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Memoire Julie Traouen

1. 51 e Etape 5 On apprend d sormais a l enfant r pondre la question qu est ce que tu veux L enfant apprend r pondre aux questions simples qu on lui pose en choisissant et en organisant les images qu il a sa disposition Cela suppose de sa part une satisfaction tir e de l laboration communicationnelle en elle m me et non uniquement des effets provoqu s par l expression de ses besoins ou d sirs e Etape 6 On finit par apprendre l enfant distinguer les demandes et les commentaires ou remarques en utilisant des images correspondant certaines formes verbales descriptives comme je vois ou j ai Lors de cette derni re phase on continue augmenter la quantit d images utilis es les types d changes et l enfant devient capable de r pondre des questions comme Que vois tu Qu as tu dans la main Certains enfants autistes ont du mal ma triser cette tape ardue En cas de r ussite cela laisse pr sager une entr e effective dans la parole pour autant qu partir de ce moment un travail sur le langage oral soit engag Le d veloppement de la communication est d cisif pour les enfants autistes puisque l on observe le plus souvent une nette diminution des troubles du comportement chez ceux qui utilisent ce type de m thode Il reste bien entendu essentiel pour un enfant de pouvoir exprimer ses besoins les plus l mentaires Plus il est
2. e L espace La classe est divis e en espaces de travail distincts et identifiables les aires d apprentissage individualis l enfant r alise les activit s qu il sait pratiquer seul et les aires d apprentissage duel o il apprend avec un adulte des t ches qu il ne peut encore r aliser seul En outre des aires de transition entre ces deux types d activit s et des aires collectives pour les activit s de groupe jeux d jeuner go ter sont mises en place Ainsi cette organisation cherche faciliter pour l enfant la compr hension 48 de l environnement et la construction mentale de rep res qui vont tr s vite d passer le domaine spatial e Le temps Grace a des supports visuels des plannings sont r alis s et choisis en fonction des comp tences d identification de chaque l ve Certains auront des photos pour se rep rer alors que d autres auront des images qui repr sentent les activit s a r aliser Enfin pour ceux qui ne comprennent ni les images ni les photos on utilisera un objet significatif par exemple une fourchette qui repr sente le moment du repas e Les t ches Elles sont am nag es de telle sorte que l enfant rep re visuellement ce que l on attend de lui Pour ce faire parmi les m thodes utilis es on rel ve la disposition du travail de gauche droite la mise en place de rep res visuels l aide de couleurs de nombres de mots crits pr cisant le d roulement
3. 1996 D veloppement linguistique et d veloppement socio communicatif sur une population d enfants autistes Universit Paris 6 M moire pour le certificat de Capacit d Orthophonie Leaf R McEachin J Taubman M 2010 L approche comportementale de l autisme Paris Pearson Education France Lenoir P Malvy J Bodier Rethore C 2007 L autisme et les troubles du d veloppement psychologique Paris Masson Leroy Collombel M Masson C 2010 Les dysfonctionnements du langage chez l enfant autiste une tude de cas entre un et trois ans Le langage oral Donn es actuelles et perspectives en orthophonie 89 110 Lescoart M 2005 L autisme une maladie de l motion partag e Sciences et vie 232 140 145 Lister S 1992 The early detection of social and communicative impairments Doctoral thesis University of London 84 Lockyer L Rutter M 1970 A five to fifteen year ollow up study of infantile psychosis IV Patterns of cognitive ability British journal of Social and Clinical Psychology 9 153 163 Lovaas O I Simmons J Q 1969 Manipulation of self destruction in three retarded children Journal of Applied Behavior Analysis n 2 p 143 157 Loveland K Landry S 1986 Joint attention and language in autism and developmental language delay Journal of Autism and Developmental Disorders 16 335 349 Marcos H 1998 De la communication pr l
4. A Pr sence avant l ge de 3 ans d anomalies ou d alt rations du d veloppement dans au moins un des domaines suivants 1 Langage type r ceptif ou expressif utilis dans la communication sociale 2 D veloppement des attachements sociaux s lectifs ou des interactions sociales r ciproques 3 Jeu fonctionnel ou symbolique B Pr sence d au moins six des sympt mes d crits en 1 2 et 3 avec au moins deux sympt mes du crit re 1 et au moins un sympt me de chacun des crit res 2 et 3 1 Alt rations qualitatives des interactions sociales r ciproques manifestes dans au moins deux des domaines suivants a Absence d utilisation ad quate des interactions du contact oculaire de l expression faciale de l attitude corporelle et de la gestualit pour r guler les interactions sociales b Incapacit d velopper de mani re correspondante l ge mental et bien qu existent de nombreuses occasions des relations avec des pairs impliquant un partage mutuel d int r ts d activit s et d motions c Manque de r ciprocit socio motionnelle se traduisant par une r ponse alt r e ou d viante aux motions d autrui ou manque de modulation du comportement selon le contexte social ou faible int gration des comportements sociaux motionnels et communicatifs d Ne cherche pas spontan ment partager son plaisir ses int r ts ou ses succ s avec d autres personn
5. Pinker S 1994 The Language instinct London The Penguin Press 85 Porte M Porte J M Retard psychomoteur et psych Devenir 1 12 20 Porte M Garcia C Porte J M Massena D Renard C Zeitoun J 1988 Le retard psychomoteur du nourrisson forme clinique de l autisme in Cramer B Ed Psychiatrie du b b Nouvelles fronti res Paris Eschel 451 464 Rapin I 1977 Autism New England Journal of Medicine 337 2 97 104 Rutter M 1979 Language cognition and autism In Katzman R Ed Congenital and Acquired Cognitive Disorders New York Raven 247 264 Scaife M Bruner J S 1975 The capacity for joint visual attention in the infant Nature 25 265 266 Schaffer H R 1977 Early interactive developement In H R Schaffer Ed Studies in mother child interaction London Academic Press 3 16 Schopler E 1971 Parents of psychotic children as scapegoats Journal of Contemporary Psychotherapy n 4 p 17 22 Skinner B F 1957 Verbal Behavior New York Appleton Century Steinkopf S J Mundy P Oller D K Steffens M 2000 Vocal Atypicalities of preverbal autistic children Journal of Autism and Developmental Disorders 30 4 345 354 Stern D N 1989 Le monde interpersonnel du nourrisson Paris PUF Tager Flusberg H 1993 What language reveals about the understanding of minds in children with autism In Baron Cohen S Tager Flusbe
6. des comportements adapt s des situations douloureuses se mettent en place pour pallier une souffrance insupportable Il culpabilise alors les m res sur l chec de la relation avec leur enfant D apr s Bettelheim l enfant d sinvestit le monde ext rieur progressivement int grant le sentiment que toute tentative pour entrer en relation avec sa m re est vou e l chec Il voque des carences maternelles provoquant chez l enfant un d tachement de la m re per ue comme une m re r frig rateur selon ses propos L enfant deviendrait mutique pour se retirer de ce monde qui l entoure d pourvu d amour et dangereux Bettelheim dirigera l cole orthog nique de Chicago dans le but de traiter les enfants autistes Pour cela il s parera avant tout les enfants autistes de leur m re et tentera de cr er un environnement favorable aux sympt mes des enfants pour les amener une exp rience motionnelle correctrice susceptible d abandonner leurs sympt mes autistiques et cr er une relation privil gi e chaleureuse et affectueuse avec le personnel soignant de l tablissement mod le d une nouvelle relation au monde Il souhaitait aussi comprendre la vie psychique de ces enfants Pendant que les enfants sont en intervention les m res doivent entreprendre une psychoth rapie afin de r gler leurs conflits inconscients qui selon le point de vue de la psychanalyse ont engendr l tat autistique Sc
7. le dressage 1l faut pr ciser que l ABA n a rien voir avec le dressage d animaux Les objectifs d une telle approche sont d offrir ces enfants long terme le maximum d autonomie et d ind pendance dans le cadre de leur vie quotidienne Certains comportements peuvent para tre tr s automatis s mais les enfants ne sont pas format s tels des robots petit petit des comp tences complexes finiront par tre construites sur des comp tences simples acquises Un autre point semble nous interpeler consid rer le langage comme un comportement acqu rir Cette vision semble un peu r ductrice N anmoins l id e d utiliser des moyens de communication alternatifs tels que le pointage la langue des signes la communication par images appliqu s sur les principes de l ABA est salutaire Elle permet d entrer r ellement dans la communication et au mieux peut devenir un tremplin dans l mergence du langage oral Chomsky a vivement critiqu le livre de Skinner intitul Verbal Behavior visant fournir une analyse fonctionnelle du comportement verbal en cherchant le moyen de pr dire et de r gir ce comportement par l observation et la manipulation de l environnement 77 physique du locuteur Comme il le fait remarquer et il me semble juste titre la pr diction du comportement d un organisme complexe n cessite en plus de l information concernant la stimulation ext rieure un
8. utilisation appropri e des conditionnements appropri s Nous devons Skinner la d finition de principes scientifiques tels que le renforcement les guidances l estompage le fa onnage les programmes de renforcements termes inh rents la m thode ABA et que nous d velopperons ult rieurement Avec Skinner nous restons cependant au niveau de la th orie scientifique pure de l analyse du comportement Il faudra attendre le d veloppement de l ABA soit l analyse appliqu e du comportement pour qu une application de ces principes scientifiques voie le jour En 1960 le Docteur Ivar Lovaas psychologue sera l un des premiers appliquer les principes de la science du comportement pour les enfants atteints d autisme Il a notamment tudi l effet des proc dures comportementales sur l automutilation Les enfants autistes qui ont suivi ce traitement manifestaient des comportements dangereux et violents comme se cogner la t te contre un mur se crever les yeux mordre Lovaas a montr que l ABA tait efficace pour r duire voire m me liminer ces types de comportements Il proposa d ignorer les comportements nuisibles soit ne pas regarder dans les yeux un enfant ne pas avoir de r actions s il entre en crise pour ne pas renforcer ce comportement l avenir par exemple et 39 de fournir une quantit importante de renforcements positifs pour chaque comportement alternatif appropri Un de
9. 2 1 Emile 4 ans 1 2 mise en place du pointage travail du regard syst me de communication par images langage r ceptif Emile est n le 25 05 2007 Il est le plus jeune enfant accueilli par la structure de Suresnes Avant son int gration il allait la cr che trois demi journ es par semaine o il ne faisait rien d apr s la maman Le personnel le laissait apparemment seul sans interagir avec lui Trois mois avant d int grer l IME il a commenc la Kin Medek qu il pratique aussi au sein de l IME La m re de l enfant a pu filmer quelques s ances avec la kin sith rapeute afin de transmettre aux ducateurs les exercices qu il doit pratiquer quotidiennement En plus de traits autistiques importants Emile a en effet un important retard moteur C est un enfant hypotonique A son arriv e au sein de l IME le 29 mars 2010 cet enfant alors g de trois ans ne marchait pas il tenait debout entre une et cinq secondes seulement La Kin Medek qu il a commenc e il y a deux ans maintenant est une technique de kin sith rapie dont l objectif est de permettre aux enfants d ficients moteur comme lui de maitriser leur quilibre et donc d acc der a la marche Cette m thode a t mise au point dans les ann es 1970 par le th rapeute chilien Ramon Cuevas Celle ci s adresse essentiellement aux enfants jeunes pour une question de taille de poids et de lutte contre la pesanteur et consiste en
10. 4 dition DSM IV TR e La Classification Fran aise des Troubles Mentaux de l Enfant et de 1 Adolescent r vis e en 2000 CFTMEA R 2000 15 Le DSM IV est la r f rence de classification am ricaine et la CFTMEA est une r f rence fran aise La Haute Autorit de Sant recommande n anmoins d utiliser pour le diagnostic nosologique de l autisme la Classification International des Maladies CIM 10 afin d homog n iser la formulation des diagnostics donn s aux parents et faciliter les comparaisons de recherche Lorsqu un diagnostic est pos en utilisant la classification fran aise l quivalence CIM 10 doit tre explicitement mentionn e afin que tous les intervenants professionnels et parents puissent avoir une meilleure communication gr ce l utilisation d une m me terminologie 1 4 2 1 CIM 10 Dans la CIM 10 les TED sont class s dans les troubles du d veloppement psychologique Les TED F84 sont un groupe de troubles caract ris s par des alt rations qualitatives des interactions sociales r ciproques et des modalit s de communication ainsi que par un r pertoire d int r ts restreint st r otyp et r p titif Ces anomalies qualitatives constituent une caract ristique envahissante du fonctionnement du sujet en toute situation e Huit cat gories de TED sont identifi es dans la CIM 10 F84 0 autisme infantile F84 1 autisme atypique trois sous classes ont t propos es par OM
11. En revanche si une guidance a t n cessaire nous cotons 0 Il faudra au moins cinq cotations pour chaque item afin de relever en terme de pourcentage l tat d avancement de l apprentissage des diff rents items de la grille soit le programme de chaque enfant Le stagiaire s occupe galement de cette t che au fur et mesure que la s ance se d roule Voici un extrait d une grille d un enfant g de quatre ans afin de visualiser ce que nous voquons continuer travailler le pointage et le regard quand l occasion se 2 mains perpendiculaires pas de consigne physique GS pe 2mains bas de joue gauche pas de consigne physique GS k 1 image parmi 2 blanches pas de consigne physique RFI plus tard on commencera la discrimination entre images donner un G i objet sur demande an 59 La colonne intitul e ratio indique si l enfant a besoin e d tre guid syst matiquement GS pour guidance syst matique et appara t au tout d but d un nouvel apprentissage de fa on ce que l enfant apprenne sans erreur possible e d tre renforc de fa on syst matique RF1 indique que l on renforce l enfant par le biais de son jouet pr f r d un petit raisin sec et cette pr cision survient une fois que l enfant a compris ce que l on attend de lui e d tre renforc de fa on variable RV indique
12. autisme dans les trois domaines mais qui n ont pas un retard dans le d veloppement du langage Le syndrome de Rett fait galement partie des TED il est d origine g n tique et repr sente l une des causes les plus connues de handicap intellectuel et physique affectant les filles la naissance Un g ne situ sur le Chromosome X est responsable de ce syndrome Enfin le trouble d sint gratif de l enfance appartient galement la cat gorie des TED les enfants atteints par celui ci se d veloppent normalement pendant une p riode relativement longue de 2 4 ans environ avant de manifester des sympt mes autistiques perte du langage de l int r t pour l environnement social ou de la propret En somme les TED regroupent donc un ensemble de cinq diagnostics officiels aux Etats Unis DSM IV le trouble autistique le syndrome de Rett le trouble d sint gratif de l enfance le syndrome d Asperger le trouble envahissant du d veloppement non sp cifi Nous verrons ult rieurement qu il existe plusieurs classifications disponibles des TED Trois quarts des personnes atteintes d autisme souffrent d un retard mental moyen s v re et six pour cent des sujets autistes pr sentent des performances de tr s haut niveau dans certains domaines tels que la musique ou les math matiques 11 En outre notons qu il y a une pr valence sexuelle dans l autisme sur cinq cas d autis
13. autisme ne diff rencient pas bien les tres humains des choses qui les entourent et qu ils ont m me tendance s int resser plus aux choses qu aux tres humains Par ailleurs les aspects culturels de la communication int gr s sans m me y penser normalement sont mal rep r s lors d une conversation la distance respecter vis vis de l interlocuteur lors d une conversation est en d calage avec ce qu on attend habituellement outre la fa on de regarder celui ci tout en parlant de temps en temps dans les yeux mais sans fixit Certains comportements comme chercher partager concr tement ses int r ts avec les autres participer des jeux qui supposent une interaction implicite ne se d veloppent pas spontan ment Les jeux m me plus solitaires de faire semblant soit les jeux symboliques impliquant une imitation de gestes et de situations apparaissent peu alors que ceux ci sont d une importance d cisive pour le d veloppement sociocognitif Le jeu se r duit la manipulation d objets de fa on d tourn e ou st r otyp e Il n y a pas ou peu de jeux spontan s ou imaginatifs Les enfants autistes jouent rarement voire pas du tout faire semblant Le d ficit social qui en d coule peut prendre des formes tr s diverses si aucun accompagnement adapt n est mis en place Certains enfants refusent les contacts sociaux renferm s sur eux m mes ils sont dans l isolement
14. des puzzles sont propos s Antoine Par ailleurs l id e est d en faire une activit ludique qu il pourra pratiquer de fa on autonome chez lui Antoine en effet ne sait pas s occuper seul pour le moment Depuis son arriv e il a d abord d r aliser des puzzles une pi ce deux pi ces et arrive d sormais r aliser des puzzles de neuf pi ces D s qu une telle activit est termin e et r ussie par lui on lui remet l un de ses jouets favoris la tortue musicale avec laquelle il peut alors jouer quelques instants avant de poursuivre une autre activit de son programme ducatif On lui apprend par ailleurs associer des objets et leurs images respectives Il doit ainsi discriminer plusieurs objets et plusieurs images Cela lui apprend regarder les stimuli pertinents de son environnement tant donn que les objets et images choisis sont repr sentatifs de celui ci Lors de son arriv e au sein de l IME Antoine pr sentait des difficult s pour maintenir son attention et regarder le mat riel ducatif Apprendre tait alors difficile tant donn qu il ne regardait pas ce qu il faisait ou ce qu il fallait regarder Aujourd hui il se concentre plus sur ce qui est pertinent mais semble ne pas toujours avoir une attention constante et soutenue Pour le moment Antoine ne parle pas Seuls des a sont clairement audibles outre quelques rares occurrences de ba D s qu il a commenc me
15. i KO KU p b ou encore les syllabes pa ma ou ip qu il dit pour le mot chips Avec lui nous cherchons d velopper le langage oral lui donner envie et le go t de parler Pour cela nous le renforgons socialement d s qu il tente de parler et nous essayons de lui faire prononcer les mots des objets ou l ments qu il aime dans son environnement Nous exag rons beaucoup l articulation des mots en face face et mettons en place la proc dure du chainage d crite lors de la partie th orique pour lui apprendre petit a petit des mots Ainsi pour le mot chocolat il dira o o a ou encore Ma i pour le pr nom Marie Pour dire oui il segmente encore beaucoup et prononce ou i L quipe ducative a bon espoir que le langage oral finisse par merger sachant qu son arriv e au sein de l IME Guillaume ne parlait pas du tout Si le langage oral reste timidement mergeant Guillaume a en revanche int gr le syst me syllabique de la langue fran aise Lorsque nous lui pr sentons deux syllabes pour former un mot cf tableau ci dessus gauche il r ussit former un mot avec les syllabes dans l ordre ad quat et positionner celles ci sous son r f rent parmi trois images diff rentes cf photographie ci dessus droite o il doit discriminer le mot form parmi trois images Il ne se trompe jamais quand il s agit d asso
16. intentionnalit soit la capacit de se repr senter les intentions d autrui pr sent aux alentours de six mois e Le partage d attention soit lorsque deux personnes portent leur attention vers le m me objet ou v nement pr sent a partir de neuf mois L ultime m canisme est celui de la th orie de l esprit et se met en place chez l enfant tout venant aux alentours de quatre ans L enfant autiste n acc dant pas au partage d attention ne pourrait r ussir se repr senter ce que pense l autre quelles sont ses repr sentations il y aurait absence de la th orie de I esprit Cette incapacit comprendre les sentiments les pens es et les croyances d autrui entraverait la communication avec lui Ce faisant la personne autiste envisagerait autrui comme un objet un interm diaire n anmoins le fait qu elle ne r ussisse pas reconna tre les motions d autrui ne signifie pas qu elle m me n a pas d motion Mottron 2004 33 2 2 4 La communication gestuelle et ses d ficits La communication gestuelle des enfants autistes est perturb e Selon Tomasello et Camaioni 1997 les gestes conventionnels tels que applaudir hocher de la t te pour montrer son refus sont limit s et apparaissent peu fr quemment Cet tat de fait atteste l hypoth se d un d ficit imitatif des enfants autistes Si des gestes apparaissent on peut se demander si ceux ci sont vraiment compris par les e
17. otypie qui lui est propre apparait Emile commence alors a bouger sans cesse le bord droit de ses lunettes avec son index droit repli M me quand nous changeons ses couches Emile n est en effet pas propre pour l instant alors que cet apprentissage commence aux alentours de 24 mois chez l enfant tout venant il faut chercher l occuper pour l emp cher de st r otyper Nous lui pr sentons alors souvent une des balles lumineuses qu il appr cie tant mais qu il porte r guli rement sa bouche Depuis son arriv e au sein de l IME Emile a beaucoup progress au niveau de la motricit et commence avoir de r elles interactions avec le personnel qui l encadre Il est plus pr sent nous regarde plus rit aux clats lorsque nous lui faisons des chatouilles pleure beaucoup moins participe un peu plus aux activit s qui lui sont propos es et r clame m me des interactions en pointant 2 2 Antoine 8 ans pointage mise en place de signes issus de la LSF d veloppement du son a et de la syllabe ba langage r ceptif performances visuelles imitation Antoine est n le 19 10 2004 Avant d int grer l IME de Suresnes Antoine a re u une prise en charge par la m thode dite 3I Individuelle Intensive et Interactive et t suivi r guli rement par un psychomotricien qu il continue de consulter La m thode des 3I est le fruit d influences diverses ABA TEACCH Th rapie d
18. s des sens autres que le sens usuel voire un langage compos parfois de mots invent s et ne pr sentant de sens que pour leur auteur La prosodie est bizarre Chez les autistes de haut niveau il y a une certaine tendance prendre les expressions m taphoriques au pied de la lettre bien que ceux ci aient des comp tences linguistiques presque normales Notons cependant qu ils feront des confusions s mantiques lorsqu un vocabulaire abstrait sera employ Enfin certains autistes de haut niveau pr senteront des aptitudes tonnantes pour apprendre des langues trang res Des comportements r p titifs et des centres d int r ts restreints repr sentent le troisi me crit re pour que le diagnostic d autisme soit pos Les personnes atteintes d autisme ont une obsession pour l uniformit et rejettent le changement Elles mettent en place des activit s pauvres sans cesse r p t es et des st r otypies comme l agitation des mains des balancements d avant en arri re des postures d s quilibr es M me chez les enfants autistes capables de performances 9 intellectuelles de bon niveau on rencontre une telle restriction des int r ts et des activit s Ils se limitent fr quemment au domaine dans lequel ils ont acquis leur premi re exp rience r ussie de ma trise Ainsi un enfant avec autisme de haut niveau peut s int resser de fa on exclusive aux dinosaures au point d apprendre tout ce qu on peut tr
