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unE ExpErtiSE uniQuE au SErViCE Du patriMOinE

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1. UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 25 26 Saint Michel terrassant le dragon pendant traitement retrait de la dorure r cente et mise au jour de la polychromie d origine attribu Jacques Leblond de Latour vers 1700 Mus e national des beaux arts du Qu bec Photo Michel lie CCQ LES STATUES DE SAINT MICHEL ET DE SAINT GABRIEL DES ANGES RESSUSCIT S Les statues de saint Michel et de saint Gabriel archanges ont t sculpt es vers 1700 pour orner le retable principal de l glise de LAnge Gardien paroisse situ e mi chemin entre Qu bec et Sainte Anne de Beaupr uvres vigoureuses et com plexes attribu es Jacques Leblond de Latour 1671 1715 elles comptent parmi les sculptures les plus raffin es produites en Nouvelle France Sculpt s en noyer cendr puis polychrom s et dor s la colle selon les traditions fran aises les deux personnages arboraient des ailes et des v tements dor s des chairs carn es et dans le cas du saint Michel un dragon aux couleurs des plus effrayantes Les statues ont t ult rieurement repeintes et redor es plusieurs reprises tant pour les rafra chir que pour les mettre au go t du jour Elles ont t acquises en 1974 par le Mus e national des beaux arts du Qu bec en m me temps que les principales composantes du somptueux retable principal de l glise de L Ange Gardien savoir le tabernacle six colonnes ainsi que le tableau du ma
2. l architecture de certains difices l art contemporain est pr sent dans l environnement Il a fait na tre des u vres issues d une grande vari t de pratiques artistiques fruits d exp rimentations qui repoussent les limites de l art en proposant de nouveaux concepts et formes installations art m diatique art ph m re art conceptuel etc Pour ce faire les artistes se sont empar s de mat riaux et de technologies modernes d objets manufactur s ou du quotidien Bien que r centes ces uvres arrivent maintenant au Centre pour tre restaur es et ces demandes font la joie de certains restaurateurs qui se passionnent pour l art contemporain aujourd hui un champ d expertise en soi Ces uvres peuvent avoir subi des dommages lors d un transport ou avoir SoUffert de leur expo sition sans vitrine ni barri re pour les prot ger Mais il arrive aussi que leur tat se d t riore cause de leur propre constitution structure tr s fragile utilisation de mat riaux incompatibles ou objets qui ne sont pas con us pour durer Elles am nent une vari t inimaginable de probl matiques qui exigent autant de solutions cr atives Format surdimensionn composantes lectriques ou lectroniques mat riaux modernes ces uvres pr sentent souvent de nouveaux d fis et demandent un travail de collaboration avec divers sp cialistes restau rateurs conserVateurs et scientifiques qui ont des pratiques dans diff rents do
3. M L SERVICE DU PATRIMOINE A CENTRE DE WaN DU QU BEC 1979 30 ans 4 UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE LE CENTRE DE CONSERVATION DU QU BEC 1979 2009 O ans Les textes de cette publication ont t r dig s par le personnel du Centre de conservation du Qu bec CCQ soit Denise Allard Rachel Benjamin Andr Bergeron Mireille Brulotte Isabelle Cloutier Blandine Daux lisabeth Forest St phanie Gagn Francine Gauthier Colombe Harvey Susanne Marie Holm Ariane Lalande Francine Lalonde Louise Lalonger Delphine Laureau Myriam Lavoie Martine Lemay Mich le Lepage Sharon Little J r me Ren Morissette Colette Naud Michael O Malley lo se Paquette Isabelle Paradis Claude Payer Antoine Pelletier France R millard Sophie Roberge et Bernard Vall e Collaborations et t moignages de Christine St Pierre Sylvie Barcelo Daniel Bastille Nathalie Ducatel Louise Mercier Richard Dub Yves Masson Marie Claude Ravary Laurier Lacroix Claire Simard Jean Bissonnette Mario Dufour Michel Perron Paulette Gagnon Photo de la page couverture Claude Payer Cette publication a t r alis e sous la direction de Francine Lalonde directrice des op rations au CCQ Pour ce faire elle a dirig un comit compos d Andr Bergeron Isabelle Paradis et Claude Payer restaurateurs de Michel Elie photographe Danie Harvey technicienne en administration et Julie Moffet stagiaire en
4. largit en 1929 par l adoption de la Loi sur les mus es et de la Loi relative la conservation des monuments historiques et des objets artistiques Les premiers biens culturels sont class s en 1929 par la Commission des monuments historiques cr e en 1922 Le Mus e provincial qui deviendra le Mus e du Qu bec aujourd hui le Mus e national des beaux arts du Qu bec est inaugur en 1933 Quatre ans plus tard le gouvernement du Qu bec confie G rard Morisset secr taire de la Commission des monuments historiques la responsabilit de cr er le Service de l inventaire des uvres d art Au d but des ann es 1950 m me si la profession de restaurateur n existe pas encore au Qu bec des interventions sont Effectu es sur des objets de collections Apr s la mise en place du minist re des A ffaires culturelles en 1961 deux nouvelles institutions sont cr es le Mus e d art contemporain de Montr al en 1964 et la Biblioth que nationale du Qu bec en 1967 En 1973 la Direction g n rale du patrimoine du Minist re met sur pied un atelier de restauration pour ses collections arch ologiques principalement celles issues des fouilles de la Place Royale de Qu bec En 1975 les Archives nationales du Qu bec embauchent une premi re restauratrice et en 1976 le Mus e du Qu bec en fait tout autant pour ses uvres sur papier C est cependant le Mus e des beaux arts de Montr al avec l ouverture de son atelier de restauration en 1978
5. sur son ch ssis install dans l appareil de tension Le ch ssis lui m me a t recouvert de bourre de polyester Une fois le parchemin d pos sur la bourre des bandes de velcro ont t coll es aux extr mit s des bandes de tension et la partie griffe ajust e sur ces extr mit s Le parchemin humidifi tant pr t et ajust au ch ssis deux restaurateurs ont tendu face face les bandes et ces derni res ont t coll es au ch ssis par ces bandes de velcro Apr s plus d un an de v rification du syst me de mise en tension du parchemin celui ci a t mont de fa on d finitive avec des bandes de velcro Il a cependant fallu remplacer l adh sif autocollant qui montrait des signes de faiblesse pour permettre une adh rence permanente du ruban de tension velcro et assurer la stabilit de l uvre UNE EXPERTISE UNIQUE 1 Portrait apr s traitement apr s traitement Photos Michel lie 2 Revers du portrait 58 La pr paration de l encadrement a t ex cut e par l atelier de sculpture Une bande d poxy a t d pos e au pourtour int rieur du cadre afin de permettre au verre de reposer galement sur toute sa circonf rence Apr s l installation des baguettes de soufflage sur le dos de l encadrement un ruban scellant a t fix l int rieur pour prot ger contre les manations du bois L ajout d une feuillure entre le verre et le parchemin permet d loigner davantage
6. chez tous ces sp cialistes de la restauration chez celles et ceux qui m nent bien la mission et le mandat de l organisme et qui par leur vision et leur engagement donnent le v ritable sens cet art de la restauration Ce regard sur le CCQ je le cultive depuis plus de vingt ans d abord comme directeur des collections au Mu s e de la civilisation puis comme membre du comit consultatif du GGO pendant huit ans dont sept la pr sidence Les nombreux coll gues qui ont si g ce comit partagent sensiblement la m me vision Ils ont toujours soutenu que le personnel professionnel du CCQ assure lt la d fense et l illustration gt de l organisme et que la direction favorise et planifie ce travail de terrain Richard Dub ancien pr sident Comit consultatif du CCQ ACCOMPAGNER ET SOUTENIR LES MUNICIPALIT S Plusieurs municipalit s et organismes publics au Qu bec ont la responsabilit de biens valeur patrimoniale biens dont le nombre s est accru au cours des ann es uvres artistiques documents d archives textiles mobilier objets arch ologiques et ethnologiques verri res biens religieux st les fun raires d cors et l ments architecturaux int rieurs et ext rieurs Alors que leur mission premi re n en est pas une de conservation ces organismes publics doivent tout de m me assumer des responsabilit s grandissantes en ce domaine Aussi le Centre a t il jug utile d largir et d adapter ses se
7. d et suivi avait permis de mettre au point toutes les m thodes propres au traitement des objets de cire nettoyage collage comblement restitution etc Toutefois trouver un il en verre Souffl de bonne qualit de la bonne taille et de la m me couleur tait presque im possible Aussi moins de retrouver l il manquant la restauration de cet objet pr sentait peu d int r t En effet qui voudrait exposer une poup e borgne Le Mus e de Lachine a donc t avis de l impasse et le Centre a conserv l objet dans l espoir peu r aliste que l organe manquant soit retrouv Deux ann es se sont coul es Puis un beau jour le Centre re oit par messager une enveloppe volumineuse contenant un bien petit objet savamment emball la trou vaille du concierge Celui ci avait d couvert prise dans les brins de sa vadrouille une trange petite pi ce de verre qui s appariait parfaitement avec l il de la poup e borgne La restauration pouvait d buter C est une stagiaire fran aise sous la supervision d une restauratrice qu a t confi e cette clop e du verglas Au bout d une trentaine d heures de travail la poup e a recouvr son allure d antan et pris le che min de retour vers le Mus e Depuis le Centre et le Mus e y sont demeur s particuli rement attach s UNE HARPE RARD RESTAUR E SANS FAUSSES NOTES Cette harpe fait partie de la collection d instruments de musique du Mus e des Ursulines d
8. de diff rents types de papier Les triangles en tissu manquants d chir s et fragiles ont t remplac s et stabilis s respectivement l aide de pi ces de soie et de lainage d armure et de texture semblables celles des pav s originaux Ces tissus ont t teints l aide de colorants synth tiques harmonis s avec les couleurs du tissu restant Les tissus de consolidation ont t maintenus en place l aide d un fil de soie de petit calibre ou d empois d amidon Finalement la doublure a t nettoy e sur une table de succion renforc e par une doublure teinte galement avec des colorants synth tiques et tenue en place l aide d empois d amidon D tail du m daillon central de la courtepointe D tail apr s traitement avant traitement Photos Guy Couture CCQ_ UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 53 54 Courtepointe apr s traitement Photo Guy Couture CCQ_ Courtepointe avant traitement artiste inconnu vers 1726 Mus e McCord de Montr al Photo Guy Couture CCQ_ Reconstitution du panorama pendant traitement Photo CCQ_ BAIN DE JOUVENCE POUR LE PANORAMIC VIEW OF SHERBROOKE En 1985 Panoramic View of Sherbrooke from the East Side of the River St Francis in the District of St Francis Province of Quebec in 1834 une uvre de grande dimension attribu e l abb J L H Roy et appartenant au Mus e du S minaire de Sherbrooke est arriv e au Centre pour tre restaur e Ce
9. humidit relative polluants insectes la manipulation des uvres le transport les r serves l exposition un plan de pr vention des sinistres la r daction des constats d tat la fermeture saisonni re des mus es Suivent sept films sur la conservation pr ventive des diff rents mat riaux constituant les objets de mus es les peintures les uvres sur papier les sculptures les objets m talliques le mobilier les textiles et les autres types d objets organiques et inorganiques que l on retrouve dans les mus es Le Centre de conservation du Qu bec son emplacement actuel situ sur la rue Semple dans le parc industriel Saint Malo Qu bec Photo Bernard Vall e Fonds des moyens en communications UN LIEU ET UNE QUIPE DE TRAVAIL DE VILLE VANIER SAINT MALO sa cr ation le Centre emm nage dans des locaux situ s rue Desrochers Ville Vanier cette m me adresse logent la r serve des collections d ethnographie et d arch ologie du Minist re ainsi qu une partie de celles du Mus e du Qu bec Lendroit est toutefois peu ad quat mal quip et ne poss de pas les caract ristiques climatiques recommand es pour la restauration d objets et d uvres d art Dix ans apr s sa fondation il s installe dans ses locaux actuels de la rue Semple dans le parc indus triel Saint Malo Qu bec Le nouvel am nagement permet de d sengorger les espaces de travail de s quiper notamment d une salle de ra
10. la r installation de l uvre a constitu une t che d envergure Photo CCQ_ 2 Retouches de peinture Photo lisabeth Forest CEO LA RENAISSANCE D UNE UVRE LE TRIOMPHE DE LA VIERGE La restauration du Triomphe de la Vierge une peinture murale circulaire r alis e par William Berczy 1744 1813 en 1810 pour orner la vo te de la premi re glise Notre Dame de Montr al a permis une v ritable renaissance de l uvre Peinte sur toile en atelier puis maroufl e coll e au plafond de l glise l uvre circulaire de quatre m tres de diam tre servait simuler la pr sence d une coupole Pour r aliser cette ambitieuse commande exceptionnelle au Canada cette poque Berczy s est inspir d une gravure d apr s une peinture de Charles Le Brun 1619 1690 En 1830 l glise Notre Dame est d molie pour faire place l actuelle basilique Notre Dame Le triomphe de la Vierge est alors transf r l glise de Longueuil pour orner le plafond de la salle de lecture des Petites Filles de Saint Joseph En 1928 il est redonn la basilique pour son centenaire et maroufl au plafond de la petite sacristie En 1978 la suite de l incendie de la chapelle du Sacr C ur adjacente la sacristie l uvre se d colle et tombe du plafond cause de l eau Tr s endommag e elle est alors roul e et entrepos e l archev ch de Montr al jusqu son examen au Centre Sa restauration a pos plusieurs d fis importants
11. les deux femmes La servante n est que partiellement visible derri re Marie et tourne le regard vers les activit s de Joseph Sur cette toile de grande dimension 297 x 254 5 cm les personnages sont dispos s sur une dia gonale qui monte tr s l g rement vers la droite Les cousines occupent presque tout l espace tandis que leurs maris semblent confin s en p riph rie de la composition sentiment accentu par le fait que les deux bords verticaux du tableau ont t coup s De plus des rajouts triangulaires ont t cousus dans les coins sup rieurs pour donner un format rectangulaire l uvre Beaucoup de tableaux anciens ont subi ce genre de Modification de format pour di verses raisons souvent parce qu il tait plus simple de fabriquer des ch ssis et des cadres rectangulaires Le retrait des couches non originales de vernis et de surpeints a permis de retrouver la coloration claire lumineuse et d licate de ce tableau Lors de la mise au nu du revers du support de toile du tableau par le retrait de l ancienne toile de rentoilage on a constat qu une partie de la couche picturale originale avait t repli e dans les coutures qui joignaient les rajouts au tableau La tonalit de cette petite bande de peinture le long des coutures s accordait bien avec la couleur claire du ciel apr s le retrait des surpeints On peut supposer qu au moment de la pose des coins rajout s le tableau pr sentait d j un aspect sombre c
12. les dommages affectent davantage un type de noir que l autre ce qui pourrait expliquer les raisons pour lesquelles certaines toiles noir et blanc de cette p riode parisienne ne pr sentent ce jour aucun probl me de conservation Lorsque la couche picturale d une peinture se soul ve le restaurateur peut l assouplir avec un ap port de chaleur pour ensuite rabattre les plaques et les fixer avec un adh sif Ce type d intervention donne g n ralement des r sultats satisfaisants mais dans le cas des plages noires de Borduas ces traitements se sont souvent av r s provisoires Le processus de s chage des noirs n tant pas termin les forces de contraction continuent de provoquer des soul vements m me dans des zones d j restaur es que l on voit parfois se sou lever de nouveau apr s quelques mois Il faudra peut tre attendre la fin du s chage des noirs avant d esp rer des solutions plus durables Entretemps l volution des craquelures et les traitements de refixage sont document s au moyen de relev s sur un plastique transparent Les interventions seront d autant plus durables qu elles sont appuy es par des mesures de conservation pr ventive permettant d assurer ces uvres un environnement aussi stable que possible ALEXANDRA ET LES PARTICULARIT S DE L ACRYLIQUE Le tableau Alexandra cr en 1965 par Jacques Hurtubise 1939 est une peinture acrylique sur toile L artiste employait la technique de papier co
13. ration des uvres de la Ville lui permettront d laborer un plan d intervention pour assurer la pr servation de son patrimoine artistique la demande de la Ville de Gatineau le Centre a aussi men une expertise sur plus d une cinquan taine d uvres d art et de monuments comm moratifs s levant sur le vaste territoire des villes regroup es de Hull Gatineau Aylmer et Buckingham Ces uvres install es autant en ext rieur qu en int rieur et constitu es de divers mat riaux pr sentent divers degr s des dommages qui peuvent dans certains cas compromettre leur conservation long terme Les expertises r alis es sur cette collection d art public permettent de dresser un portrait global de l tat de conservation des uvres et d tablir des recommandations concernant leur restauration ventuelle et leur entretien r gulier Les expertises multidisciplinaires de l quipe ainsi que les quipements sp cialis s de pointe per mettent de couvrir tous les champs n cessaires pour intervenir sur des collections de tout genre et compor tant les mat riaux les plus vari s Le Centre est pr sentement mettre en uvre l ensemble de ces services et s efforce de mieux les faire conna tre aupr s des collectivit s De concert avec les directions r gionales du minist re de la Culture des Communications et de la Condition f minine il souhaite accompagner de plus en plus les villes aussi bien que les conseils de bande dans l
14. ricaines et europ ennes a favoris son rayonnement et la reconnaissance des comp tences de son personnel professionnel Aujourd hui des dizaines de stagiaires trangers le fr quentent et exportent son savoir faire Comment une institution de la taille du CCQ peut elle ainsi rayonner Quel est le secret de sa r ussite Com me tous les organismes vivants le CCQ a v cu des ann es de germination de croissance et de m rissement Au gr des directions successives et des visions de gestion avis es mais parfois tonnantes il a maintenu le cap toujours la recherche de nouvelles structures pouvant lui accorder une plus grande autonomie et lui assurer un d veloppement plus coh rent Et pendant tout ce temps le travail de fond s est poursuivi dans les ateliers et les laboratoires La v ritable mission de l institution s est incarn e dans les travaux de restauration pour les nombreux usagers du CCQ dans les interventions de sauvetage dans la d couverte de traitements originaux dans l affirmation de pratiques professionnelles prouv es dans la formation pr ventive des diff rents responsables de collections et d institutions mus ales et dans combien de domaines connexes la conservation et la mise en valeur du patrimoine mat riel de notre soci t Pour qui sait regarder et couter il est facile percer le secret du Centre de conservation du Qu bec I est l devant nous port e de main I loge au c ur de l institution
15. une collaboration du C gep de Saint Hyacinthe et du Centre des technologies du textile Elles ont par la suite t distribu es pour inspirer les participants un concours de robes pour un bal costum Il s agit l d un bel exemple des retomb es du travail de restauration qui rejoignent le grand public LA PLUS ANCIENNE COURTEPOINTE EN AM RIQUE DU NORD Une courtepointe base de triangles avec l inscription 1726 provenant du Mus e McCord de Montr al a t reconnue comme la plus ancienne en Am rique du Nord Elle a appartenu madame John Cridiford n e Purnell 1811 1868 de Montr al Les documents d immigration pr cisent que les parents de John et Elizabeth Pridham Cridiford ont quitt Norwich en Angleterre possiblement avec cette courte pointe pour arriver au Canada en 1832 Ce couvre lit principalement en soie mesure 207 x 197 cm et se compose de rang es de triangles autour d un m daillon central repr sentant une toile huit pointes La restauration a t ex cut e par l atelier des textiles avec la collaboration de celui des uvres sur papier Il a n cessit pr s de 500 heures de travail pour traiter la bordure les gabarits de papier les triangles en tissu et la doublure Les faiblesses la bordure ont t consolid es par la couture de fil de soie tr s fin Les gabarits en papier ont t laborieusement renforc s par toute une s rie de traitements application de solvant non aqueux d adh sif
16. 2002 146 pages Les biens d glise Conservation et entretien du patrimoine mobilier Centre de conservation du Qu bec et Fondation du Patrimoine religieux du Qu bec 2001 112 pages L arch ologue et la conservation Vade mecum qu b cois Andr Bergeron et France R millard 2 dition revue et augment e 2000 229 pages Plan d action en cas de sinistre Traduction et adaptation fran aise d Emergency Response and Salvage Wheel 1999 Plan de pr vention et d intervention en cas de sinistre Adaptation de Disaster Preparedness Plan de Rachel P Maines and Associates 1993 Document sur disque format Word 1999 Le montage et l encadrement des uvres sur papier Susanne Marie Holm 1997 27 pages Sauvegarde des monuments de bronze J r me Ren Morissette 1997 36 pages INFORMATION ET SENSIBILISATION Le site Web du CCQ fournit de nombreux conseils sur la conservation des objets et des uvres d art Note sur les fl ches lumineuses au laser en milieu mus al Le contr le des insectes Des capsules archivistiques Des articles publi s dans la revue Continuit Lexique http www ccq meccf gouv qc ca publications information htm PUBLICATIONS EN COLLABORATION Supports pour objets de mus e de la conception la fabrication En collaboration avec PICC 2002 76 pages Soignez vos collections Document audiovisuel en collaboration avec l UQAM 2000 La conservation pr ventive dan
17. CULTURE MAT RIELLE LE PASS RACONTE Il semble impensable que les arch ologues qui d couvrent tudient manipulent transportent et mettent en valeur des collections d objets fragiles soient d nu s de tout bagage de toute connaissance sur la conservation tout comme il serait improbable d imaginer qu un crivain puisse ignorer l alphabet ou un musicien ses gammes et pourtant telle tait la situation en 1979 Apr s bien des efforts la situation semble s tre am lior e mais demeure fragile dans la mesure o la conservation n est pas encore bien int gr e au corpus de la recherche arch ologique et o l effectif de restaurateurs sp cialis s est limit Consolidation de fragments d os sur un site arch ologique Blanc Sablon UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 37 38 Test de retrait de graffitis sur le site du Rocher l oiseau Photo Louis Gagnon projet P TRARQ_ Pourtant le restaurateur est un alli na turel de l arch ologue dans sa qu te d indices sur le pass Depuis la cr ation du Centre de nombreu ses interventions de conservation arch ologiques in situ ont contribu au d veloppement de liens entre la pratique de l arch ologue qui met au jour des objets souvent fragiles et le restaurateur qui les pr serve Cette collaboration est indispensable pour aider la conservation de la culture mat rielle d couverte par arch ologue pour permettre le moulage de
18. aux travaux de cette commission plusieurs autres groupes ou instances se penchaient sur la probl matique de la conservation et de la restauration Ainsi un groupe de professeurs de l Universit Laval d plorait le fait que la mus ologie qu b coise stagnait et qu elle tait loin des standards internationaux Pour sa part la Soci t des mus es qu b cois signalait l urgence d agir dans sa revue Mus es Enfin les milieux gravitant autour des archives de la Commission des biens culturels qui a remplac la Commission des monuments historiques en 1972 du Mus e du Qu bec du Mus e d art contemporain de Montr al et de la Biblioth que nationale du Qu bec r clamaient depuis longtemps des services de conser vation et de restauration du patrimoine Ce foisonnement d tudes de rapports de textes t moignant de l urgence certaine signal e par un ensemble d acteurs conjugu avec la d cision du gouvernement f d ral en 1979 de fermer sa succursale de VInstitut canadien de conservation Qu bec o travaillaient quelques restaurateurs renfor ait la n cessit de concentrer l effort de restauration au sein d une seule institution C est alors que le minist re des Affaires culturelles entreprend de regrouper des ressources parses dont un atelier de restauration et une r serve consacr s la Place Royale Qu bec un atelier au Mus e du Qu bec et le pr t d un restaurateur de l Institut canadien de conservation Ainsi na
