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Introduction à la soutenance de la Xe promotion de

1. Dans le petit univers bien organis qu est la famille Lisbon le passage de l enfance l adolescence ne peut s op rer Les filles Lisbon ne parviennent pas se frayer une voie qui les conduiraient vers la f minit autrement qu en s acheminant vers la mort comme seule s paration possible d avec la m re L histoire de Lux c est l impasse d une fille qui meurt de ne pas avoir t sauv e de la folie maternelle par un p re qui fait le choix de n imposer aucune loi et laisse ses filles en p ture sa femme 19 Les amoureuses voyage au bout de la f minit Seuil 204 Quelques commentaires puis s parmi d autres dans le livre de Clotilde Leguil2 me permettront d apporter un autre clairage la situation Avant de se suicider Lux a cherch une issue son double drame celui de la perte de sa virginit avec un gar on qui ne l aimait pas celui de la r ponse asphyxiante de sa m re qui d cide de la s questrer Elle a cherch une issue sans pouvoir se formuler symboliquement ce qu elle d sirait La premi re fois a t une perte et maintenant elle ne sait plus comment retrouver ce qu elle a perdu ni comment tre sans ce qu elle ne retrouvera plus Ne sachant qui elle est elle cherche prouver son tre travers des actes qu elle ne comprend pas elle m me Elle donne voir son questionnement en devenant celle qui peut se donner tout le monde car elle n a plus rien perdre
2. Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir l anniversaire Apr s l chapp e belle o en suis je O suis je Le fameux fumeux r cit du r cit Mais tout d abord pourquoi ai je port d port apport en instance clinique cette histoire qui vrai dire ne m int resse pas plus que a Non seulement c tait de mauvais c ur mais c tait sans c ur Or dans le cas pr sent je ne consid re pas l absence de c ur de mon r cit comme une faute Peter HANDKE Essai sur la fatigue Eh bien parce que je ne m y retrouve pas moi dans cette situation Et pourtant j y suis all e En d shabill de soi e Ainsi construite comme le b ti en couture la douce nigme en germe que voil ma foi Soi moi moi moi je Et ma foi en quoi Les beaux habits les beaux atours c est pour cacher quoi C est pour plaire qui Me vient alors spontan ment cette id e aussi sotte que grenue comme dirait Jacques Pr vert ma premi re hypoth se l habit ne fait pas le moi A moins que ce ne soit le contraire Tout ce qu on dit on pourrait dire le contraire 1 2 D s lors ma question s impose plus qu elle ne se pose et sera d sormais celle ci L habit fait le moi ou l habit ne fait pas le moi A chaque figure ses pi ges mais chacune sa promesse de v rit 153 Quel est le r le du v tement That is the question Fran ois WEYERGANS Le pitre 8 CORPS A CORPS DU
3. Bien que s questr e par sa m re elle parvient faire savoir tous les hommes qui approchent de la maison qu elle dit oui tout le monde Et c est la nuit sur le toit de la maison familiale qu elle couche avec n importe qui Lux veut que tout le monde sache que Trip n est rien pour elle La r ponse qu elle formule travers ses aventures sexuelles ne la lib re pas cependant de l enfer de son questionnement Elle sait qu elle ne pourra plus tre tout ce que sa m re veut qu elle soit puisqu elle a fait l exp rience de son propre d sir d autre chose Et Mrs Lisbon ne sera d aucun secours Lux dans son questionnement sur sa f minit Dor navant les s urs Lisbon sont s questr es pour que plus jamais aucun homme ne puisse les salir ni leur faire de mal Ma s j touffe ici lui dira Lux En vain Sa m re n entend plus rien Ici vous tes en s curit Mrs Lisbon r pond toujours toutes ses filles m me quand elle ne parle qu l une d entre elles Ce ne sont pas seulement Les r gles qui sont les m mes pour les cadettes que pour les a n es ce sont aussi ses paroles ses regards qui n ont jamais t diff renci s Parler l une c est parler toutes Aucune de ses filles n existent pour elle comme sujet comme une seule diff rente des autres Elles ne sont pas s parables parce qu elle ne les con oit pas comme s par es d elle m me Ici vous tes en s curit parce
4. Mais peut on finir par se d p trer de l embarras de tenir le loup par les oreilles puisque cette expression peut aussi signifier qu une difficult est surmont e Et surtout comment peut on comprendre qu une exp rience fonction normative comme la castration symbolique n arrive pas s inscrire comme telle dans l inconscient Quoi la pulsion de vie ne voudrait pas se laisser entamer Ne pourrait pas tre r duite Si pourtant puisque maladie d pression folie perversion suicide viennent d montrer qu elle peut tre suffisamment emp ch e d atteindre son but Certes mais emp ch e sans son consentement sans sa propre complicit C est peut tre l qu est la raison de ce refus d inscription de la castration Seul le moi peut y souscrire L instinct vital n a et ne peut avoir qu une seule mission une seule fonction entretenir la vie jusqu ce que le corps ne puisse plus la soutenir Il ne peut donc collaborer sa propre obstruction La socialisation n est pas son affaire c est celle du moi La bougie ne souffle pas elle m me sa flamme D o la n cessit de r it rer r guli rement cette mise au point de restaurer le dialogue entre moi et inconscient Ainsi chaque jour l tre humain se r veille en s criant Quel app tit ce matin C est aujourd hui que je conquiers le monde Et sa conscience de lui r pondre en cho Oui mais coute c est pas si simple et patati et patata
5. tre entendu sur son envers il est permis de tuer de se tuer Il est permis de tuer quoi qui Il est permis de se tuer Se taire n est possible qu un certain temps si on ne veut pas tomber dans l oubli et mourir psychiquement Le cri est une naissance la vie en permettant la respiration Un humain cela na t deux fois une premi re fois biologiquement comme tout animal et une seconde comme humain symboliquement 127 Cette parole faite avec des mots li s la loi vient m extirper de l horreur de l inhumain de la non pens e en me surprenant en me d stabilisant Ces phrases viennent me reconnecter un groupe de supervision auquel j appartiens cette fois ci comme participante avec d autres coll gues psychologues Ce groupe fait r f rence la psychanalyse et me permet d laborer ma pratique de psychologue clinicienne Le fait de penser ce groupe me permet d introduire du tiers de l ext riorit La parole na t du manque encore faut il nouer une relation avec un Autre manquant lui m me C est cette fonction qu assure ce groupe ce moment l Il est interdit de tuer fait r f rence un des interdits fondamentaux La loi d limite un champ entre les deux bornes l interdit de l inceste et l interdit du meurtre C est ce qui se joue constamment S il y a de l agressivit a doit tre born S il y a une affectivit d bordante elle doit tre born e pour qu elle ne soit ni r gressive ni des
6. 17 Comment finalement r guler harmonieusement les effets du Manque structurel et de la D pendance inscrite pour que les frustrations qu ils produisent in vitablement ne soient pas reproch es autrui Ou encore que celui ci ne soit pas press voire somm de les compenser bon gr mal gr puisque le c t contraignant de cette strat gie non cologique la condamne en effet bien souvent l chec Alors nous pouvons effectivement nous poser l gitimement la question de savoir si le souci du mieux tre d autrui rel ve d une perversion qui donnerait lieu une jouissance malsaine Ou en d autres termes est ce que le fait de vouloir s investir dans la relation d aide est le signe d une anormalit particuli re le r sultat d une alt ration quelconque dans l histoire d un sujet Pour y r pondre valablement il conviendra de pr ciser tout d abord la signification retenue pour les termes perversion et jouissance puis de les commenter Ensuite nous largirons nos r flexions au contexte plus g n ral de la gestion du Manque chez les assujettis la condition humaine que nous sommes pour mieux pr ciser les contours d une compulsion jouissive palliatrice Pour finir nous refermerons l ensemble sur de nouvelles pistes de concepts qui s cartent des sentiers battus de la psychanalyse Car lorsqu il est question de s orienter plus ais ment ici bas celle ci n est pas par destination l outil le plus
7. Et il poursuit A noter en passant que s il fallait s interroger sur le parall le masculin de cette hantise ce n est pas la crainte sym trique pour l homme de ressembler son p re qu il faudrait voquer mais bien celle autrement inqui tante de correspondre de plus en plus l image de la m re Le m me et la m re ont sans doute parti li 15 Nous y revoil e Le ravissement de Lol V Stein Pour ce qu il en est de la ressemblance entre la m re et la fille une fa on extr me d illustrer ces propos pourrait se trouver dans le roman de Marguerite Duras Le ravissement de Lol V Stein Dans ce roman Lol est encore pour sa m re une enfant son instrument sa chose L approche qu en fait Jacqueline Assabguil est en partie la suivante L insensibilit de Lol son anesth sie d affects son ravissement situent l tendue du d sastre tendue vide sans dehors ni dedans sans nuit ni jour hors espace hors temps Ne rien savoir sur Lol tait la conna tre d j 1 gt A la m re de Lol il n est consacr que quelques lignes qui suffisent cependant nous faire comprendre son r le d terminant dans l histoire de sa fille Elle appara t brutalement la fin du bal pour insulter le fianc de Lol qui s appr te partir avec une autre femme Son tapage la rend sourde au cri que va pousser sa fille avant de s vanouir De plus cette intervention intempestive loigne la principale int ress e de
8. LAO TSEU Tao t king Gallimard Folio 2010 LAPLANCHE J et PONTALIS J B Vocabulaire de la psychanalyse Presses Universitaires de France 1973 LECLAIRES On tue un enfant suivi d un texte de Nata Minor Points Seuil 1981 MAULPOKX J M Une histoire de bleu suivi de L instinct de ciel Po sie Gallimard 2007 MICHAUX H Plume pr c d de Lointain int rieur Gallimard 1986 MILLET O Dictionnaire des citations Le livre de poche 1992 156 OLMI V Le premier amour Grasset le livre de poche 2011 RIBEIRO C L enfance L Archipel 1999 ROUZEL J La supervision d quipes en travail social Dunod 2007 SANNER E Petit carnet de silence Dumerchez Collection Double Hache 1996 SCHELER L R manences Les Editeurs Fran ais R unis 1973 WEYERGANS F Le pitre Gallimard 2005 Articles Collectif Dossier La supervision Lien social n 877 mars 2008 CHARTIER J P La supervision psychanalytique le quatri me m tier impossible Le journal des psychologues n 270 septembre 2009 LOUBAT J R Quand la supervision prend sens Lien social n 556 d cembre 2000 MARTINEZ I G La psychanalyse peut elle aider les travailleurs sociaux Lien social n 596 novembre 2001 o Blog Couture et compagnie http coutureetcie canablog com Dossiers personnels Cinquante et deux po mes Ecrits sur le R el Long courrier Lettres Fanny Mot mots Lettres Anna Parcours sabbatique Soir es arros es entre am
9. a est chaque fois en jeu lorsque l on est travers par un l ment qui le rencontre et se confronte donc la triade Pour prendre une image il y a en chant une grande tranget lorsqu une voix plus grave passe au dessus de la voix soprane Bien que je ne sois pas assez m lomane pour en juger il m a t expliqu que Haendel tait le grand sp cialiste de cet effet De m me dans la psychose le trouble vient de ce que le a passe au dessus du moi La triade devient alors bancale avec des dissonances troublantes pour les malades et envoyant des chos galement troublants aux soignants et l entourage du malade Tout ceci pour dire que le travailleur social tel que d fini pr c demment est touch par ce qui lui arrive c est dire par ce qui le touche au sens litt ral ce qui vient en contact avec son corps psychique Et cela arrive en provenance de chaque personne malade ou autre dont il prend soin qu il accompagne qu il soutient qu il coute selon ce qu est son m tier La question est donc de savoir ce qu il peut faire avec ce que ces r sonnances d clenchent Au pr alable une autre question est utile ce niveau de la r flexion Pourquoi devient on travailleur social Travailleur social pourquoi Le d sir de travailler dans le social peut s ancrer dans quelque chose du d sir de la r paration Il s agit de d sirer r parer quelque chose de l Humain qui para
10. d aller voir un psy et qu elle ait fait la d marche seule pour me rencontrer est une sacr e chance Ce qui a fait nigme pour moi dans cette situation ce sont les changements radicaux dans les attitudes et le discours de Myl ne entre le premier entretien et ceux qui ont suivis Lors du premier entretien Myl ne est tr s prolixe elle voque ses difficult s de comportement les relations conflictuelles avec sa m re une grande attente vis vis de son p re les commentaires de ses amis sur ses comportements ses inqui tudes Elle parle aussi de la souffrance qu elle prouve suite un abus sexuel dont elle a t victime dans un cadre extra familial Et elle pleure beaucoup Puis elle prend rendez vous tout 223 au long de l ann e elle vient de temps en temps quand elle en a envie Mais la jeune file que je rencontre est toute autre froide silencieuse toute probl matique que j essaie d aborder tant tax e d un j men fous direct et ne laissant place aucun commentaire Comme un point d arr t Elle vient et se tait Je me d lite et m enfonce R cit d un r cit Premi re manche Mise l preuve Apr s une description du dispositif de la permanence d coute le r cit de nos rencontres avec Myl ne porte sur mon incompr hension de son revirement radical d attitude Je ne comprends pas qu elle vienne pour se taire J voque un sentiment de ratage de g chis l impression de
11. deux dans Il existe un temps hors temps une vie la fois ant rieure et post rieure notre vie L Ombre nous prot ge de ce temps l plus exactement celui des anc tres abyssal Des affects v cus par ceux qui nous ont pr c d s soit de pr s nos g niteurs soit de loin nos anc tres affects souvent douloureux mais pas toujours sont rest s dans le non dit chapp s la repr sentation ils n en subsistent pas moins sous forme d affects inconscients qui mobilisent tel ou tel lieu sensoriel produisent tel sympt me ou tel comportement Comment ces affects l se transmettent t ils De la m re enfant D abord lors de la gestation puis pendant et apr s la naissance Cette transmission traverse les lign es Ce qui suppose du c t de la m re une r activation de frayages relatifs sa propre vie intra ut rine ou n o natale Ces frayages sensoriels coupl s ceux de l enfant qu elle porte qu elle allaite duque coupl s selon d autres modes galement entre p re et enfant font trace du fait m me de leur diff rence Par la suite notamment dans le transfert o ces couplages originaires se rejouent toutes sortes d v nements de propos de situations ordinaires ou non re suscitent non pas n importe quels affects mais ceux qui r activent ces traces Affects d angoisse de rage d abandon de toute puissance de joie Ces affects qui se transmettent travers le temps constitue
12. un mot et vingt armoires vides le r percutent dans une jolie cascade d chos Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Avec mes camarades et l aide efficace du p re Vacher nous tentons de comprendre nous avan ons dans un perp tuel tonnement a foisonne au creux m me de la r flexion Ces r unions hebdomadaires rythment nos vies Nous existons j existe je m l ve j esp re Catherine Ribeiro L enfance Finalement nous n tions ensemble que pour un temps et au bout de ce temps chacun irait son chemin dans la conscience de l amiti et ceci m me apr s une heure morne Peter Handke Essai sur la fatigue Inconscient L inconscient observe Le souvenir faussaire Il bande Comme un symbole Libre dans sa cl ture Cinquante et deux po mes Dossier personnel L inconscient avale Jusqu la r sonance De sornettes C est sa force Son ultime m pris Et mon infirmit 140 Cinquante et deux po mes Dossier personnel La communication d inconscient inconscient qui est le moteur central qui permet l interpr tation dans la cure est aussi celui de la supervision r ussie Jean Pierre Chartier La supervision psychanalytique le quatri me m tier impossible in Le Journal du psychologue Le subconscient des ongles c est la salet en dessous Au fond c est a Jean Marie Gourio Br ves de comptoir 1994 C est vraiment bizarre comme l Homme il est fichu Jean Marie Gourio Br ves de
13. couvre ce que je savais Si ce n est le retour du refoul c est celui du refoulant Il n est rien que j abomine et que j ex cre tant que cette id e de spectacle de repr sentation donc de virtualit de non r alit Antonin ARTAUD uvres compl tes En effet je crois pouvoir sans rougir me targuer d avoir depuis des ann es d velopp des comp tences en mati re de r daction de projets de formation dans le plus pur style faux Groupe d Analyse des Pratiques Professionnelles Je connais les classifications du Livre IX du Code du Travail et ce que les l gislateurs ont d fini comme tant ou non de la formation dite professionnelle Je sais comment les OPCA164 se sont empar s ou pas de ces questions Je sais comment les instituts de formation en travail ducatif et social et ou les tablissements commanditaires tricotent ensemble parfois pour que des financements soient accord s avec quel accord au travail de supervision Pour moi nulle peine quoique pour comprendre cette affirmation et la 163 Jean Marie Gourio Br ves de comptoir L anniversaire 164 Organismes Paritaires Collecteurs Agr s 128 faire mienne l tablissement ruse suffisamment dans la pr sentation des intitul s et des contenus pour masquer la nature du dispositif ce qui est loin d tre sain 165 Masquer c est pas sain c est pas bien Mais mes heurts d sempar e j ai appris parer
14. engrang du sens Moi toutes ces histoires a me met les nerfs fleur de robe Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir 1994 tre sujet stricto sensu c est tre assujetti Autrement dit soumis Cette id e ce constat m est fortement d sagr able mais bon La seule libert qu on ait c est de rep rer quoi on est assujetti ce qui donne une certaine marge de man uvre 171 Dernier d tour dernier retour au r cit du r cit deux r deux si un sous si et un b mol A ce concert ajoutons donc au lieu d un di se tomb du ciel comme par m garde un sous mi Que la symphonie soit moins discordante moins dans la m prise elle avait t mal prise au d part 171 Joseph Rouzel Op Cit 131 Quelle t te doit faire celui qui d couvre que le masque aussi porte un masque Fran ois WEYERGANS Le pitre Sous certains tissus en effet il y a une doublure J associe une derni re fois mon enti re foi la parementure qui double le col Jument Ju ment pas Je est un Autre Le th tre et son double la double casquette le Moi et le Je de chaque Homme L autre fille les conflits internes le yin et le yang le principe f minin et le principe masculin Le double de Dosto evski La belle et la b te la belle et sa peau de b te Peau d ne Et cette histoire louche que j ai racont e port e support e qui m a fait loucher voir double Le double affirme ainsi notre des
15. g nitale et de l emprise maternelle Le gar on peut parvenir gr ce son angoisse de castration symboliser la partie pour le tout en s tayant sur son identification paternelle Mais comment la fille peut elle n gocier un int rieur qui est un tout et comment s parer le sien de celui de sa m re Une symbolisation une psychisation du sexe f minin est elle possible La grande d couverte de la pubert pour les deux sexes c est celle du vagin Non que les petites filles ignorent qu elles ont un creux ou ne ressentent des prouv s sensoriels internes suscit s par des mois oedipiens et bien en de par les traces archa ques du corps corps et de la s duction de la m re primitive Cependant la vraie r v lation du vagin rotique celle de l rog n it profonde de cet organe f minin ne pourra avoir lieu que dans la relation sexuelle de jouissance La sexualit infantile qui n est pas celle des instincts mais celle des pulsions comprises comme des constructions psychosomatiques toujours d j biologie et sens se forme d s l origine dans l interaction du nouveau n avec ses deux parents et sous l emprise de la s duction maternelle 26 Face l preuve de la castration qui se dramatise et se sublime chez l homme l oedipe f minin n cessite le changement d objet chez la femme et constitue de ce fait une preuve psychique particuli re Pour Freud La comparaison avec ce qui se
16. j ai l impression d avoir t ensorcel E M Cioran De l inconv nient d tre n La bresche faite entre Amour en la place Dont le repos premi rement il chasse Et de travail qui me donne sans cesse Louise Lab uvres po tiques A certain moment je me sens Ext rieur tout cela C est un autre qui fait son th tre Un autre loin de moi un autre fou A tel autre moment je suis coll Eric Sanner Petit carnet de silence La force blanche qui nous unit Long courrier Lettres Fanny Dossier personnel Pour d passer il faut avoir rejoint Marcel B alu Vifs Notes et r flexions Ces secousses qui l une apr s l autre de mani re si vidente si intense qu il n y a pas c est du moins ce qu il me semble de comparaison avec aucune autre sorte d union Peter Handke Essai sur la fatigue J tais bel et bien d poss d de moi m me le souffle court et b gayant comme jamais 152 Fran ois Weyergans Le pitre Quand on tait gosse on disait c est celui qui dit qui y est et souvent c est vrai encore maintenant J M Gourio Br ves de comptoir 1994 L amour et la haine c est les deux extr mes tout le monde est au milieu J M Gourio Br ves de comptoir l anniversaire Pas besoin d apprendre les choses puisqu elles sont dans les livres A la limite vaut mieux apprendre ce qui est crit nulle part Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir 1994 11
17. jouissance qui jalonnent l imposture de la rencontre ARGUMENTS DISCUSSION DIGRESSIONS R SOLUTION Mais avant d en venir une tentative de d finition des contours d une identit singuli re il semble n cessaire de poser le d cor d une nature humaine disons g n rique la marge de repr sentations de la r alit plus ou moins romanc es intellectualis es cultiv es ou encore quasi scientifiques essayons de coller au plus pr s d observations basiques Tout d abord l tre humain me semble tre davantage manquant par nature que par interdit Tout simplement parce qu il est dot d un potentiel limit par ailleurs in gal selon les individus tant entendu que ce que nous appelons l entit nature n a pas g rer un quelconque principe d galit c est un concept social Qu il soit question de limites physiologiques dont la dur e de vie et le risque de contracter des handicaps et des maladies ou de limites intellectuelles de perception de r flexion ou encore de limites motionnelles tranglements ou autres avatars du d veloppement elles sont l gion faire obstacle notre d sir d panouissement 71 Il les contourne d ailleurs si souvent avec une ing niosit telle qu on peut se demander si a n est pas plut t un stimulus se d passer 42 Ensuite comme l tre humain est un mammif re gr gaire d pendant de son environnement et de ses cong n res pour sa
18. l impossibilit d arr ter un r sident qui se coupe la langue Cette monitrice ducatrice d crit avec beaucoup d motion la violence de l acte qui s interrompt momentan ment puis reprend de plus belle Elle signifie que cet acte fait suite un rendez vous chez le dentiste o le r sident s est fait arrach une dent Elle associe aussi sur le fait que ce r sident est dans l attente d une rencontre avec sa m re et qu elle m me revient d un cong maternit La psychologue s entend alors dire Il est interdit de tuer il est interdit de se tuer De quoi s agit il D o viennent ces paroles De quel lieu a parle A qui est ce adress Un d bat s engage alors sur le fait de savoir si on peut ou non poser un interdit sur le fait de se tuer 82 Au cours de cet change o la psychologue ne sait plus vraiment o elle est o est sa place elle se met tutoyer un des participants Cette proximit verbale la surprend elle m me elle tente de se ressaisir en renvoyant vers des textes sur les interdits fondamentaux et met fin la s ance En racontant cette histoire en formation j ai pris conscience d une grande confusion d un t lescopage de plusieurs sc nes de l impossibilit de couper symboliquement quand le sentiment d appartenance est trop pr gnant Cette prise de conscience reste cependant assez rationnelle Je per ois aussi des choses qui me sont renvoy es par le formateur du c t de la
19. la supervision l en lib re l autorisant ainsi faire un pas de c t se d caler Modifiant dans le m me temps le regard port sur l usager Le masculin et le f minin Du c t de D W Winnicott D W Winnicott pensant tour tour le masculin et le f minin me permet en me la rendant peut tre plus facile une premi re approche du f minins Selon lui 5 Jeu et r alit L espace potentiel nrf Gallimard 193 L l ment masculin circule dans les deux sens se relier activement ou tre reli passivement ces deux attitudes s appuyant l une et l autre sur l instinct C est dans ce sens que l on peut parler de motion pulsionnelle dans la relation du b b au sein et au nourrissement puis dans la relation toutes les exp riences qui int ressent les principales zones rog nes et encore dans la relation aux pulsions et satisfactions subsidiaires L l ment f minin pur lui est reli au sein ou la m re dans un sens tr s diff rent le b b devient le sein ou la m re l objet est alors le sujet Et il ny a l nulle motion pulsionnelle Ce sentiment d tre est quelque chose d ant rieur tre un avec parce qu il n y a encore rien eu d autre que l identit Le b b et l objet sont un Le terme d identification primaire peut tre utilis pour d signer cela Cette premi re exp rience est d une importance capitale en tant qu elle inaugure toutes les exp rien
20. loigne progressivement des tiquettes qui structurent habituellement les relations professionnelles et sociales mais je ne l che pas sur la dialectique position actuelle direction suivre Et quand J Rouzel nous a demand de jeter en quelques secondes et sans r fl chir 3 lignes sur la monographie je me suis ex cut en consignes et j ai cris Occasion de faire un point de parcours d apporter des r ponses des questionnements pr sents ou plus anciens mais toujours d actualit Des questions non r solues qui tiennent toujours en haleine sous tension Doublement d ailleurs puisqu on sait que dans la mythologie grecque Sisyphe est r put avoir tenu en chec Thanatos lui m me venu l inviter rompre avec la vie Mais je faisais surtout r f rence au ch timent qui lui f t inflig par Zeus Combien de fois croit on aboutir saisir d finitivement Et pourtant selon Albert CAMUS II faut imaginer Sisyphe heureux Heureux de sa condition pourtant en apparence peu enviable Serait ce une piste 3 l instar des syst mes de guidage qui quipent les a ronefs ou les v hicules et qui r sultent du croisement d informations sur la position du moment et la destination programm e 8 Une question de nature existentielle c est un blanc dans une suite harmonieuse un creux sur une surface tale un trou dans l air qui porte une d pression dans un continuum un b gaiement r guler
21. nigme de ce qu il est Le transfert est l appel au savoir r sultant de cette confrontation Ce ph nom ne se double de l amour du savoir l analysant aime le savoir que d tiendrait le psychanalyste et il a tendance reporter cet amour sur le psychanalyste Freud consid rait cet amour de transfert comme tant de m me nature que lamour ordinaire sauf que le psychanalyste n en fait pas la m me chose que le partenaire amoureux La position du psychanalyste consiste en effet ne pas se laisser aspirer par la demande de savoir Au cours de sa propre analyse il a appris ce qui chez lui est irr ductible au savoir Le paradoxe c est que l analysant loge la supposition du savoir qui le concernerait au point pr cis o le psychanalyste s introduit comme objection au savoir son insu l analysant vise le point o l analyste logerait sa singularit L analyse passe par cette exp rience dans laquelle la pr sence du psychanalyste est essentielle En r sum le transfert peut se d finir comme le lien affectif s instaurant entre l analysant et l analyste d s lors que le premier rencontre une limite au savoir et suppose que le second poss derait ce savoir qui manque le psychanalyste oriente la cure sur cette limite que sa 194 REVILLION Marie et SAURET Marie Jean Entreprendre une psychanalyse Les essentiels Milan 2002 174 pr sence mat rialise se gardant bien de tenter d effacer par l inte
22. priv de v rit de lucidit sur son d sir aussi bien que de sa gestion en bon p re de famille ainsi que sur le savoir Autre Un a sujet qui r siste la r gulation n cessaire de la jouissance individuelle par le corps social du fait qu il s est soustrait la normalisation op r e par la castration symbolique C est alors que les comptoirs de jouissance s ouvrent Le commerce relationnel quitable et durable n y a pas droit de cit C est la loi du Tout illimit qui les organise L individu a esquiv le marquage au fer rouge du langage ce rite qui a fonction de formatage Car en se rendant incontournables dans le rep rage et la nominalisation des messages de l enveloppe corporelle les mots finissent par en structurer les repr sentations mentales pour les rendre collectivement charpent es et donc communicables Dans le Petit Larousse JOUISSANCE est d fini comme le Plaisir extr me tir de la possession de quelque chose Plaisir des sens Dans le dictionnaire de psychologie le terme jouissance n appara t pas 27 POSTEL Jacques Dictionnaire de Psychiatrie amp de psychopathologie clinique Larousse 1998 28 CHEMANA R et VANDERMERSCH B Dictionnaire de la Psychanalyse Larousse 1995 1998 21 Dans le dictionnaire de psychiatrie il n appara t pas davantage Dans le dictionnaire de psychanalyse par contre il y occupe 5 pages La d finition la plus large parle de Diff rents rapports la sat
23. rodiade jouit de ch trer son homme H rode le t trarque et d avoir la t te du proph te et d utiliser sa fille comme instrument de sa f minit Le r cit de la danse de Salom sur lequel il s appuie est celui qu en fait Flaubert Le voici Ses pieds passaient l un devant l autre au rythme de la fl te et d une paire de crotales percussions Ses bras arrondis appelaient quelqu un qui s enfuyait toujours Elle le poursuivait toujours plus l g re qu un papillon comme une Psych e curieuse comme une me vagabonde et semblait pr te s envoler Les sons fun bres de la gingras flutte remplac rent les crotales L accablement avait suivi l espoir Ses attitudes exprimaient des soupirs et toute sa personne une langueur telle qu on ne savait pas si elle pleurait un Dieu ou se mourrait dans sa caresse Les paupi res entre closes elle se tordait la taille balan ait son ventre avec des ondulations de houle faisait trembler ses deux seins et son visage demeurait immobile et ses pieds n arr taient pas Puis ce fut l emportement de l amour qui veut tre assouvi Elle se renversait de tous les c t s pareille une fleur que la temp te agite Les brillants de ses oreilles sautaient l toffe de son dos chatoyait de ses bras de ses pieds jaillissaient d invisibles tincelles qui enflammaient les hommes Une harpe chanta Sans fl chir les genoux en cartant ses jambes elle se cour
24. s qui les activent soient rep r s et assum s ou bien r cus s comme ill gitimes mais en connaissance de cause cette fois Ceci dit je ne pense pas qu un fantasme m me vent devienne totalement inop rant Par ailleurs selon J Lacan 113 LA ROCHEFOUCAULT Fran ois Maximes Imprimerie Nationale 1998 14 LACAN Jacques Ecrits Editions du Seuil 1966 15 Idem ibidem 68 Le transfert c est de l amour qui s adresse au savoir Parle t il de ce d sir de connaissance sur soi qui devient projet dans le cadre du parcours psychanalytique O nous retrouverions cette fameuse curiosit qui d bouche sur la saveur cette libido sciendi nergie pour savoir ou philo motia go t de la connaissance qui font dire Platon dans La R publique D sir de conna tre et amour du savoir ou philosophie c est bien une m me chose D o la conclusion tir e par le p re de la bio nergie Alexander Lowen Le bonheur c est la conscience de cro tre notamment dans la connaissance de soi Mais sachant que comme le pr cise S Freud cette dynamique du transfert est propre au contexte de la cure analytique Le premier but de l analyse est d attacher l analys son traitement et la personne du praticien peut on pour autant g n raliser le d clenchement de ce processus transf rentiel toutes les s quences relationnelles y compris professionnelles de la vie quotidienne Assur ment oui
25. t pos e lors de l instance clinique Qu est ce qu tre une femme C est toute la question en le formulant autrement on pourrait dire voil la vraie question De mes d couvertes et de mon prouv je peux donner un seul l ment de r ponse tre une femme n est pas tre toute m re Mettre au monde n est pas tout pour tre Je sais aussi qu toute cette question il n y a pas de r ponse il n y aura que des r ponses qui resteront partielles Ce travail est marqu par cet prouv du manque tre et le renoncement tre tout pour tre au monde Cette question doit donc tre approfondie et pour continuer travailler je m appuierai sur cette pens e de Lacan selon laquelle Le seul droit de l homme pourrait tre de d sirer en vain 234 1 RETOUR A LA SURFACE Question de vie ou de mort Une phrase not e il y a longtemps dans mon carnet bleu me revient Si tu dis tu meurs et si tu ne dis pas tu meurs alors dis et meurs Ce travail m a appris que l on pouvait dire et ne pas mourir La parole ne tue pas elle est cr atrice cr atrice du sujet Le silence n est pas le vide et le vide n est pas la mort Etre c est manquer et tre manquant D sirer c est tre vivant La travers e s ach ve les c tes approchent retourner terre quitter la mer re BIBLIOGRAPHIE BOBIN C La part manquante Gallimard 1989 BREL J La qu te 1968 BRES R Je ne suis pas
26. y trouver si seulement elle pouvait tre ressentie D autres encore tortur s par une d faillance maternelle relative tudient les variations du visage de leur m re pour tenter d en pr voir l humeur tout comme nous scrutons le ciel pour deviner le temps qu il va faire Ces b b s apprennent rapidement faire une pr vision qu on pourrait pour eux traduire ainsi Mieux vaut oublier l humeur de la m re tre spontan Mais d s le moment o le visage de la m re se fige ou que son humeur s affirme alors mes propres besoins devront s effacer sinon ce qu il y a de central en moi sera atteint Imm diatement au del dans le sens de la pathologie Se situe une facult de pr voir qui est pr caire et qui force le b b jusqu la limite de sa capacit tenir compte des v nements La menace d un chaos se pr cise et le b b organise son retrait ou ne regarde rien sinon pour percevoir et cette perception devient une d fense Un b b ainsi trait grandit en se posant des questions propos des miroirs qui l intriguent et de ce qu ils offrent Si le visage de la m re ne r pond pas le miroir devient alors une chose qu on peut regarder mais dans lequel on n a pas se regarder Si nous revenons maintenant la succession naturelle des v nements La petite fille normale quand elle tudie son propre visage dans le miroir est en train de se r assurer parce que c est l image de la m re qui est
27. A L envers et l endroit Gallimard Folio Essais 1990 CARTY J et FUSTIER P L duc et le psy Lettres sur la clinique du soin ducatif Dunod 2010 CAVAFIS C En attendant les barbares et autres po mes Po sie Gallimard 2008 Collectif Dictionnaire des mots rares et pr cieux 10 18 1999 CIORAN E M Aveux et Anath mes Gallimard Arcades 1987 CIORAN E M De l inconv nient d tre n Gallimard Folio Essais 1987 CIORAN E M La tentation d exister Gallimard collection TEL 1988 CIORAN E M Syllogismes de l amertume Gallimard Folio Essais 1987 COHEN M Murs Anamn ses Les Editeurs Fran ais R unis Collection Petite Sir ne 1979 DOSTO EVSKI F M Le double Gallimard Folio 1984 ERNAUX A L autre fille NiL collection Les affranchis 2011 FAGES J B Comprendre Jacques Lacan Privat 1990 FREUD S Essais de psychanalyse Petite Biblioth que Payot 1990 GOURIO J M Br ves de comptoir 1994 Michel Lafon 1994 GOURIO J M Br ves de comptoir tome 1 J ai lu 1995 GOURIO J M Br ves de comptoir tome 5 J ai lu 1997 GOURIO J M Br ves de comptoir l anniversaire Robert Laffont 2007 GRIMBERT Ph La mauvaise rencontre Grasset Le livre de poche 2010 HANDKE P Essai sur la fatigue Arcades Gallimard 1991 JONG E l or e du corps Acropole 1987 KAFKA F Lettres Milena L Imaginaire Gallimard 1988 LAB L uvres po tiques Club fran ais du livre 1961 LACAN J Ecrits I Points Seuil 1970
28. Des bras adorables se 32 ANOUILH Jean Antigone Table ronde 2008 33 FREUD Sigmund origo incognita 34 Comme on est doctorant c est dire en voie de sur le chemin d une plus grande humanisation 35 Cf LECLAIRE Serge On tue un enfant ditions du Seuil 1975 25 referment autour de votre cou et des l vres tr s douces vous parlent d amour mais vous tes au courant Vous tes pass la source tr s t t et vous avez tout bu Lorsque la soif vous reprend vous avez beau vous jeter de tous c t s il n y a plus de puits il n y a que des mirages Vous avez fait d s la premi re lueur de l aube une tude tr s serr e de l amour et vous avez sur vous de la documentation Je ne dis pas qu il faille emp cher les m res d aimer leurs petits Je dis simplement qu il vaut mieux que les m res aient encore quelqu un d autre aimer Si ma m re avait eu un amant je n aurais pas pass ma vie mourir de soif aupr s de chaque fontaine C est l et nulle part ailleurs dans cette s quence d initiation une forme de b atitude que S origine le manque tre davantage satisfait qui s installe ensuite comme la toile de fond r f rence du souverain bien que tout individu cro t tre vou rechercher Romain Gary nous fait ressentir combien l intensit de ce temps de relation symbiotique qui se caract rise par une disponibilit exceptionnelle de la m re est propice introduire l illusion que ce mod
29. FABULA 2 ORDRES ND TRE SOI SOMMAIRE PR AMBULE INTRODUCTION ARGUMENTS DISCUSSION DIGRESSIONS R SOLUTION CONCLUSION POST OMNIA PR AMBULE 39 40 Si elle tait r pandue sur toute la surface du globe omnipr sente et recouvrant l ensemble de l espace l eau ne serait rien d autre que la terre C est par la gr ce de ses plages qu elle devient mer ou oc an par le bon vouloir de ses rives qu elle devient fleuve ou rivi re avec la complicit de son lit qu elle devient torrent du fait des pr cipices qu elle devient cascade Pareillement sans la cuve sans le tonneau la bouteille le verre ou la bouche gourmande le jus de raisin n acc derait jamais la condition de vin 7 Nous pourrions multiplier ainsi l envi les illustrations qui d montrent que l essence de diff rentes formes d existence est r v l e par cela m me qui les limite ce qui les contient ce qui leur r siste C est gr ce ce qui s y oppose que la force s affirme souffler sur une terre lisse comme une coquille d uf le vent ne serait que de l air brass D ailleurs j cris aussi pour remplir mon vide Sans lui pas de projet pour tenter de le combler Et sans la r sistance du cheminement des id es de l ordonnancement des mots de l ad quation du ressenti il n y aurait pas l excitation de ce d fi de r ussir les harmoniser Ce qui embellit le d sert c est qu il cache un
30. Hachette litt rature 2002 2005 REVILLION Marie et SAURET Marie Jean Entreprendre une psychanalyse Les essentiels Milan 2002 ROUZEL Joseph La supervision d quipes en travail social Dunod 2007 SAURET Marie Jean Freud et l inconscient Les essentiels Milan 1999 SAURET Marie Jean LAPEYRE Michel Lacan le retour Freud Les essentiels Milan 2000 SIBONY Daniel Entre deux l origine en partage La couleur des id es Seuil 1991 wWww psychasoc com 183 Le pont photo Claire Hibon 1966 2009 L ascension vers l empyr e Hieronymus van Aken dit J r me Bosch v 1453 v 1516 Palazzo Ducale Venise 184 Beno t Hibon L enfant la morte et la chienne R sum Une femme apprend sa maladie Elle lutte La maladie et la mort gagnent Son homme est toujours pr sent Il l accompagne sur ce chemin immuable Un enfant est aussi pr sent Il assiste de l o il est Plus tard gr ce une chienne l enfant peut raconter Il montre l homme par o lui l enfant continuera son chemin avec cela Du m me coup il propose cet homme de suivre aussi son propre chemin L enfant a ouvert une passerelle Les chemins peuvent continuer se faire Dans une quipe de travailleurs sociaux est amen tout ce qui touche Il s agit d couter pour permettre que soient construites des passerelles permettant chacun e de continuer son chemin C est cette laboration que facilite le superviseur institut
31. Jacques De la psychanalyse dans ses rapports avec la r alit Sciliset 1968 50 Du seul fait qu il est sexu qu il parle et qu il a un inconscient l Homme serait divis frapp d une perte de jouissance irr m diable Pour vivre une perte encore faut il avoir t en possession de ce qui est d clar perdu Quand l Homme aurait il t nanti de totalit de toute puissance et de jouissance absolues Dans la fable de la Gen se l homme qui tra ne sa peine solitaire inspire la piti divine Et lorsqu il se trouve accompagn lorsqu ils sont homme et femme ils ne savourent m me pas beno tement leur b atitude paradisiaque car par ailleurs conditionn e leur maintien dans leur tat d ignorance et de servilit Certes ils ont des ailes mais leurs plumes sont rogn es Et pourtant l tre humain r ve de ce jardin comme d un paradis alors que sa puissance y est brid e en libert tr s surveill e ce qui n a rien d tonnant si on se r f re son tymologie grecque paradeisos qui signifie enclos du seigneur Alors peut on trouver une origine de cet ventuel nantissement dans le fameux pisode historique o a fleuri l illusion enfantine de combler sa m re en retour des largesses qu elle dispensait alors pour s inscrire dans une dynamique d changes f riques et la perp tuer Nous avons d j pas mal explor cette piste dans le 1 cahier Aussi contentons nous de nous demander maintenan
32. LES CONTOURS LA D VELOPPER D FINIR LARGIR FAIRE DES RICOCHETS RESSERRER C est ainsi qu au moment de tirer des enseignements du cheminement qui nous occupe je me suis souvenu qu il y a trois d cennies et demie de cela en r digeant la postface de mon m moire d ducateur sp cialis je pris brutalement conscience qu au bout du compte le technicien des relations humaines que j tais cens tre 4 L ducateur a t ainsi d fini au congr s de l UNAR qui se tenait Lyon en 1962 9 devenu n en savait rien ou si peu J avais tout au plus soulev un coin de la b che qui d robe une vue directe le monument en question D o cette association avec l exasp ration de Michel Ange devant le bloc de pierre dont il s impatientait d extraire sa cr ation Mais bon sang Quand en aurais je fini avec ce marbre qui me s pare de ma statue Et aujourd hui encore j en suis remettre l ouvrage sur le m tier avec la consistante sensation que je ne l ai jamais v ritablement d laiss Cette exclamation p trie d impatience agac e conserve toute sa vigueur et je prends nouveau conscience que je n en sais pas bien davantage Ou plut t si davantage mais pas assez pas suffisamment pour m en satisfaire Ah La satisfaction 7 Quel programme Quelle aventure Quelles p rip ties Quels avatars Quel sujet de choix pour la dramaturgie Mais revenons en la question de Michel
33. TEXTE Variations sur des mots du transfert au transfuge Le psychologue se saisit d un th me dans le r cit et improvise des variations qui ne sont ni des interpr tations ni des jugements Jean CARTY L duc et le psy Lettres sur la clinique du soin ducatif 152 Jean Marie Gourio Br ves de comptoir l anniversaire 153 Serge Leclaire On tue un enfant 123 Laisser aller l esprit Laisser la plume et le souffle Et le va et vient des images A l entr e puis au sortir de la bouche Trouver son rythme calme De houles oc anes Erica JONG A l or e du corps L habit fait le moi Le moi a me fait penser la personne Lointain latin souvenir c est persona un masque Un d guisement un d guise ment un habit Un r le social un jeu de r les Un habillage permanent d un go t plus ou moins douteux L ai je explicit lors du r cit initial En tous les cas je ne l ai pas crit dans le r cit du r cit mais c est bien ce type de demande que dans ma pratique professionnelle j ai pour habitude de qualifier de foireuse Un Groupe d Analyse des Pratiques Professionnelles qui n en est pas un confusion des genres Une formatrice qui est par ailleurs responsable de formation continue confusion des r les notion de double casquette De l ce qu il y ait eu confusion des sentiments il n y a qu un pas Une casquette double c est un dr le d habit Et puis je nai qu u
34. agit de leur ficher la paix gt mais sans les laisser en plan C est tout l art de l adulte que de se situer la bonne distance ni dans le collage ni dans la froideur 1 Un accompagnement distance accompagn distance Le plus surprenant dans cette histoire c est que rationnellement intellectuellement je faisais miennes ces consid rations alors que ma pratique elle tait tout autre Ainsi laisser la place l impr vu dans l criture a fait s chapper ce temps d instance clinique rendant inop rant le refoulement et laissant clater un prouv celui de la castration celui du manque 209 ROUZEL J Educateur un m tier impossible Psychasoc com 2009 210 ROUZEL J Quand les adolescents s expriment qu en fait on Psychasoc com 2010 230 Le choc de l incompl tude Le tr sor appartient ceux qui apprennent par exp rience que ce tr sor n est rien qu on puisse poss der Le silence de Myl ne comme un point d arr t au rouleau compresseur continuant tourner malgr tout mais dans le vide la pens e envahie par une recherche fr n tique et d sesp r e de combler le vide le choc de s prouver manquant arr t de la pens e paralysie d litement et disparition Comme les adolescents le disent parfois de certaines de leurs d couvertes c est mortel Le silence renvoie l inconnu et la mort appara t l en filigrane Si l on se lai
35. ailleurs au d tour tant d cri par le langage pourtant si propice la symbolisation Le rapport sexuel n puise pas la division d clare encore J Lacan Et pourquoi faudrait il donc qu il l puise Quel immense malheur ce serait notamment pour ce grand nombre d hommes dont on entend dire qu ils aiment passionn ment les femmes Lesquelles ne semblent pas d tester un tel empressement tout juste en esp rant qu il soit un peu moins consum riste Si tel LACAN Jacques Compte rendu d enseignements Ornicar 1984 80 Autre en tous cas que celui de payer un tribut r p t au sentiment de culpabilit 81 LACAN Jacques Origo incognita 48 tait le cas si la division tait combl e nous retomberions alors dans l ennui originel de l Adam solitaire Quand Charles Melman dit On ne recommence que ce qui a rat on peut se demander et pourquoi pas aussi ce qui est tout simplement plaisant M me quand ils ont acc d la plus haute marche d un podium les champions sportifs ne pensent qu renouveler leur r ussite qu accumuler des succ s Et encore finalement ce qui est de l ordre du besoin respirer boire manger Recommencer n est il pas la fois une n cessit voire une chance un privil ge au regard de l espoir de r ussir encore ou de r ussir mieux Dans le m me ordre d id es Il n y a pas de rapport sexuel pourrait aussi vouloir dire non seulement que sa tentative de mise e
36. au sujet duquel nous avons d j soulign la signification li e la saveur avec l apparition d un terme aujourd hui tomb en d su tude assavoir Il est construit avec le pr fixe latin as qui indique la destination la direction vers On peut le rapprocher de assujetti de subjectus soumis sujet de Donc subordonn la condition humaine de subordinare ordonner mettre en ordre Au final l tre humain serait fondamentalement structur pour et activ par la recherche de sensations de sensatio fait de comprendre ll Mais n avions nous pas dit que comprendere signifiait saisir par la pens e s entrem lent se r v lent se provoquent se jaugent se percutent et finalement se nouent les impossibles Peut tre qu en int grant un programme langagier au c blage neurologique de l homme la nature a introduit une complexit destin e l occuper toute sa vie la 46 seule fin de lui viter l ennui que contrairement l animal son potentiel de conscience lui permet de ressentir 1 Le mot est le meurtre de la chose d clare J Lacan Comment l tre humain peut il exercer sa sensualit sans payer leur tribut aux mots qui mettent en forme ses perceptions d s qu il veut les nommer en parler et l amputent de ce seul fait d une part de sa jouissance Celle qui est distraite de la sensation pour l encoder la fois en venant s immiscer entre le percevant et sa perception le tiers l
37. ce mot c est qu ils ont t crits dans le plaisir Mais le 107 contraire Ecrire dans le plaisir m assure t il du plaisir de mon lecteur Nullement Ce lecteur il faut que je le cherche que je le drague sans savoir o il est Un espace de la jouissance est alors cr Ce n est pas la personne de lautre qui m est n cessaire c est l espace la possibilit d une dialectique du d sir d une impr vision de la jouissance que les jeux ne soient pas faits qu il y ait un jeu Roland BARTHES Le plaisir du texte 1 CIRCUIT S DE LECTURE Les droits imprescriptibles du lecteur 155 Est ce qu on peut encore inventer quelque chose Moi je dis a d pend quoi Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir tome 5 Le lecteur pourrait tirer quelque enseignement commencer par le lexique Si j avais os si j avais laiss libre cours ce que je suis je n aurais produit que cela Je me serais offert l audace d une non monographie J aurais revisit tous mes livres en traquant dans ce mat riau les aphorismes de supervision mes yeux ces d finitions sont un peu 136 Daniel Pennac Comme un roman 108 comme des formules magiques qui ouvrent une nouvelle compr hension la fois plus lumineuse et plus troublante Le lexique c est mon s same En outre le lecteur pourrait tout aussi bien ne s arr ter que sur l ultime post scriptum A moins que le premier Retoucher
38. ce qu elle savait au juste Ou bien qu est ce qu elle croyait savoir propos des professionnelles Je l ignore Et ce qu elle supposait mon ENDROIT je n en sais fichtre rien non plus Le travail sur la demande vise maintenir le sujet ouvert l endroit de son d sir Pas lui fermer le bec avec une r ponse rapide ou id ale Joseph ROUZEL La supervision d quipes en travail social Grosso modo si on fonce on s enfonce L analyse de la demande constitue un point cl de l intervention en supervision 14 oui J ajouterais que c est galement important pour toute action de formation La formation en travail social est un objet auquel on fait subir de mon point de vue bien des distorsions Dans ce contexte aussi il se peut que l un ou l autre des acteurs soit conduit conduit habiller Toutes les perversions r cup rations manipulations ont t men es se produisent ou peuvent arriver Jean Ren LOUBAT Quand la supervision prend sens1 145 Joseph Rouzel La supervision d quipes en travail social 146 In Lien social n 556 d cembre 2000 119 D s la premi re rencontre avec la demande au premier temps de la valse 147 faire dire laisser dire oser dire soi m me savoir dire expliciter ses choix son mode de construction ce qui du reste et mon grand dam ne garantit pas de ne plus tre pris dans quelque chose qui persiste ra nous chapper L je
39. comptoir 1994 J aimerais pas tre un humain a a pas l air facile Soir es arros es entre amis et autres pens es philosophiques Dossier personnel Interpr tation Quand on met un pied dans les id es g n rales on glisse Fran ois Nourrissier Le mus e de l homme Faire toucher du doigt le myst re Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Tel un reflet perdu au biseau du miroir elle signe ce qui de l inconscient ne saurait se saisir encore moins se dire jamais se v rifier Serge Leclaire On tue un enfant Toute expression qui n adh re pas troitement l motion trahit le langage en ajoutant au radotage Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Tout veut dire quelque chose sauf ce qu on comprend pas qui veut rien dire Et encore pas s r Jean Marie Gourio Br ves de comptoir 1994 Si le symbole est trop clair il n impose plus cette fuite de l esprit qui donne l image apparente son relief sa profondeur sa densit mais supprime cette image qui devient inutile Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Ainsi le grand homme s en tient au fond et non la surface il s en tient au noyau et non la fleur Lao Tseu Tao t king Jouissance 141 Plaisir Jouissance terminologiquement cela vacille encore j achoppe j embrouille De toute mani re il y aura toujours une marge d ind cision la distinction ne sera pas source de classements s rs le paradigme grincera l
40. condamn e mort par la maladie Disons plut t que l enfant s autorise aller jusqu au bout de ce que ses recours permettent Un de ces recours est le jeu la mise en sc ne On dirait que Tout se passe comme si la plasticit psychique de l enfant tait telle que son appareil psychique pouvait en quelque sorte reprendre forme plut t que de se d truire ou se d chirer comme ce semble tre le cas pour celui de l adulte Par l histoire de la chienne l enfant trouve une sorte d objet de personnage transitionnel qui lui permet de jouer la mort de sa tante pour lui faire continuer son chemin C est ainsi qu il construit sa passerelle pour que le traumatisme continue s couler et ne s enkyste pas en lui L enfant a une sorte de capacit surnaturelle par rapport l adulte tre le superviseur de lui m me gr ce au jeu la souplesse d imagination au On dirait que Ce qui l a travers la mort de sa tante laissera d in vitables traces chez l enfant comme un flot creuse la terre et la pierre et laisse sa trace m me quand la s cheresse a fait que l eau s est vapor e Mais ces traces deviennent regardables partir du moment o l v nement est rejou et o les choses sont ainsi re dites 179 Le jeu du r cit est pour l enfant une aide la mise en mots Il met en sc ne Il th tralise Sa force de vie sa capacit mettre en marche ce qui peut
41. dans une jarre les restes de fromage de l ann e m lang s avec de la couenne et de l alcool de bois 14 mettre en uvre les comp tences convoqu es par cette fonction de r vision des pratiques professionnelles dites sociales X FORMULER UNE NIGME OUVRIR UNE HYPOTH SE EN SITUER LES CONTOURS LA D VELOPPER D FINIR LARGIR FAIRE DES RICOCHETS RESSERRER Dans ce qu il d finit comme un manuel th orique et pratique du superviseur Joseph Rouzel nous expose en pages 121 et 122 les quatre fa ons de faire du lien social selon J Lacan les discours du ma tre de l universitaire de l analyste de l hyst rique Concernant le sujet engag dans une relation d aide on peut se demander sur un mode candide si son discours est articul partir d une structure propre et singuli re ou s il peut emprunter selon les moments comme dans l exemple cit en illustration P 122 l une des quatre expos es voire cotiser une certaine fixation d un mode de jouissance Par del l affirmation de Kant II n est pire tyrannie que de vouloir le bien de l autre la question sous jacente peut se formuler ainsi en quoi la jouissance est elle inappropri e et ou ill gitime dans ce contexte voire pathologique ou encore perverse en elle m me Ensuite la question subsidiaire pourrait tourner autour de ce qui peut bien fonder un suppos devoir d ing rence dans les affaires d autrui notamment apr s que l
42. de jeu avec la structure qui l accueillait faisant croire tous alors qu il n en tait rien que sa m re venait d tre hospitalis e et se d battait entre la vie et la mort Et enfin cette derni re qui voulait absolument faire un stage dans une structure recevant de toutes jeunes m res avec leur enfant Et qui a pu dire qu elle avait appris il n y avait pas tr s longtemps que sa m re toute jeune femme alors qu elle tait enceinte de sa soeur a n e avait voulu se suicider Des jeunes femmes s interrogeant bien s r sur leurs m res mais aussi travers cela sur elles m mes et sur le f minin D un livre de po mes qui tait ma m re et que j ai conserv j ai extrait celui qui suit Il est sans doute le plus connu CHUCHOTEMENTS Cendrillon Cendrillon La chambre est toute noire Laisse ton d glisser du bout de ton doigt las Tu n y vois plus ton fil chemine de m moire Pique moi ton aiguille au bord du canevas Roule tes cheveaux et repoussant ta chaise Viens te mettre genoux pour te chauffer les mains Devant les champs de l tre o dolente la braise Berce d ardents pays murmurants et lointains Vois les esprits du feu font et d font leurs villes Et leurs ch teaux plaintifs derri re les chenets Regarde les yeux lents et le c ur immobile Se quereller les pieds de flammes des follets Laissez l ombre noircir n apportez pas la lampe La nuit trace t tons des formes
