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Le droit face à la mort volontaire

1. eseeesenseeneeeesenseneeeences 37 Chapitre IL La r paration ou les cons quences civiles du suicide 43 Section 1 Le rejet du suicide comme faute msn 43 Section 2 L admission du suicide comme accident du travail 49 Titre second L impossible droit la mort 57 Chapitre I La r pression de la provocation au suicide c ceeeee 59 Section 1 La mise en place du C lit sccsssscsscsssssccsscssossssssencossssccsnessosseonses 59 Section 2 La mise en uvre du Elit cccccccscscscccccccccscccscccccccccccccscscscccccccece 67 Chapitre II Le refus de l euthanasie nan 73 Section 1 Le droit positif fran ais ssescsssessoesocesessossocesessossoossoesosecsoesossssesse 73 Section 2 Les Evolutions possibles sssseseseseeeneeeeneeeneeneenenes 80 BTA i CR AAE E E E E A AEEA 92 TABLE DES ABREVIATIONS I Abr viations du texte principal e ADMD Association pour le droit de mourir dans la dignit e Assoc Association e CCNE Comit consultatif national d thique e CPAM Caisse primaire d assurance maladie e J C J sus Christ e Mgr Monseigneur e UNPS Union Nationale pour la Pr vention du Suicide II Abr viations des indications bibliographiques e Art Article e Ch Chambre e Chr Chronique e Circ Circulaire e C trav Code du travail e C p n Code p nal e C sant publ Code de la sant publique e CSS Code de la s curit sociale
2. Cette analyse dite du risque de autorit qui l avait emport sur la th orie du risque profit n a pas t remise en cause 177 Cass Soc 5 janvier 1984 178 21 novembre 1957 Cass Soc 18 mars 1971 JCP 1971 IV 111 180 Ch R unies 28 juin 1962 51 m me en 1946 quand la gestion des risques professionnels a t confi e aux organismes de s curit sociale Ceci s explique par le fait que les prestations vers es par la caisse en cas d accident du travail sont financ es par les employeurs par une m thode permettant de faire payer plus de cotisations aux employeurs chez lesquels se sont produits plus d accident du travail L exigence d un lien de subordination entre la victime de l accident et l employeur suppose l existence d un contrat de travail Ainsi les b n voles sont exclus de la protection de l article L 411 1 du code de s curit sociale De m me que les personnes qui viennent d tre embauch es et qui n ont pas encore commenc leur travail On peut admettre que l employeur ne doit pas r paration au titre de la l gislation des risques professionnels celui qui subit un accident alors qu il n est pas embauch Mais ceci conduit les victimes se tourner vers le droit commun alors que l accident s est produit sur le lieu du travail Cette exclusion se comprend mieux dans le cas du suicide du salari En effet le salari nouvellement embauch qui se suicide par exemple
3. 149 mais ajuridique peut tre le plus l mentaire des lieux de non droit Le suicide n est un fait juridique que par ses cons quences et non pas par sa nature Ceci car un fait 4 BEIGNIER B Le droit de la personnalit p 32 145 DESHAIES G Psychologie du suicide p 331 146 PRIEUR S op cit p 125 7 Thid 18 Thid 19 Bonnin V La mort voulue pour soi m me Droit prospectif n 60 1995 1 p 226 cit par PRIEUR S op cit p 138 41 mat riel n est juridique qu a condition de pouvoir cr er au profit d une personne un droit ou une obligation Si un droit au suicide existait il y aurait une sanction de ce droit or il n en est rien Au contraire s il y avait un droit au suicide le suicidaire pourrait exiger d autrui qu il le laisse ex cuter son projet Or si une personne est t moin d une tentative de suicide elle est tenue d aider le suicidaire Si elle ne le fait pas son abstention tomberait sous le coup du d lit de non assistance personne en SL Tl reste seulement conclure qu notre sens dans l tat actuel de notre danger l gislation le suicide ne fait pas l objet d un droit Cette id e qu il y aurait un droit au suicide est fausse Si le droit ne condamne plus le suicide la soci t le fait en rejetant la libre disposition du corps et refuse le droit la mort car le suicidant m prise autant la valeur vie humaine que l auteur d
4. 1897 Paris PUF collection Quadrige 10 dition 1999 463 p EID E CLEMENT M LAPLANE D MEMETEAU G RASSAT M L Le droit devant la mort Actes du VIT Colloque national des Juristes catholiques Paris 21 22 novembre 1987 Paris Les ditions T qui 1988 133 p FAHMY ABDOU A Le consentement de la victime Biblioth que des sciences criminelles Paris LGDJ 1971 622 p FOURNIER Probl mes juridiques m dicaux et sociaux de la mort diagnostic de la mort pr l vements d organes suicide euthanasie Travaux de l institut de sciences criminelles de Poitiers Paris Editions Cujas 1979 58 p GRISE Y Les suicides dans la Rome antique coll No sis Paris Les belles lettres 1982 325 p HALBWACHS M Les causes du suicide Paris F lix Alcan 1930 520 p HOCQUARD A L euthanasie volontaire Paris PUF coll Perspectives critiques 1999 257 p HOYEZ K L influence de la sant sur le travail Th se Lille II 1998 844 p JACCARD R THEVOZ M Manifeste pour une mort douce Paris Editions Grasset et Fasquelle Collection Figures 1992 120 p Kiss A Suicide et culture L Harmattan coll Psychanalyse et civilisations 1999 180 p LAINGUI A Histoire du droit p nal Que sais je n 690 2 dition mise jour Paris PUF 1993 127 p 96 MEYNARD L Le suicide Paris PUF coll Initiation philosophique 1954 119 p MINOIS G
5. Dans ce cas particulier la maladie suffirait caract riser la vuln rabilit L tat de grossesse seul n entre pas dans le cadre de tude 74 malade Cette personne peut m me si cela doit tre peu fr quent tre g e de moins de quinze ans Pour l euthanasie ce qui compte c est que la personne soit atteinte d une maladie incurable Pour ce qui est des personnes qui ont commis l acte m me si le plus souvent c est le corps m dical qui est vis il n est pas impossible de penser que l entourage de la personne malade soit l auteur de l acte d euthanasie Concr tement le cas qui se retrouve le plus c est celui de la personne g e gravement malade et ne pouvant tre gu rie il n est alors pas improbable que ses enfants se livrent un tel acte ce qui remplirait la seconde ventualit de la liste S1 l euthanasie est un meurtre certaines circonstances peuvent changer la qualification p nale de l acte incrimin Souvent l acte d euthanasie n est pas r alis sur un coup de t te de fa on inattendue il est le r sultat d une discussion qui s est engag e sur la question la demande du patient Ce qui nous am ne une seconde qualification p nale le meurtre commis avec pr m ditation qui est un assassinat Ce n est pas une simple diff rence terminologique La qualification d assassinat a pour cons quence une peine de r clusion criminelle perp tuit Une
6. est inapte donner ou refuser son consentement a des soins une personne autoris e par la loi ou par un mandat donn en pr vision de son inaptitude peut le remplacer L article 12 pr voit que celui qui consent des soins pour autrui ou qui les refuse est tenu d agir dans le seul int r t de cette personne ne tenant compte dans la mesure du possible des volont s que cette derni re a pu manifester S il exprime un consentement il doit s assurer que les soins seront b n fiques malgr la gravit et la permanence de certains de leur effet qu ils sont opportuns dans les circonstances et que les risques pr sent s ne sont pas hors de X 283 proportion avec le bienfait qu on en esp re C L Australie Des divisions existaient en Australie sur la politique appliquer Ainsi les Etats de Victoria et du Nord ont admis le testament de vie et le Territoire de la Capitale et de l Australie m ridionale ont eu recours au mandataire ad hoc Un texte du 25 mai 1995 entr en vigueur au 1 juillet 1996 emp che les poursuites envers les m decins ayant pratiqu l euthanasie Ceci pour les m decins du territoire du Nord du pays Darwin Australie Si trois m decins signent un document ils ne sont pas 281 AUMONIER N BEIGNIER B LETELLIER P op cit pp 79 80 M Kervorkian a t radi de l ordre des m decins en 1991 apr s avoir aid de nombreux malades s
7. l coute des attentes de ces membres se devrait de trouver une solution peut tre pas au probl me entier de l euthanasie mais au moins cette dignit r clam e par certains et attendue par tous L gif rer sur l euthanasie est un probl me douloureux pour de nombreuses raisons Tout d abord c est une question qui appelle plusieurs disciplines le droit la m decine l thique m dicale et juridique Mais aussi et oserions nous surtout c est un probl me humain Comment pour les proches tre d accord avec la d cision d un malade de mettre fin ses jours M me quand la maladie est grave et qu elle dure depuis longtemps la famille garde un petit espoir l espoir secret d un miracle Si une d cision d euthanasie est prise l espoir s teint pour faire place de fa on certaine la mort imminente du patient Mais l inverse les proches souhaitent peut tre la disparition du malade ceci car la maladie dure depuis longtemps et a puis toute la famille Pour toutes ces raisons qu elles soient scientifiques ou humaines la France n apparait pas encore pr te l gif rer sur l euthanasie La discipline juridique demande rigueur et pr cision et certains sujets comme la fin de vie emp chent le juriste de prendre les d cisions techniques qu il souhaiterait car elles font trop appel des consid rations morales religieuses et humaines La m decine se prend peut tre parfois r ver
8. Histoire du suicide la soci t occidentale face la mort volontaire Paris Arth me Fayart 1995 421 p MONFERIER J Le suicide Paris Montr al Bordas coll Th matique 1970 191 p MORON P Le suicide Que sais je n 1569 leg dition Paris PUF 1975 126 p T dition 1999 127 p POHIER J La mort opportune le droit des vivants sur la fin de leur vie Paris d du Seuil 1998 361 p PRIEUR S La disposition par l individu de son corps Bordeaux X Les tudes hospitali res 1999 453 p Py B La mort et le droit Que sais je n 3339 Paris PUF 1997 128 p QUILLIOT R Qu est ce que la mort Paris Armand Collin Coll U philosophie 2000 256 p TERRE F Le suicide Paris PUF Coll droit thique soci t 1994 230 p THOMAS L V La mort en question Traces de mort mort des traces Paris L Harmattan 1991 537 p IIT Articles de revues BAILLY J M L article L 415 du code de la S curit sociale la pr somption d imputabilit et le suicide au temps et au lieu de travail Dr soc 1984 pp 663 667 97 BOCQUILLON F Harc lement professionnel accident du travail et maladie professionnelle Dr Ouvrier 2000 pp 520 526 BORRICAND J La r pression de la provocation au suicide de la jurisprudence a la loi JCP d G 1988 I 3359 BYK C L euthanasie ou l ternel retour Revue g n rale de droit m
9. P Le droit de vie et de mort Arch ologie de la bio thique Paris Aubiers 2001 339 p BAYET A Le suicide et la morale Paris Alcan 1922 823 p BAUDOUIN J L BLONDEAU D Ethique de la mort et droit a la mort Collection les voies du droit Paris PUF 1993 127 p BAUDELOT C ESTABLET R Durkheim et le suicide Paris PUF coll Philosophies 1990 3 d corr 127 p 1999 5 dition BEIGNIER B L euthanasie Que sais je n 3595 Paris PUF 2001 125 p CERRUTI F R L euthanasie approche m dicale et juridique Toulouse Les ditions Privat 1987 315 p CORRE A Crime et suicide biblioth que des actualit s m dicales et scientifiques Paris Octave Doin 1891 654 p DEBOUT M Le suicide Paris Ellipses Marketing coll Vivre et comprendre 1996 95 p DEBOUT M La France du suicide Paris Stock 2002 305 p DESHAIES G Psychologie du suicide Paris PUF 1947 374 p DON X La r conciliation corporelle une thique du droit m dical Namur Presses universitaires de Namur 1998 236 p DUFFE B M El ments d pist mologie sur les conditions de possibilit d une th ologie morale en mati re sociale suivie de argumentaire pour une r flexion morale sur le droit la mort volontaire partir de l ouvrage suicide mode d emploi Lyon Facult de th ologie 1986 2 vol 75 p 95 DURKHEIM E Le suicide
10. dical 2002 pp 5 25 CALAIS B La mort et le droit D 1985 chr XIV pp 73 80 CouLy S La non assistance personne en p ril et les principaux acteurs hospitaliers Les cahiers hospitaliers n 156 avril 2000 pp 26 28 DE GOUSTINE P La d termination de la mort en droit positif RD sanit soc 1990 pp 595 614 DUNET LAROUSSE E L euthanasie signification et qualification au regard du droit p nal RD sanit soc 1998 pp 265 283 FRAISSE COLCOMBET H La l gislation de l euthanasie aux Pays Bas RD sanit soc 2000 pp 317 325 LEROY C Le principe de dignit Les cahiers hospitaliers n 156 avril 2000 pp 28 29 MARIN 1 L euthanasie question thique juridique m dicale ou politique in Le corps humain saisi par la justice num ro sp cial du Dalloz mai 2001 PEDROT P Aux deux seuils de la vie in Le corps humain saisi par la justice num ro sp cial du Dalloz mai 2001 98 PRALUS DUPUY J La r pression de la provocation au suicide commentaire de la P p loi n 87 1133 du 31 d cembre 1978 RD sanit soc 1988 pp 203 217 ROMEO CASABONA C M Les politiques l gislatives concernant la fin de vie et l euthanasie en Espagne Revue g n rale de droit m dical 2002 pp 189 200 SAINT JOURS Y Le suicide dans le droit de la s curit sociale D 1970 chron pp 93 96 SCHWARTZ R L
11. employer L auteur lui r pondit simplement en pr conisant plut t l intoxication m dicamenteuse moins douloureuse et plus s re selon lui que les m thodes voqu es par son correspondant Au d but de l ann e 1983 le suicidaire envoya une seconde lettre dans laquelle il demandait express ment le nombre de comprim a prendre d un m dicament pr cis que son m decin venait de lui prescrire dans le cadre de sa d pression Dans sa r ponse l auteur de l ouvrage lui pr cise clairement la dose mortelle s administrer sans essayer de dissuader son interlocuteur de son intention mettre fin ses jours Deux mois plus tard le suicidaire est retrouv mort Le m decin conclut naturellement au suicide par ingestion massive de m dicament Le p re du 208 TGI Paris 23 janvier 1985 20 Ibid 21 RASSAT M L Suicide et environnement du suicide in ED E Le droit devant la mort p 45 211 TGI Paris 20 novembre 1985 D 1986 p 369 22 M thodes qui taient l absorption d huile pour moteur ou d alcool en grande quantit RASSAT M L op cit p 49 62 suicid porte plainte pour non assistance personne en danger et homicide involontaire La condamnation repose donc sur l article 63 de l ancien code p nal pr voyant le d lit 21213 de non assistance personne en p ril Le p ril peut tre d fini comme quelque chose de grave d imminent et constant n cessitant une inte
12. l individu Et si nombre d auteur pensent encore qu il existe un droit de se suicider nous nous rallions l opinion de Michel Debout qui est convaincu que le suicide est la marque du d sarroi souvent extr me et non celle de la libert De plus il n appartient pas l homme de se donner la mort son destin n est pas l Sone Le mot de la fin sera alors emprunt a Andr Goergen le suicide n est donc ni un droit ni une libert c est malheureusement un simple pouvoir de fait Sah 316 DEBOUT M La France du suicide p 11 317 BEIGNIER B Le droit de la personnalit p 36 318 GOERGEN A Les droits de l homme sur son corps th se Nancy 1957 p 260 cit par Py B La mort et le droit p 58 92 BIBLIOGRAPHIE T Ouvrages g n raux 1 Trait s et manuels e CARBASSE J M Histoire du droit p nal et de la justice criminelle Paris PUF coll droit fondamental droit p nal 2000 445 p e DESPORTES F LE GUNEHEC F Le nouveau droit p nal Tome 1 Droit p nal g n ral 6 dition Paris Economica 1999 933 p e DIJON X Droit naturel Tome 1 Les questions du droit Paris PUF coll Th mis droit priv 1998 618 p e PRADEL J Droit p nal compar Paris Dalloz coll Pr cis droit priv 1995 733 p e SOYER J C Droit p nal et proc dure p nale 12 dition Paris LGDJ 1995 457 p TERRE F Introduction g n rale au
13. origine de la mort et Le Journal des D bats parle d apoplexie et La Quotidienne d assassinat gt Sous couvert de prot ger les citoyens d une publicit du suicide qui pourrait les influencer il semble l poque pr f rable de donner de fausses informations sur les raisons de la mort Si les mentalit s et la morale semblent toujours r primer le suicide depuis la R volution fran aise il n est plus juridiquement condamn Cette d p nalisation ne concerne pas que le cas de la France et de nombreux Etats vont cesser de sanctionner le suicide Nous nous proposons maintenant de faire le point sur les diff rentes l gislations 141 dans le monde Aux Etats Unis d Am rique en 1701 La Pennsylvanie et le Delaware abolissent la confiscation des biens Les autres peines contre le suicid disparaissent en 1780 dans les Etats du Maryland du New Jersey et en Virginie En Europe Gen ve la derni re ex cution de cadavre a lieu en 1732 En 1735 tous les suicid s sont d clar s fous et la loi est supprim e en 1792 En 1751 la Prusse abandonne sa l gislation contre le suicide et la Bavi re en fait de m me en 1817 Toutefois l Autriche continue interdire l ensevelissement chr tien en 1787 En Angleterre la d p nalisation est tardive ce qui est surprenant car on a pu voir que ce pays faisait largement tat des cas de suicide dans les journaux par exemple Des ex cutions de cadavres ont encore lieu
14. sordre La soci t a un pouvoir de r gulation des sentiments et des activit s des individus Quand la soci t perd ce pouvoir de r gulation l anomie s installe Entre la mani re dont s exerce cette P s TE 33 action r gulatrice et le taux social des suicides il existe un rapport Les crises conomiques ont une influence sur les suicides gt Le suicide subsidiaire Durkheim cite dans son ouvrage un quatri me type de suicide qui est le suicide fataliste Il justifie l existence de ce type de suicide par le fait que si le suicide altruiste et le suicide go ste s opposent entre eux il y a un type de suicide qui s oppose au suicide anomique Pour lui le suicide fataliste proviendrait d un exc s de r glementation le suicide serait d l impuissance de l individu face au caract re in luctable et inflexible de la r gle 35 Tl donne en exemple le cas des sujets dont l avenir est impitoyablement mur comme celui de la femme mari e sans enfant ou celui des poux trop jeunes Ces hypoth ses ne semblent plus tr s fr quentes et expliquent peut tre que tr s peu d auteur font tat de ce quatri me type de suicide alors qu ils rappellent tous les trois grand types cit s par Durkheim Durkheim va dans son tude envisager le suicide comme un fait social et non pas comme un fait individuel ce qui n avait jamais t fait auparavant Il a pu montrer une certaine per
15. 15 ae ancienne gt Ces termes auraient t employ s au XVII si cle par le th ologien Caramuel dans son tude Quaestio de suicidio Ceci ne signifie pas du tout que les romains ne connaissaient pas le suicide ou ne s en pr occupaient pas ni d ailleurs qu ils n avaient pas de terme pour le nommer C est juste que les romains utilisaient plusieurs mots des expressions diff rentes selon le contexte dans lequel la mort tait survenue Nous donnerons en exemple l expression nominale mors voluntaria qui semble tre la plus proche de l expression actuelle mort volontaire L expression mortem sibi consciscere qui est l expression la plus utilis e renvoie express ment l id e de d cision prise en toute connaissance de cause L utilisation de cette expression semble indiquer qu a Rome le suicide tait entendu d un acte r fl chi r alis selon 3 18 des raisons que l intelligence approuvait L id e m me du suicide est claire et ne pose pas de probl me de compr hension a priori Mais comme elle recouvre de nombreuses hypoth ses il nous faut pr ciser quelques termes d riv s du mot suicide pour viter les emplois mauvais escient Nous entendons par suicid une personne morte par suicide une personne qui s est donn e la mort Un suicidant est une personne qui a tent de se suicider mais la tentative n a pas entra n la mort et le suicidant est encore en vie
16. 17 d cembre 1967 p 7312 66 SECTION 2 LA MISE EN UVRE DU DELIT Les articles qui d finissent les deux d lits relatifs au suicide se composent des l ments constitutifs des d lits 1 et des sanctions encourues par les personnes reconnues coupables de ces d lits 2 1 Les l ments constitutifs du d lit Les d lits de provocation au suicide et de publicit et propagande en faveur du suicide sont constitu s d l ment mat riel A et d l ment moral B A El ment mat riel C est l article 223 13 du code p nal qui incrimine la provocation au suicide L l ment mat riel de ce d lit r side dans le r sultat de la provocation L article 223 13 du code p nal vise comme r sultat le suicide ou la tentative de suicide A d faut d l ment mat riel le d lit ne pourrait tre retenu contre l auteur de la provocation Pour sanctionner la provocation il faut qu elle ait t suivie d une tentative de suicide ayant entra n la mort ou non Peu importe que la personne provoqu e soit d c d e ou non ce qui compte c est qu elle ait essay de mettre fin ses jours A contrario la provocation au suicide ne peut tre retenue sans cet l ment mat riel C est dire que si la personne provoqu e ne tente pas de se tuer la provocation n est pas sanctionn e La provocation doit tre suivie d effet d faut elle n est pas condamnable L article ne fait mention d aucune m thode particuli re de p
17. Ceci nous conduit naturellement examiner la r pression qui entoure le suicide suivant deux axes le d lit de provocation au suicide chapitre I et la non admission de l euthanasie chapitre II 19 Art 223 6 C p n 58 CHAPITRE I LA REPRESSION DE LA PROVOCATION AU SUICIDE Avant 1987 les codes que ce soit civil ou p nal ne faisaient aucune mention du suicide De l d coulait sa totale impunit Nous avons pu donner plus haut dans nos d veloppements les raisons pour lesquelles le suicide n est pas sanctionn p nalement Toutefois ce n est pas parce qu il n y a pas de sanction du suicide qu il n est pas moralement condamnable C est pour cela que d en faire de la propagande ou la publicit n est pas jug tol rable moralement Moralement et non pas juridiquement C est de l qu est apparue la n cessit de l gif rer sur la question pour permettre la condamnation des personnes s essayant la publicit du suicide Nous verrons successivement comment les d lits relatifs suicide ont vu le jour section 1 et quels sont leurs diff rents l ments section 2 SECTION 1 LA MISE EN PLACE DU DELIT Avant de constituer un d lit consacr par le l gislateur avec la loi du 31 d cembre 19877 82 la provocation au suicide a fait l objet d une r pression par la jurisprudence 1 1 L uvre de la jurisprudence La jurisprudence s est trouv e face a un dilemme lors de la parution de l o
18. Il est parti de la constatation simple que cette grande question de soci t pot n avait jamais t trait e par le CES Il souligne que tous les probl mes de la France ont 8 Id p 86 Ibid 6 BAUDELOT C ESTABLET R Durkheim et le suicide pp 105 108 6 DEBOUT M op cit p 32 21 t au moins abord s par le CES tous l exception d un seul le suicide Etant sensible au sujet de part sa profession il souhaita rem dier a cette carence et proposa au conseil de traiter du suicide Au d but il se heurta certaines r ticences les membres du conseil comme beaucoup de nos concitoyens envisagent le suicide comme un choix personnel et non comme un probl me dirions nous de sant publique Comme tous ceux qui ont crit sur la question tr s d licate du suicide M Debout doit faire face a un probleme de taille le malaise cr par la question Si le suicide met mal a laise m me les membres du Conseil conomique et social c est parce qu il renvoie a la seule question philosophique qui vaille La question de la vie et de la mort La d cision de r aliser une tude sur le suicide est prise le 8 d cembre 1992 et M Debout est d sign rapporteur Il ne disposera que de six mois pour la r aliser cause du calendrier Fort de son exp rience personnelle de m decin l giste et psychiatre M Debout r ussi manifestement motiver les troupes et chaque membre de la
