Les contrats dans la coordination interentreprises: Les
Contents
1. Cooperation opportunism and the invisible hand Academy of Managment Review Vol N 15 n 3 pp 500 513 Holmstrom B R 1979 Moral hazard and observability Bell Journal of Economics Vol n 10 pp 74 91 Jensen M C amp Meckling W 1976 Theory of the firm managerial behavior agency costs and ownership structure The Journal of Financial Economics Vol n III 4 10 1976 pp 305 360 Johanson J Mattson L 1987 Interorganizational relations in the industrial system International Studies of Management Vol N 17 n 1 pp 34 49 Joskow P L 1987 Contract duration and relationship specific investment American Economic Review Vol N 03 87 pp Joskow P L 1989 The performance of long term contracts further evidence from coal markets Working Paper MIT Dept of Eco Vol N 517 02 89 pp 34 Journal of Economic Perspectives 1991 Symposium on Organization and Economics Journal of Economic Perspectives Spring 91 Katz amp Owen 1992 On the existence of franchise contracts Interantiona Journal of Industrial Organization Vol N 10 dec pp 567 593 Kawasaki S Mcmillan J 1987 The design of contracts evidence of japanese subcontracting J of Japanese and International Economics Sep Killing J P 1988 Understanding alliances the role of task and organizational complexity in Contractor F J amp Lorange P Cooperative strategies in international business Lexington Books pp 55 62. incitation relativement peu sophistiqu s D autre part ils jouent sur une combinatoire de dispositifs imparfaits dont certains par ailleurs sont extra contractuels Les contrats dans la coordination interentreprises 10 Il semble ressortir de l analyse des dispositifs d incitation dans les contrats interentreprises qu ils doivent tre relativement simples Deux raisons principales l expliquent Premi rement le niveau de complexit du syst me d incitation ne peut d passer celui de la sp cification des comportements Si le syst me de routines est relativement simple Cf 11 le m canisme ayant pour fonction de contraindre les agents les observer ne peut que l tre galement La complexit des m canismes d incitation de la th orie est en effet en grande partie li e la nature compl te et contingente des contrats Deuxi mement les syst mes d incitations sont l mentaires car il est trop complexe et trop co teux de g rer des syst mes d incitation sophistiqu s E g Tyebjee 1988 Les comportements opportunistes dissipent certes les quasi rentes g n r es par Vassociation de deux contractants mais les efforts qu ils font pour se surveiller et s inciter mutuellement participent galement de cette dissipation D o un arbitrage efficacit co t qui peut favoriser les dispositifs robustes m me s ils sont peu sophistiqu s Par exemple la standardisation des contrats appara t comme un p
3. Mariti P Smiley R 1983 Cooperative agreements and the organizations of industry J of Industrial Economics Juin pp 437 453 Martinet F 1992 Les contrats de coop ration industrielle contrats internationaux La Documentation Fran aise CCI Mathewson G F amp Winter R A 1985 The economics of franchise contracts Journal of Law amp Economics Vol N 28 3 10 85 pp 503 526 Menard C 1990 L conomie des organisations Paris La D couverte Milgrom P amp Roberts J 1992 Economics organization and management Prenctice Hall Englewood Cliffs NJ 621 p Mucchielli J L 1993 Alliances strat giques et firmes multinationales quelques rep res th oriques Mim o Universit de Paris IL Mar 93 28 p Naulleau 1993 La JVI une forme complexe et labile d entreprises Annales des Mines Mars 1993 pp 4 16 Norton 1988 Orlean A sld 1991 L conomie des conventions Actes du colloque des 27 amp 28 Mars 1991 Paris Paris CREA Ecole Polytechnique Osborn R N Baughn C C 1990 Forms of interorganizational governance for multinational alliances Academy of Management Journal Vol N 33 n 3 pp 503 519 Perrot A 1993 Les nouvelles th ories du march du travail La D couverte Paris Peterson R B Shimada J Y 1978 Sources of management problems in Japanese American JV Academy of Management Review Vol N 3 n 4 pp 796 804 Powell W 1987 Hybrid organiz
4. Williamson O E 1985 The economic institutions of capitalism New York The Free Press Wolff Sandrine 1993 Interfirm agreements interactive learning and passive flexibility Proceedings from the International Research Seminar Institutional Change and Network Evolution Stockholm School of Economics June 16 18 1993 Yu C M J amp Tang M J 1992 International Joint Ventures theoretical considerations Managerial and Decision Economics Vol N 13 4 08 09 92 pp 331 342
5. cas des relations interentreprises para tre dans Dynamique industrielle et organisation des relations inter entreprises ouvrage publi par le GDR d Economie Industrielle Presses du CNRS 1994 Brousseau E amp Rallet A 1994 Efficacit et inefficacit de l organisation du b timent une interpr tation en termes de trajectoire organisationnelle Document de travail CREI Universit Paris Nord amp IRIS TS Universit Paris Dauphine Juin Buckley P J Casson M 1988 A theory of cooperation in international business in Contractor F J amp Lorange P 1988 Cooperative strategies in international business Lexington Books pp 31 54 Charbit C 1993 International industrial cooperation a methodological approach Proceedings from the International Research Seminar Institutional Change and Network Evolution Stockholm School of Economics June 16 18 Charreaux G Couret A Joffre Patrick Koenig G De Montmorillon B 1988 De nouvelles th ories pour g rer l entreprise Paris Economica coll Gestion Charreaux G 1990 La th orie des transactions informelles une synth se Economies et Soci t s S rie Gestion Vol N 15 05 90 pp 137 161 Chesnais F 1988 Les accords de coop ration technique entre firmes ind pendantes STI Revue 4 Claverie B 1991 La gestion des consortiums europ ens PUF Paris Contractor F J amp Lorange P 1988 Cooperative strategies in
6. des parties n est plus clairement d finie du fait de leur interp n tration Conclusion Vers un d passement de l approche contractuelle Dans ce texte nous avons tent de proc der l interpr tation des r sultats de quelques travaux empiriques r cents sur la coordination interentreprises Ces travaux qui ne se r f rent Les contrats dans la coordination interentreprises 20 d ailleurs pas toujours aux th ories des contrats essentiellement la th orie de l agence et celle des co ts de transaction car une partie d entre eux sont plut t descriptifs constituent de notre point de vue un contrepoint int ressant ces th ories qui constituent aujourd hui l approche dominante en conomie pour tudier la coordination et les dispositifs qui l assurent Il va de soi que cette confrontation la r alit des m canismes de coordination ne constitue pas la seule forme de confrontation au r el possible on peut aussi analyser de mani re plus pr cise des contrats interindividuels Elle ne constitue pas non plus une voie exclusive pour contribuer au d veloppement de l analyse des dispositifs de coordination Certains d veloppements des d marches hypoth tico d ductives semblent d ailleurs converger avec un certain nombre des observations que nous avons t amen faire qui sont elles m mes autant d ductives qu inductives du fait de l exercice d interpr tation auquel nous nous sommes
7. droit de prescription s exerce plut t en commun ii et dans le m me temps les routines apparaissent comme beaucoup moins ex cutoires qu elles ne semblent l tre dans la th orie iii Cela am ne a transformer la conception que l on peut avoir du contrat en tant que dispositif r solvant par lui m me les difficult s de coordination du fait de sa capacit a fixer des r gles collectives et en assurer l ex cution Contrairement aux contrats interindividuels et notamment au contrat de travail les contrats interentreprises n instituent pas souvent de m canisme d autorit tendue Si c tait le cas il y aurait renonciation de l une des parties son autonomie de d cision Or celle ci est un des l ments constitutifs de l identit d une organisation Dans le cas o cette autonomie dispara t on n est plus face plusieurs organisations mais face une seule m me si juridiquement plusieurs entit s coexistent La notion de groupe industriel consacre d ailleurs ce point depuis longtemps que ce soit en analyse conomique ou dans le Droit En cons quence pour qu on continue de parler de coordination interorganisationnelle plut t que de fusion ou d absorption 1l appara t que le m canisme de coordination ne doit instituer une autorit qui ne peut tre que marginale La coordination interentreprises reposent donc plus sur l am nagement de r gles de comportement con ues a priori des routines q
8. e et qu en cons quence les conditions dans lesquelles elle se r alisent peuvent changer Lorsque c est le cas les sp cifications adopt es au d part peuvent se r v ler inadapt es C est pourquoi les dispositifs assurant la coordination doivent tenir compte des potentialit s de changement dans l environnement Les th ories des contrats pr nent le recours deux types de solutions antagoniques S il est possible de pr voir de mani re relativement fiable la nature des diff rents avenirs possibles alors on a int r t mettre en place un syst me de routines contingentes Le contrat est alors complet il pr cise les comportements adopter par chacune des parties en fonction de chacun des contextes qui pourraient survenir dans l avenir L inconv nient essentiel de cette solution est qu elle exige une parfaite capacit de pr vision tous les possibles doivent tre envisag s et qu elle s av re co teuse car il faut imaginer les comportements optimaux dans chacune des contingences possibles et sp cifier contractuellement ces solutions Lorsqu il s av re impossible de pr voir les diff rents futurs ou lorsqu il appara t que le co t de la mise au point d un contrat complet devient prohibitif alors une solution radicalement diff rente peut tre envisag e Plut t que de d finir a priori l ensemble des comportements adopter dans l avenir les parties d cident de ne sp cifier les actions entrepr
