Arrêt Lyon/Cahierc
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1. Attendu que ces plantes m dicinales inscrites la pharmacop e peuvent titre d rogatoire tre librement commercialis es par des non pharmaciens condition que ce soit sans transformation conform ment l article D 4211 11 du Code de la sant publique ce qui n est pas le cas en l esp ce Attendu que la propolis produit naturel pr lev par les abeilles sur les bourgeons des pins sapins pic as peupliers est utilis e comme antiseptique pour les affections de l arbre respiratoire et de l appareil digestif et r pond la d finition l gale du m dicament Attendu que l eucalyptus est une plante huile essentielle bact ricide et virucide ayant un effet th rapeutique sur le syst me respiratoire en cas de bronchite le plus souvent d origine bact rienne ou virale Attendu de m me que le bourgeon de pin renfermant des glucides constitue une drogue balsamique et diur tique employ e dans la liste contre les affections respiratoires et s analyse comme un m dicament par fonction Attendu que toutes ces plantes ont un usage m dical traditionnel dans le traitement de la toux et des affections bronchiques et sont destin es restaurer modifier ou corriger des fonctions organiques en exer ant du fait de leurs propri t s th rapeutiques une action pharmacologique qu elle sont d ailleurs pr sentes dans de nombreux m dicaments sirop Terpone Vicks Vaporub Attendu d s lors que contraire2. l int r t collectif de la profession pharmaceutique Attendu que Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI ont exerc la profession de pharmacien sans la garantie de comp tence offerte par de longues ann es d tudes et l obtention d un dipl me que dans ces conditions leurs agissements ont port atteinte l image de la profession de pharmacien occasionnant ainsi un pr judice moral collectif qui doit tre r par Attendu que la profession a galement subi un pr judice mat riel collectif en ce que la violation des r gles relatives la vente de m dicaments contraint le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens mener des campagnes de sensibilisation destin es au grand public concernant les risques de se fournir hors officine et donc engager des frais de pr vention et d information pour conform ment sa mission sauvegarder la sant publique Attendu que si le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens est bien fond solliciter des dommages int r ts en r paration de ce pr judice il n y a pas lieu de prononcer une condamnation solidaire des trois pr venus Attendu en effet que selon les dispositions de l article 480 1 du Code de Proc dure P nale sont tenues solidairement des dommages int r ts les personnes condamn es pour un m me d lit que si la solidarit peut s appliquer galement des individus d clar s coupables de diff rentes infractions rattach es entr
3. ST LAURENT du VAR de l Institut Plantes et Nature MOISELLES Alain AURIAULT titulaire du dipl me de pharmacien et chef de rayon du magasin Carrefour l poque des faits Fabrice CAHIERC g rant de la SARL 3 VITARMONYL qui avait commercialis les produits Vitamine C1000 et Magn sium B1 B2 B6 Charles KLOBOUKOPFF g rant de la SARL Institut Plantes et Nature qui avait commercialis le produit NATESSENCE et Philippe ROMBI vis en qualit de dirigeant d une soci t NATURLAND et plut t PDG de la SA ICC qui avait produit et mis en vente le produit ELIXIR CIRCULATION ont t mis en examen du chef d exercice ill gal de la pharmacie Au terme de l information le magistrat instructeur a rendu le 19 novembre 2004 une Ordonnance prescrivant le renvoi des pr venus devant le tribunal correctionnel de MARSEILLE sous les pr ventions s agissant d Alain AURIAULT de s tre MARSEILLE en sa qualit de chef de rayon parapharmacie au Carrefour le Merlan courant 1996 en tout cas depuis temps non prescrit livr des op rations r serv es aux pharmaciens sans r unir les conditions exig es pour l exercice de la pharmacie en l esp ce en proc dant la revente de la Vitamine C1000 et du Magn sium B1 B2 B6 de marque VITARMONYL du produit NATESSENCE cocktail naturel de plantes et de l Elixir circulation de marque NATURLAND ayant la qualit de m dicaments faits pr vus et r prim s par les articles
4. Attendu que l avocat du Conseil national de l ordre des pharmaciens a d pos des conclusions pour demander la Cour d infirmer le jugement du Tribunal de Grande Instance de MARSEILLE en date du 8 juillet 2005 de condamner solidairement Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI payer au CNOP la somme de 100 000 euros titre de dommages int r ts de prononcer l encontre de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI l interdiction de commercialiser et de d tenir les m dicaments objet de la pr vention sous astreinte de 150 euros par produit et par infraction constat e compter de l arr t intervenir z d ordonner la destruction aux frais solidaires de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI des m dicaments objet de la pr vention sous astreinte de 150 euros par produit et par infraction constat e compter de l arr t intervenir _ d ordonner aux frais solidaires de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI la publication du dispositif de l arr t intervenir dans Le Quotidien du pharmacien dans UFG Que choisir et dans un quotidien large diffusion comme Aujourd hui en France ou tout autre p riodique dans la limite d un montant de 6 000 euros HT par publication de condamner solidairement Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI payer au Conseil National de l Ordre des Pharmaciens une somme de 15 000 euros en
5. Avocat au Barreau de LA ROCHELLE muni d un pouvoir crit de repr sentation INTIME 2 ROMBI Philippe n le 11 mars 1961 TOULOUSE 31 demeurant 309 chemin du Taude 06140 VENCE Pr venu libre repr sent la Barre de la Cour par Ma tre DEUR Avocat au Barreau de NICE muni d un pouvoir crit de repr sentation INTIME Par arr t en date du 5 mai 2009 la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation a cass et annul en ses seules dispositions civiles ayant dit non caract ris le d lit d exercice ill gal de la pharmacie et ayant d bout la partie civile de ses pr tentions l encontre de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI toutes autres dispositions tant express ment maintenues l arr t de la Cour d Appel d AIX EN PROVENCE en date du 31 octobre 2007 et renvoy la cause et les parties devant la Cour d Appel de LYON pour qu il soit statu dans les limites de la cassation prononc e sur l appel de la partie civile d un jugement du Tribunal de Grande Instance de MARSEILLE en date du 8 juillet 2005 La cause appel e l audience publique du 17 d cembre 2008 Monsieur le Pr sident a fait le rapport Ma tre O SAUMON Avocat au Barreau de PARIS a conclu et plaid pour la partie civile Ma tre BOERINGER Avocat au Barreau de PARIS a conclu et plaid pour Alain AURIAULT Ma tre BEUCHER Avocat au Barreau d ANGERS a d velopp ses conclusions d pos es pour la d fense de Fabrice C
