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Violence ordinaire

1. Objectifs des interventions enrayer le processus de marginalisation favoriser l in t gration des enfants et des jeunes notamment la forte augmentation des familles d immigr s dans certains lieux d habitation dans certaines all es Comment les int grer Il y a par exemple beaucoup d enfants de la m me ethnie dans une classe donc quels sont les rep res pour les enseignants et les membres de la communaut ducative Le Point tait pr c demment un secteur du SPJ il est l heure actuelle directement rattach la DGOJ Dans les coles dans les quartiers et dans les communes on conna t d sormais l existence du Point et on fait largement appel lui comme le ser vice sp cialis dans le traitement des faits de violence Les travailleurs sociaux du Point ont pour valeur la citoyennet c est dire donner une place et un r le chacun et pour objectif de lutter contre l exclusion des jeunes dans les lieux de vie en d ve loppant l int gration restaurant les relations g rant les conflits construisant des rep res coh rents coop rant des projets Le Point d veloppe diverses activit s actions pr ventives en partenariat profession nel interventions collectives et accompagnement diagnostic des probl mes et recherche de solutions Les professionnels du Point ont par exemple t tr s actifs tout au long de la d marche communautaire conduite Vernier Pour mieux vivre A re Le Lignon
2. Rencontre entre les repr sentants d Artamis et une d l gation du Conseil d Etat compos e de G O Segond P Joye et C Haegi 11 septembre Guy Olivier Segond annonce la mise disposition des terrains des SIG Artamis 12 GUELPA B Le coup des artistes d Artamis L Hebdo 12 septembre 1996 ANNEXES OCTOBRE MARS AVRIL 22 septembre Votation Ch ne Bourg le projet de r novation est accept par la population 26 septembre Artamis obtient une mise disposition du site des SIG avec un pre mier d lai d une ann e 5 octobre Manifestation pacifique organis e par Intersquat pour revendiquer le droit la diff rence le droit d habiter et de travailler Vers 20 heures des d bordements ont lieu et les locaux financiers vides d une grande banque sont endommag s La banque porte plainte pour violation de domicile et dommage la propri t Les d g ts sont estim s 60 000 Fr 1997 Artamis quel avenir d bat organis par le Parti d mocrate chr tien 15 mars Journ e mondiale contre les violences polici res Manifestation non autoris e contre les violences polici res Gen ve Elle rassemble 200 personnes Des d bordements ont lieu vers Plain palais et les Vernets Des vols et des d g ts sont commis dans le maga sin Aligro un cocktail Molotov est lanc contre l h tel de police Cinq personnes sont bless es dont quatre policiers 30 plaintes sont d
3. Notre jeunesse est en danger de d rapage vers des comportements encore plus violents Mais elle vibre d un d sir d amour que nous avons de la peine recevoir avec empathie Nos structures actuelles se sont vid es de sens elles sont devenues trop froides trop lointaines de ce qui se passe dans les groupements de jeunes Revenons vers les jeunes essayons de leur proposer un dialogue qui soit positif et des espaces dans lesquels ils puissent exprimer leur protestation et leurs propositions espaces dans lesquels ils pourront tre cout s Le rapport que la CFJ a publi la suite du s minaire de Bienne et qui s intitule Les jeunes cogneurs ou soufire douleur fait tat des conclusions auxquelles a abouti la Commission au terme de deux ans d analyse du th me de la violence juv nile CONCLUSION En approfondissant le probl me la CFJ a constat que l augmentation de la violence est un ph nom ne g n ralis dont la dimension juv nile n est qu un aspect relative ment minime parmi d autres et ce contrairement une id e g n ralement r pandue dans le public Au cours de ses travaux sur la violence juv nile le lien entre la vio lence et les autres th mes que traite la CFJ est ressorti clairement Ces th mes sont entre autres la participation quasi inexistante des jeunes aux processus de d cision l acc s de plus en plus difficile la formation postobligatoire et au monde du travail les lo
4. des l ves porteurs d une identit toujours plus forte et ayant int gr une v ritable culture des rues dans laquelle les changes de violence qu ils soient verbaux ou physiques occupent une place importante La jeunesse des banlieues est dans une phase durable de r bellion Les premiers feux de la r volte se sont allum s dans la r gion lyonnaise au cours de l t 1981 et ne se sont plus jamais apais s que de mani re provisoire Cf ce sujet infra Lucienne Bui Trong Qu il s agisse des quartiers ou des tablissements scolaires on peut utiliser les m mes indicateurs pour d finir le climat social qui y r gne Par exemple le taux des chefs de famille de cat gories socio professionnelles d favoris es le taux de foyers habitant dans des immeubles loyer mod r ou dans des logements sociaux le taux d l ves ou d enfants d origine trang re le taux d l ves en retard ou en difficult scolaires par exemple aussi sur le plan de leur situation de vie que certains jeunes gal rent qu ils ont la haine qu ils sont en rupture familiale et sociale qu ils souf frent d un mal tre dans leur existence qu ils se sentent exclus aussi bien de l cole que de la cit F5 violence institutionnelle Selon l id al r publicain l cole se doit d assurer la t che de la transmission des connaissances tous r pondant ainsi au principe de l galit Mais il se tr
5. savoir le ou les b timents scolaires y compris les espaces qui le les jouxtent et sur lesquels les l ves ont le droit de se trouver pendant les r cr ations et pendant un temps limit avant et apr s les heures d cole A certains endroits c est le cas par exemple dans des cycles d orientation le p ri m tre scolaire est d limit par une zone bleue Ainsi la ligne bleue peinte au sol marque une fronti re que l l ve n a pas le droit de franchir pendant les heures de cours et pendant la r cr ation Or m me s il existe des bases l gales et des r glements scolaires connus la question de l tendue de la responsabilit de l cole ou des parents dans la surveillance des enfants et des jeunes pose des probl mes juridiques d licats La notion de p ri m tre scolaire permet d introduire un sens plus pr cis celui de domicile domicile scolaire au sein duquel la direction ou les responsables de l tablissement ont autorit sur les l ves et poss dent la ma trise juridique des lieux par rapport des tiers On n entre pas ici dans le dossier complexe des r f rences juridiques administratives civiles et p nales on men tionne simplement quelques avis de droit qui nous ont t fournis par une juriste du DIP Mme Verena Schmid via la Secr taire g n rale du d partement d cembre 1998 janvier 1999 et par la Direction g n rale du CO un avis de droit plus ancien data
6. L meute proprement dite prend des formes plus graves lorsque s op re un ralliement de nombreuses autres personnes habituellement non impliqu es dans la d lin quance qui peuvent se livrer au pillage de magasins Ce degr implique souvent dur e et r p tition ressemblant la gu rilla urbaine Ce cas de figure insiste l au teure ne se pr sente que dans les quartiers o r gne d j de fa on end mique la petite violence au quotidien de degr 4 ou 5 Pour l auteure de cette classification les interpr tations de la violence urbaine sont bien s r multiples Elles rel vent du social de l conomique du g n rationnel de l ethnique etc Mais une approche bas e sur l observation la description et l valuation des faits permet de d passer ces divergences d interpr tation Il appara t que chaque interpr tation contient sa part de v rit et que face un probl me complexe il faut savoir aborder l tude et les th rapies de mani res diverses et compl mentaires Il faut lutter contre la constitution de zones grises plus ou moins ferm es au sein desquelles les institutions sont absentes ou refus es et o le d veloppement du sentiment d ins curit contribue la paup risation en faisant fuir les habitants qui en ont encore les moyens p cuniaires Une telle chelle s applique bien videmment une g ographie des quartiers dits sensibles ou d j ferm s aux interve
7. 12 MACE E Briser les relations d exclusion Migrations et Soci t vol 10 N 60 nov d c 1998 pp 93 98 CONCLUSION Autrement dit qui fait quoi avec quelles comp tences et quelle responsabilit sur quel territoire Par exemple il nous para t important de savoir afin de mieux cerner la responsabi lit de chacun si les travailleurs sociaux du Service de protection de la jeunesse SPJ sont cen s s r primer en les signalant des faits de violence qu ils d couvrent en assu mant un mandat p nal ou bien si leur action de protection ne d passe pas les fronti res de la pr vention et de la dissuasion si les flotiers la brigade des mineurs la brigade des stup fiants font exclusive ment de la pr vention et de la dissuasion ou aussi de la r pression directe ou indirecte Par exemple le cahier des charges des lotiers de quartier tabli en octobre 1998 par le commandant de la gendarmerie pr voit d une part que l lo tier collecte les informations n cessaires au travail de police et les transcrit sous une forme ais ment accessible en vue d actions concr tes dans le terrain et d autre part que l lotier n a pas de r le r pressif dans son travail d lotage L lotier n est il pas ici en butte une contradiction permanente Par ailleurs toujours au chapitre des responsabilit s nous estimons que les respon sables des tablissements scolaires et d autre
8. 14 1993 CHARLOT B EMIN J C d Violences l cole Etat des savoirs Paris A Colin 1997 CHESNAIS J C Histoire de la violence Paris Laffont 1981 CLEMENCE A CORTOLEZZIS C DUMONT P EGLOFF M KAISER C amp ROCHAT E La violence dans les coles du Cycle d orientation de Gen ve Le point de vue des l ves et des enseignants Lausanne Facult des sciences sociales et politiques Institut des sciences sociales et p dagogiques 1999 Commission f d rale pour la jeunesse Les jeunes cogneurs ou souffre douleurs Berne CFJ 1998 CSELEY L et al Agir contre la violence Rapport de la commission Violence du coll ge des Coudriers Gen ve CO des Coudriers 1996 DEBARBIEUX E La violence dans la classe Paris ESE 1990 DEBARBIEUX F Ins curit et violence l cole Informations Sociales N 62 1997 DEBARBIEUX E Le professeur et le sauvageon Violence l cole incivilit et postmodernit Revue fran aise de p dagogie N 123 1998 DEBARBIEUX E MONTOYA Y La violence l cole en France 30 ans de construction sociale de l objet 1967 1997 Revue fran aise de p dagogie N 123 1998 DESDARATS C et al Violences du cin ma Rennes ACOR 1996 191 192 VIOLENCE ORDINAIRE DUBET F La gal re jeunes en survie Paris Fayard 1987 DUBET F Les figures de la violence l cole Revue fran aise de p dago
9. Fort Barreau et la rue des Etuves La police se fait discr te Laurent Walpen d clare Nous n avons pas eu le temps d adapter notre riposte Les manifestations n ont pas donn lieu des revendications 24 septembre 7h15 vacuation de Fort Barreau 17 squatters vacu s par 150 poli ciers 3 octobre D fil nu Pas de logement pas de v tement 40 manifestants d fi lent sur la plaine de Plainpalais Ce sont pour l essentiel les anciens habitants de Fort Barreau Intervention de la police 24 personnes sont interpell es Conf rence de presse l Il t 13 Les anciens habitants de Fort Bar reau d noncent la m thode des policiers qui ont vacu le squat le 24 septembre dernier Par ailleurs soutenus par l ensemble des forces de gauche l Asloca l association Rhino Les Verts l Alliance de Gauche et des associations de quartiers et d habitants ils annoncent une manifestation le 11 octobre pour un changement d approche de la question du logement 11 octobre 500 personnes manifestent pour revendiquer de l habitat associatif Manifestation dans une ambiance de f te La police n intervient pas La manifestation se d place de la place Neuve Fort Barreau A Fort Barreau cependant les chafaudages sont d mont s et des planches br l es dans la rue Parmi les manifestants se trouvent des squatters de la rue des Etuves du boulevard des Philosophes de la To
10. Les experts soulignent que les b n ficiaires types d un logement HLM sont des familles jeunes de classe moyenne avec un assez bon niveau d instruction Le nombre moyen d enfants est l g rement plus lev que dans la population totale En cons quence de quoi la Commission fait le constat qu un logement HLM n est pas un logement social Pour notre propos le principal int r t de l tude de la CEPP r side dans le fait qu elle observe ce qui se passe dans les logements subventionn s construits entre 1991 et 1996 c est dire des constructions r centes sur une p riode qui va d une ann e avant l entr e en vigueur de la nouvelle loi jusqu sa mise en application compl te Or les experts constatent un nombre tr s lev de d m nagements parmi les b n fi ciaires de logements subventionn s Un quart des locataires viennent de d m nager selon la base de donn es de l Office du logement social Environ 6000 m nages occupent leur logement depuis moins d une ann e alors que la dur e moyenne de location est de six ans et demi L augmentation des surtaxes a certainement fait cro tre le nombre de d m nagements dans le canton Redistribution spatiale et diff renciation sociale accrue du logement La nouvelle loi sur le logement et la protection des locataires est entr e en vigueur partir de l automne 1992 simultan ment la crise et au d but d une croissance forte et durable
11. arme la gifle d un enseignant sont leurs yeux plus violents qu un enseignant qui humilie un l ve un l ve qui insulte un enseignant ou qui refuse d aller l cole Les attitudes l gard des bagarres entre l ves sont aussi significatives Pour les enseignants ce sont des actes la fois violents et graves Du c t des l ves les bagarres sont consid r es comme moyennement violentes et surtout comme peu graves Il appara t donc que les adultes en cadre scolaire sont plus pr occup s par la vio lence que les l ves Enseignement secondaire postobligatoire Directrice g n rale Mme Marianne Extermann Malgr de grandes diff rences entre les tablissements scolaires eux m mes l ensei gnement primaire et le Cycle d orientation sont des ordres d enseignement relative ment homog nes Au contraire l enseignement secondaire postobligatoire pr sente un paysage tr s diversifi et vari Il comprend en effet des fili res de formation aussi contrast es que le Coll ge de Gen ve l Ecole sup rieure de commerce l Ecole d in g nieurs de Gen ve l Ecole sup rieure d arts visuels que des lieux de formation comme l Ecole de culture g n rale la Soci t genevoise pour l int gration profes sionnelle d adolescents et d adultes SGIPA et le Service des classes d accueil et d insertion SCAT Pour Mme Extermann l enseignement secondaire postobligatoire est un
12. des jeunes cherchent sortir de la zone ou de la gal re Il faut aussi financer temporairement des emplois jeunes Mais cela ne suffit pas C est bien d un ensemble de mesures que n cessite une situa tion qui va s aggravant Il s agit de garantir une formation postobligatoire tous les jeunes en leur proposant des parcours de formation qui leur permettent de combler des lacunes scolaires et qui leur ouvrent les portes d apprentissages de qualit en entreprise ou en cole Les d bats autour de la r vision de la loi sur la formation pro fessionnelle qui doivent s engager ce printemps permettront de d finir des objectifs 187 188 VIOLENCE ORDINAIRE r alistes mais absolument n cessaires si l on ne veut pas assister au peuplement de ce no man s land la fin du Cycle d orientation Nous venons d voquer Meyrin La transition est faite vers deux recommandations qui touchent l environnement dans lequel vivent les parents et ou les jeunes Nous voulons parler de l urbanisation et du logement subsidiairement des squatts La premi re des deux recommandations s intitule Recommandation N 11 Type d urbanisation politique du logement et cons quences sociales Ce th me est repris dans un chapitre sp cifique mais il nous para t important de mettre l accent sur un probl me qui est en train de se d velopper et qui peut prendre des proportions particuli rement f cheuses
13. 1 1 9 0 8 5 chez les jeunes Ce constat est encore renforc si l on prend en consid ration les pro portions de ch meurs au sein des classes d ges 15 19 ans et 20 24 ans Source Office cantonal de la statistique Ce tableau atteste que le ch mage des jeunes tait r siduel avant la crise mais que depuis le milieu des ann es 90 il affecte plus fortement les jeunes g s de 20 24 ans que la moyenne de la population Ce sont donc ceux qui viennent souvent de terminer leur formation initiale qui rencontrent des difficult s particuli res pour entrer dans la vie active Les jeunes sont confront s de grandes difficult s pour valoriser leurs connaissances et comp tences Leur insertion professionnelle est de plus en plus probl matique et tardive n cessit de multiplier les stages les petits boulots les emplois sans rapport avec la formation Evidemment les difficult s sont Ces chiffres ne tiennent pas compte d autres cat gories de demandeurs d emplois comme les personnes au b n fice du revenu minimum cantonal d aide sociale RMCAS ou celles qui sont en emploi temporaire Et ils ne disent rien non plus du ch mage export suppression de plus de 7000 emplois saisonniers r duction de pr s de 10 des permis de travail pour frontaliers 3 La cat gorie 25 29 ans est aussi tr s fortement touch e par le ch mage ce qui tend confirmer l existence d une forme sp cifique de ch mage chez les
14. Classes d accueil SCAT Ren Gossauer d fend le principe d une pr sence et d une intervention imm diate de la direction lorsqu une situation de violence est cr e Des bagarres clatent sous des pr textes l gers dignes de gamins Cela peut d g n rer en bataille rang e donc une r action imm diate est n cessaire Dans les cas s rieux il y a renvoi et ensuite dia logue Pour d samorcer le risque de voir fleurir les couteaux cran d arr t et les pis tolets factices la brigade des mineurs est venue exposer aux l ves les interdictions l gales et les sanctions encourues Depuis plus personne n a vu d armes Il y a aussi souvent l origine des comportements violents une difficult de verbaliser certains h ritages ou pr jug s culturels le manque d occasions de se r aliser UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE CHAPITRE VI Une gamme tendue d actions pour g rer la violence ordinaire Office de la jeunesse DIP et Groupe de liaison pr vention jeunesse GLPJ Les services de l Office de la jeunesse agissent dans un espace entre la famille et l cole ils interviennent soit de mani re pr ventive ou dissuasive soit de mani re curative Dans leurs propres domaines d action les professionnels de la sant du travail social et de l intervention communautaire taient r guli rement confront s des situations complexes li es parfois des probl
15. Conseill res et conseillers sociaux du CO L objectif g n ral est de d velopper une action sociale et pr ventive dans les 17 ta blissements du Cycle en favorisant le d veloppement social et ducatif de l adoles cent dans le cadre scolaire Cela en proposant des lieux d animation et de rencontre en participant des moments particuliers de la vie scolaire et en offrant des espaces de m diation Promouvoir une meilleure qualit de vie en agissant sur les individus et l environnement social et scolaire Entretiens individuels travail aupr s des groupes avec une attention particuli re aux jeunes marginalis s ou en situation pr caire Intervention aupr s des familles dans une vision syst mique Aider les jeunes pen ser et construire un avenir Un nouvel objectif penser et agir la m diation au niveau des jeunes des adultes et du quartier Animer et g rer un local d accueil Travailler en continu avec les autres adultes de l cole UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE Quelques grands chantiers le champ interculturel le stress la d pression l absen t isme la maltraitance la violence Les CS sont amen s mettre le doigt sur des processus d exclusion sur la violence institutionnelle d o conflits parfois avec cer tains enseignants La premi re violence est la plupart du temps g n r e par le manque de respect d autrui Le CO constitue en soi un
16. Garage est d truit par un incendie Les squatters pen sent qu il s agit d un incendie criminel ANNEXES 17 avril Trois d put s de l Entente T B chi O Lorenzini et B Annen pr sentent une motion au Grand Conseil demandant au gouvernement d tablir combien co tent les squatters la collectivit Ils accusent les SIG de laxisme envers les squatters aliment s gratuitement en ner gie Les SIG s en d fendent Une quinzaine de plaintes p nales vont tre d pos es contre les mauvais payeurs La motion devrait tre exa min e le 23 ou le 24 avril par le Grand Conseil 20 avril Bernard Bertossa re oit quatre repr sentants des squatters un d put de P Alliance de gauche et un conseiller municipal Vert au Palais de Justice L initiative revient aux squatters qui d sirent calmer le jeu apr s l arrestation des 13 squatters dont 9 sont toujours en d tention pr ventive les manifestations des 27 et 28 mars et les violences du 5 avril aux Grottes Ils reprochent la police d tre trop r pressive et la justice d tre trop dure Ils d noncent une vague de criminalisation d habitants squatters Pour Bernard Bertossa les accusations port es envers les squatters sont justifi es et leurs revendications rel vent de la parano a Annonce publique par Bernard Bertossa de l vacuation de deux immeubles la rue de Lausanne les habitants sont d j inform s Dans son assemb
17. Il s agit donc de trouver de multiples arrangements pour concilier des orientations diff rentes des int r ts oppos s des logiques d action divergentes des situations paradoxales des valeurs et des normes parfois contradic toires et quasi inconciliables Ainsi l analyste est il confront la complexit com plexit des faits de violence eux m mes mais aussi complexit des rapports entre les faits de violence et la soci t actuelle dans laquelle ils s inscrivent Au cours de l expertise les chercheurs ont fait un premier grand constat la gestion des faits de violence ne se situe pas sur le plan cantonal ni m me sur le plan com munal mais au niveau du quartier ou plus pr cis ment encore de la communaut ducative A Gen ve un grand ventail de professionnels et de b n voles essaient JL AE VIOLENCE ORDINAIRE quotidiennement de d samorcer et traiter voire aussi comprendre la violence qui s infiltre dans les relations sociales des enseignants des concierges des inspecteurs des doyens des directeurs des parents des lotiers des travailleurs sociaux des infir mi res de sant publique des ducateurs de sant des m decins des membres d as sociations reconnues d utilit publique etc qu il s agisse du traitement de la vio lence en milieu scolaire ou dans le quartier D s lors on se rend compte que la gestion des faits de violence au quotidien s op re dans six registres
18. L existence m me de ces autres est per ue comme une menace pour l int grit du groupe d appartenance N anmoins les changements survenus au cours de l histoire de notre soci t ont conduit une volution dans la gestion des affects En sch matisant on peut dire que les individus ont d velopp le contr le de leur affectivit et de leurs motions Plus une civilisation est labor e mieux l homme y d passe ses instincts agressifs en les canalisant dans des actes symboliques ou en les neutralisant par des interdits Chaque soci t dispose de r gles pour ma triser la violence et s en prot ger L ducation est un canal privil gi d apprentissage de ces r gles Notre soci t est elle plus ou moins violente que par le pass Si l on se r f re aux guerres mondiales et aux g nocides du XX si cle le ton n est pas l optimisme Le sentiment populaire d nonce lui aussi une mont e de la violence alimentant le d bat dans les m dias Or si on parle uniquement de violence criminelle les cher cheurs constatent des fluctuations dans le temps et dans l espace sans pouvoir affir mer qu il y a globalement recrudescence de morts violentes Le ressenti subjectif explique probablement la distance qu il y a entre les faits et leur perception Aujour d hui la mont e des incivilit s notamment l cole caract ris e par le comporte ment agressif d enfants ou de jeunes adultes est r
19. M Claude KAISER SRED M Charles LAVALL D partement de l am nage ment de l quipement et du logement Mme Constance de LAVALLAZ Directrice g n rale de l Office de la jeunesse M Juan MANZANO Directeur du Service m dico p dagogique Mme Marim e MONTALBETTI Directrice du Mus e suisse du jeu La Tour de Peilz M Laurent MOUTINOT Conseiller d Etat Chef du D partement de l am nagement de l quipement et du logement M R my PAGANI D put M Christian PASQUIER Service Squatters Police M Luis PEREZ Maison de quartier A re Le Lignon Mme Jacqueline PERRIN Directrice g n rale de l enseignement primaire Mme Ariane PIGUET Conseill re sociale au CO des Coudriers ducatrice de rue aux Avanchets M Didier PINGEON Charg d enseignement en Sciences de l ducation M Alain RIESEN Pr sident de l Association contre la r pression polici re M Jean ROSSIAUD D partement de sociologie FSES Observatoire Syst me mondial et mouve ments sociaux M Jean Nicolas ROTEN Pr sident du Tribunal de la jeunesse SNL ANNEXES 7e M Pierre RONGET Directeur secteur l ves et enseignement DGPO M Didier SALAMIN Directeur DGEP M Georges SCH RCH Directeur g n ral du Cycle d orientation M Michel SCHWERI Le Courrier M B at VUAGNIAUX D partement de l am na gement de l quipement et du logement M Laurent WALPEN Chef de la police Etat major de la poli
20. bref pour cette cat gorie de jeunes il faudrait selon l expression des professionnels du Point remuer la passivit A l cole de culture g n rale comme ailleurs les enseignants sont tenus d tre efficients certains d entre eux sont strictement enseignants alors que d autres acceptent de jouer partiellement le r le d ducateurs et m me si dans les coles de culture g n rale la convivialit est bien r elle et que tout un chacun est soucieux de la socialisation des jeunes d s lors que l cole se doit d tre efficace elle exclut On notera pour terminer que dans des lieux de formation du type cole de culture g n rale on se trouve ce carrefour important qui conjugue difficult scolaire et difficult sociale Certains l ves ont en effet une image n gative de l cole parce que l cole leur a donn une identit n gative chec scolaire et sur le plan social beaucoup de parents sont au ch mage les familles de certains l ves souffrent de la crise actuelle A cause des effets sociaux de la crise qui touchent plus directement une part de la population fr quentant les ECG il est clair que si les normes scolaires intellec tuelles d apprentissage sont toujours les m mes les moyens ne sont plus suffisants actuellement pour faire face aux autres probl mes que rencontrent les jeunes pr ca ris s dans et en partie par le syst me scolaire 121 122 VIOLENCE ORDINAIRE
21. celui d une forte pr sence de population trang re constitue une constante d nu e de la moindre exception ce qui incite souligner l importance des facteurs psychologiques et culturels de la violence urbaine On peut la consid rer comme un sympt me de difficult s d int gration pour certaines populations d boussol es crise de la famille mod les d ducation inadapt s une soci t r gie par la comp tition absence de consid ration pour un corps professoral f minis perte de rep res moraux sous l influence du d veloppement de l conomie parall le Vers une marginalisation accrue des squats et des squatters Le substantif d origine anglaise squatter d signe une personne sans abri qui occupe ill galement un logement vacant ou destin la destruction La pratique du squat n est pas nouvelle Elle existait d j au d but du XX si cle parfois sous forme organis e Elle concernait surtout des personnes en situation d exclusion sociale Le recours l occupation de locaux comme mode d action politique a fait son apparition beaucoup plus r cemment Cette pratique du squat est aussi associ e d autres cat gories de population Les squats A Gen ve c est l Action populaire aux Grottes APAG qui a lanc au d but des ann es 80 un mouvement de relocation forc e Sous contr le de cette association de quartier des logements laiss s vides taient occup s par de
22. dent aggraver une situation d j fragilis e Premi rement il y a la question de la politique sociale en mati re de logement et de son volution r cente Deuxi mement il y a un th me qui touche encore plus directement la population jeune c est la situa tion concernant les squats Il convient cependant auparavant d voquer succincte ment la notion de s gr gation spatiale qui peut s av rer clairante De la diff renciation sociale de l espace la s gr gation spatiale Tous les milieux sociaux n ont pas les m mes rapports l espace ni au logement Socialement la ville constitue un m canisme de tri La distribution des habitants dans les logements ne peut tre consid r e comme le r sultat du fonctionnement des lois de l offre et de la demande car le logement n est pas du point de vue de la th o rie conomique une marchandise comme une autre De ce fait certaines cat gories d agents jouent un r le d terminant dans le processus d attribution des logements et donc de distribution spatiale de la population Les r gisseurs qui allouent les loge ments sur mandat des propri taires disposent d ordinaire d une grande libert d appr ciation et de d cision pour s lectionner les nouveaux occupants La solvabilit des candidats valu e d apr s le montant mais aussi la stabilit des revenus est videmment un crit re de s lection important 10 BAUER A RAUFER X Violences et in
23. en quatre tapes chelonn es jusqu en 1995 1996 Les effets attendus de la nouvelle loi Ainsi le but premier vis par cette nouvelle loi est clairement de dissuader les loca taires ayant des revenus lev s de rester dans des logements subventionn s qui devraient tre attribu s prioritairement aux familles revenu modeste Mais ce n est pas l le seul objectif des l gislateurs Nous observons dans le d bat parlementaire du 18 juin 1992 que la relance conomique du secteur du b timent est une pr occupa tion dominante pour les partis de gauche comme pour les partis de droite La nouvelle d finition du taux d effort ainsi que l introduction d une surtaxe pour les locataires atteignant le bar me de sortie visent surtout financer la construction de nouveaux logements sociaux La hausse des charges locatives concernait lori gine du projet 10 000 personnes et l estimation du produit de cette hausse tait estim 40 millions de francs Un amendement accept garantit que les millions que produiront les majorations importantes des surtaxes soient exclusivement utilis s la construction des logements sociaux 1 Le d bat parlementaire lance aussi la question des effets d une hausse de loyer trop importante sur le comportement des locataires Le d put socialiste David Lachat d clare Nous nous posons la question de savoir s il ne serait pas opportun pour vi ter des r actions trop importan
24. ennui de vide de l existence Le succ s de la notion d exclusion est qu elle met l accent au moins implicitement sur une crise de lien social On peut donc dire que l exclusion telle qu on l entend d sormais officiellement n a plus grand chose voir avec la d finition que l on en donnait dans les ann es 60 En p riode de forte prosp rit conomique elle d signait non pas le ph nom ne de d gradation du march de l emploi et d affaiblissement des liens sociaux mais plut t une survivance visible et honteuse d une population maintenue en marge du progr s conomique et du partage des b n fices Le succ s limit du terme d exclusion sociale cette poque tenait au fait que le ph nom ne auquel il renvoyait restait marginal Il apparaissait comme le r sidu in vitable S il d rangeait il n tait pas de nature affecter l ensemble du corps social Aujourd hui il ne s agit plus de d signer un ou des groupes sociaux caract ris s par une exclusion de fait mais surtout de souligner l existence de processus pouvant conduire ces situations extr mes Le succ s de cette notion s explique aussi par le fait qu elle est utilis e d sormais de fa on consensuelle aussi bien par la gauche que par la droite L exclusion ne pouvait occuper dans les ann es 70 une place importante dans le d bat politique tant celui ci se nourrissait de fa on presque exclusive de la que
25. es souvent par des probl mes d alcoolisme et de d prime Alors oui Je constate que la col re monte que les actes violents augmentent dans la population avec laquelle je travaille Violence Il y a celle dont on parle qui fait la une des m dias agressions bagarres d pr dations Il y a celle que l on tait on peut citer en exemple les suicides ou tentatives domaine o la Suisse bat des records Paradoxalement ayant le privil ge de travailler dans le cadre scolaire et hors les murs dans une cit je v rifie tous les jours que l cole reste un lieu prot g par rapport l ext rieur L cole doit tre l un des bastions essentiels de r sistance au processus d exclusion g n r par le syst me social actuel Diff rents dispositifs existent particuli rement au CO Psychologues scolaires travailleurs sociaux infirmi res conseillers d orientation professionnelle autant de disponibilit s pour des jeunes en difficult et des familles dans le d sarroi D aucuns pourraient trouver du luxe dans cette panoplie disposition Je pense que c est le prix payer si l on veut tenter d approcher un acc s l galit des chances pour certains c est un strict minimum de moyens r guli rement contest s 1 Partout c est nous qui soulignons 143 SL RE 144 VIOLENCE ORDINAIRE A Piguet Exp rience d ducation de rue dans la cit d Avanchet 1989 1998 1
26. essentiellement drogue et d linquance et je suis arriv e au nombre de 28 dont 3 filles Sur ce total 18 taient sans emploi certains depuis quelques mois d autres depuis plusieurs ann es Le constat qui s impose et qui n a rien de r volutionnaire est que les d rapages se produisent environ un an apr s la fin de la scolarit obligatoire Tant qu ils sont int gr s dans un cadre institutionnel la structure sert ou donne l illusion de garde fou qui permet d avoir encore quelques r f rences 1990 Si l on reprend le fondement de l intervention dans la rue je pense que la reconnaissance de l autre en est l essence Dans les situations les plus graves se retrouvent toujours deux composantes le handicap affectif Trop de blessures accumul es au fil des ans depuis tout petit le handicap socioculturel Pas de formation professionnelle pas de bagage culturel reconnu Propositions un lieu de refuge temporaire UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE 1991 Le travail Une modification importante survenue dans ces trois ans est la disparition des emplois temporaires qu ils pouvaient encore d crocher il y a quelques ann es chantier manutention usine etc L illusion de trouver un boulot par ce biais et qui paradoxalement permettait certains de garder un contact avec le monde du travail s est envol e il n y a plus rien pour eux Il faut relever que sur les
27. hip hop dont l avantage est qu ils peuvent tre tous rap quelle que soit leur origine nationale ou ethnique Il y a en g n ral une grande disparit d ges qui peut aller de 14 20 ans Dans la bande Z c est le petit qui allait rep rer si le vol tait possible s il y avait des gens castagner etc le petit avait 14 ans et le plus grand fr re avait 20 ans On travaillait en famille et le grand tait le leader du groupe car il avait d j avec lui sa famille ce qui faisait le noyau d une organisation Ce n est donc pas la bande de copains de la m me classe du CO des jeunes qui ont tous 14 ans Ces bandes de copains sont confront es aux bandes de m chants mais elles agissent galement en tant que bandes Elles peuvent cependant mousser comme en mai 1998 L Eclipse dans une bagarre d clench e par d autres mais elles ne sont pas vecteurs de cette violence car les jeunes ont une int gration scolaire familiale et par ailleurs une recherche d identit moins forte Deux exemples peuvent tre cit s illustrant bien la difficult pour les animateurs socioculturels de g rer les provocations de certains jeunes qui cherchent ainsi d clencher la bagarre Centre de rencontres Le Rado Versoix Des bagarres sont caus es par une bande de Gen ve 40 personnes durant la p riode automne 1995 printemps 1996 Apr s fermeture du centre pendant deux mois des mesures sont arr t e
28. impose obligatoire de 3 16 ans compos e de classes h t rog nes o l entraide soit une valeur sup rieure la comp tition forcen e cette cole doit permettre tous les enfants d acqu rir une v ritable culture commune etun r el sens civique Le dialogue plut t que la violence Vitale pour l avenir d une R publique menac e par la mont e des communaut s des clans des sectes et des d rives mafieuses l cole doit se reconstruire contre la haine pour la d mocratie Des d rives mafieuses et des violences sectaires La derni re remarque de Meirieu et Guiraud au sujet de la sauvegarde de la d mo cratie nous rappelle la th se que Girard d veloppe dans La violence et le sacr il met en sc ne le sacrifice rituel de la victime missaire qui soude la communaut sacr e On ne peut tromper la violence que dans la mesure o on ne la prive pas de tout exutoire o on lui fournit quelque chose se mettre sous la dent Il est sans doute banal de rappeler que la soci t a peur du vide il est moins banal de s int resser aux tendances plus ou moins cach es qui taraudent nos soci t s contem poraines quelles sont les principales zones d rosion du syst me d mocratique o se situent les espaces laiss s vacants qui les conquiert et travers quels types de r gles g re t on ces territoires conquis Le refuge dans la communaut ethnique ou dans la secte int griste politique ou reli
29. in dividu crise du sujet La crise du sujet est contextualis e l ins curit ambiante la peur des lendemains incertains le sens de l avenir s est invers il est per u comme le temps de l al a les institutions o l emploi est garanti oscillent entre la crainte et la culpabilit la sc ne politique n offre plus ni points de rep re pour la compr hension des probl mes ni perspectives pour l action et l effritement des corps interm diaires Les quartiers d exil n ont pas le monopole du mal de vivre de la jeunesse mais ils cristallisent plus qu ailleurs l exclusion le ch mage la d linquance et connaissent en ce sens un effet de grossissement et de radicalit des probl mes Leur d r gulation sociale est contemporaine de la pr carisation des emplois d une aggravation ou d une p rennisation de la mis re ou de criantes in galit s sociales d une mont e du racisme et de l intol rance pour une partie grandissante de la population Pour nombre de jeunes habitant les quartiers difficiles la famille n est plus une instance de socialisation Souvent chez les jeunes issus de l immigration maghr bine la langue des parents n est plus vraiment la leur les p res notamment ont souvent perdu toute autorit car disqualifi s socialement La socialisation s effectue davantage dans la rue au contact des pairs dans un climat d affrontement r el ou symbolique Les
30. la marge Depuis leur origine les squats jouent Gen ve un r le tampon ils sont un espace de r gulation sociale pour certaines cat gories de jeunes Auparavant il s agissait surtout d tudiants de jeunes politis s de jeunes en r volte culturelle ou ayant d lib r ment choisi la vie communautaire de jeunes revendiquant une meilleure qualit de vie CONCLUSION Cette cat gorie de population existe toujours Mais il faut constater qu l heure actuelle les squats genevois sont occup s pour la plupart d entre eux par des jeunes sans ressources et sans projet qui cherchent se loger se r fugier sous un toit Ce sont des abris de SDF sans confort la limite de l insalubrit Et les tr s jeunes qui les occupent vivent alors dans des conditions tr s pr caires et sous un r gime dur o r gnent la loi de la jungle et la d brouille individuelle Il faut pourtant admettre que ces squats jouent m me de mani re temporaire un r le social bien que tr s pr caire Nous pensons qu il serait extr mement judicieux que ces espaces de d pannage soient soutenus par la collectivit publique pour que les jeunes qui les fr quentent d faut d autre chose y trouvent des conditions favo rables un nouveau d part plut t qu une d gradation de leurs conditions de vie A partir d une valuation de la situation r alis e par le Service Squatter Police il s agira de veiller ce que les
31. lits sont des faits de violence ne pas n gliger car ils renvoient au droit la loi la justice p nale la sanction la punition et finalement la citoyennet Ils renvoient aussi parfois l injustice et la r pression polici re Par rapport aux faits de violence on n oubliera jamais le droit la loi les r gles les normes et les attentes sociales en mati re de conduites et de comportements indivi duels ou collectifs F4 d terminants sociaux et culturels de la violence Dans Les m tamorphoses de la question sociale Une chronique du salariat 1995 Castel remonte en quelque sorte de la d saffiliation l exclusion visible des sans emploi sans logement sans famille sans papiers sans s curit sociale etc une zone beaucoup plus large mais moins visible qu il appelle zone de vuln rabilit cette zone interm diaire allie pr carit du travail et fragilit des supports de proxi mit L auteur pr cise Tout se passe comme si nous red couvrions avec angoisse une r alit que habitu s la croissance conomique au quasi plein emploi aux progr s de l int gration et la g n ralisation des protections sociales nous croyions conjur e l existence nouveau d inutiles au monde de sujets et de groupes devenus surnum raires face l aggiornamento en cours des comp tences conomiques et sociales Comme l incivilit est quantitativement plus importante
32. ne se sent pas proche de ces gens l Lorsque D Gros voque le risque que peut comporter le fait de ne pas s int resser au militantisme politique traditionnel et la porte qui peut tre ouverte certains mou vements d extr me droite P r pond que l histoire des squats d montre le contraire Le risque d une infiltration de l extr me droite existe mais pas chez nous Pour M s il n y a pas de skinheads Gen ve c est en partie gr ce aux squats qui r cup rent par les concerts et programmations les jeunes fragiles en mal d iden tit Ces jeunes tombent dans ce qu ils voient ils sont tomb s chez nous P ajoute Des gens pas nets il y en a partout dans les squats aussi Mais jamais un squat ne s affichera skin La politique et la justice Lorsque M Vuille demande comment valoriser le squat P r pond d abord on s en fout on n a pas de salades vendre on s int resse la vie quotidienne J intervient les revendications passent par l action Pour M les gens sont contents que d autres r agissent voque le vieux qui teint les bombes lacrymog nes sur la plaine de Plainpalais mais se dit que peut tre qu il id alise Et il revient sur le squat Rhino Fin septembre a va frapper j esp re ce serait l gitime Pour P le changement de gouvernement n a rien chang il constate m me peut tre un recul Le fait que
33. plusieurs partenaires interviennent sur divers 181 SL RE 182 VIOLENCE ORDINAIRE terrains locaux genevois et dans six registres principaux scolaire social sant police logement emploi Nous estimons que des groupes de r flexion et d intervention violence GRIV de proximit devraient exister dans les communes du canton et dans les quartiers de la ville de Gen ve A l image de ce qui s est pass et de ce qui se passe encore aujour d hui Meyrin ou A re Le Lignon le GRIV regroupera autour de l autorit com munale les professionnels et les associations qui travaillent dans les domaines de la lutte contre l exclusion et de la pr vention de la violence Comme leur nom l indique les groupes de proximit sont l coute de ce qui se passe dans le quartier ou dans la commune Ils interviennent donc en fonction de leur bonne connaissance des terrains sociaux et culturels de leur cit Il est n cessaire que les groupes de r flexion et d intervention de proximit trouvent un r pondant sur le plan cantonal Il s agira du groupe de liaison ou ventuellement de l Observatoire de la pr vention et de la s curit avec une triple t che 1 analyser et valuer les connaissances empiriques sur les faits de violence recueillis dans les quartiers et les communes 2 transmettre ces analyses et valuations aux autorit s comp tentes et aux GRIV pour informer d une part les politiques ins
34. portement g n ral admissible des mineurs s appliquent aussi bien dans les b timents scolaires qu l ext rieur de l cole Si l cole la mesure disciplinaire a d abord vocation ducative la poursuite disci plinaire et le pouvoir d intervention qui en d coule pour l autorit scolaire a pour but premier d assurer le bon fonctionnement de l tablissement d enseignement Violences ordinaires et violences m diatis es A lire de multiples documents d archives et les nombreux dossiers r cents portant sur la violence des jeunes on ne manque pas d tre frapp par plusieurs aspects de ce ph nom ne toujours complexe 1 Son anciennet et sa permanence 2 Certaines formes de violence sont sp cifiques certaines populations cer taines r gions ou certaines cultures du globe 3 Les soci t s voluent et les violences qu elles engendrent changent elles aussi civilisation ou brutalisation des m urs cf supra panorama introductif 4 Les interpr tations plus ou moins nuanc es et contrast es qui en sont propo s es toutes les poques viennent en tr s grande partie des adultes 5 Les faits de violence au quotidien restent pour la plupart d entre eux ordinaires parce qu ils sont g r s au niveau interpersonnel institutionnel ou local c est dire par les gens du lieu ou du milieu o ils se produisent famille voisinage cole quartier soit la
35. rence au mouvement ouvrier ou d autres mouvements sociaux int grateurs a disparu Les nouvelles conduites marginales des jeunes sont analys es par Dubet travers une configuration de concepts cl s parmi lesquels on trouve l exclusion l anomie la d sorganisation et la rage La gal re est en effet travers e de brusques explosions de rage de violences destructrices qui n ont rien voir avec la revendication d un mou vement social ce sont des meutes Les nouvelles conduites marginales des jeunes qui zonent dans la gal re sont certes une sp cificit des quartiers difficiles mais les banlieues n en poss dent pas le monopole on peut sans doute g n raliser la th se en montrant que les pr caris s ou les d saffili s adultes gal rent eux aussi dans leur vie quotidienne en tant confront s l anomie la d sorganisation et la menace d tre exclus Paugam DUBET F LAPEYRONNIE D Les quartiers d exil Paris Seuil 1992 INTRODUCTION De la guerre conomique Dejours se trouve lui aussi sur le terrain des forces productives comme Marx mais il s inspire tout autant de von Clausewitz en tudiant les effets sur les travailleurs de la guerre conomique Des employ s et des cadres note Dejours sont d sormais soumis une telle comp titivit que ces conditions de travail mettent en danger leur int grit mentale et physique Cette violence de la comp tition est un
36. rieur J ai fait clairer la salle pour faire baisser la tension et j ai expliqu calmement au micro qu il fallait que les bagarres cessent Les fauteurs de trouble se sont d cha n s hurlant qu ils allaient tout casser si je ne remettais pas la musique etc et le service d ordre les a fait sortir Un groupe est all se joindre eux et la bagarre s est poursuivie dehors On a ferm les portes alors ceux qui taient dehors ont tambourin la porte pour entrer et quand ils se sont calm s nous avons pu l ouvrir Dans la salle sur 250 personnes il y avait environ 200 personnes int ress es par la disco qui ne se sont pas aper ues de ce qui s tait pass bagarres et je pense qu il fallait sauvegarder cet espace pour la majorit et ne pas tout arr ter cause de 10 ou 30 fauteurs de trouble J ai t confront e un jeune d une quinzaine d ann es qui m a personnellement provoqu e disant qu il allait me casser la t te etc et j ai appris qu il avait une barre mine sur lui Je lui ai dit que c tait vraiment dommage d avoir une telle attitude mais il avait perdu tout contr le de lui m me Ce qui m a le plus branl e est l attitude de ce moutard de 15 ans qui m a bien fait sentir qu il me consid rait comme une pauvre imb cile comme de la merde Cette agression m a laiss e d munie car ni la plaisanterie ni la douceur n avaient raison de lui Il voulait me casse
37. solution 370 sur les v nements qui ont secou Gen ve durant la comm moration du cinquanti me anniversaire de l OMC rapport de minorit Gen ve Grand Conseil 25 26 f vrier 1999 Radio Suisse Romande La Premi re R flexe avec O de Marcellus 23 mai 1998 SCHWERI M Violences Gen ve s rie d articles publi s par Le Courrier 4 10 21 24 ao t 1998 INTRODUCTION INTRODUCTION M tamorphose des rapports entre violence et soci t Panorama introductif l analyse de la crise du social en Europe occidentale 1966 1999 Dans l une de ses recommandations le coll ge d experts insiste sur le fait que la vio lence urbaine est une construction sociale non r ductible une explication mono causale Ses membres souhaitent donc encourager les tentatives de compr hension multidimensionnelle des faits de violence Passage de la soci t industrielle la soci t postindustrielle La recommandation ci dessus est exigeante elle implique en effet que la construc tion sociale de la violence soit situ e dans le temps et dans l espace D s lors pour bien comprendre les contextes sociaux dans lesquels se d roule l volution des faits de violence on fera d abord r f rence trois auteurs classiques Carl von Clause witz Karl Marx et Sigmund Freud qui dans leur domaine de r flexion propre ont trait de la violence leur poque c est dire telle qu ils la percevaient dans les soci t s
38. uvrant tous dans le domaine de la pr vention collective aupr s des l ves des coles Il s agissait surtout l poque de sp cia listes en toxicomanie plus tard le groupe s est largi au Groupe Sida Gen ve puis la police Le statut du groupe est encore ce jour officieux Chaque membre en fait partie de mani re individuelle mais clairement envoy par sa hi rarchie Du 22 novembre 1994 au 18 septembre 1998 le GLPJ s est r uni Gen ve 14 reprises Les sujets principaux l ordre du jour furent e pr paration d une journ e information formation pour les directeurs d coles et les politiques autorit s communales Grand Conseil l tat de projet e journ es d information pour les maisons de quartier avec pour th mes violence toxicomanie e projets coles et sant OFSP e d s la fin 1997 et d but 1998 organisation et participation du groupe au Congr s de Bienne Le fonctionnement normal du groupe fait tat de 3 ou 4 s ances par ann e Ce n est qu au moment o un projet est mis en uvre tel le Congr s de Bienne que les r unions se sont acc l r es un rythme plus soutenu ANNEXES Les situations arrivent aupr s de chaque partenaire du groupe qui les traite comme il en a l habitude Le groupe sert plut t de caisse de r sonance de lieu d information par rapport ces situations en vue de cr er une politique coh rente Aujourd hui
39. vision pour s en persuader Cependant selon ce qui nous est rapport et selon nos constatations le climat de la violence scolaire est rest stable ces derni res ann es S il est vrai que la police genevoise a d intervenir pour des probl mes de racket vols et menaces ces interventions ne sauraient attiser une forme de psychose li e cette violence Il est difficile cependant de dire de mani re p remptoire si les d lits avec violence commis par des jeunes sont en augmentation ou en r gression dans notre canton Le nombre de cas est certes pass de 170 en 1996 138 en 1997 mais il faut tenir compte du fait que nombre de victimes renoncent d poser plainte souvent h las par crainte de repr sailles de sorte que les chiffres sont consid rer avec prudence 131 SL RE 192 VIOLENCE ORDINAIRE Les avis seront sans doute tr s partag s pour qualifier la violence Gen ve m me si nous sommes tr s loin de ce qui se passe chez nos voisins fran ais des banlieues lyonnaise marseillaise ou parisienne nous sommes attentifs nous attachons une tr s grande importance la pr vention d o la n cessit d unir nos efforts avec l ensemble des intervenants et partenaires sociaux pour qu tout point de vue Gen ve maintienne sa qualit d une des villes les plus s res de notre continent Dans le cadre du GLPJ la police genevoise d fend trois objectifs principaux 1 assurer la protection des pe
40. 21 Dans la foul e de Mai 68 f ministes et homosexuels amorcent la lib ration sexuelle W Reich est l un des ma tres penser cette lib ration Son livre La r volution sexuelle est traduit en France en 1969 Comme l indique F Martel Sa th orie pour une politique sexuelle prol tarienne qui vient donner une signification politique l orgasme fait un tabac Magazine litt raire 1996 op cit INTRODUCTION Or comme le souligne A Touraine dans son ouvrage au titre bien choisi Le mouve ment de mai ou le communisme utopique la soci t fran aise vit alors un conflit et une crise et le mouvement tudiant est la fois r v lation de ce conflit et r action cette crise Autrement dit il cr e en m me temps qu une force de combat contre la classe dominante une contre utopie libertaire et antiautoritaire communautaire et spontan iste Le d calage entre les mots et les choses a souvent t soulign et P Bruckner l exprime parfaitement Mai 68 a t d abord et surtout une insurrection de type libertaire fid le une double tradition anarchiste et surr aliste La rh torique r volutionnaire les groupuscules l ninistes avaient valeur de sympt me c est au moment o la France se saoule de bolchevisme et se met parler le marxiste qu elle liquide en fait l id ologie communiste h g monique gauche depuis la lib ration Du c t de Marx Sous la langue de plom
41. Champ libre ayant entrepris avant 1968 la publication de ses uvres com pl tes ainsi que d autres essais classiques de strat gie D s 1967 Guy Debord place au c ur de la soci t du spectacle la fausse conscience du temps le Spectacle est une guerre de l opium permanente Mais de l avis de Jappe son biographe Sa conception de l histoire comme un jeu a conduit Debord s int resser de plus en plus la strat gie au sens strictement militaire du terme mais aussi au sens d une science de l valuation des forces des occasions des facteurs humains qui donne aux meneurs du jeu l occasion de d ployer leur propre intelligence Lui m me s est d peint comme le chef de l arm e de la subversion et son film n girum abonde en m taphores militaires et en images de bataille Debord a invent un jeu de la guerre commercialis sous diff rentes versions et il a publi une partie exemplaire disput e avec Alice Becker Ho De la guerre reste un ouvrage qui pose des questions fondamentales et universelles sur le pass le pr sent et l avenir des conflits humains questions d autant plus inter pellantes que selon la th se du g n ral prussien von Clausewitz la guerre est la continuation logique attendue de la politique On ne prolongera pas ici la r flexion sur la guerre sinon pour mentionner qu aujourd hui de nombreux analystes du monde entier s int ressent soit la guerre c
42. De plus il faut retenir la dimension d intention l auteur de brimades a pour objectif l humiliation ou l intimidation de sa victime en r p tant ses brimades LINDSTROM Peter CAMPART Martina Brimades et violences dans les coles su doises Les auteurs r v lent la longue tradition en Su de d une politique pour des coles s res dont les trois principes fondamentaux sont une ducation inspir e des valeurs d mocratiques de la solidarit et de la compr hension puis le droit de vivre dans une soci t non dangereuse enfin la responsabilit confi e en premier lieu aux communes et directions d coles quant au traitement de la violence et de l intimidation brutale PEIGNARD F et al La violence dans les tablissements scolaires britanniques Revue fran aise de p dagogie N 123 1998 pp 129 151 DE LA VIOLENCE BASES THEORIQUE ET CONCEPTUELLE PEIGNARD E ROUSSIER FUSCO E VAN ZANTEN A La violence dans les tablissements scolaires britanniques En g n ral les chercheurs sont toutefois d accord sur les deux caract ristiques du bullying il suppose l interaction entre deux enfants ainsi qu un rapport dominant domin Par ailleurs trois niveaux sont distingu s physique verbal et affectif avec un degr de violence variable qui va de la taquinerie au racket Le lieu de son expression est souvent la cour de r cr ation et le terrain de jeu Deux caract ristiques sont mises e
43. ECRAN Cet aspect strat gique nous le retrouvons d ailleurs dans de nombreux jeux de soci t abattre l adversaire pour gagner comme dans le jeu des checs Reste savoir si tous les jeux vid o sont labor s sur ce sch ma ou s ils se limitent au seul mot d ordre tuer ou tre tu Cf infra Jeu et violence e Fiction d aujourd hui le d ferlement d une violence aveugle A une repr sentation classique de la violence o l image fait office de m diation s est substitu aujourd hui un tat naturel de violence plus qu une mont e en puis sance ou une escalade qui interdit toute ruse corporelle toute variation de la cam ra et d bouche in luctablement naturellement sur un carnage La violence perceptible dans bien des films contemporains est une violence install e une violence contre laquelle on ne peut rien une violence qui n est pas une preuve puisqu elle n est plus une r ponse une exp rience de l adversit Alors que la boxe oscille entre des charges et des d charges des coups et des feintes des frappes et des esquives la violence contemporaine est automatique elle accu mule les charges successives sans aucune interruption ni un v ritable sentiment de gradation c est dire de diff renciation entre le coup de pistolet et le recours la bombe Naturelle et accumulatrice explosive en permanence la violence y p se de plus en plus lourdement et n
44. Ouais je me suis rendu compte que des fois a vaut la peine de discuter avec certaines personnes m me si c est pas dans mes habitudes de parler avec n importe qui Q Et au niveau de ton apprentissage individuel R Il y a plein de diff rents apprentissages dans les squats J ai l impression que tout le monde essaie de se mettre en valeur d une mani re ou d une autre Il y a toujours quelque chose apprendre a d pend de l implication que tu veux y mettre J ai fait d autres apprentissages mais je ne vais pas te le dire sur fape cassette Q Et au niveau de l apprentissage de la sociabilit R T es toujours dans un rapport de force de pouvoir Le premier truc c est d ap prendre tre faux cul a c est clair que tu l apprends bien Il y a tellement de gens qui m disent sur d autres que finalement tu sais beaucoup de choses Tu as tellement d exemples diff rents que si tu veux faire un apprentissage tu peux Q Est ce que dans les squats il existe une sorte de devoir tre R Ben c est clair Surtout au d but apr s tu sais Dans les squats il y a surtout trois trucs drogue sexe et fun Pis bon t es mieux accept si t as une bagnole ou un cha let Il y a aussi un ph nom ne de richesse Sinon quoi tu sers Q C est quoi la moyenne d ge dans votre squat R Glups a c est une bonne question Cet t je crois que la plus jeune avait treize ans Le p
45. alors qu en m me temps les fili res g n rales comme le coll ge ou l cole de culture g n rale r unissent une proportion toujours croissante d l ves de 15 18 ans 9 4 points Plusieurs explications doivent tre prises en consid ration ce sujet Il y a en premier lieu l offre en places d apprentissage en entreprise qui a chang qualitativement embauche plus s lective et quantitativement diminution Il y a aussi eu des trans formations pour certaines formations qui sont pass es du domaine professionnel au domaine g n ral Et il y a encore la valorisation sociale accrue des formations longues Quelle que soit l importance respective de chacun de ces divers facteurs retenons que l on observe depuis le milieu des ann es 80 une rosion continue du taux d apprentis parmi les jeunes en formation Cela a notamment pour cons quence un allongement de la dur e moyenne de la formation initiale puisque les fili res secondaires postobligatoires g n rales ne permettent gu re une entr e imm diate dans la vie professionnelle elles pr parent plut t une poursuite de la forma tion au niveau tertiaire Ch mage des jeunes Les douze derni res ann es ont t marqu es en Suisse et particuli rement Gen ve par de profonds bouleversements sur le plan du ch mage Ph nom ne d am pleur r duite jusqu au d but des ann es 90 le ch mage s est mu depuis en probl me de masse 5 Au
46. au parlement des jeunes il est n cessaire d avoir un certain nombre de comp tences prise de parole en public r gles de base d un fonctionnement associatif etc Donc le parlement des jeunes est essentiellement fr quent par des coll giens et des tudiants Ils ont mis sur pied une radio locale et un journal En fait l activit d bordante du parlement renforce le sentiment d tre laiss pour compte parmi les meyrinos qui ne parti cipent pas ces activit s et qui pour leur part revendiquent un lieu Pour ce faire ils ont investi une s ance du parlement des jeunes afin de formuler une demande quelque peu informelle d attribution de pavillons scolaires promis la d molition La requ te n a pas abouti ce qui les conforte dans l id e que pour eux les voies de communications vers les autorit s ne fonctionnent pas Une quinzaine sur la violence Dans le m me temps un changement de cap est d cid par les autorit s affirmation d un projet politique global en mati re de jeunesse Meyrin suivi par la mise en place UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE de relais vers les acteurs de terrain C est ainsi qu un service des coles des jeunes et de l information est cr Ce service ainsi que le conseiller administratif d l gu aux questions de jeunesse vont tre en situation de porte parole des autorit s directement accessibles et porteurs d une volont de mise e
47. au sein de la popu lation des squatters apparaissent aussi La population dans les squats tend rajeunir Les jeunes sans formation y sont aussi de plus en plus nombreux alors que la pro portion de ceux qui poursuivent une formation de niveau tertiaire diminue Les squats tendent donc se diviser en deux sous ensembles ceux qui sont occup s par des personnes ayant un projet soit personnel soit communautaire et d autre part ceux qui abritent une population en rupture nomade fortement pr caris e proche de la population SDF Ces deux populations ont cependant en commun d avoir sou vent un pouvoir conomique faible Nous avons peu d informations sur la deuxi me cat gorie de squats que nous quali fions de zone d ombre Nous observons n anmoins que sa population est fragilis e et de ce fait plus expos e la violence quotidienne Au Service Squatter Police on s inqui te de cette cat gorie de squatters Ce sont des jeunes qui de par leur situation en rupture ont tendance commettre des petits larcins Ils ne connaissent plus les limites et estiment que ce qu ils font n est pas un d lit Souvent ils rencontrent des tensions avec le voisinage vols bruits et autres nuisances Ils n ont que tr s peu de structures dans ce genre de squats ils vivent dans des conditions d plorables dans des situations d insalubrit totale et parfois sans hygi ne corporelle Les principaux probl mes que la police renco
