Christine Guimonnet
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1. tablir une g n ralit mais comme ils touchent un nombre grandissant d tablissements ils ne peuvent donc plus tre pass s sous silence On assiste d abord une multiplication des absences pour motif religieux et des demandes de d rogations Dans son arsenal administratif l Education Nationale dispose de suffisamment de justifications autorisant des absences ponctuelles dans la mesure o ces derni res demeurent compatibles avec l accomplissement des taches inh rentes aux tudes et au respect de l ordre public dans l tablissement Dans le cas contraire face des absences r guli res le Conseil d Etat peut d bouter les requ rants comme avec l arr t Koen de 1995 Les magistrats avaient jug que la requ te de l tudiant Jonathan Koen inscrit en classes pr paratoires scientifiques au lyc e Mass na de Nice ne pouvait s accommoder de l absence permanente le samedi matin cause de l importance des cours et des contr les de connaissances dans le cadre de la pr paration d un concours de pr paration aux grandes coles Viennent ensuite les contestations du contenu des cours pour motifs religieux ou politiques pour motifs politiques on verra par exemple des parents turcs se plaindre si le professeur d histoire voque le g nocide arm nien De plus en plus d l ves musulmans refusent ce qui a trait la philosophie des Lumi res les textes o on critique le r le de la religion Volt2. Blancs les Bleus tant les r volutionnaires en Vend e Aunis Saintonge Charente Maritime Charolais et Brionnais Sa ne et Loire Leurs anc tres refus rent en 1801 d accepter le concordat sign entre Bonaparte et le pape Pie VII Ces chr tiens sont un peu en marge de leur si cle ni gallicans ni ultramontains anticoncordataires schisme dit de la Petite Eglise et anti Vatican II Ils sont dans notre soci t o la d christianisation est patente la manifestation de la force de la foi et de sa p rennit quand elle est contrari e dans son expression primitive Le Concordat voulait instaurer un quilibre en maintenant la libert de conscience et des cultes mis sur pied d galit l Etat contr lant les cultes et leur fonctionnement Napol on organisa la communaut juive en cr ant les consistoires 1808 1809 Mais la m me ann e un d cret inf me les pla ait pour dix ans hors du droit commun C est la Restauration qui en ne prolongeant pas le d cret leva les derni res restrictions pesant sur les Juifs La premi re moiti du XIX si cle fut caract ris e par un retour en force de l alliance du tr ne et de l autel ainsi que de l ordre moral Les rois appuy rent les missions d expiation et d vang lisation tandis que le catholicisme tait impos comme religion d Etat par la Restauration Le clerg d tient l poque un pouvoir important en mati re sco
3. Tous les l ves sont diff rents les uns des autres mais l affirmation de la diff rence doit demeurer compatible avec la loi commune Mais il possible aux parents gr ce un jour de cong d envoyer leurs enfants au cat chisme 1886 la loi du 30 octobre la cise le personnel enseignant en primaire mais ne supprime pas la libert de l enseignement puisqu ainsi que l a rappel Catherine Kintzler l obligation scolaire impose l existence des coles priv es Le principe de la cit scolaire est compl t par celui de neutralit confessionnelle de l enseignement public A l poque on voyait d j s affronter les conceptions de Jules Ferry et de Ferdinand Buisson Ferry tait soucieux de ne pas choquer les convictions des l ves et des familles par un enseignement qui mettrait les enfants en situation d licate entre le discours de l cole et les croyances familiales et extra scolaires Parlez avec force et autorit toutes les fois qu il s agit d une v rit incontest e d un principe de morale commune avec la plus grande r serve d s que vous risquez d effleurer un sentiment religieux dont vous n tes pas juge Une posture prudente contraire celle de Paul Bert et surtout de Buisson r publicain positiviste et anticl rical grand admirateur de Condorcet Favorable l cole rationaliste il soutenait que l cole n est pas une chose sans nom ou sans caract re Il faut opter pour
4. culturel de certains l ves L enseignement du fait religieux fait partie du cours d histoire g ographie du cours de litt rature quand il en reste du cours de musique d art plastiques de philosophie De toutes les disciplines o la religion a laiss une marque quelconque Nous nous pencherons rapidement sur le sens de ce mot la cit Pedro Cordoba ayant pr cis l essentiel dans sa pr sentation avant une approche purement historique Nous verrons enfin quels sont les d fis auxquels elle est aujourd hui confront e Car ce n est pas tant l id e de la cit qui doit affronter les turbulences actuelles mais les populations convaincues du bien fond de la la cit et qui la font vivre Sans oublier qu aujourd hui il faut compter avec l Union Europ enne les tractations et les discussions relatives aux mentions de l h ritage religieux de l Europe dans la future constitution europ enne montrent que dans l Europe des 25 le probl me n est pas per u de la m me mani re Certains Etats tiennent ce que l h ritage religieux de l Europe soit mentionn dans le texte Il ne faudrait pas que la la cit soit oubli e car si notre continent a t model par des influences religieuses la la cit fait aussi partie de notre h ritage Premi re partie Quel sens pour le mot la cit Nous utilisons fr quemment le mot la que par opposition au vocabulaire religieux Depuis la loi de s p
