Brève histoire de la section italienne de l`IS
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1. th orique la hauteur du mod le de groupe autonome requis par l I S une exception pr s celle du groupe de Sanguinetti issu de S Ce furent des l ves privil gi s en subversion car l automne 1968 ils termin rent Dialectique de la pourriture et du d passement une excellente analyse du mouvement tudiant Il y eut alors une rencontre entre les noyaux radicaux de Milan savoir celui de Sanguinetti celui des anarchistes r novateurs de la F A G I comme Joe Fallisi et Pinki Gallieri celui des diteurs 10 de 11 Gatto Selvaggio comme Eddy Ginosa partisans d une refonte critique des th ses conseillistes et finalement des individus isol s comme Giorgio Cesarano qui se reconnaissaient dans les perspectives th oriques esquiss es Ils prirent le nom de Communistes de Conseils sous lequel ils sign rent en d cembre quelques feuilles l une d elles d non ant le stalinisme schizophr ne des mao stes avec pour titre Le point d explosion du mensonge bureaucratique Salvadori Sanguinetti et Pavan visit rent les situationnistes la fin de 1968 Leur pr paration et leur intelligence firent une bonne impression et c est pourquoi l IS se brancha plus avec eux qu avec les jeunes de la d j d funte maison d dition 912 en fin de compte de simples importateurs des modes contestataires En cons quence la relation avec les membres du groupe de Sigiani fut interrompue au grand dam de ceux ci2. Le lyc e Berchet fut l un des premiers tre occup par ses l ves d s la fin janvier Les limites furent vite atteintes les tudiants ne pouvaient pas critiquer les plans d tude sans critiquer le r le de l enseignement et la soci t de classes dans laquelle il s inscrivait ni questionner la vie universitaire sans questionner leur propre vie ali n e En r sum l tudiant se trouvait partag entre l approbation du destin auquel il se pr parait assumer sa fonction sociale dans le syst me et la volont de renier sa propre condition Toutes les valeurs dominantes commenc rent tre remises en question et avec cela les institutions qui les promouvaient de la famille l tat In vitablement les leaders autoproclam s catholiques et staliniens tent rent d att nuer les contradictions en attirant le mouvement dans l impasse du spectacle revendicatif acad mique et pseudo d mocratique mais cela importait peu car la crise se d pla ait d sormais sur le terrain du travail Pirelli FIAT Montedison Saint Gobain Sous pr texte d imposer des n gociations salariales favorables de nombreuses gr ves autonomes et sauvages clat rent partir de mars accompagn es de sabotages de combats de rue de pillages d immeubles etc La r volte fran aise de Mai 68 vint compl ter le climat de rejet violent des hi rarchies du travail de toutes les conventions sociales et de la condition ouvri re m me L apparit
3. Les Th ses d avril n avaient pas cours dans la section Nous ne pouvons pas reconna tre de groupe autonome sans milieu de travail pratique autonome ni la r ussite durable d un groupe autonome sans action unie avec les ouvriers Debord pressentit le probl me et proposa Salvadori suite au texte d Eddy Ginosa Avevo por fine il movimento reale la possibilit de former une sorte de C M D O avec le groupe milanais de Ludd et une poign e d ouvriers radicaux laissant ceux ci toute l initiative Debord conseilla galement de modifier le principe de rupture imm diate avec les suiveurs pro situs capables d voluer et d abandonner les organisations 17 incongrues auxquelles ils appartenaient Ainsi donc il fut convenu que Pavan voyage Paris la fin d cembre et explique l tat de la section italienne aux Fran ais C est alors que la bombe de la piazza Fontana explosa fait qui allait provoquer un tournant au sein du mouvement m me si Salvadori ne le croyait pas permettant un trange parti de l ordre form par les policiers les gauchistes et les staliniens du P C I de reprendre position et d isoler la minorit radicale dans les usines et dans la rue La visite de Pavan r v la la crise larv e de la section italienne les probl mes personnels l atmosph re malsaine qui y r gnait et l indiff rence l gard de la situation r elle le tout tant extr mement pr occupant Il assista le 17 janvie