19. adulte et aux arri rations mentales auxquelles tendaient se rattacher jusqu au d but du XX me si cle tous les troubles psychiques graves de l enfant En France la psychose pr coce de l enfant est diff renci e des psychoses d apparition tardive incluant la schizophr nie de l enfant Selon Ferrari 1999 la psychose infantile pr coce est d finie comme un trouble portant sur l organisation de la personnalit de l enfant entra nant des d faillances majeures dans l organisation de son Moi et de son appareil psychique ainsi que dans l organisation de sa relation au monde et autrui Ce trouble se caract rise par un comportement inadapt face la r alit marqu par les attitudes plus ou moins prononc es de retrait face celle ci des troubles majeurs dans le domaine de la communication des d fauts majeurs dans l organisation de l appareil psychique dans la constitution du Moi dans le d veloppement du sentiment de continuit et dans la diff renciation entre le Soi et le Non Soi Alors que la CFTMEA maintient la notion de psychose de l enfant r f rant implicitement au sens traditionnel de ce terme dans la psychopathologie et ne donnant pas de d finition pr cise du terme psychose le DSM III a quant lui limin la notion de psychose de l enfant justifi par la raret de l volution des pathologies pr coces de l enfant vers les formes de psychoses connues chez l
20. appara t vers trois mois et est marqu e par un change de vocalisations entre la m re et son enfant au cours duquel chacun se r pond tour de r le Sous forme d chos l enfant r pond la sollicitation vocale de sa m re en commen ant vocaliser d s que celle ci s arr te de parler Cette conduite se renouvelle plusieurs fois d affil e laissant place une impression de dialogue Elle amorce les d buts de l interaction Selon Boysson Bardies cette conduite maximise chez l enfant l opportunit d entendre et de r pondre la m re et chez la m re celle d entendre et de r pondre son enfant Elle fait d eux des partenaires de parole En outre le turn taking met en jeu des stimulations intermodales pour la reconnaissance et pour la production des conduites li es la parole D s cinq mois le turn taking pr figure l aptitude du b b mettre en lien la vue des mouvements de la bouche avec les sons produits par sa m re 25 2 1 1 7 Le geste de pointage communication gestuelle Deux conditions sont n cessaires selon Guidetti 2003 afin que la communication gestuelle apparaisse Une ma trise et une coordination suffisantes de la motricit de l enfant outre une intention de transmettre des signaux sont en effet requises Approximativement c est vers la fin de la premi re ann e de vie de l enfant qu apparait le pointage un des gestes conventionnels de la communication gestu
21. apparition du langage Ce type d approche incite l enfant autiste changer et contribue d sinhiber la fonction langagi re sachant que pour parler il faut avoir exp riment et compris ce que signifie communiquer En outre cette fa on de proc der contribue diminuer les troubles du comportement en procurant l enfant autiste le moyen d exprimer ses besoins On lui apprend aussi initier l interaction pas seulement imiter r p ter ou r pondre une question qu on lui pose mais demander et engendrer la communication PECS requiert plusieurs tapes chacune faisant l objet d un apprentissage sp cifique Une nouvelle tape ne peut pas tre enseign e tant que l on n a pas satisfait aux exigences de la pr c dente Il s agit d une progression ducative dans laquelle la diff rence de l ABA et la m thode TEACCH l instructeur peut tre aussi bien un parent convenablement form un ducateur ou encore un enseignant e Etape 1 il faut apprendre l enfant mettre l image repr sentant l objet qu il d sire dans les mains de son interlocuteur Pour ce faire il convient tout d abord de r aliser des images photos repr sentant ce qui semble int resser et attirer l enfant Cela peut tre des aliments des jouets des livres En somme tout ce qui retient son attention ce qu il cherche prendre ou garder en main Par exemple si un enfant aime le chocolat i
22. avoir appris obtenir ce qu il veut par le pointage il a appris choisir un objet pr sent parmi plusieurs Emile pointe d sormais ce qu il cherche obtenir et a g n ralis ce geste de lui m me en effet il pointe les personnes avec lesquelles il souhaite avoir une interaction ou notre bouche s il souhaite que l on poursuive une chanson momentan ment interrompue ou pour obtenir un bisou Les jeux d eau qu il affectionne particuli rement sont aussi un pr texte pour encourager le pointage si une ducatrice verse dans un bac plusieurs reprises l eau d un petit arrosoir sur un petit moulin elle arr tera de temps autre l activit afin de d clencher des demandes de la part d Emile Ce dernier manifeste son int r t pour l activit en secouant les mains parfois en applaudissant ou tout simplement en trempant ses mains dans le bac tout en jouant avec le clapotis de l eau S il ne pointe pas imm diatement ou oublie momentan ment de pointer pour demander la poursuite de l activit qu il souhaite manifestement la stagiaire assise derri re lui met en place une guidance physique Elle pose alors sa main sur le coude d Emile et amorce le pli de son avant bras cela d clenche chez lui le pointage G n ralement cette unique guidance physique est suffisante pour qu Emile pointe ensuite spontan ment Soulignons que le d veloppement de la marche a accentu la g n ralisation du pointage un des p
23. ce qu il veut et surtout qu il ne peut pas prendre le contr le sur nous et doit respecter des r gles S ing nier r duire ses troubles du comportement a t n cessaire imm diatement Ceux ci auraient pu impacter le bon d roulement des s ances de travail et donc freiner ses apprentissages Bien s r une importante relation de confiance a t instaur e entre Guillaume et ses ducateurs afin de d velopper non seulement sa coop ration mais aussi un cadre de travail non n gociable tout en d veloppant ses comp tences de gestion de frustration lorsqu il ne pouvait pas avoir acc s a quelque chose qu il d sirait Apr s une s ance de travail au bureau pour obtenir son agent renfor ateur ce qu il veut un syst me de communication par images a t mis en place par le biais d un classeur d images Cf 1 4 D roulement du stage pour avoir une id e du visuel que nous lui pr sentions Guillaume est en effet non verbal pour le moment Cette fa on de proc der permet malgr 74 tout a cet enfant de nous communiquer ses souhaits et d accroitre ses possibilit s de communication A son arriv e fin mars 2010 Guillaume maitrisait uniquement le pointage A ce jour outre le syst me de communication par images et le pointage quelques sons et quelques syllabes sont d sormais prononc s dans un murmure et non de fa on tr s distincte par Guillaume On dirait qu il chuchote peine les sons a e
24. celle ci telles que l accordage affectif l attention conjointe le turn taking 2 1 1 4 L accordage affectif Selon Stern accordage affectif base de la communication atteint l ge de huit ou neuf mois par le nourrisson d crit l exp rience subjective partag e par le nourrisson et sa m re Dans ces moments l chacun d eux reproduit alors la qualit des tats affectifs de l autre sur un ou plusieurs canaux sensori moteurs Ainsi par exemple un des gestes du nourrisson correspondront des vocalisations maternelles un regard associ une mimique de la m re occasionnera l apparition d un sourire de son nourrisson et ce dans une transposition inter modale que Stern consid re comme essentielle dans le processus qui conduit progressivement la mise en place d une activit symbolique et du langage L accordage se manifeste lors d changes en face face ou lors d changes triadiques en c te c te soit lors de situations relevant de l attention conjointe 2 1 1 5 L attention conjointe Selon Scaife et Bruner 1975 l attention conjointe rel ve du partage d attention entre deux personnes sur un m me objet En d autres termes l attention conjointe est pr sente d s lors qu il y a une attention visuelle simultan e des deux partenaires en l occurrence la maman et son b b dans notre cas laquelle s ajoute un va et vient des regards entre eux
25. comme le jeu du coucou dont la structure profonde est la disparition et la r apparition contr l es d un objet ou d une personne d pendent dans une grande mesure de l emploi du langage et des changes 27 verbaux Ce sont des jeux form s par le langage et qui ne peuvent exister que l o le langage est pr sent Trois points importants sont soulev s par Bruner e Les jeux offrent la premi re occasion l enfant d utiliser de mani re syst matique le langage avec un adulte et explorer comment faire quelque chose avec des mots Il peut ainsi exp rimenter sans cons quences graves pour lui m me des combinaisons e Ces jeux offrent la possibilit de la permutation des r les au cours de l interaction et une sorte de pr conversation Il y a celui qui se cache et celui qui est cach celui qui agit et celui qui assiste Tous ces r les peuvent tre chang s d un jeu l autre nous dit Bruner e Ces jeux permettent enfin le maintien de l attention sur une suite d v nements o chacun des mouvements peut s interpr ter comme un commentaire Les enfants aiment jouer et le plaisir ressenti dans l activit et dans celui de parler ne peut que motiver l enfant entrer dans le langage 2 1 2 Premiers mots puis premi res combinaisons de mots 12 24mois A la fin de sa premi re ann e de vie l enfant a d j appris des gestes de communication rep r des formes de
26. conseill galement de ne pas le toucher sauf dans les cas o l enfant pr sente des comportements agressifs Dans ce cas il faut le maintenir physiquement pour viter qu il ne se fasse mal ou qu il fasse mal l entourage L extinction permet d viter de renforcer malencontreusement l enfant par l attention qu on lui porte Comme le comportement inadapt r gul par l extinction n apporte rien l enfant celui ci va diminuer petit petit La diminution du comportement est assez longue appara tre et parfois on assiste une augmentation du comportement inappropri au d but de la mise en place de l extinction jusqu ce que le seuil du pic d extinction soit atteint et que le comportement inadapt diminue Cependant l extinction seule est tr s difficile appliquer et elle n apprend rien l enfant Il faut donc la coupler avec du renforcement En mettant en place le renforcement diff rentiel on ignore le comportement probl me proc dure de l extinction et dans le m me temps on va renforcer les comportements plus adapt s 46 On distingue plusieurs types de renforcement diff rentiel e Le renforcement des comportements incompatibles DRI par exemple pour qu un enfant cesse de se lever en classe sera renforc le comportement consistant tre assis e Le renforcement de tous les autres comportements DRO par exemple pour faire diminuer le nombre de st r
27. de haut niveau ou Asperger 3 Tour d horizon des principales prises en charge de l autisme l heure actuelle 3 1 La m thode ABA Analysis Applied Behavior L Analyse Appliqu e du Comportement appliqu e aux personnes atteintes d autisme se fonde sur la r duction des comportements inappropri s l augmentation de la communication des apprentissages et de comportement sociaux appropri s gr ce des techniques issues de la science du comportement Elle permet une r duction des domaines de comp tences d ficitaires chez les personnes souffrant d autisme Les comportementalistes ont d fini un comportement comme tant inappropri non pas en fonction d un choix arbitraire mais en fonction de l environnement des contraintes sociales des besoins des personnes par rapport leur participation harmonieuse dans la soci t au sein de laquelle ils voluent 3 1 1 Origine L ABA est une science dont l objet d tude est le comportement En 1913 John Watson a t le premier envisager l observation des comportements comme un sujet d tude de la psychologie Il a montr que les comportements pouvaient tre contr l s par l environnement Ainsi est n le Behaviorisme premi re grande th orie de l apprentissage Watson fait de l apprentissage un objet central pour l tude du comportement Selon lui l apprentissage doit 38 tre approch uniquement sous l angle des comportemen
28. des v nements dits neutres un nouveau th rapeute une nouvelle cole L objectif du pairing est qu un v nement neutre devienne un renfor ateur soit que la pr sence d un nouvel ducateur devienne motivante et int ressante pour l enfant pour que de nombreuses comp tences puissent ensuite lui tre enseign es Suite cette phase Antoine a alors tr s vite appris pointer au sein de la structure Le pointage a cependant ses limites Pour qu il puisse exprimer des besoins qui ne se trouvent pas dans la pi ce o 1l se trouve par exemple la mise en place de signes issus de la LSF a alors t d cid e Des tudes montrent que la LSF peut favoriser l mergence du langage oral d o ce choix Quatre signes particuli rement iconiques ont t appris Antoine manger boire sortir aller dehors et aide Le signe manger a t tr s vite appris Les trois autres ont n cessit une aide plus grande de la part des ducateurs Pendant la dur e du stage j ai pu constater qu il utilisait le signe manger pour boire de temps autre Il fallait alors le corriger S il voulait boire par exemple il devait pointer la brique de jus de fruit puis r aliser le signe boire Tous les signes qu ils soient guid s ou mis correctement et spontan ment ont t relev s quotidiennement par des clickers Une des psychologues de l tablissement a alors r alis le graphique ci dessous
29. des t ches et l organisation du mat riel Pour diff rencier les t ches un syst me de paniers est utilis Chacun d eux comporte l ensemble du mat riel n cessaire l ex cution d une t che et poss de un tiquetage Ceux ci sont positionn s et pr par s sur la gauche du bureau l enfant r alise la t che qui lui incombe au milieu de la table puis range son mat riel dans le panier avant de le d poser sur la droite Ensuite il r alise la t che suivante Cette fa on de proc der vise diminuer la d pendance aux consignes verbales et l automatisation des praxies complexes L enfant peut ainsi se r f rer d s qu il en a besoin un protocole manifeste tr s clair sans qu il soit n cessaire de lui r p ter trop souvent des nonc s moyen terme cette fa on de proc der se r v le plut t efficace pour les enfants sans langage oral bien qu elle laisse de c t la question de l interaction orale Outre la structuration du cadre spatial et temporel la m thode TEACCH permet aux enfants de se r f rer leurs int r ts particuliers puisqu on essaie d am liorer leurs comp tences en s appuyant sur le rep rage de leurs int r ts Enfin elle value r guli rement l volution de leurs comp tences gr ce des outils standardis s mis au point pour eux tels que le PEP R Profil Psycho Educatif R vis un test qui n cessite et permet d valuer le fonctionnement de l
30. deux signalant la prise de conscience du partage de leur int r t sur un objet Ce type d change est triadique puisqu il implique l adulte l objet et le b b Selon Bruner l attention conjointe est en quelque sorte une r union de pens e puisque les deux partenaires ont conscience de 24 connaissances partager L enfant per oit que l adulte pense propos du monde qui l entoure et qu il est invit partager ses pens es avec lui Il prend alors conscience d une pens e de l adulte et simultan ment de la sienne qui lui est propre Aux alentours de neuf mois cette p riode est d cisive dans la relation entretenue par l enfant avec les autres et les objets qui l entourent A cet ge les enfants s engagent dans des p riodes assez longues d interaction sociale autour d un objet Cette volution se fait par la prise de conscience que non seulement les objets sont moins comme moi mais aussi qu autrui est un agent intentionnel Les activit s partag es conjointement par l enfant et l adulte pr figurent le dialogue et sa mise en place progressive Elle est donc un des pr requis de l mergence du langage 2 1 1 6 Le turn taking L alternance des tours de r le fait galement partie des l ments pr curseurs de la communication et du langage chez l enfant Celle ci d nomm e turn taking intervient avant la mise en place de l attention conjointe Cette conduite
31. difficile pour un enfant autiste de communiquer plus ce type de m thode se r v le utile Beaupied Bourgoin Dutillieux Jacquet Payen Philip Seknagj Ask nazi Sigwalt Touati Viallefond Woimant 2009 3 4 La Psychanalyse Dans la perspective d am liorer la prise en charge th rapeutique des enfants autistes la psychanalyse s est int ress e l autisme infantile Pour ce faire selon Pierre Ferrari 2010 elle tente de comprendre d lucider les m canismes psychologiques li s cette affection et d en effectuer une laboration th orique Entre les ann es 1940 o l on formulait l hypoth se que l autisme tait un trouble distinct et les ann es 1960 l intervention standard pour les enfants autistes tait le recours la psychanalyse Depuis 1960 la popularit de la psychanalyse a fortement d clin mais demeure l intervention principale dans plusieurs pays d Europe 52 Bettelheim adepte de la psychanalyse compare dans les ann es 1950 l autisme infantile a l isolement de certains d tenus dans les camps de concentration capables de d sinvestir le monde ext rieur de se renfermer dans un monde int rieur sous peine d aggraver leur sort d abandonner l id e de communiquer et de renoncer aux autres Cet tat de fait sera nomm la situation extr me situation o l tre humain est confront un environnement ressenti comme irr m diablement destructeur et o
32. enfant dans sept domaines imitation perception motricit fine motricit globale coordination occulo manuelle performance cognitive et performance verbale Ces valuations r alis es permettent ensuite en accord avec la famille de se concentrer sur telle ou telle comp tence travailler et plut t qu une autre Beaupied Bourgoin Dutillieux Jacquet Payen Philip Seknagj Ask nazi Sigwalt Touati Viallefond Woimant 2009 49 3 3 La m thode PECS La m thode PECS Picture Exchange System syst me de communication par change d images permet de rem dier aux difficult s de communication des enfants autistes Grace elle ils r ussissent s exprimer a minima en attendant ou en esp rant qu ils arrivent un jour a communiquer par le langage oral Cette approche a t mise au point en 1994 par Bondy et Frost afin de r ussir am liorer la communication des enfants autistes Elle consiste habituer l enfant prendre des initiatives d change d images pour se faire comprendre Cette m thode s adresse par cons quent des enfants pr f rentiellement jeunes soit d pourvus de langage oral soit pr sentant des troubles du langage importants Contrairement ce que l on pourrait penser le syst me d change d images n inhibe pas l apparition du langage parl car l exp rience montre que celui ci s il est relay par un travail sur les changes verbaux peut faciliter l
33. enfant entre z ro et six mois peuvent tre des sympt mes pr curseurs de l autisme Les troubles du regard notamment sont les plus r v lateurs Ceux ci sont perceptibles d s le deuxi me mois de la vie de l enfant On rel ve parmi eux le regard absent p riph rique ou flou dur ou p n trant Ces comportements visuels d notent un dysfonctionnement de l attention partag e soit un dysfonctionnement de la capacit traiter simultan ment deux ou plusieurs cat gories d informations pertinentes qui d pend de l tat de vigilance et des processus cognitifs du contr le de l attention De cette capacit d pendent le raisonnement et la r solution de probl mes L enfant autiste privil gie la vision p riph rique tandis que l enfant tout venant coordonne trois mois les fonctions visuelles p riph rique et focale La vision p riph rique entra ne des regards fuyants et fixes Les parents se rendent compte assez vite g n ralement que le regard de leur enfant est inadapt puisqu ils ont des difficult s entrer en contact avec lui Les interactions sont in vitablement alt r es Par ailleurs d s quatre mois des anomalies li es la motricit peuvent veiller un soup on d autisme Porte et Porte 1990 Les enfants qui seront ensuite diagnostiqu s autistes peuvent en effet pr senter une hypotonicit une certaine mollesse avec peu de mouvements des pieds et des mains Entre sept et neuf mois une abs
34. interactions sociales de comportements non verbaux multiples tels que le contact oculaire la mimique faciale les postures corporelles les gestes 2 Incapacit d tablir des relations avec les pairs correspondants au niveau de d veloppement 96 3 Le sujet ne cherche pas spontan ment a partager ses plaisirs ses int r ts ou ses r ussites avec d autres personnes par exemple il ne cherche pas a montrer a d signer du doigt ou apporter les objets qui l int ressent 4 Manque de r ciprocit sociale ou motionnelle B Caract re restreint r p titif et st r otyp des comportements des int r ts et des activit s comme en t moigne au moins un des l ments suivants 1 Pr occupation circonscrite un ou plusieurs centres d int r t st r otyp s et restreints anormale soit dans son intensit soit dans son orientation 2 Adh sion apparemment inflexible des habitudes ou des rituels sp cifiques et non fonctionnels 3 Mani rismes moteurs st r otyp s et r p titifs par exemple battements ou torsions des mains ou des doigts mouvements complexes de tout le corps 4 Pr occupations persistantes pour certaines parties des objets C La perturbation entra ne une alt ration cliniquement significative du fonctionnement social professionnel ou dans d autres domaines importants D Il n existe pas de retard g n ral du langage significatif sur le plan clinique par exemple le
35. otypies n importe quel comportement adapt mis sans st r otypie sera renforc e Le renforcement des comportements alternatifs DRA par exemple si un enfant prend la parole de fa on intempestive dans la classe la proc dure de l extinction sera mise en place et le comportement alternatif de lever la main pour prendre la parole sera renforc Bien s r l ABA n est pas une m thode miracle mais les r sultats obtenus avec les enfants autistes sont particuli rement encourageants Elle a d montr gr ce ses applications que les enfants atteints d autisme pouvaient apprendre de leur environnement si nous l am nageons afin de faciliter leurs apprentissages Elle demande un investissement important de tout l entourage des parents sachant que de nombreuses habitudes de vie vont devoir tre modifi es la fa on de percevoir l enfant et ses comportements Une grande patience sera n cessaire ainsi qu un investissement financier important pour les familles qui n ont pas toujours les aides suffisantes de l Etat A l heure actuelle alors que la m thode ABA a fait ses preuves en Europe aux Etats Unis ou encore au Canada cette th rapie n est pas encore reconnue en France Seules quelques structures pilotes ouvrent petit petit Notons par ailleurs qu en France les seules th rapies aujourd hui rembours es psycho dynamiques psychanalytiques ne pr sentent aucun r sultat valid par la recherche s
36. puisse pas prendre appui sur un ducateur ou un stagiaire mais pour l aider 63 ponctuellement et a minima dans ses d placements ce dernier lui donne la main en prenant garde ce que celle ci soit hauteur des cuisses de l enfant et non hauteur de sa t te D importants progr s sont amorc s en ce qui concerne la marche depuis l arriv e d Emile PIME Sachant que le langage est une repr sentation du monde on se doute qu il tait devenu urgent pour Emile d apprendre entre autres marcher pour observer ce qui l entoure et esp rer qu un jour il puisse parler qu il ait envie de parler sur ce qui l entoure ce qu il d couvre Outre le d veloppement de la marche d autres objectifs prioritaires ont t d finis pour lui travailler le regard particuli rement fuyant mettre en place un syst me de communication et contrer ainsi les pleurs r currents et chroniques des premiers mois l IME d velopper la motricit g n rale et l imitation avec ou sans objet sachant que l imitation est primordiale dans le d veloppement des apprentissages Pour qu il puisse se faire comprendre et r ussisse exprimer ses besoins le syst me du pointage a t mis en place Cet enfant n avait jamais point avant d arriver l IME on lui a alors appris d signer ce qu il voulait par un index tendu geste qu il aurait d d velopper d s la fin de sa premi re ann e de vie Apr s lui
37. que l on renforce l enfant par le biais d un jouet par exemple une fois d s que trois bonnes r ponses successives sont donn es L apprentissage est acquis et le renforcement social doit devenir suffisant De temps en temps une fois que le stagiaire conna t bien le programme d un enfant il peut alors prendre la place de l ducateur et son tour l appliquer Ces s ances sont g n ralement de courtes dur es elles durent cinq dix minutes gu re plus Pr cisons que l on passe d un item un autre 1l n y a pas de r p titions multiples successives d un m me item afin que l apprentissage ne soit jamais aversif pour l enfant Au terme d une s ance on lui propose de jouer quelques instants avant de continuer une nouvelle s ance avec lui A nsi le rythme propre de l enfant est respect et l enseignement dispens n est pas r pulsif Le mercredi matin tait le seul moment o les enfants n taient pas PIME Ce temps tait alors notamment d di aux r unions men es par les deux psychologues et auxquelles participaient les ducateurs et stagiaires de leur quipe Les r unions taient souvent l occasion de faire le point sur un enfant en particulier d voquer ses progr s les soucis aussi auxquels est confront e l quipe la mise en place de nouvelles proc dures dans son programme individualis En outre des feed back de vid os taient r alis s Tr s souvent le t