43. de longues canalisations souterraines un labyrinthe de tuyaux biscornus kafka ens Les conduits sont larges la base se r tr cissent d un coup s vasent nouveau redeviennent troits touffants C est un domaine immense plein de carrefours entrem l s Dans ce r seau que je ne connais pas bien je me montre tonnamment changeante Parfois port e par des eaux paisibles je nage en toute qui tude dans une clairi re b ante D autres fois je me cogne des 176 Empreinte de s ances de r gulation 177 Boudette n ologisme familial transmis de g n ration en g n ration et signifiant nombril 178 Roland Barthes Po tique du r cit 134 rochers vicieux lors que des tubes argileux tombent d un plafond bas dans une fanfare de cling et de clong en r sonnant dans ma t te des heures durant 17 De cette position l gouti re j ai commenc creuser ma place un trou ma taille me donner des autorisations un appui pour l avenir Ce faisant je me suis laiss e aller au difficile mouvement de la BOUSCULE froiss e heurt e piqu e en d saccord re belle la BASCULE ce moment o une compr hension peut enfin se faire et se fait peu ou prou en renvoyant une place de sujet d froiss e habit e r 80 accord e sa petite musique int rieure avec un sous mi plus harmonieux au bord d tre accept labeur ermite fastidieux h sitant nourrissant et qui me laisse le sentiment
44. de papier l artiste 32 Nouvelles conf rences d introduction la psychanalyse folio essais 33 Florence Guignard Guerre et paix des sexes hachette 34 J B Pontalis Le d lire et les r ves dans la Gradiva de W Jensen folio essais 212 l avait en pleine rue prise sur le vif au passage et fix e toute allure dans une bauche de terre glaise Elle paraissait grande et svelte ses cheveux en l g res ondulations taient quasi enti rement recouverts d un fichu dans la finesse des traits s exprimait une sereine indiff rence l gard de ce qui se passait tout autour l il dirig tranquillement droit devant lui r v lait en m me temps une r elle aptitude bien voir les choses et un paisible repliement sur ses pens es Elle poss dait quelque chose qu on ne rencontre pas souvent dans les statues antiques une gr ce naturelle et simple de jeune fille d o venait cette impression qu elle d bordait de vie La t te l g rement pench e en avant elle tenait un peu remont e de la main gauche la robe dont les extraordinaires petits plis ruisselaient sur elle depuis la nuque jusqu aux chevilles en sorte qu on apercevait ses petits pieds chauss s de sandales Le gauche tait d j avanc et le droit se disposant le suivre ne touchait plus gu re le sol que de la pointe des orteils tandis que la plante et le talon se dressaient presque la verticale Ce mouvement suscitait une double impression
45. du parti politique ou enfin de la ville jumel e autant de cercles construits autour de soi et dans la fr quentation desquels chacun esp re s panouir en pr levant les satisfactions narcissiques utiles sa survie Cet exercice de socialisation s impose parce qu il est aussi incontournable l panouissement individuel que le d tour par le codage langagier pour la communication avec ses semblables Puisqu en effet la satisfaction de l Ego est en majeure partie tributaire de la reconnaissance de la valorisation des gratifications d livr es par autrui partir de l pour ne pas asphyxier la poule aux ufs d or sous un exc s de conflits qui laissent des blessures relationnellement actives qui ass chent et tarissent les sources nourrici res ou bouchent les cordons ombilicaux comment introduire de mani re g n ralis e le concept de durabilit relationnelle dans le rapport de chacun autrui avec son souci de respect cologique et de stimulation la recherche d une croissance partag e sorte de co croissance sym trique 18 Idem ibidem 1 Comme une d clinaison de la pulsion d entretien de la vie voqu e au d but car dans cette logique qui dit entretien dit rapidement croissance 20 DOLTO Fran oise Psychanalyse et p diatrie ditions du Seuil 1971 2 Parce que cette tentative pour se positionner au d but de la file au dessus de la pile ou sous les projecteurs est concurrentielle avec autrui
46. e par Jung Freud qui le lit aussit t quoi tient le charme de la Gradiva D j une h sitation pointe quand on crit ce mot Gradiva Que d signe t il au juste Le r cit de Jensen ou celui de Freud qui redouble le premier plus qu il ne l interpr te Le marbre du mus e Chiaramonti Le fant me que poursuit un jeune homme qu effraient les femmes de chair ou Zo Bertgang dont le pr nom signifie vie 34 Dans le livre de Jensen Norbert Hanold jeune arch ologue est un homme renferm Il a refoul le souvenir d une jeune fille Zo Bertgang aupr s de qui il a grandi et qu enfant il a tendrement aim e Visitant une collection d antiquit s Rome il tombe en arr t devant un bas relief qui repr sente une ravissante jeune femme marchant d un pas tr s particulier Il d cide alors d accrocher un moulage de ce bas relief une place privil gi sur le mur de son bureau C tait peu pr s au tiers de la grandeur nature le portrait en pied d un tre f minin saisi en train de marcher encore jeune d j sorti de l enfance mais qui toutefois n tait pas une femme Elle ne rappelait en rien les multiples bas reliefs de V nus de Diane ou des autres d esses de l Olympe sans repr senter pour autant une psych ou une nymphe Il y avait en elle quelque chose de l humanit de tous les jours comme si l o de nos jours nous crayonnons une esquisse sur une feuille
47. e s et superviseur J ai mis le museau de ma jument curieuse dans l embrasure les ai pouss es secou es ouvertes Supervis e Empruntant une deuxi me formule Isabelle Pignolet de Fresnesl 6 j ai essay de descendre J ai cout en moi dans le d sordre de mes ressentis et le myst re fou de mes associations sans me chatouiller exag r ment la boudette 77 J ai fait l gouti re De cette descente dans ce que je ne connais pas d avance comme ici o j ai l impression d carter des voilages qui se multiplient sans arr t dans un corridor sans fin Annie ERNAUX L autre fille Pour clairer ombrer mes propos et puisque le r cit se moque de la bonne et de la mauvaise litt rature 178 voici un extrait d une production personnelle Je tergiverse sous une m t o pareille moi Un jour clair e un jour assombrie Un c t la lumi re un c t l ombre C est comme une descente mal emmanch e en sp l ologie une man uvre mal calcul e dans laquelle je manque de m thode je me boulonne une muraille je m assure Je me rassure Je fouille sous la surface durcie m merveille d une caverne miraculeuse fais des efforts pour respirer Je toussote ai peur d un noir trop excessif ne peux plus reculer Je lance mes projecteurs inquiets sur un pan de roche aux hi roglyphes pesants et finis par tre travers e de soubresauts catatoniques En gouti re novice je p n tre ainsi
48. elle un carnaval permanent o les yeux de chacun ne pourraient croiser que masques et d guisements une sorte de bal masqu o le port des loups de satin est la r gle alors qu ils n ont pas d oreilles que l on puisse saisir On pourrait c der la tentation de le croire tant chacun semble faire des efforts pour pr senter une bonne image de lui m me un portrait plus s duisant que nature On dit que dans les anciennes foires aux bestiaux les maquignons dont on sait qu ils vendraient p re et m re sans scrupule introduisaient dans l anus des chevaux certaines graines de nature les d manger ce qui r veillait leur port en les rendant vifs et fringants INTRODUCTION Il y a un je ne sais pr cis ment quoi de path tique et d admirable la fois dans la tentative obstin e des tres humains saisir du bonheur Cette qu te parfois m thodique mais le plus souvent d sordonn e ressemble la prospection fi vreuse de l orpailleur du d couvreur de tr sor ou de l addict aux jeux de hasard qu il s agisse de loteries de paris ou encore des jeux de casinos Et malgr ses d boires dans cette qu te l Homme ne se laisse pas si facilement d courager il pers v re dans ses prospections avec une opini tret que semble soutenir une certaine propension pour la cr dulit Or celle ci ne s applique pas seulement dans les domaines que nous venons de citer mais aussi au sujet de cette fameuse rencontre am
49. elle ne finira pas par s en dissocier totalement Du reste par leur pr tention adopter les couples homosexuels sont en train de ficeler le bouclage de l volution partir de l est il r ellement besoin de faire un d tour par les l gendes ou autres mythes y compris la Gen se pour expliquer les attributs de la condition humaine De mon point de vue loin de simplifier sa compr hension la repr sentation du fonctionnement humain sous la forme de ces paraboles brouille les cartes En fait elles ne font que raconter les grands moments de la confrontation entre la revendication de l homme contenter ses d sirs et la n cessit du collectif encadrer cette r alisation Par exemple l pisode de l volution psychique o le petit d homme tente d obtenir l exclusivit de cette g n reuse source de satisfactions que repr sente sa m re en jouant des coudes pour carter le p re importun et que Freud a illustr par le Complexe d dipe nous pose beaucoup de probl mes lorsqu il s agit de le remettre sa juste place de m taphore pour ne garder que les l ments majeurs du processus en question 72 rester au sein des changes nourriciers du groupe social 73 R cit o l histoire est d figur e par les traditions Petit LAROUSSE PARIS 1959 74 R cit des temps fabuleux ou h ro ques Ibidem 43 Toujours est il que notre conomie psychique est instinctivement structur e par la recherche constan
50. est dans l apr s coup d avoir surpass ses appr hensions Par ailleurs nombreux sont ceux qui ne cessent de v rifier et d prouver cette citation attribu e VIRGILE On se lasse de tout except d apprendre Ou de comprendre selon la traduction Ce flottement entre les deux n a rien d tonnant puisque apprendre du latin Apprehendere et comprendre de Comprehendere ont le m me sens de saisir puis de saisir par l intelligence et embrasser par la pens e pour ce dernier Seulement en ce qui concerne les concepts psychanalytiques tenir n est pas forc ment saisir J aurais pu tout aussi bien dire que I y a loin de la coupe aux l vres tant il est vrai que m me une fois remplie on n est jamais s r de d guster une avanc e de sens qu une nouvelle question ne vienne remettre en cause Qu importe Tous ces cheminements dialectiques apportent leur content d exaltation dans la d couverte et c est vraisemblablement pourquoi je n ai pas h sit longtemps avant de risquer les pr senter sous forme de trilogie les trois sujets formant mon sens une suite Ensemble ils contribuent r pondre la question initiale Comment est ce que je fonctionne en tant qu tre humain x PR AMBULE Dans l histoire navale tort ou raison ou tout simplement en exag rant les marins ont eu la r putation d entretenir des liaisons affectives dans les nombreux ports de leurs escales successives Il se
51. est que Gradiva repr sente non pas la femme phallique ou ch tr e elle est la fois phallique et ch tr e Jacqueline Schaeffer souligne que dans la logique de non contradiction des processus primaires Dans sa relation la bisexualit le fantasme de Norbert oscille entre une Gradiva castratrice et ch tr e de m me qu entre ses propres positions masochique et sadique Finalement cependant Norbert va pouvoir triompher de cette double angoisse par le fantasme d une sc ne primitive c est dire en imaginant un rival aupr s de Gradiva D passant ainsi ses peurs il conquiert Zo Sa Gradiva est aussi avis e que belle Zo la source de son d sarroi devient l agent de sa gu rison Gradiva celle qui avance tel le dieu Mars gravidus allant au combat mais c est ici au combat de l amour Et Gradiva rediviva celle qui revit et va donner vie forme objet au d sir 37 En conclusion tre une femme tre une m re tre une fille et devenir femme Le f minin Comment se transmet il ce f minin De femme femme de m re fille Je ne suis pas parvenue r soudre cette nigme Je ne crois pas d ailleurs que cela soit possible Je n ai pu seulement que tenter d en d montrer la complexit Reste galement enti re une autre interrogation De loin en loin elle est perceptible et court dans cet crit Avant de le clore tout fait peut tre puis je m arr ter quelques instants dessus L
52. et Travail Social Psychasoc Montpellier 78 Les savoirs sont dans le ventre les uns des autres ils sont m l s comme des chemins de vaches proverbe africain 79 Table des mati res ENIGMES ne ee ee den an en 81 DE LA LANGUE COUPEE A LA QUESTION DE L IDENTITE eur 84 DE LA LANGUE COUPEE A LA PAROLE ARTICULEE A LA LOL rune 90 LA PLACE DU SUPERVISEUR COMME OPERATEUR D UN ACTE DE COUPURE su 93 CONCLUSION DE L ORAL L CRIT DE LA LANGUE LA MAIN sussies 100 AUTEURS ET UVRES CIT S OU VOQU Snuuuunnnnnnnnnnnannnannnnnnrnnnrnnnrnnnnnnnnnnnnnnee 102 80 81 ENIGME C est l histoire d une psychologue clinicienne qui cherche son style Elle anime un temps d analyse de la pratique une fois par mois aupr s d une quipe de professionnels travaillant avec des personnes malades psychiques d une Maison d Accueil Sp cialis e MAS depuis une ann e Elle est d j salari e dans cette association mais intervient pr cis ment dans cette MAS exclusivement pour ces temps d analyse de la pratique Ce travail lui a t conseill par la psychologue de cette institution Elle rencontre le directeur en pensant passant qu elle ne va pas faire l affaire Or le directeur avait d j pris sa d cision en suivant l avis de la psychologue de l institution Cette psychologue est en difficult quand au d tour d une s ance une monitrice ducatrice expose une situation de travail o elle m me exprime son d sarroi devant
53. et puis un peu aussi ses grands parents mais gu re au del moins peut tre d tre inscrit dans la dette d une lign e d j c l bre 8 Dans le film de Philippe CLAUDEL Il y a longtemps que je t aime 2008 Le r le de Juliette femme m decin est tenu par Kristin Scott Thomas LAX Edward Woody Allen and his comedy 57 Mais personne n a la certitude de survivre un tant soit peu dans le souvenir de ses enfants ou petits enfants et chacun n aura pas la satisfaction de se perp tuer dans une uvre inscrite dans la culture ou la consolation de tirer sa r v rence l occasion d une mort somptueuse qui peut faire aussi que l on passe la post rit Peu importe au bout du compte car ce projet l n est il pas quelque peu futile Par contre le courage d assumer sa condition de l exercer en faisant face debout en faisant front droit dans ses bottes en tenant t te sans chappatoire semble accessible tout un chacun Certes la vie prend trop souvent des allures de farce pitoyable grotesque et d risoire Mais justement la grandeur l honneur la dignit le m rite la vertu l l gance la gr ce le panache de chacun r sident dans sa noble volont de tirer la condition humaine vers le haut aussi souvent et aussi longtemps qu il lui est possible Ainsi mon avis contrairement ce que l on entend dire parfois savoir que la vie humaine n aurait pas de signification intrins que mais to
54. et toute jouissance qui prend lui m me des allures phalliques Pr cipit de la plus grande hauteur qui soit soumise la pesanteur le phallus cit ici en tant que convoitise du souverain bien n a t il pas la redoutable facult de retomber sur ses pattes Tout comme le Ph nix de la mythologie grecque poss de celle de rena tre ind finiment de ses cendres Et effectivement comme me l a fait remarquer J Rouzel l nonc des rhizomes de cette probl matique les questions se multiplient s entrecroisent et sans doute s embrouillent Partant du quand l arriv e j en arrive vite au quoi doit advenir qui serait aussi emp ch par quoi r siste dans le r el Serait ce une invite s employer pour extraire une symbolique f conde du marbre du v cu jusqu entrer dans une tentative de d nouage du R S I 7 Chanson de M FUGAIN album Attention mesdames et messieurs EMI 2005 11 n en plus douter la question qui coiffe toutes les autres se condense dans la formulation comment a fonctionne un tre humain Ce qui revient tenter de d construire quelques uns des obscurs d tours par lesquels l entretien de sa vie conduit celui ci passer y compris se poser la question de la mort X FORMULER UNE NIGME OUVRIR UNE HYPOTHESE EN SITUER LES CONTOURS LA D VELOPPER D FINIR LARGIR FAIRE DES RICOCHETS RESSERRER En tous cas cette soif quasi obsessionnelle de la conn
55. fil en aiguille j ai r alis mon patchwork Bref avec le plus grand s rieux je me suis amus e fabriquer une grammaire personnelle au grammage artisanal rapt litt raire po tique philosophique psychanalytique Th orique En effet de mon point de vue le lexique a quelque chose de conceptuel et j ai beaucoup appris en l laborant Puisse t il tre utile et agr able au lecteur et nourrir sa propre compr hension Dispositif Chacun doit d couvrir sa r gle et sa loi et surtout les moyens de les imposer Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Ce n est pas le dispositif en tant que tel qui est important c est le fait qu on puisse y naviguer en toute confiance 138 Joseph Rouzel La supervision d quipes en travail social Sans mur o m arr terais je Peut tre deviendrais je dangereux Marcel Cohen Murs Anamn ses Ecoute couter ECOUTE n f Mar Cordage fix au coin inf rieur d une voile et servant en r gler l orientation Dictionnaire des mots rares et pr cieux Quelquefois je ne sais plus si telle pens e A t dite ou tue Eric Sanner Petit carnet de silence J ai rien entendu Rapproche toi Jean Marie Gourio Br ves de comptoir tome 1 Il faut que nous soyons dans un tat de r ceptivit c est dire de faiblesse physique pour que les mots nous touchent s insinuent en nous et y commencent une esp ce de carri re E M Cioran Aveux et Anath mes F
56. gitime tisser celui que l attributaire tient dans ses mains et qu il continue de tresser sa mani re Ainsi ce qui est craindre ce n est pas tellement que le cibl de l action sociale s oppose ou rejette ce qui ne lui convient pas mais plut t qu il stagne et d sinvestisse toute dynamique volutive En partant du principe et il semble raisonnable eu gard l exp rience du commun des humains d en partir que la vie nous octroie un lot non n gligeable de s quences probl matiques r soudre voire d preuves traverser il devient logique de songer s quiper pour en venir bout sans subir trop de dommages Pr cisons qu il va de soi que lorsque la mer est calme il suffit de savourer Concernant l tat d esprit pour vivre serein dans ce contexte il semble tout aussi avis de se doter d une repr sentation d accueil favorable des probl mes alors que notre 1 r flexe hors dysfonctionnement serait plut t de les viter Leur r solution avec un maximum d l gance et de cr ativit peut ensuite s apparenter un jeu De surcro t l acc s cette fa on de voir court circuite le stress d tre dans l attente de la prochaine preuve qui pourrait dans le pire des cas nous faire plus ou moins lourdement tr bucher ou pour le moins plomber notre bonne humeur du jour Celui qui craint de souffrir souffre d j de ce qu il craint avan ait Montaigne En fait le r el est s rement
57. go te Puis la femme s excuse car elle pr f re aller se recoucher Elle embrasse l enfant et son p re L homme la raccompagne dans leur chambre Il revient L enfant et son p re partent peu apr s L enfant et son p re reviendront ainsi quelques fois Ils resteront de moins en moins longtemps La femme est de plus en plus fatigu e Le m decin qui rend r guli rement visite la femme parait inquiet Il doit traiter la douleur Il n arrive pas la calmer Quand elle ne dort pas la femme ressemble un n ud geignant sur son lit Elle s est beaucoup affaiblie 164 L homme son mari assiste impuissant l uvre de la maladie Il est de plus en plus puis Il veille bien suivre toutes les ordonnances pour les multiples choses que sa femme doit prendre La cuisine ressemble une pharmacie Les analyses ne sont pas bonnes Sans qu on puisse l expliquer les marqueurs montent Un samedi il est d cid de l hospitalisation de la femme Ce sera fait d s le lundi suivant L enfant ne pourra plus la voir le r glement de l h pital en interdit l acc s aux enfants A l h pital la femme est faible Le m decin lui a expliqu e que l op ration tait maintenant in vitable Apr s elle aura un anus artificiel vie Elle a du mal supporter cette id e Elle pleure norm ment Son mari ne sait pas comment la consoler Comment faire quand lui m me sent longueur de temps des sanglots se
58. histoire universelle ait largement mis en vidence la dimension minemment abusive des croisades et autres guerres de religion ou campagnes de colonisations Est il humainement possible au travailleur social de s affranchir momentan ment de la dictature de son Ego compte tenu justement du pli narcissique et ou n vrotique structurel qui le caract rise pour se centrer prioritairement sur autrui usager et ceci sans projection annexion ou r cup ration diverses 15 ROUZEL Joseph La supervision d quipes en travail social Dunod 2008 16 C est dire d tre bien intentionn au point de s engouffrer dans cette d marche avec une conception personnelle plut t incisive quant au mod le d volution et de bonheur cl en mains qui doit convenir autrui 15 L tre humain peut il s oublier s abstraire de lui m me s abandonner le temps n cessaire l accompagnement d autrui lui tre v ritablement disponible Malheureusement le cas des religieux qui margent des pratiques p dophiles situe l tendue des d bordements possibles Quand on y regarde de plus pr s on s aper oit que l tre humain est structur par une conomie psychique centr e sur sa propre survie Il se d termine se positionne agit en fonction de ses besoins de ses d sirs de ses int r ts pour parvenir les satisfaire et finalement entretenir sa vie Le centre de gravit de cet ensemble fonctionnel esp ce d attracti
59. honte soudaine de cette fatigue l Peter HANDKE Essai sur la fatigue Ou bien je n avais pas l toffe de la fonction attendue A moins que la dite non dite fonction ait t suffisamment trouble pour me troubler et d s lors impossible tenir sauf dans la fausset Comment habit er incarner une fonction dans laquelle on ne se reconnait pas L habit ne fait pas le moi Si ce n est moi c est l Autre Si je ne m y retrouve pas je m y perds Si je me perds je mai plus de rep res Et je cherche mon repaire Mon chez moi Mon moi Et des mots je me repais Si je ne suis pas congruente Je suis incongrue Un con une grue Bref je fais la pute Dans ma fonction de responsable de formation Dans ma fonction de formatrice Dans ma non fonction de superviseuse Em put e En marge Amput e Dans mes marges de man uvre Et tout coup emp t e emp tr e empot e Dans mes man uvres Rat e Ma man uvre mon uvre et moi avec Latt e Sensation d sagr able la fois physique et mentale Ath e Vol es envol es ma foi et mes valeurs Je soul ve le rideau 157 De quoi ne se v tir qu avec du noir en effet R f R cit du r cit page 15 Et pourquoi pas en broyer par dessus le march De quoi enterrer jusqu au souvenir R f Parembole page 20 125 Sur quelle sc ne En couture un transfert est une op ration qui consiste rapporter une
60. hors de mes pens es par une voix d homme jeune qui en contre bas dans la rue fredonnait Je suis un homme je suis un homme Amus e par le concours de circonstance qui faisait qu alors que je me concentrais sur le f minin un homme dans la rue sans le savoir me ramenait au masculin je me suis approch e de la fen tre Un p re tenait dans ses bras un petit gar on Tous deux autour du cou portaient une charpe tous deux taient v tus de chauds manteaux sombres et ils s appr taient gagner le trottoir d en face Quel message au travers de cette chanson ce jeune p re d livrait il son fils Prise dans le fil de cette interrogation j ai mis quelques secondes pour redonner un auteur aux paroles qui courraient sur ses l vres Bibliographie Actualit de l dipe puf Avant d tre celui qui parle J C Rolland nrf Gallimard Psychanalyse des contes de f es Bruno Bettelheim Pluriel Contes Charles Perrault Le livre de poche Contes familles et th rapie si la clinique m tait cont e r s Elle par bonheur et toujours nue Guy Goffette folio Elles J B Pontalis folio Guerre et paix des sexes hachette Jeu et r alit L espace potentiel D W Winnicott nrf Gallimard La port e de l ombre ditions des cr puscules 216 Les amoureuses voyage au bout de la f minit Clothilde Leguil Seuil Le corps et sa danse Daniel Sibony Points Le d li
61. humanit leurs diff rences leurs styles leurs go ts leurs couleurs A l intervenante et aux intervenants ces passeurs nous menant en zone libre qui m ont nourrie parfois BOUSCUL E J ai encore faim A Monique B L autre fille A Roger L psychanalyste notre superviseur Aux crivains Et mes po tes PLAN D ATTAQUE Menu d filant de maille en maille 1 CIRCUIT S DE LECTURE 06 Les droits imprescriptibles du lecteur 2 AVANT PROPOS Carnet de bord plus ou moins chrono logique 3 ENTREE EN MATIERE Trier et mettre le pied l trier 4 RECIT DU RECIT Deux r deux si un sous si et un b mol 5 BROUILLON BROUILLARD D ENIGME 16 Le transfert sous toutes les coutures 6 PAREMBOLE D une fiction l autre l chapp e belle 7 LOGOGRIPHE Lieu de l nigme 8 CORPS A CORPS DU TEXTE Variations sur des mots du transfert au transfuge 9 TERMINUS Tout le monde descend en lui m me 10 LEXIQUE Lumi res ombres et clairages 11 POST SCRIPTUM PREMIER D un manque l autre l charp e belle 12 POST SCRIPTUM SECOND L essentiel 13 INSPIRATION Lire d livre bibliographie non exhaustive 07 11 14 20 22 23 34 39 56 57 58 105 106 14 AXPIRATION 23XPLICIT 62 C est fini je souffle 15 HORS D UVRE Cadeau bonus au rapport tr s lointain avec le reste 63 Si je lis avec plaisir cette phrase cette histoire ou
62. il refait surface C tait pas pr vu a Avant d expliquer les raisons de mon insatisfaction et du rejet de ce temps de travail je vais pr senter la situation expos e en instance clinique Le dispositif de l instance clinique Cet outil propos par Joseph Rouzel dans sa pratique de la supervision d quipes se d roule en trois manches trois temps comme une partie de tennis 1 pour des groupes de 12 15 personnes Si l on s arr te un instant sur cette m taphore une partie de tennis est aussi un match un combat o l on change des coups la balle envoy e l autre nous revient ou pas On court on transpire on tombe parfois On gagne puis on perd des points on y ressent tour tour des moments d incertitude de faiblesse de fatigue mais aussi de puissance et d invincibilit Le corps mais aussi le moral pour employer le jargon de rigueur y sont mis l preuve Le public quand il y en a un encourage les valeureux participants les soutient dans leurs efforts Et l arbitre du haut de sa chaise veille au respect des r gles du jeu et l issue du match d signe un gagnant et un perdant Dans la premi re manche de l instance clinique le superviseur propose un professionnel d exposer une situation qu il a v cue et qui l a questionn qui lui a fait nigme Pendant ce temps les autres participants coutent n interviennent pas gardent leurs motions et r actions pour la seconde man
63. in luctable dont l imminence nous terrifie Pourtant nous nous trompons ce n est pas lui sur le chemin les renseignements taient faux ou nous les avons mal entendus ou mal compris Une autre catastrophe que nous n avions pas imagin e fond subitement sur nous tel l clair et l improviste nous emporte Constantin Cavafis En attendant les barbares et autres po mes Tu es peut estre en chemin Outre ton gr malade retenu Louise Lab uvres po tiques Ils avaient raison ses camarades Elles ne peuvent pas se maintenir les dynasties Peu importe il s est donn du mal s est battu autant qu il a pu Et dans sa noire d sillusion il lui en reste en tous cas une chose dont il soit fier c est que jusque dans son chec il montre tous le m me ind fectible courage Le reste ce n tait que chim res et que vains efforts Constantin Cavafis En attendant les barbares et autres po mes La p leur nous montre jusqu o le corps peut comprendre l me E M Cioran Syllogismes de l amertume On apprend plus dans une nuit blanche que dans une ann e de sommeil Autant dire que le passage tabac est autrement plus instructif que la sieste E M Cioran Aveux et Anath mes Le pesant est la racine du l ger Lao Tseu Tao t king Le tout est d habituer le monde Et de se faire soi m me cela Je suis ce que je ne peux pas dire Eric Sanner Petit carnet de silence Ce qu on n
64. inconnu au connu de transformer conform ment au refoulement l autre du sexe en un simple n gatif 38 Une seconde bauche de r ponse pourrait elle se trouver chez Paul Laurent Assoun Que l esp ce humaine se compose de deux genres ou de deux moiti s n est pas qu un lieu commun c est ce qui Va de soi depuis l enfance S appuyant sur Freud Si en renon ant notre corpor it comme tres simplement pensants venant en quelque sorte d une autre plan te nous pouvions voir les choses de cette terre avec fra cheur rien ne frapperait plus notre attention que l existence de deux sexes parmi les hommes qui par ailleurs si identiques entre eux montrent n anmoins leur diversit par les signes les plus ext rieurs Paul Laurent Assoun affirme Il y a certes une vidence de la diff rence sexuelle tel il fait jour 3 Il suffit c est vrai d ouvrir les yeux mais la diff rence ne fait pas que se voir elle se dit mieux elle se conjugue Elle se marque dans l usage de la langue au moyen du genre Cependant d s que l on touche la psych il y a comme un malaise Celui que la psychanalyse assume et labore En premier lieu nous dit Paul Laurent Assoun il y a ce que lon appelle la bisexualit La bisexualit c est montrer que si l anatomie est le destin scell par la morphologie et la g n tique le sujet de part et d autre de la barri re sexuelle organique a rejoindre sa position se
65. investigation des processus psychiques inconscients dont elle a pos l existence la psychanalyse tente de donner du sens ce qui sans elle n en aurait pas Pour ce faire elle s active d chiffrer cette partie immerg e de soi qui ne se laisse habituellement entrevoir que de mani re biais e par des sympt mes douloureux ou apparemment absurdes r ves lapsus actes manqu s comportements compulsifs etc Ceux ci ne parlant pas d eux m mes il faut bien les interpr ter au plus pr s des raisons qui conduisent y avoir recours Au del de sa pratique clinique sp cifique apte traiter certains d sordres psychiques son but ultime n est pas de gu rir en supprimant les missaires symptomatiques mais de permettre la r cup ration de toutes les ressources utiles une gestion la plus panouie possible de la vie pour un individu donn Pour autant elle ne fournit pas de recettes pour duquer de mani re juste et appropri e Pire S Freud a passablement refroidi notre enthousiasme perfectionniste en la mati re en rendant c l bre une r flexion qui l avait interpell I y a tr s longtemps d j j ai fait mien le mot plaisant qui veut qu il y ait trois m tiers impossibles duquer soigner gouverner Et nous devons malgr tout apporter notre contribution accompagner proposer un mode d emploi simple et pertinent de la condition et de la vie humaines transmettre militer en nourrissant la raiso
66. l pour vous distraire Du s rieux et de l humour dans la prise en charge des adolescents Psychasoc com 2011 DIEZ P Chut Monographies des superviseurs IX me promotion Psychasoc com 2010 LACAN M F Moi la v rit je parle Lemonde fr 1981 NATYOT D I R E Gros Textes 2011 ROUZEL J Le transfert et son maniement dans les pratiques sociales Psychasoc com 2005 ROUZEL J La supervision d quipes en travail social Dunod 2007 ROUZEL J Educateur un m tier impossible Psychasoc com 2009 ROUZEL J Quand les adolescents s expriment qu en fait on Psychasoc com 2010
67. l aisance l g re de la femme qui marche d un pas vif et parall lement l air assur que donne un esprit au repos Sa gr ce particuli re elle la tirait de cette fa on de planer au dessus du sol tout en le foulant avec fermet Pour donner un nom l effigie il l avait appel e dans son for int rieur Gradiva celle qui marche en avant en r alit c tait l un surnom que les po tes anciens r servaient exclusivement Mars Gradivus le dieu de la guerre s lan ant au combat mais il semblait Norbert caract riser au mieux le maintien et le mouvement de la jeune fille 35 A la suite d un cauchemar o il voit Gradiva le jour de l an antissement de Pomp i Norbert pouss par d obscurs pressentiments et d inexplicables obsessions se retrouve Pomp i o il rencontre Gradiva Celle ci pure r alit a les traits de son amie d enfance Comment ne pas percevoir nous dit Jacqueline Schaeffer travers les fantasmes de Norbert jeune homme et ses investigations au del des souvenirs enfouis toute une activit fantasmatique issue de sa sexualit infantile savoir les questions qu il se pose concernant la diff rence des sexes l essence corporelle de Gradiva et les craintes li es son angoisse de castration 36 En t moignent d abord Le fait qu il donne Gradiva le nom f minis d un dieu de la guerre et la description qu il fait d elle de son pied qui dans la d m
68. la sc ne l en absente La m re fait ainsi cran s interpose entre le couple nouvellement form et sa fille abandonn e Elle parle la place de son enfant c est une m re bouche trou La suite de l histoire va le confirmer Peu de temps apr s elle organise le mariage de sa fille avec un passant Souhaitant faire ainsi oublier celle ci ses premi res fian ailles Elle demande encore aux deux jeunes mari s de s installer dans une autre ville de sorte qu il ne soit plus question ni du pass ni de la nuit du bal Ainsi Lol se trouva mari e sans l avoir voulu de la fa on qui lui convenait sans passer par la sauvagerie d un choix Elle aura trois enfants et m nera pendant dix ans une vie quotidienne rang e teinte faite de ponctualit d ordre de sommeil une vie de femme comme les autres Lol imitait mais qui Les autres tous les autres le plus grand nombre possible de personnes Au coll ge il manquait quelque chose Lol elle tait d j trangement incompl te Elle tait une merveille de douceur elle changeait d amies elle ne luttait jamais contre l ennui jamais une larme de jeune fille Lol V Stein est une dormeuse debout mais d un sommeil sans r ve apr s le bal Pendant dix ans Ses avis taient rares ses r cits inexistants Le fil de l histoire de Lol est une qu te de son devenir femme Pas travers ses maternit s mais dans son insistance reconsti
69. la m re la fille se transmet le f minin Ces questions reviennent insistent persistent Je connais bien leur force de r sonance l cho particulier familier qu elles trouvent en moi Comment de la m re la fille se transmet le f minin Y a t il une r ponse possible cela Si oui de quelle mani re la concevoir l envisager Puis je tenter de m en approcher l apprivoiser Sans oublier pour autant que le discours sur la chose n est pas la chose elle m me Et si au fond c tait cela mon nigme Comment de la m re la fille se transmet le f minin Qu est ce que la supervision m wera ui ns i 2 Avant d en arriver ce qui me permettra de r soudre ou non mon nigme et parce que dans le travail entrepris c est de supervision qu il s agit il me para t indispensable de donner une d finition de ce qu est la supervision La supervision est un espace offert au salari afin qu il puisse r fl chir sur ce qu il met en jeu en tant que personne dans sa pratique quotidienne aupr s des usagers Lien social n 704 En termes plus sp cialis s on pourrait la d finir comme une possibilit donn e au professionnel d analyser partir de l vocation de situations v cues les ph nom nes transf rentiels et contre transf rentiels qui tissent intriquent se lovent dans sa pratique Le rendant sensible ce qu il en est pour lui lui faisant toucher du doigt ce qui l affecte
70. la physiologie des organes g nitaux de l un et de l autre Je ne saurai en tirer des conclusions p remptoires Toujours est il que les attributs de l un sont externes avec pour fonction de p n trer et que les attributs de l autre sont internes avec pour fonction de recevoir Mais au del si certes ovule et semence ont autant besoin l un de l autre pour r aliser leur potentiel chacun n ayant pas d avenir sans l autre toujours est il que l homme d l gue la femme le travail cr ateur de la gestation Quant cette t che pr cise l peu importe qu un homme gravite autour ou non elle prend les choses en main toute seule Physiologiquement parlant une femme fait toujours son b b toute seule 71 Mais de ce fait qui lui permet de r aliser une part de son potentiel et non des moindres elle contracte une dette vis vis de l homme C est par ce lien qu elle est davantage attach e l homme que lui ne pourra jamais l tre D l guer et faire par soi m me n implique pas de la m me mani re ne mobilise pas les m mes ressorts Lui contribue participe une uvre commune mais qui se d veloppe ext rieurement lui m me si son psychisme en est enrichi Elle vit cette cr ation la ressent la d plie dans sa chair comme dans son psychisme Elle est travaill e par elle dans son entier et dans sa structure Ainsi la d pendance r ciproque des sexes est sp cifiquement triangul e dans le d sir de matern
71. le lieu des plus grands malentendus de la condition humaine Sa v ritable nature nous chappe en permanence Croyant le circonvenir nous n arrivons qu l interpr ter avec des repr sentations bourr es de pr jug s et de limites Le r el c est quand on se cogne Avec lui nous balbutions tout autant qu avec nos r ves et nos fantasmes Et contrairement ce que pr tend J Lacan heureusement que nous avons les mots et le langage pour tenter de l or donner un tant soit peu en donnant du sens et du liant toutes ces perceptions dispers es et ces prouv s morcel s 39 Il n est jamais probl me qui n ait un cadeau pour toi entre ses mains Tu cherches des probl mes parce que tu as besoin de leurs cadeaux BACH Richard Illusions J ai lu 1992 4 LACAN Jacques Origo incognita 4 aTin y a gu re que le sublime qui puisse nous aider dans l ordinaire de la vie disait ALAIN 28 Cette fameuse contrainte du d tour par le langage rendue responsable du malaise de l tre humain oblig qu il est de quitter la proie du r el pour l ombre de la parole ne me para t pas si horrible que a Et quand cela serait n est il pas illusoire d esp rer se d douaner de payer le prix de la connaissance de la communication et de la socialit Pr tendre que le processus langagier op re une division de l individu d ailleurs indivisible selon son tymologie rel ve mon avis du contre sens Il me sembl
72. moi qui communique avec un autre moi mais semblable Parler un autre revient avoir un dialogue de sourd avec lui Quand le sujet s adresse un v ritable Autre il ne l atteint jamais directement car il y a un m diateur le langage Je vise toujours les vrais sujets et il me faut me contenter des ombres Le sujet est s par des Autres les vrais par le mur du langage 124 L objectif d un travail de supervision est donc de tenter de passer d une parole vide celle qui est m diatis e par l axe imaginaire aa une parole pleine vraie Il s agit de d construire nos repr sentations imaginaires pour donner place au sujet d sirant 124 Lacan J Le Moi dans la th orie de Freud et dans la technique de la psychanalyse Seuil 1978 87 La parole nous permet donc d accueillir ce qui n a pas de forme le magma dans lequel l infantile en nous est englu En nommant la chose les mots permettent de s en s parer et de mettre distance l angoisse qui en d coulait La parole nous humanise en r fr nant la jouissance Il s agit comme le dit Serge Leclaire de tuer l enfant merveilleux ou terrifiant qui de g n ration en g n ration t moigne des r ves et des d sirs des parents il n est de vie qu au prix du meurtre de l image premi re trange dans laquelle s inscrit la naissance de chacun t En contre partie nous devons faire avec cette perte et accepter que le signifiant n est pas la chose Il y a d
73. n est pas rare de voir des petits gar ons de deux trois ans se promener fi rement avec un coussin sur le ventre jouant la grossesse et des petites filles tenter d uriner debout comme un gar on 30 Comment la petite fille poursuivra t elle son volution pour devenir femme et m re J en reviens pr sent Julia Kristeva l D une part souligne elle comme tout sujet de la parole de la pens e et de la loi la fille s identifie au phallus et au p re qui en est le repr sentant Au c ur de cette position phallique o elle est tre parlant selon la loi la fille est cependant d savantag e D valoris e par son absence de p nis elle se replie sur une position r ceptive pour devenir l objet du p re Elle d sire recevoir le p nis et obtenir un enfant de lui Selon Freud Le d sir avec lequel la petite fille se tourne vers son p re est sans doute initialement le d sir du p nis dont la m re l a frustr e et qu elle attend maintenant du p re Mais la situation f minine ne se trouve instaur e que lorsque le d sir du p nis est remplac par celui de l enfant lorsque par cons quent selon une vieille quivalence symbolique l enfant vient la place du p nis Il ne nous chappe pas que la petite fille a d j d sir 29 Actualit de dipe collectif puf 30 Florence Guignard Guerre et paix des sexes hachette 31 Guerre et paix des sexes hachette 211 un enfant auparavant c t
74. ne l image du superviseur suppos savoir Puisqu elle est li e la fonction comme celles de l analyste de l enseignant et d autres autant l assumer sans faux semblants 33 Dans l absolu il ne me semble pas possible d accompagner quelqu un au del de sa propre volution Force est donc d avoir disposition un certain bagage de connaissances et de comp tences ainsi qu un savoir tre certain ne serait ce que pour exprimer positivement des ressentis avancer des convictions sans exclusive formuler des questionnements sans brutalit Et ce m me s il n est pas question de c der la tentation d tablir des diagnostics de personnalit ou de former des projets d volution que tel ou tel participant devrait adopter partir de l l animation du superviseur ou la position d un aidant seront d autant plus positives qu elles seront au fait et au clair v Tout d abord avec le s fantasme s qui constitue nt leur propre d sir d occuper cette place 35 5 FREUD n a t il pas avanc sans louvoyer que le psychanalyste est celui qui est en mesure de deviner le mat riel refoul 5 Ne souhaitons pas que tout le monde pense comme nous L uniformit des sentiments serait odieuse FRANCE Anatole Discours au banquet des Rabelaisants 1912 34 v Ensuite avec le principe d incompl tude qui r git globalement les m canismes vitaux v Enfin avec la n cessit d un engagement dans un code de bonne con
75. ne pas l avoir entendue ou plut t de ne plus avoir cout trop vouloir le faire l impression d tre pass e c t de quelque chose d avoir essay de taper dans la balle qu elle m envoyait et de viser c t de taper dans le vide J voque de fa on r p t e ses silences qui me faisaient perdre tous mes moyens Sentiment d auto sabotage r cit d un naufrage leik 1 2 Deuxi me manche Chute vertigineuse Les retours des coll gues ont port s sur ma volont de ma trise voire de contr le sur ce que viennent dire les silences et la fa on dont le professionnel les soutient Le dispositif de la permanence d coute a galement t chahut Enfin une coll gue a pos une question qui arrivait l comme un cheveu sur la soupe la seule qui n a pas n cessit une relecture de mes notes pour me la rem morer question qu elle a jet e comme une bouteille la mer Qu est ce qu tre une femme 03 1 3 Troisi me manche Roum gue roum gue Bien qu ayant parl pendant ce temps r pondu des questions et remarques 203 Dans le sud de la France roum guer signifie r ler rousp ter 224 je ne me rem more pas ce temps de l instance clinique J en retiens une sensation de flottement d absence J tais aussi occup e roum guer en silence sur ces retours que je trouvais d plac s inappropri s et sur ceux que j attendais qui n taient bien videmme
76. non de la r alit du monde Dans ce contexte d ouverture tous les possibles la mesure de l cart entre les satisfactions que l tre humain obtient et celles qu il convoite reste effectivement de nature le pr cipiter dans cette dimension d pressive du Manque que nous avons souvent explor e Sauf consid rer comme l a affirm J P Sartre qu Un homme est toujours au del de ce qu il fait POST OMNIA Au jeu de Dames l ancienne r gle Souffler n est pas jouer a t supprim e depuis belle lurette m me si elle reste pr sente dans l inconscient collectif des joueurs amateurs Comme dans la vraie partie de la vie chaque coup jou compte pour de bon Le sens de la vie n est pas donn avec son souffle pas plus que son mode d emploi d ailleurs Les deux sont conqu rir avec une bonne dose de pers v rance toujours d abn gation souvent de joie parfois Tant qu elle est blanche la page est le lieu de tous les possibles Et c est cela gui est vrai il faut cr er se cr er et c est alors seulement qu on se trouve Que l tre humain veuille devenir de l cume pour vivre au sommet du tourbillon de la vague plus longtemps encore que le surfeur ne tente de s y maintenir est une chose Mais la vague elle m me ne conna t pas d apog e permanente et immuable Elle roule 197 SARTRE Jean Paul Situations Gallimard 102 Origo incognita 60 par dessous se d roule par dessus jaill
77. on dit souvent qu elles fournissent l opportunit de rebondir diff remment Les animaux qui hibernent vivent certes sur un rythme ralenti mais ils continuent de vivre Cette mise en sommeil fait partie int grante des moments diff remment rythm s de leur vie Nous devrions donc tre tout autant heureux d tre bouscul s par le surgissement d un d sir que rass r n s par sa concr tisation car apr s chaque aboutissement et pass un temps de vacuit beno te pour r aliser encore il nous faut recommencer d sirer Bref plus l individu manque plus il d sire et plus il devrait s en trouver heureux d autant que pour certains philosophes le bonheur n est pas un tat atteindre mais une mani re de voyager c est dire une fa on de vaquer serein et paisible ses occupations ordinaires d entretien de sa vie et de satisfaction de ses d sirs Si effectivement L approche est toujours plus belle que l arriv e 7 pourquoi verser dans une sorte de lamentation Pourquoi dire redire souligner ce qui n est finalement qu un constat en le dramatisant l homme est manquant trou ali n Oui l tre humain fonctionne par cycles qui se r amorcent sous forme de courbe sinuso dale avec ses points bas ses mont es en puissance ses d c l rations ses moments de ligne tale u 92 1 Les trous dans l emmental n auraient ils pas pour fonction de soutenir l app tit De rappeler r guli rement le drame que ce
78. par les intervenants dont J Rouzel me permettent en partie cette r assurance psychique L cueil viter serait de plaquer ces outils ma pratique sans chercher me les approprier Quand j ai commenc occuper cette place de superviseur je pensais pouvoir le faire titre exp rimental Or cette position n est pas possible tenir Soit on y est soit on n y est pas Mais alors comment s autorise t on y tre si ce n est en continuant d analyser perp tuellement son d sir Mon d sir a t bouscul doublement ce 18 mars 2010 jour o j ai pr sent cette situation lors d une instance clinique Une premi re fois quand on m a renvoy l impossibilit d exercer la supervision titre exp rimental ex perd y mental La supervision ne peut pas avoir lieu en dehors de la perte et du mental la pens e La deuxi me fois quand en sortant de cette s ance a surgit l information d un v nement dramatique re ue par message interpos sur mon t l phone Dans un premier temps l coute de ce message je ne comprends rien Il est question de suicide 95 de meurtre je ne comprends pas de qui il s agit Je pense que c est une erreur que cela ne m est pas destin ou que c est une demande de rendez vous d un inconnu venant de vivre un drame J coute nouveau le message et dans un second temps je r alise que c est une amie proche criant sa d tresse Sa belle s ur la femme de son fr re a tent de se
79. particuli re de la petite fille sa m re adh sive et intense difficilement accessible l analyse car enkyst e dans l exp rience sensorielle pr verbale 28 La m re comme premier objet d amour S appuyant pour partie sur les travaux de M lanie Klein Julia Kristeva nous explique que Au cours de la p riode la plus archa que l enfant qui se laisse s duire avec sa peau et ses cinq sens se livre de fait avec ses orifices la bouche l anus et le vagin pour la petite fille L enfant s duit orificiel effract est celui qui anticipe l tre p n tr de la femme Quoique passive sa sexualit n en est pas moins r active mission de selles expressions vocales et gestuelles la scandent agressivement Chez le gar on l excitation p nienne renforc e ensuite la phase phallique se superpose la gamme complexe des r actions l effraction s duction originaire laquelle structure la position f minine du sujet masculin Pour la fille cela comporte des ambigu t s plus complexes La forte mobilisation vaginale cloacale du corps caverneux f minin ainsi que l excitation clitoridienne structurent d embl e sa sexualit originelle comme une bisexualit psychique la fois passive et active En outre l effraction primaire des orifices est compens e non 27 Nouvelles conf rences d introduction la psychanalyse folio essais 28 Julia Kristeva Guerre et paix des sexes hachette 210
80. passe chez le gar on nous dit que le d veloppement de la petite fille en femme normale est plus difficile et plus compliqu car il comporte deux t ches de plus pour lesquelles le d veloppement de l homme ne pr sente pas de contre partie Avec l entr e dans la phase phallique les diff rences des sexes s effacent compl tement derri re leurs concordances Il nous faut reconna tre que la petite fille est un petit homme Cette phase on le sait est caract ris e chez le gar on par le fait qu il sait se procurer des sensations par son petit p nis et qu il met en relation l tat de celui ci avec ses repr sentations des rapports sexuels La petite fille fait la m me chose avec 25 Elles folio Marthe de M ligny c est un nom d aristocrate un nom de courtisane et ce n est pas son nom Guy Goffette Elle par bonheur et toujours nue folio Apr s trente deux ans de vie commune avec Marthe Pierre Bonnard l pouse et il d couvre alors le pot aux roses Marthe s appelle en v rit Maria Boursin elle n est pas n e en Italie mais en France dans le Berry 26 Julia Kristeva Guerre et paix des sexes hachette 209 son clitoris encore plus petit Il semble que chez elle tous les actes onanistiques se jouent sur cet quivalent du p nis que le vagin proprement f minin n ait pas t encore d couvert par les deux sexes Nous pouvons poser que dans la phase phallique de la petite fille c est le cl
81. plus sp cifiquement la suite sans commettre pour autant un pl onasme la direction du sens en fonction du principe de l entropie qui est le propre de tous les syst mes et l tre humain est un syst me ouvert c est la mort Bref pour aller l essentiel de cet accouchement au forceps je dirai de fa on plus d pouill e que la mort est le sens inn de la vie Plus pr cis ment dit un sens n d elle avec elle Cette direction l qu elle prend d s son d part est en effet dite en entier point e donn e en ce que une fois qu il est d clench le fait d tre au monde a une issue irr m diable Tous les jours vont la mort le dernier y arrive crira Montaigne Et malgr tous ses efforts et ses r ussites la science ne pourra annuler cette ch ance la retarder certes mais pas l invalider Mais cette question ainsi formul e sous entend aussi l id e de signification introduite au XVI me si cle dans l volution du terme sens Alors la vie a t elle une signification 3 Que je comprends comme la tendance la d gradation progressive et in luctable d un syst me par l usure jusqu sa disparition Et les apports ou ajustements en provenance de l ext rieur ne peuvent que retarder mais pas d jouer cette issue fatale 4 MONTAIGNE Michel de Essais Livre I Chapitre 19 Il n y a rien rajouter ce constat Le travail symbolique a pr empt la part d angoisse qui pouvait l tre
82. posture c est l imposture comme a pr sum r sum Joseph Rouzel au moment de ma BOUSCULE de supervis e Quand il pr tend je me tends Il m a BOUSCUL E avec cette formule BOUSCUL E tourneboul e Presque litt ralement boule tourn e d o l id e vite devenue une vidence pour moi de TETE A L ANVERS qui est plus qu une id e puisqu il y a une double sensation physique et mentale Tourneboul e retourn e Comme une cr pe Il y faudrait donc un sacr retournement De situation De regard De position Oui il m a froiss e avec cette formule Synonymes probables chiffonn e bless e Et cette d finition d nich e je ne sais o et log e dans un coin de ma m moire froiss qui a subi une pression et un commencement d crasement Ma m moire y va un peu fort D un autre c t ce type est en train de me traiter de quoi Pas envie de monter dans ce train Imposteuse n existe m me pas en fran ais alors qu il se calme au lieu de clamer le grand manie tout qui sait tout Et de mon nigme Des semaines durant je me sens d concert e Confuse Et puis en r fl chissant l image refl t e dans le miroir avec le temps je me d tends Je BASCULE vers une autre position en posant osant un autre regard On m a tendu une perche j y ai vu une fl che Elle m a touch e piqu e affect e Touch e mais pas coul e Ebranl e n anmoins Je ne sais pas trop pourquoi Des sema
83. pour la plupart sont tr s pr s de ces questions Joseph Rouzel La supervision d quipes en travail social Le psychanalyste ne peut que reconna tre l vidente sup riorit de l crivain Andr Green Pr face au Double de Dosto evski Aujourd hui en moto on a fait 300 kilom tres 300 kilom tres de psychanalyse c est beaucoup Soir es arros es entre amis et autres pens es philosophiques Dossier personnel 143 Oh elle va pas recommencer avec son Lacan Fanny Schann son p re quand sa m re a le dos tourn mai 2011 R cit Beaucoup de gens parlent sans r fl chir mais attention je me mets dedans Jean Marie Gourio Br ves de comptoir tome 5 Moi faut que je parle sinon mes mots y me moisissent dans le gosier Mais gosier a se dit plus Jean Marie Gourio Br ves de comptoir 1994 Les mots parfois se pr cipitent Jean Michel Maulpoix Une histoire de bleu La valeur de t moignage est pour moi consid rable Je dis bien pour moi car c est devant moi qu il t moigne c est de moi qu il exige une fid lit dont je suis le seul conna tre la profondeur et les difficult s Albert Camus L envers et l endroit La mer en nous essaie des phrases Jean Michel Maulpoix Une histoire de bleu Juste un mot rapide Ouvrir tr s vite et refermer la bouche Happer au vol un chiffon de bleu Pour cela dont on ne sait rien Sinon la question sourde La demande obstin e L id e que
84. pres un jeune po te D lit ditions 2010 Rouzel J La supervision d quipes en travail social Dunod Paris 2007 103 Isabelle FERRETTI SCHANN LA T TE A L INVERS DE LA BOUSCULE A LA BASCULE C t lumi re je tends les bras C est peut tre le monde vers ma part d ombre t te renvers renvers e qui menace tout Mais c est ainsi pourtant que moment de m chapper sont les choses Philippe GRIMBERT La mauvaise rencontre Antonin ARTAUD uvres compl tes Entre cet endroit et cet envers C est comme si une sorte de du monde je ne veux pas musique venait de la clart de choisir Mais parce que je ces diff rents endroits n aime pas qu on triche Albert CAMUS Peter HANDKE L envers et l endroit Essai sur la fatigue Mono mini graphie pour la certification de superviseur d quipes en tablissements sanitaires sociaux m dico sociaux et scolaires PSYCHASOC Institut Europ en Psychanalyse et Travail Social Montpellier Promotion X Mars 2010 Juin 2011 104 G rard mon duc de rue pr f r pour ce qu il est A Fanny et Anna mes anges tomb s du ciel pour ce qu elles sont l instar de leur papa pr f r A Patrice K de la promo II psychologue suffisamment bon et n anmoins ami qui m a donn un petit coup de pouce caf juste en s int ressant ce que je lui disais Au groupe d apprenants on dit comme a dans mon m tier Pour leur
85. que Les hyst riques de conversion ont avec passion offert leur masochisme toutes les accusations de s duction et de fornication avec le Diable Leurs confessions devenant d autant plus scabreuses licencieuses que les interrogatoires des inquisiteurs se faisaient plus cruels et pressants et les tortures subies plus raffin es travers leurs attaques les hyst riques rejouent reproduisent donc sur et dans leur propre corps une sc ne primitive incarn e une relation de possession d sir e par leur 22 Trois Contes Paris Seuil 23 Le Corps et sa danse Points 24 Jacqueline Schaeffer Le refus du f minin puf 207 sexe mais ha e par leur Moi r alis e dans un corps unique bisexu dont une partie masculine attaque sexuellement la partie f minine Elles se sont rendues insupportables obsc nes parce qu elles se livraient l exhibition d un masochisme effr n poss d es travers leurs sympt mes jouissant et souffrant la fois exhibant un sexe qu il ne fallait pas montrer la fois frigides et r clamant de la jouissance Tout ce spectacle s adressait plus particuli rement des hommes A la Salp tri re on utilise les malades pour des d monstrations publiques on provoque exp rimentalement des attaques et des ph nom nes de conversion sous hypnose puis on les supprime Mais surtout on les photographie on les filme dans toutes les attitudes de mani re individuelle ou co
