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1. Fig 12 Evreux Eure cath drale Notre Dame chapelle d axe G d on et la toison 1467 buste de l ange restaur vers 1530 Phot M H rold M H rold 2000 D autres rep res chronologiques qui semblaient fix s voluent par l observation directe des uvres L apparition des maux au XVIe si cle longtemps interpr t e comme signe de d cadence par une coupable collusion avec la peinture de chevalet tait jusqu il y a peu situ e au milieu du XVIe si cle avec pour premiers exemples dat s deux verri res de Montfort l Amaury dat es de 1543 baie 16 Enfance du Christ et de 1544 baie 15 Ecce homo comportant l emploi d maux bleu et violet Or des recherches r centes portant en particulier sur la production germanique de la fin du Moyen Age ont tabli la pr sence de grisailles de couleur ou d maux d s les ann es 1435 1440 En France la confirmation de ces usages a t constat e devant les vitraux de la Sainte Chapelle de Chamb ry vers 1548 d pos s pour restauration et la chapelle Saint Pabu de Saint Guen C tes d Armor l occasion du Recensement ce dernier ensemble r alis vers 1500 comporte un mail vert meraude Ces rep res nouveaux sont videmment destin s voluer au gr des observations futures Quoi qu il en soit il appara t que l usage de ces techniques ne transforme pas en profondeur l art de peindre avec la lumi re Ces pratiques restent annexe2. 38 Les recherches d Anne Tob pr sidente du CREHA sont en partie publi es dans la revue Vatusium n 4 2001 p 30 38 39 On peut notamment consid rer comme exceptionnels les vitraux civils que Max Ingrand a r alis s ses d buts tel le d cor de l immeuble construit par l architecte Jean Desbouis en 1932 au 116bis Avenue des Champs Elys es 40 DAVID V De l espoir retrouv et des vitraux du Raincy Dans Laurence de FINANCE Un patrimoine de lumi re 1830 2000 coll Cahiers du Patrimoine n 67 Paris 2003 p 275 285 21
3. la veille de la Seconde Guerre mondiale Plus les recherches s affinent plus la liste des uvres inscrire dans le triste inventaire des disparus s allonge on citera Paris l ensemble vitr des murs au plafond du restaurant basque Chiquito par l atelier Barillet en 1928 l Assomption r alis e par Jacques Gruber l glise Saint Christophe de Javel en 1932 ou bien encore Wittenheim Haut Rhin les vitraux de l glise Sainte Barbe de Georges Desvalli res en 1930 La prise en consid ration de ces uvres a certes progress mais aujourd hui encore tout danger n est pas cart La cr ation contemporaine fait encore dispara tre ou d placer des vitraux jug s sans int r t les compositions de Bazaine l glise Saint S verin n ont elles pas pris la place de celles qu Emile Hirsch avait r alis es entre 1876 et 1899 heureusement recueillies au d p t de Champs sur Marne Le m me constat peut tre fait propos des sources en mesure d clairer la gen se des uvres des fonds d ateliers aussi importants que ceux de Louis Barillet ou de Jacques Gruber sont aujourd hui peu pr s perdus Seules de patientes recherches essentiellement bas es sur l examen des dossiers d uvres pourront servir reconstituer l histoire de ces structures Par bonheur depuis les ann es 1980 on assiste un formidable d veloppement de l int r t pour le XIXe si cle bient t imit pour le XXe s
4. la suite de Paul Biver initiateur d s 1913 des recherches sur le Mode d emploi des cartons mais aussi Paris et en Normandie Une fois r unie la s rie des uvres comparables plusieurs crit res d analyse leur sont appliqu s reposant sur des param tres mat riels propres au vitrail peinture monumentale sur support translucide la structure du r seau des plombs le positionnement des donn es principales du dessin la coloration les options prises dans l utilisation de la peinture Or la correspondance ou l absence de l un de plusieurs ou de tous ces param tres rev t une signification pr cise Leur co ncidence g n rale d signe des uvres tir es d un m me patron et r alis es par le m me atelier les disparit s des donn es picturales et la non co ncidence des r seaux des plombs d signent en revanche des copies r alis es par des interpr tes diff rents Cette machine remonter le temps adapt e au vitrail offre des b n fices dont l int r t est vident distinguer ce qui revient au peintre cartonnier et au peintre verrier d signer les uvres tir es d un m me carton et les isoler de celles qui leur sont seulement apparent es permet de clarifier bien des points essentiels pour saisir l articulation d une production premi re vue homog ne Bien des mises au point deviennent ainsi possibles fond es sur des donn es mat rielles indiscutables A nsi les uvres normandes tir e
5. huit pour l Autriche six pour l Espagne etc La France pays le plus riche au monde en vitraux anciens en pr voyait vingt cinq Mais vingt ans apr s la naissance du Corpus le bilan g n ral apparut mitig chaque pays avait structur son comit selon ses moyens et adapt les normes onze volumes taient parus mais deux seulement en France A ce rythme comment imaginer atteindre ch ance raisonnable les buts fix s Les responsables fran ais conscients du d fi relever pr sent rent en 1971 au congr s de Florence le projet d un inventaire national sommaire La nouvelle entreprise prit le nom de Recensement des vitraux anciens de la France pi confi e la future Cellule vitrail de l Inventaire g n ral premi re quipe de recherche th matique du service et l ment fort d s sa cr ation en 1986 du Laboratoire de recherche sur le patrimoine fran ais UMR 22 unit mixte Minist re de la Culture CNRS L objectif vis est clair tablir r gion par r gion l inventaire rapide mais complet des vitraux ant rieurs la R volution en somme forger un outil de travail qui repose la fois sur un tat de la bibliographie et sur une observation des uvres in situ ou quand l occasion s en pr sente en atelier Tout en pr parant les travaux monographiques du Corpus l entreprise a pour double mission de conserver la m moire d un patrimoine fragile et de cr er un instrument de recherche p
6. Editions du CNRS 1986 Les vitraux de Champagne Ardenne vol IV Paris Editions du CNRS 1992 Les vitraux de Lorraine et d Alsace vol V Paris CNRS Editions 1994 Les vitraux de Haute Normandie vol VI Paris CNRS Editions Monum Editions du patrimoine 2001 Les vitraux de Bretagne vol VII Rennes Presses universitaires de Rennes 2005 2 Revue de l Art n 10 1970 en hommage Jean Lafond qui est galement l un des auteurs 3 OTTIN L Le Vitrail Son histoire ses manifestations travers les ges et les peuples Paris H Laurens s d 1896 MERSON O Les vitraux Paris Librairies Imprimeries r unies 1895 MAGNE L L uvre des peintres verriers fran ais Paris Firmin Didot 1885 et Les vitraux de Montmorency et d Ecouen Paris Firmin Didot 1888 MALE E La peinture sur verre en France Dans MICHEL Andr Histoire de l art depuis les premiers temps chr tiens jusqu nos jours t 1 2 Paris Armand Colin 1906 et t Il 4 Paris 1911 4 Les anciens clich s du service des Archives photographiques peu peu num ris s sont rendus accessibles sur la base M moire http www culture gouv fr culture inventai presenta bddinv htm 5 Revue de l Art n 10 1970 p 4 et 5 6 Quelques uns de ces tr sors purent encore tre montr s au Rijksmuseum d Amsterdam en 1973 certaines reposes ayant tard du fait de la multiplicit des chantiers 7 Marcel Aubert Andr Chastel Lo