9. int r ts des partenaires avec lesquels ils ont int r t continuer coop rer et qui peuvent par ailleurs craindre des repr sailles o une d gradation de leur r putation D s lors la r solution des probl mes de coordination peut ne pas intervenir un niveau strictement bilat ral et instantan comme on essaye de le faire dans les th ories des contrats Elle peut s appuyer sur des ph nom nes collectifs et la dur e On se doit de signaler que de tels l ments sont pr sents dans certains pans de la th orie conomique notamment travers la th orie des jeux non coop ratifs et qu ils convergent galement avec les observations faites sur des contrats interindividuels L int r t de tels r sultats propos des relations entre organisations tient ce qu il est difficile de pr tendre que leurs attitudes coop ratives proviennent d une certaine irrationalit ou d un comportement altruiste On est amen insister sur les processus de leur gen se et conduit reconna tre l importance de telles attitudes c t des dispositifs contractuels dans la coordination r elle 2 2 Les sp cificit s de la coordination interorganisationnelle Lorsque des personnes morales s associent elles peuvent se comporter comme des personnes physiques et signer un accord qui fixe des r gles de comportements r ciproques Elles peuvent au contraire jouer sur la sp cificit de leur qualit de personne morale p
10. international business Lexington Books De Banville 1987 Le d veloppement du partenariat industriel modalit s et effets Mim o Universit de Saint Etienne ASRDLF CREUSET Delapierre M 1991 Les accords inter entreprises partage ou partenariat les strat gies des groupes europ ens du traitement de l information Revue d conomie industrielle n 55 ler trimestre Di Stefano T 1984 Interorganizational conflict a review of an emerging field Human Relations Vol N 37 n 5 pp 351 366 Dosi G Teece D amp Winter S 1990 Les fronti res des entreprises vers une th orie de la coh rence de la grande entreprise Revue d Economie Industrielle Vol n 51 ler trimestre pp 238 254 Doz Y amp alii 1989 Collaborate with your competitors Harvard Business Review Dulbecco P 1993 Coop ration concurrence et coordination temporelle Th se de Doctorat Universit de Nice LATAPSES Dussauge P Et B Garette 1991 Alliances strat giques mode d emploi Revue fran aise de gestion septembre octobre 4 18 Dymsza W A 1988 Successes and failures of JV in developing countries lessons from experience in Contractor F J amp Lorange P 1988 Cooperative strategies in international business Lexington Book pp 403 424 Economie Appliquee 1990 Approches des institutions conomiques Economie Appliqu e Vol n 43 3 Les contrats dans la coordination interentreprises 23 Fav
11. leurs comp tences pour d velopper produire ou commercialiser de nouveaux produits ou pour s engager sur de nouveaux march s L avenir tant dans ces cas fortement incertain le d tail des prestations et apports de chacun peut difficilement tre totalement sp cifi a priori E g Doz amp alii 1989 Dussauge amp Garette 1991 D autre part les entreprises peuvent ren gocier les routines Les entreprises signent des contrats d finissant un ensemble de routines Mais compte tenu de leur inadaptation ils peuvent tre ren goci s avant leur ch ance Le terme inadaptation est en fait ambigu car il recouvre des situations tr s diff rentes D une part l inadaptation peut r sulter d une volution non pr vue de l environnement ou bien du fait que les agents d couvrent a posteriori des modalit s de coordination plus efficaces D autre part les cons quences de ces inadaptations peuvent tre soit collectives toutes les parties y perdent soit individuelles seule une partie est perdante Parmi ces situations il convient de se pencher plus avant sur le cas o les inadaptations ont des cons quences asym triques car seule une des parties a alors int r t remettre en cause le contrat initial Or le contrat constitue pr cis ment l engagement qui a conduit les autres parties s engager collaborer Il d finit un syst me de contreparties en fonction desquelles elles ont renonc des usages
12. poursuivre son propre int r t et la n cessit de coop rer avec des parties qui peuvent en partie y contribuer doit tre approfondie Les contrats dans la coordination interentreprises 21 Bibliographie Akerlof G A 1970 The market for lemons quality uncertainty and the market mechanism Quaterly Journal of Economics N 84 pp 488 500 Alter C amp Hage J 1993 Organizations working together Sage Publications Alter C 1990 An exploratory study of conflict and coordination in interorganizational service delivery systems Academy of Management Journal Vol 33 n 3 pp 478 502 Aoki M 1988 Information Incentives amp Bargaining in the Japan Economy Cambridge Mas Cambridge University Press Arena R Ravix J T Romani P M 1992 Firm cooperation and subcontracting Metroeconomica Feb June pp 247 266 Arrous J 1983 La coordination entre les firmes et l int rieur des firmes vers une in Economie Industrielle Probl matique et M thodologie ADEFI Economica 1983 pp 41 58 Arrow K J 1963 Uncertainty and the welfare economics of medical care American Economic Review Vol n 53 pp 941 973 Arrow K J 1985 The economics of agency In Pratt J W amp Zeckhauser R J Principals and agents the structure of business Boston Harvard Business School Research College pp 37 51 Asanuma Banri 1989 Manufacturer supplier relationships in Japan and the concept of rela
13. pr occupaient que tr s marginalement la profession A partir de la fin des ann es soixante mais surtout dans les ann es quatre vingts cette situation s est retourn e du fait de la conjonction de deux ph nom nes D une part les d veloppements de la th orie conomique elle m me notamment ceux de l conomie de l information Arrow 1963 Akerlof 1970 et ceux d coulant de la notion de rationalit limit e Simon 1947 ont conduit tudier la mani re dont la coordination se r alise au sein des march s et des organisations Il appara t en effet que la nature des dispositifs mis en oeuvre influence les propri t s des syst mes dans lesquels ils s ins rent D autre part le besoin plus empirique de comprendre les ph nom nes organisationnels s est renforc avec la perception de plus en plus pr cise de la contribution des dispositifs de coordination la comp titivit et de productivit des firmes et des Nations Cet int r t pour les ph nom nes organisationnels s est report sur les contrats pour au moins deux raisons l attachement de l conomie dominante a l individualisme m thodologique et la volont de simplifier l analyse de ph nom nes complexes Pr cisons d abord que pour les conomistes les contrats ne se r duisent pas des documents crits comme le voudrait le sens commun Conform ment la doctrine juridique ils sont des engagements r ciproques instituant des
14. r gles qui visent rendre les comportements des parties compatibles compl mentaires fiables etc Une des caract ristiques essentielles des contrats tient ce que ces r gles manent de la volont d individus au d part libres et autonomes qui renoncent volontairement une part de leur libert de manoeuvre voire acceptent de se laisser dicter leur comportement par un tiers car ils ont int r t se coordonner avec d autres La notion de contrat devient ainsi un moyen conforme l individualisme m thodologique d expliquer l existence de l ensemble des dispositifs d obligations Pour certains en effet la Loi les conventions les organisations etc r sulteraient de la signature entre des individus libres individualistes et rationnels de contrats leur permettant d am liorer leur bien tre Ainsi le concept de contrat permet d expliquer dans le cadre du raisonnement conomique traditionnel l existence de tous les dispositifs individuels et collectifs de coordination Par ailleurs l tude des contrats appara t comme une voie d analyse initiale et comme un moyen de simplifier l analyse de l ensemble de ces dispositifs Elle est bien s r incontournable si on admet qu ils sont tous d essence contractuelle Mais m me si on rejette un tel postulat l instar des d fenseurs de l id e qu il existe une conomie sp cifique des Les contrats dans la coordination interentreprises 2
15. veloppements de la th orie des contrats sont consacr s l analyse de la mise au point de contrats auto ex cutoires C est le fondement de la th orie de l agence partir de laquelle on d montre qu un syst me de contrat priv peut sous certaines conditions se suffire lui m me pour assurer la coordination contraintes de participation et de compatibilit On retrouve galement une telle d marche dans la Th orie des Co ts de Transaction travers l analyse des engagements cr dibles Credible Commitments qui permettent de rendre les contrats auto ex cutoires car le syst me judiciaire peut tre selon cette th orie d faillant dans des cas tr s nombreux Williamson 1985 Les contrats dans la coordination interentreprises 13 2 1 Du contrat la relation Les travaux appliqu s s int ressant la nature des dispositifs de coordination interfirmes mettent l accent sur le fait que ces derniers ne peuvent tre r duits des ensembles de r gles fix es par des contrats Plus ou moins explicitement de nombreux auteurs s accordent sur l id e que la coordination est men e bien parce que les parties adoptent des attitudes particuli res que l on peut qualifier de conciliantes coop ratives etc Ces attitudes permettent l int rieur ou non de dispositifs formels ad hoc de surmonter de nombreux probl mes de coordination L adoption de telles attitudes d pend soit de l mergence d une co
