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1. la deuxi me image une esth tique naturaliste On identifie clairement la source de lumi re des n ons verts et Caroline ne monte sur rien d autre que sur le trivial chafaudage Premi re repr sentation de Casimir et Caroline en Allemagne 1932 Juanita au centre se pr pare chanter tout fait droite se tiennent Sch rzinger et Caroline Faire une recherche sur le mouvement de la Nouvelle Objectivit en Allemagne Quels points communs peut on tablir entre Horv th et ces artistes La Nouvelle Objectivit die Neue Sachlichkeit est un mouvement artistique n en Allemagne dans les ann es 1920 Refusant la subjecti vit des expressionnistes des artistes comme Otto Dix George Grosz ou Max Beckmann veulent repr senter autrement la soci t allemande de l apr s guerre et les difficult s de la vie quoti dienne Il s agit comme chez Horv th d une observation impitoyable de la soci t contem poraine Synth se de r alisme et d ironie comme le disait Horv th de ses propres pi ces leurs tableaux d noncent la corruption les injustices et les frustrations qui acc l reront la d composition de la R publique de Weimar et dont les Nazis se serviront pour arriver au pouvoir Ces derniers d signeront les artistes de en Allemagne entre les deux guerres qui se trouve sa port e l enthousiasme de Rauch et Speer face sa performance n en appara t que plus hypocrite F A Mise2. nous en ferons la preuve une fois encore et au plus haut niveau l occasion de l un des festivals les plus courus de France mais aussi dans des festivals allemand polonais n erlandais et des lieux renomm s de Belgique Le NTGent nourrit l ambition de toucher un public tr s large avec ce projet c t de la repr sentation qui en constitue le centre nous lancerons diverses activit s qui parleront une large couche de la population Nous optons pour un dialogue transdisciplinaire afin qu un public disparate puisse trouver son bonheur dans cette offre Art de la vid o architecture concerts th tre litt rature seront r unis dans la totalit de ce projet En cr ant une communaut num rique englobante nous faisons le choix d une com munication interactive destin e autant que possible agacer et susciter la curiosit Extraits du dossier de presse de Casimir et Caroline par le NTGent et la VeenFabriek SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 ANNEXE 3 R FLEXIONS DE JEAN GIRAUDOUX ET DE JEAN VILAR SUR LE PUBLIC JOUVET Nous donnons cet automate un c ur de chair avec tous ses compartiments bien revus avec la g n rosit avec la tendresse avec l espoir Nous le rendons sensible beau omnipotent Nous lui donnons la guerre o il n est pas tu la mort dont il ressuscite Nous lui donnons l galit
3. En effet ces derniers furent les instigateurs d une mani re d capante d investir des espaces non th traux portant la repr sentation sur un autre champ d op ration sur le terrain occupant des usines des hangars des rues des stades des maisons dans un esprit commando qui mettait Le jeu Le texte la mise en sc ne et la musique en prise directe avec la r alit 1 Prolongement lire les r flexions de Jean Vilar et de Giraudoux sur le public cf annexe 3 En quoi la Cour d honneur du Palais des papes lors du Festival d Avignon peut elle constituer un lieu int ressant dans la pers pective du th tre d intervention Faire une recherche sur l histoire du lieu cf annexe 4 Le moment particulier du Festival constitue galement un l ment int ressant Le public y est plus m lang et plus nombreux qu l ordinaire et participe des d bats avec les artistes O 7 MAI AU 13 JUIN 1359 LRENS EAIN Od n ven H rith J cques Nichel ra eee TH TRE NATIONAL DE LA COLLINE r3 raa kiain mem tue rare D 44 62 52 52 60600E 0 CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 l affiche du spectacle de Richard Brunel montre une petite fille dont l air d sabus contraste avec son d guisement d ange On pense Caroline la jeune fille revenue durement la r alit apr s avoir r v de s envoler avec le zeppelin et de s lever dans la soci t On a souvent une sorte
4. Festival d Avignon ainsi qu Morgane Ohresser qui ont permis la r alisation de ce dossier dans les meilleures conditions Tout ou partie de ce dossier sont r serv s un usage strictement p dagogique et ne peuvent tre reproduits hors de ce cadre sans le consentement des auteurs et de l diteur La mise en ligne des dossiers sur d autres sites que ceux autoris s est strictement interdite Contact CRDP communication ac paris fr Comit de pilotage Michelle B GUIN IA IPR Lettres Versailles Patrick LAUDET IGEN Lettres Th tre Jean Claude LALLIAS Professeur agr g conseiller Th tre d partement Arts et Culture CNDP Sandrine MARCILLAUD AUTHIER charg e de mission lettres CNDP Auteur de ce dossier Ga lle BEBIN Professeur de Lettres Directeur de la publication Bernard GARCIA Directeur du CRDP de l acad mie de Paris Responsabilit ditoriale Lise BUKIET CRDP de l acad mie de Paris Responsable de La collection Jean Claude LALLIAS Professeur agr g conseiller Th tre d partement Arts et Culture CNDP Maquette et mise en pages Virginie LANGLAIS Cr ation ric GUERRIER Tous droits r serv s Retrouvez sur gt http crdp ac paris fr l ensemble des dossiers Pi ce d mont e SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 Annexes ANNEXE 1 HORV TH PAR LUI M ME Vous me questionne
5. de la musique dans leurs spectacles de th tre musical mettre en relation avec le r le des chants et de la musique dans la pi ce SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 1 Antoine de Baecque extrait du programme du Festival d Avignon 2009 le choix de faire sortir le th tre des lieux de repr sentation traditionnels port base a rienne militaire Palais des papes pour faire r fl chir aux enjeux du pouvoir la volont d impliquer davantage le public Faire une recherche pour d finir Le th tre d intervention N des mouvements contestataires de 1968 ce th tre se veut concern par la r alit contem poraine et engag socialement et politiquement suscitant collectivement la r flexion critique des spectateurs sur leurs propres difficult s travers des interventions dans des espaces publics Le th tre d intervention remonte aussi au th tre populaire et politique du mouvement r volutionnaire russe de 1917 au service de l agitprop agitation et propagande Dans les ann es 1930 le groupe Octobre dont fit partie Pr vert s est inspir de cette diffusion d id es propagandiste sans que ce terme soit p joratif par le biais de spectacles donn s dans les lieux o se trouve le peuple usines caf s etc Et l influence sur Brecht fut consid rable dans ses Lehrst cke pi
6. f te avait pour but de consa crer l in galit l oppos du carnaval o tous taient consid r s comme gaux et o r gnait une forme particuli re de contacts libres familiers entre des individus s par s dans la vie normale par les barri res infranchissables que consti tuaient leur condition leur fortune leur emploi leur ge et leur situation de famille l individu semblait dot d une seconde vie qui lui permettait d entretenir des rapports nouveaux proprement humains avec ses sem blables L ali nation disparaissait provisoirement L homme revenait lui et se sentait tre humain parmi des humains Par voie de cons quence cette limination provisoire la fois id ale et effective des rapports hi rarchiques entre les individus cr ait sur les places publiques un type particulier de communication impensable en temps normal On assistait l laboration de formes particuli res du vocabulaire et du geste de la place publiques franches et sans contrainte abolissant toute distance entre les individus en communication lib r es des r gles courantes de l tiquette et de la d cence Extraits de Mikha l Bakhtine l uvre de Fran ois Rabelais et la culture populaire au Moyen Age et sous la Renaissance 1970 ieux Saltimbanque Petits po mes en prose de Charles Baudelaire 1869 Partout s talait se r pandait s baudissait le peuple en vacances C tait une de ces solennit s
