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1. L entretien professionnel est une mesure r glementaire inscrite dans la Loi du 24 Novembre 2009 relative l orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie et de FANI Accord National Interprofessionnel du 14 Novembre 2008 relatif la GPEC doute tr s pr matur de parler d un tel changement le manque de ressources humaines et financi res suppl mentaires repr sentant un obstacle s rieux l aboutissement du processus engag par les acteurs En conclusion le temps pour qu volue la repr sentation de la GPEC dans l esprit des salari s sera long La GPEC confront e la r alit de la crise et des d localisations est assimil e des plans de d part volontaires cibl s sur les ouvriers autrement dit une GPEC d fensive Cependant OMEGA b n ficie de leaders volontaires pour cr er des outils pratiques et le dialogue social y semble relativement constructif 1 3 Le constructeur ARMAUTO Le groupe ARMAUTO est un constructeur fran ais qui a connu une forte r duction de ses effectifs au cours des 10 derni res ann es Un premier accord de GPEC a t sign en 2007 Le second accord reproduit et tend le pr c dent tout en enrichissant la panoplie des outils qui y sont d velopp s Entre ces deux accords et jusqu ce jour la crise a d grad les r sultats financiers du groupe et plusieurs plans de d parts volontaires ont t mis en uvre Interrog s sur le2. sp cialiste seniors Usine A Centre technique Usine B INTEGRATION FONCTION RESSOURCES HUMAINES FONCTION PRODUCTION niveau local Les entretiens r alis s d montrent que la qualit du d ploiement d pend de l activit du site le centre technique qui emploie une majorit d ing nieurs en R amp D est significativement plus avanc en mati re de GPEC que les usines de production Le retard pris dans la mise en uvre des accords cr e une vraie frustration au sein de l entreprise sentiment partag par les repr sentants syndicaux et les professionnels de la fonction ressources humaines Pourtant les accords de GPEC ont des effets tangibles sur le syst me de gestion des ressources humaines Ils am liorent la cr dibilit des acteurs RH aupr s des managers de production sous l effet de la formalisation des pratiques de GRH mais aussi en faisant voluer petit petit les pratiques de GRH par une mutualisation des moyens de conception et de diffusion des outils gr ce la sp cialisation des responsables des ressources humaines Une nouvelle convention de GRH pourrait merger au sein de OMEGA plus individualisante PICHAULT et NIZET 2013 c est dire o chaque salari pourrait voluer en m me temps que l entreprise travers un parcours personnel qui passe notamment par le d veloppement et la reconnaissance de ses comp tences propres Cependant malgr un contenu prometteur il est sans
3. la demande sp cifique du syndicat CFE CGC d acc der plus d informations strat giques appuy e par les autres syndicats iii le soutien continu de la Direction DRH France et Direction de la division dans cette demande dirig e vers les niveaux de d cision sup rieurs de l entreprise c est dire concr tement le Corporate dont le si ge se trouve aux Etats Unis Il est int ressant de souligner que le cas OMEGA illustre l ant riorit de formes de dialogue social qui serait un facteur discriminant de d marches anticip es BEAUJOLIN BELLET CORNOLTI KUHN et MOULIN 2007 Tous les syndicats interrog s de la soci t OMEGA ont t moign d un vif int r t pour les informations transmises et galement leur volont terme de proposer des solutions ou d orienter les politiques de la direction Il en r sulte une voie nouvelle d expression assez novatrice et prometteuse en termes de dialogue social dans l entreprise De ce point de vue le dialogue social a pu tre renforc enrichi Les syndicats signataires peuvent ainsi voir leur statut voluer quelque peu dans la mesure ils ont acc s des informations qui parfois jusqu alors taient confidentielles et o ils se trouvent dans une position qui n est plus celle d accompagnateur mais pas non plus de d cideur ce nouveau statut reste sans doute au sein de l entreprise d finir ou conqu rir Plus sp cifiquement la gestion des ressources huma
4. produit des injecteurs et des catalyseurs dans 11 pays Le p rim tre juridique de l accord de GPEC limite son application aux usines situ es en France Un premier accord de GPEC plut t d fensif a t sign au sein de la soci t en 2006 Un second accord plus offensif et mieux outill a t sign en 2010 mais dans un contexte de crise Selon les personnes interrog es lors des entretiens un certain nombre d intentions se d gagent pour expliquer la signature des accords GPEC au sein de la soci t Parmi celles ci des points de consensus ont t soulign s par l ensemble des partenaires sociaux qu ils concernent la conformit avec la l gislation l adaptation aux contraintes industrielles et de rentabilit mais aussi des attentes assez fortes en mati re d volution professionnelle et de s curisation de l emploi Le march automobile est d fini partir de segments ou cat gories de voitures qui indiquent le positionnement de chaque mod le sur le march Ces derniers sont en g n ral cat goris s en fonction de la taille ou de l usage du v hicule Le segment B regroupe les citadines polyvalentes Leur longueur varie en moyenne de 3 70 m 4 10 m Elles ont toutes 5 places En particulier pour la soci t ARMAUTO la presse publie les informations suivantes Les sites de production d ARMAUTO sont touch s par des mesures de ch mage partiel depuis la fin 2011 raison de deux cinq j
5. usagers finaux de l accord GPEC Ces entretiens ont t men s partir d une grille de th mes et ont dur en moyenne 1h30 Chaque monographie a n cessit la r alisation d une douzaine d entretiens d pendant du nombre de parties prenantes et des ph nom nes de saturation qui apparaissent au cours des entretiens Un recueil de documents compl te les interviews documents l gaux comme le bilan social supports de communication d entreprise support techniques P V de Comit d Entreprise etc L quipe de recherche r unit les comp tences n cessaires un traitement pluridisciplinaire conomie droit gestion sociologie et regroupe des chercheurs et des praticiens L chantillon d entreprises enqu t es vise couvrir une s rie de cas types rendant compte de la diversit volutive des contextes secteurs activit s et des exp riences de GPEC Les caract ristiques structurelles des entreprises multinationale groupe PME interviennent en second plan dans notre choix principalement pour diversifier les cas Pour travailler sur l articulation entre strat gie et GPEC nous avons tudi deux entreprises par secteur L enjeu est de mettre ainsi l accent sur les diff rences dans les strat gies poursuivies au sein d un m me secteur et d en tudier leur impact sur les pratiques de gestion pr visionnelle des comp tences et sur les relations sociales 4 E A 3 A Dit or te Des entretiens compl mentai
6. Peugeot Citro n Au d but de l ann e 2014 une d cision de justice est attendue concernant une demande de requalification en PSE d un plan de d part collectif pr sent par la Direction Industrielle de cette m me soci t comme une mesure d accompagnement pr vue par l accord GPEC L clairage donn par la th orie des parties prenantes nous r v le que les attributs pouvoir l gitimit urgence et les attentes de chacune des parties ne sont pas fig es elles peuvent voluer dans le temps sous les effets de la crise et de la dynamique du dialogue social L observation durant deux ann es des relations sociales permet d identifier une rupture dans le contenu et l quilibre relatif des forces en pr sence r sum e dans le tableau 3 ci apr s les relations professionnelles sont d stabilis es par des tensions croissantes au sein d une m me entreprise entre les parties prenantes voire entre acteurs d une m me coalition La probl matique d passe le cadre de l entreprise en p riode de crise conomique et de ch mage massif Tableau 3 D stabilisation des relations professionnelles li e la crise du secteur automobile le cas ARMAUTO Principales tapes Tendances observ e entre 2011 et 2013 Signature des accords GPEC en 2007 et en 2010 Appropriation de la loi Borloo diff rente d s son entr e en vigueur puis polarisation des parties prenantes dominantes et d finitives vision stockholde
