Intervention Pascale Deumier - Société de législation comparée
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1. de la jurisprudence et le d veloppement du droit mission d autant plus importante dans un syst me juridique devenu complexe satur de normes soumis au dialogue avec les juges europ ens et pour toutes ces raisons en volution permanente Parce que le syst me juridique fran ais n est pas immunis contre ces volutions la Cour de cassation a engag une r flexion La plus haute juridiction de l ordre judiciaire doit elle se livrer un filtrage des pourvois non plus en traitant syst matiquement l ensemble des dossiers dont elle est saisie mais au m me titre que d autres Cours supr mes trang res en op rant une s lection raisonn e des affaires qui lui sont soumises Une premi re r ponse a t apport e par le rapport du Club des juristes consacr la R gulation des contentieux devant les Cours supr mes qui recommande que la Cour de cassation n ait 4 Art 7 c de la Recommandation R 95 5 du Comit des ministres du Conseil de Europe sur l instauration de syst mes et proc dures de recours en mati re civile et commerciale et sur l am lioration de leur fonctionnement 7 f v 1995 5 Le crit re est utilis dans des modalit s variables par le droit allemand autrichien espagnol suisse slov ne v F Ferrand pr cit e 6 Ex Suisse ibid p 26 7 Espagne ibid p 23 ibid p 5 Ibid p 20 10 Thid p 24 il existe parall lement le recours extraordinaire pour2. 557 obs P Deumier 70 Civ 1 20 f vrier 2013 notes Derieux et Barb pr cit es Le Conseil ne constatera aucune nconstitutionnalit D cision n 2013 311 QPC du 17 mai 2013 RLDI n 94 juin 2013 E Derieux 7 Le renvoi le plus souvent est ordonn par une ordonnance du premier pr sident Lorsqu il l est par un arr t de chambre celui ci n est pas motiv A Perdriau lui m me avait renonc tenter d valuer le nombre d affaires dans lesquelles une formation solennelle avait t requise par le procureur g n ral 7 pr cit p 96 13 L exp rience montre qu il est difficile et peu productif sauf circonstances particuli res de d lib rer plus d une dizaine de magistrats m me dans les affaires d licates Enfin il est difficile de ne pas repenser l analyse faite par le Premier pr sident Louvel pour les formations pour avis savoir la comp tence et l autorit sur le contentieux de la Chambre sp cialis e Ces diff rentes cl s d explications obligent interroger l a priori celui selon lequel une question complexe difficile sensible importante serait mieux jug e car mieux d lib r e par une formation largement compos e L argument de la sp cialisation est d autant plus prendre au s rieux que la complexification du droit d j voqu e aboutit plus g n ralement au del des magistrats une sp cialisation des juristes Une affaire est elle mieux d
3. a t rendu possible Il s est alors agi de forger une doctrine du bon emploi de l abondance La gradation P B R I est aujourd hui bien connue des juristes Les arr ts port e normative ou doctrinale sont a minima les arr ts publi s soit environ 10 des arr ts rendus et les plus importants repr sentent environ 200 arr ts au Rapport Evidemment cette gradation suscite parfois la perplexit de la doctrine l arr t Melki tait un arr t ND en d pit de son importance sur une question de principe la doctrine s est beaucoup interrog e sur la port e doctrinale qu elle pouvait reconna tre un arr t D Outre le siglage la diffusion est galement celle d explications en dehors des arr ts les notes au rapport notes au BICC communiqu s et notes explicatives gt sont tr s utiles pour la compr hension de la raison et de la port e d une d cision mais leur pr sence hors les arr ts R est al atoire Il est cet gard possible de s interroger sur l instabilit de cette pratique la mise en ligne des d cisions de la Chambre sociale et de ses communiqu s pour ne prendre que cet exemple tant pass e de prolixe tr s mesur e en transitant par une p riode de mutisme Il est possible d attendre d un outil de diffusion de la plus haute mission de la plus haute juridiction une pratique plus institutionnalis e Toujours du point de vue de la diffusion 1l faut louer la prati
4. la formation n est pas indiqu e Pour trois arr ts la formation n est pas indiqu e 11 FP 6 0 1 3 FS 171 33 16 77 F 63 0 4 132 Si les arr ts FP sont rares ils portent effectivement sur des questions sensibles GPA et ou fortement m diatis es Kerviel et semblent d s lors confirmer la fonction des formations pl ni res Le Rapport annuel 2013 souligne d ailleurs cette importance en pr cisant que l arr t du 28 f vrier 2013 de la deuxi me chambre civile de la Cour de cassation r unie en formation pl ni re marque une volution notable de la jurisprudence p 589 ou que Par cet arr t rendu le 6 f vrier 2013 en formation pl ni re la chambre sociale fait voluer sa jurisprudence p 564 Toute la difficult tient au fait que ce m me Rapport annuel t moigne que dans le m me temps n ont pas t soumis une formation pl ni re la divergence de jurisprudence entre les deux ordres de juridiction sur la qualit de journaliste professionnel p 540 ou la r ception des jurisprudences SCEA du Ch neau du Tribunal des conflits et Commune de B ziers du Conseil d Etat bien qu il soit reconnu que par cette r ception le m canisme de la question pr judicielle s en trouve ainsi dans la mati re qui nous int resse ici mais aussi de mani re plus g n rale profond ment remani p 596 Les revirements de jurisprudence ne sont pas pargn
5. lib r e par une formation largie ou une formation sp cialis e Ne faudrait il pas r server aux premi res les risques de divergence et laisser les autres cas de jurisprudence aux secondes Cependant la sp cialisation se concilie mal avec la recherche d unit de l interpr tation Celle ci n appelle t elle pas justement une formation r unissant des comp tences et sensibilit s plus diversifi es La r ponse une question dans un champ donn n est elle pas susceptible d int resser dans d autres domaines La volont de recentrer la mission du juge de cassation sur sa mission jurisprudentielle ne pourra pas faire l impasse d une r flexion sur les formations les plus ad quates pour l exercice de cette mission sur les moyens assurant que les questions jurisprudentielles leur sont syst matiquement transmises et sur l quilibre entre sp cialisation des formations et unit de l interpr tation En l tat si la question est connue la r flexion n est pas tr s avanc e et les moyens dans l organisation interne de la Cour de cassation sont encore peu explor s C est galement un am nagement plus syst matique de leur traitement qui pourrait tre recherch HI L am nagement du traitement La prise en consid ration de l opportunit de la d cision Du point de vue de son traitement parce que la question jurisprudentielle est destin e produire des effets au del du litige elle induit la
6. ni re du 5 d cembre 2014 pourvoi n 13 19 674 5 d c 2014 site Cour de cassation 48 Perdriau R flexions d sabus es sur le contr le de la Cour de cassation en mati re civile JCP G 19911 3738 n 27 Chambre mixte et Assembl e pl ni re Les formations solennelles de la Cour de cassation peuvent notamment tre r unies pour les questions de principe et les divergences de jurisprudence elles semblent en outre naturellement d sign es pour les revirements de jurisprudence Les termes dans lesquels ces formations sont comp tentes sont assez proches de certaines formulations utilis es l tranger pour autoriser l acc s au juge de cassation L encore le bilan de leur fonctionnement pourrait donc renseigner sur les perspectives de changement de statut de ces crit res Tableau 3 22 EVOLUTION DES AFFAIRES JUGEES EN ASSEMBLEE PLENIERE ET CHAMBRE MIXTE ET AVIS DE LA COUR r o EEEE EE SES Re 18 18 17 16 5 14 14 j 13 12 i 12 tt 4 2 A E H Y CEON 1 10 1 MAITRE 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 OChembre mixte Assembl e pl ni re DAMs Source Rapport annuel de la Cour de cassation 2011 Du point de vue du bilan statistique comme pour les avis les chiffres sont fluctuants La p riode 2004 2007 a connu un recru accru aux formations solennelles tendance comment e dans le Rapport 2006 les moyens mis en place pour r duire ou viter les diver
