L`expo journal n° 5
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1. l cole au sport Je languis Il y a aussi cet amour tourment incertain violent pour sa fianc e car il vit en m me temps un drame affectif 18 octobre Cette F M me rend malade Elle m crit de moins en moins Pour mieux dire elle ne m crit plus et a je ne peux pas le supporter Quand je sor tirai si je ne suis pas expuls elle va regretter de m avoir tant fait souffrir Je ne cesserai jamais de lui crire mal gr qu elle ne me r pond pas Je ne l oublierai jamais Je laime trop Si je suis expuls il faut tout prix que je l emm ne avec moi 25 octobre Jeudi M F est venue me voir Elle m a demand si ma date de sortie tait bien le mois de d cembre ou janvier Je lui ai r pondu que normalement elle devrait tre cette derni re Mais je me sentais mal dans ma peau alors je lui ai dit la v rit Il veut dire qu il n a pas droit une libert condition nelle car il va passer devant la commis sion d expulsion Elle m a fait sous entendre qu elle ne m attendrait pas J en ai perdu le moral j ai crit sa m re pour lui demander de la raison ner Passons autre chose Ses lettres soulignent la longueur de la d tention des proc dures et des d marches administratives dans une alternance intenable d espoirs de peurs d ins curit de sentiments d abandon ler novembre Je vais crire au Pr fet et lui dire que je demande moi m2. la chaux une gratignure s y verrait l oeil nu Je vais la douche une fois par semaine Seul dans des douches collectives Je dois me laver sous la sur veillance constante des gar diens Cela a dur des mois jusqu mon transfert la prison des Baumettes Je ne peux voir le jour je n entends aucun bruit D s les premiers jours ayant constat quel r gime je suis soumis je ne dis plus un seul mot aux surveil lants Je ne dirai pas un seul mot pas un seul pen dant ces mois D s les premiers jours mon agressivit commen a s le ver J ignorais encore qu elle irait jusqu aux limites de la d mence A ce r gime de privation sensorielle tr s s v re s ajoutait je crois une ma ladie infectieuse due Pa limentation de la prison infecte au del de toute expression Des aliments avari s le plus souvent Toujours est il que P t tait particuli rement chaud durant tout le temps de celui ci j eus froid tr s froid Je claquais des dents sans cesse sauf devant les surveillants bien entendu Je dormais avec six couvertures doubl es et j tais glac je tremblais et cla quais des dents J avais des fatigues des puisements terribles tr s tr s prouvants Puis j eus des hallucinations auditives j entendais des musiques du genre classi que pour les curieux C est donc dans ces condi tions que mon agressivit devi
3. J ai remarqu en outre combien le personnel d une tenue toujours impeccable tait soucieux de notre bien tre au point de s inqui ter tr s r guli rement de notre confort On serait presque tent de leur reprocher de faire preuve d indiscr tion voire m me de curiosit si apr s r flexion on ne comprenait que c est seulement pour s assurer que tout est bien la convenance des clients En somme l exception de quelques petites lacunes il me faut reconna tre que l on est chez vous l objet de toutes les sollicitudes Par exemple on peut garer sa clef aucun souci se faire Il y a toujours un employ pr venant qui ouvre et ferme les portes Exprimez le moindre voeu et soucieux de pr server la bonne marche de la maison et sa r putation on vous r pond aussit t il faut crire au Directeur Et c est ce que je fais Monsieur en vous r it rant mes remerciements Mais je suis au regret de vous informer que je ne pourrai d cemment revenir chez vous de telles conditions et accepter nouveau une aussi g n reuse hospitalit reux Je ne m interroge plus Les mots restent coinc s au fond de ma gorge Cette libert je n en veux pas Pourquoi m a t on rel ch pour me transf rer dans un autre monde o je retrouve aussi des d ceptions et des angoisses O est cette chaleur humaine que j attendais Cette soif de libert que je voulais absorber par petites gorg es Pourquo
4. portent au coeur du d tenu avec la reconnaissance l espoir et la consolation il aime son gardien et il laime parce que celui ci est doux et ompatissant Les murs sont erribles et l homme est bon Oh tu me prends pour qui 8 h 15 mn Juste pour la fameuse promenade En ce moment je sors avec Roger Boschetti et Hac ne Belkir H c ne ne sort pas il est Di venu sous contr le psy Cliiatrique Il a tent par deux Dis de se suicider ces derni res semaines et pourtant on le aisse au Q H S Avec Roger ja boume remarque je n ai Jamais rencontr de gars avec qui a ne boumait pas en brison Ce matin donc deux dans cette mini courette 6 pas demi tour 6 pas demi tour avec cet enfoir de vrillage au dessus de nos t tes Jamais de soleil Merde arr te d en parler Roger tu vois qu ils s en foutent Si tu fais la gueule ils rigolent Peuvent s en foutre puisqu ils rentrent chez eux apr s A part nos all s retours de b tes en cage nous avons parl du conditionnement socio fami lial Nous sommes d accord C est a qui est con Ben Oui nous ne pouvons plus discuter Ou alors tr s peu Bref on se soutient com mme on peut pour passer ces Jeux heures Retour en cel 4 flule Mais fouille comme l aller avant d y entrer Tiens 100 D S 1
5. signifiait 45 jours de mitard A ex cuter de suite Fouille nouveau cette fois plus de chaussures mais des chaussons faits dans de la couverture Je comprenais que ma seule chance tait la gr ve de la faim pour chapper la destruction psychique Je d cidais donc de l entamer sur le champ Les journ es taient intermi nables jen avais qu un matelas la nuit le reste de la journ e je n avais que le b ton pour m asseoir car ce mitard tait totalement nu Au bout de 5 jours de gr ve de la faim la fatigue se faisait ressentir je m allongeais m me le sol je me suis souvent compa r un chien encore lui s il a un bon ma tre il a de la paille dans sa niche moi m me pas On ne m ouvrait plus que pour me remplir ma bouteille en plastique d eau Et aussi pour le m decin qui venait isolement et chaque jour prendre ma ten sion voir si je ne renon ais pas ou attendre la limite pour m exp dier l h pital de Fresnes Au bout de 10 jours enfin on me laissa mon matelas la journ e ce fut fabuleux ce jour l je crois que j ai dormi dormi norm ment Pour moi cette poque de ma vie le sommeil tait mon sauveur le r ve mon ami Quand j ouvrais les yeux une profonde tristes se m accapara t la journ e je la programmais au bruit dans la d tention videmment le suicide me venait l esprit mais j ai eu assez de volont pour surmon ter ces