7. d tail sur le dialogue social dans la partie traitant des trois ruptures identifi es dans les relations professionnelles 10 Selon la CGT entre 2004 et 2014 le groupe aura supprim 32 000 postes sur un effectif total pour l automobile de 139 500 salari s au 31 d cembre 2004 et de 117 400 au 31 d cembre 2012 source document de r f rence du groupe 11 Expression notamment employ e dans ROUILLEAULT 2007 et REY 2007 La centralisation et la standardisation des processus RH se heurte la double culture du groupe ainsi qu des cultures professionnelles solidement ancr es dans les usines qui sont un frein la mobilit La r sistance au changement reconnue par tous voqu e par les acteurs signataires de l accord est r v latrice d un type d organisation appel bureaucratie m caniste par Henry Mintzberg MINTZBERG 1982 Les dirigeants du groupe se sont appropri l approche GPEC mais ce n est pas le cas des directeurs d usines des cadres responsables hi rarchiques et des salari s L application des accords refl te de mani re substantielle la transition difficile de l intention l action en particulier dans un contexte de crise Le texte de l accord donne une plus grande coh rence aux pratiques de GRH en les reliant et en tissant entre elles de nombreuses passerelles dans un but de rationalisation des moyens Mais il apparait aujourd hui que la GPEC en pratique se limite la n gociation de la mise e
8. et BEAUJOLIN BELLET 2004 BEAUJOLIN BELLET CORNOLTI KUHN et MOULIN 2007 Un aspect possible de l anticipation consiste en la mise en uvre de processus de diagnostic partag donc une plus grande implication des acteurs de l entreprise AUBERT et BEAUJOLIN BELLET 2004 ce qui revient r duire l asym trie d information et de pouvoir entre les acteurs de l entreprise KERBOUC H 2007 LEFRESNE amp SAUVIAT 2010 Une des modalit s du partage de diagnostic sur la situation conomique de l entreprise et ou son mod le conomique r side dans les informations strat giques transmises aux partenaires sociaux en termes de nature et d tendue et donc repr sente une composante du dialogue social L information traditionnellement transmise par la direction de l entreprise aux repr sentants des salari s est celle d finie par les proc dures l gales d information consultation auxquelles les experts des organisations syndicales sont associ s Ainsi selon DIDRY et JOBERT 2010 l importance du r le de l expert tient sa capacit capitaliser de multiples exp riences sur la base d une r flexion strat gique Or pour ce qui est de l information strat gique et de son contenu elle est couramment li e au bon vouloir des cadres dirigeants et concerne le plus souvent et au maximum les pr visions d emploi Un tel partage de l information se heurte en effet de nombreuses r sistances pouvant
9. gies opposition ou coop ration Les r actions aux restructurations se d finissent comme une constellation d v nements stressants focalisant les pressions sur les groupes de travail ou les individus SHAW et BARRET POWER 1997 Le concept de syndrome du survivant d fini par BROCKNER 1988 est couramment mobilis par les chercheurs en sciences sociales Six l ments le caract risent la moindre satisfaction au travail la baisse d opportunit s de promotions la baisse de l implication la baisse de moral et l augmentation du sentiment d ins curit au travail NAULLEAU 2001 Nous l avions d j indiqu page 9 2 Il doit tre not que certaines de ces instances sont exclusivement r serv es aux syndicats signataires de l accord 15 Ainsi la circulation de l information dont la pr s ance est souvent accord e aux m dias acteurs de la soci t civile reste un probl me souvent soulign par les organisations syndicales Les pouvoirs publics doivent ils intervenir et comment Pourquoi n ont ils pas soutenu les syndicats lorsque ceux ci exigeaient la nomination d un m diateur Juges et experts sont sollicit s pour apporter une argumentation rationnelle et trancher en faveur de l une ou l autre des parties prenantes dominantes Par exemple le rapport Sartorius SARTORIUS ET SERRIS 2012 a t r dig la demande du Ministre du redressement productif sur la situation du constructeur PSA
10. gle Un certain nombre de dispositifs peut cependant tre recens au niveau national dont des conventions de pr t de main d uvre Ainsi les initiatives de GTEC au sein des p les de comp titivit de la R gion Rh ne Alpes visaient notamment favoriser les mobilit s et appr hender l volution de l emploi un niveau collectif CALAMEL et MAZZILLI 2011 Le dispositif r gional de GPEC mis en place en Nord Pas de Calais d s 2007 appara t de m me comme pr curseur en s appliquant l ensemble des bassins d emploi et plus de 200 entreprises de la r gion d s 2009 et tendu depuis de nouvelles vagues d entreprises tout en tant particuli rement d di aux PME ARACT DRTEFP NORD PAS DE CALAIS ET REGION NORD PAS DE CALAIS 2009 Une vraie valuation reste cependant faire de ces premi res exp riences de GTEC 2 3 Troisi me rupture la d stabilisation des relations professionnelles Les risques individuels et les menaces pour l emploi d stabilisent les relations professionnelles qui ont tendance se polariser A l instar de BODET et LAMARCHE 2007 les deux tudes tendent d montrer que le conflit d objectifs am nerait la direction des entreprises s approprier la loi Borloo et l instrumentaliser au d triment de l emploi et des conditions de travail Selon FRIGANT 2009 la RSE conduit par exemple une forme de privatisation de ce que recouvrent les droits des salari s privatisation
11. ou de secteurs reli s l automobile d veloppement des comp tences dans la branche des services de l automobile 2010 2011 2012 Date Charte Accord Branche secteur 3 juillet 2008 Charte nationale pour le soutien et l accompagnement Secteur automobile des entreprises du secteur automobile et de leurs salari s 7 mai 2009 Accord national relatif des mesures urgentes Branche de la m tallurgie 28 avril 2009 Cr ation de la Plateforme de la Fili re Automobile Secteur automobile 11 f vrier 2010 Accord Cadre pour le maintien de l emploi et le Branche des services de l automobile 29 octobre 2010 Avenant la Charte du 3 juillet 2008 Secteur automobile l accompagnement des entreprises du secteur automobile et de leurs salari s 2012 2015 17 mai 2010 Accord national relatif la gestion pr visionnelle des Branche de la emplois et des comp tences m tallurgie 20 d cembre 2012 Charte nationale de coop ration pour le soutien et Secteur automobile a Soulignons cependant l volution qu on pu conna tre depuis plusieurs ann es certains quipementiers par des strat gies d innovation et ou de diversification et s affranchir ainsi au moins en partie d une trop forte tutelle d un ou de plusieurs donneurs d ordre voir exemple PIPAME 2010 13 Un diagnostic partag l chelle de la branche ou du secteur rend les acteurs plus conscients de leur situation
12. piste pour un renouveau des relations sociales La note de veille n 190 Ao t 2010 CENTRE ETUDES ET PROSPECTIVE DU GROUPE ALPHA et CEREGE 2012 Accords d entreprises sur la GPEC r alit s et strat gies de mises en uvre Rapport final pour la Dares Minist re du travail CHAGNY O HACQUEMAND S LOIRE P et PIQUARD F 2010 L industrie automobile note sectorielle GPEC politique industrielle et croissance bas carbone une approche multi sectorielle DAUGAREILH I 2008 les limites de l autor gulation de la RSE par les entreprises transnationales http halshs archives ouvertes fr halshs 00299237 DIDRY C JOBERT A 2010 Les accords de m thode une logique d engagement face aux restructurations pp 127 139 in DIDRY C et Jobert A eds l Entreprise en restructuration Dynamiques institutionnelles et mobilisations collectives Presses Universitaires de Rennes 18 DONADA C R ing nierie des partenariats verticaux et politique de fili re le cas de la plateforme de la fili re automobile fran aise Colloque international du GERPISA 12 14 juin 2013 Cachan DUCLOS L 2008 Le droit de la bonne pratique Enqu te sur une norme de GPEC Cahiers Philosophiques n 116 pp 41 68 DUCLOS et KERBOURC H 2006 Organisation du march du travail et flexicurit la fran aise document de travail du Centre d Analyse Strat gique FAIRISE A 2013 Automobile l Euro
13. provenir de multiples sources BEAUJOLIN BELLET CORNOLTI KUHN et MOULIN 2007 KERBOUC H 2007 Le refus de partager par les managers un pouvoir relevant de leurs pr rogatives La crainte de la r action des salari s ou voire des cr anciers de l entreprise en cas de situation difficile La difficult r currente de pr vision de la situation macro conomique et sectorielle moyen terme ou plus long terme La r sistance au partage de l information correspond ainsi de ce point de vue une rationalit manag riale BEAUJOLIN BELLET CORNOLTI KUHN et MOULIN 2007 Cependant une autre forme de rationalit pourrait aussi pousser le management de l entreprise vers des d marches d anticipation dans la mesure o de telles initiatives r duisent la demande de r paration des restructurations de la part des salari s voire des pouvoirs publics et permet d largir le champ des solutions et des acteurs pouvant intervenir lors de la restructuration BEAUJOLIN BELLET CORNOLTI KUHN et MOULIN 2007 Et finalement les informations strat giques de l entreprise ne devraient elle pas tre consid r es comme un bien public la disposition de toutes les parties prenantes BETHOUX et JOBERT 2012 La Loi de coh sion sociale 2005 s inscrit clairement dans ces probl matiques d anticipation et pousse aller plus loin en la mati re au sein des entreprises l employeur est tenu d engager tous les trois ans une
