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1. Article Une fois parti je suis pas arr table Jean Marie Poupart tudes fran aises vol 10 n 1 1974 p 5 12 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 036564ar DOI 10 7202 036564ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 07 39 une fois parti 6 tudes fran aises 10 1 Quelques articles un essai entre deux romans j aime bien a d crasse les machines de l imaginaire Comme un petit velours Oui Dans les annexes de mon dictionnaire Robert dition de soixante neuf comprenant mille neuf cent soixante neuf pages quelle coquetterie on ne trouve pas le mot qu b cois Cana2. neige la chatte douce ha ssable vengeance J cris comme je respire D ail leurs quand j cris il n y a que cela qui compte continuer de respirer respirer RYTHME Le rythme le rythme sou vent m me au d triment du sens comme ces mauvais po tes du dix neuvi me si cle qui ne se souciaient que de la rime Je vole du mat riel tout le monde Des expressions en parti cuher Cependant on se montre tellement peu attentif ce qu on dit Tellement peu que lorsqu on me lira on pensera quelle trouvaille Ainsi les n gres noirs de nulle part qui travaillaient si dur dans les mines de diamants ainsi les taciturnes p cheurs de perles qui ne connaissaient pas la valeur des joyaux qu ils manipulaient Jeu R mission Il y a videmment que moi je camoufle un brin mes cambrioles J apporte quelques modifications je cr e souvent un nouveau contexte Et apr s Slalom grammatical et propos dilatoires Incr dibilit Discr tion garantie Si comme on l a tant affir m mais J ai de s rieuses doutances mes livres s adressent au Une fois parti je suis pas arr table 11 happy few le recours chez moi de plus en plus fr quent au parler populaire n apporte rien de nouveau de ce c t Ma r putation de superficialit guillerette me sert c est incroya ble jusqu quel point On me sacre la paix on jette son d volu ailleurs on ne m importune peu pr s plus chez les peuplades roturi res cepen
3. dant c l brement resquilleuses du Bas Canada Assembl e de faces de car me p taudi re de mar goulins chambard maigre et jaune Pr ciosit qui tourne sans vergogne au gongorisme Difficile de r sister l envie d crire le joual par oreille au lieu d inventer une langue lire non pas entendre de l orthographier cons quem ment Une question de rigueur Il para t bien normal qu il y ait dans la production de tout homme de lettres deux trois uvres soulageantes Il serait toutefois tonnant de n y trou ver que cela N en d plaise monsieur Robbe Grillet sauf votre respect la page exp rimentale ne se pr sente pas tou jours sous des airs tr s tr s intelligents Sots m me Je l ad mets Il faut pourtant s efforcer de publier des textes invul n rables Car n importe quel pignouf se croit autoris porter un jugement de valeur sur tel r cit lin aire Par exemple Il comprend voyez vous Ou il en a l impression Sinon il se montrerait respectueux L il devient terrible Saccage Me cuirasser une r solution que je prends souvent que je tiens bien mal Carapace carapace Je connais des crivains peu conscients lunatiques qui n ont aucun compte demander au dictionnaire Ils n ont r dig qu un seul livre par la force des choses par la force des mots Le premier Ensuite les gens se sont mis les harceler Quand nous sors tu le suivant Hein Ta procha
4. dien certes qu b cois non La rubrique consa cr e la lettre Q ne se montre d ailleurs gu re plus g n reuse D cid ment les courtisans ont eu bien tort d affirmer en priv qui ne dit rien met d accord tout le monde Et nos pi tres politiciens locaux qui croient dur comme ferraille que celui qui dit peu ne risque pas de diviser son auditoire Figu rez vous donc La m disance la calomnie Le penseur uni versitaire se distingue du penseur tout court par ceci s il je suis pas arr table n a pas d id es sur un sujet plut t que de se taire il va fouiller les bouquins compulse fait des r sum s et pose Suffisant et replet c est un sp cialiste en g n ralit s Une nouille Sa femelle fam lique aux yeux de jais au babil de geai s pivarde tristement mijaur e jarr e p core aux fesses rid es pimb che face de pizza Quand il ne peut plus poser il se prom ne dans les corridors avec le canon d un revolver profond ment enfonc dans la bouche Seulement l Universit de Montr al il y en a au moins trois quatre qui se chatouillent la luette de cette fa on de plus en plus com mune et banale Il faut me laisser long tr s long de corde Je reste amateur la fois de rare et d norme c est dire d extravagant a me p se pas au bout du pouce Ni de l index La gachette la gachette Je suis le porte parole de la Bouche B te je suis celui qui monopolise le crachoi