38. r alisation d valuations gr ce notamment l ABLLS the Assessment of Basic Language and Learning Skills Celui ci permet d valuer les comp tences de l enfant pr sentant des retards de langage D s son arriv e l cole l enfant autiste est en effet valu afin de lui proposer un programme adapt Par la suite au moins une fois par an des valuations sont nouveau propos es par l une des psychologues Elles r digent aussi des programmes comportementaux en fonction des objectifs fix s par le projet d accompagnement personnalis et des r sultats des valuations Assurer le travail de 57 concertation avec les diff rents acteurs intervenant dans le milieu ext rieur a l tablissement de l enfant fait galement partie de leurs t ches Elles managent par ailleurs l quipe ducative supervisent la qualit des interventions et valuent les comp tences ABA des ducateurs afin de leur apporter une aide et leur donner les informations n cessaires la mise en place des actions ducatives d termin es Elles utilisent des grilles d valuation pour superviser ou rendre compte de la mise en uvre des programmes D autre part elles participent aux r unions de bilan et de synth se organisent et animent des r unions d quipe et travaillent en concertation avec la superviseuse BCBA exp riment e en ABA depuis plus de dix ans En outre elles assurent les temps de guidance parentale toutes le
39. s int resse aux r sultats d un apprentissage d l association entre des stimuli de l environnement et les r actions automatiques de l organisme ou r flexes DTT Discreat Trial Teaching enseignement par essais distincts Estompage r duction des guidances afin de favoriser les apprentissages et l autonomie Essai un essai correspond une consigne et une seule case dans la grille de cotation Extinction proc dure qui consiste n attribuer aucune cons quence un comportement probl matique Fa onnement proc dure de renforcement des approximations successives du comportement cible Guidance stimulus ou aide qui pr c de un comportement Renforcement diff rentiel extinction suivie d un renforcement positif Cette proc dure combine la proc dure d extinction des comportements que l on cherche diminuer avec une proc dure de renforcement positif des comportements adapt s St r otypies comportements r p titifs et non fonctionnels inadapt s aux r gles de la soci t 81 BIBLIOGRAPHIE Amoroso H 1992 Disorders of vocal signaling in children in Papousek H J rgens U Papousek M Eds Nonverbal vocal communication Comparative and developmental approaches Cambridge Cambridge University Press 192 204 Baltaxe C A M 1981 Acoustic characteristics of prosody in autism In Mittler P Frontiers of knowledge in mental retardation Social ed
40. s r il n en demeure pas moins que l acquisition de certains aspects du langage se poursuit tout au long de sa vie L adulte en effet continue toujours au cours de sa vie a augmenter son lexique de nouveaux items appartenant typiquement aux classes ouvertes soit les noms adjectifs verbes 30 2 2 Chez l enfant autiste dysfonctionnements de la communication et de acquisition du langage 2 2 1 L imitation Les enfants autistes ont des capacit s d imitation d ficientes Or nous savons que l imitation a deux fonctions adaptatives essentielles une fonction d apprentissage et une fonction de communication non verbale Les enfants atteints d autisme sont souvent peu curieux et explorent peu le monde qui les environne Par cons quent un objet n est pas source pour eux des interactions destin es tester tout ce que l on peut faire et ne pas faire avec celui ci S ensuivent alors des exp riences motrices pauvres et plut t r p titives N anmoins les enfants atteints d autisme reconnaissent en g n ral qu ils sont imit s et semblent l appr cier m me s ils ne l explicitent pas En utilisant des objets attractifs pr sents en double exemplaire il a t d montr que des s ances r p t es d imitation de l enfant par l adulte augmentent sa conscience d tre imit engendrent l imitation r ciproque et entra nent des comportements sociaux envers l imitateur sourires regards Ce
41. sa langue 2 1 3 P riode de l explosion du langage 24 mois 4 ans A l ge de deux ans la production du lexique s l ve plus de 300 mots A la fin de la deuxi me ann e l acquisition du langage chez l enfant s acc l re suite la production de combinaisons de mots De 24 mois au milieu de sa troisi me ann e de vie l enfant devient capable de produire des phrases de plus en plus longues Des formes beaucoup plus complexes de phrases apparaissent au niveau syntaxique notamment Le vocabulaire quant 29 lui ne cesse d augmenter rapidement durant la troisi me ann e Entre 23 mois et 30 mois l enfant acquiert 1 6 mot nouveau en moyenne de fa on quotidienne Pinker 1994 Autour de 18 mois d s que l enfant combine ses premiers mots il est difficile de savoir quelle classe grammaticale l enfant attribue ses premiers mots On peut observer ce ph nom ne lorsque l enfant commence utiliser des marques morphologiques comme le pluriel ou la marque du pass Dans un premier temps l enfant apprendrait la forme irr guli re ind pendamment du reste par imitation en coutant son entourage Ensuite l enfant construit une r gle qu il g n ralise l ensemble d une classe L enfant produit un norme travail mental pour se faire une id e du fonctionnement de sa langue Ainsi des surg n ralisations peuvent tre observ es par exemple qui n a jamais entendu un enfant v
42. un mercredi matin l IME afin de nous dispenser une formation sur les postures adopter avec les enfants tout au long de la journ e afin d viter des douleurs court ou long terme et pr venir des accidents du travail J ai ainsi pu d couvrir un IME respectueux des enfants autistes o la recherche de leur autonomie la volont de rem dier l alt ration de la communication par le biais de moyens de communication alternatifs et l entr e progressive dans les apprentissages sont des axes moteurs pour les aider avec l espoir de les int grer en milieu ordinaire J ai t touch e par la grande implication de chaque intervenant permanent de l IME notamment par le d vouement des psychologues et des ducateurs qui au quotidien demeurent au contact des enfants Enfin gage du bon fonctionnement de l IME et d une prise en charge de qualit des enfants j ai observ que la direction restait soucieuse du bien tre de son personnel l intervention de l infirmi re voqu e pr c demment est loquente outre des temps de parole accord s pour ext rioriser les difficult s de chacun face au handicap et la gestion des crises 61 1 5 M thodologie de recueil et analyses des donn es Afin de v rifier nos trois hypoth ses formul es lors de l introduction de ce m moire nous nous int resserons plus particuli rement trois enfants autistes au sein de l IME Ces trois enfants ont tous des syst
43. BA Chacun leur rythme ils r ussissent entrer dans les apprentissages L usage du renforcement alimentaire reste n anmoins l l ment qui intrigue le plus et reste quelque part d rangeant dans l approche comportementale ABA De nombreuses critiques peuvent survenir ne peut on pas y d celer une certaine forme de dressage diront certains Il faut rappeler que l approche comportementale ABA tient toujours compte des envies et des pr f rences des enfants pour les amener entrer dans des apprentissages motivants Pour certains enfants atteints s v rement d autisme si leur int r t se porte uniquement sur les bonbons et les g teaux au d but de la mise en place d un programme ABA cet int r t l sera alors utilis pour leur enseigner des comp tences qui leur seront profitables et de nouveaux centres d int r ts moins primaires finiront par merger De nouveaux renfor ateurs appara tront notamment les renfor ateurs sociaux tels que les sourires les chatouilles les f licitations outre des activit s renfor antes jeu de bulles faire du trampoline Et d s que cela sera possible le renforcement alimentaire sera abandonn au profit de renfor ateurs moins primaires De plus lorsque le renforcement alimentaire est utilis pr cisons que seules de tr s petites quantit s sont donn es aux enfants afin de ne pas perturber leur quilibre alimentaire de la journ e Quant la critique concernant
44. E de Suresnes intervention behaviorale pour des enfants autistes de 3 14 ans pr sentation 1 1 Etablissement pilote pour enfants autistes de Suresnes Ouvert depuis le 29 mars 2010 PIME de Suresnes d di aux enfants autistes g s de 3 14 ans accueille douze enfants atteints d autisme s v re raison de 32 heures par semaine et propose une prise en charge comportementale gr ce PABA Analysis Applied Behavior Un diagnostic de TED a t pos chez ces douze enfants Parmi eux pr cisons qu une enfant est atteinte du syndrome X fragile un gar on est porteur du syndrome de Dravet et le plus petit de l tablissement g de quatre ans outre un retard psychomoteur important pr sente des traits autistiques mais n a pas de diagnostic d finitif ce jour L tablissement est n gr ce la volont de parents d enfants autistes rassembl s autour de l association Agir et Vivre l Autisme et a re u un financement de la part de l Etat Cinq ann es de financement ont t accord es au terme desquelles le bien fond de cet tablissement et des progr s ind niables devront tre observ s afin que celles ci soient p rennis es L objectif de cet tablissement est de permettre aux enfants de rattraper leur retard et d acqu rir les comp tences n cessaires leur r insertion progressive en milieu ordinaire langage autonomie interaction sociale Le statut d IME Institut M dico Educa
45. Master 2 Linguistique G n rale et Appliqu e Sp cialit Fonctionnements Linguistiques et Dysfonctionnements Langagiers M moire de Recherche KKK DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNICATION ET EMERGENCE DU LANGAGE CHEZ LES ENFANTS AUTISTES SEVERES GRACE A L APPROCHE COMPORTEMENTALE ABA ANALYSIS APPLIED BEHAVIOR SITUEE DANS LE COURANT DU VERBAL BEHAVIOR XXX Julie TRAOU N Sous la direction de Marie LEROY Universit Paris Ouest La D fense Ann e 2011 2012 REMERCIEMENTS A ma directrice de m moire Marie LEROY pour sa disponibilit ses conseils avis s sa bienveillance Je tiens remercier galement l quipe ducative de l IME de Suresnes pour son accueil chaleureux au sein de cet tablissement et plus particuli rement ma tutrice de stage Audrey PREVOST l une des deux psychologues de IME d di aux enfants atteints d autisme pour ses r ponses face mes interrogations concernant la pratique de ABA Merci toute l quipe qui m a permis de d couvrir une intervention ducative innovante et remplie d espoir pour les enfants autistes et leur famille Merci pour cette riche et mouvante aventure humaine li e la cause des personnes autistes Aux enfants autistes attachants leurs efforts leurs progr s qui aussi petits soient ils sont le signe de petites victoires au quotidien J adresse enfin mes remerciements ma famille pour son soutien SOMMAIRE INTRODUCTION can
46. S dans la mise jour 2007 du chapitre V de la CIM 10 autisme atypique en raison de l ge de survenue autisme atypique en raison de la symptomatologie autisme atypique en raison de l ge de survenue et de la symptomatologie F84 2 syndrome de Rett F84 3 autre trouble d sint gratif de l enfance F84 4 hyperactivit associ e un retard mental et des mouvements st r otyp s F84 5 syndrome d Asperger F84 8 autres troubles envahissants du d veloppement F84 9 trouble envahissant du d veloppement sans pr cision 16 1 4 2 2 DSM IV TR Les TED sont caract ris s par des d ficits s v res et une alt ration envahissante de plusieurs secteurs du d veloppement capacit s d interactions sociales r ciproques capacit s de communication ou par la pr sence de comportements d int r ts et d activit s st r otyp s Les d ficiences qualitatives qui d finissent ces affections sont en nette d viation par rapport au stade de d veloppement ou l ge mental du sujet Ces troubles apparaissent habituellement au cours des premi res ann es de la vie et sont souvent associ s un certain degr de retard mental Ils sont parfois associ s des affections m dicales g n rales par exemple anomalies chromosomiques maladies infectieuses maladies infectieuses cong nitales l sions structurelles du syst me nerveux central Les TED comprennent cing cat gories et sont actuellement en cours de r
47. abiller savoir utiliser des couverts manger proprement L enseignement par essai distinct s appuie sur les principes de l ABA Il s agit d une strat gie utilis e pour maximiser l apprentissage tout ge et implique 1 D identifier les comp tences acqu rir 2 De d composer des comp tences complexes en petits l ments 3 D enseigner un l ment de la comp tence la fois jusqu sa ma trise 4 De pr voir une pratique r p t e durant une p riode de temps d termin e et intensive 5 De fournir des guidances et un estompage de ces guidances lorsque c est n cessaire 6 D utiliser des proc dures de renforcement 7 De faciliter la g n ralisation des comp tences dans l environnement naturel Bien que les praticiens n incluent pas explicitement les tapes de la g n ralisation la recherche montre qu il s agit d une composante importante du traitement Stokes amp Baer 1977 cit s par R Leaf J McEachin M Taubman 2008 En DTT une r ponse active est attendue Les cons quences telles que les r compenses sont d livr es imm diatement apr s que l enfant a tent d accomplir la t che qui lui incombe de fournir une r ponse la question de r pondre une consigne comme compte jusqu 10 40 par exemple Si la r ponse mise est correcte on propose a l enfant un renforcement sous forme de f licitation sociale d objets favoris d activi
48. adulte Le terme pervasive developmental disorders a alors t cr afin de le remplacer La CFTMEA R classification utilis e en France et dans certains pays europ ens ne donne pas de crit res diagnostiques des diff rents TED mais seulement une br ve description Elle est sp cifique l enfant et l adolescent et n a pas de correspondance chez l adulte Elle est actuellement en cours de r vision 18 1 4 2 4 Correspondance entre les trois classifications d apr s les recommandations de la F d ration Francaise de Psychiatrie FFP HAS 2005 CIM 10 DSM IV CFTMEA R 2000 F84 1 Autisme atypique 299 80 Troubles envahissant du d veloppement non sp cifi y compris autisme atypique 1 01 Autres formes de l autisme 1 02 Psychose pr coce d ficitaire retard mental avec troubles autistiques ou psychotiques F84 2 Syndrome de Rett 299 80 Syndrome de Rett 1 05 Troubles d sint gratifs de l enfance F84 3 Autre troubles 299 10 Trouble d sint gratif de 1 05 Troubles d sint gratifs de d sint gratif de l enfance l enfance l enfance F84 4 Troubles hyperkin tiques associ s un retard mental et des mouvements st r otyp s F84 5 Syndrome d Asperger 299 80 Syndrome d Asperger 1 03 Syndrome d Asperger F84 8 Autres troubles envahissants du d veloppement 1 02 Psychose pr coce d ficitaire retard mental avec t
49. aines suivants 1 Alt rations qualitatives des interactions sociales r ciproques du type de celles d finies pour l autisme 2 Alt rations qualitatives de la communication du type de celles d finies pour l autisme 3 Caract re restreint r p titif et st r otyp des comportements des int r ts et des activit s s accompagnant de st r otypies motrices et de mani rismes 4 Perte g n rale de l int r t pour les objets et pour l environnement D Le trouble n est pas attribuable d autres vari t s de trouble envahissant du d veloppement une aphasie acquise avec pilepsie F80 6 un mutisme lectif F94 0 un syndrome de Rett F84 2 ou une schizophr nie F20 Partie 2 Crit res diagnostiques du trouble d sint gratif de l enfance A D veloppement apparemment normal pendant les 2 premi res ann es de la vie au moins comme en t moigne la pr sence d acquisitions en rapport avec l ge dans le domaine de la communication verbale et non verbale des relations sociales du jeu et du comportement 94 B Perte cliniquement significative avant l ge de 10 ans des acquisitions pr alables dans au moins deux des domaines suivants 1 Langage de type expressif ou r ceptif 2 Comp tences sociales ou comportement adaptatif 3 Contr le sphinct rien v sical ou anal 4 Jeu 5 Habilet s motrices C Caract re anormal du fonctionnement dans au moins deux des domaines
50. aire l enfant les gestes attendus les guidances visuelles on montre l enfant avec le doigt un indice qui pourrait aider l enfant et les guidances verbales on dit quelque chose qui va aider l enfant r pondre la consigne elles sont essentiellement utilis es pour travailler le langage Ces guidances permettent l enfant d apprendre sans erreur possible Si elles sont n cessaires au d but d un nouvel apprentissage il convient n anmoins de s interroger sur la plus ou moins grande facilit que nous aurons par la suite retirer les guidances puisque le but ultime est que l enfant devienne totalement autonome Si les guidances permettent l enfant d mettre un comportement souhait le but est bien s r qu il soit petit petit autonome dans la r alisation de ce comportement Pour cela la proc dure de l estompage des guidances est utilis e Il s agit d une diminution progressive des aides apport es l individu Outre les guidances le fa onnement est utilis Cette technique d apprentissage consiste renforcer des approximations successives de plus en plus proches du comportement cible jusqu l obtention de celui ci Par exemple si l on cherche apprendre un enfant demander un g teau mot difficile on commencera d abord par lui faire prononcer 0 puis to ato et enfin g teau Le courant de l approche comportementale verbale Verbal Behavi
51. b 82 Bullinger A 2005 Le dialogue sensori moteur avec l enfant les particularit s du b b risque autistique in Delion P dir Les b b s a risque autistique Paris Er s 47 59 Brigaudiot M Danon Boileau L 2009 La naissance du langage dans les deux premi res ann es Paris PUF Bruner J 1987 Comment les enfants apprennent a parler Paris Retz Bruner J 1983 Le d veloppement de l enfant savoir faire savoir dire Paris PUF Cantwell D B Baker L 1984 Research concerning families of children with autism The effects of autism on the family sous la direction de Schopler E et Mesibov G B New York Plenum p 43 68 Chakrabarti S Frombonne E 2005 Pervasive developmental disorders in preschool children confirmation of high prevalence in American Journal of Psychatry 162 6 1133 1141 Chomsky N 1969 Un compte rendu du Comportement verbal de R F Skinner Langages 4 ann e n 16 16 49 Clark E 2003 First language acquisition Cambridge Cambridge University Press Courchesne E Mouton P R Calhoun M E Semendeferi K Ahrens Barbeau C Hallet M J Carter Barnes C Pierce K 2011 Neuron Number and size in Prefrontal Cortex oh Children with Autism JAMA 306 18 2001 2010 Crespin G C 2007 Actualit du soin approches cognitivo comportementales et analytiques des troubles autistiques Paris l Harma
52. caract ris par la production de syllabes simples telles que les s quences de consonne voyelle suivantes pa ba ma Celles ci peuvent tre r it r es ex baba ou non ex ma C est ce qu on appelle le babillage canonique Les sons consonantiques en d but de syllabes sont tr s souvent des occlusives et des nasales Ainsi les sons p b t d m combin s avant la voyelle a forment la base du babillage Jusqu a dix mois il est rare d observer la production d autres voyelles Mais certains enfants pr f reront produire des consonnes dites v laires g ou k au lieu des labiales Vers onze mois les syllabes sont plus nombreuses et plus vari es L articulation est par ailleurs plus nette Suite la p riode de babillage 23 canonique o l enfant n a cess de r p ter des s ries de syllabes celui ci produit des suites polysyllabiques dans lesquelles les voyelles et les consonnes sont vari es Ag de dix douze mois l enfant se d sint resse des sons qui n appartiennent pas au syst me phonologique de sa langue maternelle Ses productions rel vent alors des voyelles consonnes et syllabes propres sa langue Boysson Bardies 2000 Des premi res expressions vocales en passant par le gazouillis et le babillage le regard et le sourire sont la base de la mise en place de l interaction avec autrui Par ailleurs mergent d autres conduites plus complexes relatives
53. change et de d veloppement Elle s ing nie stimuler sp cifiquement l change visuel l intervenant cherche capter le regard de Penfant et limitation verbale en utilisant le jeu Elle s appuie sur les connaissances de la psychologie du d veloppement et contrairement d autres m thodes dites comportementales la m thode des 31 postule que la stimulation n a pas directement pour but les apprentissages mais plut t la construction de la personne travers les tapes du d veloppement de Penfant Source http erwan espoir blog lemonde fr pourquoi la methode des 3i 1 67 D s son arriv e l IME en avril 2010 afin qu Antoine r ussisse exprimer ses envies ses besoins et qu il puisse se faire comprendre du plus grand nombre l objectif premier a consist d velopper un moyen de communication Au pr alable comme cet enfant manifestait peu de centres d int r t tait solitaire et partait en courant d s qu un ducateur cherchait s approcher de lui un important travail de pairing a t instaur Le pairing dans la pratique de l ABA est une phase de jeu o les intervenants cherchent tisser un lien de confiance un lien positif avec l enfant pour que les apprentissages puissent ensuite commencer Cette phase permet d associer des v nements plaisants des renfor ateurs pour Antoine jouer avec la tortue musicale qu il adore est un exemple et
54. cientifique internationale 3 2 Le programme TEACCH TEACCH Traitement par l ducation des enfants pr sentant de l autisme ou un handicap de la communication est aussi appel ducation structur e Cette m thodologie d accompagnement sp cifique a t mise au point dans les ann es 1960 aux Etats Unis en Caroline du Nord par Eric Schopler Ce programme est actuellement dirig par Gary Mesibov Il s agit de l organisme d ducation sp cialis le plus influent au service des enfants 47 autistes Schopler Mesibov et leurs associ s empruntent occasionnellement des proc dures comportementales pour enseigner les habilet s d autonomie et diminuer les troubles du comportement Contrairement l intervention comportementale TEACCH est con u de fa on ce que des environnements prot g s aident les enfants utiliser les habilet s qu ils poss dent d j au lieu de les amener s adapter des environnements plus normaux ou typiques Les classes TEACCH sont compos es d enfants autistes et d enfants atteints de troubles du d veloppement Les enseignants titulaires d un dipl me en ducation sp cialis e organisent dans la classe un poste de travail pour chaque enfant Les enfants travaillent seuls leur bureau souvent s par s du reste de la classe par des cloisons et r alisent les t ches demand es par leur enseignant Celles ci sont choisies individuellement en fonctio
55. cier un mot de deux syllabes son r f rent Parmi les diff rents apprentissages mis en place avec Guillaume on rel ve les math matiques le graphisme et les comp tences de jeu Guillaume apprend vite et l on constate chez lui de bonnes comp tences cognitives Pour 75 travailler les math matiques il a rapidement appris a reconnaitre les chiffres d nombrer une quantit associer un chiffre avec une quantit donn e ou encore additionner de petites quantit s Le graphisme est quant a lui d velopp dans le but qu il puisse apprendre a crire Ce type d activit reste d licat pour le moment Il manque d aisance avec un crayon et n arrive pas le tenir parfaitement Les traits qu il fait pour relier des points entre eux manquent de r gularit et ne sont donc pas tout a fait droits N anmoins il poursuit ses efforts pour tracer des traits horizontaux verticaux des boucles des ponts et des lettres majuscules lorsque nous posons de telles consignes Globalement il comprend tout ce qu on lui demande ce qui est tr s positif et porteur d optimisme dans l acc s aux apprentissages A ce jour il semble quelque part hyperlexique Comme le graphisme est d licat pour lui les ducateurs lui proposent de temps en temps de taper des mots relatifs une chanson qu il souhaite couter par exemple sur l ordinateur de PIME Si le graphisme ne se d veloppe pas correctement l ordinateur restera ult rieureme
