Sérépendités & zemblanités freudiennes
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1. COCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCOCCCCCCCCCCCCCCCCOCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCCOCCCCCCCCCCCCCCCCC https ashtarout org e mail ashtarout yahoo fr Ashtaro t Bulletin volant n 2012 0206 f vrier 2012 21 p pist mologie ISSN 1727 2009 Amine Azar S r pendit s zemblanit s freudiennes R sum La s r pendit angl Serendipity et son op pos la zewblanit sont un compl ment qu il est avan tageux d appliquer l pist mologie de Freud Il en ressort une valuation plus p n trante de ses d cou vertes et de ses inventions Quelques exemples en sont donn s aussi bien pour Freud que pour Lacan ou Laplanche 1 Mots Cl s S rendipit S r pendit Zemblanit Epist mo logie freudienne Paradoxe de Whitehead Epist mologie descriptive D couverte amp Invention D couverte r p tition Cadre de pens e Bouts de th orie M gar cits L gende Freud Lacan amp Laplanche S r pendit histoire d finition Tuch rdyn amp Automaton avt uatov Le paradoxe de Whitehead L pist mologie descriptive D couverte amp Invention Application Freud Application Lacan amp Laplanche Discussion la zemblanit Pour conclure SHAINmBSPRES Fr 2 1 Cette tude fait suite quelques autres et constitue une sorte de conclusion provisoire gt Bibliographie AZAR 20094 20094 20114 20112. nous avons la chance d avoir un coup d il furtif sur l adolescent que Freud a t 14 ans il avait re u en cadeau un volume des uvres de Ludwig B rne 1786 1837 qu il poss dait encore Ce fut para t il le premier crivain dans l uvre duquel il se soit plong Dans ce volume figurait entre autres un article de quatre pages et demie compos en 1823 ayant pour titre LArt de devenir un crivain original en trois jours Telle serait la sour ce authentique de la technique des id es tra versi res freier Einfall en psychanalyse Toute cette histoire serait rest e enseve lie dans l oubli si le Dr Hugo Dubowitz de Budapest n avait r cemment signal cet article Ferenczi lequel en avait aussit t avis Freud Cela permet de conclure 1 Il ne nous semble pas exclu que cette r f rence ait peut tre mis d couvert cette part de cryptomn sie qu en de si nombreux cas il est permis de pr sumer derri re une apparente origi nalit Freud s est plu jouer avec cette id e de cryptomn sie jusqu au seuil de la tombe Nous le voyons en effet dans l un de ses grands textes ultimes partager avec Emp docle excusez du peu par cryptomn sie Pin vention de la pulsion de vie et de la pulsion de mort 2 Humour freudien 4 Parmi les rares textes o Freud expose ses id es sur l histoire des sciences le suivant est sans doute le plus consistant et le plus cu rieux Il int
3. Josef Popper Lynkeus et la th orie du r ve OCF 16 317 319 1932 Ma rencontre avec Josef Popper Lynkeus OCF 16 279 285 19334 Nouvelle suite des le ons d introduction la psycha nalyse OCF 19 85 268 1937c L analyse avec fin et lPanalyse sans fin in RIP tome II pp 231 268 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 19404 1938 Abr g de psychanalyse traduit de Palle mand par Anne Berman Paris PUF 51967 in 8 V 87 p RIP R sultats Id es Probl mes Paris PUF 2 vol 1984 1985 in 8 V 264 et 299 p GOFFMAN Ervin 1922 1982 1974 Frame Analysis an Essay on the Organization of Experience London Penguin Peregrine Books 1975 in 8 X111 586 p HADAMARD Jacques 1865 1963 1945 The Psychology of Invention in the Mathematical Field NY Dover 1954 reprint of the enlarged edition of 1949 in 8 XI11 145 p JACCARD Roland dir 1982 Histoire de la psychanalyse Paris Hachette 2 vol in 8 276 et 467 p JARRY Alfred 1873 1907 1911 1898 Geste amp Opinions du Dr Faustroll Pbataphysicien pr fa ce de Denis Lavant Paris Atl a Poche 2007 in 12 130 p JONES Ernst 1879 1958 1953 1955 1957 La Vie gt l nvre de Sigmund Freud 3 vol trad franc Paris PUF 1958 1961 1969 in 8 JULIEN Philippe 1985 Le retour Freud de Jacques Lacan l application au miroir Toulouse r
4. PUF Quadrige n 287 petit in 8 339 p 2007 Sexual la sexualit largie au sens freudien 2000 2006 Paris PUF Quadrige petit in 8 302 p 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 LAPLANCHE Jean gt LECLAIRE Serge 1959 L Inconscient une tude psychanalytique rapport au congr s de Bonneval in Les Temps Modernes juillet 1961 16 ann e n 188 pp 81 129 Repris in Laplanche Probl matiques IV PUF 1981 pp 261 321 LAPLANCHE Jean PONTALIS J B 1967 Vocabulaire de psychanalyse Paris PUF in 4 LEVY Sydney 2001 Poe exp rience de pens e la pens e com me exp rience Premi re publication in Europe n 868 869 ao t septembre 2001 nouvelle version in pist mocritique 15 janvier 2008 vol 2 6 p A4 LYOTARD Fran ois 1924 1998 1979 La Condition postmoderne rapport sur le savoir Paris d de Minuit Critique in 8 109 p MERTON Robert King 1910 2003 1936 The unanticipated consequences of puposive social action paru in Awerican Sociological Review I 1936 pp 894 904 Le contenu de cette tude a t int gr aux l ments de th orie de m thode sociologique trad fran Plon 1953 21965 1948 The bearing of empirical research upon the development of sociological theory version revue in l ments de th orie amp de m thode sociologique trad fran Plon 1965 chap IT pp 45
5. choses avant d aller voir dans les livres 19 Principe Il faut conserver une dose de cr du lit en psychanalyse afin de rester r ceptif la nouveaut Plus de la moiti des principes consti tutifs de la discipline personnelle de Freud en pist mologie se rapportent plus ou moins directement la chasse la s r pendit C est dire sa pr occupation toute particuli re pour ce probl me Le Paradoxe de Whitehead Le cinqui me caract re de la s r pen dit l valuation ne manque pas non plus de titres de noblesse puisqu il appartient R K Merton comme tant de choses sur la s r pendit et sur la sociologie de la science et de la connaissance t Il va r clamer un autre d tour Il s articule en effet l pist mologie descriptive que je souhaite promou voir Le probl me auquel mon pist mologie description cherche apporter une r ponse ad quate est celui que Whitehead posait en ces termes Everything of importance has been said before by somebody who did not discover it e Toutes les choses d importance ont t d j dites par quelqu un qui n a pas su les d couvrir Il y a dans ce tour un paradoxe que ne rec le pas la pens e c l bre plac e par La Bruy re au seuil de ses Caract res Tout est dit et Pon vient trop tard depuis plus de sept mille ans qu il y a des hommes et qui pensent Sur ce qui concerne les m urs le plus beau et le meilleur es
6. 64 et notes pp 429 431 1949 l ments de th orie de m thode sociologique traduit de l am ricain et adapt par Henri Mendras 1953 2 d consid rablement augment e d apr s la 2 d am ricaine de 1957 Paris Plon Recher ches en Sciences Humaines 1965 in 8 515 p 1965 On the Shoulders of the Giants a Shandean Postscript NY Free Press e Vicennial Edition On the Shoulders of the Giants the with a preface by the author and an afterword by Denis Donoghue and Chicago University of Chicago Press in 8 1985 299 p e Post Italianate Edition On the Shoulders of the Giants the post italianate edition 1991 with a foreword by Umberto Eco an afterword by Denis Donoghue and a preface and postface by the author Chicago University of Chicago Press in 8 1993 Xx111 320 p 1973 The Sociology of Science Theoretical and Empirical Investigations edited with an introduction by Nor 21 77 78 79 80 81 82 83 84 man W Storer Chicago Chicago University Press in 8 XXXI 605 p MERTON Robert K gt BARBER Elinor 2004 The Travels and Adventures of Serendipity a Study in Sociological Semantics and the Sociology of Science Princeton Princeton University Press in 8 XXV 313 p Manuscrit achev en 1958 trad italienne parue en 2002 PASSERON Jean Claude 2001 La forme des preuves dans les sciences his toriques in Revue Europ e
