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numéro 22 - Faculté de musique

1. 51 51 51 53 55 63 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 101 Education musicale et technologie typologie pour la recherche Jacques Rh aume L EMAO luxe ou n cessit dans la formation des maitres Gilles Simard Allocution de cl ture Lucien Poirier directeur de l Ecole de musique de l Universit Laval 69 75 TT Num ro 13 Novembre 1994 Sommaire Appel d article Actes du colloque sur l cologie sonore De l expressivit du silence la pollution par la musique tenu au pavillon La Laurentienne de l Universit Laval le samedi 9 avril 1994 Introduction Allocution d ouverture Michel Gervais recteur de l Universit Laval Communications Crescendo decrescendo R Murray Schafer Silences silence Gilles Tremblay La protection juridique contre l agression sonore Lorne Giroux Le vrai langage jaillit du silence Lise Gobeil et Andr Renaud 12 19 53 102 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Premi re table ronde Musique d ambiance et droits et libert s individuelles 69 Jacques Boulay Pierre Dansereau Lorne Giroux Maryvonne Kendergi R Murray Schafer Animateur Florian Sauvageau L coute de la musique fortement amplifi e repr sente t elle une menace pour l acuit auditive Raymond H tu et Martin Fortin 83 La pratique des loisirs bruyants analyse d un sondage ric Huard 99 Ces instruments et ces m thodes qui agressent le d veloppement auditif des
2. but immediate visible responses of human beings make its semblance of life 80 Langer Feeling and Form p 291 81 Langer Feeling and Form p 264 265 82 Langer Feeling and Form p 306 76 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Et alors que la forme narrative utilise la langue crite pour projeter l image de la vie dans son pass virtuel le drame utilise plut t l action et l locution pour projeter l image de la vie non pas dans son pass virtuel mais dans son futur virtuel A nsi alors que le mode narratif est celui de la m moire le mode dramatique est celui de la destin e Toute action dit Langer qu elle soit instinctive ou d lib r e est normalement orient e vers le futur De m me chaque situation dramatique m me si elle sous entend des actions pass es se projette in vitablement dans l avenir L action dramatique tout comme l action de la vie concr te a toujours lieu dans le pr sent mais comporte toujours une cons quence qui elle appartient au futur Cette cons quence devient son tour un nouveau pr sent et engendre d autres actions qui sont galement orient es vers le futur Il y a cependant selon Langer une diff rence fondamentale entre l action dramatique et l action telle qu elle se produit dans la vie courante Par exemple lorsque dans la vie courante nous voyons un homme sur un escabeau en train de peindre le mur d un appartement nous ne restons pas dans l
3. la m ditation Guido profite des moyens mis sa disposition pour s adonner la pratique du chant et approfondir ses connaissances philosophiques et th oriques par la lecture des crits h rit s de la culture greco latine C est dans cette atmosph re religieuse et savante que Guido d Arezzo b n ficiant de la discr tion b n dictine consignera ses principales inventions et le r sultat de ses recherches documentaires Il dit dans le prologue du Micrologus D sireux d tendre l usage de tous notre mode d tude si utile partir des nombreuses m thodes musicales que j ai collect es divers moments gr ce l aide de Dieu j ai r sum avec toute la concision possible certains points profitables mon sens pour les chanteurs Il agira donc tant en compilateur qu en continuateur toujours a la recherche de nouvelles m thodes d enseignement de la musique 15 Joseph Smits van Waesberghe participa au concours de monographie sur Guido d Arezzo organis par le Comit National pour les Hommages a Guido Monaco Comitato Nazionale per le Onoranze a Guido Monaco sis Arezzo pour comm morer le neuvi me centenaire de sa mort en 1950 C est l ouvrage de ce j suite hollandais De musico pedagogico et theoretico Guidone Aretino eiusque vita et moribus enti rement r dig en latin qui obtint le premier prix Il en r sultat une institutionnalisation de cet crit comprenant tous
4. 37 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 97 La musique canadienne pour piano solo et les effets sp ciaux Francoise Lafortune 49 P dagogie de l imaginaire Jocelyne Desjardins 63 valuation des objectifs du programme de piano de l extension de l enseignement de l Ecole de musique de l Universit Laval Mich le Royer 69 Neurop dagogie et ducation musicale Jean Paul DesPins 85 Folklore et ducation musicale Urbain Blanchet 89 L acquis musical laboration d une technique utilisable chez les jeunes de six douze ans Danielle Nicole et Marl ne Dumais 93 Atelier L informatique dans l enseignement de la musique Gilles Simard et Martin Pr vel 97 Pr sentation des travaux de recherche en ducation musicale r alis s l Ecole de musique de l Universit Laval Raymond Ringuette 105 Table ronde La recherche en ducation musicale au Qu bec perspectives d avenir 113 Allocution de cl ture Monsieur Lucien Poirier directeur int rimaire de l cole de musique de l Universit Laval 125 Num ro 9 Janvier 1990 Sommaire L exp rience selon John Dewey Alice Poulin 11 98 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Neurop dagogie de la musique et diptyque cerveau conscience Jean Paul DesPins 47 La probl matique entourant l application p dagogique de l ordinateur en musique recension d crits 1965 1988 Nicole Rodrigue 65 Conception et mise l essai d un syst me base de connaissances d aide l
5. art qui est g niale bonne pauvre ou tout simplement mauvaise Et reconna tre ces diff rences quivaut percevoir le degr de v rit de l uvre d art L art et son public le beau en art Jusqu a pr sent dans cette section il a t question de l art tel que Langer le consid re du point de vue de la cr ation Qu advient il de l uvre d art lorsque son cr ateur l a termin e et qu elle devient objet du domaine public A ce moment se posent de nouveaux probl mes que Langer formule ainsi By what standards shall they measure it What is it to them What is its public importance 102 Nous utilisons ici le verbe rendre plut t qu exprimer parce que suivant la pens e de Langer c est plut t la forme artistique elle m me qui fait acte d exprimer 103 Langer Feeling and Form p 408 104 Langer Feeling and Form p 391 86 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Le public ne per oit pas l uvre d art du m me point de vue que l artiste Devant une uvre d art il doit porter certains jugements de valeur et ces jugements suscitent souvent une foule de questions que Langer r sume ainsi How do we know that we have understood its creator s message How can we judge the value of this particular piece and rate it properly among others his and other people s If we do not like it is that our fault or his Should we accept it even if we cannot fin
6. aspect particulier de cette illusion qu elle qualifie de primary illusion expression que nous traduirons par illusion premi re qui permettrait de classer les diff rentes manifestations artistiques dans l un ou l autre des grands m diums d expression tels que la musique les arts plastiques la danse etc Dans cette section nous allons d abord tudier la nature de cette illusion ainsi que les principes qui guident l artiste dans sa cr ation Nous verrons ensuite l aspect particulier que prend cette illusion dans chaque m dium d expression artistique Comme Langer affirme que l art renferme d autres illusions qui tout en tant de nature moins vidente que l illusion premi re n en sont pas moins importantes nous traiterons de ces illusions secondes secondary illusions dans la derni re partie de cette section Peinture espace virtuel sous forme d une image virtuelle Cr ation et fabrication Quand on parle d un artiste estime Langer on dit g n ralement qu il cr e son uvre et non qu il la construit ou qu il la fabrique Les artistes eux m mes dit elle n acceptent pas qu on consid re le fruit de leur travail sur le m me plan qu un objet fabriqu par un manufacturier voire par un artisan de quelque m tier qu il soit ils se voient plut t comme appartenant une cat gorie sp ciale et m me marginale de la soci t celle des cr ateurs Loin d
7. gammes et temp raments p 1 22 Paris New York Diderot Arts et Sciences 1996 Lorrain D Quelques petits tres Musique et math matiques d par Y Genevois et Y Orlarey Lyon Al as 1997 Mafucci A Guido d Arezzo i primi venti anni della sua vita Rivista Internazionale di Musica Sacra 2 2003 En ligne http musicologie free ft publirem mafucci_it html Page consult e le 16 janvier 2004 Meets N La gamme double fran aise et la m thode du si Musurgia Analyse et pratiques musicales VI 3 4 1999 29 44 Meyer C Math matiques et musique au Moyen ge Quadrivium Musiques et sciences 107 121 La Villette Paris IPMC 1992 Paul J L glise et la culture en occident vol 1 La sanctification de l ordre temporel et spirituel Paris Presses Universitaires de France 1986 Piaget J La naissance de l intelligence chez l enfant Neufch tel Montr al Delachaux et Niestl 1993 Riemann H Dictionnaire de musique Paris Payot 1931 Verret M Le temps des tudes Paris Honor Champion 1975 Vygotski L Pens e et langage 270 273 Paris d Sociales Messidor 1985 SUSANNE LANGER ET LE SYMBOLISME ARTISTIQUE ESSAI DE SYNTHESE Michel Aucoin R sum Cet essai a pour but de retracer travers l uvre de Susanne Langer l essentiel de la pens e de cette philosophe sur le symbolisme artistique Cette synth se a t r alis e
8. la pr sence de formes sonores qui semblent se mouvoir exprimant ainsi des tensions et d tentes qui sont analogues aux tensions et d tentes qui caract risent les formes temporelles de la vie subjective que nous avons l impression l audition d une pi ce de musique d entendre le passage du temps On le voit les formes musicales sont virtuelles leur mouvement est virtuel rien n est physiquement d plac et toute la composition est une apparence La musique est donc essentiellement grace l emploi de formes sonores une image c est dire une apparence du passage du temps r el subjectif Pour Langer aucun symbole discursif n est capable d appr hender ce temps r el La musique dit elle accomplit quelque chose qui chappe la science et la philosophie elle rend perceptibles les formes dynamiques du temps r el Elle ajoute galement que m me si l essence de la forme musicale est de se r v ler en tant que dur e elle doit cependant faire abstraction de l ordre temporel dans lequel elle existe de la m me fa on qu un tableau doit faire abstraction de la r alit tangible Ainsi lorsque nous coutons une uvre musicale c est comme si le temps physique tait en suspens pour saisir le contenu expressif de l uvre qui est la mani re d tre du sentiment humain nous devons baigner dans l image du temps que nous entendons Et ce temps doit remplacer pendant sa dur e si nous demeurons
9. un entra n comme je viens de le dire conna t le d but de chaque phrase de telle sorte qu il puisse entonner de suite sans se tromper n importe laquelle de ses phrases chaque fois qu il verra les m mes six notes il pourra les noncer facilement selon les propri t s de chacune En somme j ai dispos de tr s br ves m lodies sous chacun des sons de telle sorte que si vous en examinez soigneusement les phrases vous aurez la 5 satisfaction de trouver dans l ordre au d but de chacune de ces m mes phrases toutes les descentes et mont es de chacune des notes Le texte de l hymne employ ici semble tre de Paul Diacref et la m lodie fut cr e par Guido dans un but enti rement p dagogique Jacques Chailley pense que Comme le lui rappelle J Smits van Waesberghe tout l uvre de Guy d Arezzo atteste l absolue franchise de ses revendications de paternit Rien ne permet de mettre en doute celle ci de sorte que tout semble indiquer que a fameuse m lodie a t non pas emprunt e mais compos e par Guy a des fins p dagogiques en utilisant les paroles d une hymne peu courante Cette m lodie est construite de sorte que la premi re syllabe de chaque h mistiche du texte corresponde a une note et que les six notes obtenues forment une suite diatonique sous la 29 Guido d Arezzo Scriptores ecclesiastici de musica sacra potissimum p 45 30 Le texte de Paul diacre est le seul
10. valuation formative en musique Marie Mich le Boulet Dorvalino de Melo Louisette Lavoie Pierre Labb Fran ois Lemay 81 Chronique du livre Gilles Simard 101 Num ro 10 Janvier 1991 Sommaire La formation musicale et le syst me scolaire qu b cois Nana Esther Pineau 9 L enseignement du piano aux personnes g es autonomes Francine Dufour 29 Politique culturelle concernant les coles de musique priv es au Qu bec Denise Jamison 47 Num ro 11 Janvier 1992 Sommaire Do fixe ou do mobile Un d bat historique Louis Daignault 9 Opinion de sp cialistes en musique concernant l utilit de la technologie musicale dans le syst me scolaire du Qu bec Diane Trudel 23 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 99 Utilisation de l analyse de contenu dans une recherche en ducation musicale Andr Picard 33 Description d un syst me conseiller en composition musicale Marie Mich le Boulet Francine Dufour Louisette Lavoie 57 Neurop dagogie et enseignement du piano laboration de crit res d analyse des m thodes pour enfants d butants Marc Lafontaine 71 Num ro 12 Janvier 1993 Sommaire Appel d article 7 Mot du directeur de la revue 9 Actes du colloque L enseignement de la musique assist par ordinateur luxe ou n cessit tenu l Ecole de musique de l Universit Laval le samedi 4 avril 1992 11 Mot du pr sident du comit organisateur 13 Allocution de bienvenue Fran ois Demers doyen de la Facul
11. 3 Pascal Beaug Un savoir musical la notion de hauteur 1 partie Journal de recherche en ducation musicale JREM 1 1 printemps 2002 55 84 4 La prax ologie est une posture pist mologique articulant la pratique praxis et la th orie par un discours logique logos Pour Jacques Ardoino et Gaston Mialaret la nature de l action ducative est prax ologique puisqu elle cherche constamment ou devrait chercher une optimisation de l action en vue d un objectif atteindre cit s dans De Landsheere L ducation et la formation p 629 Pour Chevallard Les savoirs enseign s et leurs formes scolaires de transmission p 50 g n ralement dans une institution donn e une th orie r pond de plusieurs technologies 6 dont chacune son tour justifie et rend intelligibles plusieurs techniques T correspondant autant de types de t ches T et la prax ologie est en r sum constitu e de cet ensemble 9 T T RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Suivant les recherches effectu es en didactique des math matiques par M Verret 1975 Y Chevallard 1985 et S Johsua et J J Dupin 1993 ce savoir va lors de ce d but de transposition subir des modifications n cessaires son entr e dans l enseignement Des effets dus la noosph re conditionnant l acc s de ce savoir dans l enseignement Une d personnalisation soulign e par l oubli du nom de l inventeur de l
12. Langer pr cise galement que pour prendre ainsi l apparence d une forme vivante il n est pas n cessaire que la sculpture soit figurative puisque celle ci est l expression d un sentiment biologique plut t qu une suggestion de fonction biologique Elle ajoute galement que l o ce sentiment biologique est exprim nous avons in vitablement l apparence d une forme qui n cessaire et inviolable organise la fois l espace qu elle remplit et l espace qui l entoure 54 Langer Feeling and Form p 88 55 Langer Feeling and Form p 88 89 56 Langer Feeling and Form p 89 57 Mais elle ne dit pas par quels moyens le sculpteur arrive cr er l impression de cette expression d un sentiment biologique RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 63 La sculpture est donc pour Langer un volume cin tique virtuel c est a dire un volume organis en une forme qui donne l impression d tre une forme vivante A nos yeux dit elle l espace qu occupe cette forme est vivifi comme s il y avait en son centre une activit organique Pour mieux comprendre cette hypoth se selon laquelle la sculpture est une apparence de forme vivante comparons la un objet ordinaire par exemple une bo te Puisque celle ci est inerte ne poss dant aucune vie organique l espace qui l entoure ne peut constituer son espace vital Cet objet inerte peut faire partie de notre champ de perceptions sensorielles en tant que mati
13. attente d une cons quence fortuite de cette situation que l homme tombe de son escabeau par exemple l individu en question pourrait peindre ainsi pendant plus d une heure sans que rien d insolite ne se passe Or dans une action dramatique l homme qui est en train de peindre repr sente un futur embryonnaire pour le spectateur celui ci reste en effet dans l attente que l action de l homme ait une cons quence imm diate cons quence qui doit avoir une certaine importance pour l intrigue Ainsi une pi ce de th tre qui dans une dur e d peine quelques heures pr sente l histoire d une p riode plus ou moins grande d une vie ne doit comporter que des sc nes ou des jeux importants qui placent le spectateur dans l attente de leurs cons quences De sorte qu on doit exclure toute action ou tout geste manger se brosser les dents etc qui n a pas d incidence sur le d veloppement de l intrigue Langer n est donc pas d accord avec ceux qui pr tendent que l action dramatique se d roule dans un perp tuel moment pr sent It has been said repeatedly that the theater creates a perpetual present moment but it is only a present filled with its own future that is really dramatic A sheer immediacy an imperishable direct experience without the ominous forward movement of consequential action would not be so As literature creates a virtual past drama creates a virtual future The literary mode is t
14. dans le chant soit toujours situ a une unique place Ces places pour que tu puisses les trouver au mieux des lignes paisses y conduisent et certaines positions se trouvent sur les lignes et d autres sont dans l intervalle m dian entre les lignes Tant de fois que ces sons sont sur une ligne ou dans une interligne elles sonnent de fa on identique Nous posons deux couleurs savoir le jaune et le rouge couleurs grace auxquelles j expose une r gle qui te sera tr s utile et par laquelle tu peux reconna tre pr cis ment tout neume et toute voix en sachant de quel ton il est et quelle lettre du monocorde il correspond ainsi tr s opportun ment tu as 16 monocorde et les formules dans les tons et leur usage commun A chaque endroit o tu vois le jaune c est le C do chaque endroit o tu vois le rouge c est le F fa Ainsi une tierce sous le jaune se trouve le A a utile pour le premier et le second mode Juste en dessous du jaune se trouve le B si utile pour le troisi me et le quatri me mode et ainsi de suite pour tous les modes 8 36 Littr 37 Duchez Des neumes la port e p 45 38 Guido d Arezzo Scriptores ecclesiastici de musica sacra potissimum 11 p 35 36 et Tres tractatuli Guidonis Aretini Guidonis Prologus in Antiphonarium p 66 72 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 17 Sur le papier on obtient peu de chose pr s les r sultats figur s dan
15. enfants Jean Paul DesPins 105 Play le d clin d une culture musicale Nil Parent 113 Hearing and context John Beckwith 123 Atelier 1 Que devrait on faire pour prot ger le droit au silence dans notre environnement et 2 Qu tes vous pr t faire pour promouvoir le respect du droit au silence dans votre environnement Animateur N r e Bujold 129 Seconde table ronde quipe de recherche interdisciplinaire sur l cologie sonore 133 Yves B dard N r e Bujold Pierre Charles Morin Fran ois Parent Animatrice Marie Mich le Boulet Allocution de cl ture Lucien Poirier directeur de l Ecole de musique de l Universit Laval 153 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 103 Annexe Avant propos extrait de la revue Sonances juillet 1985 Jacques Boulay Num ro 14 Sommaire Appel d article Etudes sur l anxi t reli e l ex cution musicale Andr Picard et David R Bircher Etude d une application cr ative musicale avec l ordinateur Louis Bureau Num ro 15 Sommaire Appel d article tude exploratoire d une approche coop rative en musique Ga tan Boucher L utilisation d un s quenceur MIDI par un sp cialiste de l enseignement de la musique au niveau primaire tude de cas Bryan Rancourt D finitions de l acquis musical et de l aptitude musicale d apr s deux grands courants de th ories d apprentissage th ories associationnistes et th ories de champ Paul Richard Th
16. illusion cr e par l artiste est celle d un environnement physique humain The architect creates a physically human environment that expresses the characteristic rhythmic functional patterns which constitute a culture60 C est en quelque sorte la cr ation d un environnement culturel total polaris et ainsi rendu visible C est l image d une culture En agen ant les formes de fa on ce qu elles apparaissent comme tant interd pendantes l artiste cr e ainsi un symbole de l environnement r el la nature o tout est fonctionnel Il organise galement la forme de fa on ce que celle ci incorpore les sentiments le rythme la passion la sobri t la frivolit avec lesquels l tre humain accomplit dans son univers ethnique culturel ses actes journaliers Ainsi selon Langer l architecture est d une part le symbole de la fonction existentielle qui galvanise un environnement culturel et d autre part le symbole du rythme et des tats affectifs avec lesquels l tre humain accomplit ses actes l int rieur de cet environnement Langer n explique cependant pas par quels moyens l architecte arrive cr er cette double illusion dans la forme architecturale La sculpture et l architecture selon Langer se compl tent parfaitement The two art forms are in fact each other s exact complements the one an illusion of kinetic volume symbolizing the Self or center of life
17. la discipline que Dieu avait mise dans leur c ur un don o ils avaient des aptitudes affirm es 2 51 l on devait risquer une d finition on pourrait dire que la didactique d une discipline est la science qui tudie pour un domaine particulier les ph nom nes d enseignements les conditions de la transmission de la culture propre une institution et les conditions de l acquisition des connaissances par un apprenant 5 Joshua et J J Dupin Introduction la didactique des sciences et des math matiques p 2 2 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE transposition didactique deviennent des savoirs enseigner que l on peut employer l int rieur de la classe Par la prise de conscience de probl mes inh rents l apprentissage du chant Guido a su discerner quels objets de savoirs il devait tirer des savoirs savants pour en faire suite un appr t didactique des objets d enseignement Il n agit plus alors en seul p dagogue mais gr ce la mise par crit d un savoir savant rev t aussi l habit du didacticien en mat rialisant sur la port e la notion spatio verticale de hauteur par des points qu aujourd hui on appelle notes Cette invention comme nous l avons observ dans la premi re partie de cet article n cessitait une connaissance pr cise des savoirs savants musicaux mais aussi des connaissances en g om trie pour spatialiser cette notion de hauteur De plus la pratiqu
18. ment dans toute leur complexit Puisqu elle soutient que ce genre de symbole ne d note ou ne repr sente rien qui lui soit ext rieur mais qu il incorpore plut t ce qu il symbolise elle ne peut par cons quent le d signer par le mot representational ou repr sentatif Elle invente donc pour d signer ce symbole le terme presentational par opposition representational La caract ristique principale du symbole pr sentationnel r side dans sa capacit de ramener un seul symbole les complexit s multiples d une exp rience affective Or ce symbole ne constitue pas pour autant une expression motive spontan e du sentiment humain il en est plut t une expression logique c est dire imagin e organis e et pr sent e de fa on tre per ue par les sens Selon Langer il existe une forme de symbolisme particuli rement bien adapt e pour exprimer ce domaine de la vie int rieure qui est inaccessible au langage discursif Cette forme c est la musique La musique dit elle ne d note rien mais ne fait que connoter les motions dont elle est le symbole Le rituel et le mythe Mais avant d aborder le domaine de l art proprement dit Langer tudie deux formes plus primitives de symboles pr sentationnels Ces symboles en effet fruits de l imagination des r ves des fantaisies conscientes des d sirs des passions des motions etc seraient les pr curseurs la fois de
19. p 111 30 Langer Philosophical Sketches p 80 31 Susanne Langer The Social Influence of Design Who Desings America cit dans Lorraine Gagnon An Analysis and Evaluation of the Role of Symbol and Semblance in the Philosophy of Art of Susanne K Langer p 45 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 51 dites trois termes reviennent constamment form feeling et creation 2 Dans les d finitions 2 3 4 et 5 Langer utilise chaque fois l adjectif expressive pour qualifier le concept form tandis que dans la premi re d finition elle pr f re employer symbolic Quant aux deux derni res citations elles d crivent la fonction de l art plut t qu elles ne s attachent en d finir la nature Mais parce que Langer elle m me affirme que le sens attribu un mot d rive de la fonction plut t que de ses qualit s nous nous sommes permis d ajouter ces deux citations aux d finitions pr c dentes L on remarquera enfin que le mot feeling appara t dans les sept d finitions nous verrons plus loin dans quelle mesure ce concept est fondamental dans la th orie de l art de Langer La forme symbolique Mais d abord si l on admet que l art ne peut exister qu l int rieur d une forme quelconque regardons en premier lieu la fonction qui dans le domaine artistique est couramment attribu e au mot forme En musique par exemple ce terme d signe surtout des structure
20. propositions peuvent ensuite tre reli es de fa on lin aire et former des concepts encore plus complexes phrases paragraphes chapitres discours etc et ce qu il s agisse de langage parl ou crit C est ainsi que selon Langer le processus du discours humain nous am ne percevoir le monde d une fa on symbolique Ainsi le langage serait l expression la plus extraordinaire de ce besoin humain purement instinctif qu est celui de transformer l exp rience en symboles L homme primitif gr ce cet instinct aurait d abord transform chaque impression sensorielle en un concept distinct Et c est par cette conceptualisation qu il aurait ensuite r ussi faire le lien entre certains ph nom nes naturels de son environnement Langer pr tend en outre que c est cette forme primitive de conceptualisation qui a donn naissance la pens e rationnelle et que le langage constitue une sorte d image logique de cette pens e To understand language is to appreciate the analogy between the syntactical construct and the complex of ideas letting the former function as a representative or logical picture of the latter 3 Mais aussi paradoxal que cela puisse paraitre cette pens e humaine ne peut exister sans le langage Langer soutient m me que le langage a pr c d la pens e Le mot n aurait d abord t qu une r action vocale instinctive permettant d exprimer une r action motive devant u
21. re visuelle et tactile D autres humains peuvent galement faire partie de notre environnement champ de perceptions et m me si nous poss dons tous notre espace vital particulier nous partageons cependant certains l ments de cet espace nous respirons le m me oxyg ne qui provient des plantes qui nous entourent nous touchons les m mes objets le mouvement de nos membres ainsi que nos d placements peuvent tre limit s par les m mes obstacles nos yeux voient les m mes objets etc Or Langer pr tend que m me si la sculpture peut tre pr sente dans notre environnement en tant qu objet tactile elle existe surtout pour le sens de la vue En effet lorsque nous la regardons explique t elle nous faisons abstraction du fait qu elle est un objet r el Sa forme n a rien d utilitaire comme celle par exemple d une assiette ou d une bo te elle semble plut t tre le r sultat de fonctions organiques Et cette apparence de forme vivante que Langer d signe par volume cin tique virtuel semble tre maintenue dans un espace virtuel qui l entoure et qui constitue son espace vital Mais puisque cet espace vital qui entoure la sculpture est un espace illusoire la sculpture tant en r alit un objet inerte n ayant donc pas d espace qui lui maintient la vie nous ne pouvons partager les l ments de cet espace en effet nous ne pouvons respirer le m me air la sculpture ne respire pas nous ne pouvons voir
22. uvre d art est donc celle o l artiste r ussit bien rendre l id e m re qui a inspir son uvre Et cette uvre est vraie dans la mesure o elle exprime v ritablement l id e du sentiment qui en a t l embryon L o l artiste r ussit concevoir et exprimer par son uvre une id e d motion ou de sentiment qui transcende son exp rience v cue nous sommes selon Langer devant une uvre de g nie Talent is special ability to express what you can conceive but genius is the power of conception 03 Puisque la cr ation d une uvre d art implique toujours une certaine adresse technique une technique d ficiente peut emp cher l artiste de r aliser la vision premi re qui l a inspir Le r sultat donne alors une uvre qui ne r ussit pas exprimer pleinement l id e d un sentiment Ce niveau de qualit expressive Langer le qualifie de poor art Dans les uvres o l id e m re est impr gn e d motions personnelles superficielles que celles ci soient conscientes ou non la clart en est toujours grandement affect e Et l art qui est ainsi corrompu sa base manquant de franchise et de spontan it Langer le qualifie tout simplement de mauvais M me si elle ne l affirme pas de fa on explicite cela nous para t d couler logiquement de sa pens e le bon go t en art consiste en cette capacit de reconna tre la diff rence entre une uvre d
23. 47