5. e me retrouve frais comme V l d un gardon les doigts encore un peu tach s d encre cependant RAPLOMBE Moins loin de mon profit Miracle du conditionnement physiologique Se servir de son poids total entier pour caler au fond du malaise qu b cois ainsi d tecter quelque chose de commun soi et au lecteur entre le lecteur et soi la d tresse peut tre en terrain sec cela vaudrait z ro mais au milieu des sables mouvants en pleins marais corticaux c est extra prendre l troit plus souvent que le large MODE D EMPLOI Dans les romans de votre adolescence cette poque o vous redoutiez de jaser pendant Une fois parti je suis pas arr table 9 votre sommeil o vous vous museliez pour dormir pour r ver les parents prenaient volontiers les vessies pour des lanternes les jeunes s embrassaient sous des becs de gaz par la suite s crivaient poste restante votre secr te indigna tion Or vous connaissez l importance des premiers livres que l on parcourt des premiers spectacles auxquels l on assiste Cons quence certains auteurs en herbe d ici je l ai constat en lisant des manuscrits utiliseront pour la con fection de leurs textes un sabir qui correspond d assez pr s ce que l on entend dans les films am ricains estusez pardon ceux dont le doublage a t r alis Paris Je ne blague pas du tout L argot du pauvre Pensons cette esp ce de folie qui au d but de l t s
6. empare de plusieurs une fois qu ils ont touch l eau Qu ils s y sont sauc s L exemple juste sous ma fen tre tout au long des mois de juin juillet ao t De suite s y lancer Plonger parmi les autres corps qui font la planche Nager avec de grands gestes pour accrocher au passage le plus de monde possible a flotte Oui our et vous Pas mal Elle est bonne hein Et ce train l monopoliser la piscine en entier Je sens que les Fran ais leur en donner seulement la chance se jetteraient de la m me mani re sur notre litt rature Fondraient Mais nous ne les aidons pas suffisamment peine quelques h ros de nos romans vont finir leurs jours sur un platane Trop peu Inadmissible Vous me r pondrez qu il n y a pas de platanes au Qu bec Et alors Sommes nous pr ts ou non aux concessions La solution demeure aussi l mentaire que a Je me d personnalise et rien ne m appartient plus tu me d personnalises et rien ne m appartient plus il me d person nalise coups d embauchoir et rien ne m appartient plus nous nous d personnalisons instamment et rien ne nous ap partient plus vous nous d personnalisez sans c r monies et rien ne nous appartient plus ils nous d personnalisent avec pr cipitation rien ne nous appartient plus et la vie m me nous fuit Une telle conjugaison ne peut manquer d abattre son homme De le ratiboiser D en d chiqueter les restants Bien s r il
7. ine parution Eux ils n avaient pas du tout pens cela Pauvre jeune vieux voil que tu changes de trottoir tu passes entre le mur et la peinture tu t corches tu te r pes la peau jusqu los tu fuis tu te carapates tu galopes profond ment ah ow profond ment contrari Bonne p te path tique va la longue ils t auront tu cesseras d atermoyer tu feras face la musique tu te d cideras enfin fatigu qu on t achale ha rass au coton tu pondras un deuxi me manuscrit Ils ont r ussi ce que tu te prennes pour auteur Ou pour un noteur 12 tudes fran aises 10 1 Pour un renoteur tiens Plus d un tour dans leur sac Je ris dans ma barbe tandis que tu te cherches devant le monde Un peu trop mon gr Dam L Italien tait talier mais ne se d clarait jamais tel il n aurait pas os Ce qui ne l emp chait pas la nuit venue d aller voler des vaches chez les principaux leveurs de la paroisse de les abattre et de se les exposer dans son sous sol D attendre d attendre jusqu ce que la vermine s y m t Il avait a dans le sang Or crire pour soi sans publier me semble aussi malsain Voil qui se devait d tre dit
8. l chacun pr f re ce qu il para t jouer au perroquet d biter ses sornettes Sforzando Tout le trem blement Valeureuse descente aux enfers des circonlocutions maladroites Br ve congestion verbale D bordements Recours l abondante p riode fran aise traditionnelle grand ren fort grosses pochet es Ponctuation incertaine orthographe h sitante Psittacisme rehauss d une pointe de b tise Retour d ge Parlez plus fort oxyg nez vous bout de bon Dieu Manifestez avec clat votre joyeux caract re de cochon Nous n attendons que a Escarre cruellement arrach e par menus morceaux par infimes parcelles Je me sers d une aiguille st rilis e Diminuer l importance des faits c est l aussi exag rer Les confesseurs ces experts en exc s s accordent pour condamner avec une gale s v rit les deux lieux de l hyperbole Je ne vois plus tr s bien le rapport j avoue Changez Qui me conna t mal s tonne Qui me conna t bien s tonne itou Osmose Infection Aucun obstacle infranchis sable Sans parler de toutes ces d couvertes que je fais dans ma baignoire et que je rejette par apr s mais qu importe Tandis que j coute la radio une jeune pianiste russe de quarante quatre ans ex cuter Tchaikovsky dans un style fort entra nant ma foi croire que j eur que Une supposition Enfin je m habille Les jeans le smoking ou rien Pas de mi lieu pour vos a eux persans J
