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Lecture contemporaine de l`hystérie

1. la volont les sentiments peuvent tour tour tre inhib s ou exalt s Tous ces changements ces oscillations ces mouvements de l activit psychique seraient pour Freud la traduction en termes psychologiques des modifications de la distribution dans le syst me nerveux d une quantit constante d excitation Cette formulation reprend celle de Fechner avec son principe de stabilit 38 et pr figure celle du Principe de constance 21 donn e par Freud en 1920 dans Au del du principe de plaisir Remarquons en passant que l hypoth se de Freud n est pas tr s loign e de celle de Li bault lequel faisait de l attention 38 un principe susceptible de se distribuer dans l organisme et de se concentrer sur tel ou tel organe C est toujours l hypoth se fluidique qu on retrouve sous des formulations vari es dans l histoire de l hyst rie Entre le fluidisme et l animisme 38 il y a d ailleurs peu de diff rence Les deux doctrines disent peu pr s la m me chose mais l une lanimisme la formule en termes spiritualistes ou psychologiques l autre le fluidisme en termes de processus physique ceci permettra Freud de parler indiff remment de quantum d affect 21 ou de quantit d excitation 21 gt Dans le tr fonds des myst res de la nature il se passe quelque chose auquel on ne peut pas avoir d acc s direct La r alit s du ph nom ne passe par une m taphore soit p
2. un raccourcissement du cycle de l objet modifiant la relation celui ci d o une modification de la relation l autre Renoncer l objet d faillant de nos jours 39 c est accepter d acc der la castration et donc diff rer le plaisir Mais la d voration de l objet annihile l objet et sa relation l objet dit M lanie Klein Cette soci t de consommation articulant son fonctionnement sur un r flexe consum riste consacre la primaut de l objet oral fondamentalement r gressif 5 3 Une lutte contre la pulsion de mort Une interpr tation diff rente force le m decin une nouvelle lecture du sympt me inscrit sur le corps 34 et tenir compte de la fonction de clivage de toute limite Les premi res d couvertes de Freud l am nent reconna tre le r le primordial des pulsions dans le d terminisme des actions de l homme 22 Il d couvrit galement que ces pulsions 47 taient habituellement intriqu es savoir que les pulsions sexuelles taient presque toujours li es une myst rieuse pulsion de mort Il r f re cette pulsion de mort 21 une propri t du vivant la mati re vivante tend retourner l inanim et ce retour cette chute de la tension synonyme de vie s accompagne de plaisir 21 Le plaisir vient mettre fin la jouissance La pulsion de mort 21 ne se localise pas seulement la diminution des tensions Elle se signale dans la vie de tous les jours de f
3. 1985 p 219 248 28 Gay Peter Freud une vie Hachette 1991 29 Golse B Le d veloppement affectif et intellectuel de l enfant 3 me dition Masson Paris 2001 30 Hacking l Les Fous voyageurs Les emp cheurs de penser en rond Le Seuil mai 2002 31 Gilli ron E Le premier entretien en psychoth rapie Dunod Paris 2004 32 Gilli ron E Gu rir en quatre s ances psychoth rapeutiques Changement initial et psychoth rapie analytique Psychoth rapies 1990 n 3 pp 135 142 33 Gilli ron E Cadre et processus Revue de psychoth rapie psychanalytique de groupe n 18 1992 pp 77 86 34 Isra l L L hyst rique le sexe et le m decin Masson Paris 2001 85 Jacobsen M B Folie plusieurs de l hyst rie la d pression Les emp cheurs de penser en rond Le seuil mars 2002 36 Sordet Guepet H L insaisissable fibromyalgie L volution psychiatrique 2004 69 37 Mace J C Hysterical conversion British Journal of Psychiatry 1992 161 369 377 88 Trillat Etienne L histoire de l hyst rie Editions Seghers Paris 1986 39 Vincent T L anorexie Editions Odile Jacob paris Octobre 2000 40 Wild cher D Concept de n vrose EMC 1998 Paris 37 800 A 10 41 Winnicott D W Objets et ph nom nes transitionnels Jeu et r alit Editions Gallimard 1975 56 57
4. amn sie fugue trouble de l identit transe et sur l axe II la personnalit histrionique 6 La r partition des troubles en trois grandes rubriques permet de concilier les descriptions traditionnelles et celles du DSM IV D ailleurs les diff rences entre ces approches sont plus d ordre volutif que symptomatique Avant de donner le d tail de chaque rubrique le DSM IV donne des pr requis et des pr cisions pour porter le diagnostique et certains des items d crit ne sont pas sans nous rappeler des crit res d velopp s par Freud Les crit res g n raux d finissent quelle que soit l entit consid r e les caract ristiques suivantes propos des sympt mes 6 ils ne sont pas totalement expliqu s par une affection m dicale reconnaissable l effet d un m dicament ou d un toxique ils ne sont pas produits par la simulation ils sont associ s des facteurs psychologiques leur instauration ou leur exacerbation est pr c d e de facteurs conflictuels 34 ils alt rent le fonctionnement social et professionnel ils sont en exc s quand il existe une affection m dicale ils ne sont pas expliqu s par d autres troubles psychiques thymiques ou anxieux Nous ne d taillerons pas les diff rents items du DSM IV mais partir de ceux ci nous effectuerons une lecture singuli re a Sympt mes somatiques paroxystiques Les crises Chaque poque d crit des manifestations paroxystiques de l exp
5. dans la relation aux autres de la structure de la personnalit Une classification des organisations de la personnalit devrait tre dynamique d sirer un objet c est d sirer quelque chose de lui obtenir qu il fasse quelque chose Le th rapeute et le patient sont de parfait inconnus l un pour l autre au moment de la premi re rencontre moment souvent choisi par le patient parce qu il s agit d une crise qui refl te quasiment chaque fois le point central de l organisation de la personnalit Le premier entretien se caract rise par la confrontation de deux d sirs celui du patient qui d sir se sentir mieux et celui du th rapeute qui d sire traiter son patient selon le mod le th orico th rapeuthique 31 qui est le sien La reconnaissance de l autre et le conflit interne correspond la n vrose Les n vroses sont li es des avatars de la fantasmatisation secondaire 31 c est dire que l ensemble des fantasmes originaires est int gr mais le sujet reste fix sur certaine position Les fantasmes originaires seraient en quelque sorte l aube du fantasme c est dire qu ils traduiraient le moment o le d sir non satisfait dans la r alit le serait de mani re 32 hallucinatoire Les fantasmes originaires sont une sorte de carrefour o se rejoignent le comportement des parents et celui de l enfant 31 Dans les deux premi res parties nous avons d velopp une lecture historique de l
6. par le ma tre est l hypnose L hyst rie est la condition de l hypnose 38 Pour lui si on hypnotise quelqu un il s agit d une hyst rique L cole de Nancy s opposera l cole de Charcot Enfin le troisi me m thode la pr sentation de malades Il s agissait d une pr sentation de malades aux le ons du Mardi de la Salpetri re comme au th tre L iconographie d Andr Brouillet illustre le ma tre et ses disciples Ce n est pas sans nous rappeler les traits histrioniques de th tralisme des descriptions contemporaines du DSM IV Sa th orie ses conceptions 1870 marque un tournant d cisif dans l uvre de Charcot Ses travaux fondamentaux sur la scl rose en plaque les arthropathies tab tiques la scl rose lat rale amyotrophique sont achev s C est alors que Charcot rencontre l hyst rie dans les circonstance que relate Pierre Marie 38 Le hasard fit qu la Salpetri re le b timent Sainte Laure se trouva dans un tel tat de v tust que l administration hospitali re dut le faire vacuer Ce b timent appartenait au service du Docteur Delasiauve C est l que se trouvaient hospitalis s avec les ali n s les pileptiques et les hyst riques L administration profita de l vacuation de ce b timent pour s parer enfin d avec les ali n s les pileptiques non ali n s et les hyst riques et comme ces deux cat gories de malades pr sentaient des crises convulsives elle trouva
7. La m decine contemporaine para t davantage tourn e vers l identification des maladies en r ponse la demande des patients qu est ce que j ai excluant peut tre le sujet Est ce la soci t de consommation qui favorise cette exclusion en incitant activement la consommation de l objet Les associations de fibromyalgiques sugg rent elles aux patients telle ou telle maladie renfor ant leur propre existence et leur autonomie d tre La classification des maladies a chang en m me temps que le nom des diagnostics fonctionnels certains sont devenus des diagnostics poubelle 36 en l absence de fondement somatique Telle est la position de la fibromyalgie Ne fut ce pas le cas avec l hyst rie Ou plus encore avec la n vrose Le terme de n vrose 40 fut utilis jusqu la fin du XIX si cle pour d finir une cat gorie fort large de troubles que n expliquait pas une l sion d organe et qui de ce fait taient imput s un d r glement fonctionnel des nerfs cens s r gler le fonctionnement des visc res Dans ce cadre tr s vaste et impr cis ont t ainsi rang es des maladies qui devaient par la suite tre rattach es une anomalie organique pr cise goitre exophtalmique paralysie agitante et chor e par exemple Bien entendu ce cadre nosologique appartenait la pathologie interne et n avait aucun rapport avec la folie et donc avec les troubles mentaux que d crivaient les ali nistes Ma
8. au jeu du Surmoi qui culpabilise cette tentative de l affection culpabilisation qui explique la fuite quand la s duction r ussit l angoisse et l importance de l activit fantasmatique 3 Et pour lutter contre cette angoisse le Moi utilise comme m canisme de d fense le refoulement qui repousse dans l inconscient les repr sentations sources de tension La th orie de la fixation mergera de ces rencontres et Freud d gagera pour la technique analytique le transfert et le contre transfert et dans cet espace de relation se r v leront les objets interdits ceux du d sir convoit Ainsi nous d velopperons maintenant l objet la relation d objet et l tayage objectal Nous effectuerons un long d tour quasi historique par la naissance de l objet et sa relation Nous emprunterons ce cheminement pour aboutir la constitution du psychisme de l individu et pour sp cifier son mode relationnel Pourquoi d veloppons nous un tel chapitre Premi rement le clinicien de formation analytique effectuera la lecture de l hyst rie sur le type de relation d objet en jeu entre le clinicien et le sujet c est dire l enjeu des d sirs Deuxi mement la lecture contemporaine am ne la question d un changement d tayage objectal au cours du XX me si cle Serions nous pass s d un tayage objectal paternaliste n cessitant l introduction de l dipe un tayage pr g nital de type oral 25 3 Objet Re
9. conservent une sorte de relent de leurs origines d o le caract re symbolique des conversions somatiques le caract re rotis des conduites psychiques Tout se passe comme si les repr sentations sexuelles du syst me conscient trouvaient des affects et continueraient de parler au niveau des sympt mes 1 2 6 Th orie de la fixation La th orie analytique fait r f rence une fixation un stade de d veloppement affectif La libido passe successivement par le stade oral sadique anal et g nital 3 Un traumatisme affectif peut amener un arr t ce d veloppement appel fixation La fixation est majeure l affectivit restera r gie par les modes de fonctionnement de ce stade Au contraire la fixation est mineure une certaine progression est possible mais d s que des frustrations entra neront une r gression c est le retour ce stade qui se produira De cette fixation aboutira soit la n vrose soit la perversion 19 La perversion si ce mode de fonctionnement archa que persiste sans changement La n vrose si le surmoi s oppose cette persistance et tente de l interdire II y a alors un conflit intrapsychique entre les instance de la personnalit a Moi et Surmoi conflit source d angoisse 3 Et le moi utilise alors des m canismes de d fense contre cette angoisse Les n vroses sont le n gatif des perversions 19 Dans l hyst rie la s duction suivie de fuite fuite d clench e par l angoisse g n
10. d but de la crise L attaque proprement dite avec cri p leur perte de connaissance chute suivi d une rigidit musculaire cette phase est dite pileptique ou epileto de Vient ensuite la phase dite clownique ou clonique L nous dit Charcot tout est hyst rique Ce sont de grands mouvements des contorsions caract re intentionnel des gesticulations th trales mimant les passions l effroi la peur la haine etc La phase r solutive marqu e par des sanglots des pleurs et des rires 15 La crise est minemment affective c est un drame passionnel 38 qui s y joue s exprime qui s ext riorise et se donne voir Le g nie propre de l hyst rie est de recouvrir toutes les maladies Il suffit de fixer l attention du sujet sur l apparition du ph nom ne pour qu il se produise L hyst rie soumise la m thode anatomo clinique rentre dans la science devient objet scientifique faisant abstraction du sujet Ce neurologue am nera une description rigoureuse de signes positifs et n gatifs savoir que l hyst rie ne r pond pas en terme de l sion la topographie des sympt mes hyst riques n ob it pas la distribution anatomique des nerfs II s attachera d finir l hyst rie masculine rattach l hyst rie traumatique puisque les victimes sont des travailleurs Les troubles sont attribu s l inflammation de la moelle d o la d nomination anglo saxone de Railway spi
11. hyst rie du point de vue du lecteur la figure du ma tre L tayage objectal vient articuler la rencontre du ma tre du groupe social et du sujet hyst rique Les manifestations symptomatiques mergeant de cette rencontre m ritent que l on s y attarde eu gard la modernisation de notre s miologie ancienne que cela implique 33 4 L hyst rie aujourd hui Avant m me d aborder la question de l hyst rie contemporaine autrement dit la question de la lecture actuelle de hyst rie le terme m me d hyst rie n est plus usit par les classifications contemporaines Cela s explique par les faits suivants Le diagnostic d hyst rie sert le plus souvent expliquer de fa on exp ditive un tableau clinique un comportement d plaisant et rejeter ainsi un malade importun La polys mie du terme son usage large et inconsid r dans des contextes diff rents lui ont fait perdre toute sa valeur ce qui a conduit le DSM IV a le d membrer en entit s autonomes Faut il laisser le concept d hyst rie aux psychanalystes dont le champ pist mologique est diff rent de celui des m decins psychiatres L h r dit n explique pas ces ph nom nes hyst riques L environnement et l histoire personnelle interviennent Dans ce paragraphe nous aborderons la lecture de l hyst rie sous plusieurs angles lectures vari es au gr d un lecteur dont les conceptions psychopathologiques s tendent du biologique le tout objet la ps
12. la sc ne de m nage venant de loin en t te de ces causes b Les d coupes Sous ce terme Lucien Isra l 34 range les sympt mes concernant la vie de relations On d signe g n ralement par la vie de relations l ensemble des conduites actions et r actions qui ins rent l homme dans son environnement c est dire paroles et actes mouvements et perceptions 34 II n y a aucun de ces domaines qui ne puisse servir de sc nes au jeu hyst rique que le terme de jeu n induise pas en erreur l hyst rique ne joue pas consciemment et si jeu il y a l enjeu est souvent la vie m me du sujet vie qu une derni re coupure 34 un dernier soit disant chec de la relation vient interrompre Nous pourrions y voir dans ces d coupes les historiques conversions Les sympt mes classiques de conversion somatique peuvent tre rapproch s des trois cat gories des troubles somatoformes e du DSM IV trouble somatisation F45 0 300 81 trouble de conversion F44 x 800 11 et trouble douloureux F45 4 ce dernier sera d velopp dans le paragraphe suivant Le trouble somatisation correspond aux sympt mes non neurologiques permanents ou paroxystiques de la conception traditionnelle Le trouble conversion englobe la plupart des sympt mes pseudoneurologiques permanents ou paroxystiques crise pseudoconvulsive un ou plusieurs sympt mes ou d ficits affectent la motricit volontaire ou la fonction sensorielle le symp
13. le syndrome pr menstruel les douleurs pelviennes chroniques Chaque syndrome fonctionnel est identifi comme une entit unique 44 au sein de sa propre discipline sans que formellement il en soit d montr la r alit m dicale Ces syndromes fonctionnels d gagent quelques particularit s communes 35 une pr dominance f minine l association un d sordre motionnel ou des ant c dents de maltraitance ou d abus sexuels N y aurait il pas une corr lation entre le glissement voire la disparition de l hyst rie d crite par Charcot flamboyante multiforme multisymptome et les nouvelles entit s h t roclites spasmophilie fibromyalgie lombalgies chroniques algodystrophie syndrome de fatigue chronique D autre part nous pourrions d finir une nouvelle typologie fond e sur l efficacit th rapeutique notamment pharmacologique L efficacit du m dicament d finirait maintenant des rubriques nosographiques Freud avait lui m me fond l unicit des n vroses sur le processus th rapeutique D s 1894 il rapproche l hyst rie et la n vrose obsessionnelle par l identit de m canisme et d accessibilit de la psychoth rapeutique par rem moration d exp riences issues de l enfance 9 Ces pid mies actuelles texture somatique 36 proviennent ainsi de l absence de prise en compte de l individu dans sa totalit et dans sa subjectivit Il est appr hend le plus souvent sous langle disease 36 Q
14. un lien possible entre le sympt me et ce qui deviendra plus tard la th orie sexuelle des n vroses Quand la matrice est au foie et aux hypochondres et produit la suffocation le blanc des yeux se renverse la femme devient froide et m me quelques fois livide Elle grince des dents la salive afflue dans la bouche et elle ressemble aux pileptiques Si la matrice reste longtemps fix e au foie et aux hypochondres la femme succombe touff e 38 La description reste rudimentaire mais il faut solliciter le texte pour y voir une pr figuration de la crise hyst rique Hippocrate ajoute sans gu re plus de pr cisions cliniques que la matrice peut se fixer sur d autres organes que le foie sur le c ur la suffocation provoque de l anxi t des tournoiements des vomissements bilieux Mobilit de l ut rus labilit du sympt me se d gagent d j de ces premi res descriptions cliniques qui s accordent sur une origine matricielle 38 sexuelle du ph nom ne Dans ses explications Hippocrate s attachera la croyance de l animalit de l ut rus doctrine de la nature pr sente de l poque b Ar t e de Cappadoce s8 M decin originaire de l Anatolie centrale il s installe Rome au d but du premier si cle apr s avoir s journ Alexandrie Il a compos plusieurs ouvrages dont un trait sur les fi vres et les maladies des femmes Son Trait des signes causes et de la cure des maladies aigu s e
15. Ce pamphlet antis mite aux d rives eug nistes illustre aussi la construction sociale et politique qui rige et construit des entit s m dicales non au service du malade ou du sujet mais au nom de ce qui d range une soci t Le trouble dissociatif de l identit ou personnalit multiple s est un trouble de l identit r alisant une ou plusieurs personnalit s distinctes ayant chacune des attitudes et un comportement particulier Depuis sa reconnaissance avec le DSM III le nombre de cas est sans cesse croissant 200 en 1980 6 000 en 1986 7 Il r alise un trouble post traumatique non r ductible l hyst rie voire un trouble iatrog ne cr par les expertises ou l hypnose Ne s agit il pas galement d une entit m dicale autonome La transe dissociative 6 r alise une alt ration transitoire de la conscience avec conservation de la perception du monde ext rieur Elle alt re plus la conscience que l identit Quand elle 37 associe une alt ration de l identit celle ci n est pas remplac e par une personnalit alternante Les mouvements accomplis sont simples croulement soudain immobilisation tourdissement cris per ants etc L attaque de nerfs d Am rique latine 7 pr valence sur la vie de 12 en est une variante Elle comporte mouvements convulsifs hyperventilation mouvements d agitation agressive En Malaisie Latah 7 6 les individus troubl s ont une vision soudaine d un esprit les mena a
