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La légitimité du revenu universel d`existence

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1. couter D Cohen nous pr venir que les ressources fiscales sont rares et qu il n est pas s r que la soci t voudrait voter une redistribution massive en faveur des pauvres si le choix tait nonc aussi clairement Les soci t s qui s y sont essay es les pays scandinaves par exemple ont subi une telle crise fiscale qu elles ont d revenir en arri re Et les soci t s qui s en sont remises au march sont malades des in galit s qu il a g n r es Il est clair que la croyance dans la toute puissance de politiques fiscales dans un climat social d favorable est une illusion Mais le climat social n est pas quelque chose de compl tement ext rieur aux choix politiques Aussi comme nous le dit Serge Paugam le regard que la soci t porte sur la pauvret a chang ces vingt derni res ann es De 1988 au milieu des ann es 90 la question d une dette de la soci t envers ces pauvres pr valait malgr tout Depuis au moins une dizaine d ann es nous assistons un retournement de ce fragile quilibre puisqu aujourd hui les pauvres sont davantage soup onn s d tre des fain ants la charge de la soci t D o la mont e en puissance de la th matique de activation des d penses passives qui a le m rite de bien traduire l tat d esprit dominant actuellement Cette mani re de voir fait l impasse sur le constat qu il faille 1 L int r t g n ral di
2. Le Programme des Nations unies pour le d veloppement Pnud a fait des calculs aux r sultats d tonants Il a en effet calcul le rapport entre les d penses mondiales n cessaires pour traiter les maux les plus inacceptables de l humanit la famine le manque d acc s l eau potable et les d penses annuelles en publicit Pour combattre l indignit humaine il suffirait de quelques dizaines de milliards de dollars par an 50 milliards de dollars dans la fourchette basse On est pourtant incapable de trouver cette somme r v lent les chercheurs alors qu on en d niche cinq dix fois plus pour les d penses publicitaires Ce constat est loquent Nous ne nous trouvons pas face une p nurie mon taire mais plut t face des choix aberrants des acteurs dans la r partition des moyens financiers y compris dans les pays occidentaux Et encore la comparaison avec les d penses publicitaires n est pas la pire puisque si nous nous aventurons au m me exercice avec les d penses militaires la diff rence d passe l entendement voir tableau p 38 Surtout quand on sait que la mis re financi re est un des principaux moteurs avec l ignorance et l inconscience du d sespoir qui peut pousser des individus ou des populations enti res commettre l irr parable comme ce fut le cas lors de la grande d pression des ann es trente en Europe qui a pouss un peuple appauvri choisir un gouvernement car
3. Travaux universitaires BADEL Maryse Le droit social l preuve du revenu minimum d insertion th se Presses universitaires de Bordeaux 1996 BORGETTO Michel La notion de fraternit en droit public fran ais le pass le pr sent et lavenir de la solidarit th se LGDJ Paris 1993 ROMAN Diane Le droit public face la pauvret th se Biblioth que de droit public Tome 221 LGDJ 2002 SUDRE Fr d ric Pr face de in GRABARCZYK Katarzyna Les principes g n raux dans la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de Homme th se Presses universitaires d Aix Marseille PUAM 2008 1 FL Fiche de Lecture Sites internet revus le 23 juin 2009 183 TOURETTE Florence Extr me pauvret et droits de 1 Homme th se Presses Universitaires de la Facult de Droit de Clermont Ferrand PUFDCEF LGDJ 2001 2 Ouvrages sp cialis s Ouvrages sp cialis s sur les th matiques abord es CASTEL Robert Les m tamorphoses de la question sociale Une chronique du salariat Folio Essai novembre 2003 CASTEL Robert L ins curit sociale qu est ce qu tre prot g Edition du Seuil 2003 CASTEL Robert HAROCHE Claudine Propri t priv e propri t sociale propri t de soi Fayard 2001 DAMON Julien L exclusion Que sais je PUF mars 2008 DAVID Marcel Les fondements du social de la me R publique l heure actuelle Edition Anthropos Economica 1993 DA
4. DALLAIRE Yvon psychologue sexologue une r f rence du chapitre 2 section 2 http www psycho ressources com bibli art pas travailler html GAUCHET Marcel une r f rence de la conclusion http www marianne2 fr Gauchet Le communisme rendait fou le neoliberalisme rend stupide _a174466 html SERRES Michel Conf rence donn e en d cembre 2007 dans notre Universit une r f rence du chapitre 1 section 1 http www univ lvon2 fr 1196408638532 0 fiche ____ actualite TARLET Renaud au sujet de la question sociale une r f rence du chapitre 2 section 1 http www actuchomage org modules php op modload amp name PagEd amp file index amp topic_1id 14 amp page_id 257 VIVERET Patrick Citation extraite de l intervention disponible sur ce lien une r f rence du chapitre 1 section 1 http www dailymotion com related x4uc81_patrick viveret partie 1 culture et_ news video x4ucg7_patrick viveret partie 1 culture e_news VIVERET Patrick Citation extraite de l intervention disponible sur ce lien une r f rence du chapitre 1 section 1 http www dailymotion com related x4uc81_ patrick viveret partie 1 culture et_news video x26zbo_ viveret_politics ZIEGLER Jean une r f rence du chapitre 3 section 2 http www dailymotion com video x14d8m_lempire de la honte jean ziegler_events Autres liens internet Rapport mondial sur le d veloppement humain 2006 http hdr undp org en media hdr_2006_fr_in
5. Le philosophe Bertrand Russel plaide dans Roads to Freedom 1918 pour une soci t comprenant l attribution tous qu ils travaillent ou non d un revenu modeste suffisant pour couvrir les besoins primaires Cette ann e m me l ing nieur Dennis Milner publie Scheme for a State Bonus br lot en faveur d un revenu inconditionnel distribu chaque semaine aux citoyens britanniques Un congr s du parti travailliste l carte apr s en avoir ardemment d battu en 1920 Un autre ing nieur britannique Clifford H Douglas sugg re un cr dit social compos notamment d un dividende national mensuel familial mais sa motivation est des plus conjoncturelles puisqu elle porte sur les risques de surproduction de l industrie de son pays l apr s guerre risque accru par ces progr s en terme de productivit la frilosit des banques ouvrir le cr dit et la relative stagnation des salaires Deux conomistes d Oxford Georges D H Cole et James Meade sont actifs dans la d fense de ce projet Le premier sera l origine de l expression dividende sociale et aurait inaugur le qualificatif devenu aujourd hui le plus commun internationalement pour qualifier ce projet basic income revenu de base tandis que le second intensifiait encore la promotion faite par son confr re Lady Juliet Rhys Williams int gre une variante de l id e dans le nouveau contrat social
6. exprim s de b n ficier de positions sociales ad quates Cependant ce n est pas cela encore la Justice puisque l expression d un potentiel n cessite que les conditions notamment sociales et financi res de son mergence soient r unies Cela nous am ne au deuxi me principe de priorit la justice prime sur l efficacit Nous serions tent d ajouter sur l efficacit court terme peut tre aussi moyen terme En effet n est il pas au b n fice de tous que chacun puisse exprimer sa diff rence moins de consid rer cette derni re de nature fondamentalement belliqueuse Si le b n fice collectif n est que rarement imm diat il s inscrit incontestablement dans la dur e Nous d velopperons ce point Dans la liste des biens premiers qui constituent la bo te outils indispensables pour aller de la th orie la pratique de sa propre vie bonne Rawls 1 John Rawls op cit 1971 FL de Fran ois Briatte p 3 Comme le gel emp che l eau de s couler un ordre conomique et social peut de m me touffer la libert dans l uf Il se peut que cela ne soit que provisoire 3 Sion compare un individu de la terre quelle que soit la qualit de celle ci si les meilleures semences n y sont pas plant es et qu elle n est pas convenablement arros e il n y poussera que ce que le vent lui apportera John Rawls op cit 1971 FL de Fran ois Briatte p 5 2 Bapt
7. la justice dans l obligation de coexister avec les valeurs qu autoproduit la soci t la faveur du consensus qui se d gage des conflits il ne remet pas en cause ce processus cr atif en trompe l il car post traumatique et selon nous sans une telle remise en cause la solidarit ne pourra tre qu in vitablement une contrainte qu il faudra rendre supportable pour ceux qui en sont les d biteurs principaux Comme le dit P Viveret quand la question devient celle de l humanit dans son ensemble confront e la pr servation de sa plan te ce qui inclut sa propre pr servation la mani re de civiliser l int rieur en exportant la violence sur la barbarie ext rieure ne peut plus fonctionner Sa principale question est celle de sa barbarie int rieure Ce probl me rel ve d un rehaussement de l exigence ducative dont nous avons d j parl Nous rejoignons Hatzfeld quand il se demande si l Etat en fait assez et n use pas du syst me existant pour viter d aller jusqu au bout de ses responsabilit s ce qui serait notre sens d entamer la succession entre un Etat providence national un Etat providence f d ral europ en Une telle succession n est pas trang re la l gitimit du RME car l tablissement de ce dernier dans le cadre d un seul Etat nation risquerait t t ou tard de provoquer une d stabilisation chez lui et ses voisins notamment
8. riches l ob sit est devenue un des principaux probl mes de sant publique et le niveau de surendettement des m nages est lui aussi tr s pr occupant Cela renvoie la diff rence entre d sir d avoir et d sir d tre et l absurdit du syst me mon taire dont les grandes lignes apparaissent dans les documentaires suivants http www dailymotion com video k3SPSfil20Cad4DT5c La pauvret n est pas que mon taire mais pour les raisons pr c demment voqu es dans les pays occidentaux qui sont l objet principal de ce m moire la pauvret mon taire est une des deux composantes de la mis re avec le niveau d ducation 3 Des Etats ayant un IDH comparable ont un IPH tr s diff rent P Viveret op cit p 77 59 la formule la protection de l environnement est int gr e dans la d finition et la mise en uvre de toutes les politiques et les activit s communautaires un effort de conceptualisation s en est suivi Il a d bouch sur trente cinq indicateurs structurels soumis au Conseil de Stockholm en mars 2001 Pour ce Conseil europ en il est judicieux d laborer des indicateurs contre l exclusion sociale Les Conseils europ ens suivants confirment cette voie inscrite dans les textes sans que cela provoque pour autant de remous L effort europ en semble ne gu re s exporter en dehors de ces c nacles Les indicateurs labor s en France se font galement trop discrets dans la prati
9. Castel autant que nous l avons lu ne propose pas non plus d alternative tr s claire m me sur le moyen et long terme Il propose lui m me du rafistolage de l Etat social en pr sentant par exemple l id e d une batterie de droits transitions afin que les tapes sans emploi dans un parcours professionnel ne soient pas d nu es de toute protection Cela rejoint la proposition de Jacques Attali en faveur de la r mun ration des demandeurs d emplois car pour lui chercher un travail c est d j travailler Ce sont des d marches d urgentistes n cessaires mais insuffisantes Les assurances ne sont elles m mes pas l abri de la tentation de la diversification des cotisations en fonction des pr dispositions g n tiques des b n ficiaires Les probl matiques de l assurance et de la solidarit ne sont pas si trang res m me s il ne faut pas confondre entre ce qui est encore marginale chez la premi re et ce qui est la r gle pour l instant chez la seconde La forme actuelle que prend la solidarit les 1 La derni re loi en date celle du premier d cembre 2008 concerne le RSA vingt ans apr s le RMI L insertion concept pendant de celui d exclusion aussi contestable que le premier comme nous l avons vu Des politiques de la ville sans politiques de la campagne dissym trie qui interpelle R Castel op cit p 73 R Castel op cit p 72 R Castel op cit p
10. exigence ducative devrait permettre plus facilement chacun de trouver sa place dans la soci t Par exemple pour reprendre l exemple du surfeur de Malibu peut tre peut on le comparer un artiste aquatique dont le sport pourrait tre reconnu part enti re Regarder quelqu un les pieds pos s sur une planche se laisser transporter par les vagues sans perdre son quilibre peut tre un spectacle D couvrir de nouveaux sujets de contemplation nous semble tr s important pour l quilibre mental individuel et collectif Si les occidentaux taient encourag s la contemplation il est probable que les malades mentales les d pressions la consommation de psychotropes et les suicides seraient bien moindres Dans nos soci t s occidentales cras es par la seule utilit lucrative notre imaginaire en est d autant r duit que l on en vient trouver bien que la grande majorit des personnes consacrent la majeure partie de leur nergie pour satisfaire aux besoins mat riels de leur existence On en oublie que toute l nergie d pens e pour la sur vie est autant d nergie perdue pour d velopper des talents qui pourraient tre utiles des degr s divers au genre humain tout entier Alors que des personnes sans grand talent se vautrent dans l opulence simplement parce qu elles ont h rit de parents riches beaucoup de grand talents voire des g nies sont tr s probablement contraints de s occuper de leur
11. travail in Le travail quel avenir op cit p 229 B Perret l avenir du travail des tendances contradictoires in Le travail quel avenir op cit p 2 SD M da Le travail une valeur en voie de disparition Edit Alto Aubier 1995 in FL B atrice Roulland p 13 7 Si les politiques s organisaient vraiment au niveau continental et plan taire non seulement les fonctions lectives supr mes deviendraient supra nationales dont en quantit moindre que les fonctions lectives nationales d aujourd hui ce qui irait l encontre de l int r t imm diat du corps des lus qui pr f re perp tuer les petites combinaisons et disputes entre Nations Cela permet au pouvoir conomique qui est de dimension plan taire de soumettre un pouvoir politique consentant car dans leurs int r ts corporatistes imm diats et r ciproques qui ne sont pas leurs int r ts long terme aussi appel s int r t g n ral 74 Comme Hannah Arendt nous ne nous inscrivons pas dans la confusion g n rale entre travail et uvre qui tait d j commune Smith et Marx Consid rer tout travail comme une uvre serait justifi par le fait que le travail m me industriel ne produit jamais rien que de la vie Derri re des affirmations g n rales apparemment solides peuvent se cacher beaucoup de contradiction Par exemple le travail au sein de l industrie de l armement laquelle vise
12. tre dans un proche avenir capables d en faire encore plus de l avis m me de certains sp cialistes Le paradigme actuel de la richesse n est pas ma tre du devenir de tout ce qui na t en son sein et qui peut tre en mesure de donner des outils tr s utiles pour le d passer Ainsi le neurobiologiste Jean Didier Vincent membre de l Institut nous dit qu il est persuad que l intelligence artificielle d passera l intelligence humaine Fran ois Bugeon nous dit aussi que selon l volution actuelle de la robotique la rar faction du travail interviendra d ici vingt trente ans au maximum et elle surviendra une vitesse telle que nos soci t s seront incapables de r agir correctement C est ce d fi qu il faut faire face et non pas la fin du travail qui reste n anmoins un aboutissement quasi certain Nous ne sommes pas obnubil s par l ducation mais nous ne pouvons que convenir qu elle seule accompagn e d un RME peut pr parer les populations sortir de leur endoctrinement salarial suicidaire comme nous j Quelques sites titre d exemples sur la robotique http www atelier fr recherche 10 22052008 le robot marche dans les pas de l homme 36582 html http www 0O1net com editorial 358913 robina la femme robot reconvertie en guide de musee http www aujourdhuilejapon com actualites japon japon un robot ouvrier capable de travailler par tous les temps 1339 asp 1 http www futura
13. tudiant e s qui ont t l origine de l Association Lyonnaise des Etudiants en Droits de Homme ALEDH en formant le v u que cette association se d veloppe Enfin mes parents et mes proches pour leurs pr sences pr cieuses mes c t s Sommaire Chapitre 1 La l gitimit conomique et cologique du RME distendre les liens entre la richesse et le travail seesseeesoossooesssesssesssoossoossoossosesssesssosssoosssossssssssesssosssoosssossssssssesssessso 20 Section 1 Sortir du paradigme troit de la conception dominante de la richesse 26 Section 2 Le travail une prochaine non valeur s effa ant devant l uvre esssssssessssssses 67 Chapitre 2 La l gitimit morale du RME repenser la Justice et son absence r elle ou 2 suppos e PR TT EP TER TE IEAS ETIESE ETRE Section 1 Le sentiment et la r alit de l ins curit sociale otages d un maelstrom sses 90 Section 2 Une th orie de la Justice indissociable de la pratique sociale ssssssessssssessesss 113 Chapitre 3 La l gitimit juridique du RME d nouer un n ud de la soci t et donc de son organisation juridique sans en former un autre seessocesooessoccssecssocesooesooessossssessseee 129 Section 1 Les impasses du droit positif actuel ss 129 Section 2 La recherche de fondements juridiques pour le droit au Revenu Minimum d EXISTENCE 5 stress tasses init tentes ste nst ten et ere a da dent
14. 84 103 mesures de discrimination positive engendre quasi m caniquement une stigmatisation n gative de leur b n ficiaire car chaque personne membre d un groupe discrimin et parvenant s en sortir m me sans l aide des dites mesures risquera toujours de voir sa r ussite grandement relativis e par le soup on de leurs b n fices Refonder et approfondir l exigence ducative est une d marche de longue haleine pas forc ment consensuelle mais elle aurait l avantage de reprendre d s l origine des processus au lieu de pr tendre pouvoir les rectifier brutalement et n anmoins avec justesse en cours de route Les bonnes intentions ne suffisent pas comme la relecture de l article 1 de la loi instituant le RMI nous le rappelle l insertion sociale et professionnelle des personnes en difficult est un imp ratif national Cet imp ratif a t depuis largement sous trait d abord la corporation des professionnels du social ces derniers pouvant m me se sentir menac s dans leurs int r ts particuliers ou dans leurs habitudes si la donne venait brusquement changer Un imp ratif national devrait susciter autre chose qu une appropriation sectorielle mais la mobilisation d une pluralit d acteurs pouvant agir sur les diff rents aspects du sujet En l absence de prise de conscience v ritablement collective menant si elle est sinc re des engagements fermes il nous reste
15. Certains proposent son remplacement par un nouveau concept juridique le contrat d activit qui demanderait tre pr cis D autres propositions galement inadapt es selon nous sont aussi avanc es amp 3 Nous serons amen s relativiser la d gradation de la situation de l emploi car si elle peut ouvrir la perspective de la cr ation d un RME ce dernier ne peut pas tre l gitim par cette seule d gradation Il nous faudra claircir plusieurs sujets de confusion pour avancer vers une vraie r solution du probl me amp 4 Des param tres scientifiques technologiques sociaux et culturels doivent aussi tre pris en compte La r volution robotique pourrait conna tre une d mocratisation rapide comme ce fut le cas de la r volution informatique amp 5 1 Comme Anne Marie Grozelier Pour en finir avec la fin du travail avril 1998 p 192 g Jacques Duboin est le fondateur en 1935 de la revue La grande rel ve existant toujours aujourd hui faisant suite son livre La Grande Rel ve des hommes par la machine dition Fustier 1932 Cet ancien banquier ancien Sous Secr taire d Etat au Tr sor a quitt les institutions politiques scl ros es de son temps pour se consacrer l ducation conomique des fran ais afin de les pr parer au changement de mentalit s n cessaire pour l instauration d un revenu social dispositif proche du RME Notre raisonnement rejoint le sien 3 Jean Marc Ferry L
16. Certes un accompagnement des b n ficiaires de ces minima est n cessaire Mais ne pourrait ce pas tre le r le d une ducation refond e Il peut tre d rangeant pour les personnes dans la norme sociale de ne pas tablir une c sure y compris juridique entre elles et les personnes marginalis es C est oublier que dans l histoire quelques unes des personnalit s les plus v n r es souvent qu titre posthume ont connu dans leur existence la grande pr carit C est un des paradoxes de nos soci t s les normes sociales et soci tales devenues oppressantes sont toutes issues du combat de quelques marginaux en butte l oppression de la normalisation pr c dente Ce revenu est donc vers par une communaut politique tous ses membres sur une base individuelle Cela pose la question de la diff rence entre nationalit politique et citoyennet sociale Seule dans cette derni re hypoth se les r sidents non nationaux sont 1 R f au d senchantement de nos soci t s processus mis en lumi re par Max Weber et Marcel Gauchet Pr cisons aussi que les membres des arm es et de la police ne sont pas non plus l abri d un certain d sespoir L exemple r cent du bombardement de Gaza par l arm e isra lienne en est un cas extr me et r v lateur 3 Ce fut le projet de la Communaut Europ enne de D fense C E D qui a avort en 1954 A Lambert S nateur et ancien ministre d
17. Cette expression est utilis e dans une perspective de transformations profondes tant dans le domaine politique qu conomique Nous partageons certains aspects de ces transformations profondes envisag es par M Heim comme nous le verrons bient t Enfin l expression revenu d existence n est utilis e que par Yoland Bresson Cette liste apparemment fournie ne doit pas nous abuser En l absence des l ments pluridisciplinaires n cessaires la construction d un v ritable RME l ments dont certains se sont d velopp s ou nous sont parvenus r cemment du fait de l clatement de la connaissance en des morceaux pars nous d velopperons ces diff rents points le moment venu il y a toujours au moins une dimension qui manque ces propositions telles qu elles sont d velopp es par leurs d fenseurs pour tre digne de l id e que nous nous faisons d un nouveau contrat social dont le RME serait une composante indissociable de l autre l ducation Prenons deux exemples Le RSG d Alexandre Marc en d pit de son inconditionnalit revendiqu e pr ne tout de m me un service civil obligatoire pour tous gar ons et filles devant faire assumer l ensemble de la communaut les travaux les plus d gradants Nous verrons qu il sera possible dans peu de temps si ce n est pas d j le cas de s en dispenser Et le revenu d existence de Yoland Bresson du fait de la faiblesse de
18. Comme l tre humain a vocation appliquer jusqu au bout les mod les qui lui sont pr sent s comme les meilleurs la tentation est trop grande de prolonger la logique du march sur ce auquel elle ne portait pas initialement La stagnation n est jamais bonne Il est important de cr er une dynamique Il est donc coh rent que ce soit l conomie de march qui remplisse se r le et cela m me de mani re excessive puisqu il n y a pas de mod le s concurrent s au march et donc de la richesse qui ait une force symbolique et r elle qui puisse nt le r quilibrer Il y a une part d hypocrisie se plaindre de la marchandisation g n ralis e sans proposer une conception alternative de la richesse ou au minimum sans remettre en cause son paradigme dominant 1 Michel Serres dans sa conf rence pr voit explicitement cette hypoth se Selon Kuhn la d cision de changer de paradigme rel verait d abord de la foi dans les possibilit s plus grandes du nouveau paradigme par rapport l ancien Cette analyse lui a valu beaucoup de critiques Les guerres conomiques peuvent provoquer artificiellement de la raret Par exemple General Motors avait mis au point il y a dix ans une voiture lectrique avec 200 km d autonomie par jour La cabale r ussie du lobby p trolier a permis de couler le projet Qui d signe sauf erreur toute occupation qui nous d tournerait de l essentiel Citation extraite d une intervention
19. En mati re de contentieux de la prestation aussi la juridiction sp cialis e en 1 Les b n ficiaires de l API sont concern s par le RSA Allocation pour jeune enfant allocation veuvage retraite etc Le Cytermann op cit p 312 Il arrive que la constatation par des CLI qu un b n ficiaire fait des efforts ne boit plus suit un stage etc conduise cette Commission consid rer qu il m rite cette allocation Le droit se rapproche alors insidieusement de la charit discr tionnaire dont pourtant il s tait d gag l origine aie Cytermann loc cit Nous rejoignons ainsi notre r flexion sur le concept d uvre de notre chapitre 1 section 2 140 mati re sociale est d sormais supplant e par la juridiction administrative de droit commun car cette derni re tait la seule pouvoir assumer la charge de potentiellement trois millions de b n ficiaires du RSA Ainsi le RSA n est plus un droit subsidiaire contrairement son pr d cesseur A ce propos on peut lui rendre gr ce de ne pas obliger une part importante de son public potentiel poursuivre leurs d biteurs d aliments devant le juge Cette plus grande difficult de saisir intellectuellement le RSA par rapport au RMI pourrait tre vue comme le souci propre des universitaires et chercheurs et donc sans rapport avec les difficult s de la sur vie des b n ficiaires de ces mesures Ce n est que partiellement vrai Si les sp cialist
20. Les banques centrales afin que s loigne le spectre de la r cession d sastreuse qui a suivi le krach de 1929 n ont alors trouv qu une seule solution l autorisation de cr dits illimit s L ennui est que c est une fausse solution puisqu elle d grade encore la situation la bulle financi re ne cesse de cro tre Les faillites sont limit es mais cela revient reculer pour mieux sauter Si l accroissement de la quantit de monnaie est hors de proportion avec la valeur r elle des produits et services chang s tout cela demeure pr caire P Viveret nous informe cependant que depuis lors cette facult d ouvrir des cr dits illimit s est fortement restreinte Si la seule voie envisag e est restreinte ce n est pas surprenant en un sens La logique boursi re est assez immature Elle ne met mort que ce qu elle avait auparavant ador Une situation d exc s un bout du syst me mon taire n est pas bonne surtout si d autres en manquent ils sont tr s nombreux dans ce cas mais aussi pour ceux concern s par TP Viveret op cit p 162 p Viveret loc cit Id e emprunt e Keynes propos de la crise de 1929 par P Viveret dans le colloque accessible par ce lien http www dailymotion com related x4uc81 patrick viveret partie i culture et_news video x26zbo viveret politics P Viveret op cit p 105 Comme le dit une expression populaire il vaut mieux crever l abc s
21. carisation mat rielle et ou ducative d une large partie de la population ne nuit elle pas la lucidit de son appr ciation politique La croissance des in galit s dans la r partition des richesses mon taires ces trente derni res ann es est une des explications fortes du recul de la participation lectorale L impens politique a aussi une autre dimension En instrumentalisant le politique ce dernier perd de sa sacralit L conomie de nationale est devenue continentale et mondiale Le Politique conserve son centre de gravit au niveau national ce qui renforce sa subordination l conomie Si la construction europ enne met jour un espace juridico politique non d fini c est probablement parce que les dirigeants des Etats membres se disputent une supr matie sur cet espace Ils ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre que l Europe est l avenir de la France par exemple comme la France fut l avenir de la Bretagne Le RME qui ne pourrait tre mis en uvre d une mani re durable notre sens qu l chelle au moins continentale est un otage parmi d autres de cette absence de prise de conscience Quatri mement l impens anthropologique Il est plus le prolongement des pr c dents qu un autre impens puisque pour toutes les probl matiques abord es il revient aux humains d y r pondre Nous avons d j parl de l illusion duf calculateur rationnel du march e
22. en 1930 Freud d abord qui met l accent sur la nature la fois individuelle et collective des ph nom nes psychiques en affirmant que si Eros l nergie libidinale n a pas la capacit de faire face Thanatos ca va tr s mal se passer Bataille grand penseur de l rotisme ce qui n est pas sans lien avec notre sujet comme le rappel des deux mots grecs pr c dents peut nous le sugg rer a aussi crit un texte conomique sur la d pense qui affirme qu on ne sait pas d penser et qui s accorde avec Keynes pour dire que le couple production raret est un probl me assez simple Mais lorsqu on sort de la raret et qu on n est pas quip culturellement pour faire face au probl me de l abondance des difficult s bien plus grandes et non encore r solues surgissent Rappelons nous du contexte de l poque Juste apr s la crise de 1929 qui allait mener l Europe au deuxi me plus grand conflit militaire de son histoire en pr cipitant dans la mis re des pans entiers de la population 1p Viveret au colloque pr cit http www dailymotion com related x4uc81 patrick viveret partie i culture et_news video x26zbo viveret politics La p riode de l conomie du salut correspond au moyen ge chr tien jusqu la R volution fran aise le XIX si cle et l arriv e de l re industrielle mais partir de la Renaissance jusqu au si cle des Lumi res cett
23. ensemble des id es des croyances et des doctrines propres une poque une soci t ou une classe J M Ferry op cit p 62 72 disposer du minimum vital est s rement une premi re pierre du bonheur mais ce dernier ne peut certainement pas se r duire la survie Il faut y ajouter l ducation pour qu apr s la premi re pierre prenne forme une architecture solide du vivant La deuxi me r volution industrielle celle de l lectricit et de l automobile va tre en particulier le moment de la trahison de l h ritage socialiste par la sociale d mocratie allemande puis europ enne etc Marx faisait la diff rence entre le travail activit panouissante de l homme et le travail activit ali n e par l organisation de la production capitaliste Pour que le versant id al du travail efface l autre versant Marx pr conisait l abolition du salariat et l atteinte de la soci t d abondance Selon lui l arriv e une telle soci t mettra fin la finance car notre uvre biens et services sera une expression si fid le de nous m me en vue d apporter notre sp cificit au groupe que l interm diaire mon taire serait inutile Cette hypoth se est d autant plus vraisemblable si un RME garantit pr alablement la satisfaction des besoins l mentaires de chacun En effet une r partition plus quitable de la masse mon taire pourrait aboutir une certaine ch ance une pris
24. es par des institutions internationales d o la d pendance aux fluctuations des prix mondiaux 7 Les media ne devraient ils pas en parall le des cours de la Bourse rappeler quotidiennement la comptabilit de ces vies qui si cruellement s teignent c t de l accumulation de notre richesse mat rielle go ste 151 Enfin en prolongement de la logique que nous proposons mais au sujet des raisons pour lesquelles le crime contre l humanit est commis si celui ci est interpr t a posteriori 1 e les raisons de l inertie des coupables pr sum s nous pourrions invoquer la fois des motifs politiques la mauvaise volont de ces derniers pour peser r ellement face aux pouvoirs conomiques des motifs philosophiques ou culturels l h g monie de l id ologie conomique dite ultra lib rale des motifs raciaux une large minorit des europ ens consent implicitement ces massacres comme moyen de r guler la d mographie des populations d sh rit es particuli rement des africains lesquelles sont suspect es de vouloir massivement migrer vers l eldorado occidental et enfin des motifs religieux car ces populations d sh rit es sont majoritairement musulmanes et l islam focalise beaucoup de pr jug s et de haine en Occident 3 L interpellation sur la d nomination de ce crime Le crime contre l humanit est d fini comme un crime international bien que sa d
25. est pas possible vous perdez votre temps rendez vous plus utile Et pourtant ce sont en grande partie ces r veurs en cherchant faire de leur r ve une prochaine r alit qui diff rencient l humain de l animal En effet ce dernier n a pas la possibilit d am liorer sa condition le cadre de vie des animaux est immuable Ils ne disposent qu une marge relative d adaptation suivant l volution possible de leur milieu Le psychologue Yvon Dallaire r sume bien les choses quand il dit que les plus grandes d couvertes scientifiques ont t faites dans l oisivet Archim de et son bain Newton et sa pomme Einstein lui m me tait consid r comme un cancre paresseux Cela ne veut pas dire que toute personne oisive est en train de r ver la r alit de demain C est le cas seulement d un certain nombre et il est difficile de conna tre quelle est l activit du cerveau de quelqu un physiquement l arr t Peut tre que les neurosciences nous permettrons de percer ce myst re Il se peut qu il y ait des indices ext rieurs d une activit c r brale de projection positive dans l avenir ou l inverse d une inactivit ou d une projection n gative Prenons un exemple Il fut un temps o pour laver son linge il fallait aller la rivi re puis ce fut un lavoir ext rieur collectif Beaucoup de personnes taient r sign es cette situation Certaines ont imagin une mac
26. faudrait l utiliser au pluriel les exclusions afin que se d gage l id e d une pluralit de situations particuli res Nous ne pensons pas que ce processus d exclusion se r duise la p nible r alit concr te que nous appr hendons ici Ces processus en plus de renvoyer des r alit s multiformes sont en eux m mes multiformes en ce sens qu ils s insinuent aussi sournoisement dans l inconscient collectif et individuel En effet des donn es barom triques issues d enqu tes r p t es dans le temps et comparatives situant la France dans un contexte international informent du niveau particuli rement lev de la crainte de l exclusion et de la pauvret en France Nous apprenons ainsi qu entre octobre 1993 et mai 2004 soit plus de 10 ans de 53 57 des fran ais ont craint de devenir eux m mes des exclus De plus il y aurait une sp cificit fran aise puisqu ils sont les seuls europ ens redouter pour 75 d entre eux la pauvret enqu te de 2006 et sur le podium avec 13 de la population devanc s juste par deux pays baltes pour la peur de se retrouver sans abri enqu te de 2007 Ces chiffres sont un t moignage du sentiment diffus d ins curit sociale et civile qui impr gne une large partie du corps social Nous pourrions peut tre avoir des retours int ressants par l interm diaire notamment des professionnels du psychisme ce qui ciblerait davantage sur les populatio
27. les progr s de la d mocratie ne sont int ress s que dans la mesure o le pouvoir du peuple se plie aux id aux du milieu o il fait ruption La d mocratie s enracine proportion de sa mod ration Les droits de l Homme et particuli rement les droits conomiques et sociaux ont une troite parent avec la d mocratie comme nous l avons vu dans la pr c dente section Cette volont de fragmenter la vie de chacun la vie civique de la vie conomique le suffrage universel de l A U n est pas propre notre poque et elle a notre sens le d faut majeur de nier sournoisement certes l unicit et d indivisibilit des droits de 1 Homme Nous sommes tellement conditionn s cet tat de fait que nous ne le voyons pas pour ce qu il est Ces grandes d clarations ont t d abord des r actions provoqu es par l immense motion de la d couverte de la Shoa Si l motion est l gitime elle doit s inscrire dans une r flexion la hauteur des espoirs suscit s pour ne pas tre accus e d hypocrisie Proclamer est une facilit par rapport l nergie aux remises en causes et la pers v rance que n cessite l inscription de droits dans la r alit de la vie La r f rence aux contraintes impos es par la comp tition internationale devient un alibi qui permet de justifier toutes les soumissions un syst me id ologique et dispense de s interroger 1 Pour notre part nous consid
28. mage Mais l alternative est elle entre peu de ch meurs et beaucoup de travailleurs additionnant les contraintes comme plusieurs emplois la fois leur permettant tout juste de survivre mod le anglo saxon ou beaucoup de ch meurs et malgr tout un nombre croissant de travailleurs pauvres d o l initiative de la cr ation du RSA mod le fran ais La France en ne choisissant pas clairement sa voie et en empruntant d une mani re d sarticul e diff rents mod les au lieu d tre vecteur d innovation politique et sociale n est elle pas en train de cumuler les inconv nients de chacun d eux amp 3 Des propositions de rem de souvent inadapt es aux mutations en cours A partir du constat de la situation fragilis e actuelle de l emploi deux grandes cat gories de rem des sont avanc es La premi re cat gorie ne vise op rer de changement qu au sein du monde du travail en am nagement quelques exceptions ces c t s parfois La deuxi me cat gorie vise au contraire s extraire de ce monde Il ne faut pas exag rer l opposition entre ces deux cat gories La premi re peut par certains aspects servir de transition la seconde qui ne peut pas tre mise aujourd hui spontan ment en uvre D ailleurs certains auteurs ont une r flexion qui emprunte ces deux tendances Il est vrai que franchir vraiment le pas dans cette soci t de march fait courir le risque d tre consid
29. ne comblera pas les d ficits culturels et cognitifs des plus pauvres ce qui ferait tr s probablement du RME une subvention la marginalit Le RME serait alors d autant plus l gitim qu il serait d une inconditionnalit progressive incitative du suivi de programme s p dagogique s Michel Godet r sume bien quant lui la situation qui pourrait tre celle des classes populaires notamment et de toutes les personnes pour qui le travail absorbe toute l nergie pour leur seule survie si elles ne sont pas non plus accompagn es quand il dit Vivre librement son temps libre est un art qui ne s improvise pas et un travail mal v cu ne peut correspondre qu un loisir pauvre Pr cisons que le mot loisir vient du latin licere qui signifie tre permis Justement gr ce un programme p dagogique accompagnant le RME il pourrait tre permis chacun de d couvrir et de TP Viveret op cit p 117 P Viveret op cit p 118 Dans Le grand mensonge Michel Godet d plore la marginalisation du mod le traditionnel de la femme au foyer C est oublier l importance des agricultrices artisanes et commer antes in A M Grozelier op cit p 190 Daniel Moth parle en fait du temps libre mais comme un RME d un montant d cent desserrerait automatiquement la contrainte de travail il cr erait de facto un choix vident de plus de temps libre D Moth Temps libre et discriminat
30. nomination ne soit pas crime contre les nations mais bien crime contre l humanit comme le pr cise le Pr E Zoller Ce dernier dit en effet que la seule nature sp cifique du crime contre l humanit sur le plan juridique est d tre un crime international mais plus on travaille d gager la nature sp cifique de cette notion plus on aboutit en limiter le contenu et en restreindre la port e Le droit est souvent r duit la fonction d emballage pourvu que la r gle de droit et son esprit laisse l impression d un semblant d application ou l oppos de blocage ou de cassure d autres extr mes qui peuvent tre une marque d impuissance et de frustration par rapport au go t amer que peut donner aux juristes le sentiment du premier extr me d tre r duit un r le quasi protocolaire Ce constat ne s accorde pas vraiment avec l immense ambition dont la notion de crime contre l humanit est porteuse Comment ne pas la d cevoir outrageusement pour les raisons d j maintes fois nonc es F Sudre nous encourage aller jusqu au bout de notre id e quand il dit qu il est quasiment impossible de dire quels sont les droits de l homme dont la violation est constitutive de crimes contre l humanit Rien ne nous emp che de formuler l hypoth se que la violation des droits sociaux existants et plus largement du possible futur droit humani
31. nourrie de la promesse de la satisfaction assur e et p renne des besoins l mentaires au moins de chacun La r surgence d une croissance de la pauvret mat rielle et morale y compris parmi les travailleurs avec la forte visibilit des r sidents de la rue dont les d c s par grand froid sont fortement m diatis s est devenue depuis la fin du si cle pass un documentaire r current d horreurs qui nous ram ne la soci t d autrefois alors que nous savons que nous avons les moyens d radiquer ces ph nom nes Quand g rer la raret tait une pr occupation dominante du corps social beaucoup taient dans une relative mis re ou se sentaient relativement proche d elle Maintenant que nous avons majoritairement grandi dans une soci t d abondance nous percevons le d nuement diff remment Son spectacle nous est devenu anormal Cela explique en partie le succ s du terme d exclusion et de son 1 Dans les pays occidentaux en tout cas Et depuis une trentaine d ann e on assiste la smicardisation de leurs classes moyennes En effet si le revenu des plus riches cro t toujours ce n est pas le cas de celui des classes moyennes Un foss se cr e donc Notre analyse au chapitre premier montre que c tait in luctable L expression SDF est propre au paradigme de la propri t priv e actuelle Comme le note le g ographe G rard Fran ois Dumont ces personnes prennent place dans des espac
32. op cit p 159 66 remis en cause Ainsi il semble que ces diff rents indicateurs environnementaux et sociaux ainsi que les indicateurs de dissociation con ues selon la m thodologie de l U E afin de rendre clatante la fracture entre ces deux pr occupations aient d abord une mission p dagogique celle de montrer que l conomie ne peut pas continuer par ces instruments classiques de mesure consid rer les mati res premi res et donc la nature comme une source in puisable et les humains comme de simples instruments au service d un profit financier en expansion vocation exponentielle Nous savons depuis d j quelques temps que les richesses de la nature sont limit es et que les humains successeurs des esclaves d autrefois en tant que facteurs de production sont aussi devenus facteurs de consommation ce qui complique les choses Ceci est une premi re tape qui en appelle d autre s Etablir des indicateurs qualitatifs c t de l indicateur quantitatif peut revenir envelopper une chose vile dans un emballage soign Rendre visible le d calage entre les deux est bien Faire en sorte que la balance penche d sormais du c t des indicateurs qualitatifs est mieux Pour faciliter ce processus il faudrait qu un ou plusieurs indicateurs qualitatifs remplacent purement et simplement le PIB Cependant un indicateur n est que l cho d une r alit Si celle ci n entre pas dans sa grille de
33. op cit p 399 Pour les personnes handicap es d autres dispositifs existent La venue du RSA ne semble pas encourager une augmentation de ces contrats D Roman 20 ans apr s le RMI une r forme minima op cit p 16 PL Cytermann op cit p 313 Les minima sociaux sont des garanties d un revenu minimal pour leurs b n ficiaires m me sans emploi 7 Les emplois temps partiels sont structurellement souvent tr s diff rents des emplois temps plein 8 Un salari percevant 600 aura droit un compl ment non plus de 150 mais d environ 200 Thomas Piketty Revenu de solidarit active l imposture Lib ration 2 septembre 2008 136 l insuffisance globale d offres d emplois fussent ils partiels Un autre point conomique concerne le mythe des trappes inactivit en tant que cause suppos e importante de l augmentation du nombre d r mistes Selon une tude de 2004 les b n ficiaires du RMI sont tr s majoritairement en recherche active d emploi 14 d entre eux occupent d ailleurs un emploi Ajoutons que m me des approches strictement conomiques et conom triques vont l encontre de leurs existences Ainsi prenons garde de ne pas transformer la guerre contre la pauvret en guerre contre les pauvres ce qui serait dans le prolongement de la logique am ricaine Des indices forts nous montrent en tout cas que la guerre pour
34. pare aujourd hui les cadres triqu s de l instruction du personnel politique de son ducation autrement dit de sa capacit imaginer un autre monde Et quand il est question de politique il est aussi question de son instrument juridique Le droit qui est n dans un certain cadre social et soci tal s est d velopp en m me temps que ce cadre et s est adapt aux changements de la soci t On peut dire ainsi que le droit est un reflet de la soci t dans lequel il se trouve Depuis l aube de l humanit l humain a toujours eu peur pour sa survie cause des p nuries des cataclysmes et des maladies S il 1 Si les premiers hommes avaient interdit le feu de peur de se br ler voire de mourir br ler vif nous serions nombreux mourir de froid l hiver et peut tre m me que l esp ce humaine aurait d j disparu exemple de l explosion peu apr s le d collage d une navette spatiale tats unienne habit e dans la seconde moiti des ann es 1980 Fallait il interdire jamais par la suite toute entreprise de ce genre 3 Citation extraite de http www marianne2 fr Gauchet Le communisme rendait fou le neoliberalisme rend stupide a174466 html 180 advenait que nous puissions sortir de ces peurs originelles n est il pas probable que nos soci t s et leurs organisations en seraient profond ment transform es Le droit dans sa forme actuelle y survivrait il Il tend prendre en consid r
35. re loc cit 5 J F Flauss A J D A 1996 p 1016 in S Cursoux Bruy re op cit p 2351 160 pas le seuil de gravit n cessaire pour que l article 3 trouve s appliquer Ce ne sont que les plus r centes d cisions du d but de ce si cle qui montrent une certaine ouverture en rendant un peu moins incoh rente la diff rence d approche du juge entre la pauvret et les ch timents corporels l cole Malgr tout des v nements structurants certains d j voqu s font que ce n est probablement pas court ou moyen terme que l interpr tation de l article 3 pourra concerner l ensemble du quart monde En effet l augmentation consid rable du nombre de requ tes particuli rement du fait de la chute de l ancien bloc communiste qui a conduit l entr e dans le Conseil de l Europe de la Russie et de ces nombreux anciens pays satellites de l Europe de l est dont le processus de d mocratisation est r cent et les populations mis rables bien plus importantes qu l ouest a donc conduit la baisse esp rons transitoire du standard europ en de protection des droits humains Cette tendance est confirm e par le nouveau crit re de recevabilit des requ tes introduit par le projet de Protocole additionnel n 14 la Convention l irrecevabilit si pas de pr judice important Si le droit europ en peut parfois faire tendre vers le haut le niveau national de prot
36. s les destructions mat rielles et humaines de la guerre pour proposer rapidement des habitations et un emploi au boom d mographique Il importe peu alors que ce qui est construit dans l imm diat ne soit pas de grande qualit Dans l urgence c est tout fait compr hensible Par contre il aurait pu y avoir d s cette poque une distinction entre l urgence qui peut conduire la mise en place de choses provisoires et une pr occupation de construire pour le long terme Ce ne fut malheureusement que trop peu le cas Quand la raret s efface devant la consommation de masse de biens et services standardis s rig e en mod le de soci t l aspiration de tout tre humain une vie confortable se fait jour Notre mod le social est ainsi pass de la raret l abondance en croissance voulue illimit C est un complet changement de perspective Quand l abondance est devenue une r alit quotidienne pour une majorit de la population avec la promesse de la disparition progressive mais annonc e comme in luctable de la pauvret gr ce la machine conomique des r ves parmi les plus fous sont devenus r alit ou en passe de l tre dans un proche avenir pour la totalit de la population Cette machine conomique s est pourtant gripp e depuis plus de trente ans maintenant sans tre parvenue r pondre aux attentes Les g n rations n es depuis l apr s guerre ont majoritairement grandi dans une soci t
37. s qu ils ont un int r t rarement court terme mais plus s rement moyen ou long terme ce que personne n ait plus se soucier de sa propre subsistance Nous d velopperons ce point bient t Cependant une interrogation surgit Est il possible qu il existe un foss aussi cons quent entre deux pens es portant le m me nom de libertarienne Cette interrogation est d autant plus forte que Fran ois Briatte dans la fiche de lecture FL qu il consacre la Th orie rawlsienne de la Justice ne pr sente sous le nom de critique libertarienne qu un libertarien de droite Robert Nozick La philosophie libertarienne n est pas la seule tre cartel e selon ces clans sur la l gitimit du RME En effet il en est probablement de m me de la pens e marxiste Karl Marx parlait du passage du r gne de la n cessit au r gne de la libert Notre duo d auteurs reprend une autre formule communiste de chacun selon ses capacit s chacun selon ses besoins Le RME s inscrit tout fait dans ces perspectives si bien entendu il est bien accompagn Dans le marxisme l atteinte de la soci t d abondance est une condition au r gne de la libert Les communistes contemporains sont partag s entre deux r actions oppos s face au RME D un c t ils redoutent que le RME rende accessible tous le parasitisme 1 e vivre sans travailler que le capitalisme confine heureusement
38. sistance Dans l antiquit les activit s dignes relevaient de la qualit de citoyen Les esclaves taient des animaux humains au service des citoyens Le travail tire son origine de l esclavage comme nous l avons vu et du mythe occidental fondateur comme nous venons de le voir Chez les anciens grecs cette hi rarchie des occupations humaines est elle la source ou la cons quence de la hi rarchie des tres humains C est difficile dire Les milieux ais s dans toute soci t autant que nous le sachons se sont toujours adjoints des domestiques quel que soit leur statut pour leur d l guer les t ches les plus ingrates Est ce d abord motiv par un d go t de telles activit s que l aisance permet de s pargner ou par la conviction qu elles seraient naturellement d volues une cat gorie inf rieure de la population Hannah Arendt penche pour la primaut de la t che ingrate tandis que Bernard Perret privil gie la domination de classe d s l antiquit Y a t il une r ponse de classe cette question ou est ce selon la sensibilit de chacun suivant les poques Nous convenons que si ce sont toujours les m mes personnes ou les m mes cat gories qui b n ficient d une certaine aisance au d triment d autres du fait essentiellement de leur naissance le crit re de classe s impose naturellement Si les qualit s propres de chaque individu auquel la soci t
39. souhaite se d marquer Par contre le second terme de la formule universelle fait allusion au suffrage universel ce qui a l avantage d op rer un rapprochement avec les droits civils et politiques et donc d aider symboliquement l effacement de la fronti re malsaine entre ces droits et les droits conomiques sociaux et culturels L adjectif universel a un autre avantage selon nous pr parer psychologiquement la perspective d une future universalit de cette mesure Van Parijs et Vanderborght reprochent au contraire cet adjectif un lien n cessaire l chelle mondiale Cette crainte est exag r e Tout comme le suffrage dit universel ne perd pas cette qualit sans tre mondial on peut imaginer une allocation universelle s tendant progressivement des espaces de plus en plus tendus sans qu il s agisse dans un trop bref laps de temps de la totalit des espaces politiques L expression dividende sociale est n e au d but du XX me si cle sous le 1 Observation concernant le Tiers monde auquelle nous reviendrons La m me observation peut tre faite pour les autres besoins physiologiques Nous insistons sur l alimentation car c est le premier d entre eux Marc Heim Tr ve de confusion in http multitudes samizdat net spip php article138 avril 2002 3 Distinction partag e par J M Monnier Evolution in galitaire et faible redistributivit de la fiscalit in ht
40. tre garant de la dignit Critique du droit proc dural Si l Etat providence est le processus qui a permis l mancipation de l assistance discr tionnaire par le droit la fragilit de ces fondements est grande comme nous l avons d j vu Le passage de mesures universelles caract ristiques de cet Etat providence une individualisation du social ne m ne pas n cessairement l arbitraire comme le redoute P Rosanvalon si cette individualisation n est pas administr e mais progressivement laiss e la discr tion de chacun n est ce pas cela l essence m me de l ducation P Rosanvalon semble concevoir la fonction historique structurante du droit comme ind passable De notre c t nous nous interrogeons le droit n a t il pas vocation changer de nature gr ce la relation qu il peut entretenir avec d autres forces structurantes certaines d j mentionn es ici Rosanvalon caract rise le cadre actuel des droits sociaux par le droit subjectif classique qui consiste construire l individu constituer son autonomie Avec la supr matie structurelle de l Economique le dessein des droits sociaux est sans grande consistance En l absence d une telle remise en cause il ne lui reste plus qu compenser un d ficit de fond par un surcro t de forme ou plus exactement remplir avec des proc dures le vide laiss par un fond devenu inadapt Nous ne sommes pas dupes du voc
41. une mani re obsessionnelle avec elles Au contraire le d sir de conna tre tymologiquement na tre en commun implique une d marche plus dynamique o ce qu on apprend reste des outils pour nous faire grandir personnellement et qui seront un jour in luctablement d pass s par d autres outils et ainsi de suite Assimiler le savoir une forme immat rielle d avoir entre bien dans le champ de notre tude car si nos dirigeants politiques et intellectuels ont tant de mal ouvrir un d bat public sur la l gitimit du paradigme dominant de la richesse c est probablement qu ils consid rent un peu ce paradigme comme leur propri t dont cette tude parmi d autres chercherait les d poss der Vouloir se r aliser pleinement en limitant sa d marche l avoir et au savoir est un non sens Placer le d sir exclusivement dans le domaine de l avoir comme c est le cas d une mani re spectaculaire depuis l arriv e de la soci t de consommation l apr s deuxi me guerre mondiale revient effectivement se condamner une d pression nerveuse collective et plus r cemment tendance universelle comme le disait Keynes Cela unit le couple infernal d pression Keynes Essais sur la monnaie et l conomie Payot 1971 in P Viveret op cit p 163 note 84 Seules quelques grands sages peuvent accueillir naturellement leur propre mort sans en tre troubl Beaucoup se r signent un
42. Budget loisirs des entreprises japonaises 35 Consommation de cigarettes en Europe 50 Achats de boissons alcoolis es en Europe 105 Consommation de stup fiants dans le monde 400 D penses militaires dans le monde 780 Si une image vaut mille mots ce tableau plut t sobre dans sa forme est susceptible d interpeller bien davantage qu un long discours Cependant une interpellation aussi n cessaire soit elle n est qu un choc motionnel qui s efface peu peu par la suite si elle ne parvient pas s inscrire dans une d marche rationnelle Les motions sont de nature instable pour la plupart des gens Seules quelques rares personnes ayant une grande ma trise de leur interaction avec le monde ext rieur sont capables de ne pas se laisser submerger par une motion surtout n gative Donc le plus souvent la stupeur initiale risque d entrer dans la funeste cat gorie des indignations banalis es car c est triste mais on ne peut pas y faire 1 Le revenu moyen est la somme de l ensemble des revenus divis s par le nombre de leurs titulaires Le revenu m dian est le niveau de revenu qui partage la population en deux cat gories gales USD Dollar am ricain 3 Op cit p 107 cadrage caract res gras et sous lignage mis en vidence par nos soins J D penses annuelles en milliards de dollars 5 Je pense par ex aux moines bouddhistes comme Matthieu Ricard praticien depuis plus de trente ans de la m ditat
43. Dont un enfant toutes les cinq secondes Avec un mort toutes les 4 secondes en 6 mois cela fait 1 1 millions de morts comptabilis s 3 Sandrine Cursoux Bruy re op cit p 1381 Ibid 5 Jean Ziegler sociologue rapporteur sp cial pendant huit ans de la Commission des droits de l Homme de PONU pour le droit l alimentation et depuis peu membre du Comit consultatif du Conseil des droits de l Homme de l ONU Voir http www dailymotion com video x14d8m_lempire de la honte jean ziegler events 149 conform ment une sorte de darwinisme social que les lois du march seront les seules r ponses possibles tout incident de parcours Il suffirait donc d attendre que le march qui serait l expression de lois naturelles par sa main invisible solutionne par lui m me ces probl mes Les repr sentants de la premi re puissance conomique plan taire consid rent donc que la vie des humains s efface l gitimement devant une id ologie conomique Si cette id ologie n est peut tre pas directement mais indirectement meurtri res contrairement aux id ologies nazies et communistes du XX me si cle cette diff rence importe peu pour les victimes Certes en l tat actuel de la formulation juridique du crime et de son interpr tation l infraction ne peut tre constat e Trois modifications sont selon nous op rer sur la d finition juridique et historique de ce crime Nous y ajouterons une
44. Il ne nous rappelle pas que c est une lection dite d mocratique qui a men le parti nazi au pouvoir Plus r cemment les palestiniens exc d s par leur conditions de vie ont lu au pouvoir un parti extr miste le Hamas ce qui a abouti aux cons quences que l on sait La d mocratie ne serait elle pas une coquille vide si la population n est pas l abri du besoin et correctement pr par e par une ducation ad quate exprimer toute ses potentialit s Les initiatives dispers es pr cit es peuvent donner l impression que le d veloppement durable qui est leur horizon pourrait s accommoder de la juxtaposition des pr occupations environnementales et sociales c t des pr occupations conomiques lesquelles restent comme nous l avons d j vu prioritaires tant que notre paradigme de la richesse n est pas 1 O la brutalit est plus int rioris e qu ext rioris e car chacun se conformerait de lui m me un code implicite de comportements dont toute discussion publique sur son existence et sa validit risquerait tant de d stabiliser l ordre conomique social etc par de pr visibles explosions de violence qu il vaudrait mieux le statut quo Faire un d bat l dessus reviendrait un peu r unir autour d une m me table des extr mistes de tous les bords confondus et chacun a en lui une part d extr miste Voir les trois conditions d exercice de la libert selon Smith in P Viveret
45. L emploi lib re les femmes 1D M da Le travail une valeur en voie de disparition FL chap 6 II serait m me dramatique qu il revienne pour les raisons cologiques et sociales voqu es 3 Introduction d une critique des d veloppements de D M da propos des risques d une contraction de la place du travail dans la soci t in D M da Le travail un valeur une valeur en voie de disparition op cit FL de B atrice Roulland fin du dernier chapitre 85 des subordinations traditionnelles i e domestiques Ce n est qu en partie vrai car l emploi impose souvent aux femmes la double journ e de travail priv e et salari e tr s souvent temps partiel avec une r mun ration inf rieure celle des hommes fonction gale La r mun ration n est qu un des aspects de la domination masculine Comme sa forme peut diff rer de celle en priv e elle est moins facilement identifiable donc sournoise Nous revenons ici l exigence ducative au sens le plus large du terme L argument du risque de d sint r t de l action publique est trange quand on sait que le monde du travail est quasiment absent des assembl es surtout nationales En effet un fonctionnaire retrouve son poste la fin de son mandat tandis que pour un salari aucune facilit ne lui accord pour son retour dans son entreprise ou son secteur d activit Au contraire un RME un niveau d cent peut tre un formidable encourage
46. M David op cit p 267 M Borgetto La notion de fraternit en droit public fran ais in M David op cit p 268 M David op cit p 272 M David op cit p 265 7 Une minorit d ob ses et une majorit d affam s r currents ponctuels ou menac s de l tre une situation potentiellement explosive De m me pour les autres besoins l mentaires 8 Voir note 4 page pr c dente M David op cit p 272 173 constitu e d une subtile graduation que brutalement tranch e Ensuite cette confusion rejoint celle entre la force et la violence car elle sous entend que la violence serait la seule mani re de s affranchir de la commune subordination de l exclusion et de la collaboration Cette r flexion rejoint celle que nous avons eue sur les r volutions scientifiques A chaque changement dans les structures l illusion que ce sera la derni re nous emp che de concevoir l volution des soci t s par des changements progressifs et intentionnels plut t que brutaux et subis quand bien m me les changements les plus collectivement perceptibles sont dans les d cors Les changements les plus profonds se font souvent en toile de fond discr tement et c est avec un certain recul qu il est seulement possible de les d celer Si le bilan du XX me si cle en Occident comporte de grands progr s ces derniers peuvent ils vraiment aller beaucoup plus loin tant qu en
47. More et Vives aux Poor Laws du XVI me si cle dans l assurance sociale de Condorcet l Etat social bismarkien donc de la R volution fran aise du XVIII me si cle la fin du XIX me et enfin dans l assistance sociale de Beveridge au RMI de 1943 nos jours La plus lointaine appr hension connue de l assistance publique celle de Vives et des Poor Laws pr voyait le plus souvent le payement en nature et le travail forc ce qui rejoint l actuel workfare Les conceptions suivantes de l assistance partagent cependant avec la premi re le souci d aider ceux qui ont fait des faux pas les pla ant dans le besoin avec trois conditions fortes si leur famille ne peut pas les aider si leurs ressources sont insuffisantes et s ils sont dispos s travailler pour s en sortir Apr s le cousinage viennent les plus lointains anc tres Thomas Paine personnalit embl matique des r volutions fran aises et anglaises a imagin une dotation universelle qui est la distribution gale entre tous de la valeur de la terre ce qui est une application de l id e d Hugo Grotius selon laquelle la terre est la propri t commune de l esp ce humaine L id e inspiratrice de ces premi res affirmations d un RME varie quelques fois mais l arriv e reste la m me chez l homme politique tats unien Thomas Skidmore 1829 et chez le philosophe fran ais Fran ois Huet Des socialistes utopiques
48. P Viveret lien pr cit s Historiquement m tier est un minist re myst rieux mot issu du compagnonnage Je pense naturellement aux id ologies communiste et nazie Ca n a jamais t vraiment le cas mais ce n est pas l notre sujet 5 Ce qui est une explication de la baisse d audience des media au paiement direct livres revues journaux etc Nous ne d veloppons pas ce point passionnant mais trop excentr par rapport notre sujet 48 l conomie transform e en une formidable activit de divertissement S ils n taient pas divertis par cette soci t de march peut tre qu ils auraient des activit s plus subversives pour les tenants des Pouvoirs telles que la construction de la fameuse R publique philosophique ch re Smith Cette menace contre l actuel paradigme de la richesse conna t d j de nombreuses et efficaces parades qui se sont tendus en dehors du d j large monde de l conomie au sens commun du terme Faute d tre suffisamment happ par le courant mon taire du grand large d autres puissants courants peuvent tre utiles voire se conjuguer pour d multiplier leur efficacit les courants du Pouvoir associatif syndical politique m diatique etc les courants du sens les id ologies de toute nature etc L conomie n a pas le monopole du divertissement La cr ativit dans ce domaine a des potentialit s infinies d autant que nous y sommes encou
49. active d un nouveau contrat social se fasse plus pressante pour une part croissante de la population et de ces cadres S Cursoux Bruy re tente au final de concilier l approche classique de la dignit 1 e le principe absolu de valeur constitutionnelle avec une approche plus audacieuse aux fronti res mal d finies la dignit de valeur seulement l gislative Pour se faire elle croit d celer dans la jurisprudence la plus r cente du Conseil constitutionnel une distinction entre le contenu incompressible de la dignit et le contenu extensible La formulation du contenu incompressible se voit dans la d cision de 1999 du Conseil relative la Cour P nale Internationale A cette occasion le Conseil reprend l nonc du principe dans son int gralit comme pour montrer qu il s agit bien d une question relevant incontestablement du contenu du principe constitutionnel de la dignit Et la formulation du contenu extensible serait visible dans la d cision du Conseil de 1996 relative la r pression de toute forme d aide aux trangers d cision qui offre un nonc tronqu de la dignit Quant sa d cision de 1999 relative au PACS S Cursoux Bruy re dit qu elle semble tre sur la m me voie m me si c est implicite Le 71 consid rant nous indique le contraire m me si ce n est aussi qu implicitement quand nous lisons que les dispositions relatives la rupture unilat rale
