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Quel avenir pour le cinéma au XXIe siècle ?

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1. la galerie Ber s Paris jusqu au 20 janvier Guy de Rougemont Exposition La linea serpentinata sculptures polychromes au Centre des Arts Enghien les Bains jusqu au 31 octobre Pierre Yves Tr mois Exposition au Ch teau de Chenonceau jusqu au 7movembre Page 1 et ci contre Julie Christie dans Fahrenheit 451 de Fran ois Truffaut 1966 L ACADEMIE DES BEAUX ARTS Secr taire perp tuel Arnaud d HAUTERIVES BUREAU 2004 Pr sident Roger TAILLIBERT Vice Pr sident Jean PRODROMIDES SECTION I PEINTURE Georges MATHIEU e 1975 Arnaud d HAUTERIVES e 1984 Pierre CARRON e 1990 Guy de ROUGEMONT 1997 CHU TEH CHUN e 1997 Yves MILLECAMPS 2001 Jean CORTOT 2001 ZAO WOU KI 2002 SECTION II SCULPTURE Jean CARDOT 1983 Albert F RAUD 1989 G rard LANVIN e 1990 Fran ois STAHLY 1992 Claude ABEILLE 1992 Antoine PONCET 1993 Eug ne DODEIGNE 1999 Section III ARCHITECTURE WELY SEET Christian LANGLOIS e 1977 Roger TAILLIBERT e 1983 Paul ANDREU 1996 Michel FOLLIASSON e 1998 VAR 10 12721117 SECTION IV GRAVURE Pierre Yves TR MOIS 1978 Jean Marie GRANIER e 1991 Ren QUILLIVIC 1994 SECTION V COMPOSITION MUSICALE Serge NIGG e 1989 Jean PRODROMIDES 1990 Laurent PETITGIRARD e 2000 Jacques TADDEI e 2001 Francois Bernard M CHE 2002 SECTION VI MEMBRES LIBRES Pierre DEHAYE 1975 Michel DAVID WEILL 1982 Andr BETTENCOURT 1988 Ma
2. laquelle il fonda son propre atelier d architecture et d urbanisme En 1966 il devint Architecte en chef des b timents civils et palais natio naux On lui doit notamment le centre hospitalier universitaire de l h pital Saint Antoine Paris 1962 le minist re de la d fense nationale Beyrouth la maison de la culture de Grenoble 1968 la facult de m decine de l h pital Necker Enfants malades Paris 1969 la pr fecture 1970 et le palais de justice 1971 des Hauts de Seine le centre hospitalier de Corbeil Essonne en collaboration l universit des arts Takarazuka Japon 1987 Andr Wogenscky donna de nombreuses conf rences travers le monde Il est l auteur de deux ouvrages Architecture active 1972 et Les mains de Le Corbusier 1987 En 1981 il fut lu membre de l Acad mie d Architecture et en 1998 il entra l Acad mie des Beaux Arts o il fut lu au fauteuil pr c dem ment occup par Jacques Cou lle La devise d Andr Wogenscky tait Voir des hommes avant de s autoriser voir des formes architecturales Pour lui l architecture n est pas faite avec le b ton avec la pierre avec les mat riaux utilis s mais elle est faite de l organisation de formes spatiales Le rythme l ment essentiel de l uvre d Andr Wogenscky provient de la juxtapo sition dans l espace de formes diff rentes de mani re former une unit qui au del de toute question f
3. notre existence veill notre conscience notre intelligence notre go t de la vie continuent de voir le jour Je ne sais pas s il est possible d inverser les syst mes de produc tion de revenir une conception plus artisanale plus honn te et plus exigeante de cette profession de la remettre comme elle n aurait jamais d cesser de l tre entre les mains de gens dont c est le m tier Nous r alisateurs ind pendants avons peut tre tard r agir et nous n avons pas les moyens de combattre les normes enjeux financiers et mercantiles contre lesquels nous nous levons Certains d entre nous souhaitent l intervention de l Etat qui viendrait sauver le radeau du cin ma au nom de notre Anna Magnani dans Rome ville ouverte de Roberto Rossellini 1945 fameuse exception culturelle fran aise Je suis sceptique Je crains qu un minist re ne puisse exercer le m c nat au sens royal o Charles de Noailles entendait quand il offrait Bu uel un million de francs sans m me s enqu rir du film auquel cette fortune serait employ e Ce fut L ge d or Un ge d or bien r volu si tu me passes ce mauvais jeu de mots C tait intol rable et nous nous en accommodions fort bien crivait Sartre propos d un temps p nible de l histoire de France Nous pensons nous que si c est intol rable nous ne devons pas nous en accommoder Un r alisateur de nos jours s il veut res
4. son invention La l gende veut en effet que Lumi re voqu t une invention sans avenir parce que la premi re s ance n attira que 33 spec tateurs Mais elle n est pas exacte Lumi re il s agissait en loc currence du p re Antoine et non de son fils Louis valuait parfai tement la p rennit de son cin matographe mais il lui fallait r sister aux offres de Georges M li s Alors s appuyant sur la sagesse lyonnaise il enroba ses arguments d une pr diction d fi nitive le cin matographe n est pas vendre et remerciez moi jeune homme il ferait votre ruine car il n a pas d avenir D finitive astucieuse et fausse cette d claration est rest e lais sant croire que la question de l avenir du cin ma s est pos e d s sa naissance Sauf qu il y a une part de vrai car le cin ma va faire l objet d in nombrables proph ties Oui et s entendre plusieurs fois dire qu il s approchait du tr pas Mais il faut d coder chaque v nement A la fin des ann es vingt ce n est pas uniquement parce qu on disait le cin ma muet mourant que la Warner lance le cin ma sonore reprenant un brevet existant pourtant depuis longtemps mais parce que la Compagnie allait financi rement tr s mal et qu elle avait besoin de nouveaut pour se relancer Et quand les acteurs se mirent parler sur l cran on en profita d ailleurs pour annoncer la mort du th tre Dans les ann es cinqua
5. jug s trop audacieux par les cha nes L homme de Londres adapt de Georges Simenon par Bela Tarr qui a le tort d tre hongrois et Il sera une fois de Sandrine Veysset qui a effray cause de la forme qu elle a choisie le conte Humbert Balsan reconna t que les auteurs sont pouss s s autocensurer mais note que paradoxalement c est sur une cha ne de t l vi sion l unit fiction d Arte que l on trouve le plus de libert La production fran aise est molle Il faudrait une volont politique pour renforcer le service public cr er au sein de l avance sur recettes un d partement dot de moyens importants pour w LS Louis Jouvet dans Dr le de drame de Marcel Carn 1937 permettre des explorations Les films fran ais s exportent moins ils ne figurent plus aux palmar s des grands festivals Il faut doper la v ritable cr ation L avance sur recettes ne remplirait elle plus sa t che Dans un milieu o par crainte de mesures de r torsion r gne une certaine omerta il se dit ici et l que cette commission joue un r le d amplificateur du succ s au lieu de s appliquer corriger les lois du march et plut t que d aider des films se monter n accorde son aide qu aux projets qu elle est certaine de voir aboutir Les aides d tat sont distribu es n importe comment confie un r alisateur qui salue Mathieu Amalric d avoir eu le courage lorsqu il pr sid
6. l 01 41 10 24 70 Jusqu au 29 janvier 2005 Actualit s P E Cr U Exposition Jean Puy mi de Derain Marquet Matisse qu il connut en atelier Jean Puy 1876 1960 fut un de ceux qui exposa ses uvres au Salon d Automne de 1905 affubl de la c l bre d nomination de cage aux fauves Une cinquantaine de ses toiles sont rassembl es et permettent chacun de d couvrir ou red couvrir son talent Port par les recherches picturales du nouveau si cle appartenant lavant garde il resta fid le la tradition figurative et peignit selon ses convictions sa mani re intimiste Ses sujets de pr dilection un port breton un march proven al un paysage de neige savoyard devant quelques fruits un mod le nu son temp rament il prouvait une joie charnelle d tailler un beau nu ou savourer un paysage sa facture Pharmonie des couleurs et des formes font de Jean Puy ce cr ateur singulier solidement install dans l histoire de Part Mus e Marmottan Monet 2 rue Louis Boilly 75016 Paris T l phone 01 44 96 50 33 Jusqu au 30 janvier 2005 Prix Fran ois Victor Noury L e 30 juin dernier les membres de la section des cr ations artistiques dans le cin ma et l audiovisuel de l Acad mie des Beaux Arts ont attribu l unanimit le Prix Fran ois Victor Noury Lucas Belvaux pour sa trilogie Un couple patant Cavale Apr s la vie Ce p
7. me objectif celui de faire perdurer le cin ma fran ais Vous attaquez le syst me de l avance sur recettes Ce syst me est certainement perfectible Mais au cours des ann es o j ai fait partie de la commission d avance sur recettes en particulier sous la pr sidence de Christian Bourgois nous avons permis la r ali sation de trois films qui ont connu un grand succ s 37 2 le matin de Jean Jacques Bene x Jean de Florette et Manon des Sources de Claude Berri et Th r se d Alain Cavalier Ces trois exemples suffisent montrer que le syst me d avance sur recettes encou rage des films fort diff rents et qui peuvent rencontrer un large public La cr ation de cette commission a t 66 Le probl me l une des plus remarquables actions d Andr Malraux qui a introduit un syst me de contrepoids au march Je suis galement membre de la commission par celui d exemption culturelle inspir du syst me niveau culturel du d Arte France qui coproduit un certain nombre de canadien Nous souhaiterions que vous nous donniez publi c ne d p end films Contrairement ce que vous crivez nous quelques l ments de r flexion sur ce point Pourriez vous enfin nous parler de ce que l on pas du syst me avons d cid de produire le film V nus Beaut sur sc nario sans attendre les r sultats des C sars pour peut qualifier de Ligne Maginot am ricaine dans de financement lui assurer une diffus
8. on satisfaisante et de trouver son public Enfin vous abordez le probl me du DVD Aux Etats Unis lex ploitation par DVD est en train de d passer l exploitation en salles En France nous vivons dans une jungle sur le plan du droit qui p nalise comme toujours les artistes et les ayant droits La SACD se bat pour r glementer ce march Jean Prodromid s Que pr conisez vous pour am liorer ou pour transformer le syst me fran ais Jean Cluzel Secr taire perp tuel de l Acad mie des Sciences morales et politiques J ai commenc travailler sur ce probl me comme Rapporteur de l Office parlementaire des politiques publiques il y a huit ans en 1996 sous un gouvernement de droite Le groupe seul pays l exception de l Espagne qui n en est qu aux pr limi naires demander l exception culturelle Je souhaite apporter une derni re pr cision le syst me cana dien est totalement diff rent du n tre car il ne craint pas deux mots qui f chent en France Ces mots sont obligation et sanc tion C est la raison pour laquelle j admire ce syst me parce qu il a su s imposer aux Am ricains pour l ensemble des productions culturelles Il faut en outre noter que le Canada tout comme l Allemagne finance davantage son syst me culturel que la France L Organisation Mondiale du Commerce qui permet aux pays faibles de s exprimer face aux Etats Unis est mes yeux le syst me le plus apte apporter
9. un produit plus ph m re que jamais le pire est toujours craindre amp Faits divers documentaire de Raymond Depardon 1983 11 15 Le cin ma fran ais un financement r quilibrer Par Jean Fran ois Lepetit producteur PDG de Flach Films pr sident de la Chambre syndicale des producteurs de films e cin ma fran ais conna t aujourd hui une s rieuse crise de la r partition de son financement entre les diff rents acteurs du march dont le produc teur ind pendant est l une des principales victimes Si le cin ma fran ais se caract rise par une grande diversit en nombre de films 212 films produits en 2003 cette r alit cache de grandes diversit s On assiste depuis quelques ann es une surench re qui se porte sur un nombre r duit de tr s gros films en termes de budget au d triment 66 L avenir du cin ma de films budget moyen plus difficiles monter et une sorte fi ran ais d pend des de marginalisation conomique des films petit budget dont le choix qui seront pos s nombre cro t fortement dans une conomie de plus en plus pr caire auj our hui pour Ainsi en 2003 les films plus de 10 M qui ne repr sentaient que 10 du nombre de films produits monopolisaient 45 des devis de fabrication des films d initiative fran aise budgets moins de 2 M qui repr sentent 43 du nombre de films et seulement 9 des devis Ces films ont par
10. beaucoup Sont ils de qualit Il affirmera oui et souvent meilleurs que les films am ricains Si vous lui dites que sur les 180 200 films produits chaque ann e quinze vingt seulement font recette en salles il ne vous croira pas Si vous ajoutez que le cin ma fran ais repr sente toutes exploitations confondues salle t l vision et vid o peine 2 des productions d Hollywood il ne vous croira pas davantage et il ne vous croira pas aussi longtemps qu en France le cin ma sera sous perfusion et les Fran ais sous hypnose Les perdants du syst me Contrairement ce qu on leur dit les artistes sont abus s qui l on fait croire qu ils font un film c est dire un spectacle pour un public Alors que pour le plus grand nombre d entre eux en l absence de public ils ne font que de la figuration destin e la seule pellicule ou ce qui en tient lieu maintenant Contrairement ce qu on leur dit les cr ateurs sont abus s qui lon fait croire que la France leur donne la meilleure place et les meilleurs moyens alors que l essentiel de leurs uvres int resse si peu de spectateurs Contrairement ce qu on leur dit les Fran ais sont abus s qui l on fait croire qu ils sont premiers de la classe avec 182 millions d entr es en salles en 2002 sans pr ciser que beaucoup plus de la moiti d entre eux est infid le au cin ma fran ais Contrairement ce que l on di