24. EDUCATION MUSICALE 7 C est dans cet tat d esprit avec l utilisation du monocorde qu il faudra appr hender l apprentissage de la musique en l occurrence du chant dans les coles monastiques de Pan mille GUIDO D AREZZO Esquisse biographique tablir les conditions d tudes dont a pu b n ficier Guido 1 Arezzo dans sa jeunesse et les cons quences de cet apprentissage sur celui qu il prodigua a ces l ves plus tard nous semble primordial afin de comprendre ses d couvertes et le souci la fois p dagogique et didactique qu il a d parfois mener tel un combat contre l ordre religieux tablit Ainsi il est tr s int ressant d identifier le secteur et l humus f cond qui ont donn le jour la formation culturelle et musicale ainsi qu une sensibilit th orique et p dagogique extraordinaires un personnage historique devenu l gendaire Le myst re de la naissance et vie de Guido d Arezzo Guido d Arezzo que l on appelle aussi Guy l Ar tin ou encore Guido Monaco est n entre 991 et 998 selon les diff rents biographes Il existe plusieurs hypoth ses sur sa naissance La l gende la situe par une nuit sombre et glac e de l hiver 998 o une jeune femme d Arezzo de la famille aristocrate des Ottaviani aurait demand l abb du monast re de Pomposa dans le delta du P6 sur la c te Adriatique de recueillir son enfant naturel Guido lev en secret La tr
25. Il serait ainsi concevable d imaginer plusieurs types de savoirs savants ceux issus d une technique d une pratique ou d une th orie tout en gardant l esprit que toute prax ologie envisag e comme un savoir trouve sa justification dans le fait que sa g n rativit soit 5 Yves Chevallard Les savoirs enseign s et leurs formes scolaires de transmission p 51 4 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE cr atrice d autres techniques d autres connaissances correspondant a un domaine de pratiques non restrictives Pour en revenir aux arts lib raux il est vrai qu actuellement les disciplines scientifiques enfant es du quadrivium priment sur les disciplines litt raires du trivium comme si l a dit Diderot on ressentait le besoin de substituer a l tude des mots l tude des choses Si les savoirs savants font r f rence aux sciences du texte et aux sciences de la langue il est juste de se situer dans le champ des disciplines du trivium Par contre si on juge les savoirs savants comme de pures productions th oriques issues des sciences physiques et des math matiques c est l univers du quadrivium qui s impose Le didacticien quelles que soient ses recherches aura tendance rester en contact avec la sph re des savoirs savants identifiables non ables et contr lables cette proximit lui permettant une vision globalisante du cheminement des savoirs lors de leur transformation au cours d
26. Universit Laval tenu au pavillon Louis Jacques Casault le samedi 16 octobre 1999 Comment g rer son stress en situation de concert ou d examen 51 Ateliers et communications Nature contr le et p dagogie du trac premi re partie Dominique Dub 53 Nature contr le et p dagogie du trac deuxi me partie une p dagogie de l appropriation comme approche ducative de l anxi t reli e l ex cution musicale Andr Picard 65 Comment pr parer les l ves en piano pour un examen un concours ou une audition publique Francis Dub et Mich le B dard 81 Lampenfieber la fi vre au corps Ursula Stuber 87 Apprivoiser le trac s apprivoiser soi m me Lise Petit et Michel Ducharme 97 Le musicien d traqu Chantal Masson Bourque 103 106 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Num ro 19 Janvier 2001 Sommaire Appel d article Nouveau volet international Raymond Ringuette 1 Programmation et cr ation musicale au secondaire Louis Daignault et Fr d ric Murray 3 Teaching Boys to Sing Through Their Voice Change In Search of Practical Tools for the Classroom and Choir Rehearsal Patricia Abbott 23 Colloque annuel de l cole pr paratoire de musique de l Universit Laval tenu au pavillon Louis Jacques Casault le dimanche 22 octobre 2000 Est ce que a vaut encore la peine d enseigner la musique 35 Allocution de bienvenue Raymond Ringuette 37 Communications et ateliers L enseignem
27. University of Alabama 1971 Feinstein Hermine A College Drawing Curriculum Integrating Langer s Theory of Symbolization and Aspects of Hemispheric Processes Th se de doctorat in dite Stanford University 1979 Gagnon Lorraine M An Analysis and Evaluation of the Role of Symbol and Semblance in the Philosophy of Art of Susanne K Langer Th se de doctorat in dite University of Notre Dame 1971 Langer Susanne K An Introduction to Symbolic Logic New York Dover Publications Inc 1967 Langer Susanne K Feeling and Form a Theory of Art Developed from Philosophy in a New Key New York Scribner 1953 Langer Susanne K Mind An Essay on Human Feelings Baltimore Johns Hopkins Press 1967 Langer Susanne K Philosophical Sketches New York New American Library 1964 Langer Susanne K Philosophy in a New Key Cambridge Harvard University Press 1951 Langer Susanne K Problems of Art New York Scribner 1957 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 89 Langer Susanne K The Practice of Philosophy New York Henry Holt and Company 1930 Lewis Donnie R Implications for Music Education from Susanne Langer Abraham Maslow Marshall McLuhan Jerome Bruner Max Kaplan and Jean Piaget Th se de doctorat in dite The University of Mississippi 1972 Liddy Richard M An Analysis and Critique of the Philosophy of Art of Susanne K Langer Th se de doctorat in dite Pontificia Unive
28. absorb s par la musique non seulement le temps physique et objectif mais aussi notre propre temps subjectif puisque nos tensions et d tentes se confondent avec celles de la musique La forme musicale et la vie du sentiment On pourrait maintenant se poser la question savoir comment le compositeur cr e cette analogie qui existe entre les tensions et d tentes caract risant les formes du sentiment humain et les tensions et d tentes pr sentes dans les formes musicales Pour y r pondre voyons d abord comment Langer d crit la vie du sentiment L organisation vitale dit elle constitue la structure de tout sentiment La vie affective est une succession d motions qui 65 Langer Feeling and Form p 109 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 67 sont toutes li es entre elles qui se succ dent se superposent s entrelacent et dont la fin de l une constitue toujours le d but d une autre La trame des sentiments est ainsi caract ris e par une structure rythmique complexe de dur es temporelles qui se succ dent Et c est cette organisation d motions qui constitue la vie du sentiment Pour que la musique soit l image de cette vie des sentiments il faut qu elle organise jusqu la conception que nous en avons Or Langer soutient que le compositeur en cr ant une forme musicale organise les v nements sonores de la m me fa on que s organisent les v nements de la vie des sentiments la fin d un v neme
29. and in no other essential way a work of art is 8 symbol 47 Langer Problems of Art p 28 48 Langer Problems of Art p 60 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 59 Si on tentait maintenant de faire la synth se des diff rents l ments de la th orie de Langer que nous avons expos s jusqu ici on pourrait la formuler bri vement comme suit La forme artistique est une image virtuelle qui fait abstraction du monde r el et qui est en m me temps charg e d un influx vital exprimant la mani re d tre du sentiment humain Pour cr er cette forme l artiste doit suivre trois tapes 1 cr er et soutenir l illusion essentielle c est dire l espace virtuel 2 abstraire les l ments de cette illusion du monde r el qui l entoure et 3 articuler cette forme de fa on ce qu elle co ncide sans quivoque avec la forme du sentiment humain c est dire donner cette forme un influx vital vital import Mouvement ou transformation imaginaire Mais par quel moyen l artiste r ussit il faire de cette forme pure dissoci e de la r alit physique une forme qui devient symbolique du sentiment humain Langer soutient que artiste r ussit ce tour de force en agen ant les l ments de la forme de fa on cr er une illusion de mouvement ou de croissance Expliquons d abord comment l artiste arrive cr er cette illusion et nous d montrerons ensuite comment cette illusion permet la forme de
30. au plus haut niveau et rejet par son entourage qui pourtant pourrait b n ficier au premier chef de ses d couvertes Les cons quences de cette attitude de la noosph re vont tre doubles Guido va se mettre d finitivement hors du monde au monast re camaldule d Avellano sa notation diast matique sera adopt e assez rapidement par la communaut musicale monastique pour d finitivement se r pandre dans le monde occidental jusqu nos jours Cons quences de la mise en texte de la notion de hauteur dans les m canismes transpositifs D personnalisation Le savoir enseigner se pr sente comme un texte du savoir Cette mise en textes du savoir assure d abord sa d personnalisation Les processus r els qui ont conduit l laboration des savoirs sont gomm s L ind cision les allers et retours la subjectivit du 49 Guido d Arezzo Scriptores ecclesiastici de musica sacra potissimum 11 22 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE chercheur sont mis de c t Le texte suit un ordre logique qui a peu voir avec l espace de probl mes qui a t celui du chercheur C est le prix payer pour que le savoir quitte son producteur et la sph re strictement priv e pour devenir public La noosph re a eu pour effet de pousser Guido d Arezzo s isoler plus encore du monde Si le mot solmisation reste toujours li sa personne il est n anmoins ind niable que lorsqu on voque les no
31. d une fa on plus syst matique dans Mind An Essay on Human Feelings La lecture de ces deux ouvrages permet d une part une meilleure compr hension de certains aspects importants de la th orie esth tique de Langer et d autre part de mieux cerner certains liens organiques de cette th orie Toujours dans le but de mieux comprendre la th orie esth tique de Langer il nous a paru utile de consulter un certain nombre de travaux traitant de cette th orie 1 ne pouvait s agir ici de proc der a un inventaire exhaustif qui en l occurrence aurait largement outrepass le cadre d un essai comme celui ci Nous nous sommes donc limit s aux th ses de doctorat recens es dans les Dissertation Abstracts International Parmi ces th ses nous avons rejet celles dont l objet principal consistait en l application des principes de Langer aux diff rents domaines de l ducation esth tique pour ne retenir que les tudes analyses ou critiques de la th orie esth tique de Langer Ces theses sont les suivantes Susanne K Langer s Two Theories of Art par Samuel Lawrence Bufford An Analysis and Evaluation of the Role of Symbol and Semblance in the Philosophy of Art of Susanne K Langer par Lorraine M Gagnon 3 Susanne K Langer Feeling and Form a Theory of Art Developed from Philosophy in a New Key p vii 4 Langer Mind An Essay on Human Feelings p xv 36 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE An Analysis an
32. de Cecil Leeson sur les principes r gissant la production du son au saxophone pr sent e par R al Vautour 143 Num ro 6 Juin 1986 Sommaire Enqu te sur l importance que disent accorder un ensemble d l ments d apprentissage en ducation musicale au niveau primaire les enseignants du syst me scolaire du Qu bec Num ro 7 Janvier 1987 Sommaire Fran ois Delalande Note sur la place d une p dagogie des conduites musicales dans la formation musicale de l enfant 5 Recherche de G R Doan sur l influence du r le des parents dans l apprentissage du violon de leurs enfants pr sent e par Nicole Delisle 15 Jean Paul DesPins Le cerveau et la musique 35 Recherche de W C Jarvis sur l effet de la verbalisation dans la RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 95 reconnaissance et l ex cution l instrument de la notation musicale pr sent e par Claude Duchesneau Recherche de J C Jorgensen sur les facteurs qui incitent les l ves faire partie d un orchestre d harmonie pr sent e par Victor Falardeau Robert Franc s L enseignement programm de la musique aux adultes et aux enfants Recherche de J L Eaton sur l influence qu ont certains acquis de la formation musicale sur l habilet lire vue au clavier pr sent e par Danielle Nicole Recherche de J N Anderson sur l utilisation d enregistrements dans l apprentissage de la clarinette pr sent e par Marie Claude Paquette Parutions r centes Recherc
33. devenir un symbole du sentiment humain Une illustration emprunt e Feeling and Form nous aidera comprendre le caract re de cette illusion Si nous regardons la ligne de la figure 1 cette ligne nous appara t comme tant stable Figure 1 D TE ee D di Mais si on agr mente cette ligne d arabesques voir figure 2 on peut cr er une illusion de mouvement Figure 2 NRA ED 49 Langer Feeling and Form p 64 60 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Ainsi l artiste en agen ant les formes les lignes les couleurs de son tableau r ussit il cr er une illusion de mouvement de direction de rapprochement d loignement de croissance etc Cette impression de mouvement est une pure illusion puisqu en r alit rien n est d plac et que tout reste parfaitement inerte C est cette illusion de mouvement qui semble perp tuel l int rieur d une forme permanente qui am ne Langer qualifier la forme artistique de forme vivantes Voyons maintenant de quelle fa on cette forme vivante s apparente la structure de la vie et plus particuli rement celle de la vie affective Selon Langer le principe m me de la vie que celle ci soit v g tale ou animale r side justement dans ce changement dans cette croissance ou ce mouvement continuel la naissance et la mort des cellules la respiration la circulation sanguine etc qui fonctionne l int rieur d une forme stable Si ce
34. est mis en vidence ici c est le danger toujours r el de convoquer la transdisciplinarit dans l laboration d objets d enseignement L objet d enseignement sous entend que l l ve peut apr s l apprentissage e d finir ou expliquer la construction de la ou des notions mises en pr sence e donner les principales propri t s de ces dites notions e reconna tre un certain nombre d occasions d emploi e tre capable de convoquer a nouveau les notions musicales extraites de l apprentissage bon escient et face a des situations in dites CONCLUSION L criture diast matique rev t la particularit d tre a la fois un objet d enseignement et une notion musicale Avant m me d tre l objet d un enseignement l criture diast matique est d j impliqu e dans l laboration d autres savoirs savants l organum ou la diaphonie qui sont la base de l difice polyphonique de la musique Ainsi les objets de savoirs polyphoniques ne seront sous la forme d objet d enseignement compr hensibles et sujets l apprentissage qu avec l criture diast matique Cette notation est donc la fois 62 Michel Verret Le temps des tudes p 140 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 29 un nouvel objet d tude dans le champ de nouveaux savoirs et un fabuleux outil d tude puisqu il permet la conservation crite des objets en question La notation diast matique agit donc
35. fait que ses diff rents l ments formels seraient contenus dans les mat riaux de base qui la composent et qui une fois agenc s nous la feraient se r v ler Elle appara t plut t parce que la pens e du contemplateur fait abstraction des mat riaux d o na t cette 42 Cette affirmation d coule de la d finition du verbe cr er du Petit Robert RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 57 image Elle surgit en quelque sorte comme par enchantement une fois tous les mat riaux r unis Elle est une cr ation de I artiste The image presented on a canvas is not a new thing among the things in the studio The canvas was there the paints were there the painter has not added to them Something arises from the process of arranging colors on a surface something that is created not just gathered and set in a new order that is the image Cette image qui apparait sur la toile Langer la qualifie d apparition ou d apparence pure Pourquoi apparence pure Parce que l image globale et les diff rentes parties qui la composent n apparaissent pas en tant que forme de pigments la mani re du soulier qui appara t comme une forme de cuir Cette apparence pure cette sorte d apparition est donc quelque chose de nouveau qui semble en quelque sorte surgir du n ant qui n est pas li au monde physique tangible et qui de plus ne poss de aucune signification pratique L espace les structures les volumes per u
36. images of feeling that formulate it for our cognition La citation suivante r sume bien sa pens e A work of art is an expressive form and therefore a symbol but not a symbol which points beyond itself so that one s thought passes on the concept symbolized The idea remains bound up in the form that makes it conceivable 8 36 Langer Problems of Art p 26 37 Langer Problems of Art p 25 38 Langer Problems of Art p 67 54 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Le symbole conventionnel dans l art M me si Langer ne consid re pas l art comme tant un symbole conventionnel ou discursif c est dire un symbole repr sentant quelque chose qui lui est ext rieur elle ne nie pas pour autant que l uvre d art puisse comporter des symboles conventionnels Elle tablit en effet une nuance entre ce qu elle consid re comme tant the art symbol qui est le symbole artistique la forme expressive tel que nous venons de l expliquer et the symbol in art ou les symboles conventionnels qui sont pr sents dans la forme expressive Ces symboles conventionnels ce sont tous les l ments que le cr ateur utilise dans la composition de l uvre pour leur propre valeur symbolique Par exemple une croix dans une peinture des mots dans un po me sont des symboles qui gardent leur valeur particuli re de symboles conventionnels mais selon Langer ces symboles et leur signification ne font partie de l uv
37. importance du r le que joue l intuition dans la perception d une uvre d art il est d abord n cessaire de lib rer ce concept de tout sens mystique transcendantal irrationnel ou romantique L intuition ainsi d livr e de toute signification adventice peut tre consid r e en son sens propre comme quelque chose qui rel ve non pas de la pens e discursive mais de la compr hension directe c est dire d une forme de connaissance n ayant pas recours au raisonnement L intuition comprend donc toute perception cognitive de propri t s formelles de relations de significations ou d abstractions qui ne requiert pas de raisonnement d ductif Langer voit d ailleurs une diff rence fondamentale entre l intuition et le raisonnement alors que la premi re permet de jouir d une connaissance imm diate de la chose per ue le deuxi me exige une m thode de d duction logique pour arriver la connaissance Langer ne consid re donc pas l intuition comme une m thode par laquelle on arrive la connaissance mais plut t comme un processus inconscient qui accompagne la perception Cependant tout en tant inconscient ce processus procure n anmoins une connaissance M me si elle oppose intuition raisonnement Langer ne consid re pas pour autant que l intuition soit quelque chose d illogique qui rel ve d un talent sp cial permettant un contact suprasensible avec la r alit Elle ne d c le en outre aucun co
38. la rendre particuli rement attrayante aux yeux du musicien ducateur En outre le fait que la d finition de l art que donne Langer s applique non seulement tous les m diums d expression artistique mais aussi l art de toutes les poques de tous les styles et de toutes les origines ethniques constitue une raison suppl mentaire pour inciter les musiciens ducateurs du Qu bec tudier la th orie esth tique de Langer dans la mesure o ceux ci se voient invit s par le minist re de l ducation se pr occuper d associer tous les arts leur enseignement LA TH ORIE DU SYMBOLISME La transformation symbolique Comme nous l avons mentionn dans l introduction Susanne Langer est l un des principaux repr sentants du courant philosophique qui a donn naissance cette nouvelle RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 37 id e cl qu on a appel e transformation symbolique Or toute la pens e philosophique de Susanne Langer s appuie sur cette id e m me et gravite autour de la th orie esth tique qui en constitue ainsi le th me central De sorte que si l on veut comprendre cette th orie et en d gager les lignes de force comme c est notre propos il faut remonter la source m me de cette th orie et de cette pens e c est dire au concept m me de transformation symbolique pour en conna tre la nature et la port e Selon Langer ce concept qu on pourrait aussi appeler l
39. notion multiforme et conceptuelle et ne peut tre enseign e telle quelle des enfants Il convient alors de recourir d autres disciplines pour y trouver des outils capables de quantifier cette notion Le recours est double e un retour aux savoirs savants math matiques qui donnent la notion de hauteur une chelle quantitative par la construction num rique des rapports musicaux du cycle des quintes Construction repr sent e mat riellement par les graduations du monocorde e _l appel in vitable la g om trie pour repr senter sur le papier un plan P les notes dans un syst me de coordonn es cart siennes60 Nous sommes donc en pr sence de six influences e 13 c nesth sie indiciblement ancr e en nous m mes e les notions conceptuelles de grave et d aigu e 18 kinesth sie qui s apparente plus un savoir technique 59 Duchez La repr sentation spatio verticale du caract re musical grave aigu p 61 60 Denis Lorrain Quelques petits tres RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 27 e la grammaire voisine des lettres qui fait appel aux mod les d apprentissage et la didactique du 8 815 e les math matiques avec un recours des savoirs savants th oriques tr s stables et d termin s e la g om trie th oris e et pr cise dans l criture d une chelle norm e dans l espace vertical C est la g om trie qui est retenue pour son c t
40. nouvelle tendance scientifique n a pas manqu de susciter l int r t de certains philosophes pour qui le ph nom ne du symbole ou de la transformation symbolique deviendra l id e g n ratrice d un nouveau courant philosophique appel logique symbolique Le chef de file de ce nouveau syst me de pens e a t le philosophe allemand Ernst Cassirer Susanne Langer contemporaine de Cassirer et l un des principaux repr sentants de cette nouvelle cole de pens e a consacr la plus importante partie de son uvre l tude de ce ph nom ne de la transformation en symbole Or cette tude qui touche plusieurs aspects de la vie humaine accorde une importance toute particuli re l activit artistique Langer a consacr au moins une vingtaine d ann es de sa vie l laboration et la formulation d une th orie syst matique de l art car pour elle le symbolisme artistique se situe au c ur m me de la logique symbolique Avec des penseurs tels que Cassirer Wittgenstein Weiss Dewey Bell Fry et Rader Langer figure parmi les grands esth ticiens de notre poque M me si sa th orie a fait l objet de beaucoup de controverses son influence a n anmoins t consid rable dans le domaine de la philosophie et de l ducation Au moins une vingtaine de th ses de doctorat ont t consacr es soit l analyse et la critique de sa philosophie de l art soit l application de cette th o
41. observer entre les lignes de d marcation qui repr sentent sur la carte les continents et les oc ans et qui sont conformes 32 Nous n tudierons ici que les concepts de form et de feeling tant donn l importance qu occupe le concept de creation dans la th orie esth tique de Langer nous lui consacrerons une section subs quente de cet essai 33 Langer Problems of Art p 16 52 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE a la configuration m me des continents et des oc ans du globe terrestre La mappemonde constitue donc une forme logique qui rend en quelque sorte la terre perceptible a nos yeux La forme expressive l art et le sentiment Or selon Langer l art est aussi une forme logique qui poss de une certaine analogie avec l objet dont il est le symbole Et comme nous l avons expliqu dans la d finition de la musique cet objet au sens large du mot que l art symbolise c est le sentiment humain Selon Langer tous les m dias d expression artistique poss dent une quelconque analogie avec la forme du sentiment gt 4 la mani re de ce qui se passe pour la musique comme nous l avons expliqu pr c demment Cette analogie appara t dans l alternance de tensions et de d tentes qui caract rise la vie affective et qui dans l uvre d art est cr e par l agencement des l ments constitutifs de la forme On comprend mieux avec ces explications le sens de cette d finition de Lan
42. ou toucher les m mes objets la sculpture ne voit pas ni n a de sensations tactiles Ainsi selon Langer la sculpture n existe dans notre champ perceptuel que pour le seul sens de la vue Nous pouvons certes la toucher mais si nous voulons saisir son contenu expressif qui est sa raison d tre nous devons la contempler en tant que volume cin tique virtuel lequel n existe que gr ce un environnement virtuel Et c est en cr ant cette double apparence que le sculpteur donne naissance l espace virtuel qui constitue l illusion premi re de l art plastique L architecture domaine ethnique virtuel Le troisi me mode important d expression de l art plastique est l architecture Cette forme expressive cr e galement son espace virtuel particulier 58 Langer Feeling and Form p 92 64 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE M me s il est difficile de faire abstraction des fonctions utilitaires qui sont essentielles a l architecture et qui jouent un r le important dans la d termination de la forme Langer pr tend n anmoins que le but premier de cet art est la cr ation de quelque chose de virtuel ou d une illusion Ce quelque chose de purement imaginaire qui est cr et traduit par l artiste l architecte en impressions visuelles c est celle d un univers ethnique virtuel 5 Langer entend par l que l image qui appara t de telle ou telle forme architecturale et qui est une sorte d
43. par une simple succession de moments de dur e gale arbitrairement d termin e par des ph nom nes m caniques tels que le mouvement du balancier de l horloge Ce temps tant une invention de l homme n est pas le temps r el le temps r el est celui que vit subjectivement chaque individu Et la musique selon Langer repr sente l image de ce temps v cu 62 Langer Feeling and Form p 120 63 Langer Feeling and Form p 125 64 Langer Feeling and Form p 112 113 66 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Musical duration is an image of what might be termed lived or experienced time the passage of life that we feel as expectations become now and now turns into unalterable fact Such passage is measurable only in terms of sensibilities tensions and emotions and it has not merely a different measure but an altogether different structure from practical or scientific time Ainsi la musique cr e l apparence de ce temps vital subjectif et c est cette apparence qui constitue l illusion caract ristique de cet art En d autres mots le r le essentiel de la musique est de cr er 1 image d une dur e virtuelle laquelle n est perceptible que par le seul sens de l ou e Or puisque nous ne pouvons entendre passer le temps r el celui ci tant v cu par chaque individu d une fa on subjective le temps que la musique nous fait entendre n est pas r el mais virtuel Et c est gr ce
44. pond que c est dans la recherche structurelle que r side cette qualit et qu elle doit tre jug e en fonction du degr d analogie qu on peut tablir entre la structure de l uvre musicale et celle du sentiment humain C est ce que Langer appelle artistic truth et que nous traduisons par v rit artistique Artistic truth is the truth of a symbol to the forms of feeling Lorsque Langer parle d motion esth tique elle r f re cette motion qui r sulte de la perception par l auditeur de cette complexit structurelle qu elle qualifie de v rit artistique Nous allons revenir sur ce concept dans les pages qui suivent Th orie de l art Dans Problems of Art Philosophical Sketches et davantage dans Feeling and Form Langer applique l art en g n ral l essai de d finition de la musique que nous avons expos dans les pages pr c dentes Elle cherche ainsi formuler une d finition g n rale de l art qui d une part puisse s appliquer toutes les formes d expressions artistiques 22 Langer Philosophy in a New Key p 260 262 23 Langer Philosophy in a New Key p 262 24 Langer Philosophy in a New Key p 260 50 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE pass es actuelles ou futures et qui d autre part exclut tout ce qui n est pas ceuvre artistique Langer soutient que pour arriver a donner une d finition pr cise d un concept on doit l
45. pr senter notre uvre au pontife qui en avait eu un aper u ainsi qu son clerg 9 17 H Riemann Dictionnaire de musique T Baker et N Slonimsky Dictionnaire biographique des musiciens M N Colette et J C Jolivet Guido d Arezzo Micrologus J P Langellier Guy d Arezzo le p re de la musique 18 Cit dans A Mafucci Guido d Arezzo i primi venti anni della sua vita 19 Guido d Arezzo Epistola de ignoto cantu Scriptores ecclesiastici de musica sacra potissimum II St Blaise Typis San Blasianis 1784 d par Martin Gerbert 10 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Ce retour ne se produisit jamais Apr s ce s jour Rome Guido rendit visite dom Guido abb de Pomposa qui avait lu l Antiphonaire et l avait imm diatement approuv Malgr ses suppliques et ses regrets d avoir port auparavant du cr dit aux rivaux de Guido l abb de Pomposa ne put le convaincre de rester bien qu arguant que sa place eut t plut t dans son ancien monast re qu l v ch o il r sidait dor navant 1 semble donc qu en 1029 Guido se retira au monast re camaldule d Avellano o il devint prieur hypoth se renforc e par la d couverte de manuscrits r dig s dans ce lieu qui sont les plus anciens connus employer l criture diast matique guidonienne Il y serait mort 16 17 mai 1050 ou en 1033 les biographes tant tr s partag s ce sujet Concernan
