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Bibliographie

1. Difficult s dans les transports et dans certains lieux publics Les difficult s psychosociales li es l ob sit sont d crites et connues mais il semble que la stig matisation des plus gros ait de beaux jours devant elle tant les int ress s acceptent ces injustices comme le juste ch timent d une faute qu ils auraient commise alors qu ils essaient par tous les moyens de se conformer une norme au prix de traitements de plus en plus lourds Et pourtant cette mise l cart d une partie non n gligeable de la population 12 4 contribue majorer les difficult s que rencontrent certains et participe sans doute l accroissement de l ob sit et ou son aggravation Ces m canismes sont communs toutes les formes de stigmatisation Mais des diff rences existent pour la discrimination li e l ob sit car elle est peu reconnue et peu prise en compte 1 Le poids de la honte et de la culpabilit Pourquoi est il important de reconna tre les discriminations li es l ob sit et comment agissent elles dans le d veloppement psychique d un individu Plus le rejet d bute t t dans la vie et plus les cons quences de la honte et de la culpabilit de n tre pas conforme aux v ux de ses parents de son entourage et de la soci t fa onnent 99 l individu ses syst mes de d fense ses croyances et sa difficult accueillir sa diff rence Peu peu le mod le normatif int rioris devient conform
2. Homosexualit s et suicide les jeunes face l ho mophobie Petit manuel de Gayrilla l usage des jeunes ou comment lutter contre l homo phobie au quotidien et Laissez moi tous mes parents pour une reconnaissance de la coparenta lit para tre 189 BOUCS MISSAIRES MAUVAIS GENRE Le ph nom ne discriminatoire repose sur lin tention de discriminer par essence invisible Le fameux plafond de verre r v le que les contours de ces minorit s visibles qui en font les frais sont dessin s par une majorit culturelle dont les desseins sont invisibles Pourquoi ne pas stigmatiser de la m me mani re et dans les m mes champs toutes les minorit s visibles Qu est ce qui justifie la focalisation du discriminant sur l origine le sexe ou l orientation sexuelle La r ponse est aussi mouvante que les cibles varient au fil des cultures et des poques Certaines com munaut s certains aspects identitaires assurent une relative stabilit au ph nom ne la limite de l invariant anthropologique noirs juifs femmes homosexuels qui se d cline souvent en plus que moi La discrimination ne repose pas sur une preuve mais sur une suspicion Je ne discrimine pas parce qu un fait tabli m a d montr que le noir la femme le juif ou l homosexuel a transgress la r gle fix e par moi mais parce qu il elle pourrait c der la tentation plus que moi Ma
3. raison des convictions religieuses existe en France et elle prend des formes diverses massives et blessantes pour nombre de citoyens Trop souvent il y a une confusion entre la la cit et lanticl ricalisme entre la conviction religieuse et la pratique religieuse entre le droit public et le droit priv Il y a aussi les st r otypes et les pr jug s Pour toutes ces raisons ce sujet est beaucoup trop s rieux pour tre trait dans le cadre d une ou de deux r ponses votre question Prenons le temps de le traiter lors d un prochain colloque Cest un sujet qui m rite qu on y consacre beaucoup de temps R ponse de Mme Balustre d Erneville Nous avons recrut des femmes voil es sur la base de leurs comp tences Mais il est vrai qu il y a eu des tensions en interne ce sujet B QUESTION 3 Bonjour je m appelle Marie Drusier de la Revue tre Handicap Information J ai t interpell e par le terme normopathie qui a t utilis Quand je voyais les publicit s qui magnifiaient l homme j ai constat qu aucune personne en situation de handicap n est magnifi e Et pourtant c est politiquement incorrect de montrer le handicap Je me demande s il ne serait pas possible d tre politiquement incorrect dans les entreprises pour montrer les diff rences R ponse de M P lisson Une publicit belge montre des personnes attabl es et l une d entre elles prof rant des propos odieux et intol
4. 1999 e Marketing International Eyrolles Paris Cui G e 2001 Marketing to ethnic minority consumers a historical journey 1932 1997 Journal of Macromarketing 21 1 23 31 Diene Bassirou 2002 e L adaptation la diversit ethnique et culturelle du Mouvement Desjardins de Montr al dans L identit zone d ombre sous la direction de Cristina Bucica et Nicolas Simard Qu bec Cahiers du CELAT p 37 51 Dayan Armand 2003 e a publicit dition Que sais je PUF Debevec K amp lyer E e 1988 e Self referencing as a mediator of the effectiveness of sex role portrayals in advertising Psychology and Marketing 5 71 84 Ducker J amp Tucker L e 1977 Women s libbers versus independent women A study of references for women s roles in advertisements Journal of Marketing Research 14 469 475 Dru Jean Marie 2007 e La publicit autrement dition Gallimard Garfinkel H e 1967 e Studies in Ethnomethodology dition Prentice Hall Englewood Cliffs Glaser B et Strauss A e 1967 e The discovery of grounded theory strategies for qualitative research New York Adl ne de Gruyter Goffman E e 1979 Gender advertisements New York Harper and Row Hall Edward T e 1994 e Comprendre les Japonais Paris Seuil Henni Jamal e 2008 Les chos du mercredi 2 janvier La perc e de la TNT bouscule les grandes cha nes de t l vision Harrison A A e 1977 e Mere exposure In L Berkowitz d Advances
5. Cette fa on de voir repose sur des pr jug s et des st r otypes elle conduit une forme de discrimination fond e sur le sexe Si un employ tait 109 C D PD J Landriau c Beaublanc inc et autres T D PQ MONTR AL 1999 CanLii 39 QC T D P par 17 18 22 173 exclu d un emploi parce qu il n tait pas suffisamment blanc suffisamment catholique ou suffisamment fran ais personne ne contesterait le lien entre son exclusion et sa couleur sa religion ou son origine ethnique ou nationale Lorsqu on impose une personne pour conserver son emploi de serveuse dans un restaurant de se parader devant les clients v tue d un habillement dont l objectif exclusif est de mettre en vidence ses attributs physiques et ses caract ristiques sexuelles on brime sa libert et on porte atteinte sa dignit Une d cision du Tribunal des droits de la personne concernant le cong diement d une per sonne engag e dans un processus de transsexualisme d un poste d intervenant social dans une Maison des jeunes m rite d tre soulign e Les motifs l origine du cong diement sont nombreux mais on doit constater que l apparence physique de la personne en lien avec son processus de transsexualisme a t un l ment important dans la d cision de mettre fin son emploi Encore ici le Tribunal des droits de la personne a sanctionn le cong diement comme constituant une discrimination ill gale fond e sur
6. Des cumulardes transgressant le genre et la sexualit dits f minins camoufl es ou d bus qu es certes mais sur un point il existe une asym trie par rapport aux gar ons l o l homo phobie est la discrimination la plus pr gnante chez eux c est le sexisme qui enferme davantage les filles on pourrait presque parler l inverse d h t rophobie Autrement dit un gar on bouc missaire est du c t de l insulte PD et encul alors qu une fille sera plut t d si gn e par pute ou salope Et inversement une protection maximum est accord e celui qui correspond l image virile alors que c est du c t de la m re que les filles vont trouver 30 une position respectable Probablement donc ce qui n a pas tant chang que a ce sont les rapports sociaux de sexe et les st r otypes de genre qui fonctionnent simultan ment entre les deux sexes et au sein d un groupe de m me sexe Les hommes sont toujours en position sociale de dominants puisque c est la sexualit humaine qu ils continuent s accaparer partir de la position virile les femmes domin es donc dans leur sexualit sont dominantes dans l espace priv partir de la position maternelle la matrilit Ce serait donc ce jeu de dominations crois es entre hommes et femmes la domination matrivirile la virilit s exer ant d abord entre hommes sur ceux qui rappellent la f minit des m res aimantes et dou
7. Quand est ce que tu me ram nes ma BMW Des petites blagues gentilles Mais il y en avait d autres o a sentait le racisme Chacun a ses opinions mais il n y a pas de r flexions comme j en ai eues Toulon marine On m a demand si j ai une copine Tout le monde a pens que c est une arabe Elle s appelle Aurore et a les yeux bleus De m me tout le monde est persuad que j ai quatre fr res et cinq s urs L image est tr s fig e chez les Fran ais gendarmerie Mais toi t es pas un vrai n gre On est blanc quand on travaille bien on est n gre quand on travaille moins bien arm e de l air Ces propos sont souvent tenus au sein d un public suppos acquis o le jeune issu de l immi gration fait figure d intrus Le caf est toujours un grand moment de d couverte d autrui Quand on veut savoir com ment sont les gens on prend un caf on se la ferme et on coute Et l on entend pas mal de choses Il suffit qu il y ait eu un reportage sur les banlieues pour que je courre au caf et que j coute ce qui va se dire pour me marrer un bon coup sur ce qu ils disent L affaire du voile a t un grand moment arm e de terre Le plateau un quartier Bougnouleland on a fait du m nage bougnoule land Quand est ce qu on fait une ratonnade Tu vas pouvoir niquer du boulak C est grave c est tr s grave arm e de l air Des mots Ah les boulous i
8. cart e la troisi me et derni re tape de la proc dure de recrutement La personne s estimait victime de discrimination en raison de son apparence physique forte corpulence ou de son ge La HALDE avait proc d une enqu te et conclu une discrimination fond e sur l ge La cour d appel de Poitier fait droit sa demande r formant le jugement du conseil de prud hommes qui avait cart la discrimination aux motifs que le fait d avoir invoqu d abord la corpulence privait la candidate du droit d appuyer sa demande sur l ge en fonction des r sultats de la HALDE Ici l apparence physique non seulement tait invoqu e tort mais en plus le crit re desservait la victime de la discrimination 38 Les remarques faites sur l apparence physique valent pour le crit re du patronyme L introduction du crit re de l orientation sexuelle qui entrait dans la notion de m urs am ne des propos plus nuanc s certes les discriminations homophobes taient r prim es par le crit re des m urs cf sur ce point ma th se n 106 mais la terminologie orientation sexuelle tait exig e par les directives de 2000 et elle permet de ne pas faire d amalgame entre l orientation sexuelle et des comportements vestimentaires d cal s par exemple 39 Code civil Art 9 40 Code du travail art L1121 1 41 CA Poitier 17 f vrier 2009 arr t n 123 affaire n 08 00461 Dans d autres affaires c est l tat de sant l orien
9. fait acceptable qu un employeur exige de ses employ s qu ils soignent leur apparence surtout dans les com merces de restauration ou dans tous les domaines o il s agit de travail avec le public il faut n anmoins dire que d aucune mani re le fait que certaines employ es soient pourvues de certaines caract ristiques physiques comme une poitrine volumineuse ne saurait constituer une exigence professionnelle justifi e 1 Cette question avait d ailleurs fait l objet d un d veloppement int ressant du m me Tribunal dans un dossier portant sur le cong diement d une serveuse au motif qu on jugeait qu elle ne pouvait porter le nouvel uniforme de travail de type sexy jupe plus courte haut moulant et souliers talons hauts Le Tribunal conclut que le cong diement de madame Guimont r sulte non pas de son insubor dination mais du fait que monsieur et madame Turco avaient d cid que madame Guimont ne poss dait pas les attributs physiques requis pour porter avantageusement la nouvelle tenue ves timentaire des serveuses Il y a des gens qui pensent qu une personne n est pas une femme moins de rencontrer l image st r otyp e qu ils ont des femmes Pour eux une femme est une personne dont les attributs physiques et les caract ristiques sexuelles sont particuli rement vidents l inverse ces m mes gens vont jusqu croire que les personnes qui ne sont pas ainsi pourvues ne sont pas des vraies femmes
10. hi rarchie invisible entre les motifs de discrimination J ai observ que les r actions des personnes face telle ou telle discrimination n taient pour ainsi dire pas de m me nature Le degr d indignation la conscience de la gravit l urgence agir semblaient tre diff rents selon qu il s agisse de tel ou tel motif discriminatoire Dans un pays d mocratique dans un tat de droit toute discrimination est intol rable Lutter par les armes du droit et les instruments de la justice contre les discriminations c est en avoir une approche horizontale et les combattre toutes avec la m me s v rit Mais la r alit est tout autre car si certaines discriminations sont tr s juste titre combattues et mobilisent les associa tions les m dias la classe politique et l opinion publique d autres discriminations ne semblent pas faire l objet d autant de vigilance Notre hypoth se de travail est que la discrimination dans toutes ses acceptions directe indirecte harc lement discriminatoire injonction lorsqu elle est fond e sur l apparence physique est bien plus difficile rep rer qualifier et qu en tous les cas elle ne mobilise pas assez m mes La discrimination raison de l apparence physique ne saurait donc tre le parent pauvre de la lutte contre les discriminations C est parce que des femmes et des hommes sont confront s au regard qui juge et l acte qui exclu au seul motif d tre ce qu ils sont que nou
11. l embauche et consid rent l arm e comme une seconde chance une vaste entreprise de blanchiment et de promotion sociale Ils vivent d autant plus mal le fait d tre ethnicis s et mis distance qu ils ne revendiquent ni individuellement ni collectivement leurs diff rences sauf religieuses Ces jeunes qui symbo lisent la fois une arm e l image de la nation et au service de la nation d couvrent souvent dans l institution leurs d pens certaines des discriminations rencontr es dans la vie civile amalgames avec les jeunes des banlieues violence d linquance islamisme commu nautarisme pratiques de mises l cart Si les hauts grad s sont convaincus des b n fices de la diversit ils peinent en convaincre l encadrement imm diat et les jeunes recrues ont le sentiment que les officiers ferment les yeux sur les discriminations ordinaires pratiqu es par les militaires du rang D autres comportements sociaux qu ils observent chez les lites comme la 136 forte pratique religieuse ou l endogamie sociale et l homog n it des profils de recrutement leur font penser que le communautarisme c est les autres dans une institution o coexiste raient plusieurs mod les de citoyennet 1 Un racisme de coulisses dans les rangs inf rieurs Ils auront fait un pas en avant quand ils auront compris qu on est Fran ais Ainsi s exprime une jeune recrue de la marine agac e des allusions faites ses ori
12. l envers l gard des personnes handicap es consid r es comme des victimes mais rarement voire jamais comme des auteurs potentiels de d lits 125 naturellement des tendances adopter des comportements d viants Cette sociologie spontan e s applique galement aux minorit s ethniques l id e r pandue tant que la per sonne provenant d une autre culture a toujours du mal s int grer dans la culture dominante et qu il est donc logique qu elle glisse vers la d viance Mises en application dans la rue ces id es orientent l action polici re surtout lorsque ces diff rentes caract ristiques deviennent visibles Les professionnels chercheront donc davantage contr ler les jeunes issus de minori t s identifiables de sexe masculin Lorsque de surcro t ces personnes sont habill es de mani re ostensible montrant leur attachement une culture jeune ou une culture contestatrice les risques de se voir contr ler augmentent Comment expliquer que ces assertions assez largement infond es d bouchent sur des strat gies professionnelles de la part des policiers Une premi re r ponse serait de dire que celles ci donnent des r sultats quand on contr le on trouve bien des d linquants dans ces cat gories Mais cela rel ve autant de la proph tie auto r alisatrice que de la strat gie raisonn e Quand on cherche des comportements susceptibles de donner lieu une verbalisation on en trou
13. les inspections de v hicules les fouilles corporelles les perquisitions de domicile ou d autres locaux priv s les fouilles et les contr les d identit collectifs les descentes de police la surveillance dont les coutes t l phoniques les croisements de fichiers La Recommandation souligne la n cessit d interdire dans la loi tout profilage racial Dans la mesure o le profilage racial constitue une forme de discrimination raciale les sanctions pr vues dans la RPG 7 pour la discrimination raciale devraient s appliquer d s lors que cette interdiction est viol e Le profilage racial est principalement la r sultante de st r otypes existants au sein de la police et selon lesquels certains groupes de personnes identifi s selon des crit res de race de cou leur de langue de religion de nationalit ou d origine nationale o ethnique seraient plus enclins que d autres commettre des infractions Toutefois l interdiction du profilage racial doit galement recouvrir les cas o le lien entre les st r otypes et le profilage racial est plus difficile tablir Au m me titre que la discrimination raciale le profilage racial peut prendre la forme d une discrimination indirecte En d autres termes la police peut utiliser sans justification objective et raisonnable des crit res apparemment neutres mais qui ont un impact disproportionn sur un groupe de personnes qui se distingue par un motif tel la race la coule
14. En France la discrimination positive repo sant sur un traitement diff renci et pr f ren tiel bas sur des crit res socio conomiques ou territoriaux a t d sign plus haut comme action positive Dans Th orie de la justice l am ricain John Rawls 1987 pro pose d instaurer des in galit s justes tou jours conformes avec les valeurs r publicaines Discrimination positive Le Larousse d finit la discrimination positive comme une action visant r duire des in galit s subies par certains groupes ou communaut s en leur accordant des avan tages pr f rentiels instauration de quotas notamment La discrimination positive cor respond l ensemble des mesures destin es permettre le rattrapage de certaines in ga lit s en favorisant un groupe par rapport aux autres en transgressant de fa on temporaire le principe de l galit des hommes en droit La discrimination positive repose sur une conception de la justice qui privil gie l quit sur la stricte galit de traitement Il s agit d un syst me de pr f rence qui rompt la s lection sur le seul crit re de la comp tence Aux tats Unis notamment l affirmative action d signe des actions instaurant un traitement diff renci et pr f rentiel pour combattre les effets de l exclusion raciste libert galit fraternit convaincu que la construction d une soci t d mocratique juste peut mo
15. Les personnes ob ses peuvent pr sent maigrir gr ce des op rations chirurgicales de l estomac e Les personnes ob ses sont paresseuses et ne bougent pas e Les personnes ob ses sont moins comp tentes sur le plan professionnel car elles sont lentes se mouvoir e Les personnes ob ses ne sont pas belles et ne peuvent donc pas s duire e l ob sit est une maladie de la volont Ces pr jug s sont largement partag s de fa on souvent inconsciente Ils sont int rioris s par les personnes en difficult avec leur poids qui se sentent coupables et honteuses dans des situations qui les mettent en sc ne honte de manger en public de ne pas faire de r gime de ne pas demander une chirurgie gastrique de l ob sit d avoir un physique non conforme de ne pas avoir la volont de maigrir Or pour lutter contre la stigmatisation il faut pouvoir reconna tre qu elle existe que la diversit des apparences est une r alit que l on n est pas coupable d tre trop gros mais que l on peut tre responsable de sa fa on de le g rer ou de demander de l aide 100 que la honte int rioris e isole Elle peut tre un signal d alarme ou un sympt me et g n re des r actions d fensives retrouver pour un meilleur quilibre Elle agit sur l estime de soi narcissisme le rapport aux personnes proches relation d objet et dans les rapports la com munaut attachement 3 M
16. Quarterly Journal of Economics 90 4 pp 599 617 ARONSON E 1972 e The social animal San Francisco Freeman ARROW K 1972 e Models of job discrimination et Some mathematical models of race in the labor market dans A H Pascal d Racial discrimination in economic life Lexington Mass Lexington Books pp 83 102 et 187 204 BAUDRILLARD J e 1970 e La soci t de consommation Ses mythes ses structures Gallimard BECKER G 1957 e The economics of discrimination The University of Chicago Press 1971 BELLIER S GALAMBAUD B 2004 e Le savoir tre dans l entreprise Utilit en gestion des ressources humaines d Vuibert BIDDLE J HAMERMESH D 1998 e Beauty Productivity and discrimination lawyer looks and lucre Journal of labor economics vol 16 n 1 pp 172 201 BLANCHARD L ROY C McNICOLL L e 2002 Les normes de beaut f minines Nebzine Qu bec BOVENKERK F e 1992 e Testing discrimination in natural experiments A manual for international comparative research on discrimination on the grounds of race and ethnic origin ILO CEDIEY E FORONI F e 2007 e Les discriminations raison de l origine dans les embauches en France ISM CORUM Rapport du Bureau international du travail DE SCHUTTER O e 2001 Discriminations et march du travail PIE Peter Lang Collection travail et soci t n 28 DUGUET E LEANDRI N L HORTY Y PETIT P e 2007 e Discriminati
17. Sobal J e 1991a e Obesity and nutritional sociology a model for coping with stigma of obesity Clinical sociology review 9 21 32 Sobal J e 1991b Obesity and socioeconomic status a frame work for examining relationships between physical and social variables Medical Anthropology 13 231 247 Sobal J e 1995 The Medicalization and Demedicalization of Obesity in Maurer D and Sobal J Eating Agendas Food and Nutrition as Social Problems Adeline de Gruyter New York Asher Sobal J e 1999 Sociological analysis of the stigmatization of obesity in Germov J Williams L 1999 The social appetite A sociology of food and nutrition Oxford university press 187 204 Stuart R B amp Davis B e 1972 e Sim chance in a fat world Behavioral control of obesity Champaign Illinois Research Press Tib re L Poulain J P Pacheco da Costa Proenca R Janneau S 2007 Adolescents ob ses face la stigmatisation Ob sit s 2 173 181 Van Italie Simopoulos Ap 1982 Ob sit tat ou maladie Med Digest Nutr 18 14 21 Waysfeld B e 2003 Le Poids et le Moi Paris Armand Colin Wilson G 1980 Behavior modification and the treatment of obesity in Stunkard J Obesity Philadelphia Saunders 325 444 Ziegler O Guy Grand B 2004 Traitement m dicamenteux de l ob sit in Basdevant et Guy Grand B M decine de l ob sit Flammarion M decine Sciences Paris 253 261 96 COMMENT AIDE
18. au caf ou dans la salle de t l vision et interrompus lors de l arriv e du militaire issu de l immigration st r otypes et amalgames racisme ambiant ou per u comme tel dans les pratiques ensuite corv es exhibition d affilia tions d extr me droite ou nazies non respect des interdits alimentaires exclusion de ceux qui ne boivent pas d alcool lors des tourn es dans le v cu quotidien enfin sentiment d tre regard s comme une communaut d exclus face d autres communautarismes exhib s en signe de distinction sociale La discrimination est d abord ethnique Quand elle est verbale elle est d crite comme r cur rente m me si la plupart reconnaissent que le syst me n est pas raciste et que tout le monde est gal devant le travail faire Elle proc de souvent de l amalgame entre Arabe musulman banlieues exclusion voire d linquance et terrorisme islamique sans individualiser la personne Les mots sont toujours les m mes bougnoule chaoui boucaques bicots boulous pour les Fran ais d origine maghr bine et pingouins pour les femmes voil es n gres n gros t tes de macaques singes pour les Fran ais d origine sub saharienne chai ou mangeurs de poissons pour les Noirs de Djibouti Il y avait un Black m tis un peu et le patron l appelait le singe Des brimades j en ai enten dues tellement marine l poux d une amie moi il est embarqu il est pas typ du tout Son p re
19. identifier et mesurer le profilage racial qu en mati re d tudes couvrant les diff rents aspects voqu s dans sa d finition crit res d efficacit de n cessit et de nuisance caus e par le profilage racial L ECRI consid rait que ces lacunes favorisaient la pratique du profilage racial et son intensifica tion dans des contextes s curitaires sp cifiques Il faut n anmoins saluer l tude publi e en cette ann e 2009 par l Open Society Institute Ethnic Profiling in the European Union Pervasive Ineffective and Discriminatory et d autres peut tre galement Concernant le suivi des activit s de police pour identifier l existence de profilage racial il convient de souligner que dans la grande majorit des tats membres du Conseil de l Europe une des raisons principales de ces lacunes provient du manque de donn es ventil es en fonc tion de l origine nationale ou ethnique la religion la langue et la nationalit Dans ses rapports de monitoring pays par pays l ECRI a toujours recommand le recueil de telles donn es afin de permettre un suivi de la situation des groupes minoritaires et l identification de discrimina tions directes ou indirectes Les activit s de police et plus g n ralement le syst me de justice p nale sont des domaines essentiels pour lesquels l ECRI a demand que de telles donn es soient r colt es pour encourager la responsabilisation et fournir une base de connaissances n cessaires
20. il a particip sans le vouloir la production de nouvelles normes de l apparence Le tatouage et le piercing sont d sormais des techniques que l on pourrait qualifier d ordinaires N anmoins leur usage social peut g n rer des dis criminations et des stigmatisations selon leur degr de visibilit et leur caract re discret ou au contraire excessif Les esth tiques bricol es ne passent pas inaper ues Et l on peut se demander si les nouvelles transgressions telles celles de Lukas Zpira qui se propose de pira ter le futur Hacking the future ne sont pas la source de discriminations admises D un c t les tatouages faciaux des n o punks ceux des jeunes errants des m gapoles occi dentales ou encore ceux des membres de gangs mafieux sud am ricains sont des signes de marginalit revendiqu s Ils peuvent justifier une in galit de traitement leur gard travers ces signes d une identit marginale interagissent le rejet qu ils ont de la soci t et le rejet dont ils sont l objet par la soci t l apparence affich e peut se lire comme une forme de suicide social Le no future des punks se prolonge dans un no return antisocial y aurait tout un travail mener sur ces vuln rabilit s li es une apparence radicalement en rupture avec l orthodoxie corporelle et avec l ordre social Il y aurait notamment interroger la mani re dont des personnes couvertes de tatouages ou
21. l tat de sant et le handicap l orientation sexuelle la situation de famille les m urs l ap partenance ou la non appartenance une ethnie une nation une race une nationalit une religion ou encore un syndicat le fait de gr ve le nom de famille l ge les caract ristiques g n tiques et bien s r de l apparence physique L objet de mon propos est de m interroger sur la pertinence et l utilit de ce crit re dans notre droit 2 apr s avoir retrac l histoire de son introduction et pos quelques l ments de droit compar d o ressort son originalit 1 1 Un crit re original Le crit re de l apparence physique est sans aucun doute original tant par le fait qu il n est pas retenu par le droit international ou compar que par les circonstances de son introduction dans le dispositif l gislatif fran ais E 1 1 Un crit re quasi absent du droit international et compar ma connaissance le crit re de l apparence physique ne figure dans aucun des textes inter nationaux les plus souvent cit s La convention n 111 de l OIT du 25 juin 1958 mentionne la couleur qui est un l ment de l apparence physique de m me que la Convention inter nationale sur toutes les formes de discriminations raciales du 7 mars 1966 appel e aussi Convention de New York et plus pr s de nous l article 14 de la Convention europ enne de sauvegarde des droits de l homme et des libert s fondamentales du 4 novembre 19
22. la prise de d cisions politiques L ECRI souligne galement et de fa on constante que de telles donn es doivent tre collect es conform ment aux principes de confidentialit de consentement clair et d auto identification volontaire des personnes comme appartenant un groupe particulier Cette collecte de donn es doit s op rer en coop ration troite avec tous les acteurs concern s y compris les organisations de la soci t civile L utilisation des donn es ventil es en fonction de l origine nationale et ethnique de la religion et de la langue n est acceptable pour identifier et mesurer le profilage racial que dans les cas o elles sont collect es dans des champs d activit s d volus la police et comprenant les 133 contr les d identit les inspections de v hicule les fouilles du domicile ou d autres lieux les descentes de police etc Cette collecte doit porter sur le r sultat final des activit s concern es en termes de poursuites et de condamnations Il pourra ainsi tre d termin si les ratios tablis entre les contr les effectu s et les condamnations prononc es sont diff rents entre les membres des groupes minoritaires et le reste de la population Pour tre utiles les recherches et le suivi du profilage racial doivent galement r pondre des standards lev s d investigations scientifiques qui doivent se refl ter dans la m thodologie employ e De bonnes pratiques ont d j t d ve
23. pour tre accept au lieu de mettre en valeur leurs personnalit s r elles et authentiques Le march de travail est devenu un march de conformisme social et professionnel alors m me que de nombreux DRH et patrons recherchent des personnalit s capables d assurer les missions confi es mais galement de faire progresser l entreprise dans une situation conomique mar qu e par l internalisation la globalisation et l extension des march s Tout ce qui peut apporter une note particuli re est recherch e mais tout semble se jouer pour normaliser les candidats L apparence une discrimination qui appelle une politique r elle de diversit de la part des pouvoirs publics pour sa prise en compte mettre l accent sur les avantages d une politique de la diversit se former au management de la diversit pour faire voluer ses pratiques et appr cier les risques personnels professionnels et juridique que l on prend en continuant proc der de la sorte Une action sur l accompagnement des candidats est galement n cessaire Nos diff rentes actions de ces derni res ann es telles PME PMI Prestation de m diation l entreprise presta tion de m diation l int gration Job acad my le parrainage Jeune dipl m aident les publics rencontrer les entreprises b n ficier de la pr paration des entreprises pour mieux appr cier les filtres et surtout conserver voire d velopper des personnalit s qui f condent les entre
24. ric Dorais Michel 2005 Petit manuel de gayrilla l usage des jeunes Comment lutter contre l homophobie au quotidien H amp O d Verdier ric Firdion Jean Marie 2003 Homosexualit s et suicide H amp O d Welzer Lang Daniel et al 1994 e La Peur de l autre en soi du sexisme l homophobie VLB diteur Welzer Lang Daniel et al e 2000 Nouvelles approches des hommes et du masculin Presses Universitaires du Mirail 24 BOUCS MISSAIRES LE MAUVAIS GENRE ric Verdier Psychologue et chercheur la Ligue Fran aise pour la Sant Mentale Le ph nom ne discriminatoire repose sur l intention de discriminer par essence invisible Le fameux plafond de verre r v le que les contours de ces minorit s visibles qui en font les frais sont dessin s par une majorit culturelle dont les desseins sont invisibles Pourquoi ne pas stigmatiser de la m me mani re et dans les m mes champs toutes les minorit s visibles Il est vrai qu elles seules et en les regroupant toutes elles constituent la majorit de la population vivant en France les femmes en repr sentant d j la moiti Alors qu est ce qui justifie la focalisation du discriminant sur l origine le sexe ou l orientation sexuelle La r ponse est aussi mouvante que les cibles varient au fil des cultures et des poques Certaines communaut s certains aspects identitaires assurent une relative stabilit au ph nom ne la limi
25. tats Unis qui indiquent une augmentation permanente du nombre de morts On est dans un conflit de mod le pid miologique D autres mod les pid miologiques ont des mod les qui donnent un nombre de morts nettement inf rieur parfois jusqu 15 fois La grande diff rence cest l attribution de la mort au surpoids ou pas C est un enjeu colossal parce qu aujourd hui on agr ge le surpoids et l ob sit Or il my a que 14 d ob ses en France De plus lorsqu on regarde la distribution ils sont tr s pr s des bornes On agr ge donc le surpoids et l ob sit comme un facteur de mortalit alors qu il y a dans le m me temps un certain nombre de donn es commencent appara tre et elles laissent penser qu au del de 50 ans le surpoids serait facteur de long vit Il faut donc inviter les coll gues du m tier faire davantage de conf rences de consensus car on sort des chiffres qui sont parfois ubuesques Je voudrais qu on prenne la mesure de ces quatre ou cinq grosses controverses qui ont pour c ur l ob sit Attendons donc qu elles se traitent avant de faire du politique 111 R ponse de G rard Apfeldorfer On nous pr sente toujours les choses sous un angle m diatique il faudrait quand m me rappeler qu en France nous sommes un des pays au monde o il y a le moins d ob sit derri re le Japon On se demande jamais pourquoi nous sommes moins gros que les autres
26. 2 Une histoire humaine d volution des genres Faisons un bref retour en arri re sur l volution de l humanit si la domination masculine est un invariant d un point de vue sociologique et anthropologique dans la quasi totalit des soci t s humaines la primaut du r le de la m re sur la construction psychologique et identi taire de l enfant l est tout autant Dans les soci t s dites improprement patriarcales le p re ne s int resse v ritablement aux enfants qu un ge relativement avanc et plus particuli rement aux gar ons qu il va initier l apprentissage de la virilit Ce sont les m res qui s oc cupent donc de l ducation des enfants des deux sexes puis exclusivement de celle des filles jusqu ce qu elles soient en ge de se marier Autrement dit les m res ont le pouvoir sur leurs filles jusqu ce qu elles deviennent m res elles m mes alors que les fils occupent le champ du pouvoir viriarcal d s qu ils ne sont plus sous leur influence Inversement les p res b n fi cient du pouvoir que leur conf re leur position sociale de dominant sur tous les espaces autres que la relation m re enfant C est donc la puissance de l homme et non celle du p re et celle de la m re et non celle de la femme qui dessinent les contours de la construction psychique de ces filles et ces fils ce que r v le la fragilisation de la puissance paternelle contemporaine lorsque la virilit n est plus l
27. Comme pour d autres motifs de stigmatisation certains carts de langage les gros les tapettes sont d nonc s de mani re virulente Les entr es gratuites pour les roux dans un parc d attraction a provoqu de nombreuses plaintes au Centre Le projet d une compagnie a rienne low cost d installer une taxe pour les gros a soulev un toll g n ral Except ce dernier exemple qui a amen le Centre r agir le projet a finalement t abandon n par la compagnie seuls des propos incitant la haine la violence ou la discrimination peuvent tre poursuivis en vertu de la l gislation anti discrimination La libert d expression reconnue par la Constitution belge comme un droit fondamental dans une soci t d mocra tique implique que l on puisse exprimer des id es qui choquent et qui d rangent m me sur des sujets qui cr ent le d bat En ce sens se basant notamment sur le droit l humour une large indulgence est octroy e par la jurisprudence pour la presse satirique par exemple Ainsi la loi anti discrimination ne peut limiter le droit de citoyens d exprimer leurs opinions m me si celles ci peuvent heurter choquer ou inqui ter une partie de la population pour autant bien entendu qu elles ne constituent pas une incitation la discrimination Texte V ronique GHESQUIERE Martin FORTEZ amp Yves DARIO Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme 162
28. dans une d lib ration rendue propos d une personne qui ayant du expliquer son employeur son transsexualisme parce que son immatriculation la s curit sociale et son apparence physique ne correspondaient plus avait fait l objet de moqueries et de pressions qui l avaient contrainte d missionner Mais la plupart des affaires que la justice ait eu connaitre concerne les tenues vestimentaires que l on peut faire entrer dans la cat gorie des discriminations fond es sur les m urs Ainsi dans une esp ce un salari demandait la r siliation judiciaire de son contrat de travail aux torts de l employeur ainsi que la r paration du pr judice qu il estimait subir raison de harc lement moral motiv par son apparence physique Il avait t d bout par les premiers juges mais la Cour d appel de Douai a accueilli sa demande dans un arr t du 31 mars 20095 aux motifs 45 CA Orl ans 1 juin 2007 juris data n 2007 347218 46 CA St Denis 9 d cembre 1997 47 Cons Prud h Rouen ord N 01 00334 du 30 ao t 2001 la soci t fran aise r serve le port de certains v tements aux femmes m me si le nombre de v tements unisexes a tendance augmenter 48 Cass ass Pl n 11 d cembre 1992 2 arr ts Bull 1992 n 1 p 27 Dans le m me sens Cass civ 1 18 octobre 1994 pourvoi n 93 10730 non publi Cf galement J HAUSER Le respect d la vie priv e et le sexe apparent Transsexualisme
29. diversit Dans une perspective r solument novatrice il se propose de relever le d fi de la prise en compte de la diversit de notre population au service d une v ritable galit de traitement fondement de notre R publique affirm l article premier de la D claration des droits de l homme et du citoyen du 26 ao t 1789 Le master vise aussi bien le niveau politique conseiller aupr s de l ex cutif d une collectivit territorial ou d un PDG que le niveau management res ponsable diversit dans un service de GRH ou l audit charg de mission dans un cabinet de conseil Il est accompagn et soutenu par de nombreux partenaires mobilis s sur le sujet partenaires publics l Agence de la coh sion sociale et pour l galit la Direction de l accueil de l int gration et de la citoyennet du minist re de l Immigration la HALDE le service des droits des femmes et pour l galit l institut national du travail de l emploi et de la formation professionnelle la ville de Roubaix la ville de Lille comme priv s les entreprises Adecco Auchan le Cr dit agricole Nord de France Eiffage L Or al la Macif VIT Formation ainsi que les clubs d entreprises AFMD FACE et IMS Les huit l ves de la premi re promotion du master ont soutenu leur grand oral de sortie le 18 septembre et vont recevoir prochainement leur dipl me La deuxi me promotion est entr e en formation le 15 septembre elle se compose de vingt l ves ils so
30. exigence de dipl me ou d exp rience les recru tements se font sur les comp tences et qualit s personnelles des candidats Les effectifs de Banque Accord r unissent des collaborateurs de 17 natio nalit s diff rentes Les 2 enseignes ont forma lis leurs engagements travers la signature de la Charte de la diversit La volont de l entreprise est aussi d ouvrir chacun de r elles perspectives de carri re par la promotion interne Chez Auchan France 38 des managers de rayon sont issus de la promotion interne Simply Market s est fix pour objectif d atteindre un taux de 70 Pr sentation des partenaires du colloque Auchan a d j form 6800 managers en 130 sessions sur le th me de la Diversit formation de directeurs chefs de secteurs chefs de rayon res ponsables ressources humaines CASTORAMA castorama fafi Enseigne du groupe KINGFISHER CASTORAMA est engag depuis de nombreuses ann es travers une politique diversit V ritable source de cr ativit et de richesse humaine elle a pour ambition de pro mouvoir l galit des chances au sein des quipes en renfor ant la compl mentarit des talents et des diff rences Par exemple sur le volet de la mixit des quipes Castorama compte aujourd hui 43 de femmes dans ses quipes avec un encadrement compos pour un tiers de femmes et 17 Directrices de magasin Castorama est aussi fortement engag sur le chantier de l e
31. express ment que le fait que Mme X ait pens avoir t cart e cause de sa corpulence sans pouvoir pr ciser la raison exacte de son chec ne peut pas la priver du droit d agir sur le 168 fondement de la discrimination par l ge en fonction des r sultats de l enqu te de la Halde dont la fonction est pr cis ment de lutter contre toutes les formes de discrimination directe ou indirecte et de mettre en vidence les l ments pouvant laisser supposer l existence de tels faits la charge de la preuve incombant dans les conditions rappel es ci dessus l employeur 3 Les modalit s d intervention de la Halde et illustrations propos du crit re d apparence physique La HALDE value la r clamation et si elle estime qu il y a eu discrimination elle aide trouver une solution concr te pour r tablir l galit de traitement Lorsqu une solution amiable peut tre obtenue la HALDE peut proposer une m diation et avec l accord des parties d signer un m diateur Cette solution est retenue en particulier lorsque l objectif est le maintien d une personne discrimin e dans son emploi Elle suppose bien videmment l accord des parties Ainsi une personne ayant estim qu un poste d agent d entretien lui avait t refus raison de sa forte corpulence avec l accord des parties la Halde a d cid d une m diation D lib ration 2007 256 La HALDE peut exiger de l auteur d une discrimination qu il y mette fi
32. les politiques venues d en haut du sommet de la hi rarchie s imposent et vont supplanter toutes les autres formes de demandes Les effectifs sont g r s nationalement et affect s loin de leur lieu d origine afin d viter tout risque de fraternisation avec la population C est le mod le des CRS fran ais qui a en grande partie d teint sur la police dite de s curit publique celle que l on trouve dans les commissariats l inverse d autres mod les de police dont celui id alis du bobby anglais fondent leur fonctionnement avant tout sur la r ponse aux demandes du public et des citoyens qui souvent participent leur gestion Dans ce second cas les policiers sont recrut s localement ils font du service la personne l essence de leur activit et connaissent suffisamment leur environnement pour par exemple dans une m me famille faire la diff rence entre deux fr res l un engag dans la d lin quance et l autre dans les tudes et une vie rang e Le savoir concret acquis sur un sec teur donn permet de cibler non pas des populations en fonction de crit res tenant plus ou moins du pr jug mais des individus en fonction de leur passif constat Dans ce second cas les contr les ne servent rien puisqu on sait ce qu on recherche L action est ax e sur des personnes particuli res et non sur des groupes Les risques de pr jug s et de discrimination massives y sont relativement moins r pandus contra
33. mallettes dossiers Les hommes demeurent encore associ s leur identit professionnelle et font valoir celle ci dans diff rents types de territoires professionnel et priv Dans les m dias en g n ral la place des hommes reste dominante Chartier 1997 ils y occupent les m tiers les plus valorisants de rares exceptions pr s Eveno 2003 La construction de l identit mas culine par le travail demeure une caract ristique masculine Cette pr pond rance de visuels montrant les hommes comme des cadres r pond une norme sociale issue des soci t s patriarcales En effet l homme au sein du couple est rapporteur de ressources C est galement une autre norme sociale qui pr vaut quant la taille de l homme qui se doit d tre sup rieure celle de la femme En effet pour qu un couple soit bien assorti il est souhaitable que dans le couple l homme soit plus grand que sa femme en moyenne de 12 cm Cette norme sociale quand elle n est pas respect e donne lieu des sanc tions de type informel dans la vie courante ce qui peut g ner le couple dans ses aspirations mondaines ou amicales 3 Perspectives E 3 1 Le r le ambigu de la mondialisation Les cr atifs ont tendance placer la globalisation au c ur de la conception publicitaire car les annonceurs sont pour la plupart des multinationales qui souhaitent proposer des campagnes internationales Les cr atifs sont amen s r duire les diff re
34. mieux conna tre ces nouveaux soldats issus de l immigration pour la plupart parfois doubles nationaux et de culture musulmane qui ont choisi l arm e au moment o elle se professionnalisait L introduction de la diversit dans les institutions publiques la perspective europ enne de diversification des recrutements dans l arm e de m tier et la mise en jeu de l islam sur la sc ne internationale expliquent cet int r t pour la question des minorit s visibles dans l arm e Le th me des discriminations n tait pas au centre de cette recherche qui portait sur les all geances les appartenances l identit fran aise et l islam Mais il est apparu au fil de l enqu te avec une telle force qu il en est devenu l un des th mes cl s L enqu te conduite gr ce au concours de l arm e et au volontariat des interview s r cuse bien des id es re ues les militaires issus de l immigration se sentent avant tout Fran ais attach s aux valeurs r publicaines et l galit des chances que l arm e repr sente leurs yeux La double nationalit est v cue comme une identit priv e La pratique de l islam est faible et surtout individuelle sans pros lytisme ni conversions mais un respect est attendu des appartenances religieuses Les all geances sont marqu es d un loyalisme profond sans tat d me l gard des missions confi es y compris dans un pays musulman Beaucoup disent avoir choisi l arm e pour fuir les discriminations
35. plac e en garde vue puis dans un local ne relevant pas de l administration p niten tiaire Un juge avait ordonn la prolongation de cette mesure mais la personne avait interjet appel pour exception de nullit de la proc dure prise de l irr gularit de contr le de l identit et de l interpellation Sans succ s Dans son pourvoi la personne reprochait la Cour d appel de n avoir pas r pondu aux conclusions faisant tat de la discrimination fond e sur l appa rence physique en ce que la police aurait s lectionn les personnes interpel es en pr sumant l extran it partir de l apparence physique couleur de leur peau ou type racial et de n avoir pas recherch si le choix des personnes appr hend es tait ou non sur des crit res ill gitimes li s la couleur de leur peau et leur race La Cour de cassation a balay l argument comme nouveau et inop rant aux motifs que la Cour d appel avait relev que les interpellations avaient eu lieu dans un endroit o le caract re de sans papier tait revendiqu et que l int ress s tant pr sent la grille du square o se tenait la manifestation des sans papiers la police avait l gitimement pu estimer qu il y avait une ou plusieurs raisons plausibles de le soup onner d avoir commis une infraction en mati re de l gislation pour les trangers Dans cette affaire le crit re de l apparence physique fait doublon celui de l appartenance
36. pour l tayer Et ce sont les m res et leurs fils hommes qui se partagent un jeu de dominations crois es entre l espace priv et l espace public autant sur les p res que sur les filles femmes Autrement dit la domination masculine d un point de vue sociologique ne peut s appr hender seule sans la question de la domination maternelle sur le plan psychologique la loi du plus fort celle des fils symboliquement associ e la premi re ne peut exister sans la puissance de leur encha nement au lien maternel et leur volont de s en manciper en tant que pr rogative d une autre forme de toute puissance celle de leur m re Le terme le plus exact pour d signer les m canismes de domination sexu s et sexuels l uvre devrait tre donc celui de matriarcat viriarcal mais nous lui pr f rons celui de domination matrivirile ou matrivirilit La tentation d infantilisation des hommes et de victimisation des m res pourrait en tre l un des r v lateurs au jour o la prise de conscience de la transformation des rapports sociaux de sexe est majeure La question du genre est donc directement articul e l mergence de ces ph nom nes de bouc missaire Pour le comprendre il nous faut au pr alable discerner les quatre compo santes de l identit l identit sexu e le sexe biologique l identit sexuelle le sexe psy chique l identit de genre le sexe social et l orientation sexuelle donn e psycho socio af
37. quence elle disait faire l exp rience des contr les de police quel jugement elle portait sur le comportement des policiers pendant le contr le quelle r action motionnelle le fait d tre contr l e entra na it chez elle L tude a confirm que les contr les d identit effectu s par les policiers se fondent principale ment sur l apparence non pas sur ce que les gens font mais sur ce qu ils sont ou paraissent tre Les r sultats montrent que les personnes per ues comme Noires d origine subsaha rienne ou antillaise et les personnes per ues comme Arabes originaires du Maghreb ou du 116 Machrek ont t contr l es de mani re disproportionn e par rapport aux personnes per ues comme Blanches Selon les sites d observation les Noirs couraient entre 3 3 et 11 5 fois plus de risques que les Blancs d tre contr l s au regard de la part de ces deux groupes dans la population disponible tre contr l e par la police ou la douane Les Arabes ont t g n ralement plus de sept fois plus susceptibles que les Blancs d tre contr l s globalement ils couraient quant eux entre 1 8 et 14 8 fois plus de risques que les Blancs d tre contr l s par la police ou la douane sur les sites retenus galement au regard de la composition de la population disponible Les entretiens de suivi r alis s avec les personnes qui venaient d tre contr l es donnent penser que les Noirs comme les Arabes su
38. questions Donc voil ma question est une question globale sur la question de la formation R ponse de Christian Mouhanna Sur l aspect des minorit s je pense que lorsque l on recrute des policiers en fonction de le couleur on entre dans une logique des attributs et pas dans le faire Moi ce qui m int resse c est le faire Il wy a pas d tudes pr cises sur le fait que les policiers de couleur agiraient mieux que les autres il y a des tudes sur les femmes On a dit qu il fallait plus de femmes dans la police qu ainsi attitude des policiers ne serait pas la m me a se passerait mieux etc Or tous les travaux montrent que cest le contraire qui s est pass notamment aux tats Unis On a vu que si il n y avait pas de changement dans les strat gies polici res a ne m ne rien Au contraire a m ne de jeunes policiers noirs qui se font traiter de Bounty noir l ext rieur et blanc dedans Quant la police de proximit bien s r il y a des exp riences il faut 10 15 ans pour que a commence donner des r sultats le probl me cest le temps politique en France est de 5 ans R ponse de Fran ois Sant angelo Sur la question de la formation je voudrais juste 152 dire qu en Belgique elles ont lieu tous les ans et elles sont int gr es dans les formations continuelles il y a des m thodes de toutes sortes Il y a aussi un travail sur la question des droits de
39. rants Les convives sont terriblement g n s et personne nose faire taire le personnage raciste machiste et homophobe La cam ra fait le tour du groupe et quand elle passe derri re la personne intol rante on voit qu elle est en fauteuil roulant Une voix off commente cette personne est handicap e Mais elle est surtout un con Car m me les personnes Echanges avec la salle handicap es ont le droit d tre cons Cette publicit appelle de ma part les remarques suivantes en France on ne voit pas de personnes handicap es dans la publicit car ce n est pas vendeur Quand on en voit une c est un com dien et non une vraie personne en situation de handicap Enfin on aura vraiment entam la lutte contre les discriminations quand on saura dire que les personnes handicap es ne sont pas oblig es d tre meilleures que les autres pour faire leurs preuves dans l emploi et qu elles aussi 2A ont le droit d tre cons comme les autres R ponse de M Hamdani Montrer les diff rences et les faire parler en quelque sorte c est de la p dagogie et de la communication Ce que je pense c est que chaque t moignage doit tre con u comme un v ritable travail Il doit donc tre pr par et pens pour tre efficace Il faut donc construire la m thode et encadrer le t moignage C est vrai pour le handicap comme pour tout autre sujet Et partir du moment o une personne fait de ce type de t moignages un v
40. rent c est comprendre qu une personne puisse agir et penser autrement La tol rance s applique d autres domaines que celui des relations sociales religieuse Indulgence de l glise l gard de ceux qui professent des opinions diff rentes celle du dogme civile libert accord e de d roger aux lois nationales Ex le statut de l glise en Alsace et en Lorraine m dicale Facult que pr sente l organisme supporter sans dommage un certain seuil d effets chimiques ou physiques auxquels il est expos gram maticale possibilit de ne pas respecter une r gle grammaticale ou orthographique en usage etc La reconnaissance mutuelle des diff rences de l autre permet de construire la coh sion d une soci t et l instauration d un climat de paix Kofi Annan secr taire g n ral des Nations Unies de 1997 2006 disait d ailleurs ce titre que la tol rance est une vertu qui rend la paix possible Dans le monde du travail la tol rance doit reposer sur le respect des autres Stigmatisation Le Petit Larousse d finit le terme stigmatisa tion comme le fait de bl mer avec duret et publiquement Le stigmate est une marque p jorative attribu e un indi vidu o un groupe La stigmatisation est un processus social de d valorisation Du point de vue de l auteur ou du groupe auteur de la stigmatisation la stigmatisation est com mise envers des personnes o des groupes minorita
41. ritable travail il faut le faire figurer dans sa fiche de poste R ponse de Mme Balustre d Erneville Vous soulevez Madame la question de ce qu on donne voir Les entreprises ont un travail faire notamment travers les publicit s et les images montr es au public Par exemple L Or al a conduit une tude qui vise montrer le taux de diversit qui existe travers les publicit s diffus es On a parl de la question des role models Plus on monte dans la hi rarchie et moins on voit de la diversit Il faut tre capable de les assumer et que ces personnes qui acc dent la hi rarchie soient fi res de ce succ s et puissent en parler On accompagne aussi de mani re individuelle chez l Or al des personnes transsexuelles dans l entreprise et j aimerais que plus d entreprises le fassent 81 DB QUESTION 4 Bonjour je voudrais revenir sur la d construction de nos st r otypes Il y a eu une tr s belle illustration On a gliss de la beaut la s duction Si on peut identifier des crit res de beaut un peu passe partout il ne faut pas confondre avec la s duction On peut tre s duisant avec un bras en moins Et j aime l initiative laquelle l Or al a particip sur la beaut dans l histoire 100 000 ans de beaut et qui montre que la beaut volue en fonction des strat gies sociales et de l histoire La beaut joue un r le et le fait d associer beaut et femm
42. s Churchill et Wertz 1985 Nous avons par la suite fait valider nos conclusions par des cr atifs afin que notre analyse ne souffre pas d une interpr tation jug e trop subjective En effet l tude qualitative est souvent d nonc e en la mati re 2 L analyse du contenu des interviews La beaut dans les soci t s industrialis es est devenue un crit re essentiel au m me titre que les dipl mes le r seau Selon Jean Fran ois Amadieuf 2002 l une des origines des in galit s r side tout bonnement dans l apparence des individus C est pourtant la v rit notre corps notre visage nos v tements et notre allure g n rale jouent un r le essentiel dans notre destin e En effet la beaut est devenue un des l ments de la r ussite Comme le remarque Jean Baudrillard la beaut n est plus seulement un effet de nature un surcro t aux qualit s morales Elle est devenue LA qualit fondamentale imp rative de celles qui soignent leur visage et leur ligne comme leur me La beaut est un signe d lection et de salut La publicit qui est le reflet de la soci t se doit d en montrer l importance mais comment le fait elle Les diktats de beaut qui s vissent dans les soci t s industrialis es sont ils pr gnants dans la publicit Selon les cr atifs interrog s la beaut se conjugue avec le mod le occidental comme nous tudierons un peu plus loin dans cet article Cet
43. ses autres qualit s sociales passent alors au second plan C est ainsi que les personnes ob ses sont plus souvent caract ris es par leur poids que par d autres attributs sociaux Elles sont typifi es comme grosses Le statut de gros ou de grosse prend le pas sur toutes les autres qualit s du sujet 86 Une fois ce label attribu il justifie des discriminations sociales et des mesures d exclusion plus ou moins s v res Le pi ge se referme sur la personne stigmatis e lorsque elle trouve normal le jugement port sur elle S en suit une d pr ciation personnelle qui d bouche sur une alt ration de l image de soi et conduit l individu consid rer comme l gitimes les traitements discriminatoires qu il subit et les pr judices dont il est victime Goffman 1963 Le processus de stigmatisation se d roule donc en cinq tapes 1 Le label de d viant est attribu un individu par d autres individus au cours d inte ractions sociales 2 L individu se trouve alors r duit son stigmate toutes ses autres qualit s sociales passant au second plan 3 l tiquette rend possibles et justifie certaines discriminations sociales 4 Le sujet stigmatis int riorise la d valorisation 5 Le sujet stigmatis consid re comme normal et justifi le sort qui lui est r serv le pi ge se referme sur lui La description de la stigmatisation de l ob sit a t conduite aux tats Unis par Werner Cahnman
44. signation et la r volte les chemins emprunt s par les attitudes psychiques sont plus nombreux L ensemble des m canismes de d fense du Moi est concern rationalisation clivage retourne ment en son contraire identification l agresseur projection etc V de Gaulejac parle de r actions d fensives plus que de m canismes de d fense Elles d si gnent la fa on dont le sujet r ussit vivre avec la honte en se cachant en la cachant en tentant d y chapper en la camouflant avec d autres sentiments 5 Quelques syst mes d adaptation E La r signation La honte donne envie de dispara tre au regard des autres La premi re r action face une situation ou des mots humiliants est de se taire en internalisant la souffrance qui est v cue comme un v ritable traumatisme qui peut se r p ter en potentialisant ses effets et le souvenir de la situation initiale Le sujet honteux va renoncer pouvoir faire quoi que ce soit et se r signer adopter cette nouvelle identit en l acceptant Il pourra avoir des attitudes autodestructrices ou adopter des comportements risques EM L ambition Pour Vincent de Gaulejac l ambition agirait comme un contrepoison qui utilise les diff rents ingr dients de la honte pour les retourner les transformer en rem de La honte est inhibante l ambition stimulante C est une tentative pour se re narcissiser E La d n gation et le d ni C est une tentative de nier
45. son sentiment lorsqu il voit le candidat et elle renvoie son exp rience aux situations pass es qu il a connues avec des individus pr sentant des caract ristiques ext rieures identiques C est en ce sens que la premi re impression peut tre source de discrimination statistique et c est pour cela que la s lection effectu e au moment du tri des candidatures re ues en vue d une seconde phase le plus souvent sous la forme d une rencontre en face face entre le candidat et le recruteur constitue un moment privil gi d expression de comportements discriminatoires L apparence physique d un individu est associ e de nombreuses repr sentations sociales des st r otypes sociaux qui peuvent tre source de discrimination si ils conduisent un traitement diff renci des individus sur la seule base de leur apparence L important n est plus alors que l employeur soit conscient que l apparence est un crit re de sa s lection ou que celui ci soit d connect de toute r alit objective en terme d valuation des comp tences il lui suffit d tre partag pour avoir de l impact l important n est donc pas ce que l valuateur croit ou pr f re mais ce qu il pense que les autres vont croire ou pr f rer s instaure ainsi ce que Gomez qualifie de mim tisme rationnel Gomez 1995 C est pourquoi les crit res de recrutements ne tirent pas leur efficacit de leurs aspects normatifs mais ont une efficacit conditionnelle li e
46. tre pas pertinent d alourdir une liste d j longue ou qu il aurait mieux valu d ployer les efforts du l gislateur sur autre chose par exemple le r gime de la discrimination la pr vention l action positive Le crit re n est pas pertinent mais il est permis de se demander si l analyse de la jurisprudence permet de d montrer qu il est n anmoins utile EM 2 2 Un crit re utile Avec une dizaine d ann es d application il est int ressant de voir si la jurisprudence permet de r pondre la question de l utilit du crit re L analyse des quelques arr ts rendus sur la question semble guider la r ponse du c t de l inutilit On aboutit d ailleurs aux m mes conclusions en tudiant les d lib rations rendues par la HALDE sur des r clamations dans lesquelles le crit re de l apparence physique est invoqu ll appara t en effet que les juridictions traitent les affaires sur le terrain soit d un autre crit re soit du droit hors discrimination le respect de la vie priv e ou de l atteinte possible aux libert s individuelles par l employeur par exemple L ge a ainsi permis de qualifier la discrimination dans un arr t rendu par la Cour d appel de Poitiers le 17 f vrier 20094 Une personne qui travaillait depuis deux ans en CDD pour une banque y exer ant diverses fonctions successivement avait postul pour un CDI d assistante de client le fonction qu elle avait d j exerc e dans l entreprise mais elle avait t
47. 1266 Lenartowicz T and Roth K e 2001 Does subculture within a country matter A cross cultural study of motivational domains an business performance in Brazil in Journal of international business studies p 305 325 32 Makower Joel e 1995 e Managing diversity in the Workplace Business and Society Review p 48 54 Maria Michelle Morrison David R Shaf Sept 2003 Sex Roles A Journal of Research Mariam Salzman Ira Matathia amp Ann O Reilly 7he future of Men dition Palgrave Macmillan Massey D and Mullan B e Jan 1984 e Processes of hispanic and black spatial assimilation in American sociological review p 836 873 Michael J White Gwendolen B White mplicit and explicit occupational gender stereotypes Sex Roles A Journal of Research July 2006 Minot Fr e 2001 Quand l image se fait publicitaire Paris L harmattan pp 201 241 Moors Bernard e 2004 e Les cl s de la publicit aujourd hui dition Maxima Moser Klaus 1998 e Les mod les d effet publicitaire RAM volume 13 Villemus Philippe 2003 Cr ations commerciales et publicitaires mode d emploi dition d organisation Na r Sami e 1992 e Le regard des vainqueurs les enjeux fran ais de l immigration Paris Grasset Pich Victor e 1997 e Les grandes migrations internationales Relations n 629 Montr al Pires Guilherme D et Stanton P John 2005 e Ethnic Marketing p 13 1 d Thomson Poussielgue Gr goire Les Echos Vendredi 28 d cem
48. Allegro Fortissimo charg e des questions de sant Les difficult s rencontr es par les personnes ob ses en lien avec leur apparence sont peu prises en compte car nombreux sont ceux qui s imaginent qu il est possible avec de la volont une hygi ne de vie correcte alimentation quilibr e et exercice physique et l aide de sp cialistes de rentrer dans des normes de poids plus compatibles avec une meilleure sant annonc e De plus les int ress s se plaignent rarement persuad s d tre coupables de ne pas faire ce qu il faut pour maigrir et de n avoir que ce qu ils m ritent Les plaintes pour discrimination sont donc plut t rares au vu d une situation d intol rance qui se durcit et qui pose de v ritables probl mes aux personnes concern es Difficult aller consulter par peur de phrases assassines de la part de certains m de cins qui jugent au lieu d aider dans une m connaissance souvent importante de ce qu est l ob sit sa chronicit et le d veloppement des troubles du comportement alimentaire Les pr jug s et st r otypes existent m me au sein du corps m dical peu inform en g n ral ce qui loigne les int ress s des demandes de soins en aggravant les cons quences et le pronostic des prises de poids Difficult s scolaires li es l isolement et l exclusion Difficult s l emploi voir testing de Jean Fran ois Amadieu Difficult s souscrire une assurance obtenir un cr dit
49. ESPRIT Raison Pr sente Revue du centre INFFO H rodote Le Figaro Lib ration Contacts Khalid Hamdani 33 6 75 10 19 75 K hamdani institutethiqueetdiversite eu Nadia Guiny 33 6 76 09 90 13 N guiny institutethiqueetdiversite eu T l fixe 33 0 1 48 88 64 00 Fax 33 0 1 48 88 64 05 http www institutethiqueetdiversite eu PHILIPPE LIOTARD gt Enseignant chercheur en Histoire et sociologie du sport Universit de Lyon 1 et charg de mission pour l galit entre les femmes et les hommes au sein de l Universit gt Il publie de nombreux articles sur le corps le sport l ducation physique Il a produit de multiples conf rences sur les rapports entre les femmes et les hommes l ducation la sexualit les violences faites aux femmes et est intervenu en mati re de pr vention du dopage des violences et des discriminations dans le sport En dehors du monde universitaire il est surtout connu pour ses contributions dans la revue Quasimodo dont il est un des fondateurs APPARENCES CONCR TES ET DISCRIMINATIONS DISCR TES Philippe Liotard nonce qu une discrimination s explique souvent par le syst me de valeurs et la hi rarchie associ s une diff rence m me s ils ne sont pas explicites l apparence corporelle est un des crit res les plus communs sur lesquels se fon dent les discriminations Or Philippe Liotard juge remarquable que les motifs de la discrimination par
50. Il y a toujours cette th orie qui dirait que nous sommes en retard Ah oui Les Fran ais sont toujours en retard Nous sommes en retard Mais on va les rattraper les Am ricains ne vous inqui tez pas Ce qu il faut quand m me voir enfin ce que je pense cest que nous avons un mod le alimentaire qui est encore tr s solide m me si il est en train de se d liter Il nous prot ge de fa on importante de l ob sit et le probl me devrait se poser sur la forme suivante comment r habiliter le mod le fran ais alimentaire et peut tre comment aussi l exporter des pays voisins en leur montrant que notre mod le est un mod le prot g R ponse de Sylvie Benkemoun J aimerais juste ajouter quelque chose au niveau des statistiques on remarque qu en ce qui concerne l ob sit elles sont beaucoup plus importantes que pour les hommes jusqu 65 ans et qu au del de 65 ans le chiffre est gal Donc est ce que la pression sur la beaut et sur l apparence ne serait pas plus importante chez les femmes K Hamdani Mod rateur Pour conclure cette table ronde je me permets de souligner que j ai r cemment cout une mission scientifique sur France culture au cours de laquelle un professeur dethnohistoire affirmait que Toute l humanit devrait remercier les gros et l argument en substance tait le suivant c est gr ce aux gros qui ont surv cu des grandes famines gr ce leu
51. LE TRAITEMENT DES DISCRIMINATIONS FOND ES SUR L APPARENCE PHYSIQUE Marie Luce CAVROIS Magistrat Directrice des affaires juridiques de la Haute Autorit de Lutte contre les Discriminations et pour l Egalit HALDE La Haute autorit de Lutte contre les discriminations et pour l galit Halde est une autorit ind pendante comp tente pour le traitement de toutes les discriminations directes ou indi rectes d s lors qu elles sont prohib es par la loi ou par un engagement international auquel la France est partie L apparence physique est un des 18 crit res de discrimination pr vus par le code p nal ce cri t re de figure aussi parmi les 19 crit res de discrimination prohib s par le code du travail Ainsi la discrimination fond e sur l apparence physique entre bien dans les comp tences de la Halde Pourtant alors que chacun sait que l apparence physique est un motif de discrimination fr quent que l on pressent qu il vaut mieux tre jeune mince beau et blanc pour tre embauch l examen des r clamations re ues par la Halde montrent que le crit re de l apparence physique est relativement peu invoqu au 15 novembre 2009 on comptait 134 r clamations sur ce motif soit 1 45 des 9 500 saisines re ues depuis le 1 janvier 2009 Toutefois il convient de relever que plusieurs autres crit res de discriminations pr vus par les textes renvoient aussi l apparence physique ou en sont voisins tels les crit res d
52. Le N o Marketing ESF diteur Paris Badot 0 Cova B e 1995 e Communaut et consommation prospective pour un marketing tribal RFM 151 pp 5 17 Bell R N Wallendorf M et Sherry J F e 16 Juin 1988 The sacred and the profane in Consumer Behavior The odicy on the Odyssey Journal of consumer Research Bem S L e 1974 e The measurement of psychological androgyny Journal of Consulting and Clinical Psychology 42 155 162 Bem S L e 1983 Gender schema theory and its implications for child development Raising gender aschematic children in a gender schematic society Signs 8 598 616 Bernard Dagenais 1 semestre 1996 Revue n 9 La communication des institutions religieuses Pour les institutions religieuses la communication est devenue un v ritable outil de gestion Bolzman Claudio 1996 Sociologie de l exil une approche dynamique L exemple des r fugi s chiliens en Suisse Z rich Seismo Boyer Andr et Isabelle Barth L obligation thique du marketing ethnique communication 7 Congr s International des Tendances du Marketing des 25 26 Janvier 2008 Bower G amp Gilligan S e 1979 e Remembering information related to one s self Journal of Research in Personality 13 420 432 Bretl D amp Cantor J 1988 The portrayal of men and women in U S television commercials recent content analysis and trends over 15 years Sex Roles 18 595 6009 Brown B e 1998 e Gender stereotypes in adve
53. PERU PIROTTE Ma tre de Conf rences en droit priv Universit de Lille3 IUTB Universit de Lille2 Centre Ren Demogue laurence peru pirotte univ lille3 fr Depuis la loi du 27 mai 2008 loi de transposition de directives europ ennes on peut d finir le concept de discrimination comme regroupant quatre notions la discrimination directe c est dire la situation dans laquelle pour l un des motifs limitativement num r s par la loi une personne est trait e de mani re moins favorable qu une autre ne l est ne l a t ou ne l aura t dans une situation comparable la discrimination indirecte d finie comme une disposition un crit re ou une pratique neutre en apparence mais susceptible d entrai ner pour l un des crit res pr cit s un d savantage particulier pour des personnes par rapport d autres personnes moins que cette disposition ce crit re ou cette pratique ne soit objecti vement justifi par un but l gitime et que les moyens pour r aliser ce but ne soient n cessaires et appropri s le harc lement ou tout agissement li l un des motifs susvis s et tout agissement connotation sexuelle subis par une personne et ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte sa dignit ou de cr er un environnement intimidant hostile d gradant humiliant ou offensant et la provocation la discrimination fait d enjoindre quiconque d adopter un comportement discriminatoir
54. a pas t pr cis ment d fini par le l gislateur mais les d bats parlementaires pr c dant le vote de la loi de novembre 2001 ont sugg r que cela recouvrait notamment le poids et la taille des individus Les rares affaires de discrimination fond e sur l apparence physique port es devant la justice depuis 2001 attestent que l apparence physique recouvre la physionomie d un individu et galement sa tenue vestimentaire La sociologie comme le droit d finissent donc l apparence physique comme litt ralement ce qui se pr sente la vue ce qui recouvre deux dimensions l apparence corporelle le physique taille poids forme et caract ristiques du visage et le look la fa on de mettre en valeur ce physique tenue vestimentaire coiffure maquillage Si les tudes sur l influence du poids de la taille ou du look sur la qualit de l insertion sur le march du travail ont fait l objet de quelques tudes au cours des 20 derni res ann es celles portant sur une dimension qualitative de l apparence physique la beaut sont beaucoup plus rares Amadieu 2002 Les nombreuses recherches en psychologie sociale conduites au Canada et aux tats Unis depuis les ann es 1960 sur l influence propre de ce facteur dans les diff rentes interactions sociales cole march du travail justice attestent du pouvoir social conf r la beaut Keynes a eu recours la m taphore dite du concours de beaut pour illus trer les c
55. a qu rentrer chez lui marine La curiosit des uns est parfois interpr t e par les autres comme une d rision Quelqu un nous a demand Et No l chez vous a se passe comment Heureusement quelqu un a r pondu Chez nous Marseille Eh bien comme Paris C est des petites piques comme a marine Cette culture des grad s s accompagne en dehors du service de pratiques communau taires v cues comme une exclusion pour les minoritaires L arm e est elle une grande famille comme cela a souvent t r p t Pour certains la hi rarchie et la troupe symbolisent plut t la rencontre de deux mondes des gens issus de l immigration et des gens pour la d fense des valeurs Pour d autres c est une hypocrisie Un puissant l ment de fragmentation qui rel ve de la distinction sociale et pour les jeunes issus de l immigration un autre monde qu ils ne connaissaient pas celui de la hi rarchie leurs yeux le communautarisme qu on leur reproche souvent c est les autres d autant plus que les valeurs qu ils expriment correspondent aux id aux la cs r publicains d mocratiques de diversit sociale et culturelle d galit des chances d passant les clivages sociaux ethniques ou religieux Un militaire pour eux c est un citoyen exemplaire Le po me Qui sait si l inconnu qui dort sous l arche immense devenu fils de France non par le sang re u mais par le sang vers C e
56. apparence physique et accent On note que si le choix est donn aux r pondants de mentionner des crit res comme l apparence physique ou le look ceux ci n h sitent pas en indiquer l importance Les candidats aux emplois n ignorent pas l importance de l apparence physique et de l tat de sant et ils y travaillent en vue du recrutement Les enqu tes centr es d lib r ment sur les origines ethniques et sur la couleur de peau son dage de la Sofres pour le CRAN en France en 2006 projet d enqu te T E O de l INSEE et de l INED en 2007 ne rendent pas convenablement compte de la r alit des discriminations car elles ne permettent pas aux individus d exprimer ce qui est vraiment important pour eux mais seulement ce qui est important ou digne d int r t aux yeux de l enqu teur La pr sentation par la presse des r sultats de l enqu te sur les contr les de police en 2009 illustre ce d ni de l importante des apparence sauf lorsqu il s agit du racisme Alors que cette enqu te r v le la primaut de la fa on de s habiller c est pourtant la question de la couleur de peau ou du faci s qui a retenu toute l attention 2 Les tests de discrimination l embauche de l Observatoire des discriminations partir du d but des ann es 2000 nous avons men une s rie de travaux concernant la discri mination sous tous leurs aspects On peut regretter que de tels tests n aient pas t relay s par d autres quipes qui ont en revanche plus v
57. aptitudes et les qualit s requise pour l emploi On a un travail tr s important dans l examen de la pratique nouvelle qui est extr mement probl matique selon nous et qui consiste requ rir de tous les candidats tous les postes de remplir un bilan sant avant le processus de s lection Alors vous imaginez les probl mes que a pose sur la question du handicap si l on vous demande de remplir une feuille de sant avant m me que le processus ait commenc De notre c t ce qu on propose la commission cest de reporter apr s l offre d emploi les questions m dicales et les seules questions m dicales n cessaires afin de v rifier si oui non la personne poss de les aptitudes et les qualit s requises pour l emploi De cette fa on on peut isoler si on a une offre conditionnelle vous avez t cart pour telles raisons m dicales et l employeur doit le justifier R ponse de Marie Luce Cavrois En France il faut que l inaptitude soit constat e par un m decin du travail ric P lisson Si il n y a pas d autres questions pour ouvrir encore un exemple que je livre en p ture vos r flexions personnelles Sachez que pour travailler dans certains emplois de la fonction publique et cela a t le cas de mani re g n rale pour tout emploi dans la fonction publique durant longtemps il faut faire une certaine taille minimale R ponse de Marie Luce Cavarois Je pense que
58. article 225 1 du code p nal liste 18 crit res de discrimination prohib e L origine le sexe la situation de famille la grossesse l apparence physique le patronyme l tat de sant le handicap les caract ristiques g n tiques les m urs l orientation sexuelle l ge les opinions politiques les activit s syndicales l appartenance ou de leur non appartenance vraie ou suppos e une ethnie une nation une race ou une religion d termin e e La discrimination est punie selon l article 225 2 du code p nal trois ans d emprisonnement et 45 000 euros d amende lorsqu elle consiste refuser la fourniture d un bien ou d un service entraver l exercice d une activit conomique refuser d embaucher sanctionner ou licencier une personne subordonner une offre d emploi de stage ou une formation un crit re prohib e Les actes interdits par l article L 122 45 du code du travail sont plus nombreux et plus pr cis qu en droit p nal Aucune personne ne peut tre cart e d une proc dure de recrutement ou de l acc s un stage ou une p riode de formation en entreprise aucun salari ne peut tre sanctionn licenci ou faire l objet d une mesure discriminatoire directe ou indirecte notamment en mati re de r mun ration de formation de reclassement d affectation de qualification de classification 203 de promotion professionnelle de muta
