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UN EXEMPLE D`ÉCRITS RÉFLEXIFS AU CYCLE III

1. EAE o S sim fi If SE Jo sa Fes _ RASA PE ame eoi Se AZ g E TREET EE EI ARRET lU LAJ TREE ALI 9 an Le ri es VAE a Me He z A Hte A x ES d t SAAN PRES O GA b X ain BR Le F CA ANS IUN PR NIN A amp saliti Fu Ne ae Mient Al Fe Aa L x Dd T RO T IE K PART es RSA ETES PRES N S k CHR A2 E CO NZ A UDe YVI Sem e RAS Y NAJ E DESE LYC PAS AA NPA E La NEN ar lotir CESQNREE SNA EAN Ris HT el FAT Ter TEET dl FE e u t J RAS EFEO gt b ad 4 R A S T es ar EN E o JE a CERA LS a LL ns LA m ESE E EE EENE LAS a EAN J a t PE En d s A 3 N r E SE cf PT AJI e Fa ADIY L DS es 3z PA Re nS d 3 Va nl TE RE 177 AT Log RE eus z ra z a LL AA M moire de CAFIPEME 2010 Pour se rendre compte des progr s de K r ne un extrait de son journal au d but du mois de Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r
2. 2 Une pratique r flexive le journal des apprentissages 4 a Protocole de mise en uvre Chaque l ve poss de son journal des apprentissages Il s agit d un carnet dans lequel chaque l ve crit ce qu il a appris dans la journ e Un d bat a eu lieu en classe pour d cider de ce qui pouvait tre crit A l issue de ce premier change les id es ont t list es sur un document sorte de notice d utilisation dans laquelle j ai pr cis le r le de l enseignante Il consiste en un regard bienveillant sur ce qui a t crit une possibilit de poser des questions pour aider les l ves formuler leurs pens es une possibilit galement de r pondre aux ventuelles questions bien que je pr f re donner cette fonction aux changes qui ont lieu chaque matin entre les l ves En revanche comme il s agit d crits personnels contrairement aux autres crits scolaires J ai fait le choix de ne pas corriger les erreurs d orthographe ou de syntaxe Deux moments de classe sont consacr s au journal des apprentissages Les l ves crivent sur leurs apprentissages tous les jours de 16h15 16h30 C est un temps individuel de r flexion et de r daction qui peut tre poursuivi si n cessaire apr s la classe Tous les matins pendant une dizaine de minutes des l ves volontaires lisent ce qu ils ont crit Leur lecture permet de cr er des changes et de poursuivre la r flexion e
3. J ai rapidement constat qu en d but d ann e la plupart des l ves d crivaient leur journ e de classe non pas en terme d apprentissages mais plut t en une s rie d v nements ou d actions ayant rythm la journ e c est ce que Caroline Scheepers appelle les journaux compte rendu En voici quelques exemples On a fait un nouveau jeu a va a ne va pas le 07 09 2009 Ibrahim On est mont dans la classe le matin on a fait des activit s et j ai bien aim puis apr s on est parti en r cr ation Apr s on a mang apr s on a fait de l histoire c tait trop bien et on a crit les devoirs et on a fait le a va a ne va pas Et j ai trop aim la frise chronologique K r ne le 08 09 2009 J ai jou au foot On a fait la lecture et de l histoire Toussaint le 07 09 2009 Ces extraits de Journaux des apprentissages soulignent trois l ments r currents lors du premier mois d criture la description de temps hors classe comme les jeux de r cr ation ou le repas du midi moments qui ne sont pas de r els temps d apprentissages et qui ne devraient figurer dans le journal des apprentissages que si l l ve les identifie en terme d apprentissages sociaux et civiques l utilisation du verbe faire d s qu il s agit d apprentissages disciplinaires par exemple faire de l histoire l emploi du pronom ind fini on pronom qui
4. Le journal des apprentissages chec l chec n 160 mars 2003 p 4 8 CRINON Jacques MAILLARD Alain et CABRERA Annie Des l ves tiennent le journal de leurs apprentissages Cahiers p dagogiques n 388 389 novembre d cembre 2000 p 62 66 DELVOLV Nicole Tous les l ves peuvent apprendre aspects psychologiques et ergonomiques des apprentissages Hachette Education 2005 GAGN Pierre Paul Pour apprendre mieux penser Trucs et astuces pour aider les l ves g rer leur processus d apprentissage Cheneli re Education 1999 H RAUD Jean Loup PROUCHET Marc Penser pour apprendre regard critique sur l ducation cognitive l cole Hatier P dagogie 1999 SCHEEPERS Caroline Former des enfants r flexifs Rep res n 38 2008 p 99 120 Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 ANNEXES Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 30 31 Annexe 1 fiche de pr paration Le journal des apprentissages Activit rituelle ayant lieu tous les matins 8 h 35 Niveat i Cycle II C M 1 OPA A mener les enfants mieux percevoir enjeu d apprentissage des t ches scolaires dans lesquelles ils sont engag s ce qu ils savent ne savent pas ou sont en train d apprendre les proc
5. gt ui C est en crivant que l l ve parvient construire sa pens e Jacques Crinon l exprime ainsi Les activit s langagi res orales et crites ne constituent pas une simple I8 Voir p 14 les discussions sur les situations d apprentissage D Je me suis inspir e de la d marche propos e par Marc Prouchet pour conduire ce qu il appelle une s quence de m diation Penser pour apprendre Regard critique sur l ducation cognitive l cole Hatier 1999 Voir annexe 9 un l ve explique son raisonnement l Parler et crire pour penser apprendre et se construire l crit et l oral r flexifs dir Jean Charles Chabanne et Dominique Bucheton P U F 2002 Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 18 transcription d id es pr existantes mais contribuent la construction des connaissances et l activation des repr sentations mentales C est lorsque je leur demande d crire dans leur journal que les l ves prennent le temps de s arr ter de se questionner de se parler soi m me pour mieux r fl chir ce qu ils ont appris Il m a sembl important de montrer aux l ves que trouver ses mots tait une tape essentielle de cette activit complexe Une affiche a t labor e pour r aliser le processus mental en jeu Pour dire ou crire ses apprentissages 1l faut se pa
6. conduites g n rales des enfants envers les autres enfants conduites g n rales des enfants face leur travail conduites g n rales des enfants face l effort et aux difficult s verbalisation langage mobilisation inad quate ou non mobilisation de comp tences cognitives m moire Par opposition au terme l ve dans la relation traditionnelle ma tre l ve o les savoirs priment le terme apprenant s inscrit sur une d marche centr e sur le sujet de l apprentissage Tandis que l l ve est enseign l apprenant est acteur et actif dans son propre apprentissage La centration sur l apprenant est issue du mouvement constructiviste Nicole Delvolv Tous les l ves peuvent apprendre aspects psychologiques et ergonomiques des apprentissages Hachette ducation 2005 Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 4 C est pourquoi J ai d cid de rendre plus lisibles les apprentissages et de donner des outils mes l ves afin qu ils comprennent quels sont les savoirs en jeu et pour les aider faire le lien entre ce qu ils savent d j et les nouveaux savoirs Pour cela le langage r flexif qui permet un examen approfondi et une prise de conscience de sa d marche est tr s pr sent dans ma classe notamment sous la forme d une pratique quotidienne le journal des apprentissages
7. 18b gouttedor scola ac paris fr spip php article1915 16 Voir l annexe 7 un tableau structur et structurant Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle IH le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 15 reformulation par plusieurs l ves des strat gies qui ont t efficaces et ou des savoirs appris lors de cette s ance en essayant de d contextualiser l apprentissage et d objectiver les nouveaux savoirs rappel des capacit s mises en jeu pour avoir atteint l objectif de cette s ance et de ce qu il reste faire pour acqu rir la comp tence vis e relecture du tableau et ajout des nouveaux savoirs et des nouvelles questions Ces discussions autour des situations d apprentissages permettent de donner du sens aux apprentissages mais ne suffisent pas L criture du journal des apprentissages s inscrit dans la m me d marche et y ajoute une dimension individuelle et r flexive chacun y transcrit sa r alit ses choix sa mani re de se situer dans l activit et de situer les apprentissages par rapport ce qu il sait d j en diff r L l ve a eu le temps de prendre du recul de se poser de nouvelles questions de se demander si finalement 1l s agissait pour lui d une r vision d un entra nement ou bien de la d couverte d une notion nouvelle qui n a pas t encore comprise Tous les l ves ne vivent pas la situation de la m me mani re n
8. flexifs au cycle III le journal des apprentissages septembre se trouve la page 13
9. l ves qui avaient compris les savoirs en jeu n ont pu que les consolider Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 24 CONCLUSION Apr s sept mois de pratique quotidienne du journal des apprentissages la plupart des l ves de la classe sont capables d y crire ce qu ils ont appris Ils sont devenus de r els chercheurs ils cherchent le sens de chaque activit comprendre les strat gies qu ils mettent en uvre et celles de leurs camarades se questionnent davantage sur les erreurs Ils ont acquis des capacit s m tacognitives car ils per oivent mieux comment apprendre apprendre Les progr s des l ves sont visibles dans la mani re dont les journaux ont volu les l ves glissant progressivement de on a fait j ai appris Les savoirs semblent mieux appropri s car ils sont plus investis par les l ves qui se questionnent davantage et sont capables de mettre en mots leur raisonnement Le journal des apprentissages a galement contribu au d veloppement des comp tences sociales et civiques des l ves le climat de classe est d autant plus rassurant et motivant que cette pratique a renforc un v ritable espace de dialogue et de respect de l autre Ecoute et expression des motions de chacun changes sur les difficult s des uns et des autres participation commune la reconstruction de savoirs perm