16. complicit inconsciente 34 n cessaire au d veloppement de nombreux sympt mes hyst riques Ces derniers se lient avec la complicit du m decin D autres troubles dont l importance n est pas moindre se localisent au cou Le cou garde une importance relationnelle capitale son importance est illustr e par le nombre des sympt mes hyst riques qui s y localisent Il faut mentionner la boule hyst rique 34 le globus hyst ricus 34 La fr quence de ce sympt me doit elle amener distinguer sa survenue chez l hyst rique de son apparition chez le sujet normal Ou bien faut il suivre l indication de Grasset un des l ments principaux du trac 34 C est l en effet une indication pr cieuse qui montre la d faillance d une certaine fonction au moment o le sujet se trouve dans une situation particuli re o on attend quelque chose de lui o on lui demande m me d tre particuli rement brillant Cette sorte de faillite ne peut pas ne pas voquer l impuissance qui peut frapper n importe quel homme au moment o il est pri de s attester comme homme le porteur du p nis 34 l chec tait d autant plus fr quent qu il est plus cuisant c est dire que la situation tait plus d sir e d sir e peut tre en tant que preuve de virilit L hyst rie est elle une maladie ou bien est elle une mani re accessible pratiquement chacun d exprimer son inconscient 34 Mode d expression de l inconscient le message t
17. de faire l conomie de hyst rie individuelle Cette interpr tation pourrait s appliquer aux explosions d motions collectives des manifestations sportives ou artistiques C est le retour la catharsis du th tre grec Ce type d interpr tations revient soutenir que l hyst rie est le produit d une r pression exerc e sur la libre manifestation des motions des pulsions et des instincts L rosion des structures autoritaires ou coercitives en laissant le sujet s exprimer librement en particulier dans son comportement sexuel rendrait superflu le recours des forces substitutives ou symboliques 53 Avec le d veloppement de la mass m dia la soci t dans son ensemble s est hyst ris e la vie quotidienne tend se transposer sur une autre sc ne dans le monde du spectacle L hyst rique aurait elle trouv une nouvelle sc ne celle des plateaux t l visuels L hyst rie malade c est l hyst rie brim e martyris e vaincue que Lucien Isra l appelle hyst rie d pass e 34 Avant ce d passement l hyst rie n est pas encore du domaine m dical mais elle incarne une des formes de la r sistance au monde autoritaire au monde de l argent et du pouvoir 54 Bibliographie 1 Bergeret J Psychologie pathologique th orie et clinique 9 me dition Masson Paris 2004 2 Bourgeois M la mise en pi ces de l hyst rie dans la nosographie contemporaine pr sentation et justi
18. l absence pr lude indispensable l dification d un espace psychique garant d une autonomie Dans le jeu de la bobine le Fort Da 21 il d crit ce ph nom ne chez son petit fils g de 18 mois La relation d objet de type anal marque le conflit ambivalentiel primaire amour et haine laxe sado masochisme et l enracinement de la bisexualit psychique fondamentale c Stade ur tral ou phallique 24 Il appara t la troisi me ann e de vie p riode d affirmation de soi Il est marqu du sceau de la curiosit infantile prise de conscience de la diff rence entre les deux sexes c est dire la pr sence ou l absence de p nis A cette p riode s associe des fantasmes li es la sc ne primitive 29 savoir exhibitionnisme voyeurisme scotophilie d Conclusion 27 Dans l optique freudienne le d veloppement psychique se fonde sur la variabilit de l objet le sujet doit int grer progressivement les objets partiels objet oral anal gt pour se construire en objet total g nital Il existe un deuxi me aspect de la variabilit de l objet il peut tre r el l entourage ou fantasmatique objet interne ou psychique ou tr s sch matiquement imaginaire La pulsion se situe dans cet espace interm diaire entre le corps et l objet fantasmatique ou entre le corps et l objet r el Dans la perspective freudienne il ne s agit pas d un simple rapport de cause effet mais d u
19. la cons quence de son ambivalence avec un conflit entre les tendances oppos es du d sir de s duire et la crainte d y r ussir L histrionisme est doubl par l inauthenticit jouer un r le et un personnage pour ne pas percevoir le d faut fondamental tre soi m me Le sentiment d impuissance tre est souvent exprim avec motion la diff rence des personnalit s narcissiques et limites La th tralit se double d un d faut de contr le motionnel lors des frustrations et d ceptions Ce d faut associ au besoin d attirer l attention est consid r aussi comme une variante d hyst rie d essence temp ramentale La vie psychosexuelle est souvent insatisfaisante mais masqu e par la s duction et l rotisation des pr liminaires Ce d faut peut tre masqu par une vie procr ative f conde Le d sir d enfant est faiblement sublimatoire et mane plut t de l amour narcissique Selon l approche structurale Il est acteur th tral en raison de son ambivalence Si au lieu d tre l acteur brillant qui s offre comme objet de d sir il est un acteur d faillant il pourra peut tre s duire gr ce cette d faillance Ce qui suscitera alors sera plus de la compassion qu un d sir sexuel et il vitera peut tre ainsi l angoisse et la culpabilit de la g nitalit interdite Le voici ainsi maintenu dans une position infantile plus confortable c Intensit de la vie imaginaire 3 Selon une approche comp
20. logique de les r unir et de cr er pour elles un quartier sp cial sous le nom de quartier des pileptiques simples 38 Charcot tait alors le plus vieux m decin de la Salpetri re ce nouveau service lui fut automatiquement confi C est ainsi qu involontairement par la force des choses Charcot se trouva plac en pleine hyst rie Sous le vocable d pilepsie simple ou essentielle 38 on entendait celle qui d apr s Delasiauve se manifestait seulement par des d viations fonctionnelles sans l sions r pondant des simples souffrances nerveuses constituent en un mot une v ritable n vrose donn e au XVIII si cle par William Cullen 1710 1790 40 L absence de l sions organiques convulsions g n ralis es tels taient les traits communs des deux grandes n vroses Le caract re de la suggestion se d gage d j la promiscuit o se trouvaient m l s pileptiques et hyst riques a fourni la crise d hyst rie une s miologie d emprunt Le pantomime est en marche la tendance mim tique de cette n vrose fera le reste La clinique D s 1870 Charcot dresse le tableau clinique de la grande hyst rie tableau qui sera retouch enrichi passablement compliqu et largi par ses l ves Il distingue quatre phases d crite et reprise par Freud dans la n crologie qu il consacre au ma tre en 1893 17 L aura la douleur ovarienne peut tre aussi bien un signe permanent que l annonce du
21. penseur mais une nature artistiquement dou e selon ses propres termes un visuel un voyant 17 On assiste au passage du regard de Charcot l coute de Freud En parlant de Charcot il d fendait les droits du pur travail clinique qui consiste voir et ordonner N est ce pas l approche th orique du DSM IV voir et ordonner De son voyage Paris Freud d couvre l hyst rie et l hypnose Jai r serv aux observations relatives l hyst rie ainsi qu l hypnotisme une place aussi consid rable c est parce que j avais affaire des questions enti rement nouvelles 25 II rencontre Charcot la Salpetri re II rencontre l homme mais aussi l hypnose et l hyst rie traumatique Freud retient aussi de ce s jour parisien la m thode de Charcot celle qui consiste choisir comme point de d part de la recherche clinique le cas le plus complet consid r comme type parfait de la maladie et partir duquel tous les autres cas peuvent se d duire par transition Freud quitte Paris le 28 f vrier 1886 28 Deux mois plus tard il ouvre son cabinet priv Vienne Il continuera dans les ann es qui suivent commenter interpr ter et enrichir les le ons de Charcot sur l hyst rie En 1888 il reprend tr s fid lement les descriptions cliniques de Charcot A la fin de l article Hyst ria 38 il apporte une contribution plus originale qui sera reprise par la suite Les signes physiques dans l hyst ri
22. r e par le risque sexuel Dans la perversion s duction puis fuite la fuite a pour but de faire souffrir le partenaire L affect en jeu n est pas l angoisse mais le plaisir sadique 3 Qu en est il dans le cas particulier de l hyst rie La fixation se fait au d but du stade g nital au premier temps du conflit dipien L enfant a v cu jusque l une relation duelle avec sa m re et aussi toute autre personne ce stade il d couvre qu il n est pas le seul objet d amour de ses parents et qu ils sont aussi l un pour l autre des objets d amour Il se trouve 24 donc dans une situation de rivalit C est le stade dipien La r solution de ce complexe d dipe se fait par le d passement de l angoisse de castration et l acceptation d une situation triangulaire o l enfant a perdu l illusion d tre le centre du monde et gagn l assurance d tre capable d galer ses parents Mais cette r solution heureuse du complexe est pr c d e d une crise domin e par l angoisse de castration qui peut prendre deux aspects parfois successivement soit la tentation de tuer le rival pour la fois se prot ger de la castration et rester l unique objet d amour soit la tentation de s duire pour le d tourner de sa rivale Cette fixation dipienne explique le besoin d affection le besoin de s duire et l rotisation des attitudes mais ce n est l qu un des aspects de la personnalit hyst rique Un autre aspect est d
23. 3 15 Freud S La perte de la r alit dans la n vrose et la psychose 1924 N vrose psychose et perversion Paris Presses Universitaires de France 1973 16 Freud S Pour une th orie de l attaque hyst rique 1892 R sultats id es probl mes Paris Presses Universitaires de France 1984 17 Freud S Charcot 1893 R sultats id es probl mes Paris Presses Universitaires de France 1984 18 Freud S Quelques consid rations pour une tude comparative des paralysies motrices et organiques 1893 R sultats id es et probl mes Paris Presses Universitaires de France 1984 19 Freud S Fragment d une analyse d hyst rie Dora 1905 Cinq psychanalyses Paris Presses Universitaires de France 1954 20 Freud S Malaise dans la civilisation Paris Presses Universitaires de France 1971 55 21 Freud S Au del du principe de plaisir Essai de psychanalyse Edition Payot Paris 2001 p 49 128 22 Freud S Pulsions et destin des pulsions M tapsychologie Gallimard Paris 2003 23 Freud S La disparition du complexe d dipe 1914 trad J Laplanche La vie sexuelle Paris PUF 1970 24 Freud S Trois essais sur la th orie sexuelle Gallimard Paris 1987 25 Freud S Le Rapport sur mes tudes Paris et Berlin de 1886 26 Freud S Totem et tabou Edition Payot Paris 2001 27 Freud S Un enfant battu N vrose psychose et perversion Presse universitaire de France Paris
24. Comme l hyst rique du si cle pr c dent sa particularit est de faire corps un lieu de protestation et de d nonciation par exhibition Comme l hyst rique l anorexique est la fois la victime d un syst me et la combattante de celui ci b Situation de l anorexie La psychanalyse a troitement associ la question de la d pendance celle de la diff rence faisant de la diff renciation le processus permettant l largissement de la d pendance et la diff rence sexuelle le prototype de toute diff renciation Le produit de la diff rence et de l largissement de la d pendance s entendant comme differance 39 partir du verbe diff rer plus les objets sont diff rents plus il y en a et moins on d pend troitement d un seul ou d un petit nombre d entre eux plus ils permettent ainsi de diff rer le besoin et d introduire le d sir Lier diff rence et d pendance c est aussi introduire une diff rence de qualit entre les objets l homme ne se nourrit pas que d objets r els mais aussi d objets fantasm s L anorexique fix e au stade oral se prive de nourriture et elle mange d vore les proches les livres les activit s sportives En se privant elles chouent int rioriser le manque n cessaire 3s ouvrir un espace de diff renciation parce qu il faudrait les sevrer pour les faire manger or sevrer n est pas seulement priver L anorexique s imagine qu il serait possible de se passer absolu
25. La fantasmatisation primaire est au service du narcissisme du sujet Il se trouve d j dans une situation triangulaire Il s agira de savoir dans la relation th rapeutique comme la m re s effacer tout en restant disponible pour permettre au patient d animer les objets de son choix La fantasmatisation secondaire 31 correspond la rencontre de l objet primaire avec l objet r el ce qui conduit l enfant reconna tre ses origines C est elle qui est l origine de l organisation dipienne Il permet de distinguer son propre Moi de la personne de l autre Elle marque le retour de l objet r el dans le monde de l enfant Il s agit d un processus de symbolisation fond sur un accord m re enfant c est dire que lorsque la m re intervient au bon moment pour donner le sein sa pr sence vient en quelque sorte compl ter le pr objet construit par l enfant dans l espace transitionnel qui est la sein La fantasmatisation secondaire est au service de la relation 31 d Application du concept de fantasmatisation Selon la d finition freudienne on le sait le fantasme est un moyen psychique par lequel l homme la fois exprime et accomplit un d sir le fantasme donne du plaisir le fantasme permet de se passer de l objet momentan ment pour l obtention d un certain plaisir La fantasmatisation est un processus dynamique en constante activit o l entourage joue un r le actif On distingue diff rent aspect
26. Regroupement interr gional de l ouest D E S Psychiatrie Nantes les 24 et 25 mars 2005 Lecture contemporaine de l hyst rie St phane RICHARD DEVANTOY service du Professeur Garre CHU d Angers Interne D E S PSYCHIATRIE d Angers deuxi me ann e troisi me semestre A mon grand p re Lecture contemporaine de l hyst rie Introduction 1 Histoire de l hyst rie 1 1 Justification d une revue historique 1 2 L antiquit 1 3 Moyen Age 1 4 De la Renaissance XV me XVI me si cle Mesmer 15 La p riode Romantique et post romantique fin XVIII me premi re moiti XIX me 1 6 Seconde moiti du 19 me si cle 1 7 Synth se de l revue historique 2 Freud 2 1 Une rencontre avec Charcot 2 2 la rencontre avec Breuer 2 3 Freud et ses patientes 2 4 Originalit de la th orie 2 5 La conversion 2 6 Th orie de la fixation 3 Objet Relation d objet Etavage objectal 3 1 Les stades pr g nitaux de la th orie freudienne 3 2 Stades g nitaux 3 3 Nuances et Int r t du complexe d dipe 3 4 L Objet transitionnel de Winnicott 3 5 Relation entre la relation d objet ou l tayage objectal et la lecture contemporaine 4 L hyst rie aujourd hui 4 1 Lecture sous l angle du DSM IV relu lui m me sous l angle analytique 4 2 Lecture multi axiale de la personnalit hyst rique 5 Nouvelles manifestations de hyst rie 5 1 Fibromyalgie 5 2 L anorexie 5 3 Une lutte contre la pul
27. a on autrement inqui tante et insidieuse Freud a rep r la pulsion de mort dans un tout autre domaine que celui de l orgasme dans un domaine litt ralement quotidien celui de la r p tition 2t Tout ce qui se r p te machinalement par routine ou habitude marque un renoncement cr er Toute r p tition implique une reconstruction dans le temps d une m me activit Il semble qu on ne puisse pas chapper ce temps r p t ce rythme obsessionnel sans surprise C est bien l ennui qui est engendr par la r p tition 3s L ennui na t un jour de l uniformit Or avec l hyst rique on ne s ennuie pas L hyst rique diff re en ceci radicalement des obsessionnels dont on sait qu ils ont toujours le m me retard et toujours pour les m mes raisons 34 La fronti re la d coupe du sympt me est l expression d une terre inconnue 34 comme partie de soi inconnue du sujet et encore d couvrir Freud la fin de son uvre introduit la Spaltung le clivage du sujet 28 Sa signification est illustr e par le sympt me hyst rique qui vient comme un rappel insistant de ceci qu au sujet chappera toujours une partie de son tre 34 Le sympt me hyst rique prend la rel ve de la parole et trouve sa place dans ce manque o il s agit de d chiffrer 34 Les sympt mes les plus marquants sont les sympt mes de manque percevoir anesth sie troubles sensoriels frigidit La r action la plus imm diate es
28. acun d eux ont contribu a v hicul nos id es contemporaines de l hyst rie La mass m dia nouvelle figure du ma tre Tous les auteurs soulignent plaisir le r le de l imitation dans l hyst rie Imiter crit Briquet est le privil ge des femmes c est surtout un privil ge des hyst riques Il suffit qu une malade ait vue une fois un geste aper u un acte qui laura frapp pour qu involontairement elle l imite 38 gt Mais l imitation n est pas simulation Plus tard en 1904 Dubois de Berne 38 crira L hyst rique est une actrice en sc ne une 17 com dienne mais ne le lui reprochons jamais car elle ne sait pas qu elle joue elle croit sinc rement la r alit des situations 38 Figure mobile fantasque indisciplin e insaisissable aux apparitions multiples et trompeuses cet indocile personnage nous interroge dans sa signification sa douleur bien r elle La mobilit du sympt me la plasticit de sa pr sentation une fois d mon une fois revendicatrice de la figure f minine nous interpelle mais en filigrane ne percevons nous pas la m me crise hyst rique le m me sympt me quelques nuances pr s et ceci depuis plus de 2000 ans La m me crise disais je mais dont lhabit la parure diff rent au gr des poques chaque soci t chaque th orie habillent son sujet de mani re diff rente La charpente de l difice est partout la m me l ornementation seule diff re Ce squele
29. aisir Nous avons ainsi aborder ces nouveaux sympt mes qui refusent le plaisir sympt mes permettant au sujet d exister Nous avons tent de d crire deux ph nom nes l anorexie et la fibromyalgie Le premier pour nous figurer que le groupe social aurait centr la relation d objet sur l oralit Le second ph nom ne la fibromyalgie ouvre une perspective diff rente Elle inaugure une re nouvelle de l expression singuli re de l hyst rie 49 6 Lecture contemporaine Qui dit lecture implique de conna tre l auteur de cette lecture et les outils de son poque qu il utilise Cette question de la lecture contemporaine d un ph nom ne quel qu il soit en l occurrence l hyst rie am ne comprendre le contexte social dans ledit ph nom ne se d roule En effet le sujet hyst rique et le lecteur vivent cr ent un lien en interaction au travers une rencontre Nous aborderons dans un premier temps les outils n cessaires mais non exclusifs cette lecture et d autre part la question de la soci t dans laquelle se d roule l utilisation de ces outils 6 1 Les outils Le th rapeute le cadre Un des lecteurs le m decin fera cette lecture contemporaine et ceci dans un cadre analytique L hypoth se de Gilli ron 3t est de consid rer le cadre analytique comme un cadre exp rimental 31 l int rieur duquel le psychanalyste et son patient vivent une exp rience sp cifique La relation th rapeutique est
30. alit de ses affects ses motions et tous les domaines de la vie de relation maladie de la relation e Quel est l h ritage m dico philosophique L histoire de l hyst rie est troitement li e celle de l pilepsie L pilepsie est masculine L hyst rie est f minine A l opposition des deux sexes r pond l opposition des si ges situ s aux deux extr mit s du corps Pour Gallien l pilepsie est due la r tention dans l enc phale encombr par des humeurs de ce principe vital le pneuma psychique 38 vestige de vieilles th ories pneumatistes 38 De sorte qu appara t l encore une nouvelle sym trie r tention du pneuma vital en haut r tention de la semence f minine en bas qui d signe en fait l abstinence sexuelle Il est encore curieux de constater que ces manifestations qu on peut qualifier d hyst riques par anachronisme se voient attribuer des causes surnaturelles celles qu on attribue l pilepsie avant Hippocrate L hyst rie devient avant l entr e dans l re du Moyen Age une sorte de mal sacr analogue l pilepsie de l poque archa que et ant m dicale 1 3 Moyen Ages L hyst rique devient un mal sacr le diable le p re de l hyst rie 38 Or l un des attributs du Diable est de tromper et nous verrons que pour Sydenham le trait essentiel de l hyst rique est de tromper le m decin de simuler des maladies pour se donner pour ce qu el