7. d frichage r alis par le Recensement permet d j de saisir la complexit d un univers ici particuli rement foisonnant Si bien des uvres peuvent tre d sign es comme caract ristiques de la production locale l ancienne notion d Ecole normande dont on voit bien les limites est devenue totalement obsol te L chelle des tudes pertinentes est toute autre elle se place l int rieur des r seaux des commanditaires sur les chantiers consid re les changes artistiques par la circulation des documents graphiques des uvres elles m mes et naturellement des hommes 10 Des vitraux par milliers Th VREE S il t a Ce H l f Fig 11 Caudebec en Caux Seine Maritime glise Notre Dame bas c t sud de la nef verri re de la Femme adult re de la Samaritaine au puits et de la Transfiguration 1532 Phot Inv T Leroy Inventaire g n ral ADAGP 1993 Analyse des uvres et nouveaux rep res La confrontation quotidienne avec le terrain est l un des points forts du Recensement Ses b n fices sont multiples particuli rement vidents lorsqu il s agit de l observation des techniques anciennes qui fait partie de l tude de chaque verri re Elle peut devenir un excellent outil d analyse partir des rep res concrets que fournissent les mat riaux qui constituent le vitrail verre plomb peinture Sous cet angle il est possible de consid rer le
8. emplacement primitif Si c est bien le cas sa conception concorde t elle avec celle de son cadre architectural qui peut lui m me fournir des rep res int ressants et vice versa Est elle homog ne ou composite L agencement des panneaux celui des sc nes semble t il logique ou la composition originale a t elle t alt r e lors d un remontage Une date port e a t elle t correctement lue par ceux qui lont relev e pr c demment Se rapporte t elle l uvre elle m me ou seulement l une de ses parties constituantes ou encore l une de ses restaurations Les b n fices de cette approche circonspecte peuvent facilement tre mis en vidence Parmi bien d autres mises au point on mentionnera la date de 1517 de la grande verri re de l glise d Ergu Gab ric Finist re Des vitraux par milliers habituellement lue 1571 et ainsi port e sur l arr t de classement ou l attribution d un grand remaniement de la ma tresse vitre du XIIIe si cle de la cath drale de Dol un praticien des ann es 1380 1400 fig n 5 Les pi ges sont souvent bien plus redoutables Le vitrail tant une sorte de puzzle adaptable et mobile les r sultats des arrangements r alis s en diverses circonstances apparaissent quelquefois particuli rement d routants En Bretagne encore o l op ration de recensement s ach ve aujourd hui les vitraux de Saint Armel de Plo rmel offrent une disposition qu
9. l instant inexplor es bien moins riches que celles du nord de la France laisse esp rer l ach vement de l entreprise avant dix ans Aucun autre inventaire th matique n aura t men en si peu de temps Ce qui a t tudi dans la moiti septentrionale du pays et en Rh ne Alpes correspond au moins 80 de la totalit des vitraux anciens ce qui n est pas sans appeler quelques r flexions Si l incomparable richesse nationale se trouve confirm e ces r sultats montrent sa r partition tr s in gale dans le temps comme dans l espace La Champagne et la Haute Normandie sont assur ment les r gions les mieux dot es Tout al atoire que puisse tre un d nombrement mettant sur un pied d galit une petite verri re rurale et le c l bre Arbre de Jess d Engrand Le Prince Beauvais fig n 7 les r sultats de ce travail sont susceptibles de se traduire en chiffres permettant de r pondre quelques questions Quelle place tiennent par exemple les vitraux normands dans le corpus verrier fran ais La Haute Normandie poss de environ 1400 verri res ant rieures la R volution contenues dans 230 difices soit peine moins que la Champagne qui en poss de environ 1600 860 de ces verri res sont du XVIe si cle dont 750 ant rieures 1550 Le groupe normand est toutefois plus largement chelonn dans le temps que celui de la Champagne o sur les 1160 verri res de l Aube d partement le mieux pou
10. me d isoler une individualit dont les uvres sont sign es ou bien document es ne suffit pas caract riser un centre artistique aussi f cond A Rouen dans les premi res ann es du XVIe si cle Arnoult domine t il r ellement la production locale en remportant les march s lanc s par les donateurs les plus consid rables ou influents dans les difices majeurs de la ville ou de la r gion Ce n est pas le cas Il a travaill Saint Ouen de Rouen et pour l abbatiale de F camp au service d Antoine Bohier mais est absent des plus grands chantiers du moment en particulier de ceux du cardinal d Amboise Au palais archi piscopal et la cath drale de Rouen r gne Jean Barbe repr sentant d une importante dynastie de peintres verriers locaux celui ci travaille aussi pour Gaillon o les commandes les plus notables reviennent Antoine Chennesson d Orl ans dont le choix rel ve vraisemblablement du r seau des artistes prot g s par la famille d Amboise Ajuste titre reconnu comme l un des plus grands ma tres de la premi re Renaissance Arnoult de Nim gue ne semble pas avoir b n fici d une situation privil gi e dans le milieu rouennais au d but du XVIe si cle En l absence de r glementation corporative aucun obstacle juridique ne s oppose l installation dans la ville d artistes trangers et l importation d uvres Arnoult peut tre consid r sans trop de risque d erreur comme le plus pa
11. ou bien de le consid rer comme une technique artistique d appoint soumise l architecture ou n ayant pour int r t essentiel que le d ploiement des th mes d iconographie sacr e Une telle situation encourageait le ph nom ne il est vrai g n ral d une compartimentation des disciplines L uvre de Jean Lafond jalonn e de nombreuses publications de 1909 1973 a orient la connaissance sur une toute autre voie Des vitraux par milliers riche d avenir On doit ce grand savant non seulement la r surrection d artistes Arnoult de Nim gue fig n 1 Romain Buron ou Jean Chastellain mais surtout les bases des m thodes de la recherche moderne Fig 1 Conches en Ouche Eure glise Sainte Foy bas c t nord de la nef verri re d Arnoult de Nim gue le donateur pr sent par saint Adrien 1508 1510 Phot M H rold M H rold 1995 La campagne de d pose g n rale des vitraux la veille du second conflit mondial cr a des circonstances favorables particuli res dont les sp cialistes surent profiter pour donner la recherche une impulsion d cisive Tirant les le ons de la guerre de 1914 1918 le service des Monuments historiques fit d poser pr ventivement en 1939 la majeure partie des vitraux class s de m me que d autres pays europ ens en particulier l Allemagne La surface des verri res mises l abri en France est estim e plus de 50 000
