Modes de vie, mobilité et organisation quotidienne des
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1. par son prix son statut social ses caract ristiques sensibles etc Dans cette perspective les approches en termes de diff rentiation des modes de vie nous paraissent plus justes Aux variables socio d mographiques classiques s ajoutent d sormais des variables relatives aux modes de vie pour expliquer la localisation r sidentielle Bell 1968 Brun and Fagnani 1994 Pinkster and Van Kempen 2002 Toutefois rares sont encore les enqu tes qui proposent de lier syst matiquement les approches sociologiques en termes de modes de vie et leur spatialisation dans l environnement construit De plus la notion de lifestyles reste encore un peu floue et d finie de multiples mani res Ainsi certains mettent en avant l augmentation de la participation des femmes au march du travail les m nages bi actifs pr f rant le centre ville McDowell 1997 D autres d finissent le lifestyle d apr s des attitudes culturelles l instar de Bagley and Mokhtarian qui montrent que les amoureux de la culture seraient plus m me de vivre dans un quartier traditionnel pr s du CBD central business district tandis que les m nages cocons et altruistes seraient plus attir s par le p riurbain Nous proposons de d finir le mode de vie comme la composition dans le temps et l espace de l ensemble des activit s et exp riences qui donnent sens la vie d une personne Ces activit s et exp r2. rence pour un lieu de vie qui permette le maintien proximit des diff rentes dimensions plus priv es de la vie sociale c est dire les amis la famille ainsi que le travail Cette int gration spatiale au niveau local tait caract ristique des mod les d habitat traditionnels village petite ville Dans une certaine mesure cet axe mesure ainsi l attirance pour un mod le relativement traditionnel d ancrage territorial du mode de vie 5 Tranquillit pr f rence pour un environnement vert et tranquille calme tranquillit proximit espaces verts nature Cet axe est construit autour des crit res qui mesurent la qualit sensible de l environnement construit Il refl te l aspiration des familles un environnement calme et vert ind pendamment de leurs pr f rences sociales ou fonctionnelles 6 Elitisme gradient de distinction sociale pr f rence pour un environnement litiste accessibilit voiture imp t r putation du quartier Nous avons retenu le terme d litisme pour nommer cet axe car il nous semble que les trois crit res qu il rassemble accessibilit voiture imp t r putation du quartier sont caract ristiques des environnements hauts de gamme favorisant un mode de vie individualiste et ais financi rement Le crit re de r putation renvoie ici plus sp cifiquement la volont de vivre dans un environnement socialement distinct Dans une cetaine mesure cet axe mes
3. valuation qu elles font des caract ristiques de l environnement construit pour choisir o elles vont vivre En montrant que l am nagement du territoire a un impact sur la distribution spatiale des modes de vie nous dessinons les contours d un urbanisme des modes de vie permettant de penser et de favoriser une vraie mixit dans les formes d usages du territoire et les conceptions de la bonne mani re de vivre Modes de vie et choix r sidentiels Cadre th orique Malgr la complexification des d bats sur la mobilit r sidentielle une bonne partie des recherches actuelles partent du postulat qu il est possible de r duire le choix r sidentiel une comparaison en mati re de prix et de taille ou encore de distance au travail On tudie ainsi le choix r sidentiel en lui appliquant un mod le conomique et rationnel The household is an economically rational actor in the housing market In this case rational refers to a reasonable or plausible connection between objective conditions and decisions that take conditions into account Lucy et Philipps 2006 N anmoins pour comprendre le choix r sidentiel dans toute son paisseur et d passer une vision purement rationnelle m me si elle explique une part des comportements il est n cessaire de prendre en consid ration des l ments suppl mentaires comme par exemple le statut social du logement les exp riences pass es des personnes l appr ciation
4. associ e l autonomie de d placement que l on peut accorder aux enfants et adolescents Autonomie des enfants et accessibilit en transports publics La question de la mobilit quotidienne des diff rents membres de la famille rejoint directement la question de l autonomie des enfants Ainsi m me si la majorit des familles est motoris e le crit re de l accessibilit en transports publics reste tr s important pour que les enfants d s qu ils sont en ge de les utiliser seuls puisse se d placer de mani re ind pendante Au del du seul caract re pratique on peut rattacher ce souci de l autonomie des enfants au processus plus large d individualisation de la soci t cet gard Kellerhals et Widmer 2005 constatent au sein des structures familiales une certaine mont e de l individualisme qui se traduit par le fait que l individu aura tendance primer sur le couple et le couple son tour sur la famille Ainsi le couple ou la famille auront une l gitimit secondaire et conditionnelle en fonction des orientations calendriers et d sirs court et moyen terme des individus qui les composent y compris les enfants De m me dans nos entretiens on constate que la question de l autonomie de l enfant est constamment mise en avant et valoris e Chaque membre de la famille doit pouvoir tre autonome et ceci de plus en plus t t Vincent 2010 La desserte en transports publics devient particuli r
5. mobilit tat de l art et tour d horizon des innovations Rapport de Recherche pour la CNAF et l IVM Kaufmann V C Jemelin et al 2001 Automobile et modes de vie urbains quel degr de libert Recherche Transports S curit Kaufmann V s Ed 2002 Re thinking mobility contemporary sociology Transport and society Aldershot etc Ashgate Le Goff J M Articulation entre la vie familiale et la vie professionnelle In Le Goff J M Sauvain Dugerdil C Rossier C amp Coenen Huther J eds Maternit et parcours de vie L enfant a t il toujours une place dans les projets des femmes en Suisse Peter Lang pp 239 277 2005 Lucy W H Ed 2006 Tomorrow s cities tomorrow s suburbs Chicago etc Planners Press McDowell L 1997 Capital culture gender at work in the city Blackwell Publishers Newman P and J R Kenworthy 1999 Sustainability and cities overcoming automobile dependence books google com Pattaroni L Ed 2005 Politique de la responsabilit promesses et limites d un monde fond sur l autonomie Gen ve s n Pattaroni L Thomas M P Kaufmann Vincent 2009 Habitat urbain durable pour les familles PNR54 Les cahiers du Lasur 12 EPFL Lasur Lausanne Pinkster F and R van Kempen 2002 Leefstijlen en woonmilieuvoorkeuren Urban and Regional Research Centre Utrecht Faculteit Rapoport A 2000 Theory culture and housing Housing Theory and