7. ration se nourrit de toutes les sources les travaux parlementaires les ouvrages tudes sondages opinions de sociologues ou de philosophes permettent de resituer la question et les diff rentes options de r ponse dans leur contexte global Ainsi les auteurs des travaux pr paratoires sur l arr t du 13 mars 2007 en mati re de mariage homosexuel n ont pas eu besoin de demander leur avis des amis de la Cour pour discuter des cons quences de la d cision D autres pratiques mergent pour faire un choix de politique juridique clair l instar du recours au droit compar appuy sur des recherches entreprises par le service d tudes et de documentation de la Cour de cassation aupr s de la CJCE du centre fran ais de droit compar et du centre d tude europ en de Tr ves De ce point de vue l adaptation spontan e r alis e par les magistrats de la Cour de cassation pour le traitement des questions jurisprudentielles appellerait seulement d une part une plus grande syst matisation du recours au traitement largi d autre part une plus grande r v lation des clairages apport s par ce traitement En effet l absence de r f rence ces enjeux dans la d cision mais aussi l absence de diffusion plus large des travaux pr paratoires hors formations solennelles a rendu peu visible cette prise en consid ration Il y a une forme de paradoxe assumer le fait que la d cision produira des cons qu
8. 3 14 janvier 2013 n 1200014 et 1200015 pas de consultation des parties et du minist re public 8 avril 2013 n 13 70001 juridiction incomp tente Ja question ne pr sente pas de difficult s rieuse 8 avril 2013 n 13 70002 4l Pas de consultation des parties et ou du minist re public 29 nov 1993 09 30016 29 avril 1993 09 30002 12 f vrier 1993 09 20010 8 oct 1993 09 30012 question pas nouvelle pas de droit et ou qui ne semble pas se pr senter dans de nombreux litiges 29 nov 1993 09 30013 9 juillet 1993 09 30007 14 juin 1993 09 30006 question d j tranch e 8 oct 1993 09 30011 la demande est m lang e de fait et de droit 8 oct 1993 09 30009 la question relevant des pouvoirs du juge 14 juin 1993 n 09 30003 question pos e par un bureau d aide juridictionnelle 9 juillet 1993 09 30010 la Cour est saisie de pourvois sur la m me question 14 juin 1993 09 30001 J F Weber La Cour de cassation La doc fra 2010 p 74 Et non en Assembl e pl ni re comme convenu aux premiers temps de la proc dure Selon Jean Buffet Il a t convenu qu au cas o une chambre ne serait pas d accord avec un avis elle devrait renvoyer l affaire devant l Assembl e pl ni re Cette situation s est produite une seule fois renvoi en A P par la 2 me chambre civile sur une question d tendue des pouvoirs du juge de l ex cution mais l Assembl e pl ni re n a final
9. Sang contamin pr vention de tromperie et qualification criminelle d empoisonnement D 1995 65 pour d autres causes possible de d saffection pour le recours C Gabolde Evolution du recours dans l int r t de la loi en mati re administrative D 1958 1 81 8 M Rudloff S nat rapport n 297 annexe la s ance du 24 avril 1991 le rapport rel ve que le pourvoi dans l int r t de la loi a t utilis 2 fois sur les trois derni res ann es quand la proc dure pour avis devant le Conseil d Etat a t utilis e 9 fois Art L 441 1 ets COJ 5 Sur son introduction r cente aux Pays Bas v la contribution de MM de Knjiff et Corstens P 186 32 S Guinchard et alii Institutions juridictionnelles Pr cis Dalloz 12 d 2013 n 681 SD Pouyaud Les avis contentieux du Conseil d Etat et de la Cour de cassation in M l F Moderne Dalloz 2004 p 354 4 N 14 70 006 et 14 70 007 adoption par un couple de m me sexe d un enfant n d une AMP 6 qui m me si elle est juridiquement d pourvue d effet contraignant a le m rite de r pondre imm diatement aux juridictions saisies de litiges se rapportant aux questions en cause et de donner des lignes directrices en pratique suivies par la Cour dans sa jurisprudence propres assurer une meilleure s curit juridique et limiter le d veloppement des contentieux Dans l attente d une telle appropriation de la proc dure par les
10. juges du fond les l ments statistiques bien que fluctuants stagnent autour d une dizaine d avis par ann e Il serait vain de se perdre en conjectures sur les raisons du recours limit la demande d avis par les juges du fond En tout tat de cause la mission d unit de l interpr tation et la n cessit de permettre celle ci de se r aliser au plus t t ne semble pas impr gner les esprits dans le fonctionnement normal de la justice et il est seulement possible cet gard de souhaiter que p 6 Pa Z P4 ce r flexe s ancre la r forme annonc e du droit des contrats offrant cet gard une mine potentielle de demandes d avis Tableau 2 26 AVIS DE LA COUR Ann es 2004 i 2005 2006 2007 2008 2009 i 2010 2011 i Avis de la Cour Source Cour de cassation Rapport annuel 2013 Le deuxi me l ment du bilan qui nous int resse plus particuli rement est celui de la ma trise des crit res par les juges du fond une question de droit nouvelle pr sentant une difficult s rieuse et susceptible de se poser dans de nombreux litiges Selon le Rapport annuel 2003 En 1994 sur 29 demandes pr sent es la Cour 12 avaient re u une r ponse au fond l inverse aucune des proc dures dont a t saisie la formation comp tente de la Cour de cassation au cours de l ann e 2003 n a donn lieu une telle r ponse avant de rappeler que les demandes doivent r pondre aux conditions
11. ont introduit des crit res conditionnant cet acc s mouvement encourag par le Conseil de l Europe qui a adopt une recommandation aux termes de laquelle Les recours devant le troisi me tribunal devraient tre r serv s aux affaires pour lesquelles un troisi me examen juridictionnel se justifie comme celles par exemple qui contribuent au d veloppement du droit ou l uniformisation de l interpr tation de la loi Ils pourraient encore tre limit s aux cas qui soul veraient une question de droit d importance g n rale Il devrait tre requis du demandeur qu il expose en Pour la s lection des affaires en fonction notamment des questions d pourvue d un int r t jurisprudentiel J Bor R flexions sur la s lection des affaires devant la Cour de cassation D 1979 chron p 250 Pr cisant que les premi res appelant recherches pr alables et temps de r flexion taient inscrites au grand r le avant l instauration officielle des formations restreintes A Perdriau Les formations restreintes de la Cour de cassation JCP G 1994 I 3768 Sur ce mouvement F Ferrand La juridiction judiciaire supr me en droit compar Missions filtrage intensit du contr le para tre Le Club des juristes Rapport sur La r gulation des contentieux devant les Cours supr mes octobre 2014 quoi l affaire comporte de tels enjeux Outre le choix discr tionnaire caract ristique des