50. ainsi finalement la question le droit un RME pourrait il acc der au statut de droit de l Homme A La solidarit globale au point de d part tatique D origine juridique le mot solidarit tait ignor de la majorit des dictionnaires et encyclop dies jusqu au XVIII me si cle Le premier sens qui lui a t donn est la responsabilit mutuelle qui s tablit entre deux ou plusieurs personnes Le Grand Larousse de la langue fran aise lui a peu apr s donn les deux sens distincts qui sont encore les siens l heure actuelle le rapport de d pendance r ciproque existant en particulier entre les membres d un m me groupe social d autre part le devoir de solidarit ou simplement solidarit devoir moral fond sur l interd pendance d un groupe social Le paradoxe est que ce mot concernant d abord quelques personnes ou des groupes sociaux pris isol ment va devenir chez certains juristes le fondement d une entit collective bien plus large 1 Diane Roman Le principe de dignit dans la doctrine de droit social in S Hennette Vauchez et C Girard dir op cit pp 86 87 Dictionnaire de l Acad mie fran aise mot Solidarit 6 d 1835 in M Borgetto op cit p 8 Grand Larousse de la langue fran aise mot Solidarit in M Borgetto loc cit me 168 Ainsi selon Maurice Haurioux et L on Duguit le r le de l Etat repose sur cette loi
51. ann es venir et la place qu il est souhaitable que le travail occupe dans la vie individuelle et sociale Nous commencerons par la question de la quantit de travail avant de porter notre attention sur la place qu il est souhaitable que le travail occupe dans la vie des gens l avenir Beaucoup d activit ayant le statut d emploi sont effectivement en diminution quantitative Ce dont J Rifkin parle est cependant dat Aujourd hui les avanc es technologiques sont surtout utilis es hors des activit s bas niveau de qualification dans l informatique et l internet notamment C est surtout la domination de la logique financi re mondialis e qui d stabilise le cadre de l emploi classique et pousse des fermetures d usine et des d localisations qui est en cause La r gle des trois unit s de temps de lieu et d action se trouve concurrenc e par une nouvelle repr sentation du 1 S il faut conserver ce mot travail ce que nous contestons comme D M da J Rifkin La fin du travail La d couverte 1996 3D M da La fin de la valeur travail in Le travail quel avenir op cit p 221 B Perret l avenir du travail des tendances contradictoires in Le travail quel avenir op cit p 30 31 80 travail caract ris e d sormais par la notion d v nement de service et de communication Ainsi les collectifs de travail sont plus c
52. au singulier pr sent nous allons nous int resser aux atteintes physiques et ou morales au corps humain telles qu elles sont reconnues par la jurisprudence Lors de sa d cision 2003 467 le Conseil constitutionnel ne voit pas dans la possibilit d un pr l vement externe r alis l occasion d une enqu te de police une intervention corporelle interne en l absence de proc d douloureux intrusif ou attentatoire la dignit des int ress s Cela sous entend que si le proc d eut t douloureux et ou intrusif 1l y aurait atteinte la dignit de la personne Tentons pr sent de transposer ce raisonnement pour l gitimer le RME tre contraint des activit s r p titives et ou p nibles pour survivre cela ne pourrait il pas tre consid r comme une intervention corporelle interne d une id ologie conomique pernicieuse l ultra lib ralisme 1 Se reporter aux d veloppements de notre Chap 1 Sect 1 Pour des raisons d j voqu es 3 De la m me mani re que si un message publicitaire ne nous oblige pas physiquement acheter tel ou tel produit ou service sa r p tition nous incline pourtant surtout inconsciemment envisager cette hypoth se De m me l omnipr sence de l id ologie n o lib rale consum riste sur les mass media et dans la bouche de la 156 Les atteintes morales violant la dignit humaine sont encore plus repr sent es que les atteintes phys
53. avoir En tous les cas ces diff rentes hypoth ses sont de nature engendrer une mis re morale Ce moyen d change qui est la monnaie peut devenir un moyen de domination comme l avait vu Marx Cela provient de ce processus de f tichisation qui consiste transf rer la valeur d change entre humains sur la monnaie elle m me La monnaie est l objet d un tel culte au d triment de la libert des acteurs dans cette soci t de consommation qu il est normal que les humains en soient rabaiss s son profit et au profit de ceux qui maf ftrisent les diff rentes fonctions de la monnaie Ainsi une large partie du potentiel d change de ceux qui en sont d pourvus est perdue pour eux m mes et pour l humanit dans son ensemble P Viveret nonce fort propos la l gende du roi Midas qui avait fait le v u de voir tout changer en or Exauc il fut condamn mourir de faim et de soif avant de conclure que nos soci t s mat riellement surd velopp es mais en voie de grave sous d veloppement thique et spirituel feraient bien de m diter cette l gende Nous y reviendrons galement bient t A l autre bout du syst me mon taire la monnaie par sa raret est plus une source de r voltes et d infractions pour survivre qu un moyen de pacification ce qui la rend responsable d une mis re humaine Nous sommes alors loin de la th orie du doux commerce pour viter la guerr
54. ce que la population est pr te ou pas accepter tout en uvrant l volution des mentalit s 25 l gitimit juridique d nouer un n ud de la soci t et donc de son organisation juridique sans en former un autre 26 Chapitre 1 La l gitimit conomique et cologique du RME distendre les liens entre la richesse et le travail Les fausses vidences sont la marque du succ s des id ologies dominantes C est le cas des probl matiques li es la richesse et au travail Si un seul son de cloche raisonne dans les sph res politico m diatiques les plus importantes la d couverte de media plus confidentielles contribue ouvrir le champ des possibles Cela devrait na tre dans les espaces grand public de cette vieille d mocratie dont on peut se demander en cons quence si elle m rite bien ce nom Section 1 Sortir du paradigme troit de la conception dominante de la richesse Il y a assez de ressources sur cette plan te pour r pondre aux besoins de tous mais il n y en a pas assez pour r pondre au d sir de possession de chacun Gandhi Donnez moi le contr le sur la monnaie d une nation et je n aurais pas me soucier de ceux qui font les lois Mayer Amschel Rothschild Nous allons prendre d abord appui sur ce paradigme en ce qu il a d int ressant pour prendre conscience de la sombre r alit m me sous son troit angle d approche tout en expliquant en quoi il
55. certaines villes 3 Except les cas de cumul envisag s par la loi du 29 juillet 1998 l int ressement permettant le maintien de la prestation qui se cumule avec un revenu d activit pendant une dur e de 12 mois 3 mois de cumul int gral puis abattement variable suivant le nombre d heure de travail pendant les 9 mois suivants En compl ment des revenus familiaux pour s lever au niveau garanti diff rent selon la taille de la famille Les personnes g es de moins de 25 ans sauf si charge d enfant les trangers vivant en France depuis moins de 3 ans et enfin les scolaires et stagiaires en sont exclus R Pellet op cit p 398 Ces caract res du droit sont relatifs l espace conomico politique dans lequel il s inscrit Nous y reviendrons dans la section suivante L Imp t de solidarit sur la fortune ISF cr e l origine pour financer le RMI ne couvre aujourd hui peine la moiti de cette d pense nous rappelons toutefois la r gle de non affectation des recettes aux d penses 7 D cision n 2003 487 DC du 18 12 03 reprenant sa jurisprudence du 17 7 03 D cision n 2003 474 DC 131 principe d galit d acc s sur le territoire quant l acc s un droit social fondamental nonc dans le Pr ambule de 1946 Mais le Conseil ne censure que les risques de ruptures caract ris es d galit ce qui introduit une notion de haute intensit dans lesdites ruptures don
56. conscience des dangers n est pas si vive Le danger n est pas visible ni imm diatement imaginable ou d j r alis Cet attentisme peut cependant avoir son revers qui serait reculer pour mieux sauter La Commission ajoute que m me s il est ind niable que le d veloppement durable profitera tous il faudra effectuer des choix douloureux parmi des int r ts oppos s ce sont finalement les citoyens et les entreprises qui r aliseront les modifications des sch mas de consommation et d investissement n cessaires au d veloppement durable Nous en revenons encore l exigence ducative qui prend racine dans l instruction pour la d passer En effet s il est question de choix douloureux faire parmi des int r ts oppos s c est que nous sommes au c ur de la schizophr nie mondiale dont nous parlions pr c demment Prenons un exemple simple et r v lateur de l ensemble l industrie des alcools L alcoolisme est un fl au pour la sant publique dans de nombreux pays comme en France et pourtant contrairement au tabac une consommation r guli re mais mod r e de beaucoup d alcools est bonne pour la sant Il est courant dans notre culture de consommer immod r ment des boissons alcoolis es l occasion de moments festifs notamment pour l effet de socialisation que cela procure Les consommations abusives facilitent par contre la perte de ma trise de soi et donc les viol
57. d ajouter un degr dans la proc dure donc de pouvoir faire r examiner son cas par d autres p res annihilerait il l accusation de paternalisme Cela peut tout au plus la r duire La probl matique ne porte pas sur la quantit des personnes qui pourront conna tre d un cas individuel mais sur leur qualit La l gitimit incontestable de conna tre de chaque cas individuel ne rel ve que de l individu en question Ensuite titre transitoire ou pas certains sp cialistes des questions sociales pourraient ventuellement donner un avis facultatif globalement non contraignant Apr s avoir pris une certaine hauteur critique sur le cadre du droit social il est temps de revenir sur le terrain jurisprudentiel La dignit comme fondement du droit social fran ais une jurisprudence discut e Par sa d cision de 1995 sur la loi relative la diversit de l habitat le Conseil constitutionnel s est appuy sur le principe constitutionnel de la dignit pour fonder un objectif valeur constitutionnelle de nature sociale celui de disposer d un logement d cent L article premier de la loi de 1998 relative la lutte contre l exclusion dispose que la lutte contre l exclusion est un imp ratif national fond sur le respect de l gale dignit de tous les tres humains et une priorit de l ensemble des politiques publiques de la nation De son c t le Conseil constitutionnel qui a
58. de contester aux Etats qui sont l origine de la d l gation de souverainet dont elle est issue la pertinence de leur pr sente organisation juridico politique La Cour n a pas proposer aux Etats de s organiser diff remment en un Etat f d ral par exemple afin que le Politique ait la possibilit de sortir de son rapport de subordination l Economique Cela serait consid r inacceptable car contraire la s paration des pouvoirs constituants et judiciaires Il en serait diff remment des anciens juges et des personnalit s ext rieures la Cour Certaines ont tabli clairement le lien entre dignit et pauvret mais sans en tirer notre sens toutes les cons quences Constater les cons quences est une chose Identifier pr cis ment les causes en est une autre Robert Badinter ancien Garde des Sceaux a constat qu il n est pas de dignit humaine possible l o r gne l extr me pauvret De m me Jean Claude Monod nous rappelle que la conviction des r dacteurs de la D claration Universelle des droits de l homme tait bien que terreur et mis re constituent des atteintes la dignit et l affirmation de l indivisibilit est li e cette conviction terreur et mis re s engendrent l une l autre pour viter l une il faut combattre l autre S Cursoux Bruy re comprend cette interpr tation restrictive de l article trois par le souci des instance
59. de P Viveret lien pr cit Selon l expression bien trouv e de Karl Polanyi 47 Ainsi nous ne nous consacrons pas collectivement au probable plus grand d fi de l tre humain au XXI me si cle qui est de valoriser le vrai m tier le m tier d tre humain qui est de construire des rapports de reconnaissance mutuelle et construction d un sens avec des gos qui savent qu ils vont mourir Nous revenons ici en d autres termes la question du d sir d tre galement appel e d sir d humanit que tous les grand noms de l conomie cit s pr c demment consid rent comme fondamental Alors que ces questions rel vent de l int r t g n ral et devrait faire l objet de d bats publics tout est fait pour qu elles soient exclusivement d volues des cercles confidentiels d experts qui ne peuvent eux m mes que th oriser et ventuellement exp rimenter Cela peut para tre paradoxal dans un pays qui se revendique une vieille d mocratie et la nation des droits de l Homme Il n en est rien Les questions du d sir d tre du d sir d humanit ou encore pris sous un angle collectif du vivre ensemble sont jusqu pr sent si peu consensuelles pour ne pas dire si fortement conflictuelles que le politique n a jamais su les traiter sainement Quand au XX me si cle des id ologies se sont empar es du politique c tait pour exclure toute autre mani re de vivre
60. de cette source La rappeler facilite l intelligibilit de la critique et m me la l gitime car on comprend mieux que les critiques formul s peuvent tre promises un bel avenir Nous en avons d j parl pour clairer nos d veloppements ant rieurs A pr sent d veloppons davantage Pour comprendre le choix de l actuel paradigme de la richesse il nous faut remonter au XVII me et XVIII me si cle voire m me la Renaissance Ce choix est le fruit d un bouillonnement intellectuel scientifique et artistique tel que nous n en avions pas connu depuis l antiquit Cette effervescence dans les milieux cultiv s et ais s donne naissance une nouvelle cat gorie sociale la bourgeoisie dans une soci t domin e par la noblesse et le clerg C tait l conomie du salut que nous avons voqu e pr c demment Cette conomie avait sa justification propre La bri vet de l esp rance de vie l extr me duret de l existence de l immense majorit de la population enti rement vou e sa survie et pisodiquement ravag e par des disettes ou des pid mies faisait de I au del de l existence terrestre l esp rance qui aidait surmonter ce terrible quotidien d o l importance de l Eglise repr sentante de cet au del Quant la noblesse elle devait assurer l int grit territoriale voire l expansion du royaume noblesse d p e et les fonctions d administration de gouvernem
61. de l important Or une telle distinction est un enjeu capital car les domaines essentiels sont certainement bien moins nombreux que ceux importants Si nous parvenons cerner d une mani re satisfaisante l essentiel nous risquons moins de nous perdre dans une multitude de domaines tout en tant bien conscient que si ce que nous qualifions d essentiel l est bien le traiter aura n cessairement un impact sur les domaines d importance seconde Cette exigence de chercher aller toujours l essentiel est d autant plus difficile que nous sommes particuli rement en Occident quotidiennement les r ceptacles d une quantit ph nom nale de donn es mat rielles et immat rielles dont il peut tre parfois compliqu de faire rapidement le tri Il est facile si nous n avons pas de bonne heure un minimum de discipline de vie de se laisser d border par le flot incessant des choses secondaires voire accessoires et d adopter un comportement dont on peut croire qu il nous est propre alors qu il y a de grandes chances qu il ne soit que la duplication de comportements que nous avons observ ou et que nous avons t insidieusement et inconsciemment invit s adopter Cette br ve r flexion introductive nous am ne porter notre int r t sur ce que nous qualifions de conditions sine qua non au d veloppement et l panouissement de la vie de chaque tre humain Ces conditions semblent tre d abord la satisfaction de
62. de t l viseur d ordinateur ou de t l phone portable nous croyons recevoir la totalit du r el mais nous le confondons avec des repr sentations et des effets zoom Notre aveuglement devant l urgence notre vision enferm e dans le court terme nous fait perdre la perspective au sens spatial et les multiples dimensions du r el Tous les objets qu on peut toucher avec ces doigts ou avec ces yeux sur un cran ou sur une feuille toutes les actions et services que l on identifie notamment par un mouvement des corps des d placements et des manipulations d objet ne sont pas les seules manifestations de la r alit D j si on cherche conna tre ce qu il y avait en amont avant que tous ces objets actions et services existent on se rendrait compte que tout cela n est n que d tincelles dans un ou plusieurs cerveaux humains Quand 1 Ce n est pas qu une subtilit s mantique Ne vaut il pas mieux exprimer un surplus d nergie dans des sports violents voire tr s violents plut t que de pr tendre interdire en tout lieu toute manifestation de violence 2 a 2 4 x s Attention tout de m me aux illusions c r brales Le lien suivant en montre quelques unes http www linternaute com science questionnaire fiche 8265 1 d f 126 ces personnes ont parl de leur id e autour d elles ils ont souvent t confront s des remarques d sobligeantes du style arr tez de r ver agissez plut t a n
63. diatique d un clerg dispensant cette pens e unique Pour ce qui est de la sph re du travail H Arendt la distingue bien d activit s proprement humaines telles que l uvre l action et la parole D j Aristote disait que la vie est action non production En effet si satisfaire aux n cessit s mat rielles de l existence gt remplit tout le temps de vie de nombreuses personnes en Occident et encore plus dans le reste du monde on peut consid rer que c est un vrai g chis car c est autant de Mozart qu on assassine Enfin la politique est effectivement soumise l conomique au sens troit du paradigme pr c demment d fini D M da nous dit tr s justement que la classe politique devient une technocratie sp cialis e dans le choix des moyens les plus adapt s pour parvenir aux objectifs pr d termin s ou se perd dans un bavardage sans efficacit A la diff rence de M da nous trouvons qu il ne s agit plus d un mouvement du politique mais d un tat de celui ci Les tulaires des fonctions politiques et lectives sont de connivence avec le pouvoir conomique 1A Smith Essai sur les causes de la richesse des nations in P Viveret op cit p 154 2D M da Le travail une valeur en voie de disparition Edit Alto Aubier 1995 in FL B atrice Roulland p 11 3 Nous avons d velopp ce point dans notre premi re section D M da La fin de la valeur
64. discours anti ch meurs Il nous explique l opposition entre la rationalit de la raison qui nous fait comprendre que les causes du ch mage de masse sont d abord collectives comme nous l avons vu et la rationalit de crise qui est une rationalit fantasmatique Comme les dirigeants conomiques et politiques de ce monde refusent jusqu pr sent de remettre en cause les forces structurantes qu ils animent dans un sens favorable l panouissement des individus ces derniers basculent devant ces ph nom nes angoissants car inexplicables pour la plupart d entre nous vers ce que Tarlet appelle la r confortante pens e conformiste car elle veut que le monde se conforme ce qu elle pr tend Cette pens e a recours trois dispositifs rh toriques st r otyp s Le premier est le sophisme Un postulat A s appuie sur un postulat B qui lui m me s appuie sur le postulat A En l occurrence ce sophisme donne Si on veut vraiment trouver un travail A on en trouve vraiment un B Si on ne trouve pas c est qu on n a pas bien cherch A le raisonnement est imparable Le deuxi me dispositif intimement li au premier est la fausse dialectique Elle consiste comme nous venons de le voir consid rer l chec d une d marche en accusant son initiateur de ne pas tout faire pour sa r ussite Dans ces conditions le processus est un cercle ferm inviol
65. dit il n est pas inopportun de voir dans ces diff rents ajouts par rapport la situation ant rieure des m canismes qui retardent ou loignent dans l espace pendant un temps les pires d rapages car ils ne s attaquent pas aux causes ce que ferait un nouveau contrat social dont le RME serait une composante mais aux cons quences 1 Les l gislations sur le droit des trangers sont souvent durcies chaque alternance ou l gislature les pers cutions qu elles concernent les trangers ou d autres cat gories sont moins spectaculaires souvent plus de l ordre de l indicible harc lement qu auparavant Les associations d aide aux pauvres et aux personnes en difficult la s curit sociale couvrant la quasi totalit des r sidents en France le RMI RMA devenu RSA les assurances ch mage les juridictions de d fense des droits qui se sont multipli es etc Je pense au conflit dans l ex Yougoslavie au g nocide du Rwanda etc pour lesquels des pays d Europe occidentale ont une responsabilit 52 L conomie veut gagner en autorit et en cr dibilit dans son objectif de maximiser la production Pour se faire elle pr tend devenir une science objective assise sur des comparaisons quantitatives Autrefois la conception de la richesse tait bas e sur le respect de la tradition et le poids du pass Il n y a rien l qui puisse pr tendre en soi une reconnaissance scientifique D sormais l
66. du pacte civil de solidarit ne sont contraires n1 au principe de la dignit de la personne humaine ni aucun autre principe de valeur constitutionnelle De m me dans une d cision de 2003 qui a trait aussi une mati re hors du champ incompressible du principe selon l hypoth se de d part le Conseil dans son g1 consid rant cite seule la dignit mais il est question ensuite dans la m me phrase de principe constitutionnel dont aucun ne serait viol La dignit dans le cas d esp ce serait donc implicitement qualifi e de principe constitutionnel Il est remarquable que S Cursoux Bruy re ne fasse pas r f rence cette d cision alors qu elle est parue plus d un an avant la sortie de son article Peut tre esp rait t elle que cette d cision se r v lerait tre une vague isol e 1 Principe au contenu tendance ind finie que B Maurer qualifie de principe tout faire ou fourre tout s Cursoux Bruy re op cit p 2354 3 Ibid D cision n 2003 484 DC du 20 novembre 2003 Loi relative la ma trise de l immigration au s jour des trangers en France et la nationalit J O 27 11 2003 p 20154 5 M me remarque pour l article de 1999 de B Matthieu soit pr s de six ans avant celui de S Cursoux Bruy re 165 3 La doctrine fran aise majoritairement favorable la dignit comme fondement du droit social Pour la doctrine de droit social
67. ensemble que la leur La m me remarque peut tre faite l gard des religions en occident notamment En d autres termes nous ne savons politiquement consid rer le d sir d tre que sous une forme pathologique le n ant ou une forme pr d termin e de chemin de vie d finie pr alablement par le r gime L histoire de la la cit t moigne de cette r alit Apr s les conflits souvent sanglants entre religions nous avons finalement choisi dans la douleur depuis un si cle environ une s paration plus ou moins stricte entre la sph re priv e r serv e aux religions et la sph re publique ou plus exactement le d bat public o elles devraient en tre normalement cart es Dans notre R publique actuelle la question du d sir d tre n est publiquement trait e qu en creux par opposition aux m thodes saillantes des r gimes criminels de notre histoire La quantit des missions et des publications des mass media n a pas son quivalent sur le plan qualitatif ce qui peut tre consid r comme une prolongation de la vision exclusivement quantitative des op rations de production et de consommation dans cette soci t de march Ainsi l espace est occup et c est peut tre l l essentiel que les diff rents acteurs aient une illusion de pluralisme P Viveret exprime cette m me id e d une autre mani re comme nous l avons d j mentionn 1 Citation extraite d une intervention de
68. entre par effraction dans le silence de la nuit L invention a un mal de chien se faire entendre Elle ne se r pand pas La r p tition l emporte presque toujours A notre sens changer de paradigme de la richesse est de cet ordre Changer le pr c dent paradigme pour l actuel n a pas t facile Cela a pris des d cennies Il se peut que changer l actuel paradigme soit encore plus difficile car nous sommes prisonniers volontaires des mass media inexistantes au moment de la naissance de l actuel paradigme qui r p tent d autant plus le vocabulaire propre l actuel paradigme que ce dernier est devenu obs dant peut tre plus encore depuis la mont e du ch mage qui a commenc il y a une trentaine d ann e En effet lorsque tout paradigme rencontre des difficult s le r flexe naturel de ces d fenseurs est de trouver la solution en son sein Mais la force de ne porter son attention qu l int rieur du paradigme surtout si les difficult s du paradigme durent chacun finit par ne plus se rendre compte qu il est possible de voir les choses autrement en sortant de sa grille de lecture propre Il est en effet ais de ridiculiser les contestations d un paradigme puisque ce dernier est comme un coup de projecteur sur ce qu il engendre qu on conna t donc d autant mieux La contestation est au contraire excentr e par rapport au champ de lumi re du paradigme Elle est dans la p nombre voire dan
69. est commun de croire que les id aux fondateurs de notre contrat social perdent de leur saveur dans leur application ce constat ne doit pas nous inciter la fatalit S il faut de longs mois voire des ann es un individu adulte pour parvenir une certaine ma trise d une langue trang re pour le genre humain ces mois se calculent plut t en g n rations Entre quelques individus qui les portent l origine et leur p n tration progressive dans le corps social c est un long processus qu il faut r guli rement r it rer en revenant la source en r interrogeant ces id aux comme nous allons tenter de le faire Section 2 La recherche de fondements juridiques pour le droit au Revenu Minimum d Existence Quand vous prenez une d cision ayez devant les yeux l image de l homme le plus pauvre que vous ayez jamais rencontr et demandez vous si cette d cision va l aider Si la r ponse est oui prenez la sans h sitation Gandhi Le droit de l homme un niveau de vie suffisant qu Audrey Martin qualifie de composante de la dignit de la personne humaine semble s apparenter ce que nous pourrions juridiquement appeler le droit un RME Le d but de la pr sentation de la notion doctrinale de ce droit de l homme qui va crescendo de la version minimaliste r duite au droit l alimentation puis la version interm diaire qui y ajoute le droit au logement et cel
70. et p dagogique L histoire du passage des diff rents paradigmes de la richesse n est pas ou si peu enseign e et les personnalit s parlant de richesse dans les mass media le font tr s souvent en adoptant le vocabulaire conforme l actuel paradigme m me si certains d entre eux conomistes historiens etc savent que ce paradigme est aujourd hui bien malade Le matraquage m diatique quotidien sur ce paradigme fait presque passer pour des SDF dans le grand public les tenants de sa contestation Albert Hirschmann explique que l int r t de voir dans telle ou telle chose une richesse par exemple loin d tre l expression d un fait naturel est un construit social et culturel destin socialiser les passions humaines En effet Les vidences sont souvent trompeuses dans ce domaine comme dans d autres En plus l opacit due l absence de v ritable d bat d mocratique ne peut qu interpeller sur les intentions r elles de nos dirigeants et du r gime politique qu ils fa onnent L exigence ducative et de son cadre avec le RME comme composante revient ici afin que la population puisse se saisir elle m me de ces sujets en temps r el La Commission europ enne dans un de ces documents TP Viveret op cit p 125 du fait de l obsession conomique de notre poque 3 Albert Hirschmann Passions et Int r ts PUF cit par P Viveret op cit p 89 62 reconna t qu
71. faire le pire usage du monopole de la violence l gitime propre l Etat donner les moyens de tuer de blesser et de mutiler est il cela la vie Nous pouvons aussi dire sans exag rer que la plupart des industries sont des facilitateurs de pathologies dont le prolongement peut tre la mort pr matur e notamment par la d gradation des qualit s de vie Nous faisons ici allusion la confusion entretenue par l ensemble du syst me conomique entre la satisfaction des besoins et des d sirs Pour contester la distinction d Arendt entre travail et uvre B Perret nous rappelle qu un pont est ordinairement qualifi d ouvrage d art D M da constate que penser le travail comme une uvre est aberrant car il reste r gi plus que jamais par une logique de l efficacit Nous ajoutons volontiers cette citation efficacit court terme H Arendt caract rise l uvre par la volont prom th enne de vaincre le temps donc de survivre au temps de ces concepteurs Dans ce sens effectivement un pont est une uvre Nous proposons de notre c t un crit re plus troit dans le prolongement de l id e d Arendt celui de l usage humaniste et pacifique sp cifique l uvre Ce crit re est prom th en puisqu en temps de paix les morts et les destructions in fine sont a priori moindres qu en temps de guerre Le crit re de l usage pacifique n cessit un autre regar
72. faune sous marine 6 r 2 ri Le bilan social est obligatoire chaque ann e en France pour les grandes entreprises plus de 300 salari s 61 finances devenu par la suite Premier ministre a demand aux fonctionnaires de son minist re de travailler de concert avec les associations pour unir leurs comp tences respectives afin de mieux r pondre la pauvret De ce couple inattendu est n e notamment la distinction entre les dollars vitaux qui permettaient de r pondre des besoins vitaux et locaux et les dollars flottants ceux de la sp culation dont la double caract ristique tait d tre superflus par rapport ces besoins vitaux et de s investir au loin Ces propositions rejoignent notre d marche Nous arr tons l ce bref aper u qui ne mentionne pas les syst mes d change cr s pour suppl er le d ficit d change des monnaies officielles que nous avons pr alablement voqu es Ces diff rentes initiatives combinent une d marche de mesure et de repr sentation de la richesse mon taire et non mon taire et d valuation des forces et des faiblesses dont dispose une nation par comparaison aux autres si les m mes instruments de mesure sont utilis s Maintenant il nous reste essayer de comprendre pourquoi ils sont si peu et si marginalement utilis s B Pourquoi ces nouveaux instruments restent ils toujours confidentiels Le premier des murs franchir est psychologique
73. fiance de certaines lites en la population En fait un tel risque ne concernerait probablement qu une marge de celle ci et l effort ducatif pour lequel nous plaidons apporterait la solution Cependant la loi peut permettre au pr fet de suspendre le versement d une allocation un b n ficiaire hostile s engager dans un contrat d insertion CE 29 11 1999 Lipmanov RFAS 2000 p 403 chr Ph Ligneau in D Roman Le droit public face la pauvret p 187 note 354 135 1995 Nous avons la confirmation que le contrat d insertion pierre angulaire du dispositif disparaissait dans presque la majorit des cas ce qui est d j un aveu d chec Pour compl ter le tableau des b n ficiaires la marge 10 semblaient s installer dans le RMI alors que ce n est pas sa vocation La baisse continue du pourcentage de ceux ayant eu recours ces contrats aid s est aussi significative du dysfonctionnement du dispositif quand on sait que ces contrats sont une des modalit s essentielles de l insertion des int ress s Enfin l ambigu t sur la nature de l insertion dans le RMI a pu constituer une poche de protection pour les plus fragiles En effet la question de savoir si l insertion constitue un devoir de la collectivit envers les plus d munis ou un devoir du b n ficiaire suspensif de la prestation est toujours sans r ponse vidente selon Diane Roman Ce n est pas Lau
74. individuel et collectif ces nouveaux outils soient utilis s sur un mode d abord pathologique ce qui est d ailleurs d j annonc par notre imaginaire En effet incapables que nous sommes d appr hender d une mani re positive ces nouveaux outils nous ne les voyons que comme des outils de domination et d limination Notre imaginaire ne fait que prolonger ce dont nous sommes d j les t moins les media d information ne se faisant l cho d abord que des catastrophes et des morts partielles comme les dysfonctionnements totales comme les cadavres etc Ce constat peut nous appara tre inscrit 1 Ibid Ibid 45 dans la nature des choses C est oublier que jouer sur les motions n gatives les plus fortes dans le seul but de capter facilement notre attention nous ram ne au temps primitif o cela tait n cessaire pour assurer notre survie m me et donc la p rennit de notre esp ce Ce genre de conditionnement jouer sur les peurs est un moyen puissant pour court circuiter toute d marche rationnelle critique Pour reprendre l expression utilis e par l historien et philosophe des sciences Michel Serres lors de l introduction d une conf rence sur le th me de l Invention M me dans une soci t de recherche m me dans une soci t savante Nous sommes drogu s par nos propres formats Nous ne nous en rendons m me pas compte La vraie Invention est comme le cambrioleur qui
75. interpellation sur sa d nomination Enfin notre critique portera sur la doctrine fran aise trop en retrait sur la caract risation de l humanit impliqu e dans l intitul de ce crime en chos une jurisprudence fran aise respectueuse de l inf odation du Droit et du Politique Les premi res modifications que nous sugg rons concernent la caract risation historique du ou des auteurs du crime la mani re et enfin les raisons pour lesquelles il est commis Notre critique de la doctrine puis de la jurisprudence est en consid ration de la victime oubli e l humanit Le ou les auteurs de ce crime Tel qu il a t consid r ce sont des repr sentants d une organisation politique administrative ou militaire tatique m me au plus haut niveau de sa hi rarchie si c est possible ce qui ne comprend explicitement jusqu pr sent le pouvoir conomique quelle que soit son chelle Nous d velopperons un peu plus ce point au sujet de la seconde modification envisag e car elle n est que le prolongement de la premi re 1 Dont font spontan ment usage les multinationales bas es notamment en cet Etat que lorsqu elles favorisent leurs int r ts priv s imm diats comme en t moigne l emprise grandissante de certaines sur le march au point que les autorit s charg es de la r gulation de la concurrence interviennent pour essayer de r tablir selon la th orie conomique une concurrence pure
76. l accumulation de richesses mon taires mobili res immobili res de recherche d emprise sur autrui cela revient un processus de toxicomanie au sens propre du terme o on en a jamais assez Le d sir d avoir correspond peu pr s l ambition de devenir le plus riche du cimeti re Gandhi r sumait bien le probl me qui se pose nous Il y a assez de ressources sur cette plan te pour r pondre aux besoins de tous mais il n y en a pas assez pour r pondre au d sir de possession de chacun Cela n est donc pas une d couverte r cente non seulement de la part des grands humanistes mais aussi des grands conomistes qui sont nombreux consid rer que l conomie n est qu une tape franchir pour des raisons d j voqu es car elle est partie li e avec la raret Quand cette derni re s efface l conomie au sens classique du terme devrait dispara tre Marx parlait du passage du r gne de la n cessit au r gne de la libert Smith tait dans le m me registre quand il disait une fois le probl me conomique la raret sera r gl on pourra s atteler l essentiel la construction de la R publique philosophique qui est la rencontre des questions premi res qui se posent l humain tymologie humus ce qui fait de nous des fruits de la Terre savoir la question du vivre ensemble la question amoureuse et la question du rapport au
77. l allocation de solidarit sp cifique ASS et l allocation adulte handicap e AAH sont pour leur part des minima faisant une c sure entre le plafond de ressources et le montant maximal de l allocation ce qui n est pas le cas du minimum vieillesse de l allocation parent isol API et du RMI qui sont donc des allocations diff rentielles De plus le montant de ces diff rents minima n a rien d unifi et est toujours situ en dessous du seuil de pauvret ce qui fut un argument de poids pour leur adoption Le plus embl matique d entre eux le RMI est d un montant si insuffisant pour survivre et reconnu comme tel par les pouvoirs publics eux m mes qu ils l ont accompagn de mesures relatives au logement social d s 1990 puis li es la fourniture d eau et d nergie deux ans plus tard et enfin est venu s y greffer la couverture maladie universelle CMU en 1990 L insertion quant elle ne concerne que l ASS et d une fa on dulcor e le RMI bien que son successeur d sign le RSA brouille la donne Nous d velopperons ces points Cette extr me diversit des minima sociaux est un obstacle de taille pour qui pr tendrait pouvoir d finir objectivement le revenu minimum Ainsi pour reprendre l expression de J P Laborde s il s agit d un minimum introuvable il n en est pas moins un minimum op ratoire par l usage que le l gislateur en fait en France Cet
78. l existence du goulag quelques mois apr s avoir appris celle de la Shoah l imm diat apr s guerre qu on peut ruser avec la v rit extraits de http www radiofrance fr franceinter em 2000ansdhistoire index php id 41820 55 nombre d id ologies dont le marxisme leur id e vaut plus que la simple survie d un homme Cela va incontestablement l encontre de l id e m me de RME Troisi mement l impens politique Le politique est subordonn l conomie capitaliste qui en fait le gardien du march Dans le marxisme quand il n est pas au pouvoir le politique est per u dans un rapport de servilit par rapport au march Quand il est au pouvoir pour les r gimes s en r clamant en tout cas le Politique est v cu d une mani re liberticide comme nous l avons d j dit P Viveret ajoute qu il n y a pas dans les deux cas d autonomie r elle du politique permettant de construire une vraie pens e de la d mocratie Nous partageons cette analyse La d mocratie n est donc qu un leurre d faut de donner toutes les composantes du demos la communaut la possibilit de s extraire du souci de sa survie afin d avoir l esprit libre pour s occuper des affaires de la Cit Dans la d mocratie grecque antique les esclaves et les femmes qui taient exclus de la citoyennet avaient en charge la sur vie mat rielle Aujourd hui qui peut pr tendre que la pr
79. la fraternit universelle serait vraisemblablement en marche Les penseurs de la Seconde R publique ont vu dans la solidarit une sensibilit d abord quantitative alors que la fraternit aurait un accent davantage qualitatif ce qui la rapprocherait de la dignit L axe directeur de valeurs vivantes donc T s 4 2 l m sns mouvantes est sujet volution Par contre cette r flexion augure de l unit des valeurs 1 Marcel DAVID op cit p 248 Marcel DAVID op cit p 249 3 Marcel DAVID op cit p 250 On qualifie d amour tant de comportements qui rel vent plut t de la d pendance et de l appropriation affective et ou sexuelle de la consid ration filiale de la routine de la com die du commerce etc L amour est rare donner un inconnu dont on sait qu on ne le verra probablement plus jamais de m me qu accepter de recevoir d une connaissance sans se sentir oblig en retour Le vrai amour est gratuit Les seuls combats perdus d avance sont ceux qui ne sont pas men s Si on ajoute qu une v ritable galit des chances est comprise depuis la R volution fran aise comme un des traits de la fraternit nous aurons fait le tour de la devise de notre R publique article 2 de notre Constitution 7 Nous consid rons la fraternit et la solidarit davantage comme une attitude ou un comportement ou encore un principe que comme une situation ou un tat pour reprendre les termes
80. la juridicisation de la fraternit ce choix serait d leur sp cialisation en droit public Cependant la fraternit par le truchement des motivations et consid rants du Conseil constitutionnel du l gislateur et des pouvoirs publics a toujours occup une place tr s marginale contrairement ce qu affirme M David Ainsi M Borgetto d plore que la Haute juridiction et que l Assembl nationale ne s y r f rent pas plus explicitement Ne pourraient elles pas en d terminer le contenu l tendue et la sanction de fa on qu elle devienne un peu plus et par tape source d obligations pour la collectivit et g n ratrice de droits et de devoirs pour les citoyens Cette interpellation de M Borgetto est vieille de bient t vingt ans et ce n est pas la nouvelle loi sur le revenu de Solidarit active qui en est la r alisation Si M Borgetto ne d fend pas l id e d un droit au RME m me si l enthousiasme qu il manifeste l gard du RMI d butant l poque de sa th se est tr s largement port aujourd hui par le projet de droit un RME l orni re du RMI lui ayant t fatale la fraternit aurait vocation se juridiciser vraiment dans un droit de l Homme un RME D La possibilit du droit de l Homme un RME L alin a onze du Pr ambule de 1946 nonce que la Nation garantit tous notamment la protection de la sant la s curit mat rie
81. la m me m diatisation que les ONG Un des obstacles probablement majeurs l av nement d conomies plurielles est le spectre de l conomie administr e propre aux anciens syst mes communistes dont l chec est sans appel Dans les pays occidentaux anciennement d mocratiques donc devant normalement favoriser le pluralisme nous constatons cependant que l pouvantail de cette conomie administr e est un puissant facteur d immobilisme comme si la soci t de march ne pouvait tre que sans rivale si ce n est la r alit elle m me qui r cemment tend lui chapper Ainsi nous rejoignons tout fait A Gorz quand il dit que c est la soci t toute enti re qu il faut penser au del du travail et D M da quand elle dit que nous avons tort de r duire notre horizon au seul travail quand c est une sph re qui englobe le travail pour le d passer i e celle du politique qui est en fait touch e Ces deux auteurs souhaitent que le travail au sens d activit productive perde sa place de valeur centrale ce qui rejoint notre d monstration m me si D M da n est pas favorable au RME qu elle consid rerait comme un renoncement des pouvoirs publics leur devoir de procurer du travail chacun Elle est favorable une distanciation du revenu par rapport la stricte r mun ration de la contribution productive de chacun laquelle contribution n est d ailleurs plus clairement id
82. le principe de dignit est la valeur source Les seules voies discordantes souhaitant mettre un b mol la dimension sociale du principe de dignit sont les constitutionnalistes Les sp cialistes de droit du travail ou de droit de la protection sociale assignent une vidente finalit sociale la dignit Peut tre peut on expliquer le b mol des constitutionnalistes en invoquant leur trop grande distante de la r alit charnelle v cue par le quart monde pour lui appliquer le principe de la dignit alors que la solidarit renvoie spontan ment aux rapports humains Un large courant doctrinal tr s divers en son sein plaide pour la valeur fondatrice de la dignit un bout du spectre se trouverait selon Diane Roman E Alfanderi m me si la notion de dignit n appara t que sous jacente dans son propos puisque seule l expression droits de l individu est pr sente Contrairement au RMI et au RSA qui s adressent plus la cellule familiale qu l individu le RME serait non seulement un vrai droit et aussi strictement individuel Juste apr s Alfanderi dans ce spectre B Jorion voit dans le principe de dignit la roue de secours pour la r alisation des droits sociaux oubli s ceux b n ficiant d une constitutionnalisation explicite n en auraient donc pas besoin leur statut les en pr servant B Jorion exprime l une vision de toute puissance du droit Suffit il
83. le rapport de subordination dans lequel se trouve le Droit par rapport l Economique 3 R Pellet loc cit Nous ne revenons pas aux d veloppements de nos chapitres pr c dents ce sujet X Pr tot cit par R Pellet op cit p 413 134 Borgetto En droit fran ais seule l abstention de recherche active de travail tait sanctionn e jusqu alors et non le refus d une activit ou d une ligne de conduite g n rale propos es voire impos es par les pouvoirs publics comme c est le cas aux Etats Unis La saisine des d put s de l opposition portait galement sur ce point pr cis La loi de 2003 permettrait elle aux d partements d imposer aux allocataires l exercice d une activit Le Conseil a estim dans sa d cision 487 DC que le grief manquait en fait car la loi pr voyait que le contrat d insertion tait d battu entre la personne charg e de son laboration et l allocataire Le Conseil dit implicitement qu en l absence d une telle disposition dans la loi sa constitutionnalit aurait pu tre valablement contest e Quand on constate que la loi du 1 d cembre 2008 r p te ces m mes mots librement d battu ou labor conjointement propos de l engagement contractuel de l allocataire nous en d duisons que l interpr tation du Conseil relative la loi de 2003 est valable pour celle de 2008 Cependant r p tons le l id ologie c
84. le revenu moyen ne se confonde jamais avec le minimum vital d cent qui est le niveau acceptable du RME Sinon ce n est plus un RME mais une simple subvention aux emplois pr caires donnant droit une r mun ration de mis re Une telle subvention est certes pr f rable son absence mais elle s inscrit dans une logique financi re que nous r prouvons S1 le revenu moyen devait se confondre avec ce minimum cela voudrait dire que la moiti de la population survivrait avec moins ce qui serait dramatique pour un des Etats les plus riches Le seuil mon taire du RME devrait tre le minimum vital d cent pour signifier le caract re volutif et subjectif de ce minimum Les personnes pouvant pendant un temps plus ou moins long b n ficier de ce seul minimum pourraient satisfaire leur besoin physiologique l mentaire s alimenter se loger se v tir et ils auront aussi acc s aux services publics comme toutes les autres personnes y compris celles en situation irr guli re Envisager autre chose reviendrait une stigmatisation territoriale les espaces o ils vivraient seraient coup s du monde car ne b n ficiant pas des m mes services publics ou pas de services publics du tout Cela reviendrait une cr ation l gale d esp ces de bidonvilles Enfin le caract re vital ou d cent d un minimum est aussi volutif en ce sens que certains instruments et loisirs autrefois r serv s aux plus ais s se so
85. le temps libre que permettrait le RME au d triment des activit s productives ce qui pi tinerait le principe d impartialit qui d finit l approche lib rale A l inverse on peut dire aussi et avec l appui cette fois d une longue observation du r el que c est l conomie de march devenue soci t de march qui sous couvert d un soit disant r gne de la libert qui revient en fait surtout la r duire pour l essentiel la libert lucrative est devenu le mod le exclusif de soci t en trahison compl te du mod le de libert affich comme nous l avons vu Le RME aurait le m rite de pouvoir nous faire re d couvrir vraiment ce qu est la libert B Mylondo constate aussi cela quand il crit qu il nous faut une conception bien triqu e de l utilit sociale pour restreindre cette utilit la seule production Notre soci t con oit clairement l utilit sociale d une mani re bien plus large que la seule utilit lucrative puisqu elle reconna t une utilit sociale au secteur non marchand aux services publics et au secteur associatif m me si comme nous l avons vu au d but du chapitre pr c dent ces secteurs ne b n ficient pas de la m me consid ration car ils ne cr eraient pas de richesse Notre soci t de march tablit des clivages m me inconscients dans la perception de l utilit sociale selon qu elle se traduirait directement dans la PIB ou pas Nous en reven
86. lecture il est impuissant la changer Un des risques importants soulign par P Viveret est de se limiter aux am liorations int ressantes mais au total marginales qui continuent tourner autour de l entreprise seule productrice de richesse Et l entreprise classique elle m me a une r volution faire Nous en revenons encore l exigence ducative et de formation continue pour les adultes Nous sommes tonn s de voir P Viveret promouvoir un syst me fiscal global de type bonus malus afin d encourager crit il le d veloppement d activit s bonnes pour la sant physique et mentale des personnes et pour leur environnement alors qu il avait fait plus t t remarquer que la d pendance des Finances publiques relatives aux taxes sur le tabac ce qui est un triste argument contre une r forme n cessaire Les m mes causes produisant souvent les m mes effets ce bonus malus pourrait produire une d pendance des finances publiques pour ces activit s dangereuses surtout si ce proc d tait internationalis Dans le cas contraire l conomie fran aise serait injustement p nalis e par rapport ces concurrentes Nous ne pensons pas qu il y ait de solutions pr tes l emploi mais qu il s agit plut t de faire preuve 1p Viveret op cit p 143 P Viveret op cit p 187 3 Pinstituteur de la Ill me R publique a appris tous les enfants les rudiments Pour changer
87. les membres de la communaut politique en question l absence de contr le de ressources tait d j implicitement pr sente Cette absence de contr le implique une possibilit de cumul de revenus Ce revenu serait donc vers a priori et non a posteriori ce qui induit son attribution autant aux riches qu aux pauvres Cela pose probl me un certain nombre de personne Quand nous pensons des tapes pour une instauration progressive du RME il va sans dire que les pauvres devraient en b n ficier d s la premi re tape tandis que les riches seraient davantage invit s faire des donations des uvres caritatives moyennant des r ductions d imp t De plus comme nous l avons d j crit les pauvres et les riches ne sont pas des cat gories tanches et heureusement Fixer un seuil de ressources au del duquel les personnes n auraient plus droit au RME reviendrait missionner une administration pour le contr le des ressources ce qui a naturellement un co t financier mais aussi humain L exp rience tend montrer notamment celle de la d centralisation du RMI que les crit res de passage du seuil finissent par poser des probl mes d interpr tation et donc de discrimination territoriale Nous pr f rons un droit proc dural tendance froide et s che le choix d une politique de l ducation et d un droit l ducation ambitieux car structurant Nous y reviendrons L hypoth se d un dr
88. m mes personnes qui sont concern es Pour mieux consid rer les d veloppements actuels de ce couple clandestin qu est l ins curit civile et l ins curit sociale mettons en relation le pr sent 1J M Ferry op cit p 57 D Olivennes La soci t de transfert Le d bat n 69 mars avril 1992 Les pr l vements obligatoires op r s partir du travail repr sentaient 80 des d penses de la protection sociale en 1997 95 avec un certain pass L id ologie s curitaire i e trop ax e sur la seule s curit civile est spectaculaire donne des r sultats lectoraux court terme et fait diversion Les probl matiques plus complexes sont lud es Robert Castel fait une comparaison clairante entre la stigmatisation actuelle d une certaine jeunesse de banlieue devenue dans l imaginaire collectif une nouvelle classe dangereuse et la politique de traitement du vagabondage dans les soci t s pr industrielles En effet en d pit du fait que plusieurs centaines de milliers de vagabonds aient t bannis clou s au pilori enferm s pendus etc on peut douter de l efficacit de ces mesures car elles sont inlassablement r it r es pendant plusieurs si cles partir chaque fois du constat de leur chec Mais le probl me est rest irr solu jusqu la fin de l Ancien R gime parce que ce qui alimentait le vagabondage et la mendicit valide c tait la mis r
89. ments appartenant diff rentes disciplines des sciences humaines et sociales ainsi que des sciences et techniques exp rimentales Ce m moire n aurait pas pu tre crit sans l acc l ration inou e de la transmission des informations que constitue internet Parmi toutes les sciences et disciplines dont nous nous sommes saisis esp rons le sans trop de maladresses nous avons consid r que l ducation occupe une place centrale Un Revenu Minimum d Existence sans refondation ducative perdrait sa force motrice pour se r duire une sorte de Revenu d Existence Minimum Pour bien appr hender la diff rence entre ducation et instruction prenons la m taphore d un appareil lectrom nager Il est vendu avec un mode d emploi nous expliquant pr cis ment comment s en servir comment le monter s il est en pi ces d tach es et ventuellement les caract ristiques des pi ces changer quand elles sont us es par exemple les piles Nous pouvons dire que ce mode d emploi nous instruit afin que nous tirions le meilleur profit de cet appareil Et pour faire un parall le avec le minimum vital d cent dont il a t question dans ce m moire imaginons qu il soit vital chaque humain d utiliser cet appareil pour survivre et que dans de nombreuses r gions du monde la plupart de ces appareils soient d fectueux hors de prix disponibles en trop faible quantit ou encore carr ment absents des rares comm
90. notre regard sur la richesse c est probablement une uvre comparable par son ampleur qui nous attend une uvre d incitation d explication et de recherche pour une nouvelle conomie p Viveret op cit p 188 67 d imagination et d ouverture d esprit d o notre appel r p t une l vation de l exigence ducative Nous en revenons la contradiction entre d sir d avoir et d sir d tre Et en se lib rant totalement de l instrument quantitatif d formant de la richesse qu est le PIB pour opter pour un ou plusieurs instruments exclusivement qualitatifs nous passerions alors vraiment autre paradigme Refonder l actuel paradigme de la richesse afin qu un nouveau plus en accord avec les enjeux d aujourd hui lui succ de devrait participer la l gitimation d un futur RME Ce nouveau paradigme que nous appelons de nos v ux peut merger et se d velopper ind pendamment d un RME Dans notre d monstration les deux processus sont li s mais nous ne pouvons pas exclure que ce nouveau paradigme soit finalement tranger la cr ation d un RME tant nous nous projetons dans un monde qui diff rerait alors de celui que nous connaissons Nous ne pr tendons pas ma triser totalement l ensemble des param tres en jeu et leurs articulations complexes lesquelles peuvent nous r server des surprises Cependant la richesse est dans l actuel paradigme intimement li e la valeur travail laquell
91. objective qu est la solidarit mais pose la question de savoir qui doit d cider dans une soci t en mouvement dont la conservation n cessite le maintien d un certaine libert et l existence d un certain ordre de ce qui rel ve du domaine de la solidarit Cette citation nous r v le l importance donn e la solidarit dans l organisation tatique m me De l la qualifier de loi objective nous ne franchirons pas le pas Il est plus notre port e de consid rer ainsi les situations r volues comme celles de l Ancien R gime Parler sans conditionnel d objectivit d une situation dans laquelle on est baign depuis notre naissance nous semble une pr tention trop grande Maryse Badel parle ensuite du RMI en termes exag r ment logieux propos d une dimension fraternelle de la coop ration entre le b n ficiaire de l aide et le milieu qui l accueille par opposition une solidarit contrainte Ce constat peut tre aussi un avertissement l gard de l enthousiasme des partisans du RME En effet si l institution du RMI r v le l absence d interrogation de la soci t sur elle m me et le d faut de r flexion sur les conditions de r alisation du progr s social probl matique que nous avons abord e ant rieurement le RME ne serait l gitime notre sens que par une construction th orique et pratique mettant l accent sur sa progressivit sur le plan
92. ont aussi apport leur pierre ce projet Thomas Spence voque le premier la possibilit d un revenu r gulier Son plan est s rieusement discut par les r formateurs radicaux anglais avant d tre oubli Le fran ais Charles Fourier r clame de son c t pour chaque homme un minimum de subsistance abondante pour avoir viol ces droits fondamentaux que sont les libert s de chasse p che cueillette et p ture Se minimum d aux n cessiteux sans contreparties ce qui est ces yeux et aux n tres digne d un ordre civilis Il est question selon lui de compensation en nature et non en liquide Cette diff rence est probablement due au gt j 8 changement important d environnement conomique entre les deux poques Victor Van Parijs et Vanderborght op cit p 11 N ologisme venant de la combinaison des mots welfare et work 3 Van Parijs et Vanderborght op cit p 12 Id e extraite de son livre De jure belli ac pacis 1625 5 Van Parijs et Vanderborght loc cit Van Parijs et Vanderborght op cit p 13 7 Ibid 8 Le passage d un monde rural un monde urbain 10 Consid rant disciple de Fourier poursuit le chemin vers un authentique RME quand il se prononce pour avancer le minimum au peuple Joseph Charlier auteur belge d inspiration fouri riste est le r dacteur de la premi re proposition labor e de RME sur le continent europ en
93. ou le mal tre des populations Une tude du Bureau International du Travail BIT nous r v le que le stress a des cons quences dont le co t financier s l verait 3 du PIB des pays d velopp s Ainsi si nous int grions dans le calcul du PIB les performances ducatives et de sant publique par exemple les classements seraient refaire car des pays comme la Norv ge et la Su de seraient propuls s vers le sommet du classement tandis que les Etats Unis et la Royaume Unis qui n ont pas de syst me public de protection sociale en serait d loger Mod rons toutefois notre propos car il est valable entre pays ayant un niveau de d veloppement proche Le niveau faible des PIB des pays du Tiers monde est un chiffre certes grossier mais qui traduit un cart r el entre leur d veloppement conomique et celui des pays du nord C est probablement une des raisons pour lesquelles J Gadrey nous dit que ces 1 Cette tendance existait bien avant la d mocratisation de ces technologies qui n ont fait que l accentuer Etude cit e dans le dossier du Nouvel Observateur du 15 1 2001 in P Viveret op cit p 91 note 43 35 classements sont presque totalement d pourvus de signification C est ici qu appara t la pertinence de la nuance du presque Il est temps pr sent de faire une critique externe du PIB Les catastrophes dont nous parlions pr c demment meuvent tant et juste titre que de n
94. par la pression migratoire des d sh rit s Un authentique RME r serv une seule Nation puis un seul continent 7 8 2 Ze x L ee aurait vocation s tendre Ces d veloppements sont d j une r ponse la distinction que 1 Hatzfeld Protection sociale et solidarit cit par Marcel DAVID Les fondements du social de la Ill me R publique l heure actuelle Ed Anthropos Economica 1993 p 247 Nous renvoyons nos d veloppements du Chap 1 Sect 1 et Chap 2 Sect 1 3 Marcel DAVID Les fondements du social de la Ill me R publique l heure actuelle op cit p 246 Marcel DAVID op cit p 248 5 P Viveret op cit pp 189 190 Marcel DAVID op cit pp 248 249 7 Une comparaison biologique est int ressante au d but d une grossesse les doigts de l enfant sont tous li s entre eux par des cellules de chair programm es pour mourir l tape suivante sinon nous aurions tous des mains et pieds palm s ce qui nuirait notre dext rit surtout pour nos mains 8 La situation g ographique politique et climatique du seul Etat l Alaska ayant un dispositif de RME doit le pr server relativement de telles complications 171 fait Hatzfeld entre la solidarit longue et les solidarit s courtes alors que comme M David nous voyons plut t une compl mentarit la solidarit avec son voisin ne doit pas s opposer celle avec son lointain Il ap
95. peu Le manque de projection dans les potentialit s de la conscience ce n est pas le souci des marchands qui en nous matraquant quotidiennement de publicit s induisent chez nous des comportements de consommation notre insu par le biais de notre inconscient cette fois Il est vain de proclamer que l homme n est pas une marchandise si ces fondamentaux ne sont pas chang s On nous objectera probablement la r flexion de G Ripert La loi ne peut viser que les actes de l homme et non ses pens es On peut inciter des sentiments On ne saurait y contraindre Nous lui r pondons que le meilleur conditionnement est celui dont la plupart ne se rend m me pas compte L id ologie n olib rale croissance emploi consommation en est le mod le actuel Avant que nos conceptions morales ne soient bien structur es i e pendant l enfance la publicit par son principe m me qui est la r p tition inlassable peut d structurer durablement des consciences en devenir Ainsi cette objection de G Ripert vaut surtout pour des tentatives de conditionnement second puisque l Economique domine le Politique et donc le Droit D veloppons pr sent le conditionnement premier B La solidarit sociale de L Etat nation providence l Etat europ en providence 1 L cole a t fondatrice dans une soci t sans internet sans jeux vid os sans t l vision sans cong s sans radio presque sans cin ma et
96. plus seulement une addition ou une combinaison de diff rentes forces collectives en partie informelles la libert la s curit etc institutionnelles le Parlement le Gouvernement les Services publics etc ou de processus plus ou moins st r otyp s les lections les manifestations etc La d mocratie est beaucoup plus que cela Nous la qualifierons potentiellement d quation math matique autant d inconnus que de citoyens et m me d habitants Nous qualifions souvent les soci t s occidentales d individualistes par opposition aux soci t s holistes du reste du monde Cet individualisme n est pas spontan Il est une cons quence de la prise en otage de la soci t par l conomique Ce dernier en favorisant la guerre de tous contre tous fait de chacun un possible obstacle notre propre r ussite individuelle L Etat social fragilis ne fait qu adoucir la marge le sort de certains des perdants de cette guerre Et les int r ts des masses ne sont pas d sh rit s que par la d liquescence de l Etat social Nous sommes donc dans une soci t holiste avec comme force structurante l conomie au sommet La d mocratie surtout l Etat social pour ce qui nous concerne n est ainsi qu une sorte de parasite de l conomique d o les appels incessants des ultra lib raux all ger les contraintes du droit du travail et du droit social pour que le peu de capacit de parasitage de ces derniers s
97. plut t d tape de son d veloppement Les ethnologues ont d couvert au moins une tribu d Amazonie vivant sans que quiconque exerce de pouvoir fort quasi incontestable sur elle une exception pr s si une guerre avec une autre tribu intervenait Cet exemple a t moqu par beaucoup Le refrain de la peuplade primitive a t chant Il nous semble que scientifiquement seule l apparente p rennit de l organisation compte Et on peut consid rer qu effectivement dans des circonstances exceptionnelles un pouvoir exceptionnel serait l gitime moins bien s r que certains s arrangent pour que l exception dure au point de devenir progressivement commune Au cours des quinze derni res ann es les sciences du cerveau ont connu une vraie r volution et il se peut que nous n en soyons qu au d but Le Prix Nobel de physique Pierre Gilles de Gennes estimait que la physique a t la science majeure du XX me si cle et que les neurosciences seront celles du XXI me si cle N ayons pas la certitude que nous connaissons R Castel extrait du texte de la conf rence pr cit e p 8 La s curit n est pas un tat mais une interaction entre d innombrables facteurs par nature impr visible Cette qualification est selon nous plus id ologique que scientifique Sinon Isra l serait qualifi d Etat terroriste et les Etats Unis galement pour leur action notamment en Irak par exemple Les fameux d g ts collat r
98. qu elle propose sans succ s en 1943 puisque c est le plan de William Beveridge qui est finalement choisi Depuis la fin du XIX me en Europe occidentale hors Royaume Uni diverses propositions ont une certaine proximit avec le RME Il y a les suggestions d Edward Bellamy 1988 le Devoir de nourrir de Joseph Popper Lynkeus 1912 le mouvement distributiste de Jacques Duboin 1932 et le mouvement f d raliste d Alexandre Marc 1972 Nous parlons de proximit et non d identit car dans ces diff rentes hypoth ses le revenu en question est encadr par un substantiel service obligatoire qui en fait surtout un salaire uniforme Quittons provisoirement l ancien monde pour le nouveau des ann es 60 Milton Friedman avance en 1962 l id e de la substitution d un dispositif proche du RME 1 Van Parijs et Vanderborght op cit p 14 Ibid 3 Van Parijs et Vanderborght op cit p 16 Van Parijs et Vanderborght op cit p 17 5 Van Parijs et Vanderborght op cit p 18 Ibid 11 l imp t n gatif de faible montant la totalit des prestations sociales pour parvenir terme la disparition de l Etat social Peu apr s Robert Theobald introduit le projet plus vague d un revenu minimum garanti motiv par son sentiment que l automation a tendance rendre le travail r mun r obsol te et qu un revenu distribu sans contrepartie par l Etat est essentiel pou