7. le Festival d Avignon 2009 SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 ANNEXE 5 JOURN E MONDIALE DU TH TRE MESSAGE INTERNATIONAL D AUGUSTO BOAL Toutes les soci t s humaines sont spectacu laires dans leur quotidien et produisent des spectacles pour des occasions particuli res Elles sont spectaculaires en tant que mode d organisation sociale et produisent des spectacles comme celui que vous tes venus voir M me si nous n en avons pas conscience les relations humaines sont structur es de fa on th trale l utilisation de l espace le langage du corps le choix des mots et la modulation de la voix la confrontation des id es et des passions tout ce que nous faisons sur les planches nous le faisons dans notre vie nous sommes le Th tre Non seulement les noces et Les fun railles sont des spectacles mais le sont aussi les rituels quotidiens si familiers qu ils n affleurent pas notre conscience Non seulement les grandes pompes mais aussi le caf du matin et les bonjours chang s les amours timides et les grands conflits passionnels une s ance du s nat ou une r union diplomatique tout est th tre l une des principales fonctions de notre art est de porter notre conscience les spectacles de la vie quotidienne dont les acteurs sont galement les spectateurs dont la sc ne et le parterre se confondent Nou
8. mis en valeur et individualis s contrairement aux autres qui apparaissent en groupe pour saluer le zeppelin On remarque que dans les premi res r pliques sc ne 3 les r f rences explicites aux ann es 1930 Heil et Bravo Eckener pilote et concepteur du dirigeable ont t suppri m es pour viter d ancrer la pi ce dans une poque pr cise er er a pr sentatrice des ph nom nes en haut Erna et Merkl Franz saluant le zeppelin sc ne 3 GA LLE BEBIN SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 LE TRAITEMENT DES ESPACES Relire les didascalies des sc nes 2 21 et 75 Que remarque t on dans la mise en sc ne On s int ressera ce qui n est pas montr en mettant des hypoth ses Aucun des diff rents lieux de la foire men tionn s par Horv th n est repr sent sur sc ne ni marchand de glace ni toboggan ni man ge d quitation ni zeppelin On entend le bruit d un cheval qui sugg re lui seul l hippodrome Le zeppelin est devin haut dans le ciel travers les regards et les gestes des personnages Le jeu de force auquel se mesure Casimir est figur par une simple barre de m tal trouv e par terre sous l cha faudage et c est Le son qui cr e l illusion qu il s agit d une attraction de foire Ces absences r pondent une difficult de repr sentation celle de faire se succ der da
9. plaisir jusqu perdre le sens des r alit s La maison de n ons roses tout en haut est sans doute la repr sentation des r ves de bonheur un peu kitsch des personnages La fin la chemin e fume tirant la fin de la pi ce vers une inter pr tation malgr tout optimiste Conscients que tout songe est mensonge sc ne 116 les personnages finissent par se contenter de ce que la vie leur donne Sr ee me LU 1 MIN i m Br Wik sL I o RE L p T WT bs CHRISTOPHE RANAUD DE LAGE FESTIVAL D AVIGNON Quel r le joue le public dans ce dispositif La foule des gens de la f te de la bi re absente sur sc ne semble tre celle des spectateurs eux m mes Car ce sont eux que d signe Rauch face au public lorsqu il dit Ici le porteur s attable encore avec le conseiller priv le n gociant avec l artisan le ministre avec le travailleur a c est de la d mocratie sc ne 23 6600000 SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 LE JEU AVEC LES COSTUMES ET LES OBJETS Quelles indications les costumes des personnages donnent ils au spectateur Comment certains l ments du costume devien nent ils des accessoires au cours de la pi ce Les v tements marquent les diff rentes classes sociales des personnages Le costume d fra chi de Casimir et ses baskets avec lesquelles il tra ne osten
10. repr sen tation de la soci t du temps de la R publique de Weimar l allure d un collage d l ments h t roclites et caricaturaux qui trouvent leur unit dans la b tise et la violence Lecture de textes sur la f te Otto Dix engag lui aussi contre son poque et tr s marqu par la Grande Guerre repr sente dans son triptyque datant de 1928 une soci t d cadente o les corps mutil s les bless s de guerre ou d nud s les prostitu es s exhi bent pour de l argent tandis que la grande bourgeoisie danse au son du jazz panneau central Traditionnellement le format du triptyque religieux l origine met la sain tet en valeur au centre Le contraste entre les mondains et les d sh rit s et l absence de communication se retrouvent l int rieur m me des panneaux gauche et droite gauche un invalide enjambe un corps tendu terre pour s approcher d une prostitu e droite des dames passent sans jeter un regard au mendiant amput Faire lire Les extraits suivants cf annexe 6 e Bakhtine Mikha l L uvre de Fran ois Rabelais et la culture populaire au Moyen Age et sous la Renaissance 1970 e Baudelaire Charles Le Vieux Saltimbanque Petits po mes en prose 1869 e C line Louis Ferdinand Voyage au bout de la nuit 1932 Nos chaleureux remerciements Matthias Dusesoi du NTGent ainsi qu Hortense Archambault Vincent Baudriller Laurence Perez et Camille Court du
11. rience dans la mise en sc ne d un th tre musical moderne sur un terrain physique vocateur dans un contexte europ en ils ont consciemment choisi de pr senter Casimir et Caroline dans divers lieux europ ens La mise en sc ne de Casimir et Caroline dans diff rents lieux d Europe nous offre la possibi lit de nous poser ces questions sur un mode bien plus p n trant et plus fondamental que si le NTGent et la Veenfabriek avaient mont cette pi ce en un seul lieu et dans un seul pays La confrontation entre la repr sentation et Le port d Anvers la base a rienne militaire d Utrecht et le Palais des papes d Avignon offre la possibilit de mettre en question le principe d galit sur trois niveaux de pouvoir et d impouvoir co nomique militaire et politico religieux Autour des repr sentations nous organiserons sur ces trois lieux cl s des d bats politiques grande chelle consacr s ces th mes Le NTGent travaille depuis d j quelques ann es un v ritable Th tre Europ en Contrairement aux autres exemples qui nous sont connus dans d autres pays europ ens la n tre est munici pale elle est compos e de dix sept collabora teurs tous polyglottes En tant que compagnie de th tre textuel jouant en n erlandais en anglais en fran ais et en allemand nous som mes un exemple unique de la disparition des fronti res linguistiques dans une union plus vaste et plus multilingue Avec ce projet
