Annales droit luxembourgeois
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1. La Loi n a pas gard la formulation ancienne mais reprend celle de la directive 2001 95 CE et d finit ainsi le produit tout produit qui galement dans le cadre d une prestation de services est destin aux consommateurs ou susceptible dans des conditions raisonnablement pr visibles d tre utilis par les consommateurs m me s il ne leur est pas destin et qui est fourni dans le cadre d une activit commerciale titre on reux ou gratuit qu il soit l tat neuf d occasion ou reconditionn 6 Mais il ne faut pas pour autant en d duire que le l gislateur a fini par se rallier la position des institutions europ ennes Il ressort en effet des travaux parlementaires que c est bien la s curit des consommateurs finals priv s qu il visait en trans posant la directive 2001 95 CE Alors que la directive 92 59 CEE ne s appliquait qu aux seuls pro duits qui ne faisaient pas l objet de prescriptions de s curit sp cifiques impos es par la l gislation communautaire la nouvelle directive couvre d sormais tous les produits destin s aux consommateurs y compris les produits qui rel vent d une l gislation sp cifique De m me elle 5 Cf expos des motifs de la proposition de 1 directive Com 89 162 final p 2 6 Art 2 ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 239 couvre les produits qui ont initialement t pr vus pour un usage indus triel mais don2. La d cision du ministre s adresse selon le cas au producteur dans les limites de leurs activit s respectives aux distribu teurs notamment au responsable de la premi re distribution sur le march national toute autre personne lorsque ceci s av re n cessaire en vue de la collaboration aux actions engag es pour viter des risques d coulant d un produit Il faut savoir que l adoption de ces dispositions a t pr c d e de discussions relativement houleuses entre le Conseil d Etat et le gouvernement Et ce dernier a d s rieusement modifier son projet pour le faire passer Pour ce qui est de l article 5 les critiques du Conseil d Etat portaient essentiellement sur l attribution des fonction naires du minist re charg de la protection des consomma teurs de pouvoirs de police dont les limites taient incertaines ils ont le droit d investigation le plus large et sont notamment habilit s Il mettait en garde le l gislateur contre une tendance selon lui dangereuse Ces derni res ann es on assiste une tendance accrue du l gislateur confier des attributions de police judiciaire un nombre toujours crois sant de fonctionnaires qui pourtant ne sont gu re familiaris s ni avec le droit p nal en g n ral ni surtout avec la proc dure p nale en particulier Or il ne suffit pas de disposer de connaissances sp cifiques facilitant la recherche et la constatation
3. d des cat gories de consommateurs se trouvant dans des conditions de risque au regard de l utilisation du produit en particulier les enfants et les personnes g es La possibilit d atteindre un niveau de s curit sup rieur ou de se procurer d autres produits pr sentant un risque moindre ne constitue pas une raison suffisante pour consid rer un pro duit comme dangereux Le produit dangereux est lui d fini comme tout produit qui ne r pond pas la d finition de produit s r La d finition pour d taill e qu elle soit n est pas ais e mettre en uvre La constatation a t unanime 9 parmi les op rateurs co nomiques luxembourgeois consult s sur le premier projet de loi en la mati re qui visait transposer la directive 92 59 CEE 9 Cf par exemple avis de la Chambre des m tiers La d finition de ce qu il convient d entendre par produit s r est tellement floue qu elle est d apr s la Chambre des m tiers totalement inop rationnelle au moins dans sa forme actuelle Doc parl n 4257 p 2 ou de la Chambre de commerce La Chambre de commerce n a cependant pas de pr f rence pour l un ou pour l autre des nonc s tant entendu que les deux formulations sont tellement vagues et impr cises que le fabricant d un produit ne semble avoir en fin de compte d autre choix que de s en remettre au jugement d un tribunal le cas ch ant Doc parl n 4257 p 3 ANN DR LUX
4. 2009 242 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS dont les termes taient quasi identiques ceux de la directive 2001 95 CE transpos e ult rieurement par la Loi Si le l gislateur national press d en finir avec la transposi tion d une vieille directive ce qui vaut tant pour la directive de 1992 qui n a t transpos e qu en 1997 que pour celle de 2001 qui l a t en 2006 seulement apr s condamnation pour manquement du Grand Duch par la Cour de Justice des Com munaut s europ ennes 10 ne semble pas s tre pr occup de trouver un sens la d finition c est d abord au l gislateur communautaire encore lui dira t on qu il faut reprocher ce manque de clart Initialement pourtant la d finition paraissait plus simple sinon mettre en uvre du moins comprendre Dans sa pre mi re proposition de directive la Commission avait choisi de poser une d finition n gative 11 et de consid rer comme s r tout produit ne pr sentant pas un risque inacceptable d finition n gative s cartant de celle pos e par la directive de 1985 rela tive la responsabilit du fait des produits d fectueux la s curit laquelle on peut l gitimement s attendre en raison de la diff rence pouvant exister entre les produits d fectueux et les produits dangereux Malgr le caract re incertain du principe pos la Commis sion estimait pr f rable de le formuler express ment
5. g s par ailleurs par la loi doivent contracter une assurance contre la res ponsabilit civile 21 On note que selon le tribunal c est la loi elle m me qui fait application du principe de pr caution L administration dont on a l impression qu elle n a pas r ellement se pr occuper de la mise en uvre du principe ne fait donc qu appliquer la loi dans les limites que celle ci a pos es Et le principe pour le tribunal signifie que seul un danger av r oblige agir Quant l absence de certitude elle noblige ni l immobilisme ni l inertie l administration n est pas dit le tribunal dispens e de l adoption de mesures effectives et proportionn es un co t conomiquement acceptable Mais il ne va pas jusqu dire qu elle est tenue de prendre de telles mesures La loi d ailleurs ne l y oblige pas Elle le lui permet Le principe semble donc entendu dans sa signification habituelle sa sp cificit r side dans la r union de deux l ments l existence d un risque grave pour l environnement ou la sant et l absence de certitude scientifique sur le lien entre la nocivit d un produit ou d un comportement et la r alisation de ce risque En d autres termes le principe a vocation s appli 21 Tribunal administratif jugement n 13 754 du 16 mai 2002 et jugement n 13 917 du 19 septembre 2002 confirm par Cour administrative arr t n 15 498C du 1 avril 2003 A
6. il y avait lieu de redoubler de pr caution c est celui des produits alimentaires L examen de la r glementation y rela tive n cessiterait un rapport lui seul Il y sera simplement fait r f rence en quelques mots ci apr s ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 241 D FINITION DU PRODUIT S R La Loi pose en son article 2 2 une d finition reprise tex tuellement de la directive 2001 95 CE Elle qualifie en effet de s r tout produit qui dans des conditions d utilisation normales ou rai sonnablement pr visibles y compris de dur e et le cas ch ant de mise en service d installation et de besoins d entretien ne pr sente aucun risque ou seulement des risques r duits un niveau bas compatibles avec l utilisation du produit et consid r s comme acceptables dans le respect d un niveau lev de protection de la sant et de la s curit des personnes compte tenu en particulier a des caract ristiques du produit notamment sa composition son embal lage ses conditions d assemblage et le cas ch ant d installation et d entretien b de l effet du produit sur d autres produits au cas o on peut raison nablement pr voir l utilisation du premier avec les seconds c de la pr sentation du produit de son tiquetage des avertissements et des instructions ventuelles concernant son utilisation et son limina tion ainsi que toute autre indication ou information relative au produit
