Organisation du système de formation continue dans l
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1. l ventualit d exporter ses principes fondateurs Les auteurs tiennent remercier Patrice Jalette de l Ecole de relations industrielles Universit de Montr al et Jean Luc Pilon de la Commission de la construction du Qu bec pour leurs commentaires sur une version ant rieure de ce texte 62 Gazette du travail Vol 6 N 3 Principales caract ristiques de l industrie de la construction au Qu bec La majeure partie des travaux de construction au Qu bec est assujettie une loi particuli re la Loi sur les relations du travail la de celles des autres provinces l industrie qu b coise de la construction se d marque de la plupart des autres secteurs d activit cono formation professionnelle et la gestion de la main d uvre dans l industrie de la cons truction connue aussi sous l appellation Loi R 20 En vertu de celle ci chaque l du travail travailleur de la construction La construction se d marque par la nature particuli re de son quelques unes de ces particularit s activit et de son march mique par la nature particuli re de son activit et de son march du travail Charest 2003 Voici qui pourraient influer sur la probl matique de la formation continue doit tre membre d une des quatre associations syndicales reconnues et chaque employeur doit aussi tre membre d une des quatre associations patronales reconnues par la Loi Cette structure organi2. D s lors les centres de formation professionnelle du syst me scolaire public repr sentent pour l industrie de la construction un acquis indispensa ble l accroissement de ses efforts en formation continue Les besoins de perfectionnement de la main d uvre se multipliant les centres devaient y les actions de formation professionnelle de la main d uvre afin qu elles r pon dent aux besoins quantitatifs et qualitatifs des entreprises le financement de ces mesures incombait aux minist res provinciaux et f d raux L inad quation entre les programmes de l tat et les besoins de l industrie de la construction en mati re de formation repr sentent un acquis indispensable r pondent en faisant preuve de Les centres de formation p l plus d ouverture professionnelle du de souplesse syst me scolaire public et d effort Sans attendre l industrie se devait continue a t rapidement tablie Ainsi l accroissement de ses ee ies obstacles la efjor 13 en formation formation continue continue et garantir la i formation continue un maximum de chaque tentative pour financer une 66 Gazette du travail Vol 6 N 3 salari s Toutefois pour assurer l arrimage entre les besoins de l industrie et l offre de formation un syst me d analyse des besoins s imposait En 1988 l industrie de la construction se dote d un syst me d analyse annuelle des besoins de perfec tionnement
3. Sous l gide du Comit sur la forma tion professionnelle dans l industrie de la cons truction 26 sous comit s professionnels et 9 sous comit s r gionaux compos s de repr sen tants des travailleurs et des employeurs proc dent ainsi l analyse des 400 personnes de besoins de chaque m tier de l indus l industrie sont mises y buti trie et cela dans a contribution chacune d s annuellement et r gions identifi es participent ce syst me d valuation des besoins Depuis quelque 400 personnes del ndustrie sont mises contribu tion annuellement et participent ce syst me d valuation des besoins Pour r pondre cette analyse annuelle des besoins de perfectionnement l industrie b n ficie d sormais d une offre d activit s de formation tout au long de l ann e et sur certaines p riodes en particulier pour tenir compte du niveau d activit dans l industrie dans 50 centres de formation professionnelle du syst me scolaire public de neuf r gions du Qu bec Ainsi en 2001 2002 1 240 cours diff rents d une dur e moyenne de 60 heures ont t offerts en couvrant tous les m tiers et occupations de l industrie Outre les m tiers comme tels il existe un certain nombre de fonctions dans l industrie qui sont nomm es occupations tels que les man uvres par exemple Les travailleurs et les employeurs de l industrie sont aussi inform s p riodiquement des activit s disponi
4. des pratiques et initiatives afin d am liorer les dispositifs de formation continue dans l conomie Aussi c est dans cette perspective que s inscrit cet PARTENARIAT et MUTUALISATION article qui pr sente l exp rience de l industrie de la construction au Qu bec L industrie qu b coise de la construction poss de des particularit s organisationnelles qui ont favoris l mergence d un syst me original en mati re de formation continue Cependant elle repose aussi sur un march du travail qui constitue bien des gards l exemple type des difficult s structurelles qui selon la documentation existante entravent le d veloppement de la formation continue Il sera d montr comment les principes du partenariat et de mutualisation des fonds ont permis de juguler les faiblesses structurelles qui auraient frein l industrie en l absence des innovations introduites De plus le syst me de formation continue a permis un arrimage efficace entre les besoins du march du travail et l offre de formation du syst me public d ducation Ces innovations ont pris forme depuis une quinzaine d ann es et ce gr ce la d marche graduelle d intervenants qui ne poss daient pas d embl e toutes les r ponses organisa tionnelles mais poursuivaient un but commun le d veloppement de la formation continue Les r sultats obtenus au cours des derni res ann es m ritent que l on se penche sur ce secteur et que l on r fl chisse