56. communs tous les tres humains d s les premi res semaines de la vie du b b Boysson Bardies 1996 manifestent son d sir d entrer en interaction avec autrui Il dispose notamment de deux moyens pour communiquer le regard et le sourire 2 1 1 1 Le regard Le regard est le premier lien qui unit l enfant son entourage et est essentiel pour la communication non verbale et co verbale D s la naissance la m re cherche le regard de son b b Ces contacts oculaires pr parent les conduites de r ciprocit des interactions Les tentatives d accordage visuel initi es par l enfant soit lorsque l enfant regarde autrui et que celui ci le regarde galement apparaissent d s le troisi me mois de la vie de l enfant Vers six mois la vision du b b se stabilise et devient comparable celle de l adulte il peut accommoder Il dispose de la vision fov ale de la reconnaissance des couleurs ainsi que de celle du relief Il est alors capable partir de cet ge de suivre la direction du regard de l adulte condition que l objet regard soit bien visible Butterworth et Grover 1988 Entre 11 et 14 mois le b b r ussit modifier la direction de son regard si sa m re regarde un autre objet Veneziano 2000 Le regard est selon Bruner 1987 le premier m canisme de l attention r ciproque Si le regard est prolong la m re met spontan ment des vocalisations ce qui constitue une voie d acc s au la
57. cratchs Lorsque nous travaillons avec lui la communication par images nous lui pr sentons au pr alable plusieurs jouets et choisissons celui sur lequel il s attarde afin d tre s rs que l activit propos e le motivera Parmi ses agents renfor ateurs le chien xylophone retient souvent son attention jouer avec les sons le motive Voici alors le support sur lequel nous travaillons avec lui 65 Pour obtenir le jouet qui lui pla t en l occurrence le chien xylophone Emile doit saisir l image le repr sentant et nous la donner afin que nous lui remettions concr tement l objet d sir Il peut ainsi jouer avec quelques instants Deux images neutres sont sciemment dispos es sur le support afin qu Emile fasse bien l effort de regarder ce qu il souhaite obtenir Parfois lorsque la discrimination des images est inappropri e nous sommes enclins le guider pour rediriger sa main ou nous l aidons d coller la carte voulue Emile a en effet peu de tonus musculaire au niveau de ses membres sup rieurs La motricit est travaill e par ce biais l outre le jeu de la toupie o il doit appuyer fermement pour la faire tourner Une guidance physique est absolument n cessaire tant 1l poss de peu de forces Le jeu du tam tam o il a pour consigne de taper dessus est aussi un pr texte pour d velopper sa motricit Poser de telles consignes permet de travailler le langage r ceptif qui visiblement n e
58. de 14 ans aucune structure de type ABA n existe pour les personnes atteintes d autisme Il n y a donc pas de relais Quel avenir pour les adolescents autistes Une admission en h pital si les troubles de comportement n ont pas majoritairement disparu et permis une int gration scolaire Un traitement base de neuroleptiques serait la solution au sein de l h pital La r gression est assur e s ils ne sont pas stimul s et mis seulement sous traitement certainement n cessaire mais pr sentant au demeurant de nombreux effets secondaires Il me semble important que les pouvoirs publics poursuivent leurs efforts en d veloppant des structures ABA encore trop rares actuellement pour un mieux tre de ces enfants pour leur dignit et pour aider leur famille 80 LEXIQUE Agent renfor ateur c est la r compense donn e un enfant lorsque celui ci r pond correctement aux consignes cons quence agr able cons cutive l mission d un comportement Chainage proc dure utilis e pour enseigner un comportement dit complexe Comportement toute production observable mesurable d un organisme ensemble de ses attitudes de ses actions ainsi que ses r actions Conditionnement op rant th orie qui s int resse l apprentissage dont r sulte une action selon les cons quences de celle ci rendant plus ou moins probable la reproduction du comportement Conditionnement r pondant th orie qui
59. de communication auxquels s ajoutent les probl mes de comportement CIM 10 1994 Pour d finir les caract ristiques d un d sordre il faut d finir les sympt mes n cessaires et suffisants pour tablir le diagnostic de ce d sordre Chaque d sordre a un noyau de caract ristiques qu une personne doit pr senter pour recevoir le diagnostic Cependant il y a aussi des sympt mes associ s qu un patient peut pr senter sans pour autant qu ils soient n cessaires au diagnostic Dans le cas de l autisme d autres comportements que ceux cit s pr c demment sont typiques des personnes atteintes d autisme sans pour autant tre universels Certaines personnes autistes peuvent par exemple r ussir de fa on frappante les tests d intelligence o les capacit s non verbales comme les puzzles d passent souvent les capacit s verbales Lockyer et Rutter 1970 Beaucoup d individus autistes ont des 12 st r otypies motrices comme le balancement marcher sur la pointe des pieds taper dans les mains ou bouger les doigts rapidement devant les yeux Les st r otypies font partie des troubles du comportement que l on rel ve chez les sujets autistes Parmi ceux ci on distingue les comportements dangereux pour la personne elle m me automutilation avec pr sence de morsures griffures se jeter contre les murs se cogner la t te s arracher les cheveux D autres troubles du comportement s av rent dangereux pour l e
60. dialogues non linguistiques avec l entourage In utero le syst me auditif du f tus est fonctionnel d s la vingt cinqui me semaine de gestation et son niveau d audition se rapproche de celui des adultes vers la trente cinqui me semaine Le f tus per oit les donn es sensorielles auditives la fois de l espace intra ut rin du corps de sa m re et de l ext rieur Une familiarisation avec la langue maternelle a donc lieu dans les derniers mois de la vie pr natale D s la naissance le nouveau n pr par couter durant la p riode pr natale est capable de discriminer un ventail important de contrastes consonantiques et vocaliques que ces contrastes appartiennent ou non au r pertoire de la langue parl e dans son environnement Boysson Bardies 2010 D s les premiers jours de sa vie il poss de aussi des capacit s r ceptives aux tats subjectifs des autres personnes et cherche interagir avec eux Thevarthen 1974 Stern 1989 Il saurait imm diatement qu autrui est son semblable et serait dot d une intention de communication 20 Trevarthen 1998 Les r actions du b b suite aux contacts corporels les regards adress s les sourires les battements de bras et de jambes sont autant de signes t moignant de sa capacit manifester son accordage avec son entourage en particulier avec sa m re Les mimiques faciales rires pleurs les gestes bras tendus main allong e signaux de communication
61. e 1 Crit res diagnostiques de l autisme atypique F84 1 A Pr sence partir de l ge de 3 ans ou plus tard d anomalies ou d alt rations du d veloppement m mes crit res que pour l autisme sauf en ce qui concerne l ge d apparition B Alt ration qualitative des interactions sociales r ciproques alt ration qualitative de la communication ou caract re restreint r p titif et st r otyp des comportements des int r ts et des activit s m mes crit res que pour l autisme mais il n est pas n cessaire que les manifestations pathologiques r pondent aux crit res de chacun des domaines touch s C Ne r pond pas aux crit res diagnostiques de l autisme F84 0 L autisme peut tre atypique par l ge de survenue F84 10 ou par sa symptomatologie F84 11 Dans le domaine de la recherche les deux types peuvent tre diff renci s par le cinqui me caract re du code Les syndromes atypiques par ces deux aspects sont classer sous F84 12 Atypicit par l ge de survenue A Ne r pond pas au crit re de l autisme l anomalie ou l alt ration du d veloppement est vidente seulement partir de l ge de 3 ans ou plus tard B R pond aux crit res B et C de l autisme F84 0 Atypicit par la symptomatologie A R pond au crit re A de l autisme l anomalie ou l alt ration du d veloppement est vidente avant l ge de 3 ans B Alt ration qualitativ
62. e aux enfants atteints d autisme repose sur le postulat qu ils ont plus de difficult s que les autres apprendre ils n apprennent rien naturellement et les m thodes d apprentissages doivent tre adapt es pour les aider Pour une prise en charge de qualit trois l ments demeurent a la base de la m thode ABA pour les enfants autistes e les guidances physiques visuelles verbales e l adoption d un syst me de renforcement adapt leur sensibilit soit des agents renfor ateurs e la r p tition n cessaire l apprentissage d o d coule le terme de prise en charge intensive en ABA Pour mettre en place une prise en charge ABA chaque enfant est tout d abord valu par l ABLLS Assessment of Basic Language and Learning Skills Les psychologues dressent une liste des comportements qu il devra apprendre en d terminant des priorit s d apprentissages Chaque enfant suit alors un programme individualis en fonction de son niveau et de ce qui lui servira le plus L ABA propose de d velopper en premier lieu les capacit s d attention et d imitation des enfants Puis on cherche d velopper l acquisition d un langage r ceptif et d un langage expressif Enfin sont d velopp es les comp tences pr requises pour les apprentissages scolaires assortir des objets compter reconna tre les lettres les formes et les couleurs Certains apprentissages ne pourront tre a
63. e connaissance de la structure interne de cet organisme qui permettrait de savoir comment il traite l information re ue et organise son propre comportement Ces caract ristiques de l organisme r sultent de l interaction complexe de la structure inn e du cycle g n tique de maturation et de l exp rience acquise Chomsky 1969 Lorsque l on ne dispose pas de donn es neurophysiologiques ind pendantes les conclusions concernant la structure de l organisme portent donc in vitablement sur l observation du comportement et des v nements ext rieurs 2 4 1 Retour sur les trois hypoth ses La r duction des comportements inappropri s peut favoriser l mergence du langage Effectivement nous avons pu v rifier cette hypoth se notamment dans le cas de Guillaume Cependant la r duction des comportements inappropri s ne favorise pas seulement l mergence du langage elle permet aussi l entr e dans les apprentissages et l entr e dans la communication une communication appropri e gr ce la mise en place de divers moyens de communication alternatifs appliqu s selon les principes de PABA Ne pas r pondre et ne pas c der un enfant qui pleure pour acc der quelque chose va engendrer l extinction de cette tentative de communication inappropri e puisque agir ainsi ne lui apporte rien Pour qu Emile apprenne communiquer de fa on appropri e et que ses pleurs soient moins r currents l
64. e des interactions sociales r ciproques alt ration qualitative de la communication ou caract re restreint r p titif et st r otyp des comportements des int r ts et des activit s m mes crit res que pour l autisme mais il n est pas n cessaire que les manifestations pathologiques r pondent aux crit res de chacun des domaines touch s C R pond au crit re C de l autisme D Ne r pond pas enti rement au crit re B de l autisme F84 0 Atypicit par l ge de d but et la symptomatologie A Ne r pond pas au crit re de l autisme l anomalie ou l alt ration du d veloppement est vidente seulement partir de l ge de 3 ans ou plus tard 91 B Alt ration qualitative des interactions sociales r ciproques alt ration qualitative de la communication ou caract re restreint r p titif et st r otyp des comportements des int r ts et des activit s m mes crit res que pour l autisme mais il n est pas n cessaire que les manifestations pathologiques r pondent aux crit res de chacun des domaines touch s C R pond au crit re C de l autisme D Ne r pond pas enti rement au crit re B de l autisme F84 0 Crit res non d finis 92 Annexe 3 Crit res diagnostiques du syndrome de Rett Partie 1 Crit res diagnostiques du syndrome de Rett F84 2 A La p riode pr natale et p rinatale et le d veloppement psychomoteur au cours des 5 premiers mois sont apparemm
65. e pointage a t instaur Depuis il pleure beaucoup moins Avant de pouvoir favoriser l mergence du langage c est en proposant des pr requis au langage tel que le pointage que l on commence entrer dans une communication nettement plus appropri e Enfin que les troubles des comportements inappropri s soient r duits permet un gain de temps certain pour la mise en place du programme de l enfant pour qu il progresse dans tout domaine et pas seulement dans le domaine langagier En outre r duire des comportements inappropri s peut engendrer la cr ation de nouveaux centres d int r ts Nous avons pu le constater avec Antoine qui en crachant dans ses mains pr sentait un trouble du comportement En d tectant que la recherche du contact avec l humidit entrainait ce comportement probl matique nous avons transpos son int r t pour la sensation 78 humide vers des jeux d eau Non seulement cela a teint un comportement probl matique cracher dans ses mains mais en plus a instaur une nouvelle motivation un nouveau centre d int r t pour lui les jeux d eau Utiliser la motivation de Penfant et le principe du renforcement peut encourager un comportement attendu donc la communication Cette hypoth se a galement pu tre v rifi e Songeons Emile pour encourager et travailler le pointage nous utilisons des jeux d eau qu il affectionne particuli rement donc sa motivation D sormai
66. elle Celui ci est directement li a l mergence du langage verbal voire m me consid r comme un l ment pr curseur du langage Marcos 1998 Diff rentes hypoth ses ont t mises propos de l origine de celui ci et l on retient traditionnellement deux conceptions Le pointage est soit consid r comme le r sultat de capacit s motrices un mouvement de pr hension tronqu Wundt 1912 d rivant de l exploration par le toucher avec l index lorsque celui ci est tendu Masataka 2003 soit un geste dot d une intention destin e exprimer une demande d aide lorsque la tentative d attraper un objet choue et que l adulte le fait donc la place de l enfant Vygotsky 1985 t moignant une conscience m tacommunicative pr coce de ce dernier Franco et Butterworth 1996 Depuis la fin des ann es 1970 deux fonctions sont g n ralement distingu es dans l emploi du geste de pointage Marcos 1998 Bates et ses coll gues 1979 diff rencient e Le pointage proto imp ratif imperative pointing utilis par enfant d s qu il cherche obtenir quelque chose de la part de l adulte e Le pointage proto d claratif declarative pointing employ par l enfant lorsqu il souhaite obtenir et partager l attention de l adulte sur un objet ou un v nement int ressant impliquant un va et vient du regard entre l adulte et l objet Ce type de pointage est usit dans le but de communiquer s
67. ence de r sistance corporelle quand on impose un mouvement l enfant comme plier une jambe par exemple est observable Porte et al 1988 Bullinger 2005 Lorsqu un tel enfant tombe les chutes ne provoquent pas de pleurs et il ne cherche pas les anticiper en se prot geant En outre l enfant autiste tient assez mal la position assise perd assez facilement l quilibre s il tente d attraper un objet et n a pas le r flexe de mettre les mains en avant pour se retenir Teitelbaum et al 1998 Par ailleurs dans ses d placements l enfant autiste ne se retourne pas ou ne rampe pas Selon Bullinger 2005 une partie du corps est n glig e au profit de l autre C est ce qu on appelle l abandon d un h micorps les deux c t s ne sont pas mobilis s de la m me mani re par l enfant Par exemple s il doit manipuler un objet il n utilisera qu une seule main alors que l usage des deux aurait t n cessaire dans ce type de maniement 14 1 4 1 1 2 les interactions sociales A propos de la communication les enfants forte pr somption autistique pr sentent une absence ou une insuffisance de contacts visuels et de sourires et mettent en ceuvre peu voire pas du tout l attention partag e avec autrui La capacit r pondre un stimulus auditif m me s il provient d une voix connue semble d ficiente les enfants autistes r pondent de fa on irr guli re aux appels qui leur s
68. ent normaux et le p rim tre cranien est normal a la naissance B D c l ration de la croissance cr nienne entre 5 mois et 4 ans et perte entre 5 et 30 mois des comp tences fonctionnelles manuelles intentionnelles acquises associ es 4 une perturbation concomitante de la communication et des interactions sociales et a l apparition d une d marche mal coordonn e et instable ou d une instabilit du tronc C Pr sence d une alt ration grave du langage versant expressif et r ceptif associ e un retard psychomoteur s v re D Mouvements st r otyp s des mains sur la ligne m diane par exemple torsion ou lavage des mains apparaissant au moment de la perte des mouvements intentionnels des mains ou plus tard Partie 2 Crit res diagnostiques du syndrome de Rett A Pr sence de tous les l ments suivants 1 D veloppements pr natal et p rinatal apparemment normaux 2 D veloppement psychomoteur apparemment normal pendant les 5 premiers mois apr s la naissance 3 P rim tre cr nien normal la naissance B Survenue apr s la p riode initiale de d veloppement normal de tous les l ments suivants 1 D c l ration de la croissance cr nienne entre 5 et 48 mois 2 Entre 5 et 30 mois perte des comp tences manuelles intentionnelles acquises ant rieurement suivie de l apparition de mouvements st r otyp s des mains par exemple torsion des mains ou lavage des mains 3 Perte de la soc
69. es par exemple ne cherche pas montrer apporter ou pointer autrui des objets qui l int ressent 2 Alt rations qualitatives de la communication manifestes dans au moins un des domaines suivants 88 a Retard ou absence totale de d veloppement du langage oral souvent pr c d par une absence de babillage communicatif sans tentative de communiquer par le geste ou la mimique b Incapacit relative engager ou maintenir une conversation comportant un change r ciproque avec d autres personnes quel que soit le niveau de langage atteint c Usage st r otyp et r p titif du langage ou utilisation idiosyncrasique de mots ou de phrases d Absence de jeu de faire semblant vari et spontan ou dans le jeune ge absence de jeu d imitation sociale 3 Caract re restreint r p titif et st r otyp des comportements des int r ts et des activit s manifeste dans au moins un des domaines suivants a Pr occupation marqu e pour un ou plusieurs centres d int r t st r otyp s et restreints anormaux par leur contenu ou leur focalisation ou pr sence d un ou de plusieurs int r ts qui sont anormaux par leur intensit ou leur caract re limit mais non par leur contenu ou leur focalisation b Adh sion apparemment compulsive des habitudes ou des rituels sp cifiques non fonctionnels c Mani rismes moteurs st r otyp s et r p titifs par exemple battemen
70. essentiellement sur la capacit comprendre et donner du sens au langage s mantique et la capacit utiliser le langage dans un but communicatif pragmatique 2 2 5 1 Babillage et prosodie Ricks et Wing ont crit un texte fondateur en 1975 propos du d veloppement du langage et de la communication chez les enfants autistes au cours des premi res ann es Une d viance ou la diminution de la qualit du babillage a t relev e chez 50 des enfants de l tude Cette tude a permis de conclure que le babillage n est pas normal pendant la premi re ann e Selon les tudes sur la prosodie des productions vocales des tr s jeunes enfants la p riode du babillage permet de mettre en vidence des caract ristiques prosodiques propres la langue de l environnement des enfants Chez les enfants tout venant fran ais vers 7 8 mois on trouve autant de contours descendants que montants dans le babillage et entre neuf et douze mois ils adaptent leur prosodie la situation Leroy Masson 2010 Chez les enfants autistes les tudes relatives ce sujet ont des points de vue divergents Selon Hicks 1972 le contour intonatif du pr langage des enfants autistes ne diff re pas de celui des enfants tout venant Sheinkopf et coll 2000 soutiennent l id e que la prosodie et ou la phonologie de l enfant autiste seraient d viantes d s le babillage Enfin Baltaxe 1981 affirme que les enfants autistes produiraient des
71. et correspondent l image typique que l on se fait de l autisme D autres ne semblent pas refuser les relations mais ne sont jamais l origine l initiative de celles ci En adoptant une attitude passive ils d couragent le contact avec autrui Enfin on rencontre des enfants qui recherchent le contact initient des interactions mais de fa on bizarre en ayant extr mement peu recours des codes sociaux en usage Frith 2010 Une alt ration qualitative de la communication est notable chez les personnes atteintes d autisme Elles ont en effet du mal a initier une communication avec autrui La communication verbale est assez souvent aussi probl matique que la communication non verbale Certains enfants faute parfois de stimulations ajust es restent mutiques tandis que d autres sont verbaux N anmoins on note que le langage est d ficitaire l cholalie est pr sente chez les enfants qui pr sentent des troubles du langage manifestes L cholalie est une tendance spontan e a r p ter tout ou une partie des phrases de l interlocuteur habituellement en guise de r ponse verbale Pour ceux qui arrivent s exprimer malgr tout on rel ve des incoh rences syntaxiques et logiques des inversions pronominales comme l emploi du pronom il la place du je le tu la place du je et un langage idiosyncrasique d s qu une expression orale est faite de mots auxquels sont attribu
72. eture de la bouche Les premi res voyelles apparaissent au cours de cette p riode et c est vers la seizi me semaine qu on entendra les premiers rires et cris de joie de l enfant Vers la fin du sixi me mois la coordination des ajustements phonatoires et supraglottaux est en place Il peut d s lors r ussir interrompre ses vocalisations un acquis essentiel pour le contr le vocal en plus d adapter la hauteur de ses vocalisations sur celles de son interlocuteur On observe que sa voix prend une intonation plus haute lorsqu il est face sa m re que lorsqu il est avec son p re Il peut aussi imiter des sch mas d intonations simples qu il entend Cette capacit d imitation de comportements vocaux s intensifiera au fil des mois Entre quatre et sept mois le b b tendra son r pertoire de mouvements articulatoires ceux qui mettent en jeu l avant de l appareil articulatoire Apr s les arrheu et les agueu initiaux viendront s ajouter des sons quelque peu incertains mais renfermant cependant des quasi consonnes aw a abwal am am et des voyelles isol es prolong es et modul es Durant cette phase pr paratoire au babillage l enfant manipule des sons vocaliques a e a e et joue en variant les intonations les dur es les successions Il devient ainsi de plus en plus capable de produire des effets sonores vari s Entre six et dix mois le premier babillage de l enfant appara t
73. exemples de comportements l un n gatif l autre positif pour illustrer ce sch ma e Exemple basique de comportement n gatif Antecedent Behavior Consequences ce qui d clenche le comportement Comportement R action de l entourage La Maman demande Tom d teindre la TV Tom mord le bras de sa maman la maman lui accorde 10min de TV suppl mentaires D Tom comprend qu il peut obtenir ce qu il veut en mordant le bras de sa m re comportement inadapt e Exemple basique de comportement positif Antecedent Behavior Consequences Le professeur donne un exercice Jeanne n aime pas les math matiques Le professeur f licite de Math matiques mais essaye de le faire et r ussit le finir Jeanne il sait qu elle d teste les math matiques D En agissant de la sorte le professeur encourage son l ve poursuivre ses efforts il y a de fortes chances qu elle renouvelle ses efforts En France nous connaissons plus l ABA dans le traitement de l autisme parce qu il s agit du domaine d application pour lequel il existe le plus de recherches scientifiques et o visiblement il existe les meilleurs r sultats pour les personnes atteintes d autisme tude de Lovaas 1987 A l heure actuelle en France l ABA reste souvent mal per ue cause de la notion de conditionnement mot connotation p jorative qui renvoie cependant au m canisme d apprentissage 42 L ABA appliqu
