Bautier Elisabeth - PU
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1. des textes divers est fondamental pour devenir l ve Ces constats et suggestions sont tout aussi valables pour les coll giens novembre 14 Bautier lisabeth PU CSP Contribution Page 7 sur 7 www education gouv fr csp2. disciplines et non identifier une information et en corollaire apprendre se servir de ce qui a t compris pour crire ou dire et non r pondre des questions devrait tre d clin tout au long des deux cycles Des recherches en cours sur la compr hension en cycle 3 des manuels d histoire permettent de mettre au jour l impossibilit pour la majorit des l ves d avoir acc s la construction des concepts le despotisme de Napol on par exemple partir de la pluralit novembre 14 Bautier lisabeth PU CSP Contribution Page 4 sur 7 www education gouv fr csp des informations donn es par le manuel sous forme de courts textes parpill s dans la double page parmi les reproductions de tableaux de documents d poque Seuls y parviennent ceux qui ont un accompagnement familial qui les habitue travailler ainsi Passer d une lecture r ponse aux questions une lecture compr hension des enjeux cognitifs compr hension qu un texte est une globalit quelle que soit sa pr sentation est une n cessit Les textes en question peuvent tre des albums des documents photocopi s des double pages de manuels les difficult s sont les m mes pour les l ves difficult s penser un texte dans son ensemble et dans sa signification g n rale qu il faut construire qui n est pas donn e par le seul d chiffrage Ces usages du langage que les programmes de 2002 nomment des savoir faire intellect
3. CRETE n z CONSEIL SUP RIEUR DES PROGRAMMES iair A Contribution aux travaux des groupes d laboration des projets de programmes C 2 C3 et C4 lisabeth BAUTIER Professeur des Universit s Universit Paris 8 Contribution la r flexion sur les nouveaux programmes du cycle 2 et du cycle 3 de l cole primaire novembre 14 Bautier lisabeth PU CSP Contribution Page 1 sur 7 www education gouv fr csp Contribution la r flexion sur les nouveaux programmes du cycle 2 et du cycle 3 de l cole primaire r ponses aux questions pos es lisabeth BAUTIER Professeur des Universit s Universit Paris 8 quipe Circeft EScol Les remarques et commentaires qui suivent sont crits en r f rence aux orientations et travaux de recherche qui sont videmment les miens la compr hension des in galit s sociales de langage et d appropriation des savoirs scolaires au d savantage des apprentissages des l ves de milieux populaires Ces in galit s sont largement construites par les pratiques ordinaires de classe qui ne tiennent sans doute pas suffisamment compte des habitudes langagi res ce qui n est pas une question de langue stricto sensu de ces l ves et les confrontent ainsi aux exigences contemporaines de la litt ratie scolaire laboration des savoirs partir de documents h t rog nes composites et d changes oraux au sein des classes production de textes de savoir par
4. de distinction claire entre l acquisition n cessaire du syst me linguistique des l ments grammaticaux orthographiques l accroissement du vocabulaire cf ci dessus et les utilisations du langage que l cole sollicite pour apprendre et comprendre ne facilite pas g ne plut t les interventions des enseignants Contrairement des repr sentations certes renforc es par les programmes de 2008 si la ma trise de la langue est tr s importante la connaissance des structures de phrase des connecteurs de la conjugaison n entra ne pas automatiquement la production des usages du langage pour apprendre et comprendre ceux l m mes qui seraient peu familiers pour certains l ves qui s y confronteraient seulement dans le cadre scolaire sans en saisir les logiques et novembre 14 Bautier lisabeth PU CSP Contribution Page 3 sur 7 www education gouv fr csp les objectifs On peut m me aller jusqu dire que ce sont les usages du langage pour classer cat goriser laborer du nouveau qui conduisent de nouvelles acquisitions syntaxiques morphosyntaxiques et lexicales et non l inverse ce qui est important didactiquement et p dagogiquement Dans le m me sens savoir exprimer dire ou crire ses motions opinions et exp riences savoir changer dans le groupe classe comp tences particuli rement cibl es par les programmes de 2008 sont certes des usages videmment d velopper chez chacun au demeurant ce ne so