11. cin ma et peuvent n tre diffus s qu une fois D o leur succ s sur des spectateurs lass s par les innombrables diffusions de certains films et la quasi certitude de voir rapi dement ceux qu ils auraient manqu s De plus la plupart des meilleurs cin astes fran ais n h sitent plus tourner pour le petit cran qui leur laisse volontiers l ind pendance souhait e et ceci contrairement une id e trop souvent r pandue qui parle d une production sous contr le Les cha nes hertziennes ne pouvant plus compter comme autrefois sur l audience des films en profitent tout en copro duisant de nombreux films par ailleurs pour diminuer le nombre de films programm s chaque ann e A une ch ance plus ou moins grande on peut penser qu en dehors des succ s les plus spectaculaires et des films copro duits par elles les cha nes hertziennes ne diffuseront que tr s peu de films Il se posera alors in luctablement le probl me du financement du cin ma les prix pratiqu s par les cha nes du c ble restant d risoires D laissant les films d sormais peu porteurs d audience les cha nes hertziennes se souviendront elles que le cin ma est aussi un art dont les uvres plus anciennes m ritent d tre programm es au m me titre que des op ras ou des pi ces de th tre A un moment o le DVD jetable au fait qu aurait on entendu si on avait parl du livre jetable ram ne le film au niveau d
12. corps les gations Le cin ma a plus d un si cle Les territoires ont ils tous t d frich s Les exp rimentations donnent vie Mais dans les ann es soixante lappa fi OrMES 1MpUTES de sa sont elles toutes faites Un festival comme Cannes rition d un discours nostalgique sur un 7 Art propre descendance qui est depuis toujours le meilleur des barom nouveau priv d avenir s appuie sur des consid artistiqu e et tres s oblige faire des hypoth ses en s ouvrant la rations esth tiques Et paradoxalement cela s op re avec le surgissement de la modernit la Nouvelle technologique que le vid o le mouvement Dogma cher Lars von Trier au documentaire Michael Moore Nicolas Philibert Vague en France les nouvelles vagues en Europe cin ma continuera Raymond Depardon au cin ma d animation Les au Japon puis aux USA auquel s ajoute le cr pus vivre et s inventer Triplettes de Belleville Shrek Mais cela ne va pas cule du syst me des studios et la disparition progres sive des grands auteurs qui avaient marqu le cin ma depuis les ann es trente C tait mieux avant lit on ici et l Heureusement la vitalit collective des nouveaux cin astes et la force des uvres feront des ann es soixante une d cennie exceptionnelle On s loigne alors du cr puscule P Pas longtemps A la fin des ann es soixante dix appara t un discours sur la mort du cin m
13. d cid de soutenir les formes contemporaines du cirque 4 Enfin Paris entend conduire une action r solue afin que la vie th trale et chor graphique soit toujours plus foisonnante et riche Pour le th tre l aide accrue apport e depuis 2001 en faveur du Th tre de la Ville 7 5 et du Ch telet 10 t moigne de cette volont Par ailleurs le Th tre priv est tr s soutenu tant en fonction nement qu en investissement De plus d s son installation notre quipe municipale s est atta ch e soutenir la cr ation chor graphique L enveloppe globale allou e aux compagnies de danse sous forme d aide au projet a augment de 80 depuis 2000 5 L ouverture toutes les musiques est une nouveaut culturelle Outre le Th tre du Ch telet la municipalit a renouvel son soutien aux grandes formations musicales prestigieuses comme l Ensemble Orchestral de Paris l Orchestre de Paris et l Ensemble Intercontemporain 23 24 Les petits lieux parisiens atypiques comme la P niche op ra 19 la Maroquinerie 20 ou Glaz art 19 qui m nent une politique innovante au service de la musique dans sa diversit sont soutenus Paris capitale culturelle constitue de longue date un terri toire privil gi pour la cr ation artistique L offre musicale ne d roge pas cette tradition Le dynamisme cr atif des petits lieux de diffusion de musique vivante trouve son ancrag
14. de l Union Europ enne Cette exception cultu relle n a t accept e par nos partenaires qu en faisant payer le prix fort notre diplomatie La clause de l exemption culturelle place avant toute discus sion internationale tel ou tel secteur d activit en dehors du trait lui m me C est ce que pour l ensemble de ses produits culturels le Canada a obtenu lors de la signature d un trait commercial ALENA avec les Etats Unis et le Mexique Ce qui ne le dispense pas pour autant de poursuivre ses efforts cultu rels face la puissance am ricaine Place et r le de la France Puissions nous tre capables de nous imposer nous m mes ce que nous sugg rons aux autres de faire Car il n est pas certain que sans lucidit sans courage sans pers v rance la France puisse b n ficier longtemps encore de autorit morale que lui valent son histoire son attachement aux valeurs de civilisation et le caract re universel qu elle donne ses messages Sa place et son influence au sein d une Europe en construc tion d pendent aussi de l image qu elle offre et de la fa on dont les Fran ais sauront r pondre aux d fis de cette entreprise euro p enne de civilisation Puissions nous suivre le conseil de Valery Larbaud lutter contre la tendance des choses aller vers le pire pour organiser et pour construire Mais aussi pour faire conna tre et pour faire aimer notre cin ma Illustr
15. demande d tude sur Putilisation des fonds mis la disposition du cin ma J ai poursuivi apr s avoir t confirm dans mes fonctions par une majorit de gauche comme beaucoup celle de armement Mais la situation pourrait bient t s am liorer et les d autres peuples gt Etats Unis pourraient tre amen s faire des conces ne compr ennent sions dans les n gociations que nous menons avec Je suis tr s conscient du fait qu il faut aider finan pas la position de eux Nous devons en effet mener avec eux un combat ci rement notre cin ma c est videmment indispen sable Mais il nous faut r fl chir sur le syst me en place pour servir au mieux l art cin matographique Au cours de ma mission d valuation de l utilisation des fonds mis la disposition du cin ma j ai pris connaissance des syst mes canadien et danois Le syst me canadien a t construit non pas partir d une exception mais partir d une exemption Je rappellerai que c est en 1993 que la France a voulu intro duire une exception au Trait de Rome de 1957 Notre pays a donc voulu mettre fin pour certains produits l application d une partie de ce trait introduisant une libert g n ralis e des changes Les Canadiens ont agi autrement avant de signer le trait de l ALENA Trait de l Atlantique Nord avec le Mexique et les Etats Unis ils ont pos comme principe que tout ce qui relevait de la poli tique culture
16. er est une illusion collective Elle est soutenue par ceux qui y participent pour justifier les circons tances qui les enrichissent D ailleurs l un des facteurs qui contribue cette euphorie sp culative et l effondrement programm c est l illusion que l argent et l intelligence sont li s la sp culation a achet l intelligence L art aux yeux des cha nes de t l visions de leurs partenaires de cette engeance repl te qui d sormais gouverne le cin ma n est d aucune utilit Il est impr visible difficile contr ler et surtout il n ob it aucune recette Or recette dans tous les sens du terme est le mot cl du monde t l visuel marchand Non seulement recette dans son acception sonnante et tr buchante mais aussi recette fa on mode d emploi comment pr parer sans go t et avec succ s des films propres se garnir la panse Le sc nario fait dor navant office de recette et on ne dira jamais assez le mal que les sc naristes font la cr ation cin ma tographique Un projet en parfaite sant apr s tre pass par de multiples comit s de lecture script doctors m decins de Moli re esclaves des cha nes se retrouve immanquablement l tat de grave malade Aussit t livr omnipotence du responsable de la cha ne lequel ne sait rien de la nature du cin ma et n a gu re lu dans sa vie autre chose que les pages conomiques de la presse il est pluch d cortiqu par
17. et offrit ses abonn s des films tr s r cents un an apr s leur sortie Il s ensuivit une banalisation du produit cin ma Les t l spectateurs qui avaient l habitude d attendre plusieurs ann es lorsqu ils manquaient la diffusion d un film eurent soudain la possibilit de voir la fin d un film un jour le d but le lendemain et le milieu trois jours apr s Grand argentier du cin ma fran ais selon l expression habituelle Canal Plus tait en effet devenu l une des principales sources de finan cement du cin ma La vie des films en salles devenait en m me temps et cause de cela de plus en plus br ve Aux six ou sept ann es que repr sentait autrefois la vie d un film des plus grandes salles aux plus petites succ dait d sormais un tat de fait qui en dehors de quelques productions spectaculaires r dui sait ces plusieurs ann es quelques semaines Recommander un film un ami devenait d s lors une prouesse le film ayant souvent disparu entre temps Aujourd hui La multiplicit des cha nes th matiques et le fait que la plupart des cha nes du c ble et du satellite m me si elles n ont pas la vocation de diffuser de films en profitent pour le faire ont contribu d valoriser les uvres cin matographiques la t l vision Au contraire les t l films produits par et pour la t l vision sont in dits lors de leur diffusion ce qui n est pas le cas des films de
18. financement est bout de souffle L volution verti gineuse des technologies de production et de diffusion le prend au d pourvu Le r gime d indemnisation ch mage des intermit tents du spectacle vient d imploser l origine les objectifs affich s du syst me fran ais taient la fois conomiques et culturels tandis que les r sultats obtenus taient conformes cette double ambition Tel n est plus le cas maintenant puisque les objectifs conomiques li s la sanc tion du public sont ni s pour la plupart Par contre les objec tifs effectifs correspondant l attente des corporatismes sont toujours rigoureusement atteints c est d abord un objectif de production de films de plus en plus nombreux quels que soient les sanctions du public C est ensuite un objectif productiviste faire travailler des entreprises prot ger des emplois quels qu en soient les co ts culturels audience confidentielle l tranger financiers prix et financement des films ou sociaux intermit tents du spectacle Si bien que la gestion planifi e entre profes sionnels et fonctionnaires a pris le grand et le petit cran du cin ma fran ais au pi ge d un syst me n existant plus qu au travers de ses propres lois sans se pr occuper ni du public ni des gaspillages de talents d nergie et d argent Les sept p ch s capitaux de la politique cin matographique fran aise Une politique la gribouille O
19. les cent deux cents subalternes auquel on le confie lesquels se moquent perdument de la personnalit du r alisateur de sa mani re de ses pr c dents travaux de sa fa on de traduire le monde le r el le fr misse ment de la vie Ils ne savent rien non plus du cin ma Ils n en connaissent que le box office le top 50 des vedettes susceptibles de satisfaire Saint Audimat et la liste des ingr dients cens s pi ger des spectateurs moutonniers Untel dans le r le principal une pinc e de ceci une noix de cela un peu d dulcorant moins de poivre et plus de margarine et quelques mois ou quelques ann es plus tard s il n est pas trop c ur par la bouillie laquelle on a r duit son projet original s il en a encore le courage ou la faim le r alisateur chanceux obtiendra enfin le droit et les moyens de tourner un produit codifi que n importe qui d autre que lui m me aurait pu tourner un film qui ne lui ressemblera pas qui ne ressemblera personne un film aussit t vu aussit t dig r un non film Un film qui passera sur le petit cran sans risquer de distraire le t l spectateur de la publicit Asservi cette loi de dupes qu est la loi du march il est craindre que le cin ma perde son me qu il se vide de son sens et m me de son plaisir Dans de telles conditions de production de pr paration comment esp rer mon cher Francis que des films tels que ceux qui ont enchant
