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1. Cluster contre Colbert Comment peut on gouverner un pays qui poss de 246 sortes de fromages Charles de Gaulle Quand chacun chez soi les pouvoirs publics s occupaient d administration et les entreprises de production les choses taient simples Les jeux d acteurs aussi ceux l gouvernaient ceux ci faisaient ou pas un peu de lobbying pour tenter d influencer des d cisions macro porteuses d impacts micro Maintenant que les uns et les autres sont associ s dans des processus de gouvernance sans cesse plus diversifi s le lobbying change de nature il fonctionne dans les deux sens il s applique des enjeux et acteurs plus nombreux et surtout il ne s exerce plus simplement aupr s de tiers d cideurs mais au sein de syst mes co anim s Car le jeu lui m me a chang de nature le mod le Colbert a c d le pas au mod le cluster Et rien ne va plus pour ceux qui s obstinent appliquer les vielles recettes de l un car elles ne sont pas compatibles avec l autre Une caract ristique de la mutation en cours est qu on est entr dans une soci t en r seaux dont le mode d emploi est difficile acqu rir lorsqu on poss de une forte culture centralisatrice et jacobine aggrav e par les r flexes de quantification et de sp cialisation issus de la R volution industrielle voir encadr 1 cet humus monarcho technocratique pr pare mal une vision syst mique d un monde dynamique et ouvert o interagi2. qui ne peuvent s appr hender que dans des processus de gouvernance au sens le plus lev de multiples acteurs publics et priv s institutionnels et marchands ou associatifs s engagent dans une relation r ellement partenariale o ils abordent ensemble ces nouveaux champs qui leur sont communs Une des formes d organisation embl matiques de ce contexte plus fluide est le cluster au sens large un groupe d entreprises et d institutions associ es g ographiquement proches et entretenant des relations de compl mentarit entre elles Michael Porter M me nos contr es jacobines s y sont ralli es en vertu du principe de r alit Mais les habitudes tant tenaces les r flexes aussi Le r seau n est pas l institution certains jouent cluster fa on Colbert Or Parce qu il est adaptable et flexible le r seau se r seau rime aussi mal avec gestion ae ao Gen audi eid centralis e que partenariat avec instructions peut apporter beaucoup y compris des gesilusions hi rarchiques Une vidence douloureuse LT ousi onne s impose des pratiques qui peuvent tre efficaces dans le mod le Colbert sont contre performantes dans le mod le cluster Voir http www algoric com ti 86 htm Parmi de nombreuses variantes les clusters peuvent prendre des formes plus ou moins performantes Ainsi en termes de rendement par euro public investi on cite plus souvent en exemple l approche autrichienne simple et coh rente
3. bles et compl mentaires produire consommer soigner enseigner prot ger informer qui convient mal aux aspirations complexes insatiables et contradictoires s curit et libert identit et appartenance autonomie et convivialit utilitarisme et h donisme routine et critique ordre et mouvement Souvent m me indiff rentes aux mutations techniques ou sociales les institutions restent cal es sur leur feuille de route initiale ce qui accro t le d calage On aspire la sant donc ne pas tre malade mais le syst me reste destin soigner donc il attend qu on soit malade pour agir On consid re que le r le de l entreprise ne se limite plus mettre en uvre des moyens de production pour en tirer un profit mais il n y a ni consensus ni m me d bat sur le sujet Au del de la formation initiale des jeunes et de la transmission de connaissances le syst me ducatif peine organiser l ducation permanente de tous et ne sait pas enseigner la cr ativit l interculturalit ou la hi rarchisation des valeurs On aspire une communication de proximit et les m dias de masse d livrent une information standardis e Etc Le probl me se pose la fois au public et au priv au macro et au micro l conomique au social et au culturel Il se pose aussi aux interfaces car il ne s agit pas simplement soit de choix micro des agents soit de politiques macro des institutions mais de leurs convergences
4. fi s autonomes impr visibles d autant qu on ne joue pas simplement dans le cadre de l Etat ou des relations entre Etats mais divers niveaux imbriqu s du local au global 2 De l administration experte la gouvernance ouverte L administration sp cialis e et la gestion experte allaient de pair avec la logique technocratique de la soci t industrielle D sormais place la gouvernance et l intelligence collective Ecole h pital soci t de capitaux syndicat En occident de grandes institutions publiques et priv es se sont d velopp es au XIX s afin de diffuser l instruction soigner les malades mobiliser des capitaux pour financer la r volution industrielle assurer la repr sentation collective dans les grandes unit s de production ainsi constitu es R pondant de r els besoins elles ont prolif r au point de d sormais coloniser le jeu politique conomique social et culturel Communication iconoclaste v 12 74 jean pierre quentin algoric eu l individu s efface devant les personnes morales l acteur devant les syst mes Gr ce leur efficacit et divers changements techniques ou culturels on a progress sur la pyramide de Maslow Toutefois con ues pour satisfaire des besoins quantitatifs et sp cialis s mais d sormais confront es des aspirations qualitatives et globales ces institutions ont des r ponses d cal es Elles sont dans une logique de besoins simples satura
