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1 LE TRAVAIL, C`EST LA PENSEE, OUI MAIS LA « PENSEE
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1. Pachoud B Roy J M 1999 Naturalizing Phenomenology Stanford Univ Press Theureau J 1992 Le cours d action analyse s mio logique Peter Lang Berne 12 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse Theureau J 1997 L mergence d un complexe d changes travers les trajets des voyageurs in Bayart D Borzeix A Lacoste M Theureau J Les travers es de la gare RATP Mission Prospective amp recherche sociale 118 145 190 Theureau J Jeffroy F amp coll 1994 L ergonomie des situations informatis es la conception centr e sur le cours d action des utilisateurs Octares Toulouse 13 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse Figure construction du signe hexadique sp cification de E et int gration de e R dans E d o e R lelE sp cification de A d o a A M diation de R et U tt s S Transformation de E et en E et A absorption de R dans U transformation de S en 14 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubaul
2. 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse LE TRAVAIL C EST LA PENSEE OUI MAIS LA PENSEE SIGNE Analyser le travail comme pens e v cue engag e incarn e situ e dynamiquement y compris dans les relations avec d autres cr atrice et cultiv e cons quences ergonomiques Jacques Theureau CNRS UTC INTRODUCTION Le titre initial de cette pr sentation est Analyser le travail comme pens e v cue engag e incarn e situ e dynamiquement y compris dans les relations avec d autres cr atrice et cultiv e cons quences ergonomiques Je n ai pu m emp cher d y ajouter un autre titre sous forme de comptine publicitaire LE TRAVAIL C EST LA PENSEE OUI MAIS LA PENSEE SIGNE en hommage ce qu a de stimulant et m me de provocateur le th me de ce s minaire travailler c est penser Dire en effet que travailler c est penser c est ouvrir un gouffre sans fond sous les pieds de ceux nombreux qui jusque l croyaient savoir ce que c est que travailler Je ne connais qu un seul philosophe qui est aussi historien des id es et des pratiques Michel Foucault qui reconnaisse quelque myst re au travail Dans Les mots amp les choses il fait du travail l un des trois quasi tran
3. Unit significative d activit fraction d activit pr r flexive de l acteur Elle peut tre de diff rentes sortes que l on peut nommer ainsi d limitation d un int r t qualit ressentie horizon d interpr tation focalisation interpr tation action y compris de communication et cr ation symbolique Il ne s agit donc pas d une quelconque construction mentale qui serait un interm diaire n cessaire entre un Repr sentamen et une ventuelle action ou r alisation d un plan Nous notons tt ou p tt s les relations entre types command es ou non par un principe d interpr tation p manifest es par U Ex U profiter de l achat du billet pour demander s il existe bien un train pour Villeparisis 14 H 50 direct jusqu Mitry donc en relation avec une interpr tation hypoth tique du fait d un doute concernant les soulign s par ailleurs erron e de la voyageuse tt type guichet type billets et renseignements la fois etc I Interpr tant modification de S par U Il traduit l id e selon laquelle l activit humaine s accompagne toujours de quelque apprentissage ou d couverte situ e D o la n cessit de se donner les moyens m thodologiques de recueil de donn es et d analyse pour pr ciser quel apprentissage ou d couverte est en jeu dans un cours d action donn aussi routinier qu il soit ou apparaisse D o aussi la n cessit d tudier l app
4. d en relation avec l un des int r ts immanents e participant E R sp cifie e E et ajoute e un int r t imm diat e R avec pour r sultat la sp cification de E en e R e E Il sp cifie aussi a A et int gre la survenue de R dans A Ex R dynamique de lecture du tableau horaire train direct Mitry 14 H 50 Villeparisis soulign noir e E trouver le RER pour Villeparisis le plus direct possible sur fond de E que l on ne peut pr ciser qu en relation avec l ensemble du cours d action a A comprend Villeparisis sera signal les stations importantes seront soulign es en noir les guichetiers donnent des informations etc sur fond de A que l on ne peut pr ciser qu en relation avec l ensemble du cours d action t s S Ce choc pertinent est reconnu par l acteur par l interm diaire de son R f rentiel S S est ainsi sp cifi par R en t type de R type de renseignement horaire de train et s faisceau de types relations entre types etc associ compte tenu de S et de a A s S comprend la mobilisation des modes 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse d interpr tation pour l action des renseignements horaires mais aussi des modes d expression et de compr hension au guichet sur fond de S U
5. fait que les op rateurs en font l exp rience Par exemple pour me r f rer une recherche en cours sur la pr vention des risques 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse d s la conception et l int gration de lignes d imprimerie comment d finir et pr venir ces risques sans prendre en compte le fait que les op rateurs les prennent par exemple en shuntant des dispositifs de s curit ou en effectuant des op rations non recommand es voire interdites par les manuels ou encore en effectuant des heures suppl mentaires au del de leurs capacit s d attention etc Cet chec des sciences cognitives concernant le travail nous ram ne t il la litt rature Je crois que non Comme certains d entre vous le savent les recherches sur ce que Leonardo Pinsky et moi m me avons appel les cours d action font l hypoth se oppos e de la cognition comme engag e anticipatrice et incarn e mais aussi v cue situ e dynamiquement y compris dans les relations avec d autres et cultiv e et bien s r cr atrice Cette hypoth se g n rale sur la cognition ouvre comme je le r p te depuis une douzaine d ann es sur une anthropologie cognitive Vers cette derni re convergent d apr s moi et partir de constats que tout un
