QUI ENSEIGNERA L`ÉPISTÉMOLOGIE DES SCIENCES
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1. Il appara t clairement que les enseignants demandent des ressources p dago giques pratiquement pr tes l emploi et ins r es aux endroits appropri s dans les m thodes d enseignement des sciences existantes L adaptation au niveau de lecture et de compr hension des l ves selon leur ge est primordiale Il est important galement que des ressources pour les l ves les plus aptes soient disponibles ressources qui font d faut dans plusieurs des m thodes en usage l heure actuelle Sans r clamer une formation d taill e sur les travaux de Popper Kulan ou d autres points de vue plus r cents sur la sicence certains 190 professeurs appr cieraient une information d ensemble tenant compte des manques qui existent dans leurs connaissances et leur analyse Une des fa ons de former les professeurs consiste leur donner des occasions et de l aide pour explorer et identifier leurs propres vues sur les sciences Pour de nombreux professeurs leur participation cette recherche a permis que soit reconnu pour la premi re fois qu ils avaient une philosophie de la science Le mot philosophie en est venu repr senter une menace pour beaucoup d enseignants plut t que quelque chose qui est en eux et qui a besoin de s exprimer Nous pensons que certains des outils et des m thodes pr sent s dans cette recherche pourraient tre adapt s et servir la formation initiale et continue en science Les professeurs2. De l avis de Kelly apprendre ne consiste pas acqu rir ce qu il qualifie de p pites de v rit ou de mine de certitudes L apprentissage ne permet jamais d obtenir des r ponses d finitives Au contraire nous rencontrons de nouvelles questions et d couvrons d autres possibilit s essayer Le savoir est en d fini tive gouvern par un alternativisme constructif il est toujours possible de tout r interpr ter La r alit n est pas quelque chose que l on peut fixer pour toujours dans un pro gramme scolaire normalis Les explications donn es par les professeurs sont essentiellement provisoires Et bien que le savoir scolaire fasse l objet d un consensus social lev et soit enracin dans l ensemble de l h ritage culturel il est cependant n cessairement personnel Il trouve son sens dans le syst me de constructs personnels de chaque enseignant Dans la mesure o chaque per sonne habite un monde de signification diff rente le programme d enseignement est reconstruit individuellement par chaque professeur qui le pr sente Salmon 1988 p 43 Etant donn l importance des syst mes de constructs des techniques sp ciales permettant d y acc der ont t mises au point Ces techniques reposent essen tiellement sur l entretien et la m thode exclut tout jugement Nos syst mes de constructs englobent parmi nos connaissances bien plus que ce que les mots nous permettent d exprimer ils int grent aus
3. moyen N anmoins leurs points de vue sont importants en effet m me un petit chantillon comme celui ci permet de mettre en lumi re des points importants Les professeurs ont des points de vue assez diff rents sur le degr de perti nence pour la science des constructs propos s Les id es individuelles sur la nature de la science varient en particulier sur les points suivants dans quelle mesure la science implique des observations subjectives des mo tions de l intuition du hasard une pens e imaginative est ce qu elle consiste en un corps de connaissances hi rarchis es est ce qu elle est d termin par la culture coup e de la morale de l thique des croyances spirituelles 187 En g n ral il y a pour les professeurs une relation troite entre la science et les math matiques la technologie la g ographie et l histoire mais tr s peu ou quasiment pas de relation entre la science le fran ais la religion l anglais l art et la musique Ceci sugg re que dans l esprit du professeur moyen il existe une similitude en termes de comp tence approches contenu et philosophie entre la science et un groupe particulier de disciplines qui les rend tout fait diff rentes des autres domaines de connaissances de compr hension et de pra tique Ceci peut vouloir dire que pour le professeur de sciences moyen la m thode scientifique n est pas une comp tence transf rable ou encore que certains
4. 1981 What s supposed to happen sir Some problems with discovery learning in science School Science Review 63 222 167 173 WELLINGTON J J ed 1989 Skills and Processes in Science Education London Routledge WELLINGTON J J 1991 Newspaper science school science friends or enemies International Journal of Science Education 13 4 363 372 192 ANNEXE A PR SENTATION DES DISCIPLINES PAR TRIADES Dans chacune des triades suivantes de disciplines d enseignement soulignez les deux triades qui votre avis sont les plus semblables et par cons quent sont diff rentes de la troisi me Pour chaque triade trouvez une br ve expression qui indiquera de la fa on la plus significative possible ce en quoi les deux disciplines que vous avez soulign es se res semblent le plus Rappelez vous qu il s agit uniquement de votre opinion 1 Science Anglais Litt rature anglaise 2 Science Math matiques Anglais 3 Math matiques Science Technologie 4 Science Histoire Langue trang re 5 Litt rature anglaise G ographie Science 6 Arts Enseignement religieux Science 7 Education physique Economie domestique Science 8 Technologie de l information Education physique Science 9 Sociologie Langue trang re Science 10 Philosophie Science Arts 11 Psychologie Science Langue trang re 12 Arts Technologie Enseignement religieux 13 Education individuelle sociale Science Langue trang re 14
