Les nouveaux acteurs en ligne de l`information
Contents
1. laborent un territoire entendu comme un lieu cr ant du sens par l interm diaire de liens Boure Lefebvre 2000 Les dimensions de ce territoire sont par cons quent d s l apparition de l information infra nationale essentiellement conomiques et politiques et vont le demeurer Les pages locales de la PQR conserveront ces deux dimensions et y ajouteront la pol mique partisane Les lecteurs de l information locale sont donc consid r s comme des usagers en attente d un service des administr s mis au courant de la vie des institutions puis des amis politiques La communaut territoriale est au fondement de l information infra nationale Cet tat de fait se renforce durant les derni res d cennies du XX me si cle lorsque des monopoles s installent et que l information locale perd son caract re partisan affich pour devenir plus consensuelle Dans le m me temps le pouvoir des collectivit s territoriales se renforce et celles ci deviennent de plus en plus prescriptrices pour les actualit s locales Il semble que le lecteur mod le Eco 1979 soit ainsi la m me personne que l informateur et que le protagoniste de l article En ce qui concerne la presse infra nationale les localiers et les correspondants ont le sentiment de conna tre personnellement leurs lecteurs Ils construisent une relation avec eux par l interm diaire de leur appartenance une m me soci t Selon Ringoot et Rochard 2005 ils mettent en sc ne d2. lections Le principe est simple On prend des tweets les gens discutent on prend des questions on leur r pond on passe des vid os ou des photos d internautes Cela tant de l aveu m me de Pierre Boucaud il s agit l de participation basique et si un projet existe bien de lancer une plateforme de blogs sur le mod le du Club de Mediapart l outil le temps et les forces vives semblent encore manquer sa mise en oeuvre concr te La repr sentation du lectorat La repr sentation du lectorat t moigne galement de diff rences sensibles entre les acteurs tudi s qui peuvent largement s expliquer par une vision du territoire de diffusion tr s h t rog ne Deux sites se construisent une vision de leur lectorat autour de la m tropole r gionale Marsactu et Carr d infos semblent r pondre la constatation tablie depuis plusieurs d cennies de l abandon de l information de ville et de son public par la PQR T tu 1995 Ils se repr sentent ainsi leur lectorat comme les habitants de la m tropole r gionale dans leurs caract ristiques sociologiques Ils partent du postulat que ces lecteurs sont perdus par la PQR mais conservent une app tence pour une information de proximit qui soit autre chose que de l information service ou de l information au service de de la Haye 1985 Ils construisent donc un territoire fond sur les pratiques de vie des Toulousains et des Marseillais Cela implique de leur part un
3. cifique l adoption d un mode de fonctionnement participatif tout en revendiquant une exigence journalistique Enfin les journalistes de Carr d info refusent de traiter les faits divers et l actualit sportive au jour le jour par manque de moyens certes mais aussi par volont de se d marquer de leurs concurrents C est en 2007 que le quotidien Lib ration a commenc mettre en place progressivement des sites dans les grandes villes o le journal poss dait des journalistes salari s ou des correspondants Cr la fin de la m me ann e Lib Toulouse a t con u comme une d clinaison locale du journal Lib ration sous la forme d un site d actualit d clinaison qui n avait pas d existence juridique en tant que telle Lib Toulouse a t aliment par plusieurs personnes Gilbert Laval directeur du site journaliste salari en poste Toulouse qui ne per oit pas de r mun ration suppl mentaire pour cette activit en dehors de son salaire de correspondant un pigiste r mun r Jean Manuel Escarnot et plusieurs pigistes b n voles Jusqu en 2011 Lib ration disposait ainsi d une dizaine de correspondants qui alimentaient ses sites locaux dans huit villes Bordeaux Lille Lyon Marseille Orl ans Rennes Strasbourg et Toulouse Depuis le journal a mis fin aux cinq de ses sites g r s par des pigistes seuls Au d but de 2013 seulement Toulouse Marseille et Lyon disposaient toujours d un site
4. es par l article apportent pr cisions ou rectifications voire donnent des satisfecit au r dacteur Bien que le site ne soit pas aujourd hui r ellement ouvert aux contributions voir infra l attention aux commentaires sur le site et sur les r seaux socionum riques peut parfois jouer un r le sur les sujets trait s par la r daction de Marsactu comme en t moigne son fondateur On nous donne des id es Nous sommes de plus en plus aliment s par les commentaires des internautes par Twitter etc C est une source d information majeure Puis on voit bien ce qui int resse aux commentaires L enthousiasme des commentateurs nous pousse aborder certains sujets Ce sera notamment le cas d un sujet sur la fermeture de la moiti des mus es marseillais l ann e de Marseille Provence 2013 sujet repris par plusieurs m dias nationaux et inspir par un internaute fid le pr sent depuis les d buts du site Les deux autres titres connaissent beaucoup moins d interaction directe Quasiment aucune pour Chez Albert largement imputable un journalisme litt raire et distanci des sujets pol miques et de l actualit chaude tr s peu pour Carr d info qui malgr quelques sujets propices la discussion ne d passe que rarement les trois quatre commentaires La confidentialit du site dans l espace public toulousain explique s rement ce ph nom ne Une autre forme d interactivit num rique est en revanch