14. sentants syndicaux des deux entreprises soit 46 heures d entretiens int gralement retranscrits Cette note revient sur les principaux r sultats du projet Accords d entreprises sur la GPEC r alit s et strat gies de mises en uvre pour le secteur automobile A partir de deux cas d entreprises ayant n goci et sign des accords de GPEC nous soulignons en particulier l volution des relations professionnelles dans ce secteur au cours de la p riode allant de la signature du premier accord de GPEC la fin de l ann e 2012 Ainsi plusieurs ruptures sont apparues tout particuli rement en termes de contenu strat gique des informations transmises aux partenaires sociaux de dialogue mutualis au niveau de la branche ou de la fili re et de d stabilisation des relations professionnelles Cette analyse s inscrit dans la lign e des travaux de recherche sur les restructurations d entreprises sp cialis s dans l tude de leurs effets sur les cadres et les logiques institutionnels e g DIDRY ET JOBERT 2010 FRIGANT 2009 FAYOLLE 2005 ou le r cent num ro sp cial de la REVUE DE L IRES 2012 incluant en particulier les travaux effectu es au sein du GERPISA Elle revient galement sur certaines des probl matiques abord es dans les travaux de prospective s interrogeant sur le devenir des fili res automobiles voir par exemple dans le cadre de l tude prospective men e par le Centre Etude du Groupe Alpha avec le cab
15. soumis de lourdes contraintes de rentabilit leur pr occupation essentielle demeure la r duction de leur effectif du moins dans les pays d velopp s Le positionnement des syndicats peut s tudier la lumi re de la th orie de la logique de l engagement DIDRY et JOBERT 2010 La division syndicale se cristallise partir de la d cision de signer ou non les accords GPEC toutefois le fait de signer ne signifie pas forc ment un blanc seing donn aux m thodes de gestion de la direction La crise conomique met l preuve la solidarit des salari s alors que dans le m me temps la GPEC repose sur le principe de l individualisation de la relation d emploi PICHAULT et NIZET 2013 Les acteurs en sont conscients pour les uns l atomisation des collectifs de travail est un enjeu pour les autres c est une des manifestations de la crise du syndicalisme qu il faut enrayer Historiquement les relations professionnelles sont largement issues d un syndicalisme de classe HYMAN 1997 capable de mobiliser des effectifs importants dans des luttes collectives pour la d fense de l emploi Une nouvelle forme de repr sentation merge celle d un syndicalisme de service CENTRE D ANALYSE STRATEGIQUE 2010 moins ax sur les revendications collectives au profit d une aide individualis e notamment pour la s curisation des parcours professionnels La participation de nouvelles parties prenantes en p riode de crise lors de r
16. tences et territoires 25 27 Ao t 2010 Montpellier Relief 35 Echanges du Cereq MINTZBERG H 1982 Structure et dynamique des organisations Paris Montr al Editions d organisation Agence d arc MULLER P 2009 Les politiques publiques coll Que sais je PUF NAULLEAU M 2001 Les ressorts psychologiques des survivants d une restructuration quelques clefs de compr hension pour un care management 22 me Congr s de l Association francophone de Gestion des Ressources Humaines Marrakech Maroc OIRY E BELLINI S COLOMER T FAYOLLE J FLEURY N FREDY PLANCHOT A KAHMANN M GRIMAND A LAVAL F LE GUELLEC T LEJEUNE J F MALAQUIN M MARTIN M REMOND A VINCENT S 2013 La GPEC de la loi aux pratiques 4 id aux types G rer et Comprendre vol 112 pp 4 16 PETTIGREW A 1990 Longitudinal Field Research on Change Theory and Practice Organization Science Vol 1 n 3 pp 267 292 PICHAULT F NIZET J 2013 Les pratiques de gestion des ressources humaines Paris Ed du Seuil PIPAME 2010 Mutations Economiques dans le domaine automobile volet 6 comp titivit et strat gies d acteurs P le Interminist riel Lien http www dgcis gouv fr files files directions services etudes et statistiques prospective automobile automobile6 pdf 19 REY J E 2007 GPEC et PSE deux en un Liaisons sociales magazine avril 2007 p 52 53 REVUE DE l IRES
17. tr s ambigu la fois dans son contenu et sa mise en uvre DAUGAREILH 2008 DUCLOS 2008 explique en effet que les entreprises instrumentalisent le droit et que la fa on dont il se lie l action contredit la th orie de la r gulation et de l valuation de ses effets qui ne r pondent pas toujours aux attentes du l gislateur Pour le l gislateur la r gle de droit renferme un principe d action et peut provoquer l adoption de mod les de gestion responsables la faveur d une appropriation concert e du droit par les acteurs en vue de conformer le produit des n gociations une certaine normalit sociale et conomique Le cas d ARMAUTO d montre la d stabilisation des relations sociales la concertation autour de la normalit est inop rante En effet les outils et m thodes cr s ou mobilis s par la direction depuis la mise en uvre du premier accord GPEC en 2007 sont pour la plupart op rationnels mais la philosophie de gestion de ces outils d range ceux qui restent dans l entreprise les 21 Voir par exemple le travail de LOUBES BORIES AZEAU FAILLENET et COMMEIRAS 2011 qui proposent un sch ma de d veloppement des comp tences au niveau du territoire 7 Voir aussi la typologie des pratiques actuelles de GPEC par OIRY et al 2012 et la pr sentation de deux cas concrets d entreprises se rapprochant de l id al type d une GPEC mutualis e et territorialis e 3 Note les t
18. voluerait vers un renforcement de sa dimension cognitive li e la production de diagnostic communs et de justifications la construction d outillages conceptuels les n gociations peuvent tre assimil es des processus cognitifs collectifs o les acteurs sont amen s se d finir les uns par rapport aux autres dans un cadre de coop ration DIDRY et JOBERT 2010 Il reste au final difficile de juger des effets b n fiques de l accord GPEC sur le dialogue social dans l entreprise dans le sens o par ailleurs une nouvelle instance est cr e par l accord l observatoire des m tiers accessible aux seules organisations syndicales signataires de l accord ce qui exclut partir de 2010 la CGT le syndicat avait en effet sign le premier accord 10 Comme a pu le souligner KERBOUC H 2007 l accord de GPEC peut ainsi constituer un media int ressant d anticipation des restructurations mais cela reste ambigu tant donn qu un tel accord correspond la fois une fin gestion pr visionnelle et un moyen l utilisation de l accord pour r duire les effectifs sans passage si possible par un plan de sauvegarde de l emploi Il est sans doute un peu t t et excessif de parler de nouvelle gouvernance au sein de OMEGA Une prochaine situation de crise annonces de restructurations au sein de l entreprise pourrait sans doute amener quelques l ments d appr ciation Deux d
19. 06 Notes sur le concept d engagement Trac s Revue de sciences humaines vol 1 n 11 pp 177 192 BETHOUX E et JOBERT A 2012 L emploi en d bat Dynamiques de l action syndicale dans les entreprises en restructuration Revue de l IRES n 72 2012 1 pp 115 144 BODET C et LAMARCHE T 2007 La responsabilit sociale des entreprises comme innovation institutionnelle une lecture r gulationniste Revue de la r gulation n 1 2007 http regulation revues org 1283 BROCKNER J 1988 The effects of work layoffs on survivors research theory and practice in STAW B CUMELINGS M eds Research in organizational behavior Greenwich JAI Press Vol 10 pp 213 255 BRUGGEMAN F 2011 Pourquoi un besoin d anticipation se d veloppe t il au niveau territorial in Michun S ed Les territoires au c ur du pr sent et de l anticipation 4 me Universit d t Emplois comp tences et territoires 25 27 Ao t 2010 Montpellier Relief 35 Echanges du Cereq CALAMEL L et MAZZILLI I 2011 La GTEC au sein des p les de comp titivit conduit elle la s curisation des parcours professionnels in Michun S ed Les territoires au c ur du pr sent et de l anticipation 4 me Universit d t Emplois comp tences et territoires 25 27 Ao t 2010 Montpellier Relief 35 Echanges du Cereq CENTRE D ANALYSE STRATEGIQUE 2010 Le syndicalisme de services une
