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Publics : quelles attentes - éditions de la Bibliothèque publique d

1. ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Il y a sur les tables et les chaises un manque dramatique de concurrence Largement d montr e sur la place de Paris cette p nurie existe aussi en bien d autres endroits de notre pays Les premi res victimes en sont semble t il les 15 25 ans Accepter une certaine instrumentalisation de la biblioth que L affaire est d licate puisque Pon a juste titre condamn Pinstrumenta lisation des biblioth ques par des municipalit s d extr me droite comme Orange ou Vitrolles au profit d une vision triqu e et id ologique de la culture ou celle du maire de Saint Prix qui critiquant la publication par les ditions Calmann L vy du livre de Patrick Henry ce qui pouvait se concevoir fit savoir qu il retirait de la biblioth que municipale tous les livres de cet diteur Mais ne peut on admettre que la lecture publique renon ant ce qui est parfois son splendide isolement peut tre un segment de politique publique quelle peut dans une politique locale globale servir quelque chose La biblioth que peut tre une composante de l attractivit d un territoire et entrer d lib r ment dans une strat gie visant attirer des cat gories de population comme les cadres les classes moyennes Elle peut tre un agent de lien social faciliter dans une ville un quartier un village la rencontre entre semblable
2. bonne jours d ouverture horaires de fermeture offre documentaire renseignement moyenne disponibilit des documents disponibilit des agents horaires d ouverture convivialit des lieux m diocre recherche Popac places de travail acc s Internet Conclusion Les biblioth ques parisiennes souffrent d une faible visibilit d un manque d identit faut il faire comme les franchises commerciales avoir un aspect identique partout Cette invisibilit est d abord physique et mat rielle les biblioth ques sont trop souvent mal plac es Un service appr ci mais qui ne subit pas une forte demande contrai rement aux services sociaux cr ches animations locales Seul moyen de v ritable progression dans la population faire conna tre l offre Le public est un peu fuyant peu revendicatif satisfait mais relativement inactif on a du mal le cerner en particulier quant sa satisfaction et ses attentes L enqu te nous donne une photographie nette qui montre un personnage un peu flou ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 D une Bpi l autre quelques enseignements de l enqu te 2003 sur les publics Olivier Chourrot L enqu te de publics 2003 s inscrit dans la lign e des enqu tes conduites par le service tudes et recherche de la Bpi depuis son ouverture dont elle reprend la structure Une nouveaut m thodologique a n a
3. Puisque notre m tier c est de s lectionner des ressources documentaires et culturelles passons du temps la s lection de site et proposons le r sultat de ce travail aux usagers voil une offre sans con currence parce quelle n int resse gu re Si nous raisonnons du point de vue de la population nous constatons des usages install s Internet est un m dia global sur lequel les gens n imagi nent pas d autres pratiques que la libre navigation des utilisateurs parfois d us ou d sorient s une frange de population n ayant pas acc s En termes de politiques publiques on peut par exemple en d duire les objectifs suivants Pour la population d j utilisatrice libre navigation banalis e puisque l Internet est partout autant qu il soit aussi la biblioth que Pour la population d sorient e aide personnalis e ou sessions d initia tion Pour ceux qui n ont pas acc s la biblioth que prend place dans le paysage des acc s publics Quelques principes Pour asseoir le positionnement politique de la biblioth que dans Puni vers concurrentiel je propose de nous appuyer notamment sur les trois principes suivants e Positionner la biblioth que comme plate forme de service et lieu de vie Ce qui peut caract riser la biblioth que si on veut bien le lui en donner des moyens c est d tre une plate forme de services divers juxtaposition des contenus et des supports animation et actio
4. d clarations n ont que peu d influence sur les choix En biblioth que les tudiants d clarent d abord utiliser les collec tions 54 pr parer un expos ou un devoir 46 relire leurs notes de cours 36 recourir la photocopie et l emprunt de livres Le recours aux catalogues 15 en moyenne est surtout le fait des tudiants avanc s dans leurs tudes 27 des troisi mes cycles Si l on consid re les diff rentes fili res de l enqu te droit conomie et gestion lettres langues philosophie histoire autres sciences humaines les intensit s de fr quentation sont finalement peu diff renci es La discrimination est plus nette si l on analyse les genres de livres les tudiants en lettres et en histoire s av rent les plus gros consommateurs d essais par exemple Mais les diff renciations sont surtout marqu es selon les cycles d tudes Qu il s agisse du temps pass en biblioth que du temps moyen consacr journellement la lecture les troisi mes cycles se distinguent nettement par des pratiques plus intensives Parmi les obstacles la lecture et la pratique des biblioth ques le manque de places assises l insuffisance du libre acc s occupent le premier rang des pr occupations des tudiants La fr quentation intensive de la Bpi et de la BnF par ceux ci confirme sil en tait besoin les d ficits des 1 Chef de la mission u3M au Rectorat de Paris ditions de l
5. et en particulier au livre Les pratiques 100 ue OA 80 gt a 70 A 60 7 7 50 40 L Utilisent ordinateur Ordinateur personnel 30 EN A mn Portable Internet 20 g Messagerie quotidienne E Recherches documentaires 0 Infos pratiques 10 Internet en BU 0 1 cycle 2 cycle 3 cycle Pour en savoir plus RENOULT D Les tudiants parisiens et les biblioth ques universitaires le cas des lettres et des sciences humaines Bulletin des biblioth ques de France t 49 n 5 2004 p 80 86 Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Concurrences et compl mentarit Biblioth ques librairies grandes surfaces et vente par correspondance quelles concurrences autour du livre Bernadette Seibel Le public du cin ma en m diath que Christophe Evans La biblioth que de Rotterdam un pari r ussi Texte non communiqu Frans Meijer Biblioth que et concurrence par quel s bout s prendre la question Dominique Lahary ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Biblioth ques librairies grandes surfaces et vente par correspondance quelles concurrences autour du livre Bernadette Seibel Pour tenter de r pondre cette question il importe de replacer la co
6. pourtant les collections publiques de vid ogrammes consulter sur place ou rem prunter demeurent assez nettement en retrait par rapport celles ci Certes on peut se demander si les m diath ques publiques doivent calquer leur offre sur les usages priv s et les attentes des publics potentiels la r ponse est non sans doute pas C est une question d quilibre mon sens ou plut t de gestion raisonn e des d s quilibres ce propos comme cela a d j t fait depuis longtemps pour les imprim s certaines collections de vid ogrammes m riteraient peut tre de se populariser un peu notamment dans le secteur des films de fiction L image anim e on le sent bien est manifestement toujours victime d une forme d impens social dans notre soci t elle est encore largement d consid r e par la plupart des grandes institutions culturelles cole et biblioth que en t te et c est galement vrai en ce qui concerne la recherche dans ce domaine Nous serions avis s ainsi en sociologie des publics des m diath ques d accorder plus d attention ces pratiques lavenir notam ment la faveur du d veloppement des collections publiques de pvp ce qui serait peut tre un moyen de relancer l int r t pour ces questions et d viter sur le terrain comme cela arrive encore trop souvent des jugements de valeur syst matiquement n gatifs encontre des comportements consum ristes ou suppos s consum r
7. pr tend conserver plus longtemps ses livres en rayon ce qui les rend disponible la demande sur titre mais aussi ce qui n est pas mince la d couverte sur les rayons De fa on arbitraire j ai figur sch matiquement quatre types de cycles de vie d un livre l aide de deux courbes repr sentant respectivement la demande et Poffre des biblioth ques e La rotation rapide f ee Demande Offre bibl C est le livre ph m re qui ne sera gu re demand au del de son cycle de mise en place en librairie Il survit en biblioth que satisfaisant une demande marginale ventuelle 25 Service des r ponses distance rAD s de la Bpi http www bpi fr 26 Guichet du savoir de la bibliotheque municipale de Lyon http www guichetdusavoir org 27 LaHary Dominique Du profil de poste au m tier Bulletin d informations de l ABF n 164 1994 http membres lycos fr vacher profess textes metier3 htm ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 71 e La rotation moyenne ENA Demande Offre bibl La persistance d une demande place la biblioth que en bonne position pour la satisfaire au dela de la mise en place en librairie e La rotation lente este Demande Offre bibl La lente mont e de la demande fait que l offre en biblioth que d abord surdimensionn e trouve enfi
8. tous les besoins tous les usages tous les publics mais constituer un des points d entr e d un complexe de services Ainsi peut on combiner la proximit et la largeur de Poffre la con vivialit et le service de masse la pr sentation sur les rayonnages et la r servation sur titre y compris gr ce au pr t entre biblioth ques ou la circulation des documents au sein d un r seau Lintercommunalit est ainsi susceptible d lever le niveau de ratio nalit de l action publique dans ce domaine comme dans bien d autres Mais ce n est bien s r pas le seul cadre possible et les diff rentes formes de coop ration et d organisation y compris Paction des biblioth ques d partementales ont leur r le a jouer Il est fr quent que des biblioth caires salari s ou b n voles ressentent avec douleur la concurrence d un tablissement qui attire dans leur zone de chalandise par une offre sup rieure Nous pourrions nous donner cet objectif au moins ne nous faisons pas concurrence entre nous Pensons compl mentarit s puisque de toute fa on les usagers le font et r glent bien leurs d placements selon la trilogie des toiles des guides verts Michelin vaut le voyage m rite un d tour int ressant Conclusion Le biblioth caire est un interm diaire actif entre les utilisateurs et les res sources Manifeste de l UNESCO sur la biblioth que publique 1994 D une mani re g n r
9. Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 61 ISBN 2 84246 090 1 puisqu elles connaissent une baisse des pr ts de CD concomitante de celle de leur vente Mais c est finalement un sentiment plus diffus qui s est empar de la profession au vu d une certaine baisse de la fr quentation r v l e par les statistiques nationales en 2002 quand l offensive toute r cente d diteurs sur le droit de pr t s tait encore fond e sur une envol e des pr ts depuis les ann es 70 Concurrences des m tiers acte II La mont e en charge progressive d une conomie en ligne installe une concurrence parfois brutale entre des acteurs dont le r le tait auparavant stable et respect les uns pouvant s efforcer de faire le m tier des autres voire de les faire dispara tre comme interm diaire inutile pour atteindre l utilisateur final Biblioth que Diffuseur On peut tendre vers deux sch mas simplifi s un mod le ditorial pouvant tre commercial o l diteur s adresse directement au lecteur imprimeur un mod le reposant sur le partage et le don o l auteur s adresse direc tement au lecteur les r les pouvant tre interchangeables Dans les deux perspectives la biblioth que pourrait n tre trait e que comme un utilisateur final parmi d autres perdant de son int r t en ce qui concerne les ressources gratuites et soumise s agiss
10. Le second facteur de diff renciation interne du champ de diffusion renverrait aux modalit s de la m diation op r e par les diverses instances de diffusion d un c t l organisation et la mise disposition d une offre 8 P 1 Sociologue chercheur associ au DOCSI ENSSIB Lyon 1 2 Sur la notion de champ cf BOURDIEU Pierre Les R gles de l art Gen se et structure du champ litt raire Paris Le Seuil 1992 ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 43 ISBN 2 84246 090 1 44 s lectionn e visant structurer la demande de Pautre la prise en compte des caract ristiques de la demande et la mise en place de services sp cifiques visant favoriser l appropriation physique intellectuelle ou culturelle des biens par des publics qui peuvent de par leurs dispositions personnelles en tre plus ou moins loign s De par sa position interm diaire entre la production cr ation et les consommateurs de biens culturels le champ de diffusion est cependant soumis par contrecoup aux volutions qui contraignent le secteur di torial et affectent les caract ristiques de la demande L organisation de la diffusion de la production ditoriale n est pas sans lien avec Pindustriali sation et l accroissement de la concentration ditoriale qui ont provoqu la constitution de deux grands groupes parall lement au maintien d un groupe de maisons d dition de taille moyenne et d un g
11. Les villes o il fait bon lire Livres Hebdo n 560 4 juin 2004 10 Du coup on peut se dire que certaines envol es militantes au demeurant de plus en plus rares sur l av nement en France du mod le m diath que au sens fort se trouvent brutalement ramen es au sol ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 53 54 Cet cart demeure videmment 4 Chamb ry mais il est moins creus puisque les collections de vid ogrammes ne sont que 16 fois moins importantes que les collections d imprim s Quand on compare ensuite les taux d emprunts de documents avec les taux de possession on obtient des informations galement significatives au niveau national les taux d usages les plus lev s semblent en effet concerner les collections les moins dot es la palme en la mati re revenant aux collections de vid ogrammes Ce constat est justifi il m rite toutefois d tre relativis les indicateurs de Chamb ry montrent ainsi que les donn es nationales souffrent d un effet de loupe invers qui tient aux grandes masses prises en compte un total des collections d imprim s au niveau national consid rable fruit d une histoire longue et d un d veloppement important des collections dans ce domaine depuis le d but des ann es 80 et en regard un cumul des collections de vid ogrammes fort modeste pour ne pas dire plus fruit d un d veloppement beaucoup
12. cette tude conduite par la soci t scp Communication avait pour objectif d valuer la fr quentation des biblioth ques universitaires et d analyser les pratiques des publics Ont particip Penqu te les biblioth ques universitaires de Paris 1 Paris 11 Paris 111 Paris rv Paris v Paris vir et Paris 1x ainsi que la biblioth que interuniversitaire de la Sorbonne Cujas Sainte Genevi ve et la biblioth que interuniversitaire des langues orientales Confirmant des donn es de Observatoire de la vie tudiante 2000 Penqu te de 2003 atteste l utilisation des biblioth ques universitaires par environ 94 des tudiants 54 d clarent utiliser une biblioth que universitaire BU ou interuniversitaire BIU plusieurs fois par semaine 40 d une fois par semaine trois fois par mois Tandis que les BU sont utilis es quasi exclusivement par les tudiants de l universit de ratta chement les biblioth ques interuniversitaires accueillent des tudiants provenant d universit s diverses y compris ceux qui sont inscrits dans des cursus scientifiques C est le cas en particulier de Sainte Genevi ve Les crit res de choix d une BU sont d abord la proximit spatiale la gratuit la pertinence des collections par rapport aux programmes Les lectures des tudiants restent prescrites avant tout par les enseignants 60 des d clarations tandis que les biblioth caires 4 des d clarations ou les libraires 5
13. communaut d exp rience Retenons aussi cette le on less is more le moins est le mieux le qualitatif vaut mieux que le quantitatif d sherbons Et si la biblioth que allait jusqu dispara tre au fil des mutations con s quences de l irruption des technologies num riques dans la soci t con temporaine Poussant bout cette hypoth se Dominique Lahary postule cependant ouf sa r apparition Ce d tour ma eutique nous oblige poser les termes de la concurrence le co t et la gratuit la rapidit et ou la proximit 800 m tres ou d heure l exhaustivit mais laquelle celle de l usager par rapport sa demande ou la n tre la commodit la facilit de copie personnelle Dans un syst me consum riste tout est l gitime ou du moins chacun produit sa l gitimit ce processus met mal notre offre et fait exploser les modes de sociabilit Alain Lefebvre parlait de mobilit Dominique Lahary parle de nomadisme incluant l espace virtuel quest l Internet et la perte de monopole de l imaginaire dont jouissaient les biblioth ques puisque cet espace de l imaginaire est main ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 tenant domicile La question centrale n est donc pas de concurrencer la librairie quelle soit de proximit ou pas mais de se demander sachant ce que nous savons des usages et des besoins ce que peut
14. du probl me que de poser d abord Biblioth ques quelles concurrences Publics quelles attentes L ordre adopt dans cet intitul me para t donc tout fait pertinent Ce colloque est donc organis en partenariat avec la BnE et nous ne pouvons que la remercier pour les conditions d accueil qu elle nous offre Remercions galement la Ville de Paris avec PopLPP et puis bien s r saluons le r le de la DRAC qui nous aide organiser ces journ es d tude Je ne veux pas tre plus long d autant que nous avons de nombreux orateurs aujourd hui Je voulais simplement replacer ce colloque dans un contexte qui nous tient c ur M diadix et qui non seulement tient c ur l opLPP mais est aussi sa raison d tre savoir la volont de ne pas doubler les m mes manifestations et faire les uns c t des autres les ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 13 m mes choses 4 des dates diff rentes ou aux m mes dates La nous sommes tout fait sur une probl matique commune et nous ne pouvions que nous rencontrer Je m en r jouis encore Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Publics usages territoires Pratiques culturelles et nouvelles mobilit s Alain Lefebvre Table ronde Les publics a Paris Quels usages Quelles attentes Yves Alix Olivier Chourot Den
15. que veut faire la puissance publique tat r gions d partements communes tablissements publics de coop ration intercommunale Deux questions peuvent tre pos es comme pr liminaire la d finition des politiques Que veut on pour quelles cat gories de population Sans intervention publique qu est ce qui importe et qui n est pas satisfait ou satisfait autrement Mais la puissance publique est aussi fond e avoir un point de vue sur les concurrents r els ou suppos s de la biblioth que on peut souhaiter par exemple que le commerce du livre vive on n ose plus parler de celui des disques On peut ne pas vouloir du mal au loueur de vid os du quartier Les objectifs ayant t tablis la conscience de l univers concurrentiel permet de prendre en toute connaissance de cause des d cisions telles que la nature de l offre politiques documentaires les tarifications ventuelles les heures d ouverture etc Prenons l exemple des acc s l Internet 29 Recevant le produit du d sherbage des biblioth ques publiques la r serve centrale de la Ville de Paris le trie en trois parts stockage don limination et honore les demandes individuelles des usagers son fonds tant localis sur le catalogue ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 73 74 Si nous raisonnons du point de vue de la biblioth que autocentr e nous disons
16. ritablement des collections leur disposition en libre acc s Ce comportement que nous avons qualifi de s journeur n exclut pas quelques consultations ponctuelles d usuels ou de ressources lectroniques en premier lieu et tr s largement sur Internet mais il t moigne de la premi re qualit invoqu e par les lecteurs pour d crire la BnF qui est d offrir un cadre de travail des plus confortables et propice la concentration Ces s journeurs sont plus ou moins nombreux selon les disciplines Les tudiants en droit conomie et gestion AES ont tendance utiliser davantage les collections que les autres contrairement aux tudiants en sciences qui se retrouvent souvent faire leurs exercices en salle de litt rature Graphique n 5 Quelques exemples de pratiques dans les salles de lecture Sur 100 lecteurs du Haut de jardin ont consult ou fait le jour de Penquete 60 51 33 25 26 ol MS un document en des recherches un catalogue Internet des c d roms libre acc s bibliographiques informatique des bases en ligne autres documents num ris s ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 35 36 Enfin troisi me type de cons quence les attentes des lecteurs se r v lent tr s li es au statut d tudiant le manque de places certaines p riodes le rapport qualit prix des caf t rias le prix des photocopies 15 centim
17. s de magn toscopes 27 quip s de lecteurs pvp 20 quip s de la t l vision par c ble et 15 par satellite les lecteurs de livres affichant chaque fois les plus forts taux de possession pour l ensemble de ces quipements Historique de p n tration des quipements dans les foyers 70 DVD 60 TV couleur CD 50 e Magn toscope 5 8r Mobile E 40 TV payante T a 2 30 5 Ru 20 10 0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Ann e de lancement Source CNC SNEP Philips 6 Comment les Francais lisent ils sondage Ipsos Livres Hebdo Livres Hebdo n 506 21 mars 2003 Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Le pvp tant un support arriv r cemment dans les foyers comme je viens de le rappeler nous n avons pas suffisamment de recul pour mesurer finement la place qu il y occupe les d v d th ques priv es sont encore en cours de constitution Nous disposons en revanche de donn es int ressantes en ce qui concerne les cassettes vid o On sait ainsi toujours selon l enqu te Pratiques culturelles des Fran ais que la moyenne des cassettes vid o poss d es au foyer tait de 57 en 1997 contre 28 en 1989 soit un doublement des collections priv es pour ceux qui d claraient poss der des magn toscopes en l espace de 8 ans Comparativement il faut savoir que pour les livres sur la m me p riode
