Home

Lecture et implicite

Contents

1. 32 Lacan J cit dans l article Loi du Larousse encyclop dique On peut tablir l analogie entre la figure du p re dans l institution familiale et celle de l instituteur dans l institution scolaire page 14 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 l enseignant est son agent Le pire serait que les l ves pensent que le ma tre se confonde avec l enseignant que les lois de la langue s crivent au gr de sa fantaisie ou de son d sir Mais si les l ves comprennent que l instituteur est lui m me assujetti la loi de la langue tout comme eux alors ils accepteront d autant mieux la position dissym trique de la relation ducative Si le ma tre est la langue l enseignant est son repr sentant Parce qu il les conna t mieux que les l ves l enseignant a comp tence et vocation pour transmettre rappeler et faire appliquer les lois de la langue L animateur L expression des opinions des go ts des points de vue est admise dans l cole Dans le domaine de l interpr tation litt raire on peut entendre des points de vue diff rents celui ci peut prouver pour Cendrillon un sentiment d admiration celui l estimer que sa niaiserie est confondante On peut r duire l interpr tation du conte au factuel on peut galement disserter sur la condition f minine sur la symbolique de lalternance du merveilleux et du retour la r alit on peut encore jouer de l ironie de la compassion ou
2. mes Pourtant dans sa jeunesse M lodie avait t infirmi re mais elle aurait eu trop peur de g ner sa fille si elle avait pris position contre Thomas 1 Qui a t infirmi re M lodie 2 Comment s appelle le mari de sa fille Thomas 3 Pourquoi le m decin pourrait il se moquer de M lodie et quelle occasion Car elle n est qu infirmi re Quand il s agit de maladies 4 Pour quelle raison M lodie ne parle t elle pas en pr sence de son gendre Parce qu elle ne veut pas g ner sa fille Marc a t puni injustement et il n a pas d nonc son camarade Pendant qu il monte les escaliers Audrey lui adresse un sourire Laurent lui donne un tape amicale sur l paule Cindy lui dit des mots gentils 1 Qui lui donne une tape sur l paule Laurent 2 Quels sentiments prouvent Audrey Laurent et Cindy l gard de Thomas De la solidarit de la compassion de la sympathie leur plaisir de le compter parmi leurs amis etc Quand il tait instituteur M Valois avait trois coll gues qu il appr ciait beaucoup Mme Balendier Mile Rocherie et M Bernaut Il les appr ciait car ils taient toujours de bonne humeur Mme Balendier malgr son ge plaisantait souvent M Bernaut souriait toujours Quant la plus jeune elle riait de bon coeur 1 Qui repr sente le pronom il soulign M Valois 2 Quel est le m tier des trois personnes instituteurs 3 Comment s appelle la plus jeune Mlle Roch
3. re initiative au sujet qui interpr te en toute libert et en toute subjectivit On sait que certains l ves en difficult de lecture sont arr t s au sens litt ral Ils d chiffrent ils comprennent mais ils sont incapables d inf rer le sens implicite Quand l enseignant leur demande de faire tat d une information implicite ils r pondent ce n est pas crit Quand on demande si H l ne a plusieurs enfants la lecture de la phrase H l ne a conduit son petit dernier l cole ils sont tonn s par la question cherchent l information explicite et finissent pas r pondre je ne sais pas On ne peut pas savoir ce n est pas marqu Il est certain que le charme de l implicite joue tant qu il n est pas d voil Toutefois l cole l lucidation est une proc dure p dagogique qui vise r v ler les jeux d implicite pour en tablir la signification Dans le domaine de la communication toute 2 Tel a t le slogan de l cole primaire la fin du si cle dernier pour se d marquer de l apprentissage de la lecture consid r comme se r duisant la ma trise de la combinatoire 21 Primo L vi page 10 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 ambigu t toute confusion disqualifie l interlocuteur Dans le domaine de la lecture d s lors que celle ci ne se limite pas la compr hension l activit du lecteur consiste faire des liens entr
4. de la compr hension l interpr tation exerc dans la tension est pos e tr s pratiquement dans quelles conditions les l ves exercent ils leurs comp tences comprendre et interpr ter En voulant viter l obstacle de l explication de texte l cole l mentaire ne risque t elle pas d tablir une rupture entre compr hension et interpr tation Cette tension entre le d veloppement des comp tences li es la compr hension et celui des comp tences li es l interpr tation cr e des situation p dagogiques diff rentes Si dans le premier cas les situations sont bien rep r es dans le second elles sont envisag es et restent construire Et toujours avec la tension comme concept op ratoire il convient de reconsid rer le r le de l enseignant qui devrait changer d une situation l autre Enfin comme le paradoxe du plaisir lire se pose la question du paradoxe des nouveaux programmes injonction faire ils ne disent pas comment faire Les programmes ne sont plus des injonctions ils constituent des cadres dans lesquels les 12 Litt rature cycle 3 Documents d application des programmes SCEREN 2002 Ce n est pas par ignorance des dispositifs et des m thodes mais c est plut t pour viter que la solution ne devienne le probl me comme pourrait le dire Watzlawick Imposer des fiches pr par es l avance par des groupes d experts risquerait de faire chouer coup s r l application
5. de la surprise A l cole on peut se livrer aux jeux herm neutiques un m me texte suscite une pluralit d interpr tations toutes coh rentes la coh rence visant mettre les textes la disposition des sujets les inclure dans leur repr sentation du monde avec tout ce que cela pr suppose de valeurs de croyances de ressenti d imaginaire Un texte est donc support interpr tations c est le lieu des d bats Le r le de l enseignant consiste permettre l expression de la pluralit des opinions il s agit non seulement d un probl me thique de tol rance mais aussi d un probl me li l expression comment faire en sorte que l opinion s exprime longuement qu elle soit argument e Et comment faire en sorte qu elle soit entendue pour ce qu elle est une parmi d autres Dans ces deux perspectives l enseignant a un double r le celui d duquer exprimer et celui d duquer animer Animer c est n cessairement prendre la distance relationnelle n cessaire l coute active mettre disposition des l ves qui s expriment des dispositifs contraignants sur la forme qui autorisent une grande libert de parole C est accepter de taire ses propres opinions ses go ts et ses valeurs pour que les autres puissent chapper la pression de conformit des groupes au recours l opinion du ma tre comme l expression unanime de la v rit et du bon go t pour que le d bat soit 33 Sur
6. des nouveaux programmes page 5 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 enseignants agissent Les salari s doivent interpr ter les ordres c est dire les d former les subvertir Il s agit de passer de l organisation formelle l organisation informelle de la t che l activit de lorganisation du travail prescrite l organisation du travail r elle Cette activit professionnelle pour n tre pas enti rement nouvelle et pour n tre pas tre enti rement conserv e n cessite un accompagnement Le concept d implicite Tant qu on travaille sur l objet langue ou sur l objet texte il est possible de faire abstraction des sujets ceux ci ne sont consid r s que comme les instruments de la langue Ils sont l pour attester de leur sentiment linguistique en v rifiant que l objet examin appartient la langue fran aise Le lecteur est alors l agent au service de la norme Il est interchangeable son exp rience importe peu Tout ce qui lui est demand c est d entrer dans la compr hension du texte Pourtant d s qu on sollicite le lecteur en tant qu acteur constructeur du sens du texte la signification n est pas donn e par le texte dont elle serait simplement extraite elle est construite par le lecteur et varie donc autant en fonction de la base de connaissances et des strat gies du lecteur compreneur qu en fonction de l information apport e Ce
7. et auteur La tension est le concept p dagogique qui autorise reconsid rer les s quences des activit s de lecture La tension entre ces deux conceptions de la lecture fonde l opposition entre ce qui est le domaine de l institution et ce qui rel ve du domaine de l exp rience des sujets Sans le dire explicitement c est d ailleurs ce que supposent les documents d accompagnement et d application des programmes en distinguant les activit s de lecture criture et celle des ateliers d observation r fl chie de la langue ORL les documents invitent la distinction Le domaine de la litt rature est celui de l interpr tation la compr hension est implicite c est la lecture magistrale qui la rend ais e En revanche la diction par les l ves les d bats et l activit d criture qui poursuit la lecture des oeuvres litt raires d veloppent l interpr tation Le probl me c est de savoir si ces activit s sont suffisantes Jusqu alors on entendait que le rapport du sujet aux textes qu il choisit ne pouvait se construire que par art implicitement apr s une lente fr quentation d abord contrainte Le mod le p dagogique qui sous tend cette conception c est le mod le de l apprentissage en usage dans les m tiers le ma tre compagnon montre puis demande r p ter le mod le jusqu au moment o la ma trise est telle que l l ve puisse se passer ou d passer le ma tre La question du rapport aux textes
8. et de Nicolas Il demande la classe de trouver la plus grande quantit d id es qu il est possible d imaginer des plus raisonnables aux plus farfelues Il note toutes les id es sollicitant ainsi la divergence Dans un deuxi me temps il demande de classer les id es le mode de classement tant propos par le groupe Dans un troisi me temps les propositions impossibles sont critiqu es et retir es le groupe exerce alors la pression la convergence en contraignant les lecteurs la preuve par le texte Quoi qu il advienne qu une proposition soit semblable celle de la chute ou non le brainstorming a favoris la signification il a sollicit l interpr tation avant d en montrer les limites il a pr par la chute du r cit qui deviendra intelligible pour tous Il existe de nombreux dispositifs de communication en groupe qui d veloppent la signification m taplan panel discussion laboration progressive etc Dans une perspective plus linguistique le travail sur le lexique plus particuli rement dans le domaine des champs lexicaux constitue un travail d lucidation des pr suppos s culturels le dictionnaire analogique est un instrument pr cieux Par exemple l tude du champ lexical de la guerre m di vale est l occasion d lucider les pr suppos s d un roman historique Pour ce qui concerne le travail sur les impliqu s et les pr suppos s on trouvera La lecture magistrale est cens e c
9. l ne il le lui a offert le jour de son anniversaire Elle l a remerci Quant aux substituts lexicaux il s agit de les mettre en relation avec leur r f rent pour certains l ves la confusion s installe d s lors qu ils ne peuvent tablir un lien d identit entre les synonymes ou les p riphrases qui d signent le m me personnage le renard Goupil le rus animal notre comp re etc Les connecteurs Les connecteurs tablissent des relations complexes entre les nonc s successifs relations chronologiques avant apr s en m me temps logiques parce que cause de pour que m me si relations entre diff rents arguments donc en outre or page 27 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 Les productions crites les ateliers de lecture offrent l occasion de manipuler les connecteurs remplacement des connecteurs de l oral et puis alors par les connecteurs de l crit auparavant ensuite pendant ce temps mise en relation de faits il pleut il prend son parapluie parce qu il pleut il prend son parapluie bien qu il pleuve il ne prend pas son parapluie etc Le but est de manipuler des formes et des marques linguistiques de les observer dans le cadre de jeux de langage afin qu elles deviennent des automatismes Calligraphie L entra nement quotidien du geste graphique vise la ma trise de l criture cursive li e et des majuscules d imprimerie La productio