19. avec des solutions de solvants des concentrations vari es tout en observant le vernis et la peinture dans un appareil binocu laire La couche de vernis a pu tre all g e gr ce un m lange de solvants bien dos et par un ajustement de la m thode de nettoyage Alexandra a aussi fait l objet de quelques autres actions mineures qui ont camoufl de petites alt rations Son apparence est grandement am lior e et l uvre pourra quitter les r serves du Mus e d art contemporain de Montr al pour tre expos e Alexandra d tail pendant traitement Jacques Hurtubise vers 1965 Mus e d art contemporain de Montr al Photo d tail de l uvre CCQ_ Alexandra apr s traitement Photo Jacques Beardsell CCQ_ Jacques Hurtubise SODRAC 2009 MM UNE EXPERTISE UNIQUE 66 Vitrail en cours de traitement retrait des surplus d adh sif Photo Claude Payer CCQ_ COUP D CLAT DANS LA VERRI RE DE FR D RIC BACK Comme indiqu pr c demment les travaux de restauration de l art public dans le m tro de Mon tr al constituent un vaste chantier s chelonnant sur plusieurs ann es et les d fis pos s pour chaque uvre sont tous plus ou moins complexes tels des graffitis enlever ou des r parations de bris majeurs effectuer Le cas de la verri re monumentale retra ant l histoire de la musique Montr al r alis e par Fr d ric Back en 1967 pour la station de m tro Place des Arts illustre bi
20. b cois et aupr s du grand public Cette brochure a d ailleurs t r dit e en 1985 et en 1997 UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 10 Quelques publications du Centre Photo Michel lie CCQ_ Soucieux d offrir des outils aux professionnels engag s de pr s ou de loin dans la conservation le Centre lance en 1992 L arch ologue et la conservation Vade mecum qu b cois un guide pratique destin aux arch ologues uvrant sur le terrain qui pr sente les mesures requises pour optimiser la conservation des arte facts mis au jour Un autre aspect int ressant soulever est sa participation des publications conjointes Mention nons titre d exemple le livre L clairage dans les institutions mus ales par la Soci t des mus es qu b cois et le Mus e de la civilisation en 1992 et Supports pour objets de mus e de la conception la fabrication une production conjointe de l Institut canadien de conservation et du Centre en 1998 Toujours la m me ann e les restaurateurs amorcent une collaboration r guli re la chronique Conservation du magazine Continuit Ces activit s conjointes ne se limitent pas au seul domaine de la publication Ainsi en 1998 un protocole d entente est sign entre le Centre le Mus e de la civilisation le Mus e du Qu bec et Parcs Canada pour la mise en commun de leurs comp tences et de leurs ressources en mati re de sauvetage de collections et de conser
21. de 500 objets ont retrouv une nouvelle jeu nesse dont plusieurs ont litt ralement t sauv s d une disparition certaine Bien que la majorit des objets restaur s soient des uvres peintes 58 nous y trouvons aussi des sculptures 18 du mobilier 7 de l orf vrerie 6 des textiles 4 des monuments ext rieurs 3 des d cors peints 3 et des uvres sur papier 1 Nous ne pourrions passer sous silence l inestimable soutien du Centre de conservation du Qu bec dans nos travaux de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine religieux qu b cois Que ce soit titre de consultant ou de restaurateur l quipe qualifi e du Centre est toujours disponible afin de r pondre nos innombrables questions ou celles de nos membres en mati re de conservation pr ventive ou de restauration Par ailleurs le Centre nous a demand en 2001 de soutenir la r alisation d une publication sp cifiquement destin e aux communaut s religieuses et aux propri taires de lieux de culte Les biens d glise Conservation et entretien du patrimoine mobilier se veut un guide pratique r pondant aux nombreuses questions que peuvent se poser ces gestionnaires quant leurs responsabilit s dans la conservation de leur patrimoine pour les g n rations futures Parall lement ces travaux de consultant le Centre a compl t la restauration de pr s de 45 des projets financ s S y trouvent certaines des uvres les plu
22. de chaque uvre est perceptible l il nu de nombreux indices de son histoire sont souvent invisibles Que ce soit pour r v ler une signature en infrarouge un surpeint ou un vernis en ultraviolet la documentation photographique vient aider la compr hension d une mati re qui semble sans alt rations En effet l aide d un clairage particulier en lumi re transmise ou en lumi re rasante les surfaces des uvres en restauration tiennent un discours souvent diff rent qui n chappera pas l enregistrement photographique Quant l examen sous rayons X son apport est essentiel pour d voiler les transformations de la structure des objets que ce soit par l ajout de dispositifs d assemblage ou par des modifications aux mat riaux d origine Chaque photographie d une uvre ou d un objet avant l intervention du restaurateur constitue l assurance de pr server l information port e par l objet en t moignage de son volution dans le temps 1 Lorsqu une uvre ne peut pas tre transport e dans le studio du Centre elle est photographi e sur place Photo Isabelle Cloutier CCQ 2 Radiographie d un Christ de calvaire en bois peint de Fran ois Ba llairg Photo Michel lie CCQ 3 Documentation photographique d une uvre dans le studio du Centre Photo Michel lie CCQ_ Retouches sur Le triomphe de la Vierge de William Berczy appartenant la basilique Notre Dame de Montr al Photo lisabeth Forest CCQ_ R
23. de la collection du mus e mais galement de la contribu tion des restaurateurs la documentation et la mise en valeur de plu sieurs pi ces majeures de cette institution Le catalogue de l exposition Restauration en sculpture ancienne publi en 1994 pour souligner le 15 anniversaire du Centre Photo CEO UN LIEU DE FORMATION EXCEPTIONNEL D s ses premiers pas le Centre assume sa mission de formation En 1980 il accueille son premier stagiaire un jeune Qu b cois tudiant l Universit Queen s en Ontario compter de 1981 quelques res taurateurs effectuent des stages de formation et de perfectionnement en France en Belgique et en Angleterre En 1982 l occasion de la tenue Qu bec du congr s de l Institut international pour la conservation Groupe canadien IIC GC une s ance de formation portant sur la teinture des textiles et l utilisation des adh sifs est offerte en collaboration avec l Institut royal du patrimoine artistique de Belgique Aujourd hui fort de sa r putation sur le plan international le Centre accueille de fa on r guli re des stagiaires venant d coles sp cialis es surtout de France de Belgique de Suisse ou encore de l Universit Queens en Ontario Il offre aussi la chance des restaurateurs exp riment s de venir parfaire un aspect de leur pratique Formation sur la production de supports pour la mise en r serve d objets Photo ric Ferland Institut cultur
24. de plusieurs centaines d objets d ethnologie provenant des collections mus ales du Qu bec Masques paniers d corce chandeliers sacs appelants poup es jouets raquettes instru ments de cuisine ce patrimoine de la vie de tous les jours provenant d un contexte autochtone ou euro qu b cois requiert souvent une intervention de restauration pour en assurer la stabilisation et favoriser sa compr hension Le restaurateur d objets ethnographiques re oit toutes sortes de sp cimens de culture mat rielle Tous portent le souvenir de leur poque ou de transformations subies au cours de leur utilisation Pour chacun il faut d finir une approche de traitement qui tient compte de ce souvenir et tente d en pr server la trace 44 2 es SA tt 1 Cheval ber ant gris pommel mod le popularis par la reine Victoria seconde moiti du KIK si cle Avec ses yeux de verre sa crini re et sa queue de crin v ritable et ses l ments de harna chement il s agit d une pi ce ma tresse de la collection du Mus e de Lachine son arriv e au Centre sa polychromie tait dans un tat pr caire Photo Michel lie CCQ 2 Canot d corce de facture traditionnelle ilnue vers 1930 appartenant la collection du Mus e am rindien de Mashteuiatsh son arriv e ce canot pr sentait diff rents probl mes mais le plus important tait la rupture des liens d assemblage de l corce sur une longueur de 1 3 m qui met
25. de s curit propres au m tro l obligation du travail de nuit pour les uvres proximit des voies les uvres surdimensionn es et l acc s difficile certaines uvres sans compter les contraintes inh rentes la coordination de multiples quipes de travail En troite collaboration avec le personnel de la Soci t plus d une vingtaine de restaurateurs du Centre form s diff rentes sp cialit s ont t appel s travailler en quipe dans les stations pour r aliser ce mandat qui se poursuit toujours ce jour quelque 9 000 heures ont t investies Plusieurs uvres ont d j ainsi retrouv leur lustre d origine et l attention des voyageurs Et comme chaque fois c est un sentiment de fiert que les restaura teurs prouvent redonner la stabilit et l clat ces uvres grandioses tout en respectant leur int grit et l intention premi re de l artiste Cette exp rience de travail a permis de constituer un partenariat long terme avec un client institu tionnel et de d velopper une approche structur e pour la gestion la conservation et la restauration d un grand ensemble d uvres d art public De plus elle a constitu l l ment d clencheur permettant au Centre de propo ser une nouvelle offre de services adapt e aux besoins de d tenteurs d autres collections tout aussi importantes comme celles des municipalit s et autres collectivit s du Qu bec D j des municipalit s comme Sherbrooke e
26. dessin l encre rehauss d aquarelle maroufl sur toile pr sentait un papier sale tr s acide fragile et fragmentaire avec plusieurs pertes L in galit de la couleur et le ternissement du papier sugg raient que la surface avait d j t vernie Cependant les tests ponctuels ont r v l une couche d enduit non r sineuse quasiment insoluble Par cons quent les tests devant tre r alis s pour valuer la solubilit de la mati re picturale en vue des traitements aqueux taient rendus difficiles En prenant de minuscules chantillons de l uvre des endroits discrets le comportement des mati res picturales a t observ sous st r omicroscope en trempant chaque chantillon dans un bain d eau d ionis e pendant une heure Apr s l enl vement de l chantillon et l vaporation de l eau des tests ont t r alis s par chromatographie Les r sultats ont confirm l insolubilit des encres et des pigments moyennant certaines pr cautions Des analyses ont ensuite t faites par l Institut canadien de conservation qui a pu d terminer que la couche de vernis tait une gomme Ce constat a permis d effectuer les interventions aqueuses souhait es en prenant toutes les pr cautions n cessaires Pendant les essais pour mieux comprendre l uvre un examen de r flectographie aux infrarouges a montr la pr sence de charbon qui tait pass inaper u entre la toile et le papier autour de certaines lacunes Des
27. diff rents endroits sur les surfaces l aide de cette m me r sine de polyester Le maquillage de ces divers colmatages et de la gris tre bande de plomb s est fait l aide d mulsions acryliques Les parois du sarcophage ayant retrouv une certaine tenue et un certain parall lisme une nouvelle structure constitu e de tuyaux d aluminium a t plac e l int rieur de la cuve Pr sentant des arceaux cous sin s de mousse de poly thyl ne qui pousent parfaitement la courbure interne du couvercle cette nouvelle structure Offre dor navant une stabilit accrue aux parois lat rales et au couvercle du sarcophage Sorti de l oubli et des r serves ce sarcophage romain est depuis expos dans les salles du Mus e des beaux arts de Montr al Offert la curiosit et la fascination des visiteurs DES EMBARCATIONS GORG ES D EAU Peu de gens savent que le Mus e de la civilisation a t construit sur des lots progressivement r cup r s sur le fleuve Au milieu du XVIII si cle la fin de leur vie active plusieurs embarcations se sont retrouv es sur cet emplacement une gr ve l poque pour servir de mat riau de remplissage Apr s leur enfouissement c est le jeu des mar es qui a favoris la conservation du bois en raison de la perm abilit du sol L arch ologue Daniel Laroche lors de la d couverte de l embarcation sous la maison Est be aujourd hui int gr e au Mus e de la civilisation Qu
28. discussions avec le propri taire ont r v l que le S minaire avait v cu trois incendies entre 1880 et 1897 et que de la suie s tait ainsi d pos e sur toute la surface de l uvre et s tait infiltr e dans les lacunes Dans les coupes transversales faites sur les chantillons envoy s l Institut canadien de conservation la suie s est tendue directement sur l image et sur la surface de la couche de gomme indication confirmant que le dessin avait subi une exposition la fum e au moins deux occasions La gomme avait t appliqu e possiblement comme moyen pour rehausser l image affect e la suite du premier incendie L uvre 250 7 x 49 5 cm tait beaucoup plus longue que l quipement disponible pour le traite ment et posait des difficult s de manipulation Il a fallu construire un grand bassin de lavage d montable fabriquer un outil pour permettre la sortie rapide du bain en cas d impr vus et concevoir un cartable pour le d placement du dessin en toute s curit Vu la fragilit du papier le bassin tait rempli et vid tr s lentement pour viter tout risque de dommage la suite du lavage et de la d sacidification l uvre constitu e de quatre feuilles coll es c te c te a t d sassembl e r par e et ensuite r assembl e pour effectuer le doublage au complet avec du papier japonais Un montage non acide a t fait sur mesure et le dessin a t remis dans son encadrement original en ajoutan
29. e dans un moule afin de reproduire des motifs tr s fins qui sont ensuite appliqu s sur l objet d corer La restauration de la harpe a repr sent par l ampleur et la complexit du travail un d fi particulier En effet pour les travaux de restauration il est normalement possible de prendre des empreintes des motifs toujours en place pour reproduire par estampage des l ments de remplacement C est d ailleurs ce qui a t fait pour combler une grande partie des lacunes pr sentes sur la colonne de la harpe Sur le chapiteau par contre la m me technique ne pouvait pas tre utilis e pour compl ter la s rie d arcades ajour es puisque le seul motif subsistant tait incomplet Heureusement des photos d une harpe identique trouv es sur Internet ont permis de constater que la partie manquante du motif tait le miroir de la partie restante Une photo du motif incomplet a donc t invers e l ordinateur puis utilis e comme r f rence pour sculpter un mod le Il a donc t possible de prendre l empreinte de ce dernier afin de reproduire avec succ s des motifs de remplacement La recherche et le travail n cessaires au traitement de la harpe ont fait avancer les connaissances et favoris le d veloppement des habilet s li es l utilisation du compos du doreur qui pourront tre mises profit dans d autres projets de restauration 1 D tail de la harpe avant traitement Pierre rard 1835 Mus e d
30. en 1979 Le Centre constitue mes yeux un joyau de la culture qu b coise dont nous pouvons tous nous enorgueillir La qualit de l expertise la passion du travail la recherche de l authenticit les prouesses techni ques les tr sors de minutie pour restaurer notre patrimoine sont des qualificatifs qui me viennent l esprit pour t moigner de mes visites au Centre de conservation du Qu bec Notre patrimoine est riche au Qu bec et nous pouvons tous en tre fiers Dans la foul e du projet de loi sur le patrimoine qui en largit notamment la notion et red finit les responsabilit s en la mati re la pr sence l expertise et la r putation du Centre de conservation du Qu bec me rassurent En effet je sais que tous les intervenants responsables du patrimoine mobilier et m me parfois pour certaines composantes de l immobilier pourront compter sur le personnel du Centre pour les conseiller ou obtenir des services Notre responsabilit l gard du patrimoine est immense et lourde Nous nous devons tous de pr server l h ritage l gu par nos anc tres Toute action cet gard s inscrit dans une perspective de d veloppement durable Le Centre de conservation du Qu bec est un acteur incontournable voire indispensable qui nous permet de conserver l essence du pass pour laisser une trace dans l avenir La ministre de la Culture des Communications et de la Condition f minine Christine St Pierre UNE EXPERTISE UNIQUE A
31. et ethnogra phiques que supervise le Minist re sont galement restaur es par le Centre Puis s ajoutent graduellement le Mus e de la civilisation nouvellement cr et les mus es priv s soutenus par l tat dont le Mus e des beaux arts de Montr al En 1989 il largit le bassin de ses client les aux directions r gionales du minist re de la Culture et des Communications ainsi qu aux organismes sans but lucratif vou s la protection du patri moine autres mus es priv s soci t s d histoire fabriques de paroisses et communaut s religieuses En 1995 le Centre re oit le mandat d offrir des services au secteur des archives notamment les Archives nationales du Qu bec et les centres agr s d archives priv es Actuellement il dessert les gestionnaires des collections d tat les institutions mus ales reconnues et subventionn es par le minist re de la Culture des Communications et de la Condition f minine et celles reconnues mais non soutenues au fonctionnement par le Minist re les centres agr s d archives priv es les propri taires de biens class s certains organismes but non lucratif tels les universit s les fabriques les mu nicipalit s des particuliers et des entreprises Un comit consultatif compos de sept personnes repr sentant ces diverses client les a t form pour conseiller le Centre et les autorit s du Minist re sur les services dispenser par l institution Le Centre a une politique d
32. et le lis r fait de feuilles d or par de la bronzine Sur le plan de la logistique ce projet constituait un v ritable d fi car l uvre est situ e en plein c ur du parc du Saguenay La fen tre de temps disponible pour la r alisation du projet tait de douze jours au d but de juin 2008 juste avant la haute saison touristique Comme le site est accessible uniquement par un sentier p destre de plusieurs kilom tres il fallait pour effectuer les travaux de restauration non seulement avoir de l exp rience de chantier mais galement de l exp rience en for t puisque les deux restaurateurs devaient camper sur place et tre autonomes durant toute la dur e des travaux Leau la nourriture un po le au gaz et le mat riel le plus lourd ont d tre h liport s au campement situ un kilom tre en amont de la statue Le montage de l chafaudage a t confi une firme sp cialis e puisque la sculpture est en surplomb d un pr cipice et de forts vents soufflent r guli rement sur le site La premi re tape a consist retirer de la peinture non adh rente ce qui a r v l la pr sence de nombreuses fissures et neutraliser les produits de corrosion Une fois le colmatage effectu une couche d appr t a t appliqu e sur toute la surface puis deux couches de blanc Gr ce aux photos anciennes il a t possible de d terminer avec pr cision l emplacement et la largeur de la bande dor e Dans un premier temps le l
33. gradation de tous les documents se trouvant proximit La perte de ce type de document demeure in vitable Plus l environ nement est chaud et humide plus sa d t rioration sera rapide Il est toutefois possible de ralentir les processus de d gradation par le contr le de la temp rature et de l humidit relative la solution id ale tant la cong lation Afin de sensibiliser les centres d archives cette situation le Centre Offre des sessions d information en collaboration avec l Institut canadien de conservation On y fait des exercices de reconnaissance visuelle des caract ristiques de d t rioration de ces mati res plastiques et des d monstrations de tests ponctuels pour les reconna tre Un enregistreur de donn es num riques a t mis la disposition de chaque centre d archives pour recueillir des donn es environnementales dans le local r serv l entreposage des documents et ce pendant 12 mois L quipe de restauration est en mesure d valuer l impact des conditions climatiques sur les documents et de sugg rer les am liorations pour mieux les pr server Des communications r guli res entre les restaura teurs et les archivistes permettent d assurer une meilleure compr hension des objectifs de la pr servation AU SECOURS PATRIMOINE EN D TRESSE On compare souvent les restaurateurs des m decins des objets et des uvres d art Mais parfois dans des situations exceptionnelles ils deviennent de v ritable
34. identification de leurs besoins en conservation et en restauration pour qu ils puissent ensuite valuer l opportunit de les int grer dans les ententes de d veloppement culturel conclues avec le Minist re l vidence c tait une excellente id e de mettre sur pied le Centre de conservation du Qu bec CCQ preuve ses nombreuses et remarquables r alisations en mati re de conservation pr ventive et de restauration du patrimoine mobilier qui sont autant de t moignages tangibles r partis un peu partout sur le territoire du Qu bec son apport essentiel l accessibilit et la valorisation de notre h ritage culturel De fait le CCQ a tout d un artisan cest dire de celui qui accomplit son uvre avec patience talent et minutie pour assurer la suite du monde La Ville de Sherbrooke senorgueillit de poss der une collection d uvres d art public qui bien entendu ne cesse de s agrandir Ces dix derni res ann es aux monuments quasi centenaires faisant partie de sa collection se sont ajout es de nombreuses toiles sculptures et murales de grande dimension La Division de la culture tant charg e de la gestion de la collection d uvres d art elle confie ce mandat une archiviste de collections MP Francine Godbout elle m me artisane dans l me Ainsi les atomes crochus entre le personnel de la Ville et celui du GGO ont donn naissance en 1997 une fructueuse collaboration dont b n ficient depuis les uvre
35. investis depuis 1999 dans la restauration de monuments et autres constituantes des cimeti res du Qu bec Pensons aux st les en fonte de fer du cimeti re de Ch teau Richer au calvaire de LAncienne Lorette 1894 ou aux bronzes de Louis Philippe H bert se dressant au cimeti re Notre Dame des Neiges soit un Ange de Gloire 1895 le monument Vallois Lussier et une Pleureuse du monument Viau 1908 Au fil de ces ann es le Centre a investi des milliers d heures non seulement dans la restauration mais aussi dans la sensibilisation et l expertise conseil en rapport avec les cimeti res Il a m me produit une publication intitul e Guide pour pr server son cimeti re I accro t galement son bagage d expertise dans ce champ de la conservation des savoirs et savoir faire qui sont mis profit ailleurs titre d exemple les connaissances et exp riences accumul es sur les b tons pierres et fausses pierres en milieu ext rieur servent maintenant au traitement de sculptures religieuses et d uvres d art public Au cours de la derni re d cennie la cadence des demandes adress es au Centre s est acc l r e et les requ tes continuent d affluer Les restaurateurs sont intervenus partout sur le territoire Montr al Qu bec Sainte Luce sur Mer Saint S verin de Beauce Saint Roch des Aulnaies Alma Rivi re du Loup et m me jusqu Anticosti La Commission des biens culturels du Qu bec joint sa voix celle de tous les partenair
36. le christia nisme s implante de plus en plus dans l Empire romain Le laurier qu il pr sente n est plus la plante consacr e Apollon mais il rappelle l usage d tendre le cadavre sur une jonch e de feuilles de laurier Les couronnes de laurier sont symbole d immortalit Le lierre dont le feuillage n est pas caduc est aussi consid r comme un gage de la survie de l me Les dauphins deviennent les embl mes du salut de l me portant sur leur dos les morts vers les fles bienheureuses de l oc an c leste La t te de m duse vient carter les esprits malins qui pourraient troubler le repos du mort et repr sente secondairement la lune qui tait le terme du voyage des mes Le temple syrien aux colonnes torsad es doit tre consid r comme le portique conduisant l immortalit par l arc de gloire de l architrave L ancienne structure de bois et les coussinages cras s ont t retir s Les parois de la cuve ont t m caniquement remises en forme selon une ligne m diane tablie partir des sommets des extr mit s en forme d arches du sarcophage Certains l ments h rit s d interventions ant rieures tels des vis de laiton maintenant un large doublage en plomb ont t retir s Ce doublage fermant une importante br che sur la partie inf rieure gauche de la cuve est dor navant maintenu par des bandes de fibres de verre noy es dans de la r sine de polyester Divers autres colmatages ont t effectu s
37. mais elle a r v l l aspect original de cette uvre remarquable Ce projet le plus long jamais r alis l atelier des peintures s est chelonn sur plus d un an de juin 2006 ao t 2007 pour un total de 2 000 heures et a n cessit le travail assidu de trois restauratrices La restauration a permis de stabiliser la couche picturale caill e et instable d enlever les importants surpeints qui recouvraient la peinture originale d aplanir et de consolider la toile de mastiquer et de retou cher les innombrables lacunes L autre d fi tait de nature technique et logistique notamment cause de la grande dimension du tableau et de son format circulaire Par exemple pour faciliter les op rations et l acc s toutes les parties de l uvre celle ci a t install e sur une table chevalet munie de deux rouleaux Sonotube permettant de la rouler dans un sens ou dans l autre au fil du travail L accrochage et l encadrement ont t particuli rement complexes et la collaboration de l atelier des meubles a t pr cieuse le format circulaire devait tre respect et l uvre devait pouvoir tre mont e et d AU SERVICE DU PATRIMOINE UNE EXPERTISE UNIQUE mont e facilement sur un mur en vue d un d placement ventuel et ce dans des lieux dont l acc s et l espace taient restreints Elle a ainsi t suspendue et mise en place gr ce un syst me de velcro et de poulies puis agraf e sur des montants de co