5. curit et scepticisme par de nombreux enseignants Il est possible que les professeurs ne prennent s rieusement en compte l pist mologie des sciences comme l ment de la formation scientifique que lorsque des commis sions d examens se mettront imposer des questions obligatoires sur cette par tie du programme D ici l il est craindre que cet enseignement soit marginalis par la grande majorit des enseignants Suzan LAKIN Jerry WELLINGTON Universit de Sheffield Grande Bretagne REMERCIEMENTS Nous tenons tout d abord remercier publiquement l Association pour l Enseignement des Sciences qui a financ ce projet pour les fonds qu elle a g n reusement mis notre disposition Nous tenons galement remercier les professeurs qui y ont consacr beau coup de leur temps 191 La revue Aster remercie les auteurs et la r daction de International Journal of Science Education qui ont aimablement accord l autorisation de publication de cet article en fran ais La traduction a t assur e par Michelle Waymal avec la collaboration d Anne V rin BIBLIOGRAPHIE BANNISTER D and MUIR J M M 1968 The Evaluation of Personal Constructs London Academic Press BRICKHOUSE N W 1991 Teachers content knowledge about the nature of science and its relationship to classroom practice Journal of Teacher Education 41 3 53 62 COHEN L and MANION L 1980 Research Methods in Education 2nd edn
6. et dont l ensemble est pr vu pour constituer une formation scienti fique quilibr e Children s Learning in Science CLIS groupe de recherche de l Universit de Leeds a tu di les id es des l ves sur la science et labor des propositions d enseignement et du mat riel p dagogique qui prennent en compte les conceptions initiales des l ves Note des auteurs pour la publication de l article en fran ais 183 Voici le r sum du processus de d veloppement de ces constructs p a fondement hi rarchique pour l apprentissage la science est une discipline qui se construit avec des processus et des m canismes de traitement des connaissances etc on ne peut pas tre un scientifique sans exp rience pr alable par exemple les modules de sciences ne sont pas des sciences pro prement parler la science est beaucoup plus que la simple pratique de la m thode scientifique c est aussi un corps de connaissances __ ___ le point de d part de l apprentissage est sans importance si ce point de d part est utilis dans l enseignement il produit un public plut t qu un acteur c est le cas des modules de science par exemple pas de profondeur dans les connaissances ou la compr hension les l ves ont une r ponse motive des questions comme l nergie nucl aire leurs conclusions ne sont pas scientifiques deux types
7. rit s indiscutables Ils attachent peu d int r t leurs 189 interpr tations ou leurs th ories personnelles mais ils veulent savoir ce qui se devrait se produire dans une exp rience particuli re et ce que cela prouve Il semble qu il en soit de m me chez certains des professeurs responsables de d partements coll gues d autres disciplines et m me coll gues de science du m me tablissement comme en t moigne le commentaire d un professeur de science Eh bien la science c est bien un ensemble de faits n est ce pas et d un autre qui montre la pression exerc e par les professeurs responsables de d partements Pour moi la science n est pas un ensemble de connaissances Mais le patron le directeur et certains responsables ne supportent pas que je pense cela a branle leur s curit Je suis oblig e de Venseigner comme un ensemble de faits a transmettre Les parents et la soci t ont aussi certaines attentes et images tenaces de la science et de l enseignement scientifique difficiles modifier Les m dias par exemple pr sentent la science comme infaillible comme une activit qui va de l avant dans sa qu te de la v rit comme dans le feuilleton t l vis Star Trek voir Wellington 1991 Cette image doit in vitablement d teindre sur les l ves et les parents et les conduire une perception de la science en compl te contradiction avec les travaux contemporains sur l
8. Certificate en ducation 3 ans d tudes sup rieures en chimie et 1 an de formation professionnelle Etablissement d enseignement mixte enseignement g n ral public l ves de 13 18 ans banlieue Dispositif et m thodes d enseignement disciplines scientifiques enseign es s parement modules de science approche CLIS en 9 me ann e 2 Contructs fondement hi rarchique pour l apprentissage x7 Ma Ma LE LE LE LE Mu logique x3 Ma Ma TI pratique G o comporte une philosophie et des id es sous jacentes R recherche et r alisation suivant un mode d emploi ED utilisation de machines de mat riel x2 TI EM recueil de donn es So id es abstraites Ph m thodologie Psy inclut une sensibilisation l conomie EC se sert des math matiques comme d un outil EC pens e abstraite associ e habilet manuelle Mu en prise avec les faits EIS On voit d apr s cette liste que le professeur A met l accent sur le caract re hi rarchique des sciences qui les rapproche des math matiques des langues trang res et de la musique Il a donc t d cid de d velopper ce construct ainsi que ceux de logique et abstrait qui semblaient importants pour lui galement 2 L enseignement scientifique en Grande Bretagne est souvent organis sous la forme de modules de science par exemple nergie environnement g n tique choisis par les enseignants et les l ves
9. Etudes commerciales Science Arts 15 Musique Science Arts 16 Enseignement des m dias Science Langue trang re 193 ANNEXE B GRILLE DE NOTATION DES 26 CONSTRUCTS POUR DIX DISCIPLINES LE LE La fr oc observations subjectives BE observations objectives formulation d hypoth ses th orisation pr visions un corps de connaissances comporte des id es uniques connaissances hi rarchis es pens e logique met en jeu des motions abstrait e concr t e recherche comment se comportent les objets intuitif ve analyse et value ensemble de v rit s ensemble de th ories en volution laisse une part au hasard fond e sur l exp rience produit des explications application de connaissances d termin par la culture pens e imaginative d termin conomiquement d termin politiquement coup e de l thique coup e des croyances spirituelles Sc sciences Ma math matiques An anglais Fr fran ais H histoire T technologie Mu musique Ar arts R enseignement religieux G o g ographie Pour chaque discipline examinez dans quelle mesure s applique chacune des caract ristiques list es et attribuez une note sur une chelle de 0 5 O indique que la caract ristique ne s applique pas du tout et 5 qu elle s applique totalement