16. 7 73 pp 617 631 Guesnerie R 1987 Hidden actions moral hazard and contract theory In Eatwell Milgate Newman eds The New Palgrave A Dictionary of Economics MacMillan London Vol n 2 87 pp 646 650 Hagedoorn J Et J Schakenraad 1990 Inter firm Partnerships and co operative strategies in core technologies in C Freeman amp L Soete New Eplorations in the Economics of Technical Change Pinter publishers London amp NY Hamel Gary 1991 Competition for competence and inter partner learning within international strategic alliances Strategic Management Journal Vol N 12 summer pp 83 103 Harrigan K R 1986 Managing for joint venture success Lexington Harrigan K R 1987 Bases of interorganization cooperation propensity power and persistence Working Paper CTIS Columbia U pp 32 Hart O D amp Holmstrom B 1987 The theory of contracts in Bewley ed Advance in economic Theory Cambridge UP Harvard Business School 1987 Note on Financial contracting Deals Harvard Business School Case Study Heide J B John G 1990 Alliances in industrial purchasing the determinants of joint actions in buyer supplier relationships J of Marketing Research Vol N 27 n 1 pp 24 36 Les contrats dans la coordination interentreprises 24 Hennart Jean Fran ois 1988 A Transaction costs theory of equity joint ventures Strategic Management Journal Vol N 9 1988 pp 361 374 Hill C 1990
17. 8 Killing J P 1982 How to make a global joint venture work Harvard Business Review Klein B amp Leffler K B 1981 The role of market forces in assuring contractual performance Journal of political Economy Vol n 89 08 81 pp 615 641 Klein B Saft L F 1985 The law and economics of franchise tying contracts J of Law amp Economics Vol N 28 pp 345 361 Koenig C et R A Thi tart 1990 The Mutual Organisation a New Form of Cooperation in a High Tecnology Industry in R Loveridge amp M Pitt Eds The strategic management of Technological Innovation John Wiley and Sons Kogut B 1988 Joint ventures theoretical and empirical perspectives Strategic Management J Vol N 9 Laffont J J 1992 Th orie de incitations et r glementation Probl mes Economiques N 2291 Langlois R N 1986 Economics as a process Cambridge University Press Leclerc Y 1991 Relations partenariales et transfert de comp tences le Japon mod le de r f rence Rapport de Recherche ECT CNRS Les contrats dans la coordination interentreprises 25 Lorange P amp Roos J 1992 Strategic Alliances formation implementation and evolution Basil Blackwell Cambridge Mas Lorenger P Ed 1992 Strategic Alliances formation implementation and evolution Basil Blakwell Cambridge Mass USA Mankiv 1990 A quick refresher course in macroeconomics Journal of Economic Litterature N 4
18. Les contrats dans la coordination interentreprises Les enseignements de quelques travaux r cents d conomie appliqu e ric Brousseau Professeur l Universit de Nancy II ATOM amp CRE A para tre dans Andreani T Gaudeaux J F amp Naud D sld L entreprise lieu de nouveaux contrats L harmattan Paris 1996 Septembre 1994 Ce texte doit beaucoup un travail de recherche collectif entrepris en collaboration avec Patrice Geoffron et Olivier Weinstein dans le cadre du CREI sur la diversit des m canismes de coordination interentreprises Ce projet intitul Diversit des relations entre entreprises et vari t des modes d interm diation est financ par le Commissariat G n ral du Plan Les contrats dans la coordination interentreprises 1 Introduction Th ories des contrats et analyse des relations interentreprises Au cours des deux derni res d cennies une part des d veloppements de l analyse conomique a t consacr e l tude des contrats Les contrats sont des engagements r ciproques qui en instituant des obligations mutuelles permettent d assurer la coordination entre agents A travers leur examen les conomistes cherchent combler l ignorance par leur discipline de la nature et des propri t s des m canismes de coordination Pendant longtemps en effet l entreprise comme le march ont t r duits des boites noires dont les principes de fonctionnement ne
19. alliatif aussi bien qu une des causes de la mise au point de m canismes d incitations l mentaires Klein amp Saft 1985 le soulignent partir du cas de la franchise Des contrats standardis s associ s une comparaison des r sultats permettent d exercer un contr le relativement efficace un faible co t un audit approfondi n tant effectu qu aupr s des franchis s qui s cartent trop de la norme Cette simplification de la supervision est en soi incitative mais exige en plus que les dispositifs contractuels soit relativement simples afin d tre adaptables de nombreuses situations En plus du co t lev voire de l impossibilit de la conception et de la gestion de syst mes d incitations sophistiqu s un autre l ment s oppose la mise en oeuvre de syst mes incitatifs complexes les effets pervers du contr le Ceux qu on observe dans le cas du contrat de travail Cf Brousseau 1993a se retrouvent dans la litt rature sur les contrats interentreprises A partir du cas des relations entre fournisseurs et distributeurs Provan amp Skiner 1989 montrent par exemple que les comportements opportunistes ont tendance augmenter par r action lorsqu un contr le tr s fin est exerc sur la d cision du partenaire Lorange amp Roos 1992 de leur c t expliquent que dans les alliances strat giques l utilisation intensive des moyens de contr le l gaux pr vus par le contrat sont malve
20. alternatifs de leurs actifs et le cas ch ant en fonction desquelles elles ont r alis des investissements sp cifiques Remettre en cause l engagement en en modifiant la nature peut donc l ser certains contractants D o un probl me vident que le contrat soit ou ne soit pas remis en cause une des parties risque d tre l s e et le contrat n apparait plus ni comme un garant ni comme une solution de coordination optimale car ce qui r sout en d finitive le conflit d int r t est le jeu des rapports de force entre les parties L emporte la partie qui parce qu elle est moins d pendante de son cocontractant ou parce qu elle est en mesure d exercer des repr sailles peut imposer ou bloquer la ren gociation du contrat C est bien entendu la litt rature sur la sous traitance qui met le mieux en vidence ce type de ph nom nes Dans l automobile par exemple il appara t clairement que la majorit des sous traitants sont peu prot g s par les termes du contrat qui sont ren goci s par les constructeurs en fonction de l volution de leurs propres contraintes E g Baudry 1991 1992 On note m me que parfois les 3On notera par ailleurs que la litt rature sur la sous traitance met galement l accent sur le r le du pouvoir de n gociation dans la d finition des routines et sp cifications des prestations Barreyere amp Bouche 1982 par exemple soulignent que les diff rentes formes de sous traitan
21. ant de mani re non coop rative peuvent tre 9D une certaine mani re l accent mis par certains sur le r le de la confiance revient d nier la mani re d Harrigan 1987 toute efficacit aux dispositifs contractuels Selon elle seule la persistance d un int r t mutuel coop rer peut assurer un d roulement efficace de la coordination Cf galement Kogut 1988 Si la confiance appara t comme un substitut l existence de dispositifs contractuels certains travaux d fendent l id e Brousseau 1993c ou sugg rent Sullivan amp Peterson 1982 que la confiance na t ou est renforc e par l existence m me de contrats ou d engagements cr dibles Cela complexifie l analyse de la substituabilit compl mentarit entre confiance et contrat Les contrats dans la coordination interentreprises 16 victime d effets de r putation associ s de l ostracisme de la part de la communaut de leurs partenaires conomiques potentiels L ensemble de ces l ments montre que l interaction entre deux agents pour r aliser une transaction donn e peut difficilement tre envisag e toutes choses gales par ailleurs comme on le fait g n ralement dans la th orie des contrats Le cadre g n ral de la relation entre les parties son ampleur et son histoire de m me que les relations qu elles entretiennent avec d autres entit s limitent les marges de manoeuvre des acteurs qui doivent tenir compte des
22. ational arrangments California Manag Review Vol N 30 n 1 pp 67 87 Pratt J W amp Zeckhauser R J 1985 Principals and agents the structure of business Boston Harvard Business School Research College Provan K G Skinner S S 1989 Interorganizational dependence and control as predictors of opportunism in dealer supplier relations Academy of Management Journal Vol N 32 202 212 Ravix J L 1990 L mergence de la firme et des coop rations inter firmes dans la th orie de l organisation industrielle Coase amp Richardson Revue d Economie Industrielle Vol n 51 1 tri 90 pp 202 225 Revue conomique 1989 L conomie des conventions Paris Revue Economique Vol 40 n 2 Richardson G B 1972 The organization of industry Economic Journal Vol n 82 pp 383 396 Les contrats dans la coordination interentreprises 26 Ring P S amp Van De Ven A H 1992 Structuring cooperative relationships between organizations Strategic Management J Vol N 13 7 Oct 1992 pp 483 498 Rivaud Danset D 1993 Les contrats de cr dit de la main invisible la poign e de main visible Cahiers de l IEPE Paris France Vol N 9301 05 93 34 p Rivaud Danset D 1993 Les contrats de cr dit de la main invisible la poign e de main visible Cahiers de l IEPE Paris France Vol N 9301 05 93 34 p Ross S 1973 The economic theory of agency the principal s problem American Econom
23. atrices sur lesquelles repose cette derni re Il n est pas dans notre propos ici de discuter en d tail de ces hypoth ses ni de mener une r flexion pist mologique sur leur port e et leurs limites sur ces points Cf Favereau 19891 Brousseau 1993a Nous nous bornons constater que la th orie des contrats comme une bonne part des th ories conomiques reposent sur un postulat d irr alisme m thodologique Les contrats r els diff rent alors logiquement des contrats th oriques Cette divergence entre les faits et la th orie porte avant tout sur l analyse des dispositifs d incitation que seules celles qui touchent l une des parties soient prises en compte Dans ce cas l autre partie doit se soumettre des routines ind pendantes des contraintes auxquelles elle est confront e L instauration de routines peut donc se r v ler extraordinairement contraignante pour les parties qui tant d favoris es par des asym tries de pouvoir de n gociation doivent accepter des syst mes de routines qui leur sont d favorables Ces l ments qui transparaissent dans une part de la litt rature appliqu e confirment en d finitive l importance des asym tries et in galit s entre acteurs dans la conception des contrats Cf Brousseau 1993 b Les contrats dans la coordination interentreprises 9 Le r le du dispositif contractuel ne se limite pas prescrire les sp cifications techniques des interventions des parties il