5. acteurs une logique de partenariat et une logique d arrimage avec l offre de formation Bien que les changements dans l industrie de la construction ne soient pas aussi importants que dans les autres secteurs elle conna t galement des changements techniques technologiques Gazette du travail Vol 6 N 3 65 d organisation du travail de production etc Pour y faire face le gouvernement du Qu bec a en 1987 conf r aux partenaires L inad quation entre de l industrie les programmes de TEDIS aui etde l tat et les besoins la Commission de laconstuctiond 4 l industrie de la Qu bec la construction en mati re responsabilit de de formation continue a la formationetde t rapidement tablie la qualification de la main d uvre Aussit t le Conseil d administration de la Commission et le Comit sur la formation profes sionnelle dans l industrie de la construction comit charg de ce dossier mettent en place une r forme devant soutenir la formation initiale de la rel ve l apprentissage des m tiers dans l industrie et la formation continue de la main d uvre Au c ur des pr occupations des partenaires la priorit a t fix e sur la formation continue De fait cette poque le manque de formation initiale d une partie de la main d uvre et l absence d un suivi ad quat des apprentis d montraient des carences majeures au plan des comp tences existantes sur le march du
6. du travail Vol 6 N 3 69 Graphique A D penses encourues par les fonds de formation dans l industrie de la construction de 1998 2002 14 000 000 12 000 000 p 10 000 000 1 8 000 000 f o 6 000 000 p 4 000 000 o 2 000 000 o 1998 1999 2000 2001 2002 Incitatifs 0 511 117 488 506 2514 937 4430 560 C E Formation 407 841 3255 845 3 561 532 6 481 660 8 605 285 J Source Commission de la construction du Qu bec 2002 Rapport annuel de la direction de la formation professionnelle conseiller p dagogique etc des ressources mat rielles mati res premi res et mat riel p dagogique de l quipement et de l outillage ces d penses s ajoutent les remboursements des principaux frais encourus par la client le Ces remboursements ont un effet tr s favorable sur la participation de la client le aux activit s offertes comme en t moigne la croissance obtenue au cours des derni res ann es Les participants peuvent galement obtenir le paiement rapide de leurs d penses conform ment aux r gles tablies et les personnes qui en font la demande b n ficient d un syst me de gestion d avances de fonds titre d exemple en 2002 6 879 personnes sur 7 310 participants ont obtenu le rembourse ment de leurs frais de d placement ou d h berge ment Le total des remboursements vers s la client le pour
7. travail sont plut t bonnes dans l industrie de la construction au Qu bec depuis une d cennie mais cela n a pas toujours t le cas Le modus vivendi est fondamental pour la gestion du syst me de formation mis en place et il s agit sans doute d une variable qui demeurera importante observer dans les prochaines ann es Bibliographie BALDWIN J R et J JOHNSON 1995 D veloppement du capital humain et innovation la formation dans les petites et les moyennes entreprises Ottawa Statistique Canada division des tudes micro conomiques n 4 BECKER Gary S 1964 Human Capital theoretical and empirical analysis with special reference to education New York National Bureau of Economic Research BENO T Carmelle et Marie Diane ROUSSEAU 1993 La gestion des ressources humaines dans les PME au Qu bec Qu bec Les Publications du Qu bec BOSCH Gerhard and Peter PHILIPS eds 2003 Building Chaos An International Comparison of Deregulation in the Construction Industry London Routledge Centre canadien du march du travail et de la productivit 1990 Rapport des groupes de travail sur la Strat gie de mise en valeur de la main d oeuvre Ottawa CCMTP CHAREST Jean 2003 Labor Market Regulation and Labor Relations in the Construction Industry the Special Case of Quebec within the Canadian Context Building Chaos An International Comparison of Deregulation in the Construction Industy Gerhard Bosch an