9. ne s agit pas l d un th me nouveau notre po sie l a nonn de Cr mazie l Hexagone n emp che qu en haut 10 tudes fran aises 10 1 lieu on appr cierait joliment un effort suppl mentaire J ai des gaz maudit colon je p te du cerveau d cid ment j exa g re scandale J en suis rendu me demander si la phon tique prescriptive si les cours de diction n ont pas t aussi une fa on d emp cher les Qu b cois de pousser des cris du c ur Pourtant les mots sont l pour qu on s en serve m me ceux d une piastre et quart Chiquer des linges vaisselle a nourrit pas effrayant Tu te r veilles mal en train faible comme un pou La langue dans ta poche Je ne r fl chis jamais je papote tout seul in petto Moins bavard qu on ne l imagine Je monologue je m entretiens Quand la truie mourait en cochonnant dans une moyenne soue a arrive presque chaque ann e le mari entrait avec une bo te qu il d posait sur la table de cuisine Diab tique inf conde ob se rien qu en seins puis en fesses ma voisine applaudissait telle ment contente d avoir pendant un bon mois s occuper de la port e de porcelets Biberons et vieilles couvertures de fla nellette derri re le po le ete la chatte priv e de caresses de cajoleries la chatte jalouse jalouse jalouse la chatte pleine d empressement les matins de boucherie pour aller l cher le sang les gouttes r pandues sur la
10. nt l amour au man ger qu la cogitation par exemple Aux voyagements si aux voyages peu ou motte Les choses simples claires nettes Limite Je ne sais trop Le don des langues le joual infus ne semble pas donn tout le monde En la plupart des cas Tremblay ne manque pas d oreille mais il y a surtout que sa voix porte en balle Jean Claude Germain vite en affaires pourrait pondre en une seule soir e deux trois pi ces de Marcel Dub Vice versa Voil leur drame Ils ont d se tromper de r le Ces longs mois travailler un texte Tou Jours aussi d sesp r ment intelligent effront comme un b uf maigre Godbout joue la carte du r gionalisme urbain et puis bluffe et puis bluffe Une anecdote Peu apr s la paru tion de l Am lanchier de Jacques Ferron lors d un lancement aux ditions du Jour quelqu un a demand quel Hamel a je peux t y conna tre son pr nom S la plupart de nos plumitifs tendaient devenir aussi brillants aussi somp tueux dans leurs livres que pendant certains bavardages en t te t te ou s s tentaient juste d y parvenir sans trop Jean Marie Poupart 8 tudes fran aises 10 1 s illusionner quelle remarquable litt rature nous aurions Car L crivain est celui qui au c ur de la conversation se pro voque se stimule se pique l hurluberlu qui peut m me se donner le go t de brailler Mais exer ant son m tier quoti dien ou occasionne
11. r j enguir lande les contrevenants je leur fais danser un rigodon du diable mes brocards ne se comptent plus Je me crispe La Gallomanie molle me pue au nez Tirez vos couteaux Pourtant je n ai aucune ambition au sens o les gens aimables le con coivent g n ralement Je me borne suivre mes pr caires courants int rieurs Je ne prends pas de pr cautions Je ne Une fois parti je suis pas arr table 7 calcule ni ne man uvre D ailleurs jai mauvais flair Mes conjectures tournaient invariablement l abracadabrani J affecte la plus grande patience J aurai le dessus m me si je me mens Et vous donc Requ te subreptice supplique m lo J escamote mes horreurs ma phobie de l irr m diable D tente malgr tout Ceux qui r p tent tout bout de cravate que le joual est laid et si belle la langue fran aise me font penser aux vieux Romains du temps install s en Gaule Ils raisonnaient sans doute semblablement tour de force je passe dans le beurre en coutant leurs petits enfants bara gouiner un latin d j pas mal cuisin l avenant je songe aussi du Bellay amenez en c est pas de l onguent d autant plus que a reste gratis voquez des foules et des foules de beaux esprits Champ de r f rence Estimerez vous n ces saire et opportun de proc der une d fense une illustra tion On trouve assur ment beaucoup plus d expressions populaires qui se rapportent l arge
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