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Marxisme, sionisme et question palestinienne

1. quant son objectif une conception ethnique de la normalit politique et l aspiration cr er un Etat ethnique quant aux moyens pour atteindre cet objectif la colonisation De ce point de vue il serait totalement erron de chercher les racines du sionisme dans la religion juive ou dans l exp rience juive le sionisme est enracin dans l histoire politique et la philosophie moderne europ enne La religion n a fait que procurer quelques justifications et r cits une id ologie nationaliste moderne et un mouvement colonial Comme tout autre mouvement colonial le sionisme est dans sa nature m me unilat ral le sort et les droits des autochtones n ont aucune importance dans la r alisation du projet colonial En tant que projet visant la cr ation d un Etat juif dans le sens d mographique du concept c est dire compos autant que possible seulement de juifs le sionisme combine des dimensions de nettoyage ethnique et d apartheid Un courant marginal Quand le sionisme a merg dans les communaut s juives d Europe centrale et orientale il tait un ph nom ne marginal et le resta jusqu en 1933 La grande majorit des juifs europ ens taient soit religieux soit socialistes Dans les deux cas ils taient ouvertement oppos s au sionisme Pour les juifs religieux l id e de cr er un mouvement politique pour mettre fin l exil tait une sorte de blasph me Dieu nous a e
2. Jusqu la guerre de Juin 67 l Etat d Isra l conna t globalement un renforcement politique militaire et conomique Les centaines de milliers d immigr s sont 33 progressivement int gr s l arm e se structure l infrastructure conomique se renforce substantiellement Pourtant la baisse de l importation de capital due essentiellement l arr t du paiement des r parations allemandes et le calme relatif aux fronti res vont entra ner un d but de crise sur le plan aussi bien conomique que moral qui va au sein m me de l tat juif tre per ue comme le d but du d clin de l tat sioniste La guerre de Juin 67 va mettre un terme provisoire on le verra ces sentiments d faitistes A JUIN 67 APOGEE DU SIONISME Si l tranger la fable du pauvre David isra lien face au Goliath arabe a eu en mai 1967 un impact norme sur l opinion publique personne au sein de l establishment politique et militaire isra lien n a dout un instant de la victoire Cette guerre l tat d Isra l la voulait plus que tout et il s y pr parait depuis de nombreuses ann es Ayant re u le feu vert de la part du pr sident Johnson Isra l a su au cours des deux mois qui pr c d rent l ouverture des hostilit s man uvrer avec beaucoup d intelligence les divers r gimes arabes afin de les pousser cr er une situation ne laissant d autre alternative que la guerre 35 La victoire crasante de l arm e sion
3. Livre blanc propose comme objectif un Etat de Palestine ind pendant Ce devra tre un Etat dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l autorit dans le gouvernement Le rapport Peel est enterr et les principales revendications arabes font l objet d une ouverture visible Les organisations sionistes d noncent ce Livre blanc et comprennent surtout que leur id al ne peut s accomplir dans le cadre du mandat britannique C est un retournement d alliance Ben Gourion leader sioniste stigmatise la plus grande trahison perp tr e de nos jours par le gouvernement d un peuple civilis formul e et expliqu e avec l art d hommes experts tromper et feindre la droiture Mais la guerre ne leur laisse gu re le choix Apr s 1945 les diff rentes organisations sionistes se retournent contre les Britanniques terrorisme implantations clandestines Aucune cible britannique n chappe aux bombes de la Hagana et de l Irgoun Au point que les militaires se replient dans des zones de s curit et dans des bastions fortifi s Le mouvement sioniste influence fortement l opinion publique internationale et la rend favorable sa cause La r v lation de l horreur des camps de la mort nazis traumatise Europ ens et Am ricains C est l affaire de l Exodus ce bateau d immigrants juifs que les Anglais repoussent et d tournent pour un retour vers l Allemagne Ce sont ces migrants clandestins qui sont enferm s dans d
4. exprimer leur solidarit par l action marins employ s gouvernementaux fonctionnaires travers des gr ves perl es des sabotages organis s des mesures de discrimination des protestations des meetins et des manifestations coordonn es etc C EST SEULEMENT DANS LA MESURE OU NOS SECTIONS POURRONT PROUVER AUX JUIFS QU ELLES LUTTENT REELLEMENT ET EFFICACEMENT POUR L OUVERTURE DE LEUR PROPRE PAYS A L IMMIGRATION QU ELLES POURRONT LES AMENER A PREFERER L IMMIGRATION DANS CES PAYS A L IMMIGRATION EN PALESTINE plus dure obtenir et constituant en m me temps un acte contraire aux int r ts vitaux des masses anti imp rialistes du Moyen Orient b Toutes les sections de la IV me Internationale doivent s atteler s rieusement la t che de combattre les relents d id ologie antis mite qui subsistent ou se d veloppent toujours davantage dans de larges couches de la populations de tous les pays Ce travail de d sintoxication est d autant plus urgent que le mouvement ouvrier officiel la fois par conformisme par l chet ou par d troits calculs partisans l antitrotskysme du PCF s exprime pas mal de fois par des arguments antis mites ne fait rien pour liminer de la conscience des masses le poison anti juif depos par la propagande hitl rienne En toute occasion concr te nos sections doivent d truire les mensonges fascistes au sujet du capitalisme juif ou des accapareurs juifs Elles doivent alerter syst
5. un refuge pour les Juifs pers cut s appara t de plus en plus comme un pi ge meurtrier pour ceux qu il tait cens sauver que l on peut affirmer qu il existe une base objective la rupture de l union contre le sionisme Les Palestiniens ont y gagner une sacr e en Isra l et la collaboration entre les ouvriers juifs nouvelle patrie les Juifs la paix et la s curit isra liens et le mouvement national palestinien dans la lutte Michel Warshawsky et Georges Taut revue Quatri me Internationale n 7 et 8 1982 Notes 1 Herzl Journal vol I p 10 H breu 2 Herzl op cit p 3 Herzl Journal vol 3 p 75 4 Walter Laqueur Histoire du Sionisme Shoken 1979 anglais p 598 5 Shiomo Avin ri l id e sioniste dans ses diversit s Am Oved Tel Aviv 1980 p 105 106 6 Encyclop die des sciences sociales Sifryat Poalim tome 2 1964 p 201 7 Le Monde 13 1 66 cit par N Weinstock Le sionisme contre Isra l 8 Abraham L on Conception mat rialiste de la question juive introduction Mexico 1950 p 14 15 traduit de l h breu 9 Le 3e Congr s des Poalei Sion en Russie 1917 publi par M Mints Universit de Tel Aviv 10 Par borum International Borochov entendait parler du Congr s de la 1 3 Congr s des Poalei Sion p 32 11 Shiomo Avin ri op cit p1 16 12 La question palestinienne Jaffa 1937 en arabe 13 Mosh Sneh Haarets 26 10 45 Mosh Sneh tait cette po
6. ce prix l on n a pas besoin du g nie juif pour irriguer le N guev m me le d sert arabique peut se couvrir de vergers de Jaffa A long terme d ailleurs les cons quences cologiques de cette exploitation intensive des ressources en terre et en eau sont catastrophiques non seulement pour la Palestine mais pour l ensemble du croissant fertile Mais au del des questions cologiques la question qui nous int resse ici n est pas le prix r el de l orange de Jaffa sur le march de Tel Aviv ou de Bruxelles c est le niveau de vie de celui qui le cultive l un et l autre sont subventionn s par le gouvernement isra lien qui en derni re analyse ne sert que d interm diaire entre les gouvernements imp rialistes et la population isra lienne toutes classes confondues Le fait que l conomie isra lienne soit enti rement subventionn e de nombreuses cons quences conomiques et sociales Tout d abord cela d veloppe une mentalit parasitaire aussi bien au sein de la bourgeoisie qu au sein des couches populaires Mentalit qui engendre la corruption comme partie int grante du syst me ensuite non seulement cela rend utopique tout espoir d ind pendance conomique mais au contraire cela lie le niveau de vie g n ral y compris celui de la classe ouvri re au r le politique de l tat sioniste en change duquel les puissances imp rialistes acceptent de le subventionner Et finalement cela limite au minimum les investi
7. boycott expropriations ex pulsions ne change rien la r alit de son existence en tant que nation et surtout pas au fait que le prol tariat isra lien a des int r ts distincts de sa bourgeoisie Voil pourquoi l volution de la lutte de classes au sein de la soci t isra lienne s av rera d terminante pour l avenir des Isra liens au Proche Orient C est en cela que le cas isra lien est sp cifique et se distingue fondamentalement du colonialisme classique 5 Arriv ce point de notre raisonnement nous pouvons aborder la question de la d sionisation Les r volutionnaires isra liens entendent par l la destruction des structures socio conomiques et politiques oppressives et coloniales d Isra l Or il est vident que cet objectif suppose au pr alable une lutte r volutionnaire au sein d Isra l En effet la liquidation des structures sionistes ne peut se faire qu avec la participation d un secteur important de la classe ouvri re isra lienne Si elles devaient s crouler par le seul effet d une force ext rieure rien ne serait r solu puisque la communaut nationale h bra que m me priv e d un Etat propre engendrerait nouveau une structure de type colonial par le seul jeu de la circulation des capitaux de l avance technologique isra lienne et l existence d une puissante bourgeoisie industrielle et financi re juive La base ouvri re isra lienne doit donc tre amen e par le d veloppement
8. elle doit dans sa propagande concr te en face de la question de l immigration juive partir de la souverainet de la population arabe Seule cette population arabe a le droit de d terminer si oui ou non l immigration en Palestine doit tre ouverte ou ferm e aux juifs La question de l immigration doit tre d cid e par l Assembl e Constituante lue par tous les habitants du pays ag s de 18 ans au moins Telle est la seule position d mocratique en face de ce probl me position qui en m me temps entre dans le cadre de la strat gie g n rale de la r volution au Moyen Orient Par cons quent la IV me Internationale doit condamner et combattre la r pression britannique en face de l immigration 46 juive d noncer toutes les mesures polici res et y opposer chaque fois concr tement la revendication du retrait imm diat des troupes britanniques Il n est pas difficile d expliquer aux masses arabes que cette r pression imp rialiste limit e contre les juifs n est que la pr paration d une r pression beaucoup plus violente contre les futurs mouvements arabes Il est dans l int r t des masses arabes de profiter de chaque mouvement d indignation en face de la terreur polici re britannique pour poser concr tement la question du retrait des troupes britanniques Il s averait d ailleurs dans ce cas que les victimes m mes de cette r pression n accepteraient pas du tout cette lutte cons quente contre leurs oppresseurs D
9. matiquement les organisations de masse prol tariennes contre chaque tentative de reconstruire ces organisations antis mites Utilisant les exemples tragiques des derni res ann es elles doivent impr gner la conscience des masses de cette v rit fondamentale leur propre sort est en jeu dans la lutte contre le gangst risme antis mite C est seulement dans la mesure o nos sections feront admettre par les masses cette v rit et la leur feront traduire en actes qu elles r ussiront convaincre les juifs que seule l int gration de leur mouvement d mancipation dans le mouvement ouvrier mondial les rendra aptes se d fendre efficacement contre de nouvelles vagues d antis mitisme c Toutes les sections de la IV me Internationale qui font face un mouvement fasciste organis utilisant fond la d magogie antis mite et passant des actes terroristes contre les juifs doivent s efforcer de mobiliser la classe ouvri re dans des formations arm es Milice pour la d fense des juifs L o la population juive est g ographiquement concentr e en des quartiers juifs elles doivent proposer et favoriser la cr ation de milices d auto d fense arm es en s effor ant de les fusionner avec les milices ouvri res Elles doivent expliquer aux masses juives que seule cette fusion dans la lutte arm e peut garantir une d fense efficace mais en m me temps elles doivent avertir les travailleurs que seule une d fense arm e des
10. qui a organis d en haut la pers cution et plus tard l extermination des juifs En ce sens c est le capitalisme d cadent qui remit sciemment entre les mains d une bande de criminels sanglants qui est pleinement responsable du sort effroyable des masses juives en Europe durant la guerre L extermination des juifs europ ens par l imp rialisme allemand est un avertissement pour tous les autres peuples leur montrant le sort qui les attend si la soci t actuelle continue pourrir Le SIONISME est n dans la petite bourgeoisie juive d Europe centrale en r action la naissance de l antis mitisme au d but du XX me si cle Mouvement typiquement petit bourgeois il est rest longtemps d pourvu de l aide de la bourgeoisie juive et isol des masses populaires Au cours de la premi re guerre mondiale l imp rialisme britannique voulant en faire un instrument pour s installer en Palestine sembla lui donner la possibilit de devenir une r alit par la d claration Balfour partir de ce moment commenc rent se d clarer un l ger afflux de capitaux et un faible mouvement d immigration Ce n est qu apr s l arriv e d Hitler au pouvoir et la chute rapide dans l abime de tout le judaisme europ en que ces deux mouvements s acc l rent contrecarr s la fois par des explosions nationalistes arabes et par la politique de l imp rialisme britannique dressant de plus en plus des barri res la p n tration juive en Palestin
11. t les territoires o les Palestiniens restent majoritaires Si on voulait appliquer m caniquement les principes l ninistes on devrait r duire encore davantage et pourquoi pas tendanciellement le droit l autod termination du peuple palestinien Z ro Qu en est il alors des droits nationaux des Juifs Isra liens D fendre aujourd hui le droit l autod termination des Juifs isra liens est soit r actionnaire soit absurde r actionnaire car cela revient reconna tre la l gitimit du colonialisme sioniste absurde dans la mesure o une telle d fense serait pr sent e comme une revendication alors que les Juifs sont en tat non seulement de r aliser leur autod termination mais aussi de refuser celle des Palestiniens Il ne s agit pas du droit l autod termination des Juifs Isra liens dans le contexte actuel Ce que nous discutons ici c est le droit l autod termination dans le cadre de la r volution socialiste 28 En d autres termes Machover et Sa d d fendent le droit l autod termination des Juifs Isra liens une fois le sionisme d fait et l tat juif d truit Mais ils ajoutent Le droit l autod termination des Juifs Isra liens ne saurait limiter le droit au retour des Palestiniens Mais m me apr s le retour des Palestiniens et leur r tablissement en Palestine il restera encore des territoires entiers o les Juifs seront majoritaires Dans ces territoires ils auront
12. unification du monde arabe balkanis par les puissances coloniales doivent pouvoir choisir librement leur destin national en alliance fraternelle avec les forces r volutionnaires arabes en g n ra palestiniennes en particulier Il n y a pas de miracle isra lien Apr s avoir b n fici pendant plusieurs dizaines d ann es de l appui du colonialisme britannique les dirigeants sionistes ont mis profit leur crasante sup riorit technique et militaire pour imposer le partage de la Palestine dont ils ne constituaient qu un tiers de la population Et si Isra l a pu se maintenir depuis lors c est gr ce un afflux de capitaux trangers quivalant en 1968 10 de l aide trang re globale accord e tous les pays sous d velopp s C est dire proportionnellement son nombre d habitants en 1960 vingt fois plus que n importe quel Etat du tiers monde Isra l n a rien d un petit Etat pacifique D s 1947 et 1948 les raids terroristes de ses forces ann es chassaient la population palestinienne de ses villes et de ses villages Il n a cess de s opposer par la force au retour des r fugi s d racin s dans leurs foyers n h sitant pas multiplier les exp ditions punitives sanglantes dans les pays voisins pour obliger non sans succ s les r gimes arabes assurer eux m mes la police des r fugi s Depuis 1967 Isra l est devenu une puissance coloniale au sens plein du terme par l occupation de la C
13. 5 et 3 millions de Juifs qui ont migr de l empire tsariste C est dans ce contexte que quelques jeunes intellectuels juifs vivant dans des petites bourgades eurent l id e d organiser une migration en masse vers la Palestine dans l optique de changer la situation nationale et sociale des Juifs par un mouvement de colonisation productive c est lors des pogromes criminels organis s par l Etat tsariste apr s l assassinat d Alexandre II en 1880 que s est constitu le premier groupe sioniste Hibat Sion l Amour de Sion L o Pinsker l id ologue de ce nouveau mouvement parle dans son livre Auto mancipation de la formation d une nation juive d un peuple qui s installera sur sa terre Ses id es ont t motiv es par des facteurs nationaux la cs mais il les liait un l ment irrationnel le retour la patrie biblique ce qu un autre id ologue de ce m me mouvement exprimera d une fa on encore plus marqu e La renaissance d Isra l sur la terre de nos p res Lilenblum En 1896 Herzel absorbe ce groupe dans l Organisation Sioniste Mondiale qu il venait de constituer Jusque l les id es de Herzel sur la solution apporter la question juive la n cessit d une organisation mondiale et d une strat gie centr e sur la persuasion des rois et des ministres qu il tait de leur int r t de l aider r aliser ses projets n avaient pas d pass le stade des chim res Contrairement aux Juifs d Eur
14. 6 7 des Juifs vivent l ext rieur d Isra l et en r pandant dans l opinion publique internationale la th se de la solidarit inconditionnelle des Juifs du monde entier avec Isra l les dirigeants sionistes stimulent en fait l anti s mitisme Ceci est sp cialement vrai des pays arabes o chaque victoire militaire isra lienne a permis la r action de s en prendre aux communaut s indig nes compromises ainsi malgr elles dans la politique imp rialiste de l Etat h breu juives Isra l n est pas n des pers cutions hitl riennes Les bases de la colonisation sioniste de la Palestine ont t jet es au cours du dernier quart du XIXe si cle la premi re vague d immigrants d barque en 1882 De toute mani re la Palestine n aurait jamais pu accueillir les six millions de Juifs extermin s par le r gime nazi D ailleurs la communaut juive de Palestine n a pas t sauv e du g nocide gr ce sa pr sence en Terre Sainte mais comme les Juifs am ricains ou britanniques uniquement parce qu Hitler n a heureusement pas pu conqu rir le Moyen Orient Les vrais responsables du g nocide sont les d mocraties occidentales qui ont syst matiquement refus d ouvrir leurs fronti res aux victimes du fascisme Quant aux dirigeants sionistes ils n ont jamais h sit pactiser avec les chefs antis mites pour atteindre leurs objectifs entretiens de Herzl 1 avec Von Plehve l organisateur des pogroms de la Russie
15. Europe occidentale et centrale rejetait le sionisme et choisissait de s assimiler dans la soci t capitaliste et la classe bourgeoisie La classe ouvri re juive d Europe de l Est concevait l mancipation des Juifs dans le cadre de l mancipation de la classe ouvri re et participait activement ses organisations et ses luttes de classe L essentiel de la petite bourgeoisie rejetait pour des raisons sociales ou religieuses la solution sioniste La marginalit du sionisme appara t clairement si l on consid re que sur les deux millions de Juifs qui migr rent de l empire tsariste entre 1882 et 1914 afin de fuir l antis mitisme et la mis re seuls quelques milliers choisirent de rejoindre la Palestine 3 La colonisation de la Palestine et la cr ation d une soci t et d un tat juifs ind pendants impliquaient n cessairement a l expulsion de la population arabe indig ne b une alliance permanente avec l imp rialisme qui seul tait capable de donner au mouvement sioniste le soutien politique financier et militaire n cessaire la r alisation de ses objectifs c la cr ation d une soci t europ enne trang re au monde arabe qui l entourait et en conflit permanent avec lui Ce caract re occidental de l tat juif est la source du conflit in luctable entre l tat juif et sa population d origine orientale 4 Le sionisme est un colonialisme de type unique et particulier Si comme tous les autres colonial
16. Si la bourgeoisie se renforce et les millionaires de la ligne Bar Lev viennent taler leur nouvelle richesse dans les villas de Savion et dans les restaurants de luxe parall lement la classe ouvri re se renforce aussi et son niveau de vie progresse Jamais notre situation n a t meilleure tel est le slogan repris sans arr t dans la presse et dans la rue En harmonie avec la nouvelle r alit de l tat sioniste l id ologie dominante va progressivement changer elle aussi Si sous la direction du mouvement sioniste ouvrier Isra l a tent pendant les 20 premi res ann es de son existence de pr senter une fa ade progressiste et d velopper des contacts avec les forces d mocratiques et les pays du tiers monde la guerre de Juin 67 l occupation et l illusion d tre une grande puissance vont bouleverser cette id ologie et mettre fin plusieurs d cades de mascarade hypocrite Le nationalisme le mysticisme religieux vont se d velopper avec une rapidit foudroyante sur le fumier de l occupation dont les dirigeants sionistes tentent de moins en moins de conserver la fa ade lib rale L entr e de Menahem B guin au gouvernement d Union Nationale en mai 1967 symbolisera la nouvelle l gitimit accord e aux th ories du Grand Isra l et de l annexion de l ensemble de la Palestine l tat juif elle marquera le d but de la fin de l id ologie sioniste socialiste et le renforcement spectaculaire de la place d
17. atteindra son point culminant quand des comit s ouvriers et paysans couvriront le Moyen Orient et quand la question de la prise du pouvoir par le prol tariat arabe sera mise l ordre du jour le parti r volutionnaire aura suffisemment duqu les masses pour les amener galement l expropriation de la bourgeoisie nationale Ces quatre objectifs peuvent ils se r aliser l tape actuelle dans une lutte commune entre les masses arabes et les masses ouvri res juives Pour r pondre cette question on ne doit pas partir de sch mas abstraits mais de la r alit sociale et id ologique de la vie juive en Palestine A l exception de quelques milliers d ouvriers juifs employ s aux chemins de fer l IPC la raffinerie et aux installations portuaires tout 45 le prol tariat industriel et agricole juif de Palestine est employ dans une industrie juive ferm e travaillant avec des afflux constants de capitaux trangers et garantissant aux travailleurs juifs un standard de vie bien sup rieur celui des travailleurs arabes En plus la communaut juive en Palestine vit dans la crainte constante d un soul vement arabe et en face de ce danger met tout son espoir dans une immigration continuelle et dans le maintien de l occupation britannique Nous pouvons donc constater plus sp cialement a Loin de vouloir le d part imm diat des forces d occupation britanniques les masses juives d sirent au contraire leur maintien
18. boycott camoufl des produits arabes ou juifs A bas l conomie juive ferm e Pour l int gration mutuelle des conomies juives et arabes A bas l id e d un Etat juif impos la majorit de la population du pays Pour l limination des id es sionistes du mouvement ouvrier Pour l int gration des travailleurs juifs dans le mouvement de la r volution nationale d mocratique des masses arabes Pour la rupture des syndicats et organisations ouvri res juives avec l Agence Juive et la publication int grale de tous les proc s verbaux secrets de cet organisme Pour la rupture des syndicats et organisations ouvri res arabes avec la Ligue Arabe et le Haut Comit Arabe pour la Palestine et la publication int grale de tous les proc s verbaux secrets de ces organismes Tous ces mots d ordre qui ne peuvent tre d fendus actuellement qu en tant que slogans de propagande g n rale se heurtent n cessairement une opposition farouche de la part des sionistes non seulement pour des raisons id ologiques mais aussi et surtout parce que la situation mat rielle favoris e des juifs par rapport aux arabes est ainsi mise en jeu Mais mesure que la faillite du sionisme clatera de plus en plus aux yeux des masses mesure que l immigration se ralentira et que le danger extr me de l explosion arabe approchera davantage mesure que notre propagande contribuera faire admettre aux masses que c est une question de vie ou
19. classes l int rieur d Isra l et de la croissance ult rieure du courant r volutionnaire arabe Mais la reconnaissance des droits nationaux isra liens n a rien voir avec le maintien des actuels rapports de type colonial entre Isra liens et Arabes L impossibilit de coexister avec Isra l ne r sulte pas du fait que l Etat h breu se trouve tre juif mais bien de son essence coloniale Aussi est ce seulement dans la r volution contre les structures oppressives que le dialogue isra lo palestinien peut prendre naissance et que se forgera l avenir des deux peuples La Gauche le 20 03 75 Sur l antis mitisme Le conflit isra lo palestinien se pr te facilement une interpr tation religieuse ou pour le moins ethnique Il se d roule dans un lieu qui a t le berceau de grandes religions et que beaucoup appellent Terre Sainte le sionisme est souvent pr sent comme le retour du peuple juif dans la Terre Promise et son argumentaire puise beaucoup dans le domaine des droits historiques quand ce n est pas carr ment dans la promesse divine J rusalem est ville trois fois sainte et la Palestine historique est parsem e de sites de p lerinage Le conflit isra lo palestinien est un conflit politique entre un mouvement colonial et un mouvement de lib ration nationale Le sionisme est une id ologie politique et non religieuse qui vise a r soudre la question juive en Europe par l immigration en Palestine sa coloni
20. crit en 1936 Si la Palestine est compl tement arabe les Britanniques devront t t ou tard la quitter de force La Palestine majorit juive sera une alli e et une amie pour les Anglais Tout au long de la p riode qui va de la premi re guerre mondiale jusqu la cr ation de l Etat d Isra l les dirigeants sionistes insisteront sur leur loyaut face l imp rialisme britannique y compris pendant les p riodes de tension entre les Anglais et les sionistes Chaque fois que les Arabes de Palestine se sont r volt s contre l imp rialisme britannique les institutions sionistes ont mobilis leurs forces au service de la lutte de l occupant anglais contre les Arabes La collaboration britannique sioniste a atteint son sommet dans les ann es qui ont pr c d la seconde guerre mondiale quand le colonel Wingate a t nomm par les autorit s mandataires responsable de l entra nement et de la formation de l encadrement de la Hagana Chr tien extr miste Wingate tait convaincu que la Palestine avait t promise par Dieu aux Juifs et consid rait que c tait donc une mission sacr e que d entra ner les Juifs d fendre l Empire britannique Les commandos mis sur pied par Wingate pour d fendre l ol oduc de la BP deviendront plus tard les unit s de choc de la Hagana plus connues sous le nom de Palma h et qui se sont distingu es pendant la guerre 1948 1949 par l expulsion de centaines des milliers d Arabes et la
21. d aller en Palestine l int rieur du mouvement sioniste la lutte pour l Etat Juif jadis men e exclusivement par l extr me droite les r visionnistes est actuellement reprise par tous les partis Programme de Biltmore sauf par le parti centriste Haschomer Hazair La renaissance de la conscience nationale des masses est un r sultat de la d composition du capitalisme qui remet en question tous les probl mes r solus lors de sa p riode d essor S appuyant fermement sur son programme et sur une analyse scientifique de la situation en Palestine mais consid rant en m me temps l tat r el de conscience des masses juives la IV me Internationale doit reconna tre comme l gitime leur volont de mener une existence nationale eux Elle doit d montrer concr tement que la conqu te de cette nationalit est irr alisable dans la soci t capitaliste d cadente et plus particuli rement irr alisable et r actionnaire en Palestine Elle doit d montrer que pour les juifs comme pour tous les autres peuples de la terre la d fense ou la conqu te d finitive de leur nationalit propre ne peut pas s obtenir au moyen de la construction d Etats et d conomies ferm es mais que l conomie socialiste planifi e mondiale constitue le seul cadre r aliste dans lequel est actuellement possible un libre d veloppement normal des peuples La IV me Internationale doit rendre les masses juives conscientes des terribles cata
22. de terrorisme islamiste Les comit s d experts et les centres de recherche qui taient derri re la mise en uvre de cette nouvelle strat gie le courant n o conservateur taient compos s de l aile droite des R publicains tasuniens et des th oriciens et politiciens du Likoud isra lien L influence des partenaires isra liens tait si grande que leurs coll gues am ricains taient souvent tiquet s comme les Likoudniks du Parti r publicain Parmi les n o conservateurs un courant transforma la tr s discutable analyse descriptive de Huntington sur le clash des civilisations en une strat gie bas e sur une croisade sans fin de la civilisation jud o chr tienne contre l islam Progressivement les diff rences s estomp rent quasi totalement entre la guerre globale pr ventive et sans fin contre le terrorisme islamiste et le clash des civilisations Les n o conservateurs isra liens ont conquis le pouvoir six ans avant leur contrepartie tasunienne avec l assassinat de Yitshak Rabin qu ils ont largement provoqu e et ils furent capables de tester la politique et la rh torique n o conservatrices avant les conseillers politiques de Georges W Bush Les Palestiniens et les Arabes en g n ral taient d sign s comme la terreur et le conflit isra lo arabe tait d fini comme une guerre permanente pr ventive contre la menace islamiste Isra l se percevait lui m me comme la ligne de fr
23. des Juifs d Europe un autre peuple le peuple palestinien qui d signe cet anniversaire comme celui de la Naqba la catastrophe En 1897 le premier Congr s Sioniste Mondial consacrait la doctrine de son dirigeant Theodor Herzl dispers de par le monde et victime d un antis mitisme grandissant le peuple juif devait retourner sur sa terre ancestrale la Palestine pour y cr er un Etat juif qui allait le transformer en une nation comme les autres Longtemps minoritaire dans les communaut s juives le mouvement sioniste allait convertir le gouvernement britannique sa cause Celui ci avait re u un mandat sur la Palestine lors du d pe age de l Empire Ottoman apr s la Premi re Guerre Mondiale En 1917 d j d claration Balfour la Grande Bretagne promettait Lord Rotschild repr sentant de la bourgeoisie juive britannique la cr ation d un foyer national juif en Palestine Etant clairement entendu pr cise non sans candeur Lord Balfour que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivit s non juives Car ni le gouvernement de Sa Gracieuse Majest ni les dirigeants sionistes n ignorent que loin d tre un d sert la Palestine est peupl e d Arabes palestiniens 90 de la population en 1917 Comme l crira Arthur Koestler une nation a solennellement promis une seconde le territoire d une troisi me D s lors les mouvements sionistes entament la colonisa
24. droit l autod termination 29 Si les mots ont un sens la reconnaissance du droit l autod termination des Juifs comporte donc in vitablement une limite au droit l autod termination des Palestiniens au moins en ce qui concerne les territoires o les Juifs seraient majoritaires Cela reviendrait soit obliger des centaines de milliers de Palestiniens vivre comme minorit nationale dans un tat juif et quelques milliers de Juifs vivre comme minorit dans un tat arabe soit des transferts des populations en fonction d un rapport de force cr sur le terrain par l agression sioniste ant rieure Machover et Sa d semblent penser que la garantie du droit l autod termination de la population juive facilitera leur passage la lutte anti sioniste Il n y a rien de moins vident pourquoi renonceraient ils une autod termination dont ils jouissent dans la perspective d une autod termination dans un futur lointain et mal d fini Les Juifs renonceront l tat juif quand le prix qu ils auront payer pour son existence sera plus lev que ce qu il croient y gagner et que l alternative que le mouvement national palestinien propose n est pas pire que Massada Ceci ne signifie pas que la reconnaissance des droits nationaux des Juifs Isra liens ne doit pas tre inclue d s aujourd hui dans les programmes de la r volution arabe et palestinienne Au contraire la lib ration du peuple ara
25. en uvre une politique agressive contre les tats arabes si celle ci est clairement contraire aux d sirs de l Am rique et de la Grande Bretagne par contre si les puissances occidentales choisissent une fois pour telle ou telle raison de fermer un oeil on peut tre certain qu Isra l sera capable de punir comme il se doit un ou plusieurs de ses tats voisins dont l impolitesse envers l Occident d passerait les limites de ce qui est autoris 24 C est tout un programme que d finit ici la veille du nouvel an juif en 1951 le r dacteur en chef du quotidien le plus s rieux d Isra l et par ailleurs consid r comme lib ral Un programme qui a t appliqu dans ses moindres d tails sauf peut tre r cemment en ce qui concerne la retenue de l tat sioniste dans la mesure o les puissances occidentales exigent une politique moins agressive Servir l imp rialisme contre la r volution arabe est une n cessit vitale pour l tat d Isra l L absence de base pour une conomie ind pendante la guerre froide ou chaude avec le monde arabe le d veloppement du mouvement anti imp rialiste arabe dans une r gion strat giquement et conomiquement capitale pour l imp rialisme le niveau de vie bien plus lev de l tat sioniste par rapport aux pays arabes l existence de plus d un million de r fugi s tout ceci exclut Isra l du monde arabe et pousse l tat juif servir l imp rialisme dans une guerre mo
26. et attaques des marchands acquisition des terres des mains des propri taires abstentionnistes plus int ress s par l argent liquide que par le d veloppement de leurs propri t s expulsion des paysans arabes une fois les terres acquises Dans la concurrence entre l industrie et l agriculture locales et celles d velopp es par les sionistes ces derniers parlaient d avance gagnants vues les techniques modernes qu ils utilisaient et les relativement grands capitaux la disposition des colons Les jeunes Juifs qui avaient souffert de l oppression et des pogromes antis mites en Europe de l Est immigraient en Palestine le c ur plein d id aux nobles et pr ts tous les sacrifices Ils taient convaincus de pouvoir r soudre la question juive en rassemblant le plus grand nombre possible de Juifs en Palestine et en y cr ant un Etal juif Nombre d entre eux liaient ce projet la cr ation de relations nouvelles entre les hommes au socialisme La r alit sera diff rente Avant tout les pionniers devaient se donner les moyens d exister dans un pays qui leur tait compl tement tranger et aux conditions duquel ils n taient pas pr par s Pour les aider le mouvement sioniste mondial mettra sur pied toute une s rie de fonds destin s r colter de l argent au sein des communaut s juives afin d acheter des terres et cl subventionner l tablissement des pionniers en Palestine La cr ation par la Histadrout laq
27. force que doit emprunter Isra l pour se maintenir l a amen un expansionnisme constant Les annexions territoriales de 1967 ont fait du sionisme une question nationale gyptienne et syrienne autant que palestinienne puisque la lib ration de leur propre territoire occup Golan Sina est l ordre du jour Isra l est trop utile aux USA en tant que Prusse du Moyen Orient pour que Washington puisse tol rer que son existence soit mise en cause Du reste la sup riorit militaire d Isra l est telle que seul un processus r volutionnaire global dans la r gion pourrait entra ner sa d faite lequel compte tenu des int r ts p troliers imp rialistes se d veloppera it en une lutte prolong e comparable la guerre d Indochine avec intervention massive isra lienne D j d ailleurs Tel Aviv s efforce de ramener la Syrie l ge de la pierre Le fait que pour la premi re fois Tel Aviv n emporte pas la victoire par une guerre clair lors de la guerre des 6 jours de 1973 NDLR est due plusieurs facteurs Pour la premi re fois les Isra liens n ont pas lanc une guerre pr ventive d claration de Golda Meir Les USA et l URSS ont tol r cet affrontement pour contraindre Isra l devenu trop ind pendant se montrer plus raisonnable dans le cadre d un r glement mais le lobby pro isra lien Washington est en train de faire voluer la position am ricaine Les forces a