46. pratique lisible C est aussi une mati re du quadrivium d j incluse dans le cursus scolaire des enfants donc qu ils peuvent appr hender avec moins de difficult s Ceci s op re par une perte de sens pist mologique tr s importante et imm diate mais il est int ressant de souligner que cette perte n est en rien d finitive puisque le fait de chanter permet justement de retrouver les motions coenesth siques perdues momentan ment les accentuations grammairiennes par l interpr tation du texte et les effets kinesth siques par les diff rentes tensions imprim es aux cordes vocales L alt ration majeure se situe surtout au niveau des rep res num riques des rapports math matiques un temps combl e par l usage du monocorde qui dispara tra avec lui et l emploi d instruments clavier orgue puis piano o les longueurs des cordes sont dissimul es En r sum on assiste donc la naissance d une notion musicale issue de plusieurs notions appartenant des disciplines diff rentes notion qui cumule l emploi d objet d enseignement Sch matiquement on peut repr senter ce d but de transposition ainsi Jotions c nesth siques 108088 conceptuelles de Objet LT grave et d aigu Jotions kinesth siques Jotions grammaticales de Jotions math matiques savoir Objet Notions g om triques d enseignement 61 Voir Jean Fran ois Halt La didactique du fran ais 28 RECHERCHE
47. projet ou projet ducatif Pour 94 mars avril 1984 5 13 Baker T et N Slonimsky Dictionnaire biographique des musiciens Baker s Biographical Dictionary of Musicians 3 vol Paris Robert Laffont 1995 Beaug P Un savoir musical la notion de hauteur qa partie Journal de recherche en ducation musicale JREM 1 1 printemps 2002 55 84 Bescond A J et G Gapsys Le chant gr gorien Collection Traditions musicales Paris Buchet Chastel 2000 Chailley J Ut queant laxis et les origines de la gamme Acta Musicologica 56 1 1984 48 69 65 Cette exigence concerne la France RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 31 Chavallard Y La transposition didactique du savoir savant au savoir enseign Grenoble La Pens e sauvage 1991 Chavallard Y Les savoirs enseign s et leurs formes scolaires de transmission un point de vue didactique Skhol 7 1997 45 64 De Landsheere V L ducation et la formation Paris Presses Universitaires de France 1992 Duchez M E La repr sentation spatio verticale du caract re musical grave aigu et l laboration de la notion de hauteur de son dans la conscience musicale occidentale Acta Musicologica 51 1 1979 54 73 Duchez M E Des neumes la port e Elaboration et organisation rationnelles de la discontinuit musicale et de sa repr sentation graphique de la formule m lodique a l chelle monocordale Re
48. quatre premiers nombres renfermant en elle les natures du pair et de l impair qui en est d sign e comme le fondement La pens e de concevoir l univers sur le mod le de l harmonie du monde est cosmogonique Pythagore y voyait le r sultat de l aspiration d un vide illimit situ hors du ciel et qui absorb par celui ci y s parerait des unit s en instaurant des intervalles C est au VI si cle av J C que s labore la th orie pythagoricienne du cycle des quintes suite l tude de la gamme issue de la pratique des modes grecs et par inclusion des 7 Paul L glise et la culture en occident vol 1 p 282 8 Claude Abromont et E de Montalembert Guide de la th orie de la musique p 383 384 6 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE t tracordes et des heptacordes Dans l optique de Pythagore la perfection des rapports de consonance des sons est d autant plus parfaite que les rapports num riques des longueurs de cordes sont simples Cette construction utilise le monocorde et s tablit comme suit une corde de longueur divis e en son milieu donne l octave sup rieure de m me une corde de longueur 2 donne octave inf rieure et 3 donne 18 douzi me inf rieure et ainsi de suite Le rapport 2 est donc totalement st rile puisqu il ne donne que la m me note reproduite diverses octaves il ne sera utile que pour ramener la valeur absolue d une note dans une octave unique C est pour
49. s d enseigner la musique aux enfants Par ses inventions il a pour id e principale d am liorer l enseignement du chant gr gorien qu il dispense ses l ves Il est donc tout fait impliqu dans une dynamique de projet et de changement Dans les deux versants du projet tels qu ils sont d finis par Jacques Ardoino Guido d Arezzo a un projet programmatique qui se situe dans une optique de rendement dans la dur e d apprentissage du chant de ses l ves tandis que son projet vis e tend les rendre autonomes Il dit lui m me dans le prologue du Micrologus Au bout du compte la gr ce divine advint et certains d entre eux les enfants s tant entra n s gr ce l emploi de notre notation imiter le monocorde chantaient en moins d un mois des chants qu ils n avaient ni vus ni entendus premi re lecture avec une telle s ret que cela offrait un spectacle extraordinaire pour bien des gens Et pourtant celui qui n en peut faire autant je ne sais de quel front il ose se pr tendre musicien ou chanteur C est pourquoi j prouvai une grande peine l gard de nos chantres qui m me s ils pers v rent cent ans dans l tude du chant ne sont pas capables pour autant d ex cuter d eux m mes la moindre antienne qui soit 40 Chevallard La transposition didactique section 1 1 p 39 41 Voir note n 1 42 Guido d Arezzo Scriptores ecclesiastici de music
50. signe artificiel disons la sonnerie du r veille matin La d finition du mot signe renferme donc une triple relation entre le sujet l homme endormi le signe la lumi re ou la sonnerie et l objet le soleil ou le r veille matin Cet exemple montre bien comment le signe annonce au sujet un objet ou un ph nom ne naturel et comment l homme et aussi l animal arrive par l interm diaire des signes la connaissance la plus l mentaire du monde qui l entoure the interpretation of sings is the most elementary and most tangible sort of intellection the kind of knowledge that we share with animals that we acquire entirely by experience Le symbole Mais il existe un domaine de l exp rience humaine qui d passe celui de nos r actions aux signes que nous recevons Ce domaine qui selon Langer est de nature sp cifiquement humaine c est celui du symbole Le symbole diff re en effet du signe en ce sens qu au lieu d inciter le sujet r agir devant un tat de chose il provoque plut t chez lui un acte de penser qui va lui permettre de concevoir le ph nom ne Symbols are not proxy for their objects but are vehicles for the conception of objects To conceive a thing or a situation is not the same thing as the react toward it overtly or to be aware of its presences Le symbole est donc un mod le ou une maquette qui repr sente un objet ou un ph nom ne autre que lui m me et il n
51. the other an illusion of ethnic domain or the environment created by Selfhood Each articulates one half of the life symbol directly and the other by implication whichever we start with the other is its background Ceci expliquerait l importance que prend a l int rieur de formes architecturales cath drales difices publics etc la pr sence de formes sculpturales L architecture constitue donc le premier effort de l homme pour cr er son propre univers d apr s le mod le que lui fournit la nature Cette apparence spatiale tout en existant dans l espace r el est cependant distincte de l environnement r el la nature puisqu elle constitue par elle m me un environnement total 59 Langer Feeling and Form p 95 60 Langer Feeling and Form p 95 61 Langer Feeling and Form p 101 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 65 La musique temps virtuel Alors qu en art plastique l artiste cr e un espace virtuel en musique le compositeur cr e un temps virtuel Ce temps virtuel constitue d ailleurs l illusion premi re de la musique de la m me fa on que l espace virtuel constitue l illusion particuli re de l art plastique The purpose of all musical labor is to create and develop the illusion of flowing time and its passage Ce temps virtuel na t grace au principe que Langer consid re comme fondamental l art musical c est dire la cr ation de formes audibles q
52. 1 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 35 Dans un premier temps la lecture de ces trois ouvrages qui constituent l essentiel de l uvre de Langer nous permettra de retracer les tapes successives que cette philosophe a franchies au cours de l laboration de sa th orie esth tique Chacune de ces tapes appara t d ailleurs tr s clairement comme tant la suite logique de la pr c dente puisque Langer elle m me estime que ces trois ouvrages forment un continuum et constituent en r alit une seule et m me tude portant sur le symbolisme I must beg the reader to regard Feeling and Form as in effect Volume II of the study in symbolism that began with Philosophy in a New Key Et pour situer Mind An Essay on Human Feelings elle nous pr vient que This essay has arisen out of a previous book Feeling and Form which in turn arose from a predecessor Philosophy in a New Key Le plan de notre synth se est donc bas sur le contenu de ces trois ouvrages Deux autres ouvrages de Langer nous ont galement servi pr parer cette synth se Dans le premier intitul Problems of Art et qui regroupe une s rie de conf rences Langer y d veloppe les id es expos es dans Feeling and Form et clarifie davantage certains aspects de sa th orie esth tique Le second Philosophical Sketches r unit quant a lui une autre s rie de conf rences qui cette fois contiennent en germe les id es qu elle devait d velopper
53. 4 Le passage d un contenu de savoir pr cis une version didactique de cet objet de savoir peut tre appel plus justement transposition didactique stricto sensu Mais l tude scientifique du processus de transposition didactique suppose la prise en compte de la transposition didactique sensu lato repr sent par le sch ma objet de savoir objet enseigner objet d enseignement Ce qui nous int resse ici c est la transposition didactique stricto sensu celle qui va nous mener d un savoir savant a un savoir a enseigner c est a dire le premier maillon de cette transposition tudier ce qu induisent les inventions de Guido d Arezzo dans la classe est un autre travail De m me on peut en particulier d crire un travail de transposition qui m ne du savoir savant au savoir enseigner consign sous la forme de chapitres de manuels scolaires par exemple Ce travail Guido l a fait c est en particulier le cas du Micrologus qui sera le manuel le plus copi durant le bas Moyen ge Mais il ne s arr te pas la r criture Plus qu un simple compilateur r dacteur il innove invente et cr e toujours dans un but p dagogique la solmisation et le syst me des hexacordes qui n entra nent pas une r elle transposition 45 Guido d Arezzo Micrologus p 18 46 Chevallard La transposition didactique p 39 47 Samuel Joshua et Jean Jacques Dupin Introduction la dida
54. Alors que le geste accompli dans la vie courante constitue dans les formes multiples qu il peut prendre une expression toujours spontan e qui a pour but de signaler nos d sirs nos intentions nos sentiments nos tats physiologiques et psychologiques etc le geste de la danse au contraire n est pas spontan mais plut t imagin et contr l De sorte que si le mouvement du geste est r el la spontan it de ce mouvement elle n est qu apparente et c est pour cette raison que Langer qualifie ce geste de virtuel Le danseur n accomplit pas son geste dans le but d exprimer ses motions int rieures ni de signaler ses d sirs ou ses intentions il cherche plut t cr er une impression de conflit entre des motions des d sirs et des aspirations qui manent de puissances immat rielles en opposition et qui par ses gestes sont rendus visibles Ainsi le danseur par ses gestes virtuels articule rend visible et maintient le jeu entre des puissances galement virtuelles qui s opposent Et ces puissances sont virtuelles puisqu elles ne sont pas r ellement pr sentes elles sont une illusion que cr e la gestique du danseur Langer soutient aussi que cette impression de la pr sence d une puissance na t du fait que le danseur par ses mouvements semble vaincre les lois de la gravit et de la r sistance mat rielle qui contr lent et limitent normalement notre libert de mouvement le danseur semble donc se mouv
55. EN EDUCATION MUSICALE De l objet de savoir l objet enseigner Pour Michel Verret toute pratique d enseignement d un objet pr suppose la transformation pr alable de son objet en objet d enseignement6 C est un souci pragmatique qui a conduit Guido d Arezzo l criture diast matique Cet objet d enseignement lui permet de soulager l apprentissage du chant et de r aliser l aide du monocorde un compromis prax ologique acceptable Toutefois l criture diast matique guidonienne souffre d un d faut de construction important auquel l criture actuelle n a pas rem di La gamme diatonique compte sept notes r parties en ton et demi tons or l espace r serv ces intervalles in gaux dans la gamme sont gaux sur la port e De plus la gamme chromatique qui comprend douze demi tons doit s int grer sur la port e dans huit espaces lignes et interlignes ce qui n est pas la fa on la plus simple de proc der On constate que le passage d un objet de savoir en objet enseigner n existe pas sans une r elle transposition didactique et qu il y a des pertes au niveau du sens et de l pist mologie De plus la transposition n indique pas que cet avatar s accompagne forc ment d une simplification m me pragmatique et cette criture n ob it pas a des r gles g om triques l mentaires la proportionnalit car elle est r gie par des contingences musicales Ce qui
56. Et cette intuition se fait gr ce cet acte l mentaire d abstraction que nous avons d j tudi auparavant et par lequel les l ments artistiques sont lib r s de toute signification pratique ainsi que par une interpr tation imm diate spontan e qui se fait sans le concours du raisonnement d ductif c est dire sans avoir cr er de liens logiques entre plusieurs intuitions Puisque le contenu du symbole artistique c est dire son influx vital ne rel ve pas de la raison on ne peut l expliquer le d montrer ou le traduire il ne peut tre que pr sent The only way to make the feeling content of a design a melody a poem or any other art symbol public is to present the expressive form so abstractly and forcibly that anyone with normal sensitivity for the art in question will see this form and its emotive quality 7 Il en r sulte que le seul moyen dont dispose l artiste selon Langer pour faire conna tre son uvre est de l exposer l intention et l intuition du public La v rit en art Maintenant que nous comprenons l importance de l intuition dans la perception de l uvre d art passons un autre probl me que soul ve cette perception Ce troisi me probl me Langer le pose ainsi What is the measure of good art Consequently What is good taste in art 98 Puisque toute la th orie de l art de Langer s appuie sur le postulat selon lequel le symbole artistiq
57. NUMERO 22 JANVIER 2004 RECHERCHE EN DUCATION MUSICALE vee UNIVERSIT LAVAL NUMERO 22 JANVIER 2004 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE MUSIQUE La revue Recherche en ducation musicale parait annuellement et sa publication est assur e grace au soutien administratif et financier de la Facult de musique de l Universit Laval En ce qui concerne la publication l administration ou la distribution de la revue pri re de s adresser au Directeur de la revue Recherche en ducation musicale Facult de musique Pavillon Louis Jacques Casault Universit Laval Sainte Foy Qu bec GIK 7P4 Directeur de la revue Raymond Ringuette Collaboratrice Jacqueline Lachance Comit de lecture Louise Mathieu Universit Laval Raymond Ringuette Universit Laval Eleonor Stubley McGill University R viseur Vincent Brauer ISSN 0844 5923 D p t l gal 2004 Biblioth que nationale du Qu bec Biblioth que nationale du Canada RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE NUMERO 22 JANVIER 2004 SOMMAIRE Appel d article Transposition didactique de la notion musicale de hauteur du savoir au savoir a enseigner Pascal Beaug 1 Susanne Langer et le symbolisme artistique essai de synth se Michel Aucoin 33 Sommaire des num ros 1 21 de la revue 91 APPEL D ARTICLE Toute personne d sireuse de soumettre un article au comit de lecture du prochain num ro de la revue R
58. SYMBOLE ARTISTIQUE L expression artistique et la morphologie du sentiment humain Arriv e ce stade de l explication de sa th orie de l art Langer croit le moment venu d lucider trois des principaux probl mes philosophiques que soul ve cette th orie So far I have dealt systematically with the making of art symbols every one of which is a work Now that the principles of their creation and articulation have been discussed with respect to each of the traditional great dimensions plastic arts music dance poetry it is time to come to grips with some of the major philosophical problems which this theory of art raises Langer pr sente les trois probl mes sous forme de questions auxquelles elle r pond d une fa on syst matique et que nous pr senterons textuellement Chaque probl me sera suivi d une synth se de la r ponse que lui apporte Langer Elle pose le premier de ces probl mes sous la forme de deux questions que voici How can a work of art which does not involve temporal sequence a picture a statue a house express any aspect of vital experience which is always progressive What community of logical form can there be between such a symbol and the morphology of feeling Ces questions qu elle avait discut es bri vement dans la premi re partie de Feeling and Form elle les approfondit davantage dans les derniers chapitres de ce m me ouvrage ainsi que dans Problems of Art et Philos
59. a t donc comme lib r e du concept de temps Le pr sent dans lequel se produit l exp rience po tique est donc un pr sent virtuel L exp rience subjective qui appara t dans un po me lyrique constitue une exp rience virtuelle qui existe dans un pr sent galement virtuel Le po te lyrique a donc comme t che de cr er l exp rience virtuelle d une vie virtuelle qui se produit dans un pr sent galement virtuel Ces trois illusions composent ensemble selon Langer l illusion premi re de la po sie lyrique La narration Apr s avoir montr comment l illusion de la vie appara t dans la po sie lyrique en tant que simple v nement virtuel Langer passe l tude de formes litt raires de plus grande envergure c est dire les formes narratives qui comprennent entre autres l pop e et le roman La narration qui consiste en un r cit d taill d une suite de faits constitue selon Langer une forme d organisation qui a pour l art litt raire l importance qu occupe la repr sentation dans l art pictural figuratif De m me qu en art pictural la repr sentation constitue un moyen qu utilise l artiste pour cr er et organiser un espace virtuel de m me en litt rature la narration constitue t elle un moyen que le po te emploie pour cr er illusion propre cette forme artistique et qui est celle d un mode de vie virtuelle 79 Par le mot po te Langer d signe l auteur de n importe q
60. a partir des principaux ouvrages dans lesquels Langer aborde plus particuli rement les probl mes de l art Philosophy in a New Key Feeling and Form et Mind An Essay on Human Feelings Deux autres crits de Langer ont galement servi pr parer cette synth se Il s agit de Problems of Art dans lequel elle d veloppe les id es expos es dans Feeling and Form et clarifie davantage certains aspects de sa th orie esth tique et de Philosophical Sketches qui cette fois contient en germe les id es qu elle devait d velopper d une fa on plus syst matique dans Mind An Essay on Human Feelings La lecture de ces autres crits permet d une part une meilleure compr hension de certains aspects importants de la th orie esth tique de Langer et d autre part de mieux cerner certains liens organiques de cette th orie INTRODUCTION D apr s Susanne Langer chaque grand courant philosophique est issu d une id e g n ratrice qui se pr sente comme une perception jusque l in dite de la condition humaine Cette perception soul ve son tour de nouvelles questions auxquelles les philosophes doivent tenter de r pondre Une fois ces questions r solues une page se tourne dans l histoire de la philosophie C est ainsi selon Langer que naissent et meurent les grands courants philosophiques Ainsi assistions nous au d but du si cle la disparition graduelle de plusieurs coles de pens e toutes issues de la
61. a procedit musica repris dans les Scriptores de Gerbert 1784 24 Guido d Arezzo Micrologus ch XVII p 78 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 11 peuvent pas tre crits La m thode p dagogique de Guido d Arezzo est donc r volutionnaire pour l tude de la musique et n cessite l laboration de nouveaux outils Guido tente donc d aplanir cette difficult par la cr ation de la port e musicale et l criture diast matique qui en d coule C est ce qu il appelle dans tous ses crits notre nouvelle notation et qu il montrera au Pape Jean XIX lors de son voyage Rome Cette criture remplit son objectif quant la lecture du chant ignor e auparavant ce qui permet aux l ves de se livrer aux premiers d chiffrages de la musique vocale cette notation diast matique Guido ajoutera la solmisation o il composera sur un texte une m lodie dont chaque phrase d bute par une note diff rente de l hexacorde ut la La solmisation sera compl t e par la pratique des muances permettant une lecture rapide de la musique gr ce l emploi des hexacordes et les cons quences de l utilisation de ces nouveaux proc d s seront multiples e Une r duction du temps de l apprentissage un mois au lieu d une vie sic e Passer du cadre d un apprentissage vicariant rigide et peu cr atif bas sur l imitation un apprentissage o l l ve va pouvoir construire graduellement son autonom
62. a sacra potissimum II p 3 et Micrologus p 17 43 Jacques Ardoino P dagogie du projet ou projet ducatif 44 Guido d Arezzo Micrologus p 17 18 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 19 Guido effectue un tri didactique parmi les savoirs qu il a identifi s comme savoirs savants musicaux afin de n en reprendre que ceux compr hensibles et adapt s a l apprentissage du chant C est pourquoi d sireux d tendre l usage de tous notre mode d tude si utile partir des nombreuses m thodes musicales que j ai collect es divers moments gr ce l aide de Dieu j ai r sum avec toute la concision possible certains points profitables mon sens pour les chanteurs Il y a bien identification des savoirs et d signation de contenus de savoirs comme contenus a enseigner Guido se place en savant il connait la musique et vraisemblablement les crits majeurs r dig s jusqu cette poque ce qui lui permet d op rer non seulement un choix parmi ceux ci mais aussi d en faire une r criture temp r e et adapt e aux enfants Une transposition didactique 1 3 Un contenu de savoir ayant t d sign comme savoir enseigner subit d s lors un ensemble de transformations adaptatives qui vont le rendre apte a prendre place parmi les objets d enseignement Le travail qui d un objet de savoir a enseigner fait un objet d enseignement est appel a transposition didactique 1
63. a transformation en symbole constituerait chez l tre humain un besoin fondamental qui se situerait la base m me de son comportement Elle va m me jusqu affirmer que la transformation symbolique serait le ph nom ne par le biais duquel l intelligence de l homme se distinguerait en premier lieu de celle de l animal le comportement de ce dernier tant principalement d termin par des besoins biologiques I believe there is a primary need in man which other creatures probably do not have and which actuates all his apparently unzoologicized aims his wistful fancies his consciousness of value his utterly impractical enthusiasms This basic need which certainly is obvious only in man is the need of symbolization The symbol making function is one of man s primary activities It is the fundamental process of his mind and goes on all the time Langer affirme galement que l acte de penser chez l tre humain ne signifie pas simplement que celui ci peut enregistrer des impressions les associer entre elles et les m moriser mais plut t qu il peut transformer les impressions sensorielles en symboles tels que les mots les raisonnements les r ves les fantaisies conscientes etc Elle consid re donc le cerveau humain comme une esp ce de transformateur d impressions penser pour elle signifie donc symboliser c est dire transformer en symboles Le signe et le symbole Si l on veut clarif
64. adition italienne du petit village de Talla dans le Casentino proximit d Arezzo en Toscane voudrait que Guido y soit n en 995 et les habitants du lieu n ont pas h sit transformer sa pr tendue maison natale en mus e d di celui que l on surnomme le p re de la musique 10 Le monocorde est un instrument poss dant une corde et une caisse de r sonance o l on emploie un chevalet mobile pour faire varier la longueur de corde vibrante en corr lation avec les rapports num riques de la gamme pythagoricienne 11 Angelo Mafucci Guido d Arezzo i primi venti anni della sua vita 12 Il existe de nombreux et hypoth tiques lieux de naissance de Guido dans toute la moiti occidentale de l Europe recens s dans Michele Falchi Studi su Guido Monaco Firenze 1882 cap 111 p 11 14 et Angiolo 188 dramma di un genio la vita di Guido Monaco Citta di Castello Litograf 1997 p 19 30 cf Mafucci Guido Arezzo i primi venti anni della sua vita note 2 13 Jean Pierre Langellier Guy d Arezzo le p re de la musique 14 Langellier Guy d Arezzo le p re de la musique 8 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Selon Joseph Smits van Waesberghe gt biographe de Guido le plus reconnu jusqu la th se d velopp e actuellement par Angelo Mafucci tout porterait croire que Guido ait re u tout son enseignement religieux et musical l abbaye de Pom
65. alors not en lettres ne part pas du bas de l chelle cantique mais le plus g n ralement de notes comprises dans un hexacorde de ut a sol Revenons au texte de Guido d Arezzo Si vous voulez confier la m moire quelque note ou neume de telle sorte que partout o vous le voudrez dans n importe quel chant connu ou inconnu vous puissiez rapidement la retrouver condition de pouvoir l noncer tout de suite et sans h siter il vous faut placer cette note ou neume en t te de quelque m lodie bien connue et pour chaque note que doit retenir la m moire avoir pr te une m lodie de ce genre qui commence par la m me note comme par exemple la m lodie suivante dont je me sers pour enseigner les enfants au d but et m me la fin de leurs tudes C 2 F DE Ut queant laxis D D CD EE Resonare fibris EFGE D ECD Mira gestorum F a GFEDD Famuli tuorum GaG FE F GD Solve poluti a Ga FGaa Labii reatum GF ED C ED Sancte Johannes 27 Guido d Arezzo Epistola de ignoto cantu Scriptores ecclesiastici de musica sacra potissimum 1 St Blaise Typis San Blasianis 1784 d par Martin Gerbert 28 Cette m lodie est d voil e ici en utilisant une notation alphab tique et non avec une notation diast matique comme Guido en a l habitude RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 13 Vous voyez que cette m lodie commence chacune de ses six phrases par six notes diff rentes Si quelqu
66. anger dans les programmes d ducation musicale du Qu bec Raymond Ringuette Num ro 3 Sommaire Recherche de Jonathan D Horton sur l enseignement du solf ge en sixi me ann e pr sent e par Monique Boivin Recherche de Walter J Jones sur le duo pour fl tes traversi res en France au XVIIIe si cle pr sent e par Nicole Boivin Recherche de Robert M De Yarman sur le d veloppement des habilet s rythmiques et tonales la maternelle pr sent e par Nicole Delisle Recherche de Raymond Ringuette sur la formation des musiciens ducateurs l Universit Laval pr sent e par Marie Landry Losier Recherche de Lewis A Phelps sur l op ra et le chant choral au niveau secondaire pr sent e par Odette L tourneau Corriveau 12 21 47 93 109 111 113 125 Mars 1984 11 21 35 43 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 93 La recherche en ducation musicale en France Jean Pierre Mialaret 53 Recherche de Edgar J Thompson sur l enseignement de la lecture rythmique assist par ordinateur pr sent e par Yolande P lissier 73 Recherche de Richard W Lucht sur l enseignement du piano instrument fonctionnel pr sent e par C line Potvin 79 L enseignement de la danse au primaire Brigitte Pr vost 91 Recherche de Gary A Sigurdson sur la pr sentation de concerts d orchestre des l ves de cinqui me ann e pr sent e par Lucie Rodier 103 Recherche de James E Croft sur l ducation esth tique dans le cadre
67. au il cr e ainsi une illusion de mouvement Et puisque le mouvement ne peut exister que dans un espace quelconque cette impression de mouvement rien n est physiquement d plac que cr e l artiste est l l ment principal qui en art pictural contribue le plus cr er illusion sp cifique de l art plastique c est dire l espace virtuel 6 in plastic arts all movement is a secondary illusion but its appearance as spatial rhythm is so normal that few people realize it is secondary Ces illusions secondes existeraient galement selon Langer dans tous les arts Ainsi le temps virtuel qui est l illusion sp cifique de la musique se retrouve galement en litt rature narrative o il prend l aspect d un pass virtuel qui contribue cr er l illusion d une vie virtuelle en art dramatique le geste virtuel contribue galement donner naissance au futur virtuel L illusion sp cifique des diff rents m diums d expression artistique existe donc gr ce la pr sence d illusions secondes qui l engendrent et la supportent De plus l l ment qui constitue l illusion sp cifique d un m dium d expression peut comme nous l avons vu se retrouver dans un autre m dium en tant qu illusion seconde 85 Langer Problems of Art p 83 86 Langer Problems of Art p 83 87 Langer Mind An Essay on Human Feelings p 230 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 79 LA PUISSANCE DU
68. au l art est capable d exprimer dans une seule image m taphorique l apparence de la vie et plus particuli rement la vie du sentiment That spectrum of emotions is the organizing idea in the non temporal arts The life of feeling is shown in timeless projection Only art which creates its elements instead of taking them from the world can exhibit tension and resolution simultaneously through the illusion of space tensions and space resolutions En raison de la similitude que Langer observe entre la forme artistique et la structure m me de la vie qui va des formes biologiques les plus rudimentaires aux structures complexes du sentiment humain l uvre d art m me en tant un objet inerte comme dans le cas d un tableau serait le seul objet de fabrication humaine capable d exprimer l exp rience de la vie dans toutes ses dimensions 92 Langer Feeling and Form p 370 93 Langer Feeling and Form p 373 82 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE L intuition Passons maintenant au deuxi me probl me que soul ve la th orie de l art de Langer probl me qu elle formule ainsi How can the import of an art symbol i e a work of art be known to anyone but its creator Elle soutient que cette connaissance du symbole artistique est acquise grace un processus fondamental de l activit intellectuelle humaine l intuition Elle nous pr vient toutefois que si l on veut comprendre l
