Christine Montalbetti Discours de réception du Prix
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1. Christine Montalbetti Discours de r ception du Prix Franz Hessel 2014 Madame la Ministre d l gu e la Culture et aux M dias Madame la Ministre de la Culture je vous remercie chaleureusement ainsi que Madame Christel Hartmann Fritsch directrice de la Fondation Genshagen Monsieur Guy Walter directeur de la Villa Gillet crivain cr ateur des stimulantes Assises Internationales du Roman et de Mode d emploi un festival des id es Ad la de Fabre directrice de programmation attentive ainsi que les membres du jury collectivement et individuellement Et je f licite Esther Kinsky laur ate allemande Je voudrais remercier aussi mon diteur Paul Otchakovsky Laurens sans qui je ne serais pas dans ce salon de Berlin aujourd hui et qui a donn un sens aux heures que je passe assise ma table de tra vail Jean Paul Hirsch attach de Presse et fid le accompagnateur Vibeke Madsen qui s occupe de nos droits et des relations internationales Thierry Fourreau qui a donn forme mat rielle ce livre et Antonie Delebecque Je suis tr s heureuse de recevoir ce prix ce soir D abord cause de la personnalit de Franz Hessel Son double de fiction le Jules du Jules et Jim de Henri Pierre Roch ne doit pas occulter le v ritable Franz Hessel le traducteur le po te l auteur des Promenades dans Berlin mais c est un fait qu il est entr tr s t t dans nos imaginaires avec la belle adaptation de Truffaut qu il a un peu p2. our moi la voix d Oskar Werner son bel accent tra nant et qu il incarne l id e m me de la libert d un exercice de la libert qui est plus p rilleux sans doute que de s engouffrer dans les voies d j trac es des codes et qui est le lieu de l inventivit comme d une plus grande imm diatet dans les relations Une exigence de libert qui a hant ma notre jeunesse parce que c tait la condition pour improviser sa vie Je ne connais pas l allemand J avais appris dire il y a longtemps mais je crois que cela sonne de fa on trange Ich spreche kein Deutsch et aussi cette phrase que pour l instant je n ai jamais eu l occasion de prononcer Du hast sch ne Augen Rien de plus La traduction de ce roman ira donc rejoindre ce que j appelle ma biblioth que illisible gt Je ne pourrai pas au contraire des traductions en anglais la relire Mais j aime cette id e aussi Celle de la d possession D une d possession heu reuse Parce que toute traduction est aussi une lecture et donc une interpr tation Tout en restant le m me ce roman deviendra un peu autre et c est une chance qu on lui permette cette m tamor phose qui restera pour moi myst rieuse Je suis heureuse que ce texte travers les mots d une traductrice o d un traducteur puisse toucher de nouveaux lecteurs Je l ai crit apr s Love Hotel qui se passe l apr s midi du tsunami alors que ce jour l je me trouvais en r sidence d c
3. riture Kyoto Plus rien que les vagues et le vent est un roman qui se d roule sur l autre rive du Pacifique dans l Oregon et qui correspondait pour moi au d sir de reconstruire un monde sur l autre c te une confiance dans la puissance de la fiction Dans sa capa cit cr er des vies Dans ce pouvoir de la fiction se faire un cho du monde actuel retraiter de vieilles fables comme celle du fils prodigue et panser nos blessures produire des mondes neufs comme conserver une trace de ce qui s enfuit
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