Croyance - Loi - Transfert Compte rendu Après
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1. ou je crois je crois qu il fera beau aujourd hui pour prendre des phrases simplettes Dire je crois devant un nonc ou dire je sais ce n est pas la m me chose a ne porte pas de la m me fa on cons quences On le voit bien dans cet exemple qui vient de m tre souffl par J Diverchy Je crois qu une femme peut tre enceinte par l op ration du Saint Esprit et sans avoir connu d homme On sait aujourd hui que la science le peut tout fait ce n est plus du tout impossible Dans le texte de Kleist La Marquise d O une femme se pose la question Elle se retrouve enceinte sans l avoir voulu et sans s tre aper ue de rien ayant t viol e apr s s tre vanouie un moment donn elle tente de recourir cette croyance puis y renonce Et plut t que de croire une annonce une Annonciation elle se r sout crire une petite annonce o elle demande au p re de se manifester C est l or e de notre modernit que ce texte a t crit et il continue je dois dire tre tout fait impliquant pour un sujet On sait bien de toutes les fa ons que ces th ories sexuelles dont je suis parti concernent la question de savoir d o viennent les enfants et j ai mis la question d o viennent les psychanalystes exactement sur le m me pied J en ai tir que toute th orie dans le champ de l analyse se pr sente n cessairement comme un2. travers la question de l ali nation Je dirais qu il y a deux modes d ali nation L un qui ressortit au symbolique et l ali nation essentielle qui elle est de l ordre que Freud appelle la pulsion sociale qu il inhibe quant au but de toute fa on quel que soit l ordre social dans lequel on se trouve Et de l autre c t un autre mode qui cr e le mode de l ali nation sociale qui lui mon avis d ment l ordre de l ali nation essentielle Il m int resserait de savoir comment vous articulez partir de la croyance et du savoir ces deux aspects le symbolique et le social sous la forme de deux modalit s d ali nation diff rentes niais qui ne sont pas oppos es l une l autre J NASSIF Vous m avez parfaitement entendu et je suis d accord Si on fait jouer la croyance pour fonder le symbolique il est bien vident que cette croyance est faite pour tre d mentie C est dire que la Verleugnung devient aussi constitutive que la Verneinung que le d menti a place toute aussi constituante que le refoulement et du coup les analyses de Rabant dans son livre prennent toute leur importance pour repenser l inscription dans le social comme tant une inscription essentiellement leurrante C est dans le leurre du bonheur que nous sommes assujettis participer comme a je ne sais quel culte de la productivit du plein emploi et qu on essaye de nous berner Sur ce plan l c est une rigoureuse incitation savoir et ne plu
3. une s quence du film bien de la r gion La vie est un long fleuve tranquille Sans doute vous souvenez vous de l objet et de l histoire du film Un pisode est int ressant pour notre pr sent propos Au moment o tous les malheurs s abattent sur la famille Duquesnoy un v nement va effriter les croyances et pr cipiter la chute des Duquesnoy La bonne Marie Th r se se retrouve enceinte sans dit elle avoir couch avec un homme son obstination nier les relations sexuelles ne tarde pas d clencher la col re de la ma tresse de maison tr s soucieuse de la moralit des domestiques Une dispute se d clenche laquelle assiste l un des fils de Mme Duquesnoy La m re sort de la cuisine ext nu e par la joute verbale et l ent tement de Marie Th r se et le fils vient au devant de sa m re pour tenter de l apaiser Il dit alors avoir entendu la querelle et ne pas comprendre le motif des larmes et de la col re de sa m re Le jeune gar on duqu dans la tradition catholique pratiquante va user des croyances maternelles comme arguments logiques En effet si Marie a pu concevoir sans relations sexuelles il est fort probable que la bonne Marie Th r se nom vocateur ait b n fici elle aussi des myst res de l Immacul e Conception C est pour le jeune gar on tirer les cons quences logiques du cat chisme qu il a re u La m re ne supporte pas de recevoir dans un jeu de miroir le visage de
4. de croyance et de savoir Je vais essayer la suite de Freud d aborder l axe de cette distinction entre l individuel et le collectif Pour cela revenons un peu en arri re Lorsqu un enfant se pose la question d o viennent les enfants et qu on lui fournit la croyance la cigogne pour le dissuader de continuer se poser cette question il est bien vident que la croyance se situe du c t du collectif Sa part de savoir est une qu te individuelle il sait tr s bien que l enfant se cr e dans la chair de sa m re Dans le champ o La Bo tie se pose cette question sp ciale qui est celle de savoir pourquoi on peut ob ir un il est bien vident que ce qui crucifie La Bo tie c est de constater que la croyance au Un qui a en fait le pouvoir est une croyance individuelle mais qui s additionne Il constate que voil une croyance qui rencontre imm diatement d autres croyances Toutes les croyances s additionnent Lorsqu on lit La psychologie des foules de Freud on s tonne de voir quel point le texte de La Bo tie qu apparemment Freud ne connaissait pas aurait pu lui apporter toutes sortes d l ments et quel point Le Bon que cite Freud est tout fait dans la lign e de La Bo tie Si la croyance en l un du pouvoir est individuelle il est vident que c est parce que le savoir du d sir de servitude lui est on ne peut plus collectif Je sais pour l avoir prouv qu