5. intervention pr vues pour les lecteurs et des possibilit s de dialogue la repr sentation du lectorat que construisent et v hiculent les r dactions le positionnement des titres dans leur environnement territorial Les structures tudi es sont au nombre de quatre deux dans chacune des m tropoles des r gions choisies Les quatre sites de l chantillon Marsactu est un pure player d informations locales bas en plein coeur de Marseille sur le vieux port Lanc en 2009 sous le nom de Marsinfos avant de prendre son nom actuel en avril 2010 le site couvre selon son fondateur et directeur de la publication Pierre Boucaud la grande m tropole marseillaise Marsactu est dit par la soci t RAJ M dias d tenue 55 par Pierre Boucaud et a 45 par la soci t Booster appartenant a Fr d ric Chevalier entrepreneur marseillais sp cialis dans la communication Le site qui emploie cinq journalistes temps complet affiche une volont explicite de concurrencer le principal titre de PQR pr sent a Marseille La Provence en misant sur des contenus de qualit et en laissant celui ci les faits divers et le traitement quotidien de l Olympique de Marseille Il est par ailleurs membre du Syndicat de la Presse Ind pendante d information en Ligne SPIIL Pour Pierre Boucaud le site joue un r le de d cryptage de l actualit en accordant une attention particuli re l investigation et aux sujets ou enje
6. rite que l on s y attarde Marqu s en tant que m dias infra nationaux par la proximit territoriale ils h ritent aussi de leurs confr res nationaux d un certain nombre de caract ristiques Du point de vue du public il semble en particulier que tous les acteurs de l information issus du web soient caract ris s par une certaine proximit sociologique avec leurs lecteurs Granjon amp Le Foulgoc 2010 Notre questionnement principal portera donc sur la tension entre ces deux types de proximit territoriale d une part sociologique d autre part chez les natifs du web de l information infra nationale En nous inspirant du mod le de la dispersion journalistique Ringoot Utard 2005 nous ne consid rerons pas l information locale comme une affaire de journalistes professionnels mais comme une pratique qui peut tre partag e par diff rents types d acteurs y compris amateurs Nous n tudierons cependant que des instances ditoriales marqu es par une distance minimale avec les sources de l information Mouillaud T tu 1989 excluant de fait les sites de toutes les organisations jouant un r le conomique social culturel sportif ou politique dans la vie locale Ne pouvant tudier les acteurs issus du web de l information locale de la France enti re mais conscient du r le fondamental de la comparaison dans ce type d tude nous avons concentr notre attention sur deux r gions fran aises Midi Pyr n es et Pro
7. soit les trois villes o le quotidien emploie des journalistes en CDI Leur arr t d finitif est intervenu en avril 2013 Apr s cette br ve pr sentation des fondements conomiques et ditoriaux des quatre sites tudi s il s agit pr sent de d terminer selon quelles modalit s s actualisent leurs identit s respectives en termes de rapport aux lecteurs et d inscription dans le territoire local Nous d clinerons pour cela nos analyses la lumi re des entretiens effectu s avec leurs responsables et selon les trois axes pr c demment voqu s savoir la logique participative concr tement propos e aux lecteurs sur les diff rents sites la repr sentation qu ils construisent et v hiculent des lectorats et des territoires dans leur traitement de l information locale et leur positionnement tant physique que symbolique au sein de leurs environnements respectifs La logique participative La logique participative s exprime d abord chez ces quatre acteurs a travers la possibilit somme toute assez traditionnelle de poster des commentaires a la suite des articles Cependant il est vident que la forme des articles les r actions ventuelles du r dacteur et sa volont de provoquer le d bat sont des l ments qui favorisent ou pas les commentaires Lib Toulouse et MarsActu sont de ce point de vue ceux qui ont constitu les communaut s de commentateurs les plus importantes Le premier en d veloppant un mod le d