99. que cela devienne la r gle si on pr tend tre une d mocratie Abordons pr sent la critique qui est probablement une des plus profondes contre le projet de changement de paradigme qui pourrait faciliter l adoption d un RME C est la critique de la tentation du bien qui peut se r sumer par la formule populaire lapidaire L enfer est pav de bonnes intentions auquel P Viveret r pond justement Cessons donc de croire qu il suffirait pour viter l enfer pav de bonnes intentions d en s 7 f z avoir de mauvaises En effet pour beaucoup le primat d une conomie amorale est un 1 Un de nos comptables nationaux Article intitul Peut on mesurer le bien tre national in P Viveret loc cit p 88 SP Viveret loc cit p 88 Ancien directeur du d partement conomique de la banque mondiale SP Viveret op cit p 89 SP Viveret op cit p 91 7 Idem 65 moindre mal par rapport au risque totalitaire de toute politique du bien et du bonheur Cela rejoint notre propos initial sur la confusion entre d sir d avoir et d sir d tre Ce dernier d sir lorsqu il a t trait par le Politique a toujours men jusqu pr sent aux d sastres que sont les exp riences totalitaires Cela veut il dire qu il serait impossible de sortir de cette impasse Nous avons notre disposition infiniment plus de possibilit s que tous ceux qui nous on
100. s est immense Pour autant cette violation n est qu un des deux versants majeurs 2 Le crime contre l humanit Ts Regourd Les droits de l homme devant les manipulations de la vie et de la mort R D P 1981 p 456 148 C est la premi re formulation juridique de la dignit en dehors de toute consid ration professionnelle puisque c est de la personne humaine dont il s agit ici Elle ne peut pas tre absente de cette r flexion quand on sait que toutes les trois quatre secondes une personne meurt de faim ou de ces cons quences imm diates sur cette plan te et que pr s d un milliard de terriens environ 1 6 survit dans un tat constant de sous alimentation sans que celui ci entraine une mort brutale La g n rosit de nombreux textes universels ou vocation plus restreinte parmi les plus importants n affecte en rien ce constat Le pr ambule de la Charte des Nations Unies du 26 juin 1946 proclame la foi des peuples des Nations Unies dans les droits fondamentaux de l homme dans la dignit et la valeur de la personne humaine Il est regretter que le principe de dignit ne soit pas r affirm dans le corps de la Charte ce qui aurait consolid sa port e normative Les alin as premier et quatri me ainsi que l article premier de la DUDH font mention de la dignit mais comme nous le savons ce texte n a pas de port e normative Enfin pour conclure avec les sources
101. s la maladie le ch mage de courte dur e l accident professionnel etc Il ne l est plus quand les moments difficiles dans la vie des salari s sont parfois plus longs que ne peuvent le supporter leur assurance sociale Du ch mage frictionnel au ch mage structurel les risques ne sont plus les m mes sans parler de nouveaut s qui sont plus des menaces de nature catastrophique des risques tr s localis s dans leur origine menaces technologiques et ou au contraire globaux dans leur cons quences menaces cologiques que de v ritables risques La difficult de saisir leur probabilit de r alisation fait qu ils ne peuvent tre trait s de la m me mani re que les premiers Le paradigme assurantiel n est donc plus adapt La rupture avec lattente implicite d une contrepartie doit tre consomm e L Etat social au fonctionnement centralis tait fond sur une protection inconditionnelle s appuyant sur l emploi Les mesures qu il prenait taient universelles et anonymes Le premier l ment n est plus possible aujourd hui comme nous venons de le voir Quant aux secondes les difficult s de financement voqu es plus haut ne les rendent plus op rationnelles L Etat social a besoin de se chercher de nouveaux points d encrages car ces anciens se disloquent Nous en avons d j vu quelques uns Abordons pr sent les nouveaux rouages du social Ils sont pass s d un pluriel relativement
102. sa valeur d usage n en soit affect e Le bien peut s tre lentement d grad et il peut aussi tre tr s vite restaur Un humain lui ne peut survivre sans eau plus de quelques jours moins d une semaine en moyenne sans aliment solide plus de quelques semaines un mois grand maximum La dur e de la survie est plus variable pour une absence de soins tout d pend de la ou des pathologies concern e s de la gravit de leur manifestation et du contexte g n ral dans lequel est la personne La propri t sociale fut le principal instrument de protection des non propri taires au sein de la soci t salariale qui n a toujours t qu une protection relative car la mis re n est pas que salariale et il s en suit de plus depuis quelques d cennies une fragilisation de ce mod le social Nous y reviendrons Sous la r serve de cette propri t sociale et des quelques pansements que sont les minima sociaux en droit national et le droit humanitaire en droit international qui en att nuent seulement certaines des cons quences les plus rudes notre droit est d abord au service des choses mat rielles et immat rielles au d triment des humains lesquels offrent pourtant des perspectives bien plus 1 J P Laborde La notion de revenu minimum in La Pauvret saisie par le droit sous la direction de Dominique Gros et Sophie Diol Loye Ed Le genre humain Seuil 2002 p 398 Etymologiquement revenu donc reve
103. sans pour autant le d naturer comme le pr tend notamment S Cursoux Bruy re ro Cursoux Bruy re op cit p 2347 Le philosophe Alain Badiou a dit dans une r cente mission du d but du mois d avril sur France 3 Ce soir ou jamais Nous ne sommes plus dans une morale ternelle tout est une question de cas par cas 3s Cursoux Bruy re op cit p 2348 s Cursoux Bruy re op cit p 2318 Les avanc es des sciences du cerveau et de l imagerie c r brale tendent prouver que ce qui tait appel l esprit ne serait en fait que des r actions lectro chimiques entre neurones donc de la mati re aussi 158 B L indivisibilit du contenu du principe de dignit de l ext rieur du droit social au droit social pr sent et possible futur tel que le RME Nous aborderons le droit social au niveau de notre continent avant de l approcher au niveau de la France 1 Le droit social au niveau europ en Au niveau des institutions du Conseil de l Europe la Commission et la Cour europ enne des droits de l homme ont interpr t fr quemment l article trois de la Convention relative l interdiction g n rale et absolue de la torture et des peines ou traitement inhumains ou d gradants d une mani re extensive Cependant cette extension n a pas t jusqu voir dans les situations de pauvret en particulier les plus criantes des violations de l article trois Cela est d autant plu
104. sens Keynes 1 Le mot ne se r duit pas ici une page de pub ou un encart publicitaire dans un journal par ex Voir dans un magasin un individu se saisir d un objet est aussi une forme de publicit etc Ibid 3 Saint Exup ry Le Petit Prince P Viveret op cit p 26 L expression est de Bernard Maris conomiste journaliste Charlie Hebdo SP Viveret op cit p 27 7 Citation de Marx extraite d une intervention de P Viveret sur le lien pr cit Ibid 44 parlait de son c t de l au del de l conomie et il allait jusqu inciter ces coll gues conomistes l humilit on y revient en disant qu un conomiste n aura pas plus d importance qu un dentiste P Viveret ajoute non sans humour que tout en ayant de la consid ration pour les dentistes nul ne songerait fonder le lien social sur la dentisterie gt comparaison implicite avec l conomie auquelle on assigne absurdement ce r le Pourquoi les crits des grands conomistes sont ils ce point contredits par la r alit Nos soci t s sont install es depuis des d cennies dans l opulence mat rielle La raret n est plus qu un mauvais souvenir pour les plus anciens si on excepte la marge de la population survivant avec un revenu inf rieur au seuil de pauvret Et pourtant l conomie est au centre des pr occupations de la majorit de la population avec des probl matiques dont les media
105. son 1 M Ferry L allocation universelle pour un revenu de citoyennet 1995 Edition du Cerf Myriam Geay Interrogations sur le minimum social garanti et l conomie f d raliste in L Europe en formation n 302 automne 1996 p 1 24 montant s apparente en fait davantage un imp t n gatif version Milton Friedman Ces d veloppements nous am nent pr senter et expliquer notre propre choix d intitul puis annoncer notre probl matique 5 Pr sentation de nos propres choix et orientations L expression RME que nous avons arbitrairement choisi n est quant elle utilis e que par Chantal Euz by Nous supposons que son choix vient de sa proximit lexicale avec le dispositif historique fran ais du RMI Ce m moire comporte quelques l ments de droit international et tr s peu en droit compar Sa composante juridique nationale se focalise sur la France C est pourquoi il nous a paru le plus simple d adopter une terminologie proche de celle la plus connue ici et ayant un lien de cousinage avec l ancien RMI Pr cisons enfin que m me si les termes qui peuvent tre choisis pour d signer ce projet ne sont pas sans importance particuli rement pour tendre son acceptation politique l enjeu de sa d nomination ne doit pas tre exag r pour autant le contenu de ce projet importe bien plus que l tiquette le d signant C est ainsi que par simple souci de communication nous avons
106. son sein quart monde et ses portes la majorit du genre humain les besoins les plus l mentaires sont quotidiennement insatisfaits M David met l hypoth se que l union bienfaisante de la fraternit et de la solidarit favorise la multiplication des droits prestations ce que J Morange d nomme la forme moderne de reconnaissance juridique de la fraternit Nous nous refusons pour notre part r duire un possible droit un RME cette seule cat gorie des droits prestations car l ducation composante importante de ce possible futur droit que nous cherchons l gitimer est tout sauf une relation unilat rale Dans l ducation contrairement l instruction chacun est acteur de son propre cheminement L ducateur apprend aussi ainsi La fraternit en son sens plein i e universel est une attitude r volutionnaire au sens propre du mot donc non juridique Cependant le droit peut tre un outil de son d veloppement par tape ce qui peut aussi impliquer une r volution juridique en faisant du droit plus l organisateur du feu de 1 Nous retrouvons nouveau la symbolique du yin et du yang La force est une nergie physique et psychique Son unit de mesure est le Newton La violence est l usage de la force dans un but contraire la libert de certaines personnes La seule violence l gitime est la l gitime d fense si elle a lieu au moment m me de l acte initi
107. sortons de l ambition d une recherche en sciences sociales pour entrer dans une dogmatique sur le social La forte motion n e du spectacle de cette grande pauvret visible prend tel point le contre pied de l id ologie selon laquelle nous serions dans une soci t d abondance qu elle d stabilise la fonction rationnelle et facilite le glissement d une r flexion scientifique un dogme Il est en effet une chose de ne pas trouver acceptable que des personnes couchent dehors particuli rement l hiver et il en est une autre de consid rer hors de LA soci t ces personnes La soci t d abondance n a donc jamais encore exist La soci t de la fin de la raret ne concerne qu une majorit relative de la population et il est tr s difficile de qualifier en une formule la soci t Peut tre peut on seulement dire que notre soci t n est plus cras e comme celle de nos anc tres par le souci constant de la survie mais si la peur du retour de cette derni re peut pr occuper parfois une majorit de la population Nos dirigeants n ont pas su anticiper le fait que l abondance essentiellement quantitative ne peut tre qu une tape dans le d veloppement d une soci t Cette mutation majeure qui a fait de l accumulation quantitative l horizon de nos vies individuelles et collectives s est faite dans l illusion de sa p rennit Le d but de prise de conscience actuelle que cela n tait e
108. soumis des rythmes biologiques Au del d un certain ge vers l entr e dans l ge adulte si nous n avons pas d couvert et d j bien d velopp nos aptitudes propres il est tr s probable que nous ne pourrons jamais parvenir l excellence en ces mati res par la suite Nous ne pourrons que nous d brouiller tant bien que mal Et pire encore si nous tardons trop explorer le chemin de nos go ts nous risquons de finir par en perdre m me l envie Comme il n y a l ni effusion de sang ni arr t brusque des fonctions vitales ni encore mise en veilleuse la violation de la dignit humaine n appara t pas d une mani re spectaculaire et est donc largement ignor e Pourtant cette situation peut tre source de frustration de mal tre i e de violence interne et aussi de violence externe sur autrui notamment toutes les deux en violation elles m mes de la dignit Notre organisation sociale et professionnelle miett e renvoie ces violences presqu aux seuls traitements m dicamenteux traitant les cons quences en ignorant les causes ce qui permet d alimenter le financement de l industrie pharmaceutique Nous en revenons ainsi la soci t de l Avoir le cercle vicieux est identifi La violation du principe de la dignit humaine par la banalisation de l existence au rabais de l immense majorit de la population plan taire et d une part non n gligeable de celle des pays d velopp
109. statique et st r otyp que Rosanvallon appelle des populations Qu telet l homme moyen et Durkheim le fait sociologique du quasi singulier instable que Rosanvallon appelle le grain du social qui passe entre les mailles pourtant troites du filet des outils statistiques Ces derniers ne sont pas faits pour mesurer des nergies sociales plus faibles et plus diffuses que celles correspondant des groupes entiers les anciens sujets de l Etat social C est la cons quence de la d composition partielle du lien social qui le fait passer d une diff renciation dure une diff renciation floue et d individus par d faut car en l absence de nouvelles protections rempla ant 1 L imbrication entre le social et d autres mati res est grande Le choix de distinguer contenu et contenant n est pas totalement satisfaisant m me s il nous a sembl le plus judicieux P Rosanvallon op cit p 98 3 P Rosanvallon op cit p 206 211 Ibid Selon l expression de R Castel et C Haroche op cit page de couverture 100 celles se fissurant les individus apparaissent d munis L exclusion est le terme qui emprunte aux anciens sujets de l Etat social par l id e de cat gorie de population sp cifique qu il induit tort et qui se rapproche pourtant le plus de la r alit des nouveaux sujets du social Pour que le terme s en rapproche davantage
110. surtout sans soci t de march autant d instruments et un contexte qui fa onnent notre quotidien Autrefois aller l cole pour obtenir le certificat d tude garantissait aux enfants de condition modeste une progression sociale Aujourd hui la question est quoi sert au juste l cole Patrick Le Lay PDG de TF1 d clarait dans une interview Ce que nous vendons Coca Cola c est du temps de cerveau humain disponible Rappelons que M Le Lay pr side le premier m dia d information en France 3 Note 1 in fine M Badel loc cit Nous parlons de la publicit volontaire comme involontaire 170 Le syst me social ne souffre pas tant d un manque de financement que d une pauvret de conception qui frappe quand on la compare la p riode cr atrice qui suivit la derni re guerre C est peut tre le d faut majeur du syst me qui est ici cibl Faudrait il toujours passer par une p riode de violence sanglante pour renforcer le sentiment d appartenance particuli re et tre donc en mesure de faire progresser par contrecoup la solidarit En dehors de cet lan post traumatisme comme aujourd hui un des probl mes majeurs que soul vent les fondements du social est celui du passage de la solidarit fait la solidarit obligation La fraternit et la solidarit sont de proches parents susceptibles de se renforcer mutuellement Quand M David les consid re en les associant
111. t saisi r it re sa position de 1995 La doctrine approuve majoritairement cette l gitimation du droit social par le principe de dignit C est le cas d auteurs tels que P H Imbert F Luchaire et F Zitouni M Imbert voit m me dans la dignit la notion centrale des droits de l homme M Luchaire attribuait d s 1980 une dimension sociale au droit la dignit en y int grant le droit l individu et la famille aux conditions n cessaires leur d veloppement qui peuvent tre le d veloppement de l individu comme l ducation la s curit mat rielle Quant Mme Zitouni elle se r jouit que le droit de sauvegarde de la dignit permette d exiger de la puissance publique TP Rosanvalon loc cit Il resterait seulement lui apprendre ne pas reproduire m caniquement le paternalisme qu il a pu subir ant rieurement Cela rel ve nouveau de l effort ducatif 3 Nous abordons ici un aspect de la question de la faisabilit sans aller plus loin car la fronti re entre la l gitimit et la faisabilit n est notre sens pas nette s Cursoux Bruy re op cit p 2351 Loi du 29 juillet 1998 J O du 31 juillet 1998 p 11679 Cette majorit doit tre prise avec des pincettes car c est peut tre parce qu ils sont convaincus que ces auteurs s expriment ce sujet extrait de Diane Roman loc cit p 83 7 P H Imbert Droi
112. toute vraisemblance Cela dit le passage d un Etat providence un Emploi providence est difficilement r alisable car il reviendrait faire de l Etat l employeur forc des plus d munis et donc constituerait une forme de n gation de la libert du travail qui renverrait l exp rience nazie des camps de concentration sur le TR Castel op cit p 76 note 66 Ibid mais dans le corps du texte SP Rosanvallon op cit FL p 170 176 105 fronton desquels tait inscrit Le travail rend libre Cette r flexion n est pas tr s loign e non plus de la discussion sur le droit l utilit sociale par del le droit la survie Nous y reviendrons Il n est pas impossible que le blocage conomique et intellectuel de notre poque apr s les politiques un peu trop molles pour que s efface progressivement la pr carit r elle et le sentiment qui l accompagne poussent nos dirigeants utiliser des moyens excessifs de type autoritaire voire totalitaire comme expression d un agacement devant l chec devenu insupportable des politiques pr cit es B Des tentations ne pas poursuivre L inad quation entre un Etat gendarme vocation spectacle d faut d tre efficace et un Etat social d pass car il laisse se d velopper au autre spectacle celui notamment du d nuement des degr s divers dont certains sont aussi l origine de l ins curit civil
113. tre complexe Il suffit de laisser s accumuler des dispositifs d esprits d histoires et de conceptions diff rentes alors que la simplicit demande un effort de synth se des choix d plaisant certains int r ts et une prise de recul la plus large possible si on veut que cette clart soit la plus g n rale L parpillement de la population en de multiples groupes ignorant la force qui pourrait ressortir de leur synergie et se complaisant dans des revendications quasi exclusivement cat gorielles uvre un tel droit brouillon Nous en revenons nouveau l enjeu de l unit de la connaissance du genre humain et donc aussi du droit qui n est qu l image des humains qui le fa onnent Ensuite la complexit abusivement associ e l effort intellectuel a l habitude de forcer le respect si ce n est pas d en imposer aux classes moyennes et populaires davantage port es aux travaux manuels Et l oppos dans l inconscient collectif faire simple serait un jeu d enfant donc la simplicit r elle pourrait donner la fausse impression que cela est la port e de tout le monde ce qui risquerait de conduire les lites perdre l ascendant psychologique acquis sur les masses Cela indique qu il y a du chemin faire rien que de ce point de vue l particuli rement sur le plan ducatif avant que le l gislateur plus forte raison le constituant fasse sien le projet du RME Selon Marie
114. une approche ducative ambitieuse amp 2 Pr sentation de la Th orie de la Justice de John Rawls Deux grandes familles de th ories de la Justice existent La famille favorable la justice arythmique qui prend sa source chez Platon et se perp tue notamment chez les utilitaristes et les libertariens de droite chacun re oit en proportion de ce qu il a contribu Cette conception s est incarn e dans l assurance Et la famille en faveur de la justice distributive dont l galitariste lib ral Rawls est un minent repr sentant et non l unique Le mot d ordre de cette famille privil gierait les besoins aux contributions C est la solidarit Encore que placer sur le m me plan l assurance et la solidarit est trompeur puisque ce sont deux concepts de nature diff rence L assurance est une technique alors que la solidarit est une valeur De plus l expression pleine et enti re de cette valeur est inexistante jusqu maintenant comme nous le verrons Cette pr sentation est en fait tr s sch matique car les diff rentes th ories de la Justice pr sentent plut t une graduation suivant l importance donn e la solidarit et elles empruntent des degr s divers ces deux grandes familles Aussi quand Fran ois Briatte dit que l galit arithm tique conserve les in galit s la naissance 1l devrait pr ciser qu il s agit des in galit s de classe de cat gorie sociale de conditio
115. une approche purement financi re Il existe une activit domestique qui est aussi une profession comprenant de prestigieux sp cialistes la cuisine Toutes les activit s domestiques ne pourraient elles pas s inspirer de cet exemple car tout n cessite une comp tence Si nombreux sont ceux qui se d brouillent dans telle ou telle activit la ma trise d un savoir faire et d un savoir tre quelle qu ils soient est un art qui n cessite apprentissage et peut donc constituer des professions valorisantes Si ce sc nario se concr tisait ces nouveaux emplois pourraient ils absorber la masse des ch meurs voire des travailleurs pr caires J M Ferry ne le croit pas et craint que ce secteur qu il nomme quaternaire et que l A U financerait pour partie ne suscite trop d espoirs et finalement des d sillusions Certes comme ce secteur aurait pour ambition de r ussir les d fis ultimes de la recomposition du social mais de fa on tr s personnalis e faiblement bureaucratis e il serait 1p Zarfian A quoi sert le travail La Dispute 2003 in G lacono Gestion des ressources humaines cinq d fis pour l avenir 2 dition Gualino diteur Paris 2008 p 436 A M Grozelier op cit p 162 Un autre exemple plus global que le premier est l ducation qui est cens e avoir son espace d lection au sein de la famille Pourtant nombreuses sont les personnes qui ont en charge au quotidien des en
116. une attaque g n ralis e ou syst matique lanc e contre une population civile et en connaissance de cette attaque Et si la robotique se r pand aussi largement que nous le souhaitons nous changerons de regard sur les multiples activit s impos es l humain pour sa survie au point de les consid rer clairement a posteriori comme une forme de torture de r duction en esclavage D autres point abord s par ce paragraphe sont directement interpr tables en suivant l id e de Jean Ziegler a meurtre b Extermination Il s agirait alors davantage d acte s initialement non intentionnel s et indirect s car il s serai en t une simple cons quence d une organisation conomique et politique mais probablement non consubstantielle de cette organisation Peut on se satisfaire du fait que cette organisation n ait pas parmi ces fins programm es la mort de tant de personnes pour ne pas songer un tel largissement du concept de crime contre l humanit surtout que ces cadavres se multiplient et leur existence est tr s largement connue alors que la production agricole r gionale ou mondiale est d sormais suffisante pour assurer leur besoin vitaux mais tr s mal r partie S il semble aussi incontestable que si cette organisation conomique plan taire coupl e l inorganisation politique la m me chelle n a pas sciemment planifi en son sein ces cadavres elle ne manif
117. une petite minorit de nantis Cette citation nous rappelle que le communisme n est pas 1y Vanderborght et P Van Parijs loc cit Le principe Premier arriv premier servi d finirait la pens e libertarienne de droite selon Vanderborght et Van Parijs 3 John Rawls Th orie de la Justice 1971 FL de Fran ois Briatte 2003 fy Vanderborght et P Van Parijs loc cit Y Vanderborght et P Van Parijs op cit p 71 dans l encadr 117 intrins quement oppos au capitalisme Il le con oit simplement comme une tape oblig e menant au communisme D un autre c t si le RME na t de l obligation dans laquelle se trouvent les prol taires faute d alternative de vendre leur force de travail il devient une solution mon taire universelle en mancipant la population du travail contraint s il est d un montant suffisant Qualifier de parasitisme le fait de vivre sans travailler renvoie l historique de la valeur travail qui tire son origine dans la c l bre formule tu gagneras ton pain la sueur de ton front Nous d velopperons bient t ce point Alors que le marxisme a une vocation internationaliste notre duo d auteurs limite l assiette des ressources pour financer le RME au produit national m me s il va jusqu envisager que sa totalit serve son financement afin qu il s l ve au niveau du revenu moyen Nous esp rons pour notre part que
118. universelles le pr ambule des Pactes internationaux de d cembre 1966 fait aussi mention de ces principes Plus r cemment les priorit s en mati re d am lioration des conditions de vie plan taire proclam s par les Nations Unies l occasion du passage au nouveau mill naire chr tien il y a maintenant neuf ans n ont non seulement pas avanc es mais se sont m me d grad s depuis lors comme le souligne Jean Ziegler Nous retrouvons galement la trace de la dignit au sein de proclamations r gionales sans qu il ne soit donn de pr cision sur son contenu ce qui tendrait confirmer son r le plus d coratif que normatif ce qui est compr hensible vu que rien ne tend remettre en cause la supr matie de l Economique sur le Politique et donc sur le Juridique qui en est une des composantes Ce n est naturellement pas les sources nationales de ce m me principe qui vont remettre en cause le constat fait l chelle universelle et continentale Jean Ziegler a lui m me qualifi le constat macabre pr cit de crime contre l humanit Au cours de ces fonctions de rapporteur sp cial pour le droit l alimentation il a rencontr notamment un ambassadeur des Etats Unis avec qui il s est entretenu ce sujet Ce dernier tait au courant du drame humain qui se joue Il consid rait cependant 1 Pour une pr sentation de la dignit professionnelle se reporter S Cursoux Bruy re op cit pp 1387 1388
119. ve probablement d une d faillance du syst me ducatif En effet l action d duquer revient extraire l enfant l adolescent ou l adulte d un tat premier grossier pour le conduire vers un tat second o les 1 La r alit est de toute mani re toujours plus riche qu une pens e quelle qu elle soit d o l importance de l interpr tation T Kuhn Fiche de lecture op cit IV R sum 10 Caract res invisibles des r volutions 3 Non pas de l tat actuel d une science mais de son histoire mouvement e AT Kuhn Fiche de lecture op cit IIl Mode de d monstration Grossier au sens tymologique du mot i e aux traits grossis sans raffinement 57 subtilit s de sa personnalit devraient pouvoir s panouir Ce cheminement propre chaque individu peut tre assimil des r volutions positives Mais si elles n ont pas lieu ou si elles sont v cues dans la contrainte et le stress plut t que dans l harmonie il n y a rien de surprenant que les possibles r volutions futures de sa mati re soient plus redout es qu accueillies avec bienveillance Nous avons fait un rappel de l histoire des paradigmes successifs de la richesse et de leurs fondements Et nous avons fait la critique de l inadaptation du paradigme actuel au monde d aujourd hui Maintenant il est temps de se projeter dans l avenir en examinant les propositions de nouveaux indicateurs qui ont t faites les
120. volont g n rale des citoyens C est la r volution politique Enfin les d couvertes scientifiques remettent en cause l id al d une vie meilleure apr s la mort en la faisant esp rer ici bas gr ce la croyance dans le Progr s du genre humain C est la r volution scientifique et technologique Ces trois R volutions qui vont prendre corps entre le XVII me et le XX me si cle sont non seulement le terreau o cro tra l conomie triomphante l conomie de march se transformant ainsi en soci t de march comme nous l avons d j vu D s les pr mices chez l conomiste Malthus nous allons retrouver la plupart des grandes contradictions qui sont encore les n tres aujourd hui La premi re de ces grandes contradictions est celle qui nous a le plus occup e jusqu pr sent la mise en place de l outil permettant l addition comptable de productions diverses et sans harmonie recherch e les unes avec les autres Dans notre soci t contemporaine r cemment pr occup e jusqu l obsession par les dommages environnementaux et sociaux que l conomie entra ne cette contradiction rejoint le r tr cissement de notre imaginaire op r par ce paradigme La deuxi me grande contradiction est un point qui peut tre vu en le renversant comme un obstacle la mise en place du RME Il s agit de la non prise en compte dans le PIB du travail domestique tr s majoritairem
121. 1 Nous rejoignons ainsi l analyse d Hannah Arendt in Bernard Perret Conseil scientifique de l valuation L avenir du travail des tendances contradictoires in Le travail quel avenir Gallimard 1997 p 23 Le p ch originel serait la cueillette d une pomme par Eve au paradis alors qu elle n en avait pas le droit Pr cisons que l image de la pomme date du Moyen ge chr tien Elle n est donc pas authentique 3 Bernard Perret L avenir du travail des tendances contradictoires in op cit p 3 70 doit donner les outils pour s exprimer n entrent pas ou insuffisamment en compte les jeux sont faits par l ordre social comme ce fut le cas dans l antiquit dans le moyen ge chr tien et d une mani re moindre mais bien pr sente depuis les r volutions industrielles Une tradition religieuse vient se greffer ce paysage celle du protestantisme Chez Martin Luther le Beruf 1 e le m tier et aussi la vocation est le meilleur chemin pour servir Dieu La r ussite financi re ainsi acquise est donc une voie du salut C est le d but de la valorisation du travail des XVII me et XVII me si cles Le XIX me si cle accentuera cette tendance John Locke fera du travail l uvre cr atrice de l homme ce qui sera en contradiction de plus en plus frontale avec la r alit conomique du travail salari du XIX me si cle La r volution politique de la derni re d cennie du XVIII me cl t
122. 6 notamment de la robotique l exemple que nous avons pris nous montre que l re de la centralit du salut par l conomie est appel e s effacer d sormais dans un proche avenir En parlant de sciences et techniques il est remarquable de constater que le principe de dignit appliqu la bio thique est compris comme une limitation des recherches m dicales tandis que ce m me principe n a jamais t notre connaissance mis en avant pour limiter les recherches militaires ni le fonctionnement m mes des corps d arm e En effet pourquoi penser limiter la dynamique m dicale qui a pour vocation de soigner et d am liorer les conditions de vie de chacun alors que la dynamique militaire qui s inscrit d abord dans une logique de mort et de souffrance au service de f odalit s d Etats et que sert de nombreux scientifiques l chelle plan taire est rarement mis en accusation sous l angle de la dignit humaine notamment Il va s en dire que la logique m dicale correspond beaucoup mieux l esprit du RME que la logique militaire Apr s la bio thique le principe de dignit s applique aussi d apr s la Cour de Cassation aux personnes consid r es comme incurables Ainsi dans un arr t du 22 f vrier 1995 la Haute Juridiction reconna t que la personne en tat v g tatif est une personne humaine et que son tat n exclut aucun chef d indemnisation elle refuse explicitement l
123. De m me pour les consid rations hautement subjectives de durabilit et de gravit La part importante de la population fran aise pour ne parler que d elle pour laquelle joindre les deux bouts donc le droit de dimension d abord quantitative qu est le droit un minimum de revenus mais qui n est pas sans incidence sur les autres droits dans cette soci t de march est son centre de pr occupation prioritaire sans tomber pour autant dans une situation de pauvret caract ris e mais en tant plut t contrainte une pr carit durable sa dignit n est elle pas en cela m me atteinte Certes nous ne pouvons que constater que le Droit comme le Politique n est pas pour l instant la hauteur de ces enjeux Est ce pour autant qu il nous faut alt rer la port e des id aux dont notre soci t est porteuse tout en pr tendant comme le fait implicitement A Martin d fendre une conception maximaliste du droit un niveau de vie suffisant ce qui est un comble La question n est donc pas seulement de mieux cerner les contours du droit un niveau de vie suffisant mais d abord de s interroger sur l ad quation pr tendue entre ce droit promouvoir et la seule extr me pauvret Les sources internationales cit es par A Martin l appui du droit de Homme pr cit sont seulement plan taires alors que l une n est pas juridique la DUDH de 1948 et les autres n ont pas d effet d
124. Le crime contre l humanit 148 Le ou les auteurs de ce crime 149 La mani re avec laquelle il serait commis 150 Les raisons pour lesquelles il serait commis 151 3 L interpellation sur la d nomination de ce crime 151 L humanit du crime contre l humanit en doctrine 152 L humanit du crime contre d humanit en jurisprudence 154 4 Les atteintes physiques et ou morales au corps humain 155 B L indivisibilit du contenu du principe de dignit de l ext rieur du droit social au droit social pr sent et possible futur tel que le RME 158 1 Le droit social au niveau europ en 158 2 Le droit social au niveau d abord national 161 Critique du droit proc dural 161 __ La dignit comme fondement du droit social fran ais une jurisprudence discut e 162 3 La doctrine fran aise majoritairement favorable la dignit comme fondement du droit social 165 amp 2 L imbrication d autres valeurs fondatrices pour l gitimer le droit un RME _ 167 A La solidarit globale au point de d part tatique 168 B La solidarit sociale de L Etat nation providence l Etat europ en providence 170 C La fraternit et la solidarit proximit sans synonymie 171 D La possibilit du droit de l Homme un RME 175 CONCLUSION sssssessossicesoscisssasossssesas ososssosossesbs os vsessossocc issenci csaossssbesososseosissosts 177 A n x Annual faste intense sses s seia cosSdak osse 181 B
125. MOTHE Daniel Le mythe du temps libre op cit PERRET Bernard L avenir du travail des tendances contradictoires op cit Autres articles juridiques et conomiques CURSOUX BRUYERE Sandrine Le principe constitutionnel de sauvegarde de la dignit de la personne humaine Revue de recherche juridique droit prospectif 2005 3 et 2005 4 EUZEBY Chantal Du Revenu minimum d insertion au Revenu minimum d existence Futuribles n 177 juin 1993 GADREY Jean A bas la dictature du PIB Le Monde 25 1 02 GEAY Myriam Interrogations sur le minimum social garanti et l conomie f d raliste in L Europe en formation n 302 automne 1996 LAMBERT Alain Une nouvelle surtaxe sur l pargne pour financer le RSA entretien in Les Nouvelles Fiscales N 1008 15 09 2008 PIKETTY Thomas Revenu de solidarit active l imposture Lib ration 2 septembre 2008 ROMAN Diane 20 ans apr s le RMI une r forme minima La semaine juridique Edition sociale n 51 16 12 08 Autres articles DAL Gilles Une bien trange l thargie article mis en ligne le 18 03 2009 sur ce lien http www lalibre be debats opinions article 489410 une bien etrange lethargie html LAZARE Fran oise et MESNER Philippe Les robots auront ils des droits Le Monde 09 09 07 6 Les sites internet Quelques sites titre d exemples sur la robotique
126. RSA dans son rapport annuel de 2006 M me r f p 604 B Seillier La lutte contre la pauvret et l exclusion une responsabilit partager Rapp d information oubli S nat n 445 2007 2008 p 142 in D Roman 20 ans apr s le RMI op cit p 18 note 31 Martine Long Le RSA l exp rimentation Droit social n 12 d c 2007 p 1241 SM Long op cit p 1242 7L Cytermann op cit p 310 139 tre de la cat gorie de l aide sociale C est le cas de l API par exemple qui est qualifi e de prestation familiale Commen ons par identifier les points de divergence entre le RMI et la d finition doctrinale classique de l aide sociale Le RMI est ni un droit alimentaire la monnaie per ue n est pas affect e ni un droit sp cialis il d pend d une situation mon taire objective que beaucoup de gens peuvent rencontrer ni encore un droit subjectif son montant d pend de la taille de la famille du b n ficiaire Par contre il est un droit subsidiaire l allocation suppl e le d faut des droits au titre des prestations familiales Le point qui fait le plus d bat est celui ci le RME est il un droit sans contrepartie Nous trouvons comme L Cytermann que la notion de contrepartie l octroi d un minimum social est la fois mal d finie et pol mique Si la contrepartie ne se mat rialise pas en une cotisation elle peut prendre la forme d un
127. Th r se Join Lambert deux conceptions oppos es pourraient venir branler la conception de l insertion mise ne place en France en 1988 soit rendre le RMI inconditionnel soit l assortir de conditions d activit s plus strictes sous forme de contreparties et non de contrat Le souci est que selon nous les deux hypoth ses oppos es 1 D Roman Le droit public face la pauvret op cit p 185 V en ce sens les d cisions n 99 421 DC du 16 12 1999 Loi d habilitation en mati re de codification et 99 424 DC du 29 12 1999 Loi de finances initiale pour 2000 d o ressort l objectif valeur constitutionnelle visant rendre la loi plus accessible et plus intelligible de mani re en faciliter la connaissance par les citoyens 3D Roman loc cit M T Join Lambert et al Politiques sociales Presses de Science Po et Dalloz 1997 zeme dition p 648 142 la seconde tant bien s r plus proche du RSA aboutiraient comme elles sont le plus souvent formul es l une comme l autre une impasse comme nous l avons d j expliqu Sans mention d un rehaussement de l exigence ducative rien de novateur ne peut se faire Si le corset travail n est pas retir trop brutalement afin que l impr paration de sa future absence ne produise pas plus de d g ts que sa pr sence en provoquant une perte de rep res de beaucoup d acteurs une p riode de transition peut s ouvrir S il
128. Universit Lumi re LYON II Facult de droit et de science politique LA LEGITIMITE DU REVENU MINIMUM D EXISTENCE Pour un nouveau contrat social M moire de Master recherche de Droits de l Homme Soutenu par Olivier Rochette Sous la direction de Madame Genevi ve Iacono Monsieur Daniel D rr compl tant le jury de soutenance Ann e universitaire 2008 2009 Universit Lumi re LYON II Facult de droit et de science politique LA LEGITIMITE DU REVENU MINIMUM D EXISTENCE Pour un nouveau contrat social M moire de Master recherche de Droits de l Homme Soutenu par Olivier Rochette Sous la direction de Madame Genevi ve Iacono Monsieur Daniel D rr compl tant le jury de soutenance Ann e universitaire 2008 2009 Remerciements A Madame Edith Jaillardon pour la cr ation et la direction de ce master recherche ainsi qu tou te s les autres professeur e s participant ce dipl me dont la pluridisciplinarit est une grande richesse A Madame Genevi ve Iacono pour sa patience et son soutien dans la direction de ce m moire ainsi que pour la stimulation intellectuelle que me procure son enseignement A mes camarades tudiant e s de cette promotion et d autres promotions de ce dipl me et d autres dipl mes pour les discussions passionn es pass es et je l esp re venir relatives aux droits humains au sens large de la notion ce qui implique de nombreux liens Je remercie aussi les
129. VID Marcel Pour une fraternit r publicaine in La Pauvret saisie par le droit sous la direction de Dominique Gros et Sophie Diol Loye Le Seuil coll Le genre humain 2002 GROZELIER Anne Marie Pour en finir avec la fin du travail Les Editions de l Atelier Editions ouvri res Paris collection Enjeux de soci t avril 1998 KONINCK Thomas de Arch ologie de la notion de dignit humaine in La dignit humaine Philosophie droit politique conomie m decine coordonn par T de KONINCK et Gilbert LAROCHELLE PUF 2005 KUHN Thomas La structure des r volutions scientifiques traduction fran aise Paris Flammarion 1972 FL de la Chaire D S O r dig e par Delphine MONTAZEAUD Janvier 2001 disponible sur le lien http www cnam fr lipsor dso articles fiche kuhn html LABORDE Jean Pierre Garanties de ressources et dignit de la personne humaine in P Pedrot dir Ethique droit et dignit M langes Bolze Economica 1999 p 118 LABORDE Jean Pierre La notion de revenu minimum in La Pauvret saisie par le droit op cit MATHIEU Bertrand L acc s au logement in La Pauvret saisie par le droit op cit MEDA Dominique Le travail une valeur en voie de disparition Edition Alto Aubier 1995 in FL B atrice Roulland disponible sur le lien http www cnam fr lipsor dso articles fiche meda html 1 Comprenant aussi les contributions de tous les diff rents au
130. able toute contradiction entre ce discours et la r alit est facilement explicable Enfin le troisi me dispositif qui est le plus puissant des trois pour r gler ce d calage anxiog ne entre la r alit et le phantasme est la d signation d un bouc missaire Ainsi au lieu de mettre en cause des forces structurantes obsol tes ce qui est une uvre de longue hal ne il est beaucoup plus facile de d signer la vindicte publique certains ennemis du corps social Aujourd hui ce sont ces fain ants de ch meurs qui voudraient rester la charge de la soci t au lieu de se prendre enfin en charge Les m mes processus peuvent tre appliqu es d autres minorit s les trangers les gitans les roms etc La pens e conformiste joue pleinement son r le fournir la coh rence absolue dans un monde incertain et angoissant Les nazis utilisaient la m me rh torique Il suffit de remplacer les actuels ch meurs par les juifs et le tour est jou Hitler disait bien Trois millions de juifs trois millions de ch meurs la solution est simple Et les camps de concentration r p tons le avaient pour mission de r duquer par le travail 1 Renaud Tarlet doctorant en sociologie Source http www actuchomage org modules php op modload amp name PagEd amp file index amp topic_id 14 amp page id 257 L expression est emprunt e l anthropologue Ren Girard 108 Nos dirigeants ir
131. abulaire parfois faussement marxiste de Rosanvallon quand il crit que le droit proc dural r duit la distance entre droit formel et droit r el Au sein de l id ologie formaliste le droit proc dural a toute la place Ce droit implique un contr le des comportements m me jusqu la vie priv e si n cessaire puisque c est la relation sociale qui est d sormais son objet Il ne suffit pas d instituer un syst me de recours ou d appel pour carter le risque d un retour 1 Nous renvoyons notamment l exp rience de soumission l autorit du psychologue Stanley Mylgram P Rosanvalon La nouvelle question sociale op cit FL pr cit e pp 216 220 Cette progressivit implique des tapes successives probablement sur une g n ration car le Grand soir est un mythe avant de savoir courir il faut d abord apprendre marcher Nous faisons allusion aux sciences et techniques notamment les sciences du cerveau et la robotique SP Rosanvalon loc cit G lacono extrait du cours de Droits de l Homme dans la mondialisation 17 12 07 7 P Rosanvalon loc cit mis en italique par nos soins 8 Particle 6 1 de la CEDH sur le proc s quitable est de loin l article le plus invoqu dans les requ tes Le droit proc dural tait pr sent dans les dispositifs du RMI RMA Le RSA risque d accentuer sa pr sence 162 un paternalisme archa que En quoi le fait
132. ain niveau de revenu sans niveau d ducation plus lev le surplus mon taire peut aboutir de l ob sit sur tous les plans et un naufrage dans le vertige de l abondance Cela dit ces indicateurs aussi imparfaits soient ils ne sont vraisemblablement qu une tape de la cr ativit dans ce domaine D ici que les autorit s nationales se d cident repenser les instruments de mesure de leur richesse il est possible que de nouveaux instruments d une nouvelle g n ration soient alors plus pertinents Il y a treize ans en 1995 trois nouveaux indicateurs ont merg L un concerne directement notre sujet puisqu il porte sur la pauvret L indicateur de pauvret humaine IPH affine nettement les r sultats donn s par IDH et affirme donc sa pertinence en tant qu indicateur compl tif du pr c dent Appliquer la m thode des IDH aux Etats membres de PUE est une perspective qui peut tre porteuse d avenir En y ajoutant une d marche en faveur d indicateurs de destruction cela irait dans le sens d une activation massive de d penses de r paration vers le soutien une conomie de la pr vention et du recyclage Depuis la signature du trait d Amsterdam en 1997 comportant un article 2 faisant d sormais mention du d veloppement durable comme objectif de l Union et de l article 6 compl t par Les statistiques m dicales et bancaires en sont une preuve Dans les pays occidentaux
133. al de violence pour l an antir et non ce s auteur s 3 Voir notre Chap 1 Sect 1 La progressivit comprend des tapes franchir si les besoins l mentaires ne sont pas risqu s et si l on apprend chacun distinguer ce qu il est vraiment de tous les moyens propres un environnement Par ex un compte en banque n est pas la condition de notre existence mais un moyen dans notre soci t actuelle Au cours du XX me si cle les changements ont probablement t en Occident l allongement de l esp rance de vie l urbanisation massive prise de distance par rapport la terre nourrici re la ma trise technique de la f condit la d couverte de moyens de destruction cr ation l atome la biologie etc in dits le d but de l exploration de notre syst me solaire SM David op cit p 273 7 Le cr ancier re oit du d biteur le b n fice d une prestation 8 La r volution est d abord un terme astronomique qui d signe le mouvement cyclique complet d un astre autour d une toile Par extension une r volution soci t ale peut d signer une remise en cause d habitude pour un nouveau d part La violence associ e l id e commune de r volution vient probablement de la non pr paration ducative r sultant de l illusion que chaque r volution pass e est la derni re 174 non artifice de la soci t que de sa mise en corset Si de nombreux et grands juristes ont plaid pour
134. allocation universelle pour un revenu de citoyennet dition du cerf 1995 p 51 Ibid gt A M Grozelier op cit p 167 69 amp 1 Du travail d valoris au travail survaloris bref historique de la valeur travail Le travail est au c ur de la soci t occidentale Il est son centre de gravit Le travail correspond l origine aux activit s minimum indispensables l entretien et la conservation de chaque individu et de l esp ce humaine C est l activit qui faisait de l humain un animal comme un autre On peut comprendre qu elle en fut pendant longtemps d valoris e Les origines de ce constat remontent la Bible pour laquelle Eve devrait toujours enfanter dans la douleur et Adam gagner son pain la sueur de son front apr s la commission de ce qui est appel le p ch originel C est ce mythe fondateur que nous tra nons encore avec nous et qui emp che notamment de consid rer qu un revenu d cent puisse tre per u sans qu il soit la contrepartie de quelque chose Depuis relativement peu de temps les progr s de la m decine permettent aux femmes accouchant de ne plus prouver de douleur gr ce la p ridurale Les progr s des sciences et des techniques sont en train de r aliser le m me exploit pour ce qui concerne le travail mais comme ils se heurtent ce mythe fondateur devenu valeur centrale de notre centrale contrairement l accouchement ils rencontrent plus de r
135. ani re ordinaire et d une mani re extraordinaire Dans le premier cas ce peut tre par le budget g n ral de l Etat en particulier l imp t sur le revenu et l imp t foncier Le second cas inspire plus les auteurs puisque sont voqu s les possibilit s de financement au moins partiel par des taxes cologiques voire la taxation de l usage des ressources naturelles ce qui est plus original et en accord avec l id e de propri t commune des ressources plan taires par le genre humain Il y a aussi la taxe Tobin sur les mouvements de capitaux sp culatifs Quand on sait que les budgets publics sont en grande partie grev s par les frais de fonctionnement et ceux des int r ts de la dette cela fait r fl chir des possibilit s de red ploiement permettant des Ibid Rappelons d ailleurs que la RMI fran ais a t pr c d de revenus minimums municipaux 3 Une telle mesure a vocation selon nous s tendre lentement mais s rement ou dispara tre Van Parijs et Vanderborght op cit p 30 Un tel projet s inscrit dans la digne filiation de la D claration universelle de 1948 Van Parijs et Vanderborght op cit p 31 Cet imp t serait distributif et non redistributif Ibid 17 conomies budg taires L administration de la D fense apparemment tr s ext rieure notre sujet peut nous clairer sur un aspect important de la faisabilit du RME qui participe aussi sa
136. ars avril 2002 LAZZARATO Maurizio Garantir le revenu une politique pour les multitudes in http multitudes samizdat net Garantir le revenu une politique MOULIER BOUTRANG Yann L autre globalisation le revenu inconditionnel individuel et substantiel in http multitudes samizdat net spip php article10 avril 2002 VANDERBORGHT Yannick Belgique Vivant ou l allocation universelle pour seul programme lectoral in http multitudes samizdat net spip php article137 avril 2002 La revue Droit Social CYTERMAN Laurent L inclassable RSA Droit Social n 3 mars 2009 GADREY Jean RSA les ambigu t s Droit Social n 12 d cembre 2007 LONG Martine Le RSA l exp rimentation Droit social n 12 d c 2007 RIGAUDIAT Jacques RSA en avant vers le pass Droit Social n sp cial n 3 mars 2009 Articles rassembl s a posteriori dans le m me ouvrage collectif COHEN Daniel Les salaires ou l emploi in Le travail quel avenir Gallimard 1997 1 Lorsque des articles d auteurs diff rents que nous citons ont t regroup s post rieurement dans un ouvrage collectif r f rence chacun des articles particuliers au sein de ces ouvrages 186 LAVILLE Jean Louis La crise de la condition salariale emploi activit et nouvelle question sociale op cit MEDA Dominique La fin de la valeur travail op cit
137. artiendra de plus en plus au pass Les syndicats p nalis s par la mise mal du mod le social ont chou dans leur tentative de r quilibrer le r le des acteurs dans la n gociation des contrats de travail en faveur des salari s Cet chec serait structurellement et institutionnellement effac par l institution d un RME Le minimum vital d cent leur tant assur s leur force de n gociation pourrait dor navant rivaliser avec celle des employeurs m me si naturellement le RME ne peut en aucun cas constituer lui seul un nouveau mod le social Il ne peut tre que sa composante mon taire D autres facteurs structurants que nous avons d j abord s jouent aussi un r le le ch mage de masse le d veloppement de relations de travail d structur es une d mographie d favorable l extension de la population active et une dur e de vie qui ne cesse en moyenne de s allonger Tout cela n a pas fini de fragiliser le syst me de financement du mod le social Les tendances actuelles donnent raison Denis Olivennes quand il dit que le risque serait que bient t une minorit d actifs ait cotiser pour assurer une majorit d inactifs Ces diff rents facteurs sont en rapport direct avec le mod le social m me s ils le d passent Il n en est pas de m me de l ins curit civile qui est souvent vue artificiellement dans un rapport d tanch it avec l ins curit sociale alors que ce sont les
138. at que P Legendre nomme la ref odation du social gr ce ce que R Pellet a qualifi d acte unilat ral dissimul qui consiste hi rarchiser les int r ts des parties fonder un pouvoir des unes sur les autres ou de mettre en uvre des imp ratifs d int r t collectif non n gociables dans leurs principes De notre c t nous pr f rons qualifier ces imp ratifs d int r t collectif non n gociables d imp ratifs d int r t privatif non n gociable qui est la soumission une id ologie conomique La proximit de l expression int r t collectif de celle d int r t g n ral nous y incite Nous pourrions davantage parler de contrat d insertion si les parties contractantes avaient la possibilit de contribuer red finir la norme de travail afin de produire de nouvelles cat gories d emplois et nous approuverions enti rement cette remarque si cette red finition de la norme de travail comprenait sa possible contestation ainsi que celle voisine d emploi Cette critique renvoie la notion m me d insertion le versant oppos celle d exclusion dont nous avons d j parl Cette notion d insertion caract rise l ext riorit d individus une r alit qu ils sont appel s rejoindre Cette r alit est le march concurrentiel et l emploi public deux secteurs d activit s difficiles p n trer dignement et aussi y demeurer pour le prem
139. ateurs 57 B Pourquoi ces nouveaux instruments restent ils toujours confidentiels 61 Section 2 Le travail une prochaine non valeur s effa ant devant l uvre 67 amp 1 Du travail d valoris au travail survaloris bref historique de la valeur travail 69 amp 2 Introduction l analyse de la situation d grad e du travail emploi du fait du politique 75 amp 3 Des propositions de rem de souvent inadapt es aux mutations en cours 11 amp 4 Plusieurs confusions d passer pour sortir de la soci t salariale 79 amp 5 Une d mocratisation rapide de la robotisation comme celle de l informatique _87 Chapitre 2 La l gitimit morale du RME repenser la Justice et son absence r elle ou SUDDOS E _ 7 Haiti nd menN nie meta 90 Section 1 Le sentiment et la r alit de l ins curit sociale otages d un maelstrom _90 amp 1 Le mod le de la condition salariale une identit sociale fragilis e 91 A Les fondements parfois cach s du mod le dominant de l identit sociale 91 B La fragilisation de ce mod le social 94 amp 2 Des r ponses la d sagr gation probable de l identit salariale 101 A Des r ponses parpill es et inadapt es car conjoncturelles 101 B Des tentations ne pas poursuivre 105 C Les composantes sociales ou incidences sociales de ce nouveau contrat social _ 109 Section 2 Une th orie de la Justice indissociabl
140. ation la quasi infinitude des situations et probl mes particuliers ce qui peut tre analys comme une perte de sens global par un go t immod r du d tail qui l loigne d une fonction d cisive n cessitant une prise de recul de distance afin que des multiples particularit s se d gage des fondations Peut tre un nouveau droit l ducation en perspective 181 Annexe Julien Damon L exclusion Que sais je PUF 2008 pp 32 33 et 34 182 Bibliographie 1 Les Ouvrages Trait s et Manuels BORGETTO Michel et LAFORE Robert Droit de l aide et de l action sociale Montchrestien 6 dition 2006 BURDEAU Georges Trait de Science politique Tome VI Librairie G n rale Droit et Jurisprudence LGDJ 2 dition 1971 IACONO Genevi ve Gestion des ressources humaines cinq d fis pour l avenir 2 dition Gualino diteur Paris 2008 JOIN LAMBERT Marie Th r se et al Politiques sociales Presses de Science Po et Dalloz 2 dition 1997 SUDRE Fr d ric Droit europ en et international des droits de l homme PUF gam d coll droit fondamental 2006 PELLET R mi Les politiques d insertion des origines la loi du 18 d cembre 2003 r formant le RMI et cr ant le RMA Le on 12 in Le ons de droit social Dalloz 2005 PELLET R mi et SKZRYERBAK Arnaud Les minimas sociaux Le on 22 in Le ons de droit social et de droit de la sant 2 me dition 2008
141. aut nationale et sociaux renforc s par les v nements dramatiques collectifs que subit la Nation Contrairement ce que l on pourrait croire de prime abord l Etat providence n est pas juste un instrument pour pallier les d faillances passag res des salari s Il est un soutien aujourd hui amoindri des volont s bellicistes des gouvernements qui divisent les peuples d Europe et du monde par un endoctrinement avec les soit disant diff rences nationales alors que la Nation est une de leur invention pour constituer leurs Pouvoirs particuliers afin de mieux s imposer aux populations plan taires C est une sorte de vision plan taire de la maxime diviser les peuples pour mieux r gner sur eux Cet amoindrissement de l Etat providence n est pas sans lien avec la construction europ enne qui a r ussi son objectif viter de nouveaux bains de sang entre les peuples d Europe occidentale d abord ce qui a aussi de ce fait m me fragilis le contrat social dont le fondement tait ces m mes bains de sang La coh sion et donc la dette sociale si mal fond e sur le rejet des trangers en g n ral puis des trangers non communautaires plus particuli rement est en contradiction frontale avec les objectifs politiques affich s Cette analyse rejoint la d figuration de la conception marxiste du travail op r e par la sociale d mocratie Il n est qu apparemment paradoxal que l Etat providence fruit et soutien m m
142. auvres seraient une classe dangereuse parasitaire car elle vivrait de menus larcins et donc au crochet des braves gens Avec un tel 1 Les citoyens ont la possibilit de boycotter les produits des entreprises ne respectant pas certaines r gles environnementales et sociales P Viveret op cit p 161 3 Dans la soci t m di vale tout ce qui n entrait pas dans l organisation stricte de la soci t relevait du danger de d stabilisation de celle ci Il reste dans l inconscient collectif quelque chose de ce pass Et Il est vident que quand souffrir est n cessaire pour survivre voler le fruit de cette souffrance est d autant plus douloureux 32 inconscient collectif charge l utilisation d une monnaie sociale les d signerait au m pris des autres La solution de fond ces difficult s outre la mise en place d un RME est ducative et donc n cessite au moins une g n ration pour que ses effets soit visibles Entre temps l incorporation de ladite monnaie sociale dans un moyen de paiement commun permettrait de pallier ce handicap Et si cela aboutissait une augmentation de la consommation de drogues ce ne sera pas imputable au RME mais un manque de politique ducative d accompagnement Durant ce qui fut appel les trente glorieuses l existence d une inflation mod r e et les r gulations sur les changes ne permettaient pas aux populations fortun es d acqu rir
143. aux peuvent caract riser une indistinction de la cible propre au terrorisme Comme A Soljenitsyne nous pensons qu il n a pas de fronti re tanche entre d mocratie et r gime autoritaire et plus encore mais plut t d une sorte de graduation comportant chaque stade une appr ciation sur une s rie de crit res P Rosanvallon op cit d apr s la FL pr cit e p 182 186 109 tout de l humain La connaissance est infinie alors que notre connaissance sera toujours limit e Un des plus grands dangers de notre poque est peut tre que des profondes mutations dans une partie de la connaissance soient ignor es par une autre partie de celle ci L extr me parpillement de la connaissance entre les personnes n est probablement pas sans rapport avec l clatement du lien social Nous ne pouvons certes pas tout conna tre On devrait au moins essayer de conna tre les bases l mentaires de toutes les mati res tout en tant sp cialis dans au moins une branche de celles ci Si un coll ge de vulgarisation parvenait se mettre d accord pour extraire de l ensemble de toutes ces connaissances quelques propositions constituants leurs atomes originels particuliers puis l atome originel de l ensemble peut tre qu apr s avoir retrouv l unit de la connaissance et de la vie re constituer l unit de la soci t serait facilit e aussi Le mod le politique central de nos soci t s ac
144. avoir toujours plus conduit une fuite en avant l aveuglette et suicidaire longue ch ance pour notre survie m me le d sir d tre promu par un autre contrat social dont le RME serait une composante comprend la prise de conscience de ce que nous sommes de l humus ce qui aboutirait une plus grande consid ration pour notre environnement Aujourd hui un discours m diatique va dans ce sens mais il est en contradiction frontale avec notre actuel contrat social lequel lui est videmment sup rieur donc ce discours n est qu un trouble passager tendance schizophr nique de dimension mondiale Dans le prolongement de cette schizophr nie plan taire nous pouvons aussi deviner une schizophr nie individuelle Notre stress notre mal tre notre confusion mentale notre d pression nerveuse collective et aussi individuelle engendrent probablement aussi une disharmonie biologique dont la pharmacop e traite les sympt mes mais pas les causes qui ne sont pas de son domaine Les glandes qui nous constituent en partie expriment aussi la disharmonie qui peut nous habiter et sont ainsi susceptibles de saturer notamment nos reins par le flot de substances traiter Notre biologie est galement touch e si notre psychique n est pas bon Ceci est la dimension cologique interne chacun qui peut avoir de lourdes r percutions sur la sant publique si la disharmonie se produit grande chelle Deuxi mem
145. bute Nous pensons notamment une certaine forme de traite des tres humains et de colonisation 3 La chambre criminelle de la Cour de Cassation dans deux arr ts de 1988 n a ainsi pas voulu voir un tel Crime dans ceux de la guerre d Alg rie M Poncela en d duit que l humanit est une victime peu pr sentable Voir son art in D 1991 p 229 et suiv Cette volont de r duire cette incrimination au sanctuaire de la Shoa est certes conforme la conception actuelle de l histoire europ enne mais elle privil gie l motion suscit e et entretenue sur la seule concentration d une grande quantit de victimes en quelques lieux et une poque historiquement dat e alors qu il nous semblerait plus objectif de respecter l universalit de la notion d humanit Si les au moins 2 2 millions de victimes chaque ann e de la faim sont r parties sur une grande partie de la plan te et sur un continent plus particuli rement l Afrique peut on nier que l humanit est touch e comme elle l est aussi pour les humains du quart monde 4 Michel Serres auteur d un r cent essai intitul la Guerre Mondiale dit Le Pommier 2008 155 relativement br ve ch ance sa propre survie Cependant comme nous l avons d j dit nous pensons que les humains sont davantage port s se faire la guerre entre eux pour s accaparer des richesses naturelles restreintes plut t que de s unir pour pr server la faune
146. c demment voqu es Quand on sait qu aujourd hui le travail salari ou non ne repr sente en moyenne qu un dixi me du temps de vie en Occident pourquoi donc s obstiner vouloir qu il finance lui seul la totalit de la vie des personnes Le travail quand il n est pas int ressant sans absorber toute l nergie des personnes est d j supplant comme valeur par des activit s de loisirs En Asie les robots qui sont d j dans cette sph re ludique pourraient prochainement investir le tiers secteur et la sph re domestique i Jacques Duboin Ce qu on appelle la crise 1934 Il y a un rapprochement faire galement entre travailleurs et esclaves ces derniers ayant aussi obtenu quelques maigres droits un abri la survie alimentaire attach s leur condition d esclave Le remplacement de l homme par la machine en l absence d un RME et d un nouveau contrat social serait une hypoth se d un autre ordre justement critiqu par D Moth Le mythe du temps libre in Le travail quel avenir op cit p 290 291 87 amp 5 Une d mocratisation rapide de la robotisation comme celle de l informatique Il reste alors d couvrir tout ce que les machines et les robots sont d j capables de faire ce qui comprend d j des activit s sociales dont la communication contrairement l id e re ue que le robot ne pourrait que reproduire des m canismes Les robots devraient
147. c interpr tation tr s restrictive du texte dont il a la charge Nous l avons connu faire preuve de davantage d audace par le pass R Lafore nous fait aussi remarquer qu avec la loi de 2003 les comp tences concernant la suspension de l allocation constituent le point n vralgique qui seul permet potentiellement d infl chir les co ts de l allocation et de sa gestion C est paradoxal que le droit que certains qualifient d application du principe de fraternit finisse par tomber dans les m mes travers que la soci t de march dont il est cens pourtant tre l ultime filet de s curit les humains deviennent des variables d ajustement Ce constat est d autant plus dramatique que les personnes qui se verront refuser ind ment le b n fice de l allocation ne sont pas les mieux m me de comprendre et d exercer les voies de recours que la loi garantit en principe A Interrogations sur le contrat d insertion Dans sa formulation initiale de 1988 la question quant la nature exacte du contrat d insertion tait en suspend tait ce un v ritable contrat juridiquement form ou une simple technique d intervention sociale En effet un certain nombre d arguments plaidait pour sa non juridicit l ind termination des parties au contrat l ind termination des prestations pr vues et de la juridiction comp tente pour statuer sur les litiges relatifs la
