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1. deux trois enseignements option nels de berb re langue et civilisation La position de l ensei gnant a pu varier depuis le d but de l exp rience professeur associ charg de cours compl mentaires actuellement lec teur mais il s agit l aussi toujours de statuts pr caires e Enfin certaines universit s Paris ou en province Paris V Paris Ill Toulouse Le Mirail Lille Ill ont pu sporadiquement ouvrir un enseignement optionnel de berb re au sein de d partements d tudes islamiques ou de linguistique g n rale e Par ailleurs l cole des hautes tudes en sciences sociales EHESS de Paris dispose de deux ma tres de conf rences titu laires sp cialis s en anthropologie socioculturelle et histoire des Berb res qui y assurent des s minaires e Enfin l cole pratique des hautes tudes Ephe quatri me section de Paris il a exist jusqu au d part la retraite du titulaire en 1988 une direction d tudes libyque et berb re preuves de langue berb re au bacca laur at D autre part du c t des auto rit s fran aises une ouverture symbo lique importante celle qui tend reconna tre au berb re le statut de langue de France m me si la Charte n ayant pas t ratifi e cette notion n a aucune valeur juridique Il reste n anmoins politiquement significatif qu un gouvernement de la R publique reconnaisse pour la premi re fois express ment que le berb re f2. elles sont N 1252 Novembre d cembre 2004 B implant es en France depuis longtemps les Kabyles ont commenc arriver France d s le d but du XX si cle Ces kabylophones sont large ment int gr s sur les plans juridique la grande majorit d entre eux est de nationalit fran aise souvent depuis plusieurs g n rations social et culturel Le berb re est donc objectivement et durablement une langue de France Suite la censure du Conseil constitutionnel la Charte euro p enne des langues r gionales ou minoritaires n a pas t ratifi e par la France et ne le sera sans doute pas dans un proche avenir Mais le d bat autour de la Charte a eu le grand m rite d ouvrir pour la pre mi re fois la discussion sur le statut des langues d origine trang re et d avoir bouscul sur la base du raisonnement juridique et de la r alit sociolinguistique la classique opposition entre langues territoriales ou r gionales et langues non territoriales ou trang res Dans le secondaire La plus ancienne exp rience connue d enseignement du berb re en secondaire est celle du lyc e Honor de Balzac dans le XVII arrondissement de Paris au d but des ann es quatre vingt Bien qu il y ait eu galement des exp riences locales l initiative d en seignants ou d associations ayant rencontr une attitude compr hensive de la part de certains responsables d tablissements il n existe pour l in
3. de gains Pour les d ci deurs politiques fran ais il est donc urgent d attendre lt HS j Mustapha Harzoune Les Kabyles de France priv s d espace public j IN Dossier Fran ais et Alg riens n 1244 juillet ao t 2003 A PUBLI Renaud Sagot Kabyles sur le Net Dossier Migrants com n 1240 novembre d cembre 2002 Mustapha Harzoune Notes sur les Kabyles et la la cit gt Dossier La cit mode d emploi n 1218 mars avril 1999 Salem Chaker Quel avenir pour la langue berb re en France gt Dossier Les Kabyles De l Alg rie la France n 1179 septembre 1994 se Langues de France
4. entrent claire ment dans la cat gorie trang res et sont du reste d j enseign es ce titre par l ducation nationale fran aise D bat ouvert sur le statut des langues Au niveau purement juridique la d marche et l argumentation paraissent solides Car partir du moment o la Constitution fran aise exclut abso lument la reconnaissance des droits de communaut s linguistiques ou culturelles particuli res sur quelles bases distinguer le cas du breton de celui du kabyle parl par plusieurs centaines de milliers de citoyens fran ais et qui n est la langue officielle d aucun tat tranger La seule dis tinction possible serait de nature historique mais c est l une cat gorie mal fond e en droit et qui pourrait tre anticonstitutionnelle puisque dis criminatoire un fran ais de langue kabyle n est pas moins fran ais qu un bretonnant Les citoyens fran ais de langue berb re pourraient donc l gi timement se tourner vers les juridictions fran aise et ou europ enne pour demander avec de solides arguments que leur langue b n ficie des dis positions de la Charte si celle ci venait tre ratifi e par la France Au del des arguments de droit l approche est nouvelle Car c est en soi un progr s que de reconna tre les r alit s socioculturelles d un pays certaines langues de populations d origine trang re comme le berb re sont parl es en France par un grand nombre de locuteurs