86. rester dans la jouissance de donner des r ponses qu on n a pas et touffer l autre de nos propres d sirs Il faut d fusionner rendre l autre ce qui lui appartient le laisser porter seul sa souffrance en ayant confiance qu il le peut Ce serait nier ses capacit s donc le menacer nouveau d une mort symbolique que de vouloir l aider ou de faire sa place gt Joseph Rouzel Et dans ce cas l autre n aura pas d autre alternative que de se sauver au sens propre et au sens figur car vouloir donner l autre fait qu il ne peut que se refuser comme sujet Joseph Rouzel Le travail de supervision permet de faire exister l autre Laisser la place l impr vu l inattendu en se d faisant d une quelconque ma trise permet de remettre en jeu dans chaque rencontre qui est singuli re l histoire de la relation C est dans l espace des m diations que l ducateur va travailler la dimension transf rentielle Le transfert c est de l amour et parfois de la haine Cette charge d amour emporte son poids d illusions puisqu on aime toujours chez l autre ce dont on manque c est dire pr cis ment ce dont on a t castr Il ne faut pas que l ducateur casse trop vite ce pouvoir que lui pr te la personne avec qui il noue une relation Ce pouvoir bien illusoire au fond que Lacan nomme le sujet suppos savoir il lui faut plut t le mettre au travail D abord pour lui toute institution do
87. s en suivre Cependant le r sultat en est particuli rement plaisant en termes de r gulation du stress D autant plus qu il est bien connu que prendre les choses de haut met sur le chemin de leur d construction et par voie de cons quence d un possible abandon de leur adiposit de nature path tique Car si l on n y prend pas garde on peut se laisser atteindre profond ment lorsque la vie prend ses allures dramatiques ce qui n est finalement pas aussi exceptionnel que cela Pour en revenir au travail de r flexion qui peut mouliner sans fin il me semble qu il en va de celle ci comme d un plat cuisin selon les aromates condiments ou pices ajout s le r sultat final en terme de go t n est pas le m me Plus on introduit d l ments ad quats brasser dans une r flexion plus les 53 Car il est difficile de penser que l on consente librement un v nement in luctable S FREUD a m me avanc Au fond personne ne croit sa propre mort et dans son inconscient chacun est persuad de son immortalit Origo incognita 54 Le labyrinthe n est il pas lui m me une m tonymie du grand Autre nous contraignant sans cesse aller voir ailleurs 33 options de solutions seront riches et pourront se r v ler pertinentes Et pour d busquer les l ments ad quats il faut se poser soi m me les bonnes questions ou que quelqu un d autre vous les pose La bonne personne au bon endroit La bonne ques
88. se prend d une place d exception o l autorit est l gitime en tenant compte de l imaginaire des autres pour intervenir dans le r el L acte suppose une transgression un cart des repr sentations imaginaires Mais cette transgression et cet cart ne visent pas l abolition de la loi qui entra nerait l effacement des diff rences et l identification imaginaire l autre elle correspond en r alit la mise en pratique de la loi 132 La loi est envisager comme un interstice un couteau qui passe par le vide Il s agit donc d avoir acc s non une garantie mais une certaine s ret d action en corr lation avec son propre d sir L thique c est dit Lacan l articulation entre son d sir et sa propre action L inter dit qui surgit de mes entrailles peut alors tre entendu comme cet interstice qui coupe dans la jouissance de ne faire qu un et qui reviendrait tuer et se tuer x L acte de couper est douloureux difficile mais indispensable et vital Ce qui m anime penser et m engager dans cette place de superviseur c est le fait de travailler assumer ma propre castration tout en accompagnant les autres assumer la leur Le temps de l analyse de la demande puis la n cessit de poser le cadre de la supervision aupr s des participants mais aussi aupr s des directions permettent de rendre plus op rant l acte de couper 132 Imbert F La question de l thique dans le champ ducatif Ma
89. sens que je n ai pas fini d en d coudre Le transfert sous toutes les coutures Donc qu en est il de la question in vitable du des transfert s Le travail de supervision se r duirait il cela Au maniement et au traitement de cette force qui nous traverse nous travestit Nous mousse nous pousse nous clabousse Nous freine quand nous sommes trop effr n s Et de laquelle il faut s extirper pour y voir un peu plus clair De plus en plus en crivant il me semble avancer dans une contr e tourbeuse devoir franchir entre chaque mot un espace rempli d une mati re ind cise Annie ERNAUX L autre fille Si contre ma volont une opposition devait s imposer cela voudrait dire que je ne suis pas parvenu raconter une pure image et que dans ce qui va suivre il me faudra plus encore me garder en d crivant une chose de faire jouer celle ci contre une autre comme c est le propre de tout ce qui est manich en rien que le bien rien que le mal Peter HANDKE Essai sur la fatigue 147 Jacques Brel 120 6 PAREMBOLE D une fiction l autre l chapp e belle Le r cit peut tre support par le langage articul oral ou crit par l image fixe ou mobile par le geste et le m lange ordonn de toutes ces substances Roland BARTHES Introduction Po tique du r cit Plus le po me s loigne plus il devient ressemblant S loigner ne veut pas dire perdre de vue le po
90. serait si la mati re venait manquer 22 ALAIN FOURNIER Correspondance avec J RIVI RE Gallimard 54 force d insister pour voir le manque l o il y a simplement du vide on pourrait finir par penser que cela rel ve d une lecture effectivement n vrotique de la r alit Objectivement le vide est une structure part enti re parfois provisoire en tant que pr alable indispensable son remplissage parfois plus stable En effet une majorit de savants s accorde dire qu avant le Big bang qui aurait donn naissance notre monde c est un grand vide qui occupait l espace Mieux encore si notre chelle il appara t que la mati re est pleine au niveau subatomique elle ne serait que vide Et si on supprimait le vide qu il y a autour des noyaux des atomes la terre toute enti re pourrait contenir dans une sph re de seulement 150 m de rayon tonnant non C est pourtant une v rit dite scientifique Et si cela se produisait si le globe terrestre se trouvait ainsi r tr ci assur ment la face du monde s en trouverait chang e Oui mais et la question cruciale du sens de la vie dans tout a La seule r ponse sens e pardon qu on puisse conc der ou ass ner de assigner signum signe du francisque sin ancien fran ais sen sens et direction cette question voire en extraire et finalement assavoir son sujet c est que sa direction devrait on dire alors maintenant pour cerner
91. seulement par l excitation clitoridienne mais aussi par l laboration du lien d introjection identification avec l objet aimant et intrusif qu est la m re Puis vient pour l infans la d couverte de l autre de la m re c est dire le p re Florence Guignard s inscrivant elle aussi dans le courant kleinien nous dit J insiste sur le choc traumatique que constitue pour l infans la prise de conscience de la sexualit de la m re cette d couverte de la non appartenance de la m re l infans 2 Et n anmoins C est dans cet espace psychique que prendra naissance la premi re triangulation C est le lieu premier du d sir de l Autre de l absence du n gatif du sentiment de soi et par cons quent de toute la potentialit des processus de deuil Si bien que Du bon tablissement de cet espace va d pendre l quilibre conomique de la bisexualit psychique en relation avec le genre de l individu dans la complexit quasi imm diate des processus identificatoires de l infans la m re psychiquement absente d une part et l objet de d sir le p re qui occupe celle ci d autre part Enfin un peu plus tard L espace de jeu qui va progressivement s accro tre permettra l enfant de transposer ses d sirs sur un plan symbolique utilisant toute la souplesse imaginative de cet ge d or de l enfance pour exercer l immense champ de la symbolisation pierre de touche de la pens e humaine Il
92. singulier du subjectif Il s agit alors de penser le subjectif et le collectif comme un continuum sur une bande de M bius En chaque point de la bande l envers et l endroit se distinguent et pourtant ils sont situ s dans une continuit Avis aux non communistes tous est commun m me Dieu Charles Baudelaire Je crois que cette petite introduction devrait nous mettre la puce l oreille sur la dimension politique inh rente toute activit humaine Joseph ROUZEL 23 juin TER AN W MONOGRAPHIE en 3 CAHIERS pour la CERTIFICATION de SUPERVISEUR d quipes de travailleurs sociaux INSTITUT EUROP EN PSYCHANALYSE et TRAVAIL SOCIAL 10 Promotion Ann e 2010 2011 MONTPELLIER 34 ROUQUIER Claude ROSE NRA RENEO Te MONOGRAPHIE en 3 CAHIERS pour la CERTIFICATION de SUPERVISEUR d EQUIPES de T S INSTITUT EUROP EN PSYCHANALYSE ET TRAVAIL SOCIAL MONTPELLIER 10 PROMOTION ANNEE 2010 2011 CI ROUQUIER CAHIER 1 LES COMPTOIRS DE JOUISSANCE 34 P X PR AMBULE P1 X INTRODUCTION P1 o FORMULER UNE NIGME 3 OUVRIR UNE HYPOTH SE P5 EN SITUER LES CONTOURS P8 LA D VELOPPER P12 D FINIR P13 LARGIR P17 FAIRE DES RICOCHETS 20 o RESSERRER P25 X CONCLUSION P29 X POST OMNIA P32 O O O O O O v PR AMBULE P1 v INTRODUCTION P2 o ARGUMENTS P3 o DISCUSSION 6 o DIGRESSIONS P12 o R SOLUTION 15 v CONCLUSION P23 v POST OMNIA P
93. soir Le soir la femme r le toujours L homme est puis Il a soif L infirmi re lui demande ce qu il compte faire L homme tergiverse Il ne sait pas L infirmi re reste avec lui Il se d cide Je vais faire comme tous les jours Je vais lui dire au revoir et revenir demain L infirmi re dit que c est selon elle le mieux L homme va embrasser sa femme Il pleure en disant Au revoir ma ch rie Il part vers vingt et une heure trente A vingt trois heures pass e chez lui le t l phone sonne C est l h pital qui lui demande de venir Il sait pourquoi Il prend le volant dans la nuit Un m decin africain l accueille avec beaucoup de d licatesse L infirmi re de nuit africaine aussi est tr s apaisante Le m decin prend le temps de parler avec l homme Sa femme est morte peu de temps apr s qu il soit parti Apr s un moment l infirmi re accompagne l homme dans la chambre Toutes les machines ont disparu L homme en est presque d stabilis Le petit corps d charn est pos l sur le lit Le visage est fig de souffrance Les yeux sont ferm s mais une paupi re refuse de se baisser totalement L homme approche Il touche les pieds de sa femme Ils sont d j ti des Il s approche donne un baiser caresse les yeux La paupi re ne veut pas se fermer Il s assied et reste Puis il se l ve et part en ne quittant pas le corps de sa femme des yeux Ell
94. sur le papier assez librement mais sans enthousiasme Un r cit peu pr cis impr cis un pr cit 14 Une valse mille temps 150 o je sens la pr sence de n uds que je ne sais pas nommer Comme des bobines de fil emm l es Un premier niveau d crit gt J entre alors dans une phase qui devient un crit partir du r cit du r cit Le but peut tre est de d nouer ces cheveaux Ou de combiner leurs couleurs pour les accorder Ou d accepter la dysharmonie Eh bien me voil dans de beaux draps Avec Melun on peut faire Mulne 151 Et avec R CIT on peut faire CRIT L anagramme me souffle l oreille du b mol mou essaie de faire un di se qui rehausse Apr s coup Ecrire est une prise de conscience comme on dit prise de terre Marcel B ALU Le vif Notes et r flexions L chapp e belle n est pas un hors sujet Voil bien la seule chose dont je sois s re Ou bien la violence prenait place cach e contre un objet tiers une mouche tu e comme en passant une fleur effeuill e comme par distraction Peter HANDKE Essai sur la fatigue 7 LOGOGRIPHE Lieu de l nigme La femelle clown a pas de beaux habits Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir l anniversaire 149 Quelque chose qui pr cite Qui cite avant que les gens n aient parl 150 Jacques Brel 151 Jean Marie Gourio Br ves de comptoir l anniversaire 122 Je suis pas beau mais au moins c est moi
95. th orique par cette porte celle qui est ma taille Avec le risque en 141 3 me Congr s europ en organis par Psychasoc Travail social actes de r sistances 111 me laissant aller de tels plaisirs de lecture que le carnet de bord vire au cornet de bar Janvier 2011 3 me semaine de formation Je retrouve Winnicott avec son pr nom rigolo que personne ne cite jamais Il me rassure sur l tat de mes savoirs Le concept de holding m est doux Le holding du holding m est cher Et la fonction alpha me laisse r veuse S ance de r gulation Je dis que la s curit n est pas synonyme de confort L j voque implicitement ce que je nomme d sormais en mon for int rieur fort int rieur la BOUSCULE du supervis Dessous dedans l entour je parle du superviseur lui m me sa place ne me para t gu re plus confortable O il est question de monographie J ai commenc comprendre l attendu mais r siste ce que l on me demande Je ne me sens pas bien Je joue de la fausse r bellion lors que ma jument rue Appels l aide divers In fine je d cide de faire bonne coli re ras le bol de l enfant rebelle cris Joseph Rouzel lui balance mes mots en vrac Il m invite repartir du r cit pour trouver ma question Mais le r cit que j avais fait en formation et sur lequel j envisageais de m appuyer est perdu Occult A e me faut il commencer par un manque Je repar
96. tique il existe des propositions qui bien que vraies ne peuvent tre ni d montr es ni infirm es En 1936 Alonzo Church tablit l insolubilit de certains probl mes de la th orie des nombres Alors quand J Lacan veut mettre en quation les relations humaines jusqu aux rapports sexuels il fait peut tre montre de beaucoup d arrogance Qu il confirme d ailleurs lui m me quand il confesse que la psychanalyse c est mon sympt me Bref le recours de l tre humain ses repr sentations mentales ne peut suffire combler ses limites structurelles pas plus qu r cup rer tous ses d boires 57 Insatiabilit du d sir d o compulsion d expansion et relance incessante ii LACAN Jacques Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse diteur 35 Il semble bien que les comptoirs de jouissance fleurissent partout o l illusion d tre soi conduit l imposture de la rencontre Ce que chacun met spontan ment en mots ou en actes n est qu une projection combin e de ses repr sentations de la r alit avec ses fantasmes Pour ne pas avoir faire le triste constat que les pulsions m nent l tre humain par le bout de son nez comme ses besoins activent le chien par le moyen de son odoratl il me semble souhaitable d introduire de la conscience socialisante et humanisante dans tous nos programmes de fonctionnement En fin de compte il serait dommage que le concept de jouissance malsaine vi
97. toujours pas descendre de v lo pour se voir p daler Alors m me que La jouissance est l nergie gui se d gage quand l inconscient travaille 122 LABORIT Henri loge de la fuite Robert Lafont 1976 123 NASIO Jean David Cinq le ons sur la th orie de J Lacan Petite Biblioth que Payot 2001 75 Eh Oui Et comme il doit travailler quasiment en continu l radication de celle ci n est vraisemblablement pas pour demain ITE MISSA EST Mots cl s D sir Interd pendance Narcissisme R solution Nombre de rapports humains se nouent sur une double tromperie D s lors que je me leurre moi m me sur la nature de mon d sir je ne peux qu abuser autrui dans la relation que je noue avec lui Pour sortir de ce march de dupes dans la relation d aide il n est pas possible de faire l conomie de d construire les affects qui s expriment travers transferts et contre transferts C est l objectif principal de la supervision Mais l instinct de vie ne peut consentir lui m me s auto mutiler C est pourquoi l op ration de castration symbolique est sans cesse r amorcer pour contenir son lan bulldozer 76 Nathalie PICHON De la langue coup e la place du superviseur comme op rateur de la coupure Monographie pour la certification de superviseur d quipes de travailleurs sociaux Ann e 2010 2011 77 Xe promotion Institut Europ en Psychanalyse
98. tration de transition qui semble beaucoup plus conforme la r alit Les l ments naturels n ont pas de fronti re totalement tanche D ailleurs le terme cr puscule renvoie aussi bien l aurore avec sa lumi re transitionnelle tr s blanche qui annonce et introduit le lever du soleil qu son coucher avec cette luminosit transitoire tr s color e de rouge de jaune ou d orange qui l accompagne et annonce et introduit la nuit Celle ci ne tombe pas dans un grand fracas apr s que le jour ait lui m me bruyamment claqu la porte Il y a un moment o lumi re et obscurit se p n trent se m langent n tant plus tout fait l une et pas encore tout fait l autre Pareillement entre le sec et le mouill il y a l humide Etc Plus globalement mais de la m me mani re les changements de saisons sont progressifs avec des avanc es parfois tonnantes ou des retours en arri re surprenants CONCLUSION Au cours d un parcours questre de saut d obstacles les raccourcis que le cavalier d cide de faire prendre sa monture dans les trajectoires peuvent se r v ler payants en termes de gain de temps mais il faut toutefois que celle ci arrive n gocier victorieusement les barres malgr un nombre de foul es et donc un lan r duits Il n en va certainement pas de m me dans toutes les situations En faisant la part si belle une recherche fr n tique de bonheur notre poque g n ralise le mod
99. tre aim Or donc si pr tendre aimer revient projeter son d sir d tre soi m me aim plut t que d tre en capacit de donner v ritablement de l amour c est d en demander de mani re masqu e dont il s agit et demander voire rapter c est bien entendu l antith se d offrir D autant plus que ce qui est pr tendument offert n est pas r ellement poss d Quelque chose que l on n a pas quoi donc pr cis ment La disponibilit autrui l altruisme une forme d amour inconditionnel Bref la capacit d investir des positions peu habituelles chez l tre humain plut t prompt se conduire sans m nagement notamment quand il est question de son int r t ou de ses passions comme l avait crit Plaute dans La Com die des nes L homme est pour l homme un loup non un homme quand tant on ne sait pas quel il est u 24 Le quelqu un qui n en veut pas semble donc bien inspir de refuser 23 SAINT EXUP RY Antoine Vol de nuit Folio 2009 2 PLAUTE Asinaria Th tre complet Poche 1991 19 Ainsi l amour ce lien qui d s lors qu il engage toutes les intimit s semble avoir le potentiel pour tre le plus abouti dans le registre des relations humaines ne m riterait pas plus qu un pet de lapin Cette premi re incursion dans les coulisses du commerce relationnel laisse donc d j penser qu il pourrait parfois s articuler partir d illusions partag es ou non X FORMU
100. un r bus d chiffrer un encodage secret craquer un myst re accoucher un mi dire compl ter un manque tre rempli qui se rappelle autant que de besoin L est justement mon besoin rejoint par le d sir et le projet de s y attarder Pour un sujet parti sa propre rencontre y a t il un cheminement qui serait meilleur qu un autre Chaque fausse piste et chaque impasse visit es n ont elles pas leur raison de s tre perdues trouv es l Disons pour finir de s tre propos es comme un cheminement possible m me s il est tarabiscot Je suis persuad que chacun peut aller la castration symbolique comme le sens populaire dit que l on peut aller Rome Et il me semble que dans le contexte qui est le n tre en ce moment tout arr t sur image des fins d analyse installe le cadre et les ressorts de la supervision s il est soumis des tiers retours Les soi disant occasions perdues ne le sont que d un point de vue Il est fort probable qu en regardant sous d autres angles elles soient gagnantes M me l empilage de la r p tition apparemment st rile peut avoir son utilit celle d arriver la goutte qui fait d border Pour moi la fin d un cycle qui s annonce d clenche automatiquement la question Et maintenant o en suis je Suis je arriv o je souhaitais Et vers o vais je aller ensuite pour continuer le voyage X FORMULER UNE ENIGME OUVRIR UNE HYPOTH SE EN SITUER
101. 25 4 COOC SCT am CAHIER 1 LES COMPTOIRS DE JOUISSANCE 34 P X PR AMBULE P1 X INTRODUCTION P1 o FORMULER UNE NIGME 3 OUVRIR UNE HYPOTH SE 5 EN SITUER LES CONTOURS P8 LA D VELOPPER P12 D FINIR P13 LARGIR P17 FAIRE DES RICOCHETS P20 RESSERRER P25 X CONCLUSION P29 X POST OMNIA P32 O O O O O O O CAHIER 2 L ILLUSION D TRE SOI 25 P V PR AMBULE P1 v INTRODUCTION P2 o ARGUMENTS P3 o DISCUSSION P6 o DIGRESSIONS P12 o R SOLUTION 15 v CONCLUSION P23 POST OMNIA P25 CAHIER 3 L IMPOSTURE DE LA RENCONTRE 12 P gt PR AMBULE P1 gt INTRODUCTION P1 o ENFONCER LE CLOU 2 o RELATIVISER P5 gt CONCLUSION P9 gt POST OMNIA P11 SOMMAIRE PR AMBULE INTRODUCTION FORMULER UNE NIGME OUVRIR UNE HYPOTH SE EN SITUER LES CONTOURS LA D VELOPPER D FINIR LARGIR FAIRE des RICOCHETS RESSERRER CONCLUSION POST OMNIA Mots cl s Expansion Humanisation Inconscient Jouissance Langage R sum Tenir un loup par les oreilles ou caresser la crini re d un lion ou encore mettre sa t te dans la gueule d un crocodile c est un peu comme marcher sur des ufs 6 Bref celui qui tente l exp rience se trouve quelque peu dans l embarras mais en m me temps il prouve la satisfaction m me si c
102. Ange Quelle analogie de sens rec le t elle pour moi quel questionnement correspondant vient elle faire cho Y a t il des homologies avec les extrapolations suivantes Quand en aurai je fini avec ce travail d extraction de sens depuis le v cu brut Quand en aurai je termin avec cette m connaissance de l autre et de moi qui me s pare des deux Quand pourrais je enfin consid rer que c est assez Quand serais je en capacit de dire que j ai boucl la boucle Quand en aurais je fini avec cette r sistance du r el qui s oppose mon bon vouloir qui me s pare de ce dont j ai accoucher Mais accoucher de quoi D une uvre r alisatrice lib ratrice De la v rit sur la nature humaine sur moi D une confirmation de castration symbolique De la prise de conscience d un fonctionnement r current de r gression jusqu au narcissisme primaire Du simple manque dans le savoir D un manque de soi ali n noyaut confisqu par le souci de l Autre implant comme une puce lectronique par l autre d une figure historique Tout se serait il pass comme si une m re avait appareill son enfant avec un joug en lui disant Mets ceci mon fils Ainsi tu te chargeras plus ais ment de ma difficult vivre de ma peine et puis de fil en aiguille de la souffrance des autres 5 Prononc avec l intonation et le timbre de voix du com dien Jean ROCHEFORT a en dit davantage Ou de signifiant en
103. Elles vont parfois le chercher au dehors Elles r pandent le ciel pur de leurs yeux sur le monde Elles prennent des amants Mais aucun amour n approche en lumi re celui qui les penche sur l enfant Personne d autre ne peut venir la place vid e par Dieu Personne ne sera aim par elles comme l enfant de la promesse d ue de la parole parjure La jeune femme assise c t de vous a install l enfant sur ses genoux Elle lui parle de tout et de rien Elle m ne la conversation infinie ininterrompue dans la rumeur des passants Tu vois ce pull que j ai achet eh bien il est trop cher dans un autre magasin j ai vu qu il tait moiti prix tant pis je suis contente tu veux un chocolat coute on est juste au dessous des trains tu entends le bruit que a fait c est un train qui passe on a une heure attendre tu n as pas froid je vais te mettre ta capuche et je vais te manger mon tr sor mon petit poisson mon amour mon amour Elle m ne de front dans le m me souffle le dialogue des amants celui des vivants et des morts le dialogue en abime des solitudes On pense les enfants naissent des femmes Les femmes naissent des femmes Il reste aux hommes le travail la fureur imb cile de travail des carri res et des guerres Il reste aux hommes le reste On regarde cette jeune femme peinte par Fra Angelico dans le hall venteux de Lyon Part Dieu On la regarde avec l g ret sans danger d un amour Pour s prendre d une
104. Enfin si l on associe la recherche de r sultats l obligation d efficacit d efficience et je ne sais plus quels termes barbares impos s par la puissante politique de l valuation tous les 206 BRES R Je ne suis pas l pour vous distraire Du s rieux et de l humour dans la prise en charge des adolescents Psychasoc com 2011 207 DIEZ P Chut Monographies des superviseurs IX me promotion Psychasoc com 2010 208 LACAN M F Moi la v rit je parle Lemonde fr 1981 228 ingr dients sont r unis pour s y croire et investir sans aucun recul le pouvoir illusoire que nous attribue la place nomm e par Lacan de sujet suppos savoir gt M me le terme de permanence utilis pour ce dispositif renvoie ce qui ne s arr te jamais ce qui ne fait pas d faut ce qui ne manque pas La Superpsychologue omnipr sente et omnipotente avait mis en marche son rouleau compresseur souffrance et rien ne pouvait plus l arr ter part peut tre cette jeune fille dont le comportement d routant a stopp net la course folle Point d arr t qui s est impos dans le r cit lors de l instance clinique Si l inconscient est un chapitre de notre histoire marqu par un blanc ou occup par un mensonge la supervision va nous le renvoyer car c est ce qui nous a construit un moment donn Si notre pratique n est pas inscrite dans un discours on risque de s enfermer dans le narcissisme s en satisfaire
105. Et chaque soir l tre humain se couche en confiant ses frustrations la r gulation du r ve Quand en aurais je fini 121 CAMUS Albert Chroniques alg riennes 1939 1958 Gallimard 2002 74 Pas avant que ne cesse la vie humaine qui te tient debout mon ami puisque cette dialectique entre d mesure et mod ration est le ressort m me de cette vie POST OMNIA S orienter avec bonheur sur le terrain de la psychanalyse n est pas si ais Pas facile de s ouvrir un chemin de coh rence entre les cr ateurs majeurs comme S Freud et J Lacan ou les diff rentes poques qui ont infl chis leurs concepts ainsi qu entre les divers apports de tr s nombreux autres auteurs Et le besoin qu prouve tout nouveau venu qui veut se faire un nom d en faire une relecture pour se m nager un espace d originalit n arrange rien l affaire Mais bon c est comme Et peut tre pas plus mal hormis les querelles de clochers dont on pourrait se passer En effet Ce n est pas l utopie qui est dangereuse car elle est indispensable l volution C est le dogmatisme que certains utilisent pour maintenir leur pouvoir leurs pr rogatives et leur dominance Quoiqu il en soit ce voyage de signifiants en signifiants qui balisent la condition humaine est passionnant Enfi vrant m me si l on consid re que l on n aboutit pas v ritablement des certitudes juste des pr somptions tant il est r el qu on ne peut
106. Faire en fran ais signifie chier Le bien faire reviendrait poser sa petite crotte pour faire plaisir l autre Pour l heure pour l heurt puisque je me suis sentie heurt e voil ce sur quoi j associe faire travailler les signifiants de la demande avant de se jeter dans la gueule du loup Sur l analyse de la demande il eut t en effet opportun de s en remettre en premier lieu la parole de la psychologue propos d analyse de la pratique ne l appelez pas comme a sinon a va leur faire peur Prendre en soi la tension de l autre et s en pr occuper Claude ALLIONE Note de cours Un arr t sur le signifiant peur aurait pu ouvrir une voie nous orienter vers une laboration collective un tantinet plus pertinente Le travail de supervision peut tre ins curisant ou per u comme tel M me si c est en un lieu s curis ce n est pas du c t du confort comme j avan ais en r gulation De tout cela nous aurions pu parler au lieu de r pondre oui dans la pr cipitation et la confusion Jument au galop qui ne voit rien derri re ses ill res Il eut t opportun d tre collectivement attentif ce que produit un tel signifiant chez les uns et les autres Il n est pas anodin ce mot Cette peur nous aurions pu tenter de l approcher la traduire s en nourrir l utiliser La psychologue j ai suppos postul qu elle savait ce qu elle disait Qu est
107. Introduction la soutenance de la Xe promotion de superviseurs Les monographies que l on peut lire ici et qui ont t soutenues en juin 2011 sont issues d un travail subjectif o chacun a mis du sien mais en groupe Un groupe comment a tient Freud s est pos la question dans son grand texte Psychologie collective et analyse du moi Il fait en introduction la remarque qu il n y a pas de diff rences de structure entre deux niveaux le subjectif et le collectif Un groupe pr cise t 1l a tient sur l amour port une place d exception incarn e par le chef pour l Arm e le pape pour l glise ou toute autre figure d autorit laquelle s autorise d un principe de valeurs Lacan lui prend la question par un autre bout Ce qui tient ensemble un groupe humain pense t il c est qu on se parle La parole tisse le lien social Nous sommes un peu comme ces prisonniers que l on rencontre au d but du texte de 1949 Le temps logique et l assertion de certitude anticip e Vous connaissez l histoire Un directeur de prison fait venir 3 prisonniers et leur dit qu il dispose de 3 ronds blancs et 2 ronds noirs Il collera sur le dos de chacun un des ronds Le premier qui d duira le rond qu il a dans le dos partir des deux autres sera libre En fait la d duction s av re logique jusqu un certain point Il y a une but e Ce n est que parce que chacun se pr cipite vers la sortie que ce mouvement collectif fait certitude et que ch
108. LER UNE NIGME OUVRIR UNE HYPOTH SE EN SITUER LES CONTOURS LA D VELOPPER D FINIR LARGIR FAIRE DES RICOCHETS RESSERRER Apr s ce d tour revenons en aux d finitions annonc es pour tenter de r pondre la question pos e en P 8 en quoi la jouissance est elle inappropri e et ou ill gitime dans ce contexte voire pathologique ou encore perverse en elle m me Dans le Petit Larousse PERVERSION est d fini comme le Changement de bien en mal corruption C est simpliste mais clair r f r au domaine de la morale Dans le dictionnaire de psychologie la perversion entendue dans une acception restreinte ne d signe que les paraphilies c est dire toutes les d viations de l instinct sexuel par rapport son but son objet ou son mode de satisfaction Laissons donc dans l imm diat cette r f rence de c t Dans un sens plus large la perversion recouvre une conduite particuli re caract ris e essentiellement par la transgression volontaire de la loi l esprit de destruction et la recherche du mal pour le mal Pour G Tordjman 1981 le fondement de toute perversion est l hostilit Cette hostilit trouve son origine dans un traumatisme affectif pr coce Le pervers nourrit une forte agressivit contre son entourage et contre la soci t en g n ral I est anim par la volont de puissance il transgresse avec volupt les lois et les tabous auxquels il voudrait substitu
109. Ne subsiste comme impossible formuler que la question de l exp rience de cet ultime face face qui reste vivre le moment venu pour finalement mourir 55 Malheureusement c est encore une formulation ambig e qui est cens e pardon nouveau c est dire tymologiquement r put e vouloir demander la vie r pond elle une intention particuli re C est dire un projet pr form dans lequel je serai convi rentrer Et l nous sommes enfin au terme de la question Depuis mon point de vue non la vie ne vient pas r aliser un projet quelconque De la m me mani re d ailleurs que la vie peut cesser brutalement et pr matur ment sans avoir fournir une quelconque justification elle n ob it qu ses propres r gles D apr s ce que j ai pu en comprendre elle n est qu un court interm de dans la continuit du n ant son origine g n rique si on peut dire tant le r sultat de circonstances volutives fortuites cf le Big bang Aussi comme ce constat d une si grande froideur est difficile accepter et dig rer Le silence ternel de ces espaces infinis m effraie l che Pascal certains le contournent en y voyant l uvre d une main divine L univers m embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n ait point d horloger dira Voltaire Il rejoint en cela la pirouette des anciens Credo quia absurdum je crois parce que sinon c est absurde Ou autrem
110. POST SCRIPTUM PREMIER D un manque l autre l charp e belle Le mur dans la phrase signes syntaxe dur e et l extr me pointe du sens la barri re retomb e du silence le souvenir douloureux de ce qui devait tre dit Marcel COHEN Murs Anamn ses Car la vie est un manque irrattrapable et nous demeurons pour toujours inconsol s V ronique OLMI Le premier amour Car la vie est un manque irrattrapable et nous demeurons pour toujours inconsol s V ronique OLMI Le premier amour Car la vie est un manque irrattrapable et nous demeurons pour toujours inconsol s V ronique OLMI Le premier amour 153 Car la vie est un manque irrattrapable et nous demeurons pour toujours inconsol s V ronique OLMI Le premier amour Car la vie est un manque irrattrapable et nous demeurons pour toujours inconsol s V ronique OLMI Le premier amour Car la vie est un manque irrattrapable et nous demeurons pour toujours inconsol s V ronique OLMI Le premier amour Car la vie est un manque irrattrapable et nous demeurons pour toujours inconsol s V ronique OLMI Le premier amour Car la vie est un manque irrattrapable et nous demeurons pour toujours inconsol s V ronique OLMI Le premier amour 12 POST SCRIPTUM SECOND L essentiel 154 Mur blanc de la page Espoir qu il s ouvrira sur une force cach e Marcel COHEN Murs Anamn ses 13 INSPIRATION Lire d livre bibliographie non exhaus
111. RKINS et Jane FONDA 1959 Comme i disait Coubertin l important c est de pas se faire chier Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir l anniversaire 14 AXPIRATION AXPLICIT C est fini je souffle On a sign sa derni re feuille c est le d part des papillons Henri MICHAUX 158 Plume pr c d de Lointain int rieur J avais perdu mon souffle C est fini Autre chose peut commencer Ce n est pas fini Un autre voyage m attend Je ne fis plus rien d autre jusqu au soir qu tre assis et regarder c tait comme si je n avais m me plus besoin de reprendre mon souffle Peter HANDKE Essai sur la fatigue 15 HORS D UVRE Cadeau bonus au rapport tr s lointain avec le reste Les couleurs et les formes du peuple fragmentaire de la fatigue c est le bleu des bleus de travail les droites rouges que la corde de mesure claque contre les poutres les crayons de charpentier cylindriques ovo des rouges et violets le jaune des m tres l ovale de la bulle dans le niveau d eau Peter HANDKE Essai sur la fatigue 159 Celles sur Plaine 88 le 25 avril 2011 dans mon antre de campagne cette petite maison froide et chaleureuse ayant appartenu ma grand m re paternelle Avec l un de mes voisins je parle des ouvriers moi qui en descends comme l Homme du singe leurs histoires leur Histoire leurs souffrances leurs luttes le Parti Communiste qui les tenait les contenait le Fr
112. a ne un refoulement diff rent plus radical une mise en jeu du voir de la pulsion scopique qui leur est n cessaire et particulier Il faut donc compter avec ce masculin et avec ce f minin qui sont le lot des deux sexes mais qui selon le sexe propre se vit diff remment Toutefois une femme est sauf exceptions plus sensible l archa que Tandis qu un homme sait souvent mieux faire avec la logique avec les jeux du signifiant Le d clic du d sir passant peut tre plus ais ment par lui Si bien que conseiller quelqu un s il en fait la demande de travailler avec un homme ou avec une femme lui para t fond Nous touchons ici la diff rence sexuelle f minin masculin m me si nous ne faisons que l effleurer M Montrelay aborde le masculin et le f minin partir de deux concept clefs l Ombre et le Nom L un et l autre sont des dons faits l enfant par les g niteurs l un et l autre le prot gent en s parant Le Nom permet que l enfant se distingue de ses parents l Ombre prot ge et s pare de l ancestral Le temps o ont lieu ces op rations est celui de la gestation de la naissance des jours qui la suivent temps auquel la m re retourne psychiquement et charnellement on est ensemble dedans Car si la m re porte l enfant elle est aussi port e Le registre le plus archa que de l inconscient sa structure singuli re sont pour la psychanalyste penser partir du mot
113. a commence l o les contes de f es s ach vent par le premier baiser avant la nuit damour et se termine par 16 La port e de l Ombre ditions des cr puscules 17 Jacqueline Assabgui La port e de l Ombre 18 M res et filles La menace de l identique puf 203 l enfermement dans une maison qui ne laisse plus d autre issue Lux que de dispara tre 1 Lux est n e dans une famille stable du Michigan et a t lev e avec ses trois s urs a n es par un p re professeur de math matiques et une m re d vou e qui a pris en charge l ducation de ses filles the girls comme elle les appelle Elles sont toujours toutes les quatre ensemble ensemble la maison ensemble au lyc e o elles ne se s parent jamais sauf pour rejoindre chacune leur classe Ce sont les s urs Lisbon les filles du prof de math et les gar ons les regardent sans oser vraiment les convoiter Lux venait de rencontrer Trip Fontaine et de passer sa premi re soir e avec lui Cette nuit l apr s la f te de fin d ann e o elle a t lue reine de la soir e o tous les regards se sont riv s sur elle elle n a pas entendu les douze coups de minuit Ses s urs l ont attendue en vain dans la voiture devant le lyc e Elle a tout oubli ses parents ses s urs sa promesse Elle est rest e au c t de Trip elle l a suivi sur la pelouse de foot du lyc e C tait la premi re fois pour elle Apr s l amour ils se sont endormi
114. a plus grande de soi m me nous sommes conduits comme nous le rappelle le mythe de Narcisse une mort sans r mission Le langage fait de nous des tres humains et nous permet de dire non la jouissance et l enfant tout puissant qui sommeille en nous Il ne s agit pas de tuer ou nier ce r el au contraire c est faire vivre l enfant en le lib rant de la toute puissance Cette action n est pas r alis e une fois pour toute elle est sans cesse renouveler Ce r el il s agit d apprendre l aimer 130 Vivre c est prendre le risque d tre d ue de se blesser de souffrir Mourir c est viter d avoir se confronter la r alit de l autre et d ab mer une image id ale de soi m me dans laquelle on s est identifi Comme le dit le titre du livre de J P Lebrun La condition humaine n est pas sans conditions 131 Nous ne pouvons pas faire fi que le sujet qui parle est divis Il est repr sent par une cha ne de signifiants qui ne le d finisse pas totalement Une part de lui restera jamais dans l ombre ce manque constitutif lui permet d exister de na tre lui m me dans toute sa singularit Vivre c est tre soi m me dans la singularit de son d sir et bousculer tout ce qui l en emp che en entrant dans la subversion d un ordre tabli par le mouvement de la cr ation La place du superviseur est donc une place risqu e os e mais vivante puisqu il s agit de cr er de l humain C es
115. a pr f rence pour Peau d ne Qu en tait il pour moi cette poque l Selon Claire Squires La m re des d buts prot gerait sa fille de la s duction paternelle et guiderait aussi sa fille vers la d couverte de sa propre f minit Si je regarde pr sent ce conte avec mes yeux d adulte je m aper ois que Le p re de Peau d ne est un roi le plus puissant qui f t sur la Terre et seul comparable soi Il jouit des hommes comme des biens Son pouse qui est son aimable Moiti sa Compagne fid le s accommode de n tre qu une partie aim e de son mari et profite de l all geance de celui ci son image pour tre certaine de sa puissance Ils n ont qu une fille n e de leur tendre et chaste hym n e si bien que la maison du roi quittera la lign e patrilin aire Deux raisons nous affirme Sylvie Delom qui font retour dans le R el de cette enfant avec la proclamation du d sir incestueux de son p re 3 Dans le palais abondent les biens les plus pr cieux manne qui n a pas de fin car un ne produit des cus et des louis en place de ses ordures Il ne manque rien Cet animal la b te la plus laide qu on puisse avoir apr s le loup est install au lieu le plus apparent injustice qui surprend Puis la reine meurt C est la mort de la m re et l amour incestueux du p re qui font la dimension du R el de l h ro ne Mais ces deux parents entretena
116. acun en d duit alors qu il a un rond blanc dans le dos Lacan en tire trois modalit s logiques du temps l instant de voir le temps pour comprendre le moment de conclure Dans le travail de formation la supervision que ce soit dans l instance clinique ou le travail de monographie l instant de voir a consist prendre en compte le jaillissement d une question qui fait nigme Le temps pour la comprendre qui a suivi a mis en uvre du savoir des connaissances et beaucoup d invention C est un mode de construction auquel Freud nous invite dans un de ses derniers textes et qu il associe au d lire le d lire a structure de v rit Mais demeure un troisi me temps Le moment de conclure l o la v rit de chacun se r v le et prend tout son effet comme on le dit d une balle de tennis est produit par le mouvement de pr cipitation d un collectif C est parce qu ils sortent ensemble comme un seul homme que chaque prisonnier se trouv d livr de ses cha nes Le collectif n est rien que le sujet de l individuel affirme alors Jacques Lacan dans ce m me texte sur le temps logique crits p 213 Cette chor graphie de la lib ration plus int ressante que la th ologie du m me nom est l uvre dans ce travail Chacun s exprime en son propre nom ce qui est la vis e de tout travail s inspirant peu ou prou de la psychanalyse mais pas sans les autres C est cela le paradoxe Un mouvement communiste qui se produit du plus
117. aider r silier est l aussi extr mement souple mobile adaptable donc Il semble que l lasticit psychique de l enfant favorise une adaptabilit Au moment de l annonce de la mort de sa tante par exemple l enfant est touch travers mais les choses paraissent aller singuli rement vite en lui pour reprendre finalement forme viable On pourrait presque parler de g nie cr ateur de vie de l enfant L oncle l adulte a par contre perdu cette capacit Il appara t comme paissi et raidi par un trop plein de pens es d images d analyses d interpr tations d histoires d histoires d histoires etc Il ne sait plus jouer Il parait relever d une sorte de scl rose L enfant par son r cit lui ouvre en quelque sorte une porte par laquelle il pourra suivre le chemin qu il choisira et qui ne sera pas le m me que celui de l enfant Les enfants quand ils ne sont pas d truits assument leurs peurs ils pleurent crient se terrorisent etc Ils assument les grandes peurs symboliques qui les construisent le loup ou autre Ils jouent quasiment en permanence y compris avoir peur Tout se d roule chez eux en activit et en intensit Les enfants ne s encombrent pas d empathie excessive ni de principes Quand chez autrui quelque chose emp che la vie ils vitent cette personne autant qu ils le peuvent Sinon ils en tirent les conclusions qui s imposent il est triste il est
118. aire leur analyse personnelle m me si tout peut se dire De m me et c est un cadre suppl mentaire pour ne pas la confondre avec une analyse personnelle la supervision est mise en place pour le b n fice des usagers m me si atteignant son but elle permet aussi aux professionnels d tre mieux mais dans leur travail si tant mieux dans leur travail ils le sont aussi ailleurs c est bien mais ce n est pas l objectif Le superviseur n est pas un th rapeute Il n en est pas moins objet de transferts avec lesquels il doit faire Que dire sur le transfert Avec ce que j ai v cu ce que je vis ce que j ai appris en coutant d autres en parler voil ce que je retiens Commen ons par une longue citation Le transfert n existe pas qu en psychanalyse Mais ce n est pas le m me savoir qui est mobilis par la science et la technique la religion et le mythe ou par la psychanalyse Au cours de l analyse l analysant met le psychanalyste la place de celui qui saurait sur son tre le sujet suppose que le psychanalyste conna t peut tre la r ponse et que m me s il ne la conna t pas il peut le conduire vers cette r ponse Le psychanalyste rev t la fonction du sujet suppos Savoir Au cours des entretiens pr liminaires le r le du psychanalyste est de mettre en place cette fonction Ainsi tout en pr servant l id e que le savoir peut tre branl il am ne le sujet se confronter l
119. aissance semble tarauder les tres humains depuis le commencement du monde N est ce pas ce qu il y a comprendre des circonstances rapport es par la Gen se dans lesquelles le 1 homme et la 1 femme ont t conduits quitter le Paradis terrestre Peut tre que tr s rapidement gagn s par l ennui que g n rait l innocence b ate dans laquelle Dieu les avait confin s et finalement asservis ils ont pr f r l excitation d livr e par la libert de choisir de bien ou mal se comporter avec les avantages secondaires que procure cette conscience L autod termination avec tous ses risques plut t que l harmonie d une unit p trifi e l extr me sensation de vivre sur le fil du rasoir plut t que l absolue et finalement insoutenable qui tude d une inexorable stabilit La libert commence o l ignorance finit dira Victor Hugo Un avant go t de si grande morosit combin e une vague intuition de chape de plomb ne pouvaient que r duire n ant l interdiction divine de cueillir les fruits de l Arbre de la Connaissance Au point de prendre le risque dans une quasi toute nonchalance d ouvrir La bo te de Pandore qui laissera chapper tous les maux de la condition humaine aux premiers d pens du reste des deux protagonistes historiques Etonnante en fait cette association avec la mythologie grecque quand on se souvient que Pandore y est aussi une 1 femme galement fa onn e partir de terre
120. ait en effet le sens de son jeu avec des poup es Mais ce jeu n tait pas en fait l expression de sa f minit il servait l identification avec la m re dans l intention de remplacer la passivit par l activit Elle jouait la m re et la poup e tait elle m me Ce n est qu avec l apparition du d sir du p nis que l enfant poup e devient un enfant du p re et partir de ce moment l le but du d sir f minin le plus fort Avec le transfert du d sir de l enfant p nis sur le p re la petite fille est entr e dans la situation du complexe d oedipe 32 Tout le monde a pu observer l incroyable panoplie de charme et de s duction qu une petite fille de quatre six ans est en mesure de d ployer pour monter l assaut de son p re Elle agira en toute confiance dans la mesure o elle se sentira prot g e par la r alit de la pr sence de sa m re et par la sant mentale d un p re qui n abusera pas d une telle situation Durant cette p riode oedipienne elle s entra nera avant tout devenir femme avec son objet d amour oedipien rel guant au second plan ses identifications son devenir m re 33 Me voil en quelque sorte revenue mon point de d part la boucle est pratiquement boucl e Je voudrais cependant encore voquer une derni re figure celle de la Gradiva Gradiva et les figures du f minin En 1903 para t le texte de Jensen Gradiva fantaisie pomp ienne signal
121. amer et doux d avoir accompli une longue marche P nible et bonne D une part la puissance du pouvoir motionnel du r cit trouve sa force quand il devient m taphore d autre part la m taphore est une cl de vo te une voie royale pour la compr hension clinique des situations Paul FUSTIER L duc et le psy Lettes sur la clinique du soin ducatif Supervision Outre m en remettre une fois encore aux ouvrages cit s en bibliographie ou mon propre lexique je ne saurais la bien nommer Je me m fie de l arrogance des savoirs ou des savants Sans l imp rialisme du concept la musique aurait tenu lieu de philosophie c e t t le paradis de l vidence inexprimable une pid mie d extases 181 Non je ne sais pas mais l venir est grand Comprenne qui pourra l unit innomm e l uvre d une cr ation seconde les l ments vou s au cr puscule Lucien SCHELER R manences L analyse des pratiques professionnelles dans le cadre d une formation 179 Parcours sabbatique tapuscrit enregistr la Soci t des Gens De Lettres 180 D un r mineur un r majeur 181 E M Cioran Syllogismes de l amertume 135 Ou la cerise sur le g teau me met en app tit Durant les quelques mois qu a dur cette formation de superviseur d quipes j ai continu concevoir r diger composer mettre en uvre et valuer des projets de formation mais aussi animer des actions et je peux d
122. ance Ne plus tre dans la vaillance Rater mieux 13 Voil l essentiel de ce que j ai entendu S ance de r gulation Je dis que je suis venue en formation pour respirer J avais perdu mon souffle Je dis mon puisement ce ne sont pas les temps de travail collectifs qui me fatiguent mais ce que j en fais apr s De moi moi Je m reinte Je dis que je n arrive pas arr ter la jument folle en moi Je ne sais plus si je dis qu elle est folle Je dis que je ne sais pas arr ter la jument en moi Je dis aussi que je me nourris de la maturit du groupe que je me sens en s curit Cela tant je ne trouve pas ma paix Temps du bilan Envisager la s paration Bien install e dans mon personnage de pitre je joue rejoue surjoue voque des choses l g res et la notion plus s rieuse de pens e collective Intersession Au retour de la premi re semaine de formation BOUSCUL E Boussole l envers Relations Nord Sud D boussol e et esseul e Debout seul e Sentiment de revenir d une autre plan te difficult s d atterrissage Comme quand on a travers l Afrique Noire ou les pays d ASIE 140 A posteriori D cembre 2009 en arrivant sur mon lieu de travail j ouvre mon casier L assistante de direction a d pos une demande de formation rendre trois jours plus tard Je ne vois que a Fi imm diat des urgences du jour Depuis longtemps je parle de revenir la psy mais je ne saurais plus
123. and elle s tait vanouie devant la porte du casino par o disparaissait son fianc avec Anne Marie Stretter comme il y a dix ans elle veut voir les amants s enlacer Mais est ce bien les amants qu elle veut voir De l avis de M Montrelay t Lol doit regarder non les amants mais la fen tre un p rim tre qui borde un vide aussi longtemps que le couple s aime Voir le contour qui cerne l oubli qu on a et surtout qu elle a d elle Ce contour qui fait trait il est retracer sans cesse Il a manqu Lol une m diation sans doute maternelle celle qui tire le petit humain de sa nuit organique celle qui dans notre pr histoire permet la toute premi re op ration de s paration Toutefois l histoire de Lol reste en suspens Avec le flux et le reflux des mar es la sc ne du bal sous d autre formes mais toujours pareilles pourrait bien recommencer 17 e Virgin Suicides D o peut venir l assurance s interroge Jacques Andr que la naissance s pare que l histoire est possible et que la vie ne sera pas simple reproduction quand le m me engendre le m me Dans l angoisse de s paration ce n est pas les apparences la s paration qui est angoissante mais son impossibilit 8 Un film Virgin Suicides traite tr s clairement de cela Dans son film Virgin Suicides Sofia Coppola nous conte la courte existence de Lux Lisbon qui l ge de quinze ans d cide de mettre fin ses jours Cel
124. angage pr l ve dans un 1 temps sa dime et la fois dans un second il permet d injecter de nouvelles motions agr ables li es exclusivement au maniement sensoriel des mots Myst rieuse alchimie n est il pas Ce d tour ne serait finalement pas si n gatif que a et de toute fa on vouloir supprimer cet interm diaire para t aussi chim rique que d esp rer passer de l herbe au lait en supprimant la vache Et puis ce prix payer ce p age n est il pas celui de la socialit Nous ne sommes hommes et ne nous tenons les uns aux autres que par la parole d clare MONTAIGNE dans les Essais Et si d ailleurs dans le montage fonctionnel humain c tait justement ce codage langagier qui permettait dans le m me mouvement une prise de conscience humaine des sensations Et m me au del l extraction de leur jus leur prolongement leur valorisation Car enfin l Homme n a pas son pareil pour soutirer la substantifique moelle de toutes les situations il ne mange pas il d guste et collectivement il ne boit pas il savoure et partage il ne se couvre pas il se v t et se montre il ne s abrite pas il habite et se ressource il ne se d place pas il voyage et se cultive il ne co te pas il fait l amour et po tise etc etc Bref gr ce la mise en lien de l ensemble de ses capacit s leur synergie il a introduit le raffinement dans la satisfaction de ses besoins Il a ainsi acc d au nivea
125. ao t king 10 LEXIQUE 137 Lumi res ombres et clairages R gle de confection Une d finition c est une trique me disait Max Jacob On peut ajouter aujourd hui c est un poteau d ex cution On limine tout ce qui n appuie pas notre th se En d limitant ainsi la recherche en voulant prouver on fait uvre d incin rateur D lib r ment on rejette la vie qui est perp tuel mouvement et perp tuelle contradiction Marcel B ALU Le vif Notes et r flexions Chaque opinion chaque vue est n cessairement partielle tronqu e insuffisante En philosophie et en n importe quoi l originalit se ram ne des d finitions incompl tes E M CIORAN De l inconv nient d tre n L o le juge le philosophe ou le th ologien cherchent conclure l essai montaigniste accumule volontiers les citations souvent contradictoires de mani re laisser le sens de son enqu te ouvert ou ind cis Olivier MILLET pr face au Dictionnaire des citations Au hasard calcul de mes lectures j ai sorti des nonc s de leur berceau les ai parfois souvent d tourn s de leur but initial au dessein de mon projet de compr hension Je suis all e la maraude de grappe en grappe j ai grappill pill J ai fait mes d coupages ma d coupe Les morceaux ainsi obtenus je les ai agenc s de telle sorte qu ils m appellent s interpellent se r pondent et me mettent au travail Dans la clart ou l expectative De
126. appropri X FORMULER UNE NIGME OUVRIR UNE HYPOTH SE EN SITUER LES CONTOURS LA D VELOPPER D FINIR LARGIR FAIRE DES RICOCHETS RESSERRER Mais en guise d amuse bouche penchons nous auparavant sur cette affirmation comme souvent nigmatique de J Lacan qui l che L amour c est offrir quelqu un qui n en veut pas quelque chose que l on n a pas 2 LACAN Jacques origo incognita 18 Stupeur et damnation au premier abord car sachant combien l tre humain aime tre bross dans le sens du poil il est difficile de croire qu il ne serait pas gourmand de propositions d amour Et si cela tait le cas commun on peut se dire qu a fortiori pour ce qui est du don en particulier et de l altruisme en g n ral ce serait plut t mal barr Allons donc y voir de plus pr s m me si comme le fait dire Saint Exup ry au pilote Fabien qui alors que leur avion s engage dans une zone d orage carabin e griffonne avec une appr hension certaine un mot son coll gue radio J ignore si je pourrai passer Sachez moi s il fait toujours beau en arri re Ainsi L amour c est offrir quelqu un qui n en veut pas mais pourquoi ne voudrait il pas d une offre aussi all chante Parce qu en fait il s agit d une demande d amour d guis e d un d sir personnel satisfaire soit finalement d une charge puisque J Lacan affirme aussi par ailleurs Aimer c est essentiellement vouloir
127. ar cet clatant succ s poss d et agi par son extr me exaltation l abb se laisse emporter et blasph me en pr tendant pour surench rir pouvoir d montrer tout aussi ais ment l inexistence de Dieu Un fr missement fige le salon La disgr ce est imm diate Tu finiras la Bastille j y veillerai prof re alors le roi en quittant pr cipitamment l assistance L amante et complice des joutes du bel esprit de l abb enfonce le clou L art Vilecourt est de briller tout en restant sa place Ce qu Andr Maurois a r sum ainsi I ne suffit pas d avoir de l esprit Il faut en avoir assez pour s abstenir d en avoir trop Cela revient finalement dire qu il est judicieux de ne pas le laisser se faire noyauter pervertir par la jouissance Savoir s abstenir du trop Ainsi pour l abb de Vilecourt faute d avoir t tablie plus solidement la castration symbolique n cessite un rappel tout aussi tardif que brutal se contenter oui jouir non D guster savourer certes mais sans ostentation profiter mais sans instrumentalisation telle est la quadrature du cercle du plaisir Cette illustration confirme galement l observation de J Lacan Toute formation humaine a pour fonction par essence et non par accident de r fr ner la jouissance On pourrait donc dire que sous quelque mise en sc ne que ce soit flirter avec la jouissance c est refuser d effectuer le n cessaire d tour par le sym