19. Un suicidaire est une personne qui a un comportement dangereux inconsid r et qui pourrait mettre en p ril sa vie La tentative de suicide peut tre d finie comme l acte par lequel le suicidant a essay de mettre fin ses jours et qui en a r chapp Ces pr cisions terminologiques nous semblaient importantes pour viter qu un terme soit pris pour un autre ou qu il lui soit donn un sens diff rent de celui que nous lui attribuons C est pourquoi nous ne saurions ici voquer le terme de suicide r ussi contrairement certains auteurs qui 15 GRISE Y Le suicide dans la Rome antique p 22 16 Pour une liste compl te des expressions utilis es en latin pour nommer le suicide voir GRISE Y op cit pp 21 23 note n 3 et pp 291 297 annexe 17 GRISE Y op cit pp 24 25 Wid p 25 19 Le terme est employ par Pierre Moron plusieurs reprises m me s il emploie des guillemets MORON P Le suicide p 6 p 18 et p 20 Georges Minois use aussi des guillemets pour le suicide r ussi et 14 l emploient pour distinguer le suicide de la tentative Sans porter de jugement de valeur il ne nous semble pas opportun de voir une quelconque r ussite dans l acte qui m ne un individu se supprimer Pour M Debout cette expression est proscrire associer l id e de r ussite celle de mort est choquante a A pr sent que la terminologie que nous emploierons est fix e attardons nous s
20. a celui qui s est tu par un arr t manant de la Cit ni par les souffrances aigu s d un mal accidentel l assaut duquel il ne peut chapper ni non plus parce que le sort qui lui est fait est d une ignominie sans issue et invivable Pour finir un courant radicalement oppos reconna t le droit individu de se tuer Ce courant est repr sent par les cyniques les picuriens et les stoiciens S n que de justifier ce droit le sage vit autant qu il doit et non autant qu il peut S il est en butte a des ennuis qui troublent sa tranquillit il se lib re La vie te plait Vis Elle ne te pla t pas Tu peux retourner d o tu es venu Cette pluralit d opinion a des cons quences sur le droit Certaines cit s comme Ath nes Spartes ou Th bes pr voient 3 DEBOUT M La France du suicide p 19 4 MINOIS G Histoire du suicide p 59 Ibid PLATON Les Lois cit par MINOIS G op cit p 60 7 MINOIS G op cit p 60 8 DEBOUT M op cit p 20 cite PLATON Les Lois MINOIS G op cit p 60 PLATON Les Lois IX 873 c cit par MINOIS G op cit p 60 100 SENEQUE 70 lettre Lucillius cit par DEBOUT M op cit p 20 note n 1 31 des sanctions contre les suicid s d autres non m me si la pratique semble indulgente quant a l application des peines Si les Grecs ont tous une opinion sur la question
21. asphyxier eux m me 282 AUMONIER N BEIGNIER B LETELLIER P op cit p 81 283 Id p 82 284 Td p 80 82 punissables en cas d euthanasie Le Rights of The Terminal III Act l galise le suicide assist Cette loi fut r voqu e par le parlement f d ral par l Euthanasia Laws Act n 17 1997 a la suite de deux d cisions l une du 9 d cembre 1996 de la chambre des repr sentants et l autre du S nat le 23 mars 19977 D La Grande Bretagne Un arr t Airdedale du 4 f vrier 1993 donne le principe selon lequel un malade peut refuser un traitement Un m decin n a pas le droit de passer outre m me s il appara t vident pour tous y compris pour le malade que des cons quences n fastes et m me la mort pourront s ensuivre et s ensuivront La pratique du testament de vie semble admise plusieurs conditions Le patient doit avoir ses facult s mentales ne pas avoir t influenc et comprendre la port e de son geste pour le cas o il perdrait sa capacit Sans avoir l gif r sur la question la Grande Bretagne admet ce qu il convient de nommer euthanasie passive Une femme paralys e respirant de mani re artificielle au re u de la part de la Haute Cour britannique le droit de mourir Malgr l opposition des m decins la Cour a permis le 22 mars dernier que le respirateur artificiel soit d branch Par contre la Grande Bretagne refuse d admettre le
22. cit par MINOIS G op cit p 169 127 TERRE F Du suicide en droit civil in Etudes d di es ALEX WEILL p 523 me Opinion soutenue par Georges MINOIS op cit pp 170 171 12 MINOIS G op cit p 171 1 Ibid 36 Apr s avoir retrac toute l volution de la perception du suicide il appara t dans les mentalit s et dans les pratiques que le suicide doit tre puni Cette sanction est n cessaire pour pr venir d autres cas de suicide mais surtout elle se justifie par une grande superstition qui semble croire que le suicid va revenir pour hanter les vivants En exer ant la sanction sur le cadavre le suicid ne pourra retrouver son chemin et ne troublera pas l ordre dans le monde des vivants C est seulement quand ces superstitions auront disparu qu il sera possible de d p naliser le suicide Ceci sera fait avec la R volution et persistera dans notre droit actuel SECTION 2 VERS LA DEPENALISATION Si toute la premi re partie de notre historique a r v l une certaine r pression du suicide cette r pression va faire place a la d p nalisation Cette d p nalisation qui se met en place autour de la r volution 1 va avoir pour cons quence directe une absence de r pression face au suicide mais pas seulement 2 1 La mise en place de la d p nalisation La d p nalisation du suicide ne s est pas faite de mani re instantan e Elle a t la cons quence d une longue volu
23. d une vie ternelle l utopie d une vie NC ee PE l sans fin mais ceci se heurte au respect d la vie humaine Nous ne nous plaignons pas loin sans faut des progr s de la m decine bien au contraire Nous pensons 313 CERRUTI F R op cit p 85 314 SAINT EXUPERY cit dans CERRUTI F R op cit p 302 315 Rapport du CCNE 90 simplement que si la m decine doit aider 4 une meilleure qualit de vie elle se doit d aider une meilleur qualit de mort mort qui surviendra obligatoirement un moment ou a un autre 91 CONCLUSION Le tr pas vient tout gu rir Mais ne bougeons d o nous sommes Plut t souffrir que mourir C est la devise des hommes LA FONTAINE La mort et le B cheron Comment conclure Si la question du suicide a t trait e dans le corps de la r flexion sous l angle juridique il semble qu il faille toujours avoir a l esprit que le probl me est pluridisciplinaire Il est impossible de se d tourner de la dimension philosophique sociologique psychologique et m dicale du suicide Mais avant tout cela et pour justifier de la difficult d crire sur le sujet il ne faut pas oublier que le suicide est un probl me humain et pour cela il concerne tout le monde et toutes les disciplines Sur le plan juridique nous avons pu d montrer que le suicide ne fait pas l objet d un droit et qu il n est en d finitif m me pas une libert accord e
24. dans le fait que la personne souhaitant l euthanasie est souvent l h pital et n est pas libre de ses faits et gestes Le droit n entravant pas la possibilit pour chacun d en finir avec la vie pourrait se montrer favorable l homicide euthanasique Mais il n en est rien Le droit veut prot ger les malades contre l incitation au suicide A et refuse de reconna tre un droit la mort B A L incitation au suicide L un des probl mes pos par l euthanasie est celui de l incitation au suicide Nous Vavons vu dans notre chapitre pr c dent l incitation au suicide est un d lit puni de trois ans d emprisonnement et de 300 O00F d amende Le suicide n tant pas directement puni en droit fran ais 1l aurait t possible de croire qu en r ussissant convaincre une personne de se suicider il n y aurait aucune r pression car la personne d c d e ne serait pas puni car pas punissable Ces pratiques ne sont pas acceptables et font l objet d un d lit r prim par le code p nal Dans le cadre particulier de l euthanasie les pratiques peuvent consister faire pression sur la personne malade Les pressions sont 268 Jd p 294 2 Art 223 13 C p n 78 g n ralement des discours visant expliquer au malade que sa pr sence l h pital ou a domicile est co teuse par exemple Le co t doit s entendre ici dans tout son sens C est aussi bien le co t financier o
25. de la mort volontaire c est peut tre parce que la Gr ce va conna tre des suicides l gendaires Citons en exemple le cas de Socrate condamn par la cit ath nienne boire la cigu Ceci a t assimil au suicide comme pour S n que Rome L antiquit a donc eu une position plut t favorable au suicide Cette position s est durcie au fil du temps Au troisi me si cle le suicide sans raison valable peut tre suivi de sanctions et celui qui pouse une veuve de suicid sera puni d infamie D une mani re progressive l hostilit au suicide va prendre place dans le droit vers la fin de l Antiquit Cette hostilit va continuer se d velopper dans l ancien droit fran ais notamment avec la position de l Eglise 2 Du Moyen Age la fin de l Ancien r gime A l aube de l ancien droit la position du droit par rapport au suicide n est plus tr s favorable Tout au long de cette p riode historique qui s tend du Moyen Age la fin de l Ancien r gime la position face au suicide va tre celle de la r pression et de la sanction L Eglise va contribuer durcir cette position tout au long du Moyen Age A et la r pression s exercera jusqu entre le XVII et le xvni si cle B La fin de cette me p riode se fixe juste au d but du XVII la veille de la R volution fran aise A Le Moyen Age Le commandement tu ne tueras pas devrait avoir v
26. de ce refus r side dans l impossibilit pour la Cour d obliger un Etat cautionner des actes visant interrompre la vie Malgr cela la Cour a tout de m me reconnu que le cas de Mme Pretty tait particulier du fait qu elle ne pouvait plus rien faire seule Cette d cision bien que justifi e a emp ch Mme Pretty de mourir comme elle le souhaitait Elle d c dera lel 1 mai 2002 au terme d une semaine d hospitalisation soit moins de deux semaines apr s la d cision de la Cour Ce point sur les diff rentes l gislations nous a permis de constater que des pays tr s proches de la France la Belgique par exemple avaient des l gislations beaucoup plus favorables que la notre Ces volutions l gislatives ne pourraient elles pas apporter dans notre droit des l ments pour une d p nalisation de l euthanasie 2 El ment pour la d p nalisation Malgr la r ticence des pouvoirs publics l gif rer sur la question d licate de l euthanasie les pratiques existent et d j certains l ments existant dans les pays trangers pourraient aider mettre en place une d p nalisation en France Ces l ments sont la r daction du testament de vie A et le droit de mourir dans la dignit B A Le testament de vie Testament de vie n est pas une curieuse expression 33 Dictionnaire permanent de bio thique n 34 304 Ibid 305 Le Monde 2 mai 2002 Ibid 87 Un testament est
27. est caus par une individualisation insuffisante Quand l homme est d tach de la soci t il se tue facilement il se tue aussi quand il y est trop fortement int gr L individu se donne la mort non parce qu il s en donne le droit mais parce qu il en aurait le devoir Ce type de suicide serait fr quent chez les peuples primitifs Il concerne les soci t s pratiquant un degr d int gration excessif pouvant justifier que l on se sacrifie pour le groupe Durkheim donne trois exemples le suicide d hommes arriv s au seuil de la vieillesse ou atteints de maladie celui de femme la mort de leur mari et celui de clients ou de serviteurs la mort de leurs chefs Dans un autre registre mais toujours pour illustrer les cas de trop forte int gration il est possible de citer l arm e o l int gration est telle qu elle peut pousser un individu la mort pour prot ger le reste du groupe gt Le suicide anomique 4 BAECHLER J Les suicides p 103 Il faut entendre par trop jeune les enfants de moins de sept ans chez lesquels il n y a pas de cas de suicide 5 Id p 108 6 Id p 103 7 DURKHEIM E Le suicide p 233 8 Id p 236 MINOIS G op cit p 371 3 DURKHEIM E op cit p 264 31 Jets i L anomie peut tre d finie comme l absence ou l insuffisance de r gles sociales dans 232 une communaut C est le d r glement de la soci t le d
28. et m me des arrestations pour tentative Les 138 MINOIS G op cit p 363 13 Id p 364 1 Id p 363 Ml Historique repris de MINOIS G op cit pp 343 344 39 sanctions religieuses seront abolies en 1823 et les sanctions civiles en 1870 C est a dire bien plus tard qu en France o la d p nalisation date de 1791 Et il faudra attendre une date relativement r cente 1961 pour que le suicide ne soit plus consid r comme un crime en Angleterre Depuis la R volution le suicide ne fait plus l objet de r pression que ce soit en France ou dans les autres pays Cette absence de r pression n est pas qu une absence de sanction contre le suicid elle a galement d autres cons quences 2 Les cons quences de la d p nalisation Nous l avons d j dit la d p nalisation n est pas que Il absence de sanction envers le corps du suicid La d p nalisation a d autres cons quences d coulant de l impunit du suicide A Cette impunit a pu faire dire certains auteurs qu il existait un droit au suicide B A Corollaire de la d p nalisation Nous l avons d j soulign c est la doctrine dont faisait partie Beccaria qui semble tre l origine de l impunit du suicide La cons quence premi re est l absence de sanction envers le suicid Le suicide ne doit pas tre puni car la peine n aurait aucun sens Punir un mort ne sert rien sinon faire so
29. et social e 5 Sirey Recueil To be or not to be that is the question Whether tis nobler in the mind to suffer The slings and arrows of outrageous fortune Or to take arms against a sea of troubles And by opposing end them To die to sleep No more and by a sleep to say we end The heart ache and the thousand natural shocks That flesh is heir to tis a consummation Devoutly to be wished To die to sleep To sleep Perchance to dream ay there s the rub SHAKESPEARE W Hamlet III 1 Etre ou ne pas tre voila la question Est il plus digne pour l esprit d endurer les coups et les atteintes d une inf me destin e Ou de se r volter contre le flot des malheurs Et y mettre fin par un refus de vivre Mourir dormir Voila tout et par le sommeil terminer Les tourments et les milliers d agressions qui affligent notre condition C est l aboutissement le plus souhaitable Mourir dormir Dormir Mais alors peut tre r ver et voil l obstacle INTRODUCTION Comment crire sur la mort sujet tabou s il en reste un Et encore pire que cela comment crire sur la mort volontaire Personne ne parle ni n crit sur ces questions qui pourtant int ressent tout chacun Car s il est une certitude m me l poque moderne o nous vivons c est que nous allons tous mourir un jour ou l autre le plus tard possible devrions nous peut tre ajouter Tout ce qui entoure la
30. faut pas croire qu il s en d sint resse On pourrait croire que comme le droit n incrimine pas sp cifiquement le suicide chacun est libre de se tuer Actuellement aucune action judiciaire n est engag e contre quelqu un qui s est donn la mort ou qui a tent de le faire Pourquoi Parce que punir un mort ne sert rien Certes mais encore Parce que le droit reconna t qu il est de la libert de chacun de mettre un terme sa vie quand le moment semble venu La libert s entend d une situation garantie par le droit c est l exercice sans entrave d une facult C est l apparente neutralit du droit face au suicide qui fait penser que le suicide est devenu une libert Cette neutralit vient du fait qu avec le temps le suicide n a plus t r prim p nalement et que m me en droit civil il commence ne plus tre envisag comme une faute Pourtant l exercice de cette pr tendue libert n est pas sans incidence sur l ordre social et moral de la soci t La mort volontaire trouble l ordre et a des r percussions aussi bien en droit p nal qu en droit civil Le droit n a pas toujours trait le suicide de la m me mani re et les solutions juridiques actuelles sont le fruit d une longue volution C est pourquoi si le suicide n est plus aujourd hui juridiquement punissable nous tudierons en premier lieu comment cette d p nalisation a vu le jour chapitr
31. la faute inexcusable c est la jurisprudence qui a nonc ce qu il fallait entendre par cette expression C est l arr t Veuve Villa qui nonce que la faute inexcusable est une faute d une gravit exceptionnelle d rivant d un acte ou d une omission volontaire de la conscience du danger que devait en avoir son auteur de l absence de toute cause justificative et se distinguant par le d faut de l l ment intentionnel de la faute intentionnelle Cette d finition a subi une modification avec les arr ts du 28 f vrier 2002 qui ont retir des l ments constitutifs de la faute inexcusable son caract re de gravit exceptionnelle M me si ces arr ts ont t rendus dans le cadre de la faute de l employeur rien n indique que la nouvelle d finition ne s applique pas la faute du salari La grande diff rence entre la faute inexcusable et la faute intentionnelle r side dans l l ment intentionnel L intention vis e n est pas celle de la faute mais celle du pr judice Dans la faute inexcusable l auteur de la faute n a pas voulu le pr judice mais il en a accept l ventualit Souvent pour exemple de cette faute est cit le pari stupide Il y a conscience d un danger mais il n y a pas de volont de commettre un pr judice Ce type de faute appara t difficilement applicable au suicide Le pr judice dans le suicide c est l atteinte l int grit physique de la victime S il y a tentative de suicide il 160 Ca
32. mani re les Pays Bas n ont pas l galis l euthanasie mais ils en ont apparemment encadr la pratique strictement Et loin d en avoir termin avec la question leur l gislation est en constante volution 6 ROMEO CASABONA C M op cit p 191 7 FRAISSE COLCOMBET H La l gislation de l euthanasie aux Pays Bas RD sanit soc 2000 p 320 8 Id p 319 2 Td p 321 85 G La Belgique Le 26 octobre 1999 une proposition de loi relative l euthanasie fut d pos e la Chambre des repr sentants La proc dure se termina le 16 mai 2002 par l adoption par la Chambre des d put s d une loi qui autorise partiellement l euthanasie Certaines conditions sont exig es Le patient doit tre dans une situation m dicale sans issue et faire tat d une souffrance physique ou psychique constante ou insupportable r sultant d une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable eae L affection dont souffre le patient pouvant provenirir d un mal soit incurable soit accidentel il semble possible de pratiquer l euthanasie sur des malades qui ne sont pas en phase terminale Cette disposition parait au premier abord fort tol rante Pourtant elle refuse que l euthanasie soit pratiqu e sur des enfants mineurs Le vote allait dans le sens de l opinion publique qui s tait montr e favorable une telle l gislation Mais cette loi ne fait pas l unanimit en Belgique puisque l opposit
33. mort est silencieux Comme pour respecter cet ultime passage sans doute un peu mais surtout pour ne pas tre confront la peur Car 1l semble bien que le mot soit juste La peur Ne pas voquer la mort c est faire comme si elle n existait pas comme si cela n arrivait qu aux autres comme si nous tions ternels Mais pourtant nous ne le sommes pas sauf entrer dans des consid rations religieuses ce qui n est pas notre propos De plus m me pour les croyants notre vie sur Terre est belle et bien limit e par la naissance et la mort de chaque individu Le droit ne donne pas de d finition pr cise de la mort Aucun article de quelque code que ce soit n nonce express ment une d finition Pour savoir ce qu est la mort nous nous sommes donc r f r s diff rents dictionnaires En langage courant la mort est la fin de la vie C est l arr t des fonctions vitales En droit la mort est le constat de la cessation de la vie Ce constat ne peut tre fait qu plusieurs conditions Tout d abord il faut que la personne pr sente un arr t cardiaque et respiratoire persistant Ensuite il faut la pr sence de trois crit res cumulatifs une absence de conscience et d activit motrice spontan e une abolition de tous les r flexes du tronc c r bral et une absence totale de ventilation spontan e Si toutes ces conditions sont remplies le constat de mort peut tre tabli Ceci n est pas la d finition de la mort mais celle du
34. ne pas confondre auteur de l infraction et l auteur du message 2 Art 42 de la loi du 29 juillet 1881 43 Art 121 6 C p n 4 Art 93 3 de la loi du 29 juillet 1982 71 tre pr sent e au public Si l mission est en direct ces personnes ne peuvent pas controler ce qui va tre dit a l antenne Les responsabilit s devront tre recherch es sur 245 la base du droit commun Le suicide s il n est toujours pas r prim p nalement en tant que tel fait tout de m me l objet d une certaine r pression avec les d lits de provocation au suicide et de publicit ou propagande en faveur du suicide Cette r pression tait souhaitable pour r primer des comportements moralement condamnables comme l incitation au suicide D autant plus que la loi laisse tout de m me la place la libert de chacun en ne r primant pas tous les actes ou propos en rapport avec le suicide La libert est donc sauvegard e que ce soit la libert pour chacun de penser et d crire ce que bon lui semble comme la libert de ne pas subir d influence susceptible d entraver la libert de chacun La loi de r pression relative au suicide peut tre consid r e comme un moyen de prot ger la libert intellectuelle et morale de l individu Ces d lits ne sont pas une r pression de l acte du suicide en lui m me mais une r pression autour de l acte Ainsi on peut constater que la libert du suicide n est vraiment qu apparente Cette fo
35. non au travail La seconde est de fa on plus vidente le suicide au temps et lieu de travail et cause du travail et nous prendrons pour illustrer cette situation l exemple du harc lement moral B 184 CA Riom 22 f vrier 2000 m me si l emploi est ici fait a contrario la caisse et l employeur n ayant justement pas apport cette preuve Cass Soc 4 f vrier 1987 186 Cass Soc 11 f vrier 1971 187 SAINT JOURS Y note sous Cass Soc 11 f vrier 1971 53 A Les cons quences d un accident du travail L hypoth se que nous envisageons est celle du salari qui a subi un accident du travail et qui a la suite de cet accident se suicide 4 son domicile ou ailleurs mais pas sur son lieu de travail Ceci pour tudier le cas o la pr somption ne s applique pas Le principe de l article L 411 1 du code de la s curit sociale ne joue que si Vaccident s est produit au temps et au lieu du travail Si le suicide du salari a lieu en dehors du temps et du lieu de travail la pr somption d imputabilit ne peut pas jouer Cet article ne pose qu une pr somption destin e permettre une reconnaissance plus facile du lien entre l accident et le travail dans certaines conditions mais n emp che pas que ce lien soit reconnu en dehors de la pr somption Un accident peut tre reconnu accident de travail m me si la pr somption ne peut trouver s appliquer Il faudra prouver que le suicide est la con
36. note n 103 33 afin que son corps y soit tir par les pieds Cette mesure tait destin e ce que le suicid ne retrouve pas le chemin de sa maison A Lille une ordonnance de la municipalit datant du xm si cle pr voit que le cadavre doit tre tra n jusqu la potence puis si c est un homme il sera pendu et si c est une femme il sera br l Ces sanctions envers le corps du d funt visent emp cher le retour du suicid et a dissuader le reste de la population de commettre un suicide Le spectacle est dur surtout pour la famille qui est oblig e d y assister et qui s en trouve d shonor e D autant plus que la famille va devoir faire face la confiscation des biens Pour cela aussi les r gles sont diff rentes selon les r gions De mani re g n rale les biens des suicid s sont attribu s au roi ou au seigneur Les modalit s de confiscation sont diverses La confiscation peut porter sur les meubles les meubles et les immeubles ou sur seulement une partie des meubles On peut noter qu en 1270 les Etablissements de saint Louis pr voyaient m me une confiscation des biens de la femme Alors qu en 1397 un arr t de l Echiquier de Rouen attribue le tiers des biens au roi et les deux tiers la veuve et aux enfants A travers l tude des sanctions prises contre le suicid il est apparu qu au Moyen Age la soci t tait v ritablement hostile au suicide A tel point que le suicide