48. comp tition la pr carit l injustice la peur le malaise et la souffrance Il m a sembl qu en ces temps d incertitude lorsque le pass se d robe et que l avenir est ind termin il fallait mobiliser notre m moire pour essayer de comprendre le pr sent Sans doute les grandes fresques comme les grands syst mes ne sont plus de mode Mais peut on conomiser un long d tour si l on veut saisir la sp cificit de ce qui arrive hic et nunc R Castel Les m tamorphoses de la question sociale Une chronique du salariat 1995 Constat et hypoth ses L analyse qu on se propose de faire ici au sujet de l volution de la violence depuis un peu plus de trente ans en Europe occidentale part d un constat et se fonde sur deux hypoth ses e constat toute soci t toute tribu toute communaut est confront e la violence la gestion de la violence interne et externe et elle cherche la canaliser pour d velopper le lien social et renforcer la coh sion sociale e hypoth se N 1 jusqu la fin des ann es 60 les cadres contraignants de la soci t industrielle permettent de penser la violence comme l une des compo santes qui cimentent le syst me social par exemple dans les termes propos s par les auteurs auxquels on fait r f rence ici cf infra contribution l unit natio nale et populaire chez von Clausewitz l unit sociale chez Marx la construc tion de la person
49. concernent impliquent ou sont attribu s aux jeunes l tablissement de relations avec divers facteurs d mographiques ducatifs pro fessionnels familiaux etc qui caract risent cette population ou qui rendent compte de situations qui lui sont sp cifiques est susceptible de fournir des indica tions voire des explications aux comportements juv niles et leur signification Avant donc de s int resser l volution de la violence au quotidien concernant les jeunes nous proposons une vue d ensemble sur la situation sociale de ces derniers Gen ve et sur quelques changements qui l ont affect e depuis une douzaine d ann es Place des jeunes dans la soci t De mani re g n rale la structure d mographique d une soci t exerce une influence sur les choix politiques qui sont effectu s notamment pour ce qui touche l utilisa tion et la r partition des ressources entre divers domaines sant instruction s cu rit am nagement du territoire etc qui ne concernent pas de mani re identique tous les segments de la population L importance quantitative des diff rentes tranches d ges enfants jeunes adultes personnes g es grands vieillards au sein de la population rend compte de la structure d mographique de la soci t c est dire de la distribution par ges de la population Suivant la forme que prend cette structure d mographique les besoins et les attentes
50. corps et vos pens es L a bifurque chez certains l onde de choc s amortit se refoule s enterre Ils jettent dessus une poudre rose appel e sagesse acceptation r signation au premier coup de vent la poudre s envole le crat re appara t plein d une violence longuement recuite ignor e tue t tue toute pr te s nerver au moindre signe notamment devant ces jeunes qui eux n ont pas eu le temps de la refouler ni les moyens Ces jeunes sont l autre terme o a bifurque partir du tronc commun appel frustration Eux leur corps tout frais les d mange leurs mains fourmillent ils sentent encore la pulsation du possible il faut qu ils tapent sur quelque chose pour s assurer que le monde existe ou s assurer d exister Et si tout se d robe ils tapent sur ce qui vient et que rappelle cette d robade Ce qui peut mettre un ado hors de lui c est d avoir personne devant lui d avoir quelqu un qui se d robe qui se d gonfle surtout quand c est l autorit le p re lequel vient geindre apr s de sa voix d ado d fait Mais comment faire face cette violence En ayant une face dadais qui tienne En attendant c est l angoisse et la violence sert d exutoire et de rep re pour se retrouver Sibony D Violence Travers es Paris Seuil 1998 DE LA VIOLENCE BASES THEORIQUE ET CONCEPTUELLE CHAPITRE III De la violence bases th orique et
51. curit des quartiers sensibles une chelle d valuation 98 Chapitre V Le syst me scolaire genevois face la violence 105 Gestion et traitement de la violence dans les communaut s ducatives 109 La politique du DIP 110 Direction de l enseignement primaire 111 Direction g n rale du Cycle d orientation 112 La violence dans les coles secondaires 114 Enseignement secondaire postobligatoire 118 Chapitre VI Une gamme tendue d actions pour g rer la violence ordinaire 125 Office de la jeunesse DIP et Groupe de liaison pr vention jeunesse GLPJ 125 Groupe de travail Pr venir la violence 133 Travail social de rue et hors murs et jeunes en rupture 143 Chapitre VII Logement et pr carisation sociale logement social squat 155 Politique en mati re de logement social de la volont d quit au renforcement de la diff renciation sociale 156 Vers une marginalisation accrue des squats et des squatters 162 Pour ne pas conclure Quelques pistes de r flexion sur les rapports entre jeunes violence et soci t des adult
52. d boussol s sans rep res ni valeurs celle de leur vie d sorient e Mais c est aussi l actualit nous le rappelle en rafale la violence dont ils deviennent eux m mes les acteurs Qui de la t l qui montre ou de la vie qui d truit inspire ces actes La fiction peut aussi avoir valeur p dagogique surtout si elle est encadr e d un d bat Car l image sans l explication pour les publics les plus vuln rables peut se transformer en mauvais g nie BOUCHEZ E Entretiens avec Serge Tisseron psychiatre T l rama 2514 18 mars 1998 DE LA VIOLENCE DES IMAGES A L ECRAN Il est impossible de dire que le cin ma ou la t l tuent par procuration Mais peut on pour autant ignorer l influence de ces crans o la fiction banalise le r el A la question comment viter que le spectateur passe de la fiction l acte Tisseron r pond Par la p dagogie en duquant les citoyens en leur apprenant que l image n est rien d autre qu un tableau anim Et cela d s le plus jeune ge a ne viendrait l id e de personne d apprendre lire aux enfants sans leur apprendre crire Avec l image c est pareil on ne peut apprendre la lire que si l on apprend la fabriquer Chacun doit devenir son propre pilote dans l image tre capable d en identifier les m canismes et les effets De l avis de notre psychiatre quel type de comportement peut engendrer l acc
53. dans la communaut ducative n est pro bablement pas celle du plus fort ou la loi de la jungle mais celle qui en r f rence avec leur libre arbitre enjoint de ne pas aller trop loin Dans La violence l cole Charlot et Emin posent deux questions essentielles au sujet de la socialisa tion de l ducation et de l hominisation e Peut on s duquer et grandir sans violence dans un monde qui n est plus un lieu de partage avec d autres mais une ar ne o la r gle dominante est celle de la per formance et de la concurrence e Peut on s hominiser se socialiser et devenir un sujet singulier dot de rep res structurants dans une soci t o l exclusion de l autre n est plus un tabou mais l enjeu d un d bat social Par exemple en mati re de lutte contre la toxicomanie en Suisse les experts et la majorit du peuple estiment que l interdiction l gale manant de l Etat et le renforcement de la loi p nale n ont pas d effets positifs dissuasifs sur la vente et la consommation de drogues ill gales d o le rejet de l initiative Jeunesse sans drogue 1996 Mais ce qui est plus inqui tant pour les professionnels qui prennent en charge des jeunes toxicomanes soit via le sevrage et l abs tinence soit via la distribution de m thadone c est le fait que parmi ces jeunes certains n ont jamais t confron t s des interdits dans leur milieu de vie Ils ne se sentent donc pas dan
54. de la jeunesse des soci t s industrielles et post industrielles etc les r f rences bibliographiques se trouvent en bas de page AVVANZINO P BALEGAMIRE BAZILASHE J MARC P MONSCH M J Regards sur la vio lence humaine et scolaire Neuch tel Universit Sciences de l ducation 1994 BACHMANN C LE GUENNEC N Violences urbaines Ascension et chute des classes moyennes travers cinquante ans de politiques de la Ville Paris Albin Michel 1996 BAUER A RAUFER X Violences et ins curit urbaines Paris PU E 1998 BERGERET J La violence fondamentale Paris Dunod 1996 BEVILLARDS Patience et respect Cultures en mouvement N 11 octobre 1998 BEVILLARD S Comprendre les jeunes Ruptures et mergence d une nouvelle culture Lyon Chronique Sociale 1998 BODY GENDROT S Ville et violence L irruption de nouveaux acteurs Paris PU E 1993 BODY GENDROT S L ins curit un enjeu majeur pour les villes Sciences Humaines N 89 d cembre 1998 BODY GENDROT S LE GUENNEC N Mission sur les violences urbaines Paris La Documentation Fran aise 1998 BODY GENDROT S Les villes face l ins curit des ghettos am ricains aux banlieues fran aises Paris Baxard Editions 1998 BUFORD B Parmi les hooligans Paris Chr Bourgois 1994 BUI TRONG L L ins curit des quartiers sensibles une chelle d valuation Les Cahiers de la S curit Int rieure N
55. de la population peuvent s av rer tr s dif f rents Par exemple on sait que plus les personnes g es et les grands vieillards sont num riquement et proportionnellement nombreux dans la population plus l on a besoin de structures sanitaires 41 42 VIOLENCE ORDINAIRE Effectifs et poids d mographique des 15 24 ans dans la population r sidante du canton Population totale 371 421 382 543 399 081 400 860 Effectifs 15 24 ans 54 144 50216 47 842 46 174 Poids dans la population 14 6 13 1 12 0 11 5 Source Office cantonal de la statistique Entre 1985 et 1997 la population r sidante totale du canton est pass e de 371 421 400 860 habitants ce qui repr sente un accroissement de 7 9 en douze ans Durant la m me p riode le nombre de jeunes entre 15 et 24 ans a r gress de 7970 individus 54 144 en 1985 46 174 en 1997 soit une diminution de 14 7 par rapport 1985 La combinaison des deux ph nom nes croissance de la population totale diminu tion des effectifs a pour cons quence un net affaiblissement du poids relatif de la classe d ge des 15 24 ans au sein de la population totale Les jeunes repr sen taient 14 6 des effectifs totaux en 1985 douze ans apr s ils ne constituent plus que 11 5 de ceux ci Une premi re caract ristique des jeunes est donc qu ils sont non seulement une cat gorie statistiquement minoritaire dans la population mais aussi dont l importance relative au
56. des locaux vides 2 septembre Les membres d Artamis rencontrent le pr sident du Conseil d Etat Guy Olivier Segond qui leur demande de pr senter un projet global 4 septembre Evacuation par la police du site Artamis suite une plainte des SIG 5 septembre L association Artamis se voit proposer un des b timents exig s Le cafouillage de ces quelques jours est qualifi par Guy Olivier Segond de sp cialement idiot A propos de l vacuation du 4 sep tembre on a galement pu lire dans Le Courrier du 12 septembre 1996 M Segond a d ailleurs qualifi cette d cision de Bernard Ber tossa d exercice pratique du principe de la s paration des pouvoirs pas forc ment bien comprise par la population Une m me confusion est relev e par la journaliste propos de l atti tude de Philippe Joye qui remet un prix pour le travail de dipl me de Fabien Piccand pr sident d Artamis l origine de l association puis d clare le 11 juillet que les activit s d Artamis menacent un projet de construction avant d accorder les locaux disponibles l association deux mois plus tard La journaliste de L Hebdo met en rapport cette attitude avec le d fil militaire et la mobilisation des jeunes en faveur de la rade D apr s elle les politiciens per oivent un mouvement de contestation nouveau qu ils tentent de canaliser 10 septembre Les membre d Artamis campent au Bourg de Four pendant une semaine
57. du SRED Dans la collection Cahiers du SRED N 1 DUCRET J J amp JAGASIA N La ligne du temps Enqu te psychologique Mai 1998 92 pages ISBN 2 940238 00 6 N 2 LURIN J amp SOUSSI A La litt ratie Gen ve Enqu te sur les comp tences des adultes dans la vie quotidienne Septembre 1998 182 pages ISBN 2 940238 01 4 N 3 Textes rassembl s par LURIN J amp NIDEGGER C Expertise et d cisions dans les politiques de l enseignement Actes du colloque de Penthes f vrier 1998 Janvier 1999 180 pages ISBN 2 940238 02 2 N 4 Sous la direction de HUTMACHER W Culture religieuse et cole la que Rapport du groupe de travail exploratoire sur la culture jud o chr tienne l cole Mars 1999 164 pages ISBN 2 940238 03 0 para tre prochainement N 6 DUCRET J J Jean Piaget 1968 1979 Une d cennie de recherches sur les m canismes de construction cognitive Deuxi me trimestre 1999 Environ 300 pages N 7 FAVRE B Le fonctionnement des coles primaires genevoises Deuxi me trimestre 1999 Environ 250 pages Dans la collection Documents de travail FAVRE B NIDEGGER C OSIEK E SAADA E amp coll Le changement un long fleuve tranquille Dossier exploratoire concernant la r novation de l enseignement primaire genevois F vrier 1999 114 pages Dans la collection Documents statistiques MAJOR M amp WASSMER P A Ressources humaines et financi res du DIP
58. e par des professionnels de diff rentes provenances centres de loisirs coles primaires CO et coles secondaires jardins Robinson maisons de quartier associations de parents SPJ et SSJ A l Office de la jeunesse la pr vention aupr s des jeunes s articule autour de deux axes principaux 1 La pr vention en milieu scolaire est assur e par les quipes du SSJ m decins infirmi res scolaires ducateurs pour la sant et du Point d pendant de l O J en col laboration avec les quipes psychosociales et enseignantes des tablissements Objectif g n raux e int grer des actions de pr vention sp cifiques toxicod pendances l gales ill gales sida MST contraception abus sexuels violence etc dans un ensemble d activit s visant promouvoir la sant e mobiliser tous les partenaires entourant le jeune parents inspecteurs ensei gnants travailleurs psychosociaux amis dans un r seau d aide de soutien d orientation et de prise en charge e r pondre aux besoins des l ves afin qu ils acqui rent les moyens de faire des choix positifs propos de certains comportements risque Des groupes de sant se sont constitu s dans nombre d tablissements du secon daire Le noyau de base est constitu de l infirmi re SSJ de l ducateur pour la sant du conseiller social et d un repr sentant de la direction Ils favorisent un partenariat troit et permettant selon les r
59. elle trouve a positif les autorit s font un effort P compare les v nements de mai certaines manifestations dans le reste du monde Il dit que casser c est un devoir quand on voit les manifestations ailleurs en Asie avec 300 morts pour les m mes raisons ici on est dans le cerveau on doit le faire Proches des revendications des critical mass J voque son exp rience du squat et constate une volution depuis quatre ans Au d but elle d fendait les petites causes dans un esprit tr s genevois Pendant les manifestations elle tait New York et suivait les v nements sur Internet Elle avait l impression d tre connect e sur un truc plan taire en suivant les manifestations Gen ve mais aussi en Inde et au Canada M parle de la naissance d une lutte qui sort du cadre politique et des rivalit s gauche droite pour se battre sur des th mes Il donne l exemple des critical mass en Angleterre des co ncidences organis es de coh sion et du refus des luttes internes Les fr res ennemis marchent ensemble pas de mot d ordre pas de concession pas de compromis Pour M c est en r f rence ce nouveau mouvement mondial que la lutte que m ne R Pagani est d su te ANNEXES A propos des Jeunesses Socialistes P qui par ailleurs conna t bien certains militants dit a frotte plut t Ils ont des projets de carri re politique un projet personnel P
60. en Angleterre pose de difficiles probl mes de traduction en fran ais p 4 Sur le plan de la m thode B Charlot insiste sur le fait que le chercheur ne peut pas et ne doit pas trancher de quel droit en effet fixerait il les seuils et les fronti res Quelle l gitimit a t il pour dire ceci est violence cela ne l est pas Trancher ces difficult s suppose la r f rence des normes Or le chercheur peut d crire et analy ser il ne peut fixer la norme qui rel ve de choix thiques philosophiques et poli tiques D crire couter inventorier analyser les chercheurs qui pr sentent dans ce livre une synth se de leurs travaux l ont fait fort bien Ils n ont pas d cid d embl e ce qu tait la violence m me si certains ont davantage que d autres ouvert l ventail des possibilit s Ils ont mis en place des dispositifs de recueil et de traitement des donn es permettant de savoir ce qui est consid r comme violence par ceux qui fr quentent quotidiennement l cole au sens large du terme incluant l cole primaire mais aussi les coll ges et les lyc es En ce sens ils ont trait la fois et indissociablement des violences scolaires et des points de vue sur la violence B Charlot op cit p 5 Si comme le note justement B Charlot la violence l cole varie selon les espaces nationaux on doit savoir que les recherches faites aux Etats Unis ou en France d cri vent des
61. en r novation Q Tu arrivais dormir R La plupart des endroits je les connaissais T as plein de trucs Il y a plein de r gies qui laissent les cl s sous le paillasson des appartements vides C est au petit bonheur la chance Les apparts ou bureaux en r novation il y a souvent une fen tre ouverte J ai pass quelques jours chez J J c tait vraiment trop merdique il pleuvait Et apr s je suis tomb sur ce gars Q Tu avais cherch un appart dans les r gies R Non les r gies tu peux oublier Le loyer doit pas d passer le 25 de ton revenu alors ils recherchent des personnes types Tu dois pas avoir de poursuites et un emploi Pour certaines personnes c est impossible car elles ne repr sentent aucune garantie cacahu tes Q Bon les tudiants se font souvent cautionner pas leurs parents R Oui et il y a la ville aussi Si a foire t as le temps de t arranger quoi Le logement social c est extr mement lent et compliqu comme proc d L appart que j avais eu avant j avais eu le contact direct avec le propri taire et j ai obtenu d elle des choses que moi m me en tant que propri taire je n aurais jamais accept es Ah non j ai d j perdu trop de tunes dans l immobilier Ouais c est pas vident le logement Q Quelles valeurs d fends tu R Peut tre moyen terme je vais d fendre quelque chose mais pour l instant je ne d fends rien de plus que d tre tra
62. ensei gnants 29 Les injures ayant t prof r es par des enseignants enregistrent aussi 13 CLEMENCE A EGLOFF M CORTOLEZZIS C amp ROCHAT F La violence dans les coles secondaires en Suisse romande Le point de vue des directions Lausanne Facult des sciences sociales et politiques Institut des sciences sociales et p dagogiques 1997 p 11 117 118 VIOLENCE ORDINAIRE un score lev chez les coll giens 22 Par ailleurs 7 des l ves affirment avoir t frapp s durant le trimestre pr c dent par un enseignant Quant aux vols 2 des l ves reconnaissent en avoir commis S agit il de diff rences r elles ou de percep tion Il est difficile de trancher mais il est certain qu enseignants et l ves ne per oivent pas les choses de la m me fa on Ainsi lorsque l on interroge les uns et les autres sur le degr de violence de certains actes racket entre l ves vandalisme port d arme gifle d un enseignant enseignant qui humilie un l ve l ve qui insulte un enseignant impolitesse envers un ensei gnant refus d aller l cole des diff rences de perception se font jour Les ensei gnants ne nuancent gu re leurs appr ciations puisqu ils trouvent tous ces actes vio lents l exception de l impolitesse envers un enseignant et du refus d aller l cole Les l ves ont tendance les classer dans deux cat gories distinctes Le racket le vandalisme le port d
63. es Les Cahiers de la S curit Int rieure N 15 1 trimestre 1994 JL AE 85 86 VIOLENCE ORDINAIRE Il existe donc une mani re de g rer la violence dans les tablissements scolaires qui tient beaucoup de facteurs internes et externes Pour certains auteurs la cr ation d une quipe p dagogique l laboration d un projet p dagogique adapt au nouveau public qui fr quente l cole sont autant de moyens de socialisation des jeunes g n rations pour faire face la violence F7 rage de vivre et identit culturelle des jeunes Beaucoup de jeunes ressentent un profond d sarroi et un sentiment d absence de futur de la soci t actuelle auquel ils opposent par exemple travers la dynamique du mouvement hip hop une culture de crise L absence de valeurs de principes thiques clairs sont per us comme un vide moral Ce dernier renforce la souffrance qui d coule des effets destructeurs de l individualisme moderne Le syst me glisse m ne sonne ton requiem Ma vie perd son sens mon go t mon souffle est puis Tout s efface qu est ce qui se passe o sont mes traces clame La Cliqua dans sa chanson Requiem inspir e par le film La haine Sandra B villard d crit bien ces souffrances diffuses li es la peur de l exclusion L ge est aux Macjobs au latex ou la d couverte de l amour au temps du sida et la mise distance du monde politique Ma g n ration est ce
64. et d mocratique ce sujet Dans Violence ordinaire on ne se centre pas sur les mobilisations contre l OMC et les d bordements auxquels elles ont donn lieu au printemps 1998 car on consid re que ces v nements sont avant tout r v lateurs d un contexte de crise sociale cf infra M tamorphoses des rapports entre violence et soci t Sans pr tendre tout expliquer travers eux on estime que certains indicateurs certaines caract ristiques de cette crise conomique et anthropologique cr ent des conditions favorables aux manifestations de violence qu elles soient individuelles ou collectives dirig es vers l ext rieur ou contre soi Le Courrier amp Le Centre culturel Saint Boniface Table ronde sur les violences Gen ve avec la participation de B Baertschi philosophe B B rgenmeier conomiste P Dominic sciences de l ducation W Hutmacher socio logue A Mathieu animateur socioculturel P Mugny journaliste 24 juin 1998 DALLEVES ROMANESCHI C Rapport de la commission parlementaire charg e d tudier la R solution 370 sur les v nements qui ont secou Gen ve durant la comm moration du cinquanti me anniversaire de l OMC rapport de majorit Gen ve Grand Conseil 25 26 f vrier 1999 LABEVIERE R GAZUT A Malaise dans la mondialisation Temps Pr sent T l vision Suisse Romande 25 juin 1998 LESCAZE B Rapport de la commission parlementaire charg e d tudier la R
65. f vrier 1998 qui a permis la rencontre de militants venus de diff rentes r gions du globe plusieurs d entre eux ont trouv un h bergement dans des squats Des d bats et des s minaires ont galement t organis s par des squatters Ils ont aussi particip tr s activement l organisation des manifestations du mois de mai 1998 contre POMC Notre int r t voquer ce lien r side dans l interpr tation qu ils font des d bordements qui ont eu lieu lors de celles ci Nous avons abord ce sujet lors de notre entretien avec des squatters Leur analyse est doublement int ressante d abord parce qu ils taient parmi les manifestants ensuite parce que pour des raisons professionnelles ils connaissent bien le monde des adolescents 18 DUCRET I Squat de Cologny 50 sympathisants de l AMP se retrouvent au poste de police Le Courrier 28 ao t 1998 Comit d accueil AMP Une nouvelle coordination internationale site Internet http www agp old fr courrier Ampiii html 15 Comit d accueil AMP Confrontation site Internet http www agp old fr courrier Ampiii html 169 170 VIOLENCE ORDINAIRE Pour ces squatters les d bordements lors des manifestations sont le fait de plusieurs facteurs dont les plus d terminants auraient t un d ploiement policier exag r la force du symbole OMC et la col re de toute une partie de la population face une violence symbolique quotidienne Selon les
66. familles dis posant des plus hauts revenus d m nager et tre remplac es par des familles ayant des revenus beaucoup plus modestes Les HLM r centes ont donc plut t t investies par des locataires des classes moyennes En cons quence les familles modestes ont d opter soit pour les HBM habitations bon march soit pour les HLM les plus anciennes Cette redistribution a incontestablement eu un effet d uniformisation sociale interne des b timents sub ventionn s elle a donc simultan ment renforc la diff renciation sociale entre les b timents Elle a m me pu ici ou l contribuer la constitution de regroupements de populations cumulant des caract ristiques socialement fragilisantes ch mage faibles revenus probl mes familiaux difficult s d int gration li es l origine ou l ducation etc ce que l on pourrait consid rer comme des poches de pr carit sociale Ces effets n taient pas souhait s Mais dans les communes o la proportion de la population r sidant dans des logements subventionn s de type HBM ou HLM est forte cela a g n ralement eu des retomb es fiscales baisse des revenus des imp ts pour les communes qui peuvent avoir aussi engendr des r percussions sociales c est au moment o la demande en aides et soutiens divers devient plus forte que les ressources pour y r pondre sont limit es voire s amenuisent Et parfois ce processus s est d velopp en pa
67. fois depuis des d cennies une g n ration de parents issus d une soci t en plein d veloppement doit envisager l avenir de ses enfants avec la quasi certitude qu ils vivront moins bien qu eux sur le plan mat riel Cela m appara t tre JL AE 145 SL RE 146 VIOLENCE ORDINAIRE une mutation fondamentale dans une soci t o la notion d essor conomique semblait tre un acquis Sant L acc s aux soins devient probl matique pour un nombre grandissant de familles et de jeunes soins dentaires oculistes sont des charges insupportables pour des budgets d j insuffisants au quotidien La malnutrition est souvent pr sente Parall lement les probl mes de boulimie et d anorexie se multiplient chez les adolescents 1998 A Piguet T Bruhin R flexions autour de la Villa du Croissant La demande de logements particuliers pour des jeunes n est pas nouvelle Cela fait plusieurs ann es qu Ariane Piguet essaye de concr tiser divers projets et d obtenir un logement un studio de d pannage ou d h bergement d urgence pour des jeunes dont elle s occupe Nous sommes en effet souvent en contact avec des jeunes en rupture de logement et les diff rents lieux existant Gen ve institutionnels ou non ne correspondent pas leurs besoins ou leurs possibilit s Septembre 1996 La commune de Vernier met notre disposition la villa sise 5 chemin du Croissant Ch telaine au d p
68. gieuse l adh sion une organisation mafieuse peuvent conduire dans certaines GIRARD R La violence et le sacr Paris Grasset 1972 Des choses cach es depuis la fondation du monde Paris Grasset 1978 INTRODUCTION circonstances des d rapages irrationnels des d rives violentes des flamb es de haine raciste et ou n o fasciste des folies meurtri res des issues fatales indi viduelles ou collectives Certains faits d actualit r v l s par les m dias du monde entier du genre suicide massacre des Templiers du Temple solaire tuerie dans le lyc e de Littleton USA sont dans toutes les m moires Et ces faits troublants et dra matiques sont si nombreux et divers qu il est hors de nos moyens de les rappeler et de les analyser ici On soulignera simplement que le d nominateur commun la plupart de ces situa tions de violence insens es c est qu elles ont lieu dans des soci t s de non droit Et ces d rives se produisent en effet lorsque l Etat de droit actuel choue tendre ses propres r gles proc dures et contenus d mocratiques l ensemble des groupes qui composent la soci t Esquisse du profil de la soci t postmoderne Au terme de ce long cheminement de 1966 1999 entre soci t industrielle et soci t postindustrielle on retiendra que les g n rations a n s adultes jeunes n ont pas la m me exp rience du rapport la soci t e
69. incertain Dejours analyse les effets r els produits aujourd hui sur les employ s par la logique de la comp tition qui met l entreprise sous pression Alain Ehrenberg s int resse lui aussi l entreprise mais il aborde la comp titivit un autre niveau celui de la mythologie entrepreneuriale qui selon lui est devenue dominante en France dans les ann es 80 A cette poque le dynamisme entrepreneurial est symbolis par Bernard Tapie Le culte de la performance est alors associ une ivresse de la concurrence et une glorification de la comp tition Le chef d entreprise est devenu l embl me de l efficacit et de la r ussite sociale alors qu il tait jusqu la fin des ann es 70 celui de l exploitation de l homme par l homme du gros ou du rentier Nous appr cions aujourd hui les battants les gagneurs les leaders toutes ces figures conqu rantes alors qu auparavant nous nous contentions d admirer les stars des arts de masse de les consommer dans des r veries sans cons quence Les unes comme les autres participent au grand mythe moderne des soci t s galitaires elles racontent toutes l pop e de l homme quelconque qui sait s arracher son destin comme la tradition pour se construire son histoire Mais les h ros de l entreprise les gagneurs nous invitent l action Ils ne compensent en rien notre routine quotidienne au contraire ils exaltent le quotidien nous m
70. jeunes qui n est pas associ e une perte d emploi mais la recherche d un premier emploi et qui les concerne tous y compris ceux qui font des tudes longues ECKMANN SAILLANT M BOLZMAN C DE RHAM G Jeunes sans qualification Gen ve Les Editions IES 1994 LA SITUATION SOCIALE DES JEUNES A GENEVE accrues pour les jeunes sans qualification dont on ne sait que peu de choses si ce n est qu ils sont plus d un millier Gen ve n avoir achev aucune formation post obligatoire et tre pour la plupart sans emploi r gulier L insertion professionnelle devenant progressive le statut de d pendance caract ris tique de la jeunesse tend se prolonger et les risques de pr carisation sociale sont aggrav s D ailleurs contrairement une id e re ue en Suisse c est chez les jeunes et non pas chez les personnes g es que les taux de pauvret selon la classe d ge sont les plus lev s Et lorsqu ils disposent de revenus les jeunes se situent surtout dans les basses classes salariales du fait qu ils sont en phase d insertion professionnelles Environnement familial La comparaison entre le nombre de mariages et le nombre de divorces donne une id e de la stabilit des familles Le nombre des mariages a augment entre 1985 et 1990 depuis lors il diminue N anmoins un Ps Du Nombre total de mariages 2089 2533 2311 2220 Nombre total de divorces 934 1060 1167 1197 dont couples a
71. l intensit et les formes sont aussi variables que multiples la violence institutionnelle structurelle latente ou manifeste individuelle ou collective physique ou psychique est continuellement pr sente tous les niveaux et dans toutes les sph res de la soci t chaque individu suivant les circonstances peut tre la fois victime et ou bourreau les conditions particuli res ou des aspects psychologiques ne permettent pas eux seuls d expliquer la violence ils peuvent n anmoins y contribuer la CFJ se distancie du discours public qui r duit la violence ses manifestations juv niles En privil giant une approche diff renci e de la violence la CFJ souhaite poser les jalons d une politique de pr vention de la violence qui en appelle la res ponsabilit et la participation de tous les partenaires sociaux Les th ses de la Commission f d rale Avant de formuler ses recommandations la CFJ a labor des th ses qui s articulent autour de deux axes il s agit d abord de d celer les enjeux qui sous tendent le dis cours de ce que la CFJ nomme l esfablishment politique et conomique et des adultes puis de mettre en vidence les implications et les fonctions du discours sur les segments de la soci t charg s de l ducation de la socialisation de l encadre ment des enfants et des jeunes Ces th ses sont propos es par la CFJ sous la forme d interpellations successivement de
72. la gauche est majoritaire n a pas d importance il y a eu le d bat sur le procureur ce qui compte c est la justice On a des copains qui sont all s en prison pour la premi re fois Le d bat gauche droite ne les concerne pas Ils s atta chent aux personnes J intervient sur son rapport l Etat pour dire que moins il y a de contrat mieux c est La politique on s en fout Le squat o elle vit existe en dehors des institutions La fiert de P c est quand on constate un progr s dans l action et les d cisions du gouvernement gr ce aux squats Pour J on n entre pas dans le jeu 213 214 VIOLENCE ORDINAIRE P ajoute On ne s int resse pas la politique mais on a une thique Ils d fendent des valeurs J affirme par ailleurs qu elle a des attentes politiques au niveau de sa profession d institutrice parce qu il y a une histoire syndicale des acquis qu il faut d fendre Et M revient sur l vacuation annonc e de Rhino Cette vacuation est injustifi e car ils ont tout fait pour construire un projet ANNEXES ANNEXE 4 Entretien avec un squatter de la zone d ombre Q J aimerais savoir comment a commenc ton exp rience dans les squats Si t es arriv individuellement ou si tu faisais partie d un groupe R Moi je suis arriv apr s l occupation je suis arriv par hasard C est le hasard qui fait que tu tombes dans ce squat pl
73. la violence sur nos crans Le d bat revient r guli rement En quoi rev t il cette fois un caract re in dit Les pol miques provoqu es par Nikita 1990 ou L on 1994 de Luc Besson les films de Tarantino ceux de John Woo La Haine de Kassovitz ou Crash 1996 de David Cronenberg relancent une controverse vieille comme le c l bre Orange m canique 1971 de Stanley Kubrick Toujours les m mes interrogations quels sont les seuils ne pas d passer pour viter que les spectateurs passent l acte En France Aubry Maupin et Florence Rey accus s d avoir tu plusieurs personnes n taient ils pas fascin s par Natural Born Killers et bien avant eux John Hinckley auteur d une tentative d assassinat contre le pr sident Reagan n avait il pas assur durant son proc s avoir vu et revu Taxi Driver 1975 de Martin Scorsese Mongin O Les nouvelles images de la violence Le Monde diplomatique ao t 1996 p 25 Violence banlieue Quand l lan de la vie rate son objet ou choue s en approcher c est une frustration une violence on tait pr t manger le fruit de la vie on avait tout ce qu il faut pour a les dents l app tit l envie Il manquait quoi pour qu au dernier moment le fruit vous soit retir votre lan qui allait se porter sur l objet d sir revient sur vous onde de choc qui produit une autre violence elle n a pour s pancher que votre
74. le cadre lui m me tait du m me coup per u comme un environnement social et institutionnel bien r el 8 Un inventaire de la pens e moderne 1966 1996 la passion des id es Magazine litt raire 1996 hors s rie Sous le titre De la structure l Europe Catherine Cl ment num re les auteurs les crits et les revues qui participent au triomphe du mouvement structuraliste parmi lesquels Lacan Foucault Barthes L vi Strauss Les structures l mentaires de la parent Anthropologie structurale Todorov Dum zil Althusser Macherey les Temps modernes Communications En 1966 paraissent entre autres les Ecrits de Lacan les Mots et les choses de Foucault Pour une th orie de la production litt raire de Macherey Critique et v rit de Barthes En 1988 le D bat publiait un dossier intitul Notre histoire Mat riaux pour servir l histoire intellectuelle de la France 1953 1987 N 50 sp cial mai ao t 1988 Dans le Mode d emploi qui figure en introduction ce N sp cial Anne Simonin crit Nous croyons que la chronologie est r inventer Parce qu elle constitue l un des rares ins truments d une histoire critique du contemporain Elle est en un mot le premier moyen pour parvenir au plus diffi cile c est dire une certaine objectivation de la s quence temporelle laquelle nous appartenons JL AE 15 VIOLENCE ORDINAIRE de savoir qui fait partie ou ne fait pas partie du mouvement
75. lieu d ins truction de formation et d ducation La qualit de la vie l cole et la pr vention des violences sont des priorit de la Direction g n rale Comme le DIP la Direction g n rale de l enseignement postobligatoire ne d fend pas une vocation centralisa trice en mati re de pr vention des faits de violence au contraire on souhaite tre LE SYSTEME SCOLAIRE GENE VOIS FACE A LA VIOLENCE proche des besoins des divers lieux et milieux de formation Ainsi il n y a pas de commission globale violence l essentiel est le travail qui se fait sur le terrain Dans un document diffus en novembre 1997 la Directrice g n rale du PO rappelle qu elle a interrog les directions des tablissements sur les mesures prises dans le but de pr venir les manifestations de violence Etant donn la diversit des fili res et des lieux de formation la DGPO fait trois remarques qui constituent des directives Les activit s d animation et d encadrement constituent un premier rempart aux manifes tations de violence d s lors qu elles responsabilisent les l ves en les faisant partici per activement la vie de l cole Il s agit plus particuli rement de pr vention et sant d ducation par les pairs d laboration de chartes d tablissement impliquant tous les partenaires de participation d l ves aux conseils de classe aux conseils quadripartites direction ma tres parents l ves au
76. loisirs mais apr s quelques semaines on a t oblig de les flanquer dehors Ils sont incapables de respecter les r gles l mentaires du jeu Par pure provocation Ils finissaient par exclure tous les autres jeunes par leurs mani res On a aussi tent l automne dernier de leur trouver un local autog r c t du Locados mais a n a pas march Pour les travailleurs sociaux l id al serait terme de pouvoir disposer d un r seau d ducateurs dans toutes les r gions du canton Si nous n allons pas dans les rues nous les laissons aux gendarmes ce qui n est videmment pas suffisant Combien dados posent probl me dans la banlieue sud de Gen ve Je suis persuad que 85 des jeunes vont bien 15 ressentent un malaise dont 5 7 ont de vrais s rieux probl mes Cela repr sente une cinquantaine d adolescents qui constituent le c ur de mon activit Jeunes de tous horizons g s de 12 18 ans Il n y a pas de portrait robot on y trouve des trangers des Suisses des riches et des pauvres On est tr s loin du ph nom ne fran ais des Maghr bins de banlieue Ce qui est nouveau et m ne des difficult s d int gration c est que les jeunes de maintenant sont n s avec la crise Les pr c dents l ont subie mais eux ne connaissent qu elle avec l exclusion qu elle g n re C est l exclusion qui cr e la d linquance et pas l inverse Par exemple ils vont l cole parce
77. me temps hiver 1998 un questionnaire a t administr 1265 l ves provenant de douze tablissements romands 2 GE 3 VD 1 FR 1 NE 1 JU 2 BE Les tablissements ont t choisis sur la base des r ponses des directions Tous les ensei gnants de ces tablissements ont aussi re u un questionnaire remplir A Gen ve la demande de la direction g n rale du Cycle d orientation l enqu te a t tendue de mani re r colter des donn es aupr s de deux classes par degr dans chacun des 17 tablissements du canton Ce sont cependant les donn es relatives aux douze tablis sements romands auxquelles nous nous r f rons les r sultats de l extension genevoise n tant pas encore accessibles mais leur publication ne devrait pas tarder Enfin des entretiens plus approfondis ont t r alis s aupr s de 42 l ves 42 ensei gnants et 41 parents d l ves printemps 1998 Un terrain pi g La violence l cole n int resse pas les chercheurs depuis tr s longtemps puisque des travaux sp cifiques ce th me n ont merg qu au milieu des ann es 80 Aupa ravant ils se pr occupaient plut t de questions de d linquance juv nile Mais en peu de temps beaucoup de publications et de discours ont t produits ce sujet 11 CLEMENCE A EGLOFF M CORTOLEZZIS C amp ROCHAT F La violence dans les coles secondaires en Suisse romande Le point de vue des directions Lausanne Facu
78. n est pas vident et parfois pour les aider g rer le grand groupe de copains d amis qui viennent leur rendre visite et faire la f te la Villa UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE Travail social de rue M C Kluker CCCLR septembre 1995 D s cet t des travailleurs sociaux de rue ont pu tre engag s dans deux quartiers Avanchets et Acacias Les moyens mis disposition par la DGOJ pour les Avan chets et par la Ville de Gen ve l OJ et le D partement de l action sociale pour les Acacias ont permis d apporter une r ponse concr te aux pr occupations exprim es diverses reprises par les travailleurs sociaux de ces quartiers et leurs coordinations renforcer les possibilit s d int gration pour les jeunes d s 14 ans aux Avanchets am liorer la cohabitation des utilisateurs du parc des Acacias o sont pr sents de nombreux marginaux adultes d s 30 ans Aspects communs aux deux d marches cadre de pr vention avec pour objectif de lutter contre l exclusion Coordinations des travailleurs sociaux hors murs COOL f vrier 1997 Depuis quelques ann es d veloppement de nouvelles formes d intervention sociale dans les quartiers et communes selon les caract ristiques suivantes intervention aupr s d une population compos e particuli rement d adolescents et de jeunes adultes marginalis s ou en voie de l tre fr quemment en rupture avec le
79. ne sont pas du tout arm s la plupart des squatters pour vrai ment piger cela Q Est ce qu il y a comme un devoir tre dans les squats R Ben c est clair Tu vas pouvoir rester dans le squat d autant plus facilement que tu es int gr Il y a des trucs tout cons Je connais des gens qui sont rentr s et il n y a pas eu de probl mes et d un coup apr s une semaine environ qui commencent p ter les plombs Autant c est facile d entrer autant c est facile de s en faire expulser La porte est d fonc e et on lui dit qu on le veut plus demain Q Vous avez carr ment un service d ordre R Ouais des gens on en a foutus dehors De temps en temps il y a des petites ven geances T as plein d histoires comme a Il y a tellement de gens faux culs l dedans Si tu trouves qu un mec est pas assez l tu lui d fonces sa porte et tu dis basta allez dehors Q Vous avez chacun votre appart cl s et tout a R Ecoute a d pend Cet t il y avait pas mal de gens qui partageaient un appart Il y avait d j pas mal de cohabitations romantiques Tu pars avec deux petits apparts et tu finis avec un grand ou inversement Le truc c est que tu fais un peu ce que tu veux ANNEXES en prenant garde de ne pas en avoir beaucoup trop par rapport aux autres faut pou voir le justifier par rapport aux autres Par exemple il y avait des gars qui avaient des grands apparts au squat mais personne
80. on parle de s gr gation urbaine Cette notion renvoie au fait que des groupes d finis par leur position sociale ou leur origine sont localis s diff remment La s gr gation urbaine signifie que des distances socioculturelles se traduisent en distances spa tiales Il s instaure alors entre les groupes sociaux des chances in gales d acc s aux biens mat riels et symboliques offerts par la ville des in galit s face aux pos sibilit s de pouvoir disposer ou jouir de certains quipements qui peuvent s accom pagner de v ritables comportements discriminatoires des uns l gard des autres La s gr gation spatiale est la fois une mise distance sociale et physique que les processus d urbanisation et de m tropolisation tendent aggraver C est un m ca nisme qui tend tre renforc par les situations de crise La crise concentre les in galit s et les d r glements sur certains espaces Par une s gr gation spatiale croissante elle a donn des formes particuli res la g ographie des d lits et d sordres Le contexte conomique a concentr sur les m mes lieux des difficult s de tous ordres sociales au sens large familiales professionnelles de sant etc et aid la multiplication des incivilit s Politique en mati re de logement social de la volont d quit au renforcement de la diff renciation sociale Lorsque sont voqu s des ph nom nes de violence juv nile collect
81. on dira que les violences urbaines de mai 98 Gen ve sont probable ment un m lange de r p tition et d innovation pour certains analystes avertis elles taient quasi pr visibles alors que pour d autres analystes tout aussi avertis elles clat rent comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu WICHT L Jeunes en situation pr caire Meyrin Chronique d un r seau constitu autour de la question Gen ve Facult de psychologie et des sciences de l ducation M moire de licence juin 1997 Charte cantonale des centres de loisirs centres de rencontres maisons de quartier jardins Robinson et terrains d aventures du canton de Gen ve septembre 1993 JL AE 97 98 VIOLENCE ORDINAIRE Ces deux positions ces deux lectures tiennent probablement ceci que les uns font d abord r f rence la violence invisible alors que les autres analysent quasi exclusivement la violence visible L ins curit des quartiers sensibles une chelle d valuation La commissaire principale Lucienne Bui Trong responsable de la section Villes et banlieues la direction centrale des renseignements g n raux Minist re de l int rieur Paris a labor depuis le d but des ann es 90 une chelle d valuation de la violence et de l ins curit dans les quartiers sensibles On ne pr sente pas cette chelle ici parce que la violence urbaine Gen ve serait comparable ce
82. on ne les abordera pas dans ce chapitre pour la simple raison qu ils s inscrivent dans un registre individuel JL AE 105 SL RE 106 VIOLENCE ORDINAIRE Sur ce point les directeurs du Service de sant de la jeunesse et du Service m dico p dagogique sont tr s clairs Information OJ N 21 juin 1996 Quant aux comportements pathologiques individuels agressivit incontr lable d stabilisation inconsciente conduites compulsives etc ils doivent tre soign s comme tels en parall le avec le travail communautaire Dr Hazeghi SSJ Le comportement violent est le plus souvent un sympt me de troubles psychopatho logiques Ces structures vont du trouble psychotique certains troubles de l humeur en passant par des troubles de la personnalit comme la personnalit dite psycho pathique antisociale ou encore impulsive Exceptionnellement un comportement violent peut surgir chez une personnalit normale comme r action certaines circonstances En revanche le comportement violent des groupes est conditionn aussi par d autres facteurs Dr Manzano SMP soulign par nous Quel que soit l ordre d enseignement divers partenaires interviennent sur les sujets de violence en lien avec la vie collective en milieu scolaire 1 Au niveau p dagogique les enseignants le ma tre ou la ma tresse principale l inspecteur trice certains concierges dans l enseignement primaire les ensei gnant
83. par des squatters sont des lieux de culture alternative depuis 1991 Un r f rendum est lanc par les squat ters et l association des habitants des Trois Ch ne AH3C pour contrer ce projet La votation a lieu le 22 septembre Cr ation de l as sociation Artamis issue de la volont de r pondre l urgent besoin de locaux exprim par plus de 350 personnes travaillant dans les domaines artisanaux artistiques et technologique Luttes li es au squat de la rue de Lyon dans le quartier des D lices Plusieurs expertises se contredisent concernant les dangers que cou rent les squatters en occupant cet immeuble 29 juin L association Artamis occupe l ancien site des Services industriels genevois SIG 30 juin La police fait vacuer ce site en douceur L association Artamis signe avec la Ville un bail de pr t usage pour deux b timents dans le site des SIG b timent 5 et halle 6 1 ao t La mairie de Ch ne Bourg est obstru e par les d chets que la voirie n a jamais d gag s du Goulet malgr la demande des squatters Cette action marque le d but de la campagne pour les votations du 22 sep tembre r f rendum contre la destruction du Goulet 1 Artamis http www artamis org flop html 4 mars 1997 JL AE 199 SL RE 200 VIOLENCE ORDINAIRE SEPTEMBRE 31 ao t Les membres de l association Artamis occupent une nouvelle fois le site des SIG pour r clamer l int gralit
84. ph nom nes et des situations qui ont peu de points communs avec ce qu on peut observer dans l cole genevoise dimension et intensit des ph nom nes acuit et degr d urgence des probl mes etc Cela ne signifie cependant pas qu on ne puisse pas se r f rer aux tudes faites l tranger mais cela veut dire qu on retien dra de ces tudes les grands axes de r flexion des chercheurs et leur mani re de conceptualiser les faits de violence qu ils ont observ s sur divers terrains scolaires Et pour ce qui nous concerne on n a pas d embl e d cid ce qu est la violence dans l cole genevoise mais des dispositifs de recueil et de traitement de donn es sco laires sociales et polici res nous permettent de savoir assez pr cis ment aujourd hui ce qui est consid r comme violence par les divers partenaires qui fr quentent quoti diennement l cole Il est clair que si on voulait focaliser le regard sur le traitement p dagogique de la vio lence on devrait faire des observations dans des classes analyser finement la relation p dagogique entre l enseignant et ses l ves faire des entretiens avec les uns et avec les autres de sorte clairer la sc ne des situations d apprentissage en milieu sco laire des relations de pouvoir et des tensions li es au rapport institutionnel ensei gnant enseign Or lorsqu il s agit de violence m me si on sait bien que certaines formes de violence s
85. plusieurs ils lui ont mis une claque Ils taient venus haineux pour tout casser et se venger du service d ordre intervenant le samedi pr c dent Il faut noter que le RSO et les autres sont des gens qui ont 10 ans de service d ordre leur actif ils ont entre 29 et 35 ans et ce ne sont pas des nerveux Devant tant de haine c est la premi re fois que le RSO a ressenti de la peur et vraiment une impression d impuissance Nous pouvons vraiment dire qu il s agissait d un groupe dangereux L v nement agression insulte provocation a dur une heure environ et la bagarre dix minutes la soir e s est calm e puis les gens sont partis A minuit on a ferm L Eclipse et je suis rest pour discuter avec les gars du service d ordre La question principale tait que pouvons nous faire face la violence de ces gamins On a averti le maire de la commune nos employeurs la FASE et j ai ensuite contact l lotier M G taz pour lui demander des conseils On a des moyens de r ponse une agression physique en rendant le coup pour autant qu il soit proportionn par rapport l attaque Il faut galement porter plainte aupr s de la police en expliquant qu effec tivement on a frapp untel ou unetelle mais apr s avoir t agress cela en cas de plainte d pos e par l autre partie L lotier a galement propos que nous mettions des vaubans c est dire des barri res l entr e et une
86. qu en collaboration avec ce service L intervention communautaire doit d s lors prendre en compte le sentiment d ins cu rit dans sa dimension collective En effet si elle se focalise sur les jeunes elle risque de renforcer leur stigmatisation d une part et de l gitimer les craintes de leur envi ronnement d autre part 7 D s 1994 la DGCO a r uni des collaborateurs du Cycle pour travailler sur la question de la violence En mars 1995 F Constantin invite les membres de toutes les directions du Cycle participer une conf rence d bat organi s e par un groupe du SPJ sur le th me Les adolescents de la crise Violence et institution En septembre 1996 une journ e de sensibilisation Pr vention de la violence a t organis e au Cycle de l Aub pine 1 Pour d autres informations consulter par exemple Le service social du Cycle d orientation Groupe des conseill res et conseillers sociaux se pr sente avec le GLPJ Bienne avril 1998 Op ration de pr vention contre la violence en g n ral et le racket en particulier CO automne 1996 129 SL RE 130 VIOLENCE ORDINAIRE En 1997 le groupe a mis en place l organisation et l encadrement de l action P re en p tard spectacle de th tre interactif jou par la troupe du Cam l on Le groupe a utilis cette action pour poursuivre son objectif de faciliter le partenariat elle a entre autres permis de tisser des liens entre intervenants d
87. qu ils aiment les cours et les enseignants mais qu ils aiment cette libert On n est pas si mal on peut le dire Les deux d finitions de l individu mises en uvre par les lyc ens participent de la constitution d un double espace lib ral contradictoire pr sent dans l cole comme dans le mod le de relations familial Dans un cas il s agit du lib ralisme du march et de la comp tition de la performance de l asc tisme et d un contr le non n gociable sans droits dans l autre du lib ralisme culturel et subjectif pour lequel la r alisation de soi et la construction d une autonomie d finissent les seules exp riences m ritant r ellement d tre v cues Mais le couple form par l instrumentalisme et l expressivit ne renvoie pas l harmonie sous jacente des th ories fonctionnalistes il est per u comme une contradiction et un drame par la grande masse des l ves qui ne parviennent pas gagner sur les deux tableaux qui ont l impression de se d truire dans leurs efforts d adaptation ou qui ne r ussissent pas devenir des strat ges efficaces Il n est pas facile d tre performant bien dans sa peau et sinc re Les m tamorphoses de la question sociale Pour Marx et bien d autres auteurs des XIX et XX si cles la question sociale tient en ceci que des ouvriers qui travaillent plein temps vivent dans la pauvret ou dans la mis re En utilisant le terme m t
88. que c est obligatoire mais pratiquement ils font plut t acte de pr sence parce qu ils ont le sentiment que bien ou mal travailler c est la m me chose De toute fa on ils seront exclus parce qu ils ne trouveront pas de boulot Les jeunes en rupture g rent leurs relations ainsi 90 de discussion ou d intimidation et 10 de violence verbale ou physique Leur philosophie de vie est le petit me doit le respect je dois le respect au plus grand Ce n est pas une question d ge mais de force physique C est un peu court mais c est comme s ils ne pouvaient pas sortir de ce raisonnement Il faut bien dire que certains adultes ont le m me mode de communication violente avec eux jurons insultes agressivit Ils n ont donc pas la culture pour communiquer autrement UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE Dans l intervention hors murs il faut faire du travail d int gration trois niveaux D abord le monde du travail Il faut que les jeunes puissent y trouver leur place Ensuite ce que j appellerais la culture c est dire la revendication de mon droit mais galement la reconnaissance de celui des autres Pour cela il faut des rencontres des changes des f tes Troisi me niveau l habitat Il faut d velopper une vraie politique du logement notamment en encourageant la mixit il y faut donc un brassage de populations et d ges Pour mieux vivre dans les communes su
89. que sont confront s de plus en plus de jeunes en rupture de for mation exclus de l cole ne pouvant acc der une formation professionnelle et qui 14 BETTELHEIM B Survivre Hachette Pluriel 1986 1 ROJZMAN C La violence urbaine On peut construire avec Le Temps strat gique janvier f vrier 1999 56 LE BRETON D Une violence l autre Cultures en Mouvement N 11 octobre 1998 pp 26 30 185 186 VIOLENCE ORDINAIRE ne trouvant pas toujours de canaux pour s exprimer de mani re positive construc tive peuvent tre tent s de chercher dans le recours la violence un moyen certes peu agr able de s exprimer Vaste domaine d investigation pour les intervenants aupr s des jeunes lorsque ceux ci sont encore inclus dans le syst me scolaire Il est utile de rappeler ici la recherche men e par Alain Cl mence et une quipe de chercheurs sur le th me La violence dans les coles du Cycle d orientation de Gen ve Le point de vue des l ves et des enseignants La d marche des auteurs est expliqu e comme suit tre en mesure de se faire une id e la plus pr cise possible de ce qui se passe dans les coles de Suisse romande du degr secondaire I relativement des actes des gestes des paroles des relations interpersonnelles tous associ s d une mani re ou d une autre par les enseignants les l ves ou leurs parents la violence l cole En interrogeant les
90. renforcer les r seaux locaux entre les acteurs de terrain et de faciliter les collaborations entre services publics tra vaillant avec la jeunesse face aux probl mes li s la violence Le fil rouge autour duquel se configurent les r flexions et les d bats est manifestement le travail en r seaux Les tables rondes et les d bats portent sur deux grands th mes e pr vention r pression collaboration ce carrefour entre travailleurs sociaux et agents de la police e r gion immigration int gration travail la fronti re espace de contact entre la Suisse et la France voisine En d pit de l impossibilit de d tailler et d approfondir en une journ e deux th mes aussi vastes et complexes il est tr s important de l avis des participants que les divers partenaires l uvre dans la m me r gion se rencontrent fassent quelque peu connaissance et se parlent En de tels face face les similitudes et les diff rences dans les interventions des uns et des autres apparaissent le d nominateur commun restant n anmoins la pr occupation pour tous les partenaires d agir efficacement contre la violence Un travailleur social de France voisine a cit un exemple qui m rite attention Si le vol est tol r dans une cit c est dire qu au vu et au su de bien des adultes du quartier et en toute impunit des jeunes entreposent leur butin dans une sorte de caverne d Ali Baba en sous sol alors le trava
91. rents se connaissent probablement mieux ce qui att nue les confrontations entre groupes Mais surtout ils ne peuvent se replier l abri de leur espace lors d incartades aupr s de l autre groupe ce qui leur est l inverse permis lorsqu ils sont rattach s des territoires proches mais distincts Les points de vue des enseignants et des l ves En ce qui concerne le climat scolaire la recherche montre qu au sein des douze ta blissements romands tudi s les enseignants ont une opinion un peu plus n gative que les directions Ils sont proportionnellement plus trouver le climat actuel de l tablissement mauvais La diff rence est encore plus marqu e quant l volution de ce climat plus d un quart des enseignants estiment qu il s est d t rior contre moins d une direction sur dix Pour ce qui est des incivilit s pratiqu es ou subies entre l ves et enseignants parmi les 194 enseignants questionn s 2 ont indiqu avoir donn des coups des l ves et 7 ont prof r des injures leur encontre Par contre aucun enseignant n a t vic time de coups 14 ont t injuri s par des l ves et 6 ont t victimes de vols Il convient encore de signaler qu il existe une asym trie entre enseignants et ensei gnantes Ces derni res sont plus souvent victimes qu auteurs d incivilit s Chez les l ves les injures sont les principales incivilit s pratiqu es l encontre des
92. rep res traditionnels pour se projeter dans l avenir a des cons quences sur les actions et les r actions de certaines cat gories de jeunes et last but not least comment se configure le contexte dans lequel op rent les enseignants et les tablissements sco laires Comme le note Le Breton Les quartiers d exil n ont pas le monopole du mal de vivre de la jeunesse mais ils cristallisent plus qu ailleurs l exclusion le ch mage la d linquance et connaissent en ce sens un effet de grossissement et de radicalit des probl mes Cet effet de grossissement et de radicalisation des probl mes bien connu par les analystes fran ais doit nous inciter tirer une le on d ordre m thodologique les connaissances venues d ailleurs doivent tre retravaill es et adapt es la situation genevoise en les rapportant aux donn es et analyses produites in loco Si les incivilit s renvoient des faits de violence peu graves elles ont des cons quences sociales importantes car les incivilit s recouvrent une large gamme de faits allant de la simple grossi ret la petite d linquance de la salet au vandalisme Et surtout elle sont la r v lation d un chaos possible une perte de sens et de confiance en soi et dans les autres Elles manifestent un conflit dans la construction des civili t s et des d chirures douloureuses dans le tissu des relations sociales LE BRETON D Une violence l autre Culture en Mouveme
93. rieure 1E 2P et division moyenne 3P 6P Cycle d orientation 7 9 degr enseignement postobligatoire d s le 10 degr Dans l ordre on aborde ci apr s la politique du DIP et de ses trois ordres d enseignement en mati re de pr ven tion de la violence l action d intervenants qui travaillent de concert ou en r seau et plus largement au sein du quartier ou de la commune sp cifiquement par rapport des situations de violence l action de professionnels et de b n voles destin e des jeunes en marge ou en rupture 3 Cf par exemple ce propos l organigramme du syst me scolaire public genevois reproduit la page 125 de l Annuaire statistique de l enseignement public et priv Gen ve Gen ve SRED 1998 JL AE 109 SL RE 110 VIOLENCE ORDINAIRE La politique du DIP Martine Brunschwig Graf Pr sidente du DIP 1998 Lutter contre la violence un d fi qui fait appel la responsabilit et la solidarit Le texte qui suit est une introduction g n rale au dossier Violence des jeunes vio lence sociale quelles r ponses Oxyg ne N 14 printemps 1998 Mais par la diversit des prises de position qu il contient il constitue en m me temps un cadre de r f rence pour les actions conduire dans l ensemble du syst me scolaire genevois Notons encore qu en f vrier 1996 la Pr sidente du DIP a indiqu qu elle ne veut pas imposer de strat gi
94. session sde tareenedesenenute De 48 Logement 5 sim me nina nano de MNT anM nl 50 Chapitre II De la violence des images l cran cin ma TV jeux vid o 55 Qu est ce qu une image violente 56 La violence sur les crans d hier et d aujourd hui 58 Jeu et violence 2 63 Chapitre III De la violence bases th orique et conceptuelle 73 F1 incivilit ins curit 74 F2 bullying brimade 78 F3 violence physique crimes et d lits 79 F4 d terminants sociaux et culturels de la violence 80 F5 violence institutionnelle 82 F6 gestion de la violence dans l tablissement scolaire 83 F7 rage de vivre et identit culturelle des jeunes 86 TABLE DES MATIERES Chapitre IV Approche et mesure des faits de violence 89 Questions de m thode 89 Consid rations juridiques au sujet du territoire scolaire 91 Violences ordinaires et violences m diatis es 93 L ins
95. sortie s par e pour canaliser le flux des gens ce qui oblige les jeunes se pr senter un un Un p rim tre de s curit a ainsi t mis en place en accord JL AE 139 SL RE 140 VIOLENCE ORDINAIRE avec la commune et la FASE en faisant intervenir Protectas devant L Eclipse dans un p rim tre marqu par les vaubans et la barri re A l int rieur Protectas a le droit d effectuer un contr le d identit mais pas sur la voie publique Certains jeunes ont t refroidis pas la pr sence de ce service d ordre en uniforme plac l ext rieur du b timent les pr venant qu il n y avait pas de place ici pour leur violence A l int rieur on a chang le service d ordre pour viter les provocations et d ailleurs les personnes qui intervenaient pr c demment ne voulaient plus l assurer Depuis septembre on a une disco chaque samedi au lieu d un samedi sur deux on a augment l horaire on ouvre d sormais jusqu une heure du matin au lieu de minuit On ne voulait pas fermer le lieu en donnant la victoire au groupe de violents Actuellement nous avons un service de s curit comprenant cinq personnes que les jeunes ne connaissent pas c est tout fait calme et nous avons d cid qu en cas de besoin nous devions appeler le 117 la police Il y a huit ou neuf ans on trouvait des toiles Ninja des nunchakus des machins hallucinants mais les jeunes ne s en servaient pas A