10. 42 Annexe 11 formules pour mieux crire ses apprentissages Pour m aider crire mes apprentissages Voici plusieurs fa ons de commencer des phrases pour crire dans mon journal des apprentissages Pour crire ce que J ai appris J ai appris quelque chose Vai appris J ai appris que J ai appris comment J ai appris en J ai appris en cherchant J ai appris en utilisant J ai appris en classant Jai compris quelque chose ou quelqu un Jai compris que Je wai pas compris J ai retenu Pai oubli de quelque chose Pour crire ce que j en ai pens Ce que j ai aim c est Je mai pas aim J ai beaucoup aim ai moins aim que J ai plus aim que Ce qui m a plu c est Je regrette que de J ai t tonn quand Je n aurais jamais pens que Je ne m attendais pas Je n aurais pas cru que Je pense que mon avis ce serait mieux si Pour crire mes capacit s Ce que j ai trouv difficile Ce que j ai trouv facile Je trouve plus difficile de que de Je trouve plus facile que C est plus facile quand J aurais pu faire attention Si j avais Pour crire mes progr s J arrive mieux J ai fait des progr s concernant Il faudrait que j arrive
11. M moire de CAFIPEMF 2010 34 Annexe 3 typologie des journaux des apprentissages suite Le journal intime Extrait du journal d Oumou Le journal en pointill s Extrait du journal d Omar deux pages cons cutives Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 35 2 egorie ournal hors cat un Annexe 4 Extrait du journal d Alhassana SA NEA TAT TRE oo CIT D ji d LE i eZ lt l gm l i gt li C 4 Fe Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 36 Annexe 5 trois sortes de journaux comptes rendus Description du programme de la journ e Extrait du journal de K r ne ou Ibrahim ou Mariana Lu Description du programme de la journ e et implication du narrateur qui donne son avis Extrait du journal de Toufik Emploi erron du mot apprendre Extrait du journal d Abderaman Enah y Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 37 t
12. aa 12 D LE APPOELAUS AVOIR M en tn ie ae cote 12 c Mieux identifier la t che le savoir ses enjeux seessssssssseerrsssssssscerrrssssssssererssssss 14 Je Ea CONSEUCHONAE SA POSCO coronna a d senrets is ace 15 a S autorser penser et AS ATTIMMOR s2hs 2 net ones fiat 15 b Prendre conscience de son raisonnement et le verbaliser soenseessessenssessessesssessens 16 C Trouver ses MOS nn alles td ne one le nec lite 17 HI UN ECRIT AU SERVICE DES APPRENTISSAGES sms 18 LUn NS te POUrSOl ener E it entiere 18 4 Desr OS PSone Sienai a E 18 DDES MOIS POUE DENSE eraon n a 19 c Un engagement personnel et un plaisir d crire 20 2 Un langage pour communiquer avec les autres 20 a Commu nigucr avec an U ee a a e lets 20 D EADOSSIDElES d ONT OU esa E ec ee A 24 c La n cessit d une syntaxe et d une orthographe correctes ssssssseoeessssssssseererssss 22 3 Un langage au service des apprentissages 22 a Une meilleure m morisation des savoirs 7 sers 22 b Une mise distance co te se en temps is nains aa aii 23 c Des progr s dans la mani re de mettre en mots ses savoirs vont ils de pair avec des progr s dans les Apprentissages israel nitts 24 CONCLUSION sn nm a A O 27 BIDHOBFADMIC me nasas li inde ni en ESEA ETAS E aa E CESSAT 29 ANNEXES sorrerara aana a a a a A A aaaea 30 Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 20
13. apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 6 autres ce qui t appris Par cons quent ce sont galement des comp tences de ma trise de la langue fran aise qui seront d velopp es en particulier S exprimer l oral comme l crit dans un vocabulaire appropri et pr cis r diger un texte d une quinzaine de lignes en utilisant ses connaissances en vocabulaire et en grammaire orthographier correctement un texte simple de dix lignes lors de sa r daction ou de sa dict e en se r f rant aux r gles connues d orthographe et de grammaire ainsi qu la connaissance du vocabulaire Cette pratique s inscrit dans le projet d cole 2009 2012 dont l une des priorit s est l enseignement de la m thodologie et des usages scolaires c Outils d valuation Pour mesurer les progr s des l ves j utiliserai les outils d valuation suivants chaque journal des apprentissages pr cieuse mine d or des progr s des l ves dans le sens qu ils donnent aux apprentissages et la mani re de mettre en mot leurs savoirs les recherches des l ves dans lesquelles leur raisonnement est particuli rement visible l observation de leur mani re de verbaliser leurs savoirs lors d changes collectifs leur mani re de se mettre au travail et de s impliquer dans les apprentissages Si les l ves donnent davantage de sens leurs apprentissages les comp tences vis
14. dans leur journal et se concentrent exclusivement sur ce qu ils ont appris b Prendre conscience de son raisonnement et le verbaliser D autres l ves ont du mal prendre conscience de leur raisonnement et ne peuvent le rendre explicite dans leur journal Ce n est pas parce qu ils ne raisonnent pas mais plut t Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 17 parce qu ils ne parviennent pas l identifier et le mettre en mots Or mettre des mots sur son raisonnement permet de mieux le m moriser et de mieux s en servir Il est donc indispensable d aider les l ves y parvenir e 18 2 Pour cela les discussions sur les apprentissages men es en classe favorisent la prise de conscience et la verbalisation des raisonnements mis en jeu J ai galement mis en place dans le cadre de l aide personnalis e des s ances de m thodologie Il s agit de faire verbaliser par les l ves leur raisonnement pour qu ils en prennent conscience tape indispensable pour savoir comment le modifier pour mieux r ussir Ainsi lors d une s ance de m thodologie en g om trie o les l ves devaient mieux comprendre comment tracer des droites perpendiculaires c est en incitant K r ne mettre des mots sur ce qu elle faisait qu elle a pris conscience qu elle ne savait pas comment placer langle droit de son querre Il s
15. de l enseignant conform ment au r f rentiel de comp tences du professeur des coles la valorisation des r ussites la valorisation du statut de l erreur dans le processus d apprentissage la possibilit d exprimer ses motions J ai encourag les l ves parler de leurs r ussites mais aussi de leurs erreurs de leurs doutes et de leurs peurs dans le journal des apprentissages Le journal doit valoriser les acquis des l ves mais aussi les rassurer permettre chacun de se lib rer de ses doutes C est ce que Mohamed a compris Son journal du type r parateur lui permet d ext rioriser ses angoisses pour mieux s en lib rer A plusieurs reprises J ai incit les l ves oser crire ce qui leur posait probl me Malheureusement cela reste rare les l ves veulent se mettre en valeur et insistent sur ce qu ils r ussissent Il serait sans doute int ressant de demander le m me jour tous d crire uniquement ce qu ils n ont pas compris ou ce qu ils n ont pas r ussi Si tous les l ves le font y compris ceux qui donnent l impression de ne jamais rencontrer de difficult s cela permettra sans doute de redonner tous plus efficacement confiance en eux Peut tre aussi que le fait d accorder tout au long de la journ e une grande place la verbalisation des doutes des erreurs participe au fait qu en fin de journ e beaucoup d l ves n prouvent plus le besoin de les crire
16. de leurs apprentissages car ils risquaient en le faisant de s apercevoir de leurs difficult s Or 17 gt 215 e 2 Voir l annexe 8 comment les l ves objectivent leurs apprentissages retranscription d changes en classe Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 16 c est justement un des int r ts de cette pratique chaque l ve doit pouvoir mieux identifier ce qu il sait de ce qu il ne sait pas tape indispensable pour mieux apprendre Ces l ves manquent de confiance en eux ce qui provoque un sentiment de peur de faire et une impossibilit de mobiliser leurs connaissances cognitives et m tacognitives Ils s interdisent de penser et n osent pas s affirmer C est notamment le cas de Mohamed et Toussaint Ces deux l ves ont tendance paniquer se d courager redemander plusieurs fois ce qu il faut faire Ce qui leur pose probl me pour crire leur journal souligne ce qui leur pose probl me au quotidien pour mobiliser leurs connaissances la gestion de leurs motions Comment d velopper chez ces l ves en particulier un regard positif sur eux m mes C est au sein de la classe tous les moments de la journ e avec l aide de l enseignant et du groupe classe qu ils peuvent trouver l aide dont ils ont besoin pour mieux g rer leurs motions avec les moyens suivants le regard bienveillant
17. es devraient tre plus facilement acquises 3 Le journal des apprentissages en d but d ann e D s les premi res semaines de classe J ai constat beaucoup de diff rences d un journal des apprentissages un autre Ces carts au bout d une dizaine de jours seulement m ont interpel e J ai donc proc d une premi re analyse de leur contenu Pour cela J ai proc d avec m thode je n ai tudi que les journaux des l ves pr sents d s la mise en place du journal soit 21 journaux au lieu de 23 pour avoir une analyse la plus fiable possible j ai pris en compte les crits compris entre le 07 09 2009 et le 24 09 2009 soit douze jours de classe a Typologie des journaux de la classe Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 7 Pour analyser les journaux de la classe je me suis aid e de l article crit par Caroline Scheepers dans lequel elle a tabli un classement Elle y distingue cinq types de journaux le journal mosa que l l ve s est appropri cet outil le m talangage est tr s pr sent toutes les contraintes ont t prises en compte pour une meilleure r flexivit le journal r parateur l l ve semble s tre appropri l outil mais ce surinvestissement t moigne d une demande l aide face un besoin absolu d tre rassur le journal compte rendu l l