7. a manqu Freud la prise en compte non pas pratique mais conceptuelle de la dimension communicationnelle du lan gage autrement dit du p le Appe du mod le instrumental AZAR 2007 La ventilation des r alisations du Pr La planche en d couvertes et inventions est 16 assur ment avantageuse C t d couverte il faut naturellement placer la situation anthro pologique fondamentale quoi r pond c t invention la th orie de la s duction g n ra lis e Le terme de th orie dissimule ici ce dont il s agit Une partie de cette th orie n est rien d autre qu une description congruente de la situation anthropologique fondamentale Elle est d une congruence si lev e que les quelques pol miques auxquelles elle fut en butte ses d buts ont fait long feu L autre partie de cette th orie n est rien d autre qu un cadre de pens e gr ce auquel le Pr Laplanche a revisit un certain nombre de difficult s cliniques en vue de les d brouiller Il est d usage de parler en ce sens d un nou veau paradigme KUHN 1962 AZAR 1999 Une d couverte du Pr Laplanche paul de Freud et Lacan laquelle il n a pas t accord l attention qu elle m rite est la double articulation r f rentielle du langage En psychanalyse le symbole repr sente une chose absente qui est elle m me le substitut d un objet irr m diablement perdu Le double d centrement du sujet est une autr
8. caract re tient compte de la suggestion des savants ayant pouss plus loin la r flexion propos du r le du hasard Aussi important que soit le r le du hasard il n en demeure pas moins un proc s sans sujet impropre de rien engendrer par lui m me si personne n en tire parti cet gard de nombreux aphorismes sont repris par les uns et les autres au nombre desquels domi nent les trois suivants e Louis Pasteur 1822 1895 Le hasard n aide que les esprits bien pr par s e Th odule Ribot 1839 1916 Le hasard n ar rive qu ceux qui le m ritent e Charles Nicolle 1866 1936 Le hasard ne sert que ceux qui savent le capter Ces aphorismes sont tourn s d une ma ni re si heureuse que les commenter pourrait para tre pr somptueux L id e qu ils expri ment appartient depuis longtemps l accep tion que les scientifiques se font de la s r pendit Il n est pas inutile cependant d es sayer d en capter l esprit en faisant un d tour par Aristote Tuch t yn amp Automaton a t uator Al F r bi d nommait Aristote notre premier Ma tre Il avait bien raison surtout l gard du probl me qui nous occupe C est bien Aristote qu il faut se reporter pour claircir la t n bre paisse enveloppant notre probl me La discussion instruite par Aris tote au sujet du hasard au Livre II de sa Phy sique est plus que jamais d actualit con dition de dissiper le c
9. favoris par la singuli re discipline intellectuelle 4 qu il s tait impos e La plupart du temps lexistence de 3 FREUD 19144 Sur l histoire du mouvement psychanalytique GW 10 50 OCF 12 254 255 4 On trouvera in AZAR 20110 l expos de la vingtaine de princi pes constitutifs de cette discipline cette s r pendit lui a chapp d o lPabsen ce d valuation ad quate Ce qui a chapp Freud a galement chapp ses contempo rains et ses successeurs Un facteur perni cieux s y est m l tant lui m me dans Pin capacit d entreprendre une valuation ad quate ses rationalisations ont investi le terrain comme des herbes folles Des l gen des fleurirent sous la plume de Freud le premier en ce qui concerne ces d couvertes qui demeurent jusqu aujourd hui en qu te d une description congruente Autrement dit elles restent re d couvrir C est ma fa on de dissoudre le paradoxe de Whitehead ainsi que la d couverte r p tition de Freud D couvertes amp Inventions D couvertes et inventions appartien nent au monde humain Essayons toutefois de les distinguer les unes des autres Aristote se porte justement notre secours Au d but du Livre Il de sa Physique il r partit les choses qui existent en deux groupes celles qui existent par elles m mes naturelle ment et celles qui existent par autrui et sont donc le fruit de l
10. 2007 5 p 20094 Freud amp Co sous les auspices de Darwin Biblio th que Improbable du Pinacle n 13 ao t 2011 petit in 4 de 48 pages 21000 mots 20092 Ignoramus Ignorabimus l Laboremus l Scientisme et darwinisme freudiens in Ashfaroft bulletin volant n 2009 0413 avril 2009 6 p 20114 Psychanalyse amp gt Science Pourquoi la psy chanalyse introduit elle une fausse note dans le concert des sciences in Ashtaro t bulletin volant n 2011 1105 novembre 2011 26 p 2011 Psychanalyse Psychologie propos de Pombilic des limbes in Ashtaro t bulletin volant n 2011 1129 novembre 2011 6 p 2011c L pist mologie d un aventurier nomm Sigmund Freud tude de style in Ashtaro t bulle tin volant n 2011 1219 d cembre 2011 51 p 20124 L exigence freudienne Laplanche aux pri ses avec l uvre de Freud in Ashtaro t bulletin volant n 2012 0202 f vrier 2012 14 p 2012 Faut il br ler Freud in Ashtaro t bulletin volant n 2012 0203 f vrier 2012 14 p 2012 L exigence freudienne selon le manifeste de 1914 ses suites expos tendancieux et remar ques caustiques in Ashfaroit bulletin volant n 2012 0226 f vrier 2012 35 p AZAR Amine gt SARKIS Antoine 1993 Freud les femmes l amour pr face de G rard Mendel Nice Z ditions Psychanalyse Co gd in 8 213 p 19 23 24
11. 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 CAMPA Riccardo 2008 Making Science by Serendipity A review of Robert K Merton and Elinor Barber s The Travels and Adventures of Serendipity in Journal of Evolution amp Technology march 2008 17 1 pp 75 83 CANNON Walter Bradford 1871 1945 1932 The Widom of the Body NY Norton 1963 in 8 333 p 1945 The Way of an Investigator a Scientist s Expe riences in Medical Research NY Norton CHELSOM Peter 2001 Serendipity com die romantique Starring John Cusack et Kate Beckingsale 93 mn Miramax Films Titre fran ais Un Amour New York DAYAN Maurice 1977 Madame K interpr ta in Topique avril 1977 n 19 pp 77 115 DIMITRIADIS Yorgos 2010 Aristote et les concepts psychanalytiques de Teffet apr s coup et de la r p tition Recherches en Psychanalyse 2010 n 9 12 p A4 DUDLEY John 2012 Aristotle s Concept of Chance Accidents Cause Necessity and Determinism Albany State University of New York Press in 8 XV 469 p Le chap 1 est disponible en ligne FREUD Sigmund 1856 1939 19054 Trois Essais sur la Th orie Sexuelle OCF 6 63 181 1914 Pour introduire le narcissisme OCF 12 217 245 19147 Sur l histoire du mouvement psychanalyti que OCF 12 249 315 1920 Sur la pr histoire de la technique psycha nalytique OCF 15 265 268 1923f
12. 9 20119 20124 20124 et 20120 S r pendit Histoire amp D finition Serendipity est un n ologisme anglo am ricain d apparition r cente popularis au d but de ce si cle par un film CHELSOM 2001 Comme le terme lui m me n a pas d quivalent en fran ais on intitula le film Un Amour New York On aurait peut tre mieux fait de s inspirer de Marivaux Les jeux de l amour du hasard cela r sume lintri gue merveille Quoiqu il en soit on peut dire qu avec ce film un mot pr cieux s est trouv banalis pour tre mis la port e du grand public Serendipity est un n ologisme dont on conna t les aventures dans le plus grand d tail 2 Il vint au monde le 28 janvier 1754 cr par Horace Walpole 1717 1797 le c l bre auteur du Ch teau d Otrante 1764 celui qui lan a la mode du roman gothique Dans une lettre adress e Horace Mann son ami diplomate Walpole lui expliqua les des sous de l affaire Il avait Pesprit le conte des Trois Princes de Serendip et c est en hommage leur patrie qu il en fit d river son n ologisme 2 MERTON BARBER 2002 VAN ANDEL 2005 CAMPA 2008 Ce conte qui appartient un fonds folklo rique asiatique est attest entre autres dans le recueil du grand po te et musicien persan Amir Khursow Dehlavi 1253 1325 intitul Hasht Bibisht Les Huit Paradis 1302 L occi dent le connut partir de l arran