5. tre en possession d un pouvoir myst rieux qui d robe au sujet sa volont propre ou ce qui revient au m me le sujet croit cela de lui Ce pouvoir myst rieux d sign encore souvent sous le nom populaire de magn tisme animal est n cessairement le m me que celui qui est consid r par les primitifs comme la source du tabou de m me que celui qui mane des rois et des chefs de tribus et qui fait qu il est dangereux de les approcher Mana Ibid p 193 4 Je voulais quand m me vous inscrire dans la p te de ce texte des choses qu il fait entendre pour vous dire non pas que ces choses ont vieilli car a nous concerne tout autant encore Mais pourquoi cela nous concerne t il et comment a nous concerne dans la mesure o nous sommes encore plus au fait que Freud de la puissance non pas du Mana c est quelque chose dont la publicit nous a quand m me un peu avertis de ce qui se cache sous le Mana mais de l importance pour un sujet un certain moment de sa vie un certain moment de son volution de pouvoir enfin se dispenser de savoir Il est finalement peut tre trop cruel d avoir se soumettre constamment ce que dit le savoir de la science Le savoir de la science est cruel Et il faut croire que a ne permet pas un sujet d exister et de se faire entendre s il est uniquement sujet dc la science a a l air d tre dit de fa on tr s abstraite mais je crois que a porte rudement cons quence Voil ce
6. En revanche je me demande si le concept d identification est un concept op ratoire dans le champ de la pratique psychanalytique d aujourd hui Ce qu on appelle identification au psychanalyste au sympt me n est ce pas des voies sur lesquelles on se fourvoie tr s facilement dans la mesure o ce concept fait du sujet une personne au lieu de permettre d analyser d une fa on plus pr cise et plus volu e les clivages successifs entre croyance et savoir qui ont amen telle concr tion telle formation grossi re qui entra nent ce macro ph nom ne qu est une identification L identification est toujours grossi re Il faut gommer toutes sortes de traits pour arriver une identification qui la plupart du temps est dite massive on ne sait pas pourquoi On le sait parce que c est un travail qui suppose l hyst risation th trale Qu il y ait identification au th tre c est tout fait normal mais est ce que la psychanalyse se r duit au th tre C est quand m me cela ma question Or pour asseoir encore davantage ma critique je voudrais reprendre et c est un de mes int r ts les plus anciens tout ce que dit Freud autour de l hypnose dans ce texte C est un des th mes que reprend Freud Il dit trente ans plus tard de fa on de plus en plus d taill e ce qu est l exp rience hypnotique et quel point la psychanalyse plonge ses racines dans ce qui a t le praticable de la s ance hypnotique Cela saute aux yeux quand on r
7. L A C F Lille qui s est donn pour objet cette ann e l interrogation sur le groupe entretient elle m me de nombreuses relations avec d autres groupes et associations de psychanalyse Ce constat a suscit un vif int r t et une question en quoi les liens inter associatifs peuvent ils contribuer interroger le groupe et nous frayer le chemin vers un type de constitution du groupe au plus pr s du discours analytique Qu est on en droit d attendre de telles rencontres Nous aurons peut tre l occasion de pr ciser cette question au cours du d bat et d y r pondre Pour l instant j aimerais aborder l objet du s minaire de J Nassif Il s agit pour vous de penser la croyance dans son articulation la Loi et au Transfert afin dites vous de tenter de penser la transmission de la psychanalyse plut t en d pit des r seaux transf rentiels que gr ce eux Vous posez que tout r seau de transfert a pour condition de base une croyance du type de celle de la servitude volontaire de La Bo tie N anmoins suffit 1l comme le sugg re La Bo tie de d poser l analyste pour que du transfert il n y ait plus pour dit on liquider le transfert Vous notez que Freud tient la croyance pour un ph nom ne qui appartient enti rement au syst me du Moi le conscient et qui n a pas de contrepartie dans l inconscient Le parall le avec le temps est ici int ressant N anmoins si la croyance appartie
8. ce texte de la pulsion sociale c est vraiment le mot trieb qui est accol au sozial Il crit p 124 et 125 Il nous en co te d accorder au facteur nombre une importance telle qu il lui serait possible d veiller lui seul dans la vie psychique de l homme une pulsion nouvelle et ordinairement non activ e Nos supputfations sont de ce fait orient es vers deux autres possibilit s que la pulsion sociale puisse tre non originaire et non d composable et que les d buts de sa formation puissent tre trouv s dans un cercle plus troit comme par exemple celui de la famille C est dans le cadre de la famille que les d buts de la pulsion sociale peuvent tre trouv s Cela a pratiquement les vertus d un axiome sur lequel on a beaucoup attaqu la psychanalyse en lui imputant un familialisme Vous connaissez ces termes qui ont t forg s Mais je crois qu il est extr mement difficile de m conna tre l importance de cette d couverte freudienne Parce que le sujet humain est d embl e confront un couple qui est celui d un homme et d une femme qui sont supput s comme tant ses parents il y a une pulsion sociale Deuxi me point important Mais pr cis ment c est partir de l que le clivage entre savoir et croyance s origine parce que c est dans ce cadre que la pulsion se d clare comme sociale Freud l nonce presque aussi clairement que je l ai fait L enfant est bien oblig de consta
9. il est pr f rable de ne pas se r volter et je constate que l autre en face de moi fait de m me et que c est ainsi d ailleurs que l un du pouvoir se renforce et continue Dans la th orie sous jacente La famille Schroffenstein cette famille tragique dont j ai parl les parents dont l enfant est mort pr l vent une croyance sur le corps de cet enfant qui sera susceptible de collectiviser l agression Il n en est pas de m me avec la croyance primitive avec ce couple de femmes la m re et la fille qui pr l vent un doigt sur le cadavre de cet enfant mort qui f tichisent donc une partie du corps alors que les puissants f tichisent l v nement lui m me Cette f tichisation du doigt de l enfant laisse une chance la r alisation du d sir le plus individualis Cette femme et sa fille veulent r aliser des d sirs qui sont l gitimes et individuels ne pas trop souffrir en enfantant gu rir d un cancer des choses de cet ordre Alors que manifestement pour lancer une guerre il faut du collectif Si on prend les choses dans cet axe de l individuel et du collectif il est tr s difficile de savoir de quel c t sera le savoir de quel c t sera la croyance Dans le texte de Freud le terme de croyance en tant que tel est explicitement th matis nonc Freud parle de glauben en deux endroits uniquement Vous sentez bien combien Freud a t proph tique en employant constamment ce terme de F hre
