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1. trouver ici un logiciel pour leur premier cours rien d utilisable pour le deuxi me cours l deux logiciels qui pourraient convenir pour le troisi me cours ailleurs une douzaine de logiciels entre lesquels il faut choisir pour le quatri me cours etc Je suis convaincu que dans dix ans aucun diteur n acceptera de publier un livre s il n est pas accompagn de disquettes pour ordinateur multim dia avec des images anim es des commentaires sonores des exercices et des exemples interactifs et une claire d finition de la strat gie p dagogique mise en uvre dans l approche int gr e livre disquettes Ce qui est important c est que contrairement ce qui se passe aujourd hui le logiciel couvrira une ann e scolaire compl te ou un domaine entier avec une strat gie p dagogique coh rente et compl men taire de celle du livre Rien n emp chera un enseignant d acheter deux manuels et d utiliser le livre de l un et les disquettes de l autre ma s au moins il n aura plus comme aujourd hui collectionner des disquettes trouv es gauche et droite avec l obligation de tester chacune en d tail pour s assurer de sa valeur p dagogique Il en r sulte que l criture d un manuel va devenir beaucoup plus difficile et imposer un travail en groupe de plusieurs sp cialistes son image vid o Mais c est une r gle bien connue de l Informatique que celle ci lib re l individu des t ches serviles et qu en change elle demande b2. tait possible qu la condition que l ordinateur remplace ce qui est le plus co teux dans l enseignement c est dire les Jacques HEBENSTREIT LE BULLETIN DE L EPI 63 enseignants et pour achever la d monstration il fallait videmment r duire l activit des enseignants la seule chose qu un ordinateur sache faire savoir la manipulation syntaxique de caract res ce qui conduisit forger l axiome selon lequel Enseigner c est transmettre des connais sances Le caract re grotesque de cette affirmation si elle tait vraie on aurait ferm toutes les coles depuis l invention de l imprimerie n a pas emp ch son succ s et nous aurons l occasion d y revenir propos du r le que l on pr tend faire jouer aujourd hui dans l enseignement la communication aux banques de donn es et autres r seaux d ordinateurs Au d but des ann es 70 le probl me change d chelle d une part parce que l av nement des mini ordinateurs des prix mini et la g n ralisation du temps partag tend le march de l informatique et du m me coup sensibilise les gouvernements des pays d velopp s aux enjeux conomiques de l informatique et d autre part parce que l accrois sement du nombre d ordinateurs dans ces pays contribue cr er des emplois en informatique alors que les conomies occidentales commencent entrer en r cession et pose du m me coup le probl me de la formation l informatique Comme le dit tr s bien le Sta
3. cuter grande vitesse des logiciels g n raux comme des diteurs de texte des tableurs des bases de donn es des logiciels de musique et de dessin et doivent autant que possible avoir des crans en couleur il est inutile d introduire des ordinateurs dans un tablissement d enseignement aussi longtemps que tous les enseignants qui sont les utilisateurs potentiels de ces machines n ont pas re u une formation significative celle ci comprend bien s r les connaissances n cessaires la mise en oeuvre du mat riel et du logiciel ma s doit porter pour l essentiel sur les aspects p dagogiques de l usage des ordinateurs LE BULLETIN DE L EPI LES NOUVELLES TECHNIQUES DE L INFORMATION 68 aussi longtemps qu il n y a qu un petit nombre d ordinateurs dans une cole on pourra faire des exp riences mais rien ne changera de mani re permanente ni dans le comportement des l ves ni dans le contenu de l enseignement ni dans le fonctionnement de l institution Cela a t constat m me dans les pays les plus avanc s ou le ratio est d un ordinateur pour 15 ou 20 l ves et ce r sultat est non seulement contraire ce qui tait esp r mais il est tr s regrettable car il signifie que l effet boule de neige sur lequel on comptait beaucoup n existe pas dans ce domaine Un sc nario pour les dix prochaines ann es Pour tablir ce sc nario j ai choisi une m thode que j appellerai Imaginer le futur le plus probable