10. de science sont enseign s l cole et c est un reflet de la soci t On ne peut pas enseigner la science v ritable tous les enfants b logique la m thode scientifique un processus de r solution des probl mes par ex si une voiture ne d marre pas faire une proc dure de v rification syst matique plut t que se contenter de lui donner un coup de pied ne pas avoir de th orie avant d observer garder l esprit ouvert illogique y intuition aller n importe o sans syst me faire de nombreuses observations et formuler une hypoth se mais sans suivre une d mar che particuli re il y a un aspect de ce genre dans les sciences avoir des th ories d abord et ensuite voir ce que l on veut voir par exemple les exp riences de fusion froide il y a conflit entre l exigence de garder esprit ouvert et ce qui se passe en pratique Il est impossible de tout r inventer il nous faut donc accepter certaines th ories 184 l ES id es abstraites id es concr tes tirer des conclusions et des inf rences et le c t pratique des sciences c est le seul appliquer des id es niveau atteint par la plupart des l ves quelques l ves seulement y arrivent Tous les l ves ne peuvent pas recevoir une formation de scientifiques Le professeur A marque une nette distinction entre ce qu il appelle science r elle et pseudo science et pense que se
11. domaines de connaissances sont bien plus li s aux croyances la morale l thique la culture et impliquent plus d motion une observation subjective et une pens e imaginative Les constructs g n ralement consid r s comme caract ristiques de la m thode scientifique analyse valuation pr visions formulation d hypoth ses labora tion de th ories etc ont une relation n gative la culture l motion aux observations subjectives et ne sont pas fond s sur l exp rience Ils n ont pas de relation avec la pens e imaginative l intuition le hasard les id es exception nelles et dans une certaine mesure avec les processus abstraits ils sont cou p s des croyances spirituelles et dans une certaine mesure de la morale de l thique DISCUSSION DE L ENSEMBLE DE LA RECHERCHE Le paragraphe ci dessus a essay de r sumer aussi succintement que possible l tude des points de vue des professeurs de science en utilisant des m thodes d riv es de la th orie du construct personnel A partir de cette tude ainsi que d autres donn es recueillies dans la recherche nous pr sentons maintenant un r sum des principales conclusions de cette recherche ainsi que leurs implica tions pour l enseignement des sciences Un processus exigeant mais satisfaisant pour les enqu t s Les professeurs ont trouv en g n ral que le processus tait exigeant mais satisfaisant Ils ont fait remarquer que c ta
12. pour l expos complet de chaque tude de cas et par souci de bri vet deux cas seulement sont r sum s ci apr s on pourra se reporter Lakin et Wellington 1991 pour le compte rendu complet et l analyse graphique Nous avons galement r sum les r sultats du professeur moyen sic tablis partir des r ponses de onze professeurs la grille r pertoire afin de servir de r f rence pour les r sultats d taill s des cas tudi s 182 Mise jour et d veloppement des constructs La liste des constructs concernant la science mis jour pour deux enseignants est donn e ci apr s A l int rieur des parenth ses suivant certains constructs figure le nombre de fois o le construct a t exprim Les lettres indiquent les mati res choisies comme proches des sciences pour qui le construct tait expli cit Les codes suivants ont t utilis s Math matiques Ma Langue anglaise An Litt rature anglaise LA Technologie T G ographie G o Histoire H Arts Ar Langue trang re LE Enseignement religieux R Education physique EP Economie domes tique ED Technologie de l information TI Enseignement des m dias EM Sociologie So Philosophie Ph Psychologie Psy Etudes commerciales EC Education individuelle sociale EIS Musique Mu 1 Professeur A Homme Nombre d ann es d enseignement 27 Qualifications Bachelor of Science en chimie
13. sujets sont privil gi s et o une grande partie de l enseignement est centr e autour de th mes Ces observations sont confirm es par l examen des relations tablies entre les constructs galement repr sent es graphiquement dans Lakin et Wellington 1991 Pour le professeur B aucune mati re n tait ind pendante de consid ra tions thiques elle a de la m me fa on pour d autres constructs attribu une note quivalente l ensemble des mati res Cette opinion peut ici encore tre li e l approche pluridisciplinaire d velopp e dans son tablissement ainsi qu l utilisation par ce professeur d une m thode p dagogique pour l enseignement scientifique qui donne de l importance au d veloppement des comp tences et enfin sa philosophie personnelle D un point de vue id al je vois la science comme un moyen d aider les enfants grandir R sultats de l analyse des r ponses la grille r pertoire pour un professeur moyen Puisque seuls onze enseignants r pondant aux crit res d finis ont rempli la grille les conclusions sur les conceptions du professeur de science moyen sont propos es ici titre tout fait exploratoire Etant donn que ces profes seurs taient suffisamment int ress s pour donner de leur temps et jugeaient que la question m ritait leur attention ils constituaient par nature un chan tillon de professeurs de science probablement pas tout fait
14. London Croom Helm DIAMOND C T P 1985 Becoming a teacher an altering eye In Issues and Approaches in Personal Construct Theory London Academic Press DUSCHL R A and WRIGHT E 1989 A case study of high school teachers decision making models for planning and teaching science Journal of Research in Science Teaching 26 467 502 HINCKLE D N 1985 The change of personal constructs from the viewpoint of a theory of implications Th se PhD non publi e Ohio State University KELLY G A 1955 The Psychology of Personal Constructs New York Norton KOULAIDIS V and OGBORN J 1989 Philosophy of science an empirical study of teachers views International Journal of Science Education 11 2 173 184 LAKIN S and WELLINGTON J J 1991 Teaching the Nature of Science Project Report Education Research Centre University of Sheffield 56 pp LANTZ O and KASS H 1987 Chemistry teachers functional paradigms Science Education 71 117 134 MILLAR R ed 1989 Doing Science Images of Science in Science Education Lewes Falmer Press POPE L and KEEN T 1981 Personal Psychology and Education London Academic Press THOMAS L and HARRI AUGSTEIN E S 1985 Self organized Learning Foundations of a Conversational Science for Psychology London Routledge and Kegan Paul SALMON P 1988 Psychology for Teachers An Alternative Approach London Hutchinson WELLINGTON J J