4. Este et Paolo Ranieri Sur www melchiorre mel gerbino com il y a une information abondante sur la p riode beat Certaines donn es m ont t fournies par Franco Bevilacqua ex comontiste et par Yves Raynaud ex Internationale Anarchiste ce travail a t approuv par un des protagonistes Eduardo Rothe Documents de l I S concernant la Section italienne L I S G d Amsterdam L s en vont les seigneuries Alice Becker Ho Le Temps qu il fait Cognac 2003
5. Ils se discr dit rent en crivant une lettre diffamatoire contre leurs comp titeurs imaginaires Les trois futurs membres de la section italienne leur r gl rent leurs comptes dans la revue bien que l on ignore pourquoi Simonetti le pro situ supr me ne fut pas inclus dans le lot En France la crise sociale tait contenue et il fallait trouver une nouvelle approche organisationnelle plus exigeante En avril 1968 Debord avait labor un document sur l organisation La question de l organisation pour l I S connu comme Th ses d avril que le cours des v nements laissa de c t n anmoins la dissolution du Conseil pour le Maintien des Occupations C M D 0O entra na la reprise par les situationnistes du d bat sur l organisation et le retour aux th ses Celles ci proclamaient l autonomie des sections corrigeant l erreur commise avec la section anglaise et la possibilit de l existence de tendances Elles avaient servi de base la fondation de la section am ricaine elles devaient d sormais servir celle de la section italienne Le pari pour un groupe de th oriciens volontairement restreint conforme une base centrale la D finition minimum des organisations 11 r volutionnaires avec une haute ma trise collective de l expression et de la m thode en r sum avec une galit av r e de capacit s prima sur toute autre alternative organisationnelle Debord avait conseill de cho
6. Les m mes probl mes surgissaient chez Ludd Dans un document interne le groupe de Turin essaya de les expliquer comme un manque d ad quation entre la th orie et la pratique La th orie est nouvelle avanc e la praxis qui correspond cette th orie se doit d tre tout aussi neuve et avanc e la 20 peur de ne pas tre suffisamment radicaux m nera dans la pratique les m mes conclusions que l LS l acte le plus radical de fait le seul possible consiste dire des choses radicales Mais ce n tait pas tout Au niveau tactique on ignorait que la faiblesse extr me des groupes fran ais n s apr s Mai l inexistence d organisations ouvri res conseillistes le succ s facile de la provocation en Italie le ph nom ne de la mode r volutionnaire l efficacit d mobilisatrice des partis communistes le durcissement de la r pression et d autres faits du m me genre indiquaient clairement une r gression du mouvement prol tarien un reflux la fois pratique et th orique qui maintenait l I S isol e dans son r le d avant garde qui se nie ou mieux se d vore elle m me On regardait encore vers le pass c l brant la victoire tandis que silencieusement l occasion filait entre les doigts et l tat capitaliste r cup rait le terrain perdu Contre toute attente la crise sociale en France et en Italie s tait arr t e fatalement le changement de climat dans les usines tait r versible L unification de la
7. am ricaine rentra en crise Dans le m me temps la section italienne qui paraissait exemplaire commen a montrer des fissures Dans une lettre adress e Eduardo Debord soulignait l excessive rigidit des relations personnelles entre les membres de la section et exprimait la n cessit de les assouplir pour qu il y ait une v ritable communaut homog ne de l ensemble de l IS La rigidit tait visible dans une r solution sur la pratique organique au moyen de laquelle les Italiens se soumettaient un degr d exigence personnelle sup rieur celui qui pr valait formellement dans l LS pourtant d j lev Le r glement des exclusions pr voyait la possibilit que l expulsion soit prononc e par un seul situationniste Debord se demandait si ce point avait t formul avec l id e de s appliquer dans un futur proche Si le d faut des Fran ais consistait tre d accord sur tout celui des Italiens tait le contraire la section discutait trop n importe quel probl me tait transpos dans la th orie sans raison valable et il ressortait de n importe 16 quelle question th orique un nombre infini de nuances qui menaient des disputes irrationnelles Selon Eduardo Rothe les r unions taient de plus en plus irritantes et ennuyeuses le principal responsable tant Salvadori tudiant appliqu en philosophie Sa premi re confrontation avec lui eut lieu au sujet de la traduction d une phrase il n y
