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Je(u) en société - Séverine Déléas

1. 46 IV COUP DE POUCE RELAIS UN LIEU DE JEU DE PAROLE ET DE RENCONTRE Il existe autant de pratiques autour du jeu que de lieu travaillant avec le jeu Tous ces lieux n ont pas les m mes objectifs la m me pratique d animation et ne sont donc pas rep r s de la m me fa on par le public Les projets autour du jeu ont tendance s duire le public et les financeurs En effet lorsque l on parle de jeu on est toujours bien accueilli les interlocuteurs semblent convaincus mais leur enthousiasme s teint comme un feu de paille d s que l on voque la dur e des projets Dans l inconscient collectif le jeu est futile pourquoi lui accorder du temps Puisqu apr s tout jouer n est pas s rieux Les structures ludiques sont encore r centes moins de 30 ans d existence pour la plupart et peuvent souffrir d isolement car elles ne sont pas rattach es des f d rations Nationalement l Association des Ludoth ques Fran aises a pour but de cr er un r seau Cependant cette association applique une politique contest e entre autres par les structures de la r gion Rh ne Alpes qui ont pr f r ne plus adh rer Nous allons voir quels sont les l ments r currents la cr ation d un espace jeu ainsi que les sp cificit s de Coup de Pouce Relais Pour cette analyse je m appuie sur un rapport d exp rimentation intitul Dynamiques associatives jeu et ducation populaire r alis par une animatrice de Peuple et Cultur
2. espace jeu la majorit des familles ont des revenus moyens et hauts alors qu en accompagnement scolaire les revenus des familles sont bas et moyens Les familles de l espace jeu sont install es mat riellement et consacrent du temps passer en famille Les familles de l accompagnement scolaire sont prises dans des pr occupations mat rielles logement salaire qui alourdissent le quotidien tel point que les temps de loisirs sont rares Certaines familles fr quentent les deux activit s mais elles ne sont pas repr sentatives de notre public qui reste cliv Nous cherchons gommer ce clivage en animant chaque t des aires de jeux sur les places publiques Ces nombreuses animations de rue sont l occasion de faire se c toyer tous les publics d ges et de cat gories socioprofessionnelles diff rents Je pointe deux l ments n cessaires pour faciliter la rencontre le jeu qui fait office de m diateur des professionnels qui proposent un cadre bienveillant Sans avoir de plan de communication nous poss dons une plaquette que l on distribue aux partenaires et aux familles 130 familles adh rent l association Le moteur principal de notre communication est le bouche oreille principe actif de la vie de quartier Je peux conclure qu en fil rouge derri re ces objectifs on trouve la rupture de l isolement viter l isolement des personnes et combattre la ghettoisation des sous quartiers en les reliant et en fais
3. L enfant a des besoins l mentaires nourriture hygi ne et soins L enfant a galement besoin Liens l autre Int grit Apprentissage Autonomie Capacit d Adaptation de ses parents ou d adultes pouvant suppl er leur absence des autres g n rations de relations liens de d pendance et d influence r ciproques d une protection morale et physique d tre en s curit et de se sentir s curis d tre prot g de toute forme violence verbale morale et physique de se sentir respect valoris et d en faire Pexp rience d apprendre se respecter d apprendre respecter l autre d un cadre faisant r f rence la Loi et des r gles saciales de trouver ses potentialit s de donner un sens sa vie et de se r aliser Pour jouer notre r le d adulte nous devons placer l humain et l enfant en particulier au centr de toute action ducative diffuser les valeurs que nous partageons agir en partenariat avec les autres acteurs quartiers favoris r la coh rence de nos actions faire voluer nos projets en fonction des besoins du quartier Pour nous la capacit d adaptation implique la capacit se confronter l inconnu supporter la frustration diff rer Ja satisfaction n gocier pers v rer face l chec et relativiser 71 Aussi nous nous engageons e aux parents de l enfant leur place de premiers ducateurs enfant d
4. annexe 2 Cette charte a favoris la connaissance mutuelle des associations et autres partenaires ducatifs et a permis chaque structure de verbaliser ses valeurs et objectifs de travail Les rencontres r guli res durant deux ans ont fait na tre un document r f rentiel Chaque signataire de la charte en poss de un exemplaire auquel il se r f re pour toute laboration de projets Cette charte incarne le r le de garde fou en mati re de valeurs et de pratiques ducatives Cette charte influence notre positionnement nos r ponses ducatives et induit un relais dynamique entre les structures Concr tement la charte se traduit par une connaissance mutuelle des acteurs qui incitent la population d couvrir les autres associations Nous avons des liens dynamiques entre acteurs associatifs ce qui a un effet direct sur la population les habitants per oivent une coh rence ducative I1 2 Coup de Pouce Relais Je travaille depuis trois ans dans une association situ e au c ur du quartier Voltaire L association Coup de Pouce Relais CDPR existe depuis 2000 Elle est n e de l initiative de 4 associations de la ZUS Guilloti re l Association de Solidarit Fran ais Immigr s ASF l Association pour le D veloppement et l Orientation Scolaire ADOS l Association Service Social Familles Migrants ASSFAM et Habitat et Humanisme Ce projet est issu de demandes d habitants qui exprimaient leur besoin d un lieu de renc
5. d velopper Leur politique tarifaire est en ad quation avec leurs valeurs l accessibilit tous prime sur le profit Le projet de CDPR partage totalement ces valeurs et pr sente le jeu d abord comme un support la convivialit et la rencontre Cependant CDPR met l accent sur la relation parents enfants on accorde une attention toute particuli re cette relation Nous avons le souci que le parent et l enfant partage un moment de jeu ensemble ou pas mais qu ils ressortent enrichi par le jeu IV 1 f Les valeurs du jeu A l re de la rentabilit toute puissante de l apog e de la production le jeu doit rester une activit non rentable Tous les projets s accordent autour de la d finition du jeu libre et le d fendent face l invasion du jeu ducatif Tous proposent le jeu comme tant un objet culturel part enti re et d veloppe une pratique du jeu dite libre et gratuite Libre parce que non impos e non format e ou infl chie par des enjeux didactiques p dagogiques ou th rapeutiques Gratuite parce que non domin e par la perspective de plus values financi res qu il s agisse des gains des participants ou 31 C BAUDELOT Dynamiques associatives jeu et ducation populaire Peuple amp Culture 2002 p 68 32 Ibid p 69 50 des b n fices des marchands Face la vogue grandissante des jeux ducatifs et un mouvement de bp dagogisation du jeu ils veillent pr se
6. description du territoire ce document marque l empreinte d une r ponse ducative construite et partag e Elle symbolise le lien entre les structures associatives les institutions et les habitants gt La multiethnicit Moncey Voltaire est un quartier pluriculturel o cohabitent des populations de niveaux conomique et social vari s J ai trait lors du m moire d approfondissement la question de l appropriation culturelle par les aires de jeux symboliques L analyse a montr que le rapport au jeu est tr s culturel la fois dans le jeu lui m me qui r v le la culture d origine mais aussi par la mise en jeu de l individu La culture d appartenance d finit le jeu par le 33 lbid p 70 Corinne BAUDELOT Dynamiques associatives jeu et ducation populaire Peuple amp Culture 2002 p71 51 type de partenaire choisi sexe ges le type de jeu auquel on s autorise jouer jeux de plateau jeux traditionnels les lieux espace priv ou public Nous prenons en compte ces diff rences en proposant un panel de jeux vari s et un am nagement qui respecte ces diff rents rapports au jeu Les pratiques ludiques sont fa onn es en fonction de la culture d origine de la culture familiale Je remarque que la relation parents enfants dans le jeu ne s op re pas de la m me mani re Pour mon m moire d approfondissement en P dagogie Relations Humaines j ai analys le jeu des enfants de 4 6 ans dans de
7. doutes leurs peurs Cette coute bienveillante ouvre un chemin vers l autre et permet de verbaliser des pr occupations puis d orienter J essaie aussi d int grer la discussion d autres parents Le but tant de cr er une mulation autour de probl matiques r currentes Les parents sont rassur s de voir qu ils ne sont pas les seuls tre confront s ces interrogations A CDPR nous croyons en la solidarit spontan e changer autour de son exp rience de parent est un acte solidaire Nous voulons que chacun reparte en se disant qu il poss de un savoir un savoir faire et un savoir tre qui peut apporter aux autres Une dynamique de quartier pourrait r sider dans un travail partenarial professionnels habitants J accorde beaucoup d importance d fendre ma place d animatrice et en ce sens ne pas outrepasser mon r le C est pourquoi je me constitue un r seau solide de professionnels afin de pouvoir orienter au mieux les adh rents CDPR est un lieu de soutien la parentalit mais on ne cantonne pas les adultes tre dans leur r le de parent On les invite m me se d tacher de cette place pour qu ils retrouvent eux aussi le plaisir de jouer Il nest pas toujours facile de m extraire de la s ance de jeu pour tre dans cette coute qui monopolise beaucoup de mon attention et de mon nergie Je ne peux d ailleurs pas me couper des autres adh rents pour qui je dois aussi rester disponible C est p
8. espace jeu Pourquoi emmener leur enfant dans une association pour jouer Que viennent ils chercher Je m interroge sur les facteurs qui font que petits et grands en jouant trouvent leur place au sein d un espace jeu et quelles peuvent tre les r percussions sur leur vie dans le quartier En quoi une association lieu d accueil d exp rimentation d expression est elle un lieu propice la rencontre avec soi et avec l autre Nous verrons que la pratique du jeu libre combin e un accueil personnalis favorise l alchimie de la rencontre L espace jeu reste un lieu d di l enfance dans la conscience collective A Coup de Pouce Relais nous faisons jouer les habitants partir de 6 mois mais il n y a pas de limite sup rieure d ge Mes observations m incitent analyser les attitudes des adultes pr sents l espace jeu Je m interroge sur leurs motivations sur leur capacit me livrer des l ments de leur vie me questionner sur l ducation la vie Comment me per oivent ils Pourquoi venir jouer dans un espace jeu surtout si eux ne jouent pas Les adultes sont effectivement souvent dans la discussion avec moi ou d autres parents plus que dans le jeu Pourquoi s adressent ils moi pour les questions d ducation de leurs enfants voire pour d autres choses encore Ce deuxi me constat met en exergue mon positionnement d animatrice qui permet d instaurer cette proximit Lorsque je parl
9. quences de jeu Piaget trace un portrait type des caract ristiques ludiques de la naissance l ge adulte Il se d gage trois cat gories de jeux les jeux d Exercice Symboliques et de R gles auxquelles Denise Garon ajoute les jeux d Assemblage en remplacement des jeux de construction de Piaget qui ne sont pas exhaustifs Les jeux d Exercice correspondent la p riode sensori motrice o l enfant ne joue que lorsque l objet est pr sent Les jeux Symboliques sont connus comme l apog e du jeu enfantin ils renvoient la p riode repr sentative avec l acc s au symbolisme L enfant na plus besoin de l objet pour jouer et peut imaginer sa pr sence C est le jeu du faire semblant du comme si Les jeux d Assemblage L enfant peut construire ou assembler d s son plus jeune ge et cela va se complexifier avec le temps Ces jeux de construction r alisent une transition avec les cr ations intelligentes et la solution des probl mes Les jeux de R gles marquent la p riode sociale qui inaugure par l acceptation de la r gle la loi sociale et conf re une place dans le groupe Ces diff rents stades sont le reflet du d veloppement cognitif de l enfant ils ne s effacent pas mais sont plut t chacun le socle de l autre Les initiales de ces familles composent l intitul du syst me ESAR Ces quatre stades nous permettent de penser les aires de jeux et la transition d u
10. Agent de d veloppement DSU Mme DIE parent d l gu cole primaire Mazenod Mme FREUDENREICH Secours Catholique Mme HEICKMANN ducatrice Conseil G n ral Mme MAITRE FCPE Coll ge Raoul DUFY la SLEA ducateurs de pr vention Mr PALLE Principal Coll ge Raoul DUFY Mme POCHET Jardin Couvert le Conseil G n ral Mme POUCHELET ducatrice TREMA APASE Mr PROTHIERE Biblioth que municipale du 3 Mme QUET Pause Diabolo Mme RAMPIN Pr sidente Coup de Pouce Relais Mr ROUTHIER Association Place du Pont Comit d habitants Mme SEGURA directrice ADOS Mme SIMON Chef de projet Contrat de Ville 3 Mr SPAAK Coordonateur PEL Ville de Lyon Mr CHALAL Coordonnateur PEL Ville de Lyon Mme STEFANI NEOLIER Parent FCPE Coll ge Raoul DUFY Melle TENET Coup de Pouce Relais Espace jeu Mr YAYO m diateur Familial ADOS Mr COLRAT directeur adjoint MPT Mme DESFOUR Painlev Loisirs Mr LUCCHI directeur cole Painlev Melle BEN MABROUXK directrice adjointe MPT 70 CHARTE DE VALEURS PARTAG ES Des structures socio ducatives en r f rence la D claration des DROITS DE L ENFANT D claration adopt e par l Assembl e G n rale des Nations Unies le 20 novembre 1959 Partenaires sociaux associatifs ducatifs familles nous constituons un r seau ducatif le devenir de l enfant est notre priorit Pour grandir et se construire
11. CDPR maintient ces animations qui participent la vie de quartier Actuellement nous louons un camion de 20 m3 afin de transporter le mat riel n cessaire jeux et jouets tapis de sol tables et chaises nous employons un chantier de 4 jeunes par l interm diaire des ducateurs de la Soci t Lyonnaise pour L Enfance et l Adolescence Les partenaires r guliers sont 2 biblioth ques d arrondissement 3 et 7 le bibliobus l association Sucr s Sal s et Cie qui propose des lectures d albums les habitants D autres partenaires ponctuels participent la diversit des ateliers en animant de la boxe ducative du vo vietnam du roller Des artistes initient au travail de la terre et de la peinture Quand nous animons des aires de jeu sur les places publiques c est un ensemble de possibles que nous proposons aux gens d exp rimenter habitu s de l espace jeu ou non Dans une vie urbaine sociale o les places publiques sont plus des lieux de passage que de rencontres nous amenons un am nagement de l espace qui permet de se poser ensemble autour d une m me activit Nous intervenons sur trois places du quartier chaque place a son ambiance sa population C est un choix d lib r que de s implanter diff rents endroits l id e tant d inciter les habitants circuler sur les trois places Nous nous appuyons sur notre savoir faire provoquer la rencontre autour d une activit partag e et aspirons u
12. Les ludoth ques CERCLE DE LA LIBRAIRIE 1991 p 80 4 S COHEN Sa vie c est le jeu PUF ducation et formation f vrier 2003 p36 12 peuvent m me demander un cong parental d ducation Tous ces changements ont des effets sur les hommes les femmes les enfants et intrins quement sur la structure familiale Une tude nationale de 1988 recoupe les objectifs des ludoth ques et en d gage des valeurs r currentes bien que les objectifs s adaptent l environnement li au lieu d implantation Les objectifs les plus courants tournent autour de la relation m re enfant des relations entre enfants enfants et adultes et entre adultes de la socialisation et de la pr paration l cole Viennent ensuite les changes interculturels la reconnaissance du jeu l ducation de l enfant la consommation Ces objectifs d finissent les ludoth ques et espaces jeu comme des lieux de rencontres avec l enfant au centre des pr occupations le jeu et la socialisation comme lignes directrices Ces lieux ont des caract ristiques communes qui en font des espaces de convivialit gt Ils sont implant s sur des axes de circulation proximit des coles des habitations des commerces Cette proximit permet deux choses avoir un lieu de jeu s curis sans s loigner du domicile Les rencontres informelles entre animateurs et familles dans le quartier gt Les modalit s d inscription et les horaires d ouverture son
13. R seau d Actions Ludiques pr ne la diffusion du jeu libre et s accorde sur une d finition du jeu Ce collectif uvre pour une reconnaissance du jeu comme objet culturel et de l activit jeu comme une pratique culturelle Nous avons choisi comme d finition du jeu celle de Colas Duflo philosophe contemporain pr sent e dans son ouvrage Jouer et philosopher Cette d finition cadre notre action et nous permet un savoir faire particulier la voici Le jeu est l invention d une libert par et dans une l galit 4 L auteur parle de l acceptation de la r gle c est parce que le joueur accepte la r gle du jeu qu il y a jeu Il faut bien comprendre la r gle au sens large on ne parle pas ici seulement de la r gle du jeu de soci t mais bien du fonctionnement qui peut tre implicite que les joueurs acceptent de suivre tre l l ve d un enfant jouant la ma tresse prendre part un combat de chevaliers La libert du joueur n existe que toujours d j r gl e n existe qu en tant que toujours d j r gl e et n existe que parce qu elle est toujours d j r gl e La l galit ludique invente la libert ludique LIBERTE JEU REGLES 14 C DUFLO Jouer et philosopher PUF 1997 p57 15 C DUFLO Jouer et philosopher PUF 1997 p72 28 Le principe de jeu libre se traduit par La libert du joueur entrer et sortir de la situation de jeu La gratuit du jeu le jeu n a p
14. accompagn s d enfants la plupart du temps Dans les festivals les parents envoient leurs enfants jouer sur les stands M me si on commence voir des familles s installer une table de jeux cela ne se produit pas syst matiquement J ai constat cette diff rence culturelle en me rendant en Allemagne dans un salon international de jeux Essen Les familles les adultes les jeunes jouent sans aucun complexe tous types de jeux Cette vision du jeu rejoint celle pratiqu e Coup de Pouce Relais savoir que le jeu est consid r comme une activit partag e pour le plaisir d tre ensemble pour se retrouver sans autre int r t que le jeu lui m me Socialement on note une volution de la pratique du jeu chez les adultes On joue moins dans les caf s et sur les places qu au XX me si cle Parall lement les salles de jeux vid o pullulent et les PMU ne d semplissent pas mais il ne s agit pas d une pratique familiale ni du jeu comme on l entend dans les ludoth ques Les adultes viennent l espace jeu pour jouer en famille et une fois arriv s les enfants jouent mais pas tous les parents Les adultes viennent tous pour passer un bon moment et pourtant certains avouent qu ils n aiment pas jouer Consid rent ils que le jeu na de vertus que pour les enfants Trouvent ils autre chose qui leur convient tout comme le jeu convient aux enfants Ce premier constat m interroge sur les motivations des adultes fr quenter l