96. squat Personnes consult es M Pierre AV VANZINO Responsable de formation EESP Lausanne M Claudio BOLZMAN Responsable de formation CERES IES Mme Violaine CL MENT Adjointe la direction du CO P rolles Fribourg Mme Lucienne GILLIOZ Bureau de l galit des droits entre homme et femme Mme Marie Christine KLUKER Secr tariat g n ral de la FASE M Pierre PANCHAUD Psychologue et psycho th rapeute Fribourg M Alain SCHAUB Service social de la ville de Gen ve Mme Verena SCHMID Juriste au DIP Mme Ghislaine TONASCIA LEDRU Centre de documentation Hospice g n ral M Cedric WICHT Responsable d Infor Jeunes Hospice g n ral Le coll ge d experts tient remercier toutes ces personnes pour leur accueil et leur disponibilit 225 226 VIOLENCE ORDINAIRE Remerciements Carine Baudet Aude J rimann Denise Morin et Abderrahmane Bekiekh auteurs de dossiers th matiques sur lesquels se sont appuy s les r dacteurs du pr sent ouvrage Marie Claire Zaugg pour sa disponibilit et ses comp tences mises au service du traitement des textes de Violence ordinaire ainsi qu aux nombreuses personnes qui travers leurs informations et leur soutien ont permis la r alisation de l expertise Violence au quotidien dans les rapports individuels et sociaux Contacts Michel Vuille etat ge ch Dominique Gros etat ge ch SL PUBLICATIONS Derni res publications
97. squat des Cendriers Entretien jug positif par les squatters qui pensaient obtenir un d lai suppl mentaire trois mois pour entamer une proc dure aupr s des autorit s municipales concernant leur projet de coop rative Ce d lai n est finalement pas accord 4 avril Conf rence de presse donn e par les habitants du squat des Cen driers pour dire leur volont de rester dans les lieux malgr le projet de r novation pr vu par la Ville de Gen ve f Les conseillers municipaux de l Alternative A M Bisetti V P rro H Launey et R Broggini annoncent un nouvel arr t municipal d pos les 16 et 17 avril pour abroger le vote d un cr dit de 5 480 000 francs au mois de mars 1996 pour la r novation des immeubles de la rue du Cendrier qui devrait d buter le 7 avril cf 24 avril 5 avril Descente de police au 20 rue des Grottes La vitrine de la librairie La Grotte aux F es est bris e un cambrio leur interpell Une vingtaine de squatters prennent parti pour le voleur qui ne fait pas partie des squatters 18 Le Courrier 5 avril 1998 205 SL RE 206 VIOLENCE ORDINAIRE Vingt policiers sont appel s en renfort trois d entre eux sont bless s dans la bagarre Quatre squatters et le voleur sont emmen s en prison 6 avril La police interpelle un Fran ais qui a reconnu avoir bris la vitrine de la librairie La Grotte aux F es le 5 avril Le voleur arr t s
98. structuraliste Quoi qu il en soit des ethnologues des sociologues des politologues des mythologues et des linguistes s en prennent au sens de l histoire et aux fondements europ ens de l hu manisme des lumi res XVIII si cle Ils affirment que le progr s de l histoire comme le progr s de la raison sont une illusion Prenons deux exemples Marx est critiqu par Althusser n o marxiste et ses disciples la critique de l his toire l aide de la structure entame la th orie marxiste dans ce qu elle a de messia nique et le parti communiste est attaqu au nom de Marx en personne Ainsi on retourne aux sources pour lutter contre le parti tout en critiquant le p re fondateur Lacan impose Freud les notions de symbolique de r el et d imaginaire pour mettre l accent sur l illusion le miroir et le leurre C est un retour au p re fondateur et la puissance de l inconscient structur comme un langage contre l id ologie du Moi v hicul e par la psychanalyse am ricaine Cela rappel on notera encore que C L vi Strauss avec La pens e sauvage et M Foucault avec son Histoire de la folie l ge classique sont aux premi res loges parmi les auteurs qui portent un coup fatal aux id es de progr s de l histoire et de progr s de la raison Mais comme le souligne C Cl ment pour tous les structura listes les semeurs de graines sont bel et bien Marx et Freud Marx parce qu av
99. toi lib ra tion de la parole et de la pens e l cole l universit dans la famille dans le parti dans le syndicat dans les entreprises dans les m dias dans l art et dans la culture Von Clausewitz en mai L uvre de von Clausewitz De la guerre a t largement tudi e reprise commen t e critiqu e m me si on la cite peu Paris en 1968 au contraire de ce qui se passe pour Marx et Freud Alain Geismar Serge July et Erlyn Morane les auteurs de Vers la guerre civile lui accordent une toute petite place celle d un extrait mis en exergue au d but d un cha pitre intitul les facteurs d inertie Ce qui est plus int ressant en revanche c est de lire l analyse qu ils font de la prol tarisation de la violence deux id ologies s opposent la lutte contre la r pression et la lutte politico militaire contre la domination politique de la bourgeoisie La lutte contre la r pression ne voit que les coups re us par les masses ces coups sont l arme politique essentielle de la petite bourgeoisie Alors que la militarisation de la violence devient une n cessit d s lors qu il s agit de porter des coups concrets d cisifs l ennemi de classe 16 GEISMAR A JULY S MORANE E Vers la guerre civile Paris Editions et publications premi res 1969 18 VIOLENCE ORDINAIRE Les situationnistes connaissaient eux aussi von Clausewitz et ils l ont abondamment cit
100. tre r duite aux formes traditionnelles des conduites marginales des jeunes Les images du gang du blouson noir ne sont pas plus pertinentes que celles d une jeunesse contestataire parce que marginale L h t rog n it et les contradictions n opposent pas des groupes ou des individus mais traversent les acteurs eux m mes donnant l impression d un tournoiement incessant d une grande impr visibilit des r actions et surtout d une fragilit psychologique importante DUBET F La gal re jeunes en survie Paris Fayard 1987 Les citations suivantes sont tir es de DUBET F amp LAPEYRONNIE D Du gang la gal re Lles conduites mar ginales des jeunes Revue suisse de sociologie vol 11 N 2 1985 num ro sp cial Jeunesse et mutations des soci t s complexes sous la direction de M Buchmann et M Vuille INTRODUCTION C est ce flottement g n ralis cette incertitude qui constituent l exp rience originale des jeunes des banlieues d aujourd hui et qu ils nomment la gal re Gal rer c est passer son temps sur la cit entre l unique caf le club de jeunes quelques cages d escalier La gal re est synonyme d ennui Le jeune s y enfonce et perd petit petit tout rep re Le temps n a plus d importance ni de signification puisqu il n y a rien faire Elle la gal re est travers e de brusques explosions de rage de violence destructrice contre l enca
101. v nements qui faisait co ncider le mariage et l installation du nou veau couple dans son propre logement toutes choses rendues possibles par l inser tion professionnelle pr alable d au moins l un des deux poux l homme le plus souvent et le salaire qui permettait l ind pendance financi re L enqu te de l Office f d ral de la statistique consacr e la famille et la f condit en Suisse a r v l que les jeunes attendent de plus en plus longtemps avant de quit ter le foyer parental Chez les femmes comme chez les hommes la tendance est la m me depuis une trentaine d ann es la proportion de celles et ceux qui ont quitt le domicile de leurs parents avant 20 ans n a cess de diminuer Cela ne correspond pas une question de maturit physiologique ou psychologique des individus puisque parall lement on a observ dans tous les pays europ ens un rajeunissement de l ge de la pubert comme de l ge des premiers rapports sexuels On peut donc supposer que si les jeunes quittent plus tardivement leur famille d origine c est parce que des facteurs conomiques et sociaux les en emp chent L accession un logement concr tise et visibilise l abandon du foyer parental c est donc un signe tangible du processus d autonomisation du jeune par rapport sa famille d origine Lorsque la dur e de formation se prolonge ou que l insertion pro fessionnelle est progressive pour les jeun
102. ve Etant donn que le GLPJ s est occup et s occupe d sormais de mani re intensive de pr vention de la violence des jeunes on parle de son action et de l action sp cifique des membres du groupe dans le corps principal du rapport d expertise Dans la pr sente annexe on souhaite simplement compl ter le tableau en faisant une pr sentation des diff rents services de l OJ qui ne font pas partie du GLPJ Office de la jeunesse Pr vention aupr s des jeunes En ao t 1998 la DGOJ a publi un bref document d information sur la pr vention aupr s des jeunes 1998 1999 avec r f rence au GLPJ Certains jeunes en plein d veloppement sont des cibles toutes trouv es pour souffrir des maux de ce si cle tels que drogue sida violence ANNEXES Leur comportement la violence ou l apathie que certains expriment nous inqui tent car nous savons que les manifestations de violence contre soi m me suicide toxicomanie etc ou contre les autres abus sexuels violence racket etc r sultent d un mal tre Pour aborder ces questions l OJ a choisi de travailler sur la promotion de la sant et la qualit de la vie aupr s des jeunes et de leur entourage afin de favoriser l insertion harmonieuse de ceux l dans leur environnement L objectif est de les rendre acteurs et partenaires de la d marche d finie en ces termes le jeune citoyen bien dans sa peau bien dans sa ville Cette approche est assur
103. 10 R fl chir l opposition pr vention r pression telle qu elle est abord e dans divers pays europ ens 11 Prendre en compte les types d urbanisation et la politique du logement et envisager leurs cons quences sociales Ces recommandations seront illustr es par des recherches en cours mais aussi par des r flexions qui nous paraissent particuli rement pertinentes d auteurs qui ont abord le th me Les jeunes et la violence que ce soit d un point de vue th orique ou fond sur la pratique D j reprise dans le panorama introductif cf supra la recommandation N 8 est fon damentale La violence urbaine est une construction sociale qui implique divers acteurs ou partenaires elle n est pas r ductible une explication monocausale Cette recommandation th se rejoint les pr occupations de la CFJ telles que nous les avons pr sent es ci dessus Si l on se r f re aux v nements violents de mai 1998 Gen ve l analyse de leur pr sentation et des discussions qu ils ont suscit es a montr que les journalistes faisaient appel de multiples formes d explications pour tenter de mieux les comprendre expli cations de type conomique sociologique psychologique contextuel et politique Cela montre bien qu il n existe pas d explication unique et monocausale de tels v nements On recommande donc avec insistance d viter les explications accusations qui tiennent rendre resp
104. 1998 tenant compte des exp riences faites et de l volution naturelle le groupe se red finit ainsi Le groupe est constitu d organismes diff rents publics et priv s avec chacun sa r sp ar convergence dans la politique de pr vention Gen ve Le Service m dico p dagogique SMP Le comportement violent est le plus souvent un sympt me de troubles psychopatho logiques Exceptionnellement un comportement violent peut surgir chez une per sonnalit normale comme r action certaines circonstances En revanche le com portement violent des groupes est conditionn aussi par d autres facteurs Environ 180 cas par an de consultation pour violence Mesures pr conis es l int rieur du SMP int gration dans les centres de jour et ins titutions avec intervention aupr s des familles Estimation 80 enfants et adolescents plac s Intervention ext rieures dans les coles conseil aux enseignants permanence SMP dans certains tablissements discussion avec les enseignants et inspecteurs sur des cas concrets suivi de ces situations rencontre de la famille et de l enseignant dans le cadre scolaire intervention aupr s du groupe classe sur demande de l enseignant participation la formation continue sous forme de conf rences et colloques conf rences d bats dans le cadre de l association de parents Par ailleurs le SMP a une recherche en cours FNRS dont l objectif est d approfon dir la c
105. 29 jeunes qui ne sont ni l cole ni en apprentissage seuls 2 d entre eux ont une qualification profes sionnelle et que 17 ont interrompu leur apprentissage dans les deux premi res ann es 1996 Pacte pour l emploi l ments de discussion La proposition de mise en place d un dispositif communal en mati re d emploi Vernier a t formul e suite divers constats faits quotidiennement tant dans ma fonction de conseill re sociale au CO que dans celle d ducatrice de rue aux Avanchets difficult d insertion pour des jeunes terminant leur scolarit obligatoire difficult de r insertion pour des jeunes et moins jeunes marginalis s La commune de Vernier compte un nombre important d entreprises de toutes tailles Dans ce sens la mise en place d une structure devrait permettre a le rapprochement des diff rents acteurs sociaux de la commune b une mise en commun des besoins et des ressources c un accompagnement des jeunes en formation ainsi qu un appui aux ma tres d apprentissage 1997 Etat des lieux des probl mes rencontr s par un nombre croissant de jeunes et regard sur les institutions charg es d y r pondre Fragilisation individuelle Les parents qui sont au ch mage ou sans emploi voient leur niveau de vie baisser une modification de leur statut social et ont souvent beaucoup de difficult s se projeter dans l avenir Fragilisation collective Pour la premi re
106. 31 12 1997 pour la premi re fois depuis 1983 on a pu observer une tr s l g re hausse des effectifs d apprentis en entreprise n anmoins la tendance g n rale met en vidence une constante baisse d attrait des fili res de la for mation professionnelle Voir ce sujet AMOS J L entr e en apprentissage nouvelles modalit s Panorama 29 octobre 1994 pp 6 8 DECARRO E L apprentissage dual Gen ve en 1997 1998 Notes d information du SRED 1 d cembre 1998 pp 1 8 45 46 VIOLENCE ORDINAIRE Ch meurs inscrits 2089 2507 14279 16 095 dont jeunes de moins de 25 ans 190 238 1939 2022 Proportion de ch meurs de moins de 25 ans 9 1 9 5 13 6 12 6 Source Office cantonal de la statistique Par rapport la situation de 1985 le nombre total de ch meurs inscrits en 1997 est presque huit fois plus grand mais chez les moins de 25 ans c est par un facteur dix que ce nombre a t multipli durant la m me p riode Parmi les ch meurs la proportion de jeunes de moins de 25 ans a augment de 3 5 points Bien qu ils ne comptabilisent que les personnes inscrites au ch mage l exception entre autres de celles qui ont puis leurs droits ou des demandeurs d emploi qui ne sont pas inscrits au ch mage ces chiffres soulignent l importance du ph nom ne Taux de ch mage moyen 1 2 1 2 6 9 7 8 Taux de ch mage chez les 15 19 ans 0 07 0 3 2 4 3 2 Taux de ch mage chez les 20 24 ans 0 6
107. 5 il s agit souvent de jeux classiques d tourn s On introduit dans des jeux de parcours des cartes ou des puzzles par exemple des contenus ayant trait aux conflits Signalons toutefois quelques cr ations originales comme L attaque Apr s 1945 apparaissent des jeux guerriers d un nouveau type les wargames Ils pui sent leurs racines dans le Kriegspiel sorte de reconstitution de batailles l aide de petits soldats destin s la formation des cadres militaires depuis le XVIIT si cle L existence de quelques exemples de jeux avec figurines militaires est attest e d s 1880 Mais la naissance du wargame comme loisir il est vrai r serv peu de gens date de 1913 avec la parution du livre de H G Wells Little Wars Depuis lors surtout dans les pays anglo saxons et un peu plus tard dans le reste de l Europe la produc tion de ce genre de jeux se d veloppe et se diversifie Il faut distinguer deux types de wargames ceux qui se jouent avec des figurines sur des reconstitutions de terrains en trois dimensions et ceux qui se jouent avec des pions en papier sur un plateau Dans les deux cas des r gles de jeu complexes associent des l ments de strat gie et de hasard Ces jeux qui requi rent des connaissances approfondies d histoire et une bonne ma trise des r gles reproduisent g n ralement des conflits du pass La com plexit des r gles s amplifie gr ce la technique de l ordinateur qui permet de
108. 95 INTRODUCTION Je n envisage pas ici le travail en tant que rapport technique de production mais comme un support privil gi d inscription dans la structure sociale Il existe en effet on le v rifiera sur la longue dur e une corr lation forte entre la place occup e dans la division sociale du travail et la participation aux r seaux de sociabilit et aux syst mes de protections qui couvrent un individu face aux al as de l existence D o la possibilit de construire ce que j appellerai m taphoriquement des zones de coh sion sociale Ainsi l association travail stable insertion relationnelle solide caract rise une zone d int gration A l inverse l absence de participation toute activit productive et l isolement relationnel conjuguent leurs effets n gatifs pour produire l exclusion ou plut t comme je vais essayer de la montrer la d saffiliation La vuln rabilit sociale est une zone interm diaire instable qui conjugue la pr carit du travail et la fragilit des supports de proximit Le mod le propos n est pas statique Il s agit moins de placer des individus dans ces zones que d clairer les processus qui les font transiter de l une l autre C est pourquoi au th me aujourd hui abondamment orchestr de l exclusion je pr f rerai celui de la d saffiliation pour d signer l aboutissement de ce processus Parler de d saffiliation en revanch
109. 98 MICHAUD Y La violence Paris PUE 1986 MICHAUD Y La violence une question de normes Sciences Humaines N 89 d cembre 1998 MONGIN O La violence des images Paris Seuil 1997 MORENO J M Le c t sombre de l cole politique et recherche sur le comportement antiso cial dans les coles espagnoles Revue fran aise de p dagogie N 123 1998 PAYET J P La s gr gation scolaire Une perspective sociologique sur la violence l cole Revue fran aise de p dagogie N 123 1998 PEIGNARD E ROUSSIER FUSCO E VAN ZANTEN A La violence dans les tablissements scolaires britanniques approches sociologiques Revue fran aise de p dagogie N 123 1998 ROCHE S L ins curit entre crime et citoyennet D viance et Soci t vol 15 N 3 1991 ROCHE S La soci t incivile Qu est ce que l ins curit Paris Seuil 1996 ROCHE S Sociologie politique de l ins curit Violences urbaines in galit s et globalisation Paris PUF 1998 ROJZMAN C La violence urbaine On peut construire avec Le Temps Strat gique N 85 1990 Violence tat des lieux Sciences Humaines N 89 d cembre 1998 pp 18 33 Violence des jeunes violence sociale quelles r ponses Oxyg ne N 14 printemps 1998 SKIBA R PETERSON R The dark side of zero tolerance Phi Delta Kappan vol 80 N 5 January 1999 VEDEL T Viol
110. 98 Pr vention et traitement de la violence au C O Oxyg ne N 14 printemps 1998 LE SYSTEME SCOLAIRE GENE VOIS FACE A LA VIOLENCE La violence l cole semble avoir exist de tout temps Le ph nom ne para t cepen dant s tre amplifi d s les ann es 80 On rel ve alors une augmentation sans doute significative du harc lement mental et physique exerc par certains l ves forts contre les plus faibles cf supra F2 bullying racket par exemple des comporte ments violents d l ves contre des adultes notamment contre des professeurs des transgressions des r gles l mentaires de la vie communautaire cf supra F1 incivi lit ins curit vandalisme exc s de langage par exemple Axes de travail Apr s discussions et r flexions les directions d tablissements en accord avec la Direction g n rale ont d cid de privil gier six pistes d action pour lutter contre la violence l cole et l ext rieur de celle ci 1 Parler du sujet 2 agir en r seau associer l ext rieur de l cole aux d bats ou aux actions men es le quartier l cole primaire l lotier les parents les centres de loisirs etc 3 offrir une formation 4 renforcer la coh rence encourager le travail en quipe pour renforcer la coh sion du personnel enseignant avec les l ves en s accordant sur des exigences com munes en mati re de r gles de comportement en revalorisant
111. 989 Les probl mes auxquels je suis confront e touchent les situations familiales difficiles les relations conflictuelles avec les copains la recherche d un emploi la petite d linquance les probl mes de drogue etc L v nement qui a d clench ma d cision d intervenir diff remment sur la cit a t la mort de trois adolescents au mois de mai 1988 En 10 jours une overdose une chute du 11 tage une leuc mie De passage L Eclipse le samedi soir alors qu ils venaient d apprendre la troisi me mort je me suis retrouv e sur les escaliers entour e d une cinquantaine de jeunes effondr s Ce fut un moment incroyable de par l intensit des sentiments L change que nous avons eu ce soir l ne pouvait tre que non verbal Ce fut une soir e o j ai pris dans la figure l incroyable solitude dans laquelle ils taient Il est vident que des v nements aussi forts sont rares cependant je pense que ce moment l de souffrances aussi intenses tant individuelles que collectives a t pour moi une confirmation cinglante de l utilit de la pr sence d un adulte dans la rue Ce soir l j ai d cid de sortir du confort que pouvait repr senter le cadre institutionnel J ai donc entrepris de regarder de plus pr s ce qui se vivait dans la cit Durant l t j ai recens les situations d anciens que je suivais encore entre 16 et 23 ans Je me suis arr t e sur ceux que j estimais en grand danger
112. BLUM Responsable politique de la ville la d l gation Bourgogne Rh ne Alpes aupr s de la Poste Lyon Mme Lucienne BUI TRONG Commissaire de police responsable de la section Villes et ban lieues la direction centrale des Renseignements g n raux Paris M Alain FLEURY Directeur de la Mission locale jeunes Vaulx en Velin Mme Annie MAGUER Anthropologue des cit s Inter Service Migrants Rh ne Alpes Lyon Gen ve et en Suisse romande M Guy BAER Commandant de la gendarmerie Etat major de la police M Bernard BERTOSSA Procureur g n ral Mme Dominique CHAUTEMS LEURS Maison de quartier A re Le Lignon M Pascal CHOBAZ Conseiller administratif de la commune de Lancy M Alain CLEMENCE Institut des sciences sociales et p dagogiques Lausanne M Daniel DIND Hospice g n ral comit de r daction de la revue Rep re social M Claude DUPANLOUP Secr taire g n ral de la FASE Mme Marianne EXTERMANN Directrice g n rale de l enseignement secondaire postobligatoire Mme Gabrielle FALQUET Maire de la commune de Vernier Mme Marie Laure FRAN OIS Secr taire g n rale du DIP Mme Fiorella GABRIEL anciennement Directrice du Centre de recherches psychop dagogiques DGCO M Jean Pierre GARBADE Avocat M Bernard GM R Directeur DGEP M Claude GOLDSCHMID Directeur du Service de la scolarit DGCO Mme Jacqueline HORNEFFER Directrice du Service de protection de la jeunesse
113. En effet en mati re de logement et notamment de logement social on constate que certains quartiers certains b timents ou certaines all es dans certains b timents deviennent des ghettos de familles ou de personnes pr caris es On constate des effets pervers de la loi sur les HLM de 1992 dans certaines communes Il est souhai table qu tous les niveaux cantonal communal et des services sociaux par exemple l Hospice g n ral on vise comme une option prioritaire la mixit de l habitat pour viter la mise l cart de certaines populations Il s agit de mandater des experts pour analyser de mani re plus approfondie les rap ports entre urbanisation politique du logement et effets sociaux Sur la base d exemples trangers on sait aujourd hui quel point des processus d homog n isa tion sociale et ou ethnique de certains quartiers ou groupes d immeubles peuvent favoriser lorsqu ils sont conjugu s avec des ph nom nes comme le ch mage la pau p risation etc des sous cultures dominante d linquante C est dans une optique de pr vention que nous recommandons l tablissement rapide d un panorama des situa tions risques dans l agglom ration genevoise Ces r flexions sur le logement social nous permettent de faire la transition avec la seconde recommandation qui porte sur le probl me des squats Recommandation N 4 Reconna tre les squats comme des lieux possibles d int gration
114. IOLENCE ORDINAIRE celles de leurs parents l acquisition de certains droits civiques et civils se fait plus t t Mais parall lement les dur es d tudes s allongent l entr e dans la vie profes sionnelle est diff r e pour cause de formations prolong es et de crise conomique l ind pendance financi re passe de mani re croissante par des emplois peu qualifi s et pr caires la jeunesse ternelle et ses valeurs h donistes guident les aspirations d une bonne part des adultes et g n ralement plus que des jeunes eux m mes sur tout dans les classes moyennes ais es Malgr leur grande diversit les jeunes de cette fin de si cle vivent une exp rience commune tr s particuli re celle de constituer la premi re jeune g n ration sociale ment vuln rabilis e depuis la Deuxi me guerre mondiale Aujourd hui et pour la premi re fois depuis les ann es d apr s guerre divers signes attestent que les jeunes en tant que groupe social sont globalement expos s vivre dans un contexte et des conditions qui sont objectivement moins favorables que ceux qu ont connus leurs parents Sur la base de quelques indicateurs portant sur la p riode 1985 1997 que nous avons pr sent s nous pouvons constater que la situation des jeunes de 15 24 ans Gen ve s est d grad e que les liens qui les relient la soci t se sont distendus Or ces jeunes de 15 24 ans ont encore b n fici durant leur enfanc
115. ORDINAIRE C est vrai que c est chiant mais on s en tape Le jour o j en aurai vraiment marre j irai ailleurs Bon d un autre c t j ai pas des merdes devant ma porte mais d autres a arrive Il y a des diff rences par tage Au 2 tage a commence d g n rer plus d autres probl mes de s curit C est extr mement mobile Si t as un probl me dans un squat tu gueules un bon coup pis tu claques la porte et tu vas ailleurs Si tu le fais de mani re pas trop conne de toute mani re un autre squat va t accepter Du moment o t as besoin c est pas compliqu Ne serait ce qu un endroit pour dormir L ouverture par rapport aux gens qui ont l air d avoir un probl me si c est passager elle est assez grande Maintenant faut pas prendre les squatters pour des cons ils sont assez perspicaces Si tu as quelqu un en face de toi tu as une id e de ses fai blesses m me si tu connais pas son parcours Il y a certains trucs qu on vent pas on vite Mais bon c est normal Q Est ce qu il y a une s lection R Ouais une s lection la Darwin Oui et non C est comme le tac o tac une chance au grattage une chance au tirage Moi j aurais tendance dire que c est la loi du plus fort qui prime Mais apr s que a soit par le rapport humain ou par la mani pulation Tu peux arriver des rapports psychologiques bien plus violents et bien plus efficaces Et a ils
116. Octobre 1998 66 pages BAERTSCHI C Les co ts unitaires en ducation Octobre 1998 84 pages MAJOR M amp coll Annuaire statistique de l enseignement public et priv Gen ve Edition 1998 Novembre 1998 130 pages WASSMER P A D penses publiques d ducation Evolution en 1997 F vrier 1999 24 pages Hors collection PECORINI M La petite enfance en ville de Gen ve Indicateurs et tendances Edition 1998 N 2 Edit en collaboration avec le D partement municipal des affaires sociales des coles et de l environnement de la Ville de Gen ve Novembre 1998 48 pages 221 SRED 1999 Service de la recherche en ducation 12 quai du Rh ne 1205 Gen ve T l 022 327 57 11 Fax 022 327 57 18 http agora unige ch sred Responsable de l dition Narain Jagasia narain jagasia etat ge ch Graphisme Sophie Jaton Impression Rochat Baumann SA Imprimerie Nationale Imprim Gen ve en juin 1999 ISBN 2 940238 04 9 SRED Cahier 5 Juin 1999 Violence ordinaire Violence ordinaire Les liens qui relient les jeunes la communaut et la soci t se sont distendus La violence ordinaire faite d attitudes et de comporte ments ayant pour cadre d expression les lieux quotidiennement fr quent s par les jeunes coles terrains de sport centres de loisirs quartiers etc r v le la vuln rabilit des jeunes g n rations son d sarroi son malaise son
117. RODUCTION Fragilisation du lien social On trouve encore de multiples informations et analyses sp cifiques portant sur la pr carisation dans toutes sortes de secteurs en lisant l pais dossier L exclusion l tat des savoirs constitu sous la direction de Serge Paugam Aujourd hui le d bat social ne repose plus principalement sur la soci t in gale non pas parce que les in galit s ont disparu elles se sont m me renouvel es sous des formes diverses mais parce qu elles ne suffisent plus elles seules expliquer les ph nom nes de rupture et de crise identitaire qui caract risent le processus d exclusion La vuln rabilit des salari s par exemple ne saurait r sulter aujourd hui exclusivement d un rapport de domination au travail mais d un ensemble vari de situations incertaines se traduisant par une angoisse individuelle face au risque de ch mage une faible implication dans la vie collective de l entreprise et parfois par une perte progressive de l identit professionnelle d autant plus que les syndicats ont perdu une partie de leur influence De m me le probl me des banlieues ne peut tre expliqu seulement par les formes de s gr gation spatiale et les in galit s face au logement il faut y voir aussi un processus de d gradation des rapports sociaux au sein des cit s d sh rit es et les difficult s croissantes de la population de faire face au sentiment de solitude d
118. Recommandation N 6 L cole et les lieux de formation ont pour mission de construire un rapport d mocratique la loi et aux r gles du vivre ensemble travers la mise en application des droits et devoirs li s au respect de la per sonne et la citoyennet Dans une p riode o un nombre assez lev de familles et jeunes sont dans des situa tions de vuln rabilit et parfois proches de l exclusion sociale il nous para t impor tant de d finir et d appliquer des mesures d inclusion d insertion et d int gration des population pr caris es Mais il ne suffit pas d inclure pour inclure par exemple dans des groupes de pairs tr s fusionnels encore faut il que l inclusion se fasse dans un espace ouvert en tenant compte des droits et des devoirs de chacun Car entrer et vivre dans un monde o domine la loi du silence ou la loi du plus fort ne correspond nullement une vraie int gration en r alit il s agit d une int gration dans une zone de non droit zone qui quivaut une captivit ou un emprisonnement On pourrait envisager que des juristes interviennent ponctuellement dans les lieux de formation pour parler avec les enfants et les jeunes des droits et devoirs des uns et des autres sur le plan de la loi du rapport la loi civile et p nale et des r gles du vivre ensemble dans la famille l cole dans le voisinage dans la cit Cette introduction une soci t de d
119. Violence ordinaire Michel Vuille et Dominique Gros avec la collaboration de J P Boillat C Baudet A Bekiekh A J rimann et D Morin SERVICE DE LA RECHERCHE EN DUCATION SL RE VIOLENCE ORDINAIRE Table des mati res Avant propos de Norberto Bottani Directeur du SRED 5 Pr ambule 5 2 5424acuce nnet nE EEEREN ERER ENEE 9 Introduction M tamorphose des rapports entre violence et soci t 11 Panorama introductif l analyse de la crise du social en Europe occidentale 1966 1999 11 Passage de la soci t industrielle la soci t postindustrielle 11 La violence au c ur de la soci t industrielle canalis e ma trisable 13 Quatre auteurs contemporains Dubet Castel Ehrenberg Dejours 22 Quel est en d finitive le sens de la m tamorphose des rapports entre violence et soci t 30 Esquisse du profil de la soci t postmoderne 37 Chapitre I La situation sociale des jeunes Gen ve 41 Place des jeunes dans la soci t 41 Formation et insertion professionnelle 44 Environnement familial 47 D linquance
120. ables il fallait renverser la th se d Elias au seuil du deuxi me mill naire ce renversement ne signifierait nos yeux nullement la mise en cause de l interd pendance entre la sociogen se et la psychogen se En faisant r f rence des indicateurs de changement de type philosophique on a essay de montrer jusqu ici que nombre de penseurs influents ont contribu abolir l difice structuraliste une construction intellectuelle dominante en France la fin des ann es 60 Alors on a milit pour la libert individuelle et on a peu ou prou condamn toutes les structures jug es contraignantes et ou r pressives issues de la vieille soci t industrielle 3 ELIAS N 1939 La civilisation de m urs Paris Fayard 1973 Nous citons ici des passages du r sum de l uvre d Elias que propose C Baudet cf supra note 9 JL AE 21 22 VIOLENCE ORDINAIRE On ne saurait parler d un front uni ou homog ne des intellectuels contre toutes les formes de contraintes et de r pression mais tout s est pass comme si les grands pen seurs avaient chacun dans son propre domaine de r flexion dessin une partie du grand d cor qui deviendra son tour une configuration de repr sentations sociales dominante le triptyque nomm subjectivit d sir et lib ration Quatre auteurs contemporains Dubet Castel Ehrenberg Dejours Les quatre scientifiques auxquels nous empruntons maintenant des indicat
121. aires comme c est souvent le cas dans les coles primaires En outre l interdiction d entrer ou l ordre de quitter les lieux ne doivent pas tre arbi traires et respecter le principe de proportionnalit La personne interdite ou invit e quitter les lieux est une personne qui a perturb qui perturbe ou qui est susceptible de perturber la bonne marche de l cole c est dire tout ou partie des activit s qui se d roulent dans l tablissement Selon un avis de droit relativement ancien 1981 on apprend que saisi de recours dirig s contre des d cisions du DIP le Conseil d Etat genevois a consacr le prin cipe selon lequel le comportement r pr hensible d l ves hors de l cole peut donner lieu des sanctions disciplinaires Ainsi par exemple les faits pour un jeune fr quentant le CO soit de s tre mal comport dans un convoi des transports publics soit d avoir particip un spectacle interdit aux mineurs g s de moins de 18 ans ont t consid r s par l ex cutif cantonal comme des justes motifs de sanctions discipli naires dans le cadre scolaire Le Conseil d Etat a ainsi rappel que la surveillance du DIP ne s arr te pas la porte des coles compte tenu du fait que les dispositions du r glement de l enseignement secondaire pr voient que les l ves dont la conduite hors de l cole est r pr hensible peuvent faire l objet de sanctions allant jusqu l ex
122. al et le renforcement de la coh sion sociale au niveau de la soci t globale 2 Les cadres sociaux anciens pour penser les rapports entre violence et soci t industrielle ont perdu une grande part de leur validit et de leur fiabilit cette perte a deux cons quences majeures les cadres sociaux anciens ne permettent plus de comprendre et de ma triser pr venir certains faits de violence actuels des cadres sociaux nouveaux pour penser les rapports entre violence et soci t postindustrielle sont certes en voie de construction mais ils ne sont pas encore bien connus vraiment discut s prouv s et socialis s 3 Les deux types d indicateurs retenus sont convergents en ce sens qu ils mon trent que l difice structuraliste omnipr sent et dominant la fin des ann es 60 a t pris d assaut et a t progressivement remplac par l difice individualiste et conjoncturel c est dire de multiples configurations individualisantes et mouvantes En h ritage aujourd hui des m tamorphoses violences canalis es et violences d brid es Le choix des auteurs classiques et le choix des auteurs contemporains op r s ici ne correspondent pas un souci de rechercher et d tablir des liens de filiation par exemple entre Freud et Ehrenberg Il n en reste pas moins qu la lecture de l apport Ceux qui rel vent de l argumentation philosof hique et ceux qui sont construits par les s
123. ale et culturelle du vivre ensemble conflit de civilit s La violence ancienne n a pas disparu elle a m me statistiquement tendance augmenter en cette fin de d cennie mais elle cohabite d sormais avec des formes de violence nouvelles Travail et monde du travail Marx a valoris le monde du travail de deux mani res en soulignant a que la force de travail est une ressource au moins aussi importante pour l entre prise capitaliste que ne l est le capital b que le mouvement ouvrier agit positivement pour le bien de l humanit exploit e en s engageant dans un processus r volu tionnaire la question sociale signifiant alors paup risation des prol taires qui tra vaillent plein temps La violence s exprime travers la lutte des classes elle se situe essentiellement sur un plan tatique et politique Pour Castel le travail est aujourd hui plus que le travail il offre en effet de la pro tection sociale celui qui poss de un emploi durable et il agit comme un support privil gi d inscription dans la soci t A l inverse l absence de participation toute activit productive et l isolement relationnel conjuguent leurs effets n gatifs pour produire la d saffiliation La vuln rabilit sociale est une zone interm diaire instable al atoire qui conjugue pr carit du travail et fragilit des supports de proximit 31 32 VIOLENCE ORDINAIRE La soci t postindustriel
124. amorphoses R Castel insiste sur le fait que dans le cadre de la soci t postindustrielle la question sociale persiste mais qu elle prend de nou velles formes et de nouvelles significations Il place ainsi au premier plan les th ma tiques de la pr carit de la vuln rabilit de la s gr gation de la rel gation et de la d saffiliation Pour Castel le terme de d saffiliation choisi en lieu et place de celui d exclusion fait r f rence un processus dont les trois stades sont l int gration la vuln rabilit et la d saffiliation La situation actuelle est marqu e par un branlement qui a r cemment affect la condition salariale le ch mage massif et la pr carisation des situations de travail l inad quation des syst mes classiques de protection couvrir ces tats la multiplication d individus qui occupent dans la soci t une position de surnum raires inemployables inemploy s ou employ s d une mani re pr caire intermittente D sormais pour beaucoup l avenir est marqu du sceau de l al atoire L objectif tait donc et reste de prendre la mesure de cette nouvelle donne contemporaine la pr sence apparemment de plus en plus insistante d individus plac s comme en situations de flottaison dans la structure sociale et qui peuplent ses interstices sans y trouver une place assign e 3 CASTEL R Les m tamorphoses de la question sociale Une chronique du salariat Paris Fayard 19
125. anisations et institutions qui s int ressent aux questions touchant la jeunesse Par la mise sur pied r guli re d un s minaire national Bienne la CFJ associe sa r flexion des animatrices et des animateurs de groupes de jeunesse de toute la Suisse C est dans ce cadre qu ont t largement d battues les analyses th ses et propositions sur le th me de la violence des jeunes Elles sont contenues dans le rapport Les jeunes cogneurs ou souffre douleur paru en novembre 1998 Elles nous permettront de donner un clairage particulier aux recommandations qui sont propos es dans cette conclusion La CFJ a t institu e par le Conseil f d ral le 5 juin 1978 et son mandat toujours actuel est inscrit l article 4 de la loi f d rale du 6 octobre 1989 concernant l encou JL AE 173 SL RE 174 VIOLENCE ORDINAIRE ragement des activit s de jeunesse extrascolaires loi sur les activit s de jeunesse Le Conseil f d ral institue une Commission f d rale de la jeunesse qui est charg e l intention des autorit s f d rales comp tentes a d tudier la situation de la jeunesse en Suisse b d examiner les mesures susceptibles d tre prises et c de donner son avis avant la publication des dispositions l gislatives importantes adopt es par la Conf d ration sur les cons quences que ces dispositions comportent pour la jeunesse La Commission peut faire des propositions de son propre c
126. ans et les commer ants se plaignent de concurrence d loyale Ils parlent de justice deux vitesses 8 10 15 17 22 24 avril D bats organis s par l association Artamis et l association des tu diants en sociologie autour du projet d Artamis et du th me plus g n ral de la ville Ces d bats ont t organis s pour dialoguer avec la population suite aux nuisances et aux r actions aux manipulations politiques et m diatiques 5 septembre Annonce de la fermeture prochaine du squat Rhino 5 septembre Les squatters de Fort Barreau menac s d expulsion tr s prochaine ment annoncent l ouverture d un chantier populaire et une semaine de festivit s aux alentours de l immeuble Parc des Cropettes Les habitants entendent ainsi d velopper leur conception d habitat collec tif avec toute personne int ress e 20 septembre Football dans les rues de Gen ve et dans plusieurs magasins 2 manche la premi re a eu lieu un mois plus t t Un tract Faites de votre ville un terrain de foot donne rendez vous aux participants 14 h sur la place Grenus 50 jeunes participent Bilan d g ts dans quatre grands magasins freesbee avec des CD dans La Placette vols une arrestation cinq plaintes et une voiture de police endommag e D apr s La Tribune de Gen ve du 22 septembre ANNEXES parmi les participants se trouvent des squatters de Dancet Rous seau
127. anuel Eisner tudie la criminalit juv nile dans le canton de Zurich il rel ve que parmi les d lin quants enregistr s pour violence la proportion de jeunes hommes appartenant cer taines minorit s immigr es est plus lev e que la moyenne et il observe aussi que ces jeunes vivent souvent dans des quartiers d favoris s o se concentre la population immigr e qu ils ont un niveau de formation plus faible et qu ils sont plus touch s par le ch mage que les jeunes de nationalit suisse Cette violence juv nile appara t donc comme une cons quence d une d saffiliation sociale d une partie de la jeunesse celle qui est la plus touch e par des ph nom nes de s gr gation sociale et spatiale L volution observ e ne doit surtout pas nous faire perdre de vue que la distinction op r e entre habitants d origine suisse ou trang re est grossi re et que faute d in formations compl mentaires entre autres d origine une bonne partie des jeunes trangers sont n s et ont grandi Gen ve linguistiques culturelles et scolaires elle ne permet gu re d aller au del du constat Formation et insertion professionnelle Formation des 15 18 ans Il n existe malheureusement pas de donn es synth tiques relatives la formation de l ensemble des jeunes de 15 24 ans Gen ve Cela est imputable au fait que les informations concernant les formations de niveau tertiaire universit hautes coles sp cia
128. ara t le ph nom ne de l attroupement hostile la police lequel selon l auteure compte tenu de sa forte charge symbolique constitue en fait un passage fort une sorte de palier le crit re le plus significatif de la violence urbaine Ce ph nom ne se produit lors de l intervention de la police au sein d un quartier dans ce cas le point de d part de l attroupement est une m saventure donnant lieu une rumeur d injustice laquelle suscite des appels la solidarit 5 degr agressions physiques contre les policiers L agressivit augmente les attroupements deviennent plus vindicatifs et parviennent entraver les interventions polici res Les forces de l ordre perdent de leur rapidit et de leur mobilit de sorte que le premier r sultat de la violence urbaine au quoti dien est de favoriser la constitution de zones de repli pour les malfaiteurs et de deal ciel ouvert 6 degr aggravation des agressions physiques et jeux meurtriers Il s agit ici de r bellions collectives s accompagnant de violences physiques l en contre des forces de l ordre qui prennent des allures de gu rilla urbaine 7 degr la mini meute C est une escalade rapide et spectaculaire de la violence saccage syst matique de vitrines et de voitures incendies jets de cocktails Molotov en grand nombre mais br ve et sans lendemain 101 102 VIOLENCE ORDINAIRE 8 degr l meute
129. art pour une ann e Cette villa dispose d lectricit d eau et rapidement de chauffage et de t l phone Tr s vite des demandes d h bergement apparaissent Nous commen ons avec trois grands de 23 29 ans pensant qu ils seraient plus autonomes et donc que ce serait plus facile pour d buter cette exp rience que nous fixons avec un d lai d un an maximum Apr s une ann e de fonctionnement nous nous retrouvons dans le cas de figure pour lequel nous avions demand un logement offrir une alternative au squat avec des conditions de logement d centes et un accompagnement ducatif l ger l ger par rapport une prise en charge classique mais plus important qu imagin au d part En effet il n y a ni ducateur ni veilleur en permanence Nous avions imagin un contrat d h bergement initial fix 6 mois pensant que ce serait suffisant pour que le jeune se remette flot et trouve une solution Cela s est tout de suite av r trop court Pour g rer un lieu de ce type et accompagner ses locataires beaucoup d nergie une bonne disponibilit intellectuelle ainsi que 5 20 heures de pr sence par semaine sont n cessaires pour les aider g rer le lieu mat riellement pour tre individuellement avec chacun d entre eux et les aider avancer dans leur projet pour g rer le groupe de locataires sa dynamique son organisation ses conflits car vivre jeune en communaut partiellement choisie
130. ation du jugement critique de l en fant de son discernement de sa facult d analyse et de raisonner par rapport des points de rep res Ces points de rep res c est videmment aux parents et aux ensei gnants qu il revient de les fixer ce qui exige une certaine remise en cause des leur part Comme on l a mentionn plus haut par rapport au DIP la Direction g n rale de l en seignement primaire poss de et mobilise des ressources qui lui sont propres pour pr venir la violence directeur responsable groupe consultatif soir es th mes ren contre d bat publication etc Mais si la DEP peut accompagner certaines actions et donner des moyens elle estime qu elle ne peut pas se substituer aux enseignants pour d finir des projets de lutte contre la violence Il est d s lors important de noter que la gestion p dagogique des tensions et des faits de violence ne concerne de loin pas que la relation ma tre l ves dans le cadre clos de la classe elle concerne aussi l tablissement scolaire pris dans son ensemble sous trois aspects principaux le leadership principalat direction inspectorat la coop ration entre les enseignants et le climat g n ral Autrement dit la qualit de la vie et la convivialit ne sont pas sans influer sur les apprentissages et sur l ensemble des rapports entre les gens au sein de la communaut ducative Nombre d tablisse ments scolaires font ainsi au quotidien une pr ve
131. ation du r cit l aplatissement du langage la logique d intimidation l utilisation forcen e du sadisme Elle note par ailleurs que le but principal du h ros se r sume une question com ment faire souffrir le plus possible Selon Jean Claude Raspiengeas A force d tre banalis e la violence qui est une transgression devient la loi Raspiengeas nous met encore en garde contre cette nouvelle morale du cynisme et de la force que l industrie du cin ma et de la t l vision injecte sans tats d me au c ur de soci t s dont le lien social est en lambeaux T t ou tard cette fascination pour la violence sous toutes ses formes aura un prix social Que devient alors notre interdit majeur fondateur de la notion m me d humanit l infranchissable Tu ne tueras pas Tous les jeux ne sont cependant pas violents Il existe en effet un autre style de jeu appel RASPIENGEAS J C T l rama N 2442 octobre 1996 67 SL RE 68 VIOLENCE ORDINAIRE Le jeu de coop ration En marge de l exposition Abattre pour gagner consacr e la probl matique jeu et violence le Mus e suisse du jeu invite le public d couvrir les jeux de coop ration pendant le week end des 5 et 6 septembre 1998 G n ralement lorsqu on joue deux ou plusieurs adversaires s affrontent et le plus chanceux ou le plus habile ou le meilleur strat ge gagne C est le sch ma traditionnel qui s inscrit
132. atique p ex s minaire AMP Cologny qui se faisait de plus en plus rare 211 212 VIOLENCE ORDINAIRE A propos des manifestations et des d bordements M pense qu il n y a rien d ton nant ce que a se produise C est l expression d un ras le bol C tait tellement symbolique LOMC le d ploiement policier exag r c est devenu un jeu sur la plaine de Plainpalais Et la police a rabattu tout le monde Artamis pour intimider un mouvement un pr texte pour arr ter des gens qui travaillaient tous les soirs des bosseurs qui n taient pas impliqu s dans les d bordements P revient sur les casseurs Il a vu des adolescents qu il connaissait avec qui il tra vaille dans les centres de loisirs et avait l impression que pour la premi re fois ils marchaient dans le m me sens qu ils formaient un front l action polici re les a uni fi s alors que les adolescents ne savent pas ce qu est l OMC Pour M la forme de violence qui s est instaur e pendant ces quelques jours tait une r action la violence symbolique quotidienne accumul e et dont chacun est victime Dans le m me sens P dit que quelque part il n tait pas contre cette manifestation de violence c tait un norme r v lateur Il y a des gens en col re c est aux autorit s de les comprendre Pour M casser quelques vitrines a fait avancer les choses J intervient pour parler de la Commission
133. aujourd hui que la violence physique la Zone de coh sion sociale nomm e vuln rabilit par Castel est elle aussi plus importante que ne l est la zone de d saffiliation Nombre de jeunes en fin de scolarit obligatoire ou ayant quitt le Cycle d orientation ne se sentent ils pas en situation de vuln rabilit alors qu une faible proportion d entre eux est en rupture et en voie de d saffiliation 5 Cf supra M tamorphose des rapports entre violence et soci t DE LA VIOLENCE BASES THEORIQUE ET CONCEPTUELLE Dans son article Les jeunes et l exclusion Olivier Galland signale que le rapport entre jeunes et exclusion est analytiquement difficile d finir car en premi re approximation la jeunesse est par essence un tat de d pendance Il propose alors d adopter une perspective longitudinale dans quelle mesure la d pendance juv nile phase normale du cycle de vie se prolonge t elle ou s amplifie t elle de mani re anormale Selon lui les jeunes peuvent tre class s en trois cat gories 1 ceux qui sont d j proches de la sph re professionnelle 2 ceux qui connaissent une forme de socialisation d attente groupe interm diaire sans doute le plus sp cifique de la p riode r cente 3 les cas sociaux Nombre d auteurs insistent galement sur le fait que la crise que nous vivons est anthropologique c est dire qu elle est la fois crise de civilisation et crise de l
134. autorit s judiciaires les enseignants et les l ves les auteurs ont d couvert une grande diversit de situations tant en ce qui concerne l organisation pratique au quotidien de la vie scolaire qu en ce qui concerne l exp rience individuelle de telle ou telle personne r pondant aux ques tions Aborder la violence l cole c est s interroger sur les rapports entre et avec les l ves Quel que soit le mod le p dagogique qu ils d fendent les enseignants doi vent tablir des relations qui peuvent s appuyer sur des principes ducatifs diff rents C est en particulier le cas lorsqu il s agit de r guler des perturbations d ordre disci plinaire Les diff rentes mani res de faire face aux incivilit s pour d signer ainsi ces pertur bations se distribuent autour de deux axes d finis par les auteurs L un privil gie le respect de r gles de limites La relation instaur e est bas e sur un rapport de force o l l ve est sanctionn d s qu il enfreint le code ou le r glement scolaire Ce type de rapport impr gne encore l cole aujourd hui Il suffit pour s en convaincre de consulter les r glements en vigueur Il a d toutefois changer de forme sous la pression de changements sociaux qui ont branl l autorit des enseignants A merg ainsi un autre p le davantage centr sur la compr hension et la tol rance des comportements Coupl e des changements profonds dans la forma
135. b de l id ologie il fallait entendre une autre musique l mergence tonitruante de l individualisme dans l univers d mocratique Du c t de Freud Puisque la soci t bourgeoise vivait d craser les pulsions et de brider les instincts revendiquer la libre sexualit pour tous c tait saper l un des fondements de l ordre tabli L Anti dipe la machine d sirante et le nomadisme Deleuze et Guattari explorent des voies nouvelles pour sortir du structuralisme leurs yeux enfermant Ils affirment la possibilit d une philosophie en mouvement en activit d une pratique nomade et mobile pour qu un espace de jeu soit ouvert Avec la clef une profusion de nouveaux concepts ou de concepts anciens d tourn s corps sans organe ligne de fuite machine d sirante immanence transversalit ritournelle flux etc Le projet de Deleuze est antidialectique il ne s agit jamais pour lui de penser les r sultats historiques de forces contraires mais de d placer le lieu m me des ques tions de produire un espace diff rent de la pens e l espace de P ici et maintenant de ce qu il appelle encore l intempestif T Negri analyse l importance de L Anti dipe qui est la fois le renversement du marxisme dialectique et le renversement du lacano freudisme une uvre dans laquelle l horizon structuraliste se d fait 2 Touraine note qu un des th mes les plus constants de la con
136. burba ines l exemple de Meyrin Laurent Wicht De la question de la violence celle de la place des jeunes dans la cit Meyrin Oxyg ne N 14 printemps 1998 Violence racket d pr dations diverses intervalles r guliers les gros titres accro cheurs autant qu ph m res de la presse stigmatisent les communes suburbaines Un peu comme si les quartiers p riph riques genevois renvoyaient l cho certes att nu de leurs voisins fran ais ou de leurs lointains cousins d Am rique Il ne faut certes rien banaliser mais que penser de ce grand d ballage sur la violence dont la presse se fait cho Il s agit bien entendu de susciter un d bat mais quel d bat Le risque est grand d en rester la violence comme sympt me de la diaboliser au point d luder ce qu elle pourrait nous faire comprendre Car cette violence est avant tout labellis e jeune comme si cette g n ration d co liers et de coll giens tait une g n ration parasite plus violente que les pr c dentes par laquelle le mal allait arriver dans nos quartiers suburbains Mais quelle alterna tive laisse t on un jeune exclu du syst me scolaire ou dont les r sultats m diocres en font un cas dont on ne sait pas trop que faire Vecteur d identit la violence est aussi une forme de langage lequel s instaure lorsque toutes les autres formes de communication sont coup es En 1993 Meyrin abris de bus cass s je
137. ce M Laurent WICHT Transit Jobs Infos Services Association travail social Meyrin Entretiens avec des membres du Groupe de liaison pr vention jeunesse Mme Claire RIHS Pr sidente du Groupe de liaison pr vention jeunesse DGOJ M Andr BINGGELI Officier de pr vention police genevoise espace Cornavin M Claude Alain CHESAUX Secr tariat g n ral de la FASE M Fr dy CONSTANTIN Responsable des conseill res et conseillers sociaux du cycle DGCO L EPIC entretien collectif M Pierre Yves AUBERT M Vincent DELICADO Le Point entretien collectif M Didier CHAPPUIS M Fran ois BULLAT M Laurent DURUZ Mme Paola FERRETTI M Olivier ISCHER Entretiens avec des membres d une cole d un centre d un service ou d une association ECG Henry Dunant M Jean MATTENBERGER Directeur Mme Jacqueline LOSMAZ Directrice adjointe ECG Jean Piaget Mme Nelly BOUVARD Directrice M Marc BOGET Directeur adjoint M Michel LUISIER Doyen Mme Brigitte SAUSER HALL Doyenne M Mario CASTIGLIONE Assistant social Mme Patricia METTRAUX Assistante sociale Eclipse centre pour jeunes Mme Anne COLLIARD M Serge Alain DELAYAN M St phane MAYE Mme Catherine VASQUEZ Viol Secours Mme Leela BONSTEIN Mme Rosangela GRAMONI Autres entretiens avec des personnes dont on conserve l anonymat gendarmes au front en mai 98 et flotiers l H tel de police jeunes adultes dans un
138. certains journalistes Ecoles de culture g n rale Dans le cadre de l enseignement secondaire postobligatoire les coles de culture g n rale sont int ressantes analyser parce qu elles accueillent des jeunes gens et des jeunes filles qui se pr parent ici entreprendre une formation professionnelle ult rieure L ECG r pond aux exigences de base pour acc der aux professions dans les domaines 1 ducatif et social 2 de l hygi ne et de la sant 3 artistique et arti sanale 4 des sciences et techniques 5 des services des transports et de la s curit Mais comme d autres tablissements scolaires du postobligatoire les coles de cul ture g n rale assument la responsabilit p dagogique de classes d accueil et d inser tion scolaires Les classes d accueil sont destin es aux jeunes migrantes et migrants non francophones qui d sirent poursuivre leur formation dans l enseignement secon daire g n ral ou professionnel en principe 10 degr Les classes d insertion sont destin es aux jeunes filles et jeunes gens lib r s de la scolarit obligatoire qui d si rent poursuivre une formation professionnelle mais qui ont des lacunes scolaires importantes Ces classes proposent une mise niveau des connaissances th oriques et un apprentissage d un savoir faire professionnel Elles pr parent les jeunes filles et jeunes gens int grer une formation professionnelle ou jusqu la prise d emploi O
139. cet v nement est v cu comme un drame accident mortel de la circulation r glement de compte entre dealers suicide d un toxicomane en prison comme une frustration refus d acc s une f te priv e ou comme une injustice d c s accidentel au cours d une interpellation les jeunes veulent rendre eux m mes sur le champ leur propre justice Dans ces moments intenses la tentation est grande pour les pouvoirs publics de traiter ces ph nom nes comme des manifestations des gestes collectifs de r volte contre une soci t pratiquant l exclusion d autant plus que tous les casseurs et tous les pilleurs ne sont pas des d linquants d habitude Mais on prend alors le risque d sastreux du point de vue p dagogique que cette r action soit per ue comme un encouragement la d viance la fois par les auteurs et par les victimes alors que l meute scandalise l opinion du fait qu elle prend ses racines dans une violence au quotidien de nature purement d lictueuse Il a t constat en effet que ces meutes ne se d clenchent pas partir de rien Aupa ravant quelques pr mices au moins de la d gradation du climat social sont apparues dans le quartier petite violence au quotidien Ayant d cel six tapes dans l aggravation du ph nom ne on a ainsi d termin six stades num rot s de 1 6 avec de surcro t deux degr s suppl mentaires 7 et 8 destin s mesurer non plus
140. ciale Recommandation N 5 Dans le traitement en partenariat de la violence il faut clarifier qui fait quoi et sur quel territoire Qu il s agisse du traitement de la violence en milieu scolaire ou dans le quartier dans les registres scolaire social de sant de police de logement ou d emploi on ren contre Gen ve un grand ventail de professionnels et de b n voles qui intervien nent dans les tablissements scolaires et les communaut s ducatives des ensei gnants des concierges des inspecteurs des doyens des directeurs des parents des lotiers des travailleurs sociaux des infirmi res de sant publique des ducateurs de sant des m decins des professionnels de l EPIC du Point du GLPJ des membres d associations reconnues d utilit publique etc Un consensus existe sans doute parmi ces intervenants qui aurait imagin qu ils fus sent si nombreux pour dire qu travers toutes les actions de terrain on cherche glo balement atteindre cinq objectifs majeurs promotion de la qualit de vie pr vention de la violence dissuasion d agir ou de r agir par des moyens violents r pression des faits de violence prise en charge des enfants et des jeunes r prim s pour des faits de violence Mais sur un plan pratique et quotidien la question fondamentale des limites des ter ritoires g ographiques institutionnels et professionnels d intervention se pose
141. cientifiques des sciences q g humaines INTRODUCTION des anciens et des nouveaux on voit bien que certains d entre eux abordent le m me th me ou un th me parent Il est clair que Castel situe son analyse sur le m me ter rain que Marx mais avec un d calage temporel de plus de cent ans En choisissant l expression M tamorphoses il indique clairement que l ancienne question sociale n est pas enterr e qu elle existe toujours elle s est simplement m tamorphos e Et Castel livre une somme de r flexions consid rable et pertinente au sujet du nouveau profil de la question sociale M tamorphoses ne signifie pas chez Castel r volution rupture compl te ou renversement brutal de situation le terme renvoie bien plus aux id es de processus de transformation assez lent de d placement des accents des territoires et de hi rar chies de mouvement de d marcation Pour l analyste cela suppose de construire le cadre et les indicateurs ad quats pour comprendre et expliquer un changement en profondeur que des coups d il rapides ne permettraient pas de d celer En fin d expertise sur la violence ordinaire Gen ve et ailleurs en Europe on peut adopter un point de vue identique celui de Castel les faits de violence se sont m tamorphos s au cours des trente derni res ann es de mani re subtile en se d pla ant du secteur policier et judiciaire crimes et d lits au domaine de la sph re soci
142. clusion arr t du Conseil d Etat du 3 f vrier 1959 Notons que les moyens utilis s dans ce sens par l cole doivent r pondre aux principes constitutionnels de la proportionnalit et de la subsidiarit La surveillance et les sanc tions mises en uvre doivent par cons quent tre en accord avec l int r t g n ral A l ext rieur du p rim tre scolaire le comportement des enfants et des jeunes rel ve avant tout de la comp tence des parents et ventuellement des autorit s de police et du Service de protection de la jeunesse C est dire que si l intervention de l cole n est en elle m me pas exclue elle doit n anmoins garder un caract re subsidiaire La responsabilit de l entretien de l ducation et de la surveillance des enfants incombe bien entendu en premier lieu aux parents en raison m me des relations APPROCHE ET MESURE DES FAITS DE VIOLENCE qu ils entretiennent avec leurs enfants Le r le de la famille dans l ducation est implicitement consacr par la Constitution f d rale et est express ment mentionn dans la Convention europ enne des droits de l homme On notera encore que l article 302 du Code civil fait obligation aux parents de collaborer de fa on appropri e avec l cole et lorsque les circonstances l exigent avec les institutions publiques de pro tection de la jeunesse Les points qui pr c dent indiquent en r sum que les r gles qui d finissent le com
143. cole Les Cahiers de la S curit Int rieure N 5 1993 KLEIN M RIVIERE J L amour et la haine trad fr de 1968 Paris Payot 1993 LAGRANGE H Perceptions de la violence et sentiment d ins curit D viance et Soci t vol 8 N 4 1984 LAGRANGE H La d linquance des mineurs et les violences Regards sur l actualit N 243 juillet ao t 1998 LAGREE J C LEW FAI P La gal re margina lisations juv niles et collectivit s locales Paris CNRS 1985 LAPEYRONNIE D Violence et int gration sociale Hommes amp Migrations N 1217 1999 LASSALLE J Y La violence dans le sport Paris PUE 1997 LE BARS S dir Mobilisation contre la violence enqu te Le Monde de l Education N 226 mai 1995 LE BRETON D Une violence l autre Cultures en mouvement N 11 octobre 1998 LEPOUTRE D La haine une construction sociale Cultures en mouvement N 11 octobre 1998 LESOURDS dir Violente adolescence Pulsions du corps et contrainte sociale Ramonville Saint Agne Er s 1998 LURCAT L La violence la t l l enfant fascin Paris Syros Alternatives 1989 MARC P Violences familiale scolaire et sociale une histoire bien ordinaire Gen ve Tricorne 1995 BIBLIOGRAPHIE MEIRIEU Ph GUIRAUD M L cole ou la guerre civile Paris Plon 1997 MESSU M Les origines de la violence Migrations Soci t vol 10 N 60 19