69. avers Cette reconstruction ne peut tre effectu e l cole car l effort contextuel est trop important Guido d Arezzo a eu la chance de rev tir la fois habit du p dagogue qui rencontre des difficult s sur le terrain et celui du moine chercheur qui peut s extraire du contexte socioculturel dans lequel il exerce son m tier de professeur pour entamer des recherches en toute s r nit dans la biblioth que que l on sait prestigieuse de son monast re C est gr ce sa double culture issue de l tude du trivium et du quadrivium de la philosophie et de la th ologie qu il peut faire une lecture scientifique des crits math matico musicaux et philosophiques des penseurs n oplatoniciens qui traitent diff remment du m me sujet Il en tirera une criture g om trique de la musique qui pourtant auparavant ne requ rait peu voire pas du tout de connaissances dans cette mati re Celle ci permet une d monstration une objectivation simplifi e de la notion encore diffuse de hauteur par une spatialisation g om trique sur la port e Cet objet d enseignement subira dans la classe une recontextualisation par exemple gr ce la mise en place par le professeur de chant de situations d apprentissage o sa pr occupation devra tre de rester dans la zone proximale de d veloppement des apprenants D synth tisation Dans un cadre didactique le mod le n est pas une donn e de d part mais justem
70. changement cette croissance biologique cesse la forme permanente qu est le corps et ses organes meurt aussit t Ainsi le mouvement continuel agissant l int rieur d une forme stable constitue t il le principe m me de la vie De m me que la stabilit de la vie biologique est assur e par une volution perp tuelle de m me aussi l quilibre mental ce qui forme notre caract re et notre personnalit est il assur par un changement perp tuel de nos d sirs de nos sentiments de nos motions de nos aspirations profondes bref de tout ce qui rel ve de la vie affective De m me galement gr ce cette impression de mouvement ou de changement perp tuel qu elle cr e l int rieur d une forme qui est stable la peinture s apparente t elle de tr s pr s la vie en g n ral et plus particuli rement la vie affective La cr ation d un espace virtuel contenant une image virtuelle qui donne l impression du mouvement est donc ce qui constitue l illusion premi re que cr e le peintre dans son tableau Et c est la cr ation de cette illusion qui surgit du n ant comme par enchantement qui distingue l uvre picturale de tout autre objet de fabrication humaine La cr ation de cette illusion ou de cette apparence l int rieur de laquelle une forme vitale est insuffl e constitue le principe de base de la th orie esth tique de Langer principe qu elle applique tous les m diums d expres
71. cis m me s ils op rent dans le cadre de m canismes subtils Les parents les porte parole de l Institution scolaire les repr sentants du pouvoir politique certains sp cialistes de la discipline que leur trajectoire personnelle conduit s int resser de pr s l enseignement tous ces producteurs font partie de ce que Chevallard appelle 18 noosph re lieu o l on pense le fonctionnement didactique Ainsi la noosph re gravite autour et dans les ph nom nes transpositifs pr sidant la vie et la mort des objets d enseignement C est elle aussi qui d finit les savoirs savants dignes d tre transpos s pour figurer dans les manuels scolaires ou les programmes L criture diast matique cr ation nouvelle du mill naire ne r v le pas d obsolescence particuli re C est un objet d enseignement r volutionnaire l poque de Guido d Arezzo qui m me 81 1 s est aujourd hui banalis n en perd pas moins ses qualit s de clart Le double r le p dagogique et savant de Guido d Arezzo et le r le jou par la noosph re Guido est avant tout un p dagogue et c est sous cette seule d nomination qu il est cit dans toutes les biographies le concernant Toutefois c est suite aux probl mes d enseignement 48 Joshua et Dupin Introduction la didactique des sciences et des math matiques p 200 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 21 que l am nent rencon
72. comme un r v lateur au sens photographique du terme puisqu il permet de d voiler ce qui est latent et en mergence dans le creuset des savoirs savants Par la suite dans l histoire musicale l organum va se d velopper et peu peu vont appara tre les th ories contrapuntiques dans l horizontalit de la partition consid r es comme les plus labor es de la musique occidentale l identique vont se d ployer les th ories de l harmonie dans la verticalit de la partition dont l tude se r alise par l analyse de la composition des intervalles Objet d tude et outil d tude La notation diast matique n est plus aujourd hui un v ritable objet d tude La musique contemporaine exige certaines recherches vers une nouvelle criture qui entra nent le d but d une obsolescence interne de ce savoir L apparition de musiques micro intervalliques exploitant tout le spectre sonore ne peut plus se contenter des lignes de la port e Chaque compositeur actuel a souvent son criture musicale personnelle et un consensus serait n cessaire pour que l criture diast matique soit r ellement remise en cause par contre tant que ces recherches n aboutissent pas cette criture m me si elle est am nag e reste l outil d tude de pr dilection des savants de la discipline les compositeurs et les musicologues Il est vrai qu une refonte totale du syst me d criture mu
73. ctique des sciences et des math matiques p 193 20 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE didactique directe mais cette fa on naturelle et durable de faire induit qu il doit forcement y avoir une transposition qui s impose quelque part Ils sont en fait une adaptation de savoirs d j d finis s miotiquement de fa on diff rente et leur pr tention purement pratique ne r v le pas de nouvelle th orisation Il en va tout autrement de la cr ation de l criture musicale d velopp e par Guido d Arezzo Sa qu te d abord pratique va devenir prax ologique et aboutira un objet de savoir didactique qui est la r daction de la notion spatio verticale de hauteur par l criture des notes sur une port e diast matique C est cette transposition des savoirs savants issus des th ories pythagoriciennes la notation diast matique guidonienne des savoirs enseigner que nous nous proposons d analyser La noosph re Un objet d enseignement peut selon les cas tre frapp e d obsolescence externe si celle ci est le fruit de l environnement social e d obsolescence interne si celle ci provient du milieu m me ou cet objet d enseignement est produit et o l on juge que ce savoir est trop ancien par rapport aux d couvertes r centes Ces diff rentes obsolescences impriment alors un changement d objet et ainsi le m canisme de transposition didactique se met en marche Mais celui ci a des producteurs pr
74. d signer les choses du monde de l exp rience sensorielle plusieurs aspects de la vie humaine ne peuvent cependant cause de leur nature tre exprim s par cette forme de symbole En outre lorsqu il s agit de traduire ou d exprimer donc de faire conna tre tout ce qui rel ve du domaine de la r alit subjective domaine de la vie affective sans correspondance avec les objets ext rieurs le symbole discursif s av re impuissant Ce domaine comprend tout ce qui compose l univers int rieur de l homme ses motions ses sentiments ses passions et ses d sirs dans leur infinie vari t de nuances subtiles Un sentiment n est pas v cu de la m me fa on que l est une pens e rationnelle Cette derni re s labore d une fa on progressive et lin aire alors que le sentiment est v cu d une fa on spontan e et instantan e Lorsque nous ressentons de la tristesse nous ne pouvons pas diviser ce sentiment en ses l ments structurels comme s il s agissait d une pens e rationnelle Certes nous pouvons raisonner sur la cause ou l objet d un sentiment mais le sentiment lui m me avec toute sa complexit ne peut tre v cu qu en tant que quelque chose de complet et d indivisible Ainsi de par la fa on dont elles sont v cues les exp riences de la vie subjective ont une structure tr s diff rente de celle de la pens e rationnelle Et puisqu un symbole pour exprimer ou d signer une chose doit avo
75. d Critique of the Philosophy of Art of Susanne Langer par Richard M Liddy Formalism Expression Theory and the Aesthetics of Susanne Langer par Lissa W Light Ce sont l tous les documents qui nous ont permis de cerner l essentiel de la pens e de Langer sur le symbolisme artistique et grace auxquels nous aborderons successivement la th orie du symbolisme le symbolisme artistique l illusion en tant que principe de la cr ation artistique et enfin la puissance du symbole artistique Actualit du sujet Langer soutient qu il existe chez l tre humain un besoin imp rieux qui ne peut se satisfaire autrement que par l expression artistique Puisque selon cette th orie l art constitue un besoin qui chez l humain est aussi fondamental que celui de parler il s ensuit que cette forme d expression ne doit pas tre consid r e comme une activit superflue surtout dans le domaine de l ducation Adh rer cette philosophie c est accepter comme principe fondamental que l ducation esth tique est aussi importante que toute autre forme d ducation En fait la philosophie de Langer contient une solide th orie esth tique sur laquelle on peut s appuyer pour justifier non seulement l importance mais aussi la n cessit de l enseignement des arts De plus la musique tient une place importante dans cette th orie qui en r v le une compr hension profonde c est plus qu il n en faut pour
76. d it beautiful Des questions de cette nature rel vent surtout d une conception o l uvre d art est consid r e comme objet porteur de message Or nous avons d j clairement tabli dans les pages pr c dentes que suivant la th orie de Langer l art ne communique aucun message mais exprime plut t son propre contenu En nous exposant sa propre conception du rapport qui existe entre l art et son public Langer d montre la futilit de toutes ces questions D apr s cette conception lorsque le public per oit l uvre d art il n entre pas en contact avec l artiste mais plut t avec l uvre elle m me Ainsi le sentiment contenu dans la forme artistique n est pas communiqu par l artiste celui ci tant absent il est plut t une r v lation qui provient du contenu de l uvre En face d une uvre d art le public n a donc pas se pr occuper du message que cette uvre peut porter Il doit plut t simplement la contempler dans l espoir que cette contemplation provoquera chez lui une motion esth tique Cette motion esth tique que Langer d finit d ailleurs comme un genre d effet psychologique un sentiment anim ou un plaisir intense est provoqu e par la r v lation d un contenu expressif Le degr d intensit de cette motion esth tique qui n appartient pas l uvre mais uniquement celui qui la ressent constitue le crit re le plus s r auquel on puisse recourir po
77. de des autres m diums d expression artistique en examinant d abord le cas de la sculpture et de l architecture qui forment en effet avec la peinture les trois grandes manifestations de cette conception spatiale qu elle d signe par espace virtuels Mais alors que pour le peintre c est l image virtuelle qui rend cet espace visible le sculpteur et l architecte eux cr ent leur propre conception d espace virtuel La sculpture volume cin tique virtuel Selon Langer la sculpture tout en tant essentiellement un volume diff re toutefois du volume qui correspond l espace contenu dans un r cipient telle une bo te par exemple Elle pr tend que le volume de la sculpture rend visible un espace celui qu elle occupe qui 51 Langer Feeling and Form p 102 103 52 Langer Feeling and Form p 213 53 Langer Feeling and Form p 87 62 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE tait vide auparavant donc invisible de sorte que la sculpture donne une forme l espace qui l entoure et le rend pour ainsi dire visible Or en plus de donner une forme l espace qu elle occupe la sculpture donnerait galement vie l espace qui l entoure Et cet espace repr senterait pour la sculpture quelque chose d indispensable voire m me de vital Mais pour quelle raison cet espace vital est il n cessaire la sculpture C est dit Langer que la sculpture est l apparence d un tre
78. de mat riaux pr existants il taille le cuir coud celui ci avec du fil colle les semelles etc Le tout prend ainsi cette forme famili re que nous d signons par le mot soulier Rien n a t cr rien n a t tir du n ant On pourrait objecter que la forme du soulier n existait pas auparavant et que cette forme a donc t cr e Langer soutient qu au contraire cette forme est plut t un nouvel arrangement du cuir et que d ailleurs le soulier n est toujours consid r que comme un objet en cuir La peinture consid r e comme abstraction ou apparence et l espace virtuel Revenons maintenant l art et prenons l exemple de la peinture Si nous consid rons celle ci comme une cr ation elle doit tre diff rente de celle du soulier en ce sens que quelque chose qui n existait pas auparavant doit surgir de cet agencement de mat riaux toile pigments etc Pour soutenir sa th se qui veut que l art soit en effet une forme de cr ation Langer donne l exemple suivant Lorsque nous contemplons un tableau ce qui appara t nos yeux n est pas une structure de pigments sur une toile mais plut t une structure d espace contenant des formes diverses des volumes rev tus de couleurs etc en somme un tout que nous appelons commun ment une image Cette image appara t parce que la pens e fait abstraction des mat riaux qui gr ce leur agencement l ont fait na tre Cette image ne jaillit pas du
79. des cours d orchestre d harmonie pr sent e par R al Vautour 115 Num ro 4 Septembre 1984 Sommaire Le programme d ducation esth tique du CEMREL ses principes fondamentaux ses objectifs son contenu et sa d marche p dagogiques par Brigitte Pr vost Num ro 5 Sommaire Recherche de Margaret L Stone sur les origines de la diffusion des m thodes Orff et Kodaly pr sent e par Francine D ry Recherche de Reta R Phifer sur l enseignement des formes musicales au primaire pr sent e par Maryse Forand Recherche de J Jefferson Cleveland sur l tat de la musicoth rapie au Massachusetts pr sent e par H l ne Grondines Fran ois Delalande La musique est un jeu d enfant recension de Claude Lagac Recherche de Karl James Glenn sur le r le de la t l vision dans l ducation Janvier 1985 2T 45 55 94 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE musicale de la jeune enfance pr sent e par Marie Claude Paquette et C line Potvin 63 Recherche d Anne Walsh sur la vie et l oeuvre de Claude Champagne pr sent e par Michelle Par 91 Recherche d Earl Norwood sur la construction d un test devant servir mesurer l habilet percevoir la justesse des sons pr sent e par Yolande P lissier 101 Recherche de Dorothy S Wilson sur la voie d enfant pr sent e par Alice Poulin 111 Recherche de James B Conway sur les tudes d ex cution transcendante de Liszt pr sent e par Monique Rancourt 139 Recherche
80. du langage le vocabulaire constitue l l ment structurel de base chaque mot ou symbole int gr un vocabulaire repr sente et communique un concept fixe et conventionnel le regroupement des mots permet la repr sentation des concepts plus complexes Telle est la structure du langage discursif Or contrairement au langage les l ments structurels de la musique les sons les nuances le rythme etc n ont pas de connotation fixe Ces l ments ne poss dent pas les caract ristiques d un vocabulaire pris s par ment ils n ont pas de signification pr cise comme dans le cas des mots et ne peuvent tre traduits Musique forme significative On objectera peut tre que la forme musicale poss de n anmoins la facult de communiquer des sentiments et des motions et que pour cette raison elle en est le langage C est conclure trop vite Langer soutient en effet que m me s il existe une relation connotative entre la forme musicale et les formes de la vie affective cette connotation n est pas fixe ou permanente et peut varier selon l auditeur voire m me chez un seul auditeur lors de diff rentes auditions Puisqu une des caract ristiques du langage veut que les 48 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE concepts qu il repr sente soient fixes et compris de tous on ne peut donc pas proprement parler consid rer la musique comme le langage des sentiments Il est vrai que dans certains cas l uvre musical
81. e ceux dont 1 correspond un F ou f sont dits par b mol B mol vient du b rond ou mol il est quivalent au si b mol actuel et vite lorsque l intervalle fa si appara t dans le chant d obtenir un triton trois tons cons cutifs consid r comme l intervalle le plus dissonant d entre tous et totalement prohib 4 B carre vient du b carr il est quivalent au si naturel Lorsque cet ensemble d l ments est dispos en tableau comme ci dessus le nom complet de chacun des degr s se lit dans chacune des colonnes verticales Gamma ut r B mi C fa ut D sol r E la mi F fa ut G sol r ut etc Ce sont les premi res lettres localis es compl t es par les syllabes de solmisation qui vont donner leur nom aux trois clefs claves toujours employ es aujourd hui savoir clefs de sol clefs de fa et clefs d ut R guli rement r partis sur les trois degr s F C et G dans l tendue de la gamme les hexacordes permettent de saisir la gamme dans un ordre logique et de la chanter en reconnaissant l emplacement et la propri t des intervalles ton ou demi ton La m thode de solmisation par les hexacordes est ais e retenir et d un usage facilit par le faible ambitus du chant gr gorien Toutefois lorsque cet ambitus d passe la sixte ou lorsqu il y a dans la m lodie un accident on passe un autre hexacorde c est ce qu on nomme une muance 34 Christian Me
82. e L art n est donc pas un signe qui annonce la pr sence d un sentiment pas plus qu il n est un symbole qui le d signe Mais si l art ne d signe rien de ce qui est en dehors de lui m me comment Langer peut elle ensuite 34 Sentiment traduit ici le mot feeling qui pour Langer repr sente tout ce qui rel ve de la vie affective Problems of Art p 15 35 Nous expliquerons davantage la nature de cette analogie dans la section portant sur les principes de la cr ation artistique RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 53 consid rer cette forme d expression comme tant un symbole du sentiment humain C est que dit elle le jeu entre tensions et d tentes qui caract rise la structure de la forme artistique est analogue au jeu entre tensions et d tentes qui caract rise la mani re d tre du sentiment humain M me si l art ne d note pas un sentiment pr cis il en connote cependant les qualit s puisque celles ci sont inh rentes sa forme Music sounds as feelings feel And likewise in good painting sculpture or building balanced shapes and colors lines and masses look as emotions vital tensions and their resolutions feel La forme artistique exprime donc son propre contenu L art est un symbole du sentiment non pas parce qu il nous r f re celui ci mais parce que celui ci est en quelque sorte contenu dans sa forme C est ce qui permet Langer de qualifier ainsi les arts They are
83. e mettre en relation avec les termes qui le d finissent Suivant cette m me d marche nous citerons d abord diverses d finitions que Langer est amen e donner de l art au long de ses ouvrages pour essayer par la suite de cerner la signification des termes utilis s dans ces d finitions Voici donc sept d finitions diff rentes de l art que Langer a formul es 1 Art is the creation of forms symbolic of human feeling 2 Art is the creation of forms expressive of human feeling 3 All art is the creation of perceptible forms expressive of human feeling 4 art is the creation of expressive forms or apparent forms expressive of human feeling 5 Art is the creation of expressive forms visually audibly or even imaginatively perceivable forms that set forth the nature of human feeling 6 The primary function of art is to objectify feeling so that we can contemplate and understand it 7 Only one function belongs to good art alone and is what makes it good the objective presentation of feeling to the beholder s direct perception M me si elles diff rent dans leur formulation ces citations semblent traduire une th orie uniforme et coh rente de l art Dans les cinq premi res qui sont des d finitions proprement 25 Langer Feeling and Form p 80 26 Langer Feeling and Form p 60 27 Langer Problems of Art p 80 28 Langer Problems of Art p 109 29 Langer Problems of Art
84. e du chant aupr s des enfants qu effectue Guido pendant des ann es va lui permettre de mieux cerner leurs difficult s et d y rem dier par des solutions pleinement pratiques mais aussi prax ologiques Deux probl mes principaux se posent cette poque e obligation d apprendre par c ur les formules des chants r unis dans les tonaires recueils o sont class es les formules suivant leur tonalit liturgique e impossible volution de l organum pr misse de la polyphonie qui ne peut v ritablement se construire sans criture musicale Didactique des sciences et des math matiques didactique de la musique Vu les rapports troits qu entretiennent au sein du quadrivium musique math matiques et sciences c est la didactique de ces deux derni res disciplines qui semble tre la plus appropri e pour tudier les ph nom nes transpositifs qui ont conduit l criture diast matique L tude r alis e ici porte sur un objet de savoir issu des savoirs savants l valuation quantitative pythagoricienne de la notion de hauteur qui ne peut tre enseign e sous cette configuration un novice On imagine ais ment qu il est impossible pour un enfant de d buter des tudes de solf ge par l apprentissage num rique du cycle des quintes C est en cons quence suite des m canismes transpositifs que cet objet de savoir va devenir un objet d enseignement sous la forme de la port e diast matique
85. e du terme it is the conceptions not the things that symbols directly mean Le symbole discursif et le symbole non discursif Apr s avoir bien tabli la d finition du symbole Langer en distingue deux esp ces qu elle tudie dans un chapitre de Philosophy in a New Key intitul Discursive and 9 Langer Philosophy in a New Key p 64 10 Langer Philosophy in a New Key p 64 11 D finition du Petit Robert 12 Langer Philosophy in a New Key p 61 40 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Presentational Forms Ce sont ces deux concepts de symbole discursif discursive symbol et de symbole non discursif presentational symbol que nous allons maintenant essayer de cerner Le symbole discursif Par symbole discursif Langer entend le langage sous toutes ses formes Pour qu un symbole soit discursif il doit d abord faire partie d une s rie de symboles dont chacun contient une signification qui est conventionnelle et comprise de tous Langer donne ici l exemple du discours humain dans lequel chaque mot constitue un symbole qui d note un objet au sens large du terme et permet une conceptualisation de cet objet Ces mots ou symboles sont toujours dispos s dans un ordre lin aire unidirectionnel qu on appelle forme propositionnelle Si l on veut comprendre le sens de la proposition il faut d abord comprendre successivement le sens de chacun des mots qui la compose Plusieurs
86. e effects of vocal music on young infants mother tongue versus foreign language Jolan Kovacs Mazza Processus produits et composition musicale assist e par ordinateur Louis Daignault 155 Janvier 1996 29 Janvier 1997 29 41 59 65 104 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Num ro 16 Janvier 1998 Sommaire Appel d article La notion d appui vocal analyse et critique de certaines ambiguit s couramment v hicul es dans la litt rature de la p dagogie vocale Guylaine Tittlit 1 L int gration d un babillard lectronique dans l enseignement universitaire Sylvain Caron 35 Num ro 17 Janvier 1999 Sommaire Appel d article M lodia 3 essai et validation d un syst me conseiller pour l acquisition de trois strat gies d analyse de la m lodie dans un contexte de dict e musicale Judith Cornellier Sanschagrin 1 L coute de la musique haute intensit un aspect de la pollution sonore Renaud Bouillon 39 Elaboration d un programme de piano adapt aux ain s Judith Cornellier Sanschagrin et Francine Dufour 51 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 105 Num ro 18 Janvier 2000 Sommaire Appel d article Pertinence de la recherche en enseignement pour l ducation musicale en milieu scolaire Denis Simard et Clermont Gauthier 1 L oreille absolue analyse historique et psychologique Maria Teresa Moreno Sala Zh Colloque annuel de l cole pr paratoire de musique de l
87. e fruit des grandes ceuvres d art que des grandes conqu tes militaires ou technologiques L art n est certes pas une activit sociale superflue il constitue plut t le c ur m me de toute culture Terminons cette synth se par une citation de Langer qui exprime en une formule saisissante toute la port e de sa th orie esth tique Art education is the education of feeling and a society that neglects it gives itself up to formless emotions 0 CONCLUSION Si nous avons entrepris la pr sente synth se de la pens e de Langer sur le symbolisme artistique c est qu il nous a sembl que cette pens e contenait une solide th orie esth tique sur laquelle on pourrait tayer les bases philosophiques de tout programme d enseignement des arts et de la musique Maintenant que nous avons retrac les grandes lignes de cette pens e une id e principale semble se d gager de notre synth se l art tel que l entend Langer est une forme symbolique par laquelle l homme r ussit objectiver les sentiments humains et sonder les profondeurs m me insoup onn es de la vie affective de l homme Le contact avec l art la fr quentation de l uvre d art enrichissent non seulement la vie des individus mais aussi la vie de toute la soci t Au terme de cette synth se l art nous appara t galement comme un besoin qui pour l tre humain est aussi fondamental que celui de parler Il s ensuit donc que l expressi
88. e la transposition didactique Il faut toutefois garder l esprit que les savoirs savants sont une n crose du magma des savoirs vivants originels en laboration constante d o ils sont extraits En effet de par leur r daction ou leur simple nonciation les savoirs vivants et mobiles du monde des id es vont trouver une r alisation concr te et ainsi s immobiliser ce qui va nous permettre de les d crire Enseignement de la musique en l an mille et guadrivium Les savoirs th oriques des disciplines du quadrivium co ncid rent avec le r veil d une conscience scientifique avec Gerbert moine clunisien dialecticien f ru de th ologie et de sciences nomm pape en 999 Sylvestre II par Othon II Dresser une hi rarchie des disciplines intellectuelles en mettant au sommet celle qui est la plus sp culative comporte un choix d cisif sur la nature des sciences L esprit humain est en outre invit chercher le savoir le plus sublime Cette r orientation est d autant plus acceptable qu elle laisse ce qui est appel par la suite la th ologie la premi re place parce que science du divin C est ainsi qu apr s l tude du trivium grammaire rh torique et dialectique puis du quadrivium arithm tique g om trie astronomie et musique on acc dait celle de la philosophie puis de la th ologie cette poque la g om trie apparut comme le parent pauvre parmi les disciplines du quadriviu
89. e la r alit comme c est le cas par exemple du journaliste mais plut t de composer de fa onner et d organiser l v nement de fa on cr er l apparence d une nouvelle exp rience humaine c est dire une exp rience virtuelle dissoci e de tout lien avec l existence r elle Et ces exp riences virtuelles qui forment les l ments po tiques il les organise de fa on cr er une nouvelle r alit l illusion d une s quence de vie C est donc gr ce ces apparences d v nements qui constituent d ailleurs l abstraction particuli re de l art litt raire que le po te cr e l illusion de la vie The poet s business is to create the appearance of experiences the semblance of events lived and felt and to organize them so they constitute a purely and completely experienced reality a piece of virtual life Et cette illusion de la vie constitue l illusion premi re de toute forme d art litt raire Toute uvre litt raire po me roman nouvelle pi ce de th tre etc qu elle soit inspir e d un v nement r el ou imaginaire constitue en effet une cr ation et cette cr ation le po te la 73 Langer Feeling and Form p 211 74 Langer Feeling and Form p 211 75 Langer Feeling and Form p 211 76 Langer Feeling and Form p 212 72 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE r alise dans le but de pr senter un symbole du sentiment humain Or ce n est pas en rappela
90. e peut tre soumise une utilisation symbolique analogue celle qui est coutumi re au langage Ainsi l audition d une uvre musicale pourrait veiller une r miniscence de nature tout fait extramusicale chez celui qui l coute Mais Langer soutient que dans de tels cas la r miniscence ou quelque autre r action que peut susciter l coute d une uvre prend alors toute la place dans l esprit de l auditeur pour qui la musique ne devient plus qu une toile de fond Or tel n est pas le v ritable r le de l art musical qui consiste plut t pr senter et faire ressentir l auditeur les tensions et les r solutions qui sont pr sentes l int rieur m me de la forme musicale Ces tensions et ces r solutions ne prennent d ailleurs toute leur signification que dans la mesure o elles sont profond ment analogues aux mani res d tre du sentiment humain c est dire de la vie affective A work of art presents feeling for our contemplation making it visible or audible or in some way perceivable through a symbol Artistic form is congruent with the dynamic forms of our direct sensuous mental and emotional life Langer en arrive ainsi une premi re d finition de la musique music is significant form et elle ajoute which they le public can grasp or feel but not define such significance is implicit but not conventionally fixed La musique est donc une form