12. vitrail comme le plus vaste gisement d chantillons de verres plats dat s et donc comme une source majeure pour l histoire de l industrie verri re Observer la qualit des verres leur tat de conservation leurs dimensions noter la palette en usage donnent l historien du vitrail des rep res qui co ncident souvent aux c sures formelles relev es par ailleurs Elles sont parfois flagrantes comme Troyes la fin du XVe et au d but du XVIe si cle La verri re de la Passion de l glise de la Madeleine baie 4 pos e au plus tard en 1494 souligne le passage d un vitrail clair un vitrail exub rant de couleurs qui pr vaut jusque vers 1530 Les verri res de Daniel et de la Passion des chapelles m ridionales de l glise Saint Pantal on baies 6 et 8 marquent en 1531 le d but du succ s des compositions en cama eu peintes sur de grandes pi ces de verre blanc transparent et fin Les verres du XVe si cle satur s ou blanc nacr aujourd hui tr s corrod s se distinguent nettement de ceux du si cle suivant r guliers d un bel clat et parfaitement conserv s il a t possible de le v rifier dans la chapelle d axe de la cath drale d Evreux avec le panneau de la toison de G d on restaur vers 1530 fig n 12 La question se pose sans r ponse tranch e encore des liens entre ces transformations esth tiques et les progr s de l industrie verri re 11 Des vitraux par milliers
13. Des vitraux par milliers Des vitraux par milliers Bilan d un inventaire le recensement des vitraux anciens de la France Fran oise Gatouillat ing nieur d tudes Direction de l architecture et du patrimoine Centre Andr Chastel UMR 8150 francoise gatouillat paris4 sorbonne fr Michel H rold conservateur du patrimoine Direction de l architecture et du patrimoine Centre Andr Chastel UMR 8150 michel herold paris4 sorbonne fr V ronique David ing nieur d tudes Direction de l architecture et du patrimoine Centre Andr Chastel UMR 8150 veronique david paris4 sorbonne fr Le Recensement des vitraux anciens de la France sera bient t achev conduit dans le cadre du minist re de la Culture depuis 1972 et int gr aux missions de l inventaire g n ral depuis 1979 Cet inventaire m thodique et exhaustif est r guli rement publi dans des ouvrages con us comme des instruments de travail qui visent apporter au monde de la recherche une documentation pr cise critique et pr sent e avec objectivit sur toutes les uvres de ce domaine patrimonial sans hi rarchie Ce recensement fait merger une multiple et in puisable mati re r flexion qui alimente des probl matiques communes d autres disciplines de l histoire de l art usages techniques questions de la commande artistique de la diffusion des formes etc Un retour sur la documentation accumul e et sur les travaux qui se sont ajout s au fil d
14. XXVII 1994 p 141 145 id Les vitraux anciens du S minaire de Caen Annales de Normandie n 51 2001 p 121 138 22 Recensement vol IIl 1986 p 54 et fig 37 GATOUILLAT F LEPROUX G M PILLET E L glise Saint Merry de Paris un monument dat par ses vitraux Cahiers de la Rotonde n 19 p 47 114 p 58 61 64 GATOUILLAT F La grande verri re occidentale de Saint Merry de Paris et ses auteurs un cartonnier n erlandais au service d ateliers parisiens Revue de l Art n 147 2005 1 p 69 78 23 LAFOND La Renaissance Le vitrail fran ais 1958 p 215 24 PERROT F Le vitrail Rouen Rouen 1972 p 36 25 CALLIAS BEY M CHAUSSE V HEROLD M Vitraux retrouv s de l glise Saint Vincent de Rouen Rouen 1995 catalogue de l exposition Mus e des Beaux Arts de Rouen 10 d c 1995 26 f vrier 1996 26 HEROLD M A propos du Ma tre de la vie de saint Jean Baptiste recherches sur l usage du patron grandeur au d but du xvie si cle Vitrail et arts graphiques XVe XVle s Cahiers de l Ecole du patrimoine n 4 1998 p 48 60 id La production normande du Ma tre de la vie de saint Jean Baptiste Nouvelles recherches sur l usage des documents graphiques dans l atelier du peintre verrier la fin du Moyen Age Pierre lumi re couleur Etudes d histoire de l art du Moyen Age en l honneur d Anne Prache F Joubert et D Sandron d Paris Presses universitaires de la Sorbon
15. d M H rold 2000 Fig 13 Rouen Seine Maritime glise Saint Godard l Annonciation d but du XVIe s sc nes tir es de mod les du Ma tre des tr s petites Heures d Anne de Bretagne Phot M H rold M H rold Fig 14 Paris glise Saint Etienne du Mont l Annonciation d but du XVIe s sc nes tir es de mod les du Ma tre des tr s petites Heures d Anne de Bretagne Phot M H rold M H rold Fig 15 Paris chapelle Notre Dame de la Compassion saint Philippe sous les traits du roi Louis Philippe par la Manufacture de S vres sur des cartons de Jean Auguste Dominique Ingres Phot F Gatouillat F Gatouillat 1980 Fig 16 Reims Marne la coupole de l ancien magasin de mode Au petit Paris par Jacques Simon 1923 Phot Inv J Philippot Inventaire g n ral ADAGP 2000 Fig 17 Paris H tel de Ville la verri re du Lac par Auguste Matisse 1924 Phot COARC Christophe Fouin Fig 18 Reims Marne atelier Simon palettes de verres Phot Inv J Philippot Inventaire g n ral ADAGP 2005 Notes 1 La collection nationale des ouvrages du Recensement comprend actuellement Les vitraux de Paris de R gion parisienne de Picardie et du Nord Pas de Calais vol Paris Editions du CNRS 1978 Les vitraux du Centre et des Pays de la Loire vol Il Paris Editions du CNRS 1981 Les vitraux de Bourgogne de Franche Comt et de Rh ne Alpes vol III Paris
16. e Ille et Vilaine cath drale Saint Samson maftresse vitre 1290 1300 l arrestation de sainte Marguerite sc ne refaite la fin du XIVe si cle Phot Inv B B gne Inventaire g n ral ADAGP 1999 Fig 6 Troyes Aube glise Sainte Madeleine vie de saint Marie Madeleine d tail 1506 Phot Inv J Philippot Inventaire g n ral ADAGP 2005 Fig 7 Beauvais Oise glise Saint Etienne d tail de l Arbre de Jess par Engrand Le Prince 1522 1524 Phot M H rold M H rold Fig 8 Chastellux sur Cure Yonne oratoire du ch teau de Chastellux l Annonciation vers 1415 Phot Inv P Garrigue Inventaire g n ral ADAGP 1982 Fig 9 Strasbourg Bas Rhin Mus e de l Oeuvre Notre Dame le Lavement des pieds Des vitraux par milliers provenant de l glise Sainte Madeleine vers 1475 1480 Phot M H rold M H rold 1994 Fig 10 Evreux Eure cath drale Notre Dame chapelle d axe saint Luc peintre de la Vierge l Enfant 1467 1469 Phot M H rold M H rold 2001 Fig 11 Caudebec en Caux Seine Maritime glise Notre Dame bas c t sud de la nef verri re de la Femme adult re de la Samaritaine au puits et de la Transfiguration 1532 Phot Inv T Leroy Inventaire g n ral ADAGP 1993 Fig 12 Evreux Eure cath drale Notre Dame chapelle d axe G d on et la toison 1467 buste de l ange restaur vers 1530 Phot M H rol