59. article 7882 qui pr voit les r gles que chaque policier doit suivre scrupuleusement et j ai avec moi deux de me des collaborateurs qui sont des officiers et qui pourront t moigner Un petit document a t remis chaque policier en m me temps que le code de la d ontologie qui a la taille de la carte de r quisition de la police et qui pr voit sur les contr les d identit les mesures de s curit laquelle toute personne doit accepter de se pr ter Le contr le d identit s effectue dans le respect de la libert individuelle avec vigilance courtoisie et dans les conditions fix es par la loi Ainsi la stigmatisation peut tre confortable et syst matique de la police m am ne y r fl chir En ce qui concerne les indices vous parliez des contr les de police judiciaire et je viens galement de la police judiciaire en particulier de la police judiciaire financi re m me si on ne traite pas de la m me forme de d linquance o dans mon cas on pourrait parler de la 97 Article 78 2 du code de proc dure p nale Modifi par Ordonnance n 2009 536 du 14 mai 2009 art 22 Les officiers de police judiciaire et sur l ordre et sous la responsabilit de ceux ci les agents de police judiciaire et agents de police judiciaire adjoints mentionn s aux articles 20 et 21 1 peuvent inviter justifier par tout moyen de son identit toute personne l gard de laquelle existe une ou plusieurs raisons plaus
60. attrait f minin alors qu une coloration un peu plus sombre est jug e attirante chez l homme Jacomme 1999 Par cons quent nous pouvons remarquer que les notions d apparence et particuli rement d attrait physique avec tous les concepts de morphologie de genre qu elles mettent en exer gue soulignent l importance de l attrait physique et faciale dans la soci t contemporaine Ceci peut s expliquer par le fait que le corps diffus en publicit est celui qu on esp re avoir ou rencontrer dans la vie quotidienne C est dire un corps jeune s duisant muscl qui peut tre r sum par un seul mot une seule valeur la beaut Cette valeur est mise en avant dans la publicit car elle est psychologiquement stimulante elle stimule le r cepteur ce qui le pousse agir Baker Churchill 1977 La beaut est une valeur qui permet de d clencher le processus d achat d crit dans le mod le de Lavidge et Steiner 1961 Conclusion Nous avons tent au cours de cet article de mettre en exergue l h g monie de la beaut dans les soci t s industrialis es Plus nous avancions dans notre analyse plus l importance des crit res nous a sembl restreindre une grande part de la population Pourtant il ne semble pas possible de s en absoudre car ils sont omnipr sents En effet ils sont v hicul s travers l en semble des m dias mais galement au sein des r seaux professionnels et familiaux La com p tition tant dans la sp
61. auteur a reconnu les faits soit en se fondant sur des t moignages ou encore sur des comparaisons titre d exemple de refus d embauche au titre de l apparence physique on citera un arr t rendu par la cour d appel d Amiens le 11 mars 2009 qui a retenu la culpabilit d un chef d en treprise qui avait refus l embauche d une jeune femme raison de son apparence physique La victime avait expos que l emploi lui avait t refus tr s rapidement par l employeur lors d une entrevue dans des termes assez crus lui indiquant qu elle ne faisait pas l affaire tant trop grosse ayant des kilos perdre et que s agissant d un travail en discoth que il recherchait des candidates d un certain genre avec un certain standing type manne quin et voulait enfin que la fille soit bandante De tels faits et d clarations ayant t confirm s tant par t moignage que par l audition du mis en cause plac en garde vue la 167 cour a confirm le jugement de culpabilit de premi re instance comme la peine de 4 000 euros d amende et le refus de dispense d inscription au casier judiciaire Il s agit d une d cision dont la motivation est particuli rement int ressante La cour rel ve d abord que le refus a t donn sans m me prendre soin de v rifier les ant c dents professionnels de la candidate elle ajoute que si le pr venu soutient que l tat physique de la candidate n tait pas compatible avec l emp
62. avez parl du 149 v tement bien videmment il est vident que lorsque je vois des jeunes gens puisque je m occupe de la violence dans les stades du hooliganisme on ne stigmatise aucune population mais des personnes qui arrivent avec des rangers qui arrivent avec des v tements marqu s Lonsdale dont vous savez que l acronyme rappelle le NSDAP avec une forte revendication d appartenance l extr me droite ceux l m me vont appeler mon attention Ceux l m me vont faire l objet d un contr le c est clair Lorsque je vois effectivement et c est peine un clin d il parce que cela appelle un autre cadre p nal une femme v tue de fa on attractive sur le trottoir il y a toutes les chances qu elle fasse du racolage On est dans un autre cadre p nal c est pour vous dire que la stigmatisation se fait aussi en fonction du comportement en fonction du lieu Voil je voulais simplement vous donner un point de vue qui n est pas celui de la police qui est celui de quelques policiers sur la tension qui existe Je suis tr s attentif la sociologie et le fait d tre r ducteur me para t parfois dangereux R ponse de Christian Mouhanna Loin de moi de refuser la pol mique je suis oblig d tre un peu r ducteur cause du temps mais je ne vais pas me cacher derri re a Vous me parlez droit j ai les m mes sources que vous Pour revenir la sociologie excusez m
63. beaut agit alors comme un raccourci cognitif permettant de s lectionner les candidats sur la base des qualit s subjectives associ es leur apparence Et c est en cela qu elle est suscep tible d alimenter la m canique de la discrimination 4 Conclusion La s lection et l valuation des individus dans l entreprise sont influenc es par leur apparence physique et plus pr cis ment lorsqu elle leur conf re un plus grand pouvoir de s duction Et ce m me lorsqu une apparence physique s duisante n est pas consid r e comme un attribut du poste pourvoir S il est en effet presque commun ment admis qu tre s duisant est un atout lorsqu on travaille dans des m tiers impliquant un contact avec la client le commercial h tesse vendeurs il existe en r alit une instrumentalisation plus syst matique de la beaut par l entreprise que celle visant uniquement associer l apparence du salari l image de l entreprise renvoy e l ext rieur tre s duisant constitue un avantage m me pour des postes en back office qui ne rentrent pas dans la cat gorie des postes en relation avec l ext rieur Si une apparence physique s duisante accro t effectivement la productivit d un individu alors recruter un candidat en tenant compte de ce param tre est rationnel d un point de vue co nomique du point de vue de l employeur mais cela reste condamnable du point de vue de la loi C est toute l ambigu t dans laquelle se
64. caract ristique phy sique Cette notion a t d finie par le Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme CECLR comme englobant les caract ristiques inn es ou apparues ind pendamment de la volont de la personne t ches de naissance br lures cicatrices chirurgicales mutilations qui doivent tre stigmatisantes ou potentiellement stigmatisantes pour la personne dans un contexte social public Elles doivent tre consid r es comme un handicap Ces constatations me semblent tre l occasion de poser plusieurs questions plus g n rales autour du choix des crit res par les syst mes juridiques La premi re est de savoir si le syst me de liste doit exister et si oui si cette derni re doit ou non tre exhaustive Le droit europ en exige que les textes de transposition contiennent express ment la liste des motifs interdits par les directives 3 ce qui impose pour les tats de l Union le syst me de liste Sur la question de savoir si elle doit tre ouverte ou ferm e un auteur Belge V ronique VAN DER PLANCKE estime que le syst me ouvert exemplatif retenu par l article 14 de la Convention Europ enne des droits de l homme et l article 26 du pacte civil est opportun pour les textes internationaux de protection des droits de l Homme qui 8 Cf Rapport S nat n 155 annexe 3 tude r alis e par le service des affaires europ ennes du S nat sur la l gislation compar e des pays eu
65. ce crit re nest plus valable la HALDE a travaill d arrache pied et il ne reste que dans certains domaines de la police et l administration p nitentiaire pour lesquelles il faut faire 1 60 m ric P lisson Cest heureux a demeure encore il me semble dans le secteur priv pour certains emplois comme Air France R ponse de Marie Luce Cavarois Pour les compagnies a riennes les seules exigences doivent tre relative l emploi donc si une compagnie a cette pratique elle doit justifier de cette exigence ric P lisson J ai voulu souligner par cet exemple que nous n avions pas fini le tour du sujet aujourd hui et que nous avons encore un certain nombre de chantiers explorer J ai rencontr une personne handicap e de petite taille qui me disait depuis qu on a am nag les toilettes et bien je ne peux plus y acc der Comme quoi parfois le mieux et l ennemi du bien et qu il devient difficile d agir de fa on universelle pur les personnes qui souffrent d un handicap 180 Mesdames et messieurs il me reste vous remercier d avoir particip cette journ e Merci M Khalid Hamdani qui a eu l id e originale de ce colloque et qui a t notre animateur du jour Merci aux partenaires qui ont soutenu cette initiative dont jai suffisamment dit qu elle tait une premi re europ enne voire au del partenaires sans lesquels ce colloque n aurait pas t possible Me
66. ce sont des cumulards autrement dit ils ont tous deux au moins deux singularit s qui les expose un rejet social ce qui rend d autant plus compliqu la rencontre de pairs pouvant les rejoindre simultan ment sur ces aspects majeurs de leur construction identitaire Mais si Patrick est plut t en qu te d une tribu qui lui permettrait d tre valoris simultan ment dans sa f minit h t rosexuelle ses origines modestes et son petit niveau d tude et tenant compte de la violence cach e d un traumatisme dans l enfance ce qu il croit avoir r cemment trouv dans une association de lutte contre le sida Gr gory cherche plut t imposer ses normes se d lectant des m prises de ses pairs quant son identit et appelant ceux qui veulent le rejoindre par un bon usage de la langue fran aise faire de m me Enfin la question centrale qui les occupe beaucoup lors de leurs changes est la suivante camoufl ou d busqu Mon dehors est il en conformit avec ce que je veux que les autres ne voient pas de moi ou viennent ils s engouffrer dans la br che de la partie de moi que je n arrive pas assumer Des cumulards transgressant le genre et la sexualit dits masculins tant t camoufl s tant t d busqu s voil une bauche de typologie pour nos boucs missaires masculins Et du c t des filles Ariane dit venir pour deux raisons la premi re c est qu on la prend une fois sur deux pour un gar on et q
67. celle que l on trouve dans tous les m tiers La plupart des policiers rejettent m me assez vigoureusement de telles accusations titre d informa tion les lections professionnelles montrent un ancrage plut t gauche des hommes et des femmes de terrain Les syndicats clairement identifi s l extr me droite n ont jamais r ussi s tablir durablement dans des proportions importantes et d une mani re quivalente ce que l on pouvait trouver dans d autres cat gories de fonctionnaires ou agents publics L image du policier intrins quement raciste semble de plus en plus difficile tenir Si l on met de c t les cas extr mes des racistes qui se revendiquent ouvertement comme tels comment d s lors expliquer le d calage observ entre des comportements discriminatoires et des opinions majo ritairement assez mod r es Pour le comprendre il faut revenir sur ces discriminations qui sont nombreuses dans les strat gies polici res Elles se fondent notamment sur l ge le sexe l apparence physique et le faci s le lieu de r sidence Elles renvoient toutes des constructions des croyances fond es sur des perceptions de la r alit qui se r v lent tre en fait des id es pr con ues id es qui ne sont peut tre pas forc ment fausses ou pas forc ment totalement fausses mais qui n ont jamais t prouv es Bien que sujettes caution ces id es sont fortement ancr es dans l univers policier On peut
68. cette question la directive 200 43 et la 200 78 qui noncent toutes deux la prohibition et pr voient une exception raison des exigences professionnelles essentielles et d terminantes AU plan interne cette interdiction est affirm tant par le code p nal que par le code du travail L article 225 2 du code p nal rige la discrimination en d lit et pr voit une sanction pouvant aller jusqu 3 ans d emprisonnement et 45 000 euros d amende cette sanction pouvant tre aggrav e et port e 5 ans et 75 000 euros si le refus de bien ou service est commis dans un lieu accueillant du public De m me le code du travail nonce aussi le principe de l interdiction de la discrimination dans l emploi raison de l apparence physique aux articles L 1132 1 et L 1221 6 L article L 1142 1 pr cise en particulier que la discrimination fond e dur le sexe est interdite et que notamment le sexe ne doit pas figurer dans une offre d emploi qu il ne doit pas tre pris en consid ration pour une mutation un renouvellement de contrat ni pour toute mesure relative l volution dans la carri re ou la r mun ration On mentionnera encore l article relatif au r glement int rieur de l entreprise L 1321 3 qui pr voit que le r glement int rieur de l entreprise ne peut contenir des dispositions discriminantes les salari s dans leur emploi ou leur travail en raison de leur origine leur apparence physique 165 Ce principe admet quelques excepti
69. changements dans les st r otypes les mutations intervenues dans les r les respectifs des hommes et des femmes depuis un demi si cle au moins n est qu en partie prise en compte dans la publicit Cette derni re h site en effet abandonner les st r otypes Brown 1998 car les consommateurs d velopperaient une attitude favorable face des publicit s reprenant des clich s consid r s comme classiques effet de Simple Exposition cf Harrison 1977 Lee 2001 Les publici taires sont donc tent s d en rester l La pression de l environnement rend la publicit prudente dans l volution des clich s Comme nous l avons indiqu dans notre pr sentation des interviews des cr atifs la mondialisation oblige les cr atifs rendre les spots universels en utilisant des clich s qui garantissent l adh sion du plus grand nombre D apr s ces st r otypes l homme est largement repr sent comme ind pendant actif tra vailleur comp titif Lovdal 1989 alors que la femme sera davantage d crite comme passive et souvent en m re de famille Bretl amp Cantor 1988 L image de la femme est la plupart du temps utilis e pour promouvoir des produits usage quotidien comme les produits m nagers alimentaires ou bien encore pour les cosm tiques Elles sont souvent assimil es des objets sexuels physiquement attractives mais incomp tentes et d pendantes des hommes Venkatesan et Losco 1975 Aux tats Unis
70. concours de gardiens de la paix Lille en 2006 une jeune fille r ussit le concours mais elle fut refus e par la m decine du travail en raison de ses 20 Kg de surpoids Or les preuves sportives qu elle avait r ussies ont bien pour objet de v rifier les capacit s physiques des candidats le m decin n a t il pas l sanctionn un pr tendu risque plus qu une inaptitude m dicalement constat e La seconde volution rapproche la pr valence de l ob sit de la cat gorie sociale des personnes concern es De la m me fa on qu on distingue ais ment la cat gorie ou l origine sociale d un individu par sa tenue vestimentaire on identifiera de plus en plus la cat gorie sociale par le surpoids et l ob sit la pr valence de l ob sit atteint on le sait plus les personnes de milieux sociaux modestes ou d favoris s leur mobilit sociale est ralentie et leur mobilit interg n ra tionnelle n gative On peut donc craindre juste titre le renforcement d une sorte de discrimi nation sociale qui doublerait la discrimination li e l apparence physique si l on consid re en outre que de plus en plus le lieu d habitation et les tudes suivies sont des marqueurs sociaux L galit des chances tend reculer dans notre pays depuis trente ans il serait cet gard int ressant de comparer ce que n a pas fait Ob pi la pr valence de l ob sit selon que les tudiants vont l universit ou dans les grandes coles je
71. contr le 90 Voir par exemple C Mouhanna Les services publics et la question jeune de la crainte au rejet in Pr vention et s curit vers un nouvel ordre social Sous la direction de Francis BAILLEAU et Catherine GORGEON Les ditions de la DIV mars 2000 pp 95 108 91 C Mouhanna Quel service pour quel Public Une tentative d valuation chiffr e de l image de la Police dans la population face la territorialisation Rapport Centre de Sociologie des Organisations IHESI Institut des Hautes tudes de S curit Int rieure juillet 2000 124 L enqu te r cemment men e par des chercheurs du Cesdip Centre d tudes sociologiques sur le droit et les institutions p nales pour le compte de l Open Society Justice Initiative va dans le m me sens partir d un dispositif d observation complexe des comportements des policiers dans plusieurs sites parisiens sans que ces professionnels ne soient au courant cette recherche a mis en vidence une nette discrimination fond e sur les apparences ext rieures Tous ces constats convergent donc vers une mise en vidence de pratiques discriminatoires Cela veut il dire pour autant que les policiers sont tous des racistes Bien entendu non De toute vidence il y a des policiers qui se reconnaissent spontan ment dans des positions de cette nature mais les entretiens montrent qu ils repr sentent une minorit difficile quan tifier mais certainement quivalente
72. d tection des infractions et des d sordres Mais ils ne peuvent le faire que si ces facteurs ont direc tement trait leurs enqu tes Tel est le cas la plupart du temps lorsque la police tablit des descriptions de suspects fond es sur des l ments rapport s par les victimes ou les t moins Ces facteurs peuvent galement tre pris en compte si la police dispose en temps utile de ren seignements particuliers et fiables sur des infractions p nales d termin es ou sur des types d in fractions p nales dans lesquels les facteurs tels que l apparence physique l origine nationale ou la religion pr sentent un lien direct et n cessaire avec son activit d enqu te ou de pr vention En visant certaines personnes cause de ce qu elles sont ou ont l air d tre et non cause de ce qu elles ont fait ou font les policiers perp tuent des st r otypes sociaux et raciaux L attention accrue que la police accorde certaines personnes peut entra ner une augmentation des conflits avec la police lourds de cons quences la fois pour la s curit du public et pour celle des fonctionnaires eux m mes Une relation police public insatisfaisante suscite une m fiance envers la police et ne pr dispose pas les gens la soutenir ce qui diminue son efficacit en mati re de pr vention et de d tection des crimes et des d lits Les contr les de police ont d ailleurs t des l ments d terminants l arri re plan d meutes urbaines
73. dans le crit re de la loi et n est pas couverte par les autres notions comme l tat de sant R ponse de M Hamdani J esp re que la comparaison avec la Belgique et le Canada qui viendront en deuxi me partie de ce colloque cet apr s midi vont nous aider Je pense que le m canisme de repr sentation demeure le m me d o le fait que nous sommes g n ralistes Comment rentrer dans le m canisme pour changer les images que nous avons Quand il y a plusieurs crit res comment d finir le facteur d clenchant toutes ces questions sont devant nous Ds QUESTION 6 Bonjour moi je voulais porter votre connaissance une information Je suis en charge du programme de coordination sant au Minist re de la Sant On pose la probl matique de l image du corps et on s int resse notamment la lutte contre les ph nom nes de stigmatisation de l ob sit L objectif est double modifier le regard port sur les personnes et lutter contre les obstacles 82 rencontr s par ces personnes dans la vie quotidienne J ai la lettre de saisine ici nous avons saisi la HALDE pour faire un tat des lieux des discriminations auxquelles les personnes ob ses sont confront es emploi logement cr dit etc Mais pour le moment les choses n avancent pas nous d marrons peine R ponse d une membre de l association Allegro Fortissimo Nous faisions partie de ce groupe de travail sur
74. dans le Monde n avait abord en tant que telles les discriminations que subissent les personnes en raison de leur apparence physique Ce crit re de discrimination prohib e par la loi est il faut le dire orphelin deux titres en France il y a tr s peu d affaires port es en justice ou devant la HALDE dans le Monde il y a jusqu pr sent peu eu de recherches et de publications sur ce sujet Le pr sent ouvrage ouvre la voie des travaux de recherche et de pratique professionnelle concr te et entreprend de r pondre notamment aux questions suivantes Comment ce crit re de discrimination prohib e s est il construit dans notre droit et quel sens a t il Quelle acception faut il retenir de l apparence physique La couleur de peau La taille La surcharge pond rale Le handicap Ou le port de signes religieux Mais aussi o s arr tent les codes sociaux et o commence la discrimination C est la question des piercings et tatouages par exemple Quel est le r le des pr jug s ou des st r otypes dans ce motif de discrimination Quels r les ont pu jouer dans notre ducation dans nos repr sentations mentales conscientes ou inconscientes les images de l apparence physique bas es sur une appr ciation subjective mais partag e des canons de la beaut Quelles cons quences exercent sur le recrutement et le management la s duction et la beaut Comment lutter contre la stigmatisation et la discrimination subie par l
75. de Brouwer Dejours Christophe 1998 Souffrance en France La banalisation de l injustice sociale d du Seuil Dejours Christophe 2003 e R habiliter la normalit in Le Passant Ordinaire n 45 46 Dorais Michel e 1999 oge de la diversit sexuelle VLB diteur Dorais Michel e 2001 Mort ou Fif La face cach e du suicide chez les gar ons VLB diteur Dulac Germain 2001 Aider les Hommes aussi VLB diteur Falconnet G Lefaucheur N 1975 a fabrication des m les d du Seuil Fournier M Dortier J F Welzer Lang D Marry C Molinier P e 2004 Hommes femmes quelles diff rences in Sciences Humaines n 146 Gimbutas Marija 2006 Le langage de la D esse d des Femmes Godelier Maurice 1982 La production des grands hommes d Fayard Goffman Erving 1977 Stigmates les usages sociaux des handicaps d de Minuit Guebogo Charles 2006 L homosexualit en Afrique L Harmattan H ritier Fran oise e 1996 Masculin F minin la pens e de la diff rence d Odile Jacob H ritier Fran oise 2002 Masculin F minin dissoudre la hi rarchie d Odile Jacob Labosse Lionel 2005 A tersexualit ducation amp Censure d Publibook Leroy Forgeot Flora e 2001 e Fondements et aspects de la figure n gative de l homosexuel le et l homophobie aujourd hui Cours de DESS Conseiller m diateur genres et sexualit s Facult de Droi
76. de l qui est un d partement qui a globalement les Echanges avec la salle m mes caract ristiques socio conomiques eh bien les policiers s installent ach tent leur maison et entrent en contact avec la population dans leur vie quotidienne et du coup la relation n est pas la m me Plus g n ralement en tant que citoyen le mod le que je propose est un mod le de police de proximit un mod le de lien social dans lequel d ailleurs j appelle ce que chaque citoyen se consid re comme le premier acteur de sa s curit et qui n attende pas syst matiquement que a soit la police seule qui assure la s curit La police est une force de s curit mais nous sommes d abord nous m mes les acteurs de notre propre s curit La s curit est l affaire de tous P QUESTION 2 C est une exp rience personnelle mais la plupart des gens quand on parle de contr le d identit parlent de leur propre cas et ce sont des gens qui n ont pas chang d apparence Moi j ai eu la chance ou le malheur je ne sais pas de changer d apparence Il y a quelques ann es j avais les cheveux de toutes les couleurs avec une veste en cuir et je me faisais arr ter tout le temps Maintenant j ai les cheveux normaux et je porte un costume et depuis que je le porte je ne me suis jamais fait arr ter C est normal quelque part K Hamdani Mod rateur Qui a v cu un contr le dans la salle Bien je vois que vous tes un ce
77. de piercings sont trait es dans l ensemble des secteurs de la vie quotidienne par rapport des personnes vierges de marques D un autre c t se trouvent des personnes dont les modifications corporelles peuvent sur prendre mais que le statut et l activit prot gent d une discrimination constante C est le cas des acteurs et des actrices de la sc ne des modifications corporelles des artistes et plus g n ralement de toutes celles et de tous ceux qui d une part ont une claire conscience des effets de leurs modifications sur autrui et qui en cons quence travaillent leur apparence de mani re explorer les nouveaux codes sans se situer du c t de l autodestruction En clair la marginalit li e la mise en sc ne de leur apparence est largement contrebalanc e par les b n fices sociaux obtenus par cette m me apparence L infraction aux codes sociaux n implique pas ici une rupture avec l ensemble des convenances sociales bien au contraire Elle produit plut t un d placement des normes plut t qu une d marcation d placement favorable celles et ceux qui le produisent Construction de soi et regard de l autre La construction de soi par le tatouage le piercing voire les implants ne r sulte pas d un pro cessus isol Le regard d autrui y joue un r le d autant plus important que les changements de l apparence sont inhabituels Lorsqu il s est fait pos ses implants transdermiques sur le 36 cr ne aux
78. de surveillant de quartier dans le cadre d un projet d initiation au travail de la ville d Anvers pour une raison qui tient uniquement l aspect ext rieur dans le cas d esp ce il s agissait de tatouages et de calvitie et qui n a aucune pertinence par rapport l emploi pourvoir cause un pr judice la personne qui n est pas engag e et peut donc entra ner ce que l on appelle la responsabilit pr contractuelle de l employeur Ce jugement se r f re galement la CCT n 38 ancienne version qui pr voyait qu un employeur ne pouvait faire de distinction sur base d l ments personnels lorsque ceux ci ne pr sentent aucun rapport avec la fonction ou la nature de l entreprise En l esp ce la CCT n tait pas applicable car l employeur tait un employeur du secteur public ville d Anvers mais les principes qu elle contient consti tuent une bonne r f rence Dans la phase pr contractuelle les parties se trouvent dans une relation juridique r gie par le principe de bonne foi et doivent se comporter d une mani re correcte et r fl chie en bon p re de famille 101 Convention collective de travail n 38 du 6 d cembre 1983 concernant le recrutement et la s lection de travailleurs modifi e par les conventions collectives de travail n 38 bis du 29 octobre 1991 n 38 ter du 17 juillet 1998 n 38 quater du 14 juillet 1999 n 38 quinquies du 21 d cembre 2004 et n 38 sexies du 10 octobre 2008 102 La liste des crit res
79. des entreprises et du syst me ducatif enfin elle s engage personnellement en 182 accompagnant vers l emploi des jeunes dipl m s et en formant les futurs managers la diversit EMPLOI ET APPARENCE PHYSIQUE L ENGAGEMENT DE L OR AL La diversit est une valeur fondatrice de L Or al et une des cl s de son succ s En tant qu acteur majeur du secteur de la beaut le Groupe se doit particuli rement d tre vigilant sur le crit re de l apparence physique afin de s assurer qu il ne soit pas facteur de discriminations dans ses processus de Ressources Humaines mais aussi travers sa communication C est pourquoi L Or al s efforce depuis plusieurs ann es de d construire les pr jug s d objectiver ses processus Ressources Humaines et de parta ger avec l ensemble de la soci t une vision de la beaut diversifi e Il a ainsi audit chez L Or al un processus de recrutement portant sur plus de 100 000 candidatures 11 000 entretiens et 1 500 embauches Les r sultats ont t marquants en 2006 les personnes ayant un pr nom susceptible d tre discrimin avaient m me 10 de chances de plus d tre recrut es que celles ayant un pr nom franco phone Cela est d une sensibilisation de tous les acteurs de l entreprise la diffusion de nouvelles m thodes de travail et l impact de la mesure sur les comportements SYLVIE BENKEMOUN gt Psychologue clinicienne gt Pr sidente de l associati
80. discrimination Rejeter une personne raison de son apparence physique est d abord absurde parce que le plus souvent cela revient se priver d un talent Mais surtout c est interdit par la loi et le plus souvent une telle discrimination constitue une infraction un d lit sanctionn par la loi p nale Mais au del de l interdit il faut redire que des moyens existent pour combattre effectivement ces discriminations la HALDE s emploie avec vigueur les mettre en uvre elle demeure mobilis e aux cot s des victimes pour les aider et s appuyant sur ces cas concrets elle agit avec ses partenaires institutionnels et associatifs pour pr venir de telles exclusions et promou voir l galit 171 LA DISCRIMINATION EN RAISON DE L APPARENCE PHYSIQUE EN DROIT QU B COIS Marc Andr Dowd Avocat membre du Barreau du Qu bec et vice pr sident de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Qu bec CDPDIJ L auteur s exprime ici titre personnel Les privil ges de la beaut sont immenses Elle agit m me sur ceux qui ne la constatent pas Jean Cocteau Les enfants terribles La finalit des dispositifs de lutte contre les diverses formes de discrimination est de s assu rer que toute personne ne soit pas d savantag e en raison de caract ristiques personnelles souvent immuables et intimement li es son identit qui viennent teinter le jugement d un tiers sans gard au m rite r
81. du racisme chez certains jeunes de fa on n gative contre la police en le retourant J ai pas eu le temps de le d velopper mea culpa M Hamdani Mod rateur Je crois que cette pr cision tait tr s importante j ai moi m me travaill sur cette question et j ai t r guli rement confront ce probl me qui consiste croire que parce que le cadre juridique existe les pratiques seront m caniquement des pratiques conformes ce cadre juridique Un professeur de droit nous avait appris l aide d une anecdote parlante la diff rence entre le cadre existant et son application par les hommes Et deuxi mement s il est absolument hors de question de faire croire que la police nationale serait labri des discriminations par je ne sais quelle vertu intrins que pas plus d ailleurs que les autres corporations ou professions publiques ou priv es l inverse il est hors de question de faire croire que la police nationale serait plus raciste que la moyenne c est dire que tout le monde 150 R ponse d ric P lisson Il y a bien un cadre juridique et je pense que la majorit des policiers je dis policiers de fa on g n rique le respectent L encore cest une exigence d ontologique c est dire que c est le fait que ceux qui ne le respectent pas doivent premi rement tre sanctionn s et deuxi mement il doit y avoir des mesures de pr vention Il est difficile de pr senter
82. el de la personne vis e Victimes de d cisions bas es sur des st r otypes et des pr jug s ces personnes seront alors priv es d une valuation objective de leur valeur compromettant ainsi leur chance d obtenir un emploi un logement ou m me l acc s un tablissement commercial en raison par exemple de la couleur de leur peau de leur orientation sexuelle ou d un handicap La subjectivit du d cideur prend alors le dessus de mani re consciente ou inconsciente Cette notion m appara t de premi re importance pour aborder la question de la discrimination raison de l apparence physique Soyons honn tes nous sommes toutes et tous sensibles aux charmes du beau L motion esth tique existe et agit Nombre d tudes en psychologie ont confirm l avantage net dont jouissent les personnes ayant des traits physiques harmonieux lors de processus de s lection Pour les belles personnes la m canique de la discrimination agira plut t par pr f rence d embl e on est bien dispos se laisser convaincre de leur valeur Les caract ristiques physiques de la personne lui conf rent alors un avantage sur les autres avec qui elle est compar e l inverse des traits disgracieux ou une particularit physique sin guli re accrocheront l il et distrairont l esprit de celui qui est appel valuer objectivement le m rite d une personne Qu on ne s y trompe pas nous sommes ainsi au c ur d une logique de discrimination Con
83. en cela la litt rature et les repr sentations sociales en vigueur pour certains postes des caract ristiques attach es ceux ci postes en contact avec la client le notamment et tre alors consid r e comme un crit re objectif de recrutement son influence est plus vaste elle intervient galement comme crit re de s lection pour des postes en back office comme celui test de comptable Tableau 1 Taux de r ponse positive par type de poste En Commerciale Comptable Assistante de direction Convocation s duisante 42 52 34 Convocation moins s duisante 33 26 25 50 Le taux de succ s de la candidate s duisante est le plus important pour le poste de comptable 52 tandis que pour la candidate moins s duisante c est le poste de commerciale qui lui apporte le plus grand taux de r ussite 33 tableau 1 L impact de l apparence d passe donc l opposition crit re subjectif objectif il agit plus globalement sur la qualit de l valuation du candidat car m me quand l apparence n appa ra t pas comme une caract ristique du poste pourvoir comme pour le poste de comp table o le contact avec la client le n est pas un l ment central du contenu du poste cet impact joue fortement Si l on admet comme la litt rature nous y incite Polinko et Popovitch 2001 Quereshi et Kay 1986 Reingen et Kernan 1993 que pour le poste de commerciale et plus g n ralement pour les postes
84. en quelques minutes une id e que l on devrait d velopper avec toutes les nuances qui s imposent et moi m me qui ai un peu ce temp rament tr s enthousiaste je suis souvent caricaturer les choses et mes tudiants le savent bien parce qu il est difficile dans un temps tr s limit de pouvoir porter toutes les nuances qu il faudrait En clair comme je l ai dit en introduction il ne s agit pas du tout de jeter l opprobre sur une profession Au contraire a nest pas parce que l institution elle m me a du mal relever appr hender le ph nom ne qu il ne faut pas viser transformer en profondeur certaines pratiques par la formation et la pr vention d une part D autre part cause d un certain nombre de personnes qui se comportent mal pour des raisons qu on a voqu es tout l heure la peur par exemple c est sur l ensemble des professionnels qui font bien leur travail que p se la suspicion Laissez moi vous donner un exemple de pr vention le directeur d partemental de s curit publique de Seine et Marne tait auparavant en Seine Saint Denis c est pas du tout la m me situation en Seine Saint Denis les policiers ne sont pas originaires du d partement ils ne le connaissent pas ont peur de ses quartiers de ses habitants et cherchent en partir le plus t t possible Ils rentrent assez ais ment dans une logique d antagonisme avec la population En Seine et Marne qui est pourtant 50km
85. enfant passe t elle aussi par les villes Di t tique et m decine 2005 2006 23 28 Brown P J and Konner M 1987 e An anthropological perspective of obesity Annals of the New York Academy of science 499 29 46 Bruch H e 1973 e Les yeux et le ventre l ob se l anorexique Paris Payot 1975 Cahnman W J e 1968 e The stigma of obesity Sociological quarterly 9 3 283 299 Canning H Mayer J e 1966 Obesity Its Possible Effect on College Acceptance New England Journal of Medicine 275 1172 1174 CNA e 2005 Avis sur la pr vention de l ob sit infantile Avis 54 et CNA 2006 Propositions de mesures pratiques pour la mise en uvre d une Strat gie nationale de pr vention de l ob sit infantile Avis 55 Cole et Al e 2000 Establishing a standard definition for child overweight and obesity worldwide an international survey BMJ May 6 Vol 320 n 7244 1240 43 Conrad P e 1992 Wedicalization and Social Control Annual Review of Sociology 18 209 232 Corbeau J P e 2004 Les canons d graiss s de l esth tique de la l g ret au pathos du squelette in Hubert A dir 2004 Corps de femmes sous influences Cahiers de OCHA n 10 p 47 61 Cramer P Steinwert T e 1998 e Thin is good fat is bad how early does it begin J Appl Dev Psychol 19 429 451 Fischler C 7990 e L Homnivore Paris O Jacob Germov J Williams L e 1996 7he epidemic of dieting women The need for a sociolo
86. est Alg rien et sa m re est bretonne Donc il est roux aux yeux bleus Mais il porte un pr nom clairement musulman Il a trouv son pr nom grav dans le m tal du bateau sur lequel il navigue avec l insulte qui va bien avec sale arabe a s est produit diverses reprises et il a chang de pr nom a c est quelque chose qui m a choqu e quand m me qu il se soit trouv dans une situation o la seule solution c tait pour que ce soit vivable au quotidien qu il en soit arriv cette extr mit marine Le syndrome de la guerre d Alg rie reste pr sent dans l encadrement imm diat lls pouvaient tout dire les bougnoules les Arabes dehors avec quelqu un qui avait fait la guerre d Alg rie Je pense qu on reste toujours avec de vieilles images de vieux pr jug s mais a c est propre aux arm es a c est fait avant et les gens qui se retrouvent ensuite dans le syst me ils continuent entretenir a ou m me rester avec cette id e tronqu e C est quoi ce travail d Arabe Je lui dis c est moi qui l ai fait Moi j en entends tous les jours des comme a Ce qui est malsain c est cet usage de la langue de l argot Par exemple les camionnettes ils appellent a les bougnoulettes ici parce qu il y a que des bougnoules dedans C est des usages de langage radiquer marine Ce sont essentiellement les sous officiers et plus particuli rement les adjudants chefs J en suis venu la concl
87. est ce que ce n est pas plus facile ou en tout cas plus difficile pour et peut tre m me que des gens qui ont une g n tique tre plus gros que la moyenne s ils nencha nent pas les tentatives d amaigrissement ils resteront plus gros que la moyenne et ils n auront pas de probl mes chroniques 109 une femme d tre grosse que pour un homme Parce qu en costume on passe tr s bien avec un peu de surpoids alors qu une femme tout de suite c est vulgaire D QUESTION 3 Nous essayons fort choisir entre caract ristique physique et handicap On emploie la notion de handicap quand elle est cens e Et je pense que dans certaines situations il faut l utiliser notamment parce que c est un outil qui est plus prot g qu un outil de caract ristique physique Je pense que c est dans la notion dans la d finition du handicap o l on consid re qu il y a certaines limitations fonctionnelles dans un environnement inadapt Comme par exemple lorsque l on refuse une personne au pr texte qu elle prendrait trop de place dans un avion alors que l on pourrait consid rer que c est l avion qui est inadapt Et donc je pense que parfois il faut l utiliser notamment envers un milieu hostile ou comme certaines compagnies low cost que vous connaissez certainement qui voulaient instaurer une taxe sur les personnes grosses et je pense que l il faut utiliser des arguments juridiques biens plus solides et alors on ut
88. et homos dedans C est la singularit de genre qui merge au c ur de cette explosion tribale qui constitue la vraie transformation amen e par ces jeunes soi disant sans conscience politique o le f minin opprim socialement et le paternel domin au foyer se donnent la main pour s opposer la domination des hommes et des m res Et si c est autour de la sexualit que se joue l essentiel des ph nom nes de discrimination et de violence chez les jeunes les transgressions du genre se portent chez les adultes sur la parentalit poussant les hommes et les femmes concern s dans le m me type d impasse identitaire Comme en cho aux propos d lisabeth Badinter selon laquelle nous sommes en train de vivre la premi re grande r volution de l histoire de l humanit celle qui nous sort de notre animalit compos e de deux genres pour acc der autant de genres que d tres humains 31 APPARENCES CONCR TES ET DISCRIMINATIONS DISCR TES Philippe Liotard Universit Lyon 1 Marcueil r alisait si absolument le type de l homme ordinaire que cela en v rit devenait extraordinaire Alfred Jarry Le Surm le Ce qui reste pour toi sans cons quence peut devenir le couvercle de mon cercueil Franz Kafka Lettre au p re Dans Les Hommes oubli s de Dieu Albert Cossery crit une nouvelle intitul e Danger de la fantaisie L histoire se situe dans l cole des mendiants dirig e par le pr
89. galit de traitement entre hommes et femmes en ce qui concerne l acc s l emploi la formation et la promotion professionnelles et les conditions de travail JOCE L269 15 5 octobre 2002 le handicap l ge ou l orientation sexuelle le sexe y compris la grossesse et la maternit tous galement retenus par le dispositif anti discriminatoire fran ais mais dans laquelle le crit re de l apparence physique ne figure pas En ce qui concerne les autres tats de l Union les Pays Bas ne visent pas de crit re ressem blant l apparence physique mais ont une liste ouverte dans la Constitution notamment La loi Allemande du 18 ao t 2006 qui a transpos les directives europ ennes 43 2000 CE 78 2000 CE et 113 2004 CE s en tient aux crit res vis s par ces derni res De m me la loi espagnole du 30 d cembre 2003 galement de transposition des directives europ ennes ne contient pas non plus de crit re relatif l apparence physique En revanche la loi anglaise sur les discrimina tions raciales de 1976 retient le crit re de la couleur et la loi danoise du 12 juin 1996 vise la couleur de la peau Comme les textes de droit international pr cit s la couleur l ment de l apparence physique est ici entendue comme un l ment permettant de qualifier les discri minations de type raciste La position adopt e en Belgique est totalement diff rente Les trois lois belges du 10 mai 20071 retiennent en effet comme crit re une
90. gion avec ses antennes Rh ne Alpes et PA C A et une douzaine de clubs d entreprises dans diff rentes villes fran aises Depuis 2005 l IMS h berge le Secr tariat g n ral de la Charte de la diversit initiative qui compte aujourd hui 2600 entreprises signataires www imsentreprendre com INSTITUT R GIONAL D ADMINISTRATION DE LILLE L Institut r gional d administration IRA est un tablissement public administratif de l tat sa prin cipale mission est d assurer la formation initiale des cadres de l tat L objectif d une fonction publique de l tat refl tant la diversit de la soci t fran aise a t affirm dans le cadre de la charte pour la diversit dans la fonction publique sign e le 2 d cembre 2008 par le ministre de la fonction publique et le pr sident de la HALDE Le 17 d cembre le pr sident de la R publique dans son discours de Palaiseau rappelait la n ces sit d largir le recrutement des candidats dont la situation sociale rendait difficile la r ussite des concours administratifs L IRA de Lille a mis en place d s septembre 2009 une classe pr paratoire int gr e destin e renforcer la pr paration de candidats r pondant des crit res d ligibilit au Pr sentation des partenaires du colloque dispositif de soutien financier dit allocation diver sit 27 l ves constituant la promotion Pierre Bourdieu ont ainsi b n fici d une
91. importe c est de permettre aux jeunes qui exp rimentent le jeu avec leur apparence de saisir les codes qui leur permettent d viter ces discriminations ordinaires et finalement d chapper la vuln rabilit comprise comme une exposition accrue aux atteintes de l envi ronnement Ici en l occurrence il importe de transmettre les l ments permettant de saisir ce qui non pas dans le piercing ou dans le tatouage mais dans tel type d ornementation peut tre g n rateur de stigmatisation L action de l institution plut t qu une interdiction qui de fait g n re une discrimination sur la base de l apparence consisterait sensibiliser les jeunes pour qui ces pratiques participent la construction de soi saisir les subtilit s qui permettent de passer de ce qu on remarque et ce qui d marque dans l apparence 40 La port e ducative d une telle attitude constitue un enjeu majeur dans la lutte contre les discriminations D abord parce qu elle permet aux individus de saisir ce qui dans ce qui leur chappait jusqu pr sent rel ve de leur pouvoir Ensuite parce qu elle permet de lever les effets masquant sur les d cisions rationnelles de ces discriminations discr tes Cela autorise notamment les personnes subissant une discrimination en raison de leur apparence de ne pas l attribuer un autre crit re plus visible ou identitairement plus significatif par exemple le sexe l origine g ographique la religion l
92. in experimental social psychology Vol 10 pp 39 82 New York Academic Press 78 Bibliographie Hofstede Geert 1991 Cultures and organizations Software of the Mind Berkshire Mc Graw Hill Kang M e 1997 e The portrayal of women s images in magazine advertisements Goffman s gender analysis revisited Sex Roles 37 979 996 Keller P amp Block L e 1995 e ncreasing the persuasiveness of fear appeals The effect of arousal and elaboration Journal of Consumer Research 22 448 459 Kendzierski D e 1980 Se f schemata and scripts The recall of self referent and scriptal information Personality and Social Psychology Bulletin 6 23 29 Kirchler rich Annamaria Silvana de rosa 1998 e Analyse de l effet des messages publicitaires gr ce au r seau d associations r actions spontan es et descriptions r fl chies d affiches publicitaires de Benetton RAM volume 13 Klassen M Jasper C amp Schwartz A e 1993 e Men and women Images of their relationships in magazine advertisements Journal of Advertising Research 33 30 39 Kozinets R e Juin 2001 Utopian enterprise articulating the meanings of Star Trek s culture of consumption in Journal of consumer research p 67 88 Lavanant Didier e 2006 Concepteur r dacteur en publicit dition Vuibert Lee A Y e 2001 e The mere exposure effect An uncertainty reduction explanation revisited Personality and Social Psychology Bulletin 27 1255
93. l existence de la honte e La d n gation c est l affirmation que la perception de la honte concerne les autres et pas soi m me e Le d ni est le refus de la perception traumatisante E La projection Avec la projection la personne qui ne veut pas reconna tre sa propre honte va s arranger pour la vivre par projection comme si celle ci lui tait impos e de l ext rieur E Substitution de la honte par la culpabilit Il s agit d une sorte d am nagement par lequel la personne va tenter de reprendre pied en elle m me et dans son groupe social La culpabilit a l avantage de faire entrevoir une possibilit de r paration C est la raison pour laquelle toute soci t tend mettre en place des rituels permettant de transformer la honte d sint grante en culpabilit int grante 102 Par la culpabilit le sujet chappe en quelque sorte au regard sans recours de l Autre pour s assumer lui m me comme coupable ses propres yeux S Tisseron 1992 EM L humour Cette forme d adaptation est plus rare car elle n cessite une distanciation s appuyant sur les pouvoirs du langage 6 Comment en sortir Comment identifier les blessures l origine de la honte int rioris e humiliation rejet moqueries abandon et aider retrouver les lans de vie emprisonn s par ces exp riences enfouies depuis longtemps d j De quelle fa on aider l individu honteux ne plus tre l objet de sa honte et du regard pos
94. l image du corps jusqu ce qu il se transforme pour des raisons politiques en un groupe de travail sur l image de lanorexie C est invraisemblable la parole des personnes ob ses n a pas t prise en compte R ponse de M Hamdani Je pense que cela montre que la question des discriminations reste un espace de confusion s mantique tr s souvent des dirigeants de haut niveau ont tendance rabattre une probl matique sur une autre Ici un probl me de sant est confondu avec un probl me de discrimination R guli rement la discrimination est v cue sur le mode compassionnel ou caritatif DB QUESTION 7 Bonjour je voudrais simplement pr senter Juliette Clouzo ici mes c t s qui est de la radio Libre FM Si des personnes qui ont v cu des discriminations sur leur apparence physique veulent raconter leur exp rience c est le moment vous pouvez t moigner et nous montrer comment cette discrimination a t g r e R ponse de M Hamdani Apr s cette annonce et en vous remerciant pour votre coop ration je vous invite maintenant la pause d jeuner Nous nous retrouvons ici m me dans une heure trente L OBESIT ENTRE STIGMATISATION ET DISCRIMINATION Introduction ric P lisson Le discours m dical sur l ob sit accro t la discrimination i Jean Pierre Poulain L ob sit et le surpoids entre stigmatisation et discrimination Dr G rard Apfeldorfer Comment aider les ob s
95. le contr le social et qui d termine l estime des autres et de soi Amadieu 2002 Waysfeld B 2003 Poulain et al 2003 Tib re et al 2007 Dans ce contexte l alimentation est un moyen de transformer de fa onner les corps de les faire grossir de les faire maigrir de les panouir de les esth tiser de les contr ler de les soumettre aussi La biologie a ses lois Certaines s appliquent avec rigueur l absence d eau ne peut tre support e bien longtemps l absence de nourriture provoque famines et maladies de carence Mais nombreuses sont les lois du corps qui s imposant avec une faible imp rativit laissent aux hommes un espace de libert dans lequel des ph nom nes sociaux et culturels peuvent se d ployer sans cons quences vitales Cette libert se lit dans la diversit des choix et des interdits des aliments dans l infinie vari t des modalit s de pr paration culinaire ou de consommation La socio anthropologie explore travers l alimentation la diversit des soci t s et des cultures Le contr le de l alimentation dans toutes les soci t s porte l espoir d un contr le du corps et de sa destin e Sur fond d ob sit et de devoir de sant qui caract rise les soci t s modernes ma triser son alimentation c est tenter de fa onner son corps et de g rer les enjeux sociaux qui accompagnent la corpulence Hubert et Poulain 2008 La nouveaut crit Fran ois Coupry c est quand ma grir devint une fi
96. le recruteur n a pas le droit de poser des questions d ordre personnel Par exemple il est interdit de poser des questions touchant la famille profession des parents nombre d enfants l orientation sexuelle le statut civil la religion En revanche lors de la signature du contrat et autres formalit s administratives l employeur peut avoir d in formations relatives au statut civil du candidat La s lection ne s op re pas qu en amont et dans le recrutement mais dans tous les autres champs de la vie d un salari formation promotion Diversit Selon le Petit Larousse la diversit renvoie ce qui est vari divers La soci t fran aise est diverse non seulement dans sa compo sition ethnique 6 de Fran ais ultramarins 6 d trangers 6 de personnes natura lis es fran aises 30 de Fran ais ayant au moins un tranger parmi leurs arri re grands parents mais aussi dans les ges les sexes les situations de sant ou de handicap etc Si dans toutes les tapes de la vie professionnelle il ne faut pas tenir compte de crit res prohi b s en revanche la gestion de la diversit peut tenir compte de crit res particuliers de certains publics instaurer une cr che d entre prises pour les salari es jeunes parents besoin d am nagement de poste de travail pour les salari s handicap s soit des demandes par ticuli res demandes de cong s pour f tes religieuses hors f ri s l gau
97. le sexe Nous pensons que le sexe non seulement s entend de l tat d une personne mais encore comprend le processus m me d unification de transformation que constitue le transsexua lisme Comme nous l avons vu pr c demment en mati re de transsexualisme les composantes psychologique et psycho sociale du sexe apparaissent en discordance compl te avec les autres l ments g n tique hormonal et anatomique l ments qui la naissance avaient permis de d signer sans aucun doute possible une personne comme appartenant un sexe d termin Nous appuyant sur les principes d interpr tation des droits de la personne notamment sur la dignit inh rente l tre humain nous pouvons dire qu une personne transsexuelle une fois les transformations termin es o si l on pr f re une fois l identification parfaitement unifi e qui subirait de la discrimination fond e sur son tat de transsexuelle pourrait b n ficier des prescriptions antidiscriminatoires fond es sur le sexe Mais allons plus avant La discrimination m me fond e sur le processus d unification des crit res sexuels disparates et contradictoires peut aussi alors que le sexe est son plus flou constituer de la discrimination fond e sur le sexe 1 nos soulign s Le raisonnement du tribunal se fonde ainsi sur les disparit s observ es entre les caract ristiques physiques de la plaignante et son sexe l gal ou social Nous sommes clairement da
98. les pairs jouent un r le majeur Un double processus se produit qui consiste la fois se singulariser et ressembler celles et ceux qui comptent La singularisation se tisse dans l imitation et dans l affichage de cette imitation Le piercing puis le tatouage participent de ce double affichage Un observateur ext rieur au groupe peut penser que tous ses membres s ornent de la m me fa on Or il n en est rien Ou plut t ils s ornent de la m me fa on quelques nuances pr s Et ce sont ces nuances qui vont permettre l affichage identitaire de chaque personne la fois similaire aux autres qui comptent et singuli re parmi ces autres l adolescence ces marques de l identit doivent s afficher Il s agit de se montrer pour tre vu Les piercings se portent sur le visage autour des l vres sur les oreilles les joues les arcades sourcili res ou bien sur le nombril qui se montre ou la langue qui se tire Les tatouages s apposent sur le bas des reins les bras les paules les chevilles la nuque Un subtil jeu de cache cache s op re qui permet de montrer certaines marques tout le monde et d en garder d autres pour les intimes ou les initi s Ces pratiques sont devenues un v ritable enjeu non seulement de la construction de l appa rence mais aussi de l affirmation de soi contre ce qui peut tre per u comme l ordre adulte des parents des institutions du monde du travail En affichant piercings
99. les retrouver associ es aux objectifs assign s cette fonction de police qui sont de lutter contre la d linquance mais aussi d assurer une certaine normalit dans la soci t avec toutes les interpr tations que ce terme de normalit peut signifier Ceux qui par leur apparence ou leur comportement repr sentent un cart potentiel cette normalit entrent dans la cat gorie des suspects auxquels il faudra faire attention et sur lesquels il faut cibler ses efforts Les id es sur lesquelles se fonde ce m canisme policier appartiennent au catalogue des id es re ues largement partag es au del des cercles professionnels Ainsi selon ces croyances les jeunes sont a priori plus turbulents que les vieux et demandent n cessaire ment un encadrement plus strict Les filles sont naturellement moins violentes que les gar ons et seront de ce fait moins encadr es et contr l es Les pauvres ont videment plus besoin de recourir des strat gies d linquantes pour obtenir des biens mat riels quivalents ceux que les riches peuvent se procurer par leur propres moyens tre originaire de quar tier criminog ne avec un environnement favorisant l entr e dans la d linquance produit 92 Fabien Jobard et Ren L vy Police et Minorit s visibles les contr les d identit s Paris Open Society Justice Initiative New York 2009 93 A contrario on pourrait dire que les policiers font preuve de discrimination
100. les situations conflictuelles Il en r sulte une escalade de la provocation mutuelle d bouchant sur la violence les bavures et la haine Selon les auteures ces comportements racistes sont acquis au cours de la vie professionnelle et parfois inspir s par l imaginaire colonial la guerre d Alg rie le terrorisme islamiste et le discours s curitaire L int r t de cette tude repose sur la quantit du mat riau recueilli Sa principale faiblesse r side dans le caract re d claratif des plaintes la difficult des enqu tes de v rification et l absence d observation directe En effet sans remettre en cause la parole des victimes force est de constater que la subjectivit rend n cessaire un travail de distance critique Les travaux plus r cents r pondent cette exigence 84 Institution publique ayant pr c d la HALDE de 2000 2004 114 E 1 2 Rapport 2008 de l ENAR r seau europ en contre le racisme Le rapport 2008 de l ENAR traite d abord des questions de violences polici res qui ne sont pas notre sujet m me s il convient de rappeler l existence qui n est pas marginal d un usage excessif de la force ou d actes de violence cela s ajoutent des propos racistes se traduisant souvent par des injures N anmoins le pourcentage de plaintes d pos es contre des agents des forces de l ordre compar aux nombres de faits enregistr s ainsi que le pourcentage d affaires de ce genre class es sans suite t moignen
101. linquance conomique et financi res et si les moyens taient accord s aux services traitant ce genre de d lits c est un autre type de population qui focaliserait l attention de la police l inverse les politiques de tol rance z ro soit disant l insistance mise sur la d linquance de rue et sur les regroupements de jeunes que ceux ci soient dangereux ou non ont de facto conduit les policiers int grer ces priorit s dans leur action Pour r pondre ces injonctions politiques ils contr lent davantage de jeunes suscep tible d appartenir des groupes si floue que soit cette d finition Cela nous am ne consid rer un dernier l ment essentiel pour comprendre l attitude des policiers qui merge de la structure m me dans laquelle ces derniers sont int gr s et que nous appellerons les strat gies polici res La France est h riti re depuis au moins 1941 date de la cr ation de la Police Nationale d une tradition de police de contr le par opposition une police de service au public Cette police de par son organisation de par son syst me de carri re de par sa centralisation sert l tat avant de r pondre au citoyen Pour mieux expliciter ce point et souligner son lien avec les pratiques discriminatoires on doit souligner l opposition que l on trouve au sein des polices entre deux types de strat gies D une part certaines forces de s curit s inscrivent dans un mode de fonctionnement o les directives et
102. ma triser le caract re syst mique des discriminations en donnant la possibilit d offrir son talent tel qu on est pour son entreprise publique ou priv e Manager la diversit Qui fait l effort le premier Manager c est d velopper des talents O est le talent Merci vous Khalid Hamdani Directeur de l Institut Ethique et Diversit Responsable du module de management du master II Politiques et management de l galit et de la diversit de sciences po Lille Membre du Comit consultatif de la Halde Ancien Membre du HCI Mesdames et Messieurs bonjour et bienvenue chacune et chacun ce colloque ric P lisson et Franck Desmaret nous ont d j plong au c ur du sujet je ne vais donc pas tre trop long dans ce propos introductif m me si la probl matique sur laquelle nous allons r fl chir tout au long de la journ e me tient c ur depuis fort longtemps Elle me tient c ur au point d avoir propos que nous organisions ce colloque comme l a rappel ric P lisson En effet je travaille depuis la fin de l ann e 1995 et le d but de l ann e 1996 sur la th matique des discriminations de leur processus de formation et de reproduction de leurs manifestations concr tes et de leurs effets destructeurs pour les personnes et n fastes pour la soci t Tout au long de ces ann es j ai t amen parcourir les quatre coins de France et j ai constat qu il y avait comme une sorte de
103. majeures au Royaume Uni aux tats Unis et en France Les politiques actuellement adopt es en France si elles ont accru la sensibilit des organisations polici res aux probl mes de d ontologie et de discrimination semblent encore insuffisamment arm es pour faire face au probl me sp cifique du contr le au faci s Pour traiter cette forme particuli re de discrimination et renouer avec l essence de l id al r publicain fran ais il faut d abord la reconna tre comme un probl me en soi cette fin la Justice Initiative fait des recommandations relatives la connaissance du ph nom ne sa prise en compte par les institutions publiques et par la police 2 La question de la qualification juridique des faits et de l institution comp tente La HALDE a t saisie de plusieurs dossiers qui mettent en cause les pratiques de la police en mati re de contr le et de v rification d identit qualifi s de discriminatoires et est donc amen e s interroger sur sa comp tence en mati re de contr le d identit La comp tence de la Haute autorit est une comp tence sp ciale strictement limit e aux dis criminations prohib es par la loi Les contr les policiers au faci s sont manifestement une dis crimination au sens sociologique en ce qu elles visent des cat gories de populations identifi es 118 par un crit re ext rieur subjectif et non par un comportement r pr hensible Dans l arr t Bassilika la Cour
104. nement inadapt pour une personne handicap e L absence ou le refus d am nagement raisonnable pour les personnes handicap es est consid r comme une discrimination si cet am nagement ne repr sente pas une charge disproportionn e ou si cette charge peut tre compens e de mani re suffisante par des mesures existantes 3 Le crit re prot g caract ristique physique Le Centre d finit le concept de caract ristique physique comme tant les caract ristiques inn es ou apparues ind pendamment de la volont de la personne exemples tache de nais sance br lures cicatrices chirurgicales mutilations En outre pour tre consid r es comme caract ristiques physiques les caract ristiques inn es ou apparues ensuite doivent tre stig matisantes ou potentiellement stigmatisantes pour la personne dans un contexte social public D s lors les tatouages piercings coiffures ou autres caract ristiques de ce type ne sont pas consid r s comme une caract ristique physique dans l interpr tation que le Centre en donne car ils r sultent d un choix volontaire Selon le Centre la loi antidiscrimination n a donc en principe pas vocation s appliquer aux tatouages piercings coiffures Les crit res prot g s par la loi antidiscrimination n tant en effet pas d finis par la loi ni m me dans les travaux pr paratoires de cette derni re il revient au juge de donner une interpr tation de la caract ristique phy
105. niable que la police dans une grande partie de ses contr les d identit fait preuve de discrimination dans ses contr les De multiples travaux le prouvent commencer par ceux qui se fondent sur l ob servation du travail policier titre d exemple nous voquerons nos propres recherches fond es sur des entretiens avec des professionnels et sur des accompagnements de contr le Il est clair que les policiers eux m mes reconnaissent m me si ce n est pas dans ces termes qu ils pratiquent des discriminations lors des contr les et explicitent d ailleurs pourquoi Nous y reviendrons Une autre source d information sur ce sujet consiste se r f rer aux publics potentiellement concern s L aussi des sondages et entretiens conduits aupr s des publics montre bien que le comportement des policiers notamment lors des contr les diff re tr s largement d un type de personne un autre Les jeunes issus de quartier relevant de la cat gorie zone urbaine sensible s y disent bien plus contr l s que d autres cat gories de population Ils soulignent le fait que leur appartenance des minorit s dites visibles renforce le risque d tre contr l Certes on ne peut exclure dans ces d nonciations une tendance la victimisation ou une instrumentalisation d un discours anti policier mais les t moignages des personnes concer n es convergent bien avec ceux des policiers il y a bien des diff rences dans les politiques de
106. normale possible Elle concerne aussi l accessibilit g n ralis e car rendre la cit accessible tous est un imp ratif d mocratique Historiquement le travail a t en France un puissant facteur d int gration La cit Selon le Petit Larousse la la cit est un syst me qui exclut les glises de l exercice du pouvoir politique ou administratif et en particulier de l organisation de l enseigne ment public La la cit est une valeur fonda trice et un principe essentiel de la R publique affirm e par la loi de s paration de l glise et de l tat de 1905 Affirmant la neutralit de l tat le principe de la cit souligne que la France ne conna t pas de statut de culte reconnu ou non reconnu La neutralit de l tat a deux implications les citoyens doivent tre trait s de la m me fa on quelles que soient leurs croyances religieuses Le devoir de neutralit le plus strict de l agent public s applique celui ci ne doit pas mani fester ses convictions religieuses expression de croyance ou port de signes religieux dans l exercice de sa fonction La la cit prot ge la libert de conscience et de culte Il s agit de concilier les principes de la s paration des glises et de l tat avec la protection de la libert d opinion y compris religieuse de la D claration des droits de l homme et du citoyen Pour l essentiel corpus juridique et surtout la jurisprudence administrative ont cher
107. normalisation n est pas profitable entreprise terme Le nombre de fois o on a d refaire les CV dans le cadre de FACE Une sur adaptation finit par proposer des gens insipides La comp tence est une chose la reconnaissance une autre D autres codes entrent en jeu ceux de l entreprise par exemple R ponse de M Hamdani Il faut ma triser les codes dominants pour pouvoir les respecter quand il le faut sen affranchir ou les d passer lorsque cela est n cessaire B QUESTION 2 J expliquais dans la premi re partie de la matin e qu une nouvelle forme de discrimination est fortement ressentie celle li e la discrimination religieuse La pratique du port du foulard notamment est un motif de discrimination dans l acc s au travail R ponse de M P lisson une intervention de Dounia Bouzar sur ce sujet avait t envisag e mais nous avons pr f r lui donner un temps suffisant en raison de l ampleur du sujet Ce sera donc toute une journ e qui sera propos e sur cette question En effet la conviction religieuse se donne voir par des tenues vestimentaires par des bijoux et des ornements de la peau binti indien tatouages scarifications par des attitudes par un langage La religion exprime un certain rapport au monde et l appartenance une communaut C est donc bien une apparence physique susceptible de donner lieu discrimination R ponse de M Hamdani La discrimination
108. observ dans les autres pays d velopp s Aux tats Unis un tiers de la population est atteinte de surpoids et un second tiers d ob sit ce sont donc les deux tiers de la population qui sont concern s par cette probl matique La proportion d ob ses dans la population g n rale s est lev e r guli rement passant de 8 5 en 1997 14 5 en 2009 Toutes les tranches d ges sont concern es et l ob sit concerne des publics de plus en plus jeunes Elle s l ve aussi chez les plus de 65 ans La fr quence des ob sit s s v res indice de masse corporelle sup rieur 35 est pass e de 1 5 en 1997 3 9 en 2009 L ensemble de la population conna t un ph nom ne d em bonpoint en moyenne chaque Fran ais a grossi de 3 1 kg et son ventre s est arrondi de 4 7 centim tres depuis 1997 L ob sit concerne plus souvent les femmes 15 1 que les hommes 13 9 Elles sont galement plus touch es par l ob sit s v re Pour le Dr Marie Aline Charles cela pourrait s expliquer par une plus grande propension des femmes d ve lopper de la masse grasse L ob sit est in galement r partie au plan g ographique Dans la r gion Nord Pas de Calais un adulte sur cinq est ob se Enfin le niveau socio conomique joue aussi un r le majeur la fr quence de l ob sit est inversement proportionnelle au niveau d instruction et aux revenus du foyer 22 dans les m nages dont le revenu est inf rieur 900 euros mensuels contr
109. ou tissus pouvant tre happ s par une machine l hygi ne prescriptions relatives certains v tements ou couvre chefs dans certaines professions Une jurisprudence de la cour de cassation admet le crit re de l image de l entreprise pour une boutique de v tements de luxe mais cette jurisprudence tant unique on peut s interroger sur la por t e de cette jurisprudence d autres secteurs professionnels Si la libert de croyance et de manifestation des convictions religieuses n est pas limit e dans l entreprise en revanche le salari n a pas droit la pratique religieuse sur son lieu de travail une tel droit est la discr tion de l entreprise mais dans le respect de l galit de traitement de toutes les religions Interculturalit Le Petit Robert d finit par interculturel le ce qui concerne les rapports les changes entre les cultures entre civilisations diff rentes Par extension l interculturalit peut tre d fi nie comme le fait d entretenir des relations des changes entre des cultures et civilisations diff rentes tout en maintenant voire en r af firmant les identit s culturelles de chacun Le 210 pr fixe inter traduit cette notion de lien et de d changes La discrimination ethnique provient souvent de la hi rarchisation consciente ou incons ciente entre les cultures au profit de la culture dominante L interculturalit se d marque ain si de la pluricultu
110. p nale peut appara tre sur le crit re de l apparence physique r ducteur car s il permet de justifier les discriminations fond es sur l apparence physique lorsque ce crit re constitue une exigence professionnelle essentielle et d terminante et pour autant que l objectif soit l gitime et l exigence proportionn e il ne vise que les discriminations l embauche et non les autres comportements discriminatoires tel un refus de promotion professionnelle ou de service Le crit re de l apparence physique a encore t int gr dans les articles 6 et 6 bis de la loi n 83 634 portant droits et obligations des fonctionnaires dite loi Le Pors et dans l article premier de la loi n 89 462 du 6 juillet 1989 tendant am liorer les rapports locatifs loi Mermaz Enfin la loi du 27 mai 20087 a limit le champ d application de l injonction de discriminer aux crit res qui figurent dans les directives qu elle transposait au nombre desquels ne figure pas l apparence physique En somme le crit re de l apparence physique a t assez largement introduit dans le dispositif de lutte contre les discriminations en 2001 mais on peut regretter que le champ p nal ne soit pas plus large en ce qui concerne les motifs l gitimes de discriminations et surtout que la loi de 2008 n ait pas ins r le crit re de l apparence physique notamment dans la notion de provocation la discrimination En effet la consigne de ne pas recruter du personnel
111. par les employeurs Est ce un ph nom ne nouveau et comment l interpr ter Qu est ce que cela signifie en mati re de gestion des emplois et des comp tences 2 La beaut un crit re de discrimination conomique Les travaux d conomistes s int ressant l influence de l apparence sous un angle conomique sont peu nombreux Hamermesh et Biddle 1994 Biddle et Hamermesh 1998 La litt rature conomique sur les discriminations constitue pourtant selon nous un d tour original pour 52 comprendre l impact de l apparence sur le march du travail c est pourquoi nous proposons d clairer au regard des th ories pr sent es en quoi elles pourraient s appliquer au facteur de l apparence physique Nous proposons une analyse de l impact de l apparence au moment du recrutement travers le prisme des deux principales branches de l analyse conomique des discriminations la discri mination par go t au sens de Becker 2 1 et la discrimination statistique 2 2 E 2 1 La discrimination en terme de go t l intentionnalit de la discrimination La discrimination en terme de go t a t d velopp e par G Becker la fin des ann es 1950 Becker 1957 Pour la premi re fois un conomiste int grait l analyse du fonctionnement du march du travail une variable personnelle le go t pour la discrimination Il explique ainsi que si certains groupes d individus et son analyse est davantage centr e sur les Noirs
112. permet une personne o un groupe de personnes de devenir membre d un autre groupe plus vaste par l adoption de ses valeurs et des normes de son syst me social L int gration n cessite une volont et une d marche individuelles de s ins rer et de s adapter c est dire l int grabilit de la personne ainsi que la capacit int gratrice de la soci t par le respect des diff rences et des particularit s de l individu Cependant le groupe dominant ressort de la rencontre galement enrichi par l int gration de nouvelles mani res de concevoir le monde et de vivre Ce terme fait plus particuli rement r f rence la situation des immigr s install s de fa on durable dans un pays d accueil Ce terme d signe le processus et les politiques publiques ayant pour objet sa mise en uvre Il se distingue de l assimilation qui vise faire renoncer l immigr sa culture d origine pour rev tir les valeurs et coutumes du pays d accueil Bref notre culture est aujourd hui largement m tiss e que ce soit dans les arts la conception du monde le mode de vie les tenues vestimentaires les traditions culi naires etc On parle galement d int gration des per sonnes en situation de handicap pour d si gner la prise en compte que la soci t doit faire du handicap en le sortant de la margi nalisation dans laquelle il l a longtemps main tenu Il s agit de permettre aux personnes handicap es une vie la plus
113. physique a un champ d application propre Ceci fait l analyse des quelques arr ts rendus par les juridictions civiles permettra de se faire une id e sur l utilit de ce crit re E 2 1 Un champ d application propre On peut se poser la question de la singularit du champ d application de l apparence physique Avant d introduire dans le droit une disposition nouvelle ne faut il pas regarder si elle fait doublon au regard ce qui existe d j Or il me semble que les crit res existants la veille de la loi de 2001 permettent d englober la prise en consid ration de l apparence physique Prenons un cas d cole Si une jeune femme noire se pr sente un emploi et que sa candida ture est vinc e raison de son apparence physique il est possible de s arr ter l pour qualifier la discrimination ou de pousser un peu plus loin l analyse Il se peut en effet que ce qui ne plait pas au recruteur soit de voir une candidature f minine alors le crit re du sexe couvre la discrimination Si c est le voile qu elle porte le crit re de la religion p nal ou des convictions religieuses civil s applique Lorsque c est la couleur de la candidate qui fonde la d cision du recruteur c est soit l appartenance vraie ou suppos e une ethnie une nation une race soit l origine qui couvre la discrimination Si c est l alliance qu elle porte c est sa situation de famille S il s agit de sa tenue vestimentaire de la cigarette qu elle tient
114. piph nom ne on le doit la publicit mais galement la t l vision au cin ma ou la presse Plusieurs tudes dont celles men es par quipe cossaise du professeur David Perrett 1998 ont permis de mesurer l volution des go ts S agissant du visage de l homme une apparence plut t f minine et jeune voire andro gyne s impose En effet les visages d hommes offrant un m lange r ussi de traits masculins menton large os des joues pro minents et de traits f minins oppos s aux st r otypes de la virilit yeux larges petit nez l vres charnues sont en vogue Pour cette m me raison on privi giera une faible pilosit Cette f minit de la beaut masculine est valable dans des contextes culturels diff rents puisque l tude du professeur Perrett portait parall lement sur les britan niques et les japonais or le Japon est un pays de culture masculine selon Geert Hofstede D apr s les cr atifs la beaut masculine tend diminuer au profit d une beaut davantage f minine Selon eux cette mutation est due celle de la soci t En effet la femme se lib re par la contraception l ducation le travail Par voie de cons quence la relation que les femmes entretiennent avec les hommes volue Elle devient davantage galitaire paritaire En effet selon certains chercheurs l identit masculine serait en question voire en p ril en ce d but de mill naire Welzer Lang 1998 Duret 1999 Rauch 2000
115. port e de cer taines politiques de lutte contre les discriminations et de promotion de la diversit Pointer du doigt la discrimination sur le physique permet d adopter les politiques les plus efficaces DR G RARD APFELDORFER gt G rard Apfeldorfer est psychiatre et psychoth rapeute Il a collabor au service d explorations fonctionnelles nutritionnelles l h pital Bichat Paris Il exerce aujourd hui en pratique lib rale et s est notamment sp cialis dans l tude des comportements alimentaires et dans le traitement de ses dysfonctionnements anorexie boulimie ob sit Pourfendeur des r gimes miracles il d nonce avec force notre soci t obs d e par la minceur une soci t qui oblige les ob ses se cacher et les minces devenir toujours plus minces Ce ne sont cependant pas ses seuls p les d int r ts comme en t moigne son dernier livre consacr aux difficult s de relation propres notre temps gt Auteur de nombreux ouvrages chroniqueur Psychologies magazine il pr side galement le Groupe de R flexion sur l Ob sit et le Surpoids association qu il a fond e en 1997 www gros org 181 COMMENT AIDER LES OB SES A SURVIVRE EN MILIEU HOSTILE Comment comprendre la vindicte dont les ob ses sont aujourd hui les victimes Elle s enracine dans deux types de croyances les ob ses sont des moins que rien les ob ses sont des rat s Le mangeur traditionnel de
116. pressens d j le r sultat Au total il est devenu crucial de consid rer que la lutte contre les discriminations subies par les personnes ob ses est une priorit Nous entendrons ce soir les institutions en charge de lutter contre ces discriminations Belgique France Qu bec pour savoir ce qui est fait sur cette question Le nombre de personnes concern es et la gravit des cons quences sur l estime de soi et la vie sociale des personnes justifient de proclamer l urgence sur ce sujet Bibliographie tude Ob pi 2009 TNS Sofres et laboratoires Roche http www roche fr portal eipf france rochefr institutionnel obepi_roche_2009 73 L exp rience dde Milgram fut conduite aux tats Unis entre 1960 et 1963 par le psychologue Stanley Milgram elle cherchait valuer le degr d ob issance d un individu devant une autorit qu il juge l gitime et analyser le processus de soumission l autorit notamment quand elle induit des actions qui posent des probl mes de conscience au sujet Il s agissait de faire participer un individu sous l autorit d une personne suppos e comp tente une exp rience d apprentissage o il lui tait demand d appliquer des traitements cruels d charges lectriques des tiers sans autre raison que de v rifier les capacit s d apprentissage En fonction des variantes de l exp rience la plupart des personnes test es de 65 92 allaient jusqu administrer des d charges l
