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AGORA - Actes de la journée d`études du 17 octobre 2005

1. diff rents niveaux Il y a une approche diff rente du temps Le temps ne signifie pas la m me chose pour une famille et pour un professionnel qui est dans l urgence dans la crise dans le pr cipit ou sous pression sociale Mais la famille peut tre dans un temps qui doit se d plier davantage un temps plus par rapport un v cu une motion une difficult Accepter que l on est les familles et les professionnels dans des temps diff rents dans des temps sp cifiques au niveau de la pr paration des travaux du groupe Les familles aimaient pr parer longuement entre diff rentes s ances Agora leurs interventions les textes soumis r flexion Il y a des temps sp cifiques qui ne sont pas forc ment les m mes pour les professionnels et les familles Le temps c est aussi pour les participants l Agora faire appel un engagement accepter de s inscrire dans la dur e avec des risques de d mobilisation Privil gier le temps de l coute de l expression Je renvoie ce que je disais tant t propos de l motion du v cu Le temps tait central au niveau de nos d bats L crit nous avons la chance incroyable d avoir un secr tariat assur par le centre pour l galit des chances C est un travail rigoureux exigeant qui a t assum et qui est indispensable parce que l crit permet au groupe en permanence parce qu on est souvent dans l motion de prendre du recul par rapport ce qui est travaill d
2. Dominique Justine Claire Johanna Pierre Andr Claudine Alain G rard Jeanne Pierrine Anne Fran oise Anne Marie V ronique Beno t Philippe Laurence Annette Philippe B atrice Marie Claire Annick SPJ Mons D l gu e Le Starting Block SAAE CRES CFIP Foyer Esp rance DGAJ Inspection p dagogique SAJ Charleroi D l gu e DGAJ Inspection p dagogique Agora SAJ Charleroi D l gu e Mozaic RTA SAJ Mons D l gu LST SAJ Tournai D l gu e Volontaire permanente ATD Quart Monde Volontaire permanent ATD Quart Monde DGAJ L Ouvre Bo tes SAJ Verviers Section pr vention g n rale SAJ Charleroi D l gu e Outre Mer SAIE CEFORM Oxyjeunes AMO Militant ATD Quart Monde Agora Militant ATD Quart Monde Agora Militante ATD Quart Monde ANCE F d ration SPJ Charleroi D l gu e CDGAI Le Tr fle SAAE Espoir SAAE Le Safran NDA Le Logis SAJ Charleroi D l gu e Juge de la jeunesse SAJ Mons Agora Le Tr fle SAAE SAT Verviers Conseiller de l aide la jeunesse Avocate m diatrice familiale S same SPJ Dinant Directrice de l aide la jeunesse SPJ Li ge D l gu e Institut Beaumont Saint Michel La Hutte Outre Mer SAIE LST Haute Ecole Charleroi Europe ISC SPJ Li ge D l gu e en chef Maison du Sacr C ur SAT Namur D l gu e 55 NOM Pr nom Organisme 145 146 147 148 149 150 151 152
3. J ai rencontr Leanne et Peter pour la premi re fois en d cembre 2003 C tait au courant de l ann e 2004 que des volontaires permanents d ATD Quart Monde dont moi m me ont commenc b tir une relation de confiance avec Leanne et Peter On les a invit s certains v nements et participer certains de nos projets notre centre familial de Frimhurst et au centre national Londres Il tait vident qu ils avaient une forte volont et un r el d sir d avoir un enfant de nouveau Mais la famille allait elle encore supporter la souffrance d tre nouveau s par e de l enfant pour la 5 fois M me si la mis re et l exclusion sociale avaient t tr s profondes pour cette famille ATD Quart Monde croyait qu avec du soutien Leanne et Peter taient capables cette fois ci d assumer leurs responsabilit s parentales Au moment m me je ne connaissais pas personnellement l histoire compl te de cette famille et je suis persuad que je ne sais toujours pas toute la souffrance qu ils ont endur e et v cue Mais quand 28 quatre enfants ont t plac s un certain moment il n y a plus beaucoup de choix pour la famille les professionnels et la soci t D abord que ce jeune couple n ait plus d enfants Pour beaucoup de personnes dans la soci t ce serait une bonne option La soci t pourrait demander si ce couple ne pouvait pas s occuper de ses enfants dans le pass pourquoi devraient ils avoir
4. Monsieur Robert JORDAN Volontaire permanent du Mouvement ATD Quart Monde Monsieur Jordan est volontaire permanent du mouvement ATD Quart Monde Il a une longue exp rience en Angleterre avec les familles les plus pauvres et les questions du placement I va parler de l volution de la politique de soutien la famille en Angleterre de la nature de la relation entre les familles pauvres et les services sociaux et en filigrane cette question comment les intervenants sociaux peuvent ils am liorer leurs relations avec les familles les plus pauvres II intervient en Anglais et la traduction est assur e par Monsieur Martin KALISA qui a fait partie du groupe Agora jusqu en 2004 Merci de m avoir invit parler pendant cette conf rence aujourd hui Je m appelle Robert Jordan et je travaille avec le Mouvement ATD Quart Monde au Royaume Uni depuis trois ans et demi et avant cela aux Etats Unis pendant un an et demi N ayant pas de formation professionnelle dans le secteur social je vais parler seulement partir de mes cinq ann es d exp rience en lien tr s troit avec des familles parmi les plus pauvres et les plus exclues de ces deux pays Ma premi re exp rience au Royaume Uni c tait quand je travaillais avec un p re de famille qui avait cinq enfants Ses deux filles cadettes avaient t plac es peu de temps apr s que leur maman ait quitt le foyer familial Ses fils taient d j grands et avaient quitt la
5. donner l attention qui permettra la famille au del de la peur au del des souffrances au del du m pris et de la honte de savoir qu elle est un partenaire pris au s rieux et entendu Il faudra d s lors qu elle soit impliqu e dans toutes les d marches d investigation ou d aide et ne jamais rien entreprendre sans un accord compris Il faudra aussi permettre le d saccord ou l incompr hension Ce n est pas parce que nous donnons un avis qui n est pas conforme avec ce qui est attendu ou propos que nous refusons le dialogue au contraire La confiance et la transparence passeront n cessairement par ces tapes de questionnement et de d saccord pour que le programme d aide qui se construira partir de l soit le r sultat d un r el partenariat C est vident qu on ne commence pas par lire le programme d aide d j crit avant de permettre le d bat sur les points de vue quant la lecture de la situation ou l avanc e significative organiser C est vrai que l esprit de peur et de souffrance dans lequel vit la famille au moment des premi res rencontres peut paralyser le partenariat Il faut vraiment que le travail d coute d aide la formulation d information et de mise en confiance s organise autour de la volont de permettre la famille de dire son inqui tude fondamentale par rapport l avenir de ses enfants que les enfants voluent dans de meilleures conditions que celles qu ils ont eux m mes connues 3
6. rent est ce qu on prot ge l enfant de la mis re qui s impose sa famille ou bien est ce qu on s associe au combat de la famille contre la mis re et tous les dangers que celle ci repr sente 17s Le texte Ce qui nous appara t particuli rement important dans le d cret c est l ambition qu il impose de travailler en partenariat avec les enfants et les familles concern s Dans l aide n goci e mais aussi dans l aide contrainte les enfants et les familles sont associ s aux d cisions et participent du d but la fin la ma trise du processus d aide Enracin s dans la lutte quotidienne contre la pauvret comment croire que ce ne soient pas que des mots Dans notre histoire et dans l histoire de nos parents nous avons l exp rience de ne jamais avoir t entendus D autres des juges des policiers ou des travailleurs sociaux d chiraient nos familles au nom d une protection qu il fallait garantir sans que jamais nous ne soyons vraiment entendus sur ce que nous pensions et sur ce que nous faisions Ce que nous pouvions comprendre c est que nous tions de mauvais parents et que l avenir de nos enfants tait une chose trop importante pour que a nous regarde vraiment Bien s r nous avons le souvenir de l un ou l autre de ces intervenants qui essayaient avec tout leur c ur de respecter notre souffrance mais la r gle gagnait Quand nous rencontrions les services surtout dans leurs bureaux et plus encore dans les
7. Je pose la question du temps que les services SAJ SPJ les intervenants de certains services agr s peuvent encore consacrer couter vraiment les familles parce que ce n est pas toujours facile ce n est pas dans le premier quart d heure de l entretien qu on peut arriver mettre sur la table ce qui ne va pas tout ce qui agite un p re ou une m re dans ces contradictions Le temps est essentiel pour tablir un dialogue d gal gal qui d passe les pressions institutionnelles et organisationnelles un directeur de l aide la jeunesse Je voudrais revenir sur la question du temps Le temps de l enfant est tr s diff rent de celui des adultes et pour les tout petits le temps peut tre tr s dommageable Il faut mettre cela en balance quand on parle ici de prendre le temps une intervenante d une quipe SOS Nous les familles l urgence on n y croit pas Les familles n y croient pas parce qu elles sont tous les jours dans l urgence Donc l urgence elle est faite ailleurs et on aimerait bien d passer ce fait de dire il y a une urgence Le temps nous on l a et ce qu on demande d abord c est que vous ayez le temps de nous couter et le temps de v rifier que vous avez bien compris notre demande quand elle vient de nous Ce serait l id al Quand la demande vient d un service ext rieur il faut aussi dans au courrier au moins essayer de renseigner les familles Faire le pas d aller dans les services c est quelque ch
8. affiner de structurer sa pens e Ce travail est un travail pointu pour crire une phrase pour crire parfois un paragraphe il faut parfois des s ances de travail parce qu il s agit d avoir le mot le plus juste d tre bien compris par les partenaires et puis cela permet d avoir une trace des travaux du groupe Accepter certaines attitudes certaines postures qui ne sont pas banales La premi re c est d accepter dans le groupe un principe d galit en sachant que l on a tous des points de vue diff rents des lieux de parole diff rents des fonctions diff rentes mais que l on n est pas dans un rapport de d pendance dans le groupe Agora tout en reconnaissant les diff rences Il ne s agit pas non plus d tre dans une esp ce de magma confusionnel o tout le monde est d accord et se laisser envahir par l motion On doit accepter la diff rence de l autre tout en acceptant que l on s inscrit dans un principe d galit Une autre attitude importante accepter c est la prise de risque travailler dans un groupe comme celui l cela veut dire accepter de se faire questionner de se questionner de se mettre en danger quelque part de questionner nos vidences nos repr sentations ce qui n est pas simple AS Voici les 5 points que je verrais comme conditions de participation Je voudrais terminer par quelques r flexions pour illustrer ce que le groupe nous a apport nous en tant que professionnels des choses la fois
9. alors que c est l antith se du d cret Mais il faut tre optimiste parce qu un climat de confiance peut s installer Quand les familles se rendent compte qu elles ne sont pas d poss d es de leur vie l impression de risque d aller au SAJ diminue un conseiller de l aide la jeunesse Dans mon service on exige que l intervenant du service de premi re ligne qui signale une situation de danger ou de difficult propos d un enfant ou d un jeune au SAJ en ait averti la famille dans des termes clairs Il est clair aussi qu il sera indiqu la famille dans le premier courrier que le SAJ intervient la demande de tel service Nous essayons aussi que l intervenant participe au premier entretien avec la famille et la d l gu parce que c est vraiment important que la famille puisse se r approprier la demande et que ces contacts se passent dans la clart et la transparence une conseill re de l aide la jeunesse Parfois avant d aller frapper la porte du SAJ et de dire voil je n en peux plus j en ai ras le bol cela fait peut tre deux ans que la famille gal re dans la mis re avec des petites r sistances qu elle met en avant pour avancer jour apr s jour Et elle vient parce qu elle n en peut plus Il faut aussi pouvoir entendre cela un militant LST Dans notre service nous avons retravaill la convocation de premier contact en ajoutant que les personnes ont le droit d tre accompagn es Et lors du pre
10. bute par une convocation tr s formelle tr s officielle qui a un effet bouleversant pour la famille Il chamboule tout Alors lors de la premi re rencontre on n a pas une deuxi me chance de faire bonne impression un conseiller de l aide la jeunesse Les crits posent la question des diff rents rapports qui font partie de la r alit de travail dans l aide la jeunesse Il faudrait faire une copie des rapports aux gens avec une place pour leur avis eux apr s lecture Si la copie tait obligatoire les intervenants feraient beaucoup plus attention ce qu ils crivent un d l gu du SAJ Un crit est susceptible d un recours Face la parole il est difficile d arr ter le processus Si pendant plusieurs mois il n y a pas d crit la machine s emballe on risque de d vier des objectifs ce n est pas respectueux un d l gu du SPJ Il est important de veiller ce que les rapports soient actualis s pour qu ils ne figent pas la situation Les crits doivent suivre l volution les d cisions L crit le plus important est le programme d aide sign par les diff rentes parties une conseill re de l aide la jeunesse Une chose qui m a frapp dans les expos s du matin c est l importance pour les familles que dans cet crit transparaissent les efforts qu ils avaient faits ou tout le moins ce qu ils tentaient de faire pour qu apr s les enfants puissent tre les t moins ou puissent tre assu
11. changer que la famille puisse questionner savoir quoi elle s engage ce qu elle pourra attendre de l quipe et puis apr s on se rencontre tous ensemble pour mettre cela noir sur blanc pour qu il y ait un crit La famille a le droit de dire un moment donn nous on arr te et alors on ne va pas plus loin Cela arrive Je pense que tout est n gociable si on veut que les familles soient partenaires Il n y a pas de choses impos es dans le mandat SAJ une conseill re de l aide la jeunesse Je ne crois pas que les personnes ont tellement la libert de dire non m me au SAJ qu elles ont vraiment cette libert de pens e et de mouvement Je pense que dans leur histoire il y des exp riences n gatives qui impriment le pr sent et c est pour cela que je trouve vraiment important cette premi re rencontre C est pour pouvoir faire une exp rience diff rente et positive Je crois que c est aussi tr s difficile de trouver les mots et de dire son projet C est vraiment compliqu C est s r que la notion de temps et de confiance instaurer est l parce que c est tellement difficile de retrouver les mots une militante d ATD 38 Souvent la famille est renvoy e d un service l autre Quand un lien de confiance s est tabli il est important d accompagner les personnes quand elles doivent s adresser un autre service un intervenant d une AMO Notre seule richesse c est nos enfants Donc il faut fair
12. conna t des prolongements concrets dans nos pratiques Je prendrai deux exemples qui me viennent l esprit e la r flexion sur l organisation de nos espaces de travail avoir deux salles d attente c est quelque chose que nous essayons de mettre en uvre e un autre exemple longtemps dans ma pratique personnelle on a cru que c tait mal v cu inquisiteur un peu violent de rendre visite une famille quand celle ci ne r agissait pas par rapport un premier envoi une invitation On a pu prendre conscience combien certaines familles pr f raient recevoir le professionnel sur son terrain l o elles se sentaient plus famili res o elles se sentaient plus l aise Voil ce sont des exemples parmi mille Ce groupe nous a permis nous professionnels de r injecter des r flexions des prises de conscience dans notre pratique et pour nous c est extr mement important Deux r flexions Il y a quand m me des limites un groupe comme celui l Il ne faut pas tre b atement dans la s duction attention la d magogie attention ne pas se laisser envahir par l motion On est parfois dans l id alisation on a l impression qu on est d accord sur tout alors que parfois tre en d saccord cela permet de se construire et de se confronter C est un processus qui est long tr s long et donc il y a un turn over aussi dans le groupe Les liens de confiance qui se sont install s dans le groupe ont parfois tend
13. d lever son enfant elle s en sortait et a m me subi une valuation SO Te des services sociaux avec une r ponse positive pour prouver ses capacit s de parent Quand elle tait encore une jeune m re elle a de nouveau t victime d un incident tr s traumatique tellement grave que son auteur a t condamn la prison perp tuit Leanne a d galement terminer sa relation avec le p re de l enfant qui devenait violent envers elle A l ge de 23 ans elle se trouvait de nouveau enceinte et dans une relation violente Une nouvelle fois le p re de l enfant est parti apr s la naissance et elle s est trouv e seule pour lever les deux enfants Victime d une d pression s v re elle n arrivait plus s occuper des enfants comme il le fallait Les enfants taient encore plus en danger quand elle a commenc une relation avec un homme ayant un pass criminel et connu comme dangereux pour les enfants Leanne tait d j connue des services sociaux depuis un certain temps Dans la suite les enfants lui ont t enlev s et plac s dans des familles d accueil long terme A l ge de 27 ans Leanne a rencontr Peter Apr s moins d un an Leanne est encore enceinte et imm diatement les services sociaux sont intervenus pour faire une valuation avant la naissance Ils ont conclu que Leanne n allait pas correctement s occuper de l enfant et la naissance le b b lui a t enlev et plac chez des parents d accuei