18. 2003 la part des solitaires c est dire des personnes venant seules dans le public de la Bpi a connu une croissance significative passant de 67 75 Cela ne signifie pas forc ment que les pratiques col lectives en particulier le travail en commun aient diminu cet gard il serait int ressant d tudier les effets de l usage du t l phone portable sur la mani re de travailler en groupe La d mocratisation de cet engin par ailleurs cauchemar des biblioth caires permet un travail distance fr quemment constat De fait pourquoi imposer trois ou quatre personnes de faire la queue la Bpi quand l une d entre elles peut tre d l gu e par le groupe pour s lectionner la documentation pertinente Limpression qui se d gage de ce rapide survol de l volution de la fr quentation et des usages est celle d une atomisation croissante du public de la Bpi Lusager 2003 est plus solitaire moins fid le la Bpi il vient davantage avec ses propres documents et ne fr quente gu re d autres biblioth ques Insensiblement un tel portrait conduit s interroger sur la biblioth que comme lieu de sociabilit et de citoyennet C est l sans doute un autre d bat qui d borde du th me de cette journ e d tude mais que les pr sentes contributions peuvent clairer ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Les lecteurs de la bibli
19. 3 cycle Lyc ens DEA DESS th se 11 5 Etudiants 1 cycle 35 Etudiants 2 cycle 34 Cette pr dominance des tudiants et des scolaires trouve certainement son origine dans le d ficit de places de lecture dans les biblioth ques uni versitaires de la r gion parisienne Une exploration plus fine des principales caract ristiques de ces lecteurs tudiants montre une r partition plut t quilibr e entre les principales fili res universitaires cf graphique n 2 les scientifiques tant presque aussi nombreux que les litt raires et les philosophes r unis l Histoire occupant galement une place importante 18 des lecteurs tudiants en Haut de jardin 1 Romuald Ripon est charg de mission la D l gation la strat gie la BnF et Denis Bruckmann est adjoint la Direction des collections pour les questions scientifiques et techniques 2 Une pr sentation compl te des espaces des collections et des services offerts en Haut de jardin est disponible sur le site de la BnF www bnf fr 3 Les enqu tes p riodiques d observation de la composition et de la satisfaction des publics sont toutes r alis es selon une m thodologie similaires permettant de pouvoir comparer leurs r sultats interrogation en face face d un chantillon d environ 1500 lecteurs et visiteurs leur sortie du site Fran ois Mitterrand Ces enqu tes ont t confi es la soci t SCP Communication Editio
20. 4 cette journ e ne nous ayant pas tous fait parvenir leur intervention soit qu ils ne Paient pas souhait soit qu ils aient souhait nous l adresser ult rieurement Nous vous pr sentons ici les communications dont nous disposons d autres pourront tre int gr es suivant leur arriv e Sommaire 15 17 23 25 29 33 39 41 43 51 59 79 Avertissement Discours d ouverture Jean No l Jeanneney Marie Anne Toledano Christophe Pavlid s Publics usages territoires Pratiques culturelles et nouvelles mobilit s Alain Lefebvre Table ronde Les publics a Paris Quels usages Quelles attentes L enqu te sur le public des biblioth ques de la Ville de Paris Juin 2003 Yves Alix D une Bpi l autre quelques enseignements de l enqu te 2003 sur Les publics Olivier Chourrot Les lecteurs de la biblioth que d tude Haut de jardin de la BnF Romuald Ripon et Denis Bruckmann Les tudiants et Les Bu Quelles pratiques Quelles attentes Daniel Renoult Texte non communiqu St phane Wahnich Les biblioth ques ont elles encore une place dans Le champ culturel Texte non communiqu Patrick Bazin Concurrences et compl mentarit Biblioth ques librairies grandes surfaces et vente par correspondance quelles concurrences autour du livre Bernadette Seibel Le public du cin ma en m diath ques Christophe Evans La biblioth que de Rotterdam un pari r uss
21. Val d Oise sur son site web http www valdoise fr bibli bdvo ou sous forme imprim e ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 63 64 e La commodit Est ce que je dois m organiser en fonction de l tablissement ou celui ci est il adapt mes propres rythmes Est ce que je trouve facilement ce que je cherche Est ce que je peux faire ce que je veux en particulier sur Internet e La r utilisation Il s agit essentiellement de la copie priv e qui peut tre une des motivations de Pemprunt On en mesurera r trospectivement la part si des proc d s techniques viennent l emp cher Bien s r l agent conomique on le sait magit pas de fa on rationnelle Il faut donc ajouter ces l ments des donn es subjectives comme l accueil la convivialit le relationnel et tous les l ments symboliques d adh sion ventuelle un lieu une institution Dans cette mise en concurrence la biblioth que est videmment banalis e compar e aux autres sources d approvisionnement en fonction de crit res ind pendants de la logique qui pr side la constitution des collections ou de la prise en compte de ce que les biblioth caires appellent leurs missions Et les distorsions que les biblioth caires op rent sur la demande ont des effets qu on peut constater en faisant abstraction de leurs intentions Ainsi en moffrant pas les best sell
22. autres Leur notori t est largement sup rieure leur fr quentation dans laquelle on retrouve la mobilit montr e par Alain Lefebvre si les Parisiens sont tr s attach s leur biblioth que de proximit si une majorit d entre eux s y rend pied une majorit aussi pratique la multi fr quentation alliance du proche et du lointain dans un m me territoire culturel Est ce pour rechercher ailleurs ce qu ils attendent m me s ils sont globalement satis faits plus de services notamment li s l Internet plus de place Le public de la Bpi est tout la fois plus difficile saisir et plus homog ne trop homog ne sans doute aux dires d Olivier Chourrot D une ann e l autre plus d tudiants plus de mono fr quentation plus de femmes et plus de litt raires plus de temps de pr sence plus de solitaires plus de touche rien plus de file d attente jusqu cing heures ce qui a particuli rement impressionn Quelles sont les activit s pratiqu es au cours de ces longs moments d attente La lecture On constate aussi plus de volatilit tr s assidu pendant quelques mois ce public se renouvelle ensuite tr s vite En juillet changement radical les tudiants laissent la moiti des places un public d actifs plus litt raires plus dipl m s II nest pas tonnant que la Bpi appelle une plus grande concurrence et demande aux autres r seaux de mieux accueillir les
23. culminer entre le dernier trimestre et le premier semestre de l ann e suivante avec quelques pics li s aux diff rentes sessions d examen en hiver et au printemps Si la biblioth que conna t des saturations r cur rentes les week ends durant pr s de neuf mois ainsi que le mardi jour de fermeture de la Bpi que fr quente en parall le pr s de la moiti des lecteurs 34 Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 du Haut de jardin elle permet un acc s sans attente ses salles de lecture pendant les autres jours et de mani re encore plus grande pendant l t ce qui permet de d velopper des actions visant favoriser la d couverte de la BnF par d autres publics pendant cette p riode Un autre avantage de cette situation est de pouvoir anticiper les pics de saturation pour organiser au mieux le service public en salles de lecture Graphique n 4 Evolution du nombre moyen de lecteurs par jour en Haut de jardin 3500 moyenne 2040 moyenne 2334 moyenne 2356 3000 i LA Mu A M ne E A 1500 1000 500 Le deuxi me type de cons quence est plus directement visible sur les usages des lecteurs cf graphique n 5 Selon les r sultats de la derni re enqu te men e en avril 2002 environ la moiti des lecteurs se rendent en Haut de jardin principalement dans l intention de travailler au calme et sur leurs propres documents sans se soucier v
24. de France utilisent les biblioth ques universitaires une plusieurs fois par semaine Pour pr s de la moiti d entre eux il s agit d abord de trouver un espace de travail ce constat interroge la fois l offre documentaire le d ficit de documents en pr t ou en libre acc s est soulign mais aussi le march du logement tudiant La discrimination sociale induite par cette situation comme par les temps d attente 53 minutes en moyenne est inqui tante et contradictoire avec la d mocratisation r elle de l acc s aux tudes sup rieures Enfin autre motif d optimisme les tudiants sont grands lecteurs de presse et de livres et bons acheteurs on retrouve ici le constat tr s g n ral des enqu tes sur les pratiques culturelles qui en souligne le caract re cumulatif St phane Wahnich dans la synth se propos e de cet ensemble d tudes souligne ce double parcours des publics des biblioth ques parcours de la p nurie celui des tudiants parcours de rencontre celui des familles Mais ces publics ont tous les m mes attentes attentes d une meilleure visibilit des biblioth ques d une plus grande modernit de meilleurs services r pondant la logique sociale des parcours de vie Le constat fait ici contredit un peu le postulat des biblioth caires aller la recherche des publics il ny a pas p nurie de publics mais n cessit d un meilleur partage des r les de meilleures r ponses
25. de la Ville de Paris ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 25 ISBN 2 84246 090 1 L enqu te Pr c dentes enqu tes Mv2 1989 orLPP 1997 enqu tes nationales cf par exemple Pratiques ordinaires de la culture les publics des biblioth ques municipales Enqu te men e par la soci t scp Communication en juin 2003 M thodologie deux enqu tes compl mentaires Quantitative sondage par t l phone aupr s de 1 006 Parisiens adultes 15 ans seulement choisis selon un chantillon repr sentatif de la population par ge sexe cat gorie socioprofessionnelle lieu d habitation pour permettre des tris par arrondissements ou quartiers et questionnaire aupr s de 822 usagers en sortie de biblioth que sur un panel repr sentatif d tablissements Qualitative entretiens individuels en t te t te avec 30 Parisiens 30 fr quentants 10 travailleurs parisiens ne r sidant pas Paris 12 repr sentants de collectivit s partenaires associations coles etc Les Parisiens et Les biblioth ques Quel rapport les Parisiens ont avec le monde des biblioth ques en donn es quantitatives 33 des Parisiens sond s d clarent tre inscrits dans une biblioth que comparaison avec le taux de 17 8 d inscrits en biblioth que munici pale Le nombre de Parisiens inscrits dans une BM repr sente en fait 88 de 337 000 soit 14 de la population strictement
26. des biblioth ques aux attentes de leurs publics cibles les lyc ens et les coll giens pour la Ville de Paris par exemple Au del un travail au niveau de l le de France est n cessaire Avec Patrick Bazin nous avons quitt le champ de l enqu te pour retrouver une r flexion plus philosophique sur la place des biblioth ques dans l univers mental des individus l apparent pessimisme qui lui fait constater leur perte d attractivit le moindre attachement des publics et leur plus grande volatilit il r pond en r affirmant leur place dans les processus d appropriation du savoir dans la rem diation la prolif ration anarchique de l information et des pratiques individuelles Nous persistons dit il g rer le savoir en termes de collection dans un mouvement de top down le savoir vient d en haut alors que la pratique sociale est maintenant dans le bottom up on s l ve partir de la base Il nous faut d passer notre position de surplomb d accumulation et de prescription le livre est op rateur de communication les biblioth ques devraient tre op ratrices de communication entre personnes avec leur intimit cherchant s exprimer dans un contexte g n ral Dans ce contexte de biblioth carisation du monde il ne faut pas que les biblio th ques continuent cr er des espaces s par s obligeant un long d tour les m taphores auront fil tout au long de cet
27. deux territoires de Pest du Val d Oise aupr s de personnes sortant d une biblio th que publique e Lapprovisionnement en livres Question Si vous lisez des livres o vous les procurez vous Autres m Pays de France Ml Plaine de Fi Club et abonnement ern Emprunt dans une autre bibliotheque Emprunts famille amis Achat Emprunt dans cette bibliotheque 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Les emprunteurs de livres en sont des acheteurs voila qui confirme la corr lation entre les deux pratiques Mais l emprunt l emporte l g rement sur lachat e Lapprovisionnement en journaux et revues Question Si vous lisez des journaux et des revues o vous les procurez vous Autres m Pays de France Emprunt dans une Ei Plaine de France autre biblioth que Emprunts famille amis Emprunt dans cette biblioth que Abonnement Achat 0 20 40 60 80 100 En mati re de presse imprim e lachat domine suivi par l abonnement l emprunt en biblioth que venant en troisi me position 20 Voir note 15 66 Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 e Lapprovisionnement en disques Question Si vous coutez des disques o vous les procurez vous Club et abonnement Autres m Pays de France Emprunt dans Plaine de France une autre biblioth que Empru
28. es d tudes au rythme de quatre ou cinq par an pour interroger l volution des techniques professionnelles nous avons travaill sur les formats par exemple et nous ferons en octobre une journ e un peu provocatrice qui s appellera la fin du catalogage Nous pr voyons aussi des journ es sur des volutions de notre environnement juridique nous avons fait au mois de mai une journ e sur le droit d auteur Et comme tre biblioth caire c est aussi et peut tre m me d abord mettre des collections entre les mains de publics tre m diateur et s interroger sur ce qu on met entre les mains du public nous organiserons des journ es sur les domaines litt raire et linguistique en proposant par exemple au mois de novembre une journ e sur la litt rature de Russie Et puis en d cembre nous organise rons une journ e sur les publics emp ch s et plus sp cialement les publics en prison Ce sera une journ e comme celle d aujourd hui s inscrivant dans une r flexion sur la probl matique de qui lit et qui ne lit pas J ai d ailleurs t tr s sensible ce que disait Mme Toledano sur qui vient et qui ne vient pas et je crois que l intitul choisi pour cette journ e est tr s important Nous avons mis d abord Publics quelles attentes avant de parler des biblioth ques Posons nous la question des publics qui vont ou ne vont pas en biblioth que Ce serait peut tre ne voir qu une partie
29. exercice d une mission de service public de transmission du savoir et de la culture sur un territoire g ographique donn Cela impliquait une ma trise au moins imaginaire du territoire et de la population par la reconnaissance d une portion significative d nomm e public Or les gens nen font qu leur t te ils pratiquent la fr quentation clipse combinent les modes d approvisionnement incluant ou non la biblioth que et choisissent leurs lieux de chalandise sans tenir compte des limites institutionnelles On ne ma trise jamais une population on n en attire que des lambeaux qui auront trouv int r t venir l plut t qu ailleurs Le territoire est un mille feuille un point d em pilement instable entre de multiples r seaux se d ployant des chelles diff rentes un portefeuille de r seaux gt P L espace et Patopie Nous venons de le voir la concurrence peut tre l uvre dans l espace Elle va se jouer alors sur deux registres concurrence entre lieux proches ayant des offres se recoupant en partie concurrence entre territoires sur le terrain de l attractivit une offre pou vant d placer l utilisateur r orienter ses d placements c est le cas de figure classique du commerce de proximit ruin e par la grande surface Mais il existe galement une concurrence entre ce qui est sp cialis et ce qui ne l est pas qui est donc
30. faire la puissance publique En tout cas parler de tables et de chaises de plate forme des services et de lieux de vie Dominique Lahary fait lui m me la synth se de la journ e renversant la proposition initiale pour se demander Publics quelle concurrence Biblioth ques quelles attentes ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1
31. la marge de progression tait beaucoup moins forte puisque la moyenne s tablissait 164 livres parmi les possesseurs de livres en 1997 contre 152 en 1989 La culture de P cran ne sappr amp hende toutefois pas uniquement en termes volum triques qu il s agisse de Poffre ou des usages Jean Michel Guy rapporte ainsi que sur une liste de 31 noms de r alisateurs 9 des Fran ais de 12 ans et plus interrog s ne peuvent donner qu un seul nom un tiers connaissent moins de cinq noms et seulement 15 en connaissent plus de 20 10 tant la moyenne il pr cise fait int ressant les noms des r alisateurs sont mieux connus des Fran ais les plus dipl m s que de ceux qui d clarent aimer norm ment le cin ma et y aller tr s souvent les plus cin manes qui se disent par ailleurs cin philes accordent donc moins d importance au nom du r alisateur d un film que les lettr s Il existerait donc deux mod les de culture cultiv e en mati re de cin ma celui des gros consommateurs qui ont un capital de connaissance tr s tendu et celui des s lectifs qui ont un capital moins important en volume mais plus sp cialis On retrouve ici l cho de ce que l on savait d j pour le livre un certain nombre de don n es qui paraissent l mentaires aux sp cialistes et aux professionnels de la m diation culturelle chappent en partie au grand public Offre et demande en m diath ques Po
32. n reuse plus attrayante On en verra pour premier exemple les banni res color es qui ont t implant s dans les d ambulatoires qui tout en rythmant l espace en portant des indications directionnelles s essaient la promotion de Poffre documentaire description du contenu des collections Nous avons d autres projets dans ce domaine Services et accompagnement Un mot enfin de la politique de services Vaste chantier On se limitera 4 voquer les pr sentations de collections d sormais nombreuses et tr s r guli res qui permettent de mettre en valeur tel ou tel fonds collections documents au rythme de l actualite Accompagn es de bibliographies s lec tives elles sont semble t il suivies attendues par un public nombreux Nous avons galement des projets dans le domaine de Paccompagnement aux ressources lectroniques le d veloppement des services de r ponses distance la mise en valeur de la biblioth que d tude sur le site web de la BnF ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Les tudiants et les Bu Quelles pratiques Quelles attentes Daniel Renoult Au second semestre 2003 la mission U3M du rectorat de Paris a fait pro c der une enqu te par questionnaire aupr s des universit s parisiennes en lettres et sciences humaines Portant sur un chantillon de 1500 tudiants 1 000 interrog s en sortie de Bu 500 sur les lieux de cours
33. ophilie est donc bien Pune des activit s les plus pratiqu es aujourd hui On mesure Paide de ces premiers chiffres le capital filmique accumul par chacun au cours d une vie si 90 des Fran ais g s de 12 ans et plus d clarent ainsi avoir vu La 1 Ce texte actualise une partie des informations pr sent es dans l article la recherche des publics de la vid o Donn es de cadrage sur la vid ophilie publi dans le recueil Cin ma en biblioth que paru aux Editions du Cercle de la Librairie en 2004 sous la direction d Yves Desrichard avec la collaboration d Yves Alix et Marc Vernet 2 Charg d tudes en sociologie au service tudes et recherche la Bpi 3 Les publics des imprim s ou des rares c d roms interactifs consacr s au cin ma de m me que ceux des bandes son de films sur compacts disques ne sont donc pas concern s 4 Donnar Olivier Les Pratiques culturelles des Fran ais Enqu te 1997 minist re de la Culture et de la Communication La Documentation Fran aise 1998 5 Les Fran ais vid ophiles D veloppement culturel n 120 octobre 1997 ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 51 ISBN 2 84246 090 1 Vache et le prisonnier grand classique familial pas moins de 40 avec le jeu des rediffusions t l vis es d clarent avoir vu A bout de souffle de Jean Luc Godard consid r pourtant comme un film d art et d essai Les vo
34. par la stagnation de leur impact L impact de la librairie de premier ou second niveau est gale ment en recul malgr la concentration du commerce de d tail amorc e dans les ann es 80 avec le d veloppement des cha nes de librairie Selon J M Bouvaist la concentration du commerce de d tail traduirait moins le d clin de la lecture que l adaptation des modes de mise en vente du livre aux tendances g n rales du commerce moderne cha nes vec Ces nouveaux libraires partagent avec les biblioth caires un m me souci de la qualit et de la profondeur du fonds et mettent la m me crainte que la concentration des achats sur un nombre r duit d offres ne provoque un accroissement de la concentration sur les biens les plus m diatis s qui les conduise remettre en question leur r le de d fricheurs de talents et de s lectionneur de la qualit Dans ce contexte de restructuration du champ de la diffusion les concur rences ou compl mentarit s ne s effectuent pas toujours l o on les attend c est dire l o elles s effectuaient dans un tat ant rieur du champ Ainsi pour prendre un exemple on pourrait montrer comment contrairement aux id es re ues la formule de diffusion par club vec et points de vente est moins dans un rapport de concurrence que de compl mentarit avec la librairie de premier niveau si l on en juge par les pratiques des adh rents Le d clin de la fr quentation de la librairi
35. public de la Bpi est de 43 en juillet o la file d attente est quasi inexistante et chute 26 en novembre p riode de forte affluence Le caract re dissuasif de la file d attente pour les actifs est par ailleurs confirm par les variations quotidiennes de fr quentation en novembre le taux d actifs est de 25 entre 18 h et 19 h et monte 43 apr s 20 h heure laquelle il n y a g n ralement plus de file d attente La Bpi estivale est clairement une biblioth que de lecture publique Les tudiants y sont non seulement moins nombreux 54 mais y viennent davantage pour des motifs de loisir Ils sont aussi plus dipl m s 40 d cla rent avoir un niveau bac 5 moins Parisiens et moins majoritairement inscrits en fili res litt raires que leurs coll gues de novembre Mais lecture publique ne rime pas obligatoirement avec d mocratisation l image des tudiants plus dipl m s qu en novembre les actifs de l t se recrutent dans les cat gories socioprofessionnelles moyennes et sup rieures Leur profil est comparable celui des actifs de novembre deux notables exceptions pr s la surrepr sentation des professions interm diaires 37 contre 29 et la sous repr sentation ouvri re 1 contre 8 Avec un tiers d trangers au lieu d un quart la biblioth que de juillet est galement plus cosmopolite et joue de ce fait plus nettement son r le 1 Responsable du p le Services aux
