La poésie en question dans La Clôture et autres poèmes » (mai 2015)
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1. les critiques se sont montr s plut t embarrass s la parution de La Cl ture et autres po mes dans Le Matin du 6 f vrier 1980 LD voque les exp riences de folie litt raire de Perec et trouve les po mes de Perec moins imm diatement lisibles qu Un Cabinet d amateur et le compte rendu anonyme des Nouvelles litt raires paru fin janvier d but f vrier 1980 se conclut par raison d une semaine pour r soudre chaque nigme voil un compagnon de chevet qui vous laissera dans l embarras jusqu l t prochain Si nigme il y a ce n est pas me semble t il une lecture individuelle des textes qui seule la r soudra En effet La Cl ture et autres po mes n est pas un simple recueil de pi ces parses Au contraire il a t con u et mis en uvre on l a vu avec le m me soin que les livres de bibliophilie dont certains textes sont extraits Le po tique s y joue non seulement dans l organisation globale du volume mais jusque dans le d tail des d coupes en vers et de la mise en mots Je me rends compte que lorsque je publie comme je l ai fait tout r cemment dans La Cl ture des po mes compos s selon des syst mes aussi compliqu s sans donner la cl finalement le lecteur peut les recevoir comme un po me Cette phrase qui nous a servi de point de d part 5 Reproduits dans Georges Perec Beaux pr sents belles absentes Paris Seuil coll La Librairie2. qu il compare implicitement des gammes puis un texte qu il trouve plus abouti plus proche de ce qu il essaie d appeler la po sie ouvre ces serrures caverneuses avance vers ces uvres rares une encre ocre Creuse son cerne sous sa morsure azur aucun ressac ne navre encore ces aurores C est une contrainte typographique qui s appelle la contrainte du prisonnier on suppose que le prisonnier dans sa cellule a tr s peu d encre et tr s peu de papier et que n anmoins il veut crire le texte le plus long possible Donc il va se priver de toutes les lettres qui d passent en haut et en bas Il n y aura ni b ni d ni p ni q ni t ni i Il n y aura pas de i parce qu il y a un point sur le i Il n y aura pas d accent a donne une disposition typographique qui est tr s jolie parce que le texte est absolument horizontal ce qui est effectivement tr s rare quand on regarde un texte habituel Copenhague quelques semaines plus tard il proposera une gradation Petit petit je vais essayer de me rapprocher disons de textes qui au d part ne sont que ne sont que des jeux et petit petit essayer d arriver vers des choses qui disons ont un comment je pourrais appeler a disons une vertu po tique plus grande Puis il lira successivement un exemple amusant de 12 Georges Perec Entretiens et co
3. Le r sultat sera toujours un roman Raymond Queneau B tons chiffres et lettres Gallimard 1965 p 27 Le Cabinet d amateur Revue d tudes perecquiennes 2 Constitution du volume La Cl ture et autres po mes paru chez Hachette en 1980 r unit 48 textes po tiques r partis en 9 sections dont la derni re est constitu e d un unique po me seul ne pas r sulter de la mise en uvre d une contrainte oulipienne il est imprim en italique Si le volume ne propose pas de cl s comme c est le cas pour Alphabets ou l dition originale des autres h t rogrammes la table des mati res et la bibliographie se compl tent en fin de volume pour fournir certaines indications g n riques trois sections sont intitul es Palindrome et de mani re plus nigmatique pour le lecteur non averti Deux morales l mentaires et La belle absente et l adjectif h t rogrammatique figure dans quatre entr es de la bibliographie sauf dans celle qui concerne Ulc rations Pas de sous titre g n rique non plus pour Gamme et de Dos Caddy d Aisselles Bref manifestement La Cl ture et autres po mes n chappe pas la logique du rest cach tre d couvert si souvent relev e chez Perec Ce que la bibliographie permet en outre d affirmer c est que l ordre chronologique de publication ne pr side pas l organisation du volume ni d ailleurs pr cisons le d