8. crise dans la section italienne eut lieu en juillet Loin des rumeurs de ce monde Salvadori expulsa Sanguinetti pour cause de r surgence d idioties concernant sa propre vie d sinvolture et m me une diminution dans le concept c est dire pour tout et n importe quoi sans raison concr te Par lettre il disait S il n en existe pas une particuli re c est parce qu elles existent toutes ensemble L incident causa la perplexit Paris avec la circonstance aggravante que Sanguinetti ne donnait pas signe de vie laissant entendre qu il acceptait son extravagante exclusion sans broncher Dans une deuxi me lettre malgr l affirmation obscure que dans son exclusion il faut y voir la n cessit de rejeter son tre profond et tangible phrase qui provoqua des plaisanteries Salvadori grena un chapelet de d tails plus ridicules les uns que les autres le fait que Sanguinetti se donnait des airs de grand seigneur qu il avait bu un demi litre de grappa d un seul trait qu il s tait amourach d une gamine qu il s tait vanoui sur une moto 140 Km h qu il se laissait aller la dolce vita Tout cela pour dissimuler le v ritable motif savoir le comportement ind licat de Sanguinetti vis vis d Ang line Neveu une ancienne Enrag e ex compagne de Patrick Negroni dont Salvadori s tait entich et que Sanguinetti alternait avec une autre Connie de m me que Vaneigem Debord tait parti en Espagne visiter la Cast
9. dans et pour l inactivit r elle et qui ne sont r ellement actifs qu l instant o ils ont l occasion de d ployer quelque monstrueuse erreur qui seule les passionnait Honte et mis re Ensuite de quoi il mit l opinion personnelle de ne pas maintenir un fant me de section italienne Salvadori se rendit Paris pour y d fendre sa cause mais personne ne le crut lorsqu il nia le r le jou par Ang line et encore moins lorsqu il justifia sa d cision unilat rale d exclusion avec la curieuse excuse que Gianfranco l acceptait comme un fait accompli Il fut d finitivement mis la porte le 22 septembre Cependant Vi net Riesel et S bastiani n appr ciaient gu re Sanguinetti et ils pensaient que sa conduite passive et irresponsable m ritait aussi l exclusion et d apr s Yves Raynaud c tait aussi l opinion de Vaneigem mais Debord se rangea de son c t et l pargna La section italienne succomba de fa on d risoire et p nible m me si un Sanguinetti moins indolent pallia son d shonneur en publiant en octobre un ultime manifeste Les ouvriers italiens et la r volte de Reggio de Calabre D s lors il rejoignit les rangs de la section fran aise fait que les autorit s n appr ci rent pas puisqu elles l expuls rent de France en juillet 1971 La Correspondance avec un diteur portait la signature de la section italienne pour des raisons circonstancielles 23 En avril apr s la sortie de Vaneige
10. page contenait un article qui rendait compte du mouvement des jeunes cl turant toute une tape dont le titre n offrait gu re de doute quant son origine De la mis re des jeunes consid r e sous ses aspects politique conomique psychologique et mental et de quelques moyens pour y rem dier Les jeunes faisaient partie d un prol tariat nouveau maintenu en marge juste au moment m me o celle ci la bourgeoisie va l utiliser pour ses propres fins Cependant dans le suppl ment au n 3 les essistes marqu rent leur distance avec la brochure De la mis re en milieu tudiant D une part ils rechignaient accepter la m thodologie h g lo marxiste car ils consid raient que c tait ouvrir la porte l id ologie d autre part ils rejetaient le mythe de l ouvrier et par cons quent la fonction des Conseils ouvriers De m me ils posaient de fa on critique le r le de la technologie ce stade l quipe de r daction qui avait tripl choisit de se dissoudre Le succ s avait accru les divergences au sein du groupe et la coh rence exig e par la th orie situationniste porta le coup d finitif Pendant ce temps le mouvement restreint de la jeunesse se fondait dans un mouvement plus vaste fruit des occupations Le mouvement tudiant d buta en novembre 1967 Turin avec l occupation de l universit et il s tendit rapidement aux principales villes jusqu en mars 1968 lorsque les lyc es prirent le relais