6. 15 pas sur 6 Interdiction de parler m me si la loi du silence se viole par les cris aux fen tres Impossibilit de faire du sport du yoga Impossibilit totale d acc der aux cours de dactylo de coiffure Aucun loisir Pas de t l pas de cin ma SEULES Bref les relations humaines vitales tout tre humain aussi repli soit il r duites moins que le minimum Alors apr s avoir d gus t le colis familial des f tes du jour de l an Agn s Beothy au bout d un an et demi de ce r gime a dit NON En aver tissant la directrice par cour rier comme elle le fait r guli rement de fa on peu am ne chaque fois qu elle contes te quelque chose elle a entam le 18 janvier 1979 une gr ve de la faim illimit e Pour expliquer mon jeune raconter l isolement Cet isolement est ais ment supportable quelques semaines ou quelques mois quand on dispose d occupations person nelles absorbantes et m me pour moi passionnantes Agn s peint et crit depuis fort longtemps Il n emp che C est du fascisme que de l imposer ainsi et ne donner le choix qu entre une collecti vit pathologique et pathog ne dans son resserrement ou un isolement complet pas loign de la privation senso rielle j exige quelques heures de r unions hebdomadaires entre isol es et la promenade des fins de semaines en commun dans une grande cour herbue J exige que ces d ci
7. ET 0 15 juillet 1976 10 jours T apr s l affaire de Lisieux je lus transf r au Q H S de la T M A d Evreux apr s avoir P croupi au mitard de Fleury Sans soins Evidemment je fus pass AEN la fouille corps Mais je re lusais de me plier en deux et de tousser pour me faire examiner le trou du cul discussion criarde et tout se Le passa calmement Je fus plac au sein du Q H S mais sur une Coursive seul pas de voisin ni c t ni au dessus ni mu dessous Dans la cellule mitard se trouvait moins que le mini mum C est dire pas de glace pour la toilette pas de balayet te pour l entretien pas d usten siles pour manger debout dansun pourrissoir ils doivent consid rer que la situation est calme ils ne sont que trois pour un d tenu Quand c est l agitation ils sont de sept dix En tage il y en a un pour cinquante Je bouquine jusqu 11 heures Si tu ne lis pas tu es partisan de ta propre ignorance 11 heu res c est la bouffe Comme c est vendredi c est de la merde Du coup je prends un demi pain avec un litre de lait froid Et je remplis mon estomac en regardant le mur blanc et en sentant l adr na line couler dans mes veines Roule pour l asc tisme crisp Ensuite c est l que com mencent mes mis res de 11 heures 12 heures je lis et puis le puit rigole pas de 12 h 17 h Le puit c est la sieste dans laquelle je
8. aura pas priv d un peu de libert ut 6 k 2 NO P bot ne AO MN re px A hp pm be Clac clac clac clac Deux barres tir es et double tour de serrure Chaque cellule du quartier est ouverte Saloperie de merde faut d j se lever What s the time La vache il est 7 h 15 mn Ca ne va plus a Je dors 12 heures par jour et je m veille fati gu Il est pas possible ce mec Ouais ouais c est vrai 12 heures que je dors Et encore je me retiens cette allure je ne ferai pas mes 20 ans de prison j en ferai que 10 Gros malin va Bon c est pas tout a faut se lever et amener ton broc au trou de la grille Pourriture de grille Elle ne s ouvre que pour cette ordure de promenade Non mais tu les imagines un peu Ils appellent promenade un couloir en b ton et grillag de 7 m sur 2 m ce n est plus de la s mantique c est de les croquerie Tiens ce matin ils me font marrer les co los C est pas eux qui ma nifesteront contre le d sert de b ton des Q H S N ont qu crever ces cons de pri sonniers Qu crever Es p re un peu clac clac clac clac Tiens quelle quipe on a ce matin Hop un regard style radar mi The de rien a peut aller ce T5ont pas les pires C est d a a Oh fais gaffe Taleb m_iombes pas dans le pi ge A chaque visite quelques paroles bienvei llantes coulent de cette bouche honn te et
9. en arrivent aux auto mutilations aux tentati ves de suicides et quelques uns en meurent C est v ritablement un assassinat ralenti mais tout aussi r el une atteinte into l rable l int grit menta le des d tenus Jean Claude REILLES C A P mai 1977 une d tenue qui exige Agn s B othy incarc r e depuis 7 ans exige Une attitude de d tenue qui tonne de prime abord mais qui n est pas nouvelle en ce qui la concerne Depuis son arresta tion Agn s a toujours refus les concessions les atteintes sa dignit si infimes et d ri soires qu elles auraient pu para tre les injustices fr quentes de l administration p nitentiaire tant son gard qu envers ses cod tenues l infantilisme carc ral Elle a toujours refus de se conduire comme une d tenue con forme au mod le en vigueur dans les prisons de femmes celui d une femme soumise docile passive Rien d tonnant donc apr s son entr e en condamnation la centrale de Rennes ce que Mlle Mercier qui en est la directrice ait d cid son main tien en isolement apr s le passage habituel pour trois mois d observation au centre dit d accueil o les d tenues sont isol es leur arriv e Mon amie Claudine est l isolement depuis octobre 1976 une autre depuis d cembre 1977 j y suis depuis juin 1977 crit Agn s Seule en cellule 23 h 24 seule en cour de promenade
10. je em to e Ep an ran qu u vai ag l 1S urt a m d in re 4 S ce ell ne t ec av co re Pire es l du NS N 1n 49 PS TE e em t pas es oca irie Cn no ho aut y 4 L PA oN aN anen p emit sorde damn fli quil D n es nes S MA SSS NSSS oDe sa o A ae e a a 5 a se AS x ON N f 975 ale Jay 5 gril la jeune q m a nte ADS S CS RS PSY ERN PES E MES di A A ance k ie si je POA n Ro Nec 2 RON ax EF w ve lui d rai r AS gt a NY 2 O 2 5 S i w Se AR 6 AO N P ae ST m me mes se st S o ECN SR x O5 N ait E as ME D AO es Ko Us Le o S ou gt A d SS v9 NA sE Ka a R NSR SPSS rgt 2 z lt 4 NS FS SS a s 7 KR N ES Vs w 2 R ys s S L Na K D c sn se a Re S a H AS A R Y N s S RN y AY poc e st WS 4 LS 2 S EN e RO ne AS gt Sy A KO AS lt S A D PS AU Ne SEA a S se 7 KOS y AN ss aa as 4 se 2 O A oS eei s ee lt Oy ee N 0 Fe ST a So Q se a jee PS RS Se gt AE NE RY PAS Le X Na Ci g gt d l AC o d a8 N a Sy aY CA 2 SE AN IR j A 4 vivre en taule un jeune alg rien en taule M est n en France il y a 20 ans Son p re et sa m re ont 13 et 16 ans lorsqu ils viennent en m tropole travailler dans la ferme d un colon d Alg rie Ils se marient Deux gar ons trois filles M est l a n Scolarit catholique Incarc r 19 ans pour vols Il y restera 18 mois ave