5. observations sur la Charte europ enne des langues r gionales ou minoritaires Un exercice pratique de glottopolitique parue dans M langes David Cohen Maisonneuve amp Larose Paris 2003 pp 149 158 3 Charte du Conseil de l Europe adopt e Strasbourg le 2 octobre 1992 et soumise la signature et la ratification des tats membres 4 Signature intervenue le 7 mai 1999 l occasion du cinquanti me anniversaire de la cr ation du Conseil de l Europe 5 S agissant d une convention internationale seul le vote du Parlement peut lui donner force de loi article 53 de la Constitution 25 6 Ce dernier le berb re est conjointement avec le fran ais la langue maternelle h rit e de centaines de milliers d entre nous mais n est langue officielle nulle part pas m me au Maroc tandis qu il est combattu dans la r gion g ographique d Alg rie o il est majoritaire Il va de soi qu il y aurait quelque chose d inexplicable ce que la France au moment o elle consacrerait comme faisant partie de son patrimoine linguistique les langues parentales de St phane Guivarc h de Bixente Lizarazu ou de Lilian Thuram refuse de faire de m me pour celle de Zineddine Zidane Voir paragraphe 176 de son rapport 7 Il y a plus de citoyens fran ais parlant kabyle que breton 26 La Constitution fran aise excluant la reconnaissance d
6. propositions formul es par nous m me sur le site berb re de l Inalco www inalco fr 29 l universit Il existe l Institut national des langues et civilisation orien tales de Paris Inalco un enseignement de berb re depuis 1913 Actuellement cet tablissement offre un cursus com plet d livre un dipl me de premier cycle deux dipl mes nationaux de second cycle licence et ma trise de berb re deux dipl mes de troisi me cycle dipl me d tude approfon die DEA et doctorat en tudes berb res La section de berb re de l Inalco compte trois enseignants titulaires et dis pose en plus de l quivalent horaire de deux postes sous la forme d heures compl mentaires ou de postes contrat dur e d termin e Elle accueille en moyenne une centaine d tudiants tous cycles confondus Deux autres universit s offrent des enseignements de ber b re sous la forme de cours optionnels isol s int grables dans d autres cursus litt raires ces enseignements sont toujours assur s sur la base d heures compl mentaires ou de postes pr caires e L universit de Paris VIII Saint Denis propose au sein de son d partement des Langues minoris es trois enseignements de berb re deux de langue un de civilisation Il s agit d une situation d j ancienne mise en place au d but des ann es soixante dix e L universit de Provence Aix Marseille l centre d Aix offre galement depuis 1981
7. L enseignement du berb re en France une ouverture incertaine Historiquement et durablement le berb re est une langue de France Il m riterait de s inscrire dans la cat gorie des langues non nationales prot g es par la Charte europ enne des langues r gionales ou minoritaires Censur e par le Conseil constitutionnel cette charte ne sera pas ratifi e par la France dans un proche avenir Toutefois et de fa on plut t surprenante le rapport sur la la cit de Bernard Stasi remet au go t du jour l enseignement des langues maghr bines non arabes Bien que la langue berb re soit en France sous diff rentes vari t s r gionales la langue premi re d un bon million et demi de per sonnes citoyens fran ais dans leur grande majorit elle ne b n ficie que d une prise en charge institutionnelle extr mement modeste limi t e presque exclusivement l universit et la recherche scientifique Si l on ne tient compte que des personnes en exercice l exclusion des retrait s et chercheurs ind pendants l inventaire du potentiel berb risant fran ais est vite fait voir encadr s pp 27 30 et 32 Entre juin 1998 et mai 1999 la France a connu un d bat politique passionnant autour du projet gouvernemental de ratification de la Charte europ enne des langues r gionales ou minoritaires Outre son int r t g n ral au plan de la sociolinguistique ce d bat a concern tr s directement les sp ci