18. le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 21 chaque soir La fr quence de lecture de chaque journal pour l instant est d environ une fois toutes les deux semaines ce qui ne m emp che pas de mani re ponctuelle de lire ce que chacun crit sur un apprentissage en particulier pour pourvoir justement adapter la suite de la s quence en cours N anmoins je pense que l impossibilit de lire au quotidien les vingt trois journaux de la classe nuit au dialogue crit que je souhaitais plus pr sent lors de l laboration de cette pratique de classe b La possibilit d un retour Le fait que ce langage r flexif soit crit favorise les retours en arri re de chacun pour raturer compl ter enrichir ce qui a t crit pr c demment Chaque l ve peut faire voluer ce qu il a crit et affiner ainsi son raisonnement m tacognitif Apr s les changes du matin un temps est laiss pour que chacun puisse revenir sur ce qu il a crit la veille en fonction de ce qui a t dit en collectif et de la nouvelle mise distance que ce temps d interactions a cr e Afin de rendre visible les am liorations du matin J ai demand aux l ves de les crire d une autre couleur Tous ne le font pas certains ne voulant pas revenir sur leur crit d autres parce qu ils pr f rent justement que les changements soient le moins visibles possible i E 225 Voici un exemple d crit modifi le lendemain ma
19. ou de la situation d apprentissage avant de r fl chir au sens de l activit J ai tabli la progression suivante ETAPE 1 ETAPE 2 ETAPE 3 ETAPE 4 ETAPE 5 j ai fait J ai fait j ai j ai r ussi j ai j ai appris j ai appris j ai aim appris en compris je me demande L l ve est capable de crire Sur au moins une activit identifier le champ disciplinaire auquel elle appartient en d crire le d roulement L l ve est capable de crire sur au moins une activit identifier le champ disciplinaire auquel elle appartient exprimer son ressenti L l ve est capable de comprendre et communiquer la finalit de l activit commencer s auto valuer L l ve est capable de comprendre et communiquer la finalit de l activit expliquer la d marche mise en uvre L l ve est capable de comprendre et communiquer la finalit de l activit comparer les connaissances ant rieures avec les nouvelles connaissances acquises rep rer sa place dans la s quence anticiper la suite de l activit Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 11 Certes les l ves ayant des difficult s m moriser peuvent utiliser le programme de
20. plus la m me cat gorie ceux dont le pr nom est surlign en bleu sont les l ves qui sont arriv s dans la classe en cours d ann e Voir l annexe 12 un extrait du journal de K r ne au mois d avril comparer avec ses crits sur la le on de g ographie en page 13 de ce m moire Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 25 Cependant des nuances existent entre chaque journal mosa que certains comme Toufik commencent peine tre capable d aller au del de la t che accomplir d autres au contraire comme Saliha ne se contentent d expliquer qu une chose et d taillent de moins en moins sous pr texte qu ils n ont rien appris de nouveau Alhassana a encore tendance crire surtout ce qu il a aim et ce qu il n a pas aim bien qu il explique de plus en plus ce qu il a appris Omar est avare en explications tandis que K r ne et Thushyanthan prennent c ur de d tailler tout ce qu ils ont appris et comment ils s y sont pris Nisrine transf re de mani re consciente certains savoirs nouvellement acquis pour d crire un autre apprentissage Dans l exemple ci contre elle est capable de transf rer bon escient sa compr hension des critures fractionnaires pour expliquer le mot du jour Aujourd hui en rituel j ai appris la signification du mot monocle nos lunettes ont deux ronds et l
21. servent pour r diger leur journal des apprentissages Les journaux des deux l ves concern s Omar et Samy sont devenus rapidement des journaux mosa que Ce qui me semble particuli rement int ressant est le fait que les l ves qui ont mis en place ces strat gies pour mieux m moriser leurs apprentissages ou du moins les activit s ayant eu lieu dans la journ e sont des l ves dont les journaux n taient pas du type mosa que au mois de septembre mais qui ont su progresser rapidement Ces progr s et cette laboration de strat gies aussi complexes que la prise de notes ne seraient 1ls pas du au fait qu il s agit d l ves pour qui le sens des apprentissages est suffisamment clair et limpide pour qu ils puissent se donner tous les moyens de r ussir cette activit r flexive Qu en est il des l ves pour qui ce retour en arri re constitue un premier obstacle la prise de conscience de ce qu ils ont appris Comment crire sur ses apprentissages et se les rem morer s ils n ont pas t suffisamment bien identifi s b Progression tablie par l enseignant Mes exigences n ont pas t les m mes pour tous les l ves Pour aider les l ves rencontrant des difficult s m moriser les activit s faites en classe 1l ne leur a t demand au d part d crire seulement une chose faite Il me semblait plus simple de passer par le souvenir de ce qui a t fait de la t che accomplir
22. ve retranscrit fid lement le programme de la journ e dans les moindres d tails mais sans s investir personnellement et sans prise de distance sur les SAVOITS le journal intime l l ve raconte des l ments de sa vie priv e laissant au second plan les apprentissages le journal en pointill s l l ve n y crit que de temps en temps et est tr s peu investi dans cette d marche En m aidant de ces crit res J ai obtenu le classement suivant journal journal journal journal journal mosa que r parateur compte rendu intime en pointill s Anouar Mohamed Ibrahim Omar Alhassana Boubacar Toussaint Lylian Coumba K r ne Benali Massangn Toufik Raki Lola Saliha Samy Thushyanthan Abderaman Mariana 6 l ves 1 l ve 9 l ves 1 l ve 3 l ves 1 l ve Un seul journal celui d Alhassana ne peut tre class dans aucune de ces cat gories Fix ia UT 2 TO r En effet cet l ve utilise souvent la formulation J ai aim Je n ai pas aim sans vraiment s expliquer Il ne d crit que tr s peu ce qui a t fait encore moins ce qui a t appris en revanche l nonciation la premi re personne du singulier montre une certaine implication de sa part b Analyse de ce classement Des pr cisions sont apporter concernant ce classement qui ne correspond pas exactement la typologie de Caroline Scheepers Les nuances suivantes sont prendre en compte 8 Caroline
23. 10 INTRODUCTION Beaucoup d l ves de mon cole situ e en zone d ducation prioritaire et faisant partie d un r seau ambition r ussite apprennent avec difficult car 1ls ne donnent pas suffisamment de sens aux apprentissages pour se mobiliser efficacement D couvrir comment on apprend et par l m me mieux apprendre tel est l enjeu des dispositifs r flexifs mis en place dans ma classe de C M I Pour mieux comprendre comment la d marche m tacognitive peut faire voluer le rapport au savoir de mes l ves J analyserai un seul de ces dispositifs le journal des apprentissages en me demandant en quoi le langage crit relatif la vie scolaire permet chaque l ve de structurer sa pens e et de favoriser ainsi ses apprentissages Apr s en avoir expliqu la d marche j essaierai de comprendre partir de l observation des crits des l ves en quoi penser peut tre une activit risqu e et comment le langage crit peut servir les apprentissages I LA DEMARCHE 1 Les difficult s des l ves a Constats Lors du bilan du projet d cole 2006 2009 de l cole o J enseigne un certain nombre de constats ont t point s Beaucoup d entre eux soulignent le rapport souvent probl matique des l ves aux apprentissages la plupart des l ves n a pas la connaissance des usages scolaires les l ves rencontrent des difficult s donner du sens aux apprentissages et l c
24. Acad mie de Paris M moire de CAFIPEMEF Champ disciplinaire fran ais UN EXEMPLE D CRITS R FLEXIFS AU CYCLE III LE JOURNAL DES APPRENTISSAGES Anne C cile DUFFEZ Soutenu le 21 mai 2010 TABLE DES MATI RES INFRODUCMONi nie nn reset ENEE E aE rene ie ta tedat estate 2 l CADEMARC CHE nn nn a e nl ati id este die ire esse 2 TMS ineo s CES T d eo ee aol 2 D CORS Ra an an den sm Ode cet ae A tte ne Ale eo 2 D Les malentendus d l cole ss a Rein cdi 3 GC Une demarche Ta M LACOMIUAONML S AS RSS a NS ie ner 3 2 Une pratique r flexive le journal des apprentissages 4 DPOC US HS CRU TR ee a 4 b Objectifs vis s et articulation avec les programmes esesesssseoeersssssssseerersssssssseerees 5 FO S E EEO EE A 6 3 Le journal des apprentissages en d but d ann e ss 6 a Typologie d sJournaux de la Class s ane E A penle 6 DANIY dece classement ae A E AEREA 7 GC me rsence d une DIObDI MANMAQUE SSSR RS nn nee A nn aan 8 IE PENSER UNE ACTIVIEL RISOUEE ee tee tetteecceteteccetteseaceneereteete eee 9 R ME MOIS AO RS RC da ed a 9 d UMICIOUT EM AIME NeOs sae EH De RS NM dit 9 b Progression tablie par enseignant orcriiirsrcrasneninei i 10 c La place de la m morisation dans les apprentissages sssoseesssssssssserrssssssssserrrssss 11 2 Le verbe faire ennemi du verbe apprendre 12 a Analyse de emploi r p titif du verbe faire gt csarererndinoniicniiin iera i
25. Ba moi j ai reli relu le texte et la question et j ai cherch Enseignante Qu as tu cherch Toufik J ai cherch les nombres qui peuvent me servir Samy Moi je me suis dit que dans une bo te il y avait 8 sachets Lola Je savais que le d but de l histoire on s en fiche Ce que l on veut savoir c est combien de sachets ils ont dans la navette comme a on pourra savoir combien il en manque Le pi ge c est qu il y a plein de nombres mais faut pas tous les prendre Enseignante Omar peux tu nous dire comment tu t y prendrais si tu avais un autre probl me du m me genre r soudre Omar Euh Ben je peux relire l exercice pour voir le passage qui me donne les informations pour pouvoir m aider calculer Oumou Tu peux les surligner pour t aider Benali Qu as tu appris d autres Omar Euh une chanson en musique et euh je ne m en souviens plus Enseignante Qui a parl d autres choses dans son journal Mohamed l ve la main et lit son journal Il a parl de la s ance d orthographe Lorsque les l ves ont eu le temps de modifier leurs crits beaucoup ont compl t ce qu ils avaient appris en math matiques et en orthographe Voici l ajout d Omar et R 2 El y fa AN NP E w TS 2A HREN TA 3 Tp e Hiat M lt J po RF Piil 4 q