17. e Notre Dame de la Compassion saint Philippe sous les traits du roi Louis Philippe par la Manufacture de S vres sur des cartons de Jean Auguste Dominique Ingres Phot F Gatouillat F Gatouillat 1980 Fig 16 Reims Marne la coupole de l ancien magasin de mode Au petit Paris par Jacques Simon 1923 Phot Inv J Philippot Inventaire g n ral ADAGP 2000 Outre le d veloppement de ce r pertoire bient t int gr au Thesaurus des Auteurs 33 actuellement mis au point par le bureau de la m thodologie de Inventaire le r le de la Cellule vitrail dans la recherche sur ces p riodes est d termin par la nature m me du patrimoine verrier En transposant l analyse de Claude Mignot sur l architecture on peut affirmer que la production des XIXe et XXe si cles appara t d abord comme un ph nom ne quantitatif Rares sont les communes de France qui ne poss dent pas au moins une verri re de ce temps g n ralement l glise mais parfois aussi dans des b timents civils demeures particuli res mais aussi magasins fig n 16 banques caf s salles de spectacle ou mairies fig n 17 A cette abondante production s attachent des crit res tout autres que ceux qui ont induit l tude du Des vitraux par milliers patrimoine ancien De l un regard encore bien souvent d daigneux voire une absence de regard sur des uvres trop famili res qui furent exclues de la d pose des vitraux class s
18. e int gr e l Inventaire en 1979 plac e sous la direction de Nicole Blondel La Cellule a t rejointe en 1991 par Michel H rold rempla ant Laurence de Finance 13 Voir le site du Minist re http www culture gouv fr culture inventai presenta bddinv htm 14 Les vitraux de Basse Normandie seront bient t publi s volume VIII 15 Cf KORN U D Licht Glas Farbe Aix la Chapelle M Brimberg s d 1990 p 157 16 En Angleterre aux Pays Bas et aux Etats Unis 17 L Aquitaine l Auvergne le Languedoc Roussillon le Limousin Midi Pyr n es Poitou Charentes et Provence Alpes C te d Azur feront l objet de deux volumes suppl mentaires le dernier comprenant un index cumul 18 Cf CALLIAS BEY M et de FINANCE L Les b n fices d un inventaire premi res r flexions autour des chiffres M moire de verre Vitraux champenois de la Renaissance Ch lons sur Marne 1990 p 25 56 coll Cahiers de l Inventaire n 22 19 Recensement vol Ill 1986 p 138 139 et fig 119 GATOUILLAT F Vitreries de type cistercien dans l Yonne Actes du 56e Congr s de l Association bourguignonne des Soci t s savantes 1985 p 59 64 20 Recensement vol Ill 1986 p 16 135 et pl VII 21 Recensement vol V 1994 p 239 et p 196 GATOUILLAT F Un panneau de l glise Sainte Madeleine de Strasbourg entre au Mus e de l uvre Notre Dame Cahiers alsaciens d Arch ologie d Art et d Histoire t X
19. e l exp rience permet d appr cier l volution du champ scientifique que constitue le vitrail qui a beaucoup gagn en participant d une vision largie Soon will be completed the Recensement des vitraux anciens de la France France s general inventory of stained glass windows from the Middle Ages to the end of the Ancien R gime which has been carried out since 1972 under the auspices of the Ministry of Culture in charge since 1979 of the Inventaire g n ral The results of this methodical and exhaustive inventory are published at regular intervals in works which are designed as tools for research providing precise critical documentation covering all the works in this particular field of the national heritage objectively and without hierarchical judgement The survey work has drawn attention to stained glass windows as an extremely rich and varied source informing problematics shared by other disciplines in art history technical usages problems relating to artistic patronage to the diffusion of forms etc An overview of the documentation accumulated over the years and of a certain number of research projects inspired by the inventory experience leads to an evaluation of the scientific domain of stained glass a domain which has developed considerably thanks to the broadening vision within which it is now studied Qui connaissait avant leur publication dans le Recensement des vitraux anciens de la France le Calvaire du XVe si cle de Sai
20. i cle de la part des communaut s scientifiques mais aussi venant du public qui a r ellement contribu repenser la vision de ce patrimoine L attention a t attir e par les questions les plus vari es d ordre conomique et social comme l organisation de la production d une entreprise cinquante ouvriers chez Max Ingrand apr s la Seconde Guerre mondiale un ou deux chez Marguerite Hur ou parmi bien d autres exemples propos de l histoire des mentalit s religieuses comme la cath drale de Nevers o l Eglise justifia le refus du carton de Markus L pertz 1990 par sa vision trop d sesp r e de l homme De tous c t s les recherches ont donc fleuri Localement des travaux comme ceux d Anne Tob sur la commune de Passy sont exemplaires ils concernent bien videmment la c l bre glise Notre Dame de Toute Gr ce du Plateau d Assy mais aussi l ensemble de sanatoriums architecture et d cor de la station climatique Qui savait jusqu ici que les cartons des vitraux de la chapelle du sanatorium de Praz Coutant r alis s par le peintre verrier de Lille Pierre Turpin en 1928 avaient t dessin s par un membre de la commission d Art Sacr du dioc se de Lille le chanoine Paul Pruvost Dans ce contexte il est videmment exclu que la Cellule vitrail elle seule puisse ma triser l inventaire exhaustif d un si vaste corpus mais elle peut se situer un point de rencontre des act
21. i n est pas sans surprendre Pos s depuis 1480 jusqu au milieu du XVIe si cle ils subirent des restaurations consid rables d s les ann es 1570 et surtout autour de 1600 Cette stratification d j complexe mais somme toute classique fut totalement boulevers e la suite des bombardements de 1944 Le parti de restauration choisi apr s guerre fut de regrouper les l ments sauv s du d sastre et de les compl ter sur le mode contemporain Au terme des travaux effectu s entre 1955 et 1973 par l atelier Jacques Bony plusieurs des fen tres du bas c t nord rassemblent des vestiges de leur d cor primitif et ceux de verri res supprim es dans la nef une Pentec te s embo te ainsi dans une Dormition de la Vierge sans rapport avec la figure du donateur en place m lant des parties de diff rentes poques du XVIe si cle avec d autres du XVIIe et du XIXe si cle le tout compl t par les inventions du peintre verrier du XXe si cle Seules les descriptions et photographies ant rieures la guerre confront es pas pas aux vitraux en place aujourd hui peuvent permettre de les d chiffrer Fig 6 Troyes Aube glise Sainte Madeleine vie de saint Marie Madeleine d tail 1506 Phot Inv J Philippot Inventaire g n ral ADAGP 2005 La documentation r unie l occasion du Recensement sera vraisemblablement amen e jouer le m me r le Dans l imm diat et pour le futur elle livre une masse d