15. allocataires bas revenus Coup de Pouce Relais se situant sur le 3 me arrondissement de Lyon je donnerai des chiffres concernant cet arrondissement et la ZUS Guilloti re Les zones urbaines sensibles ZUS sont des territoires infra urbains d finis par les pouvoirs publics pour tre la cible prioritaire de la politique de la ville en fonction des consid rations locales li es aux difficult s que connaissent les habitants de ces territoires nin LEE TE ee ons neur LE 739g Sa t E n Coup de Pouce nnay noi Gien FO mur Relais S a Au erroe 3 serenneoesi Rees DST 4 O de Il 1 a Population Le 3 me arrondissement de Lyon compte 82568 habitants 5182 6 habitent la ZUS Guilloti re auxquels il faut rajouter les habitants du 7 me arrondissement La ZUS a un total de 9166 habitants et une superficie de 27 hectares soit 4 de la superficie totale du 3 me arrondissement Le 3 me fait partie des arrondissements les plus denses de Lyon On note galement une augmentation de 10 des naissances qui montre que cet arrondissement est attractif II n est pas loin du centre ville de Lyon et abrite une grande zone d activit tertiaire qui assure une conomie dynamique Un portrait chiffr de la ZUS Guilloti re indique que les taux de ch mage et de non dipl m s sont plus lev s que ceux de l arrondissement On remarque gal
16. de jeux mises en sc ne Ce concept d organisation de l espace est nomm cadre ludique Ce cadre se d finit par cinq composantes la pr sence adulte qui se r fl chit partir de l ge des joueurs les espaces de jeu et leurs am nagements les choix d objets des espaces de circulation des r gles d utilisation de l espace Dans un espace jeu nous devons essayer de proposer de bons supports de jeu en nous d tachant de la mode et des jeux polluants pour le jeu de l enfant dont le march foisonne Tous les jouets qui font la place de l enfant sont proscrire Le train faisant le bruit du train les poup es parlantes parasitent le mouvement naturel du joueur qui n a peut tre pas envie de nourrir la poup e quand elle le demande Nombre de d nettes outils aliments sont l effigie de grandes marques ces informations n am liorent pas le jeu m me si l enfant les reconna t Il ne faut pas 1 Denise GARON Le syst me ESAR guide d analyse de classification et d organisation d une collection de jeux et jouets Cercle de la librairie 2002 p22 11 Odile PERINO Des espaces pour jouer ERES 2006 20 perdre de vue que les objets jouets sont aussi des produits de consommation A l espace jeu les objets sont aussi neutres que possible L adulte est une composante du cadre ludique sa pr sence est n cessaire son positionnement r fl chi Nous devons noter l volution de la
17. en peluche entre l rotisme oral et la v ritable relation d objet Le jeu est la capacit qu a l enfant de cr er un espace interm diaire l espace potentiel entre le monde ext rieur et int rieur On peut penser que l exp rience de jeu est alors une extension de laire transitionnelle L enfant se cr e une r alit psychique en lien avec son environnement le dehors l environnement affecte le dedans la r alit psychique Il 4 a Choix d une classification des jeux et jouets le syst me ESAR L espace jeu de CDPR se module selon le public accueilli Nous utilisons pour classer les objets jeux et jouets une classification appel e ESAR labor e par D Garon une psychop dagogue qu b coise Cette classification est bas e sur les stades de d veloppement de Piaget psychologue cognitiviste P HUERRE Place au jeu Jouer pour apprendre vivre NATHAN 2007 p69 7 D W WINNICOTT Jeu et r alit GALLIMARD 2002 18 Choisir un objet de jeu c est l observer le d crire le d composer sous tous ses aspects pour bien le comprendre C est aussi tablir des liens logiques entre un objet particulier une tape donn e et les int r ts ludiques du joueur ses comp tences et ses limites Le syst me ESAR puise sa raison d tre et sa d marche m thodologique dans une telle pr occupation L approche Piag tienne est int ressante car elle propose des stades observables Par la description de s
18. extr mement active et f conde d un facteur ludique L mulation ludique est plus ancienne que la culture m me comme impulsion de la vie sociale et agit comme un ferment sur le d veloppement des formes de la culture archa que Les objets jouets rendent compte de l volution conomique et structurelle d une soci t par les mat riaux les th mes abord s Ce sont des objets industriels et sociaux car pens s dans un syst me de r f rence propre une soci t Broug re d fend l id e de proposer aux enfants des espaces artificiels puisque les espaces naturels d nu s de culture n existent pas L individu est d embl e un tre social ancr dans une culture Les adultes doivent concevoir l espace de jeu de mani re aider les enfants dans leur appropriation de la culture et n ont pas craindre l intervention L intervention sur l espace est pr f rable l intervention sur le jeu Broug re rejoint notre concept du jeu libre par le fait que Johan HUIZINGA Homo ludens GALLIMARD 1951 p 241 76 G BROUGERE Art et dimension symbolique in Rencontres r gionales FAS Sur la piste des ludoth ques ou comment penser jeux petite enfance et int gration 1993 41 l intervention sur le cadre limite l intervention dans le jeu si le cadre est bien pens le jeu est alors facile L animateur n a pas besoin de guider le joueur ou d en assurer sa s curit le cadre s en charge Je choisis des objets ne
19. je suis amen e travailler avec des tout petits des adolescents des primaires et des adultes d origines sociales et culturelles vari es L accueil des b n voles prend aussi beaucoup de temps mais ceux ci sont n cessaires la bonne mise en uvre de nos actions L association fonctionne avec une quarantaine de b n voles ce qui repr sente trois quivalents temps plein Je pense que pour qu il y ait dynamique de quartier la mise en lien des personnes entre elles et avec des structures associatives est indispensable De plus l animation d un r seau de b n voles habitants du quartier est un l ment primordial de la vie de quartier Les b n voles sont soit co animateurs des s ances de jeu soit administrateurs parfois les deux Une dizaine de b n voles fait partie de diff rents conseils d administrations d associations du quartier ou d ailleurs I1 4 L espace jeu de Coup de pouce Relais Lors de leur premi re venue l abondance de supports divers pour jouer est toujours surprenante autant pour les enfants que pour les adultes L objet jouet est bien entretenu et mis en sc ne pour susciter l envie Il est pr sent en grand nombre mais dans un ensemble coh rent pens qui fait que l abondance n est pas per ue comme fouillis En animation le jeu est souvent utilis avec peu ou sans mat riel en animation jeu l objet jouet prend toute sa dimension Il est manipul questionn analys pour ensuite prend
20. mani re de v rifier les effets de la situation de jeu J intitule ce projet Identit s Portraits et Parures car il ne s agit pas d une activit couture o l on vient apprendre des techniques mais bien de transmission de savoir faire D ailleurs ce qui diff re d une activit couture classique c est que je suis animatrice de ce groupe et que je ne ma trise absolument pas la couture mais aussi que les productions seront collectives et pour la collectivit Mon positionnement n est pas dans l apprentissage mais dans l invitation transmettre Rapidement un groupe de cinq femmes se forme l atelier a lieu tous les mardis de 14h 16h N ayant pas obtenu de financement pour cette action je fais des appels aux dons Je r cup re deux machines coudre et du tissu Les participantes 36 am nent leur propre mat riel nous avons de quoi d marrer l activit Sur la m me tranche horaire un groupe d assistantes maternelles vient jouer avec des enfants Nous sommes dans la transmission les petits c toient les a n s qui s affairent une m me activit Les enfants d couvrent les tissus les machines servent de mod le l occasion Dans le groupe les adultes parlent plusieurs langues on s change le vocabulaire faisant r f rence la couture On se transmet des techniques de couture de broderie Tout ceci am ne naturellement se raconter on voque des souvenirs d enfance on partage Marguerite b
21. nombre n est pas d passer pour plusieurs raisons je veux avoir le temps de rencontrer chaque adulte et enfant et changer avec lui Je n ai malheureusement quasiment plus le temps de jouer avec les adh rents j ai juste le temps de les mettre en jeu le volume sonore augmente et devient un parasite pour le jeu et les changes plus il y a du monde et plus l espace individuel est rogn or l individu a besoin d espace pour voluer construire inventer discuter C est l observation des adultes qui viennent l Espace Jeu qui est l origine de ma r flexion Certains adultes jouent d autres lisent discutent Certains passent d une activit l autre ils jouent avec leurs enfants ou d autres enfants puis discutent Je signifie aux adultes qu ils ne sont pas oblig s de jouer mais qu ils doivent tre attentifs leur enfant On n impose pas l acte de jouer ni aux enfants ni aux adultes par contre nous allons partager un moment convivial qui n cessite le respect des r gles de vie en collectivit J invite les adultes tre garant d un m me cadre pour que la s ance se passe bien Je profite des changes informels pour questionner les gens sur leurs habitudes de jeu Leur r ponse confirme la pratique fran aise savoir qu en France on joue peu en famille et que la majorit des jeux la maison sont pour les enfants Parmi les adultes qui ne jouent pas je distingue ceux qui disent n avoir
22. qu ils ne le sont C est pourquoi j explique l ducateur les enjeux de la mise en jeu de l individu Lorsque l on joue c est tout notre tre qui est engag physiquement et psychiquement Nous mettons en jeu notre tre fa onn socialement et culturellement et sommes donc tout expos l autre Dans le jeu nos liens sociaux et culturels plus ou moins conscients plus ou moins ma tris s plus ou moins fragiles sont mis au travail Les adultes fr quentant Firmament sont dits en souffrance psychique ce qui signifie pour moi animatrice jeu que je dois les accompagner et leur proposer des jeux qui ne mettent pas leur tre trop mal D s le mois de d cembre l activit jeu tant pratiqu e depuis septembre nous d butons les animations chez eux Ma coll gue se d place un mercredi sur deux avec des jeux et anime la s ance Une quinzaine de personnes diff rentes fr quentent l atelier dix sont pr sents chaque s ance Les personnes sont r guli res nous apprenons nous conna tre Ma coll gue rep re rapidement que le positionnement est primordial il est n cessaire de rester dans un entre deux centr sur le jeu Elle doit rester une place professionnelle alors que les adultes l attirent sur des terrains personnels On change beaucoup sur le positionnement sur le fait 44 qu elle doit animer des jeux et en m me temps tre attentive aux relations interpersonnelles Un temps de bilan interm
23. qui nous travaillons depuis plusieurs ann es explique que lorsque les s ances de jeu ont lieu dans leurs locaux et en mon absence le cadre de l activit reste acquis C est comme si les jeunes avaient int gr le fonctionnement de l espace jeu et taient capables de le transf rer ailleurs Les jeunes d montrent que l exp rimentation d un cadre dans un lieu pr cis peut se transposer ailleurs que dans ce m me lieu Ils l ont exp riment lont int gr se le sont appropri Est il possible que les habitants ressentent le cadre de CDPR en dehors du lieu 29 En r sum je m appuie sur les constats suivants les adultes expriment le plaisir qu ils ont venir l espace jeu alors qu ils ne jouent pas vraiment Les adultes viennent en premier lieu pour accompagner un enfant et non pas pour jouer eux m mes _L espace jeu est un lieu de rencontre interg n rationnelle o l on croise des personnes socialement et culturellement diverses Je base ma premi re hypoth se sur le plaisir partag d tre ensemble autour d une m me activit et sur le plaisir issu de la rencontre Je distingue galement de nombreux l ments qui participent de la vie de quartier L animation des places publiques Les adh rents se connaissent les uns les autres Des adh rents sont b n voles dans plusieurs associations Les partenariats existants entre les associations et les associations et les habitants Le pl
24. qui transforment une situation normale en une situation de jeu C est le passage entre la vie et la vie jou e J entends souvent des expressions comme et si on disait que moi je serai et toi tu serai ou tout simplement on joue Ces signaux indiquent que dor navant les signes ne s interpr tent pas comme en temps normal On ne se bat pas on joue se battre on n est pas un chevalier ou un fant me on fait comme si on doit d velopper une strat gie de coop ration afin de sauver le monde La m tacommunication est un message de cadrage qui conduit d passer le cadre primaire pour introduire un cadre secondaire qui transforme les nonc s de celui l et leur conf re de nouvelles valeurs L individu utilise ces signes pour faire comprendre aux autres que l on cr e un nouvel espace un nouveau temps dans lequel on va s autoriser jouer Ceci explique entre autres que l on se sent hors du temps quand on joue comme si le temps le cadre ordinaire tait suspendu Souvent les gens me disent qu ils ne voient pas le temps passer c est le cadre propos CDPR qui invite vivre cette exp rience du jeu Il s op re la fois un changement dans la perception de la r alit et le sentiment d tre en jeu Le cadre est selon Goffman le moyen de modaliser une exp rience Le cadre est la fois la structure et l interpr tation que l on se fait de la situation On va passer d une activit ord
25. rien de comparable entre eux part le fait que ce sont des jeux 111 8 b Je joue donc je suis Roger Caillois sociologue s appuie sur de nombreux travaux dont ceux de Huizinga pour d montrer les valeurs fondatrices du jeu dans les soci t s humaines Il inclut les jeux d argent et la comp tition sportive au jeu et propose une classification des jeux qui reste tr s discutable comme toutes les tentatives de classement Il voque lui m me la difficult de rapprocher jeu d argent et jeu mais le fait quand m me puisque le jeu d argent existe Cependant je le rejoins sur le fait que lorsque l homme joue il est anim par la paidia la curiosit l envie de se mouvoir d aller pi R KA S Diff rence culturelle et souffrances de l identit DUNOD 1998 Ibid 42 plus loin et le udus l int r t pour la difficult le d passement de soi Ces deux plaisirs peuvent nous suffire mais Caillois pense que l on joue aussi et surtout pour des spectateurs r els ou virtuels comme si le jeu n tait valoris que par le regard de l autre Ceci rappelle la fonction de l adulte dans l espace jeu J irai m me plus loin en sp cifiant que petits et grands participent de cette valorisation mutuelle Par un regard bienveillant chacun valorise le jeu de l autre Evidemment les enfants sont particuli rement sensibles au regard de leur parent mais celui d un autre adulte ou d un autre enfant est tout aussi positif J
26. DELEAS S verine M moire 120h 305 cours Lafayette Octobre 2009 69006 Lyon severine deleas gmail com JE U EN SOCIETE A R F A T S E M A R f rent Rapha l GATTEGNO A R F A T S E M A Le Totem Conseiller technique Claude CARRARA 90 cours Tolsto Maison des Jeux de Grenoble 69100 Villeurbanne 04 78 03 17 11 En rendant au jeu droit de cit on restitue au joueur l initiative a la personne sa puissance cr atrice Les conqu rants de l inutile gue doivent tre les nouveaux promoteurs d une p dagogie du jeu seront les artisans d une v ritable renaissance culturelle La r cr ation retrouv e appelle la cr ation J Leif et L Brunelle LAINTRODUCTION ee nn nt nn nn ie 1 Il PRESENTATION DE L ENVIRONNEMENT nn nrrrrrrrrsssnnrrnnnnnneeessssssnnnnennnne 7 I1 1 Les quartiers Moncey Voltaire dans la Zone Urbaine Sensible Guilloti re 7 Ha P p lation zeste te te ln nn ne dan rime Lien 8 1BETISSU ASSOCIANIT 8828 M en rm ne ns Rare aea LT ra anne fa 9 LLC LeS partenaires ei ape a nn en ee ne ne A EEA 10 ll 2 Coup de Pouce RelalS 488 ennemie nrsnenenesansinertmnttlentns 11 I1 2 a Qu est ce qu un espace jeu iii iiieerrrreerrrrneerrneneerns 12 11 2 b Les objectifs de Coup de Pouce relais neeseesseesseeseeeeseeerenetenrnenttnnetnnsnrnsennssnnssrnsenn 13 HS LanIMAMICR En nn nn ts led re ns send sente ne ones ent sente tn ss nus send sente le 16 11 4 L espace jeu de Coup de pouce Re
27. Ensuite je traiterai chaque hypoth se en me basant sur des observations de terrain que j clairerai par des aspects th oriques comme la notion de cadre dans l animation d aires de jeu libre la notion de jeu libre la question du lien dans le jeu Pour finir la conclusion synth tisera les analyses r alis es et am nera une r flexion globale sur la place du jeu dans la cit I PRESENTATION DE L ENVIRONNEMENT I1 1 Les quartiers Moncey Voltaire dans la Zone Urbaine Sensible Guilloti re La ZUS Guilloti re s tend sur le 3 me et le 7 me arrondissement de Lyon et Les quartiers Moncey Voltaire sont eux sur le 3 me arrondissement et renvoient deux r alit s diff rentes Le quartier Moncey est un quartier en r habilitation urbaine et sociale dynamique et de plus en plus attractif Traditionnellement quartier d accueil des populations immigrantes il se recompose et se caract rise actuellement par une plus forte h t rog n it sociale Se c toient des habitants aux origines diff rentes avec une proportion importante d habitants r fugi s ou demandeurs d asile Sur Voltaire l immigration est aussi pr sente mais plus effac e par un grand nombre de m nages revenus moyens et hauts On note sur Voltaire la pr sence d une population ayant des revenus plus lev s que sur Moncey mais la globalit Moncey Voltaire quivaut la moyenne des quartiers en contrat de ville savoir 22 des m nages sont
28. Exemple avec un groupe d adultes en souffrance psychique dont l objectif est de revivre un lien social positif Le jeu entretient des liens dynamiques entre soi et les autres Pour finir une derni re fa on de cr er et d entretenir des liens dynamiques est d animer les places du quartier Je pr sente l volution de ces animations de rue qui montrent les effets du cadre propos par Coup De Pouce Relais sur les habitants Mots cl s Jeu jeu libre parentalit lien quartier lien social ludoth que TT