6. 4223 1 et L 4223 3 du Code de la sant publique faits pr vus par les articles L 4223 1 L 4211 1 L 4221 1 du Code de la sant publique et r prim s par les articles L 4223 1 L 4223 3 al 1 du Code de la sant publique s agissant de Charles KLOBOUKOFF de s tre MARSEILLE en sa qualit de dirigeant de la Soci t Institut Plantes et Nature courant 1996 livr des op rations r serv es aux pharmaciens sans r unir les conditions exig es pour l exercice de la pharmacie en l esp ce en proc dant la 4 vente en gros et au d tail du produit NATESSENCE cocktail naturel de plantes ayant la qualit de m dicament faits pr vus et r prim s par les articles L 517 et L 519 devenus L 4211 1 L 4223 1 et L 4223 3 du Code de la sant publique faits pr vus par les articles L 4223 1 L 4211 1 L 4221 1 du Code de la sant publique et r prim s par les articles L 4223 1 L 4223 3 al 1 du Code de la sant publique Par jugement contradictoire du 8 juillet 2005 le Tribunal correctionnel de MARSEILLE a rejet les exceptions pr sent es par les pr venus a renvoy les pr venus des fins des poursuites exerc es leur encontre a d clar irrecevable la constitution de partie civile du Conseil national de l ordre des pharmaciens a d bout Fabrice CAHIERC et Charles KLOBOUKOFF de leurs demandes fond es sur l application de l article 472 du Code de Proc dure P nale Le Conseil na
7. Attendu cet gard qu avant l entr e en vigueur de la directive compl ment alimentaire 2002 46 CE du 10 juin 2002 les compl ments alimentaires taient d finis comme des produits destin s tre ing r s en compl ment de l alimentation courante afin de pallier l insuffisance r elle ou suppos e des apports journaliers aux termes de l article 15 2 2 me alin a du d cret du 15 avril 1912 modifi par l article 1er du d cret du 14 octobre 1997 Attendu que la directive communautaire 2002 46 CE transpos e en droit fran ais aux termes d un d cret n 2006 352 du 20 mars 2006 d finit les compl ments alimentaires comme les denr es alimentaires dont le but est de compl ter le r gime normal et qui constituent une source concentr e de nutriments ou d autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combin s Attendu que la directive communautaire exclut que les compl ments alimentaires puissent tre accompagn s d all gations th rapeutiques puisque selon son article 6 2 l tiquetage des compl ments alimentaires leur pr sentation et la publicit qui en est faite n attribuent pas ces produits des propri t s de pr vention de traitement ou de gu rison d une maladie humaine ni n voquent ces propri t s Attendu en tout tat de cause que s il existe un doute sur la qualification de compl ment alimentaire ce conflit de qualification doit tre r solu au profit de la qualificat
8. application de l article 475 1 du Code de Proc dure P nale Attendu qu au terme de ses conclusions le conseil d Alain AURIAULT demande la Cour de constater que l arr t de la Cour d appel d AIX EN PROVENCE du 31 octobre 2007 est d finitif en ce qu il d boute le CNOP de ses demandes indemnitaires l encontre d Alain AURIAULT et que la responsabilit de ce dernier est ainsi d finitivement cart e Attendu que l avocat de Charles KLOBOUKOFF par conclusions demande la Cour d carter des d bats les pi ces et conclusions du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens comme communiqu es tardivement et en violation du principe du contradictoire de constater que l action publique est prescrite et que de ce fait l action civile est irrecevable de constater que la relaxe de Charles KLOBOUKOFF des fins des poursuites est d finitive et de d bouter le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens de toutes ses demandes fins et moyens et l y dire mal fond _ de condamner le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens lui payer la somme de 10 000 euros en application de l article 475 1 du Code de Proc dure P nale Attendu que le conseil de Fabrice CAHIERC au terme de ses conclusions sollicite de la Cour la confirmation des dispositions civiles du jugement du Tribunal correctionnel de MARSEILLE et la condamnation du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens au paiement de 5 000 euros sur le fondement
9. des Pharmaciens est du 24 f vrier 1997 et qu il a t mis en examen le 9 f vrier 2004 qu entre ces deux dates aucun acte positif d instruction le concernant n a t r alis ce qui entra ne l extinction de l action publique et l irrecevabilit de l action civile Attendu que reprenant l argument d velopp par le Tribunal correctionnel de MARSEILLE concernant le pr venu Fabrice CAHIERC ma s qui conserve toute sa pertinence pour Charles KLOBOUKOFF la Cour estime que ce moyen doit tre rejet dans la mesure o la prescription a r guli rement t interrompue au cours de la proc dure d information pr alable les actes de poursuites exerc es contre tel ou tel des auteurs pr sum s de l infraction interrompant la prescription l gard de tous les co auteurs ainsi le r quisitoire introductif du 22 avril 1997 le proc s verbal de premi re comparution d Alain AURIAULT le 6 janvier 2000 l Ordonnance de soit communiqu en vue de r glement du 8 ao t 2000 l Ordonnance d incomp tence du 15 octobre 2001 l arr t de la chambre de l instruction du 22 f vrier 2002 Sur le cas d Alain AURTAULT Attendu qu Alain AURIAULT chef de rayon parapharmacie du magasin Carrefour le Merlan MARSEILLE a t renvoy des fins de la poursuite par jugement du Tribunal correctionnel de MARSEILLE Attendu en effet que le Tribunal correctionnel de MARSEILLE a consid r bon droit _ que d s lors qu une infraction commis