14. dagogique 260 TONON Th r se ESAS Li ge 261 URLICH Pierre Alain Oxy jeunes AMO 262 VALENTIN B atrice SAJ Namur D l gu e section pr vention g n rale 263 VAN GAVER Norbert LST Agora 264 VAN GAVER Micheline LST 265 VAN VLIET Anne DGAJ 266 VANDENBROUCKE Catherine Le Safran NDA 267 VANDER PUTTEN Catherine SPJ Namur Directrice de l aide la jeunesse Agora 268 VANDESTEENE Aur lie Soutien la jeunesse 269 VANESSE C cile LST 270 VANHEES Th o DGAJ Inspection p dagogique 271 VANHOLLEBEKE C cile CEP Harmignie 272 VASKO Lucie SAT Mons D l gu e 273 VEGA Pedro SAT Li ge Conseiller de l aide la jeunesse 274 VERBEKE Didier LST Agora 275 VERMYLEN Christel DGAT 276 VERSTRAETE Christelle Le Safran NDA 277 VILLERS Paul SAT Marche D l gu 278 WAGEMANS Dani le SAT Bruxelles D l gu e 279 WALHAIN Isabelle SAT Li ge Conseill re adjointe de l aide la jeunesse 280 WAREGNE Marina LST 281 WATTIER Jean Pierre DGA Agora 282 WEBER Dave CDGAI 58
15. de l AAJ et surtout sur les personnes qui en b n ficient C est un combat d autant plus difficile que le contexte n est pas favorable une augmentation de la pr carit et une tendance s curitaire tant dans les discours que dans les pratiques sont deux volutions point es par les professionnels et les associations M me si il faut le reconna tre certaines modifications l gislatives t moignent d une plus grande reconnaissance du r le des parents et des difficult s qu ils rencontrent pour assumer leurs responsabilit s parentales Ainsi depuis le Rapport g n ral sur la pauvret la loi relative la d claration d abandon a t abrog e et des avanc es ont t faites vers le maintien de la perception des allocations familiales par les parents dont les enfants sont plac s Quoi qu il en soit il y a en tout cas un r le que les professionnels de l aaj peuvent assumer dans la lutte contre la pauvret celui de faire remonter les r alit s du terrain qu ils rencontrent quotidiennement vers les responsables politiques et contribuer ainsi inscrire la lutte contre la pauvret plus haut dans l agenda politique 46 Suite au Rapport g n ral sur la pauvret une Conf rence interminist rielle pour l int gration sociale a t cr e pour permettre aux ministres de se rencontrer propos de questions qui d passent le champ d action d un seul ministre ou d un seul niveau de pouvoir La Communaut fran aise est bien ent
16. de passer du temps ensemble en tant que famille loin des probl mes et soucis de tous les jours Nous menons ce projet depuis pr s de 20 ans et nous pouvons t moigner combien ces temps sont un vrai soutien pour les familles les plus exclues Les familles repartent avec 25 une nouvelle force avec de nouveaux amis des objets d arts qu elles ont r alis s des comp tences apprises ou red couvertes et ce qui est tr s important une exp rience de vie partag e La proximit avec les familles les plus pauvres nous plonge souvent au plus profond de ses souffrances Soutenir une famille de fa on individuelle peut vous plonger au plus profond de ses souffrances nous am ne nous demander comment nous pouvons lui tre utile Nos mots de soutien et d encouragement semblent inutiles des moments o les familles prennent des d cisions qui peuvent vraiment nous surprendre Les familles prennent des d cisions partir de leur exp rience et de leur histoire Souvent nous ne sommes pas d accord mais nous comprenons leur fa on de penser Les familles les plus pauvres ont des rep res tr s diff rents de ceux des professionnels et sur lesquels elles basent leurs d cisions et leur pens e La plupart d entre nous n aurons jamais ces rep res et il est donc difficile de comprendre les choix que les familles font La pauvret restreint les possibilit s de choix des plus pauvres Cette ann e une m re c libataire avec ses quatre enfant
17. des changes qui ont eu lieu lors des Assises de l aide la jeunesse en novembre 1994 deux associations partenaires du Rapport g n ral sur la pauvret ATD Quart D Monde et Lutte Solidarit s Travail ont demand la poursuite et la formalisation du dialogue avec les autorit s Tel est bien l origine du groupe Agora Il me semble que les travaux men s par ce groupe pr sid par l Administration nous conduisent nous interroger sur trois types de questions La premi re concerne la n cessit de ce que je n h siterais pas appeler dialogue inter culturel puisque les travaux d Agora montrent clairement que la culture des professionnels n est pas n cessairement celle des familles et que beaucoup d incompr hensions et de difficult s peuvent na tre de cette m connaissance r ciproque La deuxi me question importante me semble t il est que ce dialogue inter culturel n cessite probablement un processus qui s appuie sur les difficult s v cues par les b n ficiaires mais les met en d bat gr ce un cadre qui les sort de ces situations concr tes Une question qui doit nous interpeller aujourd hui est l valuation de ce processus Est il appropri Est il suffisant Enfin la derni re question qui pourrait nous mobiliser touche aux propositions concr tes qui peuvent surgir gr ce au dialogue que je viens d voquer Il serait en effet paradoxal que ce processus de connaissance et de reconnaissance r ciproq
18. et de la sorte compromettre son retour en famille Un placement en institution est une situation difficile et d licate un placement en famille d accueil aussi C est l que les services de placement familial jouent un r le primordial en veillant ne pas d poss der les parents de leur parentalit ni de leur mission ducative ni de leur implication affective l gard de leurs enfants et en travaillant aussi bien avec la famille d accueil qu avec la famille d origine dans le but de favoriser les liens en vue du retour de l enfant Je souhaiterais aussi d velopper des projets de familles de parrainage ainsi que des quipes mobiles d intervention pr coce comme alternatives des placements non souhaitables car non ad quats Il faut me semble t il d passer l image poussi reuse de la famille de parrainage condescendante l gard de la famille d origine de l enfant et concevoir la famille d accueil comme une r elle opportunit d change Elle offre la possibilit pour des parents en difficult d tre accompagn s dans l ducation de leurs enfants tout en tant soutenus cout s et respect s dans leur r le parental C est permettre l enfant d tendre son r seau de relations C est apporter la richesse d un contact privil gi durable et une ouverture d autres r alit s pour les familles de parrainage tout en pr servant l quilibre familial J insiste vraiment sur le fait qu une attitude de respect et de co
19. faire que si plusieurs conditions sont remplies e Dans nos associations avant toute rencontre AGORA nous r fl chissons avec des familles en grande difficult Les plus pauvres ont besoins de lieux o ils se retrouvent librement c est dire o ils ne sont pas dans une relation de d pendance Ce sont des lieux o la personne qui vit dans la pauvret trouve le recul n cessaire pour r fl chir ce qu elle vit gt Des lieux o elle peut rencontrer d autres personnes qui vivent dans des conditions semblables et avec qui elle peut changer gt Des lieux o elle trouve les moyens d exprimer ce qu elle vit et les enseignements qu elle en tire gt Des lieux o na t une parole collective parce que les personnes pauvres se sont mises ensemble Chacun de nous veut garder cette proximit avec les familles qui vivent les situations les plus dures et aller jusqu au bout avec elles e Les rencontres AGORA nous demandent un travail exigeant Nous devons en plus nous retrouver tr s r guli rement entre associations ATD Quart Monde et LST pour pr senter une pr paration commune partir de l exp rience des familles e Malgr nos diff rences de points de vue entre travailleurs sociaux et membres des associations nous devons pouvoir nous couter et nous respecter Nous devons comprendre que l on ne part pas du m me v cu que nous n avons pas les m mes exp riences Nous savons que ce dialogue est parfois difficile po
20. faut du temps beaucoup de temps surtout dans les premiers moments de contact ou d entretien Il faut avancer au rythme de cette confiance construire sans s encombrer au plus vite d une solution trouver dans le tiroir des possibles Il faut garantir que ce qui est exprim par l enfant ou sa famille est bien compris qu on a vraiment fait le tour de ce qu ils veulent en dire actuellement Et il faut rester disponible ce que de nouveaux l ments s ajoutent au fur et mesure de la confiance Enfin il faut garder un maximum de traces de tout ce qui s est dit 18 2 me l ment fondateur du partenariat le respect et la transparence Pour construire la confiance il faut que la relation s inscrive dans le respect et la transparence Il faut que les professionnels puissent reconna tre les comp tences et les capacit s du jeune et de la famille D s lors ils informent ce partenaire de tout ce qui concerne le service les chances et les risques mais aussi de tout ce qui concerne l laboration de l aide ou de l inqui tude qui a occasionn la convocation Ils veillent rassurer la famille et d dramatiser la situation L inqui tude est suffisante il faut vraiment permettre la famille de s impliquer le plus possible C est clair que le professionnel et la famille n ont pas le m me poids dans le partenariat C est clair aussi que les risques encourus ne sont pas les m mes pour les deux partenaires Il convient donc de
21. les moments les plus difficiles Ce sont des racines importantes pour ses r f rences et sa solidit La suite du texte crit en commun Il nous faudrait encore faire part ici de ce que nous avons crit ensemble sur le premier contact et sur le premier entretien avec le SAJ Mais le feuillet distribu dans la farde vous permettra de d couvrir tout cet apport et ce qu il veut promouvoir du point de vue d une pratique professionnelle qui garantisse le partenariat C est vraiment l l enjeu et c est pourquoi nous avons choisi de nous y arr ter longuement Nous devons remercier les acteurs de l aide la jeunesse qui se sont engag s pleinement dans le groupe de dialogue Agora Les remercier mais aussi t moigner avec eux que le partenariat est possible si on s en donne les moyens nous l avons v rifi 20 Pr sentation de la note commune Madame Anne CORNET Conseill re adjointe de l aide la jeunesse Li ge Il n est peut tre pas facile de terminer cette intervention puisque beaucoup de choses ont d j t dites N anmoins nous souhaitons partager avec vous les d couvertes et les possibles n s d une impr gnation d une interpr gnation lente entre les membres du groupe Agora Nous avons le d sir de vous transmettre un nouveau regard n de l interaction entre l exp rience v cue dans le groupe et le v cu des familles ainsi que des intervenants intervenants en g n ral et intervena
22. me l ment fondateur du partenariat les traces Les familles les plus pauvres savent l importance de ce qu on crit M me si on ne sait pas lire on sait que ce qui reste c est ce qui est crit Les paroles s envolent Depuis toujours on sait que ce qu on crit sur nous c est surtout le constat de ce qu on nous reproche que ce soit juste ou pas Il y a peu d endroits qui gardent dans l crit tous nos efforts nos analyses nos sentiments nos r ussites Si les crits occupent une grande place au niveau du d cret et de sa mise en uvre ils occupent aussi une grande place dans nos pr occupations Nous r vons du jour o les crits nous concernant nous seront propos s avant toute autre utilisation Les crits peuvent tre un solide moyen de savoir si l coute a vraiment fonctionn Si le travailleur social nous lit ce qu il a crit apr s nous avoir rencontr nous saurons vraiment ce qu il a entendu et peut tre que nous pourrions apporter l un ou l autre ajout qui nous para t important Le travail d criture est particuli rement utile pour aider la famille affirmer sa pens e la structurer se r approprier sa propre vie et son devenir ide Enfin les crits sont les traces que l enfant pourra lire quand il fera le point dans l adolescence ou en sortant de l aide la jeunesse Il faut qu il puisse y lire tout l engagement et le combat de la famille au moins ce qu elle disait et ce qu elle pensait dans
23. milieu de vie noter galement que des changements de mentalit sont progressivement intervenus avec la mise en place du D cret travail avec la famille en tant que partenaire reconnaissance des r les ainsi que des comp tences sp cifiques de chacun Il est vrai qu il reste du chemin parcourir et je souhaite m engager vos c t s pour qu l avenir il ne soit plus jamais question d assimiler la pr carit de l incomp tence parentale Les ressources Les familles les plus d munies arrivent souvent dans le secteur de l Aide la Jeunesse parce qu elles ont puis tous les autres types d initiatives Il en va donc de notre responsabilit de voir quelle aide concr te et positive nous pouvons leur apporter et quels projets mettre en place dans le secteur cet effet 50 Je vais prochainement proposer au Gouvernement un programme de soutien la parentalit Il s agit d offrir un accompagnement tous les parents qui en exprimeraient la n cessit en impliquant les acteurs concern s les enseignants et les ducateurs dans les coles les travailleurs m dicosociaux des consultations ONE les intervenants des centres de Promotion de la Sant l Ecole etc Je pense galement toujours en terme de pr vention au travail r alis par les AMO qui pourraient s av rer tre des partenaires de choix Peut tre les AMO pourraient elles de fa on plus syst matique jeter des ponts cr er du lien entre les
24. p rilleux et surtout en rupture avec la d marche Agora l origine de ce colloque une d marche qui se caract rise on l a dit bien souvent par un rythme de travail lent et non par des synth ses quasi simultan es aux changes En rupture aussi avec le r le qui est le mien dans ce processus couter noter r couter les cassettes enregistr es et r diger des comptes rendus Bref prendre le temps d tre le plus fid le possible ce que les uns et les autres ont voulu dire afin de respecter le d licat dialogue en cours et de le soutenir Pr senter une synth se rapide maintenant serait en rupture enfin avec les ateliers de cet apr s midi durant lesquels les uns et les autres se sont cout s sans chercher aboutir un r sultat directement transmissible Je partagerai donc avec vous quelques r flexions n es de ma participation au groupe Agora et d autres exp riences de dialogue auxquelles le service de lutte contre la pauvret participe Une premi re r flexion porte sur le lien entre aide la jeunesse et pauvret Il y a dix ans le Rapport g n ral sur la pauvret avait suscit de vives r actions de la part des acteurs de l aide la jeunesse En particulier la mise en exergue du lien entre placement des enfants et pauvret de leur famille avait fait beaucoup de remous Aujourd hui ce lien n est plus mis en doute comme il l tait l poque m me s il n est pas encore objectiv Il aurait t inimagin
25. peu originales mais extr mement importantes Le premier apport c est une prise de conscience aigu des attentes et des peurs des familles lorsqu elles ont affaire des services sociaux comme les n tres et des peurs r ciproques des professionnels Parfois nous m mes sommes parfois tonn s surpris des peurs de certains de nos coll gues l approche des familles Prise de conscience des attentes et peurs r ciproques mais aussi des fonctions que l on essaye de nous faire jouer la fonction du pauvre du professionnel la fonction de contr le social Autre apport du groupe en tant que professionnel c est une meilleure prise en compte pas Simplement une connaissance th orique mais prise en compte avec un basculement dans les pratiques des valeurs et des repr sentations des familles pauvres J ai d j parl de la notion du temps mais il y aura d autres exemples que nous d velopperons dans les ateliers Dernier point on s est rendu compte en travaillant avec un groupe avec des familles des associations repr sentant les familles pauvres qu il y a une n cessit continuelle de d complexifier notre langage Il ne faut pas tre dans le simplisme mais il y a un devoir d explication constant On ne se rend pas suffisamment compte combien c est parfois difficile d tre correctement compris Dernier apport et ce n est pas le moindre Tout ce qui a t dit et qui a peut tre t notifi dans le texte qui vous a t remis
26. populations les plus d munies et leurs quipes Bien s r ces services travaillent la demande mais il existe des appels sous jacents des demandes implicites auxquelles nous ne pouvons pas rester sourds J ai lu ce t moignage La mis re c est avoir besoin d aide mais avoir trop peur d tre jug e comme une m re incapable pour la demander D s lors il nous faut apprendre d crypter les comportements les silences les non dits des personnes frapp es par la pauvret Avec pour objectif que notre aide ne s adresse pas uniquement aux jeunes et aux familles les plus dynamiques mais atteigne les plus d munis Le placement Tout ce dont je viens de vous parler se situe d avantage dans un volet pr ventif Maintenant s il est incontestable que la pauvret n est pas une raison de placement d un enfant mais bien une maltraitance de la soci t l gard de ses ressortissants s il est certain que comme tous les parents la plupart des parents parmi les personnes touch es par la pauvret sont des parents bien traitants et aimants il n en est pas moins vrai que des enfants doivent parfois tre plac s y compris dans la tranche de la population la plus d favoris e D s lors qu il s agisse d un placement en institution ou en famille d accueil il est tr s important d tre vigilant respecter les origines de l enfant afin de ne pas cr er un trop grand d calage entre son milieu d accueil et son milieu de vie