26. Je dois encore apprendre quelque chose Je sais mais je ne sais pas encore Il faut que pense Il ne faut pas que j oublie quelque chose Il ne faut pas que j oublie de Pour poser des questions Je me demande si Je me demande pourquoi Je me demande comment Pour mieux m exprimer je peux aussi donner des exemples faire un dessin ou un sch ma Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 43 erene S Pullus 2 7 JO UAA S z amp LEXI F D me S 14 y el b t du journal de K i extra E TA Annexe 12 Extrait du journal de K r ne 3 pages cons cutives T 3 ii 4 L q Z 4 FT X p ag JIP UES x gt A N CS w gt DES ZARA 2 h 1 l A Pa pe w A A l lt D Le AUREZ i j amp s HEY BRS Pee z z ANNY CAIN ee CA CAR Te SR b PA a A d SS 171 a Lo z luriga xs OAL Y LA B LC E il aA A BM A Saa i TE A Es NW LA ES Pie AP A o ADN TE SANSE AP 7 j ini ne PE 2 SEA Fer LA I 12 EE o r Ses kel hat E PR ER Mn D ARE DS Re LEE PERA q
27. Scheepers Former des enfants r flexifs in Rep res n 38 2008 Voir l annexe 3 une page de chaque type de journal Voir l annexe 4 une page du journal d Alhassana Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 8 En ce d but d ann e tous les journaux y compris les journaux mosa ques contiennent des crits assez courts Seule Lola tr s laise lorsqu il s agit de s exprimer l oral comme l crit d veloppe r ellement sa pens e En septembre les l ves de ma classe crivent en moyenne deux phrases par jour Je distingue trois sortes de journaux comptes rendus au sein de ma classe les journaux v ritable m moire de ce qui a t fait dans la journ e on y retrouve de mani re r currente l expression on a fait qui s oppose l expression j ai appris des journaux mosa ques les journaux dans lesquels s ajoutent ce programme plus ou moins minutieux de la journ e les marques du plaisir pris lors des diff rentes activit s J ai aim cela m a plu marques qui impliquent davantage le narrateur les journaux dans lesquels la t che est d crite de mani re tr s succincte avec un syst me nonciatif la premi re personne du singulier et un emploi erron du mot apprendre Ce que ne laisse pas para tre ce classement c est l volution de l c
28. a s ance de g ographie Visiblement elle a retenu la manipulation et c est sans doute ce qui lui a plu car elle fait le choix d en parler dans son journal et elle ne parle que de cela concernant le jeudi 10 septembre 2009 L aspect extraordinaire hors du commun permet sans doute galement d expliquer qu elle n crit qu ce propos Cependant la lecture de son journal je ne peux que me rendre compte qu elle n a pas distingu la t che accomplir de l objectif d apprentissage Or comme elle ne les diff rencie pas elle n a pas acc s au sens de l activit ni au savoir en jeu Ce comportement tait typique de K r ne en d but d ann e l ve s rieuse et appliqu e qui a toujours le souci de bien faire et de plaire la ma tresse qui accomplit la t che du mieux qu elle peut mais qui n y met aucun sens Elle ne parvient pas encore d contextualiser le savoir en jeu Le journal des apprentissages doit tre pour K r ne un moyen de se poser des questions sur ce qu elle a fait pour pouvoir objectiver les savoirs J ai galement remarqu qu il tait plus simple pour les l ves de prendre conscience de la finalit des apprentissages quand l apprentissage est ponctuel ou lorsque son terme est rapide Ce fut le cas des apprentissages effectu s lors de la classe de mer au mois d octobre notamment en ce qui concerne l initiation char voile Pour beaucoup d l ves ces apprent
29. crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 9 En ce d but d ann e les l ves crivent peu seulement une deux phrases par jour en moyenne Trois l ves n crivent que de temps en temps Pour l instant je constate galement peu de pr cision dans le vocabulaire employ les proc dures ne sont pas explicit es Est ce un manque de temps Un manque de sollicitation de ma part Ou tout simplement le passage l crit ne serait il pas une difficult suppl mentaire Ce que je constate ce moment l est qu crire sur ses apprentissages n est donc pas si ais que l on pourrait le croire Cela va devoir s apprendre Apprendre mettre en mots ses apprentissages va donc demander du temps or un des obstacles de ce genre de dispositif ne serait il pas le risque de perdre de vue les apprentissages en eux m mes au lieu de les servir Finalement est ce que ce type d crit va r ellement aider les l ves progresser dans l acquisition de nouvelles comp tences En quoi le langage crit relatif la vie scolaire peut il permettre chaque l ve de structurer sa pens e et de favoriser ainsi ses apprentissages I PENSER UNE ACTIVITE RISQUEE 1 La m morisation a Un retour en arri re n cessaire Pour crire sur ses apprentissages encore faut il s en souvenir cela est une des premi res difficult s de cette activit r flexive Pour y parve
30. demande du temps Pour que ce soit efficace 1l faut que l l ve s arr te prenne du recul et surtout le temps de se poser des questions Le journal des apprentissages est une activit r flexive particuli rement co teuse en temps Il me para t essentiel que ce temps soit pris pendant la classe Si les l ves devaient crire dans leur journal uniquement la maison beaucoup y renonceraient par manque de temps principalement C est d ailleurs l inconv nient relev par les l ves Benali trouve que crire dans le journal a prend du temps C est une des explications qu il donne au fait qu il crit de mani re tr s irr guli re dans son journal Toute activit qui manipule mentalement le mat riau m moriser constitue un traitement qui contribue le fixer en m moire ce qu on m morise en fait c est sa propre activit c est l activit mentale fournie par le sujet qui fait qu il s approprie l information ext rieure C cile Delannoy Une m moire pour apprendre Hachette Education 1994 Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 24 N anmoins c est parce qu crire permet de construire sa pens e que cette activit n cessite du temps Il s agit de temps pour mieux construire ses savoirs et non de temps pris sur les apprentissages c Des progr s dans la mani re de mettre en mots ses sa
31. dures qu ils mettent en uvre pour apprendre s exprimer l oral comme l crit dans un vocabulaire appropri et pr cis r diger un texte d une quinzaine de lignes en utilisant ses connaissances en vocabulaire et en grammaire prendre part un dialogue prendre la parole devant les autres couter autrui formuler et justifier un point de vue s impliquer dans un projet individuel ou collectif Champidisciplinaire Fran ais r daction Materiel 1 journal des apprentissages l ve Dur e 10 15 minutes environ le matin 15 minutes en fin de journ e 1 Chaque soir 15 minutes environ phase crite individuelle Les l ves crivent dans un carnet ce qu ils ont appris dans la journ e Ils peuvent y crire ce qu ils ont appris comment ils ont appris ce qu ils ont aim ou pas ce qu ils ont compris et crire comment ils ont fait pour comprendre ou bien dire ce qu ils n ont pas compris Les l ves ont la possibilit s ils le souhaitent de continuer la r daction chez eux 2 Chaque matin 10 15 minutes phase orale collective Tous les l ves sortent leur journal des apprentissages Les volontaires sont interrog s pour lire leur r daction pas plus de 3 l ves A la fin de chaque lecture un change a lieu avec les autres enfants de la classe afin d enrichir la r daction initiale en amenant les l ves se questionner sur leurs apprentissages Exemple de
32. dus que cr e l cole en particulier l incompr hension des attentes scolaires due au manque de lisibilit des dispositifs p dagogiques la confrontation entre les mod les de l institution scolaire et ceux que les l ves importent de leur milieu d origine l appropriation d un langage sp cifique aux apprentissages scolaires que certains l ves ne ma trisent pas la confusion des l ves entre ce qui s adresse l apprenant ce qui s adresse l l ve ou l enfant Ces malentendus renforceraient les in galit s sociales face au savoir Pour lutter contre l chec scolaire et notamment rendre compr hensible les attentes scolaires J ai d cid d inciter les l ves adopter une attitude r flexive c Une d marche la m tacognition Nicole Delvolv d finit la m tacognition comme la repr sentation que l l ve a des connaissances qu il poss de et de la fa on dont il peut les utiliser Elle insiste sur le fait que la m tacognition serait un outil efficace pour la r ussite des l ves plus un l ve comprend et ma trise ses propres strat gies plus 1l r ussit Marc Prouchet dans Penser pour apprendre Regard critique sur l ducation cognitive l cole Hatier 1999 dresse un inventaire de conduites traduisant des r sistances aux apprentissages et les a class es en 7 cat gories conduites g n rales des enfants envers l adulte