15. ces il appara t que les conceptions et les croyances personnelles sur l pist mologie des sciences peuvent avoir une influence consid rable non seulement sur le contenu de la science enseign e mais aussi sur la fa on dont cette science est enseign e L enseignement de l pist mologie des sciences constitue une pr occupation croissante l heure actuelle dans un certain nombre de pays Mais lorsque les professeurs de science se trouvent en pr sence d un programme qui leur demande d enseigner l pist mologie des sciences il arrive qu ils n adh rent pas tous au cadre conceptuel propos En effet nous nous forgeons tous partir de notre formation personnelle de notre exp rience et de notre philoso ASTER N 19 1994 La didactique des sciences en Europe INRP 29 rue d Ulm 75230 Paris Cedex 05 176 phie de la vie un ensemble de concepts unique sur ce que la science signifie pour nous Ces concepts peuvent s opposer certains points de vue exprim s dans les textes du programme Si tel est le cas face un programme ou un cursus scientifique les enseignants peuvent se sentir trangers aux id es et aux concepts d finis Comme le souligne Salmon 1988 il peut en r sulter une situation tr s peu satisfaisante tant pour les professeurs que pour les l ves L ennui le manque de confiance le doute se rencontrent tout autant que l impression de richesse d int r t de possibilit s nouvelles v
16. de cette tude il serait imprudent d avancer que les enseignants sont des inductivistes naifs ou de leur attribuer toute autre tiquette Koulaidis et Ogborn 1989 Comme l a montr l tude en profondeur qui a t r alis e la situation est bien plus complexe Les seules constantes semblent tre le manque de r flexion sur la nature de la science et un sentiment d ins curit teint d un soup on d litisme Les attentes vis vis des sciences L un des points les plus marquants de cette tude concernait les attentes susci t es par la science et l enseignement scientifique dans les coles non seule ment celles des professeurs et des l ves mais aussi celles qui taient attribu es aux parents et la soci t Il est bien possible qu il s agisse l de l un des obstacles les plus s rieux l introduction d un enseignement sur l pist mologie des sciences Comme l a exprim un enseignant les l ves ont des attentes sp cifiques sur ce qu est un cours de science lorqu ils entrent en classe sourtout si la salle de classe est un laboratoire Ils ne s attendent pas de la lecture de la discussion du th atre ou du jeu de r le Mais ils s attendent des becs Bunsen et du travail pratique Ils ne veulent pas apprendre que la science n est pas un ensemble de faits que les th ories changent et que la science n a pas toutes les r ponses ils veulent la s curit que donne un ensemble de v
17. e leurs relations avec la pratique en classe ont surtout utilis des interviews et des observations de classe Les r sultats obtenus confortent l id e que ces relations existent Lantz et Kass 1987 ont tudi trois professeurs de chimie enseignant le m me programme de chimie de base et constat que leur cours sur l pist mologie des sciences diff rait de fa on importante en fonction de leurs diff rences de conceptions personnelles Duschl et Wright 1989 ont constat que les professeurs de sciences de leur tude adh raient une vision hypoth tico d ductive de la m thode scientifique et un enseignement de la discipline sous forme de connaissances proposition nelles La nature et le r le des th ories tenaient peu de place dans leurs choix de contenus et leurs d cisions p dagogiques Brickhouse 1991 a montr dans une tude approfondie de trois professeurs de science de formation et d exp rience diff rentes que leur id e de la science non seulement influen ait les cours portant explicitement sur l pist mologie des sciences mais aussi d terminait un enseignement implicite sur le savoir scientifique Ces tudes de nature essentiellement qualitatives adoptent une approche intensive centr e sur quelques professeurs pris individuellement et sur leurs 177 l ves Bien que ce type de recherche apporte des clairages int ressants sur la pratique individuelle d enseignement sa port e quantitative r
18. e telle qu elle est enseign e l cole mais d signent la discipline dans son sens le plus large Les 26 constructs que comportait la grille avaient t choisis partir de ceux qui avaient t explicit s par les professeurs et de ceux que mentionnait le Programme National pour l Angleterre et le Pays de Galles Les pratiques habi tuelles de recherche sont variables les constructs utilis s dans les grilles sont parfois mis jour au pr alable et parfois donn s Comme le signalent Bannister et Muir 1968 le principal danger de donner les constructs est que le chercheur peut pr sumer que les expressions qu il propose sont les quivalents verbaux des dimensions psychologiques qui l int ressent La grille que nous avons mise au point Annexe B a t propos e 20 profes seurs de science en exercice r pondant tous aux crit res donn s plus haut et 11 grilles ont t retourn es Bien qu on ait tent d utiliser un chantillon pr lev au hasard le groupe ayant accept de compl ter la grille s est dans une certaine mesure auto s lectionn Il s agissait de professeurs suffisamment int ress s par ce travail pour consacrer un temps important cette t che diffi cile R SULTATS DE L TUDE tude d taill e de quelques enseignants Quatre professeurs ont t choisis pour une tude approfondie de leurs id es personnelles sur l pist mologie des sciences Etant donn le temps et l espace demand s