37. peine Il appara t que pour confisquer les biens d une personne il fallait un jugement contre elle et que si elle s tait donn e la mort avant que le jugement ne soit rendu la confiscation ne pouvait pas avoir lieu Le suicide semble tre assimil la mort naturelle car il a les m mes cons quences Les biens du d funt suicid ne sont pas confisqu s par l Etat et la famille peut h riter de mani re normale le testament du suicid restant valable De plus un texte de Tacite montre bien qu au d but de l Empire le suicide tait un moyen d chapper la condamnation et la confiscation des biens et ainsi de sauver sa famille Ce qui expliquait l empressement a se donner la mort c tait la crainte des bourreaux comme les condamn s outre la confiscation de leurs biens taient priv s de s pulture mais que ceux qui se donnaient la mort savaient que leur testament serait respect il valait la peine de h ter sa mort Le suicide permettait de pouvoir transmettre l h ritage la famille du suicid Pourtant certains autres textes relatent des cas de suicide o les biens taient quand m me saisis Ceci n est pas contradictoire et 73 GRISE Y op cit pp 249 250 74 Id p 250 75 Id p 251 28 trouve une explication non dans le fait que les romains faisaient preuve d arbitraire dans leur condamnation mais dans le fait que pour tre salvateur le suicide devait
38. prot ge du suicide Les crises peuvent contribuer faire augmenter le taux mais de mani re indirecte Ce n est pas le ch mage qui cause le suicide Mais le ch mage contribue d sint grer la structure familiale ee Les statistiques tant relativement stables depuis quelques ann es il est possible de donner des donn es chiffr es par ans Le nombre de mort par suicide est d environ 10 000 On compte 120 000 personnes qui r alisent une ou plusieurs tentatives de suicide Parmi la population des plus de dix huit ans 13 ont pens de mani re s rieuse au suicide ce qui repr sente tout de m me trois millions et demi de frangais Ces chiffres sont alarmants et justifient que l on se pr occupe de la question Devant l tendue du probl me le suicide causant plus de d c s que les accidents de la route certains sp cialistes se sont mobilis s Nous tenons ici rendre compte de l action de Michel Debout qui a notre sens a beaucoup fait pour essayer de sortir le suicide de Vombre Michel Debout est psychiatre actuellement professeur de m decine l gale au CHU de Saint tienne Il a t en 1993 le rapporteur de l tude du CES sur le suicide Depuis il a publi en 1996 un ouvrage reprenant ce rapport Et r cemment il a publi La France du suicide qui est en quelque sorte une mise jour du rapport Dans cet ouvrage il explique comment il a t l origine de l tude par le CES sur la question du suicide
39. reconna t l insania idiotie ou grave d faut d intelligence comme un motif licite de suicide 86 GRISE Y op cit p 263 Ibid 88 GRISE Y op cit p 264 9 Id p 271 GRISE Y op cit pp 276 277 l Ibid Ibid 30 B Les Grecs et le suicide On note chez les Grecs plusieurs tendances contradictoires Qu ils soient pour ou contre ou d opinion plus mitig e les Grecs s int ressent au suicide D un c t Aristote condamne le suicide qui est pour lui un acte de l chet Il assimile le suicid un soldat d serteur D une mani re g n rale les pythagoriciens sont contre le fait de se donner la mort Deux raisons sont avanc es pour justifier cette position Tout d abord lame doit effectuer son expiation jusqu au bout et le suicide pourrait rompre Vharmonie des rapports num riques r gissant l association de l me et du corps Ceci n a tout de m me pas emp ch Pythagore de se suicider il se serait laisser mourir de faim par lassitude de la vie Pour Platon la s pulture publique doit tre refus e celui qui se sera tu lui m me qui de force frustre la destin e du lot qui est le sien pe le suicid devra tre enterr dans un lieu isol sans aucune st le PT D un autre c t il semble que si Platon ne se prononce pas en faveur de la mort volontaire il admet certaines exceptions L enterrement anonyme n est pas appliqu
40. remplir certaines conditions Pour emp cher la condamnation le suicide doit intervenir avant l ouverture de l action p nale C est parce que l action p nale n a pas t ouverte que la confiscation des biens ne peut avoir lieu Pour cette raison le suicide qui intervient apr s que la proc dure ait commenc n a pas d influence sur la sentence Ceci explique que l on cherchait tant les retenir en ce monde jusqu leur comparution forc e car c tait l l unique moyen d assurer l galement la confiscation de leurs biens Outre le suicide avant un proc s il existait un autre type de suicide le suicide impos Cette expression doit tre comprise dans le contexte romain et ne doit pas tre envisag e avec notre connaissance actuelle du suicide Le liberum mortis arbitrium nom l gal du suicide impos est une sorte d am nagement de la peine capitale Le condamn vitait la d capitation ou l ex cution publique et des fun railles rituelles taient accord es sa d pouille mortelle Citons l exemple de S n que qui ayant re u l ordre de mourir fut condamn boire la cigu Non seulement le suicide n tait pas puni en droit romain sous la R publique mais il semblait encourag puisqu il pouvait remplacer la peine capitale et procurer des Ci Ne 83 avantages religieux et patrimoniaux en cas de proc s Au I si cle la l gislation rom
41. section se passionne pour le suicide C est dans ce contexte que va se produire un v nement tragique au niveau national Le 1 mai 1993 le Premier ministre sortant Pierre B r govoy se donne la mort Le CES en d cidant de r aliser une tude sur le suicide a ainsi pu marquer sa clairvoyance Ceci produira quelques changements dans le travail du CES qui tout entier va s int resser l tude men e par la section des affaires sociales et tous les membres de la section portent le projet Le texte est finalement vot le 6 juillet 1993 l unanimit de la section et publi au Journal officiel C est vraiment gr ce au combat de M Debout que le suicide figure aujourd hui parmi les principales questions prioritaires de sant publique et qu a pu tre mis en place une journ e nationale pour la pr vention du suicide qui a lieu chaque ann e Cette ann e les journ es internationales francophones et latines pour la pr vention du suicide se sont tenues au palais de l Unesco Paris les 4 5 6 et 7 f vrier Ibid Camus A Le mythe de Sisyphe 1 phrase 6 DEBOUT M op cit p 42 amp M B r govoy venait d essuyer une d faite aux lections l gislatives de mars 1993 mais personne ne pensait qu il mettrait fin ses jours Ce qui a fait dire M Mitterrand le jour des obs ques Je cherche comprendre DEBOUT M op cit pp 43 44 DEBOUT M op c
42. tarif identique et aussi modique lui ait t appliqu lui pour la mort d un honn te homme yr Dans l arr t condamnant M Le Bonniec c est la correspondance qui avait permis la condamnation Mais ceci tenait aux circonstances de l esp ce Il appartenait au 213 Art 223 6 du nouveau C p n 214 Crim 31 mai 1949 J C P 1949 II 4945 215 TGI Paris pr cit 216 RASSAT M L op cit in EID E Le droit devant la mort p 51 Notons la curieuse conception du regret qu a M Le Bonniec de ce suicide d autant plus que M Le Bonniec est cit traitant le d tenu de vaurien 63 l gislateur d intervenir pour cr er une infraction particuli re r primant de mani re dnd 4 217 g n rale toute forme de provocation en faveur du suicide 2 L uvre du l gislateur Face l moi provoqu par l ouvrage Suicide mode d emploi le l gislateur a t conduit l gif rer sur la provocation au suicide en cr ant un d lit sp cifique A r primant certaines pratiques particuli res B A La cr ation d un d lit sp cifique La cr ation du d lit sp cifique de provocation au suicide de la loi du 31 d cembre 1987718 r sultait de l impossibilit de condamner les auteurs de provocation de mani re convenable par un autre biais Le suicide n tant pas r prim sur le plan p nal les actes d incitation ou de provocation au suicide ne peuvent tre sanctionn s par la voie de la comp
43. travail si certaines conditions sont remplies A cette pr somption peut donc tre renvers e B A L tablissement de la pr somption L article pr voit que l accident doit tre survenu par le fait ou l occasion du travail L accident est consid r comme accident de travail s il s est produit au temps de travail et sur le lieu du travail 1 et si il y a un lien de subordination entre la victime et l employeur 2 1 Le lieu et le temps de travail Pour d limiter le temps et le lieu du travail l hypoth se est simple et peut tre m me simpliste Le lieu de travail est le lieu o le salari effectue habituellement son travail Le temps de travail correspond aux horaires effectu s par le salari Cette 176 Art L 411 1 CSS 50 hypoth se ne semble poser aucun probl me Dans la plupart des cas il est facile de savoir si l accident a eu lieu ou non dans le temps du travail et sur le lieu du travail Ce qui pose le plus de probl me c est quand l accident survient la fronti re du lieu ou du temps de travail Le lieu de travail s entend bien s r du poste de travail du salari mais pas seulement Il peut y avoir accident du travail dans les d pendances de l entreprise dans le r fectoire o les salari s prennent leur repas L accident peut m me tre consid r comme tant survenu sur le lieu de travail s il est survenu hors de l entreprise quand il r sulte de l ex cution de
44. un ie 152 153 homicide L homme est l tre qui peut se tuer mais ne doit pas le faire L volution l gislative et historique a pu amener une certaine d p nalisation du suicide Mais si le suicide ne fait plus l objet d une r pression ceci n entraine pas pour autant un droit au suicide La soci t n a pas seulement jug le suicide par rapport la r pression l volution des mentalit s a galement jou en droit civil sur le terrain de la r paration 150 RIPERT et BOULANGER cit par PRIEUR S op cit p 138 IST Art 223 6 C p n 152 py B La mort et le droit p 59 153 TANDBERG P L Essaie sur l exp rience de la mort et le probl me moral du suicide p 110 cit par Py B La mort et le droit p 59 et cit par MEYNARD L Le suicide tude morale et m taphysique p 3 42 CHAPITRE II LA REPARATION OU LES CONSEQUENCES CIVILES DU SUICIDE En droit de la s curit sociale comme dans tous les aspects du droit la vision du suicide s est am lior e Si moralement le suicide est toujours consid r de la m me mani re qu auparavant ce n est pas le cas juridiquement Le probl me que pose le suicide en droit civil n est pas celui de la r pression mais celui de la r paration du pr judice caus par le suicide ou la tentative de suicide Apr s une certaine volution le droit civil a cess de consid rer le suicide comme une faute section 1 et a m
45. une mesure d interdiction ou de saisie le suicide n tant pas r prim en droit fran ais Ceci devait tre connu des auteurs qui se sont crus raison au dessus des lois Madame Rassat de souligner qu ils ont pu trouver dans la malheureuse chanteuse Dalida une authentique vedette pour faire leur promotion Pour conclure nous prendrons clairement position contre ce type de litt rature qui n a rien voir d ailleurs ni avec la litt rature ni avec la m decine ou le droit et qui notre sens n a pas lieu d tre Nous ne condamnons pas les diff rents auteurs qui ont pu crire sur la question nous condamnons seulement les personnes qui s essayent la provocation sous couvert de travaux scientifiques Ne nous trompons pas de cible ni de coupable Ecrire sur le suicide n a jamais tu personne fort heureusement c est la nocivit des crits que nous mettons en cause Il fallait donc condamner moralement ce genre d ouvrage avant que les juges saisis des diff rentes affaires concernant l ouvrage incrimin essayent de condamner juridiquement les auteurs 204 Art 1 de la loi du 29 juillet 1881 205 Art 24 de la loi du 29 juillet 1881 206 RASSAT M L Suicide et environnement du suicide in EID E Le droit devant la mort p 40 27 Terme employ dans RASSAT M L Suicide et environnement du suicide in EID E Le droit devant la mort p 45 61 B La r action
46. AILLY J M L article L 415 du Code la S curit Sociale la pr somption d imputabilit et le suicide au temps et au lieu de travail Dr Soc 1984 note n 8 1 Ibid Cass Soc 20 d cembre 2001 11 Ibid 54 harmonisation avec le temps des diff rentes positions des juges du fond ou alors un controle de la Cour sur la qualification d accident du travail Un autre cas de lien flagrant avec le travail est le suicide d au harc lement moral subi par la victime B L exemple du harc lement moral Le lien le plus vident entre le suicide d un salari et son travail c est le suicide au temps et au lieu de travail cause de ce travail Le suicide cons cutif au harc lement moral a un lien avec le travail puisque le harc lement influe sur le travail Les actes de harc lement font partie int grante de l ex cution du travail par le salari harcel et doivent tre pris en compte comme une composante du travail lui m me yee C est la loi de modernisation sociale qui a introduit dans notre l gislation le terme de harc lement moral m me si le concept tait connu et d ja sanctionn par les tribunaux La loi ne donne pas une r elle d finition mais certains l ments peuvent tre d gag s Pour tre consid r s comme constitutifs de harc lement moral les actes vis s doivent tre r p t s constituer une d gradation des conditions de travail alt rant la sant des travailleur
47. Eglise mis ricordieuse ne peut refuser l auteur d un acte de d sespoir d avoir des fun railles convenables ce n est pas le cas lorsque le suicide ne r sulte pas d un manque de lucidit C est l occasion d une affaire dramatique que l Eglise semble avoir chang de position et op r une distinction Un p re tue son fils avant de se donner la mort Une c r monie religieuse et commune eu lieu Mgr Maziers explique cette solution il y a eu suicide et crime gestes qui moralement sont tr s graves En pareil cas l Eglise a pour r gle de refuser les obs ques religieuses pour en signifier la gravit sauf si on peut faire tat d un manque de lucidit mentale et de libert psychologique Ces diff rents l ments de d finition terminologiques ou explicatifs nous ont permis ce cerner plus pr cis ment les contour du sujet Un constat plus statistique nous permettra de r aliser la r alit et l ampleur du ph nom ne La mortalit suicidaire repr sente moins de 2 du total de la mortalit toutes causes confondues Pour comparer les morts par accidents de la circulation repr sente 1 50 du nombre total des d c s Ces taux ne sont qu une moyenne faite par rapport au nombre de mort par suicide ou par accident sur le nombre de mort total C est pourquoi pour le suicide le taux de mortalit baisse avec l ge non pas que les personnes g es se suicident moins que les jeunes bien au contraire mais simplement qu
48. I n 22729 203 DUFFE B M El ments d pist mologie sur les conditions de possibilit d une th ologie morale en mati re sociale suivie de argumentaire pour une r flexion morale sur le droit la mort volontaire partir de l ouvrage suicide mode d emploi Lyon Facult de th ologie 1986 2 vol 75 p 60 quantit suffisante de substance mortif re pour parvenir au r sultat voulu il est pr cis comment faire pour se procurer les m dicaments en assez grande quantit En ce qui concerne les recommandations diverses faites au lecteur on mentionnera simplement qu il est expliqu de fagon concr te les moyens a mettre en ceuvre pour viter d tre secouru et r anim Ainsi cet ouvrage donne tous les outils au suicidaire pour mettre en ceuvre et r ussir son geste fun bre aussi bien dans les moyens amenant la mort que dans le comportement a tenir pour viter les secours Malheureusement mais on pouvait s y attendre certaines personnes ont t retrouv es mortes avec leur chevet l ouvrage suicide mode d emploi Soixante douze cas furent recens s Les familles des suicid s ont voulu attaquer en justice les auteurs de l ouvrage et son diteur Il faut rappeler que l imprimerie et la librairie sont libres condition de ne pas faire l apologie de crimes ou de d lits sanctionn s par la loi p nale Par cons quent suicide mode d emploi ne pouvait faire l objet d
49. IS B note sous TGI Paris 20 novembre 1985 D 1986 pp 369 372 e CHAROLLOIS G note sous TGI P rigueux 14 octobre 1997 Petites affiches 2 f vrier 1998 n 14 pp 18 20 e DUBOUIS L Doit on sanctionner le m decin qui respecte le refus du malade de consentir un traitement note sous CE 29 juillet 1994 RD sanit soc 1995 pp 57 61 100 e FENAUX H note sous Cass Crim 26 avril 1988 D 1990 pp 479 494 e GOLDENBERG J commissaire du gouvernement conclusions sur TA Rouen 5 d cembre 2001 Petites affiches 27 f vrier 2002 n 42 pp 16 18 e LUCAS GALLAY I note sous TGI Paris 11 avril 1995 Assoc D fense contre l incitation au suicide c Moreau JCP d G 1996 II n 22729 e MAYER D note sous TGI Paris 25 janvier 1984 D 1984 pp 486 488 e MICHEL J commissaire du gouvernement conclusions sur CAA Douai 16 octobre 2001 Petites affiches 15 avril 2002 n 75 pp 15 18 e MILET L note sous CA Riom 22 f vrier 2000 Dr soc 2000 p 805 e PANSIER F J note sous Cass Soc 20 d cembre 2001 Cah soc barreau n 138 e SAINT JOURS Y note sous Cass Soc 11 f vrier 1971 D 1971 p 454 e SCHWARZ R L euthanasie et l exp rimentation sur cadavres face a la d ontologie m dicale conclusions sur CE 11 juin 1993 RD sanit soc 1994 pp 46 52 e SCHWARZ R L interdiction stricte de provoquer d lib r ment la mort d un patient conc
50. T 113
51. UNIVERSITE DE LILLE II DROIT ET SANTE FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES POLITIQUES ET SOCIALES Le droit face la mort volontaire M moire pour le DEA de droit social mention droit de la sant Pr sent par Aude Mullier Sous la direction de M Labb e Ann e universitaire 2001 2002 UNIVERSITE DE LILLE II DROIT ET SANTE FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES POLITIQUES ET SOCIALES Le droit face la mort volontaire M moire pour le DEA de droit social mention droit de la sant Pr sent par Aude Mullier Sous la direction de M Labb e Ann e universitaire 2001 2002 A Eric REMERCIEMENTS De mani re g n rale je tiens remercier tous ceux qui m ont de pr s comme de loin aid pendant l laboration de ce m moire Plus particuli rement je remercie Eric pour le support logistique sans lequel ce m moire n aurait pu tre r alis Enfin j adresse mes plus vifs remerciements M Labb e tout d abord pour avoir accept d tre mon directeur de m moire et ensuite pour sa disponibilit sa patience son aide et le soutien qu il m a apport tout au long de l ann e SOMMAIRE UD mi DEL LILI IS E A ET A nee 11 Titre premier L apparente libert du suicide ssssesseeeeene 25 Chapitre I La r pression ou les cons quences p nales du suicide 27 Section 1 La r pression dans l histoire essesessossesossoesesocscssosoosossossoesesoossssoso 27 Section 2 Vers la d p nalisation
52. a question semblent avoir des positions assez divergentes les unes des autres Cette diversit d opinion ne se retrouve pas chez le profane pour qui la morale interdit le suicide En g n ral opinion publique aurait encore tendance penser que la position de l glise sur la question du suicide est tr s rigoureuse Pourtant la religion catholique ne consid re plus le suicide comme blasph me mais le signe d un d sespoir auquel elle se doit d tre 46 MINOIS G op cit p 371 47 JACCARD R THEVOZ M Manifeste pour une mort douce p 106 48 Id p 109 Il faudrait acqu rir soit la raison soit une corde pour se pendre Antisth ne cit dans JACCARD R THEVOZ M op cit p 109 50 JACCARD R THEVOZ M op cit p 109 5I Nous entendons le terme profane par opposition aux auteurs ayant tudi ces questions 19 mis ricordieuse Cette d claration a t faite la suite du suicide en 1993 du Premier ministre Pierre B r govoy Face l opinion publique tonn e de constater que des fun railles religieuses taient organis es pour un suicid l Eglise s est sentie oblig e de pr ciser sa position Cet enterrement religieux n tait pas d au fait que le suicid soit Premier ministre mais au fait que depuis d j trente ans l Eglise autorise les obs ques religieuses de suicid s Cette position plus souple que par le pass doit toutefois tre nuanc e Si l
53. a victime tait atteinte depuis quelque temps constitue la preuve que le suicide n est pas imputable au travail m me si il s tait produit au temps et au lieu de travail La Cour refuse aussi le b n fice de la pr somption au salari qui s est soustrait l autorit de son employeur La caisse qui avait la charge de la preuve l avait rapport e en faisant tat que le salari tait mont sur le pont du navire au lieu de se 186 trouver avec ses coll gues dans les cales Le simple fait que la victime se soit soustraite l autorit de l employeur au moment de la chute mortelle tait de nature a d truire lui seul la pr somption de causalit entre le travail et le suicide 7 Si la pr somption d imputabilit de l accident au travail est renvers e l accident n est pas consid r comme un accident du travail La victime ou ses ayants droit si la victime est d c d e peuvent toutefois se tourner vers le droit commun pour b n ficier de l assurance maladie et couvrir ainsi les frais m dicaux engendr s par l accident 2 Le lien avec le travail Pour tre reconnu comme accident du travail le suicide ou la tentative de suicide doit avoir un lien avec le travail Il existe deux situations diff rentes de suicide en rapport avec le travail La premi re est le suicide qui est la cons quence d un accident du travail ant rieur A peu importe apparemment qu il se soit produit ou
54. agore et Socrate et des romains Cic ron et Virgile Nous choisissons d tudier plus particuli rement ces deux civilisations Nous envisagerons la position de Rome A avant d tudier comment les Grecs appr hendaient la question B 27 A Le droit romain et le suicide Notre droit actuel est directement inspir du droit romain c est pourquoi nous nous proposons d tudier de quelle mani re les romains appr hendaient le suicide A cet gard nous tenons a mentionner le tr s beau travail accompli par Yolande Gris dans son ouvrage issue de sa th se Le suicide dans la Rome antique Contrairement ce que nous aurions pu croire l antiquit romaine n est pas particuli rement hostile au suicide A Rome le suicide ne pose pas d autre probl me juridique que celui du sort des biens du d funt m me si la position romaine va voluer avec le temps Sous la R publique le suicide semble rest impuni Deux types de suicide sont a mentionner le suicide choisi avant un proc s et le suicide impos Au premier si cle avant J C un texte pr voit que dans le cas d une action judiciaire pour r primer un crime la mort volontaire d un accus suspendait la proc dure en cours et teignait les cons quences p nales A Rome lorsqu une personne tait accus e elle encourait comme peine entre autre la confiscation de ses biens C est pour cela que certaines personnes pr f raient se tuer pour ne pas subir cette
55. ailler ne nous semblent pas adapt es au probl me du suicide 2 L inadaptation de la notion Il nous est apparu que la notion de faute n avait pas sa place dans l tude du suicide Ceci essentiellement cause du crit re de distinction entre le suicide conscient et le suicide inconscient A qui ne nous semble pas pertinent exception faite de l acte purement volontaire B 162 S AINT JOURS Y Le suicide dans le droit de la s curit sociale D 1970 46 A La non pertinence du crit re de distinction Comment est il possible au juriste de faire une distinction arbitraire entre le suicide conscient et le suicide inconscient Le juriste seul ne peut d cider si l acte correspond a l une ou l autre des cat gories de suicide Il lui faut faire appel d autres professionnels comme les m decins les sociologues les psychologues ou les psychiatres La question se pose de savoir de quelle mani re il est possible d op rer une classification juridique dans la mesure o tous les sp cialistes des diff rentes disciplines ne sont pas d accord entre eux Pour Durkheim sociologue il y a suicide quand la victime au moment o elle commet l acte qui doit mettre fin ses jours sait de toute certitude ce qui doit normalement en r sulter Ainsi la personne qui se suicide ou tente de le faire recherche le r sultat et a conscience de ce qu elle fait Le suicide inconscient ne pourrait exister le suicide serait conscient pa