10. n 8 avril 2002 Trier et traiter des informations JDI n 2 octobre 2002 Faire voluer des opinions JDI n 5 janvier 2001 Dans le passage L a et Nicolas sont inquiets Et si le P re No l n avait pas re u le seconde lettre Et s il leur en voulait Et si finalement ils n avaient pas de cadeaux Leurs yeux La cha ne de r f rence rend coh sif le texte et en assure la compr hension si on tablit que il leur en voulait est le substitut du P re No l que leur en voulait ils n avaient pas eurs yeux sont les substituts de L a et Nicolas de m me que le nous de la lettre La connexion du r cit est assur e par exemple par des connecteurs de temps Comme tous les d buts d cembre de chaque ann e g n ralit Ce matin l particularit Plus loin L avantveille de No l Le matin de sa tourn e Il est trop tard C est le soir de No l 30 Le r cit rapport au pr sent narratif L a et Nicolas sont inquiets est interrompu par des hypoth ses rapport es l imparfait Et si le P re No l n avait pas Et s il leur en voulait Et si finalement ils n avaient pas page 13 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 L a et Nicolas Cependant plusieurs indices conduisent les lecteurs inf rer cette information En revenant au titre le mot Papa employ famili rement pour d signer le P re No
11. pas trop ce qui est crit mais elle sait qu elle veut commander des frites avec du ketchup 1 Qu est ce qu Emeline consulte le menu 2 O se trouve Emeline au restaurant Inf rences complexes La publicit montre une jeune fille qui crase une cigarette dans un cendrier Une phrase est crite Un peu de libert gagn e 1 Qu est ce que la jeune fille crase dans le cendrier une cigarette 2 Que signifie cette publicit Qu arr ter de fumer c est se rendre libre page 20 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 Eric tait jaloux de son cousin mais il ne le montrait pas Personne l cole n aurait pu soup onner que le coup qu il avait donn Damien tait justifi par ce sentiment M me son fr re Antoine qui pourtant le connaissait bien ne se doutait pas que c tait par jalousie qu il avait lanc son pied contre leur cousin 1 Comment s appelle le fr re d Eric Antoine 2 Connai t on le nom du cousin d Eric oui c est Damien 3 Qui est repr sent par les pronoms soulign s il le Eric qui Antoine Depuis que sa fille s tait mari e un m decin M lodie n osait plus prendre la parole quand il tait question de maladie de fracture ou de douleurs diverses et que son gendre tait pr sent Celui ci tait plut t fier de lui m me et il n h sitait pas se moquer de tous ceux qui s opposait lui surtout quand ils n taient pas m decins eux m
12. rience personnelle on peut aimer page 24 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 ou pas un personnage en argumentant On peut mettre en relation un l ment de la fiction avec des l ments de sa propre vie Le but est aussi de mettre le texte tudi en r seau avec les autres uvres le personnage du loup est un personnage r current mais on peut comparer ses traits de caract re dans les diff rents r cits qu on a rencontr s 6 L criture est greff e sur la lecture des textes l enseignant tant un recours dict e de l l ve au ma tre Les occasions d anticiper sur la suite du r cit de changer d poque de personnage ou de lieu de r crire le texte de le pasticher sont nombreuses Certains albums se pr tent particuli rement la production crite d s les premiers jours du CP albums de Colin West Qui a vu le crocodile Salut grand gros crapaud Gr nd Drolalire Robert Kraus O vas tu petite souris Viens jouer avec moi petite souris Ecole des loisirs Hirotaka Nakano El phant bleu Flammarion Eric Carle La petite coccinelle qui voulait se battre Nathan Les illustrations Selon les textes les images peuvent tre utilis es diff remment S il s agit de simples illustrations il est possible de ne les pr senter qu la fin de la lecture magistrale Si elles apportent des informations diff rentes on les pr sentera en m me temps P
13. se pr cipitent la fen tre et ils voient le bonhomme qui s loigne de leur maison il est tellement press qu il s emp tre dans sa houppelande rouge Il tr buche manque de s taler dans la neige se redresse replace sa hotte sur son dos On l entend m me qui jure L a s exclame Maman le P re No l dit des gros mots Mais non ma ch rie tu as mal entendu Le p re No l ne dit jamais de grossi ret s Papa viens vite viens vite voir le P re No l II n y a que toi qui ne l as pas vu O es tu papa Le P re No l a disparu dans l obscurit depuis un petit moment les enfants ont aper u les cadeaux au pied du sapin quand le papa de L a et de Nicolas appara t la pote de la cave Nicolas lui dit Papa on a vu le P re No l L a maman et moi on tait l quand il est sorti de notre maison On l a vu m me qu il a failli tomber dans la neige O est ce que tu tais pass Dis papa qu est ce que tu as fabriqu Tu as le derri re plein de neige et pourquoi tu as de grandes bottes noires page 23 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 Fran ais lecture criture au cycle 2 Les nouveaux programmes r organisent les apprentissages au cycle 2 dans le domaine du fran ais Ils distinguent d une part les activit s qui concernent la litt rature de jeunesse et d autre part les activit s qui concernent l observation r fl chie de la langu
14. une sorci re I ne manquait plus que le sapin Emeline avait rassembl les guirlandes et les boules multicolores 1 Que manque t il le sapin 2 Quelle f te pr pare Emeline No l Marc regardait son fr re Maxime Celui ci tait tendu sur le dos Sa respiration tait r guli re ses yeux taient ferm s et son pyjama tait froiss 1 Comment s appelle le fr re de Maxime Marc 2 Que fait Maxime il dort Emeline avait mang un esquimau elle aimait ce moment o les spectateurs taient plong s dans l obscurit et que les premi res images taient projet es sur l cran 1 O sont projet es les images sur l cran 2 O se trouve Emeline au cin ma Marc a cherch des coquillages il les dispose sur son ch teau de sable pour le d corer 1 Qu est ce que Marc dispose sur son ch teau de sable des coquillages 2 O se trouve Marc au bord de la mer sur la plage Marc a effac le tableau il prend son stylo rouge pour corriger les cahiers Tout est calme dans la salle les l ves sont partis depuis un petit moment 1 Qu a fait Marc il a effac le tableau 2 Quel est le m tier de Marc instituteur prof ma tre Marc cherchait partout cet outil qui lui aurait permis d enfoncer le clou dans la poutre de bois 1 Qu est ce que Marc veut enfoncer dans la poutre un clou 2 Quel est l outil que cherche Marc un marteau 20 Emeline prend la carte et consulte le menu elle ne comprend
15. ur Aurore qu elle n avait plus de pain cette heure tardive 1 Comment s appelle le fr re d Aurore J r me 2 Quel est le m tier de Madame Masson boulang re Au matin la voiture ne d marrait pas les canards gJlissaient sur la mare La terre tait dure 1 Quand la voiture n a t elle pas d marr au matin 2 Qu est ce qui s est pass pendant la nuit il a gel En sortant Maxime se tenait la m choire Heureusement qu on lui avait fait une piq re car sinon il aurait eu vraiment tr s mal Il sentait le go t du sang dans sa bouche 1 Qu est ce qui emp che Maxime d avoir tr s mal une piq re 2 D o sort Maxime de chez le dentiste Au moment de payer la maman de Marc pousse son caddie et demande la caissi re de lui pr ter un stylo 1 O se trouvent Marc et sa maman au supermarch 2 Pourquoi la maman de Marc demande t elle un stylo pour faire un ch que Il faisait tr s chaud ce soir l Emeline suivait la fanfare un lampion la main Un peu plus tard elle admira le feu d artifice 1 Qu est ce que Emeline avait dans la main un lampion 2 Quand se passe cette sc ne le 14 juillet La vieille femme avait un nez crochu plein de verrues Elle arriva au ch teau la nuit en volant cheval sur un balai 1 Qu est ce qu il y avait sur le nez crochu de la vieille femme des verrues page 19 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 2 Qui est ce personnage
16. ves du lyc e ne lisent en r alit que les r sum s des pi ces du th tre classique lls n ont aucun autre int r t que celui de sacrifier aux rituels du passage et de la transmission de la culture scolaire Comme ils savent instrumenter l cole ils savent conomiser la part d nergie qu ils r servent au travail scolaire de la lecture 10 Nous parlerons dor navant de litt rature en vitant l attribution de jeunesse qui semble s parer par un crit re de qualit la litt rature de jeunesse du reste de la litt rature 11 On v rifiera bient t la difficult pour le service public de r soudre le probl me du fond des ouvrages constituer renouveler et entretenir Pour l heure la r solution du probl me est renvoy e d autres responsabilit s celle des communes On sent bien qu un service public de pr t un peu la mani re des biblioth ques municipales n est qu empirique et occasionnel En revanche au coll ge ce sont les familles qui supportent les d penses culturelles page 4 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 est assujetti aux lois de la langue Le rapport au texte se construit par exp rience L enfant et le groupe des enfants deviennent cr ateurs de sens Dans le premier cas l autonomie du lecteur est limit e au texte qu il doit comprendre dans le second cas le lecteur en relation avec le texte mais aussi avec lui m me et le monde se fait cr ateur
17. 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 Le roi en ___ ant ___ ant ses forces d cliner et___ ant sa mort ne savait _____deses trois fils il devait laisser son royaume en h ritage On peut galement poser un probl me la classe comment donner un ordre un adulte sans risquer de se faire gronder On s aper oit que c est une interrogative Pouvez vous madame me pr ter votre livre qui est une des formules civiles de l injonction on peut r fl chir sur la meilleure mani re de pr senter des excuses afin qu on puisse se r concilier Autant d occasions de r fl chir sur la syntaxe tout en apprenant le code de politesse Coh rence et coh sion du texte La coh rence et le comportement d inf rence Les difficult s de compr hension des textes sont li es non seulement la ma trise du code mais aussi l lucidation de l implicite ce qui n est pas crit dans le texte Les pr suppos s culturels Ce sont des informations non dites parce qu elles sont suppos es tre connues elles permettent de comprendre l univers dans lequel se d roule le r cit par exemple les traits caract ristiques et fonctionnels des animaux personnifi s le loup le renard le lion etc Ces pr suppos s font l objet d un travail d lucidation surtout si les pr suppos s sont subvertis le loup gentil le renard victime d une ruse le lion esclave Parce qu i
18. LECTURE et IMPLICITE Un enfant entendit pendant longtemps son p re dire propos des faits qui se produisaient La terre est une orange chaque v nement le p re haussait les paules et pronon ait la formule La terre est une orange Le temps a pass l enfant est devenu un homme le p re est maintenant un vieillard au seuil de la mort Le fils finit par demander son p re avant qu il ne quitte la vie Quelle est la signification de la phrase La terre est une orange Le vieil homme se tourne vers son fils le regarde et r pond Je n en sais fichtrement rien D apr s les propos tenus par un personnage du film Pour une nuit de Mike Figgis Les inf rences sont des interpr tations qui ne sont pas litt ralement accessibles des mises en relations qui ne sont pas explicites Fayol M La lecture au cycle 3 difficult s pr vention et rem diation Dans chaque nonc oral ou crit il y a une grande part d implicite il y a plus de vide que de plein plus d informations tues que d informations dites Par conomie mais aussi par dynamisme de communication Il n y a pas que le locuteur ou l auteur qui parle et qui cr e A l interlocuteur de cr er un univers de sens Et c est cet univers qui est implicite dans tous ces espaces du discours qui sont tus Le probl me est de savoir comment l cole peut susciter et d velopper un comportement de lecteur qui vise rendr