19. ent lorsqu il est associ d autres l ments pour former un corps compos Les constructs indi viduels peuvent tre consid r s comme les atomes de l l ment particulier avec leurs propri t s caract ristiques Toutefois lorsqu ils sont mis en relation dans un syst me les constructs peu vent prendre un sens diff rent tout comme les propri t s des l ments qui sont associ s pour former un corps compos changent La proc dure utilis e engage les processus suivants 1 choix des constructs les plus significatifs obtenus pendant la phase de mise jour Le caract re significatif est estim au nombre de fois o le construct est explicit ainsi qu l importance verbale et non verbale donn e par l interview 2 identification du p le oppos du construct Tous les constructs ont deux p les et le p le oppos d un construct particulier peut tre tr s diff rent pour des personnes diff rentes Par exemple le p le oppos du construct pens e logique pourrait tre intuition pour quelqu un et pens e confuse pour quelqu un d autre 3 identification du p le qui de l avis de l individu s apparente le plus l pis t mologie des sciences Ce p le est affect d un signe positif et le p le oppos d un signe n gatif 4 les deux p les sont alors d velopp s en posant la question suivante Qu est ce que cela veut dire pour vous 1 appel e laddering of contruc
20. este limit e Dans le cas de la pr sente recherche il a par cons quent t d cid de choisir une nouvelle m thode qui tout en permettant une tude approfondie des conceptions pist mologiques des professeurs produirait galement des des criptions plus quantitatives Une approche d velopp e partir de la th orie du construct personnel de Kelly a t adopt e Kelly 1955 L id e selon laquelle chacun de nous cr e sa propre r alit et que nous ne pouvons conna tre le monde dans lequel nous vivons que par des interpr tations ou constructions personnelles que nous en tirons est centrale dans cette th orie Il s ensuit donc que les tres humains ne peuvent tre compris que par r f rence leurs propres r alit s int rieures leurs syst mes de constructs personnels Georges Kelly a labor cette th orie partir de ses exp riences de psychologue scolaire s occupant d enfants probl mes que des professeurs lui envoyaient Au lieu de se contenter de confirmer la plainte d un professeur propos d un l ve Kelly essayait de comprendre la plainte avec la signification que le profes seur lui donnait Ce changement de perspective aidait Kelly comme le profes seur consid rer le probl me d un point de vue diff rent et rendait accessibles un plus grand nombre de solutions potentielles En pratique cela conduisait l analyse de l enseignant qui se plaignait tout autant que de l l ve qui suscita
21. ew sur l pist mologie des sciences Les constructs de quatre professeurs ont t explicit s de cette fa on Ces pro fesseurs ainsi que les autres professeurs ayant pris part l tude ont t s lectionn s partir des trois crit res suivants Exp rience un minimum de dix ann es d enseignement des sciences des l ves d une tranche d ge situ e entre 10 et 16 ans afin que la recherche mette jour les constructs de professeurs exp riment s form s il y a plus de dix ans un moment o il y avait encore moins de chances que maintenant pour que la formation mette l accent sur l histoire et la philosophie ou plus g n ralement sur l pist mologie des sciences Les enseignants ont confirm que c tait le cas Sexe repr sentation des deux sexes Qualifications un dipl me scientifique et un dipl me d enseignement D veloppement des constructs Cette technique 1 a t labor e par Hinckle 1985 partir de la th orie de Kelly afin d expliciter le sens cach derri re les tiquettes verbales des constructs Elle permet de hi rarchiser les constructs individuels l int rieur du syst me de constructs de chacun Ils sont ainsi situ s dans un contexte ce qui r v le les implications qui ne sont pas toujours apparentes lorsqu ils sont envi sag s isol ment On peut faire l analogie avec ce qui se passe en sciences lorsqu on envisage l effet produit sur les propri t s d un l m
22. g QUI ENSEIGNERA L EPISTEMOLOGIE DES SCIENCES CONCEPTIONS D ENSEIGNANTS SUR LA SCIENCE ET CONSEQUENCES POUR L ENSEIGNEMENT DES SCIENCES Taylor and rancis Ltd Suzanne Lakin Jerry Wellington Quelles sont les conceptions et les croyances des professeurs de science concernant l pist mologie des sciences Quels sont leurs besoins et leurs motivations au moment d aborder cet aspect du programme de science en classe Leurs croyances et leurs motivations exerceront elles une influence importante sur la fa on de pr senter la science aux l ves Telles sont les principales questions abord es dans cet article Celui ci resume les r sultats d une recherche qui a examin les conceptions d un certain nombre de professeurs de science selon une m thode d riv e de la th orie du construct personnel de Kelly Les cons quences pour l enseignement des sciences sont examin es et des orientations pour la formation professionnelle dans ce domaine sont propos es INTRODUCTION Notre r le d enseignants ne se limite pas ouvrir la porte du savoir Nous repr sentons nous m mes nous incarnons notre sujet Et dans notre enseignement nous transmettons non seulement notre savoir explicite mais aussi notre position vis vis de celui ci les ramifications et les implications personnelles qu il sup pose pour nous Salmon 1988 p 42 Si l on applique cette citation de Phillida Salmon l enseignement des scien
23. is vis du sujet Certains professeurs enseignent de fa on positive un savoir qu ils ont organis en se l appropriant D autres qui restent en partie trangers ce qu ils enseignent transmettent des messages peu clairs des r serves secr tes une distance per sonnelle un malaise int rieur vis vis du contenu qu ils pr sentent explicite ment Salmon 1988 p 42 En tant que professeurs de science nous avons nous interroger sur nos per ceptions personnelles de la science La science constitue t elle une m thode permettant de r v ler un ensemble de v rit s absolues Consid rons nous la science comme une nouvelle religion ou simplement comme une m thode un ensemble de techniques Comment envisageons nous la science par comparai son avec d autres disciplines Avons nous tendance croire que seuls les scientifiques acc dent une v ritable pens e par comparaison avec le mode de pens e auquel fait appel par exemple l enseignement de l anglais Quels sont nos pr jug s cach s et moins cach s vis vis de la science La recherche rapport e ici a explor les conceptions personnelles des profes seurs et leurs croyances concernant l pist mologie des sciences elle a gale ment examin les motivations des enseignants vis vis de cet aspect important de l enseignement scientifique M THODOLOGIE Les recherches conduites jusqu ici propos des conceptions des enseignants sur la science et d