10. inversement on peut donc penser que le social a pour fonction de mettre un terme au narcissisme Le seul individu qui peut faire valoir enti rement son narcissisme pour asservir tous les autres c est le F hrer Il faut qu il ait un narcissisme suffisamment fort pour occuper cette place et il est le seul il est l exception qui confirme la r gle car pour tous les autres sujets la soci t est l pour limiter le narcissisme Le narcissisme qui voudrait pouvoir s tablir dans une autosuffisance n est pas viable La soci t est l pour d montrer combien le narcissisme a besoin d tre limit La soci t sert donc au d but d tayage l altruisme et puis construit des liens libidinaux d une autre sorte C est aussi quelque chose de tr s int ressant de voir que Freud reprend son concept d tayage et dit que le social finalement favorise des tayages pour complexifier les liens que le sujet entretient pas seulement avec un F hrer mais avec des id es des attachements des principes Il est conscient que sa th orie de la foule est insuffisante rendre compte de la complexit Je vais en venir ce qui coince pour moi dans cette lecture de Freud de ce texte qui est tout fait fascinant Il y a bien s r le recours constant chez Freud la r f rence l archa que et au p re de la horde mais pas seulement cette mythologie il est tout fait conscient qu il s agit d un
11. la libido Il constate galement que la haine envers une personne ou une institution d termin e pourrait tout aussi bien avoir une action unificatrice et susciter les m mes liens affectifs que l attachement positif C est un texte de 1920 qui est pratiquement contemporain de l article Au del du principe de plaisir de la production du concept de pulsion de mort Je pense que Freud dirait comme La Bo tie que la haine du tyran fait lien social tout aussi bien que l amour du tyran Il ne suffit pas d avoir de la haine pour se rebeller contre le tyran bien au contraire et par ailleurs la haine est effective mais ce n est pas quelque chose qui peut se traduire en amour Je crois que Freud aurait t tout fait d accord avec Winnicott et Lacan dans la querelle qui a pu opposer Winnicott et Anna Freud puis Lacan et Dolto Il est bien vident que Freud n ignorait pas cette esp ce d existence de l agression primaire L dessus puisqu il s agit quand m me du collectif dans ce texte je dois dire que j ai t assez frapp par tout ce que dit Freud sur le narcissisme C est un des grands axes sur lequel on ne peut pas ne pas revenir le social l autre donc est ce qui apporte le plus nettement des limites la libido en tant que primordialement narcissique C est gr ce l amour envers l tranger l amour envers des objets que le sujet renonce son narcissisme et advient au social Et
12. mythe Il ne s agit d ailleurs absolument pas pour moi d liminer la fonction du mythe J essaie de l gitimer la croyance de la faire exister c t et de fa on tout fait aussi constituante que le savoir Je dois dire que cette place du p re de la horde primitive et surtout sa transmission la croyance aux traces mn siques le lamarckisme imp nitent de Freud sont des choses qui passent mal En revanche il est vident que tout ce que dit Freud de ce p re primitif pourrait fort bien tre repens partir d une th orie un peu plus actualis e de la parano a Il est bien vident que si cette th orie de Freud continue d tre parlante c est bien cause du fait qu il y a dans la gen se de l individu une sorte de passage oblig dans la constitution du moi par une parano a de base Il suffit de lire un peu M lanie Klein pour s en convaincre si on en n a pas fait soi m me l exp rience La parano a est quand m me quelque chose d assez incontournable et de plus en plus fr quente en tous les cas sur les divans Mais peut tre justement n y a t il pas lieu d invoquer quelque chose qui serait archa que ou situer dans une poque infantile de l humanit puisque chaque enfant traverse une p riode o la toute puissance de son moi est celle du p re de la horde primitive C est dire que le p re a bien s r ses racines dans l enfant Faisant un retour je voudrais faire un retour
13. soit l ordre social dans lequel elle appara t C est en a que je dis qu il lui faut la fois les s parer pour bien montrer que l ali nation essentielle n est pas l ali nation sociale pour ne pis les confondre Eu m me temps l une ne va pas sans l autre On ne peut pas vivre quand m me dans un monde qui n est pas un monde social Pour que la pulsion existe il faut de l autre T PERLES Est ce que vous n avez pas l impression qu il y a un certain nombre de passages l acte m me historiques qui sont pr cis ment la tentative de faire en sorte que l une aille sans l autre Par exemple que l animation sociale aille sans l animation sociale A HADJ MOURI C est ce qu on veut nous faire croire Je dirais que l animation sociale peut tre d mentie la limite JACQUES NASSIF Est ce que cela ne vous fait pas r agir ce que j ai avanc contre le concept d identification M X Je trouve cela rigolo cette expression d identification massive qui est sans doute un acte manqu l identification un trait J NASSIF Il y a trois identifications Celle l Lacan l a gard e et en a fait quelque chose Mais ce que Freud tire de l identification du mod le de l homosexualit puis de la m lancolie c est une personne dans le sujet C est ce qui je vous le rappelle a c est le moins se profile dans les critiques de Politzer envers la psychanalyse un discours qui serait toujours chosifiant Finalement le terme new yorka