4. jusqu pr sent nous sera malheureusement d un faible secours Je suis conscient que j ai pos beaucoup plus de questions que je n ai apport de r ponses mais je crois que nous devons accepter l id e que nous entrons dans une re nouvelle pour laquelle nous n avons pas les r ponses et que de nombreuses recherches seront n cessaires pour les trouver Mais apr s tout il est plut t r confortant de penser que 500 ans apr s la d couverte de l Am rique il reste encore des domaines entiers d couvrir et explorer Jacques HEBENSTREIT 30 Mars 1992 NDLR Ce texte est celui d une conf rence donn e aux Journ es organis es par Olivetti Flaines du 2 au 4 avril 1992 LE BULLETIN DE L EPI LES NOUVELLES TECHNIQUES DE L INFORMATION 74 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1 B F Skinner The technology of teaching Appleton Century Crofts 1968 2 A Pantages Control Data s education offering Electronics May 1976 3 Computers and education which role for international research Report of the Stanford Unesco Symposium Stanford University March 1986 4 J Hebenstreit Informatique et enseignement Comptes rendus de l Acad mie des Sciences La vie des sciences tome 1 n 5 oct 1984 5 Two years on Report of the Director Coucil for educational technology NDPCAL 1975 6 The Fourth revolution Report by the Carnegie Commission on higher education Mac Graw Hill 1972 7 Power on New tools for
5. s r de tirer le meilleur parti LE BULLETIN DE L EPI LES NOUVELLES TECHNIQUES DE L INFORMATION 66 des quelques ordinateurs install s mais aboutit concr tement 4 un mode d utilisation qui tait celui des Centres de Calcul il y a trente ans Il n est peut tre pas inutile de rappeler que PC qui est devenu synonyme de micro ordinateur signifie Personal Computer mais qu un l ve qui va la salle des ordinateurs sur l ordre de son professeur pour utiliser un logiciel choisi par son professeur n a pas du tout l impression que l ordinateur qu il utilise est un ordinateur personnel c est dire un ordinateur qui travaille pour lui Parall lement l enseignant qui a obtenu l usage de la salle pendant une heure cherche tirer le meilleur parti de ce temps et choisira de pr f rence un logiciel qui occupera les l ves pendant toute la dur e de l heure Ceci est louable en soi mais a pour effet d aboutir une pratique qui est l inverse de la pratique usuelle qui consiste pr cis ment occuper l ordinateur le plus possible pour lib rer l utilisateur des t ches correspondantes Cet tat de choses conduit naturellement les auteurs de logiciels qui savent que ce sont les enseignants qui d cident des achats crire des logiciels qui occupent les l ves pendant une heure et qui ne sont pas trop loign s des pratiques p dagogiques habituelles des enseignants Comme le dit l OTA 7 Globalement le r sultat est un e
6. teaching and learning US Congress Office of Technological Assessment OTA SET 379 Washington DC Sept 1988 8 M Carnoy H Daley L Loop Education and computers Vision and reality Unesco report ED 87 WS 37 1987 9 J Hebenstreit Computers in education Things to come Proc 8th International Conference on Technology in Education Brussels 1989 10 J Hebenstreit Computers in education The ten next years Keynote speech ICTE 92 Paris 16 19 March 1992 Consulter galement le r pertoire informatis des articles EPI parus depuis 1971 sous MS DOS pour compatibles PC Jacques HEBENSTREIT LE BULLETIN DE L EPI
7. 1985 PLATO serait l origine de la moiti du chiffre d affaires de CDC En r alit PLATO a r guli rement fait du d ficit et la compagnie CDC a depuis plusieurs ann es arr t toute activit dans le domaine de l informatique On peut dire de mani re g n rale que la totalit des actions entreprises pendant les ann es 60 pour introduire des ordinateurs dans l ducation se sont sold es par des checs dans la mesure o les produits et les projets ont dur s ce que duraient les subventions qui les faisaient vivre Il y a cela plusieurs raisons les ordinateurs taient tr s chers et de ce fait leur usage g n ralis dans l ducation tait compl tement utopique les projets taient tr s ponctuels dans le temps et dans l espace et ne concernaient en aucune fa on le corps enseignant dans son ensemble les logiciels taient tr s rudimentaires et ne pouvaient en aucune fa on s duire des enseignants et encore moins des l ves mais pour des raisons de marketing cette p riode est aussi celle qui a lanc une id e profond ment erron e qui empoisonne jusqu aujourd hui tout ce qui a trait aux NTI dans l ducation En effet pour tenter de faire accepter l id e de l usage de l ordinateur dans l ducation il fallait n cessairement prouver que l ducation avec ordinateur tait comp titif en co t avec l enseignement traditionnel Or compte tenu du prix des ordinateurs l poque la d monstration n