11. m enfonce sans pouvoir m en emp cher Pas tr s na turel Pas productif lusine ce mec R veil donc 17 h Bouffe 5 minutes apr s Re pire que de la merde Remar que Fresnes c est connu pour ses menus rachitiques Tu n as pas int r t ne pas avoir de sous ici sinon tu n as plus de consistance au bout de quel ques mois Et l adieu vache veau cochon cheveux et dents Va mourir Tu as d j t t un ver blanc Bon si tu estimes qu il a de la consistance Vers 18 h je touche Lib et le courrier apr s le canard Ouais soit je suis maso soit je maintiens mon self control Plein de petits actes comme celui ci et tu apprends te d barrasser d une fixation quoique entre nous a ne fonctionne pas pour les v nements qui te concernent profond ment Apr s c est soit les cours soit le courrier soit la lecture jusqu 22 h Ensuite je tourne en cellule ou j coute la radio Apr s 22 h ce qui m in t resse c est quand Bernard Lenoir nous met du reggae au pop Club Des fois pas toujours Oh Bernard Lenoir si tu lis a tu sau ras qu ici nous aimons a Je crois que la diff rence entre la platitude mortelle de notre quotidien et cette rythmique vont de pair L une compense l autre quoi En un sens cela ressemble l harissa que nous mettons grandes doses dans les plats Je dis nous parce qu il y en a un tas Et puis minuit je me cou
12. m est inconnu Cette voix m est trang re Cette voix m apprend que ma famille n habite plus l et qu elle a d m nag Je ressens une secousse jusqu au plus profond de mon me Je redescends les escaliers silencieux et attrist Je retraverse ce portail qui m a guid vers une d ception Je regagne la rue pensif et le coeur doulou EN TAULE D tenu C Varces le 8 octobre 1978 Cellule n 465 Ecrou n 6750 Monsieur le Directeur Maison d Arr t de Grenoble Monsieur le Directeur Au moment de mon d part comme le veut l usage j ai demand que l on pr par t ma note ma grande stup faction il m a t r pondu que je n avais rien payer j tais l invit de la maison Jugez de ma confusion Je ne sais comment vous exprimer ma gratitude S journer sans bourse d lier six mois durant dans un tablis sement de cette cat gorie situ dans une r gion touristique o le climat bien qu un peu frisquet est recommand comme des plus salubres c est plus que je n en de mandais et je ne suis pas pr t de l oubier Je profite de cette lettre de remerciements pour vous dire combien j ai t impressionn par vos installations et l organisation qui y r gne Non seulement elles se trouvent dans une propri t tr s agr able preuve en est que les pensionnaires n arr tent pas d y faire de longues promenades mais de plus len droit est fort bien cl tur et admirable
13. ma grande soeur et de mon pere Je croyais avoir le droit vu que j en ramenais aussi de mon travail Mes parents commen aient se disputer car mon p re ramenait de moins en moins d argent Ma m re tait oblig e de faire des m nages pour am liorer la situation finan ci re Mon p re rentrait de plus en plus tard parfois ivre il en avait marre de travailler pour nous ces bons rien qui mangent sa sueur Les sc nes de m nages se succ daient Combien de fois je restais veill pour ouvrir la porte que ma m re fermait quand mon p re rentrait des heures tardives Je ne pouvais pas le laisser dans le couloir Les voisins rousp taient et mon p re en profitait pour leur faire juger ma m re J ai commenc pr f rer la compagnie de mes camarades de dehors plut t que de rester voir ma m re pleurer et mon p re en col re Je fr quentais des amis qui avaient une aisance financi re Par les confiances amicales j arrivais savoir la raison de leur aisance Ils volaient leurs parents et certains plus t m raires aller casser Prendre de l argent l o il y en a le plus moi qui travaillais pour une somme benigne j tais attir vers cette solution qui me paraissait dangereuse mais encourageante Si eux y arrivaient pourquoi pas moi J ai appris conna tre les ficelles de ce m tier J ai form ma propre quipe J tais devenu un d linquant vicieux et instinctif On s offr
14. PRISONS O les taulards ont la parole 3 l ex p O ou rn al n 5 Maison de la Culture de Grenoble Animation Sciences Sociales ua i gt 4 de cd LH raas E Ji 8 N 2 TNE z gt e i e Lori PT 1 riha ak 2 rer Let 2 I Lee ER ANSE 1 il LL y a SNA jar Ed EDR gt CSS FE 3 20 une EE A ER RE UT PONS et TEE A oh ERARANTA i PES er DSL TP SETS DR LA R Ai y Cr pi dd ps c m a ERO Rer CUT VEN Cai TITRES x LONAS Ae naani ea AS se fe TARDE tagi j AS ke start ati fi ps Li Lx Me DAT CNE Pia Il y a un an un grand journal du soir a r uni les articles parus dans ses colonnes sur les prisons Sur une trentaine d articles ou d extraits un seul est d la plume d un ancien d tenu quelques autres citent des prisonniers mais la mati re de base de ce dossier c est le sp cialiste p nitentiaire ou p nal qui la fournit Sans doute le niveau d instruction tant tr s bas dans la popula tion p nale peu de d tenus sont capables de ma triser correctement l expression crite Mais l absence des prisonniers dans le discours sur les prisons a d autres raisons Le silence tait encore de r gle il y a peu dans les prisons Plus profond ment il y a toujours une esp ce de scandale laisser s exprimer publiquement un d tenu car la prison n est pas simplement l incarc ration mais aussi l exculsion sociale peine qui est implicitement contenue dans la condamn
15. Ph 3 b ou di a w lt S ey 4 par di S ire athi le q CO nci es au r e t di es S rai on a q Are pre gt f le re l ap l 16 SJ ul u leu 2 tr S sou 1r t c t c t G n rre ul la S P femmes ap RE am RE et ne dun de ur Re s ne sd n d exti amp ir e RS le ere m a mets rv det m ar t ce a ES e en tr tin e S ch e a e r e e e ob e n o e f e Ci S la d urs RS He f ccr ux ce ille nu d e rre p n an Te parl sse tio 0 F X Le des inf e rri pie te och d qu m en eu pe d TAN ie afd Os b sare t ce jes nm foi er ur e cet pa is A Je t S t ce de i di ut enti ARE Eo t ja Fe nr A FL E R e Se e qu or a A n ayani la Ime S de est AR aea 5 es de be dire le ee amas e l eux B rc n es on jv t la Chai la cou mo nu mm arti on est n enc ST les Si AE es At pa jO st ar rale d est pe ou o rt aff e ic p ce pe e evu f votre hau t c se D u stce q on di T di EN A DE Se De ur quo a 3 Pono an aut gu perhe de a at A RRS B pon ani Ya ont see Ee d char ee J se gressive A char ra T A lt Ky A v co S l u on peu 1ar de pe Le Le a avo rge en ra p t Si HS eut Tei d o ea nge B peut dire N gt Fe E m Dax p t di es eu ut di rle on es q ca ant pe lu ign H di ati ap n fo ill at di Xo PR pri i eu ir rana qu on ie ts FRET SE re io si mea ilS R a a Re s K c FES toi o di le A riae tu AE soie t c ns es cu de pe ed Te en Se Re a est q e qu on aS a L hist es ide d el pics de ee AA mien i gt Goldma A SC o Est B
