Télécharger - La section clinique de Nantes
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1. Science 294 2001 1030 1038 4 C Freud S Esquisse d une psychologie scientifique 1895 Naissance de la psychanalyse Paris PUR 1956 Ram n y Cajal S Histologie du syst me nerveux de l homme et des vert br s Paris A Maloine 1909 1911 Dragoi G Buszaki G Temporal encoding of place sequences by hippocampal cell assemblies Neuron 2006 Apr 6 50 1 145 57 Ai la Cause freudienne n 71 171 172 Fran ois Ansermet Trace et satisfaction Partons maintenant de ce qu est une trace en psychanalyse La trace peut tre consid r e comme une empreinte telle la trace laiss e dans le sable par le pas de Vendredi dans Robinson Cruso Avec la trace le signe se s pare de son objet Comme le dit Lacan propos de la trace dans le sable quoi Robinson ne se trompe pas La distinction du signe et de l objet est ici tr s claire puisque la trace est justement ce que laisse l objet parti ailleurs L objet parti ailleurs perdu soustrait c est bien ce qui est au centre de la probl matique de la trace Un objet soustrait une soustraction de jouissance c est ce qui est la base de la production du sujet Le sujet ne r sulte pas passivement des traces laiss es par l exp rience il participe les produire Objet trace et signifiant c est leur rapport non rapport qu il s agit d clairer C est l exp rience de satisfaction qui aboutit l inscription d u2. affection tra ante de la langue sur le corps On n est plus dans la causalit naturelle mais plut t dans ce que Lacan d signe comme une causalit logique au sens de logos qui donne toute sa place l acte du sujet Trace et objet a Si la langue marque le corps de traces celles ci ne sont pas que pures inscriptions Elles impliquent l vivant le corps qui en est affect Les traces impliquent le vivant comme un support Elles ont pour support des noyaux de jouissance L objet a est le support de la trace Il implique ainsi la substance dans la trace Les traces ne sont donc pas seulement des marques La trace implique le support qu est le a qui est consid rer au niveau de sa substance L objet a est la substance de l absence que d signe la trace Ce qu il faudrait arriver penser c est le rapport non rapport entre la trace et I ghjen a Et ce partir de la disjonction conjonction entre rapport non rapport devrait tre repens l inconscient syst me de trace et la jouissance telle que Lacan l introduit avec Le S minaire livre XXII Un projet accomplir qui mest ici qu esquiss On pourrait ainsi consid rer la trace comme une marque plus exactement une lettre part r elle du langage sur un noyau de jouissance La trace ne serait donc pas le signifiant Le signifiant na trait au contraire des traces effac es Et le signifiant repr sente le sujet pour un autre signif
3. Paris Gallimard 1994 p 774 16 Lacan J Le S minaire Livre V op cit p 340 Trace et objet entre neurosciences et psychanalyse l exp rience de l autre langagier du parasite langagier qui introduit l quivoque homophonies homos mies palindromes anagrammes tropes un foisonnement d arborescences o le sujet accroche son d sir n importe quel n ud pouvant tre lu par lui pour qu il y fasse signe C est ainsi que Phomme a perdu son mode d emploi Plus rien n est sa place Il n y a plus les voies programm es de l instinct qui exclut la contingence et qui pla t tant la biologie qui se compla t l tudier Comme le dit Jacques Alain Miller Vous observez un rat dans un laboratoire vous comprenez tout de suite son comportement Mais un homme a parle ce qui complique tout Son comportement n a jamais rien d vident On n est plus dans le registre de l instinct mais de la pulsion dont le trajet fait le tour de l objet soustrait dessinant sa place dans un mouvement qui n arrive pas le saisir et qui met en jeu un autre objet un tenant lieu de l objet Comme le dit Lacan aucune nourriture ne viendra jamais satisfaire la pulsion orale L objet sur quoi la pulsion se referme se boucle cet objet n est que la pr sence d un creux d un vide occupable nous dit Freud par n importe quel objet Le langage parasite le corps il l affect