5. de la monarchie par rapport Rome ce qu on nomme le gallicanisme n avaient remis en cause la primaut du christianisme l int rieur du royaume de France La religion avait entra n des fractures que ce soit au moment des guerres entre catholiques et huguenots de la querelle entre gallicans et ultramontains du jans nisme ou des d cisions royales aboutissant l interdiction de la Compagnie de J sus Le probl me de l enseignement du fait religieux et le contenu du rapport remis Jack Lang par R gis Debray devant faire l objet de la table ronde de l apr s midi nous nous bornerons simplement pr ciser que le fait religieux est d j enseign en coll ge et en lyc e Cet enseignement n est peut tre accompli de mani re parfaite ou compl te mais avec l rosion continue de nos horaires nous ne saurions pr tendre l exhaustivit les l ves de coll ge ayant perdu depuis 1994 avec les amputations successives l quivalent d une ann e d histoire g ographie Ce fait religieux consiste pour l historien tudier et faire comprendre aux l ves l influence des religions sur l histoire des soci t s humaines On peut voquer ce qui concerne les dogmes mais dans une perspective historique Ce qui rel ve de la foi pure ne concerne pas l historien mais le th ologien Il est illusoire de penser que c est en dispensant un enseignement suppl mentaire qu on comblera le d ficit
6. des militants de l UOIF Union des organisations islamiques de France proche des Fr res Musulmans qu on retrouve souvent le Docteur Abdallah Thomas M ilcent m decin strasbourgeois converti l islam comme conseil Ce personnage est l auteur d un ouvrage paru aux ditions Int grit Le foulard et la R publique fran aise qui explique aux jeunes voil es comment contourner toutes les failles de notre syst me l gislatif Comment n y aurait il pas trouble l ordre public quand il y a des manifestations qui conspuent le corps enseignant et que des parents illettr s distribuent des tracts r dig s par le Docteur Milcent Dans certains cas des filles expliquent aux autres qu elles sont de mauvaises musulmanes parce qu elles ne portent pas le voile D s qu il y a pression il y a trouble l ordre public Parmi les multiples affaires qui ont d fray la chronique les lyc es Racine de Paris Ronsard de Vend me Jean Moulin d Albertville Faidherbe de Lille le coll ge de la Grand Combe Gard Et plus r cemment en 2002 le lyc e L onard de Vinci Tremblay en France 93 et celui de la Duch re Lyon 2003 L UOIF m me s il semble se policer depuis l ouverture des discussions avec le Ministre de l Int rieur galement charg des cultes n avait jamais fait myst re du fait que le port du voile tait un de ses chevaux de bataille Evoluera t il L avenir nous le dira mais
7. gr ce l usage de sa raison et de son esprit critique La religion qui rel ve de la foi ne doit pas inspirer les lois ni exercer de contr le sur le politique On discerne bien ici les racines philosophiques des Lumi res qui ont elles m mes inspir les th ories r volutionnaires Ce sont les philosophes qui remettent en cause les liens s culaires entre les pouvoirs spirituel et le temporel Voltaire qui se fit le d fenseur de Calas et du chevalier de la Barre et Montesquieu critiquent dans leurs uvres l oppression catholique Rousseau dans Du contrat social expose les principes d une religion civile qui voudrait concilier la tol rance religieuse et la n cessit de conserver des dogmes l mentaires qui assurent la permanence d une morale commune dans la cit Mais c est la R volution Fran aise qui permet un pas d cisif en 1789 la D claration des droits de l homme et du citoyen affirme l importance de la tol rance religieuse et la libert de conscience travers l article 10 qui stipule que nul ne doit tre inqui t pour ses opinions m me religieuses pourvu que leur manifestation ne trouble pas l ordre tabli par la loi La Constituante accorde la libert de culte aux Protestants et aux Juifs Ces derniers d un nombre limit entre 40 et 45 000 se divisaient en plusieurs composantes parmi lesquelles on trouvait les Juifs s pharades d origine espagnole ou port
8. une vigilance s rieuse s impose partir du moment o des membres d une religion quelle qu elle soit voudraient passer outre les lois r publicaines pour faire pr valoir le contenu d un texte religieux ou son interpr tation la plus troite Dans de nombreux cas les enseignants concern s ont l impression d tre les seuls d fendre la la cit certains de leurs coll gues n en voyant pas toujours l int r t isol s par une hi rarchie plus soucieuse de ne pas faire de vagues que de faire respecter la la cit Sans compter la stigmatisation de la part d une presse jugeant r actionnaire toute r f rence aux r gles la ques et ali nante toute d cision visant faire respecter nos lois par des populations trang res ou d origine trang re vivant sur notre territoire Les positions syndicales sont vari es mais il me semble qu on ne peut dans un souci de coh rence tre hostile l application du concordat en Alsace Moselle et accepter le port des voiles dans les classes Une m diatrice travaillant la direction des affaires juridiques a t nomm e par Fran ois Bayrou il y a neuf ans Hanifa Ch rifi d origine kabyle est demeur e en fonction et tente de d nouer les crises dans les tablissements en rencontrant les diff rentes parties en pr sence 8 Son r le s est depuis tendu tous les probl mes li s l islam en milieu scolaire Elle d nonce l activisme fondamentalis