56. aine va tablir une sorte de hi rarchie entre les suicides par rapport d une part aux raisons qui les ont motiv s et d autre part la qualit sociale du suicid Tout d abord chez les hommes libres la loi tol re certains 7 Mme Gris l explique par le fait que si arbitraire il y avait Tacite ne se serait pas priv d en faire tat pour ajouter au discr dit d un r gime qu il d nongait GRISE Y op cit p 253 77 Le terme Les renvoie aux accus s 78 GRISE Y op cit p 254 Ibid 80 Actuellement obliger une personne mettre fin ses jours est r prim 81 GRIS Y op cit p 257 S n que but vainement la cigu car il n avait pas suffisamment de chaleur vitale de plus le poison aurait t inop rant car mal conserv GRISE Y op cit p 110 note n 131 et p 257 83 GRIS Y op cit p 258 29 motifs de suicide Le d go t de la vie la douleur physique le deuil d un tre cher la folie taient des raisons valables de se suicider Le suicide avant un proc s ne permet plus de passer outre la confiscation des biens L Etat aurait perdu beaucoup d argent en admettant ce suicide comme mode d extinction de l action p nale Le suicide calcul du pr venu fut consid r comme un aveu de culpabilit et ne fait plus chec la confiscation des biens Cette mesure n tait pas une mesure de r pression du suicide mais seulement u
57. bert politique suppose que toutes les peines soient enti rement personnelles dans le second elle a le m me effet que de fouetter une statue par exemple Vers 1770 les jurisconsultes demandent un adoucissement ou une suppression des peines envers le suicid Et en 1776 dans un trait anonyme anglais il est fait la remarque judicieuse qu il n est pas possible de savoir si le suicid avait ou non conscience de son acte puisque tant mort les m decins ne peuvent apporter de r ponse a cette question Le mouvement va s acc l rer dans la d cennie pr c dant la R volution Des auteurs ont pu crire que les lois contre le suicide taient d une cruaut gratuite invent e pour enrichir le fisc et d shonorer les familles 4 De plus ces lois taient impuissantes et atroces et toute sanction est illusoire et vaine La sanction du suicide par la confiscation des biens est une peine ancienne et hideuse qui ne peut que faire g mir sur les faiblesses humaines sans les corriger 7 C est ainsi qu autour des ann es de la R volution de nombreux trait s vont r clamer une d p nalisation du suicide Ce mouvement a eu pour cons quence la R volution fran aise une d p nalisation du suicide l origine de notre l gislation actuelle B La R volution On attribue la R volution la d p nalisation du suicide parce qu il n est pas fait mention d une qu
58. ccasionn par la maladie la s curit sociale la famille qui doit se d placer que le co t humain psychologique et nerveux La famille est oblig e de venir voir le malade l h pital La situation dure depuis longtemps les m decins ont peut tre annonc d j plusieurs fois le d c s prochain La derni re question qui se pose sur le probl me de la r pression de l euthanasie est celle de la reconnaissance ou non d un droit la mort B Le droit mourir La v ritable question pos e par l euthanasie est celle du droit la mort Peut il y avoir un droit la mort comme un droit la vie Comme nous l avons d j voqu pour le suicide il ne peut y avoir de droit la mort bien qu il y ait un droit de la mort ce qui est bien diff rent Un droit ne vaut que s il est sanctionn Pour qu un droit la mort puisse exister il faudrait qu il existe une sanction de ce droit C est dire que lorsque quelqu un veut exercer son droit de mourir il doit pouvoir tre mis en mesure de le faire et il peut attaquer quiconque entraverait ce droit Si un tel droit existait le d lit de non assistance personne ne danger n aurait plus lieu d tre ni les d lits relatifs au suicide Ce droit ne peut exister car 1l ne serait pas possible de faire la diff rence entre les vrais homicides et ceux fait la demande de la victime En effet ce droit la mort reposerait sur la consentement d
59. constat de mort A pr sent que le terme de mort est un peu plus clair il nous faut pr ciser ce que nous entendons par mort volontaire Le fait de naitre est ind pendant de notre volont personne ne peut d cider de naitre La vie est une sorte de cadeau notre bien le plus cher Pour cette raison il est possible de croire que personne ne voudrait ni ne pourrait 1 Lexique des termes juridiques Art R 671 7 1 C sant publ 11 s en s parer volontairement L homme ne peut d cider de sa mort pour la simple raison qu il n a pas d cid de sa vie Pourtant nul n est sans savoir que le ph nom ne de mort volontaire existe et ce depuis toujours Par cette expression de mort volontaire nous retiendrons une acception relativement large Pour nous la mort volontaire recouvre diff rentes hypoth ses o l homme souhaite sortir de la vie C est dire que pour une raison ou une autre l homme agit de mani re provoquer sa propre mort Nous souhaitons englober dans l id e de mort volontaire les cas de mort effective mais galement les cas de tentative que ce soit pour le suicide ou pour l euthanasie Maintenant que notre sujet l approche juridique de la mort volontaire est d limit nous nous proposons de d finir les l ments que nous avons englober dans cette tude avant de faire un constat plus statistique Pour d finir les diff rents termes compris dans le sujet nous aurons recours des l men
60. de la dignit de l tre humain Suicide et tentative de suicide r v lent d abord une souffrance personnelle li e ou non une pathologie ou un malaise social qui prive la personne de sa libert de choisir la vie Si cette souffrance est reconnue accept e ou canalis e ses effets ne sont pas in luctables le passage l acte peut tre pr venu Souvent ressenti par les proches et le corps social comme une preuve culpabilisante ind l bile le suicide signifie l chec de l individu face la vie et la faillite du lien social Les adh rents l Union pour la pr vention du suicide agissent de fa ons diverses pour accueillir couter ou accompagner tous ceux qui sont tourment s par l envie de s ter la vie ou par le suicide d un proche Professionnels et b n voles personnes morales et physiques ils unissent leurs efforts pour renforcer la pr vention du suicide Ils s engagent ensemble Respecter les personnes dans leurs convictions Favoriser leur libert d expression en garantissant la confidentialit de leurs paroles et de leurs situations S abstenir de tout jugement et de toute influence confessionnelle philosophique morale ou politique ainsi que de toute forme de discrimination Ne pas chercher imposer une quelconque ligne de conduite Ne pas rester dans l indiff rence mais au contraire tre attentif toute situation de souffrance et de d tresse pers
61. de publicit sont concern es que ce soit la t l vision la radio dans la presse crite et m me sur internet Le seul fait de mettre en uvre une publicit de telle nature est condamnable Apr s avoir tudi l l ment mat riel constituant les d lits relatifs au suicide 1l faut envisager l tude de l l ment moral de l infraction B El ment moral L l ment moral de la provocation au suicide r side dans l intention que l auteur a Il faut une r elle provocation et pas des paroles en l air par exemple La volont de provoquer compte Dans la propagande et la publicit l l ment moral qui compte r side dans le caract re mortif re que l auteur de l infraction attribue la m thode ou au produit pr conis Ce qui est r prim c est la publicit en faveur de produits d objets et de m thodes pr conis es comme moyens de se donner la mort 7 Ce qui compte c est que le produit soit pr conis comme et non pas qu il soit un moyen de se donner la mort Il faut que la personne auteur de cette propagande pr sente le produit comme mortif re mais il n est pas exig e que le produit le soit effectivement D autant plus que pour la publicit il n est pas n cessaire qu elle soit suivie d effet pour tre condamnable Ainsi une personne pr sentant un produit ou une m thode comme mortelle alors que ce n est pas le cas pourrait se voir condamner On l a vu il n est pas bes
62. des soins et mesures appropri s la qualit d une vie qui prend fin sauvegarder la dignit du malade et r conforter son entourage Il n a pas le droit de provoquer d lib r ment la mort L acte d euthanasie pouvant rev tir diff rentes formes Pour des raisons de clart de l expos nous envisagerons la question sous deux angles celui de l homicide 1 et celui du suicide euthanasique 2 Cette division est n cessaire d un point de vue formel m me si en pratique les situations sont ambigu s et difficiles classer 7 Le mot grec euthanatos signifiant euthanasie est form de eu signifiant bonne et de fhanatos signifiant mort 8 BAUDOUIN J L BLONDEAU D Ethique de la mort et droit la mort pp 98 99 Dictionnaire permanent de bio thique et de biotechnologies pp 861 880 A n 2 73 1 L homicide euthanasique Quand l euthanasie r sulte de l aide donn e par un tiers la mort d une personne d sirant mettre fin ses jours il est possible de parler d homicide euthanasique Le fait de tuer quelqu un m me sa demande est un homicide Le droit fran ais r prime alors l euthanasie p nalement A sans que le consentement de la victime influe sur cette qualification B A La qualification p nale L euthanasie pouvant rev tir plusieurs formes elle peut tomber sous le coup de plusieurs qualifications p nales Tout d abord en droit p nal le fait de donner 250 Le meu
63. droit 5 2000 681 p dition Paris Dalloz coll Pr cis 2 Dictionnaires encyclop dies et r pertoires geme e CORNU G Vocabulaire juridique association Henri Capitant Paris PUF 2002 941 p d mise a jour 93 Dictionnaire d thique et de philosophie morale sous la direction de Lanto Sperber Paris PUF 1996 1719 p Dictionnaire de droit canonique Tome 7 publi sous la direction de NAZ R Librairie Letouzly et An 1965 Dictionnaire de Sociologie sous la direction de AKOUN A et ANSART P Paris Robert Le seuil 1999 587 p Dictionnaire de langue fran aise Littr Dictionnaire permanent de bio thique et de biotechnologies feuillet 23 euthanasie acharnement th rapeutique et soins palliatifs pp 861 880A Encyclop dia Universalis 1996 Tome 9 et Tome 21 Encyclop die des religions sous la direction de LENOIR F et MASQUELIER T Paris Bayard d 1997 Juris classeur civil article 16 du C civ Fascicule 70 BEIGNER B La mort Le droit de A a Z Dictionnaire juridique pratique Paris Ed juridique europ enne 1997 749 p Lexique des termes juridiques 13 dition 2001 Paris Dalloz 592 p Il Ouvyrages sp cialis s AUMONIER N BEIGNIER B LETELLIER P Le droit de la personnalit Que sais je n 2703 Paris PUF 1992 125 p BAECHLER J Les suicides Paris Calman L vy 1975 650 p 94 BAUD J
64. e Coll Collection e Cf Confer e CE Conseil d Etat e CES Conseil conomique et social C CAA CA Cass Civ Cass Crim Cass Soc d Ed corr Ed G Ibid Id INSERM JO LGDJ LO loc cit n op cit p pp PUF Rev et aug s ss TA TASS TGI Vol Contre Cour administrative d appel Cour d appel Cour de cassation chambre civile Cour de cassation chambre criminelle Cour de cassation chambre sociale Edition Edition corrig e Edition g n rale du JCP Ibidem m me localisation dans le m me ouvrage ou article Idem dans le m me ouvrage ou article Institut National de la Sant et de la Recherche M dicale Journal officiel Librairie g n rale de droit et de jurisprudence Loi organique Loco citato passage pr cit d un article ou d un ouvrage Num ro Opere citato ouvrage ou article cit pr c demment Page Pages Presses Universitaires de France Revu et augment Suivant SOUS Tribunal administratif Tribunal des affaires de S curit sociale Tribunal de grande instance Voir Volume III Abr viations des revues cit es e Bull civ Bulletin des arr ts de la Cour de cassation chambres civiles e JCP Juris Classeur p riodique e Cah soc barreau Cahiers sociaux du barreau e D Dalloz Sirey Recueil e Dr soc Droit social e Dr ouvrier Droit ouvrier e RD sanit soc Revue de droit sanitaire
65. e I Dans un second temps nous nous attacherons non plus a la r pression mais a la r paration du suicide et de ses cons quences chapitre IT 72 CorNu G Vocabulaire juridique 26 CHAPITRE I LA REPRESSION OU LES CONSEQUENCES PENALES DU SUICIDE Le suicide ou homicide de soi pourrait par d finition int resser le droit p nal Le droit p nal dresse une liste de comportements r pr hensibles et punis juridiquement Le fait de se donner la mort trouble dans une certaine mesure l ordre de la soci t Dans ce premier chapitre nous tudierons la r pression du suicide en partant de l volution historique section 1 pour ensuite voquer les origines directes de notre actuelle l gislation section 2 SECTION 1 LA REPRESSION DANS L HISTOIRE L histoire fait voluer les m urs et les mentalit s Elle fait galement voluer le droit C est pourquoi la position face a la r pression du suicide a chang avec le temps Ces changements s talerons depuis l antiquit 1 jusqu la veille de la R volution fran aise 2 1 L Antiquit La question du suicide existe depuis toujours En tudiant la position de l antiquit face a la r pression du suicide nous remontons aux plus anciennes civilisations cette p riode historique s coulant des premiers temps la chute de l Empire romain L Antiquit offre un certain nombre de suicide comme par exemple le suicide des grecs Pyth
66. e ans la peine est plus forte Elle est de cinq ans d emprisonnement et l amende est port e a 75 000 ee L article 223 14 du code p nal ne fait pas cette distinction en fonction que la victime ait plus ou moins de quinze ans Il pr voit une peine de trois ans d emprisonnement et 45 000 d amende Des peines compl mentaires sont applicables elles sont d finies aux articles 223 16 et 223 17 du code p nal Les personnes qui se sont rendues coupables des d lits d finis aux articles 223 13 ou 223 14 encourent une interdiction des droits civiques civils et de 233 famille Cette interdiction porte sur le droit de vote l ligibilit ce qui a pour effet 230 Ceci est une hypoth se d cole 31 Avant le passage l euro l amende tait de 300 000 F 2 Avant le passage l euro l amende tait de 500 000 F 233 Art 223 16 C p n 69 une incapacit d exercer une fonction publique le droit d exercer une fonction juridictionnelle ou d tre expert devant une juridiction de repr senter ou d assister une partie devant la justice le droit de t moigner en justice autrement que pour y faire de simples d clarations le droit d tre tuteur ou curateur Cette interdiction ne peut exc der cinq ans pour une condamnation pour d lit Le juge peut prononcer l interdiction de tout ou partie de ces droits Les personnes coupables encourent galement une interdiction d exercer l activit professionnelle dans l ex
67. e la victime Alors il faudrait cr er une exception de droit la mort ou changer notre droit p nal Le CCNE ne souhaite pas que les textes de droit p nal soit modifi s nous non plus Sauf introduire une exception d euthanasie dont les conditions d exercice seraient limit es et contr l es Si la France reste pour le moins frileuse l id e que l euthanasie puisse entrer dans notre l gislation certaines volutions seraient peut tre possibles au regard de ce qui se pratique a l tranger 270 Dictionnaire permanent n 26 79 SECTION 2 LES EVOLUTIONS POSSIBLES Si le droit fran ais ne reconna t toujours pas la possibilit de l euthanasie le droit des pays trangers pourrait influencer la l gislation frangaise A en vue sinon d une l galisation mais au moins d une d criminalisation de l euthanasie a partir de certains concepts qui restent a bien d finir B 1 El ments de droit compar S il est permis de croire en une ventuelle d p nalisation de l euthanasie c est que d autres pays l ont d j fait Il serait possible de penser que la France pourrait s inspirer des l gislations trang res pour faire voluer la sienne Malgr un contexte l gislatif europ en qui semble favorable l volution la Cour europ enne a rendu des d cisions qui ne vont pas dans ce sens et pourrait contraindre la France garder ses positions quand l opportunit ou non de l gif r
68. e les autres causes de d c s augmentent avec l ge Ainsi 20 des morts des hommes de 25 29 ans et 15 chez les femmes le sont par suicide Ce pourcentage diminue tout au long de 52 Citation de Mgr Albert Rouet DEBOUT M La France du suicide p 16 5 DEBOUT M op cit p 16 Ibid 55 Les chiffres de l INSERM donnent pour 1999 un taux global de 1 9 2 7 pour les hommes et 1 08 pour les femmes Pour la m me ann e 1999 l INSERM recense 7918 morts sur les routes et 10268 morts par suicide 7 DEBOUT M op cit p 84 20 la vie pour atteindre moins de 2 pour les plus de soixante dix ans Le suicide est la seconde cause de d c s des jeunes de 15 24 ans apr s les accidents de la route dont soit dit en passant les pouvoirs publics se pr occupent beaucoup plus C est galement la seconde cause de d c s pour la tranche d ge de 35 a 44 ans mais dans ce cas apr s les tumeurs Il faut noter que c est chez les 25 35 ans que le suicide est la premi re cause de mortalit Ceci s explique par le fait que dans cette tranche d ge l individu est g n ralement en bonne sant il en a fini avec les maladies infantiles et il n est pas encore concern par les maladies de l adulte vieillissant Dans les statistiques il est possible de remarquer que de nombreux facteurs entrent en compte dans la fr quence du suicide Certaines conclusions de Durkheim sont encore valables de nos jours La famille
69. e que nous appellerons la mauvaise litt rature mauvaise au sens propre La r pression de l apologie du suicide n a pas paru opportun au l gislateur et nous pouvons nous en r jouir car la libert d expression doit primer tant qu elle n influe pas sur autrui Chacun a le droit de penser et donc d crire ce qu il veut Certains ont pu crire ce propos qu une soci t d mocratique se doit de respecter toutes les ss 224 opinions L aide au suicide tait vis e par les deux propositions de loi que ce soit celle de M Dailly ou celle de M Barrot mais n a pas t retenue par le l gislateur La r pression de l aide au suicide posait le probl me de l euthanasie qui peut se manifester par l aide au suicide Le l gislateur n a pas cru bon de la r primer pour ne pas entrer dans le d bat relativement complexe de l euthanasie Pour le garde des sceaux de l poque sur ce d licat probl me il est urgent de ne pas l gif rer Ainsi apr s avoir rejet l apologie du suicide et l aide au suicide les parlementaires ont consacr la r pression de la provocation au suicide et de la publicit ou propagande en sa faveur 21 DURKHEIM E Le suicide 1897 222 SHAKESPEARE W Rom o et Juliette 1594 1595 Hamlet 1600 23 MORON P Le suicide pp 120 121 224 PRALUS DUPUY J La r pression de la provocation au suicide RD sanit soc p 209 a Id note n 18 CHALANDON A JO d b Ass Nat
70. elconque r pression dans les textes l gislatifs de cette p riode Le code p nal de 1791 ne pr voit pas que le suicide soit un crime Il appara t qu cette 132 BECCARIA Trait des d lits et des peines cit par MINOIS G op cit note n 44 pp 340 341 133 MINOIS G op cit p 341 134 Id p 342 135 BOUCHER D ARGIS cit par MINOIS G op cit p 343 136 CHAUSSARD Th orie des lois criminelles 1789 cit par MINOIS G op cit p 342 137 THORILLON Id es sur les lois criminelles 1788 cit par MINOIS G op cit pp 342 343 38 p riode le taux de suicide augmente De la renaissance aux Lumieres le suicide sort peu a peu du ghetto des tabous et des actes contre nature 58 Mais la position de Etat va tre comme par le pass de cacher ces v nements a la population Il est fait un lien entre l ventuel publicit de la mort volontaire et l augmentation des taux de suicide Les journaux devraient s abstenir d annoncer un suicide quel qu il soit Nous avons de fortes raisons de croire que de pareilles publicit s ont plus d une fois d termin de nombreux individus d j mal dispos s pr cipiter le terme de leur vie Non seulement les journaux ne mentionnent pas les cas de suicide mais en plus lorsqu une personne connue se suicide une fausse cause de la mort est avanc e Quand en 1830 le duc de Bourbon se pend La gazette de France ne mentionne pas l
71. en se jetant par la fen tre d un bureau aurait des difficult s prouver le lien avec le travail L annonce d une embauche ne semble pas pouvoir constituer au regard de la jurisprudence actuelle un motif de suicide pouvant tre qualifi d accident du travail B Le renversement de la pr somption En 1984 M Bailly a pu crire se ralliant ainsi M Saint Jours qu en fait on rencontrait peu d exemple o le droit aux prestations des accidents du travail tait refus la victime ou ses ayants droits d s lors que le suicide tait intervenu au temps et au lieu de travail 81 Tout en faisant ce constat 1l note que certaines CPAM refusent le paiement des prestations alors que l employeur reconnaissait lui m me que le suicide de son salari r sultait d une surcharge de travail Seule l existence d une cause autre que le travail peut contribuer ce que la pr somption soit renvers e En effet si un doute persiste il doit profiter au b n ficiaire de la pr somption La charge de la preuve que le suicide n est pas imputable au travail incombe la CPAM et l employeur Dans les 181 BAILY J M L article L 415 du code de la s curit sociale la pr somption d imputabilit et le suicide au temps et au lieu de travail Dr Soc 1984 p 665 182 yp Ibid 183 Thid 52 arr ts la jurisprudence le repr cise Le fait que le suicide soit imputable un tat d pressif dont l
72. eprenne conscience pour permettre l arr t du respirateur A la surprise g n rale une fois le respirateur stopp la jeune fille ne mourra pas Elle v cu encore dix ans dans le coma aliment e de mani re artificielle mais sans autres soins Deux questions se posaient celle de l arr t des soins et celle de l arr t d une vie Des r ponses ont t apport es par les Etats de l Oregon et de Californie La Californie a t la premi re en promulguant le 1 janvier 1977 le Californian Natural Death Act du 30 septembre 1976 L Oregon suivi et adopta par referendum le 8 novembre 1994 le Death with Dignity Act La l gislation californienne permet un arr t des traitement permettant de maintenir en vie le patient et admet les testaments de vie Le texte en vigueur en Oregon autorise un m decin qui suit un malade en stade terminal a lui prescrire les doses l tales qu il pourra s administrer lui m me a condition que l esp rance de vie du malade confirm e par voie d expert soit de moins de six mois que le malade l ait demand deux fois oralement et une fois par crit dans une p riode de quinze jours et qu une consultation en psychiatrie ait t demand e pour v rifier le bon tat mental du malade La Cour supr me a donn son avis sur ces l gislations le 26 juin 1997 La Cour a refus que le suicide m dicalement assist soit un droit constitutionnel mais elle
73. er sur l euthanasie Nous nous proposons de faire le point sur les diverses l gislations Avant de pr ciser quelles sont les l gislations trang res actuelles nous tenions mentionner un cas un peu particulier celui du P rou Contrairement nos civilisations qui ont depuis peu essay de l gif rer sur la question la d criminalisation de l euthanasie au P rou date de 1924271 A Les Etats Unis La question de la l galisation de l euthanasie n est pas nouvelle aux Etats 272 Unis Les Etats Unis sont un pays f d ral et il n y a pas de l gislation favorable a Veuthanasie au niveau f d ral Douze Etats reconnaissent le suicide assist mais trente deux l excluent C est l affaire Karen Ann Quinlan qui est a l origine des textes promulgu s sur la question de l euthanasie La jeune fille dans le coma tait maintenue en vie grace a un respirateur artificiel depuis plus d un an Les parents souhaitaient 271 PRADEL J Droit p nal compar 117 272 AUMONIER N BEIGNIER B LETELLIER P L euthanasie Que sais je p 75 273 POHIER J La mort opportune p 193 80 arr ter la r animation Devant le refus des m decins ils s en remirent aux tribunaux La Cour du New Jersey a permis aux parents de faire d brancher l appareil certaines conditions Le Tribunal demandait ce que les m decins concluent l absence d espoir raisonnable que la jeune fille r