14. sur Si vous sentez la nuance en fran ais on va faire un retour sur c est dire qu on va essayer de r viser de consid rer que ce n est peut tre plus tout fait d actualit que de penser les choses dans les termes o Freud les pense Puisque je parle de mod le clinique vous aurez sans doute aussi t frapp s de voir que Freud utilise essentiellement pour fonder le concept d identification qu il produit dans ce texte l homosexualit et la m lancolie Ce sont les mod les pr gnants partir desquels il fonde ce qui est nos yeux ce qu on peut appeler une personnologie et qui va donner la deuxi me topique quelques ann es plus tard du Moi du a et du Surmoi Dans ce texte il n emploie pas encore ce terme de Surmoi mais il parle d id al du moi en en faisant pratiquement une personne C est partir du concept d id al du moi qu il explique le lien social qui est le fait que l id al du moi de l individu remplace son moi ce qui entra ne n cessairement la rencontre avec d autres qui partagent le m me id al du moi puisque l id al du moi est par ailleurs forg partir du social Or cette th orie du moi et de l id al du moi plonge ses racines dans ces deux mod les celui de l homosexualit dans un sens positif et celui de la m lancolie dans un sens n gatif L id al du moi de l homosexuel est tout fait positif et lui permet d exister comme phallus maternel Et bien s r l id al d
15. Croyance Loi Transfert Compte rendu Apr s midi d enseignement LILLE le 19 Mars 1994 Introduction de Jacques Diverchy pour l Association d tudes de la Chose Freudienne et de la logique de l Inconscient Lille Retranscription de Nadine Collin d apr s une bande magn tique texte relu et corrig par l auteur Jacky DIVERCHY Permettez moi de vous souhaiter la bienvenue Nous sommes heureux d accueillir aujourd hui M Jacques Nassif Nassif est psychanalyste auteur d ouvrages le dernier en date est me semble t il Le Bon Mariage et vous tes galement pr sident de l association des Cartels Constituants de l Analyse Freudienne Avant de donner la parole J Nassif il me faut pr ciser les termes de cette rencontre aujourd hui Lille Le propos de ce jour s inscrit en effet dans le cadre des activit s de PA C F Lille et fait suite aux conf rences de cette ann e concernant la logique collective Mais la conf rence d aujourd hui a pour r f rent le s minaire que tient J Nassif Paris et qu il a intitul Croyance Loi Transfert Vous avez manifest le souhait que votre s minaire soit itin rant et sur une id e de Nadine Collin que je remercie nous avons d cid d organiser cette s ance de s minaire Lille sous les auspices de l A C F ce propos dans un de nos entretiens t l phoniques vous m avez confi M J Nassif votre int r t pour l Inter associatif
16. Or citant un autre auteur Trotter qui fait une th orie de la pulsion gr gaire laquelle Freud s oppose il attribue quand m me au langage le lien lat ral entre les fr res c est dire la suggestion r ciproque La r ciprocit n est donc pas le lien de l identification au meneur n est pas le lien vertical mais le lien horizontal Le langage devrait son importance la propri t qu il a d assurer la compr hension r ciproque au sein du troupeau sur lui reposerait en grande partie l identification des individus aux autres ibid p 184 Voil les trois occurrences o le langage est pos comme ayant une importance d cisive En revanche vous sentez bien que ce n est pas sur la puissance du langage que Freud s appuie Il la reconna t la plupart de ses analyses concr tes de cas tiennent le plus grand compte de la puissance du langage Mais lorsqu il th orise pour lui l inconscient n est pas structur comme un langage Il ne faut pas h siter le constater En revanche qu est ce qu on rencontre dans l inconscient Quelque chose de tout fait vident in luctable qui selon lui est constamment refoul ne parvient pas se faire entendre savoir les relations amoureuses qu il affirme comme tant partout qu il appelle libido Il y a un chapitre tout fait int ressant Suggestion et libido o on voit Freud enfoncer le clou le concept de libido est central et d mont
17. aut peut tre s appuyer sur les connotations qu a le mot de suggestion en fran ais que je vais vous faire entendre dans une phrase d Alfred Jarry qui est tr s clairante Il crit dans les Minutes de sable m morial Sugg rer au lieu de dire Faire dans la route des phrases un carrefour de tous les mots Je dois dire qu on ne saurait mieux noncer ce qui peut se passer dans une s ance d analyse une interpr tation c est ce qui fait jouer cette opposition entre le dire et le sugg rer En fran ais sugg rer n est pas aussi fort que dire C est fort d une autre fa on a fait jouer d autres ressorts Je lui ai sugg r que bien s r cela veut dire je lui ai conseill mais ce n est pas non plus je lui ai conseill tr s explicitement la limite un psychanalyste qui utilise toutes les inflexions du fran ais peut fort bien dire qu il travaille avec de la suggestion tant donn que le contexte de l hypnose a malgr tout un peu disparu et la suggestion au sens o l entend Jarry c est faire appel autre chose qu du savoir ce sur quoi on pourrait s entendre sur une question ordinaire Voil pour la suggestion qui est un axe majeur de ce texte Un autre axe que J ai trouv tout fait passionnant sur lequel je ne vais pas m tendre car ce n est pas tout fait le sujet c est que Freud souligne constamment chaque fois qu il le peut l importance de
18. de contrepartie dit Freud dans l inconscient exactement comme le temps C est exactement le m me terme qui est employ propos du temps gegenstuck qu on a traduit par contrepartie Ce texte fascinant est rempli de toutes sortes d intuitions Les th ories du clivage apparaissent la fin donc en 1927 partir du texte sur le f tichisme cit aussi par J Diverchy Si je peux faire communiquer ces deux intuitions l une primitive et l autre tardive c est en probl matisant la croyance en tant que telle J essaie de penser le clivage du je comme s il ne faisait que reproduire la distribution des places de la croyance et du savoir dans l inconscient partir de l inconscient et telles qu elles se r fractent dans le conscient D une part une croyance qui ne s y inscrit pas et ne s y inscrivant pas permet toutes sortes de motions qui seraient ordinairement refoul es de s exprimer C est le cas de la haine qui serait inadmissible si elle tait exprim e en tant que telle comme un savoir mais qui passant par la modalit de la croyance se r v le au grand jour Le clivage devient la cons quence du fait que savoir et croyance n ont pas le m me statut dans l inconscient et qu une m me phrase un m me nonc dit sur le mode de la croyance a des effets diff rents que s il est dit sur le mode du savoir partir de l je vais commencer ma lecture de Freud qui est une lecture de lacan