5. es exigences ces d marches ou habitudes leurrent les l ves sur les enjeux des changes dans la classe et ne leur fournissent pas les ressources n cessaires Dans les programmes il serait int ressant de pouvoir rappeler que l oral de la classe produit par l enseignant fait partie des ressources dont les l ves doivent se saisir Les lignes qui pr c dent ne signifient nullement que l crit est secondaire bien au contraire Actuellement on peut regretter que les mises en activit s constantes des l ves par le biais des exercices faire les emp chent d crire puisque dans leur tr s grande majorit il s agit seulement de compl ter des phrases trous de r pondre des questions non de produire des textes Les situations de production d crits longs m me de quelques lignes seulement sont tr s rares pour plusieurs raisons temps de correction adaptation aux l ves qui puisqu ils ne savent pas vraiment novembre 14 Bautier lisabeth PU CSP Contribution Page 6 sur 7 www education gouv fr csp crire sont dispens s de le faire et ne sont donc pas confront s la difficult Ecrire tous les jours m me peu diff rents types de texte explication description compte rendu r cit argumentation mode d emploi synth se la mani re de mais syst matiquement et partir de lecture pour apprendre crire tre auteur un sujet qui crit partir des mots des textes des autres
6. gnitives litt raci es d finies pr c demment ainsi les l ves ont absolument besoin d apprendre constituer la lecture d un texte comme ressources pour penser et dire ils ont absolument besoin d apprendre raisonner en utilisant un langage explicite et d velopp partir de textes ou d autres ressources iconiques num riques Aujourd hui nombre d l ves la majorit souvent induits en erreur par les modes p dagogiques contemporains qui incitent les l ves chercher en eux m mes n imaginent pas que c est dans et avec les textes et leurs ressources linguistiques et discursives qu ils peuvent r fl chir et raisonner Qu ensuite cet apprentissage se concr tise l oral et l crit est relativement secondaire m me si en fin de cycle de 3 des crits utilisant ces ressources doivent pouvoir tre produits Cette indiff renciation entre crit et oral dans les usages cognitifs qui doivent devraient les sous tendre ne doit pas laisser ignorer qu actuellement les usages oraux au sein de la classe se d roulent le plus souvent en particulier dans les coles dont la population est moins famili re des usages scolaires et litt rati s du langage dans un oral de la vie quotidienne non scolaire Que ces pratiques soient l gitim es par une meilleure compr hension des l ves par l envie d instaurer un climat de classe plus connivent par des d marches d adaptation qui au demeurant affaiblissent souvent l
7. i est en ce cas une conception pr gnante du langage qui conduit ces l ves passer c t des apprentissages scolaires peut tre encore pr sente chez les tudiants de l universit Cela signifie que l cole en ce cas n est pas parvenue aider les l ves comprendre et hi rarchiser les usages du langage en fonction des situations comprendre qu elles ne rel vent pas toutes des m mes crit res contrairement ce que font et savent les l ves des milieux les plus familiers des savoirs et usages scolaires du langage Les travaux dans ce domaine de la compr hension des supports de travail sur lesquels s appuient aujourd hui les enseignants mettent en vidence la tr s grande disparit dans les fa ons de faire avec les supports On peut ainsi distinguer et m me opposer des modalit s de lecture dont le gain d apprentissage est fort diff rent par exemple la majorit des l ves d coles situ es en ZEP lisent les double pages de manuels de SVT sur la nutrition humaine par exemple de fa on parcellaire et segment e et en rapprochent les contenus de leur propre exp rience ordinaire d alimentation les autres l ves ont une lecture synth tique et identifient les objets de savoir en jeu dans la le on quand les premiers y voient des ordres suivre et disent s y conformer La compr hension des supports ou manuels de travail est point e comme une n cessit depuis les rapports de l inspection g n rale et les