74. ercice ou l occasion de l exercice de laquelle l infraction a t commise Elles encourent la confiscation de la chose qui a servi commettre l infraction ou qui en est le produit Le juge peut saisir les documents crits visuels ou sonores ayant servi la r alisation de l infraction il peut ordonner la destruction de 238 Enfin elles encourent la fermeture des 239 tout ou partie des documents saisis tablissements ayant servi commettre l infraction Dans un cas similaire celui de suicide mode d emploi les auteurs de l ouvrage auraient pu tre condamn a une A RAR P peine d amende et ou d emprisonnement L ouvrage aurait pu tre saisi d truit L imprimerie aurait pu tre ferm e Ces peines peuvent tre notre sens suffisamment dissuasives pourvu que les juges les appliquent avec une certaine fermet Ce n est pas avec des peines comme celle que M Le Bonniec a eu que les infractions seront moins nombreuses nous serions m me tent de dire au contraire La peine est fonction de la gravit de l acte et donc de la valeur que l on accorde ce qui a t bafou Inciter quelqu un se supprimer est un acte odieux qui m rite une forte sanction Malheureusement ces diff rentes peines n ont pas pu tre appliqu es l ouvrage suicide mode d emploi la loi p nale tant d application imm diate et non r troactive En plus des diff rentes pein
75. es applicables aux d lits de provocation et de publicit en faveur du suicide certaines peines concernent sp cifiquement les d lits commis par voie de presse 234 Sauf de ses propres enfants si le juge des tutelles apr s avoir entendu le conseil de famille en d cide ainsi 235 Pour information l interdiction peut durer jusqu dix ans en cas de condamnation pour crime 336 Art 223 17 1 C p n 237 Sur les r gles de la confiscation cf art 131 21 C p n 238 Art 223 17 2 C p n 23 Art 223 17 3 C p n 70 B La responsabilit des auteurs L article 223 15 du code p nal pr voit que lorsque les d lits pr vus aux articles 223 13 et 223 14 sont commis par la voie de la presse crite ou audiovisuelle les dispositions particuli res des lois qui r gissent ces mati res sont applicables en ce qui concerne la d termination des personnes responsables Cet article se contente de renvoyer aux lois particuli res en mati re de presse crite ou audiovisuelle sans pr voir de dispositions sp cifiques lui m me Les dispositions vis es par l article 223 15 sont celles de l article 42 de la loi du 29 juillet 1881 sur la libert de la presse et de l article 93 3 de la loi du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle Seront responsables les directeurs de publications ou diteurs d faut les auteurs Ar Ainsi cet d faut les imprimeurs et d faut les vendeurs distributeurs et aff
76. est sanctionn plus gravement que le meurtre d un tiers qui ne donne lieu qu au 114 paiement d une amende L Eglise est tellement oppos e au suicide qu l heure des pr croisades contre les musulmans les autorit s religieuses vont s opposer aux 115 7 me pratiques de martyre volontaire On peut s tonner comme Georges Minois de cette position si dure de l Eglise envers la mort volontaire dans une soci t marqu e par la 116 violence sanguinaire L Eglise et l Etat avancent dans la m me direction La prohibition du suicide accompagne le recul de la libert humaine l homme perd le droit essentiel de disposer de sa propre personne au profit de l Eglise et au profit des seigneurs 17 1 DEBOUT M op cit p 22 11 MINOIS G op cit p 47 M2 Le suicide est envisag comme un mauvais sort et on pense que si aucun rituel n est fait le suicid viendra hanter le monde des vivants MINOIS G op cit p 48 18 MINOIS G op cit pp 48 49 4 7d p 41 us ds p 42 6 Ibid 7 MINOIS G op cit p 43 34 B L ancien r gime Un mouvement de changement des mentalit s est en uvre partir du XV si cle On pr te l humanisme la r habilitation de l antiquit qui nous l avons vu fait tat de suicides c l bres La red couverte du droit romain am ne les juristes nuancer leur position envers le suicide bien que
77. est un meurtre ou un assassinat quelque soit le mobile qui a anim l agent et en d pit d une autorisation r elle ou pr sum e de la victime gt B La non incidence du consentement de la victime du malade Avant d expliquer pourquoi en droit le consentement de la victime n efface pas l infraction il nous faut pr ciser quelles sont les conditions de validit du consentement Le consentement valide est celui qui est donn exempt d erreur de dol et de violence La personne qui donne son consentement doit savoir quoi elle s engage elle doit tre en pleine possession de ses facult s mentales et intellectuelles Dans le cadre de l euthanasie la demande vient de la personne qui souhaite l euthanasie Le consentement de la victime ne doit pas tre vici sous peine de ne pas tre valable Dans notre hypoth se un consentement non valide pourrait r v ler une incitation au suicide incitation r prim e par la loi p nale et que nous tudierons plus en d tail dans le second paragraphe de cette section Mais si le consentement est valable il pourrait peut tre effacer l infraction Si la victime consent l infraction pourquoi punir son auteur En droit romain la maxime volenti non fit injuria 1 trouvait s appliquer mais en droit positif c est le contraire de cette maxime qui s applique Ainsi le consentement de la victime m me valide ne va pas effacer I infraction P
78. et de r glementation d terminent un courant suicidog ne A ces quatre courants suicidog nes correspondent quatre types de suicides Les quatre types de suicide sont enti rement d termin s quant leur taux par la soci t Ils ne choisissent pas au hasard leurs victimes mais frappent les plus faibles Si la soci t d termine le nombre des morts elle ne d termine leur identit qu indirectement Dre Comme Baechler nous ne pensons pas l instar de Durkheim que la soci t pr dispose les individus au suicide Il n y a pas et ne peut y avoir de courant Rte 43 suicidog ne Apr s s tre attard longuement sur la sociologie voyons plus bri vement la position des psychanalystes Freud envisage le suicide comme un retournement de l agressivit contre le moi L explication est simple l homme ne pouvant ex cuter son agressivit sur autrui il l exerce contre lui m me On voudrait crever puisqu on ne peut faire crever les autres et tout suicide est peut tre un assassinat rentr En Mid p 11 4 BAECHLER J Les suicides p 105 2 Id p 26 3 Ibid 4 MINOIS G op cit p 371 45 Flaubert Louise Colet en 1853 cit dans MINOIS G Histoire du suicide p 371 18 suivant cette analyse la conclusion est que les taux d homicide et de suicide doivent tre en rapport et proportionnellement invers s Plus il y a d homicide moins il y a de s
79. f vrier 2000 Dr soc 2000 p 805 Le suicide d un salari sur le lieu du travail r sultant d une d gradation de ses conditions d emploi est un accident du travail CE 29 d cembre 2000 RD sanit soc 2001 pp 282 286 Interdiction stricte de provoquer d lib r ment la mort d un patient CAA Douai 16 octobre 2001 Petites Affiches 15 avril 2002 n 75 pp 15 18 L tablissement hospitalier qui a pris des mesures pour prot ger un patient suicidaire ne commet pas de faute si le suicide n a t possible que par un subterfuge destin a loigner la surveillance TA Rouen 5 d cembre 2001 Petites Affiches 27 f vrier 2002 n 42 pp 16 18 conclusions du commissaire du gouvernement La responsabilit de l administration pour d faut de surveillance d un d tenu suicidaire ne peut tre engag e que pour faute lourde Cass Soc 20 d cembre 2001 Andriampenomanana c Caisse primaire d Alsace du Nord Les cahiers sociaux du barreau de Paris n 138 pp 121 122 N est pas un accident du travail le suicide d une salari e d une association d aide aux personnes g es au domicile d une personne chez laquelle elle travaillait pour le compte de 106 l association les juges consid rant que l accident n est pas survenu par le fait ou l occasion du travail 107 ANNEXE 108 CHARTE DE L UNION NATIONALE POUR LA PREVENTION DU SUICIDE L acte suicidaire pose les questions du libre arbitre et
80. icheurs article pr voit une responsabilit dite en cascade Si le directeur est mis en cause l auteur du message sera poursuivi comme complice de l infraction Quand il n est pas auteur principal il est complice et le complice est puni comme auteur principal Quand l infraction a t commise par un moyen de communication audiovisuel le directeur de la publication ou le codirecteur dans certains cas sera poursuivi comme l auteur principal de l infraction lorsque le message incrimin a fait l objet d une fixation x aati 244 pr alable sa communication au public A d faut du directeur l auteur du message incrimin et d faut le producteur sera poursuivi comme auteur principal de l infraction Toutefois si le directeur est mis en cause l auteur sera poursuivi comme complice Seront galement poursuivis comme complices les personnes mentionn es l article 121 7 du code p nal savoir les personnes qui ont aid la pr paration ou la consommation du d lit et celles qui par entre autre abus d autorit menace ou ordre auront provoqu l infraction ou donn des instructions pour la commettre Cette responsabilit en cascade ne concerne que les missions en diff r es et non pas celle diffus es en direct Les personnes pr sent es comme responsables de l infraction ne peuvent l tre que si elles ont pu prendre connaissance du contenu de l mission qui va 240 Loi du 29 juillet 1982 A1 Attention
81. ide au suicide et l apologie du suicide ceci pour des raisons diff rentes L apologie du suicide tait vis e par la proposition de loi de M Dailly mais pas par celle de M Barrot Il faut tout d abord noter que l apologie n est pas l incitation Selon le Littr l apologie s entend d un discours ou de paroles visant d fendre ou justifier par 29 Voir Art 42 de la loi du 29 juillet 1881 220 Commentaire des dispositions de la partie L gislative du nouveau code p nal et des dispositions de la loi du 16 d cembre 1992 relative son entr e en vigueur Circ 14 mai 1993 n 182 ss Art 727 3 C p n 65 extension tout ce qui justifie La r pression de l apologie se heurterait a la libert d expression R primer l apologie du suicide pourrait revenir interdire tous propos positifs l gard de personnes s tant donn es la mort De cette fa on personne ou presque n aurait pu crire sur la question du suicide sans tomber sous le coup d une incrimination Des ouvrages scientifiques relativement complets comme celui de Durkheim par exemple aurait pu tre condamn Ou de mani re moins scientifique et 22 Nous plus litt raire Shakespeare n aurait pu crire Rom o et Juliette ni Hamlet l avons d j dit nous ne condamnons pas tous les crits voquant le suicide Nous pensons m me qu il faut remarquer l utilisation de la mort volontaire comme proc d litt raire Nous condamnons seulement c
82. ides d animaux est exclu Il semble que le suicide soit en quelque sorte un privil ge humain et les cas de suicide d animaux ne seraient que pure invention Ces conclusions sont confirm es Le suicide est un privil ge de l homme dou de conscience il ne se rencontre ni chez les animaux ni chez les trop Za emploi l expression tentative avort e ce qui notre sens n est pas utile car l id e m me de tentative renferme le qualificatif avort e MINOIS G Histoire du suicide p 378 2 DEBOUT M La France du suicide p 79 21 MINOIS G Histoire du suicide p 371 2 DURKHEIM E Le suicide p 5 3 BAECHLER J Les suicides p 107 15 lt 24 A y ss 25 jeunes Il semble certain que les animaux ne se suicident pas De plus il A a g Danse n 26 appara t que le suicide est universellement et sp cifiquement humain Au terme de cette d finition Durkheim distingue trois grands types de suicide le suicide go ste altruiste et anomique et un type subsidiaire de suicide gt Le suicide go ste L go sme constitue la cause g n ratrice de ce type de suicide C est l individualisation excessive la non int gration dans la soci t qui entra ne le suicide Il touche les individus les moins bien int gr s que ce soit dans le groupe familial religieux ou politique gt Le suicide altruiste A la diff rence du suicide go ste ce type de suicide
83. il est fait r f rence la demande du patient contrario une omission de soins de la part du m decin sans la demande expresse du malade est illicite et pourrait tre puni comme homicide volontaire Ensuite l Espagne reconna t les pratiques du testament de vie ou de d clarations anticip es 4 condition que ces demandes ne soient pas des demandes de mise mort Ces documents ne sont valables que s ils font r f rence une demande de comportement passif de la part du corps m dical mais pas un comportement actif visant le d c s du patient Une loi sur les modalit s de mise en uvre d un testament de vie est l tude en Espagne Cette loi aurait essentiellement pour objet de mettre en forme la volont du malade Enfin si la loi espagnole n a pas autoris l euthanasie active le code p nal de 1995 a diminu la peine qui lui est applicable Cette peine varierait entre une amende p cuniaire et une peine de prison allant de six mois six ans le juge tant libre de prononcer une peine moins grave que 1 Le Monde 14 mai 2002 2 ROMEO CASABONA C M Les politiques l gislatives concernant la fin de vie et l euthanasie en Espagne Revue g n rale de droit m dical 2002 p 190 3 Id p 191 2 Ibid 5 ROMEO CASABONA C M op cit p 192 84 296 Z re vai la prison ou de prononcer un sursis Malgr cela toutes les propositions de loi visant la d p nalisation de l euthana
84. interdiction stricte de provoquer d lib r ment la mort d un patient RD sanit soc 2001 pp 282 286 VEDRINNE J L thique d un choix le probl me de la pr vention du suicide RD sanit soc 1983 pp 475 481 XXX La lutte contre le suicide Dr soc 1974 pp 308 319 IV Articles de M lange BOYER L Toulouse Presse de l universit des sciences sociales 1996 831 p Article de MALAURIE P Le respect de la vie en droit civil pp 429 441 WEILL A Etudes d di es Alex Weill Paris Dalloz Litec 1983 601 p Article de TERRE F Du suicide en droit civil pp 523 536 V Documents officiels CES Le suicide Rapporteur DEBOUT M 6 juillet 1993 JO 99 e CES Les droits de la personne malade Rapporteur EVIN C s ance des 11 et 12 juin 1996 JO e Loi du 29 juillet 1881 JO du 30 juillet 1881 p 4201 e Loi du 13 juillet 1930 JO du 18 juillet 1930 p 8003 e Loi n 82 652 du 29 juillet 1982 JO du 30 juillet 1982 p 2431 e Loi n 87 1133 du 31 d cembre 1987 JO 1 janvier 1988 p 13 e Loi n 2002 73 du 17 janvier 2002 JO du 18 janvier 2002 p 1008 e Avis du CCNE du 27 janvier 2000 e Statistiques INSERM sur le site www inserm fr VI Note sous arr ts o BEIGNIER B note sous Toulouse 16 f vrier 1998 Petites affiches 15 juillet 1998 n 84 pp 20 21 e CALAIS B note sous TGI Paris 23 janvier 1985 D 1985 pp 418 420 e CALA
85. ion sociale chr tienne qui tait contre ce projet de loi a port l affaire devant la Cour europ enne des droits de l homme H La position de l Europe Les Etats membres du conseil de l Europe ont refus en 1999 le principe de l aide active mourir Il ressort des d bats un consensus pour la protection du droit des malades mais pas de l galisation de l euthanasie Les Etats souhaitent que la pratique de l euthanasie reste ill gale et sanctionn e au plan p nal Le droit du malade se limite Yautod termination qui signifierait le droit de ne pas tre trait contre son gr Curieusement au premier abord c est l exception de la l gislation des Pays Bas qui aurait incit les membres du conseil cette prise de position Les experts auraient not que presque un cas d euthanasie sur quatre tait pratiqu sans le consentement du 300 Le Monde 18 mai 2002 301 Le Monde 18 mai 2002 citation de la loi belge 3 Dictionnaire permanent de bio thique n 34 86 NT 4303 malade ce dernier tant inconscient ou incapable d exprimer sa volont Et si la proc dure semblait stricte elle ne serait pas respect e en pratique C est avec l affaire Pretty que la Cour europ enne des droits de l homme a pour la premi re fois pris position sur la question de l euthanasie volontaire Le 29 avril 2002 la Cour a refus d inscrire un droit mourir La justification
86. ique est le contraire du respect de la dignit humaine Pour eux quand une personne demande l euthanasie c est qu elle y a d j bien r fl chi et que si son souhait est de mourir simplement la m decine et le droit devrait le lui accorder La question de la dignit de la mort nous parait quelque peu 4312 e impropre car dans la mort il y a toujours une certaine part d indignit L expression droit de mourir dans la dignit doit tre regard e comme un concept part enti re aig HOCQUART A L euthanasie volontaire p 2 311 CORNU G Vocabulaire juridique 312 CERRUTI F R L euthanasie p 85 89 plut t que comme une expression litt rale dont le sens proviendrait seulement de l tymologie La mort doit tre vue comme un ph nom ne naturel et in vitable elle n est ni un ph nom ne contre nature ni le v ritable ennemi de la m decine yo Ainsi la m decine ne doit pas lutter contre la mort quand ce n est pas ou plus possible La m decine doit permettre de vivre mieux et de s teindre mieux La trop forte m dicalisation et hospitalisation de la fin de vie peut contribuer a diminuer la dignit du patient mais pas toujours Ce qui n est pas acceptable c est la souffrance l agonie la d ch ance de la personne humaine Une civilisation se juge a la mani re dont elle soigne ses malades et enterre ses morts 1 Nous pensons que notre civilisation se voulant moderne et
87. it p 43 Id p 46 Id p 49 22 2002 Les th mes abord s avaient trait la relation de travail actuellement souvent mise l index avec le harc lement moral et plus g n ralement la relation humaine La pr vention passe par tous les relais humains que ce soit le travail l cole la famille les amis l entourage tout entier est concern Il nous est apparu que le probl me que M Debout a rencontr pour mettre en place la r alisation de son tude est le m me que pour tous ceux qui s essaient crire sur la mort volontaire Il faut esp rer que la discussion aboutisse chaque fois au consensus que M Debout a engendr au CES La mort volontaire ne peut rester un tabou de notre si cle C est avec le probl me de l euthanasie qu est raviv le d bat sur le suicide M me si le sujet g ne il faudra s en pr occuper D aucun ne devrait penser ni m me crire que le suicide n excite qu indiff rence scepticisme ou ironie c est une res nullius Au contraire m me si un dialogue peine a s installer la soci t n chappera pas plus au d bat sur le suicide et sur l euthanasie qu celui sur les manipulations g n tiques parce que c est tout simplement son propre avenir qui est en jeu gt Les opinions des sp cialistes de la mort volontaire divergent grandement que ce soit sur les l ments de d finition ou sur le comportement adopter face a
88. it p nal ne condamne pas l acte du suicide en tant que tel ce n est pas pour autant qu il l approuve On peut noter qu une certaine r pression entoure le suicide Si l individu tait r ellement libre de se tuer aucune r pression n entourerait cet ultime geste Nous l avons dit ce n est pas parce qu il y a absence de r pression qu il y a droit En effet s il y avait un droit au suicide le suicidant pourrait attaquer en justice la personne qui l a secouru et ramen la vie Il n en est rien bien au contraire car cette personne a simplement respect le devoir de chacun envers quelqu un en p ril D ailleurs si cette personne n avait rien fait son abstention de porter secours tomberait sous le coup du i 199 d lit de non assistance personne en danger Il n y a pas de droit au suicide pour la simple raison qu il n y a pas de sanction de ce pr tendu droit Ainsi il serait possible de penser que s il n existe pas de droit au suicide il existe peut tre une libert accord e l individu de mettre fin ses jours Mais encore une fois si la libert tait r elle il n y aurait pas de r pression qui entourerait le ph nom ne du suicide Cette r pression est celle des d lits relatifs au suicide qui r priment la provocation la propagande et la publicit du suicide Une autre forme de r pression est la position hostile que le droit a face au probl me de l euthanasie autre forme de mort volontaire
89. judiciaire Dans une premi re d cision en date du 23 janvier 198578 le tribunal de grande instance de Paris a eu juger de la responsabilit des auteurs de l ouvrage dans le suicide d une jeune fille retrouv e en possession de l ouvrage Le tribunal apr s avoir pr cis que le suicide expression tragique d une volont individuelle et libre par principe quant au moment o intervient la d cision fatale et aux moyens mat riels de la r aliser ne fait l objet d aucune incrimination l gale et avoir relev que rien n avait attir l attention sur un risque de mort et donc un p ril n cessitant assistance a d bout les parents du suicid Cette d cision est tout fait justifi e sur le plan juridique m me si elle ne r pondait pas aux attentes des familles victimes Le simple fait d diter un ouvrage sur le suicide m me un mode d emploi n tait pas r pr hensible juridiquement Cette d cision pour regrettable qu elle soit sur le terrain moral s imposait donc au fond sur le terrain juridique ye Il faudra attendre une seconde d cision pour voir les auteurs condamn s Ceci s explique non pas par une remise en question de la d cision rendue le 23 janvier 1985 mais par les circonstances particuli res de l esp ce Apr s la publication du livre en 1982 une personne d pressive en proie au suicide crivit l auteur pour lui demander quelques pr cisions sur les m thodes
90. le nous mentionnerons un arr t dans lequel il a pu tre jug qu un salari apr s avoir annonc ses coll gues son intention de se tuer avait absorb une dose massive de cyanure 154 Commission r gionale d appel de Clermont Ferrand du 21 avril 1955 cit par COTTE L Le suicide et la l gislation des accidents du travail Sem M d Prof et m d Soc n 41 42 p 1005 155 Cass Soc 16 d cembre 1968 156 Cass Soc 11 f vrier 1971 157 Toulouse 16 f vrier 1998 158 Toulouse 16 f vrier 1998 159 Cass Civ 1 14 octobre 1997 44 s tait donn la mort dans un moment d aberration exclusif de tout l ment intentionnel Pourtant il semblait que les circonstances de l esp ce ne diff raient pas tant des arr ts o une faute intentionnelle avait t reconnue Ceci proc de peut tre d une volont de la Cour d assouplir sa position face au suicide tout en ne touchant pas la distinction faite entre suicide conscient et suicide inconscient En d clarant le suicide exclusif de tout l ment intentionnel la Cour ne peut d clarer qu il y a une faute intentionnelle et donc elle conclu l absence de faute Si les arr ts mentionnent tous la faute intentionnelle nous nous sommes tout de m me interrog s sur le point de savoir si le suicide ne pouvait pas tre constitutif d une faute inexcusable 2 La faute inexcusable En l absence de d finition l gale de
91. le droit soit toujours tr s strict Ce d bat d id es qui s tale du XVI au XVI sur le suicide met les autorit s dans l embarras et va les contraindre restreindre la r pression Certains juristes sont hostiles au suicide et ils sont encore plus hostiles aux peines appliqu es au corps des suicid s L ex cution des cadavres est envisag e comme une chose fort trange et ressentant je ne sais quoi de la barbarie et de l inhumanit La question qui se pose n est pas tant de savoir s il faut tre pour ou contre le suicide mais s il faut s en prendre au corps du suicid Certains se demandent s il n est pas ridicule et inepte voire cruel voire barbare de batailler contre des ombres 1 Certains auteurs continuent ne pas d noncer ces humiliations faites aux cadavres Charondas r serve les mutilations aux seuls cas de suicide par ennuis de vivre ou par remords d un crime commis Les suicides pour causes de malheur ou de maladie en sont exempt s Loisel en 1616 est encore plus strict il faut tra ner et pendre les cadavres de suicid s et punir ceux qui tentent de se tuer Jusqu au milieu du xvi si cle ces mesures sont encore jug es appropri es aux cas de suicide Il est rapport qu cette poque une proc dure tait suivie en cas de mort violente Si apr s expertise il s agissait d un suicide le corps tait conserv dans le sable ou sal ou arros de chau