12. une impression de m lancolie Une fois de plus chanter para t suppl er aux difficult s de communication entre les personnages La mise en sc ne l inverse donne une interpr tation r solument optimiste de la fin de la pi ce Casimir r pond Rien en souriant comme pour rappeler que tout au long de la pi ce ce sont des malentendus et des disputes sur les mots qui ont conduit la rupture Qu est ce que tu REBONDS ET R SONANCES Comparaison d images de mises en sc ne Dans ces deux images comparer le choix des com diens qui jouent Casimir et Caroline Commenter l effet produit par l utilisation de la lumi re Le choix de l ge des personnages principaux est diff rent Emmanuel Demarcy Mota repr sente Casimir et Caroline de mani re traditionnelle un jeune couple fragile face un monde qui va les briser Cette impression est renforc e par la lumi re qui les met en valeur dans un univers t n breux qui semble hant par des figures qui les pient ici Sch rzinger en arri re Mise en sc ne d Emmanuel Demarcy Mota 2009 JEAN LOUIS FERNANDEZ entendais par l tout l heure en disant que Tu l as dit Et toi tu as dit que Si tu avais dit Termin Tu l as dit Mieux vaut se taire alors Et lorsqu Erna et Casimir chantent la derni re chanson c est d une voix forte l unisson perch s tout en haut comme si la fin des illusions ne leur enleva
13. BEBIN GA LLE BEBIN GA LLE BEBIN cette voiture que Rauch emm ne Caroline l ext rieur aussi bien que l int rieur de la voiture est utilis comme espace de jeu SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 LA MUSIQUE ET LA CHANSON Nous avons choisi la synth pop parce que cette musique laisse percer le nouvel optimisme des ann es 1980 Contrairement aux didascalies du texte qui indi quent que la musique s interrompt souvent brutale ment au milieu de la mesure le metteur en sc ne et le directeur musical Paul Koek ont choisi de cr er un fond musical presque ininterrompu o s in tercalent des sons emprunt s une f te foraine Par quels moyens diff rents de ceux du texte la mise en sc ne tente t elle d int grer les com diens au jeu des musiciens Les musiciens jouent de la musique ma s pas des chansons populaires ce qui ne permet pas l effet voulu par Horv th le texte mentionne plusieurs reprises que TOUS sauf Casimir chantent avec la fanfare Ce d calage signe de la m lancolie du personnage n appara t pas l inverse Casimir tente plut t de s tourdir dans la musique en faisant des gestes de gui tariste De la m me mani re Caroline vient voir les musiciens et s essaye m me chanter au micro elle aime la f te et veut tout essayer apr s les montagnes russes et le cheva
14. Berling Maquillage C cile Kretschmar Lumi re Marie Nicolas Composition ct r alisation musicale Georges Baux ssh ni laah Vall ry Bouzid Allam Jean Pol Dubois Philippe Fretum Micha Lescot Jacques Mazeran Juliette Poissonnier St phanie Schwartzhrod Samira Sedira Abdel Selsaf Marie Vialle CEEA ET EL Daniel Znyk y i 3 J Didi r Labb Quartet ah LL Eric Boccalini Didier Dulieiux Par r Laurent Guittom e ui ae Didier Labb 4 Jean Christophe No l TH TRE NATIONAL DE LA COLLINE 15 rue Malte Brun 75020 Paris 01 44 62 52 52 O00000 SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CROP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 CORRIDA e de la mise en sc ne de Richard Brunel au th tre des Celestins Lyon 2003 de d n von Horv th mise en sc ne Richard Brunei Compagnie Anonyme TS du 23 janvier au 2 f vrier 2003 GEL 04 72 11 10 00 WAW celestins lvon org Copiar Cumpagni Lagrpwe Muwreas Title d Aapiri Contre reapare Maiga forg de in jere ler Ceecties Tiedire de Lpoa Brag ha paies ds Phare de u ensure Gaini de t ENN ei de EEL 60600E 0 Visuel de la mise en sc ne d Emmanuel Demarcy Mota la Com die de Reims 2008 CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 FRAN OIS SERVEAU SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS de la mise en sc ne de Johan Si
15. ESTIVAL D AVIGNON En 2009 le metteur en sc ne n erlandais Johan Simons a choisi de reprendre ces 117 sc nes au Festival d Avignon pour tenter de montrer travers elles la complexit de la crise actuelle C est la deuxi me fois que Pi ce d mont e se penche sur ce texte et offre ainsi la possibilit d enrichir les enseignements par la comparaison de mises en sc ne et par de nouvelles activit s Ce dossier s appuie donc sur le travail d j effectu autour de la mise en sc ne d Emmanuel Demarcy Mota en revenant sur l auteur et sur la th matique de la f te foraine mais en s attardant plus longuement sur le genre de la pi ce et l histoire des arts du spectacle Dossier compl mentaire Casimir et Caroline dossier n 75 mars 2009 Ouvrage de r f rence d n von Horv th Casimir et Caroline traduit par H l ne Mauler et Ren Zahnd Arche Editeur 2009 Retrouvez sur http crdp ac paris fr l ensemble des dossiers Pi ce d mont e Comment commencer page 7 Le traitement des espaces page 8 Le jeu avec les costumes et Les objets page 9 La musique et la chanson page 11 Rebonds et r sonances page 12 SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 L DUCATION NATIONALE E mA n ninni PHILE DEPREZ Avant de voir le spectacle La repr sentation en app tit HORV TH PAR LUI M ME gt Fai
16. P amp I t I Les dossiers p dagogiques Th tre et Arts du cirque du r seau SC R N en partenariat e avec le Festival d Avignon Une collection coordonn e par le CRDP de l acad mie de Paris ACAD MIE DE PARIS n 84 juillet 2009 FESTIVAL D AVIGNON Casimir et Caroline Texte de d n von Horv th Mise en sc ne de Johan Simons et Paul Koek d apr s une traduction de Philippe Bottin et Anne Rogghe Horv th par lui m me page 2 Le Volksst ck th tre populaire page 3 Johan Simons amp Paul Koek M un th tre d intervention i musical et polyglotte page 4 Mdi En aaa i183 2009 Casimir et Caroline en affiches au Fest EP Lt page 5 A d Avignd fi PHILE DEPREZ dito Casimir et Caroline s aiment ils se quittent Et l amour jamais ne s arr te crit Horv th en pigraphe Son personnage Casimir reprend ironiquement la formule en ajoutant du moins tant que tu ne perds pas ton travail l emprise du temps la crise conomique de 1929 agit fortement sur les sentiments et les comportements La f te de la bi re Munich dans ces ann es est justement un puissant r v lateur des malaises de la soci t L auteur qui fuira l Allemagne l arriv e d Hitler au pouvoir y d masque d s 1932 l tendue des trafics illicites des ambitions d ues et des relations rat es CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE F
17. artager quelques impressions d ensemble laiss es On pourra voquer le gigantisme du d cor un chafaudage crasant par rapport au nombre limit de personnages il n y a pas de figurants par ce spectacle pour jouer la foule des gens de la f te de la bi re Le jeu est tr s physique les com diens montent et descendent en courant s agrippent les uns aux autres crient La musique jou e en direct constitue un fond sonore presque ininterrompu C est une grande f te populaire o tout brille costumes pa illet s lumi re verte aveuglante immenses lettres clignotantes formant le mot ENJOY Qu est ce qui signale le d but de la repr sentation et met le spectacle en mouve ment au d but Relire Les sc nes 1 3 Aucun rideau ne se l ve le public se trouve directement face au d cor de la foire Comme l indiquent les didascalies sc ne 1 c est la musique qui est la premi re se faire entendre Ensuite contrairement au texte Les premiers personnages entrer en sc ne sont Caroline et Casimir l une entra nant l autre vers la f te S ils ne parlent pas leurs gestes suffisent indiquer au spectateur leur relation ils s embrassent et leur humeur enthousiasme de Caroline manque d entrain de Casimir Puis c est au deuxi me coup de ma lloche le jeu de force r ussi par Casimir que tout s anime les lumi res du d cor s allument Les deux personnages principaux sont donc d embl e