74. h 2010 D un enfant autiste un autre la production verbale demeure particuli rement variable Le langage se d veloppe et se d ploie essentiellement chez les enfants autistes de haut niveau et ceux dits Asperger Il est dot d une bonne articulation et d une phonologie ad quate ainsi que d un lexique tendu N anmoins le langage reste qualitativement diff rent d un enfant tout venant 1l regorge de mots li s significativement aux centres d int r t ou aux st r otypies de l enfant objets m caniques moyens de locomotion informatique et est d pourvu de mots relatifs aux motions ressenties L enfant autiste a en plus la particularit de g n raliser 37 difficilement l emploi d un terme Pour Donald un enfant autiste suivi par Kanner le mot oui signifiait uniquement je veux que tu me prennes sur tes paules parce que son p re lui avait dit un jour Tu veux que je te prenne sur mes paules oui et que l enfant avait r torqu oui L enfant autiste aura tendance utiliser avec difficult s un mot hors de la situation pr cise dans laquelle il est survenu la premi re fois Danon Boileau 2002 C est ce que l on appelle un trouble de la d contextualisation Cette difficult faire varier le contexte d emploi des mots pourrait tre l origine de l extr me pr cision voire de la raret un peu pr cieuse de certains mots utilis s par les autistes
75. hopler disciple de Bettelheim constate que les troubles de comportements s aggravent au lieu de s estomper Pour lui la psychanalyse est nuisible Schopler 1971 En outre les m res risquent de s effondrer quand elles sont rendues responsables tort de l autisme de leur enfant Des tudes ont d montr ceci Cantwell Baker 1984 Exclure les m res de intervention aupr s de leur enfant constitue par ailleurs une erreur l enfant n am liorera pas son comportement dans son environnement quotidien s il est coup de sa m re Enfin plus les enfants manifestent un trouble du comportement plus ils re oivent de chaleur et d amour Cependant il a t d montr que cette fa on de proc der loin de r soudre le trouble du comportement va accentuer celui ci le renforcer Lovaas Simmons 1969 Ajoutons que comme la psychanalyse laisse les enfants libres de choisir leurs activit s ceux ci s adonnent irr m diablement a leurs comportements ritualis s leurs st r otypies ou tentent de fuir intervention plut t que d apprendre de nouvelles choses 53 Au mois de mars 2012 la Haute Autorit de Sant a pr sent un rapport o il est pr cis que les approches psychanalytiques dans le traitement de l autisme ne permettent pas de conclure a la pertinence de leur intervention en l absence de donn es sur leur efficacit et qu elles demeurent non consensuelles 54 PARTIE METHODOLOGIQUE 1 L IM
76. ialisation dans la phase pr coce de la maladie bien que certaines formes d interaction sociale puissent se d velopper ult rieurement 4 Apparition d une incoordination de la marche ou des mouvements du tronc 5 Alt ration grave du d veloppement du langage de types expressif et r ceptif associ e un retard psychomoteur s v re 93 Annexe 4 Crit res diagnostiques de I autre trouble d sint gratif de l enfance Partie 1 Crit res diagnostiques de l autre trouble d sint gratif de l enfance F84 3 A D veloppement apparemment normal jusqu l ge d au moins 2 ans La pr sence des acquisitions normales en rapport avec l ge dans le domaine de la communication des relations sociales et du jeu est n cessaire au diagnostic de m me qu un comportement adaptatif correspondant un ge de 2 ans ou plus B Perte manifeste des acquisitions ant rieures peu pr s au moment du d but du trouble Le diagnostic repose sur la mise en vidence d une perte cliniquement significative des acquisitions et pas seulement d une incapacit utiliser ces derni res dans certaines situations dans au moins deux des domaines suivants 1 Langage versant expressif ou r ceptif 2 Jeu 3 Comp tences sociales ou comportement adaptatif 4 Contr le sphinct rien v sical ou anal 5 Capacit s motrices C Fonctionnement social qualitativement anormal manifeste dans au moins deux des dom
77. icile pour lui Jusqu pr sent Emile a tendance tre fortement attir par toutes les sources lumineuses tout ce qui brille tr s souvent il ne peut s emp cher d avoir les yeux au ciel irr sistiblement attir par la lumi re diffus e par les n ons Pour lui faire perdre cette habitude et d s que cette attitude devient trop pr gnante nous lui mettons une casquette qui a le m rite de rediriger son regard La poursuite oculaire de son regard est aussi travaill e Pour ce faire face lui nous lui pr sentons alors une balle lumineuse certains qu elle retiendra son attention et la dirigeons de droite gauche pour une nouvelle fois travailler le regard Faire des bulles est galement un moyen suppl mentaire pour capter son attention Il esquisse alors un sourire et applaudit Avant de renouveler les bulles nous attendons qu il pointe Tous les moments pass s au sein de l IME sont propices pour travailler la communication Le temps du go ter par exemple permet de continuer travailler le pointage avec Emile s il veut obtenir des morceaux de madeleines et le regard lorsque nous nous pla ons face lui Outre le travail du regard du pointage et de la motricit un syst me de communication par images a t mis en place pour Emile Ce qu il aime particuli rement soit ses agents renfor ateurs a t photographi imprim et plastifi afin de pouvoir utiliser des images sur un support dot de s
78. ient tre relev s Cependant cette estimation ne tenait pas compte de l ensemble des troubles envahissants du d veloppement du type autistique Au milieu des ann es quatre vingt dix la pr valence des TED est valu e 20 cas sur 10000 personnes Selon une tude de Chakrabarti et Frombonne 2005 publi e dans l American Journal of Psychatry la pr valence globale des TED s l ve 62 63 cas sur 10000 personnes parmi lesquels figurent 16 8 cas d autisme proprement parler et 45 8 pour les autres cas dits TED 10 Puisque cette tude a t publi e aux Etats Unis pr cisons ce qui dans ce pays diff rencie un cas dit d autisme et les autres cas dits TED Le diagnostic de l autisme n cessite la pr sence de sympt mes li s aux trois domaines pr c demment cit s d ficits dans les interactions sociales et la communication associ s un r pertoire de comportements restreints r p titifs et st r otyp s des ant c dents de retard dans le d veloppement du langage et une apparition de ces troubles avant l ge de 36 mois tandis que le diagnostic du trouble envahissant non sp cifi est attribu des enfants qui pr sentent des sympt mes dans les trois domaines mais qui ne r pondent pas tous les crit res sp cifiques des autres troubles d veloppementaux Parmi les TED on rel ve aussi le syndrome d Asperger diagnostiqu chez des personnes pr sentant plusieurs caract ristiques semblables l
79. inguistique au langage formes et fonctions Paris L Harmattan Mathiot E Morgenstern A Leroy M 2010 Gestes mots et regards chez l enfant entre 9 et 24 mois l exemple du pointage In C Maillard Ed Le d veloppement pr linguistique Cortil Wodon Editions EME Proximit s Logop die p 141 168 Maurice C Green G Luce S 2006 Intervention Behaviorale aupr s des jeunes enfants autistes Montr al la Cheneli re inc Mazet P Stol ru S 2003 Psychopathologie du nourrisson et du jeune enfant D veloppement et interactions pr coces Paris Masson Menyuk P Quill K 1985 Semantic problems in autistic children In Schopler E Mesibov G Eds Communication problems in autism New York Plenum Press 127 145 Mottron L 2004 L autisme une autre intelligence Diagnostic cognition et support des personnes autistes sans d ficience intellectuelle Mardaga Mundy P Sigman M Ungerer J Sherman T 1986 Defining the social deficits of autism the contribution of non verbal communication measures Journal of Child psychology and Psychiatry 27 657 669 Nadel J Decety J 2002 Imiter pour d couvrir l humain psychologie neurobiologie robotique et philosophie de l esprit Paris PUF Peeters T 1996 L autisme de la compr hension l intervention Paris Dunod Piaget J 1967 La psychologie de l intelligence Paris Armand Colin
80. l faudra travailler cette tape avec deux entra neurs le premier aidera l enfant physiquement remettre l image ou la photo du chocolat au second entra neur qui d tient l objet convoit D s que la photo est plac e dans la main de celui ci ce dernier dira par exemple Oh tu veux du chocolat et donnera instantan ment le 50 carr de chocolat d sir a l enfant D s que l enfant remettra spontan ment une image repr sentant ce qu il souhaite sans qu une seconde personne l y aide la premi re tape sera acquise Etape 2 l enfant doit s habituer chercher lui m me l image pour effectuer une demande D s que l enfant a int gr le syst me d change mis en place au cours de la premi re tape on rassemble les images ou photographies r alis es dans une sorte de carnet de communication qu il peut emporter partout avec lui ou sur un tableau Ces images seront dans les deux cas plastifi es et scratch es afin que l enfant puisse les enlever et les remettre facilement On entra ne alors l enfant aller chercher seul au tableau ou dans son carnet de communication sur lequel sont scratch es ses images Il doit choisir celle qu il veut la rapporter l adulte et la lui mettre dans la main pour recevoir en change ce qu il demande Cette tape est d cisive puisqu elle suppose que l enfant soit capable d initier l interaction la fonction de communication se met en place E
81. les sujets ma trisant suffisamment le langage incapacit marqu e engager ou soutenir une conversation avec autrui c Usage st r otyp et r p titif du langage ou langage idiosyncrasique d Absence de jeu de faire semblant vari et spontan ou d un jeu d imitation sociale correspondant au niveau du d veloppement 3 Caract re restreint r p titif et st r otyp des comportements des int r ts et des activit s comme en t moigne au moins un des l ments suivants a Pr occupation circonscrite un ou plusieurs centres d int r t st r otyp s et restreints anormale soit dans son intensit soit dans son orientation b Adh sion apparemment inflexible des habitudes ou des rituels sp cifiques et non fonctionnels c Mani rismes moteurs st r otyp s et r p titifs par exemple battements ou torsions des mains ou des doigts ou mouvements complexes de tout le corps d Pr occupation persistante pour certaines parties des objets B Retard ou caract re anormal du fonctionnement d butant avant l ge de trois ans dans au moins un des domaines suivants 1 Interactions sociales 2 Langage n cessaire la communication sociale 3 Jeu symbolique ou d imagination C La perturbation n est pas mieux expliqu e par le diagnostic de syndrome de Rett ou de trouble d sint gratif de l enfance 90 Annexe 2 Crit res diagnostiques de l autisme atypique Parti
82. les yeux et le front notamment et le sourire du b b prend alors une dimension interpersonnelle L enfant se met en effet sourire aux personnes Il est d clench par les regards et n est plus simplement l expression d un tat interne d clench e par un l ment diffus mais une r action pr cise une personne Ce moment est un tournant dans les changes avec la m re notamment parce qu elle a vraiment le sentiment d tre reconnue Vers l ge de six mois le rire aux clats appara t Vers huit mois le sourire de l enfant est fr quemment associ au regard et aux contacts corporels lorsque l enfant est l initiative d une interaction selon une tude de L zine 1977 D s que l enfant et la m re parviennent se sourire de fa on r ciproque l change de sourire devient un signe pr curseur de l alternance des tours de parole n cessaires dans le dialogue Vers 6 mois on note une diminution du sourire au profit d autres mimiques soit des vocalisations associ es des ouvertures de la bouche aux sourcils lev s et au menton et aux l vres en avant L zine 1977 2 1 1 3 Des premi res expressions vocales au babillage Outre le regard et le sourire les expressions vocales du nourrisson sont par ailleurs pr sentes d s ses premiers instants de vie Le nouveau n crie en arrivant au monde et moins de maladie la production de sons ne cessera de s accro tre de son premier cri son de
83. me il y a quatre gar ons pour une fille mais les filles semblent pr senter des cas d autisme plus s v res que les gar ons 1 4 Nosographie Le terme d autisme a t introduit pour la premi re fois en 1911 par Bleuler pour d signer une des perturbations de base de la schizophr nie Cependant ce n est pas Bleuler qui d finira la pathologie telle que nous la connaissons aujourd hui mais le psychiatre L o Kanner En 1943 ce dernier publie un article fondateur intitul Autistic Disturbances of Affective Contact dans lequel il relate le cas de 11 enfants d intelligence normale dont les difficult s les plus importantes taient une incapacit entretenir des relations affectives avec autrui et un retrait du monde r el Deux caract ristiques sont ainsi d gag es pour diagnostiquer l autisme infantile l isolement autistique et le d sir obsessionnel d immuabilit ou r sistance au changement A la suite de la description de Kanner de nombreux auteurs ont tent de pr ciser le concept d autisme dans sa sp cificit et la hi rarchie de ses sympt mes A l heure actuelle les d finitions s appuient encore uniquement sur l observation du comportement et un degr moindre du d veloppement 1 4 1 L autisme au niveau comportemental A ce jour c est une triade de d ficits qui permet de d finir les comportements sp cifiques et universels de l autisme soit les probl mes de socialisation
84. ments apparaissent d s que l enfant cherche obtenir quelque chose un objet ou une activit qu il aime mais qu il se trouve dans l incapacit de formuler sa demande lorsqu il cherche obtenir de l attention qu il s ennuie ou manque de stimulation Les frustrations engendr es sont alors g r es de mani res inad quates Un comportement probl me peut galement survenir lorsqu un enfant cherche chapper une situation d sagr able pour lui viter de r aliser une t che qu on lui propose ou lorsqu une demande formul e par l adulte s av re trop difficile pour l enfant Par ailleurs le comportement probl me peut survenir lorsque l enfant cherche s auto stimuler surtout s il reste un moment seul et qu il n est pas capable de s occuper lui m me Enfin il est parfois l origine d un tat physiologique potentiellement d sagr able maladie fatigue qu il n arrive exprimer de fa on adapt e en disant je suis malade par exemple Pour qu un comportement se r sorbe et finisse par dispara tre l intervenant ABA utilise la plupart du temps la proc dure dite de l extinction Pour cela il convient d ignorer le comportement probl me D s que celui ci survient il faut imp rativement d tourner le regard de l enfant et ne plus lui parler Le regarder serait en effet synonyme d un regain d attention pour lui et renforcerait son comportement probl me Il est
85. mes de communication diff rents mis en place Travail du regard mise en place du syst me du pointage des pr requis au d veloppement du langage et d un systeme de communication par images pour le premier utilisation de signes issus de la LSF d veloppement du seul son mis a et d veloppement de la syllabe ba pour le second utilisation d un classeur d images association de syllabes crites pour former des mots d veloppement de plusieurs sons et syllabes ma pa a e i 0 u encourag s pour le troisi me Tous travaillent le langage r ceptif Pour valuer les progr s des enfants et v rifier mes hypoth ses initiales je travaillerai essentiellement sur des observations not es sur le vif quelques l ments lus dans les bilans effectu s par les psychologues notamment ceux effectu s d s l arriv e des enfants l IME et quelques films r alis s relativement peu un seul couple de parents a accept que je filme leur enfant parmi les trois enfants choisis Les pr noms des trois enfants voqu s sont des pseudonymes afin de respecter leur anonymat 2 D veloppement de la communication et de l acquisition du langage chez trois enfants autistes par le biais de divers syst mes de communication mis en place au sein de PIME partir d analyses filmiques prise de connaissance des bilans effectu s par les psychologues de l cole ABA et observations 62
86. n ducative innovante destin e aux enfants autistes et de d celer en quoi et pourquoi elle peut les aider d velopper la communication voire m me faire merger l acquisition du langage oral L approche comportementale ABA Analysis Applied Behavior situ e dans le courant du Verbal Behavior se propose entre autres d offrir aux enfants autistes divers moyens de communication alternatifs Trois hypoth ses vont guider ma r flexion La premi re m am ne penser que la r duction des comportements inappropri s peut favoriser l mergence du langage Par ailleurs utiliser la motivation de l enfant et le principe du renforcement peut tr s certainement encourager un comportement attendu donc la communication Enfin ma derni re hypoth se soutient que l utilisation de moyens de communication alternatifs comme la langue des signes le pointage la communication par images d velopp s sur les principes de ABA peut tre un tremplin dans l acquisition du langage Dans un premier temps je ferai un tat des lieux des donn es issues de la litt rature Pour ce faire apr s avoir pr sent l autisme tiologie crit res d valuation de l autisme nosographie signes avant coureurs les diverses classifications je m attacherai exposer les diff rentes tapes du d veloppement de la communication et de l acquisition du langage chez l enfant tout venant afin d avoir des l ments de comparaison et des
87. n de chaque enfant mais globalement consistent en des t ches visuo motrices r p titives comme trier des objets par couleur plier des lettres et les mettre dans des enveloppes Des indices aident l enfant accomplir de fa on autonome les s ances de travail On met par exemple des paniers de couleurs diff rentes pour les objets trier ou encore des dessins qui viennent illustrer les diff rentes tapes pour plier une lettre Dans une m me s ance les enfants r alisent souvent diff rentes t ches en respectant un horaire compos d une s rie d illustrations Ils peuvent par ailleurs utiliser des images pour communiquer avec autrui Les parents sont impliqu s dans cette approche ils re oivent souvent des conseils sur la fa on d utiliser un poste de travail la maison un horaire illustr et la communication par image Le programme TEACCH met l accent sur le renforcement des habilet s que les enfants poss dent d j Les enfants sont mis dans des contextes agr ables o ils peuvent accomplir des t ches qu ils appr cient tout en d veloppant leur habilet Cette m thode permet aux enfants de s occuper de fa on utile et autonome Globalement cette approche consiste adapter l environnement afin de tenir compte des d ficits cognitifs constat s Ainsi le cadre spatial et temporel est structur l int rieur duquel on va s ing nier d velopper les comp tences en mergence des enfants en organisant
88. ndre a se calmer lorsqu il est nerv en lui proposant de souffler physiquement e D velopper la communication pointage et signes de la LSF que nous venons d voquer Ce graphique r sulte de donn es relev es entre le mois de septembre 2010 et le mois de janvier 2011 Par le biais de clickers l occurrence des comportements a t not e tout au long des journ es pass es au sein de l IME Tr s nettement nous constatons une diminution flagrante Qu Antoine r ussisse comprendre ce qu on lui demande langage r ceptif mettre en place un syst me de communication avec lui et donc r ussir r pondre ses besoins est la source de cette diminution Il regarde aussi beaucoup plus les intervenants est plus sociable et vient m me r clamer des c lins En outre le travail de pairing des premiers mois avec les bonbons et les divers jouets a permis de l int resser de nombreux autres jouets diversifiant ainsi ses centres d int r ts Les renfor ateurs alimentaires bonbons ont au fil des mois t estomp s norm ment au profit des jouets Les renfor ateurs alimentaires sont encore utilis s mais uniquement pour tout ce qui est co teux et difficile pour lui Le recours aux renfor ateurs alimentaires a t diminu au maximum afin que l apprentissage reste plus naturel 70 Pour travailler le regard les performances visuelles la coordination visuo spatiale et motrice la motricit fine
89. ne Aar E ENA OTEPOTI REECE mois bee net a ten ts 5 PARTIE THEORIQUE DEAS ys Sess cig a cas vais E A OA a E N a O EE O ARAORS 7 SPB LO Si ieir E E E E E O E EE E S 7 1 2 Crit res d valuation de l autisme 7 1 3 Pr valence des TED et de l autisme 10 1 4 Nosographi nettes sentent ea ete mirent 12 1 4 1 L autisme au niveau comportemental 12 1 4 1 1 Signes pr coces avant coureurs de l autisme 13 1 4 1 1 1 Le tonus la motricit et les l ments posturo mimo gestuels 14 1 4 1 1 2 Les interactions sociales 15 1 4 1 1 3 Le domaine de la sph re orale 15 1 4 2 Classificatlons ccsiiedecsvcssineda een nent inner a 15 142D CINE UE Se Rd A Te 16 145252 DS NEA ER ereire e ea a NE aa 17 1 4 23 CFTMEA Rss ennemis Less ea ran Rene pay ain AS 17 1 4 2 4 Correspondance entre les trois classifications 19 2 D veloppement de la communication et acquisition du langage 20 2 1 Chez l enfant tout venant iii iisiiuuesesss 20 2 1 1 Le d veloppement pr linguistique 0 12 mois 20 Deke Ase TRS AR te Te en ann 21 2 1 1 2 L SOUTIT 75 Sem em ay het E aliens eee eh os
90. neeenenaessonnad sees 37 3 Tour d horizon des principales prises en charge de l autisme l heure actuelle 38 3 1 La m thode AB A sen vie baie nn ae nn ek ceo ie tre tait er eet 38 SL D CMON tony exits na ed do na gas 38 3 1 2 ABA Mode d emplenia neei Aster Nan mater ed 41 3 2 Le programme TEACCH resorno nirien R a a ERARE NR Ta 47 3 3 La m thode PEGS orian erai e E a E EOE Eaa A 50 3 4 La psychanalyse RSS iian eia EEE E E ENTE AT N E 52 PARTIE METHODOLOGIQUE 1 L IME de Suresnes intervention behaviorale pour des enfants autistes de 3 14 ans pi s ntation saoo a era a EE E TEER KE EER E E a RARE a ae 56 1 1 Etablissement pilote pour enfants autiste Suresnes 56 1 2 Prise en charge pluridisciplinaire centr e sur l ABA 57 1 3 Equipe intervenante de PIME Se des nn tnt ne te eee 57 1 4 CTOUIeME MUCUS Ate ES di ts eh eee te tes tas ne eel os te teva 58 1 5 M thodologie de recueil et analyse des donn es 62 2 D veloppement de la communication et de l acquisition du langage chez trois enfants autistes par le biais de divers syst mes de communication mis en place au sein de l IME a partir d analyses filmiques prise de connaissance des bilans effectu s par les psychologues de l cole ABA et observations 62 2 1 Emile 4 ans mise en place du p
91. nfants s ils sont investis de sens pour eux ou s ils les reproduisent seulement en cho Concernant la communication gestuelle de l enfant autiste on trouve essentiellement des tudes portant sur l utilisation du pointage chez l enfant autiste dans la litt rature Sachant qu il pr sente un d ficit des comportements li s l attention conjointe des difficult s li es la mise en place du pointage sont in vitables Mazet Stol ru 2003 Les pointages proto d claratifs sont totalement absents chez l enfant autiste mais rel vent cependant des pointages proto imp ratifs selon Baron Cohen Cox Baird et Swettenham 1996 L action de pointer est difficile pour l enfant autiste puisque selon eux il n envisage pas autrui comme un tre social C est ce qui tend expliquer la difficult de l enfant autiste effectuer des pointages proto d claratifs D autres auteurs sont en revanche moins cat goriques il y aurait des pointages proto d claratifs certes moins nombreux que les pointages proto imp ratifs Loveland Landry 1986 Mundy Sigman Ungerer Sherman 1986 Mais l enfant autiste pr f rerait utiliser sa main plut t que le pointage d s qu il souhaite obtenir un objet de son environnement En outre l apparition du pointage est plus tardive comparativement l enfant tout venant Enfin d apr s une tude sur des films familiaux d enfants autistes un deux et trois ans Guidet
92. ngage pour l enfant La r gulation de l interaction se r alise non seulement gr ce l accordage visuel mais aussi par le biais du d tournement du regard soit lorsque l enfant cesse de regarder autrui avant de porter nouveau son attention sur lui C est l enfant qui g n ralement tablit puis rompt le contact visuel Stern 1977 1985 D s que l enfant regarde sa m re celle ci augmente sa stimulation tandis qu elle la diminue lorsque l enfant d tourne le regard Enfin soulignons qu une tude de Stern a mis en exergue que les m res regardent leur enfant pendant plus de 70 du temps de jeu et que ces contacts visuels durent en moyenne 20 secondes Le regard est le comportement communicatif qui merge en premier chez l enfant tout venant 21 2 1 1 2 Le sourire Le sourire quant a lui est d s les premiers instants de vie du b b un mouvement r flexe Petit petit il deviendra une r ponse sociale puis un comportement instrumental Stern 1977 Appel sourire endog ne ce premier sourire se produit dans les moments de bien tre du b b apr s la t t e pendant les phases de somnolence Il est une simple r action de d tente et n implique pas les muscles de la joue Il n est pas un v ritable sourire mais plut t un mouvement r flexe C est autour de six semaines que le premier vrai sourire appara t dot d une fonction communicative L ensemble du visage est alors mobilis