27. pour que les plus pauvres soient cout s et que leurs droits les plus fondamentaux soient respect s Introduction En quelques minutes nous devons vous pr senter le texte qui est le r sultat de cinq ann es de travail en dialogue Nous savons que c est impossible Nous choisissons plut t de fournir quelques cl s essentielles qui du point de vue du plus pauvre garantissent l esprit du d cret et une chance pour l avenir des enfants et des proches Ce texte est un temps d arr t dans une longue histoire de dialogue entre les travailleurs de l Aide la Jeunesse et deux associations dans lesquelles les pauvres construisent leur parole avec des moments de recul de part et d autre pour valuer dans la pratique et dans le v cu les propositions introduites Ce texte est la preuve que tous les partenaires autour de la table visent un objectif commun On est dans la confiance et dans le respect les uns des autres on est capable d couter sans concurrence on est capable de se remettre en question dans un r el dialogue Ce texte appara t comme le constat d une r alit v cue alors qu il est un id al atteindre et que la r alit quotidienne doit tre transform e pour avancer vers ce qui est propos C est l esprit du d cret que nous avons voulu confirmer Ce texte n est qu un premier pas le chantier ouvert est immense Ce texte est un appel chaque partenaire et au politique pour des moyens neufs et un travail diff
28. questions Jusqu quel point les services sociaux soutiennent ils des familles telle que Peter Leanne et Precious Des organisations ind pendantes d observation et des valuations r sidentielles de douze semaines sont elles les meilleurs moyens pour soutenir cette famille Le jour o Peter et Leanne sont all s visiter le centre j ai pu les accompagner apr s m tre battu aupr s des services sociaux pour qu ils me le permettent Le centre est bien tenu il n a pas l ambiance d une institution et le personnel tait respectueux A l issue d une longue r union lorsque le directeur du centre a demand si quelqu un avait quelque chose dire l assistante sociale a dit Peter et Leanne votre r ussite sera notre chec J ai regard Peter et Leanne qui souriaient ses paroles l id e qu ils pourraient r ussir et triompher des services sociaux Je trouvais que le moment n tait pas le bon pour demander quel serait l chec des services sociaux Jane une amie du Mouvement ATD Quart Monde travaille avec notre quipe pour soutenir Peter et Leanne Elle a t pr sente lors des visites des services sociaux et a rencontr l quipe ind pendante d observation Jane a dit que c tait sa premi re exp rience de la grande pauvret et de soutien une famille tellement pauvre et isol e Elle m a dit une jour c est comme si les services sociaux attendent que Peter et Leanne fassent une erreur at Mainten
29. tard que c tait leur moyen de contenir le risque Pendant ces semaines la responsabilit pour Precious est pass e d une quipe des services sociaux une autre et une troisi me assistante sociale en moins de trois mois tait nomm e pour Precious Precious est rest e inscrite sur le registre des enfants risque lors de la rencontre qui a suivi en septembre Mais l infirmi re domicile a donn un rapport logieux sur la sant de Precious et la fa on dont ses parents s occupaient d elle L organisation ind pendante qui observait la famille a dit ATD Quart Monde que Peter et Leanne s occupaient tr s bien de Precious et qu il n y avait pas de raison de s inqui ter Malheureusement on ne lui a pas demand de soumettre un rapport lors de la rencontre qui a suivi Le rapport des services sociaux a reconnu les progr s que faisaient les parents et le fait qu ils s occupaient bien de Precious Cependant r f rence faite au pass des parents ils continuaient affirmer que Precious souffrira de n gligence l avenir Peter Leanne et Precious sont rentr s dans un centre supervis Londres au d but du mois d octobre Ils y resteront pendant 12 semaines Pendant cette p riode tr s prouvante on observera Peter et Leanne s occuper de Precious et ils subiront des examens psychologiques et psychiatriques Et tout ceci en vivant dans la peur de perdre Precious Depuis le d but de ce processus je me pose beaucoup de
30. travail de connaissance pr alable qui tait faire Carine BAIWIR d ATD Quart Monde vient de parler de la difficult de comprendre le d cret du 04 mars 1991 Les associations ont fait un travail de fond d analyse des textes aid s par un juriste Il y a eu un travail rigoureux et exigeant qui a t fait C est un pr alable aux travaux mener 11 C est un groupe l abri de toutes les pressions institutionnelles voire politiques mais ce n est pas un groupe d connect de la r alit Il est chevill la r alit Nous partions non pas d lucubrations un peu abstraites mais nous partions du v cu de la souffrance des familles des motions des professionnels de leurs peurs parfois rencontrer des familles pauvres et inversement de la peur des familles Le groupe est compos de membres repr sentants pour les conseillers directeurs pour les d l gu s de leurs unions respectives et de familles membres des associations Il y avait une volont dialectique un va et vient permanent entre les membres du groupe Agora et les diff rents groupes de base Ce lien cette prise concr te avec la r alit des familles et avec le groupe de base a t constant et pour nous c tait imp ratif Une notion va traverser toute la journ e c est la notion du temps Elle reviendra quand on parlera davantage du contenu du premier contact avec la famille C est une notion essentielle qui est partag e par les familles et les professionnels
31. travail n a jamais t pr sent parce qu il nous paraissait vident que le secteur de l aide la jeunesse devait en tre le premier destinataire Ce contenu il nous a sembl essentiel de le consigner dans un texte qui synth tise de longs parfois tr s longs changes au cours desquels les repr sentants des associations ATD Quart Monde et LST c d Luttes Solidarit s Travail et ceux de l administration ont mis en commun en l illustrant de part et d autres de situations concr tes mais anonymes leur v cu par rapport l application du d cret du 4 mars 1991 relatif l aide la jeunesse Pour faire conna tre notre travail et en partager le contenu nous avons estim toutefois que la diffusion d un crit ne suffisait pas et que d embl e il fallait soumettre la r flexion qui le sous tend aux travailleurs du terrain afin que ceux ci se la r approprient D o la journ e d tudes qui nous r unit aujourd hui Avant de commencer ensemble la r flexion qui nous tient c ur sans doute n est il pas inutile de vous rappeler bri vement la nature du groupe et son historique Agora qu est ce que c est Comment fonctionne t il Quels sont ses objectifs Quelles sont ses r alisations concr tes C est ces questions que nous allons tenter de r pondre pour introduire les changes de cet apr s midi Je m attacherai tout d abord vous exposer bri vement l histoire du groupe et son processus de travail D au
32. 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175 176 177 178 179 180 181 182 183 184 185 186 187 188 189 190 191 192 193 194 HUBERLAND HUBERT HUYBERECHTS HUYSMAN JADOT JANUTH JORDAN JOUNTAUX KALISA KELLENS KOOPMAN LACROIX LAIRIN LAMBERT LAMBERT LAMBLOT LAMBOT LAMBY LAMPE LAMPROYE LEBRUN LECOMTE LEFEBVRE LEFEBVRE LEFEBVRE LELONG LEMAITRE LERRO LEYS LIGNOUL LISING LORIGENNE LORSE LOUANT LOUIS LOUPE LOUWET MAHIEU MAIRESSE MALAISE MALENGREAU MALET MALTIER MANGIN MARCHAND MARIAGE MARIAME MASQUELIER MERTENS MESBAHI Th r se Joseph Ingrid Mireille Christelle Colette Robert Fran oise Martin Arnaud Emilie Marie Claude Patricia Marie France Martine Virginie Laetitia Marie Jos Christine C cile Aurore Fabrice Luc Jean Marie Doriane Christine Roxane Rapha lla Christian Christine Alain Fran oise Patricia Violaine Vincent Patricia Laurence Danny Francis Marie H l ne Axelle Anne Paule Rita C cile Ugo G rard Jeannine R gine Ariane Allal DGAJ Inspection p dagogique LST Le Tr fle SAAE SPJ Mons Directrice de l aide la jeunesse SAT Marche D l gu e section pr vention g n rale Volontaire permanente ATD Quart Monde Agora Volontaire permanent ATD Quart Monde SAJ Namur Section pr vention g n rale Volon
33. Le premier contact entre une famille et un service de l aide la jeunesse du 17 octobre 2005 Table des mati res Ouverture des travaux 2228 AE Rene ane ana 1 Madame Francine BERNARD LACHAERT Directrice g n rale de l aide la jeunesse Le groupe AGORA histoire et processus oui cccccscssssssssssssssssssssssnesssscesssssunessseceessssees 3 Madame Dani le DELATTE GEVAERT Pr sidente du groupe AGORA A quelles conditions un processus de participation peut il se construire 9 Madame Carine BAIWIR Militante ATD Quart Monde A quelles conditions un processus de participation peut il se construire 11 Monsieur Jean Marie DELCOMMUNE Conseiller de l aide la jeunesse Bruxelles Les apports du dialogue aux associations oo ccccccssssssssssssssccssssssssesscesecsssssnecssessesssiees 15 Madame Colette JANUTH Volontaire permanente ATD Quart Monde Pr sentation de la note commune nnn cesssssssssssessssssseessssmnssssseeessssmmnssssseeeesssinunssseeeetee 17 Messieurs Didier VERBEKE et Marc OTJACQUES Mouvement LST Pr sentation de la note commune oon ccssssssssssensssssessesssmnnssssceeessssimnssssseeeesssimnunssseeeetee 21 Madame Anne CORNET Conseill re adjointe de l aide la jeunesse Li ge Le point de vue d un Family support worker gt gt anglais oo ccc 25 Monsieur Robert JORDAN Volontaire permanent ATD Quart Monde Le travail en ateliers sus date 35 Le lien e
34. S BERNARD BERNARD LACHAERT BERTHOLOME BINCZYK BISTON BLANCHE BODART BODART BONJEAN BONNAVENTURE BOUL BOURHABA BOUTAFFALA BRACONNIER BRISSET BRONCHART BUEKENHOUDT CABARET CALBERT CALEWAERT CASTEL CATTRY CHABOT CHARLIER CLERBOIS COBUT COCQUYT Pr nom Colette Anne Elisa Carine Paola Fran oise Dominique Ga lle Francine Jo lle Viviane Nicole Djamel Julie Taoufik Christian Paule Marie Francine Eric Ther se Christine Jolanda Claudine Myriam V ronique Chantal Laurence Samira Khaled Victor Vanessa Marc Philippe Marc Pierre Brunhilde Jean Philippe Dominique Marie Jeanne Mireille Th r se Jean Luc Martine Organisme P tales asbl SPJ Charleroi D l gu e Agora SPJ Charleroi D l gu e Militante ATD Quart Monde Agora CRES Volontaire permanente ATD Quart Monde l Ancre SAAE SPJ Charleroi D l gu e Mission jeunes AMO SAT Namur D l gu e Espoir SAIE Soutien la jeunesse Les Marmousets SAAE SAJ Charleroi D l gu e SAT Bruxelles D l gu SPJ Verviers Directeur de l aide la jeunesse l Ancre SAAE Parlement de la CF Groupe CDH DGA Directrice g n rale l Escale SAIE SAT Nivelles Conseill re adjointe de l aide la jeunesse HENAC Cabinet de la Ministre Fonck Li Mohon asbl SAT Tournai Conseill re adjointe de l aide la jeunesse Agora SPT Mons D l gu e SPJ Bruxelles D l gu e SPJ Charleroi D l gu e Ass
35. URS NAVEZ NELISSE NICOLAS NOTHOMB OLSZEWSKI ORIA OTJACQUES PARENT PARSY PARTHOENS PAVONCELLI PAWLOSKI PAYEN PEDINELLI PETIT PIERRI PIROZZI PLANCQ PLATTEAU PODEVYN POLLET POLOME PONCELET PREYAT PROUVE QUINET QUINTART RAOULT RAVIER REMY RENAUX RENDERS RENOUX RENSONNET ROBAYE ROBERT ROLAND ROOSE RUFIN SADET SAINT AMAND SALINGROS SALLENDRE SAROLEA Catherine Francis C line C cile Marie Dominique Coraline Sylvie Alain Bernadette Martine V ronique Samuel Marc C cile Jean Pierre Christophe Romy C line Katleen Luigi Christine Jessica B atrice Annie Dominique Carine Jos Yves Muguette Isabelle Alain Genevieve Emilie Francoise Isabelle Morgane B n dicte Marie Paule Marie C cile Suzanne Charles Christine St phane Francine Marie Dominique Laurent Chantal Caroline Ang lique Patrick AMO Jeunes 2000 SPJ Marche Directeur de l aide la jeunesse SAJ Arlon D l gu e section pr vention g n rale SIEF SAJ Tournai D l gu e SPJ Charleroi D l gu e DGAJ Inspection p dagogique SPJ Marche D l gu en chef P tales asbl SAT Arlon Conseill re de l aide la jeunesse SPJ Tournai Responsable section administrative Les 6 Maisons LST Agora LST SPJ Tournai D l gu en chef Reliance AMO SAT Mons Stagiaire S same Mission jeunes AMO LST SPJ Namur Responsable section administrative SAJ Charleroi D l gu e SPJ Charl
36. a pauvret ces personnes faisant partie de l quipe de formation Au fur et mesure que le projet avan ait il y avait un besoin net de d terminer quels seraient les r sultats de la formation Les r sultats taient gt Connaissance de la r alit de la pauvret et ses effets sur les parents et les enfants gt Les relations entre les assistantes sociales et les familles gt Ce qu est la pauvret pour chacun et pourquoi la n cessit de travailler ensemble gt Le projet a aid aussi r fl chir sur quelle formation ont besoin les futurs travailleurs sociaux Cette formation a attir l attention sur beaucoup de points mais un objectif clair tait la sensibilisation pour r duire la discrimination contre les gens sur la base de leur pauvret Cela exige des travailleurs sociaux une bonne compr hension une bonne connaissance et le respect des familles mais aussi qu ils soient pr ts s ils veulent vraiment soutenir les familles les plus pauvres Une fois le cours en place le d fi tait de cr er un environnement pour apprendre dans lequel la contribution unique des familles permette aux professionnels de r fl chir sur comment am liorer le travail social sans se sentir menac s ou jug s personnellement Ce d fi c est fournir du soutien continu aux familles formatrices et une pr paration des futurs travailleurs sociaux ces cours peu conventionnels Des familles du Groupe de Droits de Familles et d ATD Quart Mo
37. able il y a 10 ans de choisir express ment la date du 17 octobre journ e mondiale du refus de la mis re pour organiser un colloque relatif l aide la jeunesse Inimaginable surtout que soit pr sent un texte commun sign la fois par des professionnels de l aide la jeunesse et par des associations dans lesquelles des personnes pauvres se rassemblent 45 La reconnaissance de ce lien est une grande avanc e parce que si la r alit de la pauvret est pass e sous silence alors toutes les mesures tant pr ventives que curatives sont pens es en vue de rem dier des carences individuelles Mais c est une avanc e incompl te nous disent les familles concern es Ce qui manque encore trop souvent c est la prise de conscience de ce que cela signifie vivre dans la pauvret la prise de conscience des cons quences au quotidien Encore trop souvent les personnes pauvres expriment le sentiment de ne pas tre comprises Lors d une recherche sur les indicateurs de pauvret que le service a pilot e une des participantes issue du milieu d favoris disait c est important d indiquer que l on peut tre boulevers par une situation de pauvret on n est plus vraiment soi m me Le regard port sur les conditions de vie difficiles traduit encore aujourd hui une m connaissance de la fa on dont la pauvret est v cue par ceux qui en sont les victimes Une seconde r flexion qui vient logiquement apr s la premi r
38. ance s effilocher Il y a un risque de d mobilisation dans la dur e Tout a n est pas vident g rer Il y a aussi la difficult de faire un retour des membres Agora vers leur groupe d appartenance dans la mesure aussi o on est dans du partage de v cu et que c est parfois tr s complexe rendre GRE Voil apr s coup on a r alis que dans le fond ce qu on a mis en place dans le groupe Agora correspond bien ce qu on essaye de revendiquer ou de mettre en uvre dans un processus d aide Je vous ai parl de l importance de l crit du temps pour correctement accueillir une demande le pr alable d une bonne information diff rentes conditions pour que ce processus Agora ait pu correctement se d rouler on les voit de mani re analogique de mani re similaire se mettre en uvre dans le processus d aide En tout cas c est ce que nous souhaiterions souligner 14 Les apports du dialogue aux associations Madame Colette JANUTH Volontaire permanente ATD Quart Monde Vivre en famille est un combat permanent pour les familles les plus durement confront es la mis re Depuis toujours nous les avons vues tre d chir es vivre le placement de leurs enfants ou la S paration du couple impos e par des h bergements o le papa n avait pas de place Tout ce v cu reste enracin dans une peur permanente des interventions C est pourquoi nous pensions ce dialogue essentiel m me si nous en avions p
39. ant plus que jamais quel est le r le des services sociaux Prot ger les personnes vuln rables est l un des aspects Mais il devrait y avoir plus de travail pr ventif de soutien la famille qui r duirait les interventions en moments de crise Un jour au tribunal j ai vu l assistante sociale de Precious assister 2 cas le m me matin A un autre moment nous essayions de trouver une date pour avoir une r union mais elle tait au tribunal toute la semaine De combien de temps disposent les travailleurs sociaux pour crire des rapports Combien de temps passent elles avec des familles pour les soutenir si une grande partie de leur temps est perdu au tribunal pour essayer d atteindre les quotas fix s par le gouvernement dans le cadre des adoptions Depuis que j ai commenc ce processus avec Peter et Leanne chaque tape a t un d fi avec la famille et avec les services sociaux Dans le processus il est clair que les services sociaux ne soutiennent pas ces parents pour qu ils gardent leur enfant Ils disent qu ils prot gent l enfant du danger Mais cet enfant n a jamais t en danger Elle est saine et en plein panouissement Ses parents l aiment et s occupent tr s bien d elle Ils font tout ce qu ils peuvent pour lui donner la meilleure chance possible dans la vie Je ne sais pas jusque quand le pass continuera hanter cette famille Peut tre bien pour toujours ou jusqu ce que les parents commettent une petite erreu