36. publics la Biblioth que publique d information ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 29 30 d int gration Les hommes y sont majoritaires 54 contre 44 en novembre ce chiffre s expliquant sans doute par la plus faible repr sentation des tudiants qui sont majoritairement des femmes en t Cette tude en deux vagues montre que Pobjectif de diversification des publics de la Bpi mest pas inatteignable attir s par les services offerts les actifs viennent a la Bpi d s lors quelle leur est ais ment accessible La file d attente appara t plus que jamais comme un frein cette diversification comme l illustre la sous fr quentation des services plus sp cifiquement destin s aux actifs en p riode de saturation des espaces 2000 2003 une fr quentation plus volatile La comparaison 2000 2003 fait appara tre une plus forte volatilit des usagers qui se manifeste au travers de certains indicateurs Tout d abord le taux de renouvellement des usagers s accro t significativement 65 d entre eux sont venus pour la premi re fois depuis 2000 alors que ce taux tait de 51 entre les deux pr c dentes enqu tes Mieux 22 des usagers ont effectu leur premi re visite en 2003 La dur e de vie de l usager c est dire la p riode pendant laquelle il fr quente la biblioth que a diminu En revanche la fr quence de visite est re
37. que que le public int ress par l offre qu il pensait y trouver ou bien encore ne venait pas celui qui ne pensait pas y trouver ce qui l int resse 16 Maris Bernard Antimanuel d conomie Br al 2003 17 Jai tent de proposer une alternative cette notion de compromis dans Pour une biblioth que polyvalente propos des best sellers en biblioth que publique Bulletin d informations de l ABF n 189 2000 http membres lycos fr vacher profess textes bibliotheque polyvalente htm ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Or cette tension semble avoir connu une vigueur nouvelle avec l ouverture de vastes m diath ques comme si des espaces tenant davantage de hypermarch que de la boutique faisaient exploser les modes de sociabilit Explosion ne se manifestant pas seulement par l absence ou la d gradation des relations entre utilisateurs et entre ces derniers et le personnel mais par une mutation de l attente vis vis de l tablissement con u comme un lieu d approvisionnement parmi d autres soumis la pression du caprice de chacun et non comme une institution publique d veloppant une politique d offre l gitim e f t ce seulement avec l assentiment tacite des dirigeants territoriaux et des lus dans la t te des biblioth caires Cette attitude nouvelle est fr quemment d nomm e consum risme par ces derniers et he
38. viseraient r duire l incertitude du consommateur quant la qualit des biens recherch s et en faciliter la proximit intellectuelle culturelle ou physique Nous examinerons dans un premier temps les facteurs de structuration du champ puis les rapports de concurrence tels qu ils apparaissent travers les pratiques d approvision nement des publics et les logiques d offre de bien et services mis en uvre pour les conqu rir en tenant compte de l volution des facteurs externes et internes qui p sent sur la structuration du champ de diffusion Deux dimensions structurent le champ de la diffusion culturelle La gt P gt gt premi re vise la structuration d un public ou si Pon pr f re d un march par la mise en place de modalit s conomiques agissant sur l organisation de l offre de r f rences et biens culturels la seconde s attache aux mani res de le conqu rir par la mise en place de syst mes diversifi s de m diation P y Le premier axe de structuration du champ renverrait ainsi aux modes i P de p n tration du march selon une logique opposant le secteur mar 81q PP chand au non marchand Celle ci organiserait les repr sentations que les professionnels tenant ces positions ont de leur activit et de ses finalit s logique commerciale et rentabilit financi re d une part financement public et gratuit de Poffre associ s au d veloppement ou la d mocratie culturels d autre part
39. Herv Achat et emprunt de livres concurrence ou compl mentarit Bulletin des biblioth ques de France n 5 1995 http bbfenssib fr bbf html 1995_40_5 1995 5 p26 renard xml asp 10 Atrx Yves La banalisation des biblioth ques une offre non marchande dans le march de Pinformation Bulletin des biblioth ques de France n 1 2002 http bbf enssib fr bbf html 2002_47_1 2002 1 p23 alix xml asp 11 En 2000 le directeur d une BDP a re u son domicile personnel une convocation de la police Celle ci agissait sur plainte de l Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle la suite de la d couverte dans une biblioth que desservie par son tablissement d une cassette vid o dont le pr t ne semblait pas autoris par l diteur ou le diffuseur 12 GAUDET Fran oise et LIEBER Claudine L Am rique votre porte Bulletin des biblioth ques de France n 6 2002 http bbf enssib fr bbf html 2002_47_6 2002 6 p70 gaudet xml asp Un rapport controvers concernant les biblioth ques publiques du Royaume Uni constate galement une chute de la fr quentation Libri Whos in charge http www libri org uk L association britannique des biblioth caires et professionnels de l information c L p a r pondu dans un communiqu du 29 avril 2004 Public Libraries Report Diagnosis May Be Right Treatment Isnt http www cilip org uk aboutcilip newsandpressreleases archive2004 news040429 htm
40. Loisirs laborer une politique ditoriale de semi poches pour concurrencer le succ s de la formule aupr s des jeunes adultes Les clubs ont aussi t con traints par l acc l ration du rythme de vente ditorial et par l int gration du discount dans la politique commerciale des diteurs toutes choses qui rendent plus difficile l optimisation du rapport marge vente Les Gss proposent de leur c t une largeur et une profondeur de l offre c est dire une gamme de produits plus diversifi e et importante en volume que les clubs qu elles combinent un autre avantage l acc s libre et lani mation culturelle qui favorisent la proximit physique l autonomie et la curiosit intellectuelles L introduction de l acc s libre diff rencie donc les css des formules contraignantes d acc s aux clubs option n gative pour le Grand Livre du Mois et obligation d achat pour France Loisirs sans pour autant l cher sur la proximit et en proposant une diversification de l offre bien sup rieure La force de frappe des clubs qui a constitu renforcer en permanence la proximit physique des adh rents aux biens culturels en d veloppant de multi canaux vrc boutiques Internet et en s appuyant sur une rela tion contrainte Padh rent qui permettait d assurer leur rentabilit s en trouve donc mise mal La stagnation conomique et la baisse r guli re du nombre des adh rents ont conduit laborer dans un pr
41. N 2 84246 090 1 La bataille a d abord t port e sur le terrain de Pimprim dans le sillage de la directive europ enne sur le droit de pr t du 19 novembre 1992 Les emprunts en biblioth que porteraient tort a la vente de livres Une tude men e par l Observatoire de l conomie du livre a conclu la complexit de Pinteraction entre l emprunt et lachat de livres Une synth se de ses r sultats a t publi e par le Bulletin d informations de l ABF sous le titre Les biblioth ques acteurs de l conomie du livre Ce slogan a semble t il t re u positivement dans la profession comme une r ponse l accusation nous sommes dans l conomie du livre puisque nous achetons des livres et que nous en faisons vendre Reste que l intrusion de la propri t intellectuelle dans le paysage un degr tout fait in dit a servi de r v lateur une vidence que les biblioth ques au c ur d une cha ne dont tous les maillons sont solidaires ne pouvaient pas pr tendre s exclure du flux des changes L ventuelle concurrence d loyale des biblioth ques vis vis du com merce du disque a t peu voqu e sans doute parce que ne subsistent sur ce terrain que les grandes surfaces sp cialis es ou non C est sur la vid o que l accusation a pu prendre une tournure plus vive parce qu existe un commerce de la location forme marchande du pr t La question a t r gl e sous la forme
42. Publics quelles attentes Bibliotheques quelles concurrences Actes du colloque qui s est tenu le 24 juin 2004 au Grand auditorium de la Biblioth que nationale de France site Francois Mitterrand coorganis par l Observatoire permanent de la lecture publique a Paris opLpp et M diadix Libert Egalisd Fraternied REPUBLIQUE FRAN AISE Bibliotheque ae Centre publique d information se Pompidou Pr sident du Centre Pompidou Bruno Racine Directeur g n ral du Centre Pompidou Bruno Maquart Directeur de la Bpi G rald Grunberg Responsable du p le Action culturelle et communication Dominique Tabah Responsable Edition Diffusion Arielle Rousselle Catalogue disponible sur http www bpi fr rubrique Editions de la Biblioth que publique d information Distribution num rique par GiantChair com Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 ISSN 1765 2782 D bat Organisation Aline Girard Billon oPLPP Yves Desrichard M diadix Publication Coordination Annette Alix Labalette Mairie de Paris Isabelle Dussert Carbone Bpi Charg es d dition Fabienne Charraire Arielle Rousselle Mise en page Fabienne Charraire Avertissement Vous trouverez ci dessous le programme complet du colloque Toutefois vous pourrez constater que nous ne rendons pas compte ici de toutes les communications les participants
43. a Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 39 ISBN 2 84246 090 1 BU parisiennes sur ces deux points L enqu te montre galement le r le discriminant du temps d attente 60 des tudiants ont renonc au moins une fois faute de place disponible entrer la Bu 34 d clarent que le ph nom ne est courant En moyenne les tudiants parisiens acceptent d attendre une place cinquante trois minutes Le temps d attente p nalise davantage les tudiants issus de milieux peu favoris s Le manque de calme de certaines biblioth ques est galement voqu par les tudiants comme un l ment dissuasif En revanche les horaires d ouverture font moins que par le pass l objet de reproches Malgr ces difficult s et ces critiques une majorit d tudiants se d clarent plut t satisfaits des Bu 70 et consid rent que ce service public r pond pour partie leurs attentes On soulignera cependant que leur pratique des BU reste tout fait traditionnelle Effet de l offre et effet indirect des pratiques universitaires de la documentation Effet du faible niveau d quipement des BU parisiennes Ou effet d une volution plus profonde des pratiques culturelles Il y a en tous les cas un vrai contraste entre l utilisation intensive de l Internet par les tudiants hors des biblioth ques et leur faible pratique en BU comme si l image de la BU restait leurs yeux attach e avant tout au document imprim
44. a subtilit et du go t artis tique Efforts que la litt rature la peinture la sculpture et les autres arts traditionnels requi rent au contraire et qui permettent d acqu rir une culture 18 DUHAMEL Georges Sc nes de la vie future Mercure de France 1930 19 HAROUEL Jean Louis Culture et contre cultures pur Quadrige 2000 r dition ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Bibliotheque et concurrence par quel s bout s prendre la question Dominique Lahary Prologue hors concurrence hors march Deux images pour commencer le portrait d un homme et la vue d une foule Lhomme cest Egon Krenz ph m re successeur du 18 octobre au 7 d cembre 1989 d Erich Honecker la t te du parti socialiste unifi de la RDA La foule c est celle des manifestants est allemands qui se sont mis scander d s le changement de dirigeant Egon Krenz wir sind die Konkurrenz Egon Krenz nous sommes la concurrence Ainsi cette foule au nom d une concurrence politique tablir se jeta pour le meilleur et pour le pire dans l univers de concurrence g n ralis e qui est le n tre Un coll gue me disait r cemment que la lecture de la nouvelle dition du M tier de biblioth caire lui inspirait la r flexion suivante les biblio th caires con oivent leur activit comme hors march Il n est pas douteux que nous autres bibli
45. ale toute biblioth que doit s inscrire dans un ensemble organis dont l objectif est de fonctionner en r seau En cons quence toute demande doit pouvoir tre satisfaite Charte des biblioth ques adopt e par le Conseil sup rieur des biblioth ques le 7 novembre 19917 Le biblioth caire s engage dans ses fonctions a r pondre chaque demande ou a d faut la r orienter Code de d ontologie du biblioth caire adopt lors du conseil national de l ABF le 23 mars 2003 Ces proclamations audacieuses sont peut tre nuancer dans Punivers concurrentiel o nous sommes la biblioth que ne r pondra jamais toute demande parce que ce mest pas elle quon demandera tout Mais elles invitent ne pas faire perdurer au moins la concurrence entre biblioth ques au profit d un r el fonctionnement en r seau 36 http www unesco org webworld libraries manifestos libraman_fr html 37 http www enssib fr autres sites csb csb char html 38 http www abf asso fr IMG pdf codedeonto pdf 76 Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Finalement nous pourrions retourner le titre de ce colloque Publics quelles attentes biblioth ques quelles concurrences en nous deman dant Publics quelles concurrences biblioth ques quelle attente Car c est bien le public qui organise la concurrence son profit tandis que les biblioth qu
46. alit et am liorer autant que possible les conditions d attente L all gement des usages Entre 2000 et 2003 les usages ont galement connu une modification notable Si ambition l gitime du biblioth caire est de rapprocher des hommes et des uvres elle se trouve contrari e par l volution de trois indicateurs cl s Le nombre de touche rien c est dire d usagers n ayant consult aucun document de la biblioth que pendant leur visite est pass de ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 10 13 entre 2000 et 2003 Concomitante l augmentation de la dur e de visite cette hausse montre sil en tait besoin que la biblioth que est une salle de travail autant qu une collection et que les tables et les chaises y sont aussi importantes que les livres Deuxi me indicateur dont l volution est plus pr occupante pour les biblioth ques la mono fr quentation est pass de 18 29 pr s d un tiers des usagers de la Bpi ne hante aucune autre biblioth que qu elle soit universitaire ou de lecture publique et de ce fait ne recourt jamais l emprunt de documents Bien stir le public de la Bpi rest pas la population fran aise et il faut se garder d extrapoler n anmoins ce chiffre m rite Pattention en tant que sympt me d une perte d habitude de la fr quentation des biblioth ques qu il faudra bien analyser Enfin entre 2000 et
47. ant des payantes aux strat gies commerciales qui la viseront ou la n gligeront La concurrence une question de point de vue L nonc de ces concurrences conduit naturellement les biblioth caires confirmer le r le sp cifique de leurs tablissements sur le mode de la distinction voil que r appara t Pinusable concept de Pierre Bourdieu Loffre des biblioth ques serait diff rente et c est sur cette base que la concurrence pourrait tre limit e ou vit e ou combattue 13 Dans le d bat crit organis sur ce th me par le Bulletin des biblioth ques de France le mot concurrence est totalement absent La fr quentation des biblioth ques municipales d bat Bulletin des biblioth ques de France n 1 2003 http bbf enssib fr logic asp sommaire asp 1 D 7033 et Bulletin des biblioth ques de France n 6 2003 http bbf enssib fr logic asp sommaire asp 71 D 8139 14 Lors d un d bat au Salon du livre de Paris le 22 mars 2004 Fran ois G ze directeur g n ral des ditions La D couverte a d clar que selon lui l dition universitaire num rique ne viserait comme client que les biblioth ques alors qu il avait toujours compt sur une client le tudiante des livres imprim s 62 O Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Cette diff rence elle se fonde naturellement non sur une strat gie de marketing ayant identifi une ou des c
48. atopique sans lieu de r f rence Nous Pavons dit l utilisateur veut avoir les services sa main sans avoir se d placer pour en jouir et l une des figures majeures de ce nomadisme c est paradoxalement le domicile 23 LA SOLUTION Apres l insurrection du 17 juin 1953 Le secr taire de Punion des crivains Fit distribuer dans la Stalinallee des tracts Sur lesquels on pouvait lire que le peuple Avait perdu la confiance du gouvernement Et que c est seulement en redoublant ses efforts Qu il parviendrait a la reconqu rir Mais ne serait il Pas pourtant plus simple que le gouvernement Dissolve le peuple et En d signe un autre BRECHT Bertolt Werke Gro e kommentierte Berliner und Frankfurter Ausgabe sous la dir de Werner Hecht Jan Knopf Werner Mittenzwei Klaus Detlef M ller Vol 12 Gedichte 2 Frankfurt am Main 1988 po me traduit par Dominique Lahary 24 Le projet territorial Is ont choisi la campagne sous la dir de Kayser Bernard L Aube coll Poche essai 2004 ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Voila pourquoi les institutions spacialis es doivent se poser la question des services distance Ce faisant elles chappent toute limitation terri toriale des utilisateurs et tant que le service n est pas limit par obligation d identification de l employeur ouvert tout un chacun Il est ainsi possible jen ai fait l e
49. bitants d un territoire donn e Elle permet de ne pas se laisser enfermer dans des alternatives simplistes du type tradition modernit identit ouverture terroir monde etc en faisant apparaitre la diversit des situations sociospatiales activ es par les manifestations festivali res e Elle apporte galement un nouvel clairage la probl matique de l am nagement culturel du territoire Dans la perspective de la m diation culturelle territoriale Venjeu de cet am nagement ne serait pas tant de mettre en place des quipements et des dispositifs d action standardis s avec tous les inconv nients que l on conna t d une politique de quadrillage syst matique concurrence entre acteurs territoriaux doubles emplois st r otypie des actions que de favoriser le d veloppement de nouvelles territorialit s par la prise en compte de la sensibilit et de la diversit des ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 21 situations spatiales produire en quelque sorte par la culture de la plus value territoriale e Les acteurs culturels ont vocation tre de formidables passeurs de territoires Parce que la culture de chacun d entre nous s enrichit gr ce la multiplicit de nos attaches territoriales Mais aussi parce que les artistes cr ateurs et autres producteurs culturels ne sauraient tre les agents promo tionnels d un seul territoire qu
50. concurrence par les services rendus repose sur la confiance accord e la m diation et la reconnaissance de l expertise des professionnels Or celle ci est fonction de homologie de position du consommateur dans le champ social du m diateur dans le champ de la diffusion et de l diteur auteur dans le champ de la production En cas d chec de l expertise ou de perte de confiance le consommateur s oriente alors vers des offres de substitution Cette br ve pr sentation de ce que repr sente la concurrence entre des instances de diffusion diff rentes n cessiterait d appr hender plus finement les modalit s et les conditions de possibilit des rapports de concurrence ou de compl mentarit par lesquelles s expriment les politiques d offre dans le champ de la diffusion Ces rapports de concurrence rendent compte des positions qui structurent cet espace un moment donn du temps Or ces positions sont d finies par le poids in gal accord aux dimensions conomique et symbolique dans la diffusion des contenus culturels offerts et les modalit s de leur proposition et sont en outre soumises in gale ment aux contraintes ext rieures qui p sent sur les choix et autorisent des jeux diff rents Il importerait donc de pouvoir en analyser toutes les dimensions ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Le public du cin ma en m diath ques Christophe Evans Un mo
51. conomie du livre ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 47 48 css que dans une biblioth que Une m me population peut en effet avoir recours de fa on concomitante des espaces d offre distincts soit parce quelle met en uvre des usages diff rents de chacun de ces espaces soit parce qu elle joue sur le registre des modalit s proches et donc concurrentes de Poffre et se trouve alors en mesure de substituer l une l autre lorsque le positionnement de Poffre ne correspond plus ses attentes Si l amplitude du nombre de r f rences offertes et la libert d acces propos e sont des caract res communs aux espaces culturels marchands comme non marchands s y ajoute galement une dialectique de Pinno vation indispensable aiguillon l entretien de la demande compte tenu de la standardisation accrue des produits offerts Quelle soit valu e en termes financiers ou de fr quentation cette standardisation garantit un succ s et une rentabilit sans surprise mais elle demeure cependant limit e car si elle est trop d velopp e la demande s essouffle L innovation s inscrit a contrario dans une logique de stimulation de la curiosit de la d couverte qui va de pair avec l offre de nouveaux services de m diation La concurrence pour Pexercice du pouvoir de diffusion conduit mettre en place des dispositifs pour conqu rir ou fid liser les consommateur
52. d un surco t pour droit de pr t La biblioth que concurrenc e R activant une crainte pr c demment exprim e la conscience que le public de la biblioth que pouvait sen d tourner au profit d autres sources d ap provisionnement ou de documentation s est accrue au d but de ce si cle La nouvelle venait d Am rique les biblioth ques taient en train de se vider et pas seulement dans les universit s En cause ce v ritable documentaliste domicile que constitue l Internet et notamment recon naissons le le moteur de recherche Google La menace d abord cantonn e au documentaire s est d plac e vers les objets de consommation culturelle avec le ph nom ne d autoorgani sation de l approvisionnement en morceaux de musique On oublie de dire que dans cette affaire les biblioth ques sont en r alit dans le m me camp que l industrie et la distribution commerciales phonographiques 8 La loi n 2003 517 du 18 juin 2003 relative la r mun ration au titre du pr t en biblioth que et renfor ant la protection sociale des auteurs est parue au Journal officiel n 140 du 19 juin 2003 page 10241 et sur l Internet http www legifrance gouv fr WAspad UnTexteDeJorf nu mjo MCCX0200037L 9 Observatoire de l conomie du livre Les biblioth ques acteurs de l conomie du livre l articulation achat emprunt Bulletin d informations de l ABF n 166 1 trimestre 1995 Voir aussi RENARD