9. LA LAICITE UNE APPROCHE HISTORIQUE Par Christine Guimonnet Professeur d histoire g ographie Lyc e Paul Claudel de Laon Membre de l Association des professeurs d histoire g ographie APHG Coordinateur de la commission civisme de l APHG Responsable de la rubrique Civisme d Historiens et G ographes La la cit dont nous comm morerons le centenaire en 2005 est entr e dans les m urs fran aises Mais elle traverse depuis quelques ann es une zone de turbulences r elles On peut m me la consid rer comme tant en danger La contestation dont elle fait l objet touche plus que tout autre domaine celui de l cole publique Avant de faire le point sur la situation actuelle nous devons nous souvenir que l apparition du concept de la cit fut tardive dans notre histoire que sa mise en place fut progressive et qu elle entra na des fractures dans la soci t Durant des d cennies si elle fut accept e voire revendiqu e par une partie de la France elle fut violemment rejet e par l autre La la cit sortit victorieuse du conflit avec l Eglise catholique Car l histoire de la France s est longtemps confondue avec celle du christianisme catholique le Roi monarque de droit divin tant le lieutenant de Dieu sur terre sacr Reims La aussi une histoire avec des conflits multiples Cependant ni la volont de contr le de la papaut par Philippe le Bel ni l ind pendance progressive
10. aire Montesquieu refusent aussi l enseignement de la th orie de l volution cours de Sciences et vie de la terre contredisent le professeur qui fait un cours sur la civilisation musulmane Certains gar ons les plus contestataires sont g n ralement ignares en mati re de religion et de civilisation musulmane en particulier et bien que n ayant pour la plupart jamais lu le Coran en ces temps o l effort est ni le livre est bien trop long ont pourtant des id es tr s arr t es propos de son contenu ou de son interpr tation Comme on ne veut pas entendre un enseignant parler de sa propre religion on refuse aussi ce qui concerne l histoire religieuse des autres christianisme juda sme Ce qui se manifeste par un refus de faire les devoirs de visiter une cath drale en ne voyant pas que c est l int r t historique et architectural du b timent qui prime Quelques uns uns ont trouv judicieux de se faire remarquer en r pondant au professeur en arabe C est l enfermement et le repli dans l ignorance et le refus plut t que l ouverture d esprit gr ce au savoir Ces rejets multiples s accompagnent galement du d veloppement du n gationnisme apr s refus d tudier le chapitre consacr aux H breux d cr t que l affaire Dreyfus n avait aucun int r t c est un Juif certains l ves expliquent doctement leur professeur d histoire d cid ment tr s mal inform que
11. aration de l Eglise et de l Etat la que signifie non confessionnel parfois m me anticl rical Mais la la cit n est pas l ath isme contrairement ce que pensent certains L origine du mot se trouve dans l antiquit dans le bas latin laicus et le grec laikos qui signifient qui concerne le peuple qui appartient au peuple Ce terme avait t choisi par les premiers chr tiens pour d signer un membre de la communaut qui contrairement au kl ros n tait pas investi d une charge kl ros a donn le mot clerc Le la c tait un chr tien sans fonction religieuse dans l Eglise ni diacre ni pr tre ni v que Le d but du XX voit appara tre le terme la card qui d signe les militants les plus engag s dans la d fense de la cause la que Le concept de la cit est la fois large et troit large il concerne les r gimes respectant la libert de conscience au sens o ceux ci impliquent que l Etat n appartienne une partie de la population mais tous au peuple en g n ral en grec le laos Il ne doit pas y avoir de discrimination en raison des choix de vie de chacun Etroit il fait r f rence au combat contre le cl ricalisme religieux de la tradition fran aise dans ce cas en plus de l affirmation de la libert religieuse il y a une s paration des confessions et de l Etat La la cit fran aise est souvent per ue comme une sorte de d exception En Allemagne par exemple le terme m
12. ations loi 1901 b n ficient de subventions publiques au nom de leur participation des t ches d int r t g n ral Troisi me partie une la cit en danger avec d importants d fis Les p res de la la cit se pla aient dans une logique de combat Avec le temps s est install une la cit de droit inscrite dans la loi et les institutions La constitution de la V R publique pr cise que la France est une indivisible la que d mocratique et sociale Cependant si la la cit est devenue constitutionnelle depuis la IV R publique ni la constitution de la IV ni celle de la V ne d finissent la la cit Seuls les d partements d Alsace et de Moselle ne sont pas concern s pas la la cit tant allemands au moment du vote de la loi ils sont demeur s sous le syst me concordataire de 1801 apr s leur retour dans le territoire fran ais en 1918 La I R publique n a pas modifi cette situation Pasteurs et pr tres des cultes reconnus sont r tribu s par l Etat culte catholique culte r form culte luth rien culte isra lite Les autres religions ne sont pas reconnues en d pit des demandes r it r es de la communaut musulmane qui compte pour 3 des fid les Non fonctionnaires ils sont assimil s la fonction publique pour leur traitement et leur retraite L enseignement primaire vit toujours sous la loi Falloux Des cours de religion y sont donn s et des heures d enseignement confessionnel son