18. ces d tude notamment Par la suite des formes d intervention th trale ont t popularis es partir des crits et des formes de travail du CASIMIR ET CAROLINE EN AFFICHES D crire et interpr ter le choix de ces images cf annexe 5 Quel horizon d attente cr ent elles par rapport la pi ce Commencer par faire d crire mat riellement ce que l on voit lister tous les indices objectifs construction de l image graphisme mise en valeur d informations couleurs r f rences avant d en venir ensuite aux rappro chements et vocations plus subjectifs a fait penser On en d duira des sens possibles des interpr tations dont la part d intuition personnelle est accept e d s lors qu elle est justifi e par des rapprochements d indices ou des r f rences Les drapeaux pr sents sur l affiche cr e pour la mise en sc ne de Jacques Nichet au Th tre de la Colline en 1999 rappellent les couleurs de l Allemagne noir rouge jaune lieu o se d roule la pi ce qui est crite en allemand et peuvent voquer une atmos ph re de rue en f te assombrie par le fond obscur de l image Br silien Augusto Boal Th tre de l Opprim dans les ann es 1970 Augusto Boal est d c d juste apr s avoir r dig le texte pour la journ e mondiale du th tre 2009 lire en annexe On pourra tablir des rapprochements avec les mises en sc ne de Johan Simons et Paul Koek
19. de grand d sir en soi mais apr s on revient les ailes bris es et la vie continue comme si on ne s tait jamais envol sc ne 114 Casimir et Caromie de d n von Horv th mise en sc ne Richard Brunel Compagnie Anonyme du 23 janvier au 2 f vrier 2003 GE shin 04 72 71 40 00 celestins lyon org CORRIDA losro acusa Cemgaus dre e Cette photographie onirique choisie pour illustrer la mise en sc ne d Emmanuel Demarcy Mota la Com die de Reims montre un univers de faux semblants deux hommes masqu s derri re une vitre l arri re plan et une f te que signalent les lampions trangement d sert e limage du cheval de man ge abandonn FRAN OIS SERVEAU Le visuel du spectacle de Johan Simons et Paul Koek est ancr dans la r alit contempo raine La photographie repr sente un monument troit et dress en hauteur barr au premier plan par un portail ferm Des d tails triviaux comme le plastique contrastent avec les teintes nuanc es du ciel vesp ral sur la ville l image peut faire penser aux espoirs d ascension sociale d us dans un contexte conomique difficile LENORE SYNWOLT SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS Apr s la repr sentation Pistes de travail n juillet 2009 COMMENT COMMENCER Avant d analyser plus pr cis ment les partis pris de la mise en sc ne p
20. e tous Les silences soudains interrompant les chants l unisson r v lent l illusion de cette impression d harmonie et de communion Interroger les l ves en particulier dans les sc nes 3 4 et 42 45 sur la m taphore du zeppelin et ses fonctions aspiration collective vers le progr s expression d une fiert nationaliste allemande lien entre Les sc nes signe des illusions de Caroline SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP n juillet 2009 ACAD MIE DE PARIS i PHILE DEPREZ Rep rer d o viennent les chants et La musique marches valses chansons popu laires airs d op rette et quel est leur r le dans une pi ce qu Horvath d finit lui m me comme une ballade Le choix des chants et des airs de la pi ce ancre celle ci dans une poque celle de la R publique de Weimar dans un genre celui du Volksst ck th tre populaire et dans une atmosph re celle de la foire d octobre Munich Mais la pr sence des chants et de la musique sert surtout cr er intensifications et contrastes pouvant susciter une attente d ue du public La musique qui vient de l orchestre fournit un contrepoint l action dans la sc ne 51 La Marche de Radetzky est l unisson du sentiment patrio tique li au zeppelin tandis que dans la sc ne 102 la valse joyeuse Est ce toi riant bonheur apporte un contraste ironique avec l accident
21. en sc ne d Emmanuel Demarcy Mota 2009 JEAN LOUIS FERNANDEZ j TETE Il ft A Mise en sc ne de Johan Simons 2009 PHILE DEPREZ la Nouvelle Obijectivit la Nouvelle Objectivit comme des artistes d g n r s et nombre d entre eux fuiront l Allemagne d s 1933 comme le fit Horv th Comment George Grosz repr sente t il les hommes politiques du temps de la R publique de Weimar dans Automates r publicains The Metropolitan Museum of Art New York 1920 www idixa net Images iVoix AutomatesRepublicains_K452 jpg George Grosz est un artiste allemand qui pour marquer son rejet du nationalisme a chang son pr nom Georg en George et son nom Gross en Grosz En 1920 Grosz repr sente les r publicains sous forme de corps m caniques amput s dont les traits du visage et le cerveau ont disparu mais pas les signes ostentatoires de patriotisme d coration et drapeau 1 2 3 Hurra sort d une t te Incapacit d agir aveuglement et discours creux la satire de Grosz n pargne rien Quelle image George Grosz dans Les piliers de la soci t Neue Nationalgalerie Berlin 1926 disponible sur www article11 info spip local cache vignettes L325xH596 grosz 97f7d jpg et Otto Dix dans La Grande ville Kunstmuseum Stuttgart 1928 http reisserbilder at images imagesgross dixg3478gq jpg donnent ils de la soci t allemande des ann es 1920 Dans ce tableau de 1926 Grosz d nonce l
22. es piliers de la soci t que constituent les bour geois militaristes le personnage au monocle SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 Les dossiers Pi ce d mont e du Festival d Avignon 2009 Wajdi Mouawad Cels m e s Wajdi Mouawad d n von Horvath Casimir et Caroline m e s Johan Simons Paul Koek Jo l Jouannneau Sous l il d dipe m e s Jo l Jouannneau Hubert Colas Le Livre d or de Jan m e s Hubert Colas Tous ces spectacles tourneront en France la saison prochaine ACAD MIE DE PARIS ACAD MIE D AIX MARSEILLE Retrouvez les dossiers complets Pi ce d mont e et Les tourn es des spectacles sur le site de la collection nationale http crdp ac paris fr piece demontee l p e et la croix gamm e sur la cravate a un soldat surgissant du cerveau les journa listes soi disant pacifistes le personnage au pot de chambre renvers sur la t te porte une palme symbole de paix tach e de rouge et les hommes politiques nationalistes le person nage l tron la place du cerveau porte le drapeau noir blanc rouge de l ancien empire allemand le IT Reich ainsi que ce slogan Le socialisme c est le travail Un soldat l p e sanglante et un eccl siastique qui tend les bras pendant que la ville br le compl tent cette vision f roce qui donne cette
23. es Baudelaire Le Vieux Saltimbanque Petits po mes en prose 1869 e au bout de la nuit de Louis Ferdinand C line 1932 Des pieds agit s consentants ou contradic teurs On n entend plus les musiques force de conna tre les airs ni les cylindres poussifs moteurs o s animent les choses qu il faut voir pour deux francs Le c ur soi quand on est un peu bu de fatigue vous tape le long des tempes Bim Bim qu il fait contre l esp ce de velours tendu autour de la t te et dans le fond des oreilles C est comme a qu on arrive clater un jour Ainsi soit il Un jour quand le mouvement du dedans rejoint celui du dehors et que toutes vos id es alors s parpillent et vont s amuser enfin avec les toiles Il n y a jamais de f te v ritable que pour le commerce et en profondeur encore et en secret C est le soir qu il se r jouit le commerce quand tous les inconscients les clients ces b tes b n fices sont partis quand le silence est revenu sur l esplanade et que le dernier chien a projet enfin sa derni re goutte d urine contre le billard japonais Alors les comptes peuvent commencer Cest le moment o le commerce recense ses forces et ses victimes avec des sous Extraits de Louis Ferdinand C line Voyage au bout de la nuit 1932