31. ant aussi inconnu celui qui l met qu celui qui le re oit On r p te souvent que l hyst rie est un langage de corps ou par le corps Il appara t dans ce sympt me que le corps pour mise en sc ne qu il soit est pourtant frapp d un certain rejet Il ne s agit pas d y toucher ni de s en servir La voix de l hyst rique ne doit pas livrer le corps En continuant l inventaire des sympt mes ce sont d autres m taphores qui vont tre d couvertes c Les algies Les algies maux de t tes vertiges plaintes somatiques multiples Son expression m me de ce que le sujet peut dire travers le corps Elles apportent aux sympt mes l habillement de la parole y ajoutant toutes les vari t s possibles de descriptions et offrant parfois par des termes utilis s l articulation entre sympt mes et sens On retrouve le trouble douloureux 6 sous groupe de la cat gorie des troubles somatoformes dans la classification DSM IV Les plaintes algiques constituent les seuls sympt mes qui affectent un ou plusieurs sites anatomiques les facteurs psychologiques ayant un r le dominant dans l apparition et la persistance des sympt mes 36 Il n y a aucun int r t tenter de pr ciser les caract res de ces douleurs comme on le ferait pour des algies neurologiques Si ge irradiation dur e intensit nature sont personnalis s uniques non comparables entre eux S il n est pas n cessaire d approfondir un sympt me hyst riqu
32. aricature Ne parle t on pas de th tralisme d hyperexpressivit d histrionisme pour qualifier ce personnage prot iforme insaisissable M me les classifications ath oriques du DSM IV mergences voire pseudopodes de l re pharmacologique emploient ses m mes pith tes Ce personnage dont on nous dit que le nom serait usit joue l acteur Certes l histrion est ce mauvais acteur mais il nen est pas moins acteur Qui dit acteur dit jeu de r les emprunt des traits d un autre personnage jeu de mots et avec le corps Dans l ar ne sur les planches cette figure humaine exprime une souffrance la mani re des trag dies grecques Ce com dien joue devant un public et plus le public en redemande plus il revient sur sc ne Ce corps enjou d sir d sirable entre en relation avec le d sir du spectateur Il exhibe des interrogations auxquelles le m decin tentera de r pondre Les hyst riques de Charcot ne jouaient elles pas le r le des malades pileptiques Le tableau d Andr Brouillet ci dessous illustre Les le ons du mardi la Salpetri re avec ces pr sentations de malades qui entretenaient le ph nom ne dans une qu te de savoir L hyst rique bouleverse le confort du savoir et la s curit des connaissances C est l hyst rique qui nous enseigne et nous renvoie l insuffisance de tout savoir Il s en suit des p rip ties parfois d sastreuses calamiteuses entre quelqu un qui affirme un savoir le
33. asmes inconscients 31 Le d sir c est ce qui attache le sujet l objet L tayage objectal comporte toujours deux aspects L un pulsionnel qui traduit la mani re dont le sujet utilise l autre pour satisfaire ses pulsions l autre d fensif qui traduit la mani re dont le sujet utilise l autre pour se d fendre contre des pulsions anxiog nes d sirs interdits ou contre des attaques narcissiques L tayage objectal a donc affaire avec la vie fantasmatique du sujet et de l objet il d crit un rapport entre le fantasme et r alit 31 Nul ne niera que l on tende am nager ses relation autrui en fonction de besoins et de d sirs personnels et que l autre son tour cherche am nager ses relations en fonction de ses propres besoins et d sirs C est ce rapport entre d sirs et besoins des partenaires et la nature de la relation laquelle ils aboutissent qui nous int resse Quelles sont alors les liens entre le d sir l tayage objectal la crise et la lecture possible pour le th rapeute partir de ses outils de compr hension Une nouvelle mani re d aborder le patient et d en effectuer une lecture est de se baser sur la notion d tayage objectal S il on consid re qu un lien dynamique unit le monde intrapsychique au monde relationnel 31 on peut estimer que le caract re est lun de indicateurs les plus s rs de l organisation de la personnalit dans la mesure o il est le reflet agi 31
34. ature 38 vie imaginaire intense dirions nous de nos jours ce que d autres d nommerait fantasmatisation 33 gt Il souligne de nouveau qu il s agit d une maladie comme une autre non une maladie honteuse a n est pas V nus tout enti re sa propre proie attach e 38 nous dit il Il trouvait qu elle constituait une affection dont il tait tr s facile de comprendre la nature dont tous les sympt mes avaient leurs analogues dans l tat physiologique nature qui ob issait des lois d termin es Briquet tait un g n raliste peu familiaris avec le commerce des n vroses Est ce cette innocence qu il a d de percevoir que la crise hyst rique n tait pas seulement la cons quence plus ou moins directe des passions 38 mais qu elle tait le rappel la reproduction le m morial la r plique de l v nement inaugural Cette notion de trauma sexuel initial r el puis produit du fantasme sera reprise dans l uvre de Freud Briquet le premier a attribu un sens la crise sens qui n est donn par l histoire de l hyst rique et qui rentre dans son conomie personnelle Il avait per u l importance de limitation et de la contagion L hyst rique ne reproduit pas seulement ce qui appartient sa probl matique personnelle mais elle reproduit aussi ce qui appartient aux autres elle reproduit m me ce qui appartient personne ce qui circule comme repr sentation collective Chaque poque
35. bleaux donnent d couvrir du m decin lui m me et surtout son propre inconscient 34 nous dit Isra l Au contraire la personnalit pathologique se d finit par une exclusivit et une intensit d un seul et quasi unique mode de fonctionnement psychique Autrement dit en terme de n vrose l ventail des r actions une situation donn e est beaucoup plus troit La personnalit hyst rique se d finirait comme une intense demande affective rotis e et culpabilis e 3 Trois grands axes se d tachent une qu te affective une hyperexpressivit et une labilit des affects et une intensit de la vie imaginaire Bien entendu nous nous attacherons d crire l hyst rie travers ces trois approches cit s parmi d autres et ce afin de percevoir que suivant le niveau de lecture la compr hension et la signification du sympt me n est pas la m me D embl e souligner la multiplicit des grilles de lecture met l accent sur les divergences de point de vue et par cons quent sur celle du diagnostic d hyst rie qu mergera de ces confrontations a Demande affective 3 Le besoin d affection est tel que le sujet ne peut s en passer et se met dans un tat de d pendance affective pour b n ficier de lamour de l autre et le conserver ne pas le perdre d o la suggestibilit psychoplasticit sensibilit l ambiance L hyst rique s efforce d tre comme l autre le souhaite jusqu utiliser l arme d
36. ce de relation s effectuera une lecture des ph nom nes rencontr s savoir les d sirs de l hyst rique a L objet transitionnel 41 L objet transitionnel est un produit de la cr ativit de l enfant qui en l absence de la m re recr e quelque chose qui n est pas encore la m re reconnue comme telle mais quelque chose de subjectif qui fait encore partie de l enfant tout en se situant d j une certaine distance avec lui La gen se de la construction de l objet interm diaire entre le fantasme et la r alit naissance d un d sir chez le nourrisson absence de la m re mais pr sence la disposition de l enfant d un objet inanim quelconque auquel l enfant donne la vie et fixe son d sir Certains auteurs dont Winnicott se distinguent de Freud en postulant que le monde intrapsychique est d embl e construit sur un mode triangulaire il y a l enfant l absent et le rempla ant de l absent Les objets autres que moi at ou objets transitionnels participent au cheminement de l enfant du subjectif pur l objectivit Les objets transitionnels sont de nature paradoxale 40 ils ne viennent ni du dedans ni du dehors mais d un espace quelque part entre l enfant et la m re Le ph nom ne transitionnel est donc une tentative faite pour unir et communiquer b L espace transitionnel a1 L espace transitionnel o se situe l objet transitionnel est mi chemin entre le subjectif et l objecti
37. contenue dans un cadre qui lui donne sens C est par rapport ce contexte que le patient doit se situer psychiquement c est par rapport lui qu il va mobiliser ses d fenses Dans la rencontre m decin malade le patient arrive rencontrer le psychoth rapeute il am ne avec lui tout comme le m decin des l ments externes susceptibles de l influencer ainsi il viendra parler de son monde intra subjectif Toute relation psychoth rapeutique se fonde sur deux types d agents dynamiques suivants le cadre 32 et la relation 31 a Le cadre D finir le cadre permet de comprendre le mouvement endopsychique du patient En effet la fonction du cadre est de favoriser l panouissement de l aptitude au transfert 32 On attend du patient qu il projette sur le th rapeute ses images internes 32 ou plus simplement encore qu il tablisse avec le th rapeute une relation issue de son propre imaginaire et non fond e sur la personnalit r elle du th rapeute 32 Le patient doit inventer 31 le personnage du th rapeute Le cadre d limite un espace dans lequel se meuvent le th rapeute et patient C est celui de l imaginaire du comme si Ce sont essentiellement les r gles qui vont le d finir car le cadre d termine un jeu 32 le jeu du d sir Cet espace o les d sirs vont devenir des souvenirs est donc d limit d une part par un ensemble de r gles qui transgressent 32 d lib r ment les r gles s
38. de ce processus le premier concerne l activit cr atrice du sujet o l importance de l objet r el n est pas reconnue Le deuxi me concerne la rencontre symbolique du sujet et de l objet celle de l objet se conforme aux d sirs du sujet la m re devient une sorte d objet transitionnel elle est l objet de l enfant le troisi me concerne le jeu avec des objets symboliques Trois modes de fantasmatisation trois modes relationnels Chacune de ses formes de fantasmatisation est constamment pr sente dans les rapports de l homme son environnement C est sur la base de la reconnaissance de la nature du processus en action dans la rencontre avec le psychoth rapeute que l on pourra d duire de la probl matique inconsciente qu affronte le patient au moment de la consultation A l age adulte les relations affectives sont constamment m diatis es par la fantasmatisation Nous sommes port s rev tir le monde ext rieur de notre imaginaire 31 Notre vision du monde s appuie sur nos exp rience infantiles qui elles m mes s inscrivaient dans un contexte historique et culturel 3 5 Relation entre la relation d objet ou l tayage objectal et la lecture contemporaine Freud a postul que l ensemble des relations affectives humaines se fondait sur la sexualit qui elle m me s appuyait sur les besoins physiologiques fondamentaux oralit analit g nitalit Selon cette th orie le comportement relationnel d
39. de d fenses en 1894 l hyst rie de conversion r sulte d une conversion de l affect En 1895 dans les tude sur l hyst riec1o le trouble n vrotique na t de l impossibilit d abr agir les effets du traumatisme l hypnose permettant de remonter au traumatisme et d en abr agir les effets Il confirme le r le du refoulement et nonce les hyst riques souffrent de r miniscences D s 1895 le sympt me est la traduction d un conflit psychique sous l effet de forces psychiques qu il appelle libido Il ajoutera le retour du refoul dans les nouvelles remarques sur les psychon vroses de d fenser1o en 1896 L hyst rie freudienne ne s est gu re enrichie dans les d veloppement ult rieurs apr s 1905 Toutefois en 1905 dans les trois essais sur la th ories de la sexualit c24 il confirme la bisexualit du sympt me hyst rique En 1926 le Moi devient le lieu de l angoisse et celle ci engendre le refoulement Il d gagera sa th orie sur la sexualit signifiant que le refoulement agissait contre les exigences des d sirs infantiles 22 L importance du trauma sexuel passera du r el au fantasme dans l esprit de Freud ce qui compte ce n est pas le traumatisme en soi c est le traumatisme pour soi c est la fa on dont il a t v cu Le fait que le fantasme auquel le sujet donne l paisseur de la r alit ait provoqu le sympt me prouve bien la force le poids le pouvoir de la r alit psychiq
40. e Le patient r ve d obtenir du th rapeute ce que ses parents ne lui ont pas donn et craint de se voir imposer par le th rapeute des frustrations r elles ou imaginaires qu il a subies dans le pass 31 Le cadre de la rencontre m decin malade permet une lecture c est dire d gager le fonctionnement psychique du patient Gilli ron insiste sur les caract ristiques dynamiques 31 du processus th rapeutique ces derni res concerneraient les aspects sp cifiques du transfert et des r sistances en psychoth rapie sur lesquels se fonde la focalisation 32 La focalisation par le patient correspond au fait que le patient suit spontan ment un fil conducteur inconscient tr s coh rent 6 2 la soci t Le groupe social influencerait les manifestations conscientes et inconscientes de l individu Un nouveau type de malaise dans la civilisation nous guiderait malaise dont il faudrait expliciter les ressorts et les transformations depuis celui d crit par Freud dans son ouvrage de 1929 a Malaise dans la civilisation 2o Dans Malaise dans la civilisation 2oy Freud nomma chafaudage de secours 20 les stratag mes employ s par l homme pour s accommoder des al as de sa condition Parmi ceux ci sont cit e p le m le une s rie de comportements d motion de conduite et surtout la fuite dans la maladie 20 Ce qui int resse Freud dans ce texte c est le long cheminement civilisateur qui impose une restriction de la vi
41. e diff rent des anesth sies ou paralysies observ es dans les troubles organiques Et l Freud annonce l article qui ne para tra qu en 1893 mais dont l id e avait germ la Salpetri re d s 1886 Ce qui est frappant dans l hyst rie c est le d coupage extr mement pr cis des troubles 18 leurs localisations parfaitement limit esc18 surtout leur distribution qui n ob it pas la distribution anatomique 18 On peut dire que l hyst rie ignore autant la structure du syst me nerveux que celui qui ne l a pas apprise 18 gt En 1893 dans le prolongement de son s jour parisien Freud publie en fran ais et dans une revue fran aise un article inspir par Charcot J affirme que les l sions des paralysies hyst riques doivent tre tout fait ind pendante de l anatomie du syst me nerveux puisque l hyst rie se comporte dans ses paralysies et autres manifestations comme si l anatomie n existait pas ou comme si elle n en avait nulle connaissance 18 Autre enseignement de la Salpetri re la mobilit du sympt me qui passe sous des influences diverses excitation lectrique aimants applications m talliques d un cot de 19 l autre du corps Tout ceci limine l hypoth se d un trouble organique d autant plus que la suggestion peut faire dispara tre le trouble Que dire du versant psychologique de l hyst rique Le cours de la pens e est modifi les associations d id es sont perturb es
42. e et unique A la naissance l homme d pend totalement de l apport biologique de l entourage Par la suite plus il se d veloppe moins il a besoin de cet appui En effet l importance du milieu pour le maintien de l quilibre du sujet varie selon son degr de maturit et selon sa psychopathologie Progressivement cet tayage objectal am ne le sujet un certain degr d autonomie Mais tre autonomie implique autant la possibilit d assumer une certaine solitude que de pouvoir vivre en compagnie L important est d assumer ces deux besoins la d pendance et l autonomie Un bon d veloppement intellectuel et affectif aide le sujet se passer de l aide de son entourage Ainsi le psychisme est une formation interm diaire un facteur d quilibre entre l tre biologique et l environnement Il se d veloppe dans un rapport dynamique avec ces deux derni res composantes 31 L enfance est pour Freud la p riode de la d couverte de l objet et surtout de l ajustement sa relation ainsi ce que l on nomme habituellement le complexe d Oedipe est le prototype m me de l ajustement la relation d objet Ce qui est concern par la psychanalyse c est la jouissance de l objet et la fa on dont est diff r e sa possession et donc sa consommation nous rappelle Thierry Vincent 39 Tout le livre de Freud Trois essais sur la th orie de la sexualit 24 tourne autour de la valeur de l objet de sa construction et du travail ps
43. e l homme d pend de l organisation de ses d sirs qui elle m me se fonde sur la maturation biologique manque 31 cette th orie le c t de l entourage Les tudes sur les interactions pr coces ont montr l inexactitude de ces id es La position psychanalytique qui consiste tudier les al as des d sirs du sujet savoir pulsions et m canismes de d fense d crit essentiellement le versant psychique du caract re mais nen d crit pas l aspect relationnel 3t La conception de relation d objet 31 gt qui pourrait palier ce manque concerne en r alit les relations aux objets internes repr sentations de objets et non les objets r els de d sirs Gilli ron critique la position de la psychanalyse qui oublie selon lui de prendre en compte les rapports du sujet aux objets externes L tude des rapports entre milieu socio affectif et fonctionnement psychique individuel a conduit Gilli ron d velopper la notion d tayage objectal s1 L tayage objectal consiste dire que tout sujet am nage ses relations affectives proches et durables en fonction de son conomie personnelle de son caract re de la structure de la personnalit ou de sa psychopathologie 31 La notion d tayage objectal concerne surtout l image que le sujet garde de lui m me selon les relations qu il tablit L tayage objectal d signe essentiellement la r action que cherche obtenir le sujet en fonction de ses fant
44. e la s duction sur un mode rotis 8 Sa vie sexuelle est caract ris e par une double attitude besoin d attirer l attention avec ce jeu de s duction et lorsque cette s duction est efficace fuite devant la r alisation sexuelle La d pendance peut tre marqu e pour obtenir l appui d un tiers v ritable Moi auxiliaire l hyst rique fait l aveu de son impuissance et utilise la s duction Selon l approche comportementale Si les hyst riques ont des attitudes de s duction suivies de rupture tous les sujets qui ont ces attitudes sont des hyst riques Or un m me comportement correspond des fonctionnements psychiques tr s diff rents Selon l approche symptomatique Derri re des comportements identiques s expriment des v cus affectifs diff rents et dont seuls quelques uns m ritent d tres appel s hyst riques La demande est de type infantile 39 domin e par la recherche de protection et d affection La fuite devant la sexualit est due l envahissement par des affects de d plaisir anxi t et culpabilit La demande d affection coupl e une telle peur de la sexualit constituent des attitudes tr s infantiles et tr s d sexualis es Cette position refl te l ambigu t de l affectivit hyst rique c est dire cette position ambivalente dans laquelle la sexualit est recherch e et crainte le plaisir rotique souhait et culpabilis Selon une approche structurale Dans la relatio