117. qu l inverse les femmes fortes r alisent plus souvent des mariages descendants c est dire se marient avec des hommes de statuts sociaux moins lev s qu elles Sobal 1995 Sous la pression du mod le d esth tique de minceur le mariage appara t comme une v ritable gare de triage orientant les femmes minces vers le haut de la soci t et les femmes fortes vers le bas Les chefs de service les recruteurs exercent l gard des personnels ob ses des valuations plus souvent n gatives qu l gard des personnels minces ralentissant ainsi leur progression sociale Sur des chantillons repr sentatifs de la population fran aise nous avons mis au jour des liens entre la corpulence et la dynamique des revenus ainsi qu entre la corpu lence et le sentiment d am lioration ou de d gradation de sa situation professionnelle Poulain et al 2001 Poulain et al 2003 2 Le ph nom ne de stigmatisation sociale de l ob sit dans les soci t s d velopp es peut donc tre un facteur expliquant le passage d une distribution presque al atoire de l ob sit chez les 88 enfants une distribution associ e aux statuts sociaux inf rieurs chez les femmes adultes et au d veloppement d une nouvelle forme d ob sit dans les classes d favoris es chez les hommes depuis les ann es soixante l ob sit peut dans cette perspective tre consid r e comme un facteur de diff renciation sociale n gative et la lutte contre la stigm
118. qui imm diatement caract risent une culture de go t ou au contraire de frime Ou encore quel recruteur n identifie pas le candidat mal engonc dans un costume d mod demi trangl par une cravate mal assortie au cos tume et qui s y sent mal l aise Cette apparence physique se lit galement dans le manque d assurance de ce m me candidat dans ses gestes et postures dans son regard qui h site affronter celui du recruteur dans des signes de nervosit palpables comme les mouvements des mains ah que ne r v lent elles pas ces mains I n aura pas t possible dans le cadre de ce colloque sinon par des r f rences ici ou l d abor der l ensemble de ces questions mais j esp re que cette initiative sera suivie de beaucoup d autres que nous nous retrouverons et surtout que les choses vont progresser aussi bien dans les entreprises et les administrations que pour les victimes Nous avons choisi apr s cette premi re table ronde d en tenir quatre autres Celle qui nous tiendra ensemble la seconde partie de la matin e concerne la tyrannie du beau dans l emploi ou dit plus savamment l esth tisation du march du travail Cette table ronde r unira H l ne Garner Moyer docteur en sciences de gestion Paris 1 qui traitera de la prise en compte de la beaut en phase de recrutement Ayit Creppy directeur du club FACE Lille m tropole qui questionnera le lien entre comportement du candidat et apparence physi
119. raison de l origine ou refus d entrer en boite de nuit oppos s des personnes de couleur ou encore des personnes handicap es Certains faits pouvant rev tir une particuli re gravit la Halde ayant t saisie plusieurs reprises de faits de harc lement moral dans l emploi raison de l apparence physique Que peut faire la Halde face ces discriminations La loi du 30 d cembre 2004 qui a cr la Halde lui conf re deux missions celle de la lutte contre les discriminations et celle de la promotion de l galit Au titre de la promotion de l galit la Halde peut solliciter des tudes pour mettre en vidence les pr jug s et lutter contre les st r otypes elle noue aussi des partenariats avec les entreprises les syndicats les associations pour promouvoir des bonnes pratiques ou engager des actions de sensibilisations Au titre de la lutte contre les discriminations la Halde traite les r clamations individuelles qui lui sont transmises Elle a pour mission d assister les victimes dans la constitution de leur dossier dans l identification de la proc dure adapt e son cas Cette intervention abordera plus pr cis ment l aspect de la lutte contre les discriminations La HALDE tudie toutes les r clamations qui lui sont transmises Elle peut tre saisie sans aucune forme particuli re il suffit d un crit qui peut d ailleurs tre une saisine via internet www halde fr 164 La HALDE peut aussi
120. rap port aux exigences de la Police f d rale qui lui paraissaient disproportionn es notamment en ce qui concerne la taille minimum pour les fonctions op rationnelles Les justifications avan c es par la Police f d rale n ont pas toujours t strictement li es des l ments techniques et m dicaux mais plut t l image du policier notion beaucoup plus floue appr hender Par ailleurs des entreprises priv es introduisent dans leur questionnaire d embauche des questions concernant la taille et le poids du candidat qui manifestement n ont pas de raison d tre Le Centre a requis la collaboration de la Commission de la protection de la vie priv e afin d exiger la suppression de ces crit res trangers aux exigences professionnelles requises Le Centre s est galement interrog sur l exigence d une photographie joindre au curriculum vitae lors d une candidature Le Centre d conseille cette pratique qui peut donner des informa tions sur la caract ristique physique l origine le handicap ou l tat de sant d une personne Ces informations peuvent ensuite tre utilis es de mani re discriminatoire par un recruteur Dans le domaine des services et des loisirs y compris les m dias les signalements d non cent souvent la stigmatisation aux yeux des plaignants des personnes porteuses de certaines caract ristiques comme les personnes rondes les personnes rousses ou pr sentant cer taines difformit s physiques
121. relations entre ob sit et statut socio conomique les positions sociales seraient en partie d termin es par l ob sit Que s est il pass dans les soci t s modernes pour que les corps d charn s soient devenus en quelques d cennies ce quoi beaucoup aspirent Dans ce contexte l alimentation est un moyen de transformer de fa onner les corps de les faire grossir de les faire maigrir de les panouir de les esth tiser L abaissement du seuil de sensibilit relative la grosseur a r v l des gros qui jusque l passaient inaper us ou plus pr cis ment n tait pas per us comme probl matiques convient de lutter contre la stigmatisation et la discrimination des personnes ob ses pour des raisons thiques sanitaires et de pr vention ANNE RIBAULT gt Ater l IAE de Nice Doctorante en Sciences de Gestion sous la direction d Andr Boyer Professeur en Sciences de Gestion Laboratoire CRIFP Universit de Nice Sophia Antipolis Pr sentation des auteurs et r sum des interventions LES ENTREPRISES PRENNENT ELLES EN COMPTE DES CRIT RES PHYSIQUES MAIS GALEMENT ETHNIQUE AU SEIN DE LEURS PUBLICIT S Cet article se donne comme objectif de d montrer qu il existe de nombreux crit res physiques d s lors que les entreprises souhaitent promouvoir des pro duits au niveau international Nous nous proposons donc apr s avoir pr sent les fondements du mar keting et son irr sisti
122. s gr guer et former un sous ensemble l int rieur de la soci t Communautarisme n est donc pas syno nyme de communaut regroupement de personnes sur la base des affinit s autour d une culture dans un contexte d changes et de respect mutuel entre communaut s Il existe des communaut s bas es sur l ori gine sur la culture ou le mode de vie Ces communaut s participent la diversit et de la vitalit la population Elles peuvent agir pour d fendre des int r ts et revendications propres au groupe Le communautarisme menace la coh sion de la soci t en faisant passer l appartenance une communaut avant toute autre identit l individu n existant qu au regard de cette appartenance communautaire Le com munautarisme peut conduire dresser les groupes culturels les uns contre les autres ou en renforcer l exclusion la comp tition ou la s gr gation mutuelle de ces groupes Le communautarisme est une mani re exclusive d appartenir une communaut particuli re Notons que le mot communautarianism aux tats Unis est utilis de mani re sensible ment diff rente dans un pays o l apparte nance sociale est souvent d abord ethnique Multiculturalisme Alors que les soci t s sont souvent dans les faits multiculturelles au sens o plusieurs cultures coexistent en leur sein en politique le multiculturalisme d signe un certain mode de pens e ou d action publique Le multic
123. sit un probl me de d s quilibre alimentaire ce qui conduit in fine l gitimer la stigmatisation dont sont victimes les personnes en surcharge pond rale Nous accueillerons la table ronde Sylvie Benkemoun psychologue clinicienne secr taire g n rale de l association Allegro Fortissimo Jean Pierre Poulain Socio anthropologue Toulouse 2 G rard Apfeldorfer Psychiatre Paris V ronique Ghesqui re du Centre belge pour l galit des chances et la lutte contre le racisme et Jean Fran ois Amadieu professeur de sciences de gestion Paris 1 La seconde table ronde de l apr s midi portera sur la question des contr les policiers au faci s Elle associera Christian Mouhanna sociologue et politologue au CESDIP et Fran ois Sant Angelo du Centre belge pour l galit des chances et la lutte contre le racisme J y inter viendrai galement pour brosser une revue de litt rature sur la question Je vous pr sente les excuses de Catherine de Wenden qui a eu un emp chement de derni re minute notre animateur Khalid Hamdani restituera les grandes lignes de son intervention La derni re table ronde du jour pr sentera la prise en compte de la discrimination raison de l apparence physique par les institutions en charge de la lutte contre les discriminations en France en Belgique et au Qu bec Y participeront Marie Luce Cavrois directrice juridique de la HALDE V ronique Ghesqui re du Centre belge pour l galit des chan
124. solidit de ces relations est une condition de la survie des entreprises Cette perspective permet de mieux comprendre l impact de l apparence constat dans notre test de correspondances pour le poste de comp table car m me pour des postes en back office les comp tences relationnelles qui vont tre utilis es dans le cadre d interactions avec diverses parties prenantes vont influencer la comp ti tivit de l entreprise La qualit de ces relations constitue donc une partie du capital incorporel de l entreprise Les comp tences relationnelles ont galement une dimension individuelle troisi me dimen sion des comp tences avec le savoir et le savoir faire les comp tences relationnelles recou vrent ce qui est inh rent au caract re de l individu sa personnalit son savoir tre Or le savoir tre est consid r dans le contexte concurrentiel actuel comme une comp tence clef Segal 2005 Comme d j d nonc e par certains chercheurs la comp tence savoir tre peut tre analys e comme un moyen subtil d obtenir de la part du salari un comportement de soumission librement consenti indispensable l entreprise Bellier et Galambaud 2004 Cette nouvelle esth tique du recrutement the new aesthetics of recruitment si elle r pond une demande croissante de la part des employeurs est donc susceptible de g n rer des difficult s d insertion sur le march du travail pour tous ceux qui n en connaissent n
125. sur lui mais sujet de sa vie et de ses d sirs Serge Tisseron propose des m diations et voque l utilisation d images psychiques comme m diateurs entre affects indicibles et repr sentations mentales Vincent de Gaul jac valorise le travail en groupe qui tient compte du regard d autrui en revalorisant l individualit Des outils sp cifiques la prise en charge des personnes discrimin es existent Ce sont des techniques mo tionnelles d intensit variable et adapt es des publics d ges et d environnements diff rents utilis es en groupe Ils peuvent tre utilis s pour des discriminations diff rentes de fa on isol e ou dans un projet collectif La formation du GROS groupe recherches sur l ob sit s inscrit galement dans une prise en compte de ces disqualifications v cues en proposant de trouver ou de retrouver des comp tences qui lib rent des d valorisations int rioris es qui agissent comme de v ritables proph ties inhibitrices Bibliographie CHASSEGUET SMIRGEL 1999 e La maladie d id alit Essai psychanalytique sur l id al du moi Paris l Harmattan CICCONE A FERRANT A 2009 e Honte Culpabilit et Traumatisme Paris Dunod CROIZET JC LEYENS J P e 2003 2007 Mauvaises r putations R alit s et enjeux de la stigmatisation sociale Paris Armand Colin DE GAULEJAC V e 1996 e Les sources de la honte Paris Descl e de Brouwer JANIN C 2007 e La honte ses figures et ses desti
126. sur le domaine de ceux d j existants sexe tat de grossesse tat de sant par exemple mais au terme d un bilan en demi teinte elle convient de l utilit de son introduction dans le droit notamment pour aborder la question des discriminations multicrit res 187 JEAN PIERRE POULAIN gt Sociologue et anthropologue professeur des Universit s Universit de Toulouse gt Responsable du master professionnel 2 sciences sociales appliqu es l alimentation Jean Pierre Poulain poursuit des recherches sur deux th matiques 1 Les dimensions sociales et culturelles de l alimentation humaine e Anthropologie et Sociologie et de l alimenta tion et des cultures alimentaires e Evolution des pratiques alimentaires e Sociologie de l ob sit et des troubles du com portement alimentaire e La gestion des crises alimentaires e valuation des politiques publiques en mati re d alimentation e Liens alimentation sant 2 Les dimensions sociales et culturelles du ph nom ne touristique Principales publications e Sociologie de l ob sit PUF 2009 collection Sciences sociales et soci t s dirig e par D Desjeux 369 pages e Sociologies de l alimentation PUF 2002 Quadrige 2005 traduit en portugais et italien e Manger aujourd hui Privat 2001 r dition 2008 e Penser l alimentation avec Jean Pierre Corbeau Privat 2002 r dition 2008 e Histoire de la cuisine et des cuisiniers avec Edm
127. tels que des conduites addictives des troubles de la personnalit de la d linquance rendant la r insertion longue et d licate L exclusion se distingue ainsi nettement de la discrimination Les personnes en situation d exclusion sociale peuvent tre discrimin es par exemple dans des refus de soins sous des pr textes divers mauvaise hygi ne bucco dentaire tarif conventionn pris en charge avec d lai par l assurance maladie De mani re g n rale il convient de distinguer si la personne n a pas pu obtenir le droit ou la prestation sollicit e en raison de son employa bilit emploi de ses ressources logement ou de son comportement Il s agit alors d une question li e l exclusion sociale Dans le cas contraire il peut s agir de discrimination Il est de l int r t des entreprises de participer la lutte contre les exclusions en s impliquant dans des programmes publics ou en prenant elles m mes des initiatives Action positive Alors que la discrimination positive induit une obligation de r sultat l action positive induit une obligation de moyens elle a pour objectif de favoriser l galit des chances et non de rompre l galit de traitement entre les personnes Prenons une course de cent m tres l action positive consiste donner toutes les chances aux comp titeurs en les 206 pr parant avant la course en leur donnant des moyens de courir chaussures pointes et en leur expli
128. tout tr s peu de publi cations scientifiques sur le sujet Cet article pr sente une revue de litt rature des travaux conduits et s attache la fois la mesure des ph nom nes leurs cons quences sur le lien police population leurs causes principales et aborde en conclusion la question de la prise en compte institutionnelle du probl me LAURENCE P RU PIROTTE gt Juriste Laurence P ru Pirotte enseigne le droit du travail l universit Lille 3 et est correspondante locale de la HALDE gt Elle assure l enseignement de droit du travail de la non discrimination au sein du parcours Politiques et management de l galit et de la diversit de Sciences Po Lille R FLEXIONS AUTOUR DU CRIT RE DE L APPARENCE PHYSIQUE Pr s d un tiers des citoyens dit selon la HALDE tre ou avoir t victime de discrimination fond e sur l apparence physique Laurence P ru Pirotte favorable une liste de crit res prohib s plut t exhaustive qu extensible s interroge sur la perti nence de l introduction du crit re de l apparence physique dans le droit fran ais antidiscriminatoire La juriste met en lumi re l originalit du crit re qui n est pas uniform ment reconnu en droit compar et constate son absence de d finition qui peut mener des probl mes d interpr tation mais permet l adaptation aux volutions du droit Laurence P ru Pirotte constate que ce nouveau cri t re pourrait empi ter
129. tr s difficile mais combien impor tant qu est l apparence physique un motif de discrimination Avant d aborder ce sujet j aimerais que nous nous projetions dans notre pass au travers d une sc ne de la vie courante Deux enfants dans une cour d cole observent leurs camarades s amuser ils changent leurs impressions Poil de carotte La Grande Asperge Le gros lard Le bigleux La gonzesse Imaginons les cons quences de ces mots sur celles et ceux qui les ont re us Pour l homme pour le manager La fondation agir contre l exclusion FACE est un r seau d entreprises qui a choisi d agir contre l exclusion et les discriminations FACE LILLE a choisi de cibler ses actions pour r tablir les liens sociaux personnels et ou professionnels travers la mise l emploi la pr vention la formation Elle a choisi d agir galement contre toutes les formes de discriminations en interne aux entreprises en visant des situations concr tes en externe en accompagnant les territoires et les partenaires interm diaires de l emploi Toute notre exp rience a t construite avec les entreprises depuis 10 ans Ce th me des discriminations raison de l apparence physique m interpelle double titre en qualit de pr sident de FACE LILLE en tant que dirigeant d une grande entreprise internationale qui emploie 40000 collaborateurs La fondation FACE a pris conscience que l action cont
130. une conduite Je crois dans la m ritocratie r publicaine Je crois dans le fait que l on doit savoir puiser dans des viviers de comp tences qui ne viennent pas spontan ment dans les m tiers de la police Je crois qu il est Echanges avec la salle urgent de travailler sur le rapport de la police la population de restaurer un climat de confiance et de donner envie nos jeunes de s engager dans la police parce que c est un beau m tier Deuxi me mot aujourd hui les Fran ais disent leurs enfants m fiez vous de la police Moi qui suis profond ment r publicain moi qui aime la police je trouve vraiment dommage que nos concitoyens aient peur de leur police dixit le sociologue Didier Lapeyronnie tout autant que des d linquants C est un ancien sous pr fet qui vous le dit il est urgent de sortir du tabou pour appr hender enfin ce grave sujet Oui les discriminations polici res au faci s existent je ne sais pas les mesurer mais je les ai constat es de visu Elles ne sont pas si rares que cela elles causent un mal terrible notre soci t elles minent le corps social et compromettent gravement le vivre ensemble Je sais que le minist re de l Int rieur y travaille sous le vocable du discernement Qu on utilise ce terme ou un autre j aime bien celui ci au demeurant il rappelle Thomas More fid le sa conscience au p ril de sa vie l important est qu on y travaille r solument Ba QUEST
131. une culture l autre et fluctuent ils dans le temps l int rieur d une m me culture Dans les contextes sociaux o les aliments sont rares une forte corpulence est une qualit positive Comme l crivait Jean Tr moli res la V nus des soci t s de disette est une ob se et celle des soci t s de consommation une maigre Tr moli res et al 1968 Le mod le d esth tique de minceur merge au moment o se profile puis s installe de fa on durable l abondance La minceur devient alors le signe de succ s de prosp rit voire de richesse En contre point le surpoids est alors regard comme inesth tique mais aussi comme moralement incorrect le gros tant celui qui ne joue pas le jeu du partage celui qui garde son profit Dans cette perspective la grosseur est moralement incorrecte elle signifie l go sme et atteste d une absence de contr le de soi Cependant Claude Fischler rappelle que dans toutes les poques et m me lorsque le mod le dominant est plut t l em bonpoint les repr sentations sociales de l ob sit sont marqu es par l ambivalence Il existe toujours une fronti re un volume au del duquel la figure positive de l ob sit se transforme et o le gros devient celui qui ne respecte plus les r gles sociales celui qui mange plus que sa part Il n est pas exact de dire que dans les pays d velopp s contemporains on est purement et simplement pass d un mod le corporel pro ob se u
132. vingtaine de dossiers ont ainsi t transmis par la HALDE la CNDS Le rapport 2004 de la CNDS r alis pour la premi re fois par cette commission ind pen dante partir des affaires dont elle a t saisie met en vidence une discrimination raciale dans 36 affaires sur 78 o il y a eu manquement la d ontologie par les forces de l ordre sur la p riode 2001 2004 Une discrimination raciale a t relev e dans 15 dossiers sur 47 en 2004 soit un tiers des cas et met principalement en cause la police de quartier La CNDS reconna t un manque de formation des policiers impliqu s dont l ge moyen est de 25 ans et qui ne connaissent les quartiers que par la t l vision Le manque d encadrement est un l ment aggravant Les plaignants comprennent une forte proportion de jeunes issus de l immigration maghr bine de 18 35 ans interpell s dans les banlieues d favoris es de la r gion parisienne Seine Saint Denis et dans une moindre mesure Val d Oise et Val de Marne selon l tude De nationalit fran aise pour l crasante majorit la plupart d entre eux ont un nom ou une apparence physique qui laisse entendre une origine maghr bine ou moyen orientale La deuxi me cat gorie de plaignants sont les Fran ais d origine africaine ou antillaise puis les gens du voyage 87 Cass crim 10 novembre 1992 D 1993 36 note Mayer 88 Article 78 2 alin a 3 du Code de proc dure p nal 89 Article 78 2 ali
133. visibles las de se sentir des cibles privil gi es des contr les policiers Qu en est il dans les faits Aujourd hui il semble difficile de nier le caract re discriminatoire ou pour utiliser des mots moins connot s discriminant du travail policier En particulier il est ind niable que la police dans une grande partie de ses contr les d identit fait preuve de discrimination dans ses contr les Si l on met de c t les cas extr mes des racistes qui se revendiquent ouvertement comme tels comment d s lors expliquer le d calage observ entre des comportements discriminatoires et des opinions majoritairement assez mod r es En premier lieu les pratiques fond es sur le contr le des minorit s s inscrit dans l histoire de l institution polici re Parmi les autres causes du ciblage de ces populations jeunes plut t issues des minorit s et des quartiers sensibles il faut souligner la place du discours politique et sa traduction l gislative r pres sive qui fixent comme priorit s certains d lits plus que d autres Enfin la France est h riti re depuis 186 au moins 1941 date de la cr ation de la Police Nationale d une tradition de police de contr le par opposition une police de service au public La question essentielle n est donc pas celle d un probl me individuel de racisme policier mais d un probl me d ordre organisationnel ou institutionnel SYLVAIN PAILLETTE gt Charg d
134. voir annexe 1 pour le d tail du protocole d laboration et de conduite de l audit EM 1 1 La mise en vidence d une s lection fond e sur la beaut La s lection correspond l Jaction de s lectionner de choisir les personnes ou les choses qui conviennent le mieux Dictionnaire Larousse 2008 Dans le cas de la s lection professionnelle la fin recherch e est le recrutement d un e candidat e c est la d termination des caract ristiques d termin es sur lesquelles repose le choix du recruteur qui pose le plus de difficult s de d finition Si certaines sont connues et reconnues comme intervenant quasi syst matiquement dans la s lection des candidats comme le dipl me l exp rience les qualifications la ma trise de certaines techniques ou m thodes d autres peuvent tre objectivement contingentes au type de poste pourvoir ou l environ nement du poste genre ge handicap d autres encore origine ethnique apparence et parfois les m mes ge genre peuvent tre implicitement d finies comme des caract ristiques intervenant dans la s lection l apparence entre dans cette derni re cat gorie de caract ris tiques dans le sens o sauf cas exceptionnels com diens mannequins mod les elle n est pas une caract ristique entrant objectivement dans la s lection et l valuation des candidats Ce test montre que l influence de l apparence physique est plus complexe car si elle peut relever confirmant
135. voyage que sur P l galit hommes femmes ou encore l approche CA p nale des discriminations Dans le cadre de la refonte de ses fili res de quatri me et cinqui me ann es Sciences Po Lille r am nage actuellement Par les l ves de la premi re promotion du master cette formation DIVERSIT DE QUAI PARLE T ON A Politiques et management de l galit et de la Diversit Sous la direction d ric P LISSON et Khalid HAMDANI Sciences Po Lille yr 196 AVANT PROPOS ric P lisson Directeur de l action territoriale de la HALDE Enseignant associ responsable du master politiques et management de l galit et de la diversit de Sciences Po Lille Enseignant l ENA La lutte contre les discriminations est une pr occupation r cente Pendant longtemps on a cru qu il suffisait d affirmer l galit comme principe fondateur du vivre ensemble pour que l galit soit r elle Dans les faits l in galit entre les hommes et les femmes demeure l cart de salaire entre un cadre et une cadre est de 27 comp tences et responsabilit s gales De la m me fa on les personnes handicap es sont tenues loign es de l emploi et des respon sabilit s ind pendamment de leurs capacit s exercer un emploi ou une responsabilit si la loi fixe depuis 1987 un quota de 6 de travailleurs handicap s dans les entreprises de plus de 20 salari s et dans les administrations publiques force est
136. vraie ou suppos e une ethnie une nation une race la Cour de cassation a bien contr l l objectivit des inter pellations par la plausibilit d une infraction la l gislation relative aux trangers qui est d ailleurs hors champ des discriminations 42 CA Douai 31 mars 2009 n 546 09 D lib rations HALDE n 2007 252 du 1 octobre 2007 43 Cass civ 1 14 juin 2005 pourvoi n 04 50068 in dit 44 Sur l origine apparence physique cf D lib ration HALDE n 2007 107 du 7 avril 2007 imposant une transaction p nale un employeur qui avait rejet une candidature un poste de vendeuse en boulangerie p tisserie au motif qu elle tait de couleur La HALDE a consid r qu il y avait l une discrimination raison de l origine et de l apparence physique 20 Le crit re de l apparence physique a encore t all gu aux c t s de celui des convictions religieuses propos d un r ceptionniste dans un h tel qui portait la barbe islamique ou d une vendeuse qui portait le voile dans un magasin de mode Le crit re du sexe avait t revendiqu un peu avant l introduction de la loi de 2001 dans ce que l on avait appel l affaire du Bermuda Un salari agent technique avait t licenci pour s tre pr sent au lieu de travail dans cette tenue Il avait invoqu la nullit du licen ciement pour discrimination sexuelle arguant que les femmes pouvaient porter ce v tement dans l entr
137. 008 1314 A G ROBERT rev Science criminelle 2008 p 948 K SAID Revue de droit du travail 2008 p 389 2 L appartenance ou la non appartenance vraie ou suppos e une ethnie ou une race la religion ou les convictions le handicap l ge ou l orientation sexuelle le sexe en ce compris la grossesse et la maternit 3 M BOSSUYT pr f re la notion de motif interdit Cet auteur explique que le terme crit res para t plus satisfaisant pour indiquer les l ments essentiels permettant de constater une discrimination mais pas pour la discrimination appliqu e au domaine des droits de l homme car les crit res retenus sont des caract ristiques de la nature humaine sexe race langue religion etc BOSSUYT L interdiction de la discrimination dans le droit international des droits de l homme Bruxelles d Bruylant 1976 p 41 10 Le crit re de l apparence physique a t introduit dans le dispositif de lutte contre les discriminations par la loi n 2001 1066 du 16 novembre 2001 en m me temps que l ge l orientation sexuelle le patronyme devenu nom de famille et les caract ristiques g n tiques Il s ins re dans une liste sans cesse compl t e par le l gislateur et actuellement comprise entre 18 dans l article 225 1 du code p nal et 21 crit res dans les articles L1132 1 et L1132 2 du code du travail de diff renciations interdits le sexe l tat de grossesse le cong de maternit
138. 12 de la qualit Disproportion Formation des services publics dans la nature 10 des agents de l intervention 8 S N 6 lt a Sa Lutte contre R daction amp gt 4 A i E A la x nophobie d une circulaire SG dans des programmes instruction o 5 2 de formation B Se 2 A La direction g n rale de la Police nationale DGPN a r agi ce rapport en soulignant que 60 cas seulement avaient donn lieu un recours en 2004 alors que la police avait effec tu plusieurs millions de contr les et d interventions et g r quelque 2 6 millions de missions de police secours Des formations de policiers aux questions des discriminations ont eu lieu dans le cadre des CODAC d s le d but des ann es 2000 comme Marseille en 2003 3 Conclusion un effet de syst me Les conomistes parlent d anticipations autor alisatrices pour d signer la boucle que constitue la validation par les faits des attentes des acteurs En effet le pourcentage d interpel lations des publics cibl s conforte l analyse selon laquelle les jeunes en g n ral les jeunes habi tant dans les quartiers sensibles issus de l immigration ou portant des tenues vestimentaires sp cifiques sont plus fr quemment coupables de faits r pr hensibles Mais dans le m me temps comme on ne contr le pas des cat gories enti res de population les jeunes des beaux quartiers les hommes blancs en costume cravate on sous estime une partie
139. 1968 et Natalie Allon 1981 Ils montrent que les sujets ob ses sont plus sou vent caract ris s par leur poids que par d autres attributs sociaux Le statut de gros ou de grosse prend le pas sur les autres qualit s du sujet Depuis le simple achat d une place d avion ou de cin ma jusqu au poids du regard esth tique qui p se sur lui le sujet ob se est d valoris marginalis mise au ban de la soci t Deux types de travaux ont t r alis es ceux qui dressent l inventaire et d crivent les formes de stigmatisation et ceux qui cherchent facili ter le v cu et r duire l importance des discriminations dont sont victimes les personnes ob ses La stigmatisation repose sur un syst me de repr sentations et de croyances qui font de l ob sit un reflet des qualit s morales de l individu Il est comme cela parce qu il mange trop S il mange trop c est qu il ne se contr le pas S il ne se contr le pas peut on lui faire confiance On voit ici comment le raisonnement glisse d une caract ristique physique au jugement moral de l individu L ob se est un tre sans volont I n est qu un glouton aso cial Implicitement ces jugements s inscrivent dans des croyances du type Les individus n ont que ce qu ils m ritent et m ritent ce qu ils ont Ils consid rent comme vident que les comportements individuels sont contr lables que la condition d ob se est r versible et que si u
140. 46 D QUESTION 5 Bonjour je travaille dans un Centre pour l galit des chances en Belgique Vous disiez Mme P ru Pirotte que le crit re de l apparence physique n tait pas pertinent Dans le cas du crit re de la taille je ne vois pas comment on peut mettre a sous la d finition de l tat de sant R ponse de Mme P ru Pirotte En prenant la d finition de POMS la taille DA rentre aussi dans l tat de sant Brouhaha et contestations dans la salle B QUESTION 6 Bonjour je fais partie de l association pour la Reconnaissance des Droits et Libert s des Femmes musulmanes qui existe depuis 1996 C est le d ni dans la reconnaissance de la discrimination qui fait le plus mal Dans l acc s au travail aux loisirs nous y sommes confront es et R ponse de M Hamdani Madame je suis d sol de vous couper mais tr s bient t se tiendra une conf rence exclusivement d di e aux discriminations li es la religion et notamment au port du voile Je vous invite y participer et nous pourrons alors r pondre vos questions Pour le moment le temps tourne et j aimerais passer la table ronde suivante Merci Table ronde 2 LA Y YRANNIE DU BERU DANS L EMPLOI H l ne Garner Moyer La beaut comme crit re de discrimination en phase de recrutement 4 Ayit Creppy Apparence et comportement dans l entretien d embauche Sylviane Balustre d Erneville L enga
141. 5 ans certains avaient 22 ans au moment des faits rarement originaires de la r gion o ils inter viennent Ils sont nomm s en d but de carri re dans des d partements r put s difficiles pour se former sans pr paration initiale suffisante et peuvent avoir un imaginaire pr alable sur ces quartiers 120 Motifs de l intervention Divers Contr le d idendit Bruit tapages nocturnes Atteinte aux biens vols f R union en bas d imeuble Contr le routier Conflits de voisinages litiges priv s Reconduite la fronti re Maintien de l ordre Source rapport 2004 de la CNDS p 498 Drogue leur jeunesse s ajoute souvent leur arriv e r cente sur le terrain parfois juste apr s leur sortie de l cole Alors que les territoires o ils interviennent requi rent une exigence de savoir faire consomm et n cessiteraient des agents plus confirm s nous constatons qu ils sont les premi res victimes d une formation incompl te Cette lacune n est combl e ni par l encadrement qui serait n cessaire ni par la pr sence en nombre suffisant d agents exp riment s les roulements de personnel sont nombreux entre les d parts la retraite et le souhait de se voir muter le plus vite possible hors de ces contextes difficiles L exp rience du terrain leur permettrait semble t il de relativiser l image du quartier o ils interviennent et de mieux ma triser des situations qui auraient alo
142. 50 et les articles 20 et 21 de la Charte sociale des droits fondamentaux de l Union Europ enne du 18 septembre 2000 Dans ces textes la notion de couleur est rapprocher des crit res permettant d identifier des comportements discriminatoires de type racistes Les directives europ ennes s en tiennent une liste ferm e de 6 crit res l appartenance ou la non appartenance vraie ou suppos e une ethnie ou une race la religion ou les convictions 4 Loi n 2001 1066 relative la lutte contre les discriminations JO 17 novembre p 18311 Pour un commentaire cf F TAQUET Les nouveaux moyens de lutte contre les discriminations Gaz Palais 2 mars 2002 345 5 Cette convention a t ratifi e par la France par la loi n 71 392 du 28 mai 1971 JO 29 mai 1971 D cret de publication n 71 901 du 2 novembre 1971 JO 10 novembre 1971 6 JOCE 18 d cembre 2000 C 364 7 Directive 2000 43 CE du Conseil du 29 juin 2000 relative la mise en uvre du principe de l galit de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d origine ethnique JOCE L180 22 19 juillet 2000 Directive 2000 78 CE portant cr ation d un cadre g n ral en faveur de l galit de traitement en mati re d emploi et de travail JOCE L303 16 2 d cembre 2000 Directive 2002 73 CE du Parlement europ en et du Conseil du 23 septembre 2002 modifiant la directive 76 207 CEE du Conseil du 9 f vrier 1976 relative la mise en uvre du principe de l
143. 8 Depuis 2003 66 dossiers ont t ouverts suite des signalements relatifs une caract ristique physique Tous ces signalements ne constituent pas des cas de discrimination av r e mais ne sont pas pour autant d nu s d int r t par exemple cet homme qui se plaint de ne pas trouver d emploi faute de moyens pour s offrir de nouveaux v tements Typologie des caract ristiques invoqu es Nombre de fois o la caract ristique a t voqu e Caract ristique Poids ex trop mince trop gros rapport taille poids 30 Taille ex minimum maximum 12 Multiple ex demande de photo pour candidature look ou apparence g n rale Cheveux ex roux dread locks chauve cr te punk 6 Bec de li vre malformations maladie de la peau 4 Piercing tatouage 3 La majorit de ces dossiers concerne le domaine de l emploi 62 Ils portent principalement sur des exigences dans les proc dures de s lection au niveau de la taille et du poids Ces crit res m dicaux sont fix s r glementairement par des employeurs publics comme la Police l arm e ou les compagnies de transports en commun Ces crit res sont tablis dans le cadre de 106 Les compagnies d assurances imposent des surprimes ou excluent les personnes ob ses selon leur BMI Body Mass Index rapport taille poids 161 commissions m dicales et sont discut s paritairement Le Centre a d j pris position par
144. Allegro Fortissimo sp cialis e dans la pr vention de l ob sit afin qu elle nous accompagne dans notre r flexion En effet l ob sit ou encore la disgr ce phy sique sont encore des sujets tabous et difficiles traiter au sein de la soci t et des entreprises 3 Changer les regards et faire voluer les mentalit s au sein de la soci t Le Groupe souhaite s inscrire dans une d marche d objectivation et de transparence sur ces actions et ses r sultats en mati re de diversit C est pourquoi un certain nombre de diagnos tics et d outils de mesure ont t mis en place e Le Groupe mesure les investissements m dia affichage presse et TV r alis s sur les man nequins de plusieurs de ses marques au regard des crit res de l ge de l origine ethnique et du genre 67 e Un diagnostic du recrutement des cadres en France au regard du crit re de l origine ethnique m thodologie patronymique est men chaque ann e depuis 2007 e Le Groupe participe l exp rimentation du CV anonyme lanc e par le Commissariat la Diversit et l galit des Chances en 2009 e Un Bilan Diversit s regroupant une centaine d indicateurs portant sur diff rents crit res et leviers activ s pour les promouvoir sur le p rim tre France sera publi au cours du premier semestre 2010 Enfin le rapport au corps et les repr sentations de la beaut sont des marqueurs forts de la soci t humaine et fluctuants dans l espace e
145. CRI souligne que m me lorsqu un but l gitime existe in abstracto par exemple la d fense de l ordre et la pr vention du crime l utilisation par la police de ces motifs dans des activit s de surveillance et de contr le ne peut quasiment jamais se justifier si ce n est dans les cas o la police intervient sur la base d une description d un suspect mais avec des effets limit s dans le temps Tel est le cas lorsque la police suit une piste particuli re concernant les caract ristiques de personnes impliqu es dans une activit criminelle ou terroriste sp cifique 95 http www coe int t dghllmonitoring ecrilactivities GPR EN Recommendation_N11 Recommendation_2_frasp TopOfPage 96 http www coe int t dghllmonitoring ecri activities GPR EN Recommendation_N7 Recommendation_7_frasp TopOfPage 130 Pour viter le profilage racial la police doit fonder ses interventions de contr le de surveillance ou des activit s similaires exclusivement sur le comportement individuel et ou sur des rensei gnements dont elle dispose La Cour europ enne des droits de l homme pr cise qu e n tout tat de cause elle consid re qu aucune diff rence de traitement fond e exclusivement ou de mani re d terminante sur l origine ethnique d un individu ne peut passer pour objectivement justifi e dans une soci t d mocratique contemporaine fond e sur les principes du pluralisme et du respect de la diversit culturelle CourEDH 13 d cembre 2005
146. Conclusion La connaissance que nous avons des discriminations en raison de l apparence physique est encore tr s insuffisante en France et conduit sans doute sous estimer le ph nom ne un moment ou un vif d bat existe sur les statistiques ethniques et raciales il serait judicieux d largir le spectre de ce que certains nomment minorit s visibles toutes les apparences physiques petite taille tr s grande taille ob sit Il pourrait tre int ressant dans cette perspective de disposer de donn es sur la taille et le poids des salari s qui l instar d autres informations concernant les salari s ne seraient exploit es qu des fins d enqu te statistiques sur les discriminations et ne seraient pas utilis es lors de la section des candidats ou dans la gestion courante des entreprises 108 Echanges avec la salle Mod rateur du d bat G rard Apfeldorfer va compl ter sur le plan purement m dical B QUESTION 1 Bonjour Anne Rivi re je suis juriste sp cialis e en droit des trangers dans la lutte contre les discriminations j aurais voulu savoir pourquoi est ce que a g ne tant que le fait d tre gros ne rentre pas dans le crit re tat sant en fait et je sais on en revient ce que l on disait d j ce matin mais je ne comprends pas que surtout ce qu a la d finition de l OMS d finition qui est l pour justement d finir ce qu est l t
147. ION 5 Effectivement la police subit le stress Mais quand on parle de la police g n ralement on parle de la corporation et il ne faut pas que les policiers se sentent individuellement concern s C est parce que nous aimons notre police que nous en parlons c est parce que nous y croyons que nous en parlons sauf que g n ralement la r action des policiers qui ne se d partagent pas du corps de m tier et des individus isol s fait finalement que lorsqu il y a des d bats concernant la police on a l impression qu on a affaire des intouchables et je suis s re que 90 des personnes dans cette salle auraient des choses dire parce que tout le monde chuchote sur les bancs Mais que l on n ose pas applaudissements K Hamdani Mod rateur En France l autorit est incarn e par le fonctionnaire qui est d positaire d une r elle l gitimit Mais il y a un probl me de relations entre les citoyens et l tat entre les citoyens et les fonctionnaires d autorit Le fonctionnaire fait corps avec l tat et doit tre au service de celui qui le paye c est dire le citoyen qui est en face de lui Car c est le citoyen qui par l ensemble de ses imp ts pr l vements et charges r mun re le fonctionnaire Or cette conception du fonctionnaire au service du citoyen est masqu e par la conception du fonctionnaire au service de l tat Il y a un vrai probl me de d mocratie les fonctionnaires sont au servic
148. L Or al Des quipes diversifi es tous les niveaux et dans tous les domaines permettent plus de cr ativit et une meilleure com pr hension des consommateurs afin de d velopper des produits qui r pondent leurs attentes Le Groupe entend donc continuer s enrichir de collaborateurs ouverts et rejette toute id e et pratique de discrimination entre les personnes Affirmant travers sa charte thique d s 2000 le respect pour la personne humaine et signa taire de la Charte de la Diversit d s 2004 L Or al m ne depuis plus de dix ans de nombreuses actions visant favoriser l galit des opportunit s et de traitement notamment en raison du genre de l origine ethnique ou sociale du handicap de l ge et des nationalit s 2 Mettre en place des processus Ressources Humaines objectifs et un environnement de travail inclusif respectueux de toutes les diff rences Notre politique diversit s articule autour d un certain nombre de dimensions ayant trait la notion d apparence physique l origine ethnique le handicap visible l ge ou encore le genre sexe L Or al en tant qu acteur majeur du secteur de la beaut se doit peut tre plus que tout autre d tre particuli rement vigilant sur la fa on dont le crit re de l apparence physique est appr hend dans le domaine de l emploi et au sein de ses structures Ainsi au cours des cinq derni res ann es nous avons cherch assurer une galit de traitemen
149. Le recrutement et le maintien dans l emploi de collaborateurs handicap s e Le d veloppement de la sous traitance avec le secteur prot g e L information et la sensibilisation des collaborateurs au Handicap e La mise en accessibilit des locaux et de l information Le handicap fait d sormais l objet d une tr s forte mobilisation interne Le taux d emploi global est pass de 3 94 en 2007 4 71 en 2009 Par ailleurs lanc s dans le cadre de l Ann e du Handicap L Or al en 2008 les Troph es Initiatives pour le Handicap ont r compens quatre entit s pour leurs actions concr tes autour des grands th mes de la politique Handicap du Groupe Une deuxi me dition est programm e pour le 25 novembre 2010 et impliquera l ensemble des filiales europ ennes La question de l emploi des Seniors au prisme de la lutte contre les discriminations s est formalis d s 2006 par la mise en place d audits des processus Ressources Humaines ce jour pr s de 25 des effectifs de L Or al en France ont plus de 50 ans travers l accord d entre prise relatif l emploi des Seniors sign en 2009 l ambition de L Or al est de promouvoir une politique de gestion des Ressources Humaines globale et volontariste favorisant le maintien dans l emploi de tous ses collaborateurs et tout particuli rement des Seniors Enfin dans une perspective d ouverture et de questionnement nous avons tablit en 2008 un partenariat avec l association
150. R LES OB SES SURVIVRE EN MILIEU HOSTILE Dr G rard Apfeldorfer Psychiatre Paris Groupe de R flexion sur l Ob sit et le Surpoids www gros org Comment comprendre la vindicte dont les ob ses sont aujourd hui les victimes Elle s enracine dans deux types de croyances les ob ses sont des moins que rien les ob ses sont des rat s Les ob ses sont consid r s comme des moins que rien dans des soci t s modernes o domine la croyance que r ussir sa vie consiste accumuler du capital que les diff rents avatars du capital peuvent s changer les uns avec les autres et se monnayer La minceur est alors un capital qui peut s h riter ou bien qui peut s obtenir par le labeur c est dire le contr le mental de ses comportements alimentaires ou encore qui peut s acheter et permettre l mergence d un fat business Les ob ses sont consid r s comme des rat s dans des soci t s post modernes o une vie r us sie s apparente une uvre d art L ob sit est alors moins per ue comme une insuffisance de capital minceur que comme une dysharmonie une faute de go t le signe d un ratage de l existence enti re Le rejet de l ob se et la pression mincir n en sont que plus forts Le mangeur traditionnel des soci t s patriarcales possesseur de savoir faire alimentaires patri moniaux tait autonome et responsable En raison de la matriarcalisation de nos soci t s ce type de mangeur c de la place un mange
151. Selon les r sultats de l tude Ob pi en 2009 32 des plus de 18 ans soit 14 millions de personnes sont en surpoids et 14 5 soit 6 5 millions r pondent aux crit res de l ob sit Ce sont au total 20 millions de personnes qui souffrent d une surcharge pond rale La proportion d ob ses dans la population g n rale s est lev e r guli rement passant de 8 5 en 1997 14 5 en 2009 Si la connaissance de l tat pond ral de la population par des tudes quantitatives est n cessaire et si les efforts doivent tre poursuivis en vue de lutter contre la prise de poids excessive au regard des risques pour la sant et des cons quences ven tuelles pour la vie sociale des personnes concer n es il faut aussi clairement affirmer que le discours m dical sur l ob sit ajoute la stigmatisation dont sont victimes les personnes en surpoids Au total il est devenu crucial de consid rer que la lutte contre les discriminations subies par les personnes ob ses est une priorit LES DISCRIMINATIONS AU FACI S REVUE DE LITT RATURE La question des discriminations polici res au faci s est relativement ancienne Depuis environ vingt ans on entend r guli rement des r criminations en ce sens de la part des jeunes notamment issus de l immigration r sidant dans des quartiers dits sensibles ou portant des tenues vestimentaires typiques Ces plaintes sont relay es sporadiquement par les m dias mais il y a en
152. Si l tymologie du mot discrimination est le fait d op rer un tri l acception courante du terme d signe une s lection ou une diff rence faite de mani re condamnable soit moralement soit l galement Ici nous nous int resserons tout particuli rement la discri mination prohib e par la loi En mati re de recrutement par exemple la s lection fait partie du processus en revanche elle devient ill gale lorsqu elle ne repose nullement sur les comp tences mais sur des crit res prohib s voir encadr Il y a donc discrimination en mati re de recrute ment lorsqu une personne est trait e moins favorablement qu une autre personne niveau de comp tences quivalent et ce en raison d un des 18 crit res son ge son sexe ou son origine Toute situation injuste y compris une in galit de traitement favoritisme individuel brimades injustes subie dans le cadre du travail n est pas discriminatoire si elle n est pas bas e sur un crit re prohib I peut arri ver qu il s agisse de situations ill gales il faut alors mobiliser d autres r gles de droit telles que le harc lement moral mais il ne s agit pas en droit fran ais de discrimination Par ailleurs tout comportement abusif reli un crit re prohib ne constitue pas pour autant une discrimination Ainsi une injure une violence m me lorsqu elles sont l expres sion de racisme ou d homophobie sont des d lits punis par la loi mai
153. Timichev contre Russie 8 58 De fa on plus g n rale comme cela a d j t indiqu dans la RPG 7 l ECRI souligne que la notion de caract re objectif et raisonnable doit tre interpr t e aussi restrictivement que possible en ce qui concerne la diff rence de traitement fond e sur l un ou l autre des motifs num r s ci dessus Concernant la proportionnalit qui doit exister entre les moyens employ s et le but atteindre en mati re de profilage racial plusieurs l ments doivent tre pris en compte pour d terminer si le test de proportionnalit est concluant Ces l ments ressortent de la jurisprudence de la Cour europ enne des droits de l homme Celle ci pour un certain nombre de motifs de diff rence de traitement y compris en mati re de nationalit exige des raisons particuli re ment pertinentes pour justifier cette diff rence de traitement Elle demande galement que la mesure prise soit n cessaire pour atteindre le but poursuivi Les crit res au nombre de trois prendre en consid ration pour v rifier si ce test est concluant sont les suivants EMI 1 Crit re d efficacit L aptitude de la mesure concr te atteindre le but pour lequel elle a t con ue Le crit re d efficacit revient d terminer la mesure dans laquelle l activit men e a permis l identifi cation de criminels o de terroristes d terminer la mesure dans laquelle ladite activit limite la capacit de la police
154. a reproduction sociale de type salari de l entreprise de p re en fils ou encore la cooptation qui favorisent le recrutement du m me et qui limitent donc la diversit St r otype et pr jug Selon le Larousse 2000 un pr jug est une opinion adopt e sans examen par g n ra lisation h tive d une exp rience personnelle ou impos e par le milieu l ducation De mani re cognitive le pr jug est un ph nom ne naturel qui consiste simplifier son environnement en le cat gorisant au d triment de ce qu on conna t le moins et que l on value par rapport aux visions commun ment admises dans la soci t les st r otypes Il s agit l d un comportement des tres humains en soci t et en soi il n est ni positif ni n gatif En revanche prendre en compte un st r otype pour motiver une d ci sion peut tre source de discrimination partir de cat gorisations englobantes per mettant de simplifier notre perception du monde les st r otypes sont une croyance 200 selon laquelle les membres d un groupe poss dent certaines caract ristiques communes Ils proc dent par g n ralisation abusive en attri buant une qualit ou un d faut au groupe en question par exemple la conviction que les Fran ais seraient arrogants les Allemands bien organis s et les Asiatiques m ticuleux sont des st r otypes Le st r otype est ainsi une vision r ductrice relativement p renne
155. ace une triple fracture ethnique reli gieuse sociale L interaction entre l arm e et la soci t pour ces nouvelles couches de popula tion n est pas compl te car ils ont le sentiment qu on partage tout sauf l essentiel carri re religion milieu social voire partenaires et que la grande famille militaire est quelque peu factice Cela n alt re pas le patriotisme les all geances exclusives la France en cas d inter vention ou le l gitimisme l gard de l institution La discrimination demeure plut t interne entre pairs et ne m ne pas un racisme institutionnel l gard de potentielles recrues Si elle n est pas combattue elle peut toutefois susciter des identit s collectives de compensation en retour dont l arm e a pour l instant t pargn e L institution militaire per oit la n cessit de promouvoir la diversit tout en tant consciente des discriminations qui perdurent en son sein Mais elle est confront e aux pr jug s de l en cadrement interm diaire et l entre soi des cat gories qui se prot gent en construisant des fronti res symboliques 147 Echanges avec la salle B QUESTION 1 Je ne voudrais porter la pol mique mais M P lisson m ayant invit ce d bat je me permets d intervenir Je me pr sente je suis commissaire divisionnaire chef de la formation g n rale du d partement du Nord sp cialis dans les renseignements g n raux alors je ne suis pas de
156. ais qu est ce que la honte Elle appara t chaque fois que le sujet est confront un regard ext rieur remettant en question l id e qu il se fait de lui m me Vincent de Gaulejac 1996 voque le sentiment d ill gitimit le sentiment d inf riorit un sentiment de d ch ance priv ou public le non dit qui restreint les capacit s de symbolisation et l inhibition Pour l individu ob se la honte est int rioris e Elle devient durable et s enkyste dans l appareil psychique La honte peut d buter dans l enfance ou l adolescence et se consolider envahissant l ensemble de la vie psychique Elle a des effets sur la confiance en soi et la construction de la personnalit L int riorisation du sentiment de honte s effectue par paliers jusqu former un n ud socio psychique Nous sommes particuli rement vuln rables la honte certains moments du d veloppement le stade du miroir et le narcissisme le stade oedipien ou la confrontation l interdit et l ordre symbolique la fin de la p riode de latence et la d couverte du monde social l adolescence et les choix sexuels et sociaux l entr e dans la vie d adulte et la recherche d une place dans la soci t Ces phases sont d limit es arbitrairement sachant qu il existe un continuum dans le d velop pement de chacun qui prend en compte les l ments internes et externes chacune de ces tapes l individu cherche un quilibre entre un id
157. aissances Les primaires invariables ge origine ethnique aptitude orientation sexuelle Les secondaires volutifs revenu statut marital statut parental exp riences profession nelles croyances religieuses Toutes ces consid rations donnent beaucoup de pouvoir au recruteur mais entra nent ga lement beaucoup de discours professionnels de justification de leur part car les crit res combin s d appr ciation s loignent nettement de l appr ciation de la comp tence et de l objectivit car complexes et trop contingents et essentiellement culturels 64 e Le march du travail revient fonctionner avec des qualit s affich es qui sont diff rentes de celles qui sont recherch es Les candidats potentiels ne s y trompent pas et les organisations qui les accompagnent telles que FACE Lille non plus l apparence est une discrimination combin e qui entra ne des compor tements particuliers chez les discrimin s potentiels partir de mon exp rience et des constats r alis s FACE Lille les trois ordres de comportement vus plus haut e Se conformer pour r ussir se faire embaucher devient la r gle per ue Bref les candidats potentiels en arrivent escamoter leurs potentiels personnels des qualit s essentielles des exp riences r elles mais d valorisantes leurs yeux ou selon eux en d phasage avec ce que l on attend d eux Tout semble indiquer qu il a n cessit de se CONFORMER
158. al du moi plus ou moins grandiose et inacces sible et une repr sentation de soi qui se construit de fa on n gative Il est ici confront la fois lui m me et au regard d autrui La soumission au regard de l autre est d autant plus int rioris e qu elle correspond la norme en vigueur La honte persiste alors que l humiliation a cess par exemple m me en cas d amaigrissement Elle peut tre r activ e chaque nouvelle situation de rejet et se potentialiser L estime de soi est remise en cause par la m sestime des autres Une tension particuli re se d veloppe en rapport avec un refus de soi qui fait cho ce qui est per u du jugement d autrui La nature de la souffrance dans ce sentiment de honte est li e la dignit Elle au carrefour du social et du psychique Elle est form e d motions d affects de fantasmes li s les uns aux autres rage culpabilit amour haine col re agressivit peur sid ration Pour celui qui l prouve elle est une souffrance psychique particuli rement douloureuse Tous les registres de l existence sont contamin s ainsi que toute l identit dans ses aspects per sonnels et sociaux Chez autrui elle suscite la piti ou la compassion la g ne ou le m pris Le plus souvent elle isole car elle est difficile dire mais aussi entendre 101 4 Les syst mes d adaptation mis en place Alors que les comportements sociaux d adaptation la honte se r sument la r
159. ales seraient en partie d termin es par l ob sit Le passage d une distribution al atoire de l ob sit infantile dans l chelle sociale une forte diff renciation pour les adultes s expliquerait par l impact de l ob sit sur la mobilit sociale La notion de mobilit sociale rend compte du d placement d un individu dans la structure sociale elle est dite intra g n rationnelle si elle compare la position d un m me individu deux moments de sa vie d but de carri re et fin de carri re par exemple ou inter g n rationnelle si elle met en relation la position sociale d un fils et celle de son p re par exemple La mobilit peut tre ascendante descendante ou quivalente selon que l individu s l ve descend ou reste au m me niveau de l chelle sociale L ob sit ralentit la mobilit intra g n rationnelle et augmente la fr quence de la mobilit interg n rationnelle descendante Cette derni re est influenc e par trois facteurs principaux le niveau d ducation l activit professionnelle et le mariage qui n ont pas le m me poids selon les sexes Pour les hommes l ducation et l activit professionnelle ont un r le plus important Pour les femmes le mariage est consid rablement plus d terminant m me si son importance tend diminuer C est ainsi que les femmes minces font plus fr quemment des mariages ascendants c est dire se marient avec des hommes de statuts sociaux plus lev s qu elles et
160. alit salariale la promotion des femmes aux postes d encadrement la cr a tion d entreprises par des femmes Malgr les r formes et d vidents progr s les femmes restent encore minoritaires en politique et de nombreux efforts restent accomplir en vue d une parit plus compl te on ne compte aujourd hui que 18 5 de d put es 21 8 de s natrices et 13 9 de femmes maires Dans l entreprise il subsiste encore des in galit s persistantes en mati re d carts salariaux l cart moyen de salaire est de 19 en 2008 de sous repr senta tion des femmes dans certaines professions et d acc s difficile des femmes des postes responsabilit ainsi seulement 17 4 des dirigeants d entreprise et 27 1 des cadres des entreprises sont des femmes Int gration Comme d fini dans le Petit Larousse int grer signifie faire entrer incorporer inclure dans un ensemble plus vaste L int gration est la participation pleine et enti re des indi vidus la soci t Sa dimension politique est la citoyennet qui s exerce par le droit de vote et d expression L int gration a un sens davantage social elle signifie l adh sion aux valeurs codes sociaux et comportementaux tels que l galit entre les hommes et les femmes pour les premi res l entretien de liens sociaux normaux ou la politesse pour les seconds des relations de bon voisinage pour les derniers par exemple L int gration est le processus qui
161. ance de la HALDE sont susceptibles de constituer une infraction p nale la HALDE transmet l affaire au procureur de la R publique Elle l a fait dans le cas d un entrepreneur qui refusait d embaucher un chef de chantier noir raison de la couleur de sa peau alors que sa comp tence tait reconnue et que le poste n tait pas pourvu D lib ration 2007 186 Depuis la loi du 31 mars 2006 en mati re d infraction p nale la HALDE a galement la possibilit de proposer aux parties une transaction pouvant constituer dans le versement d une amende transactionnelle d un maximum de 3000 pour les personnes physiques et de 15000 pour les personnes morales accompagn e de dommages et int r ts pour r parer le pr judice subi par la victime La transaction doit tre accept e par les parties puis homologu e par le Procureur de la R publique En cas de refus d une transaction par le mis en cause la HALDE peut d cider de saisir la juridiction correctionnelle par voie de citation directe C est ainsi que suite au refus de la transaction p nale qui lui tait propos e la responsable du recrutement dans une boulangerie a t condamn e p nalement pour avoir refus 170 d embaucher une jeune femme noire raison de la couleur de sa peau TGI Paris 17 ch correctionnelle 16 octobre 2008 En conclusion il faut souhaiter que les exemples ci dessus rapport s permettent de mieux prendre conscience des effets d vastateurs de la
162. anger de caisse car ils s aper oivent que l h te de caisse est atteint d une surdit ils ne savent pas comment faire ou ont peur Avec l accord du collaborateur la mise en place d une information disposition des clients permet de d samorcer la situation la fois pour le client et le collaborateur Je terminerai mon propos sur une derni re image celle de la m diatisation des sportifs han dicap s Image assez furtive lors des jeux paralympiques dont la mise en sc ne pr ne les valeurs du sport mais montre avec pudeur ou sugg re le handicap l apparence physique apparait normale tel le champion valide Nous ne sommes pas dupes la personne handicap e va moins vite va moins haut mais est plus forte dans son esprit dans le d fi du regard de l autre comme une d fiance par rapport son apparence physique Je vous remercie Echanges avec la salle B QUESTION 1 Bonjour cette question s adresse M Verdier pouvez vous nous pr ciser quelles sont les r gions concern es par votre travail R ponse d ric Verdier le de France Picardie Basse Normandie Haute Normandie Poitou Charentes Pays de la Loire Bretagne Lorraine PACA Bourgogne Les partenaires financiers sont souvent la direction r gionale de l ACSE et le GRSP Nous n avons pas encore implant de r seau dans le nord mais j esp re qu la suite de ce colloque des organisations seront int ress es pour se joindre not
163. ann es 1960 et la proportion des actifs ayant au moins le baccalaur at a t quasiment multipli e par 10 entre 1954 et 2004 Gadrey 2007 Ces volutions engendrent une offre de travail qualifi e importante sur le march du travail et une concurrence accrue entre des candidats toujours plus qualifi s Cette exacerbation de la concurrence sur le march du travail a rendu n cessaire une plus grande s lectivit de la part des employeurs confront s une offre de travail massivement dipl m e les employeurs ne peuvent plus utiliser le dipl me comme crit re central de s lection et ils ont d diversifier leurs crit res d valuation des candidats La prise en compte de crit res de personnalit a t une r ponse cette sur offre de travail dans la mesure o elle permet de diff rencier chaque candidature sur un crit re idiosyncrasique 3 1 2 Des mutations dans la structure des emplois La tertiairisation de l conomie est un ph nom ne commun aux conomies occidentales et elle appara t comme une volution structurelle depuis une quinzaine d ann es li e d une part la mondialisation de l conomie et aux sp cialisations qui s en sont suivies et d autre part l volution des besoins des consommateurs La capacit des entreprises r pondre ces volutions passe par la mobilisation de nouvelles comp tences de leurs salari s 3 1 3 Des mutations dans le contenu des emplois Comme la structure de l empl
164. ant notamment la couleur des yeux des cheveux leur longueur la taille de la candi date et son tour de poitrine d lib ration 2006 206 La Halde a aussi eu conna tre de discriminations subies par des personnes transsexuelles en particulier pendant la p riode de leur conversion de sexe Dans le cas d esp ce D lib ration 2008 190 l apparence physique de la r clamante et son immatriculation la s curit sociale ne co incidant plus elle a t contrainte de r v ler son transsexualisme son employeur et a 169 t victime de moqueries et pressions qui l ont contrainte la d mission La Halde a form une recommandation individuelle tendant l indemnisation de la personne et des recom mandations plus g n rales tendant la sensibilisation des agents de la CNAM et la mise en place d un dispositif r glementaire permettant de tenir compte de l tat transitoire durant la phase de conversion de l ad quation de l apparence physique et de l identit inscrite sur les documents d identit et documents administratifs Lorsque le r clamant d cide de saisir une juridiction pour faire reconna tre et r parer la dis crimination dont il est victime la Halde peut d initiative pr senter ses observations devant la juridiction Ce pouvoir de la Halde s exerce devant toutes les juridictions civiles p nales administratives sociales La HALDE n a pas demander d autorisation pour pr senter ses observations en just
165. ap qui correspondent 20 des saisines or ces 163 deux motifs de discrimination renvoient souvent un rejet de l autre raison de sa diff rence physique S agissant du crit re de discrimination on observera enfin que fr quemment les victimes font l objet d une discrimination fond e sur plusieurs crit res qui se m lent et voquent des pr ju g s voisins apparence physique et ge apparence physique et sant ou handicap etc pour sanctionner la discrimination il suffit de prouver un seul crit re d s lors la d marche juridique efficace consiste prouver celui qu il est possible de prouver c est probablement aussi pour cette raison que beaucoup d affaires ne font pas n cessairement ressortir le crit re apparence physique qui est plus difficile tablir Malgr l interdiction des discriminations raison de l apparence physique l tude de la juris prudence et des r clamations re ues par la Halde montrent que les pr jug s trouvent malheu reusement de nombreux champs o s appliquer qu il s agisse de l emploi du logement ou des biens et services Au titre de l apparence physique depuis sa cr ation la Halde a t saisie de r clamations aussi diverses que le refus d embauche raison du poids ou de la taille refus commis d ailleurs par des entreprises priv es mais aussi par le secteur public des refus d embauche ou de logement raison de la couleur de la peau des refus de service dans un restaurant
166. apparaitre de nouvelles cibles telles que la femme mancip e ou un nouveau consommateur masculin davantage h doniste Ainsi le paysage publicitaire a chang car il se devait de prendre en consid ration ces nouvelles valeurs En parcourant les m dias nous avons pu tablir deux postulats qui sont les femmes pr sen tant des crit res physiques agr ables sont tr s pr sentes au sein des publicit s constatation que l on peut consid rer comme vidente et que nous avons compl t e par un second postulat qui est que les hommes sont peu ou prou repr sent s leur avantage physique C est sur ce deuxi me postulat que nous axerons notre recherche En effet la prolif ration d images rotiques masculines dans la publicit atteste de l effort des publicitaires pour s duire hommes et femmes Bordo 1999 Ehrenreich 1983 Mosse 1996 Encore faut il accepter le postulat de l importance de la masculinit dans la publicit alors qu l exception de la litt rature cin matographique le sujet de la masculinit n a pas t tudi avec la m me attention que celui portant sur la femme Fejes 1989 J Katz 1995 parce que l apparition des hommes dans les m dias est relativement r cente Pourtant gr ce la revue de litt rature entreprise pour cet article nous sommes forc s de constater que l homme moderne est soumis aux m mes injonctions en mati re d image que la femme ce qui n tait pas le cas il y a une cinquantaine
167. apparence l exposent sans doute aux discriminations Ses tatouages sur le visage le cr ne ou les mains risquent fort de le priver d un emploi dans une banque Mais comme il le dit en souriant il ne cherchera jamais travailler dans une entreprise am ricaine conservatrice D un autre c t l originalit de son apparence lui assure au contraire une attention toute par ticuli re dans de nombreux espaces Son statut d artiste et son charisme font de Ron Athey une personne respect e et admir e dans les milieux dans lesquels il volue Et lorsqu il donne une conf rence l Universit sur son travail son look n te en rien l int r t de son auditoire En mati re de discrimination le contexte et le statut social sont en effet prendre en compte Le jugement port sur les apparences varie selon le lieu et le type d interactions sociales mais aussi selon le syst me symbolique dans lequel il s tablit Le sens et la valeur que prennent tatouages et piercings ont vari dans le temps et continuent varier d un environnement l autre Ron Athey travaill son corps pour lui et pour autrui En retour il a appris se 35 comporter et se positionner par le regard d autrui La construction toute singuli re de son apparence s est faite d abord pour marquer son appartenance une sous culture puis elle s est poursuivie En s inscrivant initialement dans une transgression des codes sociaux puis en exhibant son corps tatou
168. ard St Cyr Co tquidan On est arriv s Un monde Un truc de fous Vous rentrez c est des caricatures Cr nes ras s gueules de guerriers b rets rouges et tous taill s pareil des paules comme a et tous super physiques secs Je dis qu est ce qu ils mangent par dessous dans cette unit Parce que quand vous avez dix huit ans que vous tes tout petit tout rachitique et vous dites j aimerais bien ressembler a quoi Je suis rest Fier comme un duc Il n y a que physiquement que je suis rattach au monde maghr bin Les paras c tait l enfer a m a co t d tre bache lier Avec moi ils les jeunes recrues peuvent s identifier plus facilement que le lieutenant de la F qui lui aime l quitation Moi j aime le rugby a n a rien voir Puis il esquisse ce portrait du monde des officiers Continent Co tquidan c est quand m me un bon fief catho tradi C est g nial c est un creuset C est un moule de culture catholique Ils m ont fait rire sebago aux pieds et parabouts fauves marron La femme qui tait compl tement classique avait une coupe au carr Elle avait un r ducteur de cerveau en velours et elle portait un collier de perles Elle portait surtout la petite chemise achet e chez Cyrillus qui faisait a Il faut arr ter quoi c tait trop Pour moi a a t un creuset d observation ces gars l je me suis r gal je les ai regard s Co tquidan tous des ca
169. arisme nous vivons ainsi dans une d mocratie lib rale dans laquelle il y a des riches et des pauvres des plus entreprenants des plus m ritants des plus talentueux voire des plus chanceux Ainsi sur l affirme la D claration des droits de l homme et du citoyen du 26 ao t 1789 Les hommes naissent et demeurent libres et gaux entre eux Les distinctions sociales ne peuvent tre fond es que sur l utilit publique Aux termes de la D claration universelle des Droits de l homme de 1948 Tous sont gaux devant la loi et ont droit sans distinction une gale protection de la loi Tous ont droit une protection gale contre toute discrimination qui violerait la pr sente 202 D claration et contre toute provocation une telle discrimination Pour se pr munir d une justice inique cette galit en droits affirme l habeas corpus l galit devant les tribu naux le droit un proc s quitable devant un juge impartial la pr somption d innocence le droit tre d fendu par un avocat le droit de faire appel d un jugement Dans les faits l galit de traitement entre les individus peine s appliquer et c est ainsi que l on a pris conscience de l existence de discriminations La discrimination est donc une rupture de l galit de traitement Dans le monde professionnel le principe de l galit de traitement doit pr sider toutes les d ci sions manag riales Discrimination
170. arler 44 En 2003 dans ce sondage 81 des fran ais d claraient qu une personne au physique peu agr able n avait pas les m me chances d tre embauch e et 74 pensait qu une personne ob se n avait pas les m mes chances 77 Jean Fran ois Amadieu Le poids des apparences Odile Jacob 2002 78 La discrimination dans l Union europ enne eurobarom tre sp cial 263 TNS Sofres janvier 2007 104 Crit res qui peuvent d savantager les individus quand une entreprise a le choix entre deux candidats de comp tences et de qualifications gales dans l UE 25 en des personnes interrog es Le look la fa on de s habiller ou de se pr senter 51 Uw Nandicap ER Re or 49 L ge du candidat 49 La couleur de peau ou l origine ethnique 45 L apparence physique g n rale 39 La fa on de parler l accent 34 L expression d une conviction religieuse 22 Le sexe du candidat 22 L orientation sexuelle du candidat 19 Le fait que le candidat fume ou pas 17 Le nom du candidat 13 L adresse du candidat 9 NSP aa da a Dal 200 0e 3 Aucun de ceux l 2 AUES nas sacmnmsaseetnt ou ae E eig aE e 1 l embauche un constat g n ral de discrimination Sondage 2003 Observatoire des discriminat
171. articuli rement parmi tous ceux ci des transgres seurs du genre 1 Bouc missaires et crise identitaire masculine Un bouc missaire est une personne ou un groupe de personnes qui endosse un compor tement que le groupe social qui l environne refuse d assumer On pourrait dire qu aborder les discriminations par cet angle d approche permet de conjuguer les ph nom nes sociaux propres ce champ d expertise mais galement les ph nom nes psychologiques li s l iso lement Sans r duire toute victime un bouc missaire la prise en compte de la parole des premiers passe n cessairement par la d nonciation d un abus parole qui est pr cis ment confisqu e aux seconds d o la pr gnance des processus de bouc missaire au sein des ph nom nes de violence contre soi et contre l autre concernant le suicide notamment ou l Amok et c est en ce sens qu il s agit de sant mentale Les boucs missaires sont en quelque sorte un il du cyclone de la violence contemporaine prendre en consid ration les senti ments et les responsabilit s des divers protagonistes permet de se doter d outils de rep rage et d analyse efficaces et de restituer aux boucs missaires leur fonction premi re de moteurs de transformation sociale Par ailleurs la vuln rabilisation croissante de l identit masculine a comme seul mode d ex pression la violence dans la plupart des espaces sociaux les hommes sont en d calage avec une remi
172. at de sant R ponse de G rard Apfeldorfer L dessus je crois que d abord on consid re qu il faut un indice de masse corporelle au dessus de 35 pour avoir de v ritables nuisances pour la sant moins qu on ait une association d autres facteurs aggravants On peut tr s bien tre en surcharge pond rale et ob se et tre en bonne sant En particulier on a confondu sur le plan m dical et on continue d ailleurs confondre R ponse de M Creppy Effectivement ce probl me de sant et le poids et finalement POMS d crit l tat de sant mais elle parle de l incidence du poids et la s dentarit Il semble bien tre physique et psychique Pas seulement pourtant aujourd hui qu on a des arguments physique et en ne prenant qu une d finition assez s rieux pour dire que les nuisances que de sant a voudrait dire que quelqu un qui lon ait souvent attribu es au poids sont en fait est un petit peu plus gros que la moyenne et surtout li es la s dentarit C est dire que obligatoirement quelqu un de malade Or il y a quand on a une personne ob se qui bouge et qui des gens qui de fa on physiologique sont plus est active ce moment l elle peut parfaitement gros que la moyenne et ne seront pas malades s ils tre en bonne sant Cest donc assez d op rer nencha nent pas les tentatives d amaigrissement ce r ductionnisme entre ob sit et s dentarit donc cest un raccourci
173. ation et de prise en compte de la diversit dans les espaces publics comme dans les entreprises notamment par rap port aux pays anglo saxons et du nord Un lieu ind pendant de r flexion d tude d change et de confrontation sur les enjeux soci taux dans le monde des organisations semble aujourd hui indispensable Telle est l ambition de l Institut Diversit amp Ethique qui se distingue des autres acteurs du march par une approche qui combine e la r flexion prospective permettant d anticiper les grands enjeux RH de demain avec une veille et des publications r guli res e la dimension op rationnelle tous les niveaux de l entreprise en apportant un savoir faire et des id es pragmatiques et originales 193 FONDATION AGIR CONTRE L EXCLUSION FACE Le r seau de la Fondation Agir Contre l Exclusion FACE relie en France 31 clubs d entreprises locaux et r unit 3500 entreprises Depuis sa cr ation en 1993 FACE combat l exclusion sous toutes ses formes en agissant concr tement pour r tablir dans leurs droits fondamentaux ceux qui en sont priv s La fondation d fend les valeurs de solidarit de coh sion sociale d galit des chances et d galit de traitement En 2009 FACE Lille M tropole a recens 168 entreprises actives et 527 collaborateurs impliqu s dans ses actions Son activit a permis de mettre 131 personnes l emploi et d accompagner 863 personnes en pr vention FACE L
174. atisation s inscrit dans une logique politique de lutte contre la discrimination Poulain 2000 et 2009 2 Variabilit culturelle les gros aim s les gros ha s Que s est il pass dans les soci t s modernes pour que les corps d charn s soient devenus en quelques d cennies ce quoi beaucoup aspirent Pour qu ils soient pass s de la d valorisation voquant la maladie la faiblesse la s cheresse de c ur l absence de sensualit le d gout de la ch re la valorisation la sur valorisation morale tout d abord signe de la maitrise de soi de l individu qui des lors on peut faire confiance mieux qui est une sorte de h ros de la modernit r sistant la vague d ob sit Mais cette valorisation n est pas seulement morale Elle est aussi sexuelle Les maigres seraient devenues d sirables Que s est il donc pass pour que les corps d charn s ces sacs d os comme disait Georges Brassens qui ajoutait dans la foul e dans la chanson La fille de cent sous a ne me concerne pas d treindre des squelettes ou dans Oncle Archibald Fi des femelles d charn es vive les belles un tan tinet rondelettes pour que les corps d charn s donc s rotisent et se posent en promesse de sensualit Les valorisations du gros et du mince sont variables dans l espace d une culture l autre Faut il rappeler qu Hans Staden un arquebusier allemand enr l sur un galion portugais au temps de l