24. ce sous traitance fourniture sp ciale fourniture co traitance etc peuvent se classer selon une chelle dans laquelle le b n ficiaire de la prestation est de moins en moins capable ou a de moins en moins la volont d imposer au prestataire ses propres contraintes Du coup ce dernier peut exercer son activit en fonction de ses propres contraintes sans tenir compte de celles de chacun de ses clients Toujours dans le m me ordre d id e on notera que comme dans la plupart des cas les routines sont d finies de mani re contingente il importe de savoir quelles contingences sont prises en consid ration En effet il peut arriver Les contrats dans la coordination interentreprises 8 contrats crits ont peu de choses voir avec la r alit des r gles de coordination Cf le cas du BTP voqu dans Brousseau amp Rallet 1994 Au total la litt rature appliqu e montre que la coordination interorganisationnelle ne repose pas autant que la coordination interindividuelle de la th orie sur la mise au point d engagements immuables Que le contrat institue un m canisme d autorit conjointe ou des engagements qui implicitement sont ren gociables la coordination repose en d finitive sur la n gociation permanente entre les parties N gociation dans laquelle les rapports de force jouent un r le crucial Le contrat appara t beaucoup plus que dans la th orie comme un compromis et une solution temporaire Il cristall
25. ciles d tecter Enfin la conception d un dispositif d incitation est rendue encore plus d licate lorsque le contrat est incomplet et repose sur un m canisme d autorit plus que sur des routines puisqu il est plus facile de concevoir un syst me qui favorise l adoption de comportements fix s l avance Ces l ments sont pris en compte par les d marches hypoth tico d ductives qui soulignent que les dispositifs d incitation doivent int grer d embl e les comportements strat giques des parties tenir compte de l efficacit du syst me de supervision envisager l ensemble des comportements possibles et arbitrer en fonction des co ts de conception et de fonctionnement du syst me d incitation par rapport son efficacit Il en r sulte des sch mas d incitation relativement sophistiqu s pr voyant de tr s nombreuses situations et d finissant des r gles complexes de r mun ration Par ailleurs plus on raisonne en situation de m connaissance de l avenir plus le syst me doit reposer sur un dispositif de supervision qui observe les comportements les value et les sanctionne ou les r compense a posteriori par opposition un dispositif qui fixe d embl e le montant des sanctions et des r compenses Sur tous ces points Cf Brousseau 1993a Hart amp Holmstrom 1987 Les contrats r els se diff rencient de ce sch ma sur deux points essentiels D une part ils contiennent des dispositifs d
26. concepts qui permettent d analyser de mani re rigoureuse la nature exacte des obligations que les parties contractent et la mani re dont elles en assurent mutuellement le respect On montre notamment que les contrats instituent des m canismes correspondant leurs trois fonctionnalit s essentielles Un contrat sert d abord d finir des proc dures par lesquelles les actions des agents deviennent compatibles Pour cela soit ils d finissent de mani re pr cise les comportements adopter dans telle ou telle situation on parle alors de routines et de contrats Les contrats dans la coordination interentreprises 3 complets soit ils instituent un droit de prescription qui accorde une partie le droit de d cider du comportement des contractants on parle alors d autorit et de contrats incomplets Ensuite le contrat institue des m canismes destin s s assurer que les parties respectent les engagements qu elles ont pris Cela signifie qu elles doivent la fois se conformer aux prescriptions du m canisme de mise en compatibilit des actions et qu elles doivent optimiser leur comportement i e tre coop ratif plut t qu opportuniste Pour ce faire le contrat instaure une combinaison souvent complexe de dispositifs de surveillance am nagement d un droit d audit d incitation et de coercition d finitions de r gles en fonction desquelles sont d finies et appliqu es des p nalit s ou des r compenses Enf
27. doit galement assurer le respect de ces sp cifications En effet au cours de l ex cution d un contrat certaines de ses prescriptions peuvent s av rer contraires aux int r ts individuels imm diats d une des parties qui de ce fait peut tre tent e de ne plus respecter ses engagements Si tel tait le cas il en r sulterait une perte de cr dibilit des engagements ainsi qu une l sion ventuelle des int r ts des autres contractants C est pourquoi des r gles et des dispositifs associ s d incitation en fait de r compense et de punition sont d finies de m me que sont institu s des m canismes de supervision qui en am nageant des droits d audit et en sp cialisant certains agents dans la surveillance permettent aux parties prenantes un contrat d observer le comportement des autres parties La mise au point d un dispositif d incitation est complexe car il faut non seulement favoriser la manifestation de certains comportements d sir s ceux requis par le dispositif de coordination technique mais aussi s opposer celle de tous les comportements non d sir s Or il est difficile de les pr voir d autant que le dispositif d incitations fait lui m me l objet de comportements strat giques de la part des agents qui y sont soumis De plus il faut s opposer la fois la manifestation de comportements d lib r ment hostiles et tous les comportements de tire au flanc plus diffi
28. endre qu au cours de l ex cution du contrat Afin d assurer la compatibilit de ces actions tout en vitant un processus trop lent de n gociation permanente elles attribuent l une des parties un droit de prescription qui lui donne autorit pour lPar souci de simplification de l expos nous englobons sous ce terme la fois l change marchand ou le troc dans lesquels il y a transfert de droits de propri t sur des biens ou sur le r sultat de prestations de services et les processus de coproduction dans lesquels les parties utilisent conjointement leurs actifs de production afin de mettre sur le march un produit ou une prestation construit e en commun gr ce la combinaison des prestations de leurs actifs de production Les contrats dans la coordination interentreprises 6 d cider du comportement de l ensemble des parties au fur et mesure du d roulement de l accord Ainsi lorsqu il est question de relations interindividuelles deux solutions antagoniques sont envisag es par la th orie conomique des contrats l institution d un syst me complet de routines contingentes ou celle d un droit de prescription d volu une partie L analyse des relations interentreprises montre qu entre ces deux extr mes de nombreuses solutions hybrides peuvent tre mises en oeuvre En fait en mati re interentreprises le champ d exercice de l autorit appara t comme assez limit i le
29. ereau O 1989 March s Internes March s Externes Revue Economique Vol n 40 2 03 89 pp 273 Gaffard J L 1990 Economie industrielle et de l innovation Paris Dalloz Garette B 1989 Actifs sp cifiques et coop ration une analyse des strat gies d alliances Revue d Economie Industrielle n 50 4 trimestre Geringer J M Hebert L 1991 Control and performance of international Joint Ventures J of International Business Studies Vol N 22 n 2 Gerlach 1992 Alliance capitalism The social organization of jap business University of California Press Gilly J P amp Duchesne C 1990 Concentration des capitaux et groupements contractuels en Europe Mim o 08 90 116 p Giquel C 1986 Les accord dits OEM et les formes de coop ration industrielles Revue d Economie Politique n 6 pp 666 687 Gordon 1990 What is new in New keynesian Economics Journal of Economic Litterature N 3 Gorgeu A amp Mathieu R 1990 Partenaire ou sous traitant Dossier de Recherrche CREUSET Universit de Saint Etienne Vol N 31 07 90 93 p Granovetter M 1985 Economic action and social structure the problem of embeddedness American J of Sociology Vol n 91 3 11 85 pp 481 510 Grossman S J amp Hart O D 1983 An analysis of the principal agent problem Econometrica Vol n 51 1 01 83 pp 7 45 Groves T 1973 Incentives in teams Econometrica Vol n 41 4 0
30. es liens entre firmes relations commerciales cr dit prise de participation etc Elle contribue cr er un dispositif de garanties et une communaut d int r t entre les parties par la d multiplication du nombre d objectifs communs m me limit s Le travail de Gerlach 1992 sur l organisation des grands groupes japonais rel ve typiquement de cette approche voir aussi Aoki 1988 La multidimensionnalit des liens entre entreprises relations commerciales financi res techniques personnelles etc et leur multilat ralit au sein de ces groupes cr ent une forte interd pendance et donc une forte conscience de l existence d int r ts communs Selon Gerlach cette derni re serait un l ment plus 6Grace la multiplication des champs de repr sailles possibles comme Kogut 1988 le souligne en se r f rant la logique des repr sailles Schelling 1960 Telser 1980 Axelrod 1984 Les contrats dans la coordination interentreprises 14 d terminant que les dispositifs contractuels dans la r solution des transactions S appuyant sur Vexemple du partenariat entre grandes et petites entreprises Saget 1989 rel ve un ph nom ne comparable Les apports r ciproques et multiformes volume d affaires comp tences techniques ou commerciales ressources financi res conseil formation etc aboutissent la cr ation d un climat coop ratif qui favorise la r solution des difficult s de coordination Cf a