40. as et que les droits th oriques ne sont rien s ils ne deviennent pas des droits effectifs Ce combat est loin d tre tranger au secteur de l aide la jeunesse Que les jeunes en danger ou en difficult ne soient pas d poss d s de leur avenir tel tait bien l objectif primordial du l gislateur de la Communaut fran aise lorsqu il a vot le d cret du 4 mars 1991 Ce d cret a voulu garantir entre autres qu en mati re d aide la jeunesse le jeune et sa famille soient entendus en toutes circonstances que leur voix soit respect e que l aide apport e le soit avant tout dans le dialogue et l acceptation plut t que dans la contrainte et surtout qu elle le soit dans le respect des liens familiaux en vitant donc dans toute la mesure du possible le placement qui est facteur de rupture de ces liens Ce faisant le l gislateur comptait que le jeune devienne sujet de droits et non plus objet de droits et que les relations que lui et sa famille entretiennent avec les intervenants de l aide la jeunesse s tablissent dans la n gociation plut t que dans la soumission l autorit En 1994 toutefois le Rapport g n ral sur la pauvret a mis en avant que malgr la volont des l gislateurs notamment de la Communaut fran aise il tait encore recouru fr quemment au placement des enfants et que la cause de ces placements tait trop souvent la seule pauvret des parents Dans la suite de ce rapport et
41. aux jeunes qui ne s adressent pas d initiative un service de b n ficier cependant du soutien que ce dernier peut offrir est une d marche n cessaire mais d licate Travailler de mani re proactive exige du personnel disponible pour aller vers les familles dans leur environnement Elle suppose aussi une formation l accompagnement des populations vuln rables pour que cet accompagnement soit mancipatoire et ne se transforme pas en contr le 47 L accompagnement suppose aussi un climat ambiant favorable ne mettant pas les intervenants sous pression D velopper les services les mieux accept s par les parents et les enfants est une mani re d atteindre les familles qui craignent les interventions ext rieures On sait que les services qui agissent sans mandat sont les plus appr ci s Les familles gardent donc davantage la ma trise de leur situation Enfin une derni re r flexion qui pourrait s intituler oser avoir de l ambition et je pense qu on en a parl assez bien aujourd hui Cette r flexion s inspire notamment d un moment v cu en marge des r unions Agora un moment de formation la lecture du d cret Lorsqu ils taient interpell s par les membres des mouvements concernant des changements promouvoir les professionnels de l AAJ r pondaient la plupart du temps ces changements sont d j inscrits dans le d cret Les associations en ont donc conclu qu il tait tr s important pour elles de bien conna tre e
42. ble Et enfin nous nous sentons encourag s A la fois par la t nacit et l int r t que chacun porte ces rencontres Mais aussi par la qualit apport e aux changes Nous savons galement que notre travail des r percussions 10 A quelles conditions un processus de participation peut il se construire Monsieur Jean Marie DELCOMMUNE Conseiller de l aide la jeunesse Bruxelles Je vais essayer d expliquer un peu le point de vue des professionnels Je vais tenter de mettre en vidence de pointer quelques l ments qui font que ce que nous avons initi c est dire un dialogue permanent a fonctionn du moins nous le pensons Il ne s agit pas ici de donner des recettes ou un mode d emploi pour un mod le mais il y a peut tre quelques l ments qui sont transf rables dans d autres secteurs Je parlerai d abord du cadre et ensuite de la m thode La premi re chose que je trouve important de souligner c est la l gitimit du groupe Cela me para t essentiel que le groupe ait une l gitimit Cette l gitimit le groupe l a eue deux niveaux Comme cela a t rappel par Madame BERNARD LACHAERT et Madame GEVAERT ce groupe est n dans les suites du Rapport g n ral sur la pauvret l initiative de la Ministre de tutelle de l poque donc il y avait un mandat politique C est extr mement important pour les associations et pour les professionnels du terrain Ce mandat
43. cious reste chez ses parents en attendant de trouver une place dans un centre supervis J ai pu assister au tribunal le jour de l audience Peter et Leanne avaient un tr s bon avocat qui les repr sentait Il a insist sur le fait qu un rapport tr s complet avait t fait au cours de 6 semaines par une assistante sociale de l h pital qui avait trouv que Precious pourrait tre gard e la maison Ensuite un nouveau rapport fait en trois jours par la nouvelle assistante sociale avait d cid que le risque tait trop important L avocat pour les services sociaux a soutenu que le risque tait trop important cause du pass de la m re Apr s plusieurs heures d interventions par les avocats des deux c t s le juge en a fait un r sum et la demande de protection d urgence tait rejet e Le juge a demand aux services sociaux s ils 30 faisaient tout ce qu ils pouvaient pour permettre Precious de rester avec ses parents C tait un moment rempli d motion pour Peter et Leanne qui ne pouvaient presque pas croire les mots du juge Et ce jour l de l h pital ils sont rentr s chez eux avec la petite fille La r action des services sociaux tait de placer une quipe ind pendante d observation chez Peter et Leanne pendant les huit semaines qui ont suivi jusqu au moment o ils iront dans un centre supervis Ils ont t observ s la maison 4 heures par jour 7 jours par semaine L assistante sociale m a dit plus
44. ction administrative Airs Libres asbl Pr sident Ligue des familles Le Safran NDA Foyer Esp rance SAT Arlon D l gu e SAJ Namur D l gu e section pr vention g n rale DGA Agora SAT Mons Conseill re adjointe de l aide la jeunesse SAT Bruxelles D l gu e Le Nid asbl Mission jeunes AMO SPJ Charleroi Directrice de l aide la jeunesse 54 Nom Pr nm Organisme 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 DUBOIS DUBOIS DUBY DUHAMEL DUJEUX DUPARQUE DURIEU DUSAUSSOIS DUTIENNE EMBRECHTS FASTRES FERRETTI FOURNEAU FOURNEAUX GALLARD GALLARD GARANT GEORGERY GERARD GERMAUX GHEUDE GHYS GILLET GODEFROID GODEFROID GODEFROID GODFRAIND GOFFART GRAULUS GRELAK GRIGNET GRILLET GROSJEAN HAELTERMAN HALLET HALSBERGHE HAMAIDE HANSEN HANSSEN HANUS HATERTE VERSET HAYON HEINE HENRY HENRY HERBIGNAT HERION HERMAN HERNASTLEENS HICORNE Pascale Christian Fran oise Nicole Mich le V ronique C line B atrice Christelle Beno t Jacqueline Jonathan Jacques Delphine St phanie Yoann Nadine Eric Andr Aur lie Marielle Catherine C line Vincent Patrick Andr e Fabienne Th r se Pascal Marie
45. du texte quel que soit le contexte professionnel dans lequel ils travaillent et quel que soit le niveau conomique ou culturel des familles qu ils ont pour mission d aider Ces lignes de force nous avons d cid de les d cliner au pr sent non pas pour laisser entendre que les conditions qu elles contiennent sont d s pr sent rencontr es mais justement parce que ces conditions nous ont paru tellement essentielles que sans leur r alisation aucun travail de qualit ne nous para t envisageable Le texte qui va servir de fil rouge vos changes dans les ateliers sera diffus plus largement comme premier l ment de base une r flexion des intervenants de tous les services du secteur mais aussi des formateurs et des familles elles m mes sur la notion de partenariat Il est clair pour nous que l laboration de ce texte n est qu un premier l ment et que le processus de dialogue mis en place ne se termine pas par sa diffusion L examen du premier contact pour d terminante que soit cette phase ne constitue de toute vidence qu un des aspects du partenariat qu il est souhaitable de mettre en place tout au long de l volution d une situation comme l a voulu le d cret relatif l aide la jeunesse et il nous reste encore beaucoup d aspects approfondir comme celui de l valuation de l tat de danger de la r daction avec les familles des crits et de la communication de ceux ci dans la transparence et le respect de la
46. e le futur enfant tait inscrit sur le registre d enfants risque et un groupe de travail compos de l assistante sociale de l infirmi re domicile et ATD Quart Monde tait mis en place pour laborer le plan de protection de l enfant en 10 jours La premi re d ception pour Peter et Leanne fut quand l assistante sociale leur a dit la r union du groupe de travail qu elle partait en cong de long terme la fin du mois de juillet La prochaine d ception tait tout fait inattendue Le 31 juillet Leanne a donn naissance une belle petite fille en bonne sant On l a appel e Precious Pendant deux jours Peter et Leanne n ont vu que les m decins et les infirmi res l h pital Ensuite deux assistants sociaux sont venus les voir Ils voulaient que Peter Leanne et Precious aillent un centre r sidentiel supervis en attendant de trouver une famille d accueil pour Precious Peter et Leanne ont accept la proposition d aller au centre supervis mais ont refus toute proposition visant les s parer de leur fille Le bureau local des services sociaux avait maintenant nomm une nouvelle assistante sociale Ils ont pris des mesures l gales pour enlever Precious et ont fait une demande aupr s du tribunal pour un jugement d urgence La demande des services sociaux tait bas e sur un nouveau rapport fait par une nouvelle assistante sociale qui a jug que le risque de n gligence tait trop grand pour que Pre
47. e attention a Qu on se questionne d accord mais questionnons nous ensemble et pas chacun de son c t puis arriver avec une solution toute faite qu on va chercher dans un tiroir C est toutes ces craintes l qui font qu on a besoin de temps un militant de LST J ai connu la situation d une enfant confi e une cr che La directrice de la cr che pr nait le placement La famille tait effondr e Malgr l urgence car la famille n avait pas de logement en prenant le temps sans s emballer la famille a pu tre aid e sans placement L int r t de cette famille tait de rester ensemble une conseill re de l aide la jeunesse Trop souvent les parents ont le sentiment que lorsque leur situation arrive devant le SPJ tout est impos et qu ils n ont plus le droit la parole Il convient de nuancer En effet en dehors du cadre impos par le tribunal il y a encore beaucoup d l ments construire un directeur de l aide la jeunesse Il faut revenir sur la peur des familles aborder les services par manque d information par exp rience n gative Il existe souvent une diff rence entre ce qui est dit et ce qui est v cu par les usagers La crainte du retrait des enfants est toujours pr sente Les associations tentent de mettre des mots sur la peur des familles un militant de LST 39 Comment souligner l importance des crits et de leur qualit Le premier contact est primordial et souvent il d
48. e c est le r le de l AAT dans la lutte contre la pauvret Les professionnels de l aide la jeunesse sont bien souvent en contact avec des familles tr s pr caris es Ils se sentent bien impuissants face celles ci Ils ne disposent en effet que de tr s peu de moyens pour ne pas dire aucun pour agir sur les composantes de la pauvret Comme ces situations par exemple l insalubrit voire l absence de logement sont n fastes pour les enfants les intervenants faute de pouvoir modifier l environnement naturel de la famille sont tent s de lui substituer un autre environnement par un placement dans un milieu offrant de meilleures conditions de vie Les professionnels de l aide la jeunesse qui veulent aider la famille dans ces d marches par exemple pour trouver un logement disent h siter parfois le faire parce qu ils se demandent si leur soutien est vraiment dans l int r t de la famille En effet les personnes qui ont affaire un service de l aide la jeunesse et du fait qu elles y ont affaire sont trop souvent consid r es comme ayant des probl mes et risquant d en causer Il arrive par exemple qu une soci t de logement social value n gativement la demande d une famille parce qu elle est en relation avec un SAJ Pour que l AAJ puisse tre aux c t s des personnes qui vivent quotidiennement la pauvret pour qu elle puisse les pauler il est n cessaire de travailler le regard que porte la soci t sur les services
49. endu repr sent e dans cette conf rence interminist rielle Nourrir ces conf rences faire remonter les r alit s du terrain dont on est t moin est aussi une fa on de contribuer la lutte contre la pauvret Un troisi me point concerne la base l gale qui pr cise les missions de l aide la jeunesse Les professionnels de l AAJ r alisent un travail difficile dans un contexte qui l est tout autant Ce secteur dispose cependant d un solide atout L atout c est que la philosophie du d cret est appr ci e et le signal le plus fort donn par les participants au groupe Agora va clairement dans le sens d une meilleure application du d cret et non d une r vision de celui ci Une telle adh sion n existe pas par exemple en ce qui concerne une autre l gislation laquelle sont souvent confront es les personnes pauvres la loi relative au droit l int gration sociale qui a remplac la loi sur le minimex Les critiques des usagers sur cette loi sont nombreuses partag es parfois par les professionnels charg s de l appliquer Cela rend la relation entre eux plus difficile encore les uns se voient appliquer une loi qu ils estiment non pertinente les autres doivent l appliquer en n y adh rant pas Une quatri me r flexion pose la question de savoir comment atteindre les familles les plus pauvres en amont des difficult s Des services aux familles tant publics que priv s constatent qu ils n atteignent pas les familles les plus d
50. er une br lure parce qu un intervenant garderait trop longtemps une patate chaude Le travail sur le temps r alis lors de nos mises en commun me donne aujourd hui un autre regard celui du temps n cessaire pour construire une relation La construction d une relation dans le respect et la transparence Au del du temps n cessaire l intervenant le conseiller a la conviction que chacun a des comp tences et des capacit s de changement Son r le est donc de les d gager de les mobiliser Il doit avoir le souci d impliquer activement la famille en tenant compte du fait que celle ci n a pas le m me poids dans la relation Cette relation est bien dissym trique et in galitaire L intervenant a une mission un r le qui lui conf re un pouvoir La personne en difficult est l avec ses savoirs d exp rience qui sont rarement reconnus mais doivent tre pris en compte Plus une personne est en difficult s plus elle aborde sa relation avec le professionnel dans la peur Peur du jugement peur du contr le social peur d tre contraint d accepter des projets qui ne sont pas les siens peur de ne pas pouvoir se justifier mais surtout peur que l int grit familiale soit mise en danger par un retrait des enfants Ces peurs doivent tre prises en compte Au niveau de la construction de la relation je voudrais personnellement insister sur la prise de risque des uns et des autres Le professionnel doit bien conna tre son institution ses objecti
51. eroi D l gu e SAJ Tournai D l gu e Li Mohon asbl DGAJ Inspection p dagogique l Ermitage Cabinet de la Ministre Fonck SPJ Neufch teau Directrice de l aide la jeunesse SPT Mons D l gu e AJMO asbl SAT Li ge D l gu e SAT Mons D l gu e SAT Huy Conseill re de l aide la jeunesse UCL Criminologie et droit p nal SPT Mons D l gu e SPJ Nivelles D l gu e SAT Tournai Conseill re adjointe de l aide la jeunesse Volontaire permanente ATD Quart Monde Cultures Jeunes Chamase Le Pas SAIE SAJ Charleroi D l gu e section pr vention g n rale SPJ Mons D l gu SAT Bruxelles D l gu e en chef SAT Mons D l gu e LST SAT Huy D l gu e SPJ Charleroi D l gu e Cultures Jeunes Chamase LST 57 Nom Pr nm Organisme 245 SCANDURA Rosaria SPJ Nivelles Stagiaire 246 SCHAUS Muriel LST Agora 247 SERVRANCKX Amandine SPJ Tournai D l gu e 248 SILVESTRI Anne Catherine SAT Mons D l gu e 249 SIMON Dominique Notre Abri 250 SONNENSCHEIN H l ne SAT Bruxelles D l gu e 251 SPILMAN Marie Anne SAJ Verviers D l gu e 252 STELLEMAN Marc Les Bourgeons asbl 253 STINGLHAMBER Marc COE Alouettes 254 STRUYF Marc Home Juliette Herman 255 SURINX Camilla Le Logis 256 TANCREZ BAUMONT Marion L Ouvre Bo tes 257 THIBAUT V ronique L Ouvre Bo tes 258 THOMAS Pascal Foyer Esp rance 259 THONON Marie DGAJ Inspection p
52. ers des SAJ et des SPJ consultables par les int ress s A l occasion de cette recherche un comit d accompagnement a t constitu qui impliquait pour la premi re fois des repr sentants des conseillers et des directeurs de l aide la jeunesse Les d bats au sein du comit d accompagnement furent parfois houleux parce que c tait la premi re fois que les associations taient confront es des professionnels du terrain eux m mes sur la d fensive mais aussi des chercheurs dont elles attendaient beaucoup Il est extraordinaire toutefois de constater que le groupe a pu surmonter cette preuve que celle ci s est m me r v l e enrichissante et qu elle a en tout cas servi de transition la deuxi me phase des changes qui se sont poursuivis comme pr vu en largissant le groupe des repr sentants des conseillers et des directeurs de l aide la jeunesse des d l gu s des SAJ et des SPJ ainsi qu un repr sentant de l inspection p dagogique Le groupe largi a d but ses travaux en 2001 et c est partir de ce moment l qu il s est intitul Agora La premi re question r gler tait de d finir la m thodologie Apr s avoir envisag de recommencer les d bats z ro et de partir comme avant de certains articles du d cret qu entre temps les associations avaient relu et analys avec l aide d un avocat il a paru plus judicieux au groupe d tre pragmatique et de suivre l volution th