175. au fait que les autres les adoptent la convention est alors respect e par conformisme et ind pendamment de sa propre valeur Ghirardello 2005 Cette discrimination fond e sur l apparence s exprime travers une pr f rence pour la beaut celle ci peut tre intentionnelle ou non motiv e par le go t ou par l incertitude Les Am ricains qualifient cette discrimination de lookism l instar du sexisme pour la discrimi nation fond e sur le genre ou du racisme pour celle ayant trait l origine ethnique 3 L apparence physique un composant de l employabilit sur le march du travail La gestion des ressources humaines ne peut s exempter d analyser l impact de ce facteur car l heure o la question de l employabilit est au c ur des politiques de lutte contre le ch mage il s agit de comprendre ce qu elle recouvre pr cis ment Comme le souligne Duru Bellat 2007 le terme d employabilit renvoie sur les personnes la responsabilit de se montrer employables c est dire d tre en capacit de r pondre aux attentes des employeurs Et pour ce faire la d tention d un dipl me ou d une exp rience est insuffisante quoique n cessaire et les candidats doivent mobiliser d autres atouts pour s duire les employeurs 63 On pourrait rajouter l apparence l ge le genre 55 Nous posons que l apparence physique par l usage instrumental qu en fait l entreprise est un composant de l employabilit d
176. bissent d ordinaire davantage de contr les de police que les Blancs Un autre facteur d terminant a t le style de v tements port s par les personnes contr l es Bien que les personnes portant des v tements aujourd hui associ s diff rentes cultures jeunes fran aises hip hop tecktonic punk ou gothique etc ne forment que 10 de la population disponible elles constituent jusque 47 de ceux qui ont t effectivement contr l s Il ressort de notre tude que l apparence vestimentaire des jeunes est aussi pr dictive du contr le d identit que l apparence raciale L tude montre une forte relation entre le fait d tre contr l par la police l origine apparente de la personne contr l e et le style de v tements port s deux tiers des individus habill s jeunes rel vent de minorit s visibles Aussi il est probable que les policiers consid rent le fait d appartenir une minorit visible et de porter des v tements typiquement jeunes comme troitement li s une propension commettre des infractions ou des crimes appelant ainsi un contr le d identit Les donn es indiquent une surrepr sentation des jeunes parmi les personnes vis es par la police ils sont sur contr l s dans la totalit des cinq sites d observation Il est important de relever qu il existe une forte corr lation entre le style vestimentaire jeune et l apparte nance une minorit visible En d autr
177. ble d veloppement de recher cher quelles sont les limites de son application ainsi que les conditions n cessaires son acceptation par une soci t qui cherche par d finition rassembler ses membres au del des in vitables diff rences engendr es par la dynamique d mographique d une soci t mondialis e Ces limites seront mises en exergue par une approche qualitative effectu e aupr s des professionnels de la publicit FRAN OIS SANT ANGELO gt Conseiller juridique au Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme Belgique et membre au titre de la Belgique de l ECRI Conseil de l Europe Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme CNTR rue Royale 138 1000 Bruxelles Belgique www diversite be RECOMMANDATION DE POLITIQUE G N RALE N 11 DE L ECRI SUR LE PROFILAGE RACIAL Le profilage racial est le fait pour la police de contr ler ou de surveiller prioritairement des indi vidus pr sentant des signes visibles d appartenance une minorit Cette pratique illicite mais r pan due a suscit l attention de l ECRI Commission europ enne contre le racisme et l intol rance cr e en 1994 au sein du Conseil de l Europe qui l a trait e dans sa Recommandation de poli tique g n rale n 11 sur la lutte contre le racisme et la discrimination raciale dans les activit s de la police Fran ois Sant Angelo pr sente ce texte et plus particuli rement s
178. blier que le r sultat de toute discrimination est le m me quel qu en soit le motif la personne est cass e parce qu elle est profond ment atteinte dans sa dignit Quoi qu il en soit dans la loi fran aise on peut consid rer que les discriminations assorties de sanctions p nales sont plus graves que celles qui ne le sont pas parce que dans ces hypoth ses c est l int r t de la soci t toute enti re et non pas seulement l int r t priv que le droit entend prot ger Dans cette acception les discriminations fond es sur l apparence physique feraient parties des discriminations graves et seraient par exemple plus graves que celles qui sont fond es sur la gr ve car ce dernier crit re n est pas d nombr par le code p nal parmi les motifs interdits de discrimination Par ailleurs si l on s loigne du crit re mais que l on s int resse aussi au domaine de discrimination alors on peut penser que le nombre de domaines couverts par le droit est un indice de la protection que le l gislateur entend donner aux personnes victimes de discriminations raison d un crit re particulier Si l on accepte cette id e force est alors de constater que les discriminations de type sexuel et raciste sont plus graves que les autres parce que mieux prot g es par le droit Une autre question g n rale possible tient dans le choix de la terminologie et dans l inter pr tation de cette derni re Par exemple il y a d bat sur la s
179. bre Une ann e noire pour les medias en Bourse Research M 1973 e The nature of human values Edit Free press Schouten J and McAlexander J Subcultures of consumption an ethnography of the new bikers in Journal of consumer research p 43 61 June 1995 Seng s Anne 2003 e Fthnik Le Marketing de la diff rence Autrement Paris Sorman Guy 1992 e n attendant les barbares Fayard Paris Soulli re Danielle M Juil 2006 Wrestling with masculinity messages about manhood in the WWE Sex Roles A Journal of Research STRAT GIES 381 du 15 09 2005 page 20 7455 du 03 05 2007 page 16 1439 du 11 01 2007 page 40 1447 du 08 03 2007 page 13 1462 du 21 06 2007 page 10 Taylor Charles et Gutman A 1994 e Multiculturalisme diff rence et d mocratie Paris Aubier Tr guer Jean Paul et Segati Jean Marc 2003 Les nouveaux marketings 1 d Dunod Usunier Jean Claude 1998 nternational and Cross Cultural Managament Research Sage Publications Usunier Jean Claude Fquivalence et in quivalence entre contextes culturels l approche linguistique Revue Fran aise du Marketing 1998 3 4 no 168 169 123 139 79 Echanges avec la salle B QUESTION 1 Bonjour je suis psychologue de formation et je me demande dans quel but il serait int ressant de rep rer les codes sociaux Est ce que a vise l entretien ou la vie dans l entreprise R ponse de M Creppy Je pense sinc rement que la
180. bre 2004 la Cour constitutionnelle a fait droit sa demande et amput la loi de tous les crit res qu elle 17 En ce sens cf M Dini D bats S nat relatifs l adoption de la loi du 27 mai 2008 1 lecture p 36 L id e est que les victimes de discriminations forc ment victimes d in galit s de traitement pourraient tout aussi bien obtenir r paration en invoquant le seul principe d galit de traitement commun tous ce qui les placerait dans une posture positive et constructive alors que la r f rence une discrimination les conduirait insister sur les diff rences les caract ristiques particuli res par exemple le sexe l origine ethnique l orientation sexuelle et se placer en victime pour r clamer l galit On viterait ainsi l cueil du communautarisme 18 St phane BRISSY Jurisclasseur travail fasc 17 11 n 3 19 Cf V VAN DER PLANCKE Les effets du droit europ en antidiscriminatoire en Belgique quelques originalit s Annales de la Facult de Droit Economie et Administration de Metz pp 177 201 p 186 contenait Elle indiquait en outre que le droit interne doit contenir des crit res qui ont fait leurs preuves en tant retenus par des textes internationaux de protection des droits de l Homme Le l gislateur a suivi la consigne car il a ins r dans le droit Belge les crit res retenus par l article 21 1 de la Charte des droits fondamentaux de l Union Europ enne On s
181. c Resto bar Le Surf 2007 QCTDP 9 CanLil par 9 55 117 COMMISSION DES DROITS DE LA PERSONNE ET DES DROITS DE LA JEUNESSE Le profilage racial mise en contexte et d finition Cat 2 120 1 25 Juin 2005 disponible sur www cdpdf qc ca 177 crit re comme motif prohib de discrimination en soi c est par le rattachement d autres motifs qu on parviendra sanctionner ce type de discrimination AU passage apr s une lecture des d lib rations de la HALDE qui concernent le motif de l ap parence physique on notera que dans la grande majorit des cas d autres motifs de discrimi nation s y retrouvent crois s sexe orientation sexuelle origine etc Se pose alors la question de la sp cificit de ce motif en quoi repr sente t il une plus value dans une l gislation contre les discriminations L exemple qu b cois nous apprend que lorsque l apparence physique d une personne se distingue nettement de la normalit pour certaines caract ristiques nous sommes alors en pr sence d une discrimination fond e sur le handicap Des pr jug s et st r otypes nous emp chent d valuer cette personne sa juste valeur Lorsque qu on attribue une origine par ticuli re une personne en raison de ses traits physiques tort ou raison nous sommes en plein c ur d une logique de discrimination raciale ou fond e sur l origine Lorsqu on pr sume l orientation homosexuelle d un gar on jug pas assez viril en raison de so
182. c Inc 2003 CanLil 40742 QC T D P par 56 58 113 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c Vaillancourt Restaurant Chez Virginie 2008 QCTDP 7 CanLil par 8 9 114 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c 9113 0831 Qu bec inc Bronzage vasion au soleil du monde 2007 QCTDP 18 CanLil par 80 175 4 Le motif du handicap Le regard port sur la personne qui pr sente une anomalie physique est souvent teint de pr jug s et de st r otypes On pr sume souvent sans valuation objective de leurs capacit s r elles que ces personnes n ont pas les aptitudes requises pour effectuer un emploi donn en raison de leurs particularit s physiques diff rentes Ainsi dans une affaire tr s r cente un jeune homme de 19 ans avait t cong di d un emploi manuel lorsqu un contrema tre s est aper u qu il lui manquait des doigts la main gauche Analysant le cong diement sous l angle de la discrimination fond e sur le handicap le Tribunal des droits de la personne s exprimait ainsi Monsieur Allard a mentionn clairement devant le Tribunal qu il ne se consid re pas comme une personne invalide Au contraire il s est int ress tr s t t au travail manuel en s initiant d s l adolescence au travail que fait son p re sur les chantiers de constructions Il apprend ainsi clouer le bois utiliser les marteaux air les compresseurs les scies
183. ccupants l aide de gaz lacrymog ne La situation particuli re de chaque affaire tend montrer que des agents ont dans certains quartiers en dehors de la situation particuli re de chaque affaire des sentiments d appr hen sion de peur ou se pr parent une ventuelle confrontation Les agents font tat de difficult s li es l organisation de leur service la suspicion face aux individus issus de populations visibles qui puise sa source dans le sentiment d avoir g rer une population homog ne s agr ge la peur de voir l intervention perturb e par des riverains Cela conduit proc der aux interpellations de mani re exp ditive et plus brutale que n cessaire mettant mal le respect de la proc dure Nombre d agents ont le sentiment sur leur lieu de travail d tre dans un endroit tranger et hostile ce que de nombreux plaignants confirment en d clarant les percevoir comme trangers au corps de leur cit Le traitement des affaires par la CNDS Dans un premier temps les difficult s identifier le caract re discriminatoire de ces manquements ont conduit la Commission mettre en vi dence le racisme dans ses manifestations et le traiter par la pr vention de celles ci Les avis et recommandations n ont donc concern que les manquements en tant que tels et les recommandations sont demeur es g n rales 122 Recommandations de la CNDS Am lioration
184. ce fait l le plus qualifi pour parler des contr le d identit Toutefois j aimerais tout de m me attirer votre attention sur un processus de stigmatisation que je trouve int ressant de la part du sociologue que vous tes Monsieur Mouhanna m me si je trouve que la simplification de vos propos peut tre confortable d un point de vue intellectuel et je voudrais pr ciser 2 3 choses Les contr les d identit au faci s tels que vous les avez d crits dans votre colloque sont tout fait ill gaux et interdits en France a n existe pas juridiquement Je voudrais pr ciser d autres choses pr cises d abord la police n a pas le monopole des contr les la douane fait des contr les elle en fait peu pr s de la m me fa on pour des raisons diff rentes et vous savez tr s bien que lorsqu elle arr te un v hicule elle arr te selon diff rents crit res qui peuvent tre objectifs avec des indices effectivement concordants Je parlais donc de contr les douaniers qui visent emp cher l introduction sur le territoire national de produits interdits drogues contrefa ons partir de m thodes de contr le selon des crit res sur lesquels on peut galement r fl chir Je ne me d douane pour le coup de mes coll gues du minist re de l conomie et des finances mais je voulais rappeler simplement que pour les contr les d identit en France ceux ci rel vent d un article pr cis de proc dure p nale qui est l
185. ce th me de recherche a fait office d une source in puisable de publications Cette quantit de travaux s explique certainement par le fait que les st r otypes utilis s par les publicitaires voluent tr s lentement Dudley 1999 Sexton et Haberman 1974 montrent ainsi que sur une p riode de vingt ans 1950 1970 le r le jou par les femmes dans la publicit n a quasiment pas volu 72 Venkatesan et Losco 1975 affirment que 65 des annonces publicitaires presse utilisaient des femmes comme objets sexuels entre 1969 et 1971 75 L image de l homme quant elle est davantage pl biscit e pour des produits qui demandent un engagement financier et personnel tel qu une voiture une maison un ordinateur ou bien encore des produits financiers Klassen Jasper et Schwartz 1993 Toutefois pour le moment le visage rev t une importance davantage strat gique pour l homme car selon Archer D et Ali 1983 la publicit montrerait la t te d un homme dans 65 des cas et celle d une femme dans seulement 45 des cas On d voilerait en revanche davantage le corps de la femme 49 contre 24 pour les hommes De fa on g n rale une pr f rence est remarqu e pour le corps masculin dit m somorphe c est dire muscl et pour le corps f minin ectomorphe mod r qui est mince sans pour autant tre maigre Enfin pour certains chercheurs une coloration claire yeux cheveux et teint accro t significativement l
186. cept dans le cercle Mon grand p re tait un ancien militaire a a pas mal facilit mon int gration dans le milieu militaire C est vident que la plupart des personnes qui taient en lyc e militaire taient soit fils de militaires soit petit fils de militaires ou avaient un environnement militaire autour d eux a m a aid Le scoutisme m a aid m int grer dans la pratique C est s r qu il y a une sorte de fermeture dans ce milieu puisque la plupart des gens sont issus de familles militaires et donc partir de l a reste une sorte de cercle ferm et pour y rentrer il faut peut tre avoir une connivence avec ce milieu la plupart des gens qui int grent St Cyr sont issus des lyc es militaires Il y a une culture qui est commune certaines traditions dans les lyc es militaires des fa ons de vivre arm e de terre l accusation de communautarisme dont beaucoup se disent victimes ils la retournent avec l image qu ils ont d une partie de leur hi rarchie Tandis que les jeunes issus de l immigration ont le sentiment d tre enferm s par le regard des autres dans une appartenance communau taire qu ils r cusent car ils ont essay d y chapper en entrant dans l arm e les militaires de la hi rarchie rencontr s donnent ces jeunes l image d une communaut tr s homog ne attach e ses rites sociaux et religieux 146 3 Conclusion Les jeunes recrues issues de l immigration doivent faire f
187. ces savoir les homosexuels et les p res tendres et la matrilit op rant entre femmes sur celles qui vo quent la sexualit toute puissante des hommes savoir les femmes libres dans leur sexualit les lesbiennes et les prostitu es en t te Avec la mort la sexualit et la parentalit d finissent le c ur des interdits et des tabous d une soci t la violence des r sistances apparaissant lorsqu on y touche le d montre Si le f mi nisme a remis en question l enfermement des femmes dans la sexualit des hommes et donc leur position de domin es dans l espace social la domination psychologique des m res sur les p res et leurs fils notamment est peine br ch e Mais les jeunes se d marquant des st r otypes dans leur construction identitaire sur le plan de la sexualit du genre et de la parentalit sont de plus en plus nombreux et se situent souvent entre les tribus avec lesquelles ils sont en lien ou boucs missaires lorsqu ils y sont int gr s Ces entre deux sont parfois des Tiraill s entre homo et h t ro comme les bisexuel le s ou des Frontaliers sur la fronti re du masculin et du f minin comme les androgynes ou des Passeurs de fronti re de l homme vers la femme comme les Trans ou encore des Bountys comme les m tro sexuels qui sont homos dehors et h t ros dedans ou enfin des Tybouns comme les Bears et les Fames qui sont h t ros dehors
188. ces et la lutte contre le racisme et Marc Andr Dowd vice pr sident de la Commission qu b coise des droits de la personne et des droits de l enfant Les institutions nous indiqueront comment elles pren nent en compte la discrimination au motif de l apparence physique et quelles sont les affaires embl matiques qu elles ont eu traiter sur ce sujet Puis elles nous indiqueront leurs conclu sions sur la journ e et comment elles r agissent aux interventions et interpellations entendues au cours du colloque Je conclurai la journ e et nous nous terminerons la journ e 17h40 J ai le plaisir de passer maintenant la parole tout d abord Franck Desmaret pr sident du club FACE un des pr cieux partenaires du comit d organisation puis l animateur du colloque Khalid Hamdani directeur de l institut thique et diversit et responsable du module de mana gement du master Il Politiques et management de l galit et de la diversit de sciences po Lille Notre animateur nous accompagnera tout au long de la journ e et c est lui d sormais qui exercera la police des d bats en veillant Mesdames et messieurs les intervenants au respect des temps de parole pour le parfait d roulement du programme et la tenue d changes avec la salle L APPARENCE PHYSIQUE MOTIF DE DISCRIMINATION Franck Demaret l Pr sident du club FACE grand Lille Mesdames et messieurs Merci de m avoir invit changer avec vous sur un sujet
189. ceux et celles qui trahissent la cha ne de st r otypes binaires qui leur est impos e Car si l homme domine la femme et la m re le p re comment ce jeu de domination crois es entre la toute puissance de l homme et celui de sa m re va t il s op rer dans l entre femmes dans l entre hommes et entre hommes et femmes Pr cis ment partir du genre ce sont les hommes dits f minins et doublement s ils sont p res et les femmes au comportement masculin d autant plus qu elles ne sont pas m res qui sont point s du doigt parfois jusqu la violence la plus extr me qu il s agisse de jeunes enfants d adolescents ou d adultes conomiquement productifs o l on va les cantonner dans des domaines r serv s Au niveau du couple la violence de l homme sur la femme s articule pr cis ment l o la femme montre des signes d mancipation du joug viril Quant au domaine de la parentalit la domination matrile s exerce d autant plus fortement que les p res montrent une part de f minit notamment parce qu ils revendiquent une place quotidienne aupr s de leurs enfants Dans l entre hommes la domination dite masculine s exerce d abord et avant tout par les plus virils en fonction des codes sociaux qui d finissent la masculinit sur ceux qui sont les plus faibles et donc les plus proches de la f minit ou sur ceux qui refusent de consid rer les femmes comme inf rieures Dans l entre femmes la dominat
190. ch garantir l exer cice effectif du culte d s lors qu il ne trouble pas l ordre public D Si l tat ne reconna t aucune religion il ne doit en m conna tre aucune et il reconna t le fait religieux et sa pluralit M me si le Concordat est encore d application en Alsace Moselle le principe de la cit rejette toute distinction entre les cultes reconnus par le Concordat de 1800 catholique protestant isra lite et les autres cultes L tat garant de la libert religieuse prot ge les religions contre les discriminations Ainsi l tat s interdit de d finir ce qu est une reli gion ou ce qu est une secte en revanche il consid re comme d rive sectaire l escroquerie ou l abus de faiblesse 209 Le fondement juridique sur lequel s est construite la la cit fran aise m rite d tre pr serv et rappelle que le concept de la cit n interdit pas toute volution Au sein de l entreprise le principe de la cit ne s applique pas La la cit vise prot ger le citoyen contre les empi tements du pouvoir Elle ne dicte pas le comportement du citoyen ni dans l espace public ni dans les actes de la sa vie ni m me au sein de l entreprise Ainsi le citoyen a le droit de manifester ses convic tions religieuses au sein de l entreprise et les exceptions ce principe sont rares et pr cises Les exceptions doivent tre objectives elles concernent la s curit interdiction de port de bijoux
191. cle R 1142 1 a fix limitativement la liste de ces emplois artistes manne quins et mod les La halde a d lib r sur ces exceptions et elle a estim qu il s agissait d emploi limitativement pr vus et qu au regard des textes actuels aucun autre emploi ne pouvait donner lieu discri mination sur le sexe En dehors des exceptions pr vues par les textes aucune discrimination li e l apparence phy sique ne saurait tre admise et que par exemple la jurisprudence n a jamais admis qu un crit re de beaut ou de race puisse constituer une exigence professionnelle essentielle et d ter minante De m me aucune exception ne saurait tre admise en mati re de biens et services et 166 la jurisprudence a plusieurs reprises sanctionn des comportements d lictueux consistant refuser l entr e de personnes handicap es dans un restaurant de personnes de couleurs dans une boite de nuit Malgr un cadre juridique clair il reste que la preuve de la discrimination reste d licate apporter 2 Les pouvoirs d enqu te de la Halde et la preuve de la discrimination La loi conf re la HALDE des pouvoirs d enqu te pour tablir la preuve de la discrimination Elle peut faire proc der des auditions de personnes mises en cause ou de t moins des v ri fications sur place et se faire communiquer toute information Les personnes mises en cause ou sollicit es sont tenues de r pondre ses demandes En cas de refus de commun
192. d ric P lisson Il convient en outre de bien v rifier qu il y a derri re une situation de discrimination une victime identifi e La HALDE ne s autosaisit que dans de rares occasions la fois pour ne pas tre instrumentalis e et surtout pour ne pas intervenir dans une affaire sans le consentement de la victime Je crois savoir qu une bonne part des affaires transmises la HALDE concernaient en fait des d nonciations de discriminations qui pour tre scandaleuses comme le transport d une personne handicap e dans un wagon postal au lieu d un wagon voyageurs ou le doublement du prix du billet de transport a rien d une personne ob se n cessitent que la victime saisisse la HALDE elle m me et apporte des l ments au dossier susceptibles de faire preuve Une association peut accompagner une victime de discrimination devant la loi si elle a dans ses statuts la lutte contre les discriminations depuis au moins cinq ans et si la victime le lui demande elle ne peut pas se limiter d noncer des situations g n rales qui ont t voqu es dans la presse 45 B QUESTION 4 d une membre de l association Allegro Fortissimo J ai eu la chance de suivre la recherche action de M Verdier J ai t tonn e d avoir red finir pour toutes les discriminations les termes d homme de femme etc Red finir les termes est mon sens au centre de toutes les discriminations S il pouvait y avoir une acti
193. d ann es seulement Les hommes sont davantage conscients de leurs corps et du besoin de se conformer aux diktats de la jeunesse de la forme et de la minceur selon Lipovetsky 1992 ils sont pass s de hygi nisme l esth tique corporelle Les imp ratifs de la beaut et de l apparence ne sont plus exclusivement du domaine f minin Riche de ce postulat mais galement de la n cessit de la part des publicitaires de proposer un visuel alliant divers principes tels que esth tico per ceptif stimulant l int r t du public par son graphisme argumentationnel consiste quant lui trouver une proposition accrocheuse mais galement un principe motivationnel qui 69 vise provoquer le d sir Cette m thode aboutit la cr ation de messages conscient que cette alchimie est difficile trouver nous avons souhait savoir s il existait des nomenclatures physiques pour faciliter cette formule Notre article se donne comme objectifs d identifier les caract ristiques physiques pour chacun des deux sexes v hicul s dans la publicit En effet dans une soci t d image de spectacle qui accorde une place de choix au sens de la vue plus qu tout autre sens quels mannequins sont davantage pl biscit s pour s duire annonceurs prospects et clients Nous montrerons comment la mondialisation influence la publicit au point qu elle s oriente quasi exclusivement vers des valeurs occidentales comme l indiqu
194. d apparences concr tes qui organisent les interactions humaines ordinaires Comment certains d tails de l apparence peuvent ils avoir plus d importance que les st r o types les plus identifiables Comment des apparences relevant de techniques similaires de soin de maquillage de coiffure de modification corporelle ou recourant des objets de m me nature une jupe un bijou une coiffe peuvent elles engendrer des jugements diff rents sur les personnes Et sur quoi se construit ce jugement La discussion porte sur le fait que ces apparences concr tes fonctionnent c est mon hypo th se comme un l ment important de discriminations Les personnes ayant prendre une d cision impliquant une autre personne sur laquelle elles ont une autorit institutionnelle ou symbolique ou vis vis de laquelle elles exercent une position dominante peuvent faire des choix qui sont des choix la t te du client sans en avoir conscience Cette discussion sera men e partir de pratiques contemporaines et largement diffus es de transformation de l apparence le tatouage le piercing les implants les scarifications Elle articule la question des discriminations celle du regard Comment regarde t on l autre et que voit on de l autre Tatouage et piercing outils de construction de l apparence et source de marginalit Les modifications corporelles de l apparence offrent la possibilit de r aliser une anthropo logie du cor
195. d une personne handicap e pr sentant une malformation faciale dans un salon de coiffure avec pour seule justification de ne pas vouloir faire peur aux enfants pr sents ne peut tre raisonnablement justifi Cette situation doit tre analys e et trait e sur base du crit re handicap et non de la caract ristique physique Celle ci est intrins que au handicap de la personne En mati re de discrimination sur base des crit res raciaux le Centre n a jamais trait les d lits de faci s comme des discriminations sur base de la caract ristique physique La protection du crit re de la caract ristique physique n est apparue qu en 2003 dans le cadre de la loi 104 Le juge estime en effet que le document en question ne cr e pas de diff rence traitement car il vise de la m me mani re tous les membres du personnel et pas seulement le demandeur 105 De fa on d lib r e le l gislateur belge n a pas donn de d finition de la notion de handicap dans la loi du 10 mai 2007 Celle ci doit tre prise au sens large et englobe les maladies chroniques Par ailleurs la Cour de Justice des Communaut s Europ ennes dans l affaire Chacdn Navas contre Eurest a pr cis l tendue de ce concept au sens de la Directive 2000 78 CE Dans cet arr t la Cour consid re que la notion de handicap doit tre entendue comme une limitation r sultant notamment d atteintes physiques mentales ou psychiques et entravant la participation de la personne co
196. dans le secteur des services o ceux en relation avec la client le Une apparence s duisante est donc un facteur pouvant intervenir comme un crit re de s lection de qualit s subjectives des candidats qualit s qui sont de plus recherch es sur le march du travail E 1 2 De la s lection la discrimination fond e sur la beaut L examen des r ponses obtenues aux envois de CV par couple aboutit une pr sentation diff rente des r sultats pr c dents En effet nous allons maintenant distinguer les r ponses obtenues par les candidates au sein de chaque couple ce qui va permettre de calculer des taux de discrimination fond e sur l apparence physique des candidates Il ne s agit donc plus de mettre en exergue des diff rences globales dans les taux de convocation mais des diff rences par couples Dans 70 des cas le traitement des deux candidates formant un couple a t identique dans 49 aucune n a t convoqu e et dans 21 des cas elles l ont t toutes les deux Par contre lorsqu une seule a t convoqu e cela s est fait davantage au profit de la candidate s duisante 21 5 contre 8 5 pour la candidate moins s duisante 51 Graphique 1 Taux de discrimination l embauche Convocations N Tests r alis s 343 Candidate s duisante seulement E Candidate moins s duisante seulement Pas de convocation Les deux convoqu es E Tests valides au moins une convocation y Note le tau
197. dans le temps et largement partag e De tels pr jug s conscients ou inconscients sont souvent inexacts ils peuvent tre dangereux et alimenter les pr jug s racistes sexistes etc Ils peuvent en effet engendrer des atti tudes de m fiance ou de rejet et aboutir dans certains cas des actes de discrimination Le pr jug est un sentiment qui peut voluer au contact de l individu ou du groupe du fait de l exp rience du v cu d o l int r t la fois d un travail sur soi et de promouvoir la diver sit Les qu b cois distinguent ainsi le st r o type discriminatoire qui est le lien explicatif du passage du st r otype la discrimination D lits de racisme antis mitisme sexisme homophobie handiphobie Les termes de racisme antis mitisme sexisme homophobie ou encore handiphobie ren voient une hostilit syst matique l gard d un groupe social selon le Petit Robert Par exemple le racisme est une id ologie fond e sur la croyance qu il existe une hi rarchie entre les groupes humains les races et d signe le comportement inspir par cette id ologie Pour les adeptes de ces th ories autrui est consid r comme inf rieur en rai son de sa couleur de peau de sa religion de son sexe de son orientation sexuelle ou de son handicap Ces termes ont en commun le rejet de l autre de la diff rence partir d l ments g n ralement irrationnels Ces id ologies rel vent de
198. de couleur n est elle pas une provocation la discrimination fond e sur l apparence physique En r alit ce type de comportement pourra tre sanctionn sur le fondement de l origine ou de l appartenance vraie ou suppos e une ethnie une nation une race 32 Ibid examen des articles 33 Ph VUILQUE D bats A N premi re lecture 34 ILB 35 JORF 14 juillet 1983 p 2174 36 JORF 8 juillet 1989 p 8541 37 Pr cit e note 1 Il ressort de la premi re partie de ce propos que la France adopte une position originale tant au regard du droit international que des quelques droits internes voisins parcourus en retenant l apparence physique parmi les crit res de diff renciation interdits Cette notion englobe la fois la couleur et les caract ristiques physiques desdits droits Par ailleurs la gen se de l introduction de ce crit re permet de se poser la question de son bien fond m me si l ensemble des domaines de discrimination reconnus en droit fran ais semble couvert La loi a presque dix ans et il me semble que l on a d sormais un recul suffisant pour estimer la pertinence du crit re 2 Un crit re pertinent Je le laissais entendre dans la premi re partie les comportements discriminatoires li s l ap parence physique sont souvent couverts par d autres crit res de diff renciation interdits par le droit fran ais aussi peut on se poser la question de savoir si le crit re de l apparence
199. de cassation avait voulu limiter les indices du contr le policier au compor tement de la personne mais le l gislateur a consid r que cette restriction risquait de priver les contr les d identit de la plus grande partie de leur efficacit En revanche les contr les policiers au faci s ne peuvent pas tre qualifi s juridiquement de dis criminations En effet le code p nal d finit la discrimination comme le refus d acc s un droit un bien ou un service Le contr le policier n est en aucun cas le refus d un droit Il faudrait pour cela rattacher le contr le policier un domaine de discrimination au sens du code p nal La nature m me de l activit de police est rattach e au maintien de l ordre qui rel ve d un pouvoir r galien de l tat Par principe toute personne a l obligation d accepter les contr les d identit et l identit de toute personne peut tre contr l e quel que soit son compor tement d s lors qu il s agit de pr venir une atteinte l ordre public notamment la s curit des personnes ou des biens En effet le seul droit reconnu la personne interpell e est de se soumettre au contr le C est donc la Commission nationale de d ontologie de la s curit institu e en 2000 qui est comp tente pour conna tre des discriminations polici res au faci s Elle peut tre saisie par un parlementaire et depuis 2007 par la HALDE saisie tort d une r clamation en la mati re Une
200. de constater que nous n en sommes toujours qu aux environs de 2 7 Enfin dernier exemple la Halde a montr tude ASDO 2006 qu une femme seule avec enfants avait trois fois moins de chances et une personne de couleur neuf fois moins de chances d obtenir la visite d un logement louer que le candidat de r f rence homme blanc revenu et garanties identiques La mobilisation des pouvoirs publics et des entreprises est r cente Elle utilise des mots clefs tels que galit galit des chances diversit ou lutte contre les discriminations qui ne sont pas des termes synonymes mais induisent des confusions p nalisantes pour la compr hension et par cons quent pour l action En effet diversit et galit ne sont pas quivalentes elles sous tendent des philosophies assez diff rentes et des modalit s d action radicalement diver gentes Par cons quent le pr sent document a pour objectif de clarifier les termes du d bat et de l action SOMMAIRE e S lection p 199 e Exclusion p 205 e Diversit p 199 e Discrimination positive p 206 e St r otype et pr jug p 200 action positive e D lits de racisme antis mitisme p 200 Parit p 208 sexisme homophobie handiphobie e Int gration p 208 e Tol rance p 201 e La cit p 209 e Stigmatisation p 201 e Interculturalit p 210 e galit discrimination p 202 e Communautarisme p 210 e galit des chances
201. de du travail La question para t moins tre une question de principe qu une question d esth tique et de distinction Il importe d s lors de rep rer ce qui peut dans l usage du piercing ou du tatouage relever de la stigmatisation et ce qui entraine une valorisation Sur ce point divers l ments ont d j t pr sent s li s l endroit et au type d ornement la possibilit de jouer de sa visibilit Il reste situer comment la distinction ou au contraire la stigmatisation peuvent se produire partir d une tr s petite diff rence Un m me piercing au m me endroit sous la l vre inf rieure par exemple peut tout autant souligner la f minit d une jeune fille ou au contraire indiquer une absence de distinction qui pourrait alors tre per ue comme de la vulgarit D o vient la perception hi rarchis e entre ces deux piercings D abord il s agit de deux bijoux Et le jugement de valeur qui sera port sur la personne qui les porte n chappe pas aux r gles qui r gissent les jugements port s d apr s le type de boucle d oreille de collier ou de bague Ensuite il y a deux allures chevelures v tements mani res de marcher de parler de regarder deux mani res d exposer son corps Bref deux piercings similaires peuvent r v ler deux cultures qui au sein d une m me culture renvoient une hi rarchisation implicite qui va du vulgaire au distingu de la discrimination la valorisation Ce qui
202. de sauvegarde des droits de l homme et des libert s fondamentales Convention de New York Charte sociale europ enne de l ascen dance Convention de New York de l origine sociale Convention europ enne de sauvegarde des droits de l homme et des libert s fondamentales Convention OIT n 111 Charte sociale europ enne la fortune la naissance l appartenance une minorit nationale Convention europ enne de sauvegarde des droits de l homme et des libert s fondamentales Charte sociale europ enne En tout cas le choix d un crit re r pond toujours une id e de justice soit de groupe il faut liminer les discriminations raciales ou l gard des femmes par exemple soit interindividuelle les personnes ayant des m urs ou des opinions diff rentes doivent tre respect es de la m me fa on soit un imp ratif de pertinence voire de rationalit conomique On peut se demander s il y a des crit res incontournables En ce qui concerne les tats de l Union c est le cas de ceux qui sont contenus dans les directives Au del la Cour Constitutionnelle Belge a eu se prononcer sur la question l occasion de sa saisine sur la Constitutionnalit de la loi du 25 f vrier 2003 relative aux discriminations La loi belge ne com portait pas le crit re de l opinion politique et l extr me droite flamande avait saisi la haute juri diction car elle se sentait discrimin e de ce fait Dans son arr t n 157 2004 du 6 octo
203. dentit s culturelles diverses La position multiculturaliste a t critiqu e en France notamment Certains consid rent que le multiculturalisme est contraire au principe d galit r publicaine puisqu il tablit des diff rences entre certains groupes dans la soci t et l tat ne consid re plus les personnes seulement en tant qu individus mais aussi en tant que membres de groupes particuliers Le multiculturalisme est une approche diff rentialiste qui identifie les indi vidus selon leur appartenance un groupe communautaire 211 Entre norme codes sociaux esth tisation et rejet de la diff rence visible Les actes du colloque du 16 novembre 2009 portent la connaissance des chercheurs et du grand public une th matique qui est doublement une premi re Elle l est tout d abord parce que le colloque du 16 novembre a t le premier organis par le master politiques et management de l galit et de la diversit de Sciences Po Lille Leader en France d s 2008 sur les questions de l galit et de la diversit cette formation se propose de relever le d fi de la prise en compte de la diversit de notre population au service d une v ritable galit de traitement fondement de notre R publique affirm l article premier de la D claration des droits de l homme et du citoyen du 26 ao t 1789 Ce colloque est galement une premi re parce que jamais encore un colloque en France en Europe et probablement
204. des comporte ments r pr hensibles de ce public comme le trafic et l usage de drogue par exemple En effet les tudes scientifiques ont montr que l usage de stup fiants est assez comparable m me si les produits en cause ne sont pas forc ment les m mes dans les diff rentes cat gories sociales Intervient dans ce processus d anticipations autor alisatrices toute la cha ne judiciaire le contr le policier la poursuite p nale la condamnation Des tudes men es par le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions p nales qui est sous tutelle conjointe du CNRS et du minist re de la Justice ont tabli qu en 1998 en France pour treize types de d lits de droit commun sur quinze tudi s les trangers sont plus souvent sanctionn s par de la prison ferme que les Fran ais Pour un d lit de vol avec effraction 52 des trangers sont condamn s de la prison ferme contre 37 des Fran ais Pour un d lit de d tention acquisi tion de stup fiants 44 des trangers copent de prison ferme contre 31 des Fran ais et pour un d lit d usage de stup fiants 15 des trangers contre 9 des Fran ais Les m mes carts se v rifient dans le montant de la peine toujours d lit comparable bien s r Pour le vol avec violence par exemple 15 des Fran ais sanctionn s par de la prison ont cop de moins de trois mois contre seulement 7 des trangers alors que 28 des Fran ais ont t condamn s p
205. des employ s mais continue d tre exprim par l employeur puisqu il dirige le processus de recrutement l origine de ce go t on retrouve la volont de ne pas travailler avec des gens diff rents et pour l employeur une volont de maintenir l quilibre et la stabilit interne de son entreprise Cette explication d une pr f rence pour les individus beaux appara t discutable dans la mesure o les entreprises pr sentant des salari s aux physiques majoritairement s dui sants sont rares mais cela existe s rement cependant et la situation la plus fr quente est au sein d une m me entreprise celle de salari s aux physiques h t rog nes Cette question n tant cependant pas pos e dans la litt rature tudi e et en l absence d tudes centr es sur cette hypoth se il appara t ce stade d licat d appr cier le poids des coll gues dans ces d cisions discriminatoires Le go t des consommateurs le troisi me groupe susceptible d exprimer son go t pour la beaut est le groupe des clients des consommateurs dont l adh sion l entreprise est un facteur de sa survie l instar des pr f rences des employ s celles ci vont galement tre invoqu es aupr s des interm diaires de l emploi par les employeurs pour motiver des refus de candidats La volont de ne pas se faire servir ou d entrer en affaire avec certains groupes d individus peut tre un motif de discrimination de la part de la client le Dans ce cas on su
206. diff rend donc r side un choix tactique Pour l un comme pour l autre il s agit d infl chir par la construction de l apparence le maigre chiffre d affaire des mendiants et des mendiantes Les moyens en revanche sont radicalement oppos s D un c t Abou Chawali pr conise la construction de corps repoussants la s lection de corps monstrueux De l autre Tewfik Gad d fend la composition d une apparence qui ne heurte pas les nantis ce qu Abou Chawali d nonce comme danger de la fantaisie Dans sa nouvelle Cossery illustre comment l apparence physique fonctionne dans l accep tation ou le rejet des personnes comment elle en fait des objets de piti ou des sujets de sympathie Les notions de handicap de sexe d tat de sant de race d ge sont des l ments de l apparence permettant de d valoriser les mendiants envisag s comme des professionnels Ce qu il raconte c est que les actions humaines se font pour une grande partie d entre elles la t te du mendiant Ce qu il exprime aussi c est que les diff rences de traitement chappent pour une large part celles et ceux qui exercent une discrimination tout autant qu celles et ceux qui la subissent Dans Le Danger de la fantaisie le d saccord entre Chawali et Gad 60 Publi pour la premi re fois au Caire en 1941 Albert Cossery Les Hommes oubli s de Dieu in uvres compl tes 1 ditions Jo lle Losfeld 2005 32 porte sur la perceptio
207. dique Pr s d un tiers des citoyens se dit tre ou avoir t victime de discrimination fond e sur l apparence physique source HALDE mai 2009 Le crit re tant reconnu par la soci t il para t difficile de revenir en arri re en le sup primant du dispositif antidiscriminatoire On pourrait en revanche tirer des enseignements de la d monstration lors de l introduction d un prochain crit re par exemple le lieu de r sidence en se demandant si le droit existant ne permet pas de traiter la discrimination J ajoute qu il y a d autres chantiers mener et pour n en citer qu un la g n ralisation du champ d application de la loi du 27 mai 2008 l ensemble des crit res reconnus par le droit fran ais 55 Dans le m me sens cf CA Paris 7 juin 1990 2 arr ts JCPE 1991 Il 191 obs A CHEVILLARD n est pas justifi e par la nature de la t che accomplir l interdiction faite par une note de service de porter un pantalon sous la robe r glementaire un r glement int rieur ne peut imposer une tenue vestimentaire pour des motifs purement esth tiques Cass soc 18 f vrier 1998 Bull V n 90 TPS 1998 com n 114 Dr Soc 1998 p 506 ne commet pas de faute le salari qui refuse de porter une blouse blanche alors qu il n est pas d montr que le port de ce v tement est justifi par la nature de la t che accomplir et proportionn au but recherch cf galement L GIMALAC La tenue vestimentaire l identit et le
208. discrimination Entre norme codes sociaux esth tisation et rejet de la diff rence visible Colloque du 16 novembre 2009 Lille Direction ric P lisson Animation et id e originale Khalid Hamdani Sciences Po Lille 84 rue de Tr vise 59000 LILLE OUVERTURE DU COLLOQUE ric P lisson Directeur de l action territoriale de la HALDE Enseignant associ Sciences Po Lille Responsable du master Politiques de l galit et de la diversit Organisateur du colloque Mesdames et messieurs e suis heureux de vous accueillir ce matin l institut r gional d administration partenaire du colloque aux c t s de l institut d tudes politiques de Lille partenaire au m me titre que les clubs d entreprises FACE Fondation agir contre l exclusion IMS Institut du m c nat de solidarit et tre Club des charg s de mission handicap les entreprises Adecco Auchan L Or al et Castorama l association Allegro Fortissimo les m dias Salamnews et Saphirnews Je voudrais saluer publiquement l ensemble des partenaires ils sont pr sents parmi nous la tenue de ce colloque n a pu tre rendue possible que gr ce eux Ce colloque est doublement une premi re Il l est tout d abord parce qu il est le premier orga nis par le master politiques et management de l galit et de la diversit de Sciences Po Lille Ce master a t le premier en France d s 2008 sur les questions de l galit et de la
209. e On peut consid rer que trois l ments structurent la discrimination en sont l essence le domaine d action la diff renciation op r e sera qualifi e de discrimination si elle intervient dans un domaine qui est prot g par le Droit c est dire en France l emploi public et priv le logement l ducation et les biens et services le crit re de diff renciation et l absence de motif l gitime c est dire d l ment qui permette de justifier objectivement la diff rence de traitement C est le crit re appel aussi motif qui nous int resse plus particuli rement aujourd hui les in galit s de traitement ne peuvent tre qualifi es de discriminations prohib es que si elles se fondent sur un crit re de diff rentiation interdit par le droit dans le cas de la discrimination directe ou parce qu elles aboutissent traiter plus mal une cat gorie de la population pouvant tre identifi e par ce m me crit re dans le cas de la discrimination indirecte A d faut il n y a pas discrimination mais autre chose atteinte la dignit rupture d galit diffamation 1 Loi n 2008 496 portant diverses mesures d adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discrimi nations JORF du 28 mai 2008 p 8801 Pour des commentaires de cette loi cf E FORTIS Actualit juridique P nal 2008 p 303 M T LANQUETIN Dr Soc 2008 p 778 M MINE Revue de droit du travail 2008 p 53 L PERU PIROTTE JCPS 2
210. e un id al qui emp che de d velopper des capacit s adaptatives Les st r otypes n gatifs sont int rioris s et d fendus par les personnes exclues au m pris de leur r alit La personne se sent en permanence disqualifi e au point de douter de ses aptitudes et de sa valeur Elle se vit en transition dans un corps qui ne lui appartient plus en esp rant trouver le d clic qui la rendra plus conforme au prix de privations et d efforts de plus en plus importants qui se soldent le plus souvent par des checs et par une aggravation de la situation initiale Honte et culpabilit se d veloppent et se potentialisent au risque d un isolement de plus en plus grand et d une impossibilit habiter ce corps rejet La lutte contre l ob sit devenue priorit de sant publique valide et amplifie actuellement les cons quences de cette exclusion Elle justifie cette intol rance pour des raisons sanitaires tout en reconnaissant que la lutte contre l ob sit ne peut pas tre dissoci e de la lutte contre la discrimination loi de sant publique de mars 2002 Comment sortir de ce paradoxe et aider individuellement les personnes concern es rompre l isolement en luttant contre les effets de cette mise l cart et de ces pr jug s 2 Quelques id es re ues e Les personnes ob ses sont responsables de leur tat car elles mangent trop e Les personnes ob ses n ont qu faire un r gime et tout s arrangera e
211. e s duisante montre que toute une int gration est faite sur le fait que plus d importance est donn e la beaut des femmes que celle des hommes R ponse de Mme Garner Moyer Je dis s duisante parce que moi m me j ai tendance dire la plus belle la moins belle Dans un cadre o on s arr te la convention l entretien on se focalise sur la photo En entretien des dynamiques se mettent en place la s duction entre en jeu Il faut pouvoir aller en entretien pour montrer de quoi on est capable et quelles sont nos comp tences En France on recrute beaucoup sur le CV ce qui est difficile quand on n a pas de r seau ou que notre physique ne semble pas attrayant On parle de physical attractiveness dans les publications anglo saxonnes R ponse de M Hamdani Nommer clairement est le d but de tout B QUESTION 5 Bonjour je suis le cr ateur d une entreprise qui travaille sur la notion de diversit La notion d apparence est tellement taboue qu on n en parle m me pas dans ce colloque Homosexualit et handicap sont des crit res tellement diff rents L apparence physique est le sujet central La notion de beaut de taille est ce qu on est beau ou est ce qu on est moche gros ou maigre ce sont ces sujets certes compliqu s mais qui doivent tre abord s Il ne faut pas tout associer et savoir de quoi on va parler R ponse de Mme P ru Pirotte La dimension de beaut rentre
212. e 6 dans les m nages revenu sup rieur 5 300 euros par mois Si la connaissance de l tat pond ral de la population par des tudes quantitatives est n ces saire et si les efforts doivent tre poursuivis en vue de lutter contre la prise de poids excessive au regard des risques pour la sant et des cons quences ventuelles pour la vie sociale des per sonnes concern es il faut aussi clairement affirmer que le discours m dical sur l ob sit ajoute 84 la stigmatisation dont sont victimes les personnes en surpoids l instar de l exp rience de Milgram les affirmations m dicales l gitiment aux yeux du grand public le retournement de la victime en coupable de sa propre situation Par cons quent la diff rence des autres formes de discrimination qui sont d nonc es comme ill gitimes discriminations au motif du sexe du handicap de l origine par exemple les discriminations dont sont victimes les personnes ob ses sont renforc es par un discours officiel qui tend culpabiliser les victimes Plus pr occupant deux volutions sont craindre la premi re consisterait consid rer que la lutte contre les discriminations doit conduire permettre l panouissement des talents des comp tences et des efforts et que par cons quent les gros ne faisant pas d efforts il n y aurait pas discrimination les carter par exemple de l embauche ou de la promotion de car ri re Je me souviens du r sultat d un
213. e Mission Handicap Direction Responsabilit Soci tale de l Entreprise CASTORAMA LA DISCRIMINATION DU HANDICAP EST ELLE FOND E SUR L APPARENCE PHYSIQUE travers des t moignages illustr s Sylvain Paillette nous fait constater que les regards doivent voluer sur les personnes en situation de handicap Ils sont conditionn s par l apparence physique et nous devons aller au del Le monde de l entreprise l image de la soci t a un r le jouer dans ce chan gement quelques exemples de postures engag es permettent de parcourir une partie du chemin au sein des entreprises RIC P LISSON gt Haut fonctionnaire directeur de l action territoriale de la HALDE gt Professeur d histoire gt Enseignant associ de droit public Sciences Po Lille gt Directeur adjoint de la classe pr paratoire l ENA gt Responsable du master Politiques et management de l galit et de la diversit gt Enseignant l ENA sur la question de la lutte contre les discriminations Principales publications e Les discriminations ditions Ellipses 2007 Pr sentation des auteurs et r sum des interventions e Manuel de pr paration au concours d officier de sapeurs pompiers 3 tomes ditions Territorial 2007 e Le pr fet et les libert s actes du colloque de Limoges ditions PULIM 2000 LE DISCOURS MEDICAL SUR L OBESIT ACCROIT LA DISCRIMINATION SUBIE PAR LES PERSONNES EN SURPOIDS
214. e a t compl t e plusieurs fois L introduction d un motif dans le droit interne peut encore tre rendue obligatoire par le droit de l Union par exemple par l interm diaire d une directive europ enne Cela a t le cas de l introduction du crit re du sexe dans les dispositions relatives l galit des hommes et des femmes dans le code du travail par la loi du 13 juillet 198324 qui transposait en partie 21 Convention sign e New York le 07 mars 1966 d finissant le racisme comme toute distinction exclusion ou pr f rence fond e sur la race la couleur l ascendance ou le r gime national ou ethnique qui a pour but ou pour effet de d truire ou de compromettre la reconnaissance la jouissance ou l exercice dans des conditions d galit des droits de l homme et des libert s fondamentales dans les domaines politiques conomiques sociaux ou culturels ou dans tout autre domaine de la vie publique Cette convention a t ratifi e par la France par la loi n 71 392 du 28 mai 1971 JO 29 mai 1971 D cret de publication n 71 901 du 2 novembre 1971 JO 10 novembre 1971 22 Consid rant 9 23 En ce sens Haut Conseil l Int gration La lutte contre les discriminations faire respecter le principe d galit Rapport au Premier ministre La documentation fran aise 1998 p 99 la nationalit fran aise n est un obstacle aux discriminations dans l emploi 24 Loi n 83 635 du 13 juillet 1983 portant modi
215. e caract riser pareilles dis criminations avec d autres motifs reconnus par la Charte Ainsi dans le cadre de cet expos je pr senterai quelques d cisions qu b coises concernant les motifs de sexe d ge d orientation sexuelle de handicap et d origine ethnique ou nationale 1 La discrimination fond e sur le sexe Il s agit du motif pour lequel les recoupements paraissent les plus vidents Lorsque les choix sont effectu s en raison de l id e qu une personne se fait de l id al f minin ou des canons de beaut associ s un sexe en particulier nous traitons directement d apparence physique Ainsi le Tribunal des droits de la personne du Qu bec s exprimait comme suit dans un juge ment sanctionnant le cong diement discriminatoire d une serveuse de restaurant Ici la preuve a t faite que les raisons qui ont motiv le cong diement de madame Landriau tiennent des caract ristiques physiques pr t es aux personnes de son sexe savoir le volume de ses seins Le fait d exiger qu une femme ait de gros seins ou qu elle soit v tue de fa on d voiler son corps pour conserver son emploi correspond tout fait la d finition de la discrimination telle qu nonc e l article 10 de la Charte En effet il s agit clairement d une distinction fond e sur le sexe dans la reconnaissance de l exercice en pleine galit du droit des conditions de travail sans discrimination S il va de soi qu il est tout
216. e de la Halde pour des entreprises pour les besoins de recherches et th ses men es par les membres de l observatoire des discriminations On peut estimer qu en moyenne un candidat ob se a 30 de chances en moins de recevoir des r ponses positives apr s envoi de son CV assorti d une photo Bien entendu pour des emplois en contact avec la client le le niveau de discrimination est nettement plus lev Il est vraisemblable aussi que pour l Ob sit la discrimination au stade des entretiens est forte elle est h las mal connue Nous avons soulign depuis plusieurs ann es que les discriminations taient bien souvent cumulatives Dans la pratique en effet les individus cumulent des facteurs discriminants Une femme en situation d ob sit r sidant dans une banlieue loign e et d favoris e peut aussi tre en situation monoparentale et avoir 50 ans Sous l impulsion europ enne le comit consultatif de la Halde avait entam en 2006 une r flexion sur ces discriminations multiples Dans l affaire Garnier Adecco jug e en Cassation en 2009 il tait recherch des d monstra trices femmes jeunes BBR bleu blanc rouge et d une taille inf rieure au 42 mais c tait SOS racisme qui avait agi et non une association de personnes grosses de sorte que cet aspect ne fut pas l essentiel 3 Les enjeux de la reconnaissance de la discrimination du fait de l apparence physique La mise en vidence des discriminations en raison du physiqu
217. e des citoyens c est dire de la nation Cette relation est reconstruire pour moderniser notre d mocratie APPROCHE INSTITUTIONNELLE COMPAR E BELGIQUE FRANCE QUEBEC V ronique Ghesqui re La prise en compte de la discrimination raison de l apparence physique par les institutions publiques de lutte contre les discriminations la Belgique Marie Luce Cavrois Le traitement des discriminations fond es sur l apparence physique par la HALDE Marc Andr Dowd La discrimination en raison de l apparence physique en droit qu b cois LA PRISE EN COMPTE DE LA DISCRIMINATION RAISON DE L APPARENCE PHYSIQUE PAR LES INSTITUTIONS PUBLIQUES DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS LA BELGIQUE V ronique Ghesqui re l CNTR Belgique 1 Le Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme Le Centre est un service public f d ral autonome Il a t cr par la loi du 15 f vrier 1993 cr ant un Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme Dans son Article 2 cette loi stipule que le Centre a pour mission de promouvoir l galit des chances et de combattre toute forme de distinction d exclusion de restriction ou de pr f rence fond e sur 1 la nationalit la pr tendue race la couleur de peau l ascendance ou l origine nationale ou ethnique 2 l orientation sexuelle l tat civil la naissance la fortune l ge la conviction religieuse o
218. e est en premier lieu souhaitable compte tenu de l ampleur du ph nom ne Compte tenu de la part croissante de personnes en Sur poids et ob ses une proportion importante d individus sont susceptibles d tre discrimin s de ce fait La mise en vidence des discriminations du fait de la surcharge pond rale peut permettre de progresser dans la mise en vidence des discriminations en fonction du milieu ou de l origine 81 Voir notamment quelques exemples dans Jean Fran ois Amadieu Les cl s du destin Odile Jacob 2006 107 sociale Les discriminations dans le domaine de l emploi proviennent pour une part de motifs sociaux origine sociale lieu de r sidence profession du p re C est vrai au moment de l embauche mais le ph nom ne est bien connu aussi en mati re de d roulement de carri re L apparence physique est une des voies par lesquelles les in galit s sociales et les discrimina tions du fait du milieu social perdurent souvent en toute discr tion comme Pierre Bourdieu l avait soulign S int resser de pr s aux apparences physiques comme facteur de discrimination permet de s interroger sur la port e de certaines politiques de lutte contre les discriminations et de pro motion de la diversit Certaines voies s l vent en France pour tendre les m canismes de dis crimination positive en vigueur en mati re de Handicap d autres groupes de population les femmes les minorit s visibles les seniors Pour les p
219. e est proche de celle d un adulte L ENAR vise galement le profilage racial qui doit son existence aux pr jug s vis vis de certains groupes et leur stigmatisation dans le cadre des activit s des forces de l ordre Le profilage racial conduit d signer certains groupes de la population comme des d linquants potentiels au seul motif de leur origine Au del du poids vident des crit res sociaux la surrepr sentation des personnes trang res en prison 21 5 en 2005 peut tre un signe r v lateur de l effectivit de ce profilage Taux qui bien qu il concerne plus de d lits que de crimes nourrit tous les fantasmes sur la propension des trangers au crime Les contr les au faci s se pratiquent en France r guli rement dans les quartiers populaires et les zones dites sensibles et ce particuli rement envers les jeunes de banlieues rel ve l ENAR Ainsi certains se font contr ler leur identit jusqu quatre fois par jour sans pour autant avoir eu un comportement qui pr te suspicion Contr les qui peuvent rapidement d g n rer selon l ENAR placage au mur fouille au corps et conduite au commissariat en cas 85 Amnesty International France des policiers au dessus des lois avril 2009 p 34 86 Observatoire international des prisons Dossier trangers en prison aux confins de l absurde Dedans Dehors 52 novembre 2005 http vww oip org nos_publications dedans_dehors dedans_deho
220. e l origine de l appartenance vraie ou suppos e une ethnie une race le handicap voire les crit res tels que l ge ou le sexe il a aussi parfois associ l orientation sexuelle Qu est ce que le crit re d apparence physique peut recouvrir La beaut le poids l indice de masse corporelle la taille la couleur de la peau des yeux des cheveux etc L apparence physique pouvant d ailleurs tre choisie ou non la coupe de cheveux pouvant relever d un choix ce qui n est pas le cas de la couleur de la peau elle peut tre subie ou valoris e Cependant on observera que lorsque la beaut ou la minceur sont survaloris es ce sont de nombreuses personnes qui sont cart es L apparence physique est donc un crit re g om trie variable qui n est pas pr cis ment d fini par les textes qui n est pas toujours bien identifi par les victimes et dont la perception n est pas toujours imm diate Il n est pas vident de se dire que l on n a pas t embauch en raison de son poids ou encore de sa taille il est encore moins facile de porter plainte pour ce motif Il est ainsi probable que la faible part des saisines re ues par la halde au titre de l apparence physique traduise cette difficult En revanche il faut souligner le premier motif de saisine de la Halde est celui de l origine qui regroupe pr s de 30 des r clamations et que viennent imm diatement apr s les discrimi nations li es aux crit res de sant et handic
221. e les particuliers et la puissance publique L auteur estime que s agissant de droits internes qui ont vocation aussi r gir les rela tions horizontales entre les individus la liste ferm e est plus ad quate D autres arguments sont en faveur de la liste ferm e elle vite l explosion du nombre de litiges elle est fonctionnelle elle vite les d rapages juridiques elle donne de la s curit juridique aux acteurs conomiques qui savent quoi ils s exposent J ajoute que le principe de la liste ouverte ram ne au principe d galit parfois d fendu or on sait bien que l affirmation de ce principe dans nos syst mes juridiques ne permet pas d obtenir l galit r elle et que les syst mes de lutte contre les discri minations visent pr cis ment la ramener en stigmatisant certains comportements et certains crit res dans un souci d efficacit Enfin un principe g n ral de non discrimination n est pas envisageable pour le droit p nal en vertu de la r gle de la l galit des d lits et des peines La deuxi me question qui nous ram ne au crit re de l apparence physique est relative au contenu la liste de crit res interdits On l a vu le crit re de l apparence physique n est pas retenu par les autres syst mes juridiques Ces derniers visent l inverse des crit res que le droit fran ais ne reconnait pas en soi comme tant des motifs interdits de discrimination C est le cas de la langue Convention europ enne
222. e leur valeur les troubles du comportement alimentaires deviendront nettement moins fr quents voir la situation sur le front de l ob sit il doit restait encore du travail sur celui de l galit des sexes Une des analyses les plus int ressantes de Gordon est une analogie qu il pose entre l ob sit et cette maladie qui a beaucoup occup les psychiatres du 19 si cle l hyst rie Celle ci on s en rappelle a disparu avec son si cle et les m decins qui comme Charcot avaient construit leur notori t sur son tude Il la voit comme une forme d expression du malaise de la p riode contemporaine Gordon 1990 210 l ob sit et les troubles du comportement alimentaire taient donc les sympt mes d une probl matique sociale juv nilisation de la soci t refus des signes du vieillissement id alisation des formes corporelles adolescentes qui d bouchent sur des demandes vari es allant de la chirurgie esth tique aux produits cosm tiques en passant par le contr le de l alimentation Fischler 1990 3 Lutter contre la stigmatisation de l ob sit et du surpoids En premi re lecture les effets anticipateurs peuvent apparaitre comme int ressants et m me souha itables du point de vue de la sant publique puisqu ils alarment en quelque sorte le can didat potentiel sur le triste sort qui pourrait tre le sien On pourrait attendre qu ils jouent ainsi un r le positif dans la pr vention en renfor ant la percepti
223. e mais galement en interne aux entreprises En effet l objectivation des process internes ne permet elle pas de garantir un parcours non discriminatoire au del des apparences bref une reconnaissance av r e bas e sur les apports qui font prosp rer les entreprises Notre vision FACE Lille Rechercher les Talents Cette vision nous am ne penser que pour r pondre efficacement et dans la dur e il est indispensable non seulement d internaliser l action contre les discriminations comme un l ment de la politique globale mais surtout celle des RH d ouvrir nos entreprises leur environnement quartiers ville associations universit partenaires pour rep rer les talents mais afin de contribuer faire des professionnels agu rris capable de faire gagner durablement l entreprise Et si finalement l action contre les discriminations ne servait qu cela Faire en sorte qu elle soit le levier des TALENTS et non des RELENTS En conclusion agir contre les discriminations li es l apparence physique 1 Pose la question de la prise en compte du visible ge sexe taille blondeur ou noirceur des cheveux etc 2 Se d veloppe surtout sur l invisible ducation reconnaissance r seau interne valeurs confiance etc Il est donc imp ratif d agir simultan ment sur les acc l rateurs de prise en compte de la diver sit savoir tre ouvert d esprit viser l excellence dans la non discrimination et
224. e management et l inclusion la formation et la communication La d marche de L Or al s inscrit dans une dyna mique qui favorise l mergence d un cosyst me des diversit s par exemple en associant ses par tenaires fournisseurs clients ses actions et en prenant part des initiatives collectives innovantes Enfin L Or al entend mesurer et rendre compte de ses progr s SAPHIRNEWS ET SALAMNEWS lt iX SaphirNews com S a a m Diffus jusqu 150000 exemplaires dans les prin cipales villes de France Salamnews est le premier mensuel gratuit offrir une information de qualit aux publics s int ressant aux cultures musulmanes qu ils soient des hypercentres urbains ou des quar tiers populaires Salamnews int resse un lectorat ouvert la diver sit et au mieux vivre ensemble Ses informations positives alternent reportages rubriques pratiques interviews d ic nes m diatiques et chroniques sign es par des personnalit s de renom Ses ma tres mots thique citoyennet diversit et proximit Cr en 2002 Saphirnews com est le 1er quoti dien musulman d actualit en ligne tant par son anciennet sa notori t que par sa fr quentation 500 000 visites mensuelles Les sujets de pr dilection sont l conomie eth noculturelle consommation responsable finance thique entrepreneuriat social la repr sentati vit de l islam en France le dialogue interculturel Plus de 20000 ar
225. e n est pas la seule solution mais c est en tout cas une bonne solution a c est mon premier point ensuite mon second pont relatif aux fameux v nements de 2005 l l ment d clencheur ce sont des jeunes qui n ont pas voulu se faire contr ler et qui ont pris la fuite et a me rappelle d autres endroits dans le monde qui ne sont pas forc ment des d mocraties o l on vite la police nationale o l on pr f re se sauver m me lorsque l on n a rien se reprocher plut t que de se faire contr ler B QUESTION 4 Je suis intervenu ce matin dans la premi re table ronde je travaille sur les ph nom nes de bouc missaires je me pose la question de la formation un certain type de formation Je pense notamment la formation action o l on fait aussi avec des jeux de r le o il y a des outils interactifs et pas de la formation th orique comme a a t le cas dans les coles de police en tout cas sur les aspects de la discrimination Est ce que vous avez des id es des exp riences que a soit en France ou en Europe car j ai eu une seule exp rience de formation de trois jours dans une grande cole de police avec des l ves gardiens de la paix Pour moi c tait une exp rience la fois violentissime mais en m me temps extr mement int ressante au niveau de ce qui a t dit notamment en apart par des jeunes policiers qui taient dans des souffrances terribles et qui se posaient norm ment de
226. e que la tenue vestimentaire du salari tait incompatible avec ses fonctions et ses conditions de travail la cour d appel a pu en d duire qu il n y avait pas de trouble manifestement illicite qu il y avait lieu de faire cesser Un troisi me exemple peut tre trouv dans la d cision d une Cour d appel ayant consid r sans cause r elle et s rieuse le licenciement en 2002 d une salari e qui avait refus de porter la tenue de travail de l ensemble du personnel de l entreprise travaillant sur le site d un centre commercial o elle tait affect e la contrainte impos e la salari e par le r glement int rieur n tait pas justifi e par la nature de la t che accomplir ni proportionn e au but recherch Le pourvoi form contre cette d cision soutenait notamment que tenu d assurer l galit de traitement entre tous les salari s plac s dans une situation identique l employeur ne peut pas l galement traiter diff remment les salari s du fait de leur apparence physique qu en appr ciant la propor tionnalit au but recherch de la contrainte de la salari e en fonction de l apparence physique de celle ci la cour d appel a viol les articles L122 35 et L122 14 13 du code du travail La Cour de cassation ne r pond pas l argument et rejette le pourvoi dans un arr t du 20 juin 20061 52 CA Toulouse 11 octobre 2001 arr t n 2001 00557 53 Bull civ V n 178 Drsoc 2003 p 809 note WAQUET D 2003 II p 2718
227. e ses normes et de ses peurs Interdire le piercing ou les cheveux bleus revient interdire quoi privil gier quel ordre corporel L tablissement de ces r glements engendre des traitements in galitaires bas s sur la simple apparence corporelle et sur une diff rence traduisant une infraction la norme ins titutionnelle La question qui se pose est ici double Du point de vue de l institution elle est celle de l acceptation des diff rences depuis le port d un foulard d un pantalon taille basse ou d un piercing port au nez Exclure un ou une l ve pour une raison li e son apparence phy sique risque fort d tre per u par l l ve en question comme une discrimination Par ailleurs comment une institution qui promeut dans ses finalit s la construction d une soci t plurielle respectueuse des diff rences peut elle arbitrairement interdire des usages qui sont par ailleurs socialement admis voire valoris s En l absence de discussion sur cet arbitraire et sur les valeurs contenues dans l adjectif cor rect la port e ducative d un tel r glement risque d chouer l o elle pr tend agir la construction d une attitude socialement adapt e une soci t respectueuse des diff rences Pourtant en proposant des mod les implicites de l apparence et en exprimant les significations et les valeurs qu ils accordent aux pratiques du piercing et du tatouage l institution scolaire comme la famille contribuent la transm
228. ectriques pouvant tre mortelles 85 L OB SIT ET LE SURPOIDS ENTRE STIGMATISATION ET DISCRIMINATION Jean Pierre Poulain Professeur de sociologie l universit de Toulouse auteur de Sociologie de l ob sit PUF 2009 Dans toutes les poques et dans toutes les soci t s les mises en sc ne des corps depuis le maillage jusqu l habillement ont t un moyen de marquer les positions sociales La corpu lence elle m me est porteuse de sens Certaines corpulences sont ainsi valoris es et d autres d valoris es en fonction d un registre de valeurs qui diff re d une culture l autre et en fonc tion du temps au sein d une m me culture Les populations concern es sont aussi variables m me si les femmes sont plus fr quemment l objet de la pression des mod les esth tiques Par des r gimes alimentaires restrictifs ou des pratiques d engraissement les individus tentent de fa onner autant que faire se peut leur corps Mais il est des in galit s de constitution corporelle difficiles r duire Il y a donc une prime a la corpulence comme il y a une prime la beaut tre beau est une chance au double sens du terme avoir la chance d tre appr ci et une chance de r ussite Il est bien comme le sugg rait Freud un destin de la chair un destin du corps qui p se sur la personne et trace une partie de sa destin e en fonction de crit res qui rel vent de l arbitraire des soci t s Avec l ob sit et le surpoid
229. elles ci La g ne de l adulte peut se comprendre mais l explication de cette diff rence aurait permis de pouvoir rendre cette situation riche d changes pour tous Une autre anecdote d un ami en fauteuil qui me disait tre all dans une cole primaire se voyant dit c est trop bien votre fauteuil J aimerais avoir le m me vous n tes jamais fatigu vous tes tout le temps assis et la maitresse d cole rouge de g ne qu un enfant ose dire cela Mais bien au contraire l change avec les enfants leur a permis de se dire que cela peut tre rigolo mais que cette personne en fauteuil peut faire certaines choses et pas d autres que c est une personne aussi comme les autres dont il ne faut pas avoir peur 43 Le handicap physique n est pas le seul concern par ce cas tous les types de handicap peuvent l tre Par exemple une personne d ficiente visuelle qui doit porter des lunettes de soleil en plein hiver dans une pi ce d int rieur On peut se demander ce que fait cette personne dans cet tat et un enfant peut innocemment lui poser la question Ou encore des personnes sourdes qui signent entre elles on peut au premier abord lorsque l on voit des personnes signer se dire mais qu est ce qu ils font avec leurs mains Certes l apparence physique de ces personnes semble normale mais l apparence li e leur comportement physique nous interpelle La diff rence fait peur Des clients vont parfois ch
230. els allant de la publicit Volvic aux assurances Generali Cet engouement pour ce sportif n est pas seulement d ses prouesses sportives mais galement sa personnalit Il est vraisemblable que l image de l homme sera de plus en plus souvent repr sent e au fur et mesure o sa consommation devient plus h doniste N anmoins lorsque nous voquons avec les cr atifs la possible galit quantitative des visuels hommes avec ceux des femmes ils consid rent que la publicit masculine n est pas aussi influente que la f minine pour deux raisons D une part le corps de l homme est jug moins esth tique et d autre part la publicit masculine est plus r cente il en existe donc peu La n cessit de paraitre beau dans une soci t d image n est plus l apanage des femmes elle est devenue galement celle de l homme dans un autre registre et un autre degr Il serait int ressant l avenir d tudier l volution des crit res de beaut masculine Vont ils encore voluer et si oui deviendront ils de plus en plus f minins Et d une fa on g n rale ces diktats de beaut vont ils encore tre aussi pr gnants dans le futur ou au contraire vont ils se tarir 77 Bibliographie Adler Nancy J nternational Dimensions of Organisational Behavior Boston PWS Kent Bachollet R Debost J B amp Lelieur A CI 1992 N gripub l image des Noirs dans la publicit Paris d Somogy Badot O et Cova B e 1991 e
231. en contact direct avec la client le l apparence fait partie des qualit s rattach es la d finition du poste pourvoir alors l cart de 10 points entre les taux de convocation des deux candidates pour le poste de commerciale confirme cette hypoth se L apparence est alors consid r e comme un crit re objectif de recrutement c est dire n cessaire pour pourvoir le poste et dont les candidats ces postes doivent tre conscients voir les travaux r alis s par Hidri sur les strat gies corporelles d velopp es par des tudiantes destin es des m tiers commerciaux Hidri 2005 Sur le poste d assistante de direction l cart obtenu entre les taux de convocation des deux candidates est l g rement plus faible 8 points et il est le plus fort pour le poste de comptable pour lequel la candidate s duisante a t deux plus convoqu e que l autre alors que la seule diff rence entre leurs deux CV tait la photo associ e Ces r sultats prouvent que l apparence est un crit re utilis tr s largement et de fa on quasiment syst matique par l employeur et pas seulement des fins instrumentales en vue d assurer de meilleures relations avec la client le par exemple En r alit les attributs relationnels associ s une apparence s duisante relev s dans la litt ra ture Eagly Makhijani Ashmore et Longo 1991 peuvent tre fortement mobilis s pour d finir une tr s large palette des postes qui ne sont pas forc ment