33. e monocle c est 1 2 paire de lunettes Extrait du journal de Nisrine 11 02 2010 Trois journaux n ont pas volu ceux de Mariana Ibrahim et Benali Ibrahim a compris la finalit des apprentissages et au mois de janvier son journal tait un journal mosa que Pourtant depuis le mois de f vrier il recommence d crire ce qui a t fait et pas ce qu il a appris J en cherche toujours l explication lui n en fournit aucune Bien que Benali crive encore son journal de mani re trop irr guli re les jours o il ne prend pas la peine d crire sont de moins en moins nombreux Il me l a expliqu ainsi crire dans le journal a prend du temps Et puis je n ai pas besoin d crire tous les jours Je n crivais pas beaucoup dedans au d but de l ann e parce qu on ne faisait que des r visions Et l il y a encore des jours o je n apprends rien Je comprends ses raisons mais je n adh re pas tout fait la seconde en effet le contrat est d crire chaque jour dans son journal et d expliquer comment on s y prend qu il s agisse de r visions ou non Il ne semble pas avoir compris l int r t du journal ni l int r t des phases d entra nements de r visions dans le processus d apprentissage Est il r ellement acteur de ses apprentissages Sa vision des choses vient peut tre du fait que ce n est pas la mani re dont il s en investit qui lui permet de progres
34. e temps que les l ves rappellent les s ances pr c dentes gi ON Le A mp Le J ai d abord utilis une structure similaire en sciences exp rimentales elle m me inspir e du DVD intitul Apprendre la science et la technologie l cole SCEREN CNDP 2008 r alis par la Direction g n rale de l enseignement scolaire l Acad mie des sciences et le CNDP Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 39 Annexe 8 Comment les l ves obiectivent leurs apprentissages Retranscription d changes ayant eu lieu le 16 04 2010 suite la lecture d Omar est ere peur lire i la classe ce de il a crit la veille ii al MMES 2 by l a Day fin yal EE kat i 71 P 7 A ESI 1 J j Bpa la AF a FI Ma ai en ny f z Raki En math matiques tu dis que tu as appris trier es oies Comment est ce que tu fais Omar Ben euh Je l ai dit je choisis les nombres Rak Oui mais tu fais comment pour choisir Omar Euh Enseignante Qui sait comment trier les informations et veut nous dire comment il s y prend Toufk
35. eaux programmes est de permettre de r duire significativement partir de la rentr e scolaire 2006 le niveau pr occupant du nombre d l ves qui sortent de l cole primaire en situation d chec scolaire av r Cet enjeu des programmes de 2008 est particuli rement visible dans le domaine Devenir l ve l cole maternelle nouveaut de ces programmes o l on voit que d s la maternelle l l ve doit tre capable la fois d prouver de la confiance en soi et de dire ce qu il apprend La pratique que je mets en place dans ma classe est dans la continuit de ce qui est demand aux l ves d s la maternelle Elle permet de d velopper les comp tences 6 et 7 du socle commun les comp tences sociales et civiques et l autonomie et l initiative Lors des changes suite aux lectures des journaux chaque matin les l ves devraient acqu rir la comp tence prendre part un dialogue prendre la parole devant les autres couter autrui formuler et justifier un point de vue En crivant leurs r ussites leur sentiment d checs leurs doutes leurs incompr hensions ils d velopperont la comp tence commencer savoir Ss auto valuer dans des situations simples Tout au long de l ann e par le biais de leur journal des apprentissages les l ves devront s impliquer dans un projet individuel ou collectif Bien que l objectif de cette pratique ne soit pa
36. emble tr s important de travailler la mani re de raisonner de chaque l ve pour qu il l analyse et juge de sa pertinence C est galement au sein de la classe lors d activit s diff renci es que je m ne ce 19 215 215 travail de prise de conscience avec seulement un l ve Il s agit non pas de guider l l ve pour qu il parvienne r ussir l exercice mais plut t d assurer un r le de m diateur entre l l ve et l apprentissage en lui donnant les moyens de penser correctement Par exemple en lui faisant anticiper la suite de son raisonnement en lui demandant Qu as tu besoin de faire ensuite Les progr s des l ves pour prendre conscience de leur mani re de raisonner sont visibles dans leur journal dans la mesure o ils n h sitent pas expliciter de plus en plus leurs 2 ie 20 s e ki 215 A strat gies Cette meilleure verbalisation est ressentie par les l ves eux m mes Ainsi lorsque je leur ai demand le vendredi 16 avril de comparer les premi res pages de leur 2 en OA 2 s journal avec celles crites derni rement ils ont t frapp s par le peu d explications qu ils fournissaient alors K r ne l explique ainsi Je n crivais pas beaucoup Avant je copiais juste ce qu il y avait d crit au tableau le programme de la journ e Je n expliquais rien Je ne savais pas comment faire pour expliquer c Trouver ses mots D
37. en pensent pas la m me chose n ont pas appris au m me moment Apprendre est un processus individuel avant tout Le journal des apprentissages permet chacun de donner son propre sens aux apprentissages et la confrontation des diff rents points de vue le lendemain matin va justement permettre une meilleure objectivation des savoirs En effet les changes la suite des lectures de journaux des apprentissages constituent une nouvelle prise de recul cette fois ci la fois sur les apprentissages mais aussi sur les crits qui en d coulent toujours dans le but que tous les l ves aient identifi le s savoir s en jeu Les l ves n h sitent pas faire reformuler ou demander des pr cisions leurs camarades non pas pour redire une nouvelle fois les savoirs mais pour en affiner le sens et les sortir du contexte o ils ont t d couverts Objectiver ses connaissances est une tape indispensable pour mieux les m moriser et les transf rer dans d autres situations Cependant bien qu ils semblent comprendre la finalit des apprentissages et tre capables de les m moriser certains l ves prouvent des difficult s crire dans leur journal 3 La construction de sa pens e a S autoriser penser et s affirmer Malgr les changes autour de chaque activit certains l ves se sont retrouv s bloqu s et ne parvenaient pas crire leurs savoirs Il leur tait sans doute difficile de parler
38. es apprentissages et la construction de sa pens e Les crits r flexifs sont avant tout un langage pour soi Par cons quent l orthographe lexicale et grammaticale n est pas une priorit Ce qui compte est que l l ve soit capable de se comprendre de se relire C est la fonction heuristique du langage et non sa fonction de communication que je souhaite favoriser dans les journaux D s le d but de l ann e j ai insist aupr s des l ves sur le fait que je ne corrigerai pas les erreurs d orthographe contrairement tous les autres cahiers car je souhaitais qu ils se concentrent davantage sur le sens de l activit que sur la mani re de l crire J estime que pour que le journal des apprentissages soit investi enti rement par les l ves 1l faut qu il reste une transcription de ce qui se passe dans leur t te sans intervention ext rieure si ce n est pour les aider pr ciser leur raisonnement Bien s r je n ai pas eu la m me exigence pour tous La complexit de l activit r flexive m a contrainte donner des priorit s aux l ves priorit s dont l orthographe ne fait pas partie J ai demand aux l ves pour qui la mise en mots ne semblait pas trop probl matique de v rifier leur orthographe Pour cela ils s aident d une affiche pense b te qui leur rappelle ce qu ils doivent corriger en premier Ce qui est assez frappant c est que tous les l ves ont am lior leur
39. essus d apprentissage Cheneli re ducation 1999 Selon l expression de Lev Vygotski Pens e et langage La Dispute 1997 premi re parution 1934 Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 19 ils permettent chacun de s auto valuer au jour le jour b Des mots pour penser En d but d ann e j ai t tr s tonn e par les difficult s qu prouvaient les l ves trouver leurs mots J ai remarqu que le lexique le plus simple utiliser pour les l ves est le vocabulaire concret qui d signe des choses ou des actions pr cises En revanche il leur tait plus difficile d articuler leur raisonnement et de trouver les bons mots pour le d crire Comment faire progresser les crits de Toussaint ou Lylian l ves rencontrant des difficult s segmenter les mots crire des mots en faisant correspondre graph mes et phon mes Les aides mises en place pour que tous les l ves mettent en mots leurs pens es de mani re plus compr hensible et plus pr cise sont les discussions autour des situations des apprentissages qui ont permis une familiarisation avec le langage m tacognitif les changes des l ves suite aux lectures du matin qui ont favoris des reformulations plus pr cises sur le savoir en jeu P laboration collective de formules pour mieux s exprimer et d velopper sa pens e la dic
40. est syst matiquement associ au verbe faire Les l ves taient alors dans une d marche de description plus que d explication et d analyse Ils se centraient davantage sur des aspects mat riels que sur les savoirs sans doute plus abstraits Cette centration sur des aspects mat riels ou concrets m a permis de m interroger sur le rapport au savoir de mes l ves b Le rapport au savoir Pour cela analysons une s ance de g ographie du mois de septembre Il s agit d une s ance dont l objectif est de faire comprendre aux l ves qu on ne peut repr senter la Terre surface courbe plat sans la d former Pour atteindre cet objectif J ai choisi d utiliser des oranges comme moyen concret de r aliser la transformation de la sph re au plan Or beaucoup Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 13 d l ves ne retiennent dans leur journal des apprentissages que la manipulation et non son enjeu TN 1 LE San ES 1 7 gt gt UE vs j y b Pa we 4 ET D t t ji s 4 K ome il VENN i i i we i ti i TE 4 ve pam 4 Ey i nes a qd AA 3 H tA i 4 FAY w 0 i AIA gt LAN i F7 OR 1 V4 9 42 7 Y NA Y CACLIZ SENS ET A a LA On peut se demander ce que K r ne retient de l