20. leurs poli tiques culturelles adopt e automne 2005 l occasion de la 33 Conf rence G n rale de l UNESCO La diversit culturelle et la lutte contre la piraterie Aujourd hui on parle beaucoup de la lutte contre la piraterie musicale et audiovisuelle qui s vit sur le net notamment au moyen d changes de fichiers ill gaux via les sites de peer to peer Hollywood et la MPA font pression sur de nombreux gouver nements pour qu ils punissent s v rement les pirates Mais quelle serait la motivation de ces gouvernements pour lutter contre la piraterie sans industrie culturelle nationale prot ger Ils ne gagneraient qu en impopularit Ce n est qu en permettant d au tres cultures d exister que les Etats Unis trouveront des alli s dans la lutte contre la piraterie Ce message ne semble pas passer aupr s du gouvernement am ricain qui voyant les n gociations sur les services bloqu es POMC continuent leur politique de n gocia tions de trait s commerciaux bilat raux avec certains pays tiers Maroc Australie Chili P rou Equateur et Colombie Tous ces pays ont fait des concessions en mati re culturelle dans lesdits trait s qui vont essentiellement ouvrir leur march aux biens et services am ricains au d triment de leur production nationale amp La diversit et ses enjeux 13 Quel avenir pour le cin ma au XXT si cle suite Histoire s du cin ma Seul le cin ma
21. musique africaine occidentale En 1983 il rentre la Casa de Velazquez Madrid o il s journe deux ans A son retour d Espagne il est nomm professeur d analyse des musiques de tradition orale au Conservatoire national sup rieur de musique de Lyon jusqu en 2000 Ses activit s universitaires et professorales se sont conju gu es de nombreux voyages d tudes au cours desquels Jean Louis Florentz a trouv les sources de son inspiration musicale Afrique du nord Niger C te d Ivoire Kenya Isra l Martinique Polyn sie Maroc Il est l auteur d uvres orchestrales Les Jardins d Amenta L Anneau de Salomon L Enfant des Iles Qsar Ghil ne instru mentales Laudes Debout sur le Soleil La croix du Sud Chant de Nyandarua L Ange du Tamaris L Enfant noir compos es pour l orgue ou le violoncelle et d uvres pour ch ur a cappella ou ch ur et orchestre Il a aussi publi plusieurs tudes dans lesquelles il approfondit les sources de son criture musicale on peut consulter la liste compl te de ses uvres de sa discographie et de ses publications didactiques sur le site internet de l Acad mie des Beaux Arts www academie des beaux arts fr De nombreux prix sont venus r compenser cette carri re de compositeur Prix de composition Lili Boulanger 1978 Prix Georges Wildenstein de l Acad mie des Beaux Arts 1985 Grand Prix musical de la Ville de Paris pour l ensemble de son uvre 1989 Grand
22. 26 J avais encore tant de choses dire 66 Beaucoup parmi les tr s nombreux cr ateurs venu rendre Saint Eustache un dernier hommage Jean Louis Florentz devaient penser cette ultime phrase de Maurice Ravel son amie Marguerite Long Nous partagions tous ce sentiment d inachev renforc par le nombre restreint d uvres cons quence de l int grit et de la t nacit de Jean Louis compositeur sans concessions qui savait allier rigueur et curiosit Les cr ateurs sont perp tuellement soumis la n cessit de faire autre chose que de la cr ation pure Il y a toujours mille bonnes raisons dont certaines semblent incontournables pour ne pas composer peindre ou sculpter mais plut t g rer les probl mes annexes inh rents la cr ation artistique Jean Louis Florentz ignorait ces contraintes Il refusait le d rivatif la pens e qu elles repr sentent et lorsqu il y tait in vitablement confront se trouvait soudainement de fort m chante humeur Au del m me de la beaut de ses uvres c est l authenticit de sa trajectoire qui nous impressionne et qui a force d exemplarit Quelques semaines avant sa disparition il rencontrait les centaines de lyc ens qui venaient de lui d cerner le Grand Prix lyc en des compositeurs 2004 Sa d termination et sa force de conviction alors qu il se savait condamn taient intactes et la description qu il avait donn e de son proc
23. Lettre de ACADEMIE des BEAUX ARTS INSTITUT MM DE FRANCE gt FOuel avenir peoi RAT oau XXT ppe gt jisi MEy sil Lettre de ACA DEMIE des BEAUX ARTS INSTITUT DE FRANCE N en 1895 avec les fr res Lumi re le cin ma est bien Part du XX si cle Editorial travers les p riodes de trouble comme de prosp rit il n a Tout au long de ces d cennies cess de se d velopper et de s enrichir se nourrissant des soubresauts de Phistoire se fortifiant des progr s techniques diversifiant ses sources inspiration largissant ses moyens de diffusion Mais cette volution semble aujourd hui menac e on entend dire que les structures de financement se fragili sent que les modes de production se radicalisent que les publics se dispersent Et pourtant les r alisateurs ne manquent ni d id es ni d nergie les projets fleurissent et lorsqu ils se r alisent suscitent le plus souvent estime de la critique et l int r t du public Quel avenir pour le cin ma fran ais au XXT si cle Sous la conduite de Francis Girod membre de la section des Cr ations artistiques dans le cin ma et l audiovisuel nous avons abord cette question sous divers angles en interrogeant plusieurs acteurs ou t moins majeurs de notre syst me sp cifique de production auteur r alisateur producteur historien du cin ma programmateur la t l vision critique de cin ma organisateurs de f
24. PAcad mie des Sciences morales et politiques Extrait de sa communication PAcad mie des Beaux Arts le 2 juin dernier ermettez moi de r sumer bri vement les analyses de mon dernier livre Propos impertinents sur le cin ma fran ais en soulignant avant notre dialogue que deux cin mas sont actuellement prosp res le cin ma am ricain en raison du nombre de spectateurs qu il attire et le cin ma fran ais gr ce au nombre de films produits Encore faut il savoir qu en 2003 notre produc tion a augment de 5 alors que le nombre de spectateurs diminuait de 5 Si le syst me de soutien p rennis en 1959 a 66 Plusieurs petites lignes Maginot permettent de Une politique intimiste Une pagaille de films 200 par an alors qwune vingtaine seule ment voire moins certaines ann es trouvent leur public Le plus grand nombre est produit pour quelques milliers de spectateurs calcul e sur une p riode de 7 ans la moiti des films int resse moins de 25 000 spectateurs chacun alors que l on s enthousiasme sur les qualit s excep tionnelles de nos films certes un film est un proto type mais pas une esquisse d esquisse de sc nario permis de conserver des potentiels artistiques il contenir qu elqu e Une politique inspir e par les corporatismes est au fil des ann es devenu contre productif En effet le cin ma fran ais qui devrait faire face trois crises en est bien incapable Son syst me de
25. Prix musical de la Fondation Prince Pierre de Monaco 1990 Grand Prix de la musique symphonique de la SACEM 1991 Prix Ren Dumesnil de l Acad mie des Beaux Arts 1993 Grand Prix lyc en des compositeurs 2004 En 1995 l Acad mie des Beaux Arts d cide de reconna tre ce riche talent et de F lire l ge de 48 ans au fauteuil pr c dem ment occup par Raymond Gallois Montbrun Henri Dutilleux propos du Magnificat crivait Sens profond de la nature Aspiration vers linfini Esprit vou la contempla tion et parall lement orient vers les sciences Pens e et oreille attentives aux rites de civilisations lointaines Influence des musiques extra europ ennes Echos du monde des insectes comme de celui des oiseaux et de toute une vie animale secr te et fr missante tout ceci associ la liturgie Par dessus tout spiritualit profonde C est cette spiritualit que l on retrouve dans toute l uvre de Jean Louis Florentz amp Hommage Un hommage sera rendu au compositeur en la Cath drale Notre Dame de Paris le 14 janvier 2005 ndr Wogenscky membre de la section d Architecture est d c d le 5 ao t 2004 dans sa 89 ann e N le 3 juin 1916 Remiremont Vosges Andr Wogenscky avait t l ve de l Ecole Nationale Sup rieure des Beaux Arts ainsi que de l Institut d urbanisme de l Universit de Paris Il fut lad joint de Le Corbusier de 1945 1956 date
26. a qu on retrouve aussi bien chez des cin astes comme Wim Wenders ou Jean Luc Godard que chez des critiques comme Serge Daney Aux Etats Unis le jeune cin ma am ricain issu d une formidable g n ration d auteurs Coppola Scorsese etc se heurte la suite du d sastre financier de La Porte du Paradis de Michael Cimino une nergique reprise en main des studios pour lesquels le profit redevient le centre des pr occupations Le cin ma am ricain ne s en est pas encore tout fait relev Quelque chose s est cass laissant le cin ma d au teur en proie au doute Mais l mergence d un cin ma en direc tion du jeune public la fabrication de nouveaux mod les d exploi tation la r novation des salles et l argent de la t l vision permet tent l industrie de s offrir une certaine embellie qui masque les probl mes artistiques de fond Et les ges d or sont de plus en plus courts sans difficult s en t moignent les discours tenus autour de l attribution de la Palme d Or Farenheit 9 11 le film de Michael Moore dont au del du jugement critique on a discut ici et l la pr sence en s lection officielle comme si ce film n en tait pas un Le d bat est passionnant car c est en prenant bras le corps les formes impures de sa propre descendance artistique et technologique que le cin ma continuera vivre et s inventer Je trouve qu on ne se pose pas assez de ques tio
27. a file comme ces vaches que d peint Flaubert au march d Yonville l on all ge le programme du Festival de Cannes et que l on sauve des plages horaires pour la conversation la conser vation Il faut n est ce pas que les id es cr pitent que Cannes redevienne l agora Jai longtemps cru que parler ne servait qu parler Je sais en effet aujourd hui que j avais tort N en parlons plus 16 Quel avenir pour le cin ma au XXI si cle suite Les sc naristes encha n s par la t l vision as de probl mes de m urs rien qui touche la vie poli tique fran aise les t l visions principaux bailleurs de fonds du cin ma en France font peser sur les cr ateurs des contraintes qui emp chent la r alisation de films d ran geants ou simplement hors norme Au risque d un appauvrisse ment de la production A quoi mesure t on la bonne sant d une cin matographie Si on le juge aune du nombre de films produits le cin ma fran ais va bien les uvres agr es par le Centre national du cin ma CNC sont en croissance 212 en 2003 Mais abordons le probl me sous un autre angle Pourquoi certains projets de films sont ils tu s dans l uf Les exemples parlent d eux m mes Apr s avoir transpos l cran Extension du domaine de la lutte de Michel Houellebecq Philippe Harel voulait adapter Les Particules l mentaires du m me auteur Il a d abandonner ce second opus ju
28. a le jury du dernier Festival de Clermont Ferrand de ne distribuer aucun prix Tous les films en comp tition avaient eu des aides publiques et c tait des navets Jacques Le Glou qui exporte le cin ma fran ais l tranger s in surge lui aussi Il y a un affaissement g n ral de la profession un d clin du go t une abdication devant la frilosit des cha nes qui veulent des produits f d rateurs En charge de la production cin ma sur France 2 Pierre Heros proteste contre cet amalgame Les cha nes priv es ont leur logique mais nous ne faisons pas le m me m tier Pr s de 80 films ont t aid s par les cha nes du service public Sur France 2 un tiers des films sont destin s au prime time mais le reste ne d daigne pas l originalit Jai coproduit le documentaire d Henri Alleg sur la torture en Alg rie Et de rappeler qu Cannes les films d Agn s Jaoui de Raymond Depardon d Emir Kusturica et de Jean Pierre Am ris sont son catalogue Mais alors pourquoi ce malaise des r alisateurs s inqui tant de l engrenage infernal qui les contraint remplacer la recherche et l imagination par la confection de produits manufactur s Jean Luc Douin Le Monde 13 mai 2004 A ir 18 Quel avenir pour le cin ma au XXI si cle suite e 1 je h Propos impertinents sur le cin ma fran ais Par Jean Cluzel secr taire perp tuel de
29. ad mie des Beaux Arts Illustration Karine Hoffman Dyptique Juste c t 2004 Le premier membre lu dans la section VII de l Acad mie i des Beaux Arts Cr ations artistiques dans le cin ma et DORSAN l audiovisuel fut Marcel Carn en 1985 Le r alisateur des Enfants du paradis y tait membre libre depuis 1979 Puis furent lus dans cette derni re n e des sections de notre Acad mie Ren Cl ment en 1986 Claude Autant Lara et Pierre Schoendoerffer en 1988 G rard Oury et Roman Polanski en 1998 Henri Verneuil en 1999 Jeanne Moreau en 2000 et moi m me en 2002 L clectisme dont fait preuve l Acad mie des Beaux Arts en lisant des cin astes aux parcours si vari s montre l vidence qu elle consid re juste titre que le cin ma trouve sa force et sa grandeur dans la diversit Aujourd hui l aube du XXI si cle 109 ans apr s la naissance du cin ma il ma sembl opportun de faire un point sur la situation et lavenir de notre cin matographie nationale Jai demand Pascal Thomas auteur r alisateur Thierry Fr maux et Gilles Jacob d l gu artistique et pr sident du Festival de Cannes Patrick Brion historien du cin ma et responsable du service cin ma de France 3 Jean Fran ois Lepetit pr sident de la chambre syndicale des producteurs de films Pascal Rogard directeur g n ral de la SACD Jean Luc Douin critique de cin ma de nous faire part de leurs r flexi