128. arche s l ve s rige Autant de caract res qui sont d ordre phallique et qui donnent penser que l angoisse de Norbert concernant la diff rence des sexes le conduit d abord un d ni De plus par la suite parvenu Pomp i dans un r ve Norbert voit Gradiva assise qui fait d un brin d herbe un n ud coulant pour capturer un l zard et il ne s veille que gr ce une seconde image qui met fin au r ve celle d un oiseau qui pousse un cri bref semblable un clat de rire et qui s envole emportant le l zard dans son bec 35 Wilhem Jensen Le d lire et les r ves dans la Gradiva de W Jensen folio essais 36 Jacqueline Schaeffer Le refus du f minin puf 213 Si bien que Gradiva appara t ainsi non seulement comme une repr sentation phallique mais aussi comme la projection d une image castratrice mena ant de capturer le l zard p nis dans le pi ge de son propre sexe Et c est En raison de cette angoisse de castration et de sa peur de la femme qui s duit et capture que Norbert va refouler son amour d enfance et fuir sa ville natale o la proximit de Zo se fait sentir La question Gradiva est elle ou non vivante est elle un tre r el ou un fant me reproduirait alors la question angoissante de la phase phallique Zo a t elle ou non un p nis S appuyant sur l hypoth se de Serge Viderman f selon laquelle ce qui constitue une menace pour le p nis de Norbert c
129. atiques sociales l aide d une grille de lecture d termin e Ce n est d ailleurs pas partir de cet ventuel ph nom ne de report sur l intervenant qu il est question de travailler d autant plus que l adresse de celui qui expose se fait au collectif Il s agit plut t de revenir sur les pisodes d accompagnement des usagers qui ont r activ chez les travailleurs sociaux des sentiments des d sirs des affects jadis prouv s l gard de personnes fortement investies dans leur histoire personnelle alors que l lan vital tel la roue d un moulin eau vient brasser ce bain en permanence Pour les d polluer justement de cette adiposit egocentrique qui gr ve la n cessaire disponibilit des intervenants sociaux dans leurs divers accompagnements d usagers Et il s agit bien de d gager une disponibilit la probl matique qui agite l interlocuteur du travailleur social Et lorsque la relation aux personnes prises en charge est suffisamment investie motionnellement en elle m me les ressorts du transfert et du contre transfert sont par s pour tre actionn s Sachant que m me si comme le disait Marie Curie Dans la vie il n y a rien craindre il n y a gue des choses comprendre il faut quand m me accepter de mettre les occurrences de cette dynamique transf rentielle sur la paillasse Car en effet la tentation de l vitement au nom d un r flexe de pr caution se fait parfois jour l incon
130. au maintien du cadre permettant que a se r v le et il intervient dans le temps de conversation en maintenant ouvertes les questions qui se sont pos es La supervision au travers de ce dispositif d instance clinique permet donc de dire d entendre de l autre ce qu on ne s est pas entendu dire pour que dans la pratique clinique se d veloppe une coute active permettant de nous d faire de notre propre jouissance et ainsi permettre au sujet d exister Comme l indiquait Pierre Brousse il y a n cessit d inscrire notre pratique dans un discours pour ne pas s enfermer dans le narcissisme Situation pr sent e en instance clinique Avant de d crire les trois temps du dispositif je dois pr ciser le contexte dans lequel j ai v cu cette situation professionnelle Je travaille depuis dix ans dans une association de pr vention des conduites risques des adolescents qui s appelle Holisme ce qui signifie le tout la globalit C est mon premier emploi L essentiel de l activit est l animation dans un cadre collectif de d bats et d changes sur des th matiques telles que la sexualit et la vie amoureuse les addictions le bien tre L objet de ces s ances tant de permettre aux jeunes de r fl chir sur ce qu ils vivent dans cette p riode riche en bouleversements et propice aux prises de risques La pr vention ne porte pas sur une quelconque volont de les conduire des comportements sai
131. ba si bien que son menton fr lait le plancher Tous dilatant leurs narines palpitaient de convoitise Ensuite elle tourna autour de la table d Antipas fr n tiquement comme le rhombe fuseau des sorci res et d une voix que des sanglots de volupt entrecoupaient il lui disait Viens viens Elle tournait toujours les tympanons sonnaient clater la foule hurlait Mais le tr tarque criait plus fort Viens viens Tu auras Capharna m la plaine de Tib rias mes citadelles la moiti de mon royaume Elle s arr ta brusquement Ses l vres taient peintes ses sourcils tr s noirs ses yeux presque terribles et des gouttelettes son front semblaient une vapeur sur le marbre blanc Elle ne parlait pas Ils se regardaient Un claquement de doigts se fit dans la tribune Elle y monta reparut et en z zayant un peu pronon a ces mots d un air enfantin Je veux que tu me donnes dans un plat la t te Elle avait oubli le nom mais reprit en souriant La t te de laokanann 206 Le T trarque s affaissa sur lui m me cras 22 Quand les m res forcent leurs filles danser pour elles leur place pour se voir en elles nouveau jeunes et s duisantes l preuve de la naissance nous dit D Sibony est comme hypoth qu e en suspens elle devient une substitution Il n y a plus le d chirement de la naissance il n y a que des remplacements La danse de Salom est u
132. bolique dans l exercice de la vie humaine C est s obstiner vouloir rester en prise directe avec le plaisir sur un mode archa que de relation au monde comme la m choire du pitt bull qui s est referm e sur sa proie qu elle ne l chera plus LECONTE Patrice 1996 Versailles en 1780 la cour de Louis XVI chacun rivalise d esprit pour tre bien c t au sein de cette soci t mondaine et oisive Le r le est incarn par Bernard Giraudeau 30 Dans Allocution sur les psychoses de l enfant Autres crits ditions du Seuil 2001 31 Et la Cour en tait une m me si son but tait la jouissance de la noble naissance son fonctionnement ob issait des r gles strictes 24 C est l exercice de la pulsion fix e un objet imaginaire sur le mode d un principe du plaisir entretenu et raffin dans le d ni de quelque principe de r alit que ce soit C est refuser toute concession de l individualit au nom de la socialit comportement qui pourrait tre justifi la mani re de l Antigone de J Anouilh quand elle parle d elle m me la troisi me personne Quelles pauvret s faudra t il qu elle fasse elle aussi jour par jour pour arracher avec ses dents son petit lambeau de bonheur Et puis Vous me d go tez tous avec votre bonheur Avec votre vie qu il faut aimer co te que co te Moi je veux tout tout de suite et que ce soit entier ou alors je refuse Je ne veux pas tre modeste moi
133. c la mort en soi c est peu ou prou souhaiter mourir Faire deuil c est souhaiter continuer vivre malgr l impact de l v nement mort quelle que soit la mani re dont on a t touch par lui Une solution est de nier que la mort existe Cette solution quelle que soit la forme qu elle prenne est un d nie Une autre solution est de souhaiter continuer vivre tout en sachant que la mort elle aussi continue exister Donc pour continuer un chemin o la vie ait sa place il s agit en quelque sorte de permettre la mort qui reste en soi de trouver le chemin de traverse pour continuer sa propre route Le passage de la mort laisse sa trace mais cette trace sera constitutive de l appareil de vie si je puis dire et non plus de la pr sence de la mort De la m me mani re ce qui touche dans une quipe professionnelle doit trouver par le travail de ladite quipe et avec un superviseur institutionnel le chemin d un ailleurs pour que l quipe elle trouve celui de la continuation vivante Ce r le de contributeur la construction d une passerelle est selon moi et dans le contexte de mon r cit ce qui d finit le mieux le r le du superviseur Un des angles de perception de cette histoire est celui de l enfant travers par l v nement de la maladie et de la mort de sa tante Cet enfant face aux v nements semble avoir sa disposition plus de recours que son oncle le mari de la femme
134. ccuper prioritairement de soi Une action humaine n est jamais gratuite et quand on croit conna tre les m canismes fondamentaux des comportements humains on peut toujours d celer un go sme biologique et trivial dans toute action en apparence d sint ress e 17 LABORIT Henri Dieu ne joue pas aux d s Grasset amp Fasquelles 1987 16 On comprend mieux la tendance de chacun augmenter son pr carr que ce soit en ce qui concerne l habitat proprement dit agrandir quiper son espace personnel pour avoir davantage d aisance ou de confort ou en ce qui concerne sa consommation produits de meilleure qualit voiture plus performante ou encore l impact sur les personnes ou l environnement entrer en politique influencer diriger tendance qui semble profond ment ancr e chez l tre humain Cette pr disposition est vraisemblablement de nature pulsionnelle et l on sait que la pulsion ne peut se laisser ni d tourner de son objet ni r duire dans sa quantit dynamique Elle s exprime contre vents et mar es bloqu e un endroit elle chemine en souterrain et ressort ailleurs Bref l Homme ne na t pas social mais interd pendant et il construit une sociabilit sur cette d pendance Ainsi le tricotage de la dimension sociale de l individu s tablit en cercles concentriques autour de son Ego la famille les amis les coll gues de travail ceux du club sportif du cercle intellectuel ou religieux ou encore
135. ces d identification qui vont suivre Les identifications projectives et introjectives proviennent de ce lieu o chacun est le m me que l autre Sur le versant f minin l identit n exige qu une structure mentale minime Aussi cette identit primaire peut elle exister tr s t t Ce qui va fonder le simple fait d tre existe d s la naissance ou m me un peu avant Mais encore Le mode de relation objectale de l l ment purement f minin tablit ce qui est peut tre la plus simple de toutes les exp riences l exp rience d tre Ce qui est en jeu l c est la continuit r elle des g n rations savoir ce qui est transmis d une g n ration l autre par l interm diaire de l l ment f minin chez l homme et chez la femme chez le nouveau n gar on ou fille A l oppos la relation de l l ment masculin l objet pr suppose la s paration D s que l organisation du moi est disponible le b b dote l objet de la qualit d tre non moi s par il prouve alors les satisfactions du a qui comporte la col re r sultant de la frustration La satisfaction pulsionnelle renforce la s paration entre le b b et l objet et conduit l objectivation de l objet D s lors sur le versant de l l ment masculin l identification s laborera partir de m canismes mentaux complexes auxquels il faudra donner le temps de se d velopper pour trouver leur place dans le nouvel outilla
136. chacun des membres de ladite quipe L implication du superviseur consiste avec ce qu il a per u et continue percevoir rep rer et poser tout ce qu il jugera opportun afin de permettre la construction de la passerelle Cette derni re doit servir ce que ce qui a travers le s parlant s continue son chemin voire le termine et ne stagne pas en quelque sorte dans celui qui a t touch le raconteur le parlant et l ensemble de l quipe L objectif est bien que celui qui est touch travers ne conserve pas en lui ce qui fait tourment et qu il puisse continuer exister tout en pouvant regarder ce qui l a touch mais devient de moins en moins dangereux puisqu il a continu son chemin par la passerelle construite partir de la supervision 197 DE MIJOLLA Alain Attention galement flottante In Dictionnaire international de la psychanalyse de Mijolla Alain sous la direction de Grand Pluriel Hachette litt rature 2002 2005 177 Le raconteur n est alors plus un point d impact il est quelqu un que quelque chose touch fr l violement peut tre mais de cela il est possible de faire autre chose Alors qu en gardant le projectile en soi rien n est possible sinon de finir par tre d vor par lui 178 Le parall le entre mon nigme et la d marche de supervision s claire ici Etre dans la mort signifie que d une mani re ou d une autre la mort est en soi Rester ave
137. che o chacun un par un y exprime ce 00 qu il a ressenti prouv ce que a lui a fait gt en coutant parler le coll gue Au 199 ROUZEL J La supervision d quipes en travail social Dunod 2007 200 ROUZEL J La supervision d quipes en travail social Dunod 2007 221 moment de la description de l instance clinique il est important d insister sur le fait que l objet du travail n est pas d intervenir directement en tout cas sur une situation de travail ducative sociale p dagogique ou psychologique mais d intervenir sur le professionnel lui m me Le seul v nement auquel on a faire ce n est pas l v nement que raconte le professionnel c est le professionnel en train de parler L attention doit se porter sur le r cit la mati re m me du langage L exposant quant lui ne peut pas prendre la parole ni r pondre aux r actions suscit es par son r cit C est ce moment l que le travail de d placement de la parole s op re et que la personne entend des autres ce qu elle ne s tait pas entendue dire Le troisi me temps de l instance clinique est consacr la conversation entre tous les membres du groupe Il permet celui qui a expos qui s est expos de se remettre sur pied accompagn par les autres apr s cet exercice n cessaire mais prouvant Le superviseur n a pas pour fonction de r v ler ce qui est cach Durant l instance clinique il veille
138. cherche donner une explication coh rente du point de vue logique ou acceptable du point de vue moral une attitude une action une id e un sentiment etc J LAPLANCHE et J B PONTALIS Vocabulaire de la psychanalyse La logique l esprit d analyse le raisonnement sont les sleepings et h tels de luxe de la pens e Mais la v rit loge souvent dans de vieilles petites rues que l on atteint qu pieds Marcel B ALU Le vif Notes et r flexions Je m oblige supprimer des pans entiers du carnet de bord cette logorrh e Trop d parpillement trop d intime un nombrilisme de mauvais aloi un empilement trop peu r fl chi Trop ludique Cisaillant ainsi dans mes mots je me fais violence Une douce brusquerie somme toute je sais bien comment r utiliser un crit abandonn au creux du chemin aussi automatique f t il futile non Passer du monologuer au monographier il faudra bien M me si je doute d embl e de d nicher quelque tr sor dans mes remblais aiguille dans une botte de foin M me et surtout si je sais d ores et d j que les jeux avec les mots n y suffiront pas 113 Que les mots jouent d accord mais les jeux de mots Que les mots jouent dans ta vie comme des morceaux de bois entre eux comme des fragments de chaise et patatras tu te ramasses mais bon Fran ois WEYERGANS Le pitre N y a t il pas de meilleur moyen de faire ce pas de c t qu ambitionne la supervision J
139. cient il convient pour M Montrelay de penser au corps maternel Mais alors que serait la lumi re La r ponse pourrait tre celle ci la psychose supposer qu elle se vive sur un mode absolu est une lumi re implacable projet e sur l ancestral L inconscient est alors transparent son h ritage Ce mest pas tant ce qu il contient d heureux qui notamment dans la cure interpelle mais les douleurs les angoisses les morts d enfant les catastrophes les incestes tout ceci hors parole fig dans des silences plomb s Cet h ritage s il n est ni contenu ni trait dans les commencements donne forme directement nos actes et nos pens es Rien alors aucune Ombre ne nous en prot ge L identit s y an antit Par contre si au v cu sensoriel et moteur de l enfant celui de sa m re r pond inconsciemment en fonction des mouvements des ressentis archa ques inh rents sa propre histoire mais aussi en fonction de son statut d tre parlant alors ce v cu s organise non pas seul mais en couplage avec l autre L Ombre c est la capacit d une femme en train de devenir m re cr er ce couplage sensoriel moteur rythm dont elle n a pas conscience et qui se transmet de corps corps ceci d s la conception par l effet d tre deux dans Ce couplage parce qu il est physique affectif et non repr sentatif filtre opacifie organise l ancestral Une m re opacifie l ancestral parce que l
140. cient et volontaire Car comme nous en a averti J Lacan la duperie y est bien en place Le transfert est un temps de fermeture li la tromperie de l amour 6 9 La conscience est la cons quence du renoncement aux pulsions S FREUD origo incognita 8 LACAN Jacques Origo incognita 36 On conna t la propension qui anime spontan ment chacun lorsqu il s agit de faire pression sur autrui compris au moyen de toutes les ruses possibles et imaginables pour l amener satisfaire notre d sir Il va donc de soi que la disponibilit dont nous parlons devrait tre consciemment affranchie de cette pr occupation Le seul et unique retour acceptable devant se limiter la satisfaction d avoir contribu l obligation de solidarit cette dette cr e par notre d pendance l change avec nos semblables Pour ce qui rel ve plus sp cifiquement de la relation amoureuse elle devrait tre clairement mancip e de tout recours l emprise dans un respect r guli rement interrog de la personnalit et de la libert de la personne choisie pour support de ce d sir d intimit Saluons au passage la jolie clairvoyance de Montaigne qui a pu penser avant que la psychanalyse n ait pos ses balises Mon opinion est qu il se faut pr ter autrui et ne se donner qu soi m me Pour choisir un m tier de la relation d aide je pense qu il faut avoir t mobilis pendant son enfance par la souffrance d a
141. comme 8 Sous entendu comment je fonctionne en tant qu tre humain Mais m me en se situant dans le domaine de la supervision ce travail ne peut mon sens se constituer en parcours psychanalytique Terme qui depuis la fin du 14 s jusqu en 1789 signifiait torture Soumettre la question 1 D j la pulsion de mort 12 le fut Adam et que le contexte de ce d luge d avatars est galement celui d une punition On se rend compte finalement d une part que la col re des dieux c est loin d tre du pipi de chat et d autre part que m me la perspective d une faillite possible n est pas plus r pulsive pour l tre humain que carence d fection ou privation des tourments du d sir Du m me coup la co naissance de la dualit des choses de leur endroit et de leur envers donne de la saveur ainsi qu un but la vie r int grer l inalt rable et ternelle s r nit originelle apr s avoir triomph de la mer d cha n e ou bien variante de trajet mais but identique trouver enfin le repos du guerrier dans la g n reuse oasis d den apr s une p rilleuse travers e du d sert Au fond d s lors qu il se pr sente comme la menace de tomber de Charybde en Scylla m connaissance ou curiosit sanctionn e prendre le risque d un d sastre de type Waterloo n est pas si inimaginable Au moment du d nouement il importe peu d avoir troqu un champ maudit contre une morne plaine ou vice ver
142. constitu que spontan ment il en veut toujours plus Selon l expression consacr e il voudrait acheter le beurre tout en n gociant le prix annonc et profiter des faveurs de la cr mi re pour la valeur d origine finalement r duite au minimum voire rien 11106 La structure narcissique a un caract re irr ductible nous dit J Lacan 104 105 LA ROCHEFOUCAULT Fran ois Maximes Imprimerie Nationale 1998 Idem ibidem 1 LACAN Jacques crits ditions du Seuil 1966 64 Cette dimension narcissique n a t elle pas justement pour fonction de sauvegarder la destination de l nergie vitale de la maintenir centr e sur l individu pour assurer sa survie Car quand il se forme le d sir de l individu est d embl e colonisateur Ce n est que lorsque la morale est venue temp rer son esprit conqu rant qu il peut se d partir de son r flexe d instrumentalisation et organiser un commerce quitable avec autrui Mais peut il dans cette d marche acc der suffisamment de clairvoyance car Le transfert place le sujet l endroit de sa demande dans une position qu il ne tient que de son d sir 1 C est comme si nous nous pr sentions les uns aux autres munis en guise de chapeaux de surprenants crans de projections d p ches Sur ceux ci se d rouleraient en boucle des messages qui seraient des variantes personnalis es du Combien j ai envie de proximit avec toi ou Qu est ce que tu peux me
143. dans ce quelque chose qui se dit v u pieux pr gnance du 114 fantasme du bien faire suivre la fois le rythme de chacun et le rythme de tous regarder les regards qui demandent parler les signes d appel aussi infimes soient ils le non verbal avant le verbal Le corps qui parle le corps qui porte la parole Je d place alors le mien je change de place il se met en arri re s adosse la chaise ma respiration ralentit me r fr ne Je d cide de ne pas parler Ecouter et go ter ce qui se dit en dehors de moi Egoutter collectivement la parole brute Y prendre go t Les questionnements retard s intimes ou collectifs ne r v lent jamais que l impossibilit m me de la question un moment donn Annie ERNAUX L autre fille Pour mieux savoir ce que je cherche je m attelle m at le la construction parall le ou contig e d un lexique 4 RECIT DU RECIT Deux r deux si un sous si et un b mol Comme on voit j ai obtemp r et me voici r digeant apr s coup le compte rendu Fran ois WEYERGANS 115 Le pitre Le remaniement de l apr s coup est pr cipit par la survenue d v nements et de situations qui vont permettre au sujet d acc der un nouveau type de significations et de r laborer ses exp riences ant rieures J LAPLANCHE et J B PONTALIS Vocabulaire de la psychanalyse Mais J ai pas une bonne m moire quand je me souviens d une image a fait docu
144. de soi que seule une psychanalyse pr alable peut en assurer le maintien Dans cet tat particulier identifications et projections doivent pouvoir flotter librement Comme pour le psychanalyste la mati re du superviseur r side donc en ce qui est racont Le risque est de d cortiquer ce qui est dit comment c est dit etc et d oublier de se laisser toucher part ce qui est racont Ainsi une des fonctions du superviseur est de permettre que CE soit dit Le superviseur se doit selon moi d tre est une sorte d coutant multiple selon la d finition de l coute qui vient d tre pos e Il s agit bien d une coute adapt e neutre mais empathique active mais gale l gard de tous et chacun tout en tant distanci e Il s agit d couter pour entendre au mieux et ce tout un ayant un art consomm de l exercice afin de ne jamais bloquer l coulement de la parole car il s agit d tre convenablement travers par elle Ce type d coute est subtil Il n est pas sans difficult Il convient de ne pas mettre d obstacle afin d entendre de recevoir tant ce qui vient du groupe et le traverse que ce qui vient du racontant Les interactions doivent tout autant toucher le superviseur que les effets des mots prononc s sur les uns et les autres L coute est port e sur le groupe Le superviseur a un r le de consolidateur d quipe en m me temps que d apaiseur individuel pour
145. ditant la seconde partir d un talonnage calqu sur la d viance de la premi re Car R fr ner la jouissance ce n est pas l an antir c est la r guler la mod rer pr venir sa d mesure la contenir dans des expressions acceptables baliser ses d rives sanctionner ses abus Et au del d une juste ducation la traque excessive de la jouissance ne serait elle pas elle m me une forme de celle ci ARGUMENTS DISCUSSION DIGRESSIONS R SOLUTION Quoiqu on fasse il ne semble pas possible de r duire le signifiant jouissance une seule acception M me apr s avoir lev le voile sur sa version malsaine extr me fantasm e force est de constater que la version de sa gestion en bon p re de famille subsiste et subsistera De toute mani re d un c t comme de l autre Il n y a pas de v rit qu on puisse dire toute Pour la toute simple bonne premi re raison me semble t il qu on ne peut pas la saisir l embrasser dans son entier Il peut y en avoir d autres qui tiennent la pudeur la biens ance sociale ou l hypocrisie je ne sais pas quoi J Lacan pensait pr cis ment en avan ant cette conviction u 88 86 Qui avait t d j nonc e par de nombreux auteurs anonymes tout au long du Moyen ge et pour la toute premi re fois par le dramaturge ARISTOPHANE dans sa pi ce de th tre Les Grenouilles en 405 avant J sus Christ 87 Celle qui s extrait du r flexe d emprise et d i
146. du a et il comprend qu il est plus important d essayer de sauver la grand m re que de tuer le loup dans un mouvement de col re Il ouvre donc le ventre du loup en se servant de ciseaux avec le plus grand soin et lib re ainsi le Petit Chaperon Rouge et sa grand m re Ce qui ne m emp chait pas pour autant d tre navr e qu la fin du conte le loup soit tu M me si cela peut sembler tout fait illogique En d pit de sa premi re r action le chasseur ne tue pas le loup tout de suite D s qu elle est sauv e c est le Petit Chaperon Rouge qui a l id e de remplir de pierres le ventre du loup et quand il se r veilla et voulut bondir les pierres pesa ient si lourd que le loup resta mort et s affala sur le coup C est n cessairement le Petit Chaperon Rouge elle m me qui doit d cider spontan ment du destin du loup et qui doit se charger de l liminer Si elle veut assurer sa s curit pour l avenir elle doit tre capable toute seule de se d barrasser du s ducteur elle doit sentir qu elle a surmont sa faiblesse Peut tre puis je trouver aujourd hui un d but de r ponse dans le fait suivant Le conte a une autre bonne raison de ne pas faire p rir le loup au moment o on lui ouvre le ventre c est que ce conte de f es comme tous les autres doit mettre l enfant l abri de toute angoisse inutile Si le loup mourait de sa c sarienne les auditeurs pourraient croire que l enfan
147. duite qui se r sume au respect du libre arbitre d autrui et au refus cat gorique de l instrumentaliser de quelque mani re que ce soit X CONCLUSION Sans nuit pas de cr ation de la lumi re sans souffrance pas de sensation de paix quand elle cesse et avant qu elle ne revienne sans agression pas de tentative pour s y soustraire pour se mettre en s curit pour se chat percher sans manque pas de mise en mouvement cr ative L organisation de notre monde est complexe les relations des tres qui l habitent avec la nature sont complexes leurs relations d interd pendance sont complexes la communication avec soi m me est complexe chacun restant malgr ses efforts une nigme abyssale pour lui m me L inconscient est ce chapitre de mon histoire qui est marqu par un blanc ou occup par un mensonge c est le chapitre censur Complexe au sens o l identification des l ments qui composent un ensemble et leur traitement en fonction d objectifs de lisibilit et de sens pour pr parer des am nagements vers davantage d harmonie de fonctionnement ne d bouchent pas forc ment sur des solutions incisives et d finitives Cependant les probl mes rencontr s permettent d engager des tentatives de re m diation utiles et momentan ment viables M me en math matiques les efforts d objectivation rencontrent des limites C est ainsi qu en 1931 Kurt G del publie la preuve du th or me d incompl tude de l arithm
148. e je ne parviens pas la formuler a r siste encore Alors pour avancer je vais tenter de mettre les choses en ordre Que s est il pass Une s rie de coincidences seulement des coincidences Adolescente je tenais un carnet bleu que j ai abandonn pendant des ann es et que j ai repris depuis peu dans lequel je nota is les phrases des uns et des autres qui m amusaient ou me donnaient r fl chir Alors que j coutais une mission de radio mon attention a t retenue par une militante f ministe critiquant avec virulence les propos de Lacan selon lesquels les femmes taient pas toutes Assez convaincue par l argumentation de cette femme je ne pris pas la peine de m int resser plus avant la pens e de Lacan le cataloguant directement dans la cat gorie des machos n ayant rien dire des femmes puisqu ils n en sont pas Premi re approche rapide et sans appel Je notais cependant dans mon carnet cette formule nigmatique pas toute 204 NATYOT D LR E Gros Textes 2011 226 Pendant la formation chaque formateur est revenu sa mani re sur les concepts fondamentaux de la psychanalyse que j explorais cette fois ci de fa on plus approfondie Et voil qu ils nous susurraient nouveau la litanie de la perte de la s paration du manque et de l av nement du d sir Rappelons qu ce moment j tais enceinte gorg e de pl nitude et de jouissance me senta
149. e m installe en fond de salle observe le mouvement collectif le survole attrape des mots au vol les vole d colle dans une envol e de ha kus sur la r sistance La place choisie au fond de la salle n est pas celle du cancre Elle implique une position de d centration hors de avec dehors dedans du groupe Je pense l expression coute flottante Se mettre suffisamment distance pour entendre sans se laisser prendre Un soir retrouver Jacques Bertin Que dire de plus pur et de plus fort sur la condition de l Homme que Le poids des roses Convoquer de m moire cet autre Jacques qui me l a fait conna tre Associer sur le grand Jacques qui n est pas une br le en mati re de trouvailles sublimes qui nous traversent en traversant le temps Et la po sie de Lacan si jentre dans certains de ses Ecrits sans chercher les comprendre juste en me laissant p n trer par ses mots Enfin retrouver le groupe comme un port d attache m y rattacher me regrouper me concentrer arr ter le pitre en moi tre sage Entrer en apprenti sage Psy canaliser pour reprendre le jeu de mot d un colocataire de formation Dans l apr s midi du jeudi et dans la marge droite de mon cahier j cris Je cherche des outils o est ma supervisseuse Je pouffe toute seule lors que ma jument persiste piaffer Intersession Je ressors tous les tomes des Br ves de comptoir ces br ves de conteurs envisage de r attaquer le champ
150. e mais seule face son p re sa confusion grandit A la premi re robe qu il lui donne de joie et de douleur l Infante p n tr e ne sait que dire ni comment se d rober son engagement A la seconde la princesse admirant ce merveilleux habit tait consentir presque d lib r e A la troisi me l infante que ces dons achev rent de confondre son P re son Roi ne sait plus que r pondre La premi re figure symbolique de l univers de Peau d ne est sa savante marraine Celle ci ne peut exercer sa m diation pour imposer une limite l amour incestueux du p re de la princesse que parce qu elle a v cu dans une grotte l cart du royaume Sa strat gie est la suivante sans le contredire on peut le refuser Elle propose la princesse de demander des cadeaux impossibles obtenir pas n importe quels cadeaux des robes Pourquoi des robes Peut tre parce que outre la croyance de la marraine dans le fait que la somptuosit de ces cadeaux arr terait la v h mence amoureuse de ce p re ces robes constituent un butin Il s agit en effet pour elle d amener la princesse adopter une position de sujet dans son rapport au d sir en la mettant dans une situation d un change avec son p re dans lequel ce sont ses appas et non elle qui sont en jeu Elle prend alors le risque de porter le d sir oedipien de la fille jusqu sa limite extr me Mais elle enl ve aussi au roi son dro
151. e Shere Khan Et c est moi Raksha le D mon qui vais te r pondre Le petit d homme est mien Lungri le mien moi Il ne sera pas tu Il vivra pour courir avec le Clan et prenez y garde chasseur de petits tout nus mangeur de grenouilles tueur de poissons Il te fera la chasse toi Maintenant sors d ici ou par le Sambhur que j ai tu car moi je ne me nourris pas de b tail mort de faim tu retourneras ta m re t te br l e de jungle plus boiteux que jamais tu ne vins au monde Va t en Si bien que P re Loup en reste stup fait 189 Il ne se souvenait plus assez des jours o il avait conquis M re Louve en loyal combat contre cinq autres loups au temps o dans les exp ditions du Clan ce n tait pas par pure politesse qu on la nommait le D mon Et que Shere Khan abandonne la partie Il aurait pu tenir t te P re Loup mais il ne pouvait s attaquer m re Louve car il savait que dans la position o elle se trouvait elle gardait tout l avantage du terrain et qu elle combattrait mort Aussi recula t il hors de l ouverture en grondant et quand il fut l air libre il cria Chaque chien aboie dans sa propre cour Nous verrons ce que dira le Clan comment il prendra cet levage de petit d homme Le petit est moi et sous ma dent il faudra bien qu la fin il tombe Des louves m res et pour moi enfant des m res toutes bonnes J ai dit plus avant face au Petit Chaperon Rouge m
152. e conscience que je m attarde trop essayer de comprendre l histoire racont e alors qu il s agit d couter le professionnel en train de parler pour l accompagner dans le traitement de la jouissance Les signifiants sont entendre pour ne pas se laisser engloutir par la signification La langue coup e tait certainement un signifiant important dans le discours de la professionnelle Il aurait pu tre relev pour ouvrir une recherche de sens collective et pour soutenir la question de la castration qu il voque J aurai pu dire J en ai la langue coup e La supervision permet par la parole de d placer la situation transf rentielle expos e On voit en effet comment l histoire racont e par la monitrice ducatrice s est rejou e sur la sc ne de la supervision Mais parler ne suffit pas pour faire barrage la jouissance il faut aussi des actes 97 L acte renvoie au troisi me temps de l instance clinique au troisi me temps logique du moment de conclure Il s agit de prendre une d cision ce qui rel ve du R el En prenant appui sur un point fondamental de l enseignement de Lacan savoir le n ud borrom en qui articule R el Imaginaire et Symbolique la d cision n est envisageable que si elle est diff renci e et en m me temps articul e aux deux autres registres J P Lebrun associe le pouvoir l Imaginaire l autorit au Symbolique et la d cision au R el L acte de coupure est donc un acte symbolique qui
153. e en effet que c est confondre l effort de rem diation avec le mal d origine Les diff rents champs de la pens e de la sensation de l motion et de l action sont juxtapos s de mani re plus ou moins parse et c est justement le langage qui en offrant la possibilit de les nommer de les confronter de les enrichir compl mentairement de les additionner et de les dire donne du liant l ensemble Il rassemble les diff rents temps pour permettre leur possible harmonisation dans une tentative de congruence bienvenue et organise dans le m me mouvement les bases de la socialit On peut d ailleurs avancer qu il en va de m me avec les couleurs l expression picturale n est elle pas leur langage Un tableau n est il pas un discours de coloris Une aquarelle une po sie d un d grad de nuances un dialogue de teintes embrass es Je ne vois pas bien ce qu il y aurait envier aux animaux du fait qu ils entretiennent un rapport lin aire la nature leurs semblables leurs perceptions internes et externes aux v nements aux tres humains Certes nous sommes conduits penser que le simple fait de s abstraire de l exp rience sensorielle l teint Et pourquoi ne pas consid rer tout simplement qu il l interrompt momentan ment voire qu il la prolonge Car finalement ce va et vient entre sensorialit et intellectualit me semble constituer une dialectique fertile Et par ailleurs J Lacan affirme gale
154. e est morte Il s est coul exactement sept mois et dix jours entre le moment o l on a annonc la femme qu elle avait un cancer et ce jour o son dernier souffle s est chapp 166 Dans sa chambre l enfant se r veille Son p re arrive Il faut aller l cole L enfant ronchonne son p re le regarde et lui parle un peu de sa tante L enfant coute Son p re lui dit qu elle est morte et lui sourit en lui caressant la t te L enfant ne parle pas Il regarde son p re et finit par dire Et j arrive m me pas pleurer Il ne pourra pas assister la s pulture ni aller au fun rarium Il ne dira plus aucun mot sur le sujet durant de longues semaines Cela fait un mois que la femme est morte L homme son mari est assis dans le jardin la campagne chez ses vieux parents L enfant son neveu joue dans un coin Il est en vacances Il se rapproche de son oncle et s assied en face de lui Il commence parler Tu sais que Prisca est morte Prisca est le nom de la chienne d un voisin Une grande chienne berger beauceron race aussi appel e bas rouge Non r pond l oncle L enfant se lance alors dans un r cit d taill Prisca elle a t malade Un jour Guy son ma tre a vu qu elle n allait pas bien Le v t rinaire a essay de la soigner mais elle n allait pas bien Elle n arrivait pas gu rir Elle restait dans son panier E
155. e f minin j ai cherch m en approcher au travers de sa transmission de femme femme de m re fille C est la voie que j ai choisie et elle m a conduite l endroit que l on sait Mais peut on davantage imaginer envisager de le d finir en le comparant au masculin Pas simple pas vident cela non plus 36 Le c leste et le sublunaire Paris PUF 37 J B Pontalis Le d lire et les r ves dans la Gradiva de W Jensen folio essais 214 Une premi re bauche de r ponse pourrait se concevoir dans cette assertion de Jacques Andr Qu est ce qui fait la diff rence des sexes Les deux r ponses phallique et maternelle sont par essence simplificatrices l avoir ou pas enfanter ou non Dans les deux cas de figure nulle diff rence des sexes mais un sexe qui fait la diff rence Fantasme contre fantasme phallocentrisme contre gynocentrisme Ce qui s efface se refoule dans ce type d nonc s est l alt rit d un sexe pour l autre Quelles que soient les critiques adress es la th se de Freud celle ci conserve pourtant au moins une trace de cette alt rit travers l id e toujours maintenue d une dissym trie du masculin et du f minin La logique binaire phallique ou procr ative est une tentative de r duire l autre au m me que l on a ou pas Phallocentrisme comme gynocentrisme sont des symbolisations tardives deux fa ons homog nes au proc s de la connaissance de ramener l
156. e finement inconsciente et d licieusement contextualis e dans le registre sexuel Elle se manifeste comme une obsession qui pousse le sujet barr aveugl recourir cette tentative de passer outre la mal diction du manque du ratage de l chec qui pourtant d finissent et caract risent entres autres la condition humaine Dans ce contexte de tentative d vitement de la castration symbolique la jouissance tombe comme un double salaire Certes elle rend tout d abord l cot cho attendu par celui l m me qui a r pondu sa convocation sur un mode phallique actionn e par un signifiant particulier sorte de g chette sp cifique du culte rendre un objet imaginaris fantasm singulier pour un sujet Elle prend ensuite et en sus la forme d une bourse de 30 deniers dividende d une trahison de la cause humanisante laquelle elle tourne le dos Si nous voulions construire une m taphore avec le billard lectrique la jouissance serait attach e aux volutions de la bille lanc e sur le plateau inclin alors que les bumpers sortent de champignons caoutchout s se la renvoient comme de signifiants en signifiants diaboliques et que les flippers aident ce qu elle soit maintenue le plus longtemps possible dans le jeu pour marquer un maximum de points au cours de ses fructueuses trajectoires Par ailleurs pour renforcer les mouvements ascendants de la bille le billard peut tre lui aussi secou des moment
157. e formateur de la fonction du Je in Ecrits I 169 Voir le lexique page 45 R cit 129 Je mets jolie robe robe d apostolat comme une seconde peau et pense d embl e un moi peau cette vaste m taphore comme la qualifiait lui m me Didier Anzieu qui prot gerait le sujet de l ext rieur Ses attentes incongrues Ses exigences ses injonctions ses imp ratifs ses agressions Cet habit peut faire fonction de cuirasse elle me prot ge et je peux toujours gesticuler ma fa on l int rieur Tu veux que j habille ton projet Je l habille Tu veux que j endosse au risque de m y casser les reins un r le impossible Soit Mais a e plein le dos et dans de beaux draps J ai beau tenter soi disant de me barder comme une va t en guerre je me trouve sans me trouver bien d sarm e dans la situation de r f rence de m moire je n ai pas beaucoup gesticul sous ma cuirasse Je me suis plut t inhib e en regardant d filer l heure l heurt et en pensant mais quand est ce que a va finir ce truc Quand est ce qu elle va finir cette longue ann e ce mal an 170 Ras la casquette double Variation sur le verbe endosser en couture le doss est une pi ce de tissu pli e en deux ENDROIT contre ENDROIT et enroul e sur une planchette rectangulaire Et ce pliage s appelle galement pli marchand Un pli cest du c t du froiss du froid c est du froid dans le dos sen
158. e peut pas dire il ne faut surtout pas le taire mais l crire Jacques Derrida Je me m fie de que je ressens Je me m fie de ce que j cris Mais je le ressens et je l cris Mot mots Lettres Anna Dossier personnel 149 Superviseur J aime les tres en dehors et qui savent le rester Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Ne pas parler occupe toute ma t te Eric Sanner Petit carnet de silence Silencieux ce que je trouve aussi C est l id e d une extraordinaire Responsabilit prendre la parole Eric Sanner Petit carnet de silence Mais silencieux le pi ge est de se croire sage Eric Sanner Petit carnet de silence Le plus important c est de pas se prendre au s rieux C est m me basique comme comportement de survie Jean Marie Gourio Br ves de comptoir tome 1 Il m est apparu que plus forte est l impression laiss e par une histoire quand il est impossible de dire de quel c t se tient l auteur L on Tolsto Je ne peux pas restituer son r cit seulement sa teneur et les phrases qui ont travers Annie Ernaux L autre fille Purifie sans vexer Rectifie sans contraindre Eclaire sans blouir Lao Tseu Tao t king Comment puis je savoir comment va le monde Par tout ce qui vient d tre dit Lao Tseu Tao t king Supervision C est l action de se frayer un passage travers un mur de fer invisible qui semble se trouver entre ce que l on sent et ce que l
159. e que soit la mani re dont on voit le monde elle est fausse En fait l tre humain est guett par deux travers Il se laisse facilement abuser par son narcissisme ce qui le conduit une certaine m galomanie ayant lu l heure sa montre il croit annoncer l heure universelle Et comme la taupe il ne supporte pas les courants d air ce qui le conduit une certaine obstination pr cipit e boucher ce qu il prend pour des trous pr judiciables Peut tre que l illusion de soi plonge ses racines dans un moi id alis constitu subconsciemment de bricks et de brocs pendant la maturation de la personnalit Plus p rennes que des empl tres ces esp ces de suros seraient destin s venir renforcer les zones v cues comme fragiles pr venir les bouff es d anxi t rem dier aux ressentis d checs et de d valorisations contrer l angoisse d effondrement Alors qu il ne devrait pas se formaliser de ressentir du manque pour la raison que nous avons d j nonc e et qui tient sa constitution m me puisque comme le poumon qui filtre l air pour en extraire l oxyg ne n cessaire l entretien de sa vie l tre humain a besoin de se pourvoir contin ment en mati re Et ici en l occurrence il est question de l ersatz de mati re structurelle dont il est m me d extraire des satisfactions savoir le d sir 8 Mi id al du moi mi moi id al Le d sir en tant qu assavoir d prouv cond
160. e se reconna t dans le miroir qu partir du moment o il pressent que l autre l identifie d j comme tel Le premier regard de l autre port sur l enfant d termine le regard qu il aura de lui et donc de sa propre image La formation du moi ali ne le sujet et teinte notre relation l autre d agressivit c est la cons quence de l acc s au langage Cette dialectique de l inter subjectivit s appuie du sch ma L que Lacan a labor partir du stade du miroir sch ma s OLELELELEEELELEEELEEEEEEEELEEELELEEEEE O a 86 S c est le sujet pris dans le langage et donc qui ne sait pas ce qu il dit La constitution du moi fait que le sujet se voit en a Il croit que le moi c est lui En effet le sujet acc de son identit partir de l image de l autre ainsi c est sous la forme sp culaire que le sujet per oit l autre situ en a sur le sch ma Cet autre a est extr mement li avec le moi du sujet Le rapport que le sujet S entretient avec lui m me a est toujours m diatis par une relation imaginaire entre son moi et l autre R ciproquement le rapport que le sujet entretient avec l autre a son semblable est court circuit par a On peut donc parler d une dialectique de l identification de soi l autre et de l autre soi A c t du plan caract ris par l axe aa il existe un plan s cant d axe AS que Lacan nomme le mur du langage Quand un sujet s adresse un autre sujet c est son
161. e sens sera pr caire r vocable r versible le discours sera incomplet Roland Barthes Le plaisir du texte Langage langue Il est vident que le discours lui m me est organis et que par cette organisation il appara t comme message d une autre langue sup rieure la langue des linguistes Roland Barthes Po tique du r cit On n habite pas un pays on habite une langue E M Cioran Aveux et Anath mes Une pulsion de fleur Qui rend difiante La plus mince des motions Cinquante et deux po mes Dossier personnel Je m int resse au langage parce qu il me blesse ou me s duit Roland Barthes Le plaisir du texte Le langage c est ce qui diff rencie l Homme de la b te plus tu dis des conneries et moins tu ressembles un bigorneau J M Gourio Br ves de comptoir l anniversaire La langue fran aise c est comme la langue anglaise un bout de viande c est tout J M Gourio Br ves de comptoir l anniversaire J adore les langues Quand je les comprends Soir es arros es entre amis et autres pens es philosophiques Dossier personnel Manque Quand l heure n est plus la croyance il en faut aimer les murs vides et les trav es d sertes Que le dieu ne soit pas prendre juste une absence observer Jean Michel Maulpoix Une histoire de bleu S il est vrai que les seuls paradis sont ceux qu on a perdus je sais comment nommer ce quelque chose de tendre et d inhumain qui
162. el Maulpoix Une histoire de bleu Affaire de pesanteur Affaire de d sencombrement Eric Sanner Petit carnet de silence L ger flottement le mur la limite franchie impossibilit d tre tout fait soi m me aussi innocemment Marcel Cohen Murs Anamn ses Il faut bien que la parole serve autre chose qu dire des trucs non Jean Marie Gourio Br ves de comptoir tome 5 Traitement de la jouissance et ou du transfert La conscience est la cons quence du renoncement aux pulsions Sigmund Freud Malaise dans la civilisation D senchantement d un coup les lignes de limage de l autre s effacent Ainsi pouvait il en tre fini d un instant l autre entre deux tres humains 151 Peter Handke Essai sur la fatigue Transfert Sentiments a ne se fabrique pas Marcel B alu le vif Notes et r flexions Si toutefois pour estre enamour En autre lieu tu as tant demeur Louise Lab uvres po tiques Parce que c tait lui parce que c tait moi Montaigne Essais L amour c est que tu sois pour moi le couteau avec lequel je fouille en moi Franz Kafka Lettres Milena Je suis tellement faible je l tais surtout que si je pouvais co ncider d esprit avec qui que ce soit je serais imm diatement subjugu et aval par lui et enti rement sous sa d pendance Henri Michaux Plume pr c d de Lointain int rieur Toutes les fois que quelque chose me semble encore possible
163. elle repr sente Toutes les petites filles essaient de revenir leur m re apr s avoir t d ues par leur p re Cette tentative de retour la m re cependant ne peut mener rien elle n est plus la m re g n reuse de la premi re enfance mais une femme qui se fait de plus en plus exigeante Vue sous cet angle Cendrillon au d but du conte pleure la perte de la m re originelle et 191 pleure aussi ses r ves envol s qui lui faisaient esp rer de merveilleuses relations avec son p re Dans les versions modernes le d sir d liminer la m re est remplac par un transfert et une projection ce n est pas la m re qui joue ouvertement un r le essentiel dans la vie de Cendrillon mais une belle m re la m re a un substitut Cendrillon porte le deuil de sa m re Se couvrir de cendres est un symbole de deuil vivre en guenille est un symbole d abattement Le fait de vivre dans les cendres symbolise la fois les temps heureux v cus avec la m re proximit de l tre et le deuil de ce contact intime que nous avons perdu en grandissant qui est repr sent par la mort 4 Des figures de femmes de la f minit s bauchent se dessinent Et la qu te de l enfant devient plus perceptible Qu en est il du f minin Se demande avec s rieux mais aussi avec plaisir et non sans une certaine excitation parfois la petite fille Mais il me faut maintenant laisser l cette petite fille et en rev
164. ement n tant que des aspects d une personnalit richement dou e Pour Winnicott ce qui rend le soliloque de Hamlet difficile c est que Hamlet lui m me n a pas trouv de solution son dilemme dilemme qui tient dans le changement de son tat Si l on envisage la pi ce sous cet angle il ne para t pas impossible de voir dans le changement d attitude de Hamlet l gard d Oph lie et dans sa cruaut envers elle l image de son rejet impitoyable de l l ment f minin qui tait en lui l ment maintenant cliv et qu il transmet Oph lie C est maintenant l l ment masculin importun qui menace de s emparer de sa personnalit toute enti re Sa cruaut envers Oph lie peut tre comprise comme une r pugnance abandonner son l ment f minin cliv La mort de son p re ne se r duit pas pour Hamlet une perte d objet ce qui aurait rendu son deuil possible Elle est traumatique par la transformation inou e dont elle branle son organisation psychique l affrontant la resexualisation d une libido homosexuelle en voie de renoncement ou de sublimation une alt ration de son identit sexu e Le m pris dans lequel il tiendra d sormais Oph lie et qui se substitue l amour qu il lui portait concerne la repr sentation projet e en elle d une f minit de l homme marqu e du sceau de la passivit et de la menace de castration f minit honteuse inconciliable avec les couches psyc
165. emps Tuer l enfant trop t t tuer le temps n cessaire l enfance dans une vie c est faire croire l enfant que les choses peuvent ne pas arriver que l adulte a le pouvoir de changer le cours des choses arr ter la peur la mort l angoisse par exemples 180 Faire cela c est aussi emp cher l enfant de rejouer ce qui doit l tre Ainsi dans l nigme l oncle de l enfant aurait pu lui dire qu il ne faut pas parler des morts qu il est mal de comparer une morte avec une chienne qu il faut respecter la m moire de la morte que l attitude de l enfant n est pas convenable Il aurait pu au contraire surjouer ce que l enfant amenait mais avec son ton propre Il aurait ainsi pu se lancer dans le d tail de la description de la mort de l incin ration de ce qu est un corps mort tant celui de la chienne que celui de la tante il aurait pu insister sur le r alisme la v rit mais sans se soucier de ce dont l enfant avait besoin Dans tous les cas il n aurait pas accueilli ce que l enfant amenait ei En v rit il a t ce point saisi par le r cit de l enfant qu il n a rien su lui en dire L enfant a ainsi pu mener son histoire sa guise C est avec son vieux p re que l homme l oncle de l enfant permis l histoire racont e par ce dernier de continuer son chemin en lui Ce faisant il a galement permis d autres choses bloqu es depuis la
166. enir ternel Doubler m re nature elle m me ne l effraie pas le moins du monde On peut soup onner qu en l occurrence l imagination soit f cond e par le fantasme On conna t l irr futable logique du raisonnement syllogistique Exemple d cole gt Majeure Tous les hommes sont mortels gt Mineure Or tu es un homme gt Conclusion Donc tu es mortel 51 Ceci dit m fions nous d un exc s de logique car si la proposition mineure d un syllogisme est douteuse toute la d monstration s effondre y Majeure l Homme cherche combler ses d sirs yY Mineure Or satisfaire un d sir revient l annuler et avec lui la tension vitale m me qui le sous tendait pulsion de mort yv Conclusion Donc l Homme est suicidaire Mentionnons ici le principe connu sous le nom de loi de Gresham financier Anglais du 16 L observation d origine qui a vulgaris le postulat tait que dans un syst me mon taire bim tallique or et argent par ex La mauvaise monnaie chasse la bonne Ce qui veut dire que celle qui est intrins quement plus pr cieuse se trouve retir e progressivement du march th sauris e ou revendue sur son march d origine m tal pr cieux pendant que l autre circule quasi exclusivement pour remplir sa fonction de paiement des changes Ce d tour pour dire qu il ne faudrait pas que la d nonciation de la jouissance malsaine finisse par chasser la jouissance l gitime discr
167. enir au pr sent Ma m re quelle femme est elle Comment exister partir d elle avec ou sans elle mon tour en tant que femme Telles sont les questions que se posent aupr s de moi avec plus ou moins de douleur de clart de conscience trois jeunes femmes prises avec leur m re dans une relation particuli re Parce qu elles ne peuvent n arrivent pas entrer avec cette derni re dans un change qui les soutiendrait et les aiderait entrevoir leur devenir femme d une mani re l g re ouverte ces trois jeunes femmes m interpellent moi qui suis c t d elles femme une femme et formatrice et m adressent de fa on indirecte leur interrogation Ce faisant elles m embarrassent plus d un titre Pour ce que j en per ois avec toute la prudence qui s impose sachant de plus qu il ne peut s agir l que de la partie visible de l iceberg les choses tant toujours beaucoup plus compliqu es qu elles ne le paraissent Le d sarroi que manifeste la premi re des jeunes femmes avec en arri re plan cette interrogation ma m re est elle encore m re puisqu elle me semble pr sent ne plus vouloir exister qu en tant que femme est fortement empreint c est du moins comme cela que je l entends d un sentiment d abandon d ins curit Chez la deuxi me ce qui se joue son insu dans la relation m re fille porte me semble t il sur comment se s pare t on de sa m re Comment d
168. enne discr diter celui de jouissance l gitime Car finalement la jouissance c est comme le cholest rol il y en a une bonne et une mauvaise En effet dans la mesure o c est de l nergie libidinale si celle ci est issue d une conomie psychique r gl e par le principe de la castration symbolique elle s exprime par la symbolisation et la sublimation C est dans le cas contraire que ses pouss es deviennent probl matiques Sinon il faudrait bl mer tous les artistes tous les sportifs de haut niveau tous les chercheurs et inventeurs tous ceux qui tentent de relever des d fis tous ceux qui mettent une nergie au del de la moyenne faire ce qu ils font car l insu de leur plein gr ils entretiendraient le jouissif espoir d investir une position d exception tiens tiens tout comme le SUPERviseurll Au final je crois que la disponibilit effective autrui le soin qu on peut lui apporter l amour dont on peut le gratifier peuvent certes se manifester de mani re sinc re et r elle parce qu inconditionnelle mais uniquement par s quences comme si la personne qui se centre sur autrui tait en apn e Il me semble que cette capacit se d coller de soi reste relative circonstancielle qu elle est variable d un individu l autre tout comme d un moment un autre En tout tat de cause elle ne devrait se d plier qu en compl ment d un transfert d masqu dans un mouvement tout fait cons
169. ent dit quand la raison n est plus op rante la solution pour ne pas rester le bec dans l eau c est d investir le domaine de l imaginaire et des croyances C est bien entendu ce proc d qui de tous temps et en toutes cultures a t l origine de la cr ation de toutes les religions Donc pour se rassurer de son chec tre tout puissant et luder la difficult de s en accommoder l homme se cr e un dieu qui va savoir lui rattraper l affaire condition d arriver s en attirer les bonnes gr ces quitte faire des choses aussi loufoques les unes que les autres comme des sacrifices humains ou des croisades et autres guerres tragiques pour convertir ou purer Malheureusement la pantalonnade ne s arr te pas l Car d s lors que cette volution entropique a t mise en vidence le mode d emploi spontan de l existence c est justement de faire comme si nous ne connaissions rien de cet pilogue tout comme on fait semblant de croire l existence reconductible gr du P re No l ou de la petite souris Puisque la mort est in vitable oublions l dira Stendhal Ainsi les enfants devenus grands continuent croire que leur venue au monde est un cadeau que leurs parents leur ont fait ou s efforcent de le faire grand renfort de diversions ou de m thode Cou Il le faut bien n est ce pas Et il faut bien galement que de leur c t les parents puissent continuer oublier qu ils ont engag l