10. l encontre d Alain AURIAULT au motif que les faits poursuivis ne lui taient pas imputables du fait de sa qualit de salari non titulaire d une d l gation de pouvoir que le m me arr t a galement d bout le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens de ses demandes l encontre des autres parties au motif que les l ments constitutifs de l infraction d exercice ill gal de la pharmacie n taient pas r unis Attendu que la Chambre criminelle de la Cour de cassation par son arr t du 5 mai 2009 statuant sur les moyens d velopp s par le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens a express ment confirm les dispositions de l arr t de la Cour d appel d AIX EN PROVENCE du 31 octobre 2007 en ce qu elles mettaient hors de cause Alain AURIAULT dans les termes suivants Attendu que les nonciations de l arr t attaqu mettent la Cour de cassation en mesure de s assurer que la Cour d appel a sans insuffisance ni contradiction et en r pondant au chef p remptoire des conclusions dont elle est saisie expos les motifs pour lesquels elle a estim que la preuve des infractions reproch es n tait pas rapport e la charge d Alain AURIAULT en l tat des l ments soumis son examen et a ainsi justifi sa d cision d boutant la partie civile de ses pr tentions D o il suit que le moyen qui se borne remettre en question l appr ciation souveraine par les juges du fond des faits et circonstances de la cause ai
11. seuls pharmaciens en vertu de l article L 4211 1 5 du Code de la sant publique qu titre d rogatoire seuls sont en vente libre les plantes list es l article D 4211 11 du Code de la sant publique sous certaines formes uniquement s agissant bien souvent de vente en l tat que le terme vendues en l tat signifie qu elles ne doivent pas tre m lang es entre elles ou d autres esp ces par d autres personnes que des pharmaciens et des herboristes qu en particulier ces plantes m dicinales ne doivent pas tre pr sent es sous forme de g lules et de gouttes qui sont des pr parations et des compositions constituant des m dicaments que si les plantes ont subi des transformations pour tre incorpor es dans des produits ces derniers doivent alors tre qualifi s de m dicaments Attendu en outre que l action th rapeutique des plantes m dicinales qui modifie les fonctions physiologiques donne au produit qui le contient la qualification l gale de m dicament par fonction au sens du deuxi me alin a de l article L 5111 1 du Code de la sant publique Attendu que parall lement certains produits sont susceptibles de b n ficier de la qualification de compl ments alimentaires et si tel est le cas ceux ci chappent au monopole des pharmaciens qu il convient donc de d terminer avec le plus de pr caution possible ce qui constitue un compl ment alimentaire et ce qui s analyse comme un m dicament
12. AHIERC Ma tre DRAGEON Avocat au Barreau de LA ROCHELLE a d pos des conclusions et a t entendu en sa plaidoirie pour Charles KLOBOUKOFF Ma tre DEUR Avocat au Barreau de NICE a conclu et plaid pour la d fense de Philippe ROMBI Sur quoi la Cour a mis l affaire en d lib r apr s en avoir avis les parties pr sentes elle a renvoy le prononc de son arr t l audience publique de ce jour en laquelle la cause nouveau appel e elle a rendu l arr t suivant Le 15 mars 1996 tait effectu pour le compte de l Ordre national des pharmaciens l achat au rayon parapharmacie du magasin Carrefour le Merlan MARSEILLE de quatre produits savoir la vitamine C1000 de marque VITARMONYL la magn sium B1 B2 B6 de marque VITARMONYL le sirop NATESSENCE cocktail naturel aux plantes bien tre de la gorge et des voies respiratoires de marque NATESSENCE l Elixir circulation de marque NATURLAND Le 24 f vrier 1997 le Conseil National de l ordre des pharmaciens CNOP consid rant que ces produits r pondaient la d finition l gale du m dicament et relevaient par cons quent du monopole des pharmaciens en officine d posait plainte avec constitution de partie civile aupr s du doyen des juges d instruction du Tribunal de Grande Instance de MARSEILLE l encontre des responsables du magasin Carrefour le Merlan MARSEILLE de la soci t VITARMONYL COIGNIERES de la soci t NATURLAND
13. BOUKOFF payer au Conseil National de l Ordre des Pharmaciens la somme de 25 000 euros titre de dommages int r ts en r paration de son entier pr judice et celle de 4 000 euros sur le fondement de l article 475 1 du Code de Proc dure P nale 17 Condamne Philippe ROMBI payer au Conseil National de l Ordre des Pharmaciens la somme de 25 000 euros titre de dommages int r ts en r paration de son entier pr judice et celle de 4 000 euros sur le fondement de l article 475 1 du Code de Proc dure P nale Ordonne aux frais de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI la publication du dispositif du pr sent arr t dans Le Quotidien du pharmacien dans UFC Que choisir et dans Le Figaro sans que le co t de chaque insertion ne d passe la somme de 4 000 euros hors taxes Rejette toutes autres pr tentions comme infond es Ainsi fait par Monsieur BREJOUX Pr sident Monsieur WYON Conseiller Madame LEFEBVRE Conseiller d sign e par ordonnance de Monsieur le Premier Pr sident en date du 16 d cembre 2009 pour compl ter la Cour en l absence du conseiller titulaire l gitimement emp ch pr sents lors des d bats et du d lib r Et prononc par Monsieur BREJOUX Pr sident En foi de quoi la pr sente minute a t sign e par Monsieur BREJOUX Pr sident et par Madame ROMAN Greffier Divisionnaire pr sente lors des d bats et du prononc de l arr t
14. JA ampuh Door E R 1295 09 7 me CHAMBRE I C A 18 F VRIER 2010 AFF Conseil National de l Ordre des Pharmaciens C Alain AURIAULT Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF Philippe ROMBI ARR T sur RENVOI de CASSATION Audience publique de la Septi me Chambre de la Cour d Appel de LYON jugeant correctionnellement du jeudi dix huit f vrier deux mil dix ENTRE Le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens C N O P pris en la personne de son Pr sident en exercice ayant son si ge 4 avenue Ruysda l 75008 PARIS Partie civile repr sent e la Barre de la Cour par Ma tre O SAUMON Avocat au Barreau de PARIS APPELANTE ET AURIAULT Alain n le 3 f vrier 1958 ORAN Alg rie demeurant R sidence Tour d Aygosi B t 15 67 cours Gambetta 13100 AIX EN PROVENCE Pr venu libre repr sent la Barre de la Cour par Ma tre BOERINGER Avocat au Barreau de PARIS muni d un pouvoir crit de repr sentation cit CAHIERC Fabrice n le 16 f vrier 1964 CAEN 14 domicili soci t VITARMONYL Parc d Activit Sud Loire BP 12 85600 MONTAIGU Pr venu libre repr sent la Barre de la Cour par Ma tre BEUCHER Avocat au Barreau d ANGERS muni d un pouvoir crit de repr sentation INTIME KLOBOUKOFF Charles n le 12 ao t 1963 TOULOUSE 31 domicili soci t LEA VITAL ZI de PERIGNY 17000 LA ROCHELLE Pr venu libre repr sent la Barre de la Cour par Ma tre DRAGEON