6. la plate forme l Ah d accord G De la voie 30 la voie 36 D accord se dirige vers l entr e des quais banlieue Donc SNCF Banlieue et R ER c est pareil Il faut le savoir Un apprentissage sur le tas qui peut tre d routant Un premier cas de mauvais apprentissage est li aux conditions particuli res de l interconnexion suspendue mais aussi la carence en explications de la part des agents Ex M2 et M3 comme nous venons de le voir la suite du trajet M2 dans la situation particuli re d interconnexion suspendue M est amen e conclure que les cat gories R E R et Banlieue sont identiques Elle applique cette conclusion quelque temps apr s au moment de commencer le trajet M3 Accompagnateur Maintenant tu vas prendre le R E R en venant d ici en sortant d un train de banlieue Mais j y suis au RER Accompagnateur Ah int ressant Non mais c est vrai parce que j ai demand l bas Il mwa dit le R ER c est le R E R pour Mitry Claye voie 31 33 Quand on arrive l il y a marqu SNCF Banlieue voies 30 36 alors je suis all e Accompagnateur C est bon continu j ai demand si les voies de la SNCF et du R E R taient les m mes J avais deux niveaux de voies avec les m mes num ros Il m a demand o vous voulez aller Pai dit Villeparisis C est l Donc maintenant SNCF B
7. ou ACTIVIT SIGNE amp ERGONOMIE La contribution d une telle analyse se situe deux niveaux celui de ses r sultats et de leur g n ralisation m thodologique dans la situation consid r e pour lesquels je renvoie le lecteur Theureau 1997 celui des recherches pour le d veloppement de l analyse ergonomique du travail en g n ral Concernant ce second niveau il me semble qu une discussion essentielle pour l ergonomie devrait porter d une part sur la place de l tude de donn es portant sur le v cu ici et maintenant des acteurs dans l analyse ergonomique relativement celle de donn es d observation d autre part sur l explicitation des th ories de la cognition humaine qui commandent aujourd hui de fa on surtout implicite l ergonomie Il serait en particulier int ressant de discuter de la sorte de th orie du travail et donc de la cognition que je propose et qui du moins aujourd hui en recoupe d autres qui sont formul es dans les neurosciences et les sciences cognitives REFERENCES Jeffroy F Theureau J Vermersch P 1998 Quel guidage des op rateurs en situation incidentelle accidentelle Analyse ergonomique de l activit avec proc dures IPSN DES SEFH Clamart Levy E 1995 L accessibilit l preuve in I Joseph amp al Gare du Nord Mode d emploi Recherches RATP Peirce C S trad fran aise Deledalle 1978 Ecrits sur le signe Seuil Paris Petitot J Varela F J
8. paration qui l a fait qualifier d individualisme m thodologique et m me la s paration de l apprentissage amp d veloppement de la cognition quotidienne Toutes ces s parations sont d j tr s ennuyeuses pour des gens qui comme nous s int ressent l analyse des activit s de travail qui relient tout ce qui a t ainsi s par Lorsque cette r duction tait d fendue avec conviction par des chercheurs et universitaires le vocabulaire qu elle avait secr t pouvait encore servir certains d entre nous avoir l air scientifiques Aujourd hui la seule d fense encore formul e de cette r duction et de l usage de ce vocabulaire est pragmatique et en cela tout fait valable pourvu qu on sache ce qu on fait cela permet de discuter plus facilement avec des concepteurs informaticiens gr ce au langage commun que cela procure Pour compl ter cette introduction 1l faut ajouter que cette r duction de l homme un syst me de traitement de l information conduit d embl e ce que des auteurs comme Petitot amp al 1999 appellent un trou explicatif la science cognitive choue rendre compte des donn es ph nom nologiques c est dire de l exp rience v cue des tres humains C est peut tre encore plus ennuyeux pour nous car comment conna tre les situations de travail comment formuler des am nagements de ces situations de travail sans consid rer le
9. un plan du R E R sur le quai le plan banlieue de la mezzanine deux reprises et son plan R E R de poche Ex M2 Gare du nord Mitry Claye il est 2 H 20 donc Je pense que c est plus compliqu Est ce que je peux 7 H 42 7 H 50 dis donc il y en a il y en a trop pour moi 13 H 42 non c est pass 13 H 42 14 H 28 je l ai rat 14 H 32 est ce qu il s arr te Villeparisis euh 14 H 32 14 H 36 il n est pas direct Plus tard Il y en a tout le temps des R E R on ne pourrait m me pas regarder l heure mais il y en a des directs et des indirects Si on tait press a aurait son importance Il y en a toutes les dix minutes toutes les cinq minutes Plus tard encore A 14 H 34 voie 32 il y en a un mais il n est pas direct alors j aimerais bien y aller directement si possible Au del de la prise en compte des sp cificit s de la situation exp rimentale de terrain ces remarques pointent vers une typologie des engagements dans la situation comme pr alable l tude des syst mes d information des voyageurs 2 2 Les actualit s potentielles une attente de difficult s d informations en relation avec l engagement dans la situation et de coh rence Des voyageuses en attente de difficult s Ex M1 En l absence de difficult s dans le premier trajet M conclut C tait pas tr s compliqu Une attente d information en relation avec l engagement dans la s
10. Un signe hexadique relie entre eux six composantes essentielles que nous d signerons par E A S R U et I Ces composantes participent d une naturalisation de la Ph nom nologie en cours dans les sciences cognitives aujourd hui Rappelons que la Ph nom nologie est un courant philosophique issu de Husserl et toujours vivant aujourd hui Il en existe de nombreuses vari t s dont certaines entretiennent ou ont entretenu des relations troites avec la recherche scientifique Husserl avec les math matiques et la psychologie Sartre avec la psychologie puis l anthropologie historique Merleau Ponty avec la psychologie etc 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse voir Petitot amp al 1999 d j cit mais de fa on particuli re en incluant dans le d bat la sorte particuli re de Ph nom nologie propos e par C S Peirce sous le nom de Phan roscopie voir Peirce 1978 S ils ne correspondent pas toujours des notions de sens commun ce qui est le moins qu on puisse attendre d une th orie scientifique il suffit pour les comprendre de consid rer qu ils constituent un premier niveau de description de l exp rience v cue par un acteur un instant donn vous ou moi ou d autres c est dire