28. juifs pr viendra l crasement ult rieur par les m mes arm es fascistes du mouvement ouvrier tout entier C L aspect actuel du probl me palestinien Le probl me palestinien a re u une importance nouvelle et particuli re depuis la fin de la deuxi me guerre mondiale par suite d une s rie de facteurs nouveaux qui changent profond ment sa physionomie a L industrialisation du Proche et du Moyen Orient a raffermi dans une certaine mesure les bourgeoisies arabes indig nes en Egypte en Palestine m me en Syrie au Liban et dans une moindre mesure dans d autres pays arabes La diff renciation sociale de la vieille soci t arabe f odale ou patriarcale s est acc ler e Un prol tariat arabe beaucoup plus puissant num riquement et politiquement d j conscient est apparu sur la sc ne politique dans de nombreux pays du moyen orient gr ves en Egypte Palestine Syrie Iran et Iraq Le nationalisme arabe se diff rencie de la m me fa on A c t du panislamisme f odal et r actionnaire appara t maintenant un courant panarabe progressif qui voit dans la r alisation d une Union des pays Arabes du Moyen Orient le seul cadre r el pour le d veloppement des forces productives et pour la constitution d une nation arabe La bourgeoisie ne peut d fendre cette id e que d une fa on h sitante sur le plan id ologique dans la mesure o elle d sire une expansion du march pour son industrie qui d s la fin de la guerre se tro
29. juives restait hostile au nationalisme juif en tous cas sous sa forme sioniste soit par traditionalisme religieux soit par conviction id ologique La bourgeoisie juive esp rait une r forme lib rale de l Empire tsariste le mouvement ouvrier juif et notamment le Bund luttait pour le socialisme qui abolirait les causes structurelles du racisme anti juif L impuissance du mouvement ouvrier mondial emp cher la victoire du fascisme et la d g n rescence stalinienne de la Troisi me Internationale ont eu pour effet de transformer au sein de la population juive la minorit sioniste en quasi unanimit D autre part les masses juives compactes d Europe orientale ont t extermin es par le nazisme Quant au survivants traumatis s par le g nocide et par l antis mitisme larv de l URSS qui leur tait l espoir d une solution socialiste du probl me juif ils n ont eu de planche de salut que dans le soutien au projet d Etat juif havre possible en cas de renaissance des pers cutions bref le sionisme comme assurance survie Le mouvement sioniste pr cis ment parce qu il avait pour objet de transformer une terre arabe la Palestine en Etat juif devait n cessairement entrer en conflit avec la population locale y compris d ailleurs la minorit juive palestinienne de poque En effet transformer la Palestine en terre de peuplement juif impliquait soit le d placement soit l expulsion des habitants et
30. l immigration et l int gration Pendant la p riode de ch mage il a exig que le Comit Ex cutif ait le pouvoir d orienter les travailleurs vers leur lieu de travail et de d cider des capacit s d int gration de chaque colonie urbaine et agricole Il a clairement revendiqu le droit d imposer la dictature du sionisme c est nous qui soulignons Ces m thodes draconiennes lui ont permis d asseoir l autorit de la Histadrout comme pierre de touche sur laquelle il voulait tablir l autorit de la direction sioniste sur l ensemble de la population juive de Palestine C est pourquoi le pouvoir ouvrier qu il a mis sur pied est sans doute la base la plus solide sur laquelle a t b ti et constitu l Etat d Isra l La Histadrout a donc t la premi re organisation centrale accepter le principe d autorit au sein de la colonie juive et par ailleurs la plus grande et la plus puissante En tant que pr sident de l Agence Juive la direction politique centrale du mouvement sioniste en Palestine Ben Gurion a pu b tir sur l autorit de la Histadrout les fondements de l autorit sioniste sur l ensemble de la population 17 Contrairement aux formes classiques de colonialisme le sionisme n a pas d truit les structures sociales ant rieures en les soumettant aux lois du profit capitaliste mais en cr ant une structure conomique et sociale parall le o l Arabe n avait pas de place m me comme force de travail s
31. l occupation sur la soci t isra lienne vont ouvrir une crise sociale globale dont la guerre d Octobre 1973 ne sera que le signe annonciateur La crise conomique grave l isolement international l incapacit de r soudre militairement ou politiquement la question palestinienne la grave crise de direction et de perspectives sont les diff rentes facettes de la crise du sionisme que rien ne semble pouvoir entraver M me la victoire diplomatique r elle que repr sente le trait de paix sign avec le plus grand tat arabe et la l gitimit qu il donne au colonialisme sioniste n ont pas t capables de donner un second souffle l tat juif et d emp cher le d sarroi la d moralisation l migration plus d un demi million de Juifs au cours des 10 derni res ann es qui touchent de plus en plus profond ment les masses juives d Isra l 10 La colonisation sioniste a engendr une classe ouvri re juive isra lienne qui tant que le sionisme pouvait lui garantir la s curit et un progr s permanent de niveau de vie tait pr te se battre et faire des sacrifices pour maintenir l tat juif face au monde arabe hostile Mais plus la crise du sionisme s exacerbe plus il devient vident que le prix que les travailleurs juifs ont payer en termes de vies humaines de niveau de vie de qualit de vie devient exorbitant et tout semble montrer que l avenir sera pire encore C est parce que le sionisme loin d avoir cr
32. la r volution arabe le sionisme est l ennemi d cha n des masses populaires dont le r veil pourrait compromettre quilibre des forces instaur son avantage Elle est plus complexe en ce qui concerne les directions r actionnaires arabes fondamentalement favorables au statu quo car Isra l prot ge aussi leur stabilit mais pouss e par la base faire surench re d anti sionisme pour le cr dit des masses C est ce qui explique l ambigu t de la position de ces r gimes ce qui se refl te dans la guerre actuelle les directions syriennes et gyptiennes se battent en fait pour obtenir la r alisation de la r solution de l ONU leur restituant les territoires conquis en 1967 mais reconnaissent simultan ment le droit d Isra l en tant qu Etat sioniste En tant que t te de pont imp rialiste et kyste colonialiste Isra l doit tre combattu par tous les r volutionnaires Dans le contexte global la lutte de Damas et du Caire contre Tel Aviv est partie int grante de la lutte d mancipation des peuples oppress s du Tiers Monde m me si les r gimes de ces pays 10 sont r actionnaires d nass risation en Egypte qui s efforce de se rapprocher des USA et petit bourgeois en Syrie m me si ces deux r gimes tol rent l crasement de la r sistance palestinienne lors du Septembre noir ce qui moins vrai pour la Syrie et s ils ont musel leur tour les Fedayins sur leur territoire En outre la politique de
33. le sionisme s est av r tre un anachronisme passager La question qui reste ouverte est la place que prendront les masses juives d Isra l dans le processus de d sint gration de l tat sioniste Pour la bourgeoisie sioniste le choix est simple sionisme ou holocauste Mais le choix r el que l histoire offre aux travailleurs juifs est autre c est l int gration la lutte d mancipation et au mouvement anti imp rialiste arabe afin de pouvoir vivre en paix et en s curit dans l Orient arabe ou la lutte mort contre ce mouvement au prix d une nouvelle trag die juive La situation est aujourd hui favorable pour aller de l avant vers la premi re alternative Le mouvement national palestinien et les faibles forces anti sionistes en Isra l se doivent de saisir cette occasion Le temps presse CONCLUSION Th ses sur le sionisme 1 L id ologie sioniste est la tentative de r soudre la question juive par l immigration en Palestine et la constitution d une soci t juive qui permettrait la normalisation sociale des Juifs 2 Le sionisme tait l id ologie et le mouvement d une petite minorit de la jeunesse juive petite bourgeoise d Europe de l Est confront e une exacerbation de l anti s mitisme dans l empire tsariste en crise la fin du 19e si cle Dans leur grande majorit les Juifs se sont oppos s au sionisme ou y ont t indiff rents jusqu la mont e de Hitler au pouvoir en Allemagne La bourgeoisie juive d
34. les couches sup rieures des kolkhoses Ils constituent en Russie occidentale cette partie de la bureaucratie qui est le plus 42 directement en contact avec les masses opprim es et de ce fait c est en grande partie sur eux que se concentre la haine des masses contre les parasites et les profiteurs du r gime Les pogroms sanglants d clench s par la population indig ne lors de l invasion allemande constituent des indices tr s clairs quant l exacerbation de cette haine 70 000 juifs tu s Kiev en 24 heures de temps Une accentuation de la crise sociale en Russie l puration de la guerre civile passeront certainement par l extermination des masses juives au cas o se produirait une victoire de la contre r volution d Enfin aux Etats Unis le cantonnement des juifs dans les secteurs d termin s de l artisanat des professions commerciales et lib rales cr era lors de la prochaine crise conomique violente l exacerbation de la concurrence qui donnera l antis mitisme pr sent de fa on latente d s maintenant une puissante base mat rielle L exploitation des pr jug s r actionnaires contre les minorit s raciales est depuis longtemps l arme pr f r e des gangsters fascistes am ricains mesure que l accentuation de la crise sociale la politisation du mouvement ouvrier et la d composition rapide de la d mocratie am ricaine engendreront le d veloppement d un parti fasciste de masse l antis mitisme auta
35. lib raux et socialistes Ecoutons la v rit de la bouche d un des dirigeants sionistes les plus prestigieux qui affirme fermement que ce qu il dit refl tait l opinion g n rale au sein de la direction sioniste Apr s la seconde guerre mondiale la question de la Palestine et la question juive sortiront du cadre du d veloppement entre nous il s agit d tre clairs il n y a pas de place pour deux peuples Aucun d veloppement ne nous rapprochera de notre objectif savoir tre un peuple ind pendant dans ce petit pays Si les Arabes le quittent nous aurons notre disposition un large pays s ils restent par contre le pays restera pauvre et troit Quand la guerre s ach vera par la victoire des Anglais et lorsque les peuples si geront pour faire justice notre peuple devra pr senter devant eux ses exigences et ses revendications la seule solution que nous proposerons est la Palestine ou au moins la Palestine occidentale vide d Arabes Il n y a pas de place pour des compromis L action sioniste qui s est concentr e sur la pr paration et l tablissement des fondements de l Etat h breu en Palestine tait valable et utile en son temps et pouvait se contenter de l achat de terres elle ne pouvait donner Isra l un Etat Celui ci doit venir d un seul coup comme une esp ce de r demption C est bien l le fond de l id e messianique Et il n existe pas de possibilit autre que le transfert des Arabes vers
36. occupant L mir Abdallah Roi de Transjordanie future Jordanie p sera lourdement sur les notables palestiniens pour mettre fin la r volte tout en prenant avec la direction sioniste des dispositions secr tes sur le partage de la Palestine non pas un Etat juif et un Etat arabe palestinien mais l annexion au royaume hach mite de ce que l Etat juif n aura pas acquis Cet arrangement sera finalement mis en pratique apr s la guerre de 1947 1949 et pr vaudra sur le plan de partage des Nations Unies La direction palestinienne s tait tromp e sur les intentions de son alli arabe Ce ne sera pas la derni re fois L expulsion Les sionistes ne pouvaient se contenter de gagner la bataille sur le seul plan diplomatique Pour tablir un Etat juif en Palestine il fallait aussi y constituer une majorit d mographique Apr s la Seconde guerre mondiale pendant laquelle la direction sioniste a jou un r le criminellement passif face au g nocide des centaines de milliers de survivants se retrouvent dans des camps pour personnes d plac es sans qu aucune politique ne soit mise en place pour les accueillir Un grand nombre d entre eux r vent des Ftats Unis mais ceux ci instaurent une politique de visas tr s stricte et les refoulent La Palestine est bien souvent pour eux la seule issue et les sionistes organisent leur alla leur mont e en Isra l Selon l historien isra lien Elle Bamav pour la premi re
37. ouvri re de l autre place celle ci dans une position contradictoire elle doit d une part d fendre le travailleur juif face l ennemi arabe et prendre soin de ses privil ges et de l autre d fendre comme toute entreprise capitaliste ses profits l encontre des int r ts des travailleurs qu elle est cens e organiser et d fendre Car c t du d partement des affaires syndicales qui organise les travailleurs la Histadrout comprend toute une s rie d autres branches qui repr sentent et d fendent d autres couches sociales petits entrepreneurs coop ratives Kiboutsim paysans propri taires terriens etc Mais la contradiction est encore plus vidente si l on consid re un troisi me aspect de cette institution la Hevrat Haovdim immense empire conomique comprenant les plus grandes entreprises industrielles du pays des compagnies de construction d assurances une des plus grandes banques du pays et employant plus d un quart de la population active d isra l Cet empire conomique n a videmment rien de socialiste et la rentabilit capitaliste qui guide ses choix l oblige exploiter les ouvriers qui par ailleurs en sont formellement les propri taires Si aujourd hui encore la Histadrout est le plus grand employeur et le pus grand producteur du pays apr s l Etat elle l tait encore plus pendant les premi res phases de la colonisation sioniste force motrice essentielle de la formation d un capitalisme sio
38. r elle du pays ce sujet fondamental pour la compr hension de la formation sociale isra lienne n cessite une tude approfondie ce qui vu les limites de cet article ne pourra tre fait ici Pendant la seconde guerre mondiale mais surtout apr s la cr ation de l Etat d Isra l et davantage encore apr s la guerre de 1967 un secteur priv s est fait une place non n gligeable dans l conomie sioniste et par des biais multiples la Histadrout a cr de nombreux liens avec ce secteur Le d veloppement du capitalisme isra lien et d une classe ouvri re vont accentuer la lutte des classes et donc affaiblir les liens organiques entre la classe ouvri re et la Histadrout Pourtant le caract re double de la classe ouvri re juive n a pas disparu et ne pourra dispara tre compl tement que lorsque le sionisme ne sera plus capable de garantir essentiellement par le biais de capital tranger un niveau de vie et des conditions d existence largement sup rieures celles qui existent dans le monde arabe avoisinant E LA PARTITION DE LA PALESTINE ET LA CREATION DE L ETAT SIONISTE Les limites de l Etat juif n ont jamais t clairement d finies et de tous temps ont t l objet d pres discussions entre les diff rents courants sionistes D une fa on g n rale on parlait d Erets Isra l Terre d Isra l Palestine Le discours de Ben Gurion l occasion de la Conf rence du Conseil Mondial des Poalei Sion en 1938 et son rappor
39. r pond ces conditions et avec lequel les Juifs ont des liens historiques dans ce pays l ouvrier juif se donnera une base strat gique normale pour mener sa lutte de classe et r aliser son r le lib rateur Dans une de ses introductions au livre d Abraham L on Ernest Germain r pond aux th ses de Borochov On ne peut approcher la question des conditions sociales existantes comme un fait mais comme le d veloppement d un processus historique et c est dans le cadre de ce processus qu il faut comprendre les changements historiques Le Borochovisme ne s est pas seulement tromp dans son hypoth se mais encore plus dans ses conclusions Il approche la question de la solution la question juive non seulement hors du processus historique mais aussi hors de la r alit sociale Borochov n avait pas la moindre notion de l existence de la loi du d veloppement in gal et combin l poque de l imp rialisme et comment celle ci emp che toute nation sans exception aucune de r soudre ses probl mes l poque du d clin du capitalisme Il ne faut pas chercher la solution la sp cificit tragique du peuple juif en l isolant de l ensemble de la soci t en d clin Il ne s agit pas de renverser la pyramide invers e des Juifs au moment o la pyramide normale des autres peuples se trouve elle m me dans un processus de d composition Seule la r volution socialiste mondiale est apte rendre normale la soci
40. rent En d autres termes les diff rents stades du d veloppement du sionisme ont certes t le produit d une certaine situation objective mais ils se situent tous dans l optique du rassemblement de tous les Juifs du monde en Palestine et de la formation d un Etat juif sans la population palestinienne indig ne et m me en s y opposant et sous le patronage de l imp rialisme C LE SIONISME ET LA QUESTION DE L ASSIMILATION Un Juif jouissant des pleines libert s civiles dans le pays dans lequel il se trouve peut s adapter l environnement social et culturel et s il ne se d barrasse pas lui m me de ses sp cificit s juives il y a toutes les chances pour que ses enfants le fassent en fonction videmment des conditions sp cifiques du pays dans lequel ils se trouvent Certes ce n est pas un processus automatique rapide et simple et il ne d bouche pas n cessairement sur l mancipation r elle du Juif Si l assimilation d pend d une certaine dynamique sociale l mancipation elle exige des bouleversements sociaux Dans son Histoire du Sionisme Walter Laqueur insiste souvent sur le fait que les hommes quittent leur patrie quand ils sont confront s une situation particuli rement difficile Avant la mont e de Hitler au pouvoir les processus d mancipation et d assimilation emp chaient toute immigration de masse en Palestine C est bien pourquoi le sionisme est dans sa nature l ennemi de l mancipation des Juifs L e
41. son territoire aucun marxiste digne de ce nom ne peut mettre en cause l implantation des Isra liens en Palestine Les r volutionnaires prennent pour cible des structures sociales et politiques et non l quilibre d mographique ou ethnique La lutte contre le colonialisme vise le syst me colonial et les privil ges qu il institue et non la pr sence physique d une communaut d origine trang re dans le pays colonis Le FLN alg rien n a jamais r clam le d part des Europ ens d Alg rie de m me qu aujourd hui les r volutionnaires d Afrique du Sud ne pr conisent nullement l expulsion des 51 Blancs Ce principe est d ailleurs officiellement admis non pas seulement par l aile gauche du mouvement de r sistance palestinienne mais galement par sa fraction bourgeoise qui est la plus nombreuse le Fatah D s lors il est aussi absurde de qualifier de sionistes des Isra liens que de qualifier le peuple am ricain pris en bloc et collectivement d imp rialiste Car en agissant de la sorte on accr dite l id e que le combat est dirig contre la population juive au lieu de l tre contre le syst me politique sioniste b La lutte vise les structures de l Etat isra lien et non les partisans d Isra l Il est vrai que la majorit des Isra liens et des Juifs soutient fermement la politique sioniste La cons quence en tirer est la n cessit de mener une lutte politique de longue haleine au sein de la communaut
42. soutien militaire et de la R publique F d rale Allemande soutien conomique mais aussi militaire Pendant la guerre d Alg rie les armes fran aises principalement les Myst res et les Mirages vont quiper l arm e sioniste certes financ e par Washington avec qui la direction sioniste maintient des relations privil gi es depuis la fin des ann es 1940 Autre exemple des relations particuli res entre l tat d Isra l et l imp rialisme europ en le cas de Frantz Joseph Strauss celui ci a t invit pendant les ann es 1950 par Ben Gurion et P res comme h te de l tat d Isra l afin d organiser des relations militaires qui devaient renforcer d un c t le potentiel militaire de l tat juif et de l autre permettre de r armer l Allemagne F d rale et de d velopper une industrie nucl aire le ministre de la d fense isra lien et le chef d tat major l avaient cette poque accompagn dans une visite la centrale atomique de Dimona dans le N guev 27 Mais m me s il ne faut pas n gliger l importance de l aide des bourgeoisies europ ennes l tat d Isra l et aujourd hui des relations privil gi es avec l Afrique du Sud c est en derni re analyse l imp rialisme am ricain qui vu son r le central dans la domination de l Orient Arabe a t d une fa on permanente le v ritable patron et pourvoyeur de fonds et d armes de l tat sioniste B LA QUESTION NATIONALE DANS LE CADRE DU PROBLEME PALES
43. su d finir Ce sont ses rivaux d Europe de l Est qui vont permettre au mouvement sioniste d aller de l avant En effet en opposition Herzl Hovevei Sion va mettre l accent non sur l obtention d une concession politique de la part des puissances imp rialistes mais plut t sur la colonisation imm diate de la Palestine D un c t les sionistes pratiques qui veulent d abord cr er la base d une colonisation juive en Palestine afin d obtenir plus tard et toujours par le biais de la puissance dominante un pouvoir politique de l autre les sionistes politiques qui tel Max Nordau le disciple le plus extr miste de Herzl veulent obtenir un Etat juif et alors seulement comme il est de mise chez des hommes d Etat s atteler la tache de coloniser sur une grande chelle le nouvel Etat Le conflit entre pratiques et politiques pourra tre plus ou moins dissimul au cours des premiers congr s sionistes Mais en fait il accompagnera le mouvement sioniste jusqu la cr ation de l Etat d Isra l Cette diff rence de strat gie refl te des contradictions sociales ainsi que la situation mat rielle diff rente dans laquelle se trouvent les Juifs d Europe Occidentale et ceux d Europe de l Est Ce sont ces derniers qui auront le dernier mot Pourtant dans leur essence ces deux conceptions s appuient sur les m mes donn es le sionisme est un processus de colonisation massive s appuyant sur le soutien des puissances imp rialiste
44. tait au contraire la diminution de l antis mitisme en Europe et en v rit le d clin substantiel des sentiments et comportements anti Juifs n a pas stopp cette campagne qui n tait pas int ress e combattre l antis mitisme mais poursuivait trois objectifs faire taire quiconque osait critiquer les crimes d Isra l commis pendant cette p riode dans les territoires occup s en taxant toute critique d antis mitisme d l gitimer n importe quel type d activisme musulman ou arabe comme antis mite l usage du terme n o antis mitisme visant affirmer que le danger nouveau et r el n tait plus l antis mitisme de la droite pourtant r ellement existant mais une nouvelle jud ophobie cach e des musulmans et des gauchistes d guis e en anti sionisme voire en critique de la politique d Isra l tenter de forcer les juifs de rejoindre leur tribu puisque dans la perception n o conservatrice du monde chacun appartient une tribu qui devrait rester herm tique De surcro t dans toute l Europe les dirigeants isra liens lies la droite isra lienne sont pr ts se pr senter eux m mes ainsi que les communaut s qu ils pr tendent faussement repr senter comme l avant garde de la croisade anti musulmans dans leurs pays respectifs utilisant souvent l antis mitisme comme l arme centrale de telles attaques l affaire Tariq Ramadan en France en est un exemple classique L effet en est
45. transformation de la Palestine en position cl du syst me de d fense imp riale dans la M diterrann e orientale Apr s le retrait des troupes britanniques d Egypte la Palestine sera la base essentielle de la flotte de l aviation de l arm e de terre et des services secrets britanniques dans la M diterrann e orientale la position cl pour la d fense du Canal de Suez et la route imp riale vers les Indes Les fortes concentrations de troupes britanniques en Palestine prennent les troubles terroristes uniquement comme pr texte En r alit il s agit pour l imp rialisme britannique de construire une base durable en vue des conflits guerriers futurs et de la d fense de l Empire d La transformation du Moyen Orient en un des enjeux principaux de la rivalit entre les trois grands Avant la guerre le Moyen Orient tait le secteur du monde ou l influence pr dominante de l imp rialisme britannique tait le moins menac e Depuis lors la pouss e de Rommel jusqu El Alamein l installation d observateurs am ricains dans le royaume d Ibn Seoud le d clenchement de la dispute anglo am ricaine pour le p trole iranien la p n tration de l Eglise orthodoxe dans tout le Moyen Orient comme une grande agence de la diplomatie du Kremlin tous ces v nements ont remis en question la domination exclusive britannique sur cette partie du monde et ont transform celle ci en un terrain de conflits constants entre les grandes pui
46. travaillaient ces terres depuis des g n rations n tait autre que l exil les possibilit s de prol tarisation tant extr mement limit es tant donn la politique du travail juive Quand ces paysans s opposaient l expulsion les unit s de la Hagaha se chargeaient de les convaincre les autorit s britanniques fermant les veux face ces actions 18 Les conditions objectives de la colonisation sioniste ont pouss le mouvement sioniste ouvrier avec ses pionniers id alistes et ses institutions progressistes tels les Kiboutsim et la Histadrout aux avant postes de la lutte contre les int r ts des travailleurs arabes et contre le mouvement national arabe et l alliance permanente avec l imp rialisme S il ne fait aucun cloute que la direction du mouvement national arabe de Palestine tait archi r actionnaire que son chef le plus prestigieux tait le Moufti de J rusalem Haj Amin et Husscini il n en reste pas moins que ce mouvement avait tout droit de s opposer la mainmise sioniste sur la Palestine Les slogans socialistes contre la r volution palestinienne ne sont qu hypocrisie quand ils viennent de la part de ceux qui se sont li s l imp rialisme pour d poss der un peuple de sa patrie et de sa terre La diff rence entre le colonialisme sioniste et le colonialisme classique r side dans deux l ments qui d termineront dans une large mesure les modalit s de la lutte de lib ration nationale pal
47. velopp comme la Palestine Nombreux ont t ceux qui se sont consciemment oppos s au sionisme du point de vue de leur int r t de classe ils taient organis s dans l Union des Travailleurs Juifs Bund les organisations socialistes et les mouvements de masse dirig s par les organisations ouvri res Les partis et organisations sionistes socialistes et les groupes qui en taient proches au sein de la classe ouvri re sont toujours rest s des ph nom nes marginaux Quant la bourgeoisie juive elle aussi tait oppos e au sionisme du point de vue de ses int r ts de classe Elle tait li e l ordre social existant et malgr le d veloppement limit du capitalisme et la faible industrialisation elle appartenait enti rement la classe bourgeoise de l empire tsariste et plus tard de Pologne une partie d entre elle allant jusqu a s assimiler compl tement socialement et culturellement Confront e l antis mitisme la bourgeoisie juive cherchera investir dans les pays d Europe Occidentale et outre mer La Palestine n avait aucun attrait pour ses capitaux et la renaissance de la nation juive ne lui disait rien L hypoth se de certains marxistes selon laquelle le sionisme serait le fait de la bourgeoisie juive est en ce sens compl tement erron B L IDEOLOGIE SIONISTE Le sionisme se consid re comme le mouvement national du peuple juif Il part de l hypoth se selon laquelle les Juifs sont une m
48. 1 8 d Asie et 0 9 d Afrique Ces chiffres n ont pas besoin de commentaires Si l on ajoute le fait qu entre 1922 et 1933 n ont t vendus parmi les Juifs d Asie et d Afrique que 30 000 Shekels le shekel tait la cotisation qui permettait d lire des d l gu s aux congr s sionistes alors qu en Europe on en a vendu plus d un million il n y a plus aucun doute quant l origine ashkenaz du sionisme Les Juifs orientaux n ont presque pas pris part au mouvement sioniste et la colonisation de la Palestine avant la cr ation de l tat d Isra l Si le Dr Cadouri a enti rement raison quand il affirme que les conceptions de Ben Gurion et de Jabotinski et nous ajouterons du mouvement sioniste dans son ensemble refl tent leur mentalit Ashkenaz il se trompe par contre quand il dit qu une fois venus en Palestine ils ont commenc ashkenatiser les orientaux pour la simple raison qu il n y avait pas d Orientaux ashkenatiser exception faite des Juifs orientaux palestiniens vivant Safed H bron J rusalem etc depuis de nombreuses g n rations avant le sionisme et n ayant rien voir avec la mouvement sioniste de m me que les communaut s juives occidentales orthodoxes qui s taient tablies en Palestine au cours des si cles pour des motifs exclusivement religieux L attachement des Juifs orientaux la Palestine tait essentiellement religieux et messianique il s exprimait dans les pri re
49. 965 ont t depuis lors entra n s par la vague de chauvinisme qui a balay le pays 36 Sur la r pression anti palestinienne et l agression syst matique contre les pays arabes le racisme et le nationalisme vont se greffer la corruption et la disparition d finitive de l esprit pionnier des premiers jours du sionisme Les grandes sommes d argent que l tat investit dans l appareil militaire dans l tablissement de colonies juives dans les territoires occup s et dans la mise en place d une nouvelle infrastructure industrielle vont renforcer le sentiment g n ral que l argent existe profusion et qu il n y a qu se servir Les kiboutsim et les dirigeants du mouvement sioniste ouvrier ne seront pas les derniers jeter aux orties les vieilles id ologies galitaires et plus ou moins asc tiques et faire leur le slogan enrichissons nous 37 Rapidement la soci t isra lienne va se laisser prendre au pi ge de sa propre id ologie rien ne semble impossible pas m me attaquer l Union Sovi tique ou faire r gner l ordre des monts de Turquie jusqu au Maroc g n ral Ariel Sharon futur ministre de la d fense devenir une puissance industrielle comparable au Japon imposer Washington qui petit petit voudrait voir un assouplissement de la politique isra lienne la reconnaissance de l annexion des territoires occup s L arrogance des g n raux isra liens ils n h sitent pas en 1972 abattre
50. Donc d s l origine la d possession des Palestiniens par la force est laxe politique majeur de la pratique sioniste La politique ext rieure sera conditionn e par ces donn es de base Pour survivre en tant qu Etat fond sur l vacuation de ses habitants naturels ce qui suscite la haine des masses arabes et stimule leur potentiel anti imp rialiste Isra l est contraint galement parce qu il est invivable conomiquement de s appuyer sur l imp rialisme et s en faire l instrument contre la r volution arabe D o la campagne du Sina en 1956 contre la nationalisation du canal de Suez la politique de soutien l Alg rie fran aise l appui au Sud Vietnam l assistance militaire l Ethiopie la reconnaissance de la junte chilienne de Pinochet etc Economiquement et structurellement l Etat sioniste est incorpor au syst me imp rialiste mondial Chacune des guerres isra lo arabes est dirig e par priorit contre les ferments r volutionnaires du monde arabe nass risme en 1956 radicalisme syrien en 1967 et aujourd hui r sistance palestinienne depuis 1967 jusqu nos jours Invers ment entre Isra l et les r gimes r actionnaires arabes il y a toujours eu accord tacite symbolis par les menaces de Tel Aviv d intervenir en Jordanie en cas de renversement de r gime Isra l est donc un Etat qui ne subsiste au Moyen Orient que par la terreur militaire La question est claire en ce qui concerne Isra l et
51. LM surpeupl es Un nouvel Isra l appara t petit petit sur la sc ne politique et les lections actuelles donnent l occasion de mesurer l ampleur de son m contentement La crise du sionisme c est plus que toute autre chose l incapacit d int grer au projet sioniste cette nouvelle g n ration de Juifs orientaux pour la plupart qui se sentent de plus en plus les laiss s pour compte d un mouvement dont ils n ont jamais r ellement fait partie Cet tat d esprit nouveau peut tre le d but d une rupture dans l Union Sacr e sioniste une double condition premi rement que ce sentiment de rejet qui est encore diffus et peu conceptualis commence s exprimer politiquement c est dire avant tout organisationnellement En effet le handicap le plus grave auquel sont confront es les masses populaires juives est l absence d organisations de masses populaires ind pendantes de l tat sioniste et de ses partis Sans syndicats sans partis ouvriers sans mouvements populaires autonomes les travailleurs isra liens ne pourront pas d velopper leurs r ponses propres la crise de l tat sioniste et resteront en derni re analyse prisonniers des choix que proposent les divers partis de la bourgeoisie sioniste L expression politique consciente du m contentement g n ral exige l organisation ind pendante des travailleurs et sur ce plan tout ou presque est faire La deuxi me condition est la capacit des travailleurs ju
52. TINIEN A Sa d et M Machover crivent Il est vrai que les Juifs qui habitent aujourd hui Isra l y ont t dans leur grande majorit amen s sous l influence du sionisme et de sa direction et comme communaut ont r prim et continuent r primer les Palestiniens Mais il est impossible d ignorer le fait vident que cette population constitue une entit nationale distincte des Juifs du monde d une part et des Arabes de Palestine de l autre avec sa propre langue et sa vie conomique et culturelle 25 Cette affirmation n est correcte que dans la mesure o l on y ajoute quelques pr cisions S il est vrai que pendant plusieurs dizaines d ann es s est constitu un certain patrimoine commun sous forme de langue de culture et de syst me conomique unissant des Juifs venus de cultures tout fait diff rentes ce n est que d une fa on tr s limit e que la culture h bra que parvient colmater l norme foss qui s pare la culture occidentale des Ashkenazim 26 et celle des Juifs orientaux et Nord africains qui est dans une large mesure arabe Le concept d entit nationale juive isra lienne doit donc tre mani avec prudence nous sommes ici en pr sence d un processus qui est loin d tre achev On ne peut m me pas tre s r que ce processus soit men avec succ s jusqu sa fin les contradictions qui le caract risent pouvant ouvrir d autres dynamiques Toutefois apr s avoir fait c
53. a lienne qui rompt l quilibre politique ant rieur fond sur l h g monie de la bureaucratie travailliste sioniste militarisation spectaculaire de la soci t les g n raux disposant d une marge d autonomie sans pr c dent par rapport au pouvoir civil menant une politique propre et investissant m thodiquement les postes de commandes du pays conomie universit s partis politiques r pression accrue qui pour la premi re fois s abat aussi lourdement sur les r volutionnaires juifs que sur les militants arabes attaques frontales contre les libert s syndicales r quisitions militaires et politiques d g n rescence de la fibre morale de la soci t isra lienne Il n y a pas de solution instantan e au conflit Vaincre le sionisme suppose une lutte globale contre l imp rialisme et la 11 r action arabe au Moyen Orient c est dire une remont e des luttes r volutionnaires structur es par une direction r volutionnaire En effet le probl me isra lien mest qu un aspect de la r volution arabe en g n rale Il faut donc forger patiemment une avant garde r volutionnaire r unissant tous les militants de la r gion y compris bien s r ceux des minorit s nationales Kurdes Isra liens Ce n est que dans le cadre de la r unification r volutionnaire du monde arabe dans un Moyen Orient rouge que les Isra liens pourront s int grer harmonieusement Mais avant que la ques
54. a Palestine future sous peine de proph tiser dans le vide ou pis encore de se substituer aux premiers int ress s On ne peut qu noncer des principes droit au retour des r fugi s autod termination des Palestiniens libre exercice par les Isra liens de leurs droits nationaux Un tel programme peut se concevoir dans un cadre unitaire palestinien comme dans une structure f d rale ou conf d rale ou m me dans un ensemble arabe L essentiel est de comprendre qu il n est pas possible d escamoter par des subtilit s verbales le probl me national isra lien Laissons aux impuissants le plaisir de se gargariser en des formules creuses du type soi disant Etat isra lien pr tendue nation isra lienne colonie sioniste en Palestine occup e qui refl tent leur indigence id ologique ils croient r soudre la difficult en la niant La destruction des structures sionistes d Isra l qui requiert n cessairement la 54 participation des r volutionnaires isra liens eux m mes laisse donc la place libre de nombreuses formules institutionnelles Ce qui est capital c est la n cessit pour la communaut isra lienne de s int grer d une mani re ou d une autre au mouvement r volutionnaire arabe Il est encore trop t t pour savoir si ce cadre sera limit l aire g ographique de la Palestine Cette question comme celle du cadre institutionnel d pend en derni re analyse du d veloppement futur de la lutte de