29. T C Dynamiques associatives jeu et ducation populaire Peuple amp Culture 2002 DERU P Le jeu et le plaisir des adultes synth se de conf rence 75 Les cahiers Mill naire n 14 L agglom ration lyonnaise en perspective l exemple du quartier Moncey THIEBAULT E Ludoth ques Petite enfance et Int gration ALF 1992 SITOGRAPHIE Site de la D l gation Interminist rielle la ville http sig ville gouv fr Synthese 8212101 Wikip dia 76 Titre du M moire Je u en Soci t Th me d tude Contribuer une dynamique de quartier par l animation d aires de jeu libre Probl matique Je cherche d montrer en quoi la pratique du jeu libre participe la cr ation et au maintien de liens dynamiques entre les habitants d un quartier Je m appuie sur trois actions diff rentes pour illustrer mon propos Tout d abord l animation de l espace jeu mam ne observer les parents et me questionne sur ce qu ils viennent chercher dans ce lieu Suite au constat fait que les gens viennent pour tre accueilli dans un cadre souple mais fiable qu ils appr cient l coute accord e leurs pr occupations parentales et le fait de ne pas tre oblig s de jouer je m aper ois qu ils s ouvrent la rencontre Ceci m interroge sur comment le jeu est pr sent CDPR Le jeu est envisag comme un outil de d couverte de soi et de socialisation nous le mettons profit de tous
30. a circulation des habitants est paradoxalement plus difficile Les gens privil gient les commerces et loisirs de proximit Les initiatives des habitants concernant l animation du quartier sont plus difficiles mettre en place La dynamique entre les habitants pour animer le quartier est dor navant reprise par les associations Les missions des professionnels de l animation remplacent les initiatives des habitants La dynamique de quartier devient une affaire de professionnels et non plus d habitants Comment f d rer les professionnels et les habitants autour de pr occupations communes Ce travail de confrontation constitue le point de d part d une d marche partenariale maintenant active Coup de Pouce Relais est le produit direct de cette dynamique entre les habitants et les associations Cette origine est ambivalente Coup de Pouce Relais est profond ment li aux habitants et au territoire mais ces derniers l ments sont variables et changeants Comment rester au plus proche des besoins des habitants et du territoire Comment rester fid le l histoire de Coup de Pouce Relais tout en faisant voluer l association au regard des volutions du quartier En France le jeu reste commun ment l affaire des enfants et demeure oppos au s rieux Le jeu est d abord pens pour les enfants Les salons et festivals de jeux s adressent majoritairement aux enfants Lorsque les gens se rendent dans un lieu pour jouer ils sont
31. aisir de partager une activit commune Tout ceci impulse une dynamique de quartier qui tend une coh sion en termes de politique d accueil et favorise une convivialit ambiante En mettant les habitants en lien CDPR t moigne d une identit du quartier Je vais tenter de d montrer que l animation d un espace jeu a des effets sur ses adh rents et par extrapolation sur les habitants d un quartier Je pose la probl matique suivante En quoi la pratique du jeu libre participe t elle la cr ation et l entretien de liens dynamiques entre habitants du quartier J exposerai en premier lieu les vertus du jeu libre cr er et maintenir le lien intra et interpersonnel 30 lll LE JEU COMME INITIATEUR DE LIENS DYNAMIQUES L activit jeu est par essence dynamique il y a toujours interaction entre un objet et un joueur ou l environnement et le joueur ou bien entre des joueurs Le jeu n est jamais vain il am ne un souffle que l on ressent plus ou moins selon notre implication Nous allons voir que la situation de jeu diff rente de l activit jeu peut suffire cr er un espace v cu comme hors du temps r el et faciliter les relations entre les gens I11 1 L exp rience du jeu I11 1 a Les parents et le jeu L ann e d exp rience d animation m a permis de sonder les adh rents de CDPR sur leurs motivations fr quenter un espace jeu Je leur ai soumis un questionnaire annexe 3 qui rend compte
32. alari s am ne de fait des liens interg n rationnels Ceci est tr s appr ci par les parents et les enfants qui revivent des liens parfois disparus Ces liens sont la m moire des gens Ces liens parlent de l attachement des gens leurs racines Ces liens sont l occasion de renouer avec son histoire personnelle et familiale Une m re me dit en voyant son fils jouer avec Michel un b n vole de 65 ans C est bien que Michel soit l mon fils ne voient plus ses grands parents 52 gt L ancrage dans le territoire CDPR est un lieu de vie du quartier Moncey Voltaire avant d tre un lieu de jeu On ne travaille qu avec la population du quartier toutes nos actions sont r fl chies pour ce territoire et ces habitants CDPR est empreint de l histoire du quartier le travail partenarial fort nous maintient dans la vie du quartier En d autres termes CDPR n a pas pour but de faire jouer les gens mais de provoquer la rencontre autour du jeu S il ny a pas jeu on tente de comprendre pourquoi mais on n impose pas le jeu On n accepterait pas non plus que des gens viennent juste discuter nous ne sommes pas un caf Notre identit est bien d tre un lieu de soutien la parentalit au c ur d un quartier Je rappelle que selon nous la parentalit est l ensemble des savoir tre et savoir faire qui se d clinent au fil des situations quotidiennes en paroles actes partages motions et plaisirs en reconna
33. ans notre discours les responsables l gaux et les adultes Charte de Valeurs partag es reconna tr maintenir pr sents les adultes r f rents de l Liens avec l autre 3 nous donner les moyens d entrer en contact avec r f rents de l enfant favoriser des occasions de rencontre entre g n rations e tre l coute des enfants et des jeunes et saisir les occasions de dialogue relayer des informations concernant les partenaires du quartier et pouvant jouer un r le aupr s des jeunes que nous c toyons Apprentissage e faire conna tre la loi faire r f rence la r gle avec le souci d en faire comprendre et approfondir le sens tre attentifs toute situation pouvant porter atteinte l int grit morale et ou physique de l enfant Int grit e changer si n cessaire au sujet de situations pr occupantes signaler les situations de danger aux services comp tents e faire r f rence de fa on explicite cette Charte de quartier rar e donner aux enfants fa possibilit de faire l apprentissage du sens des responsabilit s d it s ituati d Adaptation e permettre aux enfants de velopper sa capacit s adapter aux situations nouvelles Il faut tout un village pour lever un enfant ccepter d tre l origine de ses actes en La notion de sens des responsabilit s avec le fait d a quences de ses actes et enfin d accepter la Nous mettons
34. ant apparue Dijon en 1967 p riode marqu e par l augmentation des activit s conomiques et par l entr e dans la soci t de consommation Il s agissait l poque de lieux de pr t de jeux faisant souvent partie d une entit autre h pitaux entreprises De 1985 1989 les pourcentages de cr ation ont augment en lien avec l volution de la soci t et la place de l enfant Le mot ludoth que entre pour la premi re fois au Dictionnaire du fran ais en septembre 1987 En 1991 on compte environ 850 ludoth ques Les avanc es en psychologie valorisent le jeu les travaux de M lanie Klein et Winnicott qui reprennent le travail de Piaget et Freud t moignent de l int r t de la recherche pour le jeu Des ouvrages sociologiques comme Les jeux et les hommes de Roger Caillois t moignent de l universalit du jeu Le travail des femmes les volutions familiales avec entre autre le renouveau du r le des p res ont aussi concouru populariser ces lieux qui sont devenus petit petit concurrentiels la rue La loi du 4 juin 1971 remplace l autorit paternelle par l autorit parentale L mancipation f minine se traduit par la contraception l interruption volontaire de grossesse le divorce par consentement mutuel l acc s aux responsabilit s en milieu professionnel Les hommes ont vu leur cong parental s allonger aujourd hui ils E THIEBAULT Ludoth ques Petite enfance et Int gration ALF 1992 3 A CHIAROTTO
35. ant sont tr s participatifs Actuellement on est tr s rarement dans un rapport d autorit le mat riel n est pas vol ni d t rior Mon exp rience d animation a d marr en t j ai d embl e accord une grande importance observer les adultes Je constate d s lors que nos animations v hiculent une dynamique entre les habitants et au sein du quartier V 1 Place au jeu Place au livre Cette manifestation est n e en 2001 dans le but de maintenir une activit de l espace jeu durant l t Avec le beau temps et l ouverture de la piscine municipale la fr quentation en interne tait moindre La volont de faire jouer les adh rents dehors et d aller la rencontre d autres habitants ont suffi faire merger le projet Au d part c est avec trois bouts de ficelle et les v hicules personnels de la salari e et de quelques b n voles que les jeux sur la place ont apparu Le premier partenaire manifester son envie de participer a t la biblioth que du 3 arrondissement pour proposer des aires de lecture Tr s vite les animations autour du jeu et du livre ont rassembl un large public Le projet tant partag par le public et les partenaires initiateurs au nom de la charte des valeurs partag es nous tentons chaque ann e d toffer notre proposition en diversifiant les partenaires CDPR est porteur financier 57 et organise toutes les r unions de pr paration Malgr aucune subvention accord e
36. ant un certain type d animation on peut encourager une attitude un lan ludique qui d borde largement la pratique des jeux et qui lib re des potentialit s humaines individuelles et collectives r prim es ou laiss es en sommeil par nos sch mas sociaux et nos modes de vie 49 dominants On retrouve de mani re r currente des valeurs fortes de l ducation populaire qui associ es au jeu laissent entrevoir l envie d une soci t nouvelle M me si tous ceux que nous avons rencontr s n utilisent pas le m me vocabulaire et ne revendiquent pas forc ment d appartenance un mouvement social ils partagent la conviction que le jeu et non ses succ dan s de la Fran aise des Jeux ou de la t l vision doit avoir toute sa place dans cet espace du vivre et de l agir ensemble qu est fa cit et que des initiatives comme les leur y contribuent Les qualit s du jeu qui sont mises en avant sont donc la convivialit et la rencontre entre individus entre cat gories sociales entre cultures Et c est nous semble t il en ces termes que l on pourrait d finir le c ur le noyau dur d un projet d ducation populaire dans le champ du d veloppement des pratiques ludiques gt Effectivement ces projets manent d associations d ducation populaire ou sont men s par des professionnels de l ducation populaire Ils se d fendent d une activit commerciale bien qu ils sont oblig s pour une autonomie financi re de la
37. ant venir des habitants d autres quartiers 15 11 3 L animatrice Mon poste d animatrice m diatrice a t cr suite au d veloppement de l association Ma coll gue seule animatrice et seule salari e ne pouvait plus r pondre aux nombreuses sollicitations du public et des partenaires J occupe un poste d animatrice m diatrice ce qui indique que je suis l pour faciliter les relations entre les gens durant les accueils Nous accordons beaucoup d importance la notion d accueil en cherchant offrir un accueil individuel chaleureux Ceci n cessite du temps et des moyens humains CDPR se veut tre un lieu ouvert o l on peut exercer une activit conviviale rencontrer des habitants du quartier dans un cadre bienveillant Je suis la premi re interlocutrice du public disponible et accueillante Ma fonction de m diatrice est incluse dans l animation elle induit une coute et une attitude bienveillante face au public Je suis charg e de toutes les activit s de l Espace Jeu Accueils familles et assistantes maternelles il s agit de 3 s ances hebdomadaires que j encadre avec des b n voles Les enfants et adultes jouent librement dans l espace Ils peuvent aussi emprunter des jeux cette occasion je suis souvent sollicit e par les adultes pour des conseils Accueils de groupes de cr ches Relais d Assistantes Maternelles et centres de loisirs les adultes accompagnateurs ne sont en g n ral pa
38. ar les membres du bureau apr s que le projet de l association soit crit Le jeu a d abord t un simple outil que ma coll gue a d couvert en suivant une formation de ludoth caire mon arriv e ayant deux ans de pratique d animation jeu nous avons formalis l int r t du jeu en fonction des objectifs de CDPR IV 1 b Projet b n vole et ou professionnel La plupart des projets sont men s par des professionnels et la volont de cr er de l emploi est revendiqu e La cohabitation b n voles salari s d pend pour beaucoup des exp riences personnelles L implication des b n voles n est bien souvent que ponctuelle et accompagn e de l espoir d une embauche ventuelle D embl e le projet de CDPR s est structur autour d une salari e et d un r seau de b n voles existant les b n voles des structures fondatrices de CDPR Tr s rapidement CDPR a f d r son propre r seau de b n voles Par contre faute de financement l quipe salari e s est toff e lentement au fil des ans 48 IV 1 c Du mat riel et des animations vari s Toutes les structures s accordent dire que le mat riel est indispensable Il doit tre vari solide et adapt Ceci n cessite un grand nombre d objets et donc de la place pour les ranger Ces structures s adaptent aux demandes de partenaires divers ou bien cr ent des produits d animation Elles proposent des interventions ponctuelles ou r guli res dans des collect
39. as d autre but que le plaisir qu il procure Le fait que le jeu soit fictif Hormis le principe de jeu libre qui conditionne ma posture nous mettons l accent sur l accueil et tentons d tre disponible autant que possible Ceci tant j ai mis en place un classeur dans lequel je r pertorie les observations des s ances de jeu Cet outil m offre un temps de mise distance avec le r el et trace la m moire de l espace jeu Je m appuie sur ces observations pour analyser les s ances de jeu Travaillant dans un lieu parents enfants la cellule familiale et les relations intrafamiliales sont des pr occupations professionnelles constantes Nous sommes vigilants aux relations parents enfants le moment pass l espace jeu doit tre un bon moment pour l adulte comme pour l enfant Je constate que l espace jeu est un lieu o l on vient avec plaisir et o les langues se d lient Les gens parlent des enfants Et vous il marche depuis combien de temps gt a m inqui te il refuse de pr ter aux autres je ne sais pas si je dois aller jouer avec lui ou pas l ou conversent de mani re ordinaire Vos vacances se sont bien pass es Toujours b n vole cette ann e Les partenaires professionnels et les familles nous renvoient que notre pratique du jeu est professionnelle et particuli re Lors d une r cente analyse de la pratique l animatrice d un groupe de jeunes d une association avec
40. ation l autre Ce n est qu apr s que l ouverture sur la vie du quartier est possible Un deuxi me objectif est que ces adultes viennent jouer sans les ducateurs lors des animations de rue Plusieurs adultes viendront effectivement lors d une f te de quartier partager un repas et participer aux initiations danses propos es sur la place Aux adultes accompagnants les enfants nous leur proposons aussi de prendre du temps pour eux de retrouver du plaisir pour eux Du plaisir tre parent jouer Je comprends qu un parent trouve sa place l espace jeu quand il me dit je n ai pas vu le temps passer c est d j l heure de ranger bient t on s amuse plus que les enfants 45 Les femmes du groupe Identit s Portraits et Parures sont aussi dans cette d marche de plaisir partag retrouv parfois Sous ces aspects de lieu de rencontres avec d autres personnes CDPR est un lieu o l on se rencontre soi Les gens sont mis en relation de fait et r agissent avec ce qu ils sont lls sont alors face eux leurs ressources propres pour investir la relation ou pas nous de constater s ils sont en difficult s ou pas Nous les accompagnons si besoin pour que la relation aux autres soit synonyme de plaisir Nous faisons le pari que si l on a un espace d exp rimentation des relations un lieu qui propose un cadre bienveillant nous participons la vie de la cit Nous constatons les e
41. au d part mais bien dans cette exp rience du jeu le plaisir d tre ensemble et de partager Ces femmes ne jouent pas car elles viennent produire un r sultat cette activit n est pas gratuite ce n est donc pas du jeu Cependant elles produisent des supports de jeu elles se rapprochent le pus qu elles peuvent du jeu sans que cela ne soit du jeu De plus le cadre v hicul par l espace jeu porte le groupe nous sommes dans un lieu de jeu un lieu o l on s amuse Nous favorisons ce genre d ateliers car les objectifs de CDPR s inscrivent dans un maintien de liens au sien d un quartier Les habitants sont d origines culturelles vari es en valorisant ces cultures on contribue une dynamique d changes on cr e et on entretient du lien I11 2 Le jeu une activit culturelle et populaire Je suis intimement convaincue que le jeu est une activit culturelle et populaire dans le sen o le jeu rend compte de pratiques culturelles un moment donn Je constate que selon les cultures on ne joue pas de la m me fa on Les objets peuvent tre d tourn s selon leur usage admis dans la culture dominante fran aise on les nomme diff remment Je me souviens d enfants alg riens qui dans un espace sur le th me des chevaliers et ch teaux forts m di vaux ne reconnaissaient pas le dragon mais un crocodile Dans un espace reproduisant la maison la table de cuisine peut tre mise de c t pour installer le repas au sol Les
42. avail Educatif de M diation et d Accompagnement Le r le des ducateurs est de faire le lien avec les familles en dehors des aires de jeu Si un enfant est seul et souhaite jouer l ducateur l accompagne pour essayer de rencontrer son parent Si le parent n est pas disponible l ducateur prend l enfant sous sa responsabilit durant 59 le temps de jeu Les assistantes sociales co animent des aires de jeu avec les b n voles apportent un regard professionnel sur les relations parents enfants et interviennent si besoin Au fil des ans les professionnels nous disent qu intervenir lors de ces animations leur permet d inviter des familles partager un moment convivial de renouer contact avec des familles qu ils ne voyaient plus d identifier des enfants et des jeunes Place au jeu Place au livre au del d tre un v nement attendu par les habitants devient une sorte de veille sociale pour les professionnels Outre l objectif de vivre son quartier autrement ces animations sont une fen tre ouverte sur les relations intrafamiliales et inter habitants une sorte d observatoire social V 2 Les effets des animations de rue Afin d illustrer mon propos je choisis d voquer une des trois places La place Bahadourian au c ur du quartier Moncey a t r am nag e au d but des ann es 2000 Cependant les clivages rep r s avant les travaux perdurent Les discussions entre amis restent une activit diffuse les f