53. de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 traduit par une augmentation de Pimpact des biblioth ques publiques sur la population frangaise Le taux de p n tration des biblioth ques publiques est ainsi pass de 13 la fin des ann es 70 18 la fin des ann es 80 et 25 la fin des ann es 90 Le succ s de ces nouveaux espaces culturels est r el quelle que soit leur position dans le champ de la diffusion Du c t du p le commercial dans un march tal ce sont les grandes surfaces sp cialis es Gss qui ont le plus augment leur part de march en valeur et en nombre d acheteurs entre 1993 et 2002 Le secteur a vu progresser le nombre d acheteurs fr quentant les css de 15 alors que pendant le m me temps les clubs de seconde g n ration apr s avoir connu un fort accroissement de leur p n tration dans les ann es 70 ont vu d cliner leur p n tration dans la population fran aise Ainsi la position dominante du club France Loisirs n a pas emp ch une stagnation de son impact dans la seconde moiti des ann es 80 avant d amorcer dans la d cennie 90 une diminution d environ 20 de ses adh rents Ce club a ainsi perdu dans les dix derni res ann es 1 4 de taux de p n tration passant de 8 5 en 1993 7 1 en 2002 L volution positive des css s oppose celle des grandes surfaces com merciales dot es des rayons livre caract ris e
54. ds peu varier dans les pratiques professionnelles une de s lection pour composer l offre l autre d accompagnement pour aider le consommateur d crit r duire son incertitude face au contenu au message Certains interm diaires proches du p le culturel ont ainsi construit leur profession sur la dimension de s lection prescription c est dire de production de la valeur des ceuvres par la manipulation symbolique et ou sur la dimension p dagogique d accompagnement appuy e sur des dispositifs ludiques ou n cessitant un effort adapt aux int r ts et aux comp tences des publics D autres interm diaires proches du p le commercial pr tendent la recon naissance de cette fonction de m diation au risque de voir celle ci entrer en contradiction avec les dispositions les pratiques et les finalit s professionnelles correspondant la position qu ils occupent dans le champ de diffusion Les services qu ils proposent peuvent ainsi viser au transfert dans le p le marchand de services de m diation pratiqu s dans le p le non commercial Dans un contexte de stagnation du nombre de consommateurs d in flation de la production et d apparition de nouveaux espace de diffusion culturelle la concurrence entre ces diverses instances passe donc de plus en plus par les services rendus Ceux ci sapparentent un label indiquant la qualit du bien et les mani res d en user ou des aides personnalis es au choix Ils permettent a
55. e la consultation on voit par exemple le visage anim et inspir de Gilles Deleuze film par Pierre Andr Boutang accrocher certains passants plus facilement sans doute que ne le ferait l tiquette muette et immobile de son nom sur les rayonnages qui lui sont consacr s en philosophie L enqu te sur l usage des films documentaires en m diath que Je terminerai avant de conclure sur la pr sentation de quelques indicateurs tir s de l enqu te que la soci t scr Communication a consacr Pusage des films documentaires en m diath que municipale en d cembre 2003 Il s agissait d une enqu te par questionnaires commandit e par la DLL et r alis e dans une dizaine de m diath ques poss dant une section vid o aupr s de 294 emprunteurs ou spectateurs sur place de films documen taires Les indicateurs produits ici sont donc videmment mettre en relation avec les caract ristiques techniques de l enqu te on ne peut pas proprement parler les g n raliser l ensemble des usagers de la vid o en m diath ques publiques Selon l enqu te scr pour commencer 60 des usagers interrog s d clarent lire une heure et plus par jour ce qui sous entend qu ils sont assez investis dans cette activit tout en conservant un int r t marqu pour le film documentaire On aimerait bien s r pouvoir comparer cette information avec les usagers des vid ogrammes au sens large dans les m diath ques publiques On
56. e constat depuis dix ans est en effet beaucoup moins fort chez les adh rents un club que chez les non adh rents que l on prenne comme indicateur le nombre d acheteurs ou les sommes d pens es Par contre l extension des css et le d veloppement concomitant du poche constituent une vraie 5 Source SOFRES 6 Selon le terme de Cerisier in J Y MOLLIER dir O va le livre Paris La Dispute 2000 7 J M Bouvaist Crise et mutations dans l dition fran aise Cahiers de l conomie du livre Hors s rie n 3 8 Source SOFRES ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 45 46 concurrence pour les clubs car l espace culturel con u par les Gss corres pond mieux et de fa on durable aux attentes des fractions plus jeunes et mieux form es des classes moyennes et populaires qui sont surrepr sent es au club France Loisirs Le poche offre en effet comme le club a des prix discount une s lec tion de titres dans Pactualit diff r e neuf mois laquelle s ajoute pour le lecteur une garantie de la qualit de cette s lection Cette garantie est li e au succ s puisqu un titre n est repris en poche que s il a t tir au moins 10 000 exemplaires La concurrence observ e d s les ann es 80 entre club et grandes surfaces reste vive puisque l augmentation d in dits dans les collections de poche a conduit les clubs notamment France
57. el que soit leur statut personnel L activit artistique et culturelle transcende n cessairement plusieurs chelles terri toriales pour permettre chacun de participer pleinement au devisement du monde Ce n est pas une t che facile mais elle en vaut la peine R f rences bibliographiques Bourg R et LEFEBVRE A M dias et territoires de quelques interro gations contemporaines communication au colloque sur la t l vision r gionale universit Aix Marseille septembre 1997 CAsTELLS M La Soci t en r seaux Paris Fayard 1997 Di Mro et alii La patrimonialit des territoires ses effets dynamiques dans Lamy Y dir Le Pouvoir de prot ger Maison des sciences de l homme d Aquitaine 1992 LATOUCHE D Les territoires encore incertains des arts et de la culture dans AUGUSTIN J P et LEFEBVRE A dir Perspectives territoriales pour la culture Editions de la Maison des sciences de Phomme d Aquitaine 2004 Le BERRE M Territoires Encyclop die de la g ographie Paris Economica 1992 L vy J 1991 A t on encore vraiment besoin du territoire Espace Temps n 51 52 1991 Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Table ronde Les publics a Paris Quels usages Quelles attentes L enqu te sur Le public des biblioth ques de la Ville de Paris Juin 2003 Yves Alix D une Bpi l autre quelques e
58. emier temps des strat gies de lutte contre l emprise des grandes surfaces non sp cialis es par une contre offensive de collections de livres de poche club puis contre celle des grandes surfaces sp cialis es en tentant de mieux r pondre gr ce au d veloppement du marketing aux attentes d une population fran aise mieux form e culturellement La multiplication d offres segment es de biens culturels dans des catalogues distincts et plus nombreux l assouplissement de l obligation d achat la recherche de r ponses de nouvelles raisons de s abonner pour la musique la photo puis l audiovisuel la proposition de services caract re culturel billetterie etc en sont des exemples Mais peu d efforts ont t accomplis pour accompagner p dagogiquement les nouveaux int r ts et comportements autodidaxiques des adh rents issus 9 SEIBEL Bernadette Types d dition et diff renciation de march s du livre Cahier de l conomie du livre n 9 p 66 98 ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 des m mes fractions sociales mais plus jeunes et mieux form es scolaire ment Dans le syst me club l information et la prescription s effectuent en effet principalement par Pinterm diaire du catalogue qui impose un choix limit dont la mise en valeur passe plus par la mise en place de marqueurs jouant sur le visuel ou Paffectivit que sur des consid rations cri
59. emporelle la quotidiennet et sa dimension spatiale le quartier La question mest pas tant celle du lieu g ographique de Pespace public vive les lieux proches que celle du privil ge accord aux int r ts individuels et localistes dans l exercice d mocratique Pour le dire autrement les quipements culturels proximit sont une excellente chose mais s il s agit d quipements de proximit je suis plus circonspect Tout lieu culturel d passe le territoire sur lequel il est implant Il se d finit par sa cr ativit et sa capacit de rayonnement et non par la souverainet exerc e l int rieur de fronti res communales ou m me intercommunales La multiterritorialit Au del du couple mobilit proximit explorons une notion qui les recouvre mais qui met l accent sur les rapports v cus aux territoires celle de multiterritorialit la racine il y a le territoire notion omnipr sente et en m me temps devenue tellement encombrante qu elle ne cesse d tre critiqu e et con test e de toutes parts Il est vrai que cette notion est utilis e pour d signer des r alit s multiples si ce n est contradictoires titre d exemple pour les g ographes il n y a pas si longtemps le mot territoire tait associ la question du terroir cf Le Dictionnaire de la g ographie de Pierre George en 1972 alors m me que les atlas de g ographie d signaient sous ce vocable c est
60. encore le cas aujourd hui les zones de confins territoires d outre mer par exemple situ es la marge des espaces consid r s comme essentiels Aujourd hui le territoire est devenu quelque chose d infini ment pr cieux qu il faut savoir am nager et prot ger soigneusement Il n est plus aux confins il est situ d sormais au centre de l action publique et des projets de d veloppement fond s sur la non moins fameuse proximit C est tout d abord une notion paradoxale dans un monde d changes g n ralis s dans un monde o la fluidit la mobilit devient la norme C est aussi une notion contest e Je vois au moins trois foyers de contestation e L effet r seau le r seau versus le territoire la contiguit oppos e la continuit On peut citer titre d exemple Pexistence de communaut s d int r ts fonctionnant sur un autre registre que celui de la proximit g ographique les TIC d aujourd hui facilitent videmment de telles prati ques Cette id e du r seau appel supplanter le territoire est reprise par de nombreux th oriciens en sciences sociales C est le cas par exemple de Manuel Castells dans son ouvrage monumental sur la soci t en r seaux dont le premier volume s intitule pr cis ment L Ere de l information e Leffacement relatif de Peffet distance participe du m me type d ana lyse La distance topographique il est vrai a perdu beaucoup de son Editi
61. ers en proportion de la demande ils s lectionnent les lecteurs de best sellers de biblioth que les plus rus s les plus experts dans l exploitation du fonctionnement de la biblioth que les plus patients ceux qui ont le temps Quant la fameuse gratuit elle est surtout un mode particulier de tarification qui s pare ce qui est pay Pacte achat d un livre d un cp la location d un DVD et ce qui est pay hors de lacte forfait achat d un appareil abonnement la radio la t l vision l Internet pour la majorit de ses usages la biblioth que Il y a m me concurrence entre gratuit s les changes de fichiers musicaux mettent hors jeu pour une partie du public et pour des genres musicaux entiers les discoth ques de pr t et les vendeurs de cp La formulation la plus avanc e de la performance attendue par l utilisateur est le fameux tout tout de suite vieux slogan de 1968 curieusement devenu celui du consum risme contemporain traduire par Tout ce que moi je veux au moment o moi je le veux Certes le th me de la tension entre offre et demande n est pas nouveau et a pour l essentiel g n r une litt rature de la valorisation de la premi re et une pratique du compromis avec la seconde Mais tout se passait comme si un double filtre contribuait anesth sier les tensions le public se contentait de demander la biblioth que ce que celle ci lui offrait ne venait la biblioth
62. es l ments voqu s ci dessus permettent de tracer un paysage fait de concurrences multiples Mais ce qui marque la p riode que nous vivons ou l claire d une lumi re crue ce sont des concurrences qui mettent en cause directement les biblioth ques La biblioth que accus e de concurrence d loyale Au cours des ann es 1990 le secteur marchand a pu accuser les biblioth ques de concurrence d loyale 4 Voir notamment BERTRAND Anne Marie L gitimit s concurrences arbitrages et retour Bulletin des biblioth ques de France n 1 2002 http bbf enssib fr bbf html 2002_47_1 2002 1 p30 bertrand xml asp 5 Voir notamment BOUTHILLIER France La concurrence dans les m tiers de la documen tation r alit ou fiction Bulletin des biblioth ques de France n 1 2002 6 Le dispositif des emplois jeunes d ploy par la loi n 97 940 du 16 octobre 1997 et dont l effet devrait s teindre en 2004 aura constitu dans les biblioth ques une v ritable ruse de l histoire au bout du compte f conde accent mis sur la m diation introduction de la culture des technologies de l information dans des quipes qui pouvaient en tre loign es 7 Attention au mot professionnel il n a de sens qu entre soi Les bouchers sont des professionnels Les DRH sont des professionnels Et aussi d une certaine fa on les lus ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISB
63. es d euros la page concentrent la plupart des insatisfactions alors que Pac cueil et les possibilit s de travailler sont pl biscit s par plus de 90 des lecteurs noter galement que les horaires de fermeture ont obtenu un score moins lev en 2002 37 d insatisfaits que dans l enqu te pr c dente 29 en avril 2000 comme si la forte fr quentation parall le de la Bpi et de la Biblioth que Sainte Genevi ve toutes deux fermant leurs portes 22 heures tendait cr er un horizon d attente pour ces lecteurs Les collections ne g n rent pas d attente particuli re qui soit visible dans une enqu te quantitative par sondage La part tr s importante des non r ponses aux questions relatives aux p riodiques aux documents audio visuels et aux ressources lectroniques autres qu Internet renforce cette impression de m connaissance globale de l tendue et de la diversit de l offre documentaire du Haut de jardin Diversifier les publics quelques champs d actions La BnF a tr s t t pris conscience de cette pr gnance des publics tudiants et de ses cons quences Comme on le sait quand le public tudiant devient h g monique les autres types de publics ont tendance lui laisser la place Si le public tudiant est le bienvenu la BnF il a toujours t une des composantes majeures des publics attendus sa majorit de plus en plus crasante n est pas conforme l ambition originelle d
64. es divers types de biblioth ques et de leurs tutelles administratives et politiques Mais il semble bien que le terme dominant chez les biblioth caires revendiquant leur profession soit lecteur mais ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 69 70 que son usage recouvre les contenus v hicul s par les termes inscrit et usager qui impliquent une soumission 4 la l gitimit du service public tandis que le client roi produit sa propre l gitimit voila pourquoi nous refusons ce mot Quant celui de consum risme il pourrait bien tre la fa on qu ont les biblioth caires et autres prescripteurs de reconnaitre en la condamnant la prise du pouvoir de l utilisateur sur ses propres demandes Les institutions culturelles ont habitude de constituer leur public Le sentiment de d calage viendrait d un renversement le public auto institu pr tendrait g n rer l offre Rappelons nous la cruelle formule de Bertolt Brecht selon laquelle si le gouvernement tait m content du peuple il mavait qu le dissoudre et en nommer un autre Le contraire de la concurrence C est le monopole et non le hors march Si les biblioth caires ont le sentiment d entrer dans un univers concurrentiel C est parce qu ils se rendent compte qu ils ont perdu leur monopole qui n tait peut tre qu imaginaire Ce monopole tait celui de l
65. es sont ces temps ci en attente de se situer dans un paysage mouvant Je sugg re qu avant d attendre une loi qui les situerait par rapport aux institutions elles s attachent se situer par rapport au public ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Synthese du colloque Jean Francois Jacques Lintitul g n ral de la journ e a eu un double m rite celui de susciter des interrogations sur l emploi d un terme inhabituel dans la culture du service public celui de situer d embl e la probl matique de la concurrence dans la sph re de la demande Cela a suscit des interventions si f condes qu il est difficile d en faire chaud une synth se D s les interventions liminaires le terme de concurrence a t relev dans un sens positif concurrence f conde pour Jean No l Jeanneney modernisation r ponse la concurrence pour Marie Anne Toledano qui distingue d embl e la concurrence entre biblioth ques de la concurrence culturelle entre secteur public et march des biens culturels Le premier aspect sera en quelque sorte un des th mes de la deuxi me partie de la matin e s agissant du public tudiant et de ses modes de fr quentation des divers types d tablissements de Paris Le deuxi me aspect n est pas abord par Alain Lefebvre sous un angle directement conomique mais sous Pangle de la diversit des pratiques de l indi
66. grossi rement d estimer un co t de chaque emprunt Enfin toute tarification d joue notre logique d individualisation de l inscription au profit d une collectivisation de l usage familiale ou autre afin de minimiser le nombre de forfaits acquitter e La rapidit Elle se d cline en deux volets rapidit d acc s au service donc le plus souvent au b timent rapidit d obtention de ce qu on recherche soit qu il recoure au personnel au catalogue soit cas le plus fr quent qu il trouve soi m me e Lexhaustivit Il ne s agit pas de Pexhaustivit relative la production ditoriale ni aux divers domaines de la connaissance et de la culture mais bien aux demandes de Putilisateur e La qualit Il s agit l encore de la qualit vue par l utilisateur en terme de contenu qualit de Poffre y compris le cas ch ant de Poffre inattendue en terme de support mat riel 15 Selon une enqu te men e par les services du Conseil g n ral du Val d Oise aupr s de plus de 400 personnes sortant de 14 biblioth ques de toutes tailles de l est du d partement 90 des usagers mettent moins de 15 minutes pour se rendre la biblioth que quel que soit le mode de d placement Conseil g n ral du Val d Oise Usagers et usagers des biblioth ques publiques en Pays de France et Plaine de France Rapport d enqu te septembre 2003 67 p Disponible aupr s de la biblioth que d partementale du
67. i Texte non communiqu Frans Meijer Biblioth que et concurrence par quel s bout s prendre la question Dominique Lahary Synth se du colloque Jean Francois Jacques Editions de la Bibliotheque publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Discours d ouverture Jean No l Jeanneney pr sident de la BnF Je me r jouis de vous accueillir ici la Biblioth que nationale de France au nom de l ensemble de son personnel de la directrice g n rale Agn s Saal de la directrice des collections Jacqueline Sanson et de tous ceux qui ont souhait que ces travaux auxquels nous accordons beau coup d attention se d roulent dans les meilleures conditions possibles J esp re qu cet gard ceux d entre vous qui ne sont pas encore tr s familiers avec nos emprises ce qui doit tre rare trouveront l occasion d en faire mieux connaissance Mais ce souci mat riel est secondaire par rapport l int r t intellectuel de politique des biblioth ques qui nous r unit aujourd hui Je voudrais avant toute chose si vous le permettez saluer nos amis trangers qui nous ont fait l amiti de venir et qui soulignent par leur pr sence par l honneur qu ils nous font combien nous sommes sou cieux de nous ouvrir au del de nous m mes m me si c est de Paris qu il s agit de traiter aujourd hui Convaincus ici la Biblioth que du prix qu il y a changer des exp
68. i rement la biblioth que et y restent plus longtemps Ce sont eux qui utilisent le plus la biblioth que pour faire autre chose quemprunter des documents Usagers et usagers des biblioth ques publiques en Pays de France et Plaine de France op cit voir note 15 32 Ces faits se sont d roul s en 2003 La mesure a heureusement t rapidement lev e 33 Expression employ e par Michel Bourumeau directeur de la biblioth que d partementale du Pas de Calais lors des journ es de laDBD de 2003 http www adbdp asso fr association je2003 bertrand htm 34 Terme figurant dans le d cret sur le contr le technique des biblioth ques et qui fonde leur inspection 35 Voir p 64 Le contraire de la concurrence ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 75 Mais d s qu on tend le p rim tre d une gestion politique on r duit les carts entre territoire g ographique et territoire administratif On peut ainsi ma triser si on le veut bien si les lus le veulent si les dirigeants territoriaux le veulent si les biblioth caires le veulent des synergies et des compl mentarit s entre biblioth ques autrement que par le jeu hasardeux des juxtapositions et des concurrences La d multiplication jusqu la plus petite chelle du mod le de la biblioth que encyclop dique pour tous ma pas de sens Chaque biblio th que n a pas pr tendre r pondre
69. i sur les 35 heures comme si la bataille tait perdue d avance m me si certains ont pu noter une augmentation de la fr quentation des biblioth ques le vendredi Mais il y a aussi la concurrence des usages au sein de la biblioth que qui voit individus et groupes se disputer espaces et services un public chasse l autre dit on parfois 1 Directeur de la biblioth que d partementale du Val d Oise 2 Le M tier de biblioth caire dition du Cercle de la Librairie 2003 3 Une mise au point a t faite dans une tude financ e par l Observatoire France Loisirs de la lecture Livre et t l vision concurrence ou interaction ESTABLET Roger et F LOUZIS Georges PUF 1992 ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 59 ISBN 2 84246 090 1 60 Un des terrains de cet affrontement c est P cran S y joue la fois la concurrence entre publics mais aussi entre types d usage l Internet crasant ce pauvre catalogue et sur Internet la messagerie crasant cette pauvre recherche documentaire ce qui peut conduire a sp cialiser des postes quand la logique de la standardisation permet qu ils soient tous multi usages Concurrence des investissements publics La question est quand la lecture publique devient elle prioritaire sur Pagenda des lus locaux Viennent en concurrence les investissements extraculturels notamment les infrastructures mais aussi
