Les cultures céréalières dans le bassin arachidier
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1. de commercialisation l instar de ce qui se passe dans le cas des cultures de rente Sur le plan agronomique les rendements du mil sont en g n ral beau coup plus faibles que ceux de l arachide Selon les paysans cette der ni re est moins sensible a la baisse de fertilit des sols r sultant de la marginalisation de l engrais et du recul de la jach re En outre les pro ducteurs sont d avis que sur le plan phytosanitaire les c r ales sont relativement plus vuln rables ce qui peut r duire davantage leur attrac tivit par rapport l arachide Quant la comp tition entre les diff rents types de c r ales bon nombre de producteurs estiment que si l engrais ne manque pas le mais constitue un meilleur choix Les arguments avanc s portent sur les potentialit s de ren dement plus lev es les travaux post r coltes moins durs les r sidus bien appr ci s par les animaux et les prix sur le march libre g n ra lement plus lev s que ceux des autres c r ales Toutefois le ma s exige des terres assez fertiles qui m me lorsqu elles existent ne sont accessibles qu aux chefs d exploitation Ainsi l option mais ne constitue une alternative potentielle que pour une minorit de producteurs contrai rement au mil Pratiques culturales Pour le mil souna qui est de loin la principale c r ale cultiv e dans le Bassin arachidier la pratique ancienne du semis en sec est devenue moins fr quente Cela te2. Avril Octobre 1989 l chelle de 240 exploitations agricoles Nous n insisterons pas sur les d tails de l chantillonnage syst matique r alis depuis 1986 dans le cadre de notre programme de recherches Retour au menu SRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 sur l conomie de la production Les unit s d enqu te sont dispers es sur 78 villages des r gions de Fatick et Kaolack qui constituent le c ur du Bassin arachidier Trois cat gories d interlocuteurs ont t cibl es savoir les chefs d exploitation les hommes d pendants et les femmes Les informations recueillies portent entre autres sur la place des c r ales chez les diff rents types de producteurs le degr d autosuffisance c r ali re et son volution r cente le mode de production et ses contraintes l adop tion des vari t s dites am lior es les probl mes de technologie post r colte la commercialisation et la concurrence entre le riz et les c r ales traditionnelles dans la consommation Toutefois les probl mes de consommation ne sont abordes qu titre indicatif puisqu ils font l objet d tudes plus sp cifiques dans un autre cadre Politiques de promotion des c r ales traditionnelles volution dans l approche du probl me c r alier La question c r ali re constitue un probl me complexe mettant en jeu des facteurs techniques conomiques sociaux etc L approche mise en uvre par les pouvoirs publics en mat
3. l arachide et par cons quent la rotation Mama dominante serait une sorte de compromis entre les avantages de la culture continue du mil sur les m mes parcelles et les inconv nients d une pratique similaire dans le cas de l arachide Cela n emp che pas que les champs de case soient presque exclusivement r serv s aux c r ales pour de multiples raisons dont la fertilit orga nique que l arachide valorise moins bien selon les paysans Diffusion des vari t s dites am lior es Depuis quelques ann es la mission de la Sopeva dans le Bassin arachidier a t r orient e vers le d veloppement des cultures c r ali res par la diffu sion des vari t s dites am lior es Pour le mil les nouvelles vari t s repr sentent environ 0 5 des quantit s sem es en 1989 l chelle de notre chantillon Dans trois quarts des cas les semences en questions ont t conserv es et non achet es la SODEVA ce qui aurait garanti une meilleure qualit Trois chefs d exploitation sur quatre ne connaissent que les vari t s dites traditionnelles ou locales Si l on ne consid re que les producteurs qui affirment avoir au moins une fois cultiv les vari t s Sopeva comme ils les appellent sans distinction 54 sont d avis que les locales ont de meilleurs rendements tandis que 34 pensent le contraire et 12 estiment qu il ny a pas de diff rence notable Des tests en milieu paysan r alises par l isRA en 1985 et 1986 au Su
4. ciables de pro ductivit seront n cessaires pour ajuster l offre une demande croissante Sur la p riode 1985 1 988 soit quatre hivernages cons cutifs la fr quence des ann es o la production c r ali re a t jug e suffisante pour couvrir les besoins des 240 exploitations tudi es est la suivante 4 ann es sur 4 20 0 3 ann es sur 4 10 0 2 ann es sur 4 43 0 1 ann e sur 4 26 5 0 ann e sur4 0 5 18 Retour au menu ISRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 Pour la campagne 1989 90 la production totale pouvait couvrir les besoins sur 10 mois en moyenne et l intervalle qui s tend de 3 17 mois indique une grande diff rence d une exploitation l autre Celles qui n ont pas produit assez de c r ales pour les besoins d auto consommation repr sentent une majorit de 72 et on peut les classer en trois cat gories II s agit des d ficitaires conjoncturels qui arrivent le plus souvent produire assez des d ficitaires structurels dont la volont de s autosuffir n est qu exceptionnellement r alis e et des d ficitaires optionnels qui pr f rent mettre l accent sur les cultures de rente Ces derniers soutiennent qu avec une bonne campagne m me le produit des ventes de fanes d arachide peut leur permettre d acheter assez de vivres Dans l optique du producteur la s curit alimentaire qui est un objectif principal n est donc pas toujours synonyme d