19. Les lions jouent de l harmonica mais ils pr f reraient jouer du violon La manipulation de la structure mais ils pr f reraient est possible si l on fait varier le nom des animaux et des instruments de musique On peut galement poser un probl me la classe comment donner un ordre un adulte sans risquer de se faire gronder On s aper oit que c est une interrogative Peux tu ma tresse me pr ter ton livre qui est une des formules civiles de l injonction etc Dans le domaine de la morphosyntaxe l encore le vocabulaire grammatical n est pas n cessaire sujet verbe singulier pluriel Ces termes du m talangage ne sont pertinents que si les notions sont acquises On pr f rera constituer des listes qui laissent appara tre les invariants marques du pluriel des verbes et des noms Par exemple l accord sujet verbe peut faire l objet d une liste qui au fil des rencontres sera augment e elle devient alors une r f rence utile pour corriger les ventuelles erreurs Le chat boit du lait Les chats boivent du lait Il boit du lait Ils boivent du lait Le chat mange de la viande Les chats mangeaient La petite chatte court Les chats du voisin regardent les chiens Les animaux sont partis page 26 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 Coh rence et coh sion La coh rence et le comportement d inf rence Les difficult s de compr hension des
20. a m diation Parce qu on ne saurait accepter un lecteur totalement prisonnier du texte et de sa compr hension parce qu on ne saurait accepter un sujet totalement libre de prendre pr texte du texte pour livrer sa propre interpr tation la m diation appara t comme une invitation prendre appui sur le texte pour y inf rer une signification qui n est pas explicite C est ce travail d inf rence entre d codage et interpr tation que les l ves de l cole primaire pourront tre confront s avec un enseignant pour guide Ni soumis au sens litt ral ni soumis la d mesure de l exp rience subjective les l ves vont faire l exp rience de l alt rit dans le processus de lecture consid r comme mise en relation de l autre le texte et soi Le statut de l enseignant de premier degr reste identique mais ce sont ses positions et ses r les qui sont appel s varier selon les situations p dagogiques Sans doute conviendra t il d entra ner les l ves rep rer ces changements de position et de r le afin d viter les pi ges de la communication p dagogique Langue Codes culturels Sujet Comportement de lecteur Compr hension Inf rence Interpr tation R les de l enseignant Professeur M diateur Animateur Activit s ORL Ateliers Dispositifs de communication Orthographe lucidation des D bat Lexique pr suppos s Diction Syntaxe des impliqu s criture des sous entendus Mise en r seau Coh sion des textes tex
21. ayol M La lecture compr hension fonctionnement et apprentissage page 6 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 peut m me mettre l hypoth se que cet enfant effectue sa premi re rentr e scolaire et qu il est g de deux ou trois ans si tant est que ces propos se tiennent en France et qu on a connaissance de l organisation de la pr scolarisation Le pr suppos est culturel il tait des informations suppos es connues dans le conte Papa No l l univers de cette f te est pr suppos les enfants sont suppos s joyeux le P re No l est un personnage traditionnel l hiver est l poque de No l etc Faute de comprendre cette coh rence du texte avec lunivers de r f rence le sens ne peut advenir on ne peut pas inf rer la singularit de la situation de L a et de Nicolas qui subvertissent le code d usage les enfants souhaitent tous l arriv e du P re No l De la m me mani re ce qui est pr suppos c est que le P re No l est un personnage de fiction auquel les jeunes enfants croient Pourtant pour que la signification de ce r cit qui s adresse des enfants soitper u il vaut mieux qu ils ne croient plus au P re No l L impliqu Ce qui est implicite peut tre impliqu Autrement dit ce qui n est pas nonc est d duit La d duction qui est op r e dans ce processus de lecture est appel e inf rence L inf rence est logique quand la d duction est i
22. cteurs Les connecteurs tablissent des relations complexes entre les nonc s successifs relations chronologiques avant apr s en m me temps relations qui changent selon qu on est en r cit ou en discours hier la veille demain le lendemain la semaine prochaine la semaine suivante relations logiques parce que cause de pour que m me si relations entre diff rents arguments donc en outre si Les productions crites les ateliers de lecture et d criture offrent l occasion de manipuler les connecteurs remplacement des connecteurs de l oral et puis alors par les connecteurs de l crit auparavant ensuite pendant ce temps mise en relation de faits il pleut il prend son parapluie parce qu il pleut il prend son parapluie bien qu il pleuve il ne prend pas son parapluie la pluie tombait si fort qu il prit son parapluie etc Le but est de manipuler des formes et des marques linguistiques de les observer dans le cadre de jeux de langage afin qu elles deviennent des automatismes La coh rence et la coh sion d un texte favorisent la compr hension et l interpr tation d un texte Il est possible de proposer des extraits des textes tudi s en classe Mais c est surtout en analysant les productions crites que les l ves seront conduits intervenir de nouveau dans leur texte La relecture l analyse des erreurs et la correction sont de nature renforcer les apprentissages Pour viter un
23. ctique du fran ais est l occasion de s int resser au fonctionnement de la langue tant dans une perspective morphologique familles de mots et affixes que dans une perspective s mantique les polys mes les synonymes et les antonymes L valuation GS CP fournit des indications utiles en mati re d acquisition du lexique Sur le plan de la p dagogie du vocabulaire on peut imaginer qu partir des activit s de la classe on puisse se poser des probl mes lexicaux Explorer un champ lexical par exemple pour crire un conte qui met en sc ne un personnage de sorci re on recherchera et on proposera l tude du champ suivant balai chevaucher un balai jeter un sort transformer un prince en crapaud une verrue sur le nez une potion magique un philtre un magicien envo ter laid m chant accoutr Etudier les traits sp cifiques des parasynonymes tablir les diff rences des contenants de nourriture assiette plate et creuse bol casserole saladier fait tout po le chaudron Pour approfondir on pourra consulter Rocquet J P Hs manquent de vocabulaire CDDP Marne La syntaxe et la morphosyntaxe Les constructions remarquables dans une phrase ou dans une partie de texte font l objet d une sensibilisation Il ne s agit pas d utiliser un vocabulaire grammatical mais de faire travailler sur des probl mes pos s dans la classe par une structure rencontr e dans un album par exemple
24. de traiter les informations explicites qu elles soient d ordre linguistique ou qu elles soient de l ordre de la coh sion textuelle Pour ce qui concerne la langue l crit il s agit de conna tre les lois de transcodage les codes orthographiques lexicaux et syntaxiques Pour ce qui concerne la coh sion il s agit de comprendre la cha ne des r f rents les substituts de comprendre la connexion et le syst me des temps verbaux Quant aux informations implicites on les trouve sous forme d impliqu Le P re No l n a jamais re u de lettre semblable Il a d j re u des plaintes Il a d j re u des r clamations La mise en relation de plusieurs informations celles cit es et la lecture de la lettre impliquent le refus des cadeaux et la singularit de ce refus On les trouve galement sous forme de pr suppos s l univers merveilleux de No l des cadeaux de l hiver etc Il convient aussi de savoir que tous les enfants en principe attendent cette f te avec joie pour percevoir le caract re provocateur des h ros en refusant les cadeaux L a et Nicolas subvertissent les codes d usage On est alors dans le domaine de l implicite sous entendu Le titre ne prend toute sa valeur signifiante que si on a interpr t le sens du r cit qui est rest sous entendu jusqu la fin il n est pas crit que le r le du P re No l a t tenu par le propre p re de 7 D duire l implicite JDI
25. de s entra ner mercredi l implicite permet d interpr ter que c est un souhait qui est exprim et non une obligation qui est impos e Mais s il ajoute Remarque si tu viens l entra nement tu es assur de jouer dimanche le sous entendu joue avec le sentiment on est pass du sentiment de sympathie la menace La publicit joue de l implicite jusqu au paradoxe quand la bande annonce qui suit un film la t l vision pr cise Ce film sans publicit vous a t offert par Ford elle engage le lecteur dans la connivence le sous entendu n a de valeur que s il est entendu A jouer avec l implicite il arrive galement que ce soit lui qui r v le ce que l auteur voulait cacher quand un homme politique qui l on reproche certaines affaires pr tend ce sont des faits invraisemblables qui se sont produits il y a plus de quatorze ans l indicatif se sont produits d voile la vraisemblance des faits reproch s Ou cet autre qui pr tendait tre en possession d une cassette vid o sans qu il en ait jamais vu le contenu Il para t en revoyant la cassette que tous les faits sont connus Mais implicitement revoir c est comme reprendre du caf pour revoir il faut avoir vu Dans Papa No l l intentionnalit est constitutive du r cit l auteur joue sur l absence de croyance des lecteurs qui sont suppos s avoir cru au P re No l Le jeu du sous entend
26. e Les d bats sans fin sont g n ralement sans fondement mais ils permettent de rester dans la cl ture des institutions celle de l cole et celle de langue Dans la perspective des apprentissages organis s dans le temps de la scolarit l cole institue la langue l cole primaire elle enseigne la langue crite elle institue les textes au coll ge elle enseigne la valeur sacr e des textes du patrimoine C est seulement au lyc e que le sujet constitu par la ma trise de la langue et par la connaissance du r seau des textes classiques est invit encore bien timidement interpr ter la litt rature passer durespect au plaisir Pendant les ann es soixante dix quatre vingts la didactique du fran ais a t fond e sur la phonologie la grammaire g n rative et transformationnelle les champs s mantiques lexicaux Dans les ann es quatre vingt dix est apparue avec la grammaire de texte une didactique fond e sur les l ments qui assurent la coh sion d un texte cha ne de r f rence temps du discours et temps du r cit connexit progression th matique etc 3 Ce qui se con oit bien s nonce clairement La formule classique attribu e Boileau r v le le lien entre les valeurs universelles et leur imp ratif cat gorique le bien est la fois juste vrai et beau Le monde scolaire continue fonctionner sur cette repr sentation morale et esth tique de la langue ensei