20. 2012 num ro sp cial Modes de gestion des restructurations n 72 2012 1 ROSANVALLON P 1987 La question syndicale Histoire et Avenir d une forme sociale Calman Levy Paris ROUIILLEAULT H 2007 Anticiper et concerter les mutations L obligation triennale de n gocier le dispositif de gestion pr visionnelle des emplois et comp tences Rapport final La Documentation Fran aise SARTORIUS E et SERRIS J 2012 Rapport Monsieur le Ministre du Redressement productif sur la situation de PSA Peugeot Citro n 11 septembre 2012 SHAW J B et BARRET POWER E 1997 A conceptual framework for assessing organisation work groups and individual effectiveness during and after downsizing Human Relations 1997 50 2 pp 109 127 VIET 2003 L accompagnement des mutations conomiques rapport de mission pour le Premier ministre 20
21. Les tensions croissantes dans les quipes et dans les instances se sont traduites par un risque social renforc puis finalement par des gr ves Si tous les acteurs sont conscients des probl mes strat giques et conomiques du Groupe et tout particuli rement du secteur automobile en France et en Europe de l Ouest se pose la question du mod le conomique retenir et donc plus sp cifiquement de la strat gie de l entreprise dans quelle mesure la comp titivit des sites industriels et des mod les commercialis s sur le march mondial est elle compatible avec une politique de l emploi socialement responsable Le dialogue social par ailleurs souvent reconnu par les syndicats comme mal en point ou d grad pourra t il s am liorer et comment Face ces interrogations l gitimes DIDRY et JOBERT 2010 r pondent que les enjeux des n gociations sont plus que jamais la contestation de la d cision de la direction du nombre d emplois supprim s mais galement du montant des indemnit s de licenciement des incitations et modalit s du d part volontaire Certes nos monographies portant sur le secteur automobile le confirment la n gociation collective volue vers i un renforcement de sa dimension cognitive et ii vers un largissement de la discussion la dimension du groupe et du secteur ainsi que iii vers une r flexion plus strat gique gr ce au r le de l expert qui l oriente Toutefois les leviers to
22. Seconde rupture l mergence d un dialogue mutualis au niveau du secteur ou de la branche Les pouvoirs public fran ais ont d s le d but de la crise soutenu l activit du secteur en accordant des pr ts ou par le biais de primes la casse Ainsi le gouvernement fran ais a aid les constructeurs Renault et PSA Peugeot Citro n en 2009 travers un pr t de 6 5 milliards d euros visant lancer de grands programmes d innovation notamment ceux d di s la voiture propre Ce pr t tait assorti de contreparties impos es aux constructeurs b n ficiaires telle que ne pas mettre en uvre de plan de sauvegarde de l emploi PSE d engagement sur les op rations d investissement et d am lioration des relations avec les fournisseurs Il y eut galement des mesures effet conjoncturel des aides la formation ou l APLD activit partielle de longue dur e qui permet au salari de percevoir 95 de son salaire net L Etat a instaur des instruments vocation plus structurelle favorisant par exemple la capacit de R amp D le Cr dit Imp t Recherche modifi en 2008 et le financement long terme Fonds Strat gique d Investissement en 2008 Fonds de modernisation des quipementiers automobile en 2009 Un fort consensus chez les industriels du secteur et les pouvoirs publics existe ainsi autour de la n cessit d op rer une r flexion strat gique plus ouverte et plus partag e La crise a conf
23. Vas ALPHA CENTRE TUDES amp PROSPECTIVE GPEC relations professionnelles et crise conomique les apports de deux tudes de cas du secteur automobile Nicolas Fleury Florence Laval Cerege Universit de Poitiers Note du CEP Mai 2014 CENTRE ETUDES amp PROSPECTIVE DU GROUPE ALPHA GPEC relations professionnelles et crise conomique les apports de deux tudes de cas du secteur automobile La Loi de coh sion de sociale du 18 janvier 2005 visait selon Jean Louis Borloo ministre qui l a port e traiter ensemble les grands probl mes qui mettent en p ril la coh sion de notre pays La loi dite loi Borloo tait structur e autour de vingt programmes et orient e sur trois grands th mes Emploi Logement Egalit des chances Le volet Emploi comportait notamment la labellisation de 300 maisons de l emploi un accompagnement renforc vers l emploi pour 800 000 jeunes en difficult ou encore des mesures se rapportant la pr vision des mutations conomiques et des restructurations et sur les garanties de reclassement des salari s Le chapitre IV de la loi Borloo a ainsi instaur une obligation de n gociation triennale d accords de Gestion Pr visionnelle de l Emploi et des Comp tences GPEC pour les entreprises de plus de 300 salari s Le projet Accords d entreprises sur la GPEC r alit s et strat gies de mises en uvre r alis pour la Direction de l Animation de la recher
24. ans celle imputable aux restructurations d entreprises tudi e dans plusieurs travaux de recherche voir par exemple le num ro sp cial de la REVUE DE L IRES 2012 DIDRY et JOBERT 2010 FAYOLLE 2005 La premi re concerne le contenu strat gique des informations transmises aux partenaires sociaux La seconde apparait avec l mergence d instances ou les d initiatives de dialogue mutualis au niveau de la branche ou de la fili re La troisi me provient de la d stabilisation des relations professionnelles qui semble s op rer D un point de vue th orique l approche de la sociologie politique partir de l identification des parties prenantes nous semble particuli rement clairante L encadr 1 propose un point sur cette th orie 1 Date de r daction de la premi re version de ce travail juin 2013 Le Libre Service RH permet aux salari s d acc der leur dossier personnel et aux diff rents processus de GRH Par exemple un salari saisit directement ses souhaits de formation l aide d un formulaire en ligne accessible sur le portail de l entreprise Cela permet de l impliquer et d all ger le travail du service RH Encadr 1 la th orie des parties prenantes Deux visions du monde des affaires s opposent celle des stockholders versus celle des stakeholders traduisant une exigence thique de la soci t civile qui attend que les entreprises rendent compte des cons quences sociales et environneme
25. che et des Etudes Statistiques Dares Minist re du travail s est d roul pendant pr s de deux ann es et a pris fin en Octobre 2012 Ce travail visait d terminer les effets de l obligation de n gociation triennale d accords de GPEC institu e par la loi de coh sion sociale de 2005 Comme a pu le souligner DUCLOS 2008 dans le prolongement des premiers travaux sur l application de la loi il est important d tudier les processus de n gociation et de conclusion des accords de GPEC mais aussi l interpr tation qui en est faite par les acteurs et leurs effets La question des impacts sur les pratiques de gestion restait traiter mais ne pouvait tre pos e qu apr s plusieurs ann es d exp rience d application et de signature de ces accords de GPEC Nourri d entretiens avec des repr sentants des directions et des responsables syndicaux le projet Accords d entreprises sur la GPEC a abouti la r alisation de 12 monographies d entreprises et d un rapport de synth se portant sur les effets de la loi sur les dispositifs de GPEC au sein des entreprises particuli rement en termes de lien avec la strat gie d entreprise de Gestion des Ressources Humaines GRH et de dialogue social L automobile a t l un des secteurs tudi s du projet avec deux monographies r alis es un constructeur et un quipementier partir de 36 entretiens qualitatifs aupr s de membres de la direction du management et de repr
26. entreprises Si de nombreuses incertitudes ont pu pr valoir sur le mode d incarnation fran aise de la flexicurit DUCLOS et KERBOURC H 2006 la loi introduit des effets difficiles pr voir dans la mesure o elle peut tre utilis e des fins contradictoires l orientation d r glementation ou r gulation quilibr e d pendra de la mani re dont les acteurs vont se saisir de la loi GROUPE ALPHA 2013 En particulier on peut s interroger sur la forme que peut prendre l interaction de cette nouvelle loi de s curisation de l emploi avec l obligation de n gociation triennale de la GPEC ainsi que sur les effets qu elle produira sur l volution en cours des relations professionnelles 17 Bibliographie ARACT DRTEFP NORD PAS DE CALAIS ET REGION NORD PAS DE CALAIS 2009 La Gestion Pr visionnelle des Emplois et des Comp tences GPEC dans les PME et sur les Territoires Echanges sur les Pratiques Synth se 16 novembre 2009 Lille AUBERT 2002 Mutations industrielles mode d emploi rapport de mission pour le Premier Ministre 1999 2002 AUBERT J P et BEAUJOLIN BELLET R 2004 Les acteurs de l entreprise face aux restructurations une d licate mutation Travail et Emploi n 100 pp 99 112 BEAUJOLIN BELLET R CORNOLTI C KUHN A et MOULIN Y 2007 L anticipation partag e des restructurations l preuve des faits Travail et Emploi n 109 pp 11 23 BECKER H S 20