7. plor e que le plus s r ne doit pas n cessairement primer le moins s r Il semble que l on aurait pu sans trop priver le citoyen europ en de la s curit laquelle il a droit faire l conomie du recours la lumi re de ce principe Car ainsi que l explique fort justement Rambaud ce prin cipe n est dans les mains du juge gu re plus qu un instrument servant mesurer la proportionnalit des d cisions prises des fins pr ventives instrument que le juge choisit d utiliser sans y tre contraint car il n est pas indispensable l efficacit de son contr le Peut on aller plus loin et riger ce principe en norme efficace du contr le de la l galit des actes dict s en mati re d environ nement et de sant publique Une r ponse positive supposerait d abord que soit affirm e sans quivoque l autonomie de cette norme ce qui est possible en th orie v la distinction des prin cipes de pr caution et d action pr ventive mais plus difficile en pratique ce qui importe pour le juge c est moins le degr de pro babilit du risque conjurer que l existence du signal d alarme d clench par les scientifiques afin d alerter les autorit s comp tentes sur les mesures de pr caution ou de prudence peu importe la terminologie prendre pour viter qu il ne se r alise I west d ailleurs pas s r que le juge souhaite s engager dans cette voie l incertitude scientifique qui
8. Com 2001 63 final p 5 ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 245 mati re d environnement Mais la notion n y est pas beaucoup plus claire que chez ses voisins 17 Si la port e du principe n a pas t explicit e dans le domaine de la s curit des produits elle a toutefois t exami n e par la juridiction administrative en mati re d tablisse ments class s Dans ce domaine des tablissements class s la loi luxem bourgeoise pr voit que les autorisations fixent les conditions d am nagement et d exploitation qui sont jug es n cessaires pour la protection des int r ts vis s l article 1 de la pr sente loi en tenant compte des meilleures techniques disponibles dont l applicabilit et la disponibilit n entra nent pas de co ts excessifs 18 Ces dispositions ont fait couler beaucoup d encre 19 en rai son du pouvoir d appr ciation laiss l administration pour la d livrance des autorisations consid r par beaucoup comme exorbitant Et si le crit re des meilleures techniques disponibles inspir du principe de pr caution a t pr cis au fil des dis cussions pr l gislatives 20 il n en est pas pour autant devenu limpide Et l application de ce crit re n aura pas manqu de cr er des incertitudes que la juridiction administrative a tent de pallier Loin d exclure p remptoirement la prise de tout risque connu et inconnu
9. Il lui semblait en effet n cessaire qu un texte vocation d applica tion g n rale contienne une d finition un tel instrument ne pouvant s appuyer pour expliciter le concept sur des annexes techniques caract re plus sp cifique ni sur des exigences essentielles difficiles envisager compte tenu de son champ d application tr s vaste Le flou de la d finition de ce risque inacceptable 12 en outre tait voulu Ce terme implique l id e qu il est vain d exiger une 10 Arr t du 9 mars 2006 dans l affaire C 310 05 11 V Com 89 162 final On entend par produit s r tout produit qui ne pr sente pas notamment de par sa conception sa composition sa confection son fonctionnement son emballage ses conditions d assemblage d entretien ou d limination son mode d emploi et d utilisation ou de toute autre caract ristique un risque inacceptable pour la sant et la s cu rit des personnes que ce soit de fa on directe ou indirecte notamment en raison de son effet sur d autres produits ou de son association avec d autres produits 12 Un risque inacceptable est appr ci sous r serve de l application d exigences plus sp cifiques en mati re de sant et de s curit telles que vis es l article 5 conform ment aux crit res g n raux ci apr s ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 243 s curit absolue et que l valuation doit tre objective et fond e s
10. contre d ventuels abus en mati re de perquisitions et de saisies les officiers de police judiciaire ne pouvant en aucun cas avoir pour comp tence d appr cier seuls l opportunit le nombre la dur e et l ampleur de telles op rations Aux termes de la jurisprudence de la Cour europ enne des Droits de l Homme il revient au l gislateur de pr voir soit l ta blissement d un mandat pr alable par le juge judiciaire auquel il incombe alors de v rifier si les mesures envisag es ne sont pas arbitraires ou disproportionn es soit des restrictions et des conditions en veillant ce que l ing rence dans les droits du citoyen soit troitement proportionn e au but l gitime recherch Le domicile ou les locaux d une personne morale sont d ailleurs assimil s ceux d une personne physique Le Conseil d tat doit par cons quent s opposer formellement la dis position en question dans la mesure o elle contrevient aux exigences de la jurisprudence de la Cour europ enne des Droits de l Homme Il pour rait toutefois s accommoder d une disposition visant permettre aux agents du minist re comp tent d effectuer certains contr les pr ventifs 49 Contrairement au v u du Conseil d Etat le l gislateur a maintenu les pouvoirs des agents du minist re de l Econo mie 50 Ces pouvoirs dont la d termination a t mieux pr cis e sont partag s avec les officiers de police judiciaire et les agents de la police
11. et d imposer l abstention face toute activit qui comporte un risque le principe de pr caution tel qu il est d ailleurs consacr par l article 174 du Trait de Rome impose d liminer les risques dans la mesure du possible et d encadrer les activit s qui comportent un risque qui ne peut pas tre mesur dans le sens d en r duire au maximum les effets nocifs potentiels En toute hypoth se l absence de certitude ne doit 17 En droit fran ais on la d finit comme le principe selon lequel l absence de certi tudes compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment ne doit pas retarder l adoption de mesures effectives et proportionn es visant pr venir un risque de dommages graves et irr versibles l environnement un co t conomiquement acceptable cf art L 110 1 C env art L 200 1 C rur Mais il n est pas sauf erreur de cas o les autorit s se seraient vu reprocher en application de ce principe le retard pris dans l adoption de mesures qui auraient pu pr venir un dommage grave et irr versible 18 Loi du 10 juin 1999 sur les tablissements class s telle qu elle a t modifi e art 13 al 1 1 19 Cf travaux pr paratoires de la loi Doc parl 3837 20 Le l gislateur a finalement repris mot pour mot l article 2 de la loi la d fini tion peu pr cise pos e par la directive europ enne 96 61 CE du 24 septembre 1996 rela tive la pr vention et la
12. grand ducale 49 Doc parl n 5307 pp 4 et s 50 Ces pouvoirs appartiennent aux agents de PILNAS depuis l entr e en vigueur de la loi du 20 mai 2008 portant cr ation de PILNAS Cette loi a par ailleurs renforc les pouvoirs d investigation des agents de l administration en autorisant ceux de PILNAS condition qu ils soient mandat s conform ment aux principes du Code d instruction cri minelle proc der des perquisitions et saisies art 15 de la loi ANN DR LUX 2009 260 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS Le Conseil d Etat reprochait galement un certain nombre d impr cisions l article 6 initialement propos par le l gisla teur Elles ont pour l essentiel t gomm es dans le texte d finitif Le projet initial pr voyait par exemple la possibilit pour le ministre de soumettre la mise sur le march d un produit sus ceptible de pr senter certains risques des conditions pr alables non autrement pr cis es 51 Le Conseil d Etat s y est formel lement oppos estimant que d s lors qu il s agissait d une atteinte la libert de commerce il tait n cessaire de fixer dans la loi m me les conditions pr alables en question Il a t entendu puisque cette possibilit offerte au ministre de poser des conditions pr alables a t abandonn e En revanche alors que le Conseil d Etat se posait la ques tion de savoir s il devrait vraiment tre permis au ministre d or
13. infraction dans les conditions des paragraphes 1 ou 2 est comp tent galement pour informer sur des infractions pr sentant avec celle ci un lien de connexit pr vu l article 36 1 L article 7 2 du Code d instruction criminelle dispose quant lui que est r put e commise sur le territoire du Grand Duch de Luxembourg toute infraction dont un acte caract risant un des ses l ments constitutifs a t accompli au Grand Duch de Luxembourg Ainsi la localisation de l infraction d pend du lieu de commission de l acte caract risant un de ses l ments constitutifs et non du lieu o l infraction a produit ses effets 57 L infraction commise hors du territoire du Grand Duch par des Luxembourgeois ou par des trangers n est punie dans le Grand Duch que dans les cas d termin s par la loi art 4 du Code p nal ANN DR LUX 2009 264 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS m me si un acte portant atteinte aux int r ts patrimoniaux du plaignant y a t commis SANCTIONS CIVILES Si malgr le caract re complet du syst me mis en place il arrivait tout de m me qu un utilisateur subisse un dommage du fait d un produit dangereux le fournisseur de ce produit s exposerait en plus une action en responsabilit civile de la part de la victime du dommage Il faut d abord souligner que la loi luxembourgeoise ne fait pas obligation aux professionnels d inclure dans les contrats qu ils concluen