15. L 517 et L 519 devenus L 4211 1 L 4223 1 et L 4223 3 du Code de la sant publique faits pr vus par les articles L 4223 1 L 4211 1 L 4221 1 du Code de la sant publique et r prim s par les articles L 4223 1 L 4223 3 al 1 du Code de la sant publique s agissant de Philippe ROMBI de s tre MARSEILLE en sa qualit de dirigeant de la soci t NATURLAND courant 1996 livr des op rations r serv es aux pharmaciens sans r unir les conditions exig es pour l exercice de la pharmacie en l esp ce en proc dant la vente en gros et au d tail de l Elixir circulation de marque NATURLAND ayant la qualit de m dicament faits pr vus et r prim s par les articles L 517 et L 519 devenus L 4211 1 L 4223 1 et L 4223 3 du Code de la sant publique faits pr vus par les articles L 4223 1 L 4211 1 L 4221 1 du Code de la sant publique et r prim s par les articles L 4223 1 L 4223 3 al 1 du Code de la sant publique s agissant de Fabrice CAHIERC de s tre MARSEILLE en sa qualit de dirigeant de la soci t VITARMONYL courant 1996 livr des op rations r serv es aux pharmaciens sans r unir les conditions exig es pour l exercice de la pharmacie en l esp ce en proc dant la vente en gros et au d tail de la vitamine C1000 et du magn sium B1 B2 B6 de marque VITARMONYL ayant la qualit de m dicaments faits pr vus et r prim s par les articles L 517 et L 519 devenus L 4211 1 L
16. ceutique Attendu au regard de la d finition de m dicament par fonction que le produit incrimin est compos de 1 4 mg de vitamine B1 1 6 mg de vitamine B2 2 0 mg de vitamine B6 100 mg de magn sium Attendu que la vitamine B1 ou thiamine a comme indication le traitement de la carence en vitamine B1 le traitement d appoint de l asth nie fonctionnelle le traitement de l alcoolisme chronique et de la femme enceinte quelle est galement propos e dans les cas d anorexie et d insuffisance cardiaque 0 L i Ld we Attendu que la vitamine B2 ou riboflavine a comme indication le traitement de la carence en vitamine B2 les maladies de la peau les affections oculaires les crampes et les migraines Attendu que la vitamine B6 ou pyridoxine a comme indication le traitement des carences av r es en vitamine B6 Cette vitamine est contre indiqu e avec le L vodopa utilis dans le traitement de la maladie d Alzheimer 12 Attendu que le magn sium oligo l ment dont l indication est traditionnelle en cas de stress lorsqu il est associ la pyridoxine ou vitamine B6 a une action reconnue dans diverses pathologies en particulier par son action sur les manifestations fonctionnelles li es au stress se traduisant par un tat d hyperexcitabilit et des crises d anxi t avec hyperventilation t tanie constitutionnelle galement dite spasmophilie qu en outre l association magn sium B6 estrecommand e pour
17. des dispositions de l article 472 du Code de Proc dure P nale Attendu enfin que l avocat de Philippe ROMBI conclut lui aussi la confirmation du jugement Tribunal correctionnel de MARSEILLE et la condamnation du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens payer une somme de 1 800 euros au titre des frais irr p tibles support s par Philippe ROMBI pour assurer la d fense de ses int r ts xk k k K Sur la demande du conseil de Charles KLOBOUKOFF tendant carter des d bats les pi ces et conclusions du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens Attendu que le conseil de Charles KLOBOUKOFF pr tend que la communication tardive des conclusions et des pi ces par le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens constituerait une violation du principe du contradictoire interdisant tout d bat s rieux Attendu qu un tel argument avait d j t soutenu dans les conclusions d velopp es par Charles KLOBOUKOFF devant la Cour d appel d AIX EN PROVENCE avant d tre abandonn l audience 6 Attendu en r alit que les arguments juridiques qui nourrissent le d bat sont parfaitement connus des parties et d battus contradictoirement avec vigueur et en pleine connaissance depuis leur comparution devant le Tribunal correctionnel de MARSEILLE que les moyens d velopp s par le Conseil National de Ordre des Pharmaciens sont toujours les m mes et concernent la d finition l gale du m dicament que rien dans les co
18. e elles par des liens d indivisibilit ou de connexit force est de consid rer qu en l esp ce les actes sont le fait de personnes distinctes qui ne se connaissent pas pour la plupart et qui agissent distinctement et s par ment les unes des autres qu il n y a pas entre les pr venus une action concert e d termin e par la m me cause et tendant au m me but de nature justifier l application de la solidarit 16 Attendu que la Cour condamne Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI chacun 25 000 euros de titre de dommages int r ts toutes causes de pr judice r unies Attendu en outre que participe de la r paration civile la publication du dispositif du pr sent arr t aux frais de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI dans Le Quotidien du pharmacien dans UFC Que choisir et dans le quotidien Le Figaro sans que le co t de chaque insertion ne d passe la somme de 4 000 euros AT Attendu enfin qu il serait in quitable de laisser la charge du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens les frais irr p tibles qu il a du exposer pour assurer la d fense de ses int r ts et compte tenu de la multiplicit des proc dures judiciaires il y a lieu de condamner Fabrice CAHIERC Gharles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI lui payer chacun la somme de 4 000 euros sur le fondement de l article 475 1 du Code de Proc dure P nale PAR CES MOTIFS LA COUR Statuant publi