232. ent les cr atifs interrog s Nous chercherons donc donner une description nuanc e et r aliste des visuels publicitaires 1 La m thodologie de l tude qualitative Afin de recueillir des informations de la part des professionnels sur l volution de la publicit et en particulier au niveau des crit res physiques nous avons adopt la technique des entretiens semi directifs individuels qui permettent de conserver la confidentialit que n cessite ce type d enqu te sur un sujet qui concerne la strat gie publicitaire des entreprises L objectif de notre tude qualitative tait d obtenir une connaissance plus approfondie des prises en compte de la beaut et de l ethnie du point de vue des professionnels Pour recueillir des informations suffisamment fouill es nous avons eu recours une grande vari t d inter view s provenant d agences renomm es mais galement des pigistes afin d obtenir une image compl te des cr atifs de la publicit Un autre param tre retenu a t celui de la fonction occup e afin de prendre en consid ration la complexit du p le cr atif au sein des agences publicitaires Ce p le se compose de trois m tiers qui sont le directeur de cr ation le directeur artistique et le r dacteur concepteur Ces trois personnes travaillent en troite collaboration le directeur de cr ation encadre l quipe de cr atifs compos e du directeur artistique et du r dacteur concepteur Le r dacteur concepteur e
233. entendu alors qu elle attendait la caisse d un supermarch Sa diff rence est ici explicitement l origine des remarques d sagr ables Jaug e et jug e par un regard orthodoxe son apparence la situe du c t des personnes n entrant pas dans les cadres sociaux de la maternit Son originalit la dis cr dite aux yeux de celles et de ceux qui produisent ainsi spontan ment une discrimination Que cette discrimination ne rel ve pas de la loi parce qu elle n est suivie d aucun acte n enl ve rien la diff renciation de traitement dont elle est l objet Les interactions quotidiennes les regards pesants sont ceux des adultes Les enfants eux s interrogent mais ne la rejettent pas comme par exemple cette petite fille de cinq ans qui lui a demand alors qu elle lui faisait la bise pour la saluer C est ton vrai visage Si une culture de la diff rence j entends ici une culture qui produit et accepte les diff rences et la pluralit qu elle produit engendre un respect vis vis d autrui il est cependant pos sible de noter que les diff rences d apparence au sein d une m me culture comme entre les cultures sont aussi des l ments pouvant g n rer des discriminations Les mani res dont l autre s habille se coiffe porte la barbe orne son visage ou porte les bijoux sont autant d l ment potentiellement porteurs de discriminations 2 Et ces discriminations sont d autant plus envisa geables que l afficha
234. eprise Le conseil de prud hommes de Rouen statuant en r f r avait rejet sa demande et la Cour d appel de Rouen avait confirm la d cision des premiers juges Le crit re du sexe devrait galement tre invoqu par des personnes transsexuelles victimes de discrimination raison de leur apparence physique Pourtant c est sur la notion de respect de la vie priv e que les magistrats et la HALDE assoient encore leurs d cisions La Cour de cassation a ainsi eu se prononcer sur les cons quences juridiques du transsexua lisme certains juges du fond refusant de mettre l tat civil en conformit avec la nouvelle identit des personnes La Cour de cassation avait censur de telles pratiques sur le principe suivant lorsque la suite d un traitement m dico chirurgical subi dans un but th rapeu tique une personne pr sentant le syndrome du transsexualisme ne poss de plus tous les carac t res de son sexe d origine et a pris une apparence physique la rapprochant de l autre sexe auquel correspond son comportement social le principe du la vie priv e justifie que son tat civil indique d sormais le sexe dont elle a l apparence que le principe de l indisponibilit de l tat des personnes ne fait pas obstacle une telle modification La question avait alors t trait e sur le terrain du respect d la vie priv e Cette notion a t reprise par la HALDE en m me temps que le principe de non discrimination
235. eprise peut jouer un r le cl en trouvant avec cette personne des solutions de maintien dans son emploi pas toujours videntes et simples mais possibles Nous avons souvent peur des diff rences et surtout lorsque nous avons quelqu un qui ne nous ressemble pas au sens physique du terme laquelle nous ne pouvons ou voulons pas nous identifier de peur de devenir comme elle en fauteuil par exemple Les repr sentations et st r otypes jouent l un r le majeur dans nos comportements d adultes Et la premi re image que l on peut avoir d une personne nous marque fortement nous avons souvent du mal passer au del Le regard des enfants est tout autre plus innocent Il est ainsi plus facile d expliquer un enfant avide de curiosit de quel handicap on peut souffrir en employant des mots simples que de le faire en pr sence d adolescents par exemple en pleine prise de rep res ou en pr sence des parents de l enfant En effet une petite anecdote pour illustrer cela un enfant souhaitant spontan ment aller vers la personne handicap e et qui l adulte va dire Mais ne d range pas le monsieur et l enfant de dire de loin Ah le monsieur n a pas de jambes Cette remarque qui m tait faite m a fait sourire sur le coup mais pas la maman laisser l enfant sans explication est le pire Il peut en effet croire de cette situation que l change avec des personnes diff rentes lui est interdit et avoir peur de c
236. er en raison d un crit re prohib un d savantage particulier pour des personnes Par exemple un crit re de taille minimum pour le recrutement alors qu une grande taille ne serait pas objectivement n cessaire pour accomplir les t ches du poste aurait pour effet d carter la candidature d une majorit de femmes et serait ainsi une discrimination indirecte le harc lement discriminatoire 204 Egalit des chances Selon John Rawls auteur de la Th orie de la Justice 1987 l galit des chances ne vise nullement restaurer l galit parfaite mais donner aux individus quelle que soit leur ori gine sociale ou leurs caract ristiques propres les m mes chances de s lever par leur propre m rite dans l chelle sociale Viser l galit des chances c est donc promouvoir pour tous les m mes opportunit s d insertion sociale et professionnelle Les politiques en faveur de l galit des chances visent neu traliser les d savantages injustes que subis sent certaines personnes dans leur recherche de promotion sociale Elles se subdivisent en trois grandes cat gories les actions visant agir sur le syst me lui m me les actions de pr vention et les actions positives en direction de publics cibles Consid rant que le syst me lui m me contri bue la reproduction sociale l galit des chances agit d abord sur le syst me lui m me C est le principe du mainstreaming qui vise fai
237. es Durant les ann es 1980 et 1990 l ob sit a t l objet de multiples interpr tations au sein des sciences humaines et sociales La f ministe Susie Orbach voit dans son d veloppement la cons quence des rapports de domination L ob sit notamment l ob sit f minine doit tre interpr t e comme une strat gie plus ou moins consciente de refus du mod le d esth tique de minceur par lequel s exprime la domination masculine sur le corps des femmes Orbach 1979 Pour beaucoup d analystes l accentuation de la dimension n gative de la figure de l ob se est concomitante de la prise de conscience de l injonction d op rer un bon usage des ressources naturelles apparue au moment du premier choc p trolier du d but des ann es 1970 La figure de l ob se ha s est d velopp e dans un soci t moderne obs d e par la surproduction par le gaspillage Schwartz 1986 75 Pour une pr sentation de cette controverse et de ses enjeux voir Poulain Sociologie de l ob sit 2009 92 Le psychologue Richard Gordon prolonge cette analyse en l arrimant lui aussi aux questions de genre L pid mie contemporaine de ces maladies alimentaires est le miroir des ambi g it s de l identit f minine une p riode de changements et de confusions Peut tre que lorsque les femmes seront capables de parvenir au v ritable pouvoir dans le monde et que la taille et la forme de leur corps ne seront plus la v ritable mesure d
238. es survivre en milieu hostile Sylvie Benkemoun Les discriminations subies par les personnes en surpoids Ouverture Jean Fran ois Amadieu Testing et mesure des discriminations INTRODUCTION LE DISCOURS M DICAL SUR L OB SIT ACCRO T LA DISCRIMINATION SUBIE PAR LES PERSONNES EN SURPOIDS ric P lisson Directeur de l action territoriale de la HALDE Enseignant associ Sciences Po Lille Responsable du master Politiques de l galit et de la diversit Organisateur du colloque Introduction R alis e par TNS Healthcare Sofres et financ e par les laboratoires Roche la cinqui me dition de l enqu te nationale Ob pi publi e en novembre 2009 juste avant la tenue du pr sent col loque r v le que l ob sit progresse de fa on inqui tante dans notre pays L enqu te triennale est coordonn e depuis ses d buts en 1997 par le Dr Marie Aline Charles pid miologiste l Inserm et le Pr Arnaud Basdevant nutritionniste l h pital Piti Salp tri re Elle est r alis e sur la base de donn es d claratives sur un chantillon repr sentatif de 25 000 personnes en 2009 Selon les r sultats de l tude en 2009 32 des plus de 18 ans soit 14 millions de per sonnes sont en surpoids et 14 5 soit 6 5 millions r pondent aux crit res de l ob sit Ce sont au total 20 millions de personnes qui souffrent d une surcharge pond rale La situation de la France n est pas isol e et le m me ph nom ne est
239. es Une typologie de boucs missaires fait merger des cumulard e s camoufl e s ou d busqu e s mais aussi des entre deux des tiraill e s des frontalier e s des passeur se s de fronti re des Bountys et des Tybouns et plus parti culi rement parmi tous ceux ci des transgresseurs du genre CATHERINE DE WENDEN gt Juriste et politologue directrice de recherches au CNRS CERI Sciences po Paris et docteur en science politique Institut d tudes politiques de Paris elle est une sp cialiste des migrations internationales sur lesquelles depuis une vingtaine d ann e elle a men de nombreuses tudes de terrain et dirig diff rentes recherches comparatives surtout europ ennes Elle a galement t membre de la Commission nationale de d ontologie de la s curit Principales publications e Les militaires fran ais issus de l immigration avec Christophe Bertossi dir Paris Les documents du C2SD 2nd semestre 2005 e Police et discriminations raciales le tabou fran ais avec S Body Gendrot Paris Les ditions de l atelier 2003 e La beurgeoisie Les trois ges de la vie associative issue de l immigration avec R Leveau Paris CNRS Ed 2001 Pr sentation des auteurs et r sum des interventions e L Islam en France et en Allemagne avec R Leveau et K Mohsen dir Paris La Documentation fran aise 2001 e L Europe e
240. es d affichage et d ornementation traduisent elles alors une accepta tion ou bien un rejet de la diff rence et dans quelle mesure acceptation et rejet g n rent ils des traitements in galitaires Pour y r fl chir je vais d abord d velopper une tude de cas partir de laquelle j interrogerai les pratiques actuelles de transformation de l apparence ainsi que leurs effets selon les usages sociaux qui en sont faits en fonction du sexe de l ge ou encore des groupes d appartenance L tude s appuie sur le parcours de Ron Athey body artist am ricain de 48 ans partir d elle il est possible d exposer le parcours historique qui va du piercing secret et des tatouages antisociaux au motif tribal convenu qu il convient aujourd hui d arborer pour attester de son ancrage dans l poque Ron Athey condense en effet sur son corps l histoire du tatouage et du piercing contemporains Ron Athey quitte le foyer familial 16 ans et se retrouve la rue o il fr quente les punks de Los Angeles au d but des ann es 1980 Il fr quente galement les clubs gays boit beaucoup et construit une d pendance l h ro ne De cette poque datent ses premiers tatouages anti sociaux par leurs motifs d abord cr ne perc d une dague sur l avant bras toile d araign e sur la main par exemple Mais ils le sont aussi par l endroit o ils sont piqu s des larmes au coin de l il une croix sur la tempe une veuve noire sur le front Le visage est
241. es dossiers trait s qui l ont conduite s interroger sur la part des discriminations dans les manquements la d ontologie constat s On observe au fil des auditions une augmentation des cas o la discrimination est en cause mettant en sc ne les forces de l ordre face des populations visibles trangers de couleur jeunes issus de l immigration maghr bine et sub saharienne Fran ais des DOM TOM gens du voyage Sur un ensemble de 200 dossiers r partis entre 2001 et 2004 on identifie 78 affaires o il y a eu manquement la d ontologie de la s curit dont 36 qui mettent en vidence une discrimination Dans les dossiers retenus la disproportion entre la nature du litige et son mode de traitement par les forces de s curit l environnement social et territorial des interpellations les auditions des victimes des t moins des forces de l ordre et les conclusions de la CNDS permettent de conclure l existence d une discrimination L essentiel des cas porte sur la police de quartier Du c t des plaignants l ventail est assez large quant l ge le sexe l origine ethnique avec cependant un fort noyau de jeunes issus de l immigration maghr bine de 18 35 ans interpell s dans les banlieues d favoris es de la r gion parisienne Seine Saint Denis et un moindre degr dans le Val d Oise et le Val de Marne Du c t des forces de s curit on trouve des policiers jeunes g s en moyenne de 2
242. es femmes ch meurs de longue dur e n est pas ill gale Naturellement au moment du recrutement la s lection se fait uniquement sur les comp tences des indivi dus L galit de traitement est respect e Dans le monde professionnel l action positive se traduit par un ensemble de mesures de compensations qui sont pr vues par la l gis lation de chaque pays membre de l Union europ enne ou sexiste Dans la r alit la cons cration juridique de l existence de groupes ethniques singuliers risque d aboutir la fragmentation La l gislation europ enne en mati re de non discrimination article 5 de la directive sur l galit raciale article 7 de la directive sur l galit de traitement dans l emploi autorise le recours de telles mesures afin de favo riser certaines populations touch es par les discriminations Pour assurer la pleine galit dans la vie professionnelle le principe de l galit de traitement n emp che pas un tat membre de maintenir ou d adopter des mesures sp cifiques destin es pr venir ou compen ser des d savantages li s l un des motifs prot g s voire la dislocation de la communaut nationale En outre si la discrimination positive est cens e s appliquer de mani re temporaire dans les pays o elle existe tats Unis Canada Inde on observe qu elle tend s institutionnaliser et que ses r sultats sont pour le moins mitig s
243. es gestionnaires des organi sations polici res Il ne s agit pas de nier l int r t de tels recrutements mais de dire que faute d une r elle remise plat des strat gies et de l organisation leur efficacit sera tr s limit e Une v ritable volont de changement imposerait de repenser globalement le fonctionnement d un appareil policier bureaucratique qui g n re de la s gr gation dans ce domaine comme dans d autres 129 PR SENTATION DE LA RECOMMANDATION DE POLITIQUE G N RALE N 11 DE L ECRI SUR LA LUTTE CONTRE LE RACISME ET LA DISCRIMINATION RACIALE DANS LES ACTIVIT S DE LA POLICE PLUS PARTICULI REMENT LE VOLET QUI EST CONSACR AU PROFILAGE RACIAL Fran ois Sant Angelo Conseiller juridique au Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme Belgique et membre au titre de la Belgique de l ECRI Conseil de l Europe I m a sembl important de pr senter devant vous un document important bien que m connu peut tre savoir la Recommandation de politique g n rale n 11 de l ECRI sur la lutte contre le racisme et la discrimination raciale dans les activit s de la police et plus particuli rement le volet qui est consacr au profilage racial L ECRI Commission europ enne contre le racisme et l intol rance cr e en 1994 au sein du Conseil de l Europe par cette recommandation qui date du 29 juin 2007 s tait donn pour t che de conceptualiser le profilage racial et d o
244. es individus au sens o cette derni re repose en grande partie sur les comp tences relationnelles et esth tiques des individus Ce constat s appuie sur les volutions structurelles du travail et de l emploi depuis trente ans qui ont contribu rendre l individu personnellement responsable de son travail de celui de son organisation et in fine de son employabilit E 3 1 Un contexte conomique favorable une influence croissante de l apparence L environnement du march du travail et son fonctionnement ont volu depuis 30 ans et le march du travail se caract rise aujourd hui par une p nurie d emploi qui engendre une offre de travail importante et une concurrence accrue entre les candidats Face cette pl thore de candidatures les employeurs ont affin leurs exigences et augment leur capacit de n gocia tion la s lectivit sur le march du travail s en est trouv e largement accr e 3 1 1 Une s lectivit plus grande sur le march du travail L environnement du march du travail et son fonctionnement ont chang depuis 30 ans et le march du travail se caract rise aujourd hui par une p nurie d emploi notamment peu quali fi s et par l l vation des niveaux de formation initiale des candidats Deux chiffres attestent de cette tendance les jeunes g n rations n es de 1976 1980 comptent 43 de dipl m s de l enseignement sup rieur en 2006 soit 2 fois plus au m me ge que celles n es au d but des
245. es opinions politiques le handicap Cela ne signifie pas que l attention port e aux discriminations doivent se rel cher Cela signifie au contraire que compte tenu de l existence de ces discriminations il y a lieu de d velopper des strat gies permettant sinon d y chapper du moins de les att nuer gr ce un travail sur l apparence 41 LA DISCRIMINATION DU HANDICAP EST ELLE FOND E SUR L APPARENCE PHYSIQUE Sylvain Paillette Castorama L objet de mon propos se retreint la relation qui existe ou pas entre le handicap et l apparence physique et les discriminations que cela peut engendrer plus particuli rement dans le milieu de l entreprise Je d buterai par un extrait d une interview d Anne C cile Lequien 26 ans amput e de trois membres juriste et championne internationale de natation La plupart des gens dans la rue se retournent sur moi Des regards qui me d visagent et qui me fuient en m me temps Surtout ceux des adultes Le regard des enfants est tr s curieux mais pas malsain Celui des adultes est plus douloureux Regard per ant qui fuit quand le mien cherche le rencontrer C est devenu un jeu pour moi Soutenir un regard relever le d fi qui tiendra le plus longtemps Je gagne souvent Mais pas toujours pas le jour o cette vieille dame s approche d Anne C cile dans la rue et lui tend de l argent Je rentrais pied du coll ge je suis rest e interdite J ai refus Je ne c
246. es personnes ob ses Existe t il des discriminations polici res au faci s en France comment les mesurer et comment les r duire Comment dans une approche internationale compar e les institutions de lutte contre les discriminations telles que la HALDE ont elles pris en compte la question des discriminations au motif de l apparence physique Sciences Po Lille est mobilis sur la question de l galit des discriminations de l galit des chances et de la diversit depuis 2008 L institut a ouvert une pr paration destin e aux jeunes gens de milieux sociaux modestes programme d tudes int gr es aujourd hui tendu six instituts d tudes politiques et un parcours de cinqui me ann e en formation initiale et continue centr sur la professionnalisation des futurs managers ces sujets ertve Alegr de 4 INSTITUT France D Xims EOREAL xrsominenscon f PARIS RET Cr ation et impression fusion 03 20 28 82 70 9 782952 505819
247. es sociales une transfor mation du rapport la nourriture v nement historique en occident passage de la maitrise d une malnutrition atavique qui confronte une humanit plus habitu e la fr quentation du 90 manque une situation sinon totalement in dite pour le moins tr s inhabituelle Mais aussi insolence du contraste des rapports nord sud qui sur le plan alimentaire ne parviennent pas se d faire d une malnutrition atavique De Castro 1964 Ziegler 2002 Le seuil de sensibilit au gros s est abaiss galement sous l effet de la m dicalisation des soci t s modernes La science est venue donner des raisons de d signer le trop et le comme il faut d tablir de nouveaux seuils de mettre en ordre la corporalit Toutes les cultures n ont donc pas la m me lecture de l ob sit et dans les cultures occidentales les fortes corpulences ont t en d autres temps plus valoris es qu elles ne le sont aujourd hui Pour passer d un regard positif ou relativement positif la condamnation il a donc fallu que dans les soci t s d velopp es et ceci l chelle de la soci t toute enti re un certain nombre d individus r ussissent persuader les autres que cette situation tait vraiment probl matique Germov et Williams 1996 l ob sit pos e comme anormale comme d viance par rapport la norme est donc dans cette perspective une construction sociale dont il convient de suivre les tapes Da
248. es sur ce dernier crit re voquait aussi en propos introductifs la premi re lecture devant l Assembl e nationale l autotesting Il aurait encore pu se faire l cho de l affaire du Bermuda d velopp e plus bas largement m diatis e alors que la loi tait pendante devant le parlement Tous ces faits divers sont videmment dramatiques mais ne pouvaient ils pas tre trait s par le dispositif d j existant et si non l adoption par la loi d un nouveau crit re tait elle la solution appropri e La deuxi me partie de mon propos donnera des l ments de r ponse Quoi qu il en soit le crit re de l apparence physique a t introduit par la loi de 2001 de mani re assez satisfaisante car il figure dans presque tous les textes pars dont l objet est de lutter contre les discriminations Il figure d abord dans l actuel article L1132 1 du code du travail qui interdit de mani re g n rale toutes les discriminations dans l emploi ainsi que dans l article L1321 3 3 du m me code qui prohibe tout contenu discriminatoire du r gle ment int rieur Le crit re de l apparence physique est galement repris dans l article 225 1 du code p nal qui d finit le d lit de discrimination et dans l article 225 3 du m me code relatif aux motifs l gitimes de discriminations circonstances qui effacent l infraction par la justification de la diff rence de traitement Ce texte d interpr tation stricte puisqu il est de nature
249. es termes ceux qui taient habill s de cette fa on tout comme les Noirs et les Arabes taient surrepr sent s En r alit la force pr dictive de ces deux variables est peu pr s quivalente Il est probable que la police consid re que l appartenance une minorit visible tout comme le port d une tenue jeune sont troitement associ s la propension commettre des infractions Contr les d identit Distribution selon le d roulement et l emplacement physique dans les cinq emplacements Appartenance Contr le Contr le et Contr le et Contr le et ethnique ordinaire palpation fouille interpellation Blancs 57 43 8 4 3 1 60 46 2 9 6 9 130 Noirs 43 23 6 18 9 9 85 46 7 36 19 8 182 Arabes 30 30 9 12 12 4 42 43 3 13 13 4 97 Indo Pakistanais 22 61 1 1 2 8 9 25 4 11 1 36 Asiatiques 10 50 0 0 6 30 4 20 20 Source tude Open society p 36 117 3 seulement des personnes contr l es et interrog es ensuite par les enqu teurs ont jug avoir subi un traitement raciste ou insultant Soit 97 de personnes ne voyant aucun racisme avoir t contr l es commente la police Cette notion de contr le au faci s ne signifie pas que les policiers ou d autres admi nistrations comparables ne puissent jamais prendre en compte la couleur de la peau l origine nationale ou la religion dans leur travail de pr vention ou de
250. est pr cis e par la CCT n 95 concernant l galit de traitement durant toutes les phases de la relation de travail Auparavant la CCT n 38 n tait pas limit e une liste de crit res et pouvait d s lors s appliquer aux caract ristiques physiques ou autres 103 Chapitre C point 8 du Chapitre lll Directives pour un code de conduite en mati re de non discrimination lors du recrutement et de la s lection de la Nouvelle annexe d cision du Conseil National du Travail du 10 octobre 2008 la CCT n 38 159 La seconde d cision est un arr t de la Cour du travail de Li ge du 22 octobre 2007 Il tait question ici d une note destination du personnel sur les r gles d hygi ne qui pr voit l inter diction de porter des bijoux sauf alliance une montre des accessoires de maquillage faux ongles cils piercing Une personne portant des piercings refuse de les enlever et se voit licen ci e Elle estime que le licenciement est abusif et r clame par cons quent des indemnit s Ce licenciement n a pas t jug comme tant abusif car les mesures dict es r pondaient des imp ratifs d hygi ne et de s curit alimentaire et qu il n tait selon le juge pas discrimina toire Il faut toutefois noter dans ce dernier arr t que le juge en arrive cette derni re conclu sion en faisant une mauvaise application de la l gislation antidiscrimination de l poque E 3 2 Lien avec les autres crit res de discrimination Cer
251. et confronterait les hommes 67 J F Amadieu Le poids des apparences Beaut Amour et gloire Odile Jacob Mars 2002 68 J Baudrillard La Soci t de consommation Paris Deno l 1970 71 des difficult s dans les secteurs de la vie moderne investis progressivement par les femmes grandes coles secteurs professionnels jusque l r serv s aux hommes etc Conscient de cet av nement l homme se doit d appr hender son corps non plus comme une machine servant travailler pour subvenir sa famille comme jadis mais comme un potentiel qui contribuera la pr server Le corps n est donc plus un outil de production mais il est s duction Il est fondamental dans la pr sentation de soi il permet de s int grer tout en se diff renciant Il est une nouvelle source d affirmation de soi mais il peut aussi devenir ali nation et discrimination J Baudrillard pour celui qui ne peut acc der aux soins ou pour celui qui ne peut se soumettre aux normes c est ainsi que l ob sit une mauvaise dentition peuvent devenir des handicaps dans la recherche d emploi Au Japon les cadres de l entreprise Toyota se sont vu proposer par le responsable des voi tures Hiroshi Okuda de remplacer le costume cravate en t par un pantalon chemisette afin de parvenir une diminution de la consommation d nergie Suppl ment du New York Times dans Le Monde du 28 mai 2005 Cette proposition certes cologique et conomique encou
252. et tatouages les ado lescents et les adolescentes placent leur corps au centre des interactions et des n gociations avec leur entourage Se faire percer la langue ou le nombril pour faire presque comme les copines ou bien l arcade sourcili re pour faire presque comme les copains suppose discus sions voire disputes avec les parents Le refus de ces derniers conduit un nombre tr s impor tant de piercings ou de tatouages r alis s d s la majorit ou dans les tous premiers mois qui suivent les dix huit ans Devenir soi et l afficher se fait partir de la perception adolescente de la signification et des valeurs attribu es de mani re diff renci e ces pratiques selon que l on est parent enseignant m decin tous ces prescripteurs de morale ou bien adolescent Par ailleurs ces pratiques contribuent l apprentissage de la f minit et de la masculinit La question de la mode est centrale Elle produit une esth tisation et une rotisation de 38 l apparence pour les filles comme pour les gar ons Le fait de d voiler un tatouage tribal au bas des reins d couvert par un pantalon taille basse ou un piercing au nombril gr ce un tee shirt court a autant d impact rotique pour une fille que pour un gar on celui de d voiler une paule recouverte d un tatouage inspir des Maoris ou la pointe d un tatouage sortant du cale on au bas des abdominaux Les usages de ces pratiques adolescentes varient bien s r
253. europ ennes en mati re de lutte contre les discriminations la l gislation belge s est toff e pour embrasser un champ d action beaucoup plus large la loi du 25 f vrier 2003 est en effet la premi re loi belge visant combattre les discriminations au sens large Celle ci allait bien au del des devoirs de transposition de la directive 2000 78 pour les motifs non raciaux Elle tendait sa protection 155 contre les discrimination au del du champ de l emploi et de la formation professionnelle et multipliait les motifs pour lesquels toute discrimination tait interdite en se basant sur les textes europ ens et internationaux les plus ambitieux C est ainsi que la caract ristique physique fut reprise dans la liste des motifs prot g s Enfin en mai 2007 de nouvelles lois anti discrimination sont venues soit remplacer loi g n rale et loi genre soit modifier loi anti racisme le dispositif existant et celui ci a t compl t afin de mieux prot ger les victimes et de renforcer l effectivit des sanctions Au cours du mois de mai 2007 trois nouvelles lois anti discrimination ont ainsi t vot es par le Parlement et promulgu es Ces trois nouvelles lois dat es du 10 mai 2007 ont t publi es au Moniteur Belge le 30 mai et sont entr es en vigueur le 9 juin 2007 L objectif pr sidant la volont du l gislateur tait d effectuer une nouvelle transposition des prescrits europ ens et de prendre en compte l an
254. exploration du Br sil ne dut la vie sauve qu au fait que les Tupinambas cannibales de la c te sud du Br sil dont il tait le prisonnier ne mangeaient que des hommes bien en chair et qu il fallait donc les engraisser avant de les passer au barbecue Staden mit ce temps profit pour comprendre le syst me de repr sentations de ses ge liers et le d stabiliser Il parvint se faire lib rer et le r cit de cette aventure par le travail de d centration culturel qu il donne voir est aujourd hui un des plus grands textes de l anthropologie le premier livre d ethno logie dira Claude Levi Strauss Staden 1979 Depuis les ha apori polyn siens des concours de beaut de femmes fortes qui se d roulaient encore la fin du 18 me si cle Ellis 1972 jusqu aux maisons d engraissement mauritaniennes les exemples sont nombreux de cultures dans lesquelles les filles s imposent des contraintes pour grossir et se mettre en valeur Garine Pollock 1995 Peter Brown et Melvin Konner 1987 ont mis en vidence que plus de 80 des 58 cultures traditionnelles des Human Relations Area Files pour lesquelles des donn es relatives aux valeurs associ es la grosseur du corps sont disponibles affichent des pr f rences pour les femmes fortes Dans de nombreuses cultures traditionnelles la capacit de stocker des mati res grasses est vue comme un signe de bonne sant et de vitalit Les individus pr sentant une forte adiposit
255. faire a marine Les mimes l exhibition de la carte du Front national et de tendances d extr me droite sem blent tre pratique courante dans certains milieux m me si ce racisme de coulisses se manifeste en catimini cach la hi rarchie La note de gueule est aussi ressentie comme une pratique discriminatoire et brouille l image de l arm e assimil e une grande famille Les discriminations moi je l ai vu quand j tais Toulon a se jouait dans la t te Je dirai m me qu il y a des grad s qui m ont fait des trucs Mettre la moustache et la casquette et se mettre au premier tage et dire mimer Hitler ou alors montrer sa carte du Front national quand j tais assis en train de contr ler les entr es et les sorties des gens c tait de la provo cation Ils voulaient nous faire craquer marine Quand Le Pen il est pass au deuxi me tour moi le lendemain matin on me disait t as pris tes billets d avion pour Puis attention c est plein les agences elles sont pleines m me les bateaux ils sont pleins moi je ne comprenais pas Je re ois des e mails sur les blagues de Le Pen arm e de terre Embarqu s il y en avait qui lisaient Mein Kampf d autres qui avaient des croix gamm es dans les caissons Quand ils savent que je suis fils de harki a passe mieux Bagarres insultes il y en a qui se sont fait renvoyer pour a marine Sur le Suffren il y avait un pos
256. fective Dans le psychisme ces quatre dimensions coexistent et sont parfois en opposition avec ce qui est montr voire le corps lui m me Ainsi ind pendamment de son sexe de naissance et toutes les combinaisons tant possibles une personne peut tre m le ou femelle se sentir homme ou femme se pr senter comme masculine ou f minine et s identifier enfin comme homosexuel ou h t rosexuel L int grisme identitaire id ologie directement issue de la valence diff rentielle des sexes impose de voir l identit humaine n cessairement divis e en deux suivant deux cha nes de signifiants oppos s un m le humain est forc ment un homme masculin et h t rosexuel et une femelle humaine se doit d tre femme f minine et potentiellement homosexuelle D placer l un de ces l ments pour un individu le rapproche invariablement de la cha ne de signifiants compl mentaires Mais en r alit ni la nature ni la culture n aiment les oppositions binaires et dans chacun de ces champs il existe des 27 entre deux les hermaphrodites pour le champ biologique les transsexuel le s pour le psychique les androgynes pour le social et les bisexuel le s pour celui de la sexualit Et si la question du genre nous interpelle si fortement c est qu elle situe sp cifiquement le lieu de la v ritable transgression celle qui est sanctionn e car la seule visible les trois autres champs peuvent demeurer masqu s et qui d signent par l m me
257. fets pervers secr tant un effet de protection des groupes ainsi identifi s comme susceptibles d tre des cibles des politiques de contr le Aux pr jug s des policiers r pondent ainsi des pr jug s l gard des policiers jug s globalement par ces groupes racistes Pour conclure on peut dire que la question essentielle n est pas celle d un probl me individuel de racisme policier m me si celui ci subsiste ponctuellement et qu il convient de le traiter par des formations ou du traitement plus radical d viction Elle est davantage un probl me d ordre organisationnel ou institutionnel Il y a un cadre de travail des habitudes des environnements professionnels qui font faire des choses qui sont en d saccord avec nos id es Et c est bien le cas pour nombre de policiers qui trouvent que la poursuite des trangers en situation irr gu li re est un travail peu glorieux et peu conforme leur vision de leur fonction 94 Nombre de faits pour lesquels un auteur a t identifi rapport au nombre de faits constat s par les services de police et de gendarmerie 128 Comme le montrent les faits le recrutement de policiers issus de minorit s visibles ne suffit pas loin de l apporter une r ponse ces strat gies discriminatoires qui comme nous l avons montr rel vent de m canismes plus g n raux Ce type de recrutement ne permet m me pas faire baisser les accusations de racisme ce qui devrait interroger l
258. ffrir galement un certain nombre de pistes de rem des et de garde fou La Recommandation commence par tenter une d finition claire du profilage racial Il s agirait de l utilisation par la police sans justification objective et raisonnable de motifs tels que la race la couleur la langue la religion la nationalit ou l origine nationale ou ethnique pour des activit s de contr le de surveillance ou des activit s de police similaires Dans la mesure o le profilage racial constitue une forme sp cifique de discrimination raciale sa d finition s identifie celle de la discrimination raciale telle qu elle est donn e dans une autre recommandation de l ECRI savoir la Recommandation de politique g n rale n 7 sur la l gislation nationale pour lutter contre le racisme et la discrimination raciale 5 RPG 7 dans la suite du texte ainsi qu celle donn e par la Cour europ enne des droits de l homme dans sa jurisprudence Selon cette d finition la prise en compte par la police de certains motifs dans les activit s de contr le de surveillance ou autres activit s de police similaires constitue du profilage racial s il manque une justification objective et raisonnable On consid re qu il y a manque de justifica tion objective et raisonnable chaque fois que la prise en compte des motifs ne poursuit pas un but l gitime ou chaque fois que la proportionnalit entre les moyens utilis s et le but vis fait d faut L E
259. fication du code du travail et du code p nal en ce qui concerne l galit profes sionnelle entre les hommes et les femmes JORF 1983 p 2176 les dispositions de la directive 76 207 CEE cela a aussi t le cas de l ge et de l orientation sexuelle introduits par la loi du 16 novembre 2001 qui transposait les directives 2000 43 CE et 2000 78 CE L introduction d un crit re dans la loi peut aussi r sulter d une contrainte impos e par une volution de la soci t et du lobbying Ainsi l introduction des crit res de l tat de sant et du handicap par la loi du 12 juillet 19907 s expliquent ils en partie par le d veloppement du SIDA ainsi que par les pressions exerc es sur le gouvernement par les associations de d fense des malades du SIDA Le l gislateur peut encore s appuyer sur des tudes men es par les sociologues les juristes les conomistes les politologues Le rapport de Jean Michel BELORGEY avait ainsi nourri la r flexion du l gislateur en 2001 Une autre source possible est conventionnelle L accord national interprofessionnel du 12 octobre 2006 relatif la diversit dans l entreprise vise en effet garantir aux salari s la non discrimination et l galit de traitement en mati re de recru tement de r mun ration de formation professionnelle d affectation et de d roulement de carri re sans distinction d origine vraie ou suppos e d appartenance ou de non appartenance vraie ou suppos e une e
260. fois situ s sous le seuil de la conscience peuvent tre chapper aussi bien celles et ceux qui les produisent qu celles et ceux qui les subissent partir de quelques exemples tir s des modes contemporaines de la construc tion de l apparence tenue vestimentaire bijoux tatouages l universitaire interroge ces discri minations discr tes pouvant appara tre dans tout domaine syst me ducatif sport et qui produi sent bien un traitement in galitaire mais dont les fondements demeurent peu clairs voire totalement invisibles aux protagonistes 185 CHRISTIAN MOUHANNA gt Chercheur associ au CSO et au CESDIP ancien responsable de la division Recherche l INHES il est sp cialiste des questions de police et de justice gt Il est l auteur de Polices judiciaires et magistrats Une affaire de confiance Paris La documentation Fran aise 2001 avec la collaboration de W Ackermann Police des chiffres et des doutes Paris Michalon 2007 en collaboration avec J H Matelly Il a galement codirig avec J r me Ferret le livre Peurs sur les villes Paris Puf Collection Sciences Sociales et Soci t s 2005 POLICE UNE DISCRIMINATION STRUCTURELLE La question des discriminations dans les organi sations polici res suscite de multiples r actions passionn es entre d n gation des fonctionnaires outr s d tre tax s de racisme et repr sentants des minorit s dites
261. fonctions occup s sur le march du travail en France et compte tenue de la pr gnance des st r otypes fonctionnels et sexuels il aurait t moins pertinent de mener ce test de correspondances sur des postes de non cadres pour des hommes Trois types de postes ont t test s commerciale assistante de direction et comptable avec pour chacun deux profils de candidates identiques en tous points formation exp rience ge except leur apparence physique l une tr s s duisante et l autre moins Le choix des photos a fait l objet d une valuation par des tudiants de 1 ann e en sciences conomiques l universit Ce protocole exp rimental a permis d une part d valuer et de ranger des photos selon leur apparence plus ou moins s duisante et d autre part d apporter un certain nombre d informations sur les a priori et st r otypes dont sont victimes ces tudiants Deux CV identiques sur le fond mais diff rents dans la forme polices de caract res et pr sen tations diff rentes ont donc t construits partir de CV existants pour chaque type de poste test deux CV d assistantes de direction deux CV de commerciales et deux CV de comptables Chacun de ces CV a t construit partir de CV r els de personnes ayant t recrut es sur ces CV cela permet donc d assurer qu ils sont pertinents cr dibles et de qualit au regard des crit res activ s par des employeurs Les caract ristiques objectives de cha
262. formation tant sur le fond que sur la m thodologie en partenariat avec les Instituts de pr paration l administration g n rale IPAG de Lille et Nanterre Signe encoura geant l un d entre eux a d j t re u au concours d attach territorial et 9 autres sont admissibles au concours de l IRA de Lille L OR AL L OR AL dei his La diversit L Or al gt Une conviction La diversit des quipes est une des cl s du suc c s de L Or al Des quipes diversifi es tous les niveaux et dans tous les domaines permettent plus de cr ativit et une meilleure compr hension des consommateurs afin de d velopper des produits qui r pondent leurs attentes Le Groupe entend donc continuer s enrichir de collaborateurs ouverts et rejette toute id e et pratique de discrimi nation entre les personnes gt Des engagements Le Groupe L Or al s est engag travers sa Charte thique d s 2000 les Chartes de la Diversit sign es en France d s 2004 mais aussi en Belgique en Allemagne en Espagne et en Italie o notre filiale a contribu sa cr ation En 2009 L Or al SA a t parmi les premi res entreprises recevoir le Label Diversit en France gt Des actions Elles s articulent autour de 6 dimensions la natio nalit l origine ethnique la promotion sociale le genre le handicap et l ge et 5 leviers d action le recrutement et l int gration la gestion de carri re l
263. ge des diff rences est ostentatoire 62 C est d ailleurs sur ce point que s est construite la pol mique autour des propos de Nadine Moreno secr taire d tat la famille tenus le 15 d cembre 2009 lors d un d bat public On ne fait pas le proc s d un jeune musulman Sa situation moi je la respecte Ce que je veux c est qu il aime la France quand il vit dans ce pays c est qu il trouve un travail et qu il ne parle pas le verlan C est qu il ne mette pas sa casquette l envers 37 Or ce caract re ostentatoire n est pas r serv aux body artistes ou aux marginaux des modifi cations corporelles Il peut se manifester dans l usage le plus banal et le plus contemporain du piercing et du tatouage celui qu en font les adolescents et les adolescentes Devenir soi et le montrer tre soi o devenir soi suppose une reconnaissance par le groupe des personnes dont l avis est significatif Ces groupes peuvent tre multiples fluctuants se constituer de fa on variable selon les espaces et les contextes scolarit loisirs vie de quartier voire se projeter dans un univers virtuel r seaux sociaux sur Internet jeux de r le N anmoins il est admis que l adolescence est une p riode de la vie durant laquelle se r alise l entr e dans la vie adulte et s exp rimente l affirmation de soi travers les codes sociaux de l apparence de la s duction de l appartenance de la sexualit Et dans ces registres
264. gement de L Or al Ouverture Anne Ribault L apparence physique dans la publicit L ESTH TISATION DU MARCHE DU TRAVAIL LA BEAUT COMME CRIT RE DE DISCRIMINATION EN PHASE DE RECRUTEMENT H l ne Garner Moyer Docteur en sciences de gestion Laboratoire CERGORS Universit Paris 1 Panth on Sorbonne Mail garner_moyer hotmail com En France l influence de l apparence physique dans le milieu professionnel est un sujet peu tudi presque tabou Diff rentes hypoth ses relatives cet tat de fait peuvent tre formul es D une part la dimension subjective et affective assign e ce facteur n est pas cens e intervenir dans les relations de travail et d emploi D autre part l int r t des chercheurs s est plut t port sur l analyse de facteurs de discriminations plus facilement identifiables et jug s plus importants comme le genre l ge ou l origine ethnique Le motif de l apparence physique a t introduit dans le droit fran ais par la loi du 16 novembre 2001 relative la lutte contre les discriminations Si cette loi est une transposition des directives europ ennes 2000 43 et 2000 78 visant notam ment introduire dans le droit fran ais la notion de discrimination indirecte le motif d apparence physique introduit dans le Code du travail cette occasion n existe pas en droit communautaire Le terme d apparence physique plac dans l article L 1132 1 c t de l origine du sexe de l ge n
265. gical approach to food and nutrition Appetite 27 97 108 Goffman E e 1963 e Stigma Notes on the management of spoiled identity Englewood Cliffs Traduction fran aise Stigmates Les usages sociaux des handicaps Paris ditions de Minuit 1975 Hubert A e 1997 Adaptabilit humaine biologie et culture Du corps pesant au corps l ger approche anthropologique des formes Di t tique et m decine 1997 83 88 Hubert A dir e 2004 Corps de femmes sous influences Cahiers de l OCHA n 10 Igoin L e 1979 e La boulimie et son infortune Paris PUF 23 Aimez P 1979 Psychopathologie de l alimentation quotidienne Communications n 31 Seuil INSERM e 2000 e Ob sit d pistage et pr vention chez l enfant Expertise collective Paris INSERM 29 50 Karris L e 1977 e Prejudice Against Obese Renters Journal of Social Psychology 101 159 160 Kopelman P e 2000 Obesity as a medical problem Nature 4004 635 643 Kremen A N Linner J H Nelson C H e 1954 Experimental evaluation of the nutritional importance of proximal and distal small intestine Ann Surg 140 439 Maddox G L Back KW Liederman V R 1968 Overweight as Social Deviance and Disability Journal of Health and Social Behavior 9 4 287 298 Masson E e 2004 e Le minci le grossir le rester mince in Hubert A dir 2004 Corps de femmes sous influences Cahiers de l OCHA n 10 p 26 45 Matusewich E e 1983 e Emp
266. gines Le passage d une arm e de conscrits une arm e de m tier d cid e par le Pr sident Chirac en 1995 et mise en uvre partir de 1997 a fait d une arm e l image de la nation h ri tage de Valmy de la lev e en masse et du service militaire obligatoire et universel mis en uvre d ailleurs tardivement une arm e au service de la nation h ritage des mercenaires et autres condottieri technicienne et performante La perte du lien arm e nation apr s la sup pression du service militaire a t une pr occupation majeure de l encadrement qui redoutait aussi d abandonner la dimension citoyenne de l arm e la mixit sociale le devoir du service d armes le patriotisme supplant s par une professionnalisation n cessaire mais coup e d une autre mission citoyenne la fonction de rattrapage social l offre d un m tier et d une promo tion ceux qui n ont pu y parvenir par d autres canaux Cette volution dans l arm e fran aise ne s est pas r alis e sans difficult Des armes qui avaient besoin d un grand nombre de jeunes recrues comme l arm e de terre et la marine ont d abord mal v cu cette d cision car elles se trouvaient priv es de main d uvre et de soldats pour ex cuter des t ches ancillaires et faire fonctionner l institution la base Si les probl mes de recrutement ont t surmont s par le ch mage des jeunes qualifi s et non qualifi s il a fallu toucher de nouvelles populations potentiellement i
267. gories sociales pr cises Il s agit de favo riser la qualification ou l acc s l emploi de certains publics par exemple les forums de l emploi au b n fice des femmes des jeunes des quartiers sensibles des jeunes issus de la diversit ou des s niors On pense galement au dispositif de r ussite ducative qui vise prendre en compte les difficult s sociales des l ves Un des obstacles l galit des chances tant le manque de r seau social des actions concernent aussi le parrainage de jeunes dipl m s boursiers ou issus de quar tiers prioritaires ZEP ZUS D s lors qu elles visent des publics cibl s les actions en faveur de l galit des chances sont donc des actions positives Tant qu il s agit de don ner davantage de moyens au b n fice des populations d favoris es ou des quartiers populaires mais qu il n est pas question de leur donner un avantage dans la s lection sociale il n y a pas de discrimination positive Dans le monde professionnel ces actions sont n cessaires car la seule s lection ne suffit pas donner chacun sa chance d acc der un emploi Exclusion Selon le Petit Larousse le terme exclusion renvoie l action d exclure et renvoyer un individu ou un groupe d individus d une situation l exclusion sociale correspond la mise l cart d individus consid r s comme d viants par une soci t donn e un moment donn Ce terme a t pop
268. gue suite de vexations r ciproques les relations se personnalisant entre les agents et les interpell s Le sentiment d impunit est galement une cause importante de d rapages et encourage les agents se d lier de leurs devoirs d ontologiques envers certaines cat gories de la population La volont d humilier les plaignants se manifeste de diverses mani res dans de nombreux dossiers Le menottage abusif est une pr occupation majeure de la CNDS Dans les cas de discriminations raciales le menottage est souvent utilis pour asseoir l autorit des agents voire pour humilier les personnes interpell es Les contr les r p t s provoquent un sentiment de pers cution chez les personnes qui en sont l objet Ceux qui sont discrimin s par ce type de pratique sont uniquement des jeunes issus de l immi gration Le tutoiement sert r guli rement marquer une relation de sup riorit vis vis d un plaignant qui lui doit vouvoyer Des cas de discriminations laissent appara tre une suspicion g n ralis e l gard de groupes pris comme tels sans qu on prenne la peine de rechercher les responsabilit s individuelles dans les incidents Ainsi dans la saisine 2003 62 concernant un camp de gens du voyage d origine roumaine des policiers recherchaient un fugitif ayant agress un de leurs hommes et suspect de s y tre cach Celui ci ne fut pas retrouv dans le camp mais toutes les caravanes furent vid es ainsi que leurs o
269. h re publique que priv e en t moigne le nombre de divorces semble nous contraindre arpenter les salons de coiffure les salles de sport car nous sommes dans une soci t d image ou le paraitre est de plus en plus en vogue Comment sans r pondre ces diktats de beaut pouvons nous voluer c est la question que l on est en droit de se poser Parfois des publicit s tels que Dove font de la r sistance mais elles font acte car elles sont rares Surtout que la beaut qui apparaissait comme une valeur f minine se conjugue dor navant galement au masculin En effet la publicit qui est l cho de la soci t ne pouvait se pr valoir de mettre en sc ne l homme mais comme nous avons pu l tudier elle le fait encore sous l gide de notre culture patriarcale L image publicitaire de l homme reste tr s caricaturale m me si elle est susceptible de se modifier dans le futur Si le mannequin qui est choisi a une esth tique parfaite il est viril et repr sente une r ussite professionnelle Toutefois le c t physique muscl n est plus la seule facette que les publici taires souha tent promouvoir car l homme se modernise il devient de plus en plus complexe 76 Cette transformation de l homme doit tre mise en exergue dans les publicit s ainsi on voit appara tre un homme ayant du caract re du charisme une vraie personnalit Apr s la coupe du monde 2005 le sportif Zinedine Zidane apparaissait dans un ensemble de visu
270. handicap se donnant d abord percevoir comme apparence physique Nous aurions pu parler galement des signes religieux je vous pr sente les excuses de Dounia Bouzar anthropolo gue qui sera pr sente le 9 d cembre prochain ici m me pour une journ e sur religion et entreprise Nous aurions galement pu parler d un grand nombre de discriminations raison de l apparence physique les personnes de petite taille ou au contraire de tr s grande taille le strabisme les taches de naissance les pr tendus d fauts du visage ou encore l albinisme Si l on creuse la question on se rendra compte ais ment qu au final la question des discrimi nations li es l apparence physique recoupe galement assez largement la question des dis criminations sociales la discrimination physique se fait d s le premier coup d il relativement la tenue vestimentaire Plus encore que de distinguer des sexes et des ges ou des modes le v tement permet d identifier le classe sociale Je parle du port de v tements socialement connot s comme le costume et la cravate pour les hommes et le tailleur pour les femmes qu on pourrait encore d tailler les boutons de manchette la pince cravate et le mouchoir assorti la cravate le costume gris anthracite Pascal dans le masque et la grimace nous rappe lait que l habit ne fait pas le moine les petits malins pourraient ajouter mais il y contribue Mais je parle aussi des v tements de marque
271. herine Wihtol de Wenden Sophie Body Gendrot La premi re publication significative date de 2003 sous la plume de Catherine Wihtol de Wenden et Sophie Body Gendrot Dans cet ouvrage ainsi qu un article qui l a pr c d en 2003 les auteures analysent le ph nom ne partir des t moignages de victimes recueillis sur le num ro vert du 114 Les r clamations relatives aux contr les par les forces de s curit repr sen tent un peu moins de 8 du total des r clamations enregistr es par le Geld groupe d tudes et de lutte contre les discriminations Selon cette analyse des appels au 114 les appelants qui d clarent tre l objet de provocations de la part des policiers ont le sentiment de subir des violences injustifi es verbales et compor tementales et ont globalement la conviction de subir un traitement singulier Les plaignants indiquent subir le tutoiement la stigmatisation de leurs origines l assimilation des malfaiteurs voire la r f rence des v nements comme le 11 Septembre 2001 Les paroles restitu es doivent naturellement tre prises avec prudence elles sont r v latrices de l motion individuelle de personnes rapport e unilat ralement et apr s coup Trois handicaps l ethnicisation l ge et l identification un quartier se conjuguent pour construire une image de l Autre hostile aupr s de policiers souvent jeunes ignorants des r a lit s sociales qu ils vont appr hender et mal form s pour affronter
272. i Il est vident dans le contexte social actuel qu une personne raisonnable plac e dans la situation de Mme Dumaresq aurait d pr voir et savoir que le cong diement de M Guillaume Rivest pour les raisons invoqu es tait une atteinte son droit d tre trait sans discrimination fond e sur son orientation sexuelle dans le cadre de son emploi Plus qu une simple n gligence de la part de Mme Dumaresq le fait d avoir pr text son comportement peu viril et la n cessit de le prot ger contre les pr jug s de la client le tout comme les propos qu elle a tenus au p re du plaignant en lui demandant directement si son fils tait gai manifestent une volont certaine de Mme Dumaresq d aller dans le sens de l atteinte son droit l galit dans la reconnais sance et l exercice des droits de la personne 4 nos soulign s Dans ce dossier le comportement d crit comme peu viril est intimement li l apparence physique du plaignant qui ne rencontre pas les standards attendus en termes de masculi nit Il y a donc eu jugement n gatif port sur le plaignant en raison notamment de son apparence Le parall le est int ressant tablir avec les dossiers mentionn s plus haut o les plaignantes taient discrimin es parce qu elles ne se conformaient pas elles non plus aux standards de f minit attendus 112 Qu bec Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c 9063 1698 Qu be
273. i la port e ni les codes Nickson et alii 2003 L origine sociale transcende alors le niveau de dipl me il ne suffit pas d tre dipl m s pour s ins rer sur le march du travail car les employeurs ont d plac leur crit re de s lection Les crit res purement m ritocratiques sont n cessaire mais ne sont plus suffisants pour s ins rer sur le march du travail Ce sont sur des crit res esth tiques et sur le savoir tre que la s lection va s op rer or ce capital esth tique et corporel ne s acquiert gu re l cole Le savoir tre dans lequel s inscrivent les normes vestimentaires les attitudes le langage correspond du capital social incorpor et nous estimons que le capital corporel est galement un constituant de ce capital social incorpor Or un enfant lev dans un milieu favoris re oit lors de son ducation un plus grand capital social qu un enfant lev dans un milieu d favoris Le capital corporel est donc galement une question sociale et ne pas le reconna tre conduit des in galit s de traitement entre les individus Un individu s duisant du fait des attributs que son environnement va associer son apparence charisme qualit s relationnelles sociabilit envoie en effet l employeur un signal qui peut tre interpr t comme porteur d informations sur son savoir tre et donc son employabilit et cela va r duire l incertitude entourant la prise de d cision de recrutement 57 La
274. ibles de soup onner qu elle a commis ou tent de commettre une infraction ou qu elle se pr pare commettre un crime ou un d lit ou qu elle est susceptible de fournir des renseignements utiles l enqu te en cas de crime ou de d lit ou qu elle fait l objet de recherches ordonn es par une autorit judiciaire Sur r quisitions crites du procureur de la R publique aux fins de recherche et de poursuite d infractions qu il pr cise l identit de toute personne peut tre galement contr l e selon les m mes modalit s dans les lieux et pour une p riode de temps d termin s par ce magistrat Le fait que le contr le d identit r v le des infractions autres que celles vis es dans les r quisitions du procureur de la R publique ne constitue pas une cause de nullit des proc dures incidentes L identit de toute personne quel que soit son comportement peut galement tre contr l e selon les modalit s pr vues au premier alin a pour pr venir une atteinte l ordre public notamment la s curit des personnes ou des biens Echanges avec la salle d linquance en col banc donc nous pouvons en parler en termes de repr sentativit et de l ext rieur nous n apportons pas la m me attention qu un certain nombre de gens qui travaillent diff remment On parle dans le contr le de police judiciaire de deux choses des indices qui sont des l ments ext rieurs et l on peut revenir sur les ques
275. ication de pi ces la Haute autorit peut saisir le juge des r f r s pour qu il ordonne toute mesure d instruction utile Cette possibilit a t mise en uvre pour la premi re fois en 2009 par trois fois et par trois fois avec succ s La HALDE a d importants pouvoirs d investigation lui permettant de faire la preuve d une discri mination on rel vera pourtant qu elle ne dispose d aucun pouvoir contraignant Toutefois la plupart des personnes mises en cause r pondent aux enqu tes de la HALDE Cependant cette absence de pouvoir contraignant est att nu e par l am nagement de la charge de la preuve de la discrimination Cet all gement de la charge de la preuve au b n fice de la victime est pr vu par les textes europ ens et la loi fran aise en toute mati re sauf au p nal en raison de la pr somption d innocence AU plan p nal la preuve est libre mais le fardeau de la preuve p se sur la victime et sur le minist re public C est souvent parce que la preuve est plus d licate rapporter que de nombreuses discrimina tions ne sont pas poursuivies au p nal Cette preuve tant particuli rement difficile en mati re d embauche comment prouver que le recruteur ne vous a pas pris raison de votre poids de votre couleur de peau ou de votre physique qui ne correspondait pas ses attentes ses pr jug s Cependant plusieurs reprises la jurisprudence admis que la preuve p nale tait constitu e soit parce que l
276. ice son audition est de droit article 13 de la loi du 30 d cembre 2004 il s agit d un avis donn la juridiction Celle ci n a pas de pouvoir d appr ciation sur l opportu nit de cette pr sentation en revanche elle n est nullement li e par l avis de la HALDE Pourtant on rel ve que dans 80 des cas les juridictions suivent l analyse de la HALDE En outre il doit tre soulign que de plus en plus les juridictions administratives ou judiciaires sollicitent les observations de la HALDE sur des affaires dont elles sont saisies La Halde adresse fr quemment ses observations aux juridictions de 200 fois en 2009 elle n engage pas l action celle ci appartient la victime mais si la victime a saisi la juridiction la Halde fait part de son enqu te et de son analyse la juridiction La halde est en g n ral suivie de 80 S agissant d apparence physique en 2008 la Halde a pris deux d lib rations 2007 251 et 2007 252 tendant la pr sentation d observations devant la cour d appel de Douai pour deux salari s d une association qui taient harcel s l un parce qu il tait consid r par l employeur comme trop gros et mal habill l autre parce qu il tait vu comme trop maigre et raison de son orientation sexuelle pr sum e Les deux salari s ont obtenu gain de cause devant la cour chacun d ailleurs devant une chambre sociale diff rente CA Douai 31 mars 2009 n 530 09 Lorsque les faits port s la connaiss
277. ilieu professionnel une nou velle identit plus fran aise pour les clients Farida devient Fabienne Et d en d duire il para t opportun d tendre la liste des motifs de discrimination l apparence physique 25 D76 207 CEE relative la mise en uvre du principe de l galit de traitement entre hommes et femmes en ce qui concerne l acc s l emploi et la formation professionnelle ainsi que les conditions de travail et la s curit sociale Journal officiel n L 039 du 14 02 1976 p 0040 0042 26 Cit es note 7 27 Loi n 90 602 du 12 juillet 1990 relative la protection des personnes contre les discriminations en raison de leur tat de sant ou de leur handicap JO 13 juillet p 8272 Pour un inventaire plus complet des raisons qui ont amen voter cette loi cf L PERU PIROTTE Les discriminations en droit du travail approche critique d Septentrion 2000 n 56 et 89 28 En ce sens cf C EVIN JOAN S ance du 17 avril 1990 p 389 29 Lutter contre les discriminations Rapport de M Jean Michel BELORGEY la ministre de l emploi et de la solidarit 6 avril 1999 Ce rapport est le premier rapport officiel rendu sur les questions de discrimination 30 Ph VUILQUE rapport A N n 2609 introduction l 31 Ibid 16 Le r cent contentieux ayant oppos la compagnie United Airlines certaines de ses h tesses t moigne de l existence souvent m connue ou ni e de discriminations fond
278. ilise le handicap B QUESTION 4 Je regrette que l on n ait pas la d finition compl te de l OMS car il me semble et je parle vraiment sous r serve que les morceaux que vous en avez donn s sont tronqu s Il me semble que cette d finition concerne comment la personne se per oit elle m me et non comme elle est per ue par l ext rieur a c est un premier point et un deuxi me point c est qu autant je pense que les personnes grosses peuvent fonder leur action sur l tat de sant je n ai pas la m moire en droit fran ais l assimilation avec le handicap parce que tre handicap en France la personne qui est handicap e et reconnue comme telle et seulement celle l l est par le Minist re de la Sant et du handicap Il n y a pas d amalgame possible M Hamdani Mod rateur Commen ons par la question de notre tudiante et que je peux compl ter de la mani re suivante entre tre gros homme femme blanc ou noir y a t il au fond des traitements discriminatoires dans la discrimination R ponse de Jean Fran ois Amadieu On pourra compl ter ce que je vais expliciter car nous quand on fait une mesure je vais vous dire on prend tout le temps des visages d hommes parce que comme on fait une comparaison toutes choses gale par ailleurs on prend toujours des paires de CVs o on a pris un autre homme Effectivement j ai peine vous r pondre par contre il y a des vidences et statisti
279. ilit et surtout la m me importance aux yeux des milieux politiques 1 Une r alit d clar e par les individus mais d lib r ment occult e Si l on se donne la peine d interroger les individus sur les discriminations qu ils subissent et qu on leur laisse la libert de mentionner ce qu ils veulent on constate que l apparence phy sique et la v ture ont une importante consid rable L apparence physique est un facteur de discrimination notable bien qu il soit parfois m connu et sous estim C est un facteur de discrimination que per oivent les Europ ens source Sofres Eurobarom tre 2007 l apparence physique est leurs yeux presque aussi importante que la discrimination en raison de la couleur de peau 39 contre 45 On note que la fa on de s habiller est le premier facteur d in galit mentionn Dans le sondage que nous avions galement r alis en France avec la Sofres sur ce sujet nous avions not que les Fran ais d claraient que l apparence physique comptait beaucoup la question Lorsqu une entreprise cherche embaucher quelqu un et qu elle a le choix entre deux candidats de comp tence et de qualification gales quels sont dans la liste suivante tous les crit res qui selon vous entrent en compte dans le choix d un de ces deux candidats ils r pondaient que c tait l apparence physique g n rale qui importait 64 derri re le look la fa on de s habiller 82 et devant la fa on de p
280. ille M tropole est aujourd hui une des structures les plus importantes du r seau national FACE Progressivement l association a largi son champ d activit de la lutte contre l exclusion la lutte contre les discriminations et l action contre la pauvret Gr ce son exp rience et son exper tise FACE Lille M tropole a su s affirmer comme un acteur majeur de la lutte contre les discriminations dans toute la m tropole lilloise et dans la r gion nord pas de calais travers son action d informa tion de sensibilisation de formation et d accom pagnement des entreprises des territoires et des collectivit s INSTITUT DU M C NAT DE SOLIDARIT X Sims Cr en 1986 par Claude B b ar IMS Entreprendre pour la Cit f d re un r seau de 220 entreprises en les accompagnant dans leur Engagement Soci tal 194 L association les encourage d velopper des initia tives qui favorisent la coh sion et l quit sociale sur les territoires o elles sont implant es promo tion de la diversit acc s l emploi des publics en difficult notamment dans les quartiers sensibles soutien l galit des chances dans l ducation partenariats solidaires innovations en faveur des clients pauvres soutien au d veloppement socio conomique local L IMS accompagne les entreprises dans leur approche de l Engagement Soci tal l chelle nationale ou internationale Elle est galement pr sente en r
281. interroge parfois sur la question de savoir s il y a des crit res plus importants que d autres ce qui revient se reposer la question des crit res incontournables sur un autre angle car il s agit ici de savoir s il y a des discriminations plus graves que d autres Cette question fait d bat On peut penser que c est le cas pour des raisons historiques Ainsi les discriminations exerc es l encontre des juifs seraient par exemple plus graves que celles qui sont perp tr es raison de l ge parce que les personnes de confession h bra que ont toujours fait l objet de discriminations de s gr gation et m me de g nocide On pourrait aussi penser que les discriminations raison de l origine sont plus graves que celles fond es sur le sexe parce que le nombre de plaintes de discriminations pour le premier motif est beaucoup plus important que pour le second Ce serait donc un crit re quantitatif le nombre de saisines de la justice de plaintes ou de r clamations devant la HALDE par exemple qui serait le signe de gravit Cette th orie pr sente deux faiblesses d abord en ce qui concerne l exemple qui vient d tre pris il y a trente ans le syst me tait invers on recensait davantage d actions en justice pour discrimination sexuelle que fond es sur l origine et ensuite le nombre de r clamations ou de plaintes n est pas forc ment r v lateur du nombre de victimes Ces th ories me semblent donc fallacieuses et il ne faut pas ou
282. ion nelle du probl me On mesure tout d abord combien la mission r publicaine de la police et la gendarmerie natio nales est sensible pour la population et qu un contr le peut avoir des effets humiliants alors m me qu il se passe de la mani re la plus normale et avec courtoisie c est que dans notre soci t tr s attach e la libert individuelle et o le petit resquillage est en quelque sorte un sport national ne serait ce que le non respect des limites de vitesse au volant ou des r gles de stationnement la crainte du gendarme est toujours pr sente et le sentiment d injustice toujours fleur de peau J ai eu professionnellement retirer des permis de conduire au bord des routes aux c t s des policiers et gendarmes jamais je n ai rencontr de contrevenant qui n avait pas mille excuses pour exon rer sa responsabilit et justifier son exc s de vitesse En m me temps il faut affirmer que l exigence d ontologique exprim e travers les ouvrages scientifiques ne signifie pas un refus de l autorit du contr le policier ou de l exercice l gitime du pouvoir r pressif I n est pas question non plus de jeter l opprobre sur tous les policiers ou sur l institution Nous verrons avec Christian Mouhanna que la discrimination polici re au faci s est la r sultante d un effet de syst me Il sera question ici surtout des faits de leurs cons quences et de leurs causes directes En effet les tudes conduites ont surtout
283. ion matrile s exercerait prioritai rement sur celles qui cherchent avant tout s en manciper l aussi incarn e par la mascu linit de certains de leurs comportements comme le fait de revendiquer une sexualit libre ou le fait de consid rer le p re une place gale de celui de la m re 3 Des jeunes au mauvais genre Comme l a montr le sociologue Maffesoli les normes soci tales ont beaucoup boug en quelques d cennies avec l mergence du multiculturalisme en occident On pourrait dire que nous sommes pass s depuis les ann es 60 d une norme impos e tous contest e par quelques poign es de d viants unis dans l adversit puis par une g n ration de jeunes toute enti re en 68 sa fragmentation en une multitude de micro normes communautaires le temps des tribus Chez les jeunes les mouvements identitaires issus des premiers hippies et des babas cool des ann es 70 80 sont tellement nombreux sous branches et ramifications incluses punk grunge rasta rappeurs gothiques teuffeurs sketteurs et autres surfeurs qu en reconstituer l historique est un v ritable casse t te Alors si les ph nom nes de bouc missaire permettent d approcher des dimensions souterraines dans la constitution et la p rennisation d un groupe social que sont ils devenus aujourd hui chez les jeunes en prise avec cette explo sion identitaire Cela nous est d autant plus difficile percevoir que nous
284. ionnelles collection Les Essentiels de la gestion Litec Management et Soci t 1996 avec Jacques Rojot 5 Les syndicats en miettes ditions du Seuil 1999 6 La d mocratie sociale en danger ditions Liaisons 2001 7 Le poids des apparences Odile Jacob 2002 dition collection poches en 2005 8 Les cl s du destin Odile Jacob 2006 APPARENCE PHYSIQUE ET OB SIT LA DISCRIMINATION AU TRAVAIL La discrimination en raison de l apparence phy sique a t longtemps ignor e des chercheurs Si l on se donne la peine d interroger les individus sur les discriminations qu ils subissent et qu on leur laisse la libert de mentionner ce qu ils veulent on constat que l apparence physique et la v ture ont une importante consid rable la question Lorsqu une entreprise cherche embaucher quelqu un et qu elle a le choix entre deux candi dats de comp tence et de qualification gales quels sont dans la liste suivante tous les crit res qui selon vous entrent en compte dans le choix d un de ces deux candidats les personnes inter rog es ont r pondu apr s le look ou la fa on de s habiller que c tait l apparence physique g n rale qui importait La mise en vidence des discriminations en rai son du physique est souhaitable compte tenu de l ampleur du ph nom ne S int resser de pr s aux apparences physiques comme facteur de discrimi nation permet de s interroger sur la
285. ions Sofres g de plus de 50 ans 89 Pierc ou tatou EA 82 Handicap E 81 D un physique peu agr able FE 81 Ob se 74 D origine maghr bine ou africaine 71 E les m mes chances E N a pas les m mes chances 44 O Sans opinion 2 Dans un autre sondage r alis en 2006 par Opinion Way 90 des fran ais consid rent que les discriminations li es l origine ethniques sont fr quentes 77 le pensent pour le handicap 61 pour l orientation sexuelle 59 pour le sexe et seulement 55 pour l ge Ce sondage 79 Sondage CNFPT Opinion Way r alis du 8 au 20 septembre 2006 sur un chantillon repr sentatif de la population fran aise de 1017 personnes de plus de 18 ans 105 h las n interrogeait pas les Fran ais sur d autres formes de discrimination comme l apparence physique On ne peut que regretter ce parti pris qui consiste ne pas interroger les individus sur ce qui est pourtant un des tout premier motifs de discrimination et de souffrance de harc lement et et de moqueries pour eux Les r sultats du barom tre europ en de 2007 confirment les r sultats de notre sondage de 2003 Reprenant une question que nous avions pos e en 2003 la Sofres constate qu au niveau europ en le look le handicap et l ge sont consid r s comme les premiers facteurs de d savantage au recrutement Suivent couleur de peau origine ethnique
286. ique ou nationale ou la religion sans motif r el ou soup on rai sonnable et qui a pour effet d exposer la personne un examen ou un traitement diff rent L gt nos soulign s L action de l autorit se fonde ainsi sur un examen tr s sommaire des caract ristiques phy siques de la personne vis e Une personne noire sera interpell e par la police parce qu un sus pect de race noire est recherch sans que ne soit v rifi e la concordance avec d autres d tails permettant d identifier plus pr cis ment l individu en question Fait int ressant l appartenance peut tre pr sum e la personne est interpell e parce qu elle a l air noire arabe ou encore autochtone dans le contexte qu b cois C est donc par son apparence physique ses traits distinctifs qu on la relie tort ou raison un groupe ethnique particulier Notre droit qu b cois permet de consid rer cette situation comme de la discrimination fond e sur la race ou la couleur alors m me que la personne n appartient pas au groupe victime de discrimination 6 Conclusion Ce survol tr s rapide de la jurisprudence du Tribunal des droits de la personne du Qu bec permet de comprendre la logique avec laquelle le droit qu b cois appr hende en partie les discriminations fond es sur l apparence physique En l absence d une reconnaissance de ce 116 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c 2314 4207 Qu bec in
287. ire Les officiers n affichent pas leurs id es la diff rence de ceux qu ils c toient La hi rarchie ne les rep re pas ces gars l soit parce qu ils ferment les yeux soit parce qu ils pensent la m me chose qu eux tout simplement Y en a un qui s est fait insulter de sale arabe on va chercher l touffer Y en a m me qui disent qu ils se sentent d go t s de voir des trangers dans des uniformes fran ais ou des trucs comme a Je pense qu ils ont un probl me grave les gens qui pensent comme a arm e de terre Si vous voulez les officiers ont le pouvoir Ils font tr s attention ce qu ils disent Il suffit d un mauvais commentaire et leur carri re est ruin e Il faudrait faire des forums des discussions des activit s des sorties de coh sion arm e de terre La discrimination ethnique chez les pairs ou les petits chefs est largement tue et v cue dans la hi rarchie comme un tabou un mal in vitable Ainsi un grad d clare Ce n est pas de notre faute s il y a des gens chez nous qui votent Front national La discrimination s appuie aussi sur la r f rence au monde musulman Il y a une seule chose qui m a frapp le racisme par rapport la religion C est vraiment sectaire On se fixe trop sur ce qui se passe dans l actualit gendarmerie Pourtant la pratique religieuse est faible rares sont ceux qui respectent les cinq obligations du Coran Seul le respect des inte
288. ires diff rents ou d favoris s elle consiste leur attribuer une tiquette qui les cat gorise Chez les personnes cibl es la stigmatisation s exprime par la peur la honte mais aussi des comportements de retrait ou parfois d agression La fonction sociale de la stigmatisation vise d tourner l attention de la soci t des pro bl mes de fond qu elle peut rencontrer en cherchant des responsables d sign s mais 201 surtout en justifiant l exclusion des personnes stigmatis es d sign es comme responsables de leurs maux Dans le monde professionnel il y a toujours l enjeu de faire quipe de coop rer et de tra vailler collectivement Les personnes stigmati s es sont souvent cart es de ce processus et peuvent m me devenir des boucs missaires commodes et susciter des comportements de type harc lement moral galit L galit est un principe d mocratique et r publicain affirm en France depuis 1789 L galit est d abord morale elle affirme l gale dignit de chacun elle se d cline dans des droits fondamentaux d claration des droits de l homme et du citoyen L galit est galement civile c est dire devant la loi par opposition aux r gimes des privil ges L galit est enfin politique elle se traduit par le principe un homme une voix qui ne dis tingue pas les comp tences pour l exercice du droit de vote Il ne s agit pas de l galit sociale qui serait l galit
289. is e avant l adoption de la loi du 16 novembre 2001 par Cour d Appel de Toulouse propos du piercing Selon la Cour porter un bijou ne saurait tre par principe interdit une salari e dans l exercice de ses fonctions si ledit bijou n appara t pas incompatible avec la nature des t ches qui lui sont confi es et le port d un anneau ins r l arcade sourcili re illustration d une mode actuelle dite piercing ne saurait tre regard en lui m me comme proc dant d une attitude contraire ou incompatible avec l activit de serveuse de restaurant qui tait la sienne au moment des faits litigieux le r glement int rieur ne comportant aucune indication relative au port de bijou pendant le travail et il n est pas tabli que la client le du restaurant ait t choqu e ou effray e par une serveuse arborant un tel bijou C est galement sur le terrain des libert s individuelles que la Cour de cassation a fond sa d cision en 2003 dans l affaire du Bermuda elle a rejet le pourvoi form par le salari aux motifs que si en vertu de l article L 120 2 du Code du travail un employeur ne peut imposer un salari des contraintes vestimentaires qui ne seraient pas justifi es par la nature des taches accomplir et proportionn es au but recherch la libert de se v tir sa guise au temps et au lieu du travail n entre pas dans la cat gorie des libert s fondamentales les juges du fond ayant fait appara tr