45. e mouvement ce retour sur le pass de l hyst rique soulignent le caract re changeant mobile du sympt me de la grande n vrose de Charcot mais voquent aussi les premi res th ories tiologiques savoir la matrice migratrice Les conceptions de l hyst rie meuvent migrent au gr des poques des th ories chafaud es et des hommes Cette qu te ce besoin de savoir li la curiosit sexuelle pulsion pist mophilique 22 que Freud d crira dans Pulsions et destins des pulsions n est pas sans rappeler le myst re qui taraude l hyst rique savoir la question de la sexualit Savoir conna tre d couvrir comprendre et enseigner sont des qualit s exigibles de tout scientifique Enseigner la m decine c est vouloir tre exhaustif pouser son sujet L hyst rique bouleverse le confort du savoir et la s curit des connaissances C est l hyst rique qui nous enseigne et nous renvoie l insuffisance de tout savoir Il s en suit des p rip ties parfois d sastreuses calamiteuses entre quelqu un qui affirme un savoir le m decin et l hyst rique qui nous montre que savoir n est que lacune et incompl tude D butons notre p riple Cos 1 2 L antiquit a Hippocrate s8 L nigmatique hyst rie dont Hippocrate per oit le caract re insaisissable s explique l poque par la suffocation de la matrice 33 Elle survient chez les femmes qui n ont pas eu de rapports sexuels soulignant par l
46. e niveau du trouble 42 5 Nouvelles manifestations de hyst rie Nous abordons dans ce chapitre ces nouveaux sympt mes qui refusent de consommer imm diatement le plaisir sympt mes permettant au sujet d exister Nous avons pr cis que la personnalit hyst rique pouvait se d compenser sous d autres formes 7 troubles anxieux d pression alcoolisme tentatives de suicide etc Dans ces nouvelles nomenclatures l hyst rie prend un nouveau nom la fibromyalgie ou bien habite de vielles entit s telles que la d pression le trouble anxieux ou encore l anorexie 5 1 Fibromyalgie s6_ La fibromyalgie est une pathologie d licate en bien des points myst rieuse dans son origine une descendance suppos e de la neurasth nie 36 sa fr quence tonnante se heurte encore l absence formelle d l ments d identification Par son caract re invisible et invincible elle reste inexpliqu e de m me que tout autre ph nom ne douloureux chronique ce qui la rapproche ainsi du syndrome de fatigue chronique L insaisissable fibromyalgie aurait elle supplant l ancienne hyst rie a Essai de d finition La fibromyalgie n est pas une maladie mais un syndrome 36 englobant des douleurs p riarticulaires des troubles du sommeil des troubles de l humeur sur le versant d pressif ou anxieux des troubles urinaires des colopathies et surtout une fatigue intense Pour porter le diagnostic le clinicien doit retrouver des point
47. e sexuelle au profit d une vie culturelle et sociale un renoncement pulsionnel au profit du d veloppement de la conscience Ce cheminement civilisateur est concomitant de l mergence d un surmoi 20 et du sentiment de culpabilit 20 Freud a fait des n vros s et de la n vrose hyst rique en particulier des maladies de la civilisation 37 Ces n vroses apparaissent au sein d un contexte culturel et social dans lequel pr domine un lien social de type autoritaire paternaliste la loi du p re est religieux Les troubles de conduites alimentaires seraient elles un nouvel chafaudage de secours comme une fuite dans la maladie N est il pas l un nouvel enjeu social autour du corps corps f minin en particulier socialit du corps Elles se constituent par des points de rencontre entre l intime et le social 37 entre l espace public et la sph re priv e 37 et surtout les soutiens une modalit essentielle de relation l autre b Nouveaux malaise dans la soci t actuelle Un nouveau type de r pression sociale entra nerait peut tre une nouvelle donne psychopathologique et une nouvelle fuite dans la maladie donc de nouveaux chafaudages de secours 20 tel que l anorexie mentale forme clinique de l hyst rie nous disait Las gue ou bien la fibromyalgie que nous avons d crite pr c demment 51 Enfin cette soci t de consommation r gulant chaque jour davantage notre quotidien tend effacer la singulari
48. e traduit par une douleur comment tre s r qu on ne passe pas c t d une maladie organique L objection est parfaitement valable o du moins elle le serait si le diagnostic d hyst rie devait se faire sur les sympt mes qui ont t d crits jusqu pr sent et qui sont ceux qui ont le plus fascin l int r t des m decins 34 Mais justement ces sympt mes sans pouvoir tre dits secondairement ne sont pas l l ment d terminant du diagnostic L hyst rie est une n vrose et en tant que telle elle se signale par des situations r p titives Il s agira donc de se familiariser avec la d tection de ces situations r p titives et de d couvrir que les sympt mes sont eux m mes le signe d une telle r p tition s4 En apprenant qu une douleur lombalgies par exemple s est d j manifest e plusieurs reprises et ceci des intervalles de plusieurs ann es l urgence du diagnostic pr cis appara tra moins grande et on pourra se donner le temps d observer l hyst rique pendant quelques jours sans la pr cipiter dans une surench re de troubles 3 Cette surench re la patiente pr sentant un sympt me le m decin r pondant par un traitement la patiente offrant un nouveau sympt me et ainsi de suite est d j en elle m me un l ment diagnostique d Sympt mes psychiques Enfin le DSM IV consacre une rubrique aux sympt mes d expression psychique intitul troubles dissociatifs 6 Ils traduisent une alt rati
49. er la repr sentation en lui retranchant son nergie c est dire l affect La repr sentation inacceptable est rendue inoffensive et la somme d excitation d tach e de la repr sentation est report dans le corporel processus pour lequel je propose le nom de conversion En d autres termes la conversion est pr c d e d un clivage entre ce qui est physique laffect somme d excitation et ce qui est psychique la repr sentation Il ny a pas de saut du psychique dans le somatique il y a une repr sentation d vitalis e qui passe dans l inconscient et une excitation lib r e qui passe dans les nerfs Ce report de l excitation dans l innervation corporelle provoque chez 23 l hyst rique les sympt mes durables tels que les paralysies ou les anesth sies Mais rien n est jou d finitivement tout reste labile L excitation convertie en sympt me peut retourner la repr sentation dont elle a t d tach e Dans ce cas le sujet doit laborer de nouveau d autres sympt mes de d fense l un deux c est l attaque hyst rique qui liquide les tensions Ainsi s explique l alternance entre les sympt mes de conversion stigmates durables et les crises o Bergeret 1 nuance l opposition souvent entendu la conversion somatique les sympt mes psychiques de l hyst rie Il n existe en r alit pas de solution de continuit car ces sympt mes psychiques restent essentiellement des mouvements du corps qui cha
50. est la recherche de son monde perdu en qu te d un eldorado d sir d incompl tude d sir interdit afin de pr server en permanence la recherche d une compl tude et du maintien d un d sir non consomm par crainte qu il ne s teigne Il se d place notre globe trotter Ce mouvement n est pas sans nous rappeler le sympt me migrateur Il migre au gr des th ories de la matrice au cerveau il immigre galement en terre inconnue il change de nom il s immisce parmi les entit s nosographiques dont la reconnaissance par le groupe social est de plus en plus contingente Ce voyageur ce fugueur empreinte rarement les chemins battus il erre au gr des dissonances des vogues des repr sentations Il se transforme Il se m tamorphose et prend l apparence de troubles fonctionnels intestinaux de spasmophilie de fibromyalgie de d pression il pouse la fois la nosographie contemporaine et la fois cr e une typologie singuli re qui n appartient qu elle Ceci pour marquer son ambivalence sa diff rence sa singularit Le voyage n est il pas ce nouvel chafaudage dont parlait Freud La transformation du statut de la femme depuis la naissance des mouvements f ministes vers les ann es 1893 pourrait avoir contribu l clatement de l hyst rie On a soutenu au d but du si cle que les grandes manifestations ouvri res pouvaient tre qualifi es d hyst rie collective et qu elles permettaient par cons quent
51. est marqu e du sceau d un soci t d termin e pourvoyeuse de maladies et attribuant l amplitude d acceptation d une norme Devant la question contre quoi lutte l hyst rique L hyst rie incarne une des formes de la r sistance au monde autoritaire au monde de l argent et du pouvoir Isra l parle d une hyst rie normale 34 lib ratoire et lib ratrice 34 d fense contre l oppression expression d tourn e d un refus d une protestation sinon d une souffrance 34 L image que v hicule la soci t actuelle n est elle pas pourvoyeuses de ses nouvelles formes d hyst rie de nouvelles formes d expression de troubles fonctionnels divers et varies expression d un corps en souffrance corps qui r agit devant une contention de l expression du d sir 13 c Las gue 1816 1883 38 La d finition de l hyst rie n a jamais t donn e et ne le sera jamais Les sympt mes ne sont ni assez constants ni assez conformes ni assez gaux en dur e en intensit pour qu un type m me descriptif puisse comprendre toutes les vari t s 38 L hyst rie se refuse entrer dans le cadre de la pathologie g n rale et dans ceux de la pathologie mentale Les lois qui commandent aux volutions pathologiques ne s y adaptent pas l exception n y confirme pas la r gle mais elle devient elle m me la r gle et la caract ristique 38 L image de l hyst rie un tout reste clat e parpill e dans toute la patholog
52. et produisent alors leurs effets permanents 5 S il est vrai que le syst me nerveux s efforce de maintenir constante une somme d excitations et liquide par association ou par r action motrices l exc dent d excitation ce sont les impressions auxquelles est refus e la d charge qui deviennent traumatiques On reconna tra de cet article lapidaire les trois axes de d veloppement que va suivre la th orie freudienne 1 Les sympt mes hyst riques sont attribu s l impossibilit d vacuer par les voies normales un trop plein d excitation Ils permettent de r tablir un quilibre menac et d amener la somme d excitation un niveau constant C est la fonction conomique du sympt me gr ce auquel l quilibre conomique se r tablit 2 Toutes les op rations de d charges anormales se font en dehors de la conscience claire du sujet dans un tat second de la conscience 3 l impossibilit de d charge normale ou le blocage de l affection est attribu e soit un tat particulier de la conscience au moment o s est produit le surplus d excitation soit parce que l hyst rique veut carter faire dispara tre intentionnellement quelque chose qui n est pas acceptable pour la conscience Ces trois axes seront identifi s plus tard dans la th orie freudienne comme tant respectivement le point de vue conomique topique et dynamique 2 3 Freud et ses patientes La rencontre de Freud avec ses patie
53. f il s agit d un espace interm diaire o le nourrisson garde une vision essentiellement subjective de la r alit externe mais voit d j s loigner de lui cette r alit Il s agit d un espace psychique Cet espace n est pas seulement le fruit de l enfant il est le produit de la rencontre d un certain tat de d sir de l enfant de l enfant avec un objet r el autre que sa m re L enfant r ussit se rassurer en prenant possession de la r alit externe et en lui insufflant sa propre vie Winnicott soutient que si cette double formulation se r v le n cessaire il est tout aussi indispensable d y ajouter un autre l ment car il existe une partie de la vie d un tre humain que nous ne pouvons n gliger la troisi me partie qui constitue une zone interm diaire o la r alit int rieure et la vie ext rieure contribuent l une et l autre au v cu 41 C est une zone qui n est pas disput e car on n en exige rien Il suffit qu elle existe comme lieu de repos pour l individu engag dans cette t che humaine incessante qui consiste 30 maintenir la r alit int rieure et la r alit ext rieure distinctes et n anmoins troitement en relation c La fantasmatisation La fantasmatisation primaire s1 est le moyen dont l enfant doit inventer pour se passer momentan ment de la m re Ce que l enfant est capable de reproduire est une relation un objet autre que la m re c est dire une perception
54. fication Communication Soci t M dico psychologique 1988 552 562 3 Deniker P Lemp ri re Th Guyotat J Pr cis de psychiatrie clinique de l adulte Masson Paris 1989 4 Dialogue avec l insens L me la femme le sexe et le corps les m tamorphoses de l hyst rie la fin du XIX me si cle mars 1983 p215 236 5 Dolto F Sexualit f minine Editions Gallimard 1996 6 DSM IV Masson Paris 1996 7 Escandre M L hyst rie EMC Paris 37 340 A 10 1996 8 Freud S Breuer J Etudes sur l hyst rie Paris Presses Universitaires de France 1956 9 Freud S Les psychon vroses de d fense 1894 N vrose psychose et perversion Paris Presses Universitaires de France 1973 10 Freud S Nouvelles remarques sur les psychon vroses de d fense 1896 N vrose psychose et perversion Paris Presses Universitaires de France 1973 11 Freud S L tiologie de l hyst rie 1896 N vrose psychose et perversion Paris Presses Universitaires de France 1973 12 Freud S Les fantasmes hyst riques et leur relation la bisexualit 1908 N vrose psychose et perversion Paris Presses Universitaires de France 1973 13 Freud S Consid rations g n rales sur l attaque hyst rique 1909 N vrose psychose et perversion Paris Presses Universitaires de France 1973 14 Freud S N vrose et psychose 1924 N vrose psychose et perversion Paris Presses Universitaires de France 197
55. hysique soit psychologique m taphore qui traduit la r alit et permet de la formuler Pour l hyst rie deux cas se pr sentent ou bien le surplus d excitation reste libre et il Va provoquer des manifestations symptomatologie psychique inhibition ou exaltation ou bien il se fixe sur un organe et il produira des manifestations somatiques stables anesth sie paralysie contractures Ce sera l hyst rie de conversion 2 2 La rencontre avec Breuer La rencontre historique de Breuer avec Anna O gt date de 1880 28 On peut y voir le cas fondateur de la psychanalyse Anna O consulte Breuer suite la maladie de son p re elle souffre d une paralysie des membres des troubles de la vue et du langage de la toux et d anorexie a Elle s exprime parfois en anglais Freud fit la connaissance de cette malade pseudonyme de Bertha Pappenheim 28 amie de Bertha Bernays la femme de Freud Anna O patiente paradigmatique joue un r le pist mologique tout a fait capital Ainsi d buta la collaboration entre une malade dou e et son m decin attentif une proc dure qui devait faire poque et qu Anna O nomma judicieusement cure par la parole 8 et ramonage de chemin e 8 gt Les sympt mes d Anna O disparaissent sous hypnose D s lors Breuer construit une m thode th rapeutique le catharsis hypnotiser pour r v ler les liens intrapsychiques oubli s Breuer parlait de narration d puratoirecs et aj
56. i et amplifi cette recherche historique montrant que les cas de possession les convulsions les pid mies de convulsionnaires les stigmates les anesth sies etc taient tout fait semblables ce qu on pouvait observer la Salpetri re Recherches dont l int r t historique est certain mais qui n taient pas enti rement d sint ress es Face l cole de Nancy qui pr tendait que l hyst rie n tait qu un produit artificiel de la Salpetri re l interpr tation de l histoire prouvait que l hyst rie n avait pas attendu Charcot pour exister Mais pour l heure la fin du XVII me si cle on reste devant l alternative soigner ou punir Dans les ann es 1660 1670 le temps des d monologues 38 apologistes de la chasse aux sorci res 38 est bien pass Si la sorcellerie se civilise l attribut essentiel du diable va se la ciser et fournir le trait dominant de l hyst rie le pouvoir de tromper a Sydenham 33 A la fin du XVII me si cle hyst rie refait surface Elle prendra sa v ritable dimension nosographique avec Sydenham dont l autorit s tendra jusqu au d but du XIX me si cle Or la nouveaut v ritable rupture avec toute la tradition de l Antiquit est apport e par Sydenham l hyst rie n est pas une maladie comme une autre 36 Elle n entre pas dans le cadre nosographique cot des autres maladies elle se situe au dessus de toutes les maladies en superposition
57. ie La tentative infructueuse de Las gue marque une date dans l histoire de l hyst rie du moins en France Les ali nistes vont rejeter la grande n vrose hors de leur champ d investigation l hyst rie ne peut entrer dans la pathologie mentale et elle reste en marge de la pathologie g n rale A cette d saffectation des ali nistes pour cette n vrose s ajoute le fait que les hyst riques avec leurs crises leurs caprices leurs comportement bruyant perturbent l ordre des services d ali nistes Ceci peut nous rappeler les adjectifs p joratifs que nous utilisons leurs propos dans les services On cherche les carter les mettre ailleurs On va les r unir dans des lieux de soins s par s avec une autre cat gorie de sujets assez ind sirables eux aussi les pileptiques On verra que Charcot h ritera de ce quartier des pileptiques 38 D s lors hyst rie abandonn e par les ali nistes va devenir l affaire des neurologues Les ali nistes ne garderont de l hyst rie que les aspects les plus psychiatriques ou psychologistes L hyst rie sera tir e du cot de l ali nation 38 Ainsi s tablit un clivage entre une approche neurologiste et une approche ali niste avec la tentative d isoler au sein de l ali nation une entit la folie hyst rique Ce clivage cette double polarit r pond il une r alit clinique et nosographique ou n est il que le r sultat d approche diff rente Hyst rie ins
58. ier ou gommer le caract re pathologique de l hyst rique Janet s attachera au champ de conscience distinguant l hyst rie par un r tr cissement du champ de la conscience de la psychasth nie par l abaissement de la tension psychologique Il affirme que les accidents hyst riques ne sont pas dus des repr sentations conscientes Ce qui d termine ces acc s ce sont les id es subconscientes telles qu elles apparaissent pendant l hypnose ou dans le somnambulisme naturel 33 L Ecole de la Salpetri re voyait d j dans la crise hyst rique la reproduction du traumatisme v cu insistant sur la dissociation de la conscience il en rapproche le d doublement de la personnalit ce que nous nommons actuellement personnalit multiple s selon le DSM IV Cette recherche de l l ment pathog ne conduit la reconstruction d une biographie d une histoire Janet introduit pour la premi re fois dans un syst me th orique et dans une psychopathologie la dimension historique du sujet Babinski 38 El ve de Charcot il s attachera galement d membrer l hyst rie du ma tre Ce d mant lement est similaire celui effectu par le DSM IV Il remplace le terme d hyst rie par celui de pithiatisme 38 c est dire un ensemble de troubles dont une personne peut tre gu rie par la suggestion Il classe les ph nom nes morbides susceptibles d tre gu ri par la persuasion et constitue un exemple de cat gorie nosographique d f
59. ine de la gen se de l humanit Il s agit de la naissance de la psychanalyse l hyst rie a construit l pist mologie de cette discipline L hyst rie est bien un voyage int rieur psychanalytique et contemporain Ce cheminement int rieur confronte trois personnages sur sc ne le ma tre l hyst rique et le groupe social L tayage objectal vient articuler la r union de ces trois acteurs Na tra de cet change et de ces interactions la figure contemporaine de l hyst rie L hyst rie se meut se manifeste dans cette rencontre Nous l entendrons d autant plus que nous ne saurons pas l couter aussi tente t elle d entrer en communication avec nous Figure mobile fantasque indisciplin e insaisissable aux apparitions multiples et trompeuses cet indocile personnage nous interroge dans sa signification sa douleur bien r elle La mobilit du sympt me la plasticit de sa pr sentation une fois d mon une fois revendicatrice de la figure f minine nous interpelle mais en filigrane ne percevons nous pas la m me crise hyst rique La m me crise disais je mais dont l habit la parure diff rent au gr des poques La charpente de l difice est partout la m me l ornementation seule varie Le mouvement serait une ressemblance qui caract riserait ces voyageurs hyst riques et ma tres Ce d placement s oriente vers une esp rance une qu te jamais satisfaite L explorateur qu il soit lecteur ou hyst rique