53. eur Les rencontres AGORA nous ont fait d couvrir que ce dialogue entre les services de l aide la jeunesse et nous tait non seulement possible mais int ressant pour les deux parties Nous avons r alis tout d abord que l esprit du d cret rejoignait notre volont que la famille garde une place centrale dans les d cisions qui sont prises la concernant Par ailleurs nous avons t tr s impressionn s par l engagement et la volont de bien faire des professionnels dans leur recherche de solution et de soutien des familles Nous les remercions car nous avons besoin du soutien de personnes comp tentes Mais nous avons aussi mieux r alis que les travailleurs sociaux ont des contraintes comme le temps le cadre de leur travail mais galement des pressions ext rieures parfois tr s fortes venant de coll gues d autres services ou m me de la conjoncture de l opinion publique ou du monde politique Le placement pour cause de pauvret a longtemps t mis en doute Les changes dans le groupe AGORA ont montr que les travailleurs de l aide la jeunesse y sont confront s Aujourd hui ils le d noncent Par exemple ils reconnaissent que des placements sont parfois ordonn s pour insalubrit de logement Ce constat devenu commun nous engage les uns les autres rechercher d autres types de r ponses Nous avons aussi d couvert que pour un travailleur social il pouvait tre difficile d avoir une connaissance du v cu q
54. fs et pouvoir se justifier par rapport aux missions du d cret Y croire surtout y croire et conna tre ses marges de man uvre lorsqu il prend accord avec la famille Les intervenants travaillent dans un contexte difficile Ils sont soumis des pressions vers une d marche plus contr lante de la part de certains services de premi re ligne du parquet et plus globalement de l opinion publique Les intervenants ont peur de se tromper de ne pas valuer correctement une situation de danger or l application du d cret exige d eux qu ils acceptent d assumer une certaine prise de risque et donc de g rer un stress important Cette peur des intervenants peut contaminer la relation Les personnes en difficult prennent un risque norme en demandant de l aide ou en l acceptant Comme d j dit leur poids dans la relation n est pas identique celui de l intervenant Les familles qui cumulent les difficult s sont confront es au contr le social Dans leurs contacts avec les intervenants elles peuvent avoir tendance r agir par la r bellion l agressivit la fuite ou la soumission Les parents qui vivent dans la pauvret se sentent coupables et cachent leur r alit pour sauver la famille Ce sentiment de honte doit tre reconnu Les uns et les autres doivent prendre le risque de se laisser bouleverser et de se remettre en question de remettre en cause leur propre certitude iO Le travail du groupe permis de d gager des conditio
55. i qui a permis de d gager les th mes de r flexion qui vous seront propos s dans les ateliers de cet apr s midi Sans doute certains d entre vous se demandent ils pourquoi le texte ne vous a pas t adress avant le colloque A la r flexion il nous a sembl pr f rable de ne pas le faire parce que en communiquant un texte qui par la force des choses est centr sur le SAJ puisque telle avait t la porte d entr e de nos changes nous craignions que la r flexion d aujourd hui se limite celui ci alors que les l ments prendre en consid ration pour tablir un partenariat entre les familles et les intervenants sont valables pour le premier contact avec tous les services de l aide la jeunesse qu ils soient publics ou priv s et qu ils exercent leur mission dans le cadre de l aide accept e ou de l aide contrainte La preuve en est que si le texte n aborde pas comme tel le premier contact avec le SPJ les repr sentants des directeurs de l aide la jeunesse et des d l gu s des SPJ au sein du groupe ont particip sa r daction l gal des autres membres et avec autant d investissement personnel D autre part il est certain que m me si le groupe a t constitu au d part du Rapport g n ral sur la pauvret les constats auxquels aboutissent les participants d passent la question de la pauvret Notre souhait aujourd hui est donc bien que l ensemble des intervenants se r approprient les lignes de force
56. ion la parentalit 2 jours par semaine Tous ces efforts taient engag s dans l espoir de garder leur enfant une fois n D but juin une rencontre tait organis e pour d cider si l enfant une fois n serait inscrit dans le registre des enfants risque ou non ATD Quart Monde tait invit soumettre un rapport L assistante sociale est venue le jour d avant pour donner son rapport Peter et Leanne Le rapport de l assistante sociale tait bas sur le pass traumatique de Leanne de l chec de Leanne et Peter s occuper des autres enfants Mais le rapport a mis galement en valeur beaucoup des changements qui avaient eu lieu et a aussi montr comment leur situation avait chang de fa on consid rable depuis quelques ann es Le rapport a recommand que le futur enfant soit inscrit sur le registre des enfants risque sous la cat gorie d enfants n glig s Mais le rapport a aussi indiqu la n cessit de mettre en place un programme de soutien la famille qui permettrait aux parents de garder leur enfant avec eux Peter et Leanne taient tr s heureux et ont dit que c tait la premi re fois qu une assistante sociale crivait quelque chose de positif sur eux Mais Leanne a aussi pos la question quand est ce que les services sociaux oublieront mon pass Elle m a r p t plusieurs reprises pendant tout ce processus je ne peux pas changer le pass Son pass la poursuit partout A cette rencontr
57. l Dans la suite Leanne et Peter avec Becky ont t envoy s dans un centre supervis pour trois mois L valuation tait difficile Au centre ils ont commenc par decrire comment l enfant avait t enlev de sa m re L valuation s est mal pass e pour Leanne et Peter chacun rejetant la responsabilit sur l autre et tous les deux sur le centre L opinion du centre tait que les deux parents ne pourraient pas donner tous les soins n cessaires pour Becky l avenir et qu ils taient trop fix s sur leur propre relation Leanne m a confi plus tard je ne comprends pas la directrice du centre m a dit que je faisais un effort de 120 qu est ce que je pouvais faire de plus Les services sociaux ont demand la garde de Becky et cette demande tait accept e Elle a t adopt e Peu de temps apr s tout cela en 2003 une autre famille a pr sent Leanne et Peter au Mouvement ATD Quart Monde En novembre 2003 Leanne tait de nouveau enceinte Bien qu elle affirme avoir d couvert sa grossesse trop tard nous croyons qu elle a essay de cacher le fait qu elle tait enceinte de peur que les services sociaux ne lui enl vent de nouveau son b b la naissance En fin de compte cela a chou et l enfant tait plac directement sa naissance le 20 d cembre Aucune valuation n tait faite aucun rapport d expert n tait demand Catherine le quatri me enfant de Leanne et sa deuxi me avec Peter tait adopt e
58. le doit tre fait pour assurer la protection et la s curit pour tous ceux qui sont vuln rables Cependant la protection et la s curit des professionnels sont maintenant prioritaires et passent le plus souvent avant les besoins des familles L accent est aujourd hui mis sur la r ussite Quand est ce que la soci t accepte des erreurs de mauvais jugements ou simplement le fait que nous faisons tous des erreurs La famille dont je vais vous parler maintenant a fait des erreurs dans le pass et a mis ses enfants en danger En tant que soci t sommes nous pr ts prendre un risque et donner une nouvelle chance cette famille Voici le t moignage de Peter et Leanne Leanne a men une vie tr s traumatisante D s l ge de 10 ans elle n a pas t prot g e par sa famille ou d autres et a t abus e par certains membres de sa propre famille Puis elle est devenue incontr lable et la d cision de placement a t prise au d but de son adolescence Pendant qu elle tait dans un foyer pour enfants elle a t de nouveau abus e physiquement et sexuellement Lorsqu elle a trouv le courage pour parler des preuves qu elle avait endur es chez elle et ensuite en institution cela a d truit sa famille car son p re l a crue mais sa m re a refus d accepter sa souffrance A l ge de 17 ans Leanne est devenue une m re de famille Malgr la pauvret et l exclusion sociale qui rendait tr s difficile la t che
59. le droit d en avoir encore La pauvret exclut elle le droit des familles avoir des enfants Deuxi mement Ce jeune couple continue avoir des enfants et ces enfants continueront tre enlev s de leurs parents Ceci pourrait tre jug comme draconien parce qu il ne prend pas en compte que les situations et les gens peuvent changer Troisi mement Comment est il possible que ce jeune couple s occupe d un enfant Si cette question est prise en compte s rieusement les professionnels impliqu s doivent inventer une nouvelle mani re de penser et d agir pour b tir une nouvelle relation avec les familles Le risque devient alors un facteur important Comment est ce que les professionnels pourraient soutenir Peter et Leanne dans leur d sir d avoir un autre enfant En avril 2005 je suis all chercher Leanne chez elle pour aller notre centre national Londres Dans la voiture elle m a dit tr s heureuse qu elle attendait un b b J tais tr s content pour elle Tout de suite elle m a dit qu elle tait d j all e aux services sociaux pour les mettre au courant de sa grossesse Ceci m a vraiment surpris Peter et Leanne ont pris cette initiative parce qu ils taient pr ts et s taient engag s faire tout ce qu ils pouvaient pour garder cet enfant et ils savaient qu ils taient oblig s de travailler avec les services sociaux L quipe savait qu elle devait soutenir cette famille parce qu elle avait tr
60. llaboration l gard de la famille de l enfant sera une des conditions incontournable pour devenir une famille de parrainage 51 Quant aux services mobiles d intervention pr coce ils ont t pens s dans le souci de d samorcer voire d exploiter positivement des situations de crise Situations de crise auxquelles l autorit mandante est parfois contrainte d apporter une r ponse qui consiste prot ger le mineur de l environnement qui a suscit la crise et donc le retirer de son milieu de vie Les services seront compos s de mani re pluridisciplinaire de professionnels form s l intervention en famille Ces quipes qui ne travailleraient que sous mandat traiteraient la dimension de la crise dans son contexte afin que l autorit mandante dispose gt d une d dramatisation de la crise dans son analyse son importance et ses cons quences gt d une proposition d orientation ou de solution plus adapt e gt d une approche environnementale du mineur parents milieu de vie cole Nous avons t particuli rement vigilants prendre les dispositions n cessaires pour que ce programme de soutien ne soit pas per u comme une intrusion par les b n ficiaires Pour ce faire nous avons pos des balises claires mandat temps d intervention limit 72 heures formation ad quate des intervenants L objectif est d viter certains placements qui parfois ne r solvent ni la crise ni ses causes Je voudrais termi
61. maison et ce monsieur tait un homme tr s exclu qui n avait que sa s ur pour le soutenir J ai rencontr Sam lorsque sa s ur me l a pr sent et m a demand si je pouvais l aider suite l avis d expulsion qu il avait re u Je n ai jamais appris les raisons pour lesquelles les deux filles avaient t plac es lorsqu elles avaient 12 et 14 ans Son appartement tait tr s sale en d sordre et mal entretenu Il parlait souvent de ses filles me montrait des photos et disait du bien de leurs bulletins scolaires Son amour pour elles tait vident Cette premi re exp rience m a laiss perplexe Pour le peu que je savais alors des familles tr s pauvres j tais s r que la justice ne pouvait pas placer des enfants sans de tr s bonnes raisons Mais voici un p re de famille qui avec du soutien et de l encouragement semblait capable d lever ses deux filles Un jour Sam m a dit c est bien que les filles soient dans une famille d accueil leur ge elles ont besoin d une femme dans leur vie Est ce que c tait sa fa on lui d expliquer pourquoi les filles taient chez une famille d accueil Au Royaume Uni ATD Quart Monde travaille de fa on tr s proche avec des familles tr s pauvres pour les soutenir dans leurs efforts pour lever leurs enfants Je travaille la maison familiale de Frimhurst notre centre familial L nous accueillons des familles pour un s jour de 5 10 jours qui leur permet de se d tendre
62. ment en d pend aussi En Grande Bretagne le placement d enfants co te 830 millions de livres par an 2 500 en moyenne par enfant par semaine plus de quatre fois ce que a co terait d envoyer l enfant l cole d Eton Les diff rents indicateurs sociaux sont vidents aussi Nous avons tr s peur car les efforts du gouvernement visent acc l rer le processus d adoption les services sociaux sont encourag s le regarder comme un choix positif et responsable Ce processus ne permet pas de tenir compte des familles les plus pauvres dans la prise des d cisions les concernant On accuse les services sociaux galement de d cider trop rapidement des adoptions afin d atteindre les quotas gouvernementaux Des b n voles venants d autres pays d Europe pour aider notre centre sont surpris par l importance des mesures que nous prenons pour la s curit et la protection des enfants ainsi que de nous m me Dans les m dias apr s des cas tr s m diatis s o des enfants sont morts le regard scrutateur du public et des m dias sur les services qui prot gent les enfants a atteint un niveau tellement lev que les professionnels ne peuvent plus prendre aucun risque Ce mot risque prend maintenant un autre sens pour les professionnels qui travaillent avec des personnes vuln rables et aussi pour des familles tr s pauvres Quand des professionnels travaillent avec ceux dont les besoins sont les plus grands tout effort possib
63. mier contact nous prenons toujours un temps pour conna tre les perceptions que la famille a des autres intervenants peur angoisse Il faut impliquer la famille et dire les choses Reconna tre les difficult s v cues par les parents mais surtout partir du positif avec l espoir que quelque chose change Souvent les familles qui viennent n ont plus beaucoup d espoir ni de confiance Il faut les rassurer dans un tout premier temps une d l gu e du SAT 36 Dans quel contexte se situe le premier contact comment agir ce niveau Il faut avoir non seulement des locaux qui sont accueillants et o on puisse respecter la confidentialit de chacun mais aussi un endroit qui est accessible tout le monde qu on habite le fond des campagnes ou la banlieue Le c t financier est important aussi parce que les d placements co tent cher aux familles Donc quand quelqu un dit qu il ne sait pas venir au rendez vous au SAJ parce que c est le 10 ou le 20 du mois oui je comprends une conseill re adjointe Je pense qu il y a vraiment un lien direct faire entre les conditions d accueil lors d un premier entretien et les solutions qu on peut essayer de rechercher Quelque chose m a choqu ce matin par rapport au syst me britannique o on stigmatise tr s fort les gens et o on les met presque dans des cases Ce que je voulais rappeler c est d tre hyper attentif quand on re oit les gens aux codes et aux r f rences qui peuven
64. moins de dix ans que se passera t il une fois adolescents A qui s identifieront ils tant donn que leur m re est leur premier mod le Qu est ce qui a amen leur m re faire un tel choix La pauvret et ses cons quences font en sorte que cette m re de famille agisse d une fa on que nous ne pouvons m me pas commencer comprendre Mais ce sont les cons quences de la pauvret qui la font agir ainsi Au Royaume Uni les cons quences de la pauvret et l exclusion sociale peuvent tre tr s s v res En 1989 une tude a d montr les liens entre la pauvret et le placement les enfants qui vivent dans la pauvret ont 700 fois plus de chances d tre plac s Au Royaume Uni le syst me a compl tement chang il a bascul du soutien la famille vers la protection des enfants Le t moignage d une jeune m re que je donnerai dans un instant est assez parlant ce sujet l 206 Il y a bien des indicateurs dans les m dias de ce basculement du soutien de la famille la protection des enfants et les recherches confirment cette tendance Au Royaume Uni il y a plus de 61 000 enfants plac s le chiffre le plus lev depuis 20 ans et ce chiffre a accru de 20 depuis 1997 lorsque le gouvernement actuel a pris le pouvoir Ce m me gouvernement veut que le nombre d adoptions augmente de 40 et par le biais d accords avec le gouvernement plusieurs institutions veulent absolument atteindre ces quotas Et leur finance
65. mpliqu es directement dans des situations concr tes avant de les largir aux professionnels des services publics du terrain Les premiers changes avec l administration ont dur plus d un an Ils ont t centr s sur la lecture commune d une note intitul e La famille et le placement des enfants pour cause de pauvret r dig e par les associations Au fur et mesure des discussions il est apparu que la plupart des demandes figurant dans la note trouvait une r ponse satisfaisante dans le texte du d cret qui tait lu en parall le au sein du groupe mais que cette r ponse restait tr s souvent th orique parce que certaines conditions au niveau de l application du texte l gal n taient pas remplies La question se posait d s lors de voir ensemble comment am liorer la mise en pratique du d cret Les travaux ont notamment mis en vidence l importance que rev tait l crit pour les familles L crit permet en effet de retrouver la trace de leur parole et de montrer ainsi chacun y compris aux enfants lorsqu ils consultent leur dossier les efforts faits par les parents pour trouver une solution acceptable pour tous C est aussi sur la base des crits que les d cisions se prennent tous les niveaux d o leur importance primordiale Au bout d une ann e d changes l id e s est impos e au groupe de demander une recherche universitaire portant sur la trace de la parole des familles dans les crits figurant aux dossi