38. niveau des verres sandwich 2 et 6 amenant la n cessit de proc der des comblements Les verres ont t remont s en tenant compte des diverses contraintes qu imposait le vitrail Des bouchages ont t r alis s sur les panneaux 2 et 6 de fa on am liorer le rendu visuel Le vitrail a ainsi pu r int grer sa place d origine dans la verri re la grande joie de l artiste et pour le b n fice de tous De l avis de plusieurs cette restauration est l une des prouesses de l quipe du Centre en 2009 Avant m me que le Mus e d art contemporain de Montr al ait son propre laboratoire de restauration en 1990 le CCQ a t le seul offrir un service de restauration vers lequel le Mus e pouvait se tourner en toute confiance Les premiers changes entre les deux institutions remontent au d but des ann es 80 Depuis ce temps nous pouvons b n ficier du soutien du GGO et nous nous devons de souligner ces relations fructueuses Du fait de la nature de notre collection nous avons eu une contribution exceptionnelle des ateliers peintures et sculptures polychromes et art contemporain Pr s d une trentaine d uvres de Paul mile Borduas de notre collection ont t trait es il s agit d uvres majeures l int rieur de ce corpus Non seulement des traitements souvent complexes ont t effectu s mais de plus un travail de recherche a tr s souvent t men de front Mentionnons la participation remarquable du GGO e
39. pr alablement fix s afin de ne pas limiter les traitements La perte d coup e aux ciseaux devait tre refaite et ses fibres devaient se fixer solidement au papier existant Malheureusement les ar tes du papier taient tr s vives ce qui nuisait l adh rence d une pi ce de papier m me en adoucissant ses contours Le colmatage de la perte avec des fibres de papier a t privil gi Pour ce faire l usage d une table sp cialis e cet effet a t n cessaire Pr alablement au comblement la surface a t nettoy e sec Une inscription au crayon rouge a t stabilis e Les diff rents r sidus de papier et de colles solubles l eau ont t retir s m caniquement Les r sidus de colle de ruban autocollant et les diverses taches ont t retir s l aide de solvants organiques sur une table succion Les pigments fugaces ont t fix s pr alablement au lavage la d sacidification et la mise plat Les d chirures ont t r par es Les ar tes de la perte ont t ponc es afin d assurer un meilleur contact des fibres de r paration Une s rie de tests et d essais a permis de d finir le traitement de colmatage Des morceaux de pa pier pr alablement lib r s de leur encollage et r duits en fibres ont servi fa onner un morceau de papier d une paisseur ad quate et de couleur appropri e directement sur l uvre l aide d une table de colmatage Les pourtours de la zone colmat e o
40. prot ger les collections Photo Michel lie CCQ_ UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 19 Mais un v nement allait mettre l quipe du Centre sur un v ritable pied d alerte la crise du verglas de 1998 Rappelons que ce verglas prolong avait occasionn des interruptions de courant g n ralis es et plong dans le froid et l obscurit notamment les r gions de la Mont r gie de Montr al et de l Outaouais Cet tat de situation alarmant plusieurs gards risquait de causer des dommages aux biens patrimoniaux de m me qu aux b timents qui les abritaient Aussi plusieurs restaurateurs avaient re u le mandat de communi quer avec la client le mus ale de lui Offrir aide et conseils notamment sur les mesures prendre au moment du retour de l indispensable nergie lectrique Crise du verglas un cas v cu C est au cours de cette op ration de veille que le Centre a re u un appel l aide de la part d un de ses clients le Mus e de Lachine En effet la panne avait occasionn une rupture de canalisation dans le syst me de chauffage central d un b timent du Mus e Une fois le courant r tabli ce tuyau avait lib r en continu l eau chaude du syst me Cette eau s tait donc d vers e pendant plusieurs heures dans le mus e inoccup le transformant en bain sauna Habituellement lorsque survient un sinistre les quarante huit heures qui suivent l v nement sont critiques Une quipe d urge
41. qui va recruter le plus grand nombre de restaurateurs pour veiller sur ses collections En 1978 le minist re des A ffaires culturelles produit un livre blanc sur le d veloppement culturel dont certains passages ont trait la conservation On y mentionne par exemple que d s la cr ation du Minist re en 1961 16 de son budget est attribu la Commission des biens historiques pour emp cher la destruction ou la d saffection des monuments l alt ration ou la disparition des objets et des documents qui sont la fois des cr ations et des t moins de la tradition nationale Toujours dans ce m me livre blanc on d plore la pauvret en professionnels sensibilis s aux probl mes de conservation de restauration de m me que celle de nos qui pements mus ologiques pauvrement pourvus On y conclut que les retards combler sont importants NAISSANCE DU CENTRE DE CONSERVATION DU QU BEC LES PREMIERS PAS 1979 1980 En 1979 le minist re des Affaires culturelles produit le Rapport sur la disparition de certains biens culturels qui fait tat entre autres de la disparition d un bel ensemble de boiseries de la maison Est be Qu bec entre 1961 et 1968 Ce document aboutissement d une commission d enqu te portant sur pr s dun demi si cle de fa on de faire en mati re de conservation constituait un v ritable examen critique de la situation telle qu elle se pr sentait alors au Qu bec Presque simultan ment
42. restauration en fonction des priorit s tablies par les restaurateurs la suite de cette d marche la Soci t a demand au Centre d assurer la responsabilit de la restauration et de l entretien des uvres selon les priorit s convenues Cette uvre de Marcelle Ferron compos e d une verri re et d une sculpture en acier inoxydable court au dessus des voies de la station Vend me Les couleurs de la verri re se refl tent sur les tubulures de m tal Photo d tail de l uvre Gina Garcia CCQ_ Succession Marcelle Ferron SODRAC 2009 Le difficile acc s de cette uvre surdimensionn e et la proximit des voies n cessitent le recours un quipement sp cialis et au travail de nuit pour cette restaura trice Cette murale en acier peint est l uvre de Judith Klein la station Jean Talon Photo d tail de l uvre St phanie Gagn CCQ_ Judith Klein SODRAC 2009 Cette sculpture modulaire de Pierre Granche est suspendue au plafond de la mezzanine la station Namur Elle est compos e d un r seau d octa dres tronqu s auxquels sont int gr s des fluorescents qui constituent un l ment d clairage des lieux Photo d tail de l uvre St phanie Gagn CCQ Succession Pierre Granche SODRAC 2009 UNE EXPERTISE UNIQUE 17 18 La logistique associ e ce travail pose elle seule des d fis Parmi eux le fait de travailler dans un milieu tr s achaland les strictes normes
43. restauration l tude syst matique d une bonne centaine de tabernacles et d autels men e depuis 20 ans par des membres de l quipe avec l aide d historiens de l art a permis de dater et d attribuer plusieurs meubles liturgiques de recommander et de r aliser des restaurations et ainsi g n rer du travail pour de nombreux restaurateurs et stagiaires tout en mettant en valeur un patrimoine exceptionnel Ces meubles liturgiques qu b cois ont ainsi profit de traitements souvent tr s longs Pensons notamment aux trois autels de l glise de Repentigny ceux des chapelles historiques de Tadoussac et des lets J r mie aux tabernacles de la chapelle des Ursulines de Qu bec et du Mus e des Hospitali res de l H tel Dieu de Montr al Ainsi sculpt s en bois par les plus grands artistes de la Nouvelle France et du Qu bec notamment Pierre No l Levasseur Jacques Leblond de Latour Jean Ba llairg et Philippe Li bert ces v ritables bijoux d architecture et d ornementation ont t par s de dorures raffin es et de peintures imitant le marbre uvres de quelques communaut s religieuses dont les Ursulines de Qu bec Sorti des ateliers du Centre en 2008 l ancien ma tre autel de la paroisse de Sainte Anne de la P rade photo la page suivante a retrouv ses ors et ses couleurs d origine apr s avoir t d barrass de ses surpeints blancs Le tabernacle de Pierre No l Levasseur a t dor par les Ursul
44. structures qui vont tre d truites par l intervention arch ologique ou pour assurer la pr servation d une information in dite Une alliance concr te La publication L arch ologue et la conservation Vade mecum qu b cois illustre bien les liens qui devraient exister entre l arch ologue et le restaurateur Ce guide d crit les interventions d urgence faire in situ pour la plupart des mat riaux ainsi que quelques techniques propres l arch ologie il contient aussi des conseils pratiques en mati re de conservation pr ventive apr s la fouille LE SAUVETAGE DES VESTIGES DE L PAVE DU ELIZABETH AND MARY La veille de No l 1994 une pave est d couverte Ba e Trinit sur la C te Nord Assez rapide ment elle est associ e au Elizabeth and Mary un des navires perdus de la flotte de William Phips venus attaquer Qu bec en 1690 Compte tenu de l importance de l pave et de sa situation pr caire en eau peu profonde le service d arch ologie subaquatique de Parcs Canada m ne des interventions de sauvetage de 1995 1997 Parall lement l quipe de restaurateurs du Centre participe activement aux premiers soins et au traitement en atelier des vestiges d couverts Droit au c ur Une des belles d couvertes de la fouille des concr tions de l pave est sans conteste une broche en argent surnomm e le C ur du Saint Laurent Cadeau de fian ailles et gage d amour traditionnel de la fin du XVI si cle en cosse cett
45. tre faits en toute connaissance de cause pour assurer la survie d un patrimoine parfois fragile souvent irrempla able et dont l alt ration est presque toujours irr versible Un autre objectif est d encourager le recours l expertise des restaurateurs afin que les responsables de collections acqui rent le r flexe de les contacter en cas de besoin Enfin les publications du Centre qu elles visent un auditoire cibl ou le grand public sont pour la plupart ax es sur la conservation pr ventive Par exemple Les biens d glise Conservation et entretien du patrimoine mobilier 2001 est destin aux fabriques sacristains et communaut s religieuses alors que Soignez vos collections 2000 touche un tr s large public Le on de conservation pr ventive En 1991 un professeur en mus ologie l Universit du Qu bec Montr al propose au Centre et l Institut canadien de conservation la cr ation de documents en conservation pr ventive dans le but de constituer du mat riel didactique pour la formation des tudiants en mus ologie et pour les techniciens et professionnels des mus es Des sp cialistes du Centre et de l ICC d veloppent ainsi le contenu et gr ce aux ressources audiovisuelles de l UQAM ils r alisent ensemble 19 cassettes vid o et un manuel d accompagnement fran ais et anglais VHS et plus r cemment DVD Les sujets trait s couvrent tout le champ de la conservation pr ventive le milieu ambiant lumi re
46. une gravure r alis e en 1655 Sa restauration allait prouver qu il s agissait bien du Vouet disparu Le retrait des couches non originales qui trahissaient le tableau vernis jauni surpeints badigeon brun a r v l des couleurs riches et vives et une technique d une grande maestria Le traitement a aussi mis au jour plusieurs endroits des repentirs de l artiste c est dire des changements effectu s par l auteur au moment de la cr ation de son uvre Ces repentirs peine visibles l il nu n auraient jamais pu tre reproduits par un copiste ils montrent les h sitations de l artiste au moment de sa cr ation et prouvent hors de tout doute qu il s agit bien du tableau original de Simon Vouet UN MYST RE NON R SOLU LA VISITATION DE L GLISE DE SAINT ANTOINE DE TILLY Cette peinture du XVIII si cle La visitation repr sente l arriv e de Marie chez lisabeth sa cousine plus g e qui lui annonce qu elle est enceinte Elles se trouvent au centre de la composition en haut des marches qui m nent vers l int rieur de la maison d lisabeth et de son mari Zacharie Dans cette version de la rencontre on note la pr sence des deux maris un de chaque c t du groupe central ainsi que d une jeune servante Joseph est plac l avant plan le dos tourn aux femmes il s occupe de d charger un ne dont on ne voit que la t te et la patte Zacharie pour sa part sort de la maison et regarde un peu surpris
47. 00 apr J C Mus e des beaux arts de Montr al 2 Sarcophage apr s traitement Photos Michel lie CCQ_ Les sarcophages dans les rites fun raires romains Les rites et monuments fun raires des Romains refl tent leur croyance en une vie apr s la mort et r v lent souvent le statut social des d funts Au cours du TII si cle l inhumation supplante progressivement la cr mation C est aussi cette p riode que commence la production de sarcophages en plomb Produits en s rie et m me export s ces sarcophages devaient satisfaire une client le aux inclinations religieuses tr s vari es leur sym bolisme s appuyant principalement sur la croyance en l immortalit de l me Les sarcophages produits en Ph nicie sont class s d apr s leur d coration en trois cat gories correspondant en fait aux trois principaux centres de production qu taient Berytus Beyrouth Sidon Sa da et Tyr Sour Les sarcophages produits Tyr plus r cents sont aussi les plus d cor s Leurs longs c t s souvent rythm s de colonnettes sont orn s de rinceaux de vignes de feuilles de lierre ou de laurier Les sarcophages de Tyr appartiennent au cycle dionysiaque celui du Mus e des beaux arts de Montr al appartient d ailleurs cette cat gorie l iconographie des motifs d coratifs bien qu encore pa enne se teinte de r f rences jud o chr tiennes faisant ainsi de ce sarcophage un remarquable exemple de cette p riode au cours de laquelle
48. Chambly L vis et Qu bec sans oublier Travaux publics Canada pour divers projets de restauration de bronzes comm moratifs LA TOUR DU PARLEMENT UN D FI DE HAUTE VOLTIGE La construction de l H tel du Parlement de Qu bec uvre de l architecte Eug ne tienne Tach s est chelonn e de 1877 1886 l hiver 2006 un examen de la tour du Parlement a t effectu bord d un panier de grue plus de 40 m tres de hauteur On constate que malgr la grande qualit des ornements sculpt s dans le calcaire de Saint Marc le Parlement a subi plusieurs campagnes de travaux plus ou moins heureuses dans le pass La pierre a t nettoy e la brosse d acier au jet de sable et les remplacements de pierre ont t faits avec du b ton et des armatures d acier ordinaire qui ont rouill et endommag la pierre la suite du rapport d expertise l Assembl e nationale a confi au Centre le mandat d effectuer des tests de nettoyage et de consolidation sur les ornements Une fois les travaux enclench s la participation du Centre s est largie la surveillance de chantier en collaboration avec les architectes Les visites hebdomadaires de chantier ont conduit les restauratrices c toyer les ma ons les sculp teurs et arpenter les quatre fa ades de la tour sur plus d une dizaine de niveaux d chafaudage la suite de chacune de ces visites un rapport incluant des commentaires recommandations et informations techniques
49. U SERVICE DU PATRIMOINE II Mot de la sous ministre Je suis particuli rement heureuse d tre associ e cette publication reconnaissant l expertise unique du Centre de conservation du Qu bec une institution d une valeur inestimable qui fait notre fiert La pr servation du patrimoine qu b cois est une responsabilit partag e par un ensemble de par tenaires Tous les propri taires de biens culturels class s cit s ou non ont le devoir de les conserver et de les restaurer si n cessaire pour enrichir notre m moire collective sur laquelle reposent notre identit et notre culture Depuis la cr ation du minist re des Affaires culturelles en 1961 aujourd hui le minist re de la Culture des Communications et de la Condition f minine la responsabilit de l tat en mati re de patri moine a pris plusieurs formes Cette pr occupation est encore pr sente aujourd hui Ainsi depuis de nombreuses ann es l tat qu b cois soutient le fonctionnement de plus d une centaine d institutions mus ales sur les 400 que compte le r seau qu b cois Depuis 1995 le gouvernement du Qu bec a investi 198 5 millions de dollars dans le financement des projets de restauration du patrimoine religieux un soutien qui se poursuit encore aujourd hui En 2006 il cr ait le Fonds du patrimoine culturel qu b cois dot d une enveloppe de 100 millions de dollars sur cinq ans pour la conservation la restauration et la mise en valeur du patr
50. a reliure d origine mais plac es dans des boites de conservation Longue vie au Centre de conservation du Qu bec Livre de tr s grand format Volume 1 du catalogue La Soci t des mus es qu b cois SMQ est heureuse de s associer tous Birds of America pat John James Audubon ceux et celles qui reconnaissent le r le majeur jou par le Centre de conservation du Qu bec CCQ depuis 1979 Au fil des ans le CCQ a largement contribu la ad A Na sauvegarde et la diffusion des collections mus ales tant par ses actions men es en le premier volume Mus e mati re de restauration que par le soutien qu il a accord aux mus es au chapitre F E 142 7 P de l Am rique fran aise de la conservation pr ventive P Biota Teri CCO Chef de file dont la r putation d passe aujourd hui nos fronti res le CCQ repr sente par son expertise une des grandes r ussites de notre milieu culturel A cet gard la SMQ d sire saluer le travail et le talent des professionnels qui y uvrent et souhaite une longue vie au Centre de conservation du Qu bec Michel Perron directeur g n ral Soci t des mus es qu b cois 62 Passage Diffusion I pendant traitement sculpture r alis e par Ikuo Yamai 1974 Mus e d art contemporain de Montr al Photo CCQ_ L APPROCHE EN ART CONTEMPORAIN Que ce soit dans les mus es dans les galeries d art ou l ext rieur install dans des jardins ou bien int gr
51. amezay Montr al Il ne porte aucune marque ou inscription pouvant indiquer sa provenance Seules la tradition orale et les archives de la Soci t numismatique de Montr al servent de guide pour identi fier le personnage comme tant Fran ois Madeleine dYouville 1700 1730 le mari de Marie Marguerite Dufrost de Lajemmerais 1701 1771 fondatrice des S urs grises et premi re directrice de l H pital g n ral de Montr al premi re vue le portrait tait pratiquement illisible en raison du vernis jauni de nombreu ses pertes de mati re et des soul vements de la peinture De plus de multiples retouches anciennes et des masticages grossiers avaient t ex cut s avec divers mat riaux tels que la cire et l aquarelle lors de traite ments ant rieurs Pour restaurer ce tableau on a d abord stabilis la couche picturale l aide d un adh sif pour ensuite effectuer un nettoyage de la surface Le d gagement des couches d anciens vernis jaunis et de surpeints a permis la red couverte de la mati re picturale originale sous jacente qui tait assez bien pr serv e malgr les importantes lacunes Pour att nuer les zones de dommages les lacunes ont t combl es avec des masticages base de cire et de craie l aide de moulages pr lev s la surface du tableau l o la mati re tait demeur e intacte les masticages de cire ont ensuite t textur s et retouch s Par ailleurs m me si l il droit du perso
52. ans la profession et sert de r f rence aux chercheurs L AUTEL DE LA CHAPELLE DE LA SAINTE FACE UNE TECHNIQUE PROMETTEUSE L autel de la chapelle de la Sainte Face a t donn en 1888 la basilique de Sainte Anne de Beaupr par un groupe de p lerins de Montr al Le groupe tait sous la direction du docteur Aristide Jacques ardent propagateur de la d votion la Sainte Face invoqu e pour combattre le blasph me L autel a chapp l incen die qui a ravag la basilique en 1922 uvre de Louis Philippe H bert et de Joseph Olindo Gratton deux sculpteurs de grande r putation l autel est en bois de cerisier mais les panneaux sculpt s en haut relief de m me que les deux anges en ronde bosse sont sculpt s en tilleul L ensemble est recouvert d un vernis la gomme laque shellac L uvre avant restauration pr sentait des probl mes structuraux importants les assemblages taient d faits des pi ces de bois taient fendues cass es ou manquantes En fait la structure du tombeau tait trop faible pour supporter le tabernacle De plus les surfaces avaient t recouvertes d une couche d huile de lin encrass e et tr s difficile enlever sans proc der un d capage complet 1 Ange sculpt d corant l autel avant traitement Photo Michel lie CCQ_ 2 Ange apr s traitement Photo Michel lie CCQ_ La restauration a donc t ax e sur une consolidation structurelle le remplacement des p
53. ar la couleur des rajouts s accordait avec la surface avant nettoyage Le format original du tableau n tant pas connu il a t d cid de conserver les coins sombres en les r int grant avec la surface nettoy e plus claire lors de la retouche finale Avant le d vernissage le tableau portait la signature de Oudry dans le coin inf rieur droit Cette signature qui n tait pas originale laissait les historiens d art perplexes Elle avait t appliqu e une date in connue sur les surpeints et retir e au d but du d vernissage par contre le nettoyage a r v l quelques lettres pr s du bord dans le coin inf rieur droit D suivie de E ou B puis une deuxi me ligne en dessous EX D suivie d un d but de lettre maintenant illisible Il est devenu vident que la signature originale avait t supprim e lorsque le tableau a t coup un moment ind termin de son histoire Le r cent traitement a laiss des questions en suspens qui donc a peint cette belle uvre et quel en est le format original Il appartient maintenant aux historiens de l art de r soudre ces nigmes UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 29 1 D tail pendant le d vernissage du tableau Photo Rachel Benjamin CCQ_ DATE signature de Oudry a t retir e d s le d but du d vernissage Photo Michel lie CCQ_ SUA myst rieuse signature trouv e lors du nettoyage du tableau Photo Rachel Benja
54. au moins deux images qui valent mille mots celles prises avant et apr s la restauration qui t moignent loquemment de la transformation magistrale qui s op re dans les sept laboratoires ateliers du Centre Les restaurateurs sont de v ritables m decins des uvres d art Ils tablissent un diagnostic sur un objet proposent une intervention appliquent le traitement appropri et fournissent des conseils pr ventifs afin que l uvre vive le plus longtemps possible Ils proc dent m me de v ritables sauvetages voire parfois des miracles Ne dit on pas galement qu un bon restaurateur doit poss der la fois la rigueur d un scien tifique et la sensibilit d un artiste Les restaurateurs ne travaillent pas en vase clos et leurs interventions seraient bien incompl tes si elles ne s appuyaient pas sur celles de leurs coll gues du Minist re en particulier ceux des directions r gio nales et des sp cialistes de l arch ologie de l architecture de l histoire et de Part public Le Centre de conservation du Qu bec profite des Journ es de la culture qui se tiennent la fin de septembre de chaque ann e pour ouvrir ses portes tous les visiteurs afin de leur permettre de d couvrir cet univers fascinant de la restauration d objets ou d uvres d art l occasion des visites ponctuelles sont organis es pour des groupes d tudiants et des visiteurs de marque d ici ou de l tranger Les d fis pour les prochaines ann es son
55. autres que ceux de la res tauration et de la conservation Ainsi la suite de son am nagement dans les locaux de la rue Semple en 1989 l Ordre des architectes du Qu bec lui d cerne une lt mention en architecture cat gorie institutionnelle gt pour l effort de conservation et de r novation d une structure existante Dans le m me ordre d id es le Centre est r cipiendaire en 2003 d un prix en sant et s curit pour la production d un syst me de protection individuelle lors de l utilisation de solvants toxiques Et en 2006 il remporte deux prix de l Association paritaire pour la sant et s curit secteur provincial APSSAP pour la mise au point d une table de travail adapt e au d gagement des concr tions fix es sur des objets d nich s lors de fouilles subaquatiques Il est galement finaliste national pour le m me projet dans le cadre du concours annuel de la Commission de la sant et de la s curit du travail CSST pour lequel il a gagn un prix inno vation au niveau r gional 25 anni 4 AN NAN NLAANE Pour c l brer ses 25 ans d existence le Centre organise de nombreuses activit s et adopte pour l occasion le slogan 25 ans d jouer le temps D VELOPPER SA CLIENT LE DES MUS ES AUX MUNICIPALIT S la cr ation du Centre sa client le est principalement constitu e des mus es nationaux soit le Mus e du Qu bec et le Mus e d art contemporain de Montr al Les collections arch ologiques