43. c d autres lieux de jeu m a permis de comprendre ce qui se vit l espace jeu Le rapport tr s technique dit par Peuple et Culture et les apports th oriques de Gillet sur l animation et le r le des animateurs m aide cerner le projet de CDPR et ma mission aupr s du public CDPR ayant pour but la rencontre et non pas seulement l activit jeu la dynamique cr e par le jeu insuffle une bienveillance dans la relation aux autres En revendiquant l activit jeu comme une activit sociale on transforme l mulation du jeu je pends beaucoup de plaisir dans ce jeu l en une mulation sociale je prends beaucoup de plaisir dans ce jeu l parce que vous tes autour de moi SJ LIEF et L BRUNELLE LE JEU pour le jeu Librairie Armand COLIN 1976 64 Animer des aires de jeu libre sur les places du quartier c est faire vivre cette mulation aux habitants D s lors les relations entre habitants sont facilit es le jeu libre devient un facteur de socialisation Observer les habitants en jeu c est tre le t moin du lien social les inciter se mettre en jeu c est participer la cr ation et l entretien de ce lien L illusion selon laquelle le jeu rassemble des gens de cultures et langues diff rentes est tr s pr sente et rend aveugle propos de l essence m me du jeu qui est typiquement une activit culturelle Le jeu rend compte d une culture le jeu raconte une culture et une personne La pulsion de jeu e
44. ce l activit de l enfant qui se d motive facilement avec ce mat riel Quand les adultes ne le font pas les enfants leur rappellent qu ils ont besoin d eux que seuls ils n y arrivent pas Je suis l pour apporter des l ments techniques et je d compose les tapes avec eux puis 22 passe le relais l adulte ou prend la place de l adulte s il ne d sire pas continuer gt La grande salle est divis e en quatre aires de jeux reli es par un couloir de circulation o l on d ambule pied ou avec des l ments de motricit petites voitures si ges roulettes L aire des jeux d exercice est l g rement en retrait des trois autres car elle se situe dans un renfoncement Cette aire est d limit e par deux grands tapis de sol moelleux entour s par des banquettes et des l ments de motricit en mousse Des jeux d veil et de manipulation sont dispos s sur les tapis Les parents prennent place sur les banquettes ou sur les tapis avec les enfants qui selon leur motricit se d placent seuls ou pas Nous acceptons les enfants d s trois mois Cette aire est la premi re que l on voit en entrant dans la salle Sur la droite les trois aires de jeux symboliques sont en enfilade Les adultes s installent sur les tapis et les banquettes Ils sont proches physiquement des enfants qui ont entre 3 mois et deux ans et jouent avec eux La promiscuit de cette aire fait que les adultes changent naturelleme
45. ce point de vue l Ils restent parents dans le jeu tr s peu s autorisent jouer pour eux m mes De m me les adultes sont bien dans une situation de m tacommunication propos de l enfant tout en tant pr sents au jeu ils parlent de l enfant et de leur parentalit C est un espace o l on labore o l on se d couvre Les parents parlent de leur parentalit et l exp rimentent en m me temps Ce qui est int ressant dans cette exp rience du jeu est de la faire vivre des adultes qui spontan ment ne jouent pas Ils rentrent alors dans un cadre o il est permis d essayer des possibles en tant que joueur parent citoyen I11 1 b Se mettre en jeu sans jouer le projet Identit s Portraits et Parures Afin de faire vivre cette exp rience du jeu je propose cette ann e un atelier autour de la transmission d une activit partag e des adultes fr quentant l espace jeu mais qui ne jouent pas ou peu Suite un appel au b n volat pour effectuer des travaux de couture divers r paration de v tements de poupons confection de pochettes pour les jeux une dizaine de personnes s est manifest e Toutes des femmes m res ou b n voles m ont fait part de leur enthousiasme En discutant avec elles je m aper ois qu il ne s agit pas seulement pour elles de rendre service mais plus de participer l espace jeu de cette mani re l J ai alors pens que ce pouvait tre une
46. ciper l animation d partementale Participer la construction d un syst me d animation partag e qui permette une circulation des informations l valuation des actions une capitalisation des savoir faire la transparence la rigueur la visibilit et un fort d veloppement de ce mouvement 74 VIII BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES BROUGERE G Jouer Apprendre Economica Anthropos collection Education 2005 CAILLOIS R Les jeux et les hommes Folio essais 1967 CHIAROTTO A Les ludoth ques CERCLE DE LA LIBRAIRIE 1991 COHENSS Sa vie c est le jeu PUF ducation et formation f vrier 2003 DUFLO C Jouer et philosopher PUF 1997 GARON D Le syst me ESAR guide d analyse de classification et d organisation d une collection de jeux et jouets Cercle de la librairie 2002 GILLET JC L animation dans tous ses tats ou presque L Harmattan 2005 HUERRE P Place au jeu Jouer pour apprendre vivre NATHAN 2007 HUIZINGA J Homo ludens GALLIMARD 1951 KA S R Diff rence culturelle et souffrances de l identit DUNOD 1998 J LIEF et L BRUNELLE LE JEU pour le jeu Librairie Armand COLIN 1976 PERINO O Des espaces pour jouer ERES 2006 WINNICOTT D W Jeu et r alit GALLIMARD 2002 ETUDES ET REVUES BROUGERE G Art et dimension symbolique in Rencontres r gionales FAS Sur la piste des ludoth ques ou comment penser jeux petite enfance et int gration 1993 BAUDELO
47. de la vie sociale et les pratiques culturelles de son environnement De plus le jeu invite l acquisition de l adaptation n cessaire la vie sociale Chaque lieu chaque rencontre n cessite un ajustement de notre comportement Le jeu nous permet de tester diff rentes attitudes afin de pouvoir adopter l attitude ad quate Le jeu permet donc l homme de se mettre en lien avec son environnement pour le d couvrir dans un premier temps puis se l approprier Le cadre de l espace jeu 2 Ibid p 27 Ibid p 27 40 s curise et invite trouver sa place au sein d une culture Le jeu nous permet de nous ins rer dans une culture et dans un groupe social il nous met en lien avec les autres I11 3 Le jeu une activit sociale Afin de se d couvrir et d voluer l homme a besoin de rep res Je constate qu avant d entrer en jeu les gens per oivent les aires de jeu selon leurs propres repr sentations et les d codent avec leurs cl s de lecture Ils effectuent d j des allers retours entre leur r alit et celle de l espace jeu une dynamique est en place imm diatement I11 8 a Le jeu outil de socialisation Le jeu met le joueur en lien avec lui m me et avec les autres On joue avec du mat riau culturel pour en produire du nouveau En jouant on prend part la construction de la soci t II a t ais de montrer dans l av nement de toutes les grandes formes de la vie collective la pr sence
48. de leurs repr sentations de l espace jeu Il ressort que les gens per oivent l espace jeu comme un lieu de rencontres au m me titre que l cole le square l immeuble les commerces Selon eux ce n est pas un lieu o ils nouent des relations mais o ils les renforcent A la question A quoi sert un espace jeu les r ponses sont Pour Mme M faire des rencontres selon Mme C d couvrir des choses nouvelles offrir un lieu convivial pour les enfants et les parents Mme J trouve que c est int ressant vu que le quartier est grand c est un lieu o l on se retrouve par tous les temps Mme B pense que ce lieu ouvre les enfants c est diff rent du square car c est vraiment du jeu le lieu est structur et grand on voit du monde Pour Mme T C est un lieu de rencontres d changes y en a pas beaucoup dans un quartier c est un lieu pour la relation parents enfants on peut tre avec son enfant pour partager une activit Mme K r sume son propos en disant C est un lieu qui sert favoriser les rencontres parents enfants faire jouer ses enfants avec d autres enfants Toutes ces r ponses montrent que c est un lieu de rencontres et d changes rencontrer des parents et parler des enfants et de la parentalit comme le pr cise Mme M c est un lieu de rencontres 31 pour que les gens puissent parler et changer par l interm diaire des enfants c es
49. diaire permet de solliciter les ducateurs pr sents co animer les jeux Je leur explique l importance de ne pas trop rentrer dans le jeu lorsque l on anime afin de garder cette place d animateur Si notre plaisir prime nous ne sommes plus une place professionnelle ceci est d licat dans le jeu qui a tendance absorber les joueurs D s lors les s ances se d roulent plus sereinement Les adultes qui au d but taient friands des jeux d ambiance faire en groupe acc dent peu peu aux jeux plus strat giques Ils se disaient trop fragiles au d but on fait un jeu o on est tous ensemble c est mieux on est en s curit Au bout de quatre mois ils se risquent affronter quelqu un en face face lls se sentent suffisamment r sistants la d faite et confiants dans la relation C est la fois le choix des jeux le positionnement des animateurs et le groupe bienveillant qui permettent aux membres du groupe de trouver leur place Le jeu propos comme tel est ici r v lateur de liens ab m s fragilis s Le jeu r pare ces liens et les fait vivre de mani re positive 111 4 Du jeu la cr ation de liens dynamiques L objectif g n ral des ateliers pour les ducateurs de Firmament est de permettre ces adultes de retrouver une place dans la cit en tant que personne Nous avons convenu qu un premier objectif est de leur faire prendre plaisir dans le jeu entre eux pour qu ils retrouvent le plaisir de la rel
50. diation adultes enfants m appara t vidente autant la m diation entre adultes ou entre les adultes et moi est moins perceptible Je suis animatrice dans un espace jeu lyonnais et je remarque que les adultes ne viennent pas vraiment pour jouer mais pour faire jouer ou simplement accompagner Ceci m incite questionner pourquoi ces adultes viennent l espace jeu et quel est leur rapport au jeu En effet Les adh rents de Coup de Pouce Relais poussent la porte de l espace jeu d abord pour leurs enfants lls viennent jouer avec leurs enfants et non pas pour eux en premier lieu Ils veulent s accorder du temps avec leur enfant mais pas pour eux m mes Nous ne pouvons d crire l action de Coup de Pouce Relais sans voquer le partenariat avec la population les autres associations et les institutions du quartier Nous sommes partie prenante de la vie de quartier et luttons contre l isolement et la discrimination par la pratique partag e du jeu libre Historiquement ce quartier situ entre la Guilloti re et la Part dieu est un territoire d accueil des vagues d immigr s Il rend compte d un clectisme culturel et social qui en fait sa particularit Dans les ann es 80 l arriv e du m tro puis au d but des ann es 2000 des grands travaux urbains contribuent morceler le quartier en deux entit s le quartier Moncey et le quartier Voltaire D autres sous quartiers se forment pr fecture Guichard la Part dieu l
51. e pour l exp rience d animation une m thodologie de projet dont j extrais trois composantes Le diagnostic il s appuie sur les l ments de description de l environnement pr sent s dans la premi re partie de ce document Il est n cessairement partag entre les professionnels et les habitants I s agit de la phase d analyse qui aboutit des hypoth ses de travail qui se mat rialisent par la mise en uvre de projets Ces projets tous destination des adultes seront expos s dans ce document et montreront la place faite l adulte au sein de l espace jeu La communication interne et externe est garante d une bonne mise en marche et du d roulement du projet J assure la coordination de tous les projets et m appuie sur l aide d une animatrice pour en animer certains L valuation que je d finis en amont des projets sert les chafauder De m me l valuation assure la coh rence des projets et rend compte de leurs effets J ai labor une grille d valuation annexe que je soumettrai aux participants et aux partenaires mi parcours et en fin d ann e qui me servira de base d valuation des diff rentes actions Les diff rents projets d animation sont pr sent s dans le document pour illustrer les hypoth ses Je d bute ce document par une pr sentation de l environnement qui me permet de situer g ographiquement l association Coup de Pouce Relais et d en pr ciser son projet
52. e r seau national d associations d ducation populaire IV 1 Points communs des diff rents projets jeu et comparaison avec CDPR Ce document compare 8 projets jeu diff rents entre eux afin d en extraire les points communs Des l ments chiffr s de 12 autres structures sont pr sent s dans le but de cr er un r f rentiel Il en ressort les points suivants 30 C BAUDELOT Dynamiques associatives jeu et ducation populaire Peuple amp Culture 2002 47 IV 1 a Des personnes A l origine des projets il y a souvent une bande d amis tous passionn s de jeu ou des gens qui ont acquis une pratique ludique professionnelle Nous sommes donc en pr sence de groupes qui ont d j une dynamique souffle de leur r seau Les adh rents sont d abord des membres du cercle personnel qui s tend progressivement une sph re plus g n rale Les initiateurs sont tous passionn s de jeu cette pratique les anime aussi en dehors de leur travail Les personnes impulsant les projets sont g s de 20 30 ans et sont issus de l ducation ou de l animation socioculturelle A l origine de CDPR il y a 4 associations quipes salari e et b n vole et des habitants Le projet de CDPR a t pens pour r pondre des besoins rep r s en termes de lieu d changes autour de la parentalit et lieu de rencontres interg n rationnelles A la diff rence des projets pr sent s par Peuple et Culture le support jeu a t choisi p
53. e de l espace jeu avec les adultes pr sents le mot r current est la convivialit A Coup de Pouce Relais l accueil est tel que les adh rents se sentent bien en confiance Ils n ont alors aucune peine parler d eux de leurs centres d int r t de leurs inqui tudes Durant un an je r colte tout ce mat riau pour en faire un projet propos de la place de l adulte dans l espace jeu L espace jeu est un lieu d exp rimentation du lien soi et aux autres Nous verrons que les adultes parents ou b n voles qui viennent Coup de Pouce Relais ont tout autant besoin que les enfants de temps pour eux et d espace pour exp rimenter leur tre social L exp rience d animation r v le le travail r alis autour de la parentalit comme tant l un des attraits principaux des parents envers Coup de Pouce Relais Coup de Pouce Relais se situe dans le quartier Voltaire mais nous travaillons autant avec des habitants de Voltaire que de Moncey Nous tentons dans toutes nos actions de faire circuler la population et de susciter la rencontre entre les diff rents quartiers Je constate lors des animations de rue que nous animons en alternance dans les diff rents quartiers que le public n a plus le m me comportement que lorsque nous avons commenc il y a plusieurs ann es Le cadre propos et exp riment sur le long terme a des effets sur le public Par ce troisi me constat je pense que le cadre des animation
54. e suis l pour veiller que ce regard reste positif en coutant ce qui se dit en observant ce qui se vit Les enfants r clament sans cesse le regard de l adulte maman regarde ce que je fais gt M me les adultes sollicitent le regard de l autre quand ils sentent qu ils ont les capacit s r ussir un jeu On aime tre regard dans la r ussite Je pense que cette exp rimentation d tre bienveillant aupr s de l autre laisse une empreinte en chacun Cette trace accompagne l individu dans son d veloppement et dans ses relations sociales Le jeu offre l opportunit de trouver sa place et de donner une place l autre I11 8 c Retrouver un lien social l exemple du groupe Firmament En septembre 2009 nous sommes sollicit s par un Groupe d Entraide Mutuelle nomm Firmament qui propose un club o des adultes en souffrance psychique peuvent pratiquer des activit s culturelles et artistiques Situ une rue de CDPR leur souhait est de venir jouer l espace jeu le mercredi apr s midi Avec ma coll gue qui animera les s ances de jeu avec eux nous rencontrons l ducateur r f rent de l action Nous sommes agr ablement surprises par l accueil r serv aux adh rents et nous ce jour l Leur quipe accorde une grande importance l accueil de l individu ce lieu est comme CDPR un lieu tiers Il n y a pas de m decin les gens viennent de leur propre chef ils souscrivent une adh sion annuelle q
55. ement Il se joue jusqu au bout l int rieur de certaines fronti res de temps et d espace Il poss de son cours et son sens en soi 0 Huizinga compare le jeu une activit sacr e en ce sens que le jeu a une d limitation temporelle une d limitation locale et qu il cr e de l ordre gt La limitation temporelle est remarquable car peut tre imm diate Le jeu se fixe sur le champ comme forme de culture Une fois jou il demeure ensuite dans le souvenir comme une cr ation spirituelle et peut tout instant tre r p t soit tout de suite soit apr s un long intervalle gt La limitation locale est un autre l ment qui fait jeu Tout jeu se d roule dans les contours de son domaine spatial trac d avance qu il soit mat riel ou imaginaire fix par la volont ou command par l vidence La comparaison avec le sacr devient flagrante Le jeu poss de son temps son espace On se cr e une interface particuli re pour jouer L ar ne la table 19 Johan HUIZINGA Homo ludens GALLIMARD 1951 p 15 2 Ibid p 26 7 Ibid p 27 Ibid p 27 39 jeu le cercle magique le temple la sc ne l cran le tribunal ce sont l tous quant la forme et la fonction des terrains de jeu c est dire des lieux consacr s s par s cl tur s sanctifi s et r gis l int rieur de leur sph re par des r gles particuli res Ce sont des mondes temporaires au c ur du
56. ement une forte proportion sur la ZUS de moins de 25 ans ainsi qu un taux plus important d trangers et de familles monoparentales 1 Site de la D l gation Interminist rielle la ville http sig ville gouv fr Synthese 8212101 ZUS La Commune ZUS du ZUS de la Guilloti re Lyon 3e d partement r gion Lyon 3e Sources INSEE RP 1999 DGI 2004 donn es fiscales Minist re de l Int rieur 2005 Minist re de l Education Nationale 2004 CNAM 2006 Ch mage 1999 192 116 22 4 24 0 Non dipl m s 1999 23 4 129 33 3 34 3 Moins de 25 ans 1999 39 8 31 4 39 2 39 4 Etrangers 1999 17 0 7 7 19 2 19 8 Familles monoparentales 18 6 14 4 21 5 21 8 1999 Revenu m dian par Unit de i 11389 n d consommation 2004 M nages non impos s sur 46 0 n d 49 9 51 6 revenus 2005 Locatifs HLM 1999 11 6 13 5 57 1 60 8 B n ficiaires de la couverture maladie universelle 18 0 8 7 21 1 20 5 compl mentaire 2006 On note que 46 des m nages de la ZUS sont non impos s Historiquement des populations socialement culturellement et conomiquement vari es se sont c toy es dans le 3 me arrondissement Les habitants se sont regroup s pour faire clore des associations socioculturelles de l aide au devoir Aujourd hui les associations h ritent de cette pratique qui les lie intrins quement les unes aux aut