11. Villeparisis qui a le trait ou est ce que c est Mitry Claye Ca devrait tre Mitry Claye pourquoi Villeparisis Bon c est toujours a Donc 15 H celui de 14 H 50 14 H 48 ou 14 H 50 arriv e Donc je vais prendre un billet 14 24 15 On peut facilement constater que ce fragment est significatif pour la voyageuse Elle s y r f re d ailleurs ensuite dans le protocole Mais on pourrait prendre comme exemple un fragment significatif plus petit ou plus gros La notion de signe hexadique fait l hypoth se du caract re fractal de l exp rience humaine Evidemment selon les donn es d observation et de verbalisation recueillies on peut se permettre un grain d analyse plus ou moins fin et pour un grain d analyse donn des analyses plus ou moins valid es par les donn es J insiste sur ce point car il montre que cette analyse n est pas forc ment l apanage de chercheurs qui prennent le temps qu il faut pour valider leurs analyses Ce qu apporte de plus cette notion de signe hexadique relativement l hypoth se g n rale c est qu elle permet une description syst matique de la construction d un cours d action par exemple de la voyageuse sous forme de graphes gr ce laquelle on peut d couvrir des caract ristiques du cours d action concern et d gager ses contraintes dans l tat de l acteur sa situation partag e peu ou prou avec d autres et sa culture idem Ces graphes encha
12. anlieue et R ER c est pareil Un second cas de mauvais apprentissage est li des r sidus historiques locaux Ce cas peut tre g n ralis En effet tout syst me complexe humain par exemple un syst me de signalisation est un produit historique Certains l ments oubli s en route par leurs promoteurs sont toujours l et les voyageurs cherchent leur trouver une signification pour leur action de d placement C est le cas des fl ches rouge bleu situ es l entr e du couloir m tro R ER c t grandes lignes Les 11 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse codifications des lignes R E R telles que D1 B6 etc se rapprochent de ce cas en ce sens qu au d part elles taient destin es avoir plus d importance qu aujourd hui pour la signalisation Illustrons ce point par des extraits de protocoles Ex N2 N d gage l enseignement suivant qui ou bien ne lui sera d aucune utilit ou bien la d routera Donc il fallait bien suivre les fl ches rouges et pas les fl ches bleues m tro C est la premi re fois que je vois un signal rouge pour le R E R Ex N2 pointe avec les doigts Cr py en Valois sur le plan R E R sur le quai B5 Cr py en Valois remonte par l escalator en mezzanine Bon je remont
13. as aller et retour Je me suis pos la question Je n ai pourtant pas appuy dessus pour pas que a soit retour informatique il est quand m me revenu la case d part Pourquoi cela ne distribue pas de billets pour les femmes Elle manifeste aussi sa non connaissance du clavier AZERTY O est ce qu ils m ont cach le V Ex N1 Etant donn son exp rience pass e d autres gares parisiennes la cat gorie T G V oriente N vers une partie T G V s par e des grandes lignes regard circulaire Grandes lignes les T G V ne sont pas indiqu s l Ce n est pas pr cis que c est une gare T G V regard en se retournant retour en arri re Je ne vois pas marqu T G V moi Dans son commentaire post trajet N pr cise Il y a des gares Montparnasse o tu as un terminal T G V par exemple 2 4 La s lection des repr sentamens Les repr sentamens sont s lectionn s comme choquants et pertinents respectivement sur le fond de A et E Pr cisons quelques caract ristiques de ces repr sentamens et de leur s lection 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse Des repr sentamens inattendus Tout peut tre significatif pour l action du voyageur Ce qui fait effectiveme
14. chacun peut faire diverses recherches dans diverses disciplines l analyse ergonomique du travail la psychologie du travail du moins lorsqv elle ne ram ne pas la complexit des situations de travail la simplicit du laboratoire l ethnom thodologie et l analyse conversationnelle du moins lorsqu elles s int ressent aux comp tences manifest es et construites dans les interactions situ es l anthropologie cognitive nord am ricaine et bien d autres Selon les traditions disciplinaires d origine les situations tudi es les accents mis sur tel ou tel groupe de ph nom nes par exemple individuels en collectif versus collectifs performance actuelle versus apprentissage amp d veloppement diff rents objets th oriques et mod les diff rentes hypoth ses plus ou moins fortes et plus ou moins concr tes diff rentes th ories m thodes de recueil de donn es et d analyse sont soumis au d bat scientifique Il est impossible de pr ciser ici de fa on suffisante ces recherches qui convergent vers une anthropologie cognitive et qui illustrent aujourd hui les multiples fa ons plus ou moins compl mentaires ou alternatives dont on peut d cliner aujourd hui l id e que travailler c est penser Je vais donc me contenter d exposer les hypoth ses et notions th oriques qui constituent le noyau actuel du programme de recherche empirique que je d veloppe et qui concr tisent l hypoth se g n