19. e croyance qu il y a la science Aujourd hui il y a peut tre mettre mal cette croyance car elle est ce qui permet au bout du compte et m me peut tre bien mieux que cette croyance au sujet de se d prendre de la culpabilit qu il a savoir que quand il parle il assume un acte dit Freud dans Mo se Il y a une opposition entre science et croyance que peut tre je ne situe pas l o j ai cru entendre la causalit C LADAS Cela peut tre poser comme une Loi pour reprendre un terme du titre de l enseignement J NASSIF Non je ne dirais pas que c est une Loi Pour moi ce fonctionnement l de la vie de l me pour un sujet est au fondement de la Loi mais ce n est pas une Loi Cela a permis de comprendre comment la Loi arrive assujettir les individus en faire des sujets bien s r Peut tre qu il n y a pas de Loi de croyance un Roi un fondement ou un F hrer un meneur Cela Freud l noncerait tout fait Il n y a pas de Loi sans croyance qu il vaut mieux que la pulsion soit d tourn e de son but Voil ce que j ai nonc par exemple or c est ce que la Loi nous intime La Loi c est un mot qui sonne Il y a la loi juridique et la Loi symbolique Ce n est pas tout fait la m me chose A HADJ MOURI La pulsion sociale On a la chance maintenant d avoir les concepts de Lacan pour lire Freud La question qui m int resse est de savoir comment s articulent le social et le symbolique
20. e libido qui nous a rendu de si bons services dans l tude des psychon vroses ibid p 150 Et Freud d enfourcher ce bateau pour dire qu il ne faut pas c der l dessus Les relations humaines sont des relations amoureuses Quand on c de sur le mot on c de sur la chose C est le fondement ultime de la pertinence de la science Il promeut la n cessit de reconna tre la libido comme au fondement du lien social Les liens sociaux sont des liens libidineux Je pr f re dire libidineux plut t que libidinaux pour vous faire sentir quelle est la vis e de Freud Il pr tend s opposer ce qu on dulcore ce lien social a n a plus rien voir avec la suggestion Toutes ses envol es sur la libido sont tout fait honorables et je suis pr t le suivre mais quel rapport avec la suggestion Le concept de suggestion qui tait propos comme tant un concept important nettoyer savoir utiliser devient un paravent sous le paravent de la suggestion il y a les relations amoureuses Voil la th se de Freud Je pense quant moi que sous la suggestion il y a la croyance Une suggestion ne marche que dans la mesure o le sujet a besoin de se d partir de son savoir et de renouer avec la croyance Ce n est que dans la mesure o la croyance peut intervenir que la suggestion est effective Mais cela il faut l noncer en mettant sur le m me plan savoir et croyance au niveau m tapsychologique Par ailleurs il f
21. elit ce texte Or que fait pr cis ment un hypnotiseur Une lecture cursive du Chapitre 10 La foule et la horde originaire serait ici n cessaire C est le texte o Freud dit que l hypnose est une foule deux C est une formule tout fait frappante qui revient plusieurs reprises dans ce texte o il crit que l hypnose est mi chemin entre la psychologie collective et la psychologie individuelle puisque c est une foule deux J ai quand m me envie de vous lire le texte afin que vous puissiez retrouver un peu tout ce que j ai d j dit longuement Une lecture est ici faite des pp 192 et 193 auxquelles nous renvoyons Je souligne que Freud pr f r employer le terme d illusion comme si parce que c tait une illusion il tait toujours ancr dans le savoir Tout ce qui a affaire au registre de la croyance c est de l illusion donc dans le registre du savoir a ne veut absolument pas dire que cette illusion n est pas n cessaire Le seul point o cette illusion est tout de m me reconnue comme ind pla able et n cessaire c est l hypnose Voici donc ce texte o je vous ai d j dit que Freud th matise le terme de croyance Souvenons nous que l hypnose a en soi quelque chose de franchement inqui tant mais le caract re de l inqui tant renvoie quelque chose d ancien et de bien familier tomb sous le coup du refoulement Pensons la mani re dont l hypnose est induite L hypnotiseur affirme
22. en s r des analyses de Freud Je pense que cela va modifier la suite C est l que je vais avoir me d marquer cause de mes appartenances th oriques et historiques de la pens e de Freud Freud est un proph te sur le plan politique puisque ce texte de 1920 est tout fait proph tique dans ce qu il nonce propos du F hrer C est aussi quelqu un d extr mement fin d un sens clinique sans faille Il n chappe pas Freud que c est bien par les mots par le langage que la socialit se met en place Il y a toute une s rie de passages dans ce texte o citant Le Bon il constate que c est bien par la puissance magique des mots que le F hrer que le meneur arrive soumettre une foule Un peu plus loin il dit que malgr tout l me des foules n est pas capable de grands accomplissements intellectuels mais il se reprend et dit L me de la foule est galement capable de g niales cr ations de l esprit telles qu en apporte la preuve d abord la langue elle m me ibid p 140 Freud s oppose constamment des auteurs qui n accordent pas suffisamment d importance au meneur la place du meneur Il dit qu une v ritable foule est une foule avec meneur Ce qui fait la sociabilit c est le rapport des individus au meneur et c est travers le meneur qu ils ont des rapports entre eux C est la fameuse mythologie qu il a invent e du p re de la horde primitive et des fr res