57. emmes sont cantonn es au square les activit s jeu sont pratiqu es librement dans la rue et sur le terrain de sport mais on observe des ph nom nes de groupe qui accentuent les clivages Il y a confrontation entre les groupes d ges diff rents d origines culturelles diff rentes de sexe diff rents L implantation d un commissariat sur la place a contribu d placer le deal et le march noir entre autre sur la place Voltaire La population n approuve pas les travaux effectu s les habitants ne se retrouvent pas dans cet am nagement Sur cette place nos animations de rue ont norm ment volu es En tenant bon avec notre cadre d intervention nous avons constat des modifications des comportements Les enfants seuls beaucoup d enfants m me tr s jeunes d s 3 ans jouent seuls sur la place Culturellement tout comme c tait le cas en France il y a une cinquantaine d ann es on laisse les enfants jouer seuls dans 38 Les cahiers Mill naire n 14 L agglom ration lyonnaise en perspective l exemple du quartier Moncey 2001 60 l espace public Il y avait une sorte de conscience collective chacun veillant sur l autre De nos jours en ville l espace public est dangereux L ensemble des partenaires refuse que des enfants de moins de 10 ans soient laiss s seuls Pour les accepter sur nos aires de jeu l adulte doit tre pr sent Au bout de 8 ans d activit s l ext rieur les gens ont int gr cette r g
58. en avec la fonction de parent L espace jeu est un lieu d exp rimentation de la relation soi et aux autres On labore on fait des essais sur le lien familial social culturel intra personnel et interpersonnel En quoi ce travail sur le lien rejaillit il dans le quotidien Comment peut il tre per u dans la vie de tous les jours Il 4 c Ce que font les adultes l espace jeu Nous sommes ouverts aux familles et assistantes maternelles les mercredis de 14h30 16h et de 16h30 18h ainsi que les jeudis de 9h30 11h Les collectivit s viennent les autres jours de la semaine sur une tranche horaire pr cise Nous avons choisi de limiter les s ances de jeu en temps et en nombre En effet une heure trente c est suffisant pour que les joueurs s installent profitent de diff rents jeux avant que l excitation ne prenne le dessus J explique aux adh rents que le jeu est 24 une activit qui provoque des motions fortes de plaisir de joie de frustration Cette activit est donc tr s sollicitante Limiter le temps facilite aussi la gestion du d part qui est annonc dix minutes avant la fin de la s ance et amorc par le rangement des aires de jeux auquel tout le monde participe Les adh rents savent o se trouvent les bacs de rangement et n attendent plus mon signal ils l enclenchent seuls Nous acceptons un maximum de 20 enfants car avec les personnes les accompagnant nous atteignons une trentaine de personnes Ce
59. en li d accepter les retours li s aux cons d accepter les cons quences de ses actes r paration de ses actes Goun etia Loup de Prue Reho H F Aa uD ENRE SU Y Rampin N DoFf D aile Las f ADOoS Jeou loun TUET Plo ia 5 Rouruiee LAZY LEAO a Annexe 3 questionnaire parents Date Pourquoi venez vous jouer dans un espace jeu Que faites vous quand vous tes l espace jeu Avez vous conserv des relations avec des gens rencontr s l EJ Dans le quartier o rencontrez vous pas seulement voir des gens se voir discuter nouer des liens A votre avis quoi sert un espace jeu dans un quartier 13 Annexe 4 charte du REAAP CHARTE DES RESEAUX D ECOUTE D APPUI ET D ACCOMPAGNEMENT DES PARENTS Au del de susciter les occasions de rencontre et d changes entre les parents les REAAP ont pour objectif de mettre leur disposition des services et moyens leur permettant d assumer pleinement et en premier leur r le ducatif Les REAAP mettent en r seau tous ceux qui contribuent conforter les parents dans leur r le structurant vis vis de leurs enfants Dans ce cadre les partenaires du REAAP et les responsables des actions de soutien la parentalit adh rant cette charte s engagent 1 Valoriser prioritairement les r les et les comp tences des parents responsabilit et autorit confiance en soi transmission de l histoire
60. enant quelques l ments de r ponse Selon Jean Claude Gillet professeur en sciences de l ducation et directeur de l Institut Sup rieur d Ing nieurs Animateurs Territoriaux la fonction d animateur est double gt Nous sommes des facilitateurs du changement nous pouvons amener une prise de conscience Je constate que des situations conflictuelles r currentes entre parent et enfant s apaisent et disparaissent Le plaisir que les parents voquent tient beaucoup la d couverte de comp tences chez eux m mes et chez leur enfant gt Les animateurs agissent aussi en faveur de l int gration et incitent la participation Je lai vu par l volution dans les aires de jeu Les enfants se socialisent tr s facilement les parents prennent le temps d observer leur enfant De l se d gage un nouveau rapport au monde et l autre On a ouvert un espace dont les gens s emparent La m diation m est venue par la suite comme une vidence une identit professionnelle forte il s agit de ma r ponse contre l isolement du quartier Moncey Voltaire Si la notion de m diation est chez les animateurs fortement affirm e c est qu elle correspond au contexte pr sent de crise du lien et la m diation serait offerte comme r ponse hypoth tique cette crise Cette grille de lecture permet de comprendre l importance que les animateurs semblent accorder la notion de r seau face la complexit des dispositifs des poli
61. er un partenariat riche et pr cieux C est gr ce ce soutien partenarial que les animations de rue ont d but CDPR est ouvert sur le quartier on ne reste pas cloisonn dans nos locaux Favoriser la rencontre valoriser les gens dans leurs savoir tre les faire changer c est entretenir des liens au sein d un quartier Nous allons voir que les animations hors les murs participent diffuser notre pratique professionnelle et transposer dehors la dynamique cr e en interne Analysons maintenant quel est l impact sur les habitants 56 V DE LA NECESSITE D ANIMER HORS LES MURS Nous avons vu que le cadre ludique et le cadre d action de CDPR offrent une place chacun adulte et enfant La dynamique cr e entre les adh rents CDPR est source de plaisir de rencontre L change est facilit la bienveillance est de mise les adh rents se sentent en s curit C est au bout de plusieurs ann es d intervention sur les places publiques du quartier que j ai pu constater l volution du comportement des gens lors des animations Sur Moncey des hommes jeunes et moins jeunes exercent une influence et tentent de contr ler ce qui se passe dans le quartier Avant chaque animation nous allions les rencontrer pour se pr senter et leur expliquer les animations propos es Dor navant cette d marche n est plus utile Nous sommes reconnus et attendus Nous tions souvent dans un rapport muscl avec certains jeunes qui mainten
62. et bon de s tre donn mutuellement une ou deux heures de bon temps partag Je retrouve mon travail quotidien dans ces deux aspects L animation par l coute l accueil la d couverte la rencontre dans un cadre bienveillant la diffusion du jeu et du jeu libre La m diation par la mise en lien des habitants des partenaires Cette posture est aussi sp cifique CDPR Les autres lieux de jeu pr sent s dans le rapport de Corinne Baudelot animatrice chez Peuple et Culture intitul Dynamiques associatives jeu et ducation populaire ne font pas tat d une telle posture Notre projet sur la parentalit induit une pratique de m diation Cette m diation nous positionne dans une interface l chelle de l association entre le jeu et les habitants l chelle du quartier entre les habitants et le quartier J ai constat que cette posture professionnelle reconnue CDPR et appr ci e tant par les adh rents que par les professionnels partenaires l est aussi lors des animations de rue que l on met en place depuis 8 ans CDPR est bien un lieu ax sur la rencontre et le plaisir de l activit partag e autour du jeu ce n est pas une JC GILLET L animation dans tous ses tats ou presque L Harmattan 2005 p69 3 P DERU Le jeu et le plaisir des adultes synth se de conf rence 55 ludoth que De plus notre action s inscrit dans un paysage associatif vari qui incite cultiv
63. faisant pas de publicit ne clivant pas les gar ons et les filles condition sine qua non pour que l individu ne subisse pas sa culture et qu il devienne agent de sa transformation En fait le jeu n est pas seulement un outil de socialisation il est la fois cause et cons quence de la socialisation Sa forte valeur symbolique est sans doute l origine de cette double nature C est en d tournant les objets pour les transposer dans sa culture qu on s approprie sa culture et s ouvre ainsi une nouvelle culture Une fonction de la culture est pr cis ment d instituer l exogamie comme n cessit vitale d tablir au dedans du groupe un lien avec l tranger gt 7 L individu recr e d abord un univers qu il conna t en reproduisant sa r alit pour calmer l angoisse procur e par ce qui est tranger synonyme de d plaisir l inconnu mena ant On laisse les joueurs s approprier les aires de jeu comme ils le souhaitent et assistons souvent ces d tournements d objets Les aires de jeu reflet de la culture sont comme un entre deux espace d exp rimentation et de formation La culture fournit les rep res identificatoires et diff renciateurs qui assurent la continuit et les carts entre les sexes les g n rations et les groupes elle assure un ensemble de d fenses communes Lorsque je pr sente un jeu aux adultes ils vont d embl e le comparer un jeu qu ils connaissent m me s il n y a
64. familiale laboration de rep res protection et d veloppement de l enfant 2 Veiller la prise en compte de la diversit des structures familiales des formes d exercice de la fonction parentale et de la reconnaissance de la place de chacun des parents en tant qu ducateur de son enfant 3 Favoriser la relation entre les parents et dans cet objectif privil gier tous les supports o les parents sont pr sents en particulier le cadre associatif 4 Encourager les responsables des lieux et structures fr quent s par les parents accueillir ou susciter de nouvelles initiatives Ils garantissent louverture de ces lieux tous les parents en recherchant la fr quentation de publics issus de milieux diff rents de g n rations et de cat gories socioprofessionnelles et culturelles diverses 5 Respecter dans le contenu et la mise en uvre des actions d velopp es dans le cadre des REAAP le principe de neutralit politique philosophique et confessionnelle 6 S inscrire dans un partenariat le plus large possible sans toutefois se substituer aux partenaires et aux dispositifs de droits commun intervenant dans l appui la parentalit 7 Prendre appui sur un r seau mobilisable et comp tent de parents de b n voles et de professionnels tr s divers qui partagent l engagement d accompagner les familles dans le respect des personnes et de leur autonomie et qui s appuient sur les connaissances disponibles 8 Parti
65. famille qui implique que l enfant est rapidement en collectivit ou chez une assistante maternelle il grandit en pr sence d adultes La pr sence ne suffit pas l enfant ne jouera pas si l adulte qui l accompagne ne le porte pas psychiquement Ce positionnement n est pas vident trouver on est dans la nuance tre l mais pas trop Le cadre physique de l espace indique aux adultes o ils peuvent s installer et je suis l pour les aider trouver leur place Je leur explique comment ils peuvent tre disponibles pour l enfant sans tre proximit de lui C est par des choses simples comme le regarder r guli rement lui signifier qu ils sortent de la pi ce lui r pondre quand l enfant vient les solliciter que les adultes restent pr sents psychiquement ce cadre l est abstrait mais autant n cessaire que le cadre physique Le jeu s installe par l existence du cadre n cessaire chaque individu qui lui garantit une s curit physique et affective Winnicott parle du ph nom ne transitionnel lorsque l enfant manipule des objets pour d couvrir la r alit L enfant met en lien sa r alit interne avec une r alit ext rieure mais il ne peut le faire que s il est s curis Dans un premier temps c est la m re suffisamment bonne ou un substitut qui en s adaptant rapidement aux besoins de l enfant le s curise Cette adaptation doit progressivement diminuer au fur et mesure que l enfant est capable de faire face au
66. ffets de l animation jeu avec ce cadre bienveillant et structurant Les joueurs prennent confiance en eux Les joueurs se d couvrent des comp tences Les joueurs exp rimentent des r les Le choix de l outil jeu n est pas anodin mais l outil seul ne suffit pas La mise en relation des gens se fait gr ce au jeu et au dispositif d accueil L un renforce l autre l interaction de ces deux l ments incarne l identit toute particuli re de CDPR Les liens dynamiques cr s au travers du jeu ou de l exp rience du jeu participent la d couverte de soi alimentent l estime de soi Tout ceci conf re une facilit entrer en relation avec l autre et trouver sa place dans la soci t Je reformule ma premi re hypoth se en affirmant que c est l exp rience du jeu qui aide la mise en lien des personnes L essentiel n est pas de jouer avec des jeux mais d avoir le sentiment de jouer On agit directement sur le lien social en offrant un temps et un espace d di la rencontre autour d une activit partag e Cette exp rience en ouvrant une aire transitionnelle am ne un lien dynamique ente soi et les autres La situation de jeu cr e du lien entre les gens Le projet de CDPR fonctionne car il mane des demandes des habitants et s inscrit en compl mentarit du paysage associatif existant De plus nous allons voir en quoi ce projet se distingue d autres projets associatifs sp cialis s dans le jeu
67. ger Mieux vivre son quartier tout comme le souligne Broug re les aires de jeu install es pour deux heures mais qui reviennent plusieurs fois dans le mois permettent de faire des allers retours entre l imaginaire et la r alit Il n y a pas d injonction jouer mais une invitation M me si nous sommes dehors expos s au regard de l autre nous sommes dans un espace temps et un espace physique autres que les espaces permanents Les gens ne jouent que s ils en ont envie 61 Le b n volat spontan tous les ans des jeunes que l on conna t ou pas se proposent de pr ter main forte l installation des aires de jeux Sur le mois de juillet 5 jeunes se sont manifest s Ils nous aident installer et ou animer on les place en bin me avec un b n vole Les p res sont visibles le nombre de p res pr sents a augment de 30 entre 2007 et 2008 Non seulement les p res inscrivent les enfants mais ils s installent sur les aires de jeux En 2009 une dizaine de p res ont pris place sur laire de jeux des tout petits traditionnellement tr s f minine On voit bien que le regard des autres n a plus la m me atteinte Chacun se sent plus en s curit tre expos l autre est moins source d angoisse qu avant L volution sociale que conna t la place des p res alli e aux animations permet aux p res du quartier de s afficher en tant que papa jouant avec ses enfants La fid lisation du public nous retrouvo
68. i re hypoth se sur le fait que l activit jeu est dynamique en soi Les relations cr es dans et par le jeu sont source d interaction On agit avec soi et avec les autres Il s op re un glissement lorsque les gens jouent leur attitude change ils se laissent aller au jeu La simple observation des joueurs adultes et enfants fait ressortir t Wikip dia parentalit http fr wikipedia org wiki ParentalitC3 A9 33 plusieurs indicateurs de la situation de jeu On fait des gestes que l on ne fait pas dans la vie courante on peut prendre une voix diff rente on vagabonde dans l imaginaire Nombre d auteurs ont donn leur propre d finition du jeu selon qu ils l abordent sous l angle de leur discipline sociologie psychologie communication ou de leur ressenti la comp tition le hasard Gilles Broug re professeur de sciences de l ducation et auteur de plusieurs ouvrages sur le jeu et le jouet propose dans Jouer Apprendre de lister les crit res qui font qu une situation devient une situation de jeu plut t que de donner une ni me d finition du jeu Effectivement le jeu est une affaire bien personnelle qui le rend tr s difficile d finir Broug re voque la m tacommunication que Bateson anthropologue et psychologue a cern e dans la situation de jeu et le cadre de cette situation analys par Goffman sociologue et linguiste La m tacommunication est dans ce cas l ensemble des signaux
69. ie psychique et inconsciente La pr sence d un adulte surveillant nest donc pas d sir e par l enfant qui a besoin d un espace de recr ation d vacuation Les adultes observent un moment parfois interpellent l enfant mais ne s imposent pas Dans le cas o un adulte est ing rant dans le jeu de l enfant je l invite jouer autre chose ou discuter Je lui fais prendre un peu de distance pour laisser jouer l enfant Deux aires de jeux de mise en sc ne viennent ensuite une avec du mat riel pour les moins de quatre ans et une pour les plus de quatre ans Ces aires sont aussi la reproduction d l ments r els ou imaginaires mis en sc ne avec de petits personnages comme les Playmobil ou les Little People Les th mes sont aussi vari s que la ville les animaux de la jungle la f te foraine les maisons de poup es Les adultes s installent volontiers ils retrouvent leur plaisir d enfant animer des personnages manipuler un d cor Avec un air complice je n h site pas souligner voix haute qu il est bon de jouer Certains adultes sont un peu g n s d tre pris sur le fait comme si prendre du plaisir jouer tait un d lit D autres r torquent que ceci leur rappelle de tr s bons souvenirs Je m interroge sur toutes ces attitudes qui sont propres chaque individu M me si je peux d gager des similitudes le rapport au jeu reste tr s personnel Ce dernier est bien s r mettre en li
70. inaire une transposition une transformation Cadrer l exp rience 17 G BROUGERE Jouer Apprendre Economica Anthropos collection Education 2005 p44 34 c est la modifier lui donner un autre sens et cela implique une interpr tation qui peut tre diff rente selon les acteurs Le jeu appara t ainsi comme une modalisation d une activit ordinaire ce qui implique des modifications comme la fonction normale de l action n est pas r alis e certains actes sont exag r s la s quence qui sert de mod le n est pas suivie fid lement mais est l objet de r p titions de coupures d insertions d autres s quences Les joueurs op rent une transformation sur la r alit pour la changer en situation de jeu Ces changements sont perceptibles sur eux modulation de la voix attitude plus ou moins r serv e qu la normale Ils exploitent leur imaginaire et font des exp riences Que les adultes jouent ou non ils ont tous le ressenti que la s ance passe vite ils ne voient pas le temps s couler Ceux qui jouent n ont pas de souci r pondre aux appels de leur enfant ils jouent tout simplement La situation de jeu ouvre une fen tre sur nos propres capacit s On peut alors se d couvrir se comparer s auto valuer On s accorde telle place tel genre tel comportement On se rapproche on se s pare Mon r le d animatrice est de veiller ce que tous ces changements interrogatio