15. circulaire Ah ben voil cette fois c est indiqu avec des panneaux Une recherche de coh rence synchronique Les deux voyageuses s attendent trouver chaque moment une coh rence entre les plans du R E R pr sents sur les quais le plan de banlieue en mezzanine les plans R E R de poche le t l pan en mezzanine les t l pans l entr e des quais de banlieue les annonces sonores etc Elles commentent les renvois et les non renvois qu elles rep rent Ex M2 Toutes les demi heures c est curieux parce que sur le panneau a avait l air d tre beaucoup plus fr quent que a Ex M2 Euh Danmartin Drancy toutes gares jusqu Cr py en valois Toutes gares jusqu Mitry Claye 14 H 54 eh bien c est bien ce que j avais vu indiqu sur le 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse Ex N2 pointe avec les doigts Cr py en valois sur le plan R E R sur le quai B5 Cr py en valois remonte par l escalator en mezzanine Bon je remonte en haut des quais pour voir les indications Alors B5 je ne sais pas ce que a veut dire comme indication L c tait D1 et maintenant B5 mais B5 je ne le revois pas indiqu sur les panneaux Ex N2 Alors que sur la voie 32 il y a un train pour Charles D
16. de son activit pr r flexive ou encore de l activit de cet acteur qui peut tre explicit e par lui cet instant moyennant des conditions favorables dont nous ne parlerons pas ici Selon le faisceau d hypoth ses illustr par la figure une unit de cours d action c est dire une unit d activit telle qu elle est v cue par un acteur et empiriquement constatable moyennant comme je viens de le dire des verbalisations de l acteur en situation ou dans des situations de remise en situation dans des conditions favorables peut tre d crite par cet imbroglio de composantes et de relations diverses que nous nommons signe hexadique parce que ses composantes essentielles sont au nombre de six Je vais illustrer ces composantes au fur et mesure partir d un fragment du protocole M2 14 21 35 va examiner les horaires sur le mur gauche de l ovale vu du guichet Alors je cherche Villeparisis Fantastique c est le R E R donc euh c est sur la ligne Charles de Gaule Mitry Claye Gare du nord Mitry Claye il est 2 H 20 donc Je pense que c est plus compliqu Est ce que je peux 7 H 42 7 H 50 dis donc il y en a il y en a trop pour moi 13 H 42 non c est pass 13 H 42 14 H 28 je l ai rat 14 H 32 est ce qu il s arr te Villeparisis euh 14 H 32 14 H 36 il n est pas direct Ah oui mais alors le probl me c est que les lignes ne correspondent pas est ce que c est
17. e moyen de transport type proximit de tableaux horaires Le R f rentiel ne d signe pas une structure cognitive suppos e implant e dans le cerveau de l acteur et qui lui servirait dans toutes les situations qu il est susceptible de traverser Il est situ dynamiquement Ce R f rentiel est aussi sp cifi par le Repr sentamen en t s S E A et S ne ressortent pas de l analyse de la construction locale m thode synth tico progressive c est dire de l analyse du fragment de protocole consid r Elles r sultent d une part de l analyse du protocole jusqu t d autre part d une appr ciation j h site parler d une analyse puisqu une analyse au sens propre proc de par d coupage de ce qui a pr c d ce protocole L analyse du protocole peut tre men e en signes hexadiques mais on peut aussi se contenter de ce que nous avons appel analyse de la construction globale du cours d action jusqu l instant t m thode analytico r gressive C est pourquoi nous pr ciserons les caract ristiques de ces trois premi res composantes plus loin R Repr sentamen ce qui un instant donn fait effectivement signe pour l acteur peut tre aussi bien externe perceptif qu interne proprioceptif et mn monique choc c a d cart radical relativement aux attentes A ou r alisation d une d entre elles parmi d autres alternatives pertinent pour l acteur c a
18. e Gaulle la voyageuse entend une annonce sonore Mitry Claye sur la voie 32 Ah ils viennent d annoncer Mitry Claye Donc il va aussi celui l Mitry Claye C est le bon train c est pas le suivant il est d j affich Oui Accompagnateur Ah bon Oui sur le panneau il vient de le dire les trains qui vont Aulnay ss bois et Mitry Claye sont au d part sur la voie 32 et 33 mais a n est pas affich en t te de train Je vais revoir un peu plus loin si c est affich retourne examiner le t l pan du quai Voil deuxi me panneau Ah non il y a marqu a roport Charles De Gaulle Il n y a pas marqu Mitry Claye Je ne comprends pas Il va peut tre faire une autre annonce ou alors c est pour le prochain train Elle a peut tre d j branch sur le prochain train Celui l il part 46 normalement Eh bien ce n est pas vident de prendre un train pour Villeparisis Il faut attendre Etant donn que dans la gare de fa on vraiment visible il n y a aucune indication et que l c est contradictoire entre l annonce faite au micro et ce qui est affich sur les panneaux Normalement maintenant je sais qu il faut aller Mitry Claye et Mitry Claye n est marqu nulle part c est juste le monsieur qui me l a indiqu tout l heure sur ce quai l dans un quart d heure Cette recherche de coh rence synchronique et diachronique est certainement renforc e par l engagement particuli
19. e en haut des quais pour voir les indications Alors B5 je ne sais pas ce que a veut dire comme indication L c tait D1 et maintenant B5 mais B5 je ne le revois pas indiqu sur les panneaux Un aspect de l apprentissage celui de la relation avec le personnel L apprentissage de la relation avec le personnel de la gare est bigarr Donnons en un exemple court parmi d autres Ex M2 alors que M se pr occupe de son apprentissage en l occurrence de sa construction de types pour ses d placements dans la gare du nord l agent d information consult ne r pond pas sa demande S il vous pla t est ce que les voies SNCF Banlieue et R E R sont les m mes G O est ce que vous allez A Villeparisis G XXX Je monte encore G Non c est sur la plate forme l Ah d accord G De la voie 30 la voie 36 D accord se dirige vers l entr e des quais banlieue Donc SNCF Banlieue et R ER c est pareil Il faut le savoir ce qui n est vrai que pour la situation particuli re d interconnexion suspendue et la portion de ligne consid r e Pourtant une pleine confiance dans la possibilit de recevoir l aide ad quate de la part des agents de la gare constituerait un l ment important pour les voyageurs tant du point de vue de leur confort que de celui de leur trajet en cours et de leur apprentissage de la gare 3 PENSEE SIGNE