12. prise en consid ration des cons quences des effets sociaux et des consid rations nourrissant une politique jurisprudentielle Cette dimension a t r cemment renouvel e 7 Ibid p 65 4 G Canivet L organisation interne de la Cour de cassation favorise t elle l laboration de sa jurisprudence in La Cour de cassation et l laboration du droit Economica 2004 p 3 sp c p 10 ets 5 G Canivet et N Molfessis pr cit s 14 par le recours assum l amicus curiae Le r le du Parquet cet gard est central dans le recueil des avis et opinions ext rieures la Cour La technique ne s est pas cantonn e sa premi re utilisation pour la qualification du contrat d assurance vie appr ciation de la responsabilit des associations sportives ou du placement en centre de r tention des enfants ont par exemple donn lieu des amicus curii Il est difficile faute pour les arr ts de faire tat de ces consultations d valuer leur r gularit mais elle semble faible ainsi la recherche Raisonnement juridique avait port pour l ann e 2009 sur 122 avis d avocats g n raux sur les arr ts I de la Cour de cassation 4 d entre eux faisaient tat d un total de 13 consultations Pour autant il ne faut pas r duire la prise en compte de la port e normative la consultation d amis de la Cour Les travaux pr paratoires des arr ts t moignent que cette prise en consid
13. r daction de la Cour de cassation occulte le contr le du respect de la jurisprudence Transparence de la motivation pour le contr le du respect de la jurisprudence L acc s au juge de cassation est largement ouvert le pourvoi en cassation tend faire censurer par la Cour de cassation la non conformit du jugement qu il attaque aux r gles de droit art 604 CPC Historiquement le Tribunal de cassation a t institu pour sanctionner une mauvaise application de la loi et non pour assurer l unification de la jurisprudence Cette histoire a laiss des traces la violation d une jurisprudence tablie de la Cour sera pr sent e comme une violation du texte sans r f rence la jurisprudence m connue Si des principes sont Sur ces arr ts ex D Botteghi L ambition p dagogique du juge administratif in La p dagogie au service du droit Presses Universit Toulouse 1 Capitole 2011 p 153 Cette r v lation est sugg r e par le Rapport du groupe de travail sur la r daction des d cisions de justice administrative Proposition 6 Restituer de mani re plus analytique et compl te le raisonnement juridique suivi Indiquer la m thode d interpr tation r f rence aux travaux pr paratoires par analogie port e utile ou raisonnement t l ologique etc par laquelle la juridiction explicite la port e d une r gle de droit Proposition 7 D velopper la mention des r f rences des d c
14. site de la Cour de cassation sur les arr ts rendus de janvier 2013 mai 2015 il t moigne encore une fois de la raret des arr ts rendus en formation pl ni re Civ 1 Civ 2 Civ 3 Com Soc Crim I 240 7 3471 21 6 215 5 Art R 421 3 COJ La Cour de cassation comprend cinq chambres civiles et une chambre criminelle Chaque chambre comprend une ou plusieurs sections Chaque chambre si ge soit en formation pl ni re soit en formation de section art R 431 2 COJ Le premier pr sident fixe les attributions de chacune des chambres civiles par ordonnance apr s avis du procureur g n ral Le pr sident de chambre d termine l int rieur de chaque chambre le nombre de sections et les r gles de r partition des affaires entre elles Il affecte chaque affaire la section comp tente ou d cide le cas ch ant de son examen en formation pl ni re 5 Sur d cision de son pr sident la chambre peut aussi si ger en formation pl ni re par exemple parce que la d cision intervenir sur un dossier pourrait donner lieu un revirement de jurisprudence ou parce qu elle doit se prononcer sur une question sensible Site Cour de cassation Pr sentation L organisation de la Cour de cassation sur l hypoth se du d saccord D Loriferne La technique de cassation en mati re judiciaire in Le juge de cassation en Europe Dalloz 2012 p 73 sp p 77 Pour un arr t
15. syst mes de common law plusieurs syst mes trangers ont introduit une s lection en fonction du montant du litige et ou de la mati re et ou de la fondamentalit de la question A ces crit res s ajoute g n ralement un autre crit re qui focalise l acc s sur les questions jurisprudentielles En Allemagne Le pourvoi en r vision doit tre autoris 1 si la question juridique rev t une port e de principe ou si 2 Le d veloppement du droit ou la garantie d une jurisprudence unitaire requiert une d cision de la Cour de r vision Le Code de proc dure civile autrichien ouvre le pourvoi si la d cision d pend de la solution une question juridique de droit mat riel ou proc dural qui rev t une importance consid rable pour la garantie d une jurisprudence unitaire de la s curit juridique ou de l volution du droit notamment parce que la juridiction d appel s est cart e de la jurisprudence de la Cour supr me ou qu une telle jurisprudence fait d faut ou n est pas unitaire Devant le juge espagnol l int r t cassationnel peut tre constitu lorsqu un arr t n a pas respect la jurisprudence du Tribunal supr me qu il existe une divergence de jurisprudence ou qu il s agit de l application d une loi de moins de cinq ans Partout la logique est similaire il s agit de permettre aux plus hautes juridictions de se recentrer sur leur mission la plus essentielle la garantie d unit
16. Acc s la Cour de cassation et traitement des questions jurisprudentielles Pascale Deumier Professeur l Universit Lyon 3 La question de l acc s au juge de cassation et du traitement des affaires est souvent abord e sous langle du traitement all g des affaires d pourvues d un int r t jurisprudentiel Pourtant la gradation couvre tout le spectre du degr d importance De tout temps la Cour de cassation a distingu les affaires qui lui sont d f r es d apr s leur importance et leur degr de difficult en ne mettant pas sur le m me pied par exemple celles qui posaient une question de droit nouvelle ou laissaient pr sager une volution de sa doctrine et celles qui ou bien ne requ raient que l application de cette doctrine ou bien pouvaient tre r gl es sans engager aucunement celle ci Ainsi s il est possible de placer un bout de la gradation les affaires irrecevables il est tout aussi possible de situer l extr me oppos les affaires qui soul vent une question jurisprudentielle ces derni res appelant aujourd hui une r flexion un double titre La question jurisprudentielle crit re d acc s au juge de cassation Les exemples trangers Partout la question se pose de savoir si toutes les affaires peuvent avoir acc s au juge de cassation ou si celui ci devrait tre restreint aux affaires pr sentant un enjeu pour la jurisprudence De nombreux syst mes juridiques voisins
17. a souvent justifi sa non utilisation par exemple pour la 0 F Ferrand p 40 7 Loi du 3 juillet 1967 art 17 Ar Carbonnier Droit civil Introduction PUF 27 2002 n 143 V galement sur cette fonction J et L Bor La cassation en mati re civile Dalloz action 2009 2010 n 141 04 E Faye La Cour de cassation Duchemin 1903 r ed 1970 n 449 7 Ass Pl 31 mai 1991 Bull A P n 4 7 Cass civ 1 27 f v 1985 Bull I n 76 7 Cass civ 1 10 oct 2006 Bull I n 431 26 20 r sultats l interrogation pourvoi dans l int r t de la loi mais huit d cisions de la Chambre criminelle qui ne sont pas rendues sur un tel pourvoi responsabilit p nale du Pr sident de la R publique ou l affaire du sang contamin Cette raret de l utilisation d une proc dure destin e favoriser l unit d interpr tation a notamment justifi l introduction de la proc dure de saisine pour avis de la Cour de 28 cassation La saisine pour avis La loi du 15 mai 1991 a transpos l ordre judiciaire la saisine pour avis sur des questions de droit nouvelles pr sentant une difficult s rieuse et se posant dans de nombreux litiges La proc dure pour avis est caract ristique de l am nagement des proc dures pour les questions jurisprudentielles et ne pr sente pas les inconv nients ou lourdeurs des proc dures pr c dentes Le Rapport sur la R gulation des contentieux d