13. cation ou non de cette tol rance concernait tous ceux qui n taient pas catholiques qu il s agisse des Chr tiens consid r s comme des h r tiques les R form s ou bien des Juifs En 1598 l Edit de Nantes constitue son niveau un premier progr s car dans un royaume catholique il accorde la libert de conscience aux Protestants fran ais dont les rapports avec les Catholiques taient marqu s par le conflit et la pers cution En 1685 sous le r gne de Louis XIV la r vocation par l Edit de Fontainebleau de l Edit de Nantes marque un recul Les pers cutions reprennent avec les fameuses Dragonnades ne laissant le choix qu entre les conversions forc es avec souvent une permanence de la pratique secr te du protestantisme ou l exil vers les Etats allemands la Suisse ou les Provinces Unies Exil qui comme avec celui des Juifs espagnols la fin du XV si cle aurait de s rieuses cons quences conomiques Avec la guerre de Trente Ans l Europe se drape dans le dogme Cujus regio ejus religio Les Juifs pr sents dans le royaume depuis le d but du Moyen Age avaient connu des p riodes d accalmie entrecoup es de pers cutions de spoliations de massacres au rythme d chauffement populaires M me avec un souverain qui ma tre du pouvoir temporel entendait exercer un contr le sur l Eglise la puissance catholique constituait une entrave La la cit avance l id e que l homme est un tre libre
14. e territoire soient soumises des pr ceptes coutumiers religieux sociaux archa ques N est ce pas faire preuve d un certain m pris vis vis de ces populations que de leur laisser croire qu en raison de leur origine ethnique de leur confession on les laisse en marge de la loi commune Or le droit la diff rence est second par rapport au principe d galit La la cit est aussi mise mal quand des conflits de communaut s entrent dans l espace scolaire g n rant des propos et attitudes haineux du racisme de l antis mitisme L l ve ne sent plus l ve futur citoyen en devenir certains ignorent m me qu ils ont la nationalit fran aise mais membre d un groupe Toutes ces d rives cause d abandons successifs sont graves et le pouvoir politique doit avoir le courage d y mettre un terme car elles conduisent vers une multiplication des fractures et une aggravation du d litement du lien social L cole qui essaie de son mieux de former des citoyens est en premi re ligne Elle est bien peu soutenue les ministres successifs se contentant la plupart du temps de simples d clarations d intention dont on ne voit jamais les effets sur le terrain La la cit est l affaire de tous car elle est la fois un pr alable tout enseignement digne de ce nom et la garantie de la coexistence de populations diff rentes Il faut que les enseignants soient convaincus de son bien fond qu ils l expli
15. fus des transformations r volutionnaires et qui part du principe que l Eglise catholique doit pouvoir exercer un r le majeur et influencer l Etat et la soci t Celui h rit de la R volution qu on retrouve en 1848 Les R publicains sont hostiles l empire Sous la Monarchie de Juillet Michelet d non ait d j l influence de l Eglise de Rome et les J suites C est le courant de l esprit lib ral rationaliste favorable la libert de pens e L cole est un enjeu majeur dans ce combat id ologique Avec l instauration de la M R publique la la cisation de la soci t l tablissement d une morale la que qui doit devenir une valeur commune assurant le lien social devient un but rendu possible par les lois qui transforment durablement le pays 1882 la loi du 2 mars rend l enseignement primaire gratuit obligatoire et la c Les programmes sont la cis s l instruction morale et religieuse et remplac e par l instruction morale et civique Jules Ferry crivait aux instituteurs en 1883 L instruction religieuse appartient aux familles et l glise L instruction morale l cole La loi a pour premier objet de s parer l cole de l glise d assurer la libert de conscience et des ma tres et des l ves distinguer entre deux domaines trop longtemps confondus celui des croyances qui sont personnelles libres variables et celui des connaissances qui sont communes e
16. l cole rationaliste ou cl ricale Il n y a rien entre les deux Buisson joua un r le majeur dans la mise en uvre de ces lois tout en contribuant tablir les libert s de la presse de r union la libert syndicale 1884 Il fut en outre Inspecteur g n ral de l Instruction Publique Ce d bat est toujours d actualit aujourd hui entre les partisans d une cole strictement la que et les tenants d une la cit plurielle ou ouverte Le tout est de savoir de quoi il est exactement question 1905 la derni re loi officialise la s paration des Eglises et de l Etat Emile Combes avait lutt de mani re radicale contre les congr gations et en 1904 2000 coles avaient t ferm es Combes ayant t forc de d missionner c est le pr sident du conseil Maurice Rouvier qui fait voter la loi pr par e par Aristide Briand lui mme conseill par Jean Jaur s Le projet de Combes tait tr s dur et celui qui aboutit la loi est plus souple L article 4 de la loi admet les diff rences d organisation interne des Eglises et la structure hi rarchique de l Eglise catholique Jaur s pensait qu il fallait penser sur un long terme en esp rant une volution interne de l Eglise catholique qui s acclimaterait progressivement la la cit La loi pr ne la libert de penser librement le droit de penser l gard des dogmes et des pr jug s et ne va nullement l encontre de la libert de con