5. de conviction mais cause des modalit s d acc s jug es trop difficiles Enfin avec la diffusion des vari t s d arachide cycle plus court bon nombre de producteurs d clarent tre souvent oblig s d arr ter la r colte du mil parce que celle de l arachide ne peut plus attendre Cela accen tue les pertes post r coltes que certaines estimations situent entre 1 et 2 par jour Contraintes post r coltes et commercialisation Battage et conservation Traditionnellement les c r ales sont conserv es en pis dans des greniers tiss s avec des branches d arbustes Le battage des r coltes au 20 Retour au menu ISRA ETUDES ET Documents VOL 5 N 2 1994 mortier par les femmes se fait en petites quantit s ne couvrant g n ralement que la ration alimentaire pour quelques jours Ce travail est unanimement consid r par les femmes interrog es comme tant la plus dure corv e f minine suivie de l exhaure la mouture et le d cor ticage du mil Les estimations faites au niveau des 240 exploitations indiquent qu une femme obtient en moyenne deux kg de mil par heure ce qui traduit le caract re contraignant du battage manuel Pour les pay sans qui souhaiteraient produire des c r ales comme culture de rente cela peut constituer une s rieuse contrainte La question se pose de savoir dans quelle mesure l av nement des bat teuses m caniques contribue la solution du probl me La premi re utili sation de c
6. le mil Sorgho mais et 58 8 pour le riz Que l on se ref re la consommation effective ou celle jug e souhai table par les chefs de famille le rapport c r ales traditionnelles riz reste pratiquement constant et se situe 2 3 compte non tenu des conver sions en quivalents produits consommables Notre objectif n tant de faire une tude fine de la consommation ces chiffres restent indicatifs et doivent s interpr ter comme tels Pour expliquer l importance du riz dans la consommation paysanne l argument principal des p res de famille est que leur production de c r ales est souvent d ficitaire et que le riz est plus facile trouver dans les marches ruraux Quant aux m nag res il s agit surtout d une question de pr f rence li e d abord au go t et ensuite la facilit de pr paration La quasi totalit d entre elles soutiennent qu il leur arrive souvent de 12 Retour au menu SRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 changer la ration de mil en riz par leur propre initiative m me si cela implique parfois des frais suppl mentaires leur charge L galit entre le rapport effectif c r ales traditionnelles riz dans le r gime alimentaire et le rapport souhait traduit une situation d quilibre qui r duit davantage les possibilit s de substitution entre les deux types de c r ale Toutefois le caract re subjectif de cet quilibre ne doit pas tre perdu de vue puisqu il repose uni
7. moins vuln rable aux insectes par comparaison aux stocks sous forme de grains On note toutefois une tendance n utiliser les produits de traitement que sur les stocks en pis Dans tous les cas les producteurs d ficitaires plus soucieux de limiter les pertes et ceux ayant des exc dents garder sur de longues p riodes pr f rent en g n ral ne battre leurs r coltes qu en fonction des besoins de consom mation c est dire par petites quantit s ce qui limite l usage des machines Au niveau de l chantillon le battage m canique n a port que sur 10 des r coltes de mil en 1989 90 D corticage Cette premi re phase de la transformation des c r ales apr s le battage reste encore pratiquement manuelle suite l chec des premi res tenta tives de m canisation Les m nag res qui ont eu l occasion d utiliser une d cortiqueuse repr sentent moins de 2 des femmes interrog es et leurs opinions sur la qualit du produit reste mitig es L IsrA en colla boration avec la Soci t industrielle sah lienne de mat riel agricole et de repr sentation Sismar travaille sur la mise au point d un nouveau proto type dont la diffusion n est qu en phase exp rimentale Dans l hypoth se o des d cortiqueuses plus performantes taient disponibles les m na g res r torquent souvent qu il serait difficile de payer la fois le d cor ticage et la mouture Si les deux op rations pouvaient se faire la 22 Ret
8. r ales compo s es de mil sorgho 97 et de ma s 3 La part du sorgho est relativement marginale avec environ 0 2 des superficies c r ali res Le mais est en perte de vitesse surtout cause des restrictions du cr dit concernant les facteurs de production et notamment l engrais juge indis pensable pour cette culture De 1985 1990 les superficies ont d cru au rythme annuel de 10 2 en moyenne La part des emblavures r alis es dans le cadre des interventions de la Soci t de d veloppement et de vulgarisation agricole Sopeva est pass e de 20 13 5 des superficies de mais au niveau de l chantillon de 1986 1990 Avec le d senga gement de la Sopeva en mati re de cr dit pour les intrants beaucoup de groupements qu elle avait mis sur pied pour la production de c r ales sont tomb s en d su tude Concernant les chiffres il y a lieu de les inter pr ter avec prudence en raison du petit nombre d exploitations impli qu es dans la culture du ma s une certaine chelle Quant au mil sorgho la tendance est l g rement d croissante pour ce qui concerne les superficies dont les fluctuations restent moins amples que celles observ es dans le cas du ma s Sur la p riode 1985 1990 le taux moyen annuel de diminution est de 1 4 au niveau de l chantillon contre 2 3 de baisse si l on consid re l ensemble des c r ales Les rendements assez faibles ont fluctu autour d une moyenne de 414 kg par hectare contr
9. sorgho Par ailleurs la culture du ma s s av re plus exigeante en intrants commerciaux et lorsque ces derniers sont obtenus cr dit la vente peut s imposer ne serait ce pour le remboursement Quant aux diff rences li es au statut du producteur on constate que les chefs d exploitation ont commercialis 11 5 de leurs r coltes c r a li res en 1989 90 alors que le taux est de 29 chez les chefs de m nage dependants 54 chez les femmes et 69 chez les hommes non mari s Toutefois la forte propension vendre constat e chez les produc teurs d pendants a un impact relativement limit sur les apports car ces derniers contr lent une faible partie de la production Pour la plupart des chefs de famille la vente des c r ales est une pratique la limite immorale ce qui suppose qu on n y a recours en g n ral que par contrainte Les alternatives d pendent en particulier de l importance des revenus tir s des cultures de rente On observe ce propos que la diminution du prix de l arachide au producteur de 90 70 F kg inter venue en 1988 89 s est accompagn e d une forte augmentation de la part des r coltes de c r ales coul e sur le marche L effet de la dimi nution du prix a t accentu par une baisse de 22 de la production arachi di re au niveau de l chantillon Un autre facteur jouant sur la vente de c r ales par les producteurs est li la nature parfaitement divisible des stocks de vivre