30. ailleurs faute de moyens pour la distribution beaucoup de mal trouver leur public On voit donc que deux cin mas cohabitent au sein du syst me fran ais et vivent dans des conomies de plus en plus cloisonn es L avenir du cin ma fran ais d pend des choix qui seront pos s aujourd hui pour r quilibrer de fa on notoire les possibilit s de production de demain Cela suppose bien videmment que l ensemble des op rateurs du secteur soit conscient de ces enjeux et veuille ensemble pr server et d velopper une cin matographie forte et diversifi e Une diversit que cautionne le public comme le d montrent les succ s en salles du cin ma fran ais depuis plus de 3 ans qui permettent 33 films fran ais en 2003 de r unir plus de 500 000 entr es dont 20 plus de 1 000 000 Cette tendance est largement confirm e sur le d but de l ann e 2004 avec les succ s de films aussi vari s que Les Choristes Podium Deux Fr res Les 11 Commandements Mariages Nous vivons dans un contexte de tr s forte mutation technologique c ble satel lite diffusion num rique haut d bit sur Internet ADSL explosion du DVD qui tend d multiplier les modes de consommation de limage La banalisation de l image donc du film a pour cons quence de d velopper voire d encourager la piraterie Ce risque nouveau par son ampleur implicitement encourag par les fabri cants d enregistreurs de DVD les op rateurs de t l
31. ation Henri Verneuil et Henry Fonda pendant le tournage du film Le Serpent 1973 19 20 L art du dialogue A la suite de la communication de Jean Cluzel le 2 juin 2004 voir pages 18 et 19 un d bat s est engag entre plusieurs membres de l Acad mie des Beaux Arts et le Secr taire perp tuel de l Acad mie des Sciences morales et politiques Nous en reproduisons ici un extrait En photo Jean Prodromid s Francis Girod Jean Cluzel Laurent Petitgirard Jean Prodromid s Vice pr sident de l Acad mie des Beaux Arts membre de la Section de Composition musicale En tant que compositeur je suis membre du Conseil d Administration de la SACD depuis de nombreuses ann es et je connais bien les diff rents probl mes que vous avez voqu s au cours de votre communication Je souhaite lancer le d bat en faisant part de quelques r flexions personnelles Vous avez dit que le syst me fran ais d aides au financement qui a sauv notre cin ma au moment o le cin ma d autres pays disparaissait tait bout de souffle Il est vident que tout syst me de subvention et d aide comporte des effets pervers Il s agit de trouver l quilibre entre les avantages et les inconv nients d un tel syst me Dans votre livre vous critiquez le concept de lex ception culturelle et vous proposez de le remplacer r el du public celui de la baisse du cependant bien conscience que nous avons au fond tous le m
32. au niveau national en coalitions pour la diversit cultu relle A ce jour 11 coalitions sont actives travers le monde Argentine Australie Burkina Faso Canada Chili Cor e du Sud France Maroc Mexique Nouvelle Z lande S n gal et deux sont en cours de constitution Espagne et Pologne Le Comit de liaison apporte son soutien aux organisations profes sionnelles de la culture qui souhaitent b tir des coalitions afin de faire pression sur leur gouvernement respectif pour qu il n inclue pas la culture dans les accords commerciaux internationaux la piraterie Les Etats membres de l UNESCO travaillent actuellement l laboration d une convention inter nationale qui va fixer cette notion de diversit culturelle incluant le respect mutuel et le droit des peuples jouir de leurs propres cultures et reconnaissant la libert des Etats d tablir et de soutenir les politiques culturelles qu ils jugeront n cessaires au d veloppement de leur culture nationale respective Les 11 Coalitions pour la diversit culturelle r unies au sein du Comit International des Coalitions soutiennent l initiative en cours l UNESCO et comptent faire entendre la voix des professionnels de la culture lors de laboration de la convention Les exigences du Comit International de Liaison sont les suivantes une convention contraignante claire et pr cise dans ses objectifs reconnaissant la libert des Etats d tablir
33. bas Wydawnictwa Artystyczne page 14 Marie Fouque pages 20 en haut gauche et 26 Francis Apesteguy page 27 M P Dossier remerciements la Biblioth que du Film Acad mie des Beaux Arts 23 quai de Conti 75270 Paris cedex 06 http www academie des beaux arts fr Actualit s Exposition des pensionnaires dela Casa de Vel zquez Comme chaque ann e l Acad mie des Beaux Arts a pr sent dans la salle Comtesse de Caen les travaux des pensionnaires de la Casa de Vel zquez Des uvres originales en prise sur le monde d aujourd hui et qui refl tent toutes les tendances de l art contemporain au del des disciplines classiques dessin peinture sculpture des installations des mises en espace et une part importante la photographie haque ann e une grande impatience nous saisit quand vient le moment de d couvrir les uvres des pension naires de la Casa de Velazquez C est une tradition d sormais bien ancr e l exposition statutaire des travaux de ces jeunes cr ateurs prometteurs se tient au mois de mai Madrid puis au mois de septembre Paris au Palais de l Institut L Acad mie des Beaux Arts qui soutient avec constance les jeunes artistes en octroyant des bourses en d cernant des prix d encouragement ou encore en soutenant ce fleuron des Ecoles fran aises l tranger qu est la Casa de Velazquez est tr s atten tive l volution de l inspiration des g
34. blic Pau diovisuel et la culture en g n ral Il est la base des syst mes nationaux de subvention des m canismes de soutien des poli tiques de quotas et de la position adopt e par l Europe dans les n gociations commerciales internationales La diversit culturelle Le terme de diversit culturelle a vu le jour au d but des ann es 90 en m me temps que l exception culturelle pour laquelle la France notamment s est battue avec succ s La France a persuad le reste de l Europe de r sister aux tentatives am ri caines d inclure le secteur audiovisuel dans les n gociations commerciales internationales du GATT en 1993 destin es supprimer les obstacles au libre change En cons quence de quoi l Europe a refus de n gocier les subventions et les syst mes de protection du cin ma et de la t l vision en Europe Lorsque le cycle de Doha a t lanc en 2001 la Commission Europ enne au nom des Etats membres de l Union a annonc qu elle main tenait sa position quant au refus de discuter de la renonciation au statut sp cial du secteur audiovisuel La raison de cette d cision r side dans le fait que la protection et la promotion des industries audiovisuelles europ ennes sont indispensables au maintien de l identit et de la souverainet des pays et r gions qui constituent l Europe Devant l insistance des Etats Unis exiger de leurs 66 Ce n est qu en permettant culture
35. communications et les four nisseurs d acc s internet peut s av rer rapidement mortel si nous ne r agis sons pas vigoureusement Nous sommes aujourd hui dans une p riode de transition o s accentue chaque ann e davantage une sorte d inad quation entre les m canismes historiques et cependant l gitimes de pr financement du cin ma fran ais et la r alit du march Pour pr server la diversit du cin ma fran ais il faut par ailleurs maintenir en bonne sant un tissu riche et vari de productions ind pendantes capables de d ve lopper avec les auteurs et les r alisateurs des films de tout genre pour tous les publics Nous devons pour cela privil gier les mod les conomiques qui ont un int r t la diversit et tendre les engagements et obligations de diversit des diff rents diffuseurs du cin ma en privil giant notamment les engagements de pr finan cement pour chaque acteur du processus de diffusion du film en proportion des avantages qu il retire de l organisation de la chronologie des m dias et de la r alit de son march de demain r quilibrer de fa on notoire les possibilit s Parall lement on a constat une forte hausse des films petits de production Andrej Wajda et G rard Depardieu sur le tournage de Danton 1983 Ant c dents Le terme de diversit culturelle est devenu le mot d ordre de la promotion des politiques en faveur d un soutien pu
36. de Jean Luc Godard 1997 Ni L usage de la parole NTM hlb fpatio Par Gilles Jacob pr sident du Festival de Cannes est facile de faire le malin mais si vous me demandiez de raconter l histoire du film de Joseph Losey Accident 1967 je rougirais Voici pourquoi dans une autre vie j tais critique de cin ma Un jour au Festival de Cannes envoy sp cial des Nouvelles litt raires je venais de sortir de la pro jection quand mon voisin de machine crire me demanda de quoi parlaient Losey et Pinter le sc nariste Je n avais pas trop aim Accident mais je lui racontai Et il se passa cette chose ex traordinaire en racontant le film je m aper us que je le compre nais que j y d couvrais des prolongements qui m avaient chapp bref que je l aimais malgr moi Cette constatation m enivra Je rentrai chez moi et j crivis aussit t dix pages de critique enthousiaste En fait c est plut t ma critique qui m crivit Et qui en tout cas m claira Etes vous de ceux qui acceptent d avoir tort Moi oui Etes vous de ceux qui se glissent chaque soir entre les draps froiss s du doute Moi oui Vous aussi Alors on peut parler On peut parler pour se murmurer une chose on ne parle plus le cin ma on ne parle plus cin ma C est pour a qu on oublie les films On les consomme on les r sume Bien Pas mal Bof et puis on les oublie C est pourq
37. de la politique d initiation et de perfectionnement la musique au chant choral la danse et l art dramatique les conser vatoires d arrondissement accueillent chaque ann e 18 000 l ves en 2004 artistique et mis en veil par la qu te sensible qui lui est propre uvres contemporaines et lieux in dits sont la port e de tous C est cette alchimie culturelle faite de rencontres artistiques tonnantes de r ve ou d insouciance qui est au c ur de cette manifestation organis e chaque ann e depuis 2002 et qu une dizaine de capitales trang res ont adopt 1 million de personnes ont explor l automne dernier Paris ouvert aux artistes et la cr ation D autres manifestations gratuites comme Cin ma au Clair de Lune projections en plein air ou Paris Quartier d t permettent les rencontres entre des publics divers Les initiatives locales sont encourag es avec le versement d une dotation d un euro par habitant confi e depuis 2001 aux mairies d arrondissement afin de soutenir les initiatives culturelles locales Le Mus e d Art Moderne structure d excellence de la ville actuellement ferm pour des travaux organise des expositions hors les murs dans des Mairies d arrondissement ou au Mus e des Arts et M tiers au Couvent des Cordeliers qui rencontrent actuelle ment un grand succ s Nous d veloppons par ailleurs des collaborations avec le secteur de la politique de la Ville a
38. donc de fa on impertinente moi aussi de relever quelques unes de ces contradictions J ai en d rision les C sars mais ne trouvez en revanche rien reprocher aux Oscars qui sont pourtant tr s compara bles Cette r flexion me permet d en exprimer une autre plus g n rale vous avez tendance voir ce qui ne fonctionne pas dans notre syst me et tre beaucoup plus indulgent vis vis du syst me am ricain et de son imp rialisme forcen Vous posez une question en page 13 de votre livre qui me semble tre l essence de votre r flexion Pourquoi refuser d ad mettre que l impact culturel d un film est li l importance de sa diffusion et par cons quent de son succ s aupr s du public Certes ceci pr s que l importance de la diffusion d un film ne d pend malheureusement pas de la production mais des diffu seurs nous connaissons tous les probl mes qui se posent aujour d hui dans le domaine de la diffusion du cin ma fran ais Nous savons aussi tous que le succ s aupr s du public n est pas d terminant Vous citez vous m me et saluez L Atalante de Jean Vigo dont je rappelle qu il connut un cuisant chec lors de sa sortie tout comme deux films pourtant devenus culte La R gle du jeu de Jean Renoir et Dr le de drame de Marcel Carn qui furent accueillis sous les quolibets du public Je citerai une formule que j appr cie la France est la fille a n e de la cin ph
39. e dans la vie des quartiers Acteurs conomiques et culturels ils contribuent de mani re d cisive au d veloppement de la vie locale Toutefois cette activit suscite des r actions parfois vives des voisinages que la ville de Paris se doit de prendre en compte avec la plus grande attention 6 Parlons de Paris capitale du cin ma une mission cin ma a t cr e en 2002 pour affirmer notre volont de pr server la diver sit exceptionnelle de l offre cn matographique Paris 365 crans et de mener une politique coh rente en ce domaine Cette intervention de la collectivit parisienne fait l objet d une concertation entre la Ville de Paris et l Etat qui ont sign pour la premi re fois une convention de d veloppement cin matographique en 2003 Le budget de la Mission cin ma d passe les 10 millions d euros en 2004 Une part importante de son activit est consacr e l ac tion en faveur des salles ind pendantes qui se concr 66 Le budget de la Mission cin ma d passe les La place de l initiation sera privil gi e la Ville cherchant par ailleurs maintenir son effort dans les 2 et 3 cycles en sollicitant un soutien de la R gion et de l Etat De mani re gagner en coh rence le cycle sp cialis dispens dans les conservatoires sera organis sous l autorit du conserva toire national de r gion de Paris Un plan de r novation des locaux concernera l agrandisse ment ou le relo