24. it le probl me Les exp riences cliniques de Kelly lont conduit penser qu il n y a pas de v rit objective absolue et que les v nements n ont de sens que par rapport la fa on dont nous les interpr tons Dans son mod le nous sommes tous des scientifiques qui tentons activement de donner du sens nos exp riences du monde et de les largir Les syst mes de constructs que nous cr ons s appuient sur des exp riences pass es et servent expliquer les v nements futurs et les affronter Nous regardons le monde et l interpr tons travers ce syst me un peu comme avec des lunettes teint es dont la couleur serait diff rente pour chacun Comme le signale Diamond 1985 c est tr s diff rent de la fa on dont on d crit souvent les gens comme portant depuis leur naissance des sacs dos invisibles Tout rentre dans le sac qui est transport partout se remplit sans discrimination tout au long de la vie et fournit le mat riel souhait quand il devient n cessaire Diamond 1985 p 15 Les travaux en psychologie du construct personnel se sont d abord d velopp s dans le domaine clinique essentiellement avec les recherches de Don Bannister sur les d sordres de la pens e chez les schizophr nes Cependant au cours de ces derni res ann es un int r t croissant pour cette approche s est fait jour dans le domaine de l ducation Thomas et Harri Augstein 1985 ont appliqu ces id es l appren
25. it la premi re fois que quiconque les interrogeait sur leurs points de vue concernant la science Il est apparu gale ment qu ils r fl chissaient en marchant et modifiaient leurs id es au fur et mesure de l enqu te La m thode utilis e ont ils d clar les obligeait r fl chir attentivement et remettre leurs id es en question Ceci semble indiquer qu une m thode similaire celle ci pourrait constituer un outil int ressant pour la formation professionnelle continue Zones de conflits Plusieurs zones de conflits auxquelles sont confront s les professeurs ont t mises en vidence conflit du fait des exigences li es l organisation de l tablissement aux pro grammes scolaires de la pression des chefs d tablissements et des autres col l gues des n cessit s de l valuation et des l ves 188 conflit avec les m thodes d enseignement scientifique actuelles qui mettent l accent sur l apprentissage des processus souvent de fa on irr aliste Millar 1989 Wellington 1989 conflit avec ce qui marche le mieux dans la classe On adopte souvent une approche de d couverte guid e m me s il en r sulte une impression peu r aliste de ce qu est la science Wellington 1981 Connaissances et r flexion La recherche a nettement mis en vidence le manque de connaissances des enseignants tudi s sur l pist mologie et l histoire des sciences lls reconnais saient verbalement q
26. la technologie T d veloppement d id es x2 HR connaissances factuelles G o approche pratique ED utilise l informatique comme outil TI est en relation avec la soci t dans laquelle elle existe So traite d id es Ph est concern e par les tres humaines et leurs id es x2 Psy EIS inclut une sensibilisation l conomie EC implique l observation x2 Ar Ar emploie la m thode scientifique Mu Les constructs m thode scientifique et connaissances factuelles ont t d ve lopp s parce qu ils englobaient un grand nombre des constructs mis jour propos de la science a a lt _____ s m thode scientifique d couverte intuitive une d marche suivre divaguer folie par opposition m thode le monde peut tre explor avec des les scientifiques ont besoin d tre cr atifs de d marches et des points de vue diff rents cette fa on mais aussi de structurer les faits par ex religieux ou scientifiques Mais ceux ci peuvent tre les m mes es od b Se a faits fiction imagination implique que les choses soient coup es et la science progresse par grands bonds ou par s ch es et ne connaissent pas le changement une pens e cr ative fond e sur la connais mais en science ce n est pas le cas sance des interpr tations actuelles de la r a lit 3 M thode publi e qui met l accent sur l enseignement des processus scientifiques faire des inf rences mettre des h
27. ont galement exprim un besoin de formation continue pour leur permettre de ma triser les strat gies p dagogiques qui se pr tent l ensei gnement de l pist mologie des sciences strat gies qu ils ont eu peu de chances de rencontrer au cours de leur formation initiale Selon la suggestion de certains il serait possible de profiter des comp tences des enseignants d anglais et de sciences humaines qui pourraient aider assurer cette forma tion Qui jouera un r le moteur pour l enseignement de l pist mologie des sciences Dans le pass certaines innovations dans les programmes scientifiques se sont faites l initiative des enseignants ou tout au moins sous leur conduite Nous soup onnons fortement que ce n est pas le cas pour cette innovation il se peut m me en fait que les enseignants emp chent sa mise en oeuvre Qui prendra l initiative dun d veloppement curriculaire susceptible d aller l encontre des conceptions des professeurs sur la science et son r le comme discipline d enseignement et qui s oppose sans aucun doute aux id es du public sur la science et son utilit Peut tre l initiative devrait elle tre prise par des organismes nationaux comme l Association pour l Education Scientifique Peut tre en Angleterre et au Pays de Galles le Conseil National des Programmes devrait il prendre une part plus active pour faire accepter le d veloppement d un programme regard avec sus picion ins