16. a Res Re a Sip ra e ABLE SEE elle lie dan je cui ous Ny NS Na it st ae els on ma savait qu u a de L our tier il i di tq fai au danses x di S f Y SA Pi Ce t e x tu pe chin n qu Suea tai est Di gio un e al s es isan uan re X B sae b sa re o R RS A x a Kug ierre ee na ak 2 ventre j a Air la Do n E a quan e fran E E qui i ni vo aham voi sr RO ass KO N S Gol n e qu on enverra s pens avais la canin d a gin e las ma cE us R as ici 4 32 N Ve A s ss ma uon peu ma a is un de e qu on p aar o ra o m me s es K R DE nA n S re t ut E l tle te ic ette e n E vo ce pus es am Ppa IA o e i EAT p ce n su CS peu ire peu yai qu e es co sai co N a uy cas re e oc ro q trai rl t t Pai t t e l S c ui ai pas ass eni s Pi ee c m a ce AL Ga l A ill ee gt f Ne Q ni e le al ad ell d S A qu ire r 1re n c ui nd es y e me RS a 1 pas rro ou est e e oie 4 C de avai e ille 8 C ou 7 9 S VE ob la tj rd C m m pa on he u ait l st t S s il om S ais ss i gt scu o aE e m a dit quej pe ER ye i erm au am u a Sp at a t ce Le a dir tyr 5 s le ressi nel mai mi R n jui pas maton fai ES p sr rs ras pe a pri S s uif se et j t 1j pa ren ech d a n n d T c e p ra T di e pori d e e il i tr e SO st ol oana RN arira sar rch m 3 et ac nt n tu is p is h r m o ans te po er nt n urci dr te l n ass nes Ne te sije ont pass c is el a no naton il a ris sij l PR r en f eu rt il qu te
17. a couleur me br le les yeux et les rayons qui transpercent mon corps ne sont qu une souffrance J ai 28 ans et je connais la prison depuis belle lurette Je suis ici pour 12 mois ce qui fera au total six ann es d emprisonnement depuis ma tendre jeunesse J ai eu de belles embellies comme j ai eu la poisse mais la Prison a toujours t ma compagne depuis que j ai quitt la ligne droite elle me colle au train fidele tous les rendez vous fidele comme une chienne en rut J ai beau viter de marcher dans la merde de passer sous une chelle de m enfuir devant un chat noir je n arrive pas l exorciser Je n ai ja mais sur le mode d emploi de la vie Je crois que cette fois ci je m enfonce dans le gluant de la chose Plus a va plus je vois que j en ai marre Je tombe pour de la mous caille o l alcool m a entra n Je regarde travers les barreaux les autres d tenus qui tournent dans la cour ceux qui ont la vue de l autre c t ne voient qu un autre b timent et des fen tres grillag es Moi j ai de la chance je peux voir les autres d tenus qui tournent en s emmerdant L heure sonn e la porte s ouvre automati quement On se retrouve plusieurs Nous descendons les escaliers en parlant La cour nous accueille toujours aussi monotone Son grillage nous entoure et la marche commence Combien de kilom tres j ai parcouru dans cette courette avec d autres d tenus o mon
18. ait des petits bonheurs avec cet argent vol Je faisais de petites folies telles que m habiller les sorties de cin ma les f tes foraines la mobylette etc J tais content e cette jeunesse un peu troubl e J ai quitt mon emploi tr s vite Les jour n es de ce travail m harassaient et m em p chaient de m amuser Je trouvais la vie tres belle Maintenant le silence est total Je veux dire que les bruits faits par les gardiens se sont tus La vie secr te de cette maison reprend Si dans une cellule loign e un prisonnier se met soudain g mir le silence n est pas rompu en v rit bien qu on distingue jus qu aux nuances extr mes de la plainte ano nyme La nuit tomb e chacun se trouve face soi m me On plonge dans ses occupa tions futiles pour ne point se faire grignoter par nos pens es D autres s vadent dans la lecture d un livre quelconque Il arrive sou vent qu ils calent au bout de quelques pages pour se laisser vivre dans des souvenirs lointains et regrett s La nuit moment o nous autres nous l chons nos pens es dans son obscurit mais parfois elles errent affol es le long des grilles Elles cherchent une issue pour s vader puis impuissantes et vaincues face une esp rance impossible elles vont mourir dans un coin Nos pens es aussi deviennent monotones Elles n y croient plus Les matins sont flous et attrist s Une tris tesse s installe en moi elle m emp c
19. ation Cette exclusion est elle encore d fendable Parce que nous en do tons l occasion de la venue Grenoble de l exposition r alis e par la C I M A D E Service oecum nique d entre aide et l A R A P E Association r flexion prison justice nous avons choisi de donner la parole aux taulards Ce dossier veut tre une occasion de d couverte de r flexion pour que cesse le silence et le rejet dont ils sont victimes D L S ad P S AA He S RS AS S t amp a C S 4 A SN o gt e U PRE ii O RO de A N s BR pee V RS g ss ss S t OR e z a RO Le S ss gt s 000 X Oa S R 5 ais S RR ot qu on pi qu o aii A n b calcs peut on peut E ss ee nfe di pe di 2e SE o te m Fa ne o ss p p a i E gui dite een as amp Se v a r i ss aS C a dence ss Sa i ai GM aes A Re me ne S ee se DA res O scort ire c es ui t NES qu asabe es on as AS a s S7 S D se avo SE n vi Le peu Li l ae S DA M aN ne Ha st c ial cat n le isit Ak t di je lit S nan Le o X N ae na E Fe j s a PEt PA retentis oren de Pa D a de Has lar r lt N V SSN di tissen o a ur R oae Tae me e S oS A PS Hain jes ut dir bris ut dire maitre r n en N ntes roue me RG qu on p imac uit Moeurs o de do Re auon peu SN s o n S S RS NS de De anchos e a us a Sp cia eons un on ARS an a K ai de S NS Da ut peut o p et un es sile cial es RAS peu r Az xt
20. c une hantise l expulsion D o l importance de vivre en taule vivre A cause des d marches engag es pour obtenir un sursis l expulsion M prend conscience de l histoire de sa famille Son p re a servi dans l Arm e Fran aise l un de ses grands p res a combattu en 44 45 6 mai son discours incessant sur son identit sa place ou son exclusion son corps qui pro teste 8 septembre Je ne sais vraiment plus o mettre les pieds mais il faut que je garde un bon moral Il faut que je lutte contre ces id es noires qui me hantent au fil des jours Je suis pass au pr toire et j ai cop d une peine de quatre jours ferme de mitard Un silence r gne dans cette cellule un silence qui me rend malade Je ne vois rien je n en tends rien je me sens l troit sous ce plafond pareil un cercueil notre derni re rencontre nous avions parl de l expulsion Si l on m expulse o vais je aller Je serai perdu Aucu ne famille aucune ressource rien Je suis n en France dans un pays mo derne propre tr s beau Bien s r je n ai pas su respecter les lois mais je ne suis tout de m me pas un assassin 13 octobre Je ne sais vraiment plus o je suis je suis perdu Je languis d tre expuls pour ne plus rester dans cette prison o je souffre au fil des jours Ca ne va pas mais je ne me laisse pas aller car a serait le d sespoir Je vais toujours