13. Pour conclure Une bonne repr sentation de la s r pendit est peut tre celle d Alfred Jarry 1873 1907 quand il nous apprend que le Dr Faustroll naviguait sur un crible Les Drs 18 Freud et Lacan connaissaient parfaitement le mode d emploi de ce type de navigation C taient de hardis capitaines sl Le Le sigle signale les textes accessibles en ligne Les miens sont sur ashtarout ors ARISTOTE 384 322 av J C 1 Physique IL traduction et commentaire par Octave Hamelin 1907 Paris Vrin 1972 in 12 1V 172 p 2 Le ons de Physique Livres I et II suivis d extraits des autres livres traduction et commentaire de Jules Barth lemy Saint Hilaire 1861 traduction revue par Paul Mathias introduction et dossier de Jean Louis Poirier Paris Presses Pocket Agora 1990 in 12 443 p 3 e Physique traduction pr sentation notes biblio graphie et index par Pierre Pellegrin Paris GF Flammarion 2000 in 12 479 p ARMENO Cristoforo 4 1577 Le Voyages les Aventures des trois Princes de Sarendip traduit du persan Trad fran du Chevalier Louis de Mailly in Voyages Imaginaires Songes Visions gt Romans Cabalistiques orn s de figures Tome XXV 2 division de la 1 classe contenant les voyages imaginaires merveilleux Amsterdam et Paris rue et H tel Serpente 1788 XVI 480 p pp 223 480 Disponible sur Gallica ainsi que sur Wikisource et sur hbriveritas nel ASSO
14. R volution copernicienne inachev e pp 107 123 1987 Nouveaux fondements pour la psychanalyse La S duction originaire suivi d un Index g n ral des Prob l matiques l V par Bertrand Vichyn Paris PUF Quadrige n 174 1994 petit in 8 207 p 1983 Faut il br ler Melanie Klein repris in La R volution copernicienne inachev e Aubier 1992 pp 213 226 19924 Ponctuation La r volution copernicienne inachev e in recueil ponyme pp IN XXXV 19925 La R volution copernicienne inachev e Travaux 1967 1992 Paris Aubier in 8 XXXV 459 p 19934 Le Fourvoiement biologisant de la sexualit chez Freud Le Plessis Robinson Synth labo Les Emp cheurs de Penser en Rond in 12 122 p 2 d 1999 augment e de la conf rence Biologisme amp Biologie 1997 R dit aux PUF en 2006 en tant que Probl matiques VII 1993 Court trait de PInconscient repris in Entre S duction Inspiration l Homme PUF Quadrige 1999 pp 67 114 1994 Les forces en jeu dans le conflit psychique repris in Entre S duction amp Inspiration l Homme PUF Quadrige 1999 pp 127 146 1995 La psychanalyse comme anti herm neutique repris in Entre S duction amp Inspiration l Homme PUF Quadrige 1999 pp 243 261 1997 Buts du processus psychanalytique repris in Entre S duction Inspiration l Homme PUF Quad rige 1999 pp 217 242 1999 Entre S duction amp Inspiration l Homme Paris
15. Serepen dity suivirent deux fili res parfois s par es et parfois m l es la fili re de l histoire des sciences et des techniques et la fili re des sciences sociales C est gr ce Ervin Goff man 1922 1982 et surtout ceux qui s en ins pirent que cette seconde fili re a t nourrie et se trouve actuellement tout aussi active que la premi re En France l on a essay d acclimater la S rendipit sans grand succ s Comme il se peut que sa sonorit en soit la cause j ai ima gin S r pendit qui me para t sonner mieux nos oreilles gr ce un simple r arrangement syllabique Mais c est l un point tout fait secondaire Il nous faut plut t revenir Robert K Merton pour recentrer convenab lement notre propos Ce dernier s est int ress la sociologie de la connaissance dans les ann es trente et il s est rapidement rendu compte des cons quences de l action sociale orient e qui chappaient toute anticipation 1936 Merton n aimait pas trop la sp cula tion th orique Ce n tait pas un b tisseur de syst mes En revanche il tait extr mement attentif au vocabulaire de la sociologue et il Pa dot d innombrables innovations termino logiques C est aussi dans les ann es trente que Merton tomba de mani re inopin e autrement dit par s r pendit sur le n olo gisme de Walpole Il tait pr par lui faire un soft Il se mit l utiliser couram
16. UN Paul Laurent 5 1982 Les grandes d couvertes de la psychanalyse in Roland Jaccard dir Histoire de la psychanalyse Hachette tome I 1982 pp 137 202 AZAR Amine 6 1999 R am nagements du nouveau paradigme psychanalytique de Jean Laplanche in Ashtaro t cahier hors s rie n 2 d cembre 1999 pp 95 103 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 20007 Amour gt refusement in Ashtaro t cahier hors s rie n 4 novembre 2000 pp 3 7 20002 Vade mecum sur la sexualit infantile Pusage des amn siques in Ashtaro t cahier hors s rie n 4 novembre 2000 pp 8 36 2000c La r capitulation des th ses de la Sexal theorie de Freud in Ashtaro t cahier hors s rie n 4 novembre 2000 pp 37 47 2002 Les trois constituants de la sexualit in Ashtaro t cahier hors s rie n 5 d cembre 2002 pp 4 21 2003 La Confession d daigneuse de Sigmund Freud Bib lioth que Improbable du Pinacle n 12 ao t 2011 petit in 4 de 41 pages 17500 mots 2006 Sex Symbole Inconscient l hominisation au point de vue psychanalytique in Asbtaro t cahier hors s rie n 7 f vrier 2006 pp 160 188 2007 Les d m l s de Freud avec la fonction sym bolique propos du triangle s miotique et du circuit de laparole in Ashfaro t bulletin volant n 2007 1027 octobre
17. aimait se repr senter sous les traits du d couvreur et cette image s est im pos e la post rit Mais il fut galement un inventeur de premi re grandeur C est l as pect le plus m connu de son g nie Il souli gnait par exemple lui m me la nouveaut de son invention de l appareil psychique dans lun de ses crits ultimes La construction et l ach vement d une con ception de ce genre sont une nouveaut scientifi que en d pit des tentatives du m me genre qui ont d j t faites D autres inventions sont pass es inaper ues de la part de leur propre inventeur et sont rest es soit ignor es soit mal valu es Antoine Sarkis et moi m me avons consacr en 1993 tout un ouvrage pour montrer qu avec le dispositif divan fauteuil Freud a invent un nouveau v hicule de transports amoureux Dans un crit plus r cent 2003 j ai montr en outre qu il fut l inventeur d un nouveau pacte autobiographique et d un nouveau contrat narratif Application Lacan Laplanche Le m me exercice pourrait tre r p t avec profit des successeurs de Freud Lacan a d couvert entre autres le primat du signifiant la forclusion du Nom du p re Phuis huit int rieur sous forme de bande de M bius etc Il doit cependant une bonne part de sa c l brit au stade du miroir sans qu on puisse d cider s il en fut le d couvreur l accaparateur ou l inventeur Cette h sit