56. avait t coll directement sur le document l aide d un adh sif qui s tait d grad et avait jauni avec le temps Ces premi res interventions se sont r v l es trop contraignantes pour le parchemin original et ce sans compter la nature acide des produits employ s pour le traitement Il devenait manifeste que la bonne conservation de l uvre n cessitait le retrait de ces anciennes restaurations Le travail a consist dans un premier temps d coller le sceau de la surface du document et d barrasser ce dernier des supports de carton sur lesquels il tait contrecoll en proc dant au d laminage couche par couche Par la suite les anciens comblements ont t retir s Dans un second temps les restes d adh sifs laiss s par le sceau et les cartons ont t nettoy s puis le document a t mis plat E nfin les lacunes laiss es b antes par le retrait de l ancienne restauration ont t combl es en employant un parchemin d une paisseur comparable celle de l original Finalement l uvre a t mont e dans une bo te passe partout faite sur mesure et suffisamment profonde pour contenir l paisseur du sceau 1 Document manuscrit sur parchemin avec sceau en cire avant traitement anonyme XVIII si cle Biblioth que et Archives nationales du Qu bec Photo Jacques Beardsell CCQ_ 2 Parchemin pendant traitement Photo Michel lie CCQ 3 Parchemin apr s traitement Photo Michel lie CCQ_ Port
57. ay Photo Michel lie CCQ_ Photo Michel lie CCQ_ 36 MISE SOUS VERRE PR MATUR E LA FERMETURE DE LA PULPERIE La fermeture de la Pulperie a t peinte par Arthur Villeneuve 1910 1990 le plus c l bre peintre na f du Qu bec Sa maison mus e enti rement peinte a obtenu le statut de monu ment historique apr s son d c s En 1994 elle a t d m nag e sur le site de La Pulperie de Chicoutimi dans le Mus e du Saguenay Lac Saint Jean Les restaurateurs du Centre ont t mis contribution pour sa conservation son transfert et sa mise en valeur Cette peinture l huile r alis e en 1958 et repr sentant la pulperie de Chicoutimi a t encadr e et mise sous verre pr D tail pendant d vernissage matur ment Le s chage de l huile est un processus chimique qui Photo lo se Paquette CCQ_ peut s taler sur une centaine d ann es m me si au toucher la cou che picturale semble s che apr s quelques semaines Cette couche picturale encore jeune avait de plus t recouverte d une couche de protection l huile C est pour cette raison que la peinture a coll au verre de l encadrement La premi re tape du traitement a donc t de d coller la peinture sans l endommager de la neige carbonique a t appliqu e sur le verre de l encadrement afin de cr er un choc thermique et le froid intense a fait se s parer brusquement le verre et la peinture La couche picturale tant jeune sa sensi
58. bec Photo Andr Bergeron CCQ_ UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 41 Embarcation de 1735 expos e en 2007 dans le hall du Mus e de la civilisation Qu bec Photo Andr Bergeron CCQ_ 42 Une premi re embarcation est d couverte en 1974 au pied de la maison Est be lors d un sondage arch ologique En raison de l absence d expertise et d infrastructure pour en effectuer le traitement elle est r enfouie prot g e avec du sable et du poly thyl ne Dix ans plus tard lors du d but des travaux de construction du Mus e en octobre 1984 on d cide de pr server ce sp cimen dont la date de fabrication est ant rieure la construction de la maison Est be 1752 ce qui est attest par l enfoncement des vestiges sous les fondations Toute l op ration arch ologique s est effectu e en procurant aux vestiges le suivi quotidien d un restaurateur Quelques mois plus tard un groupe d embarcations fond plat similaires celles excav es pr c demment est d couvert ainsi qu un autre l avant de la maison Est be C est en f vrier 1986 que la d cision est prise de redonner sa forme la plus grande des embarcations Aplatie et ouverte en deux au moment de sa d couverte elle devait retrouver son allure d embarcation gr ce au travail acharn de monsieur Ad odat Tremblay ex constructeur de navires et de chaloupes et de monsieur Jacques Boudreault b niste et aussi gr ce aux so
59. bilit aux solvants tait lev e C est avec beaucoup de pr cautions qu il a fallu nettoyer s lectivement le tableau en vitant les couleurs les plus sensibles comme le noir et les couleurs fonc es contenant du noir Un m lange de solvants en gel a t utilis pour nettoyer le tableau de mani re minimiser le contact du solvant avec la surface sensible Tous les traits noirs et il y en avait beaucoup ont d tre contourn s et n ont pas t nettoy s L huile jaunie donnait une tonalit chaude au tableau une fois cette couche enlev e les couleurs originales utilis es par le peintre ont r apparu Lorsqu il a peint La fermeture de la Pulperie Arthur Villeneuve ne se doutait certainement pas qu un jour cette fameuse pulperie abriterait sa maison mus e et ses uvres La fermeture de la Pulperie Arthur Villeneuve 1958 apr s traitement Photo lo se Paquette CCQ_ Au moment o l histoire de l art prenait v ritablement son essor au Qu bec sous l influence concert e des mus es et des universit s la cr ation du Centre de conservation du Qu bec s est av r e un alli pr cieux dans le d veloppement des connaissances et un lieu de formation essentiel J ai eu la chance au cours des trente derni res ann es d enseigner cette discipline ainsi que la mus ologie l Universit Concordia et l Universit du Qu bec Montr al Les restaurateurs du CCQ ont toujours t des partenaires p dagogiques
60. bres et le fleuve Mais ce faisant les religieuses ont aussi apport un changement au relief des montagnes l aspect du feuillage des arbres et la couleur du ciel R alis s avec du blanc de plomb ces surpeints taient tr s r sistants et impossibles enlever avec des solvants sans endom mager la peinture originale Heureusement la pr sence d un ancien vernis localis entre la peinture originale et les surpeints a permis de les retirer m caniquement l aide d une fine pointe m tallique Cependant avant de proc der cette intervention il fallait obtenir l autorisation des Ursulines Pour ce faire des historiens de l art la repr sentante du Mus e des Ursulines et celle de la communaut religieuse se sont concert s avec la restauratrice du Centre afin d aider les religieuses prendre une d cision clair e Elles ont accept d enlever l ensemble des surpeints afin de redonner cet important tableau son aspect original et son int grit AU SERVICE DU PATRIMOINE UNE EXPERTISE UNIQUE Surpeints de pudeur avant Sous les surpeints de pudeur se trouvent les anges tels qu ils traitement Photo Michel lie CCQ_ ont t peints par l artiste Photo Michel lie CCQ_ 32 1 La France apportant la foi aux Hurons de la Nouvelle France avant traitement anonyme XVII si cle monast re des Ursulines de Qu bec Photo Michel lie CCQ_ 2 Apr s traitement Photo Michel lie CCQ 1 elle seule
61. ce dernier du verre qui pourrait attirer les pigments pulv rulents vers sa face int rieure Un plexiglas transparent ferme le syst me de montage au dos et permet de v rifier long terme la stabilit de l ensemble du montage En tout ce traitement s est d roul sur une p riode de trois ans entre 2001 et 2004 UNE INTERVENTION MULTIPLES FACETTES LA R SURRECTION L uvre La r surrection de Fran ois Baillairg est un croquis sur papier v lin r alis l encre noire et rehauss d aquarelle Le dessin mis au carreau un quadrillage est trac sur le dessin et permet de le re produire plus grande chelle a servi l laboration d un tableau r alis par l artiste en 1804 pour l glise de Sainte Famille de l le d Orl ans Une inscription manuscrite au dos du dessin donne de pr cieux renseigne ments sur les couleurs du tableau Le papier tait affect par la pr sence de nombreux r sidus de papier de r paration de diverses colles de ruban autocollant et de d chirures La surface du papier tait sale gratign e et s v rement tach e La lecture de l uvre tait r duite cause des diverses taches Le dessin amput d un de ses coins ne pouvait tre mont de fa on appropri e Les d fis pos s par cette uvre taient nombreux Il fallait retirer les r sidus de colle de ruban autocollant ayant travers du verso au recto sans affecter les couleurs ni le papier Les pigments solubles devaient tre
62. cle en restauration et les tudiants admis doivent d j tre titulaires d un baccalaur at soit en histoire de l art en arts visuels en anthropologie en ethnologie ou en sciences Des programmes quivalents existent ailleurs dans le monde L quipe du Centre en 2008 absents sur la photo Ariane Lalande lisabeth Forest et Martine Lemay Photo Michel lie CCQ_ UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE Tr s t t les restaurateurs s acti vent la mise en valeur de leur profes sion Ainsi en 1982 certains travaillent l adoption du Code de d ontologie et Guide L quipe du Centr 1980 us du praticien en collaboration avec le groupe absents sur la photo J r me Ren Morissette Roger Roche et Joan Rathbone Photo Guy Couture CCQ_ canadien de l Institut international pour la conservation IIC GC devenu en 1996 l Association canadienne pour la conser vation et la restauration ACCR Huit ans plus tard soit en 1990 les professionnels du Centre participent activement la pr paration du congr s annuel de l IIC GC qui se tient Qu bec Leur implication dans l organisation de cette activit vient consolider leurs efforts pour la reconnaissance de leurs comp tences et de leur expertise En 2004 ils r p tent l exp rience en collaborant l organisation du 30 congr s annuel de PACCR tenu Qu bec Pourquoi un atelier de documentation photographique Si une partie
63. communication t 2009 Dominique Anthony Kintz secr taire de direction du CCQ a collabor la publication par sa relecture Collaboration la r alisation Ginette C t charg e de projet et tienne Gauthier de la Direction des relations publiques du minist re de la Culture des Communications et de la Condition f minine R criture et r vision linguistique Mich le Jean Production graphique Exit Communications Impression J B Deschamps inc Centre de conservation du Qu bec 1825 rue Semple Qu bec Qu bec G1N 4B7 T l phone 418 643 7001 T l copieur 418 646 5419 Site web www ccq meccf gouv qc ca Courriel info ccq meccf gouv qc ca D p t l gal 2009 Biblioth que et Archives nationales du Qu bec Biblioth que et Archives nationales du Canada ISBN 978 2 551 23852 1 version imprim e ISBN 978 2 550 57093 6 PDF Gouvernement du Qu bec 2009 Table des mat i r es Mot de la ministre Mot de la sous ministre Mot du directeur g n ral Du laborato ir e t echni que de restauration au Cent re de conser vat ion du Qu bec Une expertise unique Des l ments d clencheurs 1920 1978 Naissance du Centre de conservation du Qu bec Les premiers pas 1979 1980 Une gestion sous le signe de la performance Le pari de la conservation pr ventive Un lieu et une quipe de travail De Ville Vanier Saint Malo Se forger une expertise Un lieu de formation exceptionnel Une quipe pro
64. confection de supports appropri s La qualit de nos discussions au sujet des techniques utilis es par les artistes et des traitements propos s est un autre point important souligner ces changes tant une v ritable source d enrichissement Enfin tout simplement sur le plan humain cette collaboration entre nos deux institutions est remarquable Paulette Gagnon directrice g n rale Mus e d art contemporain de Montr al Vitrail restaur et r int gr dans la verri re L histoire de la musique Montr al Fr d ric Back 1967 station de m tro Place des Arts Montr al Photo Idra Labrie CCQ_ UNE EXPERTISE UNIQUE MOINE AU SERVICE DU PATR 67 68 ANNEXE PUBLICATIONS Les restaurateurs dans le cadre de leur travail peuvent mener des projets de recherche et publier les r sultats sur diff rents supports crits lectroniques ou audiovisuels Certains sont accessibles par Internet ou en vente au Centre de conservation du Qu bec Guide sur l art public conservation Coordonn par Mich le Lepage Site Web du CCQ_ 2009 Guide pour pr server son cimeti re France R millard 2009 12 pages Identification des plastiques et des lastom res 7 tests miniaturis s France R millard 2007 27 pages La restauration des c ramiques arch ologiques quelques exemples du cheminement d une pratique Andr Bergeron et al 2007 160 pages De l indigo la mauv ine Louise Lalonger
65. dans cette ville Louis Hubert Triaud Joseph L gar Antoine Plamondon Th ophile Hamel plusieurs d entre elles ont ensuite t copi es Par exemple le tableau de Simon Vouet a t copi en tout ou en partie au moins cinq fois par Joseph L gar 1795 1855 Saint Fran ois de Paule ressuscite un enfant apr s traitement Simon Vouet vers 1640 glise Saint Henri de L vis Photo Michel lie CCQ_ D tail de la main du saint montrant le changement de position de l auriculaire Photo Michel lie CCQ_ D tail en cours de d vernissage Photo Michel lie CCQ_ Comme toutes les peintures de cette glise le ta bleau de Vouet a t agrandi en 1878 par un restaurateur qui en a modifi la taille et le format 3 35 x 1 87 m pour les harmoniser au style de l glise Lors de sa restauration le retour au format original 2 65 x 1 40 m n a pas t re tenu tant donn qu il fait maintenant partie d un ensemble homog ne form par tous les autres tableaux agrandis de cette glise Malgr les dangers auxquels elle a t expos e l uvre est en bon tat pr sentant peu de lacunes et une seule petite d chirure dans la partie sup rieure De la chance certes mais aussi le r sultat d une technique sans faille de la part de l artiste Plusieurs historiens d art doutaient que ce tableau puisse tre l original qui avait appartenu jadis l glise des Minimes Paris et qui tait connu gr ce
66. de Qu bec Photo Francine Lalonde CCQ_ Le Centre de Conservation du Qu bec la force d une expertise au service de la conservation des objets patrimoniaux Le Conseil des monuments et sites du Qu bec CMSQ et les Editions Continuit collaborent depuis main tenant 12 ans avec le Centre de Conservation du Qu bec CCQ diff rents projets le dernier en date tant le support offert par le CCQ dans la mise en exposition de la collection textile de la maison Henry Stuart 1848 un bien patrimo nial class en vertu de la Loi sur les biens culturels du Qu bec qui poss de une collection d objets fort vari s t moignant d un art de vivre au KIK Le travail de partenariat entre nos organisations a principalement pris forme dans la diffusion de la connaissance du patrimoine par l outil privil gi qu est le magazine Continuit Ce trimestriel du patrimoine qu b cois offre en effet depuis 1998 une vitrine travers la chronique Conservation tous les experts du CCQ qui informent le public des d fis et des enjeux de la restauration d une uvre d un objet d un tr sor de notre patrimoine Nous voyons l un r le tr s compl mentaire et une volont fermement exprim e par le Centre de conservation de ne pas travailler en vase clos mais plut t de faire partager les questionnements les d couvertes et les solutions retenues Nous avons au fil des ans rencontr des professionnels form s aux meilleures coles passionn s par les
67. disponibles et efficaces Ils ont r pondu aux demandes de dizaines d artistes que j ai dirig s vers eux afin d obtenir des conseils pour la r alisation de leurs uvres Plusieurs employ s du CCQ ont t invit s venir donner des conf rences dans le cadre de mes cours et je ne compte plus le nombre de groupes d tudiants qui fu rent accueillis au Centre ann e apr s ann e afin de se familiariser avec les services qui y taient offerts et de prendre contact avec l univers de la restauration Certains ont eu la piq re et font maintenant carri re comme restaurateurs et d autres en tant que conservateurs de mus e ont r guli rement recours l expertise de ce laboratoire fort complet Ma collaboration la plus troite avec le CCQ sest concr tis e au d but des ann es 1990 Afin d initier les tudiants en mus ologie la conservation pr ventive le service de l audiovisuel de l UQAM sest associ l Institut canadien de conservation et au CCQ Pendant pr s de quatre ans nous avons r uni nos efforts afin de r aliser une s rie de 19 vid ogrammes portant sur ce nouveau secteur d activit Le principe de d part est bien connu il est plus facile de pr venir que de gu rir En inculquant des pratiques de conservation aux futurs professionnels en les sensibi lisant aux fragilit s des diff rents mat riaux et aux effets des conditions environnementales l Universit et le Centre remplissaient leur mission de formation Le r su
68. e Centre de conservation du Qu bec a pour mission de contribuer la conservation pr ventive et la restauration du patrimoine mobilier du Qu bec c est dire les objets les uvres d art les meubles l art public etc en vue d une meilleure accessibilit et d une valorisation de l h ritage culturel du Qu bec Pour ce faire il fournit des services professionnels de restauration et d expertise il sensibilise les client les l importance de la conservation pr ventive et il encourage le d veloppement de la connaissance des comp tences et des am nagements n cessaires la meilleure pr servation du patrimoine mobilier du Qu bec Voil le cheminement que la pr sente publication veut mettre en valeur Dans un premier temps un bref rappel historique de l institution son quipe de travail ses champs d expertise et sa client le met en lumi re volution du Centre portrait r v lateur de sa progression au cours de ses trente premi res ann es d existence La seconde partie se veut une belle invitation suivre les restauratrices et restaurateurs dans l ex cution de leur travail quotidien Par l interm diaire de projets coup de c ur sur lesquels ils ont travaill et de d fis qu ils ont relev s ils nous livrent des t moignages qui illustrent la fois les facettes de leur profession mais aussi les qualit s intrins ques qui s y rattachent patience minutie rigueur cr ativit et passion C est galemen
69. e Qu bec Celles ci utilisaient pour l enseignement de la musique aux pensionnaires La harpe de mod le gothique a t fabriqu e Londres Elle porte sur sa console l inscription Sebastian Erard Harp amp Piano Forte Maker in Ordinary To Her Majesty And The Royal Family Ce nom S bastien rard 1752 1831 est celui d un fabricant d instruments de musique fran ais sp cialis dans la production de pianos et de harpes Ayant r alis de nombreuses commandes pour Louis XVI et Marie Antoinette il doit fuir la R volution fran aise 1789 Il s installe Londres o il produit des instruments pour la famille royale anglaise Apr s sa mort son neveu Pierre rard prend la rel ve c est lui qui a introduit en 1835 le mod le gothique qui sera sur le march jusqu en 1900 La harpe est en rable piqu laiton compos du doreur et dorure Le riche d cor dor de la colonne constitu de moulures de bois et d ornements appliqu s en compos du doreur comportait de tr s nombreux manques qui devaient tre combl s Pour ce faire il a fallu utiliser le compos du doreur en usage au XIX si cle UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 59 60 Une p te bien sp ciale Le compos du doreur ou p te anglaise est fait de colle animale d huile de lin de colophane de glyc rine et de carbonate de calcium Il forme ainsi une p te mall able qui peut facilement lorsqu elle est chauff e tre press
70. e broche est port e exclusivement par les femmes Elle a t d couverte au c ur d une concr tion gr ce aux rayons X Puisqu il n y avait aucune femme bord du Elizabeth and Mary cette broche r v le l histoire d amour dun des miliciens qui sa douce aurait confi ce gage pour qu il lui soit rendu un jour L intervention conjointe des arch ologues et des restaurateurs t moigne de la concertation entre les divers paliers de d cision municipal provincial et f d ral elle a permis de sauver la section r siduelle de la coque du navire ainsi qu une collection exceptionnelle d objets du XVII si cle class e par le minist re de la Culture et des Communications en 1999 Il faut galement signaler la mobilisation de la communaut locale ainsi que l implication exceptionnelle des b n voles du Groupe de pr servation des vestiges subaquatiques de Manicouagan qui ont contribu au bon d roulement du sauvetage Les recherches men es par les arch ologues les historiens et les sp cialistes en culture mat rielle ont permis de mieux conna tre l exp dition militaire de Phips contre Qu bec la vie bord du navire l architecture navale ainsi que la vie en Nouvelle Angleterre et en Nouvelle France la fin du XVII si cle Les interventions effectu es par les restaurateurs ont contribu au d veloppement de nouvelles approches de traitement pour les mat riaux gorg s d eau La fouille fine des concr tions marines r cup r
71. e services modul e en fonction des types de client les certaines b n ficient de services gratuits financ s par l tat pour les autres une grille tarifaire s applique selon qu il s agisse d un organisme priv sans but lucratif d un organisme public d une entreprise ou d un particulier UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 13 1 Application d enduits protecteurs sur la statue du monument de la foi Qu bec et sur les plaques comm moratives Photo CCQ_ 2 Retouche sur une peinture murale Sherbrooke Photo CCQ_ 14 Le CCQ notre institution nationale de restauration lt Depuis sa fondation en 1979 le Centre de conservation du Qu bec CCQ sest taill une place de choix dans le r seau des institutions mus ales nationales du Qu bec c t des grands mus es d tat vou s l enrichisse ment des collections et leur mise en valeur dans les expositions le CCQ a d velopp une expertise professionnelle en conservation curative et pr ventive Il est devenu une r f rence en la mati re non seulement au Qu bec mais aussi ailleurs au Canada et sur la sc ne internationale Dans la capitale o il est situ comme dans la m tropole et dans toutes les r gions du Qu bec les nombreux mus es lieux d exposition et centres d interpr tation peuvent compter sur le CCQ sur les conseils de ses experts et sur leurs interventions planifi es La collaboration avec les institutions nord am
72. el Avataq la fin des ann es 1980 durant mes ann es d tudes de conservation restauration la ma trise de Sciences et Techniques l Universit de Paris 1 on parle de plus en plus de conservation pr ventive et surtout d une r f rence quasi unique le Canada Quant aux patrimoines arch ologique et ethnologique mes sp cialisations on ne se r f re qu l Institut canadien de conservation ou Parcs Canada Toutefois ayant eu l opportunit de rencontrer Andr Bergeron et de visiter le Centre de conservation du Qu bec je choisis d y r aliser mon stage de travail de dipl me Cette institution moffre alors la possibilit de participer aux projets de l atelier arch ologie ethnologie pour une ann e L accueil est la hauteur de mes attentes Gr ce France R millard je vais acqu rir m thode rigueur et surtout une ouverture d esprit scientifique jamais rassasi e Avec Andr Bergeron une certaine patience Et avec tous les autres sp cialistes du Centre la confirmation que le partage des informations et de la coll gialit sont les cl s d une activit efficace et coh rente L avantage d tre stagiaire cest le droit l erreur le droit parfois d tre na f et donc de poser toutes sortes de questions et surtout le fait que vos coll gues l acceptent Je dois aussi dire que pour une Fran aise l immersion professionnelle nord am ricaine est tr s formatrice au Centre j ai pu questionner et argumenter
73. elon des plans de fracture in gaux Lampleur des d g ts d fiait les possibilit s techniques d une restauration mais tant donn que ce panneau tait une des parties constitutives de l ensemble on pouvait difficilement le soustraire l unit sans compromettre l harmonie de l uvre En outre pour l artiste son remplacement n tait pas une option envi sageable Aussi en concertation avec ce dernier il a t convenu d en tenter la restauration Le d fi de cette restauration a donc t de pouvoir isoler les fragments de fa on les nettoyer les repositionner et les recoller par infiltration en tenant compte des contraintes suivantes les vitres sont rest es solidaires entre elles cette caract ristique entravait la possibilit de d poser les vitres une une hormis les verres 2 3 qui n taient pas coll s l origine aux verres sous jacents 4 5 6 les fragments mobiles qui ont pu tre d pos s d montraient que la peinture avait transf r d un verre l autre certains fragments de vitre n taient plus en registre laissant la possibilit de multiples miettes de verre de s intercaler dans les vides occasionn s par les ressauts les vernis color s tant sensibles la majorit des solvants il tait impossible de d coller les verres chimiquement sans alt rer la couche picturale les plans de fracture n taient pas align s d un verre l autre certains fragments ont disparu au
74. en le caract re particulier des interventions men es par les restaurateurs Compos e d une cinquantaine de vitraux ench ss s dans une armature en fer la verri re est install e devant un mur de tubes fluorescents qui diffusent une lumi re au travers du dessin translucide Chaque panneau est une superposition de quatre six verres Un premier panneau en verre tremp textur 1 prot ge chaque vitrail et produit par dif fusion de la lumi re transmise un effet de vibration optique aux verres color s sous jacents Derri re ce premier verre un autre verre non textur et trans parent 2 recouvre un verre plus pais peint avec de la peinture automobile noire 3 dont les motifs ont t obtenus par grattage de la surface Pour la plupart des panneaux s ajoutent en arri re deux pla ques enduites de vernis color s transparents 4 et 5 Le dernier panneau est un verre blanc d poli sans peinture 6 Les plaques de verre sont coll es les Verre lisse transparent N Verre de protection Verre blanc d poli verre tremp Verre lisse peint Verre lisse peint Verre lisse peint unes aux autres par une r sine poxy Situ e dans un lieu de passage la verri re a t vandalis e en 2008 occasionnant des bris majeurs l un des panneaux de verre Pied de nez du destin le verre de protection na subi aucun dommage En revanche les cinq autres verres en arri re ont tous t bris s s