8. mes de 2002 sont infiniment plus r alistes et pertinents Ils identifient plus novembre 14 Bautier lisabeth PU CSP Contribution Page 2 sur 7 www education gouv fr csp clairement ce qui doit faire objet des apprentissages langagiers et linguistiques dans leurs rapports avec le travail cognitif qu ils permettent et ce qui fait difficult s pour nombre d l ves Les programmes de 2002 portent davantage sur la complexit des ph nom nes de compr hension domaine qui ne fait pas actuellement l objet d un enseignement et d un apprentissage suffisant ce que montrent d ailleurs les r sultats de PIRLS plus particuli rement sur les processus d inf rence culturelle et linguistique sur les enjeux des textes en fonction de la diversit de ceux ci informatifs vs narratifs En effet l valuation de la compr hension ne peut se r duire des questions pos es sur le texte comme cela est sugg r dans les 1 0 de 2008 Ce mode d valuation renvoie pour les l ves des activit s de rep rage de la bonne r ponse du seul pr l vement d informations sans qu elles s accompagnent pour autant d une compr hension globale de l argument de l intentionnalit du texte R pondre des questions en qui quoi quand o ne pr sente pas d enjeu d apprentissage ni de compr hension Les 1 0 de 2002 l encore pr nent des formes d valuation plus pertinentes faisant travailler les l ves Dans les programmes de 2008 tou
9. n des enjeux et objets de savoir dissimul s implicites et peut tre m me insus car trop vidents pour les enseignants eux m mes dans les changes langagiers de la classe dans les diff rentes types de textes narratifs autant que documentaires essentiellement discursifs ou bien composites i e comprenant des informations non redondantes du texte sous des formes diverses graphique photos sch mas dessins Ces autres usages doivent galement tre ceux qui construisent chez les l ves la possibilit de produire partir de ces textes ou des situations de la classe des nonc s de savoir g n riques et d contextualis s En effet une grande partie des l ves ont des difficult s de compr hension de ces diff rents supports de travail mais r f rer ces difficult s essentiellement des manques lexicaux ou syntaxiques m me s ils existent est tr s insuffisant d autant plus nous l avons dit pr c demment que la compr hension des diff rents types de texte y compris narratifs n est pas un objectif suffisamment travaill et clair pour les enseignants en dehors des explications de vocabulaire Cet objectif trait dans toute sa complexit doit tre au centre des programmes de sa r alisation d pendent non seulement les apprentissages scolaires mais aussi la compr hension des enjeux des situations de classe dans les diff rentes disciplines Apprendre comprendre diff rents genres textuels des diff rentes
10. nt pas des comp tences qui se transf rent sur d autres usages ceux qui sont importants pour tre ou devenir l ve c est dire pour pouvoir b n ficier dans le domaine des apprentissages des situations de travail mises en uvre par les enseignants Il est donc n cessaire que d autres usages du langage et de la langue donc fassent l objet d un apprentissage syst matique et dans la dur e car les difficult s de nombreux l ves viennent de ce que l cole suppose des dispositions langagi res qu ils n ont pas ce qui entrave leurs apprentissages Ainsi bien souvent dans les pratiques ordinaires de classe et en particulier avec des l ves qui ne sont pas de plain pied avec les attendus scolaires les enseignants acceptent un registre langagier et linguistique de communication et d expression d un d j l cognitif et culturel ce qui revient les assigner ce qu ils sont quand d autres l ves sont sollicit s sur un registre de travail d laboration nouvelle de questionnement des textes et des ph nom nes de questionnement du monde et des exp riences et non de leur seule communication en tant qu enfant plus qu en tant qu l ve or c est cette centration sur les exp riences des enfants que valorisent pr nent les programmes de 2008 et qui accro t pour une part les in galit s Pour cette raison ces autres usages du langage enseigner pour que les l ves se les approprient En 1 concernent la compr hensio
11. t se passe comme s il suffisait de se r f rer aux l ments explicites d un texte pour le comprendre alors m me que ce qui rend difficile la compr hension se situe dans la n cessit de faire des inf rences de combler les blancs du texte de comprendre les intentions Enfin si bien videmment les apprentissages des savoirs de base ou les fondamentaux selon les termes des programmes de 2008 doivent faire partie des apprentissages ils ne suffisent en rien garantir les apprentissages linguistiques et langagiers n cessaires dans l cole contemporaine pour assurer l appropriations des savoirs par les l ves qui n ont que l cole pour tre familiers des usages du langage n cessaires L obsession du vocabulaire dans les programmes de 2008 pour tre justifi e reste insuffisante dans les pr cisions de ce qu il est n cessaire d apprendre dans ce domaine sens erron ou flou du vocabulaire courant pour une partie de la population d l ves m connaissance du vocabulaire exprimant les modalit s importance des proc d s paraphrastiques et p riphrastiques mais en particulier n cessit de mettre l accent sur le sens du vocabulaire des activit s scolaires chercher comprendre savoir relier r fl chir et de celui des raisonnements ou activit s cognitives n cessaires d duire comparer classer cat goriser ce que l on trouve dans les programmes de 2002 Concernant les contenus d apprentissage L absence