55. a culture et au mode de vie occidentaux Les sionistes ne sont pas dans leur ensemble int ress s sur exploiter particuli rement les Juifs orientaux bien qu il faille noter que la dynamique du capitalisme isra lien et les lois du profit poussent en cette direction de m me qu elles poussent en direction de l exploitation de la main d uvre arabe ce qui est contradictoire avec un des objectifs fondamentaux du sionisme Ils sont encore moins int ress s maintenir les Juifs orientaux dans leur culture propre afin de les discriminer Ce qu ils voudraient c est qu il s l vent au niveau de la culture europ enne et deviennent alors des bons et v ritables Juifs Golda Meir Le probl me est pr cis ment que cet objectif est irr alisable pour un pays dont les priorit s sont dict es d une part par un tat de guerre permanent et d autre part par la logique du profit capitaliste et de la r ussite individuelle L tat isra lien est absolument incapable de d bloquer les budgets qui permettraient d int grer pleinement les Juifs orientaux dans la soci t europ enne isra lienne La comparaison que fait le Dr Cadouri avec l attitude des colons blancs envers les indig nes n est pas valable elle l est par contre dans le rapport de l ensemble des Juifs d Isra l avec les Palestiniens Face au monde arabe les sionistes seraient int ress s ashkenatiser les Juifs orientaux malheureusement pour eux ils en sont
56. a r volte de la jeunesse de Cisjordanie contre l occupation et la lutte de la population palestinienne vivant en Isra l m me ont r duit en poussi re l image d mocratique qu Isra l a tent de se donner pendant de nombreuses ann es 39 Ce qui s est av r apr s la guerre d octobre 73 c est qu Isra l est incapable de trouver une solution la question palestinienne qui tant qu elle existe emp che toute stabilisation de l Orient arabe Il ne peut trouver ni une solution militaire comme le prouvent les checs de l op ration Litani et de la pacification des territoires occup s ni une solution politique comme le confirme l impasse des n gociations sur le statut d autonomie d fini par les accords de Camp David Ni l imp rialisme am ricain soumis aux pressions des r gimes arabes qui lui sont d vou s ni la population isra lienne elle m me ne sont pr ts supporter pour toujours une guerre de lib ration qui menace sans arr t et la stabilit des r gimes arabes r actionnaires et la s curit de la population juive d Isra l Isra l ne peut reconna tre le fait national palestinien ni ouvrir des pourparlers avec le mouvement national palestinien celui ci est l expression de la n gation m me du sionisme et ind pendamment des objectifs politiques de telle ou telle direction palestinienne c est une lutte mort qui oppose le sionisme et le fait national palestinien L incapacit de liquider la question
57. acer Il ne s agit donc pas de discuter la r alit d une discrimination envers la population orientale mais d analyser dans leur dynamique les rapports r ciproques entre le sionisme et les juda smes orientaux afin de comprendre la nature et les causes r elles de la discrimination et de la frustration des Juifs orientaux Selon les recherches de Arthur Rupin les Juifs Ashkenaz repr sentaient en 1930 91 8 de l ensemble des Juifs dans le monde Le Congr s Juif Mondial estime qu en 1963 il n en repr sentaient plus que 83 84 Il est vraisemblable que depuis le pourcentage des Juifs occidentaux ait encore diminu Ceux qui repr sentent une minorit dans le juda sme mondial sont donc en Isra l la majorit les Juifs orientaux repr sentent environ 55 de la population isra lienne Une majorit orientale en Isra l n est pas sans poser des probl mes En effet le sionisme est le produit politique social et culturel du juda sme Ashkenaz d Europe Orientale Les Juifs du monde arabe n ont eu aucun r le dans la cr ation du mouvement sioniste et un r le tout fait secondaire dans les phases ult rieures du sionisme Lorsque Ben Gurion proclame la cr ation de l tat d Isra l les Juifs originaires du monde arabe ne repr sentent que moins de 10 des 650 000 Juifs de Palestine Parmi les 452 148 immigrants arriv s en Palestine pendant le mandat britannique 377 487 87 8 viennent d Europe 40 776 9 5 d Am rique
58. acit d absorption des immigrants n est pas entendre comme capacit du pays mais comme capacit de la communaut juive de Palestine plus cette derni re est riche plus les immigrants pourront tre nombreux La politique mandataire a facilit les transferts de terres Les lois fonci res sont celles de la puissance mandataire sans tenir compte des logiques culturelles Les titres de propri t sont retir s lorsque les terres sont non cultiv es depuis trois ann es cons cutives Ce qui p nalise les leveurs Et le Fonds national juif charg du rachat des terres est reconnu comme association d utilit publique Surtout les implantations sionistes suivent une logique politique depuis toujours elles pr parent un partage Les villages qui passent de quelques dizaines plusieurs centaines en vingt ans sont concentr s dans les ann es trente 70 des Juifs se trouvent dans la plaine c ti re et 30 dans les districts d Ha fa et de Jaffa Lorsque les implantations sont difficiles les villages sionistes entourent la zone comme en Galil e Les sionistes ach tent les terres aux gros propri taires fonciers qui d tiennent la majeure partie de la Palestine 62 Ces terres sont en g n ral mar cageuses mal drain es comme la plaine c ti re la vall e de Jezr el autour du lac de Tib riade elles sont peu rentables pour le fermage ou la culture Les sionistes vont les mettre en valeur Mais l conomie locale es
59. ajorit de communaut s ethniques qui n ont pas pris part la colonisation sioniste qui ne l ont pas voulue et qui n ont pas t prises en consid ration dans l id ologie et la pratique sioniste jusqu 1948 En d autres termes les Juifs orientaux n ont pas t des sujets actifs du sionisme mais des victimes de la collaboration entre le sionisme et la r action arabe Victimes du sionisme qui en cr ant en tat juif au sein de l Orient arabe contre la volont de la population locale ont engendr un fort sentiment anti juif parmi les masses arabes victimes du sionisme qui n a pas l sin sur les moyens pour faire expulser les communaut s juives des pays arabes on les oblige s enfuir y compris en mettant des bombes dans les synagogues et institutions juives et en promettant aux dirigeants arabes corrompus les biens des Juifs qui quitteraient le pays victimes du sionisme car ils taient pouss s migrer dans une soci t europ enne qui leur tait socialement et culturellement trang re Victimes de la r action arabe qui souvent n a pas h sit renforcer l tat juif en fomentant une vague d anti s mitisme pour d tourner les masses du m contentement norme que la d faite de 1948 49 avait provoqu et pour s approprier les biens des Juifs qui migreraient en Isra l comme a a t particuli rement le cas de la grande riche et d velopp e communaut juive d Irak Sans l appui actif de la r acti
60. alli s qui leur sont fid les patients et calmes et vont m me jusqu les trahir Nous n avons donc pas d autre choix que d essayer cette m thode Nous ne pouvons pas continuer longtemps une collaboration unilat rale la place d une collaboration r ciproque La communaut juive n a pas l intention d expulser les Britanniques de ce pays afin de les remplacer Nous ne voyons aucune contradiction entre immigration juive Etat juif et des bases britanniques larges et plus mauvais syst me 20 fortes dans ce pays Au contraire nous verrons de telles bases d un tr s bon oeil 13 L imp rialisme et le sionisme avaient simultan ment des int r ts communs et contradictoires Tout comme le sionisme l imp rialisme britannique tait int ress par un Etat sioniste capitaliste et puissant en Palestine capable de tenir t te au mouvement anti imp rialiste arabe et parall lement de cristalliser autour de lui la haine des masses arabes A la fois garde pr torienne et l ment central d une strat gie diviser pour r gner En g n ral l imp rialisme donne quelques miettes des produits de son exploitation la bourgeoisie indig ne En s engageant permettre la constitution d un Foyer juif en Palestine l imp rialisme britannique s emp chait de donner ces quelques miettes aux classe dominantes de la soci t palestinienne mais en m me temps trouvait un bouc missaire vers lequel il pouvait orienter le m contente
61. anti imp rialiste ne peut pas constituer un slogan dans l agitation imm diate C est en fonction de ces consid rations que doit tre consid r e la question de l immigration juive en Palestine Aussi longtemps que les deux conomies juive et arabe constitueront des conomies s par es en Palestine la population laborieuse arabe consid rera chaque nouvel afflux d immigr s juifs comme un acte d hostilit ouvert Alors que toute la population de Palestine vit avec la perspective de l clatement d un conflit sanglant dans le Moyen Orient les masses arabes doivent n cessairement consid rer l arriv e de nouveaux immigr s comme l arriv e de soldats ennemis ce qui se confirme d ailleurs par la fa on dont les masses juives consid rent cette immigration Voil pourquoi il faut avoir conscience du fait que la continuation de l immigration juive en Palestine largit la br che entre ouvriers juifs et arabes renforce les positions et ternise la pr sence de l imp rialisme britannique et ne peut que pr parer l tape suivante l extermination compl te de la minorit juive lors du soul vement arabe Si donc la IV me Internationale doit faire tout son possible pour d conseiller aux r fugi s juifs l migration vers la Palestine si dans le cadre d un mouvement de solidarit mondiale elle doit essayer de leur faire ouvrir les portes d autres pays et les avertir que la Palestine constitue pour eux un v ritable guet apens
62. at gique conciliable avec la lutte de classe Les travailleurs juifs eux voyaient les choses autrement ils particip rent en masse et activement la r volution russe et la bataille pour la d fense et le d veloppement de l Etat ouvrier Le doute qui plane sur le socialisme des Poalei Sion ne provient pas seulement de leur inactivit au cours de la r volution russe c est la fa on concr te dont ils traitent la question palestinienne qui d masque leur caract re chauvin et anti socialiste Lors de ce m me congr s Borochov affirme Nous devons exiger que la Palestine soit mise sous la domination d un quelconque pays comme entit administrative autonome Il faut faire appliquer en Palestine une nouvelle loi agraire d mocratique ainsi que d autres r formes sociales Dans ce forum international nous devons poser l exigence du droit la colonisation et l immigration libre et y gagner le droit l autod termination nationale Par Forum international Borochov entendait parler du Congr s de la paix qui devait se d rouler l issue de la premi re guerre mondiale et o les puissances imp rialistes devaient se partager le monde entre autres l Orient Arabe Pas un mot de soutien au mouvement de lib ration nationale arabe qui commen ait se d velopper dans l Orient Arabe Au contraire aux yeux de l id ologie borochoviste il faut tout prix s opposer l aspiration l unit nationale des masses autoc
63. at exp riment 20 juive Ce qu il fallait ce stade c tait d loigner du pays le plus grand nombre possible de Palestiniens neutraliser ceux qui restaient et se pr parer de nouvelles conqu tes tout cela en plein accord avec le plan que Ben Gurion avait clairement d fini plus de 10 ans auparavant Agissant dans un certain cadre international les sionistes se devaient de sauver une fa ade humaniste et de cacher leurs projets r els d expulsion des Arabes de Palestine Pourtant entre 1948 et 1949 80 de la population palestinienne a t expuls e et expropri e certains ont t expuls s dans le plein sens du terme d autres se sont enfuis la suite d actions terroristes de la Hagana et du Etsel dont le but tait pr cis ment de cr er une panique au sein de la population palestinienne d autres encore ont quitt leur domicile dans le but de revenir d s la fin des hostilit s une fois qu un des deux camps aurait vaincu Cette possibilit ne leur a jamais t donn e par le vainqueur sioniste La direction palestinienne a agi avec une irresponsabilit criminelle Elle n a pas essay de convaincre les Palestiniens de rester et de tenir t te aux pressions sionistes C est ce qui a permis d inventer la l gende selon laquelle les Palestiniens ont quitt de plein gr leur patrie et leurs maisons l gende laquelle croient non seulement une grande partie de la jeunesse juive mais nombre de courants
64. be palestinien exige une attitude constructive et progressiste par rapport la question nationale juive isra lienne autrement la lib ration de la Palestine continuera sous une autre forme Nous nous sommes longuement tendus sur cette question pour deux raisons D abord parce qu il faut d jouer certaines man uvres a sionistes qui en se servant du slogan de droit des Juifs l auto d termination visent en fait justifier l existence de l tat juif et imposer aux Palestiniens de renoncer leurs droits l gitimes La seconde raison concerne plus sp cifiquement les Palestiniens En effet derri re le slogan de lib ration de la Palestine se cache trop souvent une illusion simpliste la Palestine a t arabe les sionistes ont expuls les Palestiniens les Palestiniens reviennent et r cup rent leur patrie leurs terres leurs villages Mais cette Palestine l n existe plus Elle a t boulevers e d truite effac e par le sionisme qui ne s est pas content d occuper la Palestine mais y a construit une soci t tout fait nouvelle sur les ruines de la soci t de l conomie de l cologie ant rieures La lib ration de la Palestine doit tre une reconstruction de la Palestine Elle exige une r volution agraire permettant aux Palestiniens qui le d sirent de r cup rer leurs terres sans pour autant faire r gresser l agriculture actuelle et r duire ceux qui la travaillent la mis re Elle exig
65. bes non pas seulement comme individus mais comme entit s nationales La Palestine est devenue une entit bi nationale comme telle elle doit reconna tre le droit de l entit juive une autonomie nationale Les particularit s de la question nationale en Palestine que ce soit celle des Juifs Isra liens ou celle des Arabes Palestiniens ne peuvent pas tre affront es par des formules g n rales ou des principes abstraits comme par exemple celui du droit l autod termination nationale En ce sens l affirmation de Johnny Bunzl qui soutient le droit l autod termination de la nation juive isra lienne et selon laquelle les classiques du marxisme ont exprim ant rieurement d une fa on tr s claire quelle doit tre la strat gie dans de telles circonstances 26 nous semble fausse et dangereusement simpliste L nine a d velopp le principe du droit l autod termination dans le cas tr s pr cis et en fait tr s commun de peuples opprim s se trouvant sous domination trang re Dans une telle situation la revendication du droit l autod termination est la fois un slogan mobilisateur des masses de la nation opprim e et une perspective visant affaiblir le pouvoir occupant Elle laisse au peuple opprim et lui seul le droit de d cider s il veut continuer vivre dans un cadre unitaire ou si au contraire il pr f re tablir un tat national ind pendant Telle est avec toutes ses part
66. c Ashkenatiser le juda sme oriental 33 Et Cadouri conclut sa lettre en exigeant le droit l expression d mocratique culturelle compl te pour la majorit c est dire la communaut juive s pharade et le peuple arabe palestinien Il ne s agit ici que d une lettre publi e dans le courrier des lecteurs Mais son contenu soul ve un probl me r el et refl te une opinion souvent exprim e par l intelligentsia orientale en Isra l C est pourquoi c est en pol miquant avec le Dr Cadouri que nous aimerions exprimer notre position sur la place r serv e aux Juifs orientaux dans le sionisme et l tat d Isra l La n gation de la culture juive orientale en Isra l est un fait L histoire juive que l on enseigne dans les coles la culture juive la litt rature est uniquement ou presque celle du juda sme europ en la culture isra lienne moderne plonge ses racines presque exclusivement dans l histoire et la tradition du juda sme Ashkenaz fait significatif m me si secondaire la nourriture l arm e qui pourtant est compos e en majorit de soldats d origine orientale est occidentale Il y a pire Les populations orientales sont encore aujourd hui consid r es comme les h tes des pionniers ashkenaz qui dans leur projet de b tir une soci t occidentale consid rent la culture les traditions et le mode 31 de vie des communaut s s pharades comme quelque chose d tranger qu il s agit d eff
67. ce qu il sert de soutien la domination imp rialiste britannique en donnant l imp rialisme le pr texte de servir d arbitre des diff rends jud o arabes en demandant lui m me le maintien du mandat britannique et en d veloppant une conomie juive ferm e en miniature dont les masses laborieuses ont un standard de vie beaucoup plus lev et des int r ts imm diats diff rents de ceux des masses laborieuses arabes parce qu il provoque une r action nationaliste de la part des masses arabes cause une division raciale du mouvement ouvrier accentue l union sacr e chez les juifs et les arabes et permet ainsi l imp rialisme d terniser ce conflit moyen d terniser la pr sence des troupes en Palestine parce qu il ralentit le mouvement pour la r volution agraire en achetant des terres aux propri taires fonciers arabes et en les exploitant gr ce aux subsides trangers comme une agriculture juive ferm e l int rieur de l agriculture palestinienne arabe De ce fait la position des propri taires fonciers est dans une certaine mesure renflou e des terres sont enlev es aux paysans arabes et ce qui est plus important que tout la masse juive de Palestine n a aucun int r t combattre pour le partage des terres des effendis parmi les paysans arabes car ce partage signifierait la fin de ses achats de terre parce qu il freine la participation des masses ouvri res juives la lutte des classes dans le
68. centaines de milliers d Arabes par la violence le meurtre et la destruction syst matique de leurs villages Les Kiboutsim socialistes se sont trouv s aux avant postes d op rations visant pousser les Arabes l exode pour s approprier leurs champs et leurs vergers Quand un d l gu du Hach orner Hatsair la Knesseth Provisoire s est plaint des op rations d expulsion il s est entendu r pondre qu il devrait commencer par interdire de tels actes ses camarades de Galil e Sup rieure qui avaient largement pris part ces op rations C est le Palma h unit d lite de la Hagana dirig e principalement par la gauche sioniste et des Kiboutsnikim qui organisera pour l essentiel l expulsion des Palestiniens en Galil e et dans le Neguev et m me les massacres contre la population paysanne Le racisme cong nital du nouvel tat va engendrer des concepts et des lois monstrueux la population palestinienne ne sera pas seulement expuls e dans sa grande majorit ses droits les plus naturels et les plus l mentaires vont tre supprim s par la loi du retour et la loi sur la nationalit Selon ces lois un Palestinien peut tre pr sent absent sic c est dire r sider en Isra l avoir la citoyennet isra lienne mais tre priv de tous ses biens expuls de ses terres et de son village parce qu il se trouvait ailleurs un certain jour de 1948 Toujours selon ces lois un Arabe pour qui la Palestine a touj
69. ces syndicats mais directement la Histadrout qui ramasse les cotisations et organise les membres travers un norme appareil compl tement ind pendant des syndicats Est membre de la Histadrout quiconque est inscrit la Caisse de Sant de la Histadrout la Koupat Holim qui regroupe 80 des habitants d Isra l Une s paration entre la Koupat Holim et la Histadrout provoquerait une chute vertigineuse des effectifs de cette derni re Nulle part au monde n existe un organisme qui puisse tre compar la Histadrout 14 Il ne s agit pas ici de la ligne politique et de l id ologie de sa direction mais de sa structure et des divers secteurs de son activit conomique et sociale qui recoupe presque tous les aspects de la vie y compris militaire jusqu la cr ation de l Etat d Isra l dans la soci t sioniste Si l on examine par exemple le livre publi par la Histadrout l occasion de son 30e anniversaire ce qui saute aux yeux ce n est pas la rh torique r formiste et opportuniste laquelle nous ont habitu s les directions bureaucratiques des grandes conf d rations syndicales mais le fait que sur 625 pages 254 sont consacr es aux entreprises industrielles bancaires et commerciales de la Histadrout alors que 75 pages seulement sont consacr es au chapitre intitul la branche des affaires syndicales de plus une grande partie de ce chapitre traite des affaires financi res de la Histadrout L image que do
70. cette minorit utilis e et abandonn e ensuite par les leaders bourgeois du mouvement sioniste et provenant de l impasse dans laquelle s est fourvoy tout le mouvement Bien entendu ce terrorisme de d sespoir ne constitue pas en lui m me la voie d une solution au probl me palestinien Bien au contraire Face au terrorisme les f odaux at les bourgeois arabes r ussissent cr er une atmosph re de solidarit factice entre les masses et l imp rialisme et accentuent l hostilit entre ouvriers arabes et juifs Du point de vue militaire ces actes ne peuvent qu acc l rer l tablissement d une force polici re trang re britannique en Palestine but de toute la politique imp riale d apr s guerre Mais en tant que stade ultime du sionisme le terrorisme en ne donnant aucun r sultat concret peut rendre les l ments les plus conscients et les plus actifs dans les masses juives aptes r consid rer toute la question du sionisme et de la solution du probl me juif C est cette reconsid ration que la V me Internationale doit pr parer l tape actuelle Une union ventuelle entre juifs et arabes doit tout d abord passer par l abolition de toute id ologie et pratique raciste de la part des juifs A bas les entreprises exclusivement juives Pour l embauchage d ouvriers arabes dans toute l industrie du pays A bas les syndicats juifs et arabes s par s Pour la constitution des syndicats juifs et arabes A bas le
71. cours des an n es trente par des gr ves et des manifestations de rue contre la politique sioniste de la Grande Bretagne Elle a atteint son point culminant en 1936 1939 gr ve g n rale de six mois suivie d une r volte g n ralis e des campagnes cras e dans le sang par les forces britanniques puissamment aid es par les milices sionistes Il ne faudra pas moins d une g n ration pour que le peuple palestinien puisse se relever de cette terrible saign e les morts se comptaient par milliers C est pourquoi l opposition des Palestiniens au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale est rest e sporadique et n a pris une certaine envergure qu partir de 1965 Si le mouvement sioniste a r ussi s implanter en Palestine c est gr ce l appui des autorit s ottomanes d abord britanniques ensuite D claration de Balfour du 2 novembre 1917 am ricaines depuis 1947 avec pendant quelque temps le soutien de l URSS La communaut isra lienne s est donc constitu e la suite d un processus colonial en d pla ant par la force la population indig ne Mais on ne saurait rendre responsables les actuel habitants juifs de l Etat d Isra l des crimes de leurs dirigeants sionistes ou chercher les leur faire expier La destruction des structures coloniales de l Etat sioniste ne signifie ni l expulsion ni l oppression des Juifs d Isra l qui dans la Palestine de demain qu il faut esp rer voir rena tre dans le cadre de la r
72. d origine et la r action arabe n a rien fait pour emp cher ce processus au contraire Une r appropriation par les Juifs orientaux de leur identit originelle n est possible que dans le cadre d une rupture avec le sionisme et une ouverture vers le monde arabe faute de quoi le foss qui s largit entre les fils des pionniers europ ens et les fils des immigr s des pays arabes ne s parera pas deux cultures deux communaut s avec leurs identit s propres mais une masse frustr e et ali n e et une classe dirigeante et une aristocratie ouvri re Cela ne fera que renforcer le caract re occidental de l tat juif en r duisant de plus en plus les derni res chances d int gration dans le monde arabe qui sont aussi les seules chances pour la nation juive isra lienne de vivre en paix et en s curit Plus proches par leur histoire et leur culture du monde arabe et trangers au sionisme les Juifs orientaux peuvent devenir la br che dans l union nationale et le pont entre les Juifs d Isra l et le monde arabe C est seulement cette condition que les Juifs orientaux pourront mettre fin l oppression l ali nation et la discrimination dont ils sont l objet Dans le cadre de l tat juif les victimes juives du sionisme n ont pas plus de chance de s manciper que ses victimes arabes La lib ration des uns sera la condition de la possibilit de libert pour les autres V 1967 1973 Apog e et d clin du sionisme
73. dans le pays La seule chose que r clament les leaders sionistes bourgeois aussi bien qu ouvriers ce sont des concessions quant l immigration et la constitution d un Etat juif Mais l crasante majorit des juifs de Palestine en premier lieu la Hagana ne sont pr ts agir contre l imp rialisme que dans la mesure o cette action ne met pas en danger la s curit fondamentale de la communaut juive en face du monde arabe Voil pourquoi une lutte arm e ou m me une vaste action de sabotage entreprise par les masses juives est l tape actuelle pour ainsi dire exclue Le but de l action sioniste actuelle c est uniquement d exercer une pression sur l imp rialisme britannique pour obtenir des concessions et non pas de pousser son expulsion de Palestine Le mouvement terroriste et le soi disant comit hebreu de lib ration nationale posent bien l objectif de l expulsion de l imp rialisme britannique de Palestine Mais ils ne peuvent concevoir cette expulsion que sous la forme d un armement g n ral des juifs de Palestine qui tiendraient en chec le monde arabe jusqu au moment o une immigration massive des Juifs les rendrait militairement capables de s opposer la menace arabe Abstraction faite du caract re parfaitement utopique de ces vues elles sont ultra r actionnaires et ne peuvent qu largir davantage le foss qui s pare les travailleurs juifs et arabes de Palestine b Tous les juifs de Pal
74. dat Cahiers de formation marxiste n 5 Textes de formation et de d bats sur Marxisme sionisme et question palestinienne Palestine avant 1948 Edit par la Formation L on Lesoil Ligue Communiste R volutionnaire Section belge de la IVe Internationale Cahiers de formation marxiste n 5 Les Cahiers de formation marxiste sont des anthologies de textes d analyse produits avant tout mais pas seulement par notre courant la LCR ex POS et la IVe Internationale Ils constituent ainsi des outils pour la formation marxiste collective ou individuelle et s adressent donc avant tout aux membres et aux sympathisant es de notre organisation mais sont galement mis la disposition de toute personne int ress e par les questions trait es et nos positions Textes de formation et de d bats sur Marxisme sionisme et question palestinienne Sommaire gt 1917 1947 l implantation sioniste Par Alain Gwenn gt 1948 La Naqbba Par Daniel Liebmann gt Pourquoi tout socialiste doit soutenir la lutte de lib ration des peuples arabes gt Origines et dynamique du sionisme Par Michel Warshawsky et Georges Taut gt Projet de th ses sur la question juive apr s la seconde guerre imp rialiste Par Ernest Mandel gt Le sionisme contre Isra l gt Sionisme antisionisme et d sionisation gt Sur l antis mitisme Par Michel Warshawsky gt Isra l dans le contexte du clash des civilisations Pa
75. de mort pour elles de trouver un terrain d entente avec les masses arabes m me au prix d un abandon momentan de certains privil ges nos mots d ordre pourront passer du stade propagandiste au stade de l agitation et pourront favoriser une scission entre le mouvement ouvrier et le sionisme C est cela qui constitue la condition sine qua non pour la r alisation de l unit d action jud o arabe contre l imp rialisme et c est cela qui pourra seul emp cher que la r volution arabe du Moyen Orient passe sur le cadavre du judaisme palestinien Ici comme parmi les masses juives dans le reste du monde une ferme position contre le courant l tape actuelle est seule capable de pr parer un renversement du courant l tape suivante Cela implique galement la n cessit pour les sections de la IV me Internationale de mener un travail de propagande pr paratoire l int rieur des organisations d extr me gauche sionistes En d montrant que le slogan d un Etat bi national est un slogan nationaliste anti d mocratique allant la fois l encontre du droit des peuples disposer d eux m mes et des besoins imm diats de la lutte anti imp rialiste en Palestine nos militants doivent en m me temps mettre tout moment l ordre du jour la question de la r alisation concr te du slogan de l unit jud o arabe Ils doivent mettre les dirigeants centristes en face de leurs responsabilit s mettre l ordre du jour l adoption du
76. des institutions politiques et administratives En 1920 le Haut Commissaire britannique autorise la formation d une Assembl e des Elus repr sentant uniquement la population juive et lue par elle seule Le mouvement sioniste avait en outre ses institutions propres pour acheter les terres Fonds National Juif pour l installation d implantations juives Keren Hayessod pour se d fendre Hagana et l ouvrier arabe ne pouvait tre admis dans les rangs de son soi disant syndicat la Histadrout de m me qu aucun enfant arabe ne pouvait s inscrire dans les coles mises sur pied par les institutions sionistes Les Arabes aussi avaient leurs propres institutions mais vu le syst me social en place et le r le pr pond rant des clans ces institutions ne pouvaient rivaliser avec l efficacit de celles que le mouvement sioniste avaient model es l image des institutions modernes de la bourgeoisie europ enne C est donc un Etat dans le plein sens du terme et avec toutes ses structures que le sionisme a mis sur pied sous le mandat britannique et avec son soutien Cet Etat en route comme l appelaient les sionistes a r ussi non seulement roder ce qui allait tre l Etat d Isra l mais aussi neutraliser toute possibilit d expression politique nationale de la population indig ne Une des raisons de l incapacit du secteur palestinien tenir t te au d veloppement du secteur juif a t l incapacit voire le re
77. des organisations politiques et des institutions tr s autonomes les unes des autres Dans cette bataille pour l mergence d un pouvoir central la Histadrout et son dirigeant incontest David Ben Gurion joueront un r le central Shabtai Tevet un des meilleurs sp cialistes actuels du sionisme a d crit en d tails le r le de la Histadrout dans ce processus dans un article publi dans Haarets du 17 avril 1981 et intitul L origine de l tablissement de l autorit Entre autres il crit Il est important d expliquer pourquoi Ben Gurion qui tait de 1921 1935 secr taire g n ral de la Histadrout J T avait tant besoin de cette autorit centrale Celle ci tait n cessaire pour renforcer le sionisme et plus pr cis ment pour augmenter substantiellement l immigration et cr er une majorit juive en Palestine Afin d augmenter d une fa on permanente l immigration il fallait renforcer substantiellement les capacit s d int gration des immigrants Ben Gurion craignait qu en p riode de ch mage les diff rentes autorit s autonomes s opposeraient la poursuite de l immigration ou essayeraient de la limiter Ben Gurion a donc exig que le Comit Ex cutif de la Histadrout ait le pouvoir d imposer son autorit aux Conseils ouvriers de la Histadrout les colonies agricoles et toutes les instances de la Histadrout sur cette question avant tout Il a exig une politique centrale pour tout ce qui concernait
78. destruction de leurs villages Le fait qu au cours de la seconde guerre mondiale et apr s elle des centaines d attentats individuels aient t commis par des sionistes contre les forces anglaises et que ces derni res aient apr s 1936 impos s toute une s rie de limites l immigration juive et l achat de terres semble infirmer notre th se quant la collaboration permanente entre le sionisme et l imp rialisme britannique Il n en est rien L int r t commun l imp rialisme et au sionisme n exclut pas des divergences m mes profondes entre eux Les Britanniques ne pouvaient d cemment pas remplir toutes les exigences des sionistes sans s ali ner compl tement l ensemble du monde arabe Mais m me quand ils se sont trouv s oblig s de limiter les exigences des sionistes les autorit s mandataires n ont pas fait de gros efforts pour veiller l application de leurs mesures jamais les sionistes n ont acquis autant de terres que pendant les quelques ann es o le Livre blanc interdisait toute une s rie de transactions immobili res Quant aux actions terroristes contre les forces d occupation britanniques coutons ce qu en dit cette poque un dirigeant sioniste notoire Mosh Sneh Un des principes les dans leur traditionnel aux Britanniques c est qu ils ne sont pr ts faire des concessions qu ceux qui savent les d ranger et leur causer des probl mes alors qu au contraire ils m prisent ceux parmi leurs
79. du processus r volutionnaire conqu rir l h g monie politique au sein de la nation en abattant sa bourgeoisie et ses alli s de la bureaucratie ouvri re au terme d une lutte de classe Du reste les conditions sp cifiques de la lutte des fedayin arm e de partisans mass s aux fronti res de l Etat sioniste majorit des Palestiniens r duits la condition d exil s conditions g ographiques d favorables la gu rilla proportions num riques en faveur des Isra liens imposent cette alliance comme axe strat gique essentiel de m me qu elle commande la liaison organique de la r volution palestinienne avec la r volution arabe L avenir de la lutte palestinienne se d cidera sur l ar ne du Proche Orient tout entier y compris la lutte sociale qui se d roule au sein d Isra l Mais la d sionisation ne risque t elle pas d tre un paravent masquant le maintien du statu quo sous un emballage juridique nouveau Non Elle pr suppose la destruction radicale des structures politico sociales existantes d faut de laquelle elle ne saurait se r aliser Pourtant diront certains d sioniser Isra l c est finalement uvrer en faveur de l existence d un Etat isra lien ce qui est contraire aux objectifs des Palestiniens qui veulent pr cis ment l abolition de cette entit base mono ethnique et coloniale institu e sur leur territoire En v rit on ne saurait pr dire quelle sera la forme constitutionnelle pr cise de l
80. e Pour le prol tariat r volutionnaire le sionisme doit tre consid r comme un mouvement la fois utopique et reactionnaire e Utopique parce qu il juge possible un d veloppement harmonieux des forces productives dans une conomie ferm e en Palestine au milieu d un monde capitaliste sujet des convulsions conomiques de plus en plus grandes Le formidable d veloppement de l conomie palestinienne qui serait n cessaire pour permettre l absorption de plusieurs 41 millions d immigr s est irr alisable dans le cadre de l conomie capitaliste mondiale actuelle parce qu il juge possible la cr ation d un tat juif ou bi national au milieu de l hostilit av r e de 50 millions d arabes alors m me que l immigration et l industrialisation progressive du pays d veloppent dans les m mes proportions la population arabe juive parce qu il esp re obtenir ce r sultat en comptant sur des manoeuvres entre les grandes puissances qui en r alit veulent toutes utiliser uniquement le mouvement sioniste comme un pion dans leur jeu de puissance envers le monde arabe parce qu il pense pouvoir neutraliser l antis mitisme dans le monde par le simple octroi d une nationalit aux juifs alors que cet antis mitisme a des racines sociales historiques et id ologiques profondes qui seront d autant plus difficiles arracher m sure que se prolonge l agonie du capitalisme R actionnaire par
81. e la communaut dont ils se revendiquent ils feraient leur possible pour se d marquer des actes barbares de l tat isra lien et des cons quences dramatiques que ces actes vont t t ou tard entra ner pour l existence m me d une existence nationale h breue au Proche Orient Ce faisant ils feraient galement preuve de responsabilit face la communaut juive d Isra l au lieu de caresser le jusqu auboutisme isra lien dans le sens du poil de contribuer l aveuglement suicidaire croissant de sa direction et de sa population et de hurler comme Lanzman avec Isra l toujours et 56 inconditionnellement ne feraient ils pas mieux de servir de garde fous et de mettre en garde Sharon et son gouvernement contre les cons quences catastrophiques de leur politique Sont ils ce point aveugles pour ne pas voir que l impunit dont jouit Isra l aux yeux de certains courants politiques et philosophiques en Europe et en Am rique du Nord n est que l autre face de l antis mitisme et de son argumentaire sur la sp cifit juive Sont ils ce point stupides pour ne pas comprendre que pour beaucoup de soit disant amis d Isra l la politique de laissez aller laissez faire vis vis de lFtat juif est l expression d un cynisme qui veut voir les Juifs se jeter droit dans le mur Et qu au contraire ce sont ceux qui critiquent et parfois durement Isra l qui ont v ritablement coeur la vie et la survie de sa