21. che pour m endor mir un quart d heure plus tard Pire qu un porc ce mec il bouffe il dort il chie un vrai t nia Human birth where are you HADJADJ Taleb Q H S de Fresnes avril 1978 Taleb Hadjadj condamn la r clusion criminelle perp tuit est actuellement d tenu au QHS de Bourgoin Jallieu d nomm la mort lente Loire qu un chien Je fis donc appeler le surveil lant chef S il vous plait il me faudrait une glace Pour vous couper Non c est inter dit Ben il me faudrait une balayette Pour taper sur les surveillants Non c est interdit on va vous donner une serpill re Je pourrais peut tre avoir une cuill re et une fourchette Et puis quoi encore pour faire comme Lisieux Vous avez des doigts propres c est mieux qu une fourchette Les jours qui ont suivi je les ai pass s lire on ne me proposait pas la promenade r glementaire Les surveillants ouvraient la porte juste pour d poser mon cuelle sur le gui chet pr vu cet effet Aucun Ce EN contact verbal pas de bonjour ni de bonsoir Les fen tres tant munies d une hotte en carreaux Cath drale on n y voyait m me pas le ciel Je crus devenir dingue Il fallait les voir se relayer au judas pendant le repas pour me voir manger avec mes mains Leur plaisir fut de courte dur e Le 27 juillet 1976 le directeur me fit appeler au pr toire On me
22. esprit fatigu s tait gris de leurs his toires tant r p t es Combien de fois j ai lev la t te vers un coin de ciel bleu pour y voir passer mes souvenirs oubli s Je vivais dans une famille nombreuse deux fr res et deux soeurs dont j tais le troisie me Mon p re tait serrurier Ma m re s oc cupait du m nage familial L entente tait normale part quelques engueulades J ai quitt l cole apr s avoir rat de peu mon C E P Jai commenc travailler comme coursier l ge de 15 ans apr s m tre tant fait seriner qu il tait temps que je travaille J tais fier de ramener un peu d argent la maison Ma m re avait ses pr f rences Moi je me situe comme tant le moins aim car je commen ais avoir des relations dou teuses Je connaissais norm ment de cama rades connaissances dues l cole et sur tout au quartier o j habitais Dans ces H L M les relations se font vite J tais un peu t te br l e Mon caract re tait renferm ronchon et hargneux Je m apercevais que des camarades avaient plus de chance que moi comme d avoir un v lo une mobylette ou des habits plus chics Moi je ne poss dais que le minimum L argent de poche tait d risoire Qui n a pas eu la main malheureuse envers le porte monnaie de ses parents J conomisais sur les courses ma m re me donnait de l argent pour l avoir aid e dans son m nage Je prenais dans les poches de
23. faut qu ils sachent que nul n est l cart d un emprisonnement Le train m attend et va m aider traverser la libert Je m installe pr s de la fen tre Je contemple ce paysage qui d file mes yeux comme un film sans fin C est vrai que la libert est belle L espace est ind finissable Le roulement saccad du train suit le rythme de mon coeur et tout se m lange avec les joies profondes et les retrouvailles qui m attendent Je retrouve ma ville Je marche dans la foule Il y a tant de monde tant de visages que la t te me tourne J approche de chez moi Je reconnais ma rue et ses habitants qui me regardent comme un intrus Rien n a chan g Ce portail m invite le p n trer ouvert b ant pour m avaler Je m y engouffre avec all gresse Les escaliers Je les monte quatre quatre ces escaliers que je montais et des cendais tant de fois libre comme le vent Ils me transportaient dans ma jeunesse Voil la porte de chez moi Elle me semble si petite et si fragile Je n ose pas frapper J coute les murmures qui r sonnent dans le couloir Qui verrai je le premier Ma m re Mon p re Mon fr re ou ma soeur Je frappe Qu elle est cette joie qui pousse mon coeur battre de plus en plus fort Cette joie de revoir un visage aim ceux qui font partie de ma vie de ma libert J attends immobile devant cette porte interrogative Voil qu elle s ouvre doucement et m fiante Ce visage
24. he de respirer et j ai mal l me pour un bon bout de temps La libert fr le les alentours de ma prison Elle semble me narguer involon tairement J imagine ses richesses je cherche l atteindre mais je suis impuissant Il faut replonger dans le ch timent apres avoir goutt un trop court instant du bon vent de la libert Novembre Le jour se l ve lentement sur le silence de la prison Ma nuit a t longue interminable Je vais dans quelques instants faire face la libert que j ai tant attendue Mon coeur voudrait d j l absorber enti re ment mais elle est immense et mon pauvre coeur porte encore sur lui les angoisses et les journ es am res de ma d tention La porte s ouvre devant moi et un souffle de libert me fouette le visage comme une caresse provocante Mon coeur palpite for tement et mon me me secoue Mes mem bres reprennent force et courage J ai enfin devant moi le bout de ma libert Je n appr cie pas encore sa beaut r elle mais chaque pas me la fera d couvrir Je marche sans me retourner Je fuis la prison et ses pauvres hommes Je dois chasser cette existence o j ai v cu Mes yeux se nourris sent de paysages nouveaux Les regards semblent porter sur moi une interrogation Je me sens dr le et tranger la fois On dirait que l on porte des traces et que notre passage est clair e par une aur ole Les gens sont m chants et ils ne savent pas se faire juges Il
25. i cette souffrance inatten due O se trouve le chemin ensoleill que mon corps implore J en ai marre de cette prison Elle me res sort par les yeux par la bouche et les pores de la peau J ai envie d en vomir Cette sa loperie humaine m coeure et son odeur m enivre d un d go t r pugnant J en cr ve chaque jour de cette vie o tout se d roule au ralenti J en ai mal dans tout le corps de ses bruits perp tuels Rien ne change dans ce monde J en ai marre de cette cellule o comme un fauve je tourne en rond escort par la solitude Je fais les m mes gestes que je renouvelle tous les jours tel un pantin d sarticul J en ai marre de cette vie inf me Cette routine cellulaire qui me ronge le corps consume mes forces mon courage et ma volont Elle m puise de jour en jour Ces puisements moraux et physiques ont fait de moi un tre hargneux et m fiant Je ne suis plus qu une r volte nourrie de haines et de remords J en cr ve de ce ch ti ment auquel je dois survivre J ai parfois envie de basculer dans l autre monde pour en finir avec cette vie ingrate Peut tre que je serai mieux re u dans ce nouveau mon de J en suis l impuissance devant cette existence o la libert mest interdite Mes mains souffrent de ce manque de caresses mon corps g mit de cette absence de chaleur Tout mon tre devient pourriture et il d rive sur le rivage de l abandon Com bien de foi
26. is jus n a e in ux i at y er C qu tu ut m r co ju es p tt er c ren ee e sl te q rt r il RN a QE x OL j aus Etra ae fini dire e roulad fait ne que eut d i a ai p Ea a e t pour T x s lui Ai ie on peut pa au il e la nez e nt d ire em nte esh ap des ER en em l v Ta asd S 42 d S arai r pe di r b pl S E nu la c e en SE lu AT ave tt l ve briler e RN N A ne ail ce Re ue veu EE ERA m st GIE t eE es RE sl rill ui ch Cu RNA KES i deux vou i di barrer en d iourai yer des v o jouine il A ANS EUR j s a DS va tp aill Al us SV ai ou lie ell ave oir s p poi en epes il e K N oi E ous allez so o m ve co ut as ait g ri av anae T ra ee cl le en ris gn ro ri ini st lt po st ez ula nt np ar uill mi s l rie i ez j c sp ui es nl eu co ce ard nd ISSO str EN L d uv ce 7 tio mo eu chai UE Pnn a il ee peu i di ua ee ne fe ils nn e dev ree c Kas peut dire X es es es Dran im TR npa t ui st Ea RS p out va Dan T a KO NE S am SU n RES ans D ujo a5 ger 2 Pa PAR all o vi de j e ans ais qu la ns y a pa ais a Ras rai che la m er que les eul nd au y me F e ti ieill tl st c ns no de on 0 RS V d K papier p en ch t di qu Re e d ai au tu an eme e b X B OTS la ens e es l e q als 2 q mai s d re est Red 1re ils nt ch es R to pas ban n e nt an ah Ji fai m TN u o rien uill n S TE ou se ns i d ee man d t toujo d de Mt ane am pr f r b RTE ue on CRE X So Eee se RARE qu FE que S