22. informations immense sur l tendue et le contenu du corpus verrier de la France Les dossiers tablis sont consultables dans les Services r gionaux d Inventaire et pour la partie informatis e dans la base Palissy du Minist re de la Culture C est l un outil de rep rage essentiel associ aux remarquables fonds de clich s tablis par les photographes du service Depuis 1980 cette couverture photographique de grande qualit se veut exhaustive De tr s nombreuses uvres jusqu alors absentes des fonds publics la totalit des verri res de chacune des r gions tudi es sont d sormais signal es et leurs images sont disponibles On peut voir dans ce r sultat une sorte d acte de re naissance d un grand nombre de vitraux auparavant ignor s car inaccessibles fig n 6 Des chiffres et des lieux Louis Grodecki avait con u les travaux du Recensement comme un moyen d valuer l ampleur du patrimoine verrier Trente ans apr s l annonce de cette n cessit primordiale il est possible d affirmer que l objectif est en mesure d tre atteint voire d pass La collection du Recensement comptera bient t huit volumes elle est attendue l tranger o les sp cialistes 6 Des vitraux par milliers suivent la progressive r v lation des vitraux fran ais au rythme des parutions et elle y a 16 t imit e L estimation du nombre des vitraux recenser dans les sept r gions pour
23. ions men es tous les niveaux En la mati re les b n fices d une connaissance largie de la production nationale et trang re sont indispensables pour reconna tre dans l oc an de la production courante les verri res les plus significatives Comment rep rer par exemple les uvres marquantes dans l norme production de l atelier Max Ingrand 73 Cette ambition doit s accompagner d une m thode critique comparable celle jusque l appliqu e au vitrail ancien Ainsi gr ce une v ritable d marche de d tective un intrus a pu tre identifi qui s tait gliss c t des auteurs affich s des c l bres vitraux de l glise Notre Dame de la Consolation du Raincy Maurice Denis et Marguerite Hur Jacques Gruber avait t sollicit en 1932 la suite d un conflit entre Marguerite Hur et le chanoine F lix N gre ma tre d ouvrage L observation in situ des parties d coratives sans peinture des baies nord qui t moignent d un l ger changement de parti dans l ex cution confirme une source digne de foi un article de Maurice Brillant dans la Vie catholique Le 16 Des vitraux par milliers Fig 17 Paris H tel de Ville la verri re du Lac par Auguste Matisse 1924 Phot COARC Christophe Fouin 17 Des vitraux par milliers Fig 18 Reims Marne atelier Simon palettes de verres Phot Inv J Philippot Inventaire g n ral ADAGP 2005 Cet exe
24. la distance qui le s pare de son lieu d origine la proposition avanc e repose sur la connaissance des compositions quivalentes rest es en place tir es de la m me table de verrier ou du m me patron Les collections priv es comme les mus es et parfois les d p ts des ateliers de restauration constituent le terrain privil gi de telles d couvertes Fig 8 Chastellux sur Cure Yonne oratoire du ch teau de Chastellux l Annonciation vers 1415 Phot Inv P Garrigue Inventaire g n ral ADAGP 1982 Des vitraux par milliers Fig 9 Strasbourg Bas Rhin Mus e de l Oeuvre Notre Dame le Lavement des pieds provenant de l glise Sainte Madeleine vers 1475 1480 Phot M H rold M H rold 1994 Fig 10 Evreux Eure cath drale Notre Dame chapelle d axe saint Luc peintre de la Vierge l Enfant 1467 1469 Phot M H rold M H rold 2001 Le privil ge de tout voir conduit naturellement r viser de nombreuses datations Les uvres ayant retrouv leur place dans un contexte plus g n ral b n ficient d une chronologie relative affin e Ainsi le d cor vitr de la chapelle d axe et du bras sud du transept de la cath drale d Evreux r alis sur ordre du roi Louis XI avant 1470 peut d sormais tre attribu deux ateliers locaux intervenant en collaboration avec un troisi me venu de Rouen fig n 10 Cette r f rence acquise des verri res de Seine Ma
25. m2 valuation sans doute inf rieure la r alit Les grandes cath drales au m me titre que des centaines d difices moins consid rables furent ainsi provisoirement d pouill es de leur d cor vitr C est alors que des quipes de restaurateurs et d historiens de l art purent observer de fa on rapproch e et donc id ale des milliers de panneaux La constitution d une documentation photographique coh rente et durable faite de clich s au dixi me pris syst matiquement en atelier avant et apr s restauration afin d tablir des photomontages fut alors d velopp e et s est poursuivie jusqu aux ann es 1970 Sur ces nouvelles bases la connaissance du patrimoine verrier fran ais trouvait les moyens d un v ritable essor Ces circonstances permirent de r v ler le vitrail l ensemble de la communaut scientifique Il y avait l tout un chapitre de la peinture m di vale qui demandait tre int gr plus troitement l histoire de l art 7 Avant leur repose les uvres les plus significatives du XIIe au XVIe si cle furent galement pr sent es au grand public Rotterdam en 1952 et Paris en 1953 o l exposition Vitraux de France connut un vif succ s Sous des auspices si favorables parurent des ouvrages essentiels comme Le vitrail fran ais publi en 1958 travail collectif qui r unit les meilleurs sp cialistes du moment Le ph nom ne n est pas sp cifique la France puis
26. mple d montre l int r t videmment primordial de conjuguer sources crites et arch ologie Or les rencontres avec les acteurs de la vie artistique du XXe si cle ou avec leurs descendants en soulignent aussi les limites Que de pr cisions d anecdotes ou de pistes nouvelles viennent au cours d une conversation Tout change quand l uvre d art n est plus seulement un objet bien class mais le r sultat d une d marche vivante Les campagnes d enqu tes orales lanc es par la Cellule vitrail s inscrivent ainsi dans une logique qui ne l a jamais quitt e famili re des uvres elle cherche devenir l intime de leurs auteurs fig n 18 Table des illustrations Fig 1 Conches en Ouche Eure glise Sainte Foy bas c t nord de la nef verri re d Arnoult de Nim gue le donateur pr sent par saint Adrien 1508 1510 Phot M H rold M H rold 1995 Fig 2 Laon Aisne cath drale Notre Dame rose est un vieillard de l Apocalypse vers 1210 Phot M H rold M H rold Fig 3 Brie Comte Robert Seine et Marne glise Saint Etienne verri re de saint Jean Baptiste d tail grisaille rousse verre bleu grav vers 1535 Phot G M Leproux G M Leproux 2003 Fig 4 Bruy res Le Ch tel Essonne glise Saint Didier rose de la baie est de la chapelle seigneuriale un ange thurif raire vers 1420 Phot M Blanc Garin M Blanc Garin 2004 Fig 5 Dol de Bretagn