40. e en Italie nous marqua pour la vie Nous la vocation d une t l vision est d offrir Chaplin pauvre Renoir Sans doute leurs uvres l annonceur Pauvre Rosselini pauvre Walsh pauvre ne pr pareraient elles pas correctement l usager du petit cran l absorption de boissons gazeuses pressentions que cette uvre avait sauv ce qui nous du temps de cerveau et auraient ils du mal maintenant r unir les importait le plus et qui allait sombrer une certaine mani re de consid rer le cin ma par rapport ce qu il contient de pens es et de po sie Depuis lors dans notre rapport au cin ma si fortement teint d Italie aurait dit Serge Daney nous n avons cess de penser que tout cin aste qui ne se confronte pas Rossellini a cess d tre fid le blouissement initial et s expose n exister que dans et par la marchandise De grands ma tres ont imprim leur influence sur le cin ma Progressivement une d termination des genres s est tablie Des coles sont n es des vogues des imitateurs Le cin ma a volu Parce que le monde qu il refl te s est transform Parce que les proc d s ont chang du muet au parlant du noir et blanc la couleur et nombreux sont ceux qui le d plorent et consid rent que les innovations techniques ont d pouill le cin ma de son pouvoir subversif Mais aucune de ces orientations aucune de ces mutations n a fait courir au cin ma de
41. es connaissent d ores et d j une hausse de leur fr quentation 33 000 inscrits de plus en 2003 par rapport 2001 et le nombre de documents emprunt s augmente d 1 1 million en 2003 par rapport 2001 hausse qu il faut lier l augmentation de 15 2 des cr dits d acquisition par rapport 2001 Depuis le 1 janvier 2003 la gestion des b timents et des moyens logistiques des 57 biblioth ques de pr t de la Ville est pass e sous la responsabilit des mairies d arrondissement Cette mesure autorise des r ponses mieux adapt es et plus rapides aux besoins mat riels des tablissements Elle marque le d but d un vrai parte nariat entre la mairie centrale ses directions et les mairies d arron dissement en faveur du d veloppement culturel local Deux nouvelles m diath ques seront construites sous la manda ture afin d am liorer l offre dans deux quartiers de la Capitale parmi les moins bien dot s en mati re de lecture publique La premi re dans le 15 arrondissement devrait ouvrir ses portes en octobre 2006 La seconde sera install e dans le 20 arrondisse ment et ouvrira en 2008 Ces deux nouveaux tablissements allie ront modernit p dagogie ducation et savoir 2 La formation est au c ur de nos pr occupations Cette forma tion est notamment dispens e dans les ateliers beaux arts qui s adressent des publics tr s vari s et constituent une grande origi nalit de la Ville de Paris Piliers
42. essus cr atif li la nature l motion et la d couverte avait fortement interpell ce jeune public ainsi que ses amis pr sents Jean Louis tait un homme de contrastes sa musique alliait rigueur et foisonnement sa pens e tait partag e entre une foi absolue et un scepticisme au quotidien Il se servait volontiers des traditions orales d hier pour bousculer celles crites d aujourd hui et savait tre la fois provocateur et humble C tait un contemplatif actif un rudit innocent un bougon souriant un solitaire amoureux un artiste engag tol rant Nous venons de perdre un grand compositeur qui nous laisse une uvre restreinte mais magnifique qu il nous appartient tous d sormais de faire r sonner dans le c ur de nos contemporains Laurent Petitgirard membre de la section de Composition musicale F lorentz ean Louis Florentz membre de la section de Composition musicale de l Acad mie des Beaux Arts nous a quitt s le 4 juillet 2004 dans sa 57 ann e N en 1947 Asni res Jean ouis Florentz a consacr ses tudes universitaires aux sciences naturelles l arabe litt raire et l ethnomusicologie Conjointement il est l l ve au Conservatoire de Paris d Olivier Messiaen Pierre Schaeffer et Antoine Duhamel En 1979 il entame un s jour de deux ans la Villa M dicis Rome suivi de deux ann es au Kenyata University College o il enseigne la composition et la
43. estival repr sentants des auteurs r alisa teurs et producteurs de films qui depuis leur position singu li re font le point sur la situation et les enjeux de la cin ma tographie fran aise aujourd hui C est l occasion aussi de revenir sur la communication de Jean Cluzel secr taire perp tuel de l Acad mie des Sciences morales et politiques et sur le d bat qui s ensuivit en s ance de l Acad mie des Beaux Arts sommaire page 2 Editorial page 3 Exposition des pensionnaires de la Casa de Vel zquez pages 4 21 Dossier Quel avenir pour le cin ma au XXT si cle P pages 22 24 Communication Paris capitale artistique et culturelle dans le monde par Christophe Girard page 25 Prix Fran ois Victor Noury Exposition Les Cl mences de Napol on Exposition Jean Puy Grand prix d Architecture 2004 Elections page 26 D c s de Jean Louis Florentz page 27 D c s d Andr Wogenscky page 28 Calendrier des acad miciens LETTRE DE L ACAD MIE DES BEAUX ARTS Directeur de la publication Arnaud d Hauterives Conception g n rale r daction et coordina tion Nadine Eghels Conception graphique claude matthieu pezon Print Offset e ISSN 1265 3810 Photos pages 1 3 6 7 9 10 11 12 en haut 15 17 18 19 20 en haut droite et en dessous gauche 21 22 et 24 droits r serv s pages 4 5 et 8 Production Gaumont page 12 en
44. fin de favoriser la naissance de projets en direction d habitants qui se sentent assez peu concern s par notre offre 4 Le prix des prestations culturelles propos es concourt bien videmment leur accessibilit Afin de faciliter l acc s aux conservatoires nous souhaitons qu l avenir les droits d inscription soient modul s en fonction des ressources des familles Les Mus es parisiens ont connu une hausse spectaculaire du nombre de leurs visiteurs cela une raison la gratuit D cid en 2001 acc s gratuit aux collections permanentes des Mus es parisiens a aussit t trouv sa traduction en chiffres la fr quenta tion des collections a enregistr une hausse de 78 en 2002 et de 27 en 2003 Grande salle des s ances le 16 juin 2004 Exposition Les Cl mences de Napol on alis e avec la participation du mus e de l Histoire de France Versailles cette exposition traite du th me de la repr sentation des actes de cl mence de l Empereur des gestes de magnanimit envers les vaincus et opposants qui en assimilant Napol on un nouvel Auguste donn rent naissance une abondante iconographie Ce sera l occasion d admirer des tableaux du mus e de Versailles et des dessins gravures objets et documents d archives provenant notamment du mus e de la Malmaison et des collections de Paul Marmottan Biblioth que Paul Marmottan 7 place Denfert Rochereau Boulogne Billancourt T
45. g pas diffusable selon les crit res actuels des cha nes de t l Le propos tait consi 66 Pourquoi 7 si d associations familiales extr mistes son film reste rait sur une tag re La suspicion de p dophilie est d r trop dur les sc nes de sexe posaient probl me Costa Gavras a t il lun des crit res de blocage m me hors du prime time Habitu e camper des personnages qui ne correspondent pas ce que la soci t attend d eux Josiane Balasko envi sageait de signer un film sur une femme d ge m r beaucoup de mal monter son prochain film Notre poque est elle plus prude qu avant Il est ind niable que la censure se durcit de plus en plus notamment depuis le rapport de Blandine Kriegel qui charg e de r fl chir sur les dangers de ayant recours lamour tarif Impossible Tai qvec Jo s Garcia P la violence la t l vision s en est prise la commis essuy un rejet absolu des d cideurs Ce qui win t ressait c tait de parler d une femme de cinquante ans divorc e seule qui a envie de temps en temps que quelqu un la prenne dans ses Parce qu il traite du ch mage et qu la t l on trouve que les cr ateurs l autocensure et l inhibition c est le sion de classification des films de cin ma qu elle pr conisait de r former Mais la v ritable cause de cette situation qui pousse bras la caresse avec un peu de tendre
46. gement de conservatoires principalement dans les 13 17 et 18 arrondissements Toujours dans le cadre de la formation le d veloppement de l ducation au cin ma est bien s r l ordre du jour 3 Le besoin de rituels artistiques de rencontres et d changes est important Nuit Blanche est un pr texte fort l motion et la d couverte Avec Nuit Blanche pendant une nuit tise par attribution de subventions des cin mas 10 millions d euros enti re chacun est convi gratuitement un parcours parisiens dont la programmation est exigeante Nous continuons naturellement accompagner le d veloppement du Forum des Images instrument privil gi de la politique cin matographique de la Ville qui rassemble une collection unique de documents audiovisuels sur Paris et fait d couvrir des films du monde entier travers ses programma tions th matiques un public de 300 000 personnes chaque ann e dont 40 000 enfants II Concerner un large public 1 Lire d livre dit on Permettre tous les Parisiens d acc der la culture implique avant tout de se mobiliser en faveur de la lecture publique car la Ville avait pris un grand retard en la mati re Avec 57 biblioth ques de pr t le r seau de lecture publique pari sien se situe fin 2003 loin derri re celui des villes anglo saxonnes ou scandinaves Combler ce retard est l une des priorit s de notre politique culturelle Mais les biblioth qu
47. ilie Elle est fi re de l tre et entend le rester R cemment le cin ma fran ais a pour une fois t reconnu au Festival de Cannes Il semble que le jury ait rendu au cin ma fran ais tout l amour que la France porte au cin ma dans le monde Cannes plus de 50 des films pr sent s taient en effet financ s par la France Le probl me r el du public celui de la baisse du niveau culturel du public ne d pend pas du syst me de financement Nous ne ferons pas ici le proc s de l Education nationale mais il faut cependant signaler que le service public lui m me ne d fend pas le cin ma fran ais Hier soir encore le Journal de 20 h de France 2 se terminait sur la pr sentation du film Harry Potter Ce film a t il besoin de la promotion d une cha ne du service public fran ais Vous utilisez des chiffres pour faire passer un jugement critique tr s s v re sur l ensemble du syst me fran ais Il est probable que nous vivions actuellement une crise des talents mais il est d au tant plus n cessaire de fournir aux cin astes les moyens de conti nuer cr er Un travail reste faire dans de nombreux domaines celui du financement du sc nario celui des tudiants en cin ma en cr ant des changes au niveau europ en celui des co produc tions europ ennes qu il faut encourager Il faudrait aussi insti tuer un certain nombre de r gles pour permettre au cin ma fran ais d tre pr sent de fa
48. ion hertzienne Vous tournez le domaine du cin ma Les Etats Unis ont une atti tude protectionniste qui ne dit pas son nom le refus du doublage du sous titrage etc correspond en effet des mesures protectionnistes Francis Girod membre de la Section des Cr ations artistiques dans le cin ma et l audiovisuel Je suis l un de ces horribles lobbyistes que vous d crivez dans votre livre Plus s rieusement je me consid re comme un militant du cin ma en g n ral et pas seulement du cin ma fran ais Votre livre comporte des chapitres fort int ressants sur le plan informatif et documentaire en particulier le chapitre historique consacr aux relations entre la France et les Etats Unis dans le domaine du cin ma Votre pr sentation de la politique cin mato graphique du Canada est passionnante et analyse parfaitement les mesures qui ont permis au cin ma du Qu bec qui avait pratique ment disparu depuis les ann es soixante dix de revivre Mais vous critiquez le syst me de soutien fran ais qui a permis notre cin ma de survivre alors que partout ailleurs en Europe le cin ma s est croul Le cin ma fran ais n est actuellement certes pas au sommet de sa qualit artistique et il s agit l du vrai probl me mais au moins est il vivant Je rel ve un certain nombre de contradictions dans votre livre Comme vous avez intitul celui ci Propos impertinents sur le cin ma fran ais je me permettrai
49. ion qui m a t faite de m exprimer devant l Acad mie des Beaux Arts est un signe d encouragement et de soutien pour la municipalit qu anime Bertrand Delano un encouragement faire mieux et plus pour la Culture et les Arts un soutien au dialogue permanent entre les grandes institutions et les lus Le mot culture fait cho celui de Paris Notre ville dite lumi re voque irr sistiblement le foisonnement de la cr ation et la richesse d un patrimoine exceptionnel Image de marque justi fi e qui s appuie sur des institutions d excellence Image bous culer r alit critiquer ou faire fructifier pour que Paris ne se repose pas sur ses acquis et sa grandeur Une belle nergie nous anime depuis 2001 d ploy e dans deux directions prendre le risque de la cr ation en explorant tout le spectre des arts sans retenue int resser de nouveaux publics et de nouveaux acteurs l art et la culture en mettant en place une sorte d humanisme d ac tion qui hausse le partage la hauteur des priorit s A travers ce double mouvement fond sur la cr ativit des artistes et de la population Paris entend affirmer sa place de capi tale artistique et culturelle dans le monde Question de choix mais aussi question de moyens l engagement d un doublement du budget de la culture hors charges salariales la fin de cette mandature 2007 s inscrit dans la logique d une te