4. milieu du volume Mais cela aurait pu 7 Georges Perec L ternit Orange Export Ltd 1981 8 Voir ce sujet les lectures de Perec Melbourne le 6 octobre 1981 et Copenhague le 29 octobre 1981 Entretiens et conf rences op cit vol 2 p 281 301 et 307 323 respectivement Le Cabinet d amateur Revue d tudes perecquiennes 4 s obtenir par le recours une police de dimension r duite comme c est le cas du palindrome ou en organisant le volume diff remment Autre hypoth se l aspect s mantique de ces po mes leur appartenance toute relative on le verra la sph re publique Rappelons ce propos les analyses de Bernard Magn On peut d limiter avec assez de pr cision la p riode au cours de laquelle Georges Perec crit ses h t rogrammes Les po mes h t rogrammatiques apparaissent peu pr s au moment o Perec termine W ou du moins la partie autobiographique de ce r cit Ce n est pas simple co ncidence On verra qu maints gards et quoique cela puisse appara tre bizarre certains l criture h t rogrammatique est une mani re d criture autobiographique N anmoins cette dimension particuli re de l h t rogramme n est pas identique dans tout le corpus et il me semble qu on peut y d celer l amorce d une volution de ce type d criture Je proposerai donc de distinguer d une part une phase initiale o l h t rogramme fonctionne effec
5. par rapport au reste du recueil et dont les deux premiers sont des po mes d amour fond s sur la contrainte de la belle absente tandis que le dernier d une tonalit plut t m lancolique voque implicitement la m re absente On note par ailleurs des calculs qui rel vent plus sp cifiquement de la d marche oulipienne de refus du hasard que Perec a fait sienne et qui consiste ici transformer le hasard le fait que pour des raisons techniques et de fabrication le nombre de pages des volumes reli s obtenus par pliage est n cessairement un multiple de 16 en n cessit le recueil est constitu de 48 po mes r partis sur 96 pages avec au milieu du palindrome et du volume ces trois points de suspension dont la lecture de W ou le souvenir d enfance nous permet d appr cier toute la force Si ce dispositif renforce certains effets de sym trie entre notamment le tout d but du premier po me du recueil et l ultime vers du dernier c est pour mieux semble t il accentuer les contrastes avec dans la seconde partie une fluidit accrue de la langue et de la syntaxe qui cr e des effets de sens plus stables et des textes moins dysphoriques que pr c demment Le dispositif permettrait alors probl matiser la relation entre la premi re et la seconde moiti du volume avec une interrogation sur ce qu est la po sie 11 Voir ce sujet le travail incontournable de Bernard Magn Georges Perec Paris Nathan 1999 Le C
6. qu elle l encadre le dix septi me et dernier po me de La Cl ture tant cit en quatri me de couverture Il est important de le noter car le dernier po me du volume cr sans contrainte pourrait para tre comme un aboutissement Perec se lib rant enfin de la contrainte Or rien dans la structure du volume ne le confirme et dans les ann es qui suivent Perec ne produira qu un seul autre po me sans contrainte L ternit tandis que sa pratique de l criture contrainte se poursuivra Cela dit et on y reviendra plus tard il y a bien dans la seconde partie l amorce de quelque chose de nouveau On note par exemple que le recours premi re personne du pluriel se fait plus fr quent C est galement le cas de la premi re personne du singulier dont l unique exemple dans La Cl ture au tout d but du premier po me sous forme de possessif Tels ou m incarne rictus l absent lourd trouve un cho la derni re ligne de l ultime po me de La Cl ture et autres po mes Sur le drap noir de ma table Mais n anticipons pas Deuxi me remarque concernant la structure d ensemble Perec n a retenu que quatre des sept po mes de M taux seul parmi les ensembles h t rogrammatiques ne pas avoir t repris dans son int gralit Premi re hypoth se cette s lection pourrait r pondre au d sir de raccourcir la premi re partie du recueil de sorte que le grand palindrome figure au
7. Le Cabinet d amateur Revue d tudes perecquiennes 1 La po sie en question dans La Cl ture et autres po mes de Georges Perec Mireille Ribi re ma seule tradition ma seule m moire mon seul lieu est rh torique Interrog en f vrier 1981 sur la n cessit ou non d expliciter le recours certaines formes ou contraintes Georges Perec r pondait L ennui quand on voit la contrainte c est qu on ne voit plus que la contrainte J ai fait un recueil de po mes appel Alphabets ce sont des onzains labor s selon une contrainte extr mement dure que j ai fait appara tre typographiquement dans le livre C est tr s compliqu Je pense que certains de ces textes m riteraient peut tre une telle pr sentation typographique Mais on risque en ce cas de n en lire que l exploit le record Je me rends compte que lorsque je publie comme je l ai fait tout r cemment dans La Cl ture des po mes compos s selon des syst mes aussi compliqu s sans donner la cl finalement le lecteur peut les recevoir 2 comme un po me C est du moins ce que je voudrais Il n en fallut pas plus pour que les Perecquiens m me les plus avertis s abstiennent d y regarder de plus pr s Un peu comme si Perec alors m me qu il s affirme plus que jamais oulipien et impliqu dans une d marche de refus du hasard avait t tent par le laisser aller comme si oubliant tout de la typograph