8. 61 LES NOUVELLES TECHNIQUES DE L INFORMATION DANS L EDUCATION VERS UN NOUVEAU PARADIGME Jacques HEBENSTREIT PREAMBULE Il existe deux mani res extr mes de faire de la prospective L une consiste faire table rase du pass car le poids du pass est un obstacle au progr s et d crire l avenir comme la mise en oeuvre rapide massive et d ailleurs in vitable des techniques les plus r centes en y incluant de pr f rence celles qui sont encore en gestation dans la t te des chercheurs pour mieux frapper les imaginations Cela a donn dans le pass des livres chocs qui se sont tr s bien vendus mais que l on classerait aujourd hui dans la cat gorie des livres humoristiques plut t que dans la cat gorie de la science fiction Une autre mani re extr me de faire de la prospective consiste analyser le pass faire le compte des pesanteurs et des inerties en tous genres pour finir par dire face au changement Nous avons toujours fait comme ci pourquoi changer aujourd hui suivi de Nous n avons jamais fait comme a pourquoi commencer aujourd hui J ajoute que les ouvrages de ce type sont peu r pandus car ils se vendent tr s mal actuellement le public pr f rant visiblement Apocalypse Now la stagnation Entre ces deux positions il existe naturellement beaucoup d autres fa ons de faire de la prospective en m langeant en proportions variables les deux attitudes extr mes En ce qui concerne le r le des Nouvell
9. 64 mat riel En fait m me ce type de formation semble poser des probl mes de mise en oeuvre C est dans ces conditions que sont lanc s au d but des ann es 70 divers projets dont le projet francais connu sous le nom Exp rience des 58 lyc es 4 et le projet anglais NDPCAL 5 National Development Program for Computer Assisted Learning qui seront les premiers jalons exp rimentaux d une utilisation semi massive des ordinateurs dans l ducation en Europe LA SITUATION ACTUELLE L apparition du micro ordinateur vers la fin des ann es 70 allait relancer les actions politiques en faveur des ordinateurs dans l ducation et cette fois c est par milliers ou par dizaines de milliers que des micro ordinateurs furent install s dans les coles et les universit s au point que le ratio du nombre d l ves par ordinateur dans les pays les plus avanc s est aujourd hui de l ordre de un ordinateur pour environ trente l ves et qu il n y a pratiquement plus une seule cole n ayant pas au moins un ordinateur Par ailleurs des efforts parfois consid rables furent faits pour la formation des enseignants mais malgr leur ampleur ces efforts furent insuffisants d une part en quantit on admet que dans les pays les plus avanc s il n y a gu re plus de 25 du corps enseignant qui a re u un minimum de formation mais surtout en qualit car cette formation se limitait le plus souvent au mode d emploi de l ordinateur et des logiciel
10. ait avant dix ans Ceci m am ne aux probl mes du logiciel Beaucoup d enseignants se plaignent de la mauvaise qualit des logiciels ducatifs Je pense qu une bonne part de ces logiciels sont en effet anciens et par cons quent p rim s et pourraient tre r form s sans regret Une autre part plus r cente con ue par de tr s bons auteurs est aussi bonne que les circonstances c est dire les normes contraintes que font peser sur le concepteur le fonctionnement de la salle d ordinateur ainsi que la volont de ne pas heurter la p dagogie traditionnelle des enseignants le permettent et cela quoi qu en disent les enseignants En v rit ce que les enseignants critiquent sans en avoir toujours clairement conscience c est moins le logiciel que l existence des salles d ordinateurs qui par les contraintes qu elles imposent limitent consid rablement les usages p dagogiques des ordinateurs Jacques HEBENSTREIT LE BULLETIN DE L EPI 71 Si l on admet que l av nement de l ordinateur de poche sonne la fin du syndrome de la salle d ordinateurs que va t il se passer pour le logiciel lorsque chaque l ve disposera de son propre ordinateur de poche A mon avis la situation de patchwork du logiciel actuel est catastrophique et ne pourra pas continuer Il para t impensable que dans dix ans les enseignants soient condamn s consulter des centaines de pages de catalogues sur papier ou sur cran pour arriver comme aujourd hui
