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Une remédiation cognitive pour l`acquisition des prérequis de la

1. Correspondance terme terme Diff rentes activit s impliquant des bouchons de couleur et d autres objets apparemment d tach s de l arri re plan cognitif ont t propos es au sujet Il s agissait soit de les ranger sur des supports ad hoc e g piquets grilles soit de les apparier librement Progressivement l enfant a fait de nombreux progr s Il utilise actuellement mars 2006 spontan ment la correspondance terme terme afin de r pondre des questions du type lesquels sont les plus nombreux Il choue encore la question combien y en a t il de plus il compte tous les bouchons de la couleur majoritaire Par contre il r pond correctement la question combien y en a t il de trop Il compare galement avec succ s la num rosit de deux ou plusieurs collections notamment en situation de jeu e g bataille carte gagnante et le Si la bo d crit plus loin Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 13 Notion de nombre et conservation Pour aborder cette notion nous avons utilis un quadrillage et des carr s de couleur d coup s dans du carton Lors de la premi re s ance avec ce mat riel cf figure 9 suite la question les carr s rouges hachures verticales sur la figure sont ils plus nombreux moins nombreux ou aussi nombreux que les carr s bleus hachures horizontales sur la figure Yannick affirme que les carr s rouges align s horizontalement sont plus nombreux que les
2. cole qui a veill chez l enfant la conscience phon mique Dans cette m thode suisse d aide l apprentissage de la lecture les lettres sont personnifi es les voyelles sont repr sent es par des personnages et les consonnes par des objets ou des animaux Dans chaque cas le nom du personnage de l animal ou de l objet commence par la lettre repr sent e e g f est repr sent par une fus e Chacun de ces repr sentants met un seul son celui qui est associ au graph me repr sent Lors de la s ance qui a suivi cette vision Yannick a fait une allusion au dessin anim Or il nous semblait suite ses performances en codage d codage qu il pouvait tre pr t comprendre le symbolisme de la lecture Pendant un an de juin 2002 juin 2003 une fois par mois nous avons inclus une activit liant son et lettre en raccrochant cette activit la plan te des alphas Au bout de cette ann e le recours la plan te des alphas pour lier un son une lettre est devenu inutile mais lier deux phon mes 1 a la restait difficile Nous avons essay de d velopper cette aptitude lier deux phon mes en travaillant sur la reconnaissance globale des syllabes notamment l aide d un jeu des 7 familles appel Si la bo ditions Fada o les familles reconstituer sont pr cis ment des familles de syllabes Actuellement Yannick d chiffre des mots compos s de 2 ou 3 syllabes simples mais la lent
3. langage orientation langage et cognition Mons Universit de Mons Hainaut Lefebvre L 2006 La r organisation fonctionnelle des aires c r brales du langage et de l organisation visuospatiale Influence des r gularit s environnementales lors d un entra nement non verbal tudes en IRMf Th se de doctorat Universit de Mons Hainaut Mons Lowenthal F 1971 Enseignement de la math matique 2 groupes d enfants caract riels NICO 10 69 86 Lowenthal F 1985 Pegboard as basis for programmation in 5 and 6 year olds n Proceedings of PME 9 47 52 Berkeley Lowenthal F 1986a Relevance of typically logico mathematical formalisms for research in psychology Logique et analyse 115 501 508 Lowenthal F 1986b Non verbal communication devices their use and the mental processes involved n F Lowenthal amp F Vandamme Eds Pragmatics and education 29 46 New York Plenum Press Lowenthal F 1999 Can handicapped subjects use perceptual symbol systems Behavioral and Brain Sciences 22 4 625 626 Lowenthal F Ledoux F amp Meunier M 1996 La Mosa que Mons Sciences cognitives Presses de l Universit de Mons Hainaut Lowenthal F amp Saerens J 1982 Utilisation de formalismes logiques pour l examen d enfants aphasiques Acta Neurologica Belgica 82 215 223 Lowenthal F amp Saerens J 1986 Evolution of an aphasic child after the introduction of NVCDs n F Lowenthal am
4. mosa que sont munis de contraintes techniques faibles qui ne valent que par la pr gnance de certaines notions la forme la couleur Une tude r cente Lefebvre 2001 a montr que les deux types de RCSF contraintes fortes vs contraintes faibles ne sous tendent pas les m mes fonctions cognitives Populations observ es Nous avons travaill avec des sujets sains mais aussi avec des sujets souffrant d un handicap Parmi ces derniers il faut citer des enfants et adolescents caract riels troubl s instrumentaux autistes handicap s mod r s s v res souffrant du syndrome d Asperger ainsi que des personnes souffrant du syndrome non verbal de dysphasie d aphasie de dyslexie et de dyscalculie Dans tous les cas les observations r alis es montrent que des manipulations de RCSF favorisent le d veloppement cognitif II faut pr ciser ici qu avant la pr sente tude nous n avions pas travaill avec des sujets souffrant d un handicap d origine g n tique Yannick un enfant souffrant du syndrome x fragile Description g n rale du sujet Depuis juin 1999 nous utilisons des RCSF avec un jeune gar on Yannick qui souffre du syndrome x fragile Bordignon amp Vandeputte 2001 2005 Bordignon Vandeputte amp Lowenthal in print Lowenthal amp Vandeputte 2000 Au d but de la Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 9 prise en charge l enfant est g de 10 ans Il pr sente un retard mental important s
5. ainsi c est le mat riel et non l ducateur qui dit au sujet quand il y a une erreur Les contraintes techniques du mat riel jouent donc le r le d axiomes et de lois d inf rence et introduisent une structure logique Rem diation cognitive et manipulations de RCSF Les propri t s de nos dispositifs telles qu elles sont d crites ci dessus permettent de proposer au sujet des situations probl mes qui rel vent de sa Zone Proximale de D veloppement Gattegno et al 1965 Fr d rique 1968 1970 1996 Vygotsky 1986 tout en respectant une approche en spirale Bruner 1977 et en privil giant une approche quasi non verbale Lowenthal 1971 Le sujet peut galement fournir sa solution de mani re non verbale ce qui favorise chez lui m me s il n a pas acc s Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 8 au langage verbal l laboration d un syst me de communication structur Ces avantages sont li s au fait que les RCSF peuvent tre employ es aux trois niveaux de repr sentation d crits par Bruner 1966a 1966b cet auteur a en effet montr que l enfant normal utilise d abord une repr sentation par l action pour manipuler des objets et r soudre des probl mes qu il largit ensuite cette repr sentation en construisant une repr sentation par l image avant de r ussir enfin aborder le niveau de la repr sentation par le symbole Enfin notre mani re d utiliser ce mat riel oblige le sujet construire pas p