20. engagements des voyageuses dans la situation Caract risons globalement l engagement dans la situation E des deux voyageuses et s parons ce qui est sp cifique la situation d exp rimentation de terrain de ce qui a valeur d enseignement g n ral Des caract ristiques culturelles globales communes et un engagement complice consciencieux critique commun Comme nous l avons crit plus haut les deux voyageuses complices appartiennent la petite bourgeoisie intellectuelle ne sont pas famili res de la Gare du Nord mais poss dent une riche culture de d placement parisien Comme la lecture des protocoles le montre les deux voyageuses du fait m me qu elles se savaient participer une recherche int ress e par l information disponible pour les voyageurs ont t non seulement complices mais aussi consciencieuses et critiques Ex N2 Je joue le jeu Si je prenais vraiment le train je n aurais pas t voir en 36 Je serais rest e sur le quai 32 l o le monsieur m a dit Ex M2 r alisation d une seconde recherche sur les panneaux horaires devant les quais banlieue pendant le quart d heure d attente du train pour r soudre une ambigu t rencontr e au cours de la consultation des panneaux horaires Ex N1 D j je vois qu il n y a pas marqu o est la gare Ex N2 Il n y a qu une seule personne pour les billets et l information Ex M1 L esca
21. er des deux voyageuses dans une exp rimentation de terrain Cependant en l absence de donn es plus naturelles il faut noter que cette recherche de coh rence s av re absolument n cessaire si l on veut aboutir son train Par exemple sans cette recherche de coh rence N partir des indications erron es du guichetier aurait pris la vol e un R E R pour une tout autre direction que celle qu elle cherchait voir protocole N2 De m me M sans ses efforts de recoupement des informations recueillies tait pr t prendre un train direct pour Mitry Claye puisqu elle avait d duit des panneaux horaires erron s que Villeparisis se trouvait apr s Mitry Claye 2 3 Les r f rentiels La culture particuli re des acteurs intervient dans la possibilit pour un objet ou un v nement de donner lieu une interpr tation ou une action Ex M2 Bon c est le m me couloir que tout l heure C est ce couloir l que je prends en venant du m tro Bobigny Place d Italie Il faut aller au del pour aller au R E R Ex M2 En passant devant une affiche provisoire travaux Tiens Mitry Claye c est bien ce que je disais Dana c est apr s Charles De Gaulle alors que cela concerne son propre trajet Ex N2 Au distributeur automatique de billets N manifeste l existence et le niveau de sa culture informatique En plus l indication retour on ne sait pas si en lisant vite si ce n est p
22. gagement dans la situation ouverture fermeture ou plus bri vement cl ture des possibles pour l acteur cet instant la r sultante du faisceau d int r ts immanents l activit de l acteur un instant donn d coulant de son cours d action pass Cet engagement de l acteur dans la situation est sp cifi par le Repr sentamen en l un de ces int r ts immanents e E s lectionn sur le fond constitu par les autres Ce dernier traduit la possibilit de l ach vement venir d une histoire en cours portion d un cours d action qui en comprend d autres A Actualit potentielle ce qui compte tenu de E est attendu par l acteur dans sa situation dynamique un instant donn la suite de son cours d action pass Ces attentes peuvent tre passives par exemple des v nements attendus mais aussi actives par exemple des questions ou des plans mettre en uvre si des circonstances ad quates se pr sentent Cette actualit potentielle est aussi sp cifi e par le Repr sentamen en une partie a A des possibles S R f rentiel les types relations entre types et principes d interpr tation appartenant la culture de l acteur qu il peut mobiliser compte tenu de E et A un instant donn Exemples type billetterie automatique type proximit des guichets type billetterie automatique type machine tape l 1l type guichet typ
23. iter des actions de recherche d information d o des communications et des raisonnements Ces raisonnements peuvent m me concerner au del de la recherche d information les lois du syst me ou des r gles suivre dans le futur De plus le parcours provoque des motions agr ables ou d sagr ables qui contribuent comme les autres sortes d unit s significatives l mentaires d activit transformer l engagement de l acteur dans la situation 10 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse Ex M1 L escalator ne marche pas Il est assez d gueulasse d ailleurs L escalator est en panne et le service nettoyage en gr ve Le deuxi me Escalator est en panne aussi Un escalier roulant qui marche L a devient beaucoup plus agr able parce qu il y a la lumi re du jour On sent qu on va prendre le large Enfin certains signes constituent seulement des horizons interpr tatifs Ex N2 les billetteries automatiques vues en passant participent la constitution de l horizon du guichet sans que d termination soit faite Ex M et N les cat gorisations Banlieue R E R terminal d a roport etc permettent de constituer des horizons Ex N2 l assombrisseme