290. is appara t donc original et singulier dans l introduction du crit re de l apparence physique dans le dispositif de lutte contre les discriminations Il n est pas inint ressant de retracer la gen se de cette introduction E 1 2 Gen se de l introduction du crit re en droit fran ais Pratiquement le choix de l introduction d un crit re dans un syst me juridique a plusieurs origines j en ai recens quelques unes L introduction d un motif parmi la liste des crit res interdits peut d abord tre le fruit d une volont politique forte pour lutter contre des com portements jug s particuli rement nuisibles la soci t C est le cas apr s que la France ait ratifi la Convention de New York de 1966 de la loi dite Pleven du 1 juillet 1972 relative la lutte contre le racisme Cette loi avait cr e les d lits de discrimination fond e sur l origine l appartenance vraie ou suppos e une ethnie une race ou une religion d termin e dans l article 416 du code p nal aujourd hui articles 225 1 et suivants de provocation la discri mination la haine ou la violence l gard d une personne ou d un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non appartenance une ethnie une race ou une religion d termin e Elle avait galement incrimin la diffamation et l injure raciste permis aux associations antiracistes d clar es depuis au moins cinq ans de se porter partie civile Ell
291. is de quelle tentation s agit il Ren Girard a bas sa th orie en la mati re sur l invariance des processus de bouc missaire D s qu un groupe humain soci t s incluses se sent menac dans ses fondements d signer un bouc missaire est un automatisme aussi archa que et syst matique que la recherche du sein par le nouveau n Le paradoxe est dans ce qu il appelle le d sir mim tique puisque le bouc missaire lu est aussi convoit pour sa dif f rence qu il est objet de toutes les violences pour l affront qu il fait en l exposant ainsi Se cacher voil donc la cl Si les minorit s sont ainsi d sign es pour devenir visibles c est qu elles r v lent avec vulgarit cette vuln rabilit invisible que notre sein majoritaire ne saurait voir Les discriminations sont donc d abord et avant tout une affaire de majorit invisible qui refuse de se d finir comme telle L exp rience m a montr que 190 la diff rence de l autre me d range lorsqu elle m est totalement incompr hensible S attaquer la normopathie d un groupe humain c est donc avant tout mettre en vidence sa diversit conflictualiser les rapports individuels et permettre l expression des singularit s masqu es Une affaire de relation entre visible et peur de l invisible donc L essentiel de mon intervention est construite autour d une tentative d acception de ces discrimi n s sans nom que sont les boucs missair
292. ission de codes sociaux 39 Comme cela a t mentionn plus haut la ma trise de ces codes est une n cessit pour pouvoir voluer en soci t malgr des transformations importantes de l apparence Les codes pr co nis s par les institutions peuvent se comprendre comme des informations int rioriser pour ne pas tre soumis discrimination Tout se passe m me comme si l institution anticipait des discriminations venir ailleurs en les produisant ici et maintenant Or est ce que le port d un piercing ou d un tatouage en soi peut tre source de discrimina tion Ou bien est ce la mani re dont ils sont port s Si l on consid re que la plupart des d corations de soi arbor es par les adolescentes et les adolescents ne sont pas outranci res comment peut on comprendre la stigmatisation dont ils peuvent tre l objet en recourant une pratique largement diffus e Il semble vident que bien d autres l ments de la culture corporelle viennent interf rer comme le maintien la tenue le type de bijou bref la qualit de l ornementation et la mani re dont elle s inscrit dans une corpor it La question se poser pourrait alors tre la suivante lors d un entretien d embauche la discrimination pourrait elle r sulter du simple port d un piercing ou d un tatouage L cole et la famille devraient elles pr parer leurs l ves et leurs enfants s effacer corporellement pour satisfaire les normes imagin es du mon
293. it ind pendante comp tente pour le traitement de toutes les discriminations directes ou indirectes d s lors qu elles sont prohib es par la loi o par un enga gement international auquel la France est partie L apparence physique est un des 18 crit res de dis crimination pr vus par le code p nal ce crit re de figure aussi parmi les 19 crit res de discrimination prohib s par le code du travail Ainsi la discrimina tion fond e sur l apparence physique entre bien dans les comp tences de la Halde L article pr sente les pouvoirs de la HALDE ses modalit s d intervention et son action relative aux discriminations au motif de l apparence physique AYIT CREPPY gt Ayit Creppy est Directeur de la Fondation Agir Contre l Exclusion FACE de Lille M tropole La Fondation Agir Contre l Exclusion est un r seau de clubs d entreprises cr en partenariat avec les collectivit s territoriales participant au d veloppement conomique et social de territoires en difficult FACE apporte ses partenaires des outils concrets afin de les accompagner dans une d marche pragmatique de d veloppement socialement responsable APPARENCE PHYSIQUE ET COMPORTEMENT DANS LE PROCESSUS DE RECRUTEMENT Face Lille m tropole est un club d entreprise qui mobilise anime et innove avec les entreprises et leurs collaborateurs pour agir de fa on concr te contre les exclusions et les discriminations FACE Lille M tropole et se
294. itative de crit res prot g s parmi lesquels ne figurent pas la caract ristique physiquet2 Cependant la CCT n 38 contient une annexe non contraignante qui dicte un code de conduite relatif l galit de traitement lors du recrutement et de la s lection de travailleurs Parmi les recommandations de cette annexe il est stipul en ce qui concerne les exigences pos es par les employeurs que ceux ci peuvent uniquement se laisser guider par des exi gences fonctionnelles c est dire des exigences qui sont pertinentes en raison de la nature o des conditions d exercice de la fonction EE 3 1 tat de la jurisprudence Rappelons tout d abord que le crit re caract ristique physique ne provient pas des direc tives europ ennes de lutte contre les discriminations dont sont inspir es les lois belges Il n y a donc pas de jurisprudence europ enne relative ce crit re notre connaissance il n existe ce jour aucune d cision rendue en Belgique en application de la loi antidiscrimination pour sanctionner des discriminations sur base de la caract ristique physique N anmoins deux d cisions int ressantes ont t rendues en application du droit civil et du droit du travail sur la probl matique au sens large La premi re est un jugement du tribunal du travail d Anvers du 30 juin 2004 qui pour r su mer consid re que le fait de ne pas tre pris en consid ration pour une fonction en l esp ce la fonction
295. l homme de la discrimination et aussi tout un travail sur les pr jug s K Hamdani Mod rateur Il y a des formations sur le stress sur la violence tout comme dans d autres corps de l tat tr s expos s la violence et la souffrance psychique de notre soci t R ponse d ric P lisson Deux mots rapides je crois dans le recrutement r gional c est dire que comme pour les enseignants le probl me des policiers est d tre affect s dans des circonscriptions o ils ne veulent pas rester o ils ont peur parce qu ils ne connaissent pas la population locale Et donc depuis quelque temps il y a un certain nombre d exp riences conduites pour essayer de r gionaliser les concours Le fait de r gionaliser permet d avoir des gens qui viennent de la r gion qui connaissent la r gion et qui nont pas peur de la population qui connaissent les habitants Cela ne veut pas dire les affecter dans leur quartier d origine bien entendu mais de ce fait ils sont aussi plus aux couleurs de la population sans pour autant qu il s agisse de discrimination positive ils restent recrut s et promus sur la base des comp tences Ne retombons surtout pas dans la politique des grands fr res qui a consist acheter la paix sociale dans les quartiers d favoris s au d triment de la s curit publique parce que les jeunes gens en question continuaient souvent de dealer tout en s tant achet s
296. l appareil normatif formes de prises horaires conditions sociales de consommation Des interpr tations compl mentaires ont t produites en termes de gastro anomie par Fischler 1990 Corbeau 1991 et Rivi re 1995 d rosion et recompo sition des mod les alimentaires par Beardsworth 1999 et de transformation des formes de l gitimit de l appareil normatif par Poulain 1998 1 2001 et 2002 93 Chez l enfant et l adolescent le plus grave est que ces inqui tudes par rapport la nourriture s op rent des p riodes de la vie o ont lieu des apprentissages fondamentaux relatifs la constructions des registres alimentaires la formation du go t aux apprentissage li s au plaisir alimentaire partag La stigmatisation de l ob sit et les syst mes de valeurs qui la sous tendent ont un impact sur les dispositifs de transmission et d appropriation des mod les alimentaires La lutte contre la stigmatisation de l ob sit se justifie donc pour trois raisons 1 Pour des raisons thiques et de justice sociale tout d abord La stigmatisation affecte la trajectoire sociale des enfants ob ses et constitue une source d in galit sociale Les ob ses sont victimes d un racisme anti gros et le plus paradoxal est que les stigmatisa teurs sont install s dans leur bonne conscience 2 Pour des raisons sanitaires ensuite La stigmatisation des sujets ob ses est une cause d in galit de sant elle est un facte
297. la couleur de leur peau que les per sonnes seront victimes de discrimination Citons un passage loquent d un jugement r cent du Tribunal des droits de la personne invoquant des m faits commis ant rieurement par des jeunes Noirs et des plaintes re ues de la client le les propri taires du bar ont alors instaur une politique de bannissement g n ral des personnes de race et de couleur noires pour des raisons commerciales et non raciales plaident ils en substance En l esp ce les plaignants ont longuement t moign sur les effets pr judiciables r sultant du refus r p t devant t moins de l acc s au Surf l automne 2003 Ils se sont sentis insult s humili s voire choqu s qu un tel refus en raison de la couleur de leur peau se produise dans leur pays d accueil Pour parapher les paroles de monsieur Gologo Le seul crime commis est la couleur de mon piderme 16 nos soulign s Ce raisonnement s appliquer galement dans tous les dossiers de profilage racial un ph nom ne ainsi d fini par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Le profilage racial d signe toute action prise par une ou des personnes en situation d autorit l gard d une personne ou d un groupe de personnes pour des raisons de s ret de s curit ou de protection du public qui repose sur des facteurs d appartenance r elle ou pr sum e tels la race la couleur l origine ethn
298. la libert de pens e individuelle tant qu elles restent des convic tions personnelles qu elles ne se muent pas en insultes ou actes de violence Il est impor tant de noter qu en droit le racisme en tant qu id ologie n est pas sanctionn mais des actes tels que l injure raciale ou la discrimina tion raciale sont des d lits Ces opinions sont souvent au fondement de la discrimination cependant une injure ou une violence m me lorsqu elles sont le fait de racisme de sexisme d homophobie ou de handiphobie sont des d lits punis par la loi mais ne sont pas des discriminations Ces d lits sont r pr hensibles par d autres cadres juridiques tels que le recours pour injure la voie de faits les violences l incitation la haine raciale etc ils doivent donner lieu d p t de plainte de la part de la victime aupr s de la police de la gendarmerie ou directement aupr s du procureur de la R publique Tol rance Selon le Petit Robert la tol rance est une attitude qui consiste admettre chez autrui une mani re de penser ou d agir diff rente de celle qu on adopte soi m me La tol rance est donc la qualit de respecter des opinions des go ts ou des comportements diff rents des siens Elle d finit le degr d ac ceptation d une personne confront e des pratiques contraires aux normes d une soci t contraires aux r gles morales et physiques en vigueur Tol rer c est accepter ce qui est diff
299. la main le crit re des m urs peut tre retenu Si c est sa jeunesse c est l ge Si elle est enceinte c est son tat de grossesse Si c est sa taille son poids ou encore un visage jug disgracieux ils entrent dans la notion d tat de sant En effet la prise en consid ration de l tat de sant permet de couvrir les comportements discriminatoires exerc s sur des personnes malades que la maladie soit professionnelle ou de droit commun et sur celles qui ne sont pas malades mais par exemple s ropositives ou bien dont les caract ristiques g n tiques montrent une pr disposition telle ou telle maladie Des comportements motiv s par la prise en consid ration d un des l ments qui constituent le physique la maigreur l ob sit le strabisme les t ches de rousseur et le psychisme de cet individu peuvent donc tre r prim s partir de la r f rence la discrimina tion fond e sur l tat de sant 18 Dans d autres hypoth ses l orientation sexuelle le handicap peuvent encore permettre de r primer les discriminations fond es sur l apparence physique Statistiquement on a alors couvert 100 des discriminations motiv es par l apparence physique car les seuls crit res qui ne font pas doublon sont les activit s syndicales ou mutua listes le fait de gr ve et les opinions politiques qui effectivement ne se voient pas Cette petite d monstration confirme l impression selon laquelle il n tait peut
300. lace des actions de sensibilisation des diff rents types de handicap pour ses collaborateurs et mettre en vidence des int grations r ussies Cependant une entreprise moderne doit ressembler ses clients et la soci t dans laquelle elle volue Les personnes handicap es font partie de la soci t et sont aussi des clients 42 quels que soient les domaines d activit s Leur int gration franchit des obstacles tous les jours travers les changes de bonnes pratiques entre entreprises ou au sein d une m me entreprise Un premier exemple la mise en place d ateliers de coaching pour les h tes h tesses de caisse Des collaborateurs avec un handicap pouvant tre visible ou pas participent des s ances de reprise de confiance en soi par rapport un handicap quel qu il soit compte tenu de ce m tier expos directement la client le et leur regard Les collaborateurs acqui rent plus d aisance et ont moins peur de ce regard des autres Par rapport cette probl matique de la gestion du handicap il peut y avoir une diff rence entre un handicap de naissance ou acquis Une personne avec un handicap de naissance assumera plus facilement son handicap et son apparence physique qu une personne qui a eu un accident de la vie c est une majorit des personnes handicap es laquelle va devoir parfois faire le deuil de son ancien corps ou vie et se reconstruire Dans ce cas l accompagnement sera diff rent et l entr
301. le On con oit que ces positions ne puissent qu aggraver la stigmatisation des personnes ob ses et d r gler leurs conduites alimentaires quelles que soient les bonnes intentions proclam es Le soignant le plus souvent consult en vue d un amaigrissement doit bien s r toujours aider son patient progresser en ce qui concerne ses troubles du comportement alimentaire 76 Dr G Apfeldorfer 28 rue de Ponthieu Paris Groupe de R flexion sur l Ob sit et le Surpoids apfeldorfer free fr 97 1 Il s agit tout d abord d aider la personne en difficult avec son poids et son comportement ali mentaire r tablir des conduites alimentaires socialis es conviviales dans la mesure du possible et manger en privil giant un mode intuitif fond sur l coute de ses sensations alimentaires Rappelons que la restriction cognitive est un trouble du comportement alimentaire qui consiste contr ler mentalement et consciemment son comportement alimentaire en vue d avoir la ma trise de son poids corporel Elle fait figure d sormais de comportement alimentaire recom mand Mais n gliger ses sensations alimentaires de faim de rassasiement son contentement ses app tits sp cifiques au profit de r gles di t tiques aboutit dans la pratique des situations de dissonance cognitive de l angoisse de la culpabilit des pertes de contr le alimentaires une perte de l estime de soi et des tats d pressifs une volution du poid
302. le qui refuse de se d finir comme telle non noir non femme non homosexuel et non juif est beaucoup plus f d rateur dans le monde invisible de la norme majoritaire que blanc homme h t ro aryen dont l cho identitaire provient d un puits sans fond de violences inavou es L exp rience m a montr que la diff rence de l autre me d range lorsqu elle m est tota lement incompr hensible consciemment alors qu inconsciemment je sais tre concern ou bien lorsque je tiens co te que co te le dominer j ai consciemment besoin de ce contr le apparent car j ai peur qu il me domine inconsciemment ou encore parce qu il d voile quelque chose de sa propre intimit que j ai appris refouler dans la mienne voire forclore S attaquer la normopathie d un groupe humain c est donc avant tout mettre en vidence sa diversit conflictualiser les rapports individuels et permettre l expression des singularit s masqu es Une affaire de relation entre visible et peur de l invisible donc 25 L essentiel de mon intervention dans la table ronde sera construite autour d une tentative d acception de ces discrimin s sans nom que sont les boucs missaires Une typologie de boucs missaires fait merger des cumulard e s 8 camoufl e s ou d busqu e s mais aussi des entre deux des tiraill e s des frontalier e s des passeur se s de fronti re des Bountys et des Tybouns et plus p
303. les ult rieures p d 1 le pr sente en effet le risque de constituer un cercle vicieux dont une communaut ne peut arvenir s extraire c est pourquoi l impact de l apparence physique est ici trait dans la imension du recrutement La question laquelle cette communication tente d apporter des l ments de r ponse est double la pr f rence pour la beaut est elle de la discrimination et sur quoi repose t elle d un point de vue conomique et gestionnaire Si la litt rature anglo saxonne atteste largement des nombreux attributs positifs associ s a priori des individus s duisants l objet de cet article est de proposer gr ce une m thodologie originale une mesure de l ampleur de l impact de la discrimination fond e sur l apparence et de tester la force d un des principaux constats tablis par la litt rature savoir qu une apparence physique s duisante est un atout surtout lorsque le poste pourvoir pr sente des aspects relationnels forts de type contacts avec la client le ou les consommateurs Les r sultats obtenus nous conduisent formuler de nouvelles explications l impact de l apparence physique en phase de recrutement afin de comprendre ce que recouvre l ampleur de l impact d une apparence physique s duisante Apr s avoir pr sent les r sultats d une exp rience de terrain permettant de capter les repr sentations des employeurs l gard de ces individus et de mesurer la discrimination en leur fa
304. lien social dans le cadre des rapports professionnels Les Petites Affiches 20 d cembre 2002 n 254 p 115 56 CA Nancy 29 novembre 1982 dans une hypoth se dans laquelle une salari e avait t licenci e parce qu elle semait le trouble aupr s de ses coll gues en portant des chemisiers transparents D 1985 jurispr P354 note LAPOYADE DESCHAMPS pourvoi rejet par Cass soc 22 juillet 1986 non publi cit par FA Sem Soc Lamy 2 mars 1998 Dans le m me sens Cass soc 18 mai 1999 n 2296 57 Cf par ex Cass soc 12 juillet 1989 pourvoi n 86 40 987 propos d un employ de banque qui ne portait pas de cravate 23 Bibliographie Arendt Hannah 1963 Fichmann J rusalem d Gallimard Badinter lisabeth 1992 XY De l identit masculine d Odile Jacob Badinter lisabeth 2003 Fausse route d Odile Jacob Badinter lisabeth 2004 e L un et l autre d Odile Jacob Bourdieu Pierre 1998 La domination masculine d du Seuil Bruckner Pascal 1995 e a tentation de l innocence d Grasset Castelain Meunier Christine 2002 Les hommes aujourd hui virilit et identit d Acropole Castelain Meunier Christine 2005 Les m tamorphoses du masculin d du PUF Cyrulnik Boris e 1999 e Un merveilleux malheur d Odile Jacob Dallaire Yvon 2002 La violence faite aux hommes d Option Sant De Gaulejac Vincent 1996 Les sources de la honte d Descl e
305. limitation dans la vie courante sauf celles qui sont cr es par le pr judice et les st r otypes La conception voulant que l on puisse rejeter toute candidature ou cong dier un individu en raison de la seule pr sence d une anomalie physique ou de limitations fonctionnelles consacre l application d une norme unique ne permettant pas d envisager qu il soit possible de composer avec des diff rences individuelles 5 On le voit donc la personne a t victime dans cette situation des seuls pr jug s et st r o types li s son apparence physique diff rente de la majorit 5 Les motifs de la race et de la couleur Les th ories dominantes en sciences sociales reconnaissent que le concept de race est une construction sociale sans fondement au plan g n tique Or les distinctions qui sont op r es 115 Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c Syst mes de drainage Modernes inc 2009 QCTDP 10 CanLil par 113 115 128 176 dans cette cat gorisation construite reposent pour beaucoup sur des traits physiques distinctifs donc sur l apparence physique des personnes Ainsi des liens clairs peuvent tre tablis entre les motifs de discrimination de race et de couleur et la discrimination fond e sur l apparence physique Ainsi en pr sence d une politique g n rale bannissant l acc s des personnes de race noire un bar c est en raison de leur apparence physique de
306. loi de serveuse il ne justifie d aucun certificat m dical De m me la Halde a eu conna tre une affaire de refus d embauche raison des crit res d apparence physique et de race plusieurs reprises s agissant de refus d embauche d un chef de chantier noir ou d une vendeuse en boulangerie noire Dans cette derni re affaire le tribunal de grande instance de Paris statuant au p nal a express ment admis comme preuve de la discrimination une audition t l phonique faite l insu de la pr venue par le conseiller ANPE TGI Paris16 octobre 2008 Enfin on soulignera qu en mati re p nale des tests peuvent tre r alis s pour d montrer la discrimination Ce mode de preuve vient d tre admis par la loi du 31 mars 2006 suivant ainsi la jurisprudence de la chambre criminelle de la Cour de cassation D sormais l article 225 3 1 du code p nal pr voit que le d lit de discrimination est constitu m me s il est commis l encontre d une ou plusieurs personnes ayant sollicit un bien service acte ou contrat pr vu l article 225 2 du m me code dans le but de d montrer l existence du comportement discri minatoire d s lors que la preuve de ce comportement est tablie Au plan civil la victime b n ficie de l am nagement de la charge de la preuve Un tel am nagement permet la personne qui s estime victime d une discrimination directe ou indirecte de pr senter la juridiction les faits qui permettent d en pr sumer l exis
307. lont de ne pas choisir parmi certains groupes d individus Les employeurs exprimant leur go t pour la discri mination ob rent la comp titivit de leur entreprise ce qui dans un cadre parfaitement concurrentiel devrait aboutir leur limination Sur longue p riode la discrimination doit donc s teindre d elle m me et ne subsisteront sur le march que des entreprises non discriminantes Cette conclusion optimiste de Becker est att nu e par l inop rance du mod le de concurrence pure et parfaite et par l existence de situations de march non concurrentielles permettant toujours indirectement la discrimination de perdurer La question cons cutive relative notre sujet est les employeurs ont ils un go t pour la beaut Il ne s agit pas ici d un go t visant explicitement exclure une cat gorie mais au contraire d un go t marquant une pr f rence c toyer un certain type d individus les plus s duisants en l occurrence Les r sultats pr sent s attestent du fait que la beaut peut tre pr f r e par les employeurs et qu elle est donc susceptible de favoriser les indi vidus beaux sur le march du travail Ce go t peut tre motiv par des consid rations conomiques commerciales ou tout simplement esth tiques ouvrant la voie des com portements arbitraires et r pr hensibles du point de vue de l quit et de la loi 53 e Le go t des employ s dans cette optique le go t pour la discrimination vient
308. lopp es dans ce domaine pour tablir l existence et mesurer les cas de profilage racial en Europe ou ailleurs Par exemple dans le cadre d un suivi concernant des pr tendues pratiques de profilage racial lors d interpellations et de fouilles effectu es dans un cadre pr cis et un moment donn il convient de veiller bien tablir la composition de la population s y trouvant au moment donn de fa on d terminer si la police proc de des arrestations de membres des groupes minoritaires dans des conditions qui ne soient pas disproportionn es L ECRI souligne qu en collectant de telles donn es la police fait preuve de bonne volont et d montre qu elle est pr te entendre les dol ances des groupes minoritaires Si aucun cas de profilage racial n est identifi la confiance pourra tre r tablie voire renforc e et le risque pour la police d tre confront e des comportements agressifs r duits L ECRI souligne par ailleurs que le sentiment d un recours par la police au profilage racial est aussi nuisible que la mise en uvre elle m me d un profilage L ECRI recommande galement que soit introduit un standard de soup on raisonnable dans l exercice des pouvoirs li s aux activit s de contr le de surveillance ou des acti vit s de police similaires Le Code europ en d thique de la police pr voit dans son paragraphe 47 que les enqu tes de police doivent au moins tre fond es sur des soup ons raisonnables
309. loyment discrimination against the overweight Personal Journal 62 446 50 Merton R 1988 l ments de th orie et de m thode sociologique 1949 Colin Myers A Rosen J C e 1999 Obesity stigmatization and coping Relation to mental health symptoms body image and self esteem Int J Obes 23 221 230 Najman J M Munro C 1982 e Patient characteristics negatively stereotyped by doctors Social Science and Medicine 16 1781 89 Poulain J P e 2000 Les dimensions sociales de l ob sit in Ob sit d pistage et pr vention chez l enfant Expertise collective Paris INSERM Poulain J P 2001 Manger aujourd hui Toulouse Privat 95 Poulain J P e 2002 Sociologies de l alimentation PUF Quadrige 2005 Poulain J P e 2009 Sociologie de l ob sit PUF Price J Desmond S Krol R Snyder F O Connell J K e 1987 e Family Practice Physicians Beliefs Attitudes and Practices Regarding Obesity Am rican Journal of Preventive Medicine 3 339 345 Puhl R and Brownell K e 2001 e Bjas Discrimination and obesity Obesity Research vol 9 788 805 Rosenthal R et Jacobson L e 1971 e L effet Pygmalion 1968 Castermann Sobal J e 1984a e Marriage Obesity and Dieting Marriage and Family Review 7 115 139 Sobal J e 1984b Group dieting the stigma of obesity and overweight adolescents The contributions of Natalie Allon to the sociology of obesity Marriage and Family Review 7 9 20
310. ls ont fait a Moi je suis c t Je ne dis rien mais a p se Au fond ils sont racistes et ce n est pas apr s une note de service qui va changer a tient au 140 fait que les gendarmes se serrent les couilles comme les officiers c est des petits clans Les propos c taient bougnoule il met pas la ceinture c est chiant parce qu on sait qu ils parlent de notre race gendarmerie Certains sont d courag s d autres le prennent avec humour Et puis il y a toute la g n ration des 35 40 ans mais l c est beaucoup plus dur parce que j ai l impression qu ils ne s y sont pas fait Beaucoup chez les sous officiers mariniers moins chez les officiers de marine parce que je pense que le fait d avoir fait le tour du monde sur la Jeanne d Arc a leur a pas mal ouvert les yeux Mais on a un noyau dur de personnes qui ne voudront pas changer d avis qui sont herm tiques au reste C est clair que le noir de peau qui en plus est musulman il a tout gagn Au deuxi me tour des pr sidentielles de 2002 on a vraiment eu bas les masques Eh bien tu te casses c est bon tu vas pas rester J ai dit Pourquoi Il y a des choses que je ne sais pas Je suis mut marine Les blagues racistes accompagnent l usage des termes Dans la salle du caf il y a une affichette si vous crasez un Arabe trois points une femme enceinte arabe tant de points a ne pouvait plus passer j ai p t le
311. lus d un an mais 37 des trangers 123 POLICE UNE DISCRIMINATION STRUCTURELLE Christian Mouhanna l Chercheur associ au CSO et au CESDIP La question des discriminations dans les organisations polici res suscite de multiples r actions passionn es entre d n gation des fonctionnaires outr s d tre tax s de racisme et repr sen tants des minorit s dites visibles las de se sentir des cibles privil gi es des contr les policiers Qu en est il dans les faits Est on face une profession occup e par des racistes L un des moyens de r pondre sans passion d mesur e ces interrogations est de consid rer s par ment le policier et l organisation polici re Cet exercice n est pas artificiel car non seule ment il renvoie des constats objectifs que l on peut faire concr tement mais en plus il permet de mieux comprendre l attitude des policiers en d passant les clich s traditionnels En d autres termes si la police est effectivement discriminatoire dans une partie de ses activit s cela ne signifie pas pour autant que les policiers soient majoritairement racistes et qu ils se satisfont de ces strat gies Cela renvoie aux modes de fonctionnement des organisations polici res qui encouragent de facto de tels comportements Aujourd hui il semble difficile de nier le caract re discriminatoire ou pour utiliser des mots moins connot s discriminant du travail policier En particulier il est ind
312. mais pourrait tre tendue d autres cat gories de populations comme les jeunes ou les femmes sont sous repr sent s sur le march du travail l origine en est le go t exprim par les employeurs de ne pas se m langer avec ces groupes ayant des caract ristiques jug es non d sirables En effet au fondement de ce go t r side la volont pour les employeurs de maintenir distance des indi vidus l gard desquels ils portent des jugements n gatifs L employeur va donc se retrouver dans une situation conomiquement paradoxale puisqu il va chercher maximiser sa fonction de profit ou minimiser sa fonction de co t tout en discriminant certains salari s potentiels ce qui va g n rer des co ts Dans cette optique la discrimination constitue une grandeur mon taire et donc mesurable qui va tre int gr e la fonction de co t de l entreprise En fait ce go t exprim par l employeur peut avoir trois sources diff rentes e Le go t des employeurs Becker se place dans l hypoth se o le go t pour la discri mination provient uniquement des employeurs et ils en sont donc seuls responsables Ce go t va se traduire par un refus d embaucher des individus appartenant une mino rit cette r duction volontaire de la part de l employeur du r servoir potentiel de sala ri s acc dant des postes dans son entreprise va avoir un co t En effet les co ts de recherche d un nouveau salari vont tre augment s par cette vo
313. marqu ainsi que le cr ne le cou les mains Les motifs retenus et les surfaces encr es affichent la transgression des codes de l apparence et la rupture avec l ordre social Pour Ron c est une mani re stylis e de dire au monde allez vous faire foutre f1 Ce marquage de soi proclame l adh sion une contre culture Les discriminations dont il peut tre l objet fonctionnent plut t pour lui comme un l ment de reconnaissance tre discri min s inscrit dans une interaction n gative vis e avec la soci t mainstream repr sent e par la population am ricaine blanche dominante Blanc Ron montre ainsi qu il n est pas un bon blanc d autant qu il affiche certains signes des cholos ces voyous chicanos aupr s desquels il a v cu enfant avec d autres familles blanches mais pauvres et qui portaient des 61 Voir l interview de Ron Athey L encre et le m tal dans Quasimodo n 7 Modifications corporelles Montpellier Printemps 2003 p 113 120 34 tatouages la fois esth tiques et cod s comme les larmes Les codes sociaux sont claires Ron est un mauvais gar on autodestructeur rejetant les normes sociales Et a se voit cette poque tre tatou c est tre soumis au processus de marginalisation et de stigmatisation Afficher ses tatouages c est signifier la marginalit Les tatouages fonctionnent comme signe de reconnaissance entre marginaux et g n rent en r action des disc
314. me avant la fin de la p riode alors que Patrick ne convainc pas dans la dur e La mission locale qui l a orient e vers le groupe de parole l a d ailleurs surnomm le bouc missaire telle ment il lui faut peu de temps pour tre ject d un chantier d insertion il d passe rarement les dix minutes pour se faire ha r par le groupe entier Mais une chose est s re nous a ajout le conseiller en question probablement en faisant allusion ce qu il pensait de la sexualit de Patrick c est que lui il n est pas homosexuel Pourtant Gr gory certes tr s viril se faisant appeler Lord et avec un langage d autant plus ch ti qu il est fier de se faire rejeter pour cela a une relation avec un ami de son p re de trente ans son a n et n a des relations sexuelles qu avec des hommes dans lesquelles il ne se prot ge pas toujours reconna t il surtout si ses pens es suicidaires sont fortes Il voque de temps en temps son parcours chaotique d enfant et d adolescent ballott de famille d accueil en famille d accueil en prise avec une probl matique abandonnique Patrick et Gr gory ont en commun avec tous les autres candidats boucs missaires que nous avons rencontr trois choses tout d abord ils transgressent le genre ou la sexualit masculine 29 l un parce qu il est f minin dans son attitude et ses choix vestimentaires l autre parce qu il pr f re les gar ons Ensuite
315. mination en leur faveur clairer les r sultats obtenus l aune des th ories conomiques et de gestion des ressources humaines Un test de correspondances correspondant l en voi de CV fictifs en r ponse de v ritables offres d emploi a t r alis afin de mesurer l ampleur de la discrimination l embauche fond e sur la beaut Les r sultats de ce test montrent que non seulement la beaut de la candidate est toutes choses gales par ailleurs un crit re de s lection des CV mais galement un facteur de discrimination lorsque l on compare les taux de convocation un entretien obtenus au sein d un m me couple de testeurs L conomie et la gestion des ressources humaines peuvent tre mobilis es pour tenter d expliquer ces r sultats et notamment le fait que le taux de discri mination le plus lev ait t relev pour le poste de comptable alors qu il s agissait du poste en back office celui le moins en contact avec l ext rieur V RONIQUE GHESQUI RE gt Psychologue service des discriminations non raciales CNTR gt Centre pour l galit des chances et la lutte contre le racisme CNTR Belgique rue Royale 138 1000 Bruxelles LA PRISE EN COMPTE DE LA DISCRIMINATION A RAISON DE L APPARENCE PHYSIQUE PAR LES INSTITUTIONS PUBLIQUES DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS LA BELGIQUE La Belgique dot e tr s t t d un arsenal l gislatif anti discriminations a cr en 1993 le Centre po
316. minations sur les personnes Quels effets dans nos proces sus de recrutement Voici quelques unes des questions que nous nous poserons aujourd hui Le programme de la journ e va dans un premier temps aborder la question des contours de la discrimination au motif de l apparence physique Comment ce crit re s est il construit dans notre droit et quel sens a t il Quelle acception faut il retenir de l apparence physique La couleur de peau se donne d abord voir comme la taille la surcharge pond rale le handicap ou le port de signes religieux Mais aussi o s arr tent les codes sociaux et o commence la discrimination c est la question des piercings et tatouages par exemple Tandis que je vais pr senter les autres tables rondes j invite d j les premiers intervenants venir prendre place mes c t s Laurence P ru Pirotte juriste Lille 3 qui va nous pr senter l historique de ce crit re et son sens en droit Philippe Liotard anthropologue Lyon 1 qui nous interrogera sur la distinction subtile faire entre codes sociaux et discrimination l ap parence physique ric Verdier psychologue communautaire et chercheur la Ligue Fran aise pour la Sant Mentale qui va nous proposer une r flexion autour des minorit s boucs mis saires que sont selon ses propres termes le mauvais genre et les minorit s visibles enfin Sylvain Paillette charg de mission handicap chez Castorama qui va nous entretenir du
317. mme et qui en plus est un bougnoule a c est moi c est comme a qu ils me d finissent Le capitaine est un Black Quand vous entendez comment ils parlent du n gro a vous calme Depuis que je suis l les gens font beaucoup plus attention C tait pas rare de surprendre une discussion qui parlait de bougnoules gris ratonnade et compagnie et quand j arrivais les personnes se transformaient arm e de l air Les brimades accompagnent souvent les propos comme le refus de r pondre un salut les coups de genoux les humiliations ou les h sitations donner une image non homog ne de l arm e 141 Il y avait la promo d l ves officiers dans les rangs il y avait pas mal de noirs j tais surpris Mais la photo tait prise de mani re ce qu on les voie moins c tait un peu flout gendarmerie Et surtout les corv es Un jour mon chef m a dit coute tu arrives du S n gal tu viens ici tu es chez nous t as une bonne solde c est d j pas mal tu nourris ta famille en Afrique avec notre pognon que tu gagnes ici Alors on te donne a et tu veux prendre a Si vous me demandez si j ai t victime du racisme dans ma carri re je vous r pondrai oui en toute franchise m me dans le travail les corv es pour nettoyer les sanitaires Je me suis retrouv des semaines enti res frotter du quatri me tage au rez de chauss e j ai connu des semaines enti res o j tais d sign pour
318. mmes que des mannequins femmes Selon eux la taille pour autant qu elle soit lev e constitue un atout ce qui co ncide avec les travaux de Singly 1984 portant sur les annonces matrimoniales publi es dans le chasseur fran ais D apr s cette tude les femmes qui recherchent un conjoint se pr occu pent de la situation socio conomique de l homme mais galement de leur taille Bourdieu 1962 soutient galement que la cat gorie socioprofessionnelle est un crit re de beaut dans son article C libat et condition paysanne Il a tabli que les cultivateurs ne trouvaient pas de partenaires de danse au bal du village en raison de leur incapacit faire vivre 69 Indice de masse corporelle est calcul en divisant le poids en kilo par le carr de la taille en m tre 70 Les femmes appr cient des hanches troites avec un torse et des paules larges 71 D S Maisey et alii Characteristics of male attractiveness for women the Lancet 353 1999 p1500 72 une famille sur leur exploitation La situation conomique peut donc tre consid r e comme un crit re de beaut puisque les femmes la prennent en compte lors du choix du conjoint Au sein d une autre tude men e sur les visuels publicitaires dans les magazines masculins nous avons pu constater qu il existait un corpus cons quent de visuels publicitaires montrant les cadres masculins reconnaissables un certain nombres d attributs costumes cravates
319. montr les effets n fastes consid rables du profilage racial Celui ci g n re un sentiment d humiliation et d injustice au sein de certains groupes de personnes et conduit leur stigmatisation et leur ali nation tout en d t riorant les relations entre la police et ces groupes suite la perte de confiance qu ils devraient avoir en elle La d finition du profilage racial donn e par l ECRI comporte une liste non exhaustive de motifs En plus des motifs mentionn s explicitement il en existe d autres pour lesquels le probl me du profilage racial peut se poser tels que le pays d origine d une personne par exemple Entre dans cette cat gorie le cas o certains contr les d identit sont effectu s sur les passagers bord de vols provenant de pays donn s Concernant le motif de la race l ECRI rappelle qu elle rejette les th ories fond es sur l existence de diff rentes races La commission a entendu n anmoins utiliser ce terme dans la Recommandation pour s assurer que les personnes qui sont g n ralement per ues mais de fa on erron e comme appartenant une autre race ne sont pas exclues du champ d application de la protection que cette Recommandation sou haite renforcer Cette Recommandation se r f re des activit s de contr le de surveillance ou des activit s voi sines de police Entrent dans cette d finition des actes tels que les interpellations et fouilles les contr les d identit
320. montr un non respect des r gles proc durales et que le minist re de l Int rieur prenant progressivement conscience de l enjeu du ph nom ne a lentement certes mais r ellement pris des mesures pr ventives et correctives 83 Voir tude Open Society 2009 p 34 tenue hip hop grosses chaussures de sport pantalon tombant T shirt de grande taille sweatshirt capuche casquette de baseball port e l envers ou sur le c t gothic maquillage appuy et caract ristique tenue int gralement noire godillots piercing menottes clous punk coiffures h riss es tenue int gralement noire beau coup de cuir piercing menottes clous tecktonic yeux tr s maquill s T shirts pr s du corps et de couleurs vives jean s troits avec ceinture large boucle d cor e 113 Force est cependant de constater que les discriminations polici res au faci s existent r elle ment leur importance num rique est attest e et leurs effets n fastes sur le corps social sont cons quents Une part des forces de police demeurent dans le d ni ce qui n est pas la mani re la plus intelligente pour les combattre C est pourquoi il est important d avoir une approche nuanc e et prudente l objectif tant bien que ces comportements fautifs de policiers soient pris en compte par l institution et justement r prim s 1 tat des recherches tat des connaissances E 1 1 Police et discriminations raciales Le tabou fran ais Cat
321. motions l EMDR permet d aborder les traumatismes subis Un travail d affirmation de soi permet de mieux faire face la stigmatisation en remettant en question les croyances sociales dominantes sur le corps sur les relations sociales en sachant s affirmer tel que l on est dans les diff rentes situations sociales Marcher dans la rue la t te haute prendre les transports en commun aller la place du march ou la piscine acheter des v tements manger en public lutter contre la discrimination au travail sont des conduites pouvant donner lieu un travail d affirmation de soi Dialoguer avec ses proches signifier qu on ne maigrira peut tre pas s affirmer dans les relations sentimentales doivent aussi tre couramment abord s En conclusion le th rapeute que je suis qui n avait d autre pr tention que de soigner cor rectement ses patients en l occurrence des personnes en souffrance avec leur poids et leur comportement alimentaire s est peu peu trouv accul la r volte R volte contre une injustice faite ses patients contre les mauvais traitements et les mauvais soins dont ils sont habituellement les victimes contre une politique de sant qui voque malheureusement ce dicton l Enfer est pav de bonnes intentions 98 LES DISCRIMINATIONS SUBIES PAR LES PERSONNES EN SURPOIDS LE POIDS DE LA CULPABILIT ET DE LA HONTE Sylvie Benkemoun Psychologue clinicienne secr taire g n rale de l association
322. mploi des travailleurs en situa tion de handicap CLUB TRE e t 0 6 TRE Le Club tre fond e en 1992 autour de la revue TRE Handicap Information par IBM Rh ne Poulenc et EDF rassemble aujourd hui plus de 220 entreprises fran aises d sireuses de d ve lopper l information sur leurs actions en interne comme en externe sur leurs r ussites et leurs difficult s concernant l insertion la formation et le maintien dans l emploi des personnes en situation de handicap ainsi que et la sous traitance avec le secteur prot g Son objectif est aussi d changer des bonnes pra tiques pour progresser et par l exemplarit encou rager d autres entreprises engager comme elles une politique contractuelle favorisant l insertion des travailleurs handicap s et tre force de proposi tion face aux pouvoirs public Le Club tre regroupe des entreprises dans toute la France il se r unit dans trois r gions Nord Pas de Calais Lille Rh ne Alpes Lyon et le de France Paris Des invit s ext rieurs interviennent fr quemment pour faciliter la compr hension des diff rentes institutions gravitant autour des missions handicap L ordre du jour donn par les participants permet d laborer les probl matiques du m tier du charg de mission handicap THIQUE ET DIVERSIT F INSTITUT M THIQUE DIVERSIT La France accuse un retard certain sur les ques tions d thique de non discrimin
323. n a 3 du Code de proc dure p nal 119 Dans ces affaires l individu dispara t derri re l identification ethnique et le groupe auquel il appartient Or loin des id es re ues certains des interpell s sont dipl m s occupent des emplois qualifi s et sont appr ci s localement Les d rapages ont le plus souvent pour ori gine des contr les d identit pour marquer la pr sence des policiers dans les quartiers Catherine Wihtol de Wenden lors de la conf rence de presse de publication du rapport com mentait Des joutes viriles s ensuivent avec change d insultes se concluant souvent par des proc dures d outrages et r bellion le recours fr quent la force parfois l utilisation d armes de service r serv es un usage d fensif gaz lacrymog nes flash ball menottage Les d rapages auraient pour causes une accumulation de litiges ant rieurs un condition nement pr alable et un sentiment d impunit chez les policiers qui s illustrent par une volont d humiliation individuelle et des discriminations collectives propos de la situation particuli re de la police des fronti res exclusivement en contact avec des trangers l tude critique les m thodes employ es pour les embarquements forc s qui s apparentent une forme de discrimination institutionnelle La Commission nationale de d ontologie de la s curit a mis en vidence depuis quatre ans des pratiques r currentes dans l
324. n elle peut formuler des recommandations individuelles ou g n rales l gard des personnes priv es ou des personnes publiques administrations minist res collectivit s territoriales tablissements publics et en l absence de r ponse elle peut rendre publique son intervention Il s agit de l application du principe du name and shame qui n est pas un mode d intervention des administrations ni des juridictions Ainsi la Halde a plusieurs reprises recommand aux interm diaires de l emploi ou aux entreprises de veiller la diffusion d offres d emploi ou de processus de recrutement exempts de discrimination au regard du sexe de l ge ou de l apparence physique Elle a aussi recom mand de mani re individuelle un employeur d indemniser une salari e qui avait subi un refus de titularisation raison de son tat de sant pr sum du fait de son ob sit en l esp ce la salari e avait la capacit physique de remplir l emploi mais du fait de son ob sit l employeur avait pr sum son incapacit physique elle a finalement t titularis e mais la Halde a recom mand l indemnisation de son pr judice mat riel et moral Dans un autre cas la Halde a constat l existence d une discrimination raison de l apparence physique dans le fait par une agence de recrutement pour des postes d h tes d accueil en entreprise d exiger des candidats une photo en pied et de leur faire remplir un formulaire mentionn
325. n apparence et qu on lui fait perdre son emploi pour cette raison c est d homophobie dont il est vraiment question En fait la zone trouble se situe v ritablement dans l analyse crois e avec les discriminations fond es sur le sexe et l ge En d savantageant une femme parce qu elle ne correspond pas ou ne correspond plus aux canons de la beaut f minine on entre de plain pied dans une analyse purement subjective d un id al esth tique Et l le regard port sur la situation est n cessairement teint de fa on consciente ou inconsciente par nos propres pr suppos s en cette mati re La discrimination fond e sur l apparence physique fait donc appel des crit res plus flous variables d une personne l autre moins bien d finis que pour les autres motifs La difficult nous semble renforc e par la tendance naturelle chez l tre humain r agir positivement au beau que ce soit par pulsion rotique ou par simple sentiment esth tique Cette forme de discrimination op re efficacement n en doutons pas Quand on regarde le personnel de service gar ons et filles des restos branch s de la rue St Laurent Montr al on se convainc facilement des avantages d un physique avantageux dem lorsque le portier d un bar s lectionne la client le dans la file pour laisser entrer ceux et celles qui ont le m rite de la beaut Pourquoi cette forme de discrimination ne nous r volte t elle pas autant que les autre
326. n autre qui serait anti ob se En 1922 Henri B raud publie un livre intitul Le martyre de l ob se couronn par le prix Goncourt Il sera port l cran dix ans plus tard par Pierre Chenal Cet ouvrage sans doute une des plus belles descriptions litt raires des processus d exclusion et de discrimination dont sont victimes les personnes ob ses atteste de cette permanence En r alit le seuil socialement d fini de l ob sit s est abaiss Fischler 1990 Il y aurait donc un seuil de tol rance de l ob sit qui s pare l acceptation et la valorisation de sa d valorisation comme Elias parle de seuil de sensibilit qui s pare le propre du sale et qui au cours du processus de civilisation s est d plac distanciant le rapport du mangeur avec ses aliments Elias 1939 L abaissement du seuil de sensibilit relative la grosseur r v le des gros qui jusque l passaient inaper us ou plus pr cis ment n tait pas per us comme probl matiques Cette caract ris tique pouvait tre le support de repr sentation ils faisaient partie de la diversit humaine de la diversit des caract res L abaissement du seuil de sensibilit les fait passer dans l anormalit Sur ce point comme sur celui du rapport au corps et la mort tudi par Norbert Elias les mutations des syst mes de repr sentations peuvent tre r f r es des mutations sociales Transformation des modalit s de l gitimation des lites et des structur
327. n des diff rences et sur les jugements de valeur sources de discrimina tions qui leur sont spontan ment associ s Le choix de Tewfik Gad le lettr se justifie pr cis ment par une compr hension de la mani re dont se construisent les discriminations dans l aum ne faite aux mendiants I est guid par ce qu il analyse comme une diff renciation in galitaire de traitement et ce que l apparence des mendiants va spontan ment d clencher au moment de la rencontre Il n y a l rien de r pr hensible pas de loi pas de Haute Autorit de Lutte contre les Discriminations et pour l galit Les crit res sur lesquels s appuie Tewfik Gad sont des crit res sociaux la diff rence de classe sociale les pauvres les riches la diff rence d origine la ville europ enne les gyptiens des quartiers pauvres la diff rence de sexe mais aussi la diff rence en mati re de sant sont convoqu s pour d velopper une nouvelle cole de la mendicit Conscient des discriminations produites par une trop grande diff rence avec les dominants les Europ ens il travaille donc la construction d une apparence qui puisse les s duire notamment en mettant en sc ne au grand d sespoir d Abou Chawali la f minit de la petite Nosse en toilette tapageuse le visage propre souriant et peut tre m me fard Dans la continuit de ce pr ambule la r flexion qui suit porte sur ces discriminations quotidiennes et discr tes issues
328. n en soi pour des causes uniquement esth tiques enrob es de l alibi de la pr vention m dicale on maigrit parce qu on trouve son image pas bonne et qu on se dit que la grosseur risque hypoth ti quement de rendre malade Maigrir chappe donc la m decine aujourd hui l alimenta tion sous des allures m dicalo scientifiques redevient un ph nom ne moral et th ologique Coupry 1989 162 3 La corpulence devient l objet d enjeux strat giques dont les horizons sont tout la fois l estime de soi le succ s professionnel et amoureux l apparence corpo relle devient une ressource strat gique utilis e par les acteurs sociaux dans leurs strat gies relationnelles Un capital apparence qu il convient de g rer au mieux afin d en obtenir le meilleur rendement Pag s Delon 1989 La situation contemporaine se traduit donc par une baisse du seuil de sensibilit c est dire du niveau de corpulence auquel on passe de la cat gorie d individu normal ou l g rement corpulent celle de d viant De ce point de vue l agr gation dans les statistiques de sant publique de l ob sit et du surpoids contribue une pathologisation et la d signation des individus en surpoids comme d viants donnant ainsi des habits m dicaux ce qui risque de n tre au regard des controverses qui se d veloppent en pid miologie sur les liens entre surpoids et mortalit que de simples repr sentations social
329. n individu ob se a vraiment la volont de le faire il peut perdre du poids C est dans cet univers de sens que la stigmatisation s enracine Puhl et Brownell 2001 Les candidats un poste de travail sont per us par les recruteurs par exemple comme ayant un faible contr le d eux m mes un faible potentiel l encadrement un mauvaise hygi ne personnelle un niveau de productivit plus bas moins d ambition professionnelle et apparaissent globalement comme moins dignes de confiance Bellizi amp Hasty 1998 Poulain et al 2002 Amadieu 2002 La description de la stigmatisation montre comment un certain nombre d attitudes n gatives l gard des sujets ob ses peuvent affecter leurs trajectoires sociales Des liens statistique ment significatifs ont t mis en vidence diff rents niveaux Les personnes ob ses ont un taux d acc s l enseignement sup rieur plus faible que les non ob ses Elles trouvent plus difficilement un emploi Leur niveau de revenu est significativement plus bas Leur promotion professionnelle est ralentie Enfin leur vie domestique et l acc s et l utilisation d quipements collectifs sont consid rablement complexifi s Poulain 2000 l ob sit dans les soci t s occi dentales peut tre consid r e comme un v ritable handicap social 87 Les enfants jouent un r le de premier plan dans le ph nom ne de stigmatisation Ils sont la premi re source de stigmatisation d clar e par le
330. n qui portent sur l invisible Tout semble tre r sum dans et par l apparence physique mais tout semble tre accept par le ressenti du proche ou du lointain le in et le out e Les filtres du recruteur peuvent entra ner des comportements biais s Bref tout le comportement du diff rent est analys travers des grilles de lecture ses filtres dans ce processus de recrutement qui passent all grement de crit res discriminants aux d cisions discriminatoires 63 Cela entra ne une mise en place de strat gies et de comportements de la part des discrimin s potentiels entre l acceptable et l inacceptable valoriser tel l ment de son CV ou en escamoter tel autre la survalorisation soit d l ments particuliers Ex dipl mes ou exp riences en lien direct avec le march l limination de tel aspect ou tel autre oubli volontaire de telle forma tion exp rience ou telle autre la non prise en compte d engagements sociaux qui peuvent appara tre politiques ou communautaristes le changement de pr noms la valorisation de la nationalit Fran aise etc e Se conformer devient une n cessit pour les candidats en vue de r ussir se faire embaucher Bref les candidats potentiels en arrivent escamoter leurs potentiels personnels des qualit s essentielles des exp riences r elles mais d valorisantes leurs yeux ou selon eux en d phasage avec ce que l on attend d eux Tout semble indiquer qu il a n ce
331. ncern e la vie pro fessionnelle Pour qu une limitation rel ve de la notion de handicap il doit donc tre probable qu elle soit de longue dur e 160 du 25 f vrier 2003 tendant lutter contre la discrimination bien apr s la loi anti racisme du 30 juillet 1981 D s lors il n y avait aucune raison de traiter ces dossiers sous l angle de la caract ristique physique Dans ces situations le lien avec le motif racial est indiscutable Ces diff rents constats expliquent sans doute le nombre relativement peu lev de dossiers reconnus et class s sous le crit re caract ristique physique Au cours des ann es l analyse de ces situations s est pr cis e mais il arrive que le doute dans le choix du crit re incrimin persiste Le meilleur exemple reste sans doute les situations de discrimination li es l ob sit o le Centre ne peut d montrer faute d l ments probants ce qui a conduit un employeur refu ser la personne L employeur refuse t il la personne ob se pour des raisons de pr f rence esth tique particuli rement pour des fonctions d accueil ou de repr sentation caract ris tique physique Ou bien refuse t il celle ci parce qu il craint comme les compagnies d assu rances que la personne ne d veloppe des pathologies li es son surpoids tat de sant actuel ou futur ou encore handicap E 3 3 Dossiers de signalements sur base du motif caract ristique physique 2003 200
332. nces culturelles dans la mesure o le but de l internationalisation reste la recherche de l efficacit l chelle mondiale ce qui sous tend la disparition des diff rences en faveur d un brassage culturel Lors des interviews que nous avons effectu es cette n cessit d homog n isation de l image a t mise en exergue La mondialisation quant elle nous impose de plus en plus un travail d adaptation Par exemple une publicit am ricaine devra tre adapt e pour tre diffus e en France Ou bien Les pubs elles sont passe partout car les entreprises sont internationales Des entreprises comme Lanc me Rubinstein ont besoin de faire une publicit pour quinze pays l exception du Japon qui a une autre vision de la peau Ou encore La mondialisation a une incidence sur le paysage publicitaire car dans les multinationales on ne peut pas utiliser les extr mes Donc on n utilisera pas trop de sexe pas trop de machisme pas trop de f minisme pas trop f minine non plus Et a c est vrai pour les hommes et pour les femmes La raison est que les budgets sont de plus en plus limit s car ils 73 veulent faire des conomies d chelle dans la communication donc ils r duisent le nombre de films publicitaires On doit rester soft Enfin La mondialisation on est amen faire des films qui doivent tre compris au niveau interna tional ainsi on utilisera de pr f rence des mannequi
333. nces diffus es sur Internet par l ANPE et dans une faible mesure l APECS L envoi des CV s est fait uniquement par voie lectronique Des crit res de s lection syst matiques ont t activ s e r gion recherch e Ile de France e poste en CDI uniquement e exp riment e dans les moteurs de recherche sus cit s trois intitul s de postes ont t utilis s assistante de direction commerciale et comptable Au milieu de l audit c est dire lorsque 85 tests valides ont t comptabilis s une rotation des photos a t effectu e afin d annuler un ventuel biais li la pr sentation de forme des CV ou aux lettres de motivations Ainsi pour chacun des trois types de postes la photo de la jeune femme s duisante a d sormais accompagn le CV qui tait jusqu ici associ la photo de la jeune femme moins s duisante Pour atteindre 175 tests valides 343 tests ont t r alis s soit 686 CV envoy s Un peu plus d un test sur deux a donc t valid 51 Les trois pourcentages de tests valides par type de poste tournent autour de 50 attestant de l homog n it de la qualit des CV constitu s Tableau 3 Pourcentage de tests valides par type de poste test Assistante de direction Total Commerciale Comptable Nombre de tests r alis s Nombre de tests non valid s Nombre de tests valides Pourcentage de tests valides 50 56 47 51 Des diff rence
334. note F GUIOMARD JCPE 2003 p 1489 note D CORRIGNAN CARSIN Rev Trim Dr Civ 2003 p 680 note HAUSER 54 Cass soc 20 juin 2006 pourvoi n 04 4307 Sur cette affaire cf H GILLIER Du Bermuda la jupe retour sur la libert de se v tir Cah soc Barreau de Paris 1 d cembre 2006 n 185 p 479s 22 consid rant que la Cour d appel a l galement justifi sa d cision l apparence physique li e la tenue vestimentaire est aussi parfois trait e sur le terrain des bonnes m urs les tribunaux approuvant des sanctions inflig es par des employeurs des salari es portant des tenues qu ils consid rent comme ind centes ou n glig es Il r sulte de l tude de ces quelques arr ts que le crit re de l apparence physique n est jamais utilis seul pour r soudre des affaires dans lesquelles il est invoqu mais que les discriminations qui seraient fond es sur ce crit re sont trait es soit par qualification du comportement partir d un autre crit re identifi dans le paragraphe pr c dent le sexe l origine l appartenance vraie ou suppos e une ethnie une nation une race les convictions religieuses les m urs l orientation sexuelle soit par l utilisation d autres r gles de droit le respect de la vie priv e et la juste atteinte aux libert s individuelles Le crit re de l apparence physique ne m appara t donc en droit ni pertinent ni utile Faut il alors enlever le crit re de notre syst me juri
335. ns Paris PUF MAC DOUGALL J e 1978 e Plaidoyer pour une certaine anormalit Paris Gallimard POULAIN J P 2009 Sociologie de l ob sit Paris PUF SILVESTRE C 2006 La honte face obscure de l id al du moi dans Le Coq H ron 184 mars 2006 Secret honte et violences l preuve de la psychanalyse Paris d Er s TISSERON S e 1992 e Psychanalyse d un lien social Paris Dunod 103 APPARENCE PHYSIQUE ET OB SIT LA DISCRIMINATION AU TRAVAIL Jean Fran ois Amadieu l Universit Paris 1 Panth on Sorbonne La discrimination en raison de l apparence physique a t longtemps ignor e des chercheurs Encore en 2002 lors de la publication du poids des apparences il tait frappant de consta ter que les plus prestigieuses revues scientifiques nord am ricaines d conomie de psychologie et de sociologie traitaient des effets de l apparence physique dans le domaine de l emploi alors que les revues fran aises n avaient pas publi ce type de recherches Certes dans d autres pays comme en France les questions de genre ou de race apparaissent plus s rieuses importantes ou l gitimes mais au moins ces consid rations n emp ch rent pas que soit mise en vidence l tendue des discriminations dont avaient souffrir les individus du fait de leur apparence physique et en particulier de leur sur poids Nous sommes parvenus sortir de l oubli ces discriminations mais elles n ont pas encore acquis la m me visib
336. ns europ ens et l on vitera toute marque religieuse Au niveau mondial il y a des clich s on choisit g n ralement un mannequin de type europ en qui a une belle gueule viril et riche Concernant la repr sentation de l image de l homme la mondialisation impose des contraintes la publicit afin qu elle soit compr hensible et acceptable dans le cadre de diff rentes cultures tout en v hiculant en g n ral des codes occidentaux En effet le processus de mondialisa tion n est pas neutre par rapport aux soci t s dans lesquelles il se manifeste Les annonceurs partent du principe que les march s tendent vers l homog n isation et qu il est possible de proposer un m me programme marketing dans le monde entier sous r serve que les filiales locales adaptent le cas ch ant le message global leur march sp cifique E 3 2 La r silience de l homme occidental En attendant que les entreprises chinoises ou indiennes prennent leur autonomie ce sont pour le moment les entreprises issues des pays occidentaux qui ont l initiative et qui cherchent mettre en place une strat gie marketing unique Elles partent donc toujours de l id e que le mod le occidental est dominant y compris dans la repr sentation de l image de l homme Du coup leur vision du brassage culturel mondial ne les incite pas encore prendre en compte les extra europ ens dans les visuels publicitaires Si nos interview s l voquent nous avons pu cons
337. ns le champ de la discrimination fond e sur l apparence physique 2 La discrimination fond e sur l ge Le processus de vieillissement entra ne videmment des modifications aux caract ristiques physiques d une personne Il est donc logique que certaines discriminations fond es sur l ap parence physique soient reli es galement au motif de l ge Ainsi dans le cas de cong diement d une serveuse de restaurant g e de 56 ans le Tribunal des droits de la personne a tabli ainsi le lien existant entre l ge et l apparence physique La preuve d montre que les nouveaux patrons de l tablissement ont effectu des tra vaux de r novation pour attirer une client le plus jeune on a jug pr f rable dans ce 110 C D P c 2632 1661 Qu bec Inc Restaurant la Courtisane T D PQ MONTR AL 1997 CanLil 43 QC T D P par 32 36 et 38 111 Qu bec Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse c Maison des jeunes 1998 CanLil 28 QC T D P par 111 114 174 contexte de placer une belle barmaid pour attirer des hommes De son c t madame Rose Marie Girard a expliqu que la direction avait conclu que la plaignante ne fittait pas dans le d cor car selon le m me t moin elle n avait pas l image d une jeune fille Qui plus est la preuve d montre que ce sont les serveuses plus g es qui ont t touch es la suite du change ment de vocati
338. ns un premier temps l ob sit a d abord t pos e comme un probl me moral L ob se tait vu comme un glouton asocial incapable de ma triser ses app tits non seulement gros mais aussi moralement grossier La valorisation d une esth tique corporelle de minceur est concomitante de la prise de conscience tiers mondiste et de la critique du capitalisme Comme le capitaliste accumule le capital le gros accumule l nergie sous forme de graisse dans son propre corps L imagerie traditionnelle de l anti capitalisme des ann es soixante repr sente le patron bedonnant gros cigare la main billets de banque sortant du haut de forme d vorant pleines dents ses ouvriers gulliv ris s Au del de la d nonciation de l exploitation des travailleurs cons quence de la r mun ration du capital qui s accumule comme l ob sit force de voler le sur travail des ouvriers petits parce qu loign s des d cisions elle v hicule un symbolisme qui d passe la conscience de classe des militants qui l utilisent La figure du gros sera mobilis e par les caricaturistes pour d noncer la fois le capitaliste exploitant ses ouvriers et les pays du Nord sur aliment s qui travers les organisations conomiques coloniales ou post coloniales affament les pays du Sud Le surpoids est regard non seulement comme inesth tique mais plus encore comme immoral le gros tant celui qui mange plus que sa part qui n acce
339. nt ress es par le m tier les jeunes issus de l immigration L arm e est donc all e recruter dans les banlieues dans les ports dans toutes les zones forte population jeune et sans emploi Ces populations disent y avoir vu la lumi re Pour l arm e c tait aussi une fa on de redonner une l gitimit sa mission citoyenne offrir une seconde chance former duquer devenir le premier employeur de France Mais dans les rangs inf rieurs de l institution devoir g rer des cas sociaux encadrer de jeunes arabes suppos s venir tous des banlieues avoir t t de la drogue et des petits trafics voire condamn s des peines l g res a t mal v cu C tait une atteinte l image qu ils se faisaient d eux m mes et de leur m tier de militaires dans un milieu o les valeurs viriles sont fortement revendiqu es et trouvent parfois une traduction politique dans des manifestations de sympathie envers l extr me droite C est souvent pour parler des discriminations que les interview s ont accept de se porter volontaires ou d tre d sign s comme tels bien que beaucoup l abordent de fa on d tour n e Nous avons ainsi vit le double cueil consistant ne rencontrer que les vitrines du r gi ment repr sentatives d une int gration mod le ou des aigris attribuant aux discriminations l essentiel de leurs d boires dans l arm e Quand on leur a demand pourquoi ils ont r pondu positivement p
340. nt pr sents ce matin et vous ont accueillis Douze journ es th matiques sont organis es par les l ves du master et ouvertes tous Elles portent sur des questions particu li rement d licates comme la religion en entreprise la GRH et l orientation sexuelle ou encore le droit p nal des discriminations Vous en recevrez le programme et les invitations Ce colloque est galement une premi re parce que jamais encore un colloque n avait abord en tant que telles les discriminations que subissent les personnes en raison de leur apparence physique Merci Khalid Hamdani notre animateur du jour de m avoir sugg r cette th ma tique il y a un an Ce crit re de discrimination prohib e par la loi est il faut le dire orphelin deux titres il y a tr s peu d affaires port es en justice ou devant la HALDE il y a jusqu pr sent peu eu de recherches et de publications sur ce sujet Nous esp rons initier et encourager une mobilisation qui fasse sortir du non dit cette question cruciale qui concerne un grand nombre de personnes et qui est une injustice frappante Mais d abord quel est le r le des pr jug s ou des st r otypes dans ce motif de discrimination Quels r les ont pu jouer dans notre ducation dans nos repr sentations mentales conscientes ou inconscientes les images de l apparence physique bas es sur une appr ciation subjective mais partag e des canons de la beaut Quels effets a cette discri
341. nt que l objectif soit l gitime et que l exigence soit proportionn e On rel vera qu en application de ces dispositions communautaires pour qu une exception soit admise il faut qu elle ait t express ment pr vue par l tat membre Au plan interne le code p nal et le code du travail admettent des exceptions au principe de non discrimination mais de mani re extr mement limitative Ainsi l article 225 3 du code p nal autorise les diff rences de traitement en mati re d em bauche sur le sexe l ge ou l apparence physique lorsque ce motif constitue une exigence professionnelle essentielle et d terminante et pour autant que l objectif soit l gitime et l exi gence proportionn e On rel vera cet gard que la seule exception admise par le code p nal au titre de l apparence physique se situe au moment de l embauche et non pas en cours de carri re ou au moment du licenciement Le code du travail admet le m me type d exceptions fond es sur l exigence professionnelle essentielle et d terminante de mani re limit e L article L 1142 2 dispose que lorsque l appartenance l un ou l autre sexe est la condition d terminante de l exercice d un emploi ou d une activit professionnelle les interdictions pr vues par l article L 1142 1 ne sont pas applicables Un d cret en conseil d tat d termine les emplois et activit s pour lesquelles l appartenance l un ou l autre sexe est d terminante ce d cret codifi l arti
342. nulation par la Cour constitutionnelle anciennement Cour d arbitrage de certaines dispositions de la pr c dente loi anti discrimination Le but tait aussi de rendre la l gislation plus simple plus pratique et plus efficace et d am liorer le syst me de sanctions e La loi antidiscrimination g n rale donne des d finitions et tablit des proc dures pour lutter plus efficacement contre les discriminations Elle remplace la loi du 25 f vrier 2003 qui tait bas e sur les directives europ ennes 2000 78 et 2000 43 Elle pr voit une s rie de mesures visant les discriminations bas es sur l orientation sexuelle l tat civil la naissance la fortune l ge la conviction religieuse ou philosophique l tat de sant actuel ou futur le handicap la conviction politique la caract ristique physique ou g n tique ou l origine sociale e La loi genre qui concerne les discriminations entre les hommes et les femmes remplace la loi du 7 mai 1999 et concerne entre autres la directive 2004 113 e La loi anti racisme modifie la loi du 30 juillet 1981 qui est bas e sur la directive 2000 43 E 2 1 Champs d application Parmi les cinq champs d application des lois antidiscrimination la sph re de l emploi concerne tant le secteur priv que public les ouvriers les employ s les salari s les ind pendants et les travailleurs b n voles La loi couvre l acc s l emploi recrutement et s lection les condi tions de travail relati
343. obl me comment vous le traitez car il ne me semble vraiment pas vident R ponse de Marie Luce Cavrois Effectivement vous avez raison ce n est pas vident car on est pas dans le secret du cabinet il nous appartient d aller au del de l apparence Par exemple dans un cas o l on soup onnait que 179 la personne avait t discrimin e parce qu elle tait trop grosse on a regard la totalit des candidats On a regard celles qui avaient t retenues pour tablir le motif de la discrimination On aussi un autre pouvoir on peut demander des pi ces les personnes mises en cause doivent nous les donner et si elles ne le font pas on peut les demander en r f r des pi ces que l employeur est cens avoir gard es les employeurs doivent nous les remettre Lors d un entretien la discrimination est certes tr s difficile prouver m me si dans le r glement int rieur de toute entreprise l apparence physique en principe ne doit pas entrer pas rentrer en ligne de compte R ponse de Marc Andr Dowd Au Qu bec on a l article 18 1 de la charte qui traite sp cifiquement de ces questions l et qui interdit l employeur quelques tapes que ce soit du processus d embauche de poser des questions ou de requ rir sur quelques motifs de discrimination que ce soit l exception d une r f rence l article 20 qui est si la question est relative v rifier si la personne poss de les
344. ofesseur de mendi cit Abou Chawali L intrigue se construit sur l mergence d un nouveau point de vue qui le perturbe profond ment celui du lettr Tewfik Gad Au centre du diff rend entre les deux hommes se pose la question de la l gitimit de l apparence D fenseur des principes immuables de la mendicit Abou Chawali tait partisan du r alisme le plus cru le plus d nu de complaisance celui qui prend les clients la gorge Il lui fallait des cr atures rassemblant en elles les pires mutilations corporelles souill es par mille maladies contagieuses et ingu rissables Selon lui la force des pauvres est dans leurs guenilles et dans leurs faces de supplici s Pour Tewfik Gad au contraire l avenir appartenait la psychologie cette science magnifique qui efface de son savoir savant toute l exp rience du vieux Chawali Il avait tout simplement supprim la piti comme moyen tactique Dor navant les pauvres ne devront plus provoquer de la piti mais de la sympathie cette race de pleurnicheurs incurables aux douleurs criardes et l aspect mortel devait dispa ra tre et faire place une foule de petites cr atures habill es comme des poup es en sucre et aux attitudes na ves et charmantes Il tait certain que tous les idiots sentimentaux de la ville europ enne seraient s duits par l attrait irr sistible de ce pittoresque nouveau Au centre du
345. oi n 91 juillet NICKSON D WARHURST C CULLEN A M WATT A e 2003 Bringing in the excluded Aesthetic labour skills and training in the new economy Journal of education and work Vol 16 n 2 june 185 203 PERRET B e 1997 e l avenir du travail des tendances contradictoires in Le travail quel avenir collectif Gallimard PERSAIS E e 2002 e l cologie comme atout strat gique une validation de l approche ressources par la m thode PLS Revue Finance Contr le Strat gie septembre PETIT P e 2004 Discrimination l embauche Une tude d audit par couples dans le secteur financier Revue conomique n 3 Vol 55 pp 611 622 POLINKO N K POPOVICH P M e 2001 e Evil thoughts but angelic actions Responses to overweight job applicants Journal of Applied Social Psychology 31 pp 905 924 QUERESHI M Y KAY J P e 1986 Physical attractiveness age and sex as determinants of reactions to resumes Social Behavior and Personality 14 pp 103 113 REINGEN P H KERNAN J B e 1993 Social perception and interpersonal influence some consequences of the physical attractiveness stereotype in a personal selling setting Journal of consumer psychology 2 1 pp 25 38 RIACH P A RICH J e 1991 e Testing for racial discrimination in the labour market Cambridge journal of economics Vol 15 pp 239 256 SEGAL E e 2005 e Les comp tences relationnelles en question Les cahie
346. oi mais j ai pass des heures et des heures avec des policiers dans des commissariats et j ai pass des heures et des heures avec des magistrats dans des bureaux Si l activit des policiers et des magistrats tait r ductible au droit il n y aurait pas de place pour les sociologues Je ne permettrai pas de faire ces commentaires sur votre travail car je ne lai jamais observ Moi je pars de la s curit publique et je n ai pas beaucoup parl de la PJ L je parle de la s curit publique et plus pr cis ment de gens en tenue dans des quartiers Et l o je veux rappeler quelque chose sans avoir le temps de le d velopper j ai parl des pr jug s de professionnels mais jai parl trop rapidement des pr jug s des jeunes sur les policiers Mais si j avais eu le temps d arriver la d construction des syst mes j aurais dit que j ai interview des policiers j ai interview des jeunes dans les m mes quartiers et on m a dit quelque part il pourrait y avoir un peu plus de dialogue et il y aurait peut tre un peu moins de crises On l a vu en novembre 2005 malgr les v nements il y a eu des moments et des endroits o il y avait des gens qui pouvaient se parler a a l air tr s b te tr s simple cest pas dans l id al de la strat gie politique du moment n emp che que a para t propos Et videmment l non plus je mai pas eu le temps d en parler mais il y aussi il y a une instrumentalisation
347. oi s est modifi e au profit du secteur tertiaire le contenu des emplois a volu vers plus d activit s de services et de formes d emploi orient es vers la rela tion client Cette mutation dans le contenu des emplois permise et induite par le change ment structurel de l conomie et le progr s technique s est traduite par une sp cialisation de 56 l activit humaine dans ce qui fait sa sp cificit Perret 1997 savoir les comp tences rela tives l individu sa personnalit autonomie polyvalence capacit s d adaptation qualit s relationnelles et son comportement le poids du capital humain s en est trouv renforc E 3 2 La beaut un signal de comp tences clef Du point de vue de la gestion des ressources humaines ces r sultats peuvent tre interpr t s l aune du mod le des comp tences d velopp par Zarifian ou Lorino dans les ann es 1990 Parmi les comp tences clefs celles relatives la personnalit et aux qualit s relationnelles occupent une place particuli re Ces comp tences relationnelles recouvrent deux dimensions collectives elles peuvent tre d finies comme la capacit de l entreprise tisser et entretenir un lien positif et durable avec un acteur clef de l environnement Persais 2002 En effet les comp tences relationnelles s expriment dans toute une s rie de relations avec des partenaires diff rents consommateurs clients fournisseurs concurrents et la