6. enfant des situations de plus en plus simples afin qu il surmonte le d fi par petites tapes les apprentissages naturels sont rarement simples En cas d chec nous nous contentons d appliquer les principes de l enseignement en spirale d crit par Bruner 1977 et repens par Fr d rique 1996 nous repr sentons la m me situation ou une situation l g rement modifi e quelques semaines ou quelques mois plus tard En g n ral il y a eu maturation Si ce n est le n est pas le cas nous proposons parfois une situation interm diaire mais plus souvent un mat riel diff rent poursuivant l objectif non atteint Un coup de pouce lors d un chec n est donn que s il ne d truit pas le d fi pour une s ance ult rieure Une information n est fournie que si on est s r que l enfant ne pourra pas la trouver par lui m me Conclusion Yannick est un gar on souffrant du syndrome x fragile En juin 1999 il ne savait ni lire ni crire ni compter Une rem diation cognitive bas e sur des manipulations de RCSF a t organis e pour lui En mars 2006 il ne sait toujours pas bien compter mais il a fait des progr s en lecture et en criture Il continue progresser au niveau de la reconnaissance globale des mots et de l criture de mots simples Il a galement progress dans le domaine visuo spatial et a ma tris le lien de cause effet au moins dans un domaine Les activit s de rem diation pr sent es ci dess
7. forme de la t te du clou carr ou quart de rond et la couleur bleu jaune rouge vert ou orange Pour la clart de l expos les couleurs sont repr sent es dans les figures suivantes par des lettres ou des hachures Nous avons aussi choisi d utiliser le terme pointe pour d signer les clous t te en quart de rond t h L fr t a L b L2 a a a 2 Li rl A K AUDE b Figure 3 la plaque et les clous de la mosa que 2 Exemples d activit s propos es Nous avons utilis la mosa que non pas pour permettre au sujet de r aliser des dessins mais pour introduire des s quences rythm es visuelles que nous appelons pseudo rythme Lowenthal Ledoux et Meunier 1996 Ce type d exercices est illustr par le sch ma de la figure 4 L intervenant se contente de pr senter ce d but de s quence au sujet en disant Continue et en refusant les r ponses incorrectes Les observations r alis es par notre quipe montrent que des sujets handicap s apprennent rapidement prendre une une les pi ces permettant de continuer la s quence Au bout d un certain temps ils s lectionnent m me d un coup plusieurs pi ces n cessaires pour poursuivre le rythme ici trois clous t te carr e Figure 4 d but de s quence rythm e Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 5 Ce mat riel a galement permis d in
8. gorie d exercices que se placent la r alisation de circuits de labyrinthes dynamiques d codage et des tableaux synth se correspondants codage Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 15 Apr s des d buts laborieux difficult s s approprier les diff rentes pi ces g rer spontan ment les tournants et les croisements Yannick a suivi une progression normale d enfant de 6 ans Il a tr s vite t capable de construire n importe quel circuit deux aiguillages de tester la succession des sorties et de r aliser le tableau synth se Tenant compte des probl mes de motricit fine que pr sente Yannick nous avons toutefois remplac les lettres G et D par un code couleur C est dans cette cat gorie d exercices que se placent aussi les exercices de programmation l aide de la mosa que Depuis fin 2001 Yannick parvient ex cuter un programme proc dures et programme donn s Actuellement il comprend le principe de la recherche du programme proc dures et ex cution donn es mais il a besoin d aide pour g rer la progression de la recherche Nous n avons pas essay de lui faire rechercher des proc dures C est galement dans cette cat gorie que se placent quelques exercices pr paratoires la lecture comme celui d crit ci dessous Apr s avoir pr sent l enfant deux ou trois formes g om triques de formes et de couleurs diff rentes telles celles pr sent es sur la figure 11 on convi
9. l utilisation du tableau double entr e se heurte aux difficult s de traitement global des donn es rencontr es par le sujet Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 12 Figure 8c r alisation d un diagramme Figure 8d un d but de r alisation d un en arbre tableau double entr e D s novembre 2001 Yannick ma trise la n gation et parvient transf rer cette ma trise des situations et outils nouveaux jeux classiques du type portrait il ou elle oui ou non jeu des maisons Ce dernier jeu oblige s lectionner parmi 16 tiquettes repr sentant des maisons celles qui n ont ni la m me couleur de fa ade ni la m me couleur de toit qu une maison donn e S riation Nous avons constat en f vrier 2000 que Yannick par ailleurs capable de r soudre des exercices aussi difficiles que r aliser n importe quel circuit l aide des labyrinthes dynamiques ne parvient pas empiler les pots gigognes d un jeu destin des enfants de 12 18 mois Fid les aux principes d crits plus loin notre aide se r sume proposer un jeu analogue quelques semaines plus tard puis un autre encore quelques semaines plus tard En mai 2003 le sujet parvient ranger par ordre croissant 5 r glettes Cuisenaire cons cutives mais il ne parvient pas ranger les 10 r glettes En f vrier 2006 ce dernier exercice est enfin ma tris Il parvient galement ins rer des r glettes dans un escalier incomplet
10. 4 combinaisons possibles Figure 1 un tas de blocs classer Nous avons d crit Lowenthal et Saerens 1986 des tiquettes adapt es aux diff rents crit res Ces tiquettes peuvent tre barr es ce qui correspond la n gation du crit re repr sent par l tiquette non barr e O A C Z KA A x 1 Us x Figure 2a tiquettes correspondant Figure 2b tiquettes correspondant la la forme couleur t ILA o O X Figure 2c tiquettes correspondant Figure 2d tiquettes correspondant la taille GRAND et PETIT l paisseur EPAIS et MINCE Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 4 2 Exemples d activit s propos es Les premiers auteurs qui ont utilis ce type de mat riel l ont employ pour faire faire des exercices de classement et de cat gorisation Nous avons utilis de tels exercices mais aussi des classements en arbre et d autres bas s sur l emploi de nos tiquettes Nous avons aussi utilis des exercices d crits par Fr d rique 1996 et par Vandeputte 1976 La mosa que 1 Description du mat riel La mosa que est un jouet pour enfants Elle se compose d une plaque en plastique munie de trous d finissant un quadrillage et de clous en plastique que l enfant peut enfoncer dans les trous pour faire un joli dessin Ces clous sont d finis par deux caract ristiques la
11. Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 1 Une rem diation cognitive pour l acquisition des pr requis de la lecture et du nombre F Lowenthal et C Vandeputte Sciences Cognitives Universit de Mons Hainaut Francis Lowenthal umh ac be Abstract L un d entre nous FL a r ussi tablir en 1982 les bases d une communication structur e avec un enfant g de 5 ans et 6 mois Sa d Apr s une m ningo enc phalite cet enfant avait perdu l ge de 13 mois les bases de la fonction langagi re qu il avait acquises ant rieurement L approche cognitive utilis e tait bas e sur des manipulations d outils logico math matiques Ce chercheur a choisi d appeler ces outils Repr sentations concr tes d un syst me formel RCSF Les m mes outils ainsi que d autres destin s amener l enfant au niveau de la symbolisation abstraite ont t employ s avec un enfant de 10 ans souffrant du syndrome X fragile Cet enfant a un QI tr s faible 42 L emploi de diverses RCSF lui a n anmoins permis de construire les pr curseurs logiques n cessaires pour l acquisition de certaines notions num riques ainsi que des bases de la lecture et de l criture A l ge de 16 ans ce sujet qui 6 ans auparavant n associait pas de son aux lettres commence d chiffrer Des progr s cognitifs majeurs ont galement t observ s dans d autres domaines Depuis 5 ans d autres enfants souffrant du syndrome X fragile sont galement suiv
12. En effet il nous parle volontiers de ses grands parents qui sont absents ou encore conna t le mat riel qu il va trouver dans les bo tes famili res que nous utilisons pour les diff rentes activit s Il est capable de parcourir de mani re ordonn e une collection d objets dispos s lin airement Bastien 1987 Bastien et Bovet 1980 II peut galement classer des objets dans des ensembles pour autant que les tiquettes soient exprim es de mani re positive Prends tous les blocs rouges est effectu correctement Montre un bloc qui n est pas rouge am ne comme r ponse la production d un bloc rouge Il ne sait ni lire ni crire Tout au plus est il capable de reconna tre et d crire maladroitement son pr nom Il s exprime relativement correctement essentiellement en utilisant un vocabulaire d adulte L enfant prouve toutefois de nombreuses difficult s pour traiter les phrases n gatives et pour utiliser correctement les pronoms Ses connaissances num riques sont tr s limit es il conna t la litanie des nombres jusque 6 ou 7 mais ne poss de pas la notion de nombre au del de 2 et ne reconna t pas globalement les quantit s au del ce nombre Les difficult s que Yannick prouve pour s rier ont t mises en vidence lors de manipulation d un jouet pour b b des pots gigognes au nombre de 15 Fr d rique 1996 Cet enfant de 10 ans a eu norm ment de difficult s pour r aliser la tour de 15 pots Il
13. al 1996 Bibliographie Bastien C 1987 Sch mes et strat gies dans l activit cognitive de l enfant Paris PUF Bastien C amp Bovet P 1980 La d couverte du parcours ordonn par l enfant Enfance 3 123 133 Bordignon T amp Vandeputte C 2001 Un outil favorisant les capacit s de structuration spatiale tude de cas un enfant X fragile In Actes du colloque D veloppement cognitif et troubles des apprentissages Evaluer comprendre r duquer et prendre en charge Strasbourg Bordignon T amp Vandeputte C 2005 Repr sentations concr tes de syst mes formels et outils math matiques abstraits comme outils de rem diation tude d un cas un enfant souffrant du syndrome x fragile In B Vivicorsi amp R Collet Eds Handicap cognition et prise en charge individuelle des aspects de la recherche au respect de la personne 149 162 Rouen Le Havre Publications des universit s de Rouen et du Havre Bordignon T Vandeputte C amp Lowenthal F accept pour publication Comment favoriser le d veloppement cognitif et la structuration de la pens e chez des enfants pr sentant une d ficience mentale n H Gascon J R Poulin et J J Detraux Eds Proceedings du 9 congr s de l AIRHM Presses de l Universit du Qu bec Bruner J S 1966a On cognitive growth In Studies in cognitive growth Bruner J S Olver R R and Greenfield P M eds New York John Wiley 1 29 Brun
14. as sa r ponse ce qui permet au th rapeute d observer de mani re fine la strat gie cognitive choisie par l enfant avec lequel il travaille On peut montrer que les principales propri t s des RCSF d coulent automatiquement des deux grands principes repris dans la d finition Lowenthal 1986a Il est possible d int grer un grand nombre de dispositifs existants mais con us pour un autre usage nous en avons d crit quelques uns dans le cadre de cet article Ce qui importe selon nous c est surtout la mani re de les utiliser Avantages et limites de ces dispositifs Le fait que ces dispositifs n appartiennent pas au v cu cognitif du sujet permet d viter dans une certaine mesure les probl mes affectifs L emploi d une approche quasi non verbale permet de limiter les probl mes li s au foss de langage qui existe entre le jeune enfant et l adulte enseignant voir ci dessous Enfin la structure logique introduite par les contraintes techniques peut aider le th rapeute ou l exp rimentateur en lui fournissant une structure l int rieur de laquelle il peut facilement analyser ses observations Cette structure logique aide aussi le th rapeute mieux organiser ses interventions Il faut prendre propos de ce dernier point une pr caution importante certains dispositifs sont munis de contraintes techniques fortes tels les labyrinthes dynamiques et les engrenages tandis que d autres comme les blocs logiques et la
15. ble d aboutir une ex cution donn e galement figure 5d b l i b LS l l j l r l v l l j l I l l l l OG ai l l l I 1 Jy Figure 5c reconstruction du programme Figure 5d d couverte des proc dures Chaque type d exercices oblige donc le sujet prendre en consid ration simultan ment deux informations diff rentes deux des colonnes pour reconstruire Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 6 la troisi me Nos observations montrent que des enfants normaux sont capables de r soudre ces trois types d exercices d s 5 ans Nos r sultats montrent aussi que ce type d exercices favorise chez l enfant handicap la construction d un syst me de communication tr s simple mais structur Les labyrinthes dynamiques 1 Description du mat riel Cohors Fresenborg 1978 a cr un dispositif nouveau pour illustrer les diff rents aspects d une approche algorithmique Il s agit de pi ces qu il faut disposer sur une plaque de base de mani re former un circuit Ces pi ces peuvent tre de simples rails droits des rails courbes des jonctions des carrefours sans tournant ou des pi ces plus complexes tels les aiguillages et les compteurs Les pi ces ne peuvent pas tre plac es n importe comment les unes c t des autres En effet chaque pi ce es