170. entre l nonc et l nonciation qui cr e le sujet Un sujet n de la division donc et de surcro t attributaire flou d un inconscient de son inconscient nul autre pareil sorte de quasi infracassable noyau de nuit comme aurait dit Andr Breton exil sous et par la chape de plomb du refoulement Car J Lacan en remet une couche L inconscient est cette partie du discours concret en tant que trans individuel qui fait d faut la disposition du sujet pour r tablir la continuit de son discours conscient 7 Et si nous acceptions une fois pour toutes non pas comme une mal diction mais comme un fait constitutif et r cessif que ce sujet divis barr limit atrophi 8 soit le brouillon permanent de l homme qui doit s crire et se r crire chaque jour K CHAUMON Franck Lacan la loi le sujet et la jouissance Michalon 2004 77 LACAN Jacques crits ditions du Seuil 1966 78 Et par ailleurs tellement observ fouill microscop 45 Ses nonciations comme les inscriptions sur une plage de sable que les vagues chaque mar e montante se plaisent effacer seraient de leur tat soumises la pr carit aux rosions de toutes sortes y compris celle de l volution de la mue Tout meurt ce soir pour revivre demain N est il pas Mon amie la rose La chasse la p che la traque toutes les formes de fouilles arch ologiques fossiles de m taux toutes les forme
171. er un arc en ciel 7 En tous cas plus op rante entra ner les bateaux par le fond en ce qui concerne les icebergs et y bien r fl chir peut tre aussi les hommes 41 Dans cette d marche on ne peut gu re occulter la question qui merge mais au fond qui suis je v ritablement pour me comporter ainsi Celui que je suis devenu est il la r alisation de mon tre authentique Ou bien aurais je plut t d devenir tel ou tel autre la place ou plus avant de celui que je semble tre Bref existe t il un autre moi m me plus conforme qui serait rest sous le boisseau dans l ombre ou dans le placard victime de trop nombreuses ou de trop fortes contraintes ou encore d al as de parcours Question sans doute bien pr somptueuse ou bien futile c est selon car peut elle s rieusement trouver une r ponse suffisamment savante Par contre la question est ce que le visage que je pr sente autrui est fid le ce qu il semble que je sois ou est ce qu il est de trop travesti par l effort de bien para tre pourrait constituer une interrogation autrement plus accessible Quoiqu il en soit ces questions peuvent se retrouver utilement dans une pr occupation qui les soutient toutes Est ce que je suis en mesure de savoir qui je suis pour de vrai ou bien est ce que le plus souvent je m illusionne sur moi m me Comme si l illusion d tre soi s panouissait dans la fr quentation des comptoirs de
172. er l exp rimentation d autrui en qu te de croissance Pour condenser sch matiser simplifier mettons nous dans la situation du naufrag volontaire et exp rimental qui n est autoris emporter sur sa future le d serte que quelques objets parmi ceux qu il estime les plus indispensables Que transmettrais je en priorit si je n avais qu une seule recommandation l guer Sachant E Que comme l nonce froidement Paul Val ry L homme est adoss sa mort comme le causeur la chemin e E Que l tre humain est affubl d un Manque structurel tre combl qui l incite instrumentaliser son environnement tres vivants nature organisations relations E Que son potentiel d autonomie est selon toute vraisemblance inf rieur son irr ductible interd pendance notamment motionnelle 48 DOLTO Fran oise Origo incognita SAINT EXUPERY Antoine Origo incognita 5 VAL RY Paul Tel quel Choses tues Gallimard 1996 31 gt Et alors B Que notre relation au monde est subjective B Que notre environnement est en constante mutation B Que celui qui reste statique ou routinier dans un contexte en mouvement se d sadapte E Que le principal obstacle l adaptation c est l obstination refaire de la m me mani re ce qui revient tourner en rond gt Il en d coule que les ressources les plus pertinentes pour rester utilement dans le jeu 51 sont la flexibilit et la cr ativi
173. er la loi de son d sir et plus encore par le besoin imp rieux d assouvir un sentiment de revanche 25 PETIT LAROUSSE Larousse 1959 26 SILLAMY Norbert Dictionnaire de Psychologie Larousse 1991 1998 20 La dimension agressive destructrice d vari e est clairement mise en vidence Il est malgr tout utile de mettre en vidence qu elle trouve son origine dans un trauma une frustration affective Le dictionnaire de psychiatrie apr s avoir cibl Toute relation sexuelle cherchant le plaisir en dehors des relations dites normales avec un partenaire de sexe oppos et d ge quivalent fait r f rence au d veloppement psychanalytique historique dans les m mes termes que ci dessous En effet dans le dictionnaire de psychanalyse il est question de l exp rience d une passion humaine o le d sir se supporte de l id al d un objet inanim Elle met en uvre le primat du phallus en r alisant une fixation de la jouissance sur un objet imaginaire souvent erratique en lieu et place de la fonction symbolique qui organise le d sir sous le coup de la castration et du manque Ainsi dans le projet d accomplissement d un sujet suffisamment quilibr pour vivre en soci t de mani re suffisamment panouie un grain de sable s est introduit qui vient emp cher un fonctionnement socialement harmonieux des changes initi s par le d sir Pouss l extr me c est un sujet aveugl barr
174. er le parfait amour Confusion fusion avec D elle moi la diff rence c est que V exerce notre m tier alors que moi je me pose la question depuis un quart de si cle j y vais o j y vais 170 R f r cit du r cit page 15 130 pas En effet j ai toujours balanc BASCUL entre formation et psy Etonne toi qu terme a puisse donner de la fausse formation et ou de la fausse supervision Transfert sur un m tier aliment par les repr sentations que j en ai plus que sur une personne On ne se fait pas embarquer n importe quel ENDROIT me semble t il Il faut bien qu il y ait une faille dans laquelle l interlocuteur puisse se pr cipiter ah le traitre le ren gat Une faille ouverte Offerte En revanche comment savoir ce qu il y trouve lui m me et qui viendrait parler de ses propres fissures ou lui donner l illusion de pouvoir tout coup les combler Le f lon A ses f lures J en suis s re Faut pas charrier Il charrie aussi Son chariot de croix J vitai au fil des ann es toutes les situations entre quatre yeux ce qui n tait pas une solution non plus ou c en tait une l che Peter HANDKE Essai sur la fatigue Conclusion provisoire sur le mouvement qui s op re du c t du supervis Juste cette formule de la BOUSCULE la BASCULE ce qui d range ce dont on s est inconsciemment arrang jusqu se que l on trouve ranger un tantinet apr s avoir
175. es sont d j balis s Les semaines passent Le quotidien de la femme s organise entre les trajets pour la chimioth rapie les trajets pour la radioth rapie les soins domicile C est aussi la d couverte de la douleur croissante les analyses les repos Elle est comme on dit hospitalis e domicile Tous les jours le mari coute sa femme qui lui raconte l touffant flot des nouvelles d couvertes de souffrance faites dans la journ e Elle pleure souvent Elle se plaint Jour apr s jour la peur s installe Dans un grand canap l enfant m chonne une sucrerie Il a huit ans Son p re est assis pr s de lui C est le fr re du mari de la femme Il vient de dire l enfant que sa tante est tr s malade Ils iront la voir chez elle dans l apr s midi mais elle sera fatigu e Ce ne sera plus comme avant L enfant coute Il ne dit rien Il aime beaucoup cette tante qui est peu comme sa Confidente Elle et son mari n ont pas d enfant L apr s midi il rentre dans l appartement qu il conna t bien celui de sa tante et son oncle Il embrasse l oncle qui parle doucement C est curieux Ils s installent dans les fauteuils L oncle part et ils reviennent avec sa femme Elle doit s appuyer un peu sur son bras de son mari car elle est fatigu e Elle sourit et dit Bonjour mon ch ri L enfant comme d habitude lui saute au cou Ils restent un peu ensemble Ils bavardent L enfant
176. es Lacan Sujet Etre objectif c est traiter l autre comme on traite un objet un macchab e c est se comporter son gard en croque mort E M Cioran De l inconv nient d tre n Si on tait authentique on serait soi m me avant d tre diff rent Soir es arros es entre amis et autres pens es philosophiques Dossier personnel Moi je suis plus singuli re que diverse Soir es arros es entre amis et autres pens es philosophiques Dossier personnel Supervis a s Ils racontent tout haut leurs soucis expliquent leur mis re d coupent des images inventent des histoires Ils fouillent parfois dans leur m moire pour y chercher un mot qui se puisse murmurer l oreille ou pour soi seul juste un nom de peu de syllabes clair et nu dans la bouche un mot qui permettrait de se quitter de se rejoindre Jean Michel Maulpoix Une histoire de bleu Cauchemar pi g contre un mur un projecteur dans les yeux je n tais plus gu re que la transparence d une pens e Marcel Cohen Murs Anamn ses 148 Assise Plus petite encore Avec mes mots de travers Cinquante et deux po mes Dossier personnel Il nous manque un maillon dans le mensonge de r ve mais a nous l ignorons Catherine Ribeiro L enfance D vor s de peur assaillis de doutes l esprit tourment et les yeux pleins d horreur nous nous vertuons chercher ce que nous pourrions faire pour carter de nous le danger
177. es ou en fausse formation Une fausse superviseuse ou une fausse formatrice Et une vraie AMP dont j ai parl avec ses faux ongles et qui nous dit que c est pas bien De ne pas faire au go t et au d sir de l autre ou le contraire L je vois bien qu il s est jou nou quelque chose que mon petit m tre ruban de couturi re peine mesurer Pour tre foireuse cette histoire c est vraiment la foire tous les tages a en fait de la fausset Pour quelqu un qui se targue d avoir compris quelque chose un Rogers et qui se barbouille la bouille et la bonne conscience avec des mots tels que authenticit int grit congruence etc 160 Et non nul jeu de mots sur opinant 161 D heureux chefs 162 Mot z lant z ailant 127 Je mets jolie robe Et j enrobe Tant qu faire Dans le transfert Une robe avec du cachet Pour mieux cacher Du transfert au transfuge Voil le point d achoppement L tre congruent ou incongru Faut il ici que je me d robe Sans me d rober Ni me mettre trop nu Eh bien oui peut tre que Il faut souffrir pour tre honn te 163 La v rit est toujours chez le sujet m me si le plus souvent il ignore qu il la conna t Il la repousse ou la d place Jean CARTY L duc et le psy Lettres sur la clinique du soin ducatif Tout cela me semble d une texture proche des draperies du divan lors d une cure analytique puisque je d
178. et de me contenter d un petit morceau si j ai t bien sage Bref c est refuser que le Moi ad vienne pour r guler le L o tait je dois venir tre Un je sujet socialis et humanisant Rien d tonnant de mon point de vue que ce processus s origine dans une p riode caract ris e par une relation symbiotique entre l enfant et sa m re dont le reliquat non r solu donnera naissance une Hydre de Lerne d capiter r guli rement Car ce d sir de satisfaction absolue est inscrit dans la pulsion de vie de l tre humain et il se mue en fantasme au fur et mesure que sa totale r alisation appara t comme de plus en plus improbable Au moment pr cis o l enfant est mobilis pour comprendre comment a fonctionne autour de lui la p riode pendant laquelle la m re se met en quatre pour deviner et satisfaire ses besoins lui laisse la trace l empreinte le go t d une possible toute puissance sur son environnement la mesure de son envie de satisfaction illimit e Voil ce qu en dit Romain Gary Avec l amour maternel la vie vous fait l aube une promesse qu elle ne tient jamais On est oblig ensuite de manger froid jusqu la fin de ses jours Apr s cela chaque fois qu une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son c ur ce ne sont que des condol ances On revient toujours gueuler sur la tombe de sa m re comme un chien abandonn Jamais plus jamais plus jamais plus
179. et le sein lui est pr sent de telle sorte que son exp rience l gitime d omnipotence ne s en trouve pas viol e pour autant Il en r sulte que le b b est alors capable d utiliser l objet et d avoir le sentiment que cet objet est un objet subjectif que lui m me a cr Puis se poursuit comme ceci Voici que maintenant un moment donn le b b regarde autour de lui Peut tre un b b au sein ne regarde t il pas le sein Il est vraisemblable qu il regarde le visage Qu est ce que le b b voit l Et se conclut de la fa on suivante Avant d tre celui qui parle nrf Gallimard 10 Jeu et r alit L espace potentiel nrf Gallimard 199 Que voit le b b quand il tourne son regard vers le visage de la m re G n ralement ce qu il voit c est lui m me En d autres termes la m re regarde le b b et ce que son visage exprime est en relation directe avec ce qu elle voit Prenant alors le cas du b b dont la m re ne refl terait que son propre tat d me ou pire encore la rigidit de ses propres d fenses Winncott affirme Nombre de b b s se trouvent longtemps confront s l exp rience de ne pas recevoir en retour ce qu eux m mes sont entrain de donner Ceux l regardent mais ne se voient pas eux m mes Certains de ces b b s ne renoncent pas pour autant tout espoir ils tudient et font tout leur possible pour d celer dans ce qu ils observent une signification qui devrait s
180. eurs enfants dans une impasse Hormis la pression ventuelle des id aux parentaux mais ce n est pas la question qu il me semble opportun de creuser ici PASCAL Pens es 7 VOLTAIRE Dictionnaire philosophique 56 D autant plus que la condition humaine s articule encore autour d un autre paradoxe majeur qu il faut subir au quotidien Je suis programm pour d sirer bien au del de ce que je puis obtenir et je dois me laisser abuser par ce mirage m me une fois que j en ai compris le m canisme saugrenu Il convient quand m me de dire leur d charge qu il est vraisemblablement inconcevable pour des g niteurs de se repr senter leur b b l article de la mort si une possible cause tragique ne vient pas le leur imposer Un tel r al pessimisme ne saurait tre de mise alors que les premiers jours d une vie convoquent la candeur de l merveillement La sortie pr matur e de ce d ni serait par trop dramatique J avais mis au monde un enfant pour le condamner mourir La pire des prisons c est la mort de son enfant Celle l on n en sort jamais dit J uliette apr s tre rest e 15 ann es emprisonn e pour avoir euthanasi son fils qui agonisait dans la douleur d une maladie incurable La prison je l ai voulue A joute t elle pour expliquer qu au proc s elle n ait pas plaid les circonstances att nuantes pour se d douaner de ce double chec de m re et de m decin Bref l tre humain pas
181. evient on une Chez la derni re enfin c est la d couverte brutale que devenir femme devenir m re n est pas si simple que cela Et puis l mergence de cette question qui va sans doute avec ma m re est ce une bonne m re A t elle t une m re pour ma s ur a n e Et comment aurait elle pu tre aid e tre une femme tre une m re Qu est ce que le f minin tre une fille et devenir femme Comment se transmet il De femme femme de m re fille Est ce que je sais moi Non je ne sais pas Non je ne suis pas absolument pas en capacit d apporter un d but de r ponse cela 4 Psychanalyse des contes de f es Pluriel 192 Pas si simple ma propre histoire Existe t il d ailleurs une histoire qui le soit Et dans le m me temps Face ces jeunes femmes dans l imm diat le pire serait de me prendre au pi ge Aussi il va donc falloir que je r siste la tentation de vouloir tre celle qui r pare ou peut r parer que je refuse ni plus ni moins d tre toute la femme toute que je renonce me laisser s duire par une figure de la femme qui poss derait tous les attributs du f minin que je pourrais alors crire du fais mine hein Car viter cela est la seule voie dont je dispose pour pouvoir parvenir peut tre les aider tre elles et en accepter le chemin Et ceci je le sais Cependant Effectivement comment devient on une femme Comment de
182. expositions elle tait photographe ainsi que son appareil photo L homme s ex cute et l enfant pr sente avec force d tails ce que faisait sa tante en pr cisant d s le commencement qu elle est morte Ses amis coutent d un il attentif 168 Hypoth se Pour que ce qui traverse continue son chemin il lui faut une passerelle Je me souviens de la remarque d un coll gue ducateur sp cialis alors que je travaillais dans un h pital psychiatrique de jour La psychose des malades me traverse C est partir de ce moment que j ai commenc tre travaill par tout ce qui se rapportait au fait d tre travers Je me suis questionn sans fin sur ce que cela suscitait sur la mani re dont on pouvait ou non continuer cheminer avec la trace laiss e par ce qui avait travers sur ce qu tait cette trace Une blessure Une cicatrice Un impact Un traumatisme Autre chose Depuis mon premier emploi j ai toujours fait le choix de travailler dans le social C est donc sur ce qui traverse les travailleurs sociaux que je me suis spontan ment pench J ai une vision large de ces travailleurs Il s agit pour moi autant des personnes travaillant dans ce qu il est convenu d appeler le sanitaire le social le m dico social que des praticiens de l ducatif de l enseignement de la th rapie etc Ces travailleurs uvrent le terme n est pas neutre sur la dimension huma
183. femme il faut qu il y ait en elle un d sert une absence quelque chose qui appelle la tourmente la jouissance Une zone de vie non entam e dans sa vie une terre non br l e ignor e d elle m me comme de vous Perceptible pourtant imm diatement perceptible Mais ce n est pas le cas Cette jeune femme est tout enti re occup e par son enfant envahie d un amour abondant sans r serve Si totalement br l e d amour qu elle en est lumineuse et que son visage suffit clairer le restant de votre journ e tout ce temps tuer avant le train prendre avant le jour de votre mort 15 Mais cette qu te est ce qui nous constitue ce pas tout qui fait tant souffrir est la marque de l humanit Le r ve capitalistique serait qu il n y ait plus de manque nulle part mais s il n y a plus de manque il n y a plus de d sir et le sujet ne peut alors advenir 216 BOBIN C La part manquante Gallimard 1989 217 ROUZEL J Le transfert et son maniement dans les pratiques sociales Psychasoc com 2005 233 Le sujet d sirant n a pas de r ponse la question de son tre et c est justement ce vide propos de lui m me qui le fait d sirant tous les objets qu on d sire sont des l ments d une r ponse toujours partielle la question de notre tre de sorte que le d sir est ind finiment relanc On en vient alors d sirer le vide pour d couvrir profond ment qui on est Revient alors la question qui m avait
184. finir si ce qui est dit est plus ou moins vrai ou faux Il s agit de favoriser le touch juste de faire que a touche aussi juste que possible C est pourquoi l coute est peut tre le principal outil de l art en supervision Comment couter Comme l a expliqu Freud avec sa formule Gleichschwebende Aufmerksamkeit de fa on flottante comme c est souvent mal traduit en fran ais Les germanophones comp tents ce qui n est pas mon cas pr f rent parler d coute en suspend Le qualificatif de flottant revient n anmoins souvent L coute peut s entendre comme la relation qui unit un patient et son psychanalyste chacun tant dans une position d coute par rapport l autre Du c t du psychanalyste le patient est plac dans une situation unique diff rente de la vie ordinaire coute dans le silence le silence est une ouverture sur l inconscient coute qui ne privil gie pas le contenu des paroles coute de la voix coute du corps et des affects qui s expriment travers lui La disponibilit de l analyste aux effets de la voix est amplifi e par le fait d tre flottante non infl chie par les exigences du dialogue de la r plique de la joute des id es de la politesse L coute analytique s accompagne d une attitude d accueil dite bienveillante qui s abstient de toute valuation critique et de jugement Cette coute donne un espace au patient o il peut hors de la confr
185. ge mental du b b Toujours propos du masculin et du f minin Winnicott ouvre une parenth se et nous fait part de son sentiment sur la tension qui habite Hamlet dans la trag die de Shakespeare A ses yeux la trag die tourne essentiellement autour de l affreux dilemme auquel Hamlet est confront et auquel il n y a aucune solution en raison de la dissociation qui fonctionne en lui comme m canisme de d fense On aimerait voir un acteur jouer ce r le dans cet esprit Il aurait une mani re particuli re de dire le premier vers du fameux monologue To be or not to be il dirait comme s il essayait d aller au fond de quelque chose d insondable To be or et il observerait l une pause car en r alit le personnage de Hamlet ne conna t pas l alternative L acteur en viendrait finalement au second terme de l opposition dans sa banalit or not to be il serait alors en route pour un voyage qui ne peut conduire nulle part Ici Hamlet est pass dans l alternative sado masochiste abandonnant le th me qu il avait commenc d aborder Le reste de la pi ce n est qu une longue 194 laboration du probl me Je veux dire par l que Hamlet para t alors en qu te d un autre terme opposer l id e to be Il cherche le moyen d exprimer la dissociation intervenue dans sa personnalit entre l l ment masculin et l l ment f minin qui jusqu la mort de son p re avaient coexist harmonieus
186. ger Le Fantasme In Dictionnaire international de la psychanalyse de Mijolla Alain sous la direction de Grand Pluriel Hachette litt rature 2002 2005 191 MARTIN Annick La crypte cass e Essai sur l criture postraumatique ditions Laber Montr al Qu bec 2010 Il y a plusieurs ann es un m decin m a fait entrer d urgence l h pital A l annonce du diagnostic des motions fortes et contradictoires m ont envahie D une part j ai prouv du soulagement parce qu un traitement allait tre mis en place Jallais pouvoir continuer vivre D autre part la peur me submergeait Je ne savais pas comment envisager l avenir comment composer avec une maladie de type chronique l volution impr visible Il s agissait pour moi d un moment charni re Quelque chose dans mon existence venait de basculer de mani re d finitive Quand j cris et quand mes textes sont lus je me sens de nouveau vivante je me sens redevenir enti re L criture est pour moi une terre d accueil Un espace de recomposition dans lequel la fronti re entre mes fissures et mes forces s estompe o les p les de ma personnalit s allient o mes fragilit s et mes capacit s travaillent de concert L criture recueille les parties bless es en moi leur insuffle une vie nouvelle leur accorde un nouveau dynamisme Annick Martin pr sentation de La crypte cass e 170 a 5 E 1 d Dans la triade compos e par le moi le a et le surmoi le
187. gers sous influence transf rentielle de celles qui surgissent de leurs relations entre eux sous influence disons d une certaine tyrannique avidit narcissique Il s agit de ruminer de m taboliser en commun l exp rience quotidienne pour la rendre digeste et f conde Il y a davantage de dents quand on m che plusieurs plut t que tout seul D ailleurs les multiples repr sentations d un v nement partag constituent d j une p tafine tout fait d tonante Se pose alors la question de l animation de cet espace Qui va exercer ce fameux regard sup rieur suppos ac r et pertinent et comment ce quelqu un va t il Bolcho Mais apr s avoir refus de se s parer de ses musiciens juifs il a t licenci en pleine gloire Trente ans plus tard il travaille toujours au Bolcho mais comme homme de m nage Un soir il tombe sur un fax adress au directeur il s agit d une invitation du Th tre du Ch telet conviant l orchestre du Bolcho venir jouer Paris Andrei a une id e folle pourquoi ne pas r unir ses anciens coll gues musiciens qui vivent aujourd hui de petits boulots les emmener Paris en les faisant passer pour le Bolcho et r aliser cette repr sentation m me si cela doit se faire sans r p titions Et apr s une entame de concert d licate miracle a marche 14 Composition typiquement dauphinoise la recette nous vient des anciens qui faisaient mac rer
188. gonisant Et les proches de l agonissant Dans le cadre de ce travail mon nigme pose les questions suivantes Que fait le travailleur social quand il est travers par ce qui fait mort Et que fait alors celui qui est en position de superviseur C est au cours de mon chemin professionnel compl t de mes exp riences et r flexions personnelles que je suis arriv la conviction de la n cessit de la supervision institutionnelle pour les quipes de travailleurs sociaux Il me semble que celui qui occupe la place de superviseur a pour mission de favoriser la circulation de ce qui traverse afin que cette chose ne s enkyste pas dans la personne travers e la tuant ainsi partiellement ou compl tement et ce plus ou moins rapidement Pour cr er ce cours au sens de cours d eau pour que le flot de ce qui traverse s coule et donc n touffe pas celui qui est travers le moyen privil gi est la parole Je dis privil gi car c est de s exprimer qu il s agit et cela ne se fait pas que par la parole Il y d autres moyens Le dessin par exemple N anmoins la supervision institutionnelle privil giera l expression par la parole sans que ce choix soit exclusif Pour que l expression vive celui qui s exprime doit tre cout et par des interlocuteurs c est dire des personnes qui ne seront pas que des coutants mais avec qui la parole s changera circulera Sinon le risque est pou
189. heurte la vitre m me si elle ne semble pas pouvoir laborer une strat gie qui prenne en compte l ensemble de la pi ce elle cherche une sortie par t tonnements Je crois que l inconscient fait de m me Je ne crois pas non plus comme l a nonc J Lacan peut tre la suite de S Freud que La vie ne songe qu mourir Je ne pense pas qu on puisse d duire l existence d une pulsion de mort du seul fait de l apaisement qui vient conclure le processus de la mise en tension pulsionnelle Il me semble que le but de la pulsion c est de s exercer dans une fonction d entretien de la vie La pulsion sexuelle taraude l tre humain au point de se manifester comme omnipr sente dans sa vie Nous avons soulign qu elle roulait vraisemblablement pour l instinct de reproduction ce titre elle mobilise tous les syst mes vivants humains animaux plantes Les arbres menac s par le feu lib rent pr cipitamment les graines qui assureront leur descendance Je n observe pas que la question de mettre fin sa vie avant son ch ance naturelle pr occupe les uns et les autres aussi globalement et aussi massivement que sait le faire une pulsion supposer que l objectif d une soi disant pulsion de mort soit de ramener le corps un tat de tension nulle il subirait au passage une sacr e digression induite par la pulsion de vie qui l occasion de son simple exercice cr e des liens humanis s jusqu humanisants gr ce d
190. hiques sup rieures o op re la langue et qui est du coup condamn e l image Une autre forme de d saveu intervient encore dans cette sc ne path tique par les images de la gestualit Hamlet exhibe Oph lie combien l occupe un nouvel objet d amour son p re Il lui signifie par l la rupture de leur relation 6 J C Rolland Finalement Selon D W Winnicott l tude de l l ment f minin conduit l tre Ce qui est pour lui la seule base de la d couverte du soi et du sentiment d exister puis partir de l se constitue la capacit de d velopper un int rieur d tre un contenant d tre m me d utiliser les m canismes de projection et d introjection d tablir une relation avec le monde en termes d introjection et de projection Du c t de Mich le Montrelay M Montrelay psychanalyste est d ob dience lacanienne A partir des bases jet es par Winnicott elle conduit plus loin la r flexion A son sens en effet Les femmes qui portent des enfants en accouchent sont programm es organiquement et psychiquement en vue du retour sensoriel affectif aux premiers temps de la vie un retour qui leur permet la relation premi re avec le petit enfant le f tus 6 Avant d tre celui qui parle nrf Gallimard 195 Les hommes sont comme les femmes impr gn s de ce f minin maternel mais leur sexualit la question de leur puissance qui comprend la puissance sexuelle entr
191. i de dire ce que pensait le patron A t il seulement parl Bien entendu puisque je me rappelle son fort accent mosellan 62 Pas entendu malentendu C est tout de m me incroyable que je ne me souvienne de rien en ce qui concerne le contenu de ses dires Ces trois l se sont pr sent s parl s comme quipe de Direction Pourtant V est prestataire pr sente une journ e par semaine au service des r sidents Et je constate aujourd hui seulement que c est elle qui portait dans sa parole une demande au nom d une institution laquelle elle n appartenait pas puisqu elle n en tait pas salari e Est ce que ce trio me disait malaise dans l institution et que je ne l ai pas entendu Est ce que la demande venait boucher en me laissant bouche b e une difficult institutionnelle Quid des processus transf rentiels entre eux L heureux chef et ces ses dames Comme s il m avait fallu les mots des t moins vivants de l v nement pour que je sois travers e par la r alit de leur souffrance Annie ERNAUX L autre fille Comment ext rioriser mettre l ext rieur les parlers du monde sans se r fugier dans un dernier parler partir duquel les autres seraient simplement rapport s r cit s D s que je nomme je suis nomm pris dans la rivalit des noms Roland BARTHES Le plaisir du texte Du transfert avec des les professionnelles en faux Groupe d Analyse des Pratiques Professionnell
192. ient des rapports au monde pervers La reine fait promettre au roi avant sa mort que s il lui prend de vouloir se remarier quand elle ne sera plus il ne donne sa foi qu une femme plus belle mieux faite et plus sage qu elle Promesse qu il fait sans prendre le temps de la r flexion dans le registre de la d monstration parfaite Promesse qu elle demande parce qu elle souhaite rester la seule femme pour lui et sait qu il n y en aura pas d autres tant donn ses appas On comprend que leur fille devienne le seul objet des attraits de ce p re qui n a d autre perspective que de la choisir comme pouse lorsque sa jouissance est remise en sc ne pour la recherche d attraits sup rieurs ceux de son pouse d c d e Le roi devient prince chaque fois qu il est question pour lui de son sentiment concernant son remariage une d signation qui annule la diff rence de g n ration entre lui et la 2 M res et filles La menace de l identique puf 3 Contes familles et th rapies si la clinique m tait cont e r s 190 princesse qu il d sire Ce R el du lien incestueux ne peut il tre renvoy la confusion qui pr sida la naissance de Peau d ne Car si celle ci est la fille du roi lui ne parait pas tre son g niteur Est ce cause de cet cart que le casuiste de la maison du roi jugea que le cas se pouvait proposer Peau d ne d abord triste se laisse conduire par sa marrain
193. indre les c tes La longue escale que je fis pour me consacrer mon autre aventure cette fois ci maternelle encore une histoire de mer re me permis de reprendre mon souffle afin de remonter sur le bateau quittant mes premiers compagnons de voyage pour en rencontrer de nouveaux J tais ce moment l bien d cid e me jeter l eau aller enfin d couvrir cette trange nigme le tr sor le Graal J tais dans un tat de fr n sie d exaltation violente pr te me noyer car je savais que ne pas sauter c tait d une certaine fa on mourir aussi J tais pr te au combat pr te ramer pr te me risquer pr te perdre Alors plus sereinement je me jette l eau car je ne peux pas me noyer puisque je sais nager Et advienne que pourra 220 A L EAU Apr s cette longue travers e de trois ann es bien arrim e dans la cale du bateau tournicoter prendre des notes les d chirer bref vouloir trouver cette satan e nigme sans me mouiller c est seulement au moment de m embarquer cette fois ci dans l crit que la situation que j ai expos e en instance clinique lors de la formation me revient comme un boomerang Et paf en pleine face Je n tais pas sortie satisfaite de ce moment je l avais donc jet la mer j tais m me bien embarrass e de ne pouvoir m appuyer dessus pour d rouler les fils qui m neraient mon nigme Et bien voil que je mets le pied dans l eau
194. ine de l tre et ce sous quelque angle que ce soit selon les sp cialit s Par exemple un ducateur sp cialis au contact de femme accueillies dans un Centre Maternel ou un infirmier psy dans un h pital psychiatrique de jour ou un ducateur dans un h pital ou un infirmier dans un tablissement d h bergement social Ces professionnels sont travers s par de multiples choses que ceux pour qui et avec qui ils travaillent leur r envoient Je prends un exemple personnel Quand a fait cho En psychiatrie une de mes fonctions consistait mener les entretiens dits de premier contact 4189 avec des patients Il s agissait de s entretenir avec la personne afin de lui pr senter le projet de l tablissement et d couter de quelque mani re que ce soit son projet personnel afin d appr cier si les deux projets paraissaient se rejoindre et si la personne pouvait de mon point de vue tre accueillie dans l tablissement Je garde de ces entretiens des souvenirs d une intense richesse des rencontres avec des mutiques des personnes ayant des comportements autistiques ou d autres pathologies encore ne laissent pas indiff rents J ai t particuli rement marqu par l importance des regards durant ces entretiens en t te t te Le patient est la fois intimid et tonn de n tre pas re u en premier lieu par un m decin comme il en a toujours eu l habitude dans des tablisseme
195. ines durant je reste prisonni re de mon tonnement lors que ma jument reste elle dans son tonnurel En fon ant t te baiss e sans le savoir sans le mesurer j ai amen une situation dans laquelle je ne me sentais pas bien Ou pas ma place Donc en mauvaise posture La question de la posture m appelle bel et bien Dans mon histoire la question de la posture m appelle plut t belle et pas bien belle habill e d guis e maquill e et pas bien comme disait la premi re AMP du r cit Qu est ce qui m a emp ch e dans cette rencontre de trouver posture mon pied Dans quoi ai je t prise De quoi de qui ai je t prise Ai je t dans une m prise je t jet e surjet e je t ai je t ai bien eue j tais bien eue Par quoi qui ai je t happ e attrap e rattrap e Questions d associations Chercher du c t des valeurs Dans l vocation des valeurs il n y aurait pas une histoire de Moi Id al ou d Id al du Moi La notion d id al li e au fantasme du bien faire cette 144 ETONNURE n f Joaill Synonyme d tonnement ETONNEMENT n m Joaill F lure produite dans un diamant par un contrecoup lorsqu on la taille Art v t r Ebranlement provoqu dans le pied du cheval par un choc violent du sabot contre un corps dur Dictionnaire des mots rares et pr cieux 118 injonction du Surmoi Et si l instar d Aragon dans son Trait du style je disais
196. int de d part Marcel B ALU Le vif Notes et r flexions N cessit de brouiller les cartes Ecrire serait sans raison si ce n tait pour replacer chacun devant lui m me Marcel B ALU Le vif Notes et r flexions Retour au r cit du r cit Deux r deux si un sous si et un b mol Souci j ai enterr et oubli une bonne partie la partie bonne du r cit Je suis repartie du r cit du r cit qui me donne j en ai bien peur trop peu d l ments Quelque chose alors ne se d voile pas J en profite pour mettre les voiles Serait ce l une tentative de mise distance de ce qui m affecte Ou une digression pour ne pas m y coller M canisme de d fense mis en branle R sistance au travail Pour me d filer 48 De fait me voil dans cette configuration pleine de trous 148 DEFILER v tr Fortif D filer un ouvrage le soustraire l enfilade le mettre l abri des coups des assaillants et en cacher les parties essentielles Dictionnaire des mots rares et pr cieux 121 gt Il est une situation louche que j ai v cue et amen e en instance clinique sans l avoir r fl chie en amont gt Il y a le r cit que j en ai fait et dont je me souviens de fa on tr s lacunaire Voil le frein que je ronge Voil le b mol Qu il y ait des freins ne me d range pas outre mesure mais s ils se mettaient eux m mes me ronger gt Il y a le r cit du r cit que je viens de coucher
197. ionnel permettre que ce qui bloque se d noue et qu un chemin se continue Mots clefs Mort R cit raconter Passerelle Chemin Continuation continuer 185 Fran oise GROUSSET D elle s elle la transmission du f minin X Promotion Supervision d quipes de travailleurs sociaux 2010 2011 INSTITUT EUROP EN PSYCHANALYSE ET TRAVAIL SOCIAL MONTPELLIER 186 Intervenant dans un centre de formation de moniteurs ducateurs j ai parfois eu affaire des jeunes femmes pour lesquelles la relation la m re ne s av rait pas tre exactement un long fleuve tranquille Je pense notamment celle ci dont la m re de fa on r cente et la suite d un grave accident de la route s tait retrouv e dans le coma puis son r veil avait perdu certaines de ses capacit s motrices Alors qu elle avait pu assez rapidement r cup rer toutes ces capacit s il n en restait pas moins du fait peut tre d une proc dure de divorce faisant suite ces v nements et d une conduite plus empreinte semble t il d insouciance qu elle paraissait d sormais aux yeux de sa fille fragile marqu e psychiquement Si bien que cette jeune femme avait le sentiment qu au sortir de l adolescence au moment m me o elle aurait aim pouvoir tre dans l change avec sa m re elle l avait en quelque sorte perdue Je pense aussi cette autre jeune femme qui dans le cadre de son stage avait jou un dr le
198. iques ne les r chauffaient pas davantage et surtout la pr sentation et l analyse de situations r elles les laissaient quasiment coites M me les pauses dans cette mauvaise symphonie me semblaient lourdes J avais l impression d tre plus d butante qu au d but de mon itin raire professionnel de formatrice quand j animais du haut de mes 23 ans sans rien savoir autant dire l aveuglette des groupes de Fran ais Langue Etrang re d une 154 Joseph Rouzel La supervision d quipes en travail social 155 R f Brouillon brouillard d nigme page 17 156 C est promis la prochaine fois je raterai mieux 124 h t rog n it extr me avec plus de vingt nationalit s repr sent es des analphab tes des illettr s des bac 5 des femmes soumises des rites inconnus qui refusaient de s asseoir cot des hommes etc Dilettante esseul e au fond d un coll ge sans rien savoir j arrivais me d patouiller de situations qui me paraissent aujourd hui fort complexes Mais l dans cette maison de retraite triste mourir 157 apr s des d cennies d exp rience quelque chose m emp chait de me sentir bien A ma place Quelque chose m emp chait d tre moi avec mes valeurs De fait sur ce coup l je n avais pas l toffe de la fonction Une fois de plus en soci t tu n as pas t la hauteur ce cercle d acier autour des tempes le sang qui se retire du c ur et des d cennies plus tard la
199. ire aujourd hui que nos r flexions collectives autour de la posture du superviseur m ont grandement servie De fait je n aborde plus les temps d analyse des pratiques professionnelles dans le cadre d une formation de la m me fa on convaincue que je suis d sormais de la n cessit d un dispositif autrement nonc respect et d une autre posture d coute Souvenir r cent un groupe d aides domicile voque sa difficult ne pas s attacher trop aux personnes accompagn es prendre de la distance la premi re explique que ce couple chez qui elle intervient n a pas eu d enfant qu elle se sent un peu comme leur fille Elle ajoute on se laisse vite engrainer dans un truc Long silence avant le dernier verbe La deuxi me parle du d c s d une personne g e qu elle appr ciait beaucoup et conclut ainsi son r cit quand m me a laisse un grand trou et c est dur La voix se brise lors que la phrase reste inachev e Merveilles que ces mots pour voquer invoquer 82 les transferts massifs et le manque Jusqu au manque dernier et l impossible dire la mort Me voil plus attentive autrement attentive au dire nonc s nonciation cassures du discours retenue apn e r p titions motion larv e qui pointe regard fuyant qui donne voir Me voil plus attentionn e au sens de porter attention la parole des sujets et la v rit qu ils portent 185 Superv
200. is et autres pens es philosophiques Quand on lit c est bien on pense rien Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir l anniversaire Et une toute petite non bibliographie 157 Quelques ouvrages non lus BELLETTO R La vie r v e et autres nouvelles Flammarion Librio 1994 DE COURTANZE G M li M lo a la t te l envers Gallimard Jeunesse Folio cadet DUBY G L histoire continue Editions Odile Jacob collection Points 1992 DUFRESNES D La t te l envers Mango Editions collection Biblio Mango 2003 CATHALO G Des mots plein les poches Milan poche cadet po sies 2002 MILLOT C Freud anti p dagogue Navarin diteur biblioth que des Analytica 1979 NEUBURGER R Les familles qui ont la t te l envers Editions Odile Jacob collection psychologie 2005 PIAGET J Psychologie et p dagogie Deno l Gonthier biblioth ques m diations 1974 PINEUR C Quand j ai la t te l envers Editions Pastel 2008 SOULEZ B Soyez un formateur efficace Top ditions 1992 Quelques revues non lues Esprit n 193 Le poids de la m moire publi e avec le concours du Centre National des Lettres 1993 Pratiques n 43 Le sens des mots CRESEF Collectif de Recherche et d Exp rimentation sur l Enseignement du Fran ais 1984 Un site Internet non visit Wikip dia Et m me un film pas vu La t te l envers titre original Tall Story com die am ricaine r alis e par Joshua LOGAN avec Anthony PE
201. iseur De l ali nation l a li nation A l heure de clore avant d clore je me pose encore de nombreuses questions S il y a du transfert il faut une s paration d faire le lien a li ner Le superviseur serait ainsi comme l allier de chaque professionnel dans le groupe au sens de l a lier Ultime interrogation comment poser les conditions permettant facilitant cette coupure En disant le transfert Serait ce la seule voie royale Dans le dire Un signe en moi pourtant me murmure 84 que ce n est jamais fini a prend la lumi re au hasard d un projecteur et puis a se d place Accepter de ne pas savoir ou plus justement ne pas tre frein e par les savoirs Mieux vaut renoncer que tenir un bol plein d eau 85 M en remettre presque l intuition Mais ne pas faire tre devenir l apprentie sorci re l insu de mon plein gr cause de savoirs flous mal int gr s ou de transferts mal d coll s mal d cod s Trouver les voies d une docte ignorance 186 182 Pour mieux les r voquer 183 y aurait l un travail s mantique passionnant faire en lien avec ce que j non ais au d but du carnet de bord autour de la question de la bienveillance 184 Murs murs Anamn ses 185 Lao Tseu Tao t king 186 Jacques Lacan cit par Jean Baptiste Fages Comprendre Jacques Lacan 136 Ne partir de rien insister sur ce rien Jean Michel MAULPOIX Une hist
202. isfaction qu un sujet d sirant et parlant peut attendre et prouver de l usage d un objet d sir La psychanalyse freudienne et lacanienne pose l originalit du concept de jouissance par le fait m me que notre d sir est constitu par notre rapport aux mots Ce terme se distingue donc de son emploi commun qui confond la jouissance avec les al as divers du plaisir La jouissance concerne le d sir et pr cis ment le d sir inconscient cela pose la question d une relation l objet gui passe par les signifiants inconscients D s lors on peut se demander si cette tension particuli re indiqu e par le concept de jouissance n est pas penser par des jeux de concat nation de la cha ne signifiante o l homme se trouve engag du fait qu il parle du fait que l inconscient est structur comme un langage la jouissance ne peut tre con ue comme satisfaction d un besoin apport e par un objet qui le comblerait Elle est inter dite c est dire qu elle est faite de l toffe m me du langage o le d sir trouve son impact et ses r gles Ce lieu du langage Lacan le nomme le grand Autre et toute la difficult de ce terme de jouissance vient de ce rapport ce grand autre non fiqurable ce lieu de la cha ne signifiante l intrication du d sir et de sa satisfaction se pense alors dans un tel rapport ce grand Autre qu on ne peut pas penser la jouissance sans la penser comme jouissance de l A
203. it et de paternit et comme l interd pendance humaine plus g n rale elle les condamne tous les deux extraire des nutriments du bain relationnel commun CONCLUSION Il y a incontestablement une imposture dans la rencontre humaine Elle tient l cart entre ce qui est nonc et ce qui en sous main est non ant Voil la grande erreur de toujours s imaginer que les tres pensent ce qu ils disent 7 Mais le plus souvent cet cart se creuse l insu de l individu D autant plus qu il est des exclusions qui ne peuvent tre r cup r es La forclusion est le nom que la psychanalyse donne au d faut d inscription dans l inconscient de l preuve normative de la castration 17 LACAN Jacques Origo incognita 18 NASIO Jean David Enseignement de 7 concepts cruciaux de la psychanalyse Petite Biblioth que Payot 2006 72 C est cet impossible qui rach te le sujet moins de supercherie d lib r e mon sens il n y a donc pas que dans la folie que l tre humain peut d livrer un discours o le sujet est parl plut t qu il ne parle Cela ne l exon re certes pas de s attacher r duire voire d passer cette distorsion m me si on sait combien le r sultat de cette entreprise reste al atoire Le sujet se donne malgr tout l opportunit de se retrouver et de se reconstruire alors dans l prouv d une dialectique o connaissance et d sir jouent un jeu du chat et de
204. it enfle explose d file se donne voir puis s tale au maximum sature le sable et se retire pour le reliquat avant de se perdre dans la masse anonyme Elle a eu son moment de gloire et sait que son tour reviendra Elle sait que pour les vagues tout comme pour les tres humains comme l a nonc Andr Malraux Il y a deux mani res d tre un homme parmi les hommes La premi re consiste cultiver sa diff rence la seconde approfondir sa communion ALEA JACTA EST Mots cl s Energie vitale Le vide Mal connaissance Qu te obstin e Soi v ritable R sum Sans m me le soup onner nous rentrons dans les relations humaines selon un mode privil gi format notre insu pendant l enfance dominer faire mieux se rendre utile dont la finalit unique reste quelles qu en soient les variantes de satisfaire le et de valoriser le moi si possible en accord avec le sur moi Entre les ruses de l inconscient pour se maintenir dans l obscurit qu il faut d jouer et les codes du langage qu il faut d crypter entreprendre de mieux se conna tre n est pas un cheminement de tout repos 103 Origo incognita 61 C est pourtant le passage oblig pour un meilleur panouissement personnel et un progr s collectif SOMMAIRE PR AMBULE INTRODUCTION ENFONCER LE CLOU RELATIVISER CONCLUSION 62 POST OMNIA PR AMBULE La vie ressemble t
205. it cass qui semble devoir tre gu ri apais etc Quelque part il s agit de souhaiter uvrer pour re donner vie aux autres et ou soi simultan ment peut tre sans parler de la fascination qu il y a se transformer en une sorte de ressusciteur imaginaire Ces d sirs forment en quelque sorte le premier risque tant il est vrai qu il n est pas pire tyrannie que de vouloir faire le bien des autres Kant Il s agit donc pour le travailleur social et ce autant que possible de mettre en uvre tout ce qui pourra l aider se d sintoxiquer de l id al L objectif est de laisser la place au sujet Se plonger dans le social c est aussi en quelque sorte vouloir se coltiner la mort Pourquoi Pour essayer de l apprivoiser Pour tenter de la ma triser et la maintenir distance dans une position de soignant Pour la d nier en s en occupant sans arr t 12 Ca En liaison avec le Moi et le Surmoi le Ca Es est l instance psychique d volue aux pulsions et la plus grande part des processus inconscients dans la seconde topique d crite par Freud en 1923 PORTE Mich le Ca In Dictionnaire international de la psychanalyse de Mijolla Alain sous la direction de Grand Pluriel Hachette litt rature 2002 2005 171 En tous les cas il semble que dans tout investissement social au sens large il y a une part de cela de cette angoisse pour soi qui fait s occuper de celle de l a
206. it de propri t Cependant cette strat gie ne suffit pas La marraine doit op rer une castration en faisant donner la d pouille de l ne la princesse pour qu elle s en couvre Celle ci devra aller tr s loin dans un autre royaume ses robes suivant son chemin dans une cassette sous la terre pour chapper son p re tout puissant Elle vivra sous une autre peau m l e la salet la laideur la vermine et les valets dans le coin sombre d une m tairie assign e des t ches de nettoyage de propret et de cuisine C est l qu elle rencontrera son d sir sous les traits d un prince la seconde figure symbolique du r cit Celui ci est le fils d un roi bon magnifique et puissant et lui m me est un homme l air royal et la mine martiale Chez lui r gnent l ordre la diff renciation des esp ces la confiance dans la parole le souci des parents pour leur enfant etc Le d sir y est soumis au respect La princesse y trouvera la restauration Quant au dernier des contes que j ai cit Cendrillon peut tre convient il pour mieux comprendre mon int r t de petite fille pour celui ci que je l approche sous un de ces aspects relev s par Bruno Betthleim L tre le centre de la maison est le symbole de la m re Le fait de vivre si pr s de lui qu on est contraint de vivre dans les cendres peut symboliser l effort que fait l enfant pour s accrocher ou pour revenir la m re et ce qu
207. it se doter d outils d laboration comme les r unions de synth se les s ances de supervision et de r gulation clinique o l ducateur dans l criture et la parole va donner forme ce qui se joue pour lui dans la relation ducative Le but est qu il conserve dans la relation une certaine humilit qu il ne s y croit pas trop comme on dit qu il ne se prenne surtout pas pour celui qui aurait ce qui manque l autre De plus il faut que la relation soit d sencombr e de toute vell it de maitrise de tout fantasme de tout affect de piti ou de charit de tout penchant vouloir faire le bien de l autre pour que la fonction 229 ducative puisse op rer Il faut donc que l ducateur fasse r guli rement le m nage en lui m me et dans sa relation aux autres L amour qu il re oit il ne peut en profiter 20 C est souvent au d tour des petits riens du quotidien que les adolescents l chent ce qu ils ont dire quand on s y attend le moins quand on cesse la tyrannie de la curiosit ou du contr le quand on fait confiance l aussi la rencontre quand comme le disait H raclite d Eph se on sait attendre l inattendu D o une posture n cessaire chez les adultes de l cher prise ce qui ne veut nullement dire d mission mais plut t l cart Une posture dans laquelle il s agit d tre ses propres affaires d adulte investi dans des d sirs et des projets qui nous soient propres Bref il s
208. itoris qui est la zone rog ne directrice Mais elle ne doit pas le rester avec l orientation vers la f minit le clitoris doit c der sa sensibilit et du m me coup son importance au vagin totalement ou en partie et ce serait l une des deux t ches que la femme doit r soudre par son d veloppement alors que l homme plus heureux n a qu continuer au moment de la maturit sexuelle ce quoi il s tait d j exerc pendant la premi re closion sexuelle Le premier objet d amour du gar on est sa m re elle le reste aussi dans la formation du complexe d oedipe et au fond pendant toute sa vie Pour la petite fille aussi la m re doit tre le premier objet car les premiers investissements se produisent par tayage sur la satisfaction des grands et simples besoins vitaux et les conditions des soins donn es aux enfants sont les m mes pour les deux sexes Mais dans la situation oedipienne c est le p re qui est devenu l objet d amour de la petite fille et nous nous attendons ce que dans un d roulement normal du d veloppement elle trouve partir de l objet paternel la voie vers le choix d objet d finitif La petite fille doit donc avec le temps changer zone rog ne et objet deux choses que le gar on lui conserve 27 Freud dans ses travaux sur la sexualit f minine des ann es trente et apr s lui ses successeurs notamment les psychanalystes femmes d couvrent une relation
209. ituation impraticable mais que je vais pendant un an bon an mal an pratiquer J ai visiblement senti quelque chose de louche Dans mon r cit je me souviens galement avoir parl d une des professionnelles une AMP toujours bien v tue savamment maquill e jusqu aux ongles o sont incrust es des perles qu elle change r guli rement chez une manucure une jeune femme qui prend grand soin de son apparence et qui en parle de fa on r p t e Elle dit combien c est 142 R f instance clinique premi re semaine de formation de superviseur d quipes 116 important pour elle les couleurs qu elle porte que du noir souligne t elle Elle am ne une situation au groupe en voquant une r sidente qui de son point de vue ne fait pas de jolis m langes de couleurs et d imprim s Elle dit je sais que c est pas bien mais refuse de r pondre ses demandes Une jupe fleurs avec un chemisier ray on n a jamais vu a Elle fait ses go ts pas ceux de la r sidente J voque bri vement une deuxi me situation apport e par une autre AMP exc d e par une r sidente qui exige qu on lui mette un soutien gorge alors qu elle n a plus rien Oh mon dieu si les seins perdent du volume on n a plus rien De l ce qu on ne soit plus rien Cela est une autre histoire Enfin je parle sans rien expliquer du pourquoi ou du comment des valeurs que je voudrais transmettre aux professio
210. l et que la m re peut la voir et enfin que la m re est en rapport avec elle En lien avec le regard du b b sur le visage de sa m re Winnicott consid re ainsi la peinture de Francis Bacon Je pense cet artiste de notre temps exasp rant habile qui rel ve un d fi et ne cesse de peindre des visages humains d form s Dans la perspective qui est la n tre ce Francis Bacon se voit lui m me dans le visage de sa m re mais avec une torsion en lui ou en elle qui nous rend fous et lui et nous Je ne sais rien de la vie priv e de ce peintre mais si je l voque c est simplement parce qu il s impose v ritablement dans toute discussion actuelle concernant le visage et le soi Les visages de Bacon paraissent tr s loign s de la perception du r el Bacon regardant les visages me semble douloureusement chercher tre vu ce qui est la base d un regard cr atif regarder un tableau de Bacon c est regarder dans un miroir et y voir ses propres afflictions ses propres craintes solitudes checs humiliations vieillesse mort catastrophes innom es et mena antes L inclination avou e du peintre mettre ses peintures sous verre est aussi en relation avec son sentiment de d pendance l gard du hasard Elle est due au fait que le verre place la peinture un peu en retrait de l environnement ainsi que ses marguerites et ses 200 cl tures qui s parent le sujet de l environnement pictural et q
211. l qui me r pond que je parle du concept de pas tout de Lacan Et l stup faction l mission de radio le carnet bleu TOUT est l Revient enfin au devant de la sc ne cette instance clinique que j avais bien pris soin d carter Qu est ce qui fait qu elle revient maintenant perturbant ainsi tous mes plans Qu est ce qui m a paralys au point d avoir ce sentiment de d litement et de disparition L nigme serait elle ce retour inattendu de l instance clinique et ce myst rieux Qu est ce qu tre une femme lanc comme une bouteille la mer re 205 Intervenante lors de la formation 227 L impr vu Il apprit plus tard que les mots disent de nous ce que nous ignorons d eux il y a quelque chose qui chappe quelque chose dont on ne sait pas d o a vient 206 AU travers de l criture quelque chose s est chapp et m emm ne vers des chemins impr vus Ecrire c est laisser la parole ce qui ne s est jamais dit ce qu on n tait pas m me de dire Accepter de se laisser embarquer est une t che difficile si on laisse faire les mots ils risquent de nous emmener du c t de la v rit Et on le sait bien il n y a que la v rit qui blesse La v rit Ce que d signe ce mot fait peur Lacan a d couvert gr ce Freud le moyen d entendre la r ponse Freud crit il a su laisser sous le nom d inconscient la v rit parler Lais