75. er luminosit colora tion et tonalit ces uvres ainsi qu une int grit qui permet de les admirer nouveau LES REPENTIRS DE SIMON VOUET En 1992 commen ait l atelier des peintures la restauration du tableau de Simon Vouet 1590 1649 Saint Fran ois de Paule ressuscite un enfant Il s agissait du d but d un vaste chantier de restauration qui allait permettre de traiter de 1992 2005 sept tableaux du fonds Desjardins achet s en 1824 par le cur Joseph Lacasse pour d corer les murs de son glise de Saint Henri de L vis Qu est ce que le fonds Desjardins Le fonds Desjardins se compose d un ensemble de 180 tableaux Il doit son nom l abb Louis Joseph Desjardins qui les a acquis en France pendant la R volution fran aise Pendant cette p riode trouble les glises ont t d pouill es de leurs toiles religieuses qui ont t mises en vente C est dans ce contexte que l abb Desjardins ach te les tableaux qu il exp die son fr re Qu bec chanoine chez les Augustines et les Ursulines Les uvres roul es sur des tuyaux de po le quittent la France pour l Angleterre et de l vers New York C est en charrette que les toiles aboutissent finalement Qu bec entre 1817 et 1820 apr s un dangereux p riple et deux mois de travers e Ces peintures allaient avoir une grande influence sur le d veloppement de la peinture au Qu bec restaur es leur arriv e Qu bec par de jeunes artistes travaillant
76. es Ursulines de Qu bec Photo Jacques Beardsell CCQ_ 2 D tail apr s traitement Photo Jacques Beardsell CCQ_ 3 Retouche des comblements Photo Michel lie CCQ_ 4 Apr s traitement Photo Jacques Beardsell CCQ_ 1 D tail du Missale Romanum Lugduni Apud M P Rusard Paris France 1827 Maison Saint Gabriel Photo Michel lie CCQ_ 2 D tail du livre apr s traitement Photo Jacques Beardsell CCQ_ UN NOUVEAU CR NEAU LA RELIURE La restauration des livres est une expertise r cente du Centre la diff rence de certaines uvres d art qui ont plut t une valeur esth tique les livres et par extension les reliures qui les prot gent ont une fonction d usage savoir qu ils sont en tout premier lieu con us pour tre consult s et manipul s Il d coule de ce fait des tensions cr es au niveau des structures des reliures et une d t rioration directement propor tionnelle l usage qui a t fait de l ouvrage Ainsi il est fr quent de trouver des reliures dont les mat riaux constitutifs ont subi les outrages du temps et dont par exemple les coins sont corn s ou le plus souvent dont les couvertures sont sur le point de se d tacher de l ouvrage Parfois ce sont d anciennes restaurations qui causent pr judice aux reliures C est notamment le cas d un important ouvrage appartenant au Mus e de la civilisation et dont la restauration a t r cemment confi e au Centre L album Causes c l bres constit
77. es du Centre de conservation du Qu bec CCQ afin de lui rendre hommage et le remercier pour sa constante et pr cieuse collaboration depuis 1979 Le CCQ a d velopp des expertises et des comp tences remarquables en ce qui a trait la protection et la sauvegarde du patrimoine culturel qu b cois Ses experts ont perc les secrets de la restauration des sculptures des peintures des textiles et des tr sors d orf vrerie De plus il collabore r guli rement de fa on toujours tr s stimulante avec la Commission lors de la tenue du Comit de conservation des biens mobiliers TI y apporte son expertise et ainsi contribue au r le de la CBCQ qui avise et conseille la ministre de la Culture des Communications et de la Condition feminine lors entre autres de la restauration d uvres d art Au nom de l ensemble des commissaires du personnel et en mon nom je souhaite longue vie au Centre de conservation du Qu bec organisme essentiel la pr servation et la mise en valeur des uvres d art et du patrimoine culturel du Qu bec Mario Dufour pr sident Commission des biens culturels 1 St le avant traitement artiste et date inconnus cimeti re d Irlande municipalit d Irlande Photo Jean Blanchet CCQ 2 St le apr s traitement Photo CCQ_ 3 Cimeti re de la municipalit de LAnse Pleureuse Photo CCQ FRAGILES L EXTR ME Qu ont en commun livres v tements instruments de musique La r ponse e
78. es nombreuses collaborations avec le Centre de conser vation du Qu bec et esp re que cette aventure conjointe puisse durer encore bien des ann es Claire Simard directrice g n rale Mus e de la civilisation 1 Panier en clisses de fr ne de tradition huronne wendat avant traitement 2 Panier en clisses consolid par le remplacement de nombreuses clisses manquantes Conseil de la nation huronne wendat 3 Panier fait de pi ces d corce de bouleau cousues avant traitement origine huronne wendat Conseil de la nation huronne wendat 4 Panier fait d corce apr s traitement Photos Jacques Beardsell CCQ_ 5 Sac feu Dakota tats Unis avant traitement artiste et date inconnus Mus e de la civilisation Photo Michel lie CCQ_ 6 Le sac feu apr s restauration muni de nouveaux c nes clinguants de quelques nouvelles perles et d une nouvelle lani re Photo Jacques Beardsell CCQ_ UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 45 46 La Direction du patrimoine et de la mus ologie du MCCCF tient souligner l expertise unique du Centre de conservation du Qu bec partenaire majeur et de premier plan dans la conservation du patrimoine qu b cois Le Laboratoire et la R serve d arch ologie du Qu bec b n ficient depuis leur cr ation du savoir faire exceptionnel que les professionnels du Centre ont su d velopper au fil des ans et qui leur permet de sauver et de remettre en tat des objets arch
79. es sur l pave qui renferment des cen taines d objets cach s dans un mat riau aussi dur que du b ton n est toujours pas achev e ce jour La longue et difficile t che de les extraire de cette gangue dure et informe r serve sans doute plusieurs belles d couvertes 1 Le travail de d gagement d une concr tion marine d couverte dans l pave du Elizabeth and Mary Le retrait de la gangue dure et informe permet de mettre au jour des artefacts qui enrichissent la culture mat rielle du XVII si cle On voit ici la table de d gagement qui a m rit au Centre trois prix en sant et s curit en 2006 Photo Michel lie CCQ_ 2 Concr tion dans laquelle le C ur du Saint Laurent tait emprisonn Photo Andr Bergeron CCOI 3 Quelques objets ayant t d couverts lors de la fouille du Elizabeth and Mary On peut y reconna tre entre autres un pistolet une poign e d p e UNE EXPERTISE UNIQUE des ustensiles une tasse une pipe et un peigne Photo Michel lie CCQ 4 Un d tail de l image obtenue par rayons X d une concr tion montre le C ur du Saint Laurent On remarque en haut de la broche une grosse balle de plomb Photo Michel lie CCQ_ 5 Le C ur du Saint Laurent avant traitement Photo Michel lie CCQ 6 Le C ur du Saint Laurent un gage d amour en argent d couvert dans une concr tion marine provenant de l pave Photo Jean Blanchet CCQ_ 40 Remise du couve
80. es vestiges de l pave du Elizabeth and Mary Un sarcophage sorti de l oubli Des embarcations gorg es d eau Le secret de la verge noire Le patrimoine de la vie quotidienne Contre vents et mar es la restauration d uvres ext rieures La tour du Parlement un d fi de haute voltige Splendeur des uvres ext rieures dor es la feuille Rendez vous avec Notre Dame du Saguenay la g ante du f ord Les cimeti res un patrimoine bien vivant Fragiles l extr me Un vestiaire liturgique digne d un roi Une robe en taffetas qui prend du galon La plus ancienne courtepointe en Am rique du Nord Bain de jouvence pour le Panoramic View of Sherbrooke Un parchemin sign Louis XIV Un portrait d homme sous haute tension Une intervention multiples facettes La r surrection Une miracul e du verglas Une harpe rard restaur e sans fausses notes Un nouveau cr neau la reliure L approche en art contemporain Les noirs probl matiques de Paul mile Borduas Alexandra et les particularit s de l acrylique Coup d clat dans la verri re de Fr d ric Back ANNEXE Publications Information et sensibilisation Publications en collaboration 37 38 40 41 42 44 46 47 48 49 50 51 51 52 53 55 56 57 58 59 59 61 62 63 64 66 68 68 68 Mot de la ministre C est avec un tr s grand plaisir que je m associe au Centre de conservation du Qu bec pour souligner avec tout son personnel le travail accompli depuis sa cr ation
81. et d uvres c l bres compos es de plages noires sur fond NAH blanc qui ont en commun d avoir t r alis es par l artiste durant son s jour Paris de 1955 1960 Certaines de ces pein tures pr sentent des d t riorations qui se manifestent principalement par trois ph nom nes le jaunissement de la peinture blanche des craquelures importantes dans les emp tements et des soul vements dans les plages noires En fait ces ph nom nes s expliquent par une faiblesse intrins que des uvres On peut en cher cher la cause soit dans les produits utilis s par l artiste soit dans sa fa on de les utiliser Pendant qu il tait Paris Borduas achetait ses mat riaux principalement chez un marchand de couleurs tr s connu Lucien Lefebvre Foinet Il se procurait des toiles tendues sur ch ssis et d j enduites d une pr paration blanche Il s av re qu un autre peintre fran ais de cette poque Pierre Soulages s approvisionnait aussi chez ce m me fournisseur Comme dans le cas de Borduas plusieurs des uvres de Soulages de cette p riode pr sentent des probl mes de soul vements dans les aplats noirs Chez Borduas ce sont les craquelures de s chage dans les noirs qui causent les probl mes les plus spectaculaires et constituent un d fi pour les restaurateurs Certaines craquelures d abord imperceptibles brisent la couche picturale qui se soul ve en plaques Le s chage de la peinture l huile est lent une couleur l
82. etouches de couleur sur la statue de la Vierge du Mus e des beaux arts de Montr al Photo Claude Payer CCQ_ D gagement m canique au scalpel d un bronze d Alfred Lalibert Photo Michel lie CCQ_ Travail de dorure la feuille d or pratiqu sur les lettres de la tour de l Assembl e nationale du Qu bec Photo Jacques Beardsell CCQ_ Travail de consolidation d une polychromie fragile effectu sur un cheval ber ant de l poque victorienne appartenant au Mus e de Lachine Photo Michel lie CCQ_ UNE EXPERTISE UNIQUE Aujourd hui le Centre compte 14 restauratrices et restaurateurs permanents auxquels se joignent une douzaine d occasionnels Il regroupe la plus importante quipe de restaurateurs au Qu bec tant par le nombre de personnes que par la diversit des sp cialit s Un tel regroupement sous un m me toit de sp cialistes issus de plusieurs disciplines pr sente un avantage ind niable En effet sur le plan de la pratique cela permet de consulter facilement les coll gues des autres sp cialit s de r aliser des projets inter ateliers ainsi que de travailler sur des uvres composites Il en r sulte un enrichissement tant pour les futurs restaurateurs que pour ceux b n ficiant d une plus grande exp rience 15 p ANnMANVE Sat te Le Mus e du Qu bec pr sente en collaboration avec le Centre une exposition intitul e Restauration en sculpture ancienne qui t moigne non seulement
83. feuilles dor ont une bonne r sistance aux conditions atmosph riques mais leur finesse de deux microns d paisseur les expose l action abrasive des vents 1 Pulv risation d une couche de fond color e Photo Antoine Pelletier CCQ 2 Pose de la feuille d or Photo CCQ_ 3 Statue repr sentant sainte Luce avant traitement Louis Jobin 1915 fabrique de Sainte Luce sur Mer Photo Jacques Beardsell CCQ_ 4 T le de cuivre et de plomb apr s d gagement m canique Photo Delphine Laureau CCQ_ 5 Statue de sainte Luce apr s traitement Photo Jacques Beardsell CCQ_ Madone du Saguenay avant traitement Louis Jobin 1881 Soci t historique du Saguenay Photo CCQ All gement m canique brossage et grattage des diverses couches de peinture Photo Mireille Brulotte CCQ_ RENDEZ VOUS AVEC NOTRE DAME DU SAGUENAY LA G ANTE DU FJORD En plein c ur du f ord du Saguenay piqu e dans l escarpement du Cap Trinit s l ve une uvre colossale du sculpteur Louis Jobin Notre Dame du Saguenay Faisant plus de neuf m tres de haut elle est compos e de t les de plomb fa onn es sur une structure en bois sculpt sommairement L uvre datant de 1881 est une commande de Charles Napol on Robitaille un voyageur de commerce qui fit la promesse de faire riger une statue de la Sainte Vierge apr s avoir fr l la mort dans l eau glac e du Saguenay Avec le temps le blanc de son manteau avait t remplac par du bleu fonc
84. hoto CCQ_ D tails des lettres enroul es serr es juste apr s leur retrait du lion d orf vre rie Ces lettres r dig es pour la post rit allaient r v ler la vie d un artisan au XIX si cle l int rieur d un atelier d horlogerie orf vrerie de m me qu une tr s belle histoire d amour Photo Michel lie CCQ_ Verge noire et son Coffret Cet objet est l attribut officiel et symbolique du gentilhomme huissier de la verge noire I lui sert demander l ouverture des portes de la chambre parlementaire comme le veut la tradition britannique La pi ce d orf vrerie pr sent e ici avant traitement provient des ateliers de l inventeur horloger et orf vre Cyrille Duquet 1841 1922 Elle est la propri t de l Assembl e nationale du Qu bec Photo Michel lie CCQ_ UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 43 D poussi rage final apr s restauration de la maquette de l Arctic produite par Lucien Leclerc en 1977 Il s agit d une r plique du navire vapeur dirig par le capitaine Joseph Elz ar Bernier au cours de ses nombreuses exp di tions polaires 1904 1911 assurant les droits de souverai net du Canada sur l archipel arctique une aventure qu il ach vera par la prise de possession officielle de ces territoi res au nom du Canada Mus e maritime du Qu bec Photo CCQ_ LE PATRIMOINE DE LA VIE QUOTIDIENNE Depuis sa cr ation le Centre a effectu la restaura tion
85. huile appliqu e en paisseur peut prendre plus d un si cle avant de s cher De plus certaines couleurs comme le noir d ivoire de Borduas contiennent plus de liant ce qui augmente le temps de s chage On observe d ailleurs au revers de plusieurs toiles des taches d huile caus es par la migration de l huile de la peinture noire travers les diff rentes couches de peinture Limportance des uvres de la p riode parisienne de Borduas et la gravit des probl mes qui les affectent ont amen les restaurateurs demander de nombreuses analyses l Institut canadien de conserva tion Ces analyses renseignent sur les compositions chimiques de la pr paration blanche des pigments et des liants utilis s des couches de finition ainsi que sur les alt rations de ces mat riaux Elles r v lent galement caillement des noirs de la peinture Photo CCQ_ Succession Paul mile Borduas SODRAC 2009 UNE EXPERTISE UNIQUE 64 1 Vue de l atelier et de la peinture Sans titre N 38 pendant traitement Paul mile Borduas vers 1958 Mus e d art contemporain de Montr al 2 Refixage des soul vements de la peinture Photos Michel lie CCQ_ Succession Paul mile Borduas SODRAC 2009 l existence de deux noirs diff rents chez Borduas Il est int ressant de constater que sur une m me pein ture il existe parfois des plages noires tr s endommag es et d autres qui ne le sont pas Or il semble que
86. ie Ducatel responsable de fili re Haute cole Conservation restauration ARC La Chaux de Fonds Suisse Ces stages professionnels permettent de parfaire la formation et d apprendre de nouvelles techniques de restauration et de conservation pr ventive De surcro t plusieurs stagiaires trangers en venant y acqu rir des connaissances enrichissent du m me fait les restaurateurs du Centre par leur exp rience Celui ci a ainsi ouvert ses portes depuis 1985 plus de 132 stagiaires professionnels venant de 14 pays Le Centre Offre aux stagiaires la possibilit de participer des projets tr s vari s allant de la simple intervention de courte dur e d autres plus complexes chelonn es sur plusieurs ann es Par exemple les futurs restaurateurs ont la chance de prendre part des projets d envergure tels ceux des uvres du m tro de Montr al des artefacts de l pave du Elizabeth and Mary o aux grands chantiers de restauration du patrimoine religieux Le Centre demeure donc un lieu dynamique et stimulant o les id es sont en constante bullition contribuant ainsi l volution de la profession UNE QUIPE PROLIFIQUE PUBLICATIONS ET COLLABORATIONS Le Centre compte plusieurs publications son actif voir liste en annexe La premi re remonte 1982 La brochure Le montage et l encadrement des uvres sur papier visait tablir et diffuser des normes mus ales applicables dans tout le r seau des mus es qu
87. imoine Ce fonds permet de restaurer le patrimoine b ti class sur la recommandation de la Commission des biens culturels ou cit par une municipalit de m me que les uvres d art int gr es l architecture et l environnement en vertu de la politique gouvernementale cet gard et de renouveler les expositions permanentes des institu tions mus ales Bon nombre de ces programmes n cessitent la collaboration du Centre de conservation du Qu bec et lui permettent ainsi de consolider et de faire rayonner son expertise et de contribuer la sauve garde du patrimoine Le Centre de conservation du Qu bec est au c ur de la protection et de la restauration du patrimoine au Qu bec En 2009 cette publication vient sans conteste souligner l expertise profes sionnelle et la r putation internationale du Centre J esp re qu elle saura inciter tous les propri taires de biens patrimoniaux faire appel ses ressources pour assurer la p rennit du patrimoine qu b cois La sous ministre de la Culture des Communications et de la Condition f minine Sylvie Barcelo Mot du directeur g n ral Cette publication souligne le parcours in dit depuis 1979 du Centre de conservation du Qu bec Elle se veut un hommage aux restaurateurs artisans techniciens personnel de soutien et dirigeants qui sont l origine de sa r putation aujourd hui fort enviable Une image vaut mille mots dit on Au Centre de conservation du Qu bec ce sont
88. ines de Qu bec 1746 1750 L autel en tombeau est de Jean Ba llairg la polychromie de son fils Fran ois et la dorure faite par les Ursulines 1784 1786 L ensemble est expos la sacristie de l glise paroissiale de Sainte Anne de la P rade UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 21 L ancien maitre autel de Sainte Anne de la P rade au d but de sa restauration avant le retrait des surpeints blancs Photo Michel lie CCQ_ 22 Le tabernacle et l autel en tombeau apr s restauration Photo Michel lie CCQ_ 1 D tail d un tabernacle attribu Jacques Leblond de Latour d but du XVIII si cle apr s restauration collection du Mus e des maitres et artisans du Qu bec Photo Michel lie CCQ_ 2 D tail du maitre autel de l ancienne chapelle de l H pital g n ral de Montr al pendant traitement Philippe Li bert vers 1788 collection du Mus e national des beaux arts du Qu bec Photo Jacques Beardsell CCQ_ La restauration du tabernacle de la collection de l cole du meuble du Mus e des maitres et artisans du Qu bec a remis au jour ses dorures savantes R alis e en collaboration avec l atelier des meubles du Centre elle a en outre permis d en comprendre les formes d origine et de proposer l attribution de cette pi ce au sculpteur Jacques Leblond de Latour vers 1700 Des restaurations de longue haleine se poursuivent en 2009 celles du tabernacle du S minaire de Qu bec F
89. ins prolong s prodigu s par les restaurateurs du Centre Le 16 mai 1988 l embarcation est transport e et install e au Mus e de la civilisation o plus de dix millions de visiteurs ont pu depuis la contempler Que pouvons nous tirer de cette exp rience Lembarcation du Mus e est le seul sp cimen encore visible du patrimoine maritime d avant la Conqu te Il reste redonner cette embarcation ainsi qu aux autres la place qu elles m ritent au sein de notre m moire collective T moignage de leur importance la d couverte des embarcations est cit e dans le r pertoire du British Museum Encyclopedia of Underwater and Maritime Archaeology Ce projet de sauvetage a largi les connaissances sur la batellerie l g re du XVIII si cle qui a jou un r le fondamental dans le d veloppement de la colonisation fran aise en Am rique du Nord Mais plus encore le sauvetage et la restauration des embarcations du Mus e ont galement favoris l mergence d une expertise dans le traitement des mat riaux gorg s d eau maintes fois mise profit pour le traitement de dizai nes d autres artefacts pr sentant les m mes caract ristiques LE SECRET DE LA VERGE NOIRE Nul autre que le restaurateur na un contact aussi intime avec l objet de collection Il l examine sous toutes ses coutures le photographie sous toutes les lumi res l analyse dans toutes ses parties Cet examen l am ne faire parfois des d couvertes renversantes C est ce qui e
90. is r a t trac avec de la peinture jaune puis une couche de mixtion a t appliqu e pour faire adh rer la feuille d or sur la surface Bien que le temps frais ait ralenti le cycle d closion des mouches leur nombre croissait de jour en jour La dorure a d tre r alis e avec une bonne ma trise de soi les restaurateurs tant partag s entre le d sir d avoir un fort vent qui prot ge des insectes et la peur de voir ce m me vent pulv riser les minces feuilles d or avant qu elles ne soient appos es sur la surface Cette restauration a n cessit dix jours de travail in situ pour les deux restaurateurs campeurs 1 Pr paration du lis r bande destin accueillir la feuille d or Photo Antoine Pelletier CCQ_ 2 Application de la feuille d or Photo Antoine Pelletier CCQ 3 Apr s traitement Photo CCQ UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 49 50 LES CIMETI RES UN PATRIMOINE BIEN VIVANT titre de hauts lieux d histoire et de patrimoine culturel du Qu bec les cimeti res sont objets de pr occupation pour le Centre Les premiers l ments du patrimoine fun raire susciter l moi par leur d gradation avanc e ont t les calvaires et les st les en bois dont un grand nombre a d j disparu Aujourd hui encore les marbres hauts et minces du milieu du KIK si cle pr sents en de nombreux endroits sont sources d inqui tude Par cons quent plusieurs experts du Centre se sont
91. isation et leur mode d emploi Elles sont aussi accompagn es d un lexique et d une bibliographie Pr serv Art pr sente des textes sur les grandes familles de produits utilis s en conservation pr ventive tels les textiles les papiers les cartons etc L information disponible permet aux utilisateurs de cette base de donn es de d terminer les produits utiliser en fonction de leurs besoins sp cifiques Depuis son lancement Pr serv Art a connu des mois de fr quentation fr lant les 14 000 visites et a re u les f licitations de nombre de ses utilisateurs Sur son site Web http www ccq mcccf gouv qc ca on trouve galement des capsules sur la conservation pr ventive destin es aux archivistes et plusieurs autres destin es au grand public En 2009 vient s ajouter le Guide pour la conservation des uvres d art public Ce guide con u avec le soutien du Service d int gration des arts l architecture du Minist re propose une s rie de consid rations dont il faut tenir compte dans les diff rentes tapes du processus d int gration d une nouvelle uvre d art public ainsi que des recommanda tions pour l entretien des uvres anciennes et nouvelles PRIX ET DISTINCTIONS Le Centre a vu nombre de ses projets couronn s de succ s par l obtention de diff rents prix et honneurs En 1996 le vid ogramme portant sur La lumi re et l clairage de la s rie de 19 pr par s en collaboration avec l Universit du Qu bec Mont
92. l de la chasuble Photo Michel lie CCQ_ 52 1 Robe de soir e de taffetas de soie avant traitement artiste inconnu vers 1850 Mus e du costume et du textile du Qu bec 2 Robe apr s traitement Photos Michel lie CEO Dalmatique apr s traitement recto et verso Photos Michel lie CCQ Ce travail a permis une meilleure manipulation de ces tissus anciens et facilit la pr sentation en exposition On a pu admirer ces textiles dans plusieurs expositions du Mus e de la civilisation comme Le Temps des Qu b cois et francois premier evesque de quebec Propri t de la fabrique Notre Dame de Qu bec ces textiles font partie d une collection importante du patrimoine religieux qu b cois et sont en d p t permanent au Mus e de la civilisation UNE ROBE EN TAFFETAS QUI PREND DU GALON En 1996 le Mus e du costume et du textile du Qu bec situ Saint Lambert demande au Cen tre de traiter une robe en taffetas de soie datant de 1850 Cette robe a appartenu Catherine Z phyrine T Ompson n e en 1826 Saint Hyacinthe et qui en 1850 pouse Louis Antoine Dessaules de la famille seigneuriale de Saint Hyacinthe Cette robe devait tre la vedette d une exposition intitul e La Mari e d voil e mode 1840 1940 pr sent e en 1998 Le traitement de la robe a t divis en trois tapes En premier lieu un mannequin en ethafoam mousse poly thyl ne a t fabriqu ceci pour plusieurs raisons docume