8. des contenus Noblet Pignard Cheynel 2010 Le ph nom ne de la r daction en r seau observ au d but des ann es 2000 par Jean Marie Charon 2001 au sujet de la presse magazine devient dans le cas des sites natifs du web un l ment constitutif de leur identit et des logiques de production qui leur sont propres Si l laboration collective de l offre d information est contr l e par des journalistes qui arr tent in fine les choix ditoriaux Rebillard 2011 le fonctionnement quotidien des pure players implique des interactions et des ajustements permanents entre les journalistes et une frange particuli re du public la fois expert source commentateur lecteur et diffuseur A l chelle infra nationale cette dimension est moins nouvelle car les journalistes de presse locale ont depuis toujours l habitude de travailler avec des correspondants amateurs mais aussi des t moins et informateurs profanes N anmoins les routines professionnelles des journalistes des sites natifs du web y compris locaux int grent des t ches nouvelles et de plus en plus pr gnantes qui sont li es la logique participative tenir un blog g rer des dispositifs participatifs animer une communaut interagir dans les r seaux socionum riques etc Au vu de l ensemble de ces l ments nous avons d termin trois axes pour analyser les sites d information tudi s la logique participative au sens des diff rentes formes d
9. des journalistes de la presse traditionnelle ou de trouver des angles diff rents qui peuvent aussi leur tre sugg r s par les m mes Leur int gration est galement diff rente mais elle est r elle Disposant de locaux en face de la pr fecture marseillaise ils sont au centre de la cit et peuvent lorsqu ils en ont besoin mobiliser leur r seau de connaissances Leur apparente marginalit r sulte d un choix ditorial et n est pas un handicap pour leur projet Ils travaillent volontairement pour des lecteurs exigeant un d centrement par rapport l actualit et vont donc exister travers des missions de radio des tables rondes des expositions photographiques dans lesquelles ils affirment un journalisme plus litt raire et moins aux prises des contingences de l actualit chaude Conclusion Vis vis des relations aux publics comme dans d autres domaines les pure players d information locale proposent des mod les renouvelant en partie l approche traditionnelle de la PQR Ils tentent divers niveaux de cr er des d bats locaux d animer des espaces publics et portent des mod les mixtes de proximit A cet gard la plupart d entre eux s attachent a d velopper des logiques participatives dans le processus de choix des sujets de production des contenus et de diffusion de l information Dans les faits toutefois cette logique s avere en de des valeurs et ambitions affich es en termes d interactivit
10. l actualit mais le manque de reconnaissance emp che par exemple Carr d info de recueillir des informations lui permettant de jouer un r le plus important dans le syst me informationnel de Toulouse Malgr les efforts de ses fondateurs la l gitimit du site n est reconnue ni par les autres acteurs de l information ni par les ventuelles sources Comme le montre l observation des situations locales et nationales seuls les pure players ayant b n fici de la renomm e et du r seau constitu s avant la cr ation du site par son fondateur ont pu s installer dans le paysage et d velopper des relations ditoriales et conomiques indispensables leur survie Il en r sulte la construction d un public lui aussi loign des probl matiques de l espace public toulousain dans ses dimensions politiques et conomiques Chez Albert enfin propose une int gration diff rente Apr s sept ann es en charge de la r daction marseillaise de 20 minutes les fondateurs du site sont int gr s et identifi s dans la soci t des sources et de ceux qui les traitent Marseille Leur projet ditorial est m me li cette exp rience Ils souhaitent prendre du recul faire un pas de c t tout en continuant fr quenter leurs coll gues journalistes marseillais Ces derniers sont m me les principaux prescripteurs des sujets traiter Chez Albert a pour projet de s int resser des sujets diff rents mais soulev s par
11. positionnement particulier dans l environnement comme nous le verrons par la suite mais aussi un point de vue ditorial diff rent Les deux sites ne sont pourtant pas sur le m me registre informatif et cela introduit une nuance quant leur construction du lecteur mod le Marsactu construit une information centr e sur des r v lations de dysfonctionnement dans une logique de scoop et d investigation l encore inspir e de Mediapart Les journalistes de la r daction imaginent un lecteur int ress par la politique inscrit dans l espace public et connaissant le fonctionnement de la vie marseillaise On est dans la m me aventure que nos lecteurs dans la m me histoire on a de plus en plus les m mes go ts que nos lecteurs pour un certain nombre de choses Nos lecteurs sont des gens certains disent des bobos qui s int ressent la politique la cit qui votent qui sont int gr s socialement et qui ont une certaine culture on le voit aussi a la qualit des commentaires de la langue La position de Carr d info est diff rente Plus influenc par Rue 89 dont ils sont par ailleurs partenaires ils d veloppent une actualit plus magazine centr e sur les sujets de soci t et moins en prise avec l actualit politique Ils sont par exemple attentifs la vie des quartiers du centre ville et lorsqu ils abordent l actualit politique c est davantage du point de vue de la qualit de vie Leur