8. abinet d amateur Revue d tudes perecquiennes 6 La po sie selon Perec Dans ses derni res interventions publiques Perec tablissait une distinction non seulement entre deux modes de lecture mais deux types d criture po tique sans pour autant jamais expliciter en quoi consiste pr cis ment ce quelque chose que l on cherche en crivant de la po sie D un c t une lecture consciente des d fis que pr sente l criture contrainte et donc attentive la forme bien qu assimil e par Perec une lecture passive lire l exploit de l autre une lecture plus sensible dirait on aux effets de sens D un c t des exercices d criture contrainte qualifi s de gammes de l autre des po mes plus aboutis Melbourne apr s avoir rappel son appartenance depuis 1967 l Oulipo Perec s explique sur la notion de gammes qu il compare aux exercices pratiqu s par les pianistes On ne va pas n cessairement avec les gammes aboutir quelque chose qui va avoir l ambition d un texte entier mais on va en tout cas aboutir une pratique d criture qui peut tre fructueuse et ventuellement arriver des r sultats qui seront parfois amusants parfois proches de quelque chose que l on cherche en 7 rie FA crivant de la po sie Il lit ensuite plusieurs exemples de tautogrammes textes dont tous les mots comportent la m me lettre l initiale
9. associ la figure du manque et li un fragment d autobiographie pr cis le d c s officiel de la m re de Perec le 11 f vrier 1943 Ce chiffre correspond entre autres rappelons le au nombre de cahiers de l dition en coffret de M taux et au nombre de lettres du l h t rogramme souche dans La Cl ture ESARTINULOC qui se r p te dans la matrice typographique accompagnant les textes dans l dition originale Dans La Cl ture et autres po mes il organise Ulc rations maintenant d coup en onze po mes et de mani re plus syst matique qu l origine le nombre de vers des quatre sonnets issus de M taux d abord 11 vers r partis diversement en strophes ph nom ne unique dans le recueil o le 11 ne d finit pas la longueur des textes puis 10 seulement dans le dernier alors qu l origine c tait le sonnet du milieu en H pr cis ment qui tait d ficient travers ces transferts c est toute une strat gie d int gration des pi ces parses qui s esquisse Pi ce de circonstance Hans Dhalem est appel par son titre figurer la suite d un ensemble d di aux proches de Perec Roubaud Mathews Catherine Binet in absentia Getzler et s inscrit de fait dans les r seaux de l intime Quant Gammes et Dos daddy d aisselles ils s impr gnent in vitablement de lyrisme ins r s comme ils le sont entre des textes d une approche beaucoup facile
10. au s jour de Perec dans le Vercors chez son ami Harry Mathews lequel rappelle in vitablement celui du jeune Perec Villard de Lans durant l occupation nazie On se souvient que dans W ou le souvenir d enfance le voyage en train solitaire de l enfant et son arriv e dans le Vercors en 1942 sont pass s sous silence l ellipse correspond un chapitre manquant entre le onzi me et le douzi me chapitre marqu par trois points de suspension sur une page par ailleurs blanche flanqu e de part et d autre par une Paulette Perec Chronique de la vie de Georges Perec dans Portraits de Georges Perec Paulette Perec dir Paris bnf 2001 p 102 10 Georges Perec W ou le souvenir d enfance Paris Deno l 1975 p 85 Le Cabinet d amateur Revue d tudes perecquiennes 5 autre page blanche Or c est un dispositif comparable qui dans La Cl ture et autres po mes indique le milieu du grand palindrome Le hiatus typographique se trouve par ailleurs occuper tr s pr cis ment le centre de ce recueil de 96 pages entre les deux cahiers du milieu aux pages 48 49 Cette constatation est un des fils qui permettra de d rouler l cheveau du texte et de mieux saisir l organisation du volume R glages et calculs Entre les premi res ditions des po mes h t rogrammatiques et leur reprise en recueil on note d abord des transferts de r glages Le plus manifeste concerne le 11 chiffre palindromique