66. munies et isol es Des services d urgence confirment ce constat Il n est pas rare que les familles h berg es n ont pas eu de contact avant d en arriver l avec un organisme susceptible de les aider CPAS SAJ ou autre Les parents disent par contre r guli rement qu ils ne se sentent pas soutenus L enjeu est donc bien de rendre possible le contact entre les services et les familles d une mani re pr ventive De nombreux parents disent qu ils ne s adressent un service que s ils y sont accul s ils reportent ces d marches le plus longtemps possible Ils ajoutent qu ils h sitent conseiller leurs connaissances leur famille d aller vers des professionnels de l aide Tr s souvent par exemple pour les familles les plus pauvres c est par l interm diaire du parquet ou d autres intervenants cole voisins h pital que les parents entrent en contact avec un SAJ ce qui les disqualifie davantage Durant cette p riode de report de demande d aide les difficult s s aggravent et contraignent les services agir dans l urgence alors qu on sait on l a beaucoup dit aujourd hui que le temps est important pour bien comprendre une situation pour bien identifier la demande r elle Le non recours aux services d aide dont le report de demande d aide est une expression est certainement une question qui m rite l attention lors de l valuation des l gislations qui s appliquent surtout aux personnes d favoris es Permettre aux parents et
67. nde ont maintenant commenc animer ces cours Leur engagement travailler avec des tudiants et des professionnels du travail social n aura pas de cons quences imm diates pour des familles comme Peter et Leanne mais tous ceux qui ont particip au projet ont reconnu la valeur de cette formation un espoir pour l avenir de la bonne pratique dans le secteur du travail social Je voudrais terminer par les mots d une participante ce projet Kathy a dit Je sens tr s fort que les gens qui vivent l exp rience et la r alit de la pauvret savent comment ils veulent tre trait s La valeur pour moi c est d avoir une voix et qu il y aie des gens qui veulent couter et apprendre mes exp riences Cela donne de la valeur et du respect aux opinions des parents 33 Le travail en ateliers Le travail en ateliers devait permettre aux participants d changer er d approfondir leur r flexion sur la base des expos s de la matin e ainsi que des situations v cues et ce partir des 6 th mes suivants 1 comment nouer le premier contact entre la famille et le professionnel dans le respect et la transparence 2 dans quel contexte se situe le premier contact comment agir ce niveau 3 comment rester partenaires tout au long du processus comment g rer la n cessaire prise de risque 4 comment souligner l importance des crits et de leur qualit 5 quelle formation proposer aux travailleurs s
68. ne autre personne avec une dur e limit e pour consulter c est difficile Moi quand je vais consulter un dossier au tribunal il me faut du temps alors que c est mon m tier Je me mets la place d une famille qui doit avoir des difficult s par rapport tout ce qui est crit c est compliqu voire incompr hensible une d l gu e du SPJ Une intervenante d un service explique que son quipe a d cid de constituer un livre de vie avec les jeunes Tous peuvent s impliquer le document est gard au service Ce livre a pour objectif d aider le jeune reconstruire son histoire une intervenante d un SAAE 41 5 Quelle formation proposer aux travailleurs sociaux dans la formation scolaire dans la formation continu e Il serait important d avoir une formation qui aide g rer la pression un d l gu du SPJ v Le don d coute et d empathie n est pas donn tout le monde Il faudrait une formation m me pour les agents administratifs des SAJ et des SPJ Il est essentiel de respecter la diff rence une responsable de section administrative d un SPJ v Il est vident que rencontrer les familles dans le respect suppose une formation Les programmes scolaires des coles formant les travailleurs sociaux devraient insister sur ce th me Il est essentiel d apprendre g rer ses propres peurs et de pouvoir couter la famille pour l aider mobiliser ses forces en insistant sur tous les petits
69. ner par des remerciements Merci aux militants d ATD et LST d tre les sentinelles d une soci t qui sans garde fous perdrait rapidement le sens des valeurs nous ne voulons pas d un monde sans valeur Merci au secteur de l Aide la Jeunesse pour son implication quotidienne et sa volont de toujours se remettre en question et d am liorer ses pratiques Merci pour votre dynamisme votre disponibilit et pour votre action qui nous replace devant nos responsabilit s Vous avez toutes les raisons d tre fiers de votre combat et de la mani re dont vous le menez Le 17 octobre 1987 100 000 d fenseurs des droits humains de toutes conditions et de toutes croyances ont affirm aux c t s des plus d munis que gt la mis re n est pas fatale gt les personnes qui vivent dans la pauvret sont les premi res la refuser gt qu il est du devoir de toutes et tous de s unir pour la d truire Ce 17 octobre 2005 ce combat est toujours d actualit C est ensemble que nous le menons Je vous remercie pour votre participation et votre attention 52 Liste de participants 0 C0 NISI S Ww NY SA AHA HA HW w w wj w w w w w w N NINI N N KY NY NY KY KM KF PP PP FPP PrP PSP e Bo DR OO Lo NS awn RO L ONU RS w ND R SL NRA ES wn mo NOM ALTARES ANCIAUX BAGNOLI BAIWIR BALDI BARBIER BASTIN BAUDOUL BAUDUIN BAUGNET BAUGNET BEGUIN BELGOMRI BELIN BEN SAIDA BENTEIN BERGHMAN
70. ns prioritaires pour permettre un engagement mutuel et am liorer la confiance Il faut que chacun intervenant et famille soit capable de reconna tre et d accepter le savoir et la comp tence de l autre de cr er l ouverture la d couverte le partage culturel qui permettront aux familles en difficult de se sentir fi res de leur histoire et de leur milieu de mieux g rer les difficult s et d expliquer les raisons de leur position ou de leur d cision Autre point important que je voudrais aborder avec vous l crit Parce qu un crit t moin des d bats des mises en commun n es de la construction de la relation du partage des points de vue m me diff rents des souffrances souvent cach es et des dimensions de l accord prend tous son sens Les familles fondent beaucoup d espoir au niveau des crits Elles veulent avoir la garantie que leur point de vue sera repris L crit rend compte de la situation il est essentiel que les familles soient bien inform es du contenu des rapports L crit peut en outre servir de base l introduction d un ventuel recours Je pense que c est nous intervenants pouvoir expliquer aux familles toutes les possibilit s de recours qu elles peuvent avoir Cet crit constitue une trace que les parents pourront utiliser plus tard pour expliquer l enfant les difficult s auxquelles ils ont d faire face et les solutions qu ils ont voulu mettre en place Enfin il est essentiel que tout cri
71. nt ATD Quart Monde inaugurait une dalle Paris en l honneur des victimes de la mis re l o en 1948 avait t sign e la D claration universelle des Droits de l Homme Le 17 octobre c est la journ e mondiale du refus de la mis re c est une journ e de fiert o sont mis l honneur la cr ativit et le dynamisme des personnes vivant dans la pauvret pour refuser leur condition et celle des leurs C est une journ e o avec leurs mots et leurs id es les personnes socio conomiquement d favoris es peuvent faire reconna tre les luttes quotidiennes qu elles m nent avec d autres pour participer la vie sociale culturelle et conomique de leur communaut et faire conna tre leur aspiration un monde sans pauvret et solidaire C est en nous rassemblant avec celles et ceux qui vivent dans la pauvret en les coutant en partageant que nous pourrons continuer faire r gresser la pauvret Nous pouvons nous engager et agir contre la pauvret avec les personnes qui la subissent Je voudrais aborder avec vous quelques th mes qui me sont chers gt la reconnaissance la temporalit la confiance les ressources le placement VV VV La reconnaissance Pour parvenir un bon partenariat le facteur relationnel joue un r le primordial Une relation respectueuse repose sur une meilleure connaissance mutuelle de l autre une reconnaissance C est pourquoi il est primordial d une part de diffuser une info
72. nte particuli re de conseill re de l aide la jeunesse que je suis Prendre le temps de se conna tre prendre le temps de cr er des liens pour chercher ensemble dans un r el respect mutuel les d marches les plus pertinentes pour am liorer l application du d cret du 04 mars 1991 telle est la grande aventure du groupe tellement grande que nous avons voulu la partager avec vous aujourd hui A ce stade nos travaux ont permis de r fl chir au contexte du premier contact au SAJ Celui ci bien entendu est diff rent si la famille prend l initiative ou s il est initi par le SAJ suite une information venant d un particulier d un service ou du parquet Certaines balises doivent tre pos es pour garantir un travail dans le respect du d cret Je ne les d velopperai pas ici Elles ont t entrevues au niveau du processus mis en place et font l objet du texte que vous trouverez dans votre farde Je pr f re aborder avec vous les acquis professionnels n s de notre m thode de travail bas e sur un change des r alit s v cues et non sur des id es Personnellement j ai des difficult s de vous parler du texte en tant que tel Je pr f re partager mes apprentissages nos apprentissages Cette fa on de proc der implique pour chacun des participants de recevoir l image d eux m mes que leur renvoie l interlocuteur sur base de sa perception des choses et ce n est pas chose simple que d accepter le regard des autres Je voudrais a
73. ntre Agora et d autres d marches de dialogue 2 12111151191111211211 45 Madame Fran oise DE BOE Centre pour l galit des chances Cl ture de la journ e oc cccecscsssssssssssssmnensnsssnssssscsceeceesessesesmtuussssssssssseceeseeseesesusuunasasssnssssesee 49 Madame Catherine FONCK Ministre de l Enfance de l Aide la jeunesse et de la Sant Liste des participants a aa ee 53 Ouverture des travaux Madame Francine BERNARD LACHAERT Directrice g n rale de l aide la jeunesse Madame ou Monsieur le a repr sentant e de Madame la Ministre Chers coll gues Mesdames et Messieurs Je suis heureuse de vous accueillir cette journ e de communication propos des travaux du groupe AGORA Il est particuli rement pertinent de se r unir aujourd hui puisque le 17 octobre est une journ e mondiale du refus de la mis re reconnue par l Organisation des Nations Unies depuis 1992 Nous ne sommes donc pas seuls nous mobiliser aujourd hui sur cette th matique L accent mis cette ann e pour cette r flexion mondiale est de permettre aux plus pauvres de prendre leur avenir en mains Je suppose que cette expression ne sous entend pas que l on pense que les plus pauvres n ont ni l intention ni la possibilit d agir de la sorte ni m me qu ils ont besoin d une permission pour ce faire Par contre la formule est heureuse si elle conduit voquer que l intention ne suffit p
74. ociation Parole d Enfants Service Droit des jeunes Universit Mons Hainaut SPJ Tournai D l gu e CEP Harmignie Outre Mer SAIE SPJ Charleroi D l gu SPJ Mons D l gu en chef SAT Nivelles D l gu e section pr vention g n rale Le Safran NDA DGAJ SAT Dinant Conseill re de l aide la jeunesse SPJ Mons Section administrative SAT Mons D l gu e en chef SPJ Arlon Directeur de l aide la jeunesse Maison du Sacr C ur 53 NOM Pr nom Organisme 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 COLPAINT COMHAIRE COPPE CORNET CORNET COSTABEBER COUILLARD COUPEZ COUTURIAUX d ANSEMBOURG DE BACKER DE BOE DE BREUCKER DE CLERCQ DE CUNTO DE MUYLDER DE MUYLDER DE RIDDER DE SMET DE vos DEBIEVE DECELLIER DECOCK DEFAUX DEFAUX DEFAYS DEGEY DEGRE DEKONINCK DELATTE GEVAERT DELCOMMUNE DELCOUR DELVOYE DEMARET DEMOUSTIER DENEUBOURG DENEUMOUSTIER DENIS DEPLECHIN DESMED DESSAUVAGES DETHIER DETHY DETRY DETRY DEURWAERDER DEVLEE SCHOUVER DIELEMAN DOYEZ DRESSE Martine Anne Christiane David Anne Sergio Monique Marc Reine Elise Daphn Francoise Marlyse Guy Vanessa Roseline R gis Claude Marie Anne Bernard Pascale Brigi
75. ociaux dans la formation scolaire dans la formation continu e 6 le temps des familles le temps des intervenants le temps de la soci t comment concilier Une synth se ne permettant pas d illustrer la richesse de ces changes nous avons retir pour chaque th me quelques r flexions qui nous paraissent suffisamment repr sentatives 1 Comment nouer le premier contact entre la famille et le professionnel dans le respect et la transparence v La famille qui adresse une demande d aide au SAJ le fait souvent dans un contexte difficile Il existe une difficult de demander d aller vers l aide dit une famille En fait il faut savoir que chaque famille a une propre attente d un service qui est l pour l aider qui est l pour l entendre qui est l pour pouvoir trouver un appui Je crois que c est la premi re chose dont il a besoin c est d un appui pour pouvoir comprendre et pour pouvoir avancer un militant d ATD v Je suis persuad qu avant d couter les gens nous sommes d j dans la recherche de solutions Combien de fois je n entends pas dire qu est ce qu on fait Il faut prendre le temps du premier contact c est primordial Qui je suis quels sont les risques de venir au SAT qu est ce qu on nous a dit de vous et seulement apr s couter Il y a beaucoup d intervenants qui passent au dessus de cette tape une d l gu e du SAJ v J ai l impression que les parents dans leur parcour
76. ons alors les conclusions aux parents sans lire la totalit du rapport un intervenant d un SAIE M me si les familles doivent accepter les propositions qui leur sont faites il est essentiel que les familles puissent exprimer leur d saccord et que ce d saccord puisse tre act par crit Leur v ritable souhait doit pouvoir se retrouver dans l crit une militante d ATD Chaque rapport doit int grer l avis de l enfant Les gens qui arrivent ont d j fait leur propre expertise ce qu elles pensent mais aussi ce qu elles ont d j mis en place Il est important de retrouver un peu d humilit face la connaissance que les usagers ont eux m mes de leur propre probl me La question est que peut on apporter Qu a t on comme moyens un directeur d un service agr Je voudrais revenir sur l article 11 qui permet aux familles de venir consulter le dossier Mon constat dans mon arrondissement c est que je n ai eu qu une seule demande Donc je me dis que j ai mal donn l information Ce n est pas possible Lire le dossier c est aussi pouvoir contr ler l aide et garder la ma trise de ce qui se passe Vous pouvez le demander et lire le rapport du d l gu pour vous assurer qu il a bien pris conscience de ce que vous avez dit une conseill re de l aide la jeunesse Pour une famille qui a des difficult s normes se retrouver seule dans un bureau face un dossier m me s ils peuvent se faire accompagner par u
77. orique d une situation partir de son entr e dans le secteur de l aide la jeunesse savoir normalement au SAJ Nos changes devaient d s lors proc der tape par tape et examiner en l illustrant de cas pratiques comment la situation arrivait ce service qui la traitait en premier lieu comment s effectuait le premier contact avec la famille selon les diff rents cas de figure etc Dans chaque cas le groupe s est pench sur ce qui avait ou non march dans l volution de la situation lors du premier contact et sur les raisons des difficult s des checs mais aussi des r ussites A l occasion de cette analyse minutieuse les professionnels ont d couvert pour beaucoup d entre eux la peur de la plupart des familles d tre confront es au SAJ parce qu elles craignent qu une fois leurs difficult s connues la situation leur chappe et volue vers un placement des enfants ainsi que la douleur que repr sente pour elles le retrait d un enfant De leur c t les familles et les permanents des associations ont pu se rendre compte des contraintes auxquelles sont soumis les travailleurs de terrain des pressions ext rieures qui sont exerc es sur eux pour prendre le risque minimum et des angoisses que cela entra ne Ce partage des v cus a permis de d gager beaucoup d l ments communs dans la volont des familles et des professionnels d arriver une application correcte du d cret du 4 mars 1991 et a favoris la rencon
78. ose de tr s dur On se demande ce que vous nous voulez ce qu on va nous reprocher Donc il faut le temps pour r pondre cette question l un militant de LST J entends dire ici que notre stress se voit et que les familles se sentent parfois bouscul es dans les services La premi re chose dont les familles ont besoin c est d explications Le courrier ne suffit pas il n est pas tr s clair ou il fait peur Donc il faut des explications sur le contexte dans lequel on vous demande de venir au SPJ Et alors sans doute aussi que s il y a une demande faire dans ce contexte qu on puisse prendre le temps d aller au del des mots et de voir ce qu il y a derri res les mots une directrice de l aide la jeunesse 43 v Nous dans notre SAAE il nous est arriv de travailler 6 mois avec une famille pour que le contact puisse se faire avec une AMO et pour que nous puissions nous retirer une intervenante d un SAIE v J ai entendu une conseill re de l aide la jeunesse pr ciser que si elle avait le temps n cessaire il n y aurait quasi pas de situations o elle ne peut construire une collaboration avec la famille Prendre le temps ne pourrait que faire gagner les familles mais aussi les travailleurs sociaux Maintenant il faut les moyens et la politique de ces moyens un militant de LST 44 Le lien entre Agora et d autres d marches de dialogue Madame Fran oise DE BOE Service de lutte contre la pauv