82. e d j de fa on claire et explicite chez Herzl qui est souvent pr sent comme un sioniste lib ral Dans son Journal il crit entre autres II nous faut retirer petit petit les terres priv es des mains de leurs propri taires Les populations pauvres nous essayerons de les transf rer discr tement de l autre c t de la fronti re Quoi qu il en soif dans notre pays nous ne les emp cherons pas d avoir un quelconque emploi T Herzl Oeuvres Choisies T 7 Livre I p 86 23 New Outlook Juin Ao t 1959 24 Gershon Shoken La prostitu e des villes portuaires Haaretz 30 9 1951 25 A Sa d M Machover Lutte Palestinienne et R volution en Proche Orient Matspen n 49 ao t 1969 26 Ashkenazim sont les Juifs d origine occidentale Sepharadim sont les Juifs originaires des tats arabes et des pays m diterran ens et balkaniques 27 Johny Bunzl Palestine et le L ninisme in dit 1972 28 Notre objet n est pas de discuter ici la question tactique d un tat palestinien dans les territoires occup s en Juin 1967 et de la place d une telle perspective dans la lutte nationale palestinienne 29 A Sa d et M Machover La R volution Arabe et la Question Nationale dans l Orient Arabe Matspen n 65 Juin 1972 30 Ibid 31 Tous les chiffres sont tir s de l annuaire statistique officiel et des rapports annuels de la Banque d Isra l 32 New Outlook Janvier 1958 33 Le
83. e du mouvement sioniste la fa on des r volutionnaires de 36 39 ou des communistes palestiniens juifs et arabes de la m me poque L inad quation des r ponses trouve une tragique illustration avec la gr ve g n rale de la population arabe de Palestine en 1936 Alors qu une gr ve similaire en Syrie la m me ann e avait forc le pouvoir mandataire fran ais reculer et conc der au mouvement national la promesse d un processus menant l ind pendance la gr ve en Palestine n a eu qu un seul effet pratique la prise en main d finitive de l conomie mandataire par la main d oeuvre juive organis e l auto exclusion des travailleurs arabes du march de l emploi o s engouffrent les nouveaux immigrants L accent mis sur le r le des masses dans le mouvement sioniste permet de relativiser l imagerie antisioniste qui fait des colons les simples instruments du capital financier international dans son syst me de domination des peuples arabes Parce qu inspir e d une vision de classe d vi e en socialisme national la strat gie du mouvement ouvrier sioniste aura ainsi r ussit ce que tous les autres mouvements de colonisation auront chou atteindre par l exclusion radicale du travail pour le peuple colonis il lui retirait une arme d terminante dans la lutte de lib ration Aujourd hui encore les gr ves g n rales palestiniennes ne sont que des actions symboliques elles n affectent pas l conomie de l
84. e infrastructure moderne en Palestine Contrairement tous les autres exemples de colonisation europ enne le sionisme s est refus exploiter la main d uvre locale bon march Son objectif tant de normaliser la structure conomique et sociale de la soci t juive le sionisme se devait d exclure la main d uvre arabe du marche afin de permettre aux Juifs cl produire par eux m mes leurs moyens de production et de consommation C est donc consciemment que le sionisme a b ti une conomie et une soci t ind pendante et parall le la soci t arabe autochtone Il fallait isoler r duire puis d truire la soci t arabe afin de permettre l mergence d une soci t exclusivement juive avec ses classes son march ses institutions C est ci cette t che centrale que s at le le mouvement sioniste pendant les 30 ann es du mandat britannique en Palestine emp chant sciemment la soci t arabe de se d velopper au moment m me o les pays arabes avoisinants connaissaient un d veloppement conomique d principalement aux effets de la seconde guerre mondiale 10 Tous les moyens taient bons pour exclure les Arabes de leurs positions dans l conomie locale utiliser les gr ves pour faire remplacer les travailleurs arabes par des travailleurs juifs dans les institutions du mandat britannique et dans les industries capital tranger boycott de l agriculture arabe voire destruction de ses produits
85. e m me la IV me Internationale doit s opposer toutes les solutions que l imp rialisme propose et r aliserait ventuellement avec ou sans l aide de ses agents dans l Agence juive Ces solutions telles que le partage de la Palestine l immigration limit e de 100 000 juifs la remise du mandat l ONU ont toutes pour but d terniser la pr sence des troupes britanniques dans ce pays et enl vent toujours la majorit de la population son droit de disposer d elle m me A l tape actuelle l union g n rale entre juifs et arabes en Palestine est irr alisable ce n est que sur un plan tout fait limit et dans la mesure ou une partie des travailleurs juifs est employ e en dehors de l conomie juive ferm e que des gr ves jud o arabes comme celles de l ann e pass e ont pu se produire Mais cela ne signifie pas que cette union soit exclue pour tout le temps Actuellement la population juive de Palestine a tendu tous ses efforts vers le renforcement de ses positions autonomes conomiques et politiques Mais d j la partie radicale de la jeunesse nationaliste juive a eu conscience de l inutilit de ces efforts de conciliation et de manoeuvre de la part de l Agence juive afin d obtenir de l imp rialisme ou des grandes puissances une immigration illimit e et la constitution d un Etat juif La vague actuelle de terrorisme de la part des bandes Irgun Zwei Leumi et Stern constitue des actes de d sespoir de la part de
86. e par la bourgeoisie sioniste Ces deux facteurs sont centraux pour comprendre la dynamique de la lutte de classe dans et contre l tat sioniste Et c est l la troisi me diff rence entre l tat sioniste et les colonies classiques la soci t sioniste tout en tant une colonie a une structure sociale beaucoup plus proche de celle des tats capitalistes d velopp s que des r gimes colonialistes et des rapports de classe presque identiques ceux des tats capitalistes traditionnels La cr ation de l tat d Isra l va changer du tout au tout les relations entre le mouvement sioniste mondial les Juifs et la question juive d un c t et la colonie juive en Palestine de l autre Si jusqu en 1948 la formation d une colonie juive en Palestine devait servir la cause des Juifs dans le monde en tant que solution de la question juive partir de la cr ation de l tat d Isra l ce sont la s curit de cet tat son d veloppement conomique et son expansion territoriale qui deviennent le but du mouvement sioniste et des communaut s juives Si originellement les institutions sionistes en Palestine taient une composante du mouvement sioniste mondial partir de la cr ation de l tat d Isra l le mouvement sioniste devient un appendice de l tat d Isra l dont le but est de d fendre et renforcer ce dernier politiquement et surtout financi rement et de mobiliser les communaut s juives travers le monde au ser
87. e programme sioniste ne peut tre r alis que par la force La seule divergence s rieuse consistait savoir si les sionistes devaient compter avant tout sur leurs propres milices arm es ou sur la force militaire de l imp rialisme D o la constitution de diverses unit s militaires juives en Palestine pendant l entre deux guerre et par la suite Hagana Irgoun groupe Stern qui fusionn rent finalement au sein de l arm e isra lienne Ces unit s se sont notamment renforc es avec l appui de la puissance coloniale britannique pendant la grande r volte palestinienne de 1936 1939 Au cours de la gr ve g n rale arabe de 6 mois et de la gu rilla rurale les milices de Dayan aident la RAF et les troupes britanniques ratisser les villages de Galil e et montent la garde le long de l ol oduc de l Iraq Petroleum Company En 1948 1949 la guerre d ind pendance isra lienne en fait l occupation militaire sioniste de la majorit de la Palestine repose sur la m me politique de force avec l appui combin de Truman et de Staline De m me les victions incessantes de paysans arabes la suite des achats de terre sioniste entre les deux guerres cons quence in vitable du pseudo socialisme sioniste consistant vider les terres palestiniennes pour les faire travailler par des Juifs culmine dans l expulsion et la fuite sciemment stimul e de la majorit des Palestiniens de l Etat h breu en 1948
88. e une planification conomique et humaine permettant aux r fugi s de se lib rer socialement sans expulser des millions de Juifs Elle impose aussi de concevoir la Palestine lib r e comme une entit bi nationale Cela aussi fait partie des changements structurels que le colonialisme a provoqu s Toute tentative de les ignorer serait non seulement r actionnaire mais aussi vou e l chec C LES PARTICULARITES ISRAELIENNE DE L ECONOMIE L examen du d ficit de la balance des paiements suffit pour comprendre la sp cificit de l conomie isra lienne En 1949 le revenu des exportations ne couvrait que 11 62 des d penses pour les produits et services import s Le reste tait couvert par des collectes au sein des communaut s juives Shnor et des dons et pr ts du gouvernement am ricain Au cours des ann es le d ficit a pu tre r duit en 1957 les exportations couvraient d j 32 59 des importations et en 1965 51 29 30 Ces chiffres sont en fait en dessous de la 29 r alit une partie des importations destin es l armement n y sont pas consid r es Aucun pays ne conna t proportionnellement un tel d ficit de sa balance des paiements et une telle dette ext rieure en 1972 pr s de 20 du budget tait allou au remboursement annuel de la dette ext rieure qui pourtant provient souvent de pr ts tr s avantageux Nous avons insist sur la n cessit de capital ext rieur pour la construction d u
89. en le territoire qu elle nous propose pour l Etat juif est restreint et que le projet de transfert de population arabe si possible de bon gr sinon par la force peut permettre d largir la colonisation juive 19 Cette d claration d intention expansionniste n est pas de la part de Ben Gurion une r thorique abstraite S il est vrai que le mouvement sioniste officiel a finalement renonc la Transjordanie contrairement au Etsel de Menahem Begin pour des consid rations pragmatiques et real politiques internes et externes c est comme le montre cette citation ant rieure de 10 ans au projet de partition comme solution provisoire uniquement Il s agissait ensuite d acqu rir de nouvelles forces afin d achever en une seconde tape les v ritables objectifs historiques du sionisme L occasion s est pr sent e en 1967 et l Etat juif s est effectivement appropri l ensemble du territoire sous mandat britannique les territoires au del du Yarmouk le plateau du Golan ce qui manque encore tant la partie du Liban se trouvant au sud du Liban Le colonialisme sioniste ne s est pas fait dans le vide mais sur la base d un plan tr s pr cis et coh rent Comme l crit tr s justement Jon Rothschild La partition tait dans une large mesure la reconnaissance d un Etat d fait dans la mesure ou existait d j en Palestine une communaut ind pendante avec une conscience nationale d velopp e et un appareil d Et
90. ence d un Etat juif m me si celui ci perd de son pouvoir d attraction la propagande sioniste la mystique religieuse le traumatisme de l holocauste hitl rien etc Mais qu il s agisse des facteurs favorisant l assimilation ou des facteurs y mettant un frein tous s inscrivent dans une r alit socio conomique et politique g n rale y compris les facteurs les plus irrationnels tels que la religion et autres ph nom nes mystiques Dans sa th se num ro 3 Walter Laqueur crit La soci t pluraliste occidentale actuelle a chang ce ne sont pas seulement les Juifs qui ont perdu une partie de leur identit suite l assimilation mais l ensemble de la soci t est durement atteint elle a jet par dessus bord certaines valeurs traditionnelles Tout comme les Juifs la soci t est elle aussi de plus en plus d racin e Et m me si cela permet de r duire le foss entre Juifs et non Juifs cela remet aussi en question l esprit de tol rance lib rale qui avait permis l existence juive dans le monde occidental 4 Sans entrer dans les d tails des conceptions de Laqueur il est vident que ce dernier craint d appeler les choses par leur nom m me s il d crit relativement bien leurs cons quences quant l assimilation des Juifs Ce probl me est celui de la crise du capitalisme Et de m me qu il se refuse d finir les racines du probl me qu il analyse Laqueur est incapable de d finir une solution cette cr
91. epuis 1967 la classe dirigeante isra lienne a t amen e chercher un soutien organique aupr s des divers grands capitalistes d origine juive et aupr s du capitalisme international tout court voir la d p che de Reuter publi e par le Monde du 9 avril 1970 sur la d l gation de banquiers europ ens qui s est rendue en Isra l en vue de n gocier des projets d investissements d pendance command e par les difficult s conomiques structurelles et les probl mes pos s par la digestion des territoires conquis Le d placement du centre de gravit de la structure poli tique d Isra l en faveur des partis bourgeois a facilit cette r orientation A leur tour les nouveaux bailleurs de fonds voir les conf rences des milliardaires juifs ont impos l abandon d un certain nombre de privil ges acquis par la bureaucratie sioniste leur profit p n tration conomique trang re d nationalisations participation aux entreprises coop ratives ou tatiques s installant dans les secteurs rentables de l conomie isra lienne La lutte contre le sionisme passe n cessairement par la rupture radicale avec le capitalisme tranger 4 Certains pourraient objecter que de toute mani re la perspective d alliance entre l avant garde isra lienne et la r volution palestinienne est vaine parce que la population d Isra l est le produit du colonialisme sioniste et ne saurait mettre en cause ses propres int r ts et privil g
92. es camps de transit Autant d erreurs monstrueuses de la part des Britanniques atteignant leur cr dit au niveau international La Grande Bretagne d cide alors de remettre son mandat l ONU tout en d cidant de rester jusqu son terme officiel le 14 mai 1948 Une commission de l ONU se met en place et enqu te Les organisations sionistes se pr sentent unifi es devant cette commission avec une position claire adopt e Baltimore le 11 mai 1942 un Etat juif Quant aux Arabes ils n arrivent gu re se mettre d accord entre eux Les Palestiniens remettent leur sort entre les mains des Etats arabes de la r gion Mais chacun d entre eux esp re tirer de la crise palestienne qui un brevet de nationalisme bon compte qui des avantages territoriaux La m fiance r ciproque emp che la coordination des efforts et bloque toute action efficace La commission de l ONU propose un partage J rusalem serait sous mandat international et la r partition des territoires suit l implantation des villages juifs soit environ 50 du territoire pour 30 de la population De plus l Etat juif poss de une continuit territoriale tandis que l Etat arabe est constitu de trois morceaux la Galil e la Cisjordanie et la bande de Gaza Ce puzzle excite d entr e la convoitise des Etats arabes Voisins Mais ce plan re oit le soutien paradoxalement conjoint en ce d but de Guerre froide des Etats Unis et de l URSS Les Etats Unis ne v
93. es les pays antis mites sauront tre nos alli s 1 Lorsque notre organisation sera connue travers le monde les forces antis mites lui feront de la publicit dans les gouvernements dans les meetings dans les journaux 2 Le sionisme ne se pr sente t il pas ici comme le demi fr re de l antis mitisme Apr s l horreur du pogrome de Kichinev en 1905 Herzl s adresse dans une lettre dat e du 19 mai au ministre russe Plehve antis mite notoire qui a t l initiative de ces pogromes Les v nements douloureux de Kichinev m obligent aujourd hui prendre ma plume Mais pas pour pleurer sur le pass J ai entendu de 150 sources s res que le d sespoir commence frapper les Juifs de Russie des jeunes de 15 et 16 ans qui ne comprennent rien aux folies r volutionnaires s enthousiasment pour la violence Au cours des ann es pass es le sionisme a t fier de proposer tous les malheureux un id al sublime qui donne consolation et paix de l me Son Excellence le sait certainement C est donc bien d un front uni qu il s agit entre la r action la plus noire et le sionisme contre les id es socialistes qui avaient un impact de plus en plus prononc au sein de la jeunesse juive de l empire tsariste Dans une lettre l Archiduc de Bade Herzl crit le 10 7 1898 Il ne fait aucun doute que la colonisation acc l r e d un peuple neutre en Orient peut tre d une importance capitale pour la politique de
94. es de groupe Cette position est erron e car elle ne tient pas compte du caract re sp cifique du colonialisme sioniste En effet le fondement de l conomie isra lienne n est pas l exploitation de la main d uvre palestinienne bien que celle ci y joue un r le croissant depuis les conqu tes de 1967 mais bien l exploitation de la classe ouvri re juive Or les travailleurs isra liens ne sont pas structurellement li s au sionisme dont ils ne retirent pas en tant que tels des b n fices Le s gr gationnisme sp cifique du mouvement ouvrier sioniste a eu pour effet le d veloppement en Palestine d une conomie juive en vase clos qui refoulait les Palestiniens et non pas d une soci t ax e sur l exploitation des indig nes Il en est r sult que les travailleurs juifs d Isra l ne forment pas aujourd hui en bloc une aristocratie ouvri re de type colonial occupant une place interm diaire dans la stratification sociale entre le capitalisme colonial d une part et les prol taires indig nes de l autre Leur statut n est pas li l h g monie d une couche dirigeante coloniale sur la masse des Arabes Par cons quent elle n a pas d int r t propre au maintien de la structure coloniale sioniste n tant pas conomiquement privil gi e gr ce la surexploitation coloniale des autochtones ce raisonnement ne vaut videmment que pour la classe ouvri re isra lienne prise dans son ensemble et non pas pour certaines couches s
95. es formations religieuses et sionistes extr mistes dans l ar ne politique isra lienne Un peuple qui en opprime un autre ne saurait tre libre On pourrait ajouter que plus un peuple en opprime un autre moins il saurait tre libre Car occupation signifie r sistance et r sistance r pression La jeunesse isra lienne n e ou arriv e en Isra l dans les ann es qui ont suivi la cr ation de l tat d Isra l va tre confront e au double ph nom ne de la lutte 34 du peuple palestinien et de la r pression Leur conception du monde leurs concepts id ologiques et moraux seront avant tout d termin s par la pratique quotidienne de la r pression des punitions collectives des dispersions de manifestations lyc ennes des plastiquages de maisons des expulsions d activistes et des mille et une op rations de maintien de l ordre dans les territoires occup s Il n est donc pas tonnant que leur conception de la d mocratie et leur m pris pour les valeurs lib rales qui taient encore tr s fortes chez leurs p res du moins ceux originaires d Europe aient un impact direct sur la capacit de riposte face aux recrudescences d attaques anti d mocratiques et anti ouvri res au sein m me de la population juive Comme le remarquait une r solution de l Organisation Socialiste Isra lienne Matspen Le sionisme consid r avant la guerre comme d finitivement enterr est ressuscit L id ologie sioniste ne peut p
96. estine sont oppos s la convocation imm diate d une Assembl e Constituante qui mettrait le pouvoir entre les mains de la majorit de la population qui est arabe Les terroristes pr tendent lutter pour une Palestine libre ind pendante et d mocratique Mais tant les partisans les plus acharn s d un Etat juif eux aussi doivent trouver un biais pour enlever la souverainet la majorit de la population du pays Ils d clarent n tre pr ts organiser des lections g n rales qu apr s avoir donn aux juifs dans l exil une chance dans une limite de temps d termin e de rentrer en leur pays En d autres termes ils ne sont partisans d lections g n rales qu partir du moment o les juifs constitueraient la majorit absolue de la population c Les juifs n ont aucun int r t l expropriation des effendis car cette expropriation leur enleverait en pratique toute possibilit d acheter des terres nouvelles et d largir leur conomie ferm e juive en Palestine d Ils sont oppos s de fa on encore plus acharn e l expropriation des entreprises construites avec le capital tranger et la fermeture du pays l importation de capitaux car cela constituerait un coup mortel pour leur conomie juive De tout cela s impose la conclusion qu l tape actuelle les masses juives de Palestine ne constituent pas dans leur ensemble une force anti imp rialiste et que la constitution d un bloc jud o arabe
97. estinienne apr s la cr ation de l Etat d Isra l le type de rapport entre le mouvement colonial et la population autochtone le type de relation entre la colonie et l imp rialisme Le sionisme comme tous les mouvements colonialistes a spoli le paysan pauvre des meilleures terres il a d form la structure sociale en place et emp ch son d veloppement il a t l agent du capital monopoliste tranger et a servi d agent de l imp rialisme dans la r gion Ce qui fait la particularit du sionisme c est que d une part son objectif n a pas t d exploiter la main d uvre locale bon march mais de l expulser m me si conomiquement parlant c tait beaucoup moins rentable et d autre part le fait que son apport pour l imp rialisme anglais et plus lard am ricain ne sera pas directement conomique mais politique Si l imp rialisme a soutenu le sionisme et continue le faire jusqu aujourd hui ce n est pas pour les profils qu il peut tirer de l exploitation du travailleur isra lien le travailleur arabe tant lui expuls ou des mati res premi res se trouvant sous souverainet isra lienne mais pour le r le politique que le sionisme et l Etat juif ont jou dans la d fense de l ordre imp rialiste face aux menaces du mouvement de lib ration nationale arabe La s paration conomique entre les deux secteurs de la soci t palestinienne sous le mandat britannique a t facilit e par la s paration
98. ette mise au point nous pouvons affirmer avec Sa d et Machover qu il existe une entit nationale juive isra lienne produit conscient d une politique d aint gration des immigr s Mizoug Galouyot qui se poursuit jusqu nos jours Non seulement la langue le territoire et dans une certaine mesure la culture mais surtout la conscience d appartenir et de vouloir appartenir une m me entit telles sont les caract ristiques qui permettent de d finir une nationalit juive isra lienne C est la raison pour laquelle nous nous opposons la perspective d fendue par la majorit des courants de l OLP qui aspirent une Palestine la que et d mocratique avec une galit de droits entre musulmans chr tiens et juifs Ce slogan ne reconna t pas l existence d une entit nationale juive en Palestine elle ne reconna t qu un courant religieux parmi d autres Du point de vue internationaliste toute solution progressiste de la question de la Palestine passe par la reconnaissance du droit l autod termination nationale du peuple arabe palestinien le droit des r fugi s de r int grer leur patrie et d int grer cette derni re dans un cadre f d ral pan arabe C est dans ce contexte que se pose la question nationale juive isra lienne Le principe d galit fait partie int grante de toute solution r volutionnaire Une Palestine lib r e de l emprise sioniste se doit de reconna tre l galit entre Juifs et Ara
99. ettent la disposition de sa classe dirigeante en la personne des Arabes palestiniens un v ritable sous prol tariat colonial source de surprofits En r sum la bourgeoisie isra lienne est structurellement li e l imp rialisme et cette d pendance accentue son essence sioniste puisqu aux yeux de ses protecteurs Isra l n a d utilit qu en tant que gendarme du Proche Orient La nature sioniste de la bourgeoisie isra lienne est donc en quelque sorte surd termin e B LA BUREAUCRATIE OUVRIERE Comme on le sait le mouvement ouvrier sioniste constitue la colonne vert brale de l Etat h breu Principal artisan de la colonisation juive il a d termin sa forme s gr gationniste sp cifique L quilibre social d Isra l d pend de l int gration de la classe ouvri re juive l Etat bourgeois qui a t r alis e par le biais du syndicat unique qui est galement un syndicat patron la 52 Histadrout et par l interp n tration des partis ouvriers principalement le Parti travailliste avec la bureaucratie d Etat l appareil administratif et les cadres des organisations sionistes La bureaucratie ouvri re fait partie int grante des structures tatiques et militaires elle dominait d j l appareil pr tatique l poque du mandat britannique Elle s impose comme un alli indispensable la bourgeoisie pour enrayer la naissance d un courant prol tarien politique ou syndical authentique Les institutions au t
100. eulent pas voir l URSS s implanter seule dans cette r gion pensent aussi y trouver des int r ts conomiques et enfin le pr sident pour sa r lection a besoin des votes de la communaut juive am ricaine L URSS soutient les sionistes pour mettre un pied dans un Moyen Orient domin par des clans princiers conservateurs troitement li s la Grande Bretagne Le 27 novembre 1947 ce plan de partage est vot par l ONU Le 14 mai 1948 l Etat d Isra l est proclam unilat ralement par l Agence juive Le 15 mai les troupes de la Ligue arabe interviennent en Palestine La premi re guerre Isra lo arabe commence Alain Gwenn Critique communiste n 135 automne 1993 1 Palestine 47 un partage avort Alain Gresh et Dominique Vidal ditions Complexe 2 Histoire du sionisme Walter Laqueur Calmann L vy 3 Alain Gresh Dominique Vidal op cit 1948 La Naqba Voici 50 ans le 14 mai 1948 le mouvement sioniste soutenu par les grandes puissances proclamait la naissance de l Etat d Isra l Officiellement d sign comme la d claration d ind pendance d Isra l cet v nement allait au contraire donner une forme radicalement neuve la d pendance des peuples de Palestine et du Moyen Orient en g n ral vis vis des int r ts strat giques de l imp rialisme et de l Union Sovi tique Loin de lib rer les survivants du g nocide nazi la cr ation de l Etat d Isra l allait faire payer le prix de la destruction
101. fois dans l histoire du mouvement l adh sion des masses juives travers le monde est pleine et enti re de m me que la sympathie de l opinion mondiale Pour choquant que cela puisse para tre Hitler a certainement t le levier le plus puissant dans l dification de l Etat juif Mais la pr sence arabe constituait un obstacle de taille En 1947 la Palestine est peupl e de 1 3 millions d Arabes et 0 65 millions de Juifs Pendant la guerre de 48 49 environ 800 000 Palestiniens sont expuls s Expuls s Selon l histoire isra lienne officielle il n en est rien Ils auraient fui du fait de la conjonction de deux ph nom nes d une part les massacres exceptionnels perp tr s par l extr me droite sioniste dirig e par Begin comme Deir Yassine quoique d nonc s par l establishment travailliste auraient cr un vent de panique spontan dans d autres villages dont les habitants auraient fui sans y tre directement contraints d autre part les pays arabes auraient lanc des appels via la radio pour que les gens quittent provisoirement leurs villages pour y revenir une fois la victoire militaire assur e Selon cette mythologie fondatrice ce sont donc les pays arabes qui ont invent le probl me palestinien et seule l extr me droite clandestine aurait t porteuse du projet de transfert par la violence Cette lecture de l histoire heurte de front la m moire palestinienne Quand pr s d un million de pe
102. fus de la bourgeoisie palestinienne d envisager un d veloppement capitaliste en Palestine Le maire de Jaffa n crivait il pas pendant les ann es 40 La Palestine est un pays pauvre qui ne pourra jamais tre industrialis elle ne peut tre ni un centre industriel ni m me un centre commercial niais uniquement un pays agricole 12 Contrairement au courant politique qui comme nous l avons vu mettait l accent sur l action diplomatique afin d obtenir une charte des grandes puissances Ruppin Weizman et d une fa on plus g n rale le mouvement sioniste ouvrier insistent avant tout sur la n cessit de d velopper conomiquement et politiquement l implantation juive en Palestine et de la renforcer num riquement cr er un tat de fait est pour eux la condition sine qua non de la reconnaissance par les grandes puissances parall lement au renforcement du secteur juif en Palestine ils ne cessent de mener une activit diplomatique intense Hectare apr s hectare une ch vre puis une autre est le slogan central du mouvement sioniste ouvrier qui comprenant l importance primordiale de la terre dans son projet de cr ation d une entit politico sociale juive ind pendante va donner une priorit aux colonies agricoles et donc aux travailleurs manuels de la campagne et de la ville et non la petite bourgeoisie urbaine qui se retrouve plus souvent dans les courants minoritaires au sein du mouvement sioniste Ma
103. h bra que et de la population juive pour les arracher l emprise de l id ologie sioniste Dans la mesure o tous les mouvements repr sentatifs de la r volution palestinienne inscrivent bon droit leur combat dans la perspective d une coexistence future des Juifs et des Arabes en Palestine il est clair que les masses isra liennes encore tromp es par l id ologie sioniste aujourd hui seront pr cis ment les partenaires futurs de la r volution palestinienne C est assez dire combien appara t importante l action de l avant garde antisioniste agissant aujourd hui au sein de l Etat h breu Faire la r volution avec les Juifs de Palestine pr suppose videmment la croissance des forces r volutionnaires au sein de la population isra lienne Cela tant il s agit de comprendre les facteurs qui expliquent l appui accord par les Isra liens et les communaut s au sionisme Chauvinisme sans doute juives Encore faut il saisir les racines de ce nationalisme juif Il s explique d une part par la trag die juive contemporaine et de l autre en ce qui concerne les Isra liens eux m mes par des dizaines d ann es de propagande arabe chauvine et raciste qui ont facilit la t che de la bourgeoisie isra lienne ainsi que par la faiblesse de l avant garde internationaliste arabe La t che des r volutionnaires palestiniens consiste donc proposer aux Juifs d Isra l une perspective de coexistence qui garantirait leur avenir M me
104. htones territoire autonome du monde arabe sous domination trang re c est dire britannique Et quelle r forme agraire aspire ce r volutionnaire Pour les pauvres paysans palestiniens Pas du tout en faveur des colons sionistes et contre ces paysans pauvres Finalement qu entendent Borochov et ses amis quand ils parlent du droit l autod termination nationale Celle des populations vivant depuis toujours en Palestine Bien s r que non Ce que Borochov veut obtenir de ce forum international r actionnaire c est le droit la conqu te aux d pens de la population locale qui cet internationaliste n envisage m me pas de demander son avis En fait ce quoi le Borochovisme aspire n est rien d autre que la d claration Balfour de l imp rialisme britannique IT Buts et structure socio conomiques et politiques de la soci t sioniste avant la formation de l Etat d Isra l A LES ORIGINES DU MOUVEMENT SIONISTE MONDIAL Herzl est le premier tenter d unir les sionistes du monde entier et de les organiser en un mouvement politique Par le biais de la Conf d ration Sioniste mondiale et des Congr s sionistes Herzl parviendra imposer l unit du mouvement sioniste et une conception politique du sionisme qui jusqu alors et surtout en Europe de l Est Hovevei Sion restait essentiellement du domaine de la philantropie Herzl a t un des premiers comprendre qu en derni re analyse il est impo
105. i es en Orient va obliger ces derni res se tourner vers la production locale Le mandat britannique conscient de la sup riorit technologique de l industrie juive en Palestine va s appuyer sur celle ci et lui permettre de se d velopper un rythme acc l r voie La grave crise qui va provoquer le d clin de l imp rialisme britannique au cours de la seconde guerre mondiale va poser un probl me s rieux au sionisme En effet il devenait vident que la bourgeoisie anglaise allait rapidement perdre l essentiel de son pouvoir au Proche Orient Un des objectifs du terrorisme anti britannique pendant et apr s la seconde guerre mondiale sera de menacer ce dernier que s il ne faisait pas de nouvelles concessions le sionisme s alignerait sur l imp rialisme am ricain qui voulait prendre la place de la Grande Bretagne au Proche Orient C est ce que fera finalement le mouvement sioniste non sans quelques pres d bats se mettant au service de Washington avec le m me enthousiasme qui avait caract ris la collaboration ant rieure avec l Empire britannique D LA HISTADROUT CATALYSEUR DE LA COLONISATION SIONISTE ET DE FORMATION DE L ETAT ISRA L Contrairement ce que l on croit souvent la Histadrout n est pas une conf d ration de syndicats ouvriers dans le sens o on l entend g n ralement S il est vrai qu il existe au sein de la Histadrout quelques syndicats aucun membre de la Histadrout n appartient un de
106. icularit s la situation du peuple arabe palestinien qui se trouve moiti sous occupation isra lienne et moiti dispers dans divers tats arabes ce qui fait la particularit de la revendication de l autod termination en ce qui concerne les Palestiniens Le droit l autod termination des Arabes Palestiniens c est le droit de d cider s ils pr f rent continuer vivre comme r fugi s dans les divers tats arabes constituer un tat ind pendant dans certaines parties de la Palestine ou se r approprier l ensemble de la patrie palestinienne afin d y constituer un tat ind pendant C est au peuple palestinien de d cider L existence de l OLP et ses actions ne laissent planer aucun doute le peuple palestinien revendique le droit de former un tat ind pendant dans l ensemble de sa patrie 28 historique 27 Le fait que le colonialisme sioniste a s par le peuple palestinien d une partie de sa terre rend l application de la formule l niniste plus difficile il ne s agit pas d un peuple qui a annex son propre territoire une terre et une population trang res mais d un peuple qui s est appropri une partie d un territoire annex et s y est tabli en expulsant la population locale Cette particularit ne saurait en aucun cas supprimer le droit l autod termination de la nation opprim e d autant plus que la situation est loin d tre statique et la dynamique expansionniste du sionisme r duit sans arr
107. ie mat rielle qui les mettent directement en conflit avec l imp rialisme C est sur le dynamisme de la lutte des classes men e pour la d fense de leurs int r ts que doit s appuyer tout d abord le parti r volutionnaire Se d veloppant au fur et mesure que le prol tariat arabe cro t et se renforce la section du Moyen Orient de la IV me Internationale constitu e sur la base des noyaux existants en Palestine et en Egypte doit diriger les actions des masses pour la d fense de leurs int r ts quotidiens lever la conscience ouvri re la compr hension de la n cessit de l action politique et travailler souder le bloc de tous les exploit s autour du prol tariat r volutionnaire travers la lutte pour les quatres revendications essentielles suivantes D part imm diat des troupes britanniques Ind pendance compl te de la Palestine Convocation imm diate d une Assembl e Constituante Unique et souveraine Expropriation des terres des effendis et gestion des terres expropri es par des comit s de paysans pauvres Expropriation de toutes les entreprises propri t du capital tranger et gestion par les travailleurs des entreprises nationalis es C est travers la lutte pour ces quatre objectifs principaux et centraux que le parti r volutionnaire duquera les masses quant la n cessit de s opposer de plus en plus la bourgeoisie arabe troitement li e aux effendis Quand la lutte des masses
108. ifs de lier leur propre mancipation l mancipation du peuple arabe palestinien Des revendications telles que des fonds pour les quartiers populaires et pas pour les colonies qui ont eu au cours des derni res ann es un cho d passant largement les cercles radicaux montrent que loin d tre une utopie le lien entre les besoins imm diats des masses juives et ceux du peuple arabe palestinien d coule directement de la r alit de la lutte de classes Ce lien s approfondit au fur et mesure que la crise de l tat sioniste s exacerbe Il existe une relation dialectique entre les deux conditions d crites plus haut en s organisant ind pendamment de leur bourgeoisie et des structures de l tat sioniste comme la Histadrout les travailleurs juifs deviennent conscients des v ritables choix politiques qu exigent la r alit de l tat sioniste Vice versa plus la crise du sionisme s exacerbe et la question nationale palestinienne s impose plus les travailleurs juifs sont pouss s donner leurs propres r ponses aux probl mes que cette crise soul ve C est bien pourquoi l mancipation des masses juives d Isra l est le r sultat combin de la lutte des travailleurs juifs contre la bourgeoisie sioniste et de la lutte de lib ration nationale palestinienne 37 A moins d un tournant radical dans les rapports de force l chelle mondiale la crise du sionisme est irr versible Comme tout mouvement colonial au 20e si cle