8. ait partie du patrimoine linguistique de la France et cette approche nouvelle n a pas t remise en cause par la majo rit de droite lue en 2002 Attitude favorable dont t moigne galement le discours des grands courants politiques fran ais de gauche comme de droite et les annonces r it r es d enseignement du berb re dans le secondaire Mais en m me temps du moins pour l heure aucune mesure concr te en faveur du berb re dans le cadre ins titutionnel de l ducation nationale n a t prise malgr les annonces r cur rentes Comment comprendre cette h sitation cette absence d avanc e significative sur un dossier dont tous les param tres connus semblent favo rables Les l ments et hypoth ses pour la compr hension de cette situa tion de non aboutissement sont cer tainement nombreux et enchev tr s et il n est pas ais d valuer pr cis ment le poids de chacun d entre eux car beaucoup rel vent de non dits id o 10 Elle a m me t express ment confirm e par Jean Jacques Aillagon ministre de la Culture du premier gouvernement de Jean Pierre Raffarin logiques ou politiques difficiles objectiver On admettra comme postulat de d part qu il existe bien dans la soci t fran aise comme parmi les d cideurs politiques un pr jug favorable aux Berb res leur langue et leur culture Disposition qui plonge ses racines dans l histoire coloni
9. ajoritairement acquis aux id aux de la R publique du moins pour sa composante kabyle Le rapport de la classe politique fran aise au dossier berb re est donc contradictoire et tr s balanc d o cette valse h sitation cette suite de d clarations d intentions non suivies d effets D autres param tres moins visibles mais non moins actifs freinent ou bloquent toute volution positive Tout d abord quelles que soient les intentions des ministres et des politiques il est connu que de larges sec teurs de l ducation nationale restent tr s r serv s si ce n est franchement hostiles toute ouverture significative en direction des langues r gionales ou minoritaires De nombreuses orga nisations tr s influentes de l orbite ducation nationale syndicats f d ra tion des parents d l ves associations d enseignants etc d fendent des positions r publicaines la cistes et unicistes tendant consid rer ces langues intruses comme portant atteinte l int gration l unit et l in divisibilit de la nation et comme favorisant le communautarisme On sait les suites qu a connu l accord d int gration des coles bretonnes Diwan sous le minist re Jack Lang un avis d favorable du Conseil d tat a suivi la saisine par les organisations pr cit es toutes tr s marqu es gauche Voix berb res discordantes un niveau plus global la censure par le Conseil constitution
10. ale et le fameux mythe kabyle 11 Un esprit quelque peu pervers pourrait penser qu il s agit d annonces cycliques cal es sur le cycle des ch ances puis berb re dont certains des th mes sont r activ s et exploit s par la militance berb re et facilement relay s par les politiques fran ais dans une conjoncture o l islamisme et en filigrane l islam appara t lectorales souvent comme un ennemi irr ductible tradition d mocratique des 30 N 1252 Novembre d cembre 2004 B Berb res la fameuse d mocratie villageoise kabyle est r guli re ment cit e comme exemple esprit de tol rance religieuse voire la cisme des soci t s berb res ouverture la diversit et autres cul tures Le mythe du bon Berb re fonctionne encore pleinement dans la soci t fran aise et est m thodi quement exploit par les acteurs poli Malgr une attitude favorable tiques et associatifs berb res en France sn et des annonces r currentes Dans un contexte de p ril islamiste int rieur que l on sait durable les poli L aucune mesure concr te n a t prise tiques fran ais peuvent tre tent s d utili en faveur du berb re dans le cadre institutionnel ser d aucuns diraient instrumentaliser de l ducation nationale les minorit s musulmanes non arabes pour contrebalancer le danger que l on pense implant surtout parmi les populatio