18. an ais qui est celui de l identification d une question jurisprudentielle en amont et d une jurisprudence tablie en aval Les difficult s identifier une jurisprudence tablie se sont r v l es avec le d veloppement de solutions reposant sur ces notions qu il s agisse d appr cier la responsabilit d un professionnel du droit de contester une interpr tation par voie de QPC ou encore de mettre en uvre la jurisprudence SCEA le Cheneau du Tribunal des conflits En toutes ces occurrences le maniement est d licat et la Cour de cassation ne donne pas n cessairement les explications substantielles qui permettraient une meilleure ma trise quand elle retient la responsabilit d un professionnel du droit pour ne pas avoir tenu compte d un arr t d esp ce ou ne pas avoir anticip la transposition d une jurisprudence une cause quand elle affirme l absence d existence d une interpr tation constante sans donner la moindre indication permettant d tablir cette absence quand elle estime qu une interpr tation pourtant formul e au visa de textes de loi est une r gle jurisprudentielle qui ne peut tre contest e par voie de QPC Or si cette identification devait devenir terme le crit re d acc s au juge de cassation il semble indispensable que les juristes puissent conna tre les l ments en vertu desquels ce m me juge de cassation estime qu une question d interpr tation est en jeu
19. autres formations En outre il n est pas possible de se reposer enti rement sur ces explications difficile de savoir quels arguments ont pes de fa on d terminante dans la prise de d cision coll giale difficile de manier des indications d livr es hors l arr t ce qui renvoie in vitablement la question de la motivation IV L adaptation de la motivation Gradation de la motivation pour les arr ts cr ateurs Le d bat autour de la motivation des arr ts de la Cour de cassation est ancien et il ne s agit pas de le reprendre La pratique actuelle de la Cour de cassation conna t plusieurs degr s de motivation mais qui semblent se soucier plus de son all gement pour les affaires les plus simples non motivation pour la non admission formule abr g e ou tampon en l absence de difficult s rieuse que de son enrichissement pour les affaires les plus importantes Pourtant les arr ts qui comblent une lacune proc dent un d veloppement du droit ou une volution de la jurisprudence ne m ritent 1ls pas un suppl ment de motivation Comment une nouvelle interpr tation pourrait elle tre bien mani e et appliqu e par les juristes sans conna tre a minima sa port e a maxima sa raison d tre La Cour de cassation ne peut en m me temps voluer vers une reconnaissance de plus en plus franche de la r alit de son pouvoir jurisprudentiel et l exercer avec une motivation con ue pour l exercice
20. ctifs plus performants et plus transparents avant d envisager d y r duire l acc s au juge Une telle volution pourrait tre fix e comme un objectif terme dont la r alisation serait subordonn e la mise en place pr alable des conditions le favorisant ou comme une r organisation plus radicale dans la gradation du traitement des affaires renfor ant le traitement exp ditif un bout mais aussi le traitement approfondi l autre Les conditions permettant une telle volution nous semblent de deux ordres D une part un resserrement de la Cour de cassation sur sa mission jurisprudentielle impliquerait au pr alable une r organisation des premier et second degr s afin de garantir que la bonne r alisation de ses autres missions actuelles D autre part le syst me fran ais ne peut basculer trop rapidement d un tat pass r cemment du mutisme la discr tion sur les questions jurisprudentielles un tat d articulation centrale du syst me autour de ces questions Certaines volutions pourraient amorcer une transition le recours plus syst matique la saisine pour avis une r partition plus claire des r les des formations solennelles de la Cour et des chambres dans la construction de la jurisprudence une politique fix e et syst matiquement suivie sur la n cessit ou non de recourir une formation solennelle pour les questions jurisprudentielles les plus importantes divergences revirement d v
21. d un contr le juridictionnel Certes il est possible de relever un d but d volution certains revirements ayant t reconnus et justifi s mais il reste timide peu syst matis et doit probablement autant la crainte d un revers strasbourgeois qu une adh sion franche aux n cessit s d un surplus de motivation Que l on songe ainsi que l un des arr ts les plus importants pour l volution de la reconnaissance de la jurisprudence savoir le premier revirement pour l avenir ne fait express ment mention ni de jurisprudence ni d interpr tation ni de revirement ni de r troactivit ni de port e de l arr t Pourtant les communications faites hors l arr t t moignent qu il est possible de donner acc s une meilleure compr hension d une d cision jurisprudentielle sans verser 0 J F Weber pr cit p 100 l Cass Com 8 f v 2011 n 10 11 896 D 2011 1314 note N Molfessis et J Klein 1321 note F Marmoz RTD civ 2011 493 obs P Deumier Cass Soc 31 janvier 2012 n 11 20 232 et 11 20 233 Bull V n 37 22 CEDH 14 janvier 2010 Atanasovski c ex R publique Yougoslave de Mac doine 36815 03 36 et s qui institue une obligation de motivation renforc e en cas de revirement de jurisprudence J F Flauss AJDA 2010 997 Ass Pl 21 d c 2006 n 00 20 493 Bull AP n 15 17 dans l exc s de digression les notes au BICC ou au Rapp
22. e de la bouche de la loi la Cour peut se concentrer sur sa mission jurisprudentielle Si ce n est qu il reste v rifier que cette volution r cente est arriv e une maturit suffisante pour franchir un tel cap Il est diff rentes m thodes pour r fl chir aux conditions de r alisation d un acc s au juge de cassation concentr sur les questions les plus importantes la m thode comparatiste tant souvent et juste titre utilis e en la mati re C est une autre voie que l on propose d explorer ici En effet si l importance de la question n est pas pour l heure un crit re d acc s la Cour de cassation il existe divers am nagements du traitement permettant de tenir compte de l enjeu de certaines affaires pour la jurisprudence Le Premier pr sident Canivet avait ainsi co sign un article faisant tat pour favoriser l essor des politiques jurisprudentielles de la s lection d affaires demandant un traitement approfondi ou affaires test qui sont celles qui rel vent de questions de soci t s de probl mes sociaux ou conomiques nouveaux qui portent sur les questions d interpr tation de lois nouvelles ou ont trait des difficult s fr quemment pos es aux juges du fond l Le P 186 Un autre rapport du Club des juristes S curit juridique et initiative conomique dir H de Castries et N Molfessis mai 2015 n 98 et s s inscrit dans cette lign e mais envisage de dis