19. e la posologie prendre un comprim par jour de pr f rence le matin et faire des cures de dix vingt jours comme la mise en garde ce produit ne convient pas en cas d insuffisance r nale contenant des polyols une consommation excessive peut entra ner des troubles gastro intestinaux sans gravit ne pas donner aux enfants de moins de trois ans sont des indices qui conjugu s d autres permettent de retenir la qualification de m dicament par pr sentation Attendu surtout que ce produit en ce qu il est pr conis en cas de crampes musculaires nervosit accrue difficult s d endormissement tat de fatigue passager fait mention de ses propri t s pr ventives ou curatives lesquelles incitent le consommateur acqu rir ledit produit non pas dans un but alimentaire mais dans unsouci de rem dier par autom dication des tats pathologiques qu en effet les termes employ s font r f rence des tats pathologiques mentionn s au sein du classement international des maladies crampes crampes et spasmes CIM10 R25 2 nervosit accrue stress et anxi t CIM10 F43 F50 G47 difficult s d endormissement troubles du sommeil CIM10 N F50 G47 tat de fatigue passager asth nie CIM10 R53 X Attendu enfin que la commercialisation sous le nom Laboratoires Bioharmonyl a pour objet ou pour effet de persuader l acheteur que le produit est fabriqu par un tablissement pharma
20. e par un salari dans le cadre de l ex cution de son contrat de travail n est pas de son fait personnel seul son employeur doit en r pondre quoiqu il n en soit pas mat riellement l auteur 7 qu il lui appartient en effet sauf d l gation valide de ses pouvoirs de veiller personnellement et tout moment la constante ex cution des dispositions l gales et r glementaires qui r gissent l activit d ploy e par l entreprise qu il dirige qu en l esp ce la politique de distribution de produits dits de para pharmacie a t et est mise en oeuvre au niveau du Groupe Carrefour lui m me et simposait aussi bien au responsable du magasin Carrefour du Merlan qu au chef de rayon concern qu en outre il n a t mis en vidence ni all gu aucune d l gation de pouvoir en faveur d Alain AURIAULT lequel quels que soient ses dipl mes ne peut se voir imputer une responsabilit p nale issue de la mise en vente des produits litigieux par l enseigne Carrefour Attendu que le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens a relev appel du jugement l encontre de tous les pr venus et qu en l absence d appel du Minist re Public la relaxe d Alain AURIAULT est devenue d finitive au plan p nal l appel ne concernant que les seules dispositions civiles Attendu que par arr t du 31 octobre 2007 la Cour d appel d AIX EN PROVENCE a d bout le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens de l ensemble de ses demandes
21. er corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exer ant une action pharmacologique immunologique ou m tabolique que la d finition du m dicament par fonction implique donc un produit dont le but est soit de provoquer une action pharmacologique immunologique ou m tabolique afin de modifier des fonctions physiologiques soit d tablir un diagnostic m dical Attendu qu il convient pour d terminer si un produit est susceptible d avoir de telles propri t s de se prononcer au Cas par cas en tenant compte de l ensemble des caract ristiques du produit dont notamment sa composition ses propri t s pharmacologiques immunologiques ou m taboliques telles qu elles peuvent tre tablies en l tat actuel de la connaissance scientifique ses modalit s d emploi 9 l ampleur de sa diffusion la connaissance qu en ont les consommateurs et les risques que peut entra ner son utilisation Attendu en outre que l article L 5111 1 in fine du Code de la sant publique pr cise lorsque eu gard l ensemble de ses caract ristiques un produit est susceptible de r pondre la fois la d finition du m dicament pr vue au premier alin a et celle d autres cat gories de produits r gies par le droit communautaire ou national il est en cas de doute consid r comme un m dicament Attendu que s agissant des plantes m dicinales la vente des plantes m dicinales inscrites la pharmacop e est r serv e aux
22. es d fenses naturelles que nous produisons chaque jour lors des agressions externes ou internes Attendu que manifestement le consommateur moyennement avis en faisant une telle lecture n entend pas acqu rir le produit pour compl ter son r gime alimentaire mais bel et bien pour pr venir ou gu rir un tat pathologique l Attendu d s lors que la conjugaison de tous ces l ments permet de qualifier la vitamine C1000 Laboratoires VITARMONYL de m dicament par pr sentation Attendu qu au regard de la d finition du m dicament par fonction il convient de relever que ce produit compos de 1000 mg d acide ascorbique est un antioxydant susceptible selon des travaux scientifiques vers s aux d bats d avoir des effets physiologiques en fonction de la dose administr e que d s lors de par action pharmacologique ou m tabolique qu il exerce il est administr en vue de corriger des fonctions physiologiques Attendu par ailleurs que l article 3 de l arr t du 9 mai 2006 relatif au nutriments pouvant tre employ s dans la fabrication des compl ments alimentaires A pr voit que l utilisation des substances vitaminiques et min rales num r es l annexe II Y ne doit pas conduire un d passement des doses journali res mentionn es l annexe III du pr sent arr t compte tenu de la portion journali re de produit recommand e par le fabricant telle qu elle est indiqu e dans l tiquetage que l a
23. extes qui r gissent la notion de m dicament dont la commercialisation est r serv e aux seuls pharmaciens Attendu que le monopole l gal des pharmaciens dont le fondement est la pr servation de la sant publique est consacr par l article L 4211 1 du Code de la sant publique au terme duquel Sont r serv s aux pharmaciens 1 La pr paration des m dicaments destin s l usage de la m decine humaine 4 La vente en gros la vente au d tail et la dispensation au public des m dicaments 5 La vente des plantes m dicinales inscrites la pharmacop e sous r serve des d rogations tablies par d cret Attendu que le m dicament est d fini par l article L 5111 1 du Code de la sant publique qui dispose On entend par m dicament toute substance ou composition pr sent e comme poss dant des propri t s curatives ou pr ventives l gard des maladies humaines ou animales premi re d finition ainsi que toute substance ou composition pouvant tre utilis e chez l homme ou chez l animal ou pouvant leur tre administr e en vue d obtenir un diagnostic m dical ou de restaurer corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exer ant une action pharmacologique immunologique ou m tabolique deuxi me d finition Attendu qu il ressort de cette double d finition elle m me en conformit avec le droit communautaire directive 2004 27 CE du 31 mars 2004 qu un produit peut tre quali