24. es m lang es dont les pr occupations sont celles du quotidien Ou bien est ce une pi ce du peuple destin e plaire un large public Faire une recherche sur le Volksst ck et la mani re dont Horv th Le renouvelle Ce genre th tral n au XVIIIe si cle Vienne parle du peuple en en montrant la vie quotidienne Destin un public populaire il s accom pagne de chants de musiques et de danses Divertissantes moralisatrices et Le plus souvent en dialecte les pi ces versent parfois dans le m lodrame et le merveilleux partir du xxe si cle elles gagnent davantage en critique sociale avec Brecht Horv th et Kroetz Dans Casimir et Caroline Horv th veut tre le chroniqueur de son temps et s adresser au peuple il nous montre les difficult s de ses contemporains travers des personnages appartenant aux classes populaires La pi ce est morale sous certains aspects Rauch et Speer finissent l infirmerie et Merkl Franz est emmen par la police Mais Horv th cherche SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 une nouvelle forme de Volksst ck sans dialecte et sans caricature une synth se entre r a lisme et ironie qui d masque la v rit Sa pi ce commence l o le Volksst ck traditionnel finit une f te des amoureux Si elle se termine bien en apparence par la formation de deux couples c est e
25. es si cles durant le symbole du pouvoir et du prestige politiques et religieux Les r volutionnaires du XVIII si cle ont pris la peine de le livrer au pillage Les contre r volution naires y ont t publiquement ex cut s Napol on en a fait une prison Pouvoir mettre en sc ne la pi ce populaire socialiste Casimir et Caroline dans les murs du Palais des papes symbolise la victoire de la pens e galitaire dans l Europe du XXe si cle Dans le m me temps la pi ce nous offre l opportunit de nous poser des questions philoso phiques fondamentales sur le pouvoir du principe galitaire dans le processus d cisionnel politique du XXIe si cle sur la n cessit de redistribuer le pouvoir sur la relation entre l glise et l tat et le probl me du retour de la pens e religieuse qui cr e de nombreuses tensions en Europe Extrait du dossier de presse du NTGent et de la Veenfabriek Johan Simons d clare ainsi qu Avignon pen dant le mois de juillet se transforme en forum propos de th tre mais aussi de politique un forum de soci t C est une plateforme de discussion une culture de la parole une agora du th tre Il est tr s important de montrer certaines pi ces 1c1 celles qui sont tr s proches des gens C est l un des rares endroits au monde o l on peut toucher un large public sans faire de concessions et il est important que cela existe encore Extrait d un entretien avec Antoine de Baecque pour
26. et la bagarre IL en est de m me pour l hymne munichois Solang der alte Peter chant par les personnages accompagn s d un orchestre dont la tonalit Joyeuse est l oppos de l tat d esprit de Casimir le seul ne pas chanter sc ne 59 Les chants int gr s au dialogue fonction nent comme un commentaire de l action Ainsi dans la sc ne 79 la chanson de Rauch rend explicite sa vision de sa relation avec Caroline Refusant de parler Speer jaloux Rauch fredonne nouveau quelques paroles qui r v lent l acceptation par Caroline de sa proposition de l emmener Alt tting Dans la sc ne 54 la douce chanson d amour de Juanita la barcarole des Contes d Hoffmann contraste avec les rencontres de hasard facilit es par l argent et l alcool que fait Caroline pendant la f te Le chant permet aussi de remplacer la parole aidant les personnages refouler leurs probl mes et leur donnant l illusion d viter un isolement d leur incapacit communiquer C est le cas notamment dans la derni re sc ne o la chanson murmur e par Erna et Casimir suppl e leur incapacit se parler LE VOLKSST CK TH TRE POPULAIRE Ro AP S interroger sur Le genre de la pi ce en faisant des hypoth ses partir du terme allemand Volksst ck de Volk le peuple et St ck la pi ce S agirait il d une pi ce populaire par son sujet une f te de rue r unissant des person nages de classes social
27. eur de haillons comiques o la n cessit bien plus que l art avait introduit le contraste Il ne riait pas le mis rable IL ne pleurait pas il ne dansait pas il ne gesticulait pas il ne criait pas il ne chantait aucune chanson ni gai ni lamentable il n implorait pas IL tait muet et immobile Il avait renonc il avait abdiqu Sa destin e tait faite Mais quel regard profond inoubliable il promenait sur la foule et les lumi res dont le flot mouvant s arr tait quelques pas de sa r pulsive mis re Et la musique est revenue dans la f te celle qu on entend d aussi loin qu on se souvienne depuis les temps qu on tait petit celle qui ne s arr te jamais par ci par l dans les enco gnures de la ville dans les petits endroits de la campagne partout o les pauvres vont s asseoir au bout de la semaine pour savoir ce qu ils sont devenus Paradis qu on leur dit Et puis on fait jouer de la musique pour eux tant t ci tant t l d une saison dans l autre elle clinque elle moud tout ce qui faisait danser l ann e d avant les riches C est la musique la m canique qui tombe des chevaux de bois des automobiles qui n en sont pas des montagnes pas russes du tout et du tr teau du lutteur qui n a pas de biceps et qui ne vient pas de Marseille de la femme qui n a pas de barbe du magicien qui est cocu de l orgue qui n est pas en or derri re le tir dont les ufs sont vides C est la f te tromper le
28. gine tre sans illusions Dans tous les cas elle en a consid rablement moins que celle qui nous a conduits vers des temps meilleurs Nous sommes dans l heureuse posi tion qui nous permet de croire qu on peut vivre sans illusions Et cela pourrait tre notre unique illusion Ce qui est vermoulu doit s effondrer et si moi m me j tais vermoulu je m effondrerais et je crois que je ne verserais aucune larme d n von Horv th 10 novembre 1927 texte fran ais Ursula Petzold Philippe Macasdar SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 ANNEXE 2 PR SENTATION DU TRAVAIL DE JOHAN SIMONS ET DE PAUL KOEK Dans une coproduction internationale du NTGent avec la Veenfabriek Casimir et Caroline dans une mise en sc ne sign e Johan Simons et Paul Koek devient un tourbillon de th tre musical o acteurs et musiciens racontent ensemble l histoire d un amour malheureux Apr s avoir travaill chacun de leur c t durant quelques ann es les deux metteurs en sc ne se retrouvent pour pousser plus avant encore le d veloppement du th tre musical dans des lieux qui parlent D s les ann es 1980 ils avaient pris conscience que le th tre pouvait gagner en force lorsqu il sortait des lieux de repr sentation traditionnels pour autant que l on d veloppe un idiome sp ci fique chaque lieu particulier Partant de leur exp
29. ime d fi r p te l invitation en semblant l encourager y entrer La rupture para t alors irr versible Les paroles d senchant es de Caroline qui vient de se briser les ailes sc ne 114 sont prononc es galement dans le silence couter la derni re chanson sc ne 117 disponible sur http crdp ac paris fr piece demontee piece index php id casimir et caroline simons Il s agit d une chanson populaire dont les paroles sont tir es d un po me The Last Rose of Summer de Thomas Moore extrait des Irish Melodies Und bl hen einmal die Rosen Wird das Herz nicht mehr tr b Denn die Rosenzeit ist ja Die Zeit f r die Lieb Jedes Jahr kommt der Fr hling Ist der Winter vorbei Nur der Mensch hat alleinig Einen einzigen Mai Et quand fleurissent les roses Le c ur n est plus morose Car la saison des roses Est la saison de l amour Chaque ann e quand vient le printemps L hiver est pass L homme est seul n avoir Qu un unique mois de mai y Q SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 Analyser la signification que prend dans cette mise en sc ne le silence suivi de La derni re chanson sc nes 116 et 117 CASIMIR Dis Erna ERNA Quoi CASIMIR Rien Silence la lecture ce bref change suivi de la chanson murmur e par Erna puis par Casimir laisse au spectateur