148. cessus de juridicisation PUF 2005 p 84 M Laborde Garanties de ressources et dignit de la personne humaine in P Pedrot dir op cit p 114 3 M Laborde op cit p 115 M Laborde op cit p 116 3 Egale dignit de toutes les comp tences dans le respect de leur coexistence naturellement Peut figurer dans cette derni re cat gorie les activit s consid r es hors commerce par exemple 167 n a pas servi de cadre la construction d une notion de dignit alors que depuis l apr s seconde guerre mondiale des textes nationaux se r f rent la dignit Nous ne voyons pas de notre c t la dignit ou la solidarit d une mani re exclusive Pourquoi les valeurs fondatrices ne se combineraient elles pas au lieu de s opposer Nous en venons ainsi largir les fondements du possible droit au RME d autres principes fondateurs surtout la solidarit et la fraternit sans que ces derniers excluent pour autant la dignit bien au contraire L imbrication de ces valeurs juridiques renforce la l gitimit du droit un RME amp 2 L imbrication d autres valeurs fondatrices pour l gitimer le droit un RME La solidarit et la fraternit valeurs qui ne sont pas trang res la dignit viennent enrichir d passer son contenu D autres notions telles que l int r t de la personne et le droit de l individu compl tent le tableau Nous nous poserons
149. choisi pour terme final existence au lieu d universel garanti ou encore inconditionnel En effet le mot existence nous semble avoir une image moins conqu rante que les autres adjectifs tout en invitant d passer la seule approche mon taire de la premi re lettre de l acronyme En effet une existence digne de ce nom ne peut se r duire la seule monnaie Quant inconditionnel il porterait m me confusion avec l acronyme du RMI Ces d veloppements nous conduisent nous poser une question clef qui est la suivante Les droits humains peuvent ils pr tendre une moindre r alit si le minimum vital d cent de chaque membre de la famille humaine n est pas garanti inconditionnellement Nous chercherons ainsi l gitimer le Revenu Minimum d Existence sous trois angles se compl tant mutuellement Nous commencerons par sa l gitimit conomique et cologique distendre les liens entre la richesse et le travail Nous poursuivrons avec la l gitimit morale du RME repenser la justice et son absence r elle ou suppos e Enfin nous finirons par la 1 Chantal Euz by Du revenu minimum d insertion au revenu minimum d existence Futuribles n 177 juin 1993 pp 41 53 Toutefois un contenu initial trop ambitieux tout comme sa d nomination risquerait de ne faire que provoquer la lev e brutale des oppositions Toute la difficult de l exercice est de trouver l quilibre entre
150. cile car on risque de faire des d ductions erron es Et en interrogeant d autres personnes qui l ont rencontr dans des circonstances proches on augmente la quantit de donn es pas forc ment leur pertinence M me en partageant la vie de quelqu un on peut passer c t de l essentiel On se conna t d j si mal soi m me La dignit signifie tymologiquement il convient 5s Cursoux Bruy re op cit p 2348 157 d autant plus l gitim Nous regrettons ainsi la vision fragment e actuelle du droit en g n ral et du principe de dignit en particulier appliqu d une part une activit particuli re au lieu de la vie tout enti re de la personne consid r e et d autre part le diktat d une conception particuli rement triqu e de cette dignit proche d un certain puritanisme en l absence de recherche d un socle commun autorisant la coexistence de toutes les conceptions subjectives pacifiques Nous pensons que l absence de contenu pr cis du concept de dignit est justement d au fait que certains n admettent pas que d autres conceptions que les leurs m me pacifiques puissent tre reconnues comme des expressions part enti re de la dignit En effet dire que le principe de dignit prot ge la personne contre sa propre volont implique que c est une autre volont qui s imposerait ou s impose aux personnes quelle que soit ce qu elles consid rent tre leur pr
151. constitue un droit par essence synonyme d application universelle et inconditionnelle L existence d un pseudo contrat relatif cette galement pseudo insertion m me si la nature des contrats et de l insertion a chang avec l volution de la l gislation auquel s ajoute par contre un v ritable contr le des comportements sera autant de points que nous d velopperons amp 1 Du RMI au RSA Donc devant les difficult s rencontr es surtout sur le volet insertion le l gislateur a t conduit proposer en 2003 la d centralisation de ce volet du RMI au d partement et la cr ation d un Revenu Minimum d Activit RMA r serv e aux r mistes Comme toute comp tence nouvelle pour une collectivit la question de son financement se pose La loi de finances pour 2004 fait de la Taxe int rieure sur les produits p troliers TIPP la source nouvelle de financement du RMI RMA m me si le produit de cette taxe n a pas vocation augmenter en p riode de difficult conomique et sociale comme l ont fait remarquer les auteurs d une saisine du Conseil constitutionnel La Haute juridiction se contente alors de dire que l article 72 2 de la Constitution n impose pas que les ressources transf r es voluent en fonction de la d pense Cette saisine portait aussi sur la mise mal du 1 R f chap 2 Sect 1 Le RMI est aussi la g n ralisation de minima tablis pr c demment dans
152. contr le de comportement afin de s assurer que le b n ficiaire adopterait un comportement particulier Pour les s nateurs Michel Mercier et Henri de Raincourt notamment les contreparties sont la condition d une politique quilibr e et efficace tandis que pour Jean Michel B lorgey notamment l id e m me de contrepartie est en contradiction avec celle de droit et l insertion ne doit pas tre consid r e comme une contrepartie l allocation mais comme un droit compl mentaire au droit au revenu Gr ce un v ritable effort ducatif en s adressant de plus en plus non plus la peur des b n ficiaires de manquer de quoi que ce soit mais leur conscience il serait pr f rable que ce soit progressivement chacun futur allocataire ou pas de se demander ce qu il apporte l humanit en contrepartie de ce qu il en re oit Le RSA creuse encore l cart avec les crit res de l aide sociale en faisant converger les obligations en mati re d emploi des b n ficiaires de l assurance ch mage et celles des allocataires du RSA Toutefois cette convergence ne signifie pas identit des deux car la r duction ou l annulation de leur allocation pour les b n ficiaires du RSA n cessiterait la d cision expresse du pr sident du Conseil g n ral alors que pour les b n ficiaires de l allocation de retour l emploi ou de l ASS le couperet ne s embarrasse pas en principe de telle forme
153. convenables d existence Consid r comme un v ritable droit de l homme d s le d but de la R volution de 1789 ce droit a t compris par nombre de r formateurs comme l un des droits les plus fondamentaux de l Homme voire le plus fondamental II figure dans certaines propositions du d put Siey s Ref M Borgetto op cit p 575 note 2 175 physique et mental la situation conomique peuvent renvoyer au sens classique du mot conomie donn e par Smith Marx et Keynes ce qui signifie de l avis m me d un sp cialiste contemporain pr cit Jean Zigler que la situation conomique est dans une situation in dite dans l histoire de 1 Humanit L conomie devrait d sormais tre une mati re seconde c dant la place centrale qu elle occupe d une mani re abusive la construction de la R publique philosophique voulue par Smith Et la robotique notamment pourrait valablement assurer cette activit de production des biens vitaux Cette actuelle coligion toxicomane a une lourde responsabilit sur la d gradation de la sant psychique et physique de ces victimes consentantes que sont ces acteurs remarque qui renvoie l autre restriction relative l tat physique et mentale Naturellement une telle interpr tation n est pas du tout en accord avec les d bats parlementaires qui ont men la r daction de ce Pr ambule Cela dit ce ne serait pas la premi re foi
154. critiques leurs endroits et d essayer de comprendre pourquoi les initiatives prises n ont ce jour pas abouti amp 3 Les propositions de nouveaux indicateurs sans grand cho D apr s les calculs de l OCDE le capital humain et le capital naturel repr senteraient environ les 4 5 du capital global le capital physique classique ne repr sentant que 16 des ressources mobilis es Ces chiffres sont rappel s par le rapport d tape de la mission Ils rendent bien compte eux seuls de l opportunit d tablir de nouveaux indicateurs qui n auraient pas une vision triqu e de la richesse Il y a une forte contradiction entre les discours d inspiration humaniste des dirigeants les textes juridiques fondamentaux notamment en France les textes constitutionnels comportant notamment la devise de la R publique Libert galit fraternit et la Charte de l environnement et la r alit conomique quotidienne qui fait que les d penses ducatives sanitaires ou sociales qui am liorent leur qualit de vie des individus et leurs capacit s cr atrices sont comptabilis es comme des charges quand bien m me la r volution de l intelligence porte la mati re grise au sommet de la hi rarchie des richesses Ce paradoxe a pouss ces trente cinq derni res ann es quelques grandes institutions internationales telles que l Organisation mondiale de la sant OMS l Organisation internati
155. d e quand il dit Le but de l instruction est la fin de l instruction c est dire l invention Par exemple si appliquer pendant un certain temps un certain rayonnement sur le liquide incrimin ou encore envoyer des nano robots nettoyeurs programm s pour se multiplier en nombre suffisant pour mener rapidement bien leur mission toute mati re m me pollu e est constitu e d atomes qui pourraient tre s par s les uns des autres afin d tre recombin s pour former une ou plusieurs autres mati res utiles et s autod truire ensuite est possible c est notre sens une forme plus lev e d ducation Nous faisons aussi remarquer que ces ventuelles prouesses technologiques auraient le grand d savantage de n intervenir qu en aval une fois la pollution engendr e L internet est un formidable moyen de s affranchir de cet obstacle m me s il faut savoir s y orienter 179 marqu e par le danger et m me un risque de mort subite comme nous le font remarquer les historiens de science tels Michel Serres L humanit progresse en ne se laissant pas dominer par ces peurs et en choisissant d explorer de nouveaux territoires pour essayer d en faire une premi re carte de quelques uns des ventuellement nouveaux possibles que ces nouveaux espaces ouvriraient plut t que de tenter de les bannir jamais Il est vident que pour une population essentiellement pr occup e par son existence mat riel
156. d puisqu il ne s int resse pas tant l objet ou au service mais ce qui en est fait et la mani re dont il est fait Ce crit re est donc toujours relatif puisque l on peut toujours faire pire en mati re de destruction et inversement on peut faire toujours mieux en mati re de construction d une paix durable Ainsi un m me objet ou un m me service peut tre la fois un travail ou une uvre Pour reprendre l exemple du pont si sa construction a t source de tensions et ou de conflits il est plut t un travail Par contre s il sert exclusivement des usages civils particuli rement s il est surtout le th tre de rapports cordiaux entre ces usagers il se rapproche davantage de l uvre Ces brefs d veloppements sont un aper u de la complexit et TH Arendt op cit p 147 in B Perret L avenir du travail des tendances contradictoires in op cit p 25 Face la pens e unique conomique nous n avons que deux grands choix possibles s y conformer et donc participer sa perp tuation ou la contester et proposer un autre horizon voir notre premi re section 3B Perret l avenir du travail des tendances contradictoires in Le travail quel avenir op cit p 25 D M da Le travail une valeur en voie de disparition FL fin du chap 6 B Perret l avenir du travail des tendances contradictoires in Le travail quel avenir op cit p 22 Cela rejo
157. dans des lois datant d une trentaine d ann es la cr ation l gislative continue sur sa lanc e urgentiste dans un ent tement remarquable Nous citerons titre d exemple les politiques d insertion de la ville gt d aide et d action sociale du logement de la sant etc En p riode de difficult la tentation est grande de r duire les ambitions de l Etat social au service minimum contre les formes extr mes de la d privation ce qui accentuerait la dislocation sociale Avec l chec clair de ces politiques il serait peut tre temps de s interroger sur leur pertinence perp tuer sans cesse la m me d marche d autant que ces derni res faites de touches successives tr s partielles au total et souvent contradictoires ne remplissent qu la marge les missions qu elles se sont donn es Elles constitueraient d j une fantastique r gression de la probl matique des protections en les r duisant une aide souvent de m diocre qualit r serv e au plus d munis dans le cas o elles puissent repr senter une alternative globale aux protections ant rieurement labor es contre les risques sociaux R Castel se refuse croire la permanence des initiatives contenues dans ces politiques Pourtant les ann es et les d cennies passent et rien notre connaissance ne laisse pr sager que le politique aurait proposer une autre approche plus globalisante et audacieuse R
158. dans l urgence un effort essentiellement quantitatif avec une production abondante et standardis e pour r pondre une demande massive Toutefois une autre urgence aurait pu aussi tre accueillie d s l apr s guerre l exigence d humanit qui serait naturellement plus port e sur la qualit des rapports humains et qui ferait suite la tentative de g nocide perp tr e par les nazis et la d couverte dans la m me p riode de l existence du goulag L affrontement id ologique naissant entre le bloc communiste et le bloc capitaliste a malheureusement t privil gi e toute autre consid ration Cela s est manifest malgr le fait que ces deux id ologies partageaient tout de m me un certain nombre de points communs P Viveret qualifie l objet de cette alliance de l ombre d impens Il en d nombre quatre cat gories Premi rement l impens cologique aboutit la n gligence du patrimoine commun de l humanit qu est la fine couche de terre d eau et d atmosph re qui constitue 1 P Viveret op cit p 131 132 P Viveret op cit p 54 3 Fine en proportion du diam tre de notre astre 54 notre espace car dans la th orie conomique classique les ressources de cet espace sont sous entendues in puisables et aux capacit s de r g n ration infinies Cette question peut appara tre tr s excentr e par rapport notre sujet Il n en est rien Si le d sir d
159. de M Borgetto 172 fondatrices qui se recoupent largement sans toutefois se confondre Cela rejoint l unit de la connaissance pour laquelle nous plaidions pr c demment La solidarit est incarn e dans le texte du Pr ambule par les charges qui r sultent des calamit s nationales et le Conseil constitutionnel se fonde souvent sur le principe de solidarit nationale en relation avec ce texte tandis que le Conseil d Etat en mati re sociale n glige ce m me Pr ambule au profit des principes g n raux du droit Si la fraternit a besoin de la solidarit pour se juridiciser pleinement face la mont e des id ologies totalitaires n gatrices des droits les plus l mentaires de l homme le primat de la solidarit comme mode de fa onnement du r el social est apparu inadapt et insuffisant d o la n cessit d un soubassement fraternel L id ologie ultra lib rale cause de tant de victimes la plupart anonymes est une forme de totalitarisme qui n en point douter viole les droits l mentaires En effet sans la dimension universelle de l id al fraternel la solidarit tend se r duire la dimension de chaque groupe homog ne au risque d exacerber leur opposition alors qu elle devrait les unir Nous pouvons m me aller plus loin de multiples groupes occidentaux ou li s eux h t rog nes mais anim s par un m me aveuglement en ignorant la force qui po
160. de l Eglise catholique et de l Empereur Aujourd hui ces Etats nations ne constituent ils pas une nouvelle f odalit 93 propri taires des moyens de subsistance que sont les propri taires des moyens de production industrielle qui s ajoutent aux propri taires des terres agricoles Locke faisait de la propri t priv e qui assure naturellement un revenu du fait de l usage qu en font les non propri taires le fondement de la propri t de la personne des propri taires Effectivement tre propri taire assure une rente qui met l abri du besoin et donc permet ceux en b n ficiant de consacrer leurs nergies autre chose que leur survie contrairement aux non propri taires Le RME a la m me ambition mais pas pour une seule minorit On peut en effet consid rer les fruits de la terre et les m taux extraits du sol comme la propri t commune de l humanit dont chaque membre pourrait tirer sa subsistance Des robots dont nous avons parl pourraient valablement remplacer les humains dans ces t ches ingrates ce qui l gitime d autant un futur RME La deuxi me moiti du XIX me si cle voit progressivement merger du fait des luttes sociales un droit du travail rendant un peu moins cruel les conditions de cette nouvelle ali nation A d faut de propri t priv e qui est l exclusivit d une minorit na t la propri t sociale afin de permettre la r habilitation des non propri taires e
161. dicators pdf Syst me mon taire dont les grandes lignes apparaissent dans les documentaires suivants http www dailymotion com video kK3SPSfT2UCqd4DT5c Quelques exemples d illusions c r brales http www linternaute com science questionnaire fiche 8265 1 d f 189 R vasser stimulerait le cerveau http www cyberpresse ca sciences saviez vous que 200905 13 01 855983 revasser stimulerait le cerveau php Eviter le passage l acte terroriste gr ce une activation inconsciente de composantes de son programme d action peut tre une piste pour d celer aussi l activit constructrice non facilement apparente du cerveau http www israelvalley com news 2008 05 10 17311 israel start up la start up israelienne wecu determine une nouvelle maniere de didentifier les terroristes avant meme quils ne passent a laction Le statut de Rome de la Cour P nale Internationale http www preventgenocide org fr droit statut chap a htm 2 7 Divers IACONO Genevi ve juriste conomiste et politologue Cours oral de Droits de Homme dans la mondialisation ann e 2007 2008 chapitre 3 section 2 PAUGAM Serge sociologue sp cialiste de la pr carit invit de l mission Ce soir au jamais consacr e notamment la pauvret le 26 11 08 sur France 3 mission t l chargeable dans la semaine de sa diffusion chapitre 2 section 1 VINCENT Jean Didier neurobiologiste m
162. dignit Comme le dit S Cursoux Bruy re l ironie port e par un nain sur son handicap participe m me de sa propre dignit en tant que personne humaine et l en priver au contraire est une atteinte celle ci Le RME ne perd pas pour autant sa l gitimit dans cette derni re hypoth se Si cet emploi a d abord une vocation th rapeutique gagner sa vie en suivant une th rapie est certes originale mais aussi dangereux Un malade peut voir la dur e et la fr quence de son traitement se r duire progressivement jusqu dispara tre Si ces personnes d pendent de ce traitement pour subvenir leur besoin cette activit perd ces qualit s premi res pour devenir une contrainte de survie comme une autre d o l int r t du RME Si cette activit est d abord artistique elle d pend d un public qui peut aussi s en loigner Dans l hypoth se o l handicap de ces personnes puisse les emp cher d largir les palettes d expression de leur art le RME en est plupart de l intelligentsia en trompe plus d un en lui faisant oublier qu on peut perdre sa vie la gagner pour reprendre le titre du dernier livre de B Mylando 1 C E du 27 octobre 1995 Commune de Morsong sur Orge Ville d Aix en Provence L P A du 24 1 1996 p 1 Cursoux Bruy re op cit p 2341 Connait on vraiment une personne en partageant avec elle deux heures par jour pendant un certain temps C est diffi
163. dire contre tout traitement qui ferait que l homme serait trait comme un objet alors qu il devrait tre trait comme une fin ce que le RME pourrait faciliter s il est accompagn d un rehaussement de l exigence ducative Or comme nous l avons d j vu notre soci t de march met non pas l Etre au centre de ses pr occupations mais l Avoir quelle que soit la forme qu il prend immat riel et mat riel ce qui aboutit bien galement une chosification des humains au service de l Avoir alors que ce devrait tre l Avoir au service de l Etre Le d veloppement des sciences et des techniques 1 Latin dignus renvoie decet il convient Deux substantifs en d coulent decus et decor Decus signifie biens ance d cence dignit Ref Thomas de Koninck Arch ologie de notion de dignit humaine in La dignit humaine Philosophie droit politique conomie m decine coordonn par T de Koninck et Gilbert Larochelle PUF 2005 pp 13 14 extrait de la note 1 Le latin principium signifie ce qui vient en premier Sudre Pr face in Katarzyna Grabarczyk Les principes g n raux dans la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de l Homme Th se Presses universitaires d Aix Marseille 2008 Sandrine Cursoux Bruy re Le principe constitutionnel de sauvegarde de la dignit de la personne humaine Revue de recherche juridique droit prospectif 2005 4 p 2319 14
164. domestique et un rehaussement de l exigence ducative sont les v ritables parades Pr cisons enfin propos du RSA 2005 qu il ne cherchait qu faire sortir de la pauvret les travailleurs qui s y trouvent Le RSA 2007 garde cette focalisation sur la seule pauvret salariale en n gligeant la situation des autres pauvres personnes g es handicap s et en perdant l objectif de faire d passer le seuil de pauvret par les populations concern es En effet la volont expresse d radiquer la pauvret dispara t de la loi de 2007 et en toute logique le montant du RSA et les cr dits estim s cette mesure si elle tait g n ralis e ont fondu en cette p riode d environ 6 8 milliards initiaux environ 2 3 milliards d euros Ensuite il ne faudrait pas exag rer l impact de l incitation financi re du RSA m me si elle tait revue la hausse Des tudes montrent que la plupart des difficult s emp chant le retour l emploi des allocataires de minima sociaux rel vent moins d un calcul rationnel co t avantage mon taire qu effectueraient ces derniers que de l existence d autres contraintes dont l importance ne doit pas tre minor e Ce sont par exemple la dur e de l loignement du march de l emploi le niveau de qualification les diff rents handicaps sociaux Les modalit s de l exp rimentation du RSA et de son valuation ajoutent d autres facteurs d in
165. droit qu il m rite Cela est en partie d la domination des mati res juridiques et politiques par l Economique Nous y reviendrons galement Il est bon de se projeter dans le long terme Cela ne doit pas nous faire n gliger ce qui est plus accessible court terme surtout que ce revenu peut aussi tre consid r comme le fruit d une activit socialement utile ou m me plus largement de la citoyennet laquelle pourrait aussi s imaginer au del du cadre national Cependant pour J P Laborde le mot ressources dont l tymologie vient de secours serait plus en accord que l expression revenu avec la situation de grand d nuement des personnes concern es Cette remarque oublie que cette prestation devrait tre vers e selon les propres mots d j cit de ce m me auteur par une communaut politique tous ces membres sans contr le des ressources Nous avons analys la pertinence du terme revenu Faisons de m me avec l expression revenu minimum Connait on dans l absolu quel est le minimum suffisant pour sur vivre Il n est pas d terminable actuellement scientifiquement Le sera t il un jour Nous ne voulons pas insulter l avenir Peut tre que cette m connaissance est imputable aux nombreux inconnus qui concernent les fonctions vitales de l tre humain Nous avons une id e de ce dont il a besoin pour sur vivre mais nous ne savons pas quelles s
166. duels et collectifs afin de s entra ner les modifier pour approcher une plus grande harmonie personnelle et interpersonnelle devrait tre au c ur de tout projet ducatif Dans une soci t o la violence est une forme d expression multi facettes et universelle susceptible de parasiter l individu et toutes les composantes des soci t s dont les mutations non pr par es peuvent provoquer par ricochet de nombreuses formes de violence l enjeu est de taille Des individus en pleine croissance ont une plus grande facilit que les adultes s impr gner d exemples comportementaux choisis plut t que subis Un enfant est comme une mati re brute L ducation devrait avoir justement pour mission de faire d couvrir toute la palette de ces possibilit s et de ces subtilit s l l ve L ducation est permanente l adulte aussi s duque mais son corps n tant plus en construction rapide mais en renouvellement plus lent son rythme d volution ne peut tre que ralenti par rapport un enfant ou un adolescent L ducation au sens le plus large du terme est vraiment au c ur de ce nouveau contrat social Et parmi les publics et les th matiques les plus urgemment concern es par l ducation ce sont les femmes et la condition f minine En effet un des dangers les plus importants et imm diats de la mise en place d un RME est le retour de beaucoup de femmes vivant en couple h t rosexuel au foyer ce qui risq
167. e Nous ne consid rons pas cela comme une d limitation mais comme une canalisation l gitime m me si nous la pr f rions issue d un comit des sages pour reprendre l expression de Richard Branson que de l entit abstraite et informe appel e soci t Ce comit des sages aura cependant aussi pour fonction de promouvoir l ducation et le dialogue dans toutes les composantes de la soci t Pr cisons enfin que l expression comportements antisociaux nous appara t beaucoup plus ind termin e que l adjectif nuisible encore que nous lui pr f rerions celui de violent En effet entreprendre de passer d un mod le unique d organisation sociale le mod le salarial une pluralit de mod les peut tre assimil des comportements antisociaux L action des r volutionnaires la fin de l Ancien R gime pourrait tre tout fait qualifi e ainsi Si certains d entre eux taient violents ce n tait pas le cas de tous Pour prolonger ces observations d veloppons pr sent notre conception de la fain antise bannie par l conomie classique et la finance Nous sommes dans l obsession du visible de l audible et dans une moindre mesure du palpable et de leur boucle ininterrompu par peur du vide L audiovisuel envahissant produit par les technologies d aujourd hui s ins re et largit les zones sensorielles de la soci t de march Sur notre cran
168. e conomie du salut a commenc un long d clin En effet crise vient du grec krisis qui veut dire d cider 3 Freud dans Malaise dans la civilisation Eros est chez Freud la pulsion de vie par opposition Thanatos qui est la pulsion de mort Aussi en 1930 et ce texte deviendra le premier chapitre de La Part maudite 7 Keynes le dernier chapitre des Essais sur l conomie et la monnaie publi en 1930 galement 40 europ enne et occidentale et en provoquant de retentissants retournements de fortunes Keynes a l audace d crire que nous ne vivons pas une crise conomique mais une crise de l conomique En effet selon lui si nous ne vivons pas une mutation culturelle la hauteur de la mutation technico conomique qui a produit la sortie de la raret de la p nurie nous allons vers une d pression nerveuse collective universelle Ces propos ont une r sonance particuli re notre poque o la mutation technico conomique dont il parlait est d risoire par rapport aux mutations qui ont suivi dans la seconde moiti du XX me si cle sans parler de celle de l information de l intelligence et du vivant qui ont commenc la fin du si cle dernier et qui vont se poursuivre et peut tre s amplifier en ce tout d but du XXI me si cle La production industrielle fruit de la premi re r volution industrielle tait dans l enfance au XIX me si cle donc relativement faible pour
169. e les obstacles au d veloppement durable r sultent souvent de choix pr alablement accomplis en mati re de production d exploitation des sols et d investissements structurels qu il est difficile de remettre brutalement en question Difficile certes mais pas impossible L adverbe difficile rel ve davantage d un euph misme du langage administratif Si nos dirigeants sont absolument s rs que des erreurs graves ont t commises et continuent l tre sans que des mesures radicales soient prises combien de temps leur faut il attendre pour agir Si une mitrailleuse automatique est en train de vider son chargement de munitions nous laissons l imagination des lecteurs la nature des cibles avant de se r approvisionner et ainsi de suite faut il attendre qu elle s enraille pour se d cider brutalement la remplacer par autre chose La m taphore peut para tre exag r e C est oublier que le d veloppement durable est la condition m me de la conservation de nos cosyst mes et donc de notre survie Si cet enjeu n est pas de ceux qui peuvent contraindre des changements sans appel de politiques publiques je ne sais pas quels enjeux le peuvent Peut tre qu il faudrait faire intervenir la psychologie des gouvernants Ces derniers peuvent craindre qu un changement brutal et de cette envergure du cadre politique puisse dilapider le reste de capital confiance que la population place en eux alors que la
170. e Ce constat nous l avons d j fait mais nous sommes loin d en avoir puis les cons quences Aussi r ussies puissent tre les mises en sc ne de cet Etat gendarme le rideau finit bien par tomber et celles et ceux confront s aux dures r alit s quotidiennes voient qu elles ne changent pas La tentation est grande alors de saisir le pr texte de dramatiques faits divers outrageusement m diatis s pour se servir du climat de panique collective afin de r duire le champ des libert s publiques en mettant encore en premi re ligne l urgence qui tend emp cher toute v ritable d bat public sur les diff rents niveaux de r ponses court moyen et long terme L Etat social prend nous l avons vu ses racines dans la guerre Nous avons le sentiment que les faits divers dramatiques sont instrumentalis s comme autant d quivalent moral d une guerre non pas pour ressouder l Etat social comme le souhaitait William James il y a cent ans mais pour l gitimer gr ce la puissance des mass media la mise sur pied d un Etat s curitaire R Castel caract rise toute soci t d mocratique par une tension entre deux exigences qui peuvent appara tre respectable d une part cette exigence de sauvegarder la libert des biens et des personnes tout fait l gitime d autre part cette exigence de r aliser cet objectif en suivant les r gles l gales de l Etat de droit P Rosanvallon va plus lo
171. e ch re Montesquieu qu on nommerait aujourd hui commerce quitable La monnaie ne peut plus non plus remplir 1 Selon les chiffres de la richesse conformes au paradigme actuel Expression de Karl Polanyi et de Fernand Braudel pour diff rencier l conomie de march de la soci t de march 3 P Viveret op cit p 59 31 son r le de r serve de valeur puisqu il n est pas possible de la th sauriser si elle manque m me pour les besoins essentiels imm diats La monnaie est un outil d expression conomique et citoyenne majeure Elle ne peut tre ext rieure tout contr le d mocratique sans invalider la nature m me de notre organisation politique qui se revendique justement de cette qualit C est particuli rement le cas que soul ve le transfert partiel du droit de cr er de la monnaie aux banques par l mission de cr dits transfert effectu en catimini La France a une culture historique tr s impr gn e par le catholicisme qui consid re avec m fiance l enrichissement mat riel du peuple cens le d tourner de la foi Contrairement aux conomies ancr es dans la culture anglo saxonne o l talage de la richesse mat rielle ne trouble pas cette m me richesse est mal vue en France notamment ce qui est peut tre une des raisons de cette absence de d bat d mocratique pr alable ce transfert implicite du droit de cr er de la monnaie aux institutions financi res priv es Les res
172. e calcul acquiert une nouvelle dimension il tablirait la v rit et jetterait dans le champ des superstitions tout ce qui n en rel ve pas express ment l exception toutefois de son irrationalit propre que l emballement g n ral suite l av nement de ce nouveau monde ne permet pas de remarquer La c l bre formule de Mandeville dans la fable des abeilles sur la transformation des vices priv s en vertus publiques en est un exemple Nous avons d j abord la question de l irrationalit en science en citant Thomas Kuhn La principale source de critique historique de l conomie a probablement t le marxisme mais sa critique n a jamais port sur le gonflement du champ de la monnaie Elle se contentait d en souhaiter une meilleure distribution et de rendre collective et tatique les propri t s priv es Combattre l univers de la raret tait la justification humaniste cette entreprise conomique capitaliste Mais la technique du calcul a un d faut majeur Elle met t hors circuit tous les modes de penser et toutes les vidences qui ne lui sont pas indispensables Le mot vidence doit tre utilis avec prudence Cependant de nombreuses activit s relevant de la vie priv e voire de l intimit sont essentielles au bien tre de populations lire aimer dormir m diter etc mais ne rel vent pas de l conomie car elles ne sont pas mon taires et heureusement Cett
173. e certaine forme de mort petit feu le plus souvent avec l usage d raisonnable de drogues et stup fiants Cela rel ve alors des ph nom nes psychiques pathologiques dont parlait Freud j Expressions utilis es par Patrick Viveret l exception de celle du d sir de savoir que nous ajoutons Patrick Viveret op cit p 27 43 excitation qui peut se r sumer ainsi nous sommes conditionn s par les publicit s qui nous pr sentent tels ou tels produits id alis s par des com diens l apparence enchant e ce qui laisse sous entendre que la joie de vivre qu ils manifestent est une cons quence de leur consommation Il na t alors le d sir de s approprier cet objet pour croit on se sentir mieux ou bien tout simplement Une fois l objet achet et utilis pendant un bref laps de temps le consommateur se rend compte que son d sir est plus grand que cet objet et d autres publicit s interviennent alors pour que notre d sir volatile se porte sur le nouvel objet mis en valeur et ainsi de suite Cette illusion que le bonheur est dans l avoir est aux origines de pathologies individuelles et du mal d veloppement de nos soci t s L ob sit l avarisme le succ s jamais d menti des multiples jeux d argent tendent nous faire oublier que l essentiel est invisible aux yeux Dans nos soci t s occidentales tout ou presque est fait pour que le d sir se focalise sur l avoir donc sur
174. e de conscience que ce n est pas la monnaie qui devrait permettre la satisfaction des besoins mais l existence m me de chaque individu Le RME ne serait ainsi lui m me qu une tape En reprenant l hypoth se nonc e dans la premi re section sur la place de la monnaie en quilibre entre les deux sentiments oppos s d haine et de fraternit la force de conviction et le charisme pourraient aussi valablement remplacer l outil mon taire pour la satisfaction de nos d sirs La sociale d mocratie a d figur l h ritage socialiste dont elle se revendiquait pourtant Marx voulait rendre le travail panouissant Les sociaux d mocrates pr tendent r aliser cet objectif alors que ce n est essentiellement que par l augmentation du revenu du travail salari et la consommation qu il engendre que le travail suscite une satisfaction Marx voulait faire du travail une activit autonome 1 e exerc e qu en vue d elle m me Les sociaux d mocrates ont falsifi son enseignement en se contentant d un travail h t ronome 1 e exerc en vue de quelque chose qui lui sera tranger En effet le travail a r alis une mutation qui l a fait passer du m tier i e d une totalit significative une fonction i e un savoir faire techniquement sp cialis dans la r alisation d une t che qui associ e d autres t ches r alise l unit d un produit bien ou service mais seulement au sein d une orga
175. e de l homme Jacques Duboin n est pas le premier vouloir le remplacement de l homme par la machine Ce r ve ou ce cauchemar selon le paradigme dominant remonte l antiquit mais les moyens de le concr tiser se font aujourd hui de plus en plus pr sents C est l id ologie du travail emploi qui en est l obstacle majeur Revenons l histoire et donc l tymologie de ce mot travail qui est torture Autrefois seuls les esclaves puis les gens sans biens ni droits du tiers tat taient vou s au travail Au XIX me si cle les travailleurs devenus salari s ont obtenu coup de luttes que de leur labeur soient attach s des droits c est les origines du Code du travail Ces droits se sont enrichis au fil des d cennies et des innovations technologiques en am liorant la productivit et la qualit de la production et ont ainsi all g la peine des travailleurs Quand pointe l horizon la possibilit que les machines et les robots puissent remplacer les travailleurs ces derniers les syndicats et les pouvoirs publics montent au cr neau pour la d fense des droits progressivement li s la condition de travailleurs salari s Ainsi ils omettent de r fl chir sur les possibilit s que ces m mes droits demeurent sans tre d sormais attach s la condition salariale Le RME pourrait se substituer au socle minimum de ces droits Les possibles raisons d une telle omission ont t pr
176. e de la pratique sociale 113 amp 1 Bref historique des anciennes th ories de la Justice portant un int r t certains traits du RME 114 amp 2 Pr sentation de la Th orie de la Justice de John Rawls 118 amp 3 Une th orie qui chappe son fondateur 123 Chapitre 3 La l gitimit juridique du RME d nouer un n ud de la soci t et donc de son organisation juridique sans en former un autre sseessoesssccssecesocesocesooseoocessecesoeee 129 Section 1 Les impasses du droit positif actuel 129 amp 1 Du RMI au RSA 130 A Interrogations sur le contrat d insertion 131 191 B Le RSA entre semblant de rupture juridique et radicalit conomique 135 amp 2 La sortie de la pauvret pas une priorit 136 amp 3 Une exp rimentation et une valuation b cl es 137 amp 4 Le RSA une prestation d aide sociale 138 amp 5 Une complexit rendant bien des services sous ces apparences innocentes 141 Section 2 La recherche de fondements juridiques pour le droit au Revenu Minimum d Existence 142 amp 1 L universalit et l indivisibilit des droits humains sous l angle de la notion de dignit 145 A Le raisonnement li cette notion sur des mati res ext rieures au droit social pour inspiration du raisonnement l appui du RME 145 1 De la bio thique aux conditions difficiles de la fin de vie 145 2
177. e de masse et le verrouillage du march du travail par le syst me des corporations La r ponse lib rale a t la proclamation du libre acc s au travail voir la loi Le Chapelier Mais il a fallu une r volution pour y parvenir Les vagabonds de l ancien R gime taient parmi ceux les plus touch s par l ins curit sociale En l absence de moyens suffisants ou et r guliers de subsistance ils devaient survivre d exp dients de petits larcins ce qui tait source d ins curit civile pour les personnes victimes de ces vols Le traitement spectaculaire qu ils ont vainement subi peut effectivement tre rapproch du traitement policier que certaines populations subissent aujourd hui Et il est noter que la restauration d un Etat gendarme pour lutter contre l ins curit civile peut tre l gitime m me si elle est excessive surtout que la quasi impuissance de l Etat social pour viter que la machine conomique ne produise des recal s source importante d ins curit civile est interpellante La contradiction entre une certaine demande de laisser les mains libres au secteur marchand pour croit on faciliter la cr ation d emploi et la demande d un Etat gendarme plus fort pour mater souvent les exclus du march du travail est en effet grande Si les causes semblent beaucoup plus difficilement r formables cela justifie t 11 pour autant un aveuglement dans le seul traitement des cons quences v
178. e des suivantes car initier le m canisme abject est le plus difficile Une fois que le m canisme est lanc la difficult majeure passe de l autre c t l arr ter Comme une pierre peut agglom rer autour d elle une grande quantit de neige en d valant les parois enneig es d une montagne la condition d un seul tre humain TP Truche Les crimes contre l humanit Droits 1993 p 19 2B Edelman Les concept juridique de l humanit Le droit la m decine et l tre humain P U A M 1996 p 253 L exp rience de psychologie de Stanley Milgram sur la soumission l autorit en fait nous semble t il la d monstration Aucun des volontaires n ayant refus le principe absurde et ignoble de l exp rience propos e plus de la moiti d entre eux est tout naturellement all e jusqu au bout de celle ci Arr ter la logique avant son terme aurait sinon signifi reconna tre avoir eu tort depuis le d but prise de conscience qui demande un haut niveau d humilit et de conscience qui est rarissime chez les humains d autant plus qu aucun environnement social et scolaire ne nous y pr pare notre connaissance et pour cause voir Chap 1 Sect 1 de ce m moire 153 peut aussi concerner un grand nombre d entre eux voire par ricochet l humanit toute enti re Cela est d autant plus vrai aujourd hui du fait des moyens de communication qui recouvrent l ensemble du globe et des moye
179. e devrait ne plus occuper l avenir la place centrale qui est la sienne aujourd hui Le changement de paradigme de la richesse devrait conduire aussi un changement de paradigme sur sa source Le travail n est il pas indissociable de la conception actuelle de la richesse en tant un des terreaux sur laquelle elle s est tablie Donc le changement annonc de paradigme de la richesse est lui m me probablement conditionn par la substitution de la valeur travail comme valeur centrale une autre valeur qu il nous reste pr senter Section 2 Le travail une prochaine non valeur s effa ant devant l uvre Arbeit macht frei Le travail rend libre L Inscription au fronton d Auschwitz Les camps de concentration taient cens s r duquer au travail Celui qui fait un m tier auquel il croit en essayant de rester libre est pour moi un homme riche Georgio Strehler 1 n r D apr s son tymologie tripalium le travail est un instrument de torture pour soumettre les esclaves r calcitrants dans l antiquit romaine 68 La question de la perte de centralit de la valeur travail voire m me de sa disparition en tant que valeur est pos e par plusieurs intellectuels depuis pr s d une vingtaine d ann e i e surtout depuis que le ch mage de masse est d sormais consid r comme structurel plut t que conjoncturel Certains auteurs le font remarquer comme s
180. e faire il d compose ces syst mes publics en plusieurs strates centrales et 1 J L Laville La crise de la condition salariale in op cit p 62 A Gorz Sortir de la soci t salariale ron o 1998 p 8 in J L Laville op cit p 43 3 Nos renvoyons nos d veloppements dans notre premi re section du premier chapitre Les d clarations des droits ont souvent eu lieu dans ou la suite d v nements violents et sanglants 5R Castel op cit p 93 113 locales nationales et transnationales et il prouve donc qu il reste dans le cadre national h rit le transnational a un point de d part national construction identitaire majeure que depuis environ un si cle en Europe occidentale alors que l conomie est au minimum continentale Un peu plus loin il reconna t que nous avons l habitude de penser les pouvoirs de l Etat travers de grandes r glementations homog nes s exer ant dans un cadre national Ne serait il pas temps de ne plus consid rer l Etat nation comme le cadre premier du social mais plut t le continent et ensuite le monde Si le Politique ne change pas de centre de gravit n est il pas de bon sens de consid rer qu il ne pourra jamais s manciper de l conomique Sans une r volution au niveau du contenant du social un progr s notable dans son contenu n est il pas illusoire Si la soci t de semblables comme disait L on Bourgeois tait autr
181. e inconscient des go smes nationaux soit le garant des droits sociaux des salari s en cas de brefs moments difficiles alors qu il se nourrit de leur sacrifice humain en cas de conflit arm En effet comme il est important d entretenir les armements en pr vision d une prochaine guerre quand la conscription autre fervent de l identit nationale existait chaque homme adulte salari en ge de combattre tait aussi une arme qu il fallait donc pr server Certains id alisent quelque peu l poque du d but de l Etat social en disant que la d fense des int r ts collectifs existait en ce temps l Quand on voit quelle fut la vraie substance de ces int r ts collectifs on est moins affirmatif Les fondements de l Etat social peuvent tre aussi consid r s en termes de classe sociale Depuis la premi re r volution industrielle sit t l abolition des privil ges de l ordre ancien fut consomm e sit t d autres privil ges les remplac rent ceux qui s parent les hommes en une minorit de propri taires et une crasante majorit de non propri taires si ce n est de leur force de travail La r volution fran aise de 1789 avait aboli le lien entre la propri t du sol et la propri t de tout ce qui s y trouve y compris les tres humains La r volution industrielle se contente de substituer aux pr c dentes chaines celles des 1 Les Etats nations occidentaux se sont construits au d pend des f odaux
182. e la population saurait lire et crire et qu une forte proportion d entre elle irait m me l Universit C tait inimaginable l poque Aujourd hui en d passant l instruction pour d velopper l ducation nous pourrons nous extirper de la logique de l avoir et du savoir d sincarn pour panouir la connaissance globale et l tre d o est issu l uvre Ces questions ne sont d j pas sans lien avec la morale 1 Ibid 90 Chapitre 2 La l gitimit morale du RME repenser la Justice et son absence r elle ou suppos e Nous allons voir que le champ du social tire ses origines et sa force des plus grandes blessures collectives Quand on y r fl chit bien il n est donc pas absurde que des fractures humaines du pass se convertissent et se recomposent dans les fractures sociales r elles ou craintes d aujourd hui premi re section Ce recul historique sur la r alit plusieurs visages du social sera compl t d un recul th orique sur la recherche d une conception de la Justice pouvant l gitimer le RME Cette recherche philosophique et th orique ne sera jamais bien loign e de la r alit charnelle du social seconde section Section 1 Le sentiment et la r alit de l ins curit sociale otages d un maelstrom La dichotomie apparente entre l conomique et le social dont est issu l Etat providence a t consid r e comme un facteur de progr s Ceci est aujou
183. e technique qu est le calcul s tend bien au del de la seule conomie pour investir notamment le Politique Avec l alibi scientiste la bourgeoisie impose son mode de fonctionnement et de r ussite toutes les sph res de la soci t Devenir mon tairement riche est d sormais le mod le sans alternative sa mesure La monnaie est devenue ce point omnipr sente ce qui est pathologique et donc met mal la pr tendue rationalit conomique Keynes lui m me pr disait que nos soci t s auront en permanence recours l excitation du dopage sous toutes ces formes y compris mon taire pour compenser leur mal tre 1p Viveret op cit p 48 p Viveret op cit p 53 note 10 3 Aujourd hui la critique et surtout l alternative marxiste ont beaucoup perdu de leur vigueur principalement par l chec des r gimes s en r clamant Citation de Husserl in P Viveret op cit p 97 Citation de la fin des Essais sur l conomie et la monnaie Payot 1971 in P Viveret op cit p 91 L actuelle crise financi re ne le d mentira pas 53 Le marxisme et le capitalisme se sont durement affront s politiquement et socialement De cet affrontement ne ressortait aucun v ritable enjeu relatif la conception de la richesse En effet ces deux id ologies partagent malgr les apparences le m me fond culturel que les comptabilit s nationales officialiseront un moment des plus o
184. ection des droits humains cela ne semble pas le cas dans l imm diat surtout que les difficult s sociales et conomiques cons quences du paradigme de la richesse engendrent d abord un repli impulsif sur les structures m mes du syst me dont le droit est une composante m me si ces structures sont les causes profondes de ces difficult s La vive motion suscit e par ce contexte ne donne pas spontan ment le moment propice l investissement imm diat dans une nouvelle donne Par contre alors que beaucoup estime que ce grand malaise sera r solu dans un an ou dix huit mois environ s il s av re comme nous le pensons que nous en sommes encore loin d tre arriv au bout des hypoth ses plus Des s 2 6 radicales comme celle que nous portons gagneront en cr dibilit 1 Comm d c 10 oct 1994 FN c France n 18725 91 dans le m me sens d c 28 oct 1999 Paneenka c Lettonie n 40772 98 in F Sudre et al Les grands arr ts de la Cour europ enne des Droits de l Homme 2009 5 dition PUF coll Th mis droit p 151 D c 23 avril 2002 Larioshina c Russie n 56869 00 la Cour s int resse au niveau de vie minimum susceptible de soulever une question au titre de l article 3 et Moldovan et al c Roumanie n 2 12 7 2005 idem pour des conditions de vie pr caires conjugu es avec une discrimination raciale personnes d origine rom contraintes de vivre dans des caves des curies de
185. efficacit anticip e de la mesure amp 3 Une exp rimentation et une valuation b cl es On peut d j se demander s il tait judicieux d valuer une exp rimentation portant sur si peu de bassins d emplois Ces exp rimentations mobilisent de mani re non g n ralisable de nombreux acteurs sociaux qui apportent un accompagnement renforc l emploi de publics tr s cibl s des allocataires du RMI et de l API susceptibles d tre r embauch s l exclusion d autres b n ficiaires de minimas sociaux et surtout d autres salari s pauvres 1 Dossiers Minima sociaux Recherches et Pr visions 2008 n 91 cit par D Roman 20 ans apr s le RMI une r forme minima op cit p 18 y L tard Rapport d information sur les minima sociaux Commission des aff sociales du S nat 11 5 2009 cit par R Pellet et A Skzryerbak Le ons de droit social et de droit de la sant 2eme d 2008 Le on 12 p 612 29 des r mistes et 53 pour API disent ne plus occuper ni chercher d emploi surtout pour des raisons de sant et des contraintes familiales Exp rimenter avant toute l gislation n est pas habituelle dans la culture juridique fran aise sauf pour les politiques sociales Chaque bassin d emploi n offre pas les m mes perspectives professionnelles suivant les secteurs d activit Guillaume All gre conomiste l Observatoire fran ais des conjonctures c
186. efois nationale aujourd hui elle ne peut tre dans un premier temps au moins qu au niveau continental Les Etats nation de l U E sont trop li s les uns aux autres pour ne pas tendre vers un mod le social europ en qui pourrait comprendre si nous nous battons en ce sens le RME accompagn d un nouveau contrat social inspir de celui que nous pr sentons La question sociale ne peut pas tre dissoci e notre sens d une r flexion de th orie politique sur la souverainet et particuli rement sur les sujets de celle ci Cette r flexion th orique n a d int r t que parce qu elle est intimement li e selon nous a la nouvelle question sociale qu il s agit de b tir Il en est de m me de la th orie propre la justice que nous allons pr sent aborder en montrant son lien essentiel avec la pratique du social Section 2 Une th orie de la Justice indissociable de la pratique sociale Les plus pauvres nous ram nent ce que nous sommes Madame de Vos Plusieurs th ories de la Justice l gitiment des degr s divers le RME Cependant ces th ories ne nous sont que tr s partiellement utiles car elles ne prennent pas en consid ration les mutations in dites les plus r centes telles que nous les avons nonc es lors de notre premier chapitre la disparition progressive souhaitable et in luctable du travail sous quelques formes qu il soit et l av nement de g n rations de robots de plus
187. elle se crispe sur un h ritage minimaliste du pass alors que le monde est en pleine mutation Pour l essentiel elle est ax e sur la pens e convergente alors qu elle devrait d s que les l ves ont certaines bases tre port e sur la pens e divergente Cela ne veut pas dire faire n importe quoi mais juste dire 1 Michel Serres dans son livre Le tiers instruit condamne la s paration universitaire mondiale entre sciences dures et les sciences molles qui font que l universit fabrique des moiti ignorants 2 s a PAL J L Laville La crise de la condition salariale emploi activit et nouvelle question sociale in op cit p 62 3 4 f Le professeur a la ou les r ponses aux questions qu il pose 110 sugg rer imaginer d autres possibles et le professeur pourrait se servir de cette pens e divergente comme outil p dagogique De plus la pratique de la pens e divergence a l avantage de faire reculer le conformisme un des plus grands fl aux sociaux La pr sentation du mod le social mise mal par l expression diff renciation dure est marqu e du sceau du conformisme Au contraire l expression qui tend lui succ der diff renciation moue offre quant elle un bien plus grand espace d expression des infinies diff rences des personnalit s L ducation ne se r duit naturellement pas la pens e Prendre du recul sur nos attitudes nos comportements indivi
188. embre de l Institut nous dit invit d une dition r cente dernier trimestre 2008 de l mission Ce soir ou jamais en deuxi me partie de soir e sur France 3 chapitre 1 section 2 in fine 190 Table des mati res INTRODUCTION sinistre slirs ne inirht es spe mess lente scene Cned een net N EU 6 1 Recherche de la sortie d une situation conomique et sociale durablement d grad e __7 2 Histoire d une id e devenu projet le RME 9 3 Les l ments constitutifs du RME ou A U 12 4 Quelques uns des intitul s propos s pour ce dispositif 22 5 Pr sentation de nos propres choix et orientations 24 Chapitre 1 La l gitimit conomique et cologique du RME distendre les liens entre la richesse et le travail menton enninlitn asset 26 Section 1 Sortir du paradigme troit de la conception dominante de la richesse ____ 26 amp 1 Des chiffres accablants sur l utilisation de la richesse mon taire 27 A La monnaie outil aux usages pluriels et contradictoires 27 B Le PIB un outil d pass et en contradiction avec les ambitions politiques affich es 32 C La visibilit de la pauvret mon taire aux causes n glig es 36 amp 2 D un paradigme l autre ou bref historique de conceptions de la richesse et de leurs causes 49 amp 3 Les propositions de nouveaux indicateurs sans grand cho 57 A Bref descriptif des diff rentes propositions ou pistes d indic
189. en plus 1 Ibid Ibid L adjectif national est mis en italique par nos soins 3 Nous avons d j bri vement consid r les obstacles que rencontre le d sir d Europe politique 114 sophistiqu es au point qu ils seront capables dans un proche avenir de remplacer l humain dans une part croissante de m tiers et de fonctions Nous avons vu que les m tiers d ex cution et de communication st r otyp es sont d j concern es Les avanc es de l intelligence artificielle peuvent nous faire augurer que m me les m tiers de conception puissent tre un jour dans le champ des possibilit s des robots Ainsi il se peut fort que la question ne soit m me plus de savoir quelles activit s peuvent et pourront tre r alis es d une mani re meilleure par des robots mais quelles sont les activit s que l humain pr f rerait se r server pour son propre agr ment Dans l Antiquit les t ches ingrates taient pour les esclaves Ce fut le tour ensuite des travailleurs et enfin des salari s m me si ce statut se fragilise comme nous l avons vu Prenons donc conscience qu un cycle historique est sur le point de s achever car les robots vont enfin pouvoir se substituer aux humains salari s et non salari s Ces derniers auront construire avec leurs repr sentants un nouveau contrat social dont le RME sera la composante mon taire Afin que la robotique en voie de d mocratisation soit accueillie comme une lib ration de
190. enant jour plusieurs confusions qu il nous faudra d passer amp 4 Plusieurs confusions d passer pour sortir de la soci t salariale Apr s avoir constat que de moins en moins de travailleurs sont d sormais n cessaires pour produire les biens et services destin s la population de la plan te J Rifkin extrapole dans son c l bre ouvrage en annon ant la fin du travail Sa th se s appuie sur la r alit conomique des Etats Unis mais se rapporte aussi l Europe Certains lui r torquent qu une s rie d exemples historiques et d informations chiffr es ne valent pas d monstration Nous pensons de notre c t que si l ch ance de la fin du travail n est pas pour l imm diat c est surtout parce que les forces en jeu dans le monde du travail sont aujourd hui tr s majoritairement hostiles une telle r volution car elle les obligerait et les obligera t t ou tard une profonde remise en cause Nous y reviendrons Il est vrai que l exp rience v cue par des millions de salari s travers le monde de la perte de leur emploi du fait de l automatisation de la production rend compr hensible la crainte des nouvelles technologies Il nous faut pourtant soigneusement distinguer les techniques et leur usage au service d une seule id ologie celle de la Finance Une autre distinction qu il nous faut faire est celle faite par D M da entre la quantit de travail disponible dans les
191. ences parfois meurtri res Cela est vrai dans tous les 1P Viveret op cit p 114 Contrairement l hypoth se d un risque d invasion par une arm e trang re ou d attentats par exemple 63 milieux sociaux Cela est connu Pourtant aucun v ritable effort ducatif n existe pour apprendre go ter les saveurs de diff rents vins ou bi res et utiliser d autres moyens pour se d sinhiber et se socialiser Pour conclure sur ce point nous pourrions partager avec P Viveret le fait que nos syst mes comptables sont comme d immenses paquebots qui ne peuvent ais ment changer de cap Ce serait notre sens oublier l endoctrinement des masses sur la logique surann e croissance emploi consommation dont les d fauts s ils ne sont pas compl tement ignor s sont sous estim s et consid r es comme normaux Ajoutons aussi l impr paration aborder la possibilit d accueillir un nouveau paradigme de la richesse Cette question a d j t voqu e en s appuyant sur Michel Serres et Thomas Kuhn Les populations ne sont pr par s aux changements politiques brutaux qu en cas de menace de guerres ou d attentats car nous sommes impr gn s comme nous l avons dit au d but de cette section cette ventualit de virage politique abrupt que sur le mode pathologique de la d pense et de la politique par voie de cons quence Ne serait il pas profond ment ducatif car ne jouant
192. ens illusoire Il est donc urgent de refonder le contrat social L ducation initiale et permanente a selon nous un r le majeur jouer pour sortir sans violence du conditionnement subi qui r tr cit notre imaginaire et par cons quent aussi notre vie La red finition et le rehaussement de l effort ducatif est notre sens central dans le processus de lib ration de la contrainte du travail comme source de revenu On oublie aussi que desserrer l tau du travail fait craindre beaucoup de choses que le travail ne permet pas d viter par vocation mais par contrainte sur les personnes et par complexification du paysage d o peut venir une moindre lisibilit En effet pendant l exercice d un emploi classique on est son lieu de travail ce qui ne permet pas une attitude consum riste car on est occup autre chose qui peut tre pas mieux voire pire que la consommation laquelle est r put e passive par d faut de pr paration ducative L emploi viterait aussi le repli sur soi dans sa sph re priv e C est oublier que passer du temps seul n est une souffrance que si ce temps est excessif et donc subi C est cette soci t domin e par l avoir qui d valorise les exp riences solitaires en oubliant que pour tre bien en groupe tre bien seul est un pr alable sinon soit on est d pendant de l autre pour son plaisir soit l autre est source de tension et de violence plus ou moins larv e
193. ent l impens thique Nous l avons d j d velopp pour le capitalisme quand nous avons parl de la red finition d formante et arrogante de l utilit et de la valeur En ce qui concerne le marxisme il n admet pas de morale transcendante l histoire donc on peut dire qu il ne partage pas la formule suivante d Albert Camus la vie d un homme vaut plus qu une id e A contrario on peut dire sans exag rer que pour 1 La violence interhumaine est nos yeux une menace beaucoup plus imm diate 2 p Viveret op cit p 109 Pour le cas de la France l chec politique des partis cologistes apr s leur passage alibi dans quelques gouvernements provient probablement de cette schizophr nie non d pass e Remettre en question le paradigme de la richesse devrait tre une d marche pr alable toute autre notamment celle des OGM qui n en sont qu une application C est l usage de la technologie OGM par l actuel paradigme de la richesse qui est surtout contestable comme l a soulign Claude All gre Dans la m decine officielle occidentale Il est navrant que l universit ne promeuve pas une bi sp cialisation des tudiants en humanit s et en sciences du vivant comme le pr conise Michel Serres la fin de sa conf rence pr cit e SP Viveret loc cit p 54 A Camus aurait dit cela l occasion de la pol mique avec Sartre qui affirmait lors de la d couverte de
194. ent et de justice noblesse de robe Les membres de ces deux classes assuraient leur h g monie par leur pouvoir temporel et spirituel Des suites de la Renaissance une nouvelle cat gorie sociale grandit du fait de sa r ussite dans les affaires Quand elle parvient un degr suffisamment lev de puissance elle conteste la soci t d ordres Les bourgeois doivent leur r ussite ni leur naissance contrairement la noblesse ni une intervention transcendante dont l Eglise catholique est la principale repr sentante La bourgeoisie doit sa 1 A 12 x a tag x Avant ce m moire je n en avais qu une vague id e que j exprimais timidement pour cette raison 50 r ussite ses propres qualit s de gestion d initiative de prise de risque Elle fait la soci t d ordres le reproche majeur de son improductivit En effet la paysannerie assurait la survie alimentaire tandis que les autres m tiers taient r gis en corporation Il fallait pouvoir acheter une charge pour les exercer Sous le paradigme de l conomie du salut la raison tait assujettie la R v lation et l individu soumis aux r gles de son ordre La bourgeoisie r ussira manciper progressivement la raison de la foi et donner une existence propre l individu C est la r volution intellectuelle et culturelle L origine du pouvoir cesse d tre la naissance attribu e la volont divine pour devenir la
195. ent par d finition Il serait une des composantes d un nouveau contrat social amp 2 amp 1 Le mod le de la condition salariale une identit sociale fragilis e Nous allons entreprendre de pr senter les fondements cach s de ce mod le social ce qui nous clairera d j sur son avenir Ensuite nous pr ciserons en quoi ce mod le est actuellement fragilis A Les fondements parfois cach s du mod le dominant de l identit sociale L Etat providence qui s est surtout constitu en France au lendemain de la deuxi me guerre mondiale n a pas d autonomie par rapport l conomie ce qui constitue un double probl me D un part d apr s notre compr hension de la mati re conomique telle qu elle est d finie par certains des plus grands conomistes de l Histoire la p rennisation de cette discipline comme centre de la vie sociale est une imposture comme nous l avons vu D autre part l conomie telle qu elle est habituellement pr sent e et v cue domin e par la logique de l Avoir qui se prolonge dans la finance conduisant l exclusion de ceux qui ne la servirait pas ou pas assez est en opposition frontale avec le social caract ris par la pr gnance des forces centrip tes visant constituer une soci t L Etat providence est d pendant de l conomie en ce sens qu il est financ directement par les cotisations sociales des salari s et indirectement depuis peu par l imp t com
196. ent r alis par les femmes encore de nos jours A l oppos de l tymologie du mot conomie 1 e l ensemble des lois qui r gissent la maison l cologie se rapporte aux lois des grands flux nerg tiques par nature plan taire l conomie s extrait par la volont de ces penseurs de l espace d volu traditionnellement aux femmes Et ce n est que tr s r cemment dans les ann es quatre vingt que cela a t contest La troisi me contradiction fait toujours d bat surtout de la part des formations d extr me gauche l affirmation de la non productivit des services publics La justification TP Viveret op cit p 47 Ibid 3P Viveret op cit p 48 Nous d velopperons ce point dans notre seconde session de ce chapitre z J y inclus le Parti Communiste qui en tait une composante historique 51 de cette exclusion est plus id ologique que scientifique Comme les employ s des services publics ne sont pas soumis la mesure d une production qui seule compte d sormais ils sont hors jeu de cette conomie L h g monie du prix dont nous avons d j parl est devenue dans le couple qu il forme avec la monnaie l outil supr me de base et qui revient renoncer l int r t g n ral Ce dernier tait pourtant nous l avons rappel une des r volutions devenu marche pied l av nement de l conomie de march Cela montre le jeu de dupe dans lequel notre civilisat