144. collectifs et les lieux destin s aux jeunes que nous connais sons Gen ve font la plupart du temps d faut dans la banlieue fran aise Et le lien social ne se tisse plus qu entre jeunes gal riens et policiers L chelle de L Bui Trong Le parcours de Lucienne Bui Trong est plut t atypique ancienne l ve de l Ecole normale sup rieure de Fontenay aux Roses elle a t professeure de philosophie au Les Cahiers de la s curit int rieure N 14 ao t septembre 1993 entretien du 6 novembre 1998 avec le coll ge d experts entretien paru dans Le Monde du 8 d cembre 1998 propos recueillis par Marie Pierre Subtil APPROCHE ET MESURE DES FAITS DE VIOLENCE lyc e avant de devenir m re au foyer pendant dix sept ans En 1985 d sirant r int grer la vie active elle passe le concours de commissaire qu elle r ussit Peu apr s son int gration aux Renseignements g n raux elle prend la t te de la sec tion Villes et banlieues que cr ent les RG et met au point son chelle d valuation de l ins curit outil empirique issu de son exp rience des violences urbaines L ali mentation r guli re de sa base de donn es portant sur tout le territoire fran ais lui permet de classer de 1 8 plus d un millier de quartiers touch s par le ph nom ne de la violence A la question de savoir si le ph nom ne de la violence a connu une aggravation depuis la cr ation de la section qu elle dirig
145. comparaissent devant le Tribunal de police de Gen ve Elles font opposition une ordonnance de condamnation sign e par B Bertossa qui fait suite aux manifestations du 15 mars 1997 Toutes jugent excessive leur condamnation de quatre mois avec sursis huit mois ferme pour meute entraves la circulation l ordre public et violation de l exercice du droit politique Certaines affirment ne pas avoir particip la manifestation d autres tre parties avant les d bordements Elles ont t condamn es sur la base de pho tographies prises par la police pendant la manifestation avant les d bordements 30 octobre Le Tribunal f d ral confirme la condamnation pour meute d un Genevois qui avait particip la manifestation organis e le 5 octobre 1996 par Intersquat Cette personne est condamn e pour meute alors qu elle affirme n avoir commis aucune d pr dation Pour tre condamn pour meute selon le TF il suffit qu une personne appa raisse comme une partie int grante de l attroupement et non pas comme un spectateur passif qui s en distancie 209 210 VIOLENCE ORDINAIRE ANNEXE 3 Compte rendu de l entretien r alis par M Vuille D Gros A J rimann et D Morin avec M P J et V squatters le 1 septembre 1998 Les changements au sein duxmouvement squat Pour M on assiste progressivement la fin des squats mythiques il parle plut t des grands squats de plus
146. conceptuelle Pour comprendre et pour essayer d expliquer la violence on ne peut pas se passer de typologies de concepts et de th ories Sachant que la violence est un ph nom ne complexe dont les formes dans le monde sont multiples et en permanente volution on ne trouve pas de th orie unifi e pour analyser les faits de violence Selon un avis partag par tous les sp cialistes il y a encore quelques ann es les inci vilit s n taient gu re introduites dans les d bats sur la violence on ne prenait v ri tablement en compte alors que a violence physique et les crimes et d lits Or les incivilit s sont d sormais affich es comme l expression dominante des faits de violence et comme le facteur explicatif num ro un de la mont e du sentiment d ins curit Partant de ce constat majeur on pourrait ais ment admettre que comprendre et expli quer les faits de violence devrait d sormais consister fixer son attention quasi exclusivement sur le ph nom ne de a mont e des incivilit s Or cette position aurait le grand d savantage d tre r ductrice car on sous estimerait du m me coup le fait essentiel qu il existe une certaine interd pendance entre tous les faits de violence quel que soit en d finitive leur degr de gravit En cons quence pour conserver aux faits de violence leur caract re diversifi complexe et interd pendant on fera r f rence ici une configuration de facteurs e
147. confiance avec les jeunes incrimin s Ils vont donc traduire expliquer d coder afin de montrer que ces manifestations de violence sont sans doute une mani re de dire pour ce groupe de jeunes pour qui les voies de commu nications institu es ne sont pas accessibles Montrer que paradoxalement ces manifestations de violence qui de prime abord ont un caract re antisocial expriment peut tre justement le contraire savoir la volont marqu e de ces jeunes de se faire entendre d tre reconnus de participer co te que co te au d bat communal Pendant la quinzaine ce sera l occasion d un premier vrai dialogue direct entre les jeunes et les autorit s communales qui montrera que derri re la question de la vio lence se profile la question de la place des jeunes dans une cit une commune qui avait sans doute oubli que ses enfants avaient grandi A la suite de ce d bat deux constats sont tablis un lieu ouvert tard le soir situ au c ur de la cit et destin un large public jeune appara t comme indispensable un nombre croissant de jeunes semble se trouver en difficult d insertion scolaire et professionnelle 151 SL RE 152 VIOLENCE ORDINAIRE C est sur ce dernier constat que vont se pencher en 1994 les travailleurs sociaux de l Association Travail Social Meyrin ATSM Cette ann e l la moiti des 50 jeunes fr quentant le Blue Note ont interrompu leur apprentissage ou n
148. continue dans laquelle les strat gies des acteurs sont multiples Ancivilit et ins curit nous apparaissent d termin es socialement r v latrices d une profonde coupure entre les classes moyennes repr sent es par les enseignants et leurs l ves d origine populaire et en particulier d origine trang re Le grand genre de la violence pour les l ves est la bagarre de cour de r cr ation le grand genre de l incivilit est l injure la violence verbale v ritable leitmotiv L agonistique de cour de r cr ation est peut tre encore le refuge de cette part refus e de notre civilisation des m urs qu est la brutalit La loi admise par les l ves n est pas pour autant celle du plus fort de celui qui fait son beau mais de celui qui sait ne pas aller trop loin Au cours de sa recherche Debarbieux a demand aux enseignants interrog s de livrer des exemples de violence v cue dans leur tablissement Pour 58 d entre eux le grand genre de la violence est la violence verbale donc une incivilit Pour notre auteur incivilit et ins curit apparaissent d termin es socialement elles sont r v latrices d une profonde coupure entre les classes moyennes repr sent es par les enseignants et leurs l ves d origine populaire et en particulier d origine trang re DEBARBIEUX E DUPUCH A amp MONTOYA Y Pour en finir avec le hand
149. ctateurs jouissance li e la violence faite sur le corps de l autre La violence n est elle pas multiple polymorphe Couper la parole quelqu un ou ne pas la lui donner n est ce pas une forme de violence MONGIN O La violence des images Paris Seuil 1997 DE LA VIOLENCE DES IMAGES A L ECRAN La violence m me de fa on implicite nous le savons depuis longtemps est omni pr sente dans toutes les soci t s Une sc ne peut aussi se r v ler violente parce qu inconnue choquante parce qu trang re insens e culturellement d routante parce qu incompr hensible Mais n oublions pas la volont d lib r e parfois chez certains r alisateurs de nous pousser jusqu au bout de nos retranchements et de nous r v ler o sont nos limites du tol rable de l acceptable parce qu une sc ne peut nous renvoyer une difficile preuve personnelle Ainsi une situation jug e violente dans un film de fiction par certains ne le sera pas forc ment par tous Alors que faire Le plaisir du spectateur devant l cran c est de croire autant qu il a envie d y croire aux images qu il re oit Il reste alors pr cisons le un arri re plan culturel commun qu il est d licat de ne pas respecter Une thique des valeurs qui doivent tre garan ties parce que certains interdits sont fondamentaux parce que structurants pour l in dividu dans son rapport lui m me et dans ses relations aux a
150. ctuellement la diff rence est qu ils utilisent les armes qu ils ont ils passent l acte Maintenant on est plus attentifs en vue d assurer la s curit de chacun A l image des bagarres du Rado et de l Eclipse de nombreuses situations de violence ont t enregistr es et discut es par la coordination Violence dans les centres en 1997 et 1998 A travers les r ponses collect es via l envoi et le retour d un question naire on a identifi les bandes ext rieures au territoire genevois Annemasse Saint Genis Saint Julien etc les bandes de Gen ve jeunes Albanais noyaux d ados tr s n gatifs etc ainsi que les moyens disposition des lieux que fr quentent ces jeunes pour pr venir les bagarres et les violences collectives D o le choix logique d invi ter la troisi me rencontre de Marignac des travailleurs de Pr vention Sp cialis e intervenant en France voisine et les divers groupes d agents de la police genevoise Pour appr cier un peu le chemin parcouru on rappelle maintenant entre autres les objectifs fix s aux trois rencontres de Marignac 1 Rencontre cantonale Marignac le 2 octobre 1997 L objectif est de renforcer la coop ration entre les diff rentes institutions charg e de s occuper des jeunes pour mener une r flexion sur l augmentation de la violence notamment au sein de ces institutions ainsi qu une action visant la pr venir Cette initiative part du constat d
151. d alcool d pressions chez les enseignants suicides d l ves etc LE SYSTEME SCOLAIRE GENE VOIS FACE A LA VIOLENCE L valuation de l volution sur cinq ans du climat scolaire est aussi influenc e par l intensit de la violence factuelle C est dans le groupe des directions consid rant que le climat s est d grad que la proportion des tablissements forte violence fac tuelle est la plus lev e l inverse dans les tablissements o l on consid re que le climat s est am lior la proportion de ceux qui ont enregistr de nombreux faits vio lents est faible La pr sence de certains quipements dans l tablissement scolaire r fectoire biblio th que mfirmerie etc dans son p rim tre ext rieur cl ture de d limitation du ter ritoire de l tablissement ou dans son environnement proche centre de loisirs kiosque ne semble pas avoir d influence quant l intensit de la violence factuelle qui s y manifeste La proximit g ographique d tablissements d autres ordres ou d autres types d en seignement semble favoriser les situations difficiles alors que le partage d un m me b timent limite le degr de violence factuelle Ces r sultats sont valides quels que soient le canton et la grandeur de l tablissement Ils d pendent certainement des relations collectives instaur es par la division spatiale Occupant un m me territoire des l ves de degr s diff
152. d lits commis par des mineurs sont jug s par le Tribunal de la jeunesse Source Commission de gestion du pouvoir judiciaire Tribunal de la jeunesse Entre 1985 et 1997 le nombre d affaires nouvelles trait es par le Tribunal de la jeu nesse a enregistr une croissance de 41 1 Les affaires concernant des jeunes de 15 17 ans ont progress moins fortement 37 6 Cela indique un rajeunissement des mineurs concern s Ce que confirme d ailleurs la faible mais progressive dimi 5 LECOMTE J Que deviennent les enfants du divorce Sciences Humaines 93 avril 1999 pp 12 17 LA SITUATION SOCIALE DES JEUNES A GENEVE nution de la part des affaires nouvelles concernant les 15 17 ans depuis 1990 99 3 en 1990 96 4 en 1997 Dans son rapport annuel de 1998 la Commission de gestion du pouvoir judiciaire rel ve non seulement cet accroissement du nombre des nouvelles proc dures mais aussi qu une autre tendance peut tre signal e une progression des dessaisisse ments du juge des enfants se confirme nettement Elle met en vidence un rajeu nissement en ce qui concerne l ge des auteurs de certaines infractions relativement graves et la p joration de la situation de certaines familles rencontrant de grandes dif ficult s d ordre socio conomiques et ou culturelles Le Tribunal de la jeunesse ne fait pas de recherche en bonne et due forme au sujet des caract ristiques sociales et autres des jeunes q
153. dances se construire une identit par bricolage de r f rences ethniques blacks beurs Ils ont encore mis en vidence les discours de certains professionnels tra vaillant sur des th mes juv niles journalistes ou en relation directe avec des jeunes enseignants travailleurs sociaux etc qui tendent se r f rer de plus en plus des facteurs ethniques pour interpr ter leur r alit Dans tous ces cas l ethnicit appara t comme un construit social dont la pertinence analytique n est pas av r e mais qui tend focaliser la r flexion DEBARBIEUX E TICHIT L Le construit ethnique de la violence in CHARLOT B EMIN J C d Vio lences l cole Etat des savoirs Paris A Colin 1997 pp 155 177 FABRE CORNALI D Les violences l cole Education amp formations 51 septembre 1997 pp 101 110 PAYET J P Civilit s et ethnicit dans les col l ges de banlieue enjeux r sistances et d rives d une action scolaire territorialis e Revue fran aise de p dagogie 101 octobre 1992 pp 59 69 43 44 VIOLENCE ORDINAIRE Cependant il serait tout aussi erron de ne pas du tout prendre en consid ration le facteur de l origine nationale Il participe avec d autres au positionnement social des individus et la construction de leurs identit s individuelle et collective Et c est jus tement cette relation entre diff rentes variables qui importe Lorsque M
154. dans une vision gagnant perdant Imaginez maintenant des jeux o on ne peut gagner sans s allier aux autres joueurs et o l on gagne ensemble uniquement Ce sch ma est inspir par les valeurs de non violence active ainsi que de collabora tion dans le groupe Dans la plupart de ces jeux l adversaire est un l ment ext rieur qui n est pas incarn par un joueur C est ainsi que dans L Arbre en danger les joueurs doivent sauver un arbre menac par des pluies acides dans Taba jana et sa suite Corsaro les joueurs s allient pour fuir dans les meilleures conditions une le menac e par un vol can tandis que Le Verger destin aux plus jeunes invite les joueurs ramasser tous les fruits avant que le corbeau ne s en empare Ce type de jeu produit par un petit nombre d diteurs est encore peu connu et peu d velopp Il est pratiqu surtout en milieu scolaire ou ducatif ou encore dans des stages de formation professionnelle C est pourquoi la plupart des jeux de coop ra tion pratiqu s dans ces cercles sont des jeux sans support mat riel n cessitant la pr sence d un animateur form Chocs de violences au fil des textes et des images citations L app t Bertrand Tavernier lundi 23 mars 1998 France 2 Apr s une longue pol mique le film de Tavernier est enfin diffus en d but de soi r e Ce film pr che contre la violence il montre quel point le manque de culture peu
155. de s interroger sur les raisons de la crise Pour les squatters ayant un projet les squats sont l un des derniers bastions de la d mocratie un lieu de d bat qui fait peur aux autorit s Pour cette cat gorie de squatters c est cette peur d un mouvement d opposition trop fort qui am ne les autorit s agir de telle sorte que les milieux concern s le ressen tent comme de la provocation Ainsi les manifestations contre l OMC ont t pour 12 RODRIK P Le procureur re oit des squatters dans son bureau Tribune de Gen ve 21 avril 1998 40 Idem 1 Propos retranscrits par M F Squats priv s d eau et d lectricit Le Nouveau Lib ral N 20 1 avril 1998 12 GROSJEAN A Les squatters co tent des milliers de francs la collectivit Tribune de Gen ve 17 avril 1998 LOGEMENT ET PRECARISATION SOCIALE LOGEMENT SOCIAL SQUAT eux un pr texte visant instaurer une surveillance dans les squats une surveillance qui se pratique dans tous les milieux alternatifs en Europe La col re provoqu e par cette pratique s est intensifi e le 27 ao t 1998 lors de l vacuation de militants par ticipant un s minaire ayant pour th me l Accord Multilat ral sur l Investissement AMD organis par l Action Mondiale des Peuples AMP et qui campaient dans le jardin d un squat Cologny A la suite de l intervention polici re des repr sentants de L Usine et de l associa
156. de 30 personnes D une part parce qu il y a moins de sp culation immobili re que quelques ann es auparavant donc les immeubles sont plus difficiles trouver D autre part parce que les autorit s font acc l rer les proc dures de r habilitation ou de destruction des immeubles vides Ce qui ne laisse pas le temps aux squatters de construire un projet ou de cr er une association Pour M la grosse exp rience squat est finie mais la volont de vivre cette exp rience existe toujours P pense qu il y a un changement g n ral d attitude au sein du mouvement squat La vague montante des ann es 80 retombe les squatters rechercheraient de plus en plus le squat facile L ge d or des squats se termine D apr s J il y a encore quatre ans lorsqu elle a emm nag dans un squat c tait une p riode id ale Les squats b n ficiaient d une bonne image politique J situe le d but des tensions lorsque Fort Barreau a t vacu puis elle h site et pense au d fil militaire de novembre 1995 Pour M Fort Barreau tait le symbole d une r flexion profonde sur la soci t une remise en question radicale qui allait plus loin qu une critique de la politique du loge ment et il ajoute Peut tre trop loin Un mouvement squat Pour J squatter est le mode de vie qu elle a choisi Il est plus difficile de le justifier maintenant que lorsqu elle tait tudiante parce q
157. de chanvre et des bo tes de bi re Six personnes sont arr t es 29 juin Evacuation du Garage 4 ao t Menaces d vacuation sur Rhino Avant la fin du mois de sep tembre le propri taire devrait avoir rempli les conditions n cessaires pour obtenir l autorisation de construire de nouveaux logements dans les immeubles du 24 boulevard des Philosophes ainsi que du 12 et 14 boulevard de la Tour 27 ao t Intervention de la police dans une villa squatt e Cologny par quatre personnes 47 personnes campaient dans le jardin Contr le d identit la gendarmerie perquisition des chambres Deux personnes en situation irr guli re sont refoul es Les campeurs participaient un s minaire sur les effets de l Accord Multilat ral sur les Investissements AMI Le Centre culturel alternatif de l Usine d nonce une grave mise en danger du droit de la personne de se r unir L association Etat d Ur gences d nonce galement cette action Une fois de plus l Etat fait un amalgame particuli rement maladroit mais pas innocent non plus entre des personnes revendiquant le droit de mettre en cause d mocra tiquement une certaine vision du monde et des casseurs n ayant pas forc ment les moyens d exprimer leur malaise autrement que de mani re violente 1 RODRIK P La Tribune de Gen ve 28 ao t 1998 17 DUCRET I Le Courrier 28 ao t 1998 ANNEXES OCTOBRE 26 octobre Vingt deux personnes
158. de comp tences de chacun des experts une division des t ches a t instaur e pour r pondre au mandat du Conseil d Etat L axe 1 a t r alis sous la responsabilit de U Windisch Il constituait la premi re partie du rapport au Conseil d Etat qui a ensuite t publi e Le second axe tait plac sous la responsabilit conjointe de M Vuille et J P Boillat Le pr sent ouvrage est une version revue et remani e de la deuxi me partie du rapport remis au Conseil d Etat en f vrier 1999 Experts Jean Pierre Boillat Centre de contact Suisses Immigr s et vice pr sident de la Commission f d rale pour la jeunesse Michel Vuille Service de la recherche en ducation et Facult de psychologie et des sciences de l du cation Uli Windisch Facult des sciences conomiques et sociales Secr taire du coll ge d experts Dominique Gros Service de la recherche en ducation WINDISCH U BONZON P CARA L E DUPONT C ZIMMERMANNE Violences jeunes m dias et sciences sociales Lausanne L Age d Homme 1999 10 VIOLENCE ORDINAIRE Des d bats des missions de radio et de t l vision des articles des rapports suscit s par les v nements de mai 1998 ont mis en vidence des points de vue et des clai rages diff rents qui permettent non seulement une indispensable lecture plurielle des violences urbaines mais qui ont contribu et contribuent encore l instauration d un d bat public
159. de violence n est selon nous pas dissociable de la gestion du vivre ensemble dans la communaut ducative car en pratique tous les acteurs voguent en d finitive sur le m me bateau certains endroits et certains moments on dira sans aucun doute sur la m me gal re L expression communaut ducative est ici choisie dessein Si elle renvoie pre mi re vue l image d une cit id ale et harmonieuse elle renvoie aussi et surtout l id e d une organisation construire d un travail r aliser au jour le jour par les professionnels de l humain diriger animer et surveiller une entreprise People Pro cessing Organization qui comprend plusieurs centaines d l ves autant d enfants et de jeunes plusieurs dizaines d enseignants et un nombre plus restreint d autres inter venants des parents et les gens du voisinage Il s agit donc de trouver de multiples arrangements pour concilier des orientations professionnelles diff rentes des int r ts oppos s des logiques d action divergentes des situations paradoxales des valeurs et des normes parfois contradictoires et quasi inconciliables int gration exclusion socialisation individualisation succ s sco laire des uns chec des autres comp tition coop ration conflit de civilit s civili sation brutalisation des m urs connaissance m connaissance de la loi et de l au torit etc Pour une appr hension mieux document e a
160. drement contre la cit ou contre soi Cette violence a pris un aspect spectaculaire pendant l t 1981 o des jeunes des cit s des banlieues lyonnaises br laient les voitures qu ils venaient de voler dans le centre ville La rage pour reprendre un mot utilis par les jeunes n est ni une conscience de classe l tat brut ni une r volte primitive Elle est un sentiment qui m le la conscience d une domination et d un ordre face auxquels les jeunes sont seuls et impuissants Les groupes et les individus sont envahis et v ritablement habit s par ce sentiment Quand la rage les saisit les jeunes d truisent tout justifient tout laissent parler leur haine contre tout ce qui symbolise la domination police hommes politiques institutions mais aussi contre les cit s pourries et contre eux m mes La rage proc de de l absence de mouvement social Elle n existe pas chez les jeunes ouvriers pour qui le mouvement ouvrier la lutte syndicale constituent le v hicule de la r volte et permettent de donner un sens la domination et l action Dans les banlieues toute r f rence au mouvement ouvrier a disparu et les syndicalistes sont m pris s car ils sont des gagne petit qu ils courbent l chine et qu ils sont d j des nantis Sans mouvement social la rage ne trouve aucun objet sur lequel se cristalliser et tournoie sans arr t d truisant et an antissant tout Dans Les lyc ens D
161. du ch mage C est sur les milieux sociaux les moins favoris s que cette co ncidence a certainement eu les cons quences les plus n gatives De par sa mise en application progressive ce n est qu partir de 1996 que tous les effets de la nouvelle loi se sont exerc s Ces derniers n ont pas eu la m me port e selon l anciennet et la qualit des b timents Pour ceux de construction r cente moins de dix ans g n ralement de qualit de confort et de co t lev s les nou velles dispositions ont eu un effet de filtrage vers le haut et ont donc favoris l attri bution des logements HLM aux jeunes familles de la classe moyenne c est ce qui a fait dire la CEPP que les HLM r cents n taient pas des logements sociaux 122 Commission externe d valuation des politiques publiques Politique sociale du logement valuation de l encou ragement la construction selon la loi g n rale sur le logement Gen ve CEPP 1997 p 20 LOGEMENT ET PRECARISATION SOCIALE LOGEMENT SOCIAL SQUAT En revanche dans les b timents plus anciens la qualit et le confort correspondaient des exigences moindres mais ils taient occup s depuis plus longtemps par des locataires faibles revenus et des classes moyennes Avec l entr e en vigueur com pl te de la nouvelle loi certains locataires des classes moyennes ont pu voir doubler leur loyer par le biais de la surtaxe Ici la loi a eu pour effet d inciter les
162. e la lente mergence d une d linquance concernant des enfants ayant moins de 15 ans Ces donn es confirment pour Gen ve des tendances observ es dans d autres contextes D abord un processus de prolongation de la jeunesse l accession l autonomie c est dire l entr e dans la phase adulte du cycle de vie tant diff r e par la conjugaison de divers facteurs allongement des tudes ch mage entr e progressive dans la vie professionnelle etc Ensuite l apparition d incivilit s et de comportements d lictueux impliquant des enfants A la lumi re de ces ph nom nes on peut s interroger sur la pertinence des limites d ges g n ralement admises 15 24 ans pour tudier les questions juv niles Logement Entrer dans la vie adulte c est franchir des tapes sociales introduisant aux r les adultes Il existe au moins trois scansions majeures trois moments forts qui y contri buent chacun partiellement le d part de la famille d origine l entr e dans la vie pro fessionnelle et la formation d un couple Comme le rappelle l auteur de ces lignes GALLAND O Sociologie de la jeunesse Paris A Colin 1997 p 135 Office f d ral de la statistique Annuaire statistique de la Suisse 1998 Z rich Verlag Neue Z rcher Zeitung 1997 p 80 LA SITUATION SOCIALE DES JEUNES A GENEVE le sociologue Olivier Galland pendant des d cennies une certaine synchronie a pr valu entre ces
163. e subir mais aussi perp trer des actes violents Compte rendu de l entretien r alis par M Vuille D Gros A J rimann et D Morin avec M P J et V squatters le 1 septembre 1998 annexe 3 18 Jdem si Jdem 171 CONCLUSION POUR NE PAS CONCLURE Quelques pistes de r flexion sur les rapports entre jeunes violence et soci t des adultes Commission f d rale pour la jeunesse La Commission f d rale pour la jeunesse CFJ La CFJ est une commission extraparlementaire et un organe consultatif du Conseil f d ral et des autorit s de la Conf d ration Elle a la possibilit de se faire le porte parole des jeunes et de leurs aspirations et revendications dans les divers processus d cisionnels Elle est galement appel e donner son avis dans le cadre de consultations portant sur des th mes relatifs aux jeunes enfants adolescents et jeunes adultes La commission est compos e de vingt personnes qui sans vouloir constituer un lobby de la jeunesse sont sensibilis es aux aspirations des jeunes et inform es des r centes volutions de par leur activit professionnelle ou leur engagement b n vole Guid e par le souci de donner aux jeunes la possibilit de formuler eux m mes leurs aspirations et leurs revendications la CFJ les a toujours associ s l laboration des diff rents rapports d crivant la situation de la jeunesse en Suisse Elle entretient des contacts avec les groupes org
164. e l augmentation de la violence verbale et phy sique et de la r surgence de groupe et de bandes en possessions d armes blanches UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE La r flexion se fait autour dela parole comme moyen de confrontation entre l adolescent et l adulte dela m diation comme outil pour un meilleur respect de chacun dela citoyennet du travail avec les parents dela mise l cart du jeune du r le et de la collaboration de chacune des institutions de prise en charge des jeunes du quartier dela collaboration avec les institutions de France voisine 2 Rencontre Marignac le 1 octobre 1998 Journ e bilan valuation des situations et des actions depuis octobre 1997 Bilan et volution de la situation en terme de gestion de crise discussion autour d v nements violents qui se sont produits et sur les moyens mis en uvre pour y faire face Il faut une coh rence essayer de donner les m mes r ponses Tr s souvent les d bor dements de violence surviennent de probl mes li s l quipe manque de coh rence entre adultes et les jeunes le savent Parfois la confrontation est obligatoire mais il faut toujours reprendre la situation et la discuter apr s coup Des propositions ouvrent ou renforcent diverses perspectives parmi lesquelles on peut citer les r seaux d velopper le travail en quipe par
165. e ce n est pas ent riner une rupture mais retracer un parcours La notion appartient au m me champ s mantique que la dissociation que la disqualification ou que l invalidation sociale D saffili dissoci invalid disqualifi par rapport quoi C est pr cis ment tout le probl me Le travail on l a v rifi tout au long de ce parcours est plus que le travail et donc le non travail est plus que le ch mage ce qui n est pas peu dire Aussi la caract ristique la plus troublante de la situation actuelle est elle sans doute la r apparition d un profil de travailleurs sans travail qu voquait Hannah Arendt lesquels occupent litt ralement dans la soci t une place de surnum raires d inutiles au monde La banalisation du mal et de l injustice sociale Pr sente dans la pr c dente citation H Arendt est aussi mise en exergue au d but des M tamorphoses Ce que nous avons devant nous c est la perspective d une soci t de travailleurs sans travail c est dire priv s de la seule activit qui leur reste On ne peut rien envisager de pire Certes par rapport ceux qui sont sans emploi la situation des employ s appara t aujourd hui comme une situation indiscutablement privil gi e Indiscutablement Sans restriction ARENDT H Condition de l homme moderne Paris Calmann L vy 1983 1 d 1958 JL AE 25 26 VIOLENCE ORDINAIRE En s insp
166. e en 1991 la commissaire de police r pond que du point de vue quantitatif il y a augmentation constante mais avec des fluctuations saisonni res importantes On a des moments de l ann e o les choses s emballent en automne et au printemps et des p riodes o elles se calment en hiver et en t J y vois d abord un ph nom ne chrono biologique Le printemps c est un petit peu le renouveau la s ve et dans ces ph nom nes de violences urbaines il y a un c t ludique un culte de la violence de la force qui se manifeste pleinement au printemps En automne c est plut t l amertume parce que c est la rentr e les difficult s donc c est une p riode o l on ressent davantage les tiraillements L hiver c est chacun chez soi l t les quartiers se vident et les jeunes qui se d placent ne reconstituent pas tout fait la m me chose dans leurs lieux de vill giature m me s il y a de plus en plus de ph nom nes de bandes dans ces lieux ils n ont pas encore assez d ampleur pour tre visibles dans notre base de donn es Et puis la violence urbaine ressemble un ph nom ne vivant Elle peut voluer d une mani re tout fait surprenante Ainsi la violence a ses p riodes de jeunesse o elle est tr s explosive elle a un c t ludique Au fil des ann es elle se transforme Les activit s d lictueuses prennent de l importance et les gens qui les dirigent ont tout int r t c
167. e calcul et une modification du taux d effort demand aux locataires des logements subventionn s ainsi qu ins taurer une augmentation de la surtaxe pour les locataires dont les revenus d passent le bar me de sortie us M morial du Grand Conseil 1992 p 2735 6 Il existe plusieurs types de logements subventionn s par l Etat les HBM habitations bon march dont le subven tionnement n est pas limit dans le temps les HLM habitations loyer mod r dont le subventionnement est limit 20 ans les HCM habitations pour classes moyennes dont le subventionnement est limit 10 ans et les HM habitations mixtes o seulement une partie des locataires b n ficie de subventions personnalis es Les conditions d obtention de logement varient selon les cat gories mais elles se r f rent toutes la taille du m nage et ses revenus 157 158 VIOLENCE ORDINAIRE Le projet de loi sur le logement et la protection des locataires PL 6824 a t d pos par le Conseil d Etat devant le Grand Conseil le 22 avril 1992 Le 15 mai 1992 il a t renvoy sans d bat devant la commission du logement laquelle sous la direction de Mme Fran oise Saudan s est pench e sur le projet les semaines suivantes avant de le pr senter devant le Grand Conseil le 18 juin 1992 A la suite d un d bat la loi a t vot e Elle est entr e en vigueur le 1 octobre 1992 Son application se fera pro gressivement
168. e celle qui via des manifestations collectives se d roule dans les espaces publics de la cit Dans l introduction son ouvrage Violence l cole tat des savoirs Bernard Charlot pose cette question qu est ce qui est normal et qu est ce qui est patholo gique en mati re de violence Selon lui la question n est pas simple toute tentative de d finition se heurte la difficult d identifier des seuils et de d limiter des fronti res Par exemple e A partir de quand le langage de la rue utilis par un l ve s adressant un enseignant est injurieux e Quel est le seuil partir duquel un contact physique entre l ve et enseignant devient violence e absent isme doit il tre d compt au nombre des ph nom nes de violence scolaire Selon B Charlot la difficult identifier les seuils et d limiter les fronti res est accrue par le fait que ce qui est violence pour les uns ne l est pas pour les autres que ce qui est insupportable certains est support par d autres Une autre difficult concerne les variances r gionales ou nationales SL AE 89 SL RE 90 VIOLENCE ORDINAIRE Les recherches sur les Etats Unis l Angleterre ou l Allemagne montrent que la fa on m me de poser le probl me de la violence l cole varie selon les espaces nationaux ce point qu un mot comme bullying qui fait partie du vocabulaire scolaire de base
169. e d un niveau de confort conomique culturel social et familial que la situation actuelle emp che de maintenir Et ce pr cis ment au moment de la transition vers l ge adulte et de l ac cession l ind pendance Leurs perspectives d entr e dans une vie adulte et active ont donc pour cadre un environnement social moins agr able et bien plus difficile que celui auquel la g n ration pr c dente a t confront e Ils sont contraints de renoncer acc der rapidement des conditions et des modes de vie au moins com parables ceux de leurs pr d cesseurs Ils sont condamn s vivre dans une esp ce d entre deux DE LA VIOLENCE DES IMAGES A L ECRAN CHAPITRE II De la violence des images l cran cin ma TV jeux vid o L analyse de la violence des images l cran est pr sent e ici comme une sorte d avant premi re aux textes portant sur les faits de violence au quotidien Gen ve Cela signifie entre autres que l volution de la violence des images l cran peut tre consid r e comme un r v lateur ou comme une m taphore des m tamor phoses qui se produisent dans la soci t globale La violence classique au cin ma tait annonc e cadr e ma tris e arbitr e etc dans les films de boxe de guerre ou dans les westerns Autrement dit la violence se d roulait dans un espace temps d fini avec un d but et une fin et le r alisateur lui donnait sens par rapport au c
170. e d veloppent dans la salle de classe elle m me on doit tenir compte du fait que la APPROCHE ET MESURE DES FAITS DE VIOLENCE situation est plus complexe Parce que la violence l cole ne s inscrit pas unique ment dans le registre p dagogique des apprentissages disciplinaires elle concerne aussi la socialisation des uns et des autres la vie collective telle qu elle se d veloppe dans l tablissement scolaire pris dans son ensemble en y incluant le p rim tre sco laire qui comprend le pr au les alentours de l cole voire une partie du quartier Ce qui pr c de montre bien que le chercheur ou l expert ne peut pas d finir a priori les faits de violence scolaire Il faut donc qu il les construise en les transposant en les comparant en les mettant en perspective et en correspondance en les configu rant partir de deux grandes sources d information d une part les donn es et les analyses produites par la communaut scientifique internationale d autre part les donn es et les analyses produites sur le plan local par les gens de terrain Consid rations juridiques au sujet du territoire scolaire On ne peut pas parler de violence l cole si on ne d finit pas au pr alable o com mence et o finit le p rim tre scolaire Apparemment on pourrait se satisfaire d une r ponse de ce type Le territoire de l cole est g ographiquement d fini par son environnement construit
171. e des faits de violence dans les divers ordres d enseignement EP CO et PO Jusqu ici au niveau des coles primaires du CO ou de l enseignement secondaire PO on n a pas enregistr syst matiquement les faits de violence Nous estimons qu il serait utile que les divers ordres d enseignement identifient et enregistrent les faits de violence qui se produisent au sein de l ensemble de leurs tablissements et dans les communaut s ducatives qui leur sont li es Des consignes pr cises devraient tre labor es par le DIP typologie des faits de violence degr de gravit r cidive aug mentation ou diminution etc Il devrait tre possible apr s deux ou trois ans d ana lyser les faits enregistr s et d essayer de comprendre les situations types dans les quelles les divers faits de violence se d roulent Ces analyses devraient permettre de guider les actions des groupes de r flexion et d intervention de proximit ainsi que nous les avons d crites ci dessus Cette transition nous permet d aborder un l ment qui nous para t fondamental dans la r flexion qui nous occupe le r le de l cole Cela rejoint une pr occupation cen trale dans la r flexion de la Commission f d rale pour la jeunesse CFJ il s agit de prendre en compte les aspirations et les besoins des enfants et des jeunes ainsi que de ceux qui d fendent leurs int r ts Ce faisant la CFJ ne porte pas son attention uni quement sur le
172. e et physique Dejours la vague et la vogue de l excellence tiennent surtout la rencontre entre un mot et un manque des individus des groupes des institutions en mal de valeurs propres de projets r els et nouveaux ont recours ce r f rent oblig comme une incantation magique pour lutter 37 SL RE 38 VIOLENCE ORDINAIRE contre la crise et la morosit Autrement les comp tences individuelles sont mises en comp tition jusqu la comp titivit les hooligans sont des supporters qui sont entr s dans la comp tition au lieu de se contenter de la regarder Ehren berg L anomie utilis par nombre d auteurs cit s dans ce panorama le concept d ano mie a t forg par Emile Durkheim la fin du XIX si cle Anomie signifie absence ou d sint gration des normes les r gles sociales qui guident les conduites des individus perdent leur pouvoir ou sont incompatibles entre elles R Boudon indique que La th orie de l anomie para t d importance fondamen tale une poque qui comme la n tre est caract ris e par des changements rapides En effet le changement implique le vieillissement des r gles de conduite traditionnelles en m me temps que l existence dans les phases de transition de syst mes de r gles mal tablies ou contradictoires La nouvelle question sociale est la r sultante pour une part de la conjonction entre individualisme et comp tition elle concerne d
173. e et qu elle tient laisser aux directeurs des tablissements une libert d action en la mati re Autrement dit m me si le DIP et les directions g n rales des trois ordres d enseignement ont des moyens d intervention qui leur sont propres cf infra l Office de la jeunesse le Point et le Groupe de liaison pr vention jeunesse on attend que les tablissements scolaires qui sont au front pr vien nent et g rent en premier lieu les faits de violence Selon M Brunschwig Graf l autorit a deux missions e assurer la protection de l ensemble des membres de la communaut et affirmer clairement les r gles qui doivent tre respect es et les sanctions qui d coulent de leur non respect e prendre les mesures n cessaires pour pr venir les actes de violence et d velopper une politique ducative qui permette de lutter contre leurs effets r p titifs L cole constitue un lieu central d action tant en mati re de pr vention de la violence que des rem des lui apporter Au sein de l cole genevoise et dans les quartiers de nombreuses mesures de pr vention et d action ont t mises en place qui impliquent tous les partenaires l ves enseignants parents habitants du quartier Les axes de travail peuvent tre r sum s ainsi e parler du sujet faire de la question de la violence un sujet de discussion de d bat entre adultes entre l ves avec les l ves e agir en r sea
174. e microcommunaut La communication est parfois diffi cile entre les partenaires concern s C est pourquoi en 1997 le GLPJ a choisi d ani mer des ateliers suite la pi ce P re en p tard ce qui a permis de mettre en place ult rieurement une formation regroupant divers travailleurs du social et de la sant EPIC Equipe de Pr vention et d Intervention Communautaires Infor Jeunes Hospice g n ral L EPIC s appuie sur un mod le communautaire et participatif pour r pondre aux demandes d aide et d information des collectivit s du canton de Gen ve inqui t es par la consommation de drogues chez les jeunes en difficult d insertion La pr ven tion c est d abord une affaire de civisme et un pr texte pour travailler la promotion de la qualit de vie Travail sur l exclusion et les repr sentations li es la drogue En fait la cl de lecture est l exclusion et d une mani re g n rale les difficult s dans la communication entre jeunes et adultes Interventions ponctuelles qui ont pour principal objectif de fonctionnaliser le r seau professionnel interne l tablissement scolaire ainsi que ses collaborations avec les services concern s Dans un deuxi me temps il s agit d tablir des modes de concer tation permanente sur les questions ayant trait la qualit de vie En accord avec Edu cation pour la Sant SSJ toute demande d intervention en milieu scolaire n est prise en compte
175. e prend plus le temps d ausculter les ressorts physiques et psy chiques qui la sous tendent C est le champ de bataille lui m me qui est port dis paru la violence devient de plus en plus terroriste et terrorisante elle frappe les esprits d faut d opposer les personnages violents On se trouve ainsi face une violence d r gl e aveugle sans discernement Un champ de bataille sans limites sans marquage au sol ni rep res un monde manifes tement sans r gles du jeu sans code partag par les communaut s par les diff rentes parties qui prennent part au combat L affrontement a lieu sur le terrain mais la confrontation d borde trop souvent hors des limites du terrain de jeu On retrouve cela lors de certains matchs de football dans les tribunes entre suppor ters jusqu au c ur m me de la cit o s est d roul e la rencontre sportive De nom breuses initiatives prises par la police fran aise cherchent pr cis ment viter ces d bordements Elle organise r guli rement diverses rencontres sportives sur des terrains de football comme pour d placer et ramener un lieu pr cis et dans un cadre d limit les confrontations qui pourraient avoir lieu ailleurs dans les rues de la cit BUFORD B Parmi les hooligans Paris Ch Bourgois 1994 59 60 VIOLENCE ORDINAIRE Dans les fictions r centes surgit de toutes parts une violence ind termin e la fois omnipr sente et diffici
176. e que la police ne vienne plus pour un oui ou pour un non Doncils contr lent les plus jeunes Certains sont utilis s Ils sont pay s pour faire le guet par exemple Une sorte de calme g n ral s installe provoqu par la logique du business Pour Lucienne Bui Trong il devient urgent de travailler sur cette conomie sou terraine parce qu il y a une forte demande d intervention de la part de la population qui vit dans ces quartiers On n est plus dans la violence urbaine mais une autre d rive qui va aussi dans le sens de la fermeture du quartier et m me d une ghetto sation En m me temps on observe une ouverture incontestable une mobilit accrue de plus en plus de jeunes sortent de leur cit certains peuvent se retrouver dans des manifestations imposer leur pr sence et profiter de l occasion pour participer des pillages 99 100 VIOLENCE ORDINAIRE La mise en place de l chelle d valuation de la violence urbaine avait comme point de d part l analyse des pisodes les plus graves qui se sont produits dans certaines villes fran aises la fin des ann es 80 et au d but des ann es 90 et qui sont tr s sou vent apparus dans les m dias sous le terme meutes Dans ces situations selon Lucienne Bui Trong l meute est une r action collective et motionnelle un accident ou une m saventure survenant un jeune de la seconde g n ration au sein de son quartier Si
177. e quel territoire Promotion Pr vention Dissuasion R pression de la qualit de vie Prise en charge des jeunes r prim s La question Qui fait quoi et dans les limites de quel territoire se pose videmment aussi au sein du GLPJ Passons rapidement en revue les objectifs g n raux que se fixent les membres principaux du groupe de liaison donn es datant de 1998 tout en sachant que la coordination et la synergie des actions tiennent aux relations de confiance personnelles que certains partenaires ont d velopp es en agissant depuis longtemps ensemble sur le terrain Le GLPJ est constitu d organismes diff rents publics et priv s avec chacun sa sp cificit et sa diversit celles ci sont utilis es pour en faire une coh rence une convergence dans sa politique de pr vention Gen ve A ce propos on peut souli gner que le GLPJ traduit fid lement en logiques d action la politique du DIP et des divers ordres d enseignement cf supra agir en r seau renforcer la coh rence d velopper le savoir tre uvrer une meilleure qualit de vie dans les tablisse ments scolaires et de formation participation des l ves et de tous les partenaires la gestion de la communaut ducative 1 Renforcer les r seaux locaux entre les acteurs de terrain travaillant avec la jeunesse face aux probl mes li s la violence LAVI SSJ SPJ SCAI il tiers brigade des stup fiants brigade des mineurs travailleurs s
178. e qui doit tre populaire et nationale sur un plan politique et conomique Marx con oit une nouvelle unit sociale construire au profit de tous sur un plan psychologique Freud associe au surmoi l int riorisation des interdits parentaux socialisation du petit d homme sur le plan soci tal le processus de civilisation est aussi source d unit pour le groupe lorsque l agressivit se manifeste contre les trangers Ce premier panorama portant sur diverses formes de violence canalis es est un simple point de d part pour penser la suite Une suite dans laquelle il appara t que la violence contemporaine serait de moins en moins cadr e de moins en moins cana lis e de moins en moins ma tris e de moins en moins pr visible violence insens e gratuite qui d borde un flux indiff renci de violence Fin des ann es 60 l assaut du freudo marxisme et du structuralisme Les r dacteurs d un inventaire de la pens e moderne font pr cis ment remonter 1966 le triomphe du structuralisme en France Une question controvers e est alors 2 Ce panorama est certainement incomplet dans la mesure o une canalisation de la violence n offre pas de garantie absolue car des d bordements des d rapages divers et multiples sont toujours possibles des d bordements ont donc aussi exist dans la soci t industrielle mais ils taient per us comme tels c est dire comme se produisant hors du cadre mais
179. e qui sera condamn e 45 jours de prison pour violation de domicile et violences envers les fonctionnaires de police Cette d cision juridique est une premi re Jamais encore ce type de d lit n avait t sanctionn par une p riode de prison ferme L annonce de cette condamnation est l origine du week end d meute qui a eu lieu le 27 28 et 29 mars 1998 Lors de cette manifestation qui a d but l angle de la rue de Lyon et des D lices les squatters brisent la vitrine du si ge du parti socialiste endommagent une voiture importunent une femme et br lent l effigie du procureur g n ral Bernard Bertossa L affrontement avec la police a lieu tard dans la nuit vers la place Grenus Quelques jours plus tard 13 squatters sont interpell s au Garage et inculp s de participation une meute Certains d entre eux sont galement incul p s pour coups et blessures et infraction la loi sur les stup fiants L inculpation de participation une meute est galement une premi re Enfin le 5 avril 1998 un autre affrontement a lieu entre les forces de l ordre et les squatters dans le quartier des Grottes Dans un premier temps les policiers interpel lent une personne qui s est introduite dans une librairie proche du squat du 20 rue des Grottes et qui est soup onn e d tre un cambrioleur Les squatters prennent parti pour la personne interpell e 20 policiers sont appel s en renfort Trois d
180. e violence relativement bien canalis e elle est en m me temps assez bien cach e Il faut en effet que le chercheur ait ses entr es r guli res dans l entreprise pour pouvoir observer la comp titivit en acte une nouvelle forme d exploitation qui se retourne contre l ex ploit et qui ne d bouche pas pour l heure sur un mouvement social L individu entrepreneur de sa propre vie Au del de l entreprise Ehrenberg saisit la comp tition au niveau du culte de la per formance et pendant une p riode donn e La mythologie entrepreneuriale des ann es 80 concerne beaucoup de monde battants gagneurs leaders conqu rants dans le sport l aventure dans les nouvelles technologies et les virtualit s des agences post modernes Mais Ehrenberg r v le aussi que l entreprise se d place au niveau de la personne chaque individu devenant entrepreneur de sa propre vie Et l aube des ann es 90 la rh torique laisse entendre que le premier venu peut sombrer dans la d ch ance le SDF prend la place du chef d entreprise dans l imaginaire social Par rapport Freud voyons ce que signifie ce nouveau type de personne qui ne se soutient que d tre elle m me Ehrenberg estime que le passage des normes tradi tionnelles aux normes actuelles commence dans les ann es 70 nouvelle conomie de la contrainte int rieure Soci t industrielle Soci t postindustrielle N vrose D pression Pathologie de la fau
181. ec la notion d id ologie reflet des infrastructures il a pos les pr misses d une th orie de l illusion et Freud parce qu en d couvrant l inconscient il d truit l imagerie d une conscience libre Quelles que soient l unit et la coh sion r elles du mouvement structuraliste compte tenu des enjeux dont on vient de parler enjeux historiques linguistiques anthropologiques etc plac s au fondement m me de la production des connais sances la pens e structuraliste gagne du terrain la fin des ann es 60 elle devient m me dominante dans de nombreux terrains Toute culture crit L vi Strauss peut tre consid r e comme un ensemble de syst mes symboliques Cette domination de la structure ou du syst me va alors devenir la cible de tous ceux qui pour toutes sortes de raisons souhaiteront pr cis ment se lib rer de l difice structuraliste sur les plans r els symboliques et imaginaires Et en correspondance la fin des ann es 60 marque l amorce d une rupture entre la vieille soci t indus trielle et un type nouveau de soci t que Touraine pr curseur en la mati re appelle en 1969 d j soci t postindustrielle C CLEMENT De la structure l Europe op cit 5 TOURAINE A La soci t post industrielle Paris Deno l 1969 Le mouvement de mai ou le communisme utopique Paris Seuil 1968 INTRODUCTION Violence des pav s et des pens es e
182. egistrement syst matique des faits de violence dans les divers ordres d enseignement EP CO PO 3 Au niveau des communes ou des quartiers mise sur pied de groupes de r flexion et d intervention violence GRIV sur le plan cantonal cr ation d un groupe de liaison qui coordonne et f d re les actions des GRTV 4 Reconna tre les squats comme des lieux possibles d int gration la marge 5 Dans le traitement en partenariat de la violence il faut clarifier qui fait quoi et sur quel territoire CONCLUSION 6 L cole et les lieux de formation ont pour mission de construire un rapport d mocratique la loi et aux r gles du vivre ensemble travers la mise en application des droits et devoirs li s au respect de la personne et la citoyennet 7 Pour aider les jeunes qui se trouvent dans un no man s land la fin du CO il faut mobiliser diverses ressources et comp tences en particulier au niveau de l emploi 8 Aborder la violence urbaine comme une construction sociale ce qui implique divers acteurs ou partenaires elle n est pas r ductible une explication monocausale 9 Partant de la couverture des v nements de mai 98 par la TSR les experts expriment le souhait que soient multipli es les missions plus approfondies pr par es en commun par des journalistes des sp cialistes et des praticiens afin d animer un d bat public sur un sujet aussi complexe et br lant
183. ements de jeunes les uns astreints la scolarit obligatoire mais impatients de se lancer dans la vie active les autres d j jeunes travailleurs ou au ch mage r dant le samedi matin aux alentours de cette m me cole qu ils maudissaient lorsqu ils taient assis sur ses bancs Cette rencontre entre deux cat gories de jeunes qui ont en commun une rancune contre l cole o ils ont accumul les checs et les renvois constitue bien souvent le premier maillon d une cha ne de violence et de d linquance norme Roland Berger directeur g n ral de l Office de la jeunesse Violence m diatis e Les ann es 50 et 60 sont domin es par une nouvelle forme de conduite marginale des jeunes caract ris e par le personnage du Teddy Boy ou du blouson noir le jeune ouvrier amateur de rock and roll Une des caract ristiques de cette p riode est l mergence d une culture des jeunes et plus largement d une jeunesse 1968 Mouvement d action contre les journ es militaires et contestation tudiante 1970 1971 Mouvement pour un Centre Autonome 8 FELDER D VUILLE M De l aventure l institution les centres de loisirs genevois Gen ve Cahier du SRS N 12 1979 pp 27 28 DUBET Fr LAPEYRONNIE D Du gang la gal re Les conduites marginales des jeunes Revue suisse de sociologie vol 11 N 2 1985 pp 309 322 Au sujet des divers mouvements cr s en 1968 et dans les d
184. en des entretiens approfon dis avec quelques dizaines de jeunes de toute la Suisse Malgr l troitesse de l chantillon il est possible de tirer une premi re conclusion provisoire que la CFJ va approfondir dans son travail de suivi e pour les jeunes interrog s la violence juv nile n est pas l aspect central du th me de la violence e leur perception de la violence se situe un niveau particuli rement lev attitude probablement li e une banalisation de certaines formes de violence e enfin les jeunes interrog s identifient la violence principalement des ph no m nes qui se situent en dehors de leur champ d influence directe De plus d un point de vue quantitatif l augmentation de la violence juv nile s ins crit dans le prolongement d une volution g n rale de la violence Et contrairement aux id es re ues et v hicul es dans le public les actes de violence commis par des jeunes sont nettement moins nombreux que ceux exerc s par les adultes Seule une 175 176 VIOLENCE ORDINAIRE petite minorit de jeunes sont confront s des actes de violence Mais leur forme les lieux et les moments o ils sont commis tendent les rendre plus visibles voire plus spectaculaires D s lors la CFJ peut tirer les premi res conclusions qu elle formule de la mani re suivante Consid rant que la violence est une constante de l histoire de l humanit dont les contenus
185. en tuer le p re nos trois auteurs inscrivent la violence dans un cadre de r f rence facilement identifiable et int grateur sur le plan social FREUD S Totem et tabou Paris Payot 1951 premi re d en langue allemande 1912 Pour Freud les trois ins tances de la personnalit sont le a le moi et le surmoi Cf aussi propos des concepts freudiens Le Vocabulaire de la psychanalyse de LAPLANCHE et PONTALIS Paris PUF 1967 BAUDET C La violence Prise en charge de la notion de violence par les diff rentes disciplines Gen ve Uni versit FAPSE avril 1999 FREUD S Au del du principe du plaisir Essais de psychanalyse 1940 1952 Paris Payot 1963 u MICHAUD Y 1986 La violence Paris PUF Que sais je N 2251 4 d 1998 INTRODUCTION De la violence cadr e effets int grateurs On peut d finir un cadre dans lequel les repr sentations sociales de la violence permettent e d attribuer un sens collectif aux faits de violence violence orient e dirig e contre dans un territoire et en un temps donn s e de penser l acte violent comme une action ma trisable plan de guerre structurante ou structur e complexe d dipe polarisation de la lutte entre deux classes ou encore comme une action ritualis e sacrifice e de d velopper le lien social ou de renforcer la coh sion sociale sur un plan politique et militaire Clausewitz parle d une guerre de d fens
186. enariat novateur s inspire des mod les anglo saxons de police de proximit visant rapprocher l Etat et les citoyens Le projet r unit les jeunes futurs citoyens l ensemble des partenaires et citoyens concern s faisant ainsi de la pr ven tion l affaire de tous G Maury D Froidevaux septembre 1998 Groupe de travail Pr venir la violence En juillet 1998 le directeur du Service de sant de la jeunesse le Dr Bouvier ren contre deux membres du Groupe de liaison pr vention jeunesse pour fixer avec eux les axes principaux d un projet de pr vention de la violence aupr s des jeunes Gen ve Au cours de deux r unions les partenaires admettent que la violence consti tue un probl me important et prioritaire de sant publique Pour Le Point et le Service 133 134 VIOLENCE ORDINAIRE de sant de la jeunesse un projet de pr vention de la violence devient un programme prioritaire et au vu de la complexit du probl me les approches doivent tre diversi fi es et pluridisciplinaires Quatre mots cl s qui renvoient des actions sont alors retenus 1 ducation la citoyennet 2 m diation 3 sensibilisation et 4 information Education la citoyennet La base de la pr vention de la violence dans toute soci t est constitu e par le droit Une pr vention de la violence l cole doit se construire sur la base de l tablisse ment de r glements et de structures civiques et d
187. ence et t l vision Regards sur l actualit juillet ao t 1998 VIGARELLO G Histoire du viol XVI XX si cles Paris Seuil 1968 193 SL RE 194 VIOLENCE ORDINAIRE ANNEXE 1 Office de la jeunesse OJ et Groupe de liaison pr vention jeunesse GLPJ Depuis sa cr ation en 1958 l Office de la jeunesse du D partement de l instruction publique intervient des titres divers dans les milieux de vie et les lieux que fr quentent les enfants et les adolescents Gen ve Il n est pas question d entrer ici dans le d tail de l volution de l Office mais on signalera que jusqu au mois de mai 1998 l OJ comptait cinq services 1 le Service de sant jeunesse SSJ membre du GLPJ cf supra 2 le Service m dico p dagogique SMP 3 le Service de protection de la jeunesse SPJ 4 le Service du tuteur g n ral STG 5 conjointement dans le domaine des loisirs la Commission cantonale des centres de loisirs et de rencontres CCCLR et le Service des loisirs de la jeunesse SLJ membre du GLPJ Au mois de mai 1998 le Grand Conseil a cr la Fon dation genevoise pour l animation socioculturelle FASE membre du GLPJ fondation qui n appartient plus en propre l OJ mais qui continue travailler en collaboration avec l Office A la fin 1994 l invitation de la Direction g n rale de l OJ le Groupe de liaison pr vention jeunesse GLPJ a t cr Gen
188. ent o nous sommes ce qu on fait Le jour o je te cherche je sais o je te serre pis tu te tiens tranquille tu continues faire tes petites magouilles tes petites bricoles et tant que c est pas trop gros je m en tape Le jour o tu exag res ils viennent te trouver Voil on ne subit pas de traitements particuliers si ce n est que cet t les flics sont venus souvent pour des histoires de bruit mais avant qu ils descendent il faut qu il y en ait un qui se mette brailler dans la rue ANNEXES Au niveau de la dope de temps en temps ils en serrent un mais l encore tant que tu fais pas dans la drogue dure ils s en tapent Bon d un autre c t il y a d j de la drogue dure chez nous Ils le savent et pr f rent laisser aller en sachant o a se passe Il y a trop d endroits o a se fait depuis trop longtemps sans que rien se passe C est un secret de polichinelle C est paradoxal mais voil l tat des faits Q C est qui le propri taire R Bonne question tu me poses une colle Celui l je ne sais pas Par contre je sais qu il y a 4 ou 5 squats Gen ve qui appartiennent PUBS Mais l je sais pas On n a pas de contrats de confiance on est pas organis s rien Pour l instant on s en tape Q Est ce que tu te consid res comme marginal R a d pend ce que tu entends par marginal Q Marginal pas dans le sens p joratif mais est ce que tu as l impre
189. entre eux sont bless s dans la bagarre Quatre squatters et le cambrioleur pr sum sont emme n s en prison Le lendemain cette personne accus e tort est innocent e mais reste inculp e de violation de domicile Ces cinq v nements t moignent de l installation progressive d un regain de tension entre les autorit s politiques et juridiques d une part et les squatters d autre part A 8 GENOUD A et RODRIK P Vandalisme en ville Comment les squatters ont d rout la police Tribune de Gen ve 23 septembre 1997 LOGEMENT ET PRECARISATION SOCIALE LOGEMENT SOCIAL SQUAT l vidence en quelques mois le climat s est d t rior et les positions se sont durcies de part et d autre Ainsi dans un article virulent publi au printemps 1998 par le bul letin du Groupement des associations de police son auteur n h site t il pas faire l amalgame entre squatters d linquance violence arm e pr sence illicite de ressor tissants trangers consommation de drogues manifestations sur la voie publique complaisance des m dias et d mission des autorit s politiques Les milieux squats aujourd hui Comme le relevait un interlocuteur squatter la volont de vivre l exp rience squat existe toujours mais elle prend une forme diff rente Nous observons en effet depuis quelques ann es l mergence d une multitude de petits squats qui ne s inscri vent plus dans un ensemble relativement homo
190. es une conception de jeunes en situation pr caire quant leur int gration En 1995 le dernier l ment issu de la coop ration des diff rents partenaires voit le jour l Undertown cave musique ouverte tard le soir Ce souterrain se pr sente aussi comme un lieu interface g r par diff rents partenaires centre des loisirs auto rit s communales parlement des jeunes et diverses autres associations Son projet s articule autour de trois p les culturel animer la cit associatif parti cipation des jeunes l organisation des spectacles ducatif offre de stages r mu n r s aux jeunes de Transit gestion du bar et travail technique Aujourd hui la question de la violence Meyrin appara t comme un point de d part la fois r v lateur d un dysfonctionnement et comme le catalyseur d un mouvement de coop ration entre les acteurs communaux Bien s r Meyrin n est pas l abri du type de probl mes que la commune a connu au d but des ann es 90 Les projets Transit et Undertown peuvent leur tour tre en UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE d calage par rapport aux besoins de la population jeunes laquelle ils sont desti n s Mais il ne s agit pas de chercher une corr lation directe entre des structures des moyens mis disposition et l absence de troubles au sein de l environnement com munal Au contraire une nouvelle situation probl mati