79. politique ce n tait pas une p e de Damocl s qui nous prend la gorge ou nous met dans une position d obligation de r sultat Je dirai que le seul mandat ou la mission que le groupe avait c est d tre ensemble d entamer un dialogue peut tre de croiser un regard sur un texte le d cret relatif l aide la jeunesse Ce n tait pas plus et c tait d j tout a et c tait bien ambitieux Ce mandat politique nous donnait du temps sans nous mettre de pression Nous tions l abri des pressions institutionnelles et politiques sans tre pour autant d connect s de la r alit Mandat politique qui conf rait une certaine l gitimit et une reconnaissance de l administration de l aide la jeunesse une implication importante riche forte de la direction g n rale tout au long du processus qui se traduit d ailleurs par la pr sidence de Madame GEVAERT Mandat politique et implication forte de l administration conf raient au groupe une l gitimit ce cadre tait indispensable pour pouvoir entamer nos travaux La m thode Encore une fois ce ne sont pas des recettes mais ce que nous croyons comme pr alables ou pr requis pour que le groupe fonctionne Tout a n a pas t fait d embl e priori mais c est chemin faisant dans le d cours de l exp rience qu on a pu noter les points suivants au niveau de la m thode 1 Avant 2001 il y a eu diff rentes phases dont une phase d information de formation Il y a eu un
80. pprofondir avec vous trois l ments qui se sont d gag s de nos rencontres et qui ont d j t approfondis par mes coll gues qui sont prendre en consid ration pour tablir un partenariat dans lequel la famille reste ma tresse de la situation Ils m ont particuli rement interpell e dans mon r le de conseill re et ont contribu revoir ma position mieux couter travailler avec une certaine humilit Je parlerai du temps de la construction d une relation dans le respect et la transparence et de l crit t moin des d bats et des mises en commun Comme par hasard ce sont les trois l ments qui ont d j t d velopp s ce matin so Tout d abord le temps n cessaire Les professionnels doivent disposer du temps et des moyens n cessaires pour r aliser leur mission ce qui est loin d tre le cas Or ce temps n cessaire est indispensable pour une coute attentive des difficult s des familles Ces familles sont en situation de vuln rabilit et nous n en tenons pas toujours suffisamment compte Il est indispensable de leur permettre d avancer leur rythme sans pr cipitation dans la recherche de solutions qui leur conviennent Seul le temps permet de d passer les peurs r ciproques Il est un l ment essentiel de r sistance aux pressions qui p sent sur l intervention de l aide la jeunesse L urgence pourquoi pour qui pour quoi faire souvent pour permettre d ouvrir un parapluie o pour vit
81. progr s r alis s par cette m me famille un professeur d cole sociale Trop souvent les travailleurs sociaux sont parachut s dans un service et doivent apprendre sur le tas Une formation est vraiment n cessaire une d l gu e du SAT v Il est essentiel de pouvoir suivre des formations de ne pas rester isol pour g rer les diff rentes situations Nous les g rons diff remment en fonction de notre v cu personnel un d l gu du SPJ v Je souhaite une formation pour m aider mieux conna tre le v cu des familles confront es la grande pauvret La formation doit nous aider rester humain et concret un intervenant d une AMO AD gt 6 Le temps des familles le temps des intervenants le temps de la soci t Comment concilier Le temps est diff rent pour nous intervenants sociaux et pour les gens avec lesquels on travaille Il y a quelque chose de la relation qui doit se mettre en place pour que les diff rences culturelles s interp n tr rent pour qu on comprenne ce que vivent les gens et qu ils comprennent ce que les services demandent Cette notion de temps et de diff rence culturelle dans l apprivoisement sont des l ments essentiels de compr hension une intervenante d un SAIE Le temps est la notion centrale Les moyens et la pression sociale rien n est organis pour que le travailleur puisse b n ficier de temps un conseiller de l aide la jeunesse
82. r s que les parents dans toutes leurs difficult s ont tent de r agir et de faire quelque chose Pour moi cela a clair ces crits d un jour nouveau un intervenant d un COE Est ce que c est marqu dans le dossier par exemple que les parents ne peuvent pas aller voir le jeune souvent parce qu il est plac trop loin ou parce qu ils n ont pas l argent n cessaire Est ce que c est crit une militante d ATD Dans l crit l int r t de l enfant est mettre en vidence Il est n cessaire d valuer en quoi l enfant est en danger est en difficult de conna tre ses besoins Il est essentiel de pouvoir nommer ce qui fait probl me dans l volution de l enfant d entendre ce que les parents ont dire comment ils vont se mobiliser pour l avenir de leur enfant Il faut tre attentif la capacit des parents pouvoir entendre cela et que parents et intervenants puissent se rejoindre une directrice de l aide la jeunesse Les familles devraient tre inform es du contenu du rapport avant qu il ne soit transmis aux mandants Le rapport est une photographie d un moment pr cis on arr te le temps et cela permet de faire des valuations des mises au point avec les familles un intervenant d un COE 40 Ce n est pas toujours bon de lire et de tout dire aux parents Je pense certaines situations de maltraitance o le jeune confie certaines choses au service qui doit relayer au mandant Nous expliqu
83. r et que les services sociaux r ussissent Bien qu on soutienne Peter et Leanne pour qu ils gardent leur enfant s ils r ussissent ce sera leur r ussite personnelle Nous savons que pour les prochains Peter et Leanne qu ATD Quart Monde va rencontrer l issue pourrait tre diff rente En quelle mesure sommes nous pr ts travailler avec des professionnels pour avoir un impact sur la mani re dont ils soutiennent des familles pauvres Au Royaume Uni ATD Quart Monde est partenaire d un projet qui permet des familles pauvres de former des tudiants futurs travailleurs sociaux sur les r alit s des familles tr s pauvres Depuis quelque temps impliquer les b n ficiaires des services dans leur d veloppement et leur planification a t une priorit du gouvernement Pourquoi impliquer les familles tr s pauvres dans la formation des travailleurs sociaux La pauvret peut avoir des cons quences diff rentes mais des tudes montrent des liens tr s forts entres des services sociaux et les familles les plus pauvres Mais galement des tudes montrent que le secteur social n a pas une tr s bonne compr hension de la pauvret et des efforts pour l radiquer Il est vident que les professionnels n ont pas toujours l occasion d approfondir leur connaissance et leur compr hension de la pauvret et de l exclusion sociale Mais la formation des travailleurs sociaux concernant la pauvret pourrait tre faite par des universi
84. rd hui n aurait pas vu le jour les d l gu s des services de pr vention g n rale des SAJ qui ont accept la t che ingrate de prendre note des d bats dans les ateliers les animateurs Madame Bernard Lachaert pour le soutien au groupe dont elle a toujours fait preuve et bien entendu vous tous pour votre pr sence Je remercie galement Madame Deroitte qui est l actuelle directrice de l Institut Cardijn Louvain la Neuve et qui a accept de coordonner la journ e A quelles conditions un processus de participation peut il se construire Madame Carine BATWIR Militante ATD Quart Monde Nous militants membres d associations nous avons connu ou non la mis re Nous avons m me parfois connu le placement pour nous ou pour nos proches Nous voulons en tout cas rester en grande proximit avec les familles qui vivent la grande pauvret C est pourquoi dans le groupe Agora notre position est toujours celle des familles les plus pauvres Si nous voulions que la vie des familles change il fallait que l exp rience et la pens e des familles et des professionnels se croisent Ce dialogue a t possible car nous tions s rs que les travailleurs des services de l aide la jeunesse sont soucieux des enfants tout comme les parents le sont Pourtant il n est pas simple de parler de la famille quand depuis des g n rations nous vivons l angoisse du placement des enfants Aussi ces rencontres ne peuvent se
85. ret la pr carit et l exclusion sociale du centre pour l galit des chances Comme les autres intervenants je parlerai du point de vue qui est le mien c est dire de repr sentante du service de lutte contre la pauvret la pr carit et l exclusion sociale du Centre pour l galit des chances Je suis donc bien oblig e de vous pr senter bri vement ce service Cr la suite du Rapport g n ral sur la pauvret il a t charg par l Etat f d ral les Communaut s et les R gions de poursuivre la d marche initi e par ce Rapport c est dire le dialogue entre acteurs de la lutte contre la pauvret et responsables politiques C est donc ce titre que le ministre de l aide la jeunesse l poque en 1997 a demand au service de participer au groupe Agora C est ce titre aussi que le service anime des groupes de dialogue sur diff rentes th matiques l aide sociale le logement la sant et bien d autres encore Tous les deux ans le service rend compte des r sultats de ses concertations dans un rapport qui est remis au pr sident de la Conf rence interminist rielle pour l int gration sociale Donc plus concr tement un rapport est remis tous les ministres et ils sont nombreux concern s par la lutte contre la pauvret Malgr que mon intervention se situe en fin de journ e elle ne prendra pas la forme d un r sum ou d une synth se des travaux Cet exercice serait bien trop
86. rmation claire sur nos services et nos missions qui sont complexes et multiples et d autre part d organiser pour les professionnels du secteur des formations destin es am liorer l accueil de tous les b n ficiaires et particuli rement l accueil des plus d munis d entre eux Je voudrais aussi souligner l incroyable richesse de la rencontre entre des familles militantes b n ficiaires de l aide la jeunesse et les professionnels du secteur pour apprendre mieux se conna tre se reconna tre Ce groupe AGORA peut bien s r en t moigner D autres initiatives existent et sont tout aussi riches et porteuses de sens et de changement 1 Sur cette dalle on peut lire La o des hommes sont condamn s vivre dans la mis re les droits de l homme sont viol s S unir pour les faire respecter est un devoir sacr 49 Je pense entre autres ATD Quart Monde Partenaires des projets de Lutte Solidarit Travail J ai initi depuis mars dernier un processus d valuation du d cret de l Aide la jeunesse les Carrefours de l Aide la Jeunesse A Namur les Carrefours de l Aide la Jeunesse ont r uni des familles et des professionnels du secteur J attends avec beaucoup d int r t les conclusions et les propositions de ces ateliers car il est primordial pour valuer de mani re pertinente le d cret d couter la parole de ceux et celles qui sont b n ficiaires de l Aide la Jeunesse Le d cret n est pa
87. s g s de cinq dix ans est venue chez nous Frimhurst Un jour quand on avait organis une sortie la piscine un de ses enfants a piqu une col re et a commenc donner des coups de poing et de pied d abord sa s ur cadette et ensuite sa m re et leur crachait dessus La jeune m re m a dit je ne peux pas lui permettre d aller nager maintenant ce serait comme si je r compensais son mauvais comportement Cependant elle ne voulait pas que ses autres enfants ratent la piscine Ainsi elle a commenc encourager son fils aller la piscine avec eux bien qu il f t toujours en col re Je savais que je devais faire savoir la maman qu on la soutenait tout en lui permettant de d cider pour sa famille Finalement elle a d cid que les enfants n allaient pas la piscine et m a demand de dire aux autres enfants sa d cision pendant qu elle parlait avec son fils Plus tard je jouais avec le fr re d n qui tait en col re parce qu il ne pouvait pas aller la piscine Son fr re est venu l o nous tions et a dit avec fiert j ai re u de l argent 13 70 20 Cela me paraissait tre une somme bizarre peut tre bien tout ce qu avait sa m re sur le moment Je connais cette famille depuis un certain temps et je sais que cela n est pas un v nement inhabituel Comment est ce que cette m re d finit des limites pour ses enfants Etant donn que tous les enfants sont g s de
88. s clairement exprim son d sir de garder l enfant Bien s r la famille tait tr s contente et anim e mais aussi comme Peter l a dit plus tard tr s inqui te pour l avenir J ai aid la famille crire une lettre aux services sociaux pour demander un rendez vous avec le directeur pour faire une valuation A la fin du mois de mai il n y avait toujours pas de r ponse des services sociaux Peter et Leanne ont demand ATD Quart Monde de contacter les services sociaux Leanne s attendait donner naissance en ao t mais tous ses autres enfants tant n s avant terme il fallait r agir tr s vite Avant d avoir pris contact la famille a re u une lettre de l assistante sociale proposant un rendez vous J ai demand s il tait possible d tre pr sent aussi et l assistante sociale tait d accord Au cours d un mois l assistante sociale a rencontr Peter et Leanne 4 fois J tais pr sent deux fois Elle a pos des questions tr s difficiles Peter et Leanne en particulier par rapport au pass Mais elle leur permettait galement d exprimer en leurs mots ce qui s tait pass et ce qui avait chang Parmi les changements majeurs Peter et Leanne avaient maintenant un nouvel appartement et ce dernier tait toujours propre et en ordre Ils taient pr ts collaborer avec diff rents professionnels et cherchaient activement 29 d autres r seaux de soutien autour d eux et suivaient une formation d ducat
89. s ont beaucoup de premiers contacts parce qu ils c toient beaucoup de services du fait de leur pr carit Je pense qu on pourrait faciliter cela par une meilleure collaboration avec les autres services qui sont intervenus dans leur vie Je remarque qu il y a beaucoup de parents qui ne comprennent pas pourquoi ils doivent tout reprendre z ro tout r expliquer et ils ont parfois beaucoup de mal une d l gu e du SAT 35 Le probl me de la transparence doit tre r gl avec les services de proximit qui ont port les inqui tudes au niveau du SAJ sinon ce dernier se retrouve dans une situation impossible Si le service de 1 ligne ne souhaite pas travailler dans la transparence le d l gu a tr s difficile de travailler Il faut motiver la transparence afin que les services de 1 ligne en comprennent l importance un conseiller de l aide la jeunesse Lors du premier contact il est primordial de s octroyer le temps de cr er du lien pour que quelque chose se passe entre la famille et les intervenants La famille doit se sentir en confiance pour qu elle puisse exprimer son v cu ses peurs ses craintes par rapport au placement un d l gu du SAJ Les familles portent le poids du pass Ce poids existe aussi pour les institutions M me si le d cret a plus de 10 ans l institution SAJ continue de porter le poids du pass Le SAJ est parfois per u comme dangereux comme une p e de Damocl s
90. s parfait Dans la pratique il y a des difficult s Les jeunes et les familles les premiers concern s peuvent contribuer de mani re d cisive des changements La temporalit Le respect du temps et des rythmes est essentiel C est certainement une des clefs du succ s de l AGORA et je profite de l occasion qui m est donn e pour remercier sa Pr sidente Madame Gevaert pour ses qualit s humaines qui ont grandement contribu l excellence du travail r alis par le groupe depuis 1998 Mais je suis bien consciente que c est dans chaque service de l Aide la Jeunesse qu il faudrait prendre le temps n cessaire l tablissement d un bon contact Or pour obtenir ce temps outre une bonne m thodologie il faut du personnel suppl mentaire et donc des moyens suppl mentaires le renforcement des SAJ et des SPJ ainsi que l am lioration de leurs infrastructures demeure une priorit que je porte aupr s des Ministres de la Fonction publique et du Budget La confiance Nos peurs peuvent tre un m canisme de survie mais le plus souvent elles constituent des freins Aussi fond es soient elles soit par le poids de tout un pass dans le chef des familles soit par des pressions soci tales m diatiques ou r glementaires dans le chef des intervenants ces peurs contaminent nos relations D s lors de quelles mani res pouvons nous les ma triser ou les apprivoiser En Aide la Jeunesse la priorit a t mise sur l aide en
91. situations si fr quentes d urgence nous avions l impression d tre le probl me entre deux temps d j d bord s et charg s de tellement plus d importance Une pine dans le pied c est un peu a qu on avait l impression de repr senter Cet tat d esprit par rapport l aide la jeunesse est encourag par notre relation avec les autres services sociaux qui ne garantissent pas plus le partenariat Le d cret de 91 change les choses en profondeur Pour garantir le partenariat heureusement organis par le d cret de 91 il faut alors radicalement changer la pratique du travail social et tenir compte avec beaucoup d attention de la difficult de cr er une confiance avec le jeune et la famille avec ce poids qu ils portent du pass de m pris et de honte cette exp rience v cue de ne jamais tre pris au s rieux Il y a des l ments fondateurs et incontournables prendre en consid ration pour tablir progressivement un partenariat dans lequel la famille reste ma tresse de la situation 1 l ment fondateur du partenariat le temps Il faut du temps pour cr er la confiance et l coute qui permettront d entendre vraiment tout ce que la famille a construit comme lutte comme champ d avenir comme solidarit Du temps pour recevoir ce qu elle veut dire de ses difficult s et m me de ses checs de ses questions de ses peurs de ses analyses de la situation et de ses attentes ou de ses appels pour construire un avenir Il