197. entifiable depuis le passage du m tier la fonction Il y a en effet une telle imbrication des diff rents facteurs imm diats de production sans parler des conditions qui ont permis l mergence de ces facteurs que cet argument du revenu contributif apparemment totalement en d faveur du RME se r v le l analyse beaucoup plus ambigu D M da craint que le RME aboutisse une d connection totale entre travail et revenu Nous comprenons cette crainte La culture fran aise h riti re de la r volution fran aise a tendance br ler le lendemain ce qu elle a ador la veille Les apparentes ruptures brutales qui ne sont en grande partie en fait que des changements d emballage appartiennent notre culture collective En cas de cr ation froid d un RME le risque est r el de d stabilisation compl te du contrat social d j tr s fragilis pour ne pas dire plus sans qu aucun rempla ant ne soit pr t Il nous faut sortir de la manie du tout ou rien Le RME n est pas une solution sans red finition de ce m me contrat social dont il ne serait qu un nouvel l ment de sa composante mon taire Nous sommes aussi tonn s que les opposants la perspective de l av nement du RME prennent appui sur des enqu tes d opinion sur l attachement l emploi lesquelles ne peuvent que confirmer le conditionnement des 1 A M Grozelier op cit p 183 A M Grozelier op cit p 184 3 D M da Qu est ce q
198. erait ignorer le profond changement du contexte entre l avant et l apr s deuxi me guerre mondiale Avant la deuxi me guerre mondiale nos anc tres taient habitu s un monde de raret o survivre tait la pr occupation exclusive de la plus grande partie de la population Quand la survie est l unique horizon s en plaindre revient pouser des id ologies visant changer de soci t donc r volutionnaires ce qui ne peut tre qu adopt es que par une marge de la population M me l espace priv tait touch puisque la soci t et sa duret prenaient racine dans les familles alors qu aujourd hui au contraire la soci t s arr te leurs portes La d mocratisation des d couvertes pasteuriennes est pass e par l La baisse spectaculaire de la mortalit des enfants en bas ge a favoris grandement le changement de leur statut Autrefois consid r comme des petits tres turbulents qu il fallait au plus vite soumettre aux r gles de la soci t ils sont devenus l objet d attention voire d affection m me si des vell it s de retour en arri re existent Des rayons entiers des grands magasins sont d sormais d di s l enfance et l adolescence qui tend s allonger m me ind finiment Un mot nouveau appara t adulescent n du mariage ou du brouillage des rep res entre adulte et adolescent Un mod le social de consommation et d abondance s est impos l apr s g
199. erces Dans ces hypoth ses l instruction ne peut m me pas Gilles Dal docteur en histoire citation extraite d Une bien trange l thargie article mis en ligne le 18 03 2009 http Le nombre de liens internet utilis s en t moigne 3 jir dia 3 5 z Comme s il tait un instrument servant par exemple rendre potable l eau qui serait partout pollu 178 avoir lieu Maintenant imaginons qu une personne privil gi e en ayant acquis un de bonne qualit apr s avoir suivi le mode d emploi trouve qu en changeant une pi ce ou deux m me des pi ces accessoires il est possible d en tirer un meilleur profit A notre sens cet individu met alors un pied dans l ducation car il s mancipe de l objet dont il a acquis une telle ma trise qu il parvient participer sa conception volutive C est un premier degr dans l ducation Les suivants sont des sortes de cercles plus larges et parfois excentr s qui englobent d une mani re ou d une autre l appareil initial Continuons avec cette m taphore Tr s sch matiquement deux types d am lioration peuvent tre donn s au produit L une suit le processus de d part mais am liore les mat riaux par leur forme ou leur composant chimique l autre est plus avanc e encore puisqu elle change le processus initial En largissant encore plus le cercle ducatif on peut aussi imaginer que de nouvelles mani res de produ
200. erry en est au moins depuis 1995 un constant d fenseur Au Royaume Uni et en Allemagne des initiatives ont lieu la m me p riode A la suite du sc nario nomm L allocation universelle d fendu par le Collectif Charles Fourier en mars 1984 pour le concours sur l avenir du travail organis par la Fondation Roi Baudouin un v nement inattendu a lieu du fait de la surprise de ce collectif de d couvrir que d autres soutiennent aussi ce projet la naissance en 1986 de Basic Income Earth Network BIEN r unissant les diff rentes initiatives d abord europ ennes dans ce domaine Le dixi me congr s de BIEN voit en septembre 2004 la concr tisation de la mondialisation en marche de ce mouvement pour l A U S il est int ressant de constater que ce projet tend avoir une r sonance r ellement plan taire faut il encore s entendre pr cis ment sur sa substance 3 Les l ments constitutifs du RME ou A U Van Parijs et Vanderborght d finissent cette A U de revenu minimum vers par une communaut politique tous ses membres sur base individuelle sans contr le de ressources ni exigence de contrepartie Van Parijs et Vanderborght ne s attardent pas sur la qualification pr cise de revenu de l A U Ils ne s int ressent qu aux modalit s de sa distribution en esp ces ou en nature et son montant Selon eux si de nombreuses propositions s appuient sur le seuil de pauv
201. es ads et ete dns ee nn ee dede n ones En 8 teen 142 Annexe AIETE EII NIIET IEOVA E ONE once sa diet ed tata ss AIIN E ERER LOL Bibliographie AAEE A E E E EE E P Table des mati res PEE E E E L 1 Si un homme du XIX me si cle pouvait d barquer dans notre actualit la premi re chose dont il s tonnerait serait l puisement complet l ass chement radical le tarissement de toute imagination politique Comment est il possible qu avec tant de possibilit s technologiques qu avec autant des richesses mat rielles et immat rielles accumul es avec une telle diffusion de savoir faire avec un tel d veloppement de la science les syndicats et les partis politiques accouchent d un vide d action et de proposition Un militant de gauche serait tout simplement effar par la proposition majoritaire de la gauche un emploi pour tous ses oreilles veill es par des d bats autrement passionn s sur les mille mani res d abolir et de d passer l esclavage du travail salari ce mot d ordre sonnerait comme celui d une nouvelle servitude nous voulons des patrons Maurizio Lazzarato sociologue et philosophe cofondateur de la revue Multitudes extrait de Garantir le revenu une politique pour les multitudes in Multitudes 8 Mars Avril 2002 amp 1 INTRODUCTION S il est relativement facile de distinguer l essentiel de l accessoire il est bien plus mal ais de distinguer l essentiel
202. es au moins au minimum vital et la pr cision des modulations du montant en fonction d handicaps L exigence de l acquittement d un loyer quitable au b n fice de l ensemble des l gitimes propri taires de ces ressources brise cette illusion L inconditionnalit du RME l ment structurant fondamental est rejet e Cela constitue un recul par rapport aux th ories de la Justice des premiers auteurs cit s r f note 2 p 112 Van Parijs et Vanderborght parlent de l puisement in luctable des ressources naturelles de nature amoindrir consid rablement le montant du RME Cet argument semble m conna tre qu un puisement de ces ressources ne peut survenir qu en maltraitant les cosyst mes dont les fruits nous nourrissent comme c est le cas de l agriculture ou de la surexploitation des mers qui menace la reproduction des esp ces Le probl me d passe alors largement le seul montant du RME mais la survie m me du genre humain Nous avons d j d velopp ce point Quant l affirmation de la soit disant l gitimit de l ensemble des propri taires de ces ressources naturelles percevoir un loyer nous renvoyons nos d veloppements pr c dents sur l impens cologique de l conomie d s ses origines et l erreur du concept de propri t auquel nous avons substitu celui de location Cette th orie comporte cependant un l ment relativement avant gardiste puisqu elle s adr
203. es d changes minoritaires dans nos soci t s ont lieu le don Par contre plus la situation est limite au sens o il en faudrait peu pour que les hostilit s soient saillantes et excluent donc toute coop ration entre les parties alors les co ts de transaction seront tr s lev s pour faire face cette d fiance relative entre les acteurs Imaginons un chantier cons quent qui n emporte pas l adh sion de ceux qui seront pay s pour le r aliser lesquels ressentant aussi une assez forte d fiance pour leurs employeurs Dans des 1 Ou tout ce qu on ne sait pas mesurer au cas o un jour cela volue P Viveret Reconsid rer la richesse 2005 ditions de l aube p 169 3 Comme ce fut le cas lors des v nements du 11 09 01 ou du tsunami qui a frapp le sud de l Asie r cemment P Viveret op cit p 171 28 conditions aussi d favorables pour que les deux parties finissent malgr tout conclure un contrat nous pouvons concevoir que les r mun rations seront fix es pr s de la fourchette maximum pour le type de travail envisag qu elles ne seront pas exigibles qu terme chelonnement arrhes acomptes etc moins que des travailleurs clandestins soient pr f r s Le mot payer porte l emprunte de cette origine comme nous le verrons Au sein de la monnaie cohabitent trois fonctions en partie inconciliables moyen d change talon et r serve de valeur La monnaie permet effectiveme
204. es de la mati re et les tudiants l approchant peuvent avoir du mal la saisir les difficult s des personnes souffrant de pr carit sont encore accrues Et le RSA est d autant plus difficile saisir qu il est l galement qualifi de prestation d aide sociale alors qu il est bien plus proche des aides personnelles comme les aides au logement ou la prime pour l emploi PPE car il apporte un compl ment de ressources des travailleurs revenus modestes Pr cisons ce propos que malgr l affichage d une intention de simplification du dispositif fusion des minima sociaux en un seul et contrat unique la r forme va faire cohabiter deux m canismes distincts le premier le RSA confi aux caisses d allocations familiales dans une logique de minima social pour les salari s temps partiel le second la PPE attribu e l administration fiscale dans une logique de cr dit d imp t pour les salari s temps plein Ces deux architectures con ues suivant des r gles et p riodicit diff rentes le trimestre dans un cas l ann e dans l autre ce qui est techniquement absurde et promet bien du plaisir aux salari s pauvres basculant d un syst me l autre A trop h ter et improviser la mise en uvre de belles intentions de simplification c est l inverse qui est obtenu Par contre les pauvres sans emploi verront leur situation inchang e voire m me se d grader si leur minima n est
205. es g ographiques tr s pr cis S ils ne sont pas des r sidents en titre de ces espaces ils les occupent pourtant bien pendant une certaine dur e Nous ne revenons pas sur nos d veloppements de notre chapitre premier ce sujet 98 contraire l insertion alors que nous pouvons pourtant consid rer qu il ne suffit pas d tre r sident sans titre d emplacements dans les rues les parcs les bois le mobilier urbain ou ailleurs pour ne pas tre dans la soci t S il suffisait de ne pas respecter son droit pour en tre exclu alors tous les d linquants et criminels y compris ceux qui sont en col blanc en seraient Ces personnes la rue sont partie int grante de la soci t mais se situent hors du mod le social pr tendant l exclusivit sur la soci t Parler d exclu sans pr ciser du mod le social voire en ajoutant de la soci t revient un peu consid rer que les voir serait une hallucination ou que la soci t doit tre forc ment conforme aux sch mas pr tablis par quelques autorit s intellectuelles ou m diatiques Ce n est pas la soci t de se conformer aux th ories sur la soci t C est aux th oriciens ayant l ambition d englober le social dans sa totalit faire l effort pour que leur th orie int gre sa diversit Toute th orie sur la soci t ne devrait avoir de valeur que dans la mesure o son observation la confirme Sinon nous
206. es raisons li es la vitesse d invasion des motions nettement sup rieure toute r flexion le n gatif s assure coup s r les plus grandes audiences 3 Nous utilisons le mot atome en son sens tymologique qui est la plus petite partie de la mati re normalement lci il suffit de remplacer la mati re par la richesse Jacques Attali ancien professeur d conomie l cole Polytechnique a omis d en faire la p dagogie lors de l mission politique matinale de France Inter de la rentr e Je lui ai cris pour le lui signaler I m a r pondu qu il est d accord avec moi et qu il a crit en ce sens tr s souvent Je lui ai r torqu que l audience de ces interventions radiophoniques et t l visuelles est hors de proportion de celle de ces crits 5 Article paru dans le Journal Le Monde du 25 1 02 SP Viveret op cit p 96 7 Le naufrage de l Erika les v nements du 11 09 01 le tsunami l accident de l usine AZF etc 34 pr jugeons pas aurait pu permettre d viter ces catastrophes mat rielles environnementales ou et humaines Les technologies de l audiovisuel ont ce point investi notre existence que nous finissons par attacher de l importance l apparence au d triment souvent de ce qui est l essence Il est motionnellement tr s marquant d tre t moin d une catastrophe surtout si on en conna t des victimes ou si on aurait pu en tre Il n est que ratio
207. esse non pas la marge la plus d sh rit e de la population mais l humanit enti re ce qui vite toute stigmatisation Cet aspect n a Ibid y Vanderborght et P Van Parijs op cit p 70 Ibid 4 http www dailymotion com video x1ds9p alerte r f rence d j donn e 116 malheureusement pas une grande post rit Quant au capitalisme cognitif nous ne voyons pas en quoi il pourrait contester une th orie de Justice en faveur d un RME les humains ne doivent ils pas quoi qu il arrive dans leur vie subvenir leur besoins vitaux Nous d velopperons ult rieurement notre argumentation pour consolider les arguments de cette pens e libertarienne de gauche en faveur de certains aspects du RME D s pr sent nous exprimons notre tonnement qu une philosophie galement libertarienne mais de droite puisse se d finir dans une hostilit frontale toute intervention publique qu elle vienne de l Etat ou d autres collectifs Ces interventions sont suppos es aller l encontre de la libert individuelle Or nous imaginons mal les individus d cider spontan ment un jour de contribuer la subsistance quotidienne de leur semblable en mettant inconditionnellement une partie de leurs biens propres en commun L observation du monde est claire ce sujet Seule une d marche p dagogique pers v rante et approfondie peut faire comprendre aux humains les plus avantag
208. est aujourd hui plus un handicap qu une source de valorisation de la vraie richesse Ensuite pour comprendre pourquoi ce paradigme a t adopt il nous faudra revenir sur le processus qui a men son av nement au d triment de l ancien paradigme de la richesse C est en ayant bien l esprit comment on est pass de l un l autre qu on pourra trouver de bons arguments pour sortir de l actuel et adopter un nouveau paradigme qu il nous faudra caract riser le plus pr cis ment possible 1 A a 2 PE A Ss 2 x TOR ES L cologie dans son sens tymologique est la discipline premi re donc l conomie n est qu une subdivision 27 amp 1 Des chiffres accablants sur l utilisation de la richesse mon taire Le paradigme de la richesse qui s vit actuellement est bas sur des chiffres ce qui exclut cela va de soi tout ce qui n est pas mesurable et tout ce auquel nos instruments de mesure se d sint ressent Les chiffres qui sont notre disposition ne nous disent certes pas tout mais ils nous disent d j beaucoup de choses que nous aurions tort d luder Ce n est pas parce que les instruments de mesure de la richesse sont tr s critiquables qu ils n ont aucun sens Il leur est seulement donn trop souvent un sens et m me une valeur auquel ils ne peuvent pas pr tendre si on s essaie une sorte d inventaire de ce qu ils calculent de ce qu ils ne calculent pas et de ce qu il
209. este pas non plus d intention manifeste plut t une indiff rence aveugle pour ces probl mes malgr la connaissance de l ampleur ininterrompue des d g ts humains Pourquoi n y aurait il pas crime contre l humanit a posteriori Nous mentionnons pr c demment la banalisation d existences au rabais y compris celles et ceux avec qui nous vivons dans les pays d velopp s de nos voisins aux gens de la rue A pr sent il s agit de morts plus discr tes car si souvent loin de nos yeux et de l attention des media sauf quelques rares pouss es de fi vres L accumulation productive et la sp culation des fins priv es d shumanise donc de fait la majeure partie du genre humain soit directement soit indirectement Les raisons pour lesquelles il serait commis 1 Extrait du premier paragraphe de l article 7 du statut de la CPI Paragraphe 1 f de l article pr cit ce qui serait un retour l tymologie du mot travail Paragraphe 1 c de l article pr cit intention est peut tre constitu e a posteriori quand les d g ts sont constat s dans l indiff rence Nous n affirmons pas que le Capitalisme ait des cons quences intrins quement meurtri res Une telle affirmation n cessiterait une tude pouss e sur l essence du Capitalisme ce que nous ne pouvons faire ici La production agricole r gionale serait suffisante si elle tait encourag e au d triment des importations encourag
210. et les politiques se font largement l cho comme le pouvoir d achat la hausse des prix particuli rement des produits de premi re n cessit les chiffres durablement lev s du ch mage l emploi pr caire des conditions de travail d grad es avec le probl me du stress et du suicide et des adolescents angoiss s l id e que le domaine qui les int resse soit sans d bouch s professionnels et de ne pouvoir trouver un jour un emploi qui leur plaise quand ce n est pas simplement de trouver un emploi qui leur permette de sur vivre etc L abondance des biens mat riels et des services ne correspond pas de toute vidence l abondance des projets de vie Comment expliquer cela Parce que rare sont ceux pour qui le risque de ne pas ou de ne plus avoir le strict n cessaire pour seulement survivre n a jamais t au minimum une sorte de frein qui les emp che de s ouvrir tous les possibles pour leurs projets de vie Il en r sulte souvent la crispation vers le choix qui peut apparaitre le moins risqu ou le plus s curisant Dans une soci t qui n a jamais eu autant d outils sa disposition issus des r volutions en cours de la communication de l intelligence et du vivant il est donc craindre que comme cela a d j t pressenti par des intellectuels il y a pr s de 80 ans faute d apprendre utiliser cette surabondance d nergie pour son d sir d humanit et donc d panouissement
211. et la flore Cela nous renvoie nouveau l enjeu ducatif Les juges judiciaires dans leur ensemble oublient le caract re minemment qualitatif du crime contre l humanit pour ne le consid rer que lorsqu il concerne un nombre consid rable de victimes potentielles d un pouvoir politique ce qui exclut cela va sans dire celles voqu es pr c demment pour lesquelles seule la complicit par inaction du Politique pourrait ventuellement tre un Jour mise en accusation Un dernier point que nous voulons soulever au sujet des peines encourues est une peine d j existante dans les anciens statuts des TPI et de l actuel statut de la CPI Il s agit de la peine compl mentaire de confiscation et de restitution aux anciens propri taires des biens acquis ill gitimement par les criminels contre l humanit Cette peine compl mentaire pourrait tre adapt e en confiscation et restitution de la part revenant chacun commencer par les personnes dans le besoin de la propri t commune et imprescriptible du genre humain sur la terre et ses fruits ill galement r serv e une oligarchie plan taire Il ne s agirait naturellement pas d une indemnisation de quelque nature que ce soit puisque le RME n est pas destin r parer un pr judice mais reconna tre un droit 4 Les atteintes physiques et ou morales au corps humain Nous avons identifi l entit de base du crime contre l humanit l humain
212. et parfaite Ces affirmations correspondent comme nous l avons vu au d but de ce m moire une d formation de la pens e d un des p res de l conomie Adam Smith dont pourtant elles se r clament 3 La d finition du crime contre l humanit en droit international article 7 du statut de la Cour P nale Internationale CPI ne comporte que peu de dispositions sur les auteurs potentiels l Etat ou une organisation commettant les m mes actes que ce dernier C est la jurisprudence qui a eu les caract riser pour des faits anciens qui ne portaient en accusation que des pouvoirs politiques administratifs et militaires officiels et officieux d o la r f rence explicite principale l Etat Ou toute autre organisation tol r e ou accept e par l Etat L arr t Paul Touvier de la Cour d Appel de Paris en 1992 faisant r f rence un Etat pratiquant une politique d h g monie id ologique ne s est videmment pas concentr sur les sommets de la hi rarchie de l Etat de l poque du fait sa tardivet comme ce fut le cas plus tard du proc s Papon et plus t t en 1987 du proc s Barbie se dernier concernant une autre hi rarchie celle de Occupant Il est esp rer qu il n en sera pas de m me pour les sommets actuels des hi rarchies du pouvoir ou de l organisation conomique 150 La mani re avec laquelle il serait commis Le crime doit tre commis dans le cadre d
213. et sa cohorte de faillites plut t que de l entretenir Un peu comme un enfant casse ces jouets apr s avoir abondamment jou avec eux jusqu s en tre lass s 30 l exc s de monnaie car au cas o ils aient donn leur vie comme horizon ultime l enrichissement mon taire maximum ils peuvent faire l amer constat que celui ci ne les rend pas plus heureux bien au contraire Ils vivent souvent avec l angoisse de perdre ce qu ils ont accumul Mais malgr cela ce qui peut appara tre le plus stimulant leurs yeux dans le domaine de l avoir c est quand m me de tout perdre pour repartir de plus belle d o une certaine ambivalence Cette monnaie et les biens et services acquis par elle risquent fort de passer de possession poss dant dans la premi re hypoth se la peur de perdre peut tre possessive comme la possible obsession de ce qui aurait pu tre acquis davantage encore que ce qui l est Dans la seconde hypoth se on trouve le phantasme de l acteur conomique qui rejoint le r ve am ricain premi re conomie mondiale le prestige de repartir de rien et de r ussir magnifiquement conomiquement Cette id e de naissance associ e la mort puisqu il s agit d une renaissance a aussi impr gn les instruments de mesure de la richesse comme nous le verrons prochainement Elle est l incursion pathologique car macabre de la vraie valeur celle de l tre dans l univers de l
214. ette exp rience fut si catastrophique que jamais peut tre l id e de valeur travail n aurait 2 2 Sie s E m 7 n 5 x merg sans cette exp rience historique fondatrice Tout corps toute institution m me 1 En fait pour Luther seule la gr ce divine permet le salut Les efforts et les m rites de l homme n ont pas d importante sauf si la r ussite financi re vient pour confirmer une gr ce divine pr existante Le discours protestant est subtile Max Weber voyait dans l thique protestante un facteur d terminant de l mergence du capitalisme La pr pond rance de cette influence fait cependant d bat 3 Paul Mantoux historien de l conomie parle de capitalisme industriel datant du milieu du XVI si cle Des leaders historiques du mouvement socialiste taient issus de la bourgeoisie SK Polanyi La grande transformation Gallimard 1983 p 140 Ibid 7B Perret l avenir du travail des tendances contradictoires in op cit p 14 15 71 d mocratique est anim par une logique d auto pr servation m me au prix de l oubli de l id al qui a pu tre l origine de sa fondation Cette tendance peut tre combattue court terme par une mobilisation importante de la population faisant entendre son m contentement et des propositions concr tes de changements et moyen et long terme par une refondation de l effort ducatif afin qu il ne se r duise pas
215. fants et adolescents sans avoir des comp tences relevant du statut d ducateur Notre droit se contente de contester la propri t parentale sur des enfants quand ces derniers subissent de mauvais traitements C est croire qu il n y aurait qu une ligne rouge ne pas franchir et que tous les comportements non qualifi s de mauvais traitement se vaudraient tous Pour partie seulement car il comporterait aussi des activit s rentables mais uniquement finalit sociale de formation ou d insertion selon J M Ferry op cit p 105 81 donc fortement demandeur d emploi ce qui en ferait un secteur r flexif l gard des autres une sorte de salle d chauffement qui b n ficierait soit en interne ce secteur lui m me soit aux autres secteurs s ils en faisaient la demande Donc une sorte d ANPE bis qui produirait elle m me des emplois en interne pour les recal s de la mondialisation financi re Il est peu dire que ce trait ne valorise pas non plus ce secteur qui en fait une sorte de tampon entre les autres secteurs d activit Il a tout l air de n tre qu une solution transitoire en attendant mieux donc un secteur d attente J M Ferry n exclut pas lui m me l hypoth se qu il soit finalement absorb par les vrais autres secteurs et leur logique de rationalisation outrance si l attente devenait interminable Il y a aussi une id e re ue v hicul e notammen
216. ff re forc ment de beaucoup d int r ts particuliers pris isol ment Notre propos est bien plus large le sentiment d ins curit est bien plus r pandu que la pauvret 3 D Cohen op cit p 99 Serge Paugam invit le 26 11 08 de Ce soir au jamais sur France 3 consacr notamment la pauvret Cette expression a t utilis e lors du d bat parlementaire sur le RMI 104 pouvoir compter sur un socle de ressources n cessaires quelles que soient les circonstances pour pouvoir se conduire positivement comme un individu Si les professionnels du social et plus largement toute personne b n vole d association etc rencontrant les pr caires les traitent en ternels assist s ils risquent de se conformer ce sch ma Ils doivent au contraire tre consid r s comme des partenaires provisoirement priv s des pr rogatives de la citoyennet sociale en se donnant comme objectif prioritaires de leur procurer les moyens qui ne sont pas que mat riels de retrouver cette citoyennet D j qu il n est pas vident de ne pas se conformer aux clich s pour les personnes en pleine possession de leur facult les pr caires sont d autant plus facilement port s se conformer au regard qu on porte sur eux et au comportement qu on adopte leur gard qu ils sont par d finition fragilis s Il est tr s difficile surtout dans les cas de d nuement extr me d adopter une attitude
217. h se peut tre aussi consid r e au sein m me des pays occidentaux entre les grandes m tropoles et les campagnes notamment o le co t de vie n est pas le m me Curieusement notre duo d auteurs consid re qu une diff renciation en fonction des besoins par exemple le degr de handicap outrepasserait les limites de la notion Pourquoi les handicaps internes i e propres certains personnes seraient ils moins digne d tre pris en consid ration que les handicaps externes i e ce que nous venons de voir Y aurait il la crainte d une multiplication d mesur e de la revendication d handicaps particuliers qui seraient plus des g nes Evidemment dans l tat actuel des choses il est possible qu un projet de RME surtout s il concerne des populations au niveau de vie tr s diff rent puisse se perdre dans des pr occupations secondes de modulation quasi infinie Cela renvoie l exigence ducative et l engagement des Etats plus ou moins d velopp s d en faire l axe central de leur politique sur le long terme avec des tapes interm diaires clairement d finies et la d signation des moyens n cessaires C est aux citoyens de se saisir de l importance de ces enjeux afin de s unir pour exiger de telles politiques Nous y reviendrons Nous concluons enfin ce point avec l hypoth se du m nage ou celle de l individu comme unit de base pour le calcul du 1 Les flux migratoire
218. hine qui laverait elle m me le linge il suffirait de l ins rer l int rieur de lui donner de l eau et une substance d tergente D autres enfin l ont con ue Tout ce qui constitue notre quotidien a connu cette m me aventure Nous pensons que chacun peut contribuer cette grande aventure humaine en d couvrant et d veloppant ces talents C est le r le de l ducation initiale et continue Si la contribution de la grande majorit des membres de la famille humaine ne peut tre que modeste voire tr s modeste cette modestie individuelle peut tre en quelque sorte compens e par l norme quantit des dites contributions Au contraire les contributions les plus importantes sont le fait d un tr s petit nombre d individus Si l tude du genre humain devenait la macrobiologie alors nous pourrions comparer chaque membre de la famille humaine une cellule La grande majorit des cellules a une fonction bien sp cialis e suivant 1 Nous faisons de nouveau r f rence la conf rence de M Serres autour du th me Invention Un article scientifique r cent tend confirmer cette hypoth se http www cyberpresse ca sciences saviez vous que 200905 13 01 855983 revasser stimulerait le cerveau php Citation extraite du lien suivant http www psycho ressources com bibli art pas travailler html Si on peut anticiper certains types de comportements nuisibles chez des individus pourquoi ne pourrai
219. http www atelier fr recherche 10 22052008 le robot marche dans les pas de l homme 36582 html http www 01net com editorial 358913 robina la femme robot reconvertie en guide de musee 187 http www aujourdhuilejapon com actualites japon japon un robot ouvrier capable de travailler par tous les temps 1339 asp 1 http www futura sciences com fr news t robotique d ubiko un robot receptionniste qui repond a vos questions_10017 George le robot sociable http www tregouet org article php37id_article 455 sommaire 6 Mohru le robot qui danse fait le m nage ou manifeste ses motions http afp google com article ALeqM5gAbWdgaOiRinl0OthwUmSzhdnNaseg Robots humano des m talliques http www youtube com watch v Q3CSsc8b3xM amp feature related Robot L homme qui valait 3 milliards http www tregouet org article php3 d_article 535 sommaire 6 Main robot en chair d apparence humaine http www radio canada ca nouvelles Science Sante 2007 06 26 006 main robot shtml Humano de d apparence charnelle http www youtube com watch v MY8 SJSOWII amp feature related Robots proches de ce dont on est habitu en France http www 01net com editorial 359616 les aspirateurs robots font leur come back dans le salon Quelques sites titre d exemples sur des perspectives d avenir de la robotique Perspectives Intelligence et conscience artificie
220. hute de l Empire sovi tique et rien jusqu pr sent qui semble pouvoir pr tendre sa succession pour r activer le militantisme des masses abandonn es ou fragilis es conomiquement qui facilite la pr sence seulement r siduelle d une violence politique et sociale que portait autrefois cette id ologie Keynes avait d j vu cette menace quand il 1 identifi comme tel par Patrick Viveret i e guerre au sens moral plut t que juridique violence Patrick Viveret op cit p 190 Deux exp riences scientifiques mettent en vidence ce type de comportement La premi re est l exp rience la plus c l bre du psychologue Stanley Milgram au sujet de la soumission quasi m canique l autorit mise en uvre l occasion du proc s Eichmann l ex cutant d Hitler La deuxi me plus r cente est celle dite de Stanford qui r v le le comportement barbare d individus tout fait normaux mais plac s dans une situation qui renvoie un inconscient collectif de barbarie dont ils se font acteurs car l occasion leur en est donn e sans qu aucune instruction ne leur en fasse la demande individus projet s dans un univers carc ral reconstitu et divis en deux groupes les prisonniers et leurs ge liers Ces deux populations cumul es repr sentent probablement la quasi majorit des fran ais Ce terme n est pas p joratif puisque le RME viserait rendre ce superflu accessible tous 42 crivait Fa
221. i re l apparence de la surpuissance recherch e B Notre propos est au carrefour de l conomie du social et du politique N est il pas temps de mettre plat les h ritages pour fonder un nouveau contrat social dont le RME serait une composante C A Des r ponses parpill es et inadapt es car conjoncturelles L Etat social caract ris par une centralisation fonctionnelle et des normes universelles et anonymes n est plus incontest La soci t de march tend se d rober progressivement sous nos pieds Cela n est certes pas encore fait mais les menaces se pr cisent et se multiplient les v nements financiers puis conomiques r cents en tant les derni res manifestations en cours Comme l Etat social est sans r ponse face la mont e des instabilit s et ins curit s plusieurs r gimes de protection sociales satellites viennent le seconder Ces r gimes ob issent des r gles oppos s celles de la plan te m re Etat social diversification et TR Castel L ins curit sociale qu est ce qu tre prot g Extrait du texte communiqu partir de la rencontre d bat du 16 d cembre 2004 p Rosanvallon loc cit 102 individualisation Les minimas sociaux d livr s sous condition de ressource se sont multipli es Le maquis des l gislations et des politiques s enrichit chaque ann e ou presque au point de devenir difficilement appr hendable Prenant pour certaines leur origine
222. i cette tardivet disqualifierait cette d marche Il nous faut nous rappeler qu il y a eu des personnalit s qui se sont pos cette question bien avant Jacques Duboin s est int ress cette probl matique en pleine d pression suite au krach de 1929 p riode qui n est pas sans lien avec la n tre On peut certes regretter que dans tous les milieux les milieux intellectuels y compris 1l soit rare que l on anticipe une d gradation structurelle d une situation qui serait alors dans son fonctionnement habituel ou en dysfonctionnement consid r comme passager Si de rares voix peuvent aller dans ce sens comme aussi celle d Hannah Arendt elles ne peuvent probablement pas entra ner une majorit de leur communaut Notre soci t occidentale est fond e depuis deux si cles environ sur l id ologie du plein emploi salarial au sens de salariat universel laquelle constituerait le plus grand obstacle un d nouement positif de la crise actuelle selon Jean Marc Ferry Pour comprendre cela il nous faudra faire l historique du travail devenu valeur travail particuli rement sous sa forme historique la plus r cente qui est le travail salari amp 1 Nous tablirons ainsi que la d marche visant au plein emploi salarial est bien une id ologie i e le fruit d un choix politique du Pouvoir et donc une fausse vidence amp 2 Le travail salari ou emploi n est pas la seule forme d activit imaginable
223. ibliographie sesssssseessssssssssscsueassusssoosossioesozucoosossvoosbsisseosre soss issos sisari soe soisi 182 Table des mati res esssesssosoooosssssssssoooeosessssssocsosessssssoscossssssssosooeossssssoscosossssssssssossossssss 190
224. id e d une hi rarchie entre les tres humains C est en fait l id e de dignit partag e galement entre les hommes quel que soit leur tat qui justifie cette solution Le principe m me du RME refuse lui aussi une hi rarchie entre les tres humains hi rarchie plus universelle que la pr c dente puisque l tat v g tatif ne concerne qu une faible minorit des fins de vie m me si l tat de plus ou moins grande d pendance qui lui est proche est moins marginale Au contraire la distinction entre les tres humains mourant de faim ou de ses suites imm diates ceux dont la pr occupation de la survie concentre la plus grande partie de leur nergie et leur fait approcher voire go ter une certaine mis re sans toutefois y sombrer vraiment et enfin les rares privil gi s qui sont durablement l abri du besoin sauf accident conomique majeur est la mati re d une hi rarchie bien plus g n rale et centrale dans l esp ce humaine que la premi re Quand les syst mes juridiques et politiques ne seront plus les valets des syst mes conomiques alors le regard sur le RME pourra changer M Regourd n h site pas dire que la fr n sie de soins l activisme m dical peut d shumaniser les derniers moments de la vie Vivre gr ce une machine n est ce 1 Nous ne revenons pas sur notre br ve critique sur le concept de limitation en droits humains B Mathieu La dignit q
225. ient et m me d passe celle de 2003 dans sa volont de mettre au travail les allocataires Cette loi va terme jusqu imposer une recherche d emploi sans consid ration des difficult s de la personne En effet l orientation sociale n aura d sormais au plus qu une ann e pour effacer les difficult s m dico sociales A cette ch ance une quipe pluridisciplinaire compos e de professionnels de l insertion sociale et professionnelle traitera du cas particulier du b n ficiaire afin que le pr sident du Conseil g n ral ait tous les l ments n cessaires la possible r vision du contrat Cela veut donc dire que l insertion sociale est d sormais consid r e seconde et br ve Cette loi avait ajout aux diff rentes possibilit s d insertion envisageables le contrat d insertion CI RMA lequel pouvait succ der un CDD arriv ch ance Et quand on sait que les entreprises de travail temporaire pouvaient tre actrices sans limitation du dispositif nous pouvions d s lors nous demander si la notion d insertion n avait pas d j toutes les chances d tre pervertie Cette crainte est accentu e par le fait qu avec le RMA nous assistons au passage de l aide social l individu l aide sociale l entreprise La discrimination engendr e entre un salari et un allocataire du RMA n avait pas subi les foudres du Conseil constitutionnel car l intention est bonne m me
226. ient plus 1 Cette exigence est creuse puisqu elle ne comporte pas de sanction Nous y reviendrons Diane Roman Le principe de dignit dans la doctrine de droit social in S Hennette Vauchez et C Girard dir loc cit 3B Mathieu La dignit de la personne humaine quel droit Quel titulaire D 1996 chron p 285 B Mathieu L acc s au logement in S Dion Loye et D Gros dir La pauvret saisie par le droit Le Seuil coll Le Genre humain 2002 p 215 Cette extraction ne viserait pas tant les soustraire de leur condition mais viter la m diatisation et donc la honte d une mort de froid de faim ou de maladie dans la rue dans un des pays les plus riches du monde Ces centres d h bergement sont trop souvent des lieux l hygi ne douteuse pr sence de rats foyer de propagation de maladie et de violence vols S y ajoutent l impossibilit d y demeurer plus d une nuit expulsion le lendemain matin Ils ont une certaine parent avec les hospices de l Ancien R gime 164 pol mique Nous n en sommes donc pas une l gitimation juridique court ou m me moyen terme d un RME A long terme dans une dizaine d ann es au moins les mentalit s peuvent voluer La mont e du malaise conomique cologique et social actuel si elle venait se poursuivre encore longtemps ou si ce malaise se maintenait un haut niveau il est possible que la recherche
227. ier Ces secteurs ne sont plus pour une large part dans une dynamique d extension ce qui ne pourrait de toute mani re pas tre le cas ind finiment mais plut t dans une logique de restriction pour un nombre cons quent de ces composants De plus le contrat dont il s agit se situait implicitement un niveau sup rieur au contrat suivant puisque si l allocataire acceptait que la formule du CI RMA figure au nombre des actions d insertion professionnelle stipul es dans le contrat d insertion c est une mani re de pari qu il lui est demand de souscrire l engagement pris lors de la conclusion du contrat d insertion tendant ses effets un contrat venir dont les termes ne sont pas d termin s Si le Conseil constitutionnel n a pas estim que la libert personnelle des salari s f t corn e c est bien qu il consid re que le contrat venir n est que l extension juridique du contrat initial dit d insertion Et si l allocataire refuse de conclure un CI RMA quand bien m me ce soit le seul parcours d insertion envisag dans le contrat initial y a t il mati re suspension de l allocation Si tel tait le cas ce serait un changement radical de la philosophie ayant anim jadis l institution du RMI souligne M 1 A Supiot cit par R Pellet loc cit Cette expression centrale du droit public est cependant en grande partie vid e de sa substance par
228. ier Boutang le voit aussi prendre la place du salaire minimum que la multiplication des mesures cat gorielles visant l emploi des jeunes et les stagiaires a d cr dibilis ces derni res d cennies Par contre il met part les mesures relatives la sant et au handicap ce qui n est pas absurde tout en allant pas non plus de soi selon nous Les ennuis de sant peuvent en effet affecter parfois durablement nos capacit s entreprendre donc nos revenus au sens commun du terme Peut tre que face la complexit attendue d une modulation du montant du RME en fonction du co t des soins et ou des dispositifs d adaptation au cadre de vie n cessit s par des pathologies ou handicaps il serait pr f rable de s parer ces questions du RME pour ne pas ajouter des obstacles sa mise en uvre alors qu elle n en manque d j pas Toutefois dans une tape suivante nous serions favorables leur unification Enfin il nous reste nous saisir de deux crit res selon Moulier Boutang Le sixi me est le moins pertinent nos yeux puis qu il se rapporte l insaisissabilit du RME Ce crit re ne distingue nullement ce dernier du RMI Il pourrait donc tre selon nous retirer de la liste Quant au troisi me crit re l inconditionnalit il est un des plus pertinents m me s il ne peut tre que relatif puisqu il d pend d une communaut politique La caract risation du RME d pendrait en fait de deux ty
229. ign es Aussi loin que nous remontons dans le pass de par leur appartenance telle ou telle cat gorie sociale les privil gi s ou les masses laborieuses il tait possible de pr dire en grande partie le destin des individus La soci t salariale en tant que mod le dominant de l organisation sociale qui donne chacun de ces membres un minimum de droits ne sera probablement qu une parenth se historique Les progr s r cents des sciences et de la m decine en permettant de lire d ventuelles pr destinations g n tiques pour des pathologies individuelles nous font red couvrir sous un jour in dit la fiction de ce voile d ignorance Ils ne sont cependant pas les premiers le d chirer 1 John Rawls Th orie de la Justice 1971 FL de Fran ois Briatte 2003 p 1 Introduction C Arnsperger et P Van Parijs Ethique conomique et sociale Paris La d couverte 2000 pp 56 57 3 John Rawls op cit 1971 FL de Fran ois Briatte p 2 Les ennuis de sant sont favoris s par une vie de labeur L absence d hygi ne et de m decine entrainait une surmortalit ce qui excluait le plus souvent les pathologies actuelles li es l allongement de la dur e de la vie 120 Par opposition la pens e t l ologique des utilitaristes classiques tels Bentham et Smith qui vise maximiser le taux de satisfaction du collectif d individus sans se pr occuper de l cart de satisfaction des individus pris i
230. il promettait d tre nergique sur le plan de relance conomique La dimension liberticide de son projet politique ne pr occupait gu re les masses affam es ventre vide n a point d oreille ni d altruisme Aujourd hui ce sch ma se r p te pour l instant heureusement d une mani re diff rente mais qui peut nier que nombre d individus apprentis terroriste et kamikazes trouvent leur principale source de motivation dans leur mis re sociale et celle de leur famille Il s agit l de risques ponctuels Il y a aussi des mouvements de fonds comme la migration d une partie des populations d sh rit es th matique largement instrumentalis e par des forces politiques pour faire passer des durcissements r currents du droit des trangers En s attaquant quasi exclusivement aux cons quences des in galit s dans la r partition des richesses notamment mon taires nos dirigeants en oublient la probl matique des causes Les v nements du 11 septembre 2001 ainsi que ceux du m tro de Londres n ont bien entendu en rien am lior la situation Un des principaux obstacles la TP Viveret op cit p 21 Je fais naturellement r f rence au peuple allemand Un r cent reportage t l visuel en Alg rie apr s un attentat d un jeune kamikaze en t moigne De pauvres gens interrog s suite ce tragique v nement le disent Ils sont pr ts se faire sauter si en change leur famille n ta
231. in en 1 En allemand Arbeit macht frei Nous ne l gitimons rien Nous nous contentons de retracer une chronologie 3 Un criminel multi r cidiviste b n ficiant d une lib ration anticip e commet un nouveau crime Cela l gitime la proposition de r tention de s ret allant l encontre de l Etat de droit si la personne est malade mentale sa place est dans un centre de soins Les v nements du 11 9 01 du m tro de Londres et du train de Madrid ont t dramatiquement pris par le petit bout policier et militaire de la lorgnette Un conseiller en communication d finit les mass media par trois mots simplifier grossir et r p ter Nous renvoyons aussi l introduction de la conf rence de Michel Serres sur l Invention R Castel d apr s le texte communiqu de la conf rence pr cit e P Rosanvallon op cit d apr s la FL pr cit e p 182 186 106 pr tendant que les rapports de la s curit et de la libert formeraient un jeu somme nul Nous consid rons pour notre part que ce match nul entre la s curit et la libert n est qu une maladie infantile de la d mocratie pour reprendre l expression que L nine utilisait pour qualifier le gauchisme par rapport au communisme ou sa crise d adolescence La d mocratie est loin d avoir atteint sa maturit aujourd hui Nous savons d j qu elle est soumise l conomique Elle n est pas non
232. int le grand principe de la sagesse orientale symbolis par le m lange du yin et du yang 7 Son architecture son esth tique sont aussi entre autres des param tres prendre en compte 75 de l enjeu de cette approche propos e de l uvre puisqu elle revient se poser la question suivante notre vie individuelle et collective est elle une uvre Nous en revenons ici l exigence ducative dont nous parlions dans la premi re section Un RME qui s inscrirait dans ce cadre aurait justement l ambition de faire rapprocher nos vies d une uvre Mais la proposition de l tablissement d un RME est loin d tre la r ponse la mieux accueillie la contestation conceptuelle du travail emploi actuelle que nous venons d approcher et de la pr carit accrue de l emploi du fait du politique comme nous allons le voir amp 2 Introduction l analyse de la situation d grad e du travail emploi du fait du politique Il est int ressant de voir que l avilissement de l humain par l humain propre toutes les guerres mais qui a t port un degr de paroxysme lors du dernier conflit mondial par l industrialisation de l extermination n a eu de compl te r sonance que dans les proclamations de droits dont les cons quences juridico conomico politiques ne se sont exprim es que dans d troits cadres pr tablis Ce constat rejoint celui que Georges Burdeau fait propos de la d mocratie
233. ion 39 grande chose Le philosophe Patrick Viveret parvient une explication rationnelle qui suscite notre int r t Se r f rant Max Weber qui disait que nous sommes pass s de l conomie du salut au salut par l conomie P Viveret identifie un d calage r p t entre grands cycles politiques et grand cycles culturels d calage qui se perp tuerait aujourd hui puisque depuis les ann es 1970 le cycle du salut par l conomie est entr lui m me dans ce qui tait initialement appel une crise mais qui s apparente davantage aujourd hui au vue de sa dur e une mutation profonde car elle n cessitera tr s probablement un changement de paradigme dans la conception de la richesse C est la d monstration que nous souhaitons r aliser La derni re variante du cycle culturel actuel qui n est peut tre pas loin d expirer correspond malheureusement beaucoup plus dans le verbe et que dans l action un salut la cis de l humanit elle m me par le biais de la mise en avant de la pr occupation cologique m me si c est dans une version surtout communicationnelle i e d image de marque P Viveret dans son explication de cette r alit indigne de la r partition des d penses cite des textes de cinq auteurs dont trois sont parmi les conomistes les plus r put s de l histoire Keynes Marx et Smith Plusieurs de ces cinq auteurs se sont exprim s sur le sujet la m me ann e
234. ion est entr e Il reste aux profiteurs de ce jeu de dissimulation d assumer ce choix dont ils n ont pas manqu d luder d en faire la publicit Enfin la quatri me et derni re contradiction est sp ciale puisqu elle pourrait se traduire par la formule apr s moi le d luge Malthus entend faire renoncer les critiques sur les instruments de mesure en arguant d tre arriv la perfection de cette logique propre l conomie Vouloir la modifier serait perdre son temps en doutant de la perfection de la mesure N imaginant vraisemblablement pas son poque que la folie de la mesure allait non pas atteindre ces opposants mais ces continuateurs et prolongateurs qui vont faire de l conomie dans sa nouvelle d finition la colonisatrice d autres espaces en commun Ce n est que autant que nous en sachions depuis que le syst me conomique sur lequel est bas ce paradigme de la richesse conna t des d faillances durables sans conna tre des d rapages aussi spectaculaires que ceux qui ont suivi la crise de 1929 que des initiatives alternatives internationales et nationales ont merg Nous les aborderons bient t Les actuels d rapages plus mesur s que leurs pr d cesseurs des ann es 1930 sont la cons quence de politiques permettant aux victimes du syst me conomique de davantage supporter leur infortune qu autrefois o il n y avait pas de filet de s curit Cela tant
235. ions beaucoup plus que la raison peuvent en tre l explication Quant au b nous nous demandons aussi quels sont les moyens que Rawls propose l usage des individus et des collectivit s pour garantir cette ouverture tous Il ne remet pas en cause les fondements de la soci t de march qui sont pourtant comme nous l avons vu au c ur des dysfonctionnements de nos soci t s occidentales Cette critique rejoint celle qu Amartya Sen formule en reprochant Rawls son indiff rence la r alit concr te de la mise en uvre des principes d galit Ainsi au lieu de se r duire une conception plut t galitariste formelle de Rawls Sen se concentre sur le centre n vralgique notre sens de la Justice qui est l galit des capabilit s Van Parijs et Vanderborght appellent cela une conception de la justice comme libert r elle pour tous ce qui apporterait une justification lib rale galitaire de l A U Comme le dit Sen le constat est que la libert est vid e de toute substance si on ne dispose pas des moyens concrets de la libert ce qui fait le lien entre les probl matiques de la vie bonne et de la vie juste Cela rejoint nos pr occupations ducatives Fran ois Briatte tablit une synonymie entre le principe de diff rence et le principe m diatique de discrimination positive D autres analystes de 1 Nous mettons inn entre guillemets car nous
236. ions socio culturelles in op cit p 314 SM Godet Le grand mensonge L emploi est mort vive l activit Fixot 1994 in J L Laville op cit p 43 112 d velopper les subtilit s de ses talents sans souci pour sa survie L augmentation de la consommation passive de la t l vision proportionnelle la r duction du temps de travail ces quarante derni res ann es est une illustration frappante de ce qu il advient du temps lib r sans l vation de l exigence ducative Cela est hors des pr occupations du politique qui doit donc y tre pouss par la population afin qu il se d cide laborer une politique ducative et sociale permettant des changements fondamentaux dans les repr sentations que suscitent les diff rentes activit s conform ment au d sir d un changement de valeurs Si cette logique est pouss e jusqu son terme il ne sera alors plus question d insertion ou d exclusion sous entendues par rapport une norme impos e par l conomique mais de cr er de nouveaux espaces pour de nouveaux projets de vie des lieux pour des formes de socialit en poussant le politique en prendre l initiative La composante politique incidence sociale ne se r duit pas une r flexion sur l action du politique Elle doit prendre galement en compte l inad quation entre le centre de gravit du politique et celui de l conomie En effet l conomie est de dimension
237. iques dans la jurisprudence L affaire du lancer de nains qui a donn lieu deux arr ts du Conseil d Etat le 27 octobre 1995 en est la plus fameuse qui mettait en avant le respect de la dignit de la personne humaine Comme le r sume S Cursoux Bruy re bien qu il n y ait eu aucun probl me de s curit le spectacle fut interdit parce qu il portait une atteinte morale la personne humaine qu il d shumanise en la consid rant comme un projectile Nous retrouvons ici la pr tention du droit dire ce qui est digne et ce qui ne l est pas alors qu il n a connaissance des personnes dont la dignit serait en cause quasiment que par les seuls faits de l esp ce qu il a juger Il conviendrait au minimum de faire des recherches sur le parcours professionnel des nains en question Les juges ont ils fait proc der de telles enqu tes Nous en doutons car la dignit de la personne humaine semble tre consid r e ici comme un absolu Si ces personnes ont trouv ce seul emploi apr s une longue p riode de ch mage malgr des recherches s rieuses dans un large p rim tre g ographique et qu ils lont accept contre c ur pour gagner leur vie un Revenu Minimum d Existence serait alors une solution Si au contraire elles ont d couvert ou exprim dans cet emploi une vocation artistique ou m me th rapeutique les juges par leur d cision ont port une grave atteinte leur
238. ir un homme de froid de faim ou de maladie et reconna tre la fois son gale appartenance l humanit Ce sont les conditions de vie minima non contingentes qui sont prot g es Il ne s agit pas l d un revirement doctrinal contrairement celui d A Gorz sur le RME mais d un simple ajustement plus th orique que pratique et m me potentiellement contraire la dignit humaine s il tait appliqu brutalement En effet comme nous l avons vu dans notre introduction les conditions de vie minima non contingentes ne semblent pas ce jour scientifiquement d terminables et c est la raison pour laquelle nous parlons de notre c t de conditions de vie minimales d centes De plus en suivant textuellement l id e exprim e par M Mathieu on ne peut laisser mourir on risquerait d aboutir l extraction de gr ou de force des malheureux pour les emmener dans un des centres d h bergement o d autres soucis risquent de les attendre Bien videmment il s agit l plus d un cache sexe de la grande pauvret qu un d but de recherche d une solution durable sur le fond o la pauvret s exprime avec toute une graduation de sa grande discr tion son c t le plus insupportable En dehors des cas les plus spectaculaires de mis re qui ne sont en Occident que la petite partie merg e de l iceberg pauvret la r f rence au principe de dignit dev
239. ire de l homme d affaires un profiteur c est porter un coup au capitalisme parce que c est d truire l quilibre psychologique qui permet au syst me des r tributions in gales de se perp tuer La doctrine conomique des profits normaux doctrine vaguement saisie par tout un chacun est indispensable la justification du capitalisme Ce sont l autant de d fis relever Une des confusions majeures depuis que nous sommes entr s dans une soci t d abondance est celle entre le besoin et le d sir Nous l avons pr c demment voqu e la satisfaction des besoins ne pose pas de probl me majeur Une fois que la production est suffisante pour satisfaire les besoins par nature limit s puisqu ils sont vitaux la question est r gl e La probl matique du d sir est toute autre Le d sir renvoie notre condition d tre humain seul mammif re tre conscient de son existence et de sa finitude Le d sir est une question plus philosophique qu conomique Le d sir se comprend dans la relation binaire vie mort car il est ce qui nous permet de conjurer l angoisse de la mort commune presque tous les tres humains Deux approches du d sir radicalement oppos es coexistent le d sir d avoir et de savoir et le d sir d tre ou d sir d humanit Le savoir est une composante de l avoir lorsqu on se refuse l id e de remettre en cause la validit de choses apprises en faisant corps d
240. ire et de vivre permettent d viter de polluer l eau l avenir Dans cette derni re hypoth se l hypoth se pr c dente note 3 conserve encore une utilit pour d polluer le stock d eau pollu restant Parvenir imaginer ces nouvelles mani res de produire et de vivre c est la forme la plus avanc e d ducation que nous avons identifi e Le principale obstacle que doit surmonter l ducation telle que nous venons de la d crire est le conservatisme de presque tout le monde qui sachant les avantages et les inconv nients de sa situation pr sente craint de les perdre sans en gagner d autres au moins aussi int ressants que les pr c dents Celles et ceux exer ant un pouvoir une domination sur leurs semblables surtout si elle est importante en prenant conscience d tre menac de le perdre vont faire l impossible pour d une part rendre inaccessible ces inventions et d autre part au cas o elles soient devenues accessibles les rendre effrayantes ainsi que leurs auteurs afin que la plupart des gens n ose m me pas aller les d couvrir par eux m mes en pr f rant de peur de ce qu ils ont d couvrir se fier quelques contes et mythes racont s leur sujet Un de ces principaux mythes charg de faire peur de ces inventions est leur norme potentiel proclam de dangerosit voire m me de destruction C est oublier que toute prise de risque est Michel Serres traduit bien cette i
241. irect en droit fran ais le Pacte relatif aux droits conomiques sociaux et culturels PRDESC de 1966 Des sources europ ennes pourraient davantage l gitimer un droit un niveau de vie suffisant dans l acception qui en faite par A Martin Il y Ibid B atrice Mauer Le principe de respect de la dignit humaine et la Convention europ enne des droits de l homme Paris la Documentation fran aise 1999 p 351 Le droit au logement l acc s la justice et le droit l ducation sont directement touch s par la pr carit des conditions de vie le droit au respect de la vie familiale et priv e peut tre indirectement touch FA Martin op cit p 41 La Cour de Cassation et le Conseil d Etat ne sont pas d accord sur l effet en droit fran ais de la Convention relative aux droits de l enfant de 1989 d saccord entre pas d effet direct et effet direct d une partie du texte 144 a la Charte sociale europ enne Quant la charte communautaire des droits sociaux des travailleurs elle ne concerne videmment que ces derniers Pour ce qui est des sources constitutionnelles donc nationales il s agit du Pr ambule de la Constitution de 1946 auquel le Pr ambule de notre actuel Constitution renvoie Parmi les principes politiques conomiques et sociaux particuli rement n cessaire notre temps A Martin cite l alin a onze in fine qui garantit tous le droit des moyens co
242. is de l id e m me de revenu inconditionnel car il ne veut pas que sa th orie et particuli rement le principe de diff rence serve de fondement au parasitage du monde du travail par des personnes qui vivraient ses crochets comme ces fameux surfeurs A cette fin il d cide d incorporer le loisir dans la liste des avantages socio conomiques Si cet ajout n a rien de surprenant la conclusion de Rawls l est davantage En effet Rawls consid re que chaque composante des avantages socio conomiques est substituable une autre et donc la maximisation d une de ces composantes tel le loisir compenserait l absence d une autre composante telle le revenu D autres interpr tations de cet ajout du loisir sont possibles et tout aussi l gitimes surtout que Rawls semble se contredire faute de trouver de meilleurs arguments pour exclure Lazy de sa th orie En effet s il reproche aux utilitaristes de ne s int resser qu la satisfaction des groupes dans leur totalit au d triment de chacune de ces composantes on peut lui faire le m me reproche pour ce qui est de ces avantages socio conomiques La possible pl nitude d une composante des avantages socio conomiques ne doit pas tre l arbre qui cache la for t ou plut t le d sert des autres composantes B Mylondo fait une remarquable comparaison entre la situation que propose Rawls et celle d une soci t de castes dans laquelle une frange de la population
243. isibles des situations Rappelons nous ce que disait S n que Ce n est pas parce que les choses sont difficiles que nous n osons pas les faire mais parce que nous n osons pas les faire qu elles sont difficiles Nous ne 1 Au sens premier du terme i e qui se donne en spectacle Electoraux et non politiques La politique ne se r duit pas des lections Monsieur Castel 3R Castel L ins curit sociale qu est ce qu tre prot g Edition du Seuil 2003 p 55 note 44 Idem 5 Nous ne justifions pas l ins curit civile Nous disons seulement que souvent n cessit fait loi Cette demande de lib raliser l conomie est d inspiration anglo saxonne ce qui n est pas un mod le 96 pourrons faire l conomie d un examen des causes profondes et d une politique pour les soigner Venons pr sent la fragilisation du contenu m me du mod le social Il est incontestable que les actuelles soci t s occidentales en g n ral et la soci t fran aise en particulier sont les plus s res de leur histoire Faut il s tonner au vue de ce constat que notre soci t se r v le extr mement inqui te pour sa s curit sociale et civile Le contraste entre le sentiment envahissant d ins curit d aujourd hui et la r alit de l ins curit qui est bien moindre que celle qu ont connu nos anc tres ne serait ce que ceux des ann es 1930 par exemple peut surprendre Ce s
244. iste Mylondo Ne pas perdre sa vie la gagner pour un revenu de citoyennet Paris Editions Homnisph res 2008 p 66 121 distingue les biens premiers naturels relevant de l inn des biens premiers sociaux se rapportant aux libert s fondamentales la libert d acc s aux diverses positions sociales ainsi qu une s rie d avantages socio conomiques C est ces biens premiers sociaux que les deux exigences pr cit es s appliquent et particuli rement en ce qui nous concerne aux avantages socio conomiques car ils comprennent les bases sociales du respect de soi le pouvoir et le revenu C est l qu intervient ce que Rawls appelle le principe de diff rence qui organise les in galit s sociales et conomiques de mani re ce qu la fois a l on puisse raisonnablement s attendre ce qu elles soient l avantage de chacun et b qu elles soient attach es des positions et des fonctions ouvertes tous Nous notons nouveau cette obscure r f rence au raisonnable La critique adress e la d mocratie peut tre r it r e pour la raison Elle n appartient personne puisqu elle est un processus toujours inachev avant d tre un r sultat Cette m thode vise l objectivit en se doutant bien de ne jamais pouvoir l atteindre Dans un monde o les in galit s se creusent plus qu elles ne se corrigent les mot
245. it Social n 12 d cembre 2007 p 1229 A Belleville Pla Les trajectoires professionnelles des b n ficiaires de minima sociaux DRESS Etudes et R sultats n 320 juin 2004 in J Gadrey op cit p 1231 D Margolos C Starzec Les aides sociales et l offre de travail y a t il une trappe inactivit Cahiers de la MSE mars 2002 in J Gadrey loc cit Expression inspir e de D Beland La fin du welfare state de la guerre contre la pauvret la guerre contre les pauvres Revue Esprit 1997 n 5 p 41 in D Roman le droit public face la pauvret p 186 note 346 Ou la substitution aux droits fond s sur le statut des droits fond s sur le revenu V L tard a identifi ce risque Minima sociaux concilier quit et reprise d activit Rapp S nat n 334 11 mai 2005 p 85 Un int ressement permanent occuper de tels emplois temps partiel ou temporaires comporterait donc des effets pervers pour les int ress s eux m mes en les faisant passer d un pi ge dans un autre 7Le rapport Hirsch de 2005 cit par Gadrey op cit p 1234 8j Gadrey op cit p 1229 137 tre encourag es quitter leur emploi ou en r duire la dur e ce qui reviendrait leur retour au sein des tutelles traditionnelles Notre r ponse est ici la m me que pour le RME C est un des rares points o le RSA se rapproche du RME un d veloppement de la robotique
246. it permettre de satisfaire au moins les besoins l mentaires L est l enjeu ducatif auquel nous reviendrons d une mani re r currente Nous pr f rons ainsi dire que ce revenu minimum d existence RME doit tre un revenu sui generis M me si le dispositif conventionnel de revenu minimum garanti dont le RMI fran ais constitue une version particuli rement ample est encore loign du RME il partage malgr tout avec lui quelques points communs Tout comme le RME le RMI est distribu en liquide avec une certaine p riodicit par des institutions publiques et sans cotisation pr alable des individus le recevant Par contre le RME se distingue du RMI par trois absences celle d un contr le de ressources celle d une prise en compte de la taille de la famille et enfin celle d une contrepartie strictement encadr e Trouver une relative proximit entre le RME et un dispositif ayant exist pendant vingt ans en France le RMI nous am ne logiquement la d couverte de l histoire de ce RME galement appel allocation universelle A U 1 Ibid Revenu minimum d insertion 3 Van Parijs et Vanderborght L allocation universelle Ed La D couverte Paris 2005 p 5 Le RMI est devenu officiellement Revenu de Solidarit Active RSA le 1 juin 2009 2 Histoire d une id e devenu projet le RME La th matique du RME trouve son cousinage le plus proche dans l assistance publique de