8. 9 3 2000 2001 3 502 48 2001 2002 7310 109 NOTA Pr cisons que certains travailleurs peuvent avoir suivi plus d une activit de perfectionnement dans l ann e et donc compter pour deux participations au cours de cette ann e Toutefois la Commission de la construction du Qu bec estime que ce nombre de travailleurs correspond moins de 2 du total au cours de chacune des ann es mentionn es Dans les faits on peut donc dire que la progression indiqu e correspond presque totalement une progression effective du nombre de travailleurs Par ailleurs ventuellement la Commission fera un bilan des cinq premi res ann es d application des mesures des deux fonds pour identifier le taux de renouvellement annuel des travailleurs ayant particip une activit de perfectionnement Source Commission de la construction du Qu bec 2002 Rapport annuel de la direction de la formation professionnelle De plus l analyse d taill e des donn es permet de constater que les incitatifs vers s la client le contribuent v ritablement surmonter les obsta cles la formation pour les personnes qui vivent loin des grands centres urbains ou qui doivent parcourir de longues distances pour se rendre la formation En effet on constate non seulement une croissance de la participation r gionale mais galement une croissance de la participation des personnes m me l ext rieur de leur r gion de r siden
9. Organisation du SYST ME DE FORMATION CONTINUE dans l INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION AU QU BEC Jean Charest Ecole de relations industrielles Universit de Montr al Chantal Dubeau Direction de la formation professionnelle Commission de la construction du Qu bec Introduction L int r t de d velopper la formation continue dans les diff rents secteurs d activit et plus globalement dans l ensemble de l conomie canadienne n est plus d montrer De nombreux travaux ont soulign au Canada l importance de cette pratique en insistant notamment sur les innovations sectorielles le partenariat patronal syndical ainsi que sur le n cessaire arrimage entre les besoins du march du travail et les ressources du syst me ducatif On retrouve de tels constats d s le rapport DeGrandpr 1989 l nonc de principes d Emploi et Immigration Canada 1989 les travaux du Centre canadien du march du travail et de la productivit 1990 et ceux du Conseil conomique du Canada 1992 En 1995 le gouvernement du Qu bec a adopt une loi particuli re pour soutenir le d veloppement de la formation continue Loi favorisant le d veloppe ment de la formation de la main d uvre et plus r cemment il se dotait d une premi re politique visant l ducation des adultes et la formation continue Gouvernement du Qu bec 2002 Ces travaux mettent l accent sur l importance de l innovation tout en insistant sur la diffusion
10. ani re prioritaire et particuli re cette question du d veloppement de leur main d uvre Ils ont tenu compte de certaines particu larit s de leur march du travail en cherchant tirer profit des structures en place dont l industrie s est dot e au fil des ann es les structures paritaires les ressources collectives la n gociation centralis e les conventions collectives sectorielles etc se sont dot s d un bien public le syst me de formation mis la disposition de l ensemble des employeurs et des travailleurs Troisi mement on peut dire que le principe de la mutualisation a litt ralement cr pour les travailleurs de l indus trie un droit la formation continue qui s exerce dans des conditions tr s favorables Ainsi chacun est libre de s inscrire annuellement aux activit s de son choix b n ficiant d une offre de cours r gionalis e limitant les longs d placements adapt e aux divers m tiers et ce gratuitement Peut on exporter ce mod le d autres secteurs de l conomie canadienne ou est ce un cas limit d application Certes on peut dire que plusieurs caract ristiques structurelles de l industrie de la construction du Qu bec ne se retrouvent pas ailleurs et proviennent d un long Le principe particulier de la mise en commun des ressources financi res appel e ici mutualisation a permis premi rement de soumettre tous les employeurs la m me obligation quelque soi
11. bles et ont acc s divers renseignements pertinents en tout temps envoi postal autres moyens tels une ligne t l phonique info perfectionnement Il est noter que les contenus de formation sont compos s 75 d apprentissages pratiques et ou techniques Cette particularit dans l approche de formation constitue un attrait important pour la client le et assure un transfert quasi imm diat des savoir faire en milieu de travail Adoption du principe de la mutualisation des fonds Pour que la formation continue profite l ensemble des salari s et r ponde aux besoins des entreprises il semblait impossible de convain cre une entreprise du bien fond de son investisse ment en formation d un salari qui pourrait ensuite travailler pour une autre entreprise quitte profiter son tour en recrutant un nouveau salari form ailleurs Quelle solution envisager Comment tenir compte des caract ristiques de l industrie de la construction et des probl mes th oriques anticip s tel qu expos pr c demment dans la solution sugg rer Apr s l tude de diff rentes hypoth ses la solution rationnelle consisterait accorder chacun un droit individuel de formation transf rable d une entreprise une autre levant les obstacles l accessibilit la formation continue et collectivement garantie Pour concr tiser le concept de formation continue accessible tous il semblait possible de s inspirer
