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Les articles d`astronomie dans l`Encyclopédie - ASTRO

1. Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Tout d abord d Alembert s interroge sur la nature des com tes sont elles des feux passagers comme le pense Aristote ou des corps durables comme le soutient Newton Il mentionne qu la suite d Aristote Kepler et H v lius penchent pour des exhalaisons du Soleil Les hypoth ses de Jacques Bernoulli satellite d une plan te invisible ou de Descartes toile ayant perdu sa lumi re et entra n e dans le tourbillon des toiles voisines lui paraissent d nu es de tout fondement exp rimental L tude d taill e des ph nom nes des com tes le conduit se ranger l avis de Newton Les com tes sont des corps solides fixes et durables en un mot c est une esp ce particuli re de plan tes qui se meuvent librement et vers toutes les parties du ciel dans des orbites tr s excentriques Ensuite d Alembert pr sente les deux conceptions qui s affrontent concernant le retour des com tes pour Newton Flamsteed Halley et lui m me l orbite des com tes est elliptique donc elles reviennent m me si leur p riode est parfois tr s longue Pour La Hire l orbite est parabolique il n y a pas de retour des com tes D Alembert ajoute un commentaire proph tique La question du retour des com tes est du nombre de celles que notre post rit seule pourra r soudre Cinq ans plus tard c tait chose fai
2. D s le d but de l article d Alembert pr cise L Astronomie est proprement parler une partie des Math matiques mixtes qui nous apprend conna tre les corps c lestes leurs grandeurs mouvements distances p riodes clipses mais Il y en a qui prennent le terme Astronomie dans un sens beaucoup plus tendu ils entendent par l la connaissance de l univers et des lois primitives de la nature Selon cette acception l astronomie serait plut t une branche de la physique que des math matiques En conclusion de l article d Alembert revient sur cette distinction et montre clairement laquelle il accorde le plus de prix l autre l astronomie physique se propose un objet plus lev et plus tendu b astronomie ancienne astronomie nouvelle A la fin de l article d Alembert distingue l Astronomie ancienne c est l tat de cette science sous Ptolom e et ses successeurs c est l Astronomie avec tout l appareil des orbes solides des picycles des excentriques des d f rents des tr pidations etc L Astronomie nouvelle c est l tat de cette science depuis 12 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Copernic qui an antit tous ces orbes picycles et r duisit la constitution des cieux des principes plus simples plus naturels et plus certains D Alembert attribue Copernic la disparition des orbes et picycles
3. tude de l inclinaison sur l cliptique vient la longue liste des irr gularit s du mouvement de la Lune Elles ont r sist toutes les tentatives d explication jusqu l arriv e du Grand Newton et la n cessit de l observation assidue d une p riode de 223 lunaisons s est fait sentir entreprise par Halley et poursuivie par Le Monnier Les avis divergent sur l occupation du sol lunaire la pr sence de montagnes fait l unanimit un moyen d en mesurer la hauteur est d ailleurs fourni En revanche certains auteurs voient des mers l o d autres voient des cavit s Les opinions sont galement partag es sur l existence d une atmosph re et de pluies Sur ces deux sujets d Alembert ne prend pas r ellement parti mais insiste n anmoins sur l analogie Lune Terre et n exclut pas la pr sence de plantes et d animaux sur la Lune 2 le probl me des trois corps ISVoir les r f rences dans la photocopie de l article jointe en annexe Une photocopie de l article est jointe en annexe La valeur actuellement admise est 1 6 18 Au bout de laquelle le mouvement se reproduit l identique 29 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Dans la premi re partie d Alembert avait d j mis quelques r serves sur le travail du ma tre Newton comme d autres reprises notamment dans FIGURE DE LA TERRE il lui reprochait l absence de d monstr
4. Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Facult des Sciences et des Techniques de Nantes Centre Fran ois Vi te M moire de D E A d Histoire des Sciences et des Techniques Les articles d astronomie dans l Encyclop die de Diderot et d Alembert R dig par Colette Le Lay Sous la direction de Jacques Gapaillard Ann e 1996 97 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Je remercie le professeur Jacques Gapaillard de m avoir propos ce sujet passionnant Ses remarques pertinentes ses conseils judicieux et sa grande patience mont guid e tout au long de ce travail Je remercie tous les enseignants chercheurs et tudiants du Centre Fran ois Vi te et plus particuli rement Guy Boistel Virginie Champeau et Anne Claire D r dont le soutien ind fectible m a t tr s pr cieux Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Sommaire Introduction 3 Chapitre I L Encyclop die les articles d astronomie et leurs auteurs 5 I L Encyclop die 5 II Les articles d astronomie 6 HI Les auteurs des articles d astronomie 6 1 Jean Le Rond d Alembert 6 2 Jean Baptiste Le Roy 7 3 Jean Henri Samuel Formey 7 4 Louis de Jaucourt 8 IV Conclusion 8 Chapitre II L article ASTRONOMIE 9 I Notre porte d entr e 9 I Le plan de l article 9 1 Un panorama historique 9 2 une mise au point sur le sens du mot as
5. esprit scientifique il nuit la d monstration de l h liocentrisme dans l article TERRE et Clairaut en fait les frais dans LUNE Ainsi que le dit Joseph Bertrand le biographe de d Alembert La g om trie respecte toujours la logique les g om tres l oublient quelquefois 7 D Alembert page 94 36 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Index des articles cit s 1 renvois de ASTRONOMIE I XIII 666 667 1765 SATURNE DJ 694 696 1765 III et IV SECTEUR T 877 881 1765 TELESCOPE 36 49 1765 m TERRE Chambers XVI 166 169 1765 IV Wolf O 2 renvois des autres articles ABERRATION 23 25 1751 TERRE Formey O MARS _ _ Formey O Xx 149 150 1765 MI et VI MERCURE Formey O 370 371 1765 III et VI NEBULEUX Chambers XI 67 68 1765 HI BE SR RSR RS EE PE PE 37 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die R sum des articles non cit s Comme son titre l indique ce r sum concerne tous les articles qui n ont pas t cit s au cours des chapitres Entre parenth ses sont indiqu s dans l ordre l auteur le tome les pages et la date de parution du tome I Renvois de l article ASTRONOMIE ANNEAU de Saturne O I p 480 1751 C est un cercle mince et lumineux qui entoure le corps de cette plan te sans cependant y toucher d couvert par H
6. tre rep r e Dans l article SATURNE De Jaucourt tait m fiant l analogie avec les autres plan tes laisse penser qu elle a un mouvement de rotation mais aucune observation ne vient le confirmer il appliquait l la r gle pr conis e par d Alembert pas d hypoth ses h tives Dans PLANETE d Alembert passe outre ses propres recommandations puisqu il se trouve que le Soleil la Lune Jupiter Mars V nus et la Terre tournent autour de leur axe il ne faut pas douter que Mercure et Saturne ne fassent la m me chose 2 mouvement de la Lune Prototype du c l bre probl me des trois corps le mouvement de la Lune a occup Clairaut Euler et d Alembert pendant plusieurs ann es Ainsi que Jj ai tent de le montrer dans l article LUNE il a fait couler beaucoup d encre et de fiel 3 mouvement des com tes En raison de l ordre alphab tique l article COMETE tome II p 672 678 1753 para t bien avant la grande effervescence suscit e par le retour de la com te de Halley Il est ant rieur tous les travaux men s cette occasion et notamment ceux de Cla raut R dig quelques ann es plus tard il aurait vraisemblablement pr sent un int r t comparable LUNE ou FIGURE DE LA TERRE Publi en 1753 il a une tonalit tr s newtonienne les th ses du ma tre n ayant pas encore t compl t es ni contest es Deux grandes questions sont trait es dans cet article 32
7. L tat des connaissances Un des objectifs primordiaux que d Alembert assigne l Encyclop die dans le Discours pr liminaire est de donner un fid le reflet de l tat des sciences au milieu du XVII me si cle La finalit du pr sent chapitre est d analyser si ce but est atteint dans le corpus des articles d astronomie Pour mener bien cette t che une r f rence est indispensable J ai choisi Histoire g n rale des sciences de Ren Taton Les titres de paragraphe de ce chapitre reprennent le plan de la partie astronomie du chapitre XVII me si cle de cet ouvrage Une remarque pr liminaire s impose emprunt e Ren Taton L univers stellaire encore peu accessible ne fera l objet que d une description sommaire Les recherches demeurent concentr es sur les astres du syst me solaire La simple lecture de l index des articles d astronomie propos e la fin de ce m moire illustre cette remarque Elle justifie la part tr s importante du chapitre consacr e au point sur le syst me solaire L article ETOILE y sera n anmoins tudi dans le dernier paragraphe I Des directions apparentes aux directions moyennes Ici intervient la d couverte que d Alembert qualifie de plus grande d couverte du XVIII me si cle celle de l aberration des fixes par Bradley en 1727 L article ABERRATION tome I p 23 25 1751 est en grande partie tir des Institutions ast
8. astronomie de Copernic Newton n ont rien envier aux ouvrages actuels sur le sujet tant au niveau de l exhaustivit que de la pr cision des informations Tous les astronomes importants y figurent et leurs apports sont rappel s dans le d tail Bien s r un statut particulier est r serv Copernic Enfin Nicolas Copernic parut et Newton Newton d immortelle m moire L auteur consacre ensuite une colonne aux Soci t s Royales Acad mies Royales et observatoires cr s depuis 1660 et aux astronomes qui s y sont illustr s ainsi cite t il Halley pour son astronomie des com tes et son catalogue d toiles Flamsteed pour ses importantes observations et son catalogue d toiles Bradley pour sa d couverte de l aberration Cassini pour ses multiples observations Pour chaque article la date fournie est celle de parution du volume Sauf cas exceptionnels l Encyclop die ne pr cise pas la date de r daction de l article 11 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Picard pour la mesure de la Terre La Hire pour ses tables astronomiques Les Italiens Gulielmi Bianchini Roemer sans qu il soit fait mention ici de la vitesse de la lumi re La promenade dans l histoire de l astronomie se termine par un paragraphe original consacr quelques dames qui ont march sur les traces de la c l bre Hypathia Je ne r siste pas au plaisir de
9. fournissent l occasion leur auteur de Jaucourt pour SATURNE et Formey pour NEBULEUX d mettre des opinions qui n engagent qu eux sur l existence de Dieu pour le premier et sur les limites de la science pour le deuxi me 18 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Chapitre IV Les articles militants de d Alembert L Encyclop die n est pas une encyclop die au sens o nous l entendons aujourd hui Les auteurs ne se contentent pas d y faire le point des connaissances d une mani re aussi objective que possible Nous avons vu au chapitre pr c dent que m me les auteurs que j ai qualifi s de mineurs mettent au d tour d un article scientifique des consid rations personnelles sur Dieu ou la science Bien s r d Alembert ne se prive pas lui non plus de la tribune que lui offrent les articles d astronomie pour livrer les combats auxquels il tient ainsi que le dit E Cassirer dans La philosophie des Lumi res d Alembert fut non seulement un des savants les plus consid rables de son temps mais aussi Pun de ses porte parole intellectuels Dans ce chapitre j ai retenu quatre combats men s par d Alembert militant des Lumi res Le premier est le combat en faveur du mouvement de la Terre pour lequel la m canique newtonienne a apport des arguments nouveaux Le deuxi me est le combat contre l astrologie symbole d obscurantisme e
10. orie beaucoup plus loin M Clairaut d montre par un tr s beau th or me Et c est en s appuyant sur les travaux de Clairaut que d Alembert a men ses propres recherches dans des hypoth ses tr s g n rales J ai enfin donn en 1754 la fin de mes Recherches sur le syst me du monde une m thode que les G om tres d siraient ce me semble depuis longtemps pour trouver l attraction du sph ro de terrestre dans une infinit d autres suppositions que celle de la figure elliptique Parmi celles ci l hypoth se de m ridiens dissemblables est retenue par Buffon Maupertuis et La Condamine Apr s avoir pes le pour et le contre d Alembert consid re que Rien ne nous oblige donc encore croire les m ridiens dissemblables 28 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Enfin apr s s tre excus de la longueur de l article d Alembert renvoie ses lecteurs aux ouvrages de Picard Cassini Maupertuis Cla raut Bouguer et la Condamine et aux m moires des Acad mies des Sciences de Paris St P tersbourg et Berlin Pour conclure il reconna t que malgr les importants progr s effectu s le probl me de la figure de la Terre n a pas trouv de solution compl te et il explique le sens de ses propres travaux Aid du travail de mes pr d cesseurs j ai tach dans mon dernier ouvrage de pr parer les mat riaux de ce qui reste faire et d
11. tait particuli rement fier puisqu on rel ve dans une lettre adress e Voltaire et dat e du 28 1 1758 A vos moments perdus jetez les yeux je vous prie sur FIGURE DE LA TERRE au sixi me volume La date de la lettre permet d mettre une hypoth se l article FIGURE DE LA TERRE ne faisait vraisemblablement pas partie du projet initial L id e est sans doute venue d Alembert dans le cours de ses recherches personnelles le th me lui permettait de faire le point des connaissances la suite des exp ditions r centes au P rou et en Laponie tout en lui m nageant la possibilit de faire tat de ses propres travaux Il Le plan de l article l Un panorama historique dont l essentiel du contenu a t fourni par Formey constitue la plus grande partie de l article ASTRONOMIE Tome I p 783 793 1751 La premi re page est occup e par une discussion un peu fastidieuse sur la naissance de l astronomie L auteur compare les diff rentes hypoth ses et les arguments en faveur de chacune d elles pour finalement faire remonter la naissance de l astronomie aux Chald ens La partie consacr e l astronomie antique bien que tr s document e est aussi assez difficile lire Formey n y fait pas de diff rence entre les astronomes dont la contribution a travers les si cles et les po tes qui ont crit quelques vers sur le sujet En revanche les pages qui suivent d crivant l histoire de l