70. ibles particuli res mais sur une id ologie du service public de la biblioth que Or une telle d marche conduit d noncer des usages ou les d plorer en tout cas ne pas les comprendre C est pourquoi je propose de mettre entre parenth ses au moins dans un premier temps une attitude qui rassure je demeure et tout a la fois inqui te tout fout l camp pour tenter de se placer r solument du point de vue de l utilisateur Du point de vue de l utilisateur Les l ments de la concurrence Admettons que l utilisateur agit au mieux de son int r t en mettant en concurrence les ressources et les offreurs cotit accessibilit exhausti vit Il agit ainsi comme l agent conomique de l conomie politique classique D taillons les l ments de la concurrence qui vont faire pencher Putili sateur vers une source d approvisionnement plut t qu une autre le co t la rapidit l exhaustivit la qualit la commodit la r utilisation e Le co t La gratuit est une modalit de la tarification Elle n est pas appr ci e en soi mais en relation avec les autres crit res D s qu il y a tarification annuelle quelle que soit notre vertueuse bataille contre le paiement lacte au moment de l affaire du droit de pr t Putilisa teur raisonne en terme de forfait et se demande Est ce que j ai int r t m inscrire en fonction des usages que je pr vois Le forfait permet donc m me
71. ilisateurs font peur aux ayants droit e La th saurisation La th saurisation d objets de consommation culturelle information nelle ou de loisir r pond a un besoin pratique de consommation disposer quand on a besoin mais aussi des ressorts qu on qualifiera d irrationnels en d niant toute connotation n gative cette qualification Paffectif le symbolique et bien d autres choses encore Bien d entre nous sont ainsi des collectionneurs Sans doute sont ils plus fond s P tre pour leur propre compte que les biblioth caires pour leur tablissement Quant la th saurisation par d l gation dont serait investie la biblio th que pour une population faute d tude je me contenterai d y croire assez peu sinon en creux par la pratique du don je donne la biblioth que parce que je ne me r sous pas jeter Retour au point de vue d sormais clair de l offreur Comment nomme t on l utilisateur La fa on dont les biblioth caires ou leurs administrations nomment les utilisateurs est pleine d enseignements D signation Vision Qualificatif Le lecteur Culturelle Acteur consommateur L inscrit Administrative Soumis Administrative avec id ologie Lusager d Soumis u service public L adh rent Participatiys ou Fid le appartenancielle Le client Consum riste Roi Il serait int ressant d tablir la r partition de ces appellations dans le discours crit et oral d
72. imit peinent rendre compte de processus territoriaux inscrits non pas sur les cartes des manuels scolaires mais au c ur des sch mas perceptifs des individus et des groupes Les politiques culturelles territoriales ont videmment prendre en compte cette multiterritorialit Et c est l o les choses se compliquent Comment concilier la n cessit pour les acteurs institutionnels de privi l gier les territoires sp cifiques qui fondent leur l gitimit et de prendre en consid ration les territorialit s plurielles de leurs mandants Sur cette question essentielle pour les politiques d am nagement force est de recon na tre que les sch mas de services collectifs labor s conjointement par les r gions et la DATAR n offrent gu re de perspectives nouvelles Je suis n anmoins convaincu que l initiative culturelle constitue un passeur privil gi de territoires un abonnement pour des allers retours permanents entre un dedans et un dehors gr ce la mise en relation des territorialit s multiples voqu es plus haut En termes plus pr cis l approche des initiatives culturelles en termes de multiterritorialit me semble ouvrir des perspectives int ressantes aux acteurs culturels e Elle incite mettre Paccent sur les personnes dans la complexit de leurs contextes sociospatiaux et pas seulement sur les publics des quipe ments ou les non publics elle incite m me porter le regard au del des ha
73. ioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 succ s du box office dans ce domaine tels les films de Michael Moore ou encore Etre et avoir de Nicolas Philibert Pour cette raison d ailleurs on peut se dire que les m diath ques publiques fid les leur mission cultu relle au sens fort ont une belle carte jouer avec le film documentaire si la m diation mise en rayon animation d marche p dagogique est correctement assur e et assum e Un peu plus surprenant enfin 88 des personnes interrog es d clarent venir prioritairement pour emprunter des vid os ou des pvp 2 7 vid ogrammes par mois en moyenne On peut donc voquer une sorte de fili re d usage sous entendu que la majorit des usagers des films documentaires alors qu ils sont gros lecteurs comme on vient de le voir fr quentent et reconnaissent la m diath que pour son offre filmique Il y a tout parier ainsi que les collections de films documentaires attirent des publics sp cifiques et largissent sensiblement le recrutement des m diath ques du moins en termes culturels plus que sociaux proprement parler Que conclure l issue de ce petit inventaire essentiellement descriptif et quantitatif Il faudrait d abord revenir sur ce paradoxe relatif les consommations audiovisuelles domestiques on l a vu sont tr s pris es et tr s lev es qu il s agisse des consommations televisuelles ou de Pusage des DVD
74. is Bruckmann Romuald Ripon Daniel Renoult St phane Wahnich Les biblioth ques ont elles encore une place dans le champ culturel Texte non communiqu Patrick Bazin Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Pratiques culturelles et nouvelles mobilit s Alain Lefebvre Le temps est aujourd hui la prise en compte de l usager de ses besoins de ses humeurs voire de ses caprices Les politiques de Poffre sont jet es au pilori Une nouvelle croyance le bottom up version savante de la France d en bas remplace le top down image honnie du colbertisme jacobin Je ne suis pas tout fait convaincu par ce renversement d approche en forme de nouvelle pens e unique ou si vous pr f rez de lib ralisme version bon enfant qui fait du d sir individuel le moteur central du changement social Il ren reste pas moins vrai que les politiques culturelles puisque c est cela qui nous r unit aujourd hui ont trop longtemps fonctionn de mani re assez schizophr nique vis vis d un public dont on se contentait de rappeler p riodiquement qu il n tait pas suffisamment d mocratis Une certaine sociologie dite de la reproduction ou encore de la distinction ou bien de la domination a sans doute contribu au d veloppement de ce qu il faut bien nommer une certaine d sesp rance culturelle Cette sociologie insiste sur le fait que les structure
75. istes de certains emprunteurs de vid ogrammes en m diath que c est parfois parce que les collections sont triqu es que les rayons donnent l impression d avoir t pilles Je terminerai par deux citations distantes de 70 ans qui peuvent nous donner une id e de la mani re dont le cin ma est encore d valoris et tenu pour quantit n gligeable dans notre soci t la premi re tir e de l uvre 16 Le revers de cette m daille c est qu une collection publique essentiellement constitu e de films documentaires entretient certains pr jug s quant P litisme ou l intellectualisme suppos des m diath ques publiques 17 70 empruntent ou consultent aussi bien des films de fiction que des documentaires 26 uniquement des documentaires ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 57 engag e de Georges Duhamel date de 1930 la seconde de Jean Louis Harouel est beaucoup plus r cente puisqu elle est tir e d un ouvrage dit par les pur en 2000 ce que je trouve pour ma part tr s r v lateur Je donne toute la biblioth que cin matographique du monde y com pris ce que les gens de m tier appellent pompeusement leurs classiques pour une pi ce de Moli re pour un tableau de Rembrandt pour une fugue de Bach Face l cran nulle n cessit de d marche intellectuelle active de d veloppement du savoir de formation de l
76. ivre et de la lecture du minist re de la Culture et de la Communication propos des usagers des films documentaires dans les biblioth ques publiques Partis de donn es de cadrage g n ralistes pour arriver sur le terrain de l offre et des usages en m diath ques nous serons m me de formuler quelques remarques conclusives d une part sur le statut et la place des images anim es dans nos soci t s au regard de leurs consommations domestiques et d autre part sur le d veloppement de la recherche sur le terrain des tablissements de lecture publique en ce qui concerne les usages hors le livre Une culture de l cran Le cin ma demeure on le sait la sortie culturelle la plus fr quente et la plus partag e en France m me si les milieux populaires se sont sensiblement d sengag s sur ce plan depuis les ann es 70 Pr s d un Fran ais sur deux g de 15 ans et plus d clare tre all au cin ma au cours de l ann e d apr s l enqu te Pratiques culturelles des Fran ais r alis e en 1997 et un peu plus d un sur cing sy sont rendus 6 fois et plus selon la m me source Le temps hebdomadaire moyen pass visionner la t l vision ou des cassettes vid o au foyer est pass de 20 heures en 1989 un peu plus de 23 heures en 1997 Au total Jean Michel Guy estime qu un individu visionne en moyenne 250 films par an sur petit cran la t l vision ou en vid o et trois au cin ma ce qu il appelle la vid
77. je ne sais rien sur la mani re dont ces r sidents d coupent et recomposent leurs temps sociaux et leurs espaces de vie La proximit ou l envers de la mobilit La proximit est souvent consid r e comme l antidote de la mondialisation la revanche des territoires contre la dictature des r seaux le compl ment n cessaire et voulu la mobilit subie La notion est utilis e largement par les acteurs publics locaux lorsqu il s agit de r aliser des quipements de proximit J avoue que cette notion de proximit appliqu e aux quipements culturels me laisse un peu mal l aise m me si j ai le sentiment d aller contre le sentiment g n ral et les r sultats des enqu tes de satisfaction qui plebiscitent la proximit topographique de l quipement comme facteur de fr quentation Je rappellerai d abord que la proximit n est pas seulement topographique et l usage des TIC nous montre comment fonctionnent des communaut s sans proximit Mais surtout je me permettrai d esquisser ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 un lien entre les quipements de proximit et la question de la d mocratie La loi sur la d mocratie de proximit de f vrier 2002 annonce trois mois avant J P Raffarin le slogan de la France d en bas en op rant une r duction draconienne de l espace public de d bat cher au philosophe Habermas Elle le r duit sa dimension t
78. les autres champs de l action culturelle locale le spectacle vivant l enseignement musical mais aussi sans doute la culture de l v nement contre ce service invisible et pourtant de masse que rendent les biblioth ques Emmanuelle Massiou ma coll gue de la Biblioth que d partementale du Val d Oise charg e des subventions a l habitude de dire qu un projet de biblioth que on dit aujourd hui projet de m diath que est pour un maire rarement une entreprise de premier mandat Il vient apr s que des investissements jug s plus essentiels ont t assur s Je vois depuis quelque temps des lus locaux accepter des investis sements des emplois dans des lieux identifi s comme outils de lien social notamment en direction des jeunes avec l Internet et des jeux en r seau tandis que la biblioth que demeure g r e si l on est la campagne par des b n voles g s recevant des enfants jusqu onze ans et des adultes inactifs il y a un v ritable danger de ringardisation des biblioth ques Concurrence des m tiers acte I Sur le march de l emploi on peut parler de concurrence entre les formations entre les salari s et les b n voles entre les emplois statutaires et les autres notamment les emplois jeunes enfin entre les professionnels et les autres administratifs g n ralistes de la culture dans les emplois de direction Au c ur du sujet la biblioth que mise en cause L
79. livres Cette tendance remet en cause les repr sentations professionnelles qui d nient la possibilit d un usage compl mentaire du club et de la biblioth que D une part l accroissement r gulier de la fr quentation des biblioth ques par les adh rents un club n chappe pas la tendance g n rale d augmentation de la p n tration de ces tablissements culturels dans la population fran aise pendant la m me p riode par ailleurs le taux de la fr quentation des adh rents y est un peu plus lev que celui de la population comparable des autres acheteurs de livres ce qui va l encontre des repr sentations courantes la difference des css les biblioth ques doivent composer avec une mission patrimoniale et de r f rence susceptible de satisfaire des besoins autodidaxiques reformul s souvent en culture de l information ou en souci ducatif pour les enfants Aussi une insuffisante satisfaction de la part des clubs des besoins de lecture d actualit de recherche de r f rence ou d offre de qualit garantie pourrait entra ner un report sur l emprunt en biblioth que ou Pachat en ss sachant que les pratiques d achat sont directrices par rapport celles d emprunt et que le poids de l indignite culturelle est sans doute moins lourd pour le consommateur dans une 10 RENARD H Les biblioth ques acteurs de l conomie du livre Larticulation achat emprunt synth se Paris Note de l Observatoire de l
80. lutions technologiques se succ dent par ailleurs rapidement les unes aux autres Les m dias de la seconde moiti du xx si cle t l vision magn toscope satellite et c ble font place aux m dias ou aux nouvelles offres du d but du xxi si cle pvp home cin ma vid o la demande Le mouvement s est consid rablement acc l r ces derni res ann es et le taux d quipement des m nages en ce qui concerne Paudiovisuel domestique atteint d sormais des hauteurs impressionnantes le taux de p n tration des lecteurs de pvp est m me plus rapide que celui des t l phones mobiles qui battait d ja des records en son temps voir sch ma ci dessous Le centrage des activit s culturelles sur Paudiovisuel domestique est donc un ph nom ne massif qui va continuer se g n raliser et Sancrer durablement dans nos existences puisque la demande dans ce domaine s articule une offre dont les co ts d acc s tendent se r duire de mani re cons quente le succ s r cent du support pvp dont les consommateurs se sont empar s avec force et la baisse impressionnante en l espace de 5 ans peine des prix des lecteurs d di s ce type de support en est un bon exemple aujourd hui on peut noter d ailleurs que les ventes des films sur pvp d passent celles des vid ocassettes Des r sultats r cents d enqu tes r alis es au cours de l ann e 2003 faisaient tat de 79 des Fran ais g s de 15 ans et plus quip
81. me succ dent des tribus ou des agr gats indi viduels Cela ne veut dire qu il n y a plus de prescription mais on pr f re le prescripteur invisible m dias de masse ou communautaire la culture de tribu entre pairs peer to peer nom de la technologie correspondant cette attitude la prescription des institutions culturelles Mais Pindividualisation de comportements et des services ne va pas sans paradoxes du c t du client usager balancement entre la fr quentation de grands 18 Extrait de Lamary Dominique Nouveau paysage nouvelles comp tences valeurs p rennes Biblioth caire quel m tier sous la dir de Bertrand Calenge ditions du Cercle de la Librairie 2004 19 Voir LAHIRE Bernard La Culture des individus La D couverte coll Textes l appui 2004 ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 65 quipements anonymes et la recherche d une relation fid le un service convivial du c t du commerce ou de l institution publique balancement entre Pindividualisation des services un ma tre mot du marketing contemporain et la massification de Poffre A chaque support son mode d approvisionnement Nous aimons pr senter la m diath que dans son unit En r alit les logiques d approvisionnements diff rent radicalement selon les supports comme le montre notamment une enqu te men e en 2003 dans
82. n currence dans le champ de diffusion o elle s exerce et qui lui donne sens Ceci n cessite de comprendre comment celui ci se structure et en fonction de quoi se d finissent les positions occup es par les diverses instances mar chandes ou non marchandes de diffusion culturelle par rapport l enjeu du champ quest l exercice du pouvoir de m diation Celui ci doit tre entendu comme le pouvoir de s lection de prescription et de facilitation de l appropriation des biens culturels selon des modalit s diverses travers l achat ou Pemprunt La position dans le champ r gle en effet le rapport des instances de diffusion aux cr ateurs producteurs diteurs d une part aux consommateurs de livres d autre part mais aussi aux partenaires tel qu il s tablit sur la base d alliances ou de concurrences Ces rapports de concurrence ou de compl mentarit doivent donc pour tre compris tre rapport s aux dimensions qui organisent le champ de diffusion La question de la concurrence qui merge actuellement avec acuit dans les discours professionnels pourrait tre suscit e par l mergence d un nouveau mod le de m diation commun au secteur marchand et non marchand qui sapparenterait ce que l on appelle aujourd hui un espace culturel Dans celui ci la concurrence relative aux prix des biens ou l organisation des r f rences offertes tendraient s att nuer au profit d une concurrence sur les services qui
83. n culturelle consultation sur place et tout simplement lieu o l on peut rester seul ou en groupe pour peu qu il y ait chauffeuses tables et chaises Certes on ne rentre pas forc ment dans une librairie pour y acheter mais il n y a le plus souvent gu re autre chose faire que de feuilleter en station debout L importance croissante de la fr quentation de non inscrits en biblioth que est bien connue et l on sait qu une faction non n gligeable stationne sans utiliser les ressources documentaires propos es Des tables et des chaises Voil un service signal que les pouvoirs publics peuvent rendre gr ce leurs biblioth ques maisons communes des temps modernes Il ny en a souvent pas assez et on peut se demander si bien souvent on ne pourrait pas ter quelques rayonnages pour leur faire de la place Je me r jouis de l essor de la poldoc Mais je r ve d une poltec politique des tables et des chaises Il y aurait d ailleurs de quoi alimenter toute une litt rature professionnelle Chauffeuses et ou tables et chaises Concentration et ou clatement Salles distinctes et ou inclusion dans l espace commun Tables collectives ou carels individuels Tables rondes ou rectangulaires align es ou s par es Mais aussi Comment g rer la pluralit des publics s journeurs emp cher que l un chasse l autre 30 Du nom du site d di aux politiques documentaires http www enssib fr poldoc
84. n sa justification e La rotation nulle Lans Demande Offre bibl Le livre a men sa carri re en biblioth que mais n a int ress personne Dans Pid al et sur un plan macro conomique si l on veut bien ne pas cantonner cette expression l conomie marchande ce dispositif reviendrait perp tuer une offre au cas o en faisant peser la charge du stockage sur les institutions publiques Sil co te l industrie et la distribution commerciale le stockage co te aussi aux institutions publiques en locaux personnels et traitement songeons par exemple au temps consacr au catalogage de livres jamais pr t s o dont le cycle de vie en biblioth que aura t court Mais le stockage en biblioth que sur les rayons en libre acc s co te aussi en usagers puisqu un fonds non d sherb fait fuir Il se pourrait 28 Une coll gue n a racont qu ayant proc d un important d sherbage apr s sa prise de fonction dans une biblioth que d une commune de 5 000 habitants elle a t f licit e par les usagers pour tous les nouveaux livres qu elle avait achet s Or elle n en avait pas encore achet 72 ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 bien que les biblioth ques sur la double question de la nouveaut et du contenu de Poffre ne pr sentent en d finitive qu un l ger d calage avec le commerce du liv
85. ndre par leurs r sultats qui vont parfois l encontre de certaines id es re ues en tout cas pour les biblio th ques parisiennes La question de la concurrence est une question plus nouvelle qu il ny para t m me si la fondation de PorLrr la question de la concurrence tait plut t celle des biblioth ques entre elles sur un territoire donn qui tait celui du territoire parisien Je crois que OPLPP a fonctionn comme une instance qui a permis des rencontres qui a permis de mieux se conna tre et la question de la concurrence ne se pose plus tant entre les biblioth ques dont les missions sont sous tendues par une appartenance commune au service public mais par rapport ce qui n est pas le service public et qui est le march Par ailleurs vous verrez que les r sultats des enqu tes montrent que les clivages ne sont pas si tranch s entre les termes de fr quentation des biblioth ques mais que la question est plut t Qui est lecteur et Qui n est pas lecteur Et je crois que les travaux d aujourd hui vont nous permettre de mieux pr ciser les contours de ce public qui fr quente ou ne fr quente pas les biblioth ques de lecture publique quelles qu elles soient qu elles rel vent d une collectivit territoriale ou de l tat Il me semble que ce qui a pr sid la tenue de ce colloque C est ce premier constat et de s interroger pour les ann es qui viennent sur la fa on dont au sein de P