16. carr s bleus dispos s en un carr 2 x 2 Le fait de compter correctement les carr s ne le fait pas changer d avis Mais la question si tu devais mettre en couleur o te faudrait il plus de peinture il r pond en montrant les carr s bleus et la question et si c tait des g teaux o aurais tu le plus manger Yannick r pond en montrant les carr s rouges Deux mois plus tard sans qu il y ait eu d autres exercices de ce type avec le mat riel en question Yannick apr s un essai infructueux reconna t qu il y a la m me chose manger partout et ce apr s avoir empil les carr s de m me couleur et avoir compar les hauteurs des deux tas ESRERNEE Tr U 0000 W g UVOQ EE 40 5660 CL DU 2 c PPPT ilil lilil 000o Figure 9a exemple de t che de Figure 9b un colorimonde pour des conservation rang es de 4 bouchons Un outil que nous avons appel colorimonde nous a permis de comprendre que le vrai probl me chez Yannick n tait pas celui de la conservation mais bien celui de la notion de nombre Un colorimonde est une planchette pr sentant des rang es de 4 trous ou des rang es de 5 trous ou des rang es de 6 trous juste assez grands pour recevoir des bouchons Ces bouchons de taille identique existent en diff rentes couleurs voir figure 9b Dans un premier temps le sujet est invit remplir la premi re rang e l aide de bouchons d une m me couleur de les co
17. de notre quipe Yannick est pris en charge depuis juin 1999 par une quipe pluridisciplinaire qui comporte deux math maticiennes une logop de et un psychologue La prise en charge se situe dans un cadre constructiviste brun rien en effet nous sommes persuad s que l individu construit lui m me ses connaissances au travers de ses interactions avec le monde ext rieur par int riorisation des outils et techniques fournis par ce monde L objectif de l quipe est donc de fournir l enfant un maximum de situations et d outils diversifi s afin qu il puisse construire ses connaissances Depuis juin 1999 Yannick vient dans le service une fois par semaine pendant toute l ann e scolaire sauf pendant les jours de cong s scolaires ces interruptions doivent lui offrir un temps de maturation Nous avons choisi d utiliser les RCSF d crites au d but de cet article pour intervenir aupr s de Yannick afin de lui permettre de construire les pr curseurs cognitifs qui lui faisaient d faut Il est toutefois rapidement devenu vident qu il tait n cessaire d employer aussi d autres dispositifs que ceux d crits plus haut tout en respectant autant que possible les principes qui caract risent les RCSF Ces principes sont repris dans la discussion du pr sent article Les activit s de rem diation Notion de rythme Au d but de notre intervention en juin 1999 Yannick tait incapable de reproduire un pseudo rythme visuel et encore moins
18. ent avec lui que E 7 A Figure 11 formes pour la pr lecture pr criture 7 7 se lira aujourd hui mais aujourd hui seulement Cha se lira aujourd hui mais aujourd hui seulement t A N se lira aujourd hui mais aujourd hui seulement pa On demande ensuite l enfant d crire des mots papa pacha ch teau l aide des formes ou de lire des mots crits de cette mani re De tels exercices ont t pr sent s Yannick d s 2002 Yannick a bien utilis ses aptitudes au codage d codage et a d embl e r ussi ces exercices Liens de cause effet Nous avons signal plus haut que Yannick est capable de construire un circuit l aide des labyrinthes dynamiques et de compl ter le tableau synth se correspondant Pendant des ann es les pr dictions m me court terme pr voir o va sortir le train suivant relevaient d un processus tout fait al atoire m me si bizarrement elles taient souvent correctes Pour ses pr dictions Yannick s est d abord r f r des l ments affectifs ce sera A parce que j aime cette lettre gt Ensuite il s est int ress la suite des sorties derni re colonne du tableau sans les lier la position des aiguillages Ce n est que depuis octobre 2005 que Yannick lit le tableau la fois verticalement suite des positions d aiguillages et suite des sorties et aussi horizontalement lien entre position des aig
19. er J S 1966b On cognitive growth Il In Studies in cognitive growth Bruner J S Olver R R and Greenfield P M eds New York John Wiley 30 67 Bruner J S 1977 The process of education Cambridge London Harvard University Press Cohors Fresenborg E 1978 Learning problem solving by developing automata networks Revue de phon tique appliqu e 46 47 93 99 Dienes Z P amp Golding E M 1970 Les premiers pas en math matique logique et jeux logiques Paris OCDL Flavel J H 1977 Cognitive development New Jersey Pentrice Hall Fr d rique 1968 L enfant et les graphes Bruxelles Marcel Didier Fr d rique 1970 Les enfants et la math matique 1 Bruxelles Marcel Didier Fr d rique 1996 Un adolescent hyperlexique et la math matique Bruxelles Centre belge de p dagogie de la math matique Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 21 Gattegno C Piaget J Beth E W Dieudonn J Lichnerowiz A amp Choquet G 1965 L enseignement des math matiques tome 1 nouvelles perspectives Neuch tel Delachaux amp Niestl Hagerman R J amp Cronister A 1996 Fragile X Syndrome Baltimore and London The Johns Hopkins University Press Lefebvre L 2001 Etude de l influence de repr sentations concr tes de syst mes formels et de m thodes de lecture sur certaines fonctions cognitives M moire r alis pour lobtention du Dipl me d Etudes Approfondies en sciences du
20. eur du processus et le faible empan mn sique de Yannick lui rendent cette t che tr s ardue Ecrire des mots l aide de cartes lettre ou de cartes syllabe est une activit nettement moins p nible que d chiffrer Depuis janvier 2004 nous pr voyons des activit s de lecture ou d criture chaque semaine Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 18 Le nombre de mots que Yannick reconna t globalement s est mis augmenter II reconna t notamment les mots d signants les jours de la semaine les mots papa maman bus chat v los certains pr noms les noms de fruits e g banane pomme le nom du village o il habite et celui de la ville voisine Nous essayons de d velopper cette aptitude en lui faisant lire des phrases simples sujet verbe objet tout en mettant sa disposition un r f rentiel images graphie des principaux mots que contiennent ces phrases Yannick r ussit fort bien ce type de t che de lecture Au cours de ces deux ann es Yannick a galement r alis qu un m me mot se lisait toujours de la m me fa on Yannick ne lira probablement jamais de roman mais son aptitude reconna tre globalement des noms lui permettait en 2004 de s lectionner parmi 4 entr es pr programm es la personne qu il souhaitait appeler sur son GSM Il importe de souligner ici que Yannick comprend ce qu il lit qu il reconnaisse un mot de mani re globale ou qu il d chiffre p niblement une co