12. 1729 Astronome charg par le pape de la r forme du calendrier Associ tranger de Acad mie des Sciences Publie en 1728 le compte rendu de ses observations sur V nus Bouguer Pierre Le Croisic 1698 Paris 1758 Physicien membre de l Acad mie des Sciences partir de 1731 Participe l exp dition du P rou pour la mesure d un degr de m ridien en 1735 Bouillaud Isma l Loudun 1605 Paris 1694 Auteur de l astronomie philola que 1645 dans laquelle il donne une histoire abr g e de l astronomie contestant les lois de K pler Bradley James Sherborne 1693 Chalford 1762 Professeur Oxford il consacre sa vie aux observations astronomiques Nomm membre de la Soci t Royale de Londres en 1718 D couvre l aberration des fixes en 1727 Nomm astronome royal Greenwich en 1741 il met en vidence la nutation de l axe terrestre en 1747 Associ tranger de l Acad mie des Sciences partir de 1748 Cardan J r me Pavie 1501 Rome 1576 Professeur de math matiques de m decine et astronome Connu pour sa m thode de r solution des quations du troisi me degr en partie emprunt e Tartaglia Cassini Jean Dominique P rinaldo 1625 Paris 1712 42 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Astronome appel d Italie par Colbert pour organiser l Observatoire de Paris D couvre quatre satellites de Saturn
13. Alembert voque Copernic et justifie l inutilit de ce mouvement Conclusion sur toute la question qu on peut faire ici c est de savoir pourquoi l axe de la terre est dans cette situation Une r ponse physique est difficile m me dans le syst me de Newton D Alembert ridiculise lexplication de l abb Pluche reposant sur la punition divine ORBE non sign sans doute DJ XI p 575 1765 se dit dans l astronomie ancienne d un corps ou espace sph rique termin par deux surfaces dans l astronomie moderne l orbe d une plan te est la m me chose que son orbite Remarque ne sont pas r pertori s ici les renvois sur des articles tr s g n raux MATHEMATIQUES NATURE articles de m canique ATTRACTION GRAVITATION 41 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die El ments biographiques Ces l ments biographiques concernent la plupart des personnages cit s dans le m moire L accent est mis sur ce qui dans la vie et l oeuvre de ces personnages a trait l astronomie ou l Encyclop die D Alembert Jean Le Rond Paris 1717 1783 voir chapitre I Bernoulli Daniel Groningen 1700 B le 1782 M decin math maticien physicien Nomm en 1748 associ tranger de Acad mie des Sciences dont il remporte le prix en 1734 pour son travail sur l inclinaison des orbites plan taires Bianchini Fran ois V rone 1662
14. Nous savons qu il n en est rien Copernic croyait aux orbes mat riels qui l oblig rent mettre en place un troisi me mouvement de la Terre pour garder une direction fixe son axe Il fit aussi un usage fr quent des picycles pour rendre compte des mouvements des plan tes Mais d Alembert rectifie en partie cette inexactitude par la suite en pr cisant que l Astronomie nouvelle est contenue non seulement dans les livres de Copernic mais aussi dans les oeuvres de Kepler II Une pr occupation constante citer les sources On a souvent reproch l Encyclop die de piller de nombreux auteurs sans les citer Ce n est pas le cas ici puisque la plupart des affirmations sont tay es par le nom de l auteur On apprend par un passage de Diodore de Sicile que Leucippe pr tend que des ouvrages dans lequel l auteur a puis sont propos s au lecteur pour compl ter son information telle l astronomie philola que de Bouillaud ou les m moires de l Acad mie des Sciences IV Conclusion L article ASTRONOMIE n est pas loin s en faut le plus passionnant des articles d astronomie de l Encyclop die La longue discussion du d but sur les origines de l astronomie et num ration de tous les personnages ayant contribu peu ou prou aux progr s de cette science peuvent para tre r barbatives L article t moigne n anmoins de la grande rudition de l auteur et de sa connais
15. chiffr es sur les plan tes voir annexe GALAXIE O VII p 429 1757 c est cette longue trace blanche et lumineuse qui occupe une grande partie du ciel et qui se remarque ais ment dans une nuit calme et sereine Opinion commune depuis Galil e amas de petites toiles faibles non encore adopt e par tous les astronomes Le Monnier pense que la Voie Lact e serait compos e de la m me mati re que les toiles n buleuses GEOCENTRIQUE O VII p 606 1757 d finition le mot g ocentrique n est en usage dans la nouvelle astronomie que pour qualifier la latitude le lieu la longitude d une plan te HELIOCENTRIQUE O et Chambers VIII p 102 1765 d finition lieu et latitude h liocentrique KEPLER lois de O IX p 119 1765 deux lois sont cit es la loi des aires et la loi qui lie a et T les lois de Kepler ont t justifi es par Newton LIBRATION O IX p 479 et 480 1765 c est une irr gularit apparente dans le mouvement de la lune par laquelle elle semble balancer sur son axe D Alembert explique la cause de cette libration en s appuyant sur une planche Il renvoie le lecteur ses crits sur le sujet libration de la Terre c est suivant quelques anciens astronomes le mouvement par lequel la terre est tellement retenue dans son orbite que son axe reste toujours parall le l axe du monde D
16. comme on le devine d Alembert oublie f cheusement le ph nom ne d aberration C tait 20 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die pourtant la seule preuve apparemment digne de ce nom d un mouvement de la Terre dont on dispos t l poque Mais d Alembert rach te peut tre cet oubli funeste par le superbe paragraphe sur lequel il conclut sa d monstration En un mot supposer la terre en repos c est confondre et d truire tout l ordre et toute l harmonie de l univers c est renverser les lois c est en faire combattre toutes les parties les unes par les autres c est vouloir enlever au cr ateur la moiti de la beaut de son ouvrage et aux hommes le plaisir de l admirer II l astrologie Le combat contre l astrologie est men au nom du libre arbitre D Alembert annonce la couleur dans l article ASTROLOGIE tome I page 780 783 1751 L astrologie judiciaire est l art pr tendu d annoncer les v nements moraux avant qu ils arrivent J entends par v nements moraux ceux qui d pendent de la volont et des actions libres de l homme comme si les astres avaient quelque autorit sur lui et qu il en fut dirig Dans l article ASTRONOMIE d Alembert fustige les Chald ens leur grande tude tait l astrologie judiciaire science dont on reconnait bien aujourd hui le ridicule et les rend responsables du d sint r t des Ro
17. de 1 174 Plus tard les mesures faites par les acad miciens du P rou confirment l aplatissement au p le mais lui conf rent la valeur de 1 215 proche de celle de Newton b les controverses sur le degr de France A l poque des exp ditions au P rou et en Laponie la r f rence demeure le degr mesur par Picard en 1670 entre Amiens et Paris Mais des voix s l vent pour mettre en doute exactitude de la mesure de Picard 57060 toises Les Acad miciens du Nord entreprennent la correction du degr de France deux reprises une premi re fois pour tenir compte de l aberration de la pr cession et de la r fraction une seconde fois en refaisant les mesures astronomiques Ils retiennent la valeur de 57183 toises 1739 En 1740 les partisans de l allongement de la Terre mettant en cause la base de Picard effectuent leurs propres v rifications et adoptent la valeur de 57074 toises c le degr d Italie et le degr du Cap 27 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Des mesures effectu es en Italie par Maire et Boscovitch produisent de nouvelles difficult s car elles ne sont pas conformes aux mesures effectu es en France la m me latitude Il en est de m me du degr du Cap mesur par Lacaille et presque gal au degr de France 57074 toises d l allongement du pendule Les exp riences men es la suite de l observation faite par Richer Cayenne confirme
18. en Laponie L article TELESCOPE tome XIV p 36 49 1765 est con u de la m me fa on Mais il d bute par une d finition qui retient notre attention se dit en g n ral de tout instrument d optique qui sert d couvrir et voir des objets tr s loign s soit que ce soit directement travers de plusieurs verres ou par r flexion au moyen de plusieurs miroirs J B Le Roy ne distingue donc pas comme nous le faisons actuellement les t lescopes des lunettes Tome II page 479 14 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Le panorama historique est plus toff que dans l article pr c dent et comporte de nombreuses anecdotes L auteur y avoue son incapacit d terminer l inventeur du premier t lescope puis 1l passe en revue cinq cat gories d mstruments pour lesquels il fournit toutes les indications utiles une ventuelle construction 1 le t lescope de Galil e comportant un verre objectif convexe et un verre occulaire concave 2 le t lescope du P re Scheiner deux verres convexes con u sur une id e de Kepler 3 le t lescope a rien qui permit son inventeur Huygens de d couvrir l anneau de Saturne 4 le t lescope du P re Rheita qui comporte plus de deux verres 5 le t lescope cataoptrique de Newton utilisant des miroirs J B Le Roy souligne que le P re Mersenne en avait eu l id e 50 ans auparavant L hommage au si cle prend
19. en faciliter les moyens Quel parti prendre jusqu ce que le temps nous procure de nouvelles lumi res Savoir attendre et douter IV LUNE tome IX p 726 737 1765 Cet article dat 15 novembre 1759 est partag en deux parties par un petit paragraphe de transition qui claire sur sa composition Jusqu ici nous n avons presque fait que traduire l article LUNE tel qu il se trouve peu pr s dans l encyclop die anglaise et nous y avons joint quelques remarques tir es de diff rents auteurs entre autres des institutions astronomiques de M Le Monnier Il s agit pr sent d entrer dans le d tail de ce que les savants de notre si cle ont ajout la th orie de Newton Comme dans les articles pr c dents la premi re partie est presque exclusivement descriptive Elle rend compte de l observation des ph nom nes et de ce que l auteur qualifie d essai de th orie propos par Newton La deuxi me partie beaucoup plus courte mais beaucoup plus dense fait tat des travaux parall les d Euler Cla raut et d Alembert analys s par ce dernier sur un ton d nu d objectivit 1 la partie descriptive Les donn es chiffr es sur lesquelles s ouvre l article sont fort pr cises p riodes moyenne distance excentricit l exception du rapport des forces de gravit la surface de la Lune et de la Terre valu par Newton 139 407 Apr s la description des phases et l
20. et 2 reposent sur la nature relative des mouvements d Alembert y rappelle que pour un observateur plac sur la Terre dans les syst mes de Ptol m e et de Copernic c est le soleil qui semble se mouvoir Les preuves 3 et 4 s appuient sur la diff rence entre plan tes sup rieures et plan tes inf rieures et reprennent les arguments d velopp s dans MERCURE VENUS et PLANETE Enfin les preuves 5 10 sont de nature m canique Elles mettent en jeu les vitesses si la terre parait en repos et les toiles se meuvent la vitesse des toiles devra tre immense au lieu qu il ne faudrait pour expliquer ces m mes effets que supposer la terre un mouvement plus mod r 7 et la loi de gravitation On trouve que la force de gravit d croit mesure qu on s approche de l quateur et cela arrive dans tous les corps qui ont un mouvement sur leur axe et dans ceux l seulement 9 Dans cette liste il manque le ph nom ne d aberration d couvert par Bradley en 1729 auquel d Alembert fait r f rence maintes reprises dans d autres articles Ainsi que le dit J Gapaillard dans Et pourtant elle tourne Dans l Encyclop die d Alembert salue l exploit de Bradley comme la plus grande d couverte du XVII me si cle Cependant lorsque dans cette m me Encyclop die il dresse laborieusement une liste de dix preuves de la mobilit de la Terre de valeurs bien in gales
21. et tableau d terminant a pour chaque plan te en fonction du demi grand axe de l orbite terrestre voir annexe les diff rents types de p riodes SATELLITE O XIV p 683 686 1765 des plan tes secondaires qui se meuvent autour d une plan te premi re les satellites connus sont la Lune les quatre satellites galil ens de Jupiter cinq satellites de Saturne On suspecte V nus d avoir galement un satellite Il n y a pas grand sujet d esp rer qu on en d couvre d autres histoire de la d couverte des satellites ph nom nes observ s p riodes distances les clipses et leur int r t mesure des distances d couverte par Roemer de la propagation non instantan e de la lumi re longitudes usage des satellites l opinion commune est qu ils suppl ent la faiblesse de la lumi re re ue par les plan tes loign es D Alembert donne quelques arguments contre cette opinion et conclut Que faut il croire sur l usage des satellites il faut savoir dire qu on l ignore SOLEIL Chambers et O XV p 313 315 1765 On met ordinairement le soleil au nombre des plan tes mais on devrait plut t le mettre au nombre des toiles fixes le soleil est le centre du syst me des plan tes et des com tes mouvement de rotation mis en vidence par les taches autres mouvements dus l influence des plan tes mouvement apparent annuel les