11. alistes des langues de l Afrique du Nord puisque pour la premi re fois la question du statut des langues d ori gine trang re dont le berb re et l arabe maghr bin a t expli citement pos e et d battue Pour la premi re fois des documents offi ciels fran ais ont propos de consid rer le berb re et l arabe maghr bin comme des langues de la France la fin de l ann e 1997 le gouvernement fran ais a engag un pro cessus qui devait normalement mener la ratification par la France de la Charte europ enne des langues r gionales ou minoritaires Un pro cessus long et complexe que le gouvernement a abord avec beaucoup de pr cautions Avant d engager la phase finale de signature par le gou vernement puis de pr sentation d un projet de loi de ratification par le Parlement6 le Premier ministre fran ais Lionel Jospin s est entour de nombreux avis et expertises Contrairement la position traditionnelle gauche comme droite de l chiquier politique les experts du gouvernement Guy Carcassonne puis Bernard Cerquiglini ont consid r dans leurs rapports que l adh pi Langues de France par Salem Chaker professeur de berb re l Institut national des langues et civilisations orientales Paris 1 Par ordre d importance d mographique kabyle chleuh rifain et chaou 2 Sur ce document et ce d bat fran ais on se reportera notre tude Quelques
12. de majorit des associations culturelles berb res de France sont des coquilles vides qui rassemblent deux ou trois personnes souvent des parents ou un petit groupe d amis dont la fonction essentielle est la cap tation de subventions J estime peine une dizaine pour toute la France le nombre d associations qui ont une r elle consistance et une activit p renne Toutes les tentatives concurrentes de f d rations et coordi nations des associations berb res de France depuis une quinzaine d an n es rassemblent les m mes acteurs individuels et collectifs et ne par viennent pas acqu rir implantation sociale et repr sentativit Les raisons profondes de cette situation sont complexes et exige raient une analyse sp cifique mais on peut tre cat gorique et affirmer qu en l tat actuel des choses il n existe pas en France de lobby ber b re susceptible d exercer une pression efficace sur les autorit s fran aises En d finitive si l on admet les l ments d analyse pr c dents cette curieuse situation d ind cision durable n a rien de tr s surpre nant elle correspond tr s exactement l tat des int r ts et forces en pr sence dans le champ politique fran ais On aime bien les Berb res mais ils ne repr sentent pas un poids politique significatif ni ici ni l bas et toute sollicitude marqu e leur gard risquerait de provoquer plus de difficult s externes et internes que
13. e Le laboratoire dynamique du langage de Lyon DDL CNRS universit de Lyon Il un chercheur titulaire e L Institut de recherches et d tudes sur le monde arabe et musulman Iremam d Aix en Provence CNRS universit s d Aix Marseille un chercheur titulaire en anthropologie sociale deux chercheurs associ s ainsi qu un fonds documentaire berb re important e Le Laboratoire des civilisations tradition orale Lacito CNRS universit de Paris Ill un chercheur titulaire e Enfin on recense dispers s dans des quipes de sciences sociales g n ralistes de la r gion parisienne au moins trois chercheurs titulaires en exercice sp cia lis s en anthropologie sociale dont les Berb res sont objets de recherche principaux un cas ou annexe deux cas lectoraliste de faire pencher le vote ber b re en faveur des forces politiques qui auraient pris une telle initiative Mais elle ne manquerait pas de susciter crispation et trouble parmi les populations d origine ara bophone et ou influenc es par l arabo isla misme Le gain en terme d int gration ou d int r t politique ne serait pas du tout assur bien au contraire Du point de vue du strict r alisme politique les d cideurs fran ais ont sans doute plus int r t cares ser dans le sens du poil l lectorat arabo phone et ou d influence arabo islamique et les pays arabes qu faire des gestes en direction des berb rophones de toute fa on m