91. e r futer cette id e courante qui veut que l artiste soit un cr ateur Langer elle m me utilise le mot cr ation dans la plupart des d finitions qu elle applique l art Elle consacre 41 Langer Feeling and Form p 102 103 56 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE en outre une partie importante de son tude sur le symbolisme artistique a rechercher les principes qui guident l artiste lorsqu il cr e une uvre d art Ces principes qu elle cherche d abord pr ciser en tudiant les arts plastiques elle les applique par la suite aux autres m diums d expression artistique Si l artiste est un cr ateur il poss de par cons quent le pouvoir extraordinaire de donner l existence quelque chose qui auparavant n tait pas ce qui quivaut tirer quelque chose du n ant Or comme d ailleurs Langer le remarque le travail de l artiste cr ateur consiste surtout r unir agencer et disposer des mat riaux pr existants dans un ordre nouveau on peut d s lors se demander en quoi ce travail diff re de celui du cordonnier du charpentier ou du cuisinier qui eux fabriquent construisent ou pr parent alors qu on dit de l artiste qu il cr e Pour d montrer la diff rence fondamentale entre ces m tiers et l activit artistique Langer compare la fabrication d un soulier celle d une uvre d art Lorsqu il fabrique un soulier le cordonnier tout comme l artiste fait un agencement
92. e remplit bien son r le que dans la mesure o il permet au sujet qui le re oit de se forger une conception exacte de la chose repr sent e Par exemple la photographie d une personne n est pas un signe puisqu elle n annonce aucunement la pr sence pass e actuelle ou future de la personne qu elle repr sente elle est plut t un symbole puisqu elle permet simplement au sujet de se faire une conception de cette personne Par contre le bruit des pas de quelqu un est un signe et non un symbole 7 Langer Philosophy in a New Key 59 60 8 Langer Philosophy in a New Key 60 61 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 39 puisque ce bruit ne fait qu annoncer la pr sence d une personne Ce qui distingue fondamentalement le signe du symbole c est que le premier a pour fonction d annoncer l objet au sujet tandis que le second a pour fonction de le lui d signer Cette d signation ou d notation pour reprendre l expression de Langer constitue essentiellement la fonction du symbole qui tablit la relation complexe entre lui m me et l objet Le symbole d note l objet Alors que la fonction du signe comme on vient de le voir comprend une relation entre trois termes essentiels soit le sujet le symbole et l objet la fonction de d notation elle qui est propre au symbole implique une relation entre quatre termes le sujet le symbole la conception et l objet Mais le symbole remplit une autre fonct
93. e significative dont le contenu refl te la mani re d tre du sentiment humain Par cette d finition Langer s oppose ceux qui pr tendent que la musique est une forme d expression de soi de la m me fa on que peuvent l tre le rire les pleurs les cris etc L art musical n est pas plus m me de remplir cette fonction dit elle qu il ne l est de jouer le r le de symbole discursif Selon elle en effet il faut tablir une nette distinction entre l expression personnelle proprement dite des motions et le fait de leur repr sentation l int rieur de la forme musicale music is not self expression but formulation and representation of emotions moods mental tensions and resolutions Feelings revealed in music are essentially not the passion love or longing of such and such an individual inviting us to put ourselves in that individual s place but are presented directly to our understanding that we may grasp realize comprehend these feelings without pretending to have them or imputing them to anyone else 19 Langer Problems of Art p 25 20 Langer Philosophy in a New Key p 241 21 Langer Philosophy in a New Key p 222 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 49 Un exemple concret nous aidera a clarifier davantage la position de Langer Si un compositeur entend un cambrioleur dans sa maison va t il pris de panique et de peur sortir son papier musique pour exprimer l motion
94. echerche en ducation musicale est cordialement invit e a faire parvenir sur disquette son texte int gral accompagn d un r sum et d une notice biographique d environ 10 lignes chacun Raymond Ringuette Recherche en ducation musicale Facult de musique Pavillon Louis Jacques Casault Universit Laval Sainte Foy Qu bec GIK 7P4 DATE LIMITE LE 1 JUIN 2004 L article devra porter sur une recherche effectu e qui satisfait aux crit res suivants pertinence et actualit du sujet valeur scientifique de la recherche qualit de la pr sentation et de la structure du texte int gral caract re non mercantile du projet TRANSPOSITION DIDACTIQUE DE LA NOTION MUSICALE DE HAUTEUR DU SAVOIR AU SAVOIR A ENSEIGNER Pascal Beaug Pascal Beaug est professeur de guitare et membre de la SACEM Soci t des auteurs compositeurs et diteurs de musique A la suite d un questionnement personnel sur son m tier il reprend des tudes en sciences de l ducation l Universit de Provence en vue de l obtention du DEA Dipl me d tudes approfondies r alis es sous la supervision du professeur Samuel Johsua didacticien des sciences et des math matiques ces tudes se situent dans le domaine de la didactique de la musique Actuellement il est doctorant l Universit de la Sorbonne en musicologie au sein du groupe de recherche Sciences de l ducation musicale et didactique de la mu
95. elle de la vie affective Or Langer soutient que plusieurs des caract ristiques de la forme musicale s apparentent de tr s pr s celles de la vie affective Par exemple de m me qu en musique on per oit le rythme comme une r currence r guli re d l ments tels que les pulsations les accents m triques les cycles harmoniques etc qui assurent une sorte de cha ne sur laquelle se trame la forme ainsi dans la vie biologique de l homme le rythme se pr sente t il sous la forme d une r currence r guli re de changements physiologiques tels que les battements de coeur la respiration les cycles menstruels etc De m me que dans l uvre musicale le rythme peut tre affect par d autres param tres tels la m lodie l harmonie les nuances etc et devenir plus accentu plus rapide plus lent plus ou moins r gulier ainsi le rythme biologique peut il tre affect par les 18 Langer Philosophy in a New Key p 228 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 47 changements d motions et devenir tant t plus rapide tant t plus lent au gr des hasards de la vie quotidienne On peut voir une autre analogie entre la musique et la vie affective si on tudie le jeu du ph nom ne tension d tente dans l un et l autre domaine En effet la forme musicale vit litt ralement de cette succession d impressions de tensions et de d tentes que cr e l alternance des dissonances et de leurs r solutions
96. ent l objectif d clar de l enseignement En cons quence la dissociation du mod le en concepts r put s ind pendants et que l on met ensuite en relation para t inh rente tout projet didactique c est la d synth tisation du mod les 52 Sur la zone proximale de d veloppement voir Lev Semenovi Vygotski Pens e et langage p 270 et suivantes 53 Joshua et Dupin Introduction a la didactique des sciences et des math matiques p 197 24 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Le concept de hauteur est troitement li aux concepts qui d finissent les sons graves et les sons aigus Concepts d autant plus flous qu ils font appel des m taphores coenesth siques sans spatialisation intrins que mais avec des effets spatialisants m taphores kinesth siques esquisse d une spatio verticalit anthropomorphique des sons sans pr cision g ographique m taphores grammaticales aux rep res s miologiques et s mantiques puissants A ces champs il convient d importer tous ceux issus des concepts de la g om trie discipline indispensable l criture diast matique Il s agit donc d un tissu conceptuel complexe Un tri dans cette pl iade de concepts s av re n cessaire pour rendre transposable le savoir savant Celui ci va donc se synth tiser et perdre de sa vivante complexit Ainsi il va devenir intelligible pour le plus grand nombre et sa transposition didactique va devenir r alisable c es
97. ent de la musique Est ce que a vaut la peine Oui mais condition que Fran ois Baby 39 L enseignement de la musique a t il encore sa place de nos jours Jean Nicolas Boursiquot 45 Encore la peine Quelle peine Chantal Masson Bourque 49 Enjeux et d fis d une cole de musique priv e Danielle Nicole 53 La musique classique une fen tre ouverte sur le bon et le beau Martin Paquet 57 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 107 L enseignement de la musique et quelques concepts actuels en sciences de l ducation Jacques Rh aume Quelques bonnes raisons d enseigner la musique une approche philosophique Denis Simard L enseignement de la musique plus pertinent que jamais Georgette Sinclair Desgagn Compte rendu de la pl ni re Judith Cornellier Sanschagrin VOLET INTERNATIONAL La formation des enseignants de la musique Fran oise Regnard S minaire d esth tique la correspondance des arts Marie H l ne Popelard Annexe 1 douard Manet 1832 1883 Paul Val ry 1871 1945 Laure Muller Annexe 2 Les correspondances sensorielles chez Scriabine Prom th e et Myst re Laure Muller Num ro 20 Sommaire Appel d article Le marteau sans ma tre de Pierre Boulez un essai p dagogique d coute dirig e Martin Le Sage 61 67 13 77 81 83 99 107 Janvier 2002 108 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Quelles sont les raisons invoqu es pour justifier l ensei
98. es rites primitifs Ritual has always been a natural and fertile source of art Its first artistic product is the dance Ecstatic people probably pranced before they danced but the intuitive perception of expressive forms in that prancing invited composition the making of dancef L homme primitif aurait per u le monde qui l entourait comme un royaume peupl de forces mystiques et la danse aurait t pour lui la premi re fa on d objectiver ce royaume domin par des puissances immat rielles Elle va m me jusqu pr tendre que c est gr ce la danse que l homme primitif en serait arriv percevoir la vie comme un tout et non comme une succession de moments Dance is in fact the most serious intellectual business of savage life it is the envisagement of a world beyond the spot and the moment of one s animal existence the first conception of life as a whole continuous superpersonal life punctuated by birth and death surrounded and fed by the rest of nature De plus la danse n aurait t dans ses premi res manifestations qu une esp ce de rituel magique par lequel l homme primitif sollicitait le concours des puissances b n fiques et cherchait conjurer les forces mal fiques Ainsi le danseur se croyant poss d par une force mystique ne se sentait plus responsable de ses gestes c est plut t cette force mystique qui agissait travers lui Mais lorsque l homme est devenu moins superstitie
99. est d ailleurs en 15 Langer Philosophy in a New Key p 191 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 45 cherchant appliquer tous les arts la d finition qu elle avait donn e de la musique que Langer a t amen e par la suite laborer sa th orie esth tique Nous entrons donc dans le vif du sujet de notre essai qui a pour but de faire la synth se de la pens e de Langer sur le symbolisme artistique Musique forme pure On pourrait se demander pourquoi Langer a choisi la musique de pr f rence aux autres arts comme pierre angulaire de sa th orie esth tique La r ponse cette question nous la trouvons dans Philosophy in a New Key lorsqu elle affirme que de toutes les formes d expression artistique la musique est celle dont les l ments sont les plus d nu s de tout symbolisme discursift On comprendra mieux la port e de cette affirmation si on compare la musique aux autres arts La po sie par exemple est le r sultat d une organisation bien particuli re de mots qui pris s par ment sont des symboles conventionnels repr sentant des concepts pr cis Les arts plastiques de leur c t utilisent couramment cela est peut tre moins vrai aujourd hui puisque cette forme d art est devenue moins figurative des symboles conventionnels repr sentant des paysages des personnages des objets r els etc Or les l ments qui constituent la forme musicale sont quant eux non repr sentatif
100. ger qui pr sente l art comme tant the creation of forms symbolic of human feeling c est dire la cr ation de formes symbolisant le sentiment humain Pour reprendre notre exemple l art est donc un symbole qui repr sente le sentiment humain tout comme la mappemonde est un symbole qui repr sente le globe terrestre On aura not toutefois que Langer dans toutes les d finitions de l art que nous avons cit es d elle n accole jamais le qualificatif representative la forme elle utilise plut t celui d expressive Sans doute peut on dire que la mappemonde exprime dans une certaine mesure les caract ristiques des configurations du globe terrestre mais ce faisant on utilise une m taphore qui a pour objet d enjoliver le style L emploi d une figure de rh torique ne peut cependant suffire expliquer pourquoi Langer vite syst matiquement de qualifier la forme artistique de l adjectif repr sentative et qu elle lui pr f re constamment le qualificatif expressive C est que l art comme l entend Langer ne repr sente pas le sentiment de la m me fa on que la mappemonde repr sente cet objet qui lui est ext rieur la terre Langer soutient m me que l art ne repr sente ou ne d signe rien qui lui soit ext rieur il ne rend pas sensible un objet absent Sa fonction consiste plut t pr senter exprimer et rendre sensibles les caract ristiques de sa propre form
101. gnement de la musique dans le syst me scolaire qu b cois Isabelle H roux 17 VOLET INTERNATIONAL Journ es francophones de recherche en ducation musicale 2002 37 Sensibilisation d enseignants de la musique l auto valuation en cours de formation p dagogique initiale Le projet musical et p dagogique champ d initiation Fran oise Regnard et Alain Lamm 39 L ducation musicale en Am rique du Nord et en Espagne deux cheminements contrastants Maria Teresa Moreno Sala 57 Num ro 21 Janvier 2003 Sommaire Appel d article Nouvelle dition lectronique de la revue Recherche en ducation musicale Raymond Ringuette 1 Elaboration de principes sur la mise en forme des messages musicaux dans les syst mes d apprentissage multim dia interactif SAMI en ducation musicale Fr d ric Murray 3 Les Pr ludes pour piano de Claude Debussy une uvre musicale qui favorise le d veloppement musical et pianistique de tout tudiant de niveau universitaire Francis Dub 19 JFREM 2004 41 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 109 Colloque annuel de l cole pr paratoire de musique de l Universit Laval tenu au pavillon Louis Jacques Casault le samedi 12 octobre 2002 Du baroque au contemporain interpr tation et mat riel Compte rendu Jocelyne Lebel Johann Sebastian Bach ou le discours sans parole quelques principes de base pour l interpr tation de ses uvres au piano Vincent Brauer 43 45
102. he de J H Friesen sur la mue vocale chez l adolescent pr sent e par Alice Poulin Recherche de J M Sorensen sur le r le des petits ensembles dans l apprentissage instrumental au niveau secondaire pr sent e par R al Vautour 51 65 45 97 105 117 121 133 96 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE AU QUEBEC Num ro 8 Sommaire Pr sentation Raymond Ringuette Colloque sur la recherche en ducation musicale au Qu bec Allocutions de bienvenue Monsieur Denis Gagnon vice recteur la recherche de l Universit Laval Monsieur Gilles Simard vice doyen a la recherche de la Facult des arts de l Universit Laval Communications L valuation en musique sp cialis e Martine Lepage Enqu te aupr s des finissants de niveau secondaire afin d tablir les circonstances reli es au ph nom ne d abandon des tudes en ducation musicale Denise Jamison Guide p dagogique de l enseignement musical au premier cycle du primaire analyse du d roulement des activit s d apprentissage selon les crit res temporo s quentiels et visuo spatiaux Marie Claude Paquette Description de l volution d une enfant de 6 ans pr sentant des troubles de communication et de comportement dans un programme priv d ducation musicale Chantal B langer Analyse de la situation des arts au primaire dans la r gion 02 Claire Bouchard Janvier 1989 11 15 17 19 21 29 33
103. he mode of Memory the dramatic is the mode of Destiny Ainsi selon Langer l action dramatique n est qu une apparence d action r elle une abstraction de la r alit Par ces mises en situation qu elle qualifie de virtuelles na t l intrigue d une vie virtuelle ce qui constitue on l a d j vu l illusion premi re de l art po tique Et puisque cette vie virtuelle est toujours orient e vers l avenir elle prend l allure 83 Langer Feeling and Form p 307 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 77 d une destin e virtuelle Cette destin e repr sente une pure cr ation une apparence qui constitue l illusion premi re de l art dramatique Langer pr tend aussi que la trag die et la com die ne repr sentent pas l essence de l art dramatique mais ne sont que des moyens que le dramaturge utilise pour construire le drame La com die serait la pr sentation du destin en tant que hasard virtuel Le h ros de la com die tout en tant continuellement d sorient par des v nements fortuits finit toujours par retrouver son quilibre en triomphant de ses m saventures gr ce la ruse la chance l ironie l humour ou le raisonnement philosophique La com die est donc la pr sentation de la vie en tant que jeu contre le mauvais hasard mais un jeu d o le h ros c est dire l homme sort toujours vainqueur Elle est l image du destin en tant que chance virtuelle Par contre alors que la b
104. hymne de sa composition qui soit saphique Des huit syllabes issues des h mistiches de la premi re strophe de ce texte UT RE MI FA SOL LA SAN IO six forment un cryptogramme Les quatre syllabes UT RE SOL IO plac es dans un ordre diff rent donnent le mot RESOLUTIO Signifiant au sens premier la d composition d un tout il sera employ en alchimie pour d signer une des phases de l uvre Plus chr tiennement le SOL d signe le soleil rayonnant par son O central qui correspond l om ga grec Dans I Apocalypse de Jean on trouve trois fois la phrase Je Dieu suis l alfa et om ga Apocalypse I 8 XXI 26 XXII 13 De l ALFA on tire le LA et le FA plac s de part et d autre de l om ga Ce qui replac sch matiquement permet d obtenir le cryptogramme ci contre Si on ajoute la syllabe SAN invers e IO on obtient IONAS symbolisant le mot RESOLUTIO dans le sens d une reconstitution des l ments pour une seconde vie cf l histoire de Jonas aval par la baleine dans la Bible quant au MI restant il est compos de M 1000 et I 1 le plus grand et le plus petit nombre latin comme un condens du macrocosme et du microcosme qui compl tent ainsi l alfa et l om ga Chailley citant Viret 1984 RE le 80 RFA UT IO NAS 31 Jacques Chailley Ut queant laxis et les origines de la gamme p 58 14 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE for
105. ie e La possibilit de d velopper l organum ou diaphonie rest un stade embryonnaire faute de moyens crits et de chantres capables Guido d Arezzo est p dagogue et en cela il vise des objectifs pragmatiques quant la dur e d apprentissage et au rendement optimum n anmoins il est aussi tr s cultiv et ne cesse d inventer de nouvelles m thodes d apprentissage 1 atteint ses buts mais il va plus loin en visant l autonomisation des pratiques musicales gr ce l criture diast matique Il d passe alors le cadre de la p dagogie et par son retour perp tuel aux anciens dans l laboration d outils nouveaux fait figure de savant et de didacticien 25 Isidore de S ville Isidori hispalensis episcopi etymologiarum sive originum libri XX 2 vol d par E M Lindsay Oxford Clarendon Press 1911 L 111 15 1 cit dans Duchez Des neumes 18 port e p 23 26 56 reporter aux concepts piagetiens de l apprentissage Jean Piaget La naissance de l intelligence chez l enfant 12 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE La solmisation Assur ment la plus c l bre invention de Guido d Arezzo elle est expos e dans la lettre au fr re Michaeli Epistola de ignoto cantu La solmisation a deux objectifs majeurs e la p dagogie comme mode d emploi pratique de son syst me de notation par la m morisation de l hexacorde ut la e le pragmatisme car le chant gr gorien
106. ier davantage ce ph nom ne sp cifiquement humain qu est la transformation des impressions sensorielles en symboles il faut au pr alable expliquer ce que Langer entend par le mot symbole Elle pr cise d abord que le mot ne doit pas puiser son sens dans sa qualit m me mais plut t dans sa fonction de sorte que pour arriver d finir un mot avec pr cision on doit le mettre en relation avec les termes qui le d finissent C est partir de ces postulats que Langer d finit le mot symbole qu elle oppose celui de signe 5 Gagnon An Analysis and Evaluation of the Role of Symbol and Semblance in the Philosophy of Art of Susanne K Langer p 120 21 6 Langer Philosophy in a New Key 40 41 38 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Le signe L utilisation du signe serait selon Langer une manifestation tr s primitive d intelligence qu on retrouve aussi bien chez l animal que chez l tre humain Ces signes ont pour fonction d indiquer l existence pass e pr sente ou future d un objet d un v nement d un ph nom ne ou d une condition et servent de stimulus incitant l action le sujet qui les re oit Ils peuvent tre d origine naturelle ou artificielle Donnons comme exemple d un signe naturel la lumi re du jour qui indique que le soleil s est lev et que le moment est galement venu pour l homme de se lever La m me action pourrait tre provoqu e par un
107. imagination ils proviennent plut t soit de la m moire r elle soit de documents qui eux racontent des faits provenant galement de la m moire r elle Mais alors qu entend donc Langer par m moire virtuelle Et en quoi celle ci diff re t elle de la m moire r elle Le Petit Larousse d finit la m moire r elle comme tant la facult de conserver les id es ant rieurement acquises Langer de son c t la d finit plut t comme un m lange confus et d sordonn de souvenirs rest s grav s dans notre conscience et dont la suite historique peut difficilement tre reconstitu e Ce m li m lo de souvenirs constitue d ailleurs le pass personnel de chaque individu Selon Langer lorsque nous faisons la lecture d une uvre litt raire qui utilise la technique narrative nous avons l impression cause de l utilisation du pass grammatical de percevoir une m moire qui est en train de faire revivre pour nous le pass d une vie La m moire ainsi objectiv e devient perceptible pour l entendement Les souvenirs de cette m moire devenue perceptible en plus d tre reli s d une fa on parfaitement logique sont tous pr sent s avec une gale clart dans leurs moindres d tails et semblent contenir les motions et les sentiments m me qui accompagnent les exp riences v cues qu ils repr sentent Or la m moire v ritable n est certes pas aussi bien organis e aussi pr cise et charg e d autant d motio
108. impulsion d exprimer quoi que ce soit n entre en ligne de compte elle prend l exemple du mannequin l objet fabriqu n a rien d une uvre d art Dans toute bonne uvre d art on parle ici de celle qui appartient au plus haut niveau de qualit expressive l artiste doit formuler et rendre perceptible l id e d un sentiment ou d une motion qu il peut avoir v cu imagin ou per u chez quelqu un d autre D s lors on pourrait tre port conclure que le symbole artistique repr sente le sentiment ou l motion en question Cette conclusion serait cependant h tive et nous carterait de la pens e de Langer car l id e d un sentiment exprimer n est qu un point de d part ou pour reprendre l expression m me qu elle utilise une matrice 101 Or m me si cette matrice est souvent l origine d une uvre d art il peut arriver aussi qu elle naisse du travail de l artiste Celui ci en effet tout en manipulant les instruments de son art sans but pr cis voit parfois appara tre dans ses esquisses une id e de sentiment qui vaut la peine d tre explor e et son travail consistera en une mise en forme de cette r v lation de cette id e de sentiment Puisque l id e m re qui donnera peut tre naissance un v ritable chef d uvre appara t souvent l occasion de l observation d un travail qui paraissait inutile Langer en conclut que l artiste ne doit pas a
109. ion que celle de la d notation et c est celle que Langer appelle la connotation c est dire cette propri t qua le symbole de sugg rer ou de transmettre certains attributs ou certaines qualit s qui sont propres l objet qu il d signe Le symbole d note l objet et en connote les qualit s La connotation est donc cette propri t du symbole qui permet au sujet de concevoir ou de conceptualiser l objet d not Par exemple le mot table voque imm diatement dans l esprit de celui qui l entend un objet form essentiellement d une surface plane horizontale g n ralement support e par un ou plusieurs pieds sur lequel on peut poser des objets Le mot table connote donc les attributs particuliers de l objet qu il d signe Un symbole ne devient efficace que dans la mesure o nous nous entendons tous sur le concept qu il repr sente Cependant m me si tout le monde peut s entendre sur le mot table cela n emp che pas que ce concept puisse varier d un individu l autre on peut concevoir une table de style baroque de style qu b cois ou encore une table trois quatre ou cinq pieds etc Ce sont d ailleurs ces variantes dans la conception individuelle des symboles qui font que chaque individu a sa vision particuli re du monde Pour r sumer disons que le symbole tel que le d finit Langer est un v hicule qui nous permet de concevoir des objets dans le sens larg
110. ir une structure semblable celle ci il s ensuit que le symbole discursif tout en tant tr s appropri l expression de la pens e rationnelle est incapable d exprimer le sentiment non plus que toute autre exp rience de la vie subjective Or puisque c est par la transformation de l exp rience sensorielle en symboles qui sont leur tour per us par les sens que l homme arrive la connaissance de la r alit objective le monde qui l entoure Langer soutient que si nous voulons comprendre le domaine de la r alit subjective il est n cessaire que ce domaine puisse s incarner dans des mod les ou des formes symboliques qui soient accessibles nos sens Elle affirme qu il existe 42 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE effectivement des sch mas symboliques autres que le langage discursif capables d exprimer donc de pr senter a nos sens les exp riences de la vie subjective I do believe that in this physical spacetime world of our experience there are things which do not fit the grammatical scheme of expression they are simply matters which require to be conceived through some symbolistic schema other than discursive language Langer qualifie ces sch mas de presentational symbols expression que nous traduirons litt ralement faute de mieux par symboles pr sentationnels parce qu ils d signent des formes qui sont pr sent es nos sens pour tre senties et per ues instantan
111. is jour par une lecture herm neutique des notes sur la port e 54 Sur l laboration de la notion de grave aigu et l pist mologie du param tre de hauteur voir Beaug Un savoir musical la notion de hauteur 55 868986 Un savoir musical la notion de hauteur p 75 77 et Duchez La repr sentation spatio verticale du caract re musical grave aigu p 61 63 56 Joshua et Dupin Introduction a la didactique des sciences et des math matiques p 197 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 25 C est donc apr s un passage dans le champ disciplinaire de la g om trie une nouvelle mod lisation qui est possible Toutefois ce processus ne peut pas reproduire le cheminement historique puisqu il est in vitablement finalis dans un cadre scolaire il s agit de construire une mod lisation pr cise et connue d avance Ce processus cr e finalement un cadre pist mologique artificiel tout fait sp cifique du projet didactique Notion de hauteur et objet de savoir L objet de savoir et la notion de hauteur Pour Johsua et Dupin l objet de savoir est quant lui d finissable dans le domaine du savoir savant c est a dire celui qui est reconnu comme tel par une communaute scientifique Mais m me alors il n est pas enseignable sous cette forme Des m canismes doivent assurer son extraction du domaine savant et son insertion dans un discours didac
112. l arithm tique et de l astronomie Elles forment ensemble un noyau culturel indissociable s appuyant sur l enseignement ternaire nombre cosmos musique L h ritage pythagoricien Depuis Pythagore ces trois l ments sont une seule et unique chose les proportions num riques expliquent le mouvement des astres que l on retrouve dans les intervalles musicaux Pour Platon la cosmologie repose sur l id e que l ordre intelligible de l univers r sulte des proportions num riques et que cet univers sph rique est m par un mouvement uniforme constitu d orbes concentriques o se situent les plan tes les distances entre ces orbites correspondant aux intervalles musicaux Voici ce qu explique Platon dans le chapitre X de La R publique Au milieu de la lumi re on voit le fuseau de la n cessit qui fait tourner toutes les sph res Le fuseau tout entier tourne d un mouvement circulaire Dans l ensemble entra n par ce mouvement les sept cercles int rieurs accomplissent lentement des r volutions de sens contraire celui du tout De ces cercles le huiti me est le plus rapide Sur le haut de chaque cercle se tient une Sir ne qui tourne avec lui en faisant entendre un seul son une seule note et ces huit notes composent ensemble une seule harmonie Aristote rapporte que c est Pythagore que l on doit l affirmation selon laquelle toutes choses sont des nombres et c est la f traktys somme des