24. fi de m dicament en consid ration de la pr sentation qui en est faite et ou sur la base de la fonction qui peur lui tre attribu e Attendu que la pr sentation consiste inciter un consommateur moyennement avis acheter un produit auquel le fabricant va donner l apparence d un m dicament ayant la propri t de pr venir ou de gu rir les maladies peu importe au demeurant que cette propri t soit r elle ou illusoire et que la pr sentation des propri t s pr ventives ou curatives soit affirm e ou sugg r e pr sentation explicite ou pr sentation implicite Attendu ainsi que sera consid r comme m dicament un produit explicitement pr sent comme tel d s lors que sont vis s m me sous une forme d guis e des tats pathologiques que de m me un produit sera implicitement pr sent comme un m dicament d s lors qu un faisceau d indices concordants permet de retenir que la pr sentation qui en est faite conforte les consommateurs dans l id e qu ils acqui rent un m dicament forme gal nique mode d emploi assimilable une posologie utilisation d une terminologie scientifique Attendu que le m dicament par fonction est d fini par la deuxi me partie du premier alin a de l article L 5111 1 du Code de la sant publique comme toute substance ou composition pouvant tre utilis e chez l homme ou chez l animal ou pouvant leur tre administr e en vue d tablir un diagnostic m dical ou de restaur
25. ies que la feuille de vigne rouge et la baie de myrtille sont compos es d anthocyanosides qui d une mani re g n rale diminuent la perm abilit des capillaires augmentent leur r sistance et exercent un effet anti oed mateux par leur action sur un syst me enzymatique de la paroi vasculaire Attendu que la vigne rouge et la myrtille sont des plantes m dicinales inscrites la pharmacop e et qu titre d rogatoire elles peuvent tre librement commercialis es par des non pharmaciens condition que ce ne soit qu en l tat c est dire sans transformation conform ment l article D 4211 11 du Code de la sant publique ce qui n est manifestement pas le cas en l esp ce Attendu d s lors que le produit incrimin poss de des principes actifs susceptibles de restaurer corriger ou modifier un d sordre organique il y a lieu de la qualifier de m dicament par fonction Attendu superf tatoirement que les laboratoires BOIRON ont obtenu une AMM pour le produit Vigne rouge BOIRON qui contient cette plante en tant que substance active ce qui d montre que le produit n est pas un compl ment alimentaire mais un m dicament 15 Attendu que deux produits similaires pr sents sur le march ne peuvent Fecevoir deux qualifications juridiques diff rentes et cette divergence de qualification doit se r gler conform ment aux termes de l article L 5111 1 in fine du Code de la sant publique n cessairement en fave
26. ion de m dicament en application de la r gle pos e l article L 5111 1 in fine du Code de la sant publique cf supra 10 A Le produit Vitamine C1000 de marque Laboratoires VITARMONYL Fabrice CAHIERC Attendu que plusieurs l ments conf rent ce produit la qualification de m dicament de pr sentation Attendu tout d abord que la commercialisation de ce produit sous la d nomination Laboratoires VITARMONYL tend faire croire aupr s du consommateur moyennement avis qu il est fabriqu par un tablissement pharmaceutique M Attendu en second lieu que cette conviction est renforc e par la pr sentation du produit identique aux sp cialit s pharmaceutiques de m me nature vendues en officine forme gal nique et mentions relatives la composition et la posologie que la posologie croquer ou sucer un comprim par jour de pr f rence le matin ainsi que les indications relatives aux pr cautions d emploi et aux effets ind sirables une consommation excessive peut entra ner des troubles gastro intestinaux sans gravit Ne pas donner aux enfants de moins de trois ans Contient de la ph nylalanine sont identiques aux mentions inscrites sur les sp cialit s pharmaceutiques Attendu enfin que le produit fait r f rence ses propri t s pr ventives ou curatives en ce qu il est pr cis qu il soutient l organisme dans de nombreuses r actions m taboliques comme celles permettant de renforcer l
27. les femmes enceintes pour la diminution des crampes et l allongement de la dur e de gestation Attendu ainsi que compte tenu des propri t s th rapeutiques conformes l effet revendiqu le produit en cause est destin tre administr en vue de corriger ou de modifier des fonctions physiologiques en exer ant une action pharmacologique ou m tabolique Attendu enfin qu il existe plus de 25 sp cialit s pharmaceutiques contenant de la vitamine B1 commercialis es en tant que substance active 17 sp cialit s pharmaceutiques contenant de la vitamine B2 commercialis es en tant que substance active et 37 sp cialit s pharmaceutiques contenant de la vitamine B6 commercialis es en tant que substance active Attendu que de tout cela il r sulte que le produit litigieux est bien un m dicament par pr sentation et par fonction C Le produit sirop NATESSENCE Institut Plantes et Nature Charles KLOBOUKOFF Attendu tout d abord que ce produit se pr sente sous forme de sirop c est dire de fa on identique aux sp cialit s pharmaceutiques vendues en officine destin es au traitement de la toux Attendu en deuxi me lieu que les pr conisations d usage de ce produit sont une cuill re soupe pendant chaque repas p riode d attaque ou au d but de l hiver une cuill re soupe matin midi et soir pendant une semaine que cette pr conisation d usage est tout fait similaire une posologie m dicamen
28. ment ce qu retenu le Tribunal correctionnel de MARSEILLE le sirop NATESSENCE constitue bien un m dicament par pr sentation et par fonction D Le produit Elixir circulation de marque NATURLAND Philippe ROMBI Attendu tout d abord que ce produit est pr sent comme une sp cialit pharmaceutique sous forme de sirop avec des mentions relatives la composition et la posologie 14 Attendu que ce produit est pr sent comme suit Jambes lourdes fragilit des veines et des vaisseaux De tous temps l homme a cherch dans la nature et le monde v g tal des rem des pour soulager les maux dont il souffrait Hier v ritables recettes de sant ayant m me selon le c l bre m decin PARACELSE XVI me si cle les vertus de prolonger la vie Elixir ad longam vitam les Elixirs avaient la propri t de potentialiser les vertus curatives des plantes qui les composaient Aujourd hui pour vous apporter une r ponse naturelle douce et sp cifique tous vos maux quotidiens Inspir de recettes de sant ancestrales l Elixir circulation lib re gr ce sa formule les principes actifs de la vigne rouge de la myrtille plantes sp cialement choisies pour leur action vitaminique P particuli rement b n fique la circulation Attendu que la posologie indique 1 2 cuill res caf avant ou apr s chaque repas prendre pures ou dilu es dans une tisane ou de l eau En cure d un mois renouveler t