14. l utilisation ou de la consommation 2 r clamer pour tout produit aux parties concern es toutes les informa tions n cessaires 3 pr lever des chantillons de produit pour les soumettre des analyses relatives la s curit 4 interroger les parties int ress es et toutes autres personnes pouvant fournir des renseignements utiles 5 le cas ch ant appliquer s ils en sont requis par le Ministre les mesures prises en vertu de l article 6 de la pr sente loi 47 VII Sanctions Si le contr le met en lumi re l existence de risques pour la s curit des utilisateurs des sanctions tant administratives que p nales pourront tre prises Et si le risque devait se r a liser les r gles de la responsabilit civile permettraient de sanctionner le responsable en l obligeant r parer le dom mage subi par la victime MOYENS D ACTION DES AUTORIT S ADMINISTRATIVES La commercialisation de certains produits est soumise un r gime d autorisation pr alable afin de v rifier s ils ne compor tent pas des dangers pour les consommateurs Cela concerne en particulier les m dicaments soumis une autorisation de mise sur le march et certaines denr es alimentaires Mais la Loi ne contient aucune disposition g n rale en ce sens Si les organismes de certification internationaux comme au niveau communautaire le CEN et le CENELEC jouent en 47 Art 5 al 3 ANN DR LUX 2009 AN
15. la personne morale en cas de condam nation n est pr vue pas plus que des mesures conservatoires charge de cette personne morale pendant le proc s Il faut toutefois noter qu en l tat de la l gislation actuelle les soci t s commerciales poursuivant des activit s contraires la loi p nale peuvent tre sanctionn es en application des articles 203 et 203 1 de la loi modifi e du 10 ao t 1915 concer nant les soci t s commerciales Ces dispositions habilitent le tribunal d arrondissement si geant en mati re commerciale saisi la requ te du procureur d Etat prononcer la dissolu tion et ordonner la liquidation d une soci t luxembour geoise ou ordonner la fermeture d un tablissement d une soci t trang re poursuivant des activit s contraires la loi p nale Pour que les faits commis l tranger soient r prim s au Grand Duch il faudrait que la Loi le pr voie express ment 57 ce qui n est pas le cas D une mani re g n rale l article 29 du Code d instruction criminelle pr voit que 1 Sont comp tents le juge d instruction du lieu de l infraction celui de la r sidence au moment de la poursuite de l une des personnes soup gonn es d avoir particip l infraction celui du lieu d arrestation d une de ces personnes m me lorsque cette arrestation tait op r e pour une autre cause 2 r 3 Le juge d instruction comp tent pour informer sur une
16. mai 2008 relative la cr ation d un Institut luxembour geois de la normalisation de l accr ditation de la s curit et qualit des produits et services et la cr ation d un cadre g n ral pour la surveillance du march dans le contexte de la commercialisation des produits 4 Com 85 314 ANN DR LUX 2009 238 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS ment proposer devait l tre dans un contexte plus large que celui de la seule protection des consommateurs L inqui tude suscit e par l id e du march int rieur en par ticulier en raison de la g n ralisation en d coulant des prin cipes de l quivalence et de la reconnaissance mutuelle des r glementations et normes des autres Etats membres en mati re de s curit des produits a en effet conduit la Commis sion choisir de renforcer par le biais d un instrument juri dique d application g n rale la confiance commune dans le bon fonctionnement du march int rieur 5 Mais le l gislateur luxembourgeois ne l a pas per u ainsi Alors que la directive 92 59 CEE tout comme la directive 2001 95 CE qui l a remplac e entendait le terme consomma teur dans le sens g n ral d utilisateur la loi luxembourgeoise du 27 ao t 1997 a choisi de d finir le produit comme tout produit destin au consommateur final priv ou susceptible d tre utilis par le consommateur final priv fourni dans le cadre d une activit commerciale
17. o elle aura pu tre utile pour d terminer leur consentement au contrat D une mani re g n rale la jurisprudence est en ce sens que au titre de son devoir de conseil le vendeur doit fournir l acheteur toutes les informations utiles pour le bon usage de la chose vendue qui se fait d ailleurs la plupart du temps par le mode d emploi joint au produit L tendue de cette obligation varie avec la qualification de l acheteur Ce dernier ne saurait se contenter d un r le passif et doit solliciter l information de la part du vendeur et lui pr ciser l usage auquel il destine la chose Ce r le de l acheteur est appr cier d autant plus strictement si celui ci est un profession nel de la m me sp cialit que le vendeur 26 La s curit du produit tant fonction des cat gories de consommateurs se trouvant dans des conditions de risque au regard de l utilisation du produit en particulier les enfants et les personnes g es l information fournie devra tenir compte des destinataires du produit 25 Art 4 al 1 pt 1 26 Cour d appel commercial 20 f vrier 1991 Pas XX VIII p 165 ANN DR LUX 2009 250 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS La Loi ne contient aucune disposition particuli re pour ce qui est de l information sur la s curit d un produit qui pr sente des risques sup rieurs aux risques acceptables 27 mais dans cette hypoth se la jurisprudence met charge du ven deur une v rita
18. r duction int gr es de la pollution ANN DR LUX 2009 246 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS ni conduire un immobilisme ni dispenser de l adoption de mesures effectives et proportionn es un co t conomiquement acceptable tant entendu qu en cas de danger av r pour la sant des individus ou pour l environnement m me une impossibilit absolue d liminer ce danger ou des co ts prohibitifs pour le faire ne sauraient l gitimer une telle activit dangereuse et justifier des autorisations administratives aff rentes La loi du 10 juin 1999 fait application du principe de pr caution en ce qu elle ne nie pas l existence de risques et ne cherche pas interdire toute activit en comportant Elle les reconna t en revanche en essayant de les liminer au maximum mais non pas totalement et encadrer les risques r siduels C est ainsi que si en vertu de l article 13 1 les condi tions tendant liminer les effets nocifs d une activit peuvent tre pres crites en tenant compte des meilleures techniques possibles mais condi tion que l applicabilit de celles ci n entra ne pas de co ts excessifs le l gislateur a envisag l exercice d activit s comportant des dangers et des risques qu il serait trop co teux d liminer De plus l article 13 6 pr voit que les autorisations peuvent pr voir que les entreprises qui suivant la nature de leur activit pr sentent un risque quant aux int r ts prot
19. r f rence expresse au principe de pr caution fait suite une proposition du Parlement europ en qui n a toutefois pas t reprise telle quelle Alors en effet que celui ci avait sugg r qu il soit fait obli gation aux producteurs de ne mettre sur le march que des produits s rs conform ment au principe de pr caution 15 la Commission avant de proposer l insertion de cette r f rence au principe dans l expos des motifs de la directive a rappel que le principe de pr caution est un principe g n ral pour la gestion de risques utilis par les autorit s publiques Une obli gation directe de l appliquer de la part des producteurs ne serait pas ad quate La mention de ce principe dans le premier consi d rant comme une des raisons de la r vision de la directive para t plus appropri e 16 Dans la mesure o nul n est r ellement apte d crire avec exactitude les effets concrets de ce principe sur les obligations des uns ou des autres il tait videmment plus prudent d en faire un outil entre les mains des autorit s publiques qu un droit des consommateurs de produits l encontre des produc teurs de ceux ci Le Luxembourg n est pas imperm able aux modes le prin cipe de pr caution a donc videmment p n tr son sol essen tiellement par le canal des conventions internationales en 14 Consid rant 1 de la directive 2001 95 CE 15 Doc A5 0309 2000 amendement n 13 16