31. f 1970 et sur celui de la limitation de leur rationalit Simon 1947 1976 Ils se sont par ailleurs pench s sur l analyse de la nature et des propri t s pr cises de ces dispositifs d obligations A cet gard on doit mentionner en particulier la Th orie de l Agence qui s est int ress e l analyse des dispositifs d incitation Ross 1973 Holmstrom 1979 Grossman amp Hart 1983 Pratt amp Zeckhauser 1985 et celle des Co ts de Transaction qui s est plus particuli rement pench e sur les m canismes de direction de supervision et de garantie Williamson 1975 amp 1985 Sur tous ces points Cf Hart amp Holmstrom 1987 Favereau 1989 Brousseau 1993 a amp b Plus r cemment ces outils d analyses ont t utilis s pour examiner les propri t s de syst mes conomiques dans lesquels les agents interagissent par l interm diaire de contrats bilat raux plut t que par l interm diaire de la fiction des march s walrassiens Le march du travail en particulier a fait l objet d une telle analyse Perrot 1993 Elle d bouche notamment sur la nouvelle macro conomie keyn sienne qui s int resse au fonctionnement d une conomie marqu e par des rigidit s r sultant de la signature de contrats entre des agents conomiques parfaitement rationnels Mankiv 1990 Gordon 1990 En dehors de ces d veloppements macro conomiques ces contributions on conduit forger des
32. ic review Vol n 63 pp 134 139 Saget 1989 in DG XIII 1989 Schelling T 1960 The Strategy of conflict Harvard University Press Cambridge Mas Schick F 1992 Cooperation and contracts Economics and Philosophy Vol 8 pp 209 229 Scott R 1987 Conflict and cooperation in long term contracts Calif Law Review Vol N 75 n 6 pp 2005 2054 Simon H A 1947 Administrative behavior a story of decision processes in business organization MacMillan Simon H A 1976 From substantive to procedural rationality In Latsis S ed Methods and appraisals in economics Cambridge UP pp 129 148 Stiglitz J E 1987 Principal and Agent In Eatwell Milgate Newman eds The New Palgrave A Dictionary of Economics MacMillan London Vol n 3 pp 966 972 Sullivan J Peterson R B 1982 Factors associated with trust in Japanese American JV Management International Review Vol N 22 n 2 pp 30 40 Telser L 1985 Cooperation competition and efficiency J of Law and Economics 28 Tyebjee T T 1988 Japan s JV in the U S in Contractor F J amp Lorange P 1988 Cooperative strategies in international business Lexington Books pp 457 472 Van De Ven A Walker G 1984 The dynamics of interorganizational coordination Administrative Science Quaterly Vol N 29 pp 598 622 Williamson O E 1975 Markets and Hierarchies Analysis and antitrust implications New York The Free Press
33. in puisque la coordination permet de cr er de la valeur en permettant soit la r alisation d une allocation plus d sirable des ressources disponibles soit la cr ation de ressources nouvelles le contrat pr voit des r gles de partage du fruit de la coordination Sur tous ces points Cf Brousseau 1993 a amp b Si implicitement les th ories des contrats se consacrent l analyse des relations interindividuelles l usage de leurs concepts a t tendu l analyse des relations entre agents conomiques collectifs Ainsi servent ils approfondir l analyse des relations entre l tat et l industrie Laffont 1992 des relations entre firmes des relations entre actionnaires et dirigeants des entreprises Jensen amp Meckling 1976 etc Ces applications ont la fois permis de r nover Vanalyse de certains ph nom nes tels que la distribution s lective la r glementation la s paration propri t contr le etc et contribu au d veloppement des th ories des contrats Jusqu au milieu des ann es quatre vingts ces th ories se sont essentiellement d velopp es sur un mod le hypoth tico d ductif Hormis quelques tudes empiriques la confrontation au r el passait pour l essentiel par la relecture de travaux ne faisant pas r ellement appel aux concepts propres aux th ories des contrats Il a fallu attendre la derni re d cennie pour que se d veloppe une v ritable litt rature empiri
34. ion mais aussi sur la comptabilit propre des diff rents programmes des diff rentes op rations etc Par ailleurs la participation en capital une m me entit permet d offrir des garanties chacune des parties Les contrats dans la coordination interentreprises 19 parties appartenance des sous traitants des associations changes entre les deux directions expertise et valuation des processus du fournisseur par le client etc M me les n gociations sur les prix sont l occasion de transferts de comp tence par changes troits entre les deux organisations si bien qu cette occasion les parties sont fr quemment amen es se faire des suggestions techniques Les travaux sur ces questions sont cependant rares En sus des raisons voqu es plus haut on peut l expliquer par le fait que d une part l interp n tration des organisations est rarement un ph nom ne pur et que d autre part son tude n cessite de disposer d une d finition des fronti res des organisations Le ph nom ne est rarement pur car l interp n tration des organisations s accompagne le plus souvent de la mise en oeuvre d autres dispositifs de coordination de nature relationnelle ou contractuelle qui ventuellement pr c de l interp n tration On a donc souvent tendance consid rer l interp n tration organisationnelle comme une composante de la coordination contractuelle la prise de participation cro
35. is e devient un m canisme de garantie ou relationnelle la d l gation de personnel contribue renforcer la confiance De telles interp n trations sont pourtant tout fait insatisfaisantes dans la mesure o ici la coordination interorganisationnelle ne repose plus sur la cr ation de r gles d un sentiment de confiance ou d une communaut d int r ts etc mais sur la fusion de composantes constitutives de l identit de l organisation On rejoint ici le deuxi me point L tude de l interp n tration des organisations suppose que l on dispose d un appareil conceptuel permettant de pr ciser ce qu est une organisation une firme et o se situent ses fronti res Or ce jour les conomistes n ont pas trouv de r ponse univoque ces questions ok ok ok Au total la litt rature appliqu e consacr e l analyse de la coordination interentreprises d bouche sur l id e que ces m canismes de coordination ne sont pas uniquement d essence contractuelle L existence d interd pendances entre les entreprises att nue tr s s rieusement Vint r t des comportements opportunistes et rend au contraire les attitudes coop ratives payantes Par ailleurs les organisations ont recours a la mise en commun d une partie de leurs ressources constitutives Elles cr ent alors des formes hybrides qui ne peuvent pas s analyser simplement en termes contractuels ne serait ce que parce que l identit
36. ise les rapports de force et la connaissance des solutions aux probl mes de coordination un moment donn mais ces deux l ments sont susceptibles d voluer Des conclusions similaires pourraient peut tre r sulter de l observation de contrats interindividuels r els mais l int r t de l tude des contrats entre organisations tient d une part ce que par nature les ph nom nes de n gociation y sont plus explicites d autre part ce que l analyse des ph nom nes de domination peut tre d gag e des consid rations socio politiques inh rentes a l tude des relations interindividuelles Ici les ph nom nes de domination r sultent des positions des entreprises sur les march s ou dans le cycle de production Ces positions se traduisent par des asym tries dans la capacit trouver des usages alternatifs leurs actifs qui permettent certaines de faire pr valoir leur point de vue sur d autres lors de n gociations 1 2 La sp cificit des contrats r els En observant les contrats interentreprises on a t amen r v ler des divergences entre ces contrats et les pr dictions de la th orie qui ne tiennent pas sp cifiquement au caract re interorganisationnel de ces contrats mais qui d pendent plut t de leur caract re r el Cette diff rence entre les contrats r els et ceux de la th orie d pend pour une large part de l irr alisme d un certain nombre d hypoth ses simplific
37. l ments expliquent les dispositifs d autorit conjointe et la simplicit des syst mes d incitation voqu s dans le 1 8Bien qu il convienne de nuancer tr s s rieusement ce point car tout d pend de l importance relative des engagements financiers par rapport la puissance financi re de l investisseur et de l apport ventuel d autres actifs tels que des actifs intangibles Les contrats dans la coordination interentreprises 15 est important car on ne peut soutenir que ces attitudes coop ratives d coulent d une quelconque forme d altruisme Elles r sultent soit de la convergence des int r ts des parties soit de la crainte de possibles repr sailles 2 1 2 L inclusion dans des dispositifs macro sociaux L opportunisme peut aussi tre att nu par le contexte social dans lequel se d roulent les transactions et par les effets n gatifs au sein du collectif d un comportement opportuniste La premi re voie d explication rejoint celle que propose Granovetter 1985 avec sa notion d inclusion de l conomique dans le social embeddedness travers laquelle il souligne que les agents conomiques sont fr quemment moins opportunistes qu ils ne devraient l tre s ils taient de parfaits homo oeconomicus En fait Granovetter d veloppe une id e qui plonge ses racines dans la sociologie selon laquelle les relations conomiques sont souvent caus es et structur es par les relations s