12. ce En termes r els 1 410 personnes sur 7 310 ont t form es l ext rieur de leur r gion en 2001 2002 Malgr l augmentation du volume d activit s de formation r alis es le syst me de gestion et de formation a suivi le rythme de croissance de la client le cet effet on note toujours un taux exceptionnel de 90 de r tention aux activit s et ce malgr l augmentation rapide des inscriptions 9 travailleuses et travailleurs sur 10 qui d butent une activit de perfectionnement la terminent D autre part le Comit sur la formation profes sionnelle dans l industrie de la construction a sond les participants aux activit s sur leurniveau de satisfaction Sur une chelle de 1 4 le niveau moyen exprim par cette client le est de 3 4 et ce tant au niveau du personnel enseignant de la justesse et de la ee Neuf travailleuses et contenus A valeurs sur dix qui qualit des ne locauxetdes butent une activit de quipements perfectionnement la que des modali terminent t s d organisa tion retenues horaire dur e saison etc Au total les d penses couvertes par les deux fonds de formation pour 617 groupes en perfec tionnement en 2002 se sont lev es 8 6 millions de dollars graphique A Ce montant correspond au co t direct de formation c est dire le co t des ressources humaines personnel enseignant des ressources de soutien appariteur secr taire Gazette
13. cette ann e s l ve 4 4 millions de dollars pour des d penses totales d un peu plus de 13 millions assum es par les deux fonds de formation de l industrie Bref on peut constater que la logique de la mutualisation a t graduelle ment concr tis e par les intervenants de l industrie de fa on assurer la viabilit du principe et stimuler le d veloppement des pratiques en mati re de formation continue Le d fi des prochaines ann es consistera maintenir cet int r t chez les travailleurs et les employeurs Conclusion Tel que mentionn au d but de cet article il faut retenir que l enjeu du d veloppement de la main d uvre a t mis en avant plan dans l conomie canadienne au cours de la derni re d cennie Le gouvernement f d ral et plusieurs gouvernements provinciaux en particulier ont 6 Ces remboursements sont connus dans l industrie comme des mesures dites incitatives la formation continue 70 Gazette du travail Vol 6 N 3 multipli les appels aux intervenants du march du travail pour qu ils s approprient cet enjeu et recherchent les voies organisationnelles les mieux adapt es pour ce faire Plusieurs intervenants issus de diff rents secteurs ont r pondu de diverses mani res par exemple les conseils sectoriels canadiens et les comit s sectoriels de main d uvre au Qu bec Il faut souligner que les partenaires de l industrie de la construction du Qu bec ont r pondu d une m
14. d Peter Philips eds London Routledge 95 113 COMMISSION DE LA CONSTRUCTION DU QU BEC 2002 L industrie de la construction en 2001 Montr al CCQ COMMISSION DE LA CONSTRUCTION DU QU BEC 2002 Rapport annuel de la direction de la formation professionnelle Montr al CCQ CONSEIL CONSULTATIF SUR L ADAPTATION Rapport DeGrandpr 1989 S adapter pour gagner Ottawa Approvisionnements et Services Canada 72 Gazette du travail Vol 6 N 3 CONSEIL CONOMIQUE DU CANADA 1992 Les chemins de la comp tence ducation et formation professionnelle au Canada Ottawa Approvisionnements et Services Canada DORAY Pierre 1999 La participation la formation en entreprise au Canada quelques l ments d analyse Formation Emploi n 66 avril juin 1999 21 38 EMPLOI ET IMMIGRATION CANADA 1989 Le nouveau mode d emploi nonc de principes Ottawa Approvisionnements et Services Canada GOUVERNEMENT DU QU BEC 2002 Politique gouvernementale d ducation des adultes et de formation continue Apprendre tout au long de la vie Qu bec Minist re de l ducation LECKIE Norm Andr L ONARD Julie TURCOTTE et David WALLACE 2001 Pratiques de ressources humaines Perspectives des employeurs et des employ s Ottawa Statistique Canada et D veloppement des ressources humaines Canada Catalogue no 71 584 MPF STATISTIQUE CANADA 2001 Enqu te sur le milieu de travail et les employ s Co
15. des techniques d assurance en cr ant une forme de mutualisation des droits individuels Ainsi en 1990 un projet de cr ation de fonds de formation tait initi Il visait permettre d une part l industrie d affirmer sa volont d assumer le leadership de ses activit s de formation continue et d autre part instaurer un droit individuel g r collectivement C est ainsi qu en 1992 soit trois ans avant l adoption de la Loi favorisant le d veloppement de la formation de la main d uvre appel e aussi la Loi du 1 les parties n gociatrices des conventions collectives instaurent une cotisation de 10 cents par heure travaill e d s avril 1993 puis de 20 cents en ao t 1993 aux fins de constituer un Fonds de formation destin au perfectionnement et au recyclage des travailleurs de l industrie Toute fois une requ te en injonction de l Association Gazette du travail Vol 6 N 3 67 provinciale des constructeurs d habita tion du Qu bec repr sentant la partie employeur pour le secteur r sidentiel de l industrie d pos e en avril 1993 a conduit une ordonnance de sauvegarde de la Cour qui a gel les d penses du fonds tout en maintenant le versement des cotisations des employeurs Ce faisant le fonds accumulera des avoirs Les parties n gociatrices au perfectionnement et au recyclage des travailleurs de l industrie la fin des ann es 90 le Comit sur la forma des conventions collect