113. l art et du langage Langer pense que la premi re forme de r flexion que l homme primitif a pu faire sur le monde ext rieur est n e d images statiques ainsi nomm es parce qu elles ne repr sentent qu un seul concept qui auraient p n tr son esprit par l interm diaire des perceptions sensorielles En regroupant par la suite ces images entre elles d une certaine fa on l homme en serait arriv une vision plus compl te du monde qui l entourait Et ce serait 14 Langer Philosophy in a New Key p 88 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 43 surtout par la pratique du rituel et par la cr ation du mythe que l homme primitif est parvenu ce regroupement d images Le rituel L homme primitif qui ignorait la cause des ph nom nes naturels dont il tait t moin comme par exemple la pluie le tonnerre la maladie la naissance la mort etc aurait eu tendance selon Langer attribuer cette cause des animaux ou des objets familiers de son environnement Ainsi un animal tr s f cond serait devenu l incarnation de la f condit alors qu un animal tueur d hommes serait devenu l incarnation de la mort D autre part l homme primitif faisant peu de distinctions entre r ve et r alit aurait eu tendance attribuer galement des pouvoirs surnaturels sur sa vie des objets ou des animaux dont il aurait t victime dans son subconscient lors de ses r ves Et ces objets ou ces ani
114. l artiste de cette illusion qu est l espace virtuel constitue un des principes fondamentaux de la cr ation artistique Et c est par ce principe que l artiste r ussit abstraire les l ments qui sont per us visuellement de tout lien avec la r alit tangible ce 43 Langer Feeling and Form p 47 44 Langer Feeling and Form p 48 49 45 Langer Problems of Art p 28 29 46 Langer Problems of Art p 29 58 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE qui nous oblige a voir l uvre d art d une mani re diff rente de celle avec laquelle nous voyons un objet ordinaire c est dire sans consid rer sa fonction sa raison d tre son but pratique ou son lien avec les objets qui l entourent Lorsque nous voyons une chaise par exemple nous supposons imm diatement que c est un objet qui sert s asseoir Nous la consid rons peut tre comme faisant partie du mobilier d une salle manger ou comme repr sentative d un style ou d une poque quelconque Or l image d une chaise qui appara t dans un tableau n a aucune signification pratique ni aucune continuit avec l espace r el nous ne pouvons la toucher nous asseoir dessus ni la d placer Elle n est qu un objet virtuel dont la seule raison d tre est de participer la cr ation de l espace virtuel dans lequel elle existe Et cet espace virtuel qui contient cette chaise virtuelle n existe que pour la perception visuelle laquelle nous permet de saisir le conten
115. le l homme aurait tent de comprendre les v rit s fondamentales de la vie Et cette philosophie primitive aurait constitu un m dium favorisant l volution de la pens e rationnelle et du langage Or puisque les personnages du mythe incarnent ou symbolisent des concepts tr s complexes tels que les forces de la nature et l orientation morale humaine Langer pr tend que ces tres surnaturels constituent des exemples de symboles pr sentationnels gt Cette facult de pouvoir ramener des concepts tr s complexes un seul symbole constitue en effet une caract ristique importante du symbole pr sentationnel tel qu il a t d fini Ainsi le rituel et le mythe en plus d tre la source de l volution de la pens e rationnelle et du langage humain auraient aussi t des formes primitives de symboles pr sentationnels LE SYMBOLISME ARTISTIQUE Vers une d finition de la musique Comme nous l avons d j mentionn Langer con oit la musique comme une forme de symbole pr sentationnel particuli rement bien adapt e la repr sentation d exp riences de la vie subjective C est surtout dans les trois derniers chapitres de Philosophy in a New Key et en s appuyant sur ce concept du symbole pr sentationnel qu elle tente de d finir la musique L bauche de la d finition qu elle propose d coule ainsi logiquement de sa th orie du symbolisme que nous venons d exposer C
116. le remplit certaines conditions poss de certaines caract ristiques qui permettent de lui reconna tre valeur de symbole La premi re de ces conditions est que les l ments qui composent l art musical contiennent certaines propri t s qui rendent ces l ments utilisables comme symboles Or Langer soutient que la musique respecte cette condition there is no doubt that musical forms have certain properties to recommend them for symbolic use they are composed of many separable items easily produced and easily combined in a great variety of ways in themselves they play no important practical role which would overshadow their semantic function they are readily distinguished remembered and repeated and finally they have a remarkable tendency to modify each other s characters in combination as words do by all serving each as a context La deuxi me condition qui permet la musique d tre consid r e comme une forme symbolique c est qu il existe une relation connotative entre la forme musicale proprement dite et la forme de la chose dont elle peut tre le symbole relation connotative qui suppose une analogie entre la structure de la forme musicale d une part et celle de l objet au sens large du mot qu elle symbolise d autre part Puisque la musique est un symbole pr sentationnel qui a comme fonction d exprimer le domaine de la vie affective elle doit avoir une structure formelle analogue c
117. les travers d une telle reconnaissance 16 Guido d Arezzo Micrologus p 18 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 9 Las des jalousies que ses d couvertes provoqu rent aupr s des autres moines Guido quitta Pomposa vers 1025 pour la cath drale de Saint Donat 4 Arezzo un autre couvent de l Ordre o l v que Th odald le prit sous sa protection et lui confia l ducation musicale des enfants compos e de l tude du chant et de la th oriel7 C est ici que la th se d velopp e par Mafucci prend toute sa valeur car comme nous l avons dit plus haut comment un moine chass d une abbaye de renomm e si importante que Pomposa se serait vu confier la plus haute charge dans l enseignement musical des enfants si il n y connaissait ni la cit ni personnalit s importantes Vient s ajouter ceci le t moignage du moine b n dictin Sigebert de Gembloux 1030 1112 contemporain chroniqueur et b n dictin lui aussi qui raconte dans son Chronicon Ann e 1028 Guido l Ar tin d une grande renomm e parmi les musiciens tait tr s illustre cette poque en Italie on le pr f rait aux philosophes car les petits gar ons et les petites filles apprenaient plus facilement les nouveaux chants gr ce sa m thode qu travers la voix du ma tre ou l utilisation d instruments 8 Ce texte on le comprend est capital car l enseignement de Guido tait mixte et rend notre propos adapt l enseigne
118. m V arithm tique b n ficiant de l amour pour les nombres h rit de l Antiquit trouvait sa justification dans la Bible Tu Dieu as tout r gl avec mesure nombre et poids Livre de la Sagesse XI 21 L astronomie se concr tisa dans la fixation du calendrier liturgique l ordo et la r daction des trait s de comput pour dater les f tes mobiles 6 Jacques Paul L glise et la culture en occident vol 1 p 280 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 5 L tude du quadrivium s achevait par celle de la musique le plus sublime de ces arts et le couronnement de tous Il s agira bien entendu de la musica speculativa du musicus savante th orique fond e sur les rapports num riques de l arithm tique et non de la musica pratica du cantor r alisation concr te et pratique de la liturgie les deux se trouvant par la force des choses interd pendantes l une de l autre Ce sont les crits de Martianus Capella et de Bo ce avec son De institutione musica qui font r f rence textes auxquels s adjoindront entre autres le Musica enchiriadis et le Dialogus de musica dont les auteurs ne sont pas connus de fa on certaines le De divisione naturae de Jean Scot Erig ne et plus tardivement le Micrologus de Guido d Arezzo Dans le cadre de l enseignement monastique la musique entretient des rapports tr s troits avec les autres disciplines du quadrivium car on ne peut l tudier sans l apport de
119. maux auxquels il attribue d sormais toutes sortes de pouvoirs il les rend responsables des exp riences qui lui causent ses angoisses ses tourments ses joies bref de tout ce qui lui procure des motions vives Ces objets ou ces animaux auraient ainsi perdu leur identit ou fonction propre et seraient devenus non seulement des provocateurs d motions mais aussi des objets sacr s c est dire des instruments l aide desquels l homme primitif tentait d exercer un certain contr le sur les v nements de sa vie Ce sont ces objets sacr s que Langer appelle galement symboles de vie qui auraient donn naissance aux religions primitives Le rituel de ces religions qui aurait d abord t un simple d foulement d motions individuelles devant l objet sacr serait par la suite devenu plus d monstratif au b n fice de la tribu Les gestes et les vocalisations individuels devant le sacr d abord spontan s seraient devenus fixes et conventionnels en tant r p t s par les autres membres de la tribu tel geste ou tel son symbolisant d sormais une pens e ou un tat affectif particulier c est dire un concept quelconque Langer affirme m me que le rituel constituerait une des premi res sources de cette activit essentiellement humaine qu est la conceptualisation Et ce serait partir de cette forme primitive de conceptualisation que la pens e rationnelle et l expression artistique auraient volu Elle aj
120. me d une s rie conjointe de six notes ce qu on appelle un hexacorde Le proc d de la solmisation demeurera en usage jusqu au XVII si cle L acrostiche Ce qui caract rise la solmisation est l emploi des premi res syllabes d un texte a la mani re d un acrostiche Il est vraiment singulier qu deux si cles de distance il Guido ait choisi l un des tr s rares textes liturgiques peut tre m me le seul pour lequel sans que nul n en ait fait la remarque une op ration similaire men e elle aussi par h mistiches avait t tent e Savait il que 1 Ut queant laxis se pr tait cette extraction de syllabes Connaissait il la valeur symbolique de ces syllabes qu il allait comme Paul Diacre d tacher une une du texte Rien n en est dit Mais la coincidence est de taille 2 Ceci semble indiquer que si Guido d Arezzo a r alis sciemment ce choix son rudition est loin d tre galvaud e et sa culture s tendait d autres domaines que celui de la musique De plus il est coutumier de l emploi de l acrostiche 1 l utilise notamment avec les lettres de son pr nom en introduction du Micrologus et du Regulae Musicae Rhythmicae Voyons la d finition que Claude Gagni re donne de cette figure de rh torique Le mot akrostikhis vient de akros qui signifie extr me et de stikhos qui veut dire vers L acrostiche est un po me dont les initiales de chaque vers lue
121. ment scolaire pr sent e par Michel Aucoin 21 Recherche de Mario S Abril sur la polym trie et les chiffres indicateurs pr sent e par Luc Bernard 25 Recherche de Charles H Wood sur l utilisation de stimuli en lecture vue pr sent e par Nicole Delisle 33 Recherche de Gary R Sudano sur la th orie esth tique et l ducation musicale pr sent e par Marie Landry Losier 43 Recherche de Henry H Smith sur l identification auditive et le d veloppement auditif pr sent e par Guy LeFran ois 53 Recherche de Stanley L Schleuter sur les traits de personnalit les aptitudes et la formation musicales pr sent e par Lucie Longpr 6l Recherche de Burton R Hoffmann sur l utilisation de l op ra au niveau primaire pr sent e par Yves Patry 65 L informatique la p dagogie musicale et le laboratoire d informatique musicale de l Universit Laval Yolande P lissier 73 Recherche de Janice K G Hodges sur les aspects p dagogiques du Mikrokosmos de B la Bartok pr sent e par Brigitte Pr vost 85 92 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Num ro 2 Septembre 1983 Sommaire Susanne Langer et le symbolisme artistique essai de synth se Michel Aucoin Introduction La th orie du symbolisme Le symbolisme artistique L illusion principe de la cr ation artistique La puissance du symbole artistique Conclusion Bibliographie Les sources de la pens e de Susanne Langer Jean Claude Paquet L influence de Susanne L
122. ment musical d aujourd hui Les succ s de l enseignement de Guido sont si spectaculaires qu ils parviennent au pape Jean XIX et sur sa demande Guido d Arezzo se rend Rome sans doute en 1028 avec deux dignitaires religieux d Arezzo Cette entrevue est relat e par Guido dans sa lettre crite au fr re Michaeli de l abbaye de Pomposa Epistola de ignoto cantu Le pape Jean qui dirigeait alors l glise de Rome ayant eu vent de notre cole et s tant merveill qu avec notre Antiphonaire les jeunes garcons r ussissaient chanter des m lodies qu ils n avaient jamais cout es m invita aupr s de lui Le pape fut fort r joui de mon arriv e il me parla longtemps et me posa diverses questions et en feuilletant plusieurs fois notre Antiphonaire comme s il eut s agit d un miracle et en r fl chissant sur les r gles crites au d but sans changer de sujet il resta la o il tait assis tant que je ne r alisai pas son d sir en lui apprenant a chanter un verset qu il n avait jamais entendu afin de reconna tre pour vrai et par lui m me la validit de ce qu il avait oui dire Que dois je te dire de plus alors En raison de ma sant fragile je ne pus rester Rome plus longtemps car la chaleur estivale devenait dangereuse pour moi et que je risquais de mourir dans ces lieux mar cageux proches de la mer En fin nous tombames d accord sur le fait que je reviendrais l hiver suivant pour
123. n ph nom ne et cela probablement l occasion d un rituel L homme primitif en r p tant la m me vocalisation chaque fois que le m me ph nom ne se reproduisait aurait finalement associ le son qu il cr ait au ph nom ne naturel qui le provoquait L hypoth se de Langer c est que le processus de la conceptualisation qui caract rise la pens e humaine a d but lorsque l homme primitif a commenc associer ce son au ph nom ne sans que 13 Langer An Introduction to Symbolic Logic p 30 31 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 41 ce dernier ne se produise Ce serait partir de cet humble d but que les langues humaines auraient graduellement volu pour en arriver leur complexit actuelle Le domaine du symbole discursif renferme cependant plusieurs modes d expression autres que celui du discours Ces symboles peuvent en effet prendre la forme de chiffres math matiques de formules scientifiques de codes le code morse par exemple de courbes statistiques etc L quation math matique par exemple est appr hend e de la m me fa on que l est la proposition chaque l ment doit tre compris successivement avant que l on puisse en arriver la compr hension de la formule enti re Le symbole non discursif Passons maintenant au symbole non discursif que Langer appelle presentational symbol Alors que par le symbole discursif l tre humain dispose d un moyen qui lui permet de
124. nflit entre l intuition et le raisonnement discursif C est d ailleurs gr ce l intuition dit elle que la logique elle m me existe Reason is a systematic means of getting from one intuition to another of eliciting complex and cumulative intuitions Elle explique cette affirmation en prenant l exemple du discours le sens d une proposition dit elle merge de l organisation des mots d une fa on spontan e donc intuitive Or tout discours a pour but de construire d une fa on cumulative des intuitions qui sont de plus en plus complexes et le raisonnement n est que le moyen par lequel on 94 Langer Feeling and Form p 374 95 Langer Feeling and Form p 375 96 Langer Problems of Art p 66 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 83 cr e un lien logique entre les intuitions propositions successives d un discours Ainsi l intuition loin d tre en conflit avec le raisonnement en constitue 16 fondement m me L ceuvre d art tout en tant une forme symbolique ne constitue pas comme le discours un syst me conventionnel de symboles Son contenu n est pas non plus divis en unit s distinctes que l individu saisit s par ment L objet d art est plut t un symbole unique et global dont le contenu qui exprime quelque chose de vital d motif et de complexe la fois est pr sent dans une seule image que l individu saisit spontan ment d une seule et m me intuition
125. ns Ainsi cette m moire qui appara t gr ce la forme litt raire n est pas une m moire r elle mais une m moire fictive une m moire virtuelle Et ce pass contenu dans cette m moire Langer pr tend qu il est galement virtuel L crivain cr e ainsi une m moire virtuelle relatant le pass virtuel d une vie virtuelle RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 75 The prose fiction writer like any other poet fabricates an illusion of life entirely lived and felt and presents it in the literary perspective which I have called the mnemonic mode like memory only depersonalized objectified Voyons maintenant comment Langer peut appliquer la th orie expos e ci dessus a la biographie et a l autobiographie puisque ces genres litt raires ont comme objet de rapport des r cits de vies r elles Malgr le fait que ces genres litt raires soient inspir s de la r alit l uvre globale constitue toujours n anmoins selon elle un exemple de pass virtuel Les v nements pr sent s m me s ils sont issus de la r alit ne constituent que le mat riel de base par lequel l illusion d une vie pass e virtuelle est cr e Pour justifier ce raisonnement qui au premier abord semble contenir une contradiction Langer explique la diff rence fondamentale qui existe entre le pass virtuel tel qu il appara t dans la forme litt raire et le pass personnel tel qu il existe dans la m moire de chacun Thi
126. nt des objets des personnes ou des v nements qu il veille ces sentiments mais plut t en cr ant avec des mots une structure ayant une certaine analogie avec la structure m me du sentiment humain A poem always creates the symbol of a feeling not by recalling objects which would elicit the feeling itself but by weaving a pattern of words words charged with meaning and coloured by literary associations akin to the dynamic pattern of the feeling Langer soutient en outre que le fait d organiser les mots dans une structure qui s apparente a la structure dynamique du sentiment humain constitue la fonction premi re de toute forme litt raire All writing illustrates the same creative principles and the difference between the major literary forms such as verse and prose is a difference of devices used in literary creation Nous allons maintenant passer a l tude des divers moyens devices par lesquels les diff rents genres litt raires donnent naissance une forme qui s apparente la forme de la vie du sentiment La po sie lyrique La po sie lyrique qui regroupe les genres issus de la po sie grecque tels que l ode le sonnet l hymne et l l gie est une forme artistique qui exprime un v nement particulier de la vie affective comme par exemple une simple pens e une motion un tat d me ou encore l exp rience intense d une humeur particuli re Ainsi la po sie lyrique es
127. nt musical co ncide toujours avec le d but d un autre ces m mes v nements peuvent aussi se superposer et s entrelacer La trame musicale est ainsi assur e comme c est le cas pour la vie du sentiment par une succession rythmique d v nements temporels Ainsi parce que les v nements musicaux se d roulent de la m me fa on que les v nements de la vie des sentiments la forme musicale donne l impression son audition d tre l image sonore du temps vital subjectif Le r le de l interpr te La musique n existant qu en tant que dur e sonore pose un probl me si on veut la 5 pr senter un auditoire Ce probl me qui n existe pas pour l art plastique c est celui de l interpr tation Langer dit que le compositeur travaille partir d une id e d un tat motif qu il veut exprimer dans une forme sonore destin e des auditeurs Cette id e qui est l id e premi re de la composition musicale elle la qualifie de forme matrice Cette forme matrice donnera naissance dans la mesure o le compositeur ma trise bien son m tier une forme musicale qui est une analogie sonore en puissance du d roulement temporel d un tat motif m me une fois que le travail de partition est termin l uvre musicale n existe encore qu en puissance Pour que cette forme musicale existe 1l est n cessaire de l interpr ter Et c est ici que se situe le r le de l interp
128. objet Une d syncr tisation caract ris e par l extraction du savoir des stades pist mologiques qui ont jalonn son laboration Une d contextualisation identifiant ce savoir dans le tissu des savoirs savants Une d synth tisation dissociant le mod le en concepts distincts permettant d objectiver l enseignement d sir La mise en avant de ces m canismes transpositifs nous conduira l introduction d une didactique propre la musique o seul le param tre de hauteur est ici tudi DES SAVOIRS SAVANTS L ENSEIGNEMENT MUSICAL Savoirs savants et didactique Comment a priori d signer un savoir savant et d terminer les disciplines en contenant Ce d bat est vaste et non r solu chez les didacticiens Chevallard s exprimant sur le sujet pense qu il est mal ais de d cider de ce qui serait savoir et de ce qui ne le serait pas une vision restrictive num rative sanctifi e par une haute culture et relay e par l cole d un monde de savoirs canoniques tel celui des arts lib raux trivium et quadrivium qui longtemps imposa ses d couvertes aux soci t s occidentales s oppose une vision ind finiment suspecte d h r sie culturelle et institutionnelle qui pr tend faire droit aux petits savoirs savoirs populaires savoirs du quotidien ignor s ou d pr ci s savoirs en mergence aussi qui demain peut tre ou sinon apr s demain seront leur tour canonis s
129. oir gr ce des puissances ou des forces invisibles surnaturelles qui agissent travers lui 70 Langer Feeling and Form p 193 71 Langer Feeling and Form p 175 72 Langer Feeling and Form p 174 70 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE De plus pour que le lieu o la danse se d roule devienne le royaume o puissent appara tre ces puissances virtuelles il est n cessaire que tous les mat riaux de la danse la musique le d cor la sc ne le corps des danseurs etc deviennent des abstractions de la r alit Ainsi lib r s de toute fonction pratique ces mat riaux deviennent comme les l ments par lesquels s difie un royaume virtuel peupl de puissances galement virtuelles le tout cr ant une esp ce de monde imaginaire Alors que l homme primitif consid rait les puissances du royaume virtuel de la danse comme de v ritables puissances magiques l homme civilis lui est conscient du fait que ces puissances ne sont que virtuelles ou imaginaires N anmoins la danse des cultures dites civilis es demeure toujours un effort visant cr er un royaume de puissances m me si celles ci sont devenues virtuelles La danse sociale elle m me cr e une force magn tique imaginaire qui semble unir les danseurs dans un monde autre que le monde r el Pour que la danse devienne un spectacle artistique le danseur doit transformer la sc ne pour lui m me et pour son public en une sorte de royaume autonome comple
130. on artistique ne doit pas tre consid r e comme une activit superflue surtout dans le domaine de l ducation mais au contraire comme une activit permettant le plein panouissement du potentiel individuel et social Adh rer la philosophie de Langer c est en effet accepter comme principe fondamental que l ducation esth tique est aussi importante que toute autre forme d ducation 108 Langer Feeling and Form p 396 109 Langer Philosophical Sketches p 84 88 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Puisse notre travail inciter les artistes et les musiciens ducateurs du Qu bec a tudier cette th orie dont l importance et le caract re universel peuvent singuli rement contribuer l enrichissement de l enseignement des arts chez nous R f rences Bufford Samuel L Susanne K Langer s Two Theories of Art Th se de doctorat in dite The University of Texas at Austin 1969 Chronister Floyd Brown The Practical Significance of Susanne Langer s View on the Emotion Intellect Dilemma in Music Education A Philosophical Analysis and Appraisal Th se de doctoral in dite University of Kansas 1969 Curran Trisha A Theory of Film Criticism Derived from Susanne K Langer s Philosophy of Art Th se de doctorat in dite The Ohio State University 1978 Engle Bethany W The Implications of the Philosophy of Susanne K Langer for Art Education Th se de doctorat in dite The
131. onne fortune constitue le futur virtuel cr dans la com die la fatalit est le futur virtuel cr dans la trag die La trag die repr sente en effet l homme en face des exigences in vitables de la vie c est dire l homme luttant contre son destin L action de la trag die c est le h ros utilisant tout son potentiel et l puisant au cours de la pi ce La trag die repr sente ainsi la vie qui cro t qui atteint son apog e qui d cline et qui meurt Elle est donc une repr sentation de la vie dans sa totalit Langer r sume ainsi la diff rence qu elle tablit entre la com die et la trag die Tragedy is the image of Fate as comedy is of Fortune Their basic structures are different comedy is essentially contingent episodic and ethnic it expresses the continuous balance of sheer vitality that belongs to society and is exemplified briefly in each individual tragedy is a fulfillment and its form therefore is closed final and passional 4 L illusion seconde Apr s avoir montr comment l artiste cr e une illusion premi re qui est sp cifique chaque m dium d expression artistique Langer affirme qu il existe galement en art des illusions qu elle qualifie de secondes Ces illusions tout en tant moins videntes que illusion premi re se d c lent toutefois par l analyse Par exemple alors que le temps virtuel constitue l illusion premi re de l art musical les sons les silences le
132. ophical Sketches Ainsi dans Feeling and Form elle affirme que si nous voulons comprendre le lien qui existe entre l art et l exp rience v cue il est d abord n cessaire de comprendre l importance du rapport qui existe entre le sentiment et le principe de la vie ou de la forme organique c est dire de la forme qui r sulte d une activit organique comme par exemple la forme du corps humain Elle distingue ici les quatre attributs qui caract risent toute forme de la vie 1 la vie est dynamique et sa continuit est assur e par des changements perp tuels 2 elle est une forme organique dont les parties les organes vitaux sont des centres d activit interd pendants 88 Langer Feeling and Form p 369 89 Langer Feeling and Form p 370 80 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 3 elle est un syst me global le corps qui est maintenu gr ce des processus rythmiques tels que battements de c ur ondes c r brales respiration etc 4 et finalement elle est r gie par la loi de la croissance et de la d g n rescence Langer soutient en effet que les caract ristiques de nos d sirs de nos sentiments de nos motions bref de tout ce qui rel ve de notre vie affective et qui constitue galement le contenu de l uvre d art comportent une certaine analogie avec les caract ristiques de la forme organique D apr s la th orie de Langer il existerait m me chez les formes de vie tr s l men
133. organique et que tout organisme a besoin d une forme pour exister Et cette forme ne peut tre difi e et conserv e que dans un environnement que Langer qualifie d espace vital Elle d crit d ailleurs ainsi l existence de tout organisme vivant they build themselves up deriving matter from their chance environment and their parts are built to carry on this process as it becomes more complex so the parts have shapes necessary to their respective functions yet the most specialized activities are supported at every moment by the process which they serve the life of the whole It is the functional whole that is inviolable Break this and all the subordinate activities cease the constituent parts disintegrate and living form has disappeared gt Ainsi une fois mise en mouvement la vie prend in vitablement certaines formes qui sont n cessaires l exercice des fonctions vitales et ces formes de la vie ne peuvent exister que dans la mesure o un environnement un espace vital leur fournit les l ments dont ces fonctions biologiques ont besoin pour entrer en jeu Or m me si une sculpture n a rien d organique Langer pr tend n anmoins que sa forme est analogue a la forme m me de la vie Only its form is the form of life and the space it makes visible is vitalized as it would be by organic activity at its center It is virtual kinetic volume created by and with the semblance of living form
134. oute que dans le cas o le geste rituel est accompli dans le but de rendre perceptible un tat affectif il ne constitue pas l expression spontan e de cet tat mais plut t son expression logique le geste n tant pas le r sultat de l motion v cue mais plut t le r sultat de l motion imagin e Si le symbole pr sentationnel est une expression logique du sentiment humain et si le geste rituel est aussi une expression logique du sentiment humain il s ensuit que le geste rituel est un symbole pr sentationnel 44 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Le mythe Alors que le rituel est issu du r ve le mythe selon Langer aurait volu a partir des contes qui tireraient leur origine des fantaisies conscientes Ces contes qui sont des r cits d aventures imaginaires destin s distraire auraient eu pour but la satisfaction personnelle du conteur Or partir du moment o les sujets de ces r cits deviennent plus fabuleux mettant en sc ne des tres incarnant sous une forme symbolique les forces de la nature et les aspects de la condition humaine nous assistons selon Langer la naissance du mythe Ces mythes ne repr sentent plus un monde imaginaire ou fantaisiste mais sont plut t un moyen par lequel l homme exprime la dualit de son existence c est dire le conflit entre ses aspirations profondes et ses limites Le mythe constituerait en outre une forme de philosophie primitive gr ce laquel