6. par les transports publics lausannois Auparavant les sph res d activit de ses membres se trouvaient clat es sur tout le territoire et ne permettaient pas une bonne gestion spatio temporelle de leur vie quotidienne E Il y avait d autres difficult s aussi On habitait un endroit o ni l un ni l autre ne travaillait et m me la garderie n tait pas Gimel Et quand j ai t enceinte du deuxi me a a t la croix et la banni re Chacun faisait des trajets on tait oblig s d avoir deux voitures L On ne sait pas mais on voulait changer pour un endroit avec un espace vert et dans la ville non E Ce qu on avait discut c est si on allait vraiment en dehors sur la c te ou bien dans la ville Et puis moi je souhaitais quand m me que ce soit en ville pour des histoires de locomotion Famille G Praz S chaud habitait avant dans une zone p riurbaine Cet exemple montre que les arbitrages r sidentiels seraient troitement li s entre autres avec le d sir de pouvoir composer un mode de vie satisfaisant d un point de vue fonctionnel Le caract re convenable d une localisation doit ainsi tre pens en relation avec le syst me de lieu de la famille c est dire la distribution spatiale de ses activit s Il faut insister sur le fait qu il ne s agit pas simplement d une distance au travail mais de l articulation dans des s quences plus ou moins complexes des diff rentes activit s quotidienn
7. une villa d o elles pourront poursuivre leurs activit s essentiellement en voiture 53 d automobilistes exclusifs vs 33 en moyenne On est ici en pr sence de familles aux r seaux sociaux dispers s en Suisse et ailleurs et qui n ont donc peu d ancrage social l o elles vivent et ne cherchent pas particuli rement s y engager D ailleurs elles indiquent avoir cherch en g n ral leur nouvelle r sidence l chelle de toute l agglom ration Elles ont en g n ral v cu un certain temps l tranger ou ailleurs en Suisse dans le pass Ce sont les familles qui se d clarent en moyenne les plus satisfaites On trouve dans ce groupe une surrepr sentation d industriels et de patron d entreprise Modes de vie r sidentiels et mobilit quotidienne Ces diff rents modes de vie impliquent des diff renciations en termes d organisation du quotidien des familles en fonction de la place accord e la voiture et leur rapport la proximit Jusqu maintenant nous avons vu d une part que les tensions spatio temporelles qui p sent sur l organisation de la vie familiale font appel des ressources sp cifiques et concernent tout particuli rement l autonomie des enfants et d autre part que les r ponses cette situation se traduisent par des modes de vie r sidentiels assez contrast s Toutes les familles n ont manifestement pas la m me mani re d utiliser le territoire Si nous r sum
8. vie en coop rative familiale Elles fr quentent au quotidien leur quartier pour leurs achats et aiment sortir le soir Ainsi elles aspirent vivre dans un lieu pratique et bien connect par les transports publics l o elles peuvent atteindre une bonne offre culturelle rapidement Cela leur permet aussi de moins utiliser la voiture 50 des m nages sont multimodaux ou utilisent exclusivement les transports publics vs 30 dans l chantillon Leur mode de vie est essentiellement fonctionnel Les familles de ce groupe ont tendance tre plus duqu es universitaires voter gauche et tre bi actives temps partiel Elles ont plut t trouv leur logement en attendant la perle rare 5 Les indiff rents 13 Forme d habitat interm diaire entre la location et la propri t g r par des membres coop rateurs dans un esprit de solidarit de vivre ensemble et un sens partag des responsabilit s Ce type rassemble les familles qui ont un rapport plut t passif leur choix r sidentiel En effet elles ne mettent pas en avant de crit res pr dominants dans leur choix De l ensemble des familles ce sont celles qui sont le moins satisfaites quant leur localisation et leur logement Nous pensions que cela pouvait tre li un revenu plus faible corr l avec le degr de satisfaction Toutefois on trouve tout la fois une surrepr sentation de bas et de haut revenus dans ce groupe Par contre ce
9. Modes de vie mobilit et organisation quotidienne des familles quelles relations avec les choix r sidentiels Marie Paule THOMAS Luca PATTARONI et Vincent KAUFMANN A para tre dans Presses Universitaires de Rennes Ed S Carpentier et P Gerber Les interactions entre mobilit s quotidienne et r sidentielle l preuve des nouvelles pratiques sociales 2011 En Suisse comme dans de nombreux pays europ ens on assiste depuis plusieurs d cennies un talement urbain massif sous la forme d habitat individuel peu dense hors du tissu des villes ph nom ne que l on qualifie en g n ral de p riurbanisation Les m nages qui s installent dans le p riurbain sont majoritairement des familles de classes moyennes et leur mobilit r sidentielle est potentiellement tr s dommageable plusieurs gards D une part elle menace pour partie la coh sion sociale car elle porte le germe d une forme de ghetto sation sournoise de certains groupes sociaux et g n rations D autre part elle entra ne divers probl mes environnementaux tels que la d gradation du paysage et l utilisation massive de la voiture du fait de la dispersion de l habitat et des activit s quotidiennes qu elle implique Pour toutes ces raisons de nombreux experts et professionnels du territoire pr conisent de lutter contre l talement urbain Mais cela n est il pas contraire aux aspirations de la population et plus particuli rement des familles e
10. Society 17 4 145 165 Rossi P H 1980 Why families move Beverly Hills Sage Publications Thalmann P and P A Favarger Eds 2002 Locataire ou propri taire enjeux et mythes de l accession la propri t en Suisse Science technique soci t Lausanne Presses polytechniques et universitaires romandes Th venot L 2006 BOOK L action au pluriel sociologie des r gimes d engagement ditions La D couverte Paris Thomas M P 2011 En qu te d habitat Choix r sidentiels et diff renciation des modes de vie familiaux en Suisse Th se de doctorat EPFL Lausanne Ti vant S J Chaguiboff et al 1991 Des usagers pas comme les autres tude ethnographique sur les jeunes enfants dans le m tro IDEF Vincent St phanie 2010 Altermobilit s mode d emploi d terminants et usages de mobilit s alternatives au tout voiture Collections D bats CERTU Wirth L 1938 Urbanism as a Way of Life American Journal of Sociology
11. amiliaux s l ve 25 Berne centre contre 9 Lausanne En ville de Berne les familles ne se sentent pas oblig es de poss der une voiture car la vie quotidienne peut bien s organiser sans voiture Les modes doux exclusifs transports publics et v lo uniquement s l vent 35 Berne contre 16 Lausanne L cart se creuse si l on consid re la ville centre et le suburbain respectivement 50 et 31 Berne contre 29 et 13 Lausanne Il y a donc plus du double de m nages qui n utilisent pas la voiture dans le suburbain bernois que lausannois Politique de transport et s gr gation spatiale des modes de vie L ensemble de ces r sultats d bouchent sur une observation tr s importante les politiques de transports urbains et d urbanisme influencent la distribution spatiale des modes de vie et leur pr gnance respective au sein de la population des familles En effet comme l agglom ration de Berne offre sur tout son territoire une bonne accessibilit en transport public elle permet des personnes valorisant cette qualit fonctionnelle de s installer aussi bien en ville que dans la p riph rie voire le p riurbain et plus largement de moins d pendre de la voiture Ainsi les m nages tels que les citadins individualistes par exemple qui se d placent essentiellement en ayant recours aux modes doux et aux transports publics sont r partis de mani re beaucoup plus homog ne sur le territo