30. it Sept sc nes d amour sur ses joies et ses souffrances et sur notre temps de mis re l inflation le ch mage la r cession influent sur le comportement des personnages qui se vendent prostitution d El et Maria qui consid rent les tres humains comme objets de sp culation cynisme du montreur de foire l gard de ses ph nom nes de Rauch et Speer l gard des femmes et qui se tournent vers les extr mes volont de revanche d Erna apr s la d faite de la guerre de 1914 1918 ou la violence Le Merkl Franz Pour approfondir la question du genre de la pi ce faire Les activit s propos es dans le dossier n 75 dans le chapitre pleurer de rire Comique et tragique JOHAN SIMONS ET PAUL KOEK UN TH TRE D INTERVENTION MUSICAL ET POLYGLOTTE Lire la pr sentation du travail de Johan Simons le metteur en sc ne direc teur du th tre de Gand NTGent et de Paul Koek le directeur musical directeur de la Veenfabriek laboratoire de th tre musical Leiden cf annexe 2 Quels en sont les l ments essentiels Quelques l ments sont essentiels pour com prendre le travail de ces artistes la dimension europ enne de leurs projets con us pour traverser les fronti res et les langues Avignon ils jouent la pi ce en fran ais et aux Pays Bas en n erlandais mettre en relation avec le cosmopolitisme d Horv th lui m me la fusion du texte et
31. it pas la certitude d un bonheur simple l image de cette maison dont la chemin e se met fumer PHILE DEPREZ plan Chez Christoph Marthaler au contraire et Johan Simons reprend la m me id e Casimir et Caroline ont une quarantaine d ann es Le fait de perdre son emploi et d avoir encore des r ves de midinette semble pire cet ge et rend leur difficult trouver une place dans la soci t encore plus p nible Il n y a aucune recherche d l gance dans les costumes Mise en sc ne de Christoph Marthaler 1996 MATTHIAS HORN www hornphotography de SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 des personnages beaucoup plus proches d une humanit moyenne dans un univers trivial et froid clair par les n ons et le signe des toilettes pour femmes Comparer La mani re dont est trait e la sc ne o Caroline monte cheval sc nes 75 et 76 Le personnage de Caroline est caract ris dans les deux cas par une gale exub rance La repr sentation du tour de man ge en revanche n est pas du tout trait e de la m me mani re La lumi re rouge monochrome de la premi re image le haut de forme d suet et le cheval articul produisent un aspect irr el et une atmosph re onirique Caroline se laisse comme emporter par une machine r ves loin de La r alit l inverse on observe sur
32. l Sans chansons il n y a pas non plus de connivence avec le public sur des airs connus d aujourd hui sauf au moment o Casimir fredonne les paroles Say I love vou en direction de Caroline et un autre moment She s just a girl not my lover Par contraste avec la situation qu il vit on l entend chanter I got the power au pire moment de sa d tresse et appuyer rageusement sur le klaxon de la voiture pour accompagner la musique Casimir fait mine d accompagner Les musiciens la guitare GA LLE BEBIN Quels sont les moments totalement ou pres que totalement silencieux dans ce spectacle Horv th a insist sur l importance des tr s nombreux silences indiqu s par les didascalies Bien entendu les pi ces doivent tre jou es de fa on stylis e le naturalisme et le r alisme les tuent car alors elles deviennent le reflet d un milieu et non le reflet du conscient contre le subconscient a passe la trappe S il vous pla t respectez pr cis ment les temps dans le dialogue que jindique par Silence c est L que se bagarre Le conscient ou l inconscient et a doit se voir Horv th d n von Mode d emploi p 91 Ces silences s entendent particuli rement bien deux moments du spectacle o la musique s interrompt cr ant un effet de dramatisa tion Il s agit des sc nes 97 et 98 o Caroline se laisse entra ner dans la voiture de Rauch et o Casimir dans un ult
33. la vraie celle devant les larmes et devant le rire Alors ne crois tu pas d abord que si le r le du th tre est de faire un peuple qui tous les matins se r veille joyeux l id e de jouer sa partie dans l tat le moindre r le d un tat serait de faire un peuple qui tous les soirs soit dispos et m r pour le th tre Il s agit de savoir si l tat voudra enfin comprendre qu un peuple n a une vie r elle grande que s il a une vie irr elle puissante Que la force d un peuple est son imagination et que le soir quand la nuit avec sa fra cheur l am ne doucement au repos et au r ve il ne suffit pas de colorer l lectricit les monuments de son pass Cest tr s bien d illuminer la tour Eiffel mais ne crois tu pas que c est encore mieux d illuminer les cerveaux Jean Giraudoux L TImpromptu de Pars ditions Grasset Paris 1937 Dieu merci il y a encore certaines gens pour qui le th tre est une nourriture aussi indispensable la vie que le pain et le vin C est eux d abord que s adresse le Th tre National Populaire Le TNP est donc au premier chef un service public Tout comme le gaz l eau l lectricit Autre chose privez Le public ce public que l on nomme grand parce qu il est le seul qui compte de Moli re de Corneille de Shakespeare n en pas douter une certaine qualit d me en lui s att nuera Notre ambition est donc vidente faire partager au plus g
34. mons et Paul Koek NT Gent 2009 n juillet 2009 PENORE SYNWOLT SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 ANNEXE 7 EXTRAITS SUR LE TH ME DE LA F TE re de Fran ois Rabelais et la culture populaire au Moyen ge et sous la Renaissance de Mikha l Bakhtine 1970 La f te officielle parfois m me l encontre de son intention validait la stabilit l immuabilit et la p rennit des r gles r gissant le monde hi rarchie valeurs normes et tabous religieux politiques et moraux en usage l oppos de la f te officielle Le carnaval tait le triomphe d une sorte d affranchissement provisoire de la v rit dominante et du r gime existant d abolition provisoire de tous les rapports hi rarchiques privil ges r gles et tabous C tait l authentique f te du temps celle du devenir des alternances et des renou veaux Elle s opposait toute perp tuation tout parach vement et terme Elle portait ses regards en direction d un avenir inachev l abolition de tous les rapports hi rarchiques rev tait une signification toute particuli re En effet dans les f tes officielles les distinctions hi rarchiques taient soulign es dessein chacun des personnages devant se produire muni de tous les insignes de ses titres grades et tats de services et occuper la place d volue son rang Cette
35. n r alit un parcours de corruption g n ralis e et de d sillusion qu elle d crit Caroline avant cru pouvoir s lever dans l chelle sociale gr ce des rencontres fortuites se rend compte trop tard de son erreur sc nes 113 et 114 La f te Lui a fait tourner la t te et changer l amour contre des divertissements elle est l inverse d une h ro ne de conte Tout aussi d sa bus est le commentaire de Casimir sur l amour AU CA PHILE DEPREZ reprenant ironiquement la chanson J abats le cerf et modifiant la suite de l pigraphe biblique de Paul et jamais il l amour ne s arr te du moins tant que tu ne perds pas ton travail sc ne 62 Erna n appara t pas moins d sillu sionn e la fin Tant qu on ne se pendra pas on ne mourra pas de faim sc ne 116 Commenter ces phrases dans lesquelles les personnages analysent la situation qu ils vivent L homme est un produit de son environ nement Casimir sc ne 89 Les gens ne seraient pas du tout mauvais si tout n tait pas mauvais pour eux Erna sc ne 88 Les gens ne sont ni bons ni mauvais Mais c est vrai ils sont contraints tre plus go stes qu ils ne le seraient par nature Sch rzinger sc ne 4 La sph re priv e est totalement li e au contexte de la crise conomique des ann es 1930 Le premier sous titre envisag par Horv th dans une premi re version de la pi ce ta