23. eloppement interpr tation d une loi nouvelle une motivation sp cifique pour les arr ts r pondant ces m mes questions la cassation assum e pour telle des arr ts n ayant pas respect une jurisprudence tablie Qui sait si ces premiers l ments ne constitueraient pas par ailleurs une source de diminution indirecte du nombre de pourvois qui ne pourraient plus jouer sur l ambigu t entourant la port e d une interpr tation Qui sait si un m me effet ne pourrait pas r sulter d une motivation qui ins rerait la d cision dans une lign e de pr c dents ne viendrait pas temp rer certaines jurisprudences construites en dents de scie En d finitive il appara t bien que l avenir est une proc duralisation des choix 10 E Ferrand pr cit e explique comment la r forme de la Cour de cassation allemande est all e avec un juge de premi re instance devenu seul juge du fait et une cour d appel recentr e sur le contr le d une erreur commise par les premiers juges 108 Le rapport de MM de Knjiff et Corstens souligne ainsi la m thode de la Chambre criminelle consistant rendre un arr t comprenant tous les arr ts ant rieurs et les pla ant dans un syst me et pr cise Les praticiens du droit applaudissent de tels arr ts 21 jurisprudentiels qui permettent de faire du droit jurisprudentiel un droit d lib r condition jo i S s 109 indispensable sa l gitimit en m me temps q
24. ement pas eu statuer en raison d un d sistement du demandeur au pourvoi La saisine pour avis de la Cour de cassation 29 mars 2000 site Cour de cassation C Pelletier Quinze ans apr s l efficacit des avis de la Cour de cassation in M l Ph Jestaz Dalloz 2006 p 429 sp p 433 et s le 5 d cembre 2014 Une telle situation est la fois antinomique de la raison d tre de la demande d avis qui vise anticiper la jurisprudence de la Cour de cassation et in vitable du fait du caract re n cessairement volutif de la jurisprudence Le Premier pr sident Louvel a toutefois apport une autre explication la situation tenant l inadaptation de la composition de la formation pour avis qui pour tre prestigieuse n est pas compos e des juges appel s conna tre l occasion d un pourvoi en cassation du contentieux portant sur la m me difficult Allant au bout de cette logique le Premier pr sident pose la question du transfert de cette comp tence la chambre sp cialis e car L autorit des positions prises pourrait alors se nourrir autant du prestige que de la science des membres de la formation les ayant adopt es et offrir de la sorte un surcro t de s curit juridique aux justiciables L observation attire l attention sur une autre dimension du traitement des questions jurisprudentielles celle des formations amen es les en conna tre Avant d en ven
25. en 2006 L volution est la m me pour les affaires jug es en chambre mixte qui sont pass es de 1 en 1999 12 en 2006 Cependant cette tendance ne s est ni renforc e ni maintenue la Chambre mixte a rendu 3 arr ts en 2014 2 en 2013 l Assembl e pl ni re a rendu 4 arr ts et 2014 5 en 2013 Le renvoi aux formations solennelles des questions les plus jurisprudentielles l encore semble donc loin d tre un r flexe acquis Cela ne signifie pas pour autant que ces questions trait es par les Chambres ne peuvent b n ficier d une formation adapt e leur importance Pl ni res de Chambre Moins connues que les formations solennelles de la Cour il existe galement des formations pl ni res de Chambre Elles peuvent intervenir si un revirement est envisag sur une question sensible ou en cas de d saccord entre sections En d finitive la formation pl ni re reproduit l chelle de la Chambre la logique de l Assembl e pl ni re et la Chambre mixte l chelle de la Cour A ce titre il est tonnant que la publicit des unes soit sans comparaison avec celle des autres Alors que les arr ts d Assembl e pl ni re et de Chambre mixte b n ficient d une visibilit maximale les arr ts rendus en formations pl ni res doivent tre traqu s par la recherche de la mention FP qui est loin d tre mise en valeur Quant au bilan statistique r alis partir de la rubrique Jurisprudence du
26. ences sociales ou conomiques au del des parties lors de son laboration tout en occultant cette prise en 7 Mixte 23 nov 2004 RTD civ 2005 88 obs R Encinas de Munagorri 77 Ass Pl 29 juin 2007 n 06 18 141 Bull AP n 7 78 Civ 1 10 d c 2009 n 08 14 141 Bull I n 249 v E Rubi Cavagna Les arguments d opportunit in Le raisonnement juridique Recherche sur les travaux pr paratoires des arr ts P Deumier dir Dalloz 2012 sp p 244 80 Cass civ 1 13 mars 2007 Gaz Pal 22 mars 2007 n 81 rapport Pluyette et avis Domingo 81 Pluyette rapport sur Mixte 11 mars 2005 n 02 41 371 galement faisant r f rence une recherche de l Institut de droit compar Edouard Lambert de l Universit Jean Moulin Lyon HI Charruault Rapport sur Ass Pl 7 juill 2006 n 04 10 672 une recherche sous la direction d H Muir Watt R de Gouttes Avis sur Ass Pl 14 avril 2006 n 02 11 168 15 consid ration dans la d cision Il n est pas certain cet gard que la seule gradation de la diffusion des arr ts permette de valoriser la sp cificit des d cisions importantes pour la jurisprudence La gradation de la diffusion Plus l arr t a une port e normative lev e plus sa diffusion est large La traditionnelle s lection des arr ts publi s au Bulletin a quelque peu chang de fonction quand avec Legifrance l acc s l int gralit des d cisions
27. evant les Cours supr mes pr cit propose d s lors juste titre d utiliser ses crit res et de les transposer en condition d acc s au juge de cassation Le bilan de leur application pourrait par cons quent donner des enseignements utiles sur la perspective de leur changement de fonction Un premier l ment du bilan est que la proc dure ne rencontre pas le succ s escompt Se Certains auteurs ont regrett le caract re minemment technique des questions soumises qualifi es de questions subalternes Outre que la jurisprudence ne nous semble pas moins dans son r le sup rieur d unification de l interpr tation lorsqu elle porte sur des questions de proc dure civile par exemple les avis du 22 septembre 2014 t moignent que des questions plus fondamentales sont galement concern es En revanche il appara t que nombre d interpr tations attendues devront patienter le temps qu un pourvoi permette la Cour de cassation de fixer l tat du droit Ainsi la Chambre sociale dans le Rapport annuel de la Cour de cassation 2013 rel ve que les difficult s d application de la loi de s curisation de l emploi du 14 juin 2013 ne lui ont pas t soumise ne serait ce que par la proc dure de saisine pour avis et ajoute On ne saurait trop insister sur l int r t de cette proc dure 77 y J F Burgelin La responsabilit p nale du Pr sident de la R publique D 2001 135 J J Perfetti
28. gences de Selon le Code de l organisation judiciaire Le renvoi devant une chambre mixte peut tre ordonn lorsqu une affaire pose une question relevant normalement des attributions de plusieurs chambres ou si la question a re u ou est susceptible de recevoir devant les chambres des solutions divergentes il doit l tre en cas de partage gal des voix Article L431 5 Le renvoi devant l assembl e pl ni re peut tre ordonn lorsque l affaire pose une question de principe notamment s il existe des solutions divergentes soit entre les juges du fond soit entre les juges du fond et la Cour de cassation il doit l tre lorsque apr s cassation d un premier arr t ou jugement la d cision rendue par la juridiction de renvoi est attaqu e par les m mes moyens Article L431 6 A Perdriau Les formations restreintes de la Cour de cassation pr cit n 23 et s galement Rapport Les revirements de jurisprudence dir N Molfessis Litec 2005 pt 2 5 4 l Pour des statistiques sur la p riode 1979 1993 v A Perdriau La chambre mixte et l assembl e pl ni re de la Cour de cassation JCP G 1994 I 3798 10 jurisprudence ou r gler en formations solennelles les questions de principe a conduit depuis 1999 une augmentation sensible de la quantit des affaires trait es en assembl e pl ni res et en chambre mixte Le nombre d affaires jug es en assembl e pl ni re est pass de 9 en 1999 19