12. ans notre chantillon nous observons que 90 des familles poss de au moins une voiture 37 deux voitures 53 une voiture et seulement 10 ne poss dent aucune voiture En ce qui concerne la mobilit quotidienne 73 des m nages utilisent la voiture au moins deux fois par semaine La voiture est aussi pratique pour d autres raisons Des difficult s pratiques d acc s aux transports publics avec des petits enfants sont souvent mentionn es planchers haut dans les bus ou les trains Tievant et Chaguiboff 1991 tout comme le caract re stressant de l utilisation du bus en famille Hillman 1993 De plus le volume de bagages n cessit par un d placement en famille avec de petits enfants est souvent consid r comme un probl me lors de l usage des transports publics Notons encore que ces contraintes sont accentu es quand les parents travaillent temps plein renfor ant d s lors l importance de la localisation r sidentielle Toutefois l arbitrage ne se joue pas seulement sur la disponibilit ou non des ressources mat rielles mais la plupart du temps aussi sur la disponibilit des membres du m nage eux m mes ou plut t des membres f minins du m nage Ainsi sur l ensemble des entretiens qualitatifs r alis s on ne trouve qu une petite minorit de m res actives 100 que cette occupation soit choisie ou contrainte Il appara t aussi tr s clairement que la mobilisation de ces ressources est assez fortement
13. cipales m langeant des m thodes d enqu te qualitatives et quantitatives 1 une phase qualitative r alisation d une quarantaine d entretiens semi directifs avec des familles r parties dans les deux agglom rations 2 une phase quantitative passation d un questionnaire t l phonique d une dur e de 25 minutes sur les choix r sidentiels des familles administr 1 000 m nages familiaux des agglom rations de Berne et Lausanne d finies par les agglom rations OFS 2000 soit 500 m nages dans chaque agglom ration La multiplication des sph res d activit des familles les ressources sollicit es par les familles pour mieux programmer La vie quotidienne des familles est complexe car elle suppose de g rer diff rentes temporalit s La multiplication des sph res d activit des membres d un m nage associ e leur clatement spatial fait que la mobilit devient un enjeu central de la vie familiale D s lors la qualit de vie va d pendre bien souvent de la mani re dont on programme la mobilit et de l ing niosit des encha nements d activit s retenus Ascher 1998 Froud et al 2005 Jurczyk 1998 Cet imp ratif de programmation est particuli rement fort pour les familles La capacit des familles mieux programmer leurs activit s ne d pend pas seulement de capacit s inh rentes aux personnes mais aussi et peut tre surtout des diff rentes ressources dont elles disposent A c
14. de forts liens entre la mobilit quotidienne et la mobilit r sidentielle Par ailleurs la typologie des modes de vie r sidentiels est associ e une consommation assez diff renci e en mati re de kilom tres automobiles soit un des indicateurs cl de la consommation domestique d nergies fossiles Les familles du type 1 Citadins engag s sont celles qui parcourent le moins de kilom tres en automobile elles sont suivies des familles de type 2 Communautaristes A l autre extr me les familles du type 7 Paisibles et de type 6 Champ tres ancr s parcourent le plus de kilom tres en automobile soit presque trois fois plus que les familles de type 1 Ces diff rences sont tr s importantes si l on tient compte du fait que les familles sont motoris es plus de 90 et que les personnes interrog es habitent les m mes r gions urbaines Notons cependant ce propos que les kilom tres parcourus en automobile sont plus faibles Berne qu Lausanne d environ un tiers ceci pour tous les types de modes de vie r sidentiels Comme nous le disions les pr f rences en mati res r sidentielles sont troitement associ es des pratiques quotidiennes nettement contrast es ici dans le domaine de la mobilit mais on retrouve aussi des contrastes importants en mati re de convivialit de voisinage ou de r seaux sociaux Figure 3 Nombres moyens de kilom tres parcourus annuellement en voiture par m nage en fonction du mode de
15. ement importante au moment de l adolescence pour permettre de poursuivre de mani re ind pendante les activit s sur un territoire plus tendu D s lors la qualit de desserte des transports publics est primordiale pour l autonomie des enfants et des adolescents et devient de plus en plus structurante du choix de localisation des familles 80 des familles ont cit comme important voire tr s importante la desserte en transports publics dans leur choix de localisation Les parents acceptant de moins en moins de jouer les parents taxis ainsi que toute autre forme de mobilit contrainte nous pouvons supposer que les espaces mal desservis par les transports publics seront l avenir de moins en moins pl biscit s par les familles Les modes de vie r sidentiels et leur traduction en termes de mobilit quotidienne Les diff rents aspects qui ont t pr sent s jusqu ici ne concernent n anmoins pas toutes les familles de la m me mani re Pour analyser la mani re dont ces diff rents aspects se composent dans des modes de vie r sidentiels nous avons construit partir de nos trois axes analytiques utiliser rencontrer habiter et des crit res de choix de localisation retenus par les familles lors de leur dernier d m nagement une typologie des modes de vie r sidentiels qui met en exergue sept groupes Les groupes sont donc constitu s tout d abord sur les pr f rences r sidentielles certaines familles
16. es A cet gard la pr sence d enfants en bas ge complexifie bien souvent encore plus la mobilit familiale Bi activit et localisation centralis e De mani re g n rale les probl mes de garde d enfants et la p nurie des places disponibles dans les structures de la petite enfance sont apparus comme des l ments contraignants dans la recherche d un logement notamment pour les couples bi actifs Les femmes en Suisse sont aujourd hui plus nombreuses tre actives Il devient donc plus complexe d organiser la garde des enfants Au lieu de concilier vie familiale et vie professionnelle celles ci doivent parfois choisir entre l une ou l autre Le temps partiel est souvent la solution choisie Le co t lev des cr ches priv es et la raret des structures publiques emp chent aussi certains parents d y laisser leurs enfants chaque jour Les familles calculent souvent le prix de la cr che par rapport aux salaires des parents Pour un m nage cela est souvent moins co teux financi rement si l un des deux conjoints souvent la femme r duit son temps de travail ou arr te compl tement son activit professionnelle Pour toutes ces raisons la Suisse a d ailleurs un des taux de femmes travaillant temps partiel le plus lev d Europe Le Goff 2005 La famille A de notre chantillon est un bon exemple de famille bi active le mari est professeur en Valais et la femme est avocate Gen ve Ils ont un enfant de d