27. ne 1999 p 469 485 27 HEROLD M Aux sources de l invention Gaultier de Campes peintre Paris au d but du XVIe si cle Revue de l Art n 120 1998 2 p 49 57 LEPROUX G M La peinture Paris sous le r gne de Fran ois l er Paris Presses universitaires de la Sorbonne 2001 coll Corpus vitrearum Etudes IV p 39 108 28 Saint L onard de Tamsweg en Autriche Zetting en Moselle vers 1440 1450 comme la cath drale de Berne milieu du XVe si cle dans les vitraux dispers s de l glise des Carm lites de Boppard am Rhein vers 1440 et sur un panneau de Bad Urach vers 1475 d origine strasbourgeoise comme celui des Tentations du Christ conserv au mus e des Beaux Arts d Arras vers 1460 1470 cf GATOUILLAT F Les performances techniques des ateliers strasbourgeois nouvel aper u sur l apparition de la gravure l acide et des maux 20 Des vitraux par milliers Corpus Vitrearum Medii Aevi XIXth international Colloquium Proceedings Cravovie 1998 p 103 111 29 Les raisons en sont multiples aujourd hui assez bien cern es la lecture des archives ces reprises sont le fruit de l mulation entre les commanditaires d sireux d offrir des verri res telles et pareilles que celles de tel difice elles s expliquent aussi par la tentation qu a le peintre verrier d exploiter le fonds d atelier qu il s est constitu 30 ZANARDI B Projet dessin et patrons dan
28. ns et des compl ments apport s aux vitraux anciens que la Cellule vitrail s est familiaris e avec la production des ateliers modernes Celle ci n est d ailleurs pas sans rapports avec celle de leurs devanciers si l on songe aux r pliques de verri res du XVIe si cle de Conches Bernay et Caudebec sign es des normands Duhamel Marette et Boulanger par exemple Verneuil au Vaudreuil Quillebeuf et F camp ou aux sc nes que Gsell a emprunt es une verri re de Ferri res en G tinais pour compl ter la Vie de la Vierge de Saint Godard de Rouen Du rep rage m thodique de tr s nombreuses signatures est n le R pertoire des peintres verriers du XIXe si cle de rapidement transform en un formidable outil de travail qui tablit la g n alogie de chacun des ateliers jusqu l poque contemporaine d voilant ainsi leurs multiples ramifications qui savait F lix Gaudin le triple h ritier des fonds Thibaud et Th venot Clermont Ferrand et d Oudinot Paris Comment dater une verri re de l un des Champigneulle sans conna tre l histoire complexe de cette dynastie qui engendra des maisons rivales Bar le Duc et Paris Cette liste est en perp tuelle volution au fur et mesure des terrains parcourus par les quipes de l Inventaire comme au fil des d couvertes des gisements documentaires archives d ateliers cartons etc 14 Des vitraux par milliers Fig 15 Paris chapell
29. ns l Yonne par exemple les panneaux ornementaux de la fin du XIIe si cle de la nef de l glise de Cudot proches des vitreries en usage dans les difices cisterciens n avaient jamais t remarqu s comme eux la verri re de l oratoire du ch teau m di val de Chastellux sur Cure am nag en 1415 pour le mar chal de France Claude de Beauvoir a pu tre tudi e et photographi e pour la premi re fois la faveur du Recensement fig n 8 La m moire accumul e au fil de l avancement des travaux est videmment favorable au jeu de l identification d uvres conserv es hors contexte Des panneaux alsaciens du XVe si cle ont ainsi pu tre retrouv s hors r gion l un provenant de l glise Sainte Madeleine de Strasbourg fig n 9 un autre de Saint Georges de S lestat Ceux du d but du XVIe si cle examin s dans la chapelle du ch teau de Lux C te d Or paraissaient bien avoir une forte saveur parisienne ils ont en effet t soustraits aux fen tres de la nef de l glise Saint Merry au milieu du XVIIIe si cle ce qu il a t possible de prouver ensuite L une des derni res d couvertes permises par le Recensement est bretonne La collection r unie au ch teau de Rochefort en Terre Morbihan par le peintre am ricain Alfred Klots contient un ange musicien provenant de l une des bordures des verri res r alis es pour la chapelle d axe de la cath drale de Rouen vers 1310 Malgr
30. nt Chef dans l Is re l l gante verri re all gorique du XVIe si cle de La Saulsotte dans l Aube ou les panneaux de la Sainte Chapelle de Paris gar s au mus e de Chalon sur Sa ne La peinture sur verre est certes en soi un objet d tude d j constitu comme tel au temps des pr curseurs F libien et Le Vieil mais il aura fallu patienter pour en cerner l ampleur et l exceptionnelle f condit en l absence d un rep rage syst matique comment montrer que les villes saintes du vitrail Chartres Bourges Troyes Rouen et quelques autres ne d tiennent pas de monopole Comment alimenter de fa on satisfaisante la recherche historique sur ce domaine si vaste et comment assurer la sauvegarde de ce patrimoine particuli rement fragile La n cessit d engager le Recensement des vitraux s est impos e d elle m me un moment particulier de l histoire de l art L ditorial du dixi me num ro de la Revue de l Art en rappelle les principales tapes au d but du XXe si cle l histoire du vitrail en France tait entre les mains de deux peintres verriers Louis Ottin et Olivier Merson d un architecte Lucien Magne et de l admirable historien de l iconographie religieuse Emile M le qui ne fut pas sp cialiste en la mati re Il en r sultait une sorte de doctrine unitaire qui avait le d faut d isoler le vitrail des autres arts et de lui pr ter un d veloppement presque autonome
31. our des publics que l on imagine vari s historiens et historiens de l art iconographes peintres verriers et ma tres d ouvrage charg s des restaurations partenaires patrimoniaux des diverses r gions ou simples amateurs Sa grande originalit est de prendre en compte syst matiquement et sans aucune hi rarchisation les verri res religieuses celles des difices civils des mus es et si possible des collections priv es Les notices obtenues forment une collection documentaire exceptionnelle d voilant peu peu une immense terra incognita fig n 4 Des vitraux par milliers Fig 4 Bruy res Le Ch tel Essonne glise Saint Didier rose de la baie est de la chapelle seigneuriale un ange thurif raire vers 1420 Phot M Blanc Garin M Blanc Garin 2004 Fig 5 Dol de Bretagne Ille et Vilaine cath drale Saint Samson ma tresse vitre 1290 1300 l arrestation de sainte Marguerite sc ne refaite la fin du XIVe si cle Phot Inv B B gne Inventaire g n ral ADAGP 1999 Pour des raisons mat rielles et techniques videntes les vitraux semblent souvent inaccessibles l il et demandent un effort pour tre compris Le travail de recensement doit contribuer surmonter ces barri res en forgeant un outil apte guider le regard La d marche est identique l analyse stratigraphique en arch ologie et commence par quelques questions simples la verri re est elle demeur e son