348. ois jours sur le drapeau de l cole St Cyr Ils sont all s la messe mais qu ils se sentent oblig s de se mettre en croix par terre pour montrer qu ils croient plus que le copain qui est derri re Il y a le lieutenant il s est mis par terre face l autel couch par terre face contre terre C est le seul lieutenant que j ai vu Vous imaginez une attitude clownesque arm e de terre L arm e a des traditions Le p lerinage de Lourdes existe depuis des dizaines et des dizaines d ann es Il faut savoir que par tradition chaque ann e des r giments font des p lerinages arm e de terre Les officiers de marine sont quand m me un peu orient s comment dire catholiques tradi tionnels et cela me semble aller un peu l oppos des id aux r publicains marine l cole de sous officiers ils nous for aient aller l glise une fois par an pour la Sainte Genevi ve la sainte des militaires et la remise des galons et les gens sont incit s y aller Je n y suis pas all Le capitaine l a mal pris que je n y aille pas il faut vous lever vous n tes pas tol rant gendarmerie Cette pratique religieuse affich e comme une appartenance un milieu appara t comme un entre soi mal per u quand il se double d intol rance l gard de l islam Il y a des messes Ils ne permettent m me pas aux musulmans de ne pas manger de porc s il ne veut pas manger de porc il
349. oits et libert s de la personne disposition cl en mati re de droit l galit au Qu bec num re sp cifiquement 13 motifs de discrimination Cette num ration est exhaustive et contrairement la Charte canadienne des droits et libert s on ne saurait y ajouter par interpr tation des motifs analogues de discrimination Est ce dire que le droit qu b cois ne saurait sanc tionner des discriminations li es dans leur essence m me l apparence physique des individus Une r ponse n gative s impose puisqu on verra que la jurisprudence qu b coise a su faire preuve d ing niosit afin de caract riser pareilles discriminations avec d autres motifs reconnus par la Charte Ainsi dans le cadre de cet expos je pr sente quelques d cisions qu b coises concernant les motifs de sexe d ge d orientation sexuelle de handicap et d origine ethnique ou nationale H L NE GARNER MOYER gt Docteur en sciences de gestion de l Universit Paris l gt Centre d tude et de recherche en gestion des organisations et des relations sociales gt Membre de l Observatoire des discriminations 184 L ESTH TISATION DU MARCHE DU TRAVAIL LA BEAUT COMME CRIT RE DE DISCRIMINATION EN PHASE DE RECRUTEMENT L objet de cette communication est double argu menter le constat selon lequel les individus s dui sants b n ficient de nombreux a priori positifs dans le milieu professionnel et mesurer la discri
350. olontiers examin les questions de genre et d origine Nous avons test de nombreuses reprises l apparence physique dans nos tests de discrimi nation par envoi de CV En 2004 nous avions not une discrimination au stade du tri de CV pour des emplois de commerciaux en r gion parisienne lorsqu une photo montrant un visage disgracieux tait utilis e En 2005 nous avons cette fois test sur le m me type d emploi les effets d une photo de personne ob se Il s agissait d un acteur recrut pour la circonstance Nous avions compar la proportion de r ponses positives qu il recevait lorsque sa candidature parvenait un employeur en m me temps que celle de candidats dont les photos montraient un visage plus mince Selon le visage ayant servi la comparaison deux visages dont nous avons fait valuer par des panels d observateur l attractivit la perte de chance variait mais elle tait toujours importante de 2 3 fois moins de r ponses positives par rapport des candidats de r f rence 80 Oumaya Hidri Transformer son corps strat gie d insertion professionnelle au f minin Formation et Emploi n 91 2005 106 R ponses positives 90 82 80 70 64 E R ponses 60 56 50 40 30 25 20 17 2 0 g N El xe S O s R ca lt S S S C Nous avons test de nombreuses reprises les effets de l apparence physique et surtout de l Ob sit pour le compt
351. omportements mim tiques des acteurs sur les march s financiers et les ph nom nes li s la psychologie de masse Cet exemple confirme le pouvoir qu exerce la caract ristique purement individuelle qu est la beaut d un individu circonscrite ici son visage Si la valeur fondamentale de la beaut reste difficile mesurer sa valeur signe est de plus en plus lev e tant la beaut qui est devenue un imp ratif absolu pour la femme mais galement de plus en plus pour l homme s est transform e en une forme de capital un mat riel de signes qui s changent Baudrillard 1970 p 207 Alors que la soci t se fait de plus en plus demandeuse d quit et de justice il est n cessaire de s interroger sur cette dictature de la beaut et sur les traitements in galitaires qu elle est 48 susceptible d engendrer Nous nous int ressons dans cette communication plus sp cifique ment l influence de la beaut au moment du recrutement Car si les formes de discrimination ont une personne peut tre victime sur le march du travail sont multiples discrimination embauche discrimination salariale discrimination dans la promotion des postes sup rieurs discrimination dans le type de t ches assign es discrimination dans la valorisation du travail dans l acc s la formation continue lors d un licenciement etc la discrimination l em bauche appara t comme la plus grave en termes de trajectoires professionnel
352. omprenais pas pourquoi Son regard tait empli de piti Je ne suis pas malheureuse Je ne veux pas faire ressentir de la piti Les gens ont peur de la diff rence Certains n ont jamais vu un tre comme moi C est moi de les rassurer Cet extrait illustre de nombreuses postures encore actuelles vis vis des personnes en situation de handicap En effet la duret de certains regards jugeurs accusateurs m mes puis contra rio la curiosit l envie de d couvrir des choses l innocence des enfants Nous y reviendrons Assumer une diff rence c est parfois un d fi face la norme et l id al auxquels beau coup aspirent On retrouve ces m mes ph nom nes dans le monde de l entreprise qui n est pas un monde part o nous pouvons retrouver les pr jug s que les gens ont les uns envers les autres On ne met pas ses pr jug s au pied de la porte d entr e de l entreprise quand on arrive le matin pour les reprendre le soir L entreprise a un r le majeur jouer sur ce changement du regard sur le handicap et plus pr cis ment dans la relation qu il peut y avoir entre le handicap et l apparence physique Les m tiers en relation direct avec la client le peuvent laisser penser tort que l on ne peut pas avoir de personnes en situation de handicap visible afin de ne pas ternir l image de l entreprise En effet l apparence physique est l un des premiers crit res de discrimination L entreprise doit alors mettre en p
353. on de ce genre dans cette r gion je pense que ce serait tr s pertinent R ponse de M Verdier Ce que vous dites Madame est vrai Les l ments de la construction de l apparence sont red finir et croiser La personne rest pas forcement consciente qu en arrivant elle est vuln rable la discrimination Il y a un r le important jouer dans la transmission des codes culturels Par exemple je peux arriver un jour habill en gothique et le lendemain en costume j ai pourtant toujours les m mes qualit s Les filles notamment ont des codes et elles sont influenc es par les m dias et magazines comment devenir une sex bomb en 10 le ons Il faut insister sur le fait qu en jouant sur la construction de l apparence on nest pas assign un r le et qu on peut jouer des crit res Je voulais galement souligner que cest souvent en montrant les diff rences qu on participe aux discriminations Il faut aussi se concentrer sur les discriminations li es au genre et pas au sexe Il faut r interroger les id ologies et les st r otypes On a par exemple peu de r flexion autour des rapports de domination des femmes sur les hommes ou des femmes entre elles comme si on avait comme seul mod le la domination des hommes Transgenres transsexuels sont aussi au centre de ces questions D s qu un homme d roge aux codes de la masculinit et qu il et p re on pense qu il est c t de la plaque
354. on Allegro Fortissimo charg e des questions de sant elle m ne une r flexion sur l importance de reconna tre les discriminations li es l apparence physique et leur impact sur le d veloppement psychique des individus sylvie benkemoun free fr www allegrofortissimo com Pr sentation des auteurs et r sum des interventions LES DISCRIMINATIONS LI ES AU SURPOIDS ET L OB SIT LE POIDS DE LA CULPABILIT ET DE LA HONTE La culpabilit de n tre pas conforme la norme sociale fa onne l individu ses croyances et sa difficult accepter sa diff rence Il int riorise le mod le s en ressent disqualifi au point de douter de sa valeur surtout lorsque ses efforts et privations pour tre conforme chouent entra nant honte et culpabilit Sylvie Benkemoun met en lumi re ces m canismes de honte et de culpabilit leurs cons quences psychiques sur la personne qui les subit et ses r actions possibles d ni r signation humour Elle voque diff rentes th rapeutiques labor es pour sortir de ces m canismes et se demande comment mettre fin au paradoxe d une lutte contre l ob sit justifiant parfois l intol rance tout en pr nant la prise en compte de l ob sit dans la lutte contre les discriminations MARIE LUCE CAVROIS gt Magistrat directrice des affaires juridiques HALDE La Haute autorit de Lutte contre les discrimina tions et pour l galit Halde est une autor
355. on de l tablissement sans valuation formelle de leur rendement alors que des plus jeunes ont pu conserver leur emploi Aussi s il est vrai que l ge de certaines d entre elles se situait dans la quarantaine plusieurs l ments indiquent que leur apparence jeune constituait pour le moins un atout tr s important aux yeux de la direction nos soulign s Dans un autre dossier plus r cent o une d mission forc e d une serveuse est reconnue par le Tribunal on retrouve galement ce lien entre l ge et l apparence de la plaignante monsieur Vaillancourt lui demande de modifier son apparence Il lui demande de chan ger de coiffure pour attirer les clients de mani re avoir l air beaucoup plus jeune Il lui sugg re m me d emprunter les v tements de sa fille g e de 20 ans Il explique soutient madame Charbonneau qu id alement les serveuses doivent para tre jeunes de mani re atti rer la client le nos soulign s Enfin on cherche en vain dans la jurisprudence qu b coise les exemples concernant des st r otypes concernant l apparence physique des hommes plus g s 3 Le motif de l orientation sexuelle Des liens peuvent galement tre tablis entre l apparence physique et l orientation sexuelle d une personne Ainsi dans le cas du cong diement d un jeune homme de 17 ans comme employ d un salon de bronzage le Tribunal des droits de la personne s exprimait ains
356. on des risques associ s l ob sit Nous sommes ici devant le principal obstacle pist mologique la lutte contre la stigmatisation et probablement la lutte contre l ob sit tout cout Obstacle dont on peut faire l hypoth se qu il emp che de voir le r le d cisif qu a jou et joue toujours la stigmatisation dans la g n ration d effets contre productifs des diff rentes campagnes et actions de lutte contre l ob sit engag es dans les pays les plus touch s Les syst mes de valeurs qui sous tendent le rapport la corpulence l image du corps ont des effets retour sur la socialisation alimentaire et un impact concret sur les comportements alimentaires et d activit physique travers les cons quences de la stigmatisation ils affectent la mobilit sociale des acteurs constituant un facteur d in galit sociale et d aggravation de l tat sanitaire Ces m canismes de r troaction et de causalit circulaire se rep rent galement entre les syst mes de repr sentation et les appareils de normes relatifs l alimentation et la corpulence La pr occupation du poids et la nutritionalisation de l alimentation rodent les mod les alimentaires et accentuent la r flexivit Par effet retour l affaiblissement des normes sociales encadrant les pratiques alimentaires exacerbe le rapport la corpulence Un fort consensus existe en sciences sociales sur l analyse de la modernit alimentaire en termes d affaiblissement de
357. on volet consacr au pro filage racial Cette recommandation de 2007 s est donn pour t che de conceptualiser la pratique et d offrir un certain nombre de pistes de rem des et de garde fou pour la limiter autant que possible Fran ois Sant Angelo pr sentera galement la position et les principes d gag s par la CEDH Cour Europ enne des Droits de L Homme pour prot ger les droits des personnes issues des minorit s contre les cons quences pr judiciables du profilage racial sous ses diff rentes formes RIC VERDIER gt ric Verdier est psychologue communautaire et chercheur Il a men une recherche action sur l impact des ph nom nes de bouc missaire chez les jeunes la Ligue des droits de l Homme jusqu en 2006 Il poursuit depuis 2007 ses recherches la Ligue Fran aise pour la Sant Mentale en g n ralisant toutes les tranches d ge et sous l intitul Discriminations violence et sant gt Il a crit plusieurs ouvrages et articles qui traitent des discriminations et de la masculinit gt Il est par ailleurs l initiative et coorganisateur au titre du GEPS et avec le CRIPS le de France d un concours de sc narios sur les discriminations Il a galement t choisi comme expert sur le concours Jeune et homo sous le regard des autres en partenariat avec l INPES et sous l impulsion du cabinet de Roselyne Bachelot Ouvrages d ric Verdier aux ditions H amp O
358. ond Neirinck Lanore 5 dition 2005 L OB SIT ET LE SURPOIDS ENTRE STIGMATISATION ET DISCRIMINATION Dans toutes les poques et dans toutes les soci t s les mises en sc ne des corps depuis le maillage jusqu l habillement ont t un moyen de mar quer les positions sociales La corpulence elle m me est porteuse de sens Certaines corpulences sont ainsi valoris es et d autres d valoris es en fonction d un registre de valeurs qui diff re d une 188 culture l autre et en fonction du temps au sein d une m me culture Les populations concern es sont aussi variables m me si les femmes sont plus fr quemment l objet de la pression des mod les esth tiques Avec l ob sit et le surpoids cette question connait l poque contemporaine une dimension nouvelle depuis que la science m dicale produit un discours sur les risques sanitaires asso ci s certaines corpulences C est en travaillant sur les dimensions sociales de la maladie mentale et des organisations psychiatriques que le sociologue am ricain Erving Goffman 1963 a forg le concept de stigmatisation Une fois ce label attribu il justifie des discriminations sociales et des mesures d exclu sion plus ou moins s v res Le pi ge se referme sur la personne stigmatis e lorsque elle trouve normal le jugement port sur elle L objectivation de la stigmatisation des ob ses a permis le d veloppement d un second type d explication des
359. ons l embauche Un testing sur les jeunes des banlieues d le de France Rapport remis au Centre d Analyse Strat gique DURU BELLAT M 2007 L conomie de la connaissance l preuve du recrutement La vie des id es EAGLY A ASHMORE R MAKHIJANI M LONGO L e 1991 e What is beautiful is good but A meta analytic review of research on the physical attractiveness stereotype Psychological bulletin 110 pp 109 128 GADREY J e 2007 e Cinquante ans de profondes transformations Hors S rie Alternatives conomiques n 71 GARNER MOYER H 2007 e L impact de l apparence physique en gestion des ressources humaines Analyse de l impact de la beaut sur les itin raires professionnels Th se de doctorat novembre GHIRARDELLO A 2005 De l valuation des comp tences la discrimination une analyse conventionnaliste des pratiques de recrutement Revue de Gestion des Ressources Humaines Avril Juin n 56 pp 36 48 GOMEZ P Y e 1995 Des r gles du jeu pour une mod lisation conventionnaliste Revue Fran aise d conomie Vol 10 n 3 pp 137 171 HAMERMESH D BIDDLE J e 1994 e Beauty and labor market American economic review Vol 84 n 5 pp 1174 1194 HECKMAN J 1998 Detecting Discrimination Journal of Economic Perspectives Vol 12 n 2 pp 101 116 HIDRI O 2005 e Trans former son corps strat gie d insertion professionnelle au f minin Formation Empl
360. ons hi rarchiques acc s aux promotions harc lement et la rupture des relations de travail licenciement mise la retraite acc s la pr pension ainsi que l affiliation une organisation syndicale II s agit des relations de travail pour lesquelles l tat f d ral est comp tent Les quatre autres champs d application vis s par les lois antidiscrimination sont e l acc s et la fourniture de biens et de services la disposition du public e la s curit sociale et la protection sociale soins de sant avantages sociaux r gimes 98 Loi du 10 mai 2007 tendant lutter contre certaines formes de discrimination 156 compl mentaires on vise la mise en oeuvre de prestations pr vues dans des lois e a mention dans une pi ce officielle ou un proc s verbal acte notari proc s verbal de police e l acc s et la participation toute activit conomique sociale culturelle ou politique acces sible au public Les lois anti discrimination n interviennent pas dans les relations strictement priv es et ne pr valent pas en cas de concours avec d autres lois et arr t s royaux qui modaliseraient les dispositions de ces r glementations moins que ces lois et arr t s royaux soient mis en cause devant la Cour constitutionnelle ou le Conseil d tat La l gislation se devait galement de r pondre la complexit institutionnelle de la Belgique Une s rie de d crets r gionaux et communautaires
361. ons limitativement pr vues Le crit re de l apparence physique tant souvent confondu avec celui de la sant ou de l ge on fera d embl e observer que la discrimination fond e sur l apparence physique ne saurait trouver sa justification dans un motif tenant la sant ou l ge Ainsi tomberait sous le coup de la loi p nale le fait d carter quelqu un d une proc dure d embauche au motif que son apparence physique mettrait en vidence qu il ne pourrait accomplir le travail raison de ce qu il serait trop vieux ou trop gros et donc incapable de fournir l effort physique n cessaire ou encore risquerait d tre malade I convient de rappeler que seule l inaptitude m dicalement constat e par le m decin du travail peut permettre d carter une personne d un emploi sous certaines conditions limitativement pr vues par le code du travail l instar des directives europ ennes la plupart des exceptions admises le sont en mati re d em ploi uniquement pour r pondre une exigence professionnelle essentielle et d terminante Les deux directives 200 43 et 200 78 pr voient qu au titre de l emploi les tats membres peu vent pr voir qu une diff rence de traitement fond e sur une caract ristique ne constitue pas une discrimination lorsqu en raison de la nature d une activit professionnelle ou des conditions de son exercice la caract ristique en cause constitue une exigence professionnelle essentielle et d terminante pour auta
362. ont ainsi t promulgu s afin de se confor mer aux comp tences respectives des R gions et des Communaut s Les l gislateurs ont r ussi le pari quelques exceptions pr s d offrir les m mes protections en terme de champs d ap plication de crit res prot g s ou de comportements interdits et d harmoniser les concepts tels que celui de l am nagement raisonnable travers l ensemble des textes l gislatifs Le crit re caract ristique physique est donc repris une exception pr s par toute la l gislation antidiscrimination belge E 2 2 Comportements interdits Cinq grands types de comportements sont vis s par les lois antidiscrimination e La discrimination directe consiste faire sur la base d un des crit res mentionn s dans les lois anti discrimination une distinction directe qui ne peut tre justifi e ou traiter de mani re moins favorable une personne par rapport une autre dans une situation identique et ce sans justification Par exemple refuser d engager une personne parce qu elle a la peau noire La discrimination indirecte consiste utiliser une disposition un crit re ou une pratique appa remment neutre mais qui de mani re indirecte est susceptible de d savantager une per sonne ou un groupe de personnes caract ris s par un des crit res prot g s et pour qui cette utilisation ne peut tre justifi e Par exemple donner une prime compl mentaire pour les travailleurs plein temps
363. our se faire interviewer beaucoup voquent a curiosit la possibilit de 137 parler de leur exp rience et se d clarent satisfaits de pouvoir parler et d en parler avec quelqu un de l ext rieur La discrimination elle existe mais c est pas visible On se dit qu avec le temps a va changer C est pas frontal pourtant du temps de la conscription il y avait plus de mixit Les discriminations ne sont pas dues l institution mais des individus des cas isol s Certains consid rent que c est un tabou Les discriminations sont des sujets tabous Ils se sont calm s lorsque j ai re u le message sur l enqu te Ils ont commenc passer de la pommade gendarmerie D autres l vitent Le racisme a n a jamais t franc C est peut tre moi qui ai une mauvaise gueule Je me suis forc ne pas le voir faire l autruche gendarmerie Pour ceux qui la r cusent le galon est un bouclier arm e de terre avec l uniforme toutes les distinctions sociales sautent et tout ce qui est apparence et apr s il ne reste plus que la personnalit des gens arm e de terre ce qui est bien dans ce m tier c est qu on ne louche pas sur les origines arm e de terre L un des interview s consi d re au contraire que ce th me est central Si on m ne une enqu te comme a c est que quelque part il y a le sentiment qu il existe beaucoup de racisme Et vous che
364. p 204 e Multiculturalisme p 211 198 Lexique S lection Comme le d finit le Petit Larousse le terme s lection renvoie l action de choisir dans un ensemble les l ments qui r pon dent le mieux un crit re donn La s lec tion consiste ainsi op rer des choix d apr s un ensemble de crit res objectifs et ou subjectifs Elle s exerce dans un tr s grand nombre d activit s humaines Dans le domaine professionnel la s lection consiste choisir les candidats ayant les comp tences requises pour occuper un poste donn Le recrutement et par cons quent le choix de la nouvelle collaboratrice ou du nouveau collaborateur parmi un ensemble de candidats est un processus d licat au cours d un nombre d tapes limit lecture du CV entretien il s agit de rep rer le profil le plus m me de correspondre au poste pourvoir Pour objectiver il faut laborer une fiche d taill e du poste pourvoir qui mette en vidence les comp tences requises et une grille d entretien de s lection Ensuite lors du traitement du CV ou de l entretien de recrutement il faut s attacher ne prendre en compte que les crit res pr cis en lien avec le poste Le code du travail dispose que seules peuvent tre pos es des questions en lien direct avec l aptitude du candidat occuper l emploi propos Les l ments qui concernent la vie priv e du candidat n ont donc pas tre pris en compte et
365. ppose que les clients sont pr ts payer davantage pour cette discrimination et supportent donc une partie du co t de la discrimination pesant sur l entreprise Des tudes marketing Reingen Kernan 1993 Blanchard Roy McNicoll 2002 mettent en avant les avantages commerciaux que peut apporter un individu s duisant l entreprise les clients comme les consommateurs sont sensibles l apparence du vendeur et les performances commerciales apparaissent corr l es positivement une apparence s duisante des vendeurs Enfin la discrimination peut provenir des individus eux m mes qui int riorisent ces senti ments et ces situations et int grent cette discrimination dans leur parcours professionnel Ceci va avoir des cons quences en termes de types d emploi et de fili res choisis par ces individus Ainsi par exemple l importance d une apparence s duisante dans les m tiers du commerce est telle que les candidats peuvent s auto s lectionner pour ces fili res de forma tion en fonction de l ad quation de leur apparence aux repr sentations en vigueur pour ce m tier Hidri 2005 E 2 2 La discrimination en termes de croyances la th orie de la discrimination statistique D velopp e l origine par E Phelps cette approche a ensuite t reprise par Arrow 1972 Akerlof 1984 puis Aigner et Cain 1997 La nouveaut de cette approche par rapport celle propos e par Becker est de se situer dans un cadre d information impa
366. prises 4 Conclusion Agir contre les discriminations li es l apparence n cessite de ne pas n gliger la partie invisible li e cette discrimination Cette derni re fausse tout le processus de recrutement car tout semble indiquer que le discrimin potentiel recherche comment s adapter en privil giant des solutions courte vue pour plaire C est pourquoi seule une action r solue des deux parties en pr sence peut aider en sortir Pr parer les recruteurs et les former au management de la diversit afin de prendre conscience du processus discriminatoire Il faut galement agir sur les proc dures internes en mati re de recrutement Agir sur la prise de conscience des discrimin s potentiels et r els dans le cadre d une action de sensibilisation sur comment vivre sa diversit Ce travail de longue haleine peut aider vivre une rencontre de recrutement fructueuse qui privil gie les comp tences l apparence 65 EMPLOI ET APPARENCE PHYSIQUE L ENGAGEMENT DE L OR AL Sylviane Balustre d Erneville l Directrice Diversit Europe Groupe L Or al 1 La diversit une valeur fondatrice de L Or al Le Groupe compte 26 marques rayonnement international dont la pluralit et la compl men tarit t moignent de son engagement mettre en valeur toutes les formes de beaut et de bien tre dans le respect des diff rences De plus la diversit des quipes est une des cl s du succ s de
367. ps transform et de saisir les cons quences de cette transformation sur les dis criminations ordinaires discr tes Depuis une trentaine d ann es d sormais je situe le d but de ce mouvement au d but des ann es 1980 sur la C te Ouest des tats Unis d Am rique l usage des tatouages des piercings des scarifications et partir de 1994 des implants sous cutan s et transdermiques a donn lieu l mergence de nouvelles apparences 33 Avant les ann es 1980 le tatouage est per u comme un signe distinctif des marginaux qui affichent leur volont de rupture avec les codes de la respectabilit Le piercing se pratique de mani re secr te dans les communaut s sadomasochistes et homosexuelles des fins ro tiques Depuis cette p riode nous sommes pass s d une pratique l honneur dans les contre cultures ou les sous cultures une pratique diversifi e ou pour le dire vite du moment transgressif punk la normalisation de la mode L volution historique de ces pratiques de modification de l apparence se retrouve dans la construction de soi des individus qui exp rimentent ainsi ce couple transgression normalisa tion Certaines techniques telles le tatouage ou le piercing paraissent tre devenues suffi samment courantes pour ne plus entrainer de discrimination D autres comme la scarification ou les implants semblent au contraire g n ratrices d une stigmatisation plus soutenue La diffusion de ces pratiqu
368. pte pas la logique de la redistribution L ob se comme le glouton qui est celui qui ne joue pas le jeu du don r ciproque celui qui prend sans attendre le don qui re oit sans rendre ou qui re oit plus qu il ne donne sans se sentir apparemment contraint par l obligation du contre don Fischler 1990 La grosseur est dans cette perspective moralement incorrecte elle signifie l go sme et la minceur en contre point devient un signe d int grit morale La fronti re entre trop gros et bien portant variant dans le temps et dans l espace on peut interpr ter dans la tradition foucaldienne le d veloppement de la m dicalisation du surpoids et de sa d signation comme une pathologie comme une nouvelle forme de contr le social qui viendrait relayer la perte de prestige des institutions morales traditionnelles Foucault 2004 Ascher 2006 Il est galement possible d y voir un des avatars d un processus de diff renciation sociale au service des lites sur une logique plus ou moins proche de celle de la distinction d crite par Bourdieu 1979 travers les cons quences n gatives de la stigma tisation discriminations et effets d aggravation se rep re le subtil jeu de cache cache entre ce qui rel ve plus ou moins explicitement de la morale et de la science Ces effets n gatifs vont soutenir le poids de plus en plus lourd des apparences ou la tyrannie du corps mince 91 par lesquels s exerce
369. qu une infraction a t commise ou va l tre Comme expliqu dans l Expos des motifs du Code cela signifie qu il doit y avoir un soup on d une infraction ou d un crime qui soit justifi par certains crit res objectifs pour commencer une enqu te L ECRI consid re que l introduction d un standard de soup on raisonnable dans l exercice des pouvoirs d investigation de la police est un instru ment particuli rement important dans la lutte contre le profilage racial lorsqu il s agit notam ment du terrorisme ou d autres activit s criminelles Elle recommande donc d introduire ce standard dans le cadre l gislatif ou r glementaire qui r git dans les diff rents tats membres l exercice des pouvoirs de police L ECRI recommande enfin que soient pr vues pour la police des formations sur la ques tion du profilage racial et sur l utilisation des standards de soup on raisonnable Ces formations doivent porter sur le caract re ill gal du profilage racial sur son inefficacit et sa nuisance telles que d crites ci dessus La formation relative l utilisation du standard de suspicion raisonnable devrait comprendre des exemples pratiques de situation op rationnelle indiquant le comportement que l on attend 134 de la part des agents de la police dans l exercice de ses pouvoirs Elle devrait galement com prendre des principes pratiques utiliser par ces agents dans des situations concr tes afin de d termine
370. quant les r gles de la comp tition L action positive agit ainsi sur la ligne de d part consid rant que tous ne sont pas dans les faits sur la ligne de d part tandis que la discrimination positive consiste am nager la ligne d arriv e pour compenser les in galit s de d part donc s lectionner sur d autres crit res que le classement l arriv e L action positive s entend par excellence en mati re d acc s l emploi des personnes en situation de handicap lorsqu il s agit d am nager le poste de travail pour permettre tout simplement la mise en uvre concr te du principe d galit L action positive consiste galement organiser des actions volonta ristes de communication sur les recrutements destination de certains publics cibles comme les jeunes dipl m s les femmes les travailleurs handicap s les jeunes des quar tiers sensibles Les entreprises organisent par exemple des forums emploi et autres jobs dating dans des quartiers sensibles des actions de parrainage des jeunes filles dans les secteurs techniques etc Une action positive permet de lutter contre l autocensure des personnes qui pensent que ce n est pas pour moi ou contre les limites de l orientation scolaire Elle permet aussi d aider les personnes acc der l emploi par des mesures cibl es sur des publics en amont du recrutement formation coaching etc Ainsi une formation visant au retour vers l em ploi ciblant d
371. que candidate taient les plus proches possibles m me fili re de bac m me niveau d tudes et de dipl me BTS m mes exp riences professionnelles dans la dur e le type de poste occup et le type d entreprise PME o plus grandes entreprises m me niveau de connaissance et de ma trise de langages informatiques et de langues trang res Les caract ristiques individuelles des deux candidates sont galement similaires ge tr s proche 29 et 30 ans mari e ou vie maritale deux enfants r sidant dans le 19 arrondisse ment de Paris de nationalit fran aise d tentrice du permis B 64 Galland note partir des donn es de l enqu te Histoire de vie que les gar ons qui se plaignent le plus de subir des moque ries au sujet de leur physique sont maigres et plus petits que la moyenne in Jeunes les stigmatisations de l apparence Economie et statistique 2006 Voir galement sur ce point les travaux de N Herpin sur l impact de la taille 65 Voir Garner Moyer 2007 pour une description compl te de ce protocole d valuation des photographies 60 Annexe Protocole d laboration du test de correspondances Au total 686 CV ont t envoy s ce qui correspond 343 tests effectu s Nous avons s lectionn les annonces correspondant aux trois postes test s partir de deux canaux de recrutement les petites annonces directement d pos es par des entreprises dans des journaux ou sur Internet et les anno
372. que dans l entretien d embauche Sylviane Balustre d Erneville directrice Europe de la diversit chez L Or al qui nous pr sentera la question vue par une entreprise particuli rement concern e par la question en raison des produits qu elle vend et promeut et qui s engage sur cette question en accompa gnant des personnes loign es du travail avoir une meilleur image de soi enfin Anne Ribault doctorante Nice qui ouvrira les d bats en voquant l importance de l apparence physique dans la publicit Je dois vous pr senter les excuses d H l ne Tessier avocate qu b coise qui vient de subir un deuil familial et vous pr sente ses excuses La matin e sera cl tur e par des t moignages de salari s sur leur v cu relatif cette question de l apparence physique Le d jeuner vous est offert par le groupe Auchan Il aura lieu la caf t ria o vous avez t accueillis pour le caf d accueil tout l heure Nous reprendrons pour la troisi me table ronde 13h40 pr cises je vous remercie d ores et d j de bien vouloir respecter les horaires La premi re table ronde de l apr s midi traitera de la question de l ob sit entre stigmatisation et discrimination I ne vous a sans doute pas chapp que la semaine pass e est sortie une tude d Ob pi sur la mesure de l volution de l ob sit en France qui devient pr occupante Or la question est essentiellement abord e sous l angle de la sant publique r duisant l ob
373. quement on pourrait le rappeler apparemment les femmes sont en effet plus concern es qui sont dans des situations de RMI et qui ont du mal en sortir donc en effet ce que vous dites les femmes sont plus concern es par ces ph nom nes de discriminations Mais l cest plut t statistiquement que vous en parle R ponse de Jean Pierre Poulain Sur ce point sur l chelle sociale il y a encore en France des mod les de distribution de l ob sit masculine c est dire qu il y a des ob ses 82 La sant est un tat de complet bien tre physique mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d infirmit Pr ambule la Constitution de l Organisation mondiale de la Sant tel qu adopt par la Conf rence internationale sur la Sant New York 19 22 juin 1946 Echanges avec la salle masculins en haut de l chelle sociale et en bas Chez les femmes c est plus marqu en bas m me si videmment il y en a dans d autres parties de la soci t Sur la question de POMS ce quoi on faisait r f rence c tait la fonction de l gitimation de POMS comme processus de l gitimation de ob sit en tant que probl me de sant publique Sur la question de l ob sit il faut prendre acte des controverses scientifiques m me si elles sont relativement peu plac es sur la place publique Sur le nombre de morts vous avez aujourd hui une histoire et des tudes men es aux
374. qui est dangereux mais K R ponse de Jean Fran ois Amadieu qui existe d j maintenant c est dire qu il y a PE 3 Juste pour rappeler qu ici on parle de une telle pression normative que l on ne tol re pas ou discrimination en particulier dans le domaine tout ce qui d vie un peu des normes Faire une 1 UE de l emploi c est vrai que l on parle d ob sit on juridiction en pensant que tout ce qui touche aux _ Le aurait pu parler de surcharge pond rale la palette gros est li la sant a voudrait dire que tous rt i Le de qualificatifs existent mais dans tous ces cas de les gros sont malades et ce qui est enti rement E A k figure vous avez des perte de chance l embauche faux Et m me au niveau de l ob sit il y a deux VAN Aie C est un peu comme la taille en centim tres a types d ob sit il y aune ob sit qui peut tre a A nest pas simplement avec des seuils cest pour importante qui est celle du bas du corps et qui ne on rA o a que je pr f re raisonner en termes de sant g n re aucune maladie et il y a des exp riences qui le prouvent Donc il ny a qu une partie des gens ob ses qui sont ou qui vont devenir malades J QUESTION 2 Bonjour Cl mence Bodocco du master PED de Sciences Po Lille est ce que vous avez remarqu une in galit l int rieur m me des personnes en surpoids Je pense notamment la diff rence homme femme
375. r la conformit de leurs agissements avec le standard de suspicion raisonnable L un de ces principes pourrait tre par exemple que les raisons sur lesquelles l agent fonde sa suspicion devraient tre de nature susciter la suspicion d une tierce personne raisonnable Un autre principe pourrait tre qu il n y a pas de suspicion raisonnable chaque fois qu un agent sait l avance que l exercice de son pouvoir aura peu ou pas de chance de conduire la d tection d une infraction Pour tre efficaces les formations vis es ci dessus doivent tre accompagn es d une formation et d une sensibilisation plus g n rales aux questions de droits de l homme d une part et la n cessit de lutter contre le racisme et la discrimination raciale d autre part 135 OUVERTURE L ARM E FRAN AISE FACE LA DIVERSIT UNE R FLEXION SUR LA CITOYENNET Catherine Withol de Wenden l CNRS CERI Sciences Po Paris Introduction Le refus de quelques militaires fran ais musulmans d aller servir en Afghanistan fin 2008 nous a donn l occasion de revenir sur l institution militaire face la diversit appr hend e par une tude de terrain men e sur 23 sites pendant pr s de deux ans de septembre 2003 la fin juin 2005 publi e sous le titre Les couleurs du drapeau en 2007 Robert Laffont co crite avec Christophe Bertossi partir d un questionnement plus large sur le soldat en Europe l arm e cherchait
376. r tous au march de l emploi et de l insertion professionnelle de chacun ALLEGRO FORTISSIMO F rtissm Association cr e en 1989 Allegro Fortissimo lutte contre les discriminations dont sont victimes les 192 personnes de forte corpulence dans la soci t pro bl mes d acc s l emploi au cr dit aux transports aux soins SES ACTIONS lutte contre la stigmatisation et les discriminations Pour remplir ces missions Allegro Fortissimo rencontre les pouvoirs publics et de grandes entreprises priv es lus adminis trations services publics institutions assurances transport afin de faire voluer les mentalit s voire les lois LES ACTIVIT S r concilier ces personnes avec leur corps et leur image Parall lement elle organise de nombreuses activit s conviviales pour sortir ses adh rents et sympathisants de leur isolement et les aider reprendre confiance en eux r unions r gu li res pour discuter et s informer forums Internet actifs s ances d aquagym ballades bourses aux v tements rencontres m dicales sorties r unions festives ateliers d couvertes AUCHAN Auchan Auchan donne une chance pour tous les profils en diversifiant les m thodes de recrutement et en organisant des formations pr alables la prise de fonction les enseignes du Groupe donnent leur chance des profils vari s En France 80 des offres d emploi d Auchan sont accessibles sans
377. rage galement les hommes travailler leurs carrures car en effet les paulettes des costumes ne sont plus l pour gommer une carrure fragile Cet exemple met en exergue l importance du statut et du r le professionnel auquel s ajoutent d autres variables telles que l aspect physique Ainsi le mod le patriarcale pr sentant l homme viril tend disparaitre au profit d un homme pr venant soigneux galant davantage f minin Notons que l indice de masse corporelle est aussi un crit re de beaut masculine m me s il n est pas aussi pr dominant qu il l est pour les femmes Ce qui compte pour les hommes c est le rapport taille torse waist to chest ratio des anglo Saxons The Lancet a indiquait que ce ratio intervenait pour 56 dans la variance totale de l appr ciation d une belle silhouette mas culine contre 12 7 pour l indice de masse corporelle Alors que le rapport taille hanche c est impos comme un crit re esth tique il est d sormais galement un crit re de sant Ce ratio doit tre inf rieur 0 8 pour les femmes et de l ordre de 0 9 ou de 0 95 pour les hommes Notons que ce crit re a davantage une incidence pour les femmes que pour les hommes Les autres crit res qui rentrent dans la beaut masculine sont la taille et nous pourrions y faire figurer galement la situation socio conomique En effet les cr atifs nous voquent que la taille est un crit re important tant dans le choix des mannequins ho
378. ralit ou multiculturalit qui constate l existence de cultures diff rentes sans n cessairement susciter d changes entre elles La notion d interculturalit repose sur plu sieurs processus e La perception de l autre L change entre les cultures permet chacun de modifier son regard sur autrui gr ce une compr hension mutuelle e l interaction culturelle la r ciprocit des changes Une culture s enrichit et se construit au contact d autres cultures apportant de nouvelles fa ons de penser de nouvelles pratiques culturelles C est partir de ce contact que ce produit le m tis sage culturel et dont d coule la diversit Dans le monde professionnel il est important que les managers veillent cr er les condi tions favorables la prise en compte de la dimension interculturelle dans la gestion de l entreprise La r ussite de cet enjeu passe par le respect des diff rences et un fort sentiment d appartenance la culture d entreprise Communautarisme Tous les dictionnaires ne donnent pas la m me d finition du mot communautarisme Selon le Petit Robert le communautarisme est un syst me qui d veloppe la formation de communaut s ethniques religieuses cultu relles sociales pouvant diviser la nation au d triment de l int gration En France le terme est plut t utilis de mani re p jorative Ainsi le communau tarisme d signe en g n ral la tendance de groupes se
379. rand d nominateur commun toutes ces sous cultures Patrick se consid re comme un m trosexuel I passe au moins une heure tous les matins dans sa salle de bain se sent surtout bien avec des gays tout en affirmant sa pr f rence h t rosexuelle D ailleurs il tape fr quemment du poing sur la table pour s insurger contre l homo phobie la pire des discriminations d apr s lui et est reconnaissant au milieu homosexuel de lui avoir permis de vivre sa diff rence en toute qui tude En effet l unique bo te gay tait le seul endroit dans sa ville de province o il pouvait embrasser sa copine sans subir les moqueries et les suspicions qui signifiaient toutes arr te de te la jouer t es qu un PD Parfois ce fut d autant plus difficile supporter qu en arri re plan se ballade un m chant secret d enfance une histoire d abus dont aucun de ses proches n est au courant Seule son amie l a devin un jour et a mis de fait un terme la relation choqu e de ne pas lui avoir suffisamment inspir confiance pour qu elle en soit d positaire Gr gory a rencontr Patrick dans un espace de parole sur les discriminations Leurs changes ont t plus nourris de ce que l on donne voir de soi que de ce qu il y a l int rieur et qui doit rester secret par peur d avoir plus mal encore Comme Patrick Gr gory a du mal trouver un emploi Il est syst matiquement cart des stages en entreprise parfois m
380. rchez tudier a Je pense que l enqu te est justifi e Je trouve aberrant qu il y ait quelqu un qui juge des personnes selon leur couleur j ai vu des racistes ici bien s r arm e de terre La discrimination est per ue dans l arm e comme une donn e non pas de la part de la hi rarchie ni dans les d roulements de carri re ou rarement mais de la part des proches militaires du rang sous officiers alors que c est pr cis ment pour fuir les discriminations l embauche qu ils ont choisi de s engager J ai choisi la gendarmerie parce que c est militaire Militaire c est carr Une des raisons aussi c est que je pensais qu il n y avait pas de racisme dans la gen darmerie compar e la police gendarmerie L arm e est une institution tr s ouverte qui donne ses chances tout le monde arm e de l air Peut tre en n ayant pas fait l arm e je serais alcoolo Non drogu non en prison peut tre quand m me Voil je suis content L arm e a m a rendu beaucoup de services marine L arm e serait alors une grande entre prise de blanchiment pour ceux qui esp rent faire carri re et pour ceux qui misent sur l image de l arm e pour mieux se r ins rer dans la vie active L entr e dans la vie militaire a souvent t v cue comme une fiert pour les parents y compris chez ceux qui ont combattu pour l Alg rie ind pendante Le comble du comble c est que mon grand p re
381. rci aux intervenants de leurs apports qui nous ont nourris et ont ouvert d faut de le fermer un champ immense d investigations venir pour faire vivre l galit dans nos soci t s modernes Merci enfin au public venu nombreux qui a pos un grand nombre de questions et formul des remarques pertinentes avec qui les intervenants ont eu l occasion de discuter durant le d jeuner et les pauses Les actes du colloque devraient tre publi s en mars ou avril 2010 en format papier mais aussi pdf La s ance est lev e bonne soir e tous Pr sentation des auteurs et r sum des interventions JEAN FRAN OIS AMADIEU gt Professeur agr g en sciences de gestion Universit Paris 1 Panth on Sorbonne gt Directeur du Centre d Etude et de Recherche sur les Organisations et les Relations Sociales CERGORS et de l Observatoire des discriminations gt Directeur du master professionnel de Gestion des Ressources Humaines dans le Secteur Public gt Directeur du master de recherche de Gestion des Ressources Humaines et des relations sociales Principales publications 1 Organisations et travail Coop ration conflit et marchandage Vuibert mars 1993 collection Gestion des ressources humaines 2 Le management des salaires Economica 1995 3 Comp tence et organisation qualifiante Economica Gestion poche 1996 avec Loic Cadin 4 Gestion des Ressources humaines et des rela tions profess
382. rdits alimentaires et du ramadan font difficult la pri re tant peu fr quente cas de quelques embarqu s Le non respect des interdits alimentaires par l arm e est v cu par les jeunes recrues comme une atteinte la libert religieuse la prohibition du porc et de l alcool chez les musulmans se heurte l usage de deux produits largement consomm s dans l arm e et parfois m me symboles de coh sion et de convivialit Certains pr f rent ainsi garder la discr tion m me si l existence de musulmans dans l arm e est aujourd hui reconnue l institution militaire s est dot e en 2006 d un aum nier g n ral musulman L arm e semble en revanche s accommoder de pratiques catholiques ostensibles comme l ments de coh sion du groupe messes culte des saints patrons concours de cr ches ce qui soul ve un sentiment de discrimination religieuse d autant plus fort que la diff rence religieuse s accompagne souvent d une diff rence sociale La la cit est per ue par les militaires de culture musulmane comme s accordant mal avec l existence de f tes militaires qui sont aussi religieuses catholiques la Sainte Genevi ve dans l arm e de terre et la gendarmerie la Sainte Barbe patronne des artilleurs et des sapeurs 143 pompiers la Sainte Clotilde dans l arm e de l Air la Saint Gabriel dans les transmissions ou l ext riorisation d appartenances catholiques Il y a des saints patrons tout le temps on m dite tr
383. re en sorte que toutes les politiques publiques prennent en compte le risque de discrimination de mani re transversale Ainsi en mati re ducative consid rant que le syst me scolaire reproduisait les in galit s sociales sans les r duire le gouvernement a mis en place le dispositif de r ussite du cative qui pr vient pour chaque enfant les causes profondes des risques d chec sco laire L galit des chances veut galement que l on donne plus de moyens aux coles en zone d ducation prioritaire qui ont aussi plus de besoins Pour leur part les actions de pr vention visent lutter contre les st r otypes et pr jug s par la sensibilisation et la formation Elles consistent galement lever les freins sociaux et culturels qui assignent les individus des r les en fonction de leur sexe de leur handicap ou encore de leur origine sociale ou ethnique Citons titre d exemple la lutte contre les dynamiques d autocensure qui consistent se dire telle formation ou tel m tier ce n est pas pour moi On peut galement penser aux actions visant rendre plus accessible l information sur l orientation scolaire et professionnelle pour les jeunes d origine sociale modeste On pense naturel lement aussi aux moyens financiers tels que les bourses qui rendent plus facile pour les cat gories sociales d favoris es l acc s aux tudes sup rieures Enfin un certain nombre d actions visent des cat
384. re les discriminations li es l appa rence int gre au moins 10 crit res de la loi car l apparence physique ne renvoie t elle pas l ge au sexe la pr sentation la situation de famille aux signes ext rieurs d appartenance religieuse etc C EST DONC UNE DISCRIMINATION COMPOSITE COMPLEXE OFFENSIVE et DESTRUCTRICE dont les cons quences sont la fois visibles invisibles psychologiques Aussi pour la combattre nous avons choisi d engager durablement les entreprises et nos par tenaires favoriser l ducation des dirigeants des managers en vue de privil gier pour tout parcours professionnel des l ments objectifs de management et donc de former LA RECONNAISSANCE DES QUALIT S INDIVIDUELLES en dehors de toute apparence Ce pro gramme d ducation et de formation doit permettre de faire baisser un chiffre alarmant qui indique que 60 des discriminations se passent l tape cl du recrutement En tant que dirigeant d une grande entreprise je m efforce de FAVORISER l GALIT DE TRAITEMENT par des process internes objectifs qui permettent de recruter sur des comp tences et des valeurs L entreprise doit recruter un profil qu elle doit d terminer selon des crit res objectifs I est hautement souhaitable que l entreprise recrute une personnalit un homme ou une femme debout Ceci nous amen privil gier la mise en place d un syst me de d tection de vrais potentiels via FACE Lill
385. re travail B QUESTION 2 Bonjour cette question s adresse Mr P ru Pirotte II me semble que ce crit re d apparence physique pourrait tre accept par la justice et notamment pour interdire aux recruteurs de demander la photo sur les CV Si une entreprise demandait aux candidats de pr ciser leur orientation sexuelle ce serait choquant R ponse de Mme P ru Pirotte Il est certain que ce d bat est lanc depuis longtemps d j Seulement nous attendons toujours le d cret sur le CV anonyme Et je reste sceptique car apr s la lecture du CV il y a entretien et les discriminations risquent d tre simplement d cal es du CV l entretien Ds QUESTION 3 Pr sidente de l association Allegro Fortissimo Bonjour on constate que la notion d apparence physique est tellement floue que toutes les saisines que nous avons faites la HALDE ont t rejet es Le crit re du surpoids n est pas l galis Est ce qu il faut continuer garder cette notion d apparence physique ou est ce qu il ne faut pas la d finir mieux et rajouter des l ments la liste ferm e R ponse de Mme P ru Pirotte Le droit volue mais je vous conseille de fonder vos demandes sur l tat de sant et non l ob sit Changez de fondement et a marchera s rement Il ne faut pas assimiler tat de sant et tre malade Allez voir la d finition de POMS je suis s re qu elle vous servira R ponse
386. rfaite et de rendre compte de la discrimination de la part de l employeur en la fondant sur des motifs rationnels la tentation du recruteur de c der la discrimination ne vient pas d un go t pour celle ci comme le supposait Becker mais plut t de son souci d conomiser le temps et l nergie que peut requ rir une d cision pleinement inform e et prise au regard de crit res pertinents De Schutter 2001 Il y a discrimination parce qu il est rationnel conomiquement qu il en soit ainsi et cela consti tue l une des grandes diff rences avec le mod le d crit pr c demment 54 Cette th orie situe donc le motif de la discrimination pratiqu e par l employeur dans l co nomie heuristique qu elle pr sente pour lui d faut d avoir un acc s ais et peu co teux des qualit s invisibles telles que la comp tence la loyaut ou l ardeur au travail l employeur va fonder la s lection des personnes qu il embauche sur des crit res que De Schutter qualifie de visibles c est dire par exemples l origine la religion ou l orientation sexuelle Mais en r alit ce sont les st r otypes associ s ces crit res ces attributs qui constituent des heuristiques permettant l employeur de prendre plus rapidement une d cision L apparence va jouer un r le d terminant au moment du tri des CV et au cours de l entretien dans la formation de la premi re impression celle ci correspond l intuition du recruteur
387. ricatures Le dimanche matin ils se d p chaient l office religieux de Notre Dame des Arm es Versailles Comme par hasard c est vraiment le hasard ils habi tent ils viennent tous de Versailles ils habitent dans les Yvelines ou le 92 Pour moi ce n est pas tre profond ment la c Moi je suis un mod le d int gration pour ces mecs l Pour eux c est une esp ce de croisade parce que je suis catholique et pas musulman alors que pour moi c est encore une histoire d enfant mon ducation religieuse Ils ont tous plein de gamins et 145 les gamins c est des caricatures aussi Beaucoup sont fils de militaires Ils se connaissent depuis des ann es en fait depuis les scouts Ils ont grill les chamalos ils ont construit les cabanes dans les for ts de Fontainebleau ou de je ne sais pas o Ensuite ils ont fait le lyc e militaire St Cyr La Fl che ou Autun quelques uns Aix en Provence Mais ils se connaissent depuis des ann es c est a qui me tue Ils ont tous pass le concours dans l ordre pour Navale apr s St Cyr Je ne sais pas pourquoi c est une histoire une histoire d l vation sociale S ils n ont pas r ussi ils se sont rattrap s sur l cole de St Maixent des sous officiers Ensuite ils sont arriv s Ben ils ont tous le m me parcours Pour moi c est une fiert de ne pas tre comme eux Quand vous avez une saine racaille qui devient une star du show bizz Je crois qu il y a de la di
388. riminations en prove nance des autorit s des prescripteurs de normalit et des groupes sociaux dominants Mais c est parce qu il tait un adepte de cette pratique du tatouage le situant dans les marges de la soci t que le corps de Ron Athey va se couvrir d un autre type de tatouages qui va fournir la matrice aux usages esth tiques d aujourd hui Il se trouve Los Angeles au moment o des tatoueurs comme Bob Roberts Leo Zulueta Dan Thome Don Hardy et Hanky Panky cherchent des mod les pour explorer une nouvelle approche du tatouage Ces artistes vont explo rer des formes d inscription qui ne sont plus destin es marquer l opposition la soci t Sur la C te Ouest am ricaine ils importent des styles venus des les du Pacifique et les retravaillent des fins esth tiques Parall lement le milieu du sexe underground expose des piercings dans les bars f tichistes et Jim Ward cr Gauntlet la premi re boutique de piercing au monde en 1975 Los Angeles Sans pouvoir imaginer que vingt ans plus tard le tatouage tribal et le piercing au nombril seraient devenus des l ments de mode des jeunes filles des bonnes familles qui stipendiaient son apparence Ron Athey couvre son corps de motifs vis e r solument esth tique et exp rimente le piercing Son apparence est d finitivement en rupture avec les aspects sociaux l gitimes D but s il y a maintenant pr s de trente ans ses actes de modi fications de l
389. rio le premier mod le centralisateur favorise en g n ral une d connexion entre les policiers et le public qu ils sont cens s enca drer D s lors les grandes actions de contr le sont fr quentes De plus comme on n a pas ou tr s peu de policiers r ellement experts du territoire concern et surtout de ses habitants on recourt des id es re ues pour suppl er un manque de savoir Le pr jug devient en fait un moyen d laborer des strat gies professionnelles qui dans les faits suppl ent aux manques d ancrage local 127 Car lors des op rations de contr le la police n a pas les moyens de contr ler ou bien elle ne souhaite pas le faire pour viter un m contentement g n ralis son gard Il lui faut donc s lectionner des groupes risques y compris politiquement ou socialement ceux d j voqu s pr c demment m me si les crit res sont assez peu objectifs Par ailleurs les per sonnes appartenant ces derniers ont moins de chances d appartenir des cat gories de gens susceptible de porter plainte contre les policiers ou de susciter des mouvements d opinions contre eux Les politiques nationales de lutte contre les trangers en situation irr guli re ont renforc largement ces strat gies comme l a fait la pression du chiffre qui p se de plus en plus lour dement sur les policiers Comment s lectionner les trangers potentiels dans une masse de population autrement que sur des cri
390. ritique est de limiter l audit par couples ses deux premi res tapes et de s arr ter la convocation ou non l entretien il s agit alors d un test de correspondances 49 c est dire d un test d acc s l entretien d embauche Cela simplifie et acc l re grandement la proc dure car d une part il n y a pas former d acteurs pour le passage de l entretien et d autre part cela augmente la r alisation toutes choses gales par ailleurs de la proc dure En effet de ce point de vue l entretien est une situation risque car il est tr s difficile de contr ler toutes les variables d attitudes et de comportements des acteurs candidats en l ab sence du superviseur de la proc dure comment s assurer que les acteurs se comporteront et s exprimeront de fa on identique Les tudes r alis es plaident en faveur de cette limitation Riach et Rich 1991 En outre la discrimination semble essentiellement se situer au niveau de la convocation ou non aux entretiens c est dire au moment de la s lection sur CV la derni re phase ne faisant que confirmer l ventuelle discrimination observ e au cours de la premi re Trois types de postes ont t test s dans le test de correspondances r alis commerciale assistante de direction et comptable avec pour chacun d eux deux profils de candidates iden tiques en tous points formation exp rience ge except leur apparence physique l une tr s s duisante et l autre moins
391. rondes et les perceuses mains Il occupe ses temps libres jouer au football il s entra ne au gymnase Ainsi tant le formulaire de cong diement que le t moignage rendu par monsieur Charlebois d mon trent que c est en consid ration de son handicap la main gauche que monsieur Allard a t cong di Monsieur Charlebois a pr cis lors de son t moignage que depuis le cong diement de monsieur Allard il demande syst matiquement aux candidats potentiels s il leur manque des doigts ajoutant m me que si tel tait le cas il n h siterait pas leur indiquer qu ils feraient mieux de regarder dans un autre domaine Monsieur Charlebois n a pas valu personnel lement le travail accompli par monsieur Allard les 10 et 11 mai 2002 Ce n est qu apr s que monsieur Garceau un des employ s travaillant sur la m me machine que monsieur Allard lui eut signal son handicap que monsieur Charlebois a d cid de proc der la cessation d emploi de monsieur Allard Encore en 2009 il est tout le moins d solant de voir que des actes discriminatoires puissent tre fond s non pas sur des limitations fonctionnelles r elles mais sur des perceptions des mythes et les st r otypes qui n ont rien voir avec les capacit s r elles d un individu La d cision des parties d fenderesses de cong dier monsieur Allard repose essen tiellement sur des pr somptions renfor ant l id e qu une personne peut n avoir aucune
392. rop ens en mati re de lutte contre les discriminations sur le lieu de travail 9 Ibid 10 Bundesgestezblatt Jahrung 2006 Teil I n 39 17 ao t 2006 Pour une tude de cette loi et du dispositif antidiscriminatoire allemand cf Thierry RIMBAUD Le droit allemand et la non discrimination l preuve du droit communautaire Annales de la facult de Droit Economie et Administration de Metz 2007 n 7 p 167 176 11 Belgique Adoption de trois nouvelles lois pour lutter contre les discriminations Liaisons sociales Europe n 178 20 06 2007 p 4 12 http www diversiteit be discrimination physical_characteristics 13 OCE 23 mars 1995 Commission c Gr ce aff C 365 93 rec p 1 499 CICE 10 mai 2001 Commission c Pays Bas aff C 144 99 Rec p l 3541 points 17 et 21 14 En faveur d un principe g n ral de non discrimination cf J SAVATIER Dr Soc 1991 p 485 15 V VAN DER PLANCKE Les effets du droit europ en antidiscriminatoire en Belgique quelques originalit s Annales de la Facult de Droit Economie et Administration de Metz pp 177 201 p 181 16 Pacte des Nations Unies relatif aux droits civils et politiques Adopt par la r solution n 2200 des Nations Unies le 16 d cembre 1966 ratifi par la France par la loi n 80 460 du 23 juin 1980 D cret de publication 29 janvier 1981 JO 1 f vrier 1981 p 398 entr e en vigueur le 4 f vrier 1981 12 r gissent prioritairement les rapports verticaux se nouant entr
393. roportions de femmes l embauche ou pour les promotions pour les personnes r sidant en ZUS des pratiques existent d j en entreprise On doit se demander pourquoi il serait plus urgent l gitime ou juste de pr voir un pourcentage de femmes dans un conseil d administration qu une proportion de personnes en sur poids De la m me mani re les emplois de la t l vision doivent ils tre pourvus en fonction de la couleur de peau pour que les crans soient moins p les ou n est il pas galement important que les personnes en sur poids puissent tre galement pr sentes sur les crans On sait videmment que les cha nes de t l vision pouss es par les lobbies communautaires et leurs int r ts d audience pr f rent privil gier des pr sentateurs de couleur noire et de physique mince en mesure de garantir une bonne audience Hari Rozelmack est le pr sentateur pr f r des fran ais en octobre 2009 Pointer du doigt la discrimination sur le physique permet d adopter les politiques les plus efficaces Puisque personne n imagine s rieusement de fixer des quotas d embauches selon l indice de masse corporelle des individus il est indispensable de limiter les discriminations aux tapes de l embauche C est pourquoi les photos doivent dispara tre des CV C est aussi pour cette raison que les entretiens ne sauraient tre la voie privil gi e du recrutement et qu il faut pr f rer des tests et mises en situation professionnelle 4
394. rs d vry vry 59 Annexe Protocole d laboration du test de correspondances Il a t choisi de tester l impact de la variable apparence uniquement pour des femmes et afin de rendre notre test le plus pertinent possible trois m tiers hautement f minis s ont t choisis Ce choix repose sur deux raisons principales d une part la quasi totalit des recherches men es sur l apparence le sont sur des femmes Ceci s explique par le fait que l apparence est un facteur traditionnellement culturellement historiquement soci talement plus associ au sexe f minin et de ce fait le jugement de valeur sur une femme int gre beaucoup plus cette dimension que pour un homme Vigarello 2005 En reproduisant ce qui s tait d j fait nous facilitons la comparaison de nos r sultats et leur confrontation avec ceux d j r alis s cette premi re raison aurait pu tre utilis e l inverse pour justifier le choix d hommes dans le souci d apporter des r sultats plus novateurs et de travailler en terre moins connue Il nous appara t cependant que m me si les recherches men es sur des populations masculines tendent montrer que l apparence joue galement pour elles elle joue toujours moins que pour les femmes et lorsque cela joue il s agit moins de la dimension beaut s duction que de celles relatives aux variables de poids et de taille Enfin la dimension de genre tant troitement reli e celles des postes et
395. rs moins de chance de d g n rer en affrontements r ciproques Types des victimes hors police aux fronti res 18 Maghr bin 16 14 12 x i Africain S Antillais AN 8 sa 6 Gens SA du voyage Groupe A 4 mixte gU E M Une des manifestations de la discrimination constat e r side dans une perception erron e de la complexit sociale des quartiers d intervention de la part d agents Certains pratiquant volontiers l amalgame entre populations visibles criminalit et quartiers sensibles ne per oivent pas les interpell s comme des citoyens ordinaires ind pendamment de leur apparte nance suppos e un groupe cibl comme groupe risque Les jeunes issus de populations visibles sont plus souvent victimes de discriminations raciales que les personnes de plus de trente ans issues de ces m mes populations Nous incluons dans 121 la cat gorie jeunes les mineurs de 15 18 ans ainsi que les majeurs de 18 25 ans Ceux ci cumulent les discriminations li es leur appartenance ethnique et celles li es leur ge Ces jeunes sont parfois consid r s comme plus hostiles la police et au respect des lois et sont trait s par certains policiers comme tels Les changes de mots et de gestes entre les jeunes agents et les jeunes plaignants peuvent avoir lieu la suite d une premi re altercation mais r pondent le plus souvent une lon
396. rs r serves que l humanit a surv cu a LES CONTR LES POLICIERS AU FACIES QUELLE REALITE ric P lisson Les discriminations au faci s revue de litt rature Christian Mouhanna Police une discrimination structurelle Fran ois Sant Angelo Recommandation de politique g n rale n 11 de l ECRI sur le profilage racial Ouverture Catherine de Wenden L arm e fran aise face la diversit LES DISCRIMINATIONS AU FACI S REVUE DE LITT RATURE ric P lisson Enseignant associ Sciences Po Lille Responsable du master II Politiques de l galit et de la diversit Organisateur du colloque Introduction La question des discriminations polici res au faci s est relativement ancienne Depuis environ vingt ans on entend r guli rement des r criminations en ce sens de la part des jeunes notam ment issus de l immigration r sidant dans des quartiers dits sensibles o portant des tenues vestimentaires typiques actuellement surtout hip hop gothic punk tecktonic Ces plaintes sont relay es sporadiquement par les m dias mais il y a en tout tr s peu de publications scienti fiques sur le sujet Cet article pr sente une revue de litt rature des travaux conduits et s attache la fois la mesure des ph nom nes leurs cons quences sur le lien police population leurs causes principales et abordera en conclusion la question de la prise en compte institut
397. rs_52 html 115 de protestation La r p tition l humiliation et l injustice ressenties face ces conduites discri minatoires ont pour effet d alimenter chez ces jeunes une haine et une d fiance l gard des forces de l ordre qui ne font que rendre plus tendue la relation avec les forces de l ordre et accro tre les risques de d bordements EM 1 3 Police et minorit s visibles les contr les d identit Paris OPEN SOCIETY INSTITUTE New York 2009 Cette tude a t conduite en 2007 et 2008 par Indira Goris de l Open society Fabien Jobard et Ren L vy du CNRS Elle a t publi e en 2009 et fera l objet d une communication Sciences Po le lundi 14 d cembre de 17h30 19h30 Le contr le au faci s ou profilage racial est d fini comme l emploi des g n ralisations fond es sur l ethnie la race la religion ou l origine nationale plut t que sur des preuves objectives ou le comportement individuel pour fonder la d cision de contr ler l identit d une personne o d engager des poursuites En examinant cinq sites parisiens dans et autour de la Gare du Nord et de la station Ch telet Les Halles importants points de transit du centre de Paris o l on observe une forte activit polici re l tude a recueilli des donn es sur les contr les de police au premier rang desquelles des donn es sur l apparence des personnes contr l es origine ge sexe style vestimentaire types de sacs po
398. rt s Cette tude qui pr sente des donn es uniques sur plus de 500 contr les de police est la seule men e ce jour propre d tecter le contr le faci s en France L tude a utilis une m thodologie fond e sur la comparaison syst matique entre les personnes contr l es et la population disponible sur les sites en question durant les m mes tranches horaires Les auteurs ont class les individus sous observation en six cat gories personnes per ues comme Arabes Noirs Indo pakistanais et Asiatiques Blancs L tude n a pas mesur l origine r elle des personnes observ es mais plut t la perception de leur appar tenance Entre novembre 2007 et mai 2008 ont t ainsi recueillies des donn es portant sur 525 contr les de police 141 Blancs 201 Noirs 102 Arabes 36 Indo Pakistanais et 21 Asiatiques L observation s est accompagn e d une dimension qualitative selon quatre modalit s indiquant si la police s est content e de contr ler la personne et de lui poser quelques questions si le contr le a t accompagn d une palpation de s curit si le contr le a t accompagn d une fouille du sac ou des poches de l int ress avec ou sans palpation et si la personne contr l e a t emmen e sous garde polici re Les observateurs lorsque c tait possible ont proc d une br ve entrevue avec la personne contr l e pour savoir quelle fr
399. rtain nombre l avoir t Il faut reconnaitre que le profilage social et racial existe et m rite un travail de r flexion part enti re P lisson Au fond nous voil bien au coeur de la distinction entre l apparence physique et les codes sociaux Par d faut de jurisprudence j ignore ce qui sera reconnu l gitime et ill gitime au titre de la discrimination sur la base des codes 151 sociaux En outre il s agit l vidence d une notion volutive chaque g n ration pla ant un niveau variable la tol rance l gard de ce qui est socialement admis Cependant force est de constater qu il est des apparences physiques qu on ne choisit pas Si lon peut changer de v tements de coupe de cheveux enlever ses piercings ou gommer ses tatouages on ne change pas sa couleur de peau on r duit difficilement son ob sit et last but not least je me pose la question tr s s rieuse de cette soci t qui consid re l gitime d avoir recours la chirurgie esth tique pour plaire B QUESTION 3 Bonjour je voulais juste commenter votre intervention M Mouhanna vous dites qu il faut recruter des officiers recruter des fonctionnaires de police color s n est pas la solution Pourtant moi je pense que a serait une des solutions qui peut permettre de faire voluer les pratiques Ne serait ce que pour avoir de la retenue d un c t et peut tre un peu plus de respect de l autre C
400. rtenaires du colloaue ADECCO Adecco RES France Acteur majeur sur le march du travail le Groupe Adecco France est historiquement engag dans une politique affirm e de pr vention et de refus des discriminations et de promotion de l galit des chances l gard de ses candidats et salari s Cet engagement du Groupe Adecco France et de ses filiales prend la forme d outils et actions innovants et originaux de lutte contre toutes les discriminations accord d entreprise chez Ajilon Sales amp Marketing et Adecco France recours au testing par le Groupe Adecco publication du premier barom tre sur les discriminations l embauche par Adia lettre d en gagement des managers chez Adecco Medical Ces outils et actions contribuent garantir nos candidats et salari s l absence de discrimination sensibiliser nos prospects et clients sur leur obli gation de non discrimination et permettre nos collaborateurs la mise en uvre d un service fond sur les seules comp tences Ils s accompagnent du d veloppement de pro grammes sp cifiques l attention des publics loign s de l emploi et ou favorisant la diversit personnes en situation de handicap insertion par l activit conomique jeunes seniors mixit professionnelle Au carrefour des besoins des entreprises et des com p tences des candidats le Groupe Adecco France se veut un acteur r solument engag en faveur de l gal acc s pa
401. rtising on children s television in the 1990s A cross national analysis Journal of Advertising 27 83 96 Brown P Keenan J amp Potts G e 1986 e The self referencing effect with imagery encoding Journal of Personality and Social Psychology 51 897 906 Burn S M e 1996 The social psychology of gender New York McGraw Hill Burnkrant R amp Unnava H e 1995 e Fffects of self referencing on persuasion Journal of Consumer Research 22 17 26 Cabrera N J Tamis LeMonda C S Bradley R H Hofferth S amp Lamb M E e 2000 e Fatherhood in the twenty first century Child Development 71 127 136 Churchill S et Wertz J e 1985 An introduction to phenomenology for consumer Research Historical conceptual and methodological foundation Advances in consumer research vol 12 Courtney A amp Whipple T e 1983 e Sex stereotyping in advertising Lexington MA Lexington Books Costa J and Bamossy G 1995 e Perspectives on ethnicity nationalism and cultural identity in a multicultural world dition Costa and Bamossy pp 3 25 Cova B e 1995 e Au del du march quand le lien importe plus que le bien L Harmattan Paris Cox Taylor Jr e 1994 Cultural diversity in organizations Theory Research and Practice San Francisco Berret Koehler Craig R S e 1992 e The effect of television day part on gender portrayals in television commercials A content analysis Sex Roles 26 197 211 Crou C
402. s Cette question m rite r flexion 178 Echanges avec la salle B QUESTION 1 Tout l heure on parlait des crit res de discrimination sur l apparence physique que faire des petites annonces qui font mention de la taille des mensurations pour des offres d emploi R ponse de Marie Luce Cavrois C est tout fait discriminatoire cest tout fait interdit les petites annonces ne doivent pas avoir de crit res comme ceux l La HALDE a une d claration sur ce point l parce que il y a eu des cas o des agences cherchaient des h tesses en entreprise o on cherchait des jeunes femmes d une certaine stature d une certaine taille et on allait jusqu pr ciser leur profondeur de bonnet On a donc fait des recommandations l entreprise et TANPE qui avait laiss para tre cette annonce Maintenant il y a de moins en moins d annonce de ce type car les gens sont de plus en plus avertis et donc apr s pour nous la difficult cest aller traquer l annonce mais il faut aller au del de l annonce dans les processus d embauche B QUESTION 2 J avais une question qui suit celle qui vient d tre pos e et qui porte sur les offres d emploi Parce qu entre les offres d emploi o il n y rien de discriminatoire et les questions qu il y a au cours de l entretien d embauche il y a des agissements qui sont discriminatoires Comment proc de la HALDE et comment est ce qu au Canada vous abordez ce pr
403. s quipes accueillent tous les ans au moins mille personnes souhaitant acc der l emploi et ou b n ficier de stages de jobs d t de formations emploi travers notre grou pement d employeurs dans les m tiers de service Aussi nous sommes un observatoire attentif des difficult s des personnes qui s adressent nous et qui voquent souvent les discriminations les candidats potentiels en arrivent escamoter leurs potentiels personnels des qualit s essentielles des exp riences r elles mais d valorisantes leurs yeux ou selon eux en d phasage avec ce que l on attend d eux Tout semble indiquer qu il a n cessit de se CONFORMER pour tre accept au lieu de mettre en valeur leurs personnalit s r elles et authentiques MARC ANDR DOWD gt Avocat vice pr sident de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse Qu bec 183 gt Il coop re r guli rement avec la HALDE qui a d velopp un partenariat avec la commission qu b coise Il est galement intervenu au sein du master politiques et management de l galit et de la diversit pour pr senter les sp cificit s qu b coises du champ de la diversit et accueillir le voyage d tudes des l ves du master au Qu bec Contrairement au droit fran ais le droit qu b cois ne reconna t pas formellement l apparence physique comme motif prohib de discrimination Ainsi l article 10 de la Charte des dr
404. s cette question connait l poque contemporaine une dimension nouvelle depuis que la science m dicale produit un discours sur les risques sanitaires associ s certaines corpulences Celui ci vient parfois donner raison au d sir de minceur des sujets qui n ont aucune raison sanitaire de perdre du poids mais aussi des jugements de valeurs qui reposent sur l apparence Dans ce contexte le travail de la sociologie est de pointer les discriminations et les formes de stigmatisation dont sont victimes les personnes en surpoids et en ob sit 1 De la stigmatisation la discrimination C est en travaillant sur les dimensions sociales de la maladie mentale et des organisations psychiatriques que le sociologue am ricain Erving Goffman 1963 a forg le concept de stigmatisation qu il d finit comme un processus tendant discr diter un individu consid r comme anormal d viant IIl montre que c est au cours d interactions sociales que l tiquette de d viant est attribu e un individu par d autres individus suppos s nor maux Une fois attribu e celle ci justifie alors une s rie de discriminations sociales voire d exclusions Goffman a propos la notion de statut principal master status pour rendre compte du ph nom ne de r duction d un individu la caract ristique objet de la stigmati sation Il se trouve alors r duit la caract ristique d viante qui devient un stigmate
405. s devons faire de ce colloque une r ussite Tout au long de cette journ e j aurai donc le plaisir d animer les d bats mais je nourris tou tefois une crainte car ric P lisson a pr cis que dans mes attributions du jour il y avait une fonction de police Ne souhaitant d une quelconque fa on m adonner l exercice ill gal d une noble profession je m en remets Mesdames et Messieurs votre sens de la discipline et de l esprit collectif pour me faciliter la gestion des temps de parole de chacune et de chacun Alors sans plus tarder et conform ment au programme que vous avez entre les mains place la premi re table ronde consacr e la d finition de l objet m me de nos travaux La notion d apparence physique sera abord e successivement par Laurence P ru Pirotte sous un angle juridique par ric Verdier sous un angle psychosociologique et Sylvain Paillette conclura cette premi re table ronde par un rapprochement entre handicap et apparence physique L APPARENCE PHYSIQUE QUELLE ACCEPTION Laurence P ru Pirotte L historique la signification et la pertinence du crit re de l apparence physique dans notre droit ric Verdier Boucs missaires le mauvais genre Philippe Liotard Discriminations ou codes sociaux Les discriminations discr tes Sylvain Paillette Handicap et apparence physique R FLEXIONS AUTOUR DU CRIT RE DE L APPARENCE PHYSIQUE Laurence