18. ans un crit tardif son Aw opr sentation 19254 GW 14 52 OCF 17 75 Cf JONES 1953 tome I trad fran p 248 lettre toujours in dite de Freud Martha du 11 novembre 1883 12 Ce n est qu aux alentours de 1914 qu il fut en mesure de soutenir 3 Le fait du transfert tendre ou hostile tona lit cr ment sexuelle qui intervient dans tout traitement de la n vrose bien qu il ne soit ni souhait ni provoqu par aucune des parties m est toujours apparu comme la preuve la plus in branlable que les forces de pulsion de la n vrose proviennent de la vie sexuelle Tout cela est vrai hormis le temps du verbe Freud se trompe et nous trompe en d clarant m est toujours apparu Ce fut une conqu te longue et difficile sem e d em buches dont l histoire attend toujours d tre crite 4 Je serai tr s bref sur le quatri me point C est avec une sorte d acharnement que Freud a constamment discr dit sa d couver te de l inconscient en utilisant avec constance Pexpression l hypoth se de l inconscient Le r a lisme de linconscient fait partie de l exigence freudienne la plus sommaire Et dire qu il a fallu le rapport de Laplanche e amp gt Leclaire 1959 pour que cette constatation vienne au jour mais elle n est toujours pas agr e Un taux de s r pendit plus ou moins substantiel a accompagn Freud tout au long de ses premi res d couvertes
19. aradoxe de Whitehead Par pist mologie descriptive il ne s agit pas de s enr ler derri re Bertrand Russell 1905 1910 ou Jean Claude Passeron 2001 La th orie des descriptions d finies de Russell n a pas grand chose voir avec ce qui suit Il ne s agit pas non plus de d crire ici une pratique pour juger de sa scientificit comme le propose Passeron Au sens o je l entends l pist mologie descriptive d signe une conception particuli re de l activit scientifique Selon cette conception l activit scientifique est cens e fournir une description congruente de ce qui se passe Dans cet esprit il est entendu qu une formule math matique une formule logique une formule chimique ou un sch ma ne sont que des proc d s de description parmi d autres tout comme les formules fai sant appel au langage courant moyennant des abr viations convenues et un usage r gl Ces proc d s ne sont pas d application uni verselle comme certains le pr tendent Leur 2 Le Pr Laplanche a tent mon avis avec succ s de le faire dans certaines tudes de son recueil de 1999 pertinence d pend de la nature du ph no m ne d crire et de l objectif qu on veut atteindre chaque type d investigation et pour chaque type d objectif il faut trouver le ou les proc d s de description ad quat s Tous les proc d s connus et probablement ceux qui seront invent s sont plus ou moins sub
20. art Cette distinction s appli que notre probl me On peut dire que les choses qui existent en soi attendent que quelqu un se rende compte de leur existence autrement dit qu il les d couvre Dans l autre cas il s agit de choses qui n acc dent l exis tence quelque titre que ce soit que gr ce 13 quelqu un autrement dit il faut qu on les invente Pour les inventions il y a des bre vets mais pour les d couvertes il n y a que des attestations Dans les deux cas il peut y avoir plus ou moins de m rite plus ou moins d ing niosit plus ou moins d originalit et surtout des querelles de priorit perte de vue Ce sch ma a t discut depuis long temps de sorte que de distinction en distinc tion et de nuance en nuance l on a abouti une grande confusion et c est bien domma ge Tenons nous en Aristote il est sou vent de bon conseil et faisons un timide pas de plus Application Freud On place au cr dit de Freud un certain nombre de d couvertes mais il s agit d tre regardant Il en est de fondamentales qui passent n anmoins inaper ues Le Moi en tant qu instance est l une d elles La rubri que qui est consacr e au Moi dans le c l bre Vocabulaire de la psychanalyse est la plus copieu se elle occupe le milieu du volume et s tend sur quinze pages Qui s en est aper u Le Pr Laplanche lui a par la suite consacr de nombreuses s a
21. ation est riche en signification du point de vue o je me place Un premier expos en fut fait Marienbad en 1936 qui demeura 1 FREUD 19404 1938 Abr g de psychanalyse 1 page Encore une fois seul le Pr LAPLANCHE 1994 p 135 sqq a semble t il remarqu l importance et la nouveaut de cette invention 15 paroles volantes Puis de d cennie en d cen nie Lacan le reformula au fil des change ments de cadres de sa pens e JULIEN 1985 Une l gende a fini par entourer par d faut d une description congruente Lacan fut galement fertile en inven tions commencer par son retour Freud gr ce un proc d de ventilation de son uvre comportant trois cat gories le sym bolique imaginaire et le r el LACAN 1953 Il a galement invent la s ance dur e de r tr cissement variable pour laquelle il fut souvent vilipend Une bonne valuation de cette invention devrait la coupler celle de son s minaire dont les s ances furent d une r gularit exemplaire d abord hebdoma daire puis bimensuelle et de dur e fixe Les math mes sont une autre inven tion de Lacan qui pose des probl mes d va luation embarrassants Gr ce aux math mes il pr tendait transmettre int gralement la psy chanalyse ses destinataires c est dire aux futurs psychanalystes par dessus la t te des idiots Ces math mes signent l appartenance de Lacan la pataphysique et
22. damentale pour la psychanalyse soit ce point discut e est une situation intenable Au lieu de pol miquer Freud et les psychanalys tes auraient d toutes affaires cessantes ten t de dissiper toute quivoque ou d clarer forfait La pol mique qui perdure discr dite 1 FREUD 19149 Pour introduire le narcissisme GW 10 148 OCF 12 225 226 14 la psychanalyse Il tait pourtant ais de faire taire les pol miques en faisant la part des choses Il suffisait de ranger le complexe d dipe dans le magasin aux accessoires de l Id al du Moi comme le Pr Laplanche Pa sugg r Mais il fallait pour cela renoncer aux titres gonflants et ronflants dont Freud Pa affubl de mani re si imprudente Erreur de cadre fatale D autres d couvertes plus fondamentales sont moins populaires ou moins valoris es Les formations de l inconscient qui envelop pent les sympt mes les r ves les lapsus les maladresses les oublis dits symptomatiques les traits d esprit etc forment une unit cat gorielle capitale Cette grande d couverte est coupl e une invention non moins capi tale celle du proc d des id es traversi res freier Einfall Il suffit de placer les id es tra versi res dans le cadre de la psychologie associationniste pour ne plus rien compren dre ni la d couverte des formations de l inconscient ni l invention du proc d d exploration mentale qui leur est jumel Freud
23. e d couverte du Pr Laplanche paul encore par Freud et Lacan Non seulement le Moi n est pas ma tre en sa maison mais le primat de lautre le d centre plus radicalement encore Toutes ces d couvertes sont tribu taire de deux inventions une nouvelle ma ni re de lire et de traduire Freud 1 Cf AZAR 2006 Sexe Symbole amp Inconscient 11 Discussion la zemblanit La s r bendit admet elle un contraire On a propos gemblanit pour ceux qui font dessein des d couvertes malchanceu ses ou malheureuses 1 Il existe quelque de chose semblable une sorte de mouvement contraire la s r pendit qui travaille rebours la pens e psychanalytique Les mauvaises voies de la psychanalyse sont nombreuses La d cou verte du symbolisme en est un exemple L extension du symbolisme qui fut si popu laire une certaine poque transforme la psychanalyse en herm neutique et le freudis me en psychanalyse appliqu e L intronisa tion du complexe d Edipe en tant que complexe nucl aire des n vroses et en tant qu changeur entre la psychologie individu elle et la psychologie collective a d pouill la psychanalyse appliqu e de toute originalit inventive voire seulement exploratoire Le m me cart lement est constatable dans l histoire de la linguistique Le langage n est pas un code Et pourtant il regroupe des codes ou des bouts de code Le malaise chez l