29. imple effet conjugu de la technique de cassation et de la tradition de r daction qui n emp che pas tout juriste de reconna tre la nature de la norme r ellement transgress e Toute la difficult avec les non dits et les implicites c est que l on ne peut tre assur qu ils seront si largement per us Ainsi le rapport du Pr sident Lacabarats sur les juridictions prud homales r v le que Lors des auditions il est apparu que pour certains conseillers prud homaux la jurisprudence ne s imposait aucunement aux juridictions du fond mais ne constituait qu une simple source d information Situation analys e comme une profonde m connaissance de ce que repr sente la jurisprudence une source d unification du droit qui s impose tous les juges 0 Il reste toutefois possible de s interroger sur la part de responsabilit de la Cour de cassation dans cette m connaissance dans la mesure o elle refuse de rendre explicite son contr le du respect de la jurisprudence On est alors loin des exemples trangers qui pour marquer la mission de garantie de l unit d interpr tation de leur juge de cassation font figurer parmi les crit res d acc s au juge de cassation la non conformit sa jurisprudence Le droit italien dans une formule n gative consid re comme une cause d irrecevabilit le fait que la d cision contest e a jug une question de droit conform ment la jurisprudence de la Cour de cassatio
30. iques ou doctrinales qui ont pour seul but d viter qu une interpr tation par les juges du fond erron e ne se cristallise en jurisprudence Ce but est en g n ral r alis par les parties qui en d fendant leur int r t priv vont permettre la protection de l int r t g n ral constitu par la bonne interpr tation de la loi Ce n est que lorsque l int r t priv a abdiqu et que celui de la loi viol e est seul en cause que le droit d agir s ouvre pour le procureur g n ral son d fenseur attitr c est un moyen supr me qui n est autoris qu en l absence de tout autre Le pourvoi dans l int r t de la loi a permis la Cour de cassation de se prononcer sur des questions particuli rement importantes l interdiction des maternit s de substitution l interpr tation a contrario de l article 322 al 2 du Code civil l interdiction d assimiler la kafala une adoption Pour autant le bilan est plus que mince La base Legifrance r v le 12 arr ts rendus sur un pourvoi dans l int r t de la loi depuis 1972 Faut il en d duire que le r flexe de saisir la Cour de cassation pour la sauvegarde de la jurisprudence est tr s loin d tre acquis La d saffection pour le pourvoi dans l int r t de la loi semble s expliquer par d autres consid rations En effet le r gime tr s particulier du m canisme qui chappe nombre r gles de proc dures dont le caract re contradictoire
31. ir ces formations concluons seulement que les proc dures sp cifiquement d di es l laboration de la jurisprudence sont peu tr s utilis es signe que la n cessit de l uniformit de l interpr tation et du d veloppement du droit n est peut tre pas ce point per ue aujourd hui par les diff rents acteurs comme la mission essentielle de la Cour de cassation Cette mission ne s exerce pas moins mesure que des pourvois classiques r v lent un besoin d interpr tation ou de d veloppement du droit Une fois ainsi parvenus la Cour de cassation ces besoins justifient ils la r union d une formation sp cifique L encore bien que des adaptations existent leur utilisation reste mod r e IL L adaptation des formations L une des id es les plus r pandues est que les questions plus forte port e normative m riteraient une formation adapt e afin que la modification de l tat du droit soit d lib r e solennellement m rement r fl chie et rapidement connue De telles formations se retrouvent au niveau de la Cour comme des Chambres 5 N 13 19 674 4 le premier pr sident les pr sidents de chambre et deux conseillers d sign s par chaque chambre sp cialement concern e art R 441 1 COJ Il existe une autre formation pour la mati re p nale 4 Quelles perspectives pour les proc dures d avis et d appel R flexions l occasion de l arr t d assembl e pl
32. isions d autres juridictions notamment constitutionnelle et europ enne dont le juge a entendu s inspirer Indiquer en tant que de besoin les r f rences des d cisions de principe de la juridiction administrative r pertori es comme telles ayant tranch un point de droit dont la d cision fait application Elle semble peiner int grer la phase exp rimentale certains conseillers estimant notamment que de tels l ments sont d j accessibles par la lecture des conclusions du rapporteur public Sur cette racine historique et son impact sur la jurisprudence moderne F Z nati La jurisprudence Dalloz 1991 18 parfois vis s sans la moindre r f rence leur source pr torienne la tradition de contr ler l application des textes de loi rend pour le moins discr te la censure d une mauvaise application de la jurisprudence La substitution dans l article 1020 CPC de la formule r gle de droit celle du texte de loi par le d cret du 22 mai 2008 n a gu re modifi cette discr tion La Cour de cassation n a pas encore suivi le Conseil d Etat dans l affirmation franche par exemple qu une cour administrative d appel a fait bon droit application par l arr t attaqu du ler avril 2010 de la r gle nonc e par la d cision du Conseil d Etat statuant au contentieux n 304802 du 28 d cembre 2009 commune de B ziers selon laquelle gt Mais ne s agit il pas d un s
33. l gales pour que la proc dure atteigne ses objectifs De ce point de vue la seconde d cennie d application de la proc dure 35 Le Rapport annuel 2012 tablit une moyenne sur une d cennie de 9 6 avis par an 3 Souhaitant favoriser les avis en ouvrant notamment la proc dure la demande des parties v le Rapport S curit juridique et initiative conomique Le Club des juristes dir H de Castries et N Molfessis mai 2015 n 114ets 377 Ant rieurement Au cours de l ann e 2003 la Cour de cassation a t appel e statuer sur deux demandes d avis en mati re civile Le nombre de demandes avait t de 8 en 2002 et en 2001 de 13 en 2000 et en 1999 de 16 en 1997 et de 11 en 1996 Rapport annuel 2003 semble traduire une am lioration de la ma trise de ces crit res En 2014 sur 13 d cisions 3 ne donnent pas lieu avis faute pour la demande de respecter les crit res de saisine En 2013 sur 13 d cisions 3 demandes sont jug es irrecevables et 1 ne donne pas lieu avis Les progr s semblent donc r els depuis l instauration de la proc dure en 1993 sur 18 d cisions 12 n avaient pas donn lieu avis au moins sur une partie des demandes Pour expliquer ces progr s il est possible d invoquer la large diffusion des avis et de leurs travaux pr paratoires qui permettent une compr hension approfondie de l appr ciation des diff rentes conditions par le juge de cassation I
34. l faut y ajouter la mise en ligne de documents d aide la formalisation des demandes L utilisation de ces m mes crit res pour l acc s au juge de cassation b n ficierait donc d une exp rience pr alable qui a d j permis des am liorations sensibles Le troisi me l ment du bilan est celui de la r ception de l avis Un premier bilan avait t fait sur les 15 premi res ann es soit 95 avis le plus souvent l avis n avait t dans l intervalle suivi d aucun arr t sur la question 28 avis avaient t repris l identique par les arr ts parfois apr s une p riode de divergence r gl e par la Chambre mixte 15 avis avaient t repris par des arr ts qui y apportaient des pr cisions dans 1 cas un avis avait t suivi d une jurisprudence non conforme et dans 2 d une r action l gislative ou r glementaire L hypoth se du d saveu d un avis par un arr t s est r it r e depuis un avis rendu le 25 juin 2012 sur la communication des pi ces dans la proc dure d appel a t suivi d une position divergente de la deuxi me chambre civile position finalement valid e en Assembl e pl ni re 38 24 mars 2014 n 13 70010 la question n est pas nouvelle et ne pr sente pas une difficult s rieuse 5 mai 2014 n 14 70 003 la question ne pr sente pas de difficult s rieuse 26 mai 2014 n 14 70 004 la demande suppose un examen des circonstances de l esp ce