11. ans dans moins de 5 ans nous pourrons acheter un ordinateur de poche que vous pouvez appeler note book ou pen book ou ce qui vous plaira selon la compagnie que vous pr f rez avec un cran couleur cristaux liquides plus rapide qu un PC 10 Mo de RAM et Jacques HEBENSTREIT LE BULLETIN DE L EPI 69 100 Mo sur disque pour moins de 3000 F Ceux qui auraient tendance croire que j exag re n auront pas besoin d aller jusqu Tokyo pour acheter le SONY Discman il leur suffira d attendre encore un mois ou deux pour l acheter Paris ceci conduira naturellement la disparition du syndrome de la salle d ordinateurs o les machines sont utilis es par l institution pour des besoins institutionnels La baisse des prix et la r duction de volume permettra finalement chaque l ve d avoir son ordinateur disposition exactement comme il a aujourd hui une calculette cette disparition de la salle institutionnelle va ouvrir tout un en semble de nouvelles possibilit s sur lesquelles nous ne savons pratiquement rien comme le souligne le Rapport du Symposium Stanford UNESCO Rien ne permet de nous prononcer sur la validit que conserveront les r sultats obtenus dans un milieu pauvre en ordinateurs lorsqu on reproduira les exp riences dans un milieu satur en ordinateurs l usage des ordinateurs dans l ducation sera partag entre diverses activit s n cessitant des logiciels de divers types assistance l enseigna
12. dans la classe et hors de la classe en quoi et comment peut il contribuer am liorer le processus enseignement apprentissage en quoi peut il ou doit il modifier le contenu et les m thodes d ensei Jacques HEBENSTREIT LE BULLETIN DE L EPI 73 gnement etc Nous ne savons pratiquement rien sur ces probl mes et il est donc urgent d y r fl chir Il y a quelques ann es certains ont pens que les principaux probl mes de l introduction des nouvelles technologies de l information dans l ducation avaient t r solus au moins dans les grandes lignes et qu il ne restait plus qu am liorer ce qui avait t fait Ceci a conduit remplacer l EAO par l EIAO I comme Intel ligent remplacer le mode tutoriel par le mode tutoriel visant la ma trise ou remplacer la r solution de probl me par la r solution de probl me assist e par expert en ajoutant ici et l des aides interactives pour rendre l ensemble plus attractif Ce que je viens de dire durant les 15 derni res minutes montre l vidence que les auteurs de ces propositions taient comme on dit c t de la plaque En un temps tr s court les technologies de l information ont chang tr s vite comme ont chang les r les qu elles peuvent et vont jouer dans l ducation Un certain nombre d applications r centes ouvrent de nouvelles perspectives pour am liorer l ducation mais comme je l ai d j dit ce que nous avons exp riment et fait
13. eaucoup plus d efforts sur le plan de la conception l criture d un manuel ne sera pas une exception Connecter un ordinateur un r seau t l phonique ouvre toutes les possibilit s de communication locales et lointaines pour la voix les donn es et les images en mode interactif conversation t l conf rences vid oconf rences ou en mode diff r courrier lectronique fax Leur utilit pour l ducation a t A mon avis grandement exag r e souvent pour des raisons commerciales et la description po tique des enfants communiquant tout autour du monde oublie le simple fait qu il existe sur terre plus de 1 000 langues et dialectes et que les enfants ont du mal LE BULLETIN DE L EPI LES NOUVELLES TECHNIQUES DE L INFORMATION 72 pratiquer plusieurs langues trang res De plus le co t des t l communications est sans commune mesure avec le budget disponible dans les coles et croit tr s vite d s que l on veut transmettre des images fixes ou anim es m me en les comprimant beaucoup Toutes ces raisons font penser qu il n y aura pas d utilisation massive des t l communi cations dans l enseignement dans les ann es venir ceci ne s applique pas l enseignement distance qui est un autre probl me CONCLUSION Je l ai d j dit mais il n est pas inutile de le r p ter le succ s ou l chec de l introduction des ordinateurs dans l ducation d pend au premier chef d une seule et m me person