21. ifficult s avec 3 et 5 l ments Litanie num rique Acquis jusque 6 ou Acquis jusque 11 Acquis jusque 11 D nombrement 1 2 l ments Une dizaine d l ments Une dizaine d l ments Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 17 Lecture des Jusque 10 Jusque 100 aide Jusque 100 aide nombres pour les irr guliers pour les irr guliers et le passage aux et le passage aux dizaines dizaines Notion d addition Non acquis Non acquis En voie d acquisition pour les petits nombres avec mat riel concret Tableau 1 r sultats dans le domaine num rique Domaine visuo spatial Comme tous les sujets confront s la r alisation de circuits l aide des Labyrinthes Dynamiques Lefebvre 2001 Yannick a nettement progress dans le domaine de la repr sentation spatiale Il est d sormais capable de reproduire des figures l aide de carr s inspir s des cubes de Kohs Vers la lecture Au d but de la rem diation les s ances se terminaient traditionnellement par un moment de dessin libre Souvent l enfant nous demandait de l aider crire un mot e g le nom du destinataire en pelant les lettres Il avait en effet acquis au cours de sa scolarit le nom et le dessin des lettres mais ne parvenait pas leur associer un son C est la vision du dessin anim La plan te des alphas en juin 2002 au cours d une apr s midi r cr ative l
22. ins long terme Les r gularit s observ es doivent permettre l enfant de faire des pr dictions soit en utilisant une repr sentation par l image soit en ayant recours une repr sentation par le symbole Les observations r alis es par notre quipe montrent que des enfants handicap s sont capables de d couvrir des r gularit s dans cet environnement m me s ils n ont qu une notion de nombre tr s rudimentaire Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 7 Figure 7a un sch ma pour le ou Figure 7b le circuit correspondant logique Train Machine 1 Machine 2 Sortie o1 B amp N OO O0 OSSONA gt W DDS Figure 7c d but d un tableau synth se pour le circuit de la figure 7b Principales propri t s de ces dispositifs Ces dispositifs sont non ambigus en ce sens qu un bloc logique un clou de la mosa que ou un rail des labyrinthes dynamiques ne sont rien d autre qu un bloc un clou ou un rail sans r f rence au v cu du sujet faciles manipuler parce que les pi ces peuvent ais ment tre prises en main flexibles parce que pour chacun des probl mes propos s le sujet peut trouver plusieurs mani res de construire une solution ludiques car ces dispositifs peuvent ais ment tre pr sent s dans le cadre de jeux munis de contraintes techniques internes qui rendent certaines actions possibles et d autres impossibles
23. is par notre quipe Dans cet article nous pr sentons la m thodologie et les outils utilis s ainsi que les r sultats observ s chez l un des enfants suivis par notre quipe Dans notre conclusion nous tenterons d expliquer pourquoi notre m thode permet nos patients de r aliser les progr s inattendus qui ont t observ s Introduction Sa d un enfant aphasique Sa d est le quatri me enfant d une famille de 6 Jusqu 13 mois son d veloppement est normal A un an il comprend ce que lui dit sa m re et communique en produisant des phrases d un seul mot stade de l holophrase A l ge de 13 mois il fait une m ningo enc phalite et depuis lors il ne produit plus rien et ne comprend plus rien Des CT scan r p t s montrent de larges l sions c r brales dans les deux h misph res clairement localis es autour du sillon rolandique De nombreuses th rapies classiques ont t utilis es approche logop dique classique langage des signes symboles Bliss etc mais elles ont toutes chou En d sespoir de cause et comme Sa d ne r pondait correctement aucun des tests classiques cet enfant a t tiquet handicap mental s v re Lorsque Sa d a eu 5 6 ans nous avons commenc utiliser avec cet enfant une th rapie cognitive bas e sur des manipulations de Repr sentations Concr tes de Syst mes Formels Lowenthal amp Saerens 1982 1986 Nous avons utilis des blocs logiques la mosa que et les
24. labyrinthes dynamiques d crits plus loin Apr s 3 ans de th rapie cognitive nous avons constat des progr s importants Sa d communique Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 2 de mani re structur e il lit crit et calcule Une paralysie de certains nerfs cr niens syndrome pseudo bulbaire l emp che d articuler mais pas de communiquer Nous estimons que notre intervention lui a permis de faire red marrer son d veloppement Nous avons l poque formul l hypoth se que les manipulations de RCSF que nous lui avions propos es favorisaient une r organisation c r brale qui lui avait permis de mobiliser des zones neuronales rest es intactes D autres observations cliniques Mauro 1990 nous ont convaincu qu il en tait probablement ainsi dans le cas de l sions localis es m me importantes mais pas dans le cas de l sions diffuses Lowenthal 1999 L influence de manipulations de RCSF dans le cadre d une r organisation c r brale a t tablie par Lefebvre 2006 Les repr sentations concr tes de syst mes formels RCSF d finition et principes g n raux Une RCSF est un ensemble d objets qui e sont munis de contraintes techniques plus ou moins fortes e n appartiennent pas au v cu quotidien du sujet Les briques Lego repr sentent un exemple de RCSF Techniquement il est possible de poser horizontalement ou verticalement une brique sur une plaque de base Par contre il n est pas possible de p
25. ma tris s pendant le d veloppement naturel du sujet mais qu une approche adapt e peut aider le jeune handicap construire autrement ce qu il n a pas pu construire en m me temps et comme les autres Il nous semble essentiel de l aider construire ces bases d une autre mani re pour viter l erreur m thodologique qui consisterait vouloir combler le trou en travaillant le trou ce qui n a pas r ussi une premi re fois doit plut t tre contourn Pour les m mes raisons il importe pour tout ce qui est cognitif d viter autant que possible le drill c est le seul moyen de favoriser le d veloppement d un esprit qui dans la mesure o son handicap le permet pourra jouir du plaisir de penser et de vivre sur le plan intellectuel Fr d rique 1996 et transf rer ses acquis cognitifs dans d autres domaines que celui o l apprentissage a t fait La m thode adapt e laquelle nous pensons doit tenir compte du fait que le traitement cognitif est plus lent chez l enfant handicap Or la communication Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 19 verbale telle qu elle est utilis e habituellement dans notre enseignement est vanescente dans le temps La communication verbale est donc contre indiqu e dans le cas d une m moire de travail faible De plus il y a entre tout jeune qui construit son langage et l enseignant adulte qui le ma trise d j un foss de langage chacun des deux croit avoir compris l a