16. e certaine fa on les intervenants rapports entre les intervenants dans un secteur donn afin d assumer la r gulation d ensemble de cette mise en commun des fonds Au Qu bec certains secteurs et r gions tentent d j d appliquer ce principe de la mutualisation dans le cadre de projets de d veloppement de la main d uvre sous l gide d Emploi Qu bec et de la Commission des partenaires du march du travail Bref bien que le principe de la mutualisation soit encore limit dans son application il poss de un certain potentiel de d veloppement dans l conomie canadienne et m rite d tre envisag par les intervenants du march du travail Gazette du travail Vol 6 N 3 71 Enfin terminons sur les exigences du mod le de partenariat comme tel Bien qu il soit jusqu pr sent une des cl s de la r ussite de l industrie de la construction du Qu bec le partenariat demeure un processus exigeant quant au nombre de personnes et mode de d cision par consensus qu il implique Cela peut comporter l inconv nient de prolonger le processus d cisionnel tout en offrant l avantage d assurer une meilleure diffusion une meilleure adh sion des intervenants aux d cisions et une meilleure compr hension de la r alit des entreprises clientes et des salari s En outre le partenariat n cessite de bonnes relations entre les parties sinon il y a peu de chances de poursuivre l exercice cet gard les relations du
17. es effectifs salari s s l ve environ 15 Quant la taille des employeurs l industrie se caract rise par de tr s petites entreprises compa rativement au reste de l conomie En effet la taille moyenne est de quatre travailleurs par employeur et environ une centaine d employeurs seulement ont plus de 50 employ s En fait 93 des employeurs poss dent moins de 10 employ s Par cons quent la structure organisationnelle interne de la plupart des employeurs s av re tr s simple et ne comporte gu re de d partement de gestion des ressources humaines Difficult s th oriques du d veloppement de la formation continue Quiconque s int resse au d veloppement du capital humain peut voir dans les caract ristiques pr c demment mentionn es plusieurs difficult s th oriques li es au d veloppement de la formation continue En premier lieu depuis les travaux de Becker 1964 le probl me th orique de la perte ventuelle de la main d uvre form e par un employeur est reconnu comme un facteur pouvant d velopper chez ce dernier une certaine aversion pour investir dans la formation continue de ses travailleurs La crainte de ne pas r cup rer l inves tissement r alis dans le cas o l employ quitte ou est recrut par un autre employeur qui n a pas eu financer la formation ce que certains ont traduit par maraudage de la main d uvre constitue alors un l ment dissuasif pour investir dans le per
18. fectionnement de la main d uvre Cette crainte est fond e th oriquement La crainte de ne pas s ils agit d offrir r cup rer l investissement une formation r alis dans le cas o dite g n rale J employ quitte moins que les j constitue alors un l ment employ s di f ti nlacoeptent issuasif pour investir une baissede dans le perfectionnement salaire durant de la main d uvre cette formation pour absorber les d penses encourues par l em ployeur Elle est galement fond e m me s il s agit d une formation dite sp cifique l entreprise selon l estimation que fera l employeur du risque de 64 Gazette du travail Vol 6 N 3 perdre sa main d uvre apr s la formation ou estimation du taux de roulement de la main d uvre Dans ce dernier cas l employeur pourrait toutefois retenir sa main d uvre form e par le biais de ses pratiques de r mun ration Ces arguments th oriques bien connus ne sont pas sans fondement dans l industrie ici concern e D une part la mobilit de la main d uvre est en principe parfaite dans l industrie augmentant ainsi pour l employeur le risque de ne pas r cup rer ses investissements dans la formation D autre part le taux de roulement annuel est plut t lev dans l industrie 15 ce qui accro t aussi d une certaine fa on le risque de ne pas amortir l investissement r alis en formation Par ailleurs les m thodes sp cifiques de r mu