17. laire dans le cadre de l enseignement de l Etat Un dipl me du baccalaur at datant du r gne de Charles X est sign par le ministre des Affaires Eccl siastiques et de l Instruction Publique qui est un v que Monseigneur Frayssinous L cole commence devenir un enjeu de premier plan Sous la Monarchie de Juillet un pas est franchi en 1833 avec la loi Guizot sur l enseignement primaire qui stipule que l instruction primaire est du ressort des pouvoirs publics les communes deviennent responsables de l entretien des coles et des ma tres Sous la Il R publique la loi Falloux de 1850 r pond favorablement une demande des cl ricaux avec la possibilit d ouvrir librement une cole L cole religieuse est alors per ue comme un rempart contre le d sordre social La loi Falloux est vot e dans un contexte de rupture d avec les premiers mois de la R publique restriction du suffrage justifi par Adolphe Thiers Le Second Empire voit encore grandir l influence des catholiques La politique men e par l empereur au moment de la construction de l unit italienne a bien pour but de se concilier les catholiques puisqu il s oppose l annexion des Etats du pape La deuxi me moiti du XIX si cle voit le d veloppement d un courant la que militant car depuis des d cennies s opposent deux syst mes de pens e et de valeurs Celui h rit de l Ancien r gime marqu par le re
18. le g nocide perp tr sur les Juifs n a pas eu lieu ou qu Hitler est un sympathique personnage parce qu il d testait les Juifs Nos coll gues se sont tus pendant un certain temps mais dans quelques tablissements les d rives ne peuvent plus tre pass es sous silence Autre sujet inqui tant et tr s r cent mais tr s peu m diatis l existence au sein du nouveau conseil fran ais du culte musulman CFCM install par le Ministre de l Int rieur d une commission charg e de proposer des orientations sur l enseignement du fait islamique destin es aux tablissements scolaires 6 Ni plus ni moins qu une ing rence inadmissible qui n est tol r e d aucune autre religion en France On n ose imaginer les r actions imm diates si un texte analogue manait de la conf rence des v ques de France Le toll eut t imm diat L enseignement d un fait religieux dans un cadre historique ou civilisationnel ne doit en aucun cas tre soumis l imprimatur d une ob dience religieuse quelle qu elle soit L APHG a d ailleurs r cemment rappel clairement son hostilit toute ing rence d une autorit religieuse politique ou autre dans les programmes scolaires Dans la m me veine il faut noter l apparition d un syndicat musulman EMF Etudiants Musulmans de France qui revendique entre autres pour les tudiants musulmans la possibilit d tre valu s d une mani re qui prendrait en co
19. me de la cit n existe pas dans le vocabulaire De nombreux Etats qui garantissent la libert de conscience et le principe de non discrimination ignorent pourtant la la cit au sens o nous l entendons Les p res de la d mocratie am ricaine o les lobbies religieux jouent un r le puissant o la droite chr tienne dure exerce une influence non n gligeable o le chef de l Etat affirme officiellement sa foi ont pourtant d s la fondation la cis l Etat f d ral en le rendant ind pendant des confessions Pour mieux comprendre l apparition de la la cit il nous faut remonter dans le pass catholique de la France car avant la s paration des Eglises et de l Etat il y eut des luttes de pouvoir entre les monarques et l Eglise Le contr le du souverain sur l Eglise tait un enjeu dans la mise en place de la centralisation Au XIX si cle l cole fut un autre enjeu majeur et elle l est encore aujourd hui Une perspective historique Durant des si cles le roi de France fut le roi tr s chr tien souvent rival du souverain espagnol le roi tr s catholique et ne se fit pas prier pour signifier la papaut qu il tait ma tre en son royaume De nombreux exemples le montrent Au d but du XIV si cle le pape Boniface VIII exprima son hostilit face au projet royal d instauration d un imp t sur les membres du clerg Philippe IV le Bel convoqua les Etats G n raux en 1302 qui app
20. mpte leur sp cificit confessionnelle laquelle pourrait rejaillir sur le contenu des devoirs Il existe depuis plusieurs ann es un syndicat d tudiants juifs mais qui ne s est pas fait remarquer par des revendications religieuses l universit de mani re ce que les tudiants de confession juive soient trait s d une mani re diff rente Mais la pratique religieuse commence entrer dans l enceinte scolaire Depuis quelques ann es le ramadan a pris des proportions telles que certains coll ges voient s vaporer une bonne partie de leur population durant la p riode du je ne Des l ves tentent de r clamer la rupture du jeune en classe Certaines attitudes sont ouvertement provocatrices Il y a enfin et c est le point le plus pineux le probl me des voiles islamiques dans les tablissements On touche l directement au probl me de la neutralit Les textes indiquent que les enseignants sont soumis une neutralit absolue obligation ou devoir de r serve tandis que pour les usagers les l ves pour lequel le terme usager devient de plus en plus appropri l cole tant un lieu de consommation scolaire pr vaut la libert d expression Les exigences sont donc bien moins fortes encourag es en cela par la jurisprudence contentieuse Mais 1l vrai que les professeurs ont des devoirs et les l ves des droits et ils ne se privent pas soutenus par leurs parents de nous le faire savoi
21. ppels en cours de Rome et visant affranchir nettement l Eglise de France de la tutelle de Rome en la pla ant sous celle du Prince Le pape la refusa et Louis XI l abolit en 1461 mais le 12 parlement et l Universit en exigeant le maintien Charles VII et Louis XII la conserv rent Jean Thiellay ibid 3 Droit de r gale Vieux droit apparu l poque carolingienne et consolid au VIII si cle Il permettait au roi de percevoir les revenus d un v ch ou d une abbaye de nommer aux b n fices qui en d pendaient tout le temps qu ils taient vacants Comme il ne s appliquait qu au nord de la Loire Louis XIV voulut l tendre au midi d s 1673 ce qui entra na un conflit d une vingtaine d ann es avec la Papaut Jean Thiellay ibid 4 D claration des quatre articles ou D claration du Clerg de France D claration des droits et privil ges de l Eglise gallicane adopt e par l Assembl e du clerg de France r unie Paris le 19 mars 1682 Ce texte est une sorte de charte fondamentale du gallicanisme affirmant a que le pape n a qu une autorit spirituelle qu il ne peut juger les rois ni les d poser ni d lier leurs sujets de leur devoir de fid lit b que le concile g n ral est sup rieur au pape c que les anciennes libert s de l Eglise gallicane sont inviolables d que le pape n est infaillible qu avec le consentement de l Eglise universelle Le so