26. mpter si c est n cessaire et d crire leur nombre dans le cas d crit figure 9b il s agit de 4 dans la couleur des bouchons utilis s sur une feuille attach e la planchette Ensuite on lui demande de pr dire combien il faudra de bouchons d une autre couleur pour la rang e suivante D but 2002 les pr dictions am nent des nombres aussi diff rents que 5 3 ou 6 mais jamais 4 A la 7 ou 8 rang e lors de la v rification par comptage Yannick s nerve m me Mais enfin c est encore 4 Nous abandonnons le mat riel pendant un an Au cours de l ann e 2003 confront une situation analogue Yannick pr dit parfois le nombre correct de jetons qu il doit prendre parfois il signale qu il y en aura le m me nombre mais sans donner ce nombre son nom correct Pourtant cette poque le sujet d nombrait correctement des collections de plus de 10 objets Actuellement mars 2006 il pr dit correctement le nombre si les jetons Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 14 sont align s Si on les d cale ou si on les tale il dira g n ralement mais pas toujours qu il y a m me nombre de jetons mais il lui arrive encore dans ce cas de ne pas nommer correctement ce nombre Codage et d codage Les activit s d association de codage et de d codage sont celles qui semblent les mieux r ussies par l enfant Nous avons commenc par de simples copies d images l aide de mat riels divers O
27. n voit sur la figure 10a le dessin d un trajet accomplir avec des ronds en respectant l orientation et la couleur des pi ces sur la figure 10b on voit une repr sentation de la plaque perfor e sur laquelle le sujet r ussit d poser sans erreur ni h sitation les bouchons correspondant au trajet demand 20006000 O 000000 6 650000 GE K OOOO O000 SBOO0OO 00070000 O0000BSe6S CRRLELAX Figure 10a une feuille dont certaines Figure 10b la plaque correspondante sur zones sont colori es laquelle il faut disposer correctement des pions de couleurs Nous avons ensuite propos au sujet de coder ou de d coder des messages o figurent encore des indices iconiques Au lieu du dessin de la figure 10a nous avons par exemple fourni le dessin suivant 12 amp 1 Figure 10c ce code est pour Yannick l quivalent d un dessin du style de celui pr sent sur la figure 10a Enfin nous sommes pass s des messages o le lien signifiant signifi est totalement arbitraire Pour le mat riel pr sent figure 10b un tel message serait semblable celui de la figure 10c mais apr s avoir remplac les ronds color s repr sentant de mani re iconique les bouchons utiliser par des nuages de color s Ceci donnerait par exemple le code reproduit figure 10d 1272 ER 1m 152 172 Figure 10d ce code symbolique a t propos Yannick la place de celui pr sent figure 11c C est dans cette cat
28. nsigne simple Vas au tableau Nous avons pu le de multiples reprises dans de nombreuses situations diff rentes par exemple en lui faisant accomplir des t ches d crites dans de petits messages ou lui faisant v rifier la v racit d affirmations pr sent es par crit En dehors du cadre scolaire dans la vie de tous les jours Yannick ne d chiffre pas spontan ment un mot inconnu Il rep re n anmoins les mots connus globalement et les nonce Il manifeste un int r t pour les livres et les magazines illustr s Il faut enfin signaler que l observation des enregistrement vid o des s ances de rem diation montre clairement une volution des productions verbales de Yannick Discussion Principes de base pour une rem diation cognitive Les progr s d crits ci dessus ont t atteints dans le cadre d une rem diation sp cifique dont il importe de pr ciser ici les principes Principes de base pour une rem diation cognitive adapt e Dans le cas de sujets souffrant d un handicap mental s v re les avantages offerts par les RCSF permettent de faire refaire par l enfant mais autrement des exp riences qu il n a pas pu vivre ou qu il a v cues mais dont il n a pas pu du fait de son handicap tirer tous les b n fices qu en retirent des enfants normaux Bordignon amp Vandeputte 2005 Lowenthal amp Vandeputte 2000 Nous pensons que chez l enfant handicap mental certains pr curseurs de base n ont pas pu tre
29. nthal 1999 les manipulations de RCSF munies de contraintes techniques tr s fortes favorisent une r organisation c r brale Les implications de ce r sultat sugg rent de nouvelles questions de recherche concernant plus particuli rement les enfants souffrant du syndrome x fragile mais ces implications d passent le cadre du pr sent article Nous ne d crirons ici que trois de ces dispositifs Nous pr senterons ensuite les activit s de rem diation propos es Yannick un gar on souffrant du syndrome x fragile Nous pr cisons d j que des dispositifs compl mentaires ont t cr s et employ s avec lui selon les m mes principes c t de ceux qui existaient d j Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 3 Nous donnerons ult rieurement les principaux r sultats obtenus avec le sujet x fragile Les blocs logiques 1 Description du mat riel Chacun des 48 blocs logiques Di n s et Golding 1970 est un objet d fini par quatre variables la forme la couleur la grandeur et l paisseur Di n s et al utilisent quatre formes carr rectangle non carr triangle rectangle et disque trois couleurs rouge bleu jaune deux grandeurs et deux paisseurs Vygotsky 1986 a d crit des formes qui ont des propri t s semblables Dans ce dernier cas il n y a plus que trois variables la forme carr triangle et disque la couleur rouge bleu jaune et vert et la taille deux possibilit s ce qui donne 2
30. on QI valu l aide de la WISC III est de 42 QIV 46 QIP 46 L enfant suit un enseignement sp cialis de type 2 enfants pr sentant une d ficience mentale mod r e s v re Yannick dispose par contre d un bon niveau relationnel En effet il a un contact facile avec les autres personnes Il est capable de converser avec eux d v nements qui l int ressent ou le pr occupent De plus il est int gr dans de nombreuses activit s extra scolaires telles que quitation ou mouvements scouts activit s qu il partage volontiers avec d autres enfants qui ne pr sentent aucun trouble particulier Cependant au d but de la prise en charge nous observons chez Yannick la pr sence de comportements agressifs envers lui m me ou le mat riel Ce type de comportements se manifeste essentiellement lorsque l enfant est face une situation angoissante comme par exemple un exercice trop difficile Premier bilan cognitif situation en juin 1999 Au d but de l intervention Yannick pr sente d importants probl mes spatio temporels Il est incapable de reproduire un pseudo rythme visuel s quence dont le mod le reste visible pendant tout l exercice Il est aussi totalement incapable de reproduire un rythme auditif Sa m moire court terme est extr mement faible son empan digital est de deux Il ma trise n anmoins la permanence de l objet qui consiste savoir qu un objet continue d exister m me hors du champ visuel