4. 1 2005 51 56 CF Tronel S Milekic M H Alberini C M Linking new information to reactive memory requires consolidation or not consolidation mechanism PloS Biology 3 92005 1630 1638 Dudai Y Reconsolidation the advantage being refocused Curr Opin Neurobiol 16 2 2006 174 178
5. 170 LA CAUSE FREUDIENNE 2009 71 170 174 Trace et objet entre neurosciences et psychanalyse Fran ois Ansermet Comment aborder la question de l objet a dans la science L objet a comme le sujet ne sont ils pas pr cis ment rejet s du discours de la science Ils sont rejet s et pourtant ils font retour dans les contradictions que la science g n re en particulier dans la biologie qui est devenue le lieu contemporain de l angoisse comme la physique l avait t pr c demment dans les vertiges induits par le foisonnement des possibilit s technologiques qui r sultent des avanc es de la science dans les questions qui mergent chez certains chercheurs lorsqu ils n effacent pas les surprises et les nigmes qui surgissent au c ur de leur d marche De ces points de but e peut r sulter un appel nouveau la psychanalyse d fi qu il s agit de relever c est en tout cas une question qui surgit aussi lorsque la psychanalyse rencontre certaines des questions contemporaines issues de la science Je vais aborder ici la question de la trace entre neurosciences et psychanalyse partir des points de but e rencontr s de part et d autre Il est vrai que le d bat mest pas simple et qu il fourmille de malentendus D un c t des scientifiques qui ont besoin de tout prouver jusqu m langer les causes et les effets titre d exemple pour l autisme certains ont mis sur un trouble du gyrus fusifo
6. hoisi puisqu il s agit plut t d une d consolidation d signe le fait que la trace mn sique une fois r activ e devient momentan ment modifiable ce qui se d montre exp rimentalement tre remise en jeu travers une rem moration non seulement la trace se montre labile mais elle devient aussi disponible pour de nouvelles r associations au del de ce qui avait pr sid son inscription La reconsolidation introduit une d consolidation une discontinuit dans le processus mn sique qui ouvre au changement une libert rendue paradoxalement possible par la r activation de la trace inscrite Ce fait rejoint de fa on surprenante l enjeu de l impact de la parole dans la cure analytique travers la coupure qu elle introduit qui permet d chapper la pression de ce qui tait la n cessit qu elle impose qui permet de s inventer au del de ce qui nous d termine La reconsolidation voil une d couverte biologique qui avec celle de la plasticit appuie ce qui fait la port e de la parole dans le dispositif analytique partir de la discontinuit d o proc dent l inconscient et le sujet aussi bien Le sujet proc de de la discontinuit Son acte est n cessaire impr visible toujours singulier La trace son effacement est un l ment synchronique qui implique un non d terminisme diachronique C est le paradoxe central du fait de la plasticit l inscription de l exp
7. iant Le sujet viendrait donc la place des traces Il efface les traces il joue des traces il les produit plut t que d en r sulter 17 La parole est un parasite un placage une sorte de cancer dont l tre humain est afflig Lacan J Le S minaire livre XXII Le sinthome Paris Le Seuil 2005 p 95 18 Milner J C L amour de la langue Paris Le Seuil 1978 p 104 19 Miller J A Le Point 1856 10 avril 2008 p 64 65 20 Lacan J Le S minaire Livre XI op cit p 164 21 Ibid p 164 22 Laffection essentielle c est l affection tra ante de la langue sur le corps Miller J A Biologie lacanienne et v nements de corps La Cause freudienne N 44 Paris Navarin Le Seuil octobre 2000 p 47 23 Lacan J La psychanalyse vraie et la fausse 1958 Autres crits Paris Le Seuil 2001 p 166 24 Voir propos du sujet comme effa ant les traces les d veloppements de Lacan dans D un Autre l autre 1968 69 Le S minaire Livre XVI Paris Le Seuil 2006 p 313 314 173 174 Francois Ansermet Trace et discontinuit Le caract re labile et vanescent des traces leur effacement possible par le fait du sujet tel que le propose Lacan c est ce que d montrent les travaux r cents en neurosciences de Yadin Dudai ou de Cristina Alberini sur le ph nom ne dit de la reconsolidation La reconsolidation un terme mal c