17. et gard nous distinguons dans notre enqu te deux ressources essentielles 1 la localisation r sidentielle 2 le recours l automobile La localisation r sidentielle comme ressource D m nager pour mieux agencer fonctionnellement son quotidien L organisation familiale implique de conjuguer plusieurs espaces de vie quotidienne et emplois du temps au sein d une m me unit sociale les courses le travail les loisirs des enfants et des parents les amiti s l cole Dans cette perspective la localisation r sidentielle joue un r le important dans la mesure o elle fait varier les prises offertes par l environnement de proximit pour faciliter 4 Les extraits d entretien de la partie 2 sont issus de cette premi re phase 5 M nage familial pr sence d au moins un enfant de moins de 25 ans vivant au domicile familial l organisation de la vie quotidienne Ainsi les lieux de vie offrant peu de services impliquent la dispersion spatiale des activit s et l accroissement de la mobilit Cette dispersion peut engendrer des co ts organisationnels trop grands entra nant un d m nagement La famille G a d cid de d m nager car sa situation dans un petit village 30 km de Lausanne engendrait des contraintes spatio temporelles trop importantes Elle vit d sormais Praz S chaud o elle b n ficie d une certaine proximit au centre ville de Lausanne et ses commodit s urbaines comme la desserte
18. eux ans Du fait de la difficult de trouver une place en garderie et de leurs horaires contraignants les conjoints doivent programmer la minute pr s leurs programmes d activit entre le travail de chacun des partenaires les horaires de la garderie et les aides familiales la famille proche se trouvant en Valais I c est quoi les horaires de la cr che L C est 7h30 8h le matin jusqu 18h C est pour a que moi je veux pas que ce soit une cr che trop loin parce que je vais le chercher le lundi et le mardi et a me fait partir du boulot 16h15 peu pr s Ca me fait partir t t du boulot Comme je peux bosser la maison c est plus facile de le faire par contre ma femme ne peut pas partir 16 ou 17h du boulot C est quasiment le milieu de l apr s midi pour elle Et comme j ai du trajet faire je ne voudrais pas encore faire 15 minutes pied L je met 3 minutes pour aller la cr che donc c est tr s pratique On n a pas trop le choix pour le moment L Le Cin ma on aimerait bien y aller plus souvent mais c est pas vident maintenant qu on a un petit Et on a une organisation assez compliqu e Famille centre de Lausanne Un tel ensemble de contraintes a un impact sur la localisation r sidentielle et il n est donc pas anodin que cette famille ait choisi le centre ville de Lausanne pour s installer On peut lier ce profil ce que Lia Karsten appelle les YUPPS Young Urban Professi
19. fet culturel le fait qu Berne les m nages se montrent plus attir s par un mode de vie impliquant la contigu t qu Lausanne Ainsi Berne 80 des m nages d clarent pr f rer vivre dans un lieu o la majorit des activit s peuvent se faire pied plut t que d parpiller leurs activit s quitte utiliser la voiture contre 60 Lausanne Conclusion Un des points essentiels qui ressort de notre analyse des modes de vie r sidentiels est le lien troit entre le choix de localisation et les formes d organisation pratique de la vie quotidienne Ce lien passe par une valorisation diff renci e de l environnement construit en fonction des prises qu il offre pour le d veloppement du mode de vie qui nous importe Ainsi la proximit un arr t de bus a moins de sens pour une famille qui fait tout en voiture que pour une famille qui organise ses activit s seulement autour des transports en commun Dans un m me ordre d id es la valorisation la fois pratique et normative de l autonomie des enfants implique de plus en plus la recherche de lieux de vie bien desservis par des transports publics qui vont permettre leur autonomisation effective La typologie des modes de vie r sidentiels et l ensemble de nos analyses montrent que l analyse des qualit s d un contexte en dehors des usages qu ils favorisent ou non appara t comme inappropri e Un contexte acquiert une qualit dans la mesure o
20. iences peuvent tre divis es en trois grands domaines relatifs 1 l exp rience sensible habiter 2 le d veloppement de relations sociales rencontrer 3 la poursuite de projets et d activit s pratiques utiliser On peut ainsi rendre compte de la diversit des modes de vie des familles en analysant comment elles se positionnent dans chacun de ces domaines D s lors la qualit de vie d une famille son bien tre se d compose en trois types de qualit qualit sensible relative au sentiment d aisance qualit sociale relative au d veloppement de relations sociales satisfaisantes qualit fonctionnelle relative au caract re pratique des activit s quotidiennes Comme le sugg re la figure suivante chacune de ces qualit s r sulte de la rencontre entre les caract ristiques des modes de vie et les caract ristiques mat rielles et sociales du contexte Figure 1 La qualit de vie une rencontre entre modes de vie et environnement construit et social Caract ristiques de l envi ronnement construit et social Qualit de vie fonctionnelle Politiques urbaines trans sociale et sensible qt port et sociales Am nagement architecture Caract ristiques des modes de vie Utiliser renconter Habi ter Ainsi il n y a pas une qualit de vie mais des qualit s de vie li es aux diverses aspirations et modes de vie des familles Chaque m nage en fonction de son mode de vie hi ra
21. il facilite les activit s et les exp riences qui comptent pour les familles Nous n avons pr sent ici qu une partie de nos r sultats concernant les dimensions plus fonctionnelles des modes de vie qu il importait de prendre au s rieux contre les r ductions des modes de vie un style de consommation Toutefois l exercice peut tre prolong avec les questions relatives aux mani res d habiter et de rencontrer l autre Ce qui importe dans cette approche est la possibilit de mettre en vidence des diff rences substantielles entre les familles qui n cessitent des am nagements diff renci s comment faire vivre ensemble des familles qui organisent leur quotidien enti rement autour de la voiture avec des familles qui ne jurent que par la mobilit douce et les transports publics Ou encore quels am nagements proposer pour faire vivre ensemble des familles qui privil gient des formes de vie anonymes et individualistes et des familles qui recherchent la convivialit de voisinage et le partage des espaces de vie A l chelle plus large de l am nagement du territoire ces diff rences font merger des enjeux de taille A ce titre la comparaison entre Berne et Lausanne nous a permis de mettre en exergue le fait par exemple que les diff rences structurelles entre les agglom rations en terme de politiques de transport public ont un impact r el sur la distribution spatiale des modes de vie et donc sur la di