22. la forme d une incitation lire les travaux d Euler 1747 et de Clairaut 1760 sur l aberration chromatique L article QUART DE CERCLE ASTRONOMIQUE tome XIII P 666 667 1765 est le plus court et le moins int ressant des trois Il donne la description g n rale de trois vari t s de quart de cercle dont celui de Gunter et pr cise la mani re de les construire Il Les plan tes Les cinq articles portant le nom des cinq plan tes connues du syst me solaire ne sont en g n ral pas compl tement r dig s par d Alembert Une part plus ou moins importante est laiss e aux bons soins de Formey ou de Jaucourt Des emprunts toujours signal s sont galement faits Chambers La source fondamentale de cette s rie d articles est l ouvrage de Le Monnier Institutions astronomiques paru en 1746 Quel qu en soit l auteur ces articles ont un plan analogue ils d butent par la description chiffr e les caract ristiques tant bien s r relatives Je rends compte de l aspect chiffr des articles en annexe Sont ensuite voqu es les phases taches bandes l analyse des irr gularit s du mouvement de la plan te suit si la plan te poss de un ou plusieurs satellites il en est alors fait mention enfin les articles se terminent par l astronomie compar e c est dire la description de ce que verrait un hypoth tique habitant de la plan te Analysons maintenant les l m
23. qui s expliquent mieux chez Copernic elle permet de b tir des tables elle est bannie en th orie mais sert encore pour expliquer les irr gularit s de la Lune notamment chez Halley 38 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die GLOBE O VII p 707 715 1757 D Alembert signe lui m me ce long article concernant deux instruments globe terrestre et globe c leste dont il donne la description la construction et l utilisation ORBITE O et Chambers XI p 576 1765 rappel des lois orbites elliptiques soleil au foyer loi des aires les anciens m me Copernic supposaient les orbites circulaires Cassini a d fini une nouvelle ellipse dont la d finition s crit en notations modernes MF MF constante mais comme cette ellipse de Cassini ne para t gu re s accorder avec les observations il est singulier qu il en ait fait l orbite des plan tes tout le monde n est pas d accord sur le diam tre de l orbite terrestre qui d pend de la parallaxe solaire inclinaison sur l cliptique des orbites des plan tes voir annexe orbites des com tes droite pour Cassini parabole ou ellipse pour Halley qui utilise la m canique newtonienne ce mouvement r pond tr s bien aux observations PERIODE O et Chambers XII p 360 et 361 1765 d finition les p riodes des com tes sont inconnues pour la plupart loi liant a et T
24. qui tourne autour de la terre mais la terre autour de la lune Beaucoup plus s rieuse est l horreur que lui inspire l Inquisition Ainsi crit il dans le Discours pr liminaire Un tribunal devenu puissant dans le midi de l Europe dans les Indes dans le Nouveau monde mais que la foi n ordonne point de croire ni la charit d approuver ou plut t que la religion r prouve quoique occup par ses ministres et dont la France n a pu 21 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die s accoutumer encore prononcer le nom sans effroi condamna un c l bre astronome pour avoir soutenu le mouvement de la terre et le d clara h r tique C est ainsi que l abus de l autorit spirituelle r unie la temporelle for ait la raison au silence et peu s en fallut qu on ne d fendit au genre humain de penser Trois argument sont utilis s par d Alembert dans son combat pour la s paration de l Eglise et de la Science 1 l Eglise n a pas de comp tence dans le domaine scientifique 2 Elle a tout perdre se m ler de ce qui n est pas de son ressort 3 L Ecriture a t pens e pour le peuple en utilisant son langage Elle ne doit pas tre prise au pied de la lettre Ainsi lit on dans le Discours pr liminaire Quoique la religion soit uniquement destin e r gler nos moeurs et notre foi ils des th ologiens la croyaient faite pour nous clair
25. taches elles sont la surface du Soleil contrairement ce que croient certains auteurs 39 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die elles varient macules et facules la substance du soleil est une mati re ign e justification la figure du soleil est un sph ro de plus lev sous son quateur que sous ses p les justification les astronomes ne sont point d accord sur la distance du soleil La Hire donne 17188 dT et Cassini 14182 dT valeurs du diam tre apparent de Ptol m e La Hire SYSTEME Chambers et O XV p 778 779 1765 syst me de Ptol m e description et partisans Nous n exposons ici que ce qu il y a de plus simple dans le syst me de Ptolom e Si nous y ajoutions tous les cieux de cristal qu il imaginait pour rendre raison des diff rents ph nom nes c lestes c en serait assez un bon esprit pour rejeter enti rement cette hypoth se syst me de Copernic description C est le plus ancien c est le premier qui ait t introduit par Pythagore en Gr ce et en Italie syst me de Tycho Brah description Il n y a aucune raison ni aucun ph nom ne dans la nature qui oblige d avoir recours un subterfuge si manifeste que l auteur n a employ lui m me que par le motif de la persuasion supersticieuse o il tait que c tait une chose contraire l Ecriture que de supposer le Soleil immobile et
26. tend longuement dans le Discours pr liminaire L tude des articles d astronomie commence donc naturellement par la lecture de Particle ASTRONOMIE et se poursuit par l inventaire de ses renvois D Alembert explique le r le qu il assigne aux renvois dans l article DICTIONNAIRE Il est vrai que dans un ouvrage de cette esp ce on ne verra pas la liaison des mati res aussi clairement et aussi imm diatement que dans un ouvrage suivi Mais il est vident qu on y suppl era par des renvois qui serviront principalement montrer l ordre encyclop dique et non pas seulement comme dans les autres dictionnaires expliquer un mot par un autre L article ASTRONOMIE comporte 44 renvois Certains rev tent un caract re tr s g n ral correspondant la pr occupation d ordre encyclop dique de d Alembert C est le cas de MATHEMATIQUES ou de NATURE D autres sont proprement parler des articles de m canique ATTRACTION CENTRIPETE Je mai pas jug utile d en rendre compte dans le pr sent travail Je n ai donc retenu que les renvois caract re r ellement astronomique Ces renvois comportent eux m mes une cinquantaine de renvois que je qualifie de secondaires dans lesquels jai op r une s lection selon les m mes crit res que pr c demment Finalement la lecture de cette centaine d articles permet d effectuer le tour de l astronomie dans P Encyclop die II Les auteurs des articles d astro
27. tome VI page 749 761 1756 dont il est si fier d Alembert r v le sa conception de la d marche scientifique Il reprendra mot pour mot ce paragraphe dans ses El ments de philosophie en 1759 Le g nie des philosophes en cela peu diff rent de celui des autres hommes les porte ne chercher d abord ni uniformit ni loi dans les ph nom nes qu ils observent commencent ils y remarquer ou m me y soup onner quelque marche r guli re ils imaginent aussit t la plus parfaite et la plus simple bient t une observation plus suivie les d trompe et souvent les ram ne leur premier avis avec assez de pr cipitation et comme par une esp ce de d pit enfin une tude longue assidue d gag e de pr vention et de syst me les remet dans les limites du vrai et leur apprend que pour l ordinaire la loi des ph nom nes n est ni assez compos e pour tre aper ue d un coup ni aussi simple qu on pourrait le penser Les exemples choisis par l auteur sont celui des orbites plan taires et celui de la figure de la Terre Il rappelle que les orbites plan taires d abord consid r es comme circulaires se virent attribuer par la suite une forme elliptique plus conforme aux observations avant que les derni res recherches ne montrent que des irr gularit s subsistent V Conclusion Tenter de prouver le mouvement de la Terre en 1760 est une gageure D autres s y casseront encore les dents un si cle plus tar
28. 686 Paris 1759 P re du pr c dent Horloger perfectionne les engrenages et l chappement cylindres Maupertuis Pierre Louis de St Malo 1698 B le 1759 Math maticien physicien membre adjoint de Acad mie des Sciences partir de 1723 dirige l exp dition en Laponie pour la mesure d un degr de m ridien en 1736 Directeur de l Acad mie Royale de Berlin Mayer Tobias Marbach 1723 1762 Directeur de l observatoire de G ttingen auteur de tables de la Lune et d un catalogue d toiles Mersenne Marin Oiz 1588 Paris 1648 45 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Ami et correspondant de Descartes et de nombreux autres savants M ller Jean Henri N remberg 1671 Altorf 1731 Physicien et astronome Newton Isaac Woolsthorpe 1642 Kensington 1727 Math maticien physicien astronome membre de la Soci t Royale de Londres Publie en 1686 1687 les Philosophiae naturalis principia mathematica dans lesquels il nonce les principes l mentaires de la dynamique et la loi de la gravitation universelle Nomm associ tranger de l Acad mie des Sciences en 1699 Picard Jean La Fl che 1620 Paris 1682 Astronome membre de l Acad mie des Sciences partir de 1666 Mesure un degr de m ridien entre Paris et Amiens 1669 1670 Ptol m e Claude Ptolema s vers 100 Canope vers 170 Astronome auteur de l Almageste
29. 751 l Acad mie des Sciences titre de physicien et 1l est charg de la direction du cabinet de physique du roi Il fait partie de la premi re classe de l Institut au titre de la M canique Les articles de J B Le Roy sont sign s de la lettre T 3 Jean Henri Samuel Formey Berlin 1711 1797 J H S Formey na t Berlin en 1711 Th ologien historien et crivain iI est pasteur et professeur de philosophie dans cette ville En 1742 il projette un dictionnaire philosophique adapt de la Cyclopaedia de Chambers et en r dige 1800 pages Mais il ne donne pas suite son projet et vend ses papiers en 1747 aux libraires Le Breton Briasson Durand et David Diderot et d Alembert les utilisent comme base pour cent dix articles notamment pour ASTRONOMIE D Alembert rend compte de la contribution de Formey en ces termes dans le Discours pr liminaire Cet illustre acad micien avait m dit un dictionnaire tel peu pr s que le n tre et il nous a g n reusement sacrifi la partie consid rable qu il en avait ex cut ce dont nous ne manquerons pas de lui faire honneur En 1748 Formey devient secr taire perp tuel de l Acad mie de Berlin A partir de 1756 il con oit le projet d une Encyclop die r duite en format in octavo dont le texte sera selon ses propres termes l essence de l original A la demande de d Alembert Malesherbes interdit la publication de l ouvrage Formey en co
30. ant des Institutions astronomiques Plus fr quemment d Alembert reprend un paragraphe de l ouvrage de Le Monnier mais en prenant la peine d en modifier la r daction A titre d exemple voici un paragraphe de l article ETOILE puis son jumeau dans les Institutions astronomiques Par exemple Procyon que Ptolom e regarde comme une toile de la premi re grandeur et que Tycho place dans la seconde classe n est rang par Flamsteed ni dans l une ni dans l autre mais il le place entre la premi re et la seconde ETOILE Encyclop die tome VD Par exemple le Petit Chien autrement nomm Procyon n est que de la seconde grandeur selon Tycho quoique Ptol m e l ait rang dans la premi re classe L on pourrait donc ne compter cette toile ni parmi celles de la premi re grandeur ni parmi celles de la seconde mais l tablir parmi celles qu il faut regarder comme d un genre interm diaire Institutions astronomiques Chapitre VI page 56 L Introduction la vraie astronomie de J Keill 48 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Dans les articles portant le nom des plan tes ce sont surtout les donn es chiffr es qui font l objet d emprunts aux Institutions astronomiques Voir l annexe suivante Enfin certains articles comme FIGURE DE LA TERRE ne semblent rien devoir l ouvrage de le Monnier S ils se terminent n anmo
31. ation des r sultats Dans cette deuxi me partie il r cidive mais att nue la critique en qualifiant d estimable l essai de th orie du grand homme Le moment est alors venu d exposer le probl me des trois corps et de donner les r f rences des ouvrages d Euler de Cla raut et de lui m me sur le sujet Il passe ensuite en revues les tables de la Lune disponibles Sa pr f rence va celles de Mayer 1753 b ties partir de la th orie d Euler et corrig es par les observations elles ont l avantage d tre jusqu ici les plus commodes et les plus exactes que l on connaisse En attendant la parution de celles de d Alembert enti rement nouvelles dont le calcul est tr s exp ditif et qui je crois r pondront assez exactement aux observations En revanche celles de M Clairaut qui sont moins exactes que celles de M Mayer ont encore l inconv nient de demander beaucoup plus de temps pour le calcul Enfin d Alembert revient sur l erreur commune aux trois auteurs dans le mouvement de l apog e de la Lune ne calculer que le premier terme de la s rie Cette erreur avait conduit Clairaut remettre en cause la loi de la Gravitation Universelle ce que l auteur s tait bien gard de faire Il reconna t n anmoins que c est Clairaut qui s aper ut le premier de l erreur et len informa Pour terminer il r clame justice pour lui J ai eu plus de part la th orie de la
32. d D Alembert juge n anmoins l entreprise indispensable car le combat contre les g ocentristes n est pas encore d finitivement gagn On peut regretter qu il utilise un ton trop pol mique il tourne en d rision les arguments de ses adversaires et ne prend pas la peine de d velopper le sujet difficile de la chute des corps Plus grave il oublie l aberration des fixes seule preuve s rieuse dont on disposait l poque La charge contre l astrologie est plus ais e Au si cle de la Raison une pseudo science qui nie la libert de l homme et attache son destin une pr tendue influence des astres n a pas droit de cit D Alembert commet un p ch par omission en ne signalant pas que pendant des si cles la fronti re entre astrologie et astronomie fut des plus floues et qu un personnage aussi consid rable que K pler gagna sa vie en tirant des horoscopes Dans ses attaques contre l Eglise d Alembert sait qu il affronte un adversaire s rieux et dangereux S il se permet quelques plaisanteries sur ce que Voltaire appelle la physique biblique il organise surtout une argumentation structur e pour d fendre l ind pendance de la physique l gard de la th ologie Enfin concernant la m thode scientique qu il souhaite promouvoir une phrase du Discours pr liminaire r sume son propos Ce grand g nie Newton vit qu il tait temps de bannir de la physique les conjectures et les hyp