32. que l Allemagne vit para tre en 1951 les Meisterwerke der Glasmalerei d Hans Wentzel et l Italie les Vetrate italiane de Des vitraux par milliers Giuseppe Marchini en 1955 Fig 2 Laon Aisne cath drale Notre Dame rose est un vieillard de l Apocalypse vers 1210 Phot M H rold M H rold Diverses probl matiques se dessin rent alors les liens troits entre l architecture et ses cl tures translucides color es et figur es s imposaient comme une vidence majeure les historiens de l art notamment Andr Chastel rangeant le vitrail parmi les plus belles expressions de la peinture monumentale des pays septentrionaux Avec les travaux de Louis Grodecki l effort porta sur l tude des styles des mains et donc des ateliers ce qui n avait int ress ni le chanoine Delaporte dans sa grande monographie de la cath drale de Chartres ni Emile M le qui avouait ne pas voir en quoi les vitraux de Bourges ceux de Laon ou les plus anciens vitraux de Sens de Tours et du Mans diff rent de ceux de Chartres fig n 2 8 1 apparut aux auteurs du Vitrail fran ais que leur domaine jusque l consid r comme un art mineur devait tre tudi non plus globalement mais en d tail r pondant d ailleurs en cela l volution g n rale des sciences humaines La r gle devait d sormais tre l approche directe l tude s appuyant sur une critique d authenticit exigeante sur
33. rfait repr sentant du courant nordique dans la capitale de la Normandie mais n est assur ment pas le seul venu des anciens Pays Bas L auteur du curieux vitrail de Job de l glise Saint Patrice s affiche comme bruxellois le peintre verrier rouennais du remarquable Jugement dernier de l glise Saint Vincent expos au mus e des Beaux Arts de Rouen en 19957 pourrait avoir eu en main des dessins de Colyn de Coter dont il se montre si proche L auteur du carton du c l bre vitrail de la Femme adult re et de la Samaritaine Caudebec en Caux 1532 fig n 11 ne se situe t il pas encore dans la tradition anversoise particuli rement en vogue entre 1520 et 1530 Ces artistes nordiques dont on ne per oit pas encore parfaitement bien le nombre ni l importance sont videmment en concurrence avec des ateliers locaux une dizaine semble t il l poque et bien entendu avec d autres foyers de production Il faut galement compter avec le rayonnement de Paris si puissant au XVIe si cle et si naturel dans la grande ville qui lui est reli e par la Seine Le ph nom ne a t relev propos des uvres attribu es au Ma tre de la Vie de saint Jean Baptiste puis r cemment enrichi par les tudes consacr es au peintre parisien Gauthier de Campes dont plusieurs cartons ont t interpr t s Rouen pour l glise paroissiale Saint Etienne la Grande Eglise et pour Saint Ouen de Pont Audemer Le travail de
34. ritime apparent es jusqu ici consid r es sommairement comme de la fin du XVe voire du XVIe si cle Saint Jean d Elbeuf et Vatteville la Rue ont pu tre dat es de la m me d cennie A l chelle d une ville d une particuli re importance comme Rouen la fin du Moyen Age et au temps de la Renaissance tudier la totalit des vitraux conserv s permet de r viser sur le mode d une plus grande complexit ce qui pouvait tre consid r comme acquis M me sans 9 Des vitraux par milliers avoir exploit de fa on approfondie les immenses ressources offertes par les archives la notion traditionnelle d cole r gionale r siste peu l observation des uvres tout comme la place attribu e aux grands artistes Il en est ainsi du peintre et peintre verrier d origine n erlandaise Arnoult de Nim gue actif dans la ville entre 1503 et 1513 En ressuscitant cette personnalit Jean Lafond affirme qu elle a orient toute la production rouennaise pendant un quart de si cle Arnoult est assur ment l auteur de tr s grands chefs d uvre l Arbre de Jess de l glise Saint Godard Rouen ou le vitrail de Guillaume Toustain de Frontebosc Conches en Ouche Eure voir fig n 1 Par la qualit exceptionnelle de ses uvres saisissante au regard de toute la production contemporaine la valeur hors pair de cet artiste flamand peut tre reconnue ais ment Cependant le fait m
35. rvu 1042 datent du XVIe si cle 5 A des degr s divers l crasante majorit des verri res de la fin du Moyen Age et de la Renaissance pressentie par Louis Grodecki se trouve d sormais pleinement confirm e et surtout pr cis e avec toutes ses nuances En Bretagne les 486 sites rep r s ne contiennent que 550 uvres presque toutes du XVe et du XVIe si cle On constate ici quelques exceptions pr s l existence de petits ensembles qui se d clinent souvent en une seule verri re en g n ral la ma ftresse vitre consacr e l affichage d une hi rarchie nobiliaire ici exceptionnellement complexe Dans d autres r gions encore tudier comme en Poitou Charentes certains d partements sont presque enti rement d pourvus de vitraux anciens pourquoi de tels vides Fig 7 Beauvais Oise glise Saint Etienne d tail de l Arbre de Jess par Engrand Le Prince 1522 1524 Phot M H rold M H rold Des vitraux par milliers Du b n fice de tout voir Tout voir en peu de temps dans un espace donn est un privil ge qui procure de nombreux avantages C est l une arme d cisive pour retrouver les liens perdus entre les uvres d membr es pour v rifier des attributions ou en proposer de nouvelles pour construire des chronologies relatives A l exploration syst matique d un patrimoine appartient aussi le plaisir de la d couverte car les uvres in dites ne manquent pas Da
36. s surtout dans le vitrail monumental Elles n annoncent en rien la fin d un art mais illustrent les liens naturels entre arts du feu c ramique verre creux et vitrail Avant d tre une peinture sur verre avec ses modes d expression particuliers le vitrail comme tous les autres arts prend forme par le dessin Deux tapes graphiques d terminantes pr c dent sa r alisation technique pr existe g n ralement un document de r f rence dessin gravure ou autre avant l tablissement oblig des cartons grandeur d ex cution d une importance d cisive pour la peinture et pour les choix de coupe Ces documents conserv s en nombre pour les XIXe et XXe si cles sont en revanche exceptionnels au Moyen Age et au XVIe si cle Les rares exemplaires connus en particulier l extraordinaire ensemble du XVIe et du XVIIe si cle de l glise Saint Jean de Gouda en Hollande m ritent videmment un int r t tout sp cial mais ne peuvent tre consid r s comme directement transposables Pour combler au moins partiellement ces lacunes dommageables il est un moyen mis au point par la recherche Des vitraux par milliers moderne qui s appuie sur l tude a posteriori de s ries d uvres r p t es nombreuses en mati re de vitrail Le Recensement offre naturellement le moyen le plus adapt au rep rage des uvres apparent es d un corpus L exp rience en a t faite en Champagne