27. e Dubois Buyse ou Ters OCDL ainsi que la r f rence au Dictionnaire du fran ais usuel consulter la liste des 1500 mots les plus fr quents sur http www eduscol education fr vous seront utiles Une dict e de mots ou de phrases courtes peut tre un exercice quotidien rapide et structurant Identification indirecte Ce comportement est d velopp de mani re m thodique en alternant le travail sur la syllabe et le mot le but tant d tablir le rapport grapho phon tique Avant de s engager dans un travail de mise page 25 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 en correspondance des graph mes et des phon mes il est important que les l ves surtout ceux qui sont en difficult soient entra n s au pr alable la discrimination auditive fine comptines po mes virelangues On peut trouver dans Toupin Rochon Parlecoute CRDP Poitiers des activit s d ducation et de r ducation de la parole Dans l ouvrage canadien Jager Adam La conscience phonologique Pirouette ditions consulter au CDDP on trouve galement des activit s int ressantes Les albums de Pef La belle lisse poire du prince des mots tordus Gallimard proposent des r cits int ressants puisqu ils provoquent si on veut les comprendre la r flexion sur les ph nom nes phonologiques Lexique et vocabulaire Toutes les disciplines sont de grandes pourvoyeuses de mots mais ORL dans le cadre de la dida
28. e ORL L horaire quotidien r serv l apprentissage de l crit est de l ordre de 2 heures 30 On consid re que cette dur e n est pas limit e au seul domaine du fran ais puisqu on lit des documents qu on crit des textes r sum s dans tous les domaines des didactiques La litt rature Il s agit de donner une culture commune aux l ves du cycle 2 C est pourquoi il est recommand de choisir quelques classiques contes et r cits tels Le petit Poucet Histoires comme a Boucle d or ou encore La petite poule rousse Il s agit galement de proposer la lecture d une dizaine d uvres int gralesdans l ann e au moins album conte mythe po sie sayn te etc Lire Ecrire Je propose la d marche suivante afin de susciter la r flexion Bien videmment ce n est pas la seule possible et vous pouvez l adapter selon les besoins des l ves la nature des textes et les contraintes du cycle dans l cole Au pr alable et si c est n cessaire demander un ou plusieurs l ves d tablir le r sum des lectures pr c dentes 1 Lecture magistrale l enseignant lit le texte dans son int gralit ou partiellement selon la longueur du texte et son intention par exemple proposer la classe d anticiper Cette lecture du ma tre est la condition de la compr hension Il convient d installer les l ves dans la classe afin de favoriser l coute 2 Relecture magistral
29. e sensibles sinon explicites ces informations qui ne sont que suppos es Car on sait qu au del des difficult s ma trisele code de la langue l crit c est cette comp tence construire le sens d un texte avec une somme d informations implicites qui est d terminante dans lacte de lecture Comment peut on d s lors qu on travaille dans l implicite en faire un objet de savoir Comment concilier le travail de compr hension qui vise r v ler le sens du texte tabli par les informations explicites et le travail d interpr tation qui fait que le sujet fait irruption dans le texte pour se l approprier L cole a longtemps d velopp la compr hension mettant en avant l institution de la langue comme objet didactique premier la tradition d enseignement du fran ais de la ma trise de la combinatoire la grammaire normative a install des pratiques reconnues m me si les sujets de d bats sont nombreux sur les m thodes et les pratiques Mais l cole peut elle apprendre interpr ter L objet langue est objet de savoir mais comment les sujets interpr tants peuvent ils d velopper leurs comp tences r duire le sens implicite dans la classe sans diverger l exc s Comment tablir l quilibre entre la compr hension qui est n cessaire mais insuffisante et r ductrice de l activit de lecture et l interpr tation qui tablit le lien entre le lecteur le texte et le monde en vitant le pi ge de la d m
30. e avec invitation l interaction certains passages choisis au pr alable font l objet d une relecture ils sont interrompus par un commentaire interrogatif qui s adresse aux l ves C est incroyable n est ce pas Laure Cet ogre est vraiment effrayant qu en penses tu Maxime 3 Questions factuelles pour s assurer de la compr hension l enseignant pose des questions qui visent tablir les faits du r cit O Quand Qui Avec qui Comment Il s agit d viter l explication de texte il n est pas utile d expliquer le vocabulaire sauf cas exceptionnel la syntaxe l orthographe Le texte ne peut tre ce moment le support d une activit ORL il convient d viter l utilisation du texte comme pr texte la ma trise de la combinatoire Pour tablir des liens entre diff rentes parties du texte l enseignant peut poser une question du type Qu est ce qui a chang pour notre h ros depuis la lecture pr c dente 4 La lecture haute voix de la part des l ves selon leurs comp tences les l ves sont invit s dire une partie du texte formules remarquables pour leur syntaxe Il est n cessaire d entra ner les l ves r guli rement exercices de diction dire rapidement lentement voix forte ou basse 5 Le d bat d id es il constitue le moment de l interpr tation le but est que les l ves puissent tablir des liens entre leur exp
31. e d anticiper Cette lecture du ma tre est la condition de la compr hension Il convient de s attacher l installation dans la classe afin de favoriser l coute 2 Relecture magistrale avec invitation l interaction certains passages choisis au pr alable font l objet d une relecture ils sont interrompus par un commentaire interrogatif qui s adresse aux l ves C est incroyable n est ce pas Laure ou propos de La greninge dans la m camachine SEDRAP Ce n est pas ordinaire qu un enfant veuille travailler en usine qu en penses tu Maxime 3 Questions factuelles pour s assurer de la compr hension l enseignant pose des questions qui visent tablir les faits du r cit O Quand Qui Avec qui Comment Qu est ce qui a chang depuis la lecture pr c dente Il s agit d viter l explication de texte il n est pas utile d expliquer le vocabulaire la syntaxe l orthographe Le texte ne peut tre ce moment le support d une activit ORL 4 La lecture haute voix de la part des l ves selon leurs comp tences les l ves sont invit s dire une partie du texte Il est n cessaire d entra ner les l ves r guli rement exercices de diction dire rapidement lentement voix forte ou basse Tous les l ves d une classe sont invit s au moins une fois par semaine la diction d une partie de texte Rien ne serait plus fastidieux
32. e et de cr me En plus il faut rester table couter les stupidit s des adultes Le pire c est les cadeaux qu il But d baller au pied d un pauvre sapin qu on a coup et qu on a affubl de guirlandes tristes et de chandelles molles Non P re No l s il te pla t cette ann e ne passe pas chez les Tristounet Ne nous apporte pas de jouets D ailleurs nous avons tout ce qu il faut Nous t aimons bien malgr tout Gros bisous de L a et Nicolas Le P re No l relit la lettre il se gratte la barbe Il pense que les deux enfants doivent tre tr s malheureux pour ne pas se r jouir des cadeaux qu on offre la veille de No l Mais puisqu ils le souhaitent ils n auront rien Sur terre M lancoville chez les Tristounet L a et Nicolas quelques jours plus tard commencent regretter la lettre qu ils ont envoy e L a regarde son fr re et lui dit Tu sais Nicolas les jouets No l c est quand m me chouette Surtout que j aurais bien voulu le nouveau jeu de Nintendo Je vois mais tu as d j la console moi c est plut t des rollers que j aurais voulu Et puis des soldats de la guerre des toiles un jeu de lego un livre d Ast rix Et une ardoise magique un piano lectrique un jeu de l oie un puzzle L a et Nicolas s arr tent de r ver Ils ont crit au P re No l qu il n apporte aucun cadeau Tu crois que si on crivait une nouvelle lettre au P re No l on pourrait avoir d
33. e les nonc s combler les vides du texte Le tout est de faire prendre conscience chez certains l ves que toutes les informations ne sont pas crites explicitement dans le texte qu on nomme tablir la signification du texte Pour que le r cit Papa No l signifie il convient que sa valeur soit reconnue le texte vaut d s lors que le lecteur reconna t la singularit de la situation des deux enfants qui refusent les cadeaux d s lors que l ellipse du coup de t l phone du P re No l au p re de L a et de Nicolas est lucid e il lui demande de le remplacer Le texte vaut enfin pour les enfants qui ne croient plus au P re No l Mais il vaut galement mais diff remment pour ceux qui y croient C est en mettant au service de l inf rence une culture commune en tablissant des liens avec lui m me et le monde et particuli rement avec le monde des textes que le lecteur pourra lui m me interpr ter le texte Un narrateur na pas fournir d interpr tation son oeuvre sinon ce ne serait pas la peine d crire des romans tant donn ce qu ils sont par excellence des machines g n rer de l interpr tation L activit scolaire de lecture pr cis e par les programmes de 2002 est effective deux niveaux celui de la compr hension qui vise tablir la coh sion du texte et celui de l interpr tation qui vise mettre en coh rence c est dire en relation le texte et les lecteurs Organ
34. e surcharge d un travail complexe l enseignant corrige lui m me la plupart des erreurs ne sollicitant l intervention de l l ve que dans un ou deux domaines parce qu ils ont fait l objet d un apprentissage ant rieur ou parce que l erreur est fr quente chez un l ve Par exemple l enseignant choisira de corriger lui m me toutes les erreurs d orthographe de syntaxe entourant seulement les erreurs de substituts dans la cha ne de r f rence L a avait oubli sa trousse chez Marc il lui t l phone pour demander qu il les apporte chez elle et les mots qui par leur approximation ou leur impropri t ne contribuent pas rendre coh sif le texte Le chien est dans sa maison il crie quand il voit son ami Des aides peuvent tre propos es en explorant un champ lexical chien niche aboyer ma tre L l ve recopie le texte reprenant les corrections apport es par le ma tre et les siennes page 33 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002
35. e trouve Philippe chez un m decin un docteur On aurait dit une chenille sur un chemin tout trac avec tous ces wagons qui suivaient la locomotive 1 Qu est ce qui suit la locomotive des wagons 2 Quelle est cette chenille un train Quand Carole s est lev e sa m re lui a dit qu elle devrait mettre son imperm able pour aller l cole 1 O doit aller Carole l cole 2 Quel temps fait il Il pleut Dans le parc il y avait Blanchette avec une belle robe blanche taches noires Marguerite avec ses cornes tr s pointues et Rirette aux pis gonfl s de lait Elles taient les seules brouter l herbe de l hiver 1 Combien d animaux sont dans le parc Trois 2 De quels animaux s agit il Des vaches Vanessa prend un aller retour Reims Paris Elle composte son billet et se rend sur le quai page 18 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 1 O Vanessa se rend elle Paris 2 O se trouve Vanessa la gare Quand Bertrand teignit la lampe on ne vit plus rien 1 Comment s appelle le gar on Bertrand 2 Quand se passe cette sc ne la nuit David a l habitude de ranger ses patins roulettes dans un placard en dessous de ses livres c t des gants de base ball Tout en bas on trouve son garage 1 Qu est ce qui se trouve au dessus des patins Les livres 2 Qu est ce qui se trouve au dessous des patins Le garage Madame Masson dit J r me et sa s