191. es Il en ressort qu elles sont toujours inform es par une vision du monde organis e un syst me symbolique dont la coh rence n a rien envier aux unit s culturelles les mieux constitu es et les plus reconnues Ce syst me de repr sentation fond sur l honneur et la r putation impose aux membres du groupe des r gles de conduite et des codes de relations tr s contraignants et dont les effets de socialisation sont au moins aussi forts que ceux qui rel vent des institu tions de socialisation proprement dites G n ration glisse et culture fun LORET Alain 1995 G n ration glisse Dans l eau l air la neige La r volution du sport des ann es fun Autrement Nos 155 156 avril 1995 s rie Mutations Le fun se pr sente comme une morale du plaisir C est aussi une strat gie de marketing un look un vocabulaire une musique et un ensemble d attitudes C est enfin une esth tique se reconnaissant dans les cinq couleurs primaires du mouvement psych d lique dans un graphisme underground et des artistes alternatifs Le fun c est le totem des sports de glisse BAUDRY Patrick 1991 Le corps extr me Approche sociologique des conduites risque Paris L Harmattan BESSAS Yves 1982 La glisse Paris Fayard Glisser dans la ville Les politiques sportives l preuve des sports de rue 1998 Neuch tel Editions CIES Centre international d tude du sport Actes du Colloque de Neuch tel 18
192. es occon roren e eraino inia annaa te auraient 173 Commission f d rale pour la jeunesse 173 Recommandations du coll ge d experts 178 Bibliographie 191 Annexes l Office de la jeunesse OJ et Groupe de liaison pr vention jeunesse GLPJ 194 2 Rep rage des v nements qui ont marqu l ann e dans les milieux squats 199 3 Compte rendu d entretien avec quatre squatters 210 4 Entretien avec un squatter de la zone d ombre 215 5 Liste des personnes rencontr es et auditionn es au cours de l expertise 224 JL AE AVANT PROPOS Avant propos Le mandat que le Conseil d Etat genevois a confi en juin 1998 au Coll ge d experts sur la violence des jeunes en milieu urbain stipulait que l expertise devait porter a sur le d roulement des manifestations de rue b sur la m tamorphose de la violence au quotidien dans les rapports individuels et sociaux Michel Vuille sociologue au SRED ainsi que Jean Pierre Boillat Centre de contact Suisse Immigr s et vice pr sident de la Commission f d rale pour la jeunesse se sont charg s de l analyse de la violence au quotidien Dominique Gros galement sociologue au SRED et secr taire du Coll ge d experts a aussi contribu cette par tie de l tude ainsi q
193. es cela constitue des obstacles principale ment conomiques pour acc der leur propre logement Pour certains ils y par viennent tout de m me gr ce des soutiens financiers parent bourse d tudes etc Pour d autres la pratique du squat appara t comme une r ponse possible cette situation Enfin certains renoncent et continuent r sider au domicile parental C est souvent le cas dans les milieux les moins ais s A ce sujet on rel vera titre pure ment illustratif qu en 1997 il y avait six communes dans le canton o la proportion de logements subventionn s tait sup rieure un sur cinq Versoix Vernier Onex Bernex Troinex Carouge et que dans les quatre premi res cit es la proportion d enfants et de jeunes tait elle aussi sup rieure la moyenne cantonale Synth se Depuis quelque temps les jeunes sont nouveau au centre du d bat public et au c ur des pr occupations de nombreux professionnels enseignants travailleurs sociaux policiers milieux de la sant etc Les soci t s ont la fois si profond ment et si rapidement chang que m me les rep res usuels d entr e dans la phase adulte du cycle de vie sont maintenant brouill s La pubert et l entr e dans une vie sexuelle active sont plus pr coces les connais sances et les comp tences des jeunes sont la fois plus nombreuses et diff rentes de La moyenne cantonale se situait 13 5 SI 52 V
194. es de pratiques risques dans des situations extr mes g n ration glisse et fun dans la nature en ville ce faisant ils acqui rent alors ou ils peuvent acqu rir une bonne connais sance d eux m mes en construisant en interaction jeu avec leurs pairs leur propre moi surmoi et partant chercher et parvenir s autodiscipliner ou s autocontraindre dans leur espace de vie quotidien respect d autrui et des inter dits au fondement de la soci t humaine 2 Lorsque les h t rocontraintes n existent pas ou ne les atteignent pas d autres jeunes n apprennent pas s autodiscipliner ou s autocontraindre pour reprendre le langage d Ehrenberg ils ne deviennent pas entrepreneurs de leur propre vie ou celui de Dubar ils chouent entrer dans la logique de la comp tence autono mie initiative responsabilit s ils ne construisent pas leur propre moi surmoi alors ils peuvent d velopper un sentiment de toute puissance et d invincibilit face autrui et entrer naturellement dans des rapports violents avec leur entou rage par m connaissance ou par transgression des r gles du vivre ensemble loi du plus fort loi de la jungle loi de la rue non respect d autrui et des interdits au fondement de la soci t humaine la panne de constitution de l identit indivi duelle tient donc en partie au manque de points de rep re collectifs ce qui signi fie en d autres termes
195. essentie comme une violence par beaucoup au m me degr qu un d lit Combat volont de gagner autant d l ments qui sont pr sents dans le jeu depuis toujours et rel vent de ce d sir assouvi virtuellement de vaincre son adversaire de l an antir La confrontation dans le jeu est donc bien ant rieure l apparition des jeux vid o que l on se r f re toutes sortes de jeux de lutte qui ont aussi volu vers le sport ou certains jeux de strat gie classiques tels les checs L affrontement le combat la mise mort symbolique sont des l ments r currents du jeu 65 SL RE 66 VIOLENCE ORDINAIRE Images de la guerre en jeu Petits soldats et repr sentations guerri res existent dans l histoire du jeu depuis plu sieurs si cles Pratiquement aucun support n a chapp ce th me jeux de hasard y compris les jeux de parcours tels que les jeux de l oie cartes jouer jeux d adresse souvent avec tirs et jeux de strat gie tels que checs ou assaut Depuis le XIX si cle la production de jeux traitant de la guerre a t croissant Ce d veloppement tient principalement deux facteurs l industrialisation de la fabrica tion de jeux et l affirmation toujours plus pouss e des nationalismes Les nations en conflit pr parent et vivent la guerre aussi par le jeu L id ologie des pouvoirs en place inspire la production de jeux destin s la population civile Jusqu en 194
196. essources disponibles de r aliser des projets de pr vention court ou long terme Ils visent responsabiliser chacun des l ves aux parents en passant par le personnel administratif et les enseignants Leur d veloppe ment va se syst matiser dans le postobligatoire 2 La pr vention dans les quartiers est assur e notamment dans les lieux de loisirs tels que les centres de loisirs les associations de jeunesse les clubs sportifs etc 195 196 VIOLENCE ORDINAIRE Un grand nombre de projets sont labor s dans les quartiers avec l aide de diff rents partenaires notamment les animateurs des maisons de quartier les travailleurs sociaux du Point et diff rents collaborateurs du SSJ du SPJ Dans certains quartiers qui connaissent des difficult s sp cifiques les travailleurs sociaux hors murs TSHM cherchent rencontrer les jeunes l o ils sont c est dire dans la rue dans les parcs ou les squats pour les aider recr er des liens sociaux et pour soutenir des projets qui leur permettent de se prendre en charge Groupe de liaison pr vention jeunesse GLPJ La premi re s ance du GLPJ a eu lieu le 22 11 1994 sur invitation de la Direction g n rale de l Office de la jeunesse L invitation a t adress e la FEGPA au CIPRET INFOR JEUNES l EPIC au repr sentant des conseillers sociaux du CO une repr sentante du SSJ et la CCCER Il s agissait de partenaires potentiels
197. et 19 septembre 1997 dit par C Jaccoud et Y Pedrazzini LACROIX Gis le 1991 Le look fun et ses enjeux in Actes du colloque G opolitique du sport Universit de Franche Comt LE BRETON David 1991 Passions du risque Paris M taili Surf Atlantique les territoires de l ph m re 1994 Bordeaux Maison des sciences de l homme s LEPOUTRE D La haine une construction sociale Cultures en mouvement N 11 octobre 1998 87 APPROCHE ET MESURE DES FAITS DE VIOLENCE CHAPITRE IV Approche et mesure des faits de violence Questions de m thode Les enfants et les adolescents sont pour la quasi totalit d entre eux scolaris s Gen ve d s la plus tendre enfance et pour une forte proportion des jeunes jusqu leur majorit et m me bien au del Il est donc logique d analyser en premier lieu la violence dans les coles et dans les lieux de formation plus pr cis ment la violence telle qu elle se manifeste au quotidien dans les tablissements de formation scolaire et professionnelle dans l enseignement primaire EP au Cycle d orientation CO et dans l enseignement secondaire postobligatoire PO Dans un second temps on abordera la violence dans les lieux destin s aux jeunes dans le secteur dit du temps libre situ entre l cole et la famille et dans le quartier Enfin troisi me tape on traitera de la violence urbaine en tant que telle c est dir
198. et culturels de la violence in galit et exclusion sociales pr carit vuln rabilit d saffiliation s gr gation souffrance sociale malaise mal tre anomie gal re haine immigration indicateurs de pr carit sociale quartier commune F5 violence institutionnelle diff renciation culturelle en milieu scolaire homog n it h t rog n it des publics s lection et chec scolaire disqualification rel gation indicateurs de pr carit scolaire d scolarisation indiscipline absent isme F6 gestion de la violence dans l tablissement scolaire travail de pr vention et de r pression des faits de violence dans l cole et dans la communaut ducative direction ou ma trise principale concierges travailleurs sociaux lotiers enseignants parents traitement des probl mes sociaux projet d tablissement quipe p dagogique charte contrat p dagogique conseil de classe conseil d cole d viance tol r e F7 rage de vivre et identit culturelle des jeunes manifestation des cultures urbaines et des arts de rue mouvements hip hop et techno g n ration glisse et culture fun r volte haine individualisme jeu symbolique avec la vie et la mort conduites risques et destroy sports de combat et affrontements entre gangs affirmation de soi et passage aux limites d fi l autorit et l establishment F1 incivilit ins curit Dans Violence tat des lieu
199. et modifier la charte si n cessaire puis signature de la charte par chaque l ve indiquant son adh sion la charte Les professionnels et les parents ont des besoins de formation et d encadrement Pour finir le groupe de travail Pr venir la violence pourrait se concevoir comme une plate forme f d rative int grant non seulement les acteurs l cole mais aussi dans d autres lieux centres de loisirs maisons de quartier etc Assises sur la violence organis es par la FASE en 1997 1998 Au cours des deux derni res ann es la Fondation genevoise pour l animation socio culturelle devenue FASE en juillet 1998 auparavant CCCLR a organis trois ren contres au centre de loisirs de Lancy Marignac sur le th me de la violence la troi si me a eu lieu en novembre 1998 Plus pr cis ment c est la coordination inter centres Violence dans les centres en collaboration avec les conseillers sociaux du CO et les intervenants de la permanence Le Point et de l EPIC qui est l origine de ces r unions C A Chesaux membre du Secr tariat g n ral de la FASE et l un des responsables des rencontres organis es Marignac nous a rappel la gen se de la coordination violence au cours d un entretien r alis au d but ao t 1998 Le groupe de travail sur la violence s est constitu lui m me au printemps 1996 p riode durant laquelle des centres se sont contact s S apercevant qu ils avaie
200. eurs de changement ne sont certes pas les seuls en sciences humaines r fl chir aux carac t ristiques de la soci t postindustrielle Si on a choisi de les convoquer ici c est parce que leurs th ses sont d sormais nos yeux soit incontournables soit en passe de le devenir De toute mani re ce sont des analystes subtils et pr curseurs qui ren dent compte avec un regard aigu des mutations de loin pas toujours videntes d tecter que connaissent aujourd hui les soci t s occidentales La gal re ou le mode de vie de jeunes en survie En 1981 aux Minguettes et en 1990 Vaulx en Velin r gion lyonnaise d impres sionnantes explosions de violence braquent les projecteurs de l actualit nationale et internationale sur les jeunes gal riens des banlieues Depuis lors la presse parle r gu li rement des meutes dans les quartiers sensibles des troubles dans les zones urbaines prioritaires de la casse dans les cit s d favoris es avec des titres du style banlieues demain l Am rique banlieues tat d urgence banlieues avant l incendie Ayant conduit une tude de terrain dans plusieurs cit s des agglom rations lyonnaise et parisienne en 1983 1984 Dubet est notre connaissance le premier analyser les nouvelles conduites marginales des jeunes dans les termes de l puisement des mou vements sociaux de l exclusion de l anomie de la d sorganisation et de la rage La gal re ne peut
201. eux d cennies qui suivent cf par exemple GROS D Dissidents du quotidien La sc ne alternative genevoise 1968 1987 Lausanne Editions d En Bas 1987 BERGER R Violence spectacle et violences tranquilles La violence pourquoi Association Ferdinand Gonseth Actes des Entretiens de Bienne novembre 1979 95 96 VIOLENCE ORDINAIRE 1980 1992 1982 Au printemps le climat se tend dans la cit des 1980 1981 Mouvements de jeunes Zurich et Lausanne Avanchets la situation s envenime la coupe est pleine Z rcher Bewegung L zane bouge Plusieurs groupes et associations se r unissent pour exposer leur inqui tude et d finir des l ments de r ponse 1983 Les travailleurs sociaux constatent une extension parmi la jeunesse des Avanchets des comportements agressifs et de la consommation de drogue et d alcool La violence fut telle en f vrier au centre de loisirs que T quipe d animation et le comit de gestion d cid rent d abandonner pour une dur e ind termin e les deux soir es d ouverture libre destin es aux 15 18 ans Les travailleurs sociaux demandent la cr ation d un lieu de rencontre pour les jeunes sous le pont de Pa lly Leur demande sera entendue et l Eclipse verra le jour en 1987 1993 1998 1996 L agression chez les enfants et les jeunes Vernier 1995 Manifestations contre le d fil militaire et quelles r ponses Aire Le Lignon invitat
202. folie la plus folle la schizophr nie L Anti dipe n est donc pas seulement l v nement de 68 mais aussi le point dans lequel la critique des structures du moderne devient postmoderne pas dans le sens mou dans lequel l id ologie dominante nous a restitu le postmoderne mais dans la figure insurrectionnelle que l empire de la mondialisation a commenc d couvrir et subir le postmoderne comme production mobilit et violence des subjectivit s incontenables comme contre empire du d sir Une microphysique du pouvoir Si Deleuze et Guattari ont pos la question du d sir Foucault pose la question du pouvoir avec une histoire de la prison qui est en m me temps une microphysique du pouvoir Foucault annonce une nouvelle re de la politique une nouvelle modalit de l existence la modalit du pouvoir Les soci t s de normalisation sont d abord des soci t s de l individualisation et de la diff renciation individuelle Le pouvoir est partout il n a pas de domaine propre C est une modalit de l tre r v l e dans le contexte de mai 68 de la critique des totalitarisme de la naissance de tous ces mouvements qu on dira gauchistes qui n pouseront pas la forme d un parti mais la recherche de nouvelle formes d existence autour en particulier de la sexualit f minisme homosexualit soit de nouvelles modalit s d exercice d une fonction m decine justice La questio
203. formations essentielles parmi lesquelles on retiendra les deux suivantes LE SYSTEME SCOLAIRE GENE VOIS FACE A LA VIOLENCE e Les professionnels directement confront s aux faits de violence uvrent dans quatre grands secteurs le scolaire le social la sant et la police la justice notons imm diatement que litt ralement parlant seuls les enseignants ont affaire aux l ves les autres intervenants ont affaire des enfants et des jeunes ce qui est sensiblement diff rent En d autres termes le traitement des faits de violence dans la communaut ducative comprend des aspects p dagogiques sociaux sanitaires et policiers ventuellement judiciaires e Tous les partenaires n interviennent donc pas de la m me mani re dans la com munaut ducative compte tenu de leur statut cahier des charges de leurs com p tences formation et exp rience professionnelles de l objectif g n ral de leur action pr vention dissuasion r pression de la division du travail entre eux du degr de coordination entre les actions etc Ce qui pose la question fondamentale suivante qui fait quoi dans les limites de quel territoire g ographique institutionnel professionnel Et quelques questions compl mentaires quand comment avec quelle orientation quelles res sources le cas ch ant quel cahier des charges quelle responsabilit quel soutien quelle valuation La gestion au quotidien des faits
204. g ne et coordonn le mouvement squat Chaque squat a des affinit s avec quelques autres mais le mouvement squat ne resurgit qu en cas d urgence Pour le responsable du Service Squatter Police cette multiplication des petits squats est le reflet du mod le individualiste de la soci t Il affirme Ils se divisent par eux m mes Ils agissent souvent exactement dans le sens contraire de leurs id olo gies Il y a de grandes contradictions de ce c t l Cet clatement du mouvement squat et cet individualisme sont vraisemblablement en partie attribuables une diversification du type de population qui fr quente les squats Selon le Service Squatter Police la fin de l ann e 1997 environ 2500 personnes vivaient dans les 125 squats recens s Gen ve L volution quantitative du ph nom ne squat au cours des ann es 90 est importante comme en t moigne le tableau suivant Nouvelles occupations Fins d occupations Nombre de squats en activit 7 2 20 1990 1991 10 7 23 1992 21 6 38 1993 31 20 49 1994 43 25 53 1995 83 57 79 1996 130 102 107 1997 167 149 125 Source Service Squatter Police 2 Cit dans GRIMM C GE Squat Le squat Gen ve un mouvement social Gen ve Universit Facult de psy chologie et des sciences de l ducation ron o 1998 Annexes Entretien 3 165 166 VIOLENCE ORDINAIRE Entre le d but et la fin de la p riode des changements qualitatifs
205. gie N 123 1998 DUBET F Les violences l cole Regards sur l actualit N 243 juillet ao t 1998 DUBET E LAPEYRONNIE D Les quartiers d exil Paris Seuil 1992 z EISNER M MANZONI P Hrsg Gewalt in der Schweiz Studien zu Entwicklung Wahrnehmung und staatlicher Reaktion Chur Verlag R egger 1998 ELIAS N La civilisation des m urs Paris Fayard coll Agora 1973 ELIAS N DUNNING E Sport et civilisation La violence ma tris e Paris Fayard 1998 ELLIOTT D Youth violence an overview Center for the Study and Prevention of Violence Paper 008 University of Colorado Boulder March 1994 FABRE CORNALI D d Violence l cole tat des recherches Paris Minist re de l Education nationale de la recherche et de la technologie Direction de l valuation et de la prospective 1997 FABRE CORNALI D Les violences l cole Education amp formations N 51 septembre 1997 pp 101 110 FOUCAULT M Surveiller et punir Paris Gallimard 1975 FREUD S M tapsychologie trad fr de 1968 Paris Gallimard 1986 GALLAND O Les jeunes et l exclusion in PAUGAM S dir L exclusion l tat des savoirs Paris La D couverte 1996 GIRARD R La violence et le sacr Paris Grasset 1972 GREMY J P Les violences urbaines Paris IHESI 1996 INSTITUT DES HAUTES ETUDES DE LA SECURITE INTERIEURE d La violence l
206. hef Les jeunes cogneurs ou souffre douleur Pour esquisser quelques pistes de r flexion et formuler des recommandations nous avons jug judicieux d examiner le cadre dans lequel la CFJ a men sa r flexion Cela nous permettra d ouvrir le d bat sur la pertinence de ses propres recommandations qui sont autant d appels diff rentes instances de d cision afin qu elles r visent fondamentalement leur approche du th me Les jeunes et la violence Ces recom mandations seront mises en parall le avec celles que nous formulons dans la pr sente publication Lors du s minaire de la CFJ organis Bienne en mai 1998 sur le th me les jeunes et la violence l intervention de la psychologue psychoth rapeute Elvira Plancheri comprenait une appr ciation pertinente dont les adultes devraient s inspirer lors qu ils s aventurent traiter des probl mes de la jeunesse Voici quelques extraits de son intervention La violence est force elle est nergie exprim e dans le d sordre En m me temps elle nous fait mal elle noue l int rieur de notre corps elle nous casse Mais si nous arrivons apprivoiser la violence et la consid rer comme une nergie dysfonc tionnelle qui s est dispers e apr s des cassures de dialogue et de m sententes nous pouvons face aux jeunes donner un nouveau sens ce qu ils vivent et leur donner le go t de chercher ce qui se cache derri re leur violence
207. icap socio violent une approche comparative de la violence en milieu scolaire in CHARLOT B amp EMIN J C Violences l cole Etat des savoirs Paris Armand Colin 1997 DE LA VIOLENCE BASES THEORIQUE ET CONCEPTUELLE Professionnels du scolaire de la formation et du social chercheurs l ves et parents en t moignent la violence verbale injures est en nette augmentation Elle se mani feste partout dans l cole et ses abords dans les rues du quartier ou dans les familles Bien que pr sente surtout partir du secondaire la violence verbale semble toucher certains degr s primaires elle devient donc aussi le fait d enfants plus jeunes Les incivilit s ne sont pas forc ment p nalisables mais m me sous leurs formes les plus anodines elles semblent des menaces contre l ordre tabli transgressant les codes l mentaires de la vie en soci t le code des bonnes mani res Elles sont intol rables par le sentiment de non respect qu elles induisent chez celui qui en souffre La violence symbolique C est une forme plus subtile de violence dans le sens qu elle n est pas toujours visible et donc difficilement observable elle consiste en diff rentes manifestations telles que le manque de respect le refus des consignes le m pris des r gles l absen t isme mais aussi dans ses formes les plus extr mes le chantage le racket l isole ment forc etc qui induisent chez
208. ier doit tre rattach un poste de gendarmerie Il appartient au poste du quartier puis l chelon de commandement sup rieur d engager les r serves op rationnelles de la gendarmerie voire de coordonner les actions avec la police de s ret Dans le cahier des charges des flotiers de quartier on trouve les points principaux suivants l lotier tablit et maintient les liens entre la police et la population de son secteur d activit il reste l coute de la population il renseigne et ou dirige les per sonnes sur les services comp tents il collecte les informations n cessaires au travail de police et les transcrit sous une forme ais ment accessible en vue d actions concr tes dans le terrain il marque sa pr sence aux abords des coles renseigne les UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE jeunes sur les dangers de la petite d linquance L lotier n a pas de r le r pressif dans son travail d lotage il marque sa pr sence dans les lieux de forte affluence il est en mesure d expliquer les activit s et les efforts principaux de la police et de la gendar merie en g n ral Notons enfin que la police genevoise a r dig un avant projet intitul Tables de mul tiplication et tables de lois Les attitudes face aux r gles des jeunes en milieu scolaire une action de pr vention dans le cadre du th me Le rapprochement de l Etat et du citoyen L id e est de rep
209. il de pr vention de la violence aupr s des plus jeunes risque de perdre toute l gitimit et toute efficacit pratique C est qu en effet les divers types de d linquance et de violence sont qu on le veuille ou non interd pendants ils appellent en d finitive des politiques de pr ven tion et de r pression coh rentes en lien les unes avec les autres faute de quoi tout devient possible UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE E Travail social de rue et hors murs pour des jeunes en rupture A Piguet T Bruhin et A Mathieu A Piguet Conseill re sociale au CO des Coudriers et ducatrice de rue aux Avanchets Vous avez dit violence Oxyg ne N 14 printemps 98 En pr ambule je voudrais signaler ma difficult parler de la violence dans la mesure o ce terme est porteur d images d motions diff rentes pour chacun d entre nous Violence souffrance Lorsqu on m interroge sur cette fameuse augmentation de la violence chez les jeunes la premi re chose qui me vient l esprit est de parler de celle qu ils subissent au quotidien Violence d une soci t qui n a besoin que d une lite et d un volant de main d uvre sans qualification et corv able selon les besoins de l conomie Violence dans les familles o la notion de travail est encore pr pond rante et qui se retrouvent atteintes par le ch mage avec un avenir pour le moins incertain touch
210. ilisation et l exclusion de diverses populations et pour combattre l mergence d un sentiment fataliste il s agit d opposer une politique positive d ouverture aux jeunes et une action socioculturelle d int r t g n ral c est dire ouverte tous sans discrimination Avant propos de la Charte cantonale des centres de loisirs A la lecture de ces rappels chronologiques on remarque que la violence ordinaire fait en permanence l objet de prises de position valuations et critiques l gard de la famille de l cole et des autres lieux de socialisation que fr quentent les jeunes g n rations ces prises de position d bouchent souvent sur la demande conjointe de d finir une nouvelle politique de la jeunesse et de cr er de nouveaux quipements pour les enfants et les adolescents La demande de cr ation de nouveaux quipements a peut tre plus de chance d tre entendue des autorit s si des v nements violents secouent ou viennent de secouer la cit Pour autant bien entendu qu on cherche par pure hypoth se une sorte de point de d part aux manifestations de violence de mai 1998 les remarques pr c dentes sug g rent d avancer avec prudence soit qu on ait la tentation de mettre l accent sur la r p tition filiation mai 68 novembre 95 mai 98 soit qu on ait la tentation inverse de mettre l accent sur l innovation du jamais vu Pour faire bref
211. industrielles europ ennes au cours des XIX et XX si cles Pour tudier le passage de la soci t industrielle la soci t dans laquelle nous vivons les derni res ann es de cette fin de si cle et de mill naire on a choisi de se r f rer en gros aux trente derni res ann es 1966 1999 en essayant de rep rer les auteurs les situations et les enjeux mat riels et symboliques qui permettent de parler aujourd hui d une profonde mutation dans nos soci t s et d une crise anthropologique Parmi les nombreux auteurs contemporains qui se sont exprim s et s expriment ces sujets on retiendra plus particuli rement Fran ois Dubet Robert Castel Christophe Dejours Alain Ehrenberg Bien entendu il n est pas possible de pr senter tous les aspects conomiques poli tiques technologiques culturels psychologiques etc qui permettraient de cerner d approfondir et de conceptualiser ce qu on appelle aujourd hui la crise du social Dans le pr sent panorama les r f rences sont avant tout fran aises mais la m me histoire pourrait tre produite au sujet de l Italie de P Allemagne des USA etc S L FE Il 12 VIOLENCE ORDINAIRE Toutefois en prenant le risque de peindre l volution de la situation trop grands traits on voudrait montrer que la violence urbaine fait d sormais partie de notre uni vers de crise contemporain au m me titre que l individualisme l anomie la
212. ion une s ance d bordements violents d change adress e par la Maison de quartier tous les groupements et institutions int ress s par la question de la Plainpalais s enflamme Casseurs l assaut violence dans le quartier d A re Le Lignon mars 1996 Cette s ance marque le d but d un processus Mieux vivre A re Le Lignon qui va progressivement impliquer une grande partie des familles et des habitants du lieu Cf ce propos par exemple i Mouvements de jeunes en Suisse th ses et antith ses Revue suisse de sociologie vol 10 No 1 1984 pp 161 285 ii Th ses de la Commission f d rale pour la jeunesse Berne novembre 1980 iii HERSCH J L ennemi c est le nihilisme antith ses aux th ses de la commission f d rale pour la jeunesse Gen ve Georg 1981 Vivre jeune aux Avanchets Rapport des travailleurs sociaux intervenant sur le quartier mai 1983 APPROCHE ET MESURE DES FAITS DE VIOLENCE 1993 Cette date peut sans doute tre consid r e comme le point de d part d un d bat public Gen ve sur les questions de violence institutionnelle et urbaine Regards sur la violence quinzaine d information Maison du quartier de la Jonction avril 1993 Violence droit de r ponse quinzaine de sensibilisation Meyrin mai 1993 Divers v nements dramatiques ont montr que la violence urbaine naissait l o le lien social tait rompu Face la frag
213. ion d un contr le de plus en plus s v re des pulsions et entra ne galement un abaissement du seuil de tol rance face des comportements violents ces derniers devenant peu peu hors norme et tabous Aujourd hui si le sentiment d ins curit est aussi important au sein de nos soci t s ce n est certainement pas d une augmentation de la violence criminelle mais plut t une sensibilit accrue face au moindre incident violent consid r comme hors norme dans une civilisation telle que la n tre Dans son analyse de la civilisation des m urs Elias ne dissocie pas l individu de la soci t dans laquelle il vit L un ne va pas sans l autre le registre individuel est n ces sairement en interd pendance avec le registre du social Le passage d une h t rocon trainte une autocontrainte suppose en effet que le processus de civilisation des m urs soit li un contr le plus s v re des pulsions animales chez l individu La sociogen se et la psychogen se sont donc en relation d interd pendance A voir aujourd hui certaines formes brutales de violence clater dans son milieu quotidien famille cole entreprise bureau place publique bistrot etc on est en droit de se demander s il ne faudrait pas renverser la th se d Elias et parler d sor mais de brutalisation croissante des m urs ou de n o brutalisation des m urs Mais m me si sur la base d observations rigoureuses et fi
214. ique qui r sulte d un processus historique bref d une question d institution et non de psychologie Le psychique n est pas dans la t te des gens mais dans le monde il est mis en forme par nos institutions qui fournissent le langage de l int riorit et le font exister en nous Crise anthropologique et processus de pr carisation Dans un sens proche de celui qu Ehrenberg conf re l individu incertain Fitoussi et Rosanvallon insistent aussi sur le fait que la crise que nous vivons la fin des ann es 90 est anthropologique c est dire qu elle est la fois crise de civilisation et crise de l individu interd pendance entre les deux comme chez Elias on comprend que le macroniveau influe sur le microniveau et r ciproquement La crise du sujet est contextualis e l ins curit ambiante la peur des lendemains incertains le sens de l avenir s est invers il est per u comme le temps de l al a les institutions o l emploi est garanti oscillent entre la crainte et la culpabilit la sc ne politique n offre plus ni points de rep re pour la compr hension des probl mes ni perspectives pour l action et l effritement des corps interm diaires 3 FITOUSSI J P ROSANVALLON P Le nouvel ge des in galit s Paris Seuil 1996 On peut relire aussi ROSANVALLON P La crise de l Etat providence Paris Seuil 1981 et La nouvelle question sociale Paris Seuil 1995 INT
215. iques formation emploi et finalement des jeunes en rupture ou en situation de pr carit Comme dans d autres fili res de formation et dans d autres ordres d enseignement les bagarres et la violence physique sont des faits relativement exceptionnels dans les coles de culture g n rale Sur ce point on notera que les l ves qui sont en termi nale de ces coles sont majeurs comme ceux qui fr quentent les derniers degr s du coll ge et qu ce titre en cas de violence physique de crimes et de d lits ils seraient soumis une juridiction d adultes puisque le tribunal de la jeunesse est destin des jeunes de quinze dix huit ans Dans les coles de culture g n rale ce sont les incivilit s qui comme ailleurs consti tuent la dominante des manifestations de violence mais tant donn l origine sco laire et sociale des l ves tant donn que certains d entre eux sont sans projet pro fessionnel et d une certaine mani re en attente d une insertion ou d un projet de formation encore d finir certains jeunes ne sont pas bien dans leur peau ils sont parfois d prim s ils sont aussi apathiques En situation d chec scolaire ou de difficult familiale et sociale certains jeunes diri gent la violence contre eux m mes certains subissent de plein fouet des violences dans leur cadre familial certains s absentent de l cole parce qu ils n ont pas choisi d entrer ECG
216. irant lui aussi d H Arendt Christophe Dejours discute pr cis ment cette position ses yeux fortement id ologique en montrant travers de nombreuses recherches de terrain conduites dans le monde du travail que des travailleurs et des cadres sont d sormais soumis une telle comp titivit dans leur entreprise que ces conditions de travail mettent en danger leur int grit mentale et physique les Fran ais souffrent au travail et ne le disent pas Selon Dejours la souffrance des tra vailleurs d coule d une situation globale de comp tition qui ressemble fort la mani festation d une guerre conomique Nous serions donc aujourd hui si l on en croit la rumeur dans une conjoncture sociale et conomique pr sentant de nombreux points communs avec une situation de guerre A la diff rence pr s qu il ne s agit pas d un conflit arm entre nations mais d une guerre conomique C est au nom du travail de m thodes cruelles contre nos concitoyens pour exclure ceux qui ne sont pas aptes combattre pour cette guerre les vieux devenus trop lents les jeunes insuffisamment form s les h sitants on les cong die de l entreprise cependant qu on exige des autres de ceux qui sont aptes au combat des performances toujours sup rieures en mati re de productivit de disponibilit de discipline et de don de soi Nous ne survivrons nous dit on que si nous nous surpassons et si nous parve
217. is par C Grimm et reproduit dans son m moire de licence GE Squat Le squat Gen ve un mouvement social Gen ve Universit Facult de psychologie et des sciences de l ducation ron o 1998 Annexes Entretien 1 Source GRIMM C GE Squat Le squat Gen ve un mouvement social Gen ve Universit Facult de psy chologie et des sciences de l ducation ron o 1998 Annexes Entretien 3 LOGEMENT ET PRECARISATION SOCIALE LOGEMENT SOCIAL SQUAT d cident de partir dans la m me direction Certains viennent pour exiger une meilleure utilisation de la rue d autres sont d go t s par la pollution et le nombre inqui tant de voitures au centre ville d autres encore pour exhiber leurs v los multicolores ou autres moyens de locomotion non motoris s Tous viennent pour f ter une autre rue Vous tes Critical Mass Faites passer le mot amenez vos amis vos voisins vos enfants vos amant e s vos instruments pour faire de la musique du bruit Critical Mass sera ce que vous voulez qu elle devienne L impression d tre connect dans un truc plan taire et le d sint r t pour la poli tique locale exprim s par les squatters que nous avons rencontr s nous semble constituer une piste int ressante pour comprendre le ph nom ne de diversification des squats ainsi que le manque de coh sion entre eux au quotidien Les liens entre squats se font lorsqu il existe des int r ts communs et non pl
218. is personne n ose en parler La loi du silence le silence de la peur Partant d un fait de soci t heureusement encore embryonnaire en Suisse les enfants victimes du racket humili s agress s dans les coles Nasser Bakhti signe un premier long m trage de fiction parfaitement ma tris sobre et d licat qui met le doigt sur un germe malin dont il faudrait stopper la croissance sans attendre Avant premi res Cin ma 1998 p 107 Faut il censurer les films sanguinaires En France la r cente sortie du film provocateur de David Cronenberg Crash a suscit pol miques et scandales comme l avait galement fait celle de Trainspotting de Danny Boyle un an apr s La Haine de Mathieu Kassovitz lui m me attaqu pour sa vision violente des banlieues Aux Etats Unis le s nateur r publicain Robert Dole candidat l lection pr sidentielle vient de qualifier Tueurs n s 1994 d Oliver Stone et True Romance 1993 de Tony Scott de films nuisibles symptomatiques de la d pravation JL AE 69 SL RE 70 VIOLENCE ORDINAIRE d Hollywood Et le pr sident Clinton se penche sur le projet d une puce antiviolence la V chip en vigueur d s cet automne au Canada destin e prot ger les jeunes t l spectateurs Au Royaume Uni Reservoir Dogs 1992 de Quentin Tarantino a t interdit la vente en vid o pendant un an Pourquoi cette nouvelle peur des images Et pourquoi ce retour massif de
219. iser tous les partenaires entourant le jeune dans un r seau d aide de soutien d orientation et de prise en charge Programme aupr s des jeunes cours syst matiques de base ducation sexuelle pr vention des toxicod pendances cours r guliers l ann e dans les ECG Cours la demande plus particuli rement l cole primaire Le mandat pr voit de prot ger et promouvoir la sant des enfants et des jeunes par la pr vention secondaire d pistage pr coce la pr vention primaire ducation pour la sant et promotion de la sant Un des objectifs prioritaires diminuer la consomma tion abusive de produits toxiques Objectifs g n raux des programmes ducatifs renforcer les ressources individuelles et collectives de protection de la sant Contribuer cr er un environnement favo rable au bien tre et la sant des jeunes Le Point quipe de pr vention interventions ducatives individuelles et collectives La violence est vue par les professionnels du Point comme une forme de relation liant plusieurs individus ou groupes entre eux caract ris e par la domination de l un sur l autre qui enl ve ce dernier la possibilit de refuser ce qu il subit Sentiments d im puissance et de fatalisme surgissent les victimes se taisent paralys es par la peur l en tourage devient inop rant pour laborer et construire des strat gies coh rentes JL AE 127 128 VIOLENCE ORDINAIRE
220. isirs et subsidiairement les lieux dans lesquels ils sont organis s Dans l approche du probl me de la violence des jeunes la CFJ a particuli rement insist sur un th me qui lui est cher depuis de nombreuses ann es association et la participation des jeunes aux processus de d cision qui d terminent leur pr sent et leur avenir Dans le suivi qu elle a mis en place apr s le s minaire de Bienne la CFJ travaille en troite collaboration avec de nombreuses instances et personnes concer n es afin d am liorer la participation syst matique des jeunes dans tous les domaines de la vie sociale et politique Le th me de la participation enrichi de multiples exp riences qui na tront de ce travail de suivi avec tous les organismes int ress s sera repris lors du prochain s minaire de Bienne en l an 2000 La CFJ dans ses investigations a constat que les diff rentes institutions qui tra vaillent avec des jeunes et qui uvrent en leur faveur ont d velopp des programmes de pr vention et des mesures d intervention Mais la CFJ n a pas eu connaissance de projets et de mesures privil giant une approche globale du probl me de la violence C est une lacune qu il s agira de combler si l on veut viter de faire des jeunes soit des cogneurs soit des souffre douleur Parall lement la consultation de sp cialistes psychanalistes p dagogues psycho th rapeutes animateurs et animatrices etc la CFJ a m
221. itement des faits de violence en termes de partenariat cf supra Deux points peuvent encore tre mentionn s Il est bon que dans les tablissements scolaires un r seau d adultes se construise qui surveille les divers emplacements cela constitue un filet de pr vention Par ailleurs il est important d envisager la for mation continue des adultes dans un domaine relativement nouveau Il faut mettre des moyens disposition des enseignants il faut envisager la possibilit d avoir plus largement des groupes de supervision dans chaque tablissement On peut encore relever que si les flotiers interviennent dans le secteur de l enseigne ment primaire le Cycle d orientation et l enseignement postobligatoire font appel 119 120 VIOLENCE ORDINAIRE la brigade des mineurs Certains tablissements et services comme les coles de cul ture g n rale et le SCAI ont une collaboration suivie avec la brigade des mineurs Les responsables du Cycle et du postobligatoire estiment qu il y a manque de disponibilit de la brigade des mineurs pour la pr vention De plus en plus la brigade des mineurs intervient pour des sauvetages en urgence Alors que la pr vention suppose qu un filet de surveillance soit tiss entre tous les partenaires il est d sormais difficile de l envisager si par exemple la brigade des mineurs n intervient que quand il y a flamb e de violence selon une expression qu aiment utiliser
222. ive les premi res images qui viennent l esprit sont celles de v hicules incendi s et d chauffour es opposant des jeunes des policiers dans la banlieue p riph rique d une grande ville n GRAFMEYER Y Sociologie urbaine Paris Nathan 1994 pp 56 57 12 Ce qui ne veut pas dire qu l inverse la proximit spatiale garantit la proximit sociale 13 GRAFMEYER Y Sociologie urbaine Paris Nathan 1994 p 36 14 ROCHE S Sociologie politique de l ins curit Violences urbaines in galit s et globalisation Paris PUF 1998 p 65 LOGEMENT ET PRECARISATION SOCIALE LOGEMENT SOCIAL SQUAT fran aise Vaulx en Velin Mantes la Jolie Planoise Toulouse le Mirail etc Quand bien m me plusieurs centres de loisirs ou Cycles d orientation genevois ayant t confront s des incidents violents de la part de jeunes sont situ s proximit de cit s et de grands ensembles de la p riph rie cantonale Avanchets Lignon Meyrin Plan les Ouates Versoix il serait absurde de consid rer que nous avons affaire des probl mes identiques La situation dans la p riph rie genevoise n est pas assimilable sans autre celle qui pr vaut dans les banlieues fran aises les plus souvent voqu es en la mati re Le facteur territorial est ici particuli rement d terminant A Gen ve de par la peti tesse du territoire cantonal les ph nom nes de diff renciation sociale de l espace ne d bouchent pas
223. jeunes dans le cadre du Colloque g n ral du Service de sant de la jeunesse qu il a anim le 7 octobre 1998 A cette occasion il a soulign que pour OMS la violence est aussi un probl me de sant publique Pour lui la pr vention doit d buter un jeune ge aupr s des enfants voire des petits enfants LE SYSTEME SCOLAIRE GENE VOIS FACE A LA VIOLENCE Violence construction sociale VIOLENCE corporelle VIOLENCE verbale VIOLENCE symbolique F3 violence physique F1 incivilit conflit de civilit s Violence des images et des crits Relation directe autrui Relation directe ou indirecte autrui Relation directe ou indirecte autrui Exemple agression Niveau 1 ACTION INTERACTION REACTION Agresseur Agression Agress Niveau 2 OBSERVATION INTERPRETATION Journalistes Niveau 3 ANALYSE Sociologues Gestion et traitement de la violence dans les communaut s ducatives Le syst me scolaire genevois est tr s diversifi il comprend en effet un grand nombre de fili res et de sections dans lesquelles les exigences quant aux apprentis sages du m tier d l ve acquisition des savoirs des savoir tre et des savoir faire varient sensiblement d un lieu de formation l autre Et tout au long de leur cursus scolaire les l ves connaissent des configurations relationnelles qui varient bien entendu en fonction de l ge petite enfance 0 4 ans enseignement primaire divi sion inf
224. jeunes squatters b n ficient de l aide de travailleurs sociaux hors murs et d ducateurs de sant Nous arrivons notre derni re recommandation Recommandation N 1 Cr ation d une Commission genevoise pour la jeunesse CGJ Pour mieux cerner les probl mes que rencontrent les jeunes entre autres la violence au quotidien Gen ve nous proposons de cr er une Commission genevoise pour la jeunesse dans ses grandes lignes une r plique cantonale de la Commission f d rale pour la jeunesse que nous avons pr sent e au d but de ces conclusions qui puisse produire de mani re ind pendante des connaissances fiables par exemple au sujet des modes de vie des jeunes gens et des jeunes filles ainsi que des jeunes adultes Gen ve allongement du temps de la jeunesse transition vers insertion int gration vs vuln rabilit pr carisation exclusion paup risation ch mage cette commission pourrait impulser la production de donn es statistiques et conduire des recherches empiriques sur certaines situations de vie pr caires C est l envi ronnement social et culturel de certains jeunes qui donne naissance des sous cultures de la pr carit et des comportements violents Par le fait m me qu il s agit de ph nom nes culturels et non pas naturels ou g n tiques cela signifie qu il est possible d agir sur ces r alit s culturelles en vue de les modifier sans id alisme ou optimisme na f
225. jours pr sentes et qu elles alimentent sans cesse le d bat sur les sc nes locales ou cantonale Mais on ne prendra pas le risque d affirmer ici qu elles deux comme trame et cha ne elles constitueraient l quivalent d un tissu permanent de violences genevois APPROCHE ET MESURE DES FAITS DE VIOLENCE 1960 1979 Violence ordinaire 1961 rapport L geret La cr ation de centres de loisirs est demand e pour pr venir la d linquance juv nile Le pr au est de plus en plus le lieu de rencontre d adolescents qui y fument roulent bicyclette poursuivent les moins farouches de nos filles s y permettent des propos lestes et des gestes qui ne le sont pas moins le tout au grand dam de la s curit sinon de l innocence des plus jeunes Ces jeunes fi rement v tus de blousons noirs verts ou rouges utilisent le banc qui se trouve devant l cole pour discuter de leurs affaires et surtout pour moquer les filles qui d filent devant eux et plus encore les ma tresses Rapports des Ma tres principaux des coles primaires Hugo de Senger et Roseraie 1979 Association Ferdinand Gonseth Entretiens de Bienne On sait qu Gen ve le ton monte dans certaines classes pratiques o de grands gaillards ou des ca ds se livrent au vandalisme terrorisent les plus jeunes frappent les a n s Les coll ges de certains cycles d orientation genevois voient se constituer de grands rassembl
226. l action du service aupr s des jeunes s adonnant la pratique d un sport Pour les moniteurs et monitrices des centres de vacances des stages de formation d bats et autres cours sont mis sur pied Le SLJ est aussi charg d appliquer les dispositions l gales relatives la surveillance des spectacles et divertissements A ce titre il s occupe de la violence au cin ma il est charg de fixer l ge d admission dans les salles Parents ducateurs ensei gnants d put s rel vent qu une recrudescence de la violence est un fait av r cha cun reconna t qu une des causes est due l influence de la t l vision du cin ma et des m dias Cf ce sujet infra notre analyse De la violence des images l cran La police genevoise G rard Ramseyer Chef du D partement de justice et police Violence des jeunes violence sociale violence urbaine Oxyg ne N 14 printemps 98 De mani re g n rale Gen ve est un canton s r On n assiste pas ici une escalade de la violence les statistiques de la d linquance donnent des param tres qui peu ou prou sont ceux que nous connaissions il y a dix ans Il y a donc une stabilit Gen ve en mati re de criminalit et de d linquance ce qui est un succ s L volution des m urs des mentalit s et la perte g n ralis e des valeurs sont autant de facteurs d clenchant de la violence Il suffit par ailleurs d enclencher son poste de t l
227. l e g n rale l Association Artamis approuve le sou tien aux squatters dans leur lutte 24 avril Les squatters se rendent la tribune publique du Grand Conseil pour entendre G rard Ramseyer C est Martine Brunschwig Graf qui parle et rappelle que la politique du gouvernement n a pas chang envers les squatters Le Conseil d Etat ne re oit pas les squatters hu e chahut et les squatters quittent les lieux Evacuation du squat du 4 6 rue du Cendrier occup depuis le 22 sep tembre 1996 Les 16 personnes qui l occupaient avaient tout de suite cr une association En mars 1996 le Conseil municipal avait accept l ouverture d un cr dit de 5 480 000 francs pour r nover l immeuble Les habitants de l immeuble ont demand un rapport d expertise m thode M E R qui estime le prix des r novations minimales pour mettre les deux immeubles aux normes d habitation 910 352 francs chacun N an moins leur projet de coop rative a t refus 207 SL RE 208 VIOLENCE ORDINAIRE MAI JUIN AO T 14 mai La motion pr sent e par l Entente au Grand Conseil est envoy e la Commission du logement pour tude 16 17 18 19 20 mai Manifestations organis es par l AMP contre l OMC 23 juin Fouille des appartements du Garage avant l vacuation pr vue le 29 juin Les gendarmes trouvent un pistolet vol chez un armurier de la place saisissent quelques plantes
228. la classe politique parlementaires membres d ex cutifs personnes investies d un mandat et d une responsabilit l gard de la collectivit des t nors de l conomie et des adultes en g n ral Puis la CFJ s int resse aux implications que le discours public sur le th me de la violence juv nile peut avoir sur les institutions socio du catives lieux d activit s extrascolaires cole famille On attend g n ralement de ces derni res qu elles pr viennent la violence juv nile alors m me que leur marge de man uvre est fortement conditionn e conomiquement et politiquement en m me temps elles doivent constamment repenser et justifier leur mission leur r le et leurs t ches face la d fiance qu elles suscitent CONCLUSION Th se 1 En r duisant la violence un ph nom ne juv nile la classe politique met en vidence le fait qu elle associe de nombreux probl mes drogue d linquance etc des ph nom nes sp cifiquement juv niles pr venir voire traiter comme tels Elle reporte ainsi sur les instances charg es de l ducation de la formation et de l encadrement des jeunes et des enfants la recherche de solutions Simultan ment la situation et la r alit des jeunes et des enfants deviennent un th me politique lorsque ces derniers s expriment ou agissent en dehors des cadres qui leur sont r serv s et en troublant l ordre public De plus en ne consid rant les jeu
229. la fin des ann es 80 et le d but des ann es 90 163 164 VIOLENCE ORDINAIRE Notons que l op ration polici re spectaculaire de Fort Barreau succ de une autre intervention timide cette fois survenue quatre jours plus t t et tr s critiqu e Le 20 septembre 50 jeunes se sont donn s rendez vous sur la place Grenus pour disputer un match de football dans les rues de la ville qui s est poursuivi dans quatre grands magasins Parmi les participants on retrouve des squatters de Dancet Rous seau Fort Barreau et des Etuves Ces d bordements ont occasionn des d g ts mat riels et plusieurs vols ont t commis Une personne a t arr t e La r action de la police a t tardive Aux journalistes qui l interrogent Laurent Walpen r pond Nous n avons pas eu le temps d adapter notre riposte puis ajoute Nous avons t d sar onn s par la tactique raffin e et bien rod e des fauteurs de troubles dont nous ignorons encore les motivations Alors que de son c t le pr sident du D parte ment de justice et police G rard Ramseyer minimisait ces incidents Une semaine apr s la fermeture de Fort Barreau le 3 octobre 1997 une manifes tation est organis e sur la plaine de Plainpalais par les anciens habitants du squat va cu Certains d entre eux d filent nus en scandant le slogan Pas de logement pas de v tements 24 personnes sont arr t es dont une jeune femm
230. la mission de sur veillance dans les tablissements en favorisant le travail en classe sur ces notions 5 d velopper les savoir tre lutter contre la violence verbale en r tablissant le sens des mots et des expressions en vitant la banalisation des exc s langagiers en valorisant le langage correct 6 donner la parole aux l ves Concr tement cela signifie par exemple e impliquer des partenaires de l cole dans de vastes actions de sensibilisation cr a tion de groupes de travail animation d ateliers avec des personnes ressources e cr er des parlements d l ves des conseils de d l gu s etc e organiser des semaines hors cadre pour un groupe d l ves pendant les vacances scolaires la participation un travail d utilit publique et une exp rience de vie communautaire d veloppement du respect de soi et d autrui climat de confiance mutuelle etc 113 114 VIOLENCE ORDINAIRE e mettre sur pied des ateliers sant en collaboration avec le SSJ e impliquer les l ves dans la r daction des r glements internes e mettre en place de modalit s d accueil des nouveaux l ves par les anciens Au niveau du CO on officialise la pr vention de la violence la rentr e 1998 99 A par tir d exp riences faites auparavant on place au premier rang des six priorit s de la r no vation celle qui vise la participation et l encadrement des l ves dans les 17 tablisse ments d
231. la s curit de la population mais galement au bon d roulement de la rencontre de chefs d Etats et de diplomates venus c l brer une organisation qui pour ses opposants incarne les contradictions du capitalisme entre le Nord et le Sud mais aussi localement A leurs yeux l OMC est l instrument de pouvoir des multinationales sur les conomies nationales notamment celles des pays pauvres Et l AMP a symbolis pendant un week end le refus de ce syst me Pour les squatters les interventions polici res qui ont d but bien avant les manifes tations contre OMC participent d un processus d intimidation des milieux luttant contre les cons quences de la mondialisation de l conomie Ce processus d intimi dation aurait suscit un climat de tensions qui n a en rien am lior les relations entre les autorit s et les squatters Quant aux d bordements ils seraient l expression d un malaise par une partie de la population qui n a pas d autre moyen de l exprimer LAMP n a pas de lien avec les SCHWERI M L imposant dispositif policier d ploy en mai 98 a attis la violence Le Courrier 10 ao t 1998 Idem 8 SCHWERI M Les manifs sont n es de la rencontre du Sud et de jeunes en rupture Le Courrier 26 juin 1998 LOGEMENT ET PRECARISATION SOCIALE LOGEMENT SOCIAL SQUAT casseurs LAMP n a pas eu de pot ce sont des boucs missaires Selon les squatters les casseurs so
232. la victime un fort sentiment d humiliation une blessure affective Cette forme de violence est la plus inqui tante pour les ensei gnants et autres acteurs ducatifs elle est en effet difficile cerner et contr ler Cependant la violence symbolique est aussi pr sente de la part des enseignants exclusion humiliations propos racistes ou ayant trait aux origines sociales sont autant de manifestations de violences qui conscientes ou non de la part des ensei gnants n en affectent pas moins les l ves profond ment A la limite selon Debarbieux il n y a pas une incivilit scolaire mais un conflit de civilit s qui r invente des rapports sociaux sur un mode conflictuel L incivilit n est pas la non civilisation mais une difficult dans les interactions sociales un conflit dans la construction des civilit s L incivilit n est pas un trait culturel ou naturel elle se fabrique dans l interaction mieux elle est cette interaction Pour reprendre en bref les th ses qui pr c dent on retiendra que les incivilit s recou vrent une large gamme de faits allant de la simple grossi ret la petite d linquance de la salet au vandalisme Elles sont la r v lation d un chaos possible une perte de sens et de confiance en soi et dans les autres Elles manifestent un conflit dans la construction des civilit s 7 Idem 77 78 VIOLENCE ORDINAIRE F2 bullying brimade Les Scandinaves s
233. le tout venant habituel mais les pisodes d meutes eux m mes 1 degr vandalisme et d linquance en bande Cette premi re phase consiste en vols l talage et en d gradations de biens vanda lisme classique purement gratuit sans connotations anti institutionnelles par petits groupes occasionnels fond s sur des affinit s de voisinage d ge d exp riences communes chec scolaire difficult s familiales L auteure range galement dans cette cat gorie la d linquance crapuleuse commise en bande l encontre de parti culiers par exemple rackets d coliers mais qui a pour particularit d tre d nu e de toute connotation de r bellion envers l autorit APPROCHE ET MESURE DES FAITS DE VIOLENCE 2 degr attaques furtives verbales ou gestuelles contre l autorit C est la premi re forme de harc lement l encontre de ceux qui symbolisent l auto rit ou la r ussite par exemple l cole devient un lieu de fixation pour d anciens l ves exclus ou pour ceux qui ne supportent pas la discipline scolaire 3 degr agressions physiques contre les repr sentants de l autorit Les comportements d hostilit envers les repr sentants de l autorit s aggravent lorsque apparaissent les agressions physiques contre les porteurs d uniforme et les surveillants d cole 4 degr attroupements et caillassages l encontre de la police A ce niveau app
234. le fait incontestablement violence ceux qu elle rejette d saffilie cela veut dire aussi qu elle place d sormais la tr s grande majorit des travailleurs et surtout des jeunes travailleurs r els ou virtuels dans la zone inter m diaire de vuln rabilit Marx tait au d but du processus de protection des tra vailleurs Castel pointe sa remise en cause l heure actuelle absence de travail sala ri pour certaines populations et pr carisation de l emploi pour le plus grand nombre Qui plus est les surnum raires les intermittents ou les pr caires qui sont dans des situations al atoires se sentent inutiles au monde Ainsi une vie sociale int gr e et conflictuelle opposant et unissant dominants et domin s ouvriers et patrons ont succ d la rupture et une vie sociale bris e par la barri re s parant ceux du dehors et ceux du dedans La population rel gu e n est plus exploit e ou domin e Elle est ignor e et abandonn e Elle a souvent perdu son utilit sociale et elle est m pris e Elle est hors de la soci t et r duite une s rie de probl mes sociaux Fin du mouvement ouvrier et des banlieues rouges Dans La gal re Dubet pointe cette importante rupture entre hier et aujourd hui c est l puisement du mouvement ouvrier et des mouvements sociaux c est la fin des ban lieues rouges En cons quence pour les jeunes du dehors de la rue de la cit sen sible toute r f
235. lement localisable elle appara t comme une chose natu relle pulsionnelle non raisonnable difficile g rer comparable un zapping fou un flux de violence avec des formes in dites un flux indiff renci de violence un flux d ferlant d images qui s emballent et simulent la guerre permanente un flux incessant et rapide d images violentes qu on ne peut mettre en attente ni interroger un flux de violences visuelles qui ne renvoient rien d autre qu elles m mes un flux dont on ne conna t ni l origine ni la fin car le vent violent souffle o il veut L agression la TV se banalise La parole Serge Tisseronf Depuis une bonne dizaine d ann es Serge Tisseron psychiatre psychanalyste d fend l importance de l image dans nos vies psychiques Pour ce praticien la solide exp rience de th rapeute il est pr sident de la Soci t psychanalytique de th rapie familiale l image est une tape fondamentale dans le chemin qu emprunte chacun pour symboliser c est dire mettre en forme son exp rience du monde et construire sa personnalit Apr s Le Bonheur est dans l image il r fl chit dans son dernier livre intitul Y a t il un pilote dans l image sur la violence des images t l visuelles et cin matogra phiques et sur les moyens d y faire face Cette violence c est d abord celle qui est impos e aux enfants de plus en plus jeunes
236. lence l cole Les Cahiers de la S curit Int rieure 1998 DE LA VIOLENCE BASES THEORIQUE ET CONCEPTUELLE indique que bien des tablissements qui devraient tre violents ne le sont gu re alors que d autres plus favoris s sont domin s par la violence ou par le sentiment de violence COUSIN Olivier De l institution l tablissement Le cas des coll ges de banlieue Les coll ges de banlieue affrontent des situations extr mes mais ils ne sont pas des exceptions et la violence prend des aspects diff rents selon les circonstances Dans les quartiers d favoris s elle s exprime par des actes de d gradation et d agression elle est physique et expressive Dans les beaux quartiers la violence s exprime par la comp tition entre les l ves et l angoisse de chute Elle est plus silencieuse et plus sournoise mais elle a les m mes capacit s de destruction du sujet L cole n est que le reflet de la soci t qui elle ne peut plus pr tendre contr ler dans sa totalit les processus d int gration et de socialisation des individus Robert Ballion souligne galement que quelle que soit la cat gorie d tablissement dans laquelle peut tre plac un lyc e certains s en sortent mieux que d autres Une enqu te a d montr que ces tablissements suscitent la mobilisation des personnels l affirmation d un style de direction beaucoup plus directif qui fait que ces provi
237. lis es coles professionnelles sup rieures ne donnent pas lieu une r colte syst matique et ne sont pas non plus r pertori es dans une base de donn es unique Aussi nous ne retiendrons ici que les jeunes de 15 18 ans Pour ces derniers la pro babilit d avoir entam des tudes tertiaires est tr s faible puisqu en principe pour pouvoir suivre une telle formation il faut d abord avoir termin avec succ s une for mation secondaire postobligatoire qui dure g n ralement 3 5 ans apr s la sortie du Cycle d orientation EISNER M Jugendkriminalit t und immigrierte Minderheiten im Kanton Z rich in Commission f d rale pour la jeunesse Les jeunes cogneurs ou souffre douleur Berne CFJ 1998 pp 26 33 LA SITUATION SOCIALE DES JEUNES A GENEVE Taux de scolarisation 84 3 83 2 84 3 84 3 dont scolarit obligatoire 11 2 11 5 12 1 12 1 dont secondaire 2 g n ral 46 9 50 7 55 2 56 3 dont apprentissage 24 8 19 6 16 4 15 1 Source Service de la recherche en ducation Parmi les 15 18 ans plus des quatre cinqui mes sont encore scolaris s et ce taux reste tr s stable depuis plus d une d cennie La r partition des jeunes selon les trois principales fili res de formation permet de mettre en vidence une volution importante La formation professionnelle par apprentissage en emploi ou en cole voit sa fr quentation diminuer sur la p riode consid r e 9 7 points