27. is pr s de quarante huit heures la boule l estomac Ce qui fait qu en arrivant l instruction j tais sonn vid et je n ai pas pu prononcer un mot J ai d sign Ma tre I J esp re qu il va venir me voir rapidement Il continue de neiger et le froid qu il fait dehors te glace les os La promenade a t d une tristesse J tais d sempar on me regardait comme une b te curieuse Plut t distants les gars et peu secourables On t observe et on attend que tu fasses le premier pas Remarque je n ai pas envie de parler Et puis je ne sais rien on ne te dit rien La porte s ouvre la vol e tu ne sais pas sur quel pied danser Allez d p chez vous et tu ignores o tu vas Je vais avoir besoin de pas mal de choses mais pour l instant je n ai pas la t te a Est ce que tu pourras venir me voir Je t expliquerai certaines choses Il y a les traites de la Kawa et je voudrais que tu ailles voir mon patron J ai des affaires personnelles l bas C est un brave type mais je me demande s il com prendra Je te laisse Vas embrasser Maman et serre la fort dans tes bras Tu es par dessus tout ma soeur ch rie Maison de la Culture de Grenoble 4 rue paul claudel 38100 Grenoble Tel 16 76 25 05 45 Direction Bernard Gilman Animation Sciences Sociales Dominique Labb Cet expo journal a t tir l occasion de la venue la Maison de la Culture de Grenoble de l exposition La priso
28. l des jours Cette sorte de boule que j avais derri re l oreille est revenue Mardi je vais aller voir le docteur et je lui demanderai ce que l on m hospitalise car jusqu pr sent ils ne m ont pas encore soign Je n ai pas envie de pourrir en prison J ai encore d autres maladies mais qui ne sont pas de grande importance Quelque chose me dit que je vais tre expuls et j en perds le moral 11 mars Le kyste est revenu et je suis tous les matins l infirmerie J ai aussi une c te qui me fait tr s mal Mais je serai bient t gu ri car l infirmi re s occupe de moi avec beaucoup de gentillesse Quand je suis malade mon corps trem ble de peur et quand arrive le soir j appelle ma m re 20 mars Eh oui j ai eu 20 ans avril Tout va tr s mal de mon c t sur tout au point de vue sant Mon oreille n est toujours pas gu rie et j en ai marre Cela fait plus de quatre mois que a dure mais je suis toujours ma lade J ai compl tement perdu le moral car je pense trop et Je suis impatient de recevoir une r ponse du minist re de l int rieur Je suis un ballon qui passe de mains en mains et qui ne s ar r te pas je m en irai avec la haine et je reviendrai avec La France s est bien servi de ma famille et cela est une page de tour n e une page qu il faudrait tudier et non pas la laisser parmi des milliers de feuilles 19 juin Je n ai t
29. l est rempli tous les jours Pas de toilette un seau de plastique d une salet repoussante je ne r ussirai jamais le nettoyer correcte ment Le sol est dall de grands carreaux us s C est une construction tr s ancienne un ancien couvent dont les murs sont particuli rement pais Le silence est donc total m me dans la journ e Tous les mouvements bruyants parais sent tr s vite y r sonner anormalement Je n ai pas de montre pas de transistor pas de journaux rien 4 Le lendemain je d cou vre ce qui sera la routine de tous les jours Une seule sortie de cellule par jour une demi heure de promena de toujours seul dans une cour de bitume avec de hauts murs en triangle d environ 12 m dans la plus grande largeur et 6 m dans la plus grande hauteur Les couloirs sont vacu s lors de mes sorties de cellule aux allers et retours des promenades Fouille avant de sortir fouille au retour On me passe les repas immangeables par le guichet sans jamais ouvrir la grille Toujours des surveil lants je ne vois jamais les autres d tenus Apr s le repas du soir environ 17 h 30 18 h fouille de la cellule Six surveillants ou plus vien nent fouiller On me retire tout couverts assiettes v tements chaussures tabou ret etc Tout sauf les cigaret tes Les surveillants ont des barres d acier la main Ils sondent les murs Les murs sont peints
30. me tre ex puls Ce qui me permettra de sortir la fin de l ann e en conditionnelle expulsion Je ne peux pas attendre jusqu l ann e prochaine J en ai marre je ne sais plus que faire je nage j en ai marre Je vais partir en Alg rie dans un pays que je ne connais pas Car vivre dans un autre pays que celui o je suis n dans un pays qui a une autre langue d autres coutumes d autres habitudes demande beaucoup d intelligence d adaptation de coeur et de courage Et tout cela je ne l ai pas Je ne sais m me plus ce que je dis 11 novembre J ai chang d avis tout le monde me dit que je ne serai pas expuls Je commence y croire ou plut t je ne veux plus croire que je serai expuls car ma famille a besoin de moi et moi besoin d eux Comprenez moi ma famille a besoin de moi et par ma faute ils souffrent Et le seul m dica ment qui les gu rira c est que leur fils d s sa lib ration prenne place dans la soci t et ne me dites pas que je r ve un peu trop M vient de compara tre devant la commission d expulsion Mais l Administration dans un sadisme conscient ou inconscient ne lui fera conna tre sa d cision qu la fin de sa peine 18 janvier J ai un cafard monstre venez me voir le plus vite possible car je n ai vraiment pas le moral 11 f vrier Je vous cris ces quelques lignes pour vous parler aussi de ma sant qui se d t riore au fi
31. ment gard Vous avez bien raison il faut se m fier des r deurs J ajoute que la coquette petite chambre que j occupais donnait sur le parc et son confort m a paru relativement satisfaisant Un petit d tail encore durant tout mon s jour j ai cherch en vain le robinet d eau chaude Introuvable De deux choses l une ou je suis d une incurable distraction ou l architecte a com mis l une impardonnable omission Par contre pour ce qui est de la qualit de la construction c est du solide N ayez aucune inqui tude de ce c t l Il y a tout de m me deux ou trois petites choses sur lesquelles je crois bon d attirer votre attention Le lendemain de mon arriv e j ai attendu que l on vienne faire mon lit ne voyant pas appara tre la femme de chambre elle doit tre d bord e j imagine je l ai fait moi m me Sans doute en a t elle d duit que je pr f rais me d brouiller seul Le fait est que je ne lai jamais vue Par contre une chose laquelle il serait souhaitable d appor ter rem de c est l tat de l installation lectrique Tous les soirs la m me heure la panne Et puis tout coup dans la nuit et plusieurs reprises a se rallume Il doit y avoir un faux contact Tout compte fait ce ne sont l que v tilles Il faut souligner que le Chef fait des efforts m ritoires pour offrir des menus convenables et vari s Les repas sont servis avec une ponctualit exemplaire