12. provoqu un regain des tudes dans lesquelles les m dias infra nationaux sont de rares exceptions confondus aux autres voire ignor s Pourtant en s en tenant par exemple simplement l tude des publics l information et les m dias infra nationaux sont marqu s par une forte singularit Ceux qui crivent traditionnellement dans les m dias infra nationaux pour leur partie locale journalistes ou correspondants sont d abord et avant tout des membres de la soci t locale Gimbert 2012 Les liens entre l auteur d un article les sources et les lecteurs sont particuliers et marqu s par la proximit Ringoot Rochard 2005 Ce mod le constitutif de la Presse Quotidienne R gionale d s l apparition des ditions locales Martin 2002 s est renforc apr s le tournant 1 D sormais PQR des ann es 1970 qui a vu la plupart des titres abandonner leur fonction de presse d opinion Qu r Dulong 1978 Aujourd hui le paysage de l information infra nationale semble marqu par des profonds bouleversements Pour la premi re fois depuis l apr s guerre de nouveaux acteurs apparaissent massivement et entament le monopole de la PQR sur le secteur de l information hyperlocale Des m dias lectroniques empruntant la voie trac e par les pure players nationaux tentent de s implanter dans plusieurs r gions d partements et villes fran aises La question du rapport entretenu avec leur public par ces acteurs m
13. 2012 Le correspondant un amateur de local engag par son territoire Sciences de la Soci t n 84 85 p 51 66 GRANJON F LE FOULGOC A 2010 Les usages sociaux de l actualit L exp rience m diatique des publics internautes R seaux n 160 p 225 253 MARTIN M 2002 La presse r gionale des Affiches aux grands quotidiens Paris Fayard MOUILLAUD M TETU J F 1989 Le Journal quotidien PUL NEVEU E 2001 Sociologie du journalisme Paris La D couverte NOBLET A PIGNARD CHEYNEL N 2010 L encadrement des contributions amateurs au sein des sites d information Entre imp ratif participatif et exigences journalistiques Millerand F Proulx S Rueff J dir Web social Mutation de la communication PUQ Qu bec p 266 282 QUERE L DULONG R 1978 Le journal et son territoire Presse r gionale et conflits sociaux Rapport de recherche financ par le CNRS REBILLARD F 2011 Cr ation contribution recommandation les strates du journalisme participatif Les Cahiers du journalisme n 22 23 p 28 41 RINGOOT R ROCHARD Y 2005 Proximit ditoriale normes et usages des genres journalistiques Mots n 77 p 73 90 RINGOOT R UTARD J M 2005 Genres journalistiques et dispersion du journalisme dans RINGOOT R UTARD J M dirs Le Journalisme en invention PUR SMYRNAIOS N 2013 Les pure players entre diversit journalistique et contrain
14. Les nouveaux acteurs en ligne de l information locale vers une relation aux publics renouvel e Franck Bousquet Emmanuel Marty Nikos Smyrnaios Communication au colloque international Le journalisme en ligne et ses publics Bruxelles 5 et 6 d cembre 2013 R sum Cet article se propose travers un travail de terrain dans deux r gions m riodionales fran aises d examiner les rapports entretenus avec leurs publics par les pure players de l information infra nationale La tension entre la proximit territoriale au fondement de la construction de l information locale et la proximit sociologique particuli rement repr sentative du lien d velopp par les acteurs issus du web avec leur public constitue la principale probl matique de cette recherche Les possibilit s offertes de renouvellement du processus de construction de la situation informationnelle infra nationale sont par cons quent questionn es Introduction L information locale est rarement envisag e dans sa singularit Inclus dans la plupart des tudes sur les m dias nationaux ou internationaux les producteurs et diffuseurs de l actualit infra nationale ne b n ficient que rarement de recherches qui leur sont enti rement consacr es Le d veloppement des internet studies renforce ce mouvement Souvent analys comme porteur d un effacement des probl matiques territoriales Demers 2001 l av nement social du r seau des r seaux a
15. Lorsque nous avons interrog le cr ateur du site sur ces lecteurs il les a d crits comme des intellectuels pr caires comme nous Pour ensuite ajouter que nous sommes respect s et nous respectons tous les autres journalistes Il s agit donc d un site pour les journalistes ceux qui croient au journalisme et l criture journalistique Un site d information fond sur l offre et qui r fl chit peu la demande Un r ve de journaliste fatigu par le rythme de l information quotidienne comme pourrait le dire son cr ateur Le positionnement dans l environnement Dernier point du rapport au lectorat le positionnement dans l environnement Il s agit ici d examiner la place des sites dans les soci t s locales aussi bien du point de vue de l emplacement physique de leur locaux de leur visibilit que de leur int gration dans la vie de la cit et de leur reconnaissance par les sources potentielles Les quatre titres ont des mod les des ambitions et des pratiques diff rents de ce point de vue l Du plus int gr Marsactu jusqu celui qui l est le moins Carr d info ils revendiquent tous l ind pendance tout en recherchant la reconnaissance Au coeur de la cit Phoc enne sur la Canebi re Marsactu est presque devenue une institution marseillaise Dirig e par l ancien patron de LCM la cha ne marseillaise une t l vision locale soutenue par les institutions Marsactu a b n fici d