212. la mise en page D tricoter l ensemble Explorer lentement le plan d attaque Y chercher sinon y trouver ici dans l ordre alphab tique l aplomb l ar te l arrondi le biais la coulisse le droit fil embu la lisi re le renfort le rentr la r serve les sonnettes le surfil la trame le viss les zigzags 137 Se laisser approcher Ou s en remettre son seul d sir Pour ma part de part en part j y ai pris part Ma part 2 AVANT PROPOS Carnet de bord plus ou moins chrono logique On crit ce qui vient non ce qu on veut puis on essaie de se justifier Marcel B ALU Le vif Notes et r flexions Entre le projet conscient et son r sultat s intercale le travail de l inconscient Andr GREEN Pr face au Double de Dosto evski Mars 2010 1 re semaine de formation Mille souvenirs mille questions Sur la place des savoirs dans les dispositifs de supervision Sur le style toujours singulier du superviseur Sur le fantasme de bien faire 137 Les termes en italique sont en r gle g n rale et dans l ensemble de cet crit issus du vocabulaire de la couture ou d une terminologie connexe 109 Au del du bien faire au del de la bienfaisance la bienveillance Au del de la bienveillance la veillance Mettre ma jument en veille me mettre en tat de veille fondamentale veiller veiller sur sur veiller Si la supervision n est pas une vision super 8 quoi derri re veill
213. la r alit dans la double acception de lutter contre et orner Quand c est carnaval on d guise On compose Au lieu de r daction de projets j aurais d crire composition de projets l expression e t t plus juste puisque je donne dans la parure Je donne dans la parure et je re ois dans la rature Le mauvais don la mauvaise dette le mauvais contre don En couture la parementure est la partie qui double le revers d un col ou d une patte de boutonnage Pare menture pare menterie parer mentir Habiller pour endormir disait on en instance clinique Et au moment de faire uvre de faux Groupe d Analyse des Pratiques Professionnelles au moment d habit er cette fonction impossible a e a r siste du c t des professionnelles qu on a belle et pas bien arnaqu es embobin es collectivement du revers de col au revers de fortune Voil le retour de b ton avec lequel en fripouilles associ s166 nous avons frapp J ai presque envie d crire mal fait bien fait pour nous Et mal fait bien fait pour moi Pas totalement non Car j ai le sentiment senti ment de moins en moins flou d avoir fait ni bien ni mal avec les professionnelles les frais froid dans le dos de quelque chose qui nous a largement d pass es J ai le sentiment d avoir eu porter quelque chose de lourd bout de petits bras m me si j ai activement et inconsciemment particip sa con
214. la souris un jeu qui peut se r v ler f cond d enseignements Cet effort de mise jour tend r assembler les deux morceaux du symbole pour rattraper le sens originel perdu apr s que la c sure du refoulement soit pass e par l Une r unification qui permettrait l exercice simultan de tous les potentiels sorte de condition pr alable et sine qua non l ouverture de fen tres sur la transcendance Ne dit on pas qu une symphonie s offre s entendre comme bien autre chose que la simple addition de notes de musique D ailleurs Louis Aragon n a t il pas point la possible euphonie envo tante des mots Po sie danger des mots la d rive Sublimation suppl ment d me m ta position ou pur mirage phallique Savoir Sachant que Le phallus ne peut jouer son r le que voil C est dire vraisemblablement en tant qu illusion non vent e L orgasmos serait il lui aussi davantage que la seule sensation du sang en mouvement Rec lerait il quelque chose qui r siste la mise en quation du rapport sexuel 19 LACAN Jacques crits ditions du Seuil 1966 120 LACAN Jacques article La signification du phallus dans les crits ditions du Seuil 1966 73 Quoiqu il en soit Albert Camus pose que La grandeur de l homme est dans sa d cision d tre plus fort que sa condition D cision ne signifie pas pour autant r ussite mais la confrontation vaut quand m me le d tour
215. le b b et la m re est confuse Il faut attendre le stade du miroir pour qu une limite s installe L identification une image fonde le moi L image le repr sente et donc lui permet de se diff rencier de la m re 85 Dans son texte sur le stade du miroir comme formateur de la fonction du je Lacan explique comment le moi humain se constitue sur le fondement de la relation imaginaire Cette image du miroir laquelle il s identifie permet l enfant de prendre connaissance de son unit avant m me qu il ne puisse faire l exp rience de son unit corporelle ce qui pallie son morcellement Cette exp rience s organise autour de trois temps Dans un premier temps l enfant appr hende son reflet dans le miroir comme tant un tre r el On observe ainsi une confusion premi re entre soi et l autre ce qui montre que c est surtout dans l autre qu il cherche des rep res Par la suite l enfant d couvre que ce qu il voit dans le miroir n est qu une image Il apprend distinguer l image de la r alit Dans un troisi me temps l enfant s assure que le reflet du miroir est une image mais en plus il se l approprie comme tant la sienne C est ainsi que se forme un je id al vers lequel l enfant va tendre et se projeter Par la formation du je l enfant se trouve donc dans une situation projectale o il puise son nergie mais aussi dans une situation ali nante qui teinte sa relation l autre d agressivit L enfant n
216. le de la r bellion adolescente qui revendique haut et fort d acc der tout dans l instant et sans qu il soit question de faire la moindre concession Certes et nous l avons d j soulign l adulte g re d j la satisfaction de tous ses besoins sur le mode de l accumulation Tout en d non ant la d rive des doubles peines dans le cadre judiciaire il ne saurait renoncer une double satisfaction dans le 59 registre du plaisir se rassasier avec d lectation tancher sa soif avec d lice se v tir avec raffinement se loger avec luxe copuler avec sensualit Avec l accoutumance cette soci t dite de consommation il tombe rapidement dans le travers qui consiste balayer d un revers de main ou contourner toutes les contraintes qui ne sont pas assez vigoureuses Par ailleurs red finir les contours de sa l gitimit faire et notamment repousser les limites de ses pouvoirs ne l effraie pas outre mesure m me s il a une vague conscience de jouer l apprenti sorcier quant aux cons quences d sastreuses ventuelles qui pourraient bien survenir gestation pour le compte d autrui adoption pour couples homosexuels clonage OGM projet de don d ovules congel s d une m re sa fille st rile la suite de Jaspers et Heidegger Milton Erickson nous avait pourtant tr s explicitement mis en garde Nous sommes malades de notre perception trop partielle et trop troite du monde int rieur et ext rieur et
217. le de satisfaction pourra tre dupliqu Car mon sens c est bien la r sonnance entre l envie d avoir le meilleur impact possible sur son environnement et cette fen tre sur une possible accession l aptitude en question qui fixe le ph nom ne C est cette trace mn sique qui fait r f rence de souverain bien celui l m me que les religions ont m taphoris sous la forme de tels ou tels paradis puis S Freud et J Lacan sous forme de phallus symbole de puissance et de jouissance C est finalement la trame du travail de toute une vie soit pour tenter de s approprier ce pouvoir phallique soit pour arriver s affranchir de l emprise du d sir de le poss der Combien de l gendes contes et films ont mis en sc ne l obsession de s emparer de pouvoirs extraordinaires pour dominer le monde Il faut se rendre l vidence L acceptation de la castration dans le psychisme inconscient ne se fait pas d finitivement et une fois pour toute mais est justement un processus d changes successifs et multiples dans lequel le phallus doit sans cesse tre c d contre des quivalents X FORMULER UNE NIGME OUVRIR UNE HYPOTH SE EN SITUER LES CONTOURS 36 GARY Romain La promesse de l aube Gallimard 1980 37 BORMANS Christophe Du complexe d Oedipe la Castration Symbolique site internet Psychanalyse et change 26 LA D VELOPPER D FINIR LARGIR FAIRE DES RICOCHETS RESSERRER En tant que m thode d
218. lieu et que cette variation a pour effet un quilibre des changes entre l environnement et lui favorables sa conservation Selon Piaget la vie psychique ob it aux m mes lois structurantes que la vie organique L intelligence se construit par un incessant ajustement entre les sch mes ant rieurs et les l ments d une exp rience nouvelle 100 Partie de d finition du terme Adaptation in Dictionnaire de psychologie SILLAMY Norbert Larousse 1998 58 mon avis compte tenu de ce principe c est bien parce qu elle a l intuition du danger que repr sente son inexorable volution entropique vers la d t rioration si elle ne se m nage pas de nombreux canaux d changes fructueux avec l ext rieur que la vie ne songe en fait surtout et avant tout qu vivre L increvable relance du d sir dont l instinct vital fait la d monstration sous toutes les formes possibles et imaginables plaide largement dans ce sens Les conclusions r alistes que la claire conscience d une fin venir pourrait introduire sont rel gu es plus tard La vie regarde bien l oppos de la mort elle a les yeux fix s sur la d couverte de tous les moyens de jouir de son exercice Nous sommes trop format s par la pens e manich enne et sa pr sentation du bien et du mal de mani re franchement oppos e Avec le rep rage du yin et du yang la philosophie chinoise a mis le doigt sur un m canisme permanent d interaction d interp n
219. lle n arrivait presque plus marcher Un matin Guy a vu que Prisca tait morte dans son panier Alors il l a amen e dans son jardin Jean Charles petit fils de Guy et ami de l enfant et moi on tait l Il a enterr Prisca Sur la terre on a mis des billes et un petit ballon en souvenir Il s interrompt L homme se demande o l enfant veut en venir Il continue son r cit Quand on joue la piscine avec Jean Charles on prend le petit ballon Apr s on le remet sur Prisca en disant merci Prisca de nous l avoir pr t L enfant marque une pause L homme ne peut s emp cher d tablir des parall les L enfant reprend Tu sais Prisca je crois que maintenant o elle est elle est bien Sur cette phrase l enfant laisse son oncle et part pour jouer avec ses copains que l on entend dans une maison voisine L homme reste seul Il se l ve va voir son vieux p re assis dans la cuisine de la maison Il lui demande Sais tu si Prisca est morte Le vieil homme lui confirme Quand il rapporte ce que l enfant vient de lui raconter le vieux sourit et dit c est bien 167 A la fin de l apr s midi l enfant revient la maison de ses grands parents avec plusieurs petits copains Ils montent dans la chambre o son oncle est en train de lire L enfant rentre avec ses amis et demande l homme s il peut leur montrer des photos prises par sa tante pour des
220. llective images de poses crises cris contractures hallucinations attitudes passionnelles crucifiements extases Les hyst riques se pr tent ainsi la haine du f minin par masochisme moral Elles exhibent leur f minin tout en le refusant Elles se maltraitent et se font maltraiter On l aura compris donc la femme est dangereuse cependant Il existe aussi des rites de f minisation de l homme qui peuvent tre interpr t s comme une tentative d abolir la diff rence des sexes La subincision qui consiste pratiquer une ouverture le long du p nis assimil e un vagin et d y pratiquer p riodiquement des saignements assimil s des r gles va dans le sens d une envie du f minin L identification de la blessure au sexe f minin se retrouve dans le langage tous les niveaux vulve grand trou vagin p nis matrice et la r ouverture p riodique de la blessure est d nomm e la menstruation de l homme Mais on pourrait y voir galement une tentative d amadouer la terreur et l horreur du f minin Il s agirait alors d assimiler le f minin des embl mes des inscriptions corporelles des symboles La symbolisation par les rites serait ainsi ce qui permettrait de mettre distance de ma triser ce que peut avoir d insupportable le c t irrepr sentable et incontr lable de l int rieur f minin Sur ma table un grand livre consacr Bonnard Je louvre De
221. lles Les animaux se laissent manger par leurs petits Les m res se laissent quitter par leurs enfants et l absence vient qui les d vore On dirait une loi une fatalit un orage que personne ne saurait pr venir L ingratitude est le signe d une ducation men e son terme achev e parfaite en sa d mence 1 Alors dans la rencontre avec un sujet on va occuper la place de l Autre maternel et parfois se laisser prendre par l amour du transfert et ne rien en vouloir savoir ce que Lacan nomme l ignorance du transfert gt ce qui est la formule du refoulement du savoir insu C est l que le travail de supervision va permettre le d placement subjectif intime qui produira le changement Se positionner autrement modifiera le lien cet Autre et l Autre devra r gler son rapport ce qu on repr sente pour lui Je ne b n ficiais pas de supervision dans le temps de mes rencontres avec Myl ne 215 BOBIN C La part manquante Gallimard 1989 232 Etre c est tout Le paradis est perdu et pour rester vivants nous le cherchons partout toujours en vain Nous r vons l impossible r ve comme le dit si bien Jacques Brel dans son texte La qu te qui est n tre qu te celle de l humanit Du c t des m res il en va de m me Elles attendent On ne sait pas ce qu elles attendent L amour enfui de la maison elles le retrouvent au clair d une larme ou d un fou rire Au besoin elles l inventent
222. lottante comme l esprit au dessus des eaux l attention du psychanalyste est d abord coute ouverte la transparence des mots leurs racines d ombre comme leurs fruits de lumi re Serge Leclaire On tue un enfant L coute de ce qui se passe notre insu n est pas un plus c est une travers e et une perte Ignacio G rate Martinez La psychanalyse peut elle aider les travailleurs sociaux Ecouter les autres c est encore la meilleure fa on d entendre ce qu ils disent Pierre Dac Eprouver Il ne me suffit pas de lire que les sables sont doux je veux que mes pieds nus le sentent Toute connaissance qui n est pas pr c d e d une sensation m est inutile Andr Gide Les nourritures terrestres Il n y a pas de sensations fausses E M Cioran De l inconv nient d tre n 139 Nous devons la quasi totalit de nos d couvertes nos violences l exacerbation de notre d s quilibre E M Cioran La tentation d exister Groupe de supervision Ceux dont l expression d passe la pens e et ceux dont la pens e d passe l expression Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Je la regardais sans comprendre merveill qu elle ne puisse ni parler ni se taire tout en esp rant encore quelque chose des mots Marcel Cohen Murs Anamn ses Ce lieu o souffle l esprit ressemble un entrep t des Galeries Barb s Un geste et vingt glaces le refl tent sous un angle un peu diff rent
223. lsion de toute puissance phallique Et patatras Bon l volution sublimante rattrape un peu l affaire mais quand m me Et comme son habitude J Lacan en rajoute une couche La r alit est command e par le fantasme en tant que le sujet s y r alise dans sa division m me Cela signifierait il que l individu autrement dit celui qui litt ralement lutte pour ne pas subir sa division tente de recoller avec son d sir refoul alors que la chape de plomb de l inconscient finalement quelque peu poreuse laisse suinter celui ci sous diff rentes formes de r bus Mais ce faisant le dit individu ne se fourvoie t il pas encore une fois Dans une ni me tentative de colmater une br che qui n a pas tre combl e mais assum e en tant que constitutive de son essence m me D o le bien fond d une certaine mesure dans la surench re Quand on constate que lorsque notre d sir du moment est enfin satisfait un autre prend sa place et que pareillement aussit t qu un souci est d samorc un autre lui succ de on comprend qu en ce qui concerne l attirance et la r pulsion la vie humaine malgr sa dur e limit e est r gl e sur le principe de la vis sans fin Partant de l il para t sage de s appliquer s attarder sur ses d sirs du moment de tra ner les satisfaire de peur que les suivants soient encore plus malais s r aliser 83 LACAN Jacques Origo incognita 84 Origo incognita 85 LACAN
224. m habite aujourd hui Albert Camus L envers et l endroit Vide o je te cherche De l autre c t de toi Qui fait ma pri re vaine Dossier personnel Cinquante et deux po mes 142 Le trou la chaussette a fait partie de la chaussette Jean Marie Gourio Br ves de comptoir l anniversaire Moi C est ce que je porte d inconnu moi m me qui me fait moi Paul Val ry Monsieur Teste Nous aurions d tre dispens s de tra ner un corps Le fardeau du moi suffisait E M Cioran De l inconv nient d tre n Comment j ai fait pour avoir deux enfants aussi exceptionnels Je sais je sais mon moi ext rieur et mon moi int rieur sont exceptionnels Soir es arros es entre amis et autres pens es philosophiques Dossier personnel Psychanalyse Le monument psychanalytique doit tre travers non contourn comme les voies admirables d une tr s grande ville voies travers lesquelles on peut jouer r ver etc c est une fiction Roland Barthes Le Plaisir du texte Si le pass est tel qu il arrive transfigurer eh bien il me va et une telle transfiguration j y crois Peter Handke Essai sur la fatigue La psychanalyse est un rem de contre l ignorance Elle est sans effet sur la connerie Jacques Lacan De l homme l homme vrai le chemin passe par l homme fou Michel Foucault Histoire de la folie l ge classique Les po tes qui n ont pas besoin de faire de psychanalyse
225. mblance Et pourtant il suffit d entendre l appr hension qu expriment certains hommes embrasser leur m re la prendre tout simplement par le bras quel que soit leur ge bien s r pour percevoir au del d un reliquat oedipien une r ticence au contact de ce corps qui les a contenus La fille elle quoiqu elle en ait et m me si l un des motifs sensibles de d plaisir r side dans le fait qu on lui trouve avec sa m re une ressemblance est semblable sa m re plus proche de ce corps qui l attire mais qu elle redoute Son propre fantasme est tout la fois de se lover dans cet espace de chair maternel en m me temps que de l an antir de s en d tacher sans appel Un retour au m me joint une fuite infinie Ou pour le dire d une autre fa on Le pire que l on puisse me dire c est que je ressemble de plus en plus ma m re N y a t il vraiment l qu une simple histoire de ressemblance L inacceptable est ailleurs nous dit Jacques Andr dans la force de destin d un tel constat Une fa on de lui imposer le visage de sa m re le visage du pass comme le miroir de son futur Et plus encore peut tre dans ce sentiment d in luctable que 11 Francis Bacon Catalogue raisonn et documentation Alley 1964 12 M res et filles La menace de l identique puf 201 d cid ment rien n y fait de la m re la fille il n y aura jamais d histoire seulement un retour au m me
226. mble maintenant que dans un contexte de consommation sans autre frein que les limites physiologiques ou financi res notre soif de r alisation et d panouissement personnels soit telle qu elle nous pousse ouvrir ce que je suis tent d appeler sur le mod le des comptoirs commerciaux notamment coloniaux des comptoirs de jouissance 1 GAFFIOT de poche latin fran ais Hachette 2001 S il pouvait tre question de dresser une carte de ces comptoirs tablis par un quidam au cours d une vie terrestre je dirais qu en ce qui m a concern le voyage depuis le fantasme du Chevalier preux d fenseur de la veuve et de l orphelin avec son p e toute phallique en passant par le fantasme de l Orpailleur ou harpailleur en moyen fran ais 1532 de harpailler saisir empoigner pour finir par consentir au principe de la perte le chemin parcourir m a paru ressembler s y m andre au mythe de Sisyphe X INTRODUCTION Dans mon parcours de vie j ai toujours utilis les m moires de fins de formations pour faire des bilans d tapes ce moment donn l qui n est pas d pourvu d propos j ai besoin de savoir o j en suis arriv avant de prendre un nouveau cap D ailleurs quand en semaine 3 C Allione a demand aux stagiaires de se pr senter j ai laconiquement dit que j tais un ancien travailleur social et que je cherchais toujours comprendre comment a fonctionne un tre humain Ainsi je m
227. me coltiner les concepts J ai tout oubli Pas tout non Je me souviens bien de ce qu est le Surmoi Le transfert c est une notion qui m a toujours t difficile La castration a e a fait mal Sur le Web je tape supervision Alsace A force de taper j ai mal Coaching Des r f rents comportementalistes Quand ils s affichent Je crois les deviner quand ils ne 138 Joseph Rouzel note de cours 139 Samuel Beckett cit par Joseph Rouzel note de cours 140 Association des Superviseurs Ind pendants Europ ens 110 sont pas explicit s Rien ne me parle La fatigue gonfle prend toute la place Sans r fl chir je tape Psychasoc Pr cipitation t l phoner faire une pr inscription m assurer d y tre m assurer une place Pr cipitation j avais perdu mon souffle C est sans r flexion sans conscience sans calcul Voil ce que je voulais dire quand le pitre prenait le dessus dans cette h te je n ai pas mesur les enjeux Les enjeux je les ai sentis prouv s r prouv s tout au long de la premi re semaine de formation Carnet de bord je reste au bord nose mettre le pied l eau Il faudra plus tard le mettre l trier Et trier Pour l heure ma jument est folle et m emporte Octobre 2010 2 me semaine de formation Trois jours de congr s1 l Par moments je reste la surface n entre pas en coute active Du coup dans le premier atelier La clinique un m le de r sistance j
228. ment amateur Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir l anniversaire La demande dite de formation mane d une maison de retraite Je rencontre le Directeur le cadre infirmier et la psychologue Voici la commande telle que je lai entendue sur le moment il s agit de mettre en place un Groupe d Analyse des Pratiques Professionnelles qui n en serait pas un Ne l appelez pas comme a sinon a va leur faire peur me dit la psychologue Il est donc d cid que nous organiserons l action sur le mode de journ es th matiques mensuelles avec un fil conducteur que la dite psychologue nomme bientraitance Trois groupes sont constitu s chacun compos d une quinzaine de professionnelles une infirmi re par groupe des agents de service hospitalier une ling re des aides m dico psychologiques une gouvernante et des aides soignantes Que des femmes La psychologue insiste par ailleurs sur les modalit s dites p dagogiques elle tient ce que les groupes soient mis au travail partir de leur pratique professionnelle et donc sur la base de l analyse de situations concr tes rencontr es au quotidien De son point de vue un regard trop th orique serait galement susceptible de leur faire peur Concernant la recherche d intervenant je me souviens avoir racont durant l expos de la situation que je m tais choisie Et pour cause comment mettre un de mes formateurs vacataires dans une s
229. ment que Comment sans les mots t moigner de la pertinence f conde d une telle pens e et d une multitude d autres 42 Souvenons nous ce sujet que l origine premi re du verbe savoir c est sapere avoir de la saveur D o avoir de la p n tration puis comprendre a n est qu ensuite que la notion de sapiens sapientia intelligence sagesse est venue l enrichir Dictionnaire tymologique et historique du fran ais DUBOIS J MITTERAND H DAUZAT A Larousse 1997 43 Nous formulons bien apr s avoir go t un plat r ussi ou un vin de qualit qu ils sont d licieux avant de revenir nos perceptions gustatives et de faire ainsi des allers et retours au fur et mesure que nos sensations s affinent pour les commenter 29 Ce qui est forclos du symbolique fait retour dans le r el Autrement dit me semble t il ce qui est exclu de la conscience m tabolis e ce propos de quoi on n arrive pas prendre de la distance de la hauteur bref tirer jusqu la mise en mots Ainsi gr ce au langage le besoin devient d sir lequel peut tre r alis en tant que projet o autrui peut se trouver affranchi du r flexe de l instrumentaliser pour tre enfin calcul Bref l homo erectus passe du coit sur le mode de la Guerre du feu l Amour romantique fa on Rom o et Juliette Certes chemin faisant les effets de masque se sont multipli s et complexifi s mais n est ce pas aussi la con
230. mme Un silence s installe En fait votre femme n est plus op rable L homme attend Il se sent devenir froid Le m decin le regarde et ne dit rien C est l homme qui rompt le silence Elle est condamn e Le m decin dit oui en opinant de la t te Son sourire montre combien il souffre aussi combien il est d sempar de devoir annoncer de telles choses Il tapote l paule du mari et le laisse sur le parking L homme rentre dans sa voiture et clate en sanglots Il conduit en pleurant jusqu chez lui Il pleurera ainsi pendant deux mois 165 La femme est devenue presque invisible sous toutes les machines qui l aident vivre et maintiennent sa souffrance Parmi tous ses orifices seules les oreilles n ont pas de tuyaux Elle r le Cela fait des jours qu elle r le ainsi Son corps s obstine respirer alors que c est la machine qui lui envoie de l oxyg ne Son corps n est plus qu une ombre cras e de technique Un dimanche matin l h pital a appel l homme L infirmi re lui a dit qu il valait mieux qu il vienne car sa femme tait faible Il sait ce que cela veut dire Il fait chaud Le soleil brille La femme r le sans arr t Elle marque parfois de longs arr ts Elle meurt quelques instants puis se remet vivre de souffrance Ses yeux sont souvent vides Il arrive qu un clair de lucidit les traverse L homme le sait il le voit C est le
231. moi me porte dire non c est cela probablement qui me met l estomac dans les talons et la t te INVERS En qu te jument curieuse je poursuis l enqu te Cette filature qui me donne du fil retordre Un transfert ce truc qui colle et qui secoue avec V la psychologue Elle porte le pr nom de mon amie la plus ch re Oui et alors Outre jouer et d jouer faire et refaire le pitre dans cette pitre quoi me sert une telle association de malfaiteurs La question pourrait tre qu est ce qu elle repr sente pour moi qui viendrait signifier un manque Mais r pondre cela me para t relever de l intimel Ou le contraire qu est ce que je repr sente pour elle qui viendrait signifier un manque Ou les deux Myst re et boule de gomme qui n efface rien de ce qui fut Un transfert avec I le cadre infirmier Le cadre infirmier s appelle Isabelle avec un I comme Icare au risque de se br ler les ailes Les deux L d Isabelle Dans mon 158 Blog Couture et compagnie http coutureetcie canalblog com 159 Point de r sistance qu il me faudra it d passer d placer 126 souvenir I est discr te parle peu et abonde syst matiquement dans le sens de ce que dit V en opinant 60 du chef Derechef161 l image du Directeur de l tablissement m aborde c est le seul homme de la boutique et on je ne l entend s pas dans cette histoire Je serais bien en peine aujourd hu
232. mort de sa femme de commencer tre branl es En emp chant un enfant de dire ce qu il a dire de jouer ce qu il a jouer on l jecte en quelque sorte de son enfance et on le projette d embl e de la pens e adulte o il se perdra Sans compter la r action de culpabilit qui chez l enfant se transformera en une angoissante interrogation Tout ce qui arrive est de ma faute Pourquoi Si l enfant ne joue pas n invente pas d histoires n empile pas d histoires comme il le fait avec les cubes s il est raisonnable comme un adulte s il s interdit de confondre sa tante morte avec une chienne galement morte il est en danger car propuls dans un monde adulte qui n a pas de sens pour lui L adulte de son c t ne dispose plus psychiquement de cet outillage magique dont dispose l enfant Un des principaux r les du superviseur institutionnel de travailleurs sociaux consiste en quelque sorte bricoler avec des adultes sur les mod les laiss s par leurs enfances utiliser des outils laiss s par ces enfances L adulte utilise en effet l tayage l enfance pour se reconstruire conditions que ces tais n aient pas t d truits Quand ils disposent de ces tais les adultes peuvent retourner quand n cessaire ces r f rences ancr es dans l enfance Dans un groupe de travailleurs sociaux celui qui tient le r le de superviseur institutionnel doit dans son cou
233. n dans l ombre et m me sur l oreiller l instar des ma tresses des rois souvent si actives en politique obscure il nous m ne par le bout du nez opacifiant et travestissant nos d sirs nagu re en vain r pudi s Quand en aurais je fini avec ce marbre qui me s pare de ma statue Une partie de la r solution de l nigme se loge vraisemblablement dans la m taphore inscrite dans le rude travail de la pierre Travail en force s il en est o chaque frappe de massette ass n e sur la t te du burin r sonne dans les mains les bras le cr ne alors que le tranchant de l outil clate la pierre dans un bruit sec qui vient rendre un cho d saccord et d cal du son m tallique mis par le coup ma tre Travail en force travail par clatement par lision d gagement et soustraction Travail qui demande constance et pers v rance D ailleurs Miquel Ange n est pas toujours all au bout de ses uvres tel point que ce Non finito r p t a donn lieu l laboration d un concept esth tique de l inachev Au sujet de l uvre intitul e les Esclaves Francesco Bocchi ira m me jusqu avancer que Ces statues ont quelque chose de plus prodigieux que si elles taient achev es Y a t il un reliquat de sens retenu dans le marbre qui se d robe tout d abord l artiste ou bien celui ci l ayant trouv pour lui m me n a t il plus prouv le besoin de le communiquer Et l incognito de ce qui res
234. n quation an antit certes l illusion de r union suppos e mais aussi que m me si ce moment relationnel tait r ellement d exception il ne pourrait pour autant justement pas et d finitivement se mettre en quation Et m me supposer que X Y puissent tre momentan ment 1 le temps d une extase commune si toutefois le rapport est r ussi pourquoi faudrait il qu 1 1 1en permanence Nous l avons dit si on puise la division il n y a plus de qu te de r union Certes ce pourrait tre le but du but de la jouissance Devenir le phallus et mourir O l on retrouverait la fameuse pulsion de mort n est ce pas Mais il est parier que chacun se rendrait compte que l exc s de jouissance en tant qu exploitation pervertie du plaisir l toufferait d finitivement On ne peut manger du caviar ou du foie gras tous les jours sans risquer de s en d go ter Mieux que la mise en uvre d un suicide par saturation La grande bouffe d montre qu il n est pas davantage possible de d solidariser vie et d sir que de forcer ind finiment ce dernier La m thode n a d ailleurs pas fait cole car ce n est plus le plaisir qui vient au rendez vous mais le d go t Rappelons nous que la maladie du foie sanctionne le gavage Pour moi donc cette impasse ressemble davantage une cons quence plut t qu un but Car si on pousse plus loin on s aper oit que la majorit des ennuis de l Homme proviennent du trop des ext
235. n Syllogismes de l amertume C est le bordel dans le dictionnaire tu as casting et tout de suite apr s tu trouves castor C est quand m me pas pareil Jean Marie Gourio Br ves de comptoir tome 1 Faut pas confondre bisque et bixe ah non faut pas confondre d autant plus que bixe a veut rien dire Jean Marie Gourio Br ves de comptoir tome 1 Chaise est dans le dictionnaire comme si on savait pas ce que c est Jean Marie Gourio Br ves de comptoir tome 1 Le Gamay c est quoi comme vin C te du Tarn Agen jeun jamais Soir es arros es entre amis et autres pens es philosophiques Dossier personnel 147 Style du r cit La voix c est le d but de l intimit on habite mieux l image qu on s est fabriqu e Tahar Ben Jelloun L auberge des pauvres Je m oblige styliser Que le moindre trouble perce Fran ois Weyergans Le pitre Sans fignoler qui s amuserait enjoliver une plaie Fran ois Weyergans Le pitre Supercherie du style donner aux tristesses usuelles une tournure insolite enjoliver des petits malheurs habiller le vide exister par le mot par la phras ologie du soupir ou du sarcasme E M Cioran Syllogismes de l amertume En mati re de style l aff terie la pr ciosit les ornements inutiles r v lent toujours le contre plaqu Marcel B alu le vif Notes et r flexions Le style c est l homme lui m me Jacqu
236. n au contraire Tout n est pas Un mais entre eux un trait la fois relie s pare Mettre distance ce trop de corps et nous ne nous loignons pas l du travail de supervision li au corps maternel archa que l emprise du r el est quelque soit le mode d coute sensibilit l archa que ou au jeu des signifiants le travail qui est faire Sentir prouver interpr ter et trouver le mot qui d coupe et emporte avec lui un fragment du tout se tient Le mot qui laisse un trou Pour Mich le Montrelay c est le sens de la sexualit sauvage pr coce qui est oublier ou refouler et cet oubli constitue la castration symbolique de la femme Autrement dit aux repr sentations archa ques de l oedipe f minin vont se substituer des repr sentants tout simplement oedipiens li s la loi et aux id aux du p re donc phalliques Cette substitution ne mutile pas la femme du p nis qu elle ma jamais eu mais la prive du sens de la sexualit pr coce Si bien que c est une partie de la f minit que la femme a refouler Le f minin maternel Une m re suffisamment bonne Je vais prendre l nouveau appui sur le travail de D W Winnicott Pour lui il n est pas possible au petit enfant d aller du principe de plaisir au principe de r alit hors la pr sence d une m re suffisamment bonne La m re suffisamment bonne est celle qui s adapte activement aux besoins de son e
237. n enfant Points 1975 126 J Rouzel La supervision d quipes en travail social Dunod 2007 88 satisfaction tre reconnue par des pairs Cette identification imaginaire est venue combler une fragilit narcissique jusqu en oublier la question de mon d sir J en ai eu la langue coup e A ne vouloir b n ficier que de l amour illusoire de l autre d une certaine fa on j ai retourn la violence contre moi Je me suis tue Je croyais pouvoir me limiter faire bonne figure car l autre m avait choisi et faire l conomie de la pens e 89 La violence c est la faillite des processus de mentalisation La psychanalyse nous apprend galement que la destruction d un objet ext rieur est quivalente au silence qui serait la destruction d un objet int rieur Ce n est pas parce qu un sujet ne parle pas qu il est capable de faire silence La relation imaginaire est n cessaire dans la construction de l identit mais elle n est pas suffisante pour se cr er une identit personnelle Ainsi la relation imaginaire est un moyen illusoire de ne pas risquer sa peau Cette s curit apparente vis e travers une absence d engagement voil bien ce que la supervision nous conduit d ranger 90 DE LA LANGUE COUPEE A LA PAROLE ARTICULEE A LA LOI Qu est ce que j entends dans le discours de la professionnelle pour qu en moi un cri surgisse du c t de l interdit de tuer de se tuer Dans l inconscient cet interdit peut aussi
238. ndonne sans tenter le moins du monde de le d coder Comme le m decin qui abuse de sa position de soignant pour user de sa patiente comme l ducateur comme l enseignant dans une position identique C est l qu est la fermeture et que se referme la boucle Mais fermeture pour lequel des deux protagonistes Pour celui qui l initie ou celui qui en fait l objet ou bien encore les deux Tout d pend du degr de lucidit qui peut tre atteint dans la gestion de cet pisode En fonction de la compulsion de r solution voqu e pr c demment celui qui introduit le transfert se cr e les conditions d un possible retour sur sa probl matique Il s ouvre une fen tre sur les encha nements qui l organisent et se donne l opportunit de commencer d m ler ce qui les produit De la m me mani re celui qui est convoqu au risque identique du contre transfert peut b n ficier de l examen des circonstances de cet enr lement et de la mani re dont il s y engage condition d tre en mesure de s en extraire suffisamment Car au bout du compte ces processus peuvent se solder par un progr s dans la croissance de leurs interpr tes si ceux ci ne tr buchent pas ind finiment dans cette fermeture de la r p tition mais au contraire finissent par l outrepasser Pour nous mettre sur la voie J Lacan pr cise Le d sir de l homme trouve son sens dans le d sir de l autre parce que son premier objet est d tre reconnu
239. ne brise qu alimente par bouff es le besoin de cr ation des liens de croissance d expansion gt Ensuite notre interd pendance basique nous oblige collectivement au respect et la solidarit Elle nous oriente utilement vers le principe de satisfaction partag e et donc du n cessaire quilibre entre recevoir et donner gt Enfin toute cette agitation humaine a une fin programm e certitude qui devrait introduire bien logiquement la relativisation Or nous vivons une poque tr s soucieuse d panouissement personnel de r alisation de tous les potentiels individuels de jouissance maximale avec un minimum d entraves juste celles qui se r v lent in vitables Se faire plaisir profiter se l cher s clater entend t on tout va Y a t il selon un effet m canique de balancier un effondrement des valeurs philosophiques et ou altruistes d aide de soutien de solidarit de g n rosit Je ne saurai le dire au pied lev faute d arguments spontan s suffisants Et tenter de r pondre cette question serait un autre travail 75 Ne nous prenons pas au s rieux il n y aura aucun survivant Alphonse ALLAIS 44 Toujours est il qu on observe que le commerce relationnel fonctionne bien entre deux personnes tant que chacun y trouve un int r t partag quasi quilibr Mais d s que ce fragile quilibre est rompu au d triment de l une des parties le business est susceptible d tre
240. ne danse de la naissance impossible Cette fille est doubl e par sa m re C est une femme enfant Et son impasse physique se paie de la t te d un homme un homme de la parole et de l appel 23 Cependant aussi Pour elle m me Salom danse un appel l appel vide d un corps de femme qui se d robe ou de la femme qu elle voudrait tre si la m re la laisser passer Le f minin sexuel et rotique Le f minin une nigme Oui le sexe est dangereux et le d sir est une maladie mortellement transmissible crit Michel Schneider La diff rence des sexes est une maladie incurable Les man uvres visant abolir les diff rences celle des sexes tout particuli rement ne sont elles pas comme l a soulign Andr Green les niches ultimes de la pulsion de mort dans son uvre de d diff renciation 24 Depuis la nuit des temps la femme la reine de la nuit est d sign e comme dangereuse mal fique C est certainement nous dit Jacqueline Schaeffer la dimension de jouissance sexuelle dans ce qu elle repr sente d avidit et d effacement des limites de fusion et de confusion des zones et des personnes qui fonde cette fascination et cette crainte de la dangerosit de la femme et qui origine la crainte d tre contamin Le sexe f minin est tour tour consid r comme la b te ou le diable le surnaturel l incompr hensible l ubris Et il est noter
241. ne t te De surcro t ce n est pas une t te chapeau Est ce par l que passe du transfert Dans la confusion Confusion des genres Confusion des r les Confusion des sentiments Le transfert est ce la confusion elle m me Ou bien la confusion serait elle l effet du transfert Le traitement de la jouissance le traitement de la confusion la supervision sert cela 154 Si je pars et pourtant je reste du mot confusion com fusion je pense co fusion et c est une fusion avec Ce pourrait tre ma d finition de ce ph nom ne trange et puissant que les th oriciens nomment transfert Et comment ai je qualifi mon tat apr s la s ance de supervision Des semaines durant je me sens d concert e Confuse 155 Est ce que je ne l ai pas t d s le d part et l arriv e dans cette histoire Est ce que je ne l ai pas t tout au long du processus dit de formation Pour preuve et a je ne lai ni dit ni crit mais toute cette action a t foireuse j ai en effet d j construit des s quences p dagogiques plus solides plus pertinentes Plus r ussies L c tait plut t de l ordre du ratage 156 En effet j avais bien du mal mettre ces dames au travail Je sentais leur r sistance Quand j cris je sentais j entends faire r f rence une sensation la fois physique et mentale Les clairages th oriques et m thodologiques les laissaient froides les jeux p dagog
242. nerv il fait peur il me faut donc l viter autant que possible Les enfants apparaissent comme dans une sorte de toute puissance vers la qu te de ce qui est indispensable in vitable sous peine de mort si j ose dire leur d veloppement vital leur force vitale C est pourquoi ils peuvent bouffer l nergie vitale d adultes trop faibles n ayant pas assez de force vitale partager cela se voit chez des m res mais pas seulement Mais face des adultes fig s traumatis s par un v nement au point d tre en quelque sorte t tanis dans l impossibilit de reprendre une marche de vie un chemin de vie l enfant peut au contraire tre le red clencheur des forces vitales chez l adulte bless C est ce qui se passe dans l nigme racont e dans ce travail L enfant de cette histoire comme tout autre qui ne se retrouve pas priv de force vitale dit et pense spontan ment face autrui tu es l pour moi Si l enfant consid re que Tu n est pas l pour Lui l enfant c est de Sa faute Tu Dans cette logique tout se passe comme si l enfant trouvait tr s rapidement un substitut face ce qui le traverse pour continuer sa vie d enfant et de futur adulte Il n h site pas jouer de sa pens e magique pour ce se faire On dirait que On va dire que Et si Un adulte peut a peu pr t tenir debout en assumant ses trous s il a t enfant assez longt
243. nfant Elle commence donc au d but par t moigner d une adaptation presque totale aux besoins de son b b car si tel n tait pas le cas l enfant ne pourrait d velopper la capacit de vivre une relation avec la r alit externe ou m me de se faire une conception de cette r alit Avec le temps cette adaptation doit se faire de moins en moins sentir Si la diminution est fonction de la capacit croissante qu acquiert l enfant de faire face la d faillance maternelle celui ci pourra effectivement b n ficier de l exp rience de la frustration car une adaptation incompl te aux besoins rend les objets r els c est dire aussi bien ha s qu aim s Si une adaptation troite aux besoins de l enfant persiste trop longtemps n autorisant pas une d croissance naturelle il en r sultera une perturbation Puisqu une adaptation 8 Jeu et r alit L espace potentiel nrf Gallimard 198 parfaite ressort de la magie et qu un objet dont le comportement est parfait ne vaut pas plus qu une hallucination Au d but la m re par une adaptation qui est presque de 100 permet au b b d avoir l illusion que son sein elle est une partie de lui l enfant Le sein est pour ainsi dire sous le contr le magique du b b Il en va de m me des soins en g n ral pendant les p riodes de calme alternant avec les p riodes d excitation L omnipotence est alors presque un fait d exp rience La t che ultime de la m re es
244. nitivement au clou c est ce travail en force avec la vie Mais pour en terminer avec lui suffit il de le d cider Et au del de la mani re avec laquelle est men ce travail de questionnement sur la vie n est ce pas la question m me du sens de la vie qui survient Mais attention Car comme nous en a pr venus J Cocteau force d aller au fond des choses on y reste oa Dans Vol de nuit le pilote Fabien et son radio n avaient pas non plus r ussi ni passer ni revenir en arri re Ne pouvant descendre cause des montagnes ne pouvant pas davantage monter cause des limites m caniques de leur avion ne pouvant recourir des instruments de navigation qui n existaient pas encore n ayant plus de rep res visuels cause du ciel d orage dont les clairs ne cessaient de r p ter combien il tait embastillant leur vie dans sa dimension humaine est rest e prisonni re d un semblant de labyrinthe obscur Force est de constater encore une fois qu il est des voyages qui sont sans retour 83 R f rence au film de Jamie UYS Les dieux sont tomb s sur la t te 1980 Le bochiman Xixo part l extr mit du monde pour y jeter dans le vide et rendre ainsi aux dieux le cadeau empoisonn une bouteille de coca cola tomb e du ciel qui s me la zizanie dans sa tribu 84 Origo incognita 65 Cf P 12 Du vieux fran ais obscurant oppos la connaissance TURGOT 1781 ACTA EST
245. nnable certitude de le faire avec un succ s tr s relatif et peut tre insuffisant comme l a nonc par la suite S Freud R ussite imparfaite c est certain Succ s insuffisant dans l instant pas si s r Car si la personnalit d un sujet se d finit par la sp cificit et la dynamique de son d sir il ne sert rien de former des projets la place d autrui y compris des usagers b n ficiaires Cela g n re m me une perte de temps consomm e par la r sistance cette intrusion m canisme de rejet comme lors de l introduction d un greffon tranger dans le corps En effet quitte faire des choix pr judiciables chacun se cramponne sa libert de d cider pour lui m me et mobilise une r sistance proportionnelle la volont intrusive d autrui de l tablir ou de le changer son go t colonisateur Souvenons nous de l interpr tation donn e au d but de ce travail l chapp e belle d Adam et Eve du soit disant paradis terrestre sp cialement con u pour leur bonheur programm condition de s en satisfaire exclusivement de tout autre moyen 38 FREUD Sigmund pr face de l ouvrage d AICHHORN A Jeunesse l abandon Privat 1973 27 Plus s rieusement il suffit pour illustrer cette opposition quasi visc rale d observer la r sistance de nombreux SDF changer la rue contre un toit m me en plein hiver Bref chaque histoire unique par d finition correspond un seul fil l
246. nnelles Dans ces valeurs qui me fondent me nourrissent me font du bien l empreinte de Carl Rogers D autre je ne sais plus ce que j ai dit C tait presque un dialogue de muets tellement c tait un dialogue de sourds Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir l anniversaire Les mots ne me seraient d aucuns prix s ils se r signaient nommer ou d crire ce qui est au lieu de se pr cipiter vers ce qui n est pas Jean Michel MAULPOIX Une histoire de bleu 5 BROUILLON BROUILLARD D ENIGME Le transfert sous toutes les coutures Si tu poses une tr s tr s bonne question dans la question t as la r ponse Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir l anniversaire Questions pos es lors de l instance clinique et premi res r flexions Qu est ce qui se tisse se trame dans cette histoire de femmes Qu est ce qui se tricote Une femme qui tricote c est tr s beau 145 Oui mais je ne suis pas l pour d corer Je ne suis pas un mannequin Maquiller quelque chose Quoi Pourquoi Au nom de quoi De qui Certains voquent une berceuse dans le style de la narration comment pourquoi accepte t on d habiller pour endormir D autres soutiennent qu on a utilis les professionnelles A quoi 143 Jean Marie Gourio Br ves de comptoir L anniversaire 117 A la recherche de ma question Comment construire prendre tenir une place dans ce d guisement In fine est ce que l onvers du mot
247. normalit C tait l cho ma part de folie En plus de ce qui traverse ou fait cho il y a le fantasme au sens o l entendait Jacques 190 Lacan Avec mon faible vocabulaire je comprends que l cho du refoul est diff rent d un sujet l autre Le fantasme est comme un refoul ultime La perception de la mort varie galement d un sujet l autre puisque c est bien de la mort qu il s agit dans l nigme que je raconte C est par un travail propos de la mort que j aborde la question de la supervision C est l observation de ce qui fait mort que je me suis attach Que faire avec ce qui fait mort Telle est la question qui rythme cadence toute l histoire toute l nigme 190 x i Leal Fe Jacques Lacan compare le fantasme un arr t sur image au cours d une projection cin matographique L accent est ici mis sur sa fonction d fensive visant geler l vocation d une sc ne violente et au premier chef de l angoisse de castration le fantasme n vrotique constitue une tentative jamais infructueuse pour r pondre l nigme du d sir de l autre Si diverses que soient les sp cifications individuelles du th me le but de l analyse est de d gager le fantasme fondamental typique de l analysant sa place et son r le dans la structure symbolique qui conditionne son mode de jouissance PERRON Ro
248. nouer dans sa gorge tout en se for ant continuer sourire La femme imagine l avenir Comment fera t elle avec cette proth se Comment organisera t elle sa vie Comment continuera t elle faire ce qu elle aime Comment son mari et elle voyageront ils Qu en sera t il de leur vie intime L homme est venu comme tous les jours passer la soir e avec sa femme l h pital Apr s le temps convenu il lui dit au revoir Dehors il fait d j nuit Il descend l escalier Il sort et respire largement l air frais Cela lui fait du bien lui qui depuis des mois passe le plus clair de son temps entre son bureau et l h pital Il arrive pr s de sa voiture C est l qu il voit le chirurgien responsable du service marchant vers lui Le m decin le rejoint Il porte une petite serviette Ils sont tous les deux sur le parking dans la nuit tombante L homme est appuy sur la porte ouverte de sa voiture et le chirurgien se tient en face de lui Ca va demande le m decin L homme sourit sans rien r pondre Il va falloir que l on se voie poursuit le m decin L homme approuve Oui votre femme est fatigu e Le m decin a l air mal l aise L homme a presque piti de lui Il lui r pond soigneusement pour l aider sortir ce qu il veut dire pour l aider cracher ce qui le traverse Le m decin continue En fait je ne vais pas pouvoir op rer votre fe
249. ns selon le mod le hygi niste des Cinq fruits et l gumes par jour gt des campagnes de pr vention conduites par l INPES Institut National de Pr vention et d Education la Sant ou des brossages de dents apr s chaque repas 201 ROUZEL J La supervision d quipes en travail social Dunod 2007 202 Intervenant lors de la formation 222 mais davantage sur une r flexion portant sur l analyse de leurs comportements et de leurs fonctions J aime citer Georges Braque pour lequel l important n est pas de convaincre mais de faire r fl chir Afin de proposer aux jeunes des possibilit s d expression autres que dans un cadre collectif et suite une r flexion avec des professionnels encadrant les jeunes nous avons mis en place dans trois tablissements scolaires un dispositif de permanence d coute individuelle La permanence se d roule dans un lieu de l tablissement de pr f rence discret Les jours et horaires restent fixes toutes les semaines entre 12h et 14h pour ne pas les priver de leurs enseignements La confidentialit est de rigueur le jeune est assur que sa parole ne sera pas r p t e et qu elle ne sera pas utilis e sans son accord Dans le cas des probl mes travers desquels le jeune serait en danger violences abus sexuels risque de suicide il y a lev e du secret professionnel pour la psychologue qui doit amener le jeune rompre la loi du silence Le lieu d coute bien qu int gr
250. ns que lui avait faites sa m re r pondait aux questions du loup lui donnait tous les d tails qui lui permettraient de trouver la maison de sa grand m re et lui offrait l occasion de les d vorer elle et sa m re grand Le loup ne se contente pas d tre le s ducteur m le nous dit Bruno Bettelheim il repr sente aussi les tendances asociales animales qui agissent en nous En oubliant les principes vertueux qui veulent que l on marche tout droit comme le devoir l exige le Petit Chaperon Rouge retourne au stade oedipien de l enfant qui ne cherche que son plaisir En suivant les suggestions du loup elle lui donne galement l occasion de d vorer sa grand m re Et quand le loup la d vore son tour elle est justement punie d avoir tout fait pour liminer une figure maternelle 1 Sans doute tais je soulag e de l intervention du chasseur qui d livrait la petite fille et sa grand m re Tr s diff rent du petit Chaperon Rouge qui c de aux tentations de son a et qui ce faisant trahit sa m re et sa grand m re le chasseur lui ne se laisse pas emporter par ses motions Sa premi re r action quand il trouve le loup couch dans le lit de la grand m re est de dire C est ici que je te trouve vieille canaille Il y a un moment que je te cherche et il s appr te tuer le loup Mais son moi s affirme malgr les 1 Psychanalyse des contes de f es Pluriel 188 sollicitations
251. nstrumentalisation pour s exercer dans la sublimation 88 LACAN Jacques Lettre de l cole de la Cause freudienne 1982 52 En tous cas s agissant de la v rit sur soi n ayant pas la capacit de nous voir de l ext rieur nous ne pouvons nous observer sous toutes les coutures et notamment en relief C est l apodictique r gle qui nonce qu on ne peut assurer avec une objectivit maximale deux positions antinomiques en m me temps comme tre juge et partie observateur et observ Eu gard la connaissance de soi c est donc un handicap de taille Dans un registre voisin on pointe un conflit d int r t quand une personne pr tend assumer diff rentes positions et ou fonctions dont la vis e de l une repr senter l int r t du Tr sor public par exemple risque d tre en contradiction avec la vis e de l autre g rer le budget d un parti pris politique au hasard Le conflit interne peut se calquer sur un mod le identique quand divers objectifs plus ou moins contraires comme atteindre une objectivit suffisante tout en affirmant dans le m me temps son originalit forc ment subjective sont g rer simultan ment C est un cas de figure qui se retrouve dans la d marche de connaissance de soi Quoiqu il en soit Karl Jaspers nous met l aise Le monde est comme il est il n est ni vrai ni faux c est seulement notre connaissance du monde qui peut l tre Et Martin Heidegger d enfoncer le clou Quell
252. nt en chacun de nous tout au long de notre existence une part fondamentale de l inconscient 7 La port e de l ombre ditions des cr puscules 196 Comment cette r gion s organise t elle Comme elle le fut lors des mois qui ont pr c d la naissance Ignorant de toute coupure ou de fragmentation le v cu intra ut rin accueille les stimuli sensoriels et affectifs tout ensemble A propos de ce v cu elle parle d un tout se tient d une distribution en continu qu il s agisse de bien tre de panique ou des tressaillements de joie suscit s par l intuition premi re de l Autre lorsqu travers la voix l oreille re oit coute la musique maternelle Mais par ce mot tout se tient elle ne d signe pas une possible conception du monde ou celle fusionnelle de l amour Elle se sert de cette expression pour d signer l organisation psycho physique mise en place au temps f tal puis maintenue sans cesse l uvre puisqu elle tient oriente les cha nes de signifiants qui priv es d elle partiraient en tous sens Le tout se tient les affects qui le tissent est entendre comme ins cable Ce qui veut dire qu un ressenti quand bien m me il s prouve sur un mode pr cis en soul ve une multitude qui flotte autour de lui qui s enfonce loin infiniment loin dans le temps Revenons maintenant au concept d Ombre L Ombre suppose l existence d un corps qui prot ge de la lumi re Lorsqu il s agit de l incons
253. nt inatteignable dans les nombreuses pirouettes que faisaient ces joyeux psychanalystes en illustrant de mon cas leurs expos s sur la s paration de la m re et de son b b J tais toute m re et mon enfant tout pour moi Et au moment de quitter le groupe avec lequel j avais commenc la travers e pour partir en cong maternit les coll gues femmes m res de grands enfants les regards attendris envieux et nostalgiques me r p taient profites en bien comme une injonction la jouissance comme pour retrouver travers mon exp rience leur paradis perdu J tais poursuivie par ce pas toute mais ce stade la formule Je sais bien mais quand m me que l on doit Octave Mannoni me correspondait parfaitement Le paradis perdu le manque l absence le d sir Le d sir de ne plus tre toute m re le d sir d tre tout simplement je devrais dire tre pas tout simplement Mettre au monde n est pas tout il s agit d tre au monde Comme le disait Isabelle Pignolet de Fresnes2 A un moment de l existence on se rend compte qu on manque qu on a des pertes alors on essaie de se rajouter des bouts de phallus Puis on d sire tre castr on arrive d sirer le manque on sent la n cessit de l tre manquant pour d couvrir profond ment qui on est L nigme merge peu peu elle remonte doucement des profondeurs de la mer je fais part de mon cheminement Joseph Rouze