50. iques surench rit Mich le Halber stadt productrice Le prochain film d Alain Corneau o Sylvie Testud joue la m re d une petite fille qui ne parle pas je vais le financer sans elles Aujourd hui dit Bertrand Tavernier les deux tiers de mes films de Le juge et l assassin Lapp t en passant par Coup de torchon ne pourraient pas se faire Pour celui que je viens de tourner Holy Lola o Ph ro ne va adopter un enfant au Cambodge on m a dit qu Isabelle Carr n tait pas une actrice prime time La t l vision fait inscrire ses menaces sur papier toute inter diction d cid e par la commission de censure compromettra financement et diffusion La premi re version du premier film de Fr d ric Sch nd rffer Sc nes de crime tait interdite aux moins de 12 ans La cha ne coproductrice la oblig couper les sc nes incrimin es et repasser devant la commission afin d obtenir un tous publics sous peine de rupture de son contrat Les gens de la t l vision ont une vision de la France contem poraine totalement fausse et archa que dit le jeune r alisa teur S bastien Lifshitz auteur de Wild Side Leur repr senta tion des gens de notre ge est en d calage avec la r alit Humbert Balsan est un battant Les producteurs sont l pour que les sujets d rangeants se fassent dit il Il s active actuel lement faire aboutir deux projets dont les choix artistiques ont t
51. ivals de films fran ais organis s tour de bras l tranger sont autant de victoires flamboyantes Mais quel spectateur a pay son billet entr e Et combien ont r ellement vu nos films dans les pays concern s C est ce que l autruche refuse de voir En r alit gr ce au p lican personnifi par l tat le premier guichet de financement pour les films fran ais et pour eux seuls n est plus le public lui m me mais la somme des guichets cr s par la loi D s lors le contenu des films s en trouve modifi La consid ration pourtant fondamentale de ce qu attend le public n existe plus puisque le syst me impose au producteur de satis faire d autres imp ratifs Celui ci doit tablir ses priorit s pour plaire sur projet au go t des membres des Commissions au sein du Centre national de la cin matographie ou encore aux canons d finis par un directeur de cha ne de t l vision Mais entend on affirmer le syst me est professionnel car il ne redistribue que l argent g n r par la propre activit du secteur La v rit est tout autre puisque les recettes en salles recueillent bon an mal an seulement 15 16 du montant des d penses engag es Cin ma sous perfusion et Fran ais sous hypnose Posez la question suivante l un de ces Fran ais qui forment le public quel est le deuxi me cin ma au monde Il vous r pondra le n tre Demandez lui avec combien de films Il vous dira
52. lle Par Pascal Rogard directeur g n ral de la SACD pr sident de la Coalition fran aise pour la diversit culturelle La Coalition Fran aise pour la Diversit Culturelle cr e en 1997 lors de la lutte contre l A M I Accord Multilat ral sur l Investissement regroupe 47 organisations professionnelles repr sentant l ensemble des r pertoires audiovisuel musique spectacle vivant litt rature arts graphiques et plastiques etc et des acteurs de la cr ation auteurs artistes interpr tes produc teurs diteurs techniciens etc Les professionnels de la culture ont un r le jouer dans le d bat autour de la diver sit culturelle Leur objectif est que les Etats puis sent mettre en uvre des politiques culturelles partenaires commerciaux qu ils prennent des engage d autres cultures permettant aux populations d avoir acc s leur ments de lib ralisation de leurs secteurs audiovisuel et culturel dans le cadre de POMC et de n gociations d accords commerciaux bilat raux les organisations d exister que les Etats Unis et dominante culture nationale et aux cultures trang res tout en se pr servant de l h g monie d une culture unique professionnelles de la culture se sont mobilis es pour trouveront des alli s attirer l attention des Etats sur les risques d une telle dans la lutte contre Une convention sur la diversit culturelle lib ralisation Ces organisations se sont regroup es
53. lle ambition Ainsi un budget de 210 millions d euros a t il t consacr en 2003 la culture soit une progression de 12 par rapport au budget de l ann e 2000 Qu il me soit permis de saluer en cette enceinte le travail men par la Directrice des affaires culturelles sa directrice adjointe ses sous directeurs et ses 3 600 collaborateurs Nous sommes ensemble pour r fl chir r ver aux projets culturels d un monde nouveau plein d h sitations et en pleine mutation spirituelle technologique et scientifique I Mettre PArt au c ur de la Ville 1 Parler cr ation c est d abord s interroger sur la condition faite aux artistes dans notre cit Paris ville ouverte aux artistes se doit de favoriser leur accueil en leur proposant des espaces de travail D ici la fin de la mandature 137 ateliers de travail s ajou teront aux nouveaux ateliers logements planifi s Un vaste programme d ateliers situ s quai de la Loire l emplacement des anciens Magasins g n raux est en cours de r alisation Dans un souci de transparence l attribution des ateliers d ar tistes est tudi e par une commission de pr s lection que je pr side depuis sa mise en place en 2003 et qui associe titre consultatif des repr sentants des syndicats d artistes La r ponse essentielle la demande des artistes est ind nia blement le projet du 104 rue d Aubervilliers dans le 19 arrondissement A l emplacement des ancienne
54. lle ne d pendrait que de leur gouvernement et ne serait en aucun cas discutable ou n gociable avec les Etats Unis ou le Mexique Les Am ricains peuvent comprendre un langage ferme mais ils sont en revanche incapables de comprendre nos raisonnements lorsque nous remettons en cause apr s coup la libert des changes Le Canada anglais a accept ce que les Canadiens fran ais proposaient Le Qu bec a d abord fait accepter ses positions par l ensemble du Canada puis c est l ensemble du Canada qui les a fait accepter par les Etats Unis et le Mexique Il s agit d une exemption avant la signature d un contrat exemp tion du libre change sur tout ce qui est culturel et non d une exception un trait d j sign Les Am ricains comme beaucoup d autres peuples ne comprennent pas la position de la France qui est aujourd hui le la France commun contre la piraterie L augmentation de la vitesse de t l chargement sur internet menace en effet le cin ma mondial Les Am ricains en sont les premi res victimes On peut donc esp rer que les Etats Unis deviendront plus compr hensifs la faveur de leurs propres difficult s amp Daniel Auteuil et G rard Depardieu dans Jean de Florette de Clade Berri 1986 2d 22 ommunications aris capitale artistique et culturelle dans le monde Par Christophe Girard Adjoint au Maire de Paris charg de la culture invitat
55. n rations montantes de l art Notre Compagnie s attache maintenir une juste harmonie entre le respect de l h ritage du pass terrain d enracinement indispensable et la cr ation contemporaine qui n exclut nulle ment la connaissance de r gles immuables Alors que nous avons f t en 2003 le soixante quinzi me anni versaire de la Casa de Velazquez il nous pla t de relire les listes de noms des pensionnaires dont beaucoup sont devenus des artistes renomm s Pendant un an ou deux ils ont b n fici des bienfaits d un s jour dans ce lieu o peuvent se d velopper libre ment leurs activit s cr atrices dans une mulation et un bras sage f cond des disciplines Une quinzaine d artistes peintres sculpteurs graveurs architectes compositeurs cin astes photo graphes formant la section artistique c toient en effet les arch o logues historiens g ographes litt raires linguistes sociologues conomistes r unis au sein de la section scientifique De cette proximit naissent parfois des rencontres insolites dont les fruits se r coltent tout au long des carri res des uns et des autres Je souhaite rendre hommage G rard Chastagnaret direc teur de cette belle institution qui assume cette responsabilit depuis maintenant deux ans Avec lui comme avec ses pr d cesseurs se nouent des relations empreintes de respect et d es time mutuelle Arnaud d Hauterives Secr taire Perp tuel de l Ac
56. n comble sans cesse par de nouvelles recettes l augmenta tion du co t des films 770 entre 1980 et 2000 selon le rapport de Jean Pierre Leclerc conseiller d Etat command en f vrier 2003 par le ministre de la Culture et de la Communication Chaque fois que se tarit une source de financement ext rieure aux recettes en salles on en cr e une nouvelle exemple les 20 de cr dit d imp t pour favoriser le tournage des films en France c est plus simple que de diminuer les prix de revient peu les troupes Les revendications toujours assur es de succ s ont remplac les rogations de nos anc tres catho d H ollywood j liques qui n mettaient que des v ux pieux Une politique d fensive limit e au cin ma L exception culturelle revendiqu e par la France concerne quasi exclusivement le cin ma et lui pose probl me dans les n gociations internationales La politique canadienne d exemp tion culturelle concerne tous les produits culturels et pas seule ment le cin ma elle est ardemment conduite par les profes sionnels et les politiques dans le cadre d un Trait international elle est soutenue par les m dias Une politique qui a reconstruit une ligne Maginot On se souvient que la neutralit belge ayant t entre les deux guerres garantie galement par l Allemagne au sein de la SDN les Fran ais estimaient que jamais une attaque allemande puti liserait la Belgique la France avait do
57. nc arr t la ligne Maginot l endroit que l on sait avec les r sultats que l on sait Il en est de m me actuellement pour les productions holly woodiennes plusieurs petites lignes Maginot permettent de contenir quelque peu les troupes d Hollywood qui chaque ann e dominent cependant en France les troupes fran aises mais l quivalent aujourd hui de la Belgique pour les Am ricains c est la t l vision fran aise il suffit pour en tre convaincu de prendre connaissance chaque semaine de la liste des fictions am ricaines pr sent es sur nos cha nes publiques et priv es Une politique qui use la diplomatie fran aise C est ce qui s est pass en juin 1997 Bruxelles puis Seattle du 30 novembre au 3 d cembre 1999 et enfin le 10 juillet 2003 Bruxelles Une politique qui tourne le dos l Europe En effet elle ne favorise gu re les changes entre les cin mas europ ens il est aussi difficile de voir un film fran ais Rotterdam Varsovie ou Prague qu New York Finalement c est un syst me de soutien la production de films y p que pr tendent les professionnels le monde entier nous envie Mais pourquoi jusqu ce jour aucun pays n a song limiter Le coq Pautruche et le p lican Ce sont nos trois volatiles embl matiques imitant le coq notre orgueil est flatt par des succ s confidentiels sans se soucier de rat s en masse Nous voulons croire que les fest
58. ndue du film documen taire Epreuves d artistes Gilles Jacob 2004 dont le sujet est pr cis ment ce que je viens d voquer montre Claude Lelouch dans une conf rence de presse orageuse au Festival de Cannes Il est aux prises avec un contradicteur Et Lelouch triste et furieux parle D un trait sans reprendre haleine il explique ce qu il a voulu faire et que visiblement l autre n a pas compris Il se sort les tripes et l on r alise que cette parole qu il prononce pour la premi re fois lui r v le surtout son film lui m me en m me temps qu nous Cette r v lation soudaine est tellement palpable que le public des journalistes pourtant pas tendre l gard du film Toute une vie 1974 lui fait une ovation Qu applaudit il ce public le film Il ne l a pas aim Lelouch Il lui est hostile Il applaudit la parole Baudelaire nous l a appris dans ses Curiosit s esth tiques 1868 Phistoire de l art ne peut progresser que par le commen taire sur l art La contemplation et l admiration silencieuses ne suffisent plus Au joyeux temps o Jean Cocteau brillant causeur pr sidait trois ann es de suite le jury du Festival de Cannes on interrompait parfois la projection pour aller d ner l ombre des villas en fleurs D ner Converser plut t C est la raison pour laquelle jai demand que contrairement ces manifestations qui s enorgueillissent de montrer 400 films l