93. le Rapport sur le mandat les ressources et le statut du CCQ qui porte sur la gestion des collections d tat et des mus es priv s accr dit s Au terme de cette tude le Centre prend le virage de la conservation pr ventive pour amorcer un d veloppement structur de la conservation du patrimoine mobilier au Qu bec Pour y parvenir le Centre 0ffre de nombreux programmes de formation en conservation pr ventive dont ceux Offerts aux professionnels de la Soci t des mus es qu b cois Ces s minaires sont souvent donn s en partenariat avec des coll gues de l Institut canadien de conservation Le Centre collabore galement la formation des tudiants en mus ologie en histoire et en histoire de l art en arch ologie en arts plastiques et en archivistique que ce soit dans des tablissements d ensei gnement universitaire ou coll gial qu b cois comme l Universit Laval et le Coll ge Montmorency ou en Europe comme l Universit de Paris 1 Lobjectif principal de cette sensibilisation la conservation pr ventive aupr s des intervenants du patrimoine et de la mus ologie est d apprendre aux tudiants faire les bons choix au bon moment En effet ce sont les futurs responsables de collections qui auront d cider par exemple des niveaux d humidit et d clairage qui seront utilis s par une institution am nager une r serve ou sugg rer des fa ons de d placer une collection de fa on s curitaire Ces choix doivent
94. lifique publications et collaborations Prix et distinctions D velopper sa client le Des mus es aux municipalit s Accompagner et soutenir les municipalit s Le m tro de Montr al le d clencheur d une approche structur e en art public l coute des centres d archives Des documents photographiques vuln rables Au secours patrimoine en d tresse Pleins f eux su r l ar estauration del a cha pel Le des Ursu lines de Qu bec au m tro de Mont r al Au c ur de la sculpture ancienne du Qu bec Autels et tabernacles red couverte de chefs d uvre nationaux La chapelle des Ursulines un chantier d terminant L autel de la chapelle de la Sainte Face une technique prometteuse Les statues de saint Michel et de saint Gabriel des anges ressuscit s Les d fis de la restauration de peintures Des repentirs de Simon Vouet Un myst re non r solu La visitation de l glise de Saint Antoine de T illy Une int grit retrouv e La France apportant la foi aux Hurons de la Nouvelle France La renaissance d une uvre Le triomphe de la Vierge Tout un d fi physique La descente de croix S agit il de Fran ois Madeleine d Youville Mise sous verre pr matur e La fermeture de la Pulperie II III O Uri UT UT S ND ND H RH A M A E h h h h O O0 O0 H VN 21 21 21 23 24 26 28 28 29 31 33 34 35 36 AU SERVICE DU PATRIMOINE UNE EXPERTISE UNIQUE Arch ologie et culture mat rielle le pass raconte Le sauvetage d
95. ll et d coup afin de faire des caches et cr er des formes et une couche de vernis recouvre la surface de l uvre Une analyse faite l Institut canadien de conservation a d termin que le vernis est galement un acrylique L action irr versible du temps a fait jaunir le vernis et les imposantes formes blanches ont perdu leur clat L utilisation des r sines acryliques n est pas tr s ancienne dans le milieu des arts Les premi res peintures acryliques pour artistes ont t Offertes sur le march partir du milieu des ann es 1950 mais les artistes vont commencer les utiliser plut t dans les ann es 1960 Dans le milieu de la restauration et de la conservation il est admis que les tableaux faits l acryli que n cessitent des mesures particuli res pour assurer leur bonne conservation long terme Leurs surfaces molles et poreuses attirent et conservent la salet Elles sont tr s vuln rables l abrasion et tr s sensibles aux solvants en plus d tre difficilement nettoyables pour ces m mes raisons D iff rents projets de recherche rela tifs au nettoyage et au vernissage de ce nouveau m dium sont pr sentement en cours La probl matique d Alexandra est d tre recouverte d une couche de vernis maintenant jauni qui est de la m me nature que celle de sa peinture Des pr cautions ont d tre prises pour arriver solubiliser la couche de vernis sans endommager la couche de peinture De nombreux tests ont t faits
96. ltat est concluant non seulement la s rie est toujours pertinente et utilis e quinze ans plus tard mais elle est diffus e avec succ s travers le monde faisant ainsi rayonner l expertise des restaurateurs qu b cois et canadiens J aimerais conclure en t moignant comment le CCQ et en particulier l atelier de peinture constitue un atout essentiel la recherche en histoire de l art du Qu bec Comme sp cialiste de l art historique j ai toujours pu compter sur les r sultats du travail des restaurateurs qui permettent de mieux comprendre les secrets de la cr ation des uvres d analyser les tapes de leur volution et de leur redonner vie J ai beaucoup appris de ces nombreuses heures discuter des d couvertes et des difficult s qui surgissent lors de l intervention sur telle ou telle toile Mon interpr tation des tableaux du fonds des abb s Desjardins d Antoine Plamondon ou d Ozias Leduc pour ne citer que ces exemples doit beaucoup au travail consciencieux des restaurateurs du CCQ Gr ce la participation de certains partenaires telle la Fondation du patrimoine religieux des ensembles importants de tableaux ou des d cors sont en meilleur tat des centaines d uvres se retrouvent maintenant sur les cimaises des mus es et sont mieux appr ci es du public Longue vie au Centre de conservation du Qu bec Laurier Lacroix professeur D partement d histoire de l art Universit du Qu bec Montr al ARCH OLOGIE ET
97. maines de la conservation Avant d intervenir le restaurateur prend soin de bien saisir le sens de l uvre De cette fa on il s assure d adopter une approche qui respecte l intention de l artiste ce qui le place parfois devant un dilemme conserver le sens de l uvre ou conserver l histoire mat rielle de celle ci Il est aussi tr s souvent amen consulter l artiste sur le lt devenir gt de l uvre Ce contact privil gi est une occasion de recueillir des ren seignements essentiels pour assurer sa conservation long terme plan d installation possibilit de variantes dans la pr sentation et possibilit d apporter des modifications aux mat riaux l instar de l essor l chelle internationale de la restauration d art contemporain le Centre compte sur un nombre croissant de son personnel passionn par ce champ d expertise et apte r pondre la demande Il participe ainsi l volution des approches de conservation et de restauration de ces uvres une partie du patrimoine de demain il Passage Diffusion I apr s traitement 2 180 Complementary Twists avant traitement Hugh A LeRoy 1966 Mus e d art contemporain de Montr al 3 Apr s traitement Photos Michel lie CCQ_ Plans des craquelures du tableau Photo Michel lie CCQ_ LES NOIRS PROBL MATIQUES DE PAUL MILE BORDUAS Bon nombre de tableaux de Paul mile Borduas 1905 1960 posent un grand d fi li la conservation Il s agit en ff
98. min CCQ_ 4 La visitation apr s traitement attribu e Jacques Oudry XVIII si cle glise de Saint Antoine de Tilly Photo Michel lie CCQ_ UNE INT GRIT RETROUV E LA FRANCE APPORTANT LA FOI AUX HURONS DE LA NOUVELLE FRANCE Le tableau La France apportant la foi aux Hurons de la Nouvelle France est le plus embl matique du R gime fran ais faire partie du patrimoine qu b cois Appartenant aujourd hui aux Ursulines de Qu bec il a d abord t la propri t du Coll ge des J suites de Qu bec Ce sont les Hurons qui auraient fait don du tableau aux J suites en 1666 l occasion de la f te de la Sainte Trinit Il est entr chez les Ursulines de Qu bec au d but du KIK si cle la suite du d c s du dernier j suite La restauration de cette uvre exceptionnelle une ic ne de l art au Qu bec et au Canada pr sentait un d fi passionnant relever Entreprise en 2005 elle s est termin e en 2008 apr s 1 000 heures de travail Ce qui s annon ait au d part comme une restauration sans surprise s est av r e une op ration d licate En effet un pais vernis jauni cachait d importants surpeints recouvrant toute la moiti sup rieure de l uvre originale Ces surpeints tr s anciens r alis s probablement par les Ursulines au moment d accueillir l uvre en leurs murs visaient sans doute cacher la nudit des angelots surpeints de pudeur mais aussi rafra chir le ciel les montagnes les ar
99. n 1998 l exposition Paul mile Borduas et l pop e automatiste ef en particulier au volet didactique consacr la restauration des uvres de Borduas et des probl mes sp cifiques engendr s par ses uvres la fin de cette exposition l initiative du CCQ une rencontre entre scientifiques et restaurateurs a t organis e pour d battre des probl mes propres aux noirs et blancs des ann es 50 Des restaurateurs du GGO sont aussi venus nous pr ter main forte Montr al en 1994 par exemple lors de la pr paration de la r trospective Guido Molinari Marcelle Ferron est une autre artiste pour laquelle la contribu tion du GGO a t significative au regard du nombre de peintures trait es Les uvres confi es aux restaurateurs en sculptures polychromes et art contemporain sont elles de nature tr s diverse Mentionnons des aquarelles sur bois de Sylvie Bouchard qui sont des uvres fragiles et de tr s grande dimen sion Pour quelques sculptures des traitements in dits ont t effectu s impliquant la fabrication d l ments disparus en plexiglas color pour une uvre de 1967 de Jean No l ou encore en b ton pour une installation de 1978 de Jean Serge Champagne D autres traitements sont de longue haleine mais combien essentiels comme la consolidation des soixante neuf planches du ch teau d eau d Irene F Whittome Une attention particuli re a souvent t port e aussi l entreposage de nos sculptures par la
100. n de la pr servation des fonds Ils encouragent galement l instaura tion de m thodes de pr servation dans les activit s courantes du centre d archives changer les contenants protecteurs privil gier dans la mesure du possible l exposition de copies plut t que les originaux et am liorer les techniques de manipulation DES DOCUMENTS PHOTOGRAPHIQUES VULN RABLES Un autre exemple concret de l intervention des restaurateurs aupr s des centres d archives touche les documents photographiques sur base de plastique La pr servation de ces types de documents instables regroupant principalement des films des n gatifs et des diapositives constitue tout un d fi pour les d tenteurs et les restaurateurs Certains de ces supports de plastique ont t introduits en 1890 mais ont t retir s du march dans les ann es 50 alors que d autres sont encore utilis s aujourd hui 1 Livres anciens de la biblioth que juridique de Qu bec 2 Restauratrice compl tant un rapport d valuation 3 Classeurs d un centre d archives Photos CCQ_ Le r tr cissement du support du n gatif provoque des ridules dans mulsion Photo Susanne Marie Holm CCQ_ D s leur fabrication les plastiques commencent se d t riorer au niveau microscopique une certaine tape ce ph nom ne devient percepti ble l il nu et acc l re la destruction de l image et du support Les mana tions corrosives alors produites peuvent galement provoquer la d
101. nce munie de tout le mat riel pr vu dans de tels cas a donc t d p ch e sur les lieux Les professionnels ont d s lors pu assister le personnel du Mus e dans la stabilisation de la situation limitant ainsi les dommages aux collections Une fois le calme revenu le Mus e a pu faire le bilan des d g ts et planifier la restauration des nombreux objets endommag s costumes textiles tach s mobilier gauchi au vernis alt r et au placage soulev photo composite gondol e et souill e de coulures de m me que plusieurs objets touch s d une fa on ou d une autre par l eau et l humidit Le Mus e a donc adress au Centre plusieurs demandes de restauration et certaines interventions ont n cessit des traitements qui se sont chelonn s sur plusieurs ann es 20 Lorsqu un sinistre survient des priorit s de restauration sont tablies Souvent de nombreux objets demandent une attention imm diate Certains comme ce ch le sont alors congel s dans le but de stabiliser leur tat jusqu ce qu ils puissent tre restaur s Photo Jean Blanchet CCQ_ Le m me ch le apr s restauration Photo Jean Blanchet CCQ_ Pleins f eux su rl ar estauration de l a c ha pel Le des Ursu line s de Qu bec au m tro de Mont r al Ce chapitre est consacr aux projets qui ont marqu la pratique des restaurateurs au cours des trente derni res ann es L ventail des projets s lectionn s donne un bon aper u de l ex
102. nnage avait presque compl tement disparu il a pu tre recr gr ce l il intact qui a servi de mod le Seules les lacunes et les petites zones d abrasion ont t re touch es avec des m diums r versibles afin qu elles s harmonisent aux couleurs environnantes Les retouches termin es un vernis de protection a t appliqu Puis dans son nouvel encadrement le tableau restaur a pu retrouver sa place sur les murs du Grand Salon des portraits du Ch teau Ramezay Ce travail important de restauration illustre bien le but de la restauration qui n est jamais de redonner 35 l uvre son apparence initiale mais plut t d int grer les dommages pour redonner l uvre une apparence uniforme sans trahir les effets du passage du temps Par ailleurs la restauration a remis en question l identit de l homme repr sent En effet selon des chercheurs et des conservateurs de costumes le style du portrait tout comme celui de la perruque et des v tements se rapportent davantage la p riode 1750 1760 soit pr s de 20 ans apr s le d c s de monsieur UNE EXPERTISE UNIQUE d Youville C est dire quel point la restauration permet d observer une uvre avec un nouveau regard Fran ois Madeleine d Youville Tableau la lumi re ultraviolette Apr s traitement avant traitement anonyme apr s traitement On peut constater Photo Michel lie CCQ_ XVIII si cle Mus e du Ch teau l tendue des retouches Ramez
103. nt Photo CCQ_ La premi re intervention du Centre dans le domaine de la restauration de bronzes ext rieurs remonte l t 1981 Elle visait corriger les probl mes affligeant les statues du monument Louis H bert Qu bec uvre d Alfred Lalibert 1878 1953 qui s l ve au parc Montmorency elle comporte trois personnages soit Louis H bert Marie Rollet et Guillaume Couillard Malheureusement ces statues avaient t lav es l acide chlorhydrique Ce sauvetage in extremis marquait une premi re collaboration entre le Centre et la Ville de Qu bec et du coup pour le compte d une municipalit En effet depuis 1981 plusieurs dizaines de bronzes ext rieurs ont t restaur s par l atelier des m taux et des pierres tant en laboratoire qu in situ Mentionnons notam ment la restauration des monuments Jacques Cartier en 1982 et Samuel de Champlain en 1983 De 1991 1993 la totalit des bronzes comm moratifs de la Ville de Qu bec a t trait e De 1997 2000 c est au tour des bronzes de la fa ade de l H tel du Parlement faire l objet de traitements R cemment le bronze associ au monument Salaberry Chambly 1880 a t restaur en atelier il s agit du premier bronze du sculpteur Louis Philippe H bert et le premier con u par un artiste canadien Ainsi au fil des ans l atelier m tal et pierre a Offert son expertise aupr s de diff rentes villes telles Montr al Sherbrooke Gatineau Trois Rivi res
104. nt t renforc s au verso La surface reconstitu e a t scell e et retouch e l aquarelle L uvre a t r encoll e Ce traitement a mis profit une formation en colmatage du papier ainsi qu un quipement sp cialis acquis cet effet En conclusion il s agit d une restauration qui n aurait pu tre r alis e par les m thodes tra ditionnelles 1 D tail du dessin avant traitement 2 Dessin apr s traitement Photos Michel lie CCQ_ 1 Poup e avant traitement 2 Poup e apr s traitement 3 Poup e apr s traitement avec v tements Photos Jean Blanchet CCQ_ UNE MIRACUL E DU VERGLAS Parmi les victimes de la crise du verglas de 1998 se trouvait une poup e de cire appartenant au Mus e de Lachine qui avait t malencontreusement chapp e et cass e au cours des man uvres de sauvetage Si la restauration peut parfois faire des miracles elle n est pas omnipotente Le cas de la poup e pr sentait un probl me de taille non pas que la cire rec le encore des myst res mais bien cause de l il manquant En effet depuis quelque temps d j la restauration de la cire tait bien ma tris e par les restau rateurs du Centre Ces derniers avaient men avec succ s le vaste projet de remise en tat de la collection de personnages en cire grandeur nature de l ancien Mus e de cire de Montr al maintenant propri t du Mus e de la civilisation Ce projet de m me que ceux qui avaient pr c
105. ntation photographique traite ment transport exposition et entreposage de la robe au Mus e la deuxi me tape un cerceau et les plis non originaux ont t d cousus afin de r tablir son allure d origine Les multiples faiblesses ont t renforc es en utilisant de la soie et des fils de soie tr s fins teint s aux couleurs originales Pour ce faire des teintures ont t r alis es dans l atelier des textiles selon des proc d s industriels Le tissu de renforcement en tulle achet en Angleterre a t fabriqu sur une machine datant de 1850 pour donner la m me texture que la robe originale Robe pendant traitement Photo Michel lie CCQ_ La troisi me et derni re tape a consist d froisser la robe l aide d un appareil vapeur l eau d ionis e et de petits instruments chirurgicaux Le traitement de cette robe a eu des r percussions importantes durant l ann e 1998 l occasion du 250 anniversaire de fondation de la ville de Saint Hyacinthe Le centre d exposition Expression et le Centre ont travaill la r alisation de l exposition Cri du taffetas froiss pr sent e au bureau touristique de cette ville o une copie de la robe a t expos e De plus une reproduction de la robe a t port e par une conseill re de la Ville de Saint Hyacinthe lors des activit s estivales touristiques E nfin des copies du patron de la robe ont t r alis es dans le cadre d une activit Sympo Fibres
106. ntre plaqu pr alablement viss s au mur Un cadre de style n oclassique a t fabriqu en huit sections pos es sur le pourtour de l uvre et fix es au contre plaqu sans quincaillerie apparente l automne 2007 Le triomphe de la Vierge tait accroch au Mus e des beaux arts de Montr al pour une exposition soulignant le 350 anniversaire des Sulpiciens Il est d sormais install la basilique Notre Dame de Montr al au dessus de l escalier menant la chapelle du Sacr C ur Le triomphe de la Vierge pendant traitement Apr s traitement Photo CCQ_ William Berczy 1810 fabrique de la paroisse Notre Dame de Montr al Photo Michel lie CCQ TOUT UN D FI PHYSIQUE LA DESCENTE DE CROIX Yves Tessier 1800 1847 est surtout connu comme peintre religieux mais aussi comme portraitiste et restaurateur Il est l apprenti du peintre Jean Baptiste Roy Audy 1778 1848 et copiste des tableaux du fonds Desjardins Il r alise en 1824 une copie de La descente de croix peinte par Charles Lebrun 1619 1690 pour la chapelle des Carm lites de Lyon vers 1679 elle m me inspir e de celle de Rubens la cath drale d Anvers Le tableau de Tessier se trouve l glise de Saint Marc sur Richelieu qui compte plusieurs tableaux dont quatre de Tessier que le Centre a eu le mandat de traiter L caillage et les soul vements en cuvette qui affectaient ce tableau ont n cessit une consolidation presque g n ralis e de la couche
107. nvention de performance et d imputabilit avec le minist re de la Culture et des Communications d coulant d une mise jour de la Loi sur l administration publique Cette loi entraine la transformation de son statut d unit autonome de service en agence gouvernementale Le nouveau cadre de gestion inscrit dans la convention repose sur l imputabilit la transparence l efficacit et comprend une entente de gestion approuv e par le Conseil du tr sor qui accorde notamment au Centre une marge de man uvre quant l embauche de restaurateurs Ce changement de statut et la souplesse en mati re de gestion de son effectif ont permis d accro tre et de diversifier sa client le d offrir ses services aux organismes aux entreprises et aux particuliers ce qui fait que la production annuelle passe de 13 500 24 000 heures en huit ans Les dirigeants 1979 1981 Pierre Lachapelle 1981 1983 Laurent Bouchard 1983 1986 Jacques Le Barbenchon 1986 1999 Michel Cauchon 2000 2006 Murielle Doyle 2006 2006 Robert Garon par int rim 2006 2008 Christiane L vesque 2008 2008 Francine Lalonde par int rim 2008 Daniel Bastille UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE LE PARI DE LA CONSERVATION PR VENTIVE Tous les restaurateurs le disent la meilleure restauration est celle que l on ne fait pas En effet aucune restauration ne peut galer la pr vention de la d t rioration En 1991 un groupe de travail d pose
108. ologiques et patrimoniaux appartenant au Minist re des institutions mus ales et l tat qu b cois Parmi ceux ci on compte des milliers d objets provenant de deux collections arch ologiques de premi re im portance pour tat qu b cois soit la collection arch ologique de r f rence de Place Royale ef la collection arch ologique du Elizabeth and Mary toutes deux class es Nous profitons donc de l occasion pour remercier les professionnels du Centre et particuli rement ceux des ateliers arch ologie et ethnologie et m taux pour les soins apport s ces artefacts Soulignons galement l apport des restaurateurs de l atelier arch ologie et ethnologie dans la conservation et le travail des arch ologues travaillant sur le terrain gr ce la publication du guide L arch ologue et la conservation Vade mecum qu b cois Ce guide est d ailleurs devenu un outil de r f rence essentiel pour l ensemble de la com munaut arch ologique Le Centre propose galement aux institutions mus ales un accompagnement de qualit leur permettant d acqu rir une plus grande capacit structurer la gestion la conservation et la protection du patrimoine artistique ethnologique arch ologique archivistique et documentaire dont elles sont responsables Le Centre de conservation du Qu bec est une ressource primordiale pour les propri taires et gestionnaires de collections arch ologiques et patrimoniales Ce sont des gens passionn s
109. ons qu a subies le support sous l effet de conditions climatiques changeantes Des r sidus de colle et de papier sont aussi visibles sur les bordures repli es du recto La surface du pastel a t d barrass e des d bris d insectes d accr tions accumulations d adh sifs ou de fibres des morceaux de papier encoll s de la poussi re de la suie etc de fa on m canique en utili sant selon le cas l unit de succion pointe fine le scalpel ou la pince fine La r duction des effets visuels d rangeants caus s par la saturation des pigments d plac s lors des diff rents d g ts liquides a galement t accomplie par des actions m caniques avec diff rents outils et sous microscope binoculaire En pr vision du retour du parchemin son cadre les faiblesses aux bordures les d chirures les trous et les coins ont t consolid s Le parchemin a t remis en tension avec des pinces pendant quelques jours avant de proc der l installation des bandelettes de tension Une chambre d humidit a t construite pour contenir l uvre sur son support d tirement et permettre deux personnes d y travailler confortablement Entretemps le ch ssis a t install dans un montage sur table construit sp cialement par l atelier des meubles pour permettre de le maintenir de fa on temporaire dans les dimensions du parchemin Apr s une journ e en chambre humide le parchemin a t lib r des pinces tension et d pos
110. os des chapes de la chasuble et des dalmatiques On y distingue galement l initiale lt L gt pour Louis roi de France Malheureusement ces pr cieux textiles remis s longtemps dans un placard trop humide ont t attaqu s par des moisissures en 1984 Le d pistage de contaminants a t effectu par une analyse du D par 2 tement de phytologie de l Universit Laval cette poque ils ont t trait s par le Centre pour restreindre 5 la propagation de l infestation et les stabiliser 2 En plus d avoir subi des dommages de nature biologique ces textiles taient tr s ab m s par un usage r p t pour les processions religieuses Il manquait le fil de cha ne en soie de nombreux endroits ce qui avait pour effet de laisser de nombreux fils d or et d argent l ches d tach s du fond Il y avait m me d an ciennes restaurations certains fils m talliques avaient t coup s ce qui laissait voir le fond de soie crue UNE EXPERTISE UNIQUE C est en 1997 que d butent les traitements de nettoyage et de stabilisation Une partie importante du travail a t de consolider l aiguille chirurgicale les fils l ches et d tach s avec du fil d organsin un fil de soie tr s fin Ainsi ce sont pr s de 2 000 heures de restauration qui ont t consacr es cet ensemble de 1997 2008 Chasuble apr s traitement recto et verso Photos Michel lie CCQ_ D tail de l embl me roya