11. du XX si cle 1994 13 Georges Perec Entretiens et conf rences op cit vol II p 314 16 Dans certains textes comme les po mes n 9 et 10 d Ulc rations textes on note par exemple tout un jeu de ruptures par rapport aux normes typographiques mise en uvre ailleurs dans le recueil qui porte sur l espacement m me entre les lettres et les mots Interrog ce sujet Paul Otchakovsky Laurens r pond Georges Perec apportait beaucoup de soin la lecture de ses preuves et je ne pense pas qu il aurait laiss passer des variations d espacement non voulues courriel en date du 21 ao t 2013 Le Cabinet d amateur Revue d tudes perecquiennes 8 comporte curieusement un singulier recevoir comme un po me l o on attendrait un pluriel recevoir comme des po mes Erreur de transcription Lapsus Formule d lib r e Peu importe l issue de cette pr sentation il conviendrait d y voir une invite lire et relire l ensemble de La Cl ture et autres po mes non pas comme un recueil de pi ces parses mais comme un seul et unique po me
12. e voir aussi Mireille Ribi re La photographie dans La Cl ture Le Cabinet d amateur Revue d tudes perecquiennes Toulouse n 7 8 d cembre 1998 p 107 119 et Le Lieu et la forme dans La Cl ture Le Cabinet d amateur Revue d tudes perecquiennes en ligne Pour M taux voir aussi Mireille Ribi re Georges Perec M taux Description de l dition originale posthume du livre de bibliophilie con u en 1977 avec Paolo Boni assortie de quelques remarques et les documents iconographiques d pos s dans le fonds documentaire de l Association Georges Perec 1 rue de Sully 75005 Paris L h t rogramme est rappelons le un nonc dont chaque segment est l anagramme d une h t rogramme souche savoir une s rie de lettres qui ne peuvent tre r utilis es que lorsque la s rie est puis e Dans le cas de La Cl ture il s agit de la s rie ESARTINULOC laquelle s ajoute une lettre libre dite joker 5 Aucune trace dans le fonds priv Georges Perec et dans les archives de Paul Otchakosky Laurens de documents concernant la constitution du texte et le d tail de la mise en page Georges Perec Palindrome in Oulipo La Litt rature potentielle Paris Gallimard 1973 p 101 106 Le Cabinet d amateur Revue d tudes perecquiennes 3 onze po mes issus du texte unique fond sur les 400 s ries h t rogrammatiques d Ulc rations avec des variations dans la mise en vers par rap
13. embl e l ordre de composition D o une premi re question de quoi se compose le recueil La Cl ture et autres po mes r unit les dix sept po mes h t rogrammatiques de La Cl ture dans une mise en vers l g rement diff rente de celle de l dition originale mais avec la m me num rotation les six po mes franglais de Trompe l il repris dans la m me mise en vers que l dition originale quelques carts pr s dans l espacement entre les mots quatre des sept po mes h t rogrammatiques de M taux les po mes en B en C en G et en V dans une mise en vers sensiblement diff rente de celle de l dition originale l exception du sonnet en C repris tel quel le grand palindrome de 1969 dans une mise en page sensiblement diff rente de celle adopt e dans Oulipo La Litt rature potentielle puisque le simple ast risme qui indiquait le milieu du texte dans le volume collectif est maintenant d sign par trois points de suspension au milieu d une page par ailleurs blanche flanqu e de part et d autre d une page vierge de toute inscription Pour une description des ditions successives des po mes h t rogrammatiques suivie de reproductions en facsimile voir Mireille Ribi re et Bernard Magn Cahiers Georges Perec n 5 Les Po mes h t rogrammatiques Paris ditions du limon 1992 Pour une analyse d taill e de la premi re dition hors commerce de La Cl tur
14. ie et de la mise en page tels qu il les a savamment pratiqu s dans les recueils pr c dents il s tait mis dans La Cl ture et autres po mes pousser devant lui comme un troupeau d oies un nombre ind termin de po mes travers une lande longue d un nombre ind termin de pages en se disant que le r sultat serait toujours de la po sie Or comme toujours chez Perec c est un peu plus compliqu 1 P P i r k Ce qu il y a d extraordinaire ici ce qui en fait un lieu mod le c est que je ne fais qu y passer que j y vois les choses les choses les signes d ancrage qu elles m imposent leur nostalgie regret d un pays natal d une demeure ancestrale ma seule tradition ma seule m moire mon seul lieu est rh torique signe d encrage la diff rance la diff icile errance ici l errance Extrait des souvenirs li s la rue Vilin in dits du vivant de l crivain et publi s par Philippe Lejeune en 1992 sous le titre Vilin souvenirs dans le premier num ro de la revue Genesis Georges Perec Entretiens et conf rences op cit vol II p 171 Je rappelle la formule exacte de Raymond Queneau dans Technique du roman 1937 n importe qui peut pousser devant lui comme un troupeau d oies un nombre ind termin de personnages apparemment r els travers une lande longue d un nombre ind termin de pages ou de chapitres