27. estructurations d entreprises est signal e par LEFRESNE et SAUVIAT 2010 qui invoquent l intransigeance des directions sur le fond de la d cision l gitim e par le march qui conduit les repr sentants des salari s prendre parti les pouvoirs publics et mobiliser les media D autres travaux l voquent ainsi le conflit vise galement atteindre une opinion publique les lus locaux sont associ s aux protestations relayant et amoplifiant l information au niveau local ou m me national DIDRY et JOBERT 2010 p 135 Ces m mes auteurs observent que l arbitrage de la justice est courant travers la contestation des plans de sauvegarde de l emploi Ils affirment enfin que le recours aux experts et aux valuations n est plus appr hend comme un pr alable ou un pr requis mais comme une composante directe de la n gociation Les jeux d acteurs compte tenu du nombre et de la diversit des parties prenantes sont complexes et dynamiques mais constituent une grille de lecture des effets de la loi sur les dispositifs de GPEC et les relations professionnelles Cette approche th orique souligne la fa on dont chaque acteur s approprie la norme l gale en fonction de ses enjeux et de son pouvoir 14 1 r ME IRE i 212 L engagement voque des lignes d actions coh rentes bas es sur un pari subsidiaire i e un l ment externe aux actions mais qui contribue les rendre c
28. ines et la strat gie de la soci t OMEGA sont plus int gr es suite aux accords de GPEC sign s c est la volont du management pour maintenir flexibilit et comp titivit En effet le contenu des informations pr sent es est largi tous les sites de production situ s en Europe de l Ouest et de l Est et non plus simplement aux sites fran ais et enrichie d informations qui d coulent de la politique industrielle les investissements et la r partition des activit s et des productions par site Le pari est de favoriser la compr hension des informations RH qui r sultent de la mise en uvre de la strat gie industrielle de la division Les cadres exer ant un mandat de repr sentant des salari s peuvent ainsi concilier leur action syndicale et leurs missions professionnelles par exemple un ing nieur participe une d localisation en supervisant le lancement d une production dans un site de l Europe de l Est et partager les informations sans r serve avec les autres syndicalistes Cela aurait selon leurs propres d clarations des effets b n fiques Elever le niveau d analyse des informations transmises par la direction au sein des instances Favoriser le dialogue social en largissant les th mes de n gociation F d rer les organisations syndicales et moins disperser les forces tout en am liorant la confiance r ciproque Cette rupture constitue une volution vertueuse du dialogue social qui
29. inet Syndex pour le compte du Minist re de l Ecologie de l Energie du D veloppement durable et de la Mer en 2009 2010 la note r alis e sur l industrie automobile CHAGNY HACQUEMAND LOIRE et PIQUARD 2010 1 Voir notamment le rapport de Henri Rouilleault ROUILLEAULT 2007 GERPISA Groupe d Etude et de Recherche Permanent sur l Industrie et les Salari s de l Automobile Gestion pr visionnelle des emplois et des comp tences dans les secteurs de l industrie et de l nergie impact s par le Grenelle de l environnement et l volution du syst me europ en ETS d change des droits d mission des gaz effet de serre M thodologie retenue pour le projet Accords d entreprises sur la GPEC r alit s et strat gies de mises en uvre r alis pour la Dares Le projet s est constitu e autour du Centre Etudes et Prospectives du Groupe Alpha responsable du projet en collaboration avec les chercheurs du laboratoire CEREGE Universit de Poitiers et les consultants des branches Secafi et S maphore du Groupe Alpha consulter CENTRE ETUDES ET PROSPECTIVE DU GROUPE ALPHA et CEREGE 2012 Le mat riau de base est fourni par des monographies d entreprise L exercice monographique permet de d passer l interpr tation litt rale des accords pour expliciter l interaction au fil du temps entre la GPEC les d veloppements strat giques de l entreprise et les restructurations La mani re dont la ga
30. irm cette priorit d tablir des collaborations et des changes durables au sein de la fili re En particulier les acteurs du secteur automobile sont mobilis s travers diff rents types de groupements ou d initiatives 1 Les deux tudes de cas discut es et pr sent es par BEAUJOLIN BELLET CORNOLTI KUHN et MOULIN 2007 ont ainsi pu illustrer la limite des informations transmises pour la gestion concr te des restructurations 16 Trois organisations patronales MEDEF UPA CGPME et trois syndicats CFE CGC CFDT CFTC l ont sign FO et la CGT ayant refus de signer l accord 17 Ces primes la casse tant r guli rement contest es au moins sur le plan conomique 18 LEFRESNE et SAUVIAT 2010 concluent leur tude par un point de vue similaire le secteur apparait comme un lieu n cessaire de coordination et d action collective au plan europ en anticiper les changements qui tiennent compte de la sp cificit de la branche de son organisation technique et productive des transformations pr visibles des entreprises et de leur vuln rabilit aux risques de restructuration pr voir les 11 Les constructeurs et les quipementiers b n ficient de groupements professionnels propres comme le Groupement des Industries Automobiles GIM ou la F d ration des Industries des Equipements pour V hicules FIEV Les actions du r seau de recherche du Groupe d Etude et de Recherche Permanent sur l industrie e
31. ispositions l gales r centes apportent des moyens d anticipation partag s au sein des entreprises Ainsi le Pacte pour la Croissance la comp titivit et l Emploi de novembre 2012 faisant suite au rapport Gallois propose d introduire des repr sentants des salari s dans les conseils d administration des entreprises Enfin le 11 janvier 2013 les partenaires sociaux ont sign l accord national interprofessionnel ANI qui a t retranscrit dans la loi de s curisation de l emploi n 2013 504 du 14 juin 2013 Sans tre en mesure de d terminer l impact concret de cette loi on doit noter au moins trois dispositions en lien direct avec la strat gie d entreprise i la cr ation d une base de donn es conomiques et sociales aliment e annuellement ann e n et portant sur 6 ann es de n 2 n 3 ii l instauration d une information consultation annuelle sur les orientations strat giques de l entreprise et leurs cons quences sur l emploi l volution des m tiers et des comp tences l organisation du travail le recours la sous traitance l int rim des contrats temporaires et des stages iii une n gociation triennale de la GPEC fond e sur les orientations strat giques de l entreprise et leurs cons quences issues des consultations annuelles du CE sur cette mati re Le bilan ou l valuation de l effet de ces obligations ne pourra se faire qu apr s leur impl mentation au sein des entreprises 2 2
32. mme des dispositifs envisag s dans les accords information consultation mobilit s formation emploi des seniors outils de RH est mise l preuve au cours du temps est un aspect essentiel de ces monographies La m thode n cessite des changes avec les acteurs impliqu s pour recueillir l information et les points de vue originaux que peuvent apporter ces acteurs sur les diff rentes phases du processus La d marche d investigation retenue s inspire du cadre d analyse contextualiste d velopp par PETTIGREW 1999 Ce dernier sugg re ainsi d appr hender la dynamique des processus de changement en l occurrence celle impuls e par les accords GPEC travers l tude de trois variables interreli es le contexte pr sidant la n gociation des accords GPEC et leur d ploiement effectif le contenu instrumentation de GPEC nature des dispositifs instaur s par l accord les processus actions r actions et interactions entre les diff rentes parties prenantes concern es par l accord Des comparaisons inter sectorielles et intra sectorielles permettent simultan ment de mettre jour les invariants dans l appr hension des accords de GPEC mais aussi de pointer les aspects contextuels susceptibles d influer sur le processus de d ploiement Des entretiens semi directifs ont t r alis s aupr s des personnes identifi es dans notre cadre analytique comme tant les concepteurs les d ployeurs et les