22. quent aux l ves et que tous les chelons de la hi rarchie de l Education Nationale soient convaincus de la n cessit de son application Et il faut galement apprendre aux parents trangers ce qu est la la cit Enfin je ne peux dissocier dans notre soci t la d fense de la la cit de celle de l int r t g n ral et de celui du maintien dans nos classes d un enseignement de qualit C est ce dernier qui nous permet de faire de nos l ves des citoyens pourvus d une solide culture et de l esprit critique n cessaire la compr hension d un monde de plus en plus complexe Puisque c est apprenant qu on se construit car on ne construit pas son savoir sans avoir au pr alable appris quelques chose c est toute une conception de la la cit et de l cole qui sont ici d fendre Notes 1 Condordat Convention diplomatique entre un Etat et le Saint Si ge pour r gler toute question pendante de leurs relations Jean Thiellay Lexique des religions chr tiennes Paris Ellipses 1995 2 Pragmatique Sanction litt ralement ordonnance sur les affaires On conna t sous ce nom une s rie d actes royaux ou imp riaux Celle de Bourges de l poque de Charles VII 7 juillet 1438 consacra les d crets de r forme du concile de B le en proclamant la sup riorit des conciles sur les papes r tablissant le principe de l lection aux dignit s eccl siastiques r glementant les a
23. r Car si jurisprudence il y a c est parce le Ministre de l Education Nationale de l poque les premiers voiles sont apparus en 1989 Creil au coll ge Gabriel Havez a demand un avis au Conseil d Etat au lieu d interdire purement et simplement le port de ces voiles dans l enceinte scolaire Le Conseil d Etat communiqua son avis le 27 novembre 1989 stipulant que la la cit impliquant le respect des croyances il n y avait pas incompatibilit de principe entre la la cit et le fait de manifester son appartenance une religion ou le fait d arborer des signes religieux dans les tablissements scolaires L avis pr cisait toutefois que si le port de signes religieux se transformait en acte de pression de provocation de pros lytisme de propagande ou s il compromettait le fonctionnement normal du service public ou pis constituait un trouble l ordre public le port de signes religieux pouvait faire l objet d une sanction disciplinaire Les affaires de voile 7 se sont multipli es ont fait l objet d une intense m diatisation et ont g n r une tr s importante activit contentieuse Faute de conna tre clairement et pr cis ment la jurisprudence des tablissements scolaires se virent d bouter par les tribunaux administratifs puis par le Conseil d Etat Chaque affaire est diff rente mais 10 il existe pourtant des similitudes troublantes lorsque certaines filles voil es sont soutenues par
24. r fractaires qui refus rent Le pape Pie VI condamna vigoureusement le texte affirmant que les jureurs taient des schismatiques contrairement aux r fractaires seuls habilit s demeurer au sein de la sainte Eglise catholique apostolique et romaine Gallicanisme et ultramontanisme s affrontaient de nouveau Tr s vite l Ouest de la France fut en moi Des v ques adjur rent leurs cur s de pas adh rer la constitution civile du clerg La Constituante fit preuve de souplesse et de tol rance ce qu on oublie trop souvent pour favoriser la r conciliation Mais les populations restaient persuad es que la R volution entendait leur ter la religion leur derni re consolation et le malentendu ne fit que s aggraver les membres du clerg animant la r sistance cl ricale en Vend e et au nord de la Loire Des d sordres insurrectionnels qui augment rent apr s la fuite du Roi en 1792 Les pr tres se voyaient d sormais accus s d tre les agents de la Contre R volution S en suivirent avec la proclamation de la I re R publique une la cisation de la soci t avec l tat civil aux mains des maires l autorisation du divorce et le remplacement du calendrier chr tien par le calendrier r volutionnaire Mais surtout une r pression f roce et sanglante qui laissa des traces durables en Bretagne et en Vend e Encore aujourd hui il existe quelques centaines de personnes qui rendent un culte discret et tenace aux
25. rouv rent l attitude du souverain Ce dernier fit arr ter le pape qui mourut en captivit Son successeur accepta toutes les exigences du roi de France En 1309 le pape Cl ment V quittait Rome pour s installer en Avignon qui allait demeurer la capitale pontificale jusqu en 1378 En 1516 le concordat 1 de Bologne sign entre Fran ois Ier et le pape L on X bauchait les principes d une r elle ind pendance de l Eglise de France l gard du Saint Si ge Il r gla les rapports entre la France et le Saint Si ge jusqu la r volution Ce texte annulait la Pragmatique Sanction de Bourges adopt e le 7 juillet 1438 par le roi Charles VII 2 Il d terminait nettement la part du roi et celle du pape dans la collation des b n fices eccl siastiques supprimait l lection pour la nomination des candidats aux archev ch s v ch s abbayes Le roi pr sentait son candidat pour chaque poste mais le pape tait libre de ne pas accepter En 1673 Louis XIV se heurta au pape Innocent IX avec son droit de r gale 3 Sous l autorit de Bossuet les v ques durent se r unir et r diger la D claration des quatre articles 4 Le gallicanisme tait confirm avec clat Ce qu on pourrait consid rer comme tant l anc tre du principe de la cit a dans le pass monarchique connu des p riodes de progr s et de r gression que l on peut ramener l volution de la tol rance religieuse L appli