24. ituation Ex N2 Les billetteries automatiques sont visibles lorsque le voyageur entre dans l ovale Si le voyageur est engag dans la recherche de billetterie automatique ou si pour lui le choix entre billetterie humaine ou automatique est indiff rent l information arrive au bon moment Il n en est pas de m me s il pr f re la billetterie humaine et n envisage la billetterie automatique que si la queue au guichet lui appara t trop importante comme c est le cas pour N2 De la queue au guichet les billetteries automatiques sont invisibles On n en voit que l arri re une surface plane verticale sans aucune indication Il est remarquable qu apr s avoir remarqu les billetteries automatiques en passant l avoir verbalis N ne peut s en rappeler que confus ment une minute plus tard Une recherche de coh rence diachronique Les deux voyageuses s attendent ce qu une indication rep r e un moment de leur trajet se retrouve dans la suite de ce trajet Ex M2 Apr s information sur la direction Mitry Claye regard vers l information au dessus de la ligne cab Donc oui c est a Ben Mitry Claye c est pas crit ici C est pas l alors regard circulaire Non retour au guichet S il vous pla t Mitry Claye n est pas indiqu l G Il faut remonter Madame Juste derri re vous prenez droite vous empruntez l escalier et vous remontez Ah d accord merci Ex M2 regard
25. lator est en panne et le service nettoyage est en gr ve Ex M2 Ils sont gonfl s hein J aurais pu ne pas regarder Ils d connent Des styles diff rents En dehors de ces aspects communs qui d coulent de leur culture commune et de la situation d exp rimentation de terrain qui leur tait propos e les engagements respectifs dans la situation des deux voyageuses sont diff rents Chez N ce style peut tre caract ris en for ant l g rement le trait par l obsession g ographique les cartes et l obsession de l heure courante les pendules Chez M c est au contraire l obsession de l efficacit du trajet les panneaux horaires qui prime Ex N2 regard au dessus du guichet Je vois un autre probl me l heure qui est indiqu e au guichet n est pas la bonne Moi qui suis toujours la recherche d horaires Je ne sais pas ce que cela indique La grande pendule informatique elle marche mais cela qu est ce que c est Ah non c est les horaires d ouverture Il y a le reflet je ne voyais pas l indication Il y a juste le reflet la hauteur de mon il 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse Ex N2 N au cours de sa recherche du R E R vers Villeparisis consulte successivement
26. n micro cravate d expliciter syst matiquement ce qui leur arrive un accompagnateur et de ne pas se pr occuper de la cam ra vid o qui les suit Mis part de l g res variations dues aux heures diff rentes de leurs trajets des consignes identiques leur ont t donn es L une de ces consignes tait par exemple sortir de l Eurostar munie seulement d un billet Eurostar et aller la gare R E R de Villeparisis situ e juste avant Mitry Claye sur la branche Cr py en Valois ce qui n tait videmment pas dit aux voyageuses Si nous consultons un plan affich du RER nous remarquons que le R E R jusqu Mitry Claye appara t prolong par la SNCF Banlieue jusqu Cr py en valois en fait en parall le depuis la Gare du Nord mais n appara t pas prolong sur les plans portatifs du R E R Ces protocoles que nous regrettons de ne pouvoir pr senter ici se lisent comme des romans d apprentissage ou presque Nous en pr senterons une analyse l g rement diff rente de celle initiale de Theureau 1997 qui poursuivait Levy 1995 du fait de notre objectif particulier ici mais aussi des progr s th oriques accomplis 1 LE SIGNE HEXADIQUE Il existe une fa on extr mement simple de rendre op rationnelle pour l analyse l hypoth se de la cognition comme engag e anticipatrice incarn e v cue situ e dynamiquement y compris dans les relations avec les autres et cultiv e le signe hexadique
27. nent temporellement les descriptions des signes hexadiques correspondant aux diverses unit s significatives l mentaires compte tenu du niveau de description choisi de cours d action Chacun de ces signes hexadiques un instant donn relie entre elles les r ponses que l on peut donner aux questions suivantes Quel est l Engagement de l acteur dans la situation E Quelle est P Actualit potentielle pour l acteur A cet instant compte tenu de E Quel est le R f rentiel S de l acteur cet instant compte tenu de E et Quelle est l Unit l mentaire selon le niveau 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse d analyse choisi de cours d action U Quel est le Repr sentamen R ce qui fait effectivement signe pour l acteur cet instant Quel est l int r t e E s lectionn par R dans l Engagement de l acteur dans la situation E cet instant Quelle est a A s lectionn e dans A par R Quel est t s S Quels sont les types relations entre types et principes d interpr tation effectivement manifest s cet instant par U Quel est s S Quel est l Interpr tant Quelle transformation de S est op r e Ce signe hexadique est une concat nation de processus que l on peut d crire comme E En
28. nt du couloir fait signe pour un nouvel horizon m tro entre dans un couloir plus troit C est assez sombre on quitte la partie gare pour rejoindre le m tro Ex M1 au contraire son claircissement fait signe pour un nouvel horizon grandes lignes partir duquel il ne reste plus qu chercher le d part arrive l escalator vers la surface grandes lignes Un escalier roulant qui marche L a devient beaucoup plus agr able parce qu il y a la lumi re du jour On sent qu on va prendre le large Alors maintenant il faut que je cherche le d part 2 6 Les interpr tants un apprentissage probl matique Une recherche de types pour l action M et N mettent en jeu des types h rit s de leur exp rience pass e qui font partie de leurs r f rentiels respectifs Elles recherchent aussi face l exp rience nouvelle de la gare du nord de nouveaux types Ex M2 emprunte le couloir Je continue vers le R E R S il n y a pas d indication c est que a doit tre tous les R E R Ex M2 Le probl me c est de savoir si les voies R E R et les voies SNCF Banlieue c est la m me chose annonce sonore fait la queue au local information banlieue en surface S il vous pla t est ce que les voies SNCF Banlieue et R E R sont les m mes G O est ce que vous allez A Villeparisis G XXX Je monte encore G Non c est sur