35. ment fix e Outre les d lais impliqu s par le second pourvoi il ne faut pas occulter que l institutionnalisation d une possibilit de r sistance trouble l autorit jurisprudentielle de la Cour de cassation Fr d rique Ferrand soulignant l originalit de la possibilit qui n est partag e que par le syst me belge et l tonnement qu elle suscite chez les juristes trangers pose la question de savoir si ce dialogue avec les juges du fond ne pourrait pas avoir lieu aussi 1 R Libchaber RTD civ 2001 226 1 Discours 9 janvier 2014 Sur la p riode 1980 2009 cette situation repr sente 37 3 des cas J F Weber La Cour de cassation p 12 utilement l occasion d un autre cas En outre si la m canique fonctionne bien du point de vue du pourcentage des revirements elle ne doit pas occulter que la figure se rar fie 50 certes mais 50 de 4 arr ts cela reste une forme de collaboration peu courante Un autre m canisme jurisprudentiel tient compte de l interpr tation des juges du fond mais dans une logique moins collaborative Pourvoi dans l int r t de la loi Le pourvoi dans l int r t de la loi vise ne pas laisser intacte une d cision contraire aux lois aux r glements ou aux formes de proc der contre laquelle cependant aucune des parties n a r clam dans le d lai fix Il se d sint resse de la solution concr te du litige ne donnant lieu qu des cassations platon
36. n et que les moyens pr sent s au soutien du pourvoi n ofjrent pas d l ments pour modifier ou confirmer cette 101 jurisprudence de la Cour Le droit autrichien ouvre le pourvoi notamment si la juridiction d appel s est cart e de la jurisprudence de la Cour supr me Le droit espagnol reconna t un int r t cassationnel si la d cision attaqu e est contraire la jurisprudence du Tribunal Supr me On le voit l cart entre ces pr visions et le syst me juridique fran ais ne 7 P Morvan Le principe de droit priv d Panth on Assas 1999 Et ce jusque dans les cassations pour fausse interpr tation de la loi ex Cass Civ le 26 mai 1994 Bull civ I n 189 Cass Com 8 mars 2005 Bull IV n 53 Sect 19 avril 2013 CCI d Angoul me n 340093 10 L avenir des juridictions du travail vers un tribunal prud homal du XXIe si cle juillet 2014 MT E Ferrand pr cit e p 29 19 tient pas une Cour de cassation qui ne censurerait pas contrairement ses voisins la non conformit des arr ts sa jurisprudence mais au non dit de cette censure Il serait possible de r torquer que en d pit de la pudeur de la Cour de cassation tous les juristes savent bien ma triser la jurisprudence Mais en est on si s r Le difficile maniement de la jurisprudence Faute de d livrer des l ments sur le raisonnement interpr tatif il reste un point mal assur dans le syst me juridique fr
37. ort savent en peu de d veloppements donner les explications n cessaires qui ne demandent plus qu remonter dans la d cision Il appartient cet gard la Cour de cassation de forger son propre style hybride entre sa tradition de r daction et un besoin de suppl ment d explication Les mod les trangers qui citent la doctrine ex Allemagne ou ins rent des obiter dicta ex Pays Bas sont peut tre trop loign s des m thodes fran aises traditionnelles En revanche la formule du mode d emploi utilis e par le Conseil d Etat permet aux utilisateurs une meilleure r ception de la nouvelle interpr tation sans obliger le juge de cassation r v ler exercice plus d licat mais non moins utile son raisonnement interpr tatif Il est possible d avancer nombre d arguments pour justifier une motivation plus explicite des arr ts jurisprudentiels souci de transparence p dagogie l gard des justiciables et des juristes responsabilit assum e en contrepartie du pouvoir de cr ation etc Eu gard au propos qui est celui de cette contribution il est possible d insister sur l un d eux et non des moindres comment un syst me pourrait il faire reposer l acc s son juge de cassation sur la dimension jurisprudentielle d une question si cette dimension est muette La question doit d autant plus tre abord e que au del des arr ts marquant une volution du droit positif la tradition de
38. ou au contraire que la jurisprudence sur ce point est tablie Si la restriction de l autorisation se pourvoir devant le juge allemand a donn lieu des difficult s d interpr tation dans ses premi res ann es alors que la jurisprudence allemande s nonce de fa on plus claire et que son r le de d veloppement du droit est reconnu officiellement de 02 Cass civ 1 7 mars 2006 n 04 10101 JCP N 2006 1217 note F Buy RTD civ 2006 521 obs P Deumier 9 Cass Civ 1 14 mai 2009 JCP G 2009 94 note H Slim RTD civ 2009 493 obs P Deumier 4 Ex Cass Com 29 janvier 2013 n 12 40 089 B Mathieu JCP G 2013 doctr 623 Cass com 21 f v 2012 n 11 23 097 Gaz Pal 12 juin 2012 n 164 p 11 obs N R gis 05 Ex Cass Soc 28 nov 2012 n 11 17 941 Droit Social 2013 173 note J Mouly ibid 362 obs G Dumortier Ph Flor s A Lallet Y Struillou RDT 2013 269 note M Scaglia Constitutions 2013 78 note Ch Rad et P Gervier JCP S 2013 1109 note I Beyneix 0 F Ferrand p 12 20 plus longue date il est craindre qu une restriction comparable dans notre syst me cr e des d sordres importants La gradation du traitement des affaires est souvent focalis e sur les affaires les plus simples oubliant les m canismes institu s pour les affaires les plus importantes Peut tre conviendrait il de s attacher ces derniers m canismes les rendre plus attra
39. pas s tonner de voir une Chambre d savou e par son Assembl e pl ni re renvoyer quelques jours plus tard la jurisprudence de celle ci au Conseil constitutionnel Le non recours une formation solennelle faute d en conna tre les motifs n est pas facile expliquer Il est possible d voquer la difficile orientation pr alable des dossiers le Pr sident J F Weber rappelant ainsi le cas d une affaire orient e en non admission qui s est finalement conclue par un arr t de Chambre mixte Le m me auteur explique galement que l opinion publique cette publication tant fr quemment accompagn e de divers l ments d information de nature clairer la port e des d cisions Les outils pour appr cier l int r t d un arr t de la Cour de cassation D 2007 889 65 Rapport S curit juridique et initiative financi re pr cit p 162 66 v les contributions de D Chabanol et Ph Blondel in Les divergences de jurisprudence P Ancel et M C Rivier dir PUSE 2003 p 179 et 227 P H braud Le juge et la jurisprudence M langes P Couzinet p 329 et sp c n 11 p 343 BR Lindon De certaines r centes modifications de la proc dure devant la Cour de cassation JCP 1980 1 2967 n 9 1Sf vrier 2013 BICC n 780 15 avril 2013 Rapport Mme Feydeau et avis M Marin RLDI 2013 91 mars 2013 E Derieux Gaz Pal 20 juin 2013 n 171 p 9 note V Barb RTD civ 2013