26. s cit e ainsi que la conf rence d Hanifa Ch rifi devant la commission civisme de l APHG janvier 2002 Historiens et G ographes n 378 mai 2002 page 27 32 Bibliographie La bibliographie fournie ici est assez courte car je renvoie celle voqu e plus haut et qui comprend un tr s grand nombre d ouvrages et d articles consacr s la la cit Revues 13 Bicentenaire de l Emancipation des Juifs de France Notes de la Fondation Saint Simon synth se de Laurence Engel octobre 1992 Education au civisme dossier paru dans Historiens et G ographes n 362 juin juillet 1998 dossier cordonn par Aleth Briat H l ne Chanezon Pierre Kerleroux et Christine Guimonnet Table ronde sur les valeurs l cole avec Dominique Borne Guy Coq Jean Michel Croissandeau Jean Peyrot Hubert Tison Pierre Kerleroux et Aleth Briat La la cit fondements volution enjeux par Laurent Grison R flexions d un prof de terrain par Christine Guimonnet Fait religieux la cit et civisme par Pierre Biard Entretien avec Madeleine R b rioux Entretien avec Suzanne Citron A suivre par Jean Peyrot La cit mode d emploi Hommes et Migrations n 1218 Mars Avril 1999 Les batailles de l Ecole L Histoire n 202 septembre 1996 La cit un id al r inventer Le Monde de l Education n 270 mai 1999 invit de la r daction Marcel Gauchet Ouvrages Baub rot Jean Hi
27. science C est pourquoi on ne saurait confondre la la cit et l ath isme La loi garantit le libre exercice des cultes et pr serve par l m me la libert de conscience La R publique ne privil gie aucun culte et n en subventionne aucun Apr s inventaire la gestion des biens de l Eglise doit tre attribu e des associations cultuelles de fid les Le Pape Pie X exprime son opposition la nouvelle loi dans son encyclique Vehementer Nos le 11 f vrier 1906 et interdit aux fid les de constituer des associations cultuelles Par contre les protestants et les juifs acceptent la loi Si la loi renvoie les religions la sph re civile en leur tant toute influence sur l Etat elle garantit tout de m me certains avantages L entretien des difices ant rieurs 1905 la charge de la collectivit publique qui en est propri taire Le cur n est que l affectataire du lieu de culte dont il dispose librement sauf en cas de trouble l ordre public Les glises b ties apr s le vote de la loi sont la charge des dioc ses mais les communes peuvent intervenir dans leur financement sous la forme de garantie d emprunts par exemple Un avantage dont ne b n ficie pas la communaut musulmane pour la construction ou l entretien de ses propres lieux de culte Les services d aum nerie dans les lyc es publics les prisons et l arm e peuvent tre pris en charge par la collectivit Des associ
28. stoire de la la cit fran aise Paris Puf 2000 Baub rot Jean sous la direction de Religion et la cit dans l Europe des Douze Paris Syros 1994 Brenner Emmanuel sous la direction d Les territoires perdus de la R publique Antis mitisme racisme et sexisme en milieu scolaire Paris Mille et une nuits 2002 Collectif sous la direction d Alain B L G rard Permanence de la la cit en France et en Europe Privat 2001 Condorcet Cinq M moires sur l Instruction Publique Paris Garnier Flammarion 1994 Coq Guy La cit et R publique le lien n cessaire Paris Le F lin 1995 Coutel Charles Condorcet Instituer le citoyen Paris Michalon 1999 Coutel Charles Que vive l cole r publicaine Entretiens avec Philippe Petit Textuel Conversations pour demain n 14 1999 Coutel Charles La R publique et l cole Paris Agora 1991 Delafaye Fran ois La cit de combat la cit de droit Paris Hachette Education collection Former organiser pour enseigner 1997 Haarscher Guy La la cit Puf Que sais je n 3129 1996 Hayat Pierre La passion la que de Ferdinand Buisson Paris Kim 1999 Hayat Pierre La la cit t les pouvoirs pour une critique de la raison la que Paris Kim 1998 Jelen Christian La France clat e ou les reculades de la R publique Paris Nil 1996 Pena Ruiz Henri La La cit Paris Flammarion collection Dominos n 183 1998
29. t indispensables tous On reconna t ici l influence de Condorcet qui avait en son temps norm ment travaill sur l cole et la la cit il avait pr sent devant l assembl e Constituante les 20 et 21 avril 1792 un Rapport et projet de d cret sur l organisation de l instruction publique La loi assure aussi la libert de conscience au sein de l cole publique qui est la que parce que dans l espace public les l ves sont des citoyens en devenir en situation d apprentissage de la libert de la d mocratie au moyen de connaissances mancipatrices L l ve n est pas encore sujet de droit 1l a une autonomie limit e 1l est juridiquement mineur et encore souvent intellectuellement influen able Bien qu ils ne faille pas prendre les cerveaux d l ves pour des cires molles l l ve ayant la capacit de penser par lui m me L cole la que permet de mener l l ve l autonomie de la pens e ce qui possible qu en le d gageant pendant le temps de l apprentissage scolaire de ses particularismes religieux ou non religieux ethniques conomiques sociaux Elle doit favoriser chez l l ve le d sir de s manciper et non l instinct gr gaire L cole est mancipatrice en ce sens qu elle inculque tous un savoir commun permettant l apprentissage de ce libre arbitre C est en s instruisant qu on apprend forger ses propres opinions puisque seul le savoir lib re