10. 83704036 INSTITUT S N GALAIS de RECHERCHES AGRICOLES TUDES ET DOCUMENTS Les cultures c r ali res dans le bassin arachidier Motivations et contraintes chez les producteurs Matar Gaye ISSN 0850 8933 Vol 5 N 2 1994 Retour au menu ISRA Institut S n galais de Recherches Agricoles Route des Hydrocarbures BP 3120 Dakar S n gal 0 32242813224301322431 T lex 61117 SG TLC 221 22 34 13 Document r alis par la Direction des recherches sur les syst mes et cultures pluviaux Secteur Centre Sud BP 199 Kaolack Matar Gaye Economiste agriile Chercheur l ISRA en poste au secteur Centre Sud ISRA 1994 Conception et dition Unival Retour au menu Les cultures c r ali res dans le bassin arachidier Motivations et contraintes chez les producteurs Retour au menu L tude dont cette publication fait suite a t r alis e gr ce une subvention du Centre de recherches pour le d veloppement international CRDI Ottawa Canada Retour au menu SRA TUDES El DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 Les cultures c r ali res dans le bassin arachidier Motivations et contraintes chez les producteurs Matar GAYE Chercheur l ISRA Secteur Centre Sud R sum Les c r ales traditionnelles produites en grande partie dans le Bassin arachidier font de plus en plus l objet d attention au niveau de la politique agro alimentaire Une volont de les promouvoir aussi bi
11. DES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 Mil sorgho 85 kg Riz 71kg Mais 8 kg Ces chiffres cachent n anmoins une remarquable diff rence entre les villes et le milieu rural Pour le mil sorgho la moyenne qui est de 26 kg par t te en zone urbaine se situe 116 kg dans les campagnes Quant au riz les chiffres respectifs sont de 110 et 51 kg Pr cisons qu il s agit d quivalents produits consommables estimes 78 du poids de grains pour le mil sorgho ma s et 100 pour le riz blanc Pr cisons qu il s agit des taux de conversion utilis s dans le Plan c r alier p 11 La diff rence ville campagne en mati re d habitudes alimentaires s estompe de plus en plus avec la diversification Celle ci se r alise par une p n tration progressive du riz en milieu rural tandis que certaines couches urbaines semblent inclure davantage les c r ales tradition nelles dans leur alimentation Ce ph nom ne s accompagne d une tendance la sp cialisation avec le riz midi et le mil au soir Cela cor respond une autre forme d habitude alimentaire qui limite les potentialit s de substitution entre les deux types de c r ales au seul cas des m nages n ayant pas encore atteint l quilibre vise Sur les 240 exploitations agri coles ayant fait l objet de nos enqu tes la consommation c r ali re donn es hebdomadaires correspond 58 des besoins subjectifs estim s par les chefs de famille Le taux est de 57 7 pour
12. autosuffisance qui est une notion tr s relative Dans l approche conventionnelle le concept est souvent pris au sens absolu qui met en rapport la production et les besoins th oriques valu s sur la base de certaines normes biologiques On peut se poser la question de savoir si les besoins r ellement prouv s par le producteur consommateur ne tiennent pas compte de la place que ce dernier veut bien accorder au produit en question dans son r gime ali mentaire Ainsi celui qui produit autant que ce qu il veut consommer peut bien se consid rer autosuffisant Cette r alit micro conomique trans posable l chelle nationale soul ve le d licat probl me des pr f rences et plus g n ralement des facteurs li s la nature humaine qui entrent en jeu au sein du syst me alimentaire Contraintes li es la nature humaine Les contraintes d coulant de la nature m me de l tre humain s articulent autour du concept de pr f rence qui est fonction de plusieurs facteurs Il s agit surtout des habitudes alimentaires qui fagonnent les go ts d un besoin naturel de diversification mais aussi de prestige social qui entre parfois en ligne de compte S agissant des habitudes alimentaires elles se refl tent dans la structure de la consommation Pour les principales c r ales les moyennes natio nales par t te indiqu es dans le Plan c r alier sur la p riode 1982 84 sont les suivantes Retour au menu ISRA TU
13. ce qui peut poser de s rieux probl mes de maintien des qualit s g n tiques chez les vari t s hybrides Probl mes sp cifiques de production La culture c r ali re et celle du mil en particulier conna t des probl mes sp cifiques qui entravent s rieusement la production Parmi ces probl mes il y a tout d abord la fr quence et l ampleur des mauvaises lev es dont beaucoup de producteurs se plaignent Le caract re pr occupant du ph nom ne se refl te travers l importance des ressemis qui ont concern le quart des superficies de mil au niveau de l chantillon pour la campagne 1989 90 Des parcelles enti res sont souvent abandonn es pour mau vaise lev e et parfois m me apr s ressemis Les d pr dateurs sont cit s comme principale cause du probl me 86 des r ponses suivis de la pluviom trie 11 des r ponses La qualit des semences n a t que tr s rarement mise en cause mais l on peut toujours s interroger sur l existence de probl mes moins apparents ce niveau Dans 64 des exploitations le mil sem est simplement tir des stocks destin s la consommation au moment des semis Toutefois le probl me de mauvaise 19 Retour au menu ISRA ETUDES ET DOCUMENTS vo 5 N 2 1994 lev e n y est que l g rement plus accentu par rapport aux autres cas o les semences sont choisies et mises de c t apr s la r colte L inqui tante perc e du ph nom ne Striga observ e au cours de
14. ces derni res ann es constitue une autre contrainte sp cifique de taille dans la culture du mil La quasi totalit des producteurs interrog s sur la ques tion sont d avis que le fumier l exception de celui provenant des bovins est vecteur de Striga Parmi les animaux mis en cause les quins viennent en t te suivis des asins et des petits ruminants Quel que soit le jugement qu on peut porter sur cette croyance force est de reconna tre qu elle peut avoir des cons quences n gatives dans le domaine de la fertilisation organique consid r e comme une option encourager La sous utilisation du fumier domestique provenant surtout des chevaux risque ainsi de s accentuer Quant la fertilisation min rale elle occupe une place tout a fait margi nale dans les pratiques paysannes Au cours des hivernages 1989 et 1990 40 6 des quantit s d engrais pandus au niveau de l chantillon ont t utilis s sur les c r ales proportionnellement la part des super ficies qu elles ont occup e sur les deux campagnes Cela correspond une moyenne g n rale d environ 8 4 kg par hectare Nek et ur e confon dus Le chiffre est de 63 5 kg ha si l on se limite aux seules exploitations ayant utilis de l engrais sur c r ales Ces derni res ne repr sentent qu environ 11 de l chantillon sur chacune des deux ann es consid r es Ainsi la grande majorit des paysans cultivent les c r ales sans engrais non pas par manque