38. livr La litt rature appliqu e montre que l approche en terme de contrat au sens la fois large et troit o l entendent les conomistes est insuffisante pour comprendre la coordination entre firmes On peut noter au passage que cela est particuli rement valable pour ce qui concerne l analyse des nouvelles formes de coordination interfirmes qui reposent largement sur la notion de relation et l interp n tration des organisations Tous ces l ments plaident pour un d passement par les conomistes de l approche contractuelle Cela signifie notamment qu il faut s appuyer sur les acquis importants de la th orie des contrats pour mieux comprendre comment les engagements contractuels interagissent avec et s appuient sur des dispositifs collectifs et des ph nom nes sp cifiquement organisationnels par opposition interindividuels pour assurer la r alisation de la coordination entre agents conomiques et entre entit s collectives Cela dit il est clair qu aujourd hui les voies d un tel d passement sont loin d appara tre avec clart Non seulement les diff rentes branches de la th orie des contrats restent en partie divergentes mais en plus nous ne disposons pas d une th orie coh rente de la firme ou des institutions Par ailleurs le degr d autonomie des acteurs au sein des structures qui bornent leurs comportements doit tre mieux compris Enfin la relation complexe existant entre la volont de
39. mmunaut d int r ts entre les parties 211 soit de l insertion de la relation entre ces parties dans des dispositifs collectifs 212 2 1 1 Multiplication des relations et communaut d int r t A travers la litt rature il appara t que deux niveaux d analyse bien diff rents coexistent celui de la transaction et celui de la relation Le premier renvoie l analyse du contrat stricto sensu con u alors comme un m canisme de coordination destin assurer la r alisation d une transaction ou d une s rie de transactions rigoureusement identiques ind pendamment des autres interactions que l entreprise a avec ses partenaires Le second renvoie l analyse de ce que nous d nommerons dans les lignes qui suivent dispositif de coordination Il s agit d un ensemble de m canismes contractuels et non contractuels assurant la r gulation de relations interentreprises tiss es travers plusieurs transactions interd pendantes Le prisme des contrats donne une vision incompl te de la nature du dispositif de coordination entre les firmes du fait de cette interd pendance entre transactions Par exemple l absence d un m canisme de garantie dans un contrat peut masquer le fait que l existence m me d autres relations sert de m canisme de garantie La litt rature traitant des rapports interentreprises partir du prisme des relations met souvent l accent sur les cons quences de la multiplication d
40. nant toutes les formes de filiales communes pour lesquelles on a le plus souvent deux parents Une minorit de travaux s int resse cependant aux organisations ayant de nombreux parents telles que les consortia les GIE les coop ratives etc Une tr s grande majorit de l ensemble de ces travaux insiste sur les difficult s que les parents rencontrent dans la gestion de ces organisations interm diaires Si on voulait r sumer la litt rature on pourrait crire que ces organisations interm diaires apparaissent comme peu efficaces notamment en mati re de prise de d cision mais qu elles constituent dans le m me temps une forme non substituable de coordination dans certains contextes L essentiel des inconv nients de la cr ation d une structure de d cision autonome mais manant de deux parties rel ve de la prise de d cision Cf Naulleau 1993 Killing 1982 Les structures mises en place s av rent souvent peu efficaces et co teuses La filiale conjointe prouve des difficult s poursuivre ses objectifs dans la mesure o ils ne sont pas n cessairement coh rents et parce que ses moyens sont en partie contr l s par les organisations parentes Par ailleurs les structures de d cision sont souvent lourdes du fait des m canismes formels mis en oeuvre pour pr server les int r ts des parents Tout le probl me pour ces derniers est donc de favoriser une certaine autonomie de la filiale pour q
41. nismes de partage des cons quences des comportements collectifs travers des m canismes de r mun ration bas s sur le r sultat collectif Ceci permet de palier le d faut de chacun de ces dispositifs non r pression des comportements inobservables par la Justice limite de la cr dibilit des syst mes de repr sailles internes dissolution de la relation entre comportement individuel et r sultat collectif dans les processus collectifs Ils admettent toutefois que la conjonction de ces trois m canismes ne suffit pas et que la coordination doit galement s appuyer sur des attitudes coop ratives Ainsi la litt rature appliqu e insiste sur le fait que dans la r alit la r ussite de la coordination repose avant tout sur l adoption de comportements coop ratifs et non seulement sur la mise en oeuvre de dispositifs incitatifs Elle montre aussi que les dispositifs incitatifs doivent tre relativement l mentaires pour tre ex cutables et efficaces Enfin pour en limiter le co t ces m canismes s appuient tr s largement sur des dispositifs collectifs le syst me judiciaire ou des ph nom nes collectifs standardisation r le de la comparaison des performances etc Sur ces points il faut noter que l analyse des relations interentreprises r elles rejoint tr s largement les r sultats d autres analyses empiriques portant sur d autres types de contrats comme le contrat de travail On doit signaler galement q
42. nt dans les m mes termes partir de cette position commune deux voies d analyse diff rentes ont t privil gi es Certains auteurs insistent sur l id e que les contrats interorganisationnels sont sp cifiques par rapport aux contrats interindividuels m me s ils sont d essence commune Ils s attachent donc identifier ces sp cificit s 1 D autres auteurs mettent en avant l id e que la notion de contrat ne suffit pas pour comprendre la coordination interorganisationnelle Ils soulignent alors l existence de dispositifs non contractuels de coordination et analysent leurs propri t s 2 1 LA SPECIFICITE DES CONTRATS REELS ENTRE ORGANISATIONS Dans le cadre de d marches visant le plus souvent am liorer le r alisme de la th orie des contrats en la confrontant aux faits certains auteurs se sont donc attach s analyser la nature des r gles de coordination interentreprises Autrement dit ces auteurs acceptent l id e que la coordination r sulte essentiellement de la d finition et l acceptation de r gles de comportements mais ils soulignent que des r gles interorganisationnelles sont n cessairement diff rentes des r gles interpersonnelles La coordination entre personnes morales ne peut pas passer exactement par les m mes instruments que la coordination entre personnes physiques 1 1 Par ailleurs le simple fait d observer des contrats r els conduit relever les divergences
43. nus car ils ont tendance d truire la confiance entre partenaires 4Les syst mes d incitations r els pr voient des primes ou au contraire des p nalit s relativement lin aires pour des comportements qui sont facilement observables Cela ressort par exemple avec particuli rement de force d une analyse propos e par la Harvard Business School 1987 partir d une tude empirique des probl mes pos s par la signature de contrats de long terme entre des investisseurs et des entrepreneurs Par ailleurs m me quand les syst mes de r mun ration sont non lin aires les dispositifs restent relativement l mentaires Par exemple Katz amp Owen 1992 soulignent que le dispositif d incitations que contiennent les contrats de franchise repose sur la combinaison d un syst me lin aire de redevances pay es au franchiseur associ un droit d entr e forfaitaire qui rend croissante la r mun ration marginale du franchis Comme le souligne Norton 1988 cette simplicit s explique largement par le fait que l engagement de ses propres capitaux par le franchis et le fait qu il capte directement les fruits du surplus de ses efforts sont en soi extr mement incitatifs Les contrats dans la coordination interentreprises 11 L auteur d un document p dagogique de la Harvard Business School 1987 r sume ce type d analyse en soulignant que les contrats efficaces se caract risent par leur simplicit leur robustes
44. ociales Lorsqu une confiance mutuelle pr existe une part de l utilit des engagements contractuels dispara t On retrouve cette id e dans certains travaux sur les relations interentreprises comme ceux de Sullivan amp Peterson 1982 citant Peterson amp Shimada 1978 ainsi que de nombreuses autres r f rences qui rel vent que les relations interpersonnelles entre les dirigeants se substituent largement la r daction de contrats complexes La seconde voie d explication est notamment d velopp e par Hill 1990 Les quasi rentes relationnelles que g n re la coordination de deux actifs sont dissip es soit par les comportements opportunistes eux m mes soit par les m canismes qui permettent de lutter contre eux La coordination entre non opportunistes est donc moins co teuse que la coordination entre opportunistes Selon Hill sur longue p riode le m canisme concurrentiel va liminer les opportunistes En effet les acteurs opportunistes sont moins efficaces que les acteurs qui ne le sont pas Dans ces conditions d une part le processus concurrentiel va liminer les moins efficaces ou plus exactement d truire les arrangements organisationnels inefficaces d autre part les opportunistes vont changer leur comportement puisqu tre coop ratif est plus payant on trouve des partenaires et on peut utiliser des arrangements contractuels efficaces Ces l ments sont renforc s par le fait que les acteurs se comport