36. ns un seul espace une s rie d objets volumineux et de lieux complexes Mais elles sont aussi significa tives des choix artistiques du sc nographe Bert Neumann qui pr f re travailler avec des mat riaux de bricolage et des objets qui ont d j servi dans la r alit refusant de cr er des d cors illusionnistes Casimir donne Les coups de mailloche qui vont illuminer Le d cor au d but de la repr sentation sc ne 3 GA LLE BEBIN De quels l ments se compose le d cor Proposer des interpr tations sur leurs fonctions Gigantesque chafaudage de 18 m tres de haut le d cor imagin par Bert Neumann met enti rement en vidence la mani re dont il est construit Il sert d envers aux montagnes russes sur lesquelles monte Caroline ce qui fait de l es pace de la sc ne l arri re de la foire elle m me La hauteur du d cor mat rialise en m me temps son ambition r p t e de s lever sur l chelle sociale tandis que Casimir se d place plut t de mani re horizontale IL se sait prol taire et ne partage pas les illusions de Caroline Le d cor constitue aussi un poste d observation facile Les personnages ne cessent de regarder ce que font les autres et se savent pi s Ainsi Casimir Rauch et Speer surveillent Caroline et Sch rzinger ce dernier est t moin d une dispute entre Casimir et Caroline etc Les lettres ENJOY signalent de mani re auto ritaire l objectif de la foire se faire
37. oiture est exploit e au cours de la repr sentation Retrouvez partir des photographies la sc ne qui leur correspond La voiture est d abord une r f rence l emploi de chauffeur que Casimir vient de perdre On le voit un moment danser en reprenant les gestes de la conduite automobile pour amuser Erna Dans la premi re image Casimir est allong par terre la t te sous la voiture pendant que Sch rzinger une glace la main fait la connaissance de Caroline sc ne 4 On peut interpr ter de plusieurs mani res cette position d valorise Casimir comme ch meur et comme fianc bient t remplac C est aussi un geste de m canicien comme si Casimir cherchait se rapprocher du travail qu il n a plus Enfin le coffre s ouvrant la fin de la sc ne peut faire penser une tentation de devenir voleur comme l y encouragera Merkl Franz Les deux autres images correspondent au moment o Casimir et Caroline viennent de se s parer sc ne 36 Casimir exprime sa col re en donnant des coups contre la voiture puis son d sarroi en s enfermant dedans et en se laissant tomber par la porti re SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 elle seule La voiture sugg re l espace entier du parking o Merkl Franz commet ses larcins sc nes 86 et 89 et o Elli et Maria se pros tituent sc nes 92 et 93 C est aussi dans GA LLE
38. orangs outangs se pr lassaient majestueusement sous les maillots lav s la veille pour la circonstance Les danseuses belles comme des f es ou des princesses sautaient et cabriolaient sous le feu des lanternes qui remplissaient leurs jupes d tincelles Tout n tait que lumi re poussi re cris jole tumulte les uns d pensaient les autres gagnaient les uns et les autres galement joyeux Les enfants se suspendaient aux jupes de leurs m res pour obtenir quelque b ton de sucre ou montaient sur les paules de leurs p res pour mieux voir un escamoteur blouissant SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 comme un dieu Et partout circulait dominant tous les parfums une odeur de friture qui tait comme l encens de cette f te Au bout l extr me bout de la rang e de baraques comme si honteux il s tait exil lui m me de toutes ces splendeurs je vis un pauvre saltimbanque vo t caduc adoss contre un des poteaux de sa cahute une cahute plus mis rable que celle du sauvage le plus abruti et dont deux bouts de chandelles coulants et fumants clairaient trop bien encore la d tresse Partout la joie le gain la d bauche partout la certitude du pain pour les lendemains partout l explosion fr n tique de la vitalit Ici la mis re absolue la mis re affubl e pour comble d horr
39. rand nombre ce que l on a du devoir r server jusqu ici une lite Enfin la c r monie dramatique tire aussi son efficacit du nombre de ses participants Mais quel quilibre difficile Et combien d licat maintenir quilibre entre le po te son uvre le grand public les interpr tes les techniciens Cependant cette instabilit cr e peut tre un style un style vivant Et parce que celui ci est quotidiennement menac cette m me instabilit d joue les tics les trucs les scl roses L art du Th tre populaire est donc une r volte permanente Jean Vilar Le TNP service public 1953 Jean Vilar cit dans Le Th tre service public ditions Gallimard Paris 1975 SERVICES CULTURE DITIONS RESSOURCES POUR L DUCATION NATIONALE CRDP ACAD MIE DE PARIS n juillet 2009 ANNEXE 4 CASIMIR ET CAROLINE ET LA COUR DU PALAIS DES PAPES AVIGNON Le c l bre Palais des papes d Avignon a t le cadre de l une des luttes principielles les plus importantes entre diff rents courants de l glise catholique Choisi comme si ge papal durant le XIVe si cle il a t le motif d une lutte de pouvoir avec Rome une poque o l glise et l tat taient encore naturellement li s ces lieux ont t le cadre d un combat pour l avenir non seule ment religieux mais aussi politique de l Europe Une fois le p re de l glise rentr Rome Le Palais des papes est rest d
40. re lire Le texte en annexe 1 dans lequel Horv th parle de lui m me Quelle image l auteur donne t il de sa personne Dans ce texte Horv th se d crit en insistant sur son caract re cosmopolite et en d non ant le patriotisme belliqueux et les archa smes d un empire vermoulu qui s est effondr l Autriche LES RYTHMES DE LA F TE NUL ji L MM l ji Hongrie l inverse sa v ritable patrie n est pas un territoire mais la langue et le peuple Pour d couvrir cet auteur faire les acti vit s propos es dans le dossier n 75 dans le chapitre d n von Horv th un destin europ en et une mort absurde p 2 et 3 Faire les activit s propos es dans le dossier n 75 dans le chapitre La f te foraine une soci t en miniature et La foire aux illusions espace trajectoire structure p 3 6 On soulignera en particulier la mani re dont la f te qui cr e l occasion de rencontres faciles et multiples les personnages se croisent au hasard et semblent rebondir les uns contre les autres donne son rythme la pi ce Sa structure fragment e en une succession rapide de sc nes augmente cet effet un critique allemand parle ce propos de dramaturgie du man ge Karussell Dramaturgie Elle lui donne aussi son atmosph re ambivalente sous les dehors de la joie et de l galit la f te de la bi re r v le un univers o la loi du plus fort du plus riche s impos