60. inie par la th rapeutique On objecte la th orie de Babinski que la suggestion et la persuasion entrent dans l existence de tous les jours que quantit de troubles fonctionnels qui n ont rien d hyst riques peuvent tre gu ris par la persuasion 36 qu on ne peut pas d finir une classe morbide d apr s les relations qui unissent le malade au m decin Cette critique est reprise par Jacobsen dans Folie plusieurs s5 l auteur pr tend que Freud aurait induit dans le discours des patientes ce qu il cherchait et attendait Les patientes lui fournissaient ses propres expectatives Mais ce lien tentative de communication entre l hyst rique et le m decin est fondamentale puisqu elle d termine d un c t un savoir et de l autre une ignorance 1 7 Synth se de la revue historique Retracer l histoire de l hyst rie c est galement retracer la figure du ma tre qu elle rencontre Nous pourrions tre frapp de l absence du sujet de la femme dans cette revue historique Nous avons retracer les th ories qui se sont chafaud es pour donner corps ce sujet Sujet oui mais d exp rimentation scientifique m dical objet d un savoir Les ma tres se sont succ d s avec leur th orie Hippocrate et la migration ut rine mobilit du sympt me Galien et la semence le pr te et l embl me le d mon du moyen ge Sydenham et la simulation Charcot et le traumatisme Bernheim et l hypnose Janet et la dissociation Ch
61. iption des sympt mes et de leur regroupement au sein d une m me entit il part de ce qu il a trouv la d fense pour remonter ensuite la superficie aux sympt mes Les sympt mes hyst riques sont pour Freud des r sidus des symboles de certains v nements symboles comm moratifs La crise est une transposition sur une autre sc ne et dans un autre langage du trauma initial II ne s agit plus du tout de reproduction elle devient une mise en sc ne analogue au r ve avec ces m canismes de condensation d placement Il attribuera au d but de son uvre un r le pr pond rant la sexualit En 1895 Freud et Breuer signent conjointement la d claration suivante C est dans la sexualit source de traumatismes psychiques et facteur motivant du rejet et du refoulement de certaines repr sentations hors du conscient qu incombe dans la pathologie de l hyst rie un r le pr dominant 8 gt Freud labore en une dizaine d ann es sa th orie sur lhyst rie En 1893 dans la communication pr liminairets co sign e avec Breuer il d gagera le r le de l hypnose pour permettre la reviviscence des motions et du traumatisme originaire et ainsi la disparition du sympt me En 1893 il introduit dans Pour une th orie de l attaque d hyst riec16 des notions nouvelles telles que le clivage de la conscience et le retour au souvenir pr figurant l inconscient freudien et le refoulement Dans les psychon vroses
62. is mesure que progressaient les connaissances m dicales il devait c der la place des reclassements nosologiques diff rents Seuls r sidus certains troubles fonctionnels du syst me nerveux migraine pilepsie r sist rent plus longtemps ce d membrement Mais c est l hyst rie bien d crite par Briquet puis par Charcot qui devait demeurer le paradigme d un tel type de troubles d Epid mies contemporaines comme chec de la modernit La signification du diagnostic est fonction de ce qui se n gocie entre m decin et malade Les douleurs des hyst riques auraient t insuffisamment mentionn es par les premi res descriptions Or les d prim s souffrent de partout de m me que l hyst rique place souvent sur le devant de la sc ne l appareil locomoteur L hyst rique ne prend plus la forme spectaculaire du d but du si cle elle est pass l re du scanner elle a perdu de sa flamboyante Elle s vanouit en cent endroits dans les manuels de la m decine est devenue plus banale sous forme de fatigue d insomnie d anxi t voire de d pression pr sent s quotidiennement au m decin g n raliste Il semble bien en effet que chaque discipline m dicale poss de un syndrome fonctionnel somatique c est dire des sympt mes non m dicalement expliqu s ou expliqu s par des ph nom nes d hypersensibilit douloureuse Par exemple en gastro ent rologie le syndrome de l intestin irritable en gyn cologie
63. isation par le DSM IV et la CIM 10 de la personnalit histrionique Selon l approche comportementale Il s agit de la personnalit histrionique du DSMIV et de la CIM 10 F60 4 Personnalit histrionique 6 il correspond un mode g n ral de r ponses motionnelles excessives et de qu te d attention qui appara t au d but de l ge adulte avec au moins cinq des manifestations suivantes pour porter le diagnostique a Dramatisation th tralisme et exag ration de l expression motionnelle b Une suggestibilit et le fait d tre facilement influenc par autrui ou par les circonstances c Une affectivit superficielle et labile d Un d sir permanent de distractions et d activit s o le sujet est le centre d attention d autrui e un aspect ou un comportement de s duction inappropri f une pr occupation excessive par le souci de plaire physiquement L item F60 4 pr cise que le trouble peut s accompagner d un gocentrisme d une indulgence excessive envers soi m me d un d sir permanent d tre appr ci d une tendance tre facilement bless et d un comportement manipulateur persistant visant satisfaire ses propres besoins 40 Selon l approche symptomatique Hyperexpressivit et th tralisme sont deux traits pr dominants Si l aspect th tral d un sujet donne une impression de superficialit ou d inauthenticit on ne pourra l attribuer l hyst rie que si c est
64. ispara tre les convulsions spectaculaires deviennent rares et ne hantent plus que les services de neurologie les spasmes qui firent la grandeur de l affection persistent sous formes att nu es crises de t tanie ou de spasmophilie Pour autant l anorexie ne perp tuerait elle pas la mise en sc ne spectaculaire non seulement dans certains services d adolescents mais aussi sous les projecteurs de la mass m dia crite et t l visuelle A la mani re de l hyst rie la recherche d une tiologie organique s immisce dans le champ de l anorexie On tente de rattacher une tiologie neurobiologique 39 l anorexie Charcot tentait aussi d un point de vue anatomo pathologique de conna tre une cause localisatrice l hyst rie L anorexie et la boulimie ont une nette pr valence f minine Comme l hyst rie l anorexique s ouvre une clinique singuli re du corps et l o l hyst rique montrait ses crises ses spasmes ses convulsions l anorexie exhibe sa maigreur 39 sa cachexie L une et l autre ont une relation particuli re la m decine et au m decin 39 le fameux d fi hyst rique Devant la r sistance th rapeutique les patientes sont parfois amen es forcer le sympt me surench re du sympt me avec les catastrophes qui en d coulent M me la classique suggestibilit hyst rique qui para t premi re vue l oppos de la volont farouche de l anorexique 39 peut faire cho la fabuleu
65. issement d une ville ensevelie 8 Selon certains auteurs le refus d hypnose d Elisabeth von R aurait conduit Freud proposer l association libre D s 1892 Freud avait donc rassembl les l ments constitutifs de sa technique analytique une observation attentive une interpr tation intuitive le travail d associations affranchi de tout recours l hypnose enfin la perlaboration s6 Le cas Dora 19 publi en 1905 offre une illustration frappante d un complexe d dipe non r solu l uvre dans la formation du caract re et des sympt mes hyst riques Ce cas permet aussi de d celer dans la relation m decin malade le transfert et le contre transfert Je ne r ussis pas me rendre temps ma tre du transfert 28 Lien motionnel cr entre l analysant et l analyste Le transfert est cette tendance parfois fort insaisissable et souvent flagrante du malade doter l analyste de qualit qui sont celles de personnes aim es ou ha es par lui dans le monde v ritable pass ou pr sent Le contre transfert est un affect qui survient chez l analyste de par influence qu exerce le malade sur les sentiments inconscients de son analyste 28 gt 2 4 Originalit de la th orie Le pivot de la nosographie freudienne est ce ph nom ne tout fait original d couvert gr ce la m thode des associations libres la d fense Freud ne part plus comme tous les cliniciens de l hyst rie de la descr
66. la ant d sormais celui de magn tisme animal Les sympt mes hyst riques sont pour lui le fruit de la suggestion Pendant l t 1889 Freud passe plusieurs semaines Nancy Il y voit le vieux et touchant Liebault l uvre aupr s des pauvres femmes et des enfants de la population prol taire 28 gt La suggestion avec o sans hypnose tait encore l poque pour Freud son principal instrument de travail Or c est justement un chec th rapeutique qui engage faire le p lerinage Nancy Il y vient avec une de ses patientes une hyst rique fort distingu e g nialement dou e dont les sympt mes restent r fractaires la suggestion sous hypnose Bernheim tente son tour d hypnotiser cette patiente et ne r ussit pas mieux que Freud Janet 38 Avec Bernheim Janet l ve de Charcot confirme que l hyst rie de ce dernier tait une hyst rie de culture 33 Contre Bernheim il lui est facile d ironiser sur le verbalisme de ses explications sur son incapacit th oriser Janet renvoie dos dos ces deux protagonistes de l hypnose 38 Entre Charcot et Bernheim telle est la troisi me voie dans laquelle Janet 16 s engage et dont il veut tre le chef de file Malheureusement pour lui personne ne le suivra Janet fait sa th se de doctorat de lettres sur L automatisme psychologique 38 gt Pour cet auteur l hyst rie est une maladie l explication de l hyst rie par la suggestion revenait n
67. lation d objet Etavage obijectal Nous entreprendrons dans ce chapitre d finir la conception freudienne de l objet et la relation d objet tout en la comparant celles d autres cliniciens dont les vues divergent Rappelons que l objet pour la psychanalyse est la personne r elle ou fantasmatique sur laquelle se dirigent les d sirs du sujet L objet interne externe interm diaire sa relation sa construction contribuent la constitution du psychisme et l tablissement des relations humaines De cette laboration d coulera un type de relation d objet que certain nomme tayage objectal 31 gt ces deux notions n tant pas assimilables Nous souhai itions aborder cette question de l objet puisqu elle d finira la relation th rapeutique et notamment d terminera ce que l on nomme transfert et contre transfert en psychanalyse Elle permettra aussi la lecture analytique ou non de la compr hension psychopathologique du sujet Enfin comprendre la construction de cet tayage objectal c est assimiler que le sujet ne se construit pas seulement avec le biologique mais aussi dans la rencontre avec l environnement reflet d un groupe social voire d une ethnie Cette construction de soi travers la relation l autre d bouchera sur la lecture que nous pourrions faire d un ph nom ne en l occurrence l hyst rie lecture qui sera toujours la rencontre de deux sujets un moment donn dans une relation singuli r
68. le n est pas Ces conceptions populaires incarnent encore notre pens e contemporaine Le sympt me est un leurre un masque de ce qu elle ne veut pas savoir ou ne sait pas de sa souffrance de son myst re de sa sexualit de son secret Les secrets de ses n vros s sont ce que Breuer appelait des secrets d alc ve 8 des conflits d ordre sexuel dont les malades ignoraient tout La chasse aux sorci res 36 re oit son mode d emploi au 15 me si cle Il va servir de guide pour l identification de la sorci re La bataille entre les religieux et les m decins fait rage La m decine tente de se d tacher de la th ologie Jean Wier 38 d fendra l antith se de cette version diabolique qui fait passer l hyst rique pour vecteur d un discours dogmatique Il est certain en tout cas que ce n est pas l uvre courageuse de Wier qui a frein l acharnement des juristes et des th ologiens purifier par le feu les malheureuses femmes ensorcel es 1 4 De la Renaissance XV me XVI me si cle Mesmer 38 La critique historique r trospective men e par les premiers ali nistes visait ramener dans le giron de la science les faits de possession attribu s dans le pass l intervention des forces diaboliques C tait en somme faire avec l hyst rie ce qu Hippocrate avait fait avec l pilepsie d sacraliser l hyst rie s6 Plus tard la fin du XIX me si cle Charcot et ses l ves ont poursuiv
69. le n vros est porteur Le message ne peut passer qu la condition de se travestir L hyst rie dans ses manifestations critiques affirme sa nature sexuelle La crise hyst rique n est qu un ersatz plus ou moins r ussi du commerce charnel 38 1 5 La p riode Romantisme et post romantiquecs_ fin XVII me premi re moiti XIX me Les m decins qui s int ressent l hyst rie ne font que rejoindre l imaginaire romantique en repla ant la femme sur un pi destal ils ne font que participer dans l exercice de leur art aux grandes sources d inspiration de la litt rature de l poque 38 la femme muse la femme ange et d mon la m re f conde la vierge la femme fragile et passive A quoi s ajoutent de fa on beaucoup plus prosa que et dans un tout autre ordre d id es la d couverte par les physiologistes de l ovulation et par cons quent la mise en vidence du r le cr ateur et actif de la femme dans la g n ration Dans La Femme 1859 Michelet 38 a trac d elle un portrait qui rejoint l image type des descriptions m dicales de l poque Curieusement cette femme douce aimante s ductrice veillant le d sir de l homme sans jamais le satisfaire rejoint les descriptions qu on donne actuellement de la femme hyst rique Le d sir n est pas seulement interdit parce que coupable mais parce qu il est d sir insatisfait C est en ce sens que l inceste est la fois d sir et redout comme image de l i
70. lles 20 des cas seulement pour certains auteurs 7 La conversion est observ e sans personnalit hyst rique 7 De plus la personnalit hyst rique se d compense sous d autres formes 7 troubles anxieux d pression alcoolisme tentatives de suicide etc La personnalit histrionique est aussi 41 souvent associ e aux troubles anxieux qu aux troubles somatoformes En outre les limites entre les aspects normaux et pathologiques de cette personnalit sont impr cis Enfin certains stigmates sont communs aux personnalit s limites et narcissiques La pr valence varie 2 3 voire 10 15 avec une valuation structur e 7 Les relations interpersonnelles amicales professionnelles ais ment nou es sont d essence narcissique variablement rotis es et ob issant peu la r ciprocit L habilet nuancer ces stratag mes d fensifs d termine leur r ussite Le trouble conversion est associ la personnalit d pendante 7 17 vitante 7 17 et narcissique 7 17 Les autres particularit s psychiques et psychosociales 7 sont pr dominance f minine mariage fr quent incidence marqu e des troubles thymiques hospitalisations g n rales plus fr quentes vie relationnelle perturb e famille amiti s adaptation sociale plus favorable La personnalit histrionique repr sente bien une dimension part enti re de l hyst rie dont la sp cificit n est r elle que lorsqu elle atteint l
71. logie chronique et pas seulement des crises aigu s et rassemblera l hyst rie et hypochondrie Dans le champ de la pathologie chronique o chaque maladie a ses fronti res l hyst rie a le don d ubiquit Elle imite presque toutes les maladies qui arrivent au genre humain car dans quelque partie du corps qu elle rencontre elle produit aussit t les sympt mes qui sont propres cette partie et si le m decin n a pas beaucoup de sagacit et d exp rience il se trompe ais ment et attribuera une maladie essentielle et propre telle ou telle partie des sympt mes qui d pendent uniquement de l affection hyst rique 38 Le don d ubiquit d crit par Sydenham est l pour nous rappeler la question fondamentale de l hyst rique celle de la bisexualit suis je homme ou femme En effet le complexe d dipe complexe nucl aire des n vroses pour les psychanalystes am ne plusieurs questions dont la d diff renciation des sexes 29 Pour le gar on le complexe d dipe ne suppose pas un changement d objet d amour l objet d amour initial tant d j la m re mais un changement identificatoire 29 Pour la fille le changement d objet d amour 29 doit s op rer avec pour nouvel objet d amour le p re Ce changement d objet a un caract re probl matique car l objet maternel ne peut en r alit tre abandonn Pour s en sortir il ne reste plus que la strat gie de l ubiquit d o l importance de la bise
72. m decin et l hyst rique qui nous montre que savoir n est que lacune et incompl tude Donner une d finition d un concept mal circonscrit vanescent aurait t le pr alable indispensable une lecture contemporaine Faut il tre rassur par les propos de Las gue La d finition de l hyst rique n a jamais t donn e et ne la sera jamais crivait il et il justifiait ce point de vue par le polymorphisme et la variabilit de ce qu il consid rait comme des sympt mes Lucien Isra l ajoute cette d finition qu elle ne sera jamais donn e par un m decin 34 Dans ce d dale de sens nous aurions besoin d un fil d Ariane pour donner corps notre expos y a de quoi s y perdre Il semble loin le temps des conceptions ut rines des th ories des vapeurs L hyst rie serait elle teinte Concept galvaud nous dit on elle aurait pris des formes nouvelles des noms diff rents Pourquoi Qu y aurait il comprendre derri re ce polymorphisme clinique Mais ce qui unit les hyst riques ne concernent pas leurs sympt mes mais l expression de ceux ci L expression du latin exprimo faire sortir la pens e du corps D o la relation essentielle de l hyst rique avec la parole dont le sympt me est l expression Les sympt mes n vrotiques sont donc un message dont le sens mane de l inconscient Le sympt me n est plus le signe d une l sion anatomique ou d une perturbation biologique L hyst rie s
73. m dico psychologique sur La mise en pi ce de l hyst rie dans la nosographie contemporaine Nous venons d appr hender le d mant lement de l hyst rie en troubles dits somatoformes subdivis s en trouble somatisation de conversion et douloureux et en syndromes dissociatifs amn sie fugue trouble de l identit transe A cot des items de l axe que nous venons d examiner sous un angle critique le d membrement du concept d hyst rie am ne aborder la question de la personnalit hyst rique entit de laxe Il 4 2 Lecture multi axiale de la personnalit hyst rique L hyst rie renvoie des positions th oriques diff rentes conduisant des m thodes d observation et des crit res de d finition sp cifique Ainsi trois points de vue se d gagent 1 Les Crit res objectifs DSMIV c est dire les manifestations corporelles et les comportements Ils attachent beaucoup d importance aux conversions somatiques et aux attitudes de s duction et de fuite II s agit d une approche clinique et comportementale 2 Le v cu affectif c est dire les affects et les repr sentations Ils tiennent compte de comportements mais ne consid re comme sympt mes d hyst rie que ceux qui sont associ s des sympt mes subijectifs caract ristiques comme l hyperexpressivit des affects la labilit affective et l intensit de la vie imaginaire ou la classique belle indiff rence Cela co
74. ment d objet et que c est l ce qu on appelle ind pendance Selon Thierry Vincent 39 nous somme pass s d une soci t paternaliste au 19 me si cle une soci t de consommation focalis e sur l absence de distance avec l objet D autre part dans cette nouvelle soci t la loi fait d faut Et Thierry Vincent ajoute ceci 39 La loi a toujours un effet de lier qui am nage l espace de proximit freine ou diff re la d voration combat la confusion des objets et permet leur diff renciation et non leur simple substitution Toute soci t fixe des interdits valables pour l ensemble d une soci t dont les aspects la fois cat gorique et arbitraire furent pendant des si cles largement transcendantaux Ces interdits que Freud a per u comme d riv d interdits fondamentaux celui de l inceste et celui du parricide ont pour cons quence de limiter la jouissance de chacun sur autrui et de pallier des rapport la d voration La fixation au stade oral la d voration de l objet emp che l introduction de l dipe et ne permet pas l introduction du tiers et de la d diff renciation des sexes Cela modifie les processus d identification L organisme vivant se maintiendrait en vie en contenant et en diff rant le plaisir Cette soci t de consommation d crite par Thierry Vincent ne diff re pas la consommation de l objet et centre son existence sur la figure de la mort Au cours du Xx me siecle on assiste