33. dans l Encyclop die Le cadre de ma probl matique m a impos un choix dans le corpus des articles d astronomie Les articles dont j ai rendu compte figurent en index Pour les autres un court r sum figure en fin de m moire L annexe I est consacr e la source principale des articles d astronomie les Institutions astronomiques de P C Le Monnier Il m a paru int ressant de regrouper dans P annexe II toutes les donn es chiffr es concernant les plan tes et de les comparer aux valeurs actuelles Enfin il est un aspect de l oeuvre dont il m est impossible de donner une id e juste c est le style propre de l auteur Aussi ai je joint en annexe III les photocopies de deux articles majeurs crits par d Alembert FIGURE DE LA TERRE et LUNE Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Chapitre L Encyclop die les articles d astronomie et leurs auteurs I L Encyclop die L aventure de l Encyclop die d bute en 1745 Le projet d une traduction corrig e et compl t e de la Cyclopaedia d Ephra m Chambers germe dans l esprit d un diteur Parisien Andr Fran ois Le Breton Son premier souci est de se trouver des associ s Apr s une tentative infructueuse aupr s d un Anglais et d un Allemand il conclut avec trois libraires parisiens Briasson Durand et David l A n le contrat d finitif qui leur apportera tous les quatre de multi
34. de V nus D fenseur acharn du syst me de Copernic doit se r tracter devant l Inquisition en 1633 Graham George Kirklington 1675 Londres 1751 Horloger et m canicien imagine et perfectionne des instruments d astronomie pour Halley et Bradley Guglielmi Dominique Bologne 1655 1710 Docteur en m decine et math maticien Membre de la plupart des acad mies d Europe Gunter Edmund Hereford 1581 Gresham 1626 Math maticien concepteur d instruments de g om trie et d astronomie Halley Edmund Hoggerston 1656 Greenwich 1742 Astronome royal de Greenwich Ami de Newton dont il soutient les recherches Pr dit le retour de la com te qui porte son nom H v lius Jean Dantzig 1611 1687 Astronome observe pendant une cinquantaine d ann es avec des instruments de sa fabrication La Hire Philippe Paris 1640 1718 Astronome et math maticien Participe aux travaux de Picard sur la mesure du degr de m ridien de France Huygens Christian La Haye 1629 1695 Physicien et astronome appel en France par Colbert Concepteur d instruments d observation D couvreTitan le plus gros satellite de Saturne en 1655 et l anneau en 1656 Nomm membre de l Acad mie des Sciences en 1666 44 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Hypathia Alexandrie vers370 41 Math maticienne fille de l astronome Th on d Alexandrie De Jaucourt Loui
35. de la distance de l astre la terre I ajoute que la doctrine des parallaxes est d une tr s grande cons quence dans l astronomie soit pour d terminer les distances des plan tes des com tes et autres ph nom nes c lestes soit pour le calcul des clipses ou pour trouver la longitude Tome II page 490 33 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Mais il ne rend pas compte des exp riences men es pour d terminer les parallaxes S il explique les m thodes il n voque ni l exp dition de Richer Cayenne ni celle de Lacaille et Lalande au Cap et Berlin Quant au passage de V nus devant le Soleil il l voque en trois lignes et renvoie le lecteur l ouvrage de Keill sur le sujet La fin de l article est consacr e la parallaxe des toiles dont d Alembert explique qu elle constituerait une preuve du mouvement de la Terre si on parvenait la d celer ce qui n est pas le cas toutes les parallaxes d cel es tant imputables l aberration d couverte par Bradley Finalement cet article confus aux d finitions embrouill es et aux r f rences historiques inexistantes montre mal la contribution du si cle la d termination des parallaxes et par voie de cons quence celle des distances dans le syst me solaire IV Forme de la Terre Autant l article PARALLAXE est d cevant autant l article FIGURE DE LA TERRE est complet et met parfa
36. de la Terre Il d bute par l affirmation suivante l industrie des astronomes de notre si cle a mis hors de doute le mouvement de la Terre D Alembert num re ensuite cinq raisons contre le mouvement de la Terre et dix raisons pour et insiste sur la diff rence de nature entre les deux types de preuves les arguments all gu s contre le mouvement de la terre sont faibles et frivoles les preuves qu on donne du mouvement de la terre sont d une esp ce bien diff rente ce qui vient de ce qu elles sont tir es des observations et non des raisonnements vagues Voici les cinq objections contre le mouvement de la Terre l que la terre est un corps pesant et peu propre au mouvement 2 que si la terre tourne autour de son axe en vingt quatre heures ce mouvement devrait renverser nos maisons 3 que les corps ne tomberaient pas pr cis ment sur les endroits au dessous d eux lorsqu on les laisse chapper 4 que ce sentiment est contraire l Ecriture 5 qu il contredit nos sens qui nous repr sentent la terre en repos Le m pris de d Alembert pour les g ocentristes est grand qui le pousse m ler dans son num ration des arguments visiblement ridicules 2 et des arguments beaucoup plus difficiles combattre comme celui de la chute des corps 3 Passons en revue maintenant les dix preuves fournies par l auteur en faveur du mouvement de la Terre Les preuves 1
37. e Japet en 1671 Rh a en 1672 T thys et Dion en 1784 Chambers Ephra m Kendal vers 1680 Islington 1740 Auteur d une encyclop die en deux volumes parue en 1728 et qui connut de nombreuses ditions Membre de la Soci t Royale de Londres Clairaut Alexis Claude Paris 1713 1765 Math maticien astronome re u l Acad mie des Sciences 18 ans Participe l exp dition de Laponie pour la mesure d un degr de m ridien en 1736 Auteur entre autres de Th orie de la Figure de la Terre 1743 Th orie de la Lune 1752 Th orie du mouvement des Com tes 1760 Entre en comp tition avec Euler et d Alembert pour la r solution du probl me des trois corps La Condamine Charles Marie de Paris 1701 1774 Math maticien g od sien naturaliste Nomm membre adjoint de l Acad mie des Sciences en 1730 Dirige avec Bouguer l exp dition du P rou en 1735 Membre de la plupart des acad mies des sciences d Europe Condorcet Marie Jean Antoine Caritat de Ribemont 1743 Bourg la Reine 1794 Philosophe math maticien et homme politique Nomm membre adjoint de l Acad mie des Sciences en 1769 Secr taire perp tuel de l Acad mie des Sciences partir de 1773 Ex cuteur testamentaire de d Alembert Copernic Nicolais Torun 1473 Frombork 1543 Etudie la m decine l astronomie la th ologie Publie en 1543 De Revolutionibus Orbium Caelestium da
38. e d une part et le rapport entre la dimension de la prunelle et la taille de l homme d autre part D Alembert s insurge Voil les garements o tombe l esprit humain quand il se livre la fureur de faire des syst mes Gardons nous des g n ralisations h tives C est le conseil que donne d Alembert dans El ments de Philosophie Nous aimons il est vrai g n raliser en philosophie nos d couvertes et jusqu nos hypoth ses cette mani re de raisonner nous pla t parce qu elle flatte notre vanit et soulage notre paresse mais la nature n est pas oblig e de se conformer nos id es T chons de bien distinguer ce qui est autour de nous et ne portons notre vue au del qu avec beaucoup de timidit Distinguons bien les ph nom nes observ s des hypoth ses mises pour en rendre compte Telle est aussi la conclusion de l article COMETE tome III page 672 678 1753 22 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Tout ce que nous avons dit de la nature des orbites que ces corps d crivent et sur leurs mouvements peut tre regard comme vrai g om triquement Il n en est pas de m me de leurs queues et de la nature des particules qui les composent Nous n avons fait qu exposer sur cela les conjectures les plus probables En cela d Alembert se r v le un fid le disciple de Newton Finalement dans l article FIGURE DE LA TERRE
39. e de Jaucourt vante longuement les m rites de l ouvrage r dig sur V nus par astronome Italien Bianchini la totalit de l article est de d Alembert Comme pour Mercure les positions relatives Terre Soleil V nus lui fournissent un argument pour l h liocentrisme Les ph nom nes de V nus d montrent la fausset du syst me de Ptolom e D Alembert voque galement l ventuel satellite de V nus observ par Cassini en 1672 et 1686 et fait part de ses doutes sur son existence A ce propos une lettre Fr d ric II de Prusse dat e du 3 11 1764 montre que d Alembert n tait pas d nu d humour Les deux satellites de Mars Phobos et De mos ne seront d couverts qu en 1877 par l astronome Hall 7Selon les articles le nom des plan tes est crit avec ou sans majuscule Dans les citations j ai respect le texte original sur ce point Vers 1790 Herschel donnera une bonne estimation de la p riode de rotation de Saturne l aide de rep res pris sur la plan te V nus n a effectivement pas de satellite 16 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Fr d ric IT ayant propos de baptiser ce satellite du nom de son astronome pr f r d Alembert lui fait cette r ponse Elle Votre Majest me fait trop d honneur de vouloir baptiser en mon nom cette nouvelle plan te je ne suis ni assez grand pour tre au ciel satellite de V nus ni a
40. e des cibles privil gi es En 1758 exasp r il renonce la codirection mais continue n anmoins fournir les articles de math matiques et d astronomie pour lesquels il s est engag 1759 est une ann e noire l Encyclop die est condamn e par le Parlement de Paris et le Conseil du Roi r voque le privil ge la distribution des volumes parus est suspendue Mais Malesherbes directeur de la Librairie et fervent d fenseur de P ouvrage obtient un nouveau privil ge pour le recueil de planches Diderot consacre alors une partie de son nergie celui ci tout en continuant dans la semi clandestinit pr parer les derniers volumes de texte Elie Fr ron 1718 1776 auteur prolixe critique litt raire et pol miste Charles Palissot de Montenoy 1730 1814 auteur de com dies satiriques Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die C est en 1772 qu il pourra enfin s crier Le grand et maudit ouvrage est fini La parution des 4225 exemplaires de la premi re dition in folio de l Encyclop die s ach ve Chaque souscripteur dispose enfin des 17 volumes de texte et 11 volumes de planches II Les articles d astronomie L Encyclop die porte aussi le nom de Dictionnaire raisonn des Sciences des Arts et des M tiers L ordre d exposition choisi par les auteurs est l ordre alphab tique compl t par un ordre encyclop dique sur lequel d Alembert s
41. echerches personnelles de d Alembert La bonne surprise vient de ETOILE Traitant d un sujet qui n est pas le domaine de pr dilection de d Alembert il se r v le bien structur et va clairement l essentiel sans les longues digressions qui rendent la lecture de certains articles si difficile 35 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Conclusion Bien s r l tude men e ici sur une vingtaine d articles d astronomie de l Encyclop die ne peut pr tendre l exhaustivit Mais quelques remarques g n rales peuvent n anmoins tre formul es D Alembert ayant pris en charge lui m me la r daction de la plupart des articles d astronomie il leur apporte sa caution scientifique J ai relev peu d erreurs et malgr quelques remarques personnelles de Formey et de Jaucourt je n ai pas not de r elles contradictions d un article l autre Le reproche de bric brac h t roclite parfois fait l Encyclop die ne peut s appliquer l ensemble des articles d astronomie Pour mener bien sa lourde t che d Alembert ne fait pas toujours oeuvre originale il puise parfois dans l encyclop die anglaise de Chambers et souvent dans les Institutions astronomiques de son ami P C Le Monnier Mais il ne s agit pas d un pillage sans vergogne les sources sont toujours mentionn es et dans bien des cas d Alembert prend la peine de r crire le
42. ents originaux contenus dans chacun des cinq articles et pr cisons leurs auteurs JUPITER tome IX p 64 65 1765 D Alembert a r dig presque tout l article Seule l tude des taches et des bandes est de Formey Dans le cours de l article d Alembert recommande la lecture du m moire d Euler sur les irr gularit s de Jupiter ayant obtenu le prix de l Acad mie des Sciences en 1748 MARS tome X p 149 150 1765 Dans la premi re moiti de l article Formey voque les recherches r centes sur la parallaxe de Mars dans le but de d terminer la parallaxe solaire La deuxi me moiti r dig e par d Alembert envisage l hypoth se jug e plausible par l auteur d une atmosph re sur Mars 15 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Enfin d Alembert tire argument de l absence de satellite pour battre en br che une id e fort r pandue chez ses contemporains les plan tes loign es du Soleil ont besoin d un satellite pour leur r fl chir la lumi re solaire pendant la nuit MERCURE tome X p 370 371 1765 Comme pour Mars Formey se charge de la partie descriptive D Alembert se r serve une petite intervention en faveur du syst me de Copernic Le syst me de Ptolom e est faux car on aper oit bien quelquefois Mercure entre la Terre et le Soleil et quelquefois au del du Soleil mais jamais on ne voit la Terre entre Mercure et le Soleil D Alemb
43. er aussi sur le syst me du monde c est dire sur ces mati res que le Tout Puissant a express ment abandonn es nos disputes Ils ne faisaient pas r flexion que les livres sacr s et les ouvrages des P res faits pour montrer au peuple comme aux philosophes ce qu il faut pratiquer et croire ne devaient point sur les questions indiff rentes parler un autre langage que le peuple On trouve les m mes arguments dans l article COPERNIC tome IV page 173 175 1754 Cette fureur de l inquisition contre le mouvement de la terre nuit m me la religion en effet que penseront les faibles et les simples des dogmes r els que la foi nous oblige de croire s il se trouve m l ces dogmes des opinions douteuses ou fausses Ne vaut il pas mieux dire que l Ecriture dans les mati res de physique doit parler comme le peuple dont il fallait bien parler le langage pour se mettre sa port e Ses attaques contre l Eglise valurent d Alembert des haines tenaces et des ennemis irr ductibles IV l thique scientifique Avant de donner quelques l ments sur la m thodologie pr n e par d Alembert commen ons par montrer ce qu il ne faut pas faire Dans l article PLANETE tome II page 703 708 1765 d Alembert explique comment Wolf d montre que les habitants de Jupiter sont de taille gigantesque en se fondant sur le rapport entre la taille de la prunelle des yeux et la quantit de lumi re re u