20. raisons tenant tant l troitesse de ses structures qu la fi vre normative des institutions europ ennes a beaucoup de mal tenir les d lais qui lui sont impos s pour la transposition des directives communautaires Il n est malheureusement pas rare que cette transposition se fasse avec retard Xy ajoute que la l gislation europ enne pour des raisons qui s expliquent parfaitement ne se caract rise pas par sa simplicit Pour viter une condamnation et une perte de temps suppl mentaire le l gislateur luxembour geois lorsqu il parvient enfin d gager les moyens notam ment humains lui permettant de transposer une directive europ enne se r sout le plus souvent adopter un texte qui reprend mot pour mot les termes de la directive en question R sultat les notions parfois un peu floues du droit commu nautaire sont import es telles quelles avec le risque de mau vaise application qui en r sulte Il n en va pas autrement de la l gislation relative la s cu rit des produits qui on l a vu semble parfois se d lecter de 60 Cf G RAVARANI op cit 1483 et s 61 Cf G RAVARANI 1092 ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 267 mots qui se veulent rassurants mais dont la port e est diffici lement perceptible Cette l gislation a cependant le m rite d exister et malgr les d finitions compliqu es qu elle peut receler de mettre en place un syst me de contr
21. rinaires pour ce qui est de la l gislation sur les denr es alimentaires d origine animale Le Laboratoire National de Sant g re le contr le des den r es alimentaires en g n ral Il a labor un recueil de l gisla tion alimentaire r guli rement mis jour qui est disponible sur le site internet 33 dit par l Organisme pour la S curit et la Qualit de la Cha ne Alimentaire OSQUA Cet orga nisme a t mis en place en mars 2007 34 par le Gouverne ment luxembourgeois pour coordonner entre les diff rentes autorit s concern es le contr le officiel de la cha ne alimen taire au Luxembourg et tre le point de contact unique des institutions internationales Pour ce qui est de la l gislation europ enne elle est essen tiellement compos e de r glements organisant le contr le offi ciel de la cha ne alimentaire de r glements en mati re d hygi ne sectorielle hygi ne des denr es alimentaires r gles sp cifiques d hygi ne applicables aux denr es alimentaires d origine animale exigence en mati re d hygi ne des aliments pour animaux et du r glement cadre europ en sur la s curit alimentaire le r glement CE n 178 2002 sur la s curit ali mentaire Ce dernier directement applicable en droit luxembourgeois n a pas fait l objet de mesures particuli res de transposition 33 http www securite alimentaire public lu 34 Cr provisoirement cette date il l a t off
22. s curit g n rale des produits se veut aussi large quant la qualit des personnes dont la s curit est recherch e que celle des diff rents textes sp cifiques applicables des produits parti culiers Ces textes auraient donc s appliquer aux consommateurs au sens large Mais ce ne sont que des indices non des certi tudes et il reviendra la juridiction ventuellement saisie de trancher le probl me En toute hypoth se et quel que soit le champ d application exact de la Loi ce sont surtout le producteur et l administra tion qui en sont les acteurs Ils ont l un comme l autre un r le actif en mati re de pr vention I le premier s effa ant ensuite devant la seconde d abord au niveau du syst me de contr le mis en place II puis celui du syst me de sanctions pr vu par la Loi III I Pr vention A priori le syst me pr ventif organis par la Loi donne l impression d tre parfaitement verrouill de ne rien laisser au hasard d finition d taill e du produit s r application du principe de pr caution large place faite l information tant des utilisateurs que des producteurs Il semble presque irr pro chable Mais un examen plus attentif de la situation conduit la reconsid rer D tail ne signifie pas pr cision pr caution ne signifie pas s curit information ne signifie pas compr hen sion Il est un domaine dans lequel l actualit r cente a montr qu
23. 85 ANN DR LUX 2009 254 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS Le contr le de la s curit des produits rel ve de l Etat plus pr cis ment du ministre ayant la protection des consommateurs dans ses attributions c est dire du ministre de l Economie et ceci sans pr judice des comp tences du ministre de la Sant et du ministre du Travail et de l Emploi 41 On le voit plusieurs autorit s sont comp tentes en la mati re Le probl me avait t relev l occasion des travaux pr paratoires loi de 1997 sur la s curit g n rale des produits Le choix op r par les auteurs du pr sent projet de loi au niveau des autorit s comp tentes a t critiqu tant par la Chambre des fonction naires et employ s publics que par celle des m tiers qui estiment que pour des raisons de transparence et de simplification des proc dures administratives il serait pr f rable de restreindre le nombre d autorit s intervenant dans le contr le de l ex cution des dispositions sous avis Il est vrai qu un choix diff rent aurait pu tre envisag pour l attri bution des comp tences en la mati re dans la mesure o il existe d ores et d j diff rentes autorit s en charge de la s curit des produits tels l Inspection du Travail et des Mines et le Minist re de la Sant lins tar du Conseil d Etat la Commission de l Economie et de l Energie estime cependant que l option retenue par le Gouverne
24. ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 255 communautaire tait que soit mise en place dans chacun des Etats membres une autorit unique de surveillance cette concentration du pouvoir administratif est n cessaire afin de faciliter la t che de la Commission dans ses contacts avec les Etats membres et d assurer la prise en compte effective des r sul tats de la coop ration communautaire Cette obligation ne peut pas tre consid r e comme une ing rence dans l organisation administrative interne des Etats membres car la r alisation des objectifs de l ensemble de la proposition la justifie et la rend m me indispensable en fin de compte elle d coule de l article 5 du Trait 44 Signalons toutefois que 17 ans apr s l adoption de la pre mi re directive en la mati re les autorit s luxembourgeoises envisagent de charger une seule administration des missions qui sont actuellement dans les attributions de plusieurs struc tures publiques et de cr er un organisme unique l Institut luxembourgeois de la normalisation de l accr ditation et de la s curit 45 PILNAS dont la mission extr mement large comprendra en particulier le contr le de la s curit g n rale des produits 46 La Direction de la Concurrence et de la Protection des Consommateurs du Minist re de l Economie est reli e au sys t me de notification rapide RAPEX qui assume au niveau europ en une fonction de contr le de su
25. LA S CURIT DU CONSOMMATEUR Rapport luxembourgeois 1 RAPPORTEUR Myriam PIERRAT AVOCAT LA COUR Introduction La question de la s curit g n rale 2 des produits est au Luxembourg r gie par la loi du 31 juillet 2006 relative la s curit g n rale des produits ci apr s la Loi 3 qui nous vient directement du droit communautaire De la directive 92 59 CEE adopt e par le Conseil en date du 29 juin 1992 d abord qui a t transpos e en droit luxem bourgeois par une loi du 27 ao t 1997 relative la s curit g n rale des produits De la directive 2001 95 CE du 3 d cembre 2001 ensuite transpos e au Luxembourg par le biais de la Loi Cela explique peut tre un certain nombre de choses Notons d embl e que si la premi re proposition de directive europ enne en mati re de s curit des produits trouve son ori gine dans la communication de la Commission relative une nouvelle impulsion pour la politique de protection des consom mateurs 4 il est apparu lors de son laboration que l instru 1 Ce rapport pr sent lors des Journ es colombiennes de l Association Henri Capi tant avait t omis du volume 17 18 de ces Annales 2 Par opposition celle d une multitude de produits sp cifiques galement cou verte par le droit communautaire 3 Depuis la r daction du pr sent rapport la Loi a t modifi e sur certains points art 5 8 et 9 par une loi du 20
26. NALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 257 mati re de s curit des produits un r le se situant en amont puisqu ils laborent ou ent rinent des normes ayant vocation garantir cette s curit ils n interviennent pas dans le pro cessus ult rieur de s curit des produits Les pouvoirs de vigilance d inspection d enqu te etc des autorit s charg es du contr le public de la s curit des pro duits sont pr vus aux articles 5 et 6 de la Loi Outre les officiers de police judiciaire et les agents de la police grand ducale certains agents du minist re de l Econo mie 48 sont habilit s contr ler l application de la Loi Ils ont le pouvoir de organiser pour tout produit m me apr s sa mise sur le mar ch comme s r des v rifications appropri es des caract ris tiques de s curit des produits sur une chelle suffisante jusqu au dernier stade de l utilisation ou de la consommation r clamer pour tout produit aux parties concern es toutes les informations n cessaires pr lever des chantillons de produits pour les soumettre des analyses relatives la s curit interroger les parties int ress es et toutes autres personnes pouvant fournir des renseignements utiles le cas ch ant appliquer s ils en sont requis par le ministre les mesures prises en vertu de l article 6 de la Loi L article 6 permet en effet au ministre de ordonner que les personnes suscepti
27. NN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 247 quer lorsqu est seulement pr sum e mais sur la base d indices scientifiques jug s suffisants la possibilit d un dommage grave voire irr parable Les autorit s appel es le mettre en uvre auront ainsi s interroger sur la conduite tenir face des menaces plus ou moins fond es qui inqui tent l opinion publique Si le principe les autorise agir du moins dans des limites qui demandent tre pr cis es il est moins certain qu il leur en fasse le cas ch ant obligation la prise en compte du degr d incertitude des donn es justifiant une ventuelle interven tion relevant d un pouvoir d appr ciation difficilement contr lable 22 S ajoute cette interpr tation restrictive du principe de pr caution le fait qu en mati re de s curit g n rale des pro duits tant la Loi que la directive communautaire qu elle transpose pr voient que la possibilit d atteindre un niveau de s curit sup rieur ou de se procurer d autres produits pr sentant un risque moindre ne constitue pas une raison suffisante pour consid rer un produit comme dangereux 23 Cette pr cision d coule du souci des institutions europ ennes d viter que l invocation du principe de pr caution ne soit uti lis e des fins protectionnistes On sait en effet que l article 30 du Trait CE permet aux Etats membres de tenir en chec le principe de la libre
28. RANI op cit 747 et s ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 265 Mais comme son nom l indique elle ne concerne que les dom mages caus s par des produits qui souffraient d un d faut ce qui n est pas le cas de tous les produits qui portent atteinte la s curit de leurs utilisateurs Pour ceux l c est le droit commun de la responsabilit civile qui s applique Responsabilit contractuelle si la vic time du produit est li e contractuellement son fournisseur responsabilit d lictuelle dans le cas inverse L omission ou l incompl te information du consommateur sera sanctionn e par la constatation du non respect de l obli gation contractuelle accessoire d information si elle a caus un dommage Le grand principe en mati re de responsabilit civile est celui de la r paration int grale du pr judice La partie l s e doit tre mise dans la m me situation que celle dans laquelle elle se serait retrouv e au jour o la r paration est ordonn e si la faute n avait pas t commise En mati re contractuelle l article 1150 du Code civil pose une limite la r paration int grale il n oblige le d biteur r parer que le dommage pr visible lors de la formation du contrat sauf cas de dol du d biteur de l obligation inex cu t e Le pr judice est r parer in concreto Tant le pr judice mat riel que le pr judice moral sont r parables Le droit luxembourge
29. ble obligation de mise en garde qui va au del de la simple obligation de renseignement 28 Tel est galement le cas cette fois en vertu de la loi et non de la jurisprudence des m dicaments puisque la r glementa tion luxembourgeoise 29 fait peser sur leurs producteurs une obligation d information et de mise en garde particuli rement lourde Les producteurs doivent galement se tenir inform s eux m mes puisqu ils sont tenus d adopter des mesures proportion n es aux caract ristiques des produits qu ils fournissent leur permettant d tre inform s sur des risques que ces produits pour raient pr senter et d engager les actions opportunes y compris si n cessaire pour viter ces risques le retrait du march la mise en garde ad quate et efficace des consommateurs et le rappel aupr s des consommateurs 30 Les mesures vis es par cette disposition comprennent a l indication par le biais du produit ou de son emballage de l identit et des coordonn es du producteur ainsi que la r f rence du produit ou le cas ch ant du lot de produits auquel il appartient sauf dans les cas o l omission de cette information est justifi e 31 et b dans tous les cas o cela est appropri la r alisation d essais par son dage sur les produits commercialis s l examen des plaintes d pos es et l information des distributeurs sur le suivi de ces plaintes 32 27 Le r glement CE n 765 2008 fixant
30. bles d tre expos es au risque d coulant d un produit soient averties de ce risque en temps utile et sous une forme appropri e y compris par la publication d avertissements sp ciaux interdire temporairement pour tout produit susceptible d tre dangereux pendant la p riode n cessaire aux diff rents contr les v rifications et valuations de la s curit de le fournir de proposer de le fournir ou de l exposer 48 Depuis l entr e en vigueur de la loi du 20 mai 2008 portant cr ation de PILNAS les personnes habilit es proc der ces contr les sont outre les officiers de police judi ciaire et les agents de la police grand ducale non plus les agents du minist re ayant la protection des consommateurs dans ses attributions mais les agents de l Institut luxembour geois de la normalisation de l accr ditation de la s curit et qualit des produits et services ANN DR LUX 2009 258 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS interdire la mise sur le march d un produit ou d un lot de produits qui s est r v l dangereux ordonner ou organiser le retrait d un produit dangereux d j sur le march et la mise en garde des consommateurs vis vis des risques qu il pr sente ordonner ou coordonner ou le cas ch ant organiser avec les producteurs et les distributeurs le rappel d un produit aupr s des consommateurs et sa destruction dans des condi tions ad quates
31. circu lation des marchandises en particulier pour des raisons de pro tection de la sant et de la vie des personnes On sait aussi que l article 95 du Trait qui r gle les modalit s du rapproche ment des l gislations en vue de r aliser le march int rieur permet aux Etats membres apr s l adoption d une mesure d harmonisation d introduire des dispositions nationales bas es sur des preuves scientifiques nouvelles relatives la pro tection de l environnement ou du milieu de travail Les Etats membres pourraient donc tre tent s d invoquer le principe de pr caution pour d roger aux r gles pos es par le l gislateur communautaire D o la limitation pr vue par l article 2 de la Loi qui refuse que l on puisse syst matique ment justifier des mesures restrictives la circulation des pro 22 P RAMBAUD Un nouveau principe du droit communautaire le principe de pr caution M langes Paul Sabourin Bruylant Bruxelles 2001 pp 311 et s 23 Art 2 al 2 pt d de la Loi ANN DR LUX 2009 248 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS duits au pr texte de l existence de produits pr sentant un risque moindre En r sum on constate que la l gislation sur la s curit des produits tout en pr tendant mettre en uvre un principe dont la normativit est incertaine n h site pas pr ciser pour que surtout aucune entrave la circulation des produits sur le march ne puisse tre d