238. lisation du territoire conduisant l exclusion d autres usagers racisme humiliations li es au non respect d une autre identit culturelle On notera aussi l existence de bandes de jeunes organis es locales ou r gionales jouant sur l anonymat Le manque de communication entre les jeunes entre les adultes entre jeunes et adultes favorise l anonymat et facilite la transgression des r gles Faute de conqu rir une reconnaissance sociale en pouvant affirmer leur identit cer tains jeunes cherchent attirer l attention en prenant des risques en transgressant les r gles en affrontant violemment ce qui symbolise l organisation sociale et la force publique UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE Le travail de r seau est exp riment depuis de nombreuses ann es Parmi les exp riences r alis es r cemment la mise en place d actions de m diation de quartier la Jonction les collaborations entre associations et institutions locales pour l organisa tion d une quinzaine Dialogue interg n rations Versoix la collaboration active des centres concern s la constitution des groupes ressources des r seaux sociaux int gr s des Acacias et des Avanchets Service des loisirs de la jeunesse SLJ La Charte des droits de l enfant dans le sport guide la politique d action du SLJ aupr s des moniteurs et clubs sportifs La Charte du fair play est le fil conducteur de
239. lle du No Future que lan aient les Sex Pistols en 1977 Elle qualifie son avenir non sans un certain humour d Assedic Park Elle souhaite d autres perspectives que celle de l imm diat elle revendique le droit de planifier son avenir Mais au fur et mesure que l appui des institutions se d robe arrive une angoisse diffuse et pr sente De l amour infect au ch mage fatal com ment d fier son anxi t face un avenir qui n assure rien Alors la violence peut appara tre comme une forme de r action face l incompr hension et l insolence de ceux qui n ont jamais v cu ces situations Les conduites risques se multiplient dans la jeunesse et prennent une grande diver sit de formes tentatives de suicide toxicomanies d fis l autorit pratiques extr mes dans le domaine sportif etc Elles sont une tentative de s affirmer de don ner une signification une existence personnelle mise en d faut par la soci t Si ce mal de vivre est largement ressenti au sein de la jeunesse il prend une forme forc ment plus aigu chez les jeunes qui vivent dans un contexte o se cristallisent les fac teurs d exclusion ces quartiers d exil et ces cit s o s enracinent le ch mage et les emplois pr caires la mis re et les in galit s sociales criantes le racisme et l intol rance les d r gulations sociales et la d linquance la disqualification sociale des familles et le transfe
240. lle qui clate r guli rement dans les banlieues de Lyon de Paris ou de Marseille Mais se r f rer la France permet sans doute de comprendre des pro cessus sociaux qui sont l uvre chez nous aussi tout en sachant qu il faudra tou jours ramener aux justes proportions genevoises un effet de grossissement et de radi calit des probl mes des jeunes qui gal rent dans les quartiers sensibles Certaines expressions plac es dans l chelle d valuation par L Bui Trong voquent sans doute une logique de guerre civile attroupement vindicatifs invasion du com missariat attaque ouverte jets de cocktails Molotov etc Et il est vrai que les meutes les plus violentes rel vent de la gu rilla urbaine Mais une autre lecture de l chelle est possible une lecture entre les lignes par rap port l environnement social de la violence urbaine Au degr 1 de l chelle les indi cateurs de la violence concernent entre autres le march des biens razzias dans les commerces voitures vol es racket d pouille Dans la cit les jeunes ont donc un rapport avec le commercial Aux degr s 2 8 le commercial dispara t la violence s exprime d abord contre les porteurs d uniforme contre les militaires ou contre le commissariat de police C est dire en creux que l environnement social du quartier que connaissent les jeunes comprend des commerces et les forces de l ordre Autre ment dit les quipements
241. lt des sciences sociales et politiques Institut des sciences sociales et p dagogiques 1997 p 3 115 116 VIOLENCE ORDINAIRE L examen de cette abondante documentation r serve cependant quelques surprises Ainsi dans la plupart des cas la violence l cole est abord e uniquement sous l angle de la violence des l ves bagarres vandalisme injures etc En revanche les situations de violence exerc e par des enseignants sur des l ves gifles insultes etc la violence institutionnelle sanctions obligations etc ou encore les stimula tions scolaires certaines formes d agressivit sont le plus souvent purement et sim plement ignor es Il n est pas possible d aborder statiquement les probl mes de violence puisqu ils ont n cessairement une dimension dynamique interactive relationnelle Dans le cadre scolaire cela signifie donc qu il est indispensable de prendre aussi bien en consid ration les relations entre l ves les relations des enseignants avec les l ves celles des directions avec les enseignants les rapports avec les parents etc Par ailleurs il importe aussi de tenir compte des sp cificit s qui caract risent les institutions d en seignement par exemple le fait que l valuation des performances scolaires a des effets de tri social Et puis surtout il est n cessaire de saisir les repr sentations les perceptions les significations diff rentes que peuvent rev ti
242. lus vieux c tait un clodo de quarante ans ANNEXES Q Il y avait un clodo aussi R Ouais c tait le maillon faible D ailleurs quand des gars ont voulu s installer ils lui ont d fonc la porte et lui ont pris son logement Q Ah il y a des prises d appartements de force R Claro que si Q Et le mobilier alors R De toutes fa ons le mobilier des squats Les trois quarts du temps ils le ramas sent dans la rue quand c est pas dans les poubelles Si t as des trucs de valeur tu les laisses pas dans les squats A ce moment de l entretien nous avons arr t l enregistrement pour faire une pause d un quart d heure Q Est ce que tu as l impression qu il y a cr ation d une identit commune dans ton squat Genre Nous les squatters R Non chez nous a se passe par tages C est tout par strates Q Il faudrait quand m me que je passe un jour As tu l impression d innover un mode de vie R Ben innover non pas tellement pr curseur ventuellement mais bon moi je ne m en occupe pas du tout Mais je sais que tu en trouveras quelques uns qui sont plus pr occup s par la question Ils se mettent en valeur comme ils peuvent mais quant moi non Tout ce que je peux dire c est que j aimerais pas tre en voie d extinction apr s Q Quel est le rapport de ton squat avec l ext rieur Quelles relations avec le quartier R Tu sais un squat la limite c e
243. machins un peu New Age Ca marche bien Pour les femmes le tarot Q Il y a quoi comme proportion homme femme R a d pend des squats Q Le tien R Majorit d hommes Dans le niveau dans lequel j volue clair c est des hommes Deux trois copines a n arr te pas de circuler et elles ne restent pas forc ment long temps quoi Q Les hommes restent et les femmes gravitent autour R De ceux avec qui je suis oui Maintenant je pense que la majorit est masculine tout simplement parce que tout ce qui est associ l ordre la propret a cadre beaucoup moins avec les femmes Q Tu as amen le sujet de l ordre et de la propret qu en est il R Un d sastre Clair un d sastre Il y a plusieurs raisons maintenant savoir laquelle prime le plus Moi ce qui me d range le plus c est qu il y a des merdes de chien partout parce que tout simplement il y a des gens qui ont des chiens et qui ne sont pas foutus de les duquer Bon c est clair si t as un chien qui pisse t as tous les autres qui s y mettent aussi moins que le ma tre soit juste c t pour lui foutre un coup de pied Donc chaque matin tu te l ves t as des merdes partout t as des pisses parfois t as des gerbes Un temps on trouvait des seringues a d pend les p riodes mais pour moi c est un endroit o ce genre de laxisme de situations se trouvent fr quemment 217 SL RE 218 VIOLENCE
244. manque de rep res aussi Violence ordinaire A l vidence on assiste une m tamorphose de la violence En quelques ann es on est pass de la d linquance crimes et d lits aux conflits de civilit s c est dire aux cons quences de l affrontement entre des conceptions et des normes divergentes relatives aux compor tements quotidiens Il en r sulte pour tous un sentiment d ins curit puisque plus rien n est pr visible et s r pas m me les comportements d autrui Cet ouvrage est une version remani e de la deuxi me partie du rapport La violence des jeunes en milieu urbain rendu au Conseil d Etat de Gen ve par un coll ge d experts Il analyse l mergence de conflits de civilit s dans la cit et propose l intention des d cideurs des duca teurs et des professionnels des services sociaux une approche innovatrice d coute et d analyse comme pr alable toute d marche pr ventive Michel Vuille Dominique Gros et collaborateurs Ris R publique et Canton de Gen ve D partement Service de l instruction publique de la recherche ISBN 2 940238 04 9 Ft a
245. ment L objectif de cette valuation est de faire le point sur la situation actuelle de la politique sociale du logement Gen ve plus particuli rement sur l encouragement la construction d immeubles subventionn s Ce rapport rappelle dans son introduction les objectifs de la politique sociale du loge ment Gen ve en trois points promouvoir la construction de nouveaux logements fournir des logements loyer abordable pour des locataires ayant de faibles revenus n M morial du Grand Conseil 1993 p 4915 12 Idem p 4917 4918 121 Commission externe d valuation des politiques publiques Politique sociale du logement valuation de l encou ragement la construction selon la loi g n rale sur le logement Gen ve CEPP 1997 159 160 VIOLENCE ORDINAIRE ou appartenant la classe moyenne fournir des logements ayant des standards de qualit et de confort comparables au march libre Dans son analyse la Commission externe d valuation des politiques publiques s est attach e tablir un diagnostic de la situation en 1996 qui concerne les immeubles construits durant les cinq ann es pr c dant l tude Dans leur conclusion les experts de la Commission estiment que le premier et le troisi me objectifs promouvoir la construction et fournir des logements de qualit sont atteints ils consid rent en revanche que ce n est pas le cas pour le deuxi me fournir des logements abordables
246. ment de leurs tendances agressives ils peuvent aussi en venir reconna tre le carac t re effrayant de ces tendances Seul ce genre de prise de conscience peut aboutir quelque chose de mieux que le refus et le refoulement d une part l explosion d actes violents d autre part L ducation ainsi peut donner l enfant la conviction que par mesure d autoprotection et pour viter les exp riences effrayantes il doit traiter de fa on constructive les tendances la violence les siennes et celles d autrui Pour revenir sur la n cessit de mettre en place des collaborations entre les divers intervenants traitant de pr s ou de loin de la violence des jeunes rappelons un ensei gnement que Rojzman a retir de sa pratique Analysant le d veloppement de la violence dans les banlieues fran aises l auteur craint qu elle ne parte en spirale La violence est telle qu elle risque de conduire la d sint gration sociale ou m me selon l auteur la guerre civile Chaque jour il voit la situation se d grader et les sen timents de haine grandir Peut tre ne connaissons nous pas encore de telles situations Mais un des rem des propos s par Rojzman doit tre m dit et peut tre appliqu titre pr ventif Selon lui il est urgent de produire de l intelligence collective dans le corps social Il faut aider les gens communiquer mettre en place une information circulante Mais il faut aussi combat
247. mes de violence quelques uns parmi eux se sont donc regroup s pour agir de concert dans certaines situations Puis sur invitation de la Direction g n rale de l Office de la jeunesse le Groupe de liaison pr vention jeunesse a t cr en novembre 1994 Et sa pr sidente actuelle Mme Claire Rihs appartient pr cis ment la DGOJ Suite au choc bien r el des violences urbaines de mai 1998 Gen ve il est normal que nombre de commissions coll ges associations et groupes divers planchent sur les grandes questions soulev es aussi bien par les manifestations organis es par 1 AMP contre POMC que par les d bordements attribu s aux tr s jeunes casseurs Comme on vient de le relever le GLPJ assure depuis un peu plus de quatre ans de multiples pr ventions jeunesse mais l exception du Point et de la police gene voise sans vraie sp cialisation dans le domaine de la violence des jeunes Sous la pression de l v nement Mai 98 et des inqui tudes suscit es dans l opinion publique le DIP et la DGOJ ont d s la rentr e scolaire d cid la cr ation d un nou veau groupe de pr vention savoir le groupe de travail Pr venir la violence Groupe de liaison pr vention jeunesse GPLJ Le statut du groupe est ce jour encore officieux mais le GLPJ est apparu publique ment et avec force lors du Salon national de la pr vention des d pendances Bienne 22 24 avril 1998 1 Dans un fascic
248. mises mort r alistes moins ces jeux paraissent acceptables Les joueurs Plusieurs tudes ont t men es en France en Allemagne aux Etats Unis et un nombre lev d ouvrages et d articles sur le th me jeu et violence ont t crits Psychologues sociologues et philosophes tudient ce ph nom ne au moins depuis les ann es 70 Une des qualit s de l activit ludique constatent les chercheurs est justement l agon le combat pour gagner il faut vaincre l adversaire de jeu Les jeux vid o violents ont ils des effets n fastes sur les joueurs A l heure actuelle il n y a pas de r ponse d finitive Les tudes empiriques qui mesurent l impact de ces jeux sont rares et conduites sur de trop petits groupes pour que leurs conclusions soient significatives De surcro t les variables ma triser dans ce genre d tudes sont complexes type de jeu statut du joueur nombre d heures de jeu etc On rep re toutefois quatre orientations relatives au lien entre jeu vid o et violence Elles ne sont pas concordantes puisque le lien est positif pour les deux premi res et n gatif pour les autres Th orie de l imitation les jeux vid o encouragent les tendances agressives des joueurs Th orie de l habitude le joueur confront des sc nes violentes s y accoutume et devient ainsi indiff rent la violence dans la vie r elle Th orie de l inhibition la repr sentation de la violence provo
249. mocratiques C est le r le de r gle ments d cole ou de classe et de conseils d cole et de classe dans lesquels les enfants et les jeunes ont acc s la parole et sont entendus comme des partenaires des citoyens capables d exercer des droits M diation scolaire L chec partiel ou total de plusieurs programmes de m diation scolaire dans des can tons romands est peut tre li l absence de structures civiques ad quates pour mettre en uvre et respecter les droits des jeunes et les droits des enseignants La m diation scolaire peut se d velopper condition que les droits des uns et des autres puissent s exprimer et tre reconnus Dans ces conditions la m diation a certaine ment un r le important comme instrument d apprentissage de la r solution des conflits Sensibilisation et information diverses activit s telles que cours anima tions pi ces de th tre sur les th mes de la violence et de la r solution de conflits peuvent tre envisag es Ici encore elles pourront jouer un r le pr ventif dans la mesure o elles accompagnent un projet d ducation la citoyennet et aux droits de l enfant Dans le cas contraire on peut craindre des d rives et d rapages tels que stigmatisation des jeunes sentiments d impuissance ou d clenchements de violence en r ponse la violence mise en sc ne Dans une note pr liminaire r dig e en juillet 1998 le directeur du Service de sant de la jeu
250. n vidence le caract re honteux induisant le non dit et la difficult de discerner entre le s rieux et le jeu ce qui a amen l anonymat des questionnaires Le bullying ne rel ve pas de la violence telle qu elle est d finie en France par exemple par Debarbieux Il est intentionnel mais il ne peut pas tre class parmi les crimes et d lits et d autre part il ne constitue pas une incivilit dans la mesure o il oppose deux individus particuliers et non une population l ordre publique il rel ve en effet plut t de la raison du plus fort que de la d sorganisation sociale Des situations dans lesquelles un ou plusieurs l ves prennent pour cible un l ve donn et p riodiquement le la soumettent la moquerie aux menaces au harc le ment aux agressions physiques l isolement social etc en profitant de son ins cu rit de sa crainte et de ses difficult s personnelles demander de l aide Dans le pr sent rapport on admettra que le bullying est l origine de bagarres indi viduelles d finition classique restreinte mais qu il peut aussi tre l origine de bagarres collectives d finition tendue F3 violence physique crimes et d lits Chesnais 1981 auquel on a d j fait r f rence sous F1 indique que la violence au sens strict la seule violence mesurable et incontestable c est la violence physique C est l atteinte corporelle directe entre les perso
251. n aurait trouv redire parce qu ils laissaient des espaces communs pendant la journ e d autres se bougeaient tellement le cul pour les autres que c tait facilement accept Q Au niveau de l autogestion vous avez d fini quelque chose Par exemple pour les poubelles la cage d escalier R L autogestion elle est d plorable Il n y a pas d autogestion Il y a de l auto r ac tion ventuellement Quand c est trop sale il y en a un qui p te les plombs alors soit il nettoie soit il part Moi a m est arriv plusieurs fois de nettoyer le couloir J ai sur tout fait a au d but a c est un truc qui n est pas mal avec le roulement tu fous un peu la pression sur les nouveaux tu les fais travailler quoi Q Alors au d but t as travaill et maintenant tu te reposes sur les autres R Exactement Moi j ai bien d l gu toutes ces conneries Je me suis bien montr en train de balayer j ai bien gueul sur ceux qui foutaient rien Maintenant j en fous plus une Au moins juste devant chez moi c est propre Le reste de l escalier il vaut ce qu il vaut Q Mais bon c est pire si t es au 6 Il y a un ascenseur R Non non Q Chez nous aussi on a ces probl mes Ils n ont pas nettoy pendant 6 mois on a aussi les pipis de chats et les vomis du voisin qui rentre bourr Il n y a pas que dans les squats qu il y a ces probl mes Mais bon nous on paye 1500 francs
252. n 1968 Des manifestations violentes se d roulent d s 1964 sur les campus am ricains les slogans d noncent le syst me in galitaire qui opprime en particulier les Noirs et les minorit s hispaniques on s oppose la guerre du Vietnam au Pentagone l imp rialisme US etc Le mouvement yippie pr tend vouloir troubler le sommeil sans r ves de l Am rique En 1968 la contestation tudiante gagne l Europe enti re notamment l Allemagne la France et la Tch coslovaquie mais aussi la Chine Pour ses protagonistes et ses analystes le mouvement tudiant de mai 68 s inscrit bien dans le sillon creus par le mouvement ouvrier gr ves contestation du pouvoir politique en place projet r volutionnaire violence brutale des affrontements avec les forces de l ordre au cours des manifestations de rue etc mais il r v le les contra dictions de la soci t industrielle et les nouveaux conflits qui sont au c ur de cette soci t Mouvement critique qui va du gauchisme diverses expressions contre cul turelles le mouvement tudiant est r ellement prot iforme Ses revendications majeures peuvent n anmoins tre r sum es travers deux id es programmatiques changer la soci t et changer la vie Mais le d nominateur commun la base de cette formidable mobilisation d nergie est sans conteste de se lib rer des cadres contrai gnants de l ordre ancien cours camarade le vieux monde est derri re
253. n et M6 seront tenues d avertir le public par une signal tique commune bas e sur trois cat gories de programmes Comporte certaines sc nes susceptibles de heurter le jeune public diffusion exclue dans les programmes pour enfants le rond n est incrust sur l cran que le temps du g n rique A Interdit aux moins de 12 ans diffusion apr s 22 heures totalement prohib e les mardis vendredis samedis et veilles de jours f ri s M Interdit aux moins de 16 ans diffusion apr s 22h30 Les films pornos ou d extr me violence sont interdits sur les cha nes en clair Premier pataqu s Arte franco allemande passe outre et Canal fait bande part Elle ajoute la confusion g n rale en lan ant sa propre signal tique bas e sur cinq cat gories le 1 novembre elle choisit des ronds l o les autres optent pour le carr des carr s quand les autres usent de triangles et de ronds Le CSA pr sente ce dispositif comme une premi re mondiale Il suppose une responsabilit accrue des diffuseurs qui promettent de constituer des comit s de visionnage internes et pr tend donner aux parents les moyens de jouer leur r le Mais il reste vasif sur les ventuelles sanctions DE LA VIOLENCE DES IMAGES A L ECRAN Les cha nes s engagent galement ne plus diffuser de bandes annonces de programmes violents certaines heures A suivre de pr s Sans illusion Jeu et violence e Kill to win e Bang Ba
254. n notera encore qu un accueil scolaire est organis par le SCAI Ch telaine en col laboration avec Le Point L accueil scolaire est ouvert des jeunes filles et jeunes gens de quinze vingt ans en difficult sur le plan social familial ou m dical et qui sont de ce fait dans l impossibilit de suivre une scolarit plein temps Il y a en gros dans les coles de culture g n rale deux populations d l ves la pre mi re qui se pr pare une formation et une insertion professionnelle future et une autre cat gorie de jeunes qui ayant termin la scolarit obligatoire ne parviennent pas entreprendre une formation professionnelle pour des raisons diverses Ces jeunes proviennent g n ralement du Cycle d orientation de 9 G non promus classe atelier classe d accueil ou des coles de formation pr professionnelle ou des classes d accueil du postobligatoire Compte tenu de cette double vocation des coles de culture g n rale elles conden sent en quelque sorte mais de mani re plus manifeste que dans d autres lieux les LE SYSTEME SCOLAIRE GENE VOIS FACE A LA VIOLENCE antinomies du syst me par exemple efficacit versus convivialit ou comp tition versus coop ration C est dire en d autres termes que les personnels de ces tablis sements sont confront s des questions scolaires mais aussi des questions fami liales et sociales des questions sanitaires des questions conom
255. n politique se trouvait d plac e vers de nouveaux lieux de probl matisation que Foucault qualifiera de quotidien JI s agissait bien de changer la vie mais au sens de changer sa vie de changer son rapport soi m me et aux autres travers ce qui nous lie nous m mes et aux autres dans la vie quotidienne Interm de au sujet de la civilisation des m urs Avant de passer aux auteurs contemporains pour aborder la red finition des rapports entre violence et soci t dans le temps pr sent il faut voquer la th se incontournable 7 EWALD F Foucault La question du pouvoir Magazine litt raire 1996 op cit FOUCAULT M Surveiller et punir Paris Gallimard 1975 L Arch ologie du savoir Paris Gallimard 1969 INTRODUCTION de N Elias qui porte pr cis ment sur la civilisation des m urs sous nos latitudes processus inscrit dans une tr s longue p riode Elias tudie l volution des m urs au niveau des comportements et de la sensibilit cela d s la fin du Moyen Age jusqu nos jours Selon lui le jeu des rapports sociaux constitue l agent moteur du processus de civilisation les deux concepts cl s permettant de comprendre cette volution sont la sociogen se et la psychogen se La th se d Elias donne une cl pour la compr hension des r actions de notre soci t face la violence En effet le processus de civilisation des m urs sous tend chez l individu l apparit
256. n relation des actions li es la jeunesse Un potentiel de collaboration merge progressivement se manifestant par la ren contre de tous les partenaires communaux li s aux questions de jeunesse qui jus qu alors travaillaient s par ment Mais ce qui va permettre la convergence de tous ces acteurs et l mergence d un r seau entre ces partenaires est la situation probl matique qui suit le refus d attribution des pavillons scolaires recrudescence du van dalisme contre les biens du domaine public avec notamment la mise sac de ces pavillons alors encore occup s par des classes de l cole primaire Suite aux d bordements commis au printemps 1993 on parle de violence en g n ral mais la pierre d achoppement est bien l attitude de certains jeunes qui se voient qua lifi s de zonards et de fauteurs de troubles Les partenaires du r seau sont convoqu s pour faire le point que faire comment pr venir comment enrayer ce ph nom ne de vandalisme qui p se lourd dans le budget communal et qui surtout entra ne des ten sions entre les g n rations La d cision est prise d organiser une quinzaine d information et de pr vention sur la violence intitul e Violence droit de r ponse La volont est de d passer la simple focalisation sur une violence symptomatique et d essayer de comprendre Les tra vailleurs sociaux du centre de loisirs apparaissent comme les seuls adultes ayant maintenu une relation de
257. naires du quartier ou de la commune 2 le travail en r seau et la coordination des actions 3 la d finition et l application collectives des r gles du mieux vivre ensemble Dans le pr sent chapitre on va reprendre certains de ces points en d veloppant quelques analyses au sujet du traitement de la violence dans un espace qu on nom mera communaut s ducatives parents habitants du voisinage milieu associatif police etc la communaut la plus proche du milieu scolaire qui g re les faits de violence produits dans l cole autour de l cole contre l cole et dans le quartier dans la commune proches Ce choix est bien entendu dict par le contenu de ce qui pr c de mais aussi par la configuration de facteurs et de concepts pr sent e dans notre base th orique en par ticulier les facteurs F4 d terminants sociaux et culturels de la violence F5 vio lence institutionnelle et F6 gestion de la violence dans l tablissement scolaire On sait que certaines formes de violence maltraitance p dophilie inceste viol sadisme etc sont commises par des adultes l encontre d enfants et d adolescents on sait aussi que des enfants ou des jeunes manifestent une violence pathologique l cole ou dans leur cadre familial Or m me si ces types de violence sont particu li rement graves et qu ils sont depuis longtemps pris en charge Gen ve sur les plans institutionnel et professionnel
258. nalit sociale chez Freud e hypoth se N 2 la configuration de notre univers de crise contemporain indivi dualisme anomie comp tition souffrance etc conduit une red finition du rapport entre violence et soci t rapport qui n entra ne plus n cessairement le d veloppement du lien social et le renforcement de la coh sion sociale au niveau de la soci t globale Selon notre hypoth se N 2 a configuration de notre univers de crise contemporain conduit une red finition du rapport entre violence et soci t La compr hension de cette red finition passe nos yeux par la prise en compte de deux types d indicateurs plus ou moins convergents et interd pendants e des indicateurs de changement puis s dans les domaines de la philosophie de la connaissance des id es et de la pens e INTRODUCTION e des indicateurs du changement social construits par les scientifiques des sciences humaines en partant par exemple de la crise de l Etat providence des nouvelles pr carit s et injustices sociales Pour orienter le questionnement dans le sens de la m tamorphose du rapport entre violence et soci t on esquisse des pistes de r flexion sur les transformations du sys t me social partir des quatre expressions suivantes mont e de l individualisme de l anomie de la comp tition et nouvelle question sociale La violence au c ur de la soci t industrielle canalis e ma trisable Pour e
259. ne grande importance dans son uvre l agressivit pulsion de destruction au sadisme et au masochisme Mais il fait du complexe d dipe l une des pi ces ma tresses de la psychana lyse L dipe signifie que le petit gar on s ducteur est pr t tuer son p re pour poss der sa m re ardemment convoit e Pour Freud le surmoi est l h ritier du complexe d dipe car il se constitue par int riorisation des exigences et des interdits parentaux Eu gard l volution des travaux de Freud Carine Baudet livre cette pr cision Ce n est qu en 1920 qu appara t un v ritable antagonisme pulsionnel travers l entier remaniement de l ensemble de la th orie des pulsions La libido signifi e par les pulsions sexuelles devient pulsion de vie laquelle Freud oppose la pulsion de mort Ainsi cette pulsion de mort tend d sint grer les unit s vivantes en les ramenant un tat inorganique Freud tendra ces consid rations la soci t prise dans son ensemble travers son ouvrage Malaise dans la civilisation Il affirme que le processus de civilisation et l orga nisation sociale au service des pulsions de vie b n ficient de la pulsion de mort en la transformant en agressivit tourn e contre les trangers agressivit qui est donc aussi source d unit pour le groupe Qu il s agisse de guerre tuer l ennemi de r volution tuer l exploiteur ou le tyran de conflit dipi
260. nes et les enfants que comme des membres actifs en devenir qu il s agit d duquer on tend renoncer voir en eux des acteurs part enti re qui d veloppent des compor tements et des strat gies d adaptation La CFJ ne peut que constater l inexistence d une v ritable politique de la jeunesse qui prenne en compte tous les niveaux et dans tous les domaines la situation les besoins et les attentes de la jeune g n ration Enfin la CFJ d plore l incapacit de la classe politique formuler des visions et des choix de soci t qui offrent de r elles perspectives d int gration et de d veloppement la jeune g n ration Th se 2 En r duisant la violence un ph nom ne juv nile les t nors de l conomie nient la violence contenue dans les rapports conomiques L conomie de march fait de la combativit et de la performance des valeurs de r f rence qui sont inculqu es d s le plus jeune ge et qui s expriment dans tous les domaines de la vie famille cole sport culture et travail La CFJ est convaincue que l volution de la violence peut tre largement imputable la marginalisation l exclusion et aux in galit s sociales et conomiques Le monde de l conomie ne s inqui te de la violence finalement que lorsqu elle porte atteinte au principe de la propri t et de la s curit mat rielle Th se 3 Quant au monde des adultes d une mani re g n rale il
261. nesse fait encore quelques remarques parmi lesquelles on retiendra que l cole joue un r le central par rapport la violence e elle est un lieu de vie en soci t e elle peut tre un lieu d apprentissage de la non violence e c est un lieu privil gi d ducation la citoyennet l apprentissage des r gles des droits de la justice et de la r solution pacifique des conflits UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE e elle peut tre un lieu de violence Les violences institutionnelles peuvent jouer un r le important dans le v cu des enfants et interf rer avec leur d veloppement social Respect des droits et des besoins des jeunes La violence na t souvent d un sentiment d exclusion ou de non respect des besoins des jeunes La pr vention de la violence ne peut se concevoir qu partir du moment o les droits de chacun sont clairement nonc s et respect s C est sur cette base que peuvent se greffer utilement des programmes sp cifiques de pr vention ou de d ve loppement de comp tences L cole est un lieu privil gi pour l ducation la citoyennet celle ci suppose l ex p rience de l exercice des droits civiques 1 conseil de classe conseil d cole 2 r glement d cole 3 le droit du jeune tre cout et entendu dans toutes les affaires qui le concernent cela comprend un droit de recours dans les d cisions disciplinaires ou scolai
262. ng you re dead e Schlage und gewinne e Peng peng du bist tot e Abattre pour gagner e Pan pan tu es mort Le d bat sur la violence des contenus de certains jeux vid o fait rage Pour mieux cer ner et analyser les rapports traditionnels et nouveaux entre Jeu et violence le Mus e suisse du jeu La Tour de Peilz a pr sent de mai septembre 1998 une exposition sur le th me Abattre pour gagner Etant donn l importance nos yeux de cette exposition pour clairer l cran de la violence on souhaite faire une place assez large aux r flexions que les organisateurs ont livr es pour guider le spectateur travers les images de la guerre en jeu du d but du XIX si cle nos jours La violence a une connotation n gative dans notre soci t qui entend l viter et m me l radiquer Si le seuil de tol rance vis vis de la violence est tr s bas actuel lement il n en a pas toujours t ainsi Au d but du si cle images et r cits montrent qu un ma tre d cole corrigeait couramment un l ve en le battant chose qui tait alors totalement admise Aujourd hui encore certaines formes de violence sont accept es par exemple celle des forces de l ordre On le constate l appr ciation de la violence est fonction de l poque et du lieu Contenu des jeux Les jeux vid o contenus violents restent minoritaires dans la production plurielle de jeux vid o mais il est vrai qu ils
263. nnes elle rev t un triple caract re brutal ext rieur et douloureux cit par Michaud 1998 La violence physique telle qu elle est codifi e par le droit p nal voies de fait coups et blessures agression viol mise en danger de la vie d autrui etc est en effet la vio lence la plus visible la plus spectaculaire Mais elle n est heureusement de loin pas la plus fr quente dans les tablissements scolaires et son augmentation n a pas pu tre prouv e au cours de ces derni res d cennies MORENO J M Le c t sombre de l cole politique et recherche sur le comportement antisocial dans les coles espagnoles Revue fran aise de p dagogie N 123 1998 pp 63 71 S L 19 80 VIOLENCE ORDINAIRE La population d l ves la plus concern e en France est d abord celle du coll ge et Gen ve celle du Cycle d orientation il s agit donc d adolescents En revanche la violence physique est plus rare l cole primaire si on fait exception de la tradition nelle bagarre de cour de r cr ation bagarre dite de socialisation entre petits m les La violence physique n est pas r p tons le celle qui se trouve au centre des pr oc cupations actuelles en Europe alors qu elle l est aux Etats Unis o la situation dans certaines villes et dans certains quartiers est autrement plus grave Mais m me s ils sont peu nombreux en milieu scolaire les crimes et d
264. nons tre encore plus efficaces que nos concurrents Cette guerre pratiqu e sans recours aux armes du moins en Europe passe quand m me par des sacrifices individuels consentis par les personnes et des sacrifices collectifs d cid s en haut lieu au nom de la raison conomique Que la guerre conomique soit souhait e par certains dirigeants n a rien d nigmatique et je ne crois pas qu elle soit le fait d un aveuglement mais plut t d un calcul et d une strat gie Que la machine de guerre fonctionne en revanche suppose que tous les autres ceux qui ne sont pas les d cideurs ou au moins la majorit d entre eux apportent leur concours son fonctionnement son efficacit et sa long vit ou qu en tout cas ils ne l emp chent pas de poursuivre son d ploiement Notre hypoth se consiste en ceci que depuis 1980 ce n est pas seulement le taux de ch mage qui a chang ce serait toute la soci t qui serait transform e qualitativement au point de ne plus avoir les m mes r actions que nagu re Pour tre plus pr cis nous visons sous cette formule essentiellement une volution des r actions sociales la souffrance au malheur et l injustice Le probl me devient alors celui du d veloppement de la tol rance l injustice 3 DEJOURS C Souffrance en France La banalisation de l injustice sociale Paris Seuil 1998 INTRODUCTION Du culte de la performance l individu
265. nquille et de ne pas me casser les pieds Un mini mum dormir et tre au chaud Moi je ne le vois pas plus loin que a mais je sais que d autres personnes le voient comme un m tier en soi Q Dans ton squat Ouais ils finiront par squatter la plan te si on leur permet J aimerais savoir comment a se passe chez toi au niveau de la vie communautaire Sois plus sp cifique Q R Est ce qu il y a des espaces communs ANNEXES R Il y a plusieurs espaces communs un peu comme des cercles concentriques Il y a en g n ral le premier espace commun qui est le bas Dans le n tre il y a aussi au dernier tage des grands appartements qui servent se rencontrer Mais dans ce genre d apparts pas tout le monde s y retrouvait au m me moment pour les m mes raisons Mais bon c est le genre cinq heures heure de l ap ro tu passes t es le bienvenu quoi A 11 heures du soir pas forc ment par exemple si t es jeun et que tu as 15 tripp s au milieu tu vas tre mal moins de faire comme eux Tu dis bonjour tu restes 5 minutes et tu repars De toute mani re tu te sens pas ta place Q Il y a des groupes de musique de production spontan e R Oui le week end souvent Mais des trucs vraiment travaill s non Ils jouent presque tous d un instrument mais bon c est d velopp jusqu un point et dire si a vaut quelque chose c est autre chose Il y a des jongleurs djemb s des
266. ns un projet de m diation par les pairs dans 135 136 VIOLENCE ORDINAIRE un Cycle d orientation de Fribourg un sociologue associ un projet de pr vention de la police et des repr sentants des directions de l enseignement secondaire post obligatoire du Cycle d orientation et de l Office de la jeunesse La r flexion sur la pr vention de la violence pourrait s inscrire dans le projet Ecole en sant de l Office f d ral de la sant publique L Office f d ral de la sant publique a fait r cemment un appel pour des projets intercantonaux de pr vention de la violence bas e sur la m diation scolaire Le Dr Dani le Lecomte m decin respon sable de l ducation pour la sant au SSJ a t mandat par le DIP pour repr senter le D partement dans ce projet Les changes pourraient ainsi d boucher sur un pro jet de pr vention de la violence r unissant les ordres d enseignement du secondaire et des partenaires d autres organismes et autres cantons Parmi les points principaux d j voqu s dans ce groupe on peut citer e __ L importance d avoir une continuit des actions enfantines primaires CO PO e Nepas oublier le probl me des jeunes en rupture particuli rement touch s par les ph nom nes de violence ne pas focaliser les actions seulement sur l cole Dans les coles ren gocier les chartes chaque ann e donner chaque l ve la possi bilit d exprimer son d saccord
267. nt Les jeunes ont ils la haine N 11 octobre 1998 VIOLENCE ORDINAIRE D s lors le d fi est de r fl chir un double carrefour le premier minemment du catif est celui des g n rations des rapports entre jeunes et adultes et le deuxi me concerne les rapports de la violence juv nile avec la crise qui d une mani re non seu lement visible mais aussi sournoise est l uvre dans nos soci t s Norberto BOTTANI Directeur du SRED PREAMBULE Pr ambule Sur d cision du Conseil d Etat un coll ge de trois experts a t constitu en juin 1998 ayant pour mission de rendre un rapport sur la violence des jeunes en milieu urbain la lumi re des v nements survenus Gen ve en marge des manifesta tions contre la r union interminist rielle du 50 anniversaire de l Organisation mon diale du commerce OMC Le double objectif de ce mandat consistait d une part mettre en vidence les rai sons probablement multiples de ces d bordements d autre part proposer des pistes de solutions dans une perspective de pr vention Les experts taient invit s d velopper leur r flexion autour des deux axes suivants 1 le d roulement des manifestations de rue de leur gen se leur impact dans la ville et dans les m dias 2 la m tamorphose de la violence dans les rapports individuels et sociaux au sein des soci t s contemporaines En vertu des int r ts et des domaines
268. nt affaire aux UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE m mes bandes de jeunes notamment lors des discos la Maison de quartier des Asters Le Rado Versoix et le centre de loisirs des P quis sont entr s dans ce petit groupe Cette d marche n a pas t initi e par la Commission cantonale des centres de loisirs CCCLR En fait les partenaires taient en place tels Le Point contact par les Asters et l EPIC contact e par les P quis Ainsi a pris forme le noyau de base A raison de trois s ances par an les difficult s rencontr es et les informations ont t mises en commun avec description des jeunes mention de leur nom et de leur provenance D s la quatri me s ance il a t d cid d organiser une rencontre formelle pour approfondir les sujets Nous nous sommes aper us que les bandes tournaient donc cela n cessitait pour nous de travailler en r seau La violence provient des m mes bandes tr s organis es avec un chef et un petit qui est envoy en claireur pour tester le terrain pour voir s il est int ressant de provoquer une bagarre et pour estimer quelles sont les forces de s curit pr sentes Du point de vue ethnique certaines bandes genevoises sont reli es soit aux Africains soit aux Yougoslaves etc et cela est mettre en rapport avec les appropriations de territoires Mais il n en va pas toujours ainsi Ils se retrouvent facilement sous la banni re rap et
269. nt d avril 1981 Ils font prendre conscience de la diversit et de la subtilit des r gles d finis sant la surveillance du territoire scolaire Ainsi l article 54 du r glement du Cycle d orientation C1 10 27 pres crit toujours la discipline hors de l cole 91 92 VIOLENCE ORDINAIRE Le pouvoir de direction et de contr le qui s exerce dans les tablissements publics permet donc aux coles d laborer des r glements internes qui fixent de mani re g n rale et abstraite la conduite attendue des l ves Les ma tres et ma tresses sont tenus de faire respecter le r glement de l cole en toute circonstance Selon le code p nal et la jurisprudence du Tribunal f d ral une cole publique constitue un domicile pour autant que le territoire scolaire soit facilement rep rable Autrement dit pour qu il y ait violation de domicile art 186 CPS une cole et son acc s doivent tre d limit s Cela implique a que le caract re clos du p ri m tre scolaire soit reconnaissable pour le public et b que l interdiction d entrer ou l injonction de quitter les lieux soient signifi es valablement Pour tre mdiqu es de mani re juridiquement valable l interdiction d entrer ou l injonction de sortir ne requi rent aucune forme particuli re mais elles doivent tre communiqu es de mani re claire et univoque panneau plaque affiche etc m me si elles sont limi t es aux heures scol
270. nt des adolescents qu ils connaissent Lun des squatters a m me exprim sa satisfaction de voir pour la premi re fois qu ils marchaient dans le m me sens qu ils formaient un front L action polici re les a unifi s 1 M me si rien ne permet d affirmer que les squatters militants ont particip aux meutes qui ont suivi les manifestations ils ne les condamnent pas jugeant qu il s agit d un r v lateur social qui peut faire avancer les choses Lun d entre eux nous a dit C est un norme r v lateur Il y a des gens en col re c est aux autorit s de les comprendre Dans ce sens une de nos interlocutrices s est r jouie que le Conseil d Etat s interroge sur les violences de mai 1998 Eviter une marginalisation sociale irr versible des squats La d gradation progressive des relations entre les squatters et les autorit s depuis plusieurs mois est le fait d une combinaison de facteurs et d une succession d v nements dont nous avons tent de rendre compte ci avant Ils ont eu pour cons quence de repousser un peu dans les marges de notre soci t les milieux squats m me ceux qui sont consid r s comme bien int gr s Dans une perspective de pr vention de la violence il n est pas souhaitable que cette tendance la marginalisation perdure et ce d autant moins que se d veloppe une zone d ombre au sein des squats dont la population fortement fragilis e est tr s expos
271. nt qu ils doivent quitter les lieux le 4 avril 1997 dernier d lai Ce d lai est jug trop court par les squatters 27 mars Les squatters de la rue du Cendrier entrent en r sistance f te dans la rue et chansons 27 28 et 29 mars Week end d meutes Cause probable la condamnation 45 jours de prison ferme d une jeune femme arr t e lors du d fil nu du 3 octobre 1997 Elle est condamn e pour violation de domicile et violences envers les fonc tionnaires de police ANNEXES Bilan une vitrine du si ge du Parti socialiste est bris e une voiture ab m e une femme importun e l effigie de B Bertossa br l e La manifestation a d but la suite d une f te dans le bistro ancien squat l angle de la rue de Lyon et des D lices Les f tards plusieurs du Garage forcent l entr e et br lent la palissade qui bloquait l ac c s au milieu du carrefour puis le cort ge se dirige dans un squat Grenus occasionnant des d g ts sur le chemin La police intervient vers 2 h oppositions 31 mars 13 squatters sont interpell s au Garage Inculpation participation une meute coups et blessures pour cer tains infraction la loi sur les stup fiants pour trois d entre eux 126 grammes de haschisch et 326 timbres de LSD ont t saisis 2 avril M Michel Ruffieux Directeur de l am nagement et des construc tions re oit l Association des habitants du
272. nt sur les ph nom nes de violence et sur les attentes que le public investit dans l institution scolaire pour les combattre on occulte un fait r el l cole parvient de moins en moins remplir sa mission qui consiste prodiguer aux adultes de demain un ensei gnement des connaissances un savoir et une ducation qui leur ouvrent de r elles perspectives personnelles et professionnelles Simultan ment les l ves n ont gu re de possibilit s d influencer la politique sco laire et de participer l laboration des programmes Or la pr vention de la violence passe galement par l apprentissage et l exp rimentation de la d mocratie l cole C est une exigence que la CFJ remet r guli rement sur le tapis et qu elle va r acti ver dans le suivi qu elle se propose de faire du th me les jeunes et la violence Th se 6 Premier lieu de socialisation des enfants la famille face l ampleur de la responsabilit qui lui incombe est soumise de multiples contradictions et contraintes tiraill e entre attentes aspirations projets et r alit Le discours public violence probl me juv nile permet trop souvent la famille de justifier son impuissance g rer toutes ces contraintes et contradictions Recommandations du coll ge d experts Texte des recommandations du coll ge d experts au conseil d Etat 1 Cr ation d une Commission genevoise pour la jeunesse CGJ 2 Enr
273. ntion discr te invisible et parfaite ment efficace la plupart du temps sans que cela ne se sache l ext rieur Sauf exception comme l article intitul La strat gie exemplaire de l cole Cit Jonction une cole primaire qui accueille plus de 350 enfants dans un quartier populaire avec une forte proportion d l ves d origine trang re Il y a d j trois ans explique Claude Laplace ma tre principal nous avons institu un conseil d l ves Il regroupe un d l gu par classe Les r unions auxquelles j assiste avec deux coll gues ont lieu toutes les six semaines Cet espace permet d aborder franchement tous les probl mes survenant dans l tablissement Si l cole du centre ville a d velopp une vraie politique contre la violence c est parce qu elle a t confront e plus t t que les autres ce ph nom ne Nous avons organis un concours de dessins permettant une prise de conscience et abord l tude des ouvrages traitant de violence Dans le m me temps tous les enseignants ont particip des s ances de sensibilisation et d introspection sous l autorit d un psychologue Nous avons pu r fl chir nos propres r actions et notre comportement parfois agressif ou inad quat envers l l ve Ad G Tribune de Gen ve 23 24 mars 1996 Direction g n rale du Cycle d orientation Georges Sch rch directeur g n ral du Cycle d orientation 19
274. ntions ext rieures L prennent naissance des formes de violence qui pourront passer par les diff rents degr s d crits par la com missaire de police Mais l approche propos e bas e sur l observation la description et l valuation pourrait permettre de pr venir ou en tous les cas de voir venir la quasi fermeture de certains quartiers voire une certaine forme de ghetto sation LE SYSTEME SCOLAIRE GENE VOIS FACE A LA VIOLENCE CHAPITRE V Le syst me scolaire genevois face la violence Jusqu ici on a esquiss deux ou trois aspects de la gestion des faits de violence l cole et dans la cit genevoises A travers quelques rappels chronologiques portant sur quatre d cennies on a d abord montr que les violences ordinaires et les vio lences m diatis es sont toujours pr sentes et qu elles alimentent sans cesse le d bat sur les sc nes locales ou cantonale On a ensuite relev que les faits de violence au quotidien restent pour la plupart d entre eux invisibles parce qu ils sont g r s au niveau interpersonnel institutionnel ou local c est dire par les gens du lieu ou du milieu o ils se produisent On a enfin mis l accent sur le fait que le traitement de la violence peut passer par une approche communautaire et pr ventive Valoris e Gen ve parce que prati qu e avec succ s sur diff rents terrains l approche communautaire suppose 1 le rassemblement des divers parte
275. ntre ce sont la pr sence de mineurs et celle des per sonnes trang res sans autorisation de s jour qui gravitent autour de ces squats Sou vent ce sont les squatters eux m mes qui appellent le Service Squatter Police car ils ont de plus en plus de peine faire face aux probl mes de drogue ou de s curit A l inverse les squatters ayant un projet de vie sont souvent bien int gr s la soci t quand bien m me ils sont critiques son encontre Ils d fendent un mode de vie et des valeurs communes au premier plan desquelles le refus de l id ologie n olib rale et la remise en cause de la soci t de consommation Cependant la lutte que m nent certains squatters prend une forme diff rente du mili tantisme politique des ann es 70 et 80 pour s orienter vers des mouvements plus spon tan s comme Critical Mass un mouvement la fois international et local de co nci dences organis es qui dans plus de cent villes du monde rassemble mensuellement des personnes de tous horizons autour du th me de la r appropriation de l espace urbain Critical Mass est une co ncidence organis e Il n y a pas d organisateurs seulement un ensemble de personnes se retrouvant au m me moment au m me endroit et qui Voir en annexe 3 le compte rendu de l entretien r alis par M Vuille D Gros A J rimann et D Morin avec M P J et V squatters le 1 septembre 1998 14 Voir en annexe 4 l entretien r al
276. ociaux de France voisine 1 Le GLPJ se pr sente dans une brochure de 30 pages diffus e en 1998 sous les auspices du DIP avec la collabora tion du D partement de l action sociale et de la sant et du D partement de justice et police et des transports UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE On peut d fendre cette position que quel que soit son degr de gravit un fait de violence ne doit jamais tre banalis m me si en pratique on sait bien qu il existe des seuils de tol rance variables selon le lieu le moment et les gens et par cons quent des violences tol r es Quoi qu il en soit les partenaires de la pr vention sont conscients que leur travail a et aura plus de chance d avoir des effets positifs s il existe une coh rence dans l ensemble des interventions pr ventives ET r pressives Autrement dit on retrouve peu ou prou la question formul e dans l introduction ce chapitre qui fait quoi et dans les limites de quel territoire Cette question est loin d tre banale elle se pose en effet chaque fois que divers professionnels de terrain et partenaires se r unissent pour travailler en r seau pour coordonner certaines actions ou tout simplement pour changer au sujet de leurs t ches et cahiers des charges res pectifs Service de sant de la jeunesse SSJ Touche l ensemble de la population scolaire Promotion globale de la sant et pr vention sp cifique Mobil
277. oles du cycle secondaire obligatoire en Suisse romande Elle part du constat que la violence scolaire est devenue ces der ni res ann es une pr occupation qui donne lieu un d bat public Chercher faire un tat de ce probl me implique cependant de prendre un certain nombre de pr cau tions la premi re tant avant d articuler des chiffres de clarifier la signification que Institut des sciences sociales et p dagogiques de l Universit de Lausanne 1 http www sidos unine ch LE SYSTEME SCOLAIRE GENE VOIS FACE A LA VIOLENCE peut rev tir l expression violence scolaire pour les diff rents partenaires des insti tutions d enseignement l ves enseignants directions parents Cette recherche articule trois phases La premi re phase t 1997 a consist envoyer un questionnaire aux directions de tous les tablissements secondaires 1 de Suisse romande afin d essayer de r pondre aux interrogations suivantes 1 La violence scolaire est elle un probl me pr occupant pour les directions d tablissements Sous quelles formes se manifeste t elle Quels sont les tablissements les plus touch s 2 Y a t il une d t rioration du climat scolaire en rapport avec la violence factuelle 3 Peut on d celer des l ments dans l environnement des tablissements qui aggravent ou limitent les probl mes de violence Quelles sont les mesures prises face ce ph nom ne Dans un deuxi
278. onnaissance des enfants violents Analyse d taill e des donn es psychopatho logiques d veloppementales anamnestiques familiales et sociologiques travers la comparaison des enfants qui consultent pour comportement violent et ceux qui pr sentent les m mes caract ristiques mais sans comportement violent Le Service de protection de la jeunesse SPJ Au SPJ il s agit plut t de pr venir et de traiter la maltraitance Objectifs actuellement juin 96 un atelier de travail r fl chit sur des m thodes d in terventions collectives dont certaines sont d j mises en pratique par Le Point dans 197 198 VIOLENCE ORDINAIRE des situations de violence entre enfants l cole par exemple Cette approche se veut une r ponse en amont dans une volont de pr vention Service du tuteur g n ral STG Le Service du tuteur g n ral s occupe uniquement d individus Il n a donc pas un r le global de pr vention Tout signalement de violence est port la connaissance du chef de section et de la direction qui s assurent du suivi donn par l assistant social ANNEXES ANNEXE 2 Rep rage des v nements qui ont marqu l ann e dans les milieux squats de 1996 1998 MARS JUIN JUILLET AO T 1996 14 mars Le Conseil municipal de Ch ne Bourg accepte l unanimit moins deux abstentions le plan localis de quartier concernant le Goulet dont certains b timents occup s
279. onomique mondialisation lib ralisme cf infra la r f rence C Dejours soit aux manifestations de gu rilla urbaine soit encore aux menaces de guerre civile dans telle ou telle zone sensible en banlieue fran aise Le mouvement de mai en look freudo marxiste Bien des slogans de 68 t moignent du fait que les tudiants en lutte s inspirent de Freud de Reich et de Marx de Marcuse Ne consommons pas Marx Nous avons une gauche pr historique Quand l assembl e nationale devient un th tre bourgeois tous les th tres bourgeois doivent devenir des assembl es nationales Plus je fais l amour plus je fais la r volution Vivre sans temps morts jouir sans entraves Soyez r alistes demandez l impossible etc 7 DEBORD G La soci t du spectacle Paris Buchet Chastel 1967 Comme le souligne Ph Sollers Debord voit dans la soci t du spectacle l id ologie par excellence et un devenir monde de la falsification g n ralis e qui a quelque chose de diabolique Magazine litt raire 1996 Cf aussi un autre situationniste c l bre VANEIGEM R Trait de savoir vivre l usage des jeunes g n rations Paris Gallimard 1967 18 JAPPE A Guy Debord Marseille Via Valeriano 1995 BECKER HO DEBORD G Le jeu de la guerre Paris G rard Lebovici 1987 2 A propos de ce dernier point cf par exemple MEIRIEU Ph et GUIRAUD M L cole ou la guerre civile Paris Plon 1997
280. onsable un seul type d acteur social ou politique que ce soit les autorit s politiques la police les manifestants ou les casseurs et d encourager au contraire les tentatives de compr hension plurifactorielle et multidimensionnelle de tels v nements NL AE 179 180 VIOLENCE ORDINAIRE C est dans ce sens qu il faut comprendre la r flexion men e par le sociologue Eric Mac s exprimant sur les origines des violences urbaines Il s agit d exemples fran ais mais l approche de l auteur nous semble pertinente pour r fl chir ici En effet pour lui la violence urbaine actuelle s exprime par d faut d acteurs politiques sociaux ou culturels capables de donner sens aux rapports sociaux d exclusion et aux revendications de justice d quit de reconnaissance exprim es par les jeunes des cit s La police n agit pas dans le sens de l mergence de ces acteurs sociaux mais privil gie une hyperp nalisation des brigades anticriminalit arm es jusqu aux dents etc un quasi couvre feu pour les mineurs de certains quartiers Pour Mac il faut transformer les violences en conflit mais pour cela il faut des acteurs sociaux qui n aient pas uniquement des motions et du ressentiment mais aussi une r flexion Les violences urbaines sont le produit d une relation c est le thermom tre de la capacit qu a un syst me politique donn prendre en charge d mocratique ment la violence so
281. ont pr curseurs en la mati re et l enqu te d Olweus 1978 a per mis de lancer cinq ans plus tard en Norv ge une campagne nationale contre le bul lying En Angleterre les chercheurs se basent sur la d finition du bullying livr e par Olweus on le traduit en fran ais par brimade Nous disons qu un enfant ou une jeune personne est brim e ou qu on lui cherche querelle quand un autre enfant ou jeune personne ou un groupe d enfants ou de jeunes lui disent des choses m chantes ou d sagr ables C est aussi de la brimade quand un enfant ou une jeune personne est frapp ou re oit des coups de pieds est menac enferm dans une pi ce re oit des lettres ou des billets m chants quand personne ne lui parle et d autres choses comme a Ces choses arrivent souvent et il est difficile pour l enfant ou la jeune personne qui est brim e de se d fendre C est aussi de la brimade quand un enfant ou une jeune personne est taquin e r guli rement de fa on m chante Mais ce n est pas de la brimade quand deux enfants ou jeunes d peu pr s la m me force se battent ou se disputent exceptionnellement ou pour la premi re fois Trois formes de bullying sont distingu es le bullying physique qualifi de hurt o le bully agresse corporellement sa victime le bullying verbal qualifi de name calling o il mjurie sa victime et le bullying affectif ou ostracism o il l exclut de son groupe de camarades
282. ont rien entrepris la fin du CO Ces derniers se trouvent alors dans un no man s land tant institution nel qu identitaire ils ne sont plus en contact avec les services officiels cens s leur fournir de l aide et n ont aucun statut L mergence de la pr carit et la mise en place de projets communs Jusque l le r seau meyrinois s tait constitu autour de la question de la violence hautement visible dans la commune L mergence de difficult s d insertion profes sionnelle appara t comme un l ment ext rieur qui chappe au d bat strictement communal Les jeunes en rupture de formation n ont pour point d ancrage que le centre de loisirs nouveau une mobilisation du r seau meyrinois sur la question de la place des jeunes dans la commune s av re indispensable Cr ation de Transit antenne sociale destin e aux jeunes meyrinois en rupture de for mation au carrefour des diff rents services sociaux communaux Son action s arti cule autour de deux axes 1 tablir et renforcer le lien avec les jeunes concern s pr sence quotidienne dans les divers lieux qu ils fr quentent offre de petits jobs qui leur permettent de se sentir utiles et reconnus sur les plans communal et cantonal en facilitant l acc s aux services officiels et au monde de la formation 2 organisation d une nouvelle quinzaine cette fois sur l exclusion pour permettre de passer d une conception de jeunes fauteurs de troubl
283. ontexte social dans lequel elle se d roulait une repr sentation classique de la violence o l image fait office de m diation s est substitu aujourd hui un tat naturel de violence Alors que la boxe oscille entre des charges et des d charges des coups et des feintes des frappes et des esquives la violence contemporaine est automatique elle accu mule les charges successives sans aucune interruption ni un v ritable sentiment de gradation c est dire de diff renciation entre le coup de pistolet et le recours la bombe On se trouve ainsi face une violence d r gl e aveugle sans discernement Un champ de bataille sans limites sans marquage au sol ni rep res un monde manifes tement sans r gles du jeu sans code partag par les communaut s par les diff rentes parties qui prennent part au combat L affrontement a lieu sur le terrain mais la confrontation d borde trop souvent hors des limites du terrain de jeu Sil est difficile de r pondre la question qu est ce qu un bon film violent on peut certainement avancer qu un mauvais film violent serait celui qui n indiquerait pas comment sortir de la violence SL AE 39 SL RE 56 VIOLENCE ORDINAIRE Qu est ce qu une image violente Introduction Dans les productions cin matographiques d aujourd hui l action violente est le seul objet du sc nario d o ces films o le d ferlement de la violence est ins pa
284. ontrent comment en faire une aventure du soi c est la possibilit de la conqu te de sa propre individualit qui est ici en jeu Pour Ehrenberg les h ros du sport de l aventure de l entreprise bref les conqu rants et les gagneurs sont les supports d une p dagogie de masse qui d sormais nous enjoint d tre les entrepreneurs de notre propre vie Mais la situation voluant rapi dement la mythologie entrepreneuriale amorce sa d crue la fin de la d cennie le culte de la performance ne garantissant plus l emploi Et l re de l individu incertain se pointe l aube des ann es 90 La rh torique concurrentielle des ann es 80 laissait entendre que le premier venu pouvait r ussir celle d aujourd hui qu il peut sombrer dans la d ch ance le SDF prend la place du chef d entreprise dans l imaginaire hexagonal La mont e du th me de l individu n est pas la victoire de l go sme sur le civisme elle est l expression d un processus historique qui a institu pour le meilleur et pour le pire la responsabilit l int rieur de nos corps Aux r gles d ob issance se substituent progressivement des normes exigeant une demande d interpr tation afin d agir pour soi Une culture faite de libert et d action se diffuse dans l Hexagone Une libert qui consiste se construire une histoire ouverte EHRENBERG A Le culte de la performance Paris Calmann L vy 1991 Le nouveau my