15. consommer s n galais lanc par les plus hautes instances nationales constitue la plus r cente d marche officielle bien que la promotion des c r ales ne soit pas son unique objet L accent mis sur la demande ne signifie toutefois pas que le probl me de l offre est d j r solu ou le sera auto matiquement L objectif d autosuffisance Le Plan c r alier adopt en 1986 dans la mouvance de la Nouvelle Politique Agricole vise 80 d autosuffisance l horizon de lan 2000 Le taux de couverture des besoins par la production nationale se situe au voisinage de 50 mais des fluctuations assez importantes sont enre gistr es d une ann e l autre Dans une tude r alis e en 1986 F Martin se pose la question de savoir si les objectifs du Plan c r alier sont d une part r alistes et d autre part souhaitables Par rapport au premier point la r ponse de l auteur fond e sur l analyse du bilan c r alier national et son volution est plut t n gative Quant au second point la conclusion est qu il est difficile de dire si 80 d autosuffisance c r ali re est un objectif souhaitable ou non l tat actuel des connaissances Quoi qu il en soit l autosuffisance l chelle nationale suppose l existence de surplus au niveau des producteurs qui ne devront pas se contenter de couvrir leur besoins d autoconsommation Avec la r duction progressive du taux de la population impliqu e dans l agriculture des gains appr
16. d du Bassin ara chidier indiquent que les vari t s locales ont de meilleures performances 18 Retour au menu ISRA TUDES ET DOCUMENTIS VOL 5 N 2 1994 sur les champs de case tandis que dans le syst me mil arachide en plein champ les conclusions restent mitig es Thiam A 1987 Au plan de la consommation on note que sur le m me sous chantillon de producteurs 81 pr f rent les vari t s locales alors que les autres restent indiff rents de ce point de vue Ainsi les vari t s de mil dites am lior es sont dans l ensemble consid r es comme inf rieures aux locales par les paysans aussi bien en leur qualit de producteurs que de consommateurs II s y ajoute que toute nouvelle vari t cycle plus court expose le producteur au p ril aviaire lorsque l adoption n est pas faite grande chelle dans le terroir Cela temp re d autant les vell it s individuelles chez les paysans surtout lorsqu ils sont au courant d une exp rience malheureuse en mati re d adoption S agissant des autres c r ales et notamment du ma s le caract re local ou non local des vari t s cultiv es est moins bien per u Cela r sulte du fait que chez la plupart des paysans la culture du ma s une certaine chelle est une pratique relativement r cente d o l absence d une v ritable tradition en la mati re Comme dans le cas du mil on note que la quasi totalit des semences proviennent des r serves personnelles
17. degr d attachement la c r aliculture s av re assez variable et rev t m me une certaine dimension ethnique Comme nous l avons d j souligne les disponibilit s en semences d arachide jouent un r le d terminant quant la place des c r ales dans les combinaisons culturales les superficies c r ali res chez les chefs d exploitation en 1990 seraient dans l ensemble r duites de 22 si leurs besoins en semences d arachide taient enti rement couverts Pr cisons que ces besoins individuels n ont t satisfaits qu a hauteur de 53 ce qui indique que la relation avec les superficies de c r ales n est pas parfaitement lin aire Par ailleurs il est admis qu en r gle g n rale plus les conditions de pro duction sont al atoires plus les strat gies sont port es vers la s curit c est a dire la minimisation du risque Cela implique le plus souvent une tendance la diversification pouvant se faire en faveur ou au d triment des c r ales selon leur importance ant rieure au niveau de chaque ex ploitant Certains chefs de famille soulignent aussi qu une soudure difficile les incite toujours accorder plus d attention aux cultures c r ali res durant la campagne suivante N anmoins la s curit alimentaire n est pas toujours synonyme d autosuffisance lorsqu il est possible de faire recours au march Il suffit simplement d avoir un certain pouvoir d achat ce qui fait dire quelques chefs de fami
18. e 688 kg pour le mais Toutefois le coefficient de variation s av re 8 fois plus grand pour cette derni re culture par comparaison au mil dont les rendements sont moins instables pour ne pas dire plus stables 14 Retour au menu SRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 A l chelle de l exploitation agricole la variabilit des superficies c r a li res r sulte d un certain nombre de facteurs dont le plus fr quemment cit est la disponibilit de semences d arachide Cela est valable surtout dans le cas des producteurs d pendants c est a dire n ayant pas a nourrir une famille Ils n envisagent la culture c r ali re qu en fonction du degr de couverture de leurs besoins en semences d arachide et cela peut varier d une ann e l autre Par ailleurs le syst me de rotation dit Mama mil arachide mil arachide constitue un autre facteur de variabilit des superficies entre deux ann es cons cutives car le pr c dent cultural conditionne souvent ce que le paysan est dispos semer sur une parcelle donn e En revanche on peut penser que le m me syst me tend stabiliser le rapport moyen des superficies c r ales arachide autour de l unit lorsqu on consid re un cycle complet de rotation boucl en quatre ann es Sur la p riode 1984 1990 couvrant sept campagnes agricoles les c r ales ont occup en moyenne 46 des superficies cultiv es au niveau de notre chan tillon Elles sont essentielleme