75. mpossible en ce sens que la castration est toujours anticip e par la fuite perdue 3 A la fois la renaissance donne au sexe f minin le statut de femme reconnaissance que la femme aurait un sexe 34 L hyst rique passe d un objet sexuel une personne incarnant des images f minines multiples puis sous le regard m dical redevient objet d exp rimentation Ce mouvement d un statut d objet celui de sujet puis d objet nous am nera introduire ult rieurement la question de la relation d objet indispensable pour appr hender les relations interpersonnelles et la maladie de la relation qu est l hyst rique Cette approche analytique diff re radicalement de l opinion des premiers ali nistes ayant eu le m rite d introduire une nosographie psychiatrique a Les ali nistes Pinel Esquirol s8 Pinel distingue l hyst rique de la nymphomanie 38 ou fureur ut rine 38 Cette nymphomanie quivalent f minin du satyriase se rapprocherait plut t de l acc s maniaque 38 La seule concession faite par Pinel ses contemporains est de ranger l hyst rique dans la classe des n vroses Pinel continue de voir dans l ut rus le si ge de l hyst rie et attribuer comme le faisaient Hippocrate et Galien le d clenchement des acc s une continence aust re 38 Le mariage est le meilleur rem de de la maladie pensait il et rejoint en partie sur ce point Lucien Isra l qui met que le mariage peut cont
76. n aux autres l hyst rique est dans une position quivalente celle du petit enfant au cours des premiers temps de l dipe Cette position comporte une tentative de s duction d clenchant l angoisse de castration et une relation qui est la fois encore pr g nitale et d j rotis e L hyst rique qu il soit homme ou femme voit en l autre en projetant sur lui les images parentales de son enfance comme des tres la fois parentaux et objets rog nes protecteurs et dangereux d sirables et interdits La th matique dipienne n est pas toujours vidente Le lien lectif au p re peut tre justement cach par un conflit avec lui ou des sentiments de m pris ou de d go t Le substitut du p re n est pas forc ment un homme ni quand c est le cas un homme plus g Comprendre la demande affective de l hyst rique ce mod le de fixation au premier temps de l dipe cela permet de donner un sens au fait qu elle soit cette demande la fois intense rotis e et culpabilis e b Hyperexpressivit et labilit des affects s L hypersensibilit aux agressions et aux gratifications l ampleur des r actions affectives sont franche chez ce type de personnage Si le sujet exprime une motion il ne le fait pas seulement avec intensit mais il va jusqu la d mesure Il en fait trop Il est un histrion c est dire un mauvais acteur car il para t jouer une com die Ses traits sont l origine de l individual
77. n est plus longue L amour dipien est doublement entrav 29 entrav de l int rieur car l attirance d un parent implique le renoncement de l autre tiers regrett entrav de l ext rieur par la menace de castration du tiers redout Sur le plan identificatoire il instaure l tre sur l avoir 29 Il ne s agit plus d avoir ou non un p nis mais d tre un homme ou une femme l instar des images parentales avec tout le jeu relationnel que cela implique Enfin il permet l int riorisation des interdits parentaux la prohibition de l inceste dont le surmoi est le vestige 3 3 Nuances et Int r t du complexe d dipe Bergeret 1 r sume et d finit l dipe comme une probl matique relationnelle fondamentale de la dimension sociale conflictuelle et structurante historique au sens o elle survient un moment relativement pr coce du d veloppement de chaque individu et o elle conf re l volution affectivo sexuelle de ce dernier et son pronostic un caract re quasi de conclusion Il est universel sp cifi par une structure triangulaire entre enfant son objet naturel et le porteur de la loi II repr sente le n ud originel de toute relation humaine et sur le r le fondamental dans la structuration de la personnalit et dans l orientation que devrait avoir le d sir d un adulte L dipe est l tape pr alable et indispensable pour construire la relation l autre il doit tre d pass pou
78. n neurologique Il vaudrait mieux viser non plus le contenu psychologique mais le processus physique sous jacent la repr sentation parler en somme de substratum de repr sentation s Cependant la paternit du terme reviendrait Ferriar en 1795 cr ant le terme de conversion hyst rique 37 sans lui conf rer une dimension psychologique il parle de contrefa on des maladies du corps exempte d alt ration mat rielle Dans un article publi en janvier 1894 se situant donc entre la Communication pr liminairets cosign e avec Breuer 1893 et les Etudes sur l hyst riets 1895 Freud tente de r soudre l nigme du saut du psychique dans le somatique La question de la conversion ne se pose que dans le cas o le clivage du contenu de conscience est la cons quence qu un acte de volont du malade C est la d fense s qui provoque l exclusion du conscient de la repr sentation inacceptable le plus souvent de nature sexuelle d ailleurs Autrement dit le refoulement est l uvre dans l hyst rie Ces cas r pondent ce que Freud appelle l hyst rie de d fense 9 Quel est donc dans le cas de l hyst rie de d fense s le processus qui conduit de l effort de volont du sujet qui se d fend la production du sympt me somatique Le proc d utilis par le Moi consiste s parer l affect quivalent d une somme d excitation de la repr sentation il consiste neutralis
79. n rapport de sublimation un mode de satisfaction peut se substituer l autre L absence de l objet ne provoque pas l hallucination mais facilite l mergence d une potentialit humaine la capacit d exp rimenter le plaisir sur la base d un souvenir et non pas seulement avec un objet r el L objet intrapsychique r sulte de la double influence du sujet et de l objet il est le produit de la rencontre du sujet avec l objet externe Ce qui est int rioris c est la relation c est le sujet en relation avec l objet 31 car l objet du psychanalyste n est pas seulement le reflet des d sirs du sujet il est aussi celui qui permet de conforter l image qu il a de lui m me 3 2 Stades g nitaux a Le complexe d dipe 24 Par son r le fondamental d organisateur central dans la structuration de la personnalit 1 le complexe d dipe auquel Freud a donn son nom par analogie avec le mythe antique repr sente l axe de r f rence majeur de la psychog n tique humaine Le conflit en cause qui appara trait entre 3 et 5 ans 23 est un conflit d sormais sexuellement sp cifi inscrit dans une probl matique trois triangulaire entre les trois personnages familiaux que sont l enfant son p re et sa m re L examen final au lyc e de Freud fut de traduire trente trois vers de l dipe roi 28 de Sophocle pr misse de ce qu il nommera complexe d dipe en 1910 Il consiste en ceci ll s agit de l en
80. ne 38 puis de Railway brain 38 par inflammation du cerveau De tous les travaux de Charcot sur l hyst rie c est incontestablement ceux qu il a consacr l hyst rie traumatique qui resteront dans l histoire L hyst rie traumatique est fond e sur l hypoth se selon laquelle l id e sugg r e peut vivre dans l appareil psychique l tat de parasite ce corps tranger 21 gt gt d crit par Freud dans Au del du principe de plaisir l tat mental au moment du choc est compar un tat hypnotique C est l enseignement que Freud retiendra de son s jour Paris b L apr s Charcot Janet Bernheim babinski Bernheim sa Bernheim Nancy s associant Liebault d avantage gu risseur que m decin 38 s int resse l hypnose Berheim parle de l hyst rie de la Salpetri re en hyst rie de culture 38 gt On peut y voir un affrontement entre deux hommes deux th ories mais aussi le clivage entre un pouvoir parisien centralis et une province qui tente de s affranchir de la doctrine parisienne Enfin nous soulignerons l influence de la culture sur les th ories scientifiques et m dicales L hyst rie volue et se lie selon une poque donn e au gr des th ories et des interlocuteurs qu elle rencontre Et la culture de Bernheim est celle du Bra disme 38 de l hypnose influenc par les th ories amphigouriques de Liebault En 1843 Braid 38 invente le mot hypnose remp
81. nfanter Cette volution d cisive est corr lative du grand mouvement de lib rations des minorit s opprim es grand mouvement appuy suscit ou utilis par l id ologie nouvelle le christianisme La femme prend possession de la partie de son corps qui lui chappait et non des moindres et l hyst rie int gre elle aussi le corps de la m decine d Gallien ss Les textes de Gallien relatifs l hyst rie se trouvent dans son trait Des lieux affect s A l poque l hyst rie est la d nomination vulgaire profane utilis e par les sages femmes pour d signer ce que les m decins appellent suffocation 36 Il d crit trois formes d hyst rie la forme l thargique 38 la suffocation s3 et la forme motrice 38 La clinique de Gallien demeure pauvre Beaucoup plus riches sont les d veloppements consacr s aux causes de l hyst rie Galien est alors v ritablement novateur Il tablit pour la premi re fois une th orie sexuelle ou s minale de l hyst rie L hyst rie n est pas due une migration de l ut rus L id e de d placement tant abandonn e il restait trouver une explication susceptible de rendre compte des effets distance ce sera la r tention de la semence la femme tant cens e mettre une semence analogue au sperme masculin L explication tiologique de Gallien souligne l abstinence sexuelle et soul ve l interrogation de la femme devant la sexualit Insatisfaite de sa sexu
82. nsi le fibromyalgique de m me que le douloureux chronique 36 se heurtent de plein fouet la repr sentation sociale de la douleur c est dire l absence de consid ration de ce sympt me peu valorisant On recherche une causalit organique rassurante puisque actuellement il n existe aucun l ment formel d identification Comme pour tout autre syndrome fonctionnel somatique participe une insatisfaction tant du malade que du m decin Comment en effet adopter une attitude th rapeutique lorsqu aucune cause n est vidente 43 La n cessit de trouver une tiologie pr cise organique est renforc e par les nouvelles classifications type DSM n gligeant la subjectivit du sujet Cette conception du DSM n a pu se d faire d un certain imp rialisme culturel En d finitive le malade douloureux chronique est exclu du champ de ces diff rentes classifications Il est exclu du champ social il tente de l int grer par un sympt me ou une maladie que la soci t reconna trait tout hasard c L incompr hension du malade place du sujet dans la soci t Le malade se sent souvent incompris Les patients pour Balint aiment que leur maladie ait un nom 36 Aux yeux de certains malades cette reconnaissance m dicale doit tre aussi sociale notamment en mati re de prise en charge 100 d invalidit de m me qu au niveau socio professionnel 36 Mais l indemnisation est elle une bonne th rapeutique
83. nt sans perception de son identit Ils vocif rent donnent des coups et doivent tre contenus Ces tats laissent ou pas une amn sie L tat de possession s en est une variante caract ris e par l impression de remplacement d une identit personnelle par une nouvelle identit attribu e un esprit un anc tre un dieu un pouvoir ou une autre personne En Inde la personne affect e se met parler d une voix alt r e avec une divinit reconnaissable elle peut ainsi se parler la troisi me personne Les crit res du DSM IV 6 excluent les tats secondaires un trouble psychotique un abus de substance ou une maladie g n rale pilepsie temporale Surtout ils excluent les pratiques religieuses et culturelles de transe qui s inscrivent dans un champ de normalit sociale comme par exemple les danseurs libanais qui l vent leur statut social en entrant en transe au dessus d un brasier sous le contr le d autres danseurs Cette forme de trouble illustre bien le continuum existant entre les aspects pathologiques et normatifs ou r ussis 34 de l hyst rie Les mod les propos s par le DSM IV ne peuvent qu aider le clinicien dans son valuation des troubles Ce qui n emp che pas d appr cier la dose d hyst rie 2 qui majore ou colore la pathologie nuance la relation m decin malade mais on ne peut pas s en tenir cette tiquette incertaine conclut Bourgeois 2 dans une communication la soci t
84. ntes est capitale et d bouchera sur sa th orie analytique Frau C cilie 8M lui enseigne la signification du sympt me et les techniques th rapeutiques En 1889 il l avait emmen e lors de son voyage d tudes Nancy voir l hypnotiseur Bernheim Elle lui fit renoncer la m thode hypnotiquec2s Ecouter devint pour Freud plus qu un art une m thode la voie privil gi e un savoir que ses malades lui permettait d explorer L un des guides qui Freud devait demeurer reconnaissant fut Emmy von N 8 en r alit Fanny Moserc28 une riche veuve d un certain ge Mieux en mati re d coute elle offrit son m decin une le on de choses Freud la questionnant avec insistance elle se rebiffa avec aigreur et exigea qu il cesse de toujours lui demander d o provient ceci ou cela mais de laisser raconter ce qu elle a dires De Miss Lucy R souffrant de sensations olfactives d ordre subjectif il s attardera l attitude de passivit en veil ce qu il allait d finir plus tard comme une attention flottantec28 Le cas Katharina s illustre parfaitement les effets pathog nes de souvenir d un traumatisme sexuel Elisabeth von R 8 manifestant de l astasie abasie constitue la premi re analyse d un cas hyst rique qu il mena termeta Freud et Elisabeth von R proc d rent l limination par couches des mat riaux psychiques ce que nous aimions comparer la technique de 21 d fou
85. ocioculturelles g n ralement admises ce qui constitue le cadre abstra it 32 et d autre part par un dispositif spatio temporel 33 qui soutient le cadre abstrait Le cadre d limite un temps et un milieu de rencontre et il pr cise la nature de la relation b La relation La r gle fondamentale du jeu analytique la r gle d abstinence 32 Cette r gle comporte deux aspect la neutralit du th rapeute 32 et la frustration objectale 32 La neutralit vise fournir un cran pour ses projections la frustration vise bloquer l issue pulsionnelle par recours l objet Le deuxi me aspect selon Gilli ron touche la probl matique des interactions au sens d action r ciproque En effet la frustration objectale est une action de 50 blocage visant l activation fantasmatique il s agit de favoriser la r verie En ceci le th rapeute exerce une influence sur le patient En contrepartie la r sistance du patient consiste rechercher au contraire des gratifications de son th rapeute en luttant contre la neutralit et l abstinence Toute relation humaine se fonde sur la parole le contr le du regard et l action L quilibre psychique implique toujours un double tayage 31 au moins l tayage fourni par l organisation endopsychique et l tayage objectal savoir la r ponse donn e par l objet externe D o l importance du face face qui favorise le transfert et l identification projectiv
86. og ne caus par le m decin lui m me soit il est ing nieusement provoqu par un syst me de croyances cultiv es par le th rapeute et les m dias Un Article du New York Times de F vrier 1997 mentionnait Les bizarreries et les singularit s peuvent tre des maladies 30 gt Ces questions en introduisent d autres Quelle est la l gitimit d un trouble psychiatrique En quoi est il naturel r el en somme une entit pleine et enti re Le philosophe Hilary Putman parlait de l erreur philosophique commune consistant supposer que la r alit doit signifier une chose sup rieure et unique au lieu de regarder diverses fa ons dont nous ren gocions et sommes contraint de ren gocier l infini notre notion de la r alit mesure qu voluent notre langage et notre vie 30 gt Cette niche cologique 30 gt reprennant les mots de lan Hacking est d sormais sous le primat de l oralit et de la d voration dans cette soci t de consommation Elle est pass e d un paternaliste autoritaire au r flexe consum riste et consacre la primaut de l objet oral fondamentalement r gressif 52 Conclusion Notre p riple s ach ve La lecture contemporaine de l hyst rie nous a amen voyager Parcourant l histoire nous avons retrac ses fondements Progressivement elle s individualise Oui il s agit bien d une naissance mais certainement pas celle de l hyst rie Car l hyst rie serait contempora
87. omportement une fa on d tre d offrir des sympt mes un type de relation une structure de personnalit des ph nom nes normaux un m canisme psychopathologique le refoulement ou des manifestations morbides aussi diff rentes que une conversion somatique temporaire et souvent sans lendemain une pathologie chronique multisympt matique avec de nombreux troubles fonctionnels des pathomimies une compulsion se faire op rer des troubles de conscience alt r s des troubles de la m moire des tats de transe Le diagnostic d hyst rie sert le plus souvent expliquer de fa on exp ditive un tableau clinique un comportement d plaisant et rejeter ainsi un malade importun La polys mie du terme son usage large et inconsid r dans des contextes diff rents lui ont fait perdre toute sa valeur ce qui a conduit le DSM IV a le d membrer en une multitude d entit Il faut laisser le concept d hyst rie aux psychanalystes dont le champ pist mologique est diff rent de celui des m decins psychiatres avertit Bourgeois 2 II nous met en garde il n y a pas une mais des hyst riques La polys mie du mot souligne d une part le polymorphisme du sympt me et d autre part la multiplicit des expressions que l individu quel qu il soit est susceptible de manifester pour communiquer avec l autre Ce d dale de sens de sons de signes interroge aussi la dimension plurielle de l homme dont l hyst rie est justement la c
88. on La castration dipienne diff re de la castration phallique moins narcissique et plus objecto cent e La perte n est plus seulement une amputation de soi et de son pouvoir mais une limitation de sa relation l autre L angoisse de castration s origine dans la constatation de la diff rence des sexes Face cette angoisse le gar on se d fend par un surinvestissement du p nis la n gation de la r alit du sexe f minin soit par des souhaits de r paration magique soit croyance en une m re p nienne id alis e la fille a une envie de p nis c est dire un enfant du p re enfant signification phallique 29 c Questions manant de l dipe Le complexe d dipe am ne plusieurs questions Tout d abord la diff rence des sexe f minin masculin Pour le gar on le complexe d dipe ne suppose pas un changement d objet d amour l objet d amour initial tant d j la m re mais un changement identificatoire 29 Pour la fille le changement d objet d amour doit s op rer avec pour nouvel objet damour le p re 29 Mais il ny a pas de modification dans l identification d o des identifications f minines de la fille souvent bien ancr s Pour le gar on l angoisse de castration met un terme assez brutal la probl matique dipienne l enfant doit renoncer sa m re sous l effet de la menace castratrice Pour la fille l angoisse de castration initie la probl matique dipienne dont la liquidatio
89. on de l organisation de l expression int grative structurante et consciente de soi en particulier des dimensions affectives et cognitives qui caract risent le sentiment d identit personnelle et la m moire de soi 7 Initialement d crits par Janet et Freud ils sont mieux connus gr ce aux chelles d valuation de l exp rience dissociative l tude des relations avec les exp riences traumatiques l approche psychod fensive et cognitiviste Les troubles dissociatifs comportent l inhibition intellectuelle amn sie infantile amn sie dissociative F44 0 300 12 la fugue dissociative F 44 1 300 13 le trouble dissociatif de l identit auparavant personnalit multiple F44 81 300 14 les tats cr pusculaires et l thargiques et l tat dissociatif de transe et de possession F44 9 800 15 La fugue dissociative 6 a pour caract ristiques cliniques un ou plusieurs pisodes de voyage soudain inattendu r fl chi loin du domicile ou du lieu habituel de travail associ s une incapacit rappeler son propre pass et son identit personnelle primaire De d but soudain la fugue dure de quelques heures plusieurs mois Nous pourrions en rapprocher le cas Albert 30 d crit au si cle dernier poque o la fugue constituait une entit m dicale autonome 30 Le Juif errant de la Salpetri re d Henri Meige raconte des cas de fugueurs qui n taient pas moins hyst riques d nomm s des isra lites n vropathes