32. moments difficiles Le 16 ao t 1976 je fus enfin transf r l h pital de Fresnes en ambulance J ignorais qu au bout du voyage m atten daient les m mes types cyni ques et l ches Je fus plac en salle d atten te dans cet h pital Je ne te nais plus sur mes jambes apr s 20 jours de gr ve J ai vu cet instant 5 ou 6 surveillants ve nir m encha ner Je ne sais pas quel danger je pouvais repr senter enfin On me demanda mon identit et ensuite l on me demanda si j tais dans l affaire de Lisieux Je r pondis par l affirmative Alors je fus rou de coups et ils me laiss rent sur le carreau Daniel DEBRIELLE prisons mod les On me conduisit ensuite dans une cellule apr s la porte une grille dite de force faite de lamelles d acier larges de 5 cm en viron entrecrois es La gril le est perc e d un guichet par o me seront pass s les aliments Le mobilier se d compose en un tabou ret de bois une petite ta ble tr s crasseuse scell e au mur environ 70 x 45 cm un lit un placard d acier scell s au mur Pas de fen tre un petit vasistas tr s haut plac impossible atteindre Le pla fond est donc tr s haut La cellule est grande par com paraison aux dimensions ha bituelles des cellules des autres maisons d arr t peut tre 7 50 m x 6 m Il n y a pas d eau courante un broc de plastique malpropre en con tient i
33. n dans la ville r a lis e par la C I M A D E Service oecum ni que d entraide et l A R A P E J Associa tion r flexion justice et de l ensemble des manifestations organis es sur le th me des prisons par la Maison en collaboration avec le Groupe multiprofessionnel sur les ques tions p nitentiaires de Grenoble Conception graphique et mise en page Brigitte Devaux et Bruno Picconi Cr dit photos Arnaud Boisberranger Composition Nicole Chevron Tirage 1500 exemplaires Imprimerie Maison de la Culture Grenoble Le soleil est parmi nous lourd et touffant Il ne me reste plus qu m allonger et me laisser aller dans mes pens es imaginaires J ai le cafard L angoisse me bloque la gorge et m touffe de tout mon tre J ai mal dans le plus profond de mon corps Je la sens s accrocher comme une liane Elle m agrippe jusqu aux os Pourquoi cette angoisse cause du soleil Ici il n est qu inf me Il nous caresse l me de ses rayons pineux On ne sens que sa lourdeur Le peu d air qui ose s infiltrer jusqu nous n est plus que de la vapeur qui s coule sur nos murs Notre corps est moite et l humidit accentue l odeur habituelle de notre cage Le soleil rend moins monotone notre prison Notre ch timent n est que plus cruel et notre force physique et morale n est plus que pourrissement Le soleil appartient la libert et non la captivit Je hais donc sa venue s
34. n sait cela si l on me laisse dans l tat o je suis m me que j apprenne quelque chose cela ne me servira rien Dans mon dossier il existe un rapport fait l ge de dix ans dans lequel on constate des troubles nerveux et col riques un niveau intel lectuel inf rieur mon ge et l absence de perversit Aujourd hui tout semble tre le contraire et ma vie m me le prouve quoi a servi ce rapport me renvoyer dans un autre foyer o je ne suis pas rest plus qu avant pour finalement aboutir quoi Alors qu ils savaient ce qui n allait pas en moi pourquoi n ont ils rien fait D couvrir le mal n est pas le soigner Si l on fait la m me erreur aujourd hui on obtiendra le m me r sultat cette diff rence pr s que je n aurai plus dix ans mais trente six La gravit des faits augmentant en proportion de l ge imaginez la suite Cit par Simone Buffard Le froid p nitentiaire
35. nt extr mement morbide Je commen ai par tre obs d de d sirs de vengeance d va sion enfin et surtout le d sir obsessionnel d une arme feu Si je l avais eue j aurais fait que ce soit clair un massacre Autrement dit j tais arriv en super condition physique tr s quilibr psychologique ment tr s sociable c est peu de le dire et voil qu en quelques mois j tais aux li mites de la folie suicidaire Voil que je n aurais pas h sit une seule seconde pour trois ans de prison tenter une vasion n importe comment pourvu que j aie une chance sur cent mille c est sciemment que je r p te ces deux derni res expressions entre guillemets je les ai souhait es dans ces termes C est donc dire que l isole ment carc ral la privation sensorielle rend et accule les gens l extr me de leur agressivit Or depuis peu quelques variantes pr s l iso lement carc ral s est d velop p s est g n ralis Il est pratiqu dans toutes les pri sons en plus de l tre d sor mais dans de nombreux ta blissements de d tention sp cialis s en cela Tous les d tenus ne r agissent pas par le d veloppement d mentiel de leur agressivit aux contrain tes de l isolement Beaucoup sombrent dans des d pressions nerveuses ou des maladies mentales dont la plus fr quente on s en doute est la manie de la pers cution Beaucoup
36. o pe aS res oir des et ule nn jv de ace par AERA on qu DP d Sp tio t fo man oa Ni n et D ut E nata Pa fi ou S Qu sce TA loi p 5 p on S es or n pas ur s y Re ait raill di coli ne e gu te me ne ae ITS eu qu eu p S ge np o go x bass u o un e olis Ce au vo ES no u at ig ez es ef Dan peut dire l up nd o pey ec n b rj j ce un tre yo du urri pe SPA d mie en ire p re di AER al q her p RA T ra sui a eb as es rH oi e RU re ans me ER o is ue Il f ol ur pee le la fen ne SRE ne Te pertes as juste st AN n ir gt A ch e q on d ir gar ev ust aa vrai gra Y AR ez n sol e se ort anie 9 ce ve S Ro carge piti p Det d a RE de ts pou Hi j HENE a moi i lent k a ne de unei si 4 PO a estoe q r i pour MN encul et fles pai a i h i eu ce lance si vou Sn endais pai revien A ete n br to ire es c e il mm lui na omm ous lle e E S VO ne nt dir t ce ons es n D D peu bas on ach eux us es chansons est e u al Se gin tee ei tes qui Es ule roi Rte d e le qu sq i ON es t 1S sous P di pa lhe R de un roc rar pe L ae esii cho nt d n td a res td ns f ao peu 4 lt p N RN S tre aie PRES ye uei l s Teh TNE r Gel a f aus ga rizo Tool la mn la x u me a ei X ge ON o ire qu or es le it er desa t ao es ard ne eu Je ai e aa gifl du Hean itu etr Zzp s erm st c RC FR R i opium AR ir da up un a es mort Me Ex tu j Les dde RERS de sr nn Se oS t m tr eu an lle R sa eq s o a ge a Di ou ane ngi a el E re