135. philosophie cart sienne l empirisme l id alisme le r alisme la ph nom nologie l existentialisme et le positivisme Dans les pays industrialis s cette volution co ncidait avec la naissance de la culture scientifique dont les assises reposent sur la seule r alit physique c est dire celle qui est l objet de la perception sensorielle Cette culture parce qu elle r duit la connaissance la simple somme des exp riences sensorielles se trouve ainsi d daigner la m taphysique Or parall lement au progr s de cette culture scientifique continuent d voluer les math matiques discipline qui contrairement la science ne repose pas sur l exp rience sensorielle mais plut t sur le symbole consid r comme repr sentation de l abstraction Et parce que la recherche scientifique a d pour se d velopper faire de plus en plus appel aux principes math matiques cette n cessit a eu comme cons quence d amener graduellement 1 Cet essai a t publi une premi re fois dans la pr sente revue alors qu elle portait le titre de Cahiers d information sur la recherche en ducation musicale n 2 septembre 1983 5 112 34 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE la m thode scientifique largir ses pr occupations du champ de l observation empirique celui de la traduction et de l interpr tation de symboles primaires symboles qui repr sentent autre chose en vertu d une correspondance Cette
136. posa A contrario Angelo Mafucci d montre que Guido est natif d Arezzo qu il y a re u son enseignement musical l cole des clercs dont il devint au bout de dix ans cantor puis y fut ordonn sous diacre L ins curit d Arezzo cette poque l envie de d velopper plus encore ses recherches musicales ainsi que le d sir de qui tude pousseront Guido quitter ce lieu pour la prestigieuse abbaye de Pomposa ajoutons que la notori t acquise Arezzo sera suffisamment grande pour qu il puisse y retourner apr s son chec Pomposa Quoiqu il en soit c est l abbaye romane de Pomposa d ob dience b n dictine que Guido passera l essentiel de son existence Pomposa est cette poque au fa te de son rayonnement mat riel intellectuel et spirituel profitant pleinement de la r forme monastique l instar de l abbaye de Cluny b n dictine elle aussi Affranchie de la tutelle de Ravenne de Ferrare et de Pavie villes proches et influentes au pass glorieux Pomposa poss de de nombreuses terres des dizaines d glises et son abb rend la justice civile Sa prestigieuse biblioth que attire les rudits et sa dimension religieuse fait d elle une des r sidences favorites d Othon III troisi me empereur du Saint Empire Germanique de 903 1002 Pomposa a t construite sur une le fluviale du P et il est ais de penser que cet environnement paisible est favorable l tude et
137. qu il ressent Peu probable Il aura plut t une foule de r actions physiques et motives qui seront une v ritable expression de soi Par la suite le souvenir de l exp rience lui inspirera peut tre la cr ation d une uvre musicale Mais puisque l motion provoqu e par l incident est pass e l uvre ne pourra pas tre consid r e comme l expression de cette motion Le compositeur parfaitement ma tre de lui m me va plut t cr er d une fa on logique une forme musicale dont la structure sera analogue la mani re d tre de l motion qu il se rappelle avoir v cue De son c t l auditeur l coute de cette composition ne sera pas non plus pris de peur ou de panique mais ressentira ou percevra une forme renfermant des tensions qui s apparentent une motion vive sans qu il puisse pour autant d finir la nature exacte de cette motion La position de Langer est claire la musique n est pas l expression motive du sentiment mais son expression logique son r le n est pas de l exprimer mais d en r v ler la nature m me Ce qui l am ne d finir galement l art musical comme une repr sentation de la morphologie du sentiment Telle est selon elle la v ritable fonction de la musique consid r e en tant que forme significative Mais sur la base de cette d finition de quels crit res disposons nous maintenant pour juger de la qualit de la musique Langer r
138. quer que si ce retour est bien effectu la notation diast matique n est pas stigmatis e par celui ci et ce n est pas en visualisant une gamme que l on peut calculer le cycle des quintes ou trouver l endroit o se trouvent les demi tons si on ne le sait d j Donc il y a de fait un loignement par rapport aux savoirs savants On peut aussi constater que les errances pist mologiques qui ont conduit cette notation n apparaissent pas non plus la lecture de la musique sur la port e Il y a donc eu une v ritable d syncr tisation du savoir Il est noter que les l ves prouvent les m mes difficult s pist mologiques cerner les notions de hauteur par le tri que peut en effectuer la notion de grave et d aigu Il devra 50 Joshua et Dupin Introduction a la didactique des sciences et des math matiques p 195 51 Joshua et Dupin Introduction a la didactique des sciences et des math matiques p 195 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 23 alors s op rer dans la classe une resyncr tisation de ces savoirs une reconstruction pist mologique personnelle de ceux ci D contextualisation L objet d enseignement n est pas toujours clairement identifiable dans les savoirs savants il devient alors le fruit d une r flexion sur un probl me ici celui de la hauteur dans un contexte pr cis Il faut donc reconstruire cet objet par une recherche pist mologique afin d viter d inutiles tr
139. quoi suivant sa recherche de la simplicit num rique c est le rapport 3 qui va tre utilis C est dire que si on tend une corde accord e en uf on obtiendra un sol par division de la corde ses deux tiers En poursuivant ce type de division on d termine ainsi successivement r la mi si En inversant le rapport on trouve le fa la quinte inf rieure du do de d part ce qui revient une fraction de 4 3 On trouve ainsi toute la gamme dans l utilisation de la t traktys vue plus haut ce qui a du tre la justification souveraine de leur d couverte pour Pythagore et ses disciples ceci fit d une th orie apparemment cosmogonique une loi musicale puis La Loi laquelle on ne d rogera plus jusqu au XV si cle Cet empilage de quintes pures permet en prenant le do comme r f rence de donner les rapports de fr quences suivantes 3 2 3 2 3 2 3 2 3 2 3 2 Do Sol R La Mi Si 1 3 2 3 2 3 2 3 2 3 2 Fa 2 3 En repla ant ces notes dans l ordre de leurs valeurs croissantes l int rieur d une m me octave par la puissance de deux n cessaire on obtient les intervalles suivants 1 Do 9 8 81 64 4 3 3 2 27 16 243 128 2 R Mi Fa Sol La Si Do 9 8 9 8 256 243 9 8 9 8 9 8 256 243 Les intervalles purs sont donc le ton soit 9 8 qui est une seconde pure la quarte soit 4 3 la quinte soit 3 2 9 Jean Lattard Musique gammes et temp raments p 1 22 RECHERCHE EN
140. r te qui consiste rendre cette forme musicale perceptible au public T che tr s d licate parce que s il veut tre en mesure de rendre l id e du compositeur c est dire l id e du sentiment que celui ci a voulu exprimer l interpr te doit percevoir d une fa on intuitive le contenu expressif de l uvre en puissance Il ne doit jamais se servir de la partition dans le but d exhiber ses sentiments personnels Il doit plut t confondre ses propres sentiments avec ceux que lui sugg re la partition et cr er ainsi un symbole audible de la mani re d tre du sentiment humain que le compositeur a voulu exprimer 66 Langer Feeling and Form p 130 131 68 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE La v ritable interpr tation musicale demeure n anmoins un acte aussi cr ateur que l est la composition Real performance is as creative an act as composition just as the composer s own working out of the idea after he has conceived the greatest movement and therewith the whole commanding form is still creative work The performer simply carries it on Ainsi l interpr te compl te t 1l l uvre musicale en la transposant du niveau de la pens e telle qu elle existe dans la partition au niveau de l expression sonore physique La danse puissances virtuelles Langer pr tend que de tous les arts la danse est celui dont l origine remonte le plus loin dans le pass Cette forme artistique proviendrait d
141. ra t selon elle grace la disposition et a l organisation particuli re que l artiste fait des l ments qui constituent cette image lignes contours masses de couleurs etc Plastic art like all other art exhibits an interplay of what artists in every realm call tensions The relations of masses the distribution of accents direction of lines indeed all elements of composition set up space tensions in the primary virtual space Every choice the artist makes the depth of color the technique smooth or bold delicately suggestive full and luminous every such choice is controlled by the total organization of the image he wants to call forth Not juxtaposed parts but interacting elements make it up Their persistent contrast affords space tensions but what unites them is space resolution Ainsi l espace virtuel d une peinture se caract rise par un jeu d quilibre et de d s quilibre d loignement et de rapprochement entre ses l ments constitutifs Et ce jeu cr e selon Langer une illusion de tensions spatiales qui se r solvent dans l image virtuelle globale Or puisque ce jeu entre tensions et d tentes est le principe m me qui r git la vie du sentiment l artiste puise les id es qui inspirent l organisation des l ments de son tableau m me le spectre des motions En outre parce que les tensions et leur d tente existent simultan ment dans l espace virtuel du table
142. re qu en tant qu l ments de la composition de cette uvre qui elle est cependant prise dans son ensemble et per ue comme un tout indivisible Langer r sume ainsi ces deux fonctions du symbole qui sont simultan ment pr sentes dans l uvre d art The symbol in art is a metaphor an image with overt or covert literal signification the art symbol is the absolute image L objectivation du sentiment Nous sommes maintenant en mesure de comprendre ce que Langer entend dans les deux derni res d finitions par l expression objectivation du sentiment L artiste par l interm diaire du symbole artistique dont la forme est analogue celle du sentiment humain rend ce sentiment cette r alit subjective int rieure susceptible de contemplation de perception et m me d tudes objectives de la part de celui qui le per oit beholder L artiste objective donc ainsi le sentiment il le rend perceptible l int rieur m me de la forme qu il cr e L art nous r v le donc quelque chose de tout fait spontan et subjectif tout en tant une forme d expression logique et objective comme nous allons le voir Langer consid re l art comme tant une forme d expression logique et objective avons nous dit Cela tient non seulement l analogie ou au lien logique qu elle voit entre la forme esth tique et celle du sentiment humain mais aussi parce qu elle oppose le concept d expre
143. rie aux diff rents domaines de l ducation artistique La tendance actuelle au Canada et aux tats Unis qui vise rendre l ducation musicale la fois plus fonctionnelle et plus humaniste est sans doute attribuable en partie l influence de Susanne Langer En effet l un ou l autre de ses ouvrages figurent habituellement parmi les lectures exig es dans les cours offerts par les universit s et qui portent sur la philosophie de l ducation ou sur les fondements et principes de l enseignement de la musique But et plan de l essai Le pr sent essai a pour but de retracer travers les principaux ouvrages de Susanne Langer l essentiel de la pens e de cette philosophe sur le symbolisme artistique Cet essai ne prendra donc pas la forme d une critique ou d une analyse mais bien celle d une synth se qui sera faite partir des ouvrages dans lesquels Langer aborde les probl mes de l art il s agit notamment de Philosophy in a New Key Feeling and Form et Mind An Essay on Human Feelings Si les autres crits de Langer n ont pas t retenus tout comme d ailleurs certains chapitres des ouvrages mentionn s pr c demment c est pr cis ment parce qu ils traitent de sujets autres que l art 2 Le d veloppement de ce courant est bien d crit dans la th se de Lorraine M Gagnon An Analysis and Evaluation of the Role of Symbol and Semblance in the Philosophy of Art of Susanne K Langer p 12 2
144. rsitas Gregoriana 1970 Light Lissa W Formalism Expression Theory and the Aesthetics of Susanne Langer Th se de doctorat in dite University of New York 1980 Lust Marianne E Form into Feeling Susanne Langer s Philosophy of Art as Theoretic Basis for a Humanistic Education Th se de doctorat in dite Boston University School of Education 1979 Papageorgopoulos Menos A The Language of Tragedy An Essay on the Tragic Form by Means of a Critical Analysis of Susanne K Langer s Theory of Expression Th se de doctorat in dite The Pennsylvania State University 1973 Phelan Cecile M The Influence of Susanne K Langer s Symbolic Theory on Aesthetic Education Th se de doctorat in dite Temple University 1972 Tromble William W The American Intellectual and Music An Analysis of the Writings of Susanne K Langer Paul Henry Lang Jacques Barzun John Dewey and Leonard Bernstein with Implications for Music Education at the College Level Th se de doctorat in dite The University of Michigan 1968 Wade Ralph E Susanne K Langer s Musical Aesthetics with Implications for Music Education Th se de doctorat in dite Indiana University 1965 SOMMAIRE DES NUM ROS 1 A 21 DE LA REVUE CAHIERS D INFORMATION SUR LA RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Num ro 1 Septembre 1982 Sommaire Pr sentation Lucien Brochu 5 Recherche de Howard G Tappan sur le chant choral et le rende
145. s Malgr le fait que le langage discursif constitue le mat riau de base avec lequel le po te fa onne son uvre ce que celui ci cr e si l on suit l id e de Langer rel ve de l imaginaire du non discursif what he creates is not an arrangement of words for words are only his materials out of which he makes his poetic elements Et elle ajoute He has made an illusion by means of words Or de 18 m me fa on que dans la peinture l image virtuelle surgit grace l arrangement particulier que l artiste tire des couleurs de m me aussi l illusion po tique na t de l arrangement particulier que le po te fait des mots Cette illusion ou cette apparence n est pas selon Langer une repr sentation de la r alit mais plut t comme d ailleurs l image virtuelle d un tableau une apparence pure c est dire une abstraction de la vie r elle Et ce qui appara t dans l art litt raire comme tant une cr ation du po te est une apparence d v nements de personnages de r actions motionnelles d exp riences de lieux ou de conditions de vie Cette apparence que cr e le po te constitue l l ment de base de l art litt raire M me si cet l ment peut tre tir de la vie r elle le po te pour transformer un v nement v cu en l ment po tique doit l abstraire de son lien avec la r alit La fonction du po te n est donc pas de rapporter les v nements d
146. s un son un silence une formule rythmique une nuance un accord ne repr sentent aucune image aucune id e aucun concept pr cis Music on the other hand is preeminently non representative It exhibits pure form not as an embellishment but as its very essence we can take it in its flower for instance German music from Bach to Beethoven and have practically nothing but tonal structures before us no scene no object no fact Ainsi selon Langer la forme musicale est essentiellement une forme pure d pouill e de tout symbolisme discursif puisque les l ments m mes qui la composent ne repr sentent aucun concept pr cis Musique symbole pr sentationnel Cet tat de choses n implique pas cependant que Langer accorde a la musique un statut sup rieur celui des autres formes d expression artistique Elle pr tend plut t que de tous 16 Langer Philosophy in a New Key p 209 17 Langer Philosophy in a New Key p 209 46 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE les arts la musique est celui dont les l ments sons rythmes nuances etc sont les plus d gag s de symbolisme conventionnel Ce qui n est pas le cas des mots dans un po me et des sc nes ou des personnages repr sent s dans une peinture La musique n est donc pas une forme de symbolisme discursif mais plut t un symbole pr sentationnel De toute fa on elle est consid r e comme un symbole Cela suppose qu el
147. s dans un sens vertical composent un nom que ce soit celui de l auteur ou du d dicataire moins que ce ne soit un mot cl en rapport avec le sens de l uvre Cette contrainte suppl mentaire que s impose le po te conf re son uvre une troisi me dimension l horizontalit du vers et la profondeur du texte l acrostiche vient apporter la verticalit gt gt Ici aussi la co ncidence est de taille et cette dimension est trop importante musicalement pour que Guido d Arezzo y ait recours accidentellement car c est cette id e m me de verticalit qui le conduira l criture diast matique 32 Chailley Ut queant laxis et les origines de la gamme p 58 59 33 Claude Gagni re Pour tout l or des mots p 28 29 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 15 Le syst me des hexacordes Les hexacordes sont une suite de cing notes cons cutives dispos es sur une chelle diatonique Dans l chelle alphab tique de F sol ee mi se placent sept hexacordes A 8 C D E WF G a c d e f g aa bb bb dd ee ut r mi fa sol la ut r mi fa sol la ut r mi fa sol la ut r mi fa sol la ut r mi fa sol la ut r mi fa sol la ut r mi fa sol la Les hexacordes dont l uf correspond un G ou g sol de l chelle alphab tique sont dits par b carre ceux dont l uf correspond un C c ou cc do sont dits par natur
148. s famili res telles que la sonate le madrigal le rondeau etc en po sie la ballade l l gie le sonnet etc Or ce n est pas cette fonction que Langer attribue au mot forme dans les d finitions de l art cit es ci dessus Elle lui accorde la fois ce sens courant de la configuration d un objet et une signification plus abstraite qu elle explique ainsi Form in its most abstract sense means structure articulation a whole resulting from the relation of mutually dependent factors or more precisely the way that whole is put together Lorsqu il cr e une uvre d art l artiste proc de une mise en forme en r unissant des l ments qui taient au pr alable ind pendants les uns des autres Si l on s interroge sur la raison d tre de cette mise en forme que constitue la cr ation artistique voici la r ponse qu apporte Langer la forme artistique est un symbole et tout symbole permet la perception de choses qui ne peuvent tre per ues directement par nos sens Elle prend comme exemple une mappemonde Celle ci repr sente d une fa on symbolique le globe terrestre qui cause de ses dimensions ne peut tre per u par le sens de la vue Mais pour que la mappemonde soit une repr sentation symbolique de la terre il doit exister un lien logique une certaine analogie entre la structure de la carte et la structure m me de la terre Effectivement cette analogie existe dans la relation qu on peut
149. s les exemples 1 et 2 EXEMPLE 1 Notation alphab tique exemple tir du Micrologus Guido d Arezzo 1784a p 12 L gende jaune rouge d EXEMPLE 2 Notation alphab tique neumatique l mentaire punctum ici simplifi e L gende jaune rouge Les lignes de couleurs permettent de mieux situer l emplacement des demi tons mi fa et si do directement plac s sous elles 39 On attribue aussi Guido d Arezzo 18 main guidonienne proc d chironomique et mn motechnique des hexacordes mais cette paternit est fortement contest e par les musicologues et d ailleurs Guido n en fait pas mention dans ses crits 18 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE ANALYSE DE LA TRANSPOSITION DIDACTIQUE DE LA NOTION DE HAUTEUR EN MUSIQUE Transposition didactique et travaux de Guido d Arezzo Les travaux de Guido d Arezzo rentrent ils dans le cadre d une transposition didactique Un projet d enseignement Tout projet social d enseignement et d apprentissage se constitue dialectiquement avec l identification et la d signation de contenus de savoirs comme contenus enseigner Guido d Arezzo a fait le choix comme 1 autorise la discr tion b n dictine d enseigner le chant aux enfants Comme mes dispositions naturelles et l exemple des gens de bien me rendaient plein de z le pour l int r t commun je choisis parmi d autres possibilit
150. s past however which literature engenders has a unity that actual personal history does not have for our accepted past is not entirely experiential Like our apprehensions of space of time and of the forces that control us our sense of the past derives from memories mixed with extraneous elements assumptions and speculations that present life as a chain of events rather than as a single progressive action In fiction however there is nothing but virtual memory the illusion of life must be experiential through and through Et puisque la structure du pass virtuel tel qu il apparait dans toutes les formes narratives incluant la biographie l autobiographie et m me le r cit historique est toujours la m me Langer en conclut que tous ces genres litt raires pr sentent un pass fictif lequel est une cr ation de l auteur Le pass virtuel qui appara t gr ce la m moire virtuelle constitue ainsi le mode particulier de vie virtuelle qui est pr sent dans la litt rature narrative en tant qu illusion premi re de cette forme d expression artistique L art dramatique la com die et la trag die De la m me fa on que la sculpture repr sente une expression particuli re d art plastique le drame repr sente une expression particuli re d art litt raire Le drame cr e en outre un mode particulier de vie virtuelle drama presents the poetic illusion in a different light not finished realities or events
151. s sur la toile n ob issent pas aux crit res d objets concrets ordinaires Nous ne pouvons pas les toucher en mesurer la profondeur ou encore les peser Ce que nous contemplons n est qu une vision pure une apparition un espace virtuel gt Ce concept d espace virtuel Langer l emprunte au domaine de l optique cette branche de la physique qualifie en effet d espace virtuel l image qui appara t sur la surface d un miroir parce que l impression d espace et de profondeur qui s en d gage n est qu illusoire L espace ainsi que les objets qui y sont contenus ne sont pas r ellement pr sents l int rieur du miroir Cette illusion spatiale est toutefois le r sultat de la r flexion d un espace r el et ne peut tre consid r e comme une cr ation tandis que l espace virtuel qui appara t dans un tableau n est pas d un espace r el qui y serait r fl chi rien dans l espace r el le monde physique n est reli directement l espace virtuel qui appara t sur la toile Cette illusion spatiale cette image virtuelle est quelque chose que cr e l artiste The canvas existed before the pigments existed before they have only been moved about arranged to compose a new physical object But the picture the spatial illusion is new in the sense that it never existed before anywhere not did any of its parts The illusion of space is created La cr ation par
152. sicale pourrait g n rer le m me refus d une partie de la noosph re que celui suscit par l introduction des math matiques modernes dans les ann es 7063 V ritable outil g n rique de la musique l criture diast matique reste donc actuellement sans concurrence et a re u l appui de tous les grands compositeurs Mais comme le dit Harry Halbreich le rationalisme de type cart sien ayant atteint sans doute ses limites c est l autre moiti de notre cerveau encore largement en friche qui va tre amen e se d velopper suscitant une musique d une nouveaut et d une modernit que nous ne pouvons pas m me encore soup onner Halbreich64 Didactique de la musique et didactique du solf ge En tudiant la notion de hauteur nous nous int ressons plus la didactique du solf ge qu une didactique g n raliste de la musique Il est un point souligner le solf ge repose principalement sur des th ories musicales donc requiert des connaissances plut t proches d une didactique issue de mati res scientifiques m me si comme nous l avons vu cette 63 Chavallard La transposition didactique 64 Harry Halbreich Paysage apr s la bataille 30 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE scientificit est confront e des notions conceptuelles parfois puissantes Nous sommes dans l tude du solf ge face des savoirs pour la plupart quantifiables donc plus facilement identifiables En effe
153. sion artistique 50 Langer Feeling and Form p 65 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 61 Tout comme l artiste peintre cr e un espace virtuel illusion premi re du m dium d expression qu il utilise ainsi les sculpteurs les musiciens les po tes etc cr ent ils chacun une illusion qui est propre leur m dium d expression respectif Et comme ces diverses formes d illusions premi res sont de nature diff rente c est partir de ces crit res que Langer distingue quatre grandes cat gories d art e l art plastique qui inclut l art pictural la sculpture et l architecture la musique la danse e l art litt raire gt Cette derni re cat gorie Langer la d signe par le mot poesis que nous traduisons naturellement par po sie mais qui d apr s son tymologie grecque poien faire poiesis cr ation englobe tous les genres de cr ation litt raire y compris l art dramatique La sculpture et l architecture deux autres formes d espace virtuel De m me que l art pictural a pour effet de lib rer notre perception visuelle de toute attache avec le monde pratique nous proposant plut t de voir l image virtuelle qui constitue son illusion premi re de m me les autres cat gories d art lib rent elles chacune leur propre mode de perception de la r alit et l orientent elles vers un monde virtuel qui constitue leur illusion particuli re Langer aborde l tu
154. sique dirig par le professeur Jean Pierre Mialaret R sum La rationalisation de la notion de hauteur en musique puis sa r alisation sur la port e diast matique vers lan mille semblent tre au moins en partie le fait d un moine b n dictin Guido d Arezzo 991 1033 l instar des recherches effectu es en didactique des math matiques ce savoir musical la notion de hauteur par son criture sur la port e accomplit le premier maillon de la transposition didactique qui permet au savoir savant de devenir un savoir enseigner utilisable lors de l apprentissage d une discipline ici la musique Plusieurs transformations que l on nomme m canismes transpositifs vont tre ainsi mises jour effets dus la noosph re d personnalisation d syncr tisation d contextualisation d synth tisation Ceci nous conduira identifier de nouvelles notions propres une didactique de la musique INTRODUCTION C est la rationalisation de la hauteur et sa r alisation crite par le syst me de la port e diast matique qui nous int resse ici Elle est troitement li e aux d couvertes d un moine b n dictin Guido d Arezzo 991 1033 qui ponctue ses crits par d incessants retours aux savoirs que les didacticiens nomment savoirs savants et qui lors de la 1 Au sein de cet ordre la discr tion b n dictine permettait aux moines de se consacrer plus attentivement
155. soit les consonances de l alternance des accelerandi et des ritardandi de celle des crescendi et des decrescendi de toutes celles enfin qu utilisent les techniques de composition ou d interpr tation De leur c t les motions sont galement caract ris es par un va et vient constant entre tension et d tente car elles ne sont jamais parfaitement stables mais oscillent continuellement entre deux extr mes pour devenir de plus en plus ou de moins en moins vives Toutes ces analogies qui associent la forme musicale et la structure des motions et des sentiments montrent bien que la musique poss de les caract ristiques n cessaires qui nous permettent de la consid rer comme un symbole de la vie affective Ce sont aussi ces analogies qui assurent la relation connotative entre la forme musicale et la vie affective Tout symbole pour qu il soit discursif doit selon Langer ob ir une troisi me condition Cette condition c est l existence d un vocabulaire Or puisque selon elle la musique n ob it pas cette condition on ne peut comme c est le cas pour le langage la consid rer comme un symbole discursif Langer pr tend que la musique demeure n anmoins un symbole mais que ce symbole au lieu d tre discursif est plut t pr sentationnel Pour d montrer la diff rence fondamentale qu elle voit entre le symbolisme discursif et le symbolisme musical elle compare ainsi la musique au langage Dans le cas
156. ssion logique au concept d expression motive L art n est pas selon Langer l expression de soi ou l expression motive du sentiment L artiste en effet face une exp rience qui lui procure une motion vive ne r agit pas en cr ant une uvre d art Il r agit plut t comme tout tre humain par une foule de r actions physiques et motives qui sont de v ritables expressions de soi Par la suite le souvenir de l exp rience l inspirera 39 Langer Problems of Art p 135 136 40 Langer Problems of Art p 139 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 55 peut tre et l incitera cr er une uvre d art mais puisqu il ne ressent plus l motion provoqu e par l incident l uvre ne pourra tre consid r e comme l expression de cette motion L artiste parfaitement ma tre de lui m me va plut t cr er d une fa on logique une forme artistique dont la structure s apparente la structure de l motion qu il se rappelle avoir v cue L art n est donc pas selon Langer l expression motive du sentiment mais son expression logique L ILLUSION PRINCIPE DE LA CR ATION ARTISTIQUE L illusion premi re L ceuvre d art comporte selon Langer quelque chose qui la distingue de tout autre objet de fabrication humaine Et ce quelque chose que l artiste cr e et non qu il fabrique elle le d finit comme tant une apparence pure ou une illusion Ce serait en outre l
157. t dire par une simplification et une fragmentation du savoir savant en savoir enseigner ce qui se passe dans l criture diast matique compos e d une port e et de points chelonn s dessus On perd les principes pist mologiques et psycho socio cognitifs constitutifs de celle ci mais on gagne la possibilit de l enseigner Le syst me didactique va fonctionner sur la base d une double fiction a affirmation de la possibilit de distinguer au moins certains concepts des relations o ils sont impliqu s b l affirmation de la possibilit d une reconstruction cumulative du mod le partir d une telle diff rentiationsf C est ainsi que l criture diast matique par sa disposition par rapport une chelle verticale permet de visualiser les notions de grave punctum plac vers le bas d aigu punctum plac vers le haut et par le fait la notion de hauteur L objectif d clar de l enseignement est de pouvoir se lib rer momentan ment des impressions d gag es par les interrogations que posent les concepts li s la notion de hauteur Cette autonomie obtenue gr ce cette d synth tisation n emp che pas la reconstruction cumulative du mod le Ce qui a t temporairement perdu ou provisoirement cach r appara t d s que l on approfondit la lecture du texte En effet toutes les finesses de l laboration pist mologique et les concepts qui y sont invit s peuvent tre rem