19. e des prix aux producteurs comme aux consommateurs a polaris l attention des d cideurs au cours de ces derni res ann es De nombreuses tudes conomiques concernant diff rents pays dont le S n gal aboutissent la conclusion que l impact des prix sur la pro duction vivri re est en g n ral tr s faible les facteurs naturels et tech nologiques jouant un r le pr pond rant L argument technologique fut par la suite prolong du c t de la demande avec l hypoth se que les choix des consommateurs urbains et m me ruraux sont fortement conditionn s par les facilit s de pr paration Sur ce plan les c r ales traditionnelles sont relativement d favoris es par rapport au riz La transformation post r colte est ainsi devenue un aspect prioritaire de la politique de promotion des c r ales traditionnelles L exp rience riz de ma s qui s inscrit dans ce cadre n a toutefois pas connu de succ s r el Sur un autre front les pouvoirs publics sont tr s engag s dans la diffusion des moulins mil notamment par le biais des services du D veloppement social Bien que l objectif d clar soit la promotion de la femme celle des c r ales reste subsidiaire Au niveau industriel les moulins SENTENAC sont impliqu s dans le processus de transformation avec l appui du Fonds commun Les contraintes ce niveau sont li es aux co ts l approvisionnement en grains et a l acceptabilit des produits Ceux ci renferme
20. e en champs paysans de diff rentes vari t s am lior es de mil pr coce dans le Sud de la r gion de Kaolack 26
21. en dans le syst me de production que de consommation anime les pouvoirs publics Au niveau des diff rentes cat gories de producteurs la place accord e aux cultures c r ali res varie selon le statut familial qui conditionne galement les attitudes l gard de la commercialisation Les multiples contraintes en amont de la r colte se traduisent par une faible productivit qui fait que m me les besoins d autoconsommation ne sont g n ralement pas couverts Quant aux contraintes situ es en aval elles p sent notamment sur la comp titivit des c r ales traditionnelles par rapport au riz dans le r gime alimentaire Ce dernier est fortement influence par des facteurs lies la nature humaine et qui sont difficilement manipulables avec les moyens conventionnels bases sur les incitations technico Aconomiques Mots cl s Bassin arachidier C r ales Cultures Mil sorgho Mais Retour au menu ISRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 Abstract Traditional cereals produced primarily in the Groundnut Basin draw increasing attention in agricultural policy formulation Government authorities declare a strong willingness to promote them at both levels of production and consumption For the different categories of producers the importance devoted to cereals in the cropping system depend mainly on family status which also determines attitudes toward marketing At the production level numerous factors explain why productivit
22. es machines au niveau de notre chantillon remonte au d but des ann es 70 Les exploitations n ayant jusqu pr sent pas fait recours aux batteuses ne repr sentent que 7 Pour les autres la fr quence moyenne est de un an sur deux depuis la premi re utilisation et l irr gularit d coule d un certain nombre de contraintes En premier lieu on note que les chefs d exploitation qui sont les principaux producteurs de c r ales ne font g n ralement pas appel aux batteuses lorsque la r colte s av re assez faible par rapport aux besoins de consommation Cela d coule d un souci de mieux pr server les stocks de vivres moins expos s la vente pour faire face de petits besoins lorsqu ils sont gard s sous forme d pis II s y ajoute qu avec une faible r colte m me limit e aux c r ales les moyens pour payer le service de battage sont plus r duits toutes choses gales par ailleurs En outre neuf producteurs sur 10 estiment que le battage manuel cause moins de pertes le souci de limiter celles ci tant naturellement plus grand lorsque la production est insuffisante L acc s aux machines temps constitue une autre contrainte loin d tre n gligeable Trois quarts des exploitations enqu tees se trouvent dans des communaut s rurales non dot es de batteuses r sidentes les plus proches tant une distance moyenne de 18 km Toutefois ces machines op rent le plus souvent de mani re itin rante en ciblant les zo
23. evenue exceptionnelle en raison des difficult s d acc s l engrais Par ailleurs peu d attention est accord e la pr servation qualitative du capital semencier ce sujet une sensibilisation s impose dans la mesure ou les inconv nients de certaines pratiques ne sont pas toujours per us leur juste dimen sion par les paysans La volont officielle de promouvoir les c r ales traditionnelles se fonde sur une logique qui ne co ncide pas certains gards avec celle du consom mateur Ainsi le poids des facteurs lies la nature humaine constitue une contrainte majeure toute tentative de modification du syst me ali mentaire au d triment du riz Bibliographie Gave M 1983 The food challenge in the Senegalese rural economy An analysis of the domestic cereals promotion policy Michigan State University Department of Agricultural Economics Gaye M THIEBA D 1990 Associations paysannes et commerce c r a lier au S n gal El ments de pr identification d un programme pour la F d ration des ONG du S n gal GOULET D 1983 Incentives Key to better life in developping countries The State News East Lansing Michigan May 16 1983 p16 marn F 1986 Analyse de la situation alimentaire au S n gal volution de 1974 1985 ISRA Bureau d Analyses Macro conomiques Docu ment de travail 86 3 MINIST RE DU D VELOPPEMENT RURAL 1986 Plan C r alier THiam A 987 tud
24. h aucun indice ne permet de l tablir sans quivoque Selon bon nombre de chefs d exploi tation si un prix lev les incite accorder plus d attention aux c r ales c est moins pour chercher vendre que pour viter d tre en position d acheteur Conclusion La culture c r ali re dans le Bassin arachidier reste encore essentiel lement une activit de subsistance Ainsi l int r t qu elle suscite d pend surtout de la demande de consommation chez les producteurs eux m mes Ces derniers n arrivent pas toujours couvrir leurs propres besoins et la part commercialis e des r coltes demeure globalement faible Les carac t ristiques du march font que l option pour les c r ales comme culture de rente n est envisag e le plus souvent que de mani re circonstan cielle La contrainte du battage qui accentue le probl me serait toute fois lev e si le producteur avait la possibilit de vendre son mil en bottes Cette condition qui ne semble pas trop difficile r aliser augmenterait 25 Retour au menu ISRA TUDESET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 sensiblement l attractivit des c r ales par rapport l arachide notam ment chez les producteurs qui ne cultivent que pour l argent et qui sont de loin majoritaires Le bas niveau des rendements est imputable certains facteurs naturels auxquels s ajoutent des pratiques culturales caract re extensif La fertilisation min rale m me doses infimes est d