37. oujours pas de r ponse en ce qui concerne mon expulsion J en ai marre marre marre Je suis sur les nerfs toute la journ e et je ne me contr le m me plus Je suis un ballon que l on envoie d un c t l autre mais qui n arrive jamais au but Il ne me reste que 50 jours d apr s mes comptes mais je n ai m me plus la force le courage de lire un livre de dessiner et c est tout juste si je ne me force pas crire 17 juillet J touffe il fait tr s chaud et il m est tr s dur de trouver le sommeil M a t expuls de France au terme d une d tention de 18 mois Il est parait il ch meur en Alg rie Sa famille est demeur e Grenoble Sa m re d abord puis son p re ont des probl mes de sant Lui m me garde son kyste l oreille o l expo journal n 5 Varces le 15 d cembre 1978 Petite soeur Je t cris de ma cellule Il est 19 heures Quelle catastrophe J imagine que vous tes tous effondr s Il y a de quoi Maman a d pleurer toutes ses larmes en apprenant la nouvelle Et Papa lui des cris des menaces et puis apr s a le silence Plus un mot je connais Compl tement ferm mais un peu triste C est un tendre je le sais Et toi soeurette est ce que tu tiens le coup Vous devez men vouloir un peu de vous avoir fait a Les voisins le quartier c est la honte Ils ont d lire les journaux couter la radio Les langues vont aller bon train comme to
38. r tre qu re KAN o et mordu o ue Hs nt ux seul lu po de gt gifl ge est st l o q on y S RSS r Eo son tie ire os am br Le en co il sl uvai e urs Re aux ce ce de ue j O ES a Y oses Se de rla 18 muset i mi ins o TE N ais gt e a pan fin i qu o a a ES S 9 E Te il le r v rue ieu ett ein aon eu di s s vi rait te as se em y A es h on np es N S N ES Je vent a az es at re eu p CE ch jou A et ed el sd on Ste il est ent en ss SS rl E mm rbe eut t oY y DS ss un ag Poa e in t c ro oc les pe SE voi ce le me Sr atr ill je sai a s 1 di RARS g n et peut i o le et i ER Pan en zeae J plus vais ju i i ee J Q5 an e p a si dire fille re g in Ue noirci pe a Pori se re Fe i ai es A S RN table ee es san side a Sue nan ter a a cha ire Cay g ee de nee 1en Een ES a pas e il deh on rid m Sa Siyo ba c e he ma voir E FE DE tq AS eTa ut cr avai t j e ae se a Es aj OTS peu sue a AE p you c st nent bles 1s quand E won E b un Dee RTE ae N WA j s s A ie por di e au RARES X S ait val v s gui a Re d lui o bat as har il t i 5 ES g S Sisk ne ses ait ire a Re st c fat ul sv A inc es a pri at din ea ceu geu NE rl ca Q N NY Dat anr aip ce u p il e AENA ou es no a s Re xd ot le ss i i 4 ne y n on i LERS JE es qu il ej sl ARS Las on at UE e RS pi in No A x E C e n sc nd San ou rrai ca o qui pr di m nt cr pe nie oil jo ip la no ire pe cin de zovi urra
39. s j ai pleur comme un enfant dans ces nuits sans sommeil Car mes r ves tant us s et tant v cus n ont plus la force de s vader ailleurs Mon d sir de libert est sans fronti re Des routes des routes parcourir Des soleils n en plus finir Des envies de plaisir parta ger De la chaleur humaine offrir Mon coeur d borde Il voudrait semer son trop plein pour y faire fleurir des merveilles Voir pousser des joies immenses Recouvrir de verdure les souffrances actuelles Ici j touffe Je suis oppress je manque d air et d espace J ai l impression de vivre dans une boite Je manque de paysages nouveaux Mes yeux sont fatigu s de cette couleur maussade que refl tent mes murs de ces grilles qui m entourent de ces uniformes qui m escortent Cette cellule qui me garde jour et nuit Et cette porte qui me domine de son oeil immobile Cet oeil me guette comme le vautour sa proie Sans cesse il me regarde n importe quel moment pen dant la sieste mon repas mes occupations futiles Pendant mes nuits sans sommeil Tenace et fidele comme un gardien je n ose plus le regarder J ai l impression qu il ricane et puise le peu de force qu il me reste pour survivre dans ce monde d amertume Ce soir la nervosit m entoure et l reinte ment de ma cellule p se sur mes paules Je vais donc te laisser tes occupations en esp rant que ma bafouille ne sera pas une intruse et qu elle ne t
40. sions ne soient pas limit es ma personne mais persistent ma sortie de Rennes Et que plus jamais ici une femme ne se retrouve confront e l isole ment que nous avons connu Ce sera sans phrase la victoire ou la mort C A P 10 avril 1979 ARR AR ISRAEL d DOC DOE SO RO EP DDEOE GE 6 22 patari EE 4 i e 27 dun AA K WW n A RSS 7 NE g iona onha 4 9 D s CR U Hay 11 7 AU LICE 4 qe IL LAL AI o Hitt 1103 Zi D CCE a Dee ARE rar apor RERO me CN oups Vus pota tetto UL Lelot dti HI TIM gt 0 d L2 i e lt POLRES N t e S o noop Seso ka ie Vds over AUS MIE t ht 1 WA 0 ii ta HEUREUSEMENT E CURE de 4PR Son FAR L h J PS t A t j X x j AGTA wi 22 4 L in THE g satda sedtttertiii o 4 NN i SR ES NOUS Vofct ENFIN DANS LA ZONE INDUSTRIGIIE DE IA VIE a EXP A LA g 1 f POUR ABOUTIR A QUOI Comment voulez vous que moi qui ai toujours t men droite et gauche je puisse faire quelque chose seul On m a plac chez diverses nourrices sans bon r sultat dans des Centres sans en obtenir de meil leurs exception faite Neufch teau mais d s que je me suis retrouv seul tout a craqu tout d abord parce que je revenais du r giment tr s affaibli et sans rien mais absolument rien et ensuite j ai continu par d go t et par vengeance Alors aujourd hui que l o
41. ujours Tous les copains ont d tomber la renverse Cette photo que l on a prise de moi J ai une gueule d assassin C est un peu ma faute aussi J aurais d y penser et essayer de sourire mais je n tais vraiment pas en tat Voil j ai tout fichu par terre Est ce que G tiendra le coup Je vais lui crire pour lui pro poser de rompre D ailleurs tu verras les parents n accepteront pas qu il en soit autrement C est une fille tr s bien tu le sais mais elle a des principes Et puis je ne peux g cher sa vie J en ai peut tre pour des ann es crois tu qu elle attendrait Je ne peux pas lui demander a Je cr ne parce qu au fond j ai mon coeur qui clate Mais en regardant les choses en face Qu est ce qui m a pris Je suis incapable de le dire ce serait trop long expliquer Je dois dire que je suis un peu d pass Je vis dans un tat second En fait je crois que je n ai pas encore vraiment r alis et quand je com mencerai y voir clair je me demande comment nous allons en sortir D apr s les policiers c est grave J ai pass de tr s mauvais moments l bas Pourtant je me suis accroch mais pas longtemps J ai quand m me r agi car si je m tais laiss faire tous les crimes du monde me tombaient sur la t te Avec le Juge a s est pas mal pass Mais quand je suis all chez lui attach comme une b te un moment j ai failli tomber dans les pommes je n avais pas pu manger depu
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