90. ort et par cons quent le plaisir n est pas consommer il faut le maintenir et refuser la jouissance Dans sa c l bre m ditation sur la mort dans Au del du principe de plaisir 21 Freud en arrive la conclusion que le plaisir est au service de la mort parce que fruit d une r duction des tensions et d un retour l hom ostasie 21 L organisme se maintiendrait en vie en contenant et en diff rent le plaisir L hyst rique travers le sympt me diff rerait elle le plaisir 48 Autrement dit ce qui uvre du cot de la vie rallonge par diversion le cycle de l existence naissance vie mort et renaissance partir de la mort La vie est donc ce qui rallonge et diff re l accomplissement de l objet ce qui retarde sa possession ce qui se produit d s le sevrage Toute la soci t mais galement tout sujet qui assimile plaisir et capture de l objet donc sa consommation est une soci t qui insidieusement place la mort en position centrale La soci t de consommation qui cherche tout prix acc l rer le cycle de l objet et dans le m me temps abolir toute distance avec lui pousse la question de l objet son extr me qui est la mort De mani re plus prosa que c est le tout tout de suite Cette imm diatet ne permet pas de diff rer le plaisir D o la multitude de sympt mes affleurant dans nos soci t s modernes pour diff rer la mort en refusant de consommer imm diatement le pl
91. ortementale Elle n aborde pas cette dimension puisque la vie imaginaire est purement subjective Selon l approche symptomatique et structurale La vie intellectuelle et la pens e rigoureuse sont peu investies la diff rence des capacit s cr atives et imaginatives L hyst rique a une activit fantasmatique tr s riche avec une facilit la r verie forte coloration affective Il s agit d une activit mentale de compensation vis vis des difficult s de la vie relationnelle Elle correspond aussi des compromis entre pulsions et d fenses dans lesquels les repr sentations refoul es sont remplac es par des repr sentations substitutives On retrouve aussi une tendance la mythomanie Cette tendance s imaginer des personnages se raconter des histoires contribue au th tralisme S associent des troubles de la m moire tels que des remaniements des souvenirs des illusions des ecm sies impressions de vivre un moment pass de la vie et des amn sies Comme l avait remarqu Freud les hyst riques sont incapables d exposer avec ordre et logique l histoire de leur vie ils intervertissent les rep res chronologiques mettent en vidence des banalit s et omettent des v nements essentiels d Remarques au sujet de la personnalit histrionique La concordance tablie entre les sympt mes hyst riques et les traits de personnalit hyst rique n est pas confirm e par toutes les analyses factorie
92. oulignons le est un mode de relation tr s singulier et l hyst rique tente par son sympt me d entrer en communication Nous tenterons nous aussi d entrer en communication avec l hyst rique au travers d une lecture contemporaine de cette entit 1 Histoire de l hyst riecse 1 1 Justification d une revue historique L actuel se fonde se construit sur un socle une base de donn es issues du pass de l histoire du sujet Nous m me dans nos entretiens cliniques tentons d claircir l actuel partir du pass L histoire am ne une conception celle de l hyst rie en l occurrence ou bien nous fait d couvrir un sujet l hyst rique un moment donn de sa trajectoire singuli re d existence Il est n cessaire de comprendre d o nous partons et quelles ont t les constructions sociales partir desquelles se forge le contemporain Nous d velopperons l histoire de l hyst rie d Hippocrate jusqu la fin du 19 me si cle nous arr terons sur les conceptions Freudi nnes et dirons en quoi ses vues taient et demeurent r volutionnaires Ce d veloppement s articulera avec les conceptions actuelles et les id es re ues propos de notre sujet Aussi l histoire de la m decine c est l histoire de l hyst rie du jour o quelqu un pris en compte les souffrances de ses semblables Nous retra ons les p r grinations de la conception de l hyst rie au travers des poques Ce p riple ce voyage c
93. outait que gr ce au r cit l incident perdit totalement sa nocivit 8 gt Anna O patiente de Breuer initie Freud la m thode psychologique Freud s associe la d couverte de Breuer et la collaboration est inaugur e avec un court article publi en 1892 et sign conjointement Freud fait r f rence la description de la grande attaquet16 de Charcot Il introduit des consid rations th oriques qui seront reprises plus tard Jonction avec Breuer mais il s agit aussi d un rappel des sources provenant de la Salpetri re Freud dans l article Pour une th orie de l attaque d hyst rique 16 avance cinq propositions 1 Le contenu constant de l attaque hyst rique est le retour d un tat psychique que le malade a v cu ant rieurement c est donc le retour un souvenir 20 2 Le souvenir qui provoque l attaque est le retour de l exp rience m me qui a caus l explosion hyst rique savoir le trauma psychique Le trauma devient le facteur d terminant dont le mod le a t fourni par Charcot dans l hyst rie traumatique 3 Le souvenir est un souvenir inconscient ou plut t il appartient un tat de conscience seconde Si l on parvient faire revenir ce souvenir dans la conscience sa capacit d engendrer des attaques dispara t 4 Si l hyst rique veut oublier intentionnellement une exp rience v cue une repr sentation g nante ces actes psychiques acc dent l tat de conscience second
94. ouveau genre teintent la sant publique d un lot qui ne rentre pas dans les classifications anglo saxones officielles et s chappent dans des voies d expression pas toujours r gul es Il en d coule une certaine recrudescence morbide face laquelle il semble bien que la r ponse technologique restera vaine 5 2 L anorexie L anorexie mentale occupe actuellement les services de psychiatrie d enfants et d adolescents Elle prend l allure d un authentique ph nom ne de soci t que les m dias ne manquent pas de r percuter Pathologie pr dominance f minine elle d veloppe un singulier rapport au corps objet de toutes les contraintes et de tous les d fis comme l hyst rique mais d une fa on diff rente elle installe une relation particuli re ceux qui pr tendent la soigner Sommes nous pass s du spasme hyst rique la maigreur anorexique 45 Elle actualise l id e qu une soci t peut simultan ment susciter permettre l expression d une pathologie donn e et en r primer d autres C est dire que le groupe social a l tonnante capacit de fa onner des cat gories nosographiques disparates au gr du temps L poque sugg rerait elle l expression de la souffrance travers le corps a De l hyst rie l anorexie Analogies et diff rences La clinique de l hyst rie va tout au long du 20 si cle se modifier les grandes crises si m ticuleusement d crites par Charcot vont d
95. partie de son corps qui lui chappait et hyst rie int gre le corps de la m decine Toute la pathologie rel ve soit d un tat de tension de l organe soit au contraire d un tat de rel chement 38 Son Trait des maladies des femmes pr figure la th orie de la libido freudienne Il r f re une pulsion de mort 21 une propri t du vivant la mati re vivante tend retourner l inanim et ce retour cette chute de la tension synonyme de vie s accompagne de plaisir Fid le sa th orie Soranus attribue comme seule cause cette maladie une constriction de l organe Les malades sont atteintes subitement et tombent par terre sans voix avec une respiration difficile et la perte des sens les dents s entrechoquent et deviennes stridentes quelquefois il y a des convulsions des membres Cette affection ut rine a une grande affinit avec l pilepsie cause de la perte de la voix et des sens 38 Il insiste sur le d sir de la femme et pr ne que la sexualit est un mal n cessaire L uvre de Soranus marque une tape importante dans l histoire de l hyst rie Ce gyn cologue accoucheur tr s li au milieu des sages femmes a mis fin la croyance qu elles entretenaient depuis toujours l ut rus n est pas un animal Il n est pas un corps tranger Il appartient la femme La sexualit n est plus domin e par cet trange animal C est la femme qui a des d sirs et en particulier celui d e
96. ppent leurs auteurs et doivent eux aussi tre consid r s comme de v ritables conversions somatiques Pourquoi vouloir convertir Que nous cache l hyst rique Dans la n crologie qu il consacre Charcot 17 Freud pr cise L homme sain serait alors capable de faire savoir quelle impression le tourmente l hyst rique lui r pondrait qu il ne sait pas et ce probl me serait aussit t pos d o vient il que l hyst rique est soumis un affect dont il affirme ne rien savoir du motif 7 Elle ne sait rien peut tre du motif de cet affect qu elle convertie mais il r v le le motif sexuel Quel est ce paradoxe de l hyst rie Si l hyst rique oublie tout le temps c est pour se d fendre d une rem moration constante contre laquelle il lutte en relation avec les fantasmes touchants les objets sexuels incestueux Cela dit nous pr cise Bergeret affects et repr sentations n ont pas des destins aussi diff renci qu on pourrait le croire D une pari les repr sentations subissent l effet du refoulement un refoulement r ussi car l amn sie est totale c est la belle indiff rence de l hyst rique du moins dans les acc s exhib s ou non de la conversion D autre part les affects sont d tach s de la repr sentation psychique g nante pour se convertir dans le domaine corporel du sympt me somatique ou dans leurs quivalents psychiques Malgr le refoulement des repr sentations ces d charges d affects
97. r garder une distance suffisante ni trop ni trop peu entre le sujet et son interlocuteur Le mythe en particulier celui d dipe peut aussi tre consid r comme la repr sentation symbolique d un ordre relationnel Un syst me de repr sentations collectives conscientes mythe d dipe 31 gt est susceptible de traduire un ensemble de comportements sociaux 29 tabou de l inceste liens de parent eux m me articul s avec des fantasmes individuels complexe d dipe Le complexe d dipe refl te l organisation des d sirs de l enfant face l image qu il a des parents cette organisation peut tre influenc e par la r action de ces derniers l apparition desdits d sirs En somme la probl matique dipienne est de type transitionnel 31 gt nous dit Gilli ron puisqu elle rencontre les questions pos es par les d sirs de l homme son organisation fantasmatique la r alit biologique et la r alit familiale la r alit sociale la dynamique des relations interpersonnelles et interg n rationnelles 3 4 L Objet transitionnel de Winnicott La perspective de Winnicott est int ressante pou introduire ici sur la notion d objet D une part car elle diff re et compl te le point de vue freudien et d autre part ouvre une perspective d application th rapeutique travers l espace transitionnel aire o se rencontre le d sir du malade et celui du th rapeute A travers cette aire cette espa
98. ression du corps corps en mouvement reproduisant symboliquement l acte sexuel tant d sir que l hyst rique fuit travers le sympt me Migration de l ut rus pensait Hippocrate r tention s minale disait Galien manifestation du d mon s insurgeaient les eccl siastiques Tant de descriptions si peu divergentes mais que chaque poque nommera diff remment en passant par la grande crise la Charcot pour devenir de nos jours les crises de t tanie ou de spasmophilie Le DSM IV les nommera encore une fois autrement les crises excitomotrices e les crises mineures 6 et les aspects atypiques pseudoneurologiques e type de hoquet b illement tremblement catalepsie mouvement chor iforme ou dyskin tique Concernant les crises il semble bien que plus le m decin cherche de d tails et de pr cisions plus l hyst rique lui en fournit Sous couvert de synonymes m dicaux de descriptions plus ou moins d taill es la pudeur du m decin se refuse d y voir l la sexualit Conna t il aujourd hui des hyst riques sympt mes paroxystiques Il est tr s probable que l int r t des m decins pour les crises ayant diminu les hyst riques aient suivi le m me chemin Il ne reste plus gu re que la crise de nerfs e tat d agitation ou de col re parfois accompagn de lipothymie et survenant le plus souvent la suite de contrari t s m me minimes Il est rare qu on ne d couvre pas de causes d clenchantes imm diates
99. ribuer une am lioration plus ou moins transitoire de la symptomatologie parlant alors d hyst rie r ussie 12 A l inverse certains d fendent la th se neurologique lui affectant une nouvelle terminologie n vrospasmie c r brale 38 gt se distinguant de l hypochondrie atteinte la fois du cerveau et du syst me nerveux ganglionnaire autonome c est une n vrotaxie c r brale ganglionnaire 38 Georget l ve d Esquirol assigne de nouveau un m me si ge lhyst rie et l hypochondrie le cerveau La th orie ut rine est d sormais caduque L hyst rie est une affection convulsive apyr tique ordinairement de longue dur e qui se compose principalement d acc s ou d attaques qui ont pour caract res des convulsions g n rales et une suspension souvent incompl te des fonctions intellectuelles 38 L hyst rie si ge d sormais dans l appareil c r bro spinal si ge des motions et des mouvements On tente de la d nommer enc phalie spasmodique 38 gt ne serait nous rappeler l actuelle spasmophilie ou bien attaque de nerfs insistant sur l impropri t du terme Tout en se diff renciant un rapprochement entre l hyst rie et hypochondrie s effectue en attribuant ces deux n vroses un fond commun pr disposant la n vropathie prot iforme s8 b Paul Briquet 33 1796 1881 Dans tout ce qu on a crit il y a beaucoup plus d imagination que de v ritable n
100. rrespondrait une approche symptomatique et psychologique 3 Le fonctionnement psychique la structure de la personnalit le sens des paroles et des actes Cette approche psychanalytique avec ses concept de fixation de conflit intrapsychique de castration s attachent d finir la th matique de l hyst rie et les 38 caract ristiques structurales de la personnalit Cette approche ajoute la description une interpr tation Le propre de la normalit est d tre souple adaptable Nous utilisons en cas d angoisse les diff rents m canismes de d fense mais sans exclusivit pour l un ou pour l autre La conception freudienne supprime la barri re entre n vrose et formes de pens e que nous tenons pour normales Seules des diff rences quantitatives expliqueraient que chez beaucoup les fixations pulsionnelles et d fensives ne causent que des particularit s mineures du caract re tandis que chez d autres elles seraient l origine de n vrose proprement dite Le caract re est donc le fond permanent selon lequel le sujet donn r sout toujours de fa on analogue les tensions n es d une certaine situation Comment d crire le caract re La description faite par l observateur sera toujours bross e par rapport soi c est dire qu il s agira d une v ritable projection On n insistera jamais assez sur l importance qu il y a lire dans les descriptions m dicales de certains traits de caract res ce que ces ta
101. s sensibles la pression d nomm s en anglais tenderness 36 similaires aux zones pileptog nes rog nes ou ovariennes savoir hyst rog nes de Charcot Ce n est pas la localisation des points qui est pathologique c est plut t leur multiplicit et l intensit de la sensation affirmant encore une fois le polymorphisme de son expression Les algies spontan es diffuses dont l intensit est appr ci e par algom trie 3e chelle visuelle analogique de la douleur renforce la subjectivit de la souffrance Avoir consult cinq praticiens 36 un des autres crit res du diagnostic pose la question de la multiplication des demandes non entendues Mobilit et complexit des crit res diagnostiques qualifient la fibromyalgie mais elle se manifeste comme syndrome expression somatique Le corps en expression cela n est pas sans nous rappeler la conversion hyst rique b Quelle tiologie En l absence d tiologie d finie 36 on multiplie les tentatives d explication impliquant tour de r le un substratum psychologique particulier une atmosph re environnementale et familiale d pressive une forte pr valence de d pression un environnement socio professionnel d l t re ou encore une maladie virale un stress physique ou un stress motionnel aigu pr supposant un traumatisme Le traumatisme sexuel n avait il pas t voqu par Freud au d but de sa th orie sur l tiologie de l hyst rie Ai
102. se incitation sociale 39 largement v hicul e par les m dias concernant les exigences de minceur de r gime et de performance lesquelles valent bien les hypnoses collectives du si cle dernier 39 Pourtant ces analogies ne suffisent pas identifier ces deux pathologies ou en faire de l une ou une pure forme clinique de lautre et refuser cette assimilation permettrait un questionnement de fond sur le r le du sympt me social et anthropologique 3s qu ont jou successivement l hyst rique et l anorexique Le corps hyst rique est tout entier engag souligner les limites les impotences fonctionnelles symbolique de castration La probl matique anorexique ou boulimique tourne autour d une impossible sati t 39 o l on peut reconna tre au contraire les affres et les effets d une nouvelle limite la jouissance et une impossible castration L hyst rique use de belle indiff rence et de d n gation reste passive devant son sympt me l o l anorexique nie sa maigreur et exige la ma trise et le contr le La o l hyst rique combattait un ordre tabli autour d un partage autoritaire entre le masculin et le f minin l anorexique combat maintenant un d sordre au sein duquel r gne la d diff renciation et l effacement de l autorit L anorexique peut vivre sans manger sans consommer le premier de tous les objets le plus n cessaire et primordial l objet oral nous dit Thierry Vincent 39 46
103. semble organis de d sirs amoureux et hostiles que l enfant prouve l gard des parents Sous sa forme positive le complexe se pr sente comme dans l histoire de l dipe roi d sirs de mort de ce rival qui est le personnage du sexe oppos Sous sa forme n gative il se pr sente l inverse amour pour le parent du m me sexe et haine jalouse du parent du sexe oppos En fait ces deux formes se retrouvent dans la forme dite compl te du complexe d dipe 24 gt Le complexe d dipe d finit l ensemble organis des d sirs sexuels pulsions de l enfant pour ses parents Il est question de la subjectivit de l individu et non celle des comportements respectifs des membres de la famille L envie de la fille est d tre l objet sexuel du p re d en recevoir un enfant et de supplanter la m re au prix de sa disgr ce ou de son meurtre projet Ainsi est la situation dipienne d crite par Dolto dans La sexualit f minine 5 L angoisse de viol par le p re l ge des fantasmes dipiens ajoute Dolto est au d veloppement de la fille ce qu est l angoisse de castration au d veloppement du gar on Freud d crira le mouvement dipien de la fille envers son p re dans le texte Un enfant battu 7javec le fantasme de fustigation l expression directe de la conscience de culpabilit du fantasme tre soi m me battue viol e par le p re et qui a comme base l amour pour le p re 28 b Angoisse de castrati