23. eut tre pas beaucoup l identification non plus Enfin je ne l ai pas encore rencontr e
24. ien Ce qui me frappe tout de suite au d but de ce texte dans l introduction un peu m thodologique c est que Freud essaie de d montrer que finalement cette opposition entre l individuel et le collectif ne rencontre pas n cessairement les faits Il dit Dans la vie mentale de l individu Seeleben pris isol ment quelqu un d autre anderen intervient r guli rement en tant que mod le soutien ou adversaire ibid p 123 Ce anderen n est pas th matis bien s r par Freud mais en effet cela ne ruine pas la solidit d une conception du monde philosophique et solipsiste de parler de l Autre comme tant inscrit au d part dans la Seeleleben puisque cela enl ve toute pertinence la distinction entre l individuel et le social On ne peut pas prendre pour r f rence ultime l individu comme s il tait un atome ou le social comme s il tait la seule r f rence et comme si l individu ne faisait partie que du social Il faut consid rer que en tous les cas si on s int resse la vie de l me on ne peut que s int resser l autre au fait que le sujet est autre est en rapport l autre ne peut exister que dans une h t rologie C est le point de d part du parcours lacanien de la pens e lacanienne partir de cela le deuxi me pr alable m tapsychologique est que ce n est pas le nombre qui d termine la pulsion pouvoir tre caract ris e de sociale Freud parle dans
25. is pour d signer un psychanalyste est un shrink c est un r tr cisseur de t te Que font les r tr cisseurs de t te Ils personnalisent ils vous identifient c est le cas de le dire votre petite t te qu ils ont rapetiss e dans le formol ou une autre d coction plus magique Une psychanalyse permet de simplifier force d analyser on peut peut tre arriver du simple Mais est ce que le simple c est la simplification ou c est l identification ou c est surtout l identification au psychanalyste qui est la tarte la cr me des fins de l analyse l I P A M X Est ce que cette critique que vous cherchez promouvoir l identification au psychanalyste est pour introduire avec votre terme de croyance une nouvelle pertinence dans cette affaire de transmission de la psychanalyse J NASSIF Je pense que s apercevoir que la psychanalyse ne va pas sans croyance plut t que dans des identifications porte cons quences Au moins une croyance on peut je crois s en d faire en la r duisant d autres croyances J ai donn un mode d emploi pour a Mais j ai beaucoup de peine penser ce que peut tre une d sidentification Je sais qu Octave Mannoni la fin de sa vie a essay de penser ce que pouvait tre la d sidentification Pour moi c est vraiment un b ton tordu la d sidentification alors que la d croyance me para t quelque chose de viable La d sidentification je n y crois pas parce que je ne crois p
26. mixte de refoulement portant donc sur un savoir qui est ainsi insu et de d mentir d une croyance in vitable qui n a elle pas besoin de se dire insue La th orie ne peut pas s appuyer uniquement sur du savoir il y a une part de ce savoir qui est suppl e par de la croyance dans la th orie elle m me Cette croyance a tout fait sa place dans le champ de la th orie J ai aussi avanc que dissoudre une croyance essayer d liminer la part de non savoir suppl par de la croyance dans la th orie n est pas possible uniquement par la confrontation de cette croyance avec les faits Ce n est pas pour rien que je repense le clivage partir de cette incommunicabilit entre croyance et savoir La croyance et le savoir ne se m langent jamais ils sont comme l eau avec l huile Ce n est pas avec des faits que l on peut d mentir une croyance C est ce que j ai essay non pas de d montrer mais de raconter avec la pi ce de Kleist la derni re fois Le seul moyen de d monter une croyance c est de la confronter une autre croyance et si possible encore plus fruste ce qui du coup r v le au croyant qu il est dans une logique de croyance et relance la qu te de savoir m me si on ne peut pas se passer de croire Aujourd hui je vais aborder une question importante Elle va nous faire avancer n cessairement et va donner un alignement ces termes qui sont peut tre un peu abstraits et un peu trop g n raux
27. nt au syst me du conscient elle va ouvrir au clivage du Moi entre savoir et foi Octave Mannoni note cet gard que la formule de la croyance est Je sais bien mais quand m me Dans l article de 1927 consacr au f tichisme Freud donne la croyance les caract res de la Verleugnung de la r pudiation du d menti que la r alit inflige une croyance premi re ce titre il tient la Verleugnung du phallus maternel comme la matrice de toutes les croyances venir Ce n est pas vrai dit Freud que l enfant apr s avoir pris connaissance de l anatomie f minine conserve intacte sa croyance dans l existence du phallus maternel Sans doute il la conserve mais aussi il l abandonne Quelque chose a jou qui n est possible que selon la loi du processus primaire Il a maintenant l gard de cette croyance une attitude divis e Cette attitude divis e conduit au clivage du Moi une certaine duplicit qui divise le Moi s instaure tel point qu il convient de ne pas tenir la Verleugnung comme une simple n gation Elle ne se confond pas avec la n gation Il ne s agit pas de r pudier tout simplement un d menti apport par la r alit mais d instaurer une contradiction au sein du conscient Certes le mais quand m me n est pas inconscient mais n ouvre t il pas la contradiction mati re dont est tiss l inconscient Cette attitude cliv e dans la croyance je l illustrerai d