16. ans leurs textes une proximit fond e sur la participation a une communaut qui inclut r dacteurs et lecteurs Le localier est ainsi habitu a se donner une corporalit dans ses comptes rendus a en donner une a ses lecteurs et fabrique un rapport de voisinage g o culturel avec eux L criture est fond e sur le fait que le r dacteur d crit des v nements qu il a v cus avec le lecteur ou la place du lecteur qui n a pas pu y assister Les pures players ou la proximit sociologique Les pure players ou sites d information n s en ligne sont des acteurs m connus d un journalisme domin qu est celui du web Estienne 2007 En effet ils connaissent souvent des difficult s conomiques qui mettent en jeu leur p rennit Bruno et Nielsen 2012 et sont globalement peu lus et difficilement reconnaissables par le grand public Les classements des sites d information en France sont domin s par les manations des m dias traditionnels et par les infom diaires Google News Yahoo Free etc Tr s rares sont les acteurs natifs du web dont notamment Rue 89 d sormais dans le giron du Nouvel Observateur et Planet fr a d passer les deux millions de visiteurs uniques mensuels soit trois quatre fois moins que les leaders du march Cette tendance est confirm e par des enqu tes sociologiques dans lesquelles le pourcentage des personnes qui d clarent s informer r guli rement aupr s des pure players en Fra
17. avec les publics Ce d calage s explique d abord par le co t et la lourdeur de la mise en place d un dispositif technique de participativit op rationnel pour des acteurs dont l mergence est relativement r cente Il est galement li la question de l audience dont la taille autorise aujourd hui difficilement du moins pour une partie d entre eux l tablissement effectif d un d bat citoyen substantiel en ligne Ces sites d information infra nationale portent aussi des mythologies du journalisme 4 me pouvoir investigation journalisme litt raire d centrement loign es de la pratique constat e de la PQR et plut t inspir es des projets ditoriaux de pure players nationaux s adressant des publics a fort capital culturel Ils ne d veloppent cependant qu une connaissance tr s partielle de leur lectorat qu ils se repr sentent a travers les commentaires apport s a leurs articles sur les r seaux socio num riques ou lors de contacts directs Ces l ments tendent souligner la proximit sociologique entre les journalistes des pure players et leurs lecteurs Celle ci se double d une proximit g ographique li e la localisation des r dactions Toutes situ es dans les centres des m tropoles r gionales elles sont en contact avec la population de ces quartiers Ce n est pas un l ment n gligeable surtout lorsque l on sait que les titres de la PQR sont d sormais install s dans les quartie
18. e blogueur d actualit donnant des informations courtes volontiers pol miques appelant la participation et le d bat La position assum e de Gilbert Laval est celle d animateur de d bat choisissant les sujets trait s pour leur potentiel de discussion La force symbolique de Lib ration est aussi un facteur important non seulement d s sa cr ation le journal en ligne a b n fici de la reconnaissance de son ain sur papier mais en outre le positionnement de Lib ration porte une image de journal ouvert au d bat a la pol mique et a la provocation Marsactu connait un nombre tout aussi important de commentateurs mais il le doit a un choix ditorial diff rent et a l attention particuli re donn e aux commentateurs On participe tous la mod ration des commentaires Puis d s qu on est pris partie ou simplement qu on nous pose une question on r pond toujours assure Pierre Boucaud Site produisant beaucoup de contenus il se r clame aussi du journalisme d investigation Son traitement de l actualit marseillaise est ainsi marqu par ses enqu tes sur des comportements politico financiers d viants par rapport la norme Ce sont toujours au dessous des articles mettant en cause le fonctionnement des institutions et de ceux qui les incarnent que fleurissent les commentaires qui d passent ais ment le nombre de cinquante ce qui au vu de l audience est une tr s bonne participation Parfois les personnes concern
19. e partag e par les trois derniers acteurs celle de la discussion et des r actions sur les r seaux socionum riques Facebook et Twitter sont non seulement des sources d audience qui peuvent aller de 10 20 pour 2 Exemple le 12 juin 2013 pour l article intitul Le chasseur le lampiste et le commanditaire Marsactu a beaucoup plus pour certains articles de Chez Albert mais aussi des moyens d avoir des changes avec les lecteurs Tous dot s de comptes au nom du m dia et au nom de chacun des journalistes les pure players locaux tudi s ont int gr leur pr sence sur les r seaux sociaux dans leur fa on de communiquer sur l actualit et dans leur fa on d changer avec leur lecteurs Pas forc ment pens es selon une strat gie bien tablie ces pratiques sont le r sultat de la convergence de celles individuelles des membres des r dactions Accultur s aux r seaux socionum riques ils les utilisent professionnellement et personnellement Ce mode privil gi d interaction construit un public particulier d termin par des conditions culturelles et sociales que l on peut assimiler a une sorte de club d habitu s Certains dispositifs peuvent tre mis en place pour renforcer ponctuellement la participation ou l change entre r dactions et lecteurs via les r seaux socionum riques C est le cas notamment chez Marsactu travers plusieurs exp riences de live blogging essentiellement en p riode d