104. sion de mort 6 Lecture contemporaine 6 1 Les outils Le th rapeute le cadre 6 2 la soci t Conclusion Bibliographie Introduction L hyst rie Nous entendons tout et son contraire son sujet Des sentiments de rejet d inexactitude mergent quand nous voquons l hyst rie Spontan ment la majorit d entre nous m me avertis qualifie le sujet hyst rique en termes p joratifs Pourtant Freud insistait d j en pr ambule d un cas d hyst rie le cas Dora 19 sur la n cessaire empathie devant l hyst rique pour tablir un lien En effet l on sait maintenant que ce n est pas en traitant l hyst rie avec un d dain affect mais bien au contraire en l tudiant fond et avec sympathie que l on pourra faire face ce qu elle exige et du m decin et de l investigateur 19 Le concept d hyst rie servirait il essentiellement maintenir la confusion li e la polys mie du mot dont les inconv nients sont nombreux Ce mot est tomb dans le domaine public et a subi une usure s mantique l hyst rie d signe la fois une hyperexpressivit th trale incontr l e inconvenante des motions la contagion motionnelle des foules des collectivit s des personnes suggestibles ou les femmes s duisantes et s ductrices qui ne c dent pas aux avances de l homme Il est devenu une pith te journalistique une insulte Pour les psychiatres eux m mes l hyst rie d signe un style de c
105. sur un plan parall le elle les imite toutes elle en donne de toutes une image trompeuse C est la grande fallace 38 nous dit Sydenham Ce n est pas une maladie comme les autres mais elle reste une maladie donc dans le giron de la m decine On lui reconna t un g nie particulier celui de tromper mais on s efforce de ramener ce g nie dans l espace m dical en lui appliquant les th ories en cours Telle est la position ambigu de l hyst rie une maladie qui n est pas une tout en l tant A cette poque le si ge de l hyst rie fait son ascension Pour la premi re fois et en rupture avec la tradition le si ge de la maladie hyst rie va migrer de l ut rus vers le cerveau La th orie ut rine ne va pas dispara tre pour autant puisqu elle trouvera encore des d fenseurs au d but du 19 me si cle En simplifiant on peut distinguer les auteurs qui restent partisans de la th orie ut rine et les partisans de la th orie c r brale On retrouve dans le premier groupe les sp cialistes des maladies des femmes gyn cologue accoucheurs et dans le second les neurologues 10 La th orie des vapeurs fait foi cette poque insistant galement sur l abstinence volontaire ou forc e des vapeurs ralentit les vapeurs et am ne la crise Si les vapeurs se portent sur les nerfs des poumons elle y font de l asthme convulsif Lorsqu elles sont pouss es vers ceux du c ur elles font le pouls conv
106. t de l tre Cette normalisation cette indiff renciation des valeurs 37 de la sexualit cette tendance vouloir tout normaliser ne d clencherait elle pas des sympt mes divers plus ou moins brillants mais s inscrivant dans cette normalisation L individu souhaiterait alors se distinguer mais mod r ment au regard d une soci t normalisatrice 37 c Nouvelle maladie Nouvelle d nomination Nouvel tayage objectal s lan Hacking voque dans Les Fous voyageurs 30 le contexte socio culturel dans lequel na t la nosographie Parlant de la fugue du 19 me si cle qui n taient pas moins des cas d hyst rie il voque le concept de maladie mentale transitoire 30 L mergence de fibromyalgie de troubles fonctionnels intestinaux de spasmophilie la recrudescence de l anorexie n am nerait elle pas au m me concept de maladie mental transitoire Mais n est ce pas encore la plasticit de l hyst rique l uvre Ces maladies mentales transitoires appartiennent un lieu et une poque donn s avant de dispara tre peu peu Ce type de folie n existe qu certaines poques et dans certains endroits S agit il en parlant de l hyst rie d un trouble mental r el ou d un art fact de la psychiatrie suscit par une culture qui tient m dicaliser le moindre d sagr ment perturbant l entourage et tous les pouvoirs imaginaires S agit il d une construction sociale En effet soit le trouble est iatr
107. t me n tant pas limit une douleur Le trouble conversion tant n anmoins plus sp cifiquement li l hyst rie que le trouble somatisation 35 Une kyrielle de sympt mes entre dans ce registre des d coupes D abord les paralysies et anesth sies hyst riques ont pour points communs l absence de caract re objectif ce qui suffirait montrer que ce qui est en question c est le sujet l absence de syst matisation l absence de constance Concernant les paralysies elles constituent comme tout sympt me hyst rique une repr sentation la repr sentation d un corps imaginaire 34 auquel manquerait peut tre une fonction par rapport au corps r el mais on pourrait se demander aussi s il ne s agit pas d un corps d barrass de certaines fonctions ou activit s impos es au corps r el L hyst rique est amen e une v ritable escalade s miologique pour faire entendre que son sympt me a un sens et d autre part l attachement la fixation un sympt me et ce d autant plus fort que ce sympt me a t la cause d un int r t plus grand On retrouve galement l aphonie hyst rique Ce fut le cas d Anna O 8 qui a certains moments ne pouvait s adresser qu en anglais Breuer La survenue de ce sympt me dans ce v ritable cas princeps de l hyst rie m rite qu il soit mentionn On peut s tonner de la facilit avec laquelle les gens marchent selon les v ux de l hyst rique 34 Il est probable qu une certaine
108. t chroniques 38 a paru dans sa langue originale Paris en 1554 et repris et traduit en fran ais en 1834 Au milieu du bassin de la femme se trouve la matrice organe sexuel qu on dirait presque dou d une vie qui lui est propre Elle se meut en effet elle m me et l dans la r gion hypogastrique puis remonte vers la poitrine puis sous le sternum se portant tant t vers le c t droit tant t vers le c t gauche sur le foie ou tel autre visc re puis par un penchant naturel redescend vers la partie inf rieure Rien de plus mobile et de plus vagabond que la matricec38 gt Il insiste sur le caract re aigu et chronique des maladies distingue l hyst rie de l pilepsie mais persiste sur la migration le d placement de l organe ut rin Fait nouveau Ar t e voque de fa on tr s br ve la possibilit d une hyst rie masculinet38 d nomm e Catochets8 mot qui signifie dans sa forme adjective chez Aristote poss d ou inspir par un d mon Cette image mal fique interroge la d possession du sujet non ma trisable selon un ordre religieux bien tabli Ce d mon hantera l hyst rie du Moyen Age c Soranus 38 Gyn cologue obst tricien et p diatre la fin du premier si cle anatomiste averti d crivant l appareil g nital f minin il fut le premier s opposer aux th ories migratrices L ut rus n est pas un animal migrateur 38 L hyst rie prend possession de la
109. t de r pondre ce manque ce que s empresse de faire certain m decin Entendre autrement le sympt me implique qu on ait soi m me d pass l intol rance du manque 34 qu on soit capable de supporter le d sir A partir de l il devient possible de traduire le sympt me d coup comme demande de manque comme recherche d sesp r e d incompl tude Etre incompl te tre reconnue comme incompl te permet tous les espoirs d invention mais expose en m me temps l angoisse des lendemains inconnus dont nous avons dit qu ils taient symbolis s par la mort La contradiction entre le d sir d incompl tude et le souci de perfection n est qu apparente La recherche de perfection est le versant conscient du sympt me approuv et soutenu par l entourage lui m me la recherche de rassurement La v rit du sympt me nous dit Lucien Isra l c est dire son versant inconscient est cette affirmation interdite 34 je ne suis pas compl te 34 Le droit l chec est l une des conditions fondamentales de toute mise en jeu du d sir avec toutes ses cons quences C est partir de l qu on accepte le risque d tre d u par l autre Ce message qui affirmait que l avenir du sujet n tait pas confin aux d sirs des parents ni aux conventions sociales permet une cr ation perp tuelle 5 4 Synth se L hyst rie conserve le d sir du d sir insatisfait au travers la cr ation 34 Elle lutte contre la m
110. tte commun fera l objet des travaux de Freud 18 2 Freud Evoquer lhyst rie m me dans une lecture contemporaine ne permet pas de faire l conomie de l approche de la conception freudienne L hyst rie est le paradigme de la n vrose elle a contribu l mergence d un nouveau champ pist mologique savoir la psychanalyse Ce paradigme s est construit au travers de rencontres 2 1 Une rencontre avec Charcot Freud g de 29 ans rencontre l autonome 1885 gr ce une bourse d tudes l tranger 23 le professeur Charcot Ce fut un moment inaugural pour la psychanalyse terme dont la premi re occurrence appara t en fran ais en 1896 dans la revue de neurologie consacr sur l tiologie sexuelle des n vroses 38 Il existe une fascination de Freud pour Charcot voire un lien de v n ration au point que Freud pr nommera son fils Martin Le Rapport sur ses mes tudes Paris et Berlin 25 de 1886 transpire cette admiration Je subis l attrait de cette personnalit et me r solus bient t ne fr quenter que ce seul h pital et ne suivre que l enseignement de ce seul homme 25 Un peu plus loin il ajoute Les contacts permanents personnels scientifiques que je pus avoir avec le ma tre et qui stimul rent mon z le pendant les cinq mois que je passai Paris 25 Il consacre une n crologie au d c s de Charcot en 1893 17 Ce n tait pas quelqu un qui rumine ni un
111. ue La r alit psychique est en quelque sorte plus r elle que la r alit factuelle du moins pour l hyst rique La probl matique bascule alors du c t du sujet La conversion vient travestir la sexualit en sympt me plus acceptables 38 crit Trillat 2 5 La conversion Le choix du mot est attribu par Breuer Freud A quoi Freud r pondra en 1914 Toutes les fois que Breuer dans sa contribution th orique aux Etudes sur l hyst rie l occasion de parler de conversion il ne manque pas de citer mon nom entre parenth ses comme si ce premier essai de justification th orique tait ma propri t spirituelle Je crois que cette propri t s arr te au mot tandis que la conception elle m me nous est venue l esprit simultan ment et constitue notre propri t commune 28 On comprend bien pourquoi Breuer se refuse assumer la paternit du mot et de la chose Breuer est un physiologiste dont la grille d interpr tation des ph nom nes psychiques repose sur la th orie psychophysiologique 33 Une motion en tant qu v nement v cu en tant qu affect a un substratum neurophysiologique Affect et substratum ces deux plans ne se rejoignent pas par cons quent il est absurde de se poser la question de la conversion d un ph nom ne psychique en un ph nom ne somatique puisque les deux s ries sont parall les Et Breuer physiologiste a plut t tendance s int resser ce qui se passe sur le pla
112. ue ces maladies soient nouvelles dans leur d nomination ou dans leur nosographie qu elles aient t simplement revisit es par une classification elles ont pour caract ristique de ne pas coller une entit reconnue scientifiquement Ces patients laiss s pour compte par la science sont facilement r cup r s par les associations de malades dont l importance est croissante pour les faire entrer dans une norme r sultante d un pseudo consensus d mocratique Un certain militantisme associatif 36 amplifi par les moyens modernes de communication est d crit comme l un des vecteurs de la propagation pid mique de ces malaises multiformes e Conclusion Ces maladies que l on qualifierait de chim riques r v lent un conflit profond et r el bien au del du rapport entre normal et pathologique Ce conflit impacte une humanit contemporaine 35 de plus en plus cartel e entre des exigences d ordre individuel relatif au bien tre et ce que la science et le politique autorisent quand le capitalisme exige confiance en soi souplesse rapidit nergie Elles mettent plus que jamais l ordre du jour l tiologie strictement socio politique s6 dans le champ de la pathologie g n rale et plus seulement des maladies mentales M me si les manifestations biologiques qui s inscrivent sur le corps de l individu font l objet pour la plupart d entre elles d une interpr tation sociale Ces pid mies d un n
113. ulsif et les palpitations 38 Avec la th orie ut rine les vapeurs se propagent de bas en haut avec la th orie c r brale de haut en bas L ascension du si ge de l hyst rique va avoir des cons quence consid rables L hyst rie en quittant l antre obscure de la fornication le lieu du plaisir et du p ch va se d sexualiser 38 Ayant lu domicile dans l organe noble de la pens e elle va se policer acqu rir de bonnes mani res emprunter des expressions qui conviennent aux femmes du monde Alors que dans la th orie des vapeurs se traduisaient par des manifestations triviales elles se sont plus maintenant qu une sorte de vertige des sens une motion trouble mais pudique L hyst rie se d sexualise au point de ne plus tre l apanage de la femme l homme aussi peut tre hyst rique et l on commence d crire des cas d hyst rie chez l homme 38 Sydenham insiste sur le cam l on 38 que repr sentera l hyst rie Cette maladie est un prot e qui prend une infimit de formes diff rentes c est un cam l on qui varie sans fin ses couleurs ses sympt mes ne sont pas seulement en tr s grand nombre et tr s vari s ils ont encore cela de particulier entre toutes les maladies qu ils ne suivent aucune r gles ni aucun type uniforme et ne sont qu un assemblage confus et irr gulier de l vient qu il est difficile de donner l histoire de l affection hyst rique 38 Il verra dans l hyst rie une patho
114. upportable situ e entre la m decine objet d exp rimentation pour les neurologues qui s affaire d crire des tableaux et de l autre cot s des ali nistes qui n accepte que le versant le plus discordant de cette n vrose Personnage prot iforme tel le cam l on 36 gt gt de Sydenham n a t on pas l une m me n vrose donnant voir au gr d un interlocuteur neurologue ou ali nistes Quelle sera la contribution de Charcot la Salpetri re 1 6 Seconde moiti du 1927 si cles a Charcot L homme Charcot 1825 1893 p re fondateur de la neurologie s attache la neuropathologie versant neurologique de ce que sera la psychopathologie le versant psychologique de la psychiatrie A l poque il s int resse aux petits nerveux qui consultent les neurologues alors que les ali nistes explorent le psych Charcot utilise trois proc d s dans sa d marche anatomo clinique de typologie des maladies La photographie dont l int r t au 19 si cle appara t pour les policiers les scientifiques est le premier de ces proc d s Pour Charcot regarder c est comprendre Il tablira un laboratoire de photographie la Salpetri re introduisant la photographie m dicale Albert 14 Lond dirigera ce laboratoire L iconographie photographique de la Salpetri re illustre quel point la photographie fut une machinerie incitatrice l hyst rie la mise en sc ne Le second moyen utilis
115. urrisson et qui peut subsister jusqu l ge adulte et m me parfois toute la vie est constitu par un mouvement rythmique et r p t e des l vres 24 Une plus value prise sur la n cessit alimentaire s impose donc d s la premi re relation objectale La jouissance d un objet implique la fois sa capture sa possession mais aussi le surcro t de plaisir li celui ci 39 S difiera alors tout un jeu autour de l objet autour de l objet et de sa privation ainsi le sevrage se con oit comme une privation n cessaire de nouvelles possessions Ce stade marqu par le sevrage crise li e l ablactation 29 bauche le premier conflit relationnel sp cifique La gen se de la relation objectale d bute ce stade Le nourrisson n a pas encore la conscience claire du dedans et du dehors du soi et du non soi il vit dans une autarcie m galomaniaque 23 Peu peu l enfant prend conscience des objets ext rieurs diff rencie les objets familiers aim des objets insolites mena ants A l occasion des exp rience de manque l enfant per oit que la tension na t en lui m me alors que la satisfaction lui arrive du dehors La distinction entre le dehors et le dedans s estompe lorsque la tension s apaise L objet na t dans la haine postule Freud b Le stade anal 24 La seconde ann e de la vie est sous le sceau de la ma trise ou de l emprise Freud pr cisera ce stade l alternance de la pr sence et de
116. xualit 1 dans l hyst rique le corps du p re dipien est ainsi investi comme habitacle maternel et le corps de la m re rotis secondairement au point que l homosexualit latente est banalis e 1 Apr s cette incursion dans le champ pist mologique analytique revenons la p riode de la Renaissance Les th ories de Sydenham transpirent l antith se du trop de soufre 38 des pens es lubriques des d sirs inavouables et du trop de concupiscence 33 Est ce un hasard si l abandon de toute r f rence l exercice de la sexualit a t fait de Sydenham compagnon du puritain rigoriste qu tait Cromwell b Mesmercs8 Il apporte le magn tisme l hyst rie pr curseur de l application de l hypnose Il soigne le mal par la mal 38 gr ce des courants magn tiques Il met en sc ne l hyst rique notamment Mademoiselle Oesterline 38 la jeune fille est en syncope et en convulsion 11 38 II d montre un m decin incr dule de ses th ories magn tiques que ce n est pas l aimant qui agit mais bien son corps magn tique Le protocole exp rimental est en germe celui qui servira l illustre cole de la Salpetri re cent ans plus tard Mesmer vient r v ler un savoir inconnu du sujet l tat de veille 38 L id e de langage authentique prisonnier de la langue d emprunt annonce les formulations de Freud sur la distorsion impos e par le Moi la d livrance du message secret dont
117. ychanalyse le tout sujet Le psychiatre trouvera sa place dans l espace transitionnel entre le tout objet et le tout sujet parcourant l objet de son tude le sujet 4 1 Lecture sous l angle du DSM IV relu lui m me sous langle analytique L adoption de la classification dite DSM III par l Association am ricaine de psychiatrie devait marquer une grave rupture dans le consensus qui semblait jusqu alors s appliquer au concept de n vrose Pour la premi re fois et en rupture avec la classification pr c dente DSM Il le terme de n vrose tait banni de la nosologie psychiatrique et les diff rentes entit s cliniques qui s inscrivaient dans ce cadre diss min es dans diff rentes cat gories diagnostiques Cette r vision radicale conduisant l abolition du concept de n vrose reposait sur le fait qu une classification empirique ne pouvait se fonder que sur des donn es cliniques observables ou sur des donn es tiologiques et pathog niques attest es par des proc dures de v rification objective Le DSM III se pr tendant ath orique ne pouvait se satisfaire de th ories qui n avaient pas fait la preuve de leur v rit Avec le DSM IV 6 1994 l entit hyst rique clate entre sur laxe d une part un syndrome d expression somatique les troubles dits somatoformes s subdivis s en trouble somatisation 6 de conversion 6 et douloureux 6 et d autre part l ensemble de syndromes dissociatifs 6
118. ychique exig par lui II y a l une th orisation de l approche de l objet des lois de distribution entre les objets de ce qui va r gler les carts entre eux Apr s la naissance et les interactions materno f tales pr coces non reconnues par Freud dont on d c le actuellement l importance apparaissent les stades pr g nitaux 3 1 Les stades pr g nitaux de la th orie freudienne Nous ne d crirons pas dans le d tail les trois stades oral anal et phallique mais sp cifierons leurs particularit s et leur int r t pour la compr hension psychopathologique ult rieure d un individu 26 a Le stade oral 29 A ce stade il s agit de faire passer l int rieur de soi des l ments de l environnement ext rieurs on mange on d vore des yeux on boit des paroles En avalant l objet enfant se sent uni lui ce sont des incorporations primaires prototypes des identifications et introjections ult rieures 29 La premi re relation d objet est la relation maternelle plus exactement celle qui s installe entre la bouche du nourrisson et le sein de la m re Cette premi re relation rel ve d une n cessit physiologique mais le nourrissage de l enfant exc de rapidement la simple alimentation d abord parce que la bouche va s offrir tous les objets qui se pr sentent proximit ensuite parce que la bouche source de plaisir s appelle elle m me un objet le su otement qui existe d j chez le no

Lecture contemporaine de l`hystérie

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