44. erminer quelque chose de pr cis sur leur grandeur leur figure leur loignement Elle contraste singuli rement avec la foi en la science profess e par d Alembert dans la plupart des articles IV Conclusion Ce chapitre regroupe un ensemble disparate d articles dont la caract ristique commune est d avoir t r dig s au moins en partie par un des trois collaborateurs de d Alembert pour astronomie Celui ci s est compl tement d charg de la responsabilit des articles traitant des instruments au profit du sp cialiste J B Le Roy Ces articles correspondent la pr occupation de Dictionnaire des Arts et des M tiers de l Encyclop die Ils poursuivent l objectif de permettre au lecteur de se construire ou d utiliser l instrument d crit Les articles concernant les cinq plan tes r dig s par Formey ou de Jaucourt avec ou sans le secours de d Alembert forment un corpus assez homog ne en raison notamment du plan commun choisi 10 2 i En 1824 Huggins d montrera la nature gazeuse de certaines n buleuses Par la suite d autres objets class s sous le vocable n buleuses se r v leront tre des galaxies 17 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die L article NEBULEUX est un cas part laiss aux bons soins de Formey pour une raison inconnue Terminons en remarquant que les deux articles ne portant pas du tout la signature de d Alembert
45. ert fait enfin remarquer que Mercure a t moins observ e que les autres plan tes ses passages davant le Soleil ayant n anmoins fait l objet des travaux de Picard Le Monnier et Halley SATURNE et SATELLITES DE SATURNE tome XIV p 694 696 1765 L int gralit de l article est de de Jaucourt Trois l ments particuliers retiennent l attention de Jaucourt rend compte des doutes sur la rotation axiale de Saturne A l poque le seul moyen de mettre en vidence une rotation axiale est l observation des taches sur la plan te Or aucune tache n a pu tre d cel e la surface de Saturne De Jaucourt se montre tr s prudent rien ne prouve la rotation axiale L article comporte galement quelques paragraphes tonnants d crivant les phases de Saturne Au nombre de quatre elles portent des noms vocateurs d s Huygens ronde elliptique bras anses Ce n est qu apr s le paragraphe suivant consacr l anneau que de Jaucourt nous r v le que les phases sont dues aux positions de l anneau Enfin apr s l historique de la d couverte et l analyse du mouvement des satellites de Jaucourt met une conclusion fort surprenante c est sans contredit le plus fort argument que la constitution de l univers fournit de l existence de Dieu D Alembert l aurait il reprise son compte Il est permis d en douter VENUS tome XVII p 34 35 1765 Mise part la fin dans laquell
46. ia de Chambers est tr s vite tendu La m me ann e il d pose l Acad mie des Sciences une communication sur le probl me des trois corps ainsi d bute la comp tition avec Euler et Clairaut En 1749 il publie Recherches sur la pr cession des quinoxes 1751 est l ann e de la parution du premier tome de l Encyclop die pr c d e du Discours pr liminaire qui vaut d Alembert son entr e l Acad mie Fran aise en 1754 Il en deviendra secr taire perp tuel en 1772 De 1754 1756 il publie Recherches sur diff rents points importants du syst me du Monde les deux premiers volumes paraissent en 1754 et le dernier en 1756 En 1765 paraissent les derniers tomes de l Encyclop die mais les derniers articles de d Alembert qui en a abandonn la co direction en 1759 remontent 1760 D Alembert meurt de la maladie de la pierre en 1783 2 Jean Baptiste Le Roy 1720 1800 Dans le Discours pr liminaire d Alembert annonce la description des instruments astronomiques est de M J B Le Roy qui est l un des fils du c l bre M Julien Le Roy et qui joint aux instructions qu il a re ues en ce genre d un p re estim de toute l Europe beaucoup de connaissances des math matiques et de la physique et un esprit tr s cultiv par l tude des Belles Lettres Il est difficile de trouver d autres mformations sur J B Le Roy N en 1720 et mort en 1800 il est admis en 1
47. icle d une page n est r dig que pour moiti par d Alembert La deuxi me partie est l oeuvre de Formey et constitue une nouvelle attaque contre l astrologie s appuyant sur le Cette m thode est encore utilis e La valeur donn e actuellement au rapport est 1 81 25 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die d placement des signes du zodiaque par rapport au calendrier Mais c est la premi re partie qui nous int resse ici D Alembert commence par exposer les cons quences de la pr cession des quinoxes mouvement r trograde des points qumoxiaux Il ne s attarde pas donner un historique de l observation du ph nom ne si le nom de Hipparque est cit c est uniquement pour donner un rep re temporel du temps d Hypparque les points quinoctiaux taient aux premi res toiles d aries et de libra Tout au plus fournit il trois valeurs de la p riode de r volution des points quinoxiaux 25 816 ans 25 920 ans et 24 800 ans attribu s respectivement Tycho Riccioli et Cassini Comme pour NUTATION ce qui l int resse c est l explication du ph nom ne Il rappelle que les Anciens sans autre pr cision croyaient les points quinoxiaux fixes et attribuaient leur d placement apparent un mouvement de l orbe des fixes puis il en vient au vif du sujet la pr cession des quinoxes trouve son origine dans la figure non sph rique de la Terre A cet
48. icles d astronomie sont fort peu nombreux d Alembert s tant r serv la part du lion C est le chapitre VI qui nous renseignera sur la mani re dont d Alembert s acquitte de P objectif qu il formule en ces termes dans le Discours pr liminaire Qu elle la post rit dise l ouverture de notre Dictionnaire tel tait alors l tat des sciences et des beaux arts Sa comp tence dans le domaine de l astronomie est incontestable Dans les articles de l Encyclop die il fait part de ses recherches personnelles ainsi que de celles de ses contemporains et rivaux Clairaut et Euler dressant notre intention un portrait de la science en marche ChapitreV Mais avant toute chose l Encyclop die est le monument de l esprit des Lumi res Le militantisme de la Raison se manifeste de multiples reprises dans les articles d astronomie c est ce que j ai tent de montrer dans le chapitre IV Rendre compte des articles de l Encyclop die n est pas chose ais e Mener une r elle analyse critique n cessiterait une comp tence que je nai pas et d passerait sans doute le cadre d un m moire de D E A Aussi ai je pris le parti de la description des articles Ma contribution se limite souvent en d gager la structure et en mettre en avant les lignes de force Mes quelques commentaires personnels apparaissent en g n ral en conclusion des chapitres Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie
49. ins par l incontournable Voyez les Institutions astronomiques c est parce que d Alembert y renvoie le lecteur d sireux de plus amples informations 49 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Annexe le Syst me Solaire description chiffr e Sont regroup es ici des donn es num riques contenues dans les articles JUPITER MARS MERCURE SATURNE SOLEIL TERRE VENUS ainsi que dans COSMOGRAPHIE DIAMETRE EXCENTRICITE PARALLAXE PERIODE I P riode de r volution distance plan te Soleil inclinaison de l orbite sur l cliptique Ces trois s ries de donn es sont parfaitement correctes les p riodes de r volution sont connues depuis longtemps La loi liant le demi grand axe la p riode permet d en d duire les moyennes distances au soleil relativement au demi grand axe de l orbite terrestre auquel d Alembert attribue la valeur arbitraire 100 000 P riode de 87j23h 224j17h 686j23 h 4332j12h 29 ans 174j4h Ee a a distance T cliptique Les moyennes distances sont tir es de l article PERIODE Dans JUPITER on note une coquille 5201 2000 TS au lieu de 5201 1000 Dans MERCURE et VENUS les moyennes distances ont t permut es par erreur on lit 723 1000 dans MERCURE et 387 1000 dans VENUS Il P riode de rotation axiale On a vu plus haut que la m thode utilis e pour d terminer l existence d une rotation axiale et en calculer la p riode
50. ite du mouvement de la terre de la pr cession des quinoxes de l obliquit de l cliptique et du moyen mouvement de Saturne IT Les emprunts faits par l Encyclop die Paraissant en 1746 un an avant les d buts de l Encyclop die les Institutions astronomiques sont une chance inesp r e pour Alembert en effet il s agit d un ouvrage au caract re p dagogique marqu le livre de Keill tait un recueil de le ons Le Monnier est rest fid le l esprit et a r dig des El ments d astronomie destin s aux commen ants pour reprendre ses propres termes il s agit d un ouvrage moderne les synth ses pr c dant celle de Le Monnier remontaient au XVII me si cle et s arr taient au mieux aux travaux de Newton Dans les Institutions astronomiques les derni res d couvertes aberration figure de la Terre parallaxes trouvent leur place De l dire comme le fait Lalande dans son dition augment e de l Histoire des math matiques de Montucla 1802 Le Monnier tait son ancien ami aussi dans l Encyclop die les articles d astronomie qui taient tous de d Alembert se r duisaient souvent dire voyez les institutions astronomiques il y a un pas que je me garderai bien de franchir Je mai trouv qu un cas flagrant de pillage c est l article ABERRATION dont plus de la moiti est reprise mot pour mot du chapitre correspond
51. itement en valeur toutes les tapes qui au cours du XVII me si cle ont entrain l acceptation par presque tous de l aplatissement au p le FIGURE DE LA TERRE analys au chapitre pr c dent r alise parfaitement l objectif de miroir de la science que d Alembert assigne l Encyclop die V Catalogues d toiles Si le XVII me si cle a peu contribu l exploration du domaine stellaire P Histoire g n rale des sciences souligne en revanche sa contribution l enrichissement des catalogues L article ETOILE tome VI p 60 64 1756 fait mention des 1888 toiles du catalogue de Halley des 3000 toiles de celui de Flamsteed et des 9800 toiles du ciel austral observ es par Lacaille au cours de son voyage au Cap de Bonne Esp rance Mais cet article pr sente bien d autres int r ts sur un plan tr s clair il fait un panorama pr cis et modeste de ce qu on sait l poque chaque affirmation tant tay e par une justification puisqu elles n ont pas de parallaxe sensible les toiles sont des distances consid rables malgr les apparences dues la scintillation elles n ont pas de diam tre apparent mesurable leur nombre est tr s grand voire infini contrairement ce que pensait Aristote l univers des fixes n est pas immuable de nouvelles toiles apparaissent D autres sont d clat variable elles brillent de leur propre lumi re sont autan
52. la Terre en mouvement Le mouvement de la Terre n int resse pas la foi et la fausset du syst me de Tycho est prouv e par Kepler et Newton TABLES ASTRONOMIQUES Chambers et O XV p 797 et 798 1765 Liste des tables dans l ordre chronologique de Ptol m e Le Monnier TACHES O XV p 813 et 814 1765 taches du Soleil leur observation par Galil e et Scheiner les propri t s d duites concernant le Soleil taches de la Lune l opinion la plus g n rale et la plus probable est que les taches de la lune sont des mers des lacs des marais D autres pensent qu il s agit de for ts taches des plan tes permettant d en d duire leur mouvement de rotation 2 Renvois des autres articles ALMAGESTE non sign Diderot I p 290 1751 l origine du nom le contenu du livre l Almageste a t longtemps regard comme une des plus importantes collections qui eussent t faites de toute l astronomie ancienne les diverses traductions ASTRE O I p778 1751 Article tr s court fournissant la d finition mot g n ral d signant les toiles plan tes com tes COSMOGRAPHIE O IV p 293 et 294 1754 d finition 40 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Opposition entre cosmographie et cosmologie deux parties l astronomie et la g ographie expos succinct du syst me du monde contenant des donn es
53. le citer trop rares tant les occasions d entendre parler de femmes astronomes Telle a t Marie Cunitz fille d un m decin de Sil sie laquelle fit imprimer en 1650 des tables astronomiques suivant l hypoth se de Kepler Maria Clara fille du savant Eimmart et femme de Muller tous deux habiles astronomes fut d un grand secours son p re et son mari tant dans les observations que dans les calculs Jeanne du M e fit imprimer Paris en 1680 des entretiens sur l opinion de Copernic touchant la mobilit de la terre o elle se propose d en d montrer la v rit Mademoiselle Winkelman pouse de M Godefroi Kirch partageant le go t de l astronomie avec son mari se mit l tudier et y fit d assez grands progr s pour aider M Kirch sans ses travaux Elle donna au public en 1712 un ouvrage d astronomie Ce paragraphe surprend agr ablement la lectrice du XX me si cle Mais il n est pas proprement parler tonnant au XVIII me si cle Plusieurs auteurs et non des moindres y consacr rent des ouvrages aux femmes dans ses Entretiens sur la pluralit des mondes 1686 Fontenelle s adresse une marquise et Lalande crit en 1786 une Astronomie des dames N oublions pas non plus que c est la marquise du Ch telet qui prend en charge la traduction fran aise des Principia de Newton 2 Une mise au point sur le sens du mot astronomie a astronomie math matique astronomie physique