11. signalant les perc es du mouvement et appelant la formation de Conseils Ouvriers Il s agissait de l Avis au prol tariat italien sur les possibilit s actuelles de la R volution sociale point culminant du travail subversif de la section italienne L Italie tait un pas de l insurrection g n rale En peu de semaines face l irr m diable inefficacit de la police et des syndicats n importe quel conflit social pouvait servir d tincelle qui m nerait une situation sans retour L tat italien s affaiblissait par moments et la classe dominante se sentait assi g e dispos e r sister jusqu au bout La bureaucratie ouvri re pr conisait une politique d unit avec elle afin de lutter contre la r volution mais son efficacit pacificatrice tait en chute libre Si les ouvriers d cidaient de prendre les armes 1l serait impossible d viter une guerre civile Les plus hautes instances dirigeantes renon aient une solution conomique ou politique de la crise chez elles l option militaire gagnait des adeptes ce pourquoi les services secrets s taient mis fonctionner infiltrant les groupuscules et les organisations pour pr parer une contre attaque sanglante Celle ci commencerait par une tactique de diversion au moyen d un attentat incompr hensible et gratuit qui ferait des victimes innocentes avec l objectif de traumatiser l opinion populaire et de d sorienter le prol tariat m me si ce n tait que momentan me
12. Br ve histoire de la section italienne Gianfraco Sanguinetti et Guy Debord Italie 1972 Miguel Amor s 1 Prologue l dition espagnole des textes complets de la section italienne de l LS ed Pepitas de Calabaza 2010 La crise de la soci t bourgeoise de l apr s guerre commen a au d but des ann es soixante aux tats Unis pour passer ensuite en Europe atteignant m me les pays de l Est Un changement profond s tait produit dans la nature du capitalisme et des classes on tait pass d une conomie de la p nurie une conomie du gaspillage la domination formelle bas e sur le contr le du march du travail s tait transform e en une domination r elle bas e sur la marchandisation de tous les aspects de la vie ou dit en termes sociologiques sur la g n ralisation de la consommation de masse D un c t le secteur traditionnel du prol tariat dot d une certaine formation technique et politique et d un certain contr le du processus productif tait rest englu dans des structures partisanes et syndicales bureaucratis es qui le poussaient vers la passivit et le conservatisme De l autre le nouveau prol tariat l ouvrier masse fruit du r cent d veloppement industriel et de la tertiarisation conomique c est dire de la pr pond rance de la science dans le processus productif sans tradition ni m tier pur p onage sans lien avec les int r ts de la production de masse mena ait la position d
13. a presque pas de doutes au lieu de il n y a pas de cas douteux D un ton professoral insupportable Salvadori commen a chercher la petite b te propos de cette erreur sp culant le plus s rieusement du monde sur les causes possibles de ce lapsus toutes plus d lirantes les unes que les autres Le probl me ne fut pas consid r comme grave il relevait d une mauvaise pratique de la th orie d un recours la th orie lorsque ce n tait pas n cessaire mais cela mis part on commen a reprocher Sanguinetti ses absences et une certaine attitude m prisante envers ses compagnons Il y avait une tension dans la section italienne qui ne cessait d augmenter r sultat d une coexistence ferm e presque familiale La section tait loin d avoir pos la premi re pierre de son programme vaillamment nonc dans la revue Ne rien n gliger qui puisse servir unifier et radicaliser les luttes dispers es f d rer les groupes autonomes communaut s d individus en r bellion ouverte qui exp rimentent dans la pratique les formes d organisation des prol taires r volutionnaires videmment on crit mieux sur n importe quelle lutte si l on y est pr sent Mais les probl mes de communication avec les luttes r elles cons quence de l option groupe de th oriciens et du rejet de sympathisants r duisaient le radicalisme de la section des phrases et l amenaient se concentrer sur les relations individuelles