41. ettent la fois une meilleure conscience de soi et une meilleure connaissance des autres L erreur est per ue comme une tape positive du processus d apprentissage ce qui donne davantage confiance chacun des l ves L enseignant conna t mieux ses l ves leurs difficult s et leurs ressentis et peut plus facilement adapter les apprentissages en fonction de chacun Les l ves comprennent les objectifs d apprentissage de leur enseignant et leur motivation en est plus grande Bien s r ce n est pas cette activit seule qui a permis aux l ves de mieux comprendre l enjeu d apprentissage des t ches scolaires dans lesquelles ils sont engag s mais toute une ambiance de travail dans laquelle la m tacognition tient une place importante Cependant 1l reste des incertitudes Certains l ves semblent ne toujours pas comprendre l enjeu des apprentissages Pour d autres l ves la pratique du journal des apprentissages ne leur permet pas de progresser dans l acquisition des savoirs Pour ces l ves le temps pass apprendre apprendre n est 1l pas du temps perdu Du temps en moins pour les apprentissages eux m mes Malgr ces incertitudes le fait que les l ves soient invit s r diger quotidiennement des textes dans lesquels ils apprennent narrer des faits r els d crire expliquer une d marche justifier une r ponse et prendre la parole chaque matin pour raconter d crire
42. exposer changer et d battre au sein du groupe classe ne peut qu encourager mettre en place ce type d activit r flexive dont on peut tre s r qu elle favorise l acc s de 30 Les termes entre guillemets sont extraits du B O Hors s rie n 3 du 19 juin 2008 Horaires et Programmes d enseignement de l cole primaire Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 28 tous les l ves la ma trise de la langue fran aise C est au moins en cela que les crits relatifs la vie scolaire favorisent les apprentissages de chaque l ve Alors que les objectifs du journal des apprentissages sont dans la continuit des comp tences attendues la fin de l cole maternelle notamment celles du domaine d activit devenir l ve on peut se demander dans quelles mesures une telle d marche est elle possible en petite moyenne et grande sections Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 29 BIBLIOGRAPHIE Minist re de l Education Nationale B O Hors s rie n 3 du 19 juin 2008 Horaires et Programmes d enseignement de l cole primaire CHABANNE Jean Charles BUCHETON Dominique Parler et crire pour penser apprendre et se construire l crit et l oral r flexifs Presses Universitaires de France 2002 CRINON Jacques
43. i Ve au f gt _ 1 LE HQE CRI quel il pii ji Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 40 t IQUE son ralsonnemen un l ve expl Annexe 9 Extrait du journal de Thushyanthan 2 RER IL NUIT HU TRUE LS AUS LL NS ON edit j AO i E US ERTAN ETAT D TIR AT ESTANT MU AD EN AH arra RR TTA MU be HET AT TET m a 3 el HP N 1 sg MINES TI TE RATE Ta AANDIENDE e 1 SS lt AA D LANTA AT F 5 i af am ol a tammammame ihi SES pos b T AON 1 de 1 0 Bo RECU Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 Annexe 10 une affiche intitul e Comment m or 2 crire mon journal des apprentissages Les dessins sont issus de l ouvrage de Pierre Paul Gagn Pour apprendre mieux penser trucs et astuces pour aider les l ves g rer leur processus d apprentissage Cheneli re ducation 1999 Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010
44. ier mettre en mots les strat gies efficaces Les connaissances sont mieux m moris es car elles sont le fruit d une r flexion personnelle L l ve est encore plus acteur de ses apprentissages quand 1l manipule nouveau ses savoirs en les crivant dans son journal Un cueil est que beaucoup d l ves voyant qu ils avaient compris se sont permis de ne plus apprendre certaines d finitions par c ur Je pense aux sciences Par les exp rimentations les activit s r flexives mises en place autour des apprentissages tous les l ves avaient compris ce qu taient la condensation l vaporation la solidification et la fusion Mais lors de l valuation finale il leur a t demand de d finir la condensation beaucoup d l ves ont d crit avec leurs propres mots ce qui se passait lors de la condensation mais leur d finition personnelle souvent incompl te par exemple La condensation c est quand leau redevient liquide d finition qui ne permet pas de faire la diff rence entre condensation et fusion n tait pas la d finition que j attendais On en tait plus loin un savoir objectiv et institutionnalis pas seulement compris C est justement parce que les l ves se sont aper us de l outil qu est le journal des apprentissages pour m moriser qu ils en ont perdu momentan ment leur habitude de m moriser les savoirs b Une mise distance co teuse en temps Ecrire ses apprentissages
45. issages ont permis un d clic les crits au retour de classe de mer montrent une plus grande conscience de l enjeu des savoirs Comment m y suis je pris pour aider tous les l ves prendre conscience des finalit s des situations d apprentissages 14 gt 7 Voir l annexe 6 les crits r flexifs en classe de mer Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 14 c Mieux identifier la t che le savoir ses enjeux Pour mieux identifier la t che le savoir et ses enjeux et mieux les distinguer j ai privil gi tout au long de l ann e des discussions sur les situations d apprentissages afin d en clarifier leurs objectifs avant pendant et apr s l activit gt en d but de s ance pr sentation aux l ves de la comp tence vis e il m arrive m me de leur lire le passage correspondant des programmes s il est suffisamment accessible annonce des capacit s travailler pour l acqu rir explicitation de l objectif de la s ance recherche collective de la place de la s ance dans la s quence Pour organiser les diff rentes tapes qui ont d j eu lieu j utilise le tableau de la classe Cela permet aux l ves d avoir sous les yeux tout au long de la s ance ce qu ils sont en train d apprendre et les savoirs qu ils ont besoin d utiliser pour y parvenir C est aussi l occasion de
46. la journ e prendre des notes tout au long de la journ e essayer de mettre en uvre les comp tences de l tape 1 pour l instant Mais que faut il faire pour aider tous les l ves mieux m moriser leurs apprentissages c La place de la m morisation dans les apprentissages Pour apprendre les l ves doivent comprendre donner du sens aux savoirs qu ils tentent d apprendre Nicole Devolv souligne que le cerveau ne met en m moire que ce quoi il a donn du sens Les l ves ont besoin de comprendre le sens du savoir pour pouvoir le placer dans la bonne m moire C est donc l enseignant dans les pratiques men es en classe d aider les l ves donner du sens en tissant des liens entre les connaissances nouvelles et les l 13 connaissances plus anciennes C est ce que nous montre le sch ma d Yves Lecocq LA PLACE DU GESTE DE M MORISATION DANS UNE SITUATION D APPRENTISSAGE DE COURS Document Y Lecocg Janvier 2009 Pass Pr sent Futur JE ME REM MORE JE M MORISE Retour sur les acquis en J APPRENDS ee Imaginaire d avenir S ea e Qu est ce que je sais d j qui va m aider quels moments et comment wis je pouvoir utiliser ce que j apprends Geste d attention Je me mets en t te les connaissances de fa on exacte pr cise et compl te Jors d un prochain moment d apprentissage Geste de m m
47. nir les l ves ont eu recours divers strat gies La plupart des l ves se r f re au programme de la journ e affich dans la classe Tr s d taill il comporte la fois le champ disciplinaire et l objectif de la s ance et participe la clart cognitive des apprentissages r alis s en classe Bien que sous les yeux des l ves c est l utilisation qu en a fait Thushyanthan qui a attir l attention de tous sur cet outil En effet nous l avons surpris se d p chant de recopier le programme sur un bout de papier avant que le tableau ne soit effac Lorsque d autres l ves lui ont demand ce qu il faisait il nous a expliqu qu il n avait pas eu assez de temps en classe pour crire dans son journal et qu il voulait tre s r de ne rien oublier En effet Thushyanthan est un l ve tr s s rieux qui a tendance crire norm ment dans son journal et qui a le souci de n oublier aucun des apprentissages Il me semble que c est partir de ce jour que tous les l ves ont pris conscience de l existence de cet outil pour se rem morer les savoirs travaill s lors de la Journ e de classe Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 10 D autres l ves de mani re plus rare et ponctuelle ont opt pour une prise de notes tout au long de la journ e au fil des apprentissages Ils reprennent leurs notes et s en
48. ole lieu des apprentissages la plupart des l ves manque de m thodologie la plupart des l ves ne ma trise pas le fran ais crit et ou parl les lacunes sont tr s importantes en math matiques les r sultats aux valuations nationales de CM2 sont en dessous de la moyenne acad mique et nationale J ai remarqu chez les l ves ayant des difficult s une certaine r sistance aux apprentissages Elle prend diff rentes formes passivit conformit ce qu ils croient que l on attend d eux parfois m me un comportement violent A force de vouloir tre l ves ils en deviennent des simulacres et finissent par utiliser l affectif pour s accrocher la situation scolaire Ils donnent peu de sens aux apprentissages ont par cons quent des difficult s Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 3 m moriser les savoirs ou savoir faire et ne parviennent pas transf rer les connaissances qui semblaient acquises La conscience plus ou moins grande que chaque l ve a de ses difficult s sans pour autant en conna tre leurs causes peut affaiblir l estime de soi et faire obstacle sa prise d autonomie Quelle est l origine de cette r sistance b Les malentendus de l cole D apr s les travaux de recherche de l quipe ESCOL une des causes de l chec scolaire serait les malenten