59. ns et qu on pr f re se laisser aller la nostalgie pour mieux d plorer la disparition des objets sacr s du pass Les cin ma th ques revisitent l histoire des formes mais les festivals d couvrent d frichent comparent et valorisent Irons nous encore au cin ma dans vingt ans P Evidemment Le cin ma aime jouer se faire peur parce qu il est habitu vivre avec une sorte de philosophie de la dispari tion Sur son seul si cle d existence il aura eu droit des avis de d c s bien plus souvent que la litt rature la peinture ou la musique Mais oui nous irons encore au cin ma dans vingt ou cinquante ans En 1895 le cin matographe Lumi re l emporte sur le kin toscope Edison parce que les spectateurs voulaient poque voir ensemble un film sur grand cran pour partager le rire les larmes et leur regard sur le monde Cela reste valable amp 10 Quel avenir pour le cin ma au XXT si cle suite Le cin ma la t l vision br ve histoire Par Patrick Brion historien du cin ma responsable du service cin ma France 3 Premi re poque Jusqu la fin de FORTF janvier 1975 la t l vision n avait g n ralement acc s qu des films plut t anciens pay s des prix inf rieurs leur valeur en raison notamment du monopole exerc par l Office en question Le contrat type habituel imposait au vendeur une clause pr voyant trois diffusions sur une p riode de sep
60. nte c est face la menace de la t l vision qui s installe dans les foyers que la Fox invente le cin mascope l aussi le proc d invent par un Fran ais dormait dans des cartons Un art sans avenir Thierry Fr maux d l gu artistique du Festival de Cannes s entretient avec Thierry Fr maux directeur de lInstitut Lumi re Lyon Mais s il n y a plus de films et plus d auteurs Il y aura toujours des films et on saura toujours attirer des spec tateurs pour les voir Et puis le cin ma a de la ressource Par exemple dans les ann es 90 le cin ma asiatique Iran Ta wan Hong Kong et la Chine d ferle sur l Occident dans un somptueux et stimulant renouveau artistique Il impose son nergie ses films ses auteurs ses com diens une esth tique souvent in dite Aujourd hui P Aujourd hui c est demain Sur le plan industriel il faut compter avec les mutations technologiques li es l apparition du num rique au ph nom ne des DVD et au futur t l chargement l gal des films sur internet Ce qui aura de nombreuses cons quences sur le comportement des spectateurs D j la cin philie n est plus la m me qu il y a seulement dix ans On reste cependant dans le financier ou le technique 66 C est en prenant Sur le plan artistique c est le temps des interro Parce que le cin ma ne peut pas oublier les contingences techniques et financi res qui lui bras le
61. nyme ce concours comporte trois preuves une premi re esquisse con ue de mani re ind pen dante Les auteurs des meilleures esquisses au nombre maximum de vingt sont admis concourir pour l preuve suivante En 2004 17 candidats ont t retenus pour la deuxi me mont e en loge d une dur e de 20 heures Le th me choisi cette ann e est Am nagement urbain de la Porte Maillot et implantation de l Auditorium de France Le concours est dot de trois prix Grand prix prix Charles Abella de 25 000 Deuxi me prix prix Andr Arfvidson de 10 000 Troisi me prix prix Paul Arfvidson de 5 000 La soci t Hewlett Packard poursuit son partenariat technologique privil gi avec l Acad mie des Beaux Arts Elections Le 26 mai ont t lus de nouveaux correspondants de l Acad mie des Beaux Arts Dans la section de Sculpture Gualtiero Busato et Pietro Cascella Dans la section d Architecture Jean Fran ois Collignon Marc Gaillard Jean Roret et Robert Werner Dans la section de Composition musicale Jean Philippe Collard Brigitte Engerer Laurence Equilbey Patrice Fontanarosa Dani le Pistone et Pascal Roph En haut gauche Lucas Belvaux et Catherine Frot dans Cavale 2003 En haut au centre Napol on accorde la princesse de Hatzfeld la gr ce de son mari Charles Boulanger de Boisfremont 1773 1838 En haut droite La Charmante Anita 1914 Jean Puy
62. omptait Aventure sacr e laquelle chacun se d diait Effet de la mondialisation effet de la m diatisation effet d un capitalisme plus sauvage que lib ral en Europe en France tout au moins la donne a radicalement chang Un producteur aujour dhui n est plus un entrepreneur qui r ve qui remue ciel et terre mais un timide gestionnaire qui g re au plus ras sa petite affaire et prisonnier d un syst me qui ne voit pas de diff rence entre le pire et le mod r ment mauvais se contente de chercher lar gent l o il se trouve aupr s des cha nes de t l vision Les cha nes de t l vision Quand on pense que le PDG de lune des plus puissantes d entre elles dans un ouvrage r cemment paru sugg re que la vocation d une t l vision est Le cin ma tourne autour de Phomme comme la terre 66 Quand on pense d offrir annonceur du temps de cerveau dispo tourne autour du soleil Il fait d couvrir l homme que le PDG de l une nible en d autres termes d endormir suffisam moyen l homme ordinaire sa grandeur des plus puissantes ment le t l spectateur pour pouvoir lui faire ingurpgiter le maximum de publicit Orwell aurait Pour quelques uns de notre g n ration la cha nes SULSETE QUE peut tre ri Cela ne m amuse gu re personne de Roberto Rossellini repr sentait ce que l intelligence avait de plus achev et de plus rayonnant La d couverte de Rome Ville ouverte et du Voyag
63. onctionnelle devient purement esth tique Andr Wogenscky tait Officier de la L gion d Honneur et Commandeur de l Ordre des Arts et des Lettres Jogenscky Eu u Comprendre et se mettre la place de ceux qui vont vivre dans cette architecture 66 Homme d immense talent il tait aussi d une extr me modestie il ne cachait pas sa pr f rence pour sa propre maison avec atelier d artiste qu il construisit Saint R my l s Chevreuse avec tout son art et tout son amour Andr Wogenscky tait un homme d une rare l vation de pens e et l on n oubliera pas la remarquable communication qu il fit comme repr sentant de l Acad mie des Beaux Arts lors d une r union publique des cinq Acad mies Homme de grande conviction et en m me temps exempt de tout sectarisme il a crit ces mots qui devraient constituer le guide de tout architecte comprendre et se mettre la place de ceux qui vont vivre dans cette architecture que l on va construire Andr Wogenscky tait un tr s grand artiste et un irrempla able ami dont la disparition nous p se cruellement Christian Langlois membre de la section d Architecture 27 26 CALENDRIER DES ACAD MICIENS Jean Cortot Exposition Lire la peinture peindre les mots Jean Tardieu et ses amis peintres au Mus e des Beaux Arts de Caen jusqu au 16 janvier Antoine Poncet Pr face pour l exposition Henri Laurens
64. ons et de nous livrer leurs diagnostics Qu el a eni 1 Francis Girod membre de l Acad mie des Beaux Arts our le cin ma au XXI Hon Jean Dast dans L Atalante de Jean Vigo 1934 Production Gaumont Quel avenir pour le cin ma au XXI si cle suite Le fait de l artiste Par Pascal Thomas auteur r alisateur pr sident de la Soci t des r alisateurs de films Cher Francis Tu m invites aimablement donner mon avis sur la situation du cin ma sur son avenir et rendre compte des difficult s que traversent ceux qui le font Je pense h las que le cin ma va mal et que les obstacles rencontr s aujourd hui ne sont rien en comparaison de ceux auxquels on se heurtera demain si l on n y prend garde D s ses premiers balbutiements dans l innocence de sa nouveaut dans ce premier merveillement de sa magie le cin ma s est r v l un art un art au sens singulier du terme et c est ceux qui l ont exerc qu on le doit Le cin ma est tout entier le fait de l artiste du r alisateur Et un beau film comme toute uvre d art s il traduit la sensibilit et la personnalit propre de son auteur restitue aussi celui qui la regarde une part de lui m me de sa pr sence au monde de son humanit au point de prendre tous les risques de se ruiner souvent de parfois tout sacrifier cet unique objet laccomplissement du film qu ils avaient r v Le film cela seul c
65. plus grand danger que celui qui le menace maintenant largent Il n y a pas si longtemps encore le cin ma tait produit par des gens qui l aimaient qui le connaissaient qui en tait fous disponible fonds n cessaires l closion de leur art Pourraient ils encore dire comme Matisse Je fais ce que je veux vous ne pouvez pas comprendre Matisse avait raison seul l artiste sait ce qu il projette sait ce qu il propose et en est ma tre Le paradoxe du cin aste est qu il a besoin pour r aliser son uvre du concours de tiers de leur appui technique et financier Mais ce concours de complice d actif de compr hensif qu il tait du temps des producteurs dignes de ce nom est devenu un instrument de toise abaiss par les nouveaux syst mes de production au niveau de laudimat ce ratiboiseur d intelligences Et c est l toute l ironie et le path tique de ce culte de l audimat avoir t impos pendant tant d ann es pour finalement appara tre comme ind fendable L audimat qui n est pas un producteur des arts avis est l ennemi h r ditaire du cin ma Il le prive de sa libert de son ind pendance de sa responsabilit envers ses semblables Il r duit le nombre d occasions qu il a de faire preuve de solida rit et d amour Il transforme le vivant en marchandise n ga tion de la cr ation et de la culture au profit de la sp culation L euphorie qu il peut cr
66. rcel MARCEAU e 1991 Pierre CARDIN 1992 Maurice B JART 1994 Henri LOYRETTE 1997 Fran ois Bernard MICHEL 2000 Hugues R GALL 2002 SECTION VII CREATIONS ARTISTIQUES DANS LE CINEMA ET L AUDIOVISUEL Pierre SCH ND RFFER 1988 G rard OURY e 1998 Roman POLANSKI 1998 Jeanne MOREAU e 2000 Francis GIROD 2002 ASSOCI S TRANGERS S M I Farah PAHLAVI 1974 Andrew WYETH e 1976 leoh Ming PEI 1983 Kenzo TANGE 1983 Philippe ROBERTS JONES 1986 Mstislav ROSTROPOVITCH 1987 Illias LALAOUNIS e 1990 Andrzej WAJDA 1994 Antoni TAPI S 1994 Gy rgy LIGETI 1998 Leonardo CREMONINI 2001 Leonard GIANADDA e 2001 Seiji OZAWA e 2001 William CHATTAWAY e 2004 Seiichiro UJIIE 2004 L Acad mie des Beaux Arts est l une des cinq acad mies qui constituent l Institut de France l Acad mie fran aise l Acad mie des Inscriptions et Belles Lettres l Acad mie des Sciences l Acad mie des Beaux Arts l Acad mie des Sciences Morales et Politiques
67. rent ainsi la possibilit de tourner leurs premi res uvres En France il n existait au contraire aucune passerelle entre le cin ma et la t l vision en dehors de quelques exceptions Alexandre Astruc et Le puits et le pendule Jacques Doniol Valcroze dirigeant Mich le Morgan dans La bien aim e Abel Gance mettant en sc ne Marie Tudor et la politique mise en place par Claude Contamine afin de faire tourner pour PORTF des r alisateurs de cin ma Ce fut le d but d une s rie presti gieuse Roberto Rossellini et La prise du pouvoir par Louis XIV la fin d un film un jour le d but le lendemain et le milieu trois jours apr s quarante quarante cinq premi res places La fin de lORTF vit parall lement l re des r alisateurs des Buttes Chaumont commencer s effriter de nouveaux metteurs en sc ne venus du cin ma concurren ant les mandarins d hier Claude Chabrol fut ainsi l un des premiers r ali sateurs de cin ma travailler pour le petit cran En 1976 FR3 qui avait selon le l gislateur une vocation cin matographique cr ait une case hebdomadaire de Cin club Le cin ma de minuit d volue au patrimoine cin matographique Troisi me poque La cr ation de la Cinqui me cha ne confi e Silvio Berlusconi vit au m pris des habitudes les films tre multidiffus s et tron onn es par la publicit l arriv e de Canal Plus en octobre 1984 officialisa la multidiffusion
68. rix de l Institut de France d cern sur proposition de l Acad mie des Beaux Arts r compense un jeune cin aste n en 1961 qui a commenc sa carri re en tant qu ac teur Le public a pu le d couvrir dans Allons z enfants d Yves Boisset Pendant les ann es 80 Lucas Belvaux joue sous la direction de prestigieux r alisateurs tels que Andrzej Zulawski Claude Chabrol ou Olivier Assayas En 1991 il retrouve Claude Chabrol dans son adaptation de Madame Bovary En 1992 Lucas Belvaux passe derri re la cam ra en r alisant Parfois trop d amour puis en 1997 Pour rire Un couple patant Cavale Apr s la vie 2003 trois films de genres tr s distincts la com die le thriller et le drame psycho logique dans lesquels se croisent partir d une intrigue identique les destins d une galerie de personnages aux contours psychologiques apparemment pr cis mais qui cachent des facettes ignor es de tous Lucas Belvaux sc nariste et r alisateur y traite avec brio de th mes tels que la soli tude l engagement la perte ou la recherche de quelqu un ou de quelque chose le mensonge les d sillusions Le Grand prix d Architecture 2004 e concours pour le Grand Prix d Architecture de l Acad mie des Beaux Arts est ouvert aux ressortissants de la communaut europ enne avant l largissement architectes et tudiants en architecture n ayant pas atteint trente cinq ans au ler janvier 2004 Individuel et ano