93. nt un moyen alternatif pour qu il puisse s exprimer d autant plus qu il appr cie particuli rement celui ci Globalement Guillaume est un enfant qui apprend vite Les apprentissages mis en place ont pu voir le jour d s que les probl mes comportementaux ont t en grande partie r solus et qu une confiance a pu tre instaur e entre Guillaume et ses ducateurs Quelques st r otypies sont encore pr sentes les plus visibles apparaissent lorsqu il manifeste de la joie Par exemple face un DVD qu il appr cie il continue se balancer d avant en arri re tout en gesticulant ses mains hauteur de sa t te N anmoins la coop ration de Guillaume gagn e aupr s de ses ducateurs ainsi qu une grande diminution des troubles du comportement ont permis de d velopper de bonnes comp tences dans la plupart des apprentissages mis en place Les principales difficult s concernent le d veloppement du langage oral mergeant mais trop parcimonieux l heure actuelle Le pointage et le syst me de communication par classeur d images lui permettent de se faire comprendre et de ne pas prouver de trop grandes frustrations pour nous communiquer ce qu il veut C est tr s encourageant et porteur d espoir pour son avenir 76 2 4 Discussion Au terme de ce m moire il m apparait vident que de nombreux bienfaits et progr s sont ind niables pour les enfants atteints d autisme qui suivent un programme A
94. ntourage coups morsures Enfin on distingue les comportements qui emp chent significativement l int gration ou l ducation tels que les st r otypies les comportements sociaux et sexuels inadapt s les cris la violence les crachats 1 4 1 1 les signes pr coces avant coureurs de l autisme Aujourd hui on arrive tablir un diagnostic d autisme entre l ge de 18 mois et de 3 ans Ces derni res ann es des indicateurs pr coces de l autisme sont recherch s Plusieurs tudes sugg rent que ce n est pas avant le milieu de la deuxi me ann e que les signes de l autisme apparaissent Lister 1992 Johnson et al 1992 La p riode qui succ de aux 18 mois de tout enfant est d terminante et cruciale puisque le langage articul doit d buter C est donc une p riode o les diff rences apparaissent le plus clairement La question est de savoir si l on peut d terminer l autisme infantile avant trois ans pour tablir un diagnostic d autisme Face cette interrogation le classement de signes avant coureurs tr s nets a t tabli Baron Cohen Allen Gillberg 1997 Ceux ci concernent le tonus la motricit et les l ments posturo mimo gestuels les interactions sociales Je domaine de la sph re orale 13 1 4 1 1 1 Le tonus la motricit et les l ments posturo mimo gestuels Des anomalies du regard et des troubles psychomoteurs li s au tonus et a la motricit de l
95. ointage syst me d images travail du regard langage r ceptif Des i MS nn ee ns a en ann ee 63 2 2 Antoine 8 ans pointage mise en place de signes issus de la LSF d veloppement du son a et de la syllabe ba langage r ceptif performances visuelles ATOME tas EST EE DE omnes awed EE ATE E NAET 67 2 3 Guillaume 7 ans pointage association de syllabes pour former des mots repr sent s par des images tentative de d veloppement du graphisme classeur d images pour obtenir ce qu il veut d veloppement de quelques sons langage TECH icus ea nea E EE E E EAEE OS E E EE thaw nd 72 ZA DISCUSSION soins ES ME Re RS ee ASAE 77 2 4 1 Retour Sur les hypotheses sn nee We eee OA en autel 78 CONCLUSION o nono seen eet eee er Te ear 80 LEXIQUE ois se eases da tg en a a awning oa ep hae Awa RIRES ee OMR EARL TE AO 81 BIBLIOGRAPHIE e r aa cence pasne a dee sean sarees A E etant 82 ANNEXES usa ne canes EE AET E ATEA E ET Oz ae 88 INTRODUCTION Dans l imaginaire collectif l autisme dont l origine grecque autos signifie soi m me renvoie la perte du contact avec la r alit ext rieure Enigmatique l autisme a t jusqu r cemment consid r comme une maladie sans espoir et incurable Aujourd hui d faut de pouvoir en gu rir il est possible en agissant pr cocement d aider les enfants autistes am liorer leur tat L objectif de mes recherches est de s int resser une interventio
96. ois et cinq ans certains parents jugent les productions de leur enfant similaires celles d un b b qui s endort Kerebel Lorne 1996 Selon Vinter 2005 un babillage rudimentaire prolong marqu par l absence du babillage canonique onze mois doit tre envisag par un praticien comme un dysfonctionnement grave du langage pouvant relever de la surdit de la dysphasie ou de l autisme Enfin pass l ge de cinq ans l absence de langage oral chez un enfant autiste est envisag e comme le signe d une volution d favorable de l enfant Go b Charlery Kotras Delion 2004 Cependant certains enfants autistes n ayant aucune expression orale r ussiront d velopper un emploi signifiant de l crit c est ce qu on appelle l hyperlexie 36 2 2 5 4 Si le langage oral merge Lorsque le langage appara t on rel ve une complexit et une forme particuli re de celui ci Tout d abord il n est pas utilis pour communiquer L enfant autiste produit des mots isol s des routines ou encore des cholalies imm diates ou diff r es Mazet Stol ru 2003 Les cholalies imm diates sont prononc es par l enfant autiste en cho aux propos que vient de prononcer un adulte Selon Danon Boileau 2009 elles sont le signe d une envie entrer dans un certain type d change Quant aux cholalies diff r es elles reprennent distance des propos tenus par un adulte et ne sont
97. ont lanc s Sachant que l enfant privil gie la vision p riph rique l approche en face face provoque des r actions n gatives de sa part alors que l approche lat rale favorise le contact de la main sur des objets ainsi qu une meilleure communication entre la personne qui initie l interaction et l enfant autiste Bullinger 2005 Ajoutons que l interaction avec l enfant autiste peut vite tre alt r e par la pr sence d un flux sensoriel non ma tris tel qu un objet qui glisse des mains provoquant un changement brusque dans l interaction avec le partenaire 1 4 1 1 3 Le domaine de la sph re orale Le babillage des b b s susceptibles de devenir autistes est consid r comme monotone et ou idiosyncrasique Parfois il peut aussi ne pas merger ou tre pr sent de fa on tout fait irr guli re Selon Bullinger 2005 la bouche remplirait le r le d explorateur tactile d faut d autres moyens laissant peu de place pour les missions vocales 1 4 2 Classifications Actuellement l autisme est class parmi les troubles envahissants du d veloppement TED Trois classifications font r f rence la d finition des TED e La Classification Internationale des Maladies 10 dition CIM 10 qui comprend des descriptions cliniques et des directives pour le diagnostic ainsi que des crit res diagnostiques pour la recherche e Le manuel Diagnostique et Statistique des troubles Mentaux
98. oquer des chevals avant l ge de trois ans L enfant est un inventeur de r gles et de jeux de langage ses trouvailles morphologiques et ses compositions lexicales t moignent de l intelligence de son apprentissage Les productions enfantines non conformes la norme adulte t moignent d une activit d analyse et de constructions de r gles Pr cisons aussi que ce sont souvent des irr gularit s structurelles de la langue qui d signent ces formes comme non acceptables Parmi celles ci nous pourrions relever il soleille j allerai le march la facteuse Au milieu de la troisi me ann e les enfants commencent aussi utiliser les l ments des classes ferm es soit les articles pr positions de fa on appropri e Cependant les articles le la sont produits vers la fin de la deuxi me ann e Entre trois et quatre ans l enfant produit des structures syntaxiques complexes Il commence notamment formuler des questions syntaxiquement correctes et appropri es utiliser la n gation des constructions passives ainsi que la coordination et la subordination des propositions de la phrase L enfant acquiert un niveau linguistique proche de celui de l adulte vers quatre ans A cet ge l enfant poss de plus de six cents mots L acquisition du langage continue tout au long de l enfance et atteint son paroxysme lorsque l enfant a entre huit et dix ans Pinker 1994 Bien
99. or envisage le langage comme un comportement qui peut tre fa onn et renforc Il axe ses principes sur l am lioration des comp tences de l enfant utiliser un vocabulaire fonctionnel Cette approche est r cente et n est r ellement pr sente que depuis une quizaine d ann es Le Verbal Behavior VB inclut les principes de l ABA tout en les largissant en incluant l analyse r alis e par Skinner dans son livre intitul Verbal Behavior publi en 1957 Le VB aborde de multiples modes de communication non verbale le pointage la langue des signes l criture ou simplement la gestuelle Il est adapt toute personne pr sentant des retards de d veloppement L une des diff rences majeures entre le programme ABA VB et ABA Lovaas est qu avec le VB le langage expressif est consid r tel un comportement pouvant tre enseign outre la fonction de chaque mot pouvant tre apprise Ainsi les diff rentes fonctions du mot ballon seront enseign es soit en utilisant la parole la langue des signes ou en d signant l objet sur une image et l enfant apprendra dire ce mot chaque 44 fois qu il voudra obtenir un ballon Dans un programme de type Lovaas le langage expressif est plut t appr hend comme une donn e cognitive et 1l ne sera pas enseign aux enfants non verbaux d s le d but d un tel programme Dans le programme Lovaas les enfants sont amen s accomplir des t ches non verbales soi
100. ort administratif 1 4 D roulement du stage A raison de deux jours par semaine durant trois mois j ai effectu mon stage au sein de PIME de Suresnes Chaque mercredi et jeudi de la mi octobre a la mi janvier je me suis rendue dans cet tablissement D s mon arriv e avec de nouveaux stagiaires nous avons particip a une s ance de formation l ABA dispens e par l une des deux psychologues durant toute 58 une matin e afin de connaitre les bases de cette approche les tenants et aboutissants Cette formation rejoint tout fait les principes de l ABA voqu s dans la sous partie intitul e ABA Mode d emploi cf partie th orique Notre r le a t pr cis aupr s des enfants La plupart du temps le stagiaire assiste un ducateur pour mettre en place les guidances physiques visuelles ou verbales si n cessaires afin qu une proc dure soit appliqu e tandis que l ducateur suit le programme individualis de l enfant Pour ce faire le travail est effectu au bureau de l enfant L ducateur se place gauche de l enfant et le stagiaire s assied derri re ce dernier pour le guider plus facilement voire m me le retenir afin de le prot ger s il entre en crise Chaque consigne pos e item est cot e dans la grille individuelle de chaque enfant afin de noter les progr s de celui ci Lorsque la r ponse attendue est donn e de fa on imm diate et sans guidance nous cotons 1
101. oteur peuvent tre toutefois quelque peu retard es et la pr sence d une maladresse motrice est habituelle mais non obligatoire pour le diagnostic L enfant a souvent des capacit s particuli res isol es fr quemment en rapport avec des pr occupations anormales mais ceci n est pas exig pour le diagnostic B Alt ration qualitative des interactions sociales r ciproques m mes crit res que pour l autisme C Caract re inhabituellement intense et limit des int r ts ou caract re restreint r p titif et st r otyp des comportements des int r ts et des activit s m mes crit res que pour l autisme mais les mani rismes moteurs ou les pr occupations pour certaines parties d un objet ou pour des l ments non fonctionnels de mat riels de jeu sont moins fr quents D Le trouble n est pas attribuable d autres vari t s de trouble envahissant du d veloppement une schizophr nie simple F20 6 un trouble schizotypique F21 un trouble obsessionnel compulsif F42 une personnalit anankastique F60 5 un trouble r actionnel de l attachement de l enfance F94 1 un trouble de l attachement de l enfance avec d sinhibition F94 2 Partie 2 Crit res diagnostiques du syndrome d Asperger A Alt ration qualitative des interactions sociales comme en t moignent au moins deux des l ments suivants 1 Alt ration marqu e dans l utilisation pour r guler les
102. ouver sur le sujet alors qu un autre atteint d autisme plus s v re peut s attacher certains objets de l environnement qui lui servent de points de rep re et manifestera un trouble comportemental si on les lui retire D autres crit res d aspects sensoriels sont susceptibles de renforcer un diagnostic d autisme mais ne sont pas forc ment pr sents chez toutes les personnes atteintes d autisme Sur le plan visuel on peut constater la pr sence d un regard fuyant chez les enfants pr sentant des troubles envahissants du d veloppement les personnes autistes regardent rarement dans les yeux leur interlocuteur Sur le plan tactile les troubles du contact sont fr quents mais variables d un sujet autiste 4 un autre certains ne supportent pas et rejettent le contact physique v cu comme une agression par certaines personnes autistes si l on cherche a simplement poser notre main sur leur paule par exemple ou d autres le recherchent et ce de fa on parfois archa que en flairant ou en l chant par exemple Enfin sur le plan auditif l enfant peut ne pas r agir au bruit qui fait sursauter les autres mais se montrer hypersensible des bruits moindres tels que les froissements de papier jusqu ne plus pouvoir les supporter 1 3 Pr valence des Troubles Envahissants du D veloppement et de l autisme Dans les ann es 1970 sur 10000 personnes on consid rait que quatre cinq cas d autisme pouva
103. pas de simples reproductions C est une fa on de rappeler l ensemble de la situation ant rieure laquelle la bribe de discours se rattache Il arrive que les cholalies diff r es soient une r utilisation appropri e d une formule entendue de la bouche d un adulte Elles sont le d but d une entr e dans le langage qui se fait par r am nagement progressif de formulations entendues dans un premier temps de mani re globale et fig e Les recherches montrent que plus le langage s am liore plus l cholalie diminue Frith 2010 On rel ve par ailleurs une confusion concernant l emploi des pronoms L enfant autiste aura tendance dire tu au lieu de je L utilisation des pronoms implique des r les distincts fonction d ictique des pronoms personnels un locuteur et un auditeur Cette confusion fait penser que l enfant autiste fait difficilement le lien entre le pronom utiliser pour d signer des r f rents pr alablement tablis et mutuellement compris Parfois l inversion des pronoms est plus facile expliquer il peut s agir de la r p tition retardement d un nonc associ une situation semblable Par exemple un enfant autiste peut dire Est ce que tu veux un cookie pour Je veux un cookie parce qu il se met r p ter la phrase utilis e habituellement par les adultes pour lui demander s il veut un cookie Il a alors associ cette phrase l v nement Frit
104. petits morceaux de crackers m amp m s bonbons Le renforcement social est utilis syst matiquement mais la plupart des enfants autistes ne sont pas tr s sensibles aux f licitations cela ne les motive pas suffisamment d o l utilisation des renforcements tangibles ou alimentaires de surcro t Sur le long terme l objectif est bien s r de diminuer peu peu ces renfor ateurs artificiels et que l enfant soit capable d apprendre avec simplement quelques f licitations Enfin l utilisation des renfor ateurs suit quelques r gles importantes ils doivent videmment plaire l enfant il faut les varier le plus possible afin que l enfant ne se lasse pas ils doivent tre offerts en petite quantit et sur une courte dur e pour galement viter que l enfant ne se lasse et tre offerts uniquement quand l enfant r pond bien ou fait un effort pour r pondre A l inverse on lui retire et on ne lui offre pas un renfor ateur tant qu il pr sente des troubles du comportement afin de ne pas renforcer un comportement inadapt 45 Afin de g rer au mieux les troubles du comportement l ABA utilise une fois encore les th ories de l apprentissage explicit es par le sch ma ABC pr sent ci dessus Analyser les comportements inadapt s et leurs cons quences permettra 4 un intervenant en ABA de d terminer ce qui les d clenche et d terminer ainsi la meilleure fa on de r agir G n ralement de tels comporte
105. points de rep res face aux dysfonctionnements de la communication et du langage chez l enfant autiste que je mettrai en exergue Ensuite j aborderai les principales prises en charge actuelles pour les enfants atteints d autisme Dans un second temps je pr senterai la structure qui m a accueillie lors de mon stage VIME Institut M dico Educatif de Suresnes d di aux enfants autistes Cette structure propose une intervention behaviorale une prise en charge pluridisciplinaire centr e sur l ABA situ e dans le courant du Verbal Behavior Puis j aborderai la m thodologie de recueil et d analyse des donn es avant de concentrer mon propos sur trois enfants autistes de la structure qui apprennent communiquer par le biais de divers syst mes alternatifs PARTIE THEORIQUE 1 L Autisme 1 1 Etiologie A ce jour les causes de l autisme ne sont pas clairement identifi es Des origines c r brales et neurologiques au syndrome autistique sont mises en avant dans plusieurs tudes Chez les personnes autistes certaines connexions permettant les combinaisons d informations ne seraient pas pr sentes et entra neraient une impossibilit comprendre entre autres les expressions faciales et le langage Lescoart 2005 Selon une tude publi e en 2011 dans le Journal of the American Medical Association il a t d montr que les enfants autistes ont un exc s anormal de neurones cellules nerveuses dans une
106. ppris qu au bureau comme les exercices n cessitant une table dessin graphisme criture motricit fine Les s ances de travail au bureau sont importantes puisqu elles apprennent a l enfant rester assis comme l cole D autres apprentissages peuvent tre effectu s dans toutes les situations de la vie quotidienne ne n cessitant pas de bureau c est le travail dit incident Parmi les apprentissages en incident on distingue les interactions sociales les comp tences de jeu la fluidit du langage l autonomie alimentation habillage propret la motricit Les enfants sont valu s quotidiennement En ABA une grille de cotation est utilis e pour chaque enfant L approche est donc tr s quantitative et permet ainsi d tre plus objectif sur les r sultats et les progr s r alis s par l enfant au cours de sa prise en charge La grille de cotation liste l ensemble des programmes r aliser chaque jour avec l enfant Pour chaque consigne au moins cinq essais doivent tre 43 r alis s dans la journ e Cette fa on de proc der permet d tablir en pourcentage les apprentissages acquis par l enfant Lors de la mise en place d un nouvel apprentissage il est n cessaire d utiliser des guidances des aides qui dans un premier temps permettent l enfant autiste d mettre un comportement attendu Celles ci sont de plusieurs natures Il existe les guidances physiques on fait f
107. que l orthophonie la psychomotricit l int gration sensorielle ou encore l ergoth rapie viennent s ajouter La mise en place de l ABA permet de cr er des conditions favorables dans lesquelles ces soins compl mentaires peuvent tre dispens s de fa on efficace sous la supervision de professionnels issus et exp riment s du secteur m dico social Chaque enfant de l IME est pris en charge par un ducateur et un stagiaire Au cours d une journ e il travaille avec trois voire quatre ducateurs diff rents afin de favoriser la g n ralisation La cotation quotidienne du programme suivi par l enfant permet de se rendre compte des progr s et de mettre jour de fa on permanente un programme de travail individualis 1 3 Equipe intervenante de PIME L quipe ducative est compos e de deux psychologues douze ducateurs des stagiaires et une experte en ABA BCBA supervisant l ensemble de l quipe Les deux psychologues sp cialis es dans la pratique de l ABA s occupent plus sp cifiquement d un groupe de six enfants chacune Ces deux femmes psychologues dipl m es du Master de psychologue ABA de Lille doivent assurer une prise en charge innovante pour les enfants atteints d autisme bas e sur les principes de l Analyse du comportement concevoir superviser et analyser le projet d accompagnement personnalis de chaque enfant Parmi les principales t ches qui leur incombent on rel ve la
108. r requis de la communication En effet lorsque nous le faisons marcher il lui arrive de se diriger vers la pataugeoire salle d eau et de la pointer afin de nous signifier son envie de la regagner Le fait d tre compris de cette fa on l encourage beaucoup marcher et pointer un cercle vertueux est enclench 64 Depuis son arriv e a l IME les pleurs sont par ailleurs nettement moins fr quents signe que la mise en place d un syst me de communication permet une nette diminution des comportements probl matiques et inappropri s A son arriv e Emile ne regardait pas autrui dans les yeux la qualit du regard a alors t d velopp e Pour lui faire comprendre l importance du regard l quipe a cherch lui montrer combien le regard pouvait tre fonctionnel regarder autrui dans les yeux entra ne en effet forc ment une r action de sa part Pour entrer en interaction de fa on agr able avec lui on lui chante des chansons on le chatouille jusqu arr ter l interaction et attendre qu Emile nous regarde dans les yeux m me bri vement pour continuer l interaction agr able Plus il regarde longtemps l ducateur qui interagit avec lui plus l interaction agr able dure Ult rieurement il devra regarder son ducateur lorsqu il pointera quelque chose ou pendant toute la dur e d une interaction pour le moment exiger le regard et le pointage ensemble serait trop co teux et diff
109. r gion associ e au d veloppement social et cognitif Les sujets tudi s ont pr sent 67 de neurones suppl mentaires la moyenne dans le cortex pr frontal impliqu dans les fonctions sociales le langage la communication et les fonctions affectives et cognitives Observ chez chaque enfant de l tude ce ph nom ne doit tre courant parmi les enfants atteints de la maladie Courchesne et ses coll gues 2011 En outre des pr dispositions g n tiques et des facteurs biologiques ou environnementaux survenant un stade pr coce du d veloppement pourraient entra ner l autisme Rapin 1997 Cependant le Socle Commun de Connaissance publi en 2010 par la Haute Autorit de Sant exclut que des facteurs psychologiques puissent tre l origine des troubles autistiques 1 2 Crit res d valuation de l autisme L autisme est consid r comme la cat gorie la plus g n rale des troubles envahissants du d veloppement Les troubles envahissants du d veloppement troubles neuro d veloppementaux sont caract ris s par une atteinte qualitative simultan e et pr coce de d veloppement de l interaction sociale et de la communication et par la pr sence de comportements r p titifs et d int r ts restreints Mottron 2004 Le diagnostic de l autisme repose donc sur des crit res comportementaux Nous allons d tailler ces trois crit res importants propres au diagnostic de l autisme e Une alt ra
110. ravail effectu avec les enfants est en effet r guli rement film par l un des stagiaires ou un ducateur Ce retour sur images permet d aider les ducateurs voire m me les stagiaires am liorer leur pratique aupr s des enfants et d assurer une prise en charge de qualit accrue Par ailleurs la matin e du mercredi pouvait aussi tre un temps consacr la r alisation de mat riels pour les enfants tr s souvent nous faisions par exemple des tirages de photos r alis es au sein de l IME Celles ci repr sentent des objets appartenant aux enfants ou faisant partie du quotidien de l IME Une fois imprim es nous les plastifiions puis mettions au dos de chaque carte r alis e un scratch si celles ci taient destin es la r alisation d un classeur 60 d images pour un enfant Ainsi gr ce un classeur d images un enfant non verbal peut exprimer ce qu il souhaite obtenir d s qu une s ance de travail avec lui s ach ve Pour cela il doit d signer la carte qui repr sente l activit qu il veut faire Voici ci dessous une page d un classeur d images r alis au cours de ces matin es Enfin ponctuellement des professionnels du domaine de la sant sont amen s intervenir les mercredis matins pour aider l quipe ducative dans son quotidien au sein de l IME Une infirmi re employ e par le CIAMT Centre Inter Entreprise et Artisanal de Sant au Travail a notamment pass