14. airement tudiante La jeunesse fut sp cialement sensible la faillite des valeurs traditionnelles bourgeoises faillite qui prit ses d buts la forme d un probl me g n rationnel circonscrit au champ de la culture Gianfranco Sanguinetti et Marco Maria Sigiani taient deux jeunes pr coces aux inqui tudes litt raires qui se pr sent rent en juin 1966 La Spezia lors de la quatri me rencontre du Gruppo 63 un mouvement d crivains de po tes et de critiques d cid s renouveler la litt rature italienne en rompant avec le cadre acad mique du n or alisme de l apr s guerre au moyen de la suppression des r gles et de l exp rimentation avec le langage Mais l tat d esprit anti autoritaire et de rupture d bordait le champ de la litt rature et p n trait la jeunesse italienne la poussant vers la contestation Dans les principales villes du pays surgissaient des groupes de jeunes qui inspir s par la contre culture am ricaine ou par les provos n erlandais questionnaient les bases morales et sociales de l ordre tabli savoir la famille l cole la religion ou les tabous sexuels l arm e la magistrature la presse la politique traditionnelle tout en se d clarant pacifistes et anti militaristes Sensibles l air du temps apr s de longues discussions Sigiani et Sanguinetti forment en novembre 1966 Onda Verde Vague verte en fran ais avec Antonio Pilati Andrea Valcarenghi Marco Daniele Felice Accam
15. anisation conseilliste nationale qui pendant une 13 ann e environ engloba la majorit radicale italienne sous le nom de Ludd ou Ludd conseils prol taires Fin juillet la section italienne publia le n 1 de sa revue Internazionale Situazionista qui d passa de loin les attentes Le niveau th orique tait lev et le traitement de la crise italienne exhaustif et lucide Le concept de totalit si cher la critique situationniste tait appliqu avec pertinence Debord fut impressionn Je crois qu on n a rien crit de si fort en Italie depuis Machiavel L Italie avait la particularit de poss der le plus grand parti communiste d Occident flanqu par des groupes mao stes les plus fanatiques ce qui fait qu un mouvement r volutionnaire ne pouvait s installer que sur les ruines th oriques et pratiques des uns et des autres Ils repr sentaient tout ce que la r volution devait balayer le capitalisme bureaucratique d tat le totalitarisme politique la mentalit sectaire l annihilation de l individu l exploitation permanente des travailleurs au nom du socialisme la domination d une classe camoufl e en parti dirigeant En plus les mao stes se distinguaient par leurs services d ordre agressifs d di s poursuivre syst matiquement les anarchistes et les radicaux La critique de l id ologie stalinienne dans ses variantes pro sovi tiques et pro chinoises tait en Italie plus que partout ailleurs la c
16. capitalisme d tat sovi tique ou chinois on red couvrait l histoire du mouvement ouvrier sa d g n rescence bureaucratique le r le contre r volutionnaire des bolcheviques On repassait en revue l anarcho syndicalisme la r volution espagnole la r pression de Kronstadt et du mouvement makhnoviste les I W W etc Le courant radical provenait en partie de l anarchisme juv nile en opposition avec l ancien mouvement libertaire ankylos immobiliste indiff rent aux v nements et aux changements satisfait de son r le d mocratique dans le syst me Ledit courant croyait d pass e l opposition entre marxisme et anarchisme le marxisme r volutionnaire n avait pas plus voir avec le l ninisme et le stalinisme du P C I et des groupuscules que l anarchisme r volutionnaire avec la F A I les G A F ou Umanit Nuova Le d passement de cette opposition pourrait venir d une r conciliation entre la critique marxiste de l conomie politique et la critique bakouninienne de l tat et de la politique l exception de quelques uns form s dans le marxisme italien h t rodoxe cercle Rosa Luxemburg de G nes revue Classe Operaia les radicaux taient tr s jeunes peu exp riment s apprenant et vivant toute vitesse leur subjectivisme vital l assimilation encore nouvelle des uvres situationnistes et le spontan isme activiste dominant ne favorisaient pas une r flexion collective unifi e et ne stimulaient pas une cr ativit
17. classe exploit e ne s tait produite que dans des moments offensifs concrets Les syndicats loin de dispara tre gagnaient en influence Le militantisme appel par Vaneigem la clownerie du sacrifice faisait son retour et touchait m me les milieux radicaux Mis sur la d fensive le prol tariat plus traditionnel penchait pour une r alisation de l conomie sur d autres bases cogestion coop ratives nationalisation m diation syndicale alors que le prol tariat plus avanc continuait vouloir l abolition de l conomie le rejet du travail du consum risme et des syndicats tant donn le pouvoir de la bureaucratie ouvri riste en Italie n importe quelle avanc e des travailleurs radicaux conduirait un affrontement avec leurs compagnons retardataires mais il n y avait pas d avanc es seulement de la division et de l immobilisme L litisme th orisant l id ologie du quotidien l apologie de la criminalit le recours l h ro ne et le ph nom ne de la lutte arm e furent des produits directs de cet enlisement Pour capter le nouvel tat des choses et le critiquer tout en se donnant un terrain d action concret l I S avait besoin d un changement de 21 tactique plus orient e vers la r sistance et probablement un nouveau type d organisation non d avant garde regroupant les restes du naufrage radical et faisant le lien avec les gr vistes sauvages qui luttaient encore Le ridicule pisode final de la