22. imer de mani re sommaire l impact de tel ou tel projet urbain et son public potentiel Pour bien mettre en vidence la dimension relationnelle de ces modes de vie attardons Ne 4 E oh 7 nous sur la description des sept modes de vie r sidentiels 1 Les citadins engag s 13 Ce premier type regroupe les familles dont le mode de vie est de tout l chantillon le plus clairement attir par les environnements urbains La valorisation exclusive des formes de mobilit douce et des transports publics 47 vs 16 en moyenne et l ancrage de proximit de leur activit leur go t pour la diversit sociale et la vie associative ou encore leur aspiration vivre au centre ville dans des immeubles anciens dessinent tr s nettement un environnement construit dense bien desservi aux am nit s diversifi es et la population mixte socialement Par ailleurs ce groupe peut tre consid r comme tr s exigeant l gard des qualit s de son habitat car il est au dessus de la moyenne pour tous les crit res l exception de la voiture On trouve dans ce groupe une proportion significativement plus importante de familles universitaires qui votent gauche dont les deux parents travaillent temps partiel ou encore de familles monoparentales 2 Les communautaristes 17 Comme les citadins engag s les familles communautaristes sont aussi tr s exigeantes envers les qualit s sensibles sociales et foncti
23. ire bernois que lausannois A l inverse on voit que les accessibilit s lausannoi ses tr s fortement tourn es vers la voiture d s que l on s loigne de la ville centre ont pour effet de r duire la diversit des modes de vie que l on peut observer dans le p riurbain voire dans les banlieues denses Plus donc qu une simple d pendance l automobile largement th matis e dans la litt rature scientifique Dupuy 1999 Newman et Kenworthy 1999 Goodwin 1995 des accessibilit s uniquement tourn es vers la voiture limitent les possibilit s m me pour les familles d adopter certains modes de vie r sidentiels Inversement les m nages ayant des exigences tr s fortes en terme de pratiques de mobilit quotidienne les citadins engag s et les citadins individualistes ne consid reront que les zones accessibles une grande partie de l agglom ration bernoise mais seulement les zones centrales Lausanne D s lors le contexte semble inciter adopter certains modes de vie r sidentiels plut t que d autres Ainsi les types 1 et 2 sont plus pr sents Berne qu Lausanne tandis que le type 7 est plus repr sent Lausanne qu Berne or ces poids respectifs sont pr cis ment congruents avec les kilom tres parcourus en automobile annuellement Ainsi le contexte bernois incite t il probablement adopter des modes de vie r sidentiels de type Citadins engag s ou Communautaristes car 1l leur propose un panou
24. issement tr s complet et en particulier la possibilit de n avoir qu un recours tr s mod r l automobile Le raisonnement corollaire inverse pouvant tre effectu Lausanne Les diff rences entre l agglom ration lausannoise et l agglom ration bernoise se refl tent aussi dans les crit res de choix mis en avant la proximit d une gare l offre de transports publics et la pr sence des commerces sont consid r s plus souvent comme importants Berne qu Lausanne respectivement 65 vs 37 84 vs 76 81 vs 70 Il est d licat toutefois de d duire de ces r sultats qu ils ne sont que le reflet d une politique plus int gr e et efficace des transports publics Berne En effet ils peuvent traduire aussi des diff rences culturelles et ou id ologiques entre les bernois et les lausannoi s souvent mises en vidence dans les recherches Kaufmann 2000 concernant la conscience cologique incitant moins utiliser la voiture ou encore la valorisation des rapports de proximit incitant moins se d placer Walter historien suisse confirme que l engagement cologique a une longue tradition dans les pays germaniques pour diverses raisons qui tiennent souvent la sp cificit des syst mes politiques le mouvement cologique s est enlis plus vite ou n a pas v ritablement eu de prise sur la soci t dans les pays latins Walter 1990 On peut ainsi interpr ter par un ef
25. mettent en avant le calme l accessibilit voiture alors que d autres mettent en avant la proximit des coles la vie associative du quartier etc Puis nous avons confront ces pr f rences r sidentielles aux modes de vie des familles variables sociod mographiques mais aussi pratiques de mobilit valeurs etc Il est frappant de constater comme on le verra que les diff rences de choix renvoient des diff rences bien r elles dans les pratiques La combinaison des pr f rences r sidentielles et du mode de vie donne naissance notre concept de mode de vie r sidentiel L int r t d une telle analyse est donc de pouvoir saisir comment les diff rentes facettes des modes de vie font syst me et orientent les choix r sidentiels L id e centrale est qu il n y a pas une qualit de vie que l on pourrait d finir abstraitement et valant pour tous mais des qualit s de vie li es aux diverses aspirations et modes de vie des familles Chacun de ces types renvoie donc un mode de vie r sidentiel sp cifique c est dire la rencontre entre des formes distinctes d organiser le quotidien de la famille de tisser des r seaux sociaux et d habiter avec des pr f rences en mati re de localisation r sidentielle En outre cette typologie pr sente un autre int r t celui de pouvoir mettre un ordre grandeur sur les diff rentes pr f rences r sidentielles Ainsi il devient possible d est
26. n mati re de modes de vies D velopper des politiques urbaines ainsi que des projets urbanistiques voire architecturaux allant dans cette direction suppose de bien cerner en amont la dynamique des choix r sidentiels des familles afin de comprendre ce qu elles recherchent ou veulent viter Ce chapitre aborde la dynamique des arbitrages de localisation r sidentielle des familles en se basant sur les r sultats d une recherche de trois ans portant sur les choix r sidentiels et les modes de vie en Suisse Dans cette perspective nous avons recens syst matiquement les diff rents l ments qui sont mis en balance au moment o une famille d cide de changer de lieu de vie S agit il essentiellement d l ments d ordre financier ou fonctionnel ou des aspects de l environnement plus sensibles et sociaux entrent ils en ligne de compte Nous sommes partis de l hypoth se principale selon laquelle les arbitrages de localisation r sidentielle des familles ne rel vent pas uniquement d une comparaison en terme de prix et de taille de logement mais aussi de facteurs fonctionnels architecturaux et sociaux d terminant la qualit de vie dans un lieu donn Il existe ainsi un lien essentiel entre les choix r sidentiels les modes de vie des familles et les caract ristiques de l environnement construit Afin d expliciter ce lien nous pr senterons successivement l approche th orique la m thodologie retenue puis nous nous atta
27. ne indication de la moyenne du groupe par rapport la moyenne Si le groupe s carte de la moyenne de l chantillon positivement ce sera indiqu par un si le groupe s carte de la moyenne n gativement ce sera indiqu par un Nous avons not dans ce tableau r capitulatif que les variables statistiquement significatives Nous avons utilis le logiciel SPAD pour caract riser les groupes c est dire tester les variables qui corr lent le plus avec les clusters Plus il y a de signes plus la valeur test de la variable est significative Inversement plus il y a de signes plus cela signifie que la variable est significative n gativement Si la case est vide le groupe est dans la moyenne de l chantillon N 1060 activit s une chelle pi tonne plut t que de les parpiller sur le territoire Naturellement dans leurs choix la proximit de la gare et des transports publics ainsi que les am nit s de proximit comptent beaucoup Cf axe densit A l inverse les groupes utilisant de mani re plus marqu es l automobile ont moins tendance citer les transports publics et la gare comme tant importants bourgeois champ tres ancr s paisibles Ainsi nous mettons en vidence que l organisation d un mode de vie autour de certains moyens de transport conditionne de mani re importante les crit res de choix de localisation r sidentielle mis en avant par la famille et vice versa Il y a ainsi