31. oser une brique en diagonale Ce que permettent ou non les briques Lego est d couvert par l enfant lui m me lorsqu il manipule le mat riel Les caract ristiques des pi ces ne doivent pas tre expliqu es verbalement par un adulte En fait les contraintes techniques rendent certaines actions possibles et d autres impossibles Le mat riel introduit donc de mani re naturelle une structure logique sans qu il faille utiliser le support langagier Non seulement la situation peut tre donn e de mani re non verbale mais le mat riel permet l individu de produire une solution pas pas de mani re galement non verbale Nous montrerons plus loin l importance de ce facteur dans toute tentative de rem diation cognitive avec des personnes qui pr sentent des troubles de la compr hension et de la production du langage ce qui est souvent le cas avec des personnes pr sentant un retard mental Quelques uns des outils utilis s comme RCSF Nous pr sentons dans ce paragraphe trois mat riels qui existent depuis un certain temps mais pour lesquels nous proposons un nouveau mode d emploi Ces outils sont ext rieurs au v cu familier de l enfant Utilis s comme nous le sugg rons ils nous ont permis de travailler avec de nombreux sujets des observations cliniques montrent que la plupart d entre eux ont r alis des progr s Une observation r cente sous IRMf Lefebvre 2006 confirme l hypoth se que l un d entre nous avait formul e Lowe
32. p F Vandamme Eds Pragmatics and Education New York Plenum Press 301 330 Lowenthal F amp Vandeputte C 2000 Structure de base pour l acquisition du langage et du nombre ou comment acqu rir autrement un esprit logique pour un meilleur d veloppement du savoir In Actes du colloque Le syndrome de lX fragile diagnostic accompagnement familial et ducatif Li ge Mauro A 1990 Observation de deux enfants polyhandicap s l aide de manipulations concr tes de syst mes formels M moire r alis pour l obtention du dipl me d tudes post gradu es en sciences psychop dagogiques Universit de Mons Hainaut Piaget J 1967 La psychologie de l intelligence Paris Armand Colin Piaget J 1976 La repr sentation du nombre chez l enfant Paris PUF Piaget J amp Szeminska A 1941 La repr sentation du nombre chez l enfant Neuch tel Delachaux et Niestl Siegel L S 1978 The relationship of language and thought in the preoperational child a reconsideration of nonverbal alternative to piagetian tasks In Linda L S amp Brainerd C J Alternative to Piaget New York San Francisco London Academic Press Vandeputte C 1973 Un enseignement moderne de la math matique des enfants paralys s c r braux NICO 13 105 139 Vandeputte C 1976 CSMP mathematics for kindergarten teacher s guide Saint Louis Comprehensive School Mathematics Program CEMREL Actes du congr
33. s X fragile Europe 2006 p 22 Vygotsky L S 1986 Thought and Language Cambridge Massachusetts Institute of Technology
34. s de Dien s et les formes logiques de Vygotsky pour autant que les tiquettes fournies soient des tiquettes positives i e non barr es Tr s vite il est parvenu jouer au jeu Devine l id e que j ai en t te Ce jeu consiste classer les blocs selon un crit re connu du meneur de jeu mais que le joueur doit deviner par essais et erreurs Yannick r ussissait m me si l id e en question correspondait un crit re de classement n gatif Yannick s est montr capable de classer les blocs d exprimer de mani re verbale le crit re utilis et de s lectionner les tiquettes ad quates dans les deux situations pr sent es ci dessous L Figure 8a les non carr s et les Figure 8b les non carr s dans un carr s avec leurs tiquettes ensemble avec leur tiquette retourn e retourn es Cette connaissance des tiquettes n gatives a permis l enfant de ma triser diff rentes situations e la s lection d un ou de plusieurs blocs d crits par une suite d tiquettes et l inverse la description d un bloc l aide des 4 tiquettes le d finissant e le classement des blocs l aide d un diagramme en arbre e le classement des blocs logiques dans un tableau double entr e Le tableau double entr e figure 8d est toutefois plus difficile utiliser que le diagramme en arbre figure 8c Bordignon a mis l hypoth se que ce dernier permet de traiter les donn es de mani re s quentielle tandis que
35. t munie d une ou plusieurs encoches et d un ou plusieurs ergots Ceci introduit de fortes contraintes techniques internes au mat riel Il est mat riellement impossible de placer deux ergots face face ou deux encoches lune contre l autre sans cr er un trou ou une impossibilit de circuler dans le circuit Il est galement impossible de placer une pi ce en diagonale Le but est de r aliser un circuit qui peut tre parcouru par un b tonnet le train Un tel circuit est l quivalent m canique d une partie du hardware d un ordinateur chaque passage du train les aiguillages peuvent changer d orientation d o le nom de labyrinthes gt me Le Figure 6 les pi ces cr es par Cohors Fresenborg 2 Exemples d activit s propos es Cohors Fresenborg avait cr ses labyrinthes pour introduire l algorithmique L un d entre nous Lowenthal 1986 a choisi de les utiliser pour faire d couvrir les r gularit s de l environnement nous pr sentons un sch ma repr sentant un circuit de mani re symbolique figure 7a l enfant doit construire le circuit correspondant figure 7b Ensuite il doit le tester et explorer en faisant passer des trains num rot s pour pouvoir d crire quoi a sert en notant les diff rents tats internes dans un tableau appropri figure 7c A partir de ce dernier le sujet doit rep rer les r gularit s et anticiper les sorties du b tonnet plus ou mo
36. troduire au d part de manipulations concr tes un langage de programmation accessible aux jeunes handicap s Lowenthal 1985 Pour ce type d exercices la plaque de base est subdivis e en trois colonnes Celle de gauche est r serv e des s quences de clous carr s affect es d une pointe qui en repr sente le nom Ce sont l les proc dures que nous utiliserons dans l exercice La colonne centrale ne peut accueillir que des pointes Il s agit du programme La colonne de droite est r serv e aux carr s correspondant l ex cution du programme I l l l Haas E A oR Figure 5a pr sentation des proc dures Figure 5b ex cution de ce programme et d un programme Pour proposer un exercice un enfant on lui montre une plaque sur laquelle il voit deux des colonnes et on lui demande de reconstituer la colonne manquante Il y a des exercices simples qui se limitent l ex cution d un programme donn partir de proc dures visibles figure 5a on d couvre la solution en figure 5b Il y a aussi des exercices plus difficiles qui imposent l enfant de retrouver le programme correspondant une ex cution et des proc dures donn es figure 5c Ce type d exercices impose souvent un raisonnement par l absurde Il y a enfin des exercices plus compliqu s qui consistent retrouver les proc dures qui ont permis moyennant un programme visi