33. n uvre effective des mesures associ es une GPEC d fensive au d triment d un programme de d veloppement des comp tences En conclusion ARMAUTO a connu une importante restructuration de son outil industriel marqu e par des suppressions de postes dont certaines encore venir et un plan de sauvegarde de l emploi en compl ment des moyens pr vus au titre de la GPEC Ces r ductions d effectifs ont t accompagn es par Une plus grande formalisation effet proc dural des accords d entreprise Une standardisation des outils de GRH Un renforcement de la centralisation des activit s RH fonction formation programme de d veloppement des comp tences portail RH pour un libre service RH Selon la typologie des conventions de GRH de PICHAULT amp NIZET 2013 le mod le d ARMAUTO volue de discr tionnaire n goci au cas par cas parfois peu formalis et propre chaque usine voir chaque m tier objectivant les relations sont r gies par des crit res impersonnels et s appliquent de mani re uniforme dans toutes les usines du groupe dans un souci d efficience 2 Trois ruptures majeures Nous identifions en termes de relations professionnelles dans le secteur automobile trois grandes ruptures confort es ou g n r es par la mise en uvre d accords de GPEC L volution du cadre institutionnel de ces relations et du dialogue social s inscrit de fa on vidente d
34. n gociation portant sur les modalit s d information et de consultation du comit d entreprise sur la strat gie de l entreprise et ses effets pr visibles sur l emploi ainsi que sur les salaires Selon l entreprise la strat gie peut se voir accorder une place plus ou moins grande dans le contenu de l accord de GPEC sign les parties signataires de l accord restant ma tres des obligations cr es Cela souligne une certaine insuffisance des dispositifs juridiques existant KERBOUC H 2007 Parmi les entreprises du secteur automobile ayant fait l objet de monographies dans le cadre du Projet Accords d entreprises sur la GPEC le cas OMEGA nous para t tre un cas int ressant illustrant des probl matiques li es la question du partage d information strat gique entre direction et organisations syndicales En effet le second accord de GPEC sign en 2010 au sein de la soci t OMEGA introduit une innovation dans la gouvernance en pr voyant l largissement du p rim tre de l information strat gique transmise aux partenaires sociaux le p rim tre de l information communiqu e se dessine non plus seulement au niveau de la France comme auparavant mais au niveau de la Business Unit I doit tre not parmi les l ments de contexte qui ont pu contribuer cette innovation i de mani re g n rale une implication importante des partenaires sociaux de cette Business Unit pour le p rim tre France ii
35. ntales de leur activit Selon la th orie des parties prenantes la mise en uvre des accords GPEC devrait satisfaire un certain quilibre entre les int r ts respectifs de ces diverses parties afin qu elles contribuent l efficacit de ce projet Outre les actionnaires et la direction d un c t et les salari s et leurs repr sentants syndicaux de l autre les parties prenantes qui ont une influence sont les pouvoirs publics les juges et experts et indirectement la soci t civile Ces acteurs interpr tent les effets de la crise et les r ponses y apporter diff remment Dans un secteur comme l automobile particuli rement impact par la crise les compromis sont difficiles trouver L attitude des actionnaires et des gestionnaires des entreprises du secteur automobile vis vis de la pr servation des emplois en France est ainsi plut t n gative FRIGANT 2009 Quant aux salari s au del des discours affich s sur la responsabilit sociale et le dialogue social ils semblent peu pris en compte d autant que le contexte structurel et conjoncturel du secteur est la r duction des effectifs ce qui refl te moins la volont de traiter socialement ses salari s que l puisement des opportunit s ou des besoins d ajustement Si les salari s constituaient des stakeholders au sens plein du terme les quipementiers devraient s attacher prioritairement pr server les emplois actuels Or
36. oh rentes comme la signature d un accord d entreprise BECKER 2006 2 1 Premi re rupture contenu du dialogue social et information strat gique La question des modalit s d anticipation au sein des entreprises est au c ur de l obligation de n gociation d accords de GPEC selon le rapport de ROUIILLEAULT 2007 c est une condition importante de gestion froid c est dire en amont des volutions structurelles de l entreprise et non pas chaud en aval une fois l annonce r alis e de la restructuration Cependant quand des restructurations sont l uvre au sein d une entreprise les modes de gestion chaud des r organisations notamment en termes d effectifs sont privil gi s et ne permettent que rarement de favoriser l mergence de dispositifs assurant de bonnes conditions de reconversion pour les salari s et pour les territoires concern s AUBERT et BEAUJOLIN BELLET 2004 p 99 Les besoins d anticipation paraissent essentiels et ont pu d j tre soulign s par plusieurs rapports remis au gouvernement dans les ann es 2000 AUBERT 2002 VIET 2003 mais galement par certaines tudes de cas o l absence d anticipation tait associ e des restructurations qui taient fortement pr visibles BEAUJOLIN BELLET 2007 Le traitement froid des restructurations ou l anticipation plus g n ralement demeurent le plus souvent absents au sein des entreprises AUBERT
37. ours par mois le constructeur voulant limiter au maximum les stocks et s adapter des ventes en recul Le constructeur ARMAUTO va mettre plus de 20 000 salari s de quatre sites de production au ch mage partiel pendant une semaine en f vrier ou mars Ces arr ts visent diminuer les stocks en ajustant au plus pr s la production aux ventes Les salari s doivent b n ficier de l APLD activit partielle de longue dur e un dispositif de ch mage partiel sp cifique qui leur permet de toucher 95 du salaire net 7 La Business Unit D qui d passe le simple niveau fran ais OMEGA ici consid r a des unit s de production et des centres techniques en Asie Inde Singapour Cor e en Am rique Mexique Br sil et en Europe dans des pays high cost la France l Espagne l Angleterre et dans des pays low cost la Hongrie la Turquie et la Roumanie Les outils de gestion ont bien t compl t s ou enrichis par les accords GPEC En particulier l accord 2010 pr voit un observatoire des m tiers des aires de mobilit pour la mobilit interne et un entretien professionnel Un r f rentiel de comp tences est en cours de construction en collaboration avec les managers op rationnels pour l analyse des m tiers sp cifiques cette division Le processus de mise en uvre des accords de GPEC est facilit ou initi par des acteurs cl s en particulier le Directeur des ressources humaines des
38. paces sur les sites d ARMAUTO d di s au conseil en mobilit externe et interne Cette gestion de l emploi de 2006 2013 t moigne d un strict alignement sur la politique industrielle du groupe elle m me contrainte par l imp ratif de comp titivit Les acteurs syndicaux ne partagent pas tous la vision de la direction le maintien de l emploi en France est pour certains un enjeu sup rieur celui de la comp titivit Cependant comme l expliquent DIDRY et JOBERT 2010 propos des accords de m thode ceux qui ont sign l accord peuvent se situer dans une logique d engagement vis vis de cette vision de la GPEC propos e par la direction du groupe Le processus d impl mentation est caract ris par une approche centralis e et hi rarchique Contrairement Om ga la fonction RH a perdu de son influence au profit de la direction industrielle suite au d part de son pr c dent DRH Les activit s ont t red ploy es sur la base d un nouveau partage entre le niveau central et le niveau local et surtout entre les managers de la ligne hi rarchique op rationnelle et les professionnels de la fonction Dans le m me temps l utilisation des ressources a t rationnalis e afin d tre le plus en phase possible avec le benchmark comme les autres fonctions support qui doivent d sormais atteindre des objectifs d efficience d termin s par le Comit de Direction du groupe Nous revenons plus en