29. nclusions d velopp es par le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens devant la Cour d appel de LYON ne constitue une nouveaut ou une surprise pour les autres parties les moyens et arguments pr sent s tant les m mes qu en premi re instance MARSEILLE et devant la Cour d appel d AIX EN PROVENCE que la seule communication de d cisions de justice ne saurait entra ner une violation du principe du contradictoire ces d cisions de justice tant publiques et parfaitement accessibles tous Attendu en tout tat de cause que Charles KLOBOUKOFF d veloppe dans ses conclusions une argumentation au fond en r ponse aux pr tentions du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens qui d montre l vidence qu il ne subit aucune atteinte dans l exercice des droits de sa d fense Attendu qu il convient donc de rejeter la demande du conseil de Charles KLOBOUKOFF tendant voir cart es des d bats les pi ces et conclusions du Conseil National de Ordre des Pharmaciens Sur la prescription de l action publique concernant Charles KLOBOUKOFF Attendu que le moyen tir de la prescription de l action publique avait t soulev en premi re instance par le conseil de Fabrice CAHIERC qui juste titre ne le soutient plus devant la Cour d appel de c ans mais est d velopp pour la premi re fois en cause d appel par l avocat de Charles KLOBOUKOFF que ce dernier soutient que la plainte du Conseil National de l Ordre
30. nnexe II de l arr t du 9 mai 2006 relative aux doses journali res maximales indique pour la vitamine C 180 mg Attendu en cons quence que la qualification de compl ment alimentaire du produit revendiqu e par Fabrice CAHIERC ne peut pas tre retenue Attendu enfin que s agissant des risques sur la sant et de l ampleur de la diffusion de la vitamine C la vitamine C peut entra ner des effets ind sirables tels que diarrh e douleur abdominale lithiase r nale naus es et vomissements il existe plus de 70 sp cialit s pharmaceutiques poss dant une autorisation de mise sur le march contenant de la vitamine C commercialis es en tant que substance active 11 Attendu en d finitive et contrairement ce qu a conclu le Tribunal correctionnel de MARSEILLE le produit Vitamine C1000 est bien un m dicament par pr sentation et par fonction B Le produit magn sium B1 B2 B6 de marque Laboratoires VITARMONYL Fabrice CAHIERC Attendu que l aussi ce produit est pr sent de la m me mani re que des sp cialit s pourvues d AMM vendues en pharmacie fabriqu es par des tablissements pharmaceutiques habilit s incitant ainsi le consommateur penser qu il se trouve en pr sence d un m dicament pr sentant les m mes garanties de contr le et de fiabilit Attendu qu il se pr sente dans une forme gal nique avec des mentions relatives la composition et la posologie Attendu qu
31. nsi que des l ments de preuve contradictoirement d battus ne saurait tre admis Attendu que faisant droit aux moyens d velopp s par le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens relatifs aux l ments constitutifs de l infraction d exercice ill gal de la pharmacie la Cour de cassation a cass l arr t du 31 octobre 2007 en ses seules dispositions civiles ayant dit non caract ris le d lit d exercice ill gal de la pharmacie et ayant d bout la partie civile de ses pr tentions l encontre de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI toutes autres dispositions tant express ment maintenues Attendu qu ainsi l arr t de la Cour d appel d AIX EN PROVENCE est d finitif en ce qu il a d bout le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens de ses demandes indemnitaires formul es l encontre d Alain AURIAULT et l a par cons quent mis hors de cause Attendu qu il convient donc de constater que la Cour d appel de c ans n est pas saisie de la question de l ventuelle responsabilit civile d Alain AURIAULT laquelle a t d finitivement cart e et que c est tort qu Alain AURIAULT a t cit compara tre l audience de la Cour d appel de renvoi ce que ne conteste d ailleurs pas la partie civile qui ne formule pr sentement aucune demande l encontre d Alain AURITAULT Attendu que pr alablement l examen des faits reproch s chacun des pr venus il convient de rappeler les t
32. oubles respiratoires et l ambition de restaurer modifier ou corriger des fonctions organiques 13 Attendu enfin que les vertus th rapeutiques figurant sur le produit sont tout fait similaires celles indiqu es par l AFSSAPS pour les m dicaments base de plantes c est ainsi que l eucalyptus est traditionnellement utilis dans les toux b nignes occasionnelles le bouillon blanc est traditionnellement utilis dans les toux b nignes occasionnelles comme traitement adoucissant pour le soulagement temporaire des maux de gorge et des enrouements passagers ainsi que pour l hygi ne buccale Ja violette est traditionnellement utilis e dans les toux b nignes occasionnelles ainsi que comme traitement adoucissant Je bourgeon de pin est traditionnellement utilis dans les toux b nignes occasionnelles pour le soulagement temporaire des maux de gorge et des enrouements passagers en cas de nez bouch ou de rhume ou enfin au cours des affections bronchiques aigu s b nignes Attendu que cet ensemble d indices concordants permet de qualifier de m dicament la pr sentation du sirop NATESSENCE Attendu en outre que le sirop NATESSENCE est compos de propolis et de plantes m dicinales savoir l eucalyptus la bouillon blanc la violette et les bourgeons de pin substances dont les propri t s pharmacologiques sont tablies en tant que plantes m dicinales inscrites la pharmacop e