37. uillages et sortie correspondante En f vrier 2006 il pr dit correctement la sortie suivante pour un circuit dont la longueur de la s quence de sorties ne d passe pas ses Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 16 connaissances num riques Il justifie ses pr dictions en montrant une ligne du tableau analogue celle qu il doit compl ter et donc anticiper Le sujet ne parvient pas encore verbaliser sa justification R sultats Domaine num rique Bien que Yannick semble avoir acquis la plupart des pr curseurs la notion de nombre couramment cit s dans la litt rature et que les pr curseurs non acquis semblent en voie d acquisition les progr s dans le domaine num rique restent faibles Ces r sultats sont r sum s dans le tableau ci dessous Juin 1999 2004 Mars 2006 Rythme Non acquis Non acquis Non acquis Pseudo rythme Non acquis Acquis Acquis S riation Non acquis Acquis Acquis Correspondance Non acquis Acquis Acquis terme terme par manipulation Correspondance Non acquis En cours En cours terme terme d acquisition d acquisition invariance de la quantit Autant que plus Non acquis Non acquis Non acquis que et moins que pr sent verbalement Comparaison de la Non acquis Non acquis Acquis num rosit de deux ou plusieurs collections Subitizing Non acquis Acquis jusque 4 Acquis pour 1 2 sch mes de d et 4 l ments sch mes de d d
38. un rythme auditif qui par essence est vanescent dans le temps Par contre il produisait volontiers de mani re spontan e un rythme en tapant par exemple sur la table Les activit s que nous lui avons propos es avaient pour objet de d velopper sa notion de pseudo rythme visuel en lui faisant continuer des s quences qui restaient visibles Nous avons utilis la mosa que mais aussi d autres outils comme les piquets planchette de bois sur laquelle sont fix s quatre piquets sur lesquelles on peut glisser des jetons color s perc s en leur centre ainsi que le colorimonde pr sent plus loin Actuellement mars 2006 Yannick est devenu capable de continuer n importe quelle s quence pr sent e l aide de la mosa que ou de tout autre mat riel non vanescent dans le temps Pour y parvenir Yannick est pass par diff rentes Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 11 tapes Au d but il r alisait les diff rentes t ches en proc dant par essais et erreurs Dans un deuxi me temps il s lectionnait correctement les pi ces placer mais les disposait mal Enfin il a r ussi non seulement choisir les bons l ments mais les placer correctement afin de reproduire le rythme demand Il reste par contre incapable de reproduire un rythme auditif Notion d opposition et de n gation classement avec tiquettes n gatives Au d but de notre intervention juin 1999 Yannick arrivait classer les blocs logique
39. us propos de Yannick ont t propos es d autres gar ons souffrant du syndrome x fragile Les r sultats observ s vont tous dans le m me sens Ils montrent clairement que les RCSF sont utiles dans le cadre d activit s de rem diation Cette utilit est plus particuli rement manifeste dans le Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 20 domaine visuo spatial et dans le cadre d activit s li s au langage qu il s agisse d expression verbale structur e de lecture ou d criture Ces observations confirment celles r alis es avec des sujets pr sentant d autres types de handicap Vandeputte 1973 Lowenthal amp Saerens 1982 1986 Mauro 1990 ou des sujets normaux Lowenthal 1986b Lefebvre 2001 Ceci pourrait tre li l influence des RCSF contraintes fortes sur certaines structures neuronales li es la fonction langagi re au sens large et la structuration visuo spatiale Lefebvre 2006 Certains auteurs affirment que le d veloppement des enfants x fragile s arr te la pubert D autres sont m me plus pessimistes ils parlent de 10 ans Yannick a 17 ans maintenant et continue progresser Il est pub re depuis un an environ Ceci ainsi que les remarques faites dans le paragraphe pr c dent nous am ne nous poser des questions propos des diminutions de QI et des r ductions des activit s d apprentissage d crites chez des sujets x fragile de sexe masculin partir de la pubert Hagerman et
40. utre et croit avoir t compris par l autre alors que souvent ce n est pas le cas Siegel 1978 La lenteur du traitement cognitif chez le jeune handicap rend ce foss de langage encore plus important et plus difficile contourner Il est donc indispensable de repenser notre enseignement l enseignement classique est essentiellement verbal or il semble important d viter dans la mesure du possible la dimension verbale avec de jeunes handicap s C est entre autre pour cette raison que nous avons choisi d utiliser du mat riel qui permet de pr senter aux jeunes des situations probl me vari es en utilisant une approche aussi peu verbale que possible En outre le mat riel d crit ci dessus est facilement manipulable Il permet aussi de pr senter dans une optique brun rienne des situations probl me adapt es aux besoins sp cifique des sujets avec lesquels nous travaillons Si nous voulons r ellement que le jeune handicap ait une chance de construire autrement ce qu il n a pas pu construire de mani re naturelle il semble indispensable de lui permettre de parcourir nouveau mais d une mani re diff rente les trois niveaux de repr sentation brun riens cit s plus haut Gestion des difficult s et des checs En cas d chec un exercice donn nous signalons que la r ponse est fausse mais nous ne fournissons g n ralement pas la solution exacte Nous n appauvrissons pas non lui les situations afin de pr senter l
41. y est toutefois parvenu mais uniquement parce que nous lui avons fourni les pots par s rie de quatre ou cinq pots cons cutifs Lorsque l exercice inverse lui t demand encastrer les 15 pots d ment empil s les uns dans les autres Yannick na pas eu l id e d inverser le processus Il a r solu laborieusement la t che de nouveau par essais et erreurs En juin 1999 l enfant ne ma trise pas la correspondance terme terme Ainsi mis en pr sence de jetons de m me taille ou de tailles diff rentes Yannick r pond au hasard des questions de type donne un b b chaque maman ou les filles sont elles plus nombreuses que les gar ons Actes du congr s X fragile Europe 2006 p 10 Pr curseurs cognitifs absents en juin 1999 Certains pr curseurs cognitifs g n ralement consid r s comme n cessaires pour l acquisition de la notion de nombre Flavell 1977 Piaget 1967 1976 Piaget amp Szeminska 1941 sont donc non ma tris s par l enfant au d but de la prise en charge Il s agit de la notion de rythme les notions d opposition et de n gation l aptitude classer des objets si les tiquettes fournies sont n gatives la s riation la notion de correspondance biunivoque la notion de nombre et de conservation du nombre les notions de codage et de d codage En cours d observation nous constaterons galement que l enfant ne ma trise pas non plus la notion de lien de cause effet Interventions

Une remédiation cognitive pour l`acquisition des prérequis de la

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