158. t des arts de l Universit Laval 15 Communications Le micro ordinateur et la musique o en sommes nous Yves Laforest 19 Apr s MIDI Hyperm dia Louis Daignault 25 Technologie musicale opinion de sp cialistes en musique au Qu bec enqu te Diane Trudel 33 couter entendre Nil Parent 35 100 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE L enseignement d un cours d orchestration l Universit de Montr al avec l usage de l ordinateur afin de simuler l orchestre Alan Belkin Description des ateliers Logiciels en formation auditive Judith Cornellier Sanschagrin Sonographe ou jeu sonore imag Marc Andr Demers Discrimination auditive des param tres sonores Maurice P riard Ordinateur synth tiseur et p dagogie en musique Yves Lemay et H l ne B chard P dagogie par projet dans un studio de musique audionum rique Jean Louis Van Verren Introduction Hypercard Fran ois Belleau Harmonisation et arrangement assist s par ordinateur Richard Ferland et Henri Tourigny Enseignement interactif de la th orie musicale au secondaire Edmour B langer Musicologie et ordinateur Yves Chartier Table ronde L enseignement musical assist par ordinateur luxe ou n cessit R le de l ordinateur dans la p dagogie musicale au primaire et au secondaire Denise H bert L ordinateur change t il notre fa on de penser et de faire la musique Jean Claude Paquet 45 49 49 49 50 50 50
159. t l expression d une petite parcelle d un simple pisode subjectif de ce qui constitue l histoire d une vie non pas r elle mais virtuelle Langer pr cise que le po me lyrique pour exprimer cette parcelle de vie subjective ne doit pas n cessairement tre une repr sentation ou un reportage exact racontant l pisode en question m me si cela peut parfois tre le cas C est plut t en cr ant une structure de mots l aide de rimes de rythmes et d autres techniques propres l art po tique que le po me lyrique devient analogue la structure m me du sentiment qui se d gage de l v nement subjectif particulier qu il veut exprimer Or que le po me soit figuratif ou abstrait le sentiment qui s en d gage et qui surgit gr ce l organisation particuli re des mots est plus important que le sens discursif des mots ou des propositions Le po me lyrique constitue en outre selon Langer une sorte de contemplation de l exp rience subjective particuli re d o se d gage une motion ou un sentiment Et elle 77 Langer Feeling and Form p 230 78 Langer Feeling and Form p 213 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 73 pr cise que ce n est ni le lecteur ni le po te qui contemplent l exp rience mais que c est plut t le po me lui m me qui semble tre le contemplateur Et puisque l acte de contemplation s accomplit toujours dans le moment pr sent ceci explique le fait que le po
160. t qu en serait il d une didactique musicale tudiant les ph nom nes d interpr tation d esth tisme de couleurs sonores essentiellement qualitatifs Il serait donc int ressant d approfondir cette question en cherchant si l appui d autres savoirs et d autres didactiques issus de disciplines diff rentes que scientifiques peuvent tre convoqu es et si c est le cas dans quelle mesure P dagogie musicale et didactique du solf ge La p dagogie musicale est un sujet qui a t amplement d velopp ces vingt derni res ann es elle occupe d ailleurs un r le pr pond rant dans l obtention du Certificat d Aptitude n cessaire tout professeur de solf ge qui veut enseigner dans un Conservatoire National de R gion ou une Ecole Nationale de Musique65 Mais comme nous pouvons le constater un retour aux savoirs par l interm diaire du d veloppement d une didactique de la musique permettrait sans doute de rem dier de r els probl mes rencontr s par les l ves lors de l apprentissage de la musique Loin d tre en concurrence ces deux versants de l enseignement sont compl mentaires et 1l est agr able de penser qu il y a aujourd hui mille ans Guido d Arezzo avait amorc cette compl mentarit R f rences Abromont C et E de Montalembert Guide de la th orie de la musique Collection Indispensables de la musique Paris Fayard H Lemoine 2001 Ardoino 7 P dagogie du
161. t et virtuel l int rieur duquel tout geste est virtuel et cr e l illusion de puissances galement virtuelles qui agissent en interaction Ainsi la danse contient comme la musique et l art plastique son illusion propre premi re qui est celle de la cr ation d un royaume virtuel peupl de puissances virtuelles L art litt raire vie virtuelle La po sie en g n ral L hypoth se de Langer selon laquelle toute forme d expression artistique est un symbole non discursif qui pr sente la morphologie du sentiment humain trouve sa v rification a la fois la plus critique et la plus forte dans l art litt raire La litt rature comme le langage est bel et bien compos e de symboles discursifs c est a dire de mots et de propositions Langer soutient n anmoins que m me si les mots constituent le mat riau de base de l art litt raire l uvre crite prise dans son ensemble ne constitue pas pour autant une forme discursive Le po te selon elle vise une toute autre fin qui est de nature cr ative The initial questions are not What is the poet trying to say and what does he intend to make us feel about it But What has the poet made and how did he make it He has made an illusion as complete and immediate as the illusion of space created by a few RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 71 strokes on paper the time dimension in a melody the play of powers set up by a dancer s first gesture
162. t une bibliographie guidonienne et d apr s Marie No lle Colette et Jean Christophe Jolivet ainsi qu Albert Jacques Bescond et Giedrius Gapsys22 les uvres authentiques de Guido d Arezzo on lui en a pr t beaucoup d autres sont Micrologus Regulae rhythmicae Aliae regulae ou Prologue l Antiphonaire Epistola de ignoto cantu Les inventions de Guido d Arezzo Les motivations p dagogiques Guido d Arezzo enseigne le chant gr gorien aux enfants dans le cadre de l abbaye b n dictine de Pomposa Rapidement il se heurte une difficult majeure on ne peut apprendre la musique que par c ur et si les neumes sont des aides m moire efficaces ils n emp chent pas qu il soit n cessaire de d j conna tre la m lodie pour pouvoir correctement la restituer Pour lui de m me que l on crit tout ce que l on dit de m me tout ce qui est crit se traduit en chant et sa p dagogie malgr les r ticences de ses pairs sera bas e sur une culture de l crit Il faut garder en m moire la c l bre phrase d Isidore de S ville Si les sons ne sont pas retenus par l homme dans sa m moire ils se perdent parce qu ils ne 20 New Grove 1980 21 Guido d Arezzo Micrologus p 104 22 Albert Jacques Bescond et Giedrius Gapsys Le chant gr gorien p 190 191 23 Sont notamment apocryphes le Tractatus correctoruis multorum errorum qui finit in cantu Gregoriano et Quomodo de arithmetic
163. taires une sorte de sentiment provenant de la sensation que procure le rythme des fonctions biologiques Ces sensations dit elle prennent n cessairement une forme semblable celle des fonctions auxquelles elles sont li es un rythme une croissance une d g n rescence etc Or chez les formes d organismes aux sens beaucoup plus volu s il existerait en plus des sentiments que procure la sensation des fonctions biologiques d autres sentiments et sensations ainsi que des d sirs et des motions qui seraient des r actions aux stimuli qui proviennent du monde ext rieur Ces sentiments sensations motions et d sirs de m me que les actions qui peuvent en d couler seraient aussi caract ris s par une organisation rythmique semblable celle des fonctions biologiques Or chez l animal les r ponses aux stimuli sont instinctives et ind pendantes les unes des autres alors que chez l tre humain ces r ponses sont symboliques et plus complexes L homme relie en effet ses perceptions les unes aux autres gr ce son imagination et sa m moire il se fabrique ainsi une image symbolique plus compl te du monde ext rieur Puisque l homme au lieu d organiser ses perceptions du monde ext rieur en images statiques les organise plut t en une vision globale du monde qui l entoure il s ensuit que les motions et les sentiments qui accompagnent nos perceptions ne constituent pas des r actions ind pendantes les
164. te lyrique utilise toujours la premi re personne du pr sent Ainsi il donne la fois l impression que c est le po me qui parle et que l v nement a lieu l instant m me Le po me lyrique ne d crit donc jamais une id e pass e et le lecteur garde toujours l impression que l id e ou la pens e exprim e accompagn e de l motion qui s en d gage est en train de se fa onner Ainsi selon Langer le po me lyrique semble tre fig dans une sorte d ternel pr sent Mais pour que cette impression s en d gage le po me doit se diff rencier de son auteur ce n est pas l anecdote d une exp rience subjective que nous lisons mais une exp rience subjective virtuelle qui semble tre en train de se d rouler On pourrait peut tre se demander pourquoi cette exp rience subjective est virtuelle C est en comparant cette exp rience avec les exp riences de la vie r elle que Langer r pond cette question dans la vie r elle dit elle l exp rience subjective contient toujours un pass qui la pr c de et un futur qui la suit Ainsi une exp rience est elle toujours le r sultat d exp riences ant rieures en m me temps qu elle provoque toujours d autres exp riences qui lui succ dent Or le po me lyrique est la pr sentation d une seule et unique exp rience subjective qui n est li e ni au pass ni l avenir Cette exp rience qui semble plut t tre fig e dans un ternel pr sent appar
165. tes de musique peu de gens m me musiciens en connaissent v ritablement la source Il en est de m me pour la port e diast matique guidonienne Bien que tous les musicologues n attribuent pas la cr ation ou l id e compilatrice de ce type d criture musicale Guido d Arezzo celle ci s est parfaitement d personnalis e puisqu elle ne trouve d autre g niteur identifiable De plus l criture diast matique est compl tement int gr e par les musiciens ou les apprentis musiciens d s qu il s agit de coucher sur le papier quelque musique que ce soit C est un savoir totalement public et c est comme tel qu il est enseign On peut noter qu une repersonnalisation aura lieu au sein des classes lors de l apprentissage au travers du professeur de musique et de l appropriation que feront les l ves de cet objet D syncr tisation De m me le savoir est extrait de son environnement pist mologique o il s est initialement ancr et subit donc une d syncr tisation En ce qui concerne la notion de hauteur et son laboration pist mologique nous avons vu pr c demment qu elle fut longue et difficile Apr s de longs errements pour distinguer les notions qualitatives de grave et d aigu il a fallu en d terminer les dimensions quantitatives Ceci fut permis par un retour aux savoirs savants pythagoriciens bo ciens et aux calculs math matiques qui les composent Mais il est int ressant de remar
166. timbre les nuances bref tous les l ments qui servent la cr ation de l uvre donnent galement naissance selon Langer des illusions secondes En effet la distance ou l espace qui semble exister entre les intervalles harmoniques n est en r alit qu un espace imaginaire ou virtuel puisque cet espace ne se mesure pas d une fa on 84 Langer Feeling and Form p 333 334 78 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE physique Or ces espaces dits harmoniques contribuent largement surtout en musique occidentale o l harmonie est un l ment pr dominant cr er des formes audibles qui semblent se d placer dans un espace temporel L espace et le mouvement constituent donc en musique ces illusions secondes gr ce auxquelles appara t l illusion premi re c est dire le temps virtuel Ainsi l espace virtuel qui est l illusion sp cifique de l art plastique se retrouve galement en musique en tant qu illusion seconde what is the primary apparition in plastic art virtual space may appear as a secondary apparition in music whose essential stuff is virtual time There are spatial effects in music and careful study not fancy shows that these are always effects of virtual not actual space Pour soutenir sa th orie de l illusion seconde Langer prend galement l exemple de l art plastique lorsque le peintre agence les formes les lignes et les couleurs de son table
167. tique Une fois ce traitement r alis le savoir didactique est intrins quement diff rent du savoir savant qui lui sert de r f rences Les m canismes transpositifs ont eu comme nous l avons vu pr c demment des effets de d personnalisation de d syncr tisation de d contextualisation et de d synth tisation de la notion de hauteur Son insertion dans le discours didactique s est effectu e par le biais de l criture diast matique sur la port e musicale Il est vrai que des pertes pist mologiques jalonnent ce changement d tat d objet de savoir celui d objet d enseignement Ainsi contrairement l criture neumatique si un gain au niveau de la pr cision de la verticalit de la hauteur du son a bien t r alis c est au d triment de l attaque de l articulation de celui ci L criture diast matique est aussi une transposition des savoirs savants issus des th ories pythagoriciennes et on remarque sans peine que cette criture ne rec le pas les subtilit s num riques du cycle des quintes L criture diast matique est un objet d enseignement qui r alise un compromis entre e les calculs de rapports d intervalles effectu s par l cole pythagoricienne e les donn es psychocognitives qui gravitent autour des concepts de grave et d aigu et donc de hauteur e la r alisation par recours a la g om trie d une chelle spacio verticale dont les degr s sont in gaux Ils peu
168. trer la fr quentation quotidienne des enfants qu il devient peu peu un savant dans sa discipline et qu il d passe le cadre p dagogique de son exercice Ce double emploi fait de lui un auteur et un acteur de la noosph re L institution pour Guido est ainsi constitu e e _L abb est son sup rieur direct et dirige mat riellement et moralement l abbaye e _L abbaye appartient un ordre ou sous ordre dont elle d pend Ici il s agit du tr s puissant ordre des b n dictins e La papaut sise Rome o le Pape la plus haute autorit morale et religieuse est synonyme de la puissance supr me Celui ci joue aussi en tant que conseiller des rois ou empereurs et indispensable leur couronnement un r le politique majeur Ce qui est remarquable dans l histoire de Guido d Arezzo c est que la noosph re face sa nouvelle notation diast matique et ses autres inventions se manifeste sous deux formes totalement inattendues narr es dans Epistola de ignoto cantu e Ses pairs les moines de son abbaye sont jaloux de lui et vont m me jusqu persuader l abb d tre malveillant avec lui e La plus haute autorit politique et spirituelle le Pape Jean XIX crie au miracle en d couvrant le Prologue l Antiphonaire et la nouvelle notation Guido se trouve donc dans la position qui aujourd hui semblerait extraordinaire pour un homme isol d tre soutenu par l institution
169. ttendre dans l oisivet que surgisse l inspiration n cessaire la cr ation d une uvre Pour Langer peu importe que l id e inspiratrice provienne de l artiste ou de son uvre une fois qu il a l id e en t te il doit au fur et mesure que son travail progresse se laisser guider par elle Lorsque la mise en forme est commenc e l id e qui peut s exprimer progressivement ou de fa on soudaine une fois tous les l ments r unis n appartient plus l artiste mais plut t au m dium d expression la toile dans le cas de la peinture A chaque tape de cette mise en forme l artiste doit tirer son inspiration non pas de sa propre vie motive mais du sentiment qui existe l tat d embryon dans le m dium qu il exploite Ainsi lorsque l artiste d veloppe sa propre cr ation un symbole de la vie affective humaine 99 Langer Feeling and Form p 380 100 Langer Feeling and Form p 380 101 Langer Feeling and Form p 389 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 85 prend graduellement forme Et grace a cette r alit que lui m me a rendu perceptible l artiste d couvre des possibilit s de vie subjective qui peuvent m me ventuellement d passer sa propre exp rience personnelle Langer pr tend m me que la cr ation artistique peut contribuer largir la capacit intellectuelle de l artiste et faire voluer sa personnalit Si l on accepte cette id e de Langer une bonne
170. u expressif de l image Comme le dit Langer The picture is an apparition It is there for our eyes but not for our hands nor does its visible space however great have any normal acoustical properties for our ears The apparently solid volumes in it do not meet our common sense criteria for the existence of objects they exist for vision alone The whole picture is a piece of purely visual space L influx vital vital import On pourrait se demander si pour exister l uvre d art a besoin de s lever ainsi au dessus de la r alit et le cas ch ant quel est le but de cette abstraction Cette dissociation de la forme de son lien avec le monde physique ordinaire a pour but selon Langer de lib rer l image de toute signification concr te et mat rielle On peut d s lors lui attribuer une signification nouvelle un contenu charg d une autre r alit celle ci de nature immat rielle Ce contenu Langer le d finit par l expression vital import que nous traduisons par influx vital puisqu il d signe la vie telle que nous la ressentons int rieurement C est cette qualit de toute bonne uvre d art que nous saisissons et ressentons comme tant l analogue d un sentiment d une motion d un tat de conscience ou de tout autre tat faisant partie de notre vie affective Vital import is the element of felt life objectified in the work made amenable to our understanding In this way
171. ue contient dans sa forme m me ce qu il symbolise et qu il ne r f re en aucune fa on quelque chose qui lui est ext rieur il devient impossible de mesurer la qualit de l art d apr s l exactitude ou la fid lit avec laquelle ce symbole repr sente d signe voque ou d peint un objet ce mot tant pris ici dans son sens le plus large Ce n est donc qu partir de son propre contenu qu on peut saisir une uvre d art et non en se r f rant quelque chose qui lui est ext rieur et la forme de ce contenu est analogue la 97 Langer Feeling and Form p 380 98 Langer Feeling and Form p 370 84 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE structure m me du sentiment humain Or puisqu il est impossible de d crire avec exactitude la structure du sentiment humain l expression artistique ne peut non plus tre exacte ou inexacte elle est plut t selon Langer vraie ou fausse Et cette v rit artistique se mesure dit elle d apr s le degr d analogie qu il est possible de ressentir cette analogie n tant pas d ordre intellectuel entre la forme artistique et la structure du sentiment humain Langer distingue trois niveaux de qualit expressive dans les uvres d art niveaux qui correspondent leurs diff rents degr s de v rit In good art the expression is true in bad art false and in poor art unsuccessful Elle ajoute galement que l o aucune intention ou aucune
172. uelle uvre litt raire 74 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Or cette vie virtuelle qui appara t dans la forme narrative est plus qu un simple v nement virtuel elle est selon Langer l apparence de tout un pass de la vie d un individu que celui ci soit un personnage fictif ou un personnage r el Et l l ment que l auteur doit d abord cr er afin qu apparaisse ce pass virtuel c est la m moire virtuelle On pourrait tre port croire que le pass d une vie tel qu il appara t dans un roman par exemple est virtuel parce qu il na t de l imagination plut t que de la m moire de l auteur Et puisque le pass personnel d un individu existe sous la forme de souvenirs dont la somme constitue la m moire le roman nous donne l impression parce que l auteur utilise les verbes au temps pass que les faits relat s proviennent d une m moire Mais puisque ces faits proviennent plut t de l imagination de l auteur nous pourrions consid rer cette m moire comme purement fictive comme une m moire virtuelle Selon Langer cette conclusion serait h tive Elle pr tend en effet que m me les r cits historiques les biographies et les autobiographies bref les r cits fond s sur des v nements r els constituent galement des r cits de pass s virtuels qui semblent surgir d une m moire virtuelle Or les v nements rapport s dans ces genres litt raires ne naissent certainement pas de l
173. ui semblent se d placer dans un espace temporel Le compositeur cr e cette impression de formes mouvantes en agen ant d une fa on successive les diff rents l ments musicaux c est dire les sons les silences les nuances etc Or puisque ce processus n implique aucun d placement physique ce mouvement n est qu une illusion et l espace temporel qu il rend perceptible audible est galement purement imaginaire L r side selon Langer l essence m me de l art musical What is the essence of all music The creation of virtual time and its complete determination by the movement of audible forms65 Ce temps virtuel c est le temps subjectif qui existe grace au fait que l tre humain subit constamment des tensions qui alternent avec des d tentes The phenomena that fill time are tensions physical emotional and intellectual Time exists for us because we undergo tensions and their resolutions Their peculiar building up and their ways of breaking or diminishing or merging into longer and greater tensions make for a vast variety of temporal forms Ainsi ces tensions et d tentes qui caract risent la vie subjective cr ent les formes temporelles diverses qui constituent le temps subjectif Ce temps subjectif poursuit elle ne doit pas tre confondu avec le temps pratique ou scientifique tel qu il est mesur par l horloge Le temps scientifique est objectif et unidimensionnel il est constitu
174. unes des autres mais forment plut t le flux continuel de la vie du sentiment Et de m me qu il nous est impossible l tat d veil normal d arr ter le cours de nos pens es de m me est il impossible d arr ter le flux des sentiments qui accompagne ces pens es Or Langer soutient que ces fonctions c r brales qui sont essentiellement humaines poss dent les m mes caract ristiques que celles qui sont propres aux fonctions vitales fonctions biologiques et partir desquelles elles ont volu elles d montrent le m me dynamisme la m me unit inviolable la perte d un organe vital entra ne la mort du corps la m me organisation le m me rythme continuel la m me croissance et la m me 90 Langer Problems of Art p 52 53 91 Langer ne donne cependant pas d exemples concrets pouvant appuyer cette th orie RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 81 d g n rescence Ainsi les principes de la vie du sentiment sont ceux la m mes qui r gissent la vie biologique c est a dire la forme vivante Pour que l expression artistique soit possible il doit exister dit elle une certaine analogie entre la morphologie de la forme artistique et la morphologie de la vie du sentiment Elle pr tend en outre que la forme artistique est caract ris e comme l est la forme de la vie du sentiment par un rythme continuel form de tensions et de d tentes Dans l image virtuelle d un tableau par exemple ce rythme appa
175. ur juger de la qualit de l art Cette qualit expressive de l art qui est capable de provoquer une motion esth tique chez les personnes sensibles un m dium artistique est celle qu on d signe commun ment par le mot beau Every good work of art is beautiful as soon as we find it so we have grasped its expressiveness106 M me l uvre d art de g nie poursuit Langer ne peut provoquer l motion esth tique que dans la mesure o l amateur le public est capable de saisir le contenu expressif c est dire la beaut de sa forme It is simply the joy of great art which is the perception of created form wholly expressive that is to say beautiful 07 105 Langer Feeling and Form p 393 106 Langer Feeling and Form p 96 107 Langer Feeling and Form p 405 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 87 Et elle ajoute Beauty is expressive form L art plus que toute autre chose constitue ainsi le miroir de tout ce qui est profond ment enfoui dans le tr fonds de la vie subjective humaine Grace au contact avec l uvre d art la vie subjective nous appara t dans toute sa complexit sa profondeur et sa grandeur Et ce contact avec l uvre d art plus que toute autre exp rience humaine moule selon Langer la vie de nos sentiments L art en enrichissant ainsi la vie des individus enrichit par le fait m me la vie d une soci t Une culture selon Langer est davantage l
176. ux la danse aurait perdu ce pouvoir d invocation des esprits et serait devenue plut t le symbole du monde per u comme un 67 Langer Feeling and Form p 139 68 Langer Feeling and Form p 121 69 Langer Feeling and Form p 190 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE 69 royaume de puissances immat rielles Langer n explique cependant pas comment cette volution ou transformation s est faite Elle affirme n anmoins que la danse dans toutes ses manifestations qu elle soit un rituel magique ou religieux une activit sociale ou un spectacle artistique vise d abord cr er un realm of virtual powers expression que nous traduirons par royaume de puissances virtuelles Le lieu de la danse qu il soit l espace autour du totem l autel la salle de danse ou la sc ne d un th tre devient le royaume o la danse elle m me incarne les puissances qui l habitent et ces puissances que Langer qualifie de virtuelles elle les consid re comme tant l illusion caract ristique cr e par la danse The primary illusion of dance is a virtual realm of Power7 L l ment de base qui permet au danseur de cr er cette illusion de puissances virtuelles c est le geste Gesture is the basic abstraction whereby the dance illusion is made and organized Pour elle les gestes du danseur ne sont pas des gestes r els mais plut t de simples apparences de gestes c est dire des gestes virtuels
177. vent en effet repr senter le ton ou le demi ton 57 Joshua et Dupin Introduction a la didactique des sciences et des math matiques p 197 58 Joshua et Dupin Introduction a la didactique des sciences et des math matiques p 194 26 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Comme on peut le constater la notion de hauteur est complexe et l enseigner telle quelle se heurterait l incompr hension g n rale L criture diast matique n est pas une simplification de cette notion de hauteur mais elle puise en son sein ce qui est n cessaire pour r pondre des soucis purement musicaux et solf giques On peut par exemple citer les acousticiens qui s int ressent eux aussi cette notion mais dont les objets qu ils en tirent sont diff rents Cheminement didactique de la notion de hauteur et de l criture diast matique Un objet complexe Comme nous l avons vu lors de la d synth tisation du mod le le concept de hauteur est troitement li aux concepts qui d finissent les sons graves et les sons aigus Concepts d autant plus flous qu ils font appel des m taphores c nesth siques sans spatialisation intrins que mais avec des effets spatialisants des m taphores kinesth siques esquisses d une spatio verticalit anthropomorphique des sons mais sans pr cision g ographique m taphores grammaticales aux rep res s miologiques et s mantiques puissants La notion de hauteur est donc la fois une
178. vue de musique des universit s canadiennes 4 1983 22 65 Gagni re C Pour tout l or des mots Collection Bouquins Paris Robert Laffont 1996 Guido d Arezzo Micrologus Regulae Musicae Rhythmicae Aliae Regulare Identitem in Antiphonarii sui Prologum Prolatae Epistola de ignoto cantu Scriptores ecclesiastici de musica sacra potissimum 11 d par M Gerbert 2 50 St Blaise Typis San Blasianis 1784 r impr Hildesheim Olms 1963 Guido d Arezzo Tres tractatuli Guidonis Aretini Guidonis Prologus in Antiphonarium Divitiae Musicae Artis A 111 d par J Smits van Waesberghe Buren F Knuf 1975 Guido d Arezzo Guidonis Aretini Regulae rhythmicae Divitiae Musicae Artis A IV d par J Smits van Waesberghe Buren F Knuf 1985 Guido d Arezzo Micrologus Traduction et commentaires par M N Colette et J C Jolivet Paris IPMC 1993 Halt J F La didactique du fran ais Que sais je 2656 Paris Presses Universitaires de France 1992 Halbreich H Paysage apr s la bataille bilan d une fin de si cle post moderne Crescendo 5 mars 1994 Joshua S et J J Dupin Introduction la didactique des sciences et des math matiques Paris Presses Universitaires de France 1993 32 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Langellier J P Guy d Arezzo le p re de la musique Le Monde vendredi 21 juillet 2000 Lattard J Musique
179. yer Math matiques et musique au Moyen Age 35 Nicolas Mee s La gamme double fran aise et la m thode du si p 30 16 RECHERCHE EN EDUCATION MUSICALE Syst me des muances se disait dans l ancienne musique de la mani re d appliquer aux notes du clavier les noms ou les diff rentes syllabes en usage depuis Guido de mani re toujours faire tomber les syllabes mi fa les deux degr s formant un demi ton 6 La port e guidonienne La port e guidonienne est caract ris e par trois l ments graphiques qui permettent une lecture pr cise de la hauteur des sons e Quatre lignes parall les et quidistantes verticalement superpos es dont une ligne jaune correspondant a la note C do et une ligne rouge correspondant a la note F fa Les lignes noires dont le nombre varie sont situ es entre les lignes de couleur pour A la au dessus pour E mi en dessous pour d r e Des points issus du punctum neumatique plac s sur et entre les lignes repr sentant les sons qui deviennent ainsi des notes l mentaires e Des clefs claves situ es au d but des lignes color es qui fixent la hauteur de celle ci On remarque que le do jaune et le fa rouge correspondent aux notes sup rieures des demi tons de chelle diatonique Dans le Prologue l Antiphonaire pr sent au Pape Guido explique ainsi on dispose les voix voces de sorte que chaque son autant de fois qu il est r p t

numéro 22 - Faculté de musique

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