30. t obligatoires dans le secondaire Dans certains TOM et DOM des d rogations la loi de 1905 sont accept es Les d fis auxquels la R publique est confront e deviennent plus apparents depuis une quinzaine d ann es En un si cle la composition d mographique de la France a chang et les flux migratoires ont apport de nouvelles populations mais aussi de nouvelles confessions en particulier l islam On retrouve en France par le biais de ces populations diff rents courants de l islam mais aussi du christianisme oriental La la cit a justement pour avantage de de pr server la coexistence de tous sur le territoire et ce en d pit des origines ethniques et des particularit s religieuses Or l Etat quand il ne l a pas favoris a laiss s installer le communautarisme qui devient de plus en plus g nant dans la mesure o des populations se sentent avant tout membres d un groupe ethnique ou religieux et ce de mani re quasi exclusive et n entendent pas adh rer au concept de communaut citoyenne d coulant du mod le r publicain Cela rejaillit sur le syst me scolaire qui est mis rude preuve et o la la cit est r guli rement contest e de diverses fa ons Le but de l cole est de rassembler durant le temps scolaire consacr l apprentissage les l ves par del leur diversit Non de diviser ce qu entra nent les revendications particularistes Des exemples expos s ci apr s on ne doit pas
31. te l uvre dans les banlieues qui r islamise les jeunes gens en leur enseignant un islam totalement diff rent de celui de la tradition familiale ce qui accentue la coupure avec des parents d sormais stigmatis s parce qu ils seraient de mauvais musulmans ne pratiquant pas le vrai islam Un mouvement comme le Tabligh est particuli rement actif Or il ne se limite pas de la bigoterie musulmane chaque religion a ses bigots mais pr che un discours de non int gration de refus des valeurs d mocratiques occidentales europ ennes Les adolescentes concern es affirment ainsi qu elles ne se sentent ni fran aises ni citoyennes ni marocaine ou turques mais musulmanes L activisme fondamentaliste est ici en cause Le port du voile se veut li la religion une interpr tation particuli re alors qu il n est en rien une obligation coranique Mais on ne doit pas oublier qu il est galement ce que le Conseil d Etat n a pas vu ou n a pas voulu voir le signe de l inf riorit de 11 la femme par rapport l homme de sa rel gation de son enfermement Cette in galit est en totale contradiction avec les lois r publicaines et avec tous les textes internationaux sign s par la France commencer par la D claration Universelle des Droits de Homme de 1948 Faudrait 1l sous pr texte que les droits de femmes ont connu chez nous une progression parfois lente tol rer que les femmes vivant sur notr
32. ugaise install s dans la r gion de Bordeaux leurs anc tres avaient d fuir les royaumes ib riques apr s 1492 les Juifs comtadins r gion Avignon prot g s par le pape depuis plusieurs si cles les Juifs parisiens les Juifs ashk nazes alsaciens et mosellans dont beaucoup subissaient encore le ghetto et taient exclus de certains m tiers La France est le premier pays accorder aux Juifs leur mancipation le 28 janvier 1790 les Juifs de la r gion bordelaise et les comtadins sont concern s Le 27 septembre 1791 la mesure est tendue tous les Juifs fran ais Cette mancipation fonde l attachement des Juifs de France la R publique Des Juifs qui appliquaient d j le principe Dina de malkhuta dina la loi du royaume est la loi 5 La mise disposition de la nation des biens du clerg d cr t e en novembre 1789 fut vot e une large majorit Ce fut la Constitution civile du clerg qui entra na une conflagration Les r volutionnaires n avaient pas pour objectif la disparition de la religion seulement une r forme Vot e par la Constituante le 12 juillet 1790 elle mettait fin au concordat de Bologne et poussait l extr me la volont gallicane affich e par les rois le clerg devenait d sormais un corps de fonctionnaires devant pr ter serment d all geance la nation la loi au Roi Les pr tres se divis rent en deux tendances les jureurs qui accept rent et les
33. uverain pontife Innocent XI imit par son successeur Alexandre VIII rejeta le texte et refusa par la suite l investiture canonique aux nouveaux pr lats qui avaient vot la d claration Trente cinq v ch s se trouv rent sans titulaire Aux prises avec la Ligue d Augsbourg Louis XIV fit contraint de c der en 1693 et fit prononcer une r tractation personnelle aux survivants de l Assembl e de 1682 Les articles organiques joints au concordat de 1801 impos rent de nouveau la d claration de 1682 dans l enseignement th ologique officiel 5 Dina de malkhuta dina Talmud de Babylone Nedarim 28a Gittin 10b Bava Kama 113a et Bava Batra 54b 55a Principe de droit formul pour la premi re fois par l amora ma tre de la tradition orale babylonien Samuel I si cle avant JC en vertu duquel les communaut s juives sont tenues de respecter les lois de l Etat m me lorsqu elles entrent en conflit avec la l gislation rabbinique Esther Benbassa et Jean Christophe Attias Dictionnaire de civilisation juive Paris Flammarion 1998 6 Le Coran s invite l cole in La vie n 2996 30janvier 2003 pages 40 41 7 Christine Guimonnet Le voile islamique et ses symboles une attaque contre l cole et les valeurs de la R publique in Historiens et G ographes n Se reporter galement la bibliographie para tre en 2003 dans la revue Historiens et G ographes Christine Guimonnet 8 Voir la bibliographie ci dessu
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