54. lune que certains math maticiens n avaient voulu le faire croire et pour Euler Il a aussi travaill tr s utilement cette th orie quoiqu on ait aussi cherch le mettre l cart autant qu on l a pu Cla raut tant absent de l num ration on peut penser que les math maticiens en question sont ses amis En restaurant chacun dans ses droits l Encyclop die aura contribu son projet L Encyclop die faite pour transmettre la post rit l histoire des d couvertes de notre si cle doit par cette raison rendre justice tout le monde et c est ce que nous croyons avoir fait dans cet article V Conclusion Les quatre articles trait s dans ce chapitre poss dent le trait commun de citer de multiples reprises les recherches personnelles de d Alembert FIGURE DE LA TERRE et LUNE sont sans doute les articles d astronomie les plus importants de l Encyclop die du fait notamment du degr d imvestissemment de d Alembert Trois ann es et un monde les s parent Dans le premier d Alembert fait sereinement le point des connaissances rend calmement hommage Clairaut fait valoir assez modestement somme toute ses propres m rites Dans le second l heure des r glements de compte a sonn L Encyclop die devient alors pour d Alembert une tribune o il tente de se rendre justice 30 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Chapitre VI
55. mains vis vis de l astronomie La v ritable cause de cette n gligence cultiver l Astronomie est le m pris qu ils en faisaient Les Chald ens qui l enseignaient Rome donnaient dans l astrologie en fallait il davantage pour d go ter des gens de bon sens Quant aux Brachmanes qui habitent la c te de Malabar ils ont quelques connaissances de l astronomie Mais ces connaissances sont obscurcies par quantit d erreurs grossi res et en particulier par un attachement supersticieux l astrologie judiciaire ils abusent trangement le peuple par ces artifices Je termmerai par une br ve remarque d Alembert ne manque jamais une occasion de dire tout le mal qu il pense de l astrologie Pourtant l un de ses h ros Kepler s y est adonn sa vie durant Aucune mention n y est faite ni dans l article KEPLER ni dans l article ASTRONOMIE dans lequel l oeuvre de Kepler occupe un paragraphe IM l Eglise D Alembert prend un r el plaisir quand l occasion lui est fournie de se moquer d un ccl siastique C est ce qui se produit dans l article LUNE tome IX page 726 737 1765 Il est si visible que la lune tourne autour de la terre que nous ne voyons point qu aucun philosophe de l antiquit ni m me de ces derniers temps ait pens faire un syst me diff rent Il tait r serv au P D Jacques Alexandre b n dictin de soutenir le premier que ce n est point la lune
56. n quart de page D Alembert y distingue l observation du ph nom ne dont la primeur revient Bradley en 1747 et l explication th orique dont il s attribue le m rite J ai d montr en 1749 dans mes recherches sur la pr cession des quinoxes que ce ph nom ne est une suite du syst me newtonien Voyez aussi la seconde partie de mes recherches sur le syst me du monde L auteur pr cise que la nutation est un mouvement de l axe de la Terre d sa figure non totalement sph rique qu elle r sulte presque uniquement de la Lune et fournit une m thode de d termination de la masse de cette derni re Cette m thode n est pas expos e dans l article NUTATION mais en conclusion de l article LUNE Par une th orie de la pr cession des quinoxes et de la nufation j ai d couvert la masse de la lune d environ 1 75 de celle de la terre c est dire environ la moiti de ce qu avait trouv M Newton ce calcul est fond sur ce que la nutation de l axe de la terre vient presque uniquement de la force lunaire et qu au contraire la pr cession vient de la force lunaire et de la force solaire r unies d o il s ensuit qu on trouvera le rapport des deux forces en comparant la quantit observ e de la nutation avec la quantit observ e de la pr cession Or le rapport des forces tant connu on en d duit ais ment la masse de la lune I PRECESSION tome XIII p 269 270 1765 Cet art
57. nier et Desplaces J Bertrand D Alembert Paris Hachette 1889 Sur les Lumi res E Cassirer La philosophie des Lumi res Paris Fayard 1966 Sur l Encyclop die M Pinault L Encyclop die Paris Que sais je P U F 1993 F Moureau Le roman vrai de l Encyclop die Paris D couvertes Gallimard 1990 R Darnton L aventure de l Encyclop die Paris Librairie acad mique Perrin 1982 Histoire des sciences et de l astronomie P C Le Monnier Institutions astronomiques Paris Gu rin 1746 J E Montucla Histoire des math matiques Nouvelle dition achev e par Lalande Paris Blanchard 1802 R Taton Histoire G n rale des Sciences Paris P U F 1957 1964 J Gapaillard Et pourtant elle tourne Paris Seuil 1993 J Gapaillard Notes d histoire de l astronomie IREM de Nantes 1994 J P Verdet Une histoire de l astronomie Paris Seuil 1990 G Boistel A C Clairaut 1713 1765 Histoire des controverses autour d une oeuvre scientifique le probl me des trois corps Et la Th orie du mouvement des com tes 1760 M moire de D E A Centre Fran ois Vi te Nantes 1995 Oeuvres de d Alembert Dans Oeuvres compl tes Slatkine reprints Gen ve 1967 Correspondance M moire de d Alembert par lui m me Eloge de d Alember
58. nomie 1 Jean Le Rond d Alembert Paris 1717 1783 Codirecteur de l Encyclop die il prend en charge la r daction de la plupart des articles d astronomie Il signe O Le personnage tant fort connu je me contenterai de rappeler ici ce qui a trait l astronomie et l Encyclop die Fils ill gitime de Mme de Tencin et du Chevalier Destouches d Alembert est n en 1717 Il est recueilli par Mme Rousseau femme d un vitrier chez laquelle il vivra jusqu l ge de 47 ans Le Coll ge des Quatre Nations o il fait ses tudes a deux caract ristiques il est jans niste et les math matiques y tiennent une place plus importante que dans les autres coll ges D s 1739 il d pose des communications l Acad mie des Sciences qui seront rapport es par Clairaut Il entre l Acad mie des Sciences en 1741 titre d adjoint astronome En 1746 il re oit le prix de l Acad mie de Berlin sur la th orie des vents Il devient membre de l Acad mie et ami de Fr d ric II de Prusse avec lequel il correspondra jusqu sa mort Organisme royal charg du contr le de l dition Chr tien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes 1721 1794 en fut un directeur lib ral et contribua adoucir la censure Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die En 1747 il devient responsable avec Diderot de la r daction de l Encyclop die Le projet initial de traduction de la Cyclopaed
59. ns L auteur rappelle que sous des hypoth ses diff rentes ils penchent tous les deux pour un sph ro de elliptique aplati aux p les Mais ils sont en d saccord sur la valeur de l aplatissement 1 578 pour Huygens et 1 230 pour Newton D Alembert fait remarquer que chacun des partis en pr sence se pr vaut des r sultats d une exp rience pour les partisans de la Terre allong e il s agit de la mesure de la m ridienne de Collioure Dunkerque men e par Jean Dominique et Jacques Cassini Pour les tenants de la Terre aplatie il s agit de la d couverte de l allongement du pendule par Richer Cayenne en 1672 Pour trancher le d bat de nouvelles exp riences se r v lent indispensables 3 le compte rendu des exp riences Dans le paragraphe qui suit je reprends la description des exp riences donn es par l article sans y ajouter de commentaire personnel mais en la structurant en sous paragraphe dans un souci de clart a les exp ditions au P rou et en Laponie La France ne constituant pas un domaine suffisamment tendu pour la comparaison des degr s l Acad mie des Sciences d cide de deux voyages Godin Bouguer et la Condamine partent pour le P rou en 1735 Maupertuis Clairaut Camus et Le Monnier partent pour la Laponie en 1736 Ces derniers rentrent en 1737 avec dans leurs bagages un degr de Laponie plus grand que le degr de France les calculs de Maupertuis donnent un aplatissement au p le
60. ns lequel il espose son syst me h liocentrique Cunitz Marie Sil sie XVII me si cle Auteur de tables astronomiques Descartes Ren La Haye Indre et Loire 1596 Stockholm 1650 Philosophe math maticien physicien Partisan prudent du syst me de Copernic Explique les mouvements plan taires par hypoth se des tourbillons Diderot Denis Langres 1713 Paris 1784 Philosophe co directeur de l Encyclop die Eimmart Maria Clara vers 1650 Aide son p re r aliser des dessins d cipses de taches solaires Epouse et collaboratrice de M ller 43 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Euler Leonhard B le 1707 St P tersbourg 1783 Math maticien et astronome membre de toutes les acad mies europ ennes Auteur d une solution du probl me des trois corps ses travaux sur le sujet seront couronn s par l Acad mie des Sciences en 1748 et 1752 Flamsteed John Denby 1646 Greenwich 1719 Nomm en 1675 premier astronome royal il organise l observatoire de Greenwich perfectionne les instruments et les m thodes d observation Il r alise un catalogue d toiles Formey Jean Henri Samuel Berlin 1711 1797 voir chapitre I Galil e Galileo Pise 1564 Arcetri 1642 Physicien astronome d couvre la loi de la chute des corps Introduit l usage de la lunette en astronomie et d couvre les quatre principaux satellites de Jupiter les phases
61. nservera une certaine amertume Par la suite Formey devient collaborateur du Suppl ment de l Encyclop die Il meurt Berlin en 1797 Dans sa biographie de d Alembert parue en 1889 Joseph Bertrand fournit des dates qui sont pour la plupart d cal es d une ann e par rapport celles qui sont donn es par Condorcet dans son Eloge de d Alembert ou par D S B Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Ses articles sont sign s Formey 4 Louis de Jaucourt 1704 1779 Issu d une famille protestante noble et fortun e le Chevalier de Jaucourt fait des tudes de m decine Leyde puis Cambridge Il commence collaborer l Encyclop die au tome II et donne finalement 17 395 articles soit 28 du volume de texte De fait D alembert ne peut en parler dans le Discours pr liminaire mais il lui fait un loge appuy dans les avertissements des tomes II MI IV VII Ce travailleur modeste et infatigable puise une grande partie de ses sources dans sa tr s belle biblioth que personnelle Ami de Montesquieu de Voltaire de Rousseau de Jaucourt n est d aucune brouille et joue un r le mod rateur dans les p rip ties qui secouent Encyclop die Ses articles sont sign s D J IV Conclusion Les articles d astronomie pr sentent le grand avantage d avoir t r dig s pour la plupart par l un des co directeurs de l Encyclop die d Alembert Celui ci
62. nt l hypoth se d une Terre aplatie mais ne conduisent pas l aplatissement de 1 230 pr vu par Newton e bilan des exp riences Dans la derni re partie de l article d Alembert souligne la victoire incontestable de l aplatissement au p le En revanche deux probl mes subsistent quelle est la valeur de l aplatissement la Terre est elle un sph ro de elliptique Toutes les exp riences hormis le degr de France 57074 toises et le degr d Italie confirment P hypoth se elliptique et un aplatissement proche de celui pr vu par Newton L article fournit deux tableaux r capitulatifs que l on peut consulter sur la photocopie jointe 4 les th ories Apr s les exp rimentateurs voici l entr e en sc ne des th oriciens L article utilisant des lois d hydrostatique devient d une lecture beaucoup plus difficile pour un profane D Alembert reproche tout d abord Newton d avoir suppos la Terre elliptique sans le d montrer Puis avant de faire une large place ses propres travaux il rend hommage deux de ses contemporains Mac Laurin qui en 1740 a d montr que l hypoth se d une Terre fluide et homog ne conduit la figure d un sph ro de elliptique Mais surtout Clairaut auteur en 1742 d une Th orie de la figure de la Terre tir e des principes de l hydrostatique D Alembert ne tarit pas d loges pour ce dernier M Clairaut tendit cette th
63. on cit s 38 El ments biographiques 42 Annexe I Une source primordiale les Institutions astronomiques de P C Le Monnier 47 Annexe I le syst me solaire description chiffr e 50 Annexe IIT Photocopie des articles FIGURE DE LA TERRE et LUNE 52 Bibliographie 66 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Introduction L objet du pr sent m moire est l tude des articles d astronomie dans l Encyclop die de Diderot et d Alembert Aussi est il naturel de rechercher tout d abord la place que d Alembert attribue l astronomie dans l arbre encyclop dique de la connaissance emprunt au chancelier Bacon il la met la t te des sciences physico math matiques et lui consacre un paragraphe enthousiaste Joignant l observation au calcul et les clairant l un par l autre cette science d termine avec une exactitude digne d admiration les distances et les mouvements les plus compliqu s des corps c lestes Aussi peut on la regarder juste titre comme l application la plus sublime et la plus s re de la G om trie et de la M canique Discours pr liminaire Etudier une science travers le filtre de l Encyclop die c est in vitablement r pondre deux questions quels sont les auteurs des articles les articles donnent ils une image fid le du savoir de l poque Comme on le verra dans les chapitres I II les auteurs des art
64. onomie de l Encyclop die La pr sente annexe a pour but de tenter de donner les raisons et d analyser la nature des emprunts effectu s I L auteur Pierre Charles Le Monnier 1715 1799 n est pas le seul scientifique de la famille Son p re est membre de l Acad mie des Sciences et son fr re Louis Guillaume est cit dans le Discours pr liminaire de Encyclop die pour deux articles AIMANT et ELECTRICITE Pierre Charles entre l Acad mie des Sciences en 1736 et participe aussit t l exp dition en Laponie pour la mesure d un degr de m ridien en compagnie de Maupertuis Clairaut et Camus Sa carri re couronn e par son admission dans toutes les acad mies des sciences Europe est toute enti re consacr e l observation Le th oricien Alembert trouve en lui son indispensable compl ment exp rimentateur dans le discours pr liminaire des ses Recherches sur diff rents points importants du syst me de monde 1754 apr s avoir rendu hommage au travail assidu et d licat de Le Monnier pour d terminer les mouvements de la lune il exhorte tous les astronomes prendre pour r f rence les tables de la Lune des Institutions astronomiques Naturellement lors de la querelle autour du probl me des trois corps Le Monnier manifeste un soutien ind fectible et actif d Alembert et se f che donc avec son l ve Lalande qui a ptis le parti de Clairaut C est une attaq