109. incapables C est dans ce contexte que se d veloppe le sentiment d oppression ethnique social conomique et culturel Etouffant la culture originelle des Juifs orientaux d truisant leur mode de vie exprimant ouvertement leur m pris pour les primitifs la minorit ashkenaz reste incapable de permettre un d veloppement que par ailleurs elle pr conise Il ne subsiste donc que la discrimination l oppression le m pris qui engendrent de plus en plus la frustration la haine et le sentiment d tre compl tement trangers la soci t sioniste Les intellectuels orientaux radicalis s refusent de plus en plus la perspective d assimilation la soci t ashkenaz Certains comme le Dr Cadouri semble l indiquer dans la conclusion de sa lettre revendiquent une autonomie dans le cadre de la soci t isra lienne tout en envisageant un rapprochement avec les Arabes de Palestine dont ils affirment se sentir plus proches que des Juifs occidentaux C est une possibilit A condition toutefois qu une rupture politique accompagne cette prise de conscience ethnico culturelle Car si les Juifs orientaux ne sont pas et ne seront pas assimil s sur un pied d galit dans la soci t sioniste occidentale le processus de d sarabisation ou de d culturation n est pas s rieusement entam non plus L union nationale contre les Arabes a quand m me r ussi cr er un foss tr s large entres les Juifs orientaux et leurs pays
110. inorit nationale qui ne peuvent trouver leur place dans la vie conomique sociale et culturelle des diff rents pays o ils se trouvent c est pourquoi ce peuple ternel doit b tir son Etat juif dans sa patrie historique la Palestine o il pourra enfin r soudre la question juive 13 Le sionisme n est donc pas un mouvement national dont l objectif serait d unir des gens ayant une langue commune et un territoire commun en un Etat national afin de permettre un essor leur d veloppement Ce n est que lorsque la r action a r activ l antis mitisme pour d tourner les masses de leurs ennemis v ritables que les Juifs ont commenc immigrer en Palestine Le sionisme est incapable de r soudre la question juive car il laisse intacts les fondements m mes de l antis mitisme l ordre capitaliste il cr e par contre de ses propres mains un nouvel aspect de cette question juive en entrant n cessairement en conflit avec un autre peuple le peuple arabe palestinien L id ologie et la pratique sionistes ont prouv leur nature r actionnaire dans le cours de leur histoire En fait ce caract re r actionnaire se trouve dans les sources m mes du sionisme mouvement issu du capitalisme en d clin et s appuyant sur ce dernier pour r aliser ses objectifs Voyons ici quelques citations de Th odore Herzl fondateur et premier dirigeant du mouvement sioniste mondial Les antis mites ont t nos amis les plus fid l
111. ion que nous sachions d s maintenant aller vers elles avec nos solutions autant qu avec une critique implacable du sionisme a Toutes les sections de la IV me Internationale doivent mettre en avant le mot d ordre Ouvrez les portes de tous les pays aux r fugi s juifs Abolition de toutes les restrictions l immigration Ce slogan doit tre d fendu plus sp cialement 43 par le SWP des Etats Unis d une part et par nos sections anglaise canadienne fran aise et toutes nos sections de l Am rique latine d autre part Ces derni res ainsi que notre section australienne et plus particuli rement les sections d Argentine et du Br sil doivent joindre ces slogans les mots d ordre Abolition de toutes les clauses de discrimination raciale et religieuse dans la l gislation sur l immigration Chaque occasion concr te plaints sur le manque de main d oeuvre et sur la diminution de la population ouverture partielle du pays pour certaines cat gories d immigr s acte de comm moration en faveur des victimes du fascisme doit tre employ e pour alerter l opinion publique ouvri re du pays et pour exiger le d clenchement d actions concr tes en vue d obtenir des r sultats imm diats Des r solutions telles que celles du CIO doivent tre employ es comme point de d part pour exiger des actions de la part de la FSM pour organiser des mouvements concert s dans les secteurs de la vie conomique et sociale les plus aptes
112. ir certains objectifs politiques et non pas partir de n cessit s militaires comme on l entend quelquefois proclamer En fait c est le transfert des Arabes hors des fronti res de l Etat juif qui est mis en oeuvre L vacuation et la destruction des villages arabes n est pas toujours accomplie en fonction des besoins militaires La destruction totale des villages ne r pond pas seulement l inexistence de forces suffisantes pour y maintenir une garnison L enjeu du d bat ne porte pas sur les faits qui sont difficilement discutables il porte plut t sur la reconnaissance par Isra l de l injustice fondamentale sur laquelle il fonde son existence En ce sens le d bat historique atteint une autre dimension en Isra l reconna tre l expulsion ce serait reconna tre la l gitimit du mouvement national palestinien non pas comme un ennemi atavique ils ont toujours refus notre droit l existence pleurnichent les sionistes dans leur attitude de blaming the victims mais comme le processus qui fait des opprim s les sujets de leur propre histoire d une histoire dont la suite pourrait d sormais s crire deux dans la paix et la justice Cette perspective tait devenue palpable avec l Intifada pendant laquelle le peuple palestinien avait consciemment choisi de combiner le soul vement et la main tendue acceptant de facto le compromis historique Isra l a traduit cette aspiration dans un accord sordide produi
113. is par del ces divergences le mouvement sioniste reste uni dans son objectif fondamental pr parer la cr ation d un Etat exclusivement juif d o seraient exclus socialement et physiquement le plus grand nombre possible d habitants autochtones C LE SIONISME AU SERVICE DE L IMPERIALISME BRITANNIQUE 19 Entre la fin de la seconde guerre mondiale et la cr ation de l Etat d Isra l le sionisme a eu un double r le dans la politique des autorit s mandataires britanniques a de soutien actif et militant la r pression du mouvement national arabe b d alibi pour l imp rialisme anglais et de bouc missaire face la col re des masses palestiniennes Au cours de la premi re guerre mondiale la majorit du mouvement sioniste mondial se tourne vers l imp rialisme britannique qui semble devoir remplacer le pouvoir ottoman en d route dans la domination de l orient Arabe en g n ral et de la Palestine en particulier L empire britannique avait promis son soutien aux dirigeants arabes qui aspiraient la formation d un Etat arabe uni au Proche Orient Mais cette promesse allait rapidement tre trahie par les accords secrets entre la France et la Grande Bretagne accords Sykes Picot qui partageaient le Moyen Orient entre ces deux puissances imp rialistes Parall lement Lord Balfour accordait le 2 novembre 1917 Lord Rothschild la c l bre d claration qui porte son nom et qui garantissait aux Juifs le soutien de l empi
114. ise c est dire un changement radical de la soci t par une r volution socialiste qui non seulement pourra sauver les Juifs mais aussi lib rer l humanit toute enti re D LES POSITIONS DE BOROCHOV C est en 1906 que s est constitu le Parti Ouvrier D mocratique Juif Poalei Sion Ber Borochov r digeant son projet de programme Dans ce document connu sous le nom Notre plate forme il a synth tis l essentiel de ses positions les contradictions nationales sont toujours li es des contradictions sociales l ensemble des conditions d existence de la classe ouvri re sert de base strat gique pour ses luttes de classe vu que le peuple juif n a pas de base territoriale propre ses conditions de production se d veloppent de fa on anormale et la base strat gique de l ouvrier juif est troite et instable au cours du d veloppement du capitalisme les Juifs sont expuls s de leurs positions traditionnelles cause de leur anormalit sociale dans le processus de production et pour cette raison sont pouss s migrer un ph nom ne identique appara t dans leur nouveau lieu d tablissement il leur faut donc nouveau migrer les Juifs ont donc besoin d une nouvelle patrie avec une population trang re la plus restreinte possible o les Juifs pourraient constituer les bases essentielles d une conomie sans tre confront s la concurrence d trangers la Palestine est le pays qui
115. isionisme par contre est une critique politique d une id ologie et d un mouvement politiques il ne s attaque pas une communaut mais remet en question une politique Comment alors identifier une id ologie politique l antisionisme avec une id ologie raciste l antis mitisme Un groupe d intellectuels sionistes europ ens vient de trouver la solution en faisant intervenir l inconscient et un concept passe partout qu ils nomment le glissement s mantique Quand on d nonce le sionisme voire quant on critique Isra l on a parfois inconsciemment comme objectif non pas la politique d un gouvernement le gouvernement Sharon ou la nature coloniale d un mouvement politique le sionisme ou encore le racisme institutionnel d un tat Isra l mais les Juifs Par glissement s mantique quand on dit les 35 bombardement de populations civiles sont des crimes de guerre ou la colonisation est une violation flagrante de la Quatri me Convention de Gen ve on dit en fait le peuple juif est responsable de la mort du Christ et mort aux Juifs videmment on ne peut rien r pondre un tel argument car toute r ponse sera inconsciemment peut tre une apologie de l antis mitisme L argument du glissement s mantique et l utilisation de l inconscient dans la pol mique politique met par d finition fin toute possibilit de d bat quel que soit le sujet d ailleurs La d nonciation du colonialisme es
116. isjordanie de la bande de Gaza du plateau du Golan et de la p ninsule du Sina La lutte des populations civiles des territoires occup s est un combat normal et l gitime contre des envahisseurs trangers qui au surplus exploitent la main d oeuvre et les Notes a ressources de ces r gions en instaurant un r gime conomique destin favoriser l conomie isra lienne et un r gime de liquidation brutale de toute vell it d affirmation nationale Isra l n est pas un Etat d mocratique c est un Etat raciste et cl rical fond sur l expulsion de la population indig ne l institutionnalisation du droit au retour de tout Juif alors qu on le refuse aux Palestiniens et l oppression de la minorit arabe rest e dans le pays Les Arabes y sont soumis une l gislation coloniale d exception les Defence Emergency R gulations de 1945 h rit es du pouvoir colonial britannique et renforc es depuis qui permettent aux autorit s militaires d expulser et d assigner r sidence tout citoyen l emprisonnement administratif et la confiscation des terres Et les proconsuls de l arm e isra lienne ne s en privent pas sans compter les dynamitages ill gaux des maisons de suspects les tortures etc Lorsque ces ordonnances coloniales taient appliqu es aux Juifs palestiniens au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale un ancien ministre de la Justice d Isra l Shapira affirmait que m me en Allemagne nazie i
117. ismes il a spoli la population indig ne de son pouvoir politique et conomique ce ne fut pas pour l exploiter dans son propre int r t mais pour l expulser de sa terre et de sa patrie afin de b tir sur les ruines de la soci t palestinienne ant rieure une soci t juive de haut en bas Le sionisme s est b ti politiquement et conomiquement c t de la soci t arabe indig ne r duisant petit petit les dimensions de la Palestine arabe gr ce sa sup riorit technologique et militaire et au soutien de l imp rialisme 5 En 1914 il y avait en Palestine 85 000 Juifs dont environ 30 000 Juifs orientaux vivant en Palestine depuis de nombreuses g n rations et environ 15 000 Juifs orthodoxes d origine occidentale venus en Terre Sainte pour des raisons religieuses n ayant rien voir avec le sionisme Jusqu en 1933 la communaut juive en Palestine va augmenter jusqu 175 000 ce qui compar une soci t palestinienne de plus d un million de personnes restait largement insuffisant pour constituer un tat juif Avec la prise du pouvoir par les Nazis en Allemagne la situation de la colonie juive en Palestine va changer qualitativement De 1933 1940 235 000 Juifs vont rejoindre la Palestine emmenant avec eux un capital non n gligeable des connaissances technologiques avanc es et un niveau culturel que ne connaissait pas la colonie juive avant 1933 C est la crise du capitalisme en d composition et
118. isra lienne depuis le secteur priv s est renforc mais il reste toujours encore secondaire et enti rement d pendant du secteur public et des subventions gouvernementales La gauche sioniste a toujours vu dans cette propri t collective des moyens de production l une des preuves du socialisme isra lien Le r dacteur en chef de New Outlook et ex membre du Comit Central du Mapam crivait en 1958 une tude prouverait facilement que l essentiel des entreprises de base se trouvent aux mains du secteur public Pendant les 9 ann es d existence de l tat d Isra l la Collecte Juive Unie et le Fonds d Etablissement qui ensemble constituent l institution financi re centrale de l Organisation Sioniste Mondiale ont investi environ 800 millions de dollars dans l immigration l tablissement des immigrants et leur installation 31 En fait la Collecte Juive est une institution am ricaine et le Fonds d Etablissement son repr sentant en Isra l Le capital national dont se vantent les sionistes de gauche a une forte odeur am ricaine et il ne d pend que de la Maison Blanche d y mettre fin les dons Isra l sont pour l instant d duits des imp ts sur le revenu ce qui est une forme particuli re de soutien financier de la part de l imp rialisme am ricain Comme le disait un des dirigeants isra liens lors d une campagne lectorale la base conomique du march isra lien se trouve aux USA L existence d un ca
119. iste contre l ensemble des arm es arabes consacrera l h g monie militaire de l tat juif dans l orient arabe et le confirmera dans son r le de chien de garde des int r ts imp rialistes contre les menaces de la r volution arabe Elle rappellera galement tous ceux qui avaient tendance l oublier la nature colonialiste et expansionniste de l tat sioniste gr ce la guerre l tat d Isra l occupa l ensemble de la Palestine avec le Sina et le plateau syrien en suppl ment Si au d but on parlait encore des territoires occup s comme d une monnaie d change l annexion de J rusalem et la mise sur pied de colonies de plus en plus nombreuses confirmaient que les sionistes n avaient pas chang leur programme originel mettre petit petit la main sur l ensemble de la Palestine et y tendre la souverainet de l tat juif La guerre de Juin 67 change radicalement la r alit de l tat d Isra l De petit tat assi g et essayant tant bien que mal de d velopper une conomie tant soit peu viable Isra l tait devenu une puissance politique dot e de territoires occup s peupl s de plus d 1 5 millions d habitants d une arm e dont le r le au sein de la soci t allait cro tre proportionnellement son renforcement num rique et technologique Sur le plan conomique aux nouveaux march s que repr sentaient les territoires occup s tant pour les marchandises que pour la main d oeuvre bon march s a
120. iste et dont l existence conditionne et alimente la conscience sioniste A LA BOURGEOISIE ISRA LIENNE Il existait autrefois des secteurs minoritaires du capitalisme juif en Palestine avant la cr ation de l Ftat d Isra l qui contestaient la ligne politique sioniste parce qu elle mena ait de les isoler des march s arabes du Proche Orient ce fut notamment le cas de l manation politique des nouveaux immigrants allemands des ann es trente Mais aujourd hui l ensemble du capitalisme isra lien envisage son avenir dans le cadre de la consolidation des structures sionistes le grand parti bourgeois form de l alliance du H rout fascisant et des sionistes g n raux appuie fermement l expansion territoriale dans sa recherche d un march plus vaste que les fronti res exigu s de 1949 Historiquement sa politique actuele a t d termin e par le processus m me de sa constitution Le potentiel anticapitaliste de la r volution palestinienne accentue la d pendance structurelle conomique politique diplomatique militaire de la bourgeoisie isra lienne envers l imp rialisme Bien que dou e d une relative autonomie politique la bourgeoisie isra lienne ne peut fonctionner conomiquement qu en tant que relais de l imp rialisme et politiquement elle est contrainte par ses int r ts vitaux d assurer ce r le face la r volution arabe La guerre de 1967 a confirm cette orientation puisque les nouvelles fronti res d Isra l m
121. itique constitue un frein puissant la prol tarisation des paysans arabes de Palestine et donc logiquement l mergence d un mouvement ouvrier significatif La prise de conscience nationale face l extension des colonies juives et la menace de cr ation d un Etat ethnique dont elle sera exclue jette la population palestinienne dans les bras d un mouvement national domin par les f odaux La r volte arabe qui atteindra son apog e avec la gr ve g n rale de 1936 appara t ainsi selon Nathan Weinstock comme une confirmation n gative de la th orie de la r volution permanente Sans se r f rer ce sch ma Ilan Halevi aboutit une conclusion plus fine C est l ambition sioniste d difier en Palestine une pyramide renvers e de modifier radicalement la structure sociale qui donne l entreprise colonisatrice sa coh sion et son autonomie C est elle qui rend inefficaces et condamne l chec les r actions palestiniennes et arabes de l poque du Mandat La soci t palestinienne qui per oit des rythmes divers selon les couches sociales la r alit d une menace sioniste n en comprend pas les ressorts internes soit qu elle d nonce la fa on des notables et des grands propri taires les juifs elle conduit alors la confessionnalisation et pousse les juifs palestiniens dans les bras des sionistes soit qu elle d nonce globalement l imp rialisme britannique ludant l analyse de la dynamique propr
122. itique visant obtenir le soutien des gouvernements aux projets sionistes 7 Dans Altneueland Herzl remarque que les Arabes pourront s int grer dans la nouvelle soci t s ils en expriment le d sir Shiomo Avin ri th oricien du mouvement sioniste ouvrier et membre du parti travailliste et de l Internationale socialiste commente cet aspect de la pens e de Herzl S il appara t aujourd hui na f voire simpliste il Herzl n en est pas moins impr gn d une vision humaniste et universaliste qui m rite notre estime 8 Ce propos condescendant vient d un des intellectuels de gauche les plus en vogue en Isra l qui se complait parler d mancipation et d auto mancipation D un politicien dont le mouvement soit disant socialiste s est empar d un pays avec l aide active de l imp rialisme dans le but d clar de b tir une colonie sans consulter la population indig ne Pour un sioniste de gauche comme Shiomo Avin ri le fait de permettre aux autochtones de prendre leur place dans la soci t nouvelle est certes d une na vet inconcevable mais prouve sans nul doute l humanisme universaliste du fondateur du sionisme politique C est des socialistes ayant plus les pieds sur terre qu il reviendra de d barrasser le sionisme de cette na vet humaniste Les biographes de Herzl se plaisent remarquer que ce dernier n a eu que tr s peu de succ s dans la r alisation des objectifs qu il avait si bien
123. ivaut environ l ensemble des investissements faits entre 1948 et 1977 cf N Halevi et R Klinov Malul Le d veloppement conomique d Isra l J rusalem 1968 En d autres termes le capitalisme isra lien a t cr ex nihilo Il n a pas de pass pas de racines dans un mode de production pr capitaliste L accumulation primitive s est faite sur la base du capital import mais pas sous la forme d investissements trangers et dans une moindre mesure par la spoliation des terres et des biens de la population palestinienne expuls e L essentiel des investissements continue jusqu aujourd hui se faire non sur la base de l exploitation des ressources naturelles et de la force de travail local mais sur la poursuite de l importation de capital sous forme de dons et de pr ts bon march En ce sens on peut parler d conomie artificielle d conomie subventionn e par l imp rialisme Ce type de rapport entre les imp rialismes et un jeune tat est sans pr c dent il rappelle bien plus l entretien d une arm e dont le but est de d fendre des int r ts qui eux sont bien r els et bien plus importants que les sommes d bours es pour l entretien de cette arm e C est ce qui explique pourquoi l essentiel du capital et des forces productives ne se trouvent pas entre les mains de particuliers mais d institutions tatiques y compris la Histadrout En 1967 le secteur public repr sentait 76 de l conomie
124. ive de la population juive Il n a pas fallu longtemps pour r aliser que sans un soutien militaire et conomique massif et rapide des USA l tat d Isra l tait accul un armistice honteux et une d faite politique sans pr c dent Le troisi me empire juif avait les pieds d argile et la puissance conomique et l invuln rabilit militaire n taient qu illusion L utilisation par les tats arabes de l embargo p trolier va accentuer l isolement international dans lequel se trouve Isra l et par l sa d pendance vis vis des USA et des int r ts de Washington C est un v ritable traumatisme que va provoquer la guerre d octobre dans la soci t isra lienne L immigration va se r duire sa plus simple expression et des milliers de jeunes et de moins jeunes vont tenter de continuer leur vie sous des cieux plus sereins particuli rement aux Etats Unis o 35 r sident aujourd hui plus d un demi million de citoyens isra liens Un sentiment d ins curit et d impasse devenu g n ral va pour la premi re fois remettre en question toute une s rie de certitudes ant rieures et de vaches sacr es y compris par rapport aux probl mes de s curit et l arm e isra lienne Pour la premi re fois aussi sont remis en question non seulement quelques politiciens de second ordre mais aussi l ensemble de la direction centrale de l tat juif y compris le haut commandement militaire qui jusqu en 1973 semblai
125. ix et coexistence illusoires mais les rendre possibles dans le futur en construisant une lutte commune Ta ayush devrait tre la banni re de tous les hommes et femmes dans le monde entier qui rejettent le syst me d apartheid globalis et aspirent lutter pour tablir une nouvelle ligne de clivage non pas entre races ou religions mais entre les crois s n o lib raux et tous les peuples du monde qui de Mombai Liverpool de Porto Alegre Seattle Gen ve S oul et J nine crient ensemble un autre monde est possible Cette lutte pour un autre monde possible sera un front transcivilisationnel ou elle sera condamn e l chec N attendons pas qu il soit trop tard Michel Warshawski Conf rence la Commission islamique des droits de l homme Londres juillet 2006 59 Qui sommes nous La Ligue Communiste R volutionnaire LCR est la section belge de la IVe Internationale Nous luttons pour une alternative socialiste au syst me capitaliste car nous pensons que les injustices les in galit s sociales et les oppressions sont profond ment enracin es dans les structures de ce syst me productiviste barbare et inhumain R former ce qui est fondamentalement irr formable n apporte aucune solution la r volution reste donc une id e actuelle Nous voulons un monde o la satisfaction d mocratiquement d termin e des besoins sociaux humain et le respect prudent des quilibres cologiques remplace
126. joutait un renouveau dans l importation de capital aussi bien de la part des communaut s juives que de l imp rialisme am ricain bien d cid renforcer son atout majeur au Moyen Orient Les budgets militaires illimit s qui repr sentent plus de 50 du budget total ne vont pas seulement changer qualitativement l arm e sioniste mais entra nent aussi un enrichissement g n ral de l conomie et de la population isra liennes la construction de centaines de kilom tres de lignes de d fenses sur les fronti res de l empire la n cessit de nourrir des centaines de milliers de soldats d activ et de r serve la certitude qu Isra l peut terme devenir ind pendante en ce qui concerne son armement tout ceci va cr er de nouvelles industries des emplois des super profits En l espace de 10 ans Isra l va devenir avec l aide des Am ricains un des grands producteurs d armement avions missiles tanks transmissions et le troisi me exportateur d armes au sein du monde capitaliste L industrie a ronautique emploie elle seule plus de 20 000 ouvriers ce qui pour Isra l est norme Gr ce au d veloppement de l industrie de guerre toute une s rie d industries de pointe comme l lectronique et la chimie vont donner l illusion qu Isra l tait en train de devenir une puissance industrielle et que la prosp rit qui caract rise l apr s 67 est un facteur d sormais permanent de la soci t isra lienne
127. juifs videmment afin de traiter tous les probl mes d implantation conomiques et culturels de la classe ouvri re dans le pays dans le but de construire la soci t du travail juif en Palestine 15 C est donc le mouvement sioniste ouvrier qui a pris d s 1920 la t che historique de la bourgeoisie dont le poids tait infime savoir cr er la base d un capitalisme juif et d une classe ouvri re juive en Palestine Ben Gurion r sume tr s clairement la question en 1932 Le peuple juif ne pourra se constituer dans sa patrie et le pays ne pourra tre construit qu avec une classe ouvri re forte num riquement et qualitativement Mais la classe ouvri re ne sera cr e qu avec le peuple et son soutien mat riel et social ce qui n cessite un mouvement sioniste actif et dot d un programme clair et juste Un tel mouvement ne pourra exister que si le mouvement ouvrier devient un mouvement populaire de masse Dans notre mouvement l action de classe et l action nationale sont troitement li s et d pendant l une de l autre 16 En 1936 il r sume nouveau le probl me La question n est pas uniquement d organiser la classe ouvri re mais de la cr er de la former et de l enraciner en Palestine Un des probl mes de la direction sioniste en Palestine vers les ann es 20 sera d asseoir son autorit sur les diverses vagues d immigrants souvent r ticents toute forme d autorit et toujours li s
128. juive en Europe de l Est L attachement mystique des Juifs Erets Isra l Palestine n appara t pas toujours et partout d une fa on identique Si les sionistes insistent sur cet aspect c est pour donner comme c est souvent le cas dans des mouvements chauvinistes et racistes une justification historique mystificatrice leur id ologie rempla ant l analyse de la dynamique socio conomique et socio politique qui en derni re analyse est la base de leurs id es et de leurs actes Ce n est que plus tard qu une partie des th oriciens et des dirigeants sionistes ont cherch des explications conomiques et sociales pour justifier le sionisme Mais il est impossible de justifier la colonisation sioniste en Palestine pr cis ment par des arguments rationnels c est pourquoi m me eux sont oblig s de recourir finalement des arguments plus mystiques et religieux qu historiques qui devraient prouver que tous les Juifs du monde sont et ont toujours t attach s l id e du retour la patrie antique Erets Isra l Il faut l affirmer cat goriquement la Palestine n est pas li e l histoire des Juifs de l poque pr hitl rienne le lien historique se situant des milliers d ann es plus t t tant qu ils n ont pas immigr en Palestine et l exception de quelques milliers de Juifs qui y vivaient longtemps avant la colonisation sioniste de la m me mani re que d autres vivaient dans d autres pays rien ne
129. l Allemagne en Levant et de quel peuple s agit il Un peuple qui pouss par la r alit est oblig de rejoindre les rangs des partis r volutionnaires 3 C est en des termes analogues que Herzl s adresse aussi l empereur Wilhelm d Allemagne au ministre des affaires trang res britannique Chamberlain au sultan Abdul Hamid au Tsar de toutes les Russies Dans son livre L Etat Juif Herzl crit La Palestine est notre patrie historique les Juifs y seront une muraille de l Europe contre l Asie Et plus loin Nous y serons l avant poste de la civilisation contre la barbarie Ces citations du fondateur du sionisme r v lent le caract re intrins que du sionisme sur lequel se sont d velopp es plus tard l id ologie et la pratique des pionniers et des fondateurs de l Etat juif jusqu aujourd hui Le fondateur du sionisme avait d ja compris que l entreprise dont il tait le proph te ne pouvait se r aliser que sous le patronage de l imp rialisme cette conception restera la base de la pratique de tous ses successeurs Ceux que l on nomme la gauche sioniste n ont pas t une exception cette r gle comme nous le verrons ult rieurement Finalement l id ologie et la pratique sionistes c est aussi la formation d une unit ethnique homog ne sur le territoire de la Palestine L exclusivit juive n est pas un piph nom ne mais l essence m me du sionisme pour l ensemble des courants qui s y r f
130. l Orient arabe Le vote de Gromiko l ONU en faveur de la partition ses discours fanatiques en faveur du la reconnaissance de l Etat juif m me avant Washington et l envoi d armes tch ques aux unit s de la Hagana qui organisaient l expulsion en masses des Arabes de Palestine vont permettre la r action arabe de lancer une campagne anti communiste efficace et donner un coup mortel aux partis communistes arabes Parall lement les campagnes antis mites en URSS et dans les d mocraties populaires vont mettre d finitivement fin la sympathie qu prouvaient de larges couches de la population juive en Palestine envers l URSS voire envers une certaine id e du communisme apr s la victoire de l Union Sovi tique sur le Nazisme sionisme A cause de la politique criminelle du stalinisme ce ne seront pas seulement la direction sioniste et la r action arabe qui seront compl tement align s sur les positions et les int r ts de l imp rialisme au sein de l immense majorit des masses arabes et juives vont dominer l id ologie anti communiste et la haine de l Union Sovi tique qui plus de 30 ann es plus tard continuent impr gner les sentiments populaires que ce soient dans les Etats arabes ou dans l Etat sioniste III Le sionisme entre la fondation de l Etat d Isra l et la guerre de Juin 1967 A LES BASES DE L EXISTENCE DE L ETAT D ISRA L L exp rience a montr que beaucoup de militants du mouvement ouvrier ne c
131. l incapacit des directions tra tres du mouvement ouvrier trouver une issue r volutionnaire cette crise qui donneront au mouvement sioniste les moyens humains et mat riels n cessaires la cr ation de l tat juif 6 Le refus des puissances imp rialistes d offrir une nouvelle patrie aux 250 000 rescap s de l holocauste nazi et l incapacit du r gime stalinien proposer une alternative cr dible et lib ratrice ces centaines de milliers de Juifs d racin s vont pousser ces derniers trouver refuge en Palestine et donner au mouvement sioniste un soutien international qui va permettre Ben Gurion de proclamer le 14 Mai 1948 la cr ation de l tat juif en Palestine Cette solution la trag die des rescap s du juda sme d Europe orientale et centrale va engendrer une trag die non moins r elle l expulsion de plus d un million d Arabes Palestiniens de leur patrie la destruction de leurs villages et la cr ation d un peuple de r fugi s aspirant r cup rer sa patrie vol e 7 La cr ation de L Etat d Isra l va provoquer un bouleversement dans les relations entre les Juifs du monde et la question juive d une part et l tat d Isra l et le sionisme de l autre Si jusqu en 1948 le sionisme uvre la cr ation d un tat juif afin de r soudre la question juive et d offrir un refuge aux Juifs pers cut s par l anti s mitisme partir de 38 1948 les Juifs vont tre appel s par le mouvemen
132. l n existait pas de telles lois Haprakis f vrier 1946 Le sionisme et les structures de l Etat d Isra l n offrent d autre avenir la population juive d Isra l que la guerre Trouver une solution pour la communaut h bra que de Palestine qui a le droit de d terminer librement son avenir national c est assurer son int gration dans un mon de arabe d barrass de l exploitation de l homme par l homme Ce n est qu en s alliant cette lutte pour un avenir commun dans un Moyen Orient socialiste et r unifi lib r des s quelles de la domination imp rialiste que la communaut isra lienne comme toutes les minorit s non arabes du Moyen Orient Kurdes Sud Soudanais pourra s allier fraternellement aux peuples arabes commencer par le peuple palestinien La Gauche 3 avril 1991 L autrichien Th Herzel est le fondateur du projet sioniste en Palestine L ultra conservateur Von Plehve dirigeait les bandes tsaristes anti s mites des Cent Noirs On le tua en 1904 Vladimir Jabotinsky tait un dirigeant sioniste d extr me droite Il admirait Mussolini le dictateur fasciste italien Le sanguinaire g n ral Petlioura combatait la r volution d Octobre Le mar chal Pilsudsky r gnait sur la Pologne d avant guerre 49 Sionisme antisionisme d sionisation Nous republions un article publi dans la revue Quatri me Internationale n 46 en novembre 1970 L int r t et l actualit de ce document ne sauraient chappe
133. lation envers eux a En Europe deux ans apr s la lib ration plus de 100 000 juifs continuent tre soumis au plus infamant des r gimes dans des camps les ma tres imp rialistes qui r ussirent au cours de leurs op rations militaires d placer des millions d hommes en quelques jours de temps n ont pu trouver apr s 20 mois de recherches un refuge quelconque pour ces malheureux rescap s des camps nazis Dans le reste du continent il subiste peine un million de juifs b En Palestine 700 000 juifs font face au monde arabe en plein bullition Le d veloppement du capitalisme gyptien et syrien ajoute le facteur de concurrence conomique aux multiples causes de l anti sionisme militant L imp rialisme britannique les f odaux et les bourgeois arabes feront de leurs c t s tout leur possible pour d tourner la haine des masses opprim es arabes contre le bouc missaire juif De ce fait les juifs palestiniens risquent de se voir exterminer dans l explosion g n rale qui se pr pare au Moyen Orient c En URSS la bureaucratie a utilis dans sa lutte contre l opposition l antis mitisme qui restait latent dans les masses paysannes et les couches ouvri res arrier es Durant les ann es du premier et second plan quinquennal des millions de commer ants et d artisans juifs furent int gr s dans les rangs inf rieurs et moyens de la bureaucratie comme ing nieurs techniciens directeurs de coop ratives et dans
134. le il conclut Avant 1882 la Palestine n tait pas un pays d sol et stagnant son conomie orient e vers l exportation avait connu pendant les 30 ann es qui ont suivi la guerre de Crim e une r elle prosp rit Gr ce sa balance des paiements exc dentaire la Palestine jouait un 17 r le important clans l conomie g n rale de la grande Syrie 9 Certes apr s 1882 l conomie de la Palestine va conna tre une r gression sensible Mais ceci ne change rien au fait qu ind pendamment du sionisme un potentiel r el de d veloppement conomique et social existait en Palestine et qu au contraire c est la colonisation sioniste qui va mettre un frein a ce d veloppement Avant la cr ation de l Etat d Isra l la Palestine tait un pays relativement sous d velopp o dominaient dans une large mesure des rapports de production pr capitalistes la paysannerie pauvre composait l essentiel de la population l industrie tait presque inexistante A c te de cette formation sous d velopp e classique les sionistes vont b tir un syst me socio conomique moderne sur la base d une technologie d velopp e import e d Europe et de m thodes d organisation et de formes d investissements capitalistes Arthur Rupin l un des organisateurs les plus efficaces de la colonisation juive en Palestine insistera beaucoup sur la n cessit d un soutien actif des communaut s juives travers le monde a la formation d un
135. le leader sioniste Herzl ne s en cachait pas dans ses m moires ou au mieux l instauration de rapports coloniaux entre immigrants juifs et fellahs arabes Il en r sulte que ce programme impliquait n cessairement lopposition des masses palestiniennes les dirigeants pourraient ventuellement tres achet s la protection imp rialiste pour prot ger les colons contre cette r sistance Toute l histoire de la colonisation juive de la Palestine est celle de ce processus Les achats de terres sioniste suivi de l viction des Fellahs provoquaient une opposition vivace qui se cristallise politiquement partir de 1911 Pour mettre en uvre le programme de peuplement juif le mouvement sioniste s appuie sur les puissances dominantes de la r gion Ottomans d abord Britanniques ensuite le Mandat Am ricains et Sovi tiques en 1947 1948 Grande Bretagne et USA en 1956 USA depuis lors Il s ensuit que la trag die des r fugi s palestiniens et la successions de r voltes arabes contre l implantation sioniste d coulait du programme sioniste lui m me Comme l crivait lucidement le sioniste fasciste Jabotinsky dans un texte intitul La muraille de fer il ny avait pas de raison que les Palestiniens acceptent un sort que refusaient les Sioux D s lors disait il les divergences entre sionistes sont secondaires il n y a pas parmi nous de sionistes carnivores ou v g tariens nous savons tous que l