92. t tre tr s diff rents Les familles de milieux tr s pr caris s n ont certainement pas les m mes r f rences que nous par rapport l tat de danger ou l int r t de l enfant une d l gu e du SAJ Je me rends compte parfois de l aberration du syst me On envoie un courrier aux gens pour les pr venir qu on va passer domicile et parfois on est confront une porte close non par manque de collaboration mais tout simplement parce que les gens ne savent pas lire Cela aussi c est une difficult qui vient s ajouter et je tenais le signaler une d l gu e du SAJ Parfois on est d sireux d intervenir ad quatement quand les familles sont dans la d che mais on est court circuit par le parquet et la police Par exemple pour une famille expuls e c est le parquet qui fait en sorte qu il y ait un placement d urgence Il y a des choses qui nous chappent et ce n est pas facile rattraper On est aussi effar de voir avec quelle facilit les services de police entrent et inspectent des maisons sans respect de la vie priv e Ils ne font pas cela n importe o Comment cela se fait un directeur d un SAAE 37 Comment rester partenaires tout au long du processus Comment g rer la n cessaire prise de risque Les personnes en situation de tr s grande pauvret pr f reraient ne pas avoir affaire au SAJ Mais nous r vons que le SAT devienne un lieu de solidarit Comment l aide la jeunesse va
93. t destin clairer une autorit de d cision soit bien pr c d d une rencontre avec les personnes concern es Je crois qu il est indispensable de mettre en place les conditions pour que l crit rejoigne le plus fid lement possible le point de vue du jeune et de sa famille Un garantie de poursuite d une relation transparente et de confiance serait de r engager le dialogue d s apr s la r daction En guise de conclusion lorsque l on entre dans le syst me aide la jeunesse que l on soit intervenant ou famille tout recommence chaque entretien pour le professionnel comme pour le jeune et ses parents L originalit de notre groupe de travail est la volont de b tir un projet commun et de rester partenaires en prenant en compte le temps des familles le temps des intervenants et le temps de la soci t Ce temps qui a t abord plusieurs fois ce matin gt Le temps des familles est un temps difficile Temps de lutte pour survivre temps de recherche de satisfaction des premiers besoins logement nourriture et sant gt Le temps des intervenants est celui des r v lateurs des besoins mais aussi le temps soucieux d efficacit gt Le temps de la soci t qui veut tre tranquille qui ne veut pas avoir d histoire m me si en m me temps elle met la disposition des personnes en difficult un quipement digne d une vraie d mocratie 209 Le point de vue d un Family support worker anglais
94. t comprendre le d cret si elles veulent s appuyer dessus pour le faire appliquer Et leur demande et avec elles le service a organis une formation avec un avocat sp cialis dans les mati res relatives l aide la jeunesse Un exercice tr s difficile comme l a dit une intervenante ce matin parce que les personnes pauvres n ont pas l habitude de lire une loi et aussi parce que ce texte est difficile La pertinence des questions pos es durant ces 9 heures de formation tait impressionnante Et trop souvent sans doute on oublie cette aspiration des personnes pauvres s instruire progresser trop souvent sans doute on ne retient que les difficult s auxquelles elles sont confront es Une telle exp rience nous pousse tre ambitieux avec les personnes d favoris es condition bien s r que nos ambitions rejoignent les leurs ce qui implique d avoir pris le temps de les entendre de les comprendre de les partager Le temps un fil rouge de la d marche Agora Je souhaite chacun de vous d avoir l occasion de participer des rencontres de la qualit de celles qui ont lieu au sein du groupe Agora ou bien mieux encore d avoir l ambition de les susciter 48 Cl ture de la journ e Madame Catherine FONCK Ministre de l Enfance de l Aide la jeunesse et de la Sant La date d aujourd hui est hautement symbolique En effet le 17 octobre 1987 le P re Joseph Wr sinski Fondateur du Mouveme
95. t elle permettre la famille de dire son probl me un militant de LST Les travailleurs sociaux sont soumis a de nombreuses pressions On subit quand m me tant au SPJ qu au SAT des pressions des autres services mais qu est ce que vous faites qu attendez vous pour placer ces enfants Au fond qui essayons nous de rassurer le parquet la soci t un directeur de l aide la jeunesse La peur est du c t des familles mais aussi des intervenants Peur de se tromper de laisser un enfant dans une situation de danger grave Certains jeunes d l gu s peuvent avoir peur d aller dans des quartiers difficiles ils n osent plus aller rencontrer les familles sur leur terrain parce que l image de certains quartiers est tellement n gative Cette peur n ose pas s exprimer un d l gu en chef d un SAJ Quand j entends ces peurs je me dis qu il faut trouver les moyens de les d passer Il faut peut tre trouver des moyens pour rencontrer les personnes dans un terrain neutre Rien n emp che un conseiller de se d placer de son bureau Il faut changer les mentalit s aussi une conseill re de l aide la jeunesse Le partenariat c est aussi d oser dire ce qui ne va pas Les familles n ont pas la pr tention de dire qu il n y a pas d enfants r ellement en danger un militant de LST Par rapport au mandat a une quipe moi ce que je demande au d l gu c est de permettre a la famille de rencontrer l quipe d
96. taire permanent ATD Quart Monde SAJ Huy D l gu section pr vention g n rale SAJ Tournai D l gu e Synergie SAJ Namur Section pr vention g n rale Parcours d accueil SAJ Tournai Responsable section administrative SAJ Charleroi D l gu e DGAT SAT Bruxelles D l gu e SPJ Bruxelles D l gu e en chef Atouts centre de formation SPJ Charleroi D l gu e en chef SAJ Tournai Section pr vention g n rale LST Haute Ecole Charleroi Europe ISC SPJ Tournai D l gu e Le Safran NDA SPJ Tournai D l gu e IPPT St Servais AS DGAT SPJ Verviers Agora SVAG asbl Chemin Faisant LST Parlement de la CF Groupe CDH l Etape asbl SAAE SAT Namur D l gu e SPJ Li ge D l gu e SAT Bruxelles D l gu Agora S same LST SPJ Charleroi D l gu e Chemin Faisant L Ouvre Bo tes Service droit des jeunes CDGAI EpisSe SAIE SAT Bruxelles Conseill re adjointe de l aide la jeunesse Agora CRES SPJ Nivelles D l gu e SAT Nivelles Conseiller de l aide la jeunesse 56 NOM Pr nom Organisme 195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 205 206 207 208 209 210 211 212 213 214 215 216 217 218 219 220 221 222 223 224 225 226 227 228 229 230 231 232 233 234 235 236 237 238 239 240 241 242 243 244 MINE MISSON MOHNEN MOSSAY MOULIN NAUBO
97. taires pourquoi donc impliquer des familles J imagine que tr s peu d universitaires ont l exp rience directe de la pauvret qu ont les familles tr s pauvres En rassemblant des tudiants et des professionnels du travail social et des familles pauvres non seulement les familles apportent leurs exp riences directes et leur expertise mais aussi un dialogue se cr e entre eux Il est tr s important de faire conna tre les effets de la pauvret sur la vie des familles mais aussi b tir une relation de confiance est galement important Comme le disait une famille pauvre j ai appris ne pas me fier aux apparences sa Un partenariat a t cr entre ATD Quart Monde le Groupe des Droits des Familles et la Royal Holloway Universit de Londres Le projet a t financ par le Minist re de la sant l institut pour l excellence dans le travail social et d autres fondations Quels taient les buts du projet 1 Rassembler l exp rience des gens qui vivaient dans la grande pauvret et l exp rience des universitaires ainsi que des professionnels du travail social 2 B tir une compr hension commune entre des familles vivant dans la pauvret les responsables de formation des travailleurs sociaux sur l impact de la pauvret sur les enfants et les familles et sur la mani re appropri e pour les soutenir 3 D velopper et mener un projet pilote pour des travailleurs sociaux en partenariat avec des personnes vivant dans l
98. tre entre des points de vue qui de prime abord pouvaient para tre divergents Ce faisant une coute un respect et une confiance mutuels se sont progressivement install s entre les participants Du c t des professionnels qui participent au dialogue il est certain que leur mani re d appr hender les familles a chang qu ils ont transmis leur exp rience aupr s des coll gues qui les ont mandat s pour participer au groupe et que petit petit les pratiques voluent Il ne fait nul doute non plus que les r flexions d Agora inspirent celles d autres groupes de travail de l administration comme celui consacr l harmonisation des pratiques des SAT et SPJ par exemple Malgr ces effets sans conteste positifs le groupe a estim un moment donn devoir ponctuer ses constats par un crit pour mettre au clair ses propres r flexions mais aussi pour pouvoir les partager avec d autres acteurs de mani re largir le d bat et amorcer ainsi un dialogue avec d autres intervenants mais aussi avec les autorit s Un premier crit portant sur le premier contact entre une famille et un service de l aide la jeunesse a t r dig de commun accord entre tous les membres du groupe La diffusion d un texte sur le premier contact s est impos e nous tant il est apparu au cours de nos discussions que ce premier contact tait d terminent pour l volution d une situation Ce texte il vous a t distribu ce matin et c est lu
99. tres membres d Agora vous expliqueront ensuite les conditions de la participation et le texte qu elle a permis d laborer en commun D o vient le groupe Agora Comment a t il t cr Comme Madame Bernard Lachaert l a d j esquiss le groupe est n des constats du Rapport g n ral sur la pauvret et des Assises de l aide la jeunesse ainsi que de la volont des associations ATD Quart Monde et LST au sein desquelles militent les familles les plus pauvres d entamer une r flexion avec les autorit s sur l application du d cret du 4 mars 1991 relatif l aide la jeunesse En 1997 l administration de l aide la jeunesse a re u instruction de sa Ministre de tutelle de mettre sur pied un dialogue permanent avec les deux associations en question en collaboration avec la cellule pauvret devenue depuis lors service de lutte contre la pauvret du Centre f d ral pour l galit des chances charg e d assumer le secr tariat des r unions Aucun autre objectif que celui d amorcer le dialogue entre l administration et des familles b n ficiaires de l aide militant au sein des associations n tait assign au groupe qui a commenc ses travaux d but 1998 Pendant trois ans seuls des repr sentants de l administration centrale se sont r unis au sein du groupe avec les familles Cette limitation tait voulue par les associations elles m mes qui souhaitaient entamer les discussions avec des personnes qui n taient pas i
100. tte Marie Lise Andr e St phanie Christian Virginie Sophie Anne Marie Dani le Jean Marie Laetitia Marie Christine Erika Damien Michelle Catherine Nathalie Marie Pierre Edouard Anne Robert Anne Sophie Jacqueline Chantal Carole Myriam Nathalie Mich le SAT Namur Conseill re de l aide la jeunesse SAJ Charleroi D l gu e Home Juliette Herman Latitude J AMO SAT Li ge Conseill re adjointe de l aide la jeunesse Agora AJMO asbl Volontaire permanente ATD Quart Monde Cabinet de la Ministre Fonck SAT Tournai Conseill re de l aide la jeunesse Agora Service Droit des jeunes SAT Charleroi Conseill re adjointe de l aide la jeunesse Lutte contre la pauvret la pr carit et l exclusion sociale Agora SEPts j SPJ Tournai Directeur de l aide la jeunesse Agora SAT Bruxelles D l gu e Volontaire permanente ATD Quart Monde Volontaire permanent ATD Quart Monde CRES J4 AMO SOS Jeunes Quartier libre SPJ Tournai D l gu e Airs Libres asbl Le Safran NDA LST Agora LST Agora CARPE SPJ Li ge D l gu e SIEF Observatoire de l enfance jeunesse et aide la jeunesse DGAJ Pr sidente du groupe Agora SAT Bruxelles Conseiller de l aide la jeunesse Agora SAJ Tournai D l gu e SAT Bruxelles D l gu e SPJ Charleroi Responsable section administrative COO Van Durme SAJ Tournai D l gu e en chef HENAC SPJ Mons Responsable se
101. ues ne nous conduisent pas tenter d am liorer concr tement l accueil la n gociation et la construction collective d un avenir C est l tout le souhait que je tenais exprimer avec l espoir que d sormais un maximum d acteurs puissent s approprier les r sultats d un travail long et patient men par le groupe qui va se pr senter aujourd hui et que je tiens d ores et d j remercier pour la qualit de ses travaux Je vous souhaite un fructueux travail Le groupe AGORA histoire et processus Madame Dani le DELATTE GEVAERT Pr sidente du groupe AGORA Madame la Directrice g n rale Mesdames Messieurs En tant que Pr sidente du groupe Agora permettez moi de vous faire part de l motion que les membres du groupe ont pr senter pour la premi re fois au secteur de l aide la jeunesse le processus de dialogue qu ils ont entam depuis 7 ans Certes l existence du groupe n est pas inconnue puisque son originalit et sa long vit ont t mentionn es diverses occasions y compris dans des rapports crits et cela m me au niveau europ en et que la d marche sera sans doute encore voqu e pas plus tard qu aujourd hui en Pologne l occasion de la journ e mondiale comme tant un exemple de dialogue durable avec les familles les plus pauvres Mais seule la m thodologie suivie et les conditions de la participation ont t rendues publiques jusqu pr sent Le contenu m me du
102. uotidien des familles les plus pauvres et encore plus de leurs exp riences de leurs r flexions et de leur pens e Le danger est alors que l attitude ou l apparence de la personne d termine l analyse que le travailleur social fait de la situation Par exemple lorsqu un p re ou une m re de famille retourne le bureau du travailleur social faut il l interpr ter comme de la violence ou y voir un signe de souffrance Mais surtout quels moyens peut se donner le travailleur social pour entendre l aspiration de la famille Nous avons alors d couvert que les travailleurs sociaux se sentent souvent en chec et reconnaissent ne plus savoir ce qui est le mieux pour la famille Ces rencontres nous ont galement permis de mieux comprendre le d cret son cadre et ses limites pour mieux soutenir les familles que nous rencontrons 15 Pr sentation de la note commune Messieurs Didier VERBEKE et Marc OTJACQUES Mouvement Luttes Solidarit s Travail LST Depuis 8 ans des militants du mouvement LST et d ATD Quart Monde dialoguent au sein du groupe Agora avec les autorit s publiques responsables de l aide a la jeunesse pour faire respecter le droit des plus pauvres la famille Ce groupe organise une journ e d tudes et de rencontres avec les travailleurs de l Aide la Jeunesse en Communaut fran aise et des services en liens directs mettant en exerque sa d marche novatrice et les am liorations apporter au d cret
103. ur chacun Tout d abord pour les intervenants sociaux et plus particuli rement pour ceux qui sont proches du terrain En effet certains peuvent se sentir personnellement mis en cause quand nous parlons de la souffrance des familles Ensuite pour nous car pour la plupart notre histoire familiale reste une plaie vif Dans le groupe AGORA nous voulions prendre le temps ensemble pour tre s rs de nous comprendre Nous n avons pas fix de date butoir pour la fin de notre travail afin de faire un vrai travail en partenariat Nous avons t tonn s que chacun ait accept ce rythme lent Le groupe AGORA se donne les moyens d avoir de bons comptes rendus Tout d abord pour v rifier qu on se comprend bien Mais aussi pour donner des nouvelles de nos rencontres aux autres familles qui r fl chissent avec nous dans nos associations Le groupe AGORA est parti d une base commune le d cret de l aide la jeunesse de 1991 Pour les associations il tait tr s important de bien le comprendre En 1999 une formation a t mise en place par les associations et le service de lutte contre la pauvret Un avocat sp cialiste en la mati re a accept de nous expliquer le d cret Exercice difficile D une part parce que nous sommes peu habitu s lire des textes de loi D autre part parce que le d cret de l aide la jeunesse est un texte difficile comprendre m me pour des avocats Ce travail d tude tait indispensa
104. vie priv e de la relation la contrainte et d autres encore Chacune de ces phases devrait tre ponctu e par un nouvel crit de mani re constituer en finale du moins c est l notre objectif une sorte de code de bonne conduite approuv de commun accord par les intervenants des services publics et les familles b n ficiaires et servant ce titre de r f rence pour l ensemble du secteur Il ne fait nul doute que notre d marche participe l valuation du d cret du moins dans son application et qu en cela elle s ins re de fa on ponctuelle dans la dynamique des carrefours mis en place par la Ministre de tutelle actuelle De fait l un des membres d Agora repr sentant les directeurs de l aide la jeunesse pr side le comit d accompagnement de ces carrefours et Madame Fonck a accept que les travaux d Agora soient pris en compte dans les r flexions qui suivront ce dont nous la remercions Il me reste pr sent passer le relais aux orateurs suivants eux aussi membres du groupe Agora qui vont vous faire part de leur perception quant leur participation au dialogue et quant au contenu du texte Avant de leur passer la parole je voudrais remercier personnellement tous les membres du groupe pour leur engagement dans la dur e Madame De Boe qui interviendra en fin de journ e pour son travail de secr tariat incroyablement fid le et efficace le service des m thodes de la DGAJ sans lequel le colloque d aujou

AGORA - Actes de la journée d`études du 17 octobre 2005

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