254. nt pas arriv s 225 PLONGEE Il y a des mots dans lesquels on voudrait donner des coups de pied pour qu ils avancent se projettent sortent de la bouche comme un vomi de pierres C est vrai certains mots sont des pierres des mots pierres trop lourds pour remonter la surface grimper sur la langue se hisser et sortir une bonne fois pour toutes C est l qu on voudrait leur donner des coups de pied pour les aider jaillir les lib rer de leur poids Comme a les mots pierres tomberaient sur la table ou par terre ou dans ta gueule on les regarderait comme des cailloux qu ils sont et on n en parlerait plus Quand j tais enfant je faisais souvent le m me cauchemar j tais de tr s petite taille c t d un gigantesque paquet de fils emm l s je devais les remettre dans l ordre la t che me paraissait impossible et je restais paralys e ne pas savoir par quel bout commencer J ai eu le sentiment jusqu maintenant d tre dans ce cauchemar d avoir beaucoup de fils tirer de devoir d m ler tout a et de ne pas savoir lequel choisir et comme disait Joseph Rouzel lors de l vocation de l criture des monographies on ne peut en pouser qu un gt J ai maintenant le sentiment que a se clarifie que tout se recoupe que cet enchev trement de fils de vie priv e et de vie professionnelle parlent tous de la m me chose Je plonge certes mais en eaux claires L nigme est l elle affleur
255. ntir bien A son gr et son aise En corps et en esprit A son gr Sans grignerl73 son aise Dans la laize174 Il faut une bonne assise pour tenir Isabelle PIGNOLET DE FRESNES Note de cours 9 TERMINUS Tout le monde descend en lui m me Nos flottements portent la marque de notre probit nos assurances celle de notre imposture i75 La malhonn tet d un penseur se reconna t la somme d id es pr cises qu il avance E M CIORAN Syllogismes de l amertume Certains esprits pour se pr server de l innocence commencement et fin de toute connaissance pr f rent comme par crainte de revenir leur point de d part en achevant le cycle sombrer dans le paradoxe source du comique qu ils finissent par croire v rit finale de tout 172 Erica Jong A l or e du corps 173 En couture le grignage est le r sultat malheureux d une couture form e de points trop serr s qui froncent ou plissent la surface du tissu Il est alors imp ratif de d faire la couture d ajuster le r glage de la machine et de recommencer la piq re 174 En couture c est la largeur d une pi ce de tissu comprise entre deux lisi res celles ci tant incluses 175 Soulign par nous 133 Marcel B ALU Le vif Notes et r flexions Voil que je reparle d imposture On dirait bien que a travaille encore sur ce versant mais laissons cela de c t pour l instant J tais devant deux portes entrouvertes supervis
256. nts de soins Sans parler 189 Pour des raisons tenant au projet de l tablissement ils n taient pas appel s patients mais stagiaires Pour faciliter la lecture du pr sent travail nous utiliserons le terme de patient 169 de sa surprise de ne voir aucune blouse blanche et de ne pas toujours pouvoir distinguer dans les couloirs les patients et le personnel Une autre chose qui m a marqu e le sentiment chaque fois r p t et toujours croissant que tout ce que me racontait ces malades faisait cho en moi et ce au sens propre c est dire sans agencement intellectuel particulier de circonstance Leurs r cits m me les plus priori incoh rents r sonnaient en moi et rencontraient toujours quelque chose qui se sentait concern Je me posais alors la question suis je comme ces patients Est ce que ce qui est appel pathologie n est en fait que quelque chose qui les traversant n a pas trouv de chemin de passerelle pour continuer ailleurs sa route et s est donc arr t enkyst m me en eux Chemin faisant ma pratique se d veloppant je suis plut t arriv la conclusion que la diff rence entre le r put malade et le r put non malade est grande Si ces entretiens d admissions r sonnaient autant en moi c est me semble t il plus par rapport des chos profonds li s la perception de mes limites par rapport ce qu il est convenu d appeler dans mon contexte social la
257. nvient de prendre une certaine distance par rapport aux groupes et aux personnes On parle de bonne distance 195 ibid 175 Je pense que cela n existe pas La seule chose qui se passe si l on prend de la distance c est que l on s loigne Donc vouloir prendre de la distance c est vouloir s loigner ce qui peut tre l gitime mais n est pas adapt la d marche de supervision Ce qui convient dans le cadre de la supervision c est d accepter ce que l on ressent m me de d rangeant et voir ce que l on fait avec ou sans ce qui revient quelque part au m me Nul ne peut se pr server du transfert La seule question se poser est de savoir ce que l on en fait Quand la parole se dit le superviseur doit se poser en une coute aussi adapt e que possible Il est difficile d enfermer ces notions dans des mots Il s agit n anmoins pour lui de res sentir de se laisser toucher d o il est par ce qui traverse celui qui parle Cette coute ce ressenti favorise le d clenchement de ce je ne sais quoi qui fait que l expression du parlant ne se r duit pas une construction intellectuelle abstraite Un des buts du superviseur est aussi de permettre la parole de circuler comme il l entend c est bien le cas de le dire entre tous les membres de l quipe institutionnelle pr sents Ce n est pas de veiller la v racit des choses qu il s agit Il est sans importance de d
258. oin de le repr senter de l clairer elle s en laisse affecter et ceci tout en participant du parl tre Dans une photo en noir et blanc l ombre fait avec la lumi re rendant possible une image une profondeur de champ De m me pour M Montrelay l Ombre sculpte incarne l imaginaire originel L infini ancestral se vit au pr sent Une part de notre jouissance ignore le temps qui passe Elle t moigne des invariants propres la vie f tale ins parabilit caract re imm diat absolu indicible ins cable irrepr sentable du tissu sensoriel Ce jouir constitutif de l tre partag par les hommes et les femmes M Montrelay le dit f minin du simple fait qu il fut coupl charnellement psychiquement la femme qui nous portait Si dans le champ de la cr ation Accueillir le ressenti le creuser de telle fa on qu il lib re l h ritage et sa pouss e sont des op rations f minines 197 Se retourner contre le sentir le mettre en pi ces l puiser jusqu ce que mort s en suive sont des op rations d ordre viril Il y a aussi Deux mondes deux tats de l inconscient qui coexistent l un f minin l autre dit phallique Ils s organisent si diff remment qu en aucun cas ils ne fusionnent l un se soutient de traces traces du premier sentir ant rieures au langage l autre du jeu des signifiants Un cart s ouvre entre eux infranchissable mais qui n emp che pas l attraction bie
259. oir maintenir ou sacrifier Sinon il risque de ne s appliquer qu organiser une nouvelle instrumentalisation d autrui plus ou moins cach e habile sophistiqu e bref un nouveau comptoir de jouissance 1 SCHULTEIS Jean Album Abracadabra Carrere 1981 2 FREUD Sigmund Origo incognita 67 Nos vertus ne sont le plus souvent que des vices d guis s ENFONCER LE CLOU RELATIVISER Autrement dit l imposture pourrait n tre que premi re et pourrait tre d pass e En fait il me semble que lorsque deux personnes se rencontrent cinq cas de figures peuvent se pr senter L une d pla t l autre L une et l autre se d plaisent L une et l autre se sont indiff rentes L une est moustill e par l autre et l autre pas Les deux sont excit es l une par l autre x Rien dire des trois premiers cas pour ce qui nous int resse ici X Dans le 4 le signifiant ma tre de s est trouv r veill par une accroche chez B un monologue s installe si nous minimisons le contre transfert X Dans le 5 les signifiants ma tres de A et B sont mobilis s un dialogue s installe Comme d une part L amour fait son objet de ce qui manque dans le r el Et que d autre part Le r el est le domaine de ce qui subsiste hors de la symbolisation il est probable que les choses puissent durer en l tat jusqu ce que les fantasmes soient vent s c est dire que les d sirs refoul
260. oir se mettre en retrait diff rer sa r ponse que pour le petit Ce temps de structuration est essentiel et fondamental Pour pouvoir perdre il faut 211 ROUZEL J Quand les adolescents s expriment qu en fait on Psychasoc com 2010 212 LACAN M F Moi la v rit je parle Lemonde fr 1981 213 ROUZEL J Quand les adolescents s expriment qu en fait on Psychasoc com 2010 214 Intervenant lors de la formation 231 avoir obtenu Il est possible de dire qu il a t poss d une fois qu il a t perdu Cet objet perdu est ainsi nomm par Lacan d objet Le fait de renoncer cette part de jouissance pleine et totale du corps de la m re cette limite la jouissance est la castration Pour transmettre la perte il faut du c t maternel l acceptation de ne pas tre toute m re mais une femme Il y a donc n cessit d une rupture le signifiant femme vient carter le signifiant m re et c est le p re qui va permettre la m re de se d tacher de son enfant ce que Lacan a nomm le Nom du P re pour introduire l absence la perte de jouissance du corps de la m re Les m res poursuivent l ducation du prince Elles s offrent en p ture l enfant ses blanches dents de lait coupantes brillantes Quand l enfant part il ne laisse rien d elles Elles le savent si bien que les mauvaises m res essayent de diff rer la perte d allonger les heures mais c est plus fort qu e
261. oire de bleu Entre l assise th orique qui l gitime et cadre nos actes nos dires et l preuve intuitive trouver mon entre deux S il pouvait tre aussi bon qu un Entre deux Mers Alors peut tre qu un jour avec ce go t sur la langue ce go t pour la langue j entrerai debout dans un tablissement du secteur sanitaire social et m dico social dans ce que je suis LA T TE A L ENDROIT pour tisser avec d autres l ouvrage de supervision Dans un monde parfait dans la glace on se verrait l endroit Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir l anniversaire La face du stade du miroir n en e t pas forc ment t chang e Au lieu de m obstiner crire des morceaux effet et qui n en font pas il faut se h ter vers le mot Fin pour apprendre que le mot de la fin c est une femme qui l est mais qui ne l a pas Fran ois WEYERGANS Le pitre Lors j accepte de conclure Dans la contradiction ou le paradoxe ou plus justement dans l quivoque D abord sur les pas de Lao Tseu qui certaines heures p les de la nuit 187 me souffle Ordonne ce qui suis discerne le simple et treins le naturel r duis ton go sme et r fr ne tes d sirs 188 Enfin sur ceux de Peter Brook Ne t arr te jamais On recule toujours quand quelque chose est sur le point d arriver Il n y a plus qu r ver Ce n est pas rien Fran ois WEYERGANS Le pitre 187 L o Ferr 188 In T
262. on du d sir Pour ne pas perdre la face je retombe dans la relation imaginaire en tutoyant un participant Ce tutoiement signe nouveau le narcissisme et l agressivit de cette forme de relation Par le TU nous entendons un rapprochement une demande d amour mais aussi de la haine qui TUE car l expression du d sir est encore une fois TUE L impossibilit de couper symboliquement fait repartir de plus belle la jouissance comme dans l histoire racont e par la professionnelle 92 La fa on dont je leur ai ass n cet interdit a pu aussi tre v cue comme une position surmo que dictant la loi Le sujet se socialise devient humain non d un respect forc des lois mais de ce que dans sa d marche vers le monde il ait trouv nouer une relation de dimension humaine avec quelqu un quelqu un qui pour lui ait pu tre quelqu un un quelqu un sur la parole de qui il puisse compter un sujet dont il puisse entendre la parole Cette rencontre de l humanit d un autre permet seule d accepter la Loi Loi d interdit port e la jouissance incestueuse Pourtant les lois humaines qui n en sont qu un code de bien vivre toujours r inventer s en trouvent acceptables parce que prises dans une pacification de la jouissance et non dans sa relance 12 129 M Fourr Les lieux d accueil Z Editions Nice 93 LA PLACE DU SUPERVISEUR COMME OPERATEUR D UN ACTE DE COUPURE A se vouloir ad quat l image la meilleure l
263. on naturelle qui oriente sa mise en mouvement le ram ne spontan ment son Ego c est la pente naturelle Or celui ci se caract rise par un ressenti redondant et obs dant de Manque tre toujours plus avoir encore davantage et savourer sans fin Interrompre et mettre momentan ment entre parenth ses ce mouvement pulsionnel pour se centrer sur les int r ts d autrui est donc une d marche construite quasiment contre nature Sauf consid rer qu elle est galement activ e en sous main par une v ritable compulsion d expansion qui vise encore combler le Manque laquelle peut besogner de mani re tr s diverse tr s masqu e et tr s sophistiqu e Au risque de faire se retourner M re T r sa et l Abb Pierre dans leurs tombes il semble que la mise en mouvement d un individu vers ses semblables d munis pour leur donner un coup de main s apparente dans bien des cas au lancer du boomerang Dans son utilisation ludique cet instrument se caract rise par sa facult technique de revenir vers son lanceur apr s qu il ait donn l impression de s en tre d finitivement d tach Comme si cet envoi n tait qu un l cher pour semblant un investissement en attente de son retour d un rendement e Si selon le m decin biologiste et pharmacologue H Laborit La tendance naturelle des organismes vivants est de rechercher le plaisir et d viter la douleur e Et si la pente naturelle de chacun est bien de s o
264. on peut Comment doit on traverser ce mur car il ne sert rien d y frapper fort on doit miner ce mur et le traverser la lime lentement et avec patience Antonin Artaud uvres compl tes Elle op re l encontre des habitudes et des tres Lao Tseu Tao t king 150 On a la fois tr s envie d y aller et pas du tout parce que qu est ce qui va se passer Il y a des fois o on en sort en pleurant Fran ois Weyergans Le pitre Il est bien peu de monstres qui m ritent la peur que nous en avons Andr Gide Les nouvelles nourritures Des faits clament ils Or les faits ne sont que l effet Venons en aux causes Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Le chemin de la lumi re para t obscur Lao Tseu Tao t king J ai dit quoi C est pas grave je ne sais pas Jean Marie Gourio Br ves de comptoir tome 5 Prendre de la hauteur Des gisements arch ologiques des r serves p trolif res des sites pr historiques oubli s ont t on le sait d couverts en avion Ce qui prouve paradoxalement que le meilleur moyen d explorer les profondeurs est de s lever Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Lentement le myst re se d place d un coin de l horizon l autre Jean Michel Maulpoix Une histoire de bleu L art de presser les ombres pour en extraire l essence E M Cioran Syllogismes de l amertume Rien gagner non plus qu perdre Juste un trou de plus dans la langue Jean Mich
265. onc une diff rence entre ce qui se dit l nonc et ce que dit le sujet qui parle l nonciation Le langage est quivoque nous sommes des tres repr sent s La parole scinde le sujet en une absence et une repr sentation Cette division du sujet c est proprement ce que vise la supervision 126 L nonc la langue coup e engendre une confusion entre moi et l autre la monitrice ducatrice chez qui je cherche dans un premier temps des rep res des signes d appartenance professionnelle pour me rassurer de l angoisse archa que de morcellement Cette angoisse de morcellement n est pas suscit e uniquement par le contenu du r cit mais aussi par la fa on dont la professionnelle raconte cette histoire En effet j ai l impression qu elle se situe toutes les places et qu elle parle tout azimut La reconnaissance attendue est sap e dans un second temps par un sentiment d envahissement d gag par cette personne Derri re la reconnaissance de soi et de l autre une menace peut se d gager le retour au morcellement nomm ici l agressivit Cet nonc est aussi le retour en boomerang d une question non lucid e quant mon d sir un an auparavant lorsque j ai t coopt e par la psychologue et le directeur pour assurer ces temps d analyse de la pratique Je ne pensais pas tre retenue pour ce travail du fait de mon peu d exp rience dans ce domaine J ai sans doute ressenti une certaine 125 Leclaire S On tue u
266. ont National qui les racole en caracolant tente de les prendre les m prendre Il me dit en trente ans le monde a beaucoup chang surtout par rapport silence tout Br ve de jardin vosgien Mono mini graphie con ue et r dig e entre Bischheim 67 Briailles 63 Celles sur Plaine 88 Labass re 65 La Capoune 84 L Italie du nord au sud puis du sud au nord Montpellier 34 Paris 75 Schiltigheim 67 Toulouse 31 Et achev e le 6 juin 2011 Au mois de juin le moi l moi s y joint 160 Beno t Hibon L enfant la morte et la chienne Monographie pour la certification de superviseur d quipes en tablissements sanitaires sociaux m dicaux sociaux scolaires Ann e 2010 2011 Dixi me promotion Institut Europ en Psychanalyse et Travail Social Montpellier 161 La passerelle Enz http enzart webs com 162 Mon itin raire professionnel m a permis d observer et de vivre de nombreuses situations qui font le quotidien des travailleurs sociaux J ai ainsi pris peu peu conscience de ce qui les traversait jour apr s jour Cela m a particuli rement frapp quand j ai eu travailler dans un h pital psychiatrique de jour Ces observations m ont conduit la conviction qu il fallait faire quelque chose avec ce qui traversait les professionnels et ce que cela produit chez eux C est en faisant connaissance avec des psychanalystes occupant de
267. ontation visuelle d ployer son imaginaire travers ses associations libres L coute du psychanalyste lui garantit la pr sence de l Autre ce qui le renvoie l alt rit primordiale et toutes ses figures successives 5 Cette notion d coute flottante est utilement compl t e par quelques propos sur la notion d attention galement flottante Il s agit de l tat dans lequel doit se trouver le psychanalyste l coute de son patient durant la s ance Il correspond en miroir l association libre qui est demand e ce dernier 196 CASTAREDE Marie France Ecoute In Dictionnaire international de la psychanalyse de Mijolla Alain sous la direction de Grand Pluriel Hachette litt rature 2002 2005 176 On peut en trouver les pr mices dans la remarque que Freud fait propos de l laboration secondaire du r ve et de l attitude que doit observer son interpr te N gliger dans tous les cas la coh sion apparente du r ve comme suspecte et accorder aux l ments clairs et aux l ments obscurs la m me attention 1900a chap VI IX L attitude ainsi prescrite l analyste a t consid r e comme l un des l ments constitutifs du cadre de la cure Associ e la neutralit elle s est galement vue rapproch e de l coute par cette troisi me oreille que d crivait Theodor Reik Suspension du jugement abolition de ses r sistances internes et de toute censure personnelle il va
268. ot de vous crire pour r sister et se d caler des oppositions en miroir crire pour na tre soi m me et s ouvrir aux autres crire pour ne pas oublier l ombre et la lumi re de l tre humain 99 100 CONCLUSION DE L ORAL L CRIT DE LA LANGUE LA MAIN Ce travail d criture m a permis de cheminer vers la qu te et la recherche de mon identit professionnelle et personnelle en partant de mots nonc s par la monitrice ducatrice la langue coup e et de la r ponse sortie de ma bouche interdit de tuer et de se tuer Comme le dit le po te fran ais Ren Char les mots qui vont surgir savent de nous ce que nous ignorons d eux L criture la lecture permettent un retour sur la parole en acceptant la b ance le manque tre qui fonde chaque tre humain Ce retour est possible car l criture sait qu elle ne sera jamais la langue mais elle garde en m moire la coupure de cette langue Pour ponctuer ce travail et l ouvrir vers d autres horizons je souhaite l illustrer par le mythe de Philom le celle qui aime le chant Philom le est une princesse l gendaire d Ath nes fille de Pandion Son beau fr re T r e la viole puis lui coupe la langue pour l emp cher de parler mais elle r ussit le d noncer sa s ur Procn en brodant son aventure sur une tapisserie Elle tisse une texture avec sa bouche sans langue Le tissu qui sort de la bouche de Philom le est une nouvelle langue qui pa
269. ouer avec les mots quand c est possible participe de l analyse du transfert dans l espace de supervision Patrice K Dans son courriel du 26 janvier 2011 Supervision Je cherche me mets en tat de recherche Dans mon projet de compr hension je sais aussi qu il faudra faire uvre de d blayage en me m fiant d une propension rationaliser autant que d un gotisme flirtant ouvertement avec le narcissisme Lors apr s trois semaines de formation me voil devant deux portes Entrouvertes supervis e s et superviseur positions ins cables Supervis e s Tous les matins en formation temps de l instance clinique outil de la supervision D abord le temps des r cits Les premiers se lancent s lancent le groupe jettera t il ses lances Sera t il fer de lance Enchantement couter certains se r citer re citer une histoire leurs timbres de voix leur adresse ce phras singulier A mon tour et sans d tour je me lance nulle r flexion nulle conscience nul calcul Je n ai pas encore mesur les enjeux de mon entr e en formation Et je ne dis pas ce que je croyais dire Je conc de au langage le soin de courtiser l impossible Jean Michel MAULPOIX Une histoire de bleu Superviseur Je veux bien m y coller essayer de me mettre en situation de supervision Je me sens dispos e tenter Je me mets en position de retrait la fois dedans et dehors Je suis sur le qui vive Ne rien rater
270. oureuse qui va coup s r changer d finitivement sa vie la faire ressembler ces contes merveilleux dans lesquels se c toient princes et princesses au milieu de d cors o les dorures le disputent aux p tales de roses 63 Ceci explique peut tre cela je veux parler de cette envie de se pr senter sous son meilleur jour voire rehauss dans la rencontre avec autrui a Rochefoucault nonce clairement la situation Les hommes ne vivraient pa La Rochef It non ment la situation Les h S t pas longtemps en soci t s ils n taient les dupes les uns des autres Et si l imposture de la rencontre venait sanctionner l entretien de l illusion d tre soi qui alimente de nombreux comptoirs de jouissance Ceci d autant plus que Nous sommes si accoutum s nous d guiser aux autres qu enfin nous nous d guisons nous m mes ENFONCER LE CLOU RELATIVISER Nous avons longuement tent d approcher dans les deux cahiers pr c dents cette partie de soi soustraite par le travail souterrain du refoulement ali n e dans la m connaissance de sa nature v ritable finalement encha n e sa t che d adaptation conditionn e par une structure commune d termin e mais aussi par un h ritage donn l ensemble venant crire une histoire singuli re Nous l avons maintes fois soulign de propension la recherche de satisfactions maximum en compulsion d expansion in puisable l tre humain est ainsi
271. ours les meuniers et les rois 7 partir de l je pense que le temps de l humanisation ne peut se d plier qu apr s le temps de l ducation puisque le r sultat de celle ci c est finalement de s tre mis en r gle et en conformit avec le modus vivendi d une poque donn e alors que le travail d auto humanisation c est de se mettre progressivement en r gle et en concordance avec le meilleur de la condition humaine elle m me Etonnant d ailleurs qu il se pose cette question puisque l inconscient n aurait pas de sexe 45 VAL RY Paul Moralit s Gallimard 1960 46 Or La r alit de l Inconscient c est v rit insoutenable la r alit sexuelle J LACAN K ANDRIEUX Fran ois Le Meunier de Sans souci Contes et opuscules Renouard 1800 30 Mais alors qu est ce que le meilleur de la condition humaine Pour F Dolto Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication l entraide et la solidarit visant un but commun l panouissement de chacun dans le respect des diff rences Pour Saint Exup ry l homme n acc de l humanit qu en servant ses semblables Sa puissance r side dans sa capacit les grandir Tu ne vaux que ce que valent tes rencontres Le seul luxe est celui des relations humaines X FORMULER UNE NIGME OUVRIR UNE HYPOTH SE EN SITUER LES CONTOURS LA D VELOPPER D FINIR LARGIR FAIRE DES RICOCHETS RESSERRER Au final que tenter de propos
272. page en page j y d couvre Marthe J apprends qu elle fut cent quarante six fois peinte sept cent dix sept fois croqu e dans ses carnets Je me dis que l irr sistible et permanent besoin que Bonnard a ressenti de peindre Marthe de la peindre encore et encore chaque fois comme pour une premi re fois de la peindre nue venait de ce que m me toute nue il ne la saisissait jamais toute la boudeuse qui fut d ailleurs une grande menteuse gardait son secret Le secret de la femme Courbet avec L origine du Monde s en est approch au plus pr s d voilant exhibant au premier plan ce qui avant lui n avait jamais t montr Mais il ne peut montrer que ce qui se voit les seins les cuisses cart es la toison noire la fente du sexe Comment donner voir l invisible Cet invisible ce n est pas l int rieur ce n est pas la matrice cette chambre obscure d o nous venons Serait ce la jouissance dont nous ne connaissons que les signes ext rieurs en esp rant qu ils ne soient pas feints mais que nous ne sommes pas m me d observer ni de peindre 208 trangement seules des mystiques et des saintes ont t repr sent es en p moison par les peintres 25 J B Pontalis Pour la petite fille un oedipe biface Pour l un comme pour l autre sexe l organisation phallique est un passage oblig Ce surinvestissement narcissique du p nis uvre au d gagement de l imago pr
273. par l autre 103 LACAN Jacques Compte rendu d enseignements Ornicar 1984 10 LACAN Jacques crits ditions du Seuil 1966 66 Le Je t aime assorti du tu me manques comme pr tendue preuve d amour indique bien que ce qui sous tend la relation amoureuse ce qui en est moteur c est bien le plaisir nourricier que prouve en compagnie de B plaisir des sens motionnel accroche fantasmatique sentimental ou intellectuel Confidence pour confidence c est moi que j aime travers vous avoue sans d tours une chanson de Jean Schulteis Mais au fond quoi pr tend le sentiment amoureux socialement parlant Il d clare ambitionne revendique de faire le bonheur de la personne lue soit en gros de participer au mieux la satisfaction de ses besoins et d sirs de la soutenir dans les preuves de la vie de valoriser les moments de r pit de favoriser sa croissance Oui mais pour cela le pr tendant devrait arriver faire taire son gocentrisme et donner la priorit la personne aim e L individu sait il peut il le faire Nous ne savons renoncer rien Nous ne savons qu changer une chose contre l autre Des id es brass es dans le 1 cahier nous sommes arriv s la conclusion que l tre humain ne peut investir l altruisme que par s quences en ayant clairci ce qu il en esp re en retour avec dans sa ligne de mire un id al d quilibre entre donner et recev
274. pi ce de tissu sur une autre et le nom donn la pi ce m me de tissu C est un truc qui colle Le transfert ce n est pas un truc qui se coud mais qui secoue Astuce attention ce que la surface qui re oit le transfert soit bien plane sans plis ni trous sinon cela d chire le transfert Ici par exemple j avais r par le trou avec un carr de toile thermocollante la diff rence d paisseur cr e se voit dans le r sultat final mais c est en cousant qu on devient cousette non 158 C est en supervisant qu on devient supervisette non Une valeur c est ce quoi j attache du prix C est ma d finition C est pour cela que je n changerais pas mes valeurs contre celles des autres Et le transfert de valeurs c est un d placement et une man uvre conomique valeur marchande Faire l conomie de quoi de soi dans le transfert Qu vite t on de se coltiner Ce que je vois ce que je ressens c est un conflit entre une thique personnelle et des imp ratifs tr s imp ratifs voire p remptoires socio conomiques le sacro saint chiffre d affaire qui s exprime en objectifs financiers l extr me un responsable de formation continue m me salari d une association but non lucratif ne dit pas non une demande au risque de ne pas obtenir un march CQFD valeur marchande Bref une esp ce d arrangement avec l impossible dire oui l ENDROIT o tout en
275. pour cela aussi il faut un mot Pour cette attente et ce souci Donner un contour approximatif au chagrin plut t qu un nom l esp rance Jean Michel Maulpoix Une histoire de bleu J ai prononc une phrase tout l heure Elle a t dite sans moi Eric Sanner Petit carnet de silence On ne peut le dire autrement Jean Michel Maulpoix Une histoire de bleu Peut tre me suis je donn cette privation de dire Pour mieux entendre mes mots apr s Si de surcro t c tait pour les mieux choisir Ce serait bien Eric Sanner Petit carnet de silence Si je nomme C est pour un moindre mal Andr Laude Un temps s ouvrir les veines L unique confession sinc re est celle que nous faisons indirectement en parlant des autres 144 E M Cioran De l inconv nient d tre n Parfois ce n est qu un l ger bruit de fourchettes sur la fa ence Jean Michel Maulpoix Une histoire de bleu C est un fait C est toi C est toi qui sais Long courrier Lettres Fanny Dossier personnel La pens e c est du sable soit tu fais des p t s soit tu fais des ch teaux J M Gourio Br ves de comptoir l anniversaire Y a deux trucs o il faut dire pourquoi Quand tu ris et quand tu pleures Le reste tout le monde s en fout Jean Marie Gourio Br ves de comptoir 1994 La parole c est une sorte de moyen d expression finalement Jean Marie Gourio Br ves de comptoir tome 5 R el Car la r alit est
276. puits quelque part Puis quand le souvenir de cet prouv d euphonie s estompe que l cho de cet acm se perd voil que exsudant de nulle part sourd l envie de recommencer 1 68 INTRODUCTION Dans le cahier pr c dent nous avons souvent voqu cette fameuse nigme que le fonctionnement de chacun constituait pour lui m me Pourquoi comment cette partie d inconscient accumul e au fil du temps et toujours plus enfouie sous les nouvelles couches de s diments est elle si influente On se dit souvent qu l instar des icebergs la partie immerg e est plus volumineuse et surtout plus signifiante que celle qui merge l air libre La Gestalt a popularis cette image que je trouve tr s pertinente d une pile d assiette dont certaines mal encastr es rendent l ensemble plut t instable Il convient donc d aller revisiter ce qui coince pour mieux ajuster en classant les affaires rest es en souffrance 87 Et bien s r sans l intelligence et le travail des hommes Mais cette histoire a d j t racont e 68 SAINT EXUP RY Antoine de Le Petit Prince Gallimard 1949 6 C est bien d euphonie en tant qu harmonie de la musicalit des mots dont je parle bien que l euphorie ne soit pas loin quand justement cette d licate concordance avec les id es est au rendez vous On pourrait presque dire que cette maladroite tentative initiale sorte de pont de singe sommairement jet finit par ressembl
277. que personne ne peut vous enlever moi e Une danse de la naissance impossible Que l ventuel destin d une fille soit d tre le phallus de sa m re chaque analyste pourrait l illustrer partir de sa pratique 21 Dans son livre Le corps et sa danse Daniel Sibony fait le choix d aborder ce possible aspect de la relation m re fille partir d un r cit biblique Celui de l histoire de Salom 20 Les amoureuses voyage au bout de la f minit Seuil 21 Jacques Andr M res et filles La menace de l identique puf 205 et d H rodiade dans lequel se d cha ne la conjonction des haines et des passions maternelles et filiales Pour mieux comprendre ce dont il s agit Une relation incestueuse du second type est l origine du drame Salom est la fille de H rodiade femme que H rode le t trarque a usurp e son propre fr re H rode a enferm Jean Baptiste le proph te qui d nonce cette union incestueuse puisqu il n est pas permis de poss der la femme de son fr re La fille d H rodiade Salom plait H rode Au cours d un festin le t trarque demande Salom de danser en change de ce qu il lui plaira Et Salom instrumentalis e par sa m re demande la t te de Jean Baptiste sur un plat D Sibony nous pr sente les faits ainsi C est une pure jeune fille qui danse la demande de sa m re Laquelle veut obtenir la t te de Jean Baptiste La castration mortelle H
278. question du r el du manque Ces choses restent nigmatiques difficile nommer voire impensables Ce travail d criture tentera de border ce trou tout en montrant comment je chemine vers la question de la place du superviseur Il me semble que l nonc la langue coup e vient toucher un point d horreur dans le r el de la chose Pour tenter de mettre distance cette nigme mon esprit n vros s chappe dans l imaginaire J imagine alors cette professionnelle courant dans tous les sens derri re un fou furieux avec un rasoir la main laissant sur son trajet des flaques de sang sens Au lieu de me d caler de l horreur ce sc nario catastrophe vient se coller fusionner au r el A ce moment je n arrive plus penser je n existe plus Un sursaut de vie surgit par ces paroles Il est interdit de tuer il est interdit de se tuer Ces paroles font r agir l auditoire compos de ma propre personne et des autres professionnels et nous am ne sur la question de la morale Est ce une intuition clinique qui vient trancher dans le vif de l embrouille transf rentielle dans laquelle je suis plong e ce moment l Pourquoi alors suis je 83 dans l impossibilit de soutenir ouverte cette question et que je retombe all grement dans la confusion en tutoyant un participant Pour tenter d apporter quelques claircissements ce questionnement mon propos sera tay par des concepts abord s par la psychanalyse e
279. r mes que ce soit du trop peu ou du trop beaucoup Trop peu et c est la fin par inanition que ce soit de nourriture d oxyg ne de gratifications d affection etc Trop beaucoup et c est la fin par saturation engorgement surexploitation extinction etc ARGUMENTS DISCUSSION DIGRESSIONS R SOLUTION 82 La grande bouffe film de Marco FERRERI 1973 49 Le savoir est un fantasme qui n est fait que pour la jouissance Pourquoi ce fantasme l plut t qu un autre Tous les fantasmes me semblent tre d di s la jouissance Et celui ci ne m appara t pas fonctionner bien diff remment des autres en g n ral et en tous cas du d sir de cr ation par exemple De toute fa on il est vraisemblablement actionn par cette m me nergie vitale qui pousse du c t o croissance et expansion peuvent se d ployer Et nous avons entrevu lors de notre brain storming sur la curiosit cf P 7 et 8 que le remplissage par les connaissances pouvait tre attractif et savoureux M me sans partager le jugement extr me de N Vauquelin Qu un homme est m prisable l heure du tr pas Lorsque ayant n glig le seul point n cessaire I meurt connu de tous et ne se conna t pas Je dois reconna tre que je trouverais dommageable que les tres humains que nous sommes ne consacrent pas quelque nergie cette t che introspective Mais l envie de se comprendre de se concevoir serait une sublimation de la pu
280. r pond J Rouzel dans son article Le transfert et son maniement dans les pratiques sociales Document Psychasoc Il y d veloppe combien La clinique sociale op re dans une rencontre singuli re o le travailleur social est touch affect travaill par ce qui se joue et se noue en lui dans cette rencontre Le sujet dit usager transf re sur sa personne un certain nombre de repr sentations de mots de projections de d sirs de motions d motions d affects qui se ram nent tous une supposition l usager suppose au travailleur social un savoir un pouvoir sur ce qui lui arrive voire la possession d un objet qui pourrait gommer sa souffrance qu il attribue au manque de cet objet Dans le mouvement de transfert qui scelle toute rencontre humaine Et il cite S Freud qui crivait dans son ouvrage Sigmund Freud pr sent par lui m me Il ne faut pas croire que c est l analyse qui cr e le transfert et que celui ci 116 LACAN Jacques Le transfert S minaire VIII ditions du Seuil 2001 69 ne se rencontre que chez elle Le transfert est seulement mis jour et isol par l analyse C est un ph nom ne universellement humain En tous cas le projet d attacher n est certainement pas l objectif de l intervenant dans le cadre de la supervision mon sens celui ci ne devrait d ailleurs pas rechercher revendiquer ou faire tat d autre chose que d une comp tence en animation d analyse des pr
281. r pugner ou Mon dieu Comme j aimerais moi aussi avoir etc Bref coinc e entre attirance et r pulsion l indiff rence ne doit pas tenir dans ce man ge une place bien cons quente S Freud l assure Autrui joue toujours dans la vie de l individu le r le d un mod le d un objet d un associ ou d un adversaire 10 Comme je l ai dit je crois une compulsion de r solution qui viserait r soudre enfin par la r p tition un n ud particulier lors d une occasion plus favorable ou mieux exploit e que les autres J Lacan pr cise la mise en garde Le transfert est un temps de fermeture li la tromperie de l amour 107 LACAN Jacques crits ditions du Seuil 1966 108 Origo incognita 65 Car en tant que calque d pisodes relationnels anciens qui ont laiss le sujet sur sa faim cet lan motionnel prend des allures de duperie Autrement dit l moi qui active le transfert agite le sujet son insu Pour oser une comparaison c est un peu comme lorsque l un des deux membres d un couple fait l amour en fantasmant sur une autre personne que son partenaire pr sent C est bien dans cette crue v rit de l adresse biais e que se noue la mystification et se trame l imposture de la rencontre qu elle soit rencontre amoureuse ou rencontre tout court Le transfert pourrait il donc tre de l motion qui tente de faire le lit de la jouissance Assur ment pour celui qui s y aba
282. r le parlant de soliloquer et de ne donner qu une version verbalis e de son enkystement Dans le cadre de la supervision institutionnelle un des interlocuteurs doit tre celui qui favorise le chemin de traverse c est dire celui qui favorise la continuation l chapp e de ce qui traverse le racontant C est le r le du superviseur Il ne s agit pas pour lui de renvoyer en risquant de le renforcer ce qu am ne le r cit du professionnel qui parle Il doit au contraire favoriser la circulation du r cit pour qu il s coule La supervision appara t ainsi comme la mise en place d un chemin de traverse qui est en m me temps un canal d coulement Le r le de celui qui occupe la fonction de superviseur est donc en particulier de favoriser l expression du parlant des parlants et de les aider trouver leurs chemins de traverse au del d eux m me si n cessaire L objectif est de leur permettre autant que faire se peut dans une d marche institutionnelle de sortir de la sorte de sid ration dans laquelle ils peuvent se trouver face une situation 173 Il s agit comment dire De faire clairi re de faire discerner et suivre les chemins de traverse d apaiser les craintes d carter les pines etc Ceci dit il ne faut pas confondre la fonction de superviseur avec celle de psychoth rapeute Il doit toujours tre rappel aux participants une supervision qu ils ne sont pas l pour f
283. rcoll gue j allais devenir une Superpsychologue les Superman Spiderman et autres Superh ros poils n avaient plus qu bien se tenir Pour que ce tableau de compl tude narcissique soit parfait je d butais ma deuxi me grossesse au moment o je mis le pied sur le bateau de Psychasoc J embarquais donc avec moi un petit tre qui grandirait dans un bain remous psychanalytiques L embarcation s est loign e du quai Ce n est pas que je m attendais une croisi re paisible siroter des cocktails fruit s avec mes compagnons de voyage sur une mer bleue turquoise mais lorsque notre capitaine annon a la couleur en nous projetant le film Festen le joli voilier se transforma en gal re dans laquelle je pressentais qu il faudrait ramer ramer et encore ramer Je pris donc les armes pour attaquer le gros poisson La mer s agitait de plus en plus mais attention je ne me mouillais pas je restais sur le pont Je ne pouvais pas sauter l eau puisque je n tais plus seule je devais d abord prot ger le petit que je portais 219 Je d couvris cependant au bout de ma ligne des concepts notions pens es qui tonnamment commen aient me parler alors que je n avais jamais voulu en entendre parler auparavant La perte l absence le manque Sensation de vertige Les deux premi res semaines de navigation furent donc agit es et j ai pens plusieurs fois emprunter en douce un canot de sauvetage et rejo
284. re et les r ves dans la Gradiva de W Jensen folio essais Le livre de la jungle Rudyard Kipling folio Le ravissement de Lol V Stein Marguerite Duras folio Le refus du f minin Jacqueline Sch ffer puf M res et filles la menace de l identique puf Nouvelles conf rences d introduction la psychanalyse Freud folio essais Trois contes Gustave Flaubert Librio 217 PSYCHASOC Institut Europ en Psychanalyse et Travail Social Alexandra DETRY M ETRE AU MONDE ere N Man Ray Le Violon d Ingres 1924 X me promotion de la formation de superviseur d quipes en tablissements sanitaires sociaux m dico sociaux scolaires Montpellier Juin 2011 218 Bavarder pour s approcher S approcher et reculer Reculer pour mieux sauter Bavarder avant d y aller VOGUE LA GALERE Je me suis embarqu e dans cette formation les yeux ferm s ou plut t mi clos comme lorsqu on regarde un film effrayant les mains devant les yeux mais en cartant les doigts pour voir quand m me loin des c tes au large m attaquer un gros poisson dont j avais toujours cru ne pas avoir la l gitimit d aller p cher l inqui tante l inaccessible Psychanalyse Lacanienne En plus pas dans n importe quelle formation j allais devenir Superviseuse Si a c tait pas la classe En plus d tre une Supermaman Supercompagne Superamie Supersoeur Supertante Supe
285. remis en cause par la partie qui n y trouve plus le rendement esp r Elle n est plus preneuse n ach te plus le service Ill Dire Je t aime c est finalement accepter d assumer la charge de contribuer au bonheur de la personne qui je m adresse en esp rant fermement qu elle fera de m me vis vis de moi stimul e par son propre d sir et qui sait un souci thique de r ciprocit Bref hors cette balance stabilis e on ne trouve gu re de candidats pour se consacrer la satisfaction d autrui avec abn gation voire au d triment de la sienne propre S agit il d un r flexe de l Ego dot d un inalt rable programme d auto valuation des satisfactions sur le mode quitte ou double ARGUMENTS DISCUSSION DIGRESSIONS R SOLUTION Partant de cette lecture simplifi e et dans la foul e du Connais toi toi m me de Socrate nos capacit s d introspection ne devraient elles pas nous rendre notre nature autant que notre comportement aussi transparents que de l eau de source Ainsi tout serait parfait dans le meilleur des mondes puisque comme l a assur Virgile Heureux celui qui a pu p n trer les causes secr tes des choses Mais Franck Chaumon 7 nous met tr s clairement en garde Le sujet n est jamais l o on l attend l o il s annonce l o il s affirme qu il est C est la division qui ne se r v le jamais que dans les failles du langage entre ce qui est dit et ce gui voulait tre dit l cart
286. rle sans parler et qui a besoin des yeux pour qu on l entende et des oreilles pour qu on la voie 1 4 Poursuivies par T r e les deux s urs sont sauv es par les dieux qui m tamorphosent Procn en hirondelle et Philom le en rossignol Le mythe de Philom le symbolise le fait que la langue coup e est le secret de l criture Le texte est le d sir d ploy l infini de la langue 135 Tu peux parler sans t entendre Si tu veux t entendre il te faudra revenir sur ta parole sans cela tu n en conna tras pas le fondement jamais Si quelqu un se l ve qu il s asseye 134 S Pey L pres un jeune po te D lit ditions 2010 135 Idem 101 S il se l ve nouveau afin de se voir se levant c est cela voir le voir Et celui qui voit le voir peut se taire et s entendre parler celui l est un diseur de paroles profondes proverbe africain 102 AUTEURS ET UVRES CIT S OU VOQU S Fourr M Les lieux d accueil Z Editions Nice Imbert F La question de l thique dans le champ ducatif Matrice 2000 Lacan J Le Moi dans la th orie de Freud et dans la technique de la psychanalyse Seuil 1978 Lacan J Le stade du miroir comme formateur de la fonction du je dans crits Seuil 1966 Lebrun J P La condition humaine n est pas sans conditions Deno l 2010 Leclaire S On tue un enfant Points 1975 Oury J Onze heure du soir La Borde Paris Galil e 1980 Pey S L
287. rpr tation du transfert notamment ce qui en constitue le ressort Le transfert est donc une histoire d amour comme une autre Une sorte de coup de foudre Il noue quelque chose Puisqu il s agit bien d en faire quelque chose le travail avec le transfert consiste d faire des n uds Le transfert peut aussi tre d crit comme une sorte de mise en sc ne une mise ciel ouvert d un objet qui est la cause du d sir et qui n existe pas La subtilit du travail est de maintenir le d sir qui fait vivre qui fait vie en transf rant le transfert c est la notion de transcendance du transfert soit un transfert de transfert labor e par Jean Laplanche Il s agit de ne pas mentir et de ne pas faire croire que celui ou celle ou autre qui est l objet du transfert a ce qui manque peut combler L objectif est d aiguiller le transfert pour que la parlant continue d sirer mais pour vivre Se r f rer la psychanalyse c est savoir qu elle sert vider le Sujet suppos Savoir selon la d finition de Jacques Lacan Tenir la place de superviseur en se r f rant la psychanalyse c est savoir que l on doit aider r aiguiller Le transfert est partout et tout le temps Le but n est pas de vouloir l analyser de mani re exhaustive sinon on s achemine assur ment vers un gouffre La constante question est plut t de savoir comment travailler avec Le transfert va
288. rs avec des outils compl mentaires qui se d clinent autour du holding et holding du holding de Winnicott de la fonction Alpha de Bion avec les l ments concernant la m tabolisation Comme l explique Claude Allione il s agit en quelque sorte de laisser les choses se d construire tout en veillant c est la place de la compassion selon lui ne laisser personne s crouler La supervision peut alors aussi se d finir comme un temps d laboration dans l apr s coup Ainsi accepter d occuper la fonction de superviseur c est vouloir abandonne radicalement la position de ma trise Le m tier consiste accompagner les membres d un groupe afin qu ils trouvent ensemble leur chemin 198 ALLIONE Claude La part du r ve dans les institutions supervisions r gulations et analyses des pratiques Foug res Encre Marine 2010 182 Bibliographie AGNEL Aim Jung la passion de l autre Les essentiels Milan 2004 ALLIONE Claude La part du r ve dans les institutions supervisions r gulations et analyses des pratiques La parole en acte Encre Marine 2005 2010 CARALP Evelyne Les maladies mentales nomm es folie Les essentiels Milan 1999 MARI Jean Paul Sans blessures apparentes Robert Laffont 2008 MARTIN Annick La crypte cass e Essai sur l criture postraumatique ditions Laber Montr al Qu bec 2010 MIJOLA DE Alain sous la direction de Dictionnaire international de la psychanalyse Grand Pluriel
289. s quence in luctable de la symbolisation unique antidote la jouissance brute Pour moi donc cette m ta position forc e qu est le langage ne me semble pas constituer une perte Je dirais au contraire que c est un plus un pas en avant sur le chemin de l humanisation Car dans le sillage de la question de S Freud Mais que veulent les femmes et aussi pour l largir on peut se demander valablement ce que l Homme au sens g n rique peut bien vouloir trouver en fin de compte au bout du bout de sa permanente et fi vreuse agitation L homme est animal enferm l ext rieur de sa cage Il s agite hors de soi Pour avancer une hypoth se de r ponse dans la foul e cette fois du constat de H Laborit d j pos P 7 La tendance naturelle des organismes vivants est de rechercher le plaisir et d viter la douleur je serais pr t oser que l inclination des fonctionnements psychiques qui pour l Homme prennent bien racine dans le vivant de l organisme pourrait tre sous l impulsion de l inconscient de rechercher la jouissance absolue et d viter la moindre frustration tel point que je crois que le fantasme le plus partag chez les humains doit tre d arriver faire de la terre enti re son propre pr carr son petit Jardin d den H las Est ce une loi sur notre pauvre terre Que toujours deux voisins auront entre eux la guerre Que la soif d envahir et d tendre ses droits Tourmente touj
290. s de recherches m dicales industrielles scientifiques toutes les formes d explorations spatiales marines souterraines toutes les formes de cr ations artistiques intellectuelles techniques toutes les formes de repr sentations auditives visuelles kinesth siques ou mix es bref cette qu te obstin e de l homme pour la d couverte ne dit elle pas par la profusion de ses d clinaisons qu il a la curiosit moyen de toutes les conqu tes chevill e au corps Mais curiosit de quoi De nouveaux secrets de sensations nouvelles Par simple curiosit justement ou plut t pour le plaisir de la curiosit abandonnons nous un petit brain storming tymologique Pourquoi l tre humain est il si curieux Du latin curiosus qui a soin de De quoi est il si soucieux De sollicitare agiter avec force inqui ter qui vient de excitus participe pass de excire exciter jusqu troubler et soigner une maladie L ennui la mort le n ant le tourmenteraient ils Que veut il d couvrir De cooperire prot ger enti rement cacher de coacticare serrer jusqu resserre d archives Que veut il amasser Que veut il conna tre De cognoscere acte de conna tre jusqu liaison Quel lien veut il faire Que veut il comprendre De comprendere Saisir par la pens e Quel sens De sensus action de sentir mani re de penser sensation puis chemin direction et sens ment Que veut il savoir Terme
291. s fonctions de superviseurs en milieu hospitalier psychiatrique que je commen ais entrevoir sinon des r ponses en tous les cas des m thodes permettant d avancer face ces questionnements Je d cidais donc de creuser la question Je finis par souhaiter me former moi m me en la mati re Apr s de longs mois de r flexion et de recherches je choisis de demander participer la formation la fonction de superviseur d quipes en tablissements sanitaires sociaux m dicaux sociaux scolaires Propos e par Psychasoc Je n avais jamais entendu parler de Joseph Rouzel auparavant mais ce n en fut pas moins un choix r fl chi du fait de l ancrage psychanalytique Pourquoi ce choix Ce que je connaissais de la psychanalyse venait d abord et seulement de l exp rience de ma propre analyse J ai ensuite largi mon int r t par les lectures les rencontres les formations etc Enfin l observation de professionnels en fonction de superviseurs institutionnels m a permis de compl ter l id e que je me faisais du service aux quipes de travailleurs sociaux J en suis arriv imaginer que la prochaine tape sur mon chemin de vie professionnelle pourrait int grer de telles fonctions Dans le m me temps je n imaginais pas que cela puisse se faire ailleurs que dans un ancrage psychanalytique Dans quel tat suis je arriv cette formation Cet aspect a son importance pour comprendre ce tra
292. s strat giques par le joueur a sujet qui vibre alors lui m me dans une transe tout fait particuli re Dans le meilleur des rendements le score maximum tant atteint des parties gratuites sont d livr es La jouissance fait e boule de neige X FORMULER UNE NIGME OUVRIR UNE HYPOTH SE EN SITUER LES CONTOURS LA D VELOPPER D FINIR LARGIR FAIRE DES RICOCHETS RESSERRER 23 Prenons l exemple de l acteur de th tre et de cin ma Fabrice Luchini Quand on l observe parler on ne peut luder la question de la jubilation jusqu l ivresse qui semble l envahir lorsqu il laisse libre cours sa verve chatoyante Qu il s exprime ou qu il tienne un r le il habite si intens ment l loquence cisel e des propos ou des textes qu il d livre qu on ne sait pas distinguer le dandy pr cieux qui les porte du cr ateur exalt qui les a con us Sur ce m me registre dans le film Ridicule on voit l abb de Vilecourt atteindre les sommets de l loquence au cours d un pr che devant le roi et sa cour sur le th me de l existence de Dieu Ses gestes dansent ses paroles les expressions de son visage sont l unisson des l vres qui d livrent les mots alors m me qu il peut contempler ses effets de manches dans une glace La s duction op re sur la cour qui est m dus e sub jugu e et chavire au fur et mesure que les dames se p ment Bravo Vilecourt c est lumineux s exclame le roi C est alors que gris p
293. s tous les deux Tr s t t le matin Lux a vu le jour se lever Lorsqu elle s est tourn e vers Trip encore un peu ensommeill e elle tait seule sur la pelouse dans la lumi re de l aube il n y avait plus personne ses c t s Le jeune homme tait parti Lux est rentr e la maison chez ses parents comme elle aurait du le faire avant d apercevoir la lumi re du soleil Et elle a re u la punition qui l attendait Mrs Lisbon a d cid que Lux ne sortirait plus jamais de la maison m me pour aller au lyc e Et que ce serait la m me chose pour ses s urs puisque les r gles ont toujours t les m mes pour les cadettes que pour les a n es Quelques mois plus tard Mr et Mrs Lisbon se r veilleront un matin pour d couvrir qu aucune de leurs filles n ouvrira plus les yeux Lux et ses s urs se sont suicid es toutes les quatre ensemble un soir d t dans la maison familiale l o elles taient bien en s curit l o rien ne pouvait leur arriver Les s urs Lisbon se sont tu es toutes ensemble Pas une n a h sit pas une n a renonc Elles n ont pas eu peur et elles n ont pas chou Elles sont toutes mortes mais chacune sa fa on Et si chacune a trouv comment s ter la vie sa fa on c est pour dire Mrs Lisbon que lorsqu on devient femme on ne peut pas tre comme toutes les autres et qu aucune m re ne peut compter sur ses filles pour combler son manque en tant que femme
294. sa N y aurait il pas au bout du compte davantage de joie voyager que d arriver destination D ailleurs sous la forme de la qu te du Saint Graal les Chevaliers de la Table Ronde n en firent ils pas le fil rouge de leurs vies Chaque tre humain doit se d brouiller avec le fait que l enveloppe qui le repr sente socialement sorte de persona sociale est difi e sur une nigme du soi qu en d pit qu il en ait il prouve toutes les peines du monde d m ler Ce m me chacun s il est mobilis par cette recherche se retrouve donc fr quemment dans une prouvante m me si elle peut devenir excitante tentative d lucidation de ses motivations cach es Le contexte de la relation d aide stimule et demande en savoir quelque chose tout comme explorer les malices de l interd pendance humaine Par ailleurs il n y a que dans les belles histoires et les films qu un certain nombre de personnes travaillant ensemble avec en principe les m mes objectifs arrivent d velopper une pratique harmonieuse tout de go 1 HUGO Victor l Expiation dans Les Ch timents Ellipses 1998 Apr s avoir essay Waterloo Waterloo morne et tragique plaine et Waterloo Waterloo champ maudit morne plaine Hugo retiendra Waterloo Waterloo Waterloo morne plaine dans la version d finitive du po me 1 Le mot persona est issu du verbe latin personare per sonare parler travers 13 Le CONCERT par e
295. sation d sagr able la fois physique et mentale Bon au bout du compte je crois que je ne suis pas toujours dupe de ce que je produis Un produit c est un truc qui se vend Em put e je me serais vendue Je ne suis pas dupe de ce p q Pp J que je produit sauf quand ce que je produis vient m chapper et l en l occurrence je wai rien vu venir et me suis laiss e embarqu e sans m me me braquer les yeux ferm s Et a m nerve Et de plus entretemps force de poursuivre ces images je suis en proportion de mon reproche assez fatigu Peter HANDKE Essai sur la fatigue L habit ne fait pas le moi Comme crivait l autre pitre quel est son r le A quoi sert le v tement D guise ment de quoi De qui Le sujet ne saurait mentir Impossible Je de r les Jument Ju ment pas Donc quelle v rit dans la tromperie Quelle v rit dans ce tissu de mensonges Repassons en revue ce qui fut et retournons au point de r sistance de la page 26 V est psychologue comme moi c est un pair f minin une paire a fait deux et c est sacr ment pratique pour transf rer en duo Elle ma d embl e t famili re j ai reconnu en elle une famille de pens e un corps de m tier commun un lien un liant d appartenance un groupe Quel fantasme Est ce que ce genre de disposition suffit cr er un espace de transfert un corps corps Est ce que ce genre de disposition suffit fil