49. orisation je me mets en t te les Geste de compr hension Je me mets en t te les connaissances connaissances en imaginant comment les utiliser dans le futur en tissant des liens afin de m en lors dune valuation donner le sens en classe Geste d imagination je d couvre j invente des dans un contexte plus personnel Geste de r flexion je choisis les strat gies les plus efficaces en fonction de ce que j ai mani res in dites et compris et de ce sur guoi j anticipe personnelles d apprendre Pass Pr sent Futur On peut observer que la m morisation est facilit e lorsque l l ve op re un retour sur les acquis ant rieurs et qu il peut projeter ses savoirs dans l avenir Pour aider les l ves m moriser les savoirs 1l faut les aider trouver la finalit des apprentissages 12 Nicole Delvolv Tous les l ves peuvent apprendre aspects psychologiques et ergonomiques des apprentissages Hachette ducation 2005 5 Yves Lecocq Cr er un imaginaire d avenir in Cahiers p dagogiques n 474 juin 2009 Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 12 Comment les aider comprendre les enjeux des situations d apprentissage 2 Le verbe faire ennemi du verbe apprendre a Analyse de l emploi r p titif du verbe faire
50. ournal des apprentissages permet d exprimer ses doutes ses craintes ses r ussites d en prendre soi m me conscience mais aussi de les communiquer au groupe classe lors des lectures du matin moment d changes de demande de pr cisions de valorisation des erreurs et des r ussites sa famille beaucoup d l ves s en servent comme support pour raconter leur famille ce qu ils ont appris l cole Le fait qu il n y ait pas d valuation de cet crit contribue ce que le journal soit montr plus facilement que d autres cahiers l enseignant le journal favorise un climat de confiance entre l l ve et l enseignant Chaque l ve peut y crire ce qu il n oserait pas dire sans avoir peur du regard du groupe classe puisque la lecture du matin est bas e sur le volontariat et en sachant que la lecture que J en ferai aura lieu de mani re diff r e Il permet galement l enseignant d valuer au quotidien les acquis de chacun et de s en servir pour r ajuster rapidement la progression des apprentissages pr vue initialement Seule r serve la lecture des journaux par l enseignant s av re tre plus fastidieuse que pr vue En effet J avais envisag de lire chaque journal au moins une fois par semaine ce qui est difficilement r alisable dans la mesure o les l ves emportent leur journal la maison Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III
51. questions pouvant amorcer la r flexion collective Qu as tu appris Qu as tu appris d autre Qu est ce que tu n as pas compris etc A la suite de cet change les l ves ont quelques minutes pour modifier rajouter pr ciser ce qu ils avaient crit la veille Ces ajouts se font avec un stylo d une autre couleur afin que l enseignant puisse mieux les identifier Plus qu une simple restitution de connaissances 1l s agit avant tout d aider les l ves donner du sens aux apprentissages mieux comprendre ce qu ils ont appris ou ce qu ils sont en train d apprendre dire ce qu on a appris et non ce qu on a fait r ussir mettre des mots sur ce que l on pense avoir appris et les transcrire l crit comprendre qu on apprend parfois en plusieurs fois que l on apprend aussi des savoir faire et des attitudes et pas seulement des connaissances que chaque apprentissage a besoin d entra nement et de m morisation avant d tre acquis Evaluation Ce journal des apprentissages permet une valuation formative des apprentissages au quotidien et ainsi une meilleure connaissance des l ves Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 32 Annexe 2 mode d emploi du journal des apprentissages Le journal de tes apprentissages est un petit cahier consacr aux apprentissages que tu
52. r alises en classe Dans ce cahier tu vas pouvoir crire chaque jour ce que tu as appris ce que tu dois encore apprendre ce que tu as retenu ce que tu as compris ce que tu n as pas compris ce que tu as aim ce que tu n as pas aim ce que tu as trouv difficile ce que tu as trouv facile Tu peux t en servir pour dire tes doutes tes opinions ou poser des questions la ma tresse Elle lira ton journal des apprentissages et t y r pondra Il ne faudra pas oublier d crire la date Tu pourras crire dans ce journal la fin de la journ e en classe et la maison A certains moments tu seras invit s1 tu le souhaites lire des extraits de ton journal devant la classe Ce mode d emploi se trouve l int rieur de chaque journal des apprentissages Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 33 Annexe 3 typologie des journaux des apprentissages Le journal mosa que Extrait du journal de Raki Le journal r parateur Extrait du journal de Mohamed Le journal compte rendu Extrait du journal de Samy SAS BAVA ON SR E E dit n PANNES ARTS PESTE SERRE EE SRE A f PAR P a 4 Vi LA TYPE Le Kent Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages
53. riture de certains l ves d s la deuxi me semaine d utilisation C est le cas de Lola et Thushyanthan qui commencent d crire la finalit de la t che et non plus uniquement la t che elle m me Jeudi 17 septembre 2009 Mardi 22 septembre 2009 Aujourd hui j ai appris faire la chanson du Aujourd hui j ai appris ce que c est le mot bonjour en musique et celle de l au revoir pr face c tait rigolo Extrait du journal de Lola Extrait du journal de Thushyanthan c Emergence d une probl matique Je constate que les l ves ayant des difficult s crivent des journaux comptes rendus Cette forme d criture montre un manque d implication personnelle la finalit de la t che y est inexistante le processus de retour en arri re mal engag Or n oublions pas que l objectif de cette pratique est que les l ves donnent du sens aux apprentissages pour r ussir Alors que les apprentissages eux m mes semblent pour ces l ves des obstacles parfois insurmontables comment rassurer et encourager chacun d eux engager un processus de retour en arri re et oser prendre le risque de prendre conscience de ses lacunes et de l image de soi qu elles entra nent Cette pratique demande une prise de risques telle que l on peut se demander jusqu quel point elle peut tre b n fique RER Voir l annexe 5 trois sortes de journaux comptes rendus Anne C cile DUFFEZ Un exemple d
54. rler soi m me tout en ayant l intention de construire un message coh rent lorsqu on va crire ses pens es Quel est l int r t de le leur faire crire Cela ne constitue t 1l pas une difficult suppl mentaire surtout pour des l ves qui ne ma trisent pas toujours tr s bien la langue fran aise HI UN ECRIT AU SERVICE DES APPRENTISSAGES 1 Un langage pour soi a Des crits personnels Chaque l ve a v cu des apprentissages assez semblables bien que diff renci s pourtant aucun n aura le m me texte En effet les crits qui se trouvent dans le journal des apprentissages sont des crits personnels dans la mesure o ils ont permis chaque l ve de construire sa pens e de mettre en ordre et en mots ses images mentales ils varient en longueur d un l ve l autre de l analyse r flexive d une activit une autre ils prennent diff rentes formes mots sch mas dessins critures math matiques N une criture math matique un dessin un sch ma ils refl tent la situation de chacun dans l acquisition du savoir d couverte appropriation entra nement valuation r vision Voir l annexe 10 Affiche intitul e Comment m organiser pour crire mon journal des apprentissages Les dessins sont issus de l ouvrage de Pierre Paul Gagn Pour apprendre mieux penser trucs et astuces pour aider les l ves g rer leur proc
55. s r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 20 langue ne constituait pas forc ment un frein une criture r flexive tant que l l ve est capable de se questionner et de prendre conscience de ce qu il a appris c Un engagement personnel et un plaisir d crire Les l ves prennent de plus en plus de plaisir crire dans leur journal fruit de leurs pens es de leur v cu propre Le temps pass tout au long de l ann e a n cessit un r el engagement de leur part Ils s y livrent s y confient y laissent une trace unique de chaque moment d apprentissage depuis le d but de l ann e Ils en ressentent les b n fices sur leur motivation et leur mani re d apprendre Ainsi l int r t fut grand quand je leur ai apport leurs premiers Journaux pour les comparer avec les derni res pages crites au mois d avril Ce sont nos souvenirs m ont ils dit Ils finissent par prouver un plaisir d crire ils appr cient ce temps d introspection Cependant jJ ai remarqu que lorsque j ai t remplac e les l ves n crivaient plus dans leur journal Je l explique principalement par le fait que cette activit rituelle n ayant pas t reprise par les rempla ants les l ves ne se sont pas permis de prendre le temps d crire dans leur journal durant le temps scolaire 2 Un langage pour communiquer avec les autres a Communiquer avec autrui Le j
56. s r flexifs en classe de mer les cri Annexe 6 2 PAA d al a A RAF 2 Bu LS AC NT 2 annee NL but q A SER gorie en d O sf PiS d LAAN XQ Fe 074 h 7 rh EE M SL OLUO 9 Le E 2 En pry J ki Cael Ess TS li g amp h 4 j L can ARINA D k Alhassana journal hors cat j D O S TO 5 D O TO D 5 TO D D e z O au gt a 5 Sa Ja A au AN AN 5 En O TO 5 Mar 5 Le 4 au B gt lt aa Extrait du journal d Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 38 Annexe 7 un tableau structur et structurant Photographie du tableau de la classe lors de la troisi me s ance de la s quence sur les homophones grammaticaux se L enseignant structure le tableau en m m
57. s un objectif de ma trise de la langue la langue va en tre le support et va donc jouer un r le fondamental la fois comme moyen de structurer sa pens e mais aussi comme moyen de prendre conscience et de communiquer aux 7 B O Hors s rie n 3 du 19 juin 2008 Horaires et Programmes d enseignement de l cole primaire pr face de Xavier Darcos En effet selon une tude r alis e en juin 2003 par la Direction de l Evaluation et de la Prospective DEP L tat de l cole num ro 14 dition 2004 p 42 la fin de l cole primaire un peu moins du tiers des l ves ont des performances manifestant une ma trise compl te des comp tences en compr hension crite et orale fix es par les programmes et 15 sont en difficult voire en grande difficult L tude pr cise que cette derni re proportion d passe un tiers en zone d ducation prioritaire ZEP Ces l ves ne ma trisent pas ou mal les comp tences qui seraient n cessaires l entr e en sixi me Ils sont capables de pr lever dans un texte des informations facilement rep rables donn es explicitement mais sont en difficult dans les t ches plus complexes Parmi eux 3 11 en ZEP sont en grande difficult ils peuvent r pondre ponctuellement quelques questions mais ne maf ftrisent aucune des comp tences attendues en fin d cole primaire Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des