65. oth ses vagues ou du moins de les donner pour ce qu elles valaient et que cette science devait tre uniquement soumise aux exp riences et la g om trie 23 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Dans la plupart des articles d astronomie d Alembert ne d vie pas d un pouce de la ligne m thodologique trac e par Newton comme le souligne E Cassirer 24 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Chapitre V La science en marche De 1747 1760 tout en collaborant l Encyclop die d Alembert poursuit ses propres recherches en astronomie et en publie les r sultats dans deux ouvrages majeurs Recherches sur la pr cession des quinoxes et la nutation de l axe de la terre dans le syst me newtonien qui parait en 1749 et Recherches sur diff rents points importants du syst me du monde dont les deux premiers volumes sont publi s en 1754 le troisi me paraissant en 1756 En raison de la co ncidence parfaite des dates il semble naturel de trouver dans les articles d astronomie de l Encyclop die r dig s par d Alembert des r f rences ses recherches personnelles J tudierai ici les articles NUTATION PRECESSION FIGURE DE LA TERRE et LUNE qui correspondent aux sujets trait s par d Alembert dans les deux ouvrages cit s plus haut I NUTATION tome XI p 286 1765 C est un article tr s court qui occupe u
66. ples ennuis mais aussi de forts coquets b n fices Le premier directeur pressenti l abb Gua de Malves r unit autour de lui quelques collaborateurs au nombre desquels figurent d j Diderot et d Alembert Mais en 1747 il jette l ponge En prenant la demande des libraires la responsabilit de la publication Diderot et d Alembert largissent le projet initial Nous annon ons que l ouvrage de Chambers n est point la base unique sur laquelle nous avons lev que l on a refait un grand nombre de ses articles que l on n a employ presqu aucun des autres sans addition correction ou retranchement et qu il rentre simplement dans la classe des auteurs que nous avons particuli rement consult s Discours pr liminaire De 1751 1756 un volume para t chaque ann e Aussit t les attaques s organisent sur trois fronts le premier est ouvert par les j suites qui voient dans l Encyclop die un complot contre la foi catholique La tribune en est le journal de Tr voux le deuxi me est le fait des jans nistes qui jugent l entreprise diabolique et ne veulent pas tre en reste par rapport au parti ennemi des j suites des crivains ennemis du clan des philosophes la t te desquels on trouve Fr ron directeur de L ann e litt raire et Palissot constituent le troisi me front D Alembert auteur du Discours pr liminaire et de quelques articles controvers s est un
67. repose sur la pr sence de taches la surface de la plan te Cette m thode donne de bons r sultats pour Jupiter et Mars mais un r sultat erron pour V nus les taches utilis es n tant pas situ es la surface de la plan te Quant Mercure et Saturne l absence de taches observables emp che de conclure Encyclop die 24hou24j 24h40min 9h56min 58 646 j 243 1 j 24h37 min 9h50min 10h14 min HI Diam tres Trois s ries de valeurs relatives des diam tres sont fournies la premi re en fonction du diam tre solaire est donn e dans COSMOGRAPHIE 50 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die la seconde en fonction du diam tre solaire est donn e dans DIAMETRE Elle est tir e des Institutions astronomiques de Le Monnier On note un gros cart entre les deux valeurs fournies pour MERCURE la troisi me en fonction du diam tre terrestre est donn e dans JUPITER MERCURE SATURNE VENUS Pour chacune de ces s ries j ai tent de trouver un quivalent actuel COSMOGRAPHIE 1 300DS 1 100DS 1 170DS 1 9DS 1 287DS 1 115DS 1 205DS vobs LU DIAMETRE 4257100005 ro 7sn00ons 0m C valeur actuele 0003505 ooops oos C morrer sar LS l oroar noor C valeur acwwete o3sDr ossor mior oar L article DIAMETRE souligne l impr cision des d terminations fournies IV Les valeurs absolues L article DIAMETRE donne pour
68. ronomiques de Le Monnier Il comporte un rappel bref des circonstances de la d couverte M Picard et plusieurs autres astronomes apr s lui avaient observ dans l toile polaire un mouvement apparent d environ 40 par an qu il paraissait impossible d expliquer par la parallaxe de l orbe annuel parce que ce mouvement tait dans un sens contraire celui suivant lequel il aurait d tre s il tait venu du seul mouvement de la Terre dans son orbite Ici d Alembert commet une erreur non contenue dans l ouvrage de Le Monnier les ellipses de parallaxe et d aberration sont d crites dans le m me sens mais avec un d calage de trois mois Dans la suite de l article l auteur explique que Bradley fut le premier expliquer ce mouvement par la composition de la vitesse de la Terre sur son orbite et de la vitesse de la lumi re Pour donner la justification g om trique du ph nom ne l auteur a recours aux planches et une comparaison due Maupertuis pour tirer sur un oiseau qui vole le chasseur tire en avant de P oiseau Tome II page 477 31 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die D alembert voit une confirmation de la th orie de Bradley dans le fait qu elle fournit la m me valeur du temps mis par la lumi re pour parcourir la distance Terre Soleil que celle d termin e par Roemer l aide des satellites de Jupiter savoir 8 min 7 s Comme de nombreu
69. s 1704 1779 voir chapitre I Keill John Edimbourg 1671 1721 Professeur d astronomie Oxford le premier enseigner la physique newtonienne Kepler Johannes Weil der Stadt 1571 Ratisbonne 1630 Partisan du syst me de Copernic D couvre gr ce aux observations pr cises de Tycho Brah les lois du mouvement des plan tes Kirch Gottfried Guben 1639 Berlin 1710 Astronome directeur de l observatoire de Berlin Lacaille Nicolas Louis de Rumigny 1713 Paris 1762 Astronome participe la v rification de la m ridienne de France 1739 1740 Nomm membre adjoint de l Acad mie des Sciences en 1741 Effectue un voyage au cap de Bonne Esp rance de 1750 1754 au cours duquel il mesure un degr de m ridien et labore un catalogue d toiles du ciel austral Lalande Joseph Jer me Le Fran ais de Bourg en Bresse 1732 Paris 1807 Astronome mesure pr cis ment la parallaxe de la Lune Auteur de divers travaux de m canique c leste et d un catalogue d toiles Nomm membre adjoint de l Acad mie des Sciences en 1753 Le Monnier Pierre Charles Paris 1715 H rils 1799 Astronome membre de l Acad mie des Sciences 1736 Participe l exp dition en Laponie pour la mesure du degr de m ridien en 1736 Auteur de tables et de catalogues d toiles Publie en 1746 ses Institutions astronomiques Le Roy Jean Baptiste 1720 1800 voir chapitre I Le Roy Julien Tours 1
70. s est entour d un petit nombre de collaborateurs Formey qui l gue les articles crits pour sa propre Encyclop die qui ne verra pas le jour J B Le Roy le sp cialiste reconnu des instruments et De Jaucourt le travailleur acharn La p riode de r daction des articles s tend sur un peu plus d une d cennie de 1748 date de la prise en main de l Encyclop die par Diderot et d Alembert 1760 date de remise des derniers articles de math matiques par d Alembert Tous ces facteurs expliquent la relative coh sion interne des articles d astronomie En f vrier 1770 d Alembert porte dans une lettre Voltaire ce jugement sur l Encyclop die C est un habit d arlequin o il y a quelques morceaux de bonne toffe et trop de haillons Il est permis de croire que d Alembert classait les articles d astronomie dans les morceaux de bonne toffe 10 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Chapitre Il L article ASTRONOMIE I Notre porte d entr e Tel est le r le fondamental tenu par cet article caract re essentiellement historique Son contenu propre ne pr sente qu un int r t mod r En revanche ses renvois permettent l acc s des articles essentiels comme TERRE LUNE Dans ces renvois l important article FIGURE DE LA TERRE brille par son absence Il appara tra comme renvoi de l article TERRE Et pourtant d Alembert en
71. s paragraphes emprunt s Les articles d astronomie de l Encyclop die contribuent au succ s diff r de la loi de gravitation universelle selon l expression emprunt e Histoire G n rale des Sciences de Ren Taton La plupart constituent des hymnes la gloire de Newton L hypoth se des tourbillons de Descartes est voqu e mais comme un pisode historique r volu La m canique newtonienne tant parfaitement assise d Alembert peut m me se permettre quelques r serves sur la qualit de certains travaux du ma tre Bien que vivant au coeur de la m l e d Alembert sait d gager les contributions essentielles de son si cle aux progr s de l astronomie Tout en faisant la part belle son oeuvre propre il sait la plupart du temps rendre compte des apports de ses rivaux nous offrant un panorama assez complet de l tat de la science au milieu du XVII me si cle Mais ce qui fait l originalit des articles d astronomie pour le lecteur du XX me si cle c est surtout la fa on dont d Alembert s en sert comme d une tribune pour d fendre son id al de foi en la raison contre les g ocentristes attard s l astrologie obscurantiste les errements de l esprit de syst me les fureurs de l Inquisition Dans tous ces combats il se r v le un parfait philosophe des Lumi res Malheureusement la fin justifie parfois les moyens Le sens de la pol mique l emporte alors sur l
72. sance approfondie des textes fondateurs De plus par les renvois il nous ouvre la porte sur les articles importants que nous tudierons par la suite Enfin d s ce premier article quelques coups de griffes sont lanc s contre l astrologie Comme il J rome Cardan tait fort ent t de l astrologie il voulut remettre cette pr tendue science l honneur contre l inquisition les opinions de Galil e lui attir rent les censures de l inqguisition de Rome mais ces censures n ont pas emp ch qu on ne l ait regard comme un des plus grands g nies qui ait paru depuis longtemps Dans les renvois ces coups de griffes prendront la forme d attaques en r gle comme nous le constaterons dans les chapitres suivants 13 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Chapitre III Les articles r dig s par les auteurs mineurs I Les instruments Les articles consacr s aux instruments d observation font partie des renvois de l article ASTRONOMIE et leur auteur J B Le Roy est mentionn dans le Discours pr liminaire voil deux l ments qui prouvent que ces articles faisaient partie du projet initial Rien d tonnant cel pour deux raisons au moins la premi re tient au but assign l Encyclop die Dictionnaire raisonn des Sciences mais aussi des Arts et des M tiers La seconde tient l importance de l astronomie d observation a
73. ssez bien portant pour l tre sur la terre IHI NEBULEUX tome XI p 67 68 1765 Cet article a un statut un peu particulier puisque en dehors des articles consacr s aux instruments c est sans doute le seul auquel d Alembert n a pas du tout contribu Le paragraphe de conclusion dont je parlerai la fin peut m me laisser supposer qu il ne l a pas relu Il est vrai que le monde stellaire n est pas son domaine de pr dilection mais il a n anmoins sign l article ETOILE Au d but de l article tir de Chambers n buleux qualifie quelques toiles fixes d une lumi re p le et obscure difficiles distinguer la vue simple L auteur signale qu avec un m diocre t lescope on en d couvre par centaines dans la n buleuse du Cancer celle d Orion ou celle des Pl iades La suite r dig e par Formey fait cho une nouvelle conjecture de Maupertuis certaines n buleuses observ es au t lescope ne semblant pas se r soudre en toiles ce dernier pense que Il peut y avoir dans les cieux des masses de mati re soit lumineuses soit r fl chissant la lumi re dont les formes sont des sph ro des de toute esp ce Formey fait remarquer que Maupertuis ne donne aucune pr cision sur l loignement de ces n buleuses La conclusion de Formey est tr s pessimiste Toute l industrie des hommes ne viendra pas bout de rapprocher les toiles fixes au point de d t
74. t de Soleils et peuvent tre le centre d un syst me plan taire elles ne sont vraisemblablement pas situ es sur une m me sph re Pour terminer d Alembert cite sa source une fois de plus il a puis dans les Institutions astronomiques de Le Monnier VI Conclusion Le lecteur du XX me si cle qui sait ce que l astronomie doit au XVII me si cle et qui se met en qu te dans l Encyclop die d une synth se sur l tat des connaissances est d u par COMETE et PARALLAXE pour deux raisons compl tement diff rentes La premi re parallaxe stellaire sera d couverte par Bessel en 1838 34 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die PARALLAXE est un article m diocre les d finitions fournies ne sont pas claires les exp riences men es autour des parallaxes solaire et lunaire ne sont pas retrac es aucun r sultat sur les distances dans le syst me solaire n est donn Du fait de l ordre alphab tique COMETE para t six ans trop t t six ans avant le tapage occasionn par le retour de la com te de Halley C est un article qui rend honn tement compte de l tat des connaissances apr s Newton mais avant Clairaut Il n est pas tonnant de constater que les articles qui jouent le mieux leur r le de reflet du d veloppement de l astronomie au milieu du XVIII me si cle sont FIGURE DE LA TERRE et LUNE c est dire les deux articles qui doivent le plus aux r
75. t des philosophes que l on vient de nommer aient eu des id es si absurdes Il voque ensuite Aristote avec lequel la sph ricit triomphe confirm e bien des si cles plus tard par les grands voyageurs qui entreprennent le tour de la Terre D Alembert fait remarquer qu elle permet la d termination de la circonf rence terrestre l aide de la mesure d un degr de m ridien Il fournit plusieurs valeurs d Aristote Riccioli Enfin il conclut sur le XVIII me si cle qui bat en br che l hypoth se si solidement tablie La non sph ricit de la Terre doit tre regard e comme une d couverte qui appartient absolument et uniquement la philosophie moderne 2 les hypoth ses en pr sence Une photocopie de l article est fournie en annexe 26 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die D Alembert commence par d crire l tat des lieux dans son pays en France de nombreux membres de l Acad mie des Sciences se rangent l avis de Jacques Cassini exprim dans le livre de la grandeur et de la figure de la Terre paru en 1718 la Terre est allong e aux p les certains nationalistes irr ductibles allant jusqu penser qu il y allait de l honneur de la nation ne pas laisser donner la Terre une figure trang re une figure imagin e par un Anglais et un Hollandais L Anglais et le Hollandais dont il est question sont bien s r Newton et Huyge