92. licit Il existait en droit fran ais une carence qu il fallait combler d autant que de nombreuses l gislations europ ennes contenaient des mesures r pressives La seule r ponse l gislative qu il tait possible d apporter tait la cr ation de deux d lits sp ciaux et autonomes Le processus l gislatif fut relativement long L ouvrage incrimin a t publi en 1982 et la loi n a t promulgu e qu en 1987 Pourtant d s 1983 une proposition de loi tait d pos e par des s nateurs Mais certaines difficult s ont emp ch qu une loi soit promulgu e plus rapidement La proposition de loi de M Dailly visant r primer l incitation et l aide au suicide fut adopt e par le S nat mais elle ne fut pas mise l ordre du jour l assembl e nationale La commission des lois avait d cid qu il ne fallait pas d lib rer sur cette proposition pourtant vot e au S nat La justification avait t que chaque individu avait le droit disposer de sa vie La proposition de loi fut retransmise l assembl e en 1986 En m me temps M Barrot d put d posa une proposition de loi visant r primer l incitation au A7 Et pour faire taire les pseudo crivains dont la coh rence intellectuelle est plus que douteuse Cf RASSAT M L op cit pp 43 51 718 Loi du 31 d cembre 1987 64 suicide Les deux propositions ont t examin es par la commission des lois de l assembl e nationale Le texte d finitif est p
93. lte de l application des principes du droit p nal La complicit de suicide n est donc pas punissable Pourtant on peut regretter cette absence de r pression de la complicit du suicide B Existence d un droit au suicide De nombreux auteurs ont pu penser et m me crire que la cons quence de la d p nalisation du suicide tait l apparition d un droit au suicide C est ainsi qu il est possible de lire que le vivant a le droit de se donner la mort 4 Nous nous garderons d affirmer que si en droit le suicide n est plus toujours condamnable cela signifie qu en fait il peut devenir recommandable Si l acte est pr n il engendrera un droit nouveau le droit de mourir Ce n est pas parce que le suicide n est pas puni qu il est autoris Comme aucun texte ne fait tat d un droit au suicide il serait plus logique de penser qu il n en existe pas L impunit n est d duite que du silence de la loi le silence de la loi vaut non pas permission mais abstention de r pression 46 Le droit se contente de laisser faire Il ne permet pas il s abstient 147 C est cette absence de permission positive du suicide qui emp che de reconna tre la personne un v ritable droit au 148 suicide L absence de r pression n quivaut pas la reconnaissance d un droit Un auteur a pu crire que le suicide se situe en dehors du droit il n est pas anti
94. lus restrictif que les propositions m me si le contenu est assez similaire La loi vot e le 31 d cembre 1987 cr e deux infractions la provocation au suicide et la propagande ou la publicit en faveur du suicide Ces infractions figuraient aux articles 318 1 et 318 2 de l ancien code p nal Aujourd hui dans le nouveau code p nal elles font l objet de la section VI relative a la provocation au suicide du chapitre III sur la mise en danger de la personne du livre deuxi me relatifs aux crimes et d lits contre les personnes L article 223 13 du code p nal pr voit la r pression de la provocation au suicide et l article 223 14 du m me code celle de la propagande et de la publicit en faveur du suicide L article 223 15 renvoie aux dispositions applicables en mati re de presse lorsque les d lits ont t commis par voie de presse Ces articles reprennent les dispositions de l ancien code p nal les seules modifications sont l harmonisation des peines Nous l avons vu le texte vot est un peu diff rent des propositions de loi Le l gislateur a d faire un choix entre les diff rentes incriminations possibles pour ne retenir que la provocation la propagande et la publicit en faveur du suicide B Le choix des incriminations Les seuls actes vis s par la loi sont la provocation au suicide et la publicit La loi ne fait pas de distinction entre la provocation directe ou indirecte Et elle a rejet l incrimination de l a
95. lusions sur CE 29 d cembre 2000 RD sanit soc 2001 pp 282 286 e TELLIS G note sous Cass Civ 1 14 octobre 1997 Petites affiches 28 ao t 1998 n 103 pp 16 17 VIT Coupures de presse e Euthanasie et soins palliatifs Le Monde du 11 novembre 2001 101 Christine Boutin refuse l impasse de l euthanasie Le Monde du 27 juillet 2001 La France en t te des pays europ ens pour le suicide des personnes g es KREMER P Le Monde du 5 f vrier 2002 Un lien direct et essentiel entre le d c s de l int ress et son travail BE P Le Monde du 5 f vrier 2002 Les suicides sont de plus en plus souvent li s la vie professionnelle BENKIMOUN P Le Monde du 5 f vrier 2002 L euthanasie la Cour europ enne de Strasbourg RIVAIS R Le Monde du 21 mars 2002 Un jugement qui vaudrait pour l Europe Le Monde du 21 mars 2002 La Haute Cour britannique accorde Mlle B le droit de mourir LANGELLIER J P Le Monde du 24 mars 2002 En France le probl me de l euthanasie attend une solution l gislative Nau J Y Le Monde du 24 mars 2002 M Kouchner fait un pas en faveur de l euthanasie Le Monde du 17 avril 2002 Un texte consensuel sur l euthanasie labor partir des propositions Kouchner NAU J Y Le Monde du 18 avril 2002 Union europ enne des l gislations diff rentes Le Monde du 2 mai 2002 La Co
96. manence dans le ph nom ne du suicide permanence toujours v rifi e jusqu pr sent Le nombre de suicide est constant d une ann e sur l autre Un taux peut tre calcul par le ratio des morts volontaires sur l ensemble de la population C est le taux de la mortalit suicide propre la soci t consid r e Pour lui ce taux mesure la tendance au suicide dont chaque soci t est collectivement afflig e Il va m me 3 Le terme anomie provient du grec anomos de a privatif et nomos la norme Dictionnaire de sociologie 33 DURKHEIM E op cit pp 235 236 a Id p 311 note n 1 Ibid Ibid 37 A notre connaissance seul Baechler mentionne ce quatri me type de suicide 38 DURKHEIM E op cit p 10 DURKHEIM E op cit p 10 17 jusqu crire que chaque soci t est pr dispos e fournir un contingent d termin de morts volontaires Tout comme Durkheim Baechler fait tat de la constance historique du ph nom ne Baechler va r sumer la position de Durkheim sur le probl me du suicide qui se trouve r solu en sept points dans l ordre suivant Toute soci t est assise sur un tat moral Cet tat moral est une combinaison d int gration et de r glementation L int gration et la r glementation peuvent s loigner de l tat d quilibre parfait soit par exc s soit par d faut Chaque exc s et chaque d faut d int gration
97. me fini par le reconna tre comme accident du travail section 2 SECTION 1 LE REJET DU SUICIDE COMME FAUTE Pour tudier de quelle mani re le droit a finalement rejet le caract re fautif du suicide il nous faut tout d abord envisager la notion de faute 1 pour ensuite nous rendre compte que la notion n tait pas adapt e 2 1 La notion de faute La notion de faute en droit de la s curit sociale recouvre deux aspects celui de la nature de la faute A et ensuite celui des cons quences de la commission d une faute B A La nature de la faute Le salari peut commettre plusieurs types de faute parmi lesquelles la faute intentionnelle et la faute inexcusable 1 La faute intentionnelle 43 En absence de d finition pr cise donn e par les textes la faute intentionnelle a t d finie par la jurisprudence Elle s entend d une faute consciente volontaire l auteur de cette faute ayant d lib r ment envisag le pr judice qu il pourrait causer en ayant cependant pass outre l auteur de cette faute doit avoir eu conscience et volont au moment des faits g n rateurs du pr judice C est la faute r sultant d un acte volontaire contraire la conduite de l homme et accompli avec l intention de causer un pr judice De nombreux arr ts ont pu d cider que le suicide correspondait cette d finition de la faute intentionnelle La tentative de suicide d une salari e sur son lieu de t
98. ments sont plus particuli rement consacr s l euthanasie nous ne pouvons dans le cadre de cette tude passer c t du probl me sp cifique pos par le suicide Il est clair que dans le suicide il n y a pas d infraction Ce pourrait tre une exception et on pourrait croire que ce n est pas une infraction car la victime a consenti Mais en fait non Dans ce cas pr cis la victime qui consent a Vinfraction en est galement l auteur Ce n est pas parce que le suicid consent sa mort mais parce qu il se la donne qu il n y a pas infraction C est pour cela que l incitation au suicide est r prim e et l incrimination de non assistance personne en z 3 k Lan 265 Ce i danger p se sur le t moin ou le complice du suicide La victime ne peut pas consentir ce qu on ne lui porte pas secours L ventuel consentement de la victime ne permet pas une personne qui assiste au p ril de ne pas lui porter secours Dans les faits rares sont les d cisions qui ont eu juger de l incidence du consentement de la victime sur l infraction Mais la demande de la victime n a jamais as Te sen ti 0266 t consid r e comme une cause d exon ration Le fait de ne pas pouvoir consentir ce qu autrui vous donne la mort s explique par le fait que le droit la vie est un bien indisponible et que la facult de disposer 26 FAHMY ABDOU A op cit p 292 264 SOYER J C Dr
99. nce du crit re de distinction share 47 B L scention de lacte Anis onenean nii 48 Section 2 L admission du suicide comme accident du travail 49 1 La pr somption d imputabilit de l article L 411 1 du code de la s curit AT e A A A NE A ES SA S E A AA A ees 50 A L tablissement de la pr somption 6 5 csicisiniscnciasvaiecsannseanssssecccsannesedeosesdanvins 50 B Le renversement de la Dre ei 52 2 Le lien avee le AVAL ennemi intl es ekeuee s 53 A Les cons quences d un accident du travail 54 B Lexemple du harc lement Moral co dsiss ss cscdncavendersanneca somes noastsvsnaaeenusosnnnety 55 Titre second l impossible droit la mort 57 Chapitre I La R pression de la provocation au suicide 59 Section 1 La mise en place du CElit ccccccccccsssssscsssssccccsssssssssssscccsssssssseses 59 LR eure de dit 59 A L ouvrage suicide mode TF RANGE Ronnie anne 60 B La reaction TR eiiie aa nad an aae aa ER 62 D L uvre du Meur ie ina 64 A La cr ation d un d lit SES nine dieu 64 B Le choix des incriminations ss 65 Section 2 La mise en uvre du CELit cccccccccccssssscssssrccccsssssccsssssccssssssscsseses 67 1 Les l ments constitutifs du d lit 0 eee ccesscscecececeesessnsceceeeeeesensneeaees 67 A El ment mat riel ecco ccicccceedaccceecobccvecccscudeacabetadacaeevdevsdscceeecuceeveedetavasetacev
100. ne l a pas d clar inconstitutionnel pour autant La loi a t confirm e par un referendum en date du 27 octobre 19977 Chaque Etat membre des Etats Unis d Am rique est libre d accorder ou de refuser le droit au suicide 274 AUMONIER N BEIGNIER B LETELLIER P op cit p 76 et PEDROT P Aux deux seuils de la vie in Le corps humain saisi par la justice p 74 275 AUMONIER N BEIGNIER B LETELLIER P op cit p 76 7 Ibid 277 Nous traitons de cette hypoth se dans le second paragraphe de cette section 278 MARIN L L euthanasie question thique juridique m dicale ou politique in Le corps humain saisi par la justice note n 3 p 128 279 POHIER J La mort opportune p 193 280 A UMONIER N BEIGNIER B LETELLIER P op cit p 78 81 assist m me si la plupart s y refuse face aux agissements de certains m decins comme le tristement c l bre docteur J Kevorkian B Le Canada Le Canada semble avoir une l gislation plus proche de la notre puisqu il condamne lYeuthanasie comme un homicide Toutefois le Canada fait une diff rence entre Vinterruption de traitement et l acte d euthanasie active L article 11 du code civil du Qu bec dispose que Nul ne peut tre soumis sans son consentement a des soins quelle qu en soit la nature qu il s agisse d examens de pr l vements de traitements ou de toute autre intervention Si l int ress
101. ne mesure fiscale visant emp cher le suicide frauduleux Si le suicidaire n tait pas mort aucune sanction n tait prise contre lui il voyait ses biens confisqu s car c tait l l application de la peine laquelle il avait t condamn Par contre le suicide tait fortement r prim chez les militaires car il tait consid r comme une tentative de d sertion Le soldat engageant toute sa personne au service de l arm e ne pouvait pas disposer de son corps C est pour cela que m me la tentative tait punie pour les militaires Enfin chez les esclaves il ne semble pas que le suicide soit prohib Une loi reconna t aux esclaves le droit de disposer de leur vie Le ma tre ne peut rien faire contre le suicide de son esclave Les raisons de cette absence de r pression du suicide des esclaves r sident dans le fait que l Etat ne trouve pas int r t cette r pression Ceci car les esclaves ne poss daient rien et n taient pas capables de tester Le suicide d un esclave ne pose pas de probl me sauf peut tre en cas de tentative car le ma tre conservant son droit de correction pouvait punir l esclave si cela lui semblait tre n cessaire Ainsi Rome l opinion globalement plut t favorable par rapport au suicide volua au cours du temps et suivant la condition sociale du suicid Mais cette position se durcira 84 GRISE Y op cit pp 260 263 85 Le code de Justinien
102. ocation s appliquer au suicide Aucune exception n tant envisag e il n y a pas lieu de faire de distinction selon que l on tue quelqu un d autre ou que l on se tue soi m me En d pit de ce commandement il n est pas rapport dans la Bible que le suicide soit r prouv Au contraire le Christ n aurait il pas dit je me dessaisis de ma vie pour mes brebis Des h breux ne se sont ils pas sacrifi s pour leur peuple Ainsi il semble que si le 101 MINOIS G op cit pp 57 58 102 7d p 71 32 martyre volontaire est condamn de mani re g n rale l Eglise loue le courage et la foi des individus qui le pratiquent gt Cette position plut t nuanc e va se fixer vers Van 400 Le cinqui me commandement est repris par saint Augustin pour justifier l interdiction des suicides Il s appuie sur le fait que la vie est un don sacr de Dieu dont Dieu est seul pouvoir disposer 14 Il ne va donc admettre aucune justification au suicide Cette position sera confirm e par saint Thomas d Aquin qui se livre une analyse des arguments pour et contre le suicide Il conclut que le suicide est formellement interdit pour trois raisons ra Il est un attentat contre la nature et contre la charit puisqu il contredit l inclination naturelle vivre et le devoir de nous aimer nous m mes Il est un attentat contre la soci t car nous faisons partie d une communaut o nous avon
103. oes 67 By El ment MO eein AEE ted cee ene eS 68 PAE EEE 6 ee IRIS 69 ee SN dr ele ea eS 69 B Laresponsabilte des AWEWE oo een intestins 71 Chapitre II Le refus de l euthanasie oss cocscisasecewedseandssnscseusssancaveoseacvecess 73 Section 1 Le droit positif fran ais ssescossecsoesocssessoesocesesssscccssessosssoesessssesse 73 41 Lhomicide euthanasigut ne E a a 74 A La GUGM CARON PEDALS 5 j0cssncohsaissdacecescrsnarataveadesapapen EEA ER n 74 B La non incidence du consentement de la victime du malade 76 D RO COM dan eames 78 A L incitaton au Suicide PR nn 78 B Ledio MOUN OR ce See aeccecaddeeze coascunedaeageaecaaaeuwesadas oni coatiunndtaasbeeceadeeunsadeaseens 79 Section 2 Les volutions possibles eeeseneeeeeneneeenses 80 SL El ments de dron SI nds ier unes dNnnnets 80 Be PE He Le el 2 LR PE ie kerre A EE EEE ARAARA EEE EATE 80 B Le inii na ace ae Ci L Australie note Ne nd D La Grande PSE nd uni E PAS re ET PER a ER ER R RREe E Les reset ee G La need tan H La position de VEUTODE sess ss sscasisesswcsassesecsascesansiasevncsaasecnnies 2 El ment pour la d p nalisation 0 0 0 0 eee eeeeeeeeeeeeeeeteeees Le testament de vie B Le respect de la dignit humaine eee eeeeeeeeeeeeeees e Le E RE NT Bibliographie TP RE D DOTE RS TE Table de jurisprudence TO A A a a eee Charte de L union nationale pour la pr vention du suicide SR de len ue end ne EE
104. oin que la victime d c de pour que l infraction soit tablie Dans le cas o le caract re effectivement mortif re de la substance devait jouer si le produit pr sent comme mortif re ne tait 228 Art 223 14 C p n 22 Art 223 14 C p n 68 pas la victime ne risquant pas de mourir l infraction ne pourrait pas tre constitu e Ce qui compte c est la mauvaise intention qui a anim la personne qui encourage la prise de produit mortif re Elle en fait la propagande car elle croit que le produit est dangereux peu importe qu il le soit ou non Pour constituer le d lit il suffit que la publicit ou la propagande soit faite avec la conviction que le produit est dangereux Une telle propagande est illicite Apr s avoir tudier les l ments constituant les d lits relatifs au suicide il faut pr sent envisager les sanctions encourues par les auteurs de ces infractions 2 La sanction La loi pr voit des p nalit s applicables aux personnes ayant commis l un des d lits relatifs au suicide A elle pr voit galement des dispositions sp cifiques quand le d lit a t commis par voie de presse B A Les p nalit s L article 223 13 du code p nal pr voit une peine de trois ans d emprisonnement et 45 000 d amende contre les auteurs de provocation au suicide L article pr voit une disposition particuli re dans un second alin a Si la victime de la provocation est un mineur de quinz
105. oit p nal et proc dure p nale p 125 265 Attention ici ne pas comprendre le terme complice au sens p nal du terme Le complice du suicide n existe pas en droit p nal puisqu on ne peut tre complice que d un acte r pr hensible p nalement ce qui n est pas le cas du suicide 266 Cass Crim 2 juillet 1835 S 1835 1 861 Cass Crim 1 juillet 1937 S 1938 1 193 DESPORTES F LE GUNEHEC F Le nouveau droit p nal p 578 267 FAHMY ABDOU A op cit p 292 77 d une existence est retir e tout le monde et m me en cas de ch timent depuis que la peine de mort n existe plus Le fait que le suicide ne soit pas r prim n est pas contradictoire c est juste qu il est impossible d emp cher quelqu un de mettre un terme ses jours quand il est seul Le droit r prime donc l euthanasie quand elle se manifeste par la mise mort d un malade L homicide euthanasique n est envisag juridiquement que sous son aspect homicide L euthanasie peut aussi prendre la forme d un suicide euthanasique le droit sera t il plus favorable en sachant que le suicide n est pas r prim en tant que tel en droit 2 Le suicide euthanasique L euthanasie pose le probl me du suicide en ce sens que la volont de la personne est la m me La volont de mourir existe chez les suicid s et suicidants comme elle existe chez les malades r clamant l euthanasie La grande diff rence r side
106. on TGI Lille 6 ch 5 avril 1990 D 1993 sommaires comment s p 14 La remise d un couteau une personne suicidaire ne comporte aucun caract re contraignant ou convaincant de nature paralyser la volont CE 29 juillet 1994 RD sanit soc 1995 pp 57 61 La prescription d un traitement palliatif un malade refusant un traitement chirurgical ou radioth rapeutique est une faute disciplinaire une violation de l obligation de dispenser des soins efficaces TGI Paris 11 avril 1995 Assoc D fense contre l incitation au suicide c Moreau JCP d G 1996 II n 22729 La r dition de l ouvrage suicide mode d emploi constitue une publicit en faveur de m thodes pr conis es comme moyens de se donner la mort publicit interdite par la loi du 31 d cembre 1987 105 TGI P rigueux 14 octobre 1997 Petites affiches 2 f vrier 1998 n 14 pp 18 20 La mort par suicide ne prouve pas l insanit d esprit du testateur suicid Cass Civ 1 14 octobre 1997 Petites affiches 28 ao t 1998 n 103 pp 16 17 Le suicide de l assur ayant caus un dommage a un tiers il ne constituait pourtant pas une faute intentionnelle car le suicid n avait pas voulu cr er ce dommage Toulouse 16 f vrier 1998 Petites affiches 15 juillet 1998 n 84 pp 20 21 La faute intentionnelle qui exclut la garantie est celle qui suppose la volont de causer le dommage et pas seulement d en cr er le risque CA Riom 22
107. onnelle et sociale pouvant conduire au geste suicidaire Refuser toute d marche sectaire ou mercantile 319 Cette charte a t recopi e dans l ouvrage de Michel Debout 109 Les adh rents I UNPS Au del de leurs actions sp cifiques personnelles ou associatives S unissent pour Sensibiliser l opinion publique la possibilit d une pr vention du suicide Conduire une r flexion sur l acte suicidaire et sur l accompagnement des suicidaires avec tous les auteurs concern s notamment les professionnels de la sant pour approfondir et largir le champ de leur exp rience et en partageant les enseignements Coop rer avec les responsables de toue collectivit accueillant jeunes adultes ou personnes g es notamment les acteurs des champs ducatifs et sanitaires mieux rep rer les causes qui conduisent la tentation du suicide et trouver les moyens de les enrayer Proposer leur concours toutes les institutions qui souhaitent participer l effort de pr vention du suicide 110 TABLE DES MATIERES Remerciements aids csczacigban sa ddadiedashadecbeddubsedoedidaidendadaddeceutasdebinbsededeubensoeiabs 4 a ine N as ae id tale 5 Table Resa DLL ET 7 V Abr viations du texte D S nue namminenanndnnnenens 7 Il Abr viations des indications bibliographiques 7 IM Abr viations des revues cit es seen cenesscecenesscecenessceceeess 9 D
108. ont libres sauf si l ouvrage constitue l apologie de crimes ou d lits Le suicide expression tragique d une volont individuelle et libre ne fait l objet d aucune incrimination p nale Si l auteur et le suicid ne sont pas entr s en contact il ne saurait tre retenu aucune infraction l encontre des auteurs de l ouvrage 104 TGI Paris 20 novembre 1985 D 1986 p 369 Commet le d lit de non assistance a personne en p ril l auteur de l ouvrage suicide mode d emploi qui n a pas dissuad son correspondant de mettre fin ses jours et lui a donn la dose mortelle et les conditions d absorption d un m dicament Cass Soc 4 f vrier 1987 Bull civ 1987 V n 64 p 41 Le suicide li un tat d pressif existant depuis quelques temps n est pas imputable au travail et ne constitue donc pas un accident du travail Cass Soc 20 avril 1988 Bull civ 1988 V n 241 p 158 Le suicide au lieu et temps de travail est un accident du travail le geste de d sespoir faisant suite des remontrances adress es par l employeur de sorte qu il r sultait d un moment d aberration exclusif de tout l ment intentionnel Cass Crim 26 avril 1988 D 1990 p 479 L auteur de l ouvrage suicide mode d emploi s est rendu coupable du d lit de non assistance en danger en s abstenant de toute aide envers son correspondant suicidaire et en lui fournissant les l ments qu il demandait pour mettre son projet ex cuti
109. os Ne es sees cee coca cs be ahem accede 11 Titre premier l apparente libert du suicide se 25 Chapitre I La r pression ou les cons quences p nales du suicide 27 Section 1 La r pression dans l histoire ses 27 Oe CLOS OR ER RE 27 A Le droit romain et le suicide 5 5 006 cccccceccdcccecseeeccesssdecceeseutccceetdeceessteeccestseees 28 B Les Grecs et le suicide cccccccccccsccscsscccccesetvccsesecteccevectecesvecneceevesnecsevecteceevens 31 2 Du Moyen Age la fin de l Ancien r gime oii sscsiscssatsastecenvasesasosssseacvass 32 A Le OS nt ees kae nan 32 B L mn 0 OR RC E E 35 Section 2 Vers la d p nalisation essences 37 1 La mise en place de la d p nalisation nn aiad 37 A Le xv si cle veille de la R volution ss 37 B La Rovolnton 2H did eee 38 2 Les cons quences de la d p nalislio 550 rase 40 A Corollaire de la d p nalisation 6cciscccisissniscadssstatecsastovenadescccsasnaservaseedaseaas 40 B Existence d un droit au suicide s cccecccccccsciccceesvccedecseccceecesetdcecsedsdeaevvtencesscece 41 Chapitre II La r paration ou les cons quences civiles du suicide 43 Section 1 Le rejet du suicide comme faute e ssessoesocssssooesosesesooesocssessossosesessse 43 Al bano on PUR oon ani RE ER 43 A La nator de la Tue nn damien mines ee siens 43 B Les consequences d une PS annee nai 46 2 L inadaptation de HOMO ie ein 46 A La non pertine