111. par leur m fier toujours disponibles pour venir en aide et prodiguer de judicieux conseils Nous les remercions pour leur contribution inestimable la restauration et au maintien du patrimoine et leur souhaitons une bonne continuit gt Jean Bissonnette directeur Direction du patrimoine et de la mus ologie Minist re de la Culture des Communications et de la Condition f minine CONTRE VENTS ET MAR ES LA RESTAURATION D UVRES EXT RIEURES Investir r guli rement dans la sauvegarde de monuments comm moratifs constitue un geste im portant pour des villes caract re historique ou vocation touristique Les sculptures se dressant sur le territoire d une municipalit forment une collection d uvres d art qui a autant de valeur qu une collection accroch e aux cimaises d un mus e Expos es aux intemp ries ces uvres n cessitent des soins particuliers Les interventions des restaurateurs visent principalement redonner une certaine lisibilit aux surfaces ab m es tout en leur garan tissant une stabilit chimique qui permettra de contrer les effets n fastes d un environnement ext rieur 1 D tail de la statue de Charles Michel d Irumberry de Salaberry avant traitement Louis Philippe H bert inaugur e en 1881 Ville de Chambly Photo Jacques Beardsell CCQ 2 D tail de la statue apr s traitement Photo Jacques Beardsell CCQ_ 3 La statue de Salaberry de retour sur son socle apr s traiteme
112. pertise de la passion et surtout de cette caract ristique si singuli re de la profession de restaurateur qui emprunte au scientifique son souci de la rigueur de l investigation et de la minutie et l artiste son d sir de cr ativit d imagination et d exp rimentation Un mariage de c ur et de raison fort r ussi AU C UR DE LA SCULPTURE ANCIENNE DU QU BEC Le patrimoine religieux qu il soit dans un lieu de culte au sein des communaut s religieuses ou dans les mus es constitue une part consid rable de notre h ritage culturel Aussi la restauration de statues de mobilier religieux et de sculptures ornementales d glise constitue t elle un volume fort important des travaux du Centre Nombre de ces sculptures qui pour l essentiel ont un ge v n rable font l objet de chantiers de tra vail s chelonnant sur plusieurs ann es La restauration permet de red couvrir ces sculptures anciennes de les r interpr ter et de les appr cier comme uvres d art part enti re puisque l intervention des restaurateurs leur redonne splendeur et authenticit Des op rations qui conjuguent prouesses techniques et recherches tenant de l enqu te polici re AUTELS ET TABERNACLES RED COUVERTE DE CHEFS D UVRE NATIONAUX Depuis la mise sur pied en 1986 de l atelier de sculptures et m me auparavant la restauration de tabernacles et de tombeaux d autels a occup l quipe de restaurateurs presque en continu Au del de la stricte
113. picturale avant d effectuer toute autre intervention Il fallait travailler le tableau plat pour consolider l caillage tant donn sa tr s grande dimension 276 6 x 193 cm une passerelle a d tre install e pour atteindre le centre Lop ration s est faite durant plu sieurs jours plat ventre une position inhabituelle et occasionnant m me quelques ecchymoses la suite de cette tape importante le traitement a pu se poursuivre le nettoyage effectu avec les solvants appropri s a r v l un tableau aux couleurs plus vives ainsi que de nombreux d tails qui taient jusque l masqu s par les couches de salet et de vernis incrust es les unes dans les autres Les d formations de la toile ont ensuite t r sorb es La toile mince et faible a t renforc e en collant au revers une autre toile Ce proc d est appel doublage ou rentoilage Par la suite les lacunes ont t mastiqu es et retouch es 1 D tail de l caillage et du soul vement en cuvette de la couche picturale 2 D tail apr s traitement Photos Michel lie CCQ_ Wg E 3 Travail pendant la consolidation de l caillage 4 La descente de croix apr s traitement Yves Tessier Photo Michael O Malley CCQ_ 1824 glise de Saint Marc sur Richelieu Photo Michel lie CCQ_ S AGIT IL DE FRAN OIS MADELEINE D YOUVILLE Le portrait de Fran ois Madeleine d Youville fait partie de la collection du Mus e du Ch teau R
114. portent un clairage particulier sur la composition l tat et le traitement des mat riaux SPLENDEUR DES UVRES EXT RIEURES DOR ES LA FEUILLE Un travail de redorure fait parfois partie de la proposition de restauration pour des sculptures en ext rieur en m tal en pierre ou en bois Or la dorure la feuille est un travail d licat qui demande pr cision et rapidit d ex cution Tout d abord la surface du mat riau doit tre pr par e pour recevoir une ou plusieurs couches de pein ture alkyde La tonalit ainsi obtenue soutiendra le ton de l or et la surface obtenue sera lisse comme un miroir Par la suite la dorure consiste en l application de feuilles d or 23 carats de 8 x 8 cm appos es sur des feuilles de papier de soie que l on coupe la forme choisie et que l on fait d licatement adh rer la surface dite amoureuse pr par e avec de la mixtion un vernis collant l huile Les feuilles m talliques appliqu es sont finalement frott es avec douceur pour parfaire leur adh rence Sous un clairage naturel la brillance et le miroitement des feuilles d or produisent un effet des plus impressionnants que ne procurent ni l application de bronzine ni aucune peinture d corative La sculpture de sainte Luce par Louis Jobin install e au fronton de l glise de Sainte Luce sur Mer depuis 1915 est un exemple de sculpture en bois recouverte d une chape m tallique et enti rement dor e la feuille d or Ces
115. preuve il est bien pr sent sur le Web avec la cr ation en 2003 de la base de donn es interactive Pr serv Art http preservart ccq meccf gouv qe ca Cet outil en constante volution est constitu de textes d information et de centaines de fiches sur les produits et quipements utilis s dans le domaine de la conservation pr ventive pour la protection d objets d uvres d art et de documents d archives lors de leur mise en r serve de leur transport et de leur exposition Cette vitrine qui se veut un lieu de collaboration internationale contribue au rayonnement du Centre en offrant sur Internet l expertise de ses restau rateurs en mati re de produits et d quipements utilis s en conservation pr ventive En effet comme les mus es changent de plus en plus entre eux pr ts expositions itin rantes les risques de dommages aux uvres s accroissent L expertise plus vaste et pointue que cette pratique exige en mati re d emballage d installation et de mise en r serve doit s appuyer sur les meilleurs produits et quipements disponibles adapt s aux besoins et valid s par des experts en conservation Offerte en fran ais et en anglais Pr serv Art constitue un outil unique en raison du type et de la quantit de donn es fournies sur chaque produit sous forme de fiches Celles ci donnent des renseignements sur les caract ristiques physiques et chimiques des produits mais elles accordent surtout une grande importance leur util
116. quel que soit mon interlocuteur Cette coexistence entre les sp cialistes cest ce quoi devraient ressembler toutes les institutions qui se consacrent la conservation du patrimoine Apr s mon travail de dipl me j ai travaill trois ans au Centre Ces ann es ont t tr s formatrices puisque J ai particip l organisation du 16 congr s annuel de PIIC GC aux recherches visuelles des vid os sur la conser vation pr ventive plusieurs interventions de conservation in situ et de magnifiques projets de conservation restauration C est dans cette institution que je suis pass e du stade de l tudiante la jeune professionnelle qui prend conscience de tout ce qui reste faire Cette exp rience m a longtemps servi de carte de visite car dans le petit monde de la conservation les lieux de formation ont une grande importance Depuis 20 ans j ai eu beaucoup d exp riences diverses mais aujourd hui en tant que responsable d une formation de conservation restauration je prends conscien ce quel point ces premi res exp riences professionnelles sont importantes pour les tudiants d butants C est vraiment ce moment l que commence la construction d un r seau que lon saura ou non utiliser L un de mes credo que les tudiants entendent souvent cest allez voir ailleurs La roue tourne et pr sent ce sont donc mes tudiants qui partent en stage entre autres au Centre de conservation du Qu bec Nathal
117. r al et l Institut canadien de conservation remporte une m daille de bronze au National Educational Media Network Festival Oakland en Californie Dans une lettre dat e du 26 juillet 2001 le livre Les biens d glise Conservation et entretien du patrimoine mobilier re oit les loges du Vatican par l entremise de Mgr Francesco Marchisano pr sident de la Commission pontificale des biens culturels de l glise En 2002 quatre restaurateurs membres du Syndicat des professionnelles et professionnels du gouver nement du Qu bec obtiennent pour la m me publication le prix SPGQ Desjardins commandit par la Caisse d conomie des travailleuses et travailleurs Ce prix vise reconna tre la contribution d une quipe de profes sionnels l am lioration du service entre les client les et le gouvernement ou l organisme qui les emploie En 2005 le Centre obtient le Prix d excellence de l Association des mus es canadiens pour la base de donn es Pr serv Art dans la cat gorie lt Conservation gt Ce prix couronne l excellence des pratiques de pr servation et de conservation et reconna t les projets mus aux exceptionnels En 2007 une restauratrice de l atelier des uvres sur papier s est vu d cerner le prix du meilleur article de la revue Archives pour son texte Impact du num rique sur les normes et les supports traditionnels de pr servation Fait int ressant le Centre a d croch galement des prix dans des domaines
118. r du Qu bec Au nom de la Division de la culture de la Ville de Sherbrooke je souhaite longue vie au Centre un souhait int ress il va sans dire et pour l avoir men l o il est rendu je l ve mon chapeau son personnel Yves Masson chef de la Division de la culture Ville de Sherbrooke LE M TRO DE MONTR AL LE D CLENCHEUR D UNE APPROCHE STRUCTUR E EN ART PUBLIC D s les ann es 1960 les concepteurs du m tro de Montr al se sont donn comme d fi d int grer des uvres d art de premi re importance l architecture de chaque station Pr s d une centaine d uvres r parties dans les soixante huit stations du m tro de Montr al enrichissent aujourd hui le d cor des couloirs des quais et des escaliers de ce r seau de transport rendant la fr quentation plus agr able C est ainsi qu en se d pla ant quotidiennement tous les voyageurs c toient l art sous diff rentes formes sculptures peintures vitraux mosa ques ou murales souvent uvres d artistes de grande renomm e Rappelons la toute premi re uvre d voil e en 1967 celle de Fr d ric Back la station Place des Arts Pensons galement la verri re de Marcelle Ferron la station Champ de Mars les c ramiques color es de Jean Paul Mousseau aux stations Peel Viau et Honor Beaugrand et le relief de b ton de Jordi Bonet la station Pie IX 2 3 Quest ce que l art public Accessibles tous les uvres d art public se d ploien
119. r et de promouvoir la conservation et la mise en valeur du patrimoine religieux qu b cois Afin que le Conseil puisse remplir sa mission une aide financi re lui est accord e en vertu d une entente conclue avec le minist re de la Culture des Communications et de la Condition f minine Cette mesure vise soutenir financi rement les initiatives de restauration d difices du patrimoine religieux volet 1 ainsi que du mobilier des uvres d art et des orgues volet 2 qu ils abritent Ainsi depuis pr s de quinze ans le Conseil assume une part active dans la pr servation la revitalisation et la mise en valeur de cet h ritage commun ce qui a permis du m me souffle d accro tre la pr sence de ce patrimoine dans l offre touristique qu b coise Mieux connue sous l appellation de lt volet 2 l aide la restauration des biens mobiliers et des uvres d art repose sur les connaissances d un comit d experts venant d institutions mus ales r put es et ayant la t che de recommander les dossiers de restauration de biens d int r t patrimonial national Les uvres pouvant tre pr sent es sont celles poss dant une fonction religieuse et d montrant une valeur patrimoniale significative I peut s agir par exemple d un objet liturgique pi ce d orf vrerie ornement ou v tement d une uvre d art peinture sculpture uvre sur papier ou d un objet ethnographique Depuis les d buts de ce volet d intervention du Conseil pr s
120. rait d homme avant traitement attribu Fran ois Beaucourt 1794 Mus e national des beaux arts du Qu bec Photo Michel lie CCQ_ UN PORTRAIT D HOMME SOUS HAUTE TENSION Ce portrait d homme appartenant au Mus e national des beaux arts du Qu bec serait l uvre de Fran ois Mal part de Beaucourt 1794 le premier peintre et portraitiste n au Canada et form en Europe Le parchemin sur lequel il figure est probablement en peau de ch vre bross tr s finement mais in galement sur un c t pour mieux retenir le pastel Au dos les veines de l animal et des plages jaunes sont encore visibles Le verre de l encadrement retient une fine couche du dessin au pastel Le m dium peindre a dis paru le long de la ligne d usure en raison du frottement de la bordure du verre de l encadrement De plus des d p ts de salet s se sont accumul s le long d une ligne s talant horizontalement sur toute l image L examen a permis de constater que des retouches avaient t effectu es au front du personnage et dans le livre Il est cependant impossible de confirmer si ces interventions ont t ex cut es par l artiste Le racornissement du parchemin a fait c der le montage dans la partie sup rieure les tensions se sont redis tribu es en gondolements horizontaux couvrant toute la surface de l image Quelques d chirures ont volu jusqu en bordure de l image d autres ont c d vers l ext rieur Elles t moignent des tensi
121. ran ois No l et Jean Baptiste Antoine Levasseur 1757 Mus e de la civilisation et des anciens autels des S urs grises de Montr al uvres de Philippe Li bert vers 1790 le maitre autel appartenant au Mus e national des beaux arts du Qu bec et celui du Sacr C ur au Mus e des beaux arts de Montr al LA CHAPELLE DES URSULINES UN CHANTIER D TERMINANT S il fallait se limiter pr server dix ensembles mobiliers grande valeur patrimoniale le d cor in t rieur de la chapelle des Ursulines de Qu bec en ferait partie En ffet parmi les nombreux projets r alis s Li par le Centre depuis 30 ans celui de la chapelle des Ursulines constitue un sommet tant par son ampleur que 3 a 23 par son caract re in dit Il a mobilis des restaurateurs et artisans du Qu bec de France et de Belgique et s est S 2 tendu sur plus de quatre ans soit de 1991 1995 Il a suscit l intervention financi re des gouvernements D gu b cois et canadien en plus de la contribution des Ursulines eta m me servi en 1992 de d clencheur pour le classement comme biens culturels du d cor et de plusieurs peintures de la chapelle S Chef d uvre baroque du sculpteur Pierre No l Levasseur 1690 1770 enti rement sculpt en v gt bois puis dor et sans doute polychrom par les Ursulines le d cor int rieur de la chapelle du monast re des Ursulines de Qu bec est achev en 1739 ann e o les religieuses f tent le centenaire de le
122. rcle du sarcophage en atelier Photo CCO UN SARCOPHAGE SORTI DE L OUBLI Au cours de l ann e 1964 le Mus e des beaux arts de Montr al fait l acquisition d un sarcophage romain en plomb datant du IIe si cle apr s J sus Christ et provenant de la n cropole de Tyr Ph nicie antique aujourd hui la ville de Sour au Liban Apr s des ann es d exposition le sarcophage tait depuis conserv dans les r serves du mus e Sa structure interne install e ant rieurement son arriv e au mus e pr sentait des signes de faiblesse qui se manifestaient par des d formations importantes des parois et par l volution de certaines fissures Lorsque le sarcophage a franchi les portes du Centre en 1992 il pr sentait un affaiblissement nota ble de ses parois caus par le poids consid rable du couvercle crasant les panneaux lat raux et les extr mit s de la cuve L tape la plus d licate de l intervention a t de soulever le couvercle du sarcophage sans cr er de contraintes m caniques de d formations ou de d chirures suppl mentaires Pour ce faire on a tabli sur le pourtour du couvercle un cadre rigide en aluminium muni de bandes incurv es s ins rant sous les rebords de celui ci Le sarcophage reposant sur une table hydraulique il ne restait qu maintenir le cadrage du couvercle hauteur fixe et abaisser la table supportant la cuve 1 Sarcophage romain en plomb avant traitement auteur inconnu 200 3
123. rincipaux l ments lacunaires et l extraction de la couche d huile Pour ce faire le tombeau a t d mont en ses pi ces constituantes et le tabernacle d fait en sections permettant de pratiquer les r parations n cessaires Cependant le principal d fi de la restauration a consist extraire la couche d huile de lin tout en pr servant le vernis original Apr s avoir test toute une gamme de solvants qui se sont av r s soit inefficaces soit trop forts en plus d attaquer le vernis sous jacent on a utilis un gel ayant uniquement l eau comme solvant Ce gel appliqu en une couche paisse que l on a laiss agir de 30 60 minutes a permis de d gager la couche d huile de lin de la surface par un simple brossage Le r sultat spectaculaire de cette restauration permet maintenant de rendre justice l autel de la Sainte Face qu il est possible d admirer au Mus e de Sainte Anne de Beaupr Quant la technique de nettoyage mise au point pour cette uvre elle a maintes reprises prouv son efficacit et contribu la mise en valeur de patines anciennes 1 L autel de la chapelle de la Sainte Face avant traitement d mont en morceaux uvre de Louis Philippe H bert et ex cut e par Joseph Olindo Gratton 1888 Mus e de Saint Anne de Beaupr Photo Michel lie CCQ_ 2 Nettoyage d une sc ne sculpt e sur le tombeau l aide d un gel aqueux Photo CCQ 3 Autel apr s traitement Photo Michel lie CCQ
124. rvices aux municipalit s en tenant compte des ressources dont elles disposent pour leur conf rer une meilleure capacit g rer et prot ger leur patrimoine Examen technique et documentation d une sculpture d acier et de bois de Serge Ph nix situ e Gatineau secteur Aylmer Photo Isabelle Paradis CCQ_ Examen technique et prise de relev s de l uvre concept R ffexion par Andr Fournelle Simon Bouffard et Claude Chaussard situ e Gatineau secteur Hull Photo d tail de l uvre Isabelle Paradis CCQ_ Les services du Centre se d clinent en six grandes familles la documentation la restauration l entretien la conser vation pr ventive la formation et l information Plus pr cis ment on y offre des services comme l valuation globale de l tat des collections et des fonds d archives l aide conseil les interventions de restauration et d entretien ainsi que des activit s de sensibili sation et de transfert des connaissances au moyen d activit s de formation et de publications C est ainsi qu en 2007 la Ville de Sherbrooke a demand au Centre d valuer l tat de sa collection d uvres d art public comprenant des monuments des peintures murales ext rieures des sculptures des reliefs des installations des tableaux et des vitraux Bon nombre de ces uvres sont install es l ext rieur Ce mandat s tend sur une p riode de trois ans Des recommandations pour l entretien et la restau
125. s la conservation de l art contemporain dans l espace public L art dans le m tro Prochaine station restauration Mich le Lepage pour nen nommer que quelques uns Ce qui frappe la lecture ou la relecture de ces articles c est le soin la m ticulosit l amour de la mati re et de la mani re et le respect du cr ateur que v hiculent les restaurateurs du Centre de conservation une poque o le temps file vite et o chaque jour nouveau efface l information v bicul e par le pr c dent ny a t il pas quelque chose de tr s rassurant de savoir que des experts prennent le temps qu il faut pour assurer longue vie ce qui a fait partie de la vie de nos pr d cesseurs et qui t moigne de notre civilisation Louise Mercier pr sidente et directrice g n rale Conseil des monuments et sites du Qu bec LO anniversaire La Maison Hamel Bruneau de Qu bec pr sente l t 1999 une exposition soulignant les 20 ans du Centre Rafra chir la m moire Une ving taine d objets emprunt s une dizaine d institutions t moignent des grands dossiers ayant marqu le d veloppement du Centre depuis sa cr ation Le slogan 20 ans pr server l me des objets souligne cet anniversaire UNE EXPERTISE UNIQUE Vue d une des salles de l exposition Rafraichir la m moire Photo Michel lie CCQ_ AU SERVICE DU PATRIMOINE 11 12 Actif sur le Web Le Centre est une institution du XXI si cle
126. s de la collection ainsi que leurs contemplateurs et contemplatrices UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 15 16 La Ville a fait appel au CCQ pour obtenir divers services qui lui ont donn satisfaction chaque fois Citons titre d exemples la formation sur mesure en conservation pr ventive des uvres donn e des employ s cols bleus l tablissement de plusieurs constats sur l tat d uvres de la collection accompagn s d avis et de recommandations pour leur entretien ou leur restauration la r alisation de d licats travaux de nettoyage et de r fection sur des monuments comm moratifs des sculptures et des murales subissant en permanence les conditions atmosph riques l laboration d un programme de conservation pr ventive pour l ensemble des uvres d art public de la Ville On peut donc parler dans ce cas ci d une relation suivie constamment nourrie des comp tences des professionnelles et des professionnels avec lesquels nous avons le contentement la Division de la culture voire le plaisir de faire affaire MM J r me Ren Morissette Michael O Malley Claude Payer et M Mich le Lepage Isabelle Paradis Colombe Harvey Sophie Roberge lisabeth Forest et Delphine Laureau Carnet de r alisations l appui de sa pertinence le Centre de conservation du Qu bec a d excellentes rai sons de f ter avec clat ses trente ans de contribution la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine mobilie
127. s les mus es S rie de 19 documents audiovisuels et manuel d accompagnement En collaboration avec PICC et l UQAM 1995 163 pages Restauration en sculpture ancienne Sous la direction de Mario B land Mus e du Qu bec et CCQ_ 1994 156 pages L clairage dans les institutions mus ales Sous la direction d Andr Bergeron Mus e de la civilisation et Soci t des mus es qu b cois 1992 176 pages Cette publication se veut un t moignage d une profession exceptionnelle m connue du grand public et fascinante restaurateur d objets ou d uvres d art Elle met galement en valeur une expertise diversifi e qui se consacre la sauvegarde et la pr servation du patrimoine qu b cois depuis trente ans Le Centre de conservation du Qu bec compte plus de 25 sp cialistes de la restauration et de la conservation r partis dans sept ateliers arch ologie et ethnologie m tal et pierre meuble uvre sur papier peinture sculpture et textile Sa client le comprend les collections d tat les mus es les communaut s religieuses les fabriques de paroisses les municipalit s les archives les entreprises et les particuliers Centre de conservation Qu bec
128. s spectaculaires sinon des tr sors de notre patrimoine qu b cois tels que les toiles La France apportant la foi aux Hurons de la Nouvelle France 1666 env artiste inconnu mo nast re des Ursulines de Qu bec et Le triomphe de la Vierge 1810 William Berczy basilique Notre Dame de Montr al ou encore le chandelier pascal r alis par Pierre No l Levasseur en 1743 Force est de constater au fil des demandes re ues au Conseil que les glises et ensembles conventuels regorgent de tr sors encore m connus Le Centre sera donc appel nous seconder dans cette int ressante aventure visant leur redonner toute leur splendeur d antan pendant que pour notre part nous tenterons d en diffuser les secrets cach s Marie Claude Ravary charg e de projets Conseil du patrimoine religieux du Qu bec UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 27 28 LES D FIS DE LA RESTAURATION DE PEINTURES Toiles au format modifi couches non originales de vernis et de surpeints signature parfois suspecte dimension d mesur e couche picturale caill e d tails masqu s d chirures sont quelques uns des probl mes devant lesquels se retrouvent les restaurateurs de l atelier des peintures Entre l identification du probl me et l application d une solution efficace bien des traitements auront t envisag s voire exp riment s avant de trouver une r ponse ad quate Un travail tout en nuances et en retouches pour redonn
129. s urgentologues Depuis sa cr ation le Centre a particip plusieurs sauvetages notamment lors de l incendie de l glise de Repentigny en 1985 de celui du Conservatoire de Qu bec en 1986 de l infiltration d eau dans les vo tes des archives de la Ville de Beaupr en 1994 et du d luge du Saguenay en 1996 Dans ce dernier cas il a Offert son aide non seulement au Mus e du Fjord et au Centre r gional des Archives nationales mais galement la Caisse populaire de Grande Baie pour la r cup ration du contenu de son coffre fort En 2008 une quipe de restaurateurs est intervenue lors de l incendie du Man ge militaire Qu bec Guide de survie pour les collections De plus en plus de d positaires de biens culturels acqui rent le mod le du plan d action adapt par les restaurateurs du Centre pour les guider et les aider diminuer les risques de sinistre tout en se pr parant r agir de fa on appropri e des situations critiques Liste d interventions d urgence informations et conseils sur la r cup ration des divers types de collections techniques de sauvetage sont autant de renseignements qui se trouvent dans ce guide d intervention en cas de catastrophe naturelle ou de sinistre h mm p pa aa ig Bi Gie Le Plan d action en cas La crise du verglas de 1998 a mis les restaurateurs de sinistre une publication du du Centre sur un pied d alerte Centre pr sente une d marche Photo Louise Lalonger CCQ_ suivre pour