19. ives tion professionnelle instaurent une cotisation dans l industrie de la aux fins de constituer un construction et ses Fonds de formation destin partenaires des deux fonds tablissaient des r gles d utilisation des fonds relativement la client le admettre aux importants qui passeront de 6 9 millions de dollars en 1993 63 millions en 1997 puis 114 4 millions en 2000 En avril 1997 la Cour confirmait la l galit de la constitution de ce fonds de formation En avril 1997 une entente entre les repr sentants des secteurs non r sidentiels de l industrie permet tait la constitution d un comit de gestion des fonds ainsi que d un comit d utilisation des fonds pour ces secteurs Puis en d cembre 1997 le Projet de loi 400 Loi stipulant diverses dispositions l gislatives relatives la formation dans l industrie de la construction autorisait les parties sectorialiser les fonds donnant lieu la constitution de deux fonds distincts dans l industrie le Fonds de formation des travailleurs de l industrie de la construction destin aux secteurs non r sidentiels et le Plan de formation des travailleurs du secteur r sidentiel D s la fin de 1998 et le d but de 1999 des d penses seront autoris es par les Les deux fonds de membres du formation offrent en effet Smit de gestion du fonds non des remboursements Doe i r sidentiel afin de visant soutenir la Ori ess pa
20. mis des De plus ce carac Gctivit s cycliques re cycliqueaune annuelles compte tenu incidence directe Hor des variations sur le nombre i B d heures travaill es SAISONNIErES annuellement Ainsi la moyenne d heures travaill es par salari en 2001 tous secteurs confondus tait de 903 heures N anmoins 48 des travailleurs font plus de L industrie est subdivis e en quatre sous secteurs ou secteurs le r sidentiel l institutionnel et commercial Le conseil d administration de la Commission de la construction du Qu bec est compos de 17 membres un pr sident six repr sentants patronaux six repr sentants syndicaux trois repr sentants du minist re du Travail et un repr sentant du minist re de l Education Pour une analyse plus approfondie du cas qu b cois et une analyse comparative internationale de l industrie de la construction voir Charest 2003 et Bosch et Philips 2003 Nous passons ici sur les variations du cycle conomique qui constituent aussi une r alit de cette industrie Les donn es statistiques de cette section proviennent de la Commission de la construction du Qu bec 2002 Gazette du travail Vol 6 N 3 63 1 000 heures dans l ann e pr s d un quart effectuant plus de 1 500 heures Avec un salaire horaire moyen de 27 incluant les vacances le salaire annuel moyen se situe environ 25 000 Cependant une certaine proportion d employ s environ 1 5 arrive gagner autou
21. mpendium Donn es de 1999 Catalogue n 71 585 XIF Les opinions exprim es dans le pr sent document ne refl tent pas n cessairement la position et n engagent aucunement la Commission de la construction du Qu bec Gazette du travail Vol 6 N 3 73 a Structures et pouvoirs en mati re de formation continue dans l industrie de la construction au Qu bec CONVENTIONS COLLECTIVES Loi R 20 Comit du Fonds de e Elabore et propose les politiques et formation des travailleurs Ministre du travail mesures relatives la main d oeuvre de l industrie de la dans l industrie construction destin aux secteurs non r sidentiels pe ee ee ee me een Eee ee e S assure de la comp tence de la main d uvre e Veille l application de mesures et de programmes relatifs la formation f Np professionnelle oe Conseil d administration Administre tout fonds de formation et Comit du Fonds du plan de la Commission de la fait rapport de l utilisation du fonds au de formation des construction du Qu bec ministre travailleurs du secteur tripartite e labore des programmes relatifs la r sidentiel formation professionnelle e Donne avis au ministre de l ducation e Atteste de la participation des entreprises loi 1 e Donne avis la Commission de la construction du Qu bec sur toute question relative la formation professionnelle Comit s
22. n ration sont en r alit inexis tantes dans le contexte d un taux unique applicable tous les salari s d un m me m tier l chelle de la province D s lors il n existe pas vraiment de possibilit pour l employeur de chercher retenir sa main d uvre par un avantage salarial Un autre probl me th orique qui se pose en regard du d veloppement des comp tences est la tr s petite taille des employeurs En effet de nombreuses recherches attestent que la petite taille des employeurs parce qu elle est notamment associ e une absence de structure organisation nelle appropri e la gestion des ressources humaines et des comp tences constitue un frein la prise en charge du d veloppement de la formation Mentionnons cet effet les r sultats de Benoit et Rousseau 1993 Baldwin et Johnson 1995 Doray 1999 ou Statistique Canada 2001 Dans le cas de l industrie ici tudi e on conviendra que la moyenne de quatre travailleurs par employeur peut constituer une limite la capacit de prise en charge de la formation continue par les employeurs D apr s les enqu tes r centes de Statistique Canada sur les milieux de travail en volution on peut aussi identifier un certain nombre de difficult s qui touchent particuli rement l industrie de la construction ou du b timent en regard du d veloppement de la formation continue Ainsi sachant qu il existe un lien entre les changements dan