25. i re de promotion des c r ales tradition nelles plus adapt es au milieu naturel a sensiblement volu dans le temps Les premi res strat gies de d veloppement des cultures c r ali res cor respondent ce qu on pourrait appeler l approche indirecte par effet d en trainement L hypoth se de base tait que si les op rations culturales se modernisent dans le secteur arachidier le paysan aura plus de temps pour s occuper des c r ales g n ralement plus exigeantes en main d oeuvre Le d veloppement de la culture attel e s est plut t traduit par une rapide extension des superficies pour toutes les cultures au d triment des temps de travaux manuels sur les c r ales notamment L entretien inad quat des cultures et l puisement des sols r sultant des pratiques extensives qui font reculer la jach re sont parmi les facteurs explicatifs d une baisse tendancielle de la productivit L cart entre la production nationale et les besoins n a cess de se creuser ce qui devait amener les analystes avancer un autre argument celui des incitations d ordre conomique Les facilit s d acc s aux c r ales import es et Retour au menu ISRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 notamment le riz sont consid r es comme tant le facteur le plus nuisible la production vivri re locale Le ph nom ne s accompagne d une modi fication progressive des habitudes alimentaires difficilement r versibles La politiqu
26. ifferents Commercialisation La culture c r ali re est traditionnellement pratiqu e pour l autocon sommation Elle doit glisser progressivement d un syst me de subsis tance vers une plus grande int gration l conomie marchande Cela est n cessaire ne serait ce que pour les besoins du consommateur urbain dont on cherche modifier les habitudes alimentaires au profit des c r ales traditionnelles Dans le contexte actuel la part commercialis e des r coltes reste globalement faible mais on note une assez forte variabilit en fonction d un certain nombre de param tres dont le statut du pro ducteur et le type de c r ale A l chelle des 240 exploitations couvertes par cette tude la part commercialis e des r coltes a connu l volution suivante sur la p riode 1986 87 1989 90 23 Retour au menu ISRA runes ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 Mil sorgho Ma s Total 1986 87 11 19 11 6 1987 88 78 38 0 9 5 1988 89 19 3 42 0 20 0 1989 90 12 7 36 0 42 On constate que la part commercialis e des r coltes est relativement plus importante pour le mais II se situe presque mi chemin entre les cultures de subsistance et celles de rente cette dualit r sultant de plusieurs facteurs Hormis son cycle assez court qui en fait l une des premi res r coltes disponibles le battage du ma s est jug plus facile et son prix sur le march libre est g n ralement plus lev que celui du mil
27. ire devaient progressivement faire place des solutions plus endog nes compte tenu de certaines dimensions structu relles du probleme A ce propos on note que le taux de croissance d mo graphique avoisine 3 sur la p riode 1960 1984 alors que l accrois sement moyen de la production est rest inf rieur 1 dans le cas du mil qui est de loin la principale culture c r ali re du pays La politique agricole plus favorable aux cultures de rente la croissance rapide de la population et le caract re extraverti de la demande urbaine sont autant de facteurs mis en cause par les analystes au m me titre que les al as naturels La promotion des cultures vivri res en g n ral et des c r ales en particu lier constitue laxe central des nouvelles orientations en mati re de politique agro alimentaire Les strat gies pr conis es dans le Plan c r alier adopt en 1986 mettent l accent sur la production tandis que la commercialisation le stockage et la transformation constituent les volets d accompagnement L objectif principal de cette tude comme l indique son titre consiste cerner les contraintes et motivations au niveau du producteur qui est galement le premier consommateur II s agit d examiner la situation actuel le et d identifier les grands param tres qui jouent directement ou indirec tement sur les performances du secteur c r alier traditionnel Les donn es de base proviennent d enqu tes men es sur la p riode
28. lle que l arachide c est aussi du mil puisqu elle permet d en acheter Quant aux hommes d pendants 80 d entre eux affirment n envisager la culture c r ali re que si les semences d arachide font vraiment d faut A oppose du raisonnement des chefs de famille ils ne disent pas que le mil c est aussi de l argent Le tiers d entre eux pr f rerait ne pas cultiver du tout s il ny avait que les c r ales produire Pour garder la main d uvre familiale certains chefs d exploitation sont parfois oblig s de c der une partie de leurs propres semences d arachide leurs d pen dants quitte se rabattre sur d autres cultures Le mil est cultiv en moyenne un an sur trois par les paysans n ayant pas la responsabilit de nourrir une famille ce qui traduit le caract re conjoncturel de l option 16 Retour au menu ISRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 c r ali re chez les producteurs d pendants Pour la campagne 1989 90 ceux d entre eux qui n ont cultiv que des c r ales par manque de semences d arachide repr sentent tout de m me 14 des effectifs contre 7 ayant opt pour une combinaison c r ales arachide Etant donn que leur motivation est essentiellement d ordre p cuniaire les conditions du march constituent un facteur de premi re importance A ce propos le principal probl me soulign est l absence de garantie concernant les prix et l inexistence d un circuit organis