45. organisations M nard 1990 ou des conventions Revue conomique 1989 l analyse des contrats appara t comme une bonne strat gie de recherche avant d aborder l tude de dispositifs plus complexes En effet lorsqu il est question de contrats il est implicitement question de relations bilat rales ou du moins impliquant un faible nombre d acteurs alors que les organisations institutions et conventions servent a coordonner des communaut s plus vastes Les contrats peuvent donc tre consid r s certains gards comme des mod les r duits plus simples a tudier que des dispositifs coordonnant un plus grand nombre d acteurs Ainsi un postulat relativement fort que contrats et autres dispositifs de coordination sont d essence communes et un souci de simplicit expliquent l investissement important qu fait la science conomique sur la question des contrats A partir de ces pr misses fid le sa tradition hypoth tico d ductive la discipline a d velopp un ensemble de th ories parfois concurrentes qui explicitent les raisons pour lesquelles il y a cr ation d obligations entre des individus parfaitement libres lorsqu ils ont besoin d changer ou de coop rer dans la production Sur ce point les conomistes ont particuli rement insist sur le r le des asym tries d information entre acteurs qui engendrent le risque moral Arrow 1963 Holmstrom 1979 et l anti s lection Akerlo
46. our mettre en oeuvre un dispositif de coordination qui repose sur un am nagement particulier des organisations en pr sence Deux cas polaires se pr sentent Soit les organisations pr l vent une partie de leurs ressources financi res humaines techniques etc pour les allouer une nouvelle organisation qu elles cr ent conjointement 2 2 1 Soit les organisations s interp n trent plus ou moins profond ment en se d l guant mutuellement une partie de leurs ressources constitutives 2 2 2 La premi re cat gorie a donn lieu une litt rature abondante alors que la seconde forme reste peu analys e Cela s explique sans doute par la difficult qu il y a appr hender ces situations interm diaires entre le cas o 1l y a deux organisations clairement s par es et celui o apr s une fusion o une absorption deux organisations donnent naissance une nouvelle organisation Les contrats dans la coordination interentreprises 17 A travers ces deux cas appara t l id e que la coordination interentreprises ne repose pas seulement sur la d finition de r gles de comportement mutuelles il faut mettre en pr sence faire interagir les ressources constitutives des deux organisations 2 2 1 La cr ation d organisations interm diaires D une mani re g n rale la litt rature appliqu e aborde la question des organisations interm diaires travers le cas des coentreprises Joint Ventures ce terme d sig
47. que sur les contrats Elle a pour une large part port sur l analyse des dispositifs de coordination interentreprises Le d veloppement de cette litt rature empirique sur la coordination interentreprises s explique pour trois raisons Primo l ensemble des d veloppements hypoth tico d ductifs sur les contrats sont parvenus vers le milieu des ann es quatre vingts une certaine maturit Il convenait de tester les conjectures que l on pouvait trouver dans l oeuvre de Williamson 1985 ou dans les travaux dont Arrow 1985 et Hart amp Holmstrom 1987 ont fait la synth se Secundo et l inverse certains conomistes travaillant depuis longtemps sur la coordination entre entreprises comme ceux qui tudient la sous traitance ou le fonctionnement des syst mes de distribution ont partir de cette poque commenc se r f rer aux outils analytiques mis au point dans le cadre des d marches hypoth tico d ductives pour proc der une relecture des ph nom nes qu ils observaient Tertio des conomistes plus inductifs se sont int ress galement au cours de la m me p riode l analyse du ph nom ne de la coop ration interentreprises qui semblait se d velopper depuis le d but de la d cennie 1980 notamment travers la multiplication des accords Les contrats dans la coordination interentreprises 4 dits de coop ration ainsi qu au travers du mouvement d externalisation de certaines fonction
48. qui peuvent exister entre certaines pr dictions de la th orie et la r alit ces divergences tenant essentiellement aux hypoth ses simplificatrices la base des raisonnements d ductifs 1 2 Les contrats dans la coordination interentreprises 5 1 1 La sp cificit des contrats interorganisationnels Des travaux examin s il ressort que c est essentiellement sur les dispositifs de coordination technique que porte la diff rence entre les contrats interindividuels et interorganisationnels Lorsque deux parties changent une ressource ou d cident d utiliser conjointement leurs ressources productives pour participer la cr ation conjointe de nouvelles ressources se pose un probl me de coordination que nous qualifierons de technique pour souligner qu il se distingue des probl mes engendr s par le possible opportunisme des parties La nature exacte des prestations fournies ainsi que le moment et le lieu de la r alisation de ces prestations ne vont pas de soi car contrairement aux hypoth ses retenues dans le cadre de l conomie walrassienne il n existe pas de catalogue complet et d usage gratuit sp cifiant la nature exacte de tout ce qui peut faire l objet d une transaction D s lors lorsqu elles d sirent interagir les parties doivent d finir la nature exacte et les modalit s de leurs prestations Cela ne constituerait pas un probl me central si la plupart des transactions ne s inscrivaient dans la dur
49. relations interentreprises Comme Hamel 1991 le r sume en interagissant les agents cr ent un ensemble de ressources idiosyncratiques confiance connaissance commune routines compl mentarit s techniques etc qui leur permettent d interagir de plus en plus efficacement et conomiquement car leur compl mentarit et leurs capacit s de coordination croissent Cela accro t leur int r t coop rer Un des acquis importants de ces travaux est donc de souligner l importance des attitudes coop ratives dans la coordination interentreprises L int r t de l analyse des rapports entre firmes TNotons au passage que l id e de convergence d int r ts entre les parties ne s oppose pas celle que des conflits puissent merger Mais de nombreux auteurs soulignent que les parties essayent plus de r soudre ces conflits qu elles ne cherchent exploiter les failles des dispositifs contractuels D s lors il importe de mettre au point des proc dures de n gociations qui permettent d une part de parvenir une vision commune des probl mes d autre part de mettre au point des solutions Cf Dymsza 1988 Lorange amp Roos 1983 DiStefano 1984 et Alter 1990 Par ailleurs certains travaux insistent sur l id e que l encouragement de comportements coop ratifs s oppose ce que l on r prime syst matiquement les comportements non optimaux en mati re de coordination Bresser amp Harl 1986 Ces
50. s des entreprises Chesnais 1988 Hagedoorn amp Schakenrad 1990 Delapierre 1991 Dulbeco 1993 etc Cette pluralit d origines explique la diversit des travaux On peut distinguer au moins trois cat gories La premi re est constitu e de travaux dont l objectif essentiel est de tester des conjectures issues de la th orie pour en v rifier la pertinence La seconde se caract rise par une acceptation des principaux r sultats des d veloppements hypoth tico d ductifs sur lesquels s appuie une interpr tation du r el La th orie est alors mobilis e pour justifier l existence de certains contrats ou le d veloppement de la croissance contractuelle La troisi me cat gorie se consacre d celer la sp cificit de la coordination interentreprises le plus souvent partir d un usage critique des th ories des contrats En fait la critique r sulte d une double confrontation entre l univers th orique et le r el d une part entre les relations interindividuelles et les interactions entre agents collectifs d autre part C est ce dernier champ de la litt rature que nous nous int ressons dans cet article Comme nous l avons crit plus haut les th ories des contrats ont principalement t d velopp es en se r f rant une interaction entre deux individus Certains travaux appliqu s ont tent d insister sur le fait que la coordination entre deux collectifs ne peut pas s analyser exacteme
51. se i e leur capacit supporter les d viations mineures leur organicit i e le fait qu ils d finissent des proc dures stables de r solution des probl mes effectifs plut t que fixer des solutions pr cises leur enracinement dans la confiance mutuelle plut t que dans le juridisme leur caract re quilibr et correct fairness Ces derniers l ments confiance quilibre etc font ressortir que la simplicit des m canismes r els d incitation a pour corollaire qu ils ne permettent pas d liminer eux seuls les comportements opportunistes Cette imperfection des m canismes d incitation implique que la r alisation de la coordination ne peut reposer seulement sur les m canismes contractuels comme nous le verrons dans la seconde section Pourtant et c est notre deuxi me point des m canismes d incitation sont n anmoins n cessaires La litt rature fait appara tre que les entreprises utilisent des combinatoires de m canismes imparfaits et relativement l mentaires pour assurer cette fonction Buckley amp Casson 1988 recommandent par exemple de m ler des m canismes de types obligations contractuelles garanties par le syst me judiciaire obligations dont la r alisation est facilement observable afin de pouvoir porter les litiges devant la Justice des m canismes de punition interne afin de pouvoir mener des repr sailles mesur es en cas de d viations mineures et des m ca
52. st mes d changes d information et de n gociation D autre part les parties partagent des comp tences et des pr occupations similaires gr ce la mise en commun d actifs et de comp tences Ils convergent ainsi vers une vision commune des probl mes et de leurs solutions Cela est particuli rement clair dans le cas des relations partenariales Leclerc 1991 par exemple qui tente de d gager les principales caract ristiques des relations de sous traitance partenariale au Japon rel ve qu elles induisent de nombreux changes de comp tences qui passent notamment par la d l gation de personnel sp cialis chez le sous traitant par le donneur d ordre Ce personnel conseille le sous traitant dans toutes les dimensions de la vie de l entreprise m me si l accent est plus particuli rement mis sur la gestion de production et de la qualit Par ailleurs de tr s nombreux changes ont lieu entre les deux I0En sus de la pr sence au conseil d administration la d signation des postes cl s tels que les comit s de pilotage des programmes d hommes loyaux l organisation m re permet d avoir une information tr s pr cise sur le comportement de la ou des autres parties Par ailleurs l int r t d une entit commune r side galement dans le d veloppement d une comptabilit sp cifique au projet commun qui permet d exercer un contr le de gestion troit non seulement sur les comptes d exploitat