28. oles r putation du quartier Cet axe distingue les familles en fonction de l importance qu elles accordent au fait de vivre dans un environnement avant tout s curis Il permet de faire la diff rence ainsi entre des familles qui ont un rapport plut t conservateur leur environnement et d autres moins attentives aux valeurs s curitaires Les crit res de r putation qui sont associ s cette recherche d un environnement s curis ne doivent pas ici tre interpr t s comme des marqueurs d une qu te de distinction sociale comme dans l axe litisme mais plut t comme des crit res utilis s pour s assurer que l environnement choisit sera v ritablement s r en particulier pour lever des enfants 2 Densit gradient d urbaphilie pr f rence pour un environnement dense et connect transports publics proximit d un gare proximit des magasins proximit des coles proximit de la vie culturelle et artistique Cet axe diff rencie les familles en fonction de l importance qui est accord e la possibilit d organiser sa vie quotidienne de mani re compacte et sans avoir recours la voiture En effet les crit res de localisation mis en avant ll Voici des raisons de choisir d habiter un quartier Pour chacune pouvez vous me dire si elle a t tr s assez pas vraiment pas du tout importante quand vous avez choisi votre lieu de vie pour vous et votre famille su
29. onnal Parents c est dire des jeunes couples bi actifs avec enfant qui font le choix de vivre en ville de mani re pouvoir combiner le d veloppement de leur carri re l ducation de leurs enfants et la poursuite d activit s culturelles Karsten 2003 Cet exemple est illustratif des contraintes plus g n rales qui p sent sur les familles bi actives celle ci doivent pouvoir concentrer et organiser leur vie quotidienne en perdant le moins de temps possible dans les trajets entre les diff rents lieux d activit Pour toutes ces raisons les lieux centraux et fonctionnels sont privil gi s ibid Il est important d avoir la gare ou une tr s bonne desserte en transports publics proximit et on doit pouvoir faire ses courses facilement et spontan ment Typiquement les parents de la famille A font soit leurs courses en sortant du travail soit dans le quartier de r sidence d s qu ils ont un moment de libre A cet gard il n est pas tonnant non plus que les syst mes de livraison par internet se d veloppent aussi de plus en plus le Shop ch L importance du recours l automobile cause des contraintes pesant sur la famille qui doit s organiser au quotidien l automobile est de loin le mode de transport permettant la plus grande flexibilit dans le temps et l espace c est de facto sur ce moyen de transport que repose largement la strat gie de mobilit quotidienne des familles Flamm 2004 D
30. onnelles de leur cadre de vie N anmoins elles sont plus attach es une communaut de voisinage qu un cadre sp cifique comme la ville Afin d observer les proximit s entre les variables nous avons eu recours une analyse en composantes principales ACP sur les 19 variables ordinales de choix du quartier Les gens devaient noter chaque variable sur une chelle de 1 4 Nous appliquons cette m thode sur nos donn es car l ACP con ue pour des donn es quantitatives conserve la force des carts entre modalit s Les six premiers axes factoriels sont significatifs et ont une valeur propre sup rieure 1 Ils expliquent 58 de la variance Suite l ACP nous avons r alis une classification ascendante hi rarchique sur les six premiers axes factoriels cluster qui a permis de retenir une partition en sept classes sur base de l observation du dendrogramme Afin de mieux pouvoir interpr ter cette classification nous avons caract ris les clusters par nos variables illustratives modes de vie Pour plus de d tails voir annexe 7 Pour plus de d tails sur ces groupes voir Pattaroni Thomas et Kaufmann 2009 Thomas 2011 8 Ils ont plus tendance d clarer qu ils pr f rent habiter dans un quartier populaire anim Elles sont ainsi celles qui marquent la plus nette pr f rence pour la convivialit de voisinage et la pr sence proximit de la famille et des amis Elles demeurent en m me
31. ons nos sept modes de vie r sidentiels le tableau ci dessous laisse appara tre des pratiques diff renci es selon les groupes en lien avec la valorisation de crit res pes ERDE 10 de choix r sidentiels diff rents Figure 2 Description des sept modes de vie r sidentiels pratiques urbaines et pr f rences r sidentielles Citadins engag s Communautaristes Bourgeois Citadins individualistes Indiff rents insatisfaits Champ tres ancr s Paisibles Caract ristiques des modes de vie des personnes Type de Auto moto mobilit exclusif quotidienne Tp Tr exclusif autos f Fr quentation du te quartier loisir s achats et bars restaurants Ancrage social local NN ES Convivialit T S Ea E S E A da cp proximit Te associa tive Pr f rences Nature Nature sensibles Urbain patiques culturelles centre valoris s Pr f rences r sidentielles crit res de choix du quartier R putation S curit Densit E e e a a Convivialit e e M Tadition Tanquilit E D Elitisme Statut social l Taille du groupe 13 17 21 15 13 10 10 Les citadins engag s et les citadins individualistes ont beaucoup plus tendance utiliser les transports en commun et sont moins motoris s que la moyenne Ils pr f rent organiser leurs Dans le tableau les signes ou donnent u
32. oyenne des familles quant l importance qu elles accordent aux relations de voisinage et ne cherchent pas sp cialement habiter proximit de leurs amis ou de leurs familles Au contraire ce qu elles recherchent avant tout c est un logement de qualit dans un quartier s curis avec une bonne r putation Elles ont donc un rapport fonctionnel leur lieu de vie qui doit tre pratique et confortable dans un contexte social valoris D un point de vue sensible elles ont tendance viter les villes pour s installer dans des endroits calmes et au vert de pr f rence dans une villa Il est toutefois important pour ces familles d tre bien connect es car elles combinent souvent l usage de la voiture et des transports publics 35 vs 25 en moyenne Elles choisiront ainsi des lieux pas trop loign s des villes De mani re peu tonnante ces familles comptent une nettement plus grande proportion de m nage o la femme reste au foyer qui votent clairement droite qui sont propri taires et dont le revenu mensuel est sup rieur CHF 11 000 4 Les citadins individualistes 15 l instar du groupe pr c dent on est aussi ici en pr sence de familles relativement individualistes qui n ont pas un ancrage social particuli rement fort l o elles vivent Toutefois au contraire des familles plus conservatrices elles n accordent gu re de cr dit aux questions de r putation ou de s curit et valorisent la