32. d infractions dans certaines mati res il faut galement savoir selon quelles formes les infractions doivent tre recherch es et les preuves rassembl es et insistait sur la n cessit d encadrer plus pr cis ment les pouvoirs de ces agents ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 259 En ce qui concerne le paragraphe 3 il y est dispos que les agents charg s de la recherche des infractions ont le droit d investigation le plus large Le Conseil d Etat estime qu il y aurait lieu pour le moins de pr ciser ce qu il faut entendre par cette disposition Si les auteurs visent les mesures que peuvent prendre les agents qui de lavis du Conseil d Etat ne peuvent tre que les officiers de police judiciaire en cas de flagrant d lit il y a lieu de faire abstraction de la disposition les mesures en question relevant en effet du droit commun en mati re de flagrance articles 30 44 du Code d instruction criminelle En ce qui concerne les visites domiciliaires de jour comme de nuit ainsi que les saisies de produits le Conseil d Etat renvoie ses observations aff rentes de ses avis relatifs aux projets de loi relative la concurrence portant sur les transports publics et tablissant un syst me d change de quotas d mission de gaz effet de serre Pour le cas o il ne s agirait pas du flagrant d lit il faudrait que la loi au sens formel offre des garanties ad quates et suffisantes
33. donner le retrait d un produit ou d ordonner sa destruc tion et s il ne faudrait pas plut t laisser ce soin aux juridic tions comp tentes le gouvernement a maintenu le texte pro pos et pr cis que m me si le pouvoir accord au ministre peut para tre large il semble justifi aux yeux de la Commis sion parlementaire lorsque la s curit des citoyens est en jeu Sous peine d tre invalid es par le tribunal administratif les d cisions minist rielles devront tre motiv es et r pondre au principe de proportionnalit 52 Les d cisions minist rielles prises en application de la Loi sont en effet susceptibles de recours devant la juridiction administrative en vertu de la loi du 7 novembre 1996 portant organisation des juridictions de l ordre administratif Une proc dure acc l r e r f r administratif permet en outre au pr sident du tribunal administratif en vertu de la loi du 21 juin 1999 portant r glement de proc dure devant les juridictions administratives et plus particuli rement de ses articles 11 et 12 d ordonner au provisoire toutes les mesures 51 Le ministre peut soumettre la mise sur le march d un produit susceptible de pr senter des risques dans certaines conditions des conditions pr alables de mani re le rendre s r et exiger que le produit soit pourvu des avertissements ad quats r dig s de fa on claire et parfaitement compr hensible concernant les risques
34. e d lits environne mentaux qui produisent des effets nuisibles sur les produits destin s la consommation Aucune sanction accessoire n est sp cialement pr vue pour les infractions la Loi mais les r gles g n rales pos es par le Code p nal s appliquent en la mati re 55 Un projet de loi 56 est actuellement l tude mais la res ponsabilit p nale des personnes morales n est pas encore admise au Luxembourg D s lors aucune sanction accessoire 55 V par ex art 18 1 interdiction d exercer une activit art 22 travail d int r t g n ral art 19 1 et art 31 confiscation sp ciale 56 Doc parl 5718 le projet vise introduire en droit luxembourgeois pour le rendre conforme aux engagements internationaux du Luxembourg un r gime g n ral de responsabilit p nale des personnes morales en ins rant au Code p nal un article 34 con u comme suit Lorsqu un crime ou un d lit est commis au nom et dans l int r t d une personne morale par un de ses organes l gaux la personne morale peut tre d clar e p nalement responsable et encourir les peines pr vues par les articles 35 37 La responsabilit p nale des personnes morales n exclut pas celle des personnes physiques auteurs ou complices des m mes infractions Les alin as pr c dents ne sont pas applicables l Etat et aux communes ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 263 ou d interdiction pour
35. est la base du principe n tant pas le terrain le plus ferme pour b tir des d ci sions judiciaires solides Il ne sert rien de le d plorer car la v ritable utilit des principes r side plus dans la fonction d alarme qu il exerce aupr s des d cideurs que dans le degr de normativit qu il pr sente aux yeux du juge 24 24 Op cit ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 249 INFORMATION En toute hypoth se c est par les utilisateurs des produits que l valuation des risques doit pouvoir se faire C est pour quoi la Loi fait obligation aux producteurs de fournir au consommateur les informations utiles qui lui permettent d va luer les risques inh rents un produit pendant sa dur e d uti lisation normale ou raisonnablement pr visible lorsque ceux ci ne sont pas imm diatement perceptibles sans un avertissement ad quat et de s en pr munir 25 La Loi ne pr cise pas sous quelle forme cette information doit tre fournie Elle n exige m me pas qu elle soit crite Le moment o elle doit l tre pr alablement ou conjointement la livraison n est pas non plus envisag par la Loi pas plus que la langue dans laquelle elle doit l tre Mais le producteur aura videmment tout int r t pour se m nager la preuve de ce qu il a bien rempli ses obligations fournir cette information par crit aux utilisateurs dans une langue qu ils comprennent et un moment
36. glementations natio nales qui fixent les exigences auxquelles le produit doit r pondre sur le plan de la sant et de la s curit pour pouvoir tre commercialis 37 35 C est dire aux termes de l art 2 pt 5 de la Loi a le fabricant du produit lorsqu il est tabli dans la Communaut europ enne et toute autre personne qui se pr sente comme fabricant en apposant sur le produit son nom sa marque ou un autre signe distinctif ou celui qui proc de au reconditionnement du produit b le repr sentant du fabricant lorsque celui ci n est pas tabli dans la Communaut europ enne ou en l absence de repr sentant tabli dans la Communaut l importateur du produit c les autres professionnels de la cha ne de commercialisation dans la mesure o leurs activit s peuvent affecter les caract ristiques de s curit d un produit 36 Art 3 1 37 Art 3 2 ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 253 Elle le pr sume s r pour les risques et les cat gories de risques couverts par les normes nationales concern es quand il est conforme aux normes nationales non obligatoires trans posant des normes europ ennes publi es au Journal officiel de l Union europ enne en application de l article 4 de la directive 2001 95 CE relative la s curit g n rale des produits 38 L article 4 de la directive en effet pr voit l tablissement par les organismes europ ens de normalisa
37. iciellement par un r glement grand ducal du 25 avril 2008 ANN DR LUX 2009 252 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS Mais il faut savoir qu il a provoqu la cr ation de l OSQCA qui contr le son application et donn lieu l laboration par la cellule de concertation Agriculture Sant d un guide d interpr tation sans valeur contraignante qui clarifie les obligations incombant aux exploitants du secteur alimentaire et du secteur de l alimentation animale Ce guide publi en septembre 2005 est disponible sur le site internet de l OSQCA Un syst me d alerte national g r par la division de l Ins pection sanitaire de la Direction de la sant a en outre t mis en place par les autorit s luxembourgeoises II Contr le Les mesures pr ventives ne sont qu un moyen d assurer la s curit des produits il tait n cessaire organiser le contr le du respect de ces mesures Ce contr le est autant entre les mains des producteurs qw entre celles des autorit s publiques CONTR LE PAR LES PRODUCTEURS Le contr le de la s curit d un produit p se en premier lieu sur son producteur 35 La Loi pose en effet pour principe que les producteurs sont tenus de ne mettre sur le march que des pro duits s rs 36 La Loi consid re un produit comme s r lorsque en l absence de dispositions communautaires sp cifiques r gissant la s curit du produit en cause il est conforme aux r
38. le qui para t somme toute plut t efficace Sans doute l est il aussi parce que le producteur qui aura fait l objet d un contr le d sagr able ou d une mesure d interdiction qui l est au moins autant pr f rera se faire petit et viter la mauvaise publicit qu entra nerait une critique trop ostensible des autorit s de contr le Mais la s curit du consommateur vaut bien qu on terrorise un peu le producteur Luxembourg 16 juillet 2007 ANN DR LUX 2009