36. erie page 21 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 Annexe 2 PAPA NO L Jean Pol Rocquet in dit Comme tous les d buts d cembre de chaque ann e le P re No l se l ve de bonne heure pour lire le courrier que les enfants lui ont envoy Tous pensent passer leur commande de jouets Pour le P re No l c est la routine il tablit la liste des jouets correspondant l adresse de chaque enfant C est un travail pr cis qui facilite celui des lutins de No l qui emballent les cadeaux pr parent le tra neau r partissent le chargement selon les adresses Ce matin l le P re No l ouvre une lettre qu il commence lire en ajustant son lorgnon sur nez Ses sourcils se l vent sa bouche s ouvre sa grande barbe blanche tremblote Le P re No l n a jamais lu une lettre semblable Il a d j re u des plaintes il a d j re u des r clamations jamais il n a re u un courrier ainsi adress Cher P re No l Nous sommes les enfants de M et Mme Tristounet L a et Nicolas Nous habitons dans la rue du Grand Chagrin M lancoville Nous savons que tu fais ce que tu peux pour rendre joyeux tous les enfants le jour de No l Mais voil nous nous n aimons pas cette f te Tout le monde s embrasse c est d go tant Surtout quand il faut embrasser la tante Suzanne qui a des moustaches qui piquent Il faut manger tout le temps le soir et le lendemain des plats qui d goulinent de sauc
37. es cadeaux On lui dirait qu on regrette qu il n a qu d chirer la premi re lettre et qu il nous apporte nos cadeaux Quand m me ce n est pas tr s s rieux Qu est ce que tu pr f res passer pour des enfants s rieux ou avoir des cadeaux de No l Une nouvelle lettre est envoy e l avant veille de No l Le matin de sa tourn e le p re No l en prend connaissance il sourit Au fond il est bien content que les enfants aiment ses cadeaux Mais il y a un page 22 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 probl me les tra neaux sont pr ts Les jouets ont t command s et emball s II est trop tard les lutins de No l ont bien d autres choses faire que de rechercher des jouets Heureusement le P re No l a une id e Il t l phone au papa de L a et de Nicolas C est le soir de No l La nuit est tomb e depuis longtemps Cette ann e il a neig et la lune se refl te sur les toits blancs de la ville L a et Nicolas sont inquiets Et si le P re No l n avait pas re u le seconde lettre Et s il leur en voulait Et si finalement ils n avaient pas de cadeaux Leurs yeux scrutent le ciel guettant le tra neau Bien s r ils n ont jamais vu le P re No l Il est si press il va si vite Mais aujourd hui ce n est pas un No l comme les autres Tout coup maman les appelle Venez voir dans le jardin vite L a Nicolas l dans le jardin Les enfants
38. estreint Les mod les de la litt rature de jeunesse ne visaient pas d velopper le plaisir valeur quelque peu suspecte mais il s agissait de r cits simplistes et difiantsf D une mani re g n rale l cole primaire consid rait la litt rature avec un oeil lointain La biblioth que existait bien mais pos e c t de l cole comme la cerise sur le g teau Encore n y trouvaiton pas tous les romans mais une s lection d uvres exemplaires et une lit rature crite destination la litt rature pour la jeunesse Pauline Kergomard avait propos alors qu on prouve c t du travail de l cole la joie par les livres Il ne s agissait pas encore de plaisir La joie est une motion plus pr sentable que le plaisir La joie est d ailleurs l motion qui accompagne le travail comme pour le ressourcer et lui donner valeur Puis est venue l injonction au plaisir A l cole des ann es de la fin du si cle dernier il convient d prouver du plaisir apprendre et du plaisir lire Le plaisir comme motivation contribue d velopper la lecture aupr s des enfants Se sont d velopp es les BCD cette fois inscrites dans l obligation scolaire et la litt rature de jeunesse L explosion ditoriale est manifeste c est la dynamique de consommation qui fait d s lors le jeu de l ouverture de l cole le manuel d enseignement de la lecture c de le pas l apprentissage avec et dans les albums
39. esure du lecteur prenant pr texte du texte pour exprimer sa subjectivit Produire des inf rences reste quelque chose d extr mement difficile au cycle 3 alors que c est nous semble t il la meilleure pr paration possible l entr e au coll ge Khomsi A ECS cycle 3 page 1 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 De l cole primaire au lyc e L cole a une longue tradition d enseignement de la langue un enseignement didactique qui a t fond sur une conception normative et qui s est parfois pr occup des sciences linguistiques tout en les adaptant Mais il faut entendre par didactique davantage une vis e normative qui institue l l ve la langue m me si cette langue se r duit une variation de la langue fan aise c est la langue correcte qui parce qu elle est correcte et aussi la belle langue la seule qui appara t comme susceptible de bien penser parce qu elle nonce clairement Quand l institution de la langue rencontre l institution scolaire la coh sion du syst me est forte M me si certains crit res de p dagogie ordinaire sont mis au d bat les oppositions ne portent que sur les techniques d enseignement pour enseigner la lecture vaut il mieux proc der par identification directe ou par identification indirecte Et dans cette perspective vaut il mieux que le ma tre choisisse les voies de l analyse ou celles de la synth s
40. et co teux en temps que d engager chaque s ance quotidienne tous les l ves lire le texte haute voix page 29 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 5 Le d bat d id es il constitue le moment de l interpr tation le but est que les l ves puissent tablir des liens entre leur exp rience personnelle on peut aimer ou pas un personnage en argumentant On peut mettre en relation un l ment de la fiction avec des l ments de sa propre vie Le but est aussi de mettre le texte en r seau avec les autres uvres qu elles appartiennent ou non la culture scolaire 6 L criture est greff e sur la lecture des textes Les occasions d anticiper sur la suite du r cit de changer d poque de personnage ou de lieu de r crire le texte de le pasticher sont nombreuses Un ouvrage comme celui de Yak Rivais Le m tro m pa tro L cole des loisirs invite l exercice de style C est surtout partir des productions crites et de leur correction qu on pourra engager les l ves PORL Calligraphie L entra nement quotidien du geste graphique vise la ma trise de l criture cursive li e et des majuscules d imprimerie La production graphique est pr c d e d une mise en condition corporelle chauffement de la main et des doigts exercices de respiration qui favorisent la concentration ainsi que la repr sentation mentale de l acte graphique r al
41. gner alors que certains avancent que les valeurs du bon du beau du bien et du vrai sont s par es la valeur n est pas vraie et la v rit n a pas de valeur au sens moral du terme Les valeurs et les imp ratifs rel vent non de la connaissance ni de la v rit mais du d sir La valeur n est que le r f rent imaginaire fantasmatique du d sir Comme le dit Spinoza ce n est pas parce qu une chose est bonne que nous la d sirons c est parce que nous la d sirons que nous la jugeons bonne C est le d sir qui produit la valeur Comte Sponville A Valeur et v rit tudes cyniques PUF 1994 4 par exemple les crit res du go t par exemple galement la question de l orthographe et de sa r forme toujours voqu e jamais r alis e 5 C est dans le cadre d une communication paradoxale que perdurent malgr tous les d mentis fond s sur les enqu tes les plus objectives les d bat coniflictuels sur la m thode globale vou e aux g monies avec d autant plus de force qu aucun p dagogue ou presque ne se sent r ellement concern page 2 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 De la joie par les livres au plaisir de lire Dans ces conditions l cole primaire s est longtemps d fi e de la litt rature Elle ne la m prisait pas mais elle la r servait un autre ge et un autre public celui du lyc e capable de partager le plaisir entre les textes et leur public r
42. ion r fl chie de la langue ORL L horaire quotidien r serv l apprentissage de l crit est de l ordre de 2 heures On consid re que cette dur e n est pas limit e au seul domaine du fran ais puisqu on lit des documents qu on crit des textes r sum s dans tous les domaines des didactiques La litt rature Il s agit de donner une culture commune aux l ves du cycle 3 C est pourquoi il est recommand de choisir des textes parmi la liste des ouvrages propos s dans Litt rature cycle 3 Documents d application des programmes collection Ecole CNDP 2002 Il s agit galement de proposer la lecture d une dizaine d uvres int grales dont deux classiques dans l ann e au moins album conte mythe po sie sayn te etc Lire crire Je propose la d marche suivante afin de susciter la r flexion Bien videmment ce n est pas la seule possible et vous pouvez l adapter selon les besoins des l ves la nature des textes et les contraintes du cycle dans l cole Au pr alable et si c est n cessaire demander un ou plusieurs l ves d tablir le r sum des lectures pr c dentes Une question aidante Qu est ce qui a chang pour notre h ros depuis la lecture pr c dente 1 Lecture magistrale l enseignant lit le texte sans tre interrompu dans son int gralit ou partiellement selon la longueur du texte et son intention par exemple proposer la class
43. iser Les situations complexes sont int ressantes on fait varier un ou plusieurs param tres les supports papier bristol papier de riz le tableau l ardoise etc les formats les outils stylos feutres et plumes crayon pinceaux craies Autant d occasions d analyser les conditions d criture sans compter les r sum s listes et tableaux utilis s dans les autres domaines d enseignement et d observer les gestes de chaque l ve dans la r alisation On pourra alors entra ner les groupes de besoin la r alisation de gestes pertinents et efficaces Pour approfondir Octor et Kaczmarek Pour un apprentissage structur de l criture A Colin La sensibilisation au traitement de texte pose des probl mes relatifs aux conditions de la production d un texte pr sentation d un texte titre colonnes caract res gras italiques soulign s police de caract res fonctions couper copier coller etc Pour approfondir on se reportera aux ouvrages suivants Litt rature cycle 3 documents d application des programmes CNDP 2002 Lire la litt rature l cole Pourquoi et comment conduire cet apprentissage sp cifique de la GS au CM2 sous la dir Tauveron C Hatier 2002 Lire amp crire des apprentissages culturels tome 2 B Devanne A Colin 1993 En lisant des romans construire des activit s de fran ais au cycle 3 et en sixi me MH Porcar CRDP Champagne Ardenne 1999 L observation
44. iser un d bat sur le texte et sur sa valeur greffer l criture sur la lecture voil qui contribue d velopper la coh rence Eco U Apostille au nom de la rose Grasset 1985 3 Eco U op cit et Les limites de l interpr tation Grasset 1992 page 11 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 L activit de lecture en classe collectivement vise tablir la coh sion du texte son sens litt ral par effet de compr hension puis mettre en relation le texte avec l implicite sous toutes ses formes l impliqu qui se d duit de plusieurs informations explicites les pr suppos s culturels et enfin les sous entendus qui sont lucid s C est tablir la signification Les programmes de 2002 proposent des activit s qui visent d velopper l attitude interpr tative les d bats l criture greff e sur un texte lu la diction la mise en r seau des textes Pour ce qui concerne la signification c est le collectif de la classe ou d un groupe qui constitue une ressource les techniques de brainstorming dans son principe engage les lecteurs ertrer voire faire irruption dans une oeuvre Et faire varier les points de vue cependant que le groupe exerce dans l expression des diff rents points de vue une certaine pression la convergence Un enseignant interrompt la lecture de Papa No l au passage Le p re No l a une id e Il t l phone au papa de L a