71. issance de l enfant mais galement en autorit exigence coh rence et continuit ce titre nous accueillons les gens la fois en tant que personne parent au sens large du terme parents grands parents fr res s urs et habitant Par le jeu nous cherchons faire que chacun prenne du plaisir tre avec l autre en soci t On part de la personne de qui elle est pour la mener tre personne citoyenne dans le sens qu elle fait partie de la vie de la cit Notre r le pourrait se situer mi chemin entre un accompagnement ducatif et social par l animation jeu Lors de la conception de la nouvelle plaquette de pr sentation de CDPR le b n vole en charge de ce projet r unit les salari es et des b n voles et nous demande de lister des mots qui nous font penser CDPR Dans l ensemble des mots cit s le mot jeu n est pas retenu par contre on peut lire en vrac rire se rencontrer s exprimer vivre ensemble respirer d couvrir partager se retrouver s panouir On voit bien en quoi CDPR est un lieu tout fait particulier par ce qu il g n re sur le public On incarne une fonction d incubateur du lien social dans le sens o le cadre d intervention de CDPR est centr sur le lien et la production de liens dynamiques 53 IV 2 La fonction d animatrice m diatrice Comme je l ai dit en introduction mes interrogations sur l intitul de mon poste m ont port e lors de ce cheminement J ai maint
72. ivit s des soir es et week end jeux des formations pour animateurs et enseignants des ateliers de fabrication de jeux du pr t de jeux des publications tre un centre de ressources ludiques Tout comme les autres projets jeu CDPR propose un large panel d activit s et a acquis un stock de jeux et jouets cons quents L id e tant toujours d adapter nos animations au public il est n cessaire de poss der un large choix d objets IV 1 d Un manque combler dans le paysage ludique Une autre constante est que ces projets ont pris racine dans des territoires o l offre ludique est restreinte Hormis pour l enfance la possibilit de jeu n est pas tr s attrayante voire inexistante Pour les adolescents et les adultes part le choix de jeux en magasins et les salles de jeux informatiques en r seau il y a un grand manque combler Les initiateurs des projets pensent que l on doit susciter des envies et ou des alternatives dans le champ des pratiques ludiques Effectivement la cr ation de CDPR aucun lieu de jeu libre n existait Sur le territoire il y a un jardin couvert sur le principe des maisons vertes de Fran oise Dolto r serv aux 0 4 ans avec la pr sence de psychologues qui observent et analysent le jeu de l enfant et le parent La Maison Pour Tous poss dait une ludoth que qui a disparu depuis 10 ans d j IV 1 e Jeu et ducation populaire Les projets tudi s font l hypoth se qu en propos
73. jamais jou de fait ou par go t et ceux qui ne jouent plus par d sint r t par interdiction par manque de temps Selon le motif invoqu j essaie de percevoir la relation de cette personne au jeu m appuyant sur le fait qu ils viennent dans un espace jeu J arrive avec le temps faire rejouer des adultes ou les inciter laisser leur enfant jouer comme il l entend Pascal Deru animateur du r seau belge Pour une autre id e du jeu d finit notre m tier comme suit Le m tier d animateur jeu c est de prendre soin de la part joueuse de ceux qu il 25 rencontre De la reconna tre de la susciter d en faire tomber les craintes si elles existent de l ouvrir de lui montrer des jeux et des passages qui lui conviennent Chaque personne qui entre l espace jeu est consid r comme joueur potentiel ceci guide l accueil qui leur est r serv Je suis attentive aux capacit s de chacun se mettre en jeu Une enqu te de satisfaction aupr s des adh rents r v le deux motivations principales pour venir l Espace Jeu partager un moment de jeu avec son enfant Souffler en offrant aux enfants un cadre s curis et convivial Dans le premier cas il s agit pour la plupart de parents qui ne ressentent pas le besoin d tre accompagn s dans leur r le de parents Dans le second cas on note un besoin de passer le relais pour un moment Selon leur motivation ou leur besoin en sachant que les adultes
74. jeu je fais ressortir les particularit s de Coup de Pouce Relais Je mettrai en regard de ces constats ma fonction d animatrice m diatrice afin d extraire toutes les composantes qui participent la cr ation et l entretien de liens dynamiques sur le quartier Enfin la troisi me hypoth se d montre que l animation d aires de jeu libre hors les murs a un impact n cessaire et important sur ces liens dynamiques Ces animations maintiennent une activit jeu dans la cit initiatrice de lien et favorisant la rencontre Je parle de la rencontre spontan e du fait de se reconna tre et de se saluer Cette hypoth se d montre la volont de l association d aller la rencontre des habitants Ma r flexion est enrichie d observations faites sur le terrain que je recueille au moyen de plusieurs outils notes fiches d valuation et de temps de r flexion r unions d quipe entre salari s et salari s b n voles analyses de la pratique Ces observations illustrent mon propos qui s appuie sur des l ments th oriques puis s dans diff rents ouvrages tels que des travaux de recherche des essais en psychologie et en sociologie Jeu et R alit Homo ludens Jouer Apprendre Des espaces pour jouer J ai particip plusieurs festivals de jeu en France et l tranger et de nombreuses animations en ext rieur et en int rieur en milieu urbain et rural pour pouvoir comparer les comportements des joueurs J appliqu
75. lais 17 Il 4 a Choix d une classification des jeux et jouets le syst me ESAR 18 Il 4 b Description de l espace jeu sise 20 Il 4 c Ce que font les adultes l espace jeu ssssssinsnsssesstrrrenssssrttnnnnnssrrttnnn nennst tnnn anneanne ennnen 24 Il 4 d Une d finition du jeu libre sisi 27 III LE JEU COMME INITIATEUR DE LIENS DYNAMIQUES rrsssnns 31 Ill 1 L exp rience du jeu 8488 50 tendent ere nas nanta aeiaai anadan idan ninnan 31 I1 1 a Les parents et le jeu isa 31 I11 1 b Se mettre en jeu sans jouer le projet Identit s Portraits et Parures sssr 36 111 2 Le jeu une activit culturelle et populaire 38 111 3 Le jeu une activit sociale inner 41 IIl 3 a Le jeu outil de socialisation ss 41 I1 3 b Je joue done je SUIS nan anne a aaa ee nee ai 42 II1 3 c Retrouver un lien social l exemple du groupe Firmament sssssssssssrrensssssrnnnenssserennnn 43 111 4 Du jeu la cr ation de liens dynamiques 45 IV COUP DE POUCE RELAIS UN LIEU DE JEU DE PAROLE ET DE RENCONTRE Sn Sn Sn nn Sn in ss 47 IV 1 Points communs des diff rents projets jeu et comparaison avec CDPR 47 Nilia Des personnes E E ne nm nn nee lt entendre EE 48 IV 1 b Projet b n vole et ou professionnel sssesssessseeseesssssietirtnnnennntnntnnetnnnennnennnnnnnsnnsenn 48 IV 1 c Du mat riel et des animations vari s seeseesseeeseesseeeeeeteerstnn tten tttn
76. le 63 VI CONCLUSION Le jeu r side dans notre capacit se d lasser se divertir c est pour cela que les adultes prouvent plus de difficult s que les enfants jouer naturellement Cependant une fois accord ce temps est r v lateur de la singularit identitaire culturelle et sociale de chacun On ressent un plaisir jubilatoire se d couvrir et aller vers l autre J Leif et L Brunelle p dagogues pr cisent m me que Le joueur jubile de voir le Monde par la magie du jeu comme suspendu ses initiatives Le jeu permet l homme de r aliser ses instincts il n est donc pas indispensable de s interroger sur pourquoi l homme joue car il joue A CDPR nous cherchons plut t d couvrir pourquoi l on joue avec tel ou tel objet et comment on s est mis y jouer Nous am nageons ensuite un cadre de jeu qui incite chacun se lib rer et s panouir en tant qu individu et par l m me en tant que citoyen Selon les apports de Huizinga et Broug re sur le jeu je valide l hypoth se que par l animation d aires de jeu libre nous arrivons cr er des liens dynamiques entre les gens A condition de poser un cadre suffisamment souple mais rassurant comme le d crit Winnicott les joueurs sont en s curit et acceptent d entrer en jeu D s lors le temps de jeu l exp rience du jeu devient un espace d exp rimentation de d couverte de soi en tant qu tre social Comparer CDPR ave
77. le et accompagnent leurs enfants ou se relaient entre adultes L t dernier seuls trois enfants n ont pas pu jouer avec leurs parents faute d avoir trouv les parents Les ducateurs ont alors pris le relais pour que les enfants aient acc s aux aires de jeu Il y a 8 ans nous devions faire face trois enfants seuls chaque animation Les rapports entre les personnes sont apais s Nous devions les premi res ann es g rer les conflits accompagner des jeunes qui explosaient dans la d faite accompagner les adultes tre bienveillants dans le jeu de leur enfant En fait nous incitions la population cohabiter et partager une activit chose qui tait rendue difficile par un esprit communautaire tr s marqu La file d attente aux inscriptions n est plus le th tre de tensions pour les ordres de passage Les habitants ont sur cette place un rapport aux autres d licat tant t c est le communautarisme qui l emporte tant t c est l anti communautarisme Le lien aux origines culturelles n est pas simple il est source de fiert ou bien de souffrance On entendait des c est pas des jeux pour les arabes Les conflits entre familles clataient parfois d s lors il s installait une logique de territoire Je veux pas jouer sil reste l Les aires de jeu participent ce que les tensions s apaisent et que la vie de la place reprenne son cours normal Le jeu a permis chacun d apprivoiser l tran
78. lement familier Par la rencontre autour du jeu on participe la cr ation et l entretien de liens dynamiques entre les habitants Les adultes se rapprochent par des doutes similaires ou des changes de conseils propos de l enfant souvent Nous poss dons chacun des richesses familiales culturelles qui si elles sont partag es nous ouvrent l autre L enrichissement mutuel permis sur les aires de jeu CDPR participe d un rapprochement des habitants Se mettre en jeu c est retrouver une puissance cr atrice s accorder une r cr ation c est s ouvrir la cr ation 66 VII TABLE DES ANNEXES Annexe 1 Annexe 2 Annexe 3 Annexe 4 grille d valuation des actions p6 p69 charte des valeurs partag es p11 p52 p71 questionnaire parents p31 p74 charte du REAAP Rh ne p33 p75 67 Annexe 1 grille d valuation des actions Bilan quantitatif e La pr sence des participants a t elle t r guli re e Le groupe a t fixe ou a t il volu durant l action e Le projet concerne combien de structures pr ciser la nature au d part Ceci a t il volu Tranches Nombre de Nombre de Total d ge gar ons filles Total 68 Bilan qualitatif Quelles sont vos im
79. leurs revenus leur origine culturelle leur sexe Il est bien difficile actuellement de rentrer en contact avec son voisin surtout si on se fait prendre au pi ge des m dias qui relaient une image de la soci t o l on doit avoir peur des autres o chacun est un danger potentiel pour l autre La mont e en puissance des syst mes de protection pour le logement pour les syst mes informatiques la grippe sont autant de d monstrations de cette culture de la peur 37 A CDPR on se rencontre et on se d couvre par nos diff rences Mon r le est facilitateur des relations j invite la discussion je relance mais je m aper ois que rapidement je mai plus besoin d initier la conversation Les acquis sociaux reprennent leur droit la tutelle n est pas n cessaire longtemps On se laisse aller discuter tisser des liens Cependant ma pr sence est n cessaire pour l organisation mat rielle des s ances et pour l accueil des participantes Dixit les participantes a fait du bien a m a manqu qu est ce qu on rigole c est bien de faire a chez moi mais c est mieux ici on s amuse Je leur fais remplir un bilan annexe 1 dans lequel il ressort le plaisir de coop rer d tre en lien avec d autres dans la convivialit de se donner et de donner du plaisir Je peux donc affirmer que le plaisir que viennent chercher les adultes l espace jeu ne r side pas forc ment dans le jeu comme je l entendais
80. monde habituel con us en vue de l accomplissement d une action d termin e gt L ordre tablit par le jeu fait loi Chaque jeu a ses propres r gles qui deviennent dans les limites temporelles et spatiales du jeu des lois immuables Le jeu cr e de l ordre il est ordre Il r alise dans l imperfection du monde et la confusion de la vie une perfection temporaire et limit e La plus l g re d rogation cet ordre g te le jeu lui enl ve son caract re et sa valeur Ces trois composantes du jeu me font penser aux composantes du cadre ludique utilis l espace jeu Je rapproche respectivement le temps le local et l ordre la dur e de la s ance aux aires de jeux am nag es et au r glement int rieur On peut donc dire que le cadre ludique mat rialise l essence du jeu L espace jeu d ploie les facettes du jeu pour que les joueurs se les approprient Par extension les joueurs s approprient des pratiques culturelles et en cr ent de nouvelles Ce ph nom ne s inscrivant dans un cadre pr cis propos par l espace jeu on peut dire que l on participe de cette appropriation L homme joue naturellement pour s approprier son espace environnant Dans notre soci t l homme moderne ne joue plus ses fins l or ce besoin reste primordial pour l appr hension culturelle et sociale CDPR redonne l homme le droit fondamental de jouer Ce droit lui permettant d int grer les r gles
81. n e d actions et de nombreuses rencontres professionnelles a t l occasion de mesurer le besoin en termes de formation continue Effectivement les professionnels de l enfance de l ducation de l animation sont tr s peu form s l animation jeu Ils sont en g n ral sensibilis s mais en manque de notions th oriques et d outils pratiques quant l animation jeu 65 J ai de m me r alis que le jeu est comme toutes les activit s pratiqu e de nos jours soumis une rentabilit Or accord une rentabilit au jeu revient le pervertir Il incombe aux animateurs de comprendre cet enjeu et de s en emparer afin de pr server le jeu pour le jeu Il y a un an je me questionnais sur ce que les adultes trouvent l espace jeu et sur ce que je leur apporte en tant qu animatrice Aujourd hui consciente du fait que les adultes attendent que j coute leurs pr occupations propos de leur parentalit les mette en lien avec d autres parents les rassure quant leur capacit tre parent je les accueille en voquant cela Sous le pr texte d accompagner l enfant jouer ils sont eux aussi la recherche de rencontres De m me les adultes me sollicitent propos du jeu la fois dans la pratique m me du jeu mais aussi pour guider leurs achats J ai compris que les habitants qui viennent CDPR cherchent un lieu de rencontres avant tout le jeu tant per u comme une activit accessible le lieu devient faci
82. n vole pour l accompagnement scolaire depuis plusieurs ann es se d valorise syst matiquement Elle se d finit comme toujours incapable Or elle coud admirablement bien et le groupe le lui renvoie Marguerite prend de l assurance en elle au fil des s ances elle s affirme propose des mod les r aliser Andr e b n vole de l espace jeu rejoint l atelier apr s lavoir sollicit e et me demande chaque s ance ce que je vais leur demander de faire Avec le temps elle r alise que ce n est pas moi mais le groupe qui choisit Elle pr f re au d but faire un mod le seule puis prend part aux r alisations communes Elle trouve peu peu sa place dans le groupe Alzahra maman de deux enfants fr quentant l espace jeu ma trise plusieurs techniques de broderie mais peu de couture Elles s changent des savoir faire Yolande administratrice de CDPR est per ue comme leader du groupe de par sa place dans l association Je m emploie valoriser la parole de chacune pour que chaque membre ait la m me place Myriam b n vole en accompagnement scolaire et administratrice depuis peu fait du lien entre les personnes Elle est tr s aidante pour la constitution du groupe Mon r le se situe bien dans le champ de l animation m diation je passe d une posture l autre ou plut t je marie l une l autre Cet atelier recr e des liens qui se sont fragilis s de nos jours Effectivement les gens sont cloisonn s par leur ge
83. n vivre ensemble harmonieux V 1 a Des animations jeu sur la place L id e est de reproduire l espace jeu sur les places publiques Nous transposons les m mes aires de jeux adapt es au jeu du b b jusqu l adulte La probl matique r side dans l adaptation n cessaire du cadre l espace public En effet en interne nous pouvons poser le cadre calmement avec les adh rents dans la dur e Lors de Place au jeu Place au livre les animations durent 2 heures Il faut donc que les habitants per oivent le cadre d s leur arriv e sur la place Pour ceci nous avons eu recours diff rents moyens mat riels et humains Les inscriptions une table d accueil facilement reconnaissable avec son parasol est le passage oblig avant d aller jouer Un b n vole et un ducateur sont l pour recueillir les nom et pr nom des habitants et expliquer 58 l utilisation des aires de jeu aux parents et aux enfants Chaque participant re oit une tiquette avec son pr nom qu il colle sur ses v tements afin de pouvoir entrer simplement en communication avec tout le monde Les b n voles sur chaque aire de jeu un ou deux b n voles accueillent les joueurs Leur r le est double maintenir laire de jeu en place et veiller ce que les parents ne laissent pas les enfants Ils font aussi du lien entre les parents et les enfants Le mat riel Des barri res de la ville encadrent chaque aire de jeu Pour les aires de jeu au sol
84. ne aire l autre Par l am nagement de l espace et les objets choisis on rend compte de la progression naturelle de l individu D s les premiers mois de la vie l enfant exerce ses mouvements et ses gestes et il r p te des bruits pour le plaisir des r sultats obtenus Par la magie des mots de l image et 8 D GARON Le syst me ESAR guide d analyse de classification et d organisation d une collection de jeux et jouets Cercle de la librairie 2002 Ibid 19 du symbole il fait semblant il se transforme il joue des r les il imite des gestes des situations des personnages d j vus Il se met construire agencer embo ter et assembler des objets de forme et de couleurs diff rentes Plus tard il S habitue suivre des consignes respecter des r gles qui rendent possible les premiers jeux collectifs Ces jeux le conduiront jusqu au seuil de l adolescence o il prendra plaisir jouer des jeux de r gles qui exigeront des strat gies de plus en plus labor es jusqu ce qu il atteigne les comp tences n cessaire aux jeux adultes A tout moment celui ou celle qui joue peut r utiliser les comp tences ant rieures d j acquises en m me temps qu il progresse vers de nouvelles habilet s Les aires de jeux proposent une famille de jeux les quatre familles tant toujours pr sentes dans l espace jeu Il 4 b Description de l espace jeu L espace est pens et agenc les aires