24. e terrain public Plus tard une fois que la psychanalyse avait t lev e au rang de cause et que Freud fut passablement rassur sur sa stature 3 Lettre de Freud FlieB du 14 novembre 1897 n 75 146 4 Lettre de Freud FlieB du 10 mars 1898 n 84 160 5 Lettre de Freud FlieB du 23 mars 1900 n 131 230 il envisagea les choses de sens rassis et s ex prima sur ce sujet pineux propos duquel il avait t si chatouilleux Quand Jones dans sa biographie officielle affirme que Freud trouvait ennuyeuses les querelles de prio rit 1 il n glige de pr ciser que Freud tait pass d une position antith tique une autre Entre 1914 et 1932 on peut relever les quatre reprises que voici 1 L anecdote des 3 ins minateurs Breuer Charcot Chrobak est bien connue Freud pr tend que ces trois ma tres lui ont in suffl tout involontairement sa th orie de l tiologie sexuelle des n vroses 2 Admettons la v racit de l anecdote 3 Freud en conclut qu ils lui auraient dit plus qu ils n en savaient De fait Pexp rience en est courante avec nos analysants ils nous en disent constamment plus qu ils n en savent Reste savoir s il est possible de transposer ce qui se passe en s ance avec ce qui se passe dans Pesprit du g nie cr ateur Nous venons de voir par la longue citation du paragraphe pr c dent que Freud en tait convaincu 2 Cela ne l a pas em
25. es linguistes clate quand il faut s occu per de s mantique Il a t possible d intro duire en phonologie et en syntaxe des pro c d s descriptifs peu pr s aussi rigoureux que dans les sciences naturelles En s man tique ce fut l chec Une discipline composite 1 WILLIAM BOYD 1998 dans son roman Armadillo 17 est n e pour colmater les br ches de la s mantique la pragmatique L extension de la pragmatique est pour la linguistique un quivalent de l extension du symbolisme une certaine poque dans la pens e psycha nalytique Les deux mouvements se nourris sent au m me terreau et fleurissent en zemb lanit s Plut t que de dire qu il s agit de d couvertes malchanceuses ou malheureuses voire de pseudo d couvertes il serait mon avis plus juste de dire que c est l la d grada tion de d couvertes mal valu es faute d une description congruente Ni le symbolisme universel ni le symbolisme sexuel ne sont des d couvertes de la psychanalyse Freud Pa souvent reconnu Mais leur introduction dans la psychanalyse s est faire de mani re maladroite et mal adapt e Apr s une p riode de vif engouement le symbolisme est tomb en d su tude et n est presque plus pratiqu C est un autre malheur Le symbolisme est un d partement florissant du magasin aux accessoires de l Id al du Moi On ne saurait y renoncer dans la pratique de la psychanalyse Au cours des ann es c
26. gement qui en fut fait en italien par Cristoforo Armeno en 1577 Serendip tait le nom persan de l le de Ceylan anciennement d nomm e Tapro bane et rebaptis e Sri Lanka depuis 1972 Les Aventures des trois Princes de Serendip taient suffisamment connues et pris es dans la premi re moiti du XVIII si cle pour que Voltaire s en inspire et les prenne pour mo d le dans son c l bre premier conte Zadig on la Destin e 1748 Dans sa lettre pr cit e ayant fait r f rence aux aventures des trois valeureux princes Horace Walpole en fait proc der son n ologisme en retenant les caract res suivants they were always making discoveries by acci dent and sagacity of things they were not in quest of ils faisaient constamment des d couver tes par accident et sagacit de choses qu ils ne cherchaient pas Le n ologisme passa du domaine priv au domaine public en 1833 quand un premier lot de lettres d Horace Walpole fut imprim Mais ce n est qu en 1875 qu Edward Solly le red couvrit et le lan a dans les cercles litt raires Les dictionnaires furent lents l enre gistrer En 1945 l illustre physiologiste W R Cannon 1871 1945 le rendit c l bre en Pap pliquant la recherche scientifique suivi de pr s par le sociologue Robert King Merton 1910 2003 En 1951 il fut immatricul dans le Concise Oxford English Dictionary partir de cette date les aventures savantes de
27. hass crois terminolo gique du fait des traductions Tuch Automaton En grec T YN AUTOHATOV Barth lemy Saint Hilaire 1861 Hasard Spontan it Hamelin 1907 Fortune Hasard Pellegrin 2000 Hasard Spontan it Chance Spontaneity En anglais Luck Chance Moi m me Chance Hasard Aristote distingue Tuch r yn et Auto maton abt uatov que je propose de rendre en fran ais par chance et hasard Pour Artis tote la chance est un sous ensemble du ha sard 197a 35 appartenant en propre au monde humain 197a 5 Cette condition est tr s restrictive pour Aristote En sont exclus les objets inanim s les b tes mais aussi les petits enfants dans la mesure o ils sont d pourvus de libre arbitre 197b 5 La d fini tion aristot licienne de la chance est donc la suivante c est la cause par accident de faits suscep fibles d tre des fins si ces faits avaient relev de la pens e et du choix 187a 5 Autrement dit si ces faits avaient relev du libre arbitre ou avaient t l objet d une d lib ration L exemple c l bre que fournit Aristote de mani re condens e est celui de l homme qui se rend au march pour y faire ses cour ses Il tombe par hasard sur un d biteur qui lui rend son argent C est une chance car il ne s est pas rendu de propos d lib r au mar ch pour rencontrer son d biteur ni l autre pour lui rendre son argent La s r pendit se trouve sa
28. i de la d couverte du r le de la sexualit dans les maladies nerveuses et dans le transfert ainsi que de la nature de la sexualit infantile et de Pinconscient et de bien d autres secteurs de reherche Je ne ferai pas Pentendu pour lu der la question Au contraire Au risque de lasser 4 je tiens exposer nouveau chacun de ces cas avec nettet et le plus bri vement possible 1 La d couverte du r le de la sexualit dans les maladies nerveuses est une histoire acci dent e Quand Freud en pr sentait la th se dans ses publications de la derni re d cennie du XIX si cle il sous entendait la sexualit g nitale ce titre la th se est fausse C est la d couverte de la sexualit infantile qui la transfigur e en pseudo v rit et qui a donn lieu ces l gendes colport es dans tous les manuels sans exception 2 La d couverte de la sexualit infantile ne s est pas faite d un coup ni de mani re pro gressive C est une histoire aussi t n breuse que tortueuse o se m lent inextricablement un tact clinique stup fiant les erreurs d ap pr ciation les pr jug s et les fausses d duc tions Il a fallu huit ans pour que Freud puis se mettre au point la premi re dition de sa 4 Cf AZAR SARKIS 1993 AZAR 2011 chap 4 AZAR 20125 Th orie sexuelle 19054 et il meut de cesse par la suite d dition en dition den mousser le tranchant et d en frelater le me
29. inquante le klei nisme a subi une d gradation entre les mains m mes de Melanie Klein 2 Il tait devenu une sorte de meccano au moment m me o le kleinisme accomplissait une mue prodi gieuse renouvelant ses actifs gr ce Bion Bick Meltzer etc 2 DAYAN 1977 LAPLANCHE 1983 et Probl matiques IV pp 234 259 Faut il rappeler encore avec Laplanche 1997 que deux tendances travaillent l une contre l autre dans l espace de la cure Une tendance copernicienne de d centrement qui sauvegarde l nigme de Pautre et une tendance ptol ma que de recentrement su soi Il y a galement des obstacles qui peu vent emp cher la s r pendit de se produire Ces obstacles prennent quelquefois la forme de ce Gaston Bachelard d nommait des obs tacles pist mologiques Ils bouchent lhori zon et r duisent le champ de vision Ce sont des ill res Le darwinisme de Freud est de cet ordre AZAR 20094 Tout cadre de pens e sert et dessert Les meilleures ill res dans les sciences les arts et les techniques sont celles qui sont amovibles Le darwinisme ne l tait pas pour Freud L histoire de la pens e psychanalytique offre un paysage accident et d une extr me complexit On ne peut pas l arpenter grands pas et il ne sert de rien de le survoler Comme pour un site arch ologique il faut y aller pr cautionneusement au ras du sol avec la brosse et en progressant genoux