8. ne trace qui est d abord une trace de satisfaction Si une nouvelle exp rience se pr sente elle sera confront e l attribution de plaisir ou de d plaisir le jugement d attribution pr c de ainsi le jugement d existence comme l avance Freud Il y a l le noyau de la critique de la psychanalyse au cognitivismel Ce qui est connu ne peut l tre en effet que par r f rence au plaisir ou au d plaisir Trace et langage Freud donne une place centrale au Wahrnehmungszeichen signe de la perception comme premi re trace dans sa construction qui est un mixte de vivant et de langage ce signe de la perception Lacan donne le nom de signifiant Or pour Lacan la trace n est pas le signifiant Il les distingue au point de consid rer justement que le mat riel signifiant participe toujours quelque peu du caract re vanescent de la trace La trace de ce qui a t rencontre le caract re vanescent du signifiant source de glissements de malentendus de carrefours de substitutions d erreurs L erreur c est la caract ristique de la vie pour l humain comme l a montr Canguilhem Et l erreur est ce qui est introduit par le signifiant Le signifiant est de nature substitutive 6 Il implique la dimension de l Autre dans 7 Lacan J Le S minaire Livre I Les psychoses 1955 56 Paris Le Seuil 1981 p 188 8 Comme Freud le d finit dans l exp rience de satisfaction dans l Esquisse l o
9. on synchronique des traces au del de leur inscription diachronique L exp rience c est dire aussi lacte du sujet donne la forme sculpte le r seau neuronal D o la m taphore de la plasticit qui devrait tre ajout e la m taphore de l inscription graphique freudienne La plasticit remet donc au devant de la sc ne des neurosciences la question de la trace de la modification permanente du r seau neuronal suite l impact de l exp rience qui le rend toujours diff rent unique impr dictible On n utiliserait ainsi jamais deux fois le m me cerveau comme on ne se plongerait jamais deux fois dans le m me fleuve C est H raclite appliqu aux neurosciences et la question de ce qui permet de maintenir au del de la contingence qui pr side l inscription des traces une certaine identit diachronique devient aussi centrale en neurosciences que celle en contrepoint de ce qui permet d ouvrir un certain changement en psychanalyse Quoi qu il en soit travers le fait de la plasticit et de l impr visible inscription des traces neurosciences et psychanalyse se rencontrent autour de l incontournable de la singularit 2 Cf Ansermet F Magistretti P chacun son rveau Plastidit neuronale et inconscient Paris Odile Jacob 2004 3 Dont ceux de Kandel pour lequel il a obtenu le prix Nobel en 2000 c Kandel Eric R The molecular biology of memory storage a dialogue between genes and synapses
10. rganisme ne peut pas r aliser seul la d charge de l excitation qui l habite Il lui faut l action de l autre du Nebenmensch pour permettre la d charge le passage du plaisir au d plaisir et du m me coup l inscription d une trace qui reste d s lors associ e au plaisir ou au d plaisir Freud S L exp rience de la satisfaction Esquisse d une psychologie nee 1895 op cdt p 336 338 9 CF Freud S La n gation 1925 R sultats id es probl mes tome II Paris PUF 1985 10 Ce qui rejoint d ailleurs certaines avanc es des neurosciences contemporaines o c est de l anticipation du plaisir ou du d plaisir que proc de la d cision ou l action comme le montre Damasio Cf Damasio A Lerreur de Descartes La raison des motions Paris Odile Jacob 1994 11 Lacan J Le S minaire Livre Vu L thique de la pychanalyse Paris Le Seuil 1986 p 41 12 CF Freud S Lettre Wilhelm Fliess du 6 12 1896 La naissance de la psychanalyse PUF Paris 1956 13 Nous pouvons tout de suite leur donner ces Wahrnehmungszeichen leur vrai nom de signifiants Lacan J Le S minaire Livre XI op cit p 46 14 Lacan J Le S minaire livre V Les formations de l inconscient Paris Le Seuil 1998 p 342 15 Gf Foucault commentant G Canguilhem la vie cest ce qui est capable d erreur Foucault M La vie l exp rience et la science 1985 Dits et Ecrits vol IV