85. nenn nstnnnennsnnnsrnnenn 49 IV 1 d Un manque combler dans le paysage ludique sssssseesseesseeeseneen tsen resr nesr nesrnernssrnsns 49 IV 1 e Jeu et ducation populaire iii 49 Nc Les valeurs QU JEU ereere hs ane nine re des eine 50 IV 2 La fonction d animatrice m diatrice ss isnnnne 54 V DE LA NECESSITE D ANIMER HORS LES MURS sssiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn 57 V 1 Place au jeu Place au livre 3 25805d ds nes 57 V 1 a Des animations jeu sur la place saasssssessssssssrnssssrnessrnnesrnnnesrnnnennnnnennnnnennnnnennnnneenennennnna 58 V 2 Les effets des animations de rue sn sessennnennennrnennenenennense 60 VE CONCEUSION nssssrshassrnsinsstesshessassssnntssstussisasessstunninrs rsniaassseitunpisesisssiust 64 VIE TABLE DES ANNEXES nine se inertie ire tnn ins anaE 67 Annexe 1 grille d valuation des actions 68 Annexe 2 charte des valeurs partag es 70 Annexe 3 questionnaire parents nnnnnrnsnnnnnennns 73 Annexe 4 charte du REAAP ui isderin iensencinannecunensonemnnenstenmaanacuneenbeannansnuees 74 VIE BIBLIOGRA PHE nl sine ean aiara aaaea n arainn iS EER 75 INTRODUCTION C est un ensemble de questions autour de l intitul de mon poste animatrice m diatrice qui m am ne produire ce document L aspect m diation est d crit dans mon contrat par une grande disponibilit et le fait de faire le lien entre les diff rents publics Autant la m
86. nfant autrement C est du vrai lien social c est un lieu de rencontres Pour Mme B on observe ses enfants on les d couvre voluer a sert d couvrir plein de fa ons de jouer dans un espace plus grand que chez soi Les adh rents per oivent bien la dimension accord e la parentalit et l aspect rencontre autour d un objet culturel C est comme s ils venaient apporter une plus value leur parentalit en offrant leur enfant un lieu de jeu plus grand qu la maison avec plein d objets nouveaux Ils soulignent que contrairement la maison l espace et les objets sont pens s choisis et donc adapt s Il ressort aussi que l quipe les rassure et que la pr sence de personnes de tous ges maintient des liens entre g n rations fragilis s par l loignement et les emplois du temps charg s On a un bon contact avec les b n voles on tisse des liens 32 La parentalit couvre de vastes domaines d application dans plusieurs champs psychologie sociologie sant ducation et b n ficie de plusieurs d finitions A CDPR nous nous reportons la charte des R seaux d Ecoute d Appui et d Accompagnement des Parents annexe 4 dont on a int gr certains objectifs ceux de CDPR comme la valorisation des r les et des comp tences des parents et les rencontres entre parents L cole de sant publique de Huy Waremme en Belgique propose une d finition qui correspond notre
87. nous utilisons des tapis pour d limiter l aire et faire jouer sur un sol propre Des chaises entourent les tapis L aire de jeux adolescents adultes se compose de tables et chaises Tout comme l espace jeu les aires de jeu sont mises en sc ne pr tes jouer Le r glement faire jouer sur l espace public nous amener questionner notre pratique Comment faire vivre les places autrement Sur la place on prend son go ter or on ne mange pas quand on joue sur une aire de jeu On ne d place pas les jeux d une aire l autre Les premi res ann es nous avions con u un panneau avec pictogrammes qui reprenait ses quelques r gles fondamentales De m me nous passions beaucoup de temps expliquer aux parents et aux enfants le fait que nous ne pouvions pas garder les enfants qu ils pouvaient passer un moment de jeu ensemble Dor navant ce r glement est int gr L appui des partenaires le probl me de l accueil des enfants seuls de moins de 10 ans a soulev de nombreuses questions comme par exemple sommes nous l gitimes pour dire aux parents qu ils doivent jouer avec leur enfant Nous assistions parfois des sc nes violentes entre parents et enfants sur les aires de jeu Nous avons commenc faire appel d autres professionnels les ducateurs de pr vention de la Soci t Lyonnaise pour l Enfance et l Adolescence les assistantes sociales de la Maison Du Rh ne les ducateurs du service TREMA Tr
88. ns chaque ann e des adh rents de CDPR ainsi que des habitants qui ne viennent pas jouer l association Les animations sont attendues r clam es lorsque l on annule cause du mauvais temps Jusqu la mi juillet on touche toujours une centaine de personnes par animation 80 apr s le 15 juillet d parts en vacances obligent A l origine ces animations ne sont pas un moyen pour amener de nouveaux adh rents cependant quelques familles s inscrivent CDPR plus pour l accompagnement scolaire que pour l espace jeu Ceci rejoint mes observations sur les diff rences de public de ces deux actions Quand on anime dehors on va la rencontre des familles l information vient eux ce qui facilite leur inscription Succ s du chantier jeunes Les jeunes choisis pour le chantier sont connus par les ducateurs de la Soci t Lyonnaise pour l Enfance et l Adolescence et ou par CDPR Au d but nous devions en parler d s le mois d avril pour arriver recruter quatre jeunes Dor navant le nombre de demandes spontan es des jeunes ne cesse de cro tre L objectif est que ces jeunes montrent par leur implication dans le chantier que l on peut s inscrire positivement dans la vie de quartier Il s agit de jeunes de 16 18 ans inscrits dans un parcours scolaire Pour la plupart il s agit d une premi re exp rience 62 de travail r mun r Les chantiers sont l occasion d changer sur leur avenir leur vie L ambiance e
89. ns se m lent au plaisir du jeu Puisque nous sommes toujours dans le jeu il est facile de prendre des risques d oser Le jeu instaure une distance naturelle entre le joueur et l environnement Cette distance prot ge le joueur m me si ce que le joueur vit est r el le cadre permet des va et vient entre le r el et l imaginaire On est rassur donc plus m me d exp rimenter Les adultes pour qui jouer n est pas une vidence ont tendance s appuyer sur leur r le de parent pour entrer en relation avec les autres adultes L enfant est au c ur de leurs changes ils s interrogent et s observent mutuellement L enfant devient un objet transitionnel entre les parents On change autour de l enfant Comme les parents le disent ils sont aupr s de l enfant physiquement et psychiquement CDPR est un lieu interm diaire o l on exploite ses potentiels les aires de jeu et les autres personnes adultes et enfants pr sentes interagissent Il se cr e un espace o les parents ne sont pas en jeu r ellement mais o ils changent sur leur parentalit Leur exp rience interm diaire est rendue possible par le lieu et par la pr sence de l enfant qui est l mais autonome Les parents s accordent du 18 Ibid p 46 35 temps pour penser leur parentalit r v lent leurs doutes on peut dire qu ils jouent tre parent Par la suite ils entrent dans la situation de jeu par leur tat de parent et se l approprient de
90. nt sur les enfants lls sont dans les jeux corporels en faisant rouler les petits en les chatouillant Ils sont partenaires de jeu part enti re Je m approche et me mets spontan ment genoux pour m adresser aux enfants et aux adultes Ils me font part des observations de leur enfant en jeu de son d veloppement Il me semble que le rassemblement autour d une activit partag e pourrait tre un des l ments qui cr ent une dynamique de rencontre entre adultes Accol e aux jeux d exercice laire de jeux de r le est d limit e par des paravents de im40 de hauteur Derri re ces paravents un univers r el ou imaginaire est reconstitu et proportionnel la taille des enfants L aire est g n ralement constitu e de gros l ments tentes en formes de ch teaux forts ventaire de marchand cuisine de d guisements et d accessoires divers selon les th mes fruits et l gumes coffre au tr sor animaux g ants briques g antes brouettes On p n tre dans cette aire par un paravent muni de rideaux que l on ouvre et referme sa guise Les adultes vont peu dans cette aire ils comprennent par l agencement qu ils ne sont pas invit s entrer Les enfants n ont pas besoin de l adulte pour jouer ce type de jeu qui am ne l enfant se ressaisir de la r alit laisser libre cours 23 ses pulsions Ce jeu met l uvre la repr sentation symbolique chez l enfant qui peut rendre compte de sa v
91. nt ou d tournant la r gle et ou le mat riel propos Cette d marche de laisser acc s aux aires de jeu s inscrit dans le jeu libre que nous appliquons Le jeu libre se traduit par un accueil une posture et un am nagement de l espace particulier Je suis souvent sollicit e pour l explication des r gles et le choix de jeux Les adultes comme les enfants n aiment pas lire les r gles c est bien trop fastidieux Les adultes jouent ou arbitrent ils aident maintenir la r gle du jeu lls sont d tenteurs de la r gle Ils exp rimentent ici le fait de poser un cadre indiscutable non n gociable gt La salle d activit s calmes propose des coins avec diff rents supports qui n cessitent tous un comportement calme On y trouve un coin lecture avec deux bacs livres un pour les moins de 8 ans et un pour les plus de 8 ans un coin de jeu de construction en bois deux tables dessin un coin avec des puzzles g ants r aliser au sol Une banquette et un tapis d limitent le coin lecture les autres coins cohabitent naturellement puisque tout le monde joue assis par terre gt Le coin des jeux d assemblage et de construction est juste avant la grande salle dans un recoin Les gens sortent le mat riel choisi des tag res et jouent avec au sol Une banquette est pr sente et plut t utilis e par les adultes un paravent d limite l entr e de l espace La place de l adulte est ici tr s int ressante car il est moteur il relan
92. ont La r ussite scolaire de tous les enfants et les jeunes en contribuant la mission ducative de l cole Contribuer l panouissement de l enfant son ouverture au Monde et au d veloppement de ses potentialit s Contribuer l ducation au vivre ensemble la civilit et la citoyennet aux r gles de comportement indispensables la vie en soci t et une vie personnelle r ussie Coup de Pouce relais est de par son histoire ancr e dans ce quartier elle est le reflet de la vie de quartier Les habitants c toient l association mais pas avec les m mes motivations les gens se croisent parfois se rencontrent tout comme cela arrive l chelle du quartier On voit les m mes personnes sans leur adresser la 14 parole on va dans les m mes lieux de loisirs les commerces on se reconna t sans se conna tre Je remarque que lorsque la rencontre a lieu au sein de l espace jeu elle perdure in vitablement en dehors de l association puisque les habitants partagent le m me p rim tre de vie La rencontre est plus simple comme si l exp rience du jeu partag rapprochait les gens Je constate que le public fr quentant l espace jeu n est pas le m me que les familles de l accompagnement la scolarit Ces deux activit s renvoient des besoins diff rents Certaines familles recherchent un lieu de loisirs et de d tente alors que d autres demandent un soutien un accompagnement A l
93. ontres interg n rationnelles d coute et de soutien la parentalit L ASFI a disparu un an apr s l ouverture de CDPR il a t d cid que CDPR reprendrait l accompagnement scolaire primaire CDPR est donc un lieu de soutien la parentalit o deux actions coexistent L Espace Jeu qui touche 130 familles et 10 collectivit s cr ches associations coles maternelles et primaires maison pour tous centres de loisirs avec des s ances de jeu sur place un service de location des prestations comme les ateliers langage ateliers hebdomadaires sur l ann e scolaire 11 L accompagnement la scolarit avec 35 familles Le support choisi pour entrer en relation avec le public est le jeu Il est pr sent comme objet culturel et social et par l m me ducatif permettant les changes tout en privil giant le plaisir Le jeu est pr sent dans toutes nos actions Nous disposons d un stock de jeux et jouets nous permettant de diffuser la pratique du jeu au sein du quartier Nous proposons des s ances de jeu sur place et de la location de jeux et de jouets I1 2 a Qu est ce qu un espace jeu Les ludoth ques et espaces jeu sont encore per us comme des lieux nouveaux qui suivent les volutions sociales et familiales en apportant des r ponses in dites aux familles aux collectivit s et aux institutions En France ces lieux ont vu le jour pour 40 d entre eux avant 1983 la premi re ludoth que t
94. our cela que nous animons les s ances de jeu deux animatrices et deux b n voles Pendant que j change avec des parents ma coll gue prend le relais je lui renvoie les enfants ou adultes qui viennent me voir Il 4 d Une d finition du jeu libre Nous appliquons le principe de jeu libre les enfants vont o ils le souhaitent m me si le mat riel ne leur est pas destin ils ont le droit de manipuler les objets Ce cadre particulier des ludoth ques et espaces jeu favorise l autonomie de l enfant et de l adulte En terme de s curit je suis garante avec les b n voles et les parents du bon d roulement des s ances et de la cohabitation des diff rentes tranches d ge Les accidents en ludoth ques et espaces jeu sont rares Malgr la pr sence de petites pi ces de b b s sur les tapis de plus grands parfois agit s il n y a jamais eu d accidents Coup de Pouce Relais 27 Coup de Pouce Relais fait partie du R seau Jeu de la r gion Rh ne Alpes le R seau d Actions Ludiques qui rassemble des structures associatives et municipales travaillant avec le jeu Ce travail en r seau a abouti l laboration d une charte qui garantit des valeurs et une pratique commune entre toutes ces structures L animation jeu englobe des pratiques diverses qui oscillent sur une chelle allant de la consommation d activit la promotion du jeu libre Les diff rents chelons renvoient autant de postures d animateurs Le
95. peuvent osciller entre les deux cat gories ils vont me solliciter sur des plans diff rents J adopte une posture qui facilite le dialogue je me montre disponible et l coute m me s il y a du monde Une fois le dialogue engag puisque les enfants jouent et peuvent tre pris en charge par d autres parents ou b n voles en cas de besoin les parents sont d charg s et ouverts la discussion Une distance physique et psychique s installe entre le parent et l enfant pris dans son jeu lls ne sont pas coup s l un de l autre mais une distance facilitant l autonomie de l un et de l autre Le parent est alors ouvert la discussion et l enfant en s curit dans son jeu Les changes vont de la confidence la demande de conseils Les difficult s tre parent sont les plus fr quemment abord es comment poser son autorit comment g rer la s paration avec son enfant comment accorder autant d attention chaque membre d une fratrie etc Certains parents me livrent leurs probl mes de couple et leurs inqui tudes quant aux effets sur les enfants disputes s paration Les probl mes personnels sont parfois voqu s passages d pressifs maladie Je ne suis pas apte apporter une solution et ce n est souvent pas ce que demandent les parents Par contre je les coute et prends en consid ration leurs 13 P DERU Le jeu et le plaisir des adultes synth se de conf rence 26
96. poupons sont port s en charpe et non pas dans la poussette De m me les parents n accompagnent 38 pas naturellement l enfant dans le jeu Le jeu est l affaire exclusive des enfants Nous acceptons cela en n obligeant pas les parents jouer on les incite par contre tre pr sents la situation disponibles si l enfant les sollicite On peut penser qu avant de devenir homo sapiens on tait homo ludens Johan Huizinga historien n erlandais et essayiste pense que le jeu est plus ancien que la culture En effet la notion de culture si insuffisamment d limit e soit elle suppose en tout cas l existence d une soci t humaine et les animaux n ont pas attendu l arriv e de l homme pour qu il leur apprit jouer Le jeu est naturellement li au d veloppement de l tre humain Les animaux jouent leur jeu n est pas toujours libre et gratuit le jeu peut servir se reproduire duquer les petits Le jeu n est pas toujours libre et gratuit pour l homme non plus mais CDPR oui Le jeu fait donc partie de l homme ce n est pas la culture qui a produit le jeu mais bien l homme et de fa on naturelle Le jeu produit de la culture et en m me temps rend compte de celle ci Le jeu s inscrit de trois fa ons dans la culture Le jeu se s pare de la vie courante par la place et la dur e qu il y occupe Il offre une troisi me caract ristique par son isolement sa limitation II se d roule litt ral
97. pressions globales sur l action qui a t men e Comment qualifieriez vous le partenariat avec CDPR Selon vous quelles sont les r percussions d une telle action sur le public En quoi cette action a favoris la rencontre de personnes diff rentes enfants et adultes Pensez vous qu une action comme celle ci peut avoir un impact sur le quartier et si oui de quel genre 69 Annexe 2 charte des valeurs partag es CHARTE DE VALEURS PARTAGEES Pr ambule Depuis 2001 diff rents intervenants de l enfance et de l adolescence suite des comportements d enfants qui ont interrog fortement le monde des adultes ont pris l initiative de se r unir pour aborder la question de l action ducative l chelle du quartier Moncey Voltaire Ces rencontres ont permis de nous r inferroger sur la posture ducative des diff rents adultes intervenant sur le quartier Cette r flexion nous a conduits changer sur les besoins des enfants et des adolescents et le positionnement des adultes Un document Charte de Valeurs partag es t produit par les diff rents acteurs concern s par les questions ducatives Ont particip l laboration de cette Charte Mme AIT MOKRANE AWAL Mme ANTONA Comit d habitants Mr BENAMARA et Mr KALLA Secteur jeunes MPT Melle MOSNIER CLSH MPT la D P S E Assistantes sociales scolaires Mme CHEFNEUX ducatrice CMP S vign Mme DELAS
98. re vie entre les mains des joueurs Les objets sont 17 s lectionn s pour leur qualit esth tique Je cherche multiplier les esth tiques ne pas en imposer une Cela dit les crit res d achat se font en fonction de la jouabilit de l objet Ce dernier doit permettre l vasion la r verie l exp rimentation Psychiatre des h pitaux et psychanalyste Patrick Huerre analyse l int r t du jeu dans la construction de l individu et d crit le jouet comme suit Un jouet est mauvais s il ne laisse pas d espace l imagination si tout est pr vu pour r pondre par avance aux questions que l enfant se pose Il est mauvais lorsqu il se ferme sur un mode d emploi univoque lorsqu il r tr cit le champ de l imagination Il est mauvais s il ne peut tre d voy subverti transform A l inverse le bon jouet se pr te de multiples usages en solo ou plusieurs il ne requiert aucune condition particuli re ne se brise pas au premier choc Avec du papier par exemple on peut faire un bateau une voiture un satellite ou jouer la balle Retenons que le jeu est avant tout un choix de l individu et qu il est absolument fictif C est l aspect fictif qui fait que le jeu est jeu et qui op re une distance avec la r alit Dans jeu et r alit Winnicott voque l importance du jouet Le jouet n appara t qu avec l objet transitionnel choisi par l enfant comme exp rience interm diaire entre le pouce et l ours