14. e surprise aux lecteurs attentifs deux reprises et de mani re explicite et insistante notamment dans ses conclusions le rap port mentionne la n cessit d enseigner et d encourager les langues de l immigration musulmanes non arabes comme le berb re et le kurde L aussi la conjoncture politique imm diate para t avoir t d ter minante Dans un rapport destin orienter et clairer l ex cutif sur les mesures l gislatives n cessaires pour lutter contre les menaces sur la la cit que ferait peser l islam radical en France la r f rence aux langues et aux cultures des immigrations musulmanes non arabes n a sa place et ne peut s expliquer que par la conviction que l on a que ces langues et cultures sont de nature contrer contrebalancer le poids et l influence de l arabo islamisme et de l islamisme Avec l id e ancienne et largement relay e par la militance berb re que ces langues et cultures sont por teuses de valeurs en convergence avec celle de la R publique d mocra tie tol rance et la cit Une berb rophilie sans engagement politique Au final la situation est contrast e et apparemment incertaine quant ses d veloppements D une part il existe du c t des populations ber b res de France une pr sence sociale et culturelle berb re forte ainsi qu une demande significative et stabilis e dont t moigne le succ s des pi Langues de France 9 On trouvera le texte des
15. es droits de communaut s linguistiques ou culturelles particuli res sur quelles bases distinguer le cas du breton de celui du kabyle sion de la France la Charte devait se faire en prenant en consid ration certaines langues d origine trang re issues de l immigration les langues dites non territoriales Guy Carcassonne qui voque avec insistance le cas du berb re propose une s rie de crit res pr cis d terminant la prise en consid ration d une langue e L importance d mographique et la stabilit de la population il faut qu il y ait un nombre significatif de citoyens fran ais locuteurs d une langue pour que celle ci soit prise en compte Conform ment aux disposi tions de la Charte il appartient au gouvernement de fixer le seuil de la prise en consid ration Le berb re et notamment sa vari t kabyle fait partie des langues solidement implant es en France qui devraient tre incluses dans la liste des langues de France e L absence de statut officiel dans un tat tranger En effet la Charte a pour objectif premier de prot ger des langues menac es Des langues comme l arabe le portugais l espagnol le polonais ou le viet namien ne font manifestement pas partie de cette cat gorie car aucun risque de disparition ne p se sur elles M me si elles sont bien repr sent es en France l tat fran ais n a donc pas de devoir ou de responsabilit de protection leur gard Ces langues
16. informations et d preuves corrig es des Annales du bac sont en cours de finalisation et devraient para tre en 2005 En dehors du baccalaur at g n ral et technologique une preuve facultative orale peut tre pr sen t e par les candidats divers examens professionnels baccalaur ats et brevets profes sionnels brevets de technicien sup rieur Plus d une centaine d l ves la passent chaque ann e principalement en r gion parisienne et l Inalco fournit les examinateurs Fr missements politiques suites incerlaines Le tournant qu a constitu le d bat autour de la Charte a t suivi par dif f rentes annonces et prises de position des politiques fran ais en faveur de l enseignement du berb re elles peuvent laisser penser qu il existe une pi Langues de France 8 La m me chose peut videmment tre dite mutatis mutandis des fran ais parlant arm nien arabe yiddish etc 27 volont de donner suite et de concr tiser son nouveau statut tout symbo lique de langue de France On verra que l approche globale et l analyse pr cise des faits am nent des conclusions plus nuanc es La seule suite institutionnelle concr te du d bat autour de la Charte a t la transforma tion de la d l gation g n rale la Langue fran aise DGLF en d l gation g n rale la Langue fran aise et aux Langues de France DGLFLF modi fication d une d nomination qui a traduit une extension du cham