86. niques ne se substituent pas aux relations de proximit le plus souvent au contraire elles les renforcent elles les redoublent Enfin concernant la question de l enfermement territorial il ne s agit pas de nier un fait peut tre contestable mais qui t moigne en tout cas de la pr gnance pratique et symbolique de la dimension territoriale En fait malgr ou peut tre cause de toutes ces ambigu t s malgr ces mises mort p riodiquement annonc es malgr les d clinaisons multi ples de la notion on parle volontiers de territoires circulatoires de multi appartenance territoriale voire de territoire d localis le fait territorial continue de s imposer Il le fait partir de combinaisons diverses entre quatre l ments d gag s par la g ographe Maryvonne Le Berre en 1992 Un syst me de ressources localis es ce sont les l ments naturels de la g ographie traditionnelle Un processus d appropriation par un groupe qui cherche d fendre cette portion d espace processus analys aussi bien par les politistes que par les thologues Une action d am nagement le territoire est une unit fonctionnelle de valorisation des ressources Enfin et surtout un h ritage construit et m moris ce dernier point constitue l apport de ce que l on appelle la g ographie sociale A partir de l quel mode d emploi pour cette figure in vitable mais bien embarrassa
87. nmoins t introduite alors que les ditions pr c dentes s taient d roul es aux mois de mai et de novembre l enqu te 2003 a fait l objet de deux vagues l une en juillet l autre en novembre Ce choix avait pour but de v rifier une hypoth se que les biblioth caires de la Bpi faisaient depuis longtemps celle d une forte sp cificit du public estival De ce point de vue les r sultats n ont gu re surpris le profil du public juillettiste est ce point different de celui du profil automnal qu il rest pas excessif de parler des deux Bpi La surprise est venue d ailleurs la comparaison entre l enqu te 2000 et la seconde vague de l enqu te 2003 fait appara tre une volution sensible de la fr quentation caract ris e par une plus grande volatilit ainsi qu une modification des usages Novembre et juillet les deux Bpi Depuis son origine la Bpi est agit e par une lancinante interrogation iden titaire est elle la biblioth que de lecture publique ouverte tous imagin e par son fondateur Ou submerg e par les tudiants est elle une biblioth que certes publique mais dominante universitaire La mise en perspective des deux vagues d enqu te montre que la Bpi est tout cela la fois elle permet aussi de supposer que si la pression de la file d attente se rel chait en p riode universitaire la biblioth que verrait son public se diversifier En effet la proportion d actifs dans le
88. ns de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 33 ISBN 2 84246 090 1 Graphique n 2 Fili res d tudes des lecteurs du Haut de jardin tudiants l universit Sciences 15 Lettres Art 18 conomie Droit AES 31 Philosophie 3 Histoire 18 Autres sciences humaines 5 D un point de vue g ographique cf graphique n 3 pr s de la moiti des lecteurs 49 r sident hors de Paris dont un tiers dans la petite couronne et 16 dans le Val de Marne La proximit et les commodit s offertes par le r seau des transports en commun se retrouvent dans la sur repr sentation du treizi me arrondissement qui compte lui seul 10 des lecteurs Graphique n 3 Origine g ographique des lecteurs du Haut de jardin Lieu de r sidence des lecteurs du Haut de jardin Province tranger 1 Paris 13 77 78 91 95 10 9 Paris autres arrondissements 419 92 93 94 4 33 La forte pr sence tudiante a trois types de cons quence sur la fr quen tation sur les usages et sur les attentes des lecteurs La fr quentation du Haut de jardin suit en effet des variations saisonni res qui se retrouvent d une ann e sur l autre et qui pousent le rythme de la vie universitaire cf graphique 4 Le flux des lecteurs est ainsi relativement moins lev de la mi juin la fin juillet mais il remonte progressivement partir d ao t pour
89. nseignements de l enqu te 2003 sur les publics Olivier Chourot Les lecteurs de la biblioth ques d tude Haut de jardin de La BnF Romuald Ripon et Denis Bruckmann Les tudiants et Les Bu quelles pratiques quelles attentes Daniel Renoult Texte non communiqu St phane Wahnich ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 L enqu te sur le public des biblioth ques de la Ville de Paris Juin 2003 Yves Alix Lobjet de cette br ve intervention est de pr senter quelques r sultats significatifs de l enqu te sur le public r alis e en 2003 Elle ma pas la pr tention d en constituer la vraie synth se Cette enqu te actualise les donn es recueillies en 1989 enqu te Mv2 et 1997 enqu te sur le public des biblioth ques parisiennes toutes tutelles confondues men e par PorLrp Elle permet de faire un portrait robot des lecteurs de conna tre les usages de mesurer la satisfaction et de d celer les attentes Pour bien situer les r sultats il est utile de rappeler tout d abord quelques l ments du contexte parisien Le contexte parisien Population 2 125 000 habitants recensement 1999 Ce nombre ne correspond pas exactement pour les biblioth ques la population desservie les banlieusards travaillant Paris sont prendre en compte ils repr sentent 12 des inscrits Baisse de la population dans Paris intra muros mais accroi
90. nt dans cette bibliotheque Piratage telechargement Emprunts famille amis Achat 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 e Lapprovisionnement en c d roms Question Si vous consultez des c d roms o vous les procurez vous Emprunt dans une p doe autre biblioth que m Pays de France E Plaine de France Autres Emprunt dans cette biblioth que Piratage t l chargement Emprunts famille amis Achat 0 10 20 30 40 50 60 70 Concernant la musique enregistr e et les c d roms l emprunt en biblio th que vient loin derri re lachat premi re pratique revendiqu e l emprunt dans le cercle de relations et le t l d chargement sur Internet e Lapprovisionnement en vid os et DVD Question Si vous regardez des vid os ou des DVD ott vous les procurez vous Emprunt dans cette biblioth que Emprunt dans une Pave de E autre biblioth que m Pays de France E Plaine de France Autres Piratage Emprunts famille amis Achat Location un vid o club 0 10 20 30 40 50 60 70 21 Pr cisons que la question tait pos e la sortie de biblioth ques pr tant ou non des documents sonores Il en va de m me pour la vid o les c d roms et Internet ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 67 68 Le mode majo
91. nte qu est le territoire en relation avec la question des publics En insistant sur le rapport v cu au territoire c est dire la territorialit des acteurs sociaux Ici la distinction entre territoires de vie et territoires per us est essentielle Les territoires de vie correspondent aux parcours quotidiens des urbains et des ruraux ainsi qu aux pratiques de multilocalisation qui ne concernent ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 pas seulement aujourd hui les propri taires de r sidences secondaires Mais ces espaces de vie ne se confondent pas n cessairement avec les lieux qui font l objet de nos principaux investissements mentaux ou affectifs ce que j appelle les territoires per us Les pratiques et repr sentations territoriales se sont diversifi es au point que les territoires qui nous habitent ne sont pas seulement les territoires dans lesquels nous habitons Il arrive que nous passions notre vie entre plusieurs territoires Mais plus souvent encore ce sont plusieurs territoires qui nous habitent sans que nous nous en rendions toujours bien compte Quels sont les territoires mentaux de l habitant d une cit de La Courneuve ceux des bobos qui ont colonis le Lub ron ou des employ s franciliens exil s aux confins de la Seine et Marne pour r aliser leur r ve d acc dant la propri t On voit l que les cat gories de mobilit et de prox
92. ons de la Bibliotheque publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 19 20 importance au profit d autres contraintes temps d acc s co t ressources socioculturelles etc e Une autre critique de nature thique met en vidence les risques de l enfermement territorial la ghettoisation le repli sur soi Question d actualit s il en est Je ne pense pas seulement aux d bats r currents sur les crispations identitaires mais aussi aux questions soulev es actuellement par la nouvelle phase de d centralisation administrative A quel niveau territorial le cadrage la r gulation mais aussi la redistribution des moyens doivent ils s exercer Chacune des critiques prof r es l gard de la notion de territoire contient ses propres limites L effet r seau est incontestable mais l id e selon laquelle il submergerait les territoires est elle m me discutable M Castells le reconna t lui m me lorsqu il met en vidence les r actions identitaires qui se multi plient dans le monde face Pomnipotence des r seaux Mais il est vrai que le territoire est ici dessin en creux par un auteur qui le r duit volontiers au r le de r sistant suppl tif Quant l abolition des distances elle m rite tout de m me examen Seuls les adeptes inconditionnels de Mc Luhan et de son fameux village global refusent de voir ce que toutes les enqu tes d montrent savoir qu aujourd hui les relations lectro
93. opPLPP nous pourrons travailler ensemble Mettre en valeur des ressources documentaires v rifier des intuitions tayer des analyses mettre en commun des outils de connaissance et d ac tion entre les grandes instances concern es par la lecture publique Paris telles taient les missions fondatrices de l opzpr Je tiens rappeler que cette institution a t cr e en 1995 sur une initiative de Jean Jacques Aillagon alors directeur des Affaires culturelles de la Ville de Paris L Observatoire permanent de la lecture publique Paris oPLPp r unit l ensemble des instances concern es par la lecture et les biblioth ques Paris et m ne depuis sa cr ation de nombreuses actions concert es enqu tes colloques publications dont la presse professionnelle se fait r guli rement P cho Pour rappel les membres de l opLpp sont e la Direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris e la Biblioth que publique d information Editions de la Bibliotheque publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 e la Biblioth que nationale de France e la M diath que de la Cit des sciences et de l industrie e la Biblioth que Sainte Genevi ve ainsi que e le minist re de la Culture et de la Communication Direction du livre et de la lecture et Direction r gionale des affaires culturelles d le de France e le minist re de l ducation nationale Sous direction des biblioth ques e
94. ophe Evans nous rend compte La culture de P cran est pratiqu e par plus d un million et demi de cin philes rudits mais leur pratique en biblioth que est encore mal connue en ce qui concerne la fiction La progression du DVD est fulgurante la capacit des biblioth ques accompagner Pinno vation se mesurera aussi la rapidit d introduction de ce support En ce qui concerne le film documentaire sa pratique se situe l encore dans le cumulatif d j constat les cin philes sont de grands lecteurs fid les des biblioth ques mais aussi de gros acheteurs Une enqu te semblable concernant la fiction est minemment souhaitable Malgr sa tr s grande taille la biblioth que de Rotterdam pr sent e ici par son directeur Frans Meijer se veut tre une maison pour chacun Pour d finir la ligne de conduite de sa r novation compl te Frans Meijer a list les termes cl s de la transformation sociale individualisation ind pendance go t du sur mesure digitalisation tout au long de la vie multiculturel culture transversale loisirs De l d coulent de mani re tr s pragmatique les quatre axes des volutions mener Organisation anticipation innovation Service self service diversit Design int rieur flexibilit autonomie Pr sentation exp rimentations animations et v nements La biblioth que de lavenir est centre de connaissance de rencontre de
95. oth caires tenons nous d finir ainsi et donc de nous situer sinon hors d un univers concurrentiel du moins dans une posture particuli re par rapport celui ci Cela m rite bien un approfondissement et quelques d placements de perspectives Quelles concurrences Le th me de la concurrence semble r cent chez les biblioth caires Il fait son entr e d finitive dans la litt rature professionnelle avec le num ro 1 de Pan 2002 du Bulletin des biblioth ques de France dont le dossier principal est titr Alliances et concurrences On voit que le terme exprimant la brutalit d un rapport l autre mest avanc que pr c d d un autre pr sentant une version plus rassurante de ce m me rapport Bertrand Calenge qui pr para ce dossier comme r dacteur en chef me disait avoir eu un mal de chien monter ce num ro signe que le th me tait encore mergeant Une brass e de concurrences Pourtant bien avant 2002 les biblioth caires volens nolens se heurt rent directement ou indirectement seuls ou avec d autres la concurrence Concurrence des usages La concurrence des usages autour d un temps suppos fixe de temps libre a inqui t les professions du livre ou plus largement de la culture la t l vision contre la lecture le sport contre la culture puis Internet contre le papier Il en a moins t question quand il s est agit du temps libre conquis apr s l adoption de la lo
96. oth que d tude Haut de jardin de la BnF Romuald Ripon et Denis Bruckmann La pr gnance des lecteurs tudiants Depuis son ouverture en d cembre 1996 la biblioth que d tude du Haut de jardin de la BnF a connu une augmentation substantielle de la part des tudiants au sein de ses lecteurs de 70 lors de la premi re enqu te r alis e en juin 1997 81 lors de celle men e en avril 2002 auxquels on pourrait ajouter les 5 de lyc ens galement pr sents en Haut de jardin selon cette derni re enqu te Le graphique n 1 indique la part respective des principales cat gories de publics rencontr es en 2002 en distinguant les cycles universitaires pour les tudiants Ces derniers s av rent aussi nombreux tre inscrits en premier et en deuxi me cycle universitaire la part du troisi me cycle tant logiquement plus faible en raison de l attirance de la biblioth que de Recherche Rez de jardin pour ce dernier Les autres types de public soit environ 15 de l ensemble des lecteurs ont des appartenances socioprofessionnelles diverses mais rel vent pour la plupart du monde de l enseignement ou des cat gories dites intellectuelles sup rieures selon la nomenclature de l INSEE Graphique n 1 Situation socioprofessionnelle des lecteurs du Haut de jardin Ch meurs Autres actifs Autres 3 8 enseignants Enseignants du A lo 2 sup rieur Retrait s 1 chercheurs 9 Etudiants We
97. pale discotheque videotheque video club Source D partement des Etudes et de la prospective minist re de la Culture et de la Communication 1995 12 De 1995 date de l enqu te cit e ici 2002 les collections publiques de vid ogrammes au niveau national ont tout de m me t multipli es par 3 Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 55 La consultation de films sur place dans les m diath ques est une pratique qui se rar fie si l on en croit les chiffres publi s par la DLL la part du vision nage en m diath que aurait en effet t divis e par quatre environ de 1992 2002 Il faut dire que cette activit comme d ailleurs le fait de consulter sur place des monographies correspond plut t des attentes proches de la recherche au sens large ou de besoins scolaires A la Bpi o ces attentes et ces attitudes sont courantes tant donn la structure des publics plus de 70 d tudiants selon le sondage r alis en novembre 2003 le succ s des films documentaires ne s est pour ainsi dire jamais d menti ces derniers semblent m me trouver une nouvelle jeunesse depuis que ceux qui ont t num ris s et install s sur le r seau sont accessibles directement sur les postes de consultation dans les espaces de la biblioth que le visionnage en public au vu et su de tous constitue de cette fa on une invite tr s efficac
98. parisienne 44 des Parisiens disent avoir un rapport quelconque avec une biblioth que 56 des Parisiens sont des non fr quentants absolus Les raisons de non fr quentation invoqu es sont d abord le manque de temps et la faible app tence pour la lecture mais aussi l autosuffisance 109000 nouveaux inscrits chaque ann e mais 29 de pertes annuelles d usagers Le solde reste n anmoins l g rement positif Source statisti ques des biblioth ques de la Ville de Paris 2003 mission valuation et prospective Comment expliquer cette forte vasion insatisfaction mobilit Difficile d terminer pr cis ment Le profil des usagers Un public Jeune moyenne d ge 37 8 ans Parisiens 43 3 F minin 56 des usagers sont des femmes Parisiens 54 et 70 chez les 15 18 ans Ais 30 des usagers sont des cadres sup rieurs Parisiens 21 La repr sentation sociale des Parisiens est accus e dans les biblioth ques ce sont les nantis culturels qui profitent le plus du service Instruit 75 des usagers ont atteint le niveau des tudes secondaires ou sup rieures Parisiens 63 Fort consommateur de produits et de loisirs culturels profitant d une offre exceptionnelle Exemples 16 des usagers vont au concert r guli rement 10 des Parisiens 34 vont au mus e ou dans les expositions Parisiens 21 26 ditions de la Biblioth que p
99. peut se dire cependant qu il y a de fortes chances que l on trouve des r sultats similaires sur ce point recrutement social oblige les usagers des vid ogrammes en m diath ques sont ne Poublions pas tr s diff rents de l ensemble des publics de l image anim e en dehors de ces institutions Autre r sultat pr visible et pour cause pas moins de 89 des personnes interrog es citent la biblioth que comme lieu d emprunt principal de leurs vid os Il faut dire videmment qu il est assez difficile de se procurer des films documentaires en g n ral les vid oclubs ne sont pas des endroits appropri s pour ce type de document hormis certains rares 13 Il faut pr ciser bien s r que pour profiter du son des films diffus s la Bpi il faut s quiper du casque reli au moniteur du poste de consultation BoUTAnG Pierre Andr L Ab c daire de Gilles Deleuze Sodaperaga 1996 14 Au cours de la m me enqu te un questionnaire envoy par courrier dans plusieurs tablis sements avait montr que les collections de films taient constitu es de 33 de documentaires 60 d uvres de fiction le reste concernant des films d animation ou exp rimentaux 15 Voir sur ce point PASSERON Jean Claude GRUMBACH Michel avec BENARD M MARTINON J P NAFFRECHOUX M PARMENTIER P PorTO VASQUEZ E SinGLY Fran ois de Zeil la page Enqu te sur les images et les biblioth ques Bpi Centre Pompidou 1984 ditions de la Bibl
100. plus r cent et du fait que les biblioth ques municipales qui n offrent pas ce type de support sont encore nombreuses aujourd hui Le d s quilibre entre les diff rents supports est donc important mais on peut se dire grace exemple de Chamb ry qu il n est pas assur que le d veloppement g n ral des collections de vid ogrammes Sil avait lieu un rythme soutenu entra nerait une augmentation des publics et des emprunts au m me niveau au del de certains paliers selon toute vraisemblance l volution des taux d usage se stabilise parce que les publics ne se renouvellent pas assez ou parce que Poffre dans certains cas ne d passe pas certaines limites quant sa nature ou sa taille Tableau comparatif offre usage des collections publiques de vid ogrammes Donn es DLL Part dans l offre Part dans le total Ratio b a nationales 2002 de collection a des emprunts b Imprim s 92 5 80 0 9 Phonogrammes 6 5 15 23 Vid ogrammes 1 5 5 Donn es DLL Part dans l offre Part dans le total Ratio b a Chamb ry 2002 de collection a des emprunts b Imprim s 80 60 0 75 Phonogrammes 15 28 1 9 Videogrammes 5 12 2 41 Si l tat des collections de vid ogrammes est relativement facile d terminer d un point de vue quantitatif il est un peu plus difficile en revanche d valuer la part que repr sentent aujourd hui les emprunts publics de ces
101. pour nos coll gues de la Bpi l t para t une bonne p riode pour lancer des exp rimentations ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Nous pr parons des volutions de titres d acc s la lumi re de Pexp rience et des enqu tes de publics projet d un titre 15 entr es interm diaire entre le titre annuel et le titre journalier projet d un titre collectivit ou entreprise lancement d un titre d acc s aux expositions coupl une d couverte des salles de lecture Nous envisageons toujours des volutions d amplitude horaire vers des nocturnes r clam s par une partie notable du public Nous pensons qu une heure de fermeture plus tardive une ou deux fois par semaine est un levier majeur pour accro tre la fr quentation des publics actifs Nous butons cependant sur des questions d effectifs et de n gociations sociales et pour une longue p riode peut tre cette augmentation d amplitude horaire ne para t pas notre port e Les Espaces On se souviendra que le parti pris esth tique de Dominique Perrault architecte de la BnE est celui du d pouillement de la rigueur Limaginaire de l tude mis en espace par le cr ateur est celui du silence de la discr tion Tout en respectant le cap stylistique de D Perrault nous pensons devoir Passouplir et faciliter la d couverte des collections par une signal tique plus visible plus g
102. ppuyer sur des m canismes qui ont pour finalit de limiter ces risques sachant que ceux ci sont in galement distribu s Les services rendus deviennent ainsi d terminants pour conqu rir et fid liser un public qui tend de plus en plus abandonner la fr quentation exclusive d un lieu d offre le consommateur ne voulant plus se situer dans un seul sous ensemble de l offre Ainsi par exemple 70 des adh rents au club France Loisirs ach tent galement en dehors du club et d pensent plus en dehors du club qu l int rieur et plus de 30 s approvisionnent galement en biblioth que ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Ceci a comme cons quence de d finir dans le travail professionnel un co t d aide la recherche du meilleur produit adapt la demande de consommateurs segment s selon leurs comp tences de lecture et leurs centres d int r t tout en sachant que cette incertitude peut tre compens e par la long vit de certaines uvres ou la pr s lection organis e par les diteurs au sein de collections qu il suffit alors de suivre La forme que peut prendre l intervention d un interm diaire et par l le service rendu varie en fonction des positions occup es par les instances de diffusion au sein desquelles il travaille et de ses propres repr sentations du m tier La m diation professionnelle comporte en effet deux dimensions dont le poi