111. re pointer du doigt des objets autour de soi et l mergence du langage verbal En outre une tude de Folven et al 1984 1985 montre que la fr quence d utilisation du pointage entre neuf et douze mois et demi par des enfants sourds ou entendants tait directement li e la taille du lexique sign ou parl au cours de la deuxi me ann e chez ces enfants Tomasello 2003 quant lui pr cise que l utilisation de ce geste permet l enfant d atteindre une nouvelle tape dans sa compr hension des relations avec autrui d sormais autrui est per u comme semblable soi et enclin partager des tats de conscience 2 1 1 8 L importance des premiers jeux Le jeu fait partie de l univers de l enfant d s les premiers mois de sa vie et voluera en fonction de ses stades intellectuels Piaget 1967 Les premiers jeux sont sensori moteurs ils rev tent leur forme la plus primitive et sont utilis s pour le simple plaisir fonctionnel qu ils procurent Ils sont centr s sur le corps et veillent les sensations et l exploration de l enfant toucher son mobile pour couter la musique ou voir la lumi re plus tard remuer son hochet Petit petit ces jeux apprennent l enfant le contr le de son corps et de sa motricit fine D autres jeux impliquent une interaction avec l adulte et sont particuli rement importants pour l entr e dans le langage Pour Bruner 1987 les jeux du tout premier ge
112. repr sentant le nombre de signes mis par jour sur une p riode de trois quatre mois approximativement Pr cisons qu une session repr sente une journ e 68 La barre verticale situ e entre z ro et quatre sessions d nomm e la ligne de base correspond l implantation de la proc dure d apprentissage La p riode ant rieure celle ci est en quelque sorte une phase de test o les ducateurs n interviennent pas du tout soit pas de guidance Cette p riode permet de constater ce qu il est capable de faire seul en observant seulement Une fois la proc dure d apprentissage mise en place nous constatons que le nombre de signes ayant n cessit une aide diminue tandis que le nombre de signes mis spontan ment et correctement est en augmentation Une petite erreur s est gliss e gauche de cpts corrects mis seul a t crit au lieu de nbre de cpts corrects mis seul On pourrait mettre une petite r serve propos de ce type de graphique les diff rents signes mis en place et produits par Antoine ne sont pas distingu s entre eux soit les signes d signant boire manger aller dehors aide et la p riode analys e n est pas clairement pr cis e N anmoins il a le m rite de quantifier les progr s d Antoine Depuis son arriv e les troubles du comportement ont par ailleurs diminu Les premiers temps les ducateurs et stagiaires ne pouvaient pas l approcher san
113. rg H Cohen D J Eds Understanding other minds Perspectives from Autism Oxford Oxford University Press Touati B Joly F Laznik M C 2007 Langage voix et parole dans l autisme Paris PUF Tomasello M Camaioni L 1997 A comparison of the gestural communication of apes and human infants Human Development 40 7 24 Tomasello M 2003 Constructing a language a usage based theory of language acquisition Cambridge MA Harvard University Press 86 Teitelbaum P Teitelbaum O Nye J Fryman J Maurer R G 1998 Movement analysis in infancy may be useful for early diagnosis of autism Proceedings of the National Academy of Sciences 95 13982 13987 Van Der Straten A 1991 Premiers gestes premiers mots Paris Centurion Wetherby A M Cain D H Yonclas D G Walker V G 1988 Analysis of intentional communication of normal children from the prelinguistic to the multiword stage Journal of Speech and Hearing Research 31 240 252 Wetherby A M Yonclas D G Bryan A A 1989 Communicative profiles of preschool children with handicaps Implication for early identification Jounal of Speech and Hearing Disorders 54 148 158 87 ANNEXES Annexe 1 Crit res diagnostiques de l autisme infantile Selon l tat des connaissances HAS Service des bonnes pratiques professionnelles janvier 2010 Partie 1 Crit res diagnostiques de l autisme infantile F84 0
114. rnier souffle Durant les deux premiers mois qui suivent sa naissance la production vocale du nourrisson se voit contrainte par la physiologie de son conduit vocal et par ses tats psychologiques Mis part les pleurs qui surgissent la nuit le nourrisson ne produit que des sons v g tatifs ou r actionnels qui traduisent son bien tre ou au contraire son malaise N anmoins il regarde et coute suit avec attention les mouvements de la bouche et tente de les imiter Il manifeste aussi une pr f rence pour la voix de sa m re sait distinguer les voix 22 qui l entourent et demeure sensible la prosodie de sa langue maternelle Entre deux et cinq mois le b b ne vocalisera qu en position couch e De ce fait sa production faite de arrheu et agueu regroupera uniquement des sons du larynx ou du velum Le b b met des gazouillis Il ne ma trise pas sa phonation et deviendra capable de moduler les variations de sa voix vers quatre ou cinq mois Ses vocalisations deviennent alors progressivement volontaires Il commencera alors d velopper une s rie de jeux vocaux au cours desquels il module la hauteur de sa voix cris aigus ou grognements le niveau sonore hurlements ou chuchotements les traits consonantiques bruits de friction de murmure nasal m bilabiales roul es prrr brrr trilles uvulaires sortes de roucoulements Il jouera aussi avec ses articulateurs claquements de la langue ouverture puis ferm
115. roubles autistiques ou psychotiques 1 04 Dysharmonies psychotiques 1 08 Autres psychoses pr coces ou autres troubles envahissants du d veloppement F84 9 Troubles envahissants du d veloppement sans pr cision 299 80 Trouble envahissant du d veloppement non sp cifi y compris autisme atypique 1 09 Psychoses pr coces ou troubles envahissants du d veloppement non sp cifi s 19 Pour obtenir des pr cisions quant aux crit res diagnostiques d taill s de l autisme infantile de l autisme atypique du syndrome de Rett de autre trouble d sint gratif de l enfance et du syndrome d Asperger veuillez consulter les annexes 1 5 r dig es en fonction de l tat des connaissances de la Haute Autorit de Sant 2010 2 D veloppement de la communication et acquisition du langage 2 1 Chez l enfant tout venant 2 1 1 Le d veloppement pr linguistique 0 12 mois Depuis une vingtaine d ann es la recherche en acquisition du langage s int resse la p riode pr linguistique dans le d veloppement langagier Cette p riode cruciale pour que survienne la premi re production de mots reconnaissables recouvre l exp rience sensitive in utero la r ception et la compr hension du langage plus pr coce que sa production les comportements communicatifs non verbaux vocalisations babils les manifestations corporelles et gestuelles et l importance des
116. s le pointage est devenu un r flexe pour lui et il se fait comprendre par ce biais l pour le moment Le chien xylophone fait partie des autres centres d int r ts d Emile Lorsque nous sentons qu il a envie de jouer avec nous lui proposons de travailler la communication par images o il doit discriminer plusieurs images et d scratcher celle qui repr sente son chien D s qu il nous la donne nous lui donnons acc s a son jouet musical L utilisation de moyens de communication alternatifs comme la langue des signes le pointage la communication par images d velopp s sur les principes de P ABA peut tre un tremplin dans l acquisition du langage Pour le moment Emile et Antoine ne parlent pas mais sont n anmoins entr s dans la communication par le biais du pointage et de la communication par images essentiellement pour le premier et grace la langue des signes et le pointage pour le second Quant Guillaume il arrive prononcer plusieurs sons Il y a bon espoir pour qu il parvienne parler 79 CONCLUSION L ABA n est pas une m thode miracle mais permet gr ce une intervention ducative adapt e et personnalis e de faire progresser les enfants autistes La mise en place de moyens alternatifs de communication propre au courant du Verbal Behavior est salutaire Elle permet une entr e dans la communication et peut tre un tremplin dans l mergence du langage oral A ce jour pass l ge
117. s cinq sept semaines afin que les parents adoptent les principes de ABA et les appliquent avec leur enfant la maison Elles participent aussi aux r unions destin es fixer le projet personnalis de scolarisation ou d inclusion en milieu dit ordinaire et organisent l accompagnement dans le cadre de l inclusion scolaire ou p riscolaire r union avec les enseignants r f rents les r unions p dagogiques en fonction des enfants Elles n ont pas de responsabilit s administratives ce qui leur permet de se consacrer enti rement la prise en charge des enfants Elles peuvent donc passer beaucoup de temps avec les ducateurs et les enfants autistes La superviseuse en ABA BCBA Board Certified Behavior Analyst experte en ABA intervient au sein de l cole sous forme de vacation Elle a plus de dix ann es d exp rience avec des enfants autistes qui suivent l approche comportementale ABA et s est form e aux Etats Unis en ABA o elle a obtenu le titre de psychologue BCBA certification internationale en Analyse Appliqu e du Comportement Elle supervise les deux psychologues de l IME r cemment dipl m es afin de leur faire part de son exp rience et les conseiller pour adapter et choisir au mieux le programme individualis de chaque enfant L quipe ducative repr sente environ 95 des effectifs de l association Les 5 restants constituent l encadrement responsable d tablissement et le supp
118. s principes les plus importants en ABA est en effet le renforcement d un comportement souhait Cette fa on de proc der s est r v l e particuli rement efficace les comportements ant rieurs probl matiques qui taient maintenus cause de l attention qui leur tait accord e ont disparu N anmoins il faut noter que leur disparition a t lente En outre pour traiter des comportements perturbateurs Lovaas s est rendu compte qu il tait n cessaire d int grer l apprentissage d un comportement appropri de remplacement en cherchant maintenir ce comportement alternatif par des renfor ateurs naturels Lovaas a mis l id e que les comportements perturbateurs pouvaient permettre l enfant de chercher obtenir de l attention de communiquer un d sir ou encore d viter une situation d sagr able Il devient alors essentiel d apprendre l enfant comment arriver au m me r sultat mais de fa on adapt e Lovaas a ainsi men de nombreuses tudes d s 1964 sur l apprentissage du langage et d autres comp tences adaptatives En utilisant des proc dures d enseignement syst matique principalement l enseignement par essai distinct DTT Discreat Trial teaching il a mis en vidence que les enfants pouvaient non seulement apprendre parler mais aussi apprendre d autres comp tences essentielles comme savoir jouer entrer dans des interactions sociales devenir autonome tre propre savoir s h
119. s qu il ne parte en courant ni m me toucher un objet qu il avait dans les mains De plus il crachait beaucoup se mettait en col re criait donnait des coups de pieds griffait se mordait et mordait les autres se cognait la t te contre la table de son bureau ou contre les murs Les psychologues se sont rendues compte qu en crachant dans ses mains Antoine recherchait le contact avec l humidit Son int r t pour la sensation humide a alors t transpos gr ce des jeux d eau Non seulement cette activit a teint un comportement probl matique cracher dans ses mains mais en plus a instaur une nouvelle motivation chez lui un nouveau centre d int r t les jeux d eau Cependant les psychologues ont d tect que ces comportements inadapt s survenaient essentiellement parce qu Antoine souhaitait acc der quelque chose qu il ne pouvait pas 69 obtenir sur le moment Pour faire diminuer ces comportements inappropri s plusieurs strat gies ont t mises en place e Apprendre attendre A son bureau nous disposons plusieurs agents renfor ateurs face Antoine et mettons un timer en marche On emp che Antoine d acc der ses agents renfor ateurs tant que le timer n a pas sonn D s qu il sonne il peut y acc der e Apprendre accepter un refus en lui proposant une alternative par exemple tu ne peux pas avoir ceci en revanche tu peux avoir e Lui appre
120. son environnement linguistique et commenc contr ler son articulation Il associe des sons des v nements des personnes ou encore des objets Il prononce ses premiers mots N anmoins le babillage ne s arr te pas premiers mots et babillage coexistent un certain temps Des similitudes entre les s quences phonologiques du babillage et des premiers mots ont t observ es laissant penser que le babillage serait l un des l ments pr curseurs des premiers mots Soulignons par ailleurs que la compr hension du lexique pr c de la production des premiers mots Bloom 2000 a mis en vidence au cours de diff rentes exp riences que l enfant comprend une quinzaine de mots avant m me de produire ses premiers mots Ses premi res productions ne seront gu re parfaites concernant l articulation et il aura tendance mettre une forme simplifi e du mot qu il veut prononcer Plusieurs types de simplifications sont caract ristiques de la production lexicale pr coce de l enfant 28 e La substitution tr s souvent une consonne fricative sera remplac e par une consonne occlusive Ainsi l enfant dira tal pour sale Les semi voyelles quant elles remplacent fr quemment des consonnes liquides wu pour loup par exemple e L omission Souvent l enfant omet la consonne initiale ou la consonne finale des mots Il dit apin pour lapin ou boi pour boire En outre certains groupes con
121. sonantiques demandant beaucoup d efforts de sa part seront simplifi s gr ce l omission de l une des consonnes k pour cl e L assimilation syst matique a une influence phonologique sur les syllabes environnantes La duplication de syllabes toto pour auto et l harmonisation consonantique tato pour g teau repr sentent les cas les plus fr quents de celle ci Bertoncini Boysson Bardies 2003 Aux alentours de 15 mois l enfant ma trise une cinquantaine de mots Bertoncini Boysson Bardies 2003 A partir de 18 mois on note une augmentation significative du vocabulaire de l enfant Il est alors capable de nommer les choses qui l entourent mais n emploie pas ou tr s peu de mots appartenant aux classes ferm es soit les articles les pr positions les d terminants les pronoms les conjonctions les connecteurs Entre 18 et 24 mois les premi res combinaisons de mots apparaissent l enfant peut en effet combiner deux mots Selon Clark 2003 c est cette p riode que l enfant peut formuler des demandes veut g teau par exemple poser des questions pourquoi tomber d crire un endroit ciseaux l ou contester un tat de fait pas dodo Par ailleurs des premiers l ments syntaxiques mots des classes ferm es commencent tre utilis s par l enfant ce stade Enfin Pinker 1994 souligne que l enfant respecte l ordre des mots de
122. st pas toujours assimil Lorsqu il joue avec une balle lumineuse et que nous posons la consigne suivante donne il ne remet pas l ducateur la fameuse balle Le stagiaire plac derri re lui est contraint de le guider physiquement Il reste totalement d pendant de cette guidance physique pour le moment face cette consigne Alors qu un enfant tout venant de son ge produit des structures syntaxiques complexes a acquis un niveau linguistique proche de celui de l adulte et poss de plus de six cents mots Emile lui ne parle pas On rel ve cependant quelques sons mis par Emile ma la ou des toukoutoukoutou lorsqu il manifeste une certaine joie Nous cherchons toujours encourager ceux ci en les r p tant et en l encourageant vivement poursuivre en ce sens De surcro t le langage oral tant d ficitaire en plus de la mise en place du pointage du travail du regard et de la communication par images on apprend Emile deux signes issus de la LSF le premier stop qu il n arrive pas faire seul a t mis en place afin qu il nous fasse comprendre son envie de faire une pause lorsque nous le faisons marcher et le second 66 dodo qu il tente d amorcer est r alis lorsqu il se dirige vers le lit afin de faire une petite sieste Emile reste enti rement d pendant des ducateurs et des stagiaires il ne sait pas s occuper seul S il s ennuie une st r
123. suivants 1 Alt ration qualitative des interactions sociales par exemple alt ration des comportements non verbaux incapacit a tablir des relations avec les pairs absence de r ciprocit sociale ou motionnelle 2 Alt ration qualitative de la communication par exemple retard ou absence du langage parl incapacit 4 engager ou a soutenir une conversation utilisation du langage sur un mode st r otyp et r p titif absence d un jeu diversifi de faire semblant 3 Caract re restreint r p titif et st r otyp des comportements des int r ts et des activit s avec st r otypies motrices et mani rismes D La perturbation n est pas mieux expliqu e par un autre trouble envahissant du d veloppement sp cifique ni par une schizophr nie 95 Annexe 5 Crit res diagnostiques du syndrome d Asperger Partie 1 Crit res diagnostiques du syndrome d Asperger F84 5 A Absence de tout retard g n ral cliniquement significatif du langage versant expressif ou r ceptif ou du d veloppement cognitif L acquisition de mots isol s vers l ge de 2 ans ou avant et l utilisation de phrases communicatives l ge de 3 ans ou avant sont n cessaires au diagnostic L autonomie le comportement adaptatif et la curiosit pour l environnement au cours des 3 premi res ann es doivent tre d un niveau compatible avec un d veloppement intellectuel normal Les tapes du d veloppement m
124. sujet a utilis des mots isol s vers l ge de 2 ans et des phrases valeur de communication vers l ge de 3 ans E Au cours de l enfance il n y a pas eu de retard significatif sur le plan clinique dans le d veloppement cognitif ni dans le d veloppement en fonction de l ge des capacit s d autonomie du comportement adaptatif sauf dans le domaine de l interaction sociale et de la curiosit pour l environnement F Le trouble ne r pond pas aux crit res d un autre trouble envahissant du d veloppement sp cifique ni ceux d une schizophr nie 97
125. t s qu il aime En revanche si la r ponse est incorrecte on propose un feed back correctif l enfant et souvent par le biais de guidances Enseigner implique souvent de nombreux essais afin de consolider l apprentissage d o le terme enseignement par essais distincts L utilisation des proc dures d enseignement par essais distincts avec des enfants atteints d autisme est parfois appel e m thode Lovaas Pr cisons que l essentiel de l enseignement est donn table et g n ralis dans diff rents environnements par diff rentes personnes On doit Lovaas la premi re tude scientifique attestant de l efficacit du traitement comportemental sur des enfants atteints d autisme En 1987 il publia une tude sur de jeunes enfants autistes Il montre que pr s de la moiti des enfants du groupe exp rimental 47 soit ceux qui ont re u le traitement comportemental raison de 40h par semaine arrivent un fonctionnement comparable celui de leurs pairs non autistes leur permettant d int grer le syst me ducatif classique et ont un gain de QI de 30 points en moyenne apr s trois ans de traitement L autre moiti du groupe exp rimental a eu des am liorations significatives Tous les enfants avaient moins de 4 ans avant de commencer le traitement 3 1 2 ABA Mode d emploi Comme nous venons de le pr senter l ABA repose sur les th ories de l apprentissage Au sein de structures d
126. t a eae damier ant 22 2 1 1 3 Des premi res expressions vocales au babillage 22 2 1 1 4 L accordage affectif Lens ss tend 24 2 1 1 5 Le attention CON OIE ay use drain inertie din mers tee 24 Pel NO Wee turn ARMES nr aula ee le te nt eat ads 25 2 1 1 7 Le geste de pointage communication gestuelle 26 2 1 1 8 L importance des premiers Jeux sake locs hives at irersne tete 27 2 1 2 Premiers mots puis premi res combinaisons de mots 12 24 mois 28 2 1 3 P riode de l explosion du langage 24 mois 4 ans 29 2 2 Chez l enfant autiste dysfonctionnements de la communication et de Pacquisition du AN GAGE si na viniswsdiee een inured uaa ab nu nidlalned geaeonntanraawh nl nalulnnd e ahs 31 2 20 Limitation inner in d avs Eaa test hs seeds 31 2 2 2 D ficit de l att ntionconomtes rh eee nt etes Let 32 2 2 3 La th orie Me PES ESS er nan 32 2 2 4 La communication gestuelle et ses d ficits 34 2 2 5 D veloppement du langage de l enfant autiste 35 2 2 5 1 Babillage et prosodic iicsesciaciedduanesdnsiobsersbniavieiiaaersadiessee aces 35 2 2 5 2 La formation des Sy ADEs stresse te ee 36 2 2 5 3 Quelques caract ristiques du pr langage chez les enfants autistes TOM VerbAUR ee UE MR NU Nr dot es 36 2 2 5 4 Si le langage oral mMerses us secwenanaesdconstde dasao
127. t des exercices d imitation et de correspondance objet image Si l enfant demeure non verbal des signes de la langue des signes peuvent tre introduits outre ventuellement le PECS Picture Exchange Communication System Le VB enseigne donc un syst me de communication alternatif d s la mise en place d un programme destin un enfant non verbal Barbera 2010 Lorsqu un comportement dit complexe doit tre enseign la proc dure du chainage est mise en place Le comportement complexe est d compos en une multitude de comportements simples qui sont produits dans un ordre bien d fini Se brosser les dents peut tre un exemple de cha nage Ainsi l enfant devra prendre la brosse dents prendre et ouvrir le dentifrice mettre le dentifrice sur la brosse dent Avec ou sans guidance d s que l enfant r pond bien une consigne pos e il est renforc pour qu il renouvelle ce comportement appropri Pour cela il existe trois types de renforcements le renforcement verbal ou social soit des f licitations orales telles que bravo c est bien prononc es avec grand enthousiasme le renforcement tangible qui concerne le fait d offrir l enfant un jouet ou un objet qu il appr cie particuli rement d s que celui ci a bien r pondu une consigne et le renforcement alimentaire soit le fait de donner l enfant des petits bouts d aliments qu il aime en r compense comme des
128. t il envie d y aller Il n en tait rien Finalement il s est allong sur son lit et s est calm Antoine est sujet des troubles du sommeil tait il fatigu tout simplement Ce jour l la cause de ce comportement probl matique n a pu tre r ellement d cel e L approche comportementale n est pas miraculeuse mais les progr s de cet enfant demeurent importants 72 2 3 Guillaume 7 ans pointage association de syllabes pour former des mots repr sent s par des images tentative de d veloppement du graphisme classeur d images pour obtenir ce qu il veut d veloppement de quelques sons langage r ceptif Guillaume dernier enfant dont je parlerai est n le 01 04 2005 Avant d int grer fin mars 2010 PIME de Suresnes il a t suivi r guli rement par une orthophoniste raison de deux jours par semaine et a t int gr en moyenne section de maternelle durant une ann e sans AVS Assistante de Vie Scolaire Comme cela ne se passait pas tr s bien l int gration scolaire n a gu re t possible L IME l a alors accueilli Lors de mon stage j ai moins c toy Guillaume contrairement aux deux enfants pr c dents D s que nous commencions une nouvelle journ e au sein de l IME nous ne choisissions pas les enfants avec lesquels nous souhaitions travailler les deux psychologues r partissaient le nombre de stagiaires avec les enfants que nous devions accompagner Dep
129. tape 3 On doit amener l enfant discriminer efficacement un nombre suffisant d images et les utiliser avec plusieurs personnes afin de g n raliser le processus communicationnel On cherche multiplier les occasions pour que l enfant apprenne utiliser les images ou les photos avec de nouvelles personnes Par exemple l image du crayon utilis avec son enseignant doit pouvoir tre utilis e chez lui avec ses parents ses fr res et s urs De cette fa on l enfant peut g n raliser l acquisition de cette comp tence communicationnelle en se rendant compte qu elle fonctionne dans de nombreux contextes Etape 4 On apprend ensuite l enfant composer des phrases en combinant les images Pour cela il faut d abord r aliser deux images qui symbolisent je veux ou je voudrais Le je peut tre repr sent par une photo de l enfant sous laquelle est inscrit je et veux ou voudrais est mat rialis par une main qui essaie d attraper quelque chose par exemple Ensuite l enfant va apprendre construire et reconna tre le support n cessaire la constitution du message en images je voudrais un g teau par exemple Puis il devra tre capable de le composer En d veloppant le syst me d expression l enfant peut commencer percevoir la structure des nonc s Arriv cette tape il sait maintenant utiliser une cinquantaine d images avec plusieurs personnes