29. nd accentuer les goulots d tranglement au niveau du calendrier cultural en d but d hivernage notamment lorsque la premi re pluie est jug e suffisante pour semer l arachide aussi Avec l exp rience des pluies erratiques en d but de saison et la g n ralisation de la culture attel e le semis en sec est largement consid r comme 17 Retour au menu ISRA TUDES ET DOCUMENTS voL 5 N 2 1994 moins pr f rable contrairement aux anciennes convictions paysannes En effet les paysans soutiennent que si les premi res pluies n attei gnent qu une certaine profondeur du sol les graines sem es en sec pourrissent Par cons quent le semis en humide est une strat gie de minimisation des risques de mauvaise lev e devenus pr occupants chez les producteurs Par rapport la culture attel e tous les t moignages s accordent pour dire que la ligne de semis la machine est moins enherb e lorsqu on s me en humide et surtout quand on op re quelques jours apr s la premi re pluie Dans ces conditions la plupart des pro ducteurs se contentent du sarclage m canique qui n ces site tout de m me des interventions manuelles compl mentaires S agissant du syst me d assolement la quasi unanimit des producteurs cautionnent un dicton wolof qui dit litt ralement Lorsqu on a demand au Souna son terrain pr f r il a r pondu que c est l ou il tait l ann e pr c dente L opinion contraire s applique
30. nes de forte production et les gros producteurs Cela r duit sensiblement lim portance du crit re de r sidence comme indicateur d accessibilit N anmoins les batteuses travaillent en g n ral jusqu en Mai et parfois m me jusqu en Juin ce qui implique une longue attente pour les derniers utilisateurs Notons au passage qu une meilleure accessibilit par l accrois 21 Retour au menu ISRA TUDES ET pocuments VOL 5 N 2 1994 sement du parc pose le probl me de rentabilit de ces machines dont l exploitation se caract rise par une forte saisonnalite Les producteurs qui envisagent le recours au battage m canique stockent g n ralement leurs r coltes dans des conditions pr caires et une longue dur e d attente accentue in vitablement les pertes Le grenier traditionnel qu on trouve encore dans 88 des exploitations ne se pr te pas au stockage sous forme de grains Par cons quent le battage de grandes quantit s au m me moment requiert un autre type d infra structure dont la plupart des exploitations ne disposent pas Seuls 5 d entre elles sont dot es de facilit s autres que les chambres habit es Quant aux magasins villageois accessibles la moiti des exploitations ils ne sont qu exceptionnellement utilis s pour le stockage des vivres Contrairement aux affirmations des techniciens la presque totalit des chefs d exploitation soutiennent avec beaucoup d assurance que le mil en pis est nettement
31. nt cultiv es par les chefs de famille qui contr lent un peu moins de neuf dixi me de la production Pour la campagne 1989 90 les r coltes de c r ales au niveau de l chantillon se r partissent comme suit Chefs d exploitation 89 Chefs de m nage d pendants 7 Autres hommes 3 Femmes 1 En terme num rique les d pendants repr sentent 83 des effectifs de producteurs d finis comme tant tout individu qui exploite au moins une parcelle de culture son compte personnel Les femmes repr sentant 45 des effectifs de producteurs agricoles selon la d finition pr c dente accordent tr s peu d attention aux c r ales Dans une exploitation sur dix la production de c r ales a un caract re plut t collectif excluant l existence de parcelles individuelles au niveau de la famille Cette sp cificit se rencontre notamment chez les s r res et la question se pose de savoir dans quelle mesure elle peut jouer sur les attitudes envers la vente m me en cas de surplus 15 Retour au menu ISRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 Facteurs cl s de l option c r ali re Les facteurs qui d terminent l attitude des producteurs par rapport l option c r ali re sont relativement diff renci s Pour les chefs de famille l importance accord e aux c r ales d coule du souci de faire face leur premi re obligation sociale qui est d assurer la subsistance familiale Toutefois le
32. nt trop de son selon certaines m nag res qui soulignent galement que le sankhal trop dur ne cuit pas bien tandis que le soughouf trop fin est difficile granuler Toutefois des rectificatifs semblent avoir t apport s et l humidification recom mand e par les techniciens permettrait de r soudre certains probl mes plut t li s au mode d emploi Toujours dans la panoplie des strat gies mises en uvre le fait de rendre plus difficile l acc s aux semences d arachide peut tre consid r comme une fa on de pousser le paysan se rabattre sur les c r ales dont la s curisation du capital semencier pose moins de probl mes Cependant l option c r a li re ayant marqu la premi re ann e de cette politique 1985 86 a t tout a fait conjoncturelle chez la plupart des produc teurs La substitution des c r ales l arachide n tait qu une derni re solution face un d ficit semencier inattendu et ce ph nom ne ne s est pas confirm comme une nouvelle tendance Retour au menu SRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 En plus des aspects technico conomiques qui ont polaris les strat gies de promotion des c r ales traditionnelles il y a une derni re trouvaille qui se d marque de l approche conventionnelle Elle consiste explorer le domaine des incitations morales L id e a t exprim e d s 1983 par Goulet l intention des pays du Tiers Monde Le nouveau slogan
33. our au menu machine avec des performances et des co ts comparables les m na g res accorderaient la priorit la mouture jug e plus p nible Mouture Comme nous l avons d j soulign la mouture des c r ales est class e en troisi me place sur l chelle des plus dures corv es de la femme rurale Cependant la diffusion des moulins a permis une large m cani sation de ce travail contrairement au d corticage A l chelle de notre chantillon plus de 60 des op rations de mouture sont r alis es la machine Environ 45 des m nag res interrog es utilisent le moulin de fa on plus ou moins r guli re Pour les autres les principales contraintes soulign es sont la distance et le manque de moyens pour payer le service Au total 54 des exploitations se trouvent moins de 1 km du plus proche moulin Pour les autres la distance la plus proche machine varie de 1 17 km avec une moyenne dans l ordre de 5 6 km On note que dans deux cas sur trois les frais de mouture m canique sont sup port s par le p re de famille Par rapport au syst me traditionnel o la mouture rel ve des devoirs et responsabilit s de la femme cela corres pond un transfert de charges que certains hommes n acceptent qu avec r ticence Quelques femmes soulignent enfin qu avec le moulin on ne peut pas contr ler la proportion des diff rents produits notamment la farine fine et la semoule destin e des usages culinaires d