30. ion du travail en droit et en fait Il n avait de cesse que de d montrer l interaction entre les deux postures chez le m me chercheur Sa conviction est en effet la suivante 2 Ma th se centrale est que la recherche em pirique ne se borne pas loin de l au r le passif de v rifier et de contr ler la th orie ou de con firmer ou r futer des hypoth ses La recherche joue un r le actif elle remplit au moins quatre fonctions majeures qui contribuent au d velop pement de la th orie 1 elle suscite 2 refond 3 r oriente et 4 clarifie la th orie La serendipity gouverne la premi re fonc tion dont d coulent les trois autres Une donn e inattendue ou aberrante pousse r fl chir Elle peut donner lieu soit un remaniement th orique soit une refonte soit une formulation tout fait nouvelle Je partage pour ma part cette description de la recherche scientifique Aussi dans ce qui suit je propose d utiliser la s r pendit dans une acception troite et pr cise Je la d finis par les 5 caract res suivants 1 On cherche quelque chose en nourris sant certaines attentes 2 mais on trouve autre chose 3 par hasard sagacit 4 Une certaine pr paration et ou une cer taine disponibilit taient n cessaires 5 Une valuation reste faire 2 MERTON 1948 repris in l ments de th orie gt de m thode trad fran p 46 Le premier caract re indique
31. le tronc sur lequel la s r pendit se greffe de mani re adjacente Ce tronc est ce qu on appelle un programme de recherches Il faut le consi d rer comme un pr suppos Par rapport ce tronc la greffe est une perturbation La greffe prend ou ne prend pas C est l tout le probl me Il y a au fondement de toute recherche des affentes La trouvaille s r pen dit e est un amp arf plus ou moins grand par rapport ces attentes Toute perturbation du programme de recherche n est pas grosse d une d couverte de valeur qui vaille la peine d tre prise en compte Passer du premier caract re au deuxi me est un saut dans linconnu Cet inconnu a ptis traditionnellement deux visages suivant que Pon mette l accent sur les qualit s de la personne le chercheur le savant etc ou sur occurrence du ph nom ne perturbateur lui m me Est ce le chercheur qui trouve ou est ce le ph nom ne qui s impose lui avec tous les caract res de l vidence De l le troisi me caract re o les deux visages de la s r pendit sont accol s l un Pautre Le hasard est un attribut du ph no m ne alors que la sagacit ne peut tre que lattribut d un tre humain Depuis Horace Walpole jusqu aujourd hui pour qu il y ait s r pendit il faut que le hasard du ph no m ne perturbateur et la sagacit du cher cheur cheminent de concert et pour ainsi dire la main dans la main Le quatri me
32. lyste par la suspension de l attention focale au b n fice d une attention diffuse flottante galisante Si Pon se tourne maintenant du c t de la discipline person nelle de Freud telle que fen ai expos ant rieurement les r gles ma tresses 1 on d couvre qu il se pr occupait intens ment de la s r pendit avant la lettre Rappelons pour commencer comment Freud reconna t le 1 caract re de notre d fi nition de la s r pendit le programme de re cherche et ses attentes et ce qu il en fait le chemin de la science est en effet lent t tonnant p nible Cela ne peut tre ni d ni ni chang Le progr s dans le travail scientifique s effectue tout fait comme dans une analyse On apporte avec soi dans le travail des attentes que l on doit n anmoins repousser On apprend par l observation tant t ici tant t l quelque chose de nouveau les morceaux tout d abord ne s adaptent pas ensemble On avance des suppositions Vermutungen on fait des cons tructions adjuvantes Hifskonstrnktionem qu on retire si elles ne se confirment pas on a besoin de beaucoup de patience de disponibilit pour toutes les possibilit s on renonce des convic tions premi res pour ne pas sous leur contrain te omettre de voir des facteurs nouveaux inat tendus et toute cette d pense est la fin r com pens e les d couvertes parses s ajustent en semble on arrive v
33. ment Puis au moment o il commen a conce voir le livre qui fut publi en 1965 sous le titre On the Shoulders of the Giants Sur les paules des g ants 1 il r digea parall lement avec la collaboration d Elinor Barber une sorte de prop deutique intitul e The Travels and Adventures of Serendipity Ce dernier ouvra ge fut termin en 1958 Mais entretemps le terme de Serendipity s tait tellement r pandu que Merton renon a servir son lecteur un plat r chauff L ouvrage demeura in dit L histoire n est pas finie En 1990 On the Shoulders of the Giants fut traduit et publi en italien avec une introduction d Umberto Eco Ce dernier alert par une note de bas de page proposa Merton de publier en italien son manuscrit encore in dit Merton y consentit la condition de lui ajouter une postface Des raisons de sant firent tra ner le projet jusqu 2002 Finalement The Travels and Adventures of Serendipity virent le jour dans leur langue d origine en 2004 alors que les deux co auteurs taient d j d c d s Depuis les ann es d avant guerre Mer ton tait en effet occup battre en br che l id e dominante suivant laquelle une division de travail stricte r gne entre les th oriciens qui planent dans leur empir e et les enqu teurs qui vont sur le terrain mettre l preu 1 Ce titre reprend un mot de Newton ve leurs th ories Merton d nonce cette divi s
34. nces de ses cours et en a abondamment discut dans ses livres Peine perdue Le Moi en tant qu instance n en reste pas moins re d couvrir C est sous les yeux de Freud et dans sa proximit imm diate que l entreprise de liquidation de cette d couverte a d but En 1914 Freud lan ait le mot d ordre suivant Des difficult s particuli res me semblent in terdire une tude directe du narcissisme Sa voie d acc s principale restera sans doute l analyse des paraphr nies Tout comme les n vroses de trans fert nous ont permis de mener l observation des motions pulsionnelles libidinales de m me la dementia praecox et la parano a nous rendront possible l intelligence de la psychologie du Moi Qu ont fait Anna Freud et son courant de ce mot d ordre Ils lui ont tout simple ment tourn le dos La r putation de Freud repose autant sur la d couverte de l inconscient freudien du refoulement de la sexualit infantile que du complexe d dipe et du complexe de Cas tration Il est m me possible qu cause des controverses qu il a provoqu es et continue de susciter le complexe d dipe soit la d couverte la plus populaire tout en tant la plus contest e Il est arriv Freud d en faire le complexe nucl aire des n vroses l chan geur universel entre le psychisme et l univers culturel et pour tout dire le Schibboleth de la psychanalyse Qu une d couverte aussi fon