37. s de cartons d un peintre parisien le Ma tre d Anne de Bretagne ont elle pu tre distingu es de leurs quivalents parisiens et de leurs diverses imitations fig n 13 fig n 14 Fig 14 Paris glise Saint Etienne du Mont l Annonciation d but du XVIe s sc nes tir es de mod les du Ma tre des tr s petites Heures d Anne de Bretagne Phot M H rold M H rold Fig 13 Rouen Seine Maritime glise fig n 14 Saint Godard l Annonciation d but du XVIe s sc nes tir es de mod les du Ma tre des tr s petites Heures d Anne de Bretagne Phot M H rold M H rold ES Des vitraux par milliers fig n 13 Sans ces m thodes qui s appuient rebours sur le contenu m me des documents graphiques en usage de telles questions ne pourraient progresser Elles sont d ailleurs adaptables et ont t pratiqu es avec des objectifs proches dans l tude d autres domaines de l activit artistique qui requi rent l emploi de documents grandeur d ex cution comme la tapisserie ou la peinture murale pour lesquels les artistes pourvoyeurs de mod les sont d ailleurs parfois les m mes Ces exemples montrent de quelle fa on se construit un change permanent entre les donn es brutes livr es par le Recensement et les modes d analyse qu elles permettent et suscitent Chacune des publications qui concluent les op rations r gionales apporte donc une mati re nouvelle et de
38. s le chantier de la peinture murale au Moyen Age Revue de l Art n 124 1999 2 p 43 55 31 Des dossiers in dits dans le Recensement ont alors t constitu s int gr s la documentation des services r gionaux de l Inventaire 32 La premi re publication de ce r pertoire figure dans la Revue de l Art n 72 1986 33 Voir le site http www culture gouv fr documentation marque orfeo frame htm 34 MIGNOT C L architecture au XIX e si cle Fribourg Office du Livre 1983 p 7 35 Par notre action ont en revanche r cemment pu tre sauv s de la dispersion ou de la destruction le fonds de l atelier de Marguerite Hur et de Marcelle Lecamp d pos au Mus e des Ann es 30 Boulogne Billancourt et celui de l atelier Bony conserv aux Archives du Monde du travail Roubaix 36 Au rang desquelles l inventaire certaines universit s et l PHE o les travaux de recherche se sont multipli s sur cette th matique ou des institutions telles que le Grimco groupe de recherche en iconographie moderne et contemporaine cr en 1984 par C Brisac avec l universit du Maine Des publications t moignent de cet int r t croissant voir par exemple CHAUSSE V Verri res du XXe si cle en Haute Normandie Rouen 1996 coll Itin raires du patrimoine n 128 37 L ouvrage de Laurence de FINANCE Un patrimoine de lumi re 1830 2000 coll Cahiers du Patrimoine n 67 Paris 2003 est ce titre exemplaire
39. s r sultats en constant progr s Les volumes du Recensement des vitraux comprennent les notices individuelles des uvres tudi es Le mat riau de toute autre tude se trouve ici d j pass au crible de la critique historique et surtout de l approche arch ologique qui le rend praticable La collection des notices alimente les textes introductifs devenus plus ambitieux au fur et mesure de l exp rience acquise Ces introductions qui forment dans bien des cas les toutes premi res synth ses l chelle r gionale constituent aussi de v ritables outils destin s guider le chercheur dans l oc an des uvres recens es La chronologie critique propos e est sur ce point d terminante illustr e tape par tape par les parent s techniques iconographiques et stylistiques identifi es Ces textes marquent une tape assur ment d cisive pour la recherche la fois bilan des connaissances r unies et passerelle vers l avenir L largissement des champs d action du recensement D passant le cadre chronologique qui lui tait fix le champ d action historique du Recensement s est naturellement largi aux XIXe et XXe si cles L entreprise tait d s l origine sensibilis e aux vitraux d exception auxquels s attachaient de grands noms Ingres fig n 15 Viollet le Duc ou Chagall Mais c est en r alit au cours de ses travaux au jour le jour qui requi rent l analyse des restauratio
40. uis Grodecki Jean Jacques Gruber Jean Lafond Fran ois Mathey Jean Verrier et Jean Taralon Paris Editions des Deux Mondes 1958 8 MALE E La peinture sur verre en France Dans MICHEL Andr Histoire de l art depuis les premiers temps chr tiens jusqu nos jours t l 2 Paris 1906 p 372 9 Les notes de cet rudit et ses photographies prises in situ ou en atelier remontent pour certaines 1908 Les cinq tudes qu il a consacr es de 1911 1973 au n erlandais Arnoult 19 Des vitraux par milliers de Nim gue un temps implant Rouen au d but du XVIe si cle t moignent des m thodes peu peu d velopp es 10 AUBERT M GRODECKI L LAFOND J VERRIER J Les vitraux de Notre Dame et de la Sainte Chapelle de Paris Paris Caisse nationale des Monuments historiques CNRS 1959 LAFOND J avec la collaboration de F Perrot et P Popesco Les vitraux du ch ur de l glise Saint Ouen de Rouen Paris Caisse nationale des Monuments historiques CNRS 1970 11 Un tel dessein avait d j fait l objet de tentatives Edouard Rayon avait parcouru pour le compte du service des Monuments historiques entre 1909 et 1932 une dizaine de d partements fran ais d crivant les vitraux l aide de croquis sommaires 12 Apr s Anne Granboulan furent successivement engag es de 1972 1974 Laurence de Finance Martine Callias Bey V ronique Chauss David et Fran oise Gatouillat formant l quip
41. une arch ologie de l uvre dont Jean Lafond avait t le pionnier De cette analyse intime devait d couler un int r t grandissant pour les questions techniques fig n 3 et pour l tude des alt rations physiques ou chimiques Une part importante de la recherche s est centr e d s les ann es 1950 sur la question des restaurations celle des rem des trouver face des ph nom nes qui se sont intensifi s en raison de la pollution moderne afin de mettre au point des prescriptions pour restaurer autant qu il est n cessaire et le moins possible 0S Des vitraux par milliers Fig 3 Brie Comte Robert Seine et Marne glise Saint Etienne verri re de saint Jean Baptiste d tail grisaille rousse verre bleu grav vers 1535 Phot G M Leproux G M Leproux 2008 Un tel lan aboutit la v ritable fondation d une discipline Il conduisit les historiens du vitrail r unir leurs forces pour cr er une structure internationale ayant pour objectif l tude exhaustive des vitraux anciens le Corpus vitrearum medii aevi dont la naissance fut formalis e en 1952 lors du congr s du Comit international d Histoire de l Art D s 1954 les premi re Directives furent r dig es dans le but d assurer autant que possible l homog n it des publications venir appel es constituer une collection Quinze volumes taient initialement envisag s pour l Allemagne de l Ouest
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