103. pr sente le circuit public parmi les diff rentes modalit s d approvision nement est assez limit e en regard des autres moyens d acc s Jean Michel Guy a montr que sur 100 Fran ais g s de 12 ans et plus qui poss daient un magn toscope 8 d claraient emprunter des vid ocassettes dans une biblioth que ou une m diath que municipale voir sch ma 2 ci dessous soit tout de m me presque une personne sur dix il y a pr s de 10 ans une poque o les collections de vid ogrammes taient nettement moins impor tantes On ne peut toutefois pas dire que ce circuit d approvisionnement concurrence directement le circuit locatif en vid oclub d autant plus que les emprunts publics portent en grande majorit sur des types de films qui sont peu ou mal repr sent s dans les fonds des vid oclubs plut t orient s en g n ral vers l actualit et les uvres grand public Enfin on peut noter que d apr s les statistiques de la DLL le pr t de vid ogrammes augmente mesure que la population des villes concern es d croit c est dire bien souvent dans des contextes o l on trouve peu de vid oclubs pr cis ment Les circuits d approvisionnement Sur 100 Francais de 12 ans et plus qui ont un magn toscope chez eux d clarent louer ou emprun ter des vid ocassettes dans un e plusieurs r ponses possibles ne louent jamais ailleurs comit d entreprise m diath que j bibliotheque munici
104. questions que nous nous posons Editions de la Bibliotheque publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Christophe Pavlid s directeur de M diadix Je serai bref Je voudrais simplement rappeler pourquoi M diadix co organise ce colloque avec l orLpp M diadix est un centre de formation continue des biblioth ques Il y a douze centres de formation en France et M diadix est celui de l le de France ce titre il dessert un tiers de la profession La mission d un centre de formation est d assurer des formations des stages de perfectionnement des pr parations de concours y compris en partenariat avec cet tablissement sur certains concours de biblioth caires adjoints sp cialis s Seulement il me para t et c tait d j la r action de mon pr d cesseur qu on ne peut pas pr tendre faire de la formation continue sans constamment interroger ce sur quoi on fait de la formation continue Sinon toujours reproduire les m mes formations les m mes stages on passe c t des volutions professionnelles et vous savez tous quel point nous sommes dans un secteur professionnel en perp tuelle volution C est pourquoi Martine Poulain avait commenc organiser de nombreuses journ es d tudes et nous avons continu notamment avec Yves Desrichard qui a plus sp cialement particip la co organisation de cette journ e avec lopipp Nous continuerons organiser de telles journ
105. r ation d une association qui sera ouverte d autres partenaires et d autres financements C est bien s r la poursuite de la publication des brochures D j pr vue coordonn e par la biblioth que Forney de la Ville de Paris la r alisation d un guide des ressources documentaires sur le costume la mode et le textile En 2006 sous la coordi nation de la Cit des sciences un document sur la sant et l environnement Par ailleurs en tant que repr sentante de la Ville de Paris je souhaitais bri vement vous informer de quelques initiatives et projets qui je crois prennent tout leur sens aujourd hui dans le contexte qui est le n tre Tout d abord le d veloppement de rencontres professionnelles non plus au niveau d partemental mais au niveau r gional une premi re r union s est tenue le 13 mai 2004 avec les d partements 77 78 91 et 95 et une deuxi me rencontre entre biblioth caires d partementaux et biblioth caires de la Ville de Paris est pr vue au quatri me trimestre Nous comptons bien constituer des groupes de travail entre Paris et les d partements d le de France qui puissent travailler de fa on constante videmment l or pr et la R gion seront partie prenante de ces actions de coop ration que nous comptons construire dans les ann es venir ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Et puisque nous sommes ici au coeur du r sea
106. rand nombre de petites maisons assurant pour partie le renouvellement de la cr ation De m me l augmentation r guli re du nombre de titres et la baisse du tirage moyen ont conduit un renouvellement rapide de la production du moins dans certains secteurs ditoriaux Du c t de la consommation la f minisation accrue du lectorat la translation vers le haut des dipl mes d tenus par la population fran aise se sont accompagn s d une baisse du nombre des lecteurs intensifs de livres au profit d un accroissement du volume des lecteurs de faible intensit et d une stagnation des ventes et des acheteurs de livres dans les dix derni res ann es provoquant ainsi ce que Pon a appel la crise de P dition Par ailleurs des transformations internes au champ li es l introduction de nouvelles formules de diffusion soutenues par de nouveaux profession nels ont permis le d veloppement tant dans le secteur marchand que non marchand de nouveaux mod les d espaces d offre diversifi e de biens et services culturels L organisation en r seau en facilite la gestion et permet des conomies d chelle tandis que le libre acc s aux biens et services qu ils proposent induit la libre circulation des consommateurs de livres et autres produits culturels Ces nouveaux espaces favorisent ou tol rent la lecture sur place ainsi que la participation 4 des v nements et animations culturels o la sociabilit peut s exprimer On peut
107. re F cond en lui m me ce d calage perdrait toute efficacit s il se creusait Pour augmenter la capacit en offre de pr sentation il faut compter sur la compl mentarit entre petits et grands quipements Et pour am liorer la capacit fournir un titre ayant termin sa carri re en librairie il faudrait que les liminations et le stockage de r serve soient g r s autrement que commune par commune L exemple de la r serve centrale des biblioth ques de la Ville de Paris est cet gard clairant Plaidoyer pour les politiques publiques Le r el fondement de toute politique Pourquoi ce d tour par le point de vue de l usager Pour montrer que tant qu on se cantonne au point de vue de Poffreur avec ventuellement la perception d une concurrence entre offreurs on ne peut comprendre ce qui se passe Et tant qu on positionne la biblioth que comme tant par d finition hors concurrence parce que hors march on ne comprend rien non plus la vente ou la location de biens et de service n tant qu un l ment parmi d autre de l univers concurrentiel Lid ologie du service public ne permet pas en elle m me de penser depuis l utilisateur Ce n est qu apr s ce d tour qu on peut reconstruire non pas une l gi timit autoproclam e de la biblioth que mais une inscription de Poutil biblioth que dans les politiques publiques sachant ce que nous savons des usages et des besoins qu elles r v lent
108. regrouper sous le terme d espace culturel les m diath ques municipales comme les grandes surfaces sp cialis es de type FNAC Virgin etc dont le d veloppement a t particuli rement rapide dans les ann es 90 ainsi que les grandes librairies de qualit Y participent galement les clubs de vente de livres par correspondance notamment France Loisirs dont l volution r cente va dans ce sens avec la cr ation de nouveaux lieux d offre place m dias dans les villes moyennes parall lement l organisation d une possibilit d acc s un stock plus large de livres par internet Du c t du p le non marchand le d veloppement de la lecture publique et la mutation des biblioth ques en m diath ques depuis vingt ans s est 3 Sur la structuration du sous champ des biblioth ques selon ces deux variables cf SEIBEL Bernadette Biblioth ques municipales et animation Paris Dalloz 1983 4 C est l occasion d une crise provoqu e par la baisse du ca de l dition concomitante du d veloppement du volume des pr ts en lecture publique que l Observatoire de l conomie du livre a d reformuler en probl matique scientifique une demande sociale d explicitation de la concurrence dans les pratiques d approvisionnement en livres entre l emprunt et Pachat formul s par J Lindon Ces enqu tes constitu rent un pr alable la r glementation du droit de pr t en biblioth que ditions
109. riences de toutes les fa ons possibles nous organisons r guli rement des rencontres avec les professionnels que vous tes Il s agit de nous conna tre mieux nous m mes ou plut t de mieux conna tre ceux qui viennent tirer profit avantage int r t de ce que nous offrons Nous sommes tous persuad s que le propos qui nous r unit aujourd hui est de grande importance Conna tre le public c est en d finitive appro fondir notre r flexion sur notre raison d tre puisqu il s agit de savoir ce que les services que nous proposons peuvent rencontrer d attentes des uns et des autres Vous tes ici si j ai bien compris dans un th me qui prolonge les th mes ant rieurs puisque vous avez d j voqu en 1998 les publics et les usages des biblioth ques Paris Mais cette fois ci il s agit plus directement de r fl chir ces publics et si vous avez employ les mots de concurrence peut tre est ce avec le dessein de piquer Pint r t On aurait pu dire aussi quelles compl mentarit s mais les concurrences f condes sont toujours destin es aboutir la compl mentarit Quelles concurrences autrement dit comment faire pour que tout en ayant forc ment des plages de recouvrement nous affinions ce que chacun peut offrir de sp cifique avec la fiert d ailleurs de ces sp cificit s qui font un des bonheurs de nos m tiers Nous allons tous tre ici du c t de la Biblioth que a
110. ritaire d approvisionnement en vid o est la location suivi de peu par Pachat L ventuelle concurrence se joue donc l entre deux pratiques d acquisition temporaire le pr t ou la location e L utilisation de Internet Question Si vous consultez l Internet o le faites vous Autres lieux publics m Pays de France Au cybercafe Ml Plaine de France Autres dans une bibliotheque Lieu d etudes Chez des amis ou de la famille Lieu de travail Domicile 0 10 20 30 40 50 60 70 L utilisation de l Internet domicile domine largement m me s il mat teint pas 60 Il est suivi par le lieu de travail et par le cercle de relations ce qui associe cette pratique aux lieux ordinaires de vie Internet c est ce que j ai ma main l o je suis Ce n est pas un service vers lequel je me d place Comme le t l phone R currence granularit th saurisation Cette grande diff renciation entre les modes d approvisionnement qui donne P ventuelle offre de la biblioth que une place chaque fois singuli re il convient de la rapprocher de trois modes de consommation culturelle informationnelle ou de loisir e La r currence Combien de fois vais je consommer On peut distinguer la consommation unique ou quasi unique on lit un livre crit sur un mode narratif qu il rel ve ou non de la fiction une fois parfois deux la consommation d occasion li
111. s de proxi mit Cette nuance elle a t discut e au cours de la journ e est cens e rendre compte de la complexit des territoires des habitants publics et non publics Les acteurs culturels peuvent ils alors tre ces passeurs de territoires les biblioth caires peuvent ils aller au del du r le qu ils s assignent habituellement d tre des agents promotionnels dans leur seul territoire g ographique Comment sortir de la standardisation favoriser ce passage par la diversit par la production d une plus value territoriale 1 Secr taire g n ral du Conseil sup rieur des biblioth ques ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 79 ISBN 2 84246 090 1 80 Sur un registre diff rent nous retrouvons cette complexit au fil des analyses successives de quatre enqu tes sur les publics des diff rents qui pements parisiens Premi re surprise constat e par Yves Alix si la population n est formel lement inscrite dans les biblioth ques municipales qu 13 95 un tiers des Parisiens d clare tre inscrit dans une biblioth que est ce le poids des autres r seaux En tout cas 44 des Parisiens d clarent avoir un rap port quelconque avec les biblioth ques c est un public plus jeune plus f minin plus consommateur culturel que l ensemble de la population ce en quoi les biblioth ques parisiennes ne diff rent pas des
112. s d occupation r sidentielle que la r versibilit des inves tissements affectifs qui y sont effectu s Faut il alors parler de mobilit et m me de proximit quand le m me Jean Didier Urbain dans son ouvrage Les Paradis verts a bien mis en lumi re le fait que les r sidents secondaires venus de la ville pratiquent volontiers Penfouissement ou la disparition momentan e plut t que la c l bration de valeurs rurales transcendantes en symbiose avec les r sidents autochtones Sur la mesure quantitative de la mobilit quotidienne les chiffres fournis pas l INSEE sont assez surprenants en termes de nombre de d placements ou de temps de d placement la mobilit a sensiblement augment sur dix ans 22 et 8 sur ces deux crit res pour les activit s non contraintes loisirs et sociabilit en revanche elle a sensiblement diminu en temps de d place ment pour ce qui concerne le travail 18 la nette r gression des retours domicile l heure du d jeuner expliquant en partie le ph nom ne La notion de mobilit nous renseigne finalement assez peu sur la mani re dont les hommes et les femmes occupent des territoires consid r s comme des r alit s exog nes aux acteurs sociaux Comment int grer dans les plans de d veloppement de ma m diath que la pr sence de r sidents temps partiel je n ai pas dit secondaires si je me fonde exclusivement sur les donn es du cadastre ou de l tat civil et si
113. s de biens culturels en les accompagnant dans leurs choix ou en garantissant leurs attentes une r ponse de qualit Il faudrait analyser dans cette optique les arbitrages effectu s dans les politiques d acquisition des biblioth ques pour mesurer toute la port e des carts entre les discours justifi s par la fonction patrimoniale ou de r f rence et les pratiques r elles qui tendent limiter mais jusqu o la standardisation achat par exemple de prix litt raires en peu d exemplaires Il faudrait aussi conna tre la part r elle accord e innovation dans la prescription de l offre ou l accompagnement de la demande car celle ci ne peut se limiter au seul soutien souvent mis en avant aux petits diteurs et la coop ration avec la librairie ind pendante La m me analyse devrait tre conduite pour le secteur marchand Par ailleurs dans une situation o le nombre de biens offerts en libre acc s est consid rable leur renouvellement rapide et information co teuse les co ts de la recherche du meilleur produit p sent sur le consommateur Or son incertitude est grande concernant les biens culturels car chaque livre tant un prototype le risque d erreur est plus grand Ce risque peut tenir une question d ignorance de red finition de la valeur symbolique des produits ou provenir d une difficult valuer leur op rationalit pratique Pour limiter son incertitude le consommateur de livres doit donc s a
114. s et entre diff rents Elle peut tre un outil d int gration ouvert des groupes d adultes ou aux actions de soutien scolaire Tout ceci se fait dans bien des endroits et ne peut que favoriser l inscription de la lecture publique lagenda des d cideurs locaux D passer la coh rence interne et accepter la segmentation des publics Nous sommes obs d s par la coh rence interne de nos collections signe d une posture autocentr e l ensemble de Poffre d une biblioth que devrait ob ir un principe d quilibre Plut t que d tre quilibr e sur elle m me ne doit elle pas P tre avec la soci t qui l entoure Force est alors d accepter une certaine segmen tation du public de penser l offre en rapport avec des blocs de public divers ce qui peut autoriser la coexistence dans un m me b timent de politiques documentaires diversifi es Force est aussi de ne pas raisonner tablissement par tablissement et commune par commune voil pos e la question territoriale Pour une politique territoriale de lecture publique Nous P avons vu plus haut il ny a plus de monopole territorial la ma trise d une population sur un territoire est illusoire au moins dans le domaine de Purbain et du p ri urbain qui concerne d sormais l crasante majorit de la population 31 Les 15 24 ans forment une cat gorie d usagers ayant des comportements tout fait sp cifiques Ils viennent en g n ral plus r gul
115. s sociales fixent des comportements des habitus jamais bien loign s des normes du groupe social d appartenance De ce fait toute tentative de d mocratisation culturelle serait assez vaine Sans remettre en cause les principaux acquis de la sociologie de la reproduction une autre approche construite autour de la notion d individu social pro pose un clairage interessant il ne s agit pas dans la culture de l individu titre d un ouvrage r cent de Bernard Lahire de s int resser un individu abstrait anim de passions naturelles ce qui constitue l objet du paradigme conomique n oclassique mais d tudier les variations interindividuelles des comportements au regard des multiples l ments de contextualisation des pratiques L objet de cette communication est d voquer modestement certains aspects sociospatiaux de cette contextualisation En fait je n aborderai ici que deux l ments troitement imbriqu s le couple mobilit proximit et la multiterritorialit notion qui me semble mieux correspondre aux pratiques territoriales d aujourd hui et notion utilisable par les acteurs culturels Le couple mobilit proximit Ces deux termes antinomiques au premier abord fonctionnent 4 la fois comme un analyseur de pratiques et comme norme sociale essentiellement positive Autrement dit dans l opinion courante la mobilit comme la proximit cela existe et c est une tr s bonne chose qu il en soi
116. ssement de celle de l agglom ration Baisse des emplois mais pas de l activit Transformation des emplois le tertiaire domine Tr s forte densit plus de 20 000 habitants km La pression fonci re tr s forte explique les difficult s rencontr es par les institutions publiques pour trouver des espaces am nager Pour les biblioth ques cela veut dire aussi que l chelle n est pas la m me qu ailleurs Surrepr sentation des csp sup rieures et gentrification Mais grande diversit sociale selon les quartiers poches de pauvret populations en grande pr carit Les biblioth ques municipales 65 tablissements dont 56 biblioth ques de pr t les biblioth ques sp cialis es n ont pas t trait es dans l enqu te elles doivent faire l objet d une enqu te sp cifique en 2005 63000 m de plancher 2 97 m 100 habitants soit la moiti de la moyenne nationale 4310 places assises 2 03 1 000 habitants un taux tr s faible 337 000 inscrits soit 15 8 de la population desservie en France 17 8 Fr quentation en hausse faible mais r guli re Paris n a pas connu jusqu pr sent la baisse constat e au niveau national 12000000 pr ts annuels tous documents dont 8 millions imprim s Les biblioth ques de pr t sont informatis es les sp cialis es vont l tre en 2005 1 Responsable du Service scientifique des biblioth ques
117. st e stable depuis 2000 avec notamment 54 des visiteurs qui viennent la Bpi plus de 10 fois par an Dans le m me temps l affluence a connu un fl chissement de 3 65 depuis 2001 De ce constat g n ral l on ne peut pourtant conclure une fluidifi cation de la file d attente qui constitue le point noir de la Bpi Car si la fr quentation diminue l g rement la dur e moyenne de visite est en aug mentation r guli re sans que Pon sache si la premi re est une cons quence de la seconde ou si au contraire elle s explique par des facteurs externes baisse d mographique recours d autres sources d information etc La hausse significative du public tudiant qui repr sente 71 des visiteurs en 2003 contre 59 en 2000 explique pour partie la croissance de la dur e de visite et la saturation des espaces Plus que tout autre ce public s journe la biblioth que qui lui est la fois lieu d tude de r vision et de rencontre Les pics de temps d attente sont constat s le week end avec un record 5 heures certains dimanches de l ann e jours de plus forte affluence tudiante 75 5 des visiteurs le samedi 76 le dimanche Le plan vigipirate qui impose une v rification des sacs des usagers l entr e de la Bpi allonge significativement le temps de remplissage de la biblioth que et constitue un facteur aggravant de la file d attente Plus que jamais il faut compter avec cette p nible r
118. supports par rapport aux principaux autres moyens d approvisionnement achat location 11 Un tiers seulement environ des plus de 3000 biblioth ques et m diath ques municipales en France pr tent des vid ogrammes en 2002 ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 emprunt priv On sait toutefois toujours d apr s la m me enqu te Pratiques culturelles des Fran ais de 1997 que 81 des possesseurs de magn toscopes d clarent pr ter et emprunter des cassettes vid o des amis ou des proches ce qui en fait le mode d approvisionnement le plus r pandu 61 d clarent en acheter et 46 en louer On voit donc sans surprise qu un vid ogramme Nest pas acquis consomm et conserv de la m me fa on qu un livre puisque ces derniers sont essentiellement achet s avant d tre ventuellement emprunt s des tiers Malgr tout et ce ph nom ne tend manifestement se renforcer avec le support DVD un certain nombre de vid ophiles se r v lent tre des collectionneurs comme les bibliophiles au sens large puisqu ils se procurent des vid ogrammes pour les conserver et souvent pour visionner nouveau des films d j vus en salle 57 des raisons d achat de vid ogrammes des possesseurs de lecteurs de DVD sont motiv es par le d sir de collectionner un film d j vu en salle et 60 pour visionner un film rat en salle La part que re
119. t appel faire partie de votre belle corporation qu cet gard d s que Pon s approche de notre vie quotidienne il est toujours tr s difficile de distinguer la raison et la passion Au fond je ne men plains pas ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBn 2 84246 090 1 Marie Anne Toledano sous directrice de la diffusion culturelle de la Ville de Paris C est avec plaisir que j ouvre au nom du maire de Paris Bertrand Delano et de son adjoint charg de la Culture Christophe Girard ce quatri me colloque de lorzpe Je tiens galement remercier tr s chaleureusement le pr sident Jeanneney et l ensemble de ses collaborateurs pour le soutien constant que la Biblioth que nationale de France apporte PopLPP dans l organisation bien s r de ce colloque par la mise disposition de tout un soutien technique et humain pour la tenue de cette journ e mais aussi pour le soutien et l accueil toujours tr s chaleureux Ce colloque est organis pour la premi re fois cette ann e avec M diadix qui est un organisme de formation et depuis de tr s nombreuses ann es un partenaire de la Ville de Paris et je salue Monsieur Pavlid s son directeur qui interviendra tout l heure Le th me qui nous r unit aujourd hui est Publics quelles attentes Vous verrez au cours de cette journ e que plusieurs enqu tes r centes Paris et en le de France peuvent surpre