45. l prend signification d s lors qu il repr sente galement le papa des enfants On retrouve le principe intentionnel de connivence R les de l enseignant Les positions de l enseignant dans la classe ont chang plus exactement elles se sont modifi es au r le d instituteur se sont ajout s d autres r les Pendant longtemps l enseignant a occup l unique position du ma tre repr sentant de l institution cole dans le domaine de l enseignement de la lecture le ma tre est instituteur de la langue Aujourd hui il est invit occuper d autres positions par exemple animateur quand il s agit de faire en sorte que les l ves partagent diff rentes interpr tations ou diff rents points de vue chacun d entre eux pouvant tre entendu condition qu il soit exprim dans la mod ration et selon les codes de civilit Mais entre les deux entre l instituteur et l animateur un nouveau r le appara t celui de m diateur Le m diateur est celui qui permet le va et vient entre le texte et le lecteur Il autorise le passage de la la compr hension l interpr tation par un travail qui n est ni la contrainte du sujet au texte ni la libert du sujet s affranchissant du texte Ce travail ne s effectue ni dans la soumission ni dans le plaisir Il s effectue dans la neutralit L instituteur de la langue Quand il enseigne le ma tre quelle que soit la m thode vise r duire les divergences des s
46. le concept de culture partag e il n en reste pas moins que cette culture est le fruit d un parcours qui d passe le cadre scolaire L apprentissage s il n exclut pas le plaisir nest ni un tour de main ni une mod lisation c est une construction En tous les cas tout dans la culture du premier degr semble s opposer l introduction de la litt rature l organisation du syst me scolaire r serve le plaisir distingu de lire ceux qui ont accompli le cursus des tudes la m thode qui pr suppose la ma trise du transcodage avant la lecture la s paration des lieux de lecture l cole la technique au march et la consommation la libert de lire Un enjeu important Avec les programmes de 2002 la question est pos e comment concilier la tradition de l institution un enseignement de la langue crite et de sa compr hension avec un apprentissage de la lecture qui suppose l interpr tation La conciliation si elle souhaitable est fond e sur le conflit et la tension Il vaut mieux le savoir pour viter les pi ges des injonctions paradoxales du type Tu dois prouver le plaisir de lire Il vaut mieux admettre la tension entre la langue et les textes entre enseignement et apprentissage de la lecture entre l institution scolaire et le sujet entre l l ve et l enfant Le rapport la langue se d veloppe par institution l l ve mais le ma tre aussi La plupart des meilleurs l
47. ls apparaissent vidents certains pr suppos s culturels restent tr s obscurs pour les enfants il n est pas certain que des actes pourtant banals soient compris prendre le train attendre sur le quai composter le billet s installer dans un compartiment consulter une indicateur des horaires etc Les impliqu s De la m me mani re il convient de faire prendre conscience que le texte proc de par ellipses que le lecteur doit comprendre ce qui n est pas crit et qui est impliqu Certains l ves s en tiennent ce qui crit dans le texte Par exemple ils ne sont pas en mesure d inf rer le sens d un texte qui appara t simple Laure a deux chiens Pirate et L o Ce matin elle est tr s inqui te car Pirate n est pas dans sa niche Ce qui est impliqu c est que L o lui n est pas disparu Les sous entendus Quant au sous entendu il suppose une connivence entre l auteur et son lecteur La lecture des lettres de l album Z court il court le P re No l Le sourire qui mord m rite une lucidation et une analyse des sous entendus qui concernent les auteurs des lettres L ironie quand elle n est pas per ue par les l ves est lucid e m me si l effet perd en int r t La coh sion La coh sion d un texte tient aux relations qui organisent ses diff rents l ments de signification Des marqueurs expriment ces relations Pour les l ves de cycle 3 les principales difficult s sont
48. mpliqu e Le petit dernier d H l ne implique qu H l ne est une m re et que cette m re a plusieurs enfants Cette information est construite par inf rence Dans l nonc F lix et Katz sont les deux chats de Mathilde Lorsque la nuit tombe Katz n est pas encore rentr on d duit que F lix lui est rentr la maison Il n est pas n cessaire de pr ciser cette information le lecteur est en quelque sorte averti que le r cit se poursuivra avec les principaux protagonistes que deviennent Mathilde et Katz L inf rence permet aussi des interpr tations en fonction du contexte Ainsi si quelqu un dit Cette ann e H l ne a mis tous ses enfants dans la m me cole implicitement on d duit logiquement que les enfants d H l ne auparavant n taient pas dans la m me cole mais on peut galement interpr ter le message et induire que cette ann e H l ne gagnera du temps L information implicite deviendra d autant plus pertinente qu elle pr cisera le contexte Cette ann e H l ne a mis ses enfants dans la m me cole elle peut se lever plus tard 16 Nous proposons en annexe 2 une nouvelle in dite qui sert de r f rence la r flexion sur l implicite dans un texte Cette nouvelle peut tre un support de lecture dans des classes de l cole l mentaire 17 L inf rence est l origine une op ration logique qui consiste tirer de plusieurs arguments une cons quence Dan
49. n graphique est pr c d e d une mise en condition corporelle chauffement de la main et des doigts exercices de respiration qui favorisent la concentration Les situations complexes sont int ressantes on fait varier un ou plusieurs param tres les supports papier bristol papier de riz le tableau l ardoise etc les formats les outils stylos feutres et plumes crayon pinceaux craies Autant d occasions d analyser les conditions d criture sans compter les r sum s listes et tableaux utilis s dans les autres domaines d enseignement et d observer les gestes de chaque l ve dans la r alisation On pourra alors entra ner les groupes de besoin la r alisation de gestes pertinents et efficaces Pour approfondir Octor et Kaczmarek Pour un apprentissage structur de l criture A Colin L utilisation du traitement de texte pose des probl mes relatifs aux conditions de la production d un texte pr sentation d un texte titre colonnes caract res gras italiques soulign s police de caract res fonctions couper copier coller etc page 28 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 Fran ais lecture criture au cycle 3 Les nouveaux programmes r organisent les apprentissages au cycle 3 dans le domaine du fran ais Ils distinguent d une part les activit s qui concernent la litt rature de jeunesse et d autre part les activit s qui concernent l observat
50. n lecteur Il n est pas certain que dans un r cit les propos tenus par la m re d un petit gar on qui porte des v tements macul s de boue Et bien tu es beau soient entendus par antiphrase L ironie quand elle n est pas per ue par les l ves est lucid e m me si l effet perd en int r t La coh sion La coh sion d un texte tient aux relations qui organisent les diff rents l ments de signification Des marqueurs expriment ces relations Pour les l ves de cycle 2 les principales difficult s sont rencontr es dans la compr hension de la cha ne de r f rence les substituts et le syst me de connexion entre les th mes et les propositions Les substituts Il s agit de rep rer dans un texte comment s tablit la cha ne de reprise d un personnage ou d un objet les substituts pronominaux sujets il s elle s posent moins de probl mes que les compl ments Martin rencontre H l ne il lui offre un cadeau Les pronoms relatifs le chien que j ai adopt d monstratifs Martin a rencontr les amies d H l ne Celles ci possessifs Martin a emprunt la bicyclette d H l ne la sienne tait inutilisable ind finis H l ne recevait de nombreux amis Certains taient ses voisins d autres venaient de loin Quelques uns n arriveraient que le lendemain Les difficult s tiennent au syst me de r f renciation parfois complexe Martin avait achet un cadeau pour son amie H
51. nement demeure l apprentissage se d veloppe Si l cole et la litt rature restent des instruments de la distribution des l ves dans les fili res d orientation elles contribuent galement au d veloppement des sujets C est dans la tension que les activit s d enseignement et d apprentissage s effectuent Ce qui ne signifie pas qu elles s excluent En revanche les r les de l enseignant sont diversifi s instituteur il enseigne les lois de la langue et il exerce la 37 Voire d une certaine d sintitutionnalisation de la soci t C est une crise g n rale de toutes les institutions de socialisation la famille l cole l universit etc La transmission est en panne parce que les identit s dans tous les domaines ne s h ritent plus Dans des soci t s modernes les identit s s laborent partir de la diversit des exp riences et des situations dans lesquelles les individus sont pris Elles se composent travers des parcours d exp riences qui sont des trajectoires d identification Dani le Hervieu L ger C est la derni re g n ration lev e sans contact avec les institutions religieuses Le monde ao t 97 page 16 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 compr hension animateur il autorise la circulation des interpr tations dans la classe Cependant de la compr hension l interpr tation une troisi me voie est n cessaire c est celle de l
52. ontribuer la compr hension du sens litt ral m me si ellem me est n cessairement interpr tative 25 On trouvera dans certaines fiches du JDI Fran ais cycle 3 des exemples de s quences organis es selon les principes de ces dispositifs Analyser une situation de coniilit JDI n 4 d cembre 2000 Communiquer JDI n 5 janvier 2002 Exprimer des risques JDI n 9 mai 2002 2 Par exemple Tournier M et Lapointe C La couleuvrine Gallimard Jeunesse coll Folio Junior page 12 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 en annexe 1 des textes courts qui visent d une part identifier des informatbns explicites et d autre part d duire des informations impliqu es ou pr suppos es Il s agit l d un entra nement dont le but est d installer le comportement d inf rence Ce qui importe c est d analyser comment on d duit ou on induit une information implicite Une mani re galement de d passer pour certains l ves la repr sentation que le texte contiendrait toutes les informations On trouvera galement des exemples de travaux sur l implicite dans certaines fiches du Journal Des Instituteurs Nathan Illustration Le r cit Papa No l propos en annexe illustre le va et vient en tension entre l tablissement du sens litt ral pour comprendre le texte et le travail des implicites qui vise le signifier La langue l crit impose un sensitt ral Le lecteur est contraint
53. our approfondir on se reportera aux ouvrages suivants Lire la litt rature l cole Pourquoi et comment conduire cet apprentissage sp cifique de la GS au CM2 sous la dir Tauveron C Hatier 2002 Enseigner la lecture au cycle 2 coord Goigoux R Nathan 2000 Lire crire avec des enfants Oriol Boyer C Lacoste B CRDP Midi Pyr n es Lire amp crire des apprentissages culturels tome 1 B Devanne A Colin 1992 L observation r fl chie de la langue ORL Distingu e de l activit litt raire PORL se d veloppe dans les domaines suivants identification lexique syntaxe et morphosyntaxe coh sion textuelle L identification Par voie directe et indirecte c est un comportement de l apprenti lecteur qui se d veloppe dans le cadre d un apprentissage traditionnel son organisation est r fl chie en conseil de cycle m thode progression aide et soutien Identification directe Il est important que les l ves soient engag s dans la reconnaissance orthographique de toutes les lettres qui constituent un mot Les listes de mots affich es dans la classe et copi es dans un cahier sont une r f rence pour les activit s de lecture et d criture qui sont propos es Vous pouvez demander aux l ves de r diger quotidiennement leur propre r pertoire constitu par les mots rencontr s et ceux qui appartiennent l univers commun des l ves de cycle 2 la r f rence une chelle orthographiqu