34. quement sur l appr ciation des chefs de famille bien que ces derniers soient responsables de la ration quotidienne On note chez les femmes une plus forte propension en faveur du riz Par ailleurs l quilibre en question reste sous optimal avec une couverture incomplete des besoins pour chacun des deux types de c r ale concern s Cela rappelle l argument de T W Shultz estimant que le paysan traditionnel a peu de ressources productives mais il en fait une allocation rationnelle compte tenu de ses objectifs et contraintes Cette rationalit se transpose ici du producteur au consommateur la fonction de production faisant place celle d utilit qui est en th orie une notion subjective En ce qui concerne les c r ales traditionnelles la question se pose de savoir si elles constituent un bien sup rieur ou inf rieur pour le consom mateur Au sens conomique un bien sup rieur se d finit comme tant celui dont la consommation tend varier dans le m me sens que le revenu r el et un bien inf rieur correspond la situation oppos e Sans nous attarder sur les consid rations th oriques on peut retenir que la r versibilit la baisse se heurte g n ralement au ph nom ne appel effet de cliquet Il s agit d une ten dance maintenir le niveau de consommation en cas de baisse des revenus m me s il faut pr lever sur le capital ce qui est surtout vrai pour les biens sup rieurs On note ce pro pos que les haus
35. s par compa 24 Retour au menu SRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 n 2 1994 raison aux animaux qui constituent la principale forme d pargne en milieu rural Ainsi pour faire face de petits besoins au fur et mesure qu ils se pr sentent la tentation est toujours plus forte de vendre quelques kilo grammes de c r ales plut t qu un mouton par exemple La vente d ani maux est envisag e quand il s agit de reconstituer les stocks de vivres Toutes ces consid rations montrent que l apport de c r ales sur le march ne refl te pas toujours l existence de surplus au niveau des producteurs dont beaucoup ach tent et parfois m me apr s avoir vendu Pour la campagne 1988 89 la moiti des chefs d exploitation concern s dans cette tude ont eu recours aux achats de mil pour une quantit gale 1 4 fois celle qu ils ont vendue Au plan social ce qui reste des solidarit s communautaires tradition nelles s exprime notamment dans le domaine des vivres A ce propos le chef de famille qui vend des c r ales au su de ses voisins aura plus de mal leur demander assistance en cas de besoin ce qui constitue un facteur dissuasif Par ailleurs dans les exploitations o la culture c r a li re se fait collectivement la vente est tout a fait exceptionnelle m me en cas de surplus ce qui d coule en g n rale de solides coutumes ethniques caract re presque sacre Quant l influence du prix sur les apports au marc
36. ses du prix du riz intervenues au cours de ces derni res ann es n avaient pas permis de r duire la consommation malgr la baisse du pouvoir d achat que cela induit Au niveau du r gime alimentaire le prestige social joue travers l effet d imitation mis en vidence par Duesenberry Selon sa th orie chaque groupe de consommateurs tend copier le mod le des couches plus ais es qui adoptent de nouveaux comportements distinctifs d s qu elles commencent tre rattrap es Selon certains t moignages le couscous du soir en milieu urbain serait un nouveau signe distinctif des familles plus ais es Quant aux zones rurales une diversification dans le r gime 13 Retour au menu SRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 alimentaire quelles qu en soient les causes se r aliserait au d triment des c r ales traditionnelles ne serait ce qu en raison de leur assez forte dominance dans la consommation paysanne Les c r ales dans le syst me de production agricole Caract ristiques g n rales Dans l ensemble du Bassin arachidier la c r aliculture est largement domin e par le mil souna suivi de loin par le ma s et le sorgho Quant au sanio qui est une vari t de mil cycle tr s long il a pratiquement disparu du syst me cultural en raison du raccourcissement des hivernages selon les paysans A l chelle de notre chantillon 45 4 des superficies cultiv es durant l hivernage 1990 ont t consacres aux c
37. y is in general so low that even farmers auto consumption needs are often not covered Postharvest constraints tend to reduce traditionnal cereals competitiveness with respect to rice in the consumers basket Consumption patterns depend to a large extent on human nature related factors which are difficult to tackle with conventional policy tools based on economic and technical incencentives Key words Peanut Basin Cereals Crop Millet sorghum Maize Retour au menu ISRA TUDES ET DOCUMENTS VOL 5 N 2 1994 Introduction Les efforts de d veloppement agricole au S n gal ont particuli rement t focalis s sur l arachide consid r e comme le moteur de l conomie nationale Cette orientation l gu e par le colonisateur a t maintenue apr s l ind pendance conform ment la th orie des avantages compa ratifs Cependant vers la fin des ann es 60 les signes d une crise alimen taire pernicieuse et le rel chement du soutien direct de la France l exportation des produits arachidiers ont boulevers les donn es du probl me A cela s est ajout e la flamb e des prix du p trole qui a fortement accentu le d ficit de la balance commerciale Avec le choc de la s cheresse des ann es 70 notamment la crise alimentaire se tradui sant par un profond d s quilibre entre la demande c r ali re et la production locale s est s rieusement aggrav e Les palliatifs d urgence travers l aide alimenta
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