39. par le partage d information la discussion et la confrontation de points de vue et d expertise Par ailleurs cela permet d aider fluidifier les relations entre donneurs d ordre et sous traitants et tout particuli rement entre constructeurs et quipementiers et de r colter le fruit d une coop ration d une coordination des diff rents acteurs Cela peut prendre la forme d actions qui tendent devenir de la GPEC au niveau du territoire ou de la gestion territorialis e des emplois et des comp tences GTEC Ce territoire peut tre la r gion ou le d partement la ville en son sein une multiplicit de responsables publics locaux est susceptible d intervenir ce qui ne facilite pas toujours la prise de d cision ou la coordination des politiques locales Cela peut s apparenter un enchev trement d acteurs agissant en fonction de logiques diff rentes MULLER 2009 p 111 Mais le territoire a sans doute un r le important jouer en termes de GPEC dans la mesure o il repr sente le lien d int gration des acteurs et o les march s internes du travail des entreprises se r tr cissent et les mobilit s professionnelles et ou g ographies s acc l rent BRUGGEMAN 2011 Des dispositifs de GTEC constituent ainsi des formes d actions innovantes dans la mesure o elles pourraient concilier les enjeux des salari s et ceux des entreprises Mais de telles exp riences constituent plus l exception que la r
40. pe du dumping social Liaisons sociales magazine f vrier 2013 pp 14 17 FAYOLLE J 2005 Restructurations d hier et d aujourd hui les apports d un s minaire revue de PIRES n 47 2005 1 pp 337 358 FRIGANT V 2009 Les stakeholders sont ils r ellement l origine des pratiques socialement responsables Le ons partir des quipementiers automobiles Revue Fran aise de Socio conomie vol 2 4 135 154 GROUPE ALPHA 2013 La Loi du 14 juin 2013 sur la s curisation de l emploi La Flexicurit la Fran aise septembre 2013 HYMAN R 1997 La g om trie du syndicalisme Une analyse comparative des identit s et des id ologies Relations industrielles vol 52 1 7 38 KERBOUC H J Y 2007 L anticipation des restructurations l preuve du droit du travail Travail et Emploi n 109 pp 25 37 LEFRESNE F SAUVIAT C 2010 Restructurations au sein d un groupe multinational la mise l preuve des relations professionnelles in DIDRY C et JOBERT A eds L Entreprise en restructuration Dynamiques institutionnelles et mobilisations collectives Presses Universitaires de Rennes pp 221 234 LOUBES A BORIES AZEAU FAILLENET P et COMMEIRAS N 2011 Gestion des comp tences l chelle d un territoire une illustration in Michun S ed Les territoires au c ur du pr sent et de l anticipation 4 me Universit d t Emplois comp
41. r versus vision stakeholder Instrumentalisation des accords par la Direction Des nouveaux outils pour le dialogue social et pour g rer les emplois qui r v le une ambigu t dans l application de la loi la question du mod le conomique du groupe peut elle tre d battue avec les repr sentants des salari s La GPEC est elle op rante en cas de fermeture de site Effets de la mise en uvre de l accord GPEC Suppression massive d emplois d gradation des conditions de travail insatisfaction des salari s tensions sociales gr ve Participation des repr sentants syndicaux lus signataires de l accord aux nouvelles instances d information de dialogue et d changes PSE et reclassement interne et externe des salari s Parties prenantes De nouvelles parties prenantes interviennent dans les relations professionnelles la soci t civile m dias les pouvoir publics les juges et les experts 16 Conclusion Les deux tudes de cas et les r sultats des monographies confirment la difficult au moins dans une p riode de fortes turbulences pour les entreprises d adopter une d marche pr visionnelle dans un secteur comme l automobile tr s d pendant de la conjoncture et donc des fluctuations conomiques et qui plus est se heurte des limites structurelles dans le d veloppement ou le renouvellement de ses march s Clairement la GPEC d fensive pratiqu e dans les entreprise
42. ravaux de ces auteurs portent principalement sur la contrainte environnementale 14 survivants En particulier les syndicats n anticipaient pas autant de suppressions d emploi A fortiori le d part de salari s s est accompagn d une perte de comp tences qui d sorganise le travail dans certaines quipes cr e des tensions et du stress parmi les salari s restants Lors de chaque pisode de d parts volontaires des pressions fortes sont exerc es sur les individus pour les inciter partir En particulier les cat gories les plus vuln rables les seniors et des handicap s ont subi les pressions les plus fortes La r ponse des salari s est celle de survivants destructivistes c est dire qui ne souhaitent pas coop rer Certains ont une attitude de loyaut au changement engag d autres ont une attitude craintive et une derni re cat gorie enfin affiche une attitude n gative l gard du processus et agit contre l organisation au travers de discours de repr sailles de cynisme ou encore de col re NAULLEAU 2001 La restructuration cr e une m fiance croissante des salari s et met l preuve leur solidarit DIDRY et JOBERT 2010 D autant plus que les accords pr voient g n ralement et c est le cas pour les deux entreprises que nous avons tudi es de ne pas faire participer les syndicats non signataires certaines des nouvelles instances de d information de dialogue et d change
43. res ont galement t r alis s avec des experts du secteur automobile 1 Le contenu des deux tudes de cas sur l Automobile 1 1 Contexte sectoriel et temporel des accords de GPEC Notre tude porte sur deux firmes du secteur automobile un quipementier OMEGA et un constructeur ARMAUTO Le secteur au moins au niveau europ en est la fois caract ris par une forte concurrence un probl me de comp titivit sur le segment B et par des surcapacit s de production La crise a acc l r les processus de rationalisation des activit s d j l uvre L industrie automobile a t touch e par la fin de la prime la casse fin de l ann e 2010 la hausse des stocks et le ch mage partiel Tableau 1 Heures de ch mage partiel situation au 31 d cembre pour la division automobile du groupe ARMAUTO extrait du Document de r f rence 2012 page 231 2010 2011 2012 1737650h 2656547h 7 093 160 h Toutes ces volutions ont un impact sur les pr visions d activit l organisation et le management des entreprises du secteur et donc un lien plus ou moins direct avec la GPEC Nous revenons plus en d tail ci apr s sur les deux entreprises tudi es 1 2 L quipementier OMEGA La soci t OMEGA est une division d un groupe am ricain grand quipementier multinational automobile qui fabrique de l lectronique embarqu e et d autres quipements sp cifiques OMEGA
44. s de l automobile tudi es ici est l illustration d un paradoxe la GPEC du moins dans son acception la plus noble est synonyme d anticipation de gestion de mani re fine et intelligente des ressources mais ici elle se cantonne plut t comme trop souvent un outil de gestion de crise voire d habillage de plans sociaux la GPSE Il est bien s r regrettable de ne pas pouvoir observer les effets pratiques d une GPEC plus offensive qui pourrait op rer en r gime de croisi re et pas en p riode de creux Plus sp cifiquement il doit tre soulign que de nouvelles instances de dialogue ont t cr es au sein des entreprises par les accords de GPEC m me si les exp riences rencontr es dans le secteur automobile montre que les syndicats non signataires n ont pas acc s toutes ces nouvelles instances Le contenu des accords de GPEC sign s est substantiel et de fortes attentes ont t g n r es mais souvent d ues par leur mise en uvre sur le terrain Dans l automobile il reste ainsi prouver la GPEC qu elle peut passer l offensive et confirmer dans les pratiques des entreprises les riches contenus pr sents sur le papier notamment en mati re de reclassement des salari s dont les emplois sont supprim s R cemment conclue la loi de s curisation de l emploi de juin 2013 issue de l ANI de janvier 2013 est susceptible d introduire des changements importants dans la GPEC pratiqu e par les
45. s intentions projet es sur l accord GPEC les parties rencontr es d clarent avoir souhait une meilleure capacit individuelle et collective d anticipation des chocs Certaines parties du c t syndical ont cependant insist sur l opportunisme qui pouvait aussi pr sider la signature de ces accords dans une optique d fensive la GPEC vue comme une facilit pour r duire les effectifs devenant ainsi une GPSE Cependant s ils sont bien appliqu s les accords GPEC compte tenu de la quasi exhaustivit de la liste des outils qu ils contiennent pourraient accompagner une GPEC plus offensive et sa mise en uvre Parmi les outils de la GRH on recense i les outils permanents ii les outils qui peuvent tre activ s la demande Les outils permanents sont le comit paritaire strat gique international l observatoire des m tiers et les outils de gestion pour la mobilit interne ou externe L accord GPEC est quasi exhaustif dans le sens o il donne une coh rence des accords existants tel un m ta accord Certains outils peuvent tre activ s la demande dont le plus embl matique reste le plan de red ploiement des emplois et des comp tences qui repr sente un accord de m thode et un plan de d parts volontaires avec des mesures d accompagnement Deux outils appel s Cellule emploi mobilit et Espaces de mobilit et d veloppement professionnel prennent la forme d es