14. es Techniques de l Information NTD dans l Education on a assist une volution tr s sensible du contenu des rapports de prospective depuis l optimisme sans faille des ann es 60 jusqu aux attitudes tr s critiques et un peu d senchant es de ces derni res ann es et il nous semble important d analyser les raisons de cette volution car ces raisons font notre avis partie du probl me LE BULLETIN DE L EPI N 67 LES NOUVELLES TECHNIQUES DE L INFORMATION 62 L INTRODUCTION DES ORDINATEURS DANS L EDUCATION L id e d utiliser des ordinateurs dans l ducation remonte au d but des ann es 60 o l on vit appara tre suite aux th ories de B F Skinner 1 des machines enseigner d j multim dia puisque r sultant de l assemblage d un ordinateur d un magn tophone et de projecteurs de vues fixes et ou de films Le seul mat riel qui eut une existence commerciale fut le syst me 1500 d IBM mais sa carri re fut extr mement br ve L invention du fonctionnement en temps partag c est dire la possibilit de connecter un puissant ordinateur un grand nombre de terminaux qui se partageaient la puissance de traitement de l ordinateur conduisit la firme Control Data Corporation CDC financer le projet PLATO Programmed Logic for Automatic Teaching Operations de l Uni versit d Illinois PLATO fut finalement commercialis par CDC et R Morris Vice Pr sident de CDC pour l EAO n h sitait pas pr dire 2 que vers
15. est dire lorsque chaque l ve et chaque enseignant aura son ordinateur portatif en permanence sous la main C est la condition n cessaire m me si elle n est pas suffisante elle seule pour qu apparaisse un changement de pratique pour que l ordinateur devienne r ellement un outil personnel entre les mains de chaque l ve lui permettant enfin de faire ce qu il a envie comme il en a envie et au moment o il en ressent le besoin dans le cadre de son travail Ce que nous avons appris jusqu ici Les exp riences la pratique et les recherches men es pendant ces vingt derni res ann es nous ont appris un certain nombre de faits importants quand on traite de technologie et d ducation le sujet principal est l ducation et pas la technologie Les nouvelles technologies de l information sont en train de changer beaucoup de choses dans notre soci t mais le simple fait de l existence de ces technologies n est pas une raison suffisante pour les utiliser dans l ducation Nous savons cependant aujourd hui qu elles peuvent tre utiles dans l ducation et nous pensons que les am liorations qui ont t constat es lorsque ces technologies sont utilis es par des enseignants bien form s au bon moment de la bonne fa on et dans le bon environnement sont significatives Les ordinateurs utilis s dans l enseignement y compris le primaire ne doivent en aucun cas tre des ordinateurs jouets Ils doivent tre capables d ex
16. et op rer par interpolation entre ce futur et le pr sent je suis d sol que cela n arrive pas faire un bel acronyme et bien que cela ressemble la m thode Adelphi cette m thode est tr s diff rente Il peut sembler trange de baser une strat gie pour le futur sur l imagination mais mon exp rience depuis trente ans au moins en ce qui concerne la technologie dans l ducation m a montr que l autre m thode qui consiste planifier une am lioration pour l ann e prochaine suivie d une nouvelle am lioration pour l ann e suivante etc pouvait la rigueur donner satisfaction il y a 50 ans mais ne marche plus du tout aujourd hui cette m thode dite d extrapolation est une des meilleures m thodes connues pour se lancer dans des activit s menant des culs de sac co teux car c est la meilleure fa on d tre oblig de repartir de z ro chaque fois qu une nouveaut appara t puisque par d finition la nouveaut est apparue de mani re inattendue Combien de fois avons nous entendu dire qu il fallait repartir de z ro parce qu on venait d inventer le temps partag les mini ordinateurs les micro ordinateurs Basic Pascal Prolog Hypertext les crans couleur les langages auteur les disques durs les tablettes digitales les tableurs les bases de donn es les icones les fen tres l intelligence artificielle l interface vid o les scanners le CD Rom etc Ceci tant que verrons nous dans dix
17. l opinion la plus r pandue parmi les enseignants et aussi parmi les diteurs de logiciels ducatifs est que la qualit des logiciels ducatifs pourrait tre bien meilleure Ces consid rations jointes quelques autres comme la difficult d acc s la salle des ordinateurs le manque de moyens pour acheter des logiciels mais aussi la baisse d int r t des l ves pour les ordinateurs expliquent pourquoi un certain d senchantement relatif aux NTI s est progressivement manifest dans une partie croissante du corps enseignant Comme par ailleurs les parents d l ves sont au courant de la grave crise que traverse l industrie informatique et que les pers pectives d emploi dans ce domaine ne sont plus ce qu elles taient la pression sociale qui avait grandement contribu e l installation des ordinateurs dans l ducation a consid rablement diminu e et n incite pas les gouvernements entreprendre des actions d envergure dans ce domaine PERSPECTIVES D AVENIR Non seulement chacun des aspects num r s ci dessus contribue pris isol ment assombrir l horizon mais en plus leur interaction contribue puissamment bloquer la situation En effet la p nurie d ordinateurs a conduit pour optimiser leur emploi et aussi pour leur protection la cr ation de salles d ordinateurs ferm es cl o les l ves se rendent avec leur professeur aux heures r serv es cet effet dans l emploi du temps Ceci permet bien