69. s Pompes fun bres sur une grande parcelle de 26 000 m la Ville a pour ambition de r aliser un tr s vaste ensemble pluridisciplinaire d di la cr ation contemporaine L identit du 104 sera marqu e par des v nements artis tiques d s louverture de ce lieu embl matique pr vue la fin de l ann e 2006 2 L inscription de l art dans l espace public est aussi au c ur de nos pr occupations Avoir une approche sensible de la ville c est raisonner en termes de communaut s de vie d espaces partager de circulation et de flux Des projets artistiques peuvent ainsi concerner la population et embellir l espace public Le comit de l Art dans la Ville mis en place r cemment et compos d ex perts en t moigne 3 L ouverture tous les arts vivants est galement un parti pris de cette mandature Prenons l exemple de La Ga t Lyrique En f vrier 2002 le Conseil de Paris a d cid de transformer ce Th tre en un centre artistique et culturel d di aux musiques actuelles et aux arts num riques L int r t port aux Arts de la rue est une nouveaut dans le paysage culturel Reconna tre cette forme de cr ation qui draine l espace public c est aussi une fa on d inscrire la culture dans la vie quotidienne des Parisiens D o l id e de programmer Itin rance rue Outre son soutien aux grands cirques traditionnels qui se produi sent chaque ann e Paris la municipalit a
70. sse On wa ce n est pas gai 2 m canisme de financement des films Aujourd hui dit que ce n tait pas un sujet pour moi qu il manquait de gags que je m int ressais des femmes d gueu lasses T tue l actrice a repris son sc nario et en a fait un roman Cliente Fayard Pourquoi Yves Boisset sp cialiste des sujets qui f chent ne tourne t il pratiquement plus Parce que les cha nes de t l vision coproductrices ont un droit de regard sur les sc narios Tout ce qui d passe doit tre ras Ainsi a t il d renoncer deux projets lun sur la guerre d Alg rie l autre crit avec Jorge Semprun sur les massacres r cents perp tr s dans le pays de Bouteflika Pourquoi Costa Gavras a t il beaucoup de mal monter son prochain film avec Jos Garcia Parce qu il traite du ch mage et qu la t l on trouve que ce n est pas gai S lectionn au Festival de Cannes en 2001 Cl ment le premier long m trage d Emmanuelle Bercot n est sorti en salles qu en 2003 Parce que cette cin aste qui ne cr e pas dans le sens de la normalit de la conformit a mis deux ans accepter les coupes que lui imposaient ses producteurs Telfrance et Arte Le film d peignait une relation amoureuse entre une femme de 30 ans et un jeune gar on de 13 ans Elle a compris que si elle n tait pas deux sc nes d amour entre la jeune femme et son partenaire par crainte d attaques q
71. t ans pour un prix modique Les relations entre la t l vision et la profession cin matographique taient particuli rement tendues d o la cr ation de la Procirep qui tentait de f d rer producteurs et distributeurs face la toute puissante t l vision Gens de t l vision et gens de cin ma se m fiaient volontiers les uns des autres et parfois m me se m prisaient Les hauts fonctionnaires de la t l vision d Etat consid raient trop souvent le cin ma comme un simple divertissement qui ne m ritait pas d tre mieux pay Les r alisateurs de cette t l vision d Etat avaient l impression ne pas faire partie du club des cr a teurs de films ce qui tait vrai et jalousaient leurs confr res du cin ma dont les films s affichaient sur les Orson Welles et Une Histoire immortelle Robert Bresson et Quatre nuits d un r veur Jean Luc Godard et Le gai savoir Il convient aussi de signaler que Pierre Sabbagh qui tait alors la t te de la Seconde cha ne fut le premier la t l vision fran aise cr er une case hebdomadaire de Cin club Celle ci fut inaugur e le 10 octobre 1971 avec un cycle consacr Fritz Lang et comme premier film de ce qui allait devenir une case de r f rence Docteur Mabuse le joueur Seconde poque 1974 1984 La loi de 1974 qui mit fin lORTF fut une aubaine pour la profession cin matographique qui vit les trois cha nes du service public devenir concurren
72. t et que l on voudrait faire croire la culture fran aise n est pas servie comme elle le devrait puisque la pr sence du cin ma fran ais l tranger est pratiquement insi gnifiante Et qu aucune culture n existe si elle n est pas partag e Une r volution copernicienne Les r gles de la d mocratie au service de la culture doivent s im poser aux d r glements d magogiques comme aux int r ts corporatistes Telles que par exemple celles qui sont appliqu es au Canada et au Danemark On trouve en effet dans ces deux pays des syst mes qui aident le cin ma Et m me plus g n reu sement que nous Mais de fa on diff rente puisque ceux ci tien nent compte des go ts de leur public tout en fixant des obliga tions assorties de sanctions Afin de redonner aux artistes et aux cr ateurs la place qui dans la cit doit tre la leur v ritablement l une des toutes premi res Faire une r volution copernicienne ce serait d couvrir que le cin ma ne tourne pas autour de son financement comme on le pr tend mais autour de son public comme on veut l ignorer Aider le cin ma fran ais dans le contexte mondial actuel est une n cessit absolue Mais au nom de la culture fran aise et pas au nom des corporatismes Pour lexemption culturelle Notre exception culturelle ne concerne r ellement que notre cin ma et apr s la signature d un accord aucun autre cin ma aucun autre pays
73. ter libre fid le son r ve ne doit compter que sur lui sa volont son nergie et sa propre g n rosit Dans cet asile de fous plut t que de se soumettre mieux vaut faire des films avec des riens voie royale de l ind pendance films qui se feront d autant plus remarquer qu ils seront de ce point de vue sains d esprit Mais il me revient alors en m moire ces quelques lignes qu Emile Gall crivait sa femme en 1910 L artiste est condamn tre d sarm dans la vie d s qu il monte la garde et fait l exercice autour des int r ts mat riels il cesse d tre artiste J ai esp r mener bien des choses de front l int r t des gens confi s moi la prosp rit des miens l enseigne ment l art pour tous tous ces dadas comme un beau quadrige Je vois bien que nul ne saurait aussi proprement conduire deux li vres la fois qu un seul cheval borgne Est ce une grande d ception Michel Simon dans L Atalante de Jean Vigo 1934 Production Gaumont Thierry Fr maux vous tes la fois le d l gu artistique du Festival de Cannes et le Directeur de l Institut Lumi re Lyon Ce grand cart n exige t il pas trop de souplesse historique Pas du tout du haut des marches du Palais des Festivals Cannes et depuis les terrasses du Ch teau Lumi re dominant la rue du Premier Film Lyon la vue sur le cin ma est imprenable On dit que Louis Lumi re ne croyait pas
74. tes entre elles Le prix des films s leva rapidement distributeurs et producteurs acceptant alors de c der la t l vision des films r cents tr s pris s du public C est ainsi qu Antenne 2 put acqu rir Le corniaud et La grande vadrouille deux spectaculaires succ s du box office fran ais Plus que jamais le cin ma devenait le fer de lance de la programmation des cha nes L arriv e de films crans des Champs Elys es De plus les films 66 Jes t l spectateurs tr s r cents contribua augmenter la part des souvent v tustes programm s la t l vision parvenaient r guli rement battre certaines des eurent soudain films dans les statistiques d audience et il n tait pas rare que sur les cinquante meilleures parts productions de prestige des Buttes Chaumont la possibilit de voir de march de l ann e les films s octroient de ce qui n arrangeait rien Aux Etats Unis inversement il n existait pas une telle dichotomie Alfred Hitchcock George Cukor John Ford Otto Preminger Frank Borzage Nicholas Ray Allan Dwan Robert Aldrich Samuel Fuller ou Joseph L Mankiewicz n avaient pas h sit travailler pour le petit cran sans y voir une d valuation de leur talent et parall lement la t l vision am ricaine cr ait une nouvelle g n ration de jeunes r alisateurs tels que Steven Spielberg Robert Altman John Frankenheimer Robert Mulligan Arthur Penn et tant d autres qui eu
75. uasiment plus un film ne peut se faire sans l apport d une cha ne de t l vision Et pour avoir une chance d tre accept un projet doit se conformer aux normes et aux exigences des cha nes qui ne raisonnent pas en termes de cr ation et de commerce cin matographique mais en termes de march audio visuel de cases horaires de produits diffusables en prime time et susceptibles d attirer les annonceurs Le pouvoir des cha nes est devenu tel qu elles imposent de v ritables diktats sur le genre ou le contenu des films Priorit au divertissement Ces diktats on les conna t Pas de probl mes de m urs rien qui touche de pr s ou de loin la politique en France Et priorit absolue au divertissement avec droit de regard fig sur le casting A l arriv e de Nicolas Sarkozy au minist re de l int rieur Xavier Duringer a vu annuler un film adapt du livre de Dominique Vasseur ancien m decin de la prison de Fresnes avec Emmanuelle B art Tout est format dit Herv B rard de la Soci t des r ali sateurs de films SRF le casting les sujets Les sc naristes sont aux ordres Auteur de Kirikou et la sorci re un dessin anim qui se passe en Afrique Michel Ocelot a affront des mois durant un LE fonctionnaire de France 3 qui voulait lui imposer de mettre des soutiens gorge aux indig nes Les cha nes ne veulent pas des films elles veulent des com dies et des v nements m diat
76. une solution nos probl mes parce qu il permet et organise le dialogue Laurent Petitsirard membre de la Section de Composition musicale En tant que Pr sident de la SACEM je viens d avoir inter venir sur un probl me touchant l Organisation Mondiale du Commerce Ces trait s internationaux sign s par les Etats Unis comportent un certain nombre de pr cisions en mati re de protection du droit d auteur Or l inverse de l Europe les Etats Unis ne pr voient aucune perception de droits pour la diffusion de musique dans les commerces les restaurants etc Cela est en totale contradiction avec les accords de POMC La soci t irlan daise de droits d auteurs a courageusement d cid d attaquer les Etats Unis elle a t suivie dans cette d marche par le Groupement Europ en des Soci t s d Auteurs Compositeurs GESAC Les Etats Unis ont logiquement t condamn s Une tude pr cise a estim les pertes 87 millions de dollars par an Mais un arbitrage sous pression am ricaine a finalement fix les compensations vers es au GESAC 1 2 millions de dollars par an les Etats Unis ont ainsi achet le droit de violer les trait s qu ils signent Un tel exemple d montre que le combat avec les Etats Unis est sans piti L industrie du cin ma aux Etats Unis repr communiste de l Assembl e nationale avait alors Les Am ricains sente en effet des int r ts encore plus importants que d pos une
77. uoi je suis r solument oppos toute cette signal tique du non dit toiles points figurines conseils des dix et autres symboles d une paresse extr me de quoi passer sur un film comme on passe au bridge Parler un film Parler apr s un film c est retenir parler pendant c est r fl chir sur Cela se pratique dans les comit s de s lection Partant pour l URSS avec Maurice Bessy dans les ann es 1970 je lui demandai s il y aurait des micros dissimul s Il me r pondit que oui Mais alors o pourrions nous parler Maurice tait pince sans rire Je ne vois que les toilettes me dit il et en tirant la chasse sans arr t Sans doute n est il pas possible avec des mots d imiter un film Imiter non m moriser oui Si on s entra ne raconter des sc nes de films ou apprendre des r pliques par c ur le pouvoir magique des mots permet de recr er le film et de le graver dans la m moire La parole regarde Pour toujours C est le sympt me Bizarre bizarre ou Atmosph re atmosph re Bizarre bizarre ce n est pas seulement un jeu de r pliques amusantes dans Dr le de drame 1937 de Marcel Carn c est toute une topographie de la m moire comment est assis Jouvet par rapport Michel Simon comment il joue avec son couteau quelle est la cuisson du fameux canard l orange le col empes de leccl siastique n est il pas douteux cette Margaret qui est pr tendument absente ne
78. va t elle pas tripoter nos chers petits mimosas et William Kramps le tueur de bouchers s il porte sa bicyclette sur l paule n est ce pas qu elle a un pneu crev Cela contient tout cela Bizarre bizarre et bien d autres v nements 66 Parler des films c est les revoir les yeux band s c est pouvoir tout moment les revisiter parole nous habite pas pour expliquer surtout pas sans guide C est le DVD mental Ainsi puis je encore aujourd hui voquer des centaines de films que je n ai jamais revus Narrer une sc ne faire entendre des images m me du muet c est tr s parlant Je le disais en commen ant parler c est se disposer l euphorie Si j voque un film o un militaire joue du post rieur avec une mappemonde chacun revoit imm diatement tout Le Dictateur Chaplin 1940 Et sourit Tout cela n a aucune importance direz vous Je ne suis pas de votre avis Parler des films c est les revoir les yeux band s c est pouvoir tout moment les revisiter sans guide C est le DVD mental Truffaut nous l a appris dans le final de Fahrenheit 451 1966 avec ses hommes titres La parole qu on a r p t e c est ce qui reste des livres des films C est ce qui fait fuir l oubli Dans certaines r gions rester c est habiter O est ce que vous restez Voil parler c est habiter La pour raconter pour d crire Une s quence inatte

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