76. t n gation du libre arbitre Le troisi me traverse toute l oeuvre de d Alembert Il s y r v le le fid le disciple de Voltaire et lutte comme son ma tre pour que soit d finitivement tranch le lien unisssant th ologie et physique pour reprendre une expression emprunt e E Cassirer Dans le dernier combat d Alembert se montre un fervent d fenseur de la philosophie newtonienne Il pr ne la mise en place d une v ritable thique scientifique conforme la pens e de Newton distinguer les faits exp rimentaux les seuls sur lesquels on puisse s appuyer des hypoth ses et conjectures refuser l esprit de syst me Analysons maintenant sous quelle forme et avec quels arguments d Alembert livre ces quatre combats I l h liocentrisme On a vu au chapitre pr c dent que d Alembert en a d j donn des preuves dans VENUS et MERCURE Il r cidive dans PLANETE tome XII page 703 708 1765 lPage 40 12 La philosophie des Lumi res page 78 19 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Il n est pas moins certain qu elle V nus ne tourne pas autour de la Terre mais autour du Soleil parce qu on l observe toujours dans le m me quart de cercle avec le Soleil et qu elle ne s en loigne jamais beaucoup au del de 45 Mais c est l article TERRE tome XVI page 166 169 1765 qui contient la d monstration du mouvement
77. t par Condorcet El ments de philosophie Discours pr liminaire de l Encyclop die Discours pr liminaires de Recherches sur la pr cession des quinoxes et la nutation de l axe de la terre dans le syst me newtonien et de Recherches sur diff rents points importants du syst me du monde 53
78. te Les r f rences bibliographiques font surtout tat des travaux de Halley et de deux ouvrages reprenant la th orie de Newton sur les com tes ceux de Le Monnier et Maupertuis En six lignes l auteur voque n anmoins une m thode nouvelle et diff rente de celle de M Newton pour d terminer le mouvement des com tes C est celle d Euler parue en 1744 II Dimension du syst me solaire Les distances relatives des plan tes au Soleil sont connues depuis longtemps voir en annexe Le passage aux distances absolues s effectue au XVII me et XVII me si cle gr ce la d termination des parallaxes du Soleil et de la Lune L ouvrage de Ren Taton fait r f rence trois d terminations fondamentales celle de la parallaxe solaire partir de celle de Mars due Richer Picard et Cassini Cayenne et Paris exp dition de 1671 celle de la parallaxe de la Lune par Lacaille et Lalande au Cap et Berlin 1750 1754 celle de la parallaxe du Soleil l occasion des passages de V nus devant le disque solaire en 1761 et 1769 L Histoire g n rale des Sciences souligne que avant cette d termination celle de 1671 toutes les hypoth ses sur les dimensions dans le syst me solaire taient de pure fantaisie La lecture de l article PARALLAXE tome XI p 902 905 1765 se r v le fort d cevante D Alembert y explique bien que le sinus de la parallaxe est en raison inverse
79. te occasion il commet un petit crime de l se majest Mais quelque ing nieuse que soit la th orie de M Newton ce sujet elle laissait encore beaucoup d sirer et pour dire le vrai elle tait tr s fautive et tr s imparfaite Finalement il revendique la primeur de la r solution du probl me C est ce que j ai fait voir en d tail dans l ouvrage que j ai publi en 1749 et qui a pour titre recherches sur la pr cession des quinoxes et sur la nutation de l axe de la terre dans le syst me newtonien dans cet ouvrage j ai r solu le premier exactement cet important probl me de physique HI FIGURE DE LA TERRE tome VI p 749 761 1756 Ainsi que je l ai signal au chapitre II d Alembert mentionne cet article dans sa correspondance avec Voltaire en invitant ce dernier le lire Il s agit d un article touffu d un haut niveau scientifique destin ceux qui s int ressent vraiment au progr s des sciences D Alembert prend la peine de le dater mai 1756 fait suffisamment rare pour tre signal Essayons d en d gager les aspects essentiels l l historique occupe une place assez limit e L auteur passe rapidement en revue les opinions extravagantes que les anciens ont eues sur la figure de la Terre colonne cylindre disque Le philosophe de la Raison p n tr d un profond respect pour ses pr d cesseurs Grecs en vient m me douter que la plupar
80. tronomie 10 a astronomie math matiques astronomie physique b astronomie ancienne astronomie nouvelle II Une pr occupation constante citer les sources 11 IV Conclusion 11 Chapitre III Les articles r dig s par les auteurs mineurs 14 I Les instruments 14 II Les plan tes 15 HI NEBULEUX 17 IV Conclusion 17 Chapitre IV Les articles militants de d Alembert 19 I L h locentrisme 19 IH L astrologie 21 M L Eglise 21 IV L thique scientifique 22 V Conclusion 23 Chapitre V La science en marche 24 I NUTATION 24 II PRECESSION 24 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die HI FIGURE DE LA TERRE 25 l l historique 25 2 les hypoth ses en pr sence 25 3 le compte rendu des exp riences 26 a les exp ditions au P rou et en Laponie b les controverses sur le degr de France c le degr d Italie d l allongement du pendule e bilan des exp riences 4 les th ories 27 IV LUNE 28 1 la partie descriptive 28 2 le probl me des trois corps 28 V Conclusion 29 Chapitre VI L tat des connaissances 31 I Des directions apparentes aux directions moyennes 31 I Mouvements dans le syst me solaire 32 1 mouvement des plan tes 32 2 mouvement de la Lune 32 3 mouvement des com tes 32 IHI Dimension du syst me solaire 32 IV Forme de la Terre 34 V Catalogues d toiles 34 VI Conclusion 34 Conclusion 36 Index des articles cit s 37 R sum des articles n
81. u XVII me si cle C est Ren Taton qui dit dans son Histoire g n rale des sciences la mesure de la position des astres du syst me solaire et des toiles brillantes fut la grande pr occupation des astronomes du XVIII me si cle Dans ses articles J B Le Roy accorde de l importance aux deux aspects correspondants donner au lecteur la possibilit de construire ou d utiliser l instrument montrer la constribution de l instrument aux d couvertes r centes L article SECTEUR ASTRONOMIQUE tome XIV p 877 881 1765 est exemplaire de cette double pr occupation Apr s avoir cit l inventeur de l instrument G Graham de la Soci t Royale de Londres J B Le Roy en entreprend la description d taill e en donne le mode d emploi et pr cise comment rectifier l appareil Si le lecteur le souhaite il peut s appuyer sur les planches correspondantes J B Le Roy conclut en associant l instrument deux r sultats majeurs obtenus dans les ann es qui ont pr c d C est avec un secteur que M Bradley a fait sa d couverte de l aberration des toiles fixes et c est aussi avec un secteur que M M les Acad miciens du Nord ont d termin l amplitude de l arc de m ridien qui devait tablir la grandeur du degr sous le cercle polaire L expression M M le Acad miciens du Nord d signant bien s r Clairaut Maupertuis Le Monnier et Camus charg s de l exp dition
82. ue de paralysie survenue en 1791 qui mettra un terme aux observations de Le Monnier I l oeuvre La gen se des Institutions astronomiques pr sente un certain parall lisme avec celle de l Encyclop die Dans les deux cas le projet initial est la traduction d un ouvrage anglais et dans les deux cas le projet initial est rapidement tendu Dans ses carnets on trouve trace de douze observations d Uranus dont il ne per oit pas le caract re de plan te Cette d couverte est porter au cr dit de Herschel en 1781 47 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Le livre de Le Monnier est la traduction de l Introduction la vraie astronomie de John Keill publi e en 1718 par ce professeur d astronomie Oxford qui fut le premier y enseigner la philosophie newtonienne Une citation de l articlk ASTRONOMIE de l Encyclop die claire parfaitement sur le contenu des 660 pages des Institutions astronomiques Le dernier de ces trait s a t donn en fran ais par M Le Monnier en 1746 avec plusieurs augmentations tr s consid rables relatives aux nouvelles d couvertes qui ont t faites dans l Astronomie il a enrichi cet ouvrage de nouvelles tables du soleil et de la lune et des satellites qui seront d une grande utilit pour les astronomes Enfin il a mis la t te un essai en forme de pr face sur l histoire de l Astronomie moderne o il tra
83. uygens ses caract ristiques inclinaison sur l cliptique diam tre usage en est inconnu il est probable qu on l ignorera longtemps encore d Alembert donne une conjecture de Maupertuis sur sa formation existence de deux centres de gravit ECLIPTIQUE O V p 299 et 300 1755 Dans le syst me de Copernic qui est aujourd hui presque g n ralement re u le soleil est immobile au centre du monde ainsi c est proprement la terre qui d crit l cliptique Zodiaque p les noeuds points quinoxiaux liens avec les clipses r trogradation des points qumoxiaux obliquit a t une grande question parmi les astronomes modernes de savoir si l obliquit de l cliptique est fixe ou changeante D Alembert dresse un inventaire des valeurs depuis Pyth as 324 avant J C jusqu La Hire 1702 Les diff rences ont conduit la plupart des astronomes consid rer cette obliquit comme d croissante Mais il convient d tre prudent en raison de la mauvaise qualit des gnomons et de la non prise en compte de la r fraction hutation observ e par Bradley l chiptique n est pas parfaitement plane du fait de l action de la Lune d Alembert cite son ouvrage Recherches sur le Syst me du Monde EPICYCLE O V p 785 et 786 1755 C est une mani re ing nieuse de Ptol m e pour sauver les ph nom nes des plan tes
84. valeur du diam tre terrestre 6540000 toises soit 12746460 m la toise valant environ 1 949 m Dans PARALLAXE Alembert donne avec prudence la valeur que Cassini affecte la distance Terre Soleil partir de sa mesure de la parallaxe solaire Pour une parallaxe de 10 TS 22000 RT soit environ 140000000000 m Il rappelle que d autres astronomes sont trouv une parallaxe solaire gale 12 ou 15 La valeur propos e dans PARALLAXE ne correspond pas celle qui est attribu e Cassini dans l article SOLEIL soit 14182DT soit environ 180000000000 m 51 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Annexe Ill Photocopie des articles FIGURE DE LA TERRE et LUNE ARTICLES NON REPRODUITS ICI Voir les ditions lectroniques de l Encyclop die FIGURE DE LA TERRE tome VI p 749 761 est dat de mai 1756 LUNE tome IX p 726 737 est dat du 15 novembre 1759 Un compte rendu de chacun de ces articles est propos au chapitre V du m moire Les photocopies sont faites partir d une impression en fac simil de la premi re dition parue chez Friedrich Fromman Verlag Stuttgart en 1967 52 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Bibliographie Biographies C C Gillispie Dictionnary of Scientific Biography New York 1970 1980 Michaud Biographie universelle ancienne et moderne Paris 1856 Ed Thois
85. vaste trait d astronomie faisant le point sur les connaissances de l poque Rheita Antoine Marie Boh me fin du XVI me Ravenne 1660 Astronome observateur inventeur du t lescope Richer Claude Auxerre 1680 Provins 1756 math maticien auteur de travaux sur le cadran solaire R mer Olaus Copenhague 1644 1710 astronome venu en France la demande de Picard membre de l Acad mie des Sciences D couvre en 1676 la finitude de la vitesse de la lumi re en tudiant les satellites de Jupiter Scheiner Christoph Wald 1575 Neisse 1650 Astronome j suite adversaire de Galil e a observ les taches solaires Simpson Thomas Market Bosworth 1710 1761 Math maticien auteur de travaux sur la figure de la Terre la th orie de la Lune et la pr cession des quinoxes post rieurs ceux de Euler Clairaut et d Alembert Winkelman Marie Marguerite Panitzch 1670 Berlin 1720 Epouse et collaboratrice de Gottfried Kirch Wolf Christian Breslau 1679 Halle 1754 Math maticien et philosophe allemand disciple de Leibniz Nomm associ tranger de l Acad mie des Sciences en 1733 46 Colette Le Lay 1997 Les articles d astronomie dans l Encyclop die Annexe Une source primordiale les Institutions astronomiques de P C Le Monnier Les Institutions astronomiques de P C Le Monnier sont incontestablement l ouvrage le plus fr quemment cit dans les articles d astr
86. x articles celui ci se conclut par les r f rences de deux d monstrations du ph nom ne l une est due Cla raut 1737 et l autre Simpson 1745 Il Mouvements dans le syst me solaire 1 mouvements des plan tes Ils ont d j t voqu s l occasion de l analyse des articles PLANETE JUPITER MARS MERCURE SATURNE et VENUS et font l objet de deux paragraphes dans l annexe consacr e la description chiffr e Voici un bref rappel du contenu de ces articles concernant le mouvement des plan tes Le mouvement de r volution autour du Soleil est bien connu Les p riodes de r volution et les inclinaisons sur l cliptique fournies dans l Encyclop die et tir es des Institutions astronomiques de Le Monnier sont parfaitement exactes En revanche des incertitudes subsistent sur les mouvements de rotation autour de laxe C est l observation des taches de V nus Mars et Jupiter qui a permis de d terminer la p riode du mouvement de rotation de ces plan tes autour de leur axe Celle de Jupiter 9 h 56 min et celle de Mars 24 h 40 min sont exactes Celle de V nus est valu e 24 h or la valeur actuellement admise est d environ 243 jours les taches observ es ne se situaient pas sur le sol de V nus mais dans sa haute atmosph re Quant Mercure et Saturne les observations sont rendues difficiles par la proximit du Soleil de l une et la grande distance de l autre aucune tache n a pu y

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