18. mbre d unit s physiques ind pendantes qui ne sont pas faciles 4 synchroniser car leurs commandes sont distinctes Ce paquet d quipements devrait plut t tre appel polym dia en gardant le mot multim dia pour les ordinateurs dans lesquels les textes les sons les images anim es et fixes r sident tous sur le m me disque peuvent tous tre m lang s dans le m me message puis dit s copi s coup s coll s mis dans un seul fichier et envoy s comme un message unique sur une ligne t l phonique vers un autre ordinateur Contrairement ce que l on pourrait penser ceci n est pas de la science fiction il existe des logiciels o l on peut attacher un message vocal un texte que l on crit ou que l on lit sur un cran et o l on peut envoyer le tout comme un message unique sur une ligne t l phonique par ailleurs il existe des logiciels syst me qui permettent d ajouter un texte une fen tre projetant des clips vid o aussi facilement que l on ajoute du graphique Des exp riences ont t faites avec des dispositifs polym dias dans le cadre de l enseignement distance ou de l apprentissage autonome Mon sentiment est qu ils sont hors de course avant d avoir v cu car compar s aux multim dias ils sont encombrants chers compliqu s utiliser difficiles r gler et maintenir et par dessus tout ils communiquent difficilement entre eux Il n y a aucun doute que le multim dia deviendra la norme de f
19. ne savoir l enseignant car la d cision d utiliser ou non un ordinateur et la mani re de l utiliser d pendent en dernier ressort de l enseignant Il en r sulte que la formation des enseignants est une condition imp rative de succ s bien que le probl me soit difficile cause du nombre de personnes impliqu es et de leur r partition sur tout le territoire national Il faut ajouter que c est galement un probl me difficile en termes d investissements puisque son co t est du m me ordre de grandeur que celui des mat riels et des logiciels Il y a une autre raison la formation des enseignants qui est d viter l apparition du syndrome de salle des ordinateurs dont nous avons d j dit qu il avait tendance imposer sa propre logique avec une importance d mesur e accord e au mode tutoriel et au mode exercices trous Il y a encore une raison pour former les enseignants qui est l arriv e imminente des ordinateurs multim dia avec les probl mes de l usage p dagogique du son des images statiques et anim es et des s quences vid o dans les logiciels Il existe au moins encore une autre bonne raison la formation des enseignants qui est l arriv e in vitable des ordinateurs de poche dans les salles de classe Cela se traduira par la disparition plus ou moins rapide des salles d ordinateurs et par l apparition d un nouvel ensemble de probl mes p dagogiques quel est le meilleur usage p dagogique de cet appareil
20. nford Unesco Symposium 3 Les pays formulent de plus en plus leur politique natio_nale sur l usage des ordinateurs dans l ducation comme une r _ponse au nombre croissant d ordinateurs utilis s dans le secteur priv et en r action aux pressions politiques nationales qui se font jour face a la r volution informatique mondiale Une telle politique nationale est d ailleurs indispensable pour introduire des ordinateurs dans l enseignement public cause du co t relativement lev de l op ration Il faut en effet avoir pr sent l esprit que l introduction massive des ordinateurs dans l ducation a t partout et toujours une d cision d ordre politique prise sans aucune consultation du corps enseignant et dans ces conditions il faut avouer que parler de r sistance au changement de la part du corps enseignant rel ve de l humour Le corps enseignant tout simplement ne comprend pas ce qu on lui veut et encore moins ce que l on attend de lui avec ces ordinateurs car comme le dit le Report on the Stanford Unesco Symposium 3 Peu de pays semble avoir pris les mesures n cessaire pour pr parer les enseignants utiliser les ordinateurs m me lorsque le mat riel est d j install Il y a galement peu de consensus sur comment former les enseignants au del de quelques cours qui permettent tout au plus de comprendre comment il faut manipuler le LE BULLETIN DE L EPI LES NOUVELLES TECHNIQUES DE L INFORMATION