20. l information hyperlocale tant monopolis e par le journal de Jean Michel Baylet sa position n a jamais t celle d un journaliste avec lequel il fallait composer En capacit de mobiliser un large r seau relationnel lorsqu il a lanc Lib Toulouse Gilbert Laval n a jamais b n fici du traitement de faveur que les d cideurs r servent certains journalistes de La D p che La situation de monopole de la r gion toulousaine ne facilite pas l implantation dans le paysage d un nouvel acteur La situation pr caire de Lib Toulouse li un homme sans local et donc sans visibilit physique n est pas non plus pour rien dans la marginalisation qu il subit de la part des sources officielles Cette situation aurait pu permettre la mobilisation d autres sources mais ce n a pas t vraiment le cas les moyens limit s l expliquant en grande partie Carr d info tr s diff rent dans son organisation et ses objectifs ditoriaux souffre de la m me marginalit Malgr les efforts de ses fondateurs pour se faire conna tre et accepter dans l espace public toulousain qui se traduit par l organisation de d bats avec la M diath que de Toulouse et l accord syst matique pour participer des tables rondes ou des v nements sur le journalisme a Toulouse le site est l cart du r seau des sources qui font l information toulousaine L encore cette situation est utilis e pour proposer un traitement diff rent de
21. lectorat mod le est moins impliqu politiquement moins au fait du fonctionnement des institutions et des arcanes du pouvoir Lib Toulouse d veloppe un positionnement propre en d clarant ne traiter que des sujets locaux ayant un int r t national ou international Le lecteur id al de ce site n tait donc pas selon son principal r dacteur caract ris par un lieu de vie mais plut t par un int r t pour l espace public d une r gion Dans les faits nous avons constat que les contributeurs taient plut t toulousains m me si certains sujets d ordre plus g n raux pouvaient attirer un lectorat plus large du fait de l existence des liens avec le site du journal Lib ration Singulier le projet des Lib Villes a permis de cr er des communaut s de commentateurs g ographiquement d termin s sans que la volont explicite des cr ateurs et des animateurs du site soit de cet ordre Cr ateur de trafic pour le site m re Lib Toulouse n tait pas pens pour le lecteur toulousain m me si celui ci tait majoritairement concern C est au citoyen en g n ral forc ment int ress par l information que s adressait Gilbert Laval Chez Albert enfin se situe dans une toute autre perspective Le projet initial du site implique un lectorat plus imagin que connu L influence majeure qui semble pr sider la construction de l information est le regard des autres journalistes et plus pr cis ment le regard du journalisme
22. nce du web de l OJD pour Juin 2013 http www ojd internet com article communiques de presse juin 2013 classement de la mesure de la frequentation des sites web et hybrides en france certifies ojd 3 d information en ligne qui se veut diff rente Cet engagement est d autant plus ais a r aliser au sein des sites natifs du web que cette posture critique envers les m dias dominants est partag e du moins au niveau du discours par les journalistes de ces sites En cons quence la fr quentation des sites d information ind pendants et n s en ligne est v cue par les lecteurs comme une forme d adh sion plut t que comme une simple consommation de contenus La logique d adh sion aux valeurs incarn es par ces sites va ainsi de pair avec une forme de distinction sociale Bourdieu 1979 Enfin le public en question prend a son compte la diffusion et la promotion des contenus notamment sur les r seaux socionum riques En effet la part du trafic en provenance de Twitter et de Facebook est proportionnellement beaucoup plus importante que pour les sites des m dias traditionnels Smyrnaios 2013 Nous pouvons en d duire que les sites natifs du web s adressent a des communaut s de lecteurs qui n h sitent pas devenir eux m mes les porteurs du message Au sein de ces acteurs les logiques participatives sont souvent int gr es c est dire qu elles s immiscent directement dans les processus d laboration et de diffusion
23. nce est tr s bas oscillant entre 3 et 6 Cevipof 2010 Granjon et Le Foulgoc op cit Cette minorit fait souvent partie des cat gories sociales sup rieures appartenant des professions du symbolique Comby et al 2011 Ces caract ristiques sont conjugu es la possession d un fort capital culturel incarn notamment par le niveau d tudes l int r t marqu pour la politique et l usage intensif des r seaux socionum riques comme Facebook et Twitter Le c ur de cible des sites d information n s en ligne para t cantonn un groupe social restreint et relativement homog ne d un point de vue sociologique mais aussi souvent politique assez proche finalement des journalistes qui y travaillent Ces d terminants socioculturels expliquent la propension de ce public participer l laboration au commentaire et la diffusion des contenus Ces lecteurs contributeurs sont galement porteurs d un discours critique envers les journalistes professionnels et les grands m dias tout en assumant un rapport addictif et boulimique l actualit Aubert 2009 Une mani re de r soudre cette tension est de contribuer la constitution d une offre 2 Voir les chiffres d audience du web fournis par M diam trie pour Juillet 2013 http www mediametrie fr internet communiques l audience de l internet en france en juillet 2013 php id 921 UkpsphBAf4c 2 3 Voir les chiffres d audie