33. pratiquez vous au moins une fois par mois ou plus d une fois par mois cette activit Assister participer une manifestation artistique pi ce de th tre danse contemporaine exposition d art ou de photos Oui Non Aero T 2005 Residential Choice from a Lifestyle Perspective Housing Theory and Society 22 109 130 Ascher F 1998 BOOK Recherche bibliographique sur l volution des mobilit s et des temporalit s dans les villes Rapport pour le PREDIT MELT Bell W L 1968 The city suburb and a theory of social choice S Greer The new urbanization pp 132 168 Boltanski L and L Th venot Eds 2003 De la justification les conomies de la grandeur NRF essais Paris Gallimard Bonvalet C 2004 Logement mobilit s et populations urbaines Paris CNRS ditions Bonvalet C and F Dureau 2000 Les modes d habiter des choix sous contraintes M tropoles en mouvement une comparaison internationale F Dureau V Dupont E Leli vre J P L vy and T Lulle Paris Anthropos 131 153 Breviglieri M and L Pattaroni Eds 2005 Le souci de propri t vie priv e et d clin du militantisme dans un squat genevois Brun J and J Fagnani 1994 Lifestyles and Locational Choices Trade offs and Compromises A Case study of Middle class Couples Living in the Ile de France Region Urban Studies Chombart de Lauwe P H 1959 Famille et habitation Paris Centre national de la
34. r cet axe renvoient principalement une logique que l on peut dire pi tonne on cherche ici tre proche la fois des diff rentes am nit s commerces coles et des transports collectifs bus train Par ailleurs il est int ressant de constater que cette pr f rence pour une vie compacte va de pair avec la mise en avant du crit re de proximit la vie culturelle et artistique Ce r sultat nous permet d avancer l id e qu un r sultat lev sur cet axe traduit une pr f rence pour les environnements urbains qui pr sentent en g n ral ces qualit s densit d am nit bien connect vie culturelle riche 3 Convivialit gradient de communautarisme pr f rence pour un environnement convivial avec une vie associative riche et diversifi e vie associative et socio culturelle diversit sociale charme du quartier Cet axe distingue les familles en fonction de l importance qu elles accordent aux l ments qui jouent un r le dans le d veloppement de la vie publique d un quartier Il s pare ainsi des familles que l on peut dire communautaristes pour qui la convivialit de voisinage est centrale et des familles plus individualistes qui n tablissent pas de liens sociaux de proximit 4 Tradition gradient d ancrage local pr f rence pour un environnement permettant une vie sociale localement ancr e proximit famille proximit amis proximit travail Cet axe mesure la pr f
35. rchisera ces crit res de choix fonctionnels sociaux et sensibles de mani re diff rente Cette approche s inspire des approches pragmatiques en sciences sociales qui visent penser le pluralisme des formes d engagement Th venot 2006 Pattaroni 2005 Breviglieri amp Pattaroni 2005 M thodologie Compte tenu de l importance de la localisation du logement et des caract ristiques fonctionnelles de son environnement accessibilit s routi res dessertes en transports publics distribution des am nit s pour notre probl matique une approche comparative entre deux r gions urbaines a t retenue Le choix s est port sur les r gions urbaines de Berne et Lausanne d finies partir de l agglom ration statistique de l Office F d ral de la Statistique OFS Il est motiv par le fait qu il s agit de deux agglom rations urbaines de taille comparables toutes deux au centre d un grand canton et qui sont fortement contrast es du point de vue de la compacit de l urbanisation des am nit s urbaines disponibles dans les quartiers et des accessibilit s par les diff rents moyens de transport Berne est une agglom ration compacte dont la tache urbaine est tr s bien amarr e aux infrastructures ferroviaires A contrario Lausanne est beaucoup plus diffuse et pr sente des accessibilit s essentiellement structur es par les r seaux autoroutiers et routiers La recherche s est d compos e en deux phases prin
36. rderons sur les r sultats principaux de la recherche Pour d finir les classes moyennes l instar de Chauvel 2006 nous proposons de retenir une d finition englobante les situant autour du m nage moyen la fois par leur position interm diaire dans les hi rarchies sociales et professionnelles et d autre part par un niveau de r tribution s approchant de la moyenne Recherche financ e dans le cadre du Programme National de Recherche PNR54 D veloppement durable de l environnement construit du Fonds national Suisse de la Recherche Scientifique concernant l articulation plus sp cifique entre la mobilit quotidienne et les arbitrages de localisation r sidentielle Trois aspects principaux seront pr sent s 1 les ressources mobilis es par les familles pour g rer la complexit de leur quotidien ainsi que l importance de la proximit et de la connexion aux transports publics relatives notamment la question de l autonomie de l enfant 2 les diff rentiations en termes de modes de vie et de mobilit quotidienne et leurs impacts sur la localisation r sidentielle 3 la comparaison Berne Lausanne afin de mettre en vidence l impact s gr gatif de l am nagement du territoire et des infrastructures sur la distribution spatiale des modes de vie L enjeu de l approche que nous dessinons ici est de mieux comprendre les liens entre l organisation pratique des familles leur mode de vie et l
37. recherche scientifique Clark W and V Ledwith 2007 How much does income matter in neighborhood choice Popul Res Policy Rev 26 2 145 161 Clark W and J Onaka 1983 Life Cycle and Housing Adjustment as Explanations of Residential Mobility Urban Stud 20 1 47 57 Donzelot J 2004 La ville trois vitesses rel gation p riurbanisation gentrification Esprit 1940 Dupuy G 1999 La d pendance automobile sympt mes analyses diagnostic traitements Anthropos Flamm M 2004 La mobilit quotidienne dans la perspective de la conduite de vie Mobilit s fluidit s libert s Bruxelles Facult s Universitaires de Saint Louis 71 94 Froud J S Johal et al 2005 Different worlds of motoring choice constraint and risk in household consumption The Sociological Review Goodwin P 1995 Car dependence Transport Policy 2 3 151 152 Hillman M 1993 One false move A study of children s independent mobility an overview of the findings and the issues they raise Children Transport and the Quality of Life M Hilman London Policy Studies Institute 7 27 Jurczyk K 1998 Time in women s everyday lives between self determination and conflicting demands Time amp Society Karsten L 2003 Family gentrifiers challenging the city as a place simultaneously to build a career and to raise children Urban Stud 40 12 2573 2584 Kaufmann V and M Flamm 2002 Famille temps et
38. sensible des qualit s morphologiques du logement et de son environnement ou encore l ancrage social des familles En largissant la palette des mani res dont un futur lieu de r sidence peut tre prouv qualifi et valu nous faisons subir un double d placement la notion de choix r sidentiel D une part nous invitons consid rer des arbitrages r sidentiels qui n ont pas uniquement la clart d un choix rationnel mais s effectuent galement au travers de m canismes sociaux et sensibles variables suivant les m nages fortes convictions qui att nuent le calcul rationnel limites de capacit s cognitives attachements affectifs etc D autre part nous voulons rendre attentif l importance du temps dans le choix A cet gard l arbitrage r sidentiel se pr sente comme un processus d exploration dynamique o les Comme le pr cise C Bonvalet 2004 les familles modestes ont peu de marge de man uvre mais elles ont n anmoins des strat gies r sidentielles M me si les contraintes du march du logement sont non n gligeables surtout dans une situation de march tendu comme en Suisse on peut mettre l hypoth se que les m nages disposent n anmoins d une certaine marge de man uvre Cette marge donne ainsi sens la notion de choix r sidentiel Brun et Fagnani 1991 diff rentes qualit s d un lieu de r sidence apparaissent au fur et mesure que le lieu est prouv