28. pist mologie des sciences Qu il y ait conflit entre les conceptions initiales de la science chez les l ves et l enseignement scientifique n est pas nouveau mais il s agit d un domaine o les contradictions peuvent tre plus profondes qu ailleurs Strat gies d enseignement Les professeurs de science sont peut tre aussi mal l aise vis vis des strat gies d enseignement qui leur sont propos es qu ils le sont vis vis des m thodes scientifiques elles m mes Peu de professeurs semblent en confiance avec les strat gies sugg r es pour aborder l pist mologie des sciences comme la discussion le travail par petits groupes le travail documentaire le th atre ou les jeux de r le Ils peuvent avoir l impression de ne pas bien comprendre ces strat gies et de ne pas savoir comment les mettre en oeuvre de fa on effi cace ou ne pas leur faire vraiment confiance On retrouve une id e proche de celle que partage la majorit des professeurs de l tude selon laquelle la science est diff rente ou m me compl tement dissoci e des sciences humaines Besoins de formation continue De pr c dents rapports ont soulign le besoin pressant de formation continue en relation avec l introduction de l pist mologie dans les programmes scienti fiques mais ils n ont pas tent de pr ciser ce besoin en d tail Cette tude peut avoir apport des indications sur les besoins des professeurs ainsi que sur leurs pr occupations
29. si des sentiments et des motions Bien souvent plus le savoir est fondamental moins il est accessible la verba lisation Pour la mise jour des constructs il est important que l coute soit active non seulement pour ce qui est dit mais aussi pour ce qui n est pas dit Trois principaux processus ont t mis en uvre dans notre tude a la mise jour des constructs b le d veloppement des constructs c l utilisation d une grille r pertoire La figure 1 r sume les tapes du processus Mise jour des constructs Afin de mettre jour les constructs sur la nature de la science la proc dure suivante a t adopt e 1 Des disciplines du programme ont t pr sent es par triades l interview par exemple science art histoire Il tait expliqu que ces disciplines n taient pas n cessairement d finies comme elles taient enseign es l cole mais devaient tre consid r es comme des disciplines de savoir On demandait l interview de choisir parmi les trois les deux disciplines qui son avis taient les plus semblables et par cons quent diff rentes de la troisi me Dix sept s ries de triades ont t utilis es Toutes sauf une contenaient la disci pline science dans la mesure o il s agissait du th me central de l enqu te voir annexe A 179 Mise jour des constructs sur l pist mologie des sciences chez les professeurs M thode Pr senta
30. tion des disciplines en triades Identification de l aspect sur lequel deux des trois disciplines pr sentent le plus de similitudes D veloppement des constructs significatifs M thode Identification du p le oppos du construct en demandant syst matiquement qu est ce que cela veut dire pour vous On obtient ainsi les syst mes de constructs Constructs issus du Programme National Choix des constructs a partir des Enonc s de Performances 26 constructs sur l pist mologie des sciences Grille de 26 constructs et de 10 domaines de savoir Grilles remplies par 11 professeurs de science M thode chaque mati re est not e de 0 5 pour chaque construct Cela donne le degr de pertinence de chaque construct pour la mati re consid r e Analyse statistique Graphiques montrant la relation entre les constructs et les domaines de savoir pour chacun des professeurs et pour la moyenne Figure 1 R sum du processus de recherche des constructs des professeurs sur l pist mologie des sciences 180 2 Pour chaque choix r alis il tait demand l interview de trouver une expression br ve d crivant avec le plus de pr cision possible en quoi les deux disciplines choisies se ressemblaient le plus et donc en quoi elles diff raient de la troisi me L ensemble constituait une s rie de constructs allant jusqu 19 relatifs aux conceptions de l intervi
31. tion et clairement li es la culture et aux croyances spirituelles sont dia m tralement oppos es un grand nombre de comp tences scientifiques tradi tionnelles telles que formulation d hypoth ses laboration de th ories pens e logique recherche sur le comportement des objets etc Ceci renforce le point de vue exprim au cours du processus de d veloppement des constructs selon lequel la vraie science ne met pas en jeu de r actions motionnelles face aux probl mes Le professeur A admet que les v rit s et les th ories en volution sont fond es sur l exp rience qu elles sont dans une certaine mesure d termin es politique ment et non coup es de la morale et de l thique Ils ne les met toutefois pas en relation avec les constructs expos s ci dessus qui concernent les comp tences scientifiques traditionnelles 185 IN Professeur B Femme Nombre d ann es d enseignement 18 Qualifications Bachelor of Science en physique Post Graduate Certificate in Education Advanced Diploma in Learning Difficulties in Education Master of Art en ducation 3 ans d tudes sup rieures en physique et 3 ans de formation professionnelle Etablissement scolaire mixte enseignement g n ral public l ves de 9 13 ans grande banlieue M thode d enseignement utilis e essentiellement Science in Process 3 Constructs utilisation du langage pour communiquer des id es etc An comprend de
32. tissage ce qui a conduit a l approche constructiviste de l apprentissage adopt e par de nombreux professeurs et chercheurs Pope et Keen 1981 ont appliqu la th orie du construct personnel la formation et la pratique professionnelles des enseignants et proposent un utile r sum de la recherche de l cole de Kelly en mati re d ducation Salmon 1988 rend compte de l utilit de l approche en mati re d ducation en expliquant pourquoi elle peut offrir aux enseignants des fa ons nouvelles et potentiellement utiles de traiter les probl mes ducatifs Selon la psychologie de Kelly dit elle L ducation est l interface syst matique entre les syst mes de constructs personnels 178 L approche de Kelly met autant l accent sur les constructions de significations des enseignants que sur celles des apprenants Elle diff re en cela de nom breuses autres approches qui ont tendance diff rencier les fa ons de voir des l ves pris individuellement mais consid rer globalement le point de vue des enseignants Cette approche r fute les hypoth ses absolutistes sur le savoir qui selon l auteur pr sentent des dangers inh rents Si nous croyons que l histoire les sciences et les math matiques r unissent des v rit s fondamentales particuli res sur le monde nous pouvons penser que tous les professeurs de ces mati res ont essentiellement le m me type de comp tence Salmon 1988 p 43