39. les prescriptions relatives l accr ditation et la surveillance du march pour la commercialisation des produits et abrogeant le r glement CEE n 339 93 du Conseil qui entrera en vigueur le 1 janvier 2010 apporte une modification la Directive 2001 95 CE pour pr voir une proc dure particuli re au cas o l existence d un risque grave serait av r e 28 Lux 26 novembre 1982 n 863 82 VIII in dit 29 R glement grand ducal du 15 d cembre 1992 relatif la mise sur le march des m dicaments 30 Art 4 al 1 pt 2 31 Les travaux parlementaires sont muets sur ce point et ne donnent aucun exemple de cas qui justifieraient l omission de l information prescrite par la Loi 32 Art 4 al 1 pt 3 ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 251 S CURIT ALIMENTAIRE La l gislation alimentaire fait actuellement l objet de pro fondes modifications Les crises alimentaires de ces derni res ann es ont en effet entra n au niveau communautaire un processus de r forme et d harmonisation Cette l gislation est aussi dense que vari e Au niveau national elle est supervis e pour ce qui est de la l gislation sur les aliments pour animaux et en conformit avec le r glement CE n 183 2005 tablissant des exigences en mati re d hygi ne des aliments pour animaux par l admi nistration des services techniques de l agriculture et par l administration des services v t
40. loi du 20 mai 2008 portant cr ation de PILNAS a modifi l article 8 de la Loi qui est d sormais con u comme suit 1 Est punie d une amende de 251 25 000 euros d une peine d emprisonnement de 8 jours un an ou d une de ces peines seulement toute personne qui a mis sur le march des produits dont elle sait ou aurait d savoir qu ils ne sont pas conformes aux dispositions de l article 3 paragraphe 1 ou qui aura enfreint les dispositions de l article 4 2 Est punie des m mes peines le maximum de l amende tant port 125 000 euros toute personne qui ne s est pas conform e aux d cisions prises par le ministre en application de l article 6 3 Est punie d une amende de 25 euros 250 euros le distributeur qui a mis dis position sur le march un produit qui n est pas consid r comme s r au sens de l article 3 paragraphe 2 La confiscation du produit peut tre ordonn e 4 Est puni des peines pr vues au paragraphe 1 le distributeur qui a commis de nou veau la contravention sp cifi e au paragraphe 3 avant l expiration d un d lai d un an par tir du jour o une pr c dente condamnation du chef d une telle contravention ou d un des d lits sp cifi s aux paragraphes 1 et 2 du pr sent article 8 sera devenue irr vocable 54 Les dispositions de l ancien article 9 ont gliss l article 8 pour tre modifi es par la loi du 20 mai 2008 ainsi qu il a t dit ci avant Le no
41. ment est parfaite ment d fendable En effet nous sommes ici en pr sence d une r glemen tation horizontale et dans la mesure o le Ministre de l Economie a en charge la protection du consommateur au niveau national il para t jus tifi de lui confier le contr le de la politique globale de la s curit des produits L article 7 statue d ailleurs que les comp tences attribu es au Ministre de l Economie ne portent pas pr judice aux comp tences sp ci fiques et sectorielles du Ministre de la Sant et du Ministre du Travail et de l Emploi Le pr sent projet de loi conf re donc au seul Ministre de l Economie le pouvoir d cisionnel quant aux mesures prendre l encontre des pro duits dangereux Les pouvoirs lui attribu s dans ce contexte s tendent de l imposition de conditions pr alables remplir par un produit avant sa mise sur le march jusqu au retrait voire m me la destruction de pro duits dans le cas o ces mesures s av reraient n cessaires 42 On peut d autant plus s tonner de la fa on dont les com p tences en la mati re ont t distribu es 43 par le l gislateur luxembourgeois que l on sait que la volont du l gislateur 41 Art 5 de la Loi 42 Doc parl n 42577 pp 2 et 3 43 Un groupe de travail interminist riel se r unit une fois par an de mani re infor melle afin d analyser les ventuels probl mes que cette juxtaposition de comp tences pourrait entra ner
42. ois est en la mati re calqu sur le droit fran ais de la responsabilit Les dommages et int r ts quand ils sont allou s sont uni quement compensatoires Le pr judice indirect est galement compens et peut tre un pr judice par ricochet Le calcul de ces dommages et int r ts compensatoires s effectue dans les limites pos es par les principes suivants prohibition d une indemnisation en de ou au del du pr judice interdiction des condamnations de principe interdiction de se r f rer des bar mes interdiction de la prise en consid ration de la gravit de la faute pour fixer l indemnit ANN DR LUX 2009 266 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS interdiction de cumuler des indemnit s r parant le m me pr judice limitation de la r paration ce qui est n cessaire pour repla cer la victime dans l tat dans lequel elle se trouvait avant le sinistre 60 La jurisprudence luxembourgeoise est en ce sens que la vic time a l obligation de mod rer son dommage en prenant toutes les mesures raisonnables cet effet 61 Seuls les victimes et leurs ayants droit peuvent tre b n fi ciaires des dommages int r ts compensatoires En cas de pluralit d auteurs d un dommage unique et indi visible chacun est en g n ral r put avoir caus l entier dom mage et tous sont responsables in solidum l gard de la vic time Conclusion Le Luxembourg pour des
43. qu il peut pr senter Doc parl 5307 52 Doc parl 53075 p 3 ANN DR LUX 2009 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS 261 n cessaires afin de sauvegarder les int r ts des parties ou des personnes qui ont int r t la solution de l affaire SANCTIONS P NALES La violation des r gles relatives la s curit des produits peut en application des articles 8 et 9 de la Loi entra ner des sanctions p nales L article 8 53 punit d une amende de 251 25 000 les producteurs qui mettent sur le march des produits dont ils savent ou auraient d savoir qu ils ne sont pas conformes aux dispositions de l article 3 paragraphe 1 de la Loi obligation de ne mettre sur le march que des produits s rs ainsi que les producteurs et les distributeurs qui enfreignent les dispositions de l article 4 de la Loi qui fait obligation aux producteurs de fournir aux consommateurs les informations lui permettant d valuer les risques inh rents ces produits et de prendre les mesures qui s imposent en cas de probl me et qui oblige les distributeurs agir diligemment pour contribuer au respect des obligations g n rales de s curit applicables Quant l article 9 54 de la Loi il punit d une amende de 251 25 000 ou d une peine d emprisonnement de huit jours une ann e les producteurs et distributeurs qui ne se confor ment pas aux d cisions prises en application de l article 6 par 53 La
44. r glementations sectorielles d j adopt es au niveau communautaire puis national machines jouets ascenseurs mat riel lectrique m dicaments etc mais se superposer celles ci cr er un d nominateur commun l ensemble de la l gislation ax e sur la s curit des produits Les r glemen tations sectorielles ainsi compl t es ne visant pas la s curit 7 Doc parl n 5307 rapport de la Commission de l Economie p 2 8 Elle a galement vocation s appliquer indirectement aux services puisque son article 2 d finit le produit comme tout produit qui galement dans le cadre d une presta tion de services est destin aux consommateurs ou susceptible dans des conditions raisonna blement pr visibles d tre utilis par les consommateurs Mais il n existe pas au Luxem bourg de r glementation g n rale sur les services Et la directive europ enne 2006 123 CE relative aux services dans le march int rieur qui permet aux Etats membres de d roger titre exceptionnel aux r gles qu elle pose sur la libre prestation des services pour des motifs de s curit article 18 et qui met en place un m canisme d alerte pour les m mes motifs article 32 n a pas encore t transpos e au Luxembourg ANN DR LUX 2009 240 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS des seuls consommateurs priv s on peut supposer que le champ d application de la l gislation relative la
45. rveillance de collecte et de diffusion rapide d informations sur les produits risques graves Elle repr sente par ailleurs le Luxembourg au sein du Comit d urgence institu par la Commission europ enne Au niveau national le ministre ayant dans ses attributions la protection des consommateurs est autoris contr ler la s curit des produits par la surveillance et la v rification des produits en vente sur le march luxembourgeois sans pr ju dice des comp tences des ministres charg s de la s curit de certaines cat gories de produits notamment ceux qui exercent 44 Proposition de directive Com 89 162 final p 11 45 Doc parl 5516 46 Cet organisme a depuis la r daction de ce rapport t mis en place par une loi du 20 mai 2008 relative la cr ation d un Institut luxembourgeois de la normalisation de l accr ditation de la s curit et qualit des produits et services ANN DR LUX 2009 256 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS la tutelle sur le Laboratoire National de Sant et l Inspection du Travail et des Mines La Loi met la disposition des autorit s comp tentes divers moyens de contr ler la s curit des produits mis sur le march en les habilitant 1 organiser pour tout produit m me apr s sa mise sur le march comme s r des v rifications appropri es des caract ristiques de s cu rit des produits sur une chelle suffisante jusqu au dernier stade de