35. nne des Sciences Sociales 2001 tome XXXTX n 120 pp 31 76 TATON Ren 1915 2004 1955 Causalit s Accidents de la d couverte scientifi que illustration de quelques tapes caract ristiques de l vo lution des sciences Paris Masson in 8 172 p 7 fig et 32 planches RUSSELL Bertrand 1872 1970 1905 On Denoting in Mind october 1905 new series vol 14 n 56 pp 479 493 1910 Knowledge by acquaintance and knowledge by descriptions in Proceeding of the Aristotelian Society 1910 1911 new series vol 11 pp 108 128 VAN ANDEL Pek 2005 S rendipit on l art de faire des trouvailles com munication faite le 1er f vrier 2005 l Universit de Cannes traduit et adapt e du hollandais par Dani le Bourcier CNRS Disponible sur le site de automatesintelligents com Echanges 2005 f vrier VOLTAIRE 1694 1778 1748 Zadig ou la destin e dition int grale annot e par Jacques Spica Paris Bordas Univers des Lettres 1977 in 12 128 p WHITEHEAD Alfred North 1861 1947 1917 Organisation of Thought Educational and Scien tific London Williams and Norgate in 12 VI 228 p x
36. ns doute im pliqu e ici si l on entre dans des d tails auxquels les notes de cours d Aristote n ac cordent pas de place Pour saisir la chance qui lui est offerte il faut bien que notre bon homme ait la pr sence d esprit de recon na tre dans cet autre homme qu il croise son d biteur Il faut tre rapide la d tente et saisir la chance par le toupet Ce d tour par Aristote nous permet d unifier le 3 caract re de la s r pendit o se trouvaient accol s depuis Horace Walpo le le hasard et la sagacit Gr ce Aristote nous pouvons crire la formule suivante Hasard S agacit Chance Or une fois parvenus cette formule on est pass en fait du 3 au 4 caract re de la s r pendit Il me semble que Pasteur Ribot et Nicolle ne disaient pas autre chose pour saisir la chance qui se pr sente il faut avoir de la pr sence d esprit Autrement dit la pr sence d esprit est ici la cheville ouvri re qui transforme le hasard en chance 1 Pour les besoins de mon argumentation j ai arrach son con texte un fragment de l enseignement d Aristote Dans son ensei gnement la discussion sur la chance et le hasard appartient en amont l tude des quatre causes et en aval l accession de l tre humain au bonheur En psychanalyse cela se passe diff rem ment En s ance la pr sence d esprit est inopportune La trouvaille advient du c t du psychana
37. oi gneusement On y trouve un certain nombre d ingr dients pour une histoire sentimentale des science o Freud est pass virtuose t Ce qui m rite attention est la notion de la d cou verte r p tition Elle est certes g t e en tant m l e notion confusionnelle de pr curseur et la notion encore plus suspecte de pres sentiment Jy reviendrai plus bas Pour en revenir au paradoxe de White head ce qui transpara t de l enqu te aupr s de Freud c est qu il tourne autour sans r pit et sans succ s Sans cesse attir par les th mes de l histoire sentimentale des sciences au d triment des questions pist mologiques Ce n est certes pas avec les notions de flirt versus mariage ou de pr curseur ou de pres sentiment ou de cryptomn sie que le para doxe de Whitehead peut tre pulv ris En revanche l id e suivant laquelle ceux que nous rigeons comme nos Ma tres peuvent nous en dire plus qu ils n en savent est pr cieuse Elle prend le paradoxe de Whitehead revers si l on s avisait de la remettre 1 AZAR 20125 L exigence freudienne en 1914 8 12 14 20 10 l endroit 2 Tandis que la notion de la d cou verte r p tition fait d river le paradoxe de Whitehead vers des horizons inattendus vers lesquels je vais essayer de voguer L pist mologie descriptive L pist mologie descriptive que je pro pose est con ue pour dissiper voire liquider le p
38. oir clair dans toute une par 1 AZAR 20110 L pist mologie d un aventurier nomm Freud 2 FREUD 1933a Nouvelle suite des le ons 35 le on GW 15 188 SE 22 174 OCF 19 259 d Folio pp 232 233 tie de l advenir psychique on a liquid la t che et on est maintenant libre pour la suivante Il ny a que l aide apport e la recherche par l exp ri mentation dont on doive se passer dans l analyse En outre de nombreux principes de son pist mologie s y rapportent Les voici selon le num ro d ordre que je leur ai affect 1 Principe Il faut avoir le courage de penser du Nouveau avant de pouvoir le d montrer 2 Principe Celui qui cherche trouve souvent plus qu il n e t esp r trouver pourvu qu il se mette en tat de r ceptivit 4 Principe L tat de malaise est favorable la cr ation intellectuelle 3 Principe Une relative insouciance vis vis des questions de m thode est de mise 7 Principe Se servir de d finitions plus ou moins molles 8 Principe Privil gier le travail fragmentaire 12 Principe L erreur rectifi e est la d marche ordinaire de la recherche Son cheminement est salomonien 14 Principe La th orie c est bon mais a n em p che pas d exister 15 Principe Regarder de nouveau les m mes choses jusqu ce qu elles se mettent parler 16 Principe Se mettre d embl e l tude des
39. ordonn s au langage courant En psycha nalyse le langage courant domine les proc d s auxiliaires avec un poids supr me Le statut de la th orie dans l optique de l pist mologie descriptive est celle d un pis aller ou d un bouche trou Les descriptions sont en effet plus ou moins congruentes Cet cart donne lieu des ajustements avec un ou plusieurs cadre s de pens e 1 au moyen de bouts de th orie Quand la des cription congruente est introuvable ou hors de port e on a recours la r serve classique des grands r cits 2 pour y pallier C est ainsi que j entends laveu surprenant de Freud un moment de lucidit ou de ras le bol quand il s exclame La th orie des pulsions est pour ainsi dire notre mythologie 3 Des l gendes propos des pr tendues d couvertes pingl es par des bouts de th orie ou des m gar cits les accompa gnent comme une ombre port e L o il y a constitution d une l gende nous sommes 1 J utilise cette expression en un sens d riv de celui que lui con f re GOFFMAN 1974 2 Cf LYOTARD 1979 La Condition postmoderne 3 FREUD 19334 Nouvelle suite des conf rences d introduction la psy chanalyse 32 conf rence GW 15 101 OCF 19 178 11 fond s de penser que la d couverte en ques tion court toujours parce qu elle se trouve toujours en qu te d une description congru ente En psychanalyse il en est ains
40. p ch de proposer dans le m me texte un autre argument Par d n gation Car c est de d n gation en d n gation 1JONES 1957 tome III trad franc p 113 2 FREUD 19144 Sur l histoire du mouvement psychanalytique GW 10 50 53 OCF 12 255 257 3 J en ai d mont la fallace dans un texte ant rieur Cf AZAR 2012 L exigence freudienne en 1914 13 que semble progresser le texte dont il s agit 4 L argument pr c dent pouvait laisser croire que Freud faisait peser une certaine part de responsabilit sur ses ma tres dans l tiologie sexuelle des n vroses L argument qui suit les en d douane pour que le m rite lui en revienne sans partage 5 Si j ai divulgu Porigine illustre de cette id e sc l rate e l tiologie sexuelle des n vroses ce n est absolument pas parce que je voudrais en faire retomber la responsabilit sur d autres Je sais trop qu mettre une id e une ou plusieurs fois sous la forme d un aper u fugitif c est autre chose que la traiter avec s rieux la prendre la lettre la suivre en long et en large dans tous ses d tails contradictoires et lui conqu rir sa place parmi les v rit s reconnues de la Science C est toute la diff rence entre un l ger flirt et un mati age en bonne et due forme avec tous ses devoirs et toutes ses difficult s pouser les id es de est en fran ais du moins une tournure usuelle gt Pr