285. orit s parce que le gouver nement a peur d un mouvement politis trop fort Ils aimeraient en finir avec les squats Les manifestations contre l OMC ne sont qu un pr texte En mai la sur veillance tait norme Ce constat elle le fait dans toute l Europe P intervient pour dire que ce dont les autorit s ont peur c est eux m mes qui risquent de le provoquer Cette peur am ne les autorit s agir de telle sorte que les milieux vis s voient de la provocation Il rappelle ce qui s est pass Cologny il y a quelques jours et parle d une ventuelle crise automnale a va tre chaud OMC c est un pr texte les gens sont en col re simplement et a peut recommencer En mai tous les squats taient surveill s Il est vrai que les squats ont propos d h berger certains militants de l AMP lors de la conf rence de l OMC mais de l pen ser que des personnes dangereuses fr quentent ces lieux c est absurde Ces per sonnes savent que les squats sont surveill s ils ne prendraient pas le risque d y s journer A propos des manifestations contre POMC Pour P les gens se retrouvent dans les manifestations C AMP n a pas eu de pot mais il n y avait pas de lien avec les casseurs Ce sont les boucs missaires Pour M les ados n ont pas de lien avec les intellectuels militants Le militantisme revient en Europe Il fait peur Dans les squats on observe un jeu d mocr
286. ou la guerre civile Paris Plon 1997 83 84 VIOLENCE ORDINAIRE C est une t che qui revenait autrefois aux entreprises mais aussi aux grandes institu tions telles que la religion et la famille Or il se trouve que ces derni res ne remplis sent plus leur r le aupr s des jeunes selon Philippe Meirieu 1998 le syst me du catif est de plus en plus sollicit pour scolariser des l ves toujours plus nombreux ceci parall lement des institutions traditionnelles qui s effritent On assiste en quelque sorte une d valorisation de l image sociale de l enseignant dont le travail essentiel aupr s des l ves consiste en la construction de la loi et l application des r gles Selon Jacques Pain la situation scolaire violente est tr s largement institutionnelle et relationnelle Elle trouve son origine dans les conflits qui dans l angoisse et l motion tournent mal se d r glent et basculent dans la violence L auteur fait donc intervenir la notion d instabilit comme indicateur de violence potentielle Des violences anti scolaires Le sociologue fran ais Fran ois Dubet 1998 distingue quant lui trois logiques de la violence scolaire selon les formes qui apparaissent 1 Les violences ext rieures l cole qui tiennent au prolongement des conduites non scolaires dans les murs de l cole nous reviendrons sur ce sujet qui fait allu sion au probl me de la d limitation d
287. ouve DE LA VIOLENCE BASES THEORIQUE ET CONCEPTUELLE qu elle doit galement op rer une s lection parmi un nombre d l ves toujours plus grand et par l m me produit de l chec Selon Jean Jacques Delfour 1997 auteur agr g de philosophie l institution pos s de une double structure d une part l id ologie r publicaine qui n est qu appa rence d autre part une hi rarchie sous jacente une logique de bureaucratie bas e sur des rapports de pouvoir et se retrouve en chec face cette double mission qui est de s lectionner une lite tout en r pondant aux principes r publicains sur l galit Dans sa note critique de l ouvrage de Debarbieux Louis Legrand 1998 rejoint ce point de vue La violence appara t finalement comme le produit d une confrontation entre l exigence r publicaine de notre cole et les conditions ethniques sp ci fiques d une partie de notre population scolaire immigr e La violence scolaire consisterait ainsi en une r action la pression institutionnelle et aux contradictions v hicul es par le syst me ducatif qui repose aujourd hui sur une logique de concurrence et de s lection Un supermarch de la culture En basant son propos sur son ouvrage L cole ou la guerre civile Meirieu 1997 met l accent sur deux points essentiels Tout d abord l cole se doit de permettre tout l ve d acqu rir une culture commune ca
288. pable d clairer le monde or un grave manque de rep res a t constat chez les l ves Selon Meirieu on assiste une perte de sens de la culture scolaire De plus l cole a pour mission la construction de la loi ce qui inclut de former les l ves la civilit Or cela s av re particuli rement complexe dans le contexte d une cole g r e par une logique de concurrence et de s lection ce qui en fait un grand supermarch de la culture o pr valent les strat gies individuelles et cela bien entendu au d triment du plaisir d apprendre et de com prendre F6 gestion de la violence dans l tablissement scolaire Alors que la mission essentielle de l cole tait la transmission des connaissances cette mission se retrouve d tr n e par une t che nouvelle En effet devant les condi tions de plus en plus difficiles des familles en g n ral ch mage difficult s finan ci res etc et plus particuli rement dans les milieux d favoris s l cole contempo raine a pour nouvelle t che la socialisation d un grand nombre d l ves qui arrivent l cole sans avoir construit ni int gr les r gles minimales de socialisation DELFOUR J J L Ecole de la R publique face la violence Soci t mars 1997 pp 317 326 LEGRAND L Note critique au sujet de Debarbieux E La violence en milieu scolaire 1 Etat des lieux Paris ESF 1996 MEIRIEU Ph GUIRAUD M L cole
289. par faire la simulation cf annexe 9 des exemples de jeux du type Abattre pour gagner Jeux de massacre en vid o On observe aussi la mont e en puissance des jeux de massacre en vid o o le grand frisson jouissif est de d zinguer tout ce qui bouge Violence gratuite univers sans piti individualisme extr me L tranger est un ennemi abattre et la femme une victime soumettre Ne reconnaissez vous pas l les ingr dients du fascisme dans cette industrie crapoteuse DE LA VIOLENCE DES IMAGES A L ECRAN RE Longtemps les tenants de la th se de la catharsis invoquant Aristote ont affirm que le spectacle de la violence aidait les spectateurs vacuer leurs motions n gatives et r duire leur comportement agressif Mais les ann es passent Les images s accumulent et les tenants de cette th orie sont aujourd hui minoritaires M me si la plupart des recherches chouent tablir un lien de cause effet entre la repr sentation de la violence et le passage l acte elles convergent pour admettre que l exposition prolong e accro t l agressivit augmente les effets n gatifs sur les attitudes et les repr sentations mentales et morales des spectateurs La valorisation de la brutalit et de la d linquance lev es au rang d activit s ordinaires Sophie Cathelineau qui tudie pour le Conseil Sup rieur de l Audiovisuel CSA la logique des programmes de TV d nonce la d structur
290. pas le bagage scolaire suffisant pour continuer une formation postobligatoire Les d bouch s dans la formation professionnelle duale se r duisent et un nombre de plus en plus grand de jeunes remplissent des structures qui ont pour fonction de les aider transiter et qui se transforment pour beaucoup d entre eux en stations de longue dur e C est pourquoi nous formulons une nouvelle recommandation Recommandation N 7 Pour aider les jeunes qui se trouvent dans un no man s land la fin du Cycle d orientation il faut mobiliser diverses ressources et comp tences en particulier au niveau de emploi Les ducateurs de rue et les travailleurs sociaux hors murs soulignent que l cole reste pour les jeunes un lieu prot g par rapport l ext rieur Ils constatent que ces derni res ann es un certain nombre de jeunes arr tent toute activit scolaire ou pro fessionnelle la fin du CO Ces jeunes engag s dans un processus de rupture de for mation se retrouvent dans une sorte de zone grise dans un vide institutionnel N tant plus li s au syst me scolaire ils ne sont pas pour autant ins r s dans le monde du travail A Meyrin par exemple Transit et l Undertown travaillent en r seau sur la commune ils soutiennent ces jeunes en rupture en leur procurant des petits jobs en leur donnant des informations pour trouver un emploi etc On voudrait que de tels r seaux se d veloppent dans d autres lieux l o
291. pos es et 25 personnes interpell es Quatre personnes sont rel ch es parce qu elles ont moins de 15 ans Parmi les 21 autres 6 sont mineures et toutes ont moins de 27 ans Elles sont pr venues de dom mage la propri t et d meute Certaines sont galement pr venues de vol de l sions corporelles et d infraction la loi f d rale sur le s jour et l tablissement des trangers D luge de critiques sur Artamis install depuis un an sur l ancien site des SIG l ch ance du mois de septembre est discut e Un premier contrat entre l Etat et l association Artamis avait t sign pour une ann e du mois de septembre 1996 1997 Il semble que ce contrat n ait pas t respect dans son ensemble ce qui fait na tre la pol mique 1 GROSJEAN A Manif de squatters locaux saccag s Rive La Tribune de Gen ve 7 octobre 1998 201 VIOLENCE ORDINAIRE SEPTEMBRE Pour les membre d Artamis le public ne retient que l aspect n gatif de l exp rience On a l image d une bande de squatters opportunistes mais les gens ne viennent pas voir ce que l on fait Vincent Jacquemet responsable du journal culturel La Clef Le Pygm e et le coffee shop Delta 9 viennent de fermer Deux p titions concernant le bruit provoqu par les activit s dans le site et sign es par les habitants du quartier sont discut es au Conseil municipal autour du 15 avril A la m me p riode les artis
292. pour le m me r sultat a fait quand m me mal au bide Q Et l entretien s il y a quelque chose de d fectueux R Chacun pour soi et Dieu pour tous Non mais bon L entretien c est vite vu Si une ampoule est d fectueuse tu prends celle du voisin et ainsi de suite Tu te prends pas la t te le dernier pigeon reste sans lumi re ou il va la Migros mais parfois a prend du temps Q Maintenant on va parler au niveau du d veloppement personnel Que t apporte le squat R Euh au d but je me suis senti reconnaissant En fait je crois que c est a le pro bl me avec ces squats Quand tu arrives l dedans tu es plein de bonne volont pis a fout le camp tr s rapidement quoi Bof et puis l ambiance a fluctue Il y a des hauts et des bas 219 SL RE 220 VIOLENCE ORDINAIRE Q Est ce que pour toi c est une exp rience valorisante R silence Q Est ce que tu as l impression d appartenir un groupe R Moi ce que a m a plus apport part un appart c est la confirmation d un c t tr s intuitif que j ai Je l ai d velopp Mis part a euh bof Q C t intuitif au niveau de tes relations avec les gens R Ouais j tais vraiment sid r Avec certaines personnes je suis parti dans des trips de physionomie j avais trop raison quoi Q Tu veux dire que les squatters ont ce c t intuitif quand ils ont une personne en face d eux R
293. prendre Les incivilit s ne sont pas forc ment p nalisables mais m me sous leurs formes les plus anodines elles semblent des menaces contre l ordre tabli transgressant les codes l mentaires de la vie en soci t le code des bonnes mani res Elles sont intol rables par le sentiment de non respect qu elles induisent chez celui qui en souffre Car qu est ALLEMAND S Entretien avec S Roch Sciences Humaines N 89 d cembre 1998 pp 32 33 c est nous qui soulignons 7 MICHAUD Y La violence une question de normes Sciences Humaines N 89 d cembre 1998 pp 20 25 75 SL RE 76 VIOLENCE ORDINAIRE ce que la civilit sinon l ensemble des attitudes qui consistent prendre l autre en consid ration lui fournir la preuve de son utilit sociale DEBARBIEUX Eric 1997 Ins curit et violence l cole Informations Sociales N 62 1997 Dossier Jeunes des cit s comment vivre D finitions Civilit l ensemble des attitudes qui consistent prendre l autre en consid ration lui fournir la preuve de son utilit sociale Incivilit elles recouvrent une large gamme de faits allant de la simple grossi ret la petite d linquance de la salet au vandalisme r v lation d un chaos possible une perte de sens et de confiance en soi et dans les autres Identit l identit n est pas un tat c est une construction
294. presse n en parle pas ou elle leur accorde le statut de faits divers parfaitement banalis s Notre monde a atteint un stade critique Les enfants n coutent plus leurs parents La fin du monde ne peut pas tre loin Pr tre gyptien 2000 av J C Notre jeunesse est mal lev e elle se moque de l autorit et n a aucune esp ce de respect pour les anciens Nos enfants d aujourd hui ne se l vent pas quand un vieillard entre dans une pi ce ils r pondent leurs parents et bavardent au lieu de travailler Ils sont tout simplement mauvais Socrate 470 399 av J C 93 SL RE 94 VIOLENCE ORDINAIRE 6 Les violences urbaines du type bagarre g n ralis e ou meute sont au contraire m diatis es parce qu elles se d roulent dans des lieux ou sur la place publics qu elles ont une dimension collective et que les forces de police sont mobilis es pour r tablir l ordre les m dias en parlent coup s r la une et ils ont ten dance dramatiser les v nements cf infra l chelle d valuation de la violence des quartiers sensibles L Bui Trong Les violences m diatis es ont peut tre un caract re saisonnier et par exemple en Europe occidentale une pr f rence pour le joli mois de mai A travers quelques rappels chronologiques portant sur quatre d cennies on vou drait d abord montrer qu Gen ve les violences ordinaires et les violences m diatis es sont tou
295. principaux 1 scolaire 2 social 3 sant 4 police 5 logement 6 emploi On notera encore que les questions de transport de sant d emploi d animation et de vie culturelle de s curit et d autres encore qui se posent aux habitants sur le plan local affectent n cessairement l tablissement scolaire et la communaut ducative R ciproquement par ailleurs les v nements scolaires ont un impact consid rable sur la vie locale Que l on pense par exemple l importance que rev t la f te des promotions dans toutes les communes genevoises ou l influence du calendrier sco laire sur les activit s municipales Engager la r flexion sur la violence dans le cadre du SRED nous donne l occasion d largir nos perspectives et d toffer nos cadres d analyse autour de l articulation entre cole jeunesse et soci t A travers l analyse des violences au quotidien et de leur relation avec les questions de logement de sant d emploi de s curit d du cation de condition sociale de culture on arrive d cortiquer une microphysique des pouvoirs l chelon local car on l a d j dit c est au niveau du quartier ou de la commune que se font ou se d font les relations de proximit La brisure des liens sociaux locaux qui sont le socle sur lequel se fonde toute pr vention oblige les sociologues de l ducation se d centrer par rapport aux analyses du fonctionne ment des
296. que peut tre nouveau vio lente devra tre l occasion d une nouvelle remise en question d un nouveau travail commun entre les diff rents partenaires D s lors l essentiel reste l coute la proxi mit la souplesse et la facult d adaptation des institutions sociales en particulier et plus encore la capacit des professionnels qui y travaillent trouver de nouvelles res sources dans leur environnement direct tisser un r seau tre sans cesse en mou vement 153 LOGEMENT ET PRECARISATION SOCIALE LOGEMENT SOCIAL SQUAT CHAPITRE VII Logement et pr carisation sociale logement social squat Diff rents pays ayant t confront s des ph nom nes de violences juv niles collec tives USA Grande Bretagne France p ex se sont interrog s sur des probl mes sociaux et des probl mes de logement dont les articulations pourraient constituer des facteurs favorables l mergence de la violence Des analyses montrent clairement l existence de corr lations entre certaines formes de d viance certaines difficult s conomiques et certaines caract ristiques d mographiques des quartiers o des vio lences collectives se manifestent Deux approches du logement et de ses liens avec des situations sociales difficiles nous importent ici Elles soul vent toutes deux des probl mes relatifs l isolement ou au repli individuel ou collectif de personnes dont les conditions de logement ten
297. que de la peur et emp che ainsi le passage l acte Th orie de la catharsis le visionnement de sc nes violentes est un exutoire r duisant les tensions et donc l agressivit Les jeux vid o violents provoquent ils donc des effets d imitation A cette question les sp cialistes ne peuvent actuellement apporter de r ponse Ils sont tout aussi muets sur les effets d une interdiction de ces jeux dont on ignore si elle att nuerait la violence ressentie dans notre soci t DE LA VIOLENCE DES IMAGES A L ECRAN La violence de l individu au groupe Le d bat sur l origine naturelle ou culturelle de la violence chez l homme ne date pas d aujourd hui et reste ouvert philosophie anthropologie psychologie notamment l ont explor sans l puiser L agressivit est une ressource consid r e comme n cessaire la survie et m me au progr s dans l volution de l individu Elle semble enracin e dans l ordre biologique Mais l agressivit n est pas la violence Celle ci qui est volont de nuire autrui de d truire appartient en propre l humain car elle suppose un d sir Presque toujours dirig e contre autrui l attaque vise celui qui est autre diff rent L anthropologie montre que pour assouvir le besoin de confiance indispensable au fonctionnement d un groupe restreint se d veloppent en corollaire m fiance et agressivit envers ceux qui n appartiennent pas au groupe
298. que l interdit n est plus incarn dans certains milieux Th se emprunt e DUBAR C Socialisation et processus L exclusion l tat des savoirs Paris Editions La D couverte 1996 sous la direction de S PAUGAM INTRODUCTION sociaux et institutions de socialisation et cela se traduit par l absence de constitu tion d un surmoi 3 Lorsque les h t rocontraintes existent par exemple au coll ge ou au lyc e elles ne s adressent tous comptes faits qu une partie de la vie des coll giens ou des lyc ens l institution postmoderne propose en r alit deux modes de socialisation contrast s des plages heureuses de d tente lib ralisme culturel en m me temps que la rude emprise de la comp tition lib ralisme conomique Dubet en parle dans Les lyc ens o il montre que l apprentissage de valeurs oppo s es comme le sont l efficacit et la solidarit la comp tition et la coop ration est une v ritable preuve pour les jeunes Le couple form par l instrumentalisme et l expressivit est per u comme une contradiction et un drame par la grande masse des l ves qui ne parviennent pas gagner sur les deux tableaux qui ont l impression de se d truire dans leurs efforts d adaptation ou qui ne r ussissent pas devenir des strat ges efficaces Il n est pas facile d tre performant bien dans sa peau et sinc re La loi g n ralement admise par les jeunes
299. r des faits selon les indi vidus et leur situation Le point de vue des directions L intensit de la violence factuelle au sein des 129 tablissements romands dont les directions ont r pondu l enqu te a t mesur e par le cumul des situations ou des actes probl matiques s tant produits au cours de l ann e scolaire coul e Elle per met de r partir les tablissements selon trois niveaux de violence factuelle 45 tablissements se trouvent dans un groupe o ce niveau de violence est bas c est dire des coll ges dont les directions ont enregistr au maximum six situations ou actes probl matiques Le deuxi me ensemble r unit 38 tablissements o la violence factuelle est moyenne entre six et onze faits indiqu s par les directions Enfin dans 46 tablissements les directions ont t confront es plus de onze faits la violence factuelle y est forte Les chercheurs de l Institut des sciences sociales et p dagogiques de Lausanne ont tabli clairement un lien entre l intensit de la violence factuelle et la taille de l ta blissement scolaire plus les l ves sont nombreux plus la quantit de faits enregis tr s est importante Il appara t aussi que dans les tablissements urbains la violence factuelle est plus forte que dans les tablissements ruraux 12 Vols d argent d effets personnels de mat riel scolaire absent isme vandalisme agressions verbales bagarres probl mes
300. r la t te c est tout J ai quand m me t l phon aux gendarmes pour qu ils passent avant minuit avec le gyrophare pour voir si tout allait bien sans intervenir UNE GAMME ETENDUE D ACTIONS POUR GERER LA VIOLENCE ORDINAIRE 2 Soir e disco du 2 mai 1998 r cit de St phane Maye Ce qui a cr l v nement c est que le Responsable du service d ordre RSO a refus l entr e un jeune Il l a un peu bouscul ce qui a d clench une bagarre Le 2 mai on a d cid de prendre cinq personnes pour assurer le service d ordre et de refouler les fauteurs de trouble que l on reconnaissait Pour cela on a demand chaque personne de prendre son billet et le jeune en question a insult le RSO avec provocation Tu es majeur je suis mineur donc pas le droit de me toucher Le service d ordre a propos de lui rembourser son billet car il en avait un qu on ne lui avait pas vendu personnellement On lui a rendu ses 3 francs ce qui ne l a pas emp ch de continuer ses insultes Alors le RSO nous a expliqu qu il est sorti et lui a dit Tu nous emmerdes depuis un moment tu d gages et il l a pouss L autre n attendait que a Le RSO a re u un coup de poing et 4 5 jeunes sont arriv s en le bousculant puis 10 autres Donc un nombre non n gligeable sans compter les plus anciens qui attendaient l cart avec des b tons des couteaux pour intervenir en cas de grosse bagarre A
301. rable d un personnage principal qu on le nomme nettoyeur ou tueur n 1 A l origine d une image violente il y a toujours un auteur La violence d une image n implique t elle pas un rapport tout d abord entre l met teur celui qui fabrique cette image et l objectif qu il se donne c est dire les effets qu il souhaite produire sur le spectateur Mais aussi son propre rapport la vio lence La repr sentation qu il a de la violence 2 Puis celui qui re oit cette image le r cepteur Quel est son rapport aux images violentes quelle est sa fa on de les percevoir et sa relation l autre aux autres Bref son propre rapport la violence La repr senta tion de la violence de ce r cepteur spectateur aura une incidence sur ses r actions sur son ventuel passage l acte 3 Enfin les codes ou les jeux de la repr sentation m diatique et leur volution Quels changements modifient la repr sentation de la violence dans les images Quel d calage entre ce qui se produit ce qui nous est montr aujourd hui et ce que nous pouvions voir il y a encore une dizaine d ann es Les films d hier taient ils meilleurs Qu est ce qu un bon film violent Un bon film se r duirait il montrer la souffrance des bons puis permettre au spectateur de voir la s v re correction inflig e aux m chants Que penser alors de ce moment de jouissance attendue par certains spe
302. rall le ou s est combin d autres facteurs ch mage forts taux d habitants jeunes ou d origine trang re 1997 Taux de ch mage LEO GOUDEN Bernex 52 25 9 1 8 Carouge 9 4 25 0 3 7 Ch ne Bourg 7 9 24 3 3 4 Onex 8 1 25 2 3 6 Vernier 8 6 26 4 4 6 Versoix 7 4 26 3 3 8 Canton 7 8 24 1 3 8 Source Office cantonal de la statistique 13 Parce que les loyers dans les logements subventionn s et donc les bar mes d entr e et de sortie sont d termin s en fonction d une part de la taille du logement et d autre part du co t de la construction donc de l anciennet du b timent 1 En 1997 les communes genevoises o les proportions la fois de HBM et de HLM taient nettement sup rieures aux moyennes cantonales respectivement 2 2 et 10 2 taient les suivantes Vernier Onex Bernex Versoix Carouge et Ch ne Bourg 161 162 VIOLENCE ORDINAIRE Des formes locales de s gr gation spatiale se sont donc d velopp es Gen ve qui peuvent contribuer constituer ou renforcer avec d autres facteurs des situations favorisant des comportements violents C est le cumul plus ou moins exhaustif de plusieurs de ces caract ristiques qui constitue le terreau de la violence habitat concentr et ou forte proportion de jeunes et ou faible pr sence de personnes g es et ou fort taux de ch mage Cependant alors que certains de ces facteurs ne sont pas toujours repr sent s
303. rapport la violence conna tre le parcours des ados d un centre l autre adopter des positions coh rentes au niveau des adultes par exemple face la violence verbale d velopper l coute savoir d coder le langage verbal et corporel des jeunes Le travail en r seau semble tre une position acquise par tout le monde Perspectives changer faire des rocades pour mieux se conna tre et des visites sur le terrain Formation d cloisonn e et commune Faire conna tre les points de vue des professionnels aux d cideurs Faire circuler l information JL AE 141 142 VIOLENCE ORDINAIRE 3 Rencontre Marignac le 26 novembre 1998 Plus de 80 personnes participent cette troisi me rencontre Elles repr sentent un large ventail de professionnels intervenant des titres divers dans des situations de violence pr vention dissuasion et r pression C est que la coordination intercentres Violence dans les centres en collaboration avec les conseillers sociaux du CO et les intervenants de la permanence Le Point et de l EPIC s est ouverte d autres par tenaires LAVI SSJ SPJ classes d accueil du CO et du PO lotiers brigade des stu p fiants brigade des mineurs travailleurs sociaux de France voisine par exemple les professionnels d ALPAGA association domicili e Annemasse proposant un travail de pr vention sp cialis e L objectif principal de la journ e est pr cis ment de
304. reconna t pas c est que celle ci a ouvert une trappe donnant acc s des tranches enfouies non travaill es non symbolis es de son pass JL AE 6l SL RE 62 VIOLENCE ORDINAIRE Ce qui est th rapeutique alors n est pas l image elle m me mais ce qu elle d clenche la rem moration A condition d avoir un tiers pour en parler un proche ou un psy si n cessaire D s lors tout film sujet pol mique devrait sans doute tre pr c d d une pr senta tion et suivi d un d bat Une autre fa on de r duire une trop forte identification serait la cr ation de lieux pour pouvoir penser l image bonne distance o il serait possible pour tout spec tateur de d monter les images pour rappeler simplement qu elles sont fabriqu es et comment elles le sont Il semble donc imp rieux d duquer de r duquer les spectateurs que nous sommes livr s nous m mes et les enfants qui d s le plus jeune ge enregistrent des images violentes de toutes sortes DANGER Il suffirait d un rond d un triangle ou d un carr sur nos crans Et l invasion de la barbarie serait jugul e Hypocrisie Pendant que l on pr tend responsabiliser parents et enfants l industrie audiovisuelle continue exploiter le juteux filon de la violence En toute impunit Sans se pr occuper des cons quences de sa logique mercantile G om trie variable Le 18 novembre TF1 France T l visio
305. refuse d admettre que les comportements des jeunes et des enfants sont en quelque sorte le miroir gros sissant dans lequel il se refl te lui m me Pourtant il doit se remettre en question s il ne veut pas se distancier des jeunes et des enfants qui ne correspondent pas l id al qu il se fait de la jeunesse Le discours public qui tend focaliser sur les jeunes les manifestations de violence qui se produisent dans la soci t a des implications sur les institutions socio ducatives L establishment politico conomique et le monde des adultes consid rent que les manifestations juv niles de la violence rel vent en premier lieu de l autorit des milieux s occupant des jeunes et des enfants En point de mire les lieux de loisirs l cole la famille Th se 4 Les lieux de loisirs o se retrouvent les jeunes rue discos sports concerts centres de loisirs suscitent l inqui tude le discours public alimente ces peurs et jus 177 178 VIOLENCE ORDINAIRE tifie des mesures de surveillance et d intervention polici res De leur c t les res ponsables des activit s de jeunesse convaincus du r le et de la n cessit de leur tra vail ont de la peine admettre leur impuissance face l volution de la violence qui touche tous les niveaux de la soci t et pas seulement les jeunes qui sont sous leur responsabilit Th se 5 L cole est plac e sous les feux des projecteurs mais en focalisa
306. rendre en l adaptant la r alit genevoise un projet men dans le cadre de la Northumbria Community Safety Strategy NCSS r gion de New castle GB plus particuli rement par la Northumbria Coalition Against Crime NCAS qui porte sur les attitudes face aux r gles ou normes des jeunes 12 13 ans dans le cas pr sent dans le milieu scolaire et hors de ce milieu R sum des intentions de ce projet Les manifestations de violence et de d linquance juv niles constituent un sujet de pr occupation dans les diff rents milieux en relation avec les jeunes et dans le grand public Au del de tout alarmisme ce th me m rite une attention r elle et une approche nuanc e Le projet r pond cette volont en proposant une action de pr vention qui associe pleinement les l ves du Cycle d orientation Les l ves sont invit s r fl chir et discuter de leurs perceptions des r gles et de leur transgres sion de qui construit les r gles et les maintient que ce soit en famille dans l cole ou l ext rieur Des animations interactives doivent permettre aux l ves de mieux comprendre les liens entre libert et responsabilit individuelles dans une soci t d mocratique La r alisation du projet repose sur un partenariat d j initi et consolider ici m me entre la police et le DIP partenariat qui sera ensuite largi d autres intervenants sociaux aux parents et aux communes Ce type de part
307. reprocher Faut il lui faire grief d avoir montr o conduisait l exasp ration de la nouvelle id ologie invisible de la r ussite tout prix et des images sans substance T l rama N 2514 18 mars 1998 Tueurs n s Oliver Stone Les tueurs de l image Tueurs n s le dernier film d Oliver Stone s me la temp te dans le monde du cin ma et des images Nos rep res de spectateurs r sistent difficilement ce magma de couleurs de sons et de sensations En faisant d lirer des images de violences vues cent fois ailleurs Oliver Stone vient il de r inventer le cin ma hallucinog ne ou de cr er un nouveau type de catharsis Thierry Jousse Cahiers du cin ma N 484 p 50 Funny Games Michael Haneke Funny Games va encore plus loin que vos films pr c dents dans la description de l horreur C est presque un film limite Il me para t d plac aujourd hui de r aliser une uvre de pur divertissement Ce qui me pr occupe c est la place du spectateur par rapport la consommation de la violence Funny Games est un film qui r fl chit sur ce th me sur le cin ma et le spectateur Interview de Maureen Loiret Cin janvier 1998 Le silence de la peur Nasser Bakhti Comme d autres enfants de son ge Elsa 14 ans subit une violence quotidienne du fait de racketteurs l cole Alors elle ment elle vole ses parents pour payer ses agresseurs et viter le pire A l cole tout le monde le sait ma
308. res M diation et pr vention de la violence La m diation ne peut intervenir que dans la mesure o le droit est tabli et respect Certains conflits certaines revendications sont l gitimes et doivent pouvoir s expri mer et se faire entendre sur une plate forme civique reconnue Dans le cas contraire on pourrait voir surgir sous pr texte de gestion de conflits de nouvelles formes de manipulation et d abus de pouvoir Une m diation sans r glement et sans exercice de droit civique serait vou e l chec car elle serait per ue par les jeunes et ou par les enseignants comme une tentative d touffer les conflits C est peut tre la raison de l chec de plusieurs projets de m diation scolaire notamment en Suisse romande Le programme de pr vention de la violence aupr s des jeunes Gen ve fera l objet d une valuation Cette valuation qui implique des ressources financi res et des comp tences devra tre discut e avec l Office f d ral de la sant publique OFSP projet Ecole en sant et la Commission cantonale actuellement charg e d tudier le probl me de la violence chez les jeunes Au mois d octobre 1998 le Service de sant de la jeunesse organise deux ateliers consacr s Pr venir la violence L atelier du 7 octobre sur le th me Pr venir la violence aupr s des jeunes avec les jeunes est anim par Jacques Fortin On r unit autour de lui des personnes impliqu es da
309. rien Sinon des manifs la seule qui tait la plus assidue et encore on aurait d en faire plus c tait pour lib rer les Cendriers au mois de septembre J ai peut tre crois six personnes du squat Et encore je me demande si c tait pas un pr texte pour fumer des joints Sinon tu peux tre s re qu on est tous au Pal o Festival On aime bien manifester l bas Q Au camping tu veux dire R Voil le genre d endroits o on est tr s assidus tr s fid les On va pas forc ment voir les concerts Q Quel est le rapport de ton squat avec les autorit s R De temps en temps on a des descentes Mais je crois que a me fait de plus en plus penser une valse ou un tango il faut tre deux pour le faire J ai l impression qu on n ouvre plus un squat sans passer par la brigade des squats un jour Pas parce que c est une question de convention ou de politesse mais tout simplement par ce que c est comme a que a se fait et en fait c est le plus simple Eux font tout le bou lot pour savoir qui est le propri taire combien de temps tu peux rester et ce que tu peux faire et ne pas faire Q T en parles un peu comme une r gie R Mais c est une r gie C est pervers quoi Pour moi le biais se trouve ce niveau l vous jouez pas aux cons nous on vient pas Et pis tout le monde il est content Maintenant tant que tu restes l dedans a roule Sinon ils descendent Ils sav
310. roit et simplement au droit peut devenir une r f rence partag e et le point de d part de multiples applications g r es par les par tenaires de la communaut ducative Avec dans les classes des temps de r flexion d analyse et d valuation du rapport la loi On peut imaginer dans le m me ordre d id e l ouverture de permanences juridiques dans certains quartiers d but d une justice de proximit Laisser s exprimer les enfants et les adolescents sur les mani res dont ils appr hen dent les ph nom nes de violence contribue leur apprentissage de la vie en com munaut Mais comment faire comprendre aux enfants et aux jeunes qu une soci t humaine d pourvue de violence serait une soci t parfaitement inerte Pour l au teur la violence n est pas un ph nom ne pervers inexplicable et venu d on ne sait quel monde diabolique c est une composante de notre condition qui doit tre ration nellement compens e et adoucie par l usage de tendances non moins naturelles la coop ration la fraternit l organisation pacifique du monde De fait selon Sava ter la plus belle vertu de notre condition violente est qu elle nous apprend craindre la violence et appr cier les institutions qui nous enjoignent d y renoncer 13 SAVATER F Pour l ducation Manuels Payot 1998 CONCLUSION L auteur rappelle par ailleurs Bettelheim Si nous laissons les enfants parler ouver te
311. rsonnes et des biens dans les domaines de la crimina lit et sur le plan de la s curit routi re 2 lutter contre toute forme de violence 3 agir contre la toxicod pendance par l information et la lutte contre le trafic des stup fiants Parmi les activit s de la police genevoise on retiendra la participation active la r solution de probl mes en partenariat avec les institutions sociales et de pr vention contr le et surveillance des tablissements publics et des manifestations de divertis sement notamment par la v rification du niveau sonore et des installations au laser Police de proximit lotiers Dans un document intitul P gase le commandant de la gendarmerie le major Guy Baer note que les lotiers sont sp cialement form s ils ont une large autonomie de travail ils constituent un trait d union privil gi entre le citoyen et la police Ils infor ment expliquent persuadent conseillent et aident les citoyens Les objectifs de l lo tage sont les suivants par les contacts permanents avec les citoyens il s agit de cr er un r seau de communication et d information permettant d identifier et sentir l amorce et ou l volution des besoins en mati re de s curit globale ainsi que le d veloppement de zones criminog nes Cette politique de police de proximit per met de r agir rapidement par des actions de pr vention dissuasion et de r pression 24 heures sur 24 L lot
312. rt des responsabilit s ducatives aux institutions Si la jeunesse des banlieues fran aises manifeste depuis 1981 sa r bellion par la violence c est selon David Le Breton parce qu elle constitue une ressource politique pour ceux qui ne disposent de rien d autre C est non seulement une r plique au rejet social au racisme ordinaire la d scolarisation une r ponse sans ambigu t l exclusion mais aussi une pratique qui peut tre v cue sur le mode jubilatoire BEVILLARD S Patience et respect Cultures en mouvement N 11 octobre 1998 p 12 DE LA VIOLENCE BASES THEORIQUE ET CONCEPTUELLE L ethnographie des groupes d adolescents qui r sident dans les grands ensembles qui en fr quentent avec assiduit les espaces publics et qui participent ce qu on peut appeler et d crire comme une v ritable culture des rues nous apporte un point de vue diff rent sur l univers des pratiques ou des relations propres ce milieu social On peut r interpr ter l ensemble des conduites qui sont habituellement consid r es comme d viantes voire d linquantes actes de langages obsc nes qui font le d ses poir des personnels d ducation comportements syst matiques contre lesquels l ins titution scolaire a toutes les peines du monde instaurer ses propres r gles appro priations des biens par pr dation sanctionn es par la loi travers la grille de repr sentation des acteurs eux m m
313. s des manifestations et des situations de violence dans lesquelles des jeunes sont impliqu s observation globale et en m me temps diff renci e des faits de vio lence Il s agira galement d impulser la production d indicateurs au sujet des causes des faits de violence 189 190 VIOLENCE ORDINAIRE Cette commission pourrait susciter la cr ation de groupes de travail comprenant la fois des praticiens et des chercheurs travaillant sur l chec scolaire et d autres tra vaillant sur les jeunes violents Plusieurs mesures devront tre soigneusement tu di es et valu es de mani re critique comme par exemple les exp riences men es en France et qui consistent socialiser les enfants des milieux particuli rement d favo ris s au monde de l cole et aux valeurs sociales qu elle enseigne le plus t t possible d s l ge de 2 ou 3 ans mais avec la mise en place de mesures en direction des parents qui seraient associ s cette exp rience Mais bien d autres t ches pourraient tre d volues cette commission comme par exemple l organisation de d bats publics et d Assises sur les questions de jeunesse de violence de marginalit en partenariat avec les personnes groupes r seaux et milieux concern s SNL BIBLIOGRAPHIE E Bibliographie s lective On ne cite ici que des articles ou des ouvrages en rapport avec la violence Pour les autres textes sociologie de l ducation
314. s curit urbaines Paris P U F 1998 BODY GENDROT S Ville et violence L irruption de nouveaux acteurs Paris P U F 1993 BUI TRONG L R surgence de la violence au sein de la soci t fran aise Paris Section Villes et banlieues des renseignements g n raux ron o 1995 ELLIOTT D Youth vio lence an overview Center for the Study and Prevention of Violence Paper University of Colorado Boulder 1994 JL AE 155 SL RE 156 VIOLENCE ORDINAIRE A revenu gal le r gisseur peut consid rer que des candidats apparemment substituables conviennent plus ou moins pour tel logement compte tenu de ce qu il sait de la population de l immeuble de la mentalit qui y pr vaut et aussi des projets et des attentes du propri taire Il a donc un int r t professionnel d terminer son choix partir de crit res qui outre le revenu peuvent prendre en compte bien d autres l ments l ge des postulants leur profession leur situation de famille leur adresse pr c dente la caution d un proche ou encore la recommandation du locataire sortant Quant aux gestionnaires des logements sociaux c est sur une base l gale mais fon d e sur des crit res socio conomiques qu ils s acquittent de leur fonction de s lec tion des locataires pour l attribution des logements subventionn s vacants Lorsque la diff renciation sociale de l espace marque des divisions profondes
315. s exigence de la pr sentation d une pi ce d identit l entr e introduction du syst me d une carte signer o figurent les lois du lieu impor JL AE 137 138 VIOLENCE ORDINAIRE tance de faire respecter les r gles pr sence d un Securitas l entr e identification des jeunes qui posent probl me m lange des genres de musique lors des discos Avec les jeunes du centre de Versoix les animateurs ne rencontrent pas vraiment de probl mes Suite aux mesures prises les professionnels n ont plus rien signaler L Eclipse Maison des jeunes Avanchets L quipe d animation de L Eclipse Anne Colliard Catherine Vasquez Serge Alain Delayen et St phane Maye nous ont relat deux situations de violence auxquelles ils ont t confront s au printemps 1998 entretien du 1 octobre 1998 1 Soir e disco du 18 avril 1998 r cit de Anne Colliard A l entr e de L Eclipse les jeunes prennent un billet et tentent parfois d entrer gratuitement Il faut observer les groupes et faire face avec humour et patience Ensuite il y a le couloir et une entr e rapide dans la salle Au milieu de 200 250 personnes j ai aper u un attroupement du c t du bar je me suis approch e avec quelqu un du service d ordre et j ai finalement demand aux gens de sortir ce qu ils ont fait dans un calme relatif Il me semble que la bagarre a commenc dehors et s est propag e l int
316. s la direction et les doyens doyennes au Cycle d orientation et dans le secondaire postobligatoire en faisant exister et en faisant respecter un ordre p dagogique ils sont charg s de surveillance et de sanctionner les transgres sions aux r gles fix es par la communaut ducative 2 Sur les plans de l orientation du conseil du soutien interviennent galement d autres professionnels appartenant comme les enseignants au monde de l cole et ou d autres secteurs du DIP des travailleurs du social des conseillers sociaux des infirmi res des m decins des psychiatres des psychologues qui sont en relation avec tout ou partie des enfants ou des adolescents et qui d velop pent des programmes r guliers ou ponctuels de pr vention ou de dissuasion 3 Sur les plans de la pr vention de la dissuasion et de la r pression interviennent enfin des professionnels ext rieurs l cole et au DIP les lotiers gendarmerie et les services de police sp cialis s comme la brigade des mineurs et celle des stup fiants 4 Bien qu ils ne soient pas des professionnels de et dans l cole on mentionnera enfin les parents qui soit individuellement soit collectivement groupement ou association peuvent devenir et deviennent des acteurs en mati re de gestion de la violence scolaire Cette num ration liminaire des partenaires intervenant divers titres dans la com munaut ducative fournit quelques in
317. s ann es En outre l id e qui a longtemps pr valu que le divorce constituait un traumatisme psychologique grave pour les enfants et qu il pou vait avoir de nombreuses r percussions n gatives difficult s scolaires d s quilibres psychologiques et motionnels inadaptations sociales a t sensiblement relativi s e par des recherches sociologiques et psychologiques men es depuis une vingtaine d ann es Elles ont entre autres montr que certaines cons quences du divorce pou vaient tre plus probl matiques que la s paration elle m me notamment lorsque la nouvelle situation a pour effet une p joration des conditions conomiques de la per sonne ayant la garde des enfants Par ailleurs ce qui para t le plus dommageable pour le bien tre des enfants c est l existence de conflits ouverts au sein de la famille Or il se peut que des familles se s parent sans conflit ouvert et que d autres restent ensemble tout en tant ouverte ment conflictuelles D linquance Au regard de la loi la jeunesse est marqu e par le passage du statut de personne mineure celui de personne majeure 18 ans r volus Cela a pour cons quence que Nombre d affaires nouvelles 1012 1009 1213 1428 concernant des jeunes de 15 17 ans 1000 1002 1179 1376 soit en proportion 98 8 99 3 97 22 96 4 les actes d lictuels ne rel vent pas de la m me juridiction suivant l ge de leurs auteurs Tribunal de la jeunesse Les
318. s de banlieue permet d aborder la question sous un autre angle Les probl mes que rencontrent ces tablissements tiennent aussi l affaiblissement de l institution scolaire En effet les coll ges doivent g rer seuls et souvent au coup par coup leurs probl mes et les enseignants n ont plus de points de rep res autres que leur bonne conscience et leur savoir faire Ne pouvant proposer aux l ves un cadre g n ral et int grateur autre qu un r glement les coll ges ne r ussissent pas s opposer aux conduites d viantes et leurs actions ne font plus sens en dehors du cadre scolaire Cousin 1998 Le contenu de ces citations indique bien que la violence n est pas une fatalit elle est au contraire pr sent e comme une construction sociale En accord sur ce point avec les sociologues mais en nous inspirant aussi de la th se d velopp e par Jacques Fortin p diatre et ancien conseiller du recteur de l Acad mie de Lille on admet ici que la violence est une construction sociale et qu il faut l ana lyser comme telle Si selon cet expert certaines formes de violence sont des r ac tions justifi es par la survie ou sont des r ponses un conflit la violence na t dans la relation l autre elle est une construction sociale qui comprend plusieurs niveaux interd pendants Professeur en ducation et sant J Fortin a fait un expos Gen ve Pr venir la violence aupr s des jeunes avec les
319. s faible qu au sein de la population totale respectivement 31 6 et 34 5 La situation change compl tement au cours des douze ann es En 1997 les trangers repr sentent 38 5 des jeunes et 37 6 des habitants du canton Il appara t donc que l accroissement de la population d origine trang re parmi les habitants du canton est plus particuli rement marqu dans la classe d ge 15 24 ans o le poids relatif des jeunes trangers a progress de 6 9 points en douze ans Ethnicisation de la jeunesse D une part nous avons constat l affaiblissement de la pr sence des jeunes au sein de la population du canton D autre part les effectifs et la proportion d habitants d ori gine trang re ont notablement augment au sein de la jeunesse Cette double volu tion d mographique pourrait amener pr senter ou interpr ter certaines situations ou certains ph nom nes juv niles en termes d origine ou d appartenance nationale voire ethniciser les questions de jeunesse Ainsi en France des chercheurs ont discut les explications des probl mes de vio lence l cole partir de facteurs ethniques Ils ont soulign que pour des raisons id ologiques certains milieux politiques principalement d extr me droite font l amalgame entre trangers clandestins jeunes d origine trang re et violences sco laires Ils ont aussi relev qu existent parall lement chez certains jeunes des ten
320. s la transgression mais dans la d pression Ils ont honte de leur insuffisance avoir tre Partant de ce manque de r gles de proximit on comprend aussi que l initiative Droleg 1998 qui militait pour une lib ralisation totale des drogues en Suisse ait t rejet e Les ressources psychoaffectives dont les jeunes disposent permettront certains de s en sortir alors que d autres subiront la situation et s enfermeront dans leur isolement 35 36 VIOLENCE ORDINAIRE Et Dubar 1991 de rappeler sur les plans pist mologique et m thodologique que les chercheurs ont encore du pain sur la planche pour comprendre la construction des identit s dans la soci t postmoderne Il faudra enfin s interroger sur les volutions significatives de la socialisation dans les soci t s contemporaines Par socialisation nous d signons l ensemble de processus structurels et biographiques qui assurent la construction des identit s sociales par les institutions et les individus Meirieu et Guiraud 1997 annoncent sans d tours qu il faut craindre la guerre civile si les valeurs qui fondent aujourd hui l ducation scolaire ne sont pas renvers es revues et corrig es Min e par l orientation pr matur e la s lection abusive et l aparthei d l cole laisse se d velopper l illettrisme l chec social la violence et donc encourage au repli sur soi La refondation de l cole s
321. s lieux destin s aux enfants et aux jeunes doivent rester ma tres de la gestion de la violence dans leur communaut du cative pr vention dissuasion C est eux qu il revient de faire appel des forces et des professionnels ext rieurs l cole quand des faits de violence graves se sont produits et que des mesures polici res et p nales s imposent Mais pour ce qui concerne la gestion des faits de violence au quotidien le D partement de l instruc tion publique et les directions des diff rents ordres d enseignements DEP DGCO et DGPO sont l gitim s dicter des r gles de qualit de vie dans les tablissements et des r gles de pr vention et de dissuasion des faits de violence Une claire d finition des responsabilit s et un partage des t ches librement consenti ne devraient pas conduire l isolement de chaque acteur et de chaque intervention Bien au contraire C est pourquoi il nous semble essentiel de formuler une nouvelle recommandation Recommandation N 3 Au niveau des communes ou des quartiers mise sur pied de groupes de r flexion et d intervention violence GRIV sur le plan cantonal cr ation d un groupe de liaison qui coordonne et f d re les actions des GRIV Nous sommes convaincus que les faits de violence peuvent tre enregistr s et trait s dans les communaut s ducatives et qu ils peuvent l tre aussi dans les quartiers ou dans les communes A l heure actuelle
322. s lieux ins titutionnels Mandat confi en juin 1998 A Mathieu pour le r seau Carouge Lancy Plan les Ouates Bardonnex Perly Certoux Employeur FASE dur e du mandat 30 mois valuation tous les 6 mois Espace d intervention de Carouge la douane de Perly Constat malgr les efforts d ploy s certains jeunes n acceptent pas les r gles l mentaires d finies par les centres de loisirs D s lors il s agit de trouver de nouveaux outils Cahier des charges par une pr sence informelle aupr s des jeunes dans la rue le tra vailleur social hors murs privil gie l coute et la disponibilit tente dans un souci de pr vention d orienter les adolescents afin de rem dier leurs difficult s de les sou tenir dans la r alisation de projets Population jeunes qui risquent d tre en rupture sociale affective scolaire ou pro fessionnelle 147 148 VIOLENCE ORDINAIRE Champ d intervention collaboration avec les centres de loisirs concern s afin de mettre sur pied plusieurs v nements liaison avec la t te de r seau travail de m dia tion et de relais vis vis de la population du quartier et des services sociaux Interview d Alain Mathieu Cinq communes s offrent un ducateur de rue 7ribune de Gen ve 8 juillet 1998 Cela fait deux ans qu on se pr occupe du comportement de certains adolescents qui sont dans la rue on a essay de les faire venir dans nos centres de
323. s personnes choisies qui s acquittaient d un loyer sur un compte bloqu Ces occupations en d montrant que des logements encore utilisables taient soustraits au march locatif cherchaient faire pression sur les autorit s politiques pour qu elles prennent des mesures imm diates contre la crise du logement qui s vissait alors Par la suite cette forme d action se dif fuse sous l impulsion de la F d ration des associations de quartiers et d habitants FAQH dans le but de g n raliser la lutte contre la sp culation et la crise du logement D s le milieu des ann es 80 cependant une pratique sauvage du squat se r pand ind pendamment des groupes d habitants et des associations de quartiers Elle est le fait de jeunes souvent encore en formation ou ayant des activit s peu r mun ratrices 125 BUI TRONG L R surgence de la violence au sein de la soci t fran aise Paris Section Villes et banlieues des renseignements g n raux ron o 1995 p 6 1 Le petit Larousse illustr 1999 Paris Larousse 1998 p 961 LOGEMENT ET PRECARISATION SOCIALE LOGEMENT SOCIAL SQUAT artistes emplois pr caires ou temps partiel etc cherchant se loger malgr leurs faibles ressources financi res Il est n de ce mouvement une coh sion et une solidarit entre les squats repr sen t es notamment par le groupement ntersquat tr s actif dans les ann es 90 95 qui s occupait de rendre p
324. s prises par le Grand Conseil le 18 juin 1992 a t n glig En raison de surtaxes fortement major es et peut tre suite une certaine d tente du march immobilier nombre de locataires ont quitt les logements sociaux et ont t remplac s par des personnes fiscalement moins int ressantes De ce fait certaines communes qui ont fait un effort important pour accueillir de nombreuses HLM sont p nalis es sur le plan fiscal ce qui est pour le moins malheureux une poque o les finances de ces collectivit s se portent d j fort mal Ainsi les communes de Puplinge Onex Meyrin et Vernier ont t amen es r agir en laissant entendre qu elles s oppo seraient l avenir la construction de logements sociaux sur leur territoire si les nouvelles dispositions n taient pas revues La proposition de moratoire n a pas t retenue mais on peut constater que sans par ler de tendance l homog n isation sociale les d bats voquent d j un changement de composition dans la population des locataires des logements subventionn s alors que la nouvelle loi n a pas encore d ploy tous ses effets Le rapport de la Commission externe d valuation des politiques publiques En janvier 1997 la Commission externe d valuation des politiques publiques CEPP publie un rapport intitul Politique sociale du logement valuation de len couragement la construction selon la loi g n rale sur le loge
325. sein de la structure d mographique s est amenuis e Composition de la population Hormis l ge le sexe et l origine sont aussi des facteurs d mographiques importants Population totale 371 421 382 543 399 081 400 860 proportion de femmes 52 71 52 4 52 4 52 4 proportion d trangers 34 5 36 4 38 0 37 6 Jeunes 15 24 ans 54 144 50216 47 842 46 174 proportion de femmes 51 3 50 8 50 8 50 7 proportion d trangers 31 6 35 2 38 5 38 5 Source Office cantonal de la statistique Tranche d ge usuellement prise en consid ration dans le cadre des tudes consacr es la jeunesse LA SITUATION SOCIALE DES JEUNES A GENEVE Les donn es statistiques montrent que la proportion de femmes est constante au sein de la population totale Elle est aussi tr s stable dans la classe d ge 15 24 ans bien que le pourcentage des femmes y soit en l occurrence tr s l g rement moins marqu En ce qui concerne l origine la situation est un peu diff rente La population totale s est accrue entre 1985 et 1997 de presque 8 le nombre d habitants d origine tran g re a enregistr pour la m me p riode une croissance plus soutenue 17 8 La proportion d habitants d origine trang re au sein de la population r sidante est donc pass e de 34 5 en 1985 37 6 en 1997 3 1 Chez les jeunes il faut relever que la proportion d habitants d origine trang re est en d but de p riode plu
326. seurs deviennent de v ritables managers ducatifs Ces tablissements sont v ritablement entra n s dans une dynamique de progr s Cette image la fois de fermeture et d ouverture est fort bien exprim e par Philippe Meirieu dans son ouvrage L cole ou la guerre civile et fait office de conclusion ce chapitre Il ne s agit nullement d duquer les jeunes dans une bulle st rile pour en faire des inadapt s sociaux comme des animaux lev s en captivit et qui meurent d s qu on les rel che Mais l cole obligatoire suspendant une moment cette r alit l doit constituer un abri m me provisoire contre la temp te sociale Il s agit de vivre dans l enceinte scolaire autre chose que la loi de la rue Ph Meirieu op cit p 83 Une interrogation qui revient chez la plupart des auteurs toute chose tant gale par ailleurs pourquoi la violence touche t elle certains tablissements plus que d autres Pour Olivier Cousin s il est vrai que spontan ment les difficult s de coll ges de banlieue sont expliqu es partir de la d gradation de l environnement social et fami lial des l ves la comparaison entre deux tablissements populaires de banlieue per met d aborder la question sous un autre angle Les probl mes que rencontrent ces ta blissements tiennent aussi l affaiblissement de l institution scolaire 3 BALLION R L ordre scolaire menac le cas des lyc
327. si que l art militaire n tait pas sans rapport avec la politique qui selon Clause witz en tait le prolongement a violence tait alors assimil e la guerre et l on se repr sentait le monde en fonction d un champ de bataille Tr s pr sent au cin ma depuis ses origines Naissance d une nation 1915 ou Into l rance 1916 de David Wark Griffith le champ de bataille est l origine de genres cin matographiques majeurs le western et le film de guerre Mais les analogies du champ de bataille furent nombreuses sur les crans il en va ainsi du ring de boxe des films de la fin des ann es 40 et 50 qui r duit exemplairement l espace de la bataille la violence frontale condensant sur quelques m tres carr s une confrontation corporelle d une grande violence Sur un ring de boxe les s quences sont rythm es par des rounds le son du gong et les deux adversaires se tiennent l un en face de l autre dans une lutte frontale La violence de la boxe l une des plus corporelles ce dont t moignent les images du corps bless de la chair d chir e de la d composition du visage repose la fois sur le coup en direct et sur la ruse la parade La violence y est double frontale brute et contourn e secr te le jeu de jambes des danseurs de la boxe permettant d esquiver pour mieux frapper et jeter terre le corps de l autre 2 Idem e Idem DE LA VIOLENCE DES IMAGES A L
328. sont souvent en t te du hit parade Par ailleurs les tudes qui demandent aux jeunes utilisateurs de citer les jeux qu ils pratiquent indi quent un panachage des genres de jeux r guli rement choisis La palette des jeux vid o qui proposent des combats va de la lutte au combat arm Dans les jeux de lutte le joueur choisit son h ros homme ou femme en fonction des qualit s de lutte qui lui sont attribu es Il le place ensuite face son adversaire pour un combat g n ralement mains nues semblable ceux qu on rencontre au cin ma dans les films de Bruce Lee par exemple Les jeux de combat arm sont plus com plexes Le h ros dot d armes de tir diverses a g n ralement pour mission de sauver l humanit d envahisseurs Pour ce faire il passe des tapes souvent labyrinthiques S RASPIENGEAS J C T l rama N 2442 octobre 1996 Atout jeu journal de l association des amis du ch teau La Tour de Peilz Mus e suisse du jeu N 1 1998 JL AE 63 64 VIOLENCE ORDINAIRE peupl es d agresseurs abattre La mise en sc ne tr s r aliste montre blessures sang qui gicle Le joueur se trouve au c ur de l action dont il est l acteur principal le h ros Les jeux de lutte au corps corps qui s apparentent la situation sportive font rarement probl me dans le d bat En revanche plus le jeu fait appel un arsenal guerrier sophistiqu et surtout plus il y a de sc nes avec
329. squatters le dispositif policier d ploy en mai 1998 a t per u comme une provocation par certaines personnes et a amen le jeu qui s est d velopp sur la plaine de Plainpalais lors des meutes Les participants au d bat public organis par Le Courrier et le centre culturel Saint Boniface ont fait la m me observation Selon le p dagogue Pierre Dominic la violence a t anticip e et le gouvernement gene vois y a consciemment r pondu par le d ploiement des forces de l ordre Ce qui toujours selon lui n est pas une solution Envoyer la police ne permet pas de r pondre aux causes de la violence urbaine et renforce la peur de ceux qui crai gnent d j que la s curit est menac e Ainsi alors que nous pouvions nous attendre la r action de certains manifestants face l imposante pr sence polici re nous sommes amen s nous demander pour quoi une telle strat gie de visibilit a t d velopp e par les autorit s Selon le socio logue Walo Hutmacher la d cision de d ployer 1500 policiers visibles dans la ville rel ve de la volont de consolider l image de Gen ve comme place internationale s re de ce fait le dispositif policier tait moins orient contre les manifestations que dirig sur le monde Les cons quences sur le plan local semblent ne pas avoir t consid r es leur juste mesure Car les forces de police n taient pas l uniquement pour veiller
330. ssion de vivre pas comme les autres R Ouais mais j ai pas attendu d tre squatter pour avoir cette impression l Clair clair Et je crois que d abord si t as pas cet tat d esprit jamais tu finis dans un squat Sinon tu te demandes ce que tu fous au milieu de ces pingouins Ouais en marge ventuellement sur le c t Un peu en dehors du syst me ou de la r alit quoi Je sais qu elle est l mais je ne la subis plus que par les endroits o j ai envie de la subir Alors voil quoi Q Est ce que tu as une assurance maladie R Bien s r que non Je vais pas d penser le peu de fric que j ai pour a Q De qui ou de quoi vous diff renciez vous R Ah Je me diff rencie de rien si ce n est des moins opportunistes Je crois que c est surtout a une question d opportunisme quoi D opportunit si tu veux tre gentil Mais je ne suis pas impressionn Je veux dire c est parce qu un gars a b ti des b timents et a tient le coup plus qu il ne pensait et voil il faut commencer venir et revendiquer Q Tu te fais un peu l avocat du diable l R Ouais squatter c est facile mais on est pas forc ment dans notre droit 223 224 VIOLENCE ORDINAIRE ANNEXE 5 Liste des personnes rencontr es et auditionn es au cours de l expertise par ordre alphab tique En France M Christian ARNAUD Responsable d Inter Service Migrants Rh ne Alpes Lyon M Alain
331. st comme une maison close quoi a d pend par rapport qui a cr e des nuisances sonores toutes sortes de nuisances en fait un moment donn Le truc c est de voir ce que a cause vraiment comme probl me De toute mani re si le quartier est d j bruyant je crois pas que a change fondamenta lement les choses Au niveau des magasins il y a toujours des probl mes Voil quoi il faut bien remplir la marmite A voir comment proc dent certains mieux vaut ne pas avoir un magasin d alimentation c t d un squat En g n ral les bistrots n ai ment pas trop non plus On a tendance squatter leur terrasse Alors ou ils consom ment une bi re pour tout l apr s midi ou en une demi heure ils sont bourr s Il en faut quand m me une bonne quantit pour y arriver Q Est ce que les habitants de ton squat participent aux manifs en g n ral JL AE 221 SL RE 222 VIOLENCE ORDINAIRE R Question tr s tendancieuse Ben c est clair qu on participe Maintenant savoir si l on participe la juste mesure de ce que l on revendique et ce qu on obtient a c est une autre question Mon squat n est pas tr s organis C est pas comme Rhino On a un bar mais il n a m me pas de nom Q Vous avez un bar qui est ouvert comment R Il est ouvert quand il y a des gens pour l ouvrir quoi C est question d ambiance Si le gars est bien lun il y aura de l ambiance sinon
332. stion des in galit s et de leur reproduction 2 L exclusion l tat des savoirs Paris Editions La D couverte 1996 sous la direction de S PAUGAM Les extraits cit s ici sont tir s de S PAUGAM L apprentissage d une nouvelle question sociale Magazine litt raire 1996 op cit JL AE 29 30 VIOLENCE ORDINAIRE Quel est en d finitive le sens de la m tamorphose des rapports entre violence et soci t A travers l analyse des uvres majeures d auteurs classiques dont les contributions portent sur la soci t industrielle on est autoris confirmer l hypoth se N 1 selon laquelle les cadres contraignants de la soci t industrielle permettent de penser la violence comme l une des composantes qui cimentent le syst me social et structu rent la personnalit sociale travers la constitution du surmo von Clausewitz parle d une guerre de d fense qui doit tre populaire et nationale Marx con oit une nou velle unit sociale construire au profit de tous Freud associe au surmoi l int riorisation des interdits parentaux Au vu des contenus tir s de l ensemble des uvres analys es avant 1966 et depuis cette date on est finalement aussi en droit d affirmer que la configuration de notre univers de crise conduit une m tamorphose du rapport entre violence et soci t hypoth se N 2 1 Ce rapport n entra ne plus n cessairement le d veloppement du lien soci