24. nt Vers un programme de recherches Herm s n 26 27 p 265 282 BOUSQUET F 2014 Pour une approche globale de l information infranationale l ments d analyse du papier au num rique M moire d HDR Universit Toulouse 3 BRUNO N NIELSEN R K 2012 Survival is Success Journalistic Online Start Ups in Western Europe Reuters Institute for the Study of Journalism Oxford CEVIPOF 2010 Mediapolis R sultats de l enqu te http www cevipof com fr mediapolis rapport CHARON J M 2001 La presse magazine un m dia a part enti re R seaux n 105 COMBY J B DEVILLARD V DOLEZ C RIEFFEL R 2011 Les appropriations diff renci es de l information en ligne au sein des cat gories sociales sup rieures R seaux n 170 p 75 a 102 DE LA HAYE Y 2005 1985 Journalisme mode d emploi Des mani res d crire l actualit Paris L Harmattan DEMERS F 2001 Sur Internet la formule r gionale ne va pas de soi dans DAMIAN B RINGOOT R THIERRY D RUELLAN D dirs Inform tion local Le paysage m diatique r gional l re lectronique Paris L Harmattan p 111 124 ECO U 2004 1979 Lector in fabula le r le du lecteur Paris Grasset ESTIENNE Y 2007 Le journalisme apr s Internet Paris L Harmattan FEYEL G 2000 L Annonce et la nouvelle La presse d information en France sous l ancien r gime 1630 1788 Oxford Voltaire Foundation GIMBERT C
25. nts vont peu peu devenir des militants du local L information qu ils transmettent est ainsi constitu e de deux pans le service et la pol mique D embl e plus importante en termes d espaces occup s dans le journal l information service est l h riti re d une pratique dont il est possible de faire la g n alogie depuis les ditions provinciales de La Gazette de Renaudot Feyel 2000 D s le XVII me si cle lorsque La Gazette tait r imprim e dans les principales villes de province elle tait agr ment e d annonces et de petites nouvelles portant sur la vie des institutions de la cit Ces deux types d informations que l on peut qualifier de service sont galement pr sentes dans Les Affiches du XVIII me L information service est donc d s l origine un m lange entre annonces commerciales dessinant un territoire conomique et favorisant son bon fonctionnement et publications venant des autorit s pour informer de leurs activit s L id e de journalisme de communaut Neveu 2001 tr s pr sente dans le monde anglo saxon pourrait alors s appliquer celui qui est pratiqu au niveau infra national en lui adjoignant une dimension institutionnelle beaucoup plus importante Du point de vue de la relation aux lecteurs la communaut territoriale dessin e par le journal est donc de premi re importance Dans un rapport de co construction avec les institutions en particulier politiques les journaux infra nationaux
26. pages vues Avec un budget annuel de 15 000 euros le site salarie mi temps une employ e d di e l administration et les deux principaux contributeurs vivent de leurs activit s pour l agence de presse locale qu ils ont fond en parall le de Chez Albert dite par la soci t B2X ditions le site d informations Carr d info a t cr en 2011 par trois jeunes dipl m s de l enseignement sup rieur Xavier Lalu 28 ans et Bertrand Enjalabal 29 4 PDG de T l Toulouse TLT de 2002 2004 puis fondateur et directeur de La Chaine Marseillaise LCM de 2005 2008 ans titulaires du master Journalisme de IEP de Toulouse qui sont charg s du travail journalistique et Xavier Druot 31 ans qui assume la gestion et la partie commerciale de l activit Depuis 2012 Pauline Croquet 27 ans dipl m e de l cole de journalisme de Strasbourg s est jointe au trio initial Fin 2013 l un de fondateurs Bertrand Enjalbal a quitt la soci t Les associ s restants sont les uniques actionnaires du site Le projet de Carr d info a t largement inspir par celui de Rue 89 l instar de son mod le parisien ce site s est fix comme objectif d effectuer un traitement original de l actualit toulousaine attachement a des sujets d laiss s ou peu explor s par les autres m dias locaux adoption d angles diff rents ind pendance vis vis de l agenda m diatique et institutionnel Autre mission sp