39. sont nettement plus des jeunes familles ayant un statut de locataire et qui d clarent avoir trouv rapidement ce qu elles voulaient La seule hypoth se ici est peut tre qu on est en pr sence de familles qui sont dans un logement qu elles souhaiteraient quitter plus ou moins long terme Ces familles ont un peu moins tendance citer qu elles seront encore l dans 5 ans 69 vs 77 en moyenne 6 Les champ tres ancr s 11 Le type de mode de vie r sidentiel que nous proposons de d nommer champ tre ancr se caract rise par des familles qui ont tout la fois un mode de vie plus rural o l usage de la voiture est central 53 d automobilistes exclusifs vs 33 en moyenne et un ancrage social important Ainsi appr ciant tout particuli rement le calme et la nature ces familles plut t jeunes habitent hors des villes qu elles tendent viter dans des communes auxquelles elles sont affectivement attach es et o elles ont leur famille et leurs amis proximit Par ailleurs elles ont t peu mobiles par le pass n ayant en g n ral jamais s journ l tranger Finalement elles poss dent souvent deux voitures afin de pouvoir poursuivre leurs diff rentes activit s quotidiennes parpill es sur le territoire 7 Les paisibles 10 Le ma tre mot de ces familles est le calme L important pour elles est donc avant tout de trouver un logement calme et confortable de pr f rence
40. temps exigeantes vis vis des qualit s fonctionnelles et sensibles de leur environnement A cet gard elles s av rent moins sp cifiquement urbaines dans leurs attentes ne cherchant pas sp cifiquement vivre dans une ville et n attachant pas une grande importance la vie culturelle Ainsi elles ont une tendance plus marqu e avoir recherch leur logement par l interm diaire de leur famille et amis Elles sont aussi plus conservatrices dans leurs valeurs et pour elles la bonne communaut n est pas forc ment la plus ouverte ou la plus mixte Finalement il est important pour elles de pouvoir combiner mobilit douce transports publics et usage de la voiture Elles recherchent donc des environnements socialement riches et conviviaux cumulant les formes d acc s et disposant de bonnes am nit s de proximit Ces familles communautaristes ont une plus grande proportion de personnes ayant une formation professionnelle sup rieure ainsi que de m nages o la femme reste au foyer Elles tendent voter plut t au centre droit et ont des revenus en g n ral plus modestes mais on les retrouve aussi surrepr sent es dans les familles au revenu moyen sup rieur 3 Les bourgeois 21 Ce troisi me groupe se distingue clairement des deux premiers Les familles de ce groupe sont plut t individualistes et conservatrices Elles s engagent peu dans la vie associative et ne fr quentent gu re leur quartier Elles sont dans la m
41. ure aussi la volont de distinction sociale telle que Bourdieu l a analys e Bourdieu 2000 La typologie en sept groupes a t r alis e partir du r sultat de cette analyse factorielle Les variables caract risantes suppl mentaires sont les suivantes Type de mobilit quotidienne du m nage auto moto exclusivement transport public et ou v lo exclusivement auto moto et transport public auto moto et v lo multimodaux Fr quentation du quartier oui ou non pour les achats les loisirs les bars restaurants Ancrage social local la plupart de vos amis vivent t ils dans votre quartier dans l agglom ration dans le canton dans la r gion en Suisse autres etc Convivialit de proximit Voisins Est ce important pour vous d entretenir des relations conviviales voire amicales avec vos voisins imm diats ou dans votre quartier chelle de 1 4 Coop rative Vivre dans une coop rative g r e par un collectif de familles vous para t il une alternative int ressante chelle de 1 4 Vie associative Vous ou votre conjoint tes vous membre actifs d associations organisation Oui Non Pr f rences sensibles Nature Urbain Si vous pouviez choisir LIBREMENT votre localisation pr f reriez vous habiter le centre la p riph rie une ville moyenne une petite ville un village proche de la ville un village la campagne Vous ou votre conjoint parmi les activit s suivantes
42. versit des divers contextes urbains Sans n gliger les diff rences culturelles et tout attribuer aux diff rences d accessibilit et d environnement construit cet ensemble de r sultats illustre le fait que les modes de vie r sidentiels constituent une grille de lecture permettant de mettre en relief des pistes d action in dites pour la planification territoriale Annexe 5 RT N 11 Ci dessous vous trouverez une pr sentation d taill e de l analyse factorielle et des six axes significatifs Variables S curit routi re R putation des coles Sentiment de s curit Desserte par les transports publics Proximit des commerces et des services Proximit d une gare Proximit des coles Proximit de la vie culturelle et artistique Vie associative et socio culturelle Diversit sociale Charme du quartier Proximit de la famille Proximit des amis Proximit du travail Calme Tranquillit Proximit d espaces verts nature Accessibilit en voiture Charge fiscale R putation du quartier 0 706 0 695 0 688 0 461 0 402 0 438 0 756 0 675 0 611 0 559 0 518 Factor 0 303 0 497 0 636 0 602 0 508 0 365 4 0 330 0 749 0 674 0 467 0 463 0 810 0 688 0 693 0 625 0 438 1 S curit gradient de conservatime pr f rence pour un environnement s curis avec une bonne r putation s curit routi re sentiment de s curit r putation des c
43. vie r sidentiel 7726 Citadins engag s Es i 11960 Communautaristes OO 17830 Bourgeois 12502 Citadins individualistes ES 15023 nai rents i 20351 Champ tres ac M i 19209 Ps f 14771 rot ME 0 5000 10000 15000 20000 25000 B Nombre de km parcourus en automobile annuellement moyenne par groupe Ces r sultats sont int ressants plus d un titre Ils montrent tout d abord que suivant le mode de vie r sidentiel pratiqu la mobilit quotidienne est tr s diff rente Les deux types les plus exigeants l gard de la proximit du domicile les types 1 et 2 sont les plus faibles consommateurs de kilom tres en automobile Ces r sultats indiquent galement que les usages de l automobile sont fortement associ s au contexte Dans l agglom ration bernoise dont les accessibilit s en transports publics sont globalement bien meilleures que dans l agglom ration lausannoise les kilom tres parcourus en automobile sont d un tiers plus bas ceci dans tous les types Ainsi en particulier nos analyses mettent en relief les diff rences suivantes De mani re g n rale les automobilistes exclusifs n utilisant pas d autres moyens de transport s l vent 25 Berne contre 60 Lausanne On trouve ainsi pr s du double d automobilistes exclusifs dans le p riurbain lausannois que dans le p riurbain bernois 70 vs 43 La non motorisation automobile des m nages f
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