120. t ainsi m me si certains dommages collat raux sont in vitables Sans vouloir remettre en cause ce que l exp rience imm diate nous enseigne je souhaiterais interroger un peu l exp rience et la norme du point de vue de l action culturelle La mobilit Tout bouge tout le monde bouge dit on Les exemples ne manquent pas en effet 1 Professeur m rite en g ographie am nagement l universit de Toulouse Le Mirail GRESOC UTM ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 7 ISBN 2 84246 090 1 18 Je ne voudrais pas remuer le fer dans la plaie des Franciliens en voquant la question des migrations alternantes sans doute le plus grave des dom mages collat raux Passons tout de suite des r alit s plus champ tres Ainsi la campagne est aujourd hui un espace o l on bouge par n ces sit ou par go t j y reviendrai m me si tout le monde n y est pas mobile c est quand m me dans le rural que le taux de possession de voitures individuelles est le plus faible Le d veloppement du temps libre 35 heures ou pas entra ne par ailleurs des d placements importants sous la forme de courts s jours touristiques et le ph nom ne bien connu de la r sidence secondaire Le terme secondaire est d ailleurs r fut par un ethnologue au nom peu pr destin Jean Didier Urbain qui pr f re parler de bir sidentialit soulignant par l aussi bien la diversit des temp
121. t de la documentation le Conseil sup rieur des biblioth ques e La Joie par les livres De 1995 jusqu en juin 2000 c est Michel Sineux ancien responsable du Service scientifique des biblioth ques de la Ville de Paris et par ailleurs ancien pr sident de la FFCB qui a assum la coordination des travaux de cette instance Depuis juillet 2000 c est Aline Girard Billon responsable du Service technique de la Ville de Paris qui lui a succ d Depuis Pan 2000 force est de constater un relatif essoufflement malgr des travaux significatifs trois colloques des enqu tes de public des statisti ques publi es l dition du plan guide Paris en biblioth ques Effectivement nous avons un probl me qui ne sera pas trait aujourd hui mais dont je me dois de vous dire que nous esp rons qu il sera r gl dans les prochains mois Lortrr souffrait cruellement jusque l d un manque d existence juridique et nous sommes d sormais assez certains de voir na tre juridiquement l opLpr sous la forme d une association de la loi 1901 Ce projet est en cours de validation et nous sommes convaincus que cette personnalit juridique lui donnera un nouvel lan et des perspectives d ouverture qu il ma pas su trouver sous sa forme actuelle trop informelle Notamment louverture se fera au del du territoire parisien une ouverture en direction du territoire de la r gion le de France Les projets pour 2004 2006 au del de la c
122. t pour commencer propos de cet intitul ambigu Le terme cin ma d signe en effet un contenu un univers culturel des films de fiction ou des documentaires C est aussi un dispositif et un lieu o sont projet es des images anim es on compte ainsi un peu plus de 2000 lieux de projection commerciaux sur l ensemble du territoire lesquels totalisent un peu plus de 5000 crans Il sera essentiellement question ici du premier ordre d id e et plus pr cis ment encore de la question des publics de l image anim e en m diath ques publiques emprunteurs de vid ogrammes et spectateurs consultant sur place Pour planter le d cor je commencerai par faire le point l aide de donn es quantitatives sur le rapport que les Fran ais entretiennent avec le cin ma et sur la place que les consommations audiovisuelles domes tiques occupent aujourd hui au sein de leurs loisirs en profiterai cette occasion pour aborder rapidement la notion de culture cin matographique Toujours l aide d indicateurs objectifs essentiellement chiffr s nous irons voir ensuite du c t de Poffre de vid ogrammes en m diath que publique et notamment de quelle fa on cette offre rencontre le public emprunts et visionnages sur place Dans un troisi me et dernier volet je pr senterai rapidement pour terminer quelques r sultats d une enqu te r cente r alis e par la soci t scp Communication pour le compte de la Direction du l
123. te journ e jusqu la notion d archipel des espaces publics dont les biblioth ques devraient occuper les espaces interstitiels Cherchant d passer l opposition habituelle des oppositions espaces marchands espaces non marchands des oppositions rentabilit gratuit Bernadette Seibel nous propose de prendre en compte les fortes volutions ext rieures qui structurent la demande De nouveaux mod les de distinction des espaces de libre acc s et de libre consommation apparaissent motiv s par Pexpression de la sociabilit l animation et la qualit implicite de ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 81 82 l offre la demande croissante de diversification de l offre et de sa capacit prendre en compte l actualit Les logiques des divers circuits de diffusion librairies grandes surfaces culturelles clubs et biblioth ques seraient cet gard plus proches qu on ne le pense La plus value culturelle que ces derni res peuvent apporter se situe donc plus sur le plan de l innovation de la limitation du risque par la m diation dans le champ social la m diation dans le champ de la production restant l affaire du libraire L offre de cin ma documentaire en biblioth que est un excellent exemple de cette capacit des biblioth ques accompagner les volutions culturelles Elle a fait l objet d une enqu te de scp communications dont Christ
124. teurs le plus souvent par n cessit y taient surrepr sent s Selon Penqu te 2003 54 des usagers sont des multifr quentants 46 ne fr quentent qu une biblioth que 34 deux biblioth ques 20 trois ou plus Ceux qui fr quentent deux biblioth ques ou plus citent surtout ordre d croissant des citations ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 27 1 la BnF 2 la Bpi 3 les Bu la biblioth que Sainte Genevi ve 100 d tudiants 4 les biblioth ques d entreprise 5 les biblioth ques associatives 6 la m diatheque de la Cit des sciences 7 les cpr et cio 15 18 ans 8 Forney 9 les biblioth ques municipales de banlieue Les biblioth ques municipales du r seau parisien sont galement cit es la premi re appara t en 3 position Des usages Pratique d emprunt dominante peu de lecture sur place par manque de places Domination du livre 59 des usagers ne connaissent pas Poffre de cp 78 l offre vid o Faible fr quentation des animations et rencontres culturelles et faible connaissance 76 des usagers d clarent ne pas les conna tre Des satisfactions Une satisfaction globale assez bonne mais pas exceptionnelle 7 47 10 Mais une satisfaction in gale selon les services tr s bonne satisfaction conditions gratuites d emprunt pendant 3 semaines accueil
125. tiques ou d information C est sans doute pour ces raisons que la formule club se trouve actuelle ment concurrenc e par le nouveau mod le de diffusion l espace culturel qu il soit marchand ou non marchand Les Gss sont fortement et dura blement prim es par les nouvelles cat gories de consommateurs issus des milieux populaires et moyens plus jeunes et mieux form s qui y trouvent de quoi satisfaire leur attachement la culture de l actualit et P clectisme culturel Ces consommateurs sont en effet r ticents une limitation de l offre club telle quelle se manifeste par exemple dans la proposition des 400 titres du catalogue du club France Loisirs quatre cing fois par an ou dans l offre limit e de la librairie de second niveau car ils sont soucieux d exercer des dispositions acquises scolairement et valoris es culturellement l autonomie de choix et la curiosit culturelle En outre la recherche de la diversit et de l tendue de offre dans un contexte de libre acc s qui sont les marques du nouveau mod le traduit une volution des comportements des consommateurs Une large fraction d entre eux n h sitent pas diversifier leurs lieux et modes d approvisionnement Ainsi par exemple la fr quentation des biblioth ques par les adh rents des clubs n a cess de cro tre depuis vingt ans puisqu elle concerne actuellement le tiers d entre eux de m me que le recours des lieux divers d achat de
126. ttentifs ce qui se dira Je rappelle que nous m mes consacrons beaucoup d nergie et de r flexion et notamment du c t de notre direction de mois en mois quasiment de semaines en semaines essayer de mieux conna tre ceux qui fr quentent nos emprises Les enqu tes que nous faisons sont la dispo sition des uns et des autres Depuis la naissance m me de la Biblioth que nationale de France depuis le choix strat gique qui a t celui de diff rencier ce Haut de jardin o vous tes et ce Rez de jardin qui s inscrit plus directement dans la tradition de la Biblioth que nationale d s lors que ces deux ensembles la fois complices et diff rents ont t dessin s 1 Publics et usages des biblioth ques un d fi pour la coop ration ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou orLpr 1998 ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 il nous revient de nous interroger sans relache sur ceux qui viennent ceux qui souhaitent venir ceux qui le font ceux qui ventuellement le souhaiteraient et ne le font pas ceux qui ne le souhaitent pas et qui ont tort de ne pas le souhaiter Je n arr te car tout cela pourrait devenir vertigineux et je ne souhaite vous entra ner vers aucune bri t intellectuelle Nous allons tre tr s raisonnables mais nous savons bien je le sais parce qu il y a d j quelque temps que jai
127. tudiants Les tudiants avec les lyc ens forment aussi le public dominant du Haut de jardin de la BnF constate Romuald Ripon Ont ils chass les autres publics actifs ou retrait s Ils viennent en tout cas de loin de la petite couronne 33 Tr s satisfaits des espaces de travail de l ambiance de l accueil ils sont aussi plus s journeurs qu la Bpi mais semblent dans leur majorit m connaitre encore les ressources lectroniques et audiovisuelles cette question de Pinvisibilit de la documentation en r seau est propre l ensemble des biblioth ques et nous obligera une r flexion approfondie sur notre r le dans ce domaine Denis Bruckmann propose des pistes d actions qui ne sont ni plus ni moins que du marketing mais le mot n est pas prononc op ration gratuit nouveaux tarifs extension des horaires am lioration de la signal tique et de la promotion de services renforc s La BnF fera aussi des propositions docu mentaires plus cibl es dans les domaines de l actualit et du patrimoine ainsi que de la presse pour donner une image moins acad mique son offre Lobstination des tudiants face la p nurie de places en biblioth que a de quoi rendre optimiste le d ficit analys par Daniel Renoult est de ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 l ordre de 7000 places mais 67 des tudiants d le
128. u consommateur de r duire sa marge d incer titude sachant que celle ci est in galement distribu e Plus Pinstance de diffusion se situe pr s du p le commercial plus elle joue la marque la sup riorit de l information sur le produit culturel qui est l auteur ce que raconte le texte la labellisation par le recours la critique ext rieure prix coups de c ur de professionnels reconnus Plus elle est proche du p le symbolique et plus elle fait appel la mise en contexte et en r seaux culturels des biens et messages l information autoris e sur les con tenus et des actions visant la modification des dispositions culturelles de consommateurs Ainsi par exemple en biblioth que comme en librairie ou en css la proposition de services a tendance d laisser le traditionnel conseil individuel qui n cessite une relation de proximit avec les fonds et les consommateurs acheteurs ou emprunteurs pour s orienter vers la labellisation des produits par animation ou le rep rage bibliographique appuy sur les technologies de l information 11 Pour les biblioth caires cf SEIBEL Bernadette Au nom du livre analyse sociale d une profession Paris Bpi Centre Pompidou La documentation fran aise 1988 Editions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 49 Cependant quelle que soit la position occup e dans le champ de diffu sion le fonctionnement de la
129. u documentaire frangais je voudrais vous annoncer publiquement la d cision qui a t prise par la Ville de Paris et sa mise en uvre prochaine de Pinformatisation des biblioth ques sp cialis es de la Ville de Paris et de ses fonds patrimoniaux Paris tait une des derni res capitales 4 ne pas avoir informatis ses fonds patrimoniaux dont la richesse inou e n est pas connue pr cis ment m me par les biblioth ques de la Ville de Paris nous P valuons un fonds de six millions de documents Ainsi dans les prochaines ann es Paris pourra enfin int grer les r seaux documentaires nationaux et internationaux avec un march en investissement de plus de quatre millions d euros dont la premi re tape est fix e la mi 2005 Parall lement Paris va num riser ses collections d imprim s photographies et documents sonores avec un objectif de huit cent mille documents disponibles Enfin nous avons un autre projet la r actualisation des catalogues de pr ts qui seront accessibles sur l Internet d s l t 2004 Je voulais donc voquer ces nombreux chantiers et constater que pr s de dix ans apr s la cr ation de l oPLPP nous sommes amen s penser sous un angle diff rent la question qui tait fondatrice et qui tait celle des publics et de leurs compl mentarit s Effectivement le contexte a chang et nous disposons aussi gr ce PorLPP de nombreux instruments qui nous per mettent d affirmer les r ponses aux
130. u projet beau coup plus ouverte Ont donc t entreprises un certain nombre d actions dans diff rents domaines visant diversifier les publics L objectif serait de faire baisser la proportion d tudiants pour la ramener une fourchette de 60 70 et de gagner dans le m me temps plus de publics actifs et inactifs notamment le troisi me ge La bri vet de cette intervention ne nous permet pas d entrer dans le d tail On se limitera r sumer d une phrase champ et nature de l action La politique documentaire Plus que tout autre la BnF est l gitime favoriser l interaction entre le patrimoine et l actualit La politique documentaire volue donc vers une pr sence plus forte du patrimoine en Haut de jardin et une vigilance plus grande quant la fra cheur et Pactualit des collections Nous lan ons par exemple en 2004 quatre th mes autour desquels se d roulent de grands d bats sociaux et qui donneront lieu des acquisitions acc l r es l largissement de la communaut europ enne les nouvelles physionomies de la famille le d veloppement durable le handicap Laccessibilit Beaucoup de chantiers concernent Paccessibilit la biblioth que Sachant la valeur symbolique que le public accorde la gratuit nous menons depuis des deux ans des exp riences de gratuit au cours de P t Celles ci sont concluantes tant en terme de quantit que de diversit des publics Comme
131. ublique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 Il faut toutefois nuancer le public est tr s diversifi et par ailleurs les professionnels sont conscients depuis longtemps de la n cessit de s duire d autres cat gories de publics Surrepr sentations sous repr sentations Usagers Parisiens du total du total Cadres sup rieurs 30 21 Inactifs 37 21 15 18 ans 9 18 24 ans 18 11 Employ s 10 15 Professions interm diaires 2 14 Ouvriers 2 7 Commercants 1 4 Retrait s 11 18 Apr s le profil les pratiques Proximit et parcours Des usagers attach s la biblioth que de quartier la fr quentation et la connaissance diminuent sensiblement au del de 800 m de distance Des parcours simples un service de proximit 31 des fr quentants mettent moins de 5 minutes pour se rendre la biblioth que 58 y vont pied 30 en autobus ou en m tro 12 des usagers habitent hors de Paris les travailleurs commuters urbains d aujourd hui On constate un attachement paradoxal au petit tablissement la peur du trop grand ex les habitants du xx qui redoutent la fermeture de la biblioth que Saint Blaise 700 m apr s l ouverture de la m diath que Bagnolet 4000 m La multifr quentation L enqu te de 1997 faite pour l opLpp valuait la multifr quentation 70 des usagers Mais les tudiants multi utilisa
132. ur avoir une image claire du poids que repr sentent les collections de vid ogrammes dans les biblioth ques municipales fran aises on peut se reporter aux moyennes statistiques tablies par la Direction du livre et de la lecture voir tableau 1 suivant Afin de tenter d att nuer l effet d ecrasement ou de gonflement artificiel des chiffres caus par la production de moyennes r alis es l chelon national il peut se r v ler int ressant cependant de produire le m me type de donn es partir d un site pr cis il s agira ici de la m diath que de Chamb ry soit un tablissement qui figure en p le position dans le classement Livres Hebdo scp des Villes o il fait bon lire Pour commencer on voit bien la lecture du tableau qu il existe un cart tr s important pour ne pas dire abyssal entre les collections d imprim s et les autres supports au niveau national les collections de vid ogrammes en 2002 sont en effet 92 fois moins importantes que celles des imprim s 7 D veloppement culturel n 135 op cit p 9 8 Ibid p 7 Jean Michel Guy value 1 5 million la population de cin philes en France que Pon pourrait qualifier d rudits 9 Sous entendu des villes qui affichent un taux de surface d espaces de lecture publique important un taux d inscription lev des budgets d acquisition cons quents et des collections multisupports bien repr sent es notamment de vid ogrammes
133. urte de plein fouet la conception qu ils ont de leur r le et de leur m tier Elle signifie qu a priori tout est l gitime tout est sur le m me plan et que tout un chacun est fond produire sa propre l gitimit Le nomadisme et l atomisation Le client est devenu nomade disait derri re son comptoir le patron d un caf de Louvres Val d Oise le 19 janvier 2004 C est devenu une banalit du marketing que de constater le nomadisme des consommateurs le d clin de la fid lit une marque un magasin une cha ne de t l vision ou de radio la client le est toujours reconqu rir elle n est plus ni captive ni fid le La biblioth que n y chappe pas et ne repr sente qu un cas particulier de ce ph nom ne g n ral qui ne touche pas seulement des institutions publiques mais aussi des tablissements commerciaux Ce ph nom ne tend accro tre la concurrence puisqu il remet en jeu chaque besoin la place de chaque source d approvisionnement Il fait que l inscription annuelle payante en biblioth que pose probl me ce syst me s lectionne des usagers r guliers ayant un sentiment d appartenance et exclut les usagers occasionnels Il se conjugue avec une atomisation de la demande qu il convient de nuancer l atomisation individuelle se combine avec une fragmentation par groupe Ce ph nom ne g n ral se manifeste galement dans le champ culturel des blocs de culture l giti
134. vidu social et de sa nouvelle mobilit dans des territoires largis Alain Lefebvre utilise cette notion d individu social parce qu il n est ni convaincu par le lib ralisme qui fait des choix individuels librement d termin s le seul moteur des comportements ni par l inqui tude voire la d sesp rance culturelle engendr e par une sociologie trop bour dieusienne qui risque de subordonner l observation du comportement individuel celui de son seul groupe social Alain Lefebvre confronte la notion g ographique de proximit comme abri comme recherche de l anonymat comme espace de ressourcement individuel l observation des nouvelles mobilit s les d placements pour les loisirs ont cri de mani re consid rable au cours de la derni re d cennie 20 en nombre 8 en temps Cette mobilit largement li e la bi r sidentialit Pinvestissement affectif dans la r sidence secondaire mais aussi la dispersion croissante de l offre devient mul titerritorialit engendre une nouvelle perception du territoire au ter ritoire de vie territoire de proximit g ographique celui r ducteur de la d mocratie de proximit se superpose le territoire per u ou territoire mental les territoires qui nous habitent ne sont pas ceux que nous habitons Alain Lefebvre nous conseille donc de rechercher des quipements proximit plut t que des quipement
135. vres consulter quand on en a besoin comme un dictionnaire ou un livre pratique la consommation moyennement r currente on peut voir et revoir un film un certain nombre de fois la consommation hyperr currente c est le cas de la musique du moins pour certains morceaux pendant un certain temps Ainsi le mode m me de consommation suppose ou non la possession Quand il le suppose l emprunt en biblioth que n a d int r t que pour essayer OU pour copier Certains commencent par la seconde fois puisqu ils pr tendent relire 22 Cert t l de fc q ditions de la Biblioth que publique d information Centre Pompidou 2005 ISBN 2 84246 090 1 e La granularit Le concept de granularit de l information s est r pandu au cours des ann es 1990 pour rendre compte de la vari t des unit s d information pertinentes pour l internaute le site la page le document le fragment quand les biblioth ques avaient le plus souvent pour habitude de g rer et d crire des unit s physiques correspondant ce qu elles pouvaient stocker et communiquer et ou des unit s bibliographiques r pondant la logique de l diteur Il convient aujourd hui de parler de granularit de la consommation et Pon voit bien que ce qui int resse nombre de consommateurs de musique c est le morceau qu ils rep rent d chargent et copient sur leur baladeur Cette fragmentation et cette volatilit qui plaisent aux ut
136. xp rience de mettre en concurrence le ser vice de r ponse personnalis e distance de deux biblioth ques la Biblioth que publique d information et la Biblioth que municipale de Lyon Un l ger d calage Comment une biblioth que peut elle situer son offre dans l univers con currentiel On aborde volontiers la question sous l angle de la diff rence Encore faudrait il noncer laquelle Je d conseille pour se livrer cet exercice de prendre l exemple des supports les plus r cents les biblioth caires mettent des ann es avant d tablir un compromis entre offre et demande et abordent toujours un nouveau support en recommengant l histoire de la biblioth conomie avec une politique documentaire strictement prescriptive ce que j avais ailleurs exprim par la d finition suivante un nouveau m dia c est un m dia auquel les biblioth caires appliquent une biblioth conomie ancienne Les deux gros points de friction entre la demande et l offre concernent la nouveaut et la l gitimit culturelle et scientifique restriction d un c t distorsion de l autre Mais c est peut tre sur la question du temps que la biblioth que peut imaginer le mieux marquer sa diff rence Prenons Pexemple d un vieux m dia le livre imprim Il est constant que la vie du livre en librairie est courte et qu il est rapidement malais de se procurer un titre m me en passant commande La biblioth que de son c t

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