247. it plus dans le besoin L chouage d embarcations de fortune des c tes africaines vers le continent de quelques clandestins en est une manifestation anecdotique 37 r duction des in galit s est peut tre la fragmentation des politiques et l absence d articulation sens e sur le long terme de ces diff rents axes L utilisation de la force arm e est non seulement la solution envisager en ultime recours mais aussi le constat navrant d un chec des politiques de fond d leur insuffisance notamment en moyens financiers et en ambition politique La question de la richesse et celle de la s curit et donc de la paix dans le monde se rejoignent ici nettement Nous y reviendrons quand nous aborderons la proposition d un autre conception de la richesse Cet humanisme universel que pr nent ces brefs d veloppements pr c dents ne peut certes pas r sulter de la simple attribution d un minimum vital d cent inconditionnel Ce dernier ne ferait pas dispara tre instantan ment tout le d sespoir car la mis re ne se r duit pas la mis re financi re Ce RME contribuerait seulement beaucoup l amoindrir Le Rapport du Pnud de 1998 compl te cette d marche comparative par les chiffres suivants Les 225 plus grosses fortunes du monde repr sentent un total de plus de mille milliards de dollars soit l quivalent du revenu des 47 d individus les plus pauvres de la population mondiale Les trois person
248. itique change de dimension et avec lui le Droit pour que la juridicit de ce crime soit tablie B Edelman ajoute que cette incrimination ne vise plus la d fense de l homme mais de la communaut humaine du genre humain cela tient au fait que les menaces qui p sent sur l humanit ne sont pas du m me ordre que celles qui p sent sur l homme En effet dans le crime contre l humanit ce qui est vis ce n est pas la libert mais la qualit m me qui fait qu un individu appartient au genre humain Nous trouvons que ce propos de B Edelman constitue davantage un parall lisme tr s approximatif qu une v rit scientifique Certes d un point de vue strictement arithm tique un tre humain ou quelques humains ne sont effectivement pas le genre humain sinon les multiples conflits sanglants ayant ponctu l histoire des humains auraient tous menac d extinction l esp ce humaine Cependant de la m me mani re que les th ories math matiques sur lesquels se sont bas s les financiers sont totalement impuissantes pour faire face la d t rioration conomique actuelle car les humains ne sont pas r ductibles des chiffres dans des nonc s ou des quations le genre humain n est pas une r alit distincte de chaque humain pris s par ment Avant de torturer et ou tuer un million de personnes il faut commencer s en prendre une seule personne La premi re victime contient d j l ensembl
249. its conomiques et sociaux RDP 1989 p 746 4 Aff Van Volsen c Belgique du 9 mai 1990 req n 14641 89 note F Sudre in R U D H 1990 p 384 5 Pas de lumi re pas d eau chaude pas de chauffage le tout en plein hiver et avec un b b extrait de Diane Roman Le principe de dignit dans la doctrine de droit social in S Hennette Vauchez et C Girard dir La dignit de la personne humaine recherche sur un processus de juridicisation PUF 2005 pp 82 83 B Maurer Le principe de respect de la dignit humaine et le Convention europ enne des droits de l homme La Doc Fr 1999 p 746 7B Edelman La dignit de la personne humaine un concept nouveau D 1997 chron p 187 8 J P Laborde Garanties de ressources et dignit de la personne humaine in P Pedrot dir Ethique droit et dignit M langes Bolze Economica 1999 p 118 159 Commission est malheureuse en ce qu elle semble trouver encrage dans une opposition irr ductible entre les droits civiques et politiques d un part et les droits conomiques sociaux et culturels d autre part Cette opposition est l expression purement juridique de la domination qu exerce l Economique sur le Politique dont le droit est d abord un attribut Cette domination nous est devenue banale car elle existe depuis plus de deux si cles en Occident Il n est naturellement pas du r le d une juridiction m me internationale
250. l instruction pour devenir une authentique ducation politique Au moment o s annon aient les pr misses de la premi re r volution industrielle en France celle du charbon et de la machine vapeur qui va faire du prol tariat la r surrection du tiers tat aucun obstacle juridico politique ne sera l pour s opposer la n gation des droits humains qui s en suivront Comme nous l avons d j vu l conomie a t con ue d s l origine comme ind pendante de la politique de l thique et de toute autre discipline Ce sont les luttes ouvri res la pens e des r volutionnaires socialistes et l esprit avant gardiste de quelques ing nieurs et chercheurs qui se sont attaqu es aux injustices du monde du travail Cependant en d pit de leur diff rence les lib raux et les socialistes consid reront le travail comme le premier facteur de production devant la terre et le capital Jean Marc Ferry conclut bien ces d veloppements en crivant que le travail comme valeur a r alis la confluence ou la synth se de l thique chr tienne de l thique lib rale et de l thique socialiste C est dire quel point cette valeur est puissante moralement psychologiquement mais aussi id ologiquement Nous voyons aussi en cela une id ologie au sens qui fut donn ce mot la fin du XIX me si cle par les marxistes Concr tement cela aboutit pour ce qui nous concerne un changement du sens des m
251. l objection de la trop grande complexit de cet instrument ce qui exclurait toute tentative d explication claire pour le grand public sans tre simpliste Mais il n en est rien Pour nous en convaincre un argument de poids nous vient d un article du professeur d conomie sp cialiste de ces questions Jean Gadrey article au titre significatif A bas la dictature du PIB Jean Gadrey le dit sans ambigu t Il n y a nul besoin d avoir fait de l conomie et des statistiques pour comprendre pourquoi l assimilation de la richesse au PIB est une s rieuse m prise D montrons le pr sent Faire du PIB l instrument de mesure de la richesse est un non sens Nous pouvons le dire sous un angle interne prenant en compte l instrument mon taire et sous un angle externe s mancipant de cet instrument Le PIB favorise une d marche curative au d triment d une d marche pr ventive Toutes les catastrophes r centes en sont autant d illustrations Elles n cessitent toutes des frais de r paration de reconstruction de d pollution le cas ch ant et d assurance si les biens en question en relevaient Une politique pr ventive r ussie au cas o ce soit toujours possible nous n en 1 Lors de l annonce de la baisse du PIB de la France au troisi me trimestre 2008 une r union d urgence du gouvernement a t annonc e dans beaucoup de mass media ce qui donne penser que ce serait grave Pour d
252. l gitimit en science administrative L arm e et la police sont des outils privil gi s pour mater les masses affam es ou et d sesp r es qui se r voltent ou simplement expriment leur d sarroi et qui sont gr ce leur perte de rep res des proies faciles de toute forme de fanatisme ce qui est encore un meilleur pr texte pour les pi tiner Constituer une arm e europ enne permettrait de r aliser des conomies d chelle et donc de r viser sensiblement la baisse le budget des arm es afin notamment d alimenter le financement d un RME et la red finition d une politique authentiquement ducative qui sont parmi les antidotes principaux aux logiques violentes D autres remises en questions sont faire Il n est pas rare dans l histoire des administrations que les corps y officiant finissent par privil gier leur propre int r t corporatiste court terme donc la perp tuation de leur administration sur la mission pour laquelle elles ont t con ues Alain Lambert nous rappelle judicieusement que la distribution des allocations co te plus cher que l allocation elle m me Le co t de la distribution est probablement le co t de fonctionnement des administrations en charge de cette distribution i e une des composantes de l int r t corporatiste Au moins une partie des membres des administrations ayant en charge le social et les dispositifs de revenus minimums doit y tre plus ou moins sensible
253. l existe c est l ducation civique qui devrait jouer le r le du cens Mais que vaut elle dans les populations fragilis es conomiquement Le RME comme l ment d un nouveau contrat social apporterait une r ponse Les coles europ ennes devraient apprendre aux jeunes europ ens les grandes lignes d une histoire commune celle d un continent c t d autres comme l cole de la Ill me R publique en France a appris aux enfants bretons basques savoyards bourguignons etc une histoire commune l histoire de France qui est la combinaison des histoires de ces r gions Ce genre d entreprise n cessite une vision moyen et long terme loin des ch ances lectorales imm diates qui int ressent malheureusement peu de politiciens 64 changement d indicateurs de richesse Oleg Arkhipoff voquait dans un article paru en 1976 le sentiment d arbitraire devant les m thodes d valuation et de d limitation du contenu de ce qui est cens mesurer un certain bien tre Parler de bien tre est quelque peu grandiloquent Il eut t pr f rable de parler de valorisation des activit s utiles non comprises dans le PIB pour des raisons de nature surtout id ologique comme nous l avons d j vu Cette critique peut aussi tre comprise comme une attitude de frilosit l gard d un possible changement Quand on se sent tr s l aise dans un sch ma donn le seul fait de propo
254. la comptabilit nationale dont il est l illustre repr sentant ces derniers outils ne sont que les cons quences de choix m thodologiques que l histoire pass e rendait beaucoup plus l gitime qu ils ne peuvent l tre aujourd hui m me si des v nements annonciateurs de notre actualit existaient mais n ont pas t per us comme tels en leur temps Nous y reviendrons Nous ne sommes pas encore all jusqu au bout de ce que le paradigme actuel de la richesse nous offre comme argument pour affirmer sa d su tude Il nous reste voir d autres chiffres et comparaisons et essayer de les comprendre 1p Viveret loc cit p 96 Ce n est pas l motion que nous condamnons mais son h g monie utilis e par les responsables afin d aveugler les populations qui n ont alors pas la vivacit d esprit pour contester les choix qui sont faits Quand nous aborderons le contexte historique des paradigmes successifs de la richesse nous expliquerons quelle est la part de responsabilit individuelle et collective Autrefois quand un orage de gr le d truisait des r coltes quand une ruption volcanique ou un tremblement de terre ravageait des villages on invoquait la col re des Dieux par le mauvais sort qu ils auraient jet cause de certaines fautes commises Aujourd hui ce genre de r action n a pas disparu Il s est juste d plac 36 C La visibilit de la pauvret mon taire aux causes n glig es
255. la torture que constitue le mod le social dominant et non comme un moyen de plus entre les mains de la soci t de l Avoir prolong e par la d rive financi re afin d asservir encore davantage les humains les mutations politiques sociales et ducatives pr c demment soulign es sont indispensables Nous montrerons donc dans un premier temps quelques th ories anciennes qui portent un int r t certains traits du RME En leur temps il tait improbable qu elles puissent le d fendre davantage amp 1 Cette pr sentation historique se conclura par la premi re version de la th orie de la Justice de John Rawls amp 2 dont l ambigu t par rapport au RME l a pouss par la suite tenter de la r former afin qu elle l invalide totalement Nous critiquerons naturellement cette tentative de sabordage avant d affirmer avec force la profonde l gitimit morale et sociale du RME amp 3 amp 1 Bref historique des anciennes th ories de la Justice portant un int r t certains traits du RME Quelques auteurs ont th oris la Justice sociale dans le premier si cle des r volutions industrielles Ils ont d fini une dotation inconditionnelle un l ment important du RME Cette dotation traduisait le droit de chacun une part gale de la valeur travail Le contexte n tait gu re favorable l assise d un tel droit d j subversif sur autre chose que 1 R f au sens tym
256. lat s et donc fragilis s Cela nuit la constitution de solidarit s professionnelles et syndicales ainsi qu l identit particuli re que l emploi s tait constitu au cours des r volutions industrielles De plus l int riorisation de la crainte du ch mage touffe parfois la revendication salariale y compris dans des entreprises florissantes D autres activit s comme celles se rapportant au tiers secteur ne sont traditionnellement pas qualifi es d emploi bien qu elles correspondent potentiellement des gisements de nouvelles activit s J Rifkin leur nie la qualit de travail emploi Serait il prisonnier de sch mas anciens Il est toujours utile de s interroger sur la pertinence des fronti res entre diff rentes activit s et statuts ou absence de statut Nous avons lu des descriptions de la nature conviviale et communautaire des activit s du tiers secteur Elles ne font pas mention des comp tences requises et des formations indispensables la professionnalisation de ces activit s consid r es largement encore aujourd hui comme relevant de la sph re para domestique Si tout le monde ou presque est en mesure de faire n importe quelle activit relevant du tiers secteur et qu on le professionnalise ce secteur ira tout droit agrandir celui des petits boulots et il sera probablement davantage d valoris car relevant d une sph re o l approche sentimentale l emporte sur
257. le la th matique parfois envahissante du pouvoir d achat et par ses divertissements pansements pour pouvoir retrouver sans trop de peine l emploi p nible mais r mun rateur ensuite la peur est un des outils majeurs pour induire chez elle tel ou tel comportement Et quand un certain confort mat riel n est pas plus le souci imm diat la peur qu il le re devienne 1 e la peur d avoir peur cercle clairement vicieux peut remplacer la peur de manquer proprement dit Ainsi la v ritable ducation qui est force de propositions pour am liorer l existant n est pas un chien fou qui se fait craser en traversant une rue sans prudence car il est possible de la baliser sans l touffer A propos des r cents v nements conomiques financiers et enfin sociaux Marcel Gauchet nous confie que le politique n a aucune id e de ce qu il faut faire Il agit tr s courte vue pour colmater les br ches et boucher les trous sans aucune vision ne serait ce qu tr s moyen terme Il y a bien l horizon magique de la r gulation qui r glerait tout mais c est une incantation La mondialisation conomique a t faite pour contourner tout syst me de r gles c est son principe Vouloir r guler la mondialisation c est vouloir construire un cercle carr Il y a tr s peu de chances que nous assistions ce genre de choses dans les mois prochains En disant cela M Gauchet nous parle aussi de la distance qui s
258. lle le repos et le loisir Cette phrase peut participer la l gitimation du RME et elle n est pas la seule Le RMI tant le plus proche parent du RME dans notre droit nous allons nous inspirer des fondements de ce dernier pour le fonder Ainsi La formulation consacr e par la loi de 1988 s appuie d abord sur ce m me alin a onze mais in fine qui nonce comme reconnu largement un droit partie de la cat gorie des droits de l Homme L histoire des id es vient confirmer ce rang En relisant l enti ret de la phrase qui consacre ce droit tout en gardant en m moire nos d veloppements des pr c dents chapitres il est possible d interpr ter d une mani re extensive les conditions de prime abord restrictives de sa formulation En effet les restrictions concernant l tat 1 R Carr de Malberg M Hauriou G J ze H N zard J Dabin et plus pr s de nous P Laroque J Morange et bien s r M Borgetto in M David op cit p 269 M David op cit pp 269 270 Nous d nombrons 6 d cisions du Conseil constitutionnel y faisant r f rence entre juillet 1996 et d cembre 2004 3 lois entre 2001 et 2003 24 d crets depuis 1991 et 122 arr ts depuis 1989 3 M David op cit p 274 Les expressions utilis es sont r v latrices par leur caract re g n ral universel et directif de l nonc de droits de l Homme Tout tre humain a le droit d obtenir des moyens
259. lles http www linternaute com science technologie dossier robots 11 shtml Perspectives vid o qui commence avec robot humano de d apparence charnelle http www 01net com editorial 396478 les robots en vedette au grand palais Le gouvernement sud cor en et robotique domestique http www bulletins electroniques com actualites 39029 htm Une r volution robotique comme la r volution informatique http www futura sciences com fr news t robotique d allons nous bientot vivre entoures de robots_11744 Nouvelle re de robots http www tregouet org article php3 1d_article 450 sommaire_10 Des liens internet class s par auteurs BUGEON Fran ois ing nieur chercheur une r f rence du chapitre 1 section 2 http www rue89 com 2008 08 10 si les robots font tout le boulot que va faire Ilhomme 188 CASTEL Robert sociologue L ins curit sociale qu est ce qu tre prot g Texte communiqu partir de la rencontre d bat du 16 d cembre 2004 une r f rence du chapitre 2 section 1 http www crpve91 fr 07 capitalisation pdf actes ActesRenc Renc2004 Renc2G pdf COLLIN Denis pour la th orie de la Justice une r f rence du chapitre 2 section 2 conf rence des 22 et 23 janvier 2004 http pagesperso orange fr denis collin Utilitarisme TJ htm MASLOW Pyramide de une r f rence de l introduction http semioscope free fr article php3 id_article 8
260. mais pas tous a recours au concept de co t d opportunit pour les d sh rit s savoir une estimation de la perte globale qui r sulte pour ceux qui ne les ont pas re us du fait d en tre priv Comme nous venons de le voir ce co t d opportunit n est malheureusement pas seulement privatif il peut avoir un impact collectif ce qui rend l estimation de la perte qui en r sulte inestimable Ainsi qu importe en fait s il est contestable d affirmer sans l ombre d un doute que le RME puisse tre l gitim sur le fondement des principes de Rawls selon notre duo d auteurs qui en cons quence fait appel une version non rawlsienne de l galitarisme lib ral pour attribuer ce revenu inconditionnel entre autres aux surfeurs de Malibu Reconna tre l existence d une pluralit de th ories de la justice m me s il ne s agit souvent que de nuances entre elles n est ce pas une des cons quences de la reconnaissance d une pluralit voire d une infinit de conceptions diff rentes de la vie bonne tant qu elles sont galement justes Le nouveau contrat social que nous proposons avec sa composante RME s y emploie tandis que la l gislation succ dant celle sur le RMI s y oppose radicalement d o une interrogation sur la place que peut prendre le droit dans la perspective qui est la n tre 1y Vanderborght et P Van Parijs op cit p 76 y Vanderborght et P Va
261. march afin de permettre l expression d autres formes d conomies qui pourraient pr tendre concurrencer l conomie de march En effet soit une conomie est libre et sa vie ne d pend que de la volont des gens soit une conomie est contrainte et est donc condamn e tre soumise l conomie dominante en ne pouvant s exprimer qu sa marge C est le cas de l conomie du don soumise au statut d exception et de suppl ment d me la soci t de march un peu 1JL Laville La crise de la condition salariale in Le travail quel avenir op cit pp 76 77 D Cohen Les salaires ou l emploi in Le travail quel avenir op cit p 112 3 C est croire que les responsables politiques dont la mission est d anticiper les mutations pour pr parer les populations leur venue sont rares satisfaire ce que l on attend d eux Si certains le pourraient seraient ils pri s de se taire pour des raisons corporatistes Malgr cette incomp tence av r e aucun plan social n est annonc pour que la profession se s pare de ces l ments les moins efficaces Est ce cela appartenir un secteur d activit d avenir M Mauss Essai sur le don in Sociologie et Anthropologie Paris PUF 1985 in G lacano op cit 1998 p 436 5G lacono loc cit 83 comme les indicateurs sociaux et environnementaux m me si ces derniers ne b n ficient pas de
262. me la CSG pay par les contribuables qui sont en grande partie des salari s D j nous voyons l que l Etat providence devrait tre refond sur des bases vraiment solides Il peut tre consid r d s ses origines comme un parasite de l conomie Cette tare originelle qui doit tout prix s effacer n est malheureusement pas la seule Derri re son apparence humaniste d j largement mise mal par ce qui pr c de s ajoute sa source historique guerri re Pierre Rosanvallon exprime cette r alit avec force quand il crit que le propre de la guerre est d instaurer un principe d quivalence radicale chaque vie p se d un m me poids et le sacrifice de chacun peut tre appel de la m me fa on L Etat providence est une version apais e et ordinaire de cet id al l mais il est fond sur un ressort identique Cela montre que l Etat providence nourrit des liens troits non seulement avec l conomie mais aussi avec le Politique lui m me tenu dans un tat de subordination l conomie comme nous l avons vu Les deux grandes guerres du XX me si cle ont t un instrument puissant de consolidation de l identit nationale dont l Etat providence est une 1 Pierre Rosanvallon La nouvelle question sociale Le Seuil 1995 p 49 50 d apr s la FL d Aline Rivera Maldonado 92 expression Nous voyons ici une rencontre des liens civiques compris comme l appartenance une commun
263. ment la d mocratisation des responsabilit s publiques en relativisant la crainte de ne plus pouvoir retrouver son emploi initial L argument du risque de d sertion du monde du travail et de la production est tr s trange lui aussi Il confesse sans le dire que la motivation de ces emplois est fortement conditionn e au revenu qu ils procurent comme nous l avons vu et donc que le soit disant attachement visc ral au travail serait l arbre qui cache la for t de la peur de la perte des moyens de subsistance Enfin il y aurait un risque de moindre investissement dans l ducation et la formation professionnelle et donc d affaiblissement de la puissance conomique du pays Evidemment un RME sans effort ducatif avec une facette individuelle et collective cr dibiliserait tous ces risques mais ce n est pas notre propos Si chacun est d abord l coute de ces talents propres afin de les d velopper sans peur que sa voie professionnelle se r v le quasiment sans issue court ou moyen terme et donc puisse menacer sa survie m me s il emprunte ce nouveau contrat social pourrait permettre au contraire une plan grande diversit des formations et donc long terme une plus grande capacit d adaptation aux al as de l conomie mondiale Bien s r une question se pose peut on tre s r que le RME m me appuy par une ducation tr s haut de gamme pour tous ne laisse pas une marge de la population peut tre plu
264. mes ressorts qui sont quasi magiques et cultivent l illusion qu une intervention minimaliste puisse rendre justice une soci t toute enti re Non seulement la discrimination positive n a de r ellement positif que le nom elle est en plus franchement n gative par la stigmatisation qu elle suscite La situation actuelle est m me emp tr e dans une approche du provisoire p renne au point que son horizon se limite deux oppos s qui se renvoient incessamment la balle soit la stigmatisation par le ciblage des mesures soit son envers 1 e l indiff rence et le retour de la banalisation de la mis re et de la peur d y tomber Cela semble t moigner d une certaine immaturit politique D un autre c t comme notre soci t fonctionne sur le mode de la roue libre en manquant cruellement d audace pour son avenir la discrimination positive correspond tout fait aux fausses solutions recherch es L id e d accorder un minimum au moins vital seulement aux plus d munis rel ve de cette m me logique mais notre d sapprobation son sujet s appuie d abord sur la r alit du sentiment d ins curit sociale qu un droit inconditionnel au RME permettrait de dissiper De plus un RME universel en favorisant le choix d activit s en fonction de l int r t qu elles peuvent susciter et non du seul crit re financier aide les plus d munis comme les autres se sentir valoris et se respecter eux m me
265. n Parijs op cit p 75 129 Chapitre 3 La l gitimit juridique du RME d nouer un n ud de la soci t et donc de son organisation juridique sans en former un autre Il peut arriver qu une voie qui ait avort depuis des d cennies voire davantage parvienne enfin donner satisfaction Le probl me est ici dans le constat qu cette voie aucune alternative s rieuse n est propos e Continuer imperturbablement ressasser un objectif devenu obsessionnel en l absence de d bat public sur sa pertinence ne peut qu interpeller tout observateur qui prend la peine de prendre un peu de recul sur la situation pr sente Or il se trouve que le dernier filet de s curit du droit social qui tait jusqu pr sent le RMI et qui tendait pr server tant bien que mal un certain nombre de d sh rit s de l inhumanit du march va tre remplac par le RSA qui cherche entretenir l illusion que ce dernier reste aussi nombreux et probablement infranchissables pour beaucoup qu en soient les obstacles la solution Ainsi nous pr senterons les impasses du droit positif actuel section premi re avant de partir la recherche des possibles fondements juridiques du Revenu Minimum d Existence section deuxi me Section 1 Les impasses du droit positif actuel Ce ne sont pas parce que les choses sont difficiles que nous n osons pas les faire mais parce que nous n osons pas les faire qu elles son
266. n de l A U par Van Parijs et Vanderborght Ce revenu serait vers par une communaut politique l Etat nation naturellement chez la majeure partie des auteurs puisque c est aujourd hui la forme la plus r pandue que prend cette communaut Comme le souligne les deux auteurs pr cit s rien ne s oppose ce qu elle soit prise en charge par une entit publique de moindre dimension comme la r gion voire la commune Nous n y voyons pour notre part qu une tape vers une g n ralisation une chelle plus grande J M Ferry Genet et Van Parijs et Van Parijs et Vanderborght se projettent avec raison notre sens vers le niveau supranational Le plus r volutionnaire de tous est l artiste n erlandais Peter Kooistra qui a cr une fondation qui promeut le projet d une allocation universelle financ e par les Nations unies Le journaliste altermondialiste belge Dirk Barrez s est int ress cette id e en 1999 tout comme l conomiste canadien Myron Frankman en 1999 et en 2004 Ces deux personnalit s ne sont pas hostiles un montant tr s faible ce qui peut d j tre cons quent pour des r gions o le co t de la vie est galement tr s bas Aborder ce projet ainsi cette chelle est d ailleurs la seule mani re de le cr dibiliser Se pose aussi en compl ment la question du financement d une telle mesure aux diff rents niveaux abord s Nous pouvons r pondre cette question d une m
267. n fait qu une tape comme nous l avons vu doit tre approfondi afin que de Le psychanalyste et sociologue Patrick Declerck qui a partag pendant quinze ans la vie des clochards de l le de France dit juste titre selon nous que ces personnes font aussi partie de la soci t Les majeurs sans assez de ressources r sidant provisoirement dans des centres d h bergement chez des proches des amis etc sont la part invisible et pourtant bien r elle de cette m me cat gorie 3 Avant 1994 le vagabondage tait un d lit On peut aussi parler d occupation ill gale de biens publics La th matique de l exclusion est tr s controvers e dans la communaut scientifique R f l analyse de Thomas Kuhn sur la place des croyances dans un discours qui se pr tend scientifique Nous renvoyons nos d veloppements de notre chapitre premier section premi re 99 l tat providence qui s tait greff sur cette organisation vacillante soit extrait sa substance humaniste qui peut tre largement am lior e dans le nouveau mod le social que nous essaierons de pr senter Le mod le social de notre soci t est l emploi salari lequel donne un statut protecteur aux travailleurs b n ficiaires en les faisant acc der la citoyennet sociale i e la soci t assurantielle selon l expression de Fran ois Ewald Ce mod le social tait valable pour se prot ger de risques indiff renci s et mesur
268. n leur assurant s curit et reconnaissance partir de leur travail La propri t sociale expression utilis e par Robert Castel et Claudine Haroche est le prolongement individuel de l Etat providence Les observations que nous avons faites pour ce dernier sont aussi valable pour la version personnalis e qu elle est Cette construction intellectuelle visant att nuer la soumission des salari s une organisation pour laquelle ils ne sont que des rouages auraient d tre pr sent e comme un droit transitoire avant la construction d une nouvelle organisation sociale pour laquelle l tre humain et son panouissement serait autant le moyen que la fin Enfin en ces temps o les pr occupations sociales et cologiques deviennent plus saillantes nous pouvons comprendre l illusion qu est ce concept de propri t Si nous mettons en danger les conditions m mes de la survie de la faune et la flore dont l tre humain n est qu une composante et qui est la base de son alimentation les constructions humaines que sont les biens priv s la propri t terrienne ou industrielle la propri t sociale et les institutions collectives l Etat social dont nous parlons ici vont nous sembler rapidement d risoires Le concept de location est plus pertinent car il rend davantage compte de la bri vet du temps qui nous est imparti si nous ne nous d cidons pas consid rer d sormais en priorit les rapports entre les
269. ne motivation de plus aux changements structurels indispensables pour que devant l impuissance durable les simplifications extr mistes ne l emportent pas finalement Les causes en sont multiples Quelles en sont les plus importantes Quand on nous vend l illusion d une croissance illimit e comme socle conomique et social on peut comprendre que le d crochage de la r alit fait ressurgir le vieux spectre du retour de l ins curit finalement permanente l apr s guerre devenant l exception la r gle C est une erreur r currente que de croire tre parvenu un moment d sormais ind passable C est d une r volution cognitive dont nous avons besoin et pas seulement limit s aux sujets du social Elle a vocation tre beaucoup plus structurante car de nombreux fondements sont en voie avanc e d obsolescence Nous en revenons encore une fois l importance de l enjeu ducatif amp 2 Des r ponses la d sagr gation probable de l identit salariale Les r ponses propos es sont multiples au mauvais sens du terme Elles ressemblent des pansements de fortune sur des plaies b antes et des gesticulations sans perspectives claires juste donner l illusion d agir Quand il n y a pas d autres politiques que celles de l urgence du conjoncturel c est la pens e politique qui est en panne A La d rive d monstrative de l action politique est une marque d impuissance derr
270. ne savons pas pr cis ment le d limiter de l acquis Nous soup onnons fortement que notre ADN nous ouvre beaucoup plus de portes qu il ne nous en ferme Baptiste Mylondo loc cit 3 John Rawls op cit 1971 p 91 Nous retrouvons le symbole du yin et du yang Denis Collin citation extraite du lien suivant http pagesperso orange fr denis collin Utilitarisme TJ htm Denis Collin op cit 7y Vanderborght et P Van Parijs op cit p 76 122 Rawls comme Mylondo n en font pas r f rence Confondre le principe de diff rence avec la discrimination positive revient l interpr ter de mani re tr s minimaliste m me si autant que nous comprenons Rawls rien ne semble l exclure Denis Collin trouve que le principe de diff rence est flou au point qu il puisse tre invoqu pour justifier des r gles de distribution parfaitement contradictoire et de fait tr s largement utilitariste La discrimination positive a le d faut majeur de pr tendre faire brutalement dispara tre des in galit s en intervenant quasi chirurgicalement sur quelques points d une r alit structur e d s l origine d une mani re discriminatoire A l illusion du tout technologique la multiplication des cam ras de vid o surveillance par exemple s ajoute l illusion du tout proc dural La culture populaire peupl e de super h ros parvenant seuls contre tous ou presque changer la vie d une collectivit joue sur les m
271. nes les plus riches du monde ont une fortune sup rieure au PIB total des 48 pays en d veloppement les plus pauvres L acc s aux services sociaux de base le co t de la r alisation et de maintien d un acc s universel l ducation de base une nourriture ad quate l eau potable et des infrastructures sanitaires est estim 40 milliards de dollars par an Le d veloppement humain ne se r duit certes pas une question de revenu m me si cette dimension particuli rement mais pas seulement dans les pays industrialis s o l urbanisation massive de l espace depuis la deuxi me guerre mondiale tend faire dispara tre le mod le autrefois dominant de la ferme presqu autosuffisante en est un des piliers Les chiffres donn s par le rapport du Pnud de 2006 ne montrent pas d am lioration de la situation puisque l accumulation de richesses au sommet de la pyramide mondiale de r partition des revenus a t plus frappante que la r duction de la pauvret sa base et cela une exception pr s celle de l Afrique subsaharienne qui est la seule r gion avoir connu une augmentation de l incidence de la pauvret et du nombre absolu d indigents Une autre mani re de saisir le niveau des in galit s de revenu est de comparer le revenu moyen et le 1 Selon l expression de l ancien pr sident fran ais Jacques Chirac Op cit p 106 Le Pnud publie r guli rement ce genre de Ra
272. nir c est effectivement venir nouveau 3 J P Laborde La notion de revenu minimum op cit p 400 4 1 x a Except les aliments surtout quand ils sont frais Et II vaut mieux mourir rapidement que se maintenir parfois longtemps mais avec de terribles souffrances Sa capacit de r sistance son tat de sant au pr alable son environnement mat riel sociale etc Z EE PA x Nous mettons entre guillemets car la nature juridique de ces textes internationaux est tr s contestable 14 int ressantes que ces derni res Nous en venons ainsi notre second point Les biens quels qu ils soient n ont d int r t que par l usage que les humains peuvent en faire Le capital humain est le plus pr cieux Comme le dit J P Laborde m me s il ne fait pas express ment r f rence l id e de notre d veloppement ce RME m rite le qualificatif de revenu si toutefois on accepte d aller chercher le capital le fonds ou l activit l o elle se trouve Nos soci t s occidentales l affirment le revendiquent pr tendent m me apporter cette valeur au reste du monde tout en tant aveugle au fait qu en leur sein m me l humain n est pas au centre Les meilleures intentions peuvent naturellement tre donn es pour justifier cet tat de fait et de droit Nous y voyons pour notre part la preuve d une grande immaturit de nos soci t s dites pourtant d velopp es Le genre humain n a pas le
273. nisation qui r partit les t ches entre ces employ s L organisation scientifique du travail OST en 1D M da La fin de la valeur travail in Le travail quel avenir op cit pp 225 226 J M Ferry op cit p 56 Ibid 73 est responsable car elle expulse l humain de la science en se focalisant sur une masse indistincte du facteur travail qu il s agit de faire cro tre A Smith avait en partie anticip POST car il ne s int ressait pas la nature et aux conditions d exercice de I intelligence humaine Il l a prenait comme une donn e que la division du travail et la m canisation vont multiplier Cette d multiplication quantitative partage l esprit du PIB qu elle anticipe Elle a en effet l inconv nient majeur de rejeter toute consid ration qualitative ce que l O S T accentuera et globalisera Nous ne sommes pas sortis de cette impasse les pr occupations cologiques et sociales rel vent davantage du discours que de la r alit en l absence de changement structurel ad quat D M da identifie trois composantes fondamentales de la modernit des soci t s industrielles la domination de la pens e conomique l lection de la sph re du travail et de la production comme c ur de la vie individuelle et sociale et le d p rissement de la politique P Viveret qualifie cette domination d coligion car il constate l existence m
274. nnellement marquant d avoir su pr venir une catastrophe et cela seulement pour les acteurs de cette pr vention Le grand public le plus souvent n en sera rien ou s il l a su l oubliera probablement assez vite sauf si les mass media consacrent suffisamment de temps et d mission cela autant que s il y avait eu un drame La r ussite d une op ration de pr vention n aboutira de fait aucune proc dure co teuse de r paration de reconstruction etc et donc ne provoquera en elle m me aucune hausse du PIB Toujours sur l aspect interne J Gadrey nous dit aussi que les m thodes actuelles de mesure du PIB souffrent d une marge d incertitude telle que ces classements sont presque totalement d pourvus de signification Les statistiques officielles nous vantent r guli rement les bons chiffres des Etats Unis et de la Grande Bretagne deux Etats embl matiques de notre conception actuelle de la richesse Mais quand on sait que le PIB ne prend pas en compte les r sultats de ces Etats en termes d ducation et de sant deux domaines parmi d autres dont l importance n est pas d montrer En effet que serait une conomie dont les acteurs seraient illettr s ou enferm s dans leur certitude un dipl me ou une exp rience professionnelle a aujourd hui comme les produits ou services ordinaires une date implicite de p remption si on ne se remet pas en question Il en est de m me pour la sant
275. non seulement leur unit mais aussi une sorte d unit globale d passant le droit lui m me et qui fait que toute vie qui commence devrait recevoir les ressources n cessaires son d veloppement Les fondements juridiques d une telle existence sont ensuite comme le sol sur lequel on marche il ne devrait pas tre n cessaire de s en soucier pour avancer mais il ne faut pas non plus qu il se d robe sous nos pieds 1 Ibid Ibid 177 CONCLUSION Demeure donc la question implacable pourquoi aussi peu d imagination Pourquoi aussi peu de tentatives de lancer de nouveaux projets de soci t Parce qu on sait l avance quoi m nent les projets collectifs restriction des libert s dictature de la collectivit au d triment des individualit s Parce que notre syst me quoi qu on en dise pla t et convient si bien que l on ne saurait envisager pour autre horizon que son r tablissement seul gage de jours meilleurs Parce que nous sommes collectivement anesth si s aveugl s par un certain confort mat riel qui nous emp che d envisager d autres voies que celle que nous sommes en train de suivre Difficile dire Le fait est en tout cas qu un syst me qui d pla t tant et qui pourtant suscite aussi peu de contestation radicale a de quoi surprendre GILLES DAL Le Revenu Minimum d Existence n est quasiment pas l gitimable s rieusement sans une prise en consid ration d l
276. notation Une initiative du Centre des jeunes dirigeants de l conomie sociale CJDES va encore plus loin avec le bilan soci tal qui comme son nom l indique tend faire de l entreprise dans l conomie sociale puis peut tre dans l conomie tout court un acteur pleinement responsable au sein de la soci t Notons enfin une initiative qu b coise int ressante puisqu elle a associ d une mani re peut tre in dite le pouvoir politique et le monde associatif qui en est l origine en incitant le l gislateur prendre ces responsabilit s pour mettre fin la pauvret Un ministre des 1 Nous pensons aux travaux de chercheuses de l Insee en France pour la valorisation du travail domestique Les experts s accordent pour dire que la nature existait avant l tre humain sans qu il s agisse d tablir une hi rarchie entre les deux Il s agit plut t d une compl mentarit Toutefois comme nous l avons d j dit nous consid rons avec P Viveret que les menaces sur l humain par la violence sont les plus pr gnantes 3 Pour certains experts comme Antoine Waechter l cologie et l environnement ne recouvrent pas les m mes choses Cela est pour nous un d bat de sp cialistes tout fait secondaire Nous n en tenons pas compte 4 Comme ceux dont il est question sur ce lien http www dailymotion com video x1ds9p alerte 5 PP 2 Dont certaines n ont pas encore t d couvertes comme dans la
277. ns conomiques et culturelles donc de tout ce qui renvoie l acquis L galit absolue savoir l uniformit non seulement n existe pas mais n est pas souhaitable Nous sommes tous diff rents et cette diff rence qui a une composante inn e est une richesse L acquis a vocation se greffer sur l inn sans qu on connaisse la fronti re entre les deux l imbrication de l individu dans son milieu est tr s grande L galit qu il s agit de construire concerne exclusivement l galit des chances d expression humaniste de chaque potentiel John Rawls parlait de justice en terme d quit i e d galit concr te et non simplement abstraite sans toutefois tre tr s cr dible sur les modalit s d application de cette 119 quit Rawls proposait une solution dans la r actualisation d une forme du contrat social trois si cles apr s Grotius L id al de Justice sociale de Rawls est r sum dans la combinaison d un gal respect l gard de toutes les conceptions raisonnables de la vie bonne qui se c toient dans nos soci t s pluralistes et le souci impartial d assurer chaque citoyen autant que possible ce qui lui est n cessaire pour poursuivre la r alisation de sa conception de la vie bonne Nous avons d j voqu l invitation une pluralit de conceptions de la vie bonne que constitue le RME Cet adjectif raisonnable c
278. ns de cr ation destruction en croissance de nature exponentielle Les outils et les comp tences redout s pour leur force de destruction peuvent servir aussi cr er des conditions meilleures d existence La biologie peut tuer par des armes bact riologiques comme elle peut en op rant certaines modifications sur le g nome de plantes leur permettre par exemple de pousser avec moins d eau qu initialement De m me la monnaie par son accumulation au service d une seule oligarchie est source de mis re et de morts pr matur es alors que sa r partition l ensemble des humains au niveau du minimal vital d cent viterait ces drames Ces exemples parmi tant d autres t moignent de l immensit de l enjeu ducatif Quand B Edelman au sujet de l arr t de la Cour de Cassation du 6 octobre 1983 dans l affaire Barbie d clare que ce qui est remarquable dans cet arr t c est la notion d abolition des fronti res d s qu on est en pr sence d un crime contre l humanit i e lorsque l humanit comme telle est la victime les fronti res ne peuvent faire obstacle au ch timent en d autres termes la terre n est plus divis e en Etats nations ethnies races mais elle est cet espace commun que l humanit habite gt il exprime l essence m me du concept d humanit m me si nous regrettons qu il ne nomme pas selon nous l entit premi re de l humanit ce que S Cu
279. ns les plus ais es qui ne sont pas l abri de retournement de fortune comme les v nements financiers spectaculaires r cents invitent nous le rappeler Pour largir nouveau notre propos les a n s voient l avenir de leurs enfants pire que ce qu ils ont connu Ajoutons qu une partie des m nages et des individus s est trouv e plus confront e des risques monoparentalit que n avait pas pr vu de prendre en charge l pure du mod le de S curit sociale Les causes de ces processus d exclusion renvoient en partie nos d veloppements sur le contenant L inclusion dans le mod le social dominant tait fond e sur l emploi dont l avenir est plus qu incertain La fragilisation de ce mod le social ne touche pas que des individualit s disparates Si les larges groupes ne monopolisent plus la question sociale ils n en sont pas pour autant absents En effet des groupes entiers d crochent et ont le sentiment d tre des laiss s pour compte des transformations actuelles en particulier le cas des cat gories 1 Julien Damon L exclusion Que sais je mars 2008 p 31 Voir en annexe p 181 le tableau le graphique et la carte l appui de ces chiffres Julien Damon op cit p 35 101 populaires et surtout de la classe ouvri re Les ressentiments collectifs qui s accumulent et qui ont expliqu en partie le succ s du Front National FN devraient tre u
280. nt corriger les d g ts de la croissance sans augmenter le bien tre nonc sans tre caract ris et il lui est ajout les d penses des services publics et des services priv s tels que les loisirs et les travaux domestiques S appuyer d abord sur le PIB est certes contestable mais raisonnable dans le contexte de l poque Remettre explicitement en cause un paradigme la premi re crise venue n est pas cr dible ou alors ce n est pas un paradigme Nous n tions pas encore dans un dysfonctionnement profond et criant Par contre les ajouts au PIB sont surprenants car ils vont sans le revendiquer l encontre de quelques fondements de ce paradigme de la richesse 1 Dont le rapporteur P Viveret est l auteur de la r f rence premi re de cette section La r forme de la l ordonnance de 1959 sur la comptabilit publique et l organisation des lois de finance du budget de l Etat encourage un effort d valuation plus intense qu autrefois 60 sans les nommer C est peut tre cette trop grande audace qui a conduit les acteurs politiques et conomiques l ignorer Il aurait t peut tre pr f rable de commencer par pr parer les esprits changer de regard sur les activit s chass es hors de l conomie par l actuel paradigme En effet en France notamment les administrations du social sont affubl es d un pr jug d favorable car elles sont qualifi es de d pensi res c
281. nt d changer mais uniquement ce qui est disponible sur un march 1 e ce qui a un prix Le prix est devenu la valeur qui se d gage de la confluence des trois concepts cl s de l conomie politique l utilit le d sir et le sacrifice Ce qui est appel valeur est ainsi pervertie En latin la valeur valore est la force de vie Rien n est plus caricatural et tragique de l avoir transform e en monnaie La m me somme mon taire peut servir aussi bien un usage humaniste que misanthropique qu il soit ill gal par les maffias ou non pour les instruments tatiques de guerre Si le terme argent sale d signe uniquement la premi re cat gorie d usage il m riterait d tre galement utilis pour la deuxi me cat gorie La glorification de la monnaie qui de moyen est devenue une fin est une des pires cons quences du syst me mon taire Cons quence et non d viation proprement parler puisqu elle n entre pas en contradiction avec la th orie conomique En effet en faisant du prix le rep re commun de la valeur l conomie s autonomise de toute consid ration ext rieure comme la morale L on Walras th oricien renomm qui tait jusqu au boutiste dans sa conception conomique de l utilit en trouvant conomiquement indiff rents l acte de soigner ou de tuer selon le dosage d une drogue par exemple tait n anmoins le premier conscient des cons quences d sastre
282. nt depuis d mocratis s La voiture la radio la t l vision le r frig rateur etc sont des exemples significatifs de ce caract re volutif Exclure les personnes sur vivant gr ce au RME de ces outils dont l usage n est pas vital et cependant tr s largement r pandu aujourd hui dans les pays occidentaux en tout cas serait aussi une forme de stigmatisation Il est probable que l tablissement du niveau de ce minimum vital d cent suivant des param tres pr cis comme le co t de la sur vie 1 Ainsi le communisme est intrins quement liberticide puisque la dialectique historique qui est la sienne l emporte devant toute pr occupation droits de humanisme Y Vanderborght et P Van Parijs op cit p 71 hors encadr 118 variable suivant les zones g ographiques sera l occasion de controverses nourries et passionn es afin d viter que ce RME soit si confortable que trop de gens puissent s en satisfaire C est effectivement un risque important qui n cessiterait de trouver un quilibre toujours instable du fait de l volution des soci t s entre le refus de toute stigmatisation et l encouragement au d passement de soi Nous en revenons ainsi la question ducative au centre de la probl matique du RME avant de pr senter la version initiale de la th orie de la Justice de John Rawls principal point d appui pour l gitimer le RME m me si elle souffre peut tre surtout de l absence d
283. nvenables d existence Si ce qui ne constitue qu une fin d alin a tait cet alin a in extenso et s il tait plac en cinqui me position la place de l actuel cinqui me alin a ou si l actuel alin a dix La Nation assure l individu et la famille les conditions n cessaires leur d veloppement rempla ait ce m me alin a cinq les fondements du RME seraient l Si des progr s juridiques ont t r alis s ces vingt derni res ann es tels que l objectif de valeur constitutionnelle relatif au logement d cent inspir de cet alin a onze et des dispositifs de protection sociale tel le RMI m me si la r forme du RSA constitue un recul la subordination du Droit et du Politique l Economique rend ces progr s mineurs Nous n avons pas d autres choix que d interroger certaines des valeurs fondatrices de notre Contrat social dont l une d entre elles a d j t cit e la dignit La solidarit la fraternit et l galit dans une moindre mesure sont les autres valeurs fondatrices La d gradation des conditions d emploi et l impuissance subs quente du Politique depuis une trentaine d ann e devrait au moins nous interpeller sur la pertinence garder le travail emploi au centre de notre Contrat social Nous allons d abord rechercher l gitimer juridiquement la possibilit d un droit un RME avec le principe de dignit ce qui nous conduira questionner l univer
284. ocales marginales La contradiction entre les trois usages de la monnaie est un facteur de domination pour ceux qui peuvent avoir la main mise dessus Ainsi l exc s qu on peut trouver un bout du syst me mon taire dans la bulle sp culative a son pendant dans le manque de monnaie l autre bout Certains peuvent estimer qu un transfert du superflu des uns aux autres serait une solution simpliste C est pourtant en partie ce qu produit le formidable m canisme de r gulation de r partition et de redistribution des richesses de l Etat providence de 1945 aux ann es 1970 L radication de la pauvret et l acc s au confort et l habitat d un nombre croissant de personnes en est le r sultat Les responsables ont eu la faiblesse de croire la p rennit de cette situation puisqu ils n ont pas su anticiper ce qui a suivi Pire encore la philosophie politico conomique n a pas t remise en cause depuis lors Une explication tr s simple peut tre donn e la conviction largement r pandue que les perturbations des trente derni res ann es seraient une crise conomique au lieu d une s rie d v nements r v lateurs d une crise non pas conomique mais de l conomique qui appelle une mutation de notre regard sur la richesse En mati re financi re la confiance des acteurs est primordiale pour la perp tuation du syst me En 1987 cette confiance a t mise mal
285. ociale travail sant sous le direction de B atrice Appay et Annie Th baud Mony CNRS INSERM 1997 A M Grozelier op cit p 197 Ibid Nous ne revenons aux questions cologiques et sociales vues dans la premi re section L emploi hors norme est tout emploi salari ou faux ind pendant requalifi salari qui sort du cadre du CDI temps plein et qui supporte des d rogations par rapport au code du travail comme les contrats aid s 7 Il m est pas rare de voir au sein de grandes entreprises des salari s employ s pour d nicher les meilleurs dispositifs d insertion donnant droit leur entreprise aux primes les plus avantageuses C est ce qui est appel l effet d aubaine 8 A M Grozelier op cit p 39 77 De plus ce mode de gestion de la main d uvre ne concerne que les emplois peu ou pas qualifi s ou ceux dont la qualification n est pas reconnue Les cadres sup rieurs ne sont effectivement pas concern s Beaucoup d id es re us circulent sur le ch mage Il n est pas inutile de rappeler quelques v rit s La seule corr lation forte au sein de l OCDE entre le ch mage et l emploi concerne le fait suivant plus la valse des emplois est rapide moins est lev le taux de ch mage de long terme Cela ne pr juge en rien de la qualit des emplois concern s Ainsi en France avec le SMIC et les lois restreignant le licenciement le choix est implicitement celui du ch
286. oit au RME partir d un certain seuil est une hypoth se que nous avons d j abord e dans l historique de cette id e et de ce projet Il s agit de l imp t n gatif Derni re composante de la d finition propos e par le duo d auteurs ce revenu serait vers sans exigence de contrepartie Ce dernier l ment d coule largement des pr c dents Il ne fait que pr ciser ce qui tait d j contenu en filigrane En effet moins qu une personne ait des revenus provenant d h ritages de rentes mobili res ou immobili res ces ventuels gt n e er or ror 3 revenus propres sont les gains acquis par l exercice d une activit r mun r e S il n y a pas 1 Van Parijs et Vanderborght op cit p 36 Cette possibilit existe d j aujourd hui Elle pourrait tre simplement davantage facilit e Ou des prestations dues apr s des cotisations vers es dans un syst me assurantiel 20 de contr le de ressources il n y a donc pas non plus d exigence de contrepartie Cela explique que les propositions de Bellamy en 1988 et de Gorz en 1983 comprenant un service social substantiel ne soient pas de v ritables RME tout comme le revenu minimum individuel et forfaitaire propos en 1943 par Juliet Rhys Williams car la simple participation une gr ve tait selon elle incompatible avec le versement de ce revenu Par contre dans le revenu de participation que l conomiste b
287. oit encore plus affaibli Les soci t s holistes traditionnelles taient sous l emprise d autres forces structurantes telles que les grandes familles les clans le patriarcat La lib ration de ces contraintes pass es est illusoire En fait il s agit plut t d une recomposition d invariantes Aujourd hui avec les Conseils d administration des plus grandes entreprises d envergure plan taire la nouvelle domination holiste occidentale prolongement mondiale a r ussi l exploit de faire passer sa victime l individu ou plut t l atomisation du social par disparition des solidarit s traditionnelles sans que rien ne les remplace vraiment encore pour le nouveau centre de la 1 Avec l arm e de m tier dont la cr ation en France est post rieure la prise de conscience du changement de nature des conflits l importance du nombre de soldats d cline par rapport la qualit et la diversit de leur pr paration et de leur adaptabilit Les m mes remarques peuvent tre faites l gard du monde salarial et ce n est pas un hasard Nous disons plan taire plut t qu internationale car les fronti res des Etats nations sont survol es de plus en plus facilement Le libre changisme mondial est acc l r par le capitalisme virtuel Un clic suffit 107 soci t Seules les formes de domination de l individu changent le fond ne fait que se recomposer Renaud Tarlet a une analyse int ressante du
288. ologique du mot travail Thomas Paine en 1796 Thomas Spence en 1797 et Joseph Charlier en 1848 3y Vanderborght et P Van Parijs L allocation universelle op cit p 69 Pour simplifier nous d signerons d sormais cet ouvrage par l expression le duo d auteurs 115 cette valeur travail La valeur capital tait privative et l est toujours en grande partie Ces deux valeurs taient en train de monter en puissance sur les d bris de l ordre ancien Il faudra attendre le d veloppement de la pens e socialiste pour imaginer la collectivisation de la valeur capital L appui de la valeur travail la th orie de ce duo d auteurs permet de la rendre un minimum audible La philosophie libertarienne nord am ricaine dans sa version dite de gauche a repris cette id e en affirmant que tout moyen de production trouve son origine premi re dans des ressources naturelles qui n taient initialement la propri t de personne Et ces ressources y compris ce qui est d leur appropriation priv e et l exploitation priv e de leur potentiel devraient revenir en parts gales tous les membres de la communaut concern e en l occurrence l humanit enti re Le puzzle de notre id e stricto sensu de RME abstraction faite des autres composantes du nouveau contrat social semble tre presque constitu Il ne manquerait que la fixation du niveau des parts gal
289. om fr news t robotique d allons nous bientot vivre entoures de robots 11744 Une r volution robotique comme la r volution informatique http www tregouet org article php3 id_article 450 sommaire 10 nouvelle re de robots 3 2 jose F gt F RAT P s PEN Dans une dition r cente dernier trimestre 2008 de l mission Ce soir ou jamais en deuxi me partie de soir e sur France 3 i Fran ois Bugeon ng nieur chercheur citation extraite de http www rue89 com 2008 08 10 si les robots font tout le boulot que va faire lhomme 88 pensons l avoir d montr et appr hender progressivement les changements sociaux radicaux qui s annoncent dans un avenir dont il est difficile de donner les ch ances Sortir de l obsession salariale sera douloureux pour beaucoup car il n est jamais facile de prendre conscience d avoir t dup pendant longtemps On peut nous r torquer que les robots seront d sormais en concurrence avec une fraction grandissante des salari s car on peut utiliser la robotique contre l tre humain si on ne fait pas un effort p dagogique Nous sommes en effet devant un dilemme soit l tre humain continue d tre un outil avec le robot au service du capitalisme financier soit l tre humain son ducation au service de ses projets de vie deviennent le v ritable centre de pr occupation de l conomie et du politique Pour que ces perspectives deviennent r alit un autre obs
290. ombreux anonymes viennent parfois spontan ment aider par exemple la d pollution des plages souill es par une mar e noire ou proposer d h berger dans l urgence leurs voisins survivants d habitations effondr es Dans tout ce qui appara t comme des drames ind pendants de la volont de ces victimes comme une explication simple n est pas vidente trouver l on se rattache inconsciemment l irrationalit On peut entendre invoquer une mal diction un mauvais sort des erreurs humaines qui auraient une part d irr ductible voire les impond rables du climat Cela ne remet pas en cause la beaut de ces comportements spontan s d aide Il n est pas inutile de rappeler l tymologie du mot b n volat vouloir bien La volont bonne le b n volat est par nature non mon taire donc non comptabilis e dans le PIB Cela voudrait il dire que la volont mauvaise m riterait elle a contrario d y tre comptabilis e L interrogation n est pas na ve Nous constatons seulement que ces fruits sont comptabilis s sans que cela interpelle alors qu il n en serait pas de m me si on se d cidait r mun rer les activit s b n voles venant notamment au secours des gens dans le besoin comme une activit de service public par exemple Il nous faudra aborder l historique des paradigmes successifs de la richesse pour comprendre cette anomalie Soulignons d s pr sent que si nous critiquons le PIB et donc
291. onale du travail OIT le Bureau international du travail BIT et nombre d agences de PONU produire des indicateurs sociaux et environnementaux A Bref descriptif des diff rentes propositions ou pistes d indicateurs 1P Viveret op cit p 110 P Viveret op cit p 78 58 Le Pnud est l origine d indicateurs de d veloppement humain IDH inspir s des travaux du prix Nobel d conomie Amartya Sen Ces indicateurs sont labor s partir d une pluralit de donn es que l on peut regrouper dans trois grandes cat gories l une seulement d entre elles tant d fini par un chiffre mon taire celui qui nous int resse ici le revenu Les deux autres cat gories sont l esp rance de vie et le niveau d instruction M me s il n y a pas de doute que plus le niveau de revenu est lev plus l esp rance de vie et le niveau d instruction le sont aussi nous pouvons formuler l hypoth se qu partir d un certain seuil de revenu correspondant un minimum vital d cent incluant donc un minimum de confort aussi l esp rance de vie et le niveau d instruction devraient rester relativement stables Et m me si on fait une distinction entre le niveau d instruction 1 e int grer un corpus de savoirs et le niveau d ducation 1 e selon nous la capacit se remettre en cause sur tous les plans et donc son d sir d tre on peut mettre l hypoth se qu au del d un cert
292. onomique actuelle tant si pr gnante le consentement des allocataires n est qu une question de forme Malgr les perspectives d insertion souvent frileuses en France et dans les pays dits d velopp s des analystes s inqui tent de la tendance au non renouvellement des g n rations Et avec le RME certains au contraire craignent une explosion d mographique En reconnaissant et en encourageant l gale dignit de tous les projets de vie pouvant coexister pacifiquement l insertion cherche une certaine objectivit dans le droit un RME en tendant se confondre avec le fait m me de na tre Le RMI tait l origine d une nouvelle forme de contrepartie qui n est plus statutaire mais contractuelle m me si l galit des parties au contrat est illusoire comme nous l avons dit A la veille de la r forme de 2003 des statistiques nous indiquaient qu un allocataire sur deux seulement signe un contrat d insertion Pr s d un allocataire sur trois est au RMI depuis plus de trois ans et pr s d un sur dix depuis plus de dix ans De plus 12 seulement ont eu acc s en 2002 des contrats aid s Ils taient 17 en 1999 20 en 1M Borgetto op cit cit par R Pellet loc cit D Roman Le droit public face la pauvret th se Biblioth que de droit public Tome 221 LGDJ 2002 p 186 Ibid Laurent Cytermann op cit p 312 Cela montre la m
293. onomiques OFCE cit par J Gadrey op cit p 1233 138 Cette focalisation tr s favorable interdit toute repr sentativit En proc dant ainsi l valuation ne pourra tre que confuse car elle sera incapable de faire la part entre les cr ations d emploi et les effets de substitution entre ch meurs ni entre l effet de l int ressement p rennis qu est le RSA de celui de l accompagnent L architecture g n rale de cette exp rimentation appara t aussi exag r ment complexe par son montage l gislatif et financier ce qui ne facilite pas une appr hension parfaite des arbitrages financiers que les allocataires peuvent faire et rend leur comportement en partie impr visible Enfin le calendrier de l exp rimentation est marqu par une certaine opacit Le s nateur B Seillier avait pourtant pr venu que notre syst me de solidarit nationale a trop longtemps souffert de la mise en place pr cipit e de dispositifs successifs politiquement visibles mais sans souci de coh rence et d efficacit sur le long terme Malheureusement emport par sa strat gie de communication et de concr tisation au pas de charge l ex cutif aurait p ch par pr cipitation Ce ne sont pas les diff rentes annonces concernant la g n ralisation future du dispositif qui viennent t lescoper la mise en uvre des exp rimentations qui nous contrediront Ainsi l exp rimentation est d s le d
294. ons encore et toujours l exigence ducative B Mylondo apr s avoir reconnu son impuissance trouver un crit re majeur pour distinguer ce qui serait socialement utile de ce qui ne le serait pas fait judicieusement appel l galit citoyenne qui a pour composante l gale l gitimit d mocratique de chaque membre de la soci t pour d finir l utilit particuli re auquel il souhaite se soumettre Ainsi l utilit sociale devient une agr gation de ce que chacun juge utile que ce jugement r sulte d un choix collectif politique ou individuel B Mylondo poursuit en mettant en lumi re la nature dynamique 1y Vanderborght et P Van Parijs op cit p 75 L illib ralisme est le contraire du lib ralisme qui vient du mot libert 3y Vanderborght et P Van Parijs loc cit vB Mylondo op cit p 67 B Mylondo op cit p 69 125 de la richesse sociale qui vient de sa pluralit et se perp tue en se multipliant gr ce l change et au partage ce qui l oppose l accumulation financi re qui est go ste et jamais arriv e sati t B Mylondo est pleinement conscient que la conception de l utilit sociale qu il pr sente est trop vaste au point de pouvoir l gitimer des comportements anti sociaux V p 122 note 5 Un peu plus loin il ajoute qu est socialement utile tout ce que la soci t ne d finit pas express ment et collectivement comme nuisibl
295. onstitue une sorte de pi ge ins r dans cette formule Nous y reviendrons La Justice sociale voulue par Rawls doit tre issue d un accord originel entre tous les mb de la soci t Cet accord est consid r comme quitable car produit dans une situation originelle d galit entre les individus assimilable l tat de nature du contrat social de Rousseau En fait cet tat de nature est tr s probablement une fiction sur laquelle s appuient les institutions royales puis nationales appel es par Rawls les structures de base d une soci t bien ordonn e h riti res des organisations tribales puis f odales pour luder les n cessaires remises en cause de leur existence ou de leur forme d existence comme nous l avons vu L galit originelle des individus nous semble tout autant relever du mythe que leur rationalit Il ne suffit pas d invoquer le voile d ignorance pour effacer ces objections L engagement de l ensemble des individus pour faire soci t s il avait eu lieu originellement aurait t vici e pour d faut d autonomie du jugement car n cessit aurait fait loi En effet nos anc tres vivaient dans un monde domin par l ins curit et les superstitions en tout genre C est d abord des choix motionnels donc parfaitement irrationnels de l apparent moindre mal ou de la soit disant Providence qui structurait leur vie et les n tres n en sont pas si lo