29. nt signe ce n est pas tout mais c est de toutes sortes objets proprement dits symboles iconiques indiciels ou proprement dits indices ou ic nes indicielles variations d ambiance lumineuse caract ristiques spatiales personnes rencontr es regroupements de personnes rencontr s communications avec des agents et d autres voyageurs Donnons quelques exemples inattendus pour les observateurs de repr senta mens effectifs pour les deux voyageuses Ex N1 la taille relative des panneaux d information Alors Grandes lignes alors une toute petite pancarte pour une grande ligne Dans son commentaire post trajet N ajoute Dans le m tro il n y a aucune indication apr s que tu vas trouver une gare au sens o tu l entends architectural arriv e de voies C est crit en tout petit grandes lignes est m lang avec Eurostar on ne sait pas si on prend la direction Eurostar ou non c est a qui est troublant Ex N2 les fl ches rouge bleu situ es en hauteur l entr e du couloir m tro R E R en venant de la gare grandes lignes Alors Billets il y a deux fl ches une rouge et une bleue Le R E R est du c t de la rouge gauche mais ce n est pas s r que cela soit le bon choix Que veut dire la fl che rouge Ah Bon bien dans le doute je vais quand m me retourner demander aux Billets Une s lection de l information en relation avec l engagemen
30. rale pr sent e plus haut Ce noyau a volu depuis les ouvrages de Theureau 1992 Pinsky 1992 et Theureau Jeffroy amp coll 1994 Il s inspire lointainement moyennant des transformations et des apports d autres recherches philosophiques et scientifiques de la notion de pens e signe propos e par C S Peirce voir par exemple Peirce 1978 d o l aspect non strictement humoristique du titre rajout cette intervention Nous avons baptis ce programme de recherche cours d action en 1986 puis cours d action amp articulation collective de cours d action en 1994 mais le progr s des hypoth ses notions et m thodes de recueil de donn es et d analyse ainsi que le progr s des questions scientifiques abord es essentiellement ce qui a t gagn concernant les motions dans l activit l apprentissage amp d veloppement dans l activit et l activit collective et des domaines d activit abord s des activit s de travail classiques aux activit s p dagogiques et sportives me le feraient plut t qualifier aujourd hui de construction de l exp rience individuelle amp collective A ce programme de recherche empirique quel que soit le nom qu on veut bien lui donner est associ un programme de recherche technologique en ergonomie que nous avons videmment baptis conception centr e sur le cours d action puis sur les cours d action amp le
31. re E et entre R et A entre U et S ou triadiques entre E A et S et entre I S et U La relation entre R U et A compos e de deux relations dyadiques entre R et U entre U et A est nomm e par Peirce relation triadique r elle d g n r e La relation entre I U et S est au contraire ind composable 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse chocs pertinents en particulier dans l environnement La culture de l acteur plus ou moins partag e avec d autres conditionne son activit Elle est transform e constamment par cette activit qui peut donc tre qualifi e de cr atrice Enfin la situation dynamique y compris les relations avec les autres dans laquelle se trouve l acteur est pr sente partout En particulier les repr sentamens et les unit s significatives d activit comprennent aussi les communications avec d autres les types et relations entre types concernent aussi bien l activit de l acteur que celle des autres acteurs 2 ELEMENTS D ANALYSE DES TRAJETS DES VOYAGEUSES Donnons ci dessous quelques exemples de r sultats obtenus par une telle analyse des protocoles afin d illustrer sa f condit pour la connaissance de l activit et la formulation de directions d am nagement ergonomique 2 1 Les
32. rentissage et la d couverte en relation avec les cours d action dans des situations donn es avant ventuellement de construire des situations de laboratoire pertinentes Pr cisons que l interpr tant peut tre ouverture l apprentissage amp d couverte reprise et renforcement de types d j construits mergence de nouveaux types rection d un cas en type abduction d duction induction Ex I reprise de types d j construits mais aussi mergence en cours de nouveaux types du fait du doute de la voyageuse En r sum une Unit U d activit de l acteur par exemple une unit l mentaire d activit d un voyageur a pour structure sous jacente une pentade Engagement dans la situation E Actualit potentielle A R f rentiel S Repr sentamen R Interpr tant I ainsi construite selon la figure ci dessous On peut constater facilement que l on y retrouve l hypoth se g n rale nonc e plus haut de la cognition comme v cue engag e anticipatrice incarn e situ e dynamiquement y compris dans les relations avec d autres cr atrice et cultiv e Tous ces l ments concernent l exp rience v cue par l acteur sont pr r flexifs explicitables moyennant certaines conditions Ils concernent la cognition comme incarn e faisant l conomie de toute construction mentale formelle et comptant les motions comme des unit s significatives d activit au m me titre q
33. scendantaux de la science depuis le 18 si cle avec la vie et le langage Ces quasi transcendantaux ont la caract ristique de commander le d veloppement de sciences la biologie la linguistique l conomie la psychologie du travail la sociologie du travail la physiologie du travail etc sans pouvoir tre eux m mes objets de science Mais comme les m mes qui croient savoir ce que c est que travailler sont plus prudents lorsqu on leur pose la question qu appelle t on penser le titre de ce s minaire peut leur permettre de retrouver le myst re Jusqu la naissance r cente des sciences cognitives le penser tait une notion strictement philosophique Depuis c est aussi une notion empirique mais moyennant des r ductions draconiennes dont la premi re aujourd hui classique mais que ses chantres pass s n noncent plus qu en s excusant est celle de l homme comme syst me de traitement de l information c est dire comme ordinateur humain comme j aime le qualifier afin de souligner sa parent avec le moteur humain c l br par le taylorisme Comme cela commence se savoir aujourd hui cette r duction a pour prix la s paration du corps et de l esprit la s paration de la cognition et de l motion de la cognition et de l action et de la communication mais aussi la s paration de l homme de ses semblables c est cette derni re s