54. parent impliqu par l expression votre fils a d j battu son fils Or si le locuteur n a pas pris de caf comment peut il en reprendre Et si le parent n a jamais battu son fils il ne lui est pas possible de cesser de le battre Quoi qu il en soit dans le processus de communication les implicites peuvent tre mystificateurs et disqualifier les personnes en relation d interlocution On pourrait rep rer bien des situations disqualifiantes dans la relation ducative quelle qu en soit l origine quand le professeur demande un l ve Quand vas tu te mettre travailer ou quand l l ve dit au professeur C est encore moi bien s r qui doit payer pour les autres Les messages contiennent des implicites qui mettent en cause la personne dans la relation Mais faut il voir dans ces nonc s des intentions cach es L intentionnalit du sous entendu Entre ce qui est impliqu et ce qui est sous entendu il y a l intention L implicite fait r f rence des codes sociaux et des visions du monde partag es Le sousentendu est un implicite volontaire Une histoire dr le est fond e sur le sous entendu Maxime Legrand est un gar on de sept ans qui est tr s c l bre On raconte qu un jour que le pape se promenait dans Rome tout le monde demandait Mais qui est donc ce petit homme 18 C est ce qu on appelle le ph nom ne d empathie On peut tr s bien comprendre la sensibilit de Ma
55. parmi la vari t des textes narratifs L institution r siste encore un peu en n gociant gr ce la typologie des textes la part du fonctionnel contre celle du fictionnel le travail contre le plaisir Mais avec les programmes de 2002 c est la litt rature qui est consacr e Le lien avec le coll ge est apparent tant dans la construction d une culture commune que dans la diff rence l explication de textes est r serv e au second degr Le paradoxe c est que l injonction au plaisir est mystificatrice et culpabilisante l l ve qui ne lisait pas tait jusqu alors consid r selon deux analyseurs ou bien il tait d ficient son appareil intellectuel ne lui permettait pas de ma triser les proc dures de transcodage ou bien il ne travaillait pas d o les encouragements parfois pressants Le Tour de la France par deux enfants de Bruno G Belin 1877 le plus grand succ s ditorial 6 millions d exemplaires en 1900 n est qu un pr texte augmenter les connaissances montrer des actes vertueux et donner coh sion la communaut nationale 7 Dans les r cits pour la jeunesse on trouvait surtout des r cits dans lesquels taient exalt s des valeurs et les bons sentiments le travail la fourmi contre la cigale la g n rosit Michka l abn gation La petite fille aux allumettes etc Dans la r alit scolaire la notion type de texte est r interpr t e en
56. plicite consiste confondre les cat gories logiques et jouer avec le sens des mots en l occurrence voir signifie aussi bien prendre rendez vous avec l instituteur que constater en regardant dans cette perspective l ironie est sensible l instituteur appara t aussi turbulent que les enfants L cole la compr hension l interpr tation et la signification Le travail de lecture l cole vise assurer la compr hension lire c est comprendre c est ainsi que les l ves ont acqu rir une certaine comp tence comprendre le syst me de la langue l crit Ils sont entra n s identifier par voie directe les mots et les segments de phrase par voie indirecte en transcodant Ils sont entra n s rep rer les indices morphosyntaxiques et les l ments de la coh sion textuelle Mais le probl me est de savoir si l cole peut apprendre inf rer avant de l interpr ter Autrement dit y a t il place pour que se construise la signification du texte Y a t il place pour que les sujets soient confront s aux informations et aux messages implicites Il s agit alors de d passer la compr hension Comprendre c est simplifier La compr hension vite l ambigu t r duit l incertitude elle propose une vision presque univoque du texte Y a t il une voie moyenne entre la compr hension qui vise tablir un sens convergent et l interpr tation herm tique qui laisse l enti
57. qui est implicite par nature n est pas dit Par conomie le discours oral ou crit ne peut tout dire ce qui est dit ou crit proc de de ce qu est suppos conna tre le lecteur Mais ce qui est tu peut l tre plus ou moins intentionnellement par effet de communication il y a des mani res de dire qui en sous entendent d autres Dans le domaine de l implicite on peut distinguer ce qui est pr suppos ce qui est impliqu et ce qui est sous entendu Les pr suppos s Le pr suppos rend intelligible le message d s lors que ce qui est pr suppos c est cet univers commun aux interlocuteurs en situation qui est partag et qui n a pas besoin d tre pos Ainsi cet nonc C est la rentr e le petit dernier d H l ne a pleur pr suppose que l interlocuteur partage un certain nombre de connaissances sur un monde connu et commun avec le locuteur la rentr e pr suppose la connaissance du monde scolaire l organisation du temps d but septembre de l espace l cole espace public diff rent de l espace familial priv et des personnes la famille et le personnel de l cole le petit dernier d H l ne implique qu H l ne a plusieurs enfants a pleur pr suppose que l motion est ordinaire et attendue chez un jeune enfant On 14 C Dejours L entreprise apprend tous les salari s commettre des injustices interview in Le Monde f vrier 1998 15 Gombert J E et F
58. r fl chie de la langue ORL Distingu e de l activit litt raire PORL se d veloppe dans les domaines suivants identification lexique syntaxe et morphosyntaxe coh sion textuelle Orthographe Les productions crites des l ves sont un des lieux de la r flexion sur l orthographe des mots Il est possible de construire un classement des erreurs orthographiques commun dans le cycle 1 les erreurs qui affectent la transcription phono graphique selon la terminologie de Nina Catach les phonogrammes 80 des lettres codent des phon mes Et parmi ces erreurs 1l est possible de sous cat goriser celles qui ajoutent un son ex arbustre celles qui affectent le son pattu pour battu asis pour assis celles qui omettent un son caque pour casque celles qui transcodent le son avec des lettres ou des signes inutiles guorille r it page 30 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 2 les erreurs qui affectent les mots d une m me famille morphogrammes lexicaux un tapi rapprocher de tapissier tapisser 3 les erreurs qui affectent les flexions des mots erreurs d accord de conjugaison morphogrammes grammaticaux la foule taient consid rables 4 les erreurs qui tiennent la confusion des homophones logogrammes thym teint tain tint 5 les erreurs qui sont attach es des mots l orthographe difficile ecchymose et aux autres signes que les let
59. rencontr es dans la compr hension de la cha ne de r f rence les substituts et le syst me de connexion entre les th mes et les propositions page 32 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 Les substituts Il s agit de rep rer dans un texte comment s tablit la cha ne de reprise des noms notamment ceux des personnages les substituts pronominaux sujets il s elle s posent moins de probl mes que les compl ments Martin rencontre H l ne il lui offre un cadeau Les pronoms relatifs le chien que j ai adopt d monstratifs Martin a rencontr les amies d H l ne Celles ci possessifs Martin a emprunt la bicyclette d H l ne la sienne tait inutilisable ind finis H l ne recevait de nombreux amis Certains taient ses voisins d autres venaient de loin Quelques uns n arriveraient que le lendemain Les difficult s tiennent au syst me de r f renciation parfois complexe Martin avait achet un cadeau pour son amie H l ne il le lui a offert le jour de son anniversaire Elle l a remerci lui qui elle n avait jamais souri Quant aux substituts lexicaux il s agit de les mettre en relation avec leur r f rent pour certains l ves la confusion s installe d s lors qu ils ne peuvent tablir un lien d identit entre les synonymes ou les p riphrases qui d signent le m me personnage le renard Goupil le rus animal notre comp re Les conne
60. s le domaine de la lecture l inf rence d signe galement l op ration qui consiste induire ou d duire des informations extralinguistiques par la connaissance que le lecteur a du monde et par connivence entre les interlocuteurs page 7 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 De la m me mani re si on ajoute que Mathilde appelle Katz de toutes ses forces on peut supposer que c est parce qu elle est inqui te Cette inqui tude suppose que le lecteur inf re un sentiment sans pour autant obligatoirement le partager sentiment de protection qui appara t selon les codes actuellement en usage d aux animaux domestiques Ce qui est impliqu dans Papa No l c est par exemple la temporalit d but d cembre les enfants crivent une premi re lettre puis ils r fl chissent et crivent la seconde lettre qui parvient trop tard mais juste temps pour qu une solution soit trouv e par le P re No l Sans cet impliqu pas de chute au r cit et donc aucun int r t Implicite et influence Bien entendu si certaines informations sont implicites et interpr tables un locuteur peut tr s bien influencer voire manipuler son interlocuteur en imposant certaines informations qui ne sont pas dites mais qui apparaissent n cessairement videntes Reprendrez vous du caf implique que l interlocuteur a d j pris du caf Quand cesserez vous de battre votre fils implique que le
61. s sp cifiques qui caract risent et diff rencient les tendues d eau flaque mare tang rivi re fleuve lac mer oc an etc Parmi les dictionnaires d usage on choisira des ouvrages qui tablissent la d finition du mot tout en pr sentant des exemples glos s Le Robert Junior le Larousse super major CM2 6 sont des ouvrages int ressants plus accessibles que les ouvrages destin s aux adultes Il est utile de proposer plusieurs dictionnaires dans une classe dictionnaire analogique indispensable pour la production d crits dictionnaires tymologique des synonymes des rimes dictionnaire sp cialis des toponymes des noms de famille etc Pour approfondir on pourra consulter Rocquet J P Ils manquent de vocabulaire CDDP Marne La syntaxe Les constructions remarquables dans une phrase ou dans une partie de texte font l objet d une sensibilisation Il ne s agit pas d utiliser un vocabulaire grammatical mais de faire travailler sur des probl mes pos s dans la classe par une structure rencontr e dans un album Par exemple la phrase complexe Le roi en vieillissant sentant ses forces d cliner et songeant sa mort ne savait auquel de ses trois fils il devait laisser le royaume en h ritage Grimm Les trois plumes peut tre observ e sans pour autant utiliser un m talangage des propositions de sch ma r alis s en groupes permettent de rendre compte de la structure page 31
62. se en oeuvre du comportement d inf rence Il y a de notre point de vue un entra nement d velopper des situations p dagogiques mettre en place C est que nous avons voulu montrer Une nouvelle dynamique d apprentissage Les nouveaux programmes de l cole primaire introduisent la litt rature dans l enseignement du Fran ais Sans doute prennent ils acte d un changement effectif dans la didactique mais surtout ils l gitiment une pratique qui fait rupture avec la tradition scolaire primaire lls inscrivent dans la continuit et la coh rence le parcours scolaire de la maternelle au lyc e Mais c est le coll ge qui influence la perspective de l cole primaire Les programmes supposent que les jeunes l ves d s l cole maternelle sont susceptibles de lire des textes litt raires en les interpr tant Il s agit l d un changement important qui correspond l volution des mentalit s dans la repr sentation de la scolarit de l enseignement de premier degr Alors que la lecture tait limit e la compr hension voil qu elle devint galement interpr tation C est dire si on reconna t aux sujets le droit de faire l exp rience des textes On peut estimer que ce ph nom ne est mettre au compte d une certaine souplesse des institutions qui caract rise la modernit L cole et la langue ne sont plus seulement des lieux de transmission ce sont aussi des lieux de construction Si l enseig