296. ont ils pas pas jusque l pour combattre le fl au invent du ch mage Esp rons que non Castel la suite de Hobbes pense que les humains n auraient pas en eux m mes les principes r gulateurs de leurs pulsions ce qui le pousse donner une conclusion irr futable selon laquelle l Etat est indispensable pour que les individus puissent faire soci t et avoir en eux des rapports apais s Avec ce qu on vient de voir avec Tarlet nous nous rendons compte que l Etat joue parfois aussi un double jeu peut tre par le simple souci d autoconservation en sa forme actuelle comme nous l avons d j fait remarquer Hobbes est aussi le th oricien du totalitarisme avec le L viathan auquel m nerait l illusion d une s curisation absolue avec par contre un authentique contr le envahissant des comportements sous le pr texte d apporter cette s curit ce qui rejoint l analyse de Tarlet Les r ponses juridico politiques des Etats occidentaux aux v nements qualifi s de terrorisme constituent une sorte d hors d uvre d un r gime autoritaire voire totalitaire Plus tard Tocqueville sur lequel s appuie Rosanvallon pr voyait l av nement dans les soci t s modernes d un pouvoir immense et tut laire qui serait la condition de la s curit Nous ne pensons pas pour notre part que la vuln rabilit de l individu en soci t soit une donn e anthropologique Nous parlerons
297. ont les quantit s et qualit s minimums pr cises en de desquelles sa mort est in luctable ou son d veloppement touff plus ou moins br ve ch ance Cette incertitude est aussi vraie pour la sur vie sociale Qu en est il du minimum relatif i e propre un contexte g ographique historique et soci tal donn Il est clair que s il y a des r gions o la temp rature reste toute ep Laborde La notion de revenu minimum op cit p 401 Nous nommons Economique l id ologie qui met l humain au service des biens 3 r PR J P Laborde La notion de revenu minimum op cit p 399 4 a 3 A FAEN x a Et la vie peut tre pleine de rebondissements comme les derniers v nements financiers nous le rappellent 15 l ann e dans une fourchette situ e peu pr s entre vingt et vingt cinq degr s et o la v g tation offre en permanence des fruits et l gumes en quantit abondante avec par la proximit de la mer et de la for t des possibilit s de chasser et de p cher les conditions relatives ne sont pas les m mes que celles d une r gion industrialis e comme la notre Pour ce qui est du cas fran ais et particuli rement de son droit social comprenant plusieurs minima sociaux leur observation laisse d sirer pour trouver un sch ma commun l ensemble L allocation veuvage ne peut exc der deux ans donc elle peut difficilement tre qualifi e de r guli re L allocation d insertion
298. ontrairement au reste du monde 7 Van Parijs et Vanderborght op cit p 28 13 revenu minimum Si le droit actuel consid re les huit minima sociaux comme des revenus minimums part enti re la question de la coh rence de la cat gorie revenu minimum se pose d autant plus Nous y reviendrons Le mot revenu associ l adjectif minimum forme un tr s discret oxymore En effet le mot revenu renvoie une impression de pl thore et de r gularit tandis que l adjectif minimum renvoie au contraire l id e d un risque de manque de p nurie et donc la volont d en tre pargn Commen ons par consid rer le premier l ment de cette formule le revenu Selon l analyse juridique classique le revenu est un fruit r guli rement issu d un fonds d un capital ou d un travail L allocataire ne dispose ni de fonds ni de capital au sens habituellement donn ces mots et il est souvent sans travail Pour ces raisons il risque d tre d shumanis par le droit lui m me ou par l usage qui en est fait Nous nous interrogeons sur la d pendance des biens ou des activit s auquels chaque humain peut tre soumis si ces derniers viennent manquer pour sa survie m me Un humain est diff rent d un bien par sa grande fragilit et sa grande potentialit Grande fragilit car un bien peut tre d laiss pendant des semaines des mois et davantage parfois sans que
299. ontrairement aux administrations de l industrie de l agriculture ou des finances qui sont qualifi es de productives L cologie qui est la premi re des richesses avec l tre humain a aussi fait l objet d un syst me d indicateurs l un notamment labor par PONU et qui est surnomm le PIB vert pour mesurer les cons quences des activit s conomiques sur l environnement A ce propos nous notons que paradoxalement il est beaucoup plus facile d valuer mon tairement un environnement pollu et ou d grad qu un environnement sain car c est par le co t des travaux de d pollution et de restauration si c est possible que l estimation est faite Cela tant dit cette estimation est toujours proportionnelle aux d g ts initiaux Un environnement presque totalement d vast par la faute des humains peut n cessiter de si gigantesques travaux sur peut tre plusieurs g n rations ce qui peut aussi remettre en cause de grands choix industriels Les humains sont ils pr ts cela Sans parler de la disparition irrempla able d esp ces animales Ces sujets peuvent appara tre tort trop excentr s par rapport notre sujet C est oublier ce que serait un revenu s il ne servait qu s approvisionner en aliments nous rendant in luctablement malades Dans le monde des entreprises a merg le bilan social valuant les performances sociales de ces derni res gr ce des agences de
300. opre dignit Nous en revenons encore l enjeu ducatif intrins quement li notre sens au nouveau contrat social souhait S Cursoux Bruy re conteste avec d autres auteurs l extension du contenu du principe de la dignit aux atteintes au corps humain que nous venons de voir Cette contestation s appuie sur le fait que nous assimilerions la personne son corps ou sa repr sentation corporelle Or le principe constitutionnel de la dignit est attach la personne humaine et non son corps Nous avons pourtant du mal distinguer la personne du corps qui l habite dans la quasi totalit des cas figurant dans ce qu elle appelle le contenu incompressible du principe Cette analyse nous semble prendre sa source dans le dogme chr tien s parant d une mani re arbitraire notre sens le corps et l esprit et nous comprenons que ces auteurs ne s en r clament pas explicitement la d christianisation de l Europe occidentale tant d j tr s avanc e Selon le courant de pens e que nous venons de pr senter ce principe de dignit devrait se limiter aux trois domaines dont nous venons parmi d autres de montrer le lien avec le social Ce sont la bio thique les crimes contre l humanit et la peine de mort Cependant la l gislation la jurisprudence et la doctrine relatives aux droits sociaux ne semblent pas non plus tout fait trang res au contenu de ce principe de dignit
301. ortie de la p riode de tourmente de l Etat providence sont r pertori s par Yann Moulier Boutang Le premier type est la perspective ultra lib rale au sens fran ais du mot Elle consiste en un am nagement fiscal par un cr dit d imp t ou imp t n gatif et en l effacement de la protection sociale classique L allocation universelle qui y serait appliqu e serait d un faible montant afin d tre au service de l id ologie consacr e Cette premi re voie est peu pr s celle des pays anglo saxons dont on conna t les cons quences Le deuxi me type correspond la gauche de gouvernement en France quand 1 La m me observation peut tre faite dans de nombreux pays m me si l expression des turbulences varie gt NT UE NS 5 u i x a La forte d cr dibilisation de l id ologie communiste dans la version mise en uvre au XX me si cle n a fait que laisser la place l h g monie malsaine d une seule id ologie n o ou ultra lib rale 3 Thomas Kuhn La structure des r volutions scientifiques trad fran aise Paris Flammarion 1972 Fiche de lecture de la Chaire D S O Delphine MONTAZEAUD Janvier 2001 4Y Moulier Boutang L autre globalisation le revenu inconditionnel individuel et substantiel in http multitudes samizdat net spip php article10 avril 2002 elle pr ne le rel vement du salaire minimum et la multiplication des obstacles juridiques au licenciement avec l ill
302. ots dont la ressemblance avec l tre humain sera tr s grande surtout s ils ont une apparence charnelle au lieu de m tallique deviennent nos esclaves Si la science et les techniques permettent que ces robots soient d nu s de toute forme de conscience donc de souffrance vis vis de cette condition ce serait un grand progr s par rapport aux innombrables esclaves humains de travaux d shumanisant L argument du co t lev de l achat de ces robots est un mauvais argument Dans l histoire des sciences et des techniques toute nouveaut telle que l ordinateur individuel par exemple avait dans un premier temps un prix norme et 7 Fran oise Lazare et Philippe Mesmer Les robots auront ils des droits Le Monde 09 09 07 89 progressivement il s est d mocratis Ce processus de diffusion tend m me se r duire au point qu il pourrait avoir lieu bien avant 2030 Satoshi Kitajima du Robot Laboratory d Osaka consid re que les robots sont l pour assister l homme Ils doivent lui permettre de consacrer son temps d autres activit s Ces autres activit s pourraient tre ce que nous avons appel pr c demment l uvre indissociable de l effort ducatif Si nous avons du mal imaginer autant d uvre possible que d tres humains c est probablement que l endoctrinement aux id ologies pr cit es a r tr ci nos imaginaires Qui aurait pu imaginer au Moyen ge que l immense majorit d
303. ots pour qu ils se conforment la vision du monde que donne l id ologie Nous en avons vu quelques exemples dans notre premi re section Le RME qualifi d utopie r aliste par J M Ferry est aussi une forme d expression id ologique un oxymore en linguistique puisqu une utopie est selon sa d finition la plus connue issue de Thomas Moore u topos nulle part et selon son autre d finition eu topos le lieu du bonheur Or la r alit est forc ment quelque part et 1 Une voix juste si elle est isol e est vite touff e Une voix discordante doit venir de la masse ou d une grosse minorit pour esp rer s imposer au Pouvoir Cela sied la soci t de march Au sens tymologique du mot politique i e la vie dans la cit Le professeur en sciences de l ducation Philippe M rieux ancien directeur de l IUFM de Lyon appelle cela de ces v ux Mais d faut de donner corps ce projet il risque d tre une coquille vide Dont les travaux par ex ceux de Nikola Tesla http www amessi asso fr La voiture a energie libre de et http www dailymotion com relevance search nikola 2Btesla video xsd71 nikola tesla les archives oublies tech contrariaient la volont de domination des syst mes de pouvoir qui les ont bannis Cela a depuis chang Le capitalisme financier consid re le travail comme une variable d ajustement Une id ologie au sens marxiste est l
304. outes les passions et de toutes les comp tences y compris de celles qui ne sont pas des activit s financi rement rentables pour le moment et pour certaines qui peuvent m me ne pas chercher le devenir un jour Avec le soutien d un syst me ducatif red fini il en r sulterait terme un largissement de la palette des comp tences susceptibles de nourrir la dynamique de l conomie de march Le RSA quant lui s il peut tre utilis dans une version att nu e de cette logique appuie surtout le cadre id ologique initial en l absence d impulsion autre du monde ducatif M Borgetto R Lafore et B Mathieu sont parmi les repr sentants d un autre courant doctrinal qui au contraire s oppose ce que la notion de dignit soit centrale en mati re sociale pour des raisons parfois diff rentes B Mathieu trouve que le principe de la dignit y serait ainsi perverti Ces auteurs s attachent plut t les services d un autre principe celui de la solidarit sociale Il est noter que m me l histoire des grands combats du droit social interdiction du travail des enfants instauration d un salaire minimum garanties de condition d existence d cente pourtant symboliques d une affirmation de primaut de l tre humain Diane Roman Le principe de dignit dans la doctrine de droit social in S Hennette Vauchez et C Girard dir La dignit de la personne humaine recherche sur un pro
305. par la sp culation en peu de temps des fortunes consid rables car l environnement conomique poussait davantage ces populations investir qu sp culer Le contexte conomique d aujourd hui n est malheureusement plus celui l car les responsables tardent transposer au niveau plan taire les r gulations qui fonctionnaient efficacement au niveau national au temps o l conomie y avait encore son centre de gravit C est la raison pour laquelle la question de la l gitimit de l tablissement d un RME ne peut notre sens se poser et se p renniser qu une chelle au moins continentale Et les questions qui se posent pour l unit de base du calcul de la richesse conforme au paradigme dominant se posent naturellement aussi pour les instruments de mesure tels le PIB et pour la comptabilit nationale B Le PIB un outil d pass et en contradiction avec les ambitions politiques affich es Le PIB est un instrument de mesure tr s partiel de la richesse dont les responsables politiques gouvernement opposition etc les mass media et les conomistes m diatiques se sont empar s pour en faire le pseudo indicateur phare du progr s ou de la d cadence selon qu il augmente ou qu il baisse d une mani re m me l g re dans une nation ou sur un continent Cet instrument de mesure est un des rares outils conomiques dont la notori t d borde tr s largement de la sph re des sp cialistes pour se
306. part mal engag e bien qu elle pr tende rechercher l efficacit administrative Cette derni re est illusoire pour les raisons pr c demment donn es et par le fait que les principales avanc es du dispositif la fusion des minima sociaux et la mise en place d un contrat unique ne pourront pas en pratique tre exp riment es Venons en pr sent l analyse de la d finition officielle du RSA amp 4 Le RSA une prestation d aide sociale Le RSA est d fini par la loi m me comme une prestation d aide sociale m me s il remplit encore moins que le RMI ces cinq crit res d gag s par M Borgetto et R Lafore un droit alimentaire un droit sp cialis un droit sans contrepartie un droit subjectif et un droit subsidiaire Non seulement ces crit res cumul s ne d finissent pas l ensemble des prestations d aide sociale mais certaines allocations remplissent la totalit de ces crit res sans 1J Gadrey loc cit Sajoute cette complexit initiale la coexistence de deux exp rimentations men es simultan ment par des services diff rents l Etat pour l ex API et les d partements pour l ex RMI 3R Pellet A Skzryerbak Le on 22 Les minimas sociaux in Le ons de droit social et de droit de la sant 2 me dition 2008 p 612 Nous renvoyons aussi au jugement tr s dur de la Cour des comptes sur la prime pour l emploi loi 30 5 01 proche parent du
307. partient l aussi l ducation d largir notre horizon sans nous rendre distant de la barbarie de notre quotidien comme la d centralisation administrative la base ne va pas sans un projet collectif qui requiert une certains dose de centralisation programmatique au sommet La fraternit largit elle aussi la solidarit en l humanisant C La fraternit et la solidarit proximit sans synonymie La fraternit est le lien commun et indispensable des deux premiers termes de la devise r publicaine Il reste lever le malentendu sur sa vraie nature Contrairement ce que sugg re M David la fraternit a beau prendre sa racine dans le mot fr re cela ne veut pas dire que les violences voire les crimes dits fratricides sont inspir s par elle Le sentiment d amour justement associ la fraternit est un projet une construction toujours inachev e et non un tat ce qui explique son absence de d finition pr cise constitutionnelle et ou l gislative comme le regrette ce dernier Supporterait on que la grande majorit des humains sur cette terre et une large partie de ceux des pays d velopp s souffrent de pr carit voire de pauvret parfois en mourir si on les consid rait tous comme des fr res ce qu ils sont au sens d issus de la m me m re la Terre Si la soci t mondiale qui est une soci t de march devenait avec la m me force une soci t d ducation alors
308. pas r valu au moins proportion du SMIC En effet depuis 1990 le pouvoir d achat du RMI a diminu de 25 par rapport celui du SMIC horaire Le RSA par sa complexit outrance ne serait il pas aussi un cran de fum e afin d essayer de nous dissimuler les vrais enjeux amp 5 Une complexit rendant bien des services sous ces apparences innocentes TL Cytermann loc cit L Cytermann op cit p 309 3 T Piketty article pr cit ty Gadrey op cit p 1234 141 Il peut para tre paradoxal que la branche du droit concernant les populations les plus fragilis es donc parmi celles qui ont le moins les capacit s intellectuelles et mat rielles de saisir l actuel cumul difficilement intelligible d allocations et de prestations de toute sortes et donc de contester le cas ch ant le bien fond des d cisions les concernant est l une de celle les plus complexes qui soit Comme le dit D Roman une poque o l accessibilit et l intelligibilit de la loi sont devenues un objectif valeur constitutionnelle l unification que repr senterait une A U serait un pas vers un droit social plus simple comprendre pour ses destinataires En plus de souvent obstruer l acc s ce droit son extr me complexit non remise en cause malgr les promesses pourrait r pondre des int r ts cach s D abord contrairement une id e largement r pandue il est facile d
309. pas sur les peurs de conduire une politique de l ampleur de celle pouvant tre men en cas de conflit mais en p riode de paix et surtout d une autre nature visant refonder la citoyennet gr ce un nouveau contrat social La construction europ enne en est un premier pas mais trop h sitant car non appuy e entre autres par une ambition ducative europ enne Apr s cette premi re tentative d explication globale de la quasi non utilisation des propositions de nouveaux indicateurs approfondissons l explication d j entam e pour quelques unes de ces propositions Commen ons par l intitul du projet NNW qui est donc de mesurer le bien tre Il est la cible de virulentes critiques de la part des opposants au La probl matique de la consommation excessive d alcool renvoie un rapport pathologique au plaisir et donc des questions soci tales larges et complexes susceptibles d heurter l inconscient chr tien notamment ce qui explique en partie l absence d effort ducatif dans ces domaines 2p Viveret op cit p 132 3 Chaque logique a ces d fauts et ce serait simplement les d fauts de la logique actuelle A l origine la citoyennet ou plus exactement la nationalit tait tr s partielle car seules les personnes pouvant payer un cens donc les propri taires taient consid r s avoir un jugement impartial car leur fortune les mettait l abri du besoin Depuis que le suffrage universe
310. pes de consid ration La premi re serait sa substance m me ind pendamment du lieu ou de moment de sa mise en place Cette substance est son absolue inconditionnalit individuelle hauteur du minimum vital d cent La seconde consid ration est relative au processus pouvant lui permettre de se concr tiser dans des circonstances tr s diff rentes Gr ce un effort ducatif ambitieux sur le long terme et la r alisation d une ind pendance nerg tique avec la priorit une 1 Le premier crit re est l quivalent de l absence de contr le de ressources le deuxi me l individualisation du revenu le quatri me son cumul sans d gressivit autre que celle du syst me fiscal en vigueur le cinqui me sa liquidit le terme revenu implique cela avec les nuances pr c demment donn es et sa non affectation le neuvi me limite par contre son financement la seule redistribution mais pr voit des pr l vements ayant une large assiette in Y Moulier Boutang L autre globalisation op cit Cette s paration prolongerait celle existant entre le budget de l Etat et celui de la S curit sociale 3 Notamment le co t des fauteuils roulant et des chiens d aveugle Nous rejoignons M Heim sur l importance du montant du revenu et des mesures compl mentaires mais diff rons sur la nature de ces derni res car nous mettons au centre de celles ci l ducation et non l conomie Ce
311. peut satisfaire les besoins l mentaires d une seule personne C est donc surtout une forme de subvention d guis e aux emplois pr caires un peu comme le RSA fran ais Dans ce dernier pays le d bat ce sujet est nourri par l Association pour l instauration d un revenu d existence AIRE initi en 1989 par l conomiste Yoland Bresson et par le Mouvement anti utilitariste dans les sciences sociales MAUSS d en 1981 au sociologue Alain Caill Le sociologue et philosophe Andr Gorz dont nous reparlerons a 1 Contrairement au RME qui est universel l imp t n gatif sur le revenu n est attribu qu aux personnes dont les ressources sont inf rieures un certain seuil ce qui suppose un contr le des ressources qui a un co t Van Parijs et Vanderborght op cit p 19 Ibid Ibid Van Parijs et Vanderborght op cit p 20 Cette A U peut tre convertie en une r duction d imp t pour les hauts revenus Professeur de m decine sociale l Universit d Amsterdam 7 Van Parijs et Vanderborght op cit p 21 8 Ensuite il y aura Vivant encore plus petit parti politique fond en 1997 en Belgique et donc l unique programme lectoral est l instauration d un A U En 2003 la proposition de dividende universelle de la d put e Christine Boutin en serait une d riv e 12 volu progressivement vers un authentique RME alors que le philosophe et politologue Jean Marc F
312. plan taire alors que le politique reste encore domin par les souverainet s tatiques La France apr s avoir connu la r volution la fin du XVIII me si cle en a connu d autres au cours du XIX me car elle se cherchait un nouvel ordre apr s avoir quitt l ancien A bien des gards la situation nationale europ enne et mondiale est aussi dans cet entre deux ce qui signifie que nous serions la veille non pas de r volutions localis es comme par le pass mais de r volutions multiples et li es entre elles voire de la premi re r volution plan taire Quand on sait les drames humains donc aussi sociaux qui ont accompagn la plupart des r volutions du pass cela montre l urgence de faire avancer une ducation mondiale la paix et la non violence toutes deux composantes originelles des droits humains La construction de l identit nationale tait un processus n cessaire qu il est temps aujourd hui de d passer au vue des enjeux continentaux et plan taires pour lesquels il n est plus le cadre adapt L identit nationale a t une tape n cessaire de la construction politique L identit continentale et mondiale en sera le digne successeur Les quelques propositions de solution donn es par R Castel sont notre sens inachev es Il pr conise des syst mes publics de r gulations qui imposeraient au nom de la coh sion sociale la pr minence de l int r t g n ral Pour s
313. platissant les pyramides hi rarchiques des entreprises fran aises aboutissent la disparition d une grande partie des cadres interm diaires et donc fragilisent la classe moyenne s en prennent au cadre dans lequel le travail s inscrivait La 1 J M Ferry op cit p 106 2 J M Ferry op cit p 105 Son livre date de 1995 Probablement que la robotique n tait pas aussi avanc e qu aujourd hui Le bonheur qui est la marque d une vie bonne n est pas de l ordre de l intellect Ce dernier ne peut procurer que de la joie Une joie est une motion donc instable Le bonheur est un tat la qualit du facteur humain intervient de mani re plus discriminante dans les performances des syst mes productifs l oppos de la massification du travail permis par l organisation taylorienne citation de B Perret L avenir du travail op cit p 30 82 plupart de ces mutations annonc es comme conjoncturelles s allongent sur maintenant plus de trente ans sans que les manipulateurs de symbole ne comprennent bien o l on va puisque les r formes envisag es restent dans le cadre des d coupages h rit s En effet comme le dit avec raison Daniel Cohen le ch mage noue des compromis qui ont t trouv s par d faut plut t que par intention Cela montre l urgence de changer ces d coupages Le travail emploi est devenu quelque chose de plus en plus incertain
314. ponsables politiques craindraient ils d ouvrir un d bat lectoralement risqu C est possible Toujours est il que si on peut douter de la l gitimit pour des banques de cr er de la monnaie il n en est pas de m me de l ouverture d un tel droit de cr er non pas de la monnaie mais une monnaie d di e aux besoins fondamentaux Un tel droit pourrait se rattacher l article 14 de la D claration des droits de l homme et du citoyen DDHC qui dispose que Tous les Citoyens ont le droit de constater par eux m mes ou par leurs repr sentants la n cessit de la contribution publique de la consentir librement d en suivre l emploi et d en d terminer la quotit l assiette le recouvrement et la dur e La l gitimit d une telle cr ation mon taire est d autant plus forte que son usage affect ou d di exclut tout risque d entrer dans une logique inflationniste terme les besoins fondamentaux tant par nature limit s Pr cisons aussi que si une telle cr ation mon taire concernait une minorit de la population en France elle pourrait faire l objet d une application dans de nombreux pays car trois milliards d tre humains n ont pas acc s au syst me bancaire Par contre en France comme ailleurs pourrait se poser le probl me bien connu des travailleurs sociaux de la stigmatisation de ces usagers Cela pose un probl me de fond qui se rapporte la vieille croyance que les p
315. positive l gard des personnes qui s y trouvent Cela n cessite une pr paration un entra nement qui peuvent aider la prise de conscience de la fragilit propre toute personne et par cons quent la l gitimit d un RME Ainsi nous saurions peut tre plus m me d accorder sans contrepartie un minimum vital d cent chaque humain car nous saurions que l exercice plein et entier de notre libert tous est conditionn e par une telle attitude de g n rosit collective Nous pourrions appeler cela non pas une soci t de semblables mais une soci t du rebond car elle partirait du semblable i e de l humain quelle que soit nos innombrables diff rences Nous y reviendrons Pour se faire l humain doit tre au centre de nos pr occupations Aujourd hui c est l Avoir prolong par la finance qui s y trouve donc la coh sion sociale est en p ril Cela n emp che pas l id e am ricaine de workfare de faire son chemin sous l impulsion de Lawrence Mead d s le milieu des ann es 1980 La philosophie sociale qui est sous jacente emprunte la d marche d j voqu e d activation des d penses passives mais semble la d passer de la pire fa on puisqu elle ne serait pas tant une approche novatrice des droits sociaux qu une strat gie d encadrement et de mise au pas des pauvres et principalement des jeunes confirm s en tant que nouvelle cat gorie dangereuse selon
316. pport depuis 1990 Ce m moire portera d abord sur les Etats industrialis s europ ens et plus sp cifiquement la France car la l gitimit conomique d un RME au niveau mondial est une question qui pourrait tre plut t le sujet d une th se que celui d un m moire m me si un RME aurait vocation terme selon nous se mondialiser Dans Pauvret en termes de revenu et r partition in indicateurs du d veloppement humain p 9 http hdr undp org en media hdr 2006 fr_indicators pdf 38 revenu m dian Le revenu moyen dans le monde pris dans son ensemble s tablit 5 533 USD en parit de pouvoir d achat dit PPA mais 80 de la population mondiale vit avec moins que cette moyenne L ampleur du foss entre revenu moyen et revenu m dian 1 700 USD en 2000 illustre bien l in galit qui r gne au plan mondial Pour conclure cette d marche chiffr e comparative nous allons reproduire le tableau que Patrick Viveret a expos Quelles priorit s pour le monde Education pour tous 6 Achats de cosm tiques aux Etats Unis 8 Acc s l eau et l assainissement pour tous 9 Achats de cr mes glac es en Europe 11 Soins de gyn cologie et d obst trique pour toutes les femmes 12 Consommation de parfum en Europe 12 Satisfaction des besoins nutritionnels et sanitaires de base 13 Achats d aliments pour animaux en Europe et aux Etats Unis 17
317. pportuns au d but des trente glorieuses D veloppons ainsi un autre aspect de l approche historique qui se combine avec le pr c dent Pour la premi re fois de l histoire de l Europe occidentale nous vivons depuis maintenant plus de soixante ans sans guerre civile ni conflit arm avec une puissance trang re C est un progr s mais un progr s pr caire puisque nous ne nous sommes attaqu s que tr s partiellement aux causes de l expression pass e de tant de violence Nos instruments de comptabilisation de la richesse ont encore l empreinte de ce pass Patrick Viveret r sume bien le sujet en crivant que c est dans les ann es trente que les premiers travaux pr alables aux syst mes de comptabilit nationale ont t con us afin de donner aux gouvernements une vision des ressources de la nation mobilisable en temps de guerre c est ensuite l exigence d une reconstruction industrielle et d une industrialisation de l agriculture qui ont t valoris es Cette priorit donn e la quantit indiff renci e se comprend ais ment l poque o la raret induite par les cons quences de la crise de 1929 puis la guerre et le rationnement alimentaire qui se prolongea jusqu la fin des ann es 1940 en faisait une pr occupation g n rale de la population S y ajoute le contexte fordiste o l accroissement de la population qui compense puis d passe le saignement du conflit mondial commande
318. proposer son d passement 1 Citation extraite de l intervention disponible sur ce lien http www dailymotion com related x4uc81 atrick viveret partie i culture et news video x4ucg7 patrick viveret partie ii culture e news Ibid Ibid Qu on ne se m prenne pas ce propos invite la naissance d une dynamique et nullement l interdiction de propos non conformes L interaction entre les millions voire milliards d individus pouvant avoir acc s ces informations et pouvant leur trouver une cr dibilit en terme de transformation de la soci t ce qui inviterait une part d entre eux l action est peut tre une science en devenir 49 amp 2 D un paradigme l autre ou bref historique de conceptions de la richesse et de leurs causes Notre conception actuelle de la richesse laisse si peu de place sa critique qu on pourrait l imaginer vidente C est la force des paradigmes que de s imposer nos imaginaires depuis notre plus jeune ge afin de les r tr cir en nous donnant un regard hautain sur ces contestations quand une phrase ne fait m me que les sugg rer Nous en sommes tant impr gn s qu on en oublie qu il s agit de choix fruits de circonstances historiques et sociologiques Ces choix comme tous les choix ne sont donc pas neutres L actuel paradigme de la richesse tire son origine de la contestation du paradigme qui l a pr c d Nous pouvons regretter l oubli
319. qu un droit soit promu au sommet de l ordre juridique interne pour qu il soit ou devienne rapidement effectif Par exemple le dixi me alin a du Pr ambule de la Constitution de 1946 pouvant tre un des fondements constitutionnels du RME n a commenc avoir un d but d application que quarante deux ans apr s son adoption au sein du Pr ambule par la loi de 1988 sur le RMI Pourtant le Pr ambule dont il est un l ment a t reconnu comme une source d inspiration de l action constitutionnelle et l gislative Et il a m me fallu attendre dix sept ans apr s que le Conseil lui ait donn implicitement pleine valeur constitutionnelle pour que cette fameuse loi non pas r alise cette obligation nationale seul le RME tel que nous l entendons est en mesure d y parvenir mais au moins commence s atteler cette difficile t che avec le RMI premier minima social non cat goriel Enfin l autre bout du spectre de ce courant doctrinal F Luchaire d s 1987 puis J P Laborde un peu apr s ont un usage 1D Roman op cit p 87 A l exception d A Martin V p 141 note 1 et de l auteur de ce m moire de formation initiale droit public Diane Roman op cit p 87 En accord avec le seuil de pauvret d fini par m nage et non par individu ce qui complique la perception de la r alit 5 Nous comprenons cette expression par le fait que le Conseil constitutionnel ait consacr ces droi
320. quant lui une primaut de la dignit comme fondement des droits humains si on se fie l tymologie Par contre d un point de vue juridique la doctrine s accorde souligner que la notion de principe est une notion floue quivoque insaisissable Cette ind termination vient peut tre d un d sir de confusion qui animerait de nombreux acteurs du droit afin qu ils ne se sentent pas li s par des principes Juridiques trop contraignants La mise au rang de simples options facultatives des principes d universalit et d indivisibilit des droits humains participerait de ce m me dessein L gitimer un droit un RME n cessite cependant un ressaisissement du Droit et du Politique C est pourquoi nous pr f rons qualifier la dignit de notion A Le raisonnement li cette notion sur des mati res ext rieures au droit social pour inspiration du raisonnement l appui du RME 1 De la bio thique aux conditions difficiles de la fin de vie Alors que la d cision du Conseil constitutionnel de 1975 sur l I V G ne faisait pas mention du principe de dignit celle du 27 juin 2001 dite IL V G II a eu recours ce principe En mati re de bio thique elle n tait pas la premi re C est en 1994 que le Conseil constitutionnel l a initi Le fondement de l usage du principe de dignit en bio thique est la lutte contre toute forme de d shumanisation c est
321. que La France dans les ann es 70 avait pris des initiatives notamment avec les indicateurs sociaux mais c est surtout dans le domaine des indicateurs cologiques qu elle est aujourd hui innovante Cependant la demande du Conseil de l emploi des revenus et de la coh sion sociale Cerc une mission pour une utilisation plus opportune des donn es sociales comme celles de l Insee trop souvent n glig es y compris par les d cideurs publics a t confi e l ancien rapporteur g n ral du Conseil scientifique de l valuation de la mission Le nouveau contexte financier issu de la nouvelle loi organique des lois de finance LOLF promulgu e en ao t 2001 y est favorable En articulant l action publique d abord autour de missions et de programmes la souplesse de la gestion des cr dits est accentu e L attention sera donc prioritairement port e sur les indicateurs d valuation de ces missions et programmes Les travaux d un autre prix Nobel d conomie l un des plus connus James Tobin sont en partie la source du projet du Net National Welfare NNW n dans les ann es 70 et qui est un indicateur de bien tre avec le concours notamment de la banque mondiale Le souci avec un tel intitul est autant sinon plus quel contenu que comment le mesurer Le point de d part du calcul du NNW n a rien d original le produit national Ensuite il lui est retir la part les d penses visa
322. qui fut forte en France jusqu la deuxi me moiti du XX me si cle A contrario s il peut y avoir pluralit de fondements cela ne veut pas n cessairement dire qu ils ont tous la m me importance Enfin d un point de Rappelons le l conomie est au sens classique de ces auteurs le couple production raret Jean Ziegler qui dit que la production agricole mondiale est aujourd hui suffisante pour nourrir non seulement les occidentaux mais l ensemble des terriens L expression pr cit e est de Patrick Viveret M Borgetto op cit pp 575 577 M Borgetto op cit p 576 Contestation forte jusqu l institution de la S curit sociale 176 vue strictement juridique supposer m me que le principe de solidarit ait t totalement tranger la conceptualisation de la loi de 1988 et de celle instituant par hypoth se le RME le l gislateur d cide n anmoins ce qu il n a pas h sit faire d ailleurs en 1988 se fonder sur ladite solidarit pour faire p n trer dans les institutions positives le droit en question La doctrine peut contester la pertinence des valeurs et principes sur lesquelles le l gislateur voire le constituant s appuie pour affirmer tel ou tel droit Elle ne peut pas par contre ne pas tenir compte de la r alit du texte vot et promulgu L universalit et l indivisibilit des droits humains postule
323. qui risque presque tout moment de se d rober aux pieds des salari s l exception m diatis e des rares repr sentants du sommet de la hi rarchie salariale Conserver dans ces conditions l emploi une place centrale revient faire son nid dans un si ge jectable Il y a plus constructif et valorisant comme approche Avant de d velopper l autre confusion celle entre l outil de la technique et son usage approfondissons un peu l id ologie conomique qui obstrue la vue de cet ultime point du d veloppement de cette section Comme nous l avons dit l usage n gatif des techniques en termes de destruction d emploi est tr s m diatis Si cette critique fait corps avec celle de l id ologie financi re on n glige trop souvent d insister sur le fait que c est la finance qui instrumentalise ces fins les techniques L tre humain n est pas au centre des pr occupations La Fonction publique est devenue un espace d di la s curit de l emploi qui r tr cit aussi de jour en jour pour des raisons budg taires Quant au secteur non marchand celui de l conomie du don formalis e par Marcel Mauss et r actualis e par les promoteurs de l conomie solidaire et de l conomie quaternaire ces id es pourraient trouver un financement dans le RME mais il faudrait une r volution des mentalit s pour que notre soci t de march se contracte pour devenir une simple conomie de
324. r comme de doux r veurs mille lieux des r alit s 1 A M Grozelier op cit p 64 Daniel Cohen Les salaires ou l emploi in Le travail quel avenir op cit p 91 3 Nous ne parlons pas de crise car ce mot signifiant d cision latin krisis implique l id e de bri vet et d intensit de la situation en cause Or depuis plus de trente ans le dernier budget vot en quilibre en France date de 1977 nous serions entr s dans une si longue p riode de crise que cette crise en viendrait elle m me conna tre la crise depuis quelques mois notamment nous semble plut t que ce mot crise est synonyme de probl me malaise o dysfonctionnement dans le langage courant Ce mot est devenu le contraire de croissance et il dissimule ainsi toutes les questions conomiques et cologiques de fond qui embarrassent au point qu il est jug pr f rable de ne pas les aborder de front 78 Au sein de la premi re cat gorie trois sc narios sont sch matiquement propos s avec la clef diff rentes sortes de solutions pour la soci t salariale Le premier sc nario revient mettre fin la notion d emploi con ue comme place dans l entreprise et lui substituer la notion beaucoup plus large de travail con u comme une activit qu exercerait d sormais librement l individu partir de projets d termin s par l entreprise C est la version manag riale que Jean Bois
325. r daction et l ex cution du contrat En effet seul le contentieux relatif l allocation est envisag par la loi Et il a fallu attendre quinze ans pour que ces points non n gligeables soient claircis par une nouvelle loi celle du 18 d cembre 2003 Initialement dans le projet de loi de 2003 l insertion professionnelle tait une composante incontournable du contrat d insertion et les initiatives d insertion sociale optionnelles Le Parlement a consid r que parmi la pluralit de cas des b n ficiaires certains 1R Pellet op cit p 401 Le RSA est une menace plus grave pour ce principe d galit comme nous le verrons R Pellet op cit p 402 3R Lafore in R Pellet op cit p 404 FR Pellet op cit p 404 5 M Borgetto et R Lafore Droit de l aide et de l action sociale in R Pellet op cit p 408 Le b n ficiaire engage sa famille sans en tre mandat La Commission locale d insertion CLI est signataire sans avoir la personnalit morale 7 Chacun n exprime que des promesses Or l article 1129 du Code civil sanctionne de nullit un contrat dont l objet est ind termin 132 taient trop loign s de l emploi pour qu on les inscrive utilement dans une telle recherche L ex cutif de l poque avait finalement renonc ce projet Etonnamment le Parlement de 2008 ne s est que peu oppos la nouvelle loi g n ralisant le RSA m me si celle ci rev
326. r assurer le maintien de la consommation Nous d velopperons plus tard ce point Enfin si James Tobin l conomiste am ricain le plus proche de nos pr occupations a lui aussi consid r favorablement l imp t n gatif c est dans une tout autre optique car il opte pour un revenu minimum garanti plus g n ral et plus g n reux que les programmes d assistance existants donc pas tr s loign du RME contrairement aux hypoth ses pr c dentes Tobin volue ensuite vers une v ritable allocation universelle qu il nomme demogrant Sous la pr sidence Nixon une sorte d imp t n gatif proche de la premi re version Tobin choue de peu devenir la loi Retour dans l Europe particuli rement aux Pays Bas o en 1975 J P Kuiper souhaite un d couplage de l emploi et du revenu pour contrer le caract re d shumanisant du travail salari seul un revenu garanti d cent permettra l homme de se d velopper dans l ind pendance et l autonomie Cette conviction est aussi celle de ce m moire si on n oublie pas la dimension ducative du nouveau contrat social Le premier parti politique pr sent dans une assembl e nationale int grer l A U dans son programme est le modeste parti n erlandais des radicaux Dix ans plus tard le Conseil scientifique n erlandais pour la politique gouvernementale WRR encourage l institution d un revenu de base partiel mais dont le montant ne
327. rag s L ennui est qu il n y a pas de choix interm diaire possible sans risquer de totalement perdre les b n fices du divertissement En effet toutes les strat gies transformatrices et alternatives butent sur le fait qu on ne peut pas faire les choses moiti La priorit ne peut tre qu une m me si elle est l articulation de diff rents objectifs les seconds d coulant des premiers Si nous n apprenons que les cinq ou dix premi res lettres de l alphabet cela ne suffit pas pour nous donner acc s aux innombrables r jouissantes que peut nous offrir la lecture De la m me mani re quelques liens vid o publications ou interventions publiques d cal es comme celles de P Viveret sont beaucoup trop noy es dans la masse des media pour produire une r action en chaine Il est n cessaire d atteindre une certaine masse critique quasiment ind finissable pour qu un mouvement populaire positif prenne forme Ces brefs d veloppements nous m nent poser la question de l ducation initiale et continue comme un des probables axes majeurs de tout d veloppement ult rieur de cette r flexion Nous devrions apprendre tr s t t faire cette mutation culturelle souhait e par Keynes L enjeu de cette mutation peut tre encore mieux saisi si nous comprenons le processus historique qui a conduit l adoption de notre actuel paradigme de la richesse et qui nous am ne aujourd hui
328. rd hui remis en question par la menace de dislocation de la coh sion sociale Si l existence la p rennisation le d veloppement d un processus d exclusion apparaissent comme des cons quences de la logique de fonctionnement de notre mod le productif aux yeux d un certain nombre d observateurs nos d veloppements pr c dents ne nous conduisent pas prendre leur contre pied plut t approfondir cette critique L enjeu n est pas de r unir de force l conomique et le social dans l illusion d apporter ainsi une solution l ins curit sociale Une telle attitude refl terait surtout un aveuglement dans la poursuite d un processus dont les signes d puisement sont multiples comme nous le verrons Le mod le social dessin par la condition salariale forme du statut social qu a pris le travail depuis le XIX me si cle et qui est ce qu on appelle l emploi conna t des d faillances croissantes depuis une trentaine d ann es amp 1 Les r ponses qui sont ce jour apport es cette mise mal du mod le social dominant nous semblent d risoires quand elles parent au plus press sans offrir de v ritables perspectives d avenir et dangereuses quand elles pr tendent apporter imm diatement une r ponse d finitive Le RME tel que nous le proposons devrait au contraire tre accompagn 1 Simon Wuhl Insertion les politiques en crise PUF 1997 91 surtout d un effort ducatif l
329. rediscute pas aussi facilement une explication scientifique en est donn e par Thomas Kuhn lorsqu il dit que les manuels scientifiques les ouvrages de vulgarisation et les travaux scientifiques ne pr tent pas attention aux processus de d veloppement et induisent de cette mani re les lecteurs en erreur Il ajoute un peu plus loin que les scientifiques ne sont pas le seul groupe voir le pass de leur discipline comme un d veloppement lin aire vers un tat actuel plus satisfaisant c est une r criture de l histoire rebours Cette d marche qui efface les asp rit s et les irr gularit s de la construction d une science a aussi pour d faut de d former la vision qu un n ophyte peut se faire de d veloppements contemporains d une science Il peut se sentir extr mement fragilis dans sa pratique scientifique en pensant tort tre face un p ril in dit Pour s en prot ger il peut faire la sourde oreille en esp rant que l orage sera de courte dur e ou encore que le paradigme actuel finira par s en accommoder tant bien que mal Le passage d un paradigme un autre par l interm diaire d une r volution a beau tre le mod le normal du d veloppement d une science adulte la faible publicit qui en est faite nous laisse envisager que les scientifiques n ont pas int grer le caract re normal de ce d veloppement Cette anomalie de la d marche des scientifiques rel
330. rent Cytermann qui la contredira Alors que la signature du contrat d insertion tait dans le texte du gouvernement en 1988 une condition d ouverture du droit elle est devenue une condition de maintien du droit Si la loi du 13 d cembre 2003 a pu tre suspect e de rompre avec la logique initiale du RMI en donnant l impression d imposer une contrepartie l indemnisation le RSA a toutes les chances de r aliser pleinement cette crainte m me si c est en partie d une mani re d tourn e B Le RSA entre semblant de rupture juridique et radicalit conomique Il est mal ais de le caract riser partir de l objet juridique dont il est pr sent comme le rempla ant En effet il n est pas proprement parler un minimum social mais plut t dans le prolongement des m canismes d int ressement et autre prime l emploi comme nous le verrons Par contre conomiquement sa signature est plus nette le workfare mais le RSA ne tire pas les le ons des erreurs du pass puisqu il encourage aux d veloppements d emplois pr caires alors que nous savons qu ils sont l un des plus grands obstacles au retour aux emplois temps plein De plus qui nous fera croire que le passage de 150 d int ressement 200 de RSA et la fin de la limite de douze mois vont soudainement doper les taux de sortie du RMI vers l emploi temps partiel L autre obstacle n est autre que 1R Pellet
331. ret ne serait ce parfois que comme perspective future l A U n aurait pas pour substance m me de satisfaire les besoins l mentaires Tant de prudence est probablement motiv e par le fait que comme ils le disent la sp cification exacte du niveau de revenu correspondant ce seuil de pauvret est notoirement controvers Jean Pierre Laborde nous claire sur cette zone d ombre notamment quand il crit que le droit positif n a pas pris la peine de d finir ce qu il faut entendre par 1 En 1984 le Basic Income Research Group BIRC devient en 1998 le Citizen s Income trust sous la houlette du National Council for Voluntary Organisations L co libertaire Thomas Schmid dite Befreiung von falscher Arbeit Lib ration du mauvais travail Les universitaires Joachim Mitschke et Claus Offe font vivre ce d bat en Allemagne Collectif regroupant des chercheurs et syndicalistes proches de l Universit de Louvain En fran ais R seau du revenu l mentaire pour tous les terriens Des r seaux similaires existent en Australie et en Nouvelle Z lande Pour les Etats Unis l Am rique du sud et l Afrique du sud de tels r seaux ont t cr s plus r cemment Van Parijs et Vanderborght op cit p 26 Les modalit s de sa distribution d pendent de la densit du r seau local du commerce alimentaire Dans les pays d velopp s sa distribution en liquidit semble aller de soi c
332. ritannique Anthony Atkinson sugg re en 1996 la condition de participation sociale est entendue dans un sens si large que pratiquement tout le monde la satisfait et peut donc jouir d un revenu de base individuel et uniforme L hypoth se de ce revenu nous semble tout fait pertinente pour tre une tape dans l tablissement progressif d un revenu pouvant plus tard se revendiquer inconditionnel Ainsi contrairement au duo d auteurs nous ne voulons pas nous enfermer dans une vision statique en termes de mentalit s et de cadre scientifique et technique actuel Nous d velopperons plus tard ces points Apr s avoir pr cis chacun des crit res de l A U nous avons la surprise de lire Van Parijs et Vanderborght distinguer parmi les nombreuses propositions d A U deux mod les de revenu minimum garanti dont l un est incarn actuellement dans le RMI fran ais par exemple alors que celui ci est marqu par une triple conditionnalit d ge de ressources et d une mani re plus souple de recherche d emploi conditionnalit s qu ils ont pourtant cart au pr alable A notre sens le second mod le qu ils pr sentent est le seul valable d A U II s agit du mod le de l octroi tous les membres d une soci t d une part de son patrimoine Sa seule concr tisation actuelle est le dividende du Fonds permanent de l Alaska Ce sont Paine et Spence les premiers avoir imagin ce mod le La
333. rons donc que l uvre et le travail incluent les deux autres cat gories de l action et de la parole qu Arendt s parait de l uvre G Burdeau Trait de Science politique Tome VI LGDJ 2 dition 1971 p 1 et 2 76 sur ses fondements nous dit A M Grozelier Tout l enjeu est de faire sauter l angle mort conceptuel qui emp che d analyser les constructions id ologiques qui les fondent Ces constructions id ologiques sont pour A M Grozelier la financiarisation de l conomie qui m ne la flexibilit productive fond e sur l acceptation des sacrifices sociaux Mais elle a ne semble voir d avenir la lecture de son livre que dans les luttes sociales visant o raccommoder le mod le de la sociale d mocratie dans lequel l Etat s engage la fois o favoriser une croissance infinie qui permet d accro tre les ressources en partage et permettre le maintien ou le retour du plein emploi Or nous l avons vu pr c demment cette logique croissance emploi ne peut pas tre p renne Une croissance quantitative infinie dans un monde fini est ni possible ni souhaitable Et le mod le du plein emploi otage de la logique de la croissance renvoie aux m mes probl matiques voqu es pr c demment La d gradation de la situation de l emploi m me si elle ne concerne qu une minorit de salari s certes en progression est sans v ritable solu
334. rsoux Bruy re ne n glige pas pour sa part de faire il s agit d une seule personne m me si elle n en tire pas de cons quences faute d avoir reconnu et contest les chaines conomiques et financi res qui touffent le Politique et le Droit Cette seule personne est membre de l humanit quelle que soit les lieux et les moments de sa naissance et de son existence m me br ve En d autres termes au del des appartenances et des fronti res politiques et sociales qui peuvent caract riser donc inclure ou exclure chaque tre humain et que B Edelman num re la fronti re qui nous semble la plus troite manque malheureusement Il s agit de celle qui peut s parer deux tres humains m me s ils peuvent tre issus du m me c t de la fronti re voire de la m me communaut politique ou sociale l un debout qui passe sans m me souvent adresser un regard non 1 Pun et l autre sont les deux faces d une m me pi ce B Edelman Le concept juridique d humanit op cit p 250 3 Sandrine Cursoux Bruy re op cit p 2333 Nous pourrions largir ce propos tous les tres vivants mais cela nous m nerait au del de ce que nous pouvons faire dans ce m moire Une br ve parenth se bio thique il nous semble qu il n y a de personne humaine part enti re dans une grossesse que lorsque l enfant est suffisamment d velopp pour pouvoir survivre en dehors du ventre qui le po
335. rtager et est il possible de le faire en l tat Enfin le troisi me sc nario qui est celui d A Supiot r side dans la reconnaissance que toutes les activit s humaines rel vent de la dignit du travail afin qu merge un nouveau type de contrat qui concilierait autonomie responsabilit et protection par exemple dans un statut de l actif Cette th se de l extension du travail tait celle de Marx qui s opposait en cela Hegel pour qui la production 1 e le propre du travail ne doit pas tre confondue avec l action qui est le propre de l homme Malgr leurs diff rences ces sc narios ne remettent jamais en question l obligation de travailler au d triment de la perspective du droit au 1 D M da p 214 Rapport Boissonnat Le travail dans 20 ans Commissariat g n ral au Plan Paris Odile Jacob 1995 3 r A A M Grozelier op cit p 168 D M da La fin de la valeur travail in Le travail quel avenir op cit p 215 Alain Supiot Le travail libert universelle Droit social septembre 1993 et Critique du droit du travail PUF 1995 SD M da La fin de la valeur travail in Le travail quel avenir op cit p 216 79 travail Ce serait une vraie r gression sociale qui nous rapproche des ateliers nationaux du XIX me si cle Ainsi nous en venons pr senter les propositions de sortie de la soci t salariale en m
336. rte en provoquant un accouchement anticip si la m re biologique souhaite s en s parer la naissance La communaut politique la nationalit est plus troite que la communaut sociale le titre de s jour 154 m prisant et non essuie glace sur l autre sur le trottoir dans le caniveau ou dans le foss ou encore l un issu d un pays d velopp s accrochant ces illusoires droits acquis tandis que l autre est en train de mourir quelques pas ou quelques milliers de kilom tres de lui du fait de l aveuglement du syst me conomico politique qui a produit ces m mes droits Sans oublier les richesses mat rielles et humaines capt es gr ce d anciens syst mes conomico politiques qui s ils n existent plus aujourd hui leurs fruits ces richesses mat rielles ont t transmis de g n rations en g n rations aux descendants des anciens b n ficiaires Les fronti res temporelles s ajoutent alors aux fronti res spatiales L imprescriptibilit du crime contre l humanit est consid r e tel point comme une exception juridique que l extension de la d finition de ce crime aux violations multiples des droits sociaux actuels et peut tre futurs ne pourrait avoir lieu sans une r volution juridique et politique Celle ci ne peut que difficilement tre initi e par le juge Il risque trop d encourir l accusation de gouvernement des juges L humanit d
337. rvir de titre des journaux et hebdomadaires grand public Ces titres annoncent souvent une baisse du PIB assimil e L amalgame entre pauvres et voleurs masque aussi le refus de modes de vie diff rents de celui dominant Nous pensons notamment au cas des populations gitanes L expression devenue c l bre est due Jean Fourasti P Viveret op cit p 163 33 quelque chose de dramatique afin d attirer l attention du lecteur ou de l auditeur Malheureusement la popularit de cet instrument est sans commune mesure avec la rigueur qui devrait lui tre associ e afin que le mythe qu il est devenu s efface devant la r alit de ce qu il signifie pr cis ment Le PIB de la France qui est l instrument dont la mesure r guli re est la l origine du calcul de la croissance n est que la somme des flux mon taires qui se d placent sur notre territoire national quelle que soit la raison ou la nature des op rations en cause Cela explique que nous ayons commenc par analyser l absence de neutralit de P atome de la conception dominante actuelle de la richesse la monnaie Le PIB n est pas non plus un instrument neutre m me si on cherche nous le faire croire Il est regrettable que les conomistes invit s dans les mass media r pondre d une baisse du PIB n utilisent pas leurs br ves interventions par expliquer les limites de cet instrument Nous pourrions tre tent s par
338. s tant surtout motiv s directement ou directement par une fuite de la mis re les gens vivant bien sont plus aptes se d fendre contre des pers cutions l tablissement d un RME sur un espace g ographique le plus large possible diminuerait d autant les perspectives de migration de d tresse Il existe diff rentes majorit s Seule la majorit civile et politique nous int resse ici Cette hypoth se pose aussi celle d une monnaie mondiale qui simplifierait bien la vie Sans entrer trop dans le d tail notons aussi les diff rences entre saisons mortes et saisons touristiques o le co t de la vie n est pas le m me au m me endroit 5 Van Parijs et Vanderborght op cit p 35 19 montant de ce RME M me si tous les revenus minimums existants prennent en consid ration la taille de la cellule familiale dans lequel peut tre l individu afin d amoindrir d autant ce revenu individuel que ces membres peuvent tre nombreux telle qu elle est comprise ici l A U est strictement individuelle Ce revenu serait galement vers sans contr le de ressources ce qui l instar de la derni re hypoth se du paragraphe pr c dent n est pas du tout le cadre des mesures de revenu minimum existant actuellement Pr cisons d embl e que cette hypoth se est d j comprise dans la notion d universalit ou dans celle d inconditionnalit Quand il tait question de son versement tous
339. s deux composantes des biens premiers sociaux selon Rawls Peu de temps apr s avoir publi la version initiale de sa th orie de la Justice Rawls se rendit compte peut tre en passant se changer les id es sur les plages de Malibu que le principe de diff rence qu il revendique pourrait tre utilis pour ponctionner les honn tes travailleurs repr sent s par Crazy fou en fran ais dans son livre afin de 1 De m me que la plus r ussie des op rations chirurgicales ne remplacera jamais une bonne hygi ne de vie la mieux cibl e des discriminations positives ne remplacera jamais une politique ducative globale qui devrait tre le c ur de toute politique de nations se pr tendant d mocratiques 123 garantir un revenu minimum des personnes tent es de passer leur journ e ne rien faire d autre que s amuser si cette possibilit leur tait offerte ce qu il pr sume tre le cas des c l bres surfeurs californiens repr sent s par Lazy paresseux en fran ais John Rawls s est tellement d fendu d avoir de telles intentions que d s 1974 il en a modifi sa th orie afin que les fain ants ne puissent pas s en pr valoir amp 3 Une th orie qui chappe son fondateur La version initiale de la th orie de la Justice de Rawls date de 1971 Un premi re fois trois ans plus tard seulement et une seconde fois en 1988 Rawls affirme sa totale r probation vis v
340. s besoins physiologiques l mentaires s alimenter quand on a faim et soif se v tir quand on a froid avoir un abri pour se prot ger des d sagr ments de l environnement humain et m t orologique et aussi pour dormir se soigner quand on est malade A ces besoins personnels l mentaires tr s proches de ceux du monde animal s ajoute des besoins sociaux auxquels il sera question ici sous l angle ducatif qui est une dimension essentielle de ce nouveau contrat social que nous appelons de nos v ux Cette pr sentation se retrouve dans la hi rarchisation des besoins humains selon la c l bre pyramide de Maslow Les besoins physiologiques et les besoins de s curit sont principalement concern s par la dimension mon taire de ce nouveau contrat social tandis que les autres besoins du plus bas au plus haut le besoin d appartenance le besoin d estime et le besoin de s accomplir sont davantage en rapport avec l exigence ducative notre sens A ces consid rations d abord 1 Voir la r f en cliquant sur ce lien http semioscope free fr article php3 id_article 8 relatives au b n ficiaire du revenu que nous venons de pr senter doivent s ajouter n cessairement des consid rations propres l poque dans lequel il vise p n trer 1 Recherche de la sortie d une situation conomique et sociale durablement d grad e Depuis la fin des ann es 1970 en France la
341. s europ ennes de ne pas trop alourdir les obligations positives de l Etat Cependant nombreux sont les auteurs qui consid rent qu au regard de la valorisation que conna t l exigence de la dignit humaine dans la jurisprudence contemporaine des instances de Strasbourg le revirement voqu n aurait rien d extraordinaire A notre connaissance le revirement annonc n a pas encore eu lieu ce jour Et en l absence de changement sur les fondamentaux nous n attendons aucun revirement jurisprudentiel majeur En 1994 et 1999 Ia Commission a confirm la voie trac e par sa d cision de 1990 en estimant que m me l absence totale de ressource n atteint 1 De m me que vouloir que la souverainet fran aise domine les f odalit s la composant initialement pouvait tre interpr t par les f odaux comme une volont hostile l Europe est devenue dans une large mesure un objet politique suspect que se disputent go stement les Nations europ ennes cherchant chacunes de leurs c t s ou selon certaines affinit s tendre leur influence particuli re au d triment des autres R Badinter Apr s cinquante ans in Les droits de l Homme l aube du XXI si cle mission pour la c l bration du 50 anniversaire de la DUDH La Documentation fran aise Paris 1998 p 6 3 J C Monod La d claration face aux menaces du pr sent avanc es limites probl mes in op cit p 16 s Cursoux Bruy
342. s grande qu aujourd hui se contenter d une vie m diocre loin de son potentiel Instaurer une inconditionnalit progressive afin d inciter le plus de personnes faire l effort de trouver sa ou ses voix d excellence et d uvrer l affirmation de leurs comp tences avant de leur accorder l inconditionnalit int grale peut tre un moyen de pallier ce d faut pr visible 1 La domination masculine commence d s la naissance Les petits gar ons sont souvent habill es en bleu couleur des grands espaces la mer et le ciel explorer voire dominer symboliquement par le futur adulte Les petites filles sont souvent habill es en rose couleur de la fleur du m me nom qui symbolise la d licatesse la sensualit mais aussi la fragilit d o le besoin d une protection masculine videmment C est un sujet que nous avons d j abord dans notre premi re section 86 Pour en finir enfin avec la confusion majeure notre sens entre l outil de la technique et son usage citons Jacques Duboin Quand comprendra t on que le ch mage aujourd hui est la mesure du progr s et que vous ne pourriez r sorber le ch mage qu en faisant la guerre au progr s Ce qui reviendrait faire faire p niblement par les hommes ce que les machines font plus rapidement qu eux Il y a des gens en 1934 qui parlent de proscrire les machines alors qu elles ont t invent es uniquement pour all ger la pein
343. s l obscurit la plus compl te L carter du revers de la main est donc un geste presque enfantin Thomas Kuhn en fournit une explication sous un angle culturaliste i e qu il aborde les multiples conditions de l existence d un paradigme Ainsi il constate qu un l ment apparemment arbitraire r sultant de hasards personnels et historiques est toujours l un des l ments 1 Par ex si on se rend compte de la grande proximit d un pr dateur avoir le r flexe de fuir tr s rapidement afin d augmenter ces chances de ne pas tre d vor De telles situations de dangers imminents pour notre survie sont aujourd hui fort heureusement plus rares mais les media notamment jouent abondamment dessus Conf rence donn e en d cembre 2007 dans notre Universit http www univ lyon2 fr 1196408638532 0 fiche _ actualite 3 immense majorit de la population tait illettr e 4 Thomas Kuhn La structure des r volutions scientifiques traduction fran aise Paris Flammarion 1972 Thomas Kuhn op cit citation extraite de la fiche de lecture de Delphine Montazeaud du Cnam janvier 2001 46 formatifs de croyances adopt es par un groupe scientifique un moment donn Bien que T Kuhn se r f re aux sciences de la nature rien ne nous permet d exclure ces travaux des sciences conomiques et politiques qui peuvent conna tre elles aussi des r volutions scientifiques m me si le paradigme s
344. s ne peuvent calculer Nous montrerons d abord que l unit de base de toute comptabilit la monnaie coupl e au prix est un outil complexe aux usages contradictoires Ensuite nous ne ferons pas un tableau exhaustif de ces instruments de mesure Nous nous contenterons d examiner le plus embl matique d entre eux le PIB qui n est pas comme nous le verrons un outil objectif de calcul de la richesse Ensuite nous nous attarderons sur les chiffres officiels de comparaison et de r partition des richesses mon taires chiffres de prestigieuses organisations internationales afin de les analyser A La monnaie outil aux usages pluriels et contradictoires Patrick Viveret met bien en vidence le cadre anthropologique au sein duquel la monnaie s inscrit les relations entre les humains peuvent s organiser selon trois modes la rivalit dont la forme extr me est le meurtre ou la guerre la coop ration dont la forme radicale est l amour et la neutralit affective o les humains sont dans une situation o ils ne s aiment pas sans pour autant se ha r La monnaie est cet entre deux Elle est en effet surtout utilis e dans un cadre ext rieur la famille et quand les parties prenantes ne sont pas en situation de franche hostilit Quand il y a une grande proximit affective ou des v nements dramatiques qui resserrent les liens entre les membres d une communaut nationale voire internationale d autres form