136. les liait ce pays Le but du sionisme est de r soudre le probl me juif travers le monde en tablissant les Juifs en Palestine et en les orientant vers des m tiers productifs L origine du mouvement sioniste est chercher dans le d veloppement in gal et essentiellement retard de la formation sociale de l empire tsariste la fin du XIXe si cle Le d veloppement tardif des rapports de production capitalistes dans l empire tsariste d s le d part d form a eu un impact destructeur sur les structures sociales de la soci t juive les secteurs conomiques sur lesquels vivait la communaut juive ont t progressivement limin s par ces nouveaux d veloppements 12 Si les Juifs ont t priv s de leurs moyens d existence ant rieurs les nouveaux secteurs industriels ne leur ont pas pour autant ouvert leurs portes l exacerbation des contradictions sociales en outre ravive l antis mitisme au sein des masses tandis que l Etat tsariste organise de sang froid des pogromes meurtriers contre les Juifs afin de d tourner le m contentement populaire de ses causes r elles Face une telle situation les Juifs ont tent de trouver une issue qui leur permettrait d chapper une situation de plus en plus intenable ce fut l migration en masse vers l Am rique du nord l Europe occidentale et d autres continents Entre les ann es 80 du XIXe si cle et le d but de la premi re guerre mondiale ce sont entre 2
137. les pays avoisinants les transf rer tous sauf peut tre ceux de Betl hem Nazareth et la vieille ville de J rusalem Il ne faut laisser aucun village aucune tribu Le transfert doit tre orient vers l Iraq la Syrie voire m me la Transjordanie Pour ce projet nous trouverons de largent m me beaucoup d argent Ce n est qu apr s ce transfert que nous pourrons int grer des millions de nos fr res et mettre ainsi fin la question juive Il n y a pas d autre issue 21 On ne pouvait poser de fa on plus concr te et ceci 8 ans avant la conqu te de la plus grande partie de la Palestine et l expulsion de la grande majorit de sa population ce qu tait le projet sioniste En 1947 vivaient dans les territoires qui allaient devenir l Etat d Isra l 800 000 Palestiniens D but 1949 il n en restait plus que 133 000 22 L id e selon laquelle les Britanniques ont t oblig s de quitter la Palestine cause de l action arm e des groupes terroristes sionistes repose sur une l gende Le repli 24 britannique a t en fait le fruit de bouleversements profonds dans la situation mondiale et de changements dans les rapports de force entre les pays imp rialistes La Grande Bretagne sort ext nu e de la seconde guerre mondiale Son empire s croule et une partie de plus en plus importante passe sous l h g monie de l imp rialisme am ricain ce processus n pargne videmment pas le Proche Orient le p trole ent
138. lus simplement tre d crite comme un anachronisme insignifiant Il sert de base aux discussions concernant l annexion des territoires occup s et leur colonisation par des Juifs la menace que repr sente une population arabe pour le caract re juif d Isra l la question d mographique etc Sur cet arri re fond se d veloppe un tat d esprit fasciste chauvin suivant un mod le classique qui n est pas l apanage d une nation particuli re Des expressions comme la sup riorit de la nation nos valeurs historiques sacr es la guerre ternelle et le sang sacr etc deviennent de plus en plus courantes Elles sont mises en valeur par crit et oralement la radio et la t l vision dans la presse et dans les coles l arm e et dans les mouvements de jeunesse En outre on parle de plus en plus de la n cessit d un pouvoir fort et du maintien de l union sacr e Le d bat qui a lieu dans le camp sioniste peut cr er la fausse impression qu il existe en son sein des lignes politiques oppos es Mais une lecture attentive de leurs positions prouvera facilement que tous soutiennent le principe sioniste des droits sacr s des Juifs travers le monde sur l ensemble de la Palestine Il faut mentionner le fait que les cercles de gauche et les intellectuels de gauche qui avant la guerre s taient joints la lutte contre le gouvernement militaire en vigueur contre les Arabes d Isra l jusqu en 1
139. ment des Arabes de Palestine toutes classes confondues C est l la raison pour laquelle le mouvement national palestinien dirig par le Moufti Haj Amin el Husseini et les chefs de clans s est soulev tout d abord et avant tout contre le sionisme et pas contre l imp rialisme anglais Les dirigeants arabes ont longtemps tent de persuader l imp rialisme anglais qu ils sont au moins aussi capables que les sionistes de d fendre les int r ts de l empire et qu il est de l int r t de Londres de cesser d appuyer le sionisme contre le mouvement national arabe Incapables de faire changer l imp rialisme anglais de position les dirigeants palestiniens se tourneront au cours des ann es 30 vers le fascisme italien puis au cours de la seconde guerre mondiale vers l imp rialisme allemand Cette politique va grandement faciliter la t che des dirigeants sionistes en renfor ant le chauvinisme anti arabe des masses juives en Palestine L imp rialisme anglais a aussi largement facilit le d veloppement du capitalisme sioniste en Palestine Rares taient les capitalistes juifs dans les m tropoles imp rialistes pr ts investir en Palestine A part le textile et quelques branches secondaires l industrie sioniste n a pas d pass jusqu la seconde guerre mondiale le stade des petites manufactures Pendant la guerre la situation va changer les difficult s de faire parvenir par maritime l approvisionnement n cessaire aux troupes all
140. n et le racisme dans leurs propre pays Se laisser terroriser par le chantage l antis mitisme se taire pour ne pas pr ter le flan des accusations de collusion avec l antis mitisme voire d antis mitisme inconscient ne peut en derni re analyse que faire le jeu des antis mites v ritables ou pour le moins des confusions identitaires et des r flexes communautaristes La vraie gauche antiraciste et anticolonialiste n a pas faire la preuve de son engagement dans le combat contre la peste antis mite Elle sera d autant plus efficace dans la poursuite de ce combat que ses positions sur les crimes de guerre d Isra l et sa politique de colonisation seront claires et sans ambigu t Michel Warschawski mai 2003 Isra l dans le contexte du clash des civilisations L Etat d Isra l est le produit d un mouvement politique le sionisme qui visait offrir une solution la question juive c est dire l mergence de l antis mitisme moderne en Europe la fin du 19 si cle La question palestinienne est le r sultat direct du choix unilat ral de r soudre la question juive par la cr ation d un Etat juif en Palestine sans prendre en compte l existence et les droits de la population autochtone Un mouvement colonial pour un Etat ethnique Le sionisme est une id ologie et un mouvement politique qui est doublement le produit de son temps la fin du 19 me si cle et le d but du 20 me
141. n qui changea leurs rapports avec les diff rentes classes La r volution bourgeoise dans l Europe occidentale ouvrit les portes des ghettos et int gra les masses juives dans la soci t environnante L assimilation des juifs sembla chose faite Mais les pays d Europe centrale et orientale les plus vastes r servoirs des juifs cantonn s depuis des si cles dans des fonctions d interm diares entr rent dans la voie du d veloppement capitaliste au moment o le capitalisme mondial tait d j entr dans sa phase imp rialiste Alors que les rapports d change et de production s culaires se virent brusquement boulevers s enlevant aux juifs la base mat rielle de leur existence aucune industrialisation massive ne permit l int gration dans le prol tariat de ces millions d interm diares devenus inutiles La diff renciation sociale des masses juives fut de ce fait entrav e Une petite partie des juifs seulement devint capitaliste ou prol taire une partie plus importante emigra contrecarrant ainsi la tendance l assimilation compl te qui r gnait dans les pays occidentaux La grande majorit resta dans un tat mis rable de petits commer ants cras s entre le f odalisme et le capitalisme la putr faction de l un augmentant la putr faction de l autre A Leon Les mouvements antis mites du pass poss d rent toujours une base sociale directe ou indirecte Ce furent des mouvements de classes sociales dif rentes do
142. n secteur juif pendant les ann es 1920 et 1930 Cette n cessit augmentera encore apr s la cr ation de l tat juif Sans importation de capital dans des proportions sans pr c dent dans l histoire du capitalisme Isra l n aurait pu int grer les centaines de milliers d immigr s d velopper une infrastructure moderne ports routes compagnie d aviation compagnies maritimes une industrie technologie avanc e capable dans certains secteurs de concurrencer les industries des pays imp rialistes les plus d velopp s armement lectronique a ronautique un syst me d ducation et de sant parmi les plus d velopp s du monde L importation de capital n a pas t uniquement n cessaire pour les premiers investissements elle reste la condition sine qua non pour permettre l conomie isra lienne d exister et la soci t isra lienne de se maintenir au niveau relativement lev o elle se trouve Quelques chiffres suffisent pour illustrer cet tat de fait de 1948 1968 le d ficit de la balance des paiements tait de 7 5 milliards de dollars c est dire plus de 2900 dollars par habitant juif d Isra l En 1979 ce d ficit fut de 1 5 milliard la dette ext rieure se chiffrant 19 2 milliards de dollars Plus de 68 de ce d ficit a t couvert par des transferts unilat raux de capital savoir en l espace de 30 ans quelque 17 5 milliards de dollars soit environ 4000 dollars par t te juive ce qui qu
143. n tout cas c est le coup de gr ce pour les Arabes baptis s avec maladresse par le secr taire au Foreign Office de collectivit s non juives existant en Palestine alors qu cette date ils repr sentent 700 000 personnes aux c t s de 60 000 Juifs soit 90 de la population En fait ce sont les accords de San Remo en 1920 qui d terminent le partage de la r gion entre la France et la Grande Bretagne La premi re obtient la Grande Syrie la Syrie et le Liban la seconde le reste L accord est largement favorable la Grande Bretagne qui a conquis la r gion militairement gr ce ses arm es d Egypte Quelque temps plus tard le 24 juillet 1922 la jeune Soci t des nations met en place le syst me des mandats qui respecte le partage fait Ce mandat reprend la d claration Balfour et pr ne l tablissement d un foyer national juif Les premiers articles sont un mode d emploi de cette implantation sioniste Les cons quences sont importantes il y a reconnaissance officielle de l Ex cutif sioniste qui deviendra par la suite l Agence juive dont les statuts sont accept s alors que l Etat juif y est inscrit Il lui donne droit de lever un imp t sp cifique de r gler les affaires conomiques sociales En quelque sorte un petit Etat dans l Etat l h breu est la langue officielle au m me titre que l anglais et l arabe Les Palestiniens ne sont presque pas mentionn s dans ce mandat La Grande Bretagne appuie g n reu
144. ncipation prol tarienne tous les courants d autonomie culturelle et nationale correspondant la v ritable aspiration des masses laborieuses C est pourquoi il reconnut la l gitimit du point de vue socialiste de ce mouvement juif autant que du mouvement polonais ou tch que La t che des ouvriers juifs consistait lutter c t des travailleurs du pays dans lequel ils habitaient pour le renversement du capitalisme apr s quoi il leur serait laiss enti re libert d adopter l organisation de leur autonomie nationale et culturelle d apr s leur choix L poque du capitalisme d cadent est en m me temps l poque de la crise aggrav e du probl me juif L inflation la pression accentu e du capital bancaire puis la grande crise conomique ruinent des millions de petits artisans et commer ants et exacerbent l extr me la haine contre les concurrents juifs Le ch mage terrible qui s vit parmi les travailleurs intellectuels et la mis re accrue des professions lib rales en Europe centrale et orientale cr ent un climat particuli rement favorable pour l apparition de vastes mouvements petits bourgeois de masse trouvant dans l anti s mitisme une de leurs armes id ologiques propres Dans les pays d Europe orientale ces mouvements traduisent un courant populaire extr mement profond qui s ext riorise en de nombreuses explosions sanglantes En Allemagne c est le pouvoir d Etat tomb entre les mains des dirigeants nazis
145. niste Des entreprises capitalistes normales dont l activit aurait t d termin e unique ment par des consid rations de rentabilit n auraient jamais pu r aliser les divers projets qui ont permis la formation d un secteur capitaliste juif autonome en Palestine y compris la cr ation d emplois pour les ouvriers juifs bien moins rentables que les travailleurs arabes C est la capacit d unir organiquement l accumulation primitive et la classe ouvri re qui a fait de la Histadrout la clef de vo te de la formation d une soci t juive autonome en Palestine et qui explique jusqu nos jours la puissance conomique et politique de la Histadrout d un part d autre lourd handicap qui p se sur la classe ouvri re isra lienne dans sa lutte pour l ind pendance de classe Mais cette int gration de la classe ouvri re l entreprise sioniste par le biais de la Histadrout eut t impossible si cette derni re avait d r aliser l accumulation par une sur exploitation des travailleurs juifs l exploitation des travailleurs arabes tant videmment exclue pour les raisons expliqu es plus haut C est l afflux sans pr c dent du capital surtout juif avant la cr ation de l Etat d Isra l et provenant des tats imp rialistes apr s 1948 qui a permis la fois la cr ation d une infrastructure industrielle relativement d velopp e et moderne et un niveau de vie pour les couches populaires sans commune mesure avec la richesse
146. niste et contre la r volution arabe Mais sur ce plan pr cis ment les choses ont chang par rapport 1967 L arrogance la foi en l avenir la confiance dans la direction sioniste ont fait place la confusion la perte des illusions et un ph nom ne g n ralis de remise en question Les succ s militaires n entra nent plus l enthousiasme et les menaces ext rieures loin de ressouder le peuple d Isra l accentuent encore la crainte du futur ce changement radical dans la conscience collective des masses isra liennes il faut ajouter un changement structurel la classe ouvri re s est renforc e num riquement et les unit s de production ont relativement grandi une nouvelle g n ration d Isra liens vient peu peu remplacer les vieux immigrants duqu s dans une id ologie qui impliquait l exploitation la discrimination et l illusion qu avec le temps les choses allaient s am liorer C est cette nouvelle g n ration qui a mis fin au r gne travailliste en exprimant tr s clairement qu elle se sentait compl tement trang re la soci t sioniste occidentale mise sur pied par les pionniers du mouvement sioniste ouvrier C est cette nouvelle g n ration qui se retrouve derri re les explosions populaires dans les bidonvilles et les villes d immigrants C est toujours elle qui affirme de plus en plus ouvertement son refus de payer le prix des colonisations luxueuses alors qu eux m mes vivent encore dans des H
147. nne ce vaste rapport est celle d un immense trust qui s infiltre dans tous les secteurs de la soci t pour y d velopper ses affaires Il est impossible de comprendre la nature de la Histadrout et sa place dans la soci t isra lienne actuelle sans analyser 1 la formation et les sp cificit s de la classe ouvri re juive en Palestine 2 la formation de la Histadrout et les divers stades 21 de son d veloppement parall lement au d veloppement de la colonisation sioniste L origine historique de la classe ouvri re isra lienne est la fois diff rente de celle de la classe ouvri re dans les m tropoles imp rialistes et de celle de la classe ouvri re dans les pays coloniaux Elle n est pas non plus la continuit de la classe ouvri re juive d Europe de l Est contrairement aux utopies na ves de Borochov et de ses disciples le sionisme n est pas parvenu avoir un impact sur les travailleurs juifs Un des objectifs fondamentaux du mouvement sioniste sera de cr er ex nihilo une classe ouvri re juive en Palestine et la Histadrout sera l instrument pour mener bien cette entreprise Comme le dit clairement la d claration de fondation de la Histadrout celle ci devra s engager former comme produit de la colonisation un nouveau type de travailleur juif ou encore La Conf d ration Histadrout en H breu G n rale des Travailleurs H breux en Palestine unit et organise dans ses rangs tous les travailleurs
148. nt la soif du profit et les lois du march capitaliste Nous sommes actifs au quotidien pour soutenir et impulser les r sistances sociales partir desquels il faut cr er une nouvelle force politique anticapitaliste au service de ces luttes Renforcer la LCR c est renforcer ce combat e D r b r G ON S 2 2 Ligue Communiste R volutionnaire Section belge de la IVe Internationale Lisez La Gauche Abonnez vous Talon remplir et renvoyer la LCR 20 rue Plantin 1070 Bxl info lcr lagauche be NOM EE nt ne Re Et en te nr er nn demande le AES NP CFURE 25h nr etant N tee motse tas rat teinte Sa tentes A dat s tend tasse ere PRO dt rte Moses Si Peau nn Gen Code postal a s a Commune ensaco Tel Renan A E mail Je veux O un abonnement d un an La Gauche je verse 8 euros sur le compte FLL 001 0728451 57 mention Abonnement La Gauche O devenir membre de la LCR O devenir membre de soutien de la LCR O plus d infos sur la LCR 60
149. nt les int r ts entr rent successivement en conflit avec la fonction sociale du juif Il n en est pas autrement du renouveau que connut l antis mitisme vers le d but du XX me si cle Dans les pays arri r s d Europe orientale des forces politiques r actionnaires pouvaient r ussir d tourner le m contentement et le d sespoir des masses vers des pogroms p riodiques parceque la haine du petit peuple envers le petit usurier et pr teur gage juif envers le petit commer ant et le cabaretier juif tait une r alit sociale ind niable Dans les pays d Europe centrale les mouvements antis mites tels que celui du bourgmestre L eger Vienne trouv rent leur racine sociale dans l exacerbation de la concurrence l int rieur des classes moyennes lib rales et commer antes submerg es par un flot d immigrants juifs 40 En France le mouvement antis mite qui se d clencha l occasion de l affaire Dreyfus trouva son origine sociale dans la haine de l aristocratie face aux banquiers juifs qui achet rent leurs ch teaux et des fils d aristocrates qui voyaient les carri res qui leur taient autrefois r serv es exclusivement occup es par ces dangereux concurrents Ces couches sociales r ussirent orienter contre les juifs pour un certain temps les sentiments nationalistes exacerb s d une grande partie de la petite bourgeoisie Ayant leurs racines dans les conflits sociaux d termin s ces diff rents mou
150. nt que l agitation anti n gre prendront des dimensions monstrueuses Le sort des juifs aux Etats Unis est li de la fa on la plus intime l issue de la lutte gigantesque de la classe ouvri re am ricaine et de la bourgeoisie yankee Une victoire de celle ci travers l tablissement d une dictature signifierait br ve ch ance une catastrophe comparable seulement la catastrophe que constitua pour les juifs d Europe l arriv e de Hitler au pouvoir La s rie interminable d preuves par lesquelles sont pass es les masses juives en Europe a sans aucune doute accentu le d veloppement d une conscience nationale autant aupr s des survivants qu aupr s des masses juives d Am rique et de Palestine qui se sentent le plus troitement li es au sort de leurs fr res en Europe Cette conscience nationale s exprime de la fa on suivante les masses juives en g n ral d sirent maintenant affirmer leur nationalit propre en face des autres peuples Un nationalisme juif violent r pond la violence des pers cutions et de l antis mitisme les masses juives en Europe ont les yeux tourn s vers l migration En pr sence de la fermerture herm tique de toutes les fronti res par suite des conditions g n rales du monde d apr s guerre et en concordance avec la vague de nationalisme qui les entraine cette volont de quitter le continent qui pour eux n est qu un vaste cimeti re s exprime avant tout en une volont sioniste
151. olitique pensable ayant des chances de r ussir r aliste Cette transformation s est tablie en deux tapes initialement dans les ann es 1930 puis apr s la guerre Les lois et pratiques nazies contre les juifs dans les ann es 1930 ont induit non seulement une immigration juive de masse en Palestine mais une immigration dot e la fois d un haut niveau technologique scientifique et intellectuel et d un montant assez lev de capital investir dans l conomie et la soci t juives Sur le plan la fois quantitatif et qualitatif la colonie juive Vishuv se transforma d une communaut utopique en une r alit sociale moderne Apr s la guerre la masse des r fugi s juifs survivants du g nocide nazi a fourni non seulement un r servoir humain pour l Etat juif en construction mais aussi un solide argument pour la communaut internationale dans son soutien au projet sioniste d un Etat juif qui accueillerait les centaines de milliers de survivants que l Europe n tait pas int ress e int grer Le sort des Arabes de Palestine et de leurs droits l gitimes ne pesa pas lourd dans les calculs cyniques et la mauvaise conscience de la communaut internationale et ils devinrent les victimes des victimes de l antis mitisme europ en tout en n ayant particip d aucune mani re au g nocide des juifs d Europe Un mur de s paration La s paration est au coeur de l id ologie sioniste Comme beaucoup de phil
152. omprennent pas vraiment le caract re de l Etat d Isra l qui est la fois la cons quence et la cause du conflit qui l oppose son environnement g ographique Comme l explique l ancien pr sident de l Organisation Sioniste Mondiale La crainte des Arabes se r sume en un l ment central Isra l reste tout jamais un corps tranger dans la r gion 23 C est cette particularit que nous tenterons d analyser dans ce chapitre 1 LA GRANDE VAGUE D IMMIGRATION APRES LA SECONDE GUERRE MONDIALE L existence d Isra l est le r sultat de toute une s rie de facteurs l histoire tragique des Juifs dans le monde n est pas le moins important la recherche d un refuge o ils ne seraient plus pers cut s voire massacr s fuyant la Bessarabie et l Ukraine travers es par des terribles pogromes les lois anti juives de Pologne et les massacres hitl riens en Allemagne et dans toute l Europe centrale plusieurs centaines de milliers de Juifs parvinrent en Palestine Imm diatement apr s la Deuxi me Guerre mondiale l immigration juive en Palestine conna t un accroissement substantiel la plupart des rescap s de la terreur hitl rienne ne trouvant pas d endroit o refaire leur vie Apr s la cr ation de l tat d Isra l vont venir les vagues d immigration des pays arabes auxquelles nous consacrons plus loin un chapitre particulier De 1947 1956 la population juive en Palestine a tripl non pas cause d un nouvel impac
153. on arabe la propagande et les provocations sionistes auraient t incapables de pousser la majorit des Juifs des pays arabes quitter leurs pays 32 Pour le sionisme tout l ment non europ en non seulement arabe mais aussi juif oriental est une entit trang re Ben Gurion mettra sans arr t en garde contre le danger de levantinisation non pas par haine des Juifs orientaux bien que de nombreux dirigeants sionistes aient ha s les Juifs orientaux en tant que tels comme par exemple le po te national H N Bialik connu entre autres pour avoir d clar je hais les Arabes parce qu ils me rappellent les Juifs orientaux mais parce que l tat sioniste ne peut tre qu Europ en s il ne veut pas se faire assimiler par le monde arabe et dispara tre La n cessit de main d uvre et de chair canon a pouss les sionistes faire venir plusieurs centaines de milliers d orientaux mais avec l id e de les europ aniser ou au moins de les marginaliser dans la soci t isra lienne Un chec dans ce domaine serait catastrophique pour le sionisme car il signifierait la perte de ce qui rend Isra l indispensable pour les puissances imp rialistes Le rassemblement des dispers s kibouts Galouyot et l int gration des communaut s Mizoug Galouyot sont deux objectifs inscrits dans le programme sioniste Ils ne sont r alisables ensemble que dans la mesure o int gration signifie assimilation l
154. on en quatre ans une croissance quasiment nulle un ch mage qui sans tre massif touche grave ment les villes d immigr s et un d ficit de la balance des paiements qui fait que la dette ext rieure atteint aujourd hui plus de 19 milliards de dollars la p riode de croissance et de d veloppement rapide de l infrastructure et du niveau de vie est d cid ment bien derri re nous Les tensions sociales apparues au cours des trois derni res ann es sont en ce sens diff rentes de celles qui ont travers l tat juif au cours des p riodes pr c dentes elles se greffent sur une situation politique minemment d favorable qui emp che toute illusion quant un retournement de la situation conomique comme cela avait t le cas en 1967 et alors que les deux grandes formations politiques le mouvement travailliste et le Likoud ont fait toutes les deux la d monstration pratique de leur incapacit trouver une issue la crise socio politique C LES MASSES JUIVES A UN TOURNANT La force de l tat sioniste son existence m me d pendent avant tout de la stabilit de l Union Sacr e face l ennemi arabe Seulement l identification de l immense majorit des Juifs d Isra l avec l tat juif et la certitude que t t ou tard l tat juif sera source non seulement de s curit mais aussi de paix et de prosp rit sont seules capables d unifier les diverses vagues d immigration juive en Palestine derri re la bourgeoisie sio
155. ont dans la d fense de la civilisation jud o chr tienne contre le terrorisme islamiste la guerre de destruction totale contre le peuple palestinien tant alors une n cessit pour la sauvegarde de la civilisation et il essayait d en convaincre le monde L arriv e au pouvoir de l administration de Bush Jr en 2001 donna pleinement l gitimit et soutien cette strat gie brutale et sanguinaire sp cialement apr s le 11 septembre Et ce jusqu ces jours ci Dans cette perspective de la m me fa on que la destruction de la Palestine fait partie d une guerre globale et permanente le mur qui est construit au c ur de la Cisjordanie mest pas seulement une s paration entre Isra liens et Palestiniens mais un Mur global entre le monde civilis c est dire Isra l l Europe l Am rique du nord et d autre part les barbares les Palestiniens les Arabes les musulmans voire tous les pays du Tiers monde N o antis mitisme manipulations et r alit s Au d but de ce si cle une puissante campagne m diatique fut propag e en Europe autour de la pr tendue mont e d un n o antis mitisme de masse dans toute l Europe et en France en particulier par les dirigeants minoritaires de l aile droite pro isra lienne de quelques communaut s juives europ ennes Le fait que toutes les recherches men es par des institutions fort connues et respect es ont prouv que la tendance g n rale
156. ope occidentale et centrale ceux d Europe de l Est n avaient pas les moyens de s assimiler ni aucune perspective cr dible de pouvoir s en sortir dans un proche avenir vues les conditions socio conomiques existantes C est ce qui va permettre aux id es de Herzel de prendre un peu de poids et de s enraciner dans certaines franges limit es de la soci t juive d Europe de l Est Le peu d impact qu ont eu les id es sionistes sur les masses juives appara t clairement a la lueur du fait suivant 60 et 70 000 personnes seulement ont choisi la Palestine c est dire entre 3 et 3 5 de la masse des immigrants Quelles ont t les r actions des diverses couches de la soci t d Europe de l Est au sionisme Jusqu la premi re guerre mondiale le sionisme n a eu qu un impact limit sur certaines couches intellectuelles des petites bourgades Entre la fin de la premi re guerre mondiale et la venue au pouvoir de Hitler en 1933 cet impact s est un peu largi dans certaines couches petites bourgeoises commer ants suite aux explosions antis mites en Pologne Mais l ensemble n a pas d pass 130 000 immigrants en Palestine ce qui est insignifiant si on le compare aux millions d migrants juifs travers le monde durant cette p riode Les travailleurs et les artisans juifs sont rest s compl tement trangers l id ologie sioniste ne voyant pas comment parvenir une am lioration de leur vie mis rable dans un pays sous d
157. osophies nationalistes de la fin du 19 si cle le sionisme identifie normalit avec homopg n it Une soci t normale est une soci t qui a le moins possible de minorit s un Etat normal est un Etat ethniquement homog ne C est pourquoi selon le sionisme les juifs doivent quitter l Europe et tablir leur Etat un Etat d mographiquement aussi juif que possible C est pourquoi un tel Etat l Etat d Isra l ne pouvait tre construit que par une guerre de nettoyage ethnique expulsant la grande majorit des population arabes autochtones De ce point de vue bien avant que l actuel Mur ne soit construit Isra l s est entour d un mur de s paration et d une s rie de lois r gles et pratiques dont le but tait de conserver la nature juive de l Etat et de rendre aussi difficile que possible toute forme d int gration dans l espace environnant La d finition horriblement raciste d Ehud Barak nous sommes une villa au c ur de la jungle sic r sume cette approche d Isra l comme une le de civilisation devant tre prot g e contre son environnement barbare Cette perception s int gre dans une conception plus large de la place d Isra l dans le monde et de ses fonctions contre ceux qui sont d finis comme barbares Un Mur contre les barbares Depuis sa mise en place et afin de recevoir le soutien n cessaire des grandes puissances le sionisme a essay de vendre ces derni res le b n fice de ce qu
158. our 20 de chr tiens se d pradent Des heurts sanglants clatent Jaffa en avril 1936 Et la communaut arabe ordonne le boycott des institutions juives Ce mouvement de gr ve g n rale dure jusqu en octobre 1938 et prend la forme d une guerre larv e meurtri re sept mille victimes dont la majeure partie est palestinienne La r pression britannique est f roce d portation exil destruction de villages La gr ve g n rale entra ne une situation dramatique Les Etats arabes de la r gion ind pendants mais sous contr le anglais p sent de tout leur poids pour trouver une solution de compromis Le gouvernement britannique accepte le travail de la commission internationale Peel qui semble permettre une issue au conflit La gr ve s arr te Le 7 juillet 1937 le rapport Peel est publi Il pr voit une partition du pays un Etat juif un Etat arabe et une zone comprenant J rusalem restant sous mandat britannique Le mouvement sioniste rejette cette id e mais participe aux travaux de mise en place concr te pour essayer d obtenir une meilleure r partition Les Etats arabes ne sont pas plus d accord mais en discutent galement les trac s sans doute l exemple de la Transjordanie pour essayer de s accaparer des miettes territoriales Quant aux Palestiniens arabes c est la consternation Pour eux il s agit d une amputation du territoire national Une commission travaille pendant l ann e 1938 ce projet de pa
159. ours t sa patrie et celle de ses p res ne peut esp rer rentrer dans son pays que dans des situations exceptionnelles alors que toute personne venant d Am rique d Inde ou du Japon qui n a jamais mis les pieds en Palestine ni lui ni ses anc tres mais peut prouver que sa m re est juive ou au moins l a t peut s il le veut s installer imm diatement en Isra l et recevoir la nationalit isra lienne Avec de telles lois l ONU a eu pour une fois raison lorsqu il a condamn l tat sioniste comme raciste Ben Gurion fondateur de l tat juif et son premier chef de gouvernement a exprim tr s clairement ce que les sionistes entendaient par tat juif Isra l n est pas uniquement un tat dont la majorit de la population est juive c est l tat de tous les Juifs o qu ils se trouvent qui ont le droit de s y installer du fait m me d tre Juifs Ce droit est enracin dans l histoire qui n a jamais s par le peuple de sa patrie 26 Une telle mystification de l histoire est fr quente dans les mouvements r actionnaires Toutes les formations sionistes y compris celles de gauche s y r f rent et s en servent pour justifier les crimes d hier et les conqu tes de demain Il est erron de croire qu avec l acte de formation de l tat d Isra l s ach ve le r le historique du sionisme Les conditions ont bien videmment chang mais la nature de l tat juif ses caract ristiques et ses objectifs res
160. palestinienne est l expression la plus claire du d clin du sionisme qui confront son ennemi mortel a connu au cours des cinq derni res ann es des checs de plus en plus cinglants L impasse du gouvernement isra lien dans les territoires occup s illustre la d route du r gime sioniste dans sa lutte d extermination politique du peuple palestinien La situation en Cisjordanie est de plus en plus grave et nul n a besoin d imagination exag r e pour pr dire que les derniers v nements dans les territoires occup s annoncent le d but d une r volte populaire Les derniers incidents ont t certes provoqu s par les folies des colons juifs Ramallah Malheureusement leurs racines sont beaucoup plus profondes Quiconque veut emp cher la poursuite de la d g n rescence qui risque que Dieu nous en pr serve de nous pr cipiter dans une situation sans issue comme c est le cas au jourd hui en Irlande du Nord doit s en prendre ces racines Ces racines se trouvent dans la situation elle m me dans la logique infernale d une occupation militaire dans laquelle l oppression entra ne le terrorisme le terrorisme une oppression encore plus forte et ainsi de suite et qui pousse occupant et occup agir contre tout bon sens et l exp rience historique Pendant des ann es nous avons esp r chapper ce d terminisme dont des pays bien plus grands et bien plus forts n ont pu s chapper mais la r alit nous pours
161. par des Palestiniens dans la discrimination multiforme qui s exerce au niveau social politique et conomique contre les Arabes dans la r pression des mouvements politiques palestiniens dans la dictature de la classe capitaliste et l int gration du mouvement ouvrier l Etat bourgeois justifi e au nom de l unit nationale sioniste dans la d pendance de l Etat h breu des ba lleurs de fonds trangers et des puissances imp rialistes n cessit e par la politique sioniste elle m me dans les relations ext rieures de l Etat isra lien fond es sur la lutte contre les mouvements progressistes du monde arabe et sur l expansionnisme L ensemble de la politique isra lienne est d termin e par la structure s gr gationniste de l Etat et les cons quences politiques telle que l hostilit profonde des masses arabes envers le fait colonial isra lien qu elle en tra ne La politique d exploitation coloniale directe inaugur e apr s les conqu tes territoriales de juin 1967 a videmment exacerb ces tendances latentes du sionisme a Le sionisme ne doit pas tre confondu avec le fait de peuplement juif en Palestine Bien que la population isra lienne soit un produit de la colonisation sioniste qui s est effectu e au d triment des Palestiniens et ce durant une poque toute r cente de sorte que la meurtrissure est encore profond ment ressentie par les Palestiniens peuple traumatis par l exil et la d possession brutale de
162. pital venant de l ext rieur et la disposition du gouvernement isra lien explique non seulement les dimensions du d veloppement de la soci t et de l conomie isra liennes mais aussi les d formations de ces derni res en termes de rentabilit capitaliste Rien ne justifiait d un point de vue capitaliste d ouvrir des usines Dimona ou Bet Shean o les infrastructures sont des plus limit es et la productivit du travail tr s basse Mais les n cessit s de la colonisation juive exigeaient de donner un emploi aux nouveaux immigrants Pour cela le gouvernement a t pr t verser de tr s fortes subventions des entrepreneurs priv s isra liens et trangers afin qu ils acceptent d investir Ces investissements se font sans risque aucun l tat s engageant garantir un certain profit ou le cas ch ant racheter un prix tr s honn te les entreprises en d ficit Le prix des marchandises isra liennes sur le march int rieur et ext rieur est sans commune mesure avec leur co t r el les subventions gouvernementales provenant de l importation de capital permettant de r duire d une fa on drastique le prix des marchandises 30 Prenons l exemple de l agriculture et plus particuli rement des K iboutsim L exploitation intensive de la terre et le d frichement des d serts n ont t possibles que par un syst me d irrigation artificiel dont les co ts se chiffrent en milliards de dollars
163. population Ariel Sharon ses ministres ses g n raux ses juges et une partie de ses soldats seront un jour traduits devant la Cour P nale Internationale pour crimes de guerre voire pour crimes contre l humanit Pour que ce ne soit pas la population isra lienne toute enti re qui soit mise au ban des accus s il y a en Isra l des milliers d hommes et de femmes de civils et de militaires qui disent non qui r sistent et se mettent en dissidence Pour prot ger les Juifs du monde d une accusation de co responsabilit pour couper court la propagande antis mite qui en instrumentalisant la souffrance des Palestiniens veut culpabiliser tout juif en tant que tel pour faire barrage au danger r el de communautarisation des enjeux du conflit isra lo palestinien il est imp ratif que s entende dans les communaut s juives une voix puissante et ferme qui dise comme l exprime le nom d une organisation juive am ricaine agissant en ce sens Pas en notre nom C est videmment aussi le devoir des forces d mocratiques et de gauche travers le monde que de d noncer sans concession aucune les crimes d Isra l non seulement parce que la d fense des opprim s et des colonis s o qu ils soient est une partie int grale de leur programme et de leur philosophie mais aussi parce que seule une position claire et coh rente avec les autres combats qu ils m nent peut leur permettre de lutter contre la communautarisatio