110. our expliquer que le consentement ne valide pas l infraction M Fahmy Abdou nonce que le droit la vie constitue un bien la conservation duquel l Etat a un 258 FAHMY ABDOU op cit p 323 note 107 TROUSSE P L orthothanasie par omission de porter secours Revue belge de droit p nal 1950 1951 p 1102 25 Art 223 13 C p n 260 DESPORTES F LE GUNEHEC F Le nouveau droit p nal p 577 261 On ne fait tort qui consent 262 En droit p nal on applique la maxime voluntas non excusat injuriam ROLAND H Adages du droit fran ais 76 int r t direct et imm diat et par cons quent ce droit n est pas la disposition de son titulaire en ce sens que le consentement ne rend pas l acte licite En droit p nal g n ral il est des cas o l infraction n existe plus de part le consentement de la victime c est le cas par exemple du vol et du viol Ces cas ne sont pourtant pas des exceptions au principe Le consentement de la victime fait partie des l ments constitutifs de l infraction Les infractions de vol et de viol n existent que si la victime n est pas consentante et pas l inverse Si une personne consent un vol c est un don ou un pr t mais pas un vol Ceci parce que le texte incriminateur supposait une absence de 264 Es j RESA x consentement Le principe est donc bien que le consentement de la victime une infraction ne l efface pas Si ces d veloppe
111. personne est toujours en vie Le testament de vie est un acte unilat ral qui ne produit aucun effet juridique De plus il contient en lui m me des dispositions contraires la loi fran aise de sorte que personne ne pourrait lui donner application Un m decin ne pourrait mettre un terme la vie d un patient au motif qu il aurait r dig un testament de vie pr voyant qu il faille l euthanasier dans certaines circonstances Un acte unilat ral ne peut permettre un m decin de transgresser la loi Pour le professeur Malaurie il ne peut lui permettre de faire ce que la loi interdit et il est inutile de lui permettre ce qu autorise la d ontologie Le testament ne pourrait contenir de demande expresse d euthanasie il pourrait seulement contenir des dispositions permettant un arr t des soins a la demande du patient Ces dispositions ne seraient pas utiles car d ja permises par la d ontologie m dicale 307 BAUDOUIN J L BLONDEAU D Ethique de la mort et droit la mort p 92 308 MALAURIE P Le respect de la vie en droit civil M langes BOYER p 440 30 Ibid 88 Pour exister en France le testament devrait commencer par changer de nom pour ne plus faire r f rence aux derni res volont s d une personne d funte puisque le d c s est l objet de la demande Ensuite il ne pourrait porter sur l euthanasie active moins que la loi change et l autorise Enfin il ne pourrait tre constr
112. proposition n 19 Le petit Larousse 5 Le droit de A Z Dictionnaire juridique pratique D apr s l Encyclop dia Universalis cette d finition serait apparue la fin du XIX si cle 12 dosage soit fatal Ensuite la pratique dite d euthanasie passive ou orthothanasie consiste a faire mourir le malade par une abstention de soin Enfin mentionnons tout de m me la dysthanasie caract risant la mort douloureuse ou attard e qui renvoie au probl me de l acharnement th rapeutique et donc au d branchement des malades qui ne survivent que gr ce aux machines Pour cette tude nous retiendrons ces distinctions comme l ments de notre d finition de l euthanasie m me si nous sommes conscient de nous loigner du sens premier du terme A pr sent fixons nous de d finir le suicide C est l abb Desfontaines que l on pr te la premi re utilisation du terme dans le suppl ment du dictionnaire de Tr voux en 1792 Avant l emploi du mot suicide c est l expression homicide de soi qui tait utilis e De nos jours le sens juridique et le sens commun s accordent pour noncer que le suicide est le fait de se donner la mort Toutefois sont exclus de cette d finition les cas de mort auto inflig e qui cherche avantager autrui ou servir une cause ou un principe De mani re g n rale les hypoth ses de martyre et de sacrifice ne sont pas consid r es comme faisant partie des suicides De mani re
113. r d finition La th se psychiatrique emmen e par Esquirol nous enseigne que l homme n attente ses jours que lorsqu il est dans le d lire et les suicid s sont des ali n s Ceci aurait pour cons quence de consid rer tous les suicides comme ne r sultant pas de la volont de l individu Le suicide serait inconscient par nature Ce n est pas ce qui r sulte de la th se psychologique uvre de Gabriel Deshaies pour qui le suicide ne saurait tre pathologique par d finition ce sont seulement certaines de ses formes qui poss dent un conditionnement morbide C est cette conception qui est retenue en droit et qui est l origine de la distinction entre le suicide conscient et le suicide inconscient Le suicide conscient serait celui commis par une personne en pleine possession de ses moyens Il proc de d une volont d lib r e et r fl chie de l int ress qui a choisi de mourir Au contraire le suicide inconscient serait celui commis par une personne dont la volont serait anihili e Il proc de d une volont obscurcie priv e de son libre arbitre la mort n a t choisie que sous l emprise d un trouble qui a 16 DURKHEIM E op cit p 7 164 Cit dans SAINT JOURS Y Le suicide dans le droit de la s curit sociale p 94 165 DESHAIES G Psychologie du suicide 166 Nous employons ici le conditionnel car nous n adh rons pas cette th orie fut elle
114. ravail est une faute intentionnelle dans la mesure o la salari e a d clar qu elle s tait assise sur le bord d une fen tre et qu au bout de quelques instants elle avait saut 155 La m me faute intentionnelle a t reconnue l encontre volontairement terre d un marin qui au moment de reprendre son travail s tait soustrait l autorit de son employeur yee pour se donner volontairement la mort En droit des assurances la faute intentionnelle qui exclut la garantie est celle qui suppose la volont de cr er le dommage et pas seulement d en cr er le risque Un assur apr s avoir tu ses enfants disperse dans sa maison du diluant avant de se donner la mort lui m me De cette fa on il a provoqu sans incertitude incendie imm diat et total de celle ci sa maison et commis une faute intentionnelle exclusive de la garantie de la compagnie d assurance L assur avait eu la volont de cr er le dommage et la conscience de ses cons quences Par contre n est pas constitutif d une faute intentionnelle le suicide d une assur e ayant caus un pr judice a la SNCF en immobilisant sa voiture sur une voie ferr e au passage d un train Le dommage caus la SNCF ne r sultait pas d une faute intentionnelle l assur e n ayant pas eu la volont de porter pr judice celle ci Eu Pour clore sur cette appr ciation jurisprudentielle de la faute intentionnel
115. reconnue par tous 167 GRIMALDI M Le suicide en droit priv in TERRE F Le suicide p 135 136 168 Ibid 47 priv l individu de ses facult s de discernement Un certain courant estime que si le suicide peut tre le r sultat d une crise de folie qui supprime toute volont et donc tout libre arbitre il est possible que le suicid ait eu au moment des faits tout son esprit Le suicide peut avoir t r alis par une personne en pleine possession de ses moyens qui aurait agit de fa on r fl chie et tout fait consciente Ainsi se pose la distinction entre le suicide conscient et le suicide inconscient Pour nous la distinction est purement artificielle Le droit est avide de classification de cat gorisation Mais comment faire entrer le suicide dans une cat gorie Pour cela il faudrait tre s r des raisons qui ont conduit au suicide et pouvoir en d duire si au moment de commettre l irr parable l individu tait ou non conscient au sens de la th orie Nous ne nous rallions donc pas cette doctrine et pr f rons proposer une autre distinction Le suicide ne saurait r sulter d une quelconque conscience de l individu et il ne saurait constituer une faute en droit La seule diff rence que nous ferons r side dans l acte frauduleux B L exception de l acte frauduleux La distinction entre les deux formes de suicide que nous venons de d crire semble se justifier par le comportement adop
116. rme de r pression contribue montrer qu il ne peut exister de droit la mort La r pression qui entoure la mort volontaire ne se retrouve pas que dans la sanction de la provocation d autrui au suicide mais galement dans l appr hension de la question de l euthanasie 25 PRALUS DUPUY J op cit RD sanit soc 1988 p 216 id p 217 72 CHAPITRE IL LE REFUS DE L EUTHANASIE Je veux mourir de ma mort non de celle des m decins RILKE Rainer Maria Nous rappellerons ici que le terme euthanasie qui provient du grec evOavataC 247 signifie tymologiquement bonne mort La mort douce paisible sans souffrance Le langage courant lui pr te plus volontiers le sens de geste ou omission qui provoque 24 L euthanasie met en d lib r ment la mort d un malade soufrant d un mal incurable conflit deux perspectives la vie du mourant et sa volont Comme pour le suicide ce type de mort volontaire ne fait pas l objet d un droit Le droit positif fran ais est pour le moment hostile l euthanasie section 1 mais face aux volutions l gislatives des pays trangers une d criminalisation pourrait peut tre voir le jour section 2 SECTION 1 LE DROIT POSITIF FRAN AIS Le droit positif condamne l euthanasie Notons que le code de d ontologie m dicale la condamne de mani re sp cifique Il pr voit que le m decin doit accompagner le mourant jusqu ces derniers moments assurer par
117. rovocation Il nonce seulement le fait de provoquer au suicide gt Ainsi tout fait pourrait tre retenu comme constitutif d une provocation condition que l l ment mat riel de l infraction soit rempli savoir que la provocation soit suivie d une tentative de suicide de la part de la personne provoqu e Si un ouvrage ressemblant suicide mode d emploi tait dit il tomberait sous le coup de cette infraction Si un livre de ce genre tait retrouv au chevet d une personne s tant donn e la mort la provocation serait suivie d effet Elle serait constitutive du d lit et serait condamnable 226 Art 223 13 et 223 14 C p n 227 Art 223 13 C p n 67 L article 223 14 du code p nal pr voit la r pression de la propagande ou de la publicit en faveur des moyens de se donner la mort L l ment mat riel de cette infraction r side dans la propagande et la publicit en elle m me puisque l article ne fait pas mention d un r sultat particulier atteindre pour tre condamnable A la diff rence de la provocation la publicit est punissable m me en l absence de suicide effectif ou de simple tentative des personnes vis es par la publicit en question La publicit interdite par l article est celle en faveur de produits d objets et de m thodes pr conis s comme moyens de se donner la mort Cette publicit peut avoir t r alis e par n importe quel moyen Toutes les formes
118. rtre est un homicide volontairement la mort autrui constitue un meurtre volontaire L euthanasie tant la mise mort d un malade sa demande c est donc bien un meurtre En l absence de loi sp cifique l galisant l euthanasie le droit fran ais ne peut y voir autre chose qu un meurtre Le meurtre est puni de trente ans de r clusion criminelle Toutefois certaines circonstances sont de nature aggraver la peine pr vue pour meurtre La peine sera la r clusion criminelle perp tuit dans trois cas gt le meurtre d un mineur de quinze ans gt le meurtre commis sur un ascendant l gitime naturel ou p re et m re adoptifs gt le meurtre commis sur une personne dont la particuli re vuln rabilit due son ge une maladie une infirmit une d ficience physique ou psychique ou un tat de grossesse est apparente ou connue de son auteur Nous vacuerons l tat de grossesse qui est sans rapport direct avec l hypoth se de l euthanasie La personne qui demande l euthanasie doit tre incurable Elle r pondre aux diff rents crit res nonc s dans la liste ci dessus Elle peut tre infirme d ficiente ceci cause de la maladie La pratique de l euthanasie pr suppose que la personne soit 250 Art 221 1 C P n 351 Ibid 252 Art 221 4 C p n 253 M me si dans absolu il est possible d tre enceinte et malade nous n envisageons pas cette solution
119. rvention imm diate Le tribunal consid re en p ril toute personne qui risque de perdre la vie ou de souffrir d une grave l sion corporelle quelle que soit l origine dudit p ril gt 5 Dans les lettres chang es avec le suicid il tait clairement voqu une volont de mourir et donc un p ril auquel l auteur de l ouvrage aurait du apporter assistance Il lui incombait de dissuader le suicidaire d ex cuter son projet Ceci aurait d ailleurs t d autant plus facile que le suicid lui t moignait de la confiance L auteur avait eu la possibilit d intervenir sans risque pour lui m me Correspondant avec la victime ayant donc son adresse 1l aurait pu pr venir la famille ou encore les services d aide de sa r gion sans se d placer et ainsi emp cher le suicide La condamnation n a t possible que parce qu il y avait eu change de correspondance entre le suicid et l auteur de l ouvrage Ce n est pas l ouvrage en lui m me qui a t condamn La peine prononc e a t de six mois d emprisonnement avec sursis et 10 000 francs d amende Ceci est sans doute un peu l ger surtout qu il appara t que M Le Bonniec lui m me s tait indign dans son ouvrage que la faute de surveillance de la part du personnel p nitentiaire ayant caus le suicide d un jeune d tenu ne valait que 10 000 francs Citons Madame Rassat I ne manquera pas de manifester la m me indignation qu un
120. s La m me d finition tait appliqu e avant la loi Le suicide cons quence d un harc lement moral est un accident du travail Un salari r cemment promu avait vu son tat psychologique s alt rer en raison de mauvais rapports avec son employeur L employeur exer ait des pressions psychologiques sur son salari qui a fini par se suicider par pendaison dans les locaux de l entreprise La caisse et le tribunal ont d cid que le suicide tait sans rapport avec le travail effectu ce jour l La Cour d appel rappela que l accident au temps et lieu de travail est un accident du travail Comme ni la caisse ni l employeur n apportaient la preuve que le travail n avait jou aucun r le dans le suicide et qu il tait tabli que le suicid avait subi un harc lement moral de la part de son employeur le caract re fautif 4195 e du suicide tait cart Certes le suicide n avait pas t caus par le travail effectu ce jour l Il serait r ducteur de ne prendre en compte que le travail ex cut le jour du 192 BOCQUILLON F Harc lement professionel p 521 193 Loi du 17 janvier 2002 194 Art L 122 49 C Trav 195 CA Riom 22 f vrier 2000 55 suicide pour tablir le lien avec le travail En cas de harc lement moral la pression est constante La victime se sent toujours menac e Elle entre souvent dans une d pression qui peut la conduire au suicide Ce n est pas le travail du jo
121. s quence de l accident du travail que la victime a subi auparavant Cette preuve est rapport e quand il est tabli qu un accident du travail qui avait motiv un long arr t de travail et entrain une diminution de ses capacit s professionnelles avait conduit une d pression grave r actionnelle et progressive laquelle a t l origine du suicide Se Le lien entre le suicide et le travail r side dans l accident du travail ant rieur qui lui a par d finition un lien avec le travail Toutefois un arr t a pu d cider que le suicide d une salari e sur son temps et son lieu de travail cons cutif un accident du travail ant rieur n tait pas un accident du travail et proc dait d un acte r fl chi et volontaire totalement tranger au travail Cette d cision semble aller l encontre de ce qui tait tabli car le suicide cons cutif un accident du travail n a jamais pos autant de probl me de reconnaissance que le suicide pour une autre raison I nous para t possible de penser que ce cas restera isol Cet arr t ne constituant pas un revirement de jurisprudence mais tant le r sultat de l appr ciation souveraine des juges du fond ce que la Cour de Cassation souligne Les juges du fond appr cient souverainement si un K 191 accident est survenu par le fait ou l occasion du travail Esp rons seulement une 188 Cass Soc 23 septembre 1982 Cit dans B
122. s agit d une distinction entre le suicide lui m me et l acte frauduleux camoufl par un suicide La seule situation qui devrait poser le probl me de la fraude c est seulement le cas de la personne qui met fin ses jours uniquement pour que sa famille touche la prime de l assurance C est notre sens la seule v ritable hypoth se de fraude En dehors de cette hypoth se nous ne pouvons nous rallier a la doctrine de la distinction suicide conscient ou inconscient Comme nous ne pouvons r duire le suicide a une simple notion de faute Pour cela nous nous r jouissons du certain lan jurisprudentiel qui enl ve au suicide son caract re fautif Ce rejet du caract re fautif du suicide entraine la reconnaissance du caract re maladif ou accidentel des cons quences du suicide et qui permet de toute mani re une prise en charge par l assurance maladie Le probl me se pose un peu diff remment dans le cadre d une prise en charge au titre des risques professionnels qui implique que le suicide soit li d une mani re g n rale au travail SECTION 2 L ADMISSION DU SUICIDE COMME ACCIDENT DU TRAVAIL Avant de voir de quelle mani re un suicide peut tre reconnu comme accident du travail il nous faut pr ciser ce qu est un accident et ce qu est un accident du travail car le code ne nous donne pas de d finition expresse de ces termes La jurisprudence a d fini l accident comme l action violente et soudaine d une cau
123. s directives patronales Le principe est qu il y a accident du travail seulement lorsque l accident survient pendant le temps normal du travail Si le salari est en avance sur l heure de d but du travail il ne devrait pas tre couvert par la l gislation sur les accidents du travail Pourtant le salari est prot g si employeur admet cette pr sence anticip e Ceci vaut pour un salari qui arrive de mani re habituelle en avance au travail et pas pour celui qui est arriv une fois en avance M me chose si l accident se produit apr s le temps normal du travail Il n y a accident du travail que si le salari tait encore sous la subordination de son employeur Le temps de travail et le lien de subordination avec l employeur sont des crit res li s entre eux Le temps de travail peut s entendre du temps pendant lequel le salari se trouve soumis au contr le et l autorit de son 179 employeur De cette mani re il se confond un peu avec le crit re du lien de subordination 2 Le lien de subordination Le fondement de I obligation de r paration des accidents du travail par l employeur r side dans le fait que c est parce que le salari tait sous la subordination de son employeur que ce dernier doit r parer les cons quences de l accident Tout accident survenu au travailleur alors qu il est soumis l autorit ou la surveillance de l employeur est r put tre un accident du travail
124. s un r le a jouer Il est un attentat contre Dieu qui est propri taire de notre vie La comparaison est clairante Celui qui se prive de vie p che contre Dieu de la m me mani re que celui qui tue un esclave p che contre le propri taire de l esclave Cette hostilit envers le suicide a pour cons quence de priver le suicid de s pulture eccl siastique Ceci n avait rien d une rumeur puisqu il est rapport qu la fin du xu si cle l v que de Mende Guillaume Durant donne dans son Speculum juris une formule de lettre pour demander l exhumation d un cadavre de suicid ind ment enterr au cimeti re La preuve crite de cette sanction date du Synode de Nimes en 1284 8 Les sanctions prises vont au del de la sanction religieuse de la damnation ternelle et touchent le corps du suicid Le plus souvent le corps sera expos puis train face contre terre sur une claie avant d tre pendu ou br l sur un b cher 102 Les coutumes taient diff rentes selon les r gions En Bretagne les suicid s finissaient avec les criminels dans des cimeti res sans porte o les corps taient jet s par dessus le mur A Abbeville et Lille un trou tait perc devant la porte de la maison du suicid 13 DEBOUT M op cit p 22 104 MINOIS G op cit pp 38 39 105 Td pp 44 45 106 Ibid 107 MINOIS G op cit p 47 108 Thid 1 DEBOUT M loc cit
125. se ext rieure provoquant une l sion de l organisme humain gt 15 Trois l ments devaient tre r unis pour qu il y ait accident la violence la soudainet et l ext riorit Mais la 3 Paris 16 juillet 1892 D 1893 2 233 174 SAINT JOURS Y op cit p 95 175 Cass Soc 16 octobre 1958 Bull civ IV n 1044 p 792 49 jurisprudence voluant les crit res de violence et d ext riorit ne sont plus exig s Seul le caract re soudain de l accident suffit ceci pour le diff rencier de la maladie L accident de travail peut donc tre d fini comme tout fait pr cis survenu soudainement l occasion du travail et qui est l origine d une l sion corporelle Pour faciliter la preuve de l accident de travail l article L 411 1 du code de la s curit sociale pose un principe d imputabilit au travail de certains accidents 1 mais ceci n tant qu une pr somption d autres accidents peuvent tre reconnus s ils ont un lien avec le travail 2 1 La pr somption d imputabilit de l article L 411 1 du code de la s curit sociale Est consid r comme accident du travail quelle qu en soit la cause l accident survenu par le fait ou l occasion du travail toute personne salari e ou travaillant quelque titre ou en quelque lieu que ce soit pour un ou plusieurs employeurs ou chef d entreprise 176 Cet article ne pr voit qu une simple pr somption d accident du
126. sie ont t rejet es F Les Pays Bas Aux Pays Bas comme en Espagne c est la r flexion et la discussion des id es qui ont permis d aboutir une solution Les Pays Bas sont par tradition plus permissifs que la France car ils font en g n ral preuve d une plus grande tol rance Pour autant il ne faut pas croire que tout soit admis dans la l gislation hollandaise car elle incrimine 297 3 i k Le d bat sur l euthanasie a commenc sp cifiquement l euthanasie et l aide au suicide dans les ann es 1970 1980 C est tout d abord la jurisprudence qui a excus par la force majeure des m decins poursuivis pour euthanasie Ensuite plusieurs textes sont venus r glementer l euthanasie mais sans la l galiser ni m me la d p naliser comme ce qui a pu tre dit tort Il a t mis en place une proc dure de d claration des actes d euthanasie afin de pouvoir les contr ler La responsabilit du m decin qui pratique l euthanasie n est pas engag e mais seulement a certaines conditions Ces conditions sont au nombre de quatre gt Le malade doit avoir exprim sa volont de mourir ceci de fa on claire et r p t e gt La situation doit g n rer une grande souffrance pour le malade et tre sans espoir gt Un seul m decin ne peut pas prendre la d cision de l euthanasie il doit demander l avis d un confr re gt L acte d euthanasie doit tre r alis dans la plus grande rigueur m dicale De cette
127. spirituelle la d finition est la m me que celle commun ment admise Le suicide est consid r comme l acte par lequel on se donne la mort soi m me La diff rence r side dans la distinction entre le suicide direct et le suicide indirect Le droit canonique sanctionne le premier comme contraire au principe Tu ne tueras point Mais apparemment pas le second qui est celui dans lequel la mort n est pas recherch e pour elle m me mais peut survenir comme la cons quence d un autre acte comme celui du m decin soignant une maladie contagieuse Le terme de suicide m rite que l on s attarde sur l tymologie Il provient du latin sui qui renvoie soi et caedere qui signifie couper tuer ou caedes qui signifie meurtre Ceci est troublant plusieurs points de vue Tout d abord il conviendrait donc de dire suicider et non pas se suicider Le terme suicider renvoie exactement se tuer Se 7 CERRUTI F R L euthanasie p 65 8 Id p 62 Id p 65 10 BEIGNER B La mort fascicule 70 du juris classeur civil n 23 Le droit de A Z Dictionnaire d thique et de philosophie morale 8 Dictionnaire de droit canonique Thid 13 suicider est une expression redondante et quivaut se se tuer ce qui ne veut a proprement parler rien dire Ensuite si mot suicide vient bien du latin le vocable suicidium suicide et son d riv suicida suicid sont trangers la langue latine