15. nf rences op cit vol IL p 281 13 Jbid vol II p 283 284 Le Cabinet d amateur Revue d tudes perecquiennes 7 tautogramme la boule de neige la grave saison le monovocalisme What a man ouvre ces serrures caverneuses et pour terminer comme Melbourne plusieurs beaux pr sents et belles absentes dont celles incluses dans La Cl ture et autres po mes dont il dira a fait une po sie assez herm tique et assez pr cieuse mais qui personnellement pour moi m apporte tout ce que je demande la po sie Ce serait donc semble t il une part d paisseur s mantique un ensemble de connotations dans lequel il se reconna t comme sujet et une certaine beaut joliesse ou raret de forme qui ferait la po sie selon Perec Lecture et r ception Hormis le compte rendu de Daniel Leuwers paru dans le num ro d octobre 1980 d Europe dont l euphorie laisse perplexe Po te Georges Perec est comme un arch ologue qui aime arpenter les beaux monuments mallarm ens Le mallarm isme pouss jusqu ses cons quences les plus extr mes d bouche de la sorte sur un ludisme antiscl rosant et sur la jubilation d un humour qui permet Perec de pratiquer un art ouvert o l cart savamment esquiss permet la fusion du jeu et du hors jeu et o fruit d un subtil mode d emploi la re cr ation se transforme insensiblement en r cr ation Ol
16. port l dition originale deux morales l mentaires in dites Le Principe de Roubaud et Le Corpus de Mathews deux belles absentes in dites o le nom de Catherine Binet appara t en absence raison d une lettre par vers Je palindrome de lettres Pierre Getzler dans une mise en page l g rement diff rente les treize vers h t rogrammatiques Hans Dahlem Gamme qui gr ne une une les voyelles A E I O U dans l ordre alphab tique le palindrome syllabique Dos caddy d Aisselles qui r arrange en ordre inverse les syllabes de El Desdichado de Verlaine apr s les avoir soumises un traitement homophonique Un po me sans contrainte Premi re remarque si la disparition des matrices typographiques qui accompagnaient l origine La Cl ture M taux Ulc rations Hans Dahlem de m me que la normalisation de l orthographe pour Ulc rations souk pour souc tyran pour firan ont pour cons quence d unifier le volume les textes fond s sur le proc d h t rogrammatique n en occupent pas moins une place de choix ne serait ce que par leur nombre 33 sur 48 Dot s d une forte identit stylistique ils rythment le recueil et donnent comme qui dirait le ton Dans ce dispositif La Cl ture joue un r le de premier plan non seulement parce qu elle inaugure le volume et lui donne son titre mais aussi parce
17. tivement comme un v ritable crit intime appartiennent cette p riode Ulc rations La Cl ture et Alphabets d autre part une phase finale o l h t rogramme se banalise et sert de technique de base pour des crits publics texte de circonstance comme les vers pour Hans Dahlem ou collaboration avec des plasticiens M taux S il s agissait de minimiser la part des crits publics dans La Cl ture et autres po mes en r duisant le nombre des po mes de M taux pourquoi alors avoir retenu les vers pour Hans Dahlem Et puis pourquoi ces quatre textes l qui ne se distinguent gu re des autres par leur s mantisme La r ponse se trouve me semble t il dans l dition originale bien que posthume de M taux o sont pr cis s le lieu et la date de composition des textes En ce qui concerne les quatre qui ont t retenus on dispose de l information suivante Paris 15 d cembre 1976 pour le sonnet en B Paris 18 d cembre 1976 pour celui en C dans un train 22 d cembre 1976 pour celui en G Paris 3 janvier 1977 pour celui en V Quant au trois omis ils sont accompagn s des indications suivantes Lans en Vercors 24 d cembre 1976 pour le sonnet en F Lans en Vercors 27 d cembre 1976 pour celui en H Lans en Vercors 29 d cembre 1976 pour celui en P La s lection r sulte donc d un processus d videment qui correspond
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