23. r de 45 000 par an Aussi la structure salariale fixe pour chacun des 26 m tiers un taux unique pour les travailleurs certifi s compagnons au sein de chaque secteur pr c d de taux moindres pour les apprentis les p riodes d apprentissage variant d une cinq p riodes de 2 000 heures D une certaine fa on on peut dire que Une autre caract ristique cette structure 7 Se de l industrie est la salariale n incite bilit del pas vraiment 001 ile de la main la formation d oeuvre continue une fois obtenu le statut de compagnon En outre il faut pr ciser que la moyenne d ge des compa gnons tait de 45 ans en 2001 et que celle de l ensemble des travailleurs incluant donc les apprentis tait de 41 ans soit deux ans de plus que la moyenne d ge de l ensemble du secteur manufacturier 39 ans Une autre caract ristique de l industrie est la mobilit de la main d uvre qui se d place d une entreprise l autre d un chantier l autre et d une r gion l autre De leur c t les employeurs peuvent renouveler leur main d uvre d un projet un autre m me si dans les faits on observe une certaine stabilit cet gard on pourrait parler d un march du travail unique pour toute la main d uvre avec une mobilit quasi parfaite Cette mobilit territoriale s accompagne d une proportion importante d entr es et sorties dans l industrie puisque le taux de roulement annuel d
24. rticipation des d penses relati travailleurs aux activit s ves aux cours de de perfectionnement perfectionnement etaux frais occasionn s pour les travailleurs lors de leur formation Dans le secteur r sidentiel la nouvelle convention collective de 1999 introduisait un comit paritaire pour la gestion des fonds reli s au perfectionnement des travailleurs activit s de formation soutenir aux modalit s organisationnelles retenir aux d penses de formation assumer ainsi qu aux remboursements verser directement la client le pour liminer les obstacles la participation des travailleurs aux activit s de perfectionnement Les deux fonds de formation offrent en effet des remboursements visant soutenir la participation des travailleurs aux activit s de perfectionnement tels frais de d placement et d h bergement Le principe g n ral est d liminer dans la mesure du possible le co t de la participation des travailleurs au perfectionnement qu il s agisse des frais de cours enti rement assum s par les deux fonds de formation et donc gratuits pour le participant ou de d penses aff rentes compens es par les remboursements offerts aux travailleurs L objectif est ainsi de financer collectivement le perfectionne ment afin de faciliter autant que possible la partici pation des travailleurs et de contribuer le plus possible au d veloppement de pratiques et valeurs visant l tablissement d une c
25. s l entreprise organisationnels technologiques ou L industrie de la de march et la construction est fr quence de la l un des secteurs formation l industrie affichant les plus bas de la construction M 5 taux d innovation ou presente un certain dech d handicap cet gard 4 qe ement n vu qu il s agit d un le milieu de travail des secteurs affichant les plus bas taux d innovation y compris technolo gique ou de changement dans le milieu de travail Leckie etal 2001 Statistique Canada 2001 On pourrait aussi ajouter d autres emb ches potentielles au d veloppement de la formation continue savoir l ge moyen plus lev des travailleurs ou le niveau de scolarit de la main d uvre tudes secondaires facteurs g n ralement d favorables au d veloppement de la formation Baldwin et Johnson 1995 Leckie et al 2001 Au m me titre le faible nombre d heures travaill es annuellement peut constituer un obstacle la priorit tant alors de maximiser les heures de travail plut t que d aller en forma tion En fait l id e ici est surtout d indiquer qu a priori plusieurs des caract ristiques de l industrie pourraient constituer autant de freins potentiels au d veloppement de la formation continue et qu en l absence de solutions collectives novatrices il y a fort parier que tel serait le cas de l industrie de la construction au Qu bec Prise en charge de la formation continue par les
26. sationnelle de repr sentation assure la n gociation collective des conditions de travail applicables tous les travailleurs issus d un m me secteur ainsi que la n gociation de clauses communes aux quatre secteurs D autre part un organisme paritaire financ par une cotisation de 1 5 de la masse salariale du secteur assure notamment la gestion des relations du travail du r gime des avantages sociaux de la formation de la main d uvre et g re certains fonds sp cifiques pour le b n fice de l industrie ex vacances annuelles Cet orga nisme tripartite est appel Commission de la construction du Qu bec L industrie qu b coise de la construction assujettie la Loi R 20 tous secteurs confondus tait compos e de quelque 18 500 employeurs et d environ 100 000 travailleurs en 2001 l instar l industriel et les travaux de g nie civil et de voirie Tout d abord ce secteur est fortement soumis des activit s cycliques annuelles compte tenu des variations saisonni res Ainsi pour l ann e 2001 la r partition mensuelle des heures travaill es dans l industrie qu b coise comportait les variations suivantes les mois de janvier 3 2 et f vrier 4 6 ne recueillaient qu une faible part des heures travaill es pour l ensemble de l ann e alors que les mois de juin 13 6 du total annuel et septembre 12 1 repr sentent les deux mois les plus actifs sur ce plan fortement sou