128. ss Soc 20 avril 1988 161 Cass Ch R unies 15 juillet 1941 Veuve Villa 45 y atteinte l int grit physique En fait il y a confusion entre le risque pris et le dommage r alis L int r t de savoir quelle type de faute le suicide peut s apparenter r side dans le fait que la commission d une faute a une incidence sur la r paration du pr judice et que cette incidence est diff rente selon le type de faute B Les cons quences d une faute La qualification de certains agissements du salari comme faute intentionnelle ou inexcusable a pour cons quence directe de le priver de certaines indemnit s de la l gislation sp cifique aux accidents du travail La commission d une faute intentionnelle prive le salari auteur de la faute de toute prestation et indemnit au titre de la l gislation sur les accidents du travail La victime peut toutefois pr tendre aux prestations en nature de l assurance maladie En cas de faute inexcusable commise par le salari la caisse peut minorer la rente due la victime ou aux proches survivants Mais cette faute n a pas d incidence sur les prestations en nature et les indemnit s journali res Faut il placer le d bat du suicide au travail sur le terrain de la faute Comme le pr cise M Yves Saint Jours les motivations du suicide sont multiples et trop complexes pour tre r duites la simple notion de faute Les notions de faute que nous venons de d t
129. suicide assist Diane Pretty paralys e ne pouvant plus communiquer que gr ce un ordinateur portable souhaitait mettre un terme ses souffrances N ayant pour seul avenir qu une mort par touffement elle demandait la justice anglaise que son mari puisse l aider mourir Devant le refus des tribunaux Mme Pretty saisit la Cour europ enne de Strasbourg La Cour ne lui donnera 285 py B La mort et le droit p 49 286 AUMONIER N BEIGNIER B LETELLIER P op cit p 80 287 Id p 80 288 Td pp 80 81 28 Le Monde 24 et 25 mars 2002 0 Le Monde 21 mars 2002 83 pas raison et Mme Pretty d c dera le 11 mai 2002 des suites de sa maladie qui a provoqu un touffement E L Espagne En Espagne la l gislation est le fruit d un consensus Le malade majeur et capable a le droit consentir ou refuser le traitement m dical m me quand cette d cision signifierait un s rieux risque pour la vie du malade Sous r serve de son ge et de sa capacit juridique un malade peut refuser un traitement Le m decin qui accepte ce refus ne peut se voir reprocher l ventuel d c s qui en d coulerait Ceci est confirm dans la mesure o les conduites omissives du m decin sur demande du patient ne seraient pas tenues pour illicites m me au cas o cette omission de soins aboutirait la mort du patient ou l acc l rerait Il faut tout de m me pr ciser qu
130. ter en r ponse cet acte Si le suicide est conscient il faut essayer de le pr venir et ce en le sanctionnant Alors que si le suicide est inconscient l absence de volont de la victime conduit ne pas le sanctionner et au contraire s efforcer de prot ger le suicidaire Le cas du suicide conscient appara t comme suspect Ceci encore plus quand le suicid a contract avec un tiers une obligation dont sa mort est le fait g n rateur C est le probl me de la fraude Cette hypoth se ne semble pas concerner le droit de la s curit sociale car l affiliation la s curit sociale est obligatoire nous ne voyons pas en quoi il serait possible de frauder 167 Ibid 170 Cette id e t avanc e au Xvi Voir note n 61 171 GRIMALDI M op cit p 136 17 Ibid 48 ni utile de le faire La fraude concerne plus pr cis ment le droit des assurances et aussi mais de fa on moins douteuse le droit des successions La distinction entre le suicide conscient et le suicide inconscient a t consacr e par la jurisprudence en mati re d assurance vie Ensuite c est la loi du 13 juillet 1930 qui reprend la distinction Cette loi concernant les assurances terrestres exclue de son application le cas du suicide volontaire L assurance ne garantissait pas le cas du suicide survenu dans les deux premi res ann es du contrat Le d bat entre le suicide conscient et le suicide inconscient est un faux d bat il
131. tion Si c est la R volution qui a d p nalis le suicide A cette absence de r pression tait en germe dans les esprits au XVII si cle la veille de la r volution fran aise B Cette absence de r pression datant de la R volution est encore en vigueur dans notre droit positif me A Le xvi si cle veille de la R volution Ce n est pas tellement le fait que le suicide soit r prim c est surtout qu il est ignor A l inverse de ce qui se passe en Grande Bretagne o le suicide n est rien d autre qu un fait divers qui empli les journaux la France ne veut pas reconna tre le ph nom ne Le 131 gouvernement pratique la politique de l autruche le suicide n existe pas Il est fait interdiction aux journaux de relater les affaires de suicide et au XVI si cle aucun 13 MINOIS G op cit pp 338 339 37 journal en France ne mentionne de cas de suicide Ceci contribue a renforcer le tabou qui r gne autour du suicide Pourtant dans les ann es qui vont pr c der la R volution fran aise un mouvement de d p nalisation est en marche Beccaria dans son Trait des d lits et des peines publi en 1764 montre l inutilit de la r pression du suicide Le suicide est un crime qui ne semble pas admettre de punition a proprement parler car elle ne peut tre inflig e qu a l innocent ou un corps insensible Dans le premier cas elle est injuste et tyrannique car la li
132. tion de s pulture chr tienne vu qu ils sont assez punis de quitter les choses agr ables de ce monde et c est Dieu de punir ce genre de crime et confisquer les biens ne ferait que fournir une cause de suicide aux h ritiers 126 La m me ann e une ordonnance va codifier les usages habituels en cas de mort Cette ordonnance va tre consid r e comme accentuant la r pression envers le suicide La rigoureuse ordonnance criminelle de 1670 avait pr vu un proc s fait au cadavre ou la m moire du suicid 7 Pourtant si de nombreux auteurs ont pu voir dans cette ordonnance une prise de position plus s v re envers les suicid s nous ne nous rallions pas ce courant Nous pr f rons l analyse qui consiste voir dans cette ordonnance un simple rassemblement des diff rentes proc dures utilis es en cas de suicide La r pression n est pas n e de l ordonnance de 1670 elle existait auparavant et nous avons montr au d but de ce paragraphe L ordonnance ne fait qu enregistrer les usages les plus courants et les d finir de fa on plus pr cise dans le but de restreindre les abus et de mieux garantir les droit de la d fense Malgr la tendance des jurisconsultes nuancer leur position envers le suicide l immobilisme s impose dans la jurisprudence ae 125 LE BRET cit par MINOIS G op cit p 165 126 HYACINTHE DE BONIFACE Arr ts notables de la cour du parlement de Provence
133. troisi me qualification nous para t se rapprocher de l hypoth se de l euthanasie c est l empoisonnement Le fait d attenter la vie d autrui par l emploi ou ladministration de substances de nature entra ner la mort constitue un empoisonnement La qualification change mais pas la peine qui reste de trente ans de r clusion criminelle L empoisonnement est une infraction formelle L infraction est constitu e d s lors qu il y a eu emploi de substances dont on savait qu elles pouvaient entrainer la mort et ce quel que soit le r sultat L infraction existerait quand bien m me la victime ne serait pas morte et m me si son auteur manifestait son repentir en administrant un antidote Toutefois cette infraction supposant la volont de son auteur de donner la mort elle implique la connaissance du caract re mortif re des substances employ es La remise de substance pouvant entrainer la mort a la victime est constitutive d une tentative d empoisonnement punissable 254 Art 221 3 C p n 355 Ibid 256 Art 221 5 C p n 37 Dictionnaire permanent de bio thique feuillet 23 n 29 et 30 75 Il appara t donc que l euthanasie peut tomber sous plusieurs qualifications p nales En l absence d une quelconque l gislation en la mati re les actes d euthanasie sont condamnables par le droit p nal et ce malgr le consentement de la victime L acte par lequel on abr ge une vie humaine
134. ts historique philosophique politique et sociologique Certes mais si les neufs premiers chapitres se contentent bien d analyser le suicide de cette mani re ce n est pas le cas du chapitre dix En effet ce chapitre dix intitul l ments pour un guide du suicide est divis en plusieurs parties qui sont techniques du suicide m thodologie et recommandations Ces diff rentes parties visent donner au lecteur des informations pr cises quant la posologie employer les m thodes utiliser pour parvenir au r sultat escompt et les diverses pr cautions prendre S il n est pas vrai d affirmer que cet ouvrage fait l apologie du suicide il est certain qu il est comme son titre l indique par ailleurs un v ritable manuel l usage des personnes d sirant mettre fin leurs jours En ce qui concerne les prises m dicamenteuses on notera cet effet que l ouvrage mentionne les doses mortelles et conseille de multiplier par trois au moins la dose l tale minimum pour tre s r du r sultat Il recommande de prendre toujours plus de m dicament que pr vu pour s assurer du r sultat et pose comme principe que mieux vaut trop que trop peu Comme il n est pas toujours facile d tre en possession de 202 TGI Paris 23 janvier 1985 D 1985 p 418 TGI Paris 20 novembre 1985 D 1986 p 369 Cass Crim 26 avril 1988 D 1990 p 479 TGI Paris 11 avril 1995 JCP d G I
135. ts terminologiques avant d tudier les l ments explicatifs donn s par certains auteurs Pour ce qui est de la terminologie dans un premier temps d finissons l euthanasie Ce terme pose beaucoup plus de probl me de d finition qu il n y para t Le sens courant qui lui est attribu est celui de m thode qui procure une mort sans souffrance afin d abr ger une longue agonie ou une maladie tr s douloureuse l issue fatale Il est possible de lire une d finition semblable dans certains dictionnaires juridiques pour lesquels l euthanasie est le fait de procurer la mort une personne atteinte d une maladie incurable pour abr ger ses souffrances Cette d finition est relativement r cente et ne correspond plus au sens tymologique du terme Le mot euthanasie provient du grec eu signifiant bonne et fhanatos signifiant mort Ainsi le terme euthanatos ou euthanasie serait une bonne mort ou une mort douce Cette d finition tymologique est reprise par le dictionnaire de la langue fran aise de Littr Le terme tant utilis pour nommer des pratiques diverses il convient de pr ciser les diff rents cas d euthanasie Ce que l on entend g n ralement par euthanasie ce sont les pratiques dites d euthanasie active qui correspondent au fait de provoquer la mort des malades incurables par administration par exemple de m dicaments jusqu ce que le 3 DION X La r conciliation corporelle p 180
136. u probl me pos par la mort volontaire Les juristes aussi vont devoir faire face ces questions Quelle place le droit accorde t il cette mort volontaire Le droit n est pas la morale Ce n est pas parce que l opinion continue de r prouver moralement le suicide que le droit doit en faire autant Certes on dit souvent que le droit est le reflet de la soci t car il volue en fonction des m urs mais le droit n a pas ent riner toutes les volutions des mentalit s Il appara t que la soci t ne souhaite pas condamner le suicid elle r prouve son geste mais la volont de sanction n existe pas De sorte que le droit ne r prime pas a priori la mort volontaire La position para t alors relativement neutre et il semble possible de croire que le droit ne se pr occupe pas du suicide et qu il y aurait donc une totale libert accord e l individu de mettre fin ses jours et peut tre m me qu un droit la mort pourrait se cr er Malgr cela il o XXX La lutte contre le suicide Dr Soc 1974 p 308 Ibid Une res nullius est une chose nulle 7 MINOIS G op cit p 373 23 appara tra dans notre tude que la libert face la mort volontaire n est qu apparente titre premier et que le droit la mort n existe pas titre second 24 TITRE PREMIER L APPARENTE LIBERTE DU SUICIDE Le droit ne dit mot ou presque de la mort volontaire Cependant il ne
137. uffrir inutilement sa famille Le deuil est toujours une preuve difficile elle l est encore plus en cas de mort violente car l entourage n a pas eu le temps de se faire l id e de la perte d un proche Le suicide d un proche est douloureux pour ces raisons l entourage est surpris se sent suffisamment coupable sans qu il soit besoin d en rajouter avec une sanction Ensuite si le suicidaire n est pas mort pourquoi le punir L homme qui a tent de mettre fin ses jours ne saurait tre punissable seulement quand il survit et parce qu il survit C est parce qu il n entra ne plus de sanctions p nales que le suicide est un acte de disposition Comme le suicide n est pas puni la tentative et la complicit ne peuvent pas tre punissables La tentative de crime est toujours punissable Mais encore 42 GARRAUD cit par FAHMY ABDOU A Le consentement de la victime p 300 143 PRIEUR S La disposition par l individu de son corps p 124 40 faut il qu il y ait un fait punissable Le suicide n tant pas un crime sa tentative ne peut tre poursuivie C est parce que le fait principal n est pas punissable que sa tentative ne l est pas non plus La d p nalisation du suicide a pour cons quences une absence de sanction de la tentative Le m me raisonnement peut tre appliqu la complicit La complicit n est punissable que quand le fait principal est punissable Ceci r su
138. uicide et moins il y a d homicide plus il y a de suicide Les suicides seraient plus fr quents dans les soci t s les plus structur es celles o la violence ext rieure est la plus r glement e A l inverse ils seraient moins fr quents dans les soci t s plus violentes envers autrui Enfin selon les suicidologues il y aurait deux types de suicide le suicide pulsionnel et le suicide rationnel Le suicide pulsionnel serait de l ordre du passage l acte psychotique Alors que le suicide rationnel s apparenterait plus un suicide pour de bonnes raisons Ceci sous entends qu il existe de bonnes et de mauvaises raisons de mettre fins ses jours Nous ne pouvons prendre position en ce sens et pensons pas que toutes les raisons soient bonnes pour se donner la mort Au contraire il n existe pas une seule bonne raison de se donner la mort Et quand les mots d Antisth ne sont d tourn s pour donner ce type de discours il serait plus judicieux de dire qu il faut acqu rir et la raison et la corde pour se pendre nous ne pouvons qu crire que si la conscience de notre propre mort est le signe que l on a acquis la raison c est la conscience qu un jour notre vie prendra fin et que nous ne serons plus de ce monde qui montre que l on a acquis la raison et certainement pas le fait de mettre soi m me un terme sa vie Toutes les personnes qui se sont pench es sur l
139. uit sur le mod le espagnol pourtant satisfaisant au motif que ces mesures existent d j en droit fran ais Ainsi un testament de vie n a pas lieu d tre en France pour le moment Un autre l ment qui pourrait aider mettre en place la d p nalisation serait l id e du respect d la dignit humaine B Le respect de la dignit humaine Dans de nombreux pays existent des associations pour la mort volontaire En 1999 la F d ration mondiale des Associations pour le droit de mourir dans la dignit qui regroupe environ vingt pays comptait plus de 700 000 membres dont 25 000 en 310 France Ces chiffres sont en constante augmentation Les militants actifs en faveur de l euthanasie mettent en avant le droit pour chacun de mourir dans la dignit La dignit se d finie comme la valeur minente qui s attache a toute personne c est galement la valeur d une personne 1 Ainsi d finie il reste savoir o se situe la dignit Le respect de chaque tre humain le respect par tous de la dignit humaine peut il tre inclu dans l acte d euthanasie Le fait de tuer quelqu un car c est bien de cela dont il s agit peut il tre assimil du respect pour une personne fut elle malade Manifestement ces questions trouvent une r ponse positive pour les membres de VY ADMD l association pour le droit de mourir dans la dignit Les partisans de cette th orie pensent que l acharnement th rapeut
140. un document dans lequel une personne transcrit ce qu elle d sire qu il soit fait de sa personne et de ses biens apr s son d c s Une telle d finition semble incompatible avec le mot vie L expression testament de vie est impropre Le testament de vie a pour objet m me la mort de son auteur et non pas ce qu il doit tre fait apr s la mort C est un acte unilat ral r dig par le malade qui refuse l acharnement th rapeutique et demande l euthanasie parfois il donne pouvoir un tiers de prendre la d cision de l euthanasie pour le cas o le testateur ne serait plus en tat de prendre une telle d cision Ces pratiques se sont r pandues aux Etats Unis et existent galement en Europe en Espagne ou en Angleterre L expression testament de vie provient de la traduction litt rale de l anglais living will aie Il serait possible de croire que comme cette pratique existe a l tranger elle pourrait voir le jour en France et ainsi permettre une d p nalisation progressive de euthanasie Mais ce n est pas le cas bien au contraire En effet la force du testament provient du fait qu il contient les derni res volont s du d funt et que notre pays est sensible au respect d aux morts c est le culte des anciens Il est respect car il repr sente la derni re expression de la volont du d funt que ses successeurs se doivent de respecter Une telle force ne peut tre accord e un testament de vie pour la seule raison que la
141. ur de Strasbourg refuse d inscrire un droit mourir RIVAIS R Le Monde du 2 mai 2002 102 e Diane Pretty a succomb sa maladie Le Monde du 14 mai 2002 e La Belgique l galise sous conditions l euthanasie Monde du 18 mai 2002 STROOBANTS J P Le 103 TABLE DE JURISPRUDENCE Paris 16 juillet 1892 D 1893 2 233 Distinction entre suicide conscient et inconscient en mati re de droit des assurances Cass Crim 31 mai 1949 JCP 1949 II 4945 D finition du p ril Cass Soc 16 octobre 1958 Bull civ IV n 1044 p 792 D finition de I accident Cass Soc 16 d cembre 1968 Bull civ 1968 V n 596 p 494 Le suicide est un accident d a une faute intentionnelle quand la victime a d clar avoir volontairement saut d une fen tre Cass Soc 11 f vrier 1971 D 1971 p 454 N est pas un accident du travail le suicide d un ouvrier s tant soustrait l autorit de son employeur Cass Soc 18 mars 1971 JCP 1971 IV 111 Le temps o l ouvrier est soumis autorit de son employeur est assimil au temps de travail TGI Paris 25 janvier 1984 D 1984 p 486 Ne constitue pas une incitation au suicide la brochure de l ADMD re ue par un de ses membres alors que la brochure n a jou aucun r le dans le suicide qui r sultait de la volont d une personne libre et responsable TGI Paris 23 janvier 1985 D 1985 p 418 L imprimerie et la librairie s
142. ur les l ments explicatifs donn s par les auteurs Nous tudierons en premier lieu la position sociologique avant celle des psychanalystes et des suicidologues L ceuvre sociologique sur la question du suicide est tout d abord marqu e par l uvre de Durkheim C est en 1897 qu Emile Durkheim publie sa grande tude sociologique intitul e Le suicide Il a dans cet ouvrage donn de nombreuses bases pour toutes les r flexions qui suivirent en la mati re m me si toutes ne vont pas dans son sens Ses conclusions bien que tr s critiqu es depuis gardent une force explicative remarquable gt t Il a pu donner sa d finition du suicide faire la distinction entre plusieurs types de suicide et trouver des facteurs permettant d expliquer plus ou moins les cas de suicide Pour lui on appelle suicide tout cas de mort qui r sulte directement ou indirectement d un acte positif ou n gatif accompli par la victime elle m me et qu elle savait devoir produire ce r sultat La tentative c est l acte ainsi d fini mais arr t avant que la mort en soit r sult e Cette d finition entra ne pour nous deux cons quences qui sont retrouv es dans l analyse de M Baechler La premi re est que cette d finition pose comme principe que le suicide est conscient Non seulement le suicide suppose un tre conscient mais encore il est pr sent dans tout tre conscient 7 La seconde est que tout ce qui concerne les suic
143. ur m me qui est en cause mais l accumulation cr e par le harc lement Le suicide est la cons quence de la d pression engendr e par le harc lement moral donc par le travail Dans le m me courant jurisprudentiel une tentative de suicide par d fenestration suite a un harc lement moral a galement t reconnue comme un accident du travail En sens contraire m me si l arr t est plus ancien la Cour a pu noncer que le suicide tait li un tat d pressif dont il la victime tait atteint depuis quelque temps et qu ainsi il n tait pas imputable au travail qu il ex cutait le jour de sa mort en sorte qu il ne pouvait constituer un accident du travail Cet arr t casse une d cision rendue en appel qui reconnaissait l accident du travail au motif que la pr somption s appliquait et que la caisse n apportait pas la preuve que son acte de d sespoir d au x PEES be flah 108 surmenage et des difficult s professionnelles a t volontaire et r fl chi 1 TASS Epinal 8 mars 2000 197 Cass Soc 4 f vrier 1987 18 Ibid 56 TITRE SECOND L IMPOSSIBLE DROIT A LA MORT Nous avons vu tout au long de notre premi re partie que le suicide n tait pas consid r comme fautif en ce sens qu aucune r pression ne va l encontre de l auteur de ce geste En droit civil comme en droit p nal la tendance semble tre a la tol rance du suicide Mais si le dro
144. uvrage 201 A Les auteurs de l ouvrage avaient eu un comportement suicide mode d emploi r pr hensible moralement mais ne pouvaient tomber sous le coup d aucune infraction sp cifique Juridiquement ils n taient pas condamnables En attendant que le 200 Loi n 87 1133 du 31 d cembre 1987 201 GUILLON C LE BONNIEC Y Suicide mode d emploi histoire technique actualit 1982 Paris Moreau 276 p Cette r f rence est donn e titre purement informatif l ouvrage n tant plus commercialis et figurant dans l enfer des biblioth ques 59 l gislateur intervienne les juges ont essay de condamner ces auteurs par le biais d autres infractions B A L ouvrage suicide mode d emploi Avant d entrer plus pr cis ment dans notre d veloppement concernant l ouvrage a l origine de la cr ation du d lit de provocation au suicide il nous faut pr ciser qu il nous a t impossible de nous le procurer pour en lire le contenu L ouvrage ne peut plus tre achet en librairie et les seules biblioth ques en sa possession nous en ont refus le pr t Ainsi les informations sur cet ouvrage nous ont t fournies notamment par l analyse des d cisions de justice rendues sur l affaire et par l uvre de M Duff En 1982 Claude Guillon et Yves Le Bonniec publient un ouvrage intitul Suicide mode d emploi Cet ouvrage se propose de traiter du suicide travers ses aspec
145. x vive afin d viter une trop forte d composition avant le jugement 3 Le sort r serv au cadavre est des plus barbares Le corps est pendu par les pieds un gibet et x ia DE LUS we r 124 apr s son exposition jet la voirie avec les cadavres pourrissant des chevaux 18 MINOIS G op cit p 379 119 CORAS cit par MINOIS G op cit p 163 Le AYRAULT Des proc s faits aux cadavres aux cendres la m moire aux bestes choses inanim es et aux coutumax cit par MINOIS G op cit p 163 121 CHARONDAS Somme rural cit par MINOIS G op cit p 164 122 MINOIS G op cit p 165 123 Ibid 124 MINOIS G op cit p 165 35 Malgr ces positions en faveur d une r pression du suicide les auteurs marquent une distinction selon les causes de suicide comme nous l avons vu plus haut le fait Charondas En g n ral sont excus es les personnes en proie a la folie la maladie ou le malheur extr me Dans ces cas pr cis les biens du suicid ne sont pas confisqu s et il semble bien que le cadavre ne subisse pas d acte d gradant Ceci est justifi par le fait que ce serait une chose inhumaine d exposer l ignominie et la perte des biens celui a qui les afflictions et les infortunes ont troubl le jugement et converti son impatience 125 en fureur En 1670 pour Hyacinthe de Boniface les suicid s ne m ritent aucune peine si ce n est celle de la priva

Le droit face à la mort volontaire

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