333. sur de profondes s gr gations spatiales parce qu une v ritable mise distance n est gu re possible Les cit s et les grands ensembles p riph riques ne sont pas des espaces fortement isol s ils ne constituent ni des zones urbaines sen sibles ni des quartiers entiers expos s la ghetto sation Cependant des risques de d rive dans certains quartiers ou certaines cit s vers des situations sociales probl matiques ne sont pas exclure de l avis m me des diri geants du D partement de l am nagement de l quipement et du logement Ainsi les mesures de r forme de la politique en mati re de logement social ont elles d j contribu une plus forte homog n it sociale des quartiers quand bien m me c taient des objectifs d quit qui taient poursuivis Mais il n tait videmment pas pr vu que ces mesures se combineraient aux effets de la crise conomique Origine loi de 1992 sur le logement et la protection des locataires Le 18 juin 1992 la loi sur le logement et la protection des locataires est modifi e dans le but de mettre en application les mesures de r forme propos es par le Grand Conseil en 1991 et qui avaient notamment pour objectif de conduire une plus grande quit dans la r partition des prestations de l Etat aux locataires Ce projet de loi a t pr sent par le Conseil d Etat le 15 mai 1992 devant le Grand Conseil Il vise introduire une nouvelle m thode d
334. syst mes d enseignement et construire des repr sentations fines des liens et des interactions entre travail ducatif et travail social Ce faisant le SRED s engage dans le d veloppement d approches d mographiques et sociologiques de l environnement local susceptibles de fournir des informations pertinentes un tra vail pr ventif de terrain Les sociologues de l ducation qui sortent de l espace scolaire sont n cessairement confront s la complexit de l urbain Cette complexit s accro t encore si on cherche saisir et expliquer les m tamorphoses de la violence au quotidien Dans la recommandation N 8 le Coll ge d experts insiste sur le fait que la violence urbaine est une construction sociale non r ductible une explication monocausale Les chercheurs souhaitent donc encourager les tentatives de compr hension multidi mensionnelle des faits de violence Cette recommandation est exigeante elle implique en effet que a construction sociale de la violence soit situ e dans le temps et dans l espace Pour bien com prendre la m tamorphose on essaie ici de red finir les rapports entre violence et soci t travers un panorama introductif qui porte sur la crise du social en Europe occidentale au cours des trente derni res ann es Il s agit en r alit d analyser le pas AVANT PROPOS sage de la soci t industrielle la soci t postindustrielle pour bien montrer qu il existe
335. t l id e qu il y a une vie collective possible fond e sur l change la communication le respect mutuel Or une poque marqu e par la crise des institutions Etat Eglise etc cela a un effet d vastateur Une grande partie de la violence que ressentent les habitants des zones urbaines tient aujourd hui aux atteintes la propri t au vandalisme quotidien aux incivilit s qui g chent la vie insultes menaces bruits petits larcins mendicit agressive Comment mesurer le sentiment d ins curit alors que la situation mise en cause est faite d un ensemble de facteurs diffus Toute personne qui a retrouv sa maison d vast e par des cambrioleurs a eu le sentiment d un viol de sa vie priv e mais dans des soci t s d abondance de pr caution comptes en banque coffres et d assurances indemnisation le vol n a certainement pas la m me gravit que lorsque Harpagon dans L Avare de Moli re en perdant sa ch re cassette perdait tout Pour prendre un exemple en milieu scolaire Debarbieux 1997 fait aussi mention du couple incivilit ins curit Un sentiment d ins curit est actuellement pr sent dans un certain nombre de coll ges fran ais Quelle que soit la mont e r elle des d lits ce sentiment participe plus d une ambiance incivile que d une logique d lictueuse C est cette crise de la civilit scolaire que les sp cialistes tentent d sormais de d crire et de com
336. t Bar reau et les prises de position des partis de gauche qui l ont suivie 6 Flyer appelant une manifestation dans les rues de Gen ve le 25 septembre 1998 7 Compte rendu de l entretien r alis par M Vuille D Gros A J rimann et D Morin avec M P J et V squatters le 1 septembre 1998 annexe 3 18 Idem JL AE 167 168 VIOLENCE ORDINAIRE Quoi qu il en soit au lendemain des lections alors que l chiquier politique en sort profond ment transform la gauche est devenue majoritaire au Grand Conseil et trois de ses repr sentants sont lus au Conseil d Etat les rapports entre les autorit s et les squatters changent peu Il n en va pas de m me sur le plan judiciaire En effet rappelons que les meutes du dernier week end du mois de mars 1998 font suite la condamnation sans pr c dent d une jeune femme 45 jours de prison ferme pour violence envers les fonctionnaires de police et violation de domicile lors de la manifestation du 3 octobre 1997 A la suite des manifestations contre cette d ci sion treize personnes ont t arr t es au Garage parmi lesquelles neuf ont t accus es d avoir provoqu une meute Ce qui est galement une premi re pour des squatters Certains d entre eux soutenus par un d put de l Alliance de Gauche et un conseiller municipal Vert d noncent une vague de criminalisation des habitants squatters Ce quoi le proc
337. t de concepts assez riche pour saisir et ana lyser les situations multiples dans lesquelles s enracinent les violences de notre temps Cette configuration de divers facteurs et concepts est pr sent e en r sum dans le tableau 1 ci apr s elle concerne aussi bien le milieu scolaire que le milieu social proche au sein duquel s inscrit la communaut ducative Chaque facteur est ensuite trait pour lui m me dans un court d veloppement on aborde sa ou ses d finitions en mettant l accent sur ses principales dimensions SL 73 SL RE 74 VIOLENCE ORDINAIRE Tableau 1 Configuration de facteurs et de concepts F1 F7 caract risant les faits et les situations de violence identifiables en milieu scolaire et dans la cit F1 incivilit ins curit civilisation ou brutalisation des m urs conflit de civilit s th orie de la vitre bris e broken windows d gradation de l environnement local petite d linquance culture des rues d sorganisation sociale F2 bullying brimade domination et soumission raison du plus fort le loup et l agneau menace provocation action intentionnelle ou strat gique F3 violence physique crimes et d lits agression agresseur et victime viol racket rapport la loi code p nal et justice r pression polici re sentiment de justice ou d injustice r volte r bellion meute loi de la jungle zone de non droit F4 d terminants sociaux
338. t des effets dommageables Pr venir et porter rem de la violence est un travail de longue haleine jamais ter min Il constitue une responsabilit ducative partag e dans laquelle famille et cole doivent agir de fa on concert e Direction de l enseignement primaire Jacqueline Perrin directrice g n rale de l enseignement primaire 1996 Donner la parole aux enfants L cole Journal du DIP N 3 juin 1996 La r flexion sur la violence sa pr vention et son traitement doivent tre m tho diques constants et organis s Le r le de l cole primaire est de contribuer ce que l enfant ait une bonne image de lui m me qu il sache identifier ses motions Pour cela un moyen simple mais effi cace lui donner la parole Ce sont les conseils d enfants l accent sur la participation les forums avec des tours de parole ne n gligeant aucun l ve On s aper oit alors que les enfants d ve loppent une capacit dire mais aussi couter leur camarades De plus la loi du silence si rapide s imposer lorsqu il y a violence et intimidation est battue en br che par ce dialogue qui exige videmment de grandes qualit s d interlocuteur trice de la part du corps enseignant La mission de l cole est en l esp ce de s employer identifier les causes sur les quelles elle peut agir 111 112 VIOLENCE ORDINAIRE Le seul endroit o nous ayons prise c est la form
339. t faire basculer des ados normaux dans le crime Le juge et Tavernier dans une lettre adress e au journal Lib ration qui ne l a jamais publi e Antoine Garapon magistrat secr taire g n ral de l Institut de hautes tudes sur la justice contestait les attaques port es contre L app t lors de sa sortie en salles Le regard de Tavernier sur la d rive d un trio de jeunes n est ni romantique ni clinique ni moralisateur ni convenu Ce qui le fascine c est l absence totale de culpabilit le rel chement du lien avec le monde Ces antih ros ne peuvent consommer que des signes ou des images et font preuve d une tonnante capacit zapper entre l innocence et l horreur annuler toute culpabilit Le juge des enfants que je suis y a reconnu sans difficult la pseudo maturit de nombre de clients de la justice criminelle DE LA VIOLENCE DES IMAGES A L ECRAN La compagnie de ce trio si elle est plaisante au d but devient de plus en plus p nible et obs dante tout au long du film L intervention de la police ne soulage pas Elle ne vante pas de mani re ringarde le retour de l ordre ou l annonce d une vengeance elle introduit un l ment triangulateur une sorte de fonction parentale qui intervient trop tard Les soci t s d mocratiques ont du mal parler du mal et du bien Et pourtant il le faut Tavernier le fait sans apporter de r ponse toute faite Faut il le lui
340. t la d linquance des jeunes les d nonciations relatives la consommation de stup fiants Source Office f d ral de la police En dix ans le nombre total des d nonciations pour consommation de stup fiants est pass Gen ve de 602 2264 il a donc t multipli par 3 76 Les d nonciations concernant les jeunes de 15 24 ans ont progress quant elles moins fortement elles ont t multipli es par un coefficient de 3 12 La contribution des jeunes dans l ensemble des d nonciations pour consommation de stup fiants a diminu durant la d cennie coul e Les d nonciations touchant des jeunes de moins de 15 ans tant rest es tr s stables on peut en conclure que dans ce domaine on assiste un vieillis sement de la population d nonc e Ces trois indicateurs ne permettent en aucun cas d affirmer que la d linquance juv nile est globalement en augmentation Gen ve Si d une part le Tribunal de la jeunesse traite effectivement une quantit croissante d affaires nouvelles et si d autre part on enregistre une tr s forte progression du nombre des d nonciations pour consommation de stup fiants force est de constater n anmoins que dans tous les cas la d linquance des jeunes g s de 15 24 ans est devenue proportionnelle ment moins importante depuis 1985 L augmentation de la d linquance est principa lement attribuable des personnes de 25 ans et plus Simultan ment il est vrai on assist
341. te Pathologie de l insuffisance Discipline ob issance formes d tayage sur autrui D cision initiative personnelle formes d tayage sur soi Report g n ralis sur les institutions Id e de finitude de destin Ind pendance l gard des contraintes sociales Id e que tout est possible Vieille culpabilit bourgeoise lutte pour s affranchir La peur de ne pas tre la hauteur le vide des p res l impuissance dipe Narcisse Subir sa vie Choisir sa vie 33 34 VIOLENCE ORDINAIRE La mont e du th me de l individu est pour Ehrenberg l expression d un processus historique qui a institu pour le meilleur et pour le pire la responsabilit l int rieur de nos corps Emancip s lib r s Crise de l autorit rapport l interdit et la loi La dynamique de l mancipation signifie que les modes de r gulation du rapport individu soci t ont chang Personne ne conteste aujourd hui qu il y a crise de l au torit ou des autorit s les avis divergent en revanche sur l amplitude et la gravit de cette perte de pouvoir des instances cette nouvelle donne a au moins trois effets pos sibles sur la gestion de la violence au quotidien 1 Lorsque les h t rocontraintes politique paternelle parentale scolaire directo riale institutionnelle etc n existent pas ou ne les atteignent pas certains jeunes cherchent leurs propres limites en s adonnant toutes sort
342. te encore que pour qu une guerre de d fense l emporte il faut qu elle soit populaire et prolong e donc nationale la guerre ma tris e suppose ainsi un plan et une d claration de guerre la direction et le d roulement des op rations militaires une victoire une d faite un armis tice un plan de paix e Karl Marx soutient que l histoire de toute soci t jusqu nos jours c est l his toire de la lutte des classes Le r gime capitaliste est capable de produire de plus 6 VON CLAUSEWITZ C De la guerre Paris Minuit 1955 premi re d en langue allemande 1831 7MARX K Le manifeste communiste Paris Gallimard Pl iade 1963 premi re d en langue allemande 1848 Cf aussi propos de Marx ARON R Les tapes de la pens e sociologique Paris Gallimard 1967 13 SL RE 14 VIOLENCE ORDINAIRE en plus or en d pit de cet accroissement de richesses la mis re reste le lot du plus grand nombre Le prol tariat se constituera en classe c est dire en une unit sociale aspirant la prise du pouvoir et la transformation des rapports sociaux Toutes les r volutions du pass taient faites par des minorit s au profit de minorit s la r volution du prol tariat via le mouvement ouvrier sera faite par l immense majorit au profit de tous e Sigmund Freud souligne le dualisme universel des pulsions de vie et de mort il oppose ainsi Eros Thanatos Il conf re aussi u
343. tes de la part des 4000 5000 locataires cong diables et des 10 000 locataires sur les 28 000 qui verront leur taux d effort consid rablement accru de pr voir une entr e en vigueur un peu plus modul e Pour le Conseiller d Etat Claude Haegi les quatre paliers pr vus par la loi pour amener progressivement les locataires payer la surtaxe r pondent d j cette pr occupation Lors du d bat pr c dant le vote de la loi l ventualit d un effet d homog n isation sociale de la population dans les logements subventionn s n est ni craint ni m me envisag 7 M morial du Grand Conseil 1992 p 3611 us M morial du Grand Conseil 1992 p 3643 LOGEMENT ET PRECARISATION SOCIALE LOGEMENT SOCIAL SQUAT Premier bilan Des d put s des diff rents partis de gauche proposent une ann e apr s l entr e en vigueur de la nouvelle loi une motion pour un moratoire dans l application des nou velles dispositions de la loi g n rale sur le logement et la protection des locataires 1 car ils consid rent que plusieurs effets n gatifs r sultent de cette loi h sitations des promoteurs construire des logements sociaux difficult s accrues pour trouver des candidats remplissant les conditions d octroi d un logement social perte de revenu fiscal pour les communes sur le territoire desquelles sont construites de nombreuses HLM Les motionnaires rel vent notamment que L impact fiscal des mesure
344. testation tudiante fut la lutte contre la consommation de masse contre la commercialisation des relations humaines du sentiment ou de la sexualit Le mouvement de mai ou le communisme utopique Paris Seuil 1968 3 BRUCKNER P La tentation de l individualisme Magazine litt raire 1996 op cit Des points de ce passage concernant Deleuze sont tir s de l Encyclopaedia Universalis 1997 235 NEGRI T La machine d sirante Magazine litt raire 1996 op cit DELEUZE G GUATTARI F Capitalisme et schizophr nie L Anti dipe Paris Minuit 1972 19 SL RE 20 VIOLENCE ORDINAIRE C est le renversement du freudo marxisme qui fleurissait l poque celui de Herbert Marcuse entre autres institu un moment penseur de Mai 68 Il s agissait d un h g lianisme honteux d un d terminisme de l ali nation et de la r pression qui ne laissait gu re d autre sortie que mystique ou esth tique La psychanalyse m me lacanienne parlait la voix du grand refoulement li au complexe d dipe et la cha ne signifiante Et les marxistes ne savaient imaginer la r volution que comme mani re de r organiser les forces productives Eu gard ces vulgates L Anti dipe a tout fait exploser il n y avait pas se lib rer par la psychanalyse mais se lib rer de la psychanalyse Il n y avait pas vouloir une belle normalisation prol tarienne mais voir un principe cr ateur dans la
345. the de l entreprise Sciences humaines N 24 janvier 1993 L individu incertain Paris Calmann L vy 1995 21 SL RE 28 VIOLENCE ORDINAIRE sur l avenir en apprenant communiquer avec ses enfants son conjoint et plus largement avec autrui dans toutes les situations de la vie une action qui porte sur la relation elle m me entre tres humains ind pendamment de leur position hi rarchique Le nouvel individualisme signale moins un repli g n ralis sur la vie priv e que la mont e de la norme d autonomie se comporter en individu signifie d cider de sa propre autorit pour agir par soi m me avec les libert s les contraintes et les inqui tudes qu une telle posture implique Il ne suffit plus d appliquer des r gles fixes et ext rieures soi ob ir aux instructions il faut int rioriser des normes souples et variables donc incertaines Ce d placement est solidaire d une transformation politique la prise en charge collective des destins individuels tait attribu e des institutions et des acteurs organis s aujourd hui la responsabilit de ces m mes destins est de plus en plus report e sur l individu lui m me Nous codons aujourd hui une multiplicit de probl mes quotidiens dans un langage psychologique alors qu ils taient nonc s il y a encore peu dans un langage de revendication de la lutte et de l in galit Il s agit l d une forme sociale et polit
346. tion Etat d Urgences ont d clar la presse Une fois de plus l Etat fait un amalgame particuli rement maladroit mais pas innocent non plus entre des personnes revendiquant le droit de mettre en cause d mocratiquement une certaine vision du monde et des casseurs n ayant pas forc ment les moyens d ex primer leur malaise autrement que de mani re violente Les squatters et les manifestations contre l OMC en mai 1998 Les manifestations en marge de la conf rence de l OMC en mai 1998 ont t organi s es par l Action Mondiale des Peuples contre le libre change et l OMC LAMP est une coordination internationale des mouvements populaires dont les luttes constituent d j la r sistance r elle aux politiques de l OMC et de ses quivalents r gionaux Elle veut encourager le plus de personnes et d organisations possibles agir par la d sob issance civile non violente et la construction d alternatives d mo cratiques Ses militants s opposent l id ologie n olib rale ainsi qu ses m faits l chelle de la plan te et d fendent une philosophie organisationnelle bas e sur la d centralisation et l autonomie Les militants de l AMP d fendent des valeurs proches de celles que nous avons ren contr es chez certains squatters D autres liens existent entre certains squatters et l AMP Ainsi par exemple lors de la premi re conf rence de 1 AMP Gen ve du 23 au 25
347. tion et l volution de la recherche en ducation l augmentation du nombre de femmes dans l enseignement secondaire constitue probablement un bon indicateur de cette transformation Les relations instaur es prennent davantage appui sur l change que sur les rapports de force Sans entrer dans les d tails de l enqu te relevons que les l ves et les enseignants consid rent que l impolitesse refuser de r pondre une question du prof sur le cours n est pas de la violence alors que la gifle donn e par un enseignant un l ve 57 CLEMENCE A La violence dans les coles du CO de Gen ve Facult SSP Uni de Lausanne janvier 1999 CONCLUSION et surtout le racket entre l ves rel vent clairement de la violence En revanche les l ves sont d avis que les coups entre l ves et les agressions verbales sont moins violents que ne l estiment les enseignants Mais ces m mes l ves jugent plus grave d tre impoli avec un enseignant que de donner un coup de pied un l ve Les l ves genevois estiment que les insultes sont plus graves que ne le disent les autres l ves romands Enfin les bagarres de r cr ation ne sont un probl me de violence que pour les adultes Et la sortie de l cole obligatoire Examinons maintenant la situation des jeunes arrivant en fin de scolarit elle tend devenir plus difficile l horizon se bouchant consid rablement pour celles et ceux qui n ont
348. titutionnelles et d autre part les pra tiques professionnelles de lutte contre la violence 3 regrouper des chercheurs des sp cialistes et des praticiens des diff rents secteurs concern s par les violences des jeunes en milieu urbain A travers une approche pluridisciplinaire le groupe resterait en contact permanent sur le plan internatio nal avec des instances semblables des fins de comparaison Si de telles ins tances existent ailleurs en Suisse il est bien vident qu un contact permanent devra tre tabli Les informations recueillies sur divers terrains feraient ainsi l objet d une analyse sur le plan cantonal afin de cr er un va et vient permanent entre une dimension plus th orique ou plus analytique des probl mes et leur expression institutionnelle et pro fessionnelle au quotidien dans les divers lieux d intervention Il faut dans ce sens lever tous les obstacles la circulation d informations et de requ tes entre la com mune et le canton Il nous semble urgent que les communes et les quartiers soient mieux entendus et plus rapidement soutenus dans leurs programmes urgents de pr vention et de traitement de la violence Afin de faciliter la prise de d cision des GRIV et leur action telle qu elle est d crite ci dessus il nous semble indispensable d introduire une nouvelle recommandation qui concerne plus particuli rement l cole CONCLUSION Recommandation N 2 Enregistrement syst matiqu
349. tre le partage des t ches entre les institutions et l int rieur de chaque institution entre les diverses quipes intervenantes par exemple et b te ment entre les quipes de jour et celles de nuit ou en fonction du partage du terri toire Mais lorsqu on essaie de faire coop rer des tres humains qui n ont pas l habi tude de le faire il faut d abord leur donner confiance en eux m mes gardiens d immeubles employ s des services sociaux psychologues enseignants en s ap puyant sur ce qui peut appara tre comme un paradoxe A partir de la violence on peut produire de l intelligence collective affirme Rojzman Pour faire refluer r el lement la violence c est dire la transformer en conflits susceptibles d tre trait s il faut g n raliser l apprentissage des pratiques d mocratiques du haut en bas de l chelle sociale et pas seulement dans les banlieues difficiles Quand le lien social ne s tablit plus que dans la m fiance ou le rejet il reste la bru talit du monde et pour affirmer son existence le recours une brutalit qui n est pas forc ment v cue comme telle Au del de leur manifestation d rangeante perturba trice ou provoquant la peur la violence et l incivilit soul vent la question de la signi fication et des valeurs pour une existence personnelle mise socialement en d faut provoquant l imp ratif de faire la preuve de sa l gitimit N est ce pas cela
350. trois raisons Les 17 habitants de l immeuble n avaient pas t appel s quitter les lieux par le procureur g n ral pour cette date Une vacuation avait pr alablement t pr vue le 8 septembre mais celle ci avait t annul e car l autorisation de construire comportant des failles avait t retir e Les squatters n ont pas t pr venus qu une nouvelle autorisation avait t accord e au propri taire de l immeuble du 21 rue du Fort Barreau Par ailleurs l intervention polici re au petit matin a provoqu la col re des occupants jugeant excessifs le bouclage de la rue et le d ploiement de 150 poli ciers pour cette op ration Enfin cette vacuation est un v nement symboliquement important parce que Fort Barreau tait consid r comme l un des derniers squats mythiques de Gen ve 27 GROS D Les acteurs des luttes urbaines Revue Suisse de Sociologie 12 3 1986 p 491 128 GRIMM C GE Squat Le squat Gen ve un mouvement social Gen ve Universit Facult de psychologie et des sciences de l ducation ron o 1998 12 Voir l annexe 2 13 Nous entendons par l un immeuble occup par des personnes qui ont d velopp ensemble partir du squat une ou des activit s collectives ouvertes sur l ext rieur th tre salle de concerts ou lieu de rencontres ou une association pour promouvoir le logement associatif La plupart des squats mythiques ont t occup s entre
351. u la mise au point du texte qui est maintenant publi dans la s rie des Cahiers du SRED sous le titre Violence ordinaire Les chercheurs n ont pas donn une d finition a priori des faits de violence en milieu scolaire dans les lieux de formation professionnelle ou dans la cit Ils sont plut t all s la traque de ses manifestations et ils l ont fait partir de deux grandes sources d information d un c t les donn es et les analyses produites par la communaut scientifique internationale d un autre c t les donn es et les indicateurs produits sur le plan local genevois par les gens de terrain Ainsi ils ont mis en place des dispositifs de recueil et de traitement des donn es per mettant de savoir ce qui est consid r comme violence par ceux qui fr quentent quo tidiennement l cole ou la communaut ducative L expression communaut du cative est choisie ici dessein Si elle renvoie premi re vue l image d une cit id ale et harmonieuse elle renvoie aussi et surtout l id e d une organisation construire par tous les partenaires qui gravitent dans cet espace social de proximit Diriger animer et surveiller une entreprise ducative qui comprend plusieurs cen taines d l ves autant d enfants et de jeunes plusieurs dizaines d enseignants et un nombre plus restreint d autres intervenants des parents et les gens du voisinage n est pas une mince affaire
352. u associer l ext rieur de l cole aux d bats et aux actions men es quartier cole primaire flotier parents centres de loisirs etc e offrir une formation proposer dans le cadre de la formation continue des cours qui permettent aux enseignants de faire face aux situations critiques LE SYSTEME SCOLAIRE GENE VOIS FACE A LA VIOLENCE e renforcer la coh rence s accorder sur des exigences communes en mati re de r gles de comportement revaloriser la mission de surveillance dans les tablis sements d velopper le travail en classe sur ces notions e d velopper le savoir tre lutter contre la violence verbale en r tablissant le sens des mots et des expressions en vitant la banalisation des exc s de langage e donner la parole aux l ves les associer plus fortement la vie des tablisse ments en les responsabilisant Ces axes de travail constituent les principes dans lesquels s inscrivent les nombreuses actions entreprises dans le cadre des coles et coll ges durant ces derni res ann es Des conseils d l ves aux ateliers sant en passant par l implication des l ves dans la r daction de r glements internes ou encore des dispositifs d intervention mis en place Carouge aux Palettes ou au Lignon tout concourt encourager le dialogue changer les informations et les exp riences chercher d tecter ensemble les risques de violence afin de les enrayer avant qu ils n entra nen
353. u cycle 1 R vision du plan d tudes 2 Evaluation de la formation 3 Projets d l ves 4 Meilleure qualit de vie dans les tablissements et participation des l ves 5 Communication entre cole et famille 6 Formation continue des enseignants La violence dans les coles secondaires Sous le titre Dynamiques et significations de la violence dans l univers scolaire des adolescents une tude est men e sous la responsabilit d Alain Cl mence dans le cadre du Programme national de recherche 40 Violence au quotidien et crime orga nis dont nous pr sentons les grandes lignes ici ainsi que quelques premiers r sul tats la recherche n tant pas encore termin e Description Voici la pr sentation de la recherche sur le site internet du Service suisse d informa tion et d archivage de donn es pour les sciences sociales SIDOS L apparition r cente de la violence scolaire dans les m dias a contribu alimenter interrogations et inqui tudes propos d un probl me dont l ampleur est mal connue en Suisse Au del des anecdotes tragiques de rumeurs et d motions conjoncturelles il importe aujourd hui de fournir une analyse de la situation aux enseignants aux l ves aux parents et aux autorit s Il importe en particulier de d terminer l importance de la violence l cole et d valuer les mesures prises pour y faire face L tude s int resse la situation dans les c
354. u milieu scolaire et intervenants de quartiers Fondation genevoise pour l animation socioculturelle FASE ex CCCLR Les actions men es par les 34 centres de loisirs rattach s la FASE ont pour but la pr vention la cr ation le maintien ou le renforcement du lien social La Charte cantonale des centres 1993 d finit deux axes de travail prioritaires e l action ducative destin e aux enfants et aux jeunes compl mentaire celle de la famille et de l cole e l action associative et socioculturelle destin e toutes les populations du quartier ou de la commune elle vise renforcer le tissu social Les centres offrent des espaces d expression et de communication ouverts tous ou plusieurs cat gories d usagers parfois un nombreux public discos concerts expositions d bats publics etc D s lors ils sont expos s diverses formes de vio lence et les questions relevant de la cohabitation et du respect mutuel sont au c ur de leur action quotidienne Orientation et aide par rapport aux probl mes particuliers des jeunes Depuis quelques ann es il y a une nette augmentation du nombre de jeunes confront s d importantes difficult s d int gration sur les plans scolaires et de la formation du travail des possibilit s d appartenance une communaut La violence rencontr e dans les centres et leur environnement peut avoir diverses formes bagarres d pr dations vol racket monopo
355. u sujet des tensions des crises et des conflits que la communaut ducative est d sormais amen e affronter on peut se r f rer quelques sp cialistes fran ais de l ducation au sujet des violences aux quelles la communaut ducative est quotidiennement confront e 107 SL RE 108 VIOLENCE ORDINAIRE Selon nous la situation scolaire violente est tr s largement institutionnelle et relationnelle Elle trouve son origine dans les conflits qui dans l angoisse et l motion tournent mal se d r glent et basculent dans la violence Pain 1994 Il d nonce galement le mythe de l cole en tant que sanctuaire rappelant que l cole constitue un espace social et politique o se reproduisent les mouvements et tendances de la soci t elle ne peut viter d tre un lieu o se manifestent des conflits Delfour 1997 Par ailleurs l cole a pour mission la construction de la loi ce qui inclut de former les l ves la civilit or l institution scolaire est actuellement g r e par une logique de concurrence et de s lection qui en fait un grand supermarch de la culture o pr valent les strat gies individuelles au d triment du plaisir d apprendre et de comprendre Meirieu 1998 Spontan ment les difficult s de coll ges de banlieue sont expliqu es partir de la d gradation de l environnement social et familial des l ves La comparaison entre deux coll ges populaire
356. u territoire scolaire 2 Les violences dans l cole s exprimant essentiellement par un chahut ano mique une agitation constante travers laquelle les l ves r sistent l cole et manifestent leur indiff rence Selon Dubet cette forme de violence d coule directement du ph nom ne de massification scolaire et de l apparition d un nou veau public d l ves n ayant jamais t scolaris jusque l 3 Les violences antiscolaires violences construites contre l cole et apparaissant comme les plus dangereuses Ces violences caract risent les tablissements o domine l chec scolaire les l ves se voient renvoyer une image d valorisante d eux m mes et d fendent leur dignit en cr ant un syst me de valeurs s oppo sant celles de l cole De nombreuses tudes ont mis en vidence les diff rences entre tablissements quant au degr de violence Ces diff rences sont souvent attribu es l environnement social dans lequel se trouve implant e l cole Toutefois selon Dubet les diff rences observ es ne tiennent pas seulement aux divers contextes sociaux En effet d faut d une tude pr cise en ce domaine une bonne connaissance des tablissements MERIEUX Ph Adapter la p dagogie r flexions p dagogiques Bloc Notes La violence l cole rapport de l IGEN Fotinos 17 8 98 Enqu te acad mique 2 DUBET F Les figures de la violence l cole La vio
357. ubet montre que nombre de couples d opposition pourraient tre interpr t s en termes d preuves pour les jeunes efficacit contre solidarit comp tition contre coop ration performance contre sinc rit etc Drame et contra diction pour les jeunes lyc ens pourtant privil gi s parce que proches de la sph re professionnelle Les l ves aiment le lyc e parce qu il leur accorde une libert priv e importante souvent plus grande que celle de la famille On y choisit ses amis et ses amours et tout autour du lyc e les caf s accueillent d s le matin dans les heures creuses ou le soir toute une vie hors des regards de l cole et de la famille Par le biais du lyc e et non pas contre lui les l ves d couvrent une vie personnelle o leurs go ts et leurs id es glissent en dehors du contr le des adultes En ce domaine les l ves sont plus proches des tudiants d avant 68 que des lyc ens de la m me p riode A l ext rieur de la classe ils flirtent ou fument non parce que c est permis mais parce que c est une activit priv e Ainsi que le dit une enseignante ce n est pas que j aime a mais je ne me sens pas le droit et les moyens ajoute t elle d intervenir dans leurs conduites 2 DUBET F Les lyc ens Paris Seuil 1991 JL AE 23 SL RE 24 VIOLENCE ORDINAIRE hors de la classe Aussi les l ves aiment ils leur lyc e ce qui ne signifie pas forc ment
358. ubliques par voie de flyers par la presse ou par des lettres officielles les revendications communes aux squatters et de renseigner les occu pants d immeubles illicites sur leurs droits Cette p riode entre 1985 et 1995 est souvent consid r e par les squatters comme l ge d or des squats car les squats b n ficiaient d une bonne image politique Il faut dire que la lutte contre la sp culation immobili re qui a impr gn pendant une d cennie la politique du D partement des travaux publics donnait aux squats une relative l gitimit Depuis le milieu des ann es 90 nous assistons une nouvelle p riode de changement en ce qui concerne les squats et les squatters D une part les relations entre les squat ters et les autorit s tendent se d grader et d autre part nous observons des chan gements sensibles dans la composition sociale du milieu squat D gradation des relations entre squatters et autorit s A partir de la chronologie des v nements qui ont marqu les milieux squats ces der ni res ann es nous pouvons rep rer cinq moments cl s qui ont contribu la d gradation progressive des relations entre les autorit s genevoises et les squatters depuis le mois de septembre 1997 jusqu aux v nements de mai 1998 Le premier point de rep re que nous proposons est l vacuation de Fort Barreau le 24 septembre 1997 Sa fermeture a t tr s mal per ue par les milieux squats pour
359. ue ce n est plus une solution co nomique Aujourd hui elle a un revenu Sa revendication tend vers une autre vie en communaut une qualit de vie P confirme les propos de J Squatter permet de diminuer le temps de travail mais ce n est pas vrai pour tout le monde Pour les plus jeunes ceux qui sont la rue ce n est pas forc ment un choix Ils ne sont pas int gr s alors que P se consid re comme tr s int gr la soci t ANNEXES Pour M les jeunes de 20 ans ont plus de difficult s trouver du travail m me des petits jobs L Usine est une structure d int gration pour eux Tous s accordent pour dire qu il n y a pas un mouvement squat Il faut voir au cas par cas Beaucoup ne sont pas politis s Chaque squat a des affinit s avec quelques autres Le mouvement squat ne resurgit qu en cas d urgence Il n y a pas d entit au niveau du projet Intersquat existe mais Un homme comme R Pagani n est pas une r f rence son combat semble obsol te Pour M un point commun rassemble les squatters ils n aiment pas les institutions En dehors de a il n y a pas d homog n it M rappelle ce propos que la motion d pos e par l Entente est une aberration Chaque squat a un statut diff rent tous les chiffres avanc s taient faux Les squats le militantisme et l AMP Pour J des tensions naissent entre les squatters et les aut
360. ui ont commis des infractions Selon son pr sident le juge J N Nombre total de condamnations 3092 4358 2712 concernant des jeunes de 18 24 ans 978 1043 614 soit en proportion 31 6 23 9 22 6 Roten les jeunes violents proviennent de tous les milieux sociaux mais on observe que les jeunes victimes de la violence ont tendance devenir eux m mes violents Condamnations de jeunes majeurs 18 24 ans Nous prenons ici comme indicateur les condamnations prononc es Gen ve en vertu d infractions aux lois f d rales code p nal loi sur la circulation routi re loi sur les stup fiants loi sur le s jour des trangers etc entre 1985 et 1995 les donn es 1997 n tant pas disponibles Source Office f d ral de la statistique Nombre total de d nonciations 1028 2264 concernant des jeunes de 15 24 ans 381 569 1189 soit en proportion 63 3 554 52 5 Si l on se r f re aux statistiques annuelles on constate que le nombre des condam nations est fluctuant Mais on peut dire cependant que la tendance g n rale tait plu t t l augmentation dans les ann es 80 et que depuis les d but des ann es 90 elle est plut t la diminution Le fait le plus int ressant ici est que la proportion des condamnations concernant des jeunes de 18 24 ans est en constante d crois sance depuis dix ans 49 50 VIOLENCE ORDINAIRE D nonciations pour consommation de stup fiants Dernier indicateur concernan
361. ule intitul La pr vention aupr s des jeunes 1998 1999 ao t 1998 le DIP et la DGOJ r affirment les objectifs g n raux de la pr vention 1 en milieu scolaire et 2 dans les quartiers Et c est au GLPJ que revient la double t che d harmoniser le discours pr ventif et de coordonner les actions communautaires JL AE 129 126 VIOLENCE ORDINAIRE Ses actions au quotidien sont g om trie variable elles impliquent tout ou partie du groupe en fonction des situations secteurs de la sant du social des toxico d pendances de l intervention ducative et communautaire de l animation socio culturelle de la police de l aide contre le SIDA contre le tabagisme et l alcoolisme Par exemple en 1997 et en 1998 la Fondation genevoise pour l animation sociocul turelle FASE membre du GLPJ a organis trois rencontres dont la derni re en novembre 1998 Lancy Marignac tait ouverte de nombreux partenaires genevois et de France voisine avec deux sujets principaux l ordre du jour 1 pr vention r pression 2 r gion immigration int gration A cette occasion le responsable des conseill res et des conseillers sociaux du Cycle d orientation Fr dy Constantin a propos un sch ma des divers types d interven tions qu on reproduit ici parce qu il est la fois complet simple et clairant Gestion globale de la violence dans et hors les murs Qui fait quoi et dans les limites d
362. umu lation quotidienne de sc nes violentes Les enfants socialisent les effets que ces exp riences d images ont produits en eux Ils prouvent le besoin d exprimer avec leur corps ce qu ils ont vu Quand ils regardent la t l ils sont trop souvent seuls alors ils attendent le lendemain pour partager motions et sensations avec les copains gr ce des mimiques ou des bousculades Il ne s agit pas pour eux de reproduire ni d imiter sans libert Nous les adultes et les intellectuels nous croyons que tout ce qui ne passe pas par des mots est du d foulement Mais non Ce sont aussi des tentatives de symbolisation d exp riences v cues Le corps est le lieu premier partir duquel nous mettons en forme le monde Tisseron d clare encore L image participe d une double polarit D abord elle agit sur notre corps Par ailleurs voir des images g n re souvent le d sir d en parler Dans la cha ne de symbolisation de nos exp riences l image est un pont entre le corporel et le verbal Elle a t invent e par l tre humain pour sortir de la solitude terrible du corporel S il l a projet e une premi re fois sur des parois rocheuses c est pour pouvoir en parler avec ses pairs et socialiser ainsi de la mani re la plus efficace ses motions Quand a accroche quand face l image le sujet est soumis un afflux de sensations de fantasmes d impulsions dans lesquels il ne se
363. un c t les travailleurs du dedans qui souffrent de l preuve de comp tition et d un autre c t les gens du dehors qui sont exclus de la comp tition la situation actuelle est marqu e par un branlement qui a r cemment affect la condition salariale le ch mage massif et la pr carisation des situations de travail l inad quation des syst mes classiques de protection couvrir ces tats la multiplication d individus qui occupent dans la soci t une position de surnum raires Castel le succ s de la notion d exclusion est qu elle met l accent au moins implicitement sur une crise du lien social Paugam s L excellence une valeur pervertie Autrement N 86 janvier 1987 C est dans deux uvres majeures de Durkheim qu on trouve les r f rences principales l anomie De la division du travail social 1893 et Le suicide 1897 BOUDON R Anomie Encyclopaedia Universalis 1985 LA SITUATION SOCIALE DES JEUNES A GENEVE CHAPITRE I La situation sociale des jeunes Gen ve Introduction Les probl mes d ins curit de violence d incivilit de d viance et de d linquance sont des sympt mes de crise ou d inadaptation sociale ils accompagnent les change ments rapides d organisation et de fonctionnement de la soci t ils renvoient des tensions ou des conflits entre des groupes ne partageant pas les m mes conditions sociales Lorsque ces probl mes
364. un lien entre ce que l on appelle aujourd hui la crise du social ou la crise anthropologique et la mont e de certains faits de violence Selon un avis partag par tous les sp cialistes europ ens il y a encore quelques ann es les incivilit s n taient gu re introduites dans les d bats sur la violence on ne prenait v ritablement en compte alors que la violence physique et les crimes et d lits Or les incivilit s conflits de civilit s sont d sormais affich s comme l expression dominante des faits de violence et comme le facteur explicatif num ro un de la mon t e du sentiment d ins curit Pour analyser l interd pendance entre violence et ins curit on est donc oblig de passer par les modes de vie des familles et des jeunes qui dans certains pays europ ens se trouvent dans des situations de survie A Gen ve la crise n a pas les cons quences dramatiques qu on peut observer aux Etats Unis en Angleterre ou dans certaines banlieues fran aises Il n emp che que dans certaines communes suburbaines et au centre ville des zones de pr carit se d veloppent Pour les sociologues qui s int ressent la gestion de la violence ordinaire il s agit donc de construire de nombreux indicateurs partir du mode de vie des jeunes et de leur famille de telle sorte qu on comprenne mieux tout d abord pourquoi l ins curit ambiante la peur des lendemains incertains et la perte d un certain nombre de
365. ur et de l ancien squat de Fort Barreau 12 octobre Election du Grand Conseil Partis repr sent s Lib ral 23 Socialiste 22 Alliance de gauche 19 1 GUELPA B Coup d p e sur Artamis L Hebdo 10 avril 1997 16 GENOUD A et RODRIK P Vandalisme en ville Comment les squatters ont d rout la police La Tribune de 4 Artamis http www artamis org flop html 4 mars 1997 Gen ve 23 septembre 1997 16 BROUET A M Les squatters de Fort Barreau organisent la r sistance La Tribune de Gen ve 5 septembre 1997 1 ZIMMERMANN P Les squatters manifestent le 11 octobre La Tribune de Gen ve 4 5 octobre 1997 202 203 SL RE 204 VIOLENCE ORDINAIRE NOVEMBRE DECEMBRE FEVRIER MARS Radical 14 D mocrate Chr tien 12 Les Verts 10 16 novembre Election du Conseil d Etat Elus G O Segond Radical M Calmy Rey Socialiste L Moutinot Socialiste G Ramseyer Radical R Cramer Vert M Brunschwig Graf Lib ral C Lamprecht D mocrate Chr tien Fermeture de l Usine pour r novation 1998 23 24 25 f vrier Conf rence Gen ve des mouvements populaires pour lancer la r sis tance de l Action Mondiale des Peuples AMP contre le libre change et POMC 13 mars Lettre de la conseill re administrative socialiste Jacqueline Burnand aux personnes occupant ill galement les appartements de lim meuble 4 6 rue du Cendrier leur annon a
366. ur les lieux n est donc pas l auteur du d lit Il reste inculp de violation de domicile 7 avril Un jeune black frappe un client du squat bar gay Chez Brigitte Intervention de la police d apr s une squatteuse de Pr vost Mar tin mais elle n interpelle pas le jeune 8 avril Bagarre g n rale Chez Brigitte 9 avril Nouvelle bagarre Chez Brigitte une squatteuse la m me qui t moigne plus haut re oit un cendrier sur la t te et un serveur prend des coups La Chambre d accusation d cide de maintenir en d tention 9 des 13 squatters arr t s le 31 mars 10 avril Nouvelle bagarre Chez Brigitte malgr les deux personnes plac es l entr e Un portier est frapp une cliente et un serveur sont bless s La police intervient par contre aucun rapport de police ne mentionne qu elle soit intervenue le 7 avril C est toujours la m me bande homophobe qui vient provoquer les clients du bar Les g rants ont tent de prendre des mesures dont l ou verture occasionnelle afin qu il y ait une client le plus restreinte et moins h t roclite Le bar se voulait mixte mais des probl mes ont commenc surgir avec la fermeture de l Usine qui a amen une population tr s vari e dans le bar Des bagarres ont clat l ambiance s est d grad e Les g rants ne portent pas plainte ils ont peur des repr sailles Chez Brigitte ferme 11 avril Le th tre du
367. ureur g n ral a r pondu Le chef d accusation d meute n a cependant rien d in dit pour des actes de vandalisme et de violence qu ils soient commis par des squatters ou des non squatters Que les meutiers se consid rent ensuite comme des victimes rel ve d une certaine forme de parano a En plus des actions polici res consid r es comme muscl es et des d cisions juri diques jug es s v res un autre l ment est prendre en compte pour comprendre la d gradation des rapports entre les squatters et les autorit s Il s agit de la motion pr sent e le 17 avril 1998 au Grand Conseil par trois repr sentants de l Entente visant tablir combien co tent les squatters la collectivit Ces d put s accusent les Ser vices Industriels Genevois SIG de laxisme envers les squatters aliment s gratuite ment en nergie L un d eux va m me jusqu red finir le concept de soci t deux vitesses en d clarant aux journalistes du Matin On a une soci t deux vitesses avec d un c t les abrutis qui paient et de l autre les parasites Les SIG quant eux se d fendent en pr cisant que 350 compteurs sont plac s dans 150 squats et que des plaintes p nales sont d pos es contre les mauvais payeurs Cette motion n a pas manqu de mettre en col re les squatters qui jugent scandaleux qu on s attaque une fois de plus aux plus faibles et sugg rent plut t aux autorit s
368. urs faiblesses mais s attache plut t leurs forces et leurs capacit s qui en raison des conditions g n rales dans lesquelles ils voluent ne sont parfois pas suffisamment exploit es La prise en compte du potentiel des jeunes m me vio lents est une mani re de contribuer la pr vention de la violence C est ainsi que la CFJ s adresse aux membres du corps enseignant aux formatrices et formateurs d apprentis et aux instances scolaires et demande que les jeunes soient associ s aux processus de d cision dans les entreprises et dans les coles L cole n est elle pas le lieu o la d mocratie l esprit de citoyennet et l engagement doivent pouvoir tre exp riment s puisque ces valeurs y sont enseign es Puis s adressant aux responsables politiques la CFJ formule une recommandation tr s pr cise faire de l galit des chances des jeunes trangers dans la formation une priorit absolue et leur offrir la possibilit de participer la construction de notre communaut Trois domaines sont pr cis s tenir compte dans l offre de formation du potentiel et pas seulement les acquis scolaires des enfants et des jeunes tran gers simplification de la proc dure de naturalisation des jeunes trangers droit de vote apr s un s jour de deux ans en Suisse Notre recommandation concernant plus pr cis ment l cole est formul e de la mani re suivante 183 184 VIOLENCE ORDINAIRE
369. us comme avant pour d fendre un projet ou une id e l chelle de la ville ou du canton Une squatteuse voque sa propre perception de ce changement en expliquant que lors de son installation dans un squat elle d fendait des petites causes dans un esprit tr s genevois Mais lors des manifestations contre l OMC alors qu elle se trouvait New York elle a pris conscience d une lutte plan taire en suivant les v nements sur Internet dans plusieurs pays simultan ment Les squats et le climat politique Un premier constat est que le mouvement squat comme la soci t se transforme et volue Le militantisme existe encore mais pour des th mes en marge de la rivalit gauche droite classique Une squatteuse affirme on n entre pas dans le jeu Pourtant les squats restent impliqu s dans la vie politique genevoise et se retrou vent parfois malgr eux au centre de certains enjeux Ainsi nous ne pouvons manquer de faire le rapport entre les v nements d crits pr c demment et les lections du Grand Conseil le 12 octobre 1997 et du Conseil d Etat le 16 novembre 1997 En pleine p riode lectorale alors qu un changement de majorit au Grand Conseil est pr visible il semblerait en effet que certaines d cisions ou prises de position avaient notamment pour objectif de faire bonne impression certaines composantes de l lectorat p ex la mani re spectaculaire de conduire l vacuation de For
370. ut t qu un autre Il y avait un gars qui avait un appart qui partait en vacances qui me le laissait pendant sa p riode de vacances et puis il y a eu d autres histoires qui ont fait que j ai pu gar der l appart mais la base j aurais d le rendre Bon de toutes fa ons j tais dedans j en aurais trouv un autre mais le type a merd et j ai gard son appart Je suis arriv par le biais d un copain un copain que j ai crois dans la rue On a dis cut et il m a dit Si t as besoin d un truc pour poser tes affaires Et voil je l ai fait Apr s il s est av r que quand je suis arriv il y avait une ambiance particuli re qui me plaisait beaucoup et j ai retrouv passablement de gens de Nyon Sur 70 per sonnes il y en avait bien 10 de Nyon Q Quelles ont t tes motivations C tait facile T avais un appart ce moment l R Q R Non non plus J tais la rue Q Ah R Au mois de juin j avais d cid de vivre dans la rue parce qu il avait fait hyper beau au mois d avril T as pionc dehors Entre autres Tu dormais o Le plus g nial abri de fortune c est le bateau CGN devant le Hilton Y a pas de gardes JL AE 215 SL RE 216 VIOLENCE ORDINAIRE R Que dalle Il y a des superbes banquettes une super vue et c tait bien abrit Sinon j ai d faire une ou deux cages d escaliers des parcs des anciens locaux
371. ut une ville de jour et malgr le centre de loisirs qui ouvre tard deux fois par semaine sont investis terrains de basket pr aux d cole et jeux d enfants all es avoisinantes autant de lieux qui apparaissent comme point de d part et lieu d arriv e de balades et d errances dans la cit Faire partie du meyrinos c est trouver une identit en coutant du rap en partageant son int r t pour les banlieues fran aises ou am ricaines C est aussi avoir le sentiment d tre laiss pour compte de ne pas tre reconnu l cole au Cycle d orientation sen timent de ne pas avoir d avenir Enfin c est jouer au basket fumer du hasch et com mettre un certain nombre d actes d lictueux d abord pour tromper l ennui pour bien se marrer et se faire un frisson tout en se forgeant une identit aux yeux du groupe Ces jeunes reconnaissent Meyrin comme entit territoriale mais moins comme entit politique Il y a chez eux un sentiment d incompr hension face la gestion du bud get communal impression qu on fait beaucoup pour les personnes g es et les enfants mais rien pour eux ils ont l impression de n avoir aucune chance d tre entendus par les autorit s Paradoxalement c est dans cette p riode que le parlement des jeunes meyrinois s est revitalis Celui ci doit servir de courroie de transmission entre les jeunes habitants de la commune et le Conseil municipal Mais pour participer
372. utres Mais il ne faut pas oublier ceux qui plus fragiles pourraient recevoir ces fictions vio lentes comme autant de r alit s La violence l cran comme construction sociale NIVEAU 1 INTERACTION Producteur d images violentes ACTION R cepteur d images violentes REACTION NIVEAU 2 A Observateur commentateur critique ve ur f INTERPRETATION opinion publi e opinion publique NIVEAU 3 A Sp cialiste analyste th oricien ANALYSE Arri re plan culturel et social Interdiction sens commun Interdits fondamentaux signification particuli re Tu ne tueras point Attribution des normes Conflits de normes Respect ou transgression des normes Seuil de tol rance Intol rance 57 58 VIOLENCE ORDINAIRE Par ailleurs on tiendra compte de l volution des repr sentations sociales au cours du temps 1 dela violence 2 des codes et des normes La violence sur les crans d hier et d aujourd hui Au cin ma e Classique la guerre et la boxe Dans le cin ma classique une ou plusieurs sc nes inaugurales pr paraient le specta teur et lui permettaient ainsi d entrer dans la violence comme par effraction et l on saisit d embl e que celle qui va suivre par coups n a rien de naturel elle est d abord une preuve physique et psychique pour les protagonistes de l action On a longtemps admis que la violence se confondait avec l art des guerriers Mais aus
373. ux d enfants saccag s murs tagu s com mune en effervescence jeunes montr s du doigt Afin de lever le voile sur ces m ca nismes et surtout de montrer comment diff rents acteurs meyrinois ont pris en consi d ration cette question de violence qui masquait peine une autre question celle de la pr carit de la situation de certains jeunes de la commune il para t important de prendre du recul de mettre en lumi re tout un contexte L mergence d une question li e la jeunesse Meyrin compte environ 2000 jeunes entre 15 et 25 ans Commune suburbaine en qu te d identit depuis environ 20 ans Meyrin n a rien de commun avec la banlieue fran aise Au d but la composition des habitants est tr s h t rog ne du point de vue des nationalit s mais les niveaux socioculturels et socio conomiques sont quant JL AE 149 150 VIOLENCE ORDINAIRE eux homog nes et relativement lev s Aujourd hui le panel de la population meyri noise est proche de celui du canton et l identit de Meyrin oscille entre la cit satel lite et la ville part enti re Au d but des ann es 90 un groupe d une cinquantaine d adolescents se retrouve au Blue Note local pour les adolescents du centre de loisirs Ce groupe se d finit lui m me comme meyrinos son sujet on entend parler de bande mais il s agit plu t t d un groupe diffus dont les membres aiment se retrouver le soir Meyrin est avant to
374. vec enfants mineurs 432 499 542 525 Proportion de divorces avec enfants mineurs 46 3 47 1 46 4 43 9 1985 1997 enregistre une croissance de 6 3 Le nombre des divorces a quant lui constamment augment Durant la p riode consid r e il a enregistr un accroisse ment de 28 2 Le nombre des divorces a donc plus fortement progress que celui des mariages au cours des douze derni res ann es Le facteur stabilit de la cellule familiale est souvent mis contribution pour expli quer les troubles du caract re ou du comportement chez les enfants voire la d lin quance juv nile Statistiquement Gen ve plus de deux divorces sur cinq concer nent des couples avec des enfants mineurs Cette proportion est rest e assez stable elle a m me l g rement diminu en 1997 D ailleurs l augmentation du nombre de divorces de couples avec enfants mineurs a t moins rapide 21 5 que celle de l ensemble des divorces 5 GALLAND O Les jeunes et l exclusion in PAUGAM S d L exclusion l tat des savoirs Paris La D cou verte 1996 pp 183 192 R THLISBERGER P Les jeunes donnent ils le ton ou sont ils des exclus Berne Office f d ral de la statistique 1997 47 48 VIOLENCE ORDINAIRE Sur la base sans doute insuffisante de cet indicateur il n y a en tout cas pas lieu de consid rer que la situation relative au contexte familial des jeunes se serait d grad e au cours des douze derni re
375. violences urbaines la haine diffuse m ris sent dans ces quartiers de rel gation o vit sans perspective une population stigma tis e 7 GALLAND O Les jeunes et l exclusion in PAUGAM S dir L exclusion l tat des savoirs Paris La D cou verte 1996 7 LE BRETON D Une violence l autre Cultures en Mouvement N 11 octobre 1998 81 SL RE 82 VIOLENCE ORDINAIRE La violence l cole 1994 Paris Institut des Hautes Etudes de la S curit Int rieure Les Cahiers de la S curit Int rieure N 15 1 trimestre 1994 DUBET Fran ois Les mutations du syst me scolaire et les violences l cole Par ailleurs certaines coles des quartiers de banlieue sont plus sensibles que d autres au ph nom ne de s gr gation sociale et urbaine affectant la soci t fran aise Dans ces quartiers les coles apparaissent comme des enclaves dont on attend qu elles assurent la fois la socialisation des enfants leur ducation leur int gration sociale et la gestion des probl mes sociaux LEPOUTRE David La lutte contre la violence dans une cole en panne Regards in Lien Social N 424 8 janvier 1998 Ainsi non seulement l cole se retrouve seule avec pour mission la socialisation d un nombre d l ves tr s lev et tr s h t rog ne t che qui auparavant revenait aux entreprises mais encore elle appara t comme v hiculant des mod les obsol tes face
376. x Sciences Humaines N 89 d cembre 1998 tous les auteurs d articles font r f rence l incivilit et l ins curit Yves Michaud Sophie Body Gendrot et Sebastian Roch DE LA VIOLENCE BASES THEORIQUE ET CONCEPTUELLE Le d mographe et statisticien Chesnais 1981 souligne un point important Sous l angle de la mesure les incivilit s ne sont pas mesurables au sens de la violence phy sique Dans le m me sens Roch 1998 estime que si certaines incivilit s sont des infractions qui rel vent du p nal elles sont aussi en partie l gales lorsque par exemple quelques jeunes se rassemblent dans un escalier d immeuble ou quand il s agit de simples impolitesses Mais les statistiques officielles ne prennent en compte que les infractions de type p nal Il y a une dizaine d ann es j ai r alis des entretiens aupr s d habitants de Grenoble dans la perspective d un rapport sens traiter de la violence r elle d linquance et criminalit ma grande surprise il y tait davantage question d incivilit s telle dame se plaignait surtout de ce que les gens jettent leur ticket de tramway un autre de ce qu un extincteur ait t vid dans l escalier de son immeuble Ces incivilit s renvoient des faits peu graves mais qui ont des cons quences sociales importantes elles remettent en cause l id e de l existence d un monde commun pour reprendre l expression d Hannah Arend
377. x assembl es ou aux parlements d l ves mais aussi d ouvrir une salle d l ves avec un adulte qui assure une perma nence dans le lieu On souligne ici aussi que pour tre respect es les r gles de la vie communautaire doivent tre partag es elles doivent faire l objet d une laboration commune Ce sont les chartes d tablissement voqu es plus haut La direction et les enseignants sont conscients de l importance d une formation ini tiale et continue sp cifique la pr vention et au traitement des cas de violence Des s minaires de formation permettent aux enseignants de d couvrir les canaux de com munication et de solidarit qui permettront de combattre ensemble la loi du silence Des groupes d changes avec intervention de sp cialistes ext rieurs se mettent en place dans certains tablissements des rencontres r guli res ont lieu et le personnel administratif et technique peut y tre associ Des journ es de r flexion sont organi s es auxquelles tous les enseignants de l enseignement secondaire obligatoire et postobligatoire ont acc s Parall lement des initiatives multiples fleurissent sou vent sous l impulsion des l ves eux m mes animations op rations portes ouvertes conf rences etc Aux yeux de Mme Extermann l cole ne peut se substituer ni la famille ni la police dans certains cas de violence D s lors il est important de penser la pr vention et le tra
378. xister tout groupe humain doit d fendre des valeurs fondamentales parmi les quelles on trouve le respect de la vie autrement dit toute soci t doit canaliser la vio lence et faire respecter cet interdit majeur parce qu il est au fondement de sa propre survie et de son humanit fu ne tueras point La r gle qui prescrit de ne pas tuer n est certes pas absolue elle supporte m me quelques notables exceptions la guerre la r volution le sacrifice rituel bouc mis saire l euthanasie le meurtre fondateur Rome Romulus tue R mus la peine de mort la vengeance interminable la loi du talion etc Le jeu avec la violence soit la gestion de la r gle fu ne tueras point et de ses exceptions vise certainement contenir la violence dans des formes acceptables en l inscrivant dans un cadre social un territoire une communaut ou une soci t des acteurs et un sens collectif Trois auteurs classiques parmi les plus grands que comptent les XIX et XX si cles nous offrent un ventail int ressant d analyses qui d une mani re ou d une autre font r f rence des formes de violence canalis e e Carl von Clausewitz d fend l id e souvent cit e que la guerre est la continua tion de la politique par d autres moyens selon lui la guerre n est pas seulement pensable mais galement ma trisable par un calcul strat gique valuant les forces de l attaquant et du d fenseur il no
379. xp rience de la soci t industrielle puis postindustrielle pour les a n s et les adultes exp rience unique de la soci t pos tindustrielle pour les jeunes Cela signifie par cons quent que les anciennes et les nouvelles g n rations ne poss dent plus les m mes r f rences et les m mes repr sentations pour penser leurs rapports au monde la soci t et la violence L individualisme la comp tition l anomie et la nouvelle question sociale sont nos yeux des caract ristiques majeures de la soci t postindustrielle Et dans ce pano rama ces termes configurent un espace d analyse dans lequel on a souhait rendre intelligible la m tamorphose des rapports entre violence et soci t 1 L individualisme chaque individu devient entrepreneur de sa propre vie Ehren berg la socialisation tend qualifier socialement tous ceux qui entrent dans la logique de la comp tence autonomie initiative responsabilit et disqualifier ceux qui n y entrent pas Dubar la contrainte venant de l ext rieur devient de plus en plus normale et consid r e comme allant de soi du fait que l individu l int gre de g n ration en g n ration Il y a donc passage d une h t rocontrainte une autocontrainte Elias 2 La comp tition des travailleurs et des cadres sont d sormais soumis une telle comp titivit dans leur entreprise que ces conditions de travail mettent en danger leur int grit mental

Violence ordinaire

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