27. rs p riph riques En outre les pure players ont entam une recherche de contact et d int gration dans les espaces publics locaux qui se manifeste par l organisation et la participation de nombreux v nements En d pit d audiences h t rog nes d un site l autre ou d une r gion l autre il nous faut alors consid rer ces nouveaux entrants de l information locale comme des acteurs part enti re du paysage m diatique des territoires r gionaux Leur volont d abord de se saisir des probl matiques politiques d laiss es par la PQR leur capacit ensuite attirer et impliquer un lectorat plut t jeune urbain et qualifi leur inclinaison enfin valuer leurs dispositifs techniques et ditoriaux l aune des retours de leurs publics dans une dynamique d innovation continue font des pure players de l information locale de s rieux concurrents pour une PQR dont la situation de monopole sur les territoires concern s l a peut tre maintenue dans une forme d inertie aujourd hui pr judiciable Bibliographie AUBERT A 2009 Le paradoxe du journalisme participatif Motivations comp tences et engagements des r dacteurs des nouveaux m dias enqu te Terrains et Travaux n 15 p 171 190 BOURDIEU P 1979 La distinction Critique sociale du jugement coll Le sens commun d de Minuit 672 p BOURE R LEFEBVRE A 2000 T l visions locales et territoires en mouveme
28. te conomique les cas d Owni Rue89 et Arr t sur images Recherches en communication n 39 a paraitre TETU J F 1995 L Espace public local et ses m diations Herm s n 17 18 p 287 298
29. une mise de fonds lui permettant d avoir une quipe de cing journalistes professionnels et de s inscrire rapidement dans le paysage Connu du monde politique et conomique ancien employ de Lagard re Pierre Boucaud assure a Marsactu un ancrage local important La situation g ographique des locaux a deux pas de la mairie de l h tel de r gion et de la pr fecture inscrit en outre les employ s du site dans la vie marseillaise Marsactu a donc t d s sa fondation reconnu par les sources institutionnelles et a b n fici d une notori t faisant que des informateurs potentiels ont pu s adresser lui pour proposer des sujets inaudibles des m dias tablis et avec une force de diffusion consid rable On n est pas un m dia grand public Marseille il y a plein de Marseillais qui ne nous connaissent pas En revanche tous les metteurs d information Marseille nous connaissent aujourd hui on a de plus en plus de journaux qui nous appellent Le contexte informationnel marseillais plus ouvert que celui de Toulouse permet en outre peut tre une plus grande ouverture des sources traditionnelles un nouvel entrant Cette situation est inconnue Toulouse Lib Toulouse et surtout Carr d info en sont la preuve Correspondant permanent de Lib ration Toulouse depuis le milieu des ann es 1980 Gilbert Laval est rep r par l ensemble du personnel politique m diatique et conomique toulousain Cependant
30. ux politiques de la m tropole marseillaise dans une approche journalistique qui se veut comparable celle de Mediapart Le site attire en moyenne 6 000 7 000 visiteurs uniques par jour soit autour de 200 000 par mois Chez Albert est un site d informations marseillais mis en ligne en octobre 2011 Il est le fruit du travail de deux journalistes responsables du bureau local de 20 minutes 7 ans durant Il est construit sur la volont de traiter des sujets diff rents ou de traiter diff remment des sujets Singulier dans la presse en ligne infra nationale fran aise il se caract rise par des reportages pisodes approfondissant durant plusieurs semaines et par l interm diaire d une dizaine de papiers une m me information Eloign s de l imm diatet les deux fondateurs d clarent d cider de leurs sujets des semaines voire des mois l avance en organisant des r unions avec des coll gues marseillais pour faire un point sur ce qui va ou pourrait faire actualit R ve de journalistes fatigu s de la course quotidienne et de l agr gation d informations inh rente au travail dans un m dia soumis la course l audience Chez Albert est un journal en ligne qui survit depuis deux ans testant un mod le conomique fait d appel aux dons de publicit et de revenus annexes et d veloppe une approche ditoriale lui permettant de revendiquer entre trois et six mille visiteurs uniques par mois pour une moyenne de 50 000
31. vence Alpes C te d Azur et en particulier sur les deux m tropoles r gionales Toulouse et Marseille Les raisons de ce choix sont multiples Tout d abord c est dans le Sud Est et le Sud Ouest de la France que sont n es les ditions locales de la PQR Martin 2002 De plus ces r gions connaissent actuellement une mutation de leur environnement m diatique marqu e par le d veloppement d acteurs tr s divers Pour notre enqu te de terrain nous avons s lectionn quatre sites d informations tr s diff rents chez lesquels nous avons effectu des observations in situ et r alis des entretiens semi directifs entre janvier et juin 2013 Apres avoir rappel le fonctionnement du mod le tabli par la PQR quant la place des lecteurs dans le syst me de l information locale nous examinerons celui construit par les pure players nationaux et leurs lumi res nous tudierons les cas choisis en essayant de d terminer s ils peuvent tous tre rattach s un m me mod le ou s ils sont porteurs de r alit s diff rentes Le mod le de la proximit territoriale C est la fin du XIX me si cle que se met en place en France le mod le des ditions localis es fond es sur la mobilisation de correspondants couvrant l information dans chaque commune y compris les plus petites Au d part recrut s pour des raisons essentiellement politiques et dans l objectif de cr er un r seau pr partisan Bousquet 2014 les corresponda
Download Pdf Manuals
Related Search