164. programme anti racial num r plus haut et acc l rer ainsi l volution de la conscience de l avant garde ouvri re juive au del du sionisme Ernest Mandel Vorlaufige Thesen zur Judenfrage heute angenommen vom Internationalen Sekretariat der IV 47 Internationale 1947 Le sionisme contre Isra l Tout colonialisme est avant tout un racisme La lutte contre le colonialisme sioniste est donc le pendant logique de la lutte contre le racisme en g n ral et notamment de la lutte contre l antis mitisme C est ce qu ont compris les nombreux militants d origine juive qui l int rieur ou l ext rieur d Isra l et anim s soit par des convictions r volutionnaires soit tout simplement par des sentiments humanitaires ou religieux refusent d tre complices de l entreprise sioniste et se solidarisent avec la lutte d mancipation nationale du peuple palestinien opprim Le sionisme et l Etat d Isra l n ont rien voir avec la religion juive ou le juda sme en g n ral D ailleurs les Juifs orthodoxes sp cialement ceux de Palestine sont longtemps rest s farouchement hostiles au sionisme Non seulement Isra l opprime les Arabes palestiniens mais en outre il ne contribue nullement faire dispara tre le racisme anti juif Tout d abord l antis mitisme n a rien voir avec l existence ou la non existence d un Etat juif Mais il y a plus en se posant abusivement en repr sentants du juda sme mondial alors que le
165. que certains musulmans notamment parmi les jeunes commencent percevoir les juifs comme leurs principaux ennemis et ceux qui sont responsables de la discrimination de exclusion et du racisme dont ils souffrent Est ce par hasard si la plupart des id ologues de la soi disant civilisation jud o chr tienne qui poussent les juifs avant garde de leur croisade sont bien connus pour leur antis mitisme comme c est le cas par exemple des fondamentalistes protestants tasuniens du Parti r publicain ou certains courants de l extr me droite catholique fran aise En pla ant les juifs sur la ligne de front de leur propre croisade ils pr parent cyniquement le terrain d une nouvelle vague d antis mitisme tout en camouflant leur propre responsabilit dans le sort des minorit s musulmanes opprim es dans leurs pays Une tr s vieille histoire des dirigeants juifs dans un jeu aux mains de leurs ennemis et pr parant ainsi leur propre tombe Ta ayush Contre les strat gies du clash des civilisations visant recoloniser le monde et tablir un syst me globalis d apartheid on doit tablir comme une priorit supr me une contre strat gie visant briser les murs de l apartheid et construire une alliance transcivilisationnelle En Isra l Palestine nous le faisons sous le titre du T a ayush un mot arabe signifiant vibre ensemble un partenariat juifs arabes visant cr er non pas une pa
166. que membre de l Etat major de la Hagana et du Comit Ex cutif de l Agence juive Plus tard il rejoindra le Parti communiste isra lien pour le quitter nouveau et finir ses jours comme sioniste repenti 14 Pour une analyse d taill e de la Histadrout cf J Taut La nature de classe de la Histadrout h breu Cahiers Rouges n 19 J rusalem 1977 15 Programme de fondation de la Histadrout 1920 cit dans la carte de membre de la Histadrout p 3 16 Ben Gurion M moires T 1 p 548 17 Le r le de la Histadrout dans la formation de l appareil politique central du sionisme est confirm par la biographie personnelle de Ben Gurion qui de secr taire g n ral de la Histadrout devient pr sident de l Agence Juive puis premier ministre du nouvel Etat Juif De m me en est il de la Hagana l origine organisation arm e de l A hdut Ha avoda le parti de Ben Gurion elle devient l organisation arm e de la Histadrout puis de l Agence Juive pour devenir finalement l arm e de l Etat d Isra l 18 Sur l aspect double de la classe ouvri re juive cf Socialisme ou Massada chapitre 5 Cahiers Rouges n IT seconde dition J rusalem 1978 19 Cit par Isra l Sha hak Le sionisme de la bouche de ses dirigeants J rusalem 1978 pp 40 41 20 Intercontinental Press 29 10 73 21 Y Weitz Journal cit par Isra l Shahak op cit p 57 58 22 La n cessit sioniste de spolier et d expulser les Arabes de Palestine se trouv
167. r nos lecteurs 1 Au moment de la guerre de juin 1967 une effroyable confusion r gnait dans l extr me gauche propos d Isra l et du sionisme Des militants r volutionnaires convaincus se sentaient d sempar s h sitaient prendre clairement position Le d sarroi fut videmment bien plus accus encore au sein de la gauche non r volutionnaire De nombreux intellectuels occidentaux qui combattu courageusement le colonialisme fran ais en Alg rie et l imp rialisme am ricain au Vi t nam prirent fait et cause pour l Etat sioniste sans restriction aucune avaient Les raisons de cet aveuglement ont souvent t expos es et parfois les int ress s eux m mes comme Jean Paul Sartre parurent plus ou moins conscients des sentiments contradictoires qui les d chiraient La question juive qui rappelle in vitablement les g nocides perp tr s par les nazis suscite une profonde culpabilit en Occident Depuis la mont e du fascisme allemand il est de tradition de consid rer le Juif comme le symbole par excellence de l homme opprim Par ailleurs un manque flagrant d information sur la situation r elle en Palestine ainsi qu une propagande particuli rement habile ont r ussi transf rer le capital de sympathie dont jouissaient les survivants de l Holocauste l avantage du mouvement sioniste Isra l semblait l incarnation m me d une r paration historique envers les Juifs ce peuple qui avait subi tant de pers cu
168. r Michel Warshawsky ANN F6 f 2 e f EF RELAX r ed PE i P9 w Edit par la Formation L on Lesoil Ligue Communiste R volutionnaire Section belge de la IVe Internationale 1917 1947 l implantation sioniste Le 29 novembre 1947 trente trois pays votent l ONU le partage de la Palestine en deux Etats l un arabe l autre juif Le 14 mai 1948 David Ben Gourion Tel Aviv proclame unilat ralement l ind pendance d Isra l Quelque trente ans avant le 17 novembre 1917 le ministre britannique des Affaires trang res adresse une lettre lord Rothschild la d claration Balfour qui envisage favorablement l tablissement en Palestine d un foyer national pour le peuple juif Trente ann es qui seront celles de la Grande Bretagne puissance mandataire celles de l entre deux guerres galement qui bouleversent en profondeur cette r gion Lors de la Premi re Guerre mondiale la diplomatie britannique poursuit un double objectif rassembler le maximum de forces contre l Allemagne et pr parer le meilleur partage possible des territoires laiss s par l apr s guerre Le Moyen Orient n est pas la r gion la moins touch e par cette politique Elle d pend de l Empire Ottoman alli de l Allemagne qui domine de plus en plus mal les vastes territoires sous son contr le Les Britanniques promettent aux populations arabes la cr ation d un Etat contre leur engagement dans la guerre Londres doit reconna tre e
169. ra t donc avant tout comme un syst me donn de rapports sociaux entre les Juifs de Palestine c est dire les Isra liens d une part et les Arabes palestiniens d autre part de m me que tout colonialisme se r sume en un type de relation d termin e entre colonisateurs et colonis s Concr tement le projet sioniste ne pouvait se r aliser que par la violence puisqu il fallait l imposer de force la population autochtone Il s ensuit que la d pendance de la colonie juive de Palestine vis vis de l imp rialisme est demeur une constante in vitable dans le sioniste L inf odation actuelle d Isra l aux Etats Unis perp tue mouvement l alliance initiale conclue avec le pouvoir ottoman en Palestine qui fut suivie d une longue p riode de collaboration avec le colonialisme britannique Cette d finition permet d carter une s rie de conceptions erron es qui obscurcissent la compr hension du probl me et nuisent au mouvement de solidarit la r volution palestinienne Pratiquement le caract re sioniste d Isra l se manifeste dans sa l gislation discriminatoire qui institue des privil ges nationaux pour les Juifs loi du retour et lois sur la nationalit tout en les refusant aux Arabes dans la l gislation coloniale h rit e des Britanniques qui est appliqu e la population palestinienne D fense Emergency R gulation dans les expropriations de terres arabes et le repeuplement des r gions habit es
170. rabes sont conscientes de se battre pour la lib ration de leur territoire Pour la premi re fois les troupes sionistes se battent loin de leurs foyers et sont donc motionnellement moins concern es et convaincues la reddition d unit s enti res au Sina eut t impensable en 1967 ou 1948 Les origines coloniales de l Etat h breu se refl tent dans sa structure int rieure persistance de la l gislation coloniale d exception britannique de 1948 qui conf re des pouvoirs quasi absolus l arm e r gime de discrimination et d oppression envers les Palestiniens de l int rieur auxquels tout droits d organisation propre est refus recherche tout prix de l Union sacr e pour bloquer toute prise de conscience de la classe ouvri re juive des Juifs Orientaux brim s et exploit s de la jeunesse radicalis e Depuis 1967 Isra l volue rapidement vers la sud africanisation surexploitation organis e de dizaines de milliers de travailleurs palestiniens y compris jeunes et enfants donc situation coloniale pure contraints de retourner la nuit dans leurs r serves en Cisjordanie et Gaza apr s avoir travaill le jour dans des entreprises juives d g n rescence acc l r e des kibboutzim en soci t s collectivis es reposant sur la surexploitation de la main d uvre coloniale et affect es aux t ches para militaires Golan mergence rapide d une grande bourgeoisie isr
171. ravers desquelles elle exerce son h g monie coop ratives kibboutzim cr s sur la base de l expulsion de la population arabe entreprises industrielles et commerciales partis politiques etc sont structurellement et historiquement li es la lutte contre les Palestiniens ces facteurs s ajoute le r le indispensable qu elle a rempli en substituant le chauvinisme sioniste la conscience de la classe C est pourquoi la liquidation des assises politiques et sociales de la bureaucratie ouvri re est le pr alable n cessaire et indispensable la d faite du sionisme C L INFRASTRUCTURE SIONISTE EXT RIEURE La d pendance d Isra l envers l imp rialisme se double des liens entre l establishment isra lien et l Organisation sioniste mondiale qui assume notamment le r le de bailleur de fonds de l Etat h breu Pendant de longues ann es l OSM tait essentiellement constitu e par les masses juives auxquelles s opposaient souvent les capitalistes juifs propre ment dits par exemple la Jewish Board of Deputies britannique l American Jewish Committee et des organismes similaires dans d autres pays occidentaux Or le r le strat gique accru rempli par Isra l dans le cadre de la lutte contre la r volution arabe et son importance nouvelle surtout depuis 1967 comme relais conomique de l imp rialisme au Proche Orient ont d termin une volution sensible de la composition du r seau de soutien organis de l Etat h breu D
172. re autres devient progressivement le monopole de trusts am ricains Les Anglais exigent de Washington un soutien financier et militaire pour continuer garder sa main mise sur la Palestine ce que les Am ricains bien entendu refusent Il ne reste plus l arm e et l administration britanniques qu plier bagages pour se maintenir uniquement en Transjordanie dans la P ninsule arabique et sur le Canal de Suez d o ils seront expuls s un peu plus tard Le pouvoir britannique direct sur la Palestine va tre remplac par un pouvoir indirect de l imp rialisme am ricain L Etat juif ind pendant poursuivra le r le de gendarme des int r ts imp rialistes que les institutions sionistes avaient jou auparavant Le roman d amour entre le sionisme et le Kremlin entre 1947 et 1950 aura un impact r el sur les d veloppements politiques et diplomatiques qui aboutiront la cr ation de l Etat d Isra l et sera la cause d une sympathie profonde de la gauche sioniste pour l Union Sovi tique stalinienne Mais il sera ph m re Le brusque tournant antisioniste du d but des ann es 50 voire antis mite proc s des m decins juifs Moscou assassinat de Rajk en Hongrie proc s Slansky en Tch coslovaquie et le d but de la guerre froide mettront de part et d autre fin l idylle entre sionisme et stalinisme Pourtant aussi ph m re fut elle cette alliance aura un impact prolong sur le mouvement de masses dans
173. re britannique la cr ation d un foyer national juif en Palestine L imp rialisme britannique avait promis monts et merveilles aux Arabes afin d obtenir leur soutien dans sa guerre contre l empire ottoman et dans l tablissement de son nouveau pouvoir dans l Orient Arabe Mais c est en r pondant favorablement la demande des sionistes d obtenir la base d un foyer national juif qu il a le mieux d fendu ses int r ts en dressant un mur europ en contre l Asie selon le c l bre mot de Herzl ou plus pr cis ment une barri re contre le mouvement national arabe Lord Melchet dirigeant sioniste anglais notoire dira plus tard Les avantages pour l empire britannique sont vidents Il ne s agit pas de moins que la d fense du Canal de Suez des a rodromes indispensables l Empire de l extr mit de l ol oduc Ha fa et du port de Ha fa devenu si important dans notre strat gie au Proche Orient la d fense des int r ts de l Empire sera mieux assur e par une forte population europ enne que par quelques unit s que no us pourrons par ailleurs pargner pour d autres t ches Si l on peut peut tre soup onner Lord Melchet de prendre trop c ur les int r ts de l Empire parce qu en plus d tre un dirigeant sioniste il tait aussi membre minent de la classe dirigeante anglaise citons un autre dirigeant sioniste qui lui est n et a t duqu en Russie dans la Palestine Review Menahem Ussishkin
174. reste du monde les s pare du prol tariat mondial leur donne des buts autonomes atteindre et cr e des illusions quant la possibilit d am liorer leur sort dans le cadre du capitalisme mondial d cadent Pour toutes ces raisons le mouvement r volutionnaire ouvrier a toujours men une lutte violente contre l id ologie et la pratique sioniste Les arguments que les repr sentants socialistes du sionisme avancent en faveur de leur cause sont soit les arguments r formistes classiques possibilit d am liorer progressivement la situation des masses juives soit des arguments sociaux patriotes il faut d abord r soudre la question nationale pour tous les juifs avant d entamer la solution des probl mes sociaux pour les travailleurs juifs soit les arguments classiques des d fenseurs de l imp rialisme la p n tration des juifs en Palestine n a pas seulement d velopp l industrie mais aussi le mouvement ouvrier la culture g n rale des masses leur niveau de vie etc arguments avanc s par les d fenseurs du colonialisme dans tous les pays B L aspect actuel de la question juive dans le monde Apr s la seconde guerre mondiale la situation particuli rement tragique des juifs semble un symbole pour toute la trag die de l humanit glissant vers la barbarie Apr s l effroyable catastrophe du judaisme europ en les juifs partout o ils se trouvent font face une recrudescence de l hostilit de la popu
175. rsonnes ont v cu un v nement en l occurrence l expulsion de leur terre natale il est difficile de le leur faire oublier Mais jamais les r fugi s ni les historiens palestiniens n ont t entendus en Isra l et leur parole est entach e de suspicion dans l opinion internationale Au mieux consid re t on qu il y a deux versions de l histoire qu il y a d bat Pourtant sur le plan des faits les questions sont tranch es depuis longtemps Des expulsions massives ont t organis es par l arm e isra lienne r guli re Aucune organisation palestinienne ni aucun Etat arabe n a jamais appel les Arabes de Palestine quitter leurs terres Quant l id e du transfert elle est consubstantielle du sionisme politique d s l origine de m me que le projet de cacher la r alit de cette mesure indispensable l tablissement d un Etat juif Le double processus d expropriation et de d placement des pauvres doit tre men de fa on la fois prudente et discr te note d j Th odore Herzl dans son journal en date du 12 juin 1895 En 1948 aucun doute n est possible sur les intentions de l arm e isra lienne m me dans le chef de la gauche sioniste la plus encline croire au caract re humaniste du projet sioniste Dans un m morandum adress au comit central du Mapam gauche travailliste Aharon Cohen crit le 10 mai 1948 Il y a tout lieu de croire que ce qui est actuellement fait est accompli pour serv
176. rt contre le mouvement de lib ration des masses arabes Tout cela pousse Isra l s opposer au moins autant que l imp rialisme l union du monde arabe et son mancipation conomique politique et sociale L offensive des arm es syrienne gyptienne et jordanienne au lendemain de la cr ation de l tat d Isra l n a t en aucun cas un ph nom ne nouveau elle a t la poursuite de l opposition arabe la constitution d un tat juif tel que l avait d cid l assembl e g n rale des Nations Unies le 29 novembre 1947 L offensive arabe tait un acte progressiste visant emp cher la mainmise sioniste sur la Palestine m me si les r gimes qui se trouvaient cette poque la t te des tats arabes taient la solde des Britanniques qui pensaient regagner par l interm diaire des tats arabes une pr sence en Palestine Nasser et le Ba ath syrien d voileront plus tard les objectifs des gouvernements arabes en 1947 49 mais objectivement cette guerre tait une guerre juste et sa cause progressiste Dans une situation d isolement politique et conomique total par rapport son environnement Isra l doit s appuyer sur une ou plusieurs puissances imp rialistes afin d obtenir le soutien conomique et militaire sans lequel l Etat juif cesserait d exister Les alli s privil gi s d Isra l ont plusieurs fois chang au cours des ans Pendant les ann es 1950 et 1960 Isra l sera tr s proche de la France
177. rtition Mais l augmentation de la tension en Palestine risque d tre d finitivement explosive En 1938 les op rations arm es font par exemple 59 morts juifs et 102 morts arabes en Galil e La r pression reprend encore plus f roce La troupe anglaise la police du mandat augment e de milliers de volontaires juifs enr l s la Hagana l Irgoun les hommes de Nashashibi c est qui portera les coups les plus durs aux insurg s avec la b n diction des Etats arabes pro britanniques et des clans palestiniens Le mouvement arabe palestinien ne se remettra pas avant longtemps des milliers de morts tomb s dans ces ultimes combats des innombrables emprisonn s et d port s Vingt ans durant sa cause n ob ira quasiment plus qu aux calculs des r gimes arabes de la r gion Et en ces trois ann es d meute le probl me palestinien s est transform en enjeu pan arabe qui embrase l ensemble de la r gion La r pression en touchant tous les milieux palestiniens m me mod r s avait rendu possible des changements d alliance le mufti Hasayni de J rusalem s tait r fugi en Allemagne et les Etats arabes de la r gion pouvaient choisir de rejoindre les puissances de l Axe Le gouvernement britannique publie unilat ralement le 17 mai 1939 un autre Livre blanc il signifie un retournement de l attitude du mandataire Les Britanniques limitent l immigration et r glementent s v rement les transferts de terre Surtout ce
178. s Le d bat ne concerne que les rythmes et les modalit s de ce processus B LA STRATEGIE FONDAMENTALE DU SIONISME ET LES STRUCTURES SOCIO ECONOMIQUES ET POLITIQUES DE LA SOCIETE SIONISTE AVANT 1948 D s son origine le sionisme aspire constituer une entit ethnique juive homog ne et fonder une souverainet territoriale exclusive en Palestine Telle a t et reste jusqu nos jours l essence m me du sionisme L exclusivisme juif n est pas un aspect secondaire du un piph nom ne C est l essence de l id ologie sioniste laquelle sont soumises les diverses formes conomiques et politiques de la colonisation quels que soient par ailleurs les autres aspects des id ologies des diff rents courants sionistes sionisme En d autres termes s il est juste d affirmer que les diff rentes tapes qui ont marqu la colonisation de la Palestine ont t le produit de conditions objectives vari es et changeantes elles se situent toutes dans le cadre de la volont de rassembler la majorit des Juifs du monde en Palestine et d y former un Etat juif sans et l encontre de la population arabe indig ne et ceci gr ce au soutien de l imp rialisme Les crits sionistes insistent lourdement sur le fait que les colons juifs ont trouv en arrivant en Palestine un pays d sert tant sur le plan conomique qu institutionnel A Sch lch a tudi en profondeur la situation conomique de la Palestine a la fin du 19e si c
179. s et parfois par l immigration individuelle ou en groupes pour mourir en Palestine et s y faire enterrer 34 Ce type de rapport n a rien voir avec le sionisme et le projet politique de cr er un tat juif Le sionisme fut son origine une id ologie et un mouvement visant pousser les Juifs d Europe migrer en Palestine afin d y b tir un tat juif capable d tre une rempart de la culture et de la civilisation contre la barbarie asiatique Herzl Dans le projet sioniste il n y avait aucune place pour les Juifs orientaux tr s mal connus par le juda sme europ en cette poque et ceux ci sont rest s trangers des rares exceptions pr s au mouvement sioniste La situation changea du tout au tout apr s la cr ation de l tat d Isra l a apr s la cr ation de l tat d Isra l l objectif num ro un ne sera plus r soudre la question juive mais de renforcer l tat juif pour cela tous les Juifs sont bons m me les Juifs orientaux b le conflit entre Isra l et les pays arabes va rendre intenable la situation des Juifs dans ces pays Dans certains cas les Juifs se sentirent oblig s de fuir leur pays d origine et d migrer en Isra l dans la majorit des cas ils furent litt ralement transf r s en Isra l parfois de force gr ce la collaboration et la communion d int r t entre le jeune tat juif et les r gimes r actionnaires arabes c par cons quent l tat juif sera compos en m
180. sation et la cr ation d un tat juif C est la d finition qu en ont toujours donn e ses instigateurs de Herzl Ben Gourion de Pinsker Jabotinsky pour qui les concepts de colonisation Hityashvuth ou de colonies Yishuv Moshav mont jamais t p joratifs Jusqu la mont e du Nazisme l immense majorit des Juifs travers le monde a rejet le sionisme consid r soit comme h r tique position de la grande majorit des rabbins et des Juifs religieux soit comme r actionnaire position du mouvement ouvrier juif en Europe orientale soit encore comme anachronique positions des Juifs mancip s ou assimil s en Europe centrale et occidentale En ce sens l antisionisme a toujours t per u comme une position politique parmi d autres qui plus est h g monique dans le monde juif pendant pr s d un demi si cle Ce n est que depuis une trentaine d ann es qu une vaste campagne internationale tente avec un succ s ind niable non pas de participer la controverse sur l opportunit du sionisme l analyse de sa dynamique et ses implications politiques et morales mais de d l gitimiser l antisionisme en l identifiant l antis mitisme Comme toute autre forme de racisme l antis mitisme ou la jud ophobie rejette l autre dans son identit et son existence Quoi qu il fasse quoi qu il pense pour l antis mite le Juif est ha ssable jusqu au massacre par le seul fait d tre Juif L ant
181. sement cette politique La nomination de Herbert Samuel comme haut commissaire britannique en Palestine ne peut tre ressentie que comme un encouragement l implantation sioniste il est lui m me un sioniste convaincu Et m me apr s les premi res r voltes arabes les Britanniques confirment dans le Livre blanc de 1929 leurs intentions Les obligations tablies par le mandat l gard des deux sections de la population sont d gale importance Une gale importance pour cette poque 17 de Juifs et 83 d Arabes Ce qui am ne les Palestiniens boycotter toutes les instances mises en place par le mandat alors que les organisations sionistes n h sitent pas prendre toute la place organisant un tissu politique travers des lections et social L immigration et la terre sont les facteurs d volution de la Palestine deux enjeux primordiaux qui transforment la r gion en moins de trente ans 60 000 Juifs en 1919 170 000 en 1931 et 430 000 en 1939 Pour la seule ann e 1935 62 000 nouveaux migrants soit autant que la communaut de 1919 On comprend les craintes des Arabes Alors que les restrictions sont croissantes apr s 1939 ce sont encore 120 000 nouveaux arrivants enregistr s la date du 14 mai 1948 Cette fois encore le mandat favorise cette situation en 1930 une lettre du Premier ministre britannique l organisation sioniste pr cise la suite du Livre blanc de 1930 que la cap
182. si l on peut tenir pour insuffisantes les conceptions actuelles de la majorit des organisations palestiniennes ce sujet il est certain que d importants progr s ont t r alis s dans cette voie Mais en d finitive la meilleure des garanties serait la participation effective des Isra liens la r volution arabe ce qui revient souligner nouveau le r le crucial de l avant garde antisioniste au sein de l Etat h breu S agissant des communaut s juives le soutien massif la direction sioniste d Isra l s explique essentiellement par le scepticisme pro fond des masses juives l gard du socialisme comme solution de l antis mitisme Ici la r ponse ne peut venir que de la nouvelle g n ration r volutionnaire dont le r le historique consiste pr cis ment construire les partis de masses qui permettront de mani re g n rale de redonner vie l esp rance socialiste malgr Staline et ses successeurs malgr Gomulka et Moczar malgr Brejnev 3 Lutter radicalement contre le courant sioniste signifie le combattre sa racine m me et par cons quent mettre nu les bases mat rielles du sionisme qui doivent tre an anties Car quel que soit le poids des facteurs psychologiques et historiques il est ind niable qu en l esp ce il s av re consid rable il faut remonter d abord l infrastructure du mouvement D s lors on peut distinguer trois l ments essentiels qui sous tendent la structure sociale sion
183. sionistes Les racismes anti arabe et anti juif doivent tre condamn s et combattus sans concession et Pon ne peut le faire avec efficacit que si Pon m ne les deux combats de front faute de quoi on ne fait que renforcer l id e fortement r pandue que derri re la d nonciation d une seule forme de racisme on attaque en fait une communaut Ceux qui d noncent les actes antis mites r els ou fruits de glissements s mantiques mais ne disent rien des exactions anti arabes portent une part de responsabilit dans la communautarisation des esprits et dans le renforcement de l antis mitisme car ce n est pas le racisme quel qu il soit et d o qu il vienne qu ils combattent mais uniquement le racisme de l autre Ce ne sont certainement pas eux les Tarnero Lanzman et autres Taguieff qui ont le droit de faire la le on aux militants de la gauche radicale et du mouvement contre la mondialisation marchande qui depuis toujours ont t la pointe de tous les combats antiracistes et n en ont jamais d sert aucun Mais allons plus loin Une part importante de responsabilit du ph nom ne de glissement d une critique la politique isra lienne des attitudes antis mites repose sur les paules d une partie des dirigeants souvent auto proclam s de communaut s juives en Europe et en Am rique du Nord En effet ce sont eux qui souvent identifient la communaut juive toute enti re une politique celle d
184. ssances Le Moyen Orient constituant en outre le r servoir le plus vierge et le plus important de p trole dans le monde entier il devient galement l tape actuelle le terrain de dispute principal dans la lutte mondiale pour cette mati re premi re strat gique dont les r serves aux Etats Unis et en URSS sont fortement atteintes Les diff rents mouvements tactiques de la diplomatie am ricaine et sovi tique envers le mouvement sioniste doivent tre consid r s essentiellement comme des l ments de leurs intrigues tendant supplanter la domination britannique dans le monde arabe e La demande d immigration en Palestine mise en avant par la masse des r fugi s juifs en Europe et soutenue par un mouvement puissant de protestation de la part du sionisme am ricain et culminant dans les actions pacifiques entreprises par la Hagana en Palestine ainsi que dans le terrorisme des bandes Irgun Zvei Leumi et Stern Le point de d part de la position de la IV me Internationale en face du probl me palestinien doit tre constitu par la compr hension de la n cessit de la lutte anti imp rialiste men e par les arabes laquelle elle donne comme objectif la constitution de l Union des pays arabes du Moyen Orient Ce sont les masses arabes les ouvriers et paysans pauvres qui constituent la force r volutionnaire du Moyen Orient et galement de la Palestine gr ce leur nombre leurs conditions sociales leur v
185. ssements productifs de capital tranger et provoque une fuite de capitaux locaux soit l tranger soit vers des sp culations immobili res boursi res etc Car comme le disait l ancien pr sident de la Conf d ration sioniste am ricaine peu de temps apr s la cr ation de l tat d Isra l La raison principale de ma visite actuelle en Isra l est de voir sur place les possibilit s d investissement et d expliquer au public isra lien et son gouvernement quelles sont les conditions qui puissent permettre un flux d argent am ricain vers Isra l Car il faut faire la diff rence entre la sympathie pour Isra l qui s exprime sous forme de dons et la participation r elle la construction du pays par l investissement de capital Avant qu un sujet am ricain accepte d investir dans un pays tranger il examine d abord si la situation conomique et les conditions sociales garantissent une s curit et des gains suffisants son capital Pour ce qui est de la s curit les capitalistes am ricains juifs ou non peuvent tre rassur s Par contre quant aux profits ils ont beaucoup plus int r t investir aux Philippines ou en Cor e o le bas niveau de vie des travailleurs et les formes extr mes d exploitation leur garantissent un taux de profit bien plus lev que dans l tat d Isra l Tout comme au niveau politique l ind pendance conomique de l tat d Isra l est une utopie L conomie d Isra l a de
186. ssible de r aliser les objectifs du sionisme uniquement par la colonisation c est dire l infiltration goutte goutte d individus isol s en Palestine Ce qu il faut c est une propagande des relations et des pourparlers avec les puissances dominantes et ce une tr s grande chelle Mais les grands de ce monde n accordent rien sans contre partie C est l qu Herzl contribue le plus la d finition d une strat gie d ensemble pour le sionisme lier le sort de l Etat juif celui de l ordre social dominant D s Herzl et jusqu nos jours le sionisme s est alli aux puissances imp rialistes afin d obtenir une charte qui lui donne le droit et les moyens de constituer un Etat juif en Palestine et plus tard des trait s d alliance lui permettant de survivre face au monde arabe hostile Toute rupture entre le sionisme et la r action imp rialiste signifie l croulement imm diat du sionisme et g n ralement il n existe pas de corps sociaux qui de plein gr acceptent de s auto liquider Shiomo Avineri consid re que Herzl n a pas t un intellectuel d envergure Pourtant il reconna t qu il a t le fondateur du sionisme politique Son apport et son importance historique ne r sident pas dans l originalit de ses id es ni dans son efficacit organisationnelle mais principalement dans une contribution Herzl a t le premier enfoncer le mur de l opinion publique juive et internationale et transformer la q
187. strophes qui les attendent si la putr faction du capitalisme poursuit son cours Seule l int gration du mouvement d mancipation juif dans le mouvement ouvrier mondial permettra une solution harmonieuse du probl me juif La planification socialiste bouleversant la topographie du globe Trotsky assurera tous ceux qui le d sirent une existence nationale particuli re dans le cadre des Etats Unis du monde Mais la V me Internationale ne gagnera jamais une influence d cisive aupr s des masses juives en pr chant uniquement la n cessit de la r volution socialiste pour leur mancipation Ce n est qu en prenant la t te d un vaste mouvement mondial de solidarit de la part du prol tariat envers les victimes des pers cutions imp rialistes et fascistes ce n est qu en montrant en pratique aux juifs que les solutions propos es par le mouvement r volutionnaire sont plus favorables et plus r alistes que la solution sioniste que la IV me Internationale r ussira au prochain tournant englober les masses juives dans la lutte anti imp rialiste mondiale Marcher actuellement contre le courant sioniste lui opposer une issue autre imm diate et concr te tels sont les deux l ments indispensables pour pr parer l tape prochaine quand les masses juives auront fait leur exp rience d cevante avec le sionisme quand elles auront compris l inutilit de leurs efforts et de leurs sacrifices elles se tourneront vers nous condit
188. t juive Une solution dans le cadre du capitalisme en d clin est impossible 5 En Ao t 1917 lors du 3e congr s des Poalei Sion Borochov s emp tre encore plus dans ses contradictions ce qui provoque l apparition de courants oppositionnels droite comme gauche Dans une de ses interventions il dit car 15 nous avons le droit et le devoir de nous servir du langage du sentiment Nous avons le droit et nous devons dire Erets Isra l un foyer juif Mais en derni re analyse ce n est pas si important que cela L essentiel reste notre programme et celui ci ne change pas Notre point de d part a t et reste les int r ts de classe du prol tariat juif Notre but la r alisation du socialisme Pour nous le sionisme est l article maximum de notre programme minimum la lutte de classe tant le moyen d atteindre nos objectifs 6 Malgr ce d luge verbal tendant laisser penser que pour Borochov c est le socialisme et non le sionisme qui est l essentiel la r volution n est mentionn e qu au d tour d une phrase alors que nous sommes deux mois de l insurrection d Octobre et qu en Russie vivent au moins quatre millions de Juifs pour lesquels le 3e congr s des Polalei Sion n a pas un seul mot d ordre proposer face un processus r volutionnaire qui se d veloppe un rythme acc l r Les Poalei Sion n ont pas pris part la r volution car selon Borochov les ouvriers juifs n ont pas de base str
189. t boulevers e Les Palestiniens bien souvent non propri taires travaillent sur les plateaux sur les plantations d agrumes de bl dur d oliviers pour des salaires de mis re et subsistent en laissant leurs b tes sur ces terres C est tout l quilibre entre levage et culture des Palestiniens que remettent en cause les implantations juives D autant que les organisations sionistes montrent un savoir faire important pour la mise en valeur de ces terres Et des moyens autres plus de 400 millions de dollars viennent garnir l escarcelle du Foyer national au cours de ses quinze premi res ann es Le r sultat Avec 7 7 des terres cultiv es les paysans juifs fournissent en 1945 pr s de 30 du produit agricole agrumes non compris L cart entre les deux populations se creuse vers 1930 le salaire quotidien d un agriculteur arabe est de 80 120 mils tandis que son homologue juif gagne entre 150 et 200 mils 1000 mils 1 livre anglaise Enfin le niveau de vie est sup rieur dans la communaut juive m decins infirmi res sont en nombre parmi les migrants La concurrence est galement f roce en ce qui concerne le commerce l artisanat et les emplois dans l industrie naissante Bref les implantations sionistes se font au d triment d une population palestinienne qui voit son niveau de vie se d grader dangereusement Face cette situation les relations entre les communaut s juive et arabe celle ci est compos e p
190. t soutenir l ind pendance des Arabes dans toutes les r gions situ es dans les limites revendiqu es par le ch rif de La Mecque En suivant la lettre cette promesse la Palestine est incluse dans ce futur Etat l exception des Lieux Saints Mais la m me ann e en 1916 les pays de l Entente se partagent ces territoires non encore conquis Au m pris de la terre et des hommes des pays europ ens d terminent leurs futures zones de colonisation Ce sont les accords secrets de Sykes Picot Savanov conclus entre la Grande Bretagne la France et la Russie En 1917 L nine d nonce le principe de la diplomatie secr te et rend publics tous les trait s sign s par le tsar Les Arabes s aper oivent qu il ne reste pas grand chose de leur futur Etat Enfin c est la d claration Balfour encore une promesse des Britanniques et qui sera la seule respect e Les raisons de cette prise de position sont de trois ordres Elle montre la formidable pression de l organisation sioniste avec sa t te Cha m Weizmann brillant chimiste qui vient de mettre au point un proc d de fabrication d ac tone synth tique indispensable l industrie de guerre anglaise Il y a galement l intention de mobiliser contre l Allemagne les importantes communaut s juives am ricaine et russe Enfin il y a un int r t strat gique l installation d une communaut aidant la puissance britannique contr ler cette r gion si proche du canal de Suez E