99. repr sentation de la parentalit qui est l ensemble des savoir tre et savoir faire qui se d clinent au fil des situations quotidiennes en paroles actes partages motions et plaisirs en reconnaissance de l enfant mais galement en autorit exigence coh rence et continuit S Autre texte de r f rence la Convention Internationale des droits de l enfant qui cite dans son article 18 une d finition de la parentalit principe selon lequel les deux parents ont la responsabilit commune d assurer l ducation et le d veloppement de l enfant Le p re et la m re d un enfant seraient ceux qui s engagent assumer prioritairement et principalement ces responsabilit s celles attach es la parent et dans le lien de filiation Le droit ne permet pas de passer de la parent la parentalit mais le concept de parentalit est tendu toute personne ayant charge d enfant y compris les structures de pr vention et de promotion de la sant afin d am liorer l environnement des familles et les actions de la parent au b n fice de l enfant M me si les gens ne jouent pas ils sont dans un cadre suffisamment rassurant pour se sentir bien et pourquoi pas s autoriser jouer de nouveau Ce que les gens ressentent m me s ils ne jouent pas pourrait s apparenter au fait de vivre l exp rience du jeu Le simple fait de penser que l on joue s apparente au jeu lui m me C est pourquoi je base ma prem
100. res Certains habitants de longue date sont des figures embl matiques et incarnent la m moire vivante du quartier Il 1 b Tissu associatif Jai rencontr une habitante en entretien individuel qui t moigne d une volont partag e de solidarit locale Cette volont est inscrite depuis une trentaine d ann es et est port e par des habitants qui sont maintenant g s et de moins en moins nombreux Ces habitants tous parents d l ves dans les ann es 70 ont mis sur pied un Comit pour Nos Gosses afin de proposer aux enfants du quartier des temps collectifs des activit s et des sorties Le comit a aujourd hui disparu et la dynamique est reprise par les associations Ces habitants militants sont encore pour la plupart membres des diff rents conseils d administration En parall le on voit l closion de nombreuses associations comme la Maison Pour Tous salle des Rancy ADOS ASFI L association la plus ancienne la Maison Pour Tous salle des Rancy est phare dans le paysage associatif lyonnais et fait rayonner le quartier sur l ensemble de l agglom ration Ces 1500 adh rents viennent parfois de loin Cette structure n oublie pas son ancrage local les associations et les habitants la c toient fr quemment Un comit d habitants s est cr lors du projet de requalification urbaine du quartier Moncey en 1998 Ce comit a milit pour que les souhaits des habitants ne soient pas noy s dans les projets institutionnels e
101. rver ce qui en est leurs yeux la qualit premi re la dimension du plaisir et mettent en avant pour ce faire les notions de libert et de gratuit comme des imp ratifs cat goriques L exp rimentation de Peuple et Culture men e par Corinne Baudelot r v le que la dimension sociale du jeu n est pas plus neutre que la dimension ducative Comme je l ai expliqu toutes les identit s du joueur sont investies dans le jeu les enjeux relationnels et sociaux sont consid rables et doivent tre pris en compte malgr les principes de libert et de gratuit Le d veloppement de pratiques ludiques dans une perspective sociale et culturelle n cessite donc autant de vigilance de la part de ses promoteurs professionnels et b n voles que l introduction de jeux dans un contexte d enseignement de formation ou d insertion Ces deux d marches sont la fois l gitimes et compl mentaires dans un projet d ducation populaire m me si elles ne sont pas port es par les m mes acteurs et renvoient sans doute des comp tences voire des m tiers diff rents C est une conception partag e du jeu qui rallie ces diff rents porteurs de projets m me si les pratiques diff rent selon les objectifs de chacun CDPR est en ad quation totale avec les autres projets jeu voici comment ces valeurs se traduisent en actes gt La charte des valeurs partag es annexe 2 Comme je l ai voqu lors de la
102. s espaces de jeux symboliques et ai pu constater les d tournements naturels que font les enfants des jouets CDPR nous prenons en compte les diversit s culturelles afin de comprendre le rapport au jeu de chacun Il y a un espace d di aux jeunes et adultes les jeux bruyants sont loign s des jeux de r flexion les aires de jeu des tout petits sont s curis es Les jeux et jouets sont laiss s la libre utilisation des joueurs mais dans les aires de jeux pr vues La pratique du jeu libre avec le positionnement ad quat est un autre outil de prise en compte de la diversit culturelle par le fait qu on laisse les joueurs s approprier l espace et les jeux comme ils le souhaitent Nous ne dictons pas de fa on de jouer m me si le cadre est tr s bien per u par les joueurs on ne d place pas les jeux d une aire l autre on reste avec son enfant on ne mange pas quand on joue Un lieu parents enfants la premi re hypoth se a permis de mettre en exergue que le soutien la parentalit prime sur l activit jeu CDPR Les adultes ne jouent pas forc ment car ils ne viennent pas pour a mais bien pour tre accueilli en tant que personne A la diff rence des autres lieux de jeu CDPR n est pas un endroit o l on vient jouer mais o lon vient se rencontrer Jouer n est pas le but des adultes qui fr quentent l espace jeu L inter g n ration la pr sence des enfants des adultes des b n voles des stagiaires des s
103. s int rieures et ext rieures a maintenant t int gr par les habitants du quartier Nous analyserons les changements de comportements lors des animations que l int gration de ce cadre engendre Coup de pouce relais est un lieu de jeu libre ouvert tous Le jeu libre prendrait il une autre dimension que celle qui consiste dire que le jeu est pratiqu pour le seul plaisir de lui m me Est ce que les adultes jouent et comment jouent ils Le cadre propos Coup de Pouce Relais a t il des r percussions sur la dynamique de quartier J articule ce projet autour d une probl matique En quoi la pratique du jeu libre participe t elle la cr ation et l entretien de liens dynamiques entre habitants du quartier Ma premi re hypoth se est que le jeu est facilitateur de liens Les caract ristiques du jeu en font un support naturel la mise en relation Par le jeu on se d couvre on est ensuite plus m me d aller vers l autre Le jeu est apprentissage de la socialisation des solidarit s des changes et des n gociations n cessaires la dynamique d un quartier J taierai l observation des joueurs par des l ments th oriques des domaines de la psychologie Winnicott de la p dagogie Broug re et de l histoire Huizinga Ma seconde hypoth se montre que Coup de Pouce Relais est un lieu efficient en termes d accueil et d objectifs En comparant notre espace jeu d autres lieux de
104. s les parents Les diff rentes pratiques professionnelles se confrontent et s enrichissent Accueils de groupes d adolescents par le biais d une association du quartier 2 groupes de jeunes viennent avec leurs animateurs pour des s ances de jeu Atelier langage j anime et coordonne cet atelier un groupe de 8 enfants d cole maternelle vient l ann e suivre un atelier sp cifique favorisant la communication verbale par le jeu Ateliers jeu sur le temps scolaire dans une cole maternelle J anime et coordonne l action Tous les jeudis apr s midi et les vendredis matins 4 groupes de 9 enfants de la section des moyens se succ dent dans une salle polyvalente de l cole o j installe des aires de jeu libre Animation de soir es jeu adultes en partenariat avec la Maison Pour Tous des temps conviviaux sont propos s aux adultes 16 Accueil et encadrement des b n voles mise en place de temps de d couvertes de jeux et mise disposition du local sur une tranche horaire pour que les b n voles s approprient les locaux Achats des jeux et suivi du stock entretien rangement Mise en place d un logiciel de gestion des adh rents et du stock de jeu Location de jeux et jouets aux particuliers et collectivit s Le d veloppement de l espace jeu Je suis confront e diff rents publics ce qui n cessite une r elle adaptation de l environnement et de mon comportement Dans la m me journ e
105. st d tendue mais rigoureuse C est donc dans un climat apais et apaisant que se d roulent d sormais les animations de rue J ai le sentiment que les habitants du quartier ont int gr le cadre des animations de rue Le simple fait d installer les aires de jeu transforme la perception de la place et a un impact sur la vie de quartier Durant le temps de l animation on voit se mettre en place de l organisation pour la garde des enfants les parents se relaient sur les aires de jeu afin de surveiller les enfants qui changent r guli rement d aires de jeu on assiste des retrouvailles on entend des rires Des enfants nous aident spontan ment installer les jeux on prend date pour finir un jeu ou bien faire une revanche On vit le quartier ensemble et autrement Je n ai pas la pr tention de dire que ces liens perdurent tout au long de l ann e car nous l avons vu le cadre d intervention est essentiel pour favoriser la cr ation et le maintien des liens Cependant les habitants exp rimentent ce lien et s en impr gnent plus ou moins Cette donn e non valuable individuellement peut se jauger quant l ambiance g n rale lors des animations En exportant le jeu libre sur la place publique nous contribuons ce que chacun trouve sa place au sein du quartier tout comme ce qui se vit l espace jeu L activit jeu a toute sa place dans la vie de la cit il est n cessaire de la maintenir si l on veut pouvoir vivre ensemb
106. st naturelle mais l activit jeu est une manifestation culturelle dont l effet est de cr er des liens dynamiques entre un tre et lui m me puis de le relier un groupe dans une soci t Seulement ce plaisir est si intense qu il induit une fausse id e selon laquelle on serait tous gaux face au jeu On ne s autorise pas toujours jouer on ne laisse pas non plus toujours son enfant jouer C est pour cela que pr server du temps et des espaces consacr s au jeu est essentiel au d veloppement de l homme dans la cit Nous avons vu que le jeu fait vivre des motions complexes ce n est pas un outil prendre la l g re L activit jeu doit tre pens e et anim e Le jeu ne se suffit pas lui m me il ne prend sens que dans un cadre pr cis L environnement les effets de groupe l estime de soi sont prendre en compte pour que le joueur soit en confiance et puisse b n ficier de l activit jeu On peut tr s bien jouer sans se pr occuper de tout cela au risque de mettre mal les joueurs Nombre d animateurs chouent lors de la mise en place d activit s jeu simplement par m connaissance du jeu Ce travail de recherche m a permis d claircir ma fonction d animatrice m diatrice et ma relation au jeu Cette fonction additionn e de ma passion pour le jeu m ont fait acqu rir des technicit s professionnelles qui participent la reconnaissance du m tier d animatrice jeu Cette ann e de r flexion accompag
107. t pour que le travail inter associatif soit soutenu par les collectivit s territoriales Ce comit est l origine de la cr ation d un centre social structure jusque l inexistante qui a ouvert ses portes en 2006 La pr sence sur le m me territoire d associations diff rentes est l une des composantes n cessaire une dynamique de quartier I1 1 c Les partenaires La Maison Pour Tous a longtemps t seule ma tre d uvre de la vie associative L arriv e de nouvelles associations a coincid avec la mise en place du D veloppement Social Urbain en plein c ur du quartier Moncey Ce dernier a eu parmi ses principales missions d uvrer pour une offre socio ducative adapt e Le DSU s est alors appuy sur les associations existantes pour appliquer une politique tarifaire coh rente et assainir des pratiques d animation sauvage En effet deux associations l organisation opaque pas de personnel form pas de budget pas de statut officiel proposaient des sorties gratuites aux enfants du quartier sans inscriptions pr alables et avec des encadrants non form s le plus souvent des jeunes du quartier qui cherchent d ployer leur influence sur le territoire Le DSU a 10 missionn et soutenu financi rement les projets au titre du lien social dont l espace jeu de CDPR Le partenariat a d embl e t effectif et s est rapidement f d r autour de la r daction d une charte de valeurs partag es
108. t souples l accent est mis sur l accueil gt L accueil inter ges qui favorise la fr quentation des fratries en famille et l accueil des plus jeunes gt lls offrent une autre fa on de jouer les adultes favorisent le jeu et le valorisent 11 2 b Les objectifs de Coup de Pouce relais En tant qu association de quartier CDPR r pond aux besoins exprim s des habitants de se rencontrer et pouvoir changer autour de leur r le de parents Les actions men es sont syst matiquement r fl chies avec le public les partenaires concern s et les b n voles Les b n voles sont 30 pour l accompagnement au E THIEBAULT Ludoth ques Petite enfance et Int gration ALF 1992 13 travail personnel et 10 pour l espace jeu Les objectifs premiers de l association sont aupr s de l individu d velopper l imaginaire favoriser la prise de parole d velopper les apprentissages de base aupr s de la famille d velopper le dialogue et la complicit sensibiliser l importance de jouer et sa valeur ducative d velopper les liens inter g n rations aupr s de la vie sociale favoriser la socialisation par les r gles du jeu d velopper les liens sociaux par la convivialit soutenir les solidarit s tisser des liens inter culturels susciter la rencontre Les actions de CDPR se situent dans le cadre du Projet Educatif Local de Lyon dont les trois grandes orientations s
109. t un moyen de rencontrer d autres personnes de milieux diff rents c est un lieu de vie a brise l isolement en discutant avec d autres parents on se rassure on compare l volution pour Mme C C est un lieu culturel et de loisirs au m me titre que la MJC la biblioth que c est un moyen de d couvrir des jeux c est un lieu d animation valorisant pour le quartier Cet quipement une bonne image comme une biblioth que c est sympa d avoir une ludoth que dans un quartier lieu super accessible c est facile de venir et financi rement accessible Pour Mme B c est un endroit culturel de plus comme les biblioth ques les MJC C est un lieu o l on trouve une coute professionnelle Mme V voque que certaines personnes y trouvent une aide un accompagnement Mme C d crit l accueil en disant que c est un lieu o l on se sent bien les gens sont agr ables on peut s asseoir les gens sont disponibles Pour Mme B C est un lieu reposant pour les parents on a le choix de jouer ou pas Mme M voque que c est d licat de parler de choses personnelles je discute avec les professionnelles les professionnelles rassurent expliquent gt C est un lieu qui a un r le p dagogique les parents observent leur enfant Mme F insiste sur le r le p dagogique de CDPR ce n est pas seulement un lieu o l on trouve des jeux y a un vrai r le p dago on voit son e
110. tiques publiques leur cloisonnement et leur hi rarchie implicite ils revendiquent leur statut d acteurs de producteurs de m diations utilisant leurs comp tences leur curiosit leur imagination leur aptitude communiquer leurs exp riences les informations qu ils cumulent sur leur environnement pour permettre certains des groupes de population jusque l cart s des sph res du pouvoir et du savoir de r int grer le jeu 35 JC GILLET L animation dans tous ses tats ou presque L Harmattan 2005 54 social et d y jouer leur r le d o l importance aussi de leur travail d organisation Animer signifie litt ralement insuffler la vie Je l entends bien par le plaisir voqu et ressenti CDPR Pascal Deru rajoute que le jeu est un lieu d galit Nous y cultivons quelque chose d essentiel pour vivre le lien l histoire d un plaisir partag A nous de transmettre en m me temps que les jeux les attitudes fondamentales pour que le plaisir prenne Transmettre le plaisir c est garder en soi m me ce recul qui permet sans cesse d valuer l int gration de chacun c est prendre le parti des plus lents comprendre et leur offrir la patience dont tout homme a besoin quelque part dans sa vie c est varier les registres pour que tous puissent avoir acc s ce qui leur convient c est poser des mots en fin de partie non pour c l brer une victoire mais pour souligner combien c est beau
111. ui leur donne acc s aux activit s Ils peuvent d jeuner sur place et seulement discuter s ils Roger CAILLOIS Les jeux et les hommes Folio essais 1967 p 48 43 ne veulent pas participer aux activit s L objectif de Firmament est de faire le lien entre leurs adh rents et les associations du quartier afin que les adh rents les fr quentent seuls qu ils r int grent une vie sociale Dans un premier temps je leur propose de venir avec des adh rents CDPR pour emprunter des jeux la fois pour instaurer une pratique du jeu dans leurs locaux mais aussi pour leur faire exp rimenter cette exp rience du jeu Je pense effectivement qu une activit jeu ne peut pas se mettre en place sans une r flexion pr alable Il ne suffit pas de poser des jeux sur une table pour que cela marche L ducateur accompagn de 2 stagiaires et de 5 adh rents vient un mercredi sur trois pour choisir des jeux parmi une s lection que je pr pare leur intention Lorsqu ils arrivent les jeux sont install s pr ts tre expliqu s Les adh rents ont besoin de faire un ou deux tours de jeu avec moi afin de choisir quels jeux emmen s au club Ils visitent les locaux posent des questions sur CDPR et sur ma coll gue et moi Ils veulent savoir depuis quand nous travaillons ici et en quoi consiste notre travail exactement Ces personnes sont des adultes qui peuvent r agir comme des enfants Je fais attention ne pas les fragiliser plus
112. x frustrations aux changements de l environnement Petit petit il s appuiera sur ses propres capacit s de cr ation pour s apaiser il se diff rencie de sa m re L enfant peut d sormais prendre appui sur une continuit de l environnement ext rieur les invariants de sa r alit tant v cus comme moins mena ants C est en cela que l espace jeu se distingue de la maison ou de l cole Les conditions de jeu sp cifiques en font un lieu part propice l exp rimentation et la rencontre Les adh rents entrent dans l espace jeu par une salle d accueil o je les salue et r gle avec eux les formalit s administratives inscriptions paiements retour de jeux D W WINNICOTT Jeu et r alit GALLIMARD 2002 21 emprunt s Je les invite ensuite se rendre dans les salles de jeu qui s offrent eux gt la salle des jeux de soci t appel s jeux de r gles se trouve c t de l entr e C est une salle ferm e avec des tables et des chaises pour les enfants partir de 6 ans et adultes Les jeux de r gles sont effectivement destin s aux enfants qui acceptent de suivre une r gle pour que le jeu fonctionne Ils n cessitent des comp tences sociales comme attendre son tour ainsi que des comp tences cognitives et motrices comme se rep rer dans l espace jeter un d Les plus petits d s quatre ans vont aussi jouer dans cette salle malgr l inadaptation du mobilier et jouent en suiva

Je(u) en société - Séverine Déléas

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