41. s mes acteurs la fiction que nous avons cr e au jour le jour est finie Quand vous aurez franchi ces bambous aucun de vous n aura le droit de mentir Le Th tre c est la V rit Cach e Quand nous regardons au del des apparences nous voyons des oppresseurs et des opprim s dans toutes les soci t s Les ethnies les sexes les classes et les castes nous voyons un monde injuste et cruel Nous devons inventer un autre monde parce que nous savons qu un autre monde est possible Mais il nous appartient de le construire de nos mains en entrant en sc ne sur les planches et dans notre vie Venez assister au spectacle qui va commencer de retour chez vous avec vos amis jouez vos propres pi ces et Voyez ce que Vous n avez jamais pu voir ce qui saute aux yeux Le th tre n est pas seulement un v nement c est un mode de vie Nous sommes tous des acteurs tre citoyen ce n est pas vivre en soci t c est la changer Augusto Boal 27 mars 2009 Version originale en portugais 66000E 0 ANNEXE G LES IMAGES DES REPR SENTATIONS TH TRALES CRDP DE CASIMIR ET CAROLINE ACAD MIE DE PARIS n Affiche de la mise en sc ne de Jacques Nichet au th tre de la Colline Paris 1999 juillet 2009 DU 7 MAI AU 13 JUIN 1999 GRAND TH TRE te d n von Horv th Texte fran ais Henri Christophe Mise en e Nichet stanie mie gn Solange Oswald Degar Pierre Heydortf Costumes Nathalie Prats
42. s gens du bout de la semaine C est la f te quoi Faut tre amusant quand on peut entre la faim et la prison et prendre les choses comme elles viennent Puisqu on est assis faut d j pas se plaindre C est toujours a de gagn Dans l ombre tressaillent mille litres vides qui grelottent chaque instant sous les tables Je sentis ma gorge serr e par la main terrible de l hyst rie et il me sembla que mes regards taient offusqu s par ces larmes rebelles qui ne veulent pas tomber Que faire quoi bon demander l infortun quelle curiosit quelle merveille il avait me montrer dans ces t n bres puantes derri re son rideau d chiquet En v rit je n osais et d t la raison de ma timidit vous faire rire Javouerai que je craignais de l humilier Enfin je venais de me r soudre d poser en passant quelque argent sur une de ses planches esp rant qu il devinerait mon intention quand un grand reflux de peuple caus par je ne sais quel trouble m entra na loin de lui Et m en retournant obs d par cette vision je chercha analyser ma soudaine douleur et je me dis Je viens de voir l image du vieil homme de lettres qui a surv cu la g n ration dont il fut le brillant amuseur du vieux po te sans amis sans famille sans enfants d grad par sa mis re et par l ingratitude publique et dans la baraque de qui le monde oublieux ne veut plus entrer Extrait de Charl
43. s sommes tous des artistes en faisant du th tre nous apprenons voir ce qui nous saute aux yeux mais que nous sommes incapables de voir tant nous sommes seulement habitu s regarder Ce qui nous est familier nous devient invisible faire du th tre c est clairer la sc ne de notre vie quotidienne Au mois de septembre dernier nous avons t surpris par une r v lation th trale nous qui pensions vivre dans un monde s r malgr les guerres les g nocides les h catombes et les tortures qui certes se d roulaient mais loin de nous dans des contr es lointaines et sauvages nous qui vivions en s curit avec notre argent plac dans une banque respectable ou dans les mains d un honn te courtier en bourse on nous a dit que cet argent n existait pas qu il tait virtuel fiction de mauvais go t de quelques conomistes qui eux n taient pas fictifs ni s rs ni respectables Tout cela n tait que du mauvais th tre une sombre intrigue dans laquelle quelques uns gagnaient beaucoup et o beaucoup perdaient tout Des politiciens des pays riches ont tenu des r unions secr tes d o ils sont sortis avec des solutions magiques Nous victimes de leurs d cisions nous sommes rest s spectateurs assis au dernier rang du balcon Il y a vingt ans je montais Ph dre de Racine Rio de Janeiro Les d cors taient pauvres des peaux de vache au sol des bambous autour Avant chaque repr sentation je disai
44. siblement des pieds contrastent avec les habits blancs et l allure impeccable du tailleur Sch rzinger Casimir utilisera sa veste en la nouant comme s l voulait se pendre apr s la rupture avec Caroline sc ne 62 Le juge et le directeur sont en costume et cravate Le personnage de Rauch ne cesse de bomber le torse en signe de sup riorit et ne prend pas la main tendue de Sch rzinger Lorsque Speer ivre et jaloux se dispute avec Rauch sa veste lui sert alors de projectile pour le frapper Caroline est tr s appr t e pour sortir et sa perruque blonde de Marylin signale la fois sa volont de s duire et de s amuser et sa col re lorsqu elle la jette terre au cours de ses disputes avec Casimir Regarder l extrait disponible sur http crdp ac paris fr piece demontee piece index php id casimir et caroline simons Quel r le joue un accessoire comme Le ballon sc ne 115 Le dauphin gonflable avec lequel appara t Sch rzinger donne celui ci un c t enfantin et enjou renforc par ses gambades autour de Caroline La vie continue Et m me si ce ballon est le double d risoire du zeppelin avec lequel Caroline r vait de s envoler au d but ce ballon l qu ils regardent s envoler tr s haut est le signe d un bonheur accessible sinon celui qu elle avait esp r Sch rzinger appara t avec un ballon sc ne 115 CHRISTOPHE RAYNAUD DE LAGE FESTIVAL D AVIGNON Montrer de quelle mani re la v
45. sur lesquelles pendant un long temps comptent les saltimbanques les faiseurs de tours les mon treurs d animaux et les boutiquiers ambulants pour compenser les mauvais temps de l ann e En ces jours l il me semble que le peuple oublie tout la douleur et le travail il devient pareil aux enfants Pour les petits c est un jour de cong c est l horreur de l cole renvoy e vingt quatre heures Pour les grands c est un armistice conclu avec les puissances malfaisantes de la vie un r pit dans la contention et la lutte universelles l homme du monde lui m me et l homme occup de travaux spirituels chappent difficilement l influence de ce jubil populaire Ils absorbent sans le vouloir leur part de cette atmosph re d insouciance Pour moi je ne manque jamais en vrai Parisien de passer la revue de toutes les bara ques qui se pavanent ces poques solennelles Elles se faisaient en v rit une concurrence formidable elles piaillaient beuglaient hurlaient C tait un m lange de cris de d tonations de cuivre et d explosions de fus es Les queues rouges et les Jocrisses convulsaient les traits de leurs visages basan s racornis par le vent la pluie et le soleil ils lan aient avec l aplomb des com diens s rs de leurs effets des bons mots et des plaisanteries d un comique solide et lourd comme celui de Moli re Les Hercules fers de l normit de leurs membres sans front et sans cr ne comme les
46. z sur mon pays natal je r ponds je suis n Fiume j ai grandi Belgrade Budapest Presbourg Vienne et Munich et j ai un passeport hongrois mais une patrie Je ne connais pas Je suis un m lange typique de l ancienne Autriche Hongrie magyar croate allemand et tch que mon nom est magyar ma langue maternelle est l allemand Cest de loin l allemand que je parle le mieux je n cris qu en allemand j appartiens donc au cercle culturel allemand au peuple allemand Par contre le concept de patrie falsifi par le nationalisme m est tranger Ma patrie c est le peuple Donc comme je l ai dit plus haut je n ai pas de pays natal et je n en souffre videmment pas je me r jouis au contraire de ma situation d apatride car cela me d livre d une sentimentalit inutile Mais je connais videmment des paysages des villes et des chambres o je me sens chez moj j ai aussi des souvenirs d enfance et je Les aime comme tout un chacun Les bons et les mauvais Ma g n ration ne conna t la vieille Autriche Hongrie que par ou dire cette double monarchie d avant querre avec ses deux douzaines de nations o le patriotisme de clocher le plus born c toyait l auto ironie r sign e avec sa culture ancestrale ses analphab tes son f odalisme absolutiste son romantisme petit bourgeois son tiquette espagnole et sa d pra vation douillette Ma g n ration c est bien connu est tr s m fante et s ima
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