191. t de la Guerre du Golfe de la d composition de la direction palestinienne de l utopie post moderniste des businessmen travaillistes et de la crise morale de la soci t isra lienne Et peine la paix sign e la colonisation des territoires occup s tait renforc e d cid ment l histoire ni e se prolonge Daniel Liebmann La Gauche n 9 15 mai 1998 Pourquoi tout socialiste doit soutenir la lib ration des peuples arabes Le mouvement sioniste dont la cr ation de l Etat d Isra l a t l aboutissement avait pour objectif d tablir en Palestine terre arabe un Etat juif sous la protection des grandes puissances imp rialistes C est l le programme du Congr s sioniste de B le de 1897 date officielle de la fondation du sionisme politique par opposition au sionisme sentimental ant rieur qui visait cr er en Palestine un foyer spirituel juif et accessoirement d y implanter quelques villages agricoles Pareille id ologie nationaliste se situant d embl e dans la joute de l imp rialisme ne pouvait videmment germer dans l esprit de ceux qui d sesp raient de vaincre l antis mitisme qui impr gnait la soci t d Europe Orientale o se concentrait la grande masse des Juifs au XIXe si cle Initialement le courant sioniste resta minoritaire essentiellement limit la petite bourgeoisie jeune vinc e par la x nophobie de la bourgeoisie locale non juive ascendante La grande majorit des masses
192. t des id aux sionistes sur les communaut s juives mais comme cons quence directe de la r pression anti s mite des centaines de milliers de Juifs s taient retrouv s sans famille sans patrie sans rien Le sionisme a pu r aliser son objectif la cr ation d un tat juif en Palestine en exploitant une situation sans pr c dent la destruction des communaut s juives d Europe centrale et orientale par la plus sanguinaire vague d antis mitisme des temps modernes Les immigrants juifs qui ont permis la cr ation de l tat juif n ont pas t des agents de telle ou telle puissance imp rialiste mais des parias rejet s par la soci t imp rialiste d cadente 25 C est l la premi re diff rence entre le colonialisme sioniste et la colonisation en Afrique du Sud ou en Rhod sie La seconde diff rence est comme nous l avons vu que la colonisation sioniste n a pas eu pour objectif d exploiter la main d oeuvre autochtone mais de d truire compl tement les structures sociales ant rieures voire les conditions d existence de la composante palestinienne sous son pouvoir Il ne s agit pas de discuter si un type de colonialisme est plus barbare que l autre mais de d finir le cadre d une certaine r alit objective dont d une part l existence de centaines de milliers de r fugi s palestiniens victimes directes du sionisme et d autre part l existence d un prol tariat juif qui cr e l essentiel de la plus value accumul
193. t devant la commission d enqu te royale Commission Peel en 1936 37 nous donnent une id e des conceptions les plus communes au sein du mouvement sioniste Nous avons jusqu pr sent t habitu s lire dans les documents officiels une approche limitative et exclusive de nos droits C est la premi re fois que nous pouvons entendre de la part d une commission gouvernementale anglaise que la promesse qui avait t donn e au peuple juif impliquait m me si ce n tait pas explicite la possibilit d tre la majorit et de former un Etat juif ind pendant et pas seulement dans une partie de la Palestine mais dans l ensemble d Erets Isra l Palestine dont les fronti res ne sont pas d finies et ont plusieurs fois chang mais dont personne ne peut nier 23 qu elles comprennent la Transjordanie c est dire ce qui a t donn l Emir Abdallah mais aussi la partie nord au del de Yarmouk et qui se trouve actuellement sous mandat fran ais Cet Etat juif qui nous est propos aujourd hui m me si des changements qui nous soient favorables sont possibles n est pas le but du sionisme Dans un territoire si limit il est impossible de r soudre la question juive Certes cela peut tre une tape importante dans la voie de la r alisation du grand sionisme et permettre de constituer rapidement dans le pays une force juive qui nous conduira notre objectif historique La Commission elle m me n ignore pas combi
194. t en fait un rejet de l Anglais ou du Fran ais ou de l Allemand selon le cas de sa culture de son existence L anticommunisme non plus n existe pas c est un glissement s mantique de la haine des Slaves Si je dis je n aime pas le camembert je pense en fait mort aux Fran ais quand j affirme appr cier la musique Yiddish je dis par glissement s mantique que je hais les Arabes L antis mitisme existe et semble en Europe relever la t te apr s un demi si cle de non dit faisant suite aux horreurs du jud ocide nazi et aux crimes de la collaboration Dans une partie croissante des communaut s arabo musulmanes en Europe des g n ralisations racistes accusent sans distinction les Juifs des crimes commis par l tat juif et son arm e L antis mitisme se trouve d ailleurs souvent au sein m me du camp qui soutient inconditionnellement la politique isra lienne comme par exemple une partie de ces sectes protestantes int gristes qui aux USA constituent le v ritable lobby pro isra lien Le racisme anti arabe existe galement m me si les m dia donnent moins de visibilit aux exactions du Beitar et de Ligue de D fense Juive contre des institutions musulmanes ou des organisations qui s opposent la politique de colonisation isra lienne aux slogans racistes anti arabes qui couvrent certains quartiers de Paris Mort aux Arabes Pas d Arabes pas d Attentats et aux ratonnades organis es par des commandos
195. t immunis contre toute critique La chute du gouvernement travailliste en 1977 sera le produit direct de la crise sociale globale ouverte par la d faite politique d octobre 1973 Elle marque la fin d une poque l chec total d une politique et le d but d un r veil et d une remise en question aupr s de larges masses d un syst me qui s av re incapable de garantir les objectifs que le sionisme s tait promis de r aliser et avant tout la s curit pour les habitants de l tat juif 38 Au sentiment d impasse la crise de direction et de perspective et la grave crise conomique s tait ajout au cours des ann es qui ont pr c d la guerre d octobre 1973 un probl me qui plus que tout autre symbolise la profondeur de la crise de l tat sioniste le mouvement national palestinien La lutte du mouvement national palestinien a t la raison principale de la crise qui frappe aujourd hui l tat d Isra l Apr s la d faite des arm es arabes en Juin 67 le mouvement national palestinien est devenu le fer de lance de la lutte anti imp rialiste La lutte du peuple arabe palestinien a provoqu l isolement presque total de l tat d Isra l L apparition de Yasser Arafat l ONU et les r solutions d non ant la politique sioniste ont laiss Isra l dans la compagnie limit e et peu reluisante de la Rodh sie et de l Afrique du Sud La lutte palestinienne a acc l r la radicalisation des masses arabes L
196. t sioniste se mettre au service de l tat juif et le renforcer politiquement et financi rement Au lieu d immigrer en Isra l pour se sauver de l antis mitisme les Juifs sont appel s immigrer en Isra l pour sauver l tat juif C est ce qui explique l attitude pour le moins ambigu des dirigeants sionistes face l antis mitisme qu ils consid rent comme un moindre mal compar au danger d assimilation 8 De 1948 1967 le sionisme va conna tre une p riode ascendante de renforcement num rique de 650 000 Juifs pr s de 2 5 millions conomique et militaire La guerre de Juin 67 consacrera l tat d Isra l comme puissance militaire absolue dans l Orient Arabe et comme un atout irrempla able de l imp rialisme am ricain dans sa lutte contre le mouvement de lib ration des masses arabes L occupation des territoires palestiniens rest s hors de la souverainet sioniste apr s 1948 va permettre de parachever la mainmise sur l ensemble de la Palestine historique et une conjoncture conomique exceptionnelle enclencher un r el d veloppement industriel et une prosp rit pour l ensemble des couches de la soci t isra lienne va 9 Mais l apog e de l tat juif sera aussi le d but de son d clin L apparition sur la sc ne politique r gionale et internationale du mouvement national palestinien un changement progressif du rapport de forces l avantage des tats arabes et l influence destructrice de
197. tent fondamentalement les m mes Sa politique peut tre plus mod r e ou plus agressive tout d pend de la situation objective mais le monstre implant par le sionisme dans l Orient arabe ne peut pas changer de nature sous peine de dispara tre L tat d Isra l ne peut pas mettre fin l agression permanente contre le peuple palestinien pas plus qu il ne peut briser son alliance avec les r gimes imp rialistes et r actionnaires Celles ci sont l essence m me de l tat sioniste sa condition d existence D o l tat de guerre permanente qui oppose l tat juif au peuple palestinien d une part et au monde arabe de l autre Afin de mettre fin cette situation conflictuelle deux conditions doivent tre remplies a Isra l doit cesser d tre dans l Orient Arabe un corps tranger qui reste li aux Juifs du monde et refuse de s int grer la r gion laquelle il appartient ce qui signifie aussi qu il doit mettre fin la d pendance politique militaire et conomique par rapport l imp rialisme b il doit permettre aux Palestiniens de jouir de l ensemble de leurs droits et avant tout le droit de constituer dans leur patrie avec les Juifs qui s y trouvent le syst me politique qu ils choisiront Ces deux conditions signifient la fin du sionisme et de l tat juif 3 LA DEPENDANCE PAR RAPPORT A L IMPERIALISME Isra l devra tre une esp ce de chien de garde Il n y a pas lieu de craindre qu il mette
198. terme Ashkenaz Ashkenazim au pluriel indique l ensemble des Juifs du monde occidental le terme Sepharade les Juifs du monde musulman des Balkans et du Bassin m diterran en Pourtant nous utiliserons ce terme pour d crire uniquement les Juifs originaires du monde musulman 34 Haarets 28 4 80 35 Sionisme Encyclopedia Juda ca 36 Sur les provocations isra liennes et les aveux des dirigeants sionistes ce sujet cf Le troisi me round d claration de l Organisation Socialiste Isra lienne Matspen n 36 Septembre 1967 37 A bas l occupation d claration de l Organisation Socialiste Isra lienne 1 janvier 1969 publi dans The other Isra l Tel Aviv 1969 38 Voir ce sujet La d g n rescence de la soci t isra lienne Matspen n 69 mai 1973 39 C Michel Warchawski Les 100 premiers jours du gouvernement Begin Inprecor n 15 27 10 77 40 La crise du sionisme r solution du 5e Congr s de la LCR Cahiers Rouges n 24 J rusalem 1979 41 L occupation maudite Haarets 28 4 80 39 Projet de th ses sur la question juive apr s la seconde guerre imp rialiste 1947 A La question juive dans le monde capitaliste Peuple commer ant dont la survivance au milieu d autres peuples trouve sa racine dans une fonction sociale particuli re les juifs ont vu leur sort d termin travers les ges par l volution g n rale de la soci t volutio
199. tion de la Palestine Gr ce l administration britannique la communaut juive de Palestine dite Yichouv devient un Etat dans l Etat Les chiffres ne sauraient mentir de 1922 la fin de 1946 le nombre de Juifs grimpe de 84 000 608 000 c est dire d un dixi me un tiers de la population totale la superficie poss d e par les Juifs s tend entre 1897 et 1947 de 20 000 180 000 hectares soit 7 des terres sur lesquelles les colonies juives dont le nombre a cr de 27 300 produisent 28 du produit agricole de la Palestine quant la production industrielle du Yichouv elle explose litt ralement de l indice 100 en 1920 1922 l indice 1029 en 1937 1938 pour doubler encore jusqu la fin de la Seconde Guerre Mondiale le revenu moyen juif atteint alors le double du revenu moyen arabe La branche socialiste du mouvement sioniste s inspirant des th ses pseudo marxistes de Ber Borochov r ussit faire appliquer la doctrine du travail juif qui consiste tout simplement exclure les Palestiniens du travail industriel R sultat sous la plume d Emile Vandervelde qui visite la Palestine en 1929 Il n y a que des ouvriers juifs sauf l usine Nesher o malgr les protestations de la Histadrouth lon a embauch quelques arabes pour les gros travaux de l ext rieur La Histadrouth n est autre que le syndicat unique des travailleurs juifs du Yichouv qui deviendra le syndicat d Etat en Isra l Cette pol
200. tion de lavenir de la communaut isra lienne puisse tre pos e et plus forte raisons r solue il faut que les Palestiniens aient pu r int grer leur patrie et exercer leur droit l autod termination que les masses ouvri res isra liennes aient su renverser les structures de domination colonialistes c est dire sionistes qui constituent la forme sp cifique de la domination capitaliste dans ce pays Dans cette perspective r volutionnaire nous soutenons la lutte de lib ration des peuples arabes le combat et lavant garde isra lienne contre la guerre coloniale de leurs dirigeants et l unit militaire jud o arabe au Moyen Orient pour l avenir socialiste des peuples de la r gion contre le sionisme l imp rialisme et la r action arabe La Gauche le 19 10 73 Origines et dynamique du sionisme A LES RACINES DU SIONISME EN EUROPE ORIENTALE Le fait que le sionisme ait choisi la Palestine comme patrie des Juifs du monde indique la pr sence du facteur religieux dans son id ologie Le lien imaginaire cens lier les Juifs la Palestine remonte quelque deux mille ans et les soi disants droits historiques ne sont donc qu une image irr elle et irrationnelle appartenant l antiquit L analyse du processus de formation du sionisme la fin du si cle dernier et de son volution nous oblige d passer le facteur religieux et nous int resser aux racines socio conomiques de la soci t
201. tions et de souffrances obtenait enfin un Etat refuge havre potentiel qui garantissait les communaut s juives du monde entier contre toute r surgence de l antis mitisme Rappelons qu il n existait aucune tude de fond s rieuse de la question sioniste en langue fran aise avant que Maxime Robinson n crive en 1967 son Isra l fait colonial pour le num ro sp cial des Temps modernes consacr au conflit isra lo arabe La presse occidentale avait r ussi refouler hors de sa conscience l existence du peuple palestinien peine voquait on parfois la pr sence de r fugi s arabes La r sistance palestinienne est venue bouleverser cette ignorance tranquille et a suscit une prise de conscience du ph nom ne sioniste dans l avant garde Elle n a pas encore dissip pour autant toutes les confusions ce qui se comprend d ailleurs car la th orie r volutionnaire est toujours le fruit d une laboration politique et non pas le reflet m canique des luttes qui se d roulent autour de nous 50 2 Le probl me palestinien ayant t en quelque sorte catapult tout r cemment dans notre conscience politique la compr hension des ressorts de la question reste encore fragmentaire En outre la r flexion th orique doit quasiment commencer z ro puisqu l exception de quelques secteurs d avant garde du r volutionnaire essentiellement la IVe Internationale aucun effort d analyse politique n a t fait ce s
202. tout temps t et ne peut qu tre subventionn e par l imp rialisme en change de services rendus Le jour o ce dernier ne voudra plus ou ne pourra plus payer l conomie isra lienne s croulera faute de la transfusion permanente qui la fait vivre le niveau de vie g n ral retombera tr s rapidement et sera proche de celui des pays arabes voisins et tout le g nie juif ne parviendra pas emp cher aux travailleurs juifs de rejeter le sionisme comme utopie qu il ne sert rien de tenter de maintenir flot IV La place des Juifs et l Etat Le quotidien lib ral isra lien Haarets a r cemment publi une lettre envoy e de Londres par un certain dr Cadouri qui au nom d un groupe d Isra liens exprime son opinion sur la question des rapports Ashkenazim Sepharadim 32 et proteste nergiquement contre le traitement inflig la population orientale d Isra l Il crit entre autres L attitude par rapport la communaut juive orientale ne se limite pas l indiff rence envers la culture et la tradition de ce juda sme ce dont il s agit ici c est de r pression culturelle Les positions de Ben Gurion et de Jabotinsky expriment fid le ment les positions de la minorit ashkenaz qui domine l Etat C est ainsi que ceux qui sont venus de Russie tsariste sont all s sur le chemin de leurs ma tres qui avaient lanc la russification des peuples de l empire russe et une fois arriv s en Palestine ils ont commen
203. tsariste collaboration de Jabotinsky avec le bourreau des Juifs Petlioura contacts entre les sionistes r visionnistes et Mussolini et Pilsudsky accords Haavara de l organisation sioniste avec le Ille Reich pour l vacuation des biens Juifs allemands Il convient galement de r futer le mythe grotesque des pr tendus droits historiques des Juifs sur la Palestine D s avant a conqu te romaine de la Jud e 70 apr s J C les troisquarts de la population juive vivraient l ext rieur de la 48 Palestine Quant la communaut juive indig ne elle a graduellement t absorb e par les populations avoisinantes au cours des si cles suivants comme les Philistins les Ph niciens les Nabat ens et d autres peuples de l Orient ancien Ce qui fait qu en r alit les Palestiniens d aujourd hui sont paradoxalement dans une certaine mesure il y a eu de nombreux m tissages avec d autres communaut s les descendants des H breux C est d s le d but de l entreprise sioniste et sp cialement partir de 1908 que s est affirm e la r sistance des Palestiniens la colonisation Elle s exprima par le harc lement des colonies juives par les fellahs chass s de leurs terres et par les meutes de 1920 1921 qui s inscrivent dans le cadre du soul vement g n ral du monde arabe Syrie Irak Egypte contre la domination franco britannique Elle s est manifest e nouveau par les troubles de 1929 et surtout au
204. u soutien inconditionnel aux dirigeants isra liens Quand comme a a t le cas Strasbourg ils appellent manifester leur soutien Sharon sur le parvis d une synagogue comment s tonner alors que la synagogue soit prise comme cible dans les manifestations contre la politique isra lienne Et que dire de ces dirigeants communautaires qui en France comprennent la victoire de Le Pen et esp rent que cela fera r fl chir la communaut arabe locale Ne peut on pas voir dans une telle attitude une complaisance avec le porteur principale des id es racistes donc antis mites aussi en France Complaisance qui continue la collaboration de certaines organisations d extr me droite comme le Beitar avec des groupes fascistes et antis mites comme Occident dans les ann es soixante dix Il ne s agit plus simplement de glissement s mantique mais bel et bien de collusion La politique isra lienne est largement critiqu e travers le monde et plus l Etat Juif agira hors du droit plus il sera consid r comme hors la loi et en paiera le prix Il est totalement inacceptable et irresponsable que les intellectuels juifs qui affichent une identification absolue avec Isra l ainsi que les dirigeants des communaut s juives travers le monde entra nent ces derni res dans la course vers lab me o m nent Ariel Sharon et son gouvernement Au contraire s ils taient anim s par un v ritable sentiment de responsabilit fac
205. uelle nous consacrons un chapitre part de toute une s rie de coop ratives de l entreprise de construction Solel Bon sera un des moyens les plus efficaces pour permettre apr s la premi re guerre mondiale aux pionniers de donner une base conomique et sociale leurs projets colonialistes Nathan Weinstock explique tr s bien la situation Le travailleur juif venant de l Occident en Palestine aurait t incapable de se maintenir conomiquement sans l expulsion impitoyable de toute concurrence arabe contre le secteur Juif 11 L action de la Histadrout et des institutions sionistes et la participation du capital juif comme partenaire mineur dans les entreprises britanniques ont t la colonne vert brale du secteur conomique sioniste autonome ses m thodes capitalistes d velopp es lui permettront peu peu de s imposer face un secteur arabe sous d velopp Les principaux mots d ordre de cette conqu te conomique de la Palestine furent la lib ration de la terre et la conqu te du travail ce dernier tant d crit par Bon Gurion au cours d un congr s de la Histadrout comme l expression de la lut le des classes savoir la classe ouvri re juive chassant les travailleurs arabes de leurs lieux de travail La lib ration de la terre est elle aussi pr sent e comme lutte anti f odale contre les propri taires abstentionnistes en oubliant de mentionner que le sort r serv aux paysans pauvres qui
206. uestion de la solution nationale la question juive d un probl me trait dans des revues intellectuelles h breuses et sectaires sans aucun cho s rieux ni dans le public juif ni dans le public non juif en 16 l objet d une discussion large dans l opinion publique mondial Herzl a transform le sionisme d un ph nom ne marginal de la vie dans leurs bourgades dans un ph nom ne international Au del de cette contribution capitale Herzl a t aussi celui qui a compris que l id ologie sioniste a besoin d une base institutionnelle et financi re pour organiser et soutenir ses projets colonisateurs C est au cours du premier congr s sioniste mondial qu a t constitu e la Conf d ration Sioniste comme structure unificatrice l chelle mondiale Les organisations qui lui ont t ant rieures ont t proprement absorb es par elle tel Hibat Sion devenu ensuite Hovevei Sion C est sous la direction de Herzl qu ont t mises sur pieds les diverses institutions organisationnelles et financi res comme le Fonds de Colonisation Juive en 1898 et le Fonds National Juif en 1901 le programme de B le affirme que Le sionisme aspire a acqu rir un refuge s r pour le peuple d Isra l en Erets Isra l par le biais d une d cision internationale publique Plus loin on y affirme la n cessit d organiser les Juifs dans les pays de la Diaspora de renforcer leur conscience nationale juive et d organiser une action pol
207. uit malgr nous et nous devons en payer le prix La r alit que nous n avons pas r ussi changer ni par des discours ni par des colonies ni par des arguments juridiques c est qu en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza un peuple tente de dominer un autre contre son gr Nous nous sommes embourb s dans cette situation malgr nous en 1967 mais il faut avouer que nombreux parmi nous ont t ceux qui se sont pris aimer cette situation avoir l illusion qu elle pourrait se poursuivre ind finiment Cette illusion se d sagr ge de jour en jour 40 Cette citation tir e de l ditorial d un quotidien refl te le point de vue de la grande bourgeoisie sioniste confirme que la politique de main de fer de la nouvelle direction sioniste n a pas t plus efficace que celle de l occupation lib rale de ses pr d cesseurs justement pour cette raison le succ s qu ont repr sent pour B guin les accords de Camp David n a pas d pass les limites d un accord bilat ral gypto isra lien L isolement de l tat sioniste n a donc fait qu augmenter au 36 cours des quatre ann es de gouvernement B guin ainsi que la tension avec les divers r gimes arabes Par cons quent le malaise qui a atteint la soci t isra lienne se renforce vu l incapacit qu a le pouvoir de convaincre que la situation politique est en voie de s am liorer Quant la situation conomique elle frise la banqueroute 1100 d inflati
208. ujet depuis la Deuxi me Guerre mondiale Le stalinisme a jou ici un r le particuli rement en abandonnant la traditionnelle critique communiste du sionisme ou pis encore en pratiquant sous le couvert d antisionisme une politique carr ment antis mite Les inf mes proc s de Prague en 1952 suivis en URSS du complot des assassins en blouse blanche ont pr c d dans cette voie l ignoble campagne anti juive men e par la bureaucratie polonaise et dans une moindre mesure par les dirigeants sovi tiques mouvement n faste S y ajoutait au surplus la propagande souvent antis mite des milieux r actionnaires arabes L audience du mouvement sioniste ne pouvait que cro tre face des adversaires de ce calibre l Chacun peut observer aujourd hui les s quelles de ce pass qui est bien loin d tre surmont Il n est que de consid rer le vocable sioniste Tour tour on s en sert pour d signer le fait de peuplement juif en Palestine l Etat isra lien l ensemble des partisans de cet Etat les Juifs qui lui apportent leur soutien la population isra lienne etc Il est bien vident qu en baptisant de sioniste tout ce qui touche de pr s ou de loin Isra l on ne peut qu aggraver la confusion existante D o la n cessit d une clarification id ologique Nous appellerons sionisme le courant id ologique et le mouvement politique de colonisation juive en Palestine Partant de l le sionisme appa
209. un Etat juif pourrait leur apporter Un mur pour prot ger la civilisation chr tienne contre les barbares musulmans promettait Theodore Herzl aux puissances europ ennes Haim Weizman promettait quant lui Lord Balfour un client qui d fendrait les int r ts britanniques contre les Arabes et les Fran ais un mur d acier que les populations natives ne pourraient briser expliquait Zeev Jobotinsky l un des principaux id ologues sionistes des ann es 1920 et Gershom Shoken r adapta cette conception d un mur dans le contexte de la guerre froide Isra l comme protection du monde libre contre le communisme 58 Dans la perception qu il a de lui m me l Etat d Isra l est une extension du camp de la civilisation dans un environnement hostile Dans presque toute son histoire ce camp de la civilisation fut le monde libre conduit par les Etats Unis d Am rique contre le camp communiste et dans une moindre mesure contre le Tiers monde et les mouvements de lib ration nationale dans le monde entier La strat gie des n o conservateurs Au milieu des ann es 1980 avec la chute de l Union sovi tique une nouvelle strat gie globale fut labor e pour les Etats Unis en tant qu unique super puissance dans le monde Cette strat gie tait la recherche d un nouvel ennemi global et elle identifia cet ennemi comme le terrorisme international bient t devenu synonyme
210. un avion lybien provoquant la mort de plus de 70 civils ne fait que refl ter le sentiment de l ensemble de la population comme quoi tout est possible et tout est l gitime Les mises en garde de quelques rares personnalit s sionistes comme le pr sident du Congr s Juif Mondial Nahum Goldmann sont consid r es au mieux comme des radotages de Juifs mentalit de la diaspora au pire comme une trahison Seuls au sein de la population juive quelques dizaines de militants de Matspen d noncent l occupation et tentent de pr parer les masses juives au r veil qui sera aussi dur que les r ves pr c dents ont t ros s B LE TREMBLEMENT DE TERRE D OCTOBRE 73 LE DEBUT DU DECLIN DU SIONISME L attaque gyptienne du 5 octobre 1973 va tre un r veil dur et co teux pour la population de l tat juif et un coup dont la direction sioniste traditionnelle ne se remettra jamais La travers e du Canal de Suez la chute de infranchissable ligne Bar Lev la lib ration en deux jours du plateau du Golan et l vacuation de la plupart des implantations cens es servir de bouclier l tat d Isra l les milliers de morts et l arr t presque total de l conomie isra lienne pendant plusieurs semaines vont ramener les Isra liens la r alit et m me les succ s militaires de la derni re phase de la guerre ne parviendront pas effacer les traces profondes que les premiers jours du conflit ont laiss es dans la conscience collect
211. up rieures privil gi es Le d veloppement s par de la communaut juive en Palestine produit de la politique du mouvement ouvrier sioniste qui tait d sireux de garantir aux travailleurs juifs une place dans la production en leur assurant le monopole de l embauche au sein d une conomie purement juive a eu pour r sultat la transformation des colons juifs en une nation isra lienne dot e de sa propre structure sociale bourgeoisie et prol tariat de sa propre conomie ferm e et de sa propre culture h bra que qui la distinguent aussi bien des Arabes palestiniens qui taient exclus par principe du syst me social sioniste que des Juifs du monde entier conomiquement int gr s dans la structure socio conomique des pays o ils vivent On peut sans doute qualifier les Juifs d Isra l de Palestiniens juifs mais uniquement condition de rappeler que les Arabes palestiniens forment la nation arabe de Palestine Lorsque certaines organisations palestiniennes insistent sur le caract re palestinien des Isra liens il convient de rendre hommage l esprit qui les anime la 53 volont de consid rer ces Juifs comme des citoyens part enti re de la Palestine future L on ne saurait oublier pour autant que la diff rence entre les deux peuples est d essence nationale et non pas religieuse Le fait que cette nation isra lienne s est constitu e au d triment des autochtones par le refoulement des Arabes
212. ur exploitable C est bien pourquoi la classe ouvri re juive est non seulement le produit de la colonisation sioniste mais est aussi intrins quement li e elle L existence m me du travailleur juif son niveau de vie lev comparativement aux travailleurs arabes d pend pas moins que pour le Kiboutsnik des progr s du sionisme et de l limination du travail arabe et de la production arabe L ouvrier juif a donc une double nature d une part d muni des moyens de production il doit vendre sa force de travail et est donc exploit par sa bourgeoisie d autre part il fait partie et d pend du processus de colonisation sioniste Cette double nature caract rise la classe ouvri re juive jusqu nos jours quoi qu elle change en 22 fonction du d veloppement du capitalisme isra lien et de l Etat sioniste 18 En ce sens la Histadrout n exprime pas seulement certains int r ts bourgeois sp cifiques dans le cadre de la colonisation sioniste mais aussi les int r ts particuliers d une classe ouvri re qui n a pas rompu avec le sionisme Le lien organique qui a li les travailleurs juifs en Palestine la Histadrout n a donc t en rien d ordre id ologique mais d coulait des besoins d existence l mentaire dans le cadre de la colonisation sioniste Mais la double fonction de la Histadrout comme cr atrice de la classe ouvri re propri taire d entreprises et patron d une part et comme organisatrice de la classe
213. uve plong e dans une profonde crise La seule force capable de r aliser ce programme de la r volution nationale d mocratique du monde arabe est le prol tariat qui seul est capable de mener jusqu au bout travers le m canisme de la r volution permanente la lutte contre le f odalisme pour la r volution agraire pour l mancipation du monde arabe de l intervention imp rialiste et pour la constitution de l unit du monde arabe b L accentuation des mouvements anti imp rialistes dans le cadre des r volutions coloniales les plus importants bouleversements dans la p riode imm diate apr s la seconde 44 guerre mondiale l affaiblissement des vieilles puissances imp rialistes Grande Bretagne France Italie a eu pour cons quence que la bourgeoisie et m me certaines couches f odales ont saisi la possibilit d obtenir par pression et sans devoir d clencher de v ritables luttes de masses devant quoi elles reculent toujours des concessions importantes de la part des puissances occupantes telles que le retrait des troupes fran aises de la Syrie et du Liban et la pr paration du retrait des troupes britanniques de l Egypte Ces diff rents reculs de la part de l imp rialisme constituent un stimulant pour la lutte anti imp rialiste dans les autres pays coloniaux du Moyen Orient Ils donnent un coup tr s fort au prestige de l imp rialisme et augmentent la confiance des masses indig nes dans leurs propres forces c La
214. vements antis mites apparurent avec des manifestations fort diverses allant des ph nom nes de la plus pure barbarie pogroms russes la formulation de th ories nationalistes raffin es caract ristique pour l poque imp rialiste Charles Maurras Les possibilit s sociales de l assimilation des juifs en Europe occidentale avaient cr un puissant mouvement id ologique vers l assimilation totale L impossibilit d une assimilation massive des juifs en Europe orientale provoqua un courant puissant favorable une renaissance nationale et une conservation des particularit s nationales C est au milieu de fortes concentrations de masses populaires juives en Pologne en Lithuanie en Russie occidentale en Hongrie en Roumanie et en Slovaquie que se d veloppa une nouvelle litt rature en Yiddisch un nouveau folklore une intense vie culturelle et m me politique autonome le Bund dans le mouvement ouvrier Dans la mesure o les masses juives migr es aux Etats Unis s y retrouv rent socialement cantonn es dans des secteurs d termin s de la vie conomique et g ographiquement concentr es ce mouvement se prolongea jusque dans ces pays L nine qui seul sut appliquer dans la Il me Internationale une strat gie marxiste dans la question nationale rejeta tout p dantisme dans son jugement de ce courant Il partit du point de vue que la t che du parti r volutionnaire consistait int grer dans le mouvement d ma
215. vice et sous les ordres de l tat juif ce qui ne se passe pas sans probl mes 2 L EXPULSION DES ARABES PALESTINIENS DE LEUR PATRIE L argument selon lequel la Palestine serait la patrie historique des Juifs n est que fantaisie qui n a rien voir avec les faits r els de l histoire Les Juifs qui vivent aujourd hui en Palestine sont un corps tranger import de l ext rieur de l Orient Arabe C est en pleine harmonie tant t involontaire tant t planifi e que le mouvement sioniste la Hagana en particulier la r action arabe palestinienne surtout les cercles autour du Mufti de J rusalem Haj Amin el Husseini et les autorit s mandataires britanniques ont pouss les Arabes de Palestine hors de leur patrie Le r sultat combin de l action de ces trois facteurs sera le transfert de l immense majorit de la propri t des terres et des maisons des Palestiniens aux mains des Juifs et l existence de 700 900 000 r fugi s palestiniens dans des camps se trouvant dans les pays arabes voisins et dans la bande de Gaza Les affrontements sanglants entre Juifs et Arabes ne commencent pas avec la partition Paradoxalement c est autour de la guerre de 1948 que la participation active des masses palestiniennes aux v nements politiques est la plus limit e Exploitant la grande confusion et la panique que la r action arabe et les autorit s britanniques avaient sciemment exacerb es les Isra liens vont provoquer l exode de
216. xistence de l Ftat Juif est fond e sur l antis mitisme qui est la n gation de l mancipation Nahum Goldman l ancien pr sident du Congr s Juif Mondial et de la Conf d ration Sioniste Mondiale remarque Le danger de l assimilation des communaut s juives dans les peuples au sein desquels elles vivent est bien plus grave que la menace ext rieure de l antis mitisme 4 Et le pr sident de 14 l ex cutif de l Agence Juive Ari Dolchin ajoute A travers le monde les Juifs s loignent de leur juda cit L Etat a cess d attirer les Juifs de la Diaspora Les facteurs d assimilation changent sans arr t parfois se renfor ant parfois s att nuant Dans la plupart des pays les conditions de vie actuelles poussent les Juifs abandonner leur sp cificit C est la raison de la hantise des dirigeants sionistes face ce qu ils appellent la disparition des communaut s juives au sein des Gentils et l absence d attrait qu offre l Etat d Isra l aux yeux des Juifs de la Diaspora Un danger permanent plane sur le sionisme savoir perdre sa base nationale dans la diaspora et sa capacit de garder une influence sur cette derni re En plus d une certaine insertion qui sans aucun doute joue un r le non n gligeable dans les facteurs de conservation de la sp cificit juive il existe toute une s rie de raisons qui mettent un frein l assimilation l antis mitisme l Ouest comme l Est l impact de l exist
217. xpuls s de notre Terre et nous a envoy s en exil comme punition pour nos mauvais comportements et Dieu seul nous ram nera sur la Terre sainte De plus en tant que mouvement anti religieux pour l essentiel le sionisme tait per u par les rabbins comme une menace potentielle pour leur h g monie en particulier les composantes socialistes 57 Quant aux divers mouvements socialistes au tournant du si cle ils taient l exception du Poalei Zion de Gauche groupusculaire oppos s au sionisme consid r soit comme un courant bourgeois ou comme une id ologie d rivative et ils soutenaient que la solution la question juive ne se trouverait que par la d mocratisation r sultant d une r volution socialiste victorieuse Alors que quelques uns voyaient la solution la question juive par l assimilation dans la majorit d autres comme le Bund la pr voyaient dans l autonomie culturelle nationale En Palestine m me au d but de la colonisation sioniste les pionniers n taient pas plus qu un groupe d id alistes lunatiques une petite minorit parmi les juifs de Palestine tr s largement oppos s ces intrus qu ils percevaient comme des sortes de communaut s hippies compl tement coup es de la r alit La contribution du nazisme La mont e du nazisme en Allemagne puis la terreur de masse nazie dans toute l Europe a fourni la base mat rielle de la transformation du sionisme en une option p

Marxisme, sionisme et question palestinienne

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