41. roduit justement son premier hommage Josef Popper d j cit 3 Sur lapparence d originalit scientifique il y a beaucoup de choses int ressantes dire Lorsqu en science merge une id e nouvelle qui tout d abord est attribu e valeur de d cou verte et qui en r gle g n rale est combattue aussi comme telle l exploration objective ne tarde pas mettre en vidence qu vrai dire elle n est 1 FREUD 1920 Sur la pr histoire de la technique psychanalyti que GW 12 312 OCF 15 268 Signalons que cet article est crit la troisi me personne et qu il fut sign de l initiale F de sorte donner le change sur son auteur Ferenczi ou Freud 2 FREUD 19370 L analyse avec fin et l analyse sans fin trad fran in RIP tome II pp 259 262 3 FREUD 1923 Josef Popper Lynkeus et la th orie du r ve GW 13 357 OCF 16 317 Pr s de dix ans plus tard Freud 19320 rendra un nouvel hommage Popper pourtant pas une nouveaut En r gle g n rale elle a d j t produite de fa on r p t e puis de nouveau oubli e souvent des p riodes fort loign es les unes des autres Ou bien elle a eu tout au moins des pr curseurs a t indistincte ment pressentie ou imparfaitement nonc e Tout cela est trop pr cis ment connu pour n cessiter un plus ample d veloppement Une enfilade de th ses se bousculent dans ces lignes qu il faudrait d brouiller s
42. s R dit sous le titre Pour lire Jacques Lacan Paris Seuil Points Essais 1995 in 12 239 p KUHN Thomas S 1922 1996 1962 La Structure des r volutions scientifiques trad de Pam ricain par Laure Meyer Paris Flammarion Champs 1987 in 12 285 p LACAN Jacques 1901 1981 1953 Le Symbolique l Imaginaire et le R el conf rence de la SFP du 8 juillet 1953 rest e in di te jusqu sa publication posthume dans le recueil Des Noms du p re Seuil 2005 pp 11 63 1956 La chose freudienne ou sens d un retour Freud en psychanalyse repris in crits Seuil 1966 pp 401 436 1966 crits Paris Seuil in 8 925 p 20 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 1973 Le S minaire Livre X Les quatre concepts fon damentaux de la psychanalyse 1964 texte tabli par Jacques Alain Miller Paris Seuil Points Essais 1990 in 12 316 p LAPLANCHE Jean Probl matiques IV L Tnconscient le a 1975 1977 suivi de L Tnconscient une tude psychanalytique 1959 par J Laplanche et Serge Leclaire Paris PUF 1981 in 8 328 p 1968 Interpr ter avec Freud repris in La R volu tion copernicienne inachev e pp 21 36 1970 Vie Mort en psychanalyse Paris Flamma rion Nouvelle Biblio Scientifique in 8 219 p 1971 D rivation des entit s psychanalytiques re pris in
43. s de dix ans plus tard Freud 1923 apporta une esp ce d illustration ces pro pos en rendant un hommage personnel une figure juive attachante et respectable Josef Popper Lynkeus 1838 1921 la m me po que o Freud publiait sa Traumdeutung 19004 Popper publiait ses Fantaisies dun r aliste C est donc ind pendamment Pun de Pautre que la censure du r ve responsable du tra vestissement des id es latentes en un conte nu manifeste trange mais inoffensif se trou ve dans les deux livres Et Freud de s mer 4 Cf AZAR 2012 L exigence freudienne en 1914 4 5 FREUD 19144 Sur l histoire du mouvement psychanalytique GW 10 52 53 OCF 12 257 veiller de la co ncidence accr ditant une sorte de d couverte simultan e Naturelle ment il se retient de saboter son hommage en ajoutant ici que flirter avec une id e n est pas la m me chose que de lP pouser en bonne et due forme 3 Une autre r ponse est apport e par Freud 19204 en guise de r plique Havelock Ellis Celui ci eut le grand tort de voir dans l uvre de Freud une r alisation artistique plut t qu un travail scientifique Ce contre quoi Freud consid rait qu il fallait r agir avec la derni re fermet En outre le m me auteur avait rig un certain Dr J J Garth Wilkin son en pr curseur de la technique de libre association de la psychanalyse Cela donne l occasion d un v ritable combat de coqs o
44. son identifi cation h ro que au Dr Faustroll Les math mes sont de quatre sortes Des sch mas soit con u et dessin s par Lacan lui m me soit repris d autres et re stylis s par exemple le bouquet renvers Des formules qui imitent les formules que Pon trouve chez les math maticiens ou chez les logiciens et dont le caract re le plus saillant chez Lacan est leur absurdit Des nonc s oraculaires dont le caract re le plus saillant est le plus souvent le paradoxe ou la banalit suppos s receler un sens plus profond Des w ocalamismes qui imitent la n ologie des schizophr nes et qui font de Lacan la fois le Joyce et le C line de la psychanalyse Le Pr Laplanche fait partie de ceux chez qui Pesprit du lacanisme a essaim tout en subissant une mutation La transmission de la psychanalyse a effectivement eu lieu moye nant des voies tr s singuli res On cr dite g n ralement Lacan du symbolique qu il semble avoir d riv de L vi Strauss sinon de Marcel Mauss Laplanche a toujours oppos une fin de non d cevoir cette cat gorie analytique Il n a reconnu tout au plus que le r le de la m tabole jusqu ce qu il ait pu formuler sa propre lecture de Freud chez qui il d tecte l absence de la cat gorie de message Le d bat n est pas clos mon sens une description plus con gruente fera appel au mod le instrumental de Karl B hler Il
45. ssage Au d but la sexualit infantile elle m me tait con ue d une part sur le mod le de la sexualit adulte c est dire en tant que sexualit g nitale D autre part elle tait con ue comme la r capitulation ontog n tique de la phylogen se o priment les fonctions Ces erreurs n ont pas cess d infecter le cadre de d excr tion des mammif res deux pens e de Freud et de perturber les d duc tions de la clinique R sultat de temps en temps Freud lui m me ne savait plus o il en tait relativement la sexualit infantile et les psychanalystes en perdent le nord 1 3 Le transfert plus exactement l amour de transfert a une histoire encore plus tortueu se avec des chass s crois s invraisemblables Le transfert et son maniement en psychana lyse sont une conqu te tardive C est se de mander comment quelqu un comme Freud des ma tres n a pas mis d embl e en connexion initi lhypnose aupr s meilleurs le rapport hypnotique qui tait de notori t courante un lien libidinal 2 avec la nature du transfert dans la cure psychanalytique Il lui fallut de nombreuses ann es pour y parvenir 1 Je me permets de renvoyer aux extraits de mon enseignement disponibles en ligne AZAR 20004 20004 20002 2002 2 cet gard l anecdote de la patiente qui lui passa les bras au tour du cou son r veil d hypnose vaut son pesant d or Elle figure d
46. t enlev Pon ne fait 1 La VE Partie du recueil de MERTON 1973 sur la sociologie de la science est intitul e Le processus d valuation en science et regroupe quatre tudes 2 WHITEHEAD 1917 Organization of Thought chap VI p 127 que glaner apr s les anciens et les habiles d entre les modernes Cette entr e en mati res a t d mentie par l auteur lui m me et par tant d autres apr s lui de sorte qu il n en reste plus qu un peu de fard paupi res En revanche le paradoxe pos par Whitehead et que Merton a d ailleurs plac en exergue son trait de 1949 nous interpelle et r clame une r ponse probante Freud a t sensible ce question nement l ayant v cu dans sa chair Plus tard une fois rass r n il a expos diverses reprises sa position Autour de la quarantaine les questions d originalit et de priorit taraudaient Freud L ge venant il enrageait Nous avons des t moignages ind niables de sa jalousie envers Albert Moll 3 auquel il lui est difficile de conc der la priorit de certaines id es sur les zones rog nes En 1898 il ouvrait le c ur battant un livre de Pierre Janet de crainte que celui ci ne lui enl ve certaines cl s des mains 4 En 1900 au sortir de sa profonde crise de d pression il avoue sa jalousie en vers son ami Flie 5 On conna t la suite Il commit des indiscr tions qui oblig rent FlieB porter sa cause sur l
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