27. t leur taille d jouant ainsi certains pi ges qui risquaient de conduire un sous financement de la formation Ici les parties ont convenu d injecter annuellement 0 20 par heure travaill e ce qui repr sente un Chacun est libre de s inscrire annuellement aux activit s de son choix b n ficiant d une offre de cours r gionalis e limitant les longs d placements adapt e aux divers m tiers et ce gratuitement processus historique ayant d but avec la loi des d crets de conventions collectives d s les ann es 30 au Qu bec Par ailleurs le principe m me de la mutualisation des fonds n impli que pas forc ment une n go ciation centralis e accompa gn e d une harmonisation des conditions de travail et ainsi de suite Il n cessite toutefois une certaine institutionnalisation des peu moins de 1 du salaire horaire moyen mais la norme s applique tous les employeurs dont la tr s grande majorit est de petite taille Il faut souligner que cette contrainte que se sont impos s les intervenants va au del des obligations de la loi dite du 1 au Qu bec En effet cette loi ne s adresse qu aux employeurs ayant une masse salariale annuelle de plus de 250 000 et ne toucherait que 60 des employeurs de la construction Deuxi mement cette cotisation annuelle a g n r d importantes ressources permettant d organiser un syst me de formation continue qui n aurait pu voir le jour autrement D un
28. travail Par cons quent les partenai res de l industrie ont mobilis leurs ressources pour perfectionner et recycler leur main d uvre M me si en 1987 l industrie de la construction du Qu bec endosse la responsabilit d orienter de d velopper de diriger et de coordonner activit de formation continue tait souvent vou e l chec l intervenant sollicit n tait pas indiqu ou le programme sugg r n tait pas appropri ou encore les objectifs fix s par les instances gouver nementales les tapes franchir et les ressources disponibles n taient pas conformes aux besoins de l industrie L industrie de la construction un secteur d activit conomique parmi tant d autres tait souvent mal connue des ressources gouver nementales en ducation De plus d j en 1990 les partenaires anticipaient un d sengagement progressif des gouvernements dans la formation de la main d uvre active Faute de pouvoir r former il fallait innover Ainsi d s 1988 la structure participative et paritaire de l industrie collabore avec le minist re de l ducation du Qu bec Elle s investit dans le financement des analyses de situation de travail dans le soutien l laboration et la validation des programmes d tudes professionnelles et des guides aff rents produits par le Minist re dans l implantation des dispositifs de formation et dans la gestion des centres destin s l industrie de la construction
29. ulture de formation continue Les comit s de gestion des deux fonds de formation assurent conjointement la promotion des activit s et recommandent au Conseil d admi nistration de la Commission de la construction du Qu bec le financement de l offre de perfectionne ment et de recyclage Ce sont donc toujours les partenaires de l industrie qui prennent les d cisions De plus en vertu d une entente entre Emploi Qu bec et la Commission les participants une activit contenue dans l offre de service du Comit sur la formation professionnelle dans 68 Gazette du travail Vol 6 N 3 l industrie de la construction peuvent maintenir certaines conditions leurs prestations d assurance emploi R sultats globaux positifs en quelques ann es Les r sultats obtenus ce jour quant au nombre de participants une activit de perfectionnement dans leur m tier ou occupations depuis 1996 r v lent une progression importante tel que l indique le tableau 1 En fait pour la derni re ann e compl te c est pratiquement l quivalent de 7 de la main d uvre de l industrie qui a particip des activit s de perfectionnement a Tableau 1 volution de la participation au perfectionnement 1996 2002 Participations individuelles Ann es une activit de 1 juillet au 30 juin perfectionnement Pourcentage de progression 1996 1997 1 589 1997 1998 1797 13 1998 1999 2284 27 1999 2000 235
30. ur la formation e Estime les besoins qualitatifs et professionnelle de quantitatifs de l industrie et voit leur l industrie de la satisfaction construction paritaire Fait toute proposition destin e favoriser l objet de la loi du 1 1995 chapitre 43 D termine les r gles g n rales d utilisation de fonds de formation 26 sous comit s professionnels 9 sous comit s r gionaux 74 Gazette du travail Vol 6 N 3
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