130. st arriv au moment du d montage de la verge noire cet accessoire d apparat qui depuis des si cles dans les rituels du parlementarisme britannique sert commander l ouverture des portes de l Assembl e nationale En effet l int rieur du petit lion d orf vrerie qui couronne l uvre son artisan avait dissimul deux lettres destin es Monsieur l Inconnu qui un jour allait proc der son d montage Ces deux lettres r dig es des poques diff rentes t moignaient avec motion et sinc rit de la vie d un artisan au XIX si cle 3 L auteur des fameuses lettres Admis quatorze ans comme apprenti aux ateliers de son oncle l inventeur et orf vre Cyrille Duquet l auteur des lettres avait 28 ans lorsqu il r dige son premier billet II confie sa crainte de devenir vieux gar on force de se languir pour l lue de son c ur qui semble d termin e l ignorer Treize ans plus tard au moment o le petit lion d orf vrerie revient sur son tabli il y glisse le second billet On y apprend qu il a finale ment pous son amour d enfance Marie Z lia qui lui a donn deux filles et un gar on de m me que tout le bonheur qu un homme peut d sirer sur terre Dans chaque lettre il inscrit la liste des artisans et apprentis en emploi dans les ateliers de son oncle D tail montrant le lion d tach de la verge noire pour traitement Le d montage a permis la mise au jour des lettres dissimul es l int rieur P
131. st un usage r p t en raison de leur caract re utilitaire Cette manipulation fr quente a une cons quence directe sur leur tat de conservation ou de d t rioration Outre cette particularit certains objets vont pr senter des difficult s telles la fragilit des mat riaux des dimensions imposantes des restaurations ant rieures non ad quates et des contraintes li es la complexit des probl mes qui les affectent Devant un tel contexte les restaurateurs doivent recourir des interventions souvent in dites et faire preuve d une bonne dose de patience de d lica tesse et de dext rit UN VESTIAIRE LITURGIQUE DIGNE D UN ROI C est l atelier des textiles qu ont t trait s plusieurs l ments d un vestiaire liturgique offert par Louis XIV la Nouvelle France vers 1712 Il s agit d un ensemble compos de six chapes deux dalmatiques tuniques une chasuble et d accessoires tels un manipule bande d toffe une tole un voile de calice et une bourse Ces pi ces vestimentaires ont t fabriqu es en tissu fa onn avec fond de satin broch de velours en soie rouge fil or et argent sur cannel de coton Des contours ont t form s par des gallons liturgiques en fil or et des rubans en velours vert Des m daillons brod s repr sentant les armoiries royales de France et E de Navarre le collier de l ordre de Saint Michel et celui de l ordre du Saint Esprit ont t cousus en applique au d
132. t G atineau b n ficient des retomb es de ce projet en recourant l approche offerte par le Centre Des conseils sur demande Outre les formations donn es en conservation pr ventive une part appr ciable du travail des restaurateurs consiste fournir des conseils par courriel ou par t l phone de nombreux interlocuteurs et professionnels dont des artistes travaillant dans leurs propres ateliers des arch ologues des archivistes des architectes des propri taires d uvres provenant de milieux tout aussi diversifi s que des commu naut s religieuses des municipalit s des institutions mus ales et autres secteurs L COUTE DES CENTRES D ARCHIVES Devant la quantit abondante de documents d archives n cessitant un traitement dans les centres d archives du Qu bec et compte tenu des ressources humaines et financi res de plus en plus limit es la restauration n est plus une option du moins grande chelle A fin de sauvegarder ces documents contre la d t rioration et la perte d informations pr cieuses il faut adopter une approche globale de la pr servation Ceci consiste tablir sur place un diagnostic des probl mes associ s la conservation des fonds d archives et int grer les connaissances et les m thodes de pr servation appropri es chaque centre d ar chives partir de cette valuation les restaurateurs formulent des recommandations adapt es aux priorit s de chaque centre pour l am lioratio
133. t la cr dibilit la renomm e et le rayonnement international du Centre qui se profilent derri re leurs propos T moignage la fois du travail et de l expertise du personnel cette publication lance un vibrant appel tous ceux et celles int ress s par l univers fascinant de la restauration des objets et uvres d art Elle se veut galement un outil de sensibilisation pour les responsables de collections publiques ou priv es l im portance d en assurer la pr servation au b n fice des g n rations futures E nfin cet ouvrage est une occasion privil gi e pour le grand public de d couvrir le savoir faire des restaurateurs d objets et d uvres d art DES ELEMENTS D CLENCHEURS 1920 1978 La cr ation du Centre de conservation du Qu bec le 1 avril 1979 est le r sultat d un long chemi nement En effet bien avant cette date diff rentes initiatives en mati re de patrimoine ont progressivement pr par le terrain pour la mise en place de cette institution vou e la restauration et la conservation Le Qu bec poss de un patrimoine culturel important h ritage de plus de 400 ans d histoire de puis la colonisation fran aise puis anglaise enrichi de plusieurs mill naires d occupation am rindienne UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE Cette situation particuli re am ne le gouvernement du Qu bec cr er en 1920 un service d archives anc tre des Archives nationales du Qu bec Son champ d action s
134. t le 1 avril 1979 le Laboratoire technique de restauration appellation qui sera rapidement remplac e par Centre de conservation et de restauration du Qu bec Un an plus tard afin d viter toute confusion avec le sigle du Conseil de la culture de la r gion de Qu bec l organisme change nouveau de nom pour celui qu on lui conna t aujourd hui Centre de conservation du Qu bec UNE GESTION SOUS LE SIGNE DE LA PERFORMANCE ses d buts le Centre est int gr la Direction g n rale des mus es du minist re des A ffaires culturelles et compte sur l appui de l Institut canadien de conservation qui lui pr te un restaurateur pour une dur e dun an et lui fournit des quipements Peu apr s le minist re des Affaires culturelles mandate Jean Des Gagniers pour effectuer une tude sur la conservation et la restauration au Qu bec Son rapport La conservation du patrimoine mus ologique du Qu bec propose un mode de fonctionnement et des recom mandations pour le d veloppement du Centre En 1995 le Centre devient une unit autonome de service la quatri me tre cr e au sein du gouvernement du Qu bec Ce statut lui conf re une marge de man uvre largie pour faire en sorte qu en plus d exercer ou de diversifier son mandat d origine il puisse notamment facturer ses services des institutions ou des entreprises priv es I doit galement g rer selon des indicateurs de performance pr tablis En 2002 le Centre signe une co
135. t par ailleurs nombreux en raison des d parts prochains la retraite de la premi re g n ration de restaurateurs le Centre devra recruter du personnel dans un domaine o les ressources sont rares Un autre d fi que les restaurateurs auront relever est le vieillissement des uvres d art public tout en sachant que leur nombre augmente rapidement Dans les pages qui suivent les images t moignent du travail de ces professionnels de la restauration appel s la rescousse pour sauver des uvres et des objets anciens ou contemporains faits de mat riaux des plus diversifi s et qui composent notre riche patrimoine qu b cois Fiert du travail accompli jusqu main tenant fiert de la qualit professionnelle de l quipe Souhaitons longue vie au Centre de conservation du Qu bec Le directeur g n ral du Centre de conservation du Qu bec Daniel Bastille UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE III Du laborat oir e technique de restauration au Centre de conservation du Qu bec UNE EXPERTISE UNIQUE Depuis sa cr ation en 1979 le Centre de conservation du Qu bec a diversifi sa gamme de services consolid son expertise et ses champs de connaissance et largi sa client le Tout au long de ces ann es il s est b ti une renomm e qui d passe depuis longtemps les fronti res du Qu bec Mais surtout il a concentr ses efforts l atteinte d un objectif respecter sa mission Toute une mission L
136. t un peu partout sur le territoire qu b cois Cr es pour un lieu sp cifique elles s int grent en tablissant un lien avec le b timent le site l espace ou la population qui les accueille Elles rendent la fr quentation des difices et des lieux publics plus agr able et permettent aux citoyens de c toyer quotidiennement l art sous toutes ses formes monuments comm moratifs sculptures murales vitraux fontaines peintures uvres lumineuses textiles photographies et uvres sur papier Compte tenu de la grande vari t d uvres et de mat riaux pr sents les probl matiques s av raient multiples pour leur conservation Les uvres sont expos es aux conditions particuli res li es l environne ment d un m tro poussi res polluants achalandage d p ts graisseux graffitis vandalisme Quarante ans plus tard ces conditions ont acc l r la d gradation de certaines uvres En 2003 la Soci t de transport de Montr al a donn l occasion au Centre de s engager sur une nou velle piste celle d accompagner une institution dans sa d marche pour maintenir l int grit de son importante collection d art public et pour prot ger ses uvres pour l avenir La Soci t a ainsi confi aux restaurateurs un mandat g n ral pour d abord valuer l tat de ses uvres d art public et formuler les mesures prendre pour leur conservation et ensuite pour l aider instaurer un programme permanent d entretien et un plan de
137. t une vitre de protection l avant et un dos protecteur l arri re du cadre LU Do Bz lt fam a LI Li gt lt UNE EXPERTISE UNIQUE Panoramic View of Sherbrooke from the East Side of the River St Francis in the District of St Francis Province of Qu bec in 1834 avant traitement l abb J L H Roy 1834 Mus e du S minaire de Sherbrooke Panorama apr s traitement Photos CCQ_ 56 UN PARCHEMIN SIGN LOUIS XIV Ce document sur parchemin sign de la main de Louis XIV et portant le sceau du Roi Soleil appar tient Biblioth que et Archives nationales du Qu bec Il s agit en fait d une lettre patente accordant Pierre Boucher d sormais dit de Boucherville ses titres de noblesse Au moment de son arriv e au Centre en 1996 l uvre avait d j fait l objet d une restauration S il est difficile de d terminer les motivations sous jacentes ce premier traitement les traces d un d g t d eau visibles dans la partie centrale du document pourraient en expliquer l occurrence Lors de ce premier traite ment l uvre avait d abord t combl e avec un parchemin pais de fa on dissimuler des lacunes visibles au centre et sur les bordures lat rales Le parchemin avait galement t d coup en deux sections au niveau du rabat inf rieur puis contrecoll sur un premier carton et sur un second beaucoup plus pais tous deux de nature acide E nfin le sceau
138. tait celle ci risque de se d chirer Apr s plusieurs heures de restauration extraction de la r sine de calfatage retrait de la moiti des varangues et reprisage de l corce au moyen d un lien synth tique qui sera ensuite dissimul par la r sine de calfatage il a repris son aspect d origine Photo CCQ_ 3 Sarcophage de Nen Oun Ef couvercle Ce sarcophage de la XVIII dynastie provenant de la vall e des rois T bes en gypte et la momie qu il abrite avaient t ramen s Qu bec par l abb B gin au XIX si cle Pr par en vue d une exposition cet objet a t document dans son ensemble la polychromie fragile du sarcophage a t consolid e et nettoy e sa lecture s en est trouv e am lior e et des hi roglyphes jusqu ici invisibles ont t r v l s Photo Jacques Beardsell CCQ_ Avec plus de 278 000 artefacts le Mus e de la civilisation est l une des plus importantes institutions mus ales au Qu bec Que ce soit pour leur mise en valeur dans les expositions ou tout simplement pour l entretien normal de la collection nationale ces objets patrimoniaux pr sentent de grands besoins en conservation pr ventive et en restauration et le Mus e de la civilisation est privil gi de pouvoir compter sur la pr cieuse collaboration et l expertise des sp cialistes du Centre de conservation du Qu bec Le Centre contribue en effet la sauvegarde du patrimoine en restaurant des dizaines d artefac
139. tait transmis aux architectes concernant les travaux effectu s ou effectuer sur les ornements sculpt s 1 Surveillance de chantier effectu e tout au long des travaux de r fection de la ma onnerie de la tour principale de l Assembl e nationale du Qu bec Photo Michel lie CCQ 2 Travail de micro abrasion destin nettoyer les chapiteaux de pilastres de la tour Jacques Cartier de l Assembl e nationale du Qu bec Photo Michel lie CCQ 3 La tour de l H tel du Parlement rig e de 1877 1886 d apr s les plans de l architecte Eug ne tienne Tach Photo J r me Ren Morissette CCQ_ UNE EXPERTISE UNIQUE AU SERVICE DU PATRIMOINE 47 48 La restauration de la tour du Parlement repr sentait un d fi particulier tant donn sa dimension le d lai extr mement court et surtout en raison de l importance du b timent class site historique national Les travaux de restauration ont comport de nombreuses difficult s sans parler des contraintes logistiques et techniques d un chantier o se c toient plusieurs corps de m tiers Entre autres la pose de la feuille d or sur les inscriptions grav es a d se faire de soir afin d viter le tumulte et d avoir la tranquillit n cessaire pour effectuer la d licate application Le Centre intervient depuis longtemps et de plus en plus souvent sur les composantes architectu rales Les restaurateurs travaillent de concert avec les architectes et ap
140. travaux sous leur responsabilit et enthousiastes l id e de vulgariser leur savoir TI est rare au Qu bec d avoir des lieux o se concentre une telle expertise Le Centre de conservation du Qu bec est une organisation phare pour la connaissance et pour la restauration du patrimoine mobilier au Qu bec Cette concentration de comp tences assure le dynamisme et la cr dibilit de l institution et permet aux propri taires de biens culturels qu ils soient priv s ou publics d intervenir avec justesse et d viter de se sentir d pass s par la respon sabilit d un patrimoine qui demande des soins pointus Les quipements physiques dont est dot le CCQ sont aussi un l ment important qui contribue la valeur de l expertise Les ateliers quip s la fine pointe de la technologie r pondent aux besoins des travaux de grandes envergures qui y sont r alis s Au fil des ans Continuit a pr sent des sujets aussi vari s que la conservation et la restauration des vestiges du navire Elizabeth and Mary Le sauvetage des vestiges d un navire de la flotte de Phips Andr Bergeron la restau ration de sculptures datant du R gime fran ais et faisant partie de la collection nationale conserv e au Mus e national des beaux arts du Qu bec Des anges ressuscit s Claude Payer la restauration d une robe port e en 1830 par un membre de la famille du seigneur de Saint Hyacinthe Une robe ph nix Sharon Little les probl matiques relative
141. tre autel uvre du fr re Luc le c l bre peintre r collet venu en Nouvelle France en 1671 Le saint Michel et le saint Gabriel taient alors enti rement couverts d une dorure mate et de bronzine datant de quelques d cennies c est ainsi que ces statues taient connues du public depuis lors Leur restauration a exig plus de 6 000 heures de travail r parties sur quatre ans Elle a consist retirer les repeints et remettre au jour leur polychromie originale conserv e dans un tat exceptionnel En outre deux des quatre ailes ayant t remplac es en 1925 par des copies de facture plus grossi re il a t jug opportun de sculpter deux ailes identiques aux originales Cette restauration exceptionnelle par son ampleur et par les changements spectaculaires qu elle a amen s a permis de red couvrir et de r interpr ter deux uvres f tiches de la collection du Mus e national des beaux arts du Qu bec et chose peu banale de surprendre le public le plus averti La statue de Saint Michel terrassant Statue de saint Michel apr s traitement le dragon en salle d op ration Photo CCQ Photo Michel lie CCQ_ Statue de saint Gabriel pendant traitement attribu e Jacques Leblond de Latour vers 1700 Mus e national des beaux arts du Qu bec Photo CCQ_ Le Conseil du patrimoine religieux du Qu bec est un organisme but non lucratif qui uvre l chelle de la province Il a pour mission de souteni
142. ts dans les divers ateliers dont ceux des m taux de l ethnologie et de l arch ologie des papiers de la sculpture de la peinture du mobilier et des textiles Le Centre est par ailleurs toujours dispos s impliquer dans des projets conjoints Parmi ceux ci signalons des projets de restauration particuliers pour des expositions dont Dieu le tsar et la r volution Cowboys dans l me et plus r cemment Dragons entre science et fiction ez Or des Am riques En conservation pr ventive il faut mentionner l excellente collaboration d une restauratrice lors du d m nagement de la collection dans notre nouvelle r serve ou encore l expertise en recherche et en datation d artefacts des ateliers de textiles dans les dossiers d authentification du drapeau des Patriotes ces projets de restauration et d expertise s ajoute le volet de la formation adapt e aux besoins sp cifiques de nos techniciens en mus ologie et de nos conservateurs Tel fut notamment le cas avec la mise sur pied d un atelier tr s int ressant sur les transports ou encore cet autre atelier sur les emballages Depuis quelques ann es une entente avec le Centre de conservation du Qu bec et le Mus e de la civilisation permet une de ses restauratrices d assurer une pr sence professionnelle la R serve mus ale de la Capitale Nationale Cet apport est inestimable et indispensable au bon fonctionnement de la R serve Le Mus e de la civilisation est heureux de souligner s
143. u au d but du XX si cle par le Laboratoire de m decine l gale de la police de Montr al pr sente sous forme d album de c l bres causes judiciaires qu b coises son arriv e au Centre l ouvrage au format imposant 63 cm x 53 2 cm x 9 8 cm montrait des d gradations caus es par l emploi d un ruban adh sif utilis pour maintenir le cuir des couvertures de m me que la structure interne de la reliure Tant la reliure que les planches n cessiteront un travail de longue haleine La structure de montage du livre doit tre refaite afin de consolider la reliure Par ailleurs la restauration d un ouvrage exceptionnel appartenant au Mus e de l Am rique fran aise a galement t confi e derni rement au Centre Il s agit du premier volume du c l bre catalogue de John James Audubon intitul Birds of America Dans ce cas particulier la probl matique principale de l ouvrage est li e au format de ses pages constitutives et de AU SERVICE DU PATRIMOINE l imposante reliure qui a t con ue pour les contenir Mesurant pr s de 1 m tre sur 66 cm l ouvrage est extr mement lourd environ 23 kg et ne peut tre manipul par une seule personne sans UNE EXPERTISE UNIQUE risquer de le d t riorer davantage sans parler des tensions que doit sup porter la reliure au moment de son ouverture ou de sa fermeture La reliure sera d mantel e et les planches seront trait es individuellement Elles ne seront pas r int gr es dans l
144. ur arriv e en Nouvelle France Il comprend la chaire le retable principal et celui du Sacr C ur et inclut les deux riches tabernacles ainsi que de nombreuses statues Unique ensemble coh rent datant de l poque de la Nouvelle France il a surv cu au bombardement de Qu bec en 1759 et a en outre t r install la demande expresse des religieuses dans la chapelle reconstruite en 1902 Il est reconnu l chelle internationale comme un joyau d une richesse exceptionnelle L aventure de sa restauration d bute en 1987 alors que reconnaissant la valeur inestima ble de ces uvres le Centre tablit des ponts avec les Ursulines et entreprend un examen de l en semble sculpt la fois r sultat d une tude approfondie et outil de travail et de recherche ce dessin de Danielle Filion montre le retable principal avant les transformations du d but du XX si cle Photo Michel lie CCQ 24 Le d cor int rieur de la chapelle des Ursulines Pierre No l Levasseur 1726 1739 Photo CCQ_ L chafaudage install devant le retable principal Photo Michel lie CCQ_ Un projet audacieux est alors soumis aux religieuses il vise essentiellement pr server le d cor assurer sa survie long terme en consolidant m ticuleusement la structure en bois et les finis de surface dorures et polychromies Une fois le chantier d marr la grande part du traitement consiste nettoyer chacune des surfaces fi
145. vation advenant un sinistre La m me ann e un autre projet conjoint cette fois avec le centre d ex position Expression de Saint Hyacinthe m ne l exposition Cri du taffetas froiss portant sur le traitement des textiles mus ologiques et sur la gestion des risques en conservation et restauration des textiles La crise du verglas qui frappe une partie du Qu bec l hiver 1998 donne lieu une collaboration entre le Mus e de Lachine et le Centre qui se concr tise en 2009 par l exposition Fracas restauration requise qui illustre les travaux de restauration de plusieurs objets et uvres d art du Mus e la suite de cette catas trophe naturelle majeure Par ailleurs les restaurateurs publient de nombreux articles Scientifiques dans des revues sp cialis es ou des catalogues d exposition et donnent des conf rences dans divers congr s sur leur exp rience de travail diffusant ainsi leurs connaissances aupr s de nombreuses client les l occasion du 400 anniversaire de la ville de Qu bec en 2008 le Centre proc de l ouverture de la caissette d couverte dans le socle du monument d di Samuel de Champlain devant les m dias de la r gion de la Capitale Nationale Cette capsule temporelle datant de 1908 contenait plusieurs objets d poque journaux monnaie crucifix etc Ouverture de la caissette qui avait t plac e dans le socle du monument de Samuel de Champlain l occasion du 300 anniversaire de la ville
146. xer les soul vements des dorures et peintures et stabiliser les ancrages et assemblages fragiles L op ra tion la plus spectaculaire a sans doute t le d montage d une partie du retable principal en particulier une colonne vermoulue et sa consolidation en atelier Un chantier d une telle envergure tal sur plusieurs ann es impliquant l installation d chafauda ges l am nagement d un atelier dans la nef la pr sence de plusieurs restaurateurs et techniciens a pos un d fi tant pour la communaut religieuse que pour les travailleurs Il a n cessit plus de 18 000 heures de travail r alis es par une vingtaine de restaurateurs assist s d une quipe de soutien tout aussi grande Le chantier a galement re u la visite de journalistes les travaux ayant fait l objet de plusieurs reportages dans les m dias crits et la t l vision Ces travaux de pr servation ont eu une importance consid rable sur les plans scientifique et histo rique Chaque partie du d cor a t photographi e dessin e et analys e L Institut canadien de conservation a fourni l expertise de son quipe de scientifiques durant tout le chantier et l quipe du Centre d tudes nordiques de l Universit Laval a profit de son intervention en dendrochronologie pour faire avancer les connaissances de fa on marquante L quipe de restaurateurs du Centre a ainsi consacr une attention toute particuli re la documentation qui fait cole maintenant d
147. yons A d un studio et dun laboratoire de photos d une table succion dun lyophilisateur d un appareil informatis pour la teinture des textiles et d am liorer les quipements pour les examens en infrarouge et en ultraviolet En 2008 le Centre agrandit ses locaux de 280 m tres carr s laiss s vacants par le d part dun loca taire de l difice L quipe de l administration compos e de cinq personnes s y installe L espace ainsi lib r est r am nag en 2009 pour agrandir l atelier des sculptures SE FORGER UNE EXPERTISE l origine quatre restaurateurs peintures et sculptures polychromes uvres sur papier textile et objets et trois techniciens m tal c ramique et le troisi me travaillant aux ateliers de papier et de textiles constituent l quipe de travail De 1981 1986 le nombre de restaurateurs grimpe 13 et ils sont r partis dans sept ateliers arch ologie et ethnologie m taux meubles uvres sur papier peintures sculptures et textiles Ces ateliers portent la m me d signation aujourd hui l exception de celui des m taux puisque s y est jointe la sp cialit de la pierre cela s ajoute un atelier de documentation photographique compl ment indispensable la documentation crite Comment devenir restaurateur La formation de restaurateur professionnel ne se donne pas au Qu bec En fait l Universit Queen s Kingston Ontario est la seule au Canada offrir une formation de deuxi me cy

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