18. culturelles les plus radicales d j nonc es auparavant elle les ins rait dans des consignes du genre pour une politique en faveur des jeunes ou sur un mode plus percutant pour un pouvoir tudiant La revue misait sur un usage cr atif et novateur du marxisme d origine critiquait le spectacle de la politique et les m faits du consum risme La publication de S fut suivie de la victoire de l quipe situationniste aux lections des d l gu s de Berchet et du d but d un vaste mouvement d tudiants en 1967 ils taient un demi million en Italie ce qui favorisa sa diffusion Le num ro 2 de S arriva en d cembre dans les universit s Il parlait d une d culture pour les jeunes de l usage des blouses parmi les coll giens du mode d emploi de la famille ou du langage mystificateur des dirigeants Dans l ditorial du troisi me num ro ils pr cisaient que le essisme ou situationnisme comme ils aimaient bien l appeler n est pas l avant garde du prol tariat jeune mais l ensemble de tous les jeunes qui d cident d agir en relation avec le m canisme social ayant comme base un programme commun et sp cifique Leur programme de gu rilla toutefois pouvait se r sumer un contr le tudiant du syst me d enseignement la cr ation d un cartel de jeunes pour intervenir en politique la formation d organismes ouvriers et tudiants et d autres r formes dans le m me genre De fa on significative la premi re
19. de monologues sans emploi qui co ncidaient signe d un f tichisme th orique l oeuvre D clarer que l on ne s pare pas la th orie de la pratique ceci n est pas encore pratiquer la th orie Remarques sur l LS aujourd hui 27 juillet 1970 Debord Correspondance volume 4 Un changement drastique s imposait Si malgr tous ses avantages notre formule d organisation a cet unique d faut de n tre pas r elle il est vident que nous devons de toute urgence la rendre r elle ou bien y renoncer et d finir un autre style d organisation soit pour une suite de l LS soit pour un regroupement sur d autres bases L I S stagnait et tait incapable d aller au del d affirmations g n riques qui ne faisaient que r p ter les conclusions de son tape ant rieure D clarer qu il faut connecter avec les milieux ouvriers ne signifie pas que le contact soie suivi d effet Cela met plut t en vidence un m canisme psychologique compensatoire la confiance en un prol tariat abstrait d positaire des essences radicales l abri du d couragement auquel il ne manquerait plus qu communiquer sa propre th orie t che qui serait du ressort d un groupe choisi de th oriciens Ainsi donc la formule de Vaneigem le Strasbourg des usines resterait du domaine des bonnes intentions et la proposition de Ren Donatien Vi net d un carnet de gr viste sauvage ne d passerait pas le stade de la plaisanterie innocente
20. e Manifestino della Base abondamment distribu dans les lyc es en mars 1967 Il s agissait de non la guerre g n riques assaisonn s de mesures inabordables politiquement dans le syst me rigide en place comme la r vision de la loi sur les mineurs l abolition du service militaire le d sarmement de la police et la pleine libert juridique pour les relations sexuelles avortement divorce homosexualit etc Le plus caract ristique dans l agitation juv nile des provos la milanaise tait l aspiration occuper dans les lyc es l espace laiss vacant du fait de l absence d un mouvement tudiant v ritablement incisif et d tach des sectes partisanes M thodologie provocatrice de Onda Verde Ils cherchaient un terrain d action sp cifique afin de s y d velopper Les proc s ouverts contre plusieurs activistes les articles d nigrants du Corriere della Sera et la destruction par la police du camping libre de via Ripamonti d montraient clairement l impossibilit d une contestation tranquille et d une voie pacifique pour l imagination La vieille bourgeoisie attach e la morale fasciste et catholique avait t surprise par ces contestataires inattendus et r pondait par la r pression Apr s l t le mouvement juv nile d apr s le mod le beat entra en phase de r cup ration Sanguinetti tudiant au lyc e classique Giovani Berchet comme certains de ses compagnons protesta contre l diti