40. que consistant publier les travaux pr paratoires des avis et des arr ts d Assembl e pl ni re et de Chambre mixte La diffusion de la r flexion pr paratoire est donc cibl e sur les d cisions dont la vocation jurisprudentielle est la plus r put e Cependant mis en relation avec le bilan fait du recours ces formations il est difficile d estimer que cette pratique garantisse la pleine Hormis les ND ce qui ne repr sente pas rien 3 Lesueur de Givry La diffusion de la jurisprudence mission de service public Rapport annuel 2003 p 280 4 Pour sa pr sentation v A Lacabarats art pr cit 35 Pour 2009 J F Weber La Cour de cassation p 105 6 Cass QPC 16 avril 2010 n 10 40 002 Melki et Abdeli 87 Cass Com 29 juin 2010 non publi au Bulletin JCP E 2010 2108 comm S Le Gac Pech JCP G 2010 1056 note Th Favario RTDciv 2010 782 obs B Fages D 2010 2481 note D Mazeaud et note Th Genicon RDC 2011 34 note E Savaux RTD civ 2011 87 obs P Deumier 88 V la nouvelle sous rubrique du site de la Cour de cassation rubrique Jurisprudence Pour le manque de coh rence de la strat gie de publication cette fois entre Chambres et la proposition de suppression de la hi rarchisation P B R I rapport S curit juridique et initiative conomique pr cit n 111 et s 16 compr hension des volutions jurisprudentielles puisqu elles sont souvent op r es par d
41. s un arr t peut tre rendu en formation de section bien qu il constitue un revirement p 577 Fi marque une volution importante de la jurisprudence en la mati re p 618 ou proc de une notable volution en ce qui concerne les lections p 553 Les revirements ne sont donc pas n cessairement op r s en formation pl ni re et rel vent au moins aussi souvent des formations de section En outre de nombreux arr ts P B I ainsi qu un arr t P B R ont t rendus en formation restreinte soit cette formation est loin de ne rendre que des arr ts dans lesquels la solution s impose ou faible port e doctrinale soit la diffusion I a chang d objectifs depuis son origine Soc 25 sept 2013 n 12 17 516 57 Civ 1 24 avril 2013 n 12 18 180 58 Civ 3 30 oct 2013 n 12 19 870 Soc 14 nov 2013 12 14 070 Soc 13 f v 2013 n 11 25 696 5 Civ 1 22 octobre 2014 n 13 24 802 Art L 431 1 COJ Pour l orientation entre formation ordinaire et restreinte selon leur port e doctrinale A Perdriau La port e doctrinale des arr ts civils de la Cour de cassation JCP G 1990 I 3468 n 38 Ainsi A Lacabarats expliquait il la Cour publie sur son site internet les arr ts qu elle juge particuli rement importants soit au regard de la question de droit pos e soit en raison de leur impact pour 12 Quelle formation pour la jurispr
42. socier le contr le des droits et libert s fondamentaux les recours fond s sur des griefs disciplinaires et les pourvois sur les questions de droit Ass Pl 21 d c 2006 n 00 20 493 Bull A P n 15 4 Cass Com 8 f v 2011 n 10 11 896 D 2011 1314 note N Molfessis et J Klein 1321 note F Marmoz RTD civ 2011 493 obs P Deumier Cass Soc 31 janvier 2012 n 11 20 232 et 11 20 233 Bull V n 37 5 Ex Cass Soc 28 nov 2012 n 11 17 941 Droit Social 2013 173 note J Mouly ibid 362 obs G Dumortier Ph Flor s A Lallet Y Struillou Constitutions 2013 78 note Ch Rad et P Gervier G Canivet et N Molfessis La politique jurisprudentielle in M langes J Bor Dalloz 2007 p 79 n 24 3 traitement approfondi de ces questions repose sur une certaine conception des besoins qu elles suscitent li e essentiellement ce qu elles int ressent bien au del du cas puisqu elles hissent la parole du juge au niveau de la norme g n rale Pour leur nonc elles impliqueraient des possibilit s de saisine permettant de garantir l uniformit de la jurisprudence Pour leur adoption elles appelleraient une coll gialit largie Pour leur pr paration elles supposeraient temps de recherche de r flexion de consultation de maturation Pour leur r ception elles n cessiteraient une large diffusion Il est d s lors possible de tenter un bilan du traitement actuel des que
43. stions jurisprudentielles et de son aptitude r aliser les objectifs qui le sous tendent Notre hypoth se est que si les m canismes actuels de traitement des questions jurisprudentielles r v lent des difficult s de fonctionnement ou de maniement il serait pr matur de les lever en condition d acc s au juge de cassation Un bilan peut tre tent des am nagements des proc dures L formations IL modalit s de traitement IL et diffusion IV 1 L adaptation des proc dures La possibilit de r sistance Le m canisme du second pourvoi ayant perdu sa justification historique est souvent pr sent aujourd hui comme permettant la participation des juges du fond l laboration de la norme jurisprudentielle par une r sistance qui permet la prise en compte des donn es de fait quand la Cour de cassation tranche un litige refroidi qu elle ne per oit plus que sous l angle abstrait de la question de droit Le m canisme n a d autre fonction un second pourvoi ne pouvant tre exerc qu en cas de r sistance la doctrine de la Cour de cassation Selon le pr sident Lamanda ces r sistances conduisent en moyenne une fois sur deux un ralliement de l Assembl e pl ni re la position des juges du fond Conforme une laboration lente et collaborative de la jurisprudence le m canisme ne r pond en revanche que partiellement aux besoins contemporains d une jurisprudence rapide
44. u son efficacit 19 G Canivet et N Molfessis pr cit s n 27 22
45. udence En d finitive les formations qui semblent d di es aux questions les plus jurisprudentielles sont loin d tre celles en connaissant r ellement Plus qu il n existe une jurisprudence de la Cour de cassation il existe une jurisprudence de Chambre voire de section aboutissant m me selon certains la personnification de la jurisprudence et le rattachement de certains secteurs du droit deux voire un seul magistrat avec les risques inh rents une telle domination d un individu isol sur une mati re Le constat heurte frontalement la mission jurisprudentielle de la Cour de cassation l uniformit de l interpr tation reposant sur l unicit de la juridiction Le probl me n a rien de nouveau et la difficult composer avec la jurisprudence de Chambre qui ne se pose pas devant le Conseil d Etat s est souvent manifest e P H braud rappelait d j que l Assembl e pl ni re restreignait l objet de ses d cisions pour ne pas trop entreprendre sur le particularisme des diverses chambres et chacune de celles ci s effor ait ouvertement ou indirectement de reprendre le plus possible sa propre jurisprudence 7 Encore selon R Lindon la r forme du 3 janvier 1979 dut pr voir pour les Chambres mixtes la r union d au moins trois chambres pour composer avec la tendance de chaque chambre vouloir maintenir sa position laissant le d partage au Pr sident Beaucoup plus r cemment comment ne
46. vice de proc dure 1 Commission de r flexion sur la r forme de la Cour de cassation s ance d ouverture 17 octobre 2014 site Cour de cassation Rubrique R forme de la Cour de cassation 2 conna tre que des questions de principe d volution du droit ou d unification de la us 12 z PEST j jurisprudence Si une telle possibilit est envisag e c est aussi parce que la Cour de cassation a volu ces derni res ann es dans son rapport sa jurisprudence Les questions jurisprudentielles crit re d acc s au juge de cassation Les volutions fran aises La seconde raison justifiant de s int resser l acc s et au traitement des questions jurisprudentielles tient l volution de la Cour de cassation l gard de sa jurisprudence et au del l volution de sa perception dans le syst me juridique fran ais depuis le d but du 21 si cle En effet la Haute juridiction assume de plus en plus franchement cette mission fondamentale revirement pour Pavenir revirement justifi distinction des interpr tations de textes et des cr ations pr toriennes ou encore affirmation par un communiqu sur les arr ts de Chambre mixte du 17 mai 2013 que par ces d cisions la Cour remplit pleinement son r le normatif de cr ation pr torienne du droit mais exerce aussi sa fonction r gulatrice visant harmoniser la jurisprudence sur l ensemble du territoire D sormais lib r e du myth
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