46. sites fran ais du groupe Bien que les d cisions strat giques concernant l emploi soient centralis es au niveau Corporate et celui de la Business Unit D il use de sa l gitimit pour n gocier avec les quipes de direction et int grer la fonction Ressources Humaines RH aux fonctions strat giques Il assure la coordination n cessaire l alignement des politiques RH centrales et locales La monographie souligne que la sp cialisation de professionnels de la fonction RH des sites et leurs liens avec les managers op rationnels sont des facteurs cl de succ s dans le d ploiement des accords L int gration de la Fonction ressources humaines tous les niveaux de l organisation est repr sent e par le sch ma 1 ci apr s Selon Lefresne et Sauviat 2010 l asym trie de pouvoir dans un groupe multinational est renforc e dans un contexte de crise Cette asym trie s expliquerait par la d connection des lieux d laboration des d cisions strat giques et des lieux d exercice du droit du travail fran ais d o une perception de la n cessit de cette int gration par les acteurs de la fonction ressources humaines d OMEGA Sch ma 1 Int gration de la fonction ressources humaines dans la soci t OMEGA Direction Centrale Etats Unis INTEGRATION niveau central ne mm Direction Business Unit COORDINATION OMEGA France SPECTALISATION sen RRH RRH RRH sp cialiste GPEC sp cialiste Ing nieurs
47. t gie moyen et long terme sur les produits et le d veloppement l international Son fonctionnement repose sur des instances r gionales ARIA et locales CORauto L h t rog n it des environnements et des acteurs aux rapports asym triques ne facilite pas l application des mesures de soutien et d incitation initi es dans les accords collectifs notamment celles pr vues dans l accord national du 17 mai 2010 relatif la GPEC dans la m tallurgie besoins en comp tences en formation en mobilit professionnelle pour les salari s le dialogue social sectoriel peut faire valoir des int r ts qui d passent ceux inscrits dans les rapports de concurrence interentreprises Les signataires sont l Etat les constructeurs automobiles repr sent s par l UIMM les quipementiers automobiles FIEV les branches professionnelles CNPA et UIMM et la majorit des organisations syndicales de salari s CFDT CFE CGC CFTC et FO 12 Les entreprises de la fili re automobile ont besoin de r activit dans l adaptation des effectifs et des comp tences la crise si elle ne r volutionne pas les rapports constructeurs quipementiers a fait prendre conscience de la n cessit de mener des actions plus concert es au sein d institutions li es au secteur la FIEV par exemple et une disponibilit d coute faute de mieux de la part du minist re de l conomie L accord de 2010 relatif la GPEC dans la m
48. t les Salari s de l Automobile GERPISA visent confronter les points de vue rencontres changes d exp riences analyses et d bats entre les professionnels de l automobile et le monde acad mique Le secteur automobile pris au sens largi de fili re cf Encadr 2 c est dire incluant quipementiers constructeurs sous traitants services l automobile etc correspond une constellation d acteurs Les constructeurs ont longtemps jou un r le de leader et imposaient leur strat gie Aujourd hui ils ne semblent plus vouloir assurer seuls la coordination des activit s qui composent le secteur face aux d fis de la saturation des march europ ens et d une demande croissante de v hicules d carbon s DONADA 2013 Une mobilisation de l ensemble des acteurs ainsi qu une red finition du mod le conomique soutenant la fili re s est galement impos e Encadr 2 d finitions branche fili re et secteur La branche d activit regroupe des unit s de production homog nes c est dire qui fabriquent des produits ou procurent des services qui appartiennent au m me item de la nomenclature d activit conomique consid r e La fili re d signe couramment l ensemble des activit s compl mentaires qui concourent d amont en aval la r alisation d un produit fini La fili re int gre en g n ral plusieurs branches Le secteur regroupe des entreprises de fabrication de commerce o
49. tallurgie en particulier vise clarifier la notion de GPEC et d finir les actions sp cifiques de la branche au niveau national et territorial Pour analyser les volutions conomiques de l emploi des m tiers et des comp tences dans le cadre de la CNPE et de l Observatoire prospectif et analytique des m tiers et des qualifications de la m tallurgie Pour diffuser les informations disponibles Pour inciter les entreprises s engager dans cette d marche Pour promouvoir et favoriser la mise disposition des informations des m thodes et des outils utiles aux salari s Pour accompagner les salari s dans le maintien et le d veloppement de leurs comp tences et s curiser leur parcours professionnel Pour favoriser la mise en place de formations techniques et industrielles La Charte automobile sign e le 20 d cembre 2012 s inscrit dans la continuit d un plan de soutien pour la fili re du 25 juillet 2012 propos par le gouvernement Cette Charte vise rassembler tous les acteurs de la fili re autour d objectifs clairement centr s sur l anticipation source Minist re du travail de l emploi de la formation professionnelle et du dialogue social mieux anticiper les comp tences de demain pour former les salari s aujourd hui donner un temps d avance aux entreprises en vue de soutenir l emploi et l activit Tableau 2 Chartes ou accords r cents conclus par les acteurs de branches
50. u de service qui ont la m me activit principale au regard de la nomenclature d activit conomique consid r e source Insee De nombreux accords ou accords ont t conclus les derni res ann es par les acteurs de branches ou de secteurs reli s l automobile cf Tableau 2 Ainsi des initiatives prises avec le soutien de l Etat et en lien avec les groupements professionnels de secteur ou de branche s inscrivent dans l agenda d s 2008 avec la signature d une Charte nationale pour le soutien et l accompagnement des entreprises du secteur automobile Au del du p rim tre de l entreprise la Charte traite de fa on concert e entre les acteurs les impacts sur les emplois et les comp tences des volutions structurelles de la fili re automobile Des dispositions ont t annonc es pour sauvegarder les approvisionnements des constructeurs et pour r nover terme les relations entre donneurs d ordres et fournisseurs mais en r alit les tensions au sujet des marges sont telles que l on est encore loin d un mode de fonctionnement en partenariat L avenant du 29 octobre 2010 la Charte automobile int gre la Plateforme de la Fili re Automobile PFA et les branches professionnelles Plasturgie SNCP Caoutchouc et UIT Textile Les quatre priorit s pour la PFA sont le lean manufacturing les comp tences et les m tiers de demain une meilleure gestion de l information et de la communication la stra
51. ujours selon DIDRY et JOBERT 2010 demeurent la mobilisation collective et le recours la justice La conclusion de ces auteurs est tr s claire l accord de m thode inclus dans l accord GPEC n vite pas la gr ve ni le recours l arbitrage d un juge Ils font merger des collectifs de repr sentation et de travail qui optent selon leurs enjeux pour une strat gie d opposition ou de coop ration coh rente avec leur propre logique d engagement en amont de la signature de l accord La gr ve s av re indispensable face au risque d atomisation des salari s son r le est de donner plus de consistance et de permanence au collectif de travailleurs elle participe clairement de ce point de vue une des activit s majeures des partenaires sociaux celle de porter le mouvement social ROSANVALLON 1987 En parall le les syndicats signataires de l accord GPEC tout ou partie d entre eux coop rent avec la direction au sein des instances mises en place pour accompagner la restructuration et d s lors l enjeu n est plus de d fendre l emploi mais devient de ne laisser personne sans solution ce qui se rapproche de l esprit du service rendu du syndicalisme de services CENTRE D ANALYSE STRATEGIQUE 2010 Les autres parties prenantes peuvent enfin intervenir et inciter les acteurs les parties prenantes dominantes et d finitives lus syndicalistes salari s opter pour l une ou l autre des strat
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