11. rience s pare de l exp rience Elle en lib re aussi du m me coup Au del du biologique travers le jeu toujours singulier de la r association entre les traces et de leur possible modulation par le fait du sujet les m canismes universaux de la plasticit et de la reconsolidation aboutissent produire de l unique et du diff rent de fa on impr dictible On pourrait dire ainsi que la plasticit implique paradoxalement une d termination de l impr visible qui fait qu on se plonge constamment dans un homme diff rent Comme au jeu d chec tout d pend des coups qui ont t pr alablement jou s La plasticit introduit ainsi une variabilit qui loigne de toute id e de r ponse univoque d termin e par un syst me rigide et fix dans le temps Nous serions ainsi biologiquement d termin s pour ne pas tre compl tement biologiquement d termin s g n tiquement d termin s pour tre libres la place du sujet de Pacte du sujet s impose au del du biologique par le fait m me d un d faut de d termination propre au biologique Le fait de la plasticit am ne ainsi inclure la question du sujet dans la biologie du sujet comme exception l universel au del de toute strat gie d universalisation du sujet propre la science moderne 25 Alberini C M Mechanisms of memory stabilization are consolidation and reconsolidation similar or distinct processes Trends in Neurosciences 28
12. rme des voies impliqu es dans la vision et la reconnaissance des visages pour trouver les bases neuronales de l autisme Apr s avoir d pens des milliers de dollars il a t compris qu on prenait des effets pour des causes les modifications du gyrus fusiforme tant secondaires au fait de ce que tout _clinicien sait savoir que l autiste reste hors de l change visuel Bouchant la fracture entre cause et effet une certaine tendance des neurosciences tente de superposer des ph nom nes biologiques et des ph nom nes psychiques l analogie faisant pour eux fonction de preuve Une telle perspective d bouche sur un r ductionnisme classique sous Fran ois Ansermet est psychanalyste membre de l cole de la Cause freudienne Conf rence faite le 23 avril 2008 au VI Congr s de PAMP Les objets a dans l exp rien psychanalytique Buenos Aires 21 25 avril 2008 1 Lacan J il n y a de cause que ce qui cloche Le S minaire Livre XI Les quatre conc pts fondamentaux de la psychanalyse 1964 Paris Le Seuil 1973 p 25 et r el qui peut bien lui n tre pas d termin Ibid p 25 Trace et objet entre neurosciences et psychanalyse forme d une pseudo objectivation une soi disant objectalit de la science dans les perspectives d un scientisme qui d borde pour aller entre neuro conomie neuro thique neuroth ologie et neuropsychanalyse aussi bien ve
13. rs une biologisation g n ralis e du fait psychique comme du fait social Trace et plasticit Il faudrait partir d un autre point de vue en consid rant le fait psychique et le fait biologique comme tant sans commune mesure tout en se rencontrant de fa on in dite autour de la question de la trace et de la plasticit neuronale L exp rience laisse une trace dans le r seau neuronal Celui ci se r v le ainsi pris dans un changement permanent soumis la contingence Plut t que d opposer causalit psychique et causalit organique la plasticit d montre que le fait psychique vient modifier l organisme Si les r sultats exp rimentaux qui d montrent l existence d une plasticit du r seau neuronal sont r cents l hypoth se elle est ancienne Freud lui m me lavait postul e dans l Esquiss Santiago Ram n y Cajal l avait aussi d j formul e il y a plus d un si cle Les connexions nerveuses ne sont donc pas d finitives et immuables puisqu il se cr e pour ainsi dire des associations d essai destin es subsister ou se d truire suivant des circonstances ind termin es fait qui d montre entre parenth ses la grande mobilit initiale des expansions du neurone Pour les neurosciences la trace est un ensemble de synapses facilit es mises en r seau sous forme d une assembl e de neurones neuronal assemblies D o justement l id e de plasticit qui voque la forme l associati
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