53. tion specific skills J of Japan and International Economics Axelrod R 1984 The evolution of cooperation Basic Books Barreyre P Y Bouche M 1982 Pour une meilleure comp titivit fond e sur la solidarit inter firmes Revue Fran aise de Gestion Septembre pp 8 17 Baudry B 1991 Une analyse des contrats de partenariat l apport de l conomie des co ts de transaction Revue d Economie Industrielle Vol n 56 Baudry B 1992 Contrat autorit et confiance La relation de sous traitance Revue Economique Vol n 43 5 Blois K J 1972 Vertical Quasi Integration The Journal of Industrial Economics N 20 pp 235 272 Borys B Jemison D B 1989 Hybrid arrangements as strategic alliances theoretical issues in organizational combinations Academy of Management Review Vol 14 n 2 pp 234 249 Bresser R Harl J 1986 Collective strategy vice of virtue Academy of Management Review 2 Brickley J A amp Dark F H 1987 The choice of organizational form the case of franchising J of Financial Economics Vol N 18 n 2 Brousseau E 1993a Les th ories des contrats une revue Revue d Economie Politique Vol n 103 1 pp 1 82 Brousseau E 1993b L conomie des contrats technologies de l information et coordinatio interentreprises PUF Paris 361 p Les contrats dans la coordination interentreprises 22 Brousseau E 1993c Contrats et comportements coop ratifs le
54. u elle soit efficace tout en vitant qu elle ne s autonomise trop en adoptant des objectifs en partie contradictoires avec les leurs Comme le notent Lorange amp Roos 1992 les solutions retenues en mati re de gestion des ressources humaines notamment d tachement des personnels dans la coentreprise embauche directe de personnel par la coentreprise dur e des d tachements etc jouent un r le cl en la mati re Cela dit la gestion des filiales communes implique la mise en oeuvre de m canismes complexes de concertation et de surveillance mutuelle entre les deux parents Lorange amp Roos 1983 Heide amp John 1990 avancent une explication de l existence de structures communes en d pit de leurs nombreuses d faillances Selon eux elles s av rent n cessaires lorsque le degr de sp cificit des actifs et l incertitude peuvent faire craindre des comportements opportunistes Voir aussi Hennart 1988 Dans ces cas et bien qu elles soient inefficaces en mati re de prise de d cision elles permettent aux parties de se prot ger contre l opportunisme de l autre car intrins quement elles am nagent des capacit s d audit i e pr sence des parents au conseil Les contrats dans la coordination interentreprises 18 d administration de la filiale commune Elles sont donc essentiellement des dispositifs de surveillance mutuelle incitatifs Lorange amp Roos 1992 confirment cette analyse en signalant q
55. ue l existence de l entit commune permet de contr ler troitement le partenaire mais de mani re peu visible ce qui pr sente l avantage de ne pas nuire un climat coop ratif 10 Ainsi les entit s communes apparaissent essentiellement comme une cat gorie de dispositifs de coordination qui se substituent aux m canismes de coordination de nature contractuelle ou relationnelle lorsque ceux ci sont d faillants 2 2 2 L interp n tration organisationnelle Comme nous l avons signal plus haut l interp n tration entre organisations est une question finalement peu abord e dans la litt rature Elle pose probl me car elle est une cat gorie moins facilement identifiable que le contrat la cr ation d une organisation interm diaire commune ou m me la relation Elle est galement source de difficult s analytiques car concr tement elle peut prendre de multiples formes d l gation de personnel changes d informations ou coop ration travers des comit s change de participations crois etc En fait ce qui ressort essentiellement de la litt rature et en cela on rejoint l approche par les relations c est que l interp n tration des organisations permet de cr er une communaut d int r ts renforc e par une propension r soudre harmonieusement les probl mes conjoints pour au moins deux raisons D une part les partenaires cr ent un couplage entre leurs appareils de d cision grace des sy
56. ue ces observations n entrent pas en contradiction avec la th orie Lorsque des hypoth ses r alistes sont utilis es les contrats th oriques convergent vers les contrats r els x k Ok Les contrats dans la coordination interentreprises 12 Au del des l ments que nous avons d j mentionn plus grande simplicit moins grande force ex cutoire des dispositifs obligataires etc des contrats r els par rapport aux contrats th oriques les travaux visant am liorer le r alisme de la th orie des contrats partir de l analyse des contrats interentreprises r els font ressortir l id e que les dispositifs de coordination r els tiennent compte de comportements plus coop ratifs ou mois adverses que dans la th orie Par ailleurs 1l appara t que les dispositifs inter agents du fait de leur incompl tude et de leur imperfection ne se suffisent pas eux m mes et qu ils s appuient tr s largement sur des dispositifs collectifs On pense notamment au syst me judiciaire qui sert non seulement garantir l ex cution des contrats priv s ce qui est au mieux son seul r le dans la th orie mais qui assure l ex cution de tr s nombreux contrats Ceci nous am ne aborder un second volet de la litt rature qui insiste sur les limites de l approche contractuelle pour comprendre la r alisation de la coordination interorganisationnelle 2 LES INSUFFISANCES DE LA NOTION DE CONTRATS L anal
57. ue sur la mise en oeuvre de syst mes d autorit Cela dit la conception de ces routines pose les probl mes de complexit et de co t voqu s plus haut C est la raison pour laquelle deux voies alternatives sont utilis es pour palier les difficult s de la mise au point de contrats complets D une part les entreprises peuvent instituer des m canismes de concertation Autrement dit elles exercent conjointement l autorit Soit le contrat d finit des routines pour les situations les plus probables et un m canisme de concertation est pr vu en cas de situation non pr vue dans le contrat Soit le contrat d finit les principes g n raux de la coordination objectifs grandes lignes des prestations etc et des dispositifs de concertation sont pr vus pour d cider du d tail de ces l ments au cours de l ex cution du contrat La litt rature 2En v rit les deux m canismes ne sont pas totalement exclusifs car un m canisme d autorit peut n tre instaur que par d faut des routines contingentes d finissent les comportements r ciproques dans la plupart des situations pr visibles un droit de d cision r siduel est accord l une des parties en cas de situation non pr vue Les contrats dans la coordination interentreprises 7 souligne l existence de ce type de dispositif en particulier lorsqu elle s attache d crire les situations dites de coop ration o des entreprises associent leurs actifs et
58. ussi Mariti amp Smiley 1983 Harrigan 1986 Gilly amp Duchesne 1990 On retrouve cette id e dans la litt rature sur les alliances Cf par exemple Contractor amp Lorange 1988 Si une certaine confiance s appuyant sur une convergence d int r ts est n cessaire la coordination interentreprises il convient de la cr er ou de la renforcer L un des moyens de le faire consiste tisser des liens troits entre les entreprises via la r alisation d engagements cr dibles Credible Commitments La litt rature th orique insiste surtout sur l id e que ces engagements servent garantir l ex cution des contrats Williamson 1985 La litt rature empirique met plut t l accent sur leur tr s grande vari t sur la convergence d int r ts qu ils induisent et sur les gages d une volont coop rative qu ils constituent C est ainsi que sont per us la multiplication des relations entre partenaires la r ciprocit chacun est fournisseur de l autre les engagements en capital et notamment les changes de participations crois es la r alisation d investissements sp cifiques la transaction et surtout la r alisation d investissements communs tel qu un laboratoire de recherche Osborn amp Baughn 1994 les investissements dans la connaissance de l autre partie Cf Rivaud Danset 1993 Le prisme relationnel conduit par ailleurs insister sur l inscription dans la dur e des
59. yse des dispositifs de coordination interentreprises fait ressortir que la notion de contrat n est pas suffisante pour expliquer comment les firmes r solvent leurs difficult s de coordination Nous insisterons sur deux points Premi rement l un des r les des contrats est d emp cher la manifestation de l opportunisme des parties impliqu es dans une transaction C est la raison pour laquelle la th orie insiste sur la mise au point de syst mes d incitation Or ces syst mes et surtout leur infaillibilit qui implique leur sophistication sont n cessaires si les parties en pr sence se r v lent syst matiquement opportunistes La litt rature appliqu e met l accent sur l id e que les entreprises ne semblent pas se comporter conform ment ce postulat d opportunisme Elles ont une attitude plus coop rative car elles ne con oivent pas la r solution des probl mes de coordination transaction par transaction Elles tiennent compte du fait que chaque transaction s inscrit dans le cadre plus g n ral de l ensemble de leurs relations avec leur environnement 2 1 Deuxi mement l autre r le des contrats est de d finir des r gles de d cision ou de sp cifier les modalit s d interventions des parties Il s av re qu en mati re de coordination interentreprises la coordination ne repose pas uniquement sur la d finition de r gles mais sur une interp n tration des organisations 2 2 SEn fait d importants d
Download Pdf Manuals
Related Search