21. nsemble relativement homog ne de produits qui sont tr s loin d utiliser les possibilit s offertes par les nouveaux outils Voil comment des pratiques qui sont chacune anim e des meilleures intentions finissent par utiliser les nouvelles casseroles pour faire cuire la vieille soupe c est dire finissent par utiliser les nouveaux outils pour continuer les anciennes pratiques Il n y a donc pas lieu de s tonner que pratiquement rien n ait chang dans l ducation depuis trente ans malgr la pr sence de dizaines de millier d ordinateurs et il n y a pas lieu de s tonner non plus du d senchantement des enseignants face aux nouvelles technologies On peut ajouter cela que le fait de doubler ou de tripler le nombre d ordinateurs dans les tablissements ce qui repr senterait un investissement consid rable ne changerait pas grand chose aux pratiques actuelles et donc ne modifierait pas la situation de mani re sensible On peut aussi y ajouter que la connexion de ces ordinateurs entre eux ou des r seaux locaux ou r gionaux ou internationaux par fibre optique ou par satellite ne changera pas grand chose non plus Le probl me est ailleurs il est dans les pratiques induites par la p nurie d ordinateurs et ces pratiques qui s opposent concr tement une utilisation novatrice et efficace des ordinateurs ne changeront que Jacques HEBENSTREIT LE BULLETIN DE L EPI 67 lorsqu on aura r solu le probl me de la p nurie c
22. nt pour enseigner assistance l interaction enseignant l ve pour am liorer le processus d enseignement apprentissage assistance l l ve pour apprendre Par exemple la simulation d un syst me quelconque pourra donner naissance un logiciel utilisable par l enseignant dans sa classe pour montrer des exemples de comportement typique du syst me simul dans diverses circonstances une autre variante de ce logiciel pourra tre utilis dans la classe par les l ves sous la direction de l enseignant dans le mode exploration pour tenter de trouver un mod le math matique du syst me tandis qu une autre variante encore de ce m me logiciel sera con ue pour tre utilis e de mani re autonome par l l ve dans le mode que se passe t il si pour traiter des exemples autres que ceux trait s par l enseignant Ceci n est qu un exemple mais des id es analogues peuvent tre d velopp es pour un tr s grand nombre de sujets dans toutes les disciplines Il est aujourd hui possible de connecter des lecteurs de disques audio ou vid o a un ordinateur ce qui tend la vari t des usages interactifs qui tait limit e il y a peu uniquement du texte et des LE BULLETIN DE L EPI LES NOUVELLES TECHNIQUES DE L INFORMATION 70 graphiques Un tel quipement est appel multim dia mais dans ce cas le terme multim dia est ambigu Pour obtenir ce comportement multim dia il faut en effet interconnecter un certain no
23. s usuels et ne comportait pratiquement aucune indication sur les probl mes p dagogiques pos s par l utilisation de l ordinateur Cette arriv e massive d ordinateurs et le manque de pr paration p dagogique du corps enseignant a conduit les experts faire un certain nombre de constatations peu optimistes a Le Rapport Carnegie The Fourth Revolution 6 indique que par rapport aux hypoth ses initiales les NTI dans l ducation arrivent plus lentement que pr vu coutent plus cher que pr vu viennent s ajouter ce qui existe plut t que le remplacer Jacques HEBENSTREIT LE BULLETIN DE L EPI 65 b L Office for Technological Assessment OTA 7 de son c t trouve que les enseignants qui ont utilis des ordinateurs pour enseigner pensent que au moins au d but la plupart des usages de l ordinateur rendent l enseignement plus int ressant cependant et bien que l ordinateur r duise les probl mes de discipline dans la classe dans l ensemble ceci demande plus de cr ativit et plus de temps pass par l enseignant c quoi il faut ajouter que selon le Rapport Carnegie Les enseignants qui travaillent d velopper des logiciels ne sont en g n ral pas r compens s pour leurs efforts d alors que le rapport de l OTA 7 conclut Bien que beaucoup de logiciels ducatifs soient jug s favorable ment par des agences d valuation et par des revues d informatique professionnelle
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