296. scient ne semblant pas disposer de strat gies par tapes d clin es De m me qu il n a pas de sexe pas d ge pas de morale c est un farouche adepte de la ligne droite qui va d un point un autre par le plus court chemin 70 Vis vis du pass il fonctionne comme une bo te noire qui enregistre tout ce qui arrive au sujet Et qui semble d ailleurs pouvoir en restituer un reader s digest en quelques secondes si l on en croit les personnes qui ont surv cu une exp rience de mort imminente Vis vis du pr sent il fonctionne comme un disque dur qui ex cute les programmes que l entretien et la conservation de l individu commandent Vis vis de l avenir il fonctionne comme une boussole en d signant le cap de la meilleure satisfaction possible pour les besoins physiques et psychiques de l entit vivante qu il habite et qui lui fournit son nergie Bref il semble que l inconscient soit la tani re fortifi e de l instinct vital de l individu Cependant si l inconscient n a pas de sexe chaque sexe a sa psychologie Certes elle est plus ou moins amend e par l histoire de l individu mais largement impr gn e par les traits psychiques qui caract risent masculinit et f minit savoir que l homme cherche s attacher une femme et qu une femme cherche s attacher un homme Bref son r flexe lui est de la rendre d pendante et son r flexe elle est de se rendre d pendante Cela a t il voir avec
297. se le plus clair de sa vie en feignant de se croire non mortel Je n irai pas jusqu parler d immortalit comme S Freud Au fond personne ne croit sa propre mort et dans son inconscient chacun est persuad de son immortalit car je pense plut t que la croyance est du genre C est tellement pour plus tard que c est inutile de m en inqui ter maintenant ou Avant un ge avanc a n arrive qu aux autres L tre humain navigue un peu comme un borderline entre deux tats ni vraiment mortel ni tout fait non mortel Comme s il pouvait tre juste oubli par le ma tre du passage En tous cas en essayant d viter de se confronter le plus longtemps possible la question de la fin car ce moment l le halo maintenu autour de la croyance dans un possible vitement se dissiperait et la crue v rit serait par trop choquante Pour l esp ce humaine il n y a donc que la cr ation qui puisse transcender quelque peu le constat de la dur e limit e de l pisode terrestre Exception faite de Woody Allen qui a d clar Je ne veux pas atteindre l immortalit gr ce mon uvre Je veux atteindre l immortalit en ne mourant pas CQFD Pour les autres esp ces animales v g tales la question ne se pose m me pas R ussi l acte cr atif peut donc assurer une certaine post rit davantage en tous cas que l ventuel simple souvenir entretenu par un descendant qui fait encore vivre ses parents
298. ser parler la v rit Voil le moyen le seul de la conna tre Aucun savoir ne donne acc s cette connaissance Ecouter la v rit est l unique n cessaire Si la conscience peut entendre la v rit elle s y ferme souvent L inconscient est la v rit de la voix refoul e plus pr cis ment il est la voie c est dire le chemin par lequel elle passe lorsque l homme a refus de l entendre 08 Dans le second temps de l instance clinique les coll gues ont donc eu des retours que je consid rais comme d plac s mais juste titre puisqu en lisant entre les lignes de mon discours ils ont fait merger la v rit Et il est effectivement blessant de s entendre dire que l on a t dans la ma trise le contr le la jouissance car ils emp chent la d marche clinique ce qui vient rendre inop rante la rencontre avec l autre Le dispositif de la permanence d coute a galement t chahut par les coll gues et une fois encore juste titre une psychologue seule investie par le personnel de l tablissement comme tant le sauveur de ces pauvres jeunes qui vont mal et m me investie d une dimension sacr e par l ducatrice de cette jeune fille Ajoutons cela le contexte pr caire de l association dans laquelle je travaille qui fait que chacun est amen occuper toutes les places et qui ne permet pas au travers d une instance de supervision de parler sa pratique souffler prendre de la distance et red marrer
299. signifiant 10 Et l aiguille serait tomb e dans une botte de foin Si c est cela alors il est effectivement grand temps de la retrouver maintenant car la fin de la route commence s annoncer D ailleurs lorsque je m interroge sur le Quand c est un autre constat de manque qui vient y faire cho une quasi angoisse existentielle Je n aurai pas le temps pas le temps m me en courant plus vite que le vent plus vite que le temps m me en volant de visiter toute l immensit d un si grand univers m me en cent ans je n aurai pas le temps De toute fa on c est toujours le moment Car toutes les occasions de tordre le cou l illusion d acc der une forme d omnipotence et de limiter son d sir de totale jouissance pour ne pas instrumentaliser tout ce qui peut l tre sont bonnes saisir La r it ration du consentement aux manques tre et avoir ainsi qu l inscription dans les contraintes sociales de l interd pendance peut constituer une constante dans une philosophie de vie Saisir enfin cette connaissance qui chappe Finir par la mettre en forme Par l exprimer cr ment ou symboliquement Pour pouvoir ensuite la mettre de c t l oublier ne plus tre soumis l emprise r elle de son influence souterraine Pouvoir finalement annoncer comme J C sar apr s la bataille de Z la Veni vidi vici Mais n est ce pas un sc nario de mise mort des s urs toute puissance
300. sion 5 Ce n est pas parce que les choses nous semblent inaccessibles que nous n osons pas C est parce que nous n osons pas qu elles nous semblent inaccessibles S N QUE 32 ne saurait tenir lieu d chapp e gagnante valable ni en elle m me ni en terme de joker En effet comment qu elle survienne par maladie accident catastrophe vieillesse et m me paradoxalement suicide si vous n avez pas pens et organis votre exfiltration du labyrinthe de mani re d cisive elle vous y surprend l int rieur encore et toujours besogneux chercher une porte de sortie qui serait davantage choisie que subie concr tement chafaud e quasi consentie Il me semble que la seule mani re pertinente et en m me temps divertissante de s en d gager c est par le haut Au sens litt ral comme m taphorique d ailleurs C est ce qui diff rencie le suicide par d sespoir suppression de souffrance psychique de l interruption volontaire de vie cette derni re n tant plus consid r e comme la valeur absolue pour soi m me et en elle m me Solution s duisante parce que cr atrice certes mais aussi et surtout de nature g n rer la satisfaction qui r sulte d un cheminement m taphorique r ussi Il consiste s extirper des orni res de la vie humaine pour les consid rer avec amusement et d saffection depuis une position m ta Pas si facile r aliser cette d prise ainsi que le d tachement qui peut logiquement
301. sse en h ritage 17 chameaux ses 3 fils l illustre bien 96 Quand une autre demande d analyse de la pratique m a t adress e par une autre institution j ai pu soutenir la position d ext riorit aupr s du directeur et de son quipe en racontant cette histoire Il voulait me proposer un contrat de travail pour que je devienne salari e pr textant un co t financier moindre J ai refus pr textant mon tour que ce travail doit co ter l institution Il m a rappel 2 jours plus tard pour accepter ma proposition d tre intervenante ext rieure Nous avons l g rement ren gocier le tarif Apr s le 18 mars quand je suis retourn e la rencontre de l quipe de la MAS je trouvais important de changer significativement quelque chose du cadre de mes interventions M me si j ai conscience que le changement de posture n est pas forc ment visible l il nu Soutenue par ma formation Montpellier et face la difficult des membres de cette quipe de s couter je leur ai propos de s parer la s ance en trois temps Un temps pour couter la personne qui raconte une histoire de travail Un temps pour parler chacun en leur nom de ce qu il associe ce propos Le professionnel qui a exprim son histoire se tait Un temps pour discuter pour converser Ils ont t surpris par cette proposition mais ils l ont accept e et on pu voquer en fin de s ance un certain apaisement Depuis ce jour je prends aussi davantag
302. sse envahir par une tentative d chapper cet insupportable on ne peut se rendre disponible couter cette parole sans mots cette parole d avant les mots 3 ce moment de suspension dans lequel la pens e s labore et laisse les mots prendre la parole Soutenir l expression silencieuse de l autre c est savoir se castrer de l illusion d tre ce qui lui manque ne pas l ali ner notre qu te Celui qui est en place de sujet suppos savoir doit laisser la place vide se d gager L expos de Jacques Cabassut lors de la semaine consacr e au transfert me para t prendre ici tout son sens J esp re pouvoir en retracer le plus fid lement possible les grandes lignes Le premier temps de la relation entre la m re et son enfant est un temps d ali nation le petit homme ne se construit que dans sa d pendance l autre maternel c est dire qu il n y a pas de sujet sans autre Le sein est un objet pulsionnel qui n appartient ni au petit ni la m re c est un temps d indiff renciation car le sujet se construit d abord dans ce lien de d pendance La m re se r serve toute psychiquement et mat riellement son enfant Il voque alors en r f rence Winnicott toutes les raisons qu ont les m res de ha r leur enfant en parlant de la haine dans le contre transfert Le deuxi me temps est celui de la s paration cet objet se d tache va tre perdu tant pour la m re qui va dev
303. struction L je mets d autres mots sur la sensation d sagr able que j ai voqu e ant rieurement Et en d posant cela ici ce qui m affectait me devient plus l ger sans s effacer pour autant O les hypoth ses sont confirm es ou infirm es O le bas blesse encore O il faudrait aller encore plus bas Variations sur le moi au regard de la situation qu est ce qu il en dit Freud du moi Une instance du c t du conscient mais avec une zone d accroche avec dans l inconscient Le moi n est pas nettement s par du a il fusionne avec lui 167 Et Lacan Du c t de l image sp culaire dans une ligne de fiction 168 Voil bien l imaginaire dans la situation Evidemment le jeu de mots m appelle encore et il me plait de confirmer les deux hypoth ses pour tre le moins massivement possible dans une posture d infirme Infirme de toute fa on c est comme gosier a ne se dit plus 16 De nos jours d aucuns ne s autorisent m me plus dire personne porteuse de handicaps Depuis la Loi 2005 il est de bon ton d voquer les personnes en situation de handicap Cela dit cela rit la robe c est moi et c est pas moi L habit fait le moi 165 Joseph Rouzel La supervision d quipes en travail social 166 R f Association de malfaiteurs page 26 167 Sigmund Freud Le moi et le a in Essais de psychanalyse 168 Jacques Lacan Le stade du miroir comm
304. suicider et dans la folie de son acte elle a tu elle a noy ses deux filles Cassandre 6 ans et Sarah 3 ans L infanticide un moment inaugural qui vient clairer les tr fonds les noirceurs de mon tre Les philosophes parlent de lumi re sombre cette association de 2 mots contraires est un oxymoron Ce jour l j ai pris deux grandes claques dans la figure j ai pris de plein fouet quelque chose qui a voir avec le r el Cet infanticide vient illustrer pour moi ce qu est un acte Le signe d un acte c est que a coupe a tranche et qu apr s ce n est plus pareil Il y a quelque chose d irr m diable dans l acte Le superviseur est il alors un meurtrier L acte pos par cette m re est horrible inhumain car elle a coup dans le r el avec du r el Il s agit d un passage l acte d une exp rience de d subjectivation Les limites du Moi sont momentan ment perdues tuer pour cette m re semble revenir tuer la partie d elle m me projet e sur ses filles donc se tuer mais aussi tuer l objet maternel archa que projet sur ces m mes filles L acte du superviseur est structurant humain car il coupe dans le r el avec du symbolique Compar au passage l acte l acte du superviseur et l acte de la parole prennent toutes leur importance dans leur fonction de d fusion du R el et de l Imaginaire Le superviseur n est qu un op rateur de division J Rouzel L histoire indienne du p re qui lai
305. sur le mur Au reflet du foyer qui clignote qui rampe Volette se poursuit sur le plafond peu s r 187 Les fileuses de sorts silencieux les f es Obscures sortiront de tous les petits coins Pour tramer sur le sol les routes touff es Des jours myst rieux qu elles ont vus de loin Et les songes errants qu effrayait la journ e S en reviendront hardis de tous leurs bois perdus Battre mon c ur de leur aile d sordonn e Et mes yeux o personne alentour ne voit plus Au chant vague du feu la b che et la b chette Filent un fil qui tremble et ne l ach vent pas C est l heure o l esp rance voix faible chuchote Laissez mon c ur entendre elle parle si bas Marie No l Les chansons et les heures Et cela me ram ne mon enfance et la lecture des contes de f es Il mest arriv que l on m offre une de mes tantes s ur de mon p re l histoire du Petit Chaperon Rouge Je ne lai pas du tout aim e Elle me d sesp rait et me remplissait de col re et de tristesse Qu y lisais je Je lui ai pr f r de loin l histoire de Peau d ne Cette princesse qui tait si belle et qui devait vivre cach e sous une peau d ne J ai t sensible aussi mais plus tard il me semble l histoire de Cendrillon Tous ces contes ont trait la f minit Que me racontait on au travers du Petit Chaperon Rouge tait ce seulement l histoire d une petite fille d sob issante qui oublieuse des recommandatio
306. survie physique et psychique il est tributaire d une poque donn e comme d un contexte g ographico social et donc contraint par son propre int r t d ailleurs respecter des us et coutumes des r gles collectives et une panoplie de lois Enfin en tant qu organisme vivant inclus dans la nature il est pourvu d une nergie vitale globale dont la finalit est d assurer sa survie individuelle et de contribuer celle du collectif Elle peut s investir par s quences ou durablement dans un large ventail de domaines activit s physiques sexuelles activit s intellectuelles artistiques cr atrices activit s professionnelles sociales Nous avons voqu dans le pr c dent cahier cette esp ce de compulsion d expansion et de croissance qui s emploie de mani re quasi obsessionnelle pousser chaque individu augmenter son pr carr multiplier ses comptoirs de jouissance bref tenter de s tablir dans une r plique terrestre du jardin d den Lorsqu elle est mise disposition de l instinct de reproduction de l esp ce commun tous les tres vivants cette nergie vitale se trouve consid rablement app t e pour s y investir par l exercice savoureux de la sexualit Celle ci s est par ailleurs d j tellement dissoci e des contraintes de sa finalit g nitrice alors m me que la science m dicale est en train de rem dier tous les avatars invalidants de la conception qu on peut se demander si
307. t Il m arrive en effet de penser que la vie se pr sente comme un labyrinthe Un labyrinthe dans lequel chacun serait engag son insu avec pour pensum implicite de trouver la sortie Pour ce faire chacun disposerait d un capital temps et d un capital ressources qu il ne conna t pas d embl e les deux tant in gaux pour chaque individu comme de bien entendu En fait au del de nos potentiels physiologiques nous ne sommes limit s que par notre incapacit notamment par manque d audace et ou d imagination cr er des repr sentations et des associations positives nouvelles qui puissent enrichir nos r flexions sur les probl mes que nous avons r soudre Car au fond c est comme si rencontrer un probl me nous pla ait momentan ment dans une impasse ou mieux au centre d un labyrinthe il ne nous resterait plus alors qu essayer des trajets avec l objectif de traverser un minimum de pi ces avant de d nicher la sortie pour retrouver au plus t t la libert d aller et venir Et pour forcer cette dynamique quelque peu ludique rien n emp che de se repr senter le dit labyrinthe sans porte de sortie Comble d ironie m me la mort 5 Ou plus justement la farce car je suis malheureusement convaincu que les hommes font de la vie une pantalonnade pitoyable grotesque et d risoire En fonction de quoi il convient de la vivre soit avec consternation et d senchantement soit avec une infinie d ri
308. t J Lacan L infanticide viendra aussi illustrer mon cheminement 84 DE LA LANGUE COUPEE A LA QUESTION DE L IDENTITE D finitions Langue n f vient du latin lingua 1 Organe charnu musculeux allong et mobile plac dans la bouche Organe du go t la langue joue aussi un r le important dans la mastication la d glutition et la phonation 2 Syst me d expression et de communication par des moyens phon tiques parole et ventuellement graphique l criture commun un groupe social idiome Couper v tr Diviser un corps solide avec un instrument tranchant Enlever une partie de quelque chose avec un instrument tranchant tre tranchant Faire une entaille la peau gar ee T9 NS Diviser en plusieurs parties fractionner partager scinder La langue est avant tout dans ma repr sentation l organe indispensable pour parler Dans un premier temps nous parlons une langue nomm e maternelle qui nous permet de nous d gager de cet autre Avant la langue c est le n ant l impossible dire le r el Le nourrisson est soumis cet autre maternel qui peut tre toute puissance ou indiff rence Le b b n a pas la sensation d un corps uni Son corps est morcel Sa m re n est pas sa m re tout a n est que morceaux Le b b est au prise avec les angoisses maternelles provoqu es par du trop plein ou du trop vide La langue coup e renvoie ces angoisses archa ques o la limite entre
309. t de d sillusionner progressivement l enfant mais elle ne peut esp rer y r ussir que si elle s est d abord montr e capable de donner les possibilit s suffisantes d illusion Le visage de la m re un miroir Avant d tre celui qui parle l homme est un voyant Ne prenons pas cet avant dans son acception strictement temporelle chronologique Certes l infans le non parlant le priv de parole m me s il baigne peine n dans le langage n est d abord qu un regard Il observe scrute il capte des morceaux de ce qui l entoure il touche avec ses yeux comme avec ses mains Cela n en fait pas pour autant un voyant L o il est voyant c est dans ses r ves quand ses yeux se ferment sur le monde ext rieur et m me peut on penser dans certaines perceptions proches de l hallucination Freud n a t il pas parl d hallucination primitive pour d signer ce moment o l objet le sein se d robe nos prises ou plus tard quand la personne de la m re s loigne dispara t Paradoxalement l absence se convertit en pr sence Incessant fort da tu es partie tu es l je te fais tre l J B Pontalis J en reviens une derni re fois D W Winnicott selon lui Dans le d veloppement motionnel de l individu le pr curseur du miroir c est le visage de la m re Cela d bute ainsi Un b b est port et trait de mani re satisfaisante Cela tant tenu pour acquis l obj
310. t si cette porte entr ouverte pourrait d boucher sur une sensation de perte aussi radicale qui r sonnerait de nouveau comme une quasi mal diction punitive Je confirme que je ne le pense pas Que cet effet de collapsus de dysfonctionnement n est rien d autre que le m canisme de base du fonctionnement humain C est comme si on disait que parce que la femme est d pourvue de p nis il lui manque cet organe pour fonctionner normalement Non elle est en parfait tat de marche Or lorsqu elle nonce ses comparaisons des volutions psychiques de la fille et du gar on la th orie psychanalytique n est pas loin de le laisser entendre Pourquoi d ailleurs ne souligne t elle pas de la m me mani re que l homme qui les organes de la gestation font d faut est manquant des satisfactions psychiques qui accompagnent leurs r alisations et leur sont pendantes Y a t il lieu de soup onner un angle de vue propre un sexe particulier Quoiqu il en soit sans doute que la compl mentarit semence amp ovule avait un sens dans le projet de la nature d organiser la reproduction des esp ces Mais avec les progr s de la science m dicale la nature aura t elle encore le dernier mot Celui que Pascal formulait ainsi Si notre vue s arr te l que l imagination passe outre elle se lassera plut t de concevoir que la nature de fournir Mais l imagination ne semble plus se lasser puisqu elle envisage froidement que l homme puisse dev
311. t tue sa m re en sortant de son corps Mais si le loup survit l op ration et ne meure que parce qu on a rempli son ventre de lourdes pierres il n a aucune raison d tre angoiss propos de la naissance Un loup la fois homme et femme Il est possible que se niche en partie l cach e la clef du myst re Je ne sais pas J ai pr f r en tout cas en mati re de loup la l gendaire louve romaine qui nourrit allaita les jumeaux Romulus et R mus lorsque leur berceau s choua sur le bord du Tibre ou bien le personnage de M re Louve qui dans Le Livre de la Jungle de Rudyard Kipling accueille le petit Mowgli ainsi Est ce un petit d homme Dit M re Louve Je n en ai jamais vu Apporte le ici Ce que s empresse de faire P re Loup Un loup accoutum transporter ses propres petits peut tr s bien s il est n cessaire prendre dans sa gueule un uf sans le briser Quoique les m choires de P re Loup se fussent referm es compl tement sur le dos de l enfant pas une dent n gratigna la peau lorsqu il le d posa au milieu de ses petits Et M re Louve l accepte d j Qu il est mignon Qu il est nu Et qu il est brave dit avec douceur M re Louve Elle est pr te le d fendre au p ril de sa vie Le rugissement du tigre emplit la caverne de son tonnerre M re Louve secoua les petits de son flanc et s lan a ses yeux comme deux lunes vertes dans les t n bres fix s sur les yeux flambants d
312. t un engagement thique qui conduit un travail de d liaison en s articulant la loi du manque tre quiinter dit et s pare 130 Rouzel J La supervision d quipes en travail social Dunod Paris 2007 131 Lebrun J P La condition humaine n est pas sans conditions Deno l 2010 94 L analyse de la demande de supervision est importante et difficile laisser ouverte La demande renvoie la question de l imaginaire et de la compl tude Le travail pr liminaire consiste d caler pour ouvrir vers la question du symbolique du d sir et donc de l incompl tude Encore faut il que le professionnel voulant occuper cette place ait r fl chi son d sir Cette tape de prise de conscience a manqu consid rablement dans l histoire que j ai racont Ce manque m a cependant amen vers la formation o je peux notamment travers cet crit questionner ce d sir Du fait d un narcissisme fragile j ai souvent besoin de me sentir soutenue par le regard d un autre auquel je m identifie trop rapidement L avantage de cet inconv nient c est que je crois tre assez sensible aux ambiances c est un biais qui est parfois n cessaire pour rencontrer l autre pour qui l acc s au symbolique est perturb comme les personnes psychotiques La difficult r side dans le fait de dire non et de me positionner Pour y arriver comme en escalade il faut que je me sente assur e La formation sur la supervision et les outils propos s
313. te exhumer ne permet il pas davantage au spectateur de projeter sa propre inspiration H las Ai je pens malgr ce grand nom d Hommes Que j ai honte de nous d biles que nous sommes Se lamente notre sujet Alfred de VIGNY dans La mort du loup TI n y a pas de malheur pire que celui qu on a Ce proverbe arabe peut bien aider dans cette d marche 38 Quoiqu il en soit cette fameuse strat gie avec laquelle le conscient tente de circonvenir l inconscient par la force comme nagu re l esprit tentait de soumettre le corps par la volont pour le contr ler ne peut faire que long feu Encore une fois inscrits par ducation dans une pens e lin aire le risque est grand de continuer penser comme le bushman qui cherche le bout de la terre en occultant l omnipr sence de la sph ricit dans notre univers Or qui dit cercle dit fluidit des changes circulation par capillarit souplesse voire porosit des fronti res cf la repr sentation du yin amp yang Bref il faut accepter que non seulement les tr sors qui s offriront cette collecte dans l inconscient ne seront pas forc ment ceux qui avaient t esp r s mais encore que la mani re d acc der ce qui pourrait tre compar une chambre mortuaire pharaonique importe tout autant Tant il est vrai que la porte d acc s ne doit pas tre endommag e afin de pouvoir tre encore emprunt e Ce qui est mettre d fi
314. te re permettre l utilisation par ceux qui parlent de ces tais 181 Au d but de toute d marche souhait e de supervision une seule question doit se poser Quel est l objet de cette supervision Sans r ponse claire le risque est grand que soit r solues des questions touchant exclusivement l quipe professionnelle en excluant les usagers Ensuite on peut se poser une autre question Pour qui est souhait e la supervision Si la r ponse n est pas Pour les usagers il faut que l quipe se demande ce qu elle cherche vraiment En effet elle ne doit pas confondre la supervision avec toute autre d marche individuelle ou de groupe Une fois cela pos le superviseur doit se poser en coute si j ose dire tout en tant conscient que c est dans et par le transfert que les choses se joueront Tout comme un analyste la notion de maniement du transfert Freud sera d terminante pour le superviseur Il s agit en quelque sorte de sa part dans le travail qui se met en place dans l quipe de professionnels Dans le m me temps le superviseur doit veiller ce que la descente dans le creux des douleurs narcissiques chez les professionnels soit supportable La blessure narcissique doit rester vivable Il doit mettre en uvre si n cessaire ce qui peut soutenir narcissiquement quand s op re la descente dans le gouffre castrateur pour que la passerelle de vie ne soit pas obstru e Il se pose alo
315. te d une satisfaction maximum et que la pression d abord familiale puis sociale tendent la contenir dans des limites acceptables C est dire faire en sorte que cette qu te incessante puisse se r aliser dans l exercice de la libert individuelle sans nuire ni autrui ni la collectivit Dans ce contexte la jouissance que la psychanalyse lacanienne d nonce dans sa version ill gitime s prouve dans des passages l acte qui tournent le dos aux compromis que le respect des valeurs soci tales communes commande L individu qui la courtise a cess de fantasmer qu un jour peut tre il pourrait trouver ou rapter le sceptre phallique pour finir par croire qu il lui est maintenant tout fait accessible Il ne doute plus qu il serait capable de retirer l p e du roi Arthur de son socle de granit pour faire clater aux yeux de tous sa l gitimit jouir d un pouvoir d exception Il se comporte alors comme s il tait sans entraves collectives tout puissant personnellement et vou la jouissance illimit e absolue Il se conduit en r visionniste de la condition humaine r cusant ses assignations fondamentales qui pourraient se r sumer ainsi gt Tout d abord nos satisfactions ne seront jamais que partielles ou en tous cas ph m res Ceci pour permettre la relance du d sir qui constitue la colonne vert brale de notre forme de vie L espoir de rassasiement de compl tude n est qu un r ve diss min par u
316. terriblement sup rieure toute histoire toute fable toute divinit toute surr alit Antonin Artaud uvres compl tes Le R el En fin de compte Toujours nous servira D horizon Ecrits sur le R el Dossier personnel La r alit Y mettent plus que a dans la t l Bient t dehors y en aura plus On en aura toujours assez du r el va Jean Marie Gourio Br ves de comptoir 1994 R sistance En d finitive Reste La r sistance Pure De l ignorance Qui se rend compte Que tout ce qui l attaque Elle le savait Antonin Artaud uvres compl tes 145 Il y a quelque chose d admirable dans le refus chez tout individu de sa v rit douloureuse Marcel B alu Le vif Notes et r flexions Dos au mur nier pour mieux voir Marcel Cohen Murs Rythme du r cit certains instants courts La suspension de paroles Entra ne une suspension du souffle Eric Sanner Petit carnet de silence Dans le silence y a du bruit mais en poudre Jean Marie Gourio br ves de comptoir 1994 Secteur sanitaire social et m dico social Le social c est toujours des gens dans la merde Jean Marie Gourio Br ves de comptoir l anniversaire Une vie de merde c est pas facile Soir es arros es entre amis et autres pens es philosophiques Dossier personnel Signifiant Si je dis Eaux Le fleuve se tait Sur ma langue Si je dis Femme La cendre bouge Entre mes paules Si je dis L
317. tin d tre divis entre l image que nous souhaiterions avoir de nous m mes et celle que nous renvoie notre alter ego m connu Andr GREEN Pr face au Double de Dosto evski Dans la glace Je suis deux J ai le go t D tre l autre Dossier personnel Cinquante et deux po mes Conclusion provisoire sur la posture du superviseur In fine est ce qu une demande ne porte pas toujours elle aussi quelque chose de l ordre du double explicite implicite dit non dit faux vrai signifiant signifi s Est ce qu une demande n est pas toujours voil e Pour le superviseur la premi re op ration consisterait donc en une mise nu un d shabillage tape n cessaire dans la construction d une posture tenable Etre un homme c est tenir sa parole Marcel B ALU Le vif Notes et r flexions Si j en reste j y suis j y reste la m taphore textile j avance cet ENDROIT dans mon texte le qu il est souhaitable au d triment de la Haute Couture le lointaine inaccessible Id ale ou du Pr t Porter du Pr t Penser de faire du Sur Mesure et 132 de d fendre son bien fond D s lors je fais choix de mes jours comme de robes d essayage 172 Le pr t porter il est pr t tu le portes tu parles d une invention Jean Marie GOURIO Br ves de comptoir 1994 Il ny a pas une seule posture possible lorsque l on s assoit Encore faut il trouver choisir la bonne chaise et s y se
318. tion au bon moment Quand on cherche sa route un carrefour non renseign on peut rencontrer un quidam qui conna t le chemin recherch ou un autre qui ne sait rien vous en dire ou juste des approximations peu fiables voire erron es Par exemple dans le domaine des associations de soutien par t l phone comme SOS Amiti l coutant est un t moin mis contribution pour relancer un questionnement redondant ou bloqu qui ne trouve pas de sortie dynamique f conde La bonne question au bon moment c est la question qui d grippe fait traverser une pi ce du labyrinthe qui n avait pas encore t visit e et rapproche de la sortie parce qu elle motive essayer une tentative de solution qui de toute fa on se r v lera gagnante en terme de relance Lors d une s ance d analyse des pratiques cette fonction de relance est d volue au partage collectif des ressentis puis des convictions des participants comme de l animateur superviseur Pour avancer une tentative de r ponse aux questions pos es au d but de cette r flexion sur la position et le discours du superviseur ou des personnes engag es dans des s quences de relation d aide je dirai que leur pertinence et leur ad quation sont fonction du degr de connaissance et de contr le investis l endroit et l envers de la condition humaine De ce point de vue d ailleurs il me semble qu il est plus sain d arr ter de finasser avec la projection qui met en sc
319. tion de ce qui fait mort et de ce que chacun fait avec cela Le regard que je porte par mon r cit sur la d marche de supervision est un regard sur la mort pour aborder le travail de supervision Il s agit en l occurrence soit de faire quelque chose avec cette mort qui traverse soit de rester fascin par elle La succession des situations racont es dans l nigme am ne autant de questions Que font les m decins les soignants avec les r actions que d clenchent ce qu ils annoncent chez les malades pathologies traitements interventions n cessaires condamnations etc Que font ils avec ce qui les traverse in vitablement et avec ce que les malades leur renvoient 193 MARTIN Annick La crypte cass e Essai sur l criture postraumatique ditions Laber Montr al Qu bec 2010 172 Que font les malades avec ce qui les traverse quand les m decins et soignants leur annonce quelque chose Que font les proches de ces malades avec ce qui les traverse aussi avec ces annonces Parmi ces proches comment r agissent les enfants avec ce qui les traverse Qu est ce qui traverse le m decin ou le soignant quand il annonce quelqu un qu il va mourir Que fait il avec ce que le malade condamn lui renvoie ou avec ce que l entourage de ce malade lui renvoie Que fait l agonisant de tout ce qui le traverse Que fait le m decin ou le soignant de ce qui le traverse au chevet de l a
320. tirai du r cit du r cit Faire le r cit de ce r cit ce sera en finir avec le flou du v cu Annie ERNAUX L autre fille Ce faisant Le pitre de Fran ois Weyergans viendra peut tre me dire quelque chose Le Sujet Suppos Savoir me rappelle le cadre que je feins de m conna tre mono une seule question avec un point d interrogation B BA vident il s agit de chercher une question en attente de r ponses et non des r ponses en attente de question Comme le roseau penchant je d cide de me plier et de r duire mon champ d attaque Cela dit je ne sais vers o pencher m pancher ni comment m y prendre et appelle Patrice K Ecoute je n ai pas envie de pondre un truc savant J aime mieux dire la v rit avec mon langage rustique que mensonge en langage th orique Bernard PALISSY 112 Patrice K me r pond l humour te va si bien et Freud Le mot d esprit et ses rapports avec l inconscient Bref l un renvoie au pitre l autre l humour Moi qui tentais de me laisser toucher par l appel du s rieux 3 ENTREE EN MATIERE Laisse fuir la pens e qui t chappe Si elle te concerne vraiment elle reviendra Marcel B ALU Le vif Notes et r flexions Trier et mettre le pied l trier Le p ril oui est de se mettre recopier la machine les textes pars de leur trouver un ordre Fran ois WEYERGANS Le pitre Rationalisation proc d par lequel le sujet
321. tive Ce que j entreprends n est pas sans exemples et je n oublie pas que j imite Fran ois WEYERGANS Le pitre Presque toutes les uvres sont faites avec des clairs d imitation avec des frissons appris et des extases pill es E M CIORAN Syllogismes de l amertume Mais tous ces imitateurs ils ont pas de voix eux J M GOURIO Br ves de comptoir l anniversaire Remarque liminaire Je lis depuis l ge de six ans et j ai m moris des passages entiers de livres La version de La Belle au bois dormant que je lisais enfant se terminait ainsi Est ce vous mon Prince Vous vous tes bien fait attendre Tous les ouvrages que j ai consult s ou relus avec de nouvelles lunettes n apparaissent pas ici m me si je m en suis peu ou prou inspir e Certains ont t lus trois fois dix fois d autres trop vite parcourus J y retournerai demain 155 Les livres qu on m offre ont toujours une place particuli re dans ma biblioth que ils sont au milieu des autres Dossier personnel Soir es arros es entre amis et autres pens es philosophiques Ouvrages ANZIEU D Le Moi peau Dunod 1985 ARAGON L Trait du style L imaginaire Gallimard 1983 ARTAUD uvres compl tes Gallimard 1974 BARTHES R Le plaisir du texte Points Seuil 1973 BARTHES R et KAYSER W BOOTH W C HAMON Ph Po tique du r cit Points Seuil 1977 B ALU M Le vi Notes et r flexions Calligrammes 1987 CAMUS
322. trice 2000 98 Pour maintenir l articulation entre mon d sir et mon action il me semble aussi important de pouvoir rendre compte de mon action des pairs dans un groupe de contr le par exemple L criture est aussi une fa on de border le trou du r el dans des aller et retour entre la pratique et la th orie pour maintenir la pens e et permettre la naissance d une identit Lors du congr s europ en organis par Psychasoc j ai eu le bonheur d couter et de rencontrer Mich le Reverbel accoucheuse et veilleuse d criture Elle a su par ses mots et par la d dicace qu elle m a offerte me redonner confiance dans l acte d crire Trop souvent je mets l criture sur un pi destal comme un id al atteindre alors que l criture permet de rendre compte des ratages inh rents notre condition humaine J Rouzel parle de l criture comme localisation de la perte 1 3 Depuis longtemps j aime lire les mots et les phrases crites par d autres aujourd hui je me suis attel e la lourde t che d crire quelque chose de ma pratique professionnelle de ma recherche d identit professionnelle et personnelle 133 Rouzel J La supervision d quipes en travail social Dunod Paris 2007 crire c est comme la vie c est la fois un risque et un cadeau crire pour contenir la douleur et la col re crire quand personne n coute crire pour cr er du d bat et de l air crire pour quelqu un qui attend un m
323. tructrice 128 127 J Rouzel La supervision d quipes en travail social Dunod 2007 128 Oury J Onze heure du soir La Borde Paris Galil e 1980 91 L interdit de l inceste n est pas rappel dans mes propos alors que la situation renvoie davantage un envahissement psychique qu une mort physique En effet il s agit d interdire de jouir de l autre ainsi que de laisser l autre jouir de soi afin de garantir la diff rence des places D o l importance d entendre de ce qui essaie de se dire entre les mots inter dit tuer et se tuer Ce qui est dit l m est sans doute adress renvoy la question de mon identit tu es et la place que j occupe Qu est ce que je fous l A s adresse MOI pour faire du JE Tu n es pas que A A est tuer MOI n est pas tuer mais d coller du A pour que JE advienne La vie est un joyau pr cieux elle nous est donn e pour la transmettre et non pour en disposer Le suicide m me s il n est pas pos comme un interdit social comme l est l interdit de tuer est transgressif au niveau de l inconscient Il vient couper la cha ne des g n rations il provoque un trou dans le r el Ma parole n a pas fait acte de coupure pour les participants du fait de ma difficult m y engager et donc la soutenir Les d fenses ont t mobilis es du c t de la r gle et de la morale afin d viter la question de la castration La morale vient interdire l acceptati
324. tuer la sc ne du bal pour retrouver 13 M res et filles La menace de l identique puf 14 La port e de l Ombre ditions des cr puscules 15 Le ravissement de Lol V Stein Gallimard folio 202 l instant o frapp e d immobilit elle a vu entrer Anne Marie Stretter celle avec laquelle allait partir son fianc Instant inaugural du d roulement du roman Anne Marie Stretter dont l ossature est admirable se d coupe noire sur la lumi re du bal Une marque une limite en quelque sorte qui aurait pu donner forme ou plut t corps la douleur de Lol en faisant d elle une partie d tach e de sa m re C est l instant pr cis de la fin du bal qui retient Lol quand l aurore arrive avec une brutalit inou e et la s pare du couple pour toujours Elle sourit certes cette minute pens e de sa vie Il ne reste de cette minute que son temps pur d une blancheur d os Dix ans durant mais qui n ont pas compt Lol est rest e suspendue ce trait ce d tachement qu avait op r Anne Marie Stretter De retour dans sa ville natale elle semble se remettre debout Elle ne marche plus comme une somnambule dans les rues Elle va s acheter une robe blanche se parer Puis co te que co te elle cherche retrouver le couple que forme son amie Tatania avec le narrateur de l histoire Jacques Hodd Enfin les ayant retrouv s le sc nario reprend au point m me o il s tait arr t dix ans plus t t qu
325. u sup rieur du d sir D autant plus que ce qu il est convenu de nommer le sujet au sens d fini pr c demment d auteur d une esp ce de d claration marmonn e de l inconscient ne repr sente pas pour autant l ensemble de la personne Pas davantage que le moi d ailleurs instance dite de la conscience Et toute cette agitation nomm e assez l g rement curiosit n est elle pas au fond la simple manifestation de l nergie vitale globale dont nous avons avanc plus haut qu elle s ext riorisait par une compulsion d expansion et de croissance que guidait la recherche constante d une satisfaction maximum 47 Pour moi oui Et ce pourrait tre mon dernier mot si J Lacan n avait jet un pav de plus dans la mare o cohabitaient paisiblement grenouilles poissons et n nuphars et que S Freud avait d j commenc agiter Les quatre concepts qui produisent une subversion du sujet sont l inconscient la r p tition le transfert et la pulsion 7 Entre autres sujets nous avons abord la pulsion dans le 1 cahier et venons de nous attarder sur l inconscient m me si tous ces concepts se chevauchent par d veloppement nous discuterons sur le transfert dans le 3 Qu en est il alors de la r p tition Plut t que de la consid rer comme un automatisme sans objectif je crois pour ma part que la r p tition vise la r solution d un n ud d termin Nous avons voqu le cas de la mouche qui se
326. ucteur vers la saveur de la satisfaction venir 53 Heureusement donc que comparable l emmental l tre humain est parsem de manques tre remplis par l closion des graines du d sir par des mini bangs r volutionnaires et r p t s Nous l avons dit s il n tait pas structurellement manquant il risquerait de se rassasier et a en serait fini de son app tit de vivre Or l un des r sultats d un cheminement analytique abouti c est me semble t il de savoir quoi s en tenir quant la dynamique du d sir humain Ayant l occasion de ce voyage d construit son fonctionnement cela revient ne plus se laisser pi ger par une repr sentation quasi n vrotique de la r alit Car enfin pour vivre l homme a entre autres besoin de se nourrir motionnellement Or pour se nourrir de la sorte il a besoin de d sirer Et pour d sirer il a besoin d espaces vierges pour d ployer la dynamique de ses d sirs besoin de pages blanches et de plages liss es pour crire leurs histoires De l conclure que ce sont des trous infertiles qui ob rent la nature et le fonctionnement humains il y a un pas de g ant que je ne saurais quant moi franchir On parle parfois de travers es de d sert pour qualifier les p riodes o il ne se passe pas grand chose d excitant dans une vie affective professionnelle politique sportive On ne peut pas pour autant d cr ter faire des impasses sur ces p riodes dont
327. ue le verre prot ge Mais ce qui compte le plus ici cest la croyance que le jeu fortuit des r fl chissements en miroir met ses peintures en valeur De ses peintures bleu fonc en particulier je lai entendu dire qu elles gagnent tre sous verre en ce qu elles permettent alors au spectateur d y voir son propre visage il John Rothenstein M res et filles un cadeau empoisonn e L empire du m me La m re soigne veille surveille cajole nourrit Mais extr me complexit de l tre et de l avoir il va falloir l enfant parvenir se s parer d elle Ceci dans un double mouvement de la m re et de l enfant impuls par la m re Prenant appui sur la th orie d velopp e par M lanie Klein Jacqueline Rousseau Dujardin 2attire notre attention sur l importance de la repr sentation fantasmatique du corps int rieur de la m re du v cu que celle ci en a par rapport son enfant des attaques imaginaires qui cherchent l atteindre de l attraction qu il peut exercer Pour J Rousseau Dujardin le corps de la m re l int rieur du corps le sein si l on veut conserve un r le pr minent dans les repr sentations conscientes ou non que tout tre humain peut nourrir s agissant de son origine et de l origine en g n ral Dans cette r gion g t un attrait et un danger la fois susceptibles de rena tre toute approche Le gar on puis l homme en sont relativement prot g s par la marque de leur disse
328. umi re Une nuit noire Poignarde mon attente Si je dis Victoire Le vent fauche mes yeux L clair foudroie le sang Si je dis Col re R volte D fi 146 J entends comme une pri re Au fond de ma poitrine d peupl e Andr Laude Un temps s ouvrir les veines Tout mot me fait mal Combien pourtant il me serait doux d entendre des fleurs bavarder sur la mort E M Cioran Syllogismes de l amertume Qu est cet air la fois chanson ou grimace Ce plat qui est l assiette la forme et ce qu il y a dedans et encore une qualification Ce vers grouillement infect mouvement ou uvre de po te Trop de courants m agitent Voila le type de mots que j aime remplis de sens multiples mots qu il faudrait toujours souligner Courant d air ou courant qui court ou courant banal ou courant profond qui court qui remue qui stagne Le ch teau de Gourance cou rance cou rond cous en rang baiss s attendant le couperet Marcel B alu le vif Notes et r flexions Ah Je r ve d un art Qui ne soit pas de mots Avec leur poids d odeurs Et leurs indiscr tions Erica Jong A l or e du corps Ce quelque chose qui dans chaque mot tentera toujours de d passer l objet de renverser le mur Marcel Cohen Murs Anamn ses Que ne pouvons nous revenir aux ges o aucun vocable n entravait les tres au laconisme de l interjection au paradis de l h b tude la stupeur joyeuse d avant les idiomes E M Ciora
329. un tablissement doit tre consid r comme un lieu s par lieu confidentiel lieu du dedans par sa localisation et son public lieu du dehors par le statut hors tablissement de son coutante et l ouverture possible sur des structures ou des recours ext rieurs C est donc dans ce contexte que j ai rencontr Myl ne une jeune fille de 14 ans le visage ferm et le regard provocateur Elle vient la premi re permanence orient e par le conseiller principal d ducation en voquant des probl mes de comportements provocations agressivit elle consomme du cannabis devant les grilles du lyc e et arrive d fonc e la convocation des surveillants pour d autres d bordements commis Elle est expuls e r guli rement et certains professionnels de l tablissement s inqui tent de ses fr quentations Elle vit chez sa m re qu elle d crit comme violente Elle a un fr re handicap qui vit avec son p re Elle aimerait vivre avec eux mais son p re refuse car la charge du fr re est d j trop fatigante Myl ne a connu plusieurs placements elle met en difficult s les professionnels des services sociaux qui tentent de la prendre en charge Elle a d j chang plusieurs fois d ducateur trice et son ducatrice actuelle qui s est empress e de me t l phoner suite notre premi re rencontre m affirme s inqui ter beaucoup pour elle Elle me dit tre ravie et compter sur moi car Myl ne a toujours refus
330. utes celles qu on veut bien lui pr ter je crois pour ma part qu elle rec le un sens inn un seul celui que j ai expos plus haut Elle n a pas de raison d tre ce qu elle est pas de signification elle ne fait pas l objet d un projet le sujet d une mission Elle invite et appelle tout simplement son exercice pour le temps de sa dur e Point C est partir de ce constat et de cette base qu il appartient ensuite chacun de se donner ou pas des objectifs d panouissement et de r alisation de ses potentiels Quand J LACAN l che que La vie ne songe qu se reposer le plus possible en attendant la mort La vie ne songe qu mourir ne parle t il pas de cette tendance des syst mes constitu s voluer inexorablement vers leur d gradation s ils ne b n ficient pas d apports ext rieurs de nature r g n rer ou enrichir leur fonctionnement et viter ainsi ou en tous cas retarder leur d g n rescence Car avec l instinct vital l tre humain poss de un m canisme d auto r organisation qui vient au moins momentan ment pallier l usure qui r sulte du simple exercice comme de la d t rioration temporelle Le processus vital n cessite un perp tuel r ajustement de l organisme pour r tablir un quilibre sans cesse rompu Cet ajustement s op re par une suite d changes ininterrompus entre le corps et son milieu Il y a adaptation dit J Piaget lorsque l organisme se transforme en fonction du mi
331. utre comme la fois ce qui fait jouir l Autre qui prend alors consistance subjective et ce dont je jouis Cela permet de penser la jouissance non pas selon un id al de pl nitude absolue ni selon la pente perverse qui tente de capturer la jouissance imagin e d un Autre subjectiv mais selon une incompl tude li e au fait que le langage est une texture et non un tre gt Ceci pos tentons de nous r sumer et de rebondir en m me temps Le recours la jouissance semble signer une fuite en avant dans le d ni de la faillite inexorable d un sujet devenir le phallus pour lui m me ou pour un autre sujet qui excite son d sir Elle semble tre r gl e par la compulsion de r p tition Ce serait la r sistance l ent tement le refus d tre d log d une illusion de toute puissance et de squat de la b atitude vraisemblablement contract e dans la petite enfance qui cr e une recherche aussi perdue que d vari e de jouissance 22 L objet lectif perdu la relation disparue l poque vanouie autant d l ments qui tracent les contours d un no man s land de la Chose tellement manquante profond ment nigmatique et formidablement attractive la fois Ces composants viennent former le terreau duquel va surgir l appel sa possession aussi obs dant que le brame du cerf la tomb e de la nuit et au fin fond des bois Cette dynamique sera d autant plus ambigu qu elle est subjectiv e de mani r
332. utre Si ce dernier ne meurt pas ou va mieux s il meurt moins vite ou en souffrant moins nos yeux on a le sentiment de moins mourir La mort n en reste pas moins insupportable au point que certains pr f rent se la donner si donner est bien le verbe qui convient plut t que de l attendre Le travailleur social r ve d uvrer dans le sens de la vie m me celui dont le quotidien consiste regarder sans arr t la mort en face par exemple en soins palliatifs o il s agit aussi malgr les apparences d accompagner la vie jusqu la mort Une association uvrant dans ce secteur a choisi de s appeler du bizarre sigle de JALMAV ce qui veut dire jusqu la mort accompagner la vie L opportunit de la joliesse d un tel nom peut se discuter mais en tous les cas l option est clairement pos e Tout ce qui touche le travailleur social n est pas forcement mortel ou morbide mais dans cette monographie c est bien ce qui fait mort que je m attache Enfin il est je crois l gitime de se poser une autre question Quelle est l attirance que ressent le travailleur social pour celui qu il est cens aider Je me demande si au fond du d sir de tout travailleur social ne se trouve pas une attirance ou une fascination pour la marginalit sociale ce qui est r put tre folie diff rence tranget interdit etc Quand a fait mort Pour revenir l nigme il est donc ques
333. utrui Et plus pr cis ment par la d tresse d une figure significative dont on attend quelque chose et qui vous fait comprendre ou au sujet de la relation avec laquelle vous d duisez tort ou raison peu importe l important est de le croire que vous n obtiendrez ce quelque chose qu en sacrifiant des l ments de votre propre d sir Ensuite le deal relationnel est install Vous tes attach ce mode de distribution de caresses qu elles proviennent des personnes que vous aidez ou de votre propre consid ration le faire x POST OMNIA Lorsqu attir e par la lumi re ext rieure la mouche vient se cogner contre le carreau et qu elle r p te l infini son infructueuse tentative de sortie alors qu l autre bout de la pi ce la porte est grande ouverte je me dis qu elle fait la d monstration d un comportement stupide mais qu apr s tout elle est mouche 37 Malheureusement les pi tres humains que nous sommes peuvent aussi se comporter de la sorte et ce dans des situations autrement plus dramatiques D ailleurs quelqu un qui voudrait apprendre penser et se comporter de mani re n vrotique il faudrait faire exp rimenter les deux comp tences que cette position n cessite Celle de transformer l accessoire en essentiel 6 Et celle de faire preuve d une obstination exceptionnelle Finalement le seul et v ritable organisateur relationnel ne serait il pas le fantasme En sous mai
334. vail C est pourquoi j y fais allusion En novembre 2008 ma femme apprit qu elle avait un cancer J abandonnais alors mon projet de m inscrire cette formation Psychasoc pour l aider lutter contre sa maladie En avril 2009 on m apprit qu il n y avait plus rien faire et qu elle tait condamn e Elle mourut en juin 2009 Elle avait quarante deux ans Je recontactais Psychasoc apr s l t 2009 Je pus m inscrire J ai donc commenc cette formation quelques mois apr s la mort de ma femme Ce contexte a marqu la mani re dont je me suis investi dans la formation ainsi que dans la promotion Il a aussi marqu la mani re dont je me suis appropri le contenu de la formation Enfin il a influenc la fa on dont j ai construit cette monographie 163 L Enigme C est l histoire d une femme et de son mari Il l a accompagn e chez le m decin sp cialiste car elle a pass des examens Ils sont venus entendre les r sultats Ils attendent dans la salle d attente Le m decin les fait entrer dans son cabinet Il est aimable mais ne sourit pas Il parle avec la femme et lui annonce aussi d licatement que possible qu elle a un cancer Elle devient p le et ravale un sanglot A partir de ce moment elle se tait Son mari pr s d elle pose une main sur la jambe de sa femme Il se met questionner le m decin qui r pond toutes les questions Il r conforte Il explique comment les protocol
335. venir dans l prouv de la rencontre Il s agit donc d oublier tout ce que l on sait pour couter le sujet qui s exprime Ainsi tout commence dans le cadre de la supervision comme en d autres situations d ailleurs par le transfert Qu est ce qu un tel a mis en moi Qu est ce que je fais en m occupant de cette personne Qu est ce que je fais du transfert Le travail ne peut commencer qu partir du moment o le professionnel le travailleur social en l occurrence accepte le transfert o il accepte en quelque sorte de le regarder en face Ensuite il lui faut se rappeler r guli rement que la supervision se fait dans un cadre professionnel C est pourquoi le superviseur ne doit jamais non plus perdre l quipe de vue comment r agit elle Comment faire travailler l quipe sur ce que chaque membre am ne Etc On pourrait dire que le transfert nous met dans l embrouille Le travail c est de se d brouiller de l embrouille sur le transfert La supervision appara t donc bien comme un travail sur le transfert Dans ce contexte le superviseur doit d autant plus affuter ses capacit s d coute Il doit tre une sorte d art isan de l coute Il doit se ciseler des outils en cons quence visant ce que son coute soit la fois attentive r ceptive apaisante canalisante coulante si j ose dire Une id e est souvent d velopp e selon laquelle pour bien couter il co
336. xemple film de Radu MIHAILEANU 2009 l poque de Brejnev Andrei FILIPOV tait le plus grand chef d orchestre d Union sovi tique et dirigeait le c l bre Orchestre du 13 Dans un groupe professionnel donn les repr sentations mythiques de ce qui doit caract riser l quipe sont l gion quipe avant tout fraternelle quipe essentiellement pacifique quipe surtout efficiente Bien entendu comme la r alit est toute autre l quipe peut manifester tour tour de nombreux sympt mes de dysfonctionnement besoin inassouvi d tre valoris e ins curit chronique plainte d pressive r bellion basique transgressions fr quentes tensions constantes rivalit s primaires repli autistique Ainsi am nager un espace o penser et panser ces avatars de la relation soi m me et aux autres devient alors n cessaire et utile voire incontournable Un intervalle un interstice pour r fl chir haute voix s exprimer pour s entendre prendre de la hauteur couter les coll gues partager comprendre sans jugement ni condamnation sans autres contraintes que le respect de la parole de chacun de la confidentialit et d un protocole de fonctionnement a minima Ce qui ne nous emp chera pas de comprendre au fur et mesure de l avancement de notre r flexion qu il est pr f rable de diff rencier les instances o les professionnels tentent de d m ler les pelotes que tissent leurs relations personnelles aux usa
337. xu e psychique ou symbolique Cela se fait par le jeu de l identification et du fantasme selon la logique oedipienne Puis en second lieu il y a ce que l on appelle la castration Masculin et f minin font cho l alternative actif passif phallique castr Bien loin qu il y ait un sexe castr et l autre pas il faut penser que les deux sexes s organisent autour de ce ballet des deux versants de l activit pulsionnelle La vraie coupure n est donc pas entre les genres mais entre la double position des deux sexes face la question de la castration comme preuve symbolique La castration c est le r el sur lequel bute le sujet inconscient et qui n est pas luder Cela commence d s le premier regard qu un gar on et une fille jette l un sur l autre 38 M res et filles La menace de l identique puf 39 Guerre et paix des sexes hachette 215 quelque chose qui se voit l autre qui se dissimule Et cela se relance travers la dialectique oedipienne ou chacun des deux sexes de part et d autre de la barri re sexuelle a trouver son mode d affiliation Pour finir Un petit clin d il de la vie mais pour le retrouver et le faire partager il me faut revenir en arri re Pr occup e par ce travail de monographie j effectuais la fen tre entrouverte sur un froid dimanche matin diverses t ches de rangement dans mon appartement quand soudain j ai t tir e

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