28. ou de sa n cessit et c est la limite dommage car elle a sa rigueur Je vais en me situant en lacanien historique relire le texte de Freud Massenpsychologie und ich analyse Je vais justement essayer de voir si ce ich on est oblig de le traduire par moi ce qui est tout fait vident dans la traduction la plus usit e la retraduction de Bourguignon C est une question qui porte cons quence de voir comment un lacanien sinc re d aujourd hui peut relire ce texte de Freud Qu est ce qu il peut en tirer Comment peut on revivre ou resituer les concepts de Freud apr s que Lacan soit pass Il nous a quand m me form un autre abord des questions qui fait jouer plus particuli rement le clivage du sujet J ai d j apport quelques th ses puisque ce cours est une tentative de repenser le clivage qu il me faut peut tre rappeler avant la lecture du texte de Freud Je me suis risqu dire que le clivage du sujet n tait pas un clivage qui se situait seulement dans le champ du savoir o il y aurait quelque chose de su et puis de l insu Depuis Lacan on a appris traduire Unbewusst J ai avanc cependant que linsu prenait ses racines dans une modalit du sujet qui tait la croyance plut t que le savoir proprement parler si bien que lorsqu un sujet nonce ou s nonce lorsqu il y a de l nonciation on peut soit dire je sais je sais que le printemps est proche
29. que je voulais apporter Discussion Costas LADAS En grec Mana veut dire M re Thierry PERLES il me semble la fois que les choses que tu apportes sont int ressantes et en m me temps J ai du mal saisir certaines de tes articulations Mais c est peut tre que je n ai pas lu Freud comme toi Pour illustrer ce propos j en prends une au hasard en esp rant qu elle va nous guider pour les autres Au commencement pour Freud ce n est pas la libido L acte et la libido ce n est pas la m me chose Le lien social a pour fondement la libido Il y a un c t positif du lien social qui est la libido et il y a un c t n gatif qui est l acte car refoul Tu tais comme moi l inter associatif o il tait question du texte de Mo se L un des orateurs a dit que ce texte tait l histoire du refoulement Cela peut rejoindre ce que tu dis C est l histoire de ce en quoi le langage est porteur de cette violence de l acte retransmise eu gard au lamarckisme imp nitent de Freud Mo se cherche nous faire sentir en quoi c est le langage qui est cette violence et qu avec le langage on peut remonter l acte Bien s r c est un mythe n cessaire pour savoir pourquoi il y a du refoulement la puissance des mots la puissance du langage Qu est ce que c est la puissance du langage Il faut confier la charge quelqu un d autre un F hrer C est quelque chose qui fait que quand on parle on a la culpabilit d avoir assumer ce
30. r que les traducteurs traduisent par le meneur le chef charismatique Pour qu un sujet devienne un F hrer au sens fort du mot il faut qu il y ait une croyance forte Il faut cependant qu il y r ponde par ses qualit s personnelles Il faut qu il soit lui m me fascin par une foi puissante en une id e pour veiller la foi dans la foule il faut qu il poss de une volont puissante et imp rieuse qu accepte de lui la foule sans volont p 137 de l d Payot des Essais de Psychanalyse au Chapitre 2 sur les id es de Le Bon On ne retrouve le terme et cette probl matique que beaucoup plus loin dans le texte au chapitre 10 la foule et la horde originaire p 193 Pensons la mani re dont l hypnose est induite L hypnotiseur affirme tre en possession d un pouvoir myst rieux qui d robe au sujet sa volont propre ou ce qui revient au m me le sujet croit cela de lui Voil les deux seuls endroits du texte o j ai constat que Freud emploie le terme de glauben croire Apparemment ce n est pas un texte sur la croyance et pourtant on a vraiment l impression que Freud parle tout le temps de croyance sans prouver le besoin de th matiser la probl matique elle m me de cette croyance Ce texte se situe en 1920 Je vous ai dit que je ferais jouer compl tement l axiome que Freud a nonc dans sa lettre Fliess rappel e par J Diverchy concernant le fait que la croyance n a pas
31. rer quel point ce concept n est pas un concept usurp surtout d s qu on utilise la suggestion toutes les sauces il faut en effet absolument repenser ce dernier concept qui est lui trop vague On s attend ce qu travers cette critique il arrive dire des choses on est d u Pour une oreille fran aise quand on critique l emploi du terme de suggestion on peut penser que ce sera en soulignant la puissance du langage Eh bien pas du tout C est assez frappant Je vais vous lire ce passage pour moi ce d rapage tout fait c l bre sur la suggestion o il reprend le quatrain de Richter p 149 Freud alors a ce propos Si maintenant apr s m tre tenu distance pendant quelques trente ans j aborde nouveau l nigme de la suggestion je trouve que rien ny a chang sur la nature de la suggestion c est dire sur les conditions dans lesquelles se produisent les influences sans fondement logique suffisant la lumi re ne s est pas faite Je ne me soustrairais pas la t che de corroborer cette affirmation en analysant la litt rature de ces trente derni res ann es je m en abstiens pourtant sachant que dans mon entourage on entreprend une recherche d taill e qui s est justement fix cette t che cf additif de 1924 en bas de page Ce travail n a malheureusement pas t r alis Au lieu de cela je vais tenter pour clairer la psychologie des foules de recourir au concept d
32. s croire qui nous revient en pleine figure Lorsqu un jeune entre sur le march du travail je dois dire qu il ne peut plus se contenter de croire tout ce quoi on a essay de lui faire croire en l duquant dans l ducation nationale Il se rend bien compte que sur toutes ces valeurs sur lesquelles il a tent de fonder son insertion chouent faire jouer le minimum requis pour qu il arrive prendre femme faire un enfant et gagner sa vie tout simplement Ce n est pas comme a Cela va tre dans une violence faite du croire et s obligeant savoir savoir v ritablement jusqu au bout d o il vient et pourquoi faire valoir d o il tient ce qu il sait de son origine Le travail va tre cela Le travail social va devoir s articuler au travail dit de r ve mais comme chacun le sait pas tr s reconnu comme ayant une valeur alors que c est peut tre le seul travail qui vaille T PERLES Est ce que je peux vous demander pourquoi la socialisation via sociale et via symbolique A HADJ MOURI Dans une d marche dc d part on a les distinguer On est oblig d les opposer Mais par exemple il y a un concept qui est celui des pulsions qui vient les articuler La pulsion est sociale Freud n avait pas le terme de symbolique l poque Il n crivait pas le concept de symbolique comme l a ma tris Lacan apr s pour montrer que finalement la pulsion est inhib e quant au but de fa on essentielle donc quel que