406. s du 23 juin 1999 et du 23 juillet 2008 ont permis d in troduire l article 1 de la Constitution le principe selon lequel la loi favorise l gal acc s des femmes et des hommes aux man dats lectoraux et fonctions lectives ainsi qu aux responsabilit s professionnelles et sociales Quatre lois de 2000 2003 2007 et 2008 tendent progressivement la parit dans les scrutins de liste et assortissent son non respect de p nalit s financi res La pari t telle qu entendue par la constitution vise ainsi accro tre la repr sentation de femmes dans les instances lectives y compris dans les instances conomiques et sociales par exemple dans les conseils d administration des entreprises et des associations La parit conomique et sociale ne s est pas pour l instant traduite au plan l gislatif Si la parit en politique peut tre consid r e comme une forme de discrimination positive en faveur des femmes la politique de l ga lit professionnelle n a jusqu pr sent pas emprunt cette voie demeurant conforme au mod le de l galit de traitement teint e d galit des chances En mati re d emploi la politique de l galit vise am liorer 208 l orientation scolaire et professionnelle des filles et des gar ons faire progresser les trajectoires professionnelles des femmes et accro tre leur acc s ou leur retour l emploi elle tend galement am liorer la mixit des emplois l g
407. s en yoyo ascendant Le r tablissement d une alimentation intuitive passe par la red couverte des sensations alimen taires et par la d diabolisation des aliments habituellement interdits ou d conseill s en particu lier gras et sucr s qui sont habituellement consomm s compulsivement et qu il convient d ap prendre consommer sur un mode civilis et en tenant compte de sa faim et de son rassasiement 2 Il s agit ensuite d aider son patient cesser de surconsommer face ses difficult s mo tionnelles et psychologiques trouver des alternatives aux prises alimentaires utilis es comme m canismes de d fense pour diminuer la charge motionnelle de situations et de pens es intol rables Diff rentes m thodes psychoth rapeutiques peuvent tre utilis es dans cette perspective 3 Mais un aidant digne de ce nom ne peut plus s en tenir l Il doit aussi aider son patient survivre en milieu hostile Un travail sur l acceptation de soi passe par la prise de conscience de la honte et des trauma tismes subis la reconstitution d une histoire une acceptation de sa personne et de son tre corporel Outre les psychoth rapies classiques d orientation psychanalytique et les th rapies cognitives les approches corporelles diff rentes techniques de th rapie motionnelle sont apparues r cemment les techniques de pleine conscience mindfulness de coh rence car diaque permettent d obtenir une meilleure tol rance aux
408. s majeures apparaissent entre les trois supports alors que les annonces rep r es dans des journaux gratuits atteignent 100 des tests r alis s valid s les annonces rep r es sur support lectronique ont rencontr davantage de tests non valid s la presse crite payante se situant galement comme une source de tests valides importante Cela signifie que pour toutes les annonces de la presse gratuite auxquelles il a t r pondu toujours par voie lec tronique au moins une des deux candidatures envoy es pour une m me annonce a re u une r ponse positive 66 Le choix de l APEC peut para tre tonnant alors que les postes cibl s sont des postes de non cadres n anmoins la connaissance des annonces propos es par l APEC nous a prouv que des annonces de comptables d assistantes de direction et de commerciales y figuraient galement 61 Tableau 4 R partition des tests valides selon le support sur lequel l annonce a t pr lev e Support Support presse Support presse Total lectronique crite gratuite crite payante Nombre de tests r alis s 288 28 27 343 Nombre de test valides 124 28 23 175 En 43 100 85 51 62 APPARENCE PHYSIQUE ET COMPORTEMENT DANS LE PROCESSUS DE RECRUTEMENT Ayit Creppy Directeur du club FACE Lille m tropole 1 Le Contexte Face Lille m tropole est un club d entreprise qui mobilise anime et innove avec les entreprises et leurs collabora
409. s ne sont pas des discriminations Ces d lits sont appr hend s par d autres cadres juridiques tels que le d lit d injure raciale les violences aggrav es par un motif homophobe etc En revanche si la vic time est trait e d favorablement par ailleurs dans le cadre du travail comme dans l acc s aux biens et aux services injure ou violence peuvent apporter une preuve de discrimina tion volontaire donc p nale Ainsi pour qu il y ait juridiquement une discrimination il faut qu il y ait un refus de droit dans l emploi ou en mati re d acc s un bien ou un service raison d un motif prohib par la loi La discrimination est un d lit p nal quand elle est volontaire mais elle peut galement donner lieu indemnisation devant le juge civil y compris quand elle est involontaire La victime peut s adresser la Halde pour l aider constituer son dossier devant la juridiction comp tente Si le d lit est tabli la victime devra d poser plainte devant les services de police ou de gendar merie Pour tre indemnis e du pr judice la victime peut galement s adresser la juridic tion civile conseils de prud hommes pour ce qui concerne l emploi Dans le monde professionnel lutter contre toute forme de discrimination doit donc tre int gr par les dirigeants comme par les salari s Discrimination ce que dit la loi Plusieurs textes de loi d finissent et sanction nent la discrimination e L
410. s ob ses adultes Cramer et Steinwert 1998 ont montr que d s trois ans des enfants manifestent clairement des comportements de stigmatisation l gard de sujets en surpoids qu il s agisse d adultes ou d autres enfants Mais l existence d attitudes n gatives l gard des ob ses de la part de personnel m dical ou param dical l int rieur des institutions de sant a galement t mise en vidence Sobal 1995 Ces travaux montrent la perm abilit du milieu m dical aux valeurs dominantes de la soci t ici l id al de minceur et l influence d terminante de celles ci sur les r les professionnels des acteurs du syst me de sant Comme l avait d j montr Goffman pour la maladie men tale les membres de l appareil m dical assurent une fonction de grands stigmatisateurs Goffman 1963 l id ologie m dicale participe la justification de l tiquetage comme d viant et contribue la d pr ciation des personnes ob ses L importance de ces discrimina tions est telle qu elle a amen parfois les l gislateurs en tenir compte sous la pression des associations de d fense ou plut t de soutien des ob ses qui se sont mises en place pour lutter contre ce qu elles d signent comme la tyrannie du morphologiquement correct L objectivation de la stigmatisation des ob ses a permis le d veloppement d un second type d explication des relations entre ob sit et statut socio conomique les positions soci
411. s plombs Quand je vais dans une cit avec mon copain on nous appelle la patrouille d Arabes gendarmerie Il y a un maghr bin qui disait un gendarme qu il ramassait des melons parce qu on a des cultures comme a Lunel Et le gendarme lui a dit Ah oui tu ramasses tes cousins a a m a pas fait rire a a fait rire les autres pas moi gendarmerie On fait un d fil le 14 Juillet en ville St Dizier On dit il y aura toute l Arabie saoudite qui sera pr sente parce qu il y a un quartier pas loin arm e de l air On m a dit que c est normal que je courre plus vite car je suis d origine arabe En Alsace j tais une sale boche m re allemande Je ne suis pas s re que ce soit tr s bien de travailler dans l arm e quand on est issu de l immigration Un caporal chef a dit mon p re c est inad missible que les enfants d origine trang re soient officiers femme gendarmerie Et toi le bougnoule et toi le rat des les Il y avait un barbecue tr s sympathique o j avais entendu ouvertement parler des bougnoules et compagnie oui de toutes fa ons son frigo il va pas le vendre de toutes fa ons il le donnera aux bougnoules l bas Si a se trouve ils le voudront pas les gris La secr taire son copain est musulman alors c est ramadan t as pas ramadan Vu qu il y a un sous officier bleu bite qui est sorti de l cole qui est plus jeune qui n a pas de gosse ni de fe
412. s soci t s patriarcales possesseur de savoir faire alimentaires patrimo niaux tait autonome et responsable En raison de la matriarcalisation de nos soci t s ce type de mangeur c de la place un mangeur innocent d pourvu de savoir faire h rit s et donc forte ment influenc par le milieu Les pouvoirs publics s efforcent donc de convaincre de surveiller voire de punir les mangeurs d viants Le th rapeute que je suis qui n avait d autre pr tention que de soigner correctement ses patients en l occurrence des personnes en souffrance avec leur poids et leur comportement alimentaire s est peu peu trouv accul la r volte SYLVIANE BALUSTRE D ERNEVILLE gt Diversity and Inclusion Manager L Or al gt Elle a rejoint le groupe L Or al en 2000 o elle a t nomm e responsable diversit et inclusion apr s une exp rience de cinq ann es dans des fonctions marketing rattach e la Direction g n rale des ressources humaines elle a pour mission de d finir la politique diversit du groupe et d en assurer la coordination internationale le recrutement le management la gestion de carri res la formation la communication sont autant de leviers sur lesquels elle intervient par ailleurs elle assure la vice pr sidence de l Association fran aise des managers de la diversit elle contribue de nombreux projets fran ais et europ ens visant promouvoir et p renniser la diversit au sein
413. sans se pr occuper du fait que les temps partiels sont essentielle ment des femmes et qu indirectement celles ci sont d s lors syst matiquement pr judici es L injonction de discriminer consiste en une demande ou l ordre de poser un acte discri minatoire Par exemple pour un patron de dancing donner l ordre au portier de refuser syst matiquement l acc s aux personnes handicap es e Le harc lement consiste en un comportement ind sirable qui a pour objet ou effet de porter atteinte la dignit de la personne et de cr er un environnement intimidant hostile d gra dant humiliant ou offensant Le harc lement bas sur un des crit res prot g s est assimil 99 Le D cret du 8 mai 2002 de la Communaut flamande sur la participation proportionnelle sur le march de l emploi modifi par le D cret du 9 mars 2007 reprend exclusivement les motifs prot g s des directives europ ennes 2000 43 et 200 78 157 de la discrimination Le fait que le crit re prot g soit au c ur du processus de harc lement peut constituer une circonstance aggravante On parle alors de harc lement discriminatoire Cela tant tout ce qui est constitutif de harc lement au travail est d sormais r gi par la loi sur le bien tre au travail du 4 ao t 1996 e Le refus d am nagement raisonnable en faveur d une personne handicap e consiste refu ser d adopter une mesure visant liminer ou compenser les effets n gatifs d un environ
414. scrimination l entr e dans les concours d coles d officiers parce que quand m me ils recherchent des caricatures Je veux dire ils s aiment bien entre eux J ai toujours eu une excellente note de gueule je suis l che cul c est d a arm e de terre Un autre dit ainsi que pour lui la hi rarchie est une communaut loign e des id aux r publicains Et puis il y a ce fameux moule par exemple je vais pas rentrer St Cyr Faut tre de famille assez noble aristocrate ou alors tr s riche catholique c est tr s structur hein St Cyr Ils sont dans leur moule et c est dur D ailleurs quand ils arrivent les officiers les St Cyriens des fois ils tombent sur le cul ils ont tellement de principes et tellement d a priori que ils sont d connect s du monde militaire Y sont dans leur cocon on leur inculque des mani res de voir les choses en plus de a ils ont d j une ducation l origine qui est tr s stricte donc c est vrai que pour un Fran ais d origine maghr bine ou autre comme moi m tiss e ou m me d origine africaine ou asiatique rentrer St Cyr je ne sais pas s il y en a beaucoup On se dit ce sont eux qui vont nous commander plus tard qui vont commander l arm e Il faudrait diversifier le recrutement changer la p dagogie l enseignement L enseignement est enti rement fait par des officiers de St Cyr femme arm e de terre Un autre exprime pourquoi il a t ac
415. se en question profonde de l identit f minine dans la soci t En d autres termes l une des hypoth ses de la forte mergence des ph nom nes de bouc missaire serait li e la rupture entre la mosa que d identifications possibles pour les femmes fortement menac e par un retour en force de la matrilit sacralisant les valeurs de la maternit au d triment des autres aspects de l identit d une femme et le monolithisme autour des valeurs de la virilit qui reste la r gle pour la plupart des gar ons des hommes des p res et des grands p res aujourd hui Pour pr venir et lutter contre ces violences contre soi et l autre il s agirait donc d accorder plus d importance encore une revalorisation et une ouverture sensible de l identit masculine 58 C est dire ceux et celles qui conjuguent plusieurs diff rences et qui font partie de ces discrimin e s sans nom Parmi eux les entre deux entre deux identit s vues comme incompatibles souvent l une visible et l autre invisible occupent une place de choix Leur crainte est souvent d tre d busqu e et leur fiert mais qui les enferme galement de pouvoir se camoufler 59 C est dire les gar ons et les hommes dits f minins les filles et les femmes dites masculines qui englobent tout autant des h t rosexuel le s que des homosexuel le s et des bisexuel le s et qui arrivent en t te parmi les plus fr quemment discrimin e s 26
416. se saisir d office de toute situation de discrimination sous r serve que la victime lorsqu elle est identifi e ait t avertie et qu elle n y soit pas oppos e Elle informe les personnes sur leurs droits et les assiste dans le choix de la proc dure Afin de mieux remplir cette mission d assistance et d orientation la HALDE a mis en place un n Azur 08 1000 5000 Et depuis 2008 elle s est dot e d un r seau de correspondants locaux constitu de personnes b n voles et qualifi es qui accueillent et orientent les victimes de discrimination Pour assister la victime la loi constitutive de la haute autorit en date du 30 d cembre 2004 donne la Halde des pouvoirs d enqu te et pr voit diff rents modes d intervention de la Haute autorit Dans le cadre de ce colloque trois points seront pr sent s 1 Le cadre juridique de la discrimination fond e sur l apparence physique 2 La preuve de la discrimination et l enqu te men e par la Halde 3 Les modes d intervention de la Halde 1 Le cadre juridique le principe de l interdiction de la discrimination fond e sur l apparence physique et les exceptions limitativement admises Le principe de la prohibition de la discrimination sur le fondement de l apparence phy sique trouve sa source dans de nombreux textes de droit international droit europ en et de droit interne Au plan europ en on indiquera qu en particulier en mati re d emploi deux directives r gissent
417. selon l ge le sexe le milieu social le style de vie Mais dans tous les cas elles participent l affirmation de soi et l entr e dans la vie adulte Elle inscrivent les exp rimentations du look comme exploration identitaire exploration qui conduit porter un certain regard sur soi d velopper certaines strat gies pour se montrer autrui et ajuster ces strat gies en fonction du regard renvoy par autrui t regard de l institution Parmi ces regards celui des institutions est aussi important que celui des pairs justement parce que les valeurs accord es ces pratiques sont loin d tre partag es et que certaines discrimi nations quotidiennes peuvent survenir dans les institutions Dans les tablissements scolaires l exp rimentation des apparences se fait dans le cadre du r glement int rieur qui stipule la n cessit d avoir une tenue correcte L incapacit exprimer ce qu est une telle tenue du point de vue de l institution qui pourtant la caract rise est l origine d un traitement diff renci l gard des jeunes qui adoptent des tenues non conventionnelles La transgression aux normes adultes dominantes engendre des discriminations discr tes qui se traduit par des regards fuyants g n s ou g nants La d finition de la tenue correcte se fait en n gatif par l tablissement d une s rie d inter dits dont chacun est en lui m me une interpellation de l institution d
418. sique Celle ci pourrait le cas ch ant tre diff rente de l interpr tation donn e par le Centre et reprendre ce type de caract ristiques En ce qui concerne les caract ristiques physiques choisies ou encore r versibles comme les tatouages ou une mani re originale de se v tir ou de se coiffer la cr te punk par exemple il reste qu il est envisageable d appr hender la question sur base du droit commun des obligations et plus particuli rement via la th orie de l abus de droit Il pourrait en effet tre consid r que dans un cas donn un refus d embauche motiv par la possession de piercings ou de tatouages pourrait tre jug comme tant abusif De m me la responsabilit pr contractuelle d une personne peut tre envisag e lorsque sont utilis es de telles caract ristiques cfr infra La loi antidiscrimination interdit donc les diff rences de traitement sur base de la caract ris tique physique qui ne sont pas justifi es de mani re objective et raisonnable En d autres mots il faut que la distinction de traitement soit justifi e par un but l gitime et que les moyens de r aliser ce but soient appropri s et n cessaires 100 Mesures pertinentes et proportionn es 158 Signalons ici que la Convention Collective de Travail n 38 concernant le recrutement et la s lection des travailleurs a t modifi e r cemment de telle sorte qu elle ne s applique galement plus qu une liste lim
419. situe la GRH qui doit la fois respecter les r gles de non discrimination l embauche et s assurer que les individus recrut s sont ceux dont les performances productives seront les plus lev es Si l apparence physique est utilis e par les employeurs comme un signal de comp tences relationnelles il faut repenser la mani re dont s op re la s lectivit sur le march du travail Ceci passe d abord par une prise de conscience de l influence des st r otypes et repr senta tions attenant la beaut et ensuite si ces comp tences sont tant recherch es il faut doter les responsables de la gestion des ressources humaines d outils capables de les valuer leur juste valeur Plus g n ralement cette communication peut contribuer clairer le contenu juridique du motif de l apparence physique Si la loi a int gr ce motif en 2001 dans le Code du travail le l gislateur n a pas d fini pr cis ment ce qu il recouvrait et ce travail de recherche participe alimenter son effectivit en analysant comment joue la norme sociale en mati re d apparence physique dans le cadre de relations professionnelles 58 Bibliographie AMADIEU J F e 2002 Le poids des apparences d Odile Jacob AIGNER D CAIN G e 1977 e Statistical Theories of Discrimination in Labor Market Industrial and Labor Relations Review 30 2 175 187 AKERLOFG A 1974 e The Economics of Caste and of the Rat Race and Other Woeful Tales
420. sommes proches de cette culture de la contestation o les rapports dominants domin s sont n cessairement en lien avec la lutte des classes Et il suffit d couter les plus de quarante ans se lamenter de l absence de conscience politique chez leurs enfants pour percevoir l tendue des transformations en jeu 28 Une situation de bouc missaire implique une discrimination av r e m me si elle est souvent difficilement prouvable mais aussi la souffrance g n r e par l int riorisation d une oppres sion un rejet voire une haine de soi m me Ainsi il existe une quivalence symbolique entre le suicide sur le plan psychologique et le ph nom ne de bouc missaire sur le plan social car celui qui est d sign n est pas limin il est pouss s autod truire Il pourrait exister un parall le entre l augmentation des taux de suicide chez les jeunes ces derni res d cennies et la vuln rabilisation de ces jeunes face des processus de boucs missaires plus inqui tants en terme de fr quence et d intensit Penchons nous donc sur le v cu de quelques uns de ces jeunes l qui se sentent confront s un rejet de leurs pairs et de leur groupe social d ap partenance et pour lesquels le suicide a pu repr senter la seule issue possible Et nous nous demanderons ce qui n a pas tant chang que a dans cette transformation de La Norme en une d clinaison sans fin de normes communautaires ou autrement dit quel est le plus g
421. ssit de se CONFORMER pour tre accept au lieu de mettre en valeur leurs personnalit s r elles et authentiques Ces constats rapides m am nent proposer une intervention en trois temps 3 Quel contenu pour mon intervention e l apparence une discrimination visible mais li e l invisible Depuis au moins 3 ans l eurobarom tre sur les discriminations nous fournit des donn es tr s int ressantes en mati re de discriminations comp tences et qualifications gales les crit res qui peuvent d favoriser un candidat sont en 2009 de 48 la fa on de s habiller de se pr senter 48 l ge 38 la couleur de la peau 37 l existence d un handicap et 36 l apparence physique g n rale Autant dire que l apparence est d terminante dans la d cision du recruteur Ces l ments visibles influencent la d cision car de fait d autres l ments invisibles s y collent Les discrimi nations li es l apparence sont une double une triple discrimination car son potentiel de force de nuisance est important contrario son potentiel d ouverture est galement important cf d finition de Mr Point et mon exp rience Mr Point l a si bien compris qu il a pris en compte 4 dimensions dans son approche de la diversit Les plus visibles sont le genre le sexe la race la couleur le handicap physique et l apparence physique Les moins visibles l ducation les croyances l orientation sexuelle les valeurs les conn
422. st le sp cialiste du texte alors que le directeur artistique est celui des images leur objectif commun tant de r fl chir la traduction publici taire d un probl me marketing sp cifique l annonceur Nous avons ainsi interrog 14 cr atifs dont 6 directeurs de cr ation 4 directeurs artistiques et 4 r dacteurs concepteurs Ce type de recherche appelle de petits chantillons dont la taille d pend de l quilibre recher ch entre le besoin de compr hension du ph nom ne et celui de d finition de base de com paraison Glaser et Strauss 1967 Il s agit ici d avoir un nombre de r ponses suffisantes pour se pr ter aux analyses mais pas trop cons quentes pour ne pas perdre en repr sentativit qualitative Afin de proc der l tude nous avons fait une distinction de la structure globale des donn es du contenu des structures individuelles afin de distinguer clairement le cadre g n ral et les raisons particuli res Garfinkel 1967 Belk et al 1988 Les r ponses aux questions ont t regroup es th matiquement autour des pr occupations des professionnels de la publicit 70 ind pendamment des questions de recherche Cette proc dure dialectique nous a permis de mettre en exergue des visions diff rentes du m tier en fonction de l ge du r pondant par exemple Ainsi le sens profond des r ponses de chaque cr atif se d gage peu peu par la compr hension de la relation dynamique entre les l ments relev
423. st un po me que j aime pas trop mal parce qu il r sume pas mal la pens e des militaires C est finalement par la d fense de la France qu on devient fran ais d apr s ce po me l arm e de terre Le monde des officiers leur appara t alors parfois trange Les officiers catholiques avant c taient que des familles BCBG G n ralement quand il y a trois enfants on dit qu il y a trois galons Des chr tiens pratiquants sa femme ses enfants Voire m me que les enfants vouvoient leurs parents En dessous et en dessous il y a le jeune des cit s marine Ils sont tellement ancr s dans la religion catholique qu ils voient pas ce que font les autres religions ils savent m me pas C est pas du racisme c est l inconnu arm e de l air L arm e c est sp cial quand m me Y sont tr s valeurs y sont tr s traditions Les traditions c est un peu grave Tout ce qui est c r monie machin ils prennent a vraiment au s rieux arm e de terre Les comp tences a se paie toujours dans les arm es plus qu ailleurs Mais les conditions pour faire une grande carri re dans la marine il faut avoir un nom particule tre catholique tre mari et avoir au moins cing enfants l excellence dans le boulot marine Un grad d origine alg rienne d crit ainsi sa d couverte de plusieurs milieux o on est selon lui dans entre soi d abord chez les parachutistes puis plus t
424. sur le contr le des minorit s s inscrit dans l histoire de l institution polici re Celle ci a d lors des guerres coloniales de la seconde moiti du XX si cle surveiller les populations en particulier originaires d Afrique du Nord qui soutenaient les mouvements ind pendantistes y compris sur le territoire m tro politain Il reste encore des traces de cette p riode dans la culture de l organisation polici re comme dans le reste de la soci t fran aise m me si les policiers qui ont t directement confront s cette lutte ont quitt leur fonction Si l on compare la police fran aise d autres forces on constate que chacune d entre elles conserve des habitudes h rit es du pass et qui participe la d signation des cibles d j voqu es Dans le cas fran ais la figure du jeune d origine nord africaine reste associ e des comportements violents dangereux que la figure plus r cente du terroriste islamiste est venue r actualiser On pourrait dans le m me ordre d id e voquer l h ritage de mai 68 et la m fiance l gard du jeune ou des jeunes qui en a r sult 126 Parmi les autres causes du ciblage de ces populations jeunes plut t issues des minorit s et des quartiers sensibles il faut souligner la place du discours politique et sa traduction l gisla tive r pressive qui fixent comme priorit s certains d lits plus que d autres I est par exemple clair que si l accent tait mis sur la d
425. t les tudes d mographiques indiquent que la population dominante a tendance se r duire au profit 74 des groupes minoritaires dans un grand nombre de pays peupl s actuellement de groupes ethnico culturels homog nes Hors d Europe en Australie le groupe dominant anglophone ne repr sentera plus que 66 de la population en 2030 Aux tats Unis les projections montrent que la population blanche atteindra seulement 62 de la population en 2025 contre 72 en 2000 au profit des groupes hispaniques et asiatiques Corr lativement leur nombre leur pouvoir d achat ainsi que leur influence dans leur pays d accueil ont tendance augmenter Aux tats Unis par exemple l espagnol devient la langue la plus parl e dans certains tats comme la Floride et l influence des groupes afro am ricains dans les nouvelles tendances de consommation tend s tendre E 3 4 Les st r otypes vecteurs d efficacit Les publicit s st r otyp es prennent souvent une forme humoristique Il semblerait que des exp rimentations men es au cours de ces trente derni res ann es montrent que les parti cipants qui sont expos s des publicit s reprenant des clich s d veloppent davantage d intentions d achat par rapport aux publicit s qui n utilisent pas ces st r otypes Courtney amp Whipple 1983 Ducker amp Tucker 1977 Wortzel amp Frisbie 1974 Craig 1992 M me si depuis une vingtaine d ann es on a vu toutefois quelques
426. t res d apparence physique En 2008 les d lits li s au s jour irr gulier des trangers repr sentaient 14 des gardes vue avec un taux d luci dation sup rieur 99 Dans un contexte o la performance polici re devient un l ment essentiel du discours politique ceci ne peut que renforcer les pratiques discriminatoires On notera pour m moire qu aux tats Unis les polices locales des villes les plus importantes ont refus de s associer aux politiques de lutte contre l immigration clandestine estimant que celles ci portaient atteinte l une de leur priorit qui est justement de gagner la confiance de ces populations pour mieux lutter contre la criminalit classique Les enqu tes men es sur les attentes de la population dans les quartiers sensibles convergent toutes vers l id e d une demande forte de police mais d une autre forme de police qui juste ment ne se fonde pas sur des pratiques discriminatoires en fonction de l ge de l apparence ethnique ou vestimentaire et de l origine g ographique La revendication est celle d une police normale fond e sur des interactions au quotidien diff rentes D ailleurs on constate que les modalit s de contr les policiers alimentent les strat gies d ins trumentalisation du racisme comme argument de coh sion contre la police En d autres termes ces pratiques polici res non seulement ont une efficacit limit e mais en plus elles g n rent de nombreux ef
427. t au sein de nos processus de Ressources Humaines Tout d abord nous avons lanc un plan de formation ambitieux en Europe afin de renforcer la prise de conscience et la responsabilisation de nos managers depuis fin 2006 ils sont form s pendant une journ e et demie la diversit ce jour plus de 6 200 personnes ont suivi le s minaire soit 78 des managers Nous menons galement un certains nombre d actions cibl es sur des populations fragilis es du fait de leur origine de leur handicap ou de leur ge partenariats avec des associations forums de recrutement sensibilisation des collaborateurs accord d entreprise sont quelques d exemples illustr s ci apr s 66 Concernant l origine ethnique nous avons dans le cadre de la diversification de nos sources de recrutement mis en place de nombreux partenariats avec des associations telles que l Afip Africagora Moza kHR Nous avons galement co cr en partenariat avec IMS entreprendre pour la cit les Forums Emploi amp Diversit qui visent mettre en contact des recruteurs d une quinzaine d entreprises avec des jeunes issus de l immigration et ou des quartiers sensibles la recherche d un emploi d un stage ou d un job d t Depuis 2006 pr s de 1000 jeunes ont ainsi pu acc der un entretien d embauche et pour certains un emploi L engagement de L Or al en faveur des personnes handicap es formalis depuis 1995 s arti cule autour de 4 axes e
428. t d une certaine d fiance des victimes envers le syst me judiciaire lorsqu elles sont en litige avec un repr sentant de l ordre public Le rapport de l ENAR note qu au del des actes commis et de la fa on dont ils sont jug s l absence de prise en consid ration de telles fautes des forces de l ordre leur juste niveau de gravit par les pouvoirs publics peut encourager de nouveaux faits de violence Se sachant ainsi prot g s ces agents seraient susceptibles de commettre davantage d infractions La politique du chiffre est aussi une des causes de la hausse des violences enregistr es Selon Amnesty International les personnes qui protestent ou tentent d intervenir lorsqu elles sont t moins de mauvais traitements inflig s par des policiers sont elles m mes accus es d ou trage insulte envers une personne d positaire de l autorit publique ou de r bellion r sistance avec violence envers un repr sentant de l autorit Concernant les mineurs la Commission nationale Citoyens Justice Police pointe particuli rement les contr les d identit les interpellations de jeunes dans les banlieues dites sensibles et le placement en r tention administrative de familles avec enfants de moins de 18 ans Pour les premiers elle requiert une mod ration dans les gestes et les actes en rappelant que les mineurs sont psychologiquement plus fragiles que les adultes m me lorsque leur apparence physiqu
429. t dans le temps C est pourquoi la Fondation L Or al a voulu contribuer l mergence de nouveaux regards sur la beaut en participant la r alisation de l ouvrage in dit 100000 ans de beaut paru fin 2009 Il r unit les contribu tions des meilleurs sp cialistes et d cloisonne les regards sur la beaut humaine 400 auteurs anthropologues arch ologues pal ontologues ethnologues philosophes sociologues cri vains et artistes de 35 nationalit s diff rentes ont collabor et montr que la beaut et donc l apparence physique ne r pondaient pas un canon universel Ainsi le Groupe s emploie travers le d veloppement de ses marques et de ses produits mais aussi travers sa gestion des Ressources Humaines promouvoir le respect de la diff rence qu elle soit visible ou non visible 68 LES ENTREPRISES PRENNENT ELLES EN COMPTE DES CRIT RES PHYSIQUES MAIS GALEMENT ETHNIQUE AU SEIN DE LEURS PUBLICIT S Anne Ribault Ater l IAE de Nice Doctorante en Sciences de Gestion Universit de Nice Sophia Antipolis Introduction La soci t moderne actuelle est le fruit d v nements additionnels qui sont la f minisation de la main d uvre la lib ralisation de la contraception l clatement des familles la s cu larisation de la pens e Chacun de ces av nements ont eu peu ou prou de l importance dans la mutation de la soci t La publicit ne pouvait les ignorer et on a vu ainsi
430. t et Sciences Politiques de Reims Lorenzi Fabio 2002 Les repr sentations des groupes dominants et domin s Collections et agr gats d des Presses Universitaires de Grenoble Maffesoli Michel e 1991 Le temps des tribus Le Livre de Poche d Olivier Christiane 1980 Les enfants de Jocaste d Deno l Olivier Christiane 1994 e Les fils d Oreste ou le question du p re d Flammarion Olivier Christian 1999 o Petit livre l usage des p res d Fayard Olivier Christiane 2000 Peut on tre une bonne m re d Fayard Olivier Christiane 2002 Enfants rois plus jamais a d Albin Michel Rondeaux Alia e 2001 e Cat gories sociales et genre ou comment y chapper Paris L Harmattan Ryan Bill Frappier Jean Yves 1994 Quand l autre en soi grandit les difficult s vivre l homosexualit l adolescence in Welzer Lang et al La Peur de l autre en soi du sexisme l homophobie VLB diteur Tremblay Pierre 2000 Orientations homosexuelles ou bisexuelles chez les jeunes pr sentant des probl mes suicidaires in Vis vie n 10 2 Association Qu b coise de Suicidologie Verdier ric 2004 De la domination matrivirile Travaux pr paratoires l laboration du Plan Violence et Sant en application de la loi relative la politique de sant publique du 9 ao t 2004 Rapport g n ral sous la direction d Anne Tursz Direction G n rale de la Sant Verdier
431. t toutes ses migrations avec A de Tinguy Bruxelles Complexe 1995 e Au miroir de l Autre De l immigration l int gra tion en Allemagne avec B Faiga et K Leggewie Paris Cerf 1994 e Les trangers dans la cit Exp riences euro p ennes avec O Le Cour Grandmaison Paris La D couverte 1993 e Les immigr s et la politique Cent cinquante ans d volution Paris Presses de la FNSP 1988 Elle est co auteur d une tude publi e en 2007 et intitul e les couleurs du drapeau consa cr e l institution militaire face la diversit Elle y retranscrit des t moignages recueillis dans les diff rents corps d arm e aupr s de militaires enga g s issus de minorit s Ceux ci se confient sur leur identit de Fran ais et sur sa confrontation avec une institution en pleine mutation apr s que la conscription a t supprim e en 1995 Eux qui symbolisent la fois une arm e l image de la nation et au service de la nation d cou vrent souvent sous les drapeaux leurs d pens certaines des discriminations rencontr es dans la vie civile et des pratiques de mise l cart surtout entre pairs ciblant leur couleur ou leurs pratiques religieuses Catherine de Wenden d crit une institution consciente de la n cessit de promouvoir la diver sit en son sein mais confront e aux pr jug s de l encadrement interm diaire et l entre soi 191 Pr sentation des pa
432. taines caract ristiques physiques sont intrins ques diff rents crit res prot g s par la loi En effet certaines caract ristiques physiques d une personne peuvent notamment donner des informations sur son origine ethnique sa couleur de peau son ge son tat de sant ou son handicap Ces diff rents cas de figure ont t rencontr s au Centre depuis 2003 Omettre le lien direct ou indirect avec ces crit res n est pas neutre Particuli rement en emploi ces crit res except l tat de sant b n ficient d une protection plus stricte contre les discriminations En effet la seule justification admise pour ces crit res dans ce contexte est l exigence professionnelle essentielle et d terminante Ainsi refuser une personne ronde pour une fonction d accueil en entreprise quivaut refuser une personne atteinte d une maladie chronique l ob sit qui rel ve alors de la notion d handicap Le fait de ne pas tre ob se pour une fonction d accueil constitue t il une exigence essentielle et d terminante Cette fonction ne peut elle tre exerc e par une personne ob se en raison de la nature d une activit professionnelle ou des conditions de son exercice La r ponse est n gative Dans le domaine des biens et services une distinction qu elle porte sur le handicap ou la caract ristique physique peut tre admise si elle est justifi e de mani re objective et raison nable Toutefois le fait de refuser de s occuper
433. tait moudjahid pendant la guerre d Alg rie Il est mort la guerre arm e de terre C est souvent aussi un exemple suivre pour la fratrie et un changement d image pour le voisinage Les gens en sachant que vous tes dans l arm e il est clair que leur regard change Quand on dit qu on est dans la marine a change le regard Ils ne s attendent pas a a fait un gage de s rieux marine Toulon Mais les jeunes volontaires ont le sentiment de rencontrer une double discrimination parfois de la part des amis de leur quartier vendu rendu pass de l autre c t de la barri re et de leurs homologues militaires la fois parce qu ils ne reconnaissent pas les diff rences qu ils revendiquent le premier crit re des militaires c est l uniformit et parce qu ils s interrogent sur leur int gration l int gration est un mot qui me saoule arm e de terre L arm e est per ue comme une institution en mutation qui n a pas totalement dig r le passage de la conscription la professionnalisation et qui cherche sa voie entre une arm e l image de la nation les gens des banlieues sont contents de voir qu il y a dans l arm e 138 des gens comme nous et une arm e de m tier donc pas n cessairement repr sentative de celle ci Les discriminations sont multiformes dans les termes d abord blagues racistes propos tenus entre soi quand on tombe les galons
434. tat civil Rectification RTD Civ 1993 p 97 Anne DEBET Le sexe et la personne Les petites affiches 1 juillet 2004 n 131 p 215 49 D lib ration n 2008 190 du 15 septembre 2008 Dans cette d lib ration le coll ge faisait toute une s rie de recommanda tions au gouvernement la caisse nationale et l assurance maladie afin de faciliter les changements administratifs induits par le changement de sexe 50 Sur cette notion cf L PERU PIROTTE la lutte contre les discriminations approche critique d Septentrion 2000 n 106 51 CA Douai 31 mars 2009 n 530 09 D lib rations HALDE n 2007 251 du 1 octobre 2007 21 qu il ressortait des pi ces vers es aux d bats t moignage courrier du contr leur du travail ayant men enqu te dans l entreprise que le salari avait fait l objet de la part de l employeur d actions d stabilisantes d humiliations et d insultes stigmatisant le comportement et l ap parence physique et vestimentaire du salari et ce de mani re r p t e ce qui est injustifiable a fortiori lorsqu il s agit de salari s vuln rables Les crit res invoqu s ici le comportement et l apparence physique et vestimentaire me semblent entrer dans la notion de m urs Il est galement possible de traiter les discriminations relatives l apparence physique li e une tenue vestimentaire sur le terrain de la juste atteinte aux libert s individuelles Cette derni re notion avait t util
435. tater qu une analyse faite par le BVP sur l ensemble des publicit s tous m dias confondus diffus es en 2005 en France indique que seuls 3 1 des visuels ont mis en sc ne des person nages de type extra europ en avec des proportions tr s variables en fonction des supports En effet le support t l visuel repr sente davantage les minorit s visibles avec 17 1 de per sonnages extra europ ens dans ses annonces publicitaires De plus quand les populations de type extra europ ennes sont repr sent es toujours selon le BVP elles le sont huit fois sur dix aux c t s de personnages occidentaux Le BVP note galement un ph nom ne d ethnicisa tion des r les publicitaires qui s expriment par la persistance de clich s ou par l utilisation de stars du sport ou de la musique E 3 3 L mergence du mannequin de type non europ en Il est probable mais nous n avons pas conduit d enqu te en ce sens dans le cadre de cet article qu il existe sans doute des diff rences de traitement notable des minorit s dans d autres pays comme en Grande Bretagne Car dans ce domaine une volution semble in luctable en France comme ailleurs en Europe Alors que les annonceurs pr f rent actuelle ment avoir recours des mannequins de type europ en les modifications de la composition ethnique d un pays comme la France et de l Europe tout enti re poussent introduire de plus en plus de mannequins de type non europ en dans les m dias En effe
436. tation sexuelle qui peut servir qua lifier la discrimination Dans celle qui a donn lieu un arr t rendu par la Cour d appel de Douai le 31 mars 2009 un salari s estimant victime de harc lement moral raison de son apparence physique maigreur fragilit et de son orientation sexuelle avait saisi la juridiction prudhommale d une demande de requalification de son contrat de travail en contrat dur e d termin e et de r siliation judiciaire du contrat Le conseil de prud hommes l a accueillie en sa demande et la Cour d appel a rendu un arr t confirmatif sur ce point apr s avoir consid r que la mat rialit des faits tait tablie par des t moignages l enqu te de l inspecteur du travail et par la d gradation de la sant du salari qui en tait r sult e Elle s est galement appuy e sur les observations de la HALDE qui mettait en avant les mesures de repr sailles dont le salari avait t l objet pour avoir d nonc des faits de harc lement Parfois c est encore l origine ou l appartenance vraie ou suppos e une ethnie une nation une race qui est invoqu e La Cour de cassation a eu r pondre un pourvoi qui soulevait la discrimination fond e sur l apparence physique dans un arr t en date du 14 juin 2005 En juillet 2004 une personne ressortissante tunisienne qui faisait l objet d un arr t de reconduite la fronti re avait t interpel e lors d une manifestation de personnes sans papiers
437. tats Unis Lukas Zpira me confiait par exemple sont inqui tude l id e de rentrer en France et d affronter le regard des autres Dans un processus de transformation qu il avait d but dix ans auparavant il avait conscience du nouveau pas qu il avait franchi m a ga lement racont comment cette appr hension a t lev e Sa fille g e d une dizaine d ann es et qui il n avait rien dit des implants le rejoignait New York En allant la chercher l a roport il se demandait comment elle allait r agir Apr s un temps d arr t elle lui dit Papa t es encore plus beau comme a D s lors il s est senti en mesure d accepter n importe quel regard puisque celui de sa fille l avait imm diatement accept Cette anecdote permet de situer l importance d autrui dans la construction et l acceptation de soi Or ce regard n est jamais un regard purement singulier Il r sulte d un apprentissage social La fille de Lukas Zpira avait d j vu des personnes modifi es de mani re originale Habitu e une culture de la diff rence elle a vu son p re avec les yeux de l amour et non ceux de l orthodoxie contrario Gwendoline une jeune m re de trois enfants elle m me tatou e sur le visage les mains et au look anticonformiste exprime comment elle est l objet au quotidien de remarques discriminantes li es son apparence Je me demande comment on peut les laisser s occuper des enfants a t elle par exemple
438. te de l invariant anthropologique noirs juifs femmes homosexuels qui se d cline souvent en plus que moi La discrimination ne repose pas sur une preuve mais sur une suspicion Je ne discrimine pas parce qu un fait tabli m a d montr que le noir la femme le juif ou l homosexuel a transgress la r gle fix e par moi mais parce qu il elle pourrait c der la tentation plus que moi Combattre les discriminations si on s en tient aux preuves visibles ne peut pas venir bout du ph nom ne tant que persisteront avec autant de vigueur la m fiance et la suspicion Mais de quelle tentation s agit il Ren Girard a bas sa th orie en la mati re sur l invariance des processus de bouc missaire D s qu un groupe humain soci t s incluses se sent menac dans ses fondements d signer un bouc missaire est un automatisme aussi archa que et sys t matique que la recherche du sein par le nouveau n Le paradoxe est dans ce qu il appelle le d sir mim tique puisque le bouc missaire lu est aussi convoit pour sa diff rence qu il est objet de toutes les violences pour l affront qu il fait en l exposant ainsi Se cacher voil donc la cl Si les minorit s sont ainsi d sign es pour devenir visibles c est qu elles r v lent avec vulgarit cette vuln rabilit invisible que notre sein majoritaire ne sau rait voir Les discriminations sont donc d abord et avant tout une affaire de majorit invisib
439. te o je ne suis pas all parce qu on m avait dit que c taient des nazis et des fachos C taient des gens qui avaient une tendance FN Il y a pas mal d ex tr me droite dans la marine J ai pu le sonder au moment de l lection pr sidentielle marine Mon chef de stage m a clairement dit que des gens comme moi on n en veut pas ta note de gueule est d j dans le n gatif Ici c est puissance quatre T es peut tre sergent mais si t essaies de faire p ter le galon nous on va te refiler les merdes faire Jusqu un jour o on tombe sur des fachos f ch s qui nous disent moi j appartiens un gang de skinheads et puis je savate Moi je passais de longues soir es leur expliquer aux gars des cit s que la France n tait pas comme a Maintenant quand j y pense a posteriori je me dis vous aviez raison les gars arm e de terre fils d un haut grad alg rien Un type fourguait des cartes du Front national sur la base ce qui est formellement interdit marine 142 Le FN a existe Je pense que certains gendarmes votent extr me droite Ils disent on paie des imp ts c est pour eux C est les plus g s gendarmerie 2 Culture des grad s et fronti re symbolique L arm e c est une grande famille il para t Enfin une grande famille de faux culs arm e de l air l apparente indiff rence de la hi rarchie ces propos est v cue comme une discrimi nation suppl menta
440. tence Au vu de ces l ments il appartient la partie d fenderesse de prouver que la mesure en cause est justifi e par des l ments objectifs trangers toute discrimination et proportionn s Cet am nagement de la charge de la preuve permet de mieux lutter contre les discriminations en aidant la victime rapporter la preuve de la discrimination Un tel am nagement a aussi une vertu pr ventive en ce qu il oblige d cider sur la base de crit res objectifs et exempts de toute discrimination Ce mode de preuve a d abord t pr vu par les textes communautaires et au plan interne en droit social ce principe de preuve vient maintenant d tre consacr de mani re g n rale par la loi du 27 mai 2008 Sur la question de la d termination du crit re il est important de relever que le fait par la victime de se tromper sur le crit re qui motive la discrimination dont elle fait l objet ne saurait la priver du droit d agir ni de son droit r paration cet gard la chambre sociale de la cour d appel de Poitiers par un arr t du 17 f vrier 2009 a tr s bien clair ce point de droit Une personne candidate un poste dans une banque s estimait victime d une discrimination l embauche en raison de son ob sit l enqu te de la Halde a montr qu en r alit elle tait victime d une discrimination indirecte en raison de son ge elle avait 44 ans parmi les 46 candidats retenus aucun n avait plus de 38 ans La cour dit
441. teurs pour agir de fa on concr te contre les exclusions et les discriminations autour des trois m tiers suivants La pr vention responsabilit sociale des entreprises en vue d agir sur les causes et de pr venir les exclusions et les discriminations L emploi en vue de favoriser l acc s l emploi du plus grand nombre de personne La formation et le conseil en vue faire voluer les comportements et mentalit s des col laborateurs d entreprises en mati re d exclusion et de discrimination et surtout acqu rir ou d velopper leur savoir faire en mati re de management de la diversit Bref FACE Lille accompagne les entreprises et les partenaires pour faire voluer leurs pratiques Face Lille M tropole et ses quipes accueillent tous les ans au moins mille personnes souhaitant acc der l emploi et ou b n ficier de stages de jobs d t de formations emploi travers notre groupement d employeurs dans les m tiers de service Aussi nous sommes un observatoire attentif des difficult s des personnes qui s adressent nous et qui voquent souvent les discriminations comme un des l ments de non acc s l emploi La discrimination li e l apparence revient bien souvent car voqu e par nos publics b n fi ciaires et ce quelles que soient leurs qualifications et ou exp riences 2 Les constats e Les discriminations peuvent porter sur l apparence physique visible pour des d cisions d appr ciatio
442. thnie une nation une race et sans distinction selon le patronyme l apparence physique le lieu de r sidence La source conventionnelle pourrait donc amener le l gislateur modifier la liste des crit res interdits en y int grant le lieu de r sidence Enfin l introduction d un crit re dans le dispositif de lutte contre les discriminations peut tre une r action pidermique non raisonn e d un groupe de parlementaires des faits divers Ce n est pas la solution la plus rigoureuse mais c est celle qui me semble avoir t retenue pour l introduction du crit re de l apparence physique dans notre dispositif anti discriminatoire par la loi du 16 novembre 2001 Le rapporteur l Assembl e nationale relevait des cas particuli rement choquants tels le licenciement d une vendeuse d un rayon fromagerie aux motifs qu elle ne correspondait pas en raison de la couleur de sa peau l image du rayon ou encore une offre d emploi pour le service entretien d une entreprise qui sp cifiait profil race blanche et demandait une bonne t te Le rapporteur relevait encore des annonces requ rant un e candidat e pas typ e Il poursuivait un peu plus loin on craint la r action de la client le des usagers on renonce donc employer ou tout au moins dans un endroit visible un salari en raison de son origine ou de sa couleur de peau On demande au salari l tat civil trop typ d adopter dans le m
443. ticles de qualit sont en libre consultation R guli rement Salamnews et Saphirnews com sont partenaires m dias d v nements culturels films de cin ma pi ces de th tre colloques conf rences festivals favorisant le d bat et la r flexion sur la diversit et le mieux vivre ensemble 195 gt SCIENCES PO LILLE F Petit lexique LE c a l usage des a _ _ lecteurs press s 1 SCIENCES FO iLe 1991 Sciences Po Lille est moteur sur les questions d galit des chances et de promotion de l galit et de la diversit Initiateur d s 2008 du programme d tudes int gr es qui permet des jeunes de milieu social modeste de pr parer et r ussir les concours d acc s aux instituts d tudes politiques Sciences Po Lille a t rejoint dans cette dynamique par six autres instituts Les r sultats de cette pr pa ration innovante sont saisissants puisque plus de 33 des pr parationnaires ont r ussi le concours d entr e en premi re ann e en 2009 E E ET E E T DISCRIMINATIONS GALIT DES CHANCES blissement d enseignement sup rieur ouvrir un parcours de cinqui me ann e ouvert en formation initiale et continue sp cialis sur les questions des politiques et du management de l galit et de la diversit En 2009 2010 ce sont pas moins de dix journ es th matiques qui ont t organis es portant aussi bien sur les questions des discri minations subies par les gens du
444. tion ou de renouvellement de contrat Aucun salari ne peut tre sanctionn licenci ou faire l objet d une mesure discriminatoire vis e l alin a pr c dent en raison de l exercice normal du droit de gr ve Le harc lement peut devenir un comportement discriminatoire lorsqu il est li un crit re de discrimination prohib par la loi Le harc lement a pour effet de porter atteinte la dignit d une personne et de cr er un environnement intimidant hostile d gradant humiliant ou offensant Aucun salari ne peut tre sanctionn licenci ou faire l objet d une mesure discriminatoire pour avoir t moign des agissements d finis aux alin as pr c dents ou pour les avoir relat s e De nombreux autres textes de loi compl tent ces dispositions ou concernent plus pr cis ment la discrimination sur certains crit res l galit de traitement hommes femmes par exemple ou dans certains domaines logement par exemple e Devant le juge du contrat de travail l am nagement de la charge de la preuve permet la personne s estimant discrimin e de pr senter des l ments de fait laissant supposer l existence d une discrimination directe ou indirecte Au vu de ces l ments il incombe la partie d fenderesse de prouver que sa d cision est justifi e e La loi n 2008 496 d finit la discrimination indirecte il s agit d une disposition neutre en apparence mais susceptible d entrain
445. tions de discrimination ou v rification de la part du procureur de la R publique On dit galement que le contr le pr ventif et le contr le de police administrative permet de contr ler toute personne quel que soit son comportement pour pr venir une atteindre l ordre public notamment une atteinte la s curit des personnes Voil ce que je voulais vous dire en r ponde tr s rapide vous dire qu il existe un cadre juridique et que la police ne fait pas n importe quoi n importe comment et n importe o a c est un processus certain Je voudrais rappeler et vous avez fait quelques rappels historiques vous avez parl des ordonnances de 1941 vous avez parl des ordonnance de Philippe VI de Valois galement de Fran ois ler en ce qui concerne Villers C tterets Colbert lui parlait de l homme de police comme un homme de cimarre et d p e alliant donc les comp tences de juriste la force et vous voyez que le d bat n est pas aussi r cent et aussi imm diatement stigmatisant que vous le fa tes Alors je vais clore tr s rapidement car je ne voudrais pas monopoliser mais on m a demand d tre l et je le suis avec plaisir car je m exprime ici Je vais dire qu effectivement les contr les de police au faci s c est un terme purement journalistique il n est videmment pas hors de propos de rappeler qu il existe des l ments ext rieurs d appr ciation du policier on parle d indices Alors vous
446. tiver l adoption de disposi tifs in galitaires Les actions de discrimination positive de type socio conomique n entrent donc pas en contradiction avec la conception politique universaliste bas e sur la reconnais sance d individus citoyens gaux en droit La discrimination positive stricto sensu pourrait tre consid r e s appliquer dans le domaine de l emploi au b n fice des per sonnes en situation de handicap qui b n fi cient depuis 1987 d une priorit d embauche hauteur de 6 des emplois des entreprises de plus de 20 salari s et des administrations Elle s applique galement en mati re de politique de la ville avec un quota de 30 d emplois r serv s aux habitants des Zones Franches Urbaines en contrepartie des aides fiscales et sociales allou es aux entreprises qui s installent dans ces quartiers On peut aussi consid rer la parit au b n fice des femmes comme une forme de discrimination positive 207 Dans le monde professionnel les politiques en faveur de l galit entre les femmes et les hommes font l objet d une l gislation et d un ensemble de bonnes pratiques qu il s agit de d velopper Parit Le mot parit vient du latin et signifie ce qui est gal pareil Selon le Larousse la parit en France renvoie deux d finitions l galit de repr sentation des hommes et des femmes en politique l galit des r mu n rations dans l emploi Les r visions constitutionnelle
447. trairement au droit fran ais le droit qu b cois ne reconna t pas formellement l apparence physique comme motif prohib de discrimination Ainsi l article 10 de la Charte des droits et libert s de la personne disposition cl en mati re de droit l galit au Qu bec num re sp cifiquement 13 motifs de discrimination Toute personne a droit la reconnaissance et l exercice en pleine galit des droits et libert s de la personne sans distinction exclusion ou pr f rence fond e sur la race la couleur le sexe la grossesse l orientation sexuelle l tat civil l ge sauf dans la mesure pr vue par la loi la religion les convictions politiques la langue l origine ethnique ou nationale la condition sociale le handicap ou l utilisation d un moyen pour pallier ce handicap 107 Corbiere c Canada Ministre des affaires indiennes et du Nord canadien 1999 2 R C S 203 108 Charte des droits et libert s de la personne L R Q c C 12 art 10 172 Cette num ration est exhaustive et contrairement la Charte canadienne des droits et liber t s on ne saurait y ajouter par interpr tation des motifs analogues de discrimination Est ce dire que le droit qu b cois ne saurait sanctionner des discriminations li es dans leur essence m me l apparence physique des individus Une r ponse n gative s impose puisqu on verra que la jurisprudence qu b coise a su faire preuve d ing niosit afin d
448. travailler en coop ration avec les groupes minoritaires pour identifier des criminels ou des terroristes d terminer la mesure dans laquelle l activit en question peut loigner la police du r sultat recherch qui est de d tecter de r elles activit s criminelles ou terroristes EM 2 Crit re de n cessit L existence ou non d autres mesures moins envahissantes permettant d atteindre le m me but E 3 Crit re de nuisance L importance du droit affect par la mesure en question droit au respect la vie priv e et fami liale droit la libert et la s ret droit ne pas tre discrimin etc Il convient de prendre en compte dans l valuation de ce crit re le comportement de la police au moment o l activit est men e Par exemple en cas d interpellation ce n est pas uniquement le fait d arr ter une personne plut t qu une autre qui doit tre examin mais aussi la diff rence de comportement des agents de police notamment sur le plan de la courtoisie et dans les explications donn es la personne sur les raisons de son interpellation Au del des consid rations li es aux droits 131 individuels affect s le crit re de nuisance doit tre entendu au sens large Il convient de prendre en consid ration la mesure dans laquelle l activit en question institutionnalise les pr jug s et en vient l gitimer aux yeux du grand public un comportement qui est en fait discriminatoire Des tudes ont
449. u philosophique l tat de sant actuel ou futur le handicap la conviction politique la caract ristique physique ou g n tique ou l origine sociale Le Centre exerce sa mission dans un esprit de dialogue et de collaboration avec les associa tions instituts organes et services qui en tout ou en partie accomplissent la m me mission ou sont directement concern s par l accomplissement de cette mission Le Centre a galement pour mission de veiller au respect des droits fondamentaux des tran gers d clairer les pouvoirs publics sur la nature et l ampleur des flux migratoires et de d ve opper la concertation et le dialogue avec tous les acteurs publics et priv s concern s par les politiques d accueil et d int gration des immigr s Le Centre est en outre charg de stimuler la lutte contre la traite et le trafic des tres humains 2 La l gislation antidiscrimination Tr s t t la Belgique s est dot e d un arsenal l gislatif afin de lutter contre les discriminations C est avec la lutte contre le racisme que notre pays a entam ce travail avec la signature et la ratification en 1975 de la Convention visant l limination de la discrimination raciale Nations Unies 1966 et en 1981 l adoption de la loi tendant r primer certains actes inspir s par le racisme ou la x nophobie En 1999 c est une loi qui s attaque aux discriminations bas es sur le genre qui voit le jour Depuis 2000 et l adoption de directives
450. ue a d clenche en elle une col re terrible qu elle masque puisque c est une mo tion masculine et une deuxi me raison qu elle ne d voilera que beaucoup plus tard Je suis H dira t elle apr s deux heures de t tonnement d un autre participant Le fait que ce dernier n ait pas l ch oh toi t es une lesbienne l a aid e pouvoir le dire elle m me alors qu elle imagine que tout le monde le devine en la voyant Ariane a bien tent de se rendre dans des lieux de rencontre lesbiens mais cette image de je saute sur la chair fra che qu elle a vu dans nombre de paires d yeux la bloque encore Laura de son c t est h t rosexuelle et en a marre qu on la prenne pour une lesbienne certes elle est ob se a un franc parler qui en impose autant que sa carrure et lui fait dire qu il n est pas encore n celui qui osera la traiter de grosse salope Elle a par ailleurs choisi un m tier du b timent o elle se retrouve la premi re et la seule femme de la r gion mais elle compense en partie son agacement de ne pas trouver de boulot par un surinvestissement aupr s de mamans et de leurs enfants dont elle s occupe dans un centre social et de sa petite filleule une non attendue qui a laiss la maman amie de Laura sans voix lorsque le m decin lui a r v l que les intenses douleurs abdominales pour lesquelles elle venait consulter s appelaient des contractions 4 Vers une typologie de bouc missaires
451. ularis la fin des ann es 1970 Le concept d exclusion sociale d passe celui de la pauvret qui est d finie par son caract re conomique et mon taire L exclusion sociale prive les individus d une reconnaissance et nie leur appartenance au corps social c t de la grande exclusion qui d signe la marginalit il convient de donner au terme une acception plus large l exclusion vise en fait la pr carit socio conomique et ses effets l exclusion de l emploi du loge ment de la sant En effet la pr carit socio conomique des publics les moins qualifi s notamment se caract rise par une alternance d emplois pr caires CDD int rim et de p riodes plus ou moins longues de ch mage plus ou moins bien indemnis La situation financi re des exclus rend probl matique leur acc s au logement y compris au logement social Les difficult s financi res surendettement absence d acc s au cr dit conduisent sou vent les exclus se priver dans leur acc s aux soins en particulier lunetiers ou dentaires en 205 raison de leur absence de couverture mutua liste Les politiques de lutte contre l exclu sion visent ainsi la fois permettre l acc s l emploi par l insertion au logement par l h bergement et aux soins par des dispositifs sp cifiques couverture maladie universelle par exemple L exclusion peut aussi se mani fester par l apparition de comportements plus ou moins asociaux
452. ulturalisme est selon le Larousse un courant de pens e am ricain qui remet en cause l h g monie culturelle des couches blanches dirigeantes l gard des minorit s ethniques sexuelles et plaide en faveur d une pleine reconnaissance de ces der ni res Plusieurs tats en particulier des pays anglo saxons ont adopt des politiques dites multiculturelles Elles comprennent la reconnaissance officielle voire l institution nalisation de diff rents groupes ethniques raciaux religieux ou culturels dans la soci t et la valorisation des diff rences Les politiques multiculturelles peuvent se d cliner de mani re fort diverse Il peut s agir de politiques identitaires par exemple l enseignement aux enfants noirs aux tats Unis des grands noms de la litt rature ou de la musique afro am ricaine l ducation bilingue la valorisation et la reconnaissance de la place de chaque minorit dans les pro grammes scolaires le soutien des actions culturelles ethniques Il peut s agir encore de mesures renfor ant la participation poli tique des groupes minoritaires Les politiques multiculturelles regroupent aussi en g n ral des mesures promouvant l galit entre les diff rentes communaut s et luttant contre le racisme Ces politiques multiculturelles ont pour but de compenser la vuln rabilit de groupes minoritaires dans un syst me de d mocratie majoritaire et de valoriser les i
453. uppression du mot race dans notre droit Certains sont pour y compris dans le texte de la Constitution parce qu il n y a pas de race et que maintenir cette terminologie serait dangereuse tant sur le plan politique que juridique On peut leur r pondre que ce terme ne devrait pas tre dissoci de ceux qui l accompagnent l appartenance vraie ou suppos e une ethnie une nation une race car ensemble ils participent la d finition juridique du racisme telle qu adopt e par la Convention 20 En ce sens cf G PAU LANGEVIN proposition de loi n 1305 du 6 d cembre 2008 expos des motifs 14 internationale sur l limination de toutes les formes de discrimination raciale laquelle se r f re la directive 2000 43 CE2 Enfin les discriminations pratiqu es dans la r alit en ce domaine sont souvent multicrit res l auteur usant de pr jug s ou d amalgames lui permettant d individualiser sa victime la fois par son origine sa nationalit sa race et sa religion Un autre exemple peut tre trouv dans l interpr tation du terme origine Actuellement malgr une demande sociale et une opinion publique favorables et bien que la place du terme dans l article L1132 1 du code du travail par exemple le permette sans difficult l origine sociale ou g ographique n est pas interpr t e comme contenue dans ce crit re qui ne s entend qu au sens de l appartenance vraie ou suppos e une ethnie une nation une race Le droit fran a
454. ur Pr sentation des auteurs et r sum des interventions l galit des chances et la lutte contre le racisme Le Centre promeut l galit des chances et combat oute forme de distinction d exclusion de restric ion ou de pr f rence fond e sur une liste de cri res notamment la caract ristique physique Ce crit re qui touche en majorit le domaine de emploi a t tendu la quasi totalit de la l gisla ion belge et s applique d sormais aussi l acc s et a fourniture de biens et services au public il a servi a dissuader une compagnie a rienne d instituer une taxe pour les gros Il est d fini par le Centre comme tant les caract ristiques inn es ou appa rues ind pendamment de la volont de la personne et potentiellement stigmatisantes pour elle dans un contexte social public V ronique Ghesqui re pr sente la l gislation belge et le travail du centre autour de ce crit re aux contours incertains r v lant souvent d autres types de discrimination KHALID HAMDANI gt Directeur de l Institut Ethique et Diversit gt Membre du Comit Consultatif de la HALDE gt Ancien membre du Haut Conseil l Int gration gt Animateur du colloque gt Articles publi s sur les th matiques soci tales telles que la discrimination l galit et la diversit mais aussi sur l Islam l identit nationale ou la la cit notamment dans les revues et journaux suivants
455. ur la langue la religion la nationalit ou l origine nationale ou ethnique Par exemple le fait de donner comme directive la police d arr ter toutes les femmes portant un foulard peut constituer une forme de profilage racial dans la mesure o ces arrestations auraient un impact disproportionn sur les femmes 132 musulmanes et n aurait pas de justification objective et raisonnable L interdiction du profilage racial prend galement en compte ces formes indirectes de profilage racial En outre au m me titre que la discrimination raciale le profilage racial peut prendre la forme de la discrimination par association Cette derni re a lieu lorsqu une personne est discrimin e en raison de son association ou de ses contacts avec des personnes distingu es par un des motifs mentionn s ci dessus L ECRI pr conise la mise en place de recherches sur le profilage racial et d assurer un suivi des activit s de police afin d identifier des pratiques de profilage racial en recueillant galement des donn es ventil es en fonction de motifs tels que l origine nationale ou ethnique la langue la religion et la nationalit concernant les activit s de police en question II n existait en effet que tr s peu de recherches et de suivi au sein des tats membres du Conseil de l Europe concernant le profilage racial On d plorait de s rieuses lacunes en mati re de connaissances tant en ce qui concerne la recherche sur les m thodes visant
456. ur d aggravation du surpoids et de l ob sit Mais parce qu elle d socialise le rapport l alimentation et accro t l anxi t elle a un impact n gatif sur les r gulateurs sociaux de l alimentation ph nom ne d autant plus important chez l enfant que la socialisation alimentaire est en cours 3 Des raisons de pr vention enfin La stigmatisation renforce et justifie des pratiques antici patrices sauvages de mise au r gime qui peuvent se r v ler contreproductives 94 Bibliographie Allon N 1981 e The stigma of overweigth in everyday life in Wolman B Psychological aspect of obesity a handbook d New York Van Nostrand Reihold 130 174 Anderson J L Crawford C B Nadeau J Lindberg T e 1992 e Was the duchess of Windsor right A cross Cultural Review of socioecology of female body Shape Ethnology and Socio biology 13 197 227 Apfeldorfer G et Zermati J P e 2006 Dictature des r gimes attention Odile Jacob Basdevant A Laville M Ziegler O e 1998 e Recommandations pour le diagnostic la pr vention et le traitement de l ob sit Cah Nut Di t 33 1 148 Basdevant A et Guy Grand B 2004 M decine de l ob sit Flammarion Basdevant A Laville M Ziegler O e 7998 e Recommandations pour le diagnostic la pr vention et le traitement de l ob sit Cahiers de Nutrition et de Di t tique 33 1 148 Borys J M 2006 De Fleurbaix Laventie Epode la pr vention de l ob sit de l
457. ur innocent d pourvu de savoir faire h rit s et donc fortement influenc par le milieu qu il s agisse d un discours consum riste ou d un discours hygi niste Alors que le mangeur traditionnel limitait sa consommation en fonction d un devoir int rioris le mangeur innocent a besoin de r gles ext rieures pour borner sa consommation Les pouvoirs publics ont volu en un matriarcat administratif I leur revient donc de guider des mangeurs innocents ne demandant qu jouir tant et plus Les pouvoirs publics ont fait le choix de promouvoir une alimentation r flexive fond e sur des croyances d ordre di t tique tablies ou non sur une base scientifique au d triment d une alimentation intuitive Rien de plus logique cela celui qui r fl chit n est pas le consommateur innocent mais ceux qui il revient de le guider Une alimentation intuitive fond e sur l coute de ses sensations cor porelles et sur les m canismes psychophysiologiques de contr le de la prise alimentaire et de r gulation de la masse grasse renvoie en effet la responsabilit individuelle et l autonomie des citoyens et ceux ci n en sont plus jug s capables Les pouvoirs publics s efforcent donc de convaincre de surveiller voire de punir les mangeurs d viants L ob se est alors assimil un p cheur la conduite immorale qui on fait honte ou bien un d linquant alimentaire coupable et punissable ou encore un malade irresponsab
458. usion que peut tre c est des gens qui ont fait la guerre la guerre d Alg rie C est ma t te qui accroche c est parce que j ai pas la t te de l emploi arm e de l air 139 Cela peut aller jusqu caract riser les personnes par une appartenance un groupe Apr s le 11 septembre Oh l l tes cousins ils ont fait fort marine Le premier jour on m a dit j esp re que tu ne vas pas te promener avec une barbe comme en Afghanistan gendarmerie Je suis raciste mais Ces racistes autoproclam s d clarent parfois faire une exception pour leur interlocuteur Franchement je suis raciste Je te dis la v rit je suis raciste mais moi je t aime bien Les Arabes vous foutez la merde et tout Et tes fr res alors En Irak les Ricains ont raison il faut les buter tous Il n y a qu envoyer des bombes avec des t tes de cochons marine Brest il y avait beaucoup de pr jug s qu on habite dans une cit qu on vend du shit qu on roule en BM C tait de l agressivit comme on me parlait Ils pensaient qu on tait des cassos Ils faisaient des r flexions devant moi Ils oubliaient que j tais d origine maro caine ils avaient un petit peu occult cette partie donc a critiquait les Arabes il faut les br ler marine Il me disait tu sais tr s bien ce que je pense des rebeus et de la musique de merde que t coutes mais toi je t aime bien quand m me
459. ve Une expression polici re d signe m me cette pratique dans sa forme extr me sous le doux nom d habillage d un suspect En d autres termes si on cible un certain type de popu lation celle ci produira naturellement des d lits Si l on cherchait de la m me fa on dans d autres franges de la population on trouverait galement des attitudes et comportements r pr hensibles La syst matisation des contr les routiers ou la lutte contre la d linquance sexuelle nous montrent des types de d lits beaucoup plus distribu s socialement que d autres car leurs modes de d tection ne se fondent pas sur des contr les au faci s Pour le dire plus brutalement ce n est pas parce que l on est riche que l on n a pas de comportement d linquant Cela ne signifie pas non plus que les minorit s ainsi d sign es par les habitudes polici res soient exemptes de toute implication dans la d linquance Mais comme elles sont plus cibl es elles seront plus susceptibles d tre identifi es comme d linquantes Nos remarques nous invitent alors consid rer les raisons qui conduisent ce ciblage sp cifique de ces populations jeunes d origine ethnique visible masculines et aux apparences vestimentaires particuli res Un examen exhaustif de toutes les causes conduisant ce fonc tionnement demanderait assur ment un temps consid rable Pour m moire nous en poin terons quelques unes En premier lieu les pratiques fond es
460. veur les deux parties suivantes de la communication visent clairer les r sultats obtenus l aune de th ories conomiques de la discrimination et de la gestion des ressources humaines 1 L impact de la beaut au moment du recrutement r alisation d un test de correspondances La mesure de la discrimination l embauche est d licate conduire tant le ph nom ne discri minatoire est difficile isoler La m thode de l audit par couples est une technique directe de v rification d une discrimination l embauche en ce sens qu elle permet de mesurer simultan ment et donc comparativement deux candidatures within subject design Traditionnellement utilis e dans le cadre d tudes conomiques et psychosociologiques anglo saxonnes cette m thode a t utilis e en France pour r v ler des comportements ou traitements discrimina toires bas s sur des motifs ethniques ou de genre Petit 2004 Duguet et alii 2007 C diey et Foroni 2007 nous l avons appliqu e pour la premi re fois la variable apparence physique L une des principales critiques adress es cette m thodologie est qu il appara t impossible d identifier ou de mesurer toutes les caract ristiques individuelles ayant un impact sur la pro babilit d tre embauch Heckman 1998 Il appara t donc quasiment impossible de former un couple de testeurs jug comme identique du point de vue de l employeur Une mani re de contourner cette c
461. x de discrimination est obtenu en divisant le nombre de cas de discrimination nette par le nombre de tests valides de cas utilisables Sur l ensemble des tests valides tests pour lesquels au moins une des deux candidates a t convoqu e qui repr sentent 51 du total des tests la candidate s duisante a t favoris e dans 42 des cas 74 175 et l autre candidate dans seulement 16 5 des cas 29 175 soit un taux diff rentiel de 26 qui correspond au taux de discrimination au sens du Bureau international du travail graphique 1 Sur l ensemble des traitements diff renci s 74 29 les employeurs ont donc choisi 3 fois sur 4 la candidate s duisante CV quivalent Le taux critique ou taux seuil partir duquel en vertu des hypoth ses nonc es par le Bureau international du travail Bovenkerk 1992 la discrimination est av r e est de 15 le taux de 26 obtenu ici permet donc de conclure l existence d une discrimination sur l ensemble des tests pratiqu s Si l on analyse les taux obtenus par type de poste test ces conclusions sont un peu diff rentes car les chantillons tant de plus petite taille les seuils critiques sont plus lev s et la discrimination moins av r e Quelles sont les explications susceptibles d clairer l ampleur des r sultats obtenus dans le test de correspondances Pourquoi l apparence physique des candidats est elle un crit re si discriminant dans les proc dures de tri des CV effectu es
462. x par exemple soit encore d opportunit s li es la force d in novation que repr sente cette diversit Appliqu e l entreprise la diversit d signe donc la vari t de profils humains qui peuvent exister en son sein Elle permet l entreprise d tre davantage le reflet de la soci t et ainsi avec les attentes du mar ch Elle tend s appuyer sur la population locale comme ressource et richesse l out sourcing ou diversification des sources de recrutement permettant d largir les viviers de personnes comp tentes La diversit est un levier de management pour pr venir les p nuries de main d uvre attirer et fid liser de nouveaux talents d velopper la fiert d appartenance et entretenir la motivation 199 des salari s La diversit a enfin un impact positif sur le fonctionnement conomique des entreprises S ouvrir la diversit permet d accro tre les capacit s d innovation et de cr ativit et de r pondre aux attentes d une client le diverse C est aussi un moteur pour acc der des niches ou de nouvelles cibles pour mieux s adapter au changement et donc terme accro tre la rentabilit et la performance conomique Des pratiques peuvent tre d favorables la diversit lorsqu elles consistent par exemple recruter syst matiquement ses cadres la sortie de la m me grande cole m me si ces pratiques ne sont pas ill gales Il s agit d viter notamment l
463. y atteignent des positions sociales de pouvoir et de prestige Mais la figure du gros et sa valorisation varient galement dans le temps l int rieur des cultures occidentales 74 Les Human Relations Area Files une base de donn es ethnologique cr e l Universit de Yale l initiative de l anthropologue George Murdock travers un partenariat avec les principales instituions Europ ennes elle rassemble une tr s grande partie de la litt rature produite aux 1 et 20 si cles Clarke et Henige 1985 89 Beller 1977 Pour l Europe l aristocratie m di vale valorise une image de la femme mince menue fr le les seins petits dont les tableaux de Cranach sont exemplaires au del bien s r des conventions de repr sentation qui varient d une poque l autre Hubert 1997 partir de la Renaissance le mod le d esth tique corporelle se transforme les belles femmes sont plus enrob es La grosseur et l embonpoint deviennent des signes de richesse et de succ s lls attestent du d tachement par rapport la n cessit et marquent une position sociale Ils sont des promesses de sensualit Vers 1930 en France les premiers signes d une transformation apparaissent Mais ce n est que dans les ann es 1950 que le mod le de minceur s impose avec force et que l on bas cule de l embonpoint au mal en point selon l expression de Claude Fischler 1990 Pourquoi les regards sur la corpulence sont ils diff rents d

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