gles particuli res r gissant les droits aff rents certains types de cr ations 2 2 comme les programmes d ordinateur les bases de donn es ou les dessins et mod les 2 1 Distinction selon la date de conclusion du contrat de travail Dans l hypoth se o il existe un contrat de travail ant rieur l entr e en vigueur de la nouvelle loi sur le droit d auteur la loi du 22 mars 1886 demeure d application et ce m me concernant les uvres r alis es post rieurement cette entr e en vigueur Sous l empire de la loi de 1886 les cessions de droits d auteur pouvaient tre tacites pourvu que leur tendue soit certaine La preuve de cette cession incombe naturellement au cessionnaire La loi de 1886 n non ait aucune r gle particuli re concernant les droits moraux de sorte que ceux ci pouvaient galement faire l objet d une cession Concernant les uvres cr es dans le cadre d un contrat de travail l employeur ne peut invoquer de cession implicite que dans la mesure o les droits concern s correspondent l activit commerciale ou industrielle de l entreprise Ainsi les principaux diteurs de presse belges ont ils t condamn s pour l exploitation non autoris e sur Internet des articles crits par leurs journalistes En effet le t
Download Pdf Manuals
Related Search