34. t dans la situation Cette s lection fait que de nombreux l ments d information sont vus ou entendus mais non pris en compte Ex N2 Une annonce sonore jug e claire par la voyageuse sans aucune consid ration de son contenu qui pourtant aurait pu l aider annonce sonore En raison des travaux du grand stade dans la direction de St Denis tous les trains L annonce est bien claire Ex M2 et N2 Ni M ni N ne voient les informateurs provisoires cens s aider les voyageurs dans la situation d interconnexion suspendue en tee shirts chamarr s verbalisation a posteriori amp autoconfrontation qu elles rencontrent pourtant sur le quai R E R au d but du trajet 1 et dans la mezzanine Ex N2 N ne voit pas les affiches provisoires TRAVAUX sauf une vers la fin de son trajet 2 5 Les unit s significatives d activit On consid re habituellement que l activit du voyageur se r duit suivre les consignes qui lui sont donn es par le syst me d information de la gare ou les agents C est loin d tre le cas Tout d abord ces consignes peuvent l orienter dans la mauvaise direction ce qui conduira le voyageur les remettre en question Ex M et N Les indications R E R pr sents dans la gare grandes lignes orientent le voyageur vers le sous sol alors qu une partie des R E R est justement sur les quais des trains de banlieue en surface Ensuite ces consignes peuvent n cess
35. t ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse 15
36. tr ler mes analyses et de saisir concr tement ce que les hypoth ses et notions th oriques aident rep rer dans les activit s que nous analysons je vais illustrer mon propos par des protocoles de transcription de donn es d exp rimentation de terrain dans une situation que la plupart d entre vous ont v cu peu ou prou celle de voyageurs recherchant leur train dans une grande gare parisienne mal connue d eux et dans une circonstance exceptionnelle d interconnexion suspendue Ce n est pas proprement parler une situation de travail Mais apr s tout les accidents de trajet domicile travail sont compt s comme accidents de travail De plus cette situation a l avantage non n gligeable d tre plus dr le que bien des situations de travail Ces protocoles d enregistrement vid o enregistrement audio de verbalisations simultan es ont t constitu s en Juillet 95 une semaine apr s le d but d une interconnexion suspendue sur la ligne B du R ER du fait des travaux du grand stade entre Paris et St Denis le R E R venant du Sud s arr te la Gare du Nord en sous sol et se poursuit vers le Nord sur les voies Banlieue en surface au lieu de se poursuivre vers le Nord en sous sol Ils concernent deux voyageuses complices petite bourgeoisie intellectuelle M la quarantaine N la cinquantaine non famili res de la Gare du Nord mais poss dant une riche culture de d placement parisien ayant accept de porter u
37. ue les interpr tations actions et communications L engagement de l acteur dans la situation conditionne ses attentes ou anticipations L engagement et les attentes de l acteur conditionnent sa s lection de Dans l apprentissage l acteur d couvre des relations entre types connus par ailleurs alors que dans la d couverte il en invente de nouveaux par exemple en d tournant un dispositif technique de son usage pr vu L ordre dans lequel nous pr sentons les six l ments qui composent le signe hexadique compte A suppose E S suppose E et A R suppose S A et E etc comme le pr cise la construction du signe hexadique retrac e dans la figure Les relations entre E A et S indiqu es en traits fins simples ou doubles sont des relations de pens e au sens de Peirce c est dire que E et S se pr sentent ensemble de fa on ins parable mais dans un ordre n cessaire celui que nous venons de pr senter pas de d limitation de sans E et pas de d limitation de S sans E et A Par contre les relations entre R et E entre U R et A entre I U et S sont des relations r elles au sens de Peirce c est dire entre des processus se d finissant mutuellement E limite R et R transforme E en E A et R limitent U et U transforme A en A et absorbe R U et S limitent I et I transforme S en et ach ve U Ces relations qu elles soient de pens e ou r elles sont dyadiques ent
38. ur articulation collective etc Je n en parlerai pas ici et me contenterai de pointer l int r t ergonomique des hypoth ses et notions et de la m thodologie de recueil de donn es et d analyse qui leur est associ e 045 THEUREAU J 2001 Le travail c est la pens e oui mais la pens e signe in F Hubault ed Comprendre que travailler c est penser un enjeu industriel de l intervention ergonomique Octares Toulouse Je ne parlerai pas non plus des m thodes de recueil de donn es Certains d entre vous savent sans doute qu en relation avec ces programmes de recherche empirique et technologique en ergonomie nous avons d velopp plus pr cis ment emprunt et profond ment transform et justifi th oriquement diverses m thodes de verbalisation de la part des op rateurs Par exemple nous avons emprunt en 1979 les m thodes de verbalisation simultan e H Simon mais chez ce dernier elles taient pens es comme penser tout haut justifi es par des th ories de la m moire obsol tes et non appuy es par des enregistrements comportementaux Par exemple nous avons emprunt en 1983 la m thode d auto confrontation M von Cranach mais avons d la transformer car elle avait t labor e dans un cadre th orique dont nous avons montr les limites Afin d une part de ne pas devoir consacrer trop de place d crire une situation d autre part de vous permettre de con
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