17. nel en mai 1999 de la ratification de la Charte europ enne des langues r gionales ou minoritaires est l pour rappeler la marge tr s troite que reconna t le droit et l id ologie r publicaine aux langues r gionales ou minoritaires N 1252 Novembre d cembre 2004 B Enfin d s que l on se situe dans le champ du politique le terme berb re en France comme dans les pays du Maghreb est trompeur il rel ve m me d une certaine mystification Il n y a pas de communaut berb re a fortiori pas d lectorat berb re en France D abord parce que les populations ber b res en France sont divis es par la nationalit d origine Alg riens Maro cains principalement division objective qui correspond des comporte ments culturels politiques religieux profond ment diff rents et qui induit des all geances totalement divergentes Les milieux activistes berb res en France sont dans leur quasi totalit kabyles et leur impact ventuel ne d passe pas les populations kabyles Impact au demeurant limit la mili tance berb re kabyle en France tant elle m me tr s divis e et peu effi cace et ne touchant que des milieux avertis de militants et acteurs poli tiques et culturels La mouvance associative berb re kabyle en France n a pas d implantation populaire et para t incapable de mobiliser significati vement et durablement une communaut m me uniquement kabyle La gran
18. ns arabophones Ce n est pas un hasard si le rapport Stasi identifie explicitement les langues berb re et kurde comme antidotes l islamisme Cette approche a t galement manifeste dans la gestion par l Union pour un mouve ment populaire UMP et par l Union pour la d mocratie fran aise UDF des lections r gionales et europ ennes de 2004 notamment en le de France o des candidats kabyles connus pour leur engagement berb re ont t int gr s sur les listes lectorales dans des positions honorables si ce n est ligibles R alisme des politiques Pour autant et ceci malgr une d crispation relative en Alg rie et au Maroc le dossier berb re reste sensible en termes de relations avec les capitales maghr bines principalement avec Alger On posera gale ment comme postulat de base que tout gouvernement fran ais ne peut g rer qu avec circonspection le dossier berb re m me dans un cadre strictement fran ais en ayant toujours l esprit de ne pas provoquer l irritation d Alger et ou de Rabat La densit des relations avec les pays du Maghreb les implications g opolitiques les convergences d in t r ts multiples et les relations humaines particuli rement troites entre les classes politiques fran aise de droite comme de gauche et maghr bine font que le dossier berb re rel ve n cessairement d une certaine forme de cogestion implicite ou explicite Autrement dit toute mesure en fa
19. orat de l enseignement du second degr Capes ou d une int gration formalis e de cet enseignement a t exclue En fait il est imm diatement apparu que le minist re n envisageait pas de traiter le berb re dans la perspective d une int gration normalis e au sein de l ducation nationale mais tout au plus comme une exp rience marginale et exploratoire Ce que devait d ailleurs confirmer quelques semaines plus tard le seul document officiel cons cutif aux d clarations de Jack Lang une note de service de la direction des Enseignements scolaires parue en mai 2002 dans le Bulletin officiel de l ducation nationale rappelait aux recteurs d acad mies que dans le cadre des textes et dispositions existantes ils pouvaient soutenir des exp riences d enseignement du berb re en dehors du temps scolaire obligatoire On en restait donc strictement au niveau de l existant ant rieur En substance on rappelait que des exp riences comme celles qui ont eu lieu d s le d but des ann es quatre vingt au lyc e Honor de Balzac voir encadr p 27 taient pos sibles Le seul effet concret de cet pisode a t l achat assez significa tif d ouvrages en langue berb re par les centres r gionaux de documen tation p dagogique au b n fice d tablissements secondaires Le rapport sur la la cit demand durant l ann e 2003 par le pr si dent Jacques Chirac au M diateur de la R publique allait toutefois r server une r ell