58. se demander quel support utiliser le choix du support permet de mieux situer la place de l activit dans la progression des apprentissages une feuille de recherche le cahier d entra nement le cahier d valuations etc ainsi que le champ disciplinaire dans lequel elle s inscrit pr sentation de la t che et reformulation par les l ves de la consigne afin d aider les l ves distinguer t che et savoir lors de la reformulation de la consigne par les l ves je les questionne nouveau sur la comp tence en Jeu pr cision des crit res de r ussite de ce que l enseignant attend des l ves gt pendant l activit rappel par les l ves des aides possibles affichages mat riel personnes justification de ses choix et explication de son raisonnement l crit ou l oral de mani re individuelle l enseignant explicitation des d marches des l ves lors des mises en commun quels choix m thode outils connaissances ont t faits Quel est l ordre des tapes Qu est ce que je me suis dit Pourquoi m y suis je pris ainsi Ai je trouv cela facile Qu est ce qui a pos probl me gt en fin de s ance 15 F Fas g A ai P Claire Boniface a num r dix questions sur la t che dans son article intitul Des questions pour dialoguer sur la t che avec les l ves mis en ligne sur le site de la circonscription de la Goutte d Or 18b http
59. ser Mariana comme en d but d ann e raconte tout ce qu elle a fait et ce qu elle a r ussi mais toujours pas ce qu elle a appris J ai l impression qu elle n ose pas r ellement analyser sa mani re d apprendre peut tre cause d un manque de confiance tr s important Ce qui me semble particuli rement int ressant est que c est la seule l ve de la classe qui ne parvient pas faire progresser ses apprentissages Elle est toujours une l ve aux r sultats moyens sans volution particuli re Elle ne parvient pas comprendre l enjeu des apprentissages et passe c t des savoirs tudi s Il m est en revanche difficile d affirmer que les progr s de la plupart des l ves dans la mani re de mettre en mots leurs savoirs vont de pair avec des progr s dans les Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 26 apprentissages car le journal des apprentissages n est pas le seul param tre prendre en compte Ce qui est certain c est que les l ves qui pr cisent un savoir dans leur journal se l approprient davantage et sont en r ussite sur ces apprentissages Ceux qui d veloppent un raisonnement erron dans leur journal progressent dans cet apprentissage car l enseignant et le groupe se sont aper us de l erreur et les ont aid s r ajuster leur raisonnement En expliquant et argumentant des strat gies les
60. syntaxe et leur orthographe dans leurs journaux tout au long de l ann e Par exemple Mariana l ve qui fait encore beaucoup d erreurs a remarqu que maintenant elle pensait mettre les majuscules au d but des phrases ce qu elle oubliait de faire en d but d ann e J ai not les erreurs les plus fr quentes et elles ont t travaill es en activit d croch e comme par exemple les homophones grammaticaux les fins de mots en e etc 3 Un langage au service des apprentissages a Une meilleure m morisation des savoirs crire sur ses apprentissages va non seulement permettre chaque l ve de construire sa pens e et de prendre conscience de son raisonnement de communiquer autrui ce qu il a Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 23 appris mais surtout va favoriser la m morisation des apprentissages Les recherches en sciences cognitives montrent que le stockage long terme des informations d pend du traitement qui lui est appliqu Plus un l ve revoit dans sa t te le savoir en question essaie de le mettre en mots se questionne son sujet mieux le savoir sera appropri C est justement la d marche mise en uvre pour crire son journal des apprentissages J ai constat une meilleure appropriation des savoirs par les l ves ils se questionnent propos du savoir cherche mieux l identif
61. t e l adulte ou l aide d un autre enfant de la classe pour se concentrer davantage sur la verbalisation de sa pens e que sur l criture des mots J ai rapidement privil gi l entraide entre l ves plut t que la dict e l adulte En effet Toussaint tait davantage concentr sur mes attentes ventuelles que sur ses apprentissages ma pr sence l influen ait En revanche l aide de Toufik un de ses pairs a t plus b n fique Toussaint raconte Toufik ce qu il a l intention d crire Toufik le questionne ou lui demande de pr ciser certaines informations puis Toussaint crit tout seul dans son Journal ae SSR Ete 1 F E L arriv e d un l ve vivant en France j f KEA npejankte a es es a des ea ne depuis seulement un an et issu d une i app sa famille non francophone m a aid e aayi mee leds gre dater et dans ma r flexion Bien qu ayant des peaa AD dre A A E i QAC ESN ES ps re difficult s comprendre et HOpegege ra Sa Z wle Esi 2770 Aan bein s exprimer en fran ais Adlan a su d s ses premiers jours dans la classe crire sur ses apprentissages certes avec des erreurs d orthographe et de syntaxe et en utilisant des p riphrases quand il ne connaissait pas le mot juste Mais 1l m a permis de comprendre que la Voir l annexe 11 formules pou mieux parler de ses apprentissages Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crit
62. t la mise en mots de ce qui a t appris ce qui a t compris la mani re dont on s y est pris etc Suite ces changes les l ves disposent de cinq minutes pour am liorer leur crit si possible en utilisant un stylo d une autre couleur afin de distinguer ce qui a t ajout supprim modifi de ce qui avait t crit auparavant Il faut donc pr voir chaque jour trente minutes consacr es au journal des apprentissages Voir l annexe 1 fiche de pr paration Il me para t primordial de ne pas utiliser le format habituel des cahiers afin de mieux identifier cet crit comme tant un crit personnel Voir l annexe 2 mode d emploi du journal des apprentissages Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle II le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 b Objectifs vis s et articulation avec les programmes L objectif principal de cette pratique est de mener les l ves mieux percevoir l enjeu d apprentissage des t ches scolaires dans lesquelles ils sont engag s ce qu ils savent ne savent pas ou sont en train d apprendre les proc dures qu ils mettent en uvre pour apprendre Il s agit de donner du sens aux apprentissages et l cole On peut se dire que si cet objectif est atteint il permettra de r duire l chec de ces l ves au coll ge Or c est justement tout l enjeu des programmes de 2008 L objectif de ces nouv
63. tin DOUN D Ve RS CE me Extrait du journal d Abderaman Je craignais que les l ves soient influenc s lors de ces changes de telle mani re que leurs crits redeviennent identiques Je me suis aper ue que ce n tait pas le cas Au contraire c est parce que cette nouvelle mise distance objective les savoirs qu elle permet une meilleure appropriation de chacun et les pousse dans leur raisonnement personnel Tr s souvent ils ajoutent des exemples pr cisent la signification de certains mots ou concepts et insistent davantage sur leurs motions en essayant de les expliquer La communication avec autrui permet une nouvelle r flexivit b n fique tous Abderaman a rajout la technique qu il utilise pour savoir quand utiliser c est et s est il remplace le s par cela Si cela est possible il choisit c est Anne C cile DUFFEZ Un exemple d crits r flexifs au cycle III le journal des apprentissages M moire de CAFIPEMF 2010 22 c La n cessit d une syntaxe et d une orthographe correctes Le journal des apprentissages est avant tout un crit personnel un crit pour soi pour mieux se comprendre et construire ses savoirs Cependant il est communiqu autrui lu aux autres l ves lu par l enseignante parfois par la famille Qu en est il des exigences orthographiques Je suis partie du principe que ce qui comptait avant tout est la mise en mots de s
64. voirs vont ils de pair avec des progr s dans les apprentissages En d but d ann e pour essayer de comprendre les diff rences d un journal l autre 07 J avais class tous les journaux de la classe Je propose de conserver la typologie du d but d ann e et de proc der un nouveau classement des journaux tels qu ils sont au mois d avril 2010 J obtiens alors le classement suivant journal journal journal journal journal mosa que r parateur compte rendu intime en pointill s Anouar Ibrahim Benali Boubacar Mariana Coumba Massangn Raki Saliha 28 Ce que l on remarque instantan ment est qu au d but du troisi me trimestre la majorit des l ves a compris ce qu ils devaient crire dans leur journal et est capable de produire un crit r flexif de mani re individuelle et quotidienne Beaucoup d l ves ont 2 eA Q 0 progress dans la mani re de voir leurs apprentissages ils sont capables d en comprendre les 29 2 JTA enjeux et de les mettre en mots La repr sentation qu avaient les l ves du processus d apprentissage a volu ils en comprennent d sormais les diff rentes phases Dans l ensemble ces l ves sont devenus des apprenants ils se questionnent davantage et sont r ellement acteurs de leurs apprentissages 77 Voir la typologie en page 7 Les l ves dont le pr nom est surlign en jaune sont les l ves dont le journal n appartient

UN EXEMPLE D`ÉCRITS RÉFLEXIFS AU CYCLE III

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