345. s poulaillers in F Sudre Droit europ en et internationale des droits de l homme op cit p 300 2 Ajoutons aussi que le b timent qui abrite la Cour europ enne et l ensemble de services qui lui sont li s se r v le de nouveau exigu apr s un premier d m nagement il y a une quinzaine d ann e Dans le contexte budg taire d favorable actuel les Etats membres vont ils armer davantage l institution qui les condamne Ce projet de Protocole adopt et ouvert la signature le 13 mai 2004 la signature russe manque toujours On imagine ais ment que les plus jeunes bourgeons jurisprudentiels n ont pas vocation survivre aux premiers gels de l hiver annonc par ce protocole restrictif ou un rempla ant all g C est apr s de nombreuses ann es de r formisme trop mod r de la monarchie fran aise que la R volution jetant les bases juridiques du Capitalisme triomphant a clat C est apr s la Grande d pression menant la Guerre que les bases du syst me financier actuel ont t dress es en 1944 Bretton Woods 161 Comme les fronti res nationales sont aujourd hui encore centrales il est temps de revenir dans leur troit cadre 2 Le droit social au niveau d abord national Au niveau europ en comme au niveau national le droit se d veloppe aujourd hui largement sous forme proc durale L omnipr sence d un droit purement m canique ne fait que donner l illusion d
346. s que l interpr tation d passe voire trahit l intention des r dacteurs d un texte surtout quand elle a lieu dans un contexte si diff rent du moment de sa r daction L entr e dans la phase de reconstruction l apr s guerre avec sa dynamique de plein emploi garanti est mille lieux de ce que nous vivons depuis une trentaine d ann es En s inspirant des d veloppements consacr s par M Borgetto aux diff rents principes et valeurs pouvant pr tendre fonder le RMI nous nous demandons s il y a cumul ou antagonisme de ces derniers pour l gitimer un droit un RME Le principe de solidarit la qualit d homme i e la dignit reconnue son titulaire les notions d int r t de la personne ou de droit individuel pourraient se cumuler pour une telle l gitimation ou au contraire contester aux autres valeurs l exclusivit D un point de vue strictement th orique analyser le possible droit un RME en authentique droit de Homme est capital pour l gitimer ce m moire m me Cette qualit peut pourtant lui tre contest e Cette contestation est de plusieurs ordres le droit d obtenir de la collectivit des moyens convenables d existence est loin d aller de soi quand on rappelle qu il fut presque syst matiquement ni durant tout le XIX me si cle par les lib raux Cette premi re contestation radicale prend sa source dans la contestation de la juridicit m me des droits sociaux
347. s surprenant quand on sait que la Cour interpr te le traitement d gradant comme celui qui humilie Parmi les exp riences les plus humiliantes de la vie il y a bien incontestablement la pauvret De plus comme le note S Cursoux Bruy re si un ch timent corporel subi l cole porte atteinte la dignit on pourrait esp rer que la mis re aussi Cette jurisprudence tend donner du droit une vision minimaliste Quand un probl me est ais ment d limitable comme un ch timent corporel l cole le droit marque sa pr sence Par contre quand un probl me est consid rable le droit se retire souvent dans les coulisses Dans une affaire datant d j de pr s de deux d cennies o une femme et ses trois enfants taient contraints une vie mis rable la Commission de l poque a effectivement ni la r alit des conditions d existence humainement indignes donc de traitements inhumains ou d gradants et par l m me ignor une doctrine repr sent e notamment par P H Imbert B Maurer B Edelman et J P Laborde Enfin F Sudre n h site pas qualifier cette d cision de bavures dans une jurisprudence dynamique et fait remarquer que la d cision de la gt Cursoux Bruy re op cit p 2350 Selon la jurisprudence de la Cour S Cursoux Bruy re loc cit M me remarque de P H Imbert Droits des pauvres pauvre s droit s R flexions sur les dro
348. s trop souvent in luctablement antagonistes Nous en avons d j parl s Il n est pas le lieu ici de d velopper davantage Maryse Badel Le droit social l preuve du revenu minimum d insertion op cit p 444 Nous retrouvons cette exag ration chez M Borgetto La notion de fraternit op c it pp 590 592 et pp 633 634 Maryse Badel op cit p 445 Un peu comme a t pens e la construction europ enne Maryse Badel op cit p 446 169 rest e ancr e dans un pass r volu ce qui ne lui permet plus d tre fondatrice des changements Elle les subit plut t Un RME m me compris comme un projet d une progressivit sur bien une d cennie voire une g n ration s il est con u sans red finition et refondation de tout le projet ducatif pourrait certes r soudre les difficult s mat rielles et l angoisse d avoir les rencontrer ce qui est loin d tre n gligeable mais il en accentuerait d autres La contrainte du travail emploi pour survivre peut tre progressivement remplac e par la conscience individuelle et collective si l exigence ducative se montre autant la hauteur de cet enjeu que l exigence d instruction nationale sous la M me R publique Il n est pas s r que l ducation puisse parvenir un tel r sultat mais cela ne vaut il pas la peine d tre au moins tent Le principal obstacle est selon nous de ne m me pas essayer faute d y croire un
349. salit et l indivisibilit des droits humains A Ensuite nous allons agr ger cette premi re l gitimation celle d autres valeurs et principes fondateurs de notre Contrat social La solidarit et la fraternit seront alors privil gi es m me si d autres valeurs jouent aussi un r le et que chacune des degr s variables concourent davantage en se renfor ant qu en s excluant mutuellement la l gitimation juridique du droit un RME B amp 1 L universalit et l indivisibilit des droits humains sous l angle de la notion de dignit 1 Ce texte entr en vigueur en 1999 dans sa version r vis e met surtout le travail l honneur l article auquel nous faisons r f rence n est que le 13 ce qui montre clairement o sont les priorit s Instrument de l UE contrairement la pr c dente instrument du Conseil de l Europe 3 Le d but de l alin a 5 est ainsi r dig Chacun a le devoir de travailler et le droit d obtenir un emploi L indivisibilit de la notion de droits humains est une composante de l universalit de ces m mes droits 145 Le mot dignit signifie tymologiquement il convient Les formes diverses de pauvret dans un monde d sormais mat riellement capable d y mettre fin sont de ce fait d autant plus inconvenables Faudrait il qualifier la dignit de principe ou de notion Une controverse existe ce sujet Le terme principe renverrait
350. sans que personne ne le lui demande ou sans qu il ne risque sa vie s y soustraire est notre sens une des plus importantes manifestations de cette barbarie int rieure Cette surabondance d nergie que nous ne sommes pas pr par s accueillir et dont nous ne savons souvent par cons quent que faire n est pas port e en priorit vers les besoins premiers de l tre humain ce qui englobe et d passe la question du RME Cela serait pourtant des plus l gitimes pour les raisons d j en partie voqu es et aussi en accord avec la rationalit suppos e des acteurs conomiques conform ment la th orie conomique En effet si on ne se r duit pas une rationalit court ou moyen terme la coexistence de populations manquant du minimum pour survivre ou vivant dans l angoisse de n avoir plus demain de quoi survivre avec d autres pour lesquelles le superflu est une occupation non n gligeable voire pr pond rante risque de menacer terme la coh sion m me de la soci t donc son contrat social Apr s avoir succinctement consid r l exportation de notre barbarie int rieure sur l ext rieur au sens d en dehors du cadre national et communautaire nous voil en face de notre barbarie intra muros Cette barbarie int rieure plus elle est criante plus elle menace de faire exploser le pacte social C est peut tre la perte de cr dibilit de l alternative marxiste depuis la c
351. sciences com fr news t robotique d ubiko un robot receptionniste qui repond a vos questions 10017 George le robot sociable http www tregouet org article php3 id article 455 sommaire 6 Mohru le robot qui danse fait le m nage ou manifeste ses motions http afp google com article ALeqM5gAbWdgaOiRinlOthwUmSzhdnNa5eg Robots humano des m talliques http www youtube com watch v Q3C5sc8b3xM amp feature related Robot L homme qui valait 3 milliards http www tregouet org article php3 id article 535 sommaire 6 Main robot en chair d apparence humaine http www radio canada ca nouvelles Science Sante 2007 06 26 006 main robot shtmil Humano de d apparence charnelle http www youtube com watch v MY8 sJSOW1l amp feature related Robots proches de ce dont on est habitu en France http www 01net com editorial 359616 les aspirateurs robots font leur come back dans le salon i Quelques sites titre d exemples sur des perspectives d avenir de la robotique http www linternaute com science technologie dossier robots 11 shtml Perspectives Intelligence et conscience artificielles http www O1net com editorial 396478 les robots en vedette au grand palais Perspectives vid o qui commence avec robot humano de d apparence charnelle http www bulletins electroniques com actualites 39029 htm gouvernement sud cor en et robotique domestique http www futura sciences c
352. ser des changements est une porte ouverte vers l inconnu Y retrouvera t on ces marques si facilement La r ponse ordinaire un risque de d stabilisation est l agitation de peurs telles que des risques d arbitraire de manipulation de corruption Ces critiques laissent entendre que si ce NNW par exemple tait adopt nous quitterions des outils rigoureux et objectifs que serait notre PIB pour d autres outils infiniment plus contestables Ceci est un travestissement de la v rit et nous l avons d j vu Ces critiques semblent donc plut t manifester la peur panique de personnes vivant sur l actuel paradigme de se sentir d poss der de leur bien Dans la m me optique J Baneth s en prend aux indicateurs du Pnud en pr tendant que ces derniers dissimulent les choix du pr sentateur Cette affirmation laisse entendre que pour les choix conomiques sur lesquels nous sommes la communaut des citoyens en conna itrait les principaux pr suppos s auxquelles elle aurait adh r l issu d un large d bat public contrairement au nouveau choix propos Comme nous l avons d j vu ceci est une reconstruction totalement biais e de l histoire Cela ne veut naturellement pas dire que s il n y a pas eu de v ritable choix d mocratique pour l actuel paradigme continuer sur la m me voix pour le suivant ne serait pas si grave Un principe fondamental n a pas t respect Il ne faut surtout pas
353. serait m pris e par l ensemble de la soci t et donc priv e des bases sociales du respect de soi mais disposerait en change de revenus lev s Une telle soci t ne pourrait pas pr tendre tre une soci t juste au sens de Rawls Et dans l Occident d aujourd hui les conditions conomiques et technologiques permettront de moins en moins un partage de l activit salari e Ce n est donc pas que la pr sum e suractivit des salari s temps plein qui comme le pr tend Mylondo emp cherait les ch meurs et les pr caires de les imiter C est la structure m me de nos soci t s de march 1B Mylondo op cit p 72 124 qui r duit l horizon une impasse Il nous faut pr sent approfondir la l gitime inactivit laborieuse d une marge de la population marge qui n ira qu en grandissant notre sens Rawls n est pas le seul prouver un profond malaise devant la fain antise assum e au point de pouvoir devenir potentiellement un mod le social alternatif Beaucoup de philosophes partageant avec Rawls une conception lib rale galitaire de la justice ne peuvent pas sans se contredire ouvertement rejeter une conception particuli re de la vie bonne qui serait celle de surfeurs tels Lazy sans faire preuve flagrante d illib ralisme Ils doivent emprunter des chemins d tourn s Ils invoquent donc la faveur des activit s non marchandes car plus ax es sur
354. seule convergence entre les deux mod les pr sent s par le duo d auteurs est leur opposition commune au syst me assurantiel pr sent dans les mesures de revenu minimum de type Bismarckien Yann Moulier Boutand propose de son c t neuf crit res de ce RME qu il nomme A 8 TREE revenu d existence ou revenu de citoyennet S ils se recoupent largement et pr cisent 1 Van Parijs et Vanderborght op cit p 45 Ibid 3 Van Parijs et Vanderborght op cit p 46 Ibid Dont les pionniers sont Mores et Rives c est l assistance publique aux d munis Van Parijs et Vanderborght op cit p 47 7 Ibid 8 Y Moulier Boutang L autre globalisation le revenu d existence inconditionnel individuel et substantiel multitudes samizdat net spip php article10 avril 2002 21 quelques fois ceux du duo d auteurs certains ont le m rite de consid rer les modalit s de mise en place en France C est le cas du septi me crit re le revendiquant d un niveau lev par rapport au niveau actuel des minima sociaux et de la r mun ration du travail temps partiel et le huiti me crit re s int ressant aux modalit s concr tes de l insertion du RME dans le droit social pr existant L universalit relative du RME l am nerait naturellement remplacer des mesures de protection sociale et des minima sociaux sans oublier les allocations familiales et l allocation logement Moul
355. si elle est illusoire faciliter l insertion de l allocataire En effet dans un contexte conomique o il serait dans l imm diat extravagant de croire au retour du plein emploi il est fort parier que chacun des acteurs privil gie la perp tuation de ce provisoire Le RSA ne fait que juridiciser cette logique l En France comme c est la loi qui a historiquement apport une protection aux salari s la contractualisation des politiques sociales dont est porteur le RMA et plus encore le RSA est consid r e comme une r gression Certains experts l inverse de P Rosanvallon qui voit dans le contrat d insertion un renouveau du contrat social trouvent que le 1 Laurent Cytermann L inclassable RSA Droit Social n 3 mars 2009 p 313 Ibid SD Roman 20 ans apr s le RMI une r forme minima La semaine jurid Ed sociale n 51 16 12 08 p 16 Ibid R daction inspir e d E Alfandari in R Pellet op cit p 412 Pour le m me nombre d heures de travail le second a donc des droits sociaux d valu s 7 Florence Tourette Extr me pauvret et droits de l Homme th se 2001 PUFDCF LGDJ p 247 L expression plein emploi suppose le temps complet Le contexte conomique ne s est gu re am lior depuis 2001 BR Pellet op cit p 414 R Pellet op cit p 415 133 maquillage de la contractualisation cache mal l objet v ritable du contr
356. soci t salariale dont d pend la protection sociale est entr e dans une zone de turbulence dont on ne voit toujours pas la fin Il en r sulte de nombreuses difficult s tant l int rieur du syst me de protection sociale qu l ext rieur de celui ci par la difficult accrue d y avoir acc s Alors que la pr carit et la pauvret s taient r duites dans les trente ann es de l apr s guerre le mouvement s est brutalement invers ce moment l L absence d alternative la fois globale cr dible et connue au syst me en place conduit la r p tition des m mes erreurs dans une sorte de cercle vicieux Le paradigme ou dogme de l insertion par l emploi et le dogme de l emploi comme seule l gitime source de revenu sont ainsi toujours r activ s malgr leur chec grandissant Les derniers v nements conomiques et sociaux ne nous d mentent pas L entr e en vigueur du RSA non seulement n infirme pas ces dogmes mais rend leurs applications plus rigides encore Nous y reviendrons Un autre dogme est aussi interpeller celui du sous traitement soi disant provisoirement l initiative priv e de la survie des recal s du monde conomique normal Le contrat social est devenu virtuel L chec renouvel des politiques et des l gislations successives devrait peut tre nous amener nous interroger vraiment sur la pertinence de ces dogmes Quatre types de voies de s
357. social et le r le ducatif central Bousculer des conservatismes est incontournable Il faut par contre prendre garde de maintenir un quilibre entre le degr d avanc d un projet tel que le RME et le degr de son acceptation par les diff rentes cat gories sociales En effet si la solidarit est oblig e le lien social est artificiellement r instaur et la solidarit court alors le risque d tre per ue par ses d biteurs soit comme une charge intol rable soit comme un principe social auquel ils sont ext rieurs et dont la mise en uvre est enti rement laiss e la charge de l Etat ce qui risque d entra ner un d sengagement encore plus important de la soci t L instituteur de la H me R publique a institu des millions de petits fran ais alors qu il n y avait que des enfants membres d autant de r gions particuli res dont l identit tait d abord en ces lieux Depuis la soci t a profond ment volu et ce n est pas fini L cole est TMaurice Haurioux et L on Duguit in J Donzelot L invention du social d Fayard 1984 p 86 et s cit par Maryse Badel Le droit social l preuve du revenu minimum d insertion Presses universitaires de Bordeaux 1996 p 435 2Et non plus sur la philosophie subjective selon laquelle le seul fondement du droit est l individu Cette citation renvoie aux rapports entre la s curit et la libert consid r
358. sol ment par rapport aux taux de satisfaction moyen ce qui est source de fortes in galit s potentielles la th orie rawlsienne de la justice est au contraire d ontologique Elle s appuie en effet sur des principes juridiques qui d passent le domaine seul de la satisfaction Mais le droit est il de nature porter lui seul les individus qui l appliquent vers le bien priorit affich e de la th orie de Rawls C est une question que nous nous poserons sp cialement dans notre troisi me chapitre Pour Rawls une soci t juste se caract rise par la rencontre de deux principes exigeants celui de la plus grande libert possible et celui de la plus grande galit des chances possibles Deux r gles de priorit s appliquent cette rencontre D abord le premier principe s applique avant le second En pr alable nous pr cisons que contrairement une id e tr s largement r pandue nous ne pensons pas que la libert se limite La libert est une force telle un fleuve Peut on arr ter un fleuve ou simplement l coulement de l eau Non nous pouvons seulement le canaliser ou le d tourner On peut aussi r ussir emp cher la libert de na tre ou retarder son mergence parenth se termin e Nous partageons la substance de cette premi re r gle de priorit car il ne peut pas y avoir d galit des chances pour des individus amorphes L usage de la libert de tous doit permettre aux potentiels
359. sonnat William Bridges et le directeur de Futurible ont partiellement inspir Andr Gorz entretient aussi une proximit avec cette version qu on peut r sumer en une formule Tous entrepreneurs m me s il ne la partage pas enti rement surtout depuis qu il s est converti au RME Le rapport Boissonnat avance la proposition d un nouveau cadre juridique le contrat d activit dans lequel les cocontractants seraient d sormais l individu et la collectivit Le rapport n exclut pas des garanties sociales mais elles seraient conditionn es la fluidit de la main d uvre Enfin ce sc nario postule une g n ralisation du temps partiel choisi alors que nous avons vu que celui ci concerne surtout les emplois les moins valoris s Le second sc nario dont J M Ferry autre partisan du RME et J Rifkin sont tr s proches cherche tablir une distinction entre l emploi classique et d autres activit s dites utiles et potentiellement capables de donner autant que l emploi du revenu de l utilit et du lien social Il resterait alors se pencher sur les conditions permettant une coexistence harmonieuse entre ces deux cat gories d activit s ce qui est loin d tre vident L emploi classique existe et conserve jalousement tous les avantages du statut de salari Les autres activit s existent d j en partie mais sans les dits avantages Comment s y prendre pour les pa
360. sortir de la pauvret s loigne de cette l gislature et cela pour plusieurs raisons amp 2 La sortie de la pauvret pas une priorit D abord en partant d un bon principe ressources gales droits gaux le RSA s il monte en puissance ne peut qu accentuer le parasitage de la solidarit nationale par un salariat pr caire et subi et donc subventionn duquel il est difficile de sortir Martin Hirch ajoutait lui m me que cette politique ne doit pas conduire d structurer l emploi par la promotion d un temps partiel mal ma tris les modalit s de la p nalisation du temps partiel tr s petite dur e devraient tre tudi es par le gouvernement lorsque ce temps partiel 5 ya r Fi r ne s inscrit pas dans un processus de r insertion encadr e mais c tait dans son rapport de 2005 Le Haut commissaire a vite oubli sa plume inspir e de l poque car les circonstances pr sentes sont plut t l encouragement du d veloppement tout azimut du temps partiel court m me de quelques heures peine pour faire d cro tre co te que co te les chiffres du ch mage N oublions pas aussi une possible incidence sexiste du RSA car les emplois concern s sont majoritairement occup s par des femmes Pour celles vivant en couple si l aide public leur garantit un revenu au moins gal au seuil de pauvret elles peuvent ainsi 1 Gadrey RSA les ambigu t Dro
361. ste et donc social dont ce m moire est porteur puisse constituer au cours de la 1 Art 7 paragraphe 1 h du statut pr cit de la CPI Cela recoupe largement l art 212 1 du Code p nal fran ais M me si l Afrique noire chr tienne a vu sa population peu pr s doubl e ces deux derni res d cennies 3 Fr d ric Sudre Droit europ en et international des droits de l homme PUF its d 2006 coll droit fondamental p 54 amp 34 Sur le droit international p nal E Zoller La d finition des crimes contre l humanit JDI 1993 p 549 in F Sudre loc cit SF Sudre op cit p 54 amp 34 152 premi re moiti voire du premier quart de ce si cle une crime contre l humanit reconnu en tant que tel ce qui nous inciterait fortement pr venir sa naissance et a fortiori sa perp tuation Ces d veloppements seront parfaitement prolong s par la critique de la doctrine et de la jurisprudence fran aise relatives aux victimes de ce crime L humanit du crime contre l humanit en doctrine Comme le dit tr s justement Pierre Truche le crime contre 1 Humanit a pour objet de prot ger l homme dans sa singularit dans sa dignit en raison de ce qu il est et non de ce qu il fait Au regard de ce que nous avons dit plus haut il ne pourrait faire aucun doute que ces massacres silencieux et ou banalis s constitue moralement un crime contre l humanit Il reste ce que le Pol
362. survie mat rielle car leur ascendants taient pauvres Nous parlons l de pauvret financi re mais pas seulement la pauvret du capital culturel de la famille du milieu sont aussi prendre en compte Quel g chis Quand on y r fl chit on ne peut que reconna tre que presque tout ce que nous pourrions consid rer tre uniquement de notre m rite propre r sulte en fait surtout de notre capacit tirer parti des opportunit s que notre environnement proche ou lointain nous a donn ou permis de saisir Un seul exemple une large partie du genre humain ne sait ni lire 1 Nous entendons par conscience le choix du bien commun au niveau global et personnel 2 x TE E L ee Au sens d un humain la conscience est la capacit sentir quelles sont les choix d cisifs pour le long terme 128 ni crire Que pourrions nous faire de notre vie si nous tions dans cette situation l Nous avons b n fici des politiques d instruction publique successives mises en place par les g n rations pr c dentes Si les robots peuvent progressivement nous remplacer dans les t ches ingrates afin que nous nous consacrions enfin exprimer notre particularit petite ou grande ne nous en privons pas Le RME n a fondamentalement pas d autre l gitimit que celle ci Van Parijs et Vanderborght pour valuer la valeur des biens mat riels et immat riels courants quelles que soient leurs origines et appartenant certains
363. t pr c d s dans le pass connu Serions nous condamn nous enfermer dans une voie sans issu celle du d sir d avoir alors que nous pouvons constater presque tous les jours les d g ts que l avoir cause de peur de tomber nouveau dans le ravin totalitaire A moins que la peur d un type de r gime totalitaire dat i e conforme au mod le historique soit le meilleur moyen pour se contenter d un r gime totalitaire d un nouveau type plus soft Pour avancer dans ce domaine nous ne voyons que la politique des petits pas politique ducative Le politique n aurait qu un seul r le donner le cadre g n ral la priorit au d sir d tre donc la pluralit des choix de vie et faire respecter la libert de chacun Le contenu de ces choix de vie ne serait pas de son ressort condition qu ils ne pi tinent pas d autre s choix Seule l l vation du niveau d exigence ducative peut progressivement prendre cette direction Le seul ennui est qu duquer vraiment la population est se pr parer perdre toute emprise sur elle C est un choix profond ment lib ral au bon sens du mot lib ral vient de libert et probablement sans possibilit de retour en arri re Une population duqu e devient insensible l agitation des peurs D autres r ponses cette critique ont d j t donn es pr c demment P Viveret insiste beaucoup sur la qualit de la d mocratie pour viter des d rapages
364. t de l histoire Si rationalit il y a elle est tr s fragmentaire Elle concernerait TP Viveret loc cit p 54 Je pense notamment la conception gaullienne de la Politique une certaine id e de la France qui d passait les m andres de l occupation allemande par exemple 3 Cet enjeu va bien au del de leurs petites querelles p Viveret loc cit p 54 56 plut t la richesse des nuances de la pens e des conomistes pr cit s dont les acteurs conomiques ne connaissent souvent qu une vulgate La rationalit de ces derniers est elle m me tr s troite C est en quelque sorte une micro rationalit r ellement valable que pour un but une ch ance tr s courte afin de r duire au maximum l impact d autres param tres qui peuvent tre consid r s comme n gligeable toute petite chelle C est donc une rationalit provisoire et ph m re Elle ne peut donc pas avoir vocation r gir la vie de toute une collectivit mais juste de lui permettre de sortir de la raret Cette m me rationalit est aussi mise mal par les passions humaines d rivant dans le d sir de domination et d appropriation par exemple et l inconscient que r v le la psychanalyse Les d couvertes scientifiques du XX me si cle taient susceptibles d entra ner une r vision des postulats conomiques mais ce ne fut pas le cas Outre la force de l habitude et la constitution de privil ges qu on ne
365. t difficiles S n que Toute pens e devient fausse d s lors qu on s en contente Alain Le RMI version 1988 fut une r volution juridique car il est ni une prestation d assistance ni une prestation de S curit sociale d assurance sociale Il ressort nettement des d bats parlementaires l id e d un compromis entre les partisans de l allocation universelle TV aussi Jacques Rigaudiat RSA en avant vers le pass Droit Social n sp cial n 3 mars 2009 p 319 R mi Pellet Les politiques d insertion des origines la loi du 18 d cembre 2003 r formant le RMI et cr ant le RMA Le on 12 in Le ons de droit social Dalloz 2005 p 398 3 A Ibid 130 et ceux en faveur d un paternalisme fort Il n est pas non plus une prestation cat gorielle car il vise plut t combler les lacunes de ces derni res qui le pr c dent Les raisons pour lesquelles sa demande est faite licenciement d mission etc importent peu Il suffit de disposer de ressources inf rieures un certain plafond d termin annuellement par d cret pour pouvoir pr tendre en b n ficier Allocation diff rentielle et subsidiaire il ne se rapporte pas un tat de besoin ce qui le diff rencie de l aide sociale l gale La prestation mon taire n est pas non plus affect e aux besoins primaires Son universalit est cependant partielle En cela la question se pose de savoir s il
366. t effort concerne toutes les r gions du monde mais d une mani re diff rente 22 agriculture locale rien n est impossible s il y a une convergence d un minimum de personnes tr s motiv es vers un but commun Marc Heim distingue quant lui deux types de Revenu social garanti RSG ceux qui acceptent le syst me du capitalisme lib ral actuel et ceux qui le remettent en cause L expression remise en cause m riterait d tre pr cis e S il est vrai que la mise en place d un revenu minimum d existence au niveau du minimum vital d cent ne peut pas se faire sans la remise en cause d un certain nombre de structures il n est pas inutile de pr ciser que cette remise en cause ne signifie pas disparition du syst me capitalisme Contester plut t son h g monie nous semble une voie bien meilleure Nous d velopperons ce point Apr s avoir abord quelques questions de fond il est temps de faire un rapide tour de quelques unes des diff rentes d nominations existantes pour ce revenu avant de donner les raisons de notre propre choix d intitul 4 Quelques uns des intitul s propos s pour ce dispositif L expression allocation universelle A U est choisie par Van Parijs et Vanderborght notamment mais rejet e par Marc Heim car elle porterait confusion par son premier terme allocation li dans notre imaginaire au syst me de protection sociale assurantiel classique auquel l A U
367. t on pas deviner qu un cerveau est en pleine activit positive alors que la personne ne bouge pas Voir ce lien http www israelvalley com news 2008 05 10 17311 israel start up la start up israelienne wecu determine une nouvelle maniere de didentifier les terroristes avant meme quils ne passent a laction 5 c 4 Souvent ce qu on qualifie commun ment invention ou d couverte est en fait l agr gation de nombreux moments inventifs qui se sont succ d s d une mani re non lin aire L histoire est sinueuse 127 l organe qu elles constituent Par exemple une cellule du foie doit avoir une fonction tr s proche d une autre cellule du foie sans qu on puisse confondre totalement leurs fonctions sp cialis es respectives C est probablement pareil pour la grande majorit des tres humains Par contre les cellules du cerveau sont nombreuses mais pas autant que les pr c dentes Elles doivent avoir la fonction de diriger l ensemble du corps tout en tant son coute Elles correspondent aux cadres des soci t s humaines Enfin s il existe des neurones de la conscience elles doivent tre peu nombreuses et les humains les incarnant sont les rares mod les que le genre humain peut se donner pour avancer Cela ne concerne pas que les inventeurs et d couvreurs en science exp rimentale Tout l arc en ciel des activit s humaines est concern Le RME associ un rehaussement de l
368. t par J M Ferry selon laquelle l activit sociale et conviviale serait sp cifiquement humaine et ne puisse donc pas tre remplac e par des robots Nous reviendrons sur ce point bient t J Rifkin pour sa part consid re que le seul secteur d emploi d avenir est celui des manipulateurs de symbole Ceci est contest et contestable Les activit s intellectuelles abstraites voqu es par cette expression correspondent la culture occidentale qui les survalorise au d triment d autres aussi importantes et m me probablement plus importantes Apr s la question de la quantit d emploi disponible vient celle de la valeur donn e l emploi dans notre soci t Ces deux questions ne sont pas du m me ordre En effet depuis l aube de l humanit jusqu la seconde moiti du XX me si cle les activit s li es la survie alimentaire taient largement majoritaires et pourtant elles n ont t valoris es que tr s r cemment La question de la valeur du travail est de nouveau pos e car ce dernier est au c ur de plusieurs mutations Des mutations internes comme l obsolescence croissante de la r gle des trois unit s font que la fronti re entre travail et non travail devient floue Des mutations externes que sont le r le des sciences et des techniques dans la conception du travail un questionnement sur l id ologie qui s y inscrit et une nouvelle technique de management le reengineering en a
369. tacle majeur apr s l id ologie du plein emploi salarial et l id ologie financi re est l imaginaire occidental tr s n gatif associ aux robots imaginaire qui ne se r duit pas l usine La litt rature et le cin ma abondent d exemples d esclaves artificiels qui r ussissent chapper leur cr ateur et m me menacer leur vie et celle du genre humain Nous en revenons la r f rence religieuse qui tablit comme interdit premier celui d animer l inanim qui serait une exclusivit divine dont la transgression devrait dans l inconscient collectif nous mener notre perte En Orient et particuli rement en Cor e du sud et au Japon o la robotique humano de et domestique est d j tr s d velopp e ces craintes ne semblent pas pr sentes Pour les japonais par exemple les robots sont per us comme faisant partie int grante de l environnement En Cor e du Sud une charte thique des robots a d tre r dig e l ann e derni re avec comme source d inspiration des principes dict s par l auteur de science fiction Isaac Asimov qui sont que premi re loi les robots ne doivent pas s en prendre aux humains ou permettre des humains de faire du mal Deuxi me loi Les robots doivent ob ir aux humains moins que cela ne contredise la premi re loi Troisi me loi Les robots doivent assurer leur protection si cela ne contredit pas les autres lois Certains pourront tre choqu s que des rob
370. te impr cision de l adjectif minimum nous pousse cependant adopter pour ce m moire la formule revenu minimum vital d cent En guise de conclusion sur ce point ajoutons que si nous cherchons construire un droit humain un minimum vital d cent les droits humains ne doivent pas tre regard s par ce seul prisme En droit comme ailleurs tout n est pas justement et heureusement quantifiable Ce droit que nous appelons de nos v ux est un droit que nous voulons dynamique et non statique En effet l ducation qui sera la force motrice de ce m moire doit prendre appui sur ce minimum pour permettre 1 Peut tre que nous avons un quilibre re trouver entre la mainmise de l humain et la nature J P Laborde La notion de revenu minimum op cit p 398 3 Le RMI est la voiture balais des autres minima Il boucle donc en quelque sorte la logique initi e 4 J P Laborde La notion de revenu minimum op cit p 402 J P Laborde La notion de revenu minimum op cit p 404 16 l individu de prendre son envol J P Laborde exprime implicitement la m me id e quand il crit que si le minimum pour vivre est videmment n cessaire il n est pas n cessairement suffisant pour b tir lui seul un droit fondamental complet de plein exercice Il y a davantage dans le droit un revenu minimum que l assurance de disposer du minimum pour vivre Revenons au fil de la d finitio
371. teurs cit s s par ment d ouvrages collectifs si ces derniers n ont pas publi leurs articles dans une revue ant rieurement 184 MEDA Dominique Qu est ce que la richesse Flammarion mars 2000 collection champs n 462 FL de Sellah Hayate ann e 2004 2005 disponible sur le lien www cnam fr lipsor dso articles fiche dmedaquest cerichesse doc RAWLS John Th orie de la Justice Paris Edition du Seuil 1971 pour la premi re dition FL de Fran ois Briatte dans le cadre d une conf rence de m thode de science politique d Yves Surel 2003 disponible sur le lien http phnk com files cm2 scpo rawls pdf RIFKIN Jeremy La fin du travail La d couverte 1997 FL de Christelle Ripault Chaire de DSO 1999 2000 disponible sur le lien http www cnam fr lipsor dso articles fiche rifkin html ROMAN Diane Le principe de dignit dans la doctrine de droit social in S HENNETTE VAUCHEZ et C GIRARD dir La dignit de la personne humaine recherche sur un processus de juridicisation PUF 2005 ROSANVALON Pierre La nouvelle question sociale Le Seuil 1995 FL d Aline RIVERA MALDONADO et de Sarah LAMORT r dig es pour le m me dipl me que ce m moire Ouvrages sp cialis s issus de Colloques BADINTER Robert Apr s cinquante ans in Les droits de Homme l aube du XXI si cle mission pour la c l bration du 50 anniversaire de la DUDH La Documentation fran aise Paris 1998 MONOD Jean Cla
372. tion depuis trente ans en France Le terme d insertion d signait l entr e dans la vie active des jeunes en fin d tudes Aujourd hui son usage s est tendu toutes les cat gories de population contraintes un emploi hors norme Les emplois d insertion sont au croisement de deux discours contradictoires que certains ont int r t prolonger le plus longtemps possible En effet les uns les entreprises y gagnent des primes tandis que les autres les pouvoirs publics y trouvent 1 am lioration statistique du ch mage Ainsi les emplois temps partiel participent largement de cette hypocrisie en p n trant ces deux logiques troitement imbriqu es celle des entreprises et celle des pouvoirs publics Les premi res ont trouv dans le temps partiel le moyen d atteindre la flexibilit id ale Les seconds y voient un rem de au ch mage en partageant le travail tout en pr textant l harmonisation des vies professionnelles et familiales Ces arguments sont mensongers car cette flexibilisation exige une mise disposition extr me des salari s concern s avec des rythmes de travail souvent tr s p nibles 1 A M Grozelier Pour en finir avec la fin du travail Les Editions de l Atelier Editions ouvri res Paris collection Enjeux de soci t avril 1998 p 196 5 L expression est de B atrice Appay Pr carisation sociale et restructurations productives in pr carisation s
373. tp multitudes samizdat net spip php article130 avril 2002 Van Parijs et Vanderborght op cit p 6 23 plume de Georges D H Cole conomiste Oxford Cette expression a l avantage de rendre compte des richesses naturelles plan taires continentales ou nationales selon le niveau o elle se place comme la propri t commune des gens qui y vivent Si les actionnaires d une entreprise ont droit un part de ces b n fices en proportion de leur contribution les habitants de cette contr e de ce continent voire de cette Terre ne seraient ils pas actionnaires de facto de par leur naissance de cet espace Donc une part de l exploitation directe et indirecte de ces richesses naturelles ne devrait elle pas pouvoir assurer au moins leur subsistance L expression revenu de citoyennet adopt e par Jean Marc Ferry en compl ment de celle d A U pourrait perp tuer la confusion entre nationalit politique et citoyennet sociale moins de le qualifier de revenu de citoyennet sociale L expression revenu de base adopt e internationalement a l avantage de sugg rer par son second terme de base l id e d un ultime filet de s curit de l Etat social et la satisfaction des besoins de base L expression revenu ou minimum social garanti RSG est utilis e par Marc Heim depuis trente ans lui m me la suite d Alexandre Marc qui s est engag dans cette voie depuis les ann es 1930
374. tres humains et les rapports de ces derniers avec leur environnement au lieu de rester prisonnier 1 Robert Castel Claudine Haroche Propri t priv e propri t sociale propri t de soi Fayard 2001 page de couverture Cette pr cision n est pas superflue Tant d organisations et d id ologies pr tendent vouloir atteindre le bien de tous au moyen du sacrifice de quelques uns 94 volontaire des logiques troites et suicidaires de l Avoir Ainsi nous en venons pr ciser en uoi ce mod le salarial se fragilise depuis une trentaine d ann e q g p B La fragilisation de ce mod le social Cette fragilisation vient du contenu et du contenant de ce mod le Commen ons par les contenants Nous avons d j parl du lien qui unit l Etat social d autres constructions collectives Nous ajoutons que la mont e en puissance de la fonction au d triment du m tier aboutit une perte objective d autonomie substantielle qui pousse les salari s demander des compensations de s curit de consommation de loisirs auxquelles le syst me de l Etat social ne peut plus r pondre cette crise de syst me peut induire chez les individus une crise de motivation et de participation c est dire une crise d identit qui transforme et tend la crise conomique en crise morale sociale et politique Ce facteur s ajoute aux pr c dents pour confirmer que le mod le social des origines app
375. ts Sa d cision du 16 7 1971 donnant implicitement valeur constitutionnelle au Pr ambule de notre Constitution 166 extensif de la notion de dignit Ils voient implicitement dans ce Pr ambule de 1946 d volu aux droits sociaux la cons cration de la valeur constitutionnelle du principe de dignit fondateur de ces droits J P Laborde consid re en outre que les minima cat goriels n s lors de la deuxi me moiti du XX me si cle promeuvent le sentiment de dignit par la reconnaissance d une activit sp cifique jusque l menac e L auteur fait allusion l allocation de parent isol qui serait moins un d dommagement de charges sp cifiques que la r mun ration d une activit utile et exprimerait une conception plus haute de la dignit dans la reconnaissance de m rites jusque l n glig s M me analyse pour l allocation aux adultes handicap s qui est une reconnaissance selon lui que l handicap peut tre source de d passement de soi si la communaut nationale offre rien qu un petit tremplin ces personnes afin que leur condition se rapproche de celle des valides M Laborde r sume bien l id e en disant que la dignit n est pas seulement consid rer du point de vue de la sauvegarde mais aussi celui de la reconnaissance et de la promotion Le RMI a prolong cette logique que le RME pourrait conclure Le RME vise en effet reconna tre une gale dignit de t
376. ts des pauvres pauvre s en droit s R D P 1989 p 740 BF Luchaire Le Conseil constitutionnel Economica 1980 p 217 S Cursoux Bruy re op cit p 2352 mis en italique par nos soins 1E Zitouni Les Conseil constitutionnel et le logement des plus d munis L P A 1996 n 6 163 un certain nombre de prestations car le Conseil constitutionnel a op r une jonction entre la dimension personnelle de la dignit et sa dimension collective qui ferait du droit la dignit le fondement de tous les droits de cr ance Cependant S Cursoux Bruy re voit dans cet largissement du domaine du principe de dignit aux droits sociaux plut t une source d inqui tude parce qu elle confond le contenu du principe de dignit et les moyens se donner pour son effectivit B Mathieu est de son c t d une position radicalement oppos e la d cision Diversit de l habitat de 1995 qu il consid re comme d valorisante pour la dignit de la personne humaine principe absolu rabaiss au rang du droit contingent pr cit et donc porterait la confusion entre la personne humaine et l individu Il a volu vers une position plus nuanc e en 1999 En effet il crit que le principe de dignit ne peut tre tranger la protection de certains droits sociaux C est alors la protection de l homme dans son essence ou existence dont il s agit On ne peut laisser mour
377. tuelles est l Etat Le quasi invariant social de notre humanit est la domination masculine Ne faudrait il pas en plus d un simple RME revenir l dessus au moyen d une nouvelle approche ducative pour fonder un nouveau contrat social C Les composantes sociales ou incidences sociales de ce nouveau contrat social J L Laville en conclusion de son article met le doigt sur le c ur de ce nouveau contrat social qu il appelle de ces v ux quand il pr ne un apprentissage de la libert et de la responsabilit qui passe par d autres choix que ceux faits l heure actuelle en mati re d ducation et de politique Nous avons d j abord plusieurs reprises la question de l ducation Laville souhaite des changements dans les contenus et les modalit s des programmes et dans l am nagement des temps scolaires Nous regrettons qu il poursuive la confusion entretenue entre ducation et instruction L instruction est un pr alable transmettre des h ritages Il nous faut apprendre les lettres pour pouvoir lire et les chiffres pour pouvoir compter L instruction est le nid dans lequel l ducation prend son envol L ducation est donc loin de se limiter aux seules coles Tout notre environnement peut entrer en ligne de compte Aujourd hui l ducation est contract e dans une direction surtout pr d termin e par la soci t de march L ducation est l image de la soci t
378. u Budget Une nouvelle surtaxe sur l pargne pour financer le RSA entretien in Les Nouvelles Fiscales N 1008 15 09 2008 p 5 Le cas c l bre de VanGogh peintre renomm qui n a r ussi de son vivant qu vendre une toile un parent 18 pris en compte Vient ensuite la question d un am nagement du montant en fonction de l ge En effet pour certains auteurs ce revenu ne concernait que les personnes majeures Cette hypoth se est discriminatoire pour la masse des enfants et adolescents ne b n ficiant pas ou peu d un appui familial et ou social sans compter la non universalit de l ge de la majorit Nous consid rons de plus que l inconditionnalit est consubstantielle du RME Si des diff rences sont tablies en fonction de l ge elles deviennent ipso facto une conditionnalit sauf s il s agit d handicaps li s entre autres au grand ge C est d j aborder l hypoth se suivante la plus difficile trancher celle de la modulation du montant en fonction du co t de la vie Comme nous l avons d j en partie vu il serait inappropri que les personnes vivant dans un espace quasi paradisiaque temp rature cl mente toute l ann e nourriture abondante et sans cesse renouvel e et porter de main etc ou dans une moindre mesure celles dont le co t de la vie est incomparablement moins lev qu en Occident re oivent la m me quantit de revenu Cette derni re hypot
379. u crime contre d humanit en jurisprudence La doctrine dont nous discutions tait la r ponse une jurisprudence minimaliste pour des raisons que nous avons d j commenc donner confront e certaines accusations de crime contre l humanit La plus haute juridiction de l ordre judiciaire vide l humanit du crime contre l humanit de sa substance puisqu elle r duit jusqu pr sent son espace d lection la Seconde Guerre Mondiale De plus selon le philosophe Michel Serres il y aurait lieu manciper le concept de Guerre Mondiale du cadre de ces deux premi res utilisations puisque si nous ne trahissons pas sa pens e l atteinte que Homme porte depuis quelques d cennies aux cosyst mes est si lourde qu il se peut qu il compromette 1 Si les regards se rencontrent et m me parfois en leur absence si l autre est assis les yeux baiss s un simple bonjour reconna t l appartenance la communaut humaine Un objet ne se salue pas un humain si Si l autre semble disponible et que vous l tes vous pouvez passer quelques instants avec lui juste pour le conna tre l aider directement ou et indirectement en lui disant quels sont ces droits s il ne les conna t pas r flexe pour les juristes On peut ne pas toujours tre exemplaire avoir des appr hensions refuser une poign e de main ou d aider un individu boiteux marcher juste parce que son hygi ne douteuse nous re
380. ude La d claration face aux menaces du pr sent avanc es limites probl mes in Les droits de Homme l aube du XXI si cle op cit MARTIN Audrey Le droit de l homme un niveau de vie suffisant comme composante de la dignit de la personne humaine in colloque tenu Aix en Provence par l Ecole doctorale Sciences juridiques et politiques sur le th me de La dignit 2003 Ouvrages sp cifiques notre sujet FERRY Jean Marc L allocation universelle pour un revenu de citoyennet Edition du Cerf 1995 GEFFROY Laurent Garantir le revenu Histoire et actualit d une utopie concr te Editions La D couverte amp Syros Paris 2002 MYLONDO Baptiste Ne pas perdre sa vie la gagner pour un revenu de citoyennet Paris Editions Homnisph res 2008 VAN PARIJS et VANDERBORGHIT L allocation universelle Edition La D couverte Paris 2005 185 3 Documents officiels VIVERET Patrick Reconsid rer la richesse 2005 Editions de l aube publi et disponible sur le lien http lesrapports ladocumentationfrancaise fr BRP 024000191 0000 pdf 4 Les jurisprudences 5 me SUDRE Fr d ric et al Les grands arr ts de la Cour europ enne des Droits de l Homme dition PUF coll Th mis droit 2009 5 Articles des revues et journaux La revue Multitude HEIM Marc Tr ve de confusion in http multitudes samizdat net spip php article 138 m
381. ue la richesse FL p 17 Rien vient du latin Rem qui veut dire quelque chose 84 masses la soci t de march Et ce n est qu apparemment paradoxal si ce sont les personnes qui sont en situation d emplois les plus pr caires qui sont les plus attach es la valeur travail En effet que r ve le naufrag agripp sa bou e de sauvage De la terre ferme Mais une fois qu il l a gagn a ne peut videmment plus tre un r ve Notre soci t est toute enti re fond e sur la valeur travail Elle est m me devenue crisp e son endroit depuis que la maladie du ch mage et du travail hors norme est devenue chronique apr s le passage impuissant des diff rents gouvernements Le malaise ne vient en fait pas tant de la contestation de la place centrale qu occupe le travail emploi dans la soci t mais de l exclusivit que ce dernier s est arrog jusqu nier la l gitimit d autres modes de vie En effet apr s avoir an anti sa possible concurrence la fragilisation du travail emploi semble menacer la soci t toute enti re puisqu on est devenu distant par son fait tout autre mode de vie que celui qui ne vise qu la pure reproduction des conditions mat rielles Si on prend un peu de recul on ne peut que constater l extr me pauvret d un tel mode de vie Le conditionnement est fort et pourtant attendre le retour du plein emploi de l apr s guerre appara t plus en plus de g
382. ue le succ s obtenu ce niveau se fasse par simple rejet de Thanatos aux l Je pense l image de personnes richissimes qui ont tout perdu au point d tre contraint de survivre en cirant des parquets Part que les patrons ne sont parvenus que difficilement et progressivement fid liser leur service car les populations paysannes ne voyaient initialement dans l industrie qu un moyen de pallier la saison morte qu est l hiver dans les campagnes et aussi pour que s loigne le spectre de la mis re li e aux faibles r coltes L industrie n tait donc pour eux l origine qu un suppl ment de revenu 3 Keynes loc cit Ce qui fait dire certains que les maladies psychiques seront parmi les pathologies les plus importantes dans les pays d velopp s pour ce si cle Ref au Thanatos guerrier ici 41 fronti res aujourd hui plut t floues de l Union europ enne ou vers les continents voisins Quant l autre Thanatos celui des grand faits totalitaires la confiance dans la dissuasion nucl aire et dans notre d mocratie pluraliste est peut tre exag r e surtout que sur le plan national comme sur le plan plan taire l humanit n est r ellement menac e que par elle m me Sa principale question est celle de sa barbarie int rieure Le panurgisme cette facilit de l tre humain vivant en soci t se soumettre au mod le de comportement qu il observe autour de lui
383. uel droit quel titulaire D 1997 p 284 in S Cursoux Bruy re op cit p 2324 3 Rares l chelle de l humanit Telle la grande d pression des ann es 1930 147 pas contraire la dignit humaine Pour notre part nous ne qualifierons pas cela de vie mais plut t de survie Employer le mot vie pour qualifier cet tat de veille de l tre humain qui pr c de la mort nous semble abusif Et avec le soutien notamment de la robotique nous pensons a contrario que gr ce des robots nous rempla ant dans les t ches r p titives et ou p nibles nous pourrons prochainement red couvrir et red finir ce qu est la vie Les r flexions relatives l euthanasie l aide au suicide et la peine capitale concernent aussi le principe de dignit en lien troit avec le droit la vie et peuvent galement nourrir les fondements juridiques du RME en prolongement de ce qui pr c de Pour survivre tre contraint durablement effectuer des travaux ne correspondant pas ce que sont nos aspirations si nous connaissons nos go ts cela ne correspond il pas une forme att nu e d euthanasie de suicide ou de peine capitale Vous me r torquerez probablement que dans la forme pleine les choses sont d finitives tandis que pour le reste il y aurait possibilit de se refaire Tout d pend en effet de la dur e de ces contraintes mais surtout n oublions pas que nous sommes
384. uerait de marquer le retour massif leurs ali nations traditionnelles t ches m nag res s occuper des descendants et ascendants etc Comme les femmes gagnent en moyenne 18 de moins que les hommes 5 de moins en moyenne qualification gale leur retour au foyer plut t que de consacrer une part du revenu du couple payer une nourrice une garde d enfant voire une femme de m nage etc serait m me un choix financier rationnel Le r le du politique ce sujet serait important Deux 1 Un tel projet est l oppos du capitalisme un projet de civilisation aux diff rents sens historiques du mot sens individuel d adoucissement des m urs et sens collectif de sortir l humanit de la barbarie pour citer D M da Qu est ce que la richesse FL pr cit e p 13 Un des principaux moyens d apprentissage est l imitation des autres Si ces derniers ne sont pas exemplaires les enfants et adolescents risquent forts de ne pas l tre non plus 3 Les femmes et les jeunes sont tr s majoritairement concern es par le travail temps partiel les emplois pr caires ce qui participe grandement leur d valorisation salariale 111 chercheuses de l INSEE Annie Fouquet et Ann Chadeau ont constat r cemment que le temps global consacr au travail domestique tait sensiblement sup rieur au temps global consacr aux activit s dites conomiques Cette d monstration aux dires d Annie Fo
385. uerre Il est certain que par rapport la soci t ant rieure domin e par la raret notre soci t actuelle est meilleure Quand la raret tait la r gle quasi universelle vouloir l abondance tait fort l gitime et pourtant utopique Notre mod le social actuel est b ti sur le concept d abondance Cette abondance n est certes vue d abord que sous l angle quantitatif Quand 1 Voir ce propos nos d veloppements dans notre section premi re du chapitre premier La r volte de la jeunesse tudiante en 1968 s explique en partie par le d calage entre la duret de leur enfance dans l imm diat apr s guerre et leur croissance dans une soci t qui leur offre davantage de moyens d expression tout en voulant les contraindre dans l usage qu ils en feront Autrefois la soci t avait des rythmes impos s le mariage et le d part du foyer parental marquait la fin de l adolescence La croissance du ch mage et des travailleurs pauvres devant parfois rester chez leurs parents pour des raisons financi res joue aussi un r le dans cette volution 4 Nous ne revenons pas sur nos d veloppements de notre chapitre premier ce sujet 97 on peine constamment avoir acc s l indispensable n cessaire pour survivre la priorit est bien la quantit La qualit ne vient qu apr s tant que les produits et les services propos s sont utilisables pour l usage souhait savoir re construire dans l urgence apr
386. ui la sant pour atteindre la version maximaliste seule compatible avec la A Martin Le droit de l homme un niveau de vie suffisant comme composante de la dignit de la personne humaine in colloque tenu Aix en Provence par l Ecole doctorale Sciences juridiques et politiques sur le th me de La dignit 2003 p 39 2 Audrey Martin est publiciste comme la formation initiale de l auteur de ce m moire et elle invoque pourtant la dignit comme fondement des droits sociaux ce qui mod rera le constat fait par Diane Roman V p 164 3 A Martin op cit p 41 143 r alisation de la dignit humaine est prometteuse Ajoutons que cette contribution associe dans son titre m me le droit de l homme un niveau de vie suffisant la dignit humaine On pourrait d s lors esp rer que l ambition d A Martin soit comparable avec celle de notre m moire La suite de son article nous fera malheureusement d chanter En effet A Martin r duit l ambition de son article l extr me pauvret 1 e la violation cumul e grave et durable de six droits un minimum de ressources un logement le respect de la vie familiale et priv e l acc s la justice et l ducation L adjectif cumul implique qu une violation de quelques uns de ces droits voire d un seul d entre eux ne serait pas concern e m me si elle peut l gitimement tre consid r e comme grave
387. une multitude de raisons dont ses moyens initiaux plut t rudimentaires et la faible part de la population s orientant vers le travail extr mement p nible de l industrie naissante Si mi chemin de la premi re moiti du XX me si cle alors que la base mat rielle du capitalisme tait encore tr s importante des faits psychiques taient d j d terminants que pouvons nous dire aujourd hui si ce n est que la permanence depuis d j quelques ann es de taux de suicide comme une des principales causes de d c s et de la consommation effr n e de psychotropes et autres antid presseurs particuli rement en France qui en d tient le triste record europ en voire mondial a probablement de profondes causes conomiques Comme on est sorti de la raret sans tre pr par culturellement l abondance il en r sulte une surabondance d nergie et on finit par d penser mais sur un mode pathologique et le mode pathologique par excellence c est la guerre et les grands faits totalitaires Le lien entre Thanatos et Eros pr c demment mentionn revient ici S il n y a pas de mutation culturelle au niveau de l Eros du d sir de vie c est la mort et la souffrance qui l emportent La construction europ enne s est attaqu e avec succ s jusqu pr sent la p rennisation des cimeti res militaires des diff rentes nations europ ennes Il ne faudrait pas pour autant q
388. uquet n avait rencontr aucun cho Rien que cela t moigne des pesanteurs des mentalit s Par contre il en fut tout autrement de l estimation mon taire du travail domestique En effet parmi les trois m thodes utilis es pour l estimation m me dans l hypoth se la plus basse la valorisation mon taire repr senterait malgr tout 60 du PIB pour atteindre 120 dans l hypoth se haute Nous ne croyons pas qu il faille contraindre d s leur plus jeune ge les petits gar ons faire comme les petites filles d aujourd hui imiter leur maman Ce serait une diffusion d une ali nation plut t qu une lib ration collective La robotique telle que nous l avons pr sent e pourrait dans un proche avenir commencer remplacer les femmes dans ces t ches ingrates pour qu elles se consacrent autant que les hommes leur fonction ducative s ils en sont l un et l autre capables Esp rons qu une prise de conscience collective entrainera une mobilisation de la population afin de contraindre les politiques favoriser la d mocratisation de la r volution robotique dans les foyers Une forte mobilisation de la population sera indispensable pour y arriver les mentalit s tant encore ce qu elles sont Une autre cat gorie qui recoupe en partie la pr c dente est aussi des plus concern e Si un RME tait institu un montant d cent sans tre accompagn par des actions p dagogiques il
389. ur la richesse qui a pr c d l actuel paradigme n est pas scientifique Il r sultait d un choix de soci t sans lien m me distant avec une quelconque forme d exp rimentation Nous venons de fournir un premier type d explication l omnipr sence de la pr occupation conomique qui pourrait se r sumer ainsi la course contre la raret objet de l conomie est finie mais continuons quand m me courir car c est une chose qu on sait faire S int resser collectivement au d sir d tre est une chose beaucoup plus probl matique Entretenir en m me temps l illusion que la course non seulement n est pas finie mais est infinie pour perp tuer le m canisme initial est le deuxi me type d explication L conomie tout en tant toujours pr sent e comme li e au couple production raret est devenue en fait principalement une activit de divertissement au sens pascalien du terme selon P Viveret Consid rant que les rapports entre les humains sont ce qu il y a de plus difficile mieux vaut organiser le rapport avec les choses et la marchandisation dont on a ensuite beau jeu de se plaindre alors que c est le mouvement naturel de cette conomie de march devenu soci t de march L conomie de march con ue l origine est devenue tel point centrale dans nos soci t s qu elle fait d sormais elle seule soci t Elle en est devenue en tout cas l axe majeur
390. ura une p riode mais n anticipera pas la d gradation de la situation conomique et sociale des masses laborieuses Les droits de l Homme proclam s par la DDHC sont essentiellement civils et politiques Les constituants taient en grande partie des propri taires qui n allaient donc pas mutualiser leurs biens apr s avoir mis fin l ordre ancien Tout comme les conomistes classiques les constituants ne voyaient de menace pour la libert que dans la puissance publique Ils n ont pas su ou n ont pas voulu anticiper les menaces priv es qui s incarneront sous d autres formes que les corporations de m tiers et autres privil ges qu ils ont abolis Il est rare que des membres d une soci t de privil ges fassent tout le n cessaire pour partager les dits privil ges ou une partie substantielle d entre eux l ensemble de la soci t La loi Speenhamland loi sur les pauvres qui a exist en Grande Bretagne de 1795 1834 est un cas particulier d initiative l gislative apparemment g n reuse mais faute d une pr paration ducative et d un accompagnement social elle a abouti l effet inverse de l effet affich nous doutons qu il soit vraiment recherch En effet cette premi re exp rience d un RME augmenta les s ductions du paup risme pour devenir un pi ge pauvres Une fois l homme entr l asile il tait pris au pi ge et pouvait rarement en sortir C
391. urrait se d gager de leur union se perdent dans des querelles intestines pendant qu un crime de l ombre se perp tue Selon les mots de M David un renouveau de la fraternit appara t comme un des enjeux majeurs de la d mocratie et de l Etat de droit L Occident peut il en effet pr tendre que la d mocratie et l Etat de droit ait une vocation universelle en laissant dans une ins curit vitale chronique une partie de sa population et la majeure partie de celle l ext rieure de ses fronti res L article d Alain Supiot dans le num ro pr cit de la revue Droit social concerne le plus directement l impact de la fraternit en tant que fondement du social Il observe la triple ambivalence de la fraternit l gitimant la fois l galit et la commune subordination un sup rieur l exclusion et l insertion la collaboration et la lutte SA Supiot aborde ici un point de confusion essentiel dans l esprit de beaucoup de gens sur le sens de la fraternit D abord ces quelques oppositions bipolaires ne refl tent pas la r alit Celle ci est davantage 1J M Verdier voit dans l adh sion un syndicat un indice de fraternit Dr soc Janvier 1990 in M David op cit p 251 Ce sera peut tre une conception dat e de la fraternit l assimilant l instinct gr gaire L alin a 12 du Pr ambule de la Constitution du 27 octobre 1946 partie de l actuel Pr ambule 3
392. uses d une telle rupture entre conomie et thique Cela ne va pas l encontre de la th orie conomique mais de l tymologie de quelques mots Nous avons d j vu le mot valeur D couvrons pr sent le mot payer qui signifie pacifier latin pacare Il est en effet mieux d exiger le paiement d une dette y compris devant les tribunaux que de s en prendre physiquement son d biteur non solvable La cr ation d un RME redonnerait la monnaie 1 Ce qui peut tre une solution pour l employeur sauf en cas d accident P Viveret op cit p 30 Le mot argent est utilis improprement car la seule monnaie qui entretenait encore un lien avec un m tal l or l a perdu en 1971 par la volont du pr sident am ricain Richard Nixon La monnaie d di e i e assign e un usage peut partiellement rem dier ce d faut de la monnaie commune La guerre est la forme la plus d gradante du travail puisque l on y travaille rendre n cessaire de nouveaux travaux in L Ecume des jours Boris Vian 1947 parmi les citations introductives Le fils succ dant au p re 7 L on Walras fils Etudes d conomie sociale 1896 in P Viveret op cit p 52 et Note 9 8 On dit bien aussi payer sa dette la soci t au sujet d un condamn qui a purg sa peine 29 officielle cette fonction pacificatrice aujourd hui tr s largement d l gu e des monnaies l
393. usion que cela permettrait un retour au plein emploi temps plein Ces deux premiers types de voie pr sum e de sortie ont d j t exp riment s par le pass sans que les r sultats obtenus soient concluants C est le moins que l on puisse dire Le troisi me type est une version peu pr s interm diaire entre les deux premi res qui font en quelque sorte une alliance contre nature afin d essayer de pr server la bipolarit des perspectives En effet la proposition de relever l ensemble des minimas sociaux et autres prestations sociales de toute cat gorie est l expression des ultimes retranchements des deux p les pr cit s C est une tentative d sesp r e de pr server le syst me en place en faisant des concessions suppl mentaires ces exceptions et autres parasites h rit s de combats pass s Cette troisi me possibilit s duit un certain nombre d acteurs car elle s appuie sur les dispositifs existant Ces applications n ont naturellement pas r volutionn la donne Enfin le quatri me type est celui que nous allons d velopper dans ce m moire le choix de la d connexion progressive entre travail et revenu et avec le syst me de protection sociale d o sa qualification de revenu minimum substitutif par opposition compl tif qualificatif que nous trouvons cependant ambigu car ce revenu n est pas destin tre de mani re permanente l unique revenu des personnes m me si son montant do

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