33. sa propre croyance objectiv e Elle gifle son fils et d savoue les croyances qui ont cours dans la famille De la m re et du fils qui est le plus croyant Le jeune Duquesnoy n a pas proprement parler de pens e magique il n est pas mystifi mais au contraire se comporte comme en pr sence d arguments logiques C est bien la m re qui croit c est dire que dans le mais quand m me sa subjectivit prend part cette croyance Dans cet pisode le quand m me ne suffit plus maintenir la croyance lorsque celle ci est confront e une conviction objective Voil en guise d introduction Je laisse maintenant la parole M Jacques Nassif Merci Jacques Nassif Il y a eu trois parcours dans cette tentative de repenser ces questions Un parcours dans Freud avec Les th ories sexuelles infantiles qui m a servi de point de d part puis une relecture du Discours sur la servitude volontaire de La Bo tie et le mois dernier il s agissait de la pi ce de Kleist La famille Schrofjenstein Je pense qu il est temps aujourd hui de revenir Freud J ai vraiment plaisir parler dans ce cadre nouveau que je suppose peut tre plus directement lacanien sinon lacaniste que celui des Cartels constituants Chez nous la r f rence Lacan est constante dans les faits plut t que dans les concepts explicitement avou s La langue de bois lacanienne a au cours des ann es perdu un peu de sa fascination
34. t acte Peut tre en reparlerons nous plus tard J NASSIF Oui c est incitatif T PERLES Mais ce n est pas une croyance J NASSIF C est une croyance qui est nonc e Au commencement est l acte C est une croyance Ce n est pas mettre sur le m me plan il y a du refoul et l acte est refoul L acte est refoul est du savoir Je le sais je le constate Mais dire au commencement est l acte c est une croyance X Parler J NASSIF Oui mais parler je fais le pari que je serai entendu et compris L il y a peut tre une croyance au langage qui d passe le simple fait de poser l acte sur quelque chose Il y a toujours faire jouer deux modalit s dans tout acte qui sont cela va se savoir et qu est ce qu on va en dire Comment cela va t il tre entendu si on croit que c est moi qui ai pos a qu il a t sign Il n y a pas de nom propre qui ne surinvestisse pas le savoir de l acte par une croyance partir du moment o l on joue un nom propre de la croyance est mise enjeu T PERLES Si je peux me permettre de prolonger un peu dans un effort de concision et pour essayer de faire avancer ta r flexion Il m a sembl t entendre opposer croyance et savoir partir d une reprise de la conception lacanienne du sujet de la science Le savoir dont le sujet cherche se d prendre cherche se d mettre m me comme question c est pour comprendre Il peut aussi le faire avec un
35. ter qu il a affaire un objet un autre qui peut le secourir qui peut subvenir ses besoins Mais il faut qu il renonce assouvir ses besoins comme il le fait sur la voie de la pulsion orale c est dire en incorporant cet autre en mangeant sa m re S il veut m nager l avenir il faut qu il croie que ses besoins seront nouveau assouvis et qu il mette en place pour cela quelque chose d aussi important dont le concept est l inhibition quant au but La pulsion doit tre inhib e quant au but C est une des choses que d couvre Freud Les pulsions ont un objet mais elles sont la plupart du temps et surtout les pulsions sociales inhib es quant au but surtout si le but de la pulsion orale qui joue aussi dans le social est l incorporation Il faudra bien que l enfant constate qu il ne peut pas accomplir le but de sa pulsion orale Le point de d part de la croyance Freud ne le dit pas c est moi qui l avance est qu il faut se d partir du savoir spontan qu a le sujet humain quant sa pulsion sociale et se r soudre croire c est dire anticiper le futur Pourquoi est il indispensable de croire Pour inhiber la pulsion Il est vital de pouvoir inhiber la pulsion quant au but Les pulsions sociales sont d tourn es de leur but constate Freud Elles ne peuvent pas tre d tourn es de leur but sans une croyance ajouterai je c est mon nonciation ma th se que je tiens bi
36. u moi dans la m lancolie est tout fait ravageur et permet un sujet de s absenter de son corps Mais vous sentez bien que ce sont des structures dans lesquelles cette entification de personnes l int rieur de la personne sont plausibles Freud d ailleurs emploie le concept de scission propos du moi dans son rapport l id al du moi et non le concept de clivage Comme je voudrais laisser de la place la discussion je regrette d tre oblig d aller un peu vite sur ces points qui sont d cisif pour nous Je me demande et c est vraiment la question que je me pose si aussi bien cette scission entre moi et id al du moi et cette conception de l id al du moi comme fondateur du lien social ne sont pas dat s et ne r sultent pas d une m connaissance de deux choses qui sont l efficace du langage dans l inconscient et la th matisation de la croyance On peut peut tre se passer d une instance psychique comme l id al du moi si on g n ralise la pr gnance des croyances pour un sujet Mais me direz vous que faites vous alors du concept d identification Urne para t bien s r fructueux pour ce qui est d une construction de l volution du sujet peut tre que sans identification il n y a pas de complexe d OEdipe pensable Tr s clairement Freud pour donner un exemple d identification parle du complexe d OEdipe et pour fonder le complexe d OEdipe il le formule en termes d identification ce qui n est pas tonnant
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