33. ts en anglais d nomination qui renvoie la construction des tages successifs d un chafaudage NdT 181 La r ponse donn e constitue un autre construct qui est crit sous le premier Celui ci est son tour d velopp en posant la m me question et la r ponse apporte un autre construct Le processus se poursuit ainsi jusqu ce qu il n y ait plus d autres constructs mettre jour c est dire jusqu ce que l on ait obtenu le construct de rang sup rieur ou construct noyau On obtient ainsi le syst me de constructs individuel Des relations entre les constructs sont souvent mis en vidence de m me que des zones de conflit possible pour la personne Utilisation d une grille r pertoire D apr s la th orie de Kelly chaque personne a acc s un nombre limit de constructs gr ce auxquels elle il value les ph nom nes qui constituent son monde Ces ph nom nes sont d sign s comme des l ments et incluent des personnes des v nements des objets des id es des institutions etc On fait appel une grille r pertoire pour explorer les relations qui existent pour un individu entre ses constructs ou entre des groupes particuliers d l ments Dans cette recherche les l ments choisis sont dix disciplines diff rentes sciences math matiques anglais technologie histoire fran ais g ographie musique arts religion Ces termes ne correspondent pas n cessairement la disciplin
34. ue leurs connaissances taient parcellaires et leurs id es mal formul es et par ailleurs des manifestations non verbales t moignaient de leur ins curit lorque ces probl mes taient abord s en profondeur Les ensei gnants attendaient une confirmation de ce que leurs interpr tations taient acceptables et taient les bonnes Tr s clairement avant que les enseignants ne participent cette recherche leur r flexion sur l pist mologie des sciences avait t limit e bien qu ils aient t il faut le souligner en g n ral satisfaits et m me flatt s d avoir t interrog s sur leurs points de vue Ce manque de r flexion ressortait en particulier de l absence d int r t manifest pour les aspects culturels moraux et philosophiques des sciences et de l enseignement des sciences Il est int ressant de constater que les professeurs n taient pas tr s au clair sur ce en quoi consistait la m thode scientifique bien que les programmes d enseignement en fassent la pierre angulaire de la composante exp rimentale des sciences Le sentiment g n ral tait que la m thode scientifique repr sen tait le degr le plus lev dans les m thodologies avec une sorte d litisme consid rant la science comme le mod le suivre pour les autres disciplines Cette attitude contraste avec l ins curit manifest e lorsque c tait les concep tions sur la nature de la science qui taient en question A partir
35. ules quelques personnes sont capables de recevoir un enseignement v ritablement scientifique Les r ponses du professeur A avec la grille r pertoire accentuent certains des aspects d j mis en vidence au cours du processus de d veloppement en par ticulier la science implique peu d motion d intuition de hasard de pens e imaginative ou de rapport avec la culture bien qu elle soit d termin e conomi quement et politiquement de fa on importante De son point de vue la science est tr s loign e de la morale et de l thique et n a pas de relation avec les croyances spirituelles Nous avons galement pu explorer la fa on dont ce professeur per oit les rela tions entre la science et d autres disciplines une repr sentation graphique en est donn e dans Lakin et Wellington 1991 Pour le professeur A la science a des relations troites avec les math matiques et un certain rapport avec lhis toire et la technologie Elle n a cependant aucune corr lation avec l anglais ou la musique La corr lation entre les constructs peut galement tre repr sent e par un gra phique qui n est pas reproduit ici non plus par souci de concision voir Lakin et Wellington 1991 Celui ci permet de mieux comprendre le sens que leur donne le professeur A lorsqu il les utilise pour classer les disciplines On peut en tirer les conclusions suivantes Les observations subjectives mettant en jeu motions pens e imaginative intui
36. ypoth ses plut t que sur les contenus Note des auteurs pour la publication en fran ais 186 Le professeur B d crit certaines des contraintes qu elle prouve en tant que professeur de science qui l emp chent et d enseigner ce qu elle estime tre la vraie nature de la science Pour moi la science n est pas un ensemble de connaissances Mais le patron le directeur et certains responsables ne supportent pas que je pense cela cela branle leur s curit Je suis oblig e de l enseigner comme un ensemble de faits transmettre cause aussi de la pression du temps et de l valuation De plus en plus je m entends dire aux l ves Lisez ce qu on vous dit de faire au lieu de leur dire de penser D un point de vue id al je vois la science comme un moyen d aider les enfants grandir Le poids relatif donn par le professeur B aux constructs de la grille r pertoire concernant la science montre qu elle accorde peu d importance l imagination et l aspect motionnel de la science On peut y voir un lien avec la m thode qu elle utilise avec les l ves et avec le fait que ses l ves quittent l tablisse ment 13 ans Il est int ressant de remarquer qu elle attribue une corr lation positive entre les diff rentes mati res plus forte que ne le font les autres professeurs Ceci peut venir en partie de la philosophie de l cole moyenne dans son secteur o les liens pluridisciplinaires entre les
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