130. ti turquois Adrien Barth l my Bernard 2004 il a t observ que les enfants autistes utilisaient de moins en moins fr quemment le geste de pointage pass l ge de deux ans Ceci est galement propre l enfant tout venant n anmoins alors que ce dernier remplace cette conduite par le d veloppement langagier l enfant autiste ne compense pas cette diminution voire cette disparition par des performances linguistiques 34 2 2 5 D veloppement du langage chez l enfant autiste Les dysfonctionnements des pr requis communicationnels ont une influence in vitable sur le d veloppement du langage des enfants autistes Actuellement seuls quelques crits relatifs aux troubles langagiers des enfants autistes verbaux sont disponibles mais il n existe pas une litt rature propre aux troubles langagiers de l enfant autiste non verbal La moiti des enfants autistes n arrivent pas d velopper le langage et chez tous on observe des troubles de la compr hension verbale Rutter 1979 En outre m me si le langage se d veloppe les recherches effectu es mettent en exergue un langage qualitativement d viant avec une dysharmonie entre les aspects phonologiques et syntaxiques qui peuvent tre relativement bien pr serv s et les aspects s mantiques et pragmatiques nettement plus d ficitaires Menyuk et Quill 1985 Tager Flusberg 1993 Chez les enfants autistes les difficult s dans le domaine langagier portent
131. tif conf re cet tablissement une prise en charge intensive et quotidienne en vue de progr s que ce soit au niveau cognitif comportemental et social L enseignement est individuel personnalis et donc tr s volutif Chaque enfant est encadr par deux adultes un ducateur form l approche comportementale ABA et un stagiaire g n ralement issu de la fili re psychologie En fonction des progr s sp cifiques de chaque enfant il y a une volution constante des programmes de r ducation Une r insertion en milieu scolaire ordinaire est esp r e pour ces enfants Ceux qui y parviendront recevront ensuite un accompagnement pendant douze vingt quatre mois suppl mentaires afin de pouvoir tirer parti d une r int gration scolaire 100 en milieu ordinaire Ainsi une ducatrice de l IME assistera aux cours dispens s en milieu ordinaire aux c t s de tout enfant devenu apte suivre une telle scolarit pour que la r int gration scolaire r ussisse enti rement et ce dans le cadre de conventions avec l Education Nationale 56 1 2 Prise en charge pluridisciplinaire centr e sur PABA L IME de Suresnes propose une prise en charge fond e essentiellement sur les principes de l Applied Behavior Analysis ABA d velopp s lors de la partie th orique cf ABA mode d emploi Elle suit le courant de l approche comportementale verbale Verbal Behavior N anmoins des outils compl mentaires tels
132. tion qualitative des interactions sociales est pr sente dans toutes les formes d autisme Normalement cette comp tence s acquiert par l enfant gr ce a 7 l observation plut t que par l ducation En effet c est en observant son entourage que l enfant tout venant r ussit d velopper la capacit lire dans le regard de l autre ses motions et ses pens es interpr ter les mimiques de son visage ses gestes ses postures et tout ce qui pourrait tre absolument n cessaire pour s ajuster lui lors d une interaction Une telle communication pr verbale est particuli rement li e au regard au contact oculaire Cependant les personnes souffrant des sympt mes li s l autisme ont bien souvent un regard fuyant ou qui ne se pose nulle part alt rant consid rablement et in vitablement l interaction sociale Les enfants autistes g n ralement n arrivent pas d coder spontan ment ni leurs propres tats mentaux ni ceux des personnes qui les entourent Il sera n cessaire de le leur enseigner Ainsi il faudra leur apprendre lier l expression d motions telles que la joie l tonnement la col re la d ception avec ces motions m mes Ils ont des difficult s attribuer simultan ment autrui et eux m mes des sentiments et des pens es th orie de l esprit que nous voquerons en d tails ult rieurement On a alors tr s souvent l impression que les personnes atteintes d
133. tissage face un mod le reproduire Elle induit une prise de conscience de l intentionnalit et de l alt rit des notions d ficientes ou absentes chez l enfant autiste 2 2 2 D ficit de l attention conjointe La litt rature met en exergue que les enfants autistes sont incapables de manifester une attention conjointe Baron Cohen et al 1997 Houzel 2005 Il serait compliqu pour eux de porter leur attention leur regard vers la personne et vers l objet En outre en consid rant que l enfant autiste ne peut partager des motions et des repr sentations avec autrui il ne peut gu re envisager que l on s ing nie attirer son attention sur un objet du monde Selon Mazet et Stol ru 2003 les personnes autistes manifestent un d ficit significatif de tous les comportements d attention conjointe soit l alternance des regards des conduites r ceptives et initiatrices du regard et du pointage Au cours de sa premi re ann e de vie l enfant autiste contrairement l enfant tout venant ne r ussit pas entrer dans l attention conjointe Celle ci et la capacit imiter sont intrins quement li es au concept de la th orie de l esprit concept qui chappe l enfant autiste in vitablement 2 2 3 La th orie de l esprit La th orie de l esprit est la capacit d attribuer autrui des intentions des croyances des d sirs ou des repr sentations mentales Les deux premiers cherche
134. tr le sur moi et qu il n aurait nullement t ob issant Ensuite une fois que la consigne tait nouveau pos e nous devions nous assurer que le p rim tre environnant tait s curis pas de mat riel susceptible d tre dangereux proximit tels que des ciseaux par exemple Nous lui 73 tenions la main afin d tre s rs qu il ne puisse pas se mettre inopin ment en danger en se levant subitement avant de se mettre courir ou en se glissant sous la table du bureau ou des chaises D s qu il r pondait la consigne nous ne lui donnions aucun renfor ateur et faisions en sorte de r cup rer le contr le sur lui On posait ensuite un certain nombre de consignes environ six pr d fini par la plaquette de jetons repr sentant Scrat l cureuil du film d animation l ge de Glace qu il affectionne particuli rement PV jeton Scrat A chaque consigne pos e un jeton tait d scratch et d pos dans une bo te Si un trouble du comportement apparaissait nous devions recommencer toutes les consignes au d but Une fois qu il avait r pondu toutes les consignes imm diatement qu il n y avait plus de jetons sur la plaquette et ce sans trouble du comportement il pouvait alors avoir acc s son agent renfor ateur Cette fa on de proc der a permis de faire comprendre Guillaume que ce n est pas en se comportant de mani re inappropri e qu il peut obtenir
135. ts mesurables produits en r ponse aux stimuli de l environnement Cependant dans les ann es 1940 1950 Skinner remet en question la th orie de Watson qui pr tend que toute r ponse d pend d un stimulus m me si celui ci n est pas identifiable Pour ce faire il d veloppe le concept du conditionnement op rant soit la fa on dont un organisme apprend des comportements Il observa en effet que le contr le des cons quences des comportements soit le contr le des r actions de notre environnement face au comportement permet de faire varier les occurrences d un comportement en augmentant ou en diminuant la fr quence d apparition de ceux ci en fonction de l environnement Il distingua ainsi le conditionnement pavlovien qu il d nommera le conditionnement r pondant ex la vue d un plat all chant soit le stimulus ant c dent au comportement qui provoque une salivation instantan e du conditionnement op rant qui permet de modifier un comportement en travaillant sur les cons quences de celui ci Un comportement qui est suivi d une cons quence agr able par exemple un bonbon loges aura en effet plus de chances de se reproduire dans le futur Le terme technique pour d signer une cons quence agr able est appel renforcement une r compense propice fournir de la motivation afin qu un comportement se renouvelle Selon la th se de Skinner le comportement peut tre structur par l
136. ts ou torsions des mains ou des doigts ou mouvements complexes de tout le corps d Pr occupation par certaines parties d un objet ou par des l ments non fonctionnels de mat riels de jeux par exemple leur odeur la sensation de leur surface le bruit ou les vibrations qu ils produisent Partie 2 Crit res diagnostiques du trouble autistique A Un total de six ou plus parmi les l ments d crits en 1 2 et 3 dont au moins deux de 1 et un de 2 et un de 3 1 Alt ration qualitative des interactions sociales comme en t moignent au moins deux des l ments suivants a Alt ration marqu e dans l utilisation pour r guler les interactions sociales de comportements non verbaux multiples tels que le contact oculaire la mimique faciale les postures corporelles les gestes b Incapacit tablir des relations avec les pairs correspondant au niveau du d veloppement 89 c Le sujet ne cherche pas spontan ment partager ses plaisirs ses int r ts ou ses r ussites avec d autres personnes par exemple il ne cherche pas montrer d signer du doigt ou apporter les objets qui l int ressent d Manque de r ciprocit sociale ou motionnelle 2 Alt ration qualitative de la communication comme en t moigne au moins un des l ments suivants a Retard ou absence totale de d veloppement du langage parl sans tentative de compensation par le geste ou la mimique b Chez
137. ttan Danon Boileau L 2002 Des enfants sans langage Paris Odile Jacob Ferrari P 1999 L autisme infantile Paris PUF Folven R J Bonvillian J D amp Orlansky M D 1984 1985 Communicative gestures and early sign language First Language 5 129 144 Frith U 2010 L Enigme de l autisme Paris Odile Jacob 83 Go b J L Charlery M Kotras F Delion P 2004 Rep rage des troubles autistiques pr coces Annales m dico psychologiques 162 10 821 827 Guidetti M 2003 Pragmatique et psychologie du d veloppement Comment communiquent les jeunes enfants Paris Belin Guidetti M Turquoi L Adrien J L Barth l my C Bernard J L 2004 Aspects pragmatiques de la communication et du langage chez des enfants typiques et des enfants ult rieurement diagnostiqu s autistes Psychologie Francaise 49 131 144 Harris M Barlow Brown F F amp Chasin J 1995 The emergence of referential understanding pointing and the comprehension of object names First Language 15 19 34 Houzel D 2005 Les signes pr coces de l autisme et leur signification psychopathologique in Golse B Delion P dir Autisme tat des lieux et horizons Paris Er s 163 174 Johnson M H Siddons F Frith U amp Morton J 1992 Can Autism be predicted on the basis of infant screening tests Developmental Medicine and Child Neurology 34 316 320 Kerebel A S Lorne F
138. ttre des a ceux ci ont t r compens s par des petits morceaux de crackers afin de l inciter les renouveler outre le fait que nous r p tions ce son l Au d but les a produits ressemblaient plus des petits cris d oiseaux sons tr s aigus D sormais ce sont des a bien pos s qu il produit Le renforcement alimentaire qui a dur trois mois environ est maintenant mis de c t au profit du renforcement social Timidement le son i commence merger mais il n arrive gu re pour le moment nous imiter chaque fois que nous pronon ons ce son en exag rant face lui l articulation De gros progr s ont t amorc s depuis son arriv e au sein de l IME mais il reste tr s en retard pour son ge C est un enfant plus sociable et ouvert qui nous regarde plus Le langage oral reste n anmoins difficilement mergeant mais les comportements inappropri s ont fortement diminu Cependant ceux ci restent pr sents et malgr la mise en place du pointage et de quelques signes de la LSF il n est pas toujours vident de d celer ce qui peut d clencher un comportement probl matique Je me souviens d un jour apr s avoir r ussi un puzzle de neuf pi ces il s est mis cogner sa t te contre son bureau R aliser le puzzle avait t peut tre co teux pour lui Prises un peu au d pourvu l ducatrice et moi nous sommes 71 rendues pr s des toilettes Peut tre avai
139. type de s ances stimule la reconnaissance de l autre comme tre intentionnel en permettant l enfant de percevoir en miroir ses propres actions Nadel 2002 Les travaux de Nadel montrent en outre que les enfants atteints d autisme ont des comportements d imitation imm diate soit des comportements reproduits instantan ment susceptibles de servir un support d interaction pour leur partenaire Ils consid rent aussi qu ils sont capables d imiter des gestes simples de fa on imm diate mais qu un retard de la capacit imitative demeure pr sent Par ailleurs notons l importance de la pr sence des chos une des formes de l imitation chez les enfants autistes Ceux ci touchent la sph re du langage par le biais d cholalies et celle de la motricit soit les chopraxies tendance involontaire spontan e r p ter ou imiter les mouvements d un autre individu Les enfants autistes reproduisent en effet des chos en r p tant des mots entendus des gestes vus et ce sans pour autant avoir une compr hension de leur valeur Ils sont marqu s d une voix monocorde et d une absence de regard sur autrui selon Peeters 1996 et apparaissent de fa on imm diate ou diff r e sans lien au contexte Les cholalies sont per ues tel un jeu de soi soi selon Danon Boileau 2002 celles ci n ayant gu re un but communicatif 31 La v ritable imitation place l enfant dans une position d appren
140. ucational and behavioral aspects p 223 233 Baltimore University Park Press Barbera M L 2010 Les techniques d apprentissage du comportement verbal Mouans Sartoux AFD Baron Cohen S Allen J Gillberg C 1997 L autisme peut il tre d tect l ge de 18 mois L aiguille la meule de foin et le CHAT ANAE 11 8 33 37 Baron Cohen S Cox A Baird G Swettenham J 1996 Psychological markers in the detection of autism in infancy in a large population British Journal of Psychiatry 168 158 163 Beaupied M Bourgoin T Dutillieux G Jacquet D Payen P Philip C Seknagj Ask nazi J Sigwalt P Touati E Viallefond M Woimant A 2009 Scolariser les l ves autistes ou pr sentant des troubles envahissants de d veloppement Paris CNDP Becache E Bursztein C danion Grillat A 1997 Valeur de l attention conjointe et du pointage dans l autisme une absence remarquer Neuropsychiatrie de l enfance et de l adolescence 45 10 584 591 Bertoncini J Boysson Bardies B 2003 La perception et la production de la parole avant deux ans in Kail M Fayol M eds L acquisition du langage Le langage en mergence de la naissance trois ans Paris PUF vol I 95 136 Bloom L 2000 How children learn the meanings of words Cambridge MA The MIT Press Boysson Bardies B 2010 Comment la parole vient aux enfants Paris Odile Jaco
141. ucatives pour enfants atteints d autisme le travail des psychologues ABA consiste entre autres analyser leurs comportements Pour ce faire ils utilisent le mod le dit sch ma ABC soit Antecedent Behavior Consequence Pr cisons que ce mod le n est pas uniquement d di aux enfants souffrant de troubles envahissants du d veloppement et en particulier l autisme En effet aux Etats Unis ABA est appliqu dans divers domaines tels que le sport le lieu de travail dans le management dans le traitement des troubles des apprentissages dyslexie dyspraxie dyscalculie le traitement des troubles anxieux phobies TOC le traitement des troubles alimentaires boulimie anorexie 1 Dans cette sous partie les sources utilis es proviennent non seulement de la litt rature mais galement de la formation en ABA que j ai suivie au sein de l IME de Suresnes Cette formation a t dispens e par Ornella Grelier une des psychologues de l tablissement 41 Le sch ma ABC met en exergue que la plupart de nos comportements sont d clench s par des stimuli pr sents dans notre environnement appel s les ant c dents Par ailleurs la plupart de nos comportements sont galement renforc s par les r actions de notre environnement face au comportement ce sont les cons quences Enfin la cons quence permettra de d finir si nous avons int r t a r p ter ce comportement a l avenir Voici deux
142. uis son arriv e IME m me si Guillaume est d un naturel plut t calme et non agressif le personnel de l tablissement s accorde reconna tre une diminution des troubles du comportement et des sourires bien plus pr sents Parmi les objectifs comportementaux Guillaume a d apprendre marcher correctement doucement sans se pr cipiter lors de ses d placements Il a aussi appris bien se tenir au bureau tre bien assis attendre la consigne et ne pas toucher les l ments port e de mains sur son bureau lorsqu une consigne lui est pos e En somme il a d apprendre tre plus attentif et respecter des codes sociaux De plus il sait qu il doit r pondre aux consignes imm diatement et sans trouble du comportement N anmoins Guillaume est un enfant qui manifestement cherche norm ment contr ler son entourage En effet il ne supporte pas qu on lui impose quoi que ce soit Les premiers mois pass s au sein de l IME la moindre consigne a alors pu donner lieu des troubles du comportement importants Afin de faire face aux moments de crises les ducateurs ont tous adopt la m me fa on de proc der Tout d abord la consigne tait repos e fermement J ai pu moi m me constater l importance de ceci Guillaume est un enfant qui teste beaucoup les personnes qu il ne conna t pas Il a t tr s important que je reste ferme avec lui d s le d but sinon je sentais qu il aurait pu prendre le con
143. une s rie d exercices sp cifiques pratiquer quotidiennement A l IME de temps en temps Emile amor ait au tout d but un pas condition qu il soit maintenu mais tait incapable de faire un pas tout seul sans aucune aide ext rieure En accord avec la maman les exercices Medek ont t adapt s PIME selon les principes de l analyse appliqu e de comportement soit les principes du renforcement essentiellement Par exemple lorsqu un ducateur lui fait faire ses exercices Medek un second ducateur ou stagiaire lui met Baby Einstein vid os d veil destin es aux jeunes enfants et qui le captive particuli rement Cette fa on de proc der permet l enfant de ne pas rejeter les exercices qu il doit accomplir et que ceux ci se d roulent agr ablement On lui donne aussi de tr s petits morceaux de madeleines lorsqu il r alise un exercice de la Kin M dek tout en le f licitant et en l encourageant D sormais Emile arrive marcher tout seul mais il lui arrive encore de tomber sans qu il ne puisse se retenir Dans ces moments l un ducateur veille toujours sur lui afin d viter qu il ne tr buche en le rattrapant temps On sent encore un certain manque de tonus musculaire lorsqu il marche ses Jambes ne sont pas bien droites les genoux restent quelque peu pli s lors de ses d placements et l quilibre n est pas toujours au rendez vous De temps en temps de fa on ce qu il ne
144. ur le monde Brigaudiot et Danon Boileau 2009 Lors des premiers mois de sa vie l enfant est plac dans une interaction dyadique en face face avec sa m re ou un autre adulte L interaction devient triadique entre neuf et douze mois d s que celui ci et l adulte c te c te portent ensemble leur attention vers un m me objet ou un v nement Le pointage est consid r comme un indice de la capacit de l enfant orienter l attention d autrui puisque par le geste il initie des pisodes d attention conjointe Les gestes de pointage renvoient en outre deux aspects fondamentaux des changes interpersonnels 26 e L aptitude sociale soit la capacit entrer en relation avec autrui maintenir ou interrompre celle ci Schaffer 1977 Cf notion de l attention conjointe e L aptitude comprendre la valeur r f rentielle d un signe s en servir pour faire r f rence tout en singularisant un objet sur lequel l attention est focalis e Bruner 1983 Selon une tude de Harris et al 1995 la notion de valeur r f rentielle du pointage a t mise en exergue puisqu elle a montr l existence d un lien entre l ge des premiers pointages et l ge o les premiers noms d objets sont compris par les enfants signe de corr lation entre le pointage et la compr hension de l enfant assimilant que les objets portent un nom Ceci accr dite l hypoth se d un lien ind niable ent
145. urs avoir expos ce concept Premack et Woodruff 1978 le d finissaient ainsi En disant qu un individu a une th orie de l esprit nous voulons dire que l individu attribue des tats mentaux lui m me et aux autres Les difficult s des personnes autistes communiquer avec autrui seraient li es au d ficit de la th orie de l esprit Baron Cohen 1997 Pour exp rimenter cette facult le test de Sally and Ann est le plus connu 32 Dans celui ci l exp rimentateur E pr sente l enfant deux dessins et lui raconte que Sally et Ann ont toutes deux un panier et une bo te Sally cache les billes dans son panier et sort de la pi ce Pendant son absence Ann sort les billes du panier et les cache dans la bo te Lorsque Sally revient on demande alors l enfant o Sally va chercher ses billes Si l enfant r pond dans le panier on consid re qu une th orie de l esprit est pr sente puisqu il r fl chit comme le personnage de Sally en se mettant sa place et non en fonction de ce qu il sait D apr s Baron Cohen 1994 cit par B cache Bursztejn et Danion Grillat 1997 ce concept permettrait d expliquer les troubles autistiques puisque celui ci requiert au pr alable trois m canismes e Le d tecteur de direction du regard soit la capacit noter la pr sence d un regard et d en suivre le mouvement pr sent aux alentours de quatre mois e Le d tecteur d
146. variations de l intensit tandis que les enfants tout venant mettraient des variations m lodiques 35 2 2 5 2 la formation des syllabes Selon Wetherby et al 1988 1989 les enfants autistes auraient des d ficits au niveau des structures syllabiques canoniques il serait difficile pour eux de combiner les sons afin de former des syllabes N anmoins ce point de vue diverge de celui de Sheinkopf et al 2000 ou Amoroso 1992 Les premiers estiment que les enfants autistes ne pr sentent pas d anomalies a propos de la formation des syllabes dites canoniques et le second affirme que les structures syllabiques canoniques sont plut t pargn es 2 2 5 3 Quelques caract ristiques du pr langage chez les enfants autistes qui risquent de rester non verbaux Les enfants autistes qui ne r ussissent pas d velopper le langage oral ont un pr langage g n ralement peu expressif et difficilement d crypt par l entourage Les m res d enfants autistes identifient avec difficult s les motions joie col re qui manent des vocalisations de leurs b b s Un babillage interactif n est pas forc ment observ par ailleurs Entre trois et six mois les enfants autistes ont de petits jeux vocaux mais ceux ci sont effectu s de mani re solitaire Le babillage est d un point de vue phon tique et idiosyncrasique pauvre Entre six et douze mois des bruits tranges monotones et inexpressifs sont perceptibles Entre tr
147. vision F84 0 299 00 trouble autistique F84 2 299 80 syndrome de Rett F84 3 299 10 trouble d sint gratif de l enfance F84 5 299 80 syndrome d Asperger F84 9 299 80 trouble envahissant du d veloppement non sp cifi y compris autisme atypique 1 4 2 3 CFTMEA R Dans la derni re r vision de la CFTMEA en 2000 les termes troubles envahissants du d veloppement et psychoses pr coces sont consid r s comme quivalents et comprennent les cat gories suivantes 1 00 autisme infantile pr coce type Kanner 1 01 autres formes de l autisme 1 02 psychose pr coce d ficitaire retard mental avec troubles autistiques ou psychotiques 1 03 syndrome d Asperger 1 04 dysharmonies psychotiques 1 05 troubles d sint gratifs de l enfance 1 08 autres psychoses pr coces ou autres TED 1 09 psychoses pr coces ou TED non sp cifi s 17 Le terme de psychose est apparu l origine dans la psychiatrie allemande du XIX me si cle pour d signer les affections psychiques par opposition aux maladies nerveuses n vroses et a t utilis par la suite pour d signer les affections mentales comportant une alt ration profonde de la personnalit caract ris es par l absence de conscience du sujet de son tat notamment La description de formes de psychoses sp cifiques l enfant s est pr cis e progressivement par rapport aux psychoses schizophr niques de l

Memoire Julie Traouen

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