12. tir de ces changes et des manipulations ou documents Ces pratiques se d veloppent sans un enseignement leur permettant de r pondre ces exigences elles fonctionnent plut t comme des pr requis actuellement et sont m me sous tendues par l vidence que ceux ci sont partag s par tous affaiblissement du travail d institutionnalisation de ces savoirs par l enseignant au profit d une construction collective d un texte ou d un texte photocopi coller dans le cahier ou classeur tr s peu de travail de retour sur les acquis afin de s assurer de leur possible mobilisation dans des temporalit s diverses L ensemble de ces exigences et pratiques correspond une l vation r elle du niveau du curriculum qui porte moins actuellement sur des savoirs restituer que sur leur utilisation dans des raisonnements dans l exploitation et la compr hension de documents et explique en grande partie les r sultats de la France aux valuations internationales comme PIRLS ou PISA Certains l ves quantitativement tr s nombreux n ont que l cole pour apprendre ces usages ce sont eux dont les productions se situent dans les performances les plus faibles ces valuations Concernant les instructions officielles 2002 2008 Dans leur vis e comme dans leurs contenus et en particulier en r f rence aux volutions des textes des manuels et de la litt rature de jeunesse et de ce qui est requis par les activit s scolaires actuelles les program
13. travaux de G rard Vigner sur l volution des manuels ou ceux de Boyzon Fradet en novembre 14 Bautier lisabeth PU CSP Contribution Page 5 sur 7 www education gouv fr csp 1997 Migrants formation il serait important d inscrire ce travail sur les supports dans les programmes Parmi les usages du langage n cessaires aux apprentissages il est sans doute galement important d attirer l attention des l ves sur le fait qu l cole le langage sert transformer les objets du monde et d exp rience en objets d tude et d apprentissage Tout comme le langage et la langue eux m mes l cole et c est sa sp cificit les objets ont une existence pour eux m mes et ce qu ils permettent d apprendre et c est la langue et le langage qui permettent la transformation d un objet d exp rience et d opinion en objet d tude et de questionnement Il s agit d s lors d aider les l ves comprendre qu l cole il s agit de parler sur et de non de parler de C est une v ritable acculturation pour nombre d l ves qui ne connaissant pas les usages dits seconds du langage ceux qui permettent de reconfigurer une exp rience de la d contextualiser pour la construire en savoir Oral crit On l aura compris il s agit moins ici de distinguer fortement oral et crit tant ce qui para t fondamental c est d habituer les l ves l oral initialement en d but de cycle 2 utiliser le langage dans ses dimensions co
14. uels devront tre travaill s l oral comme l crit et dans toutes les disciplines au cycle 2 l oral sera privil gi Mais il s agit de bien distinguer l oral d expression et de communication de l oral d laboration des significations et des savoirs et de compr hension de g n ricit et de d contextualisation D s lors le vocabulaire n cessaire pour devenir un outil de la pens e est aussi celui qui correspond au lien troit entre langage et les apprentissages scolaires les mots de la g n ricit non de la sp cificit contextuelle par exemple et que tous les l ves ne rencontrent pas quotidiennement hors de l cole mais aussi les adverbes de modalit et les savoirs linguistiques qui permettent d identifier les modalit s d nonciation de faire la distinction entre l auteur du texte et la parole cit e ou produite par un acteur ou personnage Il est n cessaire qu la fin du cycle 3 les l ves soient m me ou au moins il serait important qu ils aient t sensibilis s fortement de distinguer le r cit fictionnel mais qui est vraisemblable du compte rendu de distinguer l opinion du texte scientifique Non seulement ce n est pas le cas actuellement mais plus lourd de cons quences les l ves les moins en phase avec les attendus scolaires sont aussi ceux qui valorisent la v rit du t moignage quotidien au d triment du vraisemblable et raisonn du texte construit scientifique ou litt raire Ce qu
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