33. quement contradictoirement en mati re correctionnelle sur int r ts civils apr s en avoir d lib r conform ment la loi Rejette la demande de Charles KLOBOUKOFF tendant voir cart es des d bats les conclusions et pi ces communiqu es par le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens Constate que l arr t de la Cour d appel d AIX EN PROVENCE du 31 octobre 2007 est d finitif en ce qu il a d bout le Conseil National de l Ordre des Pharmaciens de ses demandes l encontre d Alain AURIAULT Infirme le jugement du Tribunal de Grande Instance de MARSEILLE du 8 juillet 2005 en ce qu il a d clar irrecevable la constitution de partie civile du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens l encontre de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI Statuant nouveau Dit que Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI se sont rendus coupables des faits d exercice ill gal de la profession de pharmacien vis s la pr vention D clare recevable et bien fond e la constitution de partie civile du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens l encontre de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOPFF et Philippe ROMBI Condamne Fabrice CAHIERC payer au Conseil National de l Ordre des Pharmaciens la somme de 25 000 euros titre de dommages int r ts en r paration de son entier pr judice et celle de 4 000 euros sur le fondement de l article 475 1 du Code de Proc dure P nale Condamne Charles KLO
34. rois quatre fois par an Attendu qu l vidence ce produit n est nullement destin compl ter les apports d un r gime alimentaire mais bien pr venir ou gu rir un tat pathologique qu en effet les indications port es sur le produit incitent le consommateur rem dier par autom dication des tats pathologiques mentionn s au sein du classement international des maladies tels que les troubles de la circulation ou des pathologies circulatoires des membres inf rieurs Attendu que les all gations th rapeutiques figurant sur le produit se calquent sur celles indiqu es par l AFSSAPS pour les m dicaments base de plantes qu ainsi selon l AFSSAPS la vigne rouge et la myrtille sont traditionnellement utilis es dans la manifestation de la fragilit des petits vaisseaux de la peau et sont traditionnellement utilis es en vue de diminuer les sensations de jambes lourdes Attendu que le produit en cause est pr sent de la m me mani re que des sp cialit s d AMM vendues en pharmacie fabriqu es par des tablissements pharmaceutiques habilit s incitant ainsi le consommateur penser qu il se trouve en pr sence d un m dicament pr sentant les m mes garanties de contr le et de fiabilit qu il s agit donc bien d un m dicament par pr sentation Attendu en outre que le produit Elixir circulation est compos de vigne rouge et de myrtille substances dont les propri t s pharmacologiques sont tabl
35. teuse Attendu en troisi me lieu que la pr sentation du produit fait tat de ses propri t s pr ventives ou curatives puisqu il est indiqu bien tre de la gorge et des voies respiratoires propolis riche en flavono des et antibiotique naturel violette favorise le bien tre respiratoire thym plante antiseptique effet b n fique sur les voies respiratoires sup rieures bouillon blanc effet expectorant eucalyptus balsamique interrompt les s cr tions exag r es Attendu que ces termes correspondent aux maux de gorge et la pharyngite lesquels sont des tats pathologiques mentionn s au classement international des maladies Attendu que le produit pr sent est un sirop qui tend traiter les toux grasses par l effet expectorant en interrompant les s cr tions exag r es et l action antiseptique du thym et par cons quent soigner une maladie dans la mesure o la toux grasse n est pas physiologique mais bien pathologique m Attendu que la pr sentation d un tel produit pour soulager des troubles respiratoires ou apaiser une gorge irrit e a pour effet d inciter le consommateur acqu rir ledit produit non pas dans un but alimentaire mais bel et bien pour pr venir ou soigner un tat pathologique que la mention appos e sur le produit ce cocktail est destin adoucir la gorge et retrouver un bien tre respiratoire implique l tat pathologique de gorge irrit e et de tr
36. tional de l ordre des pharmaciens a r guli rement relev appel de ce jugement sur les dispositions civiles le 15 juillet 2005 et la Cour d appel d AIX en PROVENCE par arr t contradictoire du 31 octobre 2007 a constat que le jugement avait acquis l autorit de la chose jug e au p nal a confirm le jugement d f r en toutes ses dispositions civiles et a rejet toutes autres demandes Le Conseil national de l ordre des pharmaciens a form un pourvoi en cassation l encontre de cette d cision et par arr t du 5 mai 2009 la chambre criminelle de la Cour de cassation a cass et annul en ses seules dispositions civiles ayant dit non caract ris le d lit d exercice ill gal de la pharmacie et ayant d bout la partie civile de ses pr tentions l encontre de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI toutes autres dispositions tant express ment maintenues l arr t susvis de la Cour d appel d AIX EN PROVENCE et a renvoy la cause et les parties devant la Cour d appel de LYON pour qu il soit nouveau jug sur les seuls int r ts civils dans les limites de la cassation prononc e MOTIFS DE LA D CISION En la forme Attendu que le Conseil national de l ordre des pharmaciens Alain AURIAULT Philippe ROMBI Fabrice CAHIERC et Charles KLOBOUKOFF taient repr sent s par leur conseil respectif qu il sera d s lors statu par arr t contradictoire l gard de toutes les parties Sur le fond
37. ur de la qualification de m dicament plus protectrice du consommateur Attendu en cons quence que la Cour r forme le jugement entrepris en ce quil n a pas retenu la qualification de m dicament pour le produit Elixir circulation de marque NATURLAND Attendu que l infraction d exercice ill gal de la pharmacie est donc bien tablie l gard de Fabrice CAHIERC Charles KLOBOUKOFF et Philippe ROMBI en ses l ments mat riel et intentionnel Attendu en effet qu ils n ont pas contest avoir commercialis les produits en cause se bornant les qualifier de compl ments alimentaires alors qu il s agit de m dicaments Attendu que les pr venus ne sauraient arguer de leur ignorance concernant la l gislation du m dicament alors que pr cis ment leur syst me de d fense consiste invoquer des qualifications l gales distinctes pour chapper au dispositif de sant publique que l l ment intentionnel du d lit est donc bien constitu Attendu qu il convient d s lors d infirmer le jugement du Tribunal correctionnel de MARSEILLE du 8 juillet 2005 en d clarant recevable et bien fond e la constitution de partie civile du Conseil National de l Ordre des Pharmaciens Attendu que l article L 4231 2 du Code de la sant publique donne comp tence au Conseil National de l Ordre des Pharmaciens pour exercer tous les droits r serv s la partie civile relativement aux faits portant un pr judice direct ou indirect
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