63. tant que type d crit une mani re de limiter la part de la fiction et donc du plaisir pour retrouver l crit recette le mode d emploi et la consigne tenant lieu de type injonctif dune part et de l autre l crit reportage article de presse expos tenant lieu de texte explicatif informatif tandis que timidement la notion d argumentation est r serv e l oral page 3 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 l effort Dans la perspective du travail scolaire la lecture pouvait tre instrument e l injonction lire tait justifi e par autre chose qu ellem me l l ve doit lire car c est utile m me si cette utilit est limit e au parcours scolaire lire fait partie du m tier d l ve Aujourd hui quand la lecture est d faillante ce n est plus un l ve qui ne sait ou qui ne veut pas lire cest un enfant triste qui r siste au plaisir de lire C est un enfant en souffrance qui n prouve ni ne partage le plaisir Dans cette attitude d absence de plaisir culturel on per oit les traces de la nature quelque chose du sauvage de l enfance qui persiste et qui inqui te Car une personne normalement constitu e ne saurait refuser le plaisir Or le plaisir ne se d cr te pas Celui de la lecture n est que le r sultat d un long apprentissage et non d un enseignement Les programmes de 2002 pourront insister sur la socialisation par la lecture avec
64. textes sont li es non seulement la ma trise du code mais aussi l implicite ce qui n est pas crit dans le texte Les pr suppos s culturels Ce sont des informations non dites parce qu elles sont suppos es tre connues elles permettent de comprendre l univers dans lequel se d roule le r cit par exemple ce qui caract rise une sorci re sa fonction dans un conte ou bien la personnification des animaux ou encore l organisation d une famille Ces pr suppos s font l objet d un travail d lucidation Parce qu ils apparaissent vidents certains pr suppos s culturels restent tr s obscurs pour les enfants il n est pas certain que des actes pourtant banals soient compris prendre le train attendre sur le quai composter le billet s installer dans un compartiment consulter un indicateur des horaires etc Les impliqu s De la m me mani re il convient de faire prendre conscience que le texte proc de par ellipses que le lecteur doit comprendre ce qui n est pas crit et qui est impliqu Certains l ves s en tiennent ce qui crit dans le texte Par exemple ils ne sont pas en mesure d inf rer le sens d un texte qui appara t simple Jacques Pierre et Paul marchent en file indienne Pierre est devant Pierre est derri re Ce qui est impliqu c est que Jacques est au milieu Les sous entendus Quant au sous entendu il suppose une connivence entre l auteur et so
65. thilde et son inqui tude alors que le lecteur n prouve qu indiff rence pour les chats On con oit que le rapport aux textes construit cette distance au personnage si pr cieuse aussi dans la relation aux autres il s agit de comprendre des points de vue sans pour autant les admettre ou les partager L humour r pond des codes sociaux bien tablis c est un des lieux de la distinction sociale entre le mot d esprit et l humour graveleux entre l ironie et l histoire salace les interlocuteurs pr sentent une face qui les situe dans leur condition Il existe galement une condition d ge l humour des enfants de dix ans n est pas semblable celui des adultes page 8 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 habill en blanc qui se trouve c t de Maxime Legrand Pour que l humour fonctionne il convient que les interlocuteurs non seulement partagent un univers de r f rence pr suppos le pape est une personnalit c l bre il porte des v tements blancs mais encore qu ils entendent sous le message l information subvertie concernant la c l brit de Maxime le sous entendu tant renforc par le jeu qui oppose les mots le nom du gar on Maxime Legrand et l adjectif dans l expression le petit homme qualifiant le pape La manipulation joue sur les implicites des messages en les liant avec les motions l entra neur sportif annonce Ce serait sympa
66. tout si l on a choisi l dition de Charles Perrault illustr e par Innocenti R Grasset Jeunesse 2001 cf Ricoeur P Le conflit des interpr tations Le Seuil 1992 3 A propos de l entra nement l coute active cf les fiches p dagogiques Fran ais cycle 3 des JDI D battre n 6 f vrier 2001 Transmettre des informations n 7 mars 2001 Ecouter activement n 8 avril 2001 Communiquer en grand groupe n 9 mai 2001 couter n 6 f vrier 2002 3 Sur le r le de l animateur cf Rocquet J P Animer des r unions CDDP Marne 1998 et les fiches du JDI cycle 3 Pratique de l oral ann es 1999 2000 2001 et 2002 page 15 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 int gr la relation ducative pour que circule la parole et que les propos restent mod r s Le m diateur Entre l instituteur qui offre en les imposant les lois de la langue dans le cadre des proc dures de l institution et l animateur qui autorise l expression des sujets il y a une fonction de m diation assurer Celle qui consiste limiter le jeu des interpr tations par l tablissement de la signification Pour qu il y ait interpr tation il faut qu il y ait d abord compr hension du sens litt ral puis signification du texte L enseignant est celui qui fait passer du sens litt ral au sens interpr t Ce passage tablit la signification C est la voie de l lucidation des implicites des textes c est la mi
67. tres espace tiret majuscules ponctuation accentuation id ogrammes L orthographe fait l objet d un entra nement quotidien listes de r f rence cahier d orthographe afin que les l ves acqui rent et entretiennent des comp tences en ce domaine liste de mots copi es apprises dict es quotidiennement Les enseignants se r f reront aux chelles orthographiques en usage Dubois Buyse ou Ters OCDL et au Dictionnaire du fran ais usuel consulter la liste des 1500 mots les plus fr quents sur http www eduscol education fr Lexique et vocabulaire Toutes les disciplines sont de grandes pourvoyeuses de mots mais ORL dans le cadre de la didactique du fran ais est l occasion de s int resser au fonctionnement de la langue tant dans une perspective morphologique familles de mots et affixes que dans une perspective s mantique les polys mes les synonymes et les antonymes Sur le plan de la p dagogie du vocabulaire on peut imaginer qu partir des activit s de la classe on puisse se poser des probl mes lexicaux Explorer un champ lexical par exemple pour crire un conte qui met en sc ne un personnages du Moyen ge on recherchera dans le dictionnaire analogique des mots et des expressions qui repr sentent cet univers chevalier adouber cu tournoi p e dague palefroi tournoi frapper d estoc et de taille etc Etudier les traits sp cifiques des parasynonymes tablir les trait
68. tuelle page 17 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 Annexe 1 Activit s d entra nement au comportement d inf rence Ces activit s sont r alis es individuellement et collectivement Ce qui est important c est l analyse qui est conduite l issue des travaux En disant les strat gies qui permettent de r pondre aux questions les l ves s aper oivent que certaines informations sont explicites r ponses aux premi res questions Quant aux autres r ponses aux secondes questions elles sont construites partir de plusieurs informations le vocabulaire prendre un aller retour composter attendre sur le quai pr supposent le lieu d autres informations mises en r seau impliquent une information implicite l impliqu du premier texte trois enfants marcher en file indienne Patricia devant et K vin derri re implique qu Aurore se trouve au milieu Aurore Patricia et K vin sont des enfants qui habitent dans un village isol Pour aller l cole ils doivent passer sur un chemin troit et marcher en file indienne Patricia est devant K vin est derri re 1 Comment s appelle le gar on de l histoire K vin 2 Comment s appelle l enfant qui se trouve au milieu du groupe Aurore Maman dit Philippe d ter sa chemise et son T shirt pour qu on puisse l ausculter et couter sa respiration 1 Qu est ce que Philippe doit enlever sa chemise et son T shirt 2 O s
69. u Il y a sous entendu lorsqu une information est pos e comme vraie mais qu elle est non pertinente dans le contexte ce qui am ne l interlocuteur inf rer une autre information Un enseignant demande son coll gue A votre avis Albert estil intelligent On lui r pond Albert C est un brave gar on La r ponse ne semble pas pertinente on ne demandait pas si Albert tait brave Mais cette r ponse intentionnelle conduit l enseignant inf rer qu Albert n est pas intelligent Quand L a rel ve que le P re No l dit des gros mots sa m re semble lui r pondre litt ralement mais le lecteur entend sous le message qu il ne s agit pas vraiment du P re No l Mais non ma ch rie tu as mal entendu Le P re No l ne dit jamais de grossi ret s Le sous entendu pourrait tre mais ton p re lui en dit page 9 33 LECTURE ET IMPLICITE JEAN POL ROCQUET NOVEMBRE 2002 L ambigui t D s lors les jeux de langage autorisent le jeu de l implicite C est m me un v ritable plaisir la finesse d esprit consiste jouer avec les sens des mots avec l ambigu t des expressions qui cr e d s lors qu elle est comprise une complicit entre les interlocuteurs En jouant avec la polys mie du mot voir l ironie est perceptible dans cette formulation Les parents qui reprochent leurs enfants d tre turbulents n ont qu voir l instituteur Le jeu avec l im
70. ujets pour leur offrir la Loi L axe symbolique de la Loi est l ordre culturel m me ordre du langage et de tous les syst mes de signes qui constituent une culture Le p re est dans une culture patrilin aire le d positaire de cet ordre dans la mesure o c est lui qui transmet le nom de famille le langage l identit du sujet naissant Dans cette mesure aussi il interdit le d sir qui pour se dire doit passer par les mots du langage Or les mots sont les faits de l Autre dont le p re est une figuration possible Dans le domaine de la langue le ma tre est le repr sentant de l institution langue Qu il fasse d couvrir les normes de fonctionnement du transcodage du lexique de la syntaxe ou de l orthographe ou qu il les inculque le r sultat est identique les lois de la langue ne s inventent pas elles s imposent l apprentilecteur autant qu son ma tre L instituteur exerce la fonction de construction du rapport la langue Son r le est prescriptif Pour ce qui concerne les ateliers de lecture l observation r fl chie le ma tre est la langue et 31 On entend par position la place occup e par des partenaires en relation prendre d fendre une position c est se montrer sous un jour particulier pr senter une certaine image d fendre une identit particuli re un territoire un statut Par r le on entend les comportements les gestes et les paroles qui caract risent la position

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Fisher-Price N9327 User's Manual  Instituto Superior de Engenharia do Porto Engenharia Informática  Lexmark X560N  CATEYE NEKO / TORA  Kreg KMS7801 Instructions / Assembly  Drifts- og Servicevejledning-  User Manual    Philips 22HFL3350D Flat Panel Television User Manual  using the webcaster  

Copyright © All rights reserved. Failed to retrieve file