5. plexe Divers greffons id ologiques se sont install s sur ce socle cap tien Ainsi royalistes s accommodant d un monarque r publicain et de son appareil d Etat bien des Fran ais attendent encore de ce souverain qu il garantisse et p rennise l ordre tabli en r f rence la notion mythique d Int r t G n ral Une conception r ductrice du pouvoir et des Pouvoirs veut qu cette v n rable idole qu incarnent l Etat et ses repr sentants s opposent de vils int r ts particuliers conomiques ou militants Comment concevoir que pour une majorit d trangers l int r t g n ral combine de multiples int r ts et bien d autres choses comme une culture commune et un vouloir vivre collectif Dans la tradition fran aise les sujets impurs et leurs petits int r ts doivent se soumettre aux serviteurs z l s du noble Int r t G n ral Quand ces derniers l gif rent sur les couches culottes les fabricants ou utilisateurs de ce produit seraient suspects s ils proposaient leur clairage n ayant d autre l gitimit que celle de l exp rience Et voil qu Bruxelles pr vaut une conception inverse on ne r glemente qu apr s avoir entendu en toute transparence ceux qui produisent distribuent utilisent ou recyclent les couches culottes leur lobbying fait partie du processus l gislatif Puis la fin des ann es 1980 limpensable s est produit un gouvernement fran ais qui plus est de gauche a d clar q
6. que la fran aise qui disperse des moyens consid rables dans une mosa que de dispositifs dont l efficacit globale reste perfectible Aujourd hui les P les de comp titivit hier les technopoles syst mes productifs locaux SPL ou autres r seaux industriels d innovation r2i et un 2 Voir Le retard du politico institutionnel http 1www algoric com ti 106 htm 3 Voir Des besoins saturables aux aspirations contradictoires http www algoric com ti 118 htm Communication iconoclaste v 12 75 jean pierre quentin algoric eu
7. ssent des acteurs autonomes Autrement dit quand on est format pour l approche m canique d un monde hi rarchique on a du mal envisager de fa on biologique un monde en r seaux quand on a des pyramides plein la t te il y a peu de place pour la gouvernance ou le lobbying et leurs d clinaisons voir encadr s 2 et 3 1 Les d fis culturels successifs du lobbying En France le lobbying est mal aim et surtout mal connu peine commen ait on l accepter dans ses formes traditionnelles qu il faut le consid rer sous un jour nouveau D couverte tardive notion mal ancr e dans les mentalit s le lobbying n a pas la cote en France Pourquoi La r ponse est en partie institutionnelle et culturelle Depuis mille ans on a tout fait pour cr er puis consolider un Etat Nation homog ne fort centralis et soudain les dieux sont tomb s sur la t te Les uns de Jean Monnet Val ry Giscard d Estaing ont ouvert le jeu vers l Europe d autres de Gaston Defferre Jean Pierre Raffarin ont ouvert la bo te de Pandore de la d centralisation Quand on s est persuad pendant dix si cles que seule autorit 21 Voir Technologies internationales n 126 juillet 2006 http www algoric com ti 126 htm Communication iconoclaste v 12 73 jean pierre quentin algoric eu l gitime l Etat sait tout et peut tout il faut plus que quelques semaines pour adopter une vision plus nuanc e d une r alit plus com
8. ue le lobbying n tait pas honteux et il a incit les acteurs priv s le pratiquer Si l Etat le dit Les choses voluent lentement Heureusement ce lobbying que nous avons trop peu pratiqu n tait qu une tape interm diaire la derni re de l re que nous quittons avant la version beaucoup plus labor e qui se met en place et que cette fois nous avons tout int r t ne pas n gliger C est le passage de l re du gouvernement o une autorit d cide celle de la gouvernance o des partenaires s ajustent Avec pour corollaire un changement de nature du lobbying il ne s agit plus simplement d exercer une influence sur des processus qui s inscrivent dans des champs pr alablement d finis r glementation normalisation repr sentations collectives mais d assurer une pr sence active dans des processus encore plus complexes voire m me d inventer ces processus voir encadr s 2 et 3 Le syst me cluster s impose Colbert symbolise une forme d organisation politique conomique et sociale o tout est r gi par un Etat qui sait qui peut qui est l gitime qui a les moyens d agir qui est l acteur central d un jeu o il n a pour interlocuteurs que des sujets sur son territoire ou d autres souverains pour les affaires trang res C est un mod le id al pour les amateurs de vues simples qui affectent d ignorer la complexit du monde actuel comportant leurs yeux trop d acteurs trop diversi
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