20. p d inter vention de cette institution rattach e au minist re de la Culture voir p 6 9 Depuis ce changement des activit s et recherches concernant des langues de France autres que le fran ais dont bien s r le berb re sont r guli rement soutenues par la DGLFLF Mais les pr rogatives de cette institution sont limit es l action culturelle l observation des pratiques linguistiques et elles ne concernent pas l enseignement Manifestation Paris pour la reconnaissance officielle de la langue berb re 28 quelques semaines des lections pr sidentielles et l gislatives du printemps 2002 Jack Lang alors ministre de l ducation nationale annon ait des mesures en faveur de l enseignement du berb re dans le secondaire S agissant d une personnalit dont l engagement pour les langues r gionales et minoritaires est par ailleurs bien connu cette annonce pouvait a priori tre consid r e comme s rieuse et cr dible Le contexte politique et la d marche globale adopt e par le minist re de l ducation l ont rapidement r duite l insignifiance D embl e le dossier N 1252 Novembre d cembre 2004 B IM m dia n a pas t g r par le minist re dans le cadre de la normalit acad mique l avis de certaines associations culturelles berb res a t sollicit en m me temps que celui de lInalco et l hypoth se d un Certificat d aptitude au profess
21. stant aucun enseignement stabilis et officiel de berb re dans les lyc es et coll ges fran ais Depuis 1995 une preuve facultative crite elle tait uniquement orale auparavant de langue berb re peut tre pr sent e au baccalaur at dans les s ries g n rales et technologiques Cette preuve s int gre dans un ensemble de vingt sept langues ne faisant pas l objet d un enseignement dans les lyc es mais qui peuvent tre pr sent es par les candidats en mati re suppl mentaire seuls les points au dessus de la moyenne sont pris en compte Organis e au plan national par l ducation nationale elle fait l objet d une convention entre la direction des Enseignements scolaires et l Inalco Institut national des langues et civilisations orientales qui chaque ann e pr pare les sujets et assure la correction des copies Depuis 1995 le nombre de candidats en berb re pour toute la France est pass de 1 350 2 250 en 2004 En dehors de rares initiatives locales al atoires et hors temps scolaire il n existe aucune pr paration cette preuve au sein des lyc es fran ais la seule possibilit pour les can didats est de suivre des cours organis s par les associations culturelles berb res de France Le Centre de recherche berb re de l Inalco a pour sa part diffus avec l aide d une de ces associations une petite brochure d information sur l preuve et a mis en acc s libre sur le site Internet de l Inalco un ensemble d
22. veur de l enseignement du berb re en France ne rel ve pas uniquement d un souci ducatif ou culturel elle suppose l aval politique des Affaires trang res et de l Int rieur Par ailleurs la berb rophilie ambiante rencontre galement des limites non moins videntes relevant directement de la politique int rieure Toute mesure institutionnelle favorable au berb re serait certes susceptible de renforcer l attachement des populations d origine ber b re la R publique et leur int gration voire dans une perspective plus pi Langues de France 31 32 La recherche L Inalco dispose de la seule quipe de recherche ber b risante Centre de recherche berb re reconnue par le minist re de la Recherche en tant qu quipe d ac cueil reconnues par la direction de la Recherche du minist re de l ducation et financ es par celui ci dans le cadre des contrats quadriennaux Au Centre natio nal de la recherche scientifique CNRS il n existe plus d quipe de recherche sp cifiquement berb risante il a exist plusieurs quipes Paris et Aix en Provence pour lesquelles le domaine berb re tait une compo sante importante de l activit scientifique mais toutes ont disparu dans le courant des ann es quatre vingt dix Toutefois plusieurs laboratoires du secteur des sciences de l homme et de la soci t s int ressent au domaine berb re et disposent en leur sein d au moins un chercheur sp cialis
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