46. t avec des consommateurs des stipulations par ticuli res relatives la s curit Mais sur base de l article 1135 du Code civil selon lequel les obligations obligent non seulement ce qui y est exprim mais encore toutes les suites que l quit l usage ou la loi donnent l obligation d apr s sa nature la jurisprudence luxembour geoise l instar de la jurisprudence fran aise reconna t depuis longtemps l existence d obligations contractuelles accessoires dont les deux plus importantes sont l obligation de s curit et l obligation de renseignement et de conseil 58 Ces deux types d obligations accessoires peuvent naturelle ment se retrouver dans les contrats portant sur des produits susceptibles de causer des dommages qu ils aient t ou non conclus par des consommateurs Les dommages d coulant de la circulation de produits non fiables peuvent trouver r paration sur base des r gles clas siques de la responsabilit civile Il importe de ne pas confondre produits non fiables et pro duits d fectueux La r paration des dommages caus s par ces derniers est r gie par la loi du 21 avril 1989 relative la responsabilit civile du fait des produits d fectueux 59 qui a transpos en droit luxembourgeois la directive communautaire 85 374 CEE 58 Cf G RAVARANI La responsabilit civile des personnes priv es et publiques Pasicrisie luxembourgeoise 2006 452 et s 59 Cf G RAVA
47. t il s av re par la suite qu ils sont galement utilis s par les consommateurs finals priv s tout comme les produits qui sont fournis dans le cadre d une prestation de services 7 Le l gislateur luxembourgeois a t il d finitivement mal com pris le l gislateur communautaire Ou ce dernier apr s avoir pr tendu largir le champ d application de sa premi re direc tive tous les utilisateurs consommateurs ou non de produits tout en faisant tout de m me usage du terme consommateur dans le texte de celle ci a t il chang d avis en 2001 et choisi sans le dire de ne finalement se pr occuper que du sort des consommateurs au sens strict du terme Difficile dire Nous verrons que c est au moment de la mise en circulation des produits et abstraction faite de la qualit de leurs utilisa teurs que p se sur leur producteur l obligation de s curit Nous verrons aussi que les sanctions p nales pr vues par la Loi sont susceptibles d tre appliqu es ind pendamment du dommage caus et donc de la victime potentielle consom mateur au sens strict ou au sens large du produit mis sur le march L on devrait pouvoir en d duire que peu importe la qualit de l utilisateur pour que la Loi s applique Il faut encore savoir que comme la directive dont elle constitue la transposition la Loi a vocation s appliquer tous les produits 8 Elle n entend pas rendre inutiles les diverses
48. tion et sur base de mandats donn s par la Commission de normes europ ennes non obligatoires couvrant certains produits et risques Pour les produits qui n auraient pas donn lieu tablisse ment des normes vis es l article 4 de la directive la Loi pr voit que la s curit d un produit est valu e en prenant en compte notamment les l ments suivants quand ils existent l les normes nationales non obligatoires transposant des normes europ ennes autres que celles vis es au paragraphe 2 2 les normes appliqu es au Luxembourg 3 les recommandations de la Commission europ enne tablis sant des orientations concernant l valuation de la s curit des produits 4 les codes de bonne conduite en mati re de s curit des pro duits en vigueur dans le secteur concern 5 l tat actuel des connaissances et de la technique 6 la s curit laquelle les consommateurs peuvent raisonna blement s attendre CONTR LE PAR LES AUTORIT S La Loi pr voit encore que la conformit 39 d un produit aux crit res visant garantir l obligation g n rale de s curit n emp che pas les autorit s comp tentes de prendre les mesures opportunes pour restreindre sa mise sur le march ou demander son retrait du march ou son rappel si nonobstant cette conformit le produit se r v le dangereux 40 Mais quelles sont ces autorit s comp tentes 38 Art 3 82 39 Art 3 83 40 Art 3
49. ur le point de vue g n ral de la soci t sans gard pour la capacit d un fournisseur particulier se conformer cette obli gation ni pour les attentes particuli res d un utilisateur ou d un consommateur pris individuellement En outre il implique que la norme pouvant changer l inacceptabilit d un risque peut voluer avec le temps pour repr senter un degr de s curit encore sup rieur 13 Mais les d bats au Conseil apr s passage devant le Parle ment europ en et le Conseil conomique et social ont l g re ment chang la donne Si le crit re de l acceptabilit du risque a t maintenu pour tenir compte du caract re volutif du principe c est une approche positive et plus d taill e de la d finition tenant tout de m me compte de la s curit laquelle les utilisateurs et consommateurs peuvent raisonnable ment s attendre qui a finalement t retenue Apr s la solu tion floue mais simple propos e initialement par la Commis sion on est donc arriv une solution alambiqu e soit disant plus pr cise mais en r alit peu compr hensible pour le com mun des mortels et tout le moins difficile mettre en uvre laissant ainsi la porte ouverte aux solutions jurisprudentielles les plus vari es A ce jour la jurisprudence luxembourgeoise sur l interpr tation donner la d finition des produits s rs est inexis tante Il n existe pas non plus de jurisprudence communa
50. utaire sur cette question aa l utilisation ou la consommation pr vue du produit dans des conditions normales compte tenu notamment de toute communication faite cet gard par le fournisseur ou en son nom ainsi que de toute autre utilisation ou consommation raisonnablement pr visible bb la dur e d utilisation pr visible Les vices de fonctionnement ou les d fectuosit s d un produit qui n affectent pas ses caract ristiques de s curit proprement dites ne sont pas pris en consid ration La possibilit d atteindre un niveau de s curit sup rieur ou de se procurer d autres pro duits de la m me cat gorie pr sentant un moindre degr de risque ne constitue pas en soi une raison pour juger inacceptable le risque que pr sente un produit Com 89 162 final 13 Com 89 162 final p 8 ANN DR LUX 2009 244 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS PRINCIPE DE PR CAUTION La refonte de la directive 92 59 CEE par la directive 2001 95 CE a t op r e notamment pour compl ter renforcer ou clarifier certaines de ses dispositions la lumi re de l exp rience acquise et des volutions r centes et significatives dans le domaine de la s curit des produits de consommation ainsi que des changements introduits dans le trait en particulier dans les articles 152 concernant la sant publique et 153 concernant la protection des consommateurs et la lumi re du principe de pr caution 14 Cette
51. uvel article 9 introduit la pos sibilit pour les fonctionnaires de la police grand ducale et les fonctionnaires de PILNAS de d cerner des avertissements tax s en cas de contraventions punies conform ment l article 8 3 ANN DR LUX 2009 262 ANNALES DU DROIT LUXEMBOURGEOIS le ministre ayant la protection des consommateurs dans ses attributions interdiction temporaire d offre en vente interdic tion de mise sur le march retrait de produits dangereux etc La Loi n exige pas que soient v rifi es lors de la circulation l offre au public ou la cession du bien l existence d un danger concret pour l int grit des personnes ou d un v nement dom mageable La simple violation de la r gle de conduite est punie il suffit d avoir mis sur le march des produits dont on sait ou dont on aurait d savoir qu ils n taient pas s rs ou d avoir enfreint une d cision prise par le ministre pour tre passible de sanctions Mais ne sont punis que ceux qui savent ou auraient d savoir qu ils enfreignaient la loi ou ceux qui d lib r ment ne se conforment pas aux d cisions prises par le ministre Il n existe pas de cas de responsabilit objective La violation des r gles sur la s curit du produit ne consti tue pas une circonstance aggravante de la peine dans le cas de blessures ou de mort Il n existe pas non plus de d lits sp ciaux ou de circons tances aggravantes sp ciales dans le cas d
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