21. e et d autres lecteurs de Kerouac qui avait visit Milan un mois auparavant Il s agissait d un groupe ouvert de jeunes intellectuels et capelloni chevelus qui selon les termes de Sanguinetti voulaient assumer les probl mes qui concernaient directement la nouvelle g n ration en employant la m thode des provos Jouer et d sacraliser provoquer et proposer Le nom provenait de la traduction de Green Wave le mouvement pacifiste am ricain auquel appartenait Joan Baez Ils n avaient pas d id ologie si ce n est un vague jeunisme selon un de leurs manifestes Onda Verde ne propose rien d autre que ce que proposent les jeunes Cela peut tre peu ou trop mais c est n cessaire Pas de violence R sistance la guerre Rejet des mots d nu s de sens Rejet des id ologies qui n existent que par les int r ts pr alables qui les soutiennent En d cembre Onda Verde s associait un autre groupe similaire Mondo Beat faisant preuve d imagination lors de petites manifestations et d actes symboliques et ludiques du genre happening ou Living Theater accompagn s par des libertaires du cercle Sacco e Vanzetti qui leur pr taient la ron otypeuse par des freaks modernes des hippies excentriques avec ou sans cheveux longs et pour finir par des membres du Partito Radicale de Pannella en phase de refondation qui leur c daient des locaux L influence du P R est visible dans le programme revendicatif expos dans l
22. e qu en d cembre 1966 lorsqu un d senchant du surr alisme le professeur romain Mario Perniola crivit un article pro situationniste Arte e rivoluzione dans la revue Tempo Presente Perniola exer a pendant un temps le r le de diffuseur et correspondant de l I S en Italie Apr s la r volte de Mai il se rendit Bruxelles et Paris pour s entretenir avec Debord et les autres afin d tudier la fa on d intervenir dans la crise italienne Il avait labor un projet de statuts qui entrait en contradiction avec les Th ses d avril et l avant gardisme de l LS Perniola proposait une organisation conseilliste largie une sorte 12 de f d ration de groupes d affinit ind pendants sans les exigences galitaires et les restrictions du groupe de th oriciens Cela rappelait le C M D 0 dont la valeur r elle ne correspondait pas la gloire qu on lui attribuait videmment une telle organisation allait contre la nature m me de l T S elle ne garantissait pas l autonomie de ses membres et r duisait presque n ant le r le de l LS en tant qu organisation Debord consid rait que le probl me de l organisation tait en principe technique et devait tre pos partir de ce que l I S tait en r alit et non en fonction d un id al organisationnel Pour l occasion il pr para une contre proposition que les situationnistes approuv rent l unanimit partir d alors mars 1969 il n y aurait d autre section
23. ille avec Pierre Lepetit et suivait l affaire par t l phone S govie il trancha contre Salvadori Paris les situationnistes tinrent une r union le 7 ao t o il fut propos e l exclusion de Paolo N anmoins Vi net le plus indulgent fut charg de le rencontrer l objet de recevoir des explications de premi re main Il se rendit d abord Rome pour y entendre l tre tangible et profond de Salvadori puis Milan o Salvadori ajouta des nuances ses arguments L bas il put enfin conna tre la version de Sanguinetti qui la transmit par 22 lettre toute l I S Ang line lors de cet apr s midi du 27 juillet Sperlonga avait adress pendant deux heures d amers reproches Gianfranco qui finit par s en aller Paolo tait rest silencieux presque tout le temps Lorsqu ils furent seuls Ang line lui fit savoir qu elle voulait voir Sanguinetti hors de l I S Paolo d cida alors de l exclure Ensuite il parla avec Vi net et crut le mettre de son c t chose que ce dernier d mentit Vaneigem commenta plaisamment ses camarades La farce de l amant m content d avoir t cocufi r ltrospectivement pour le mari Nous voici charg s en devenant deux fois ridicules de r gler les querelles de m nage et de n en plus rien savoir lettre du 6 septembre En r capitulant en septembre un Debord indign crivait Sanguinetti Il faut en finir avec les m taphysiciens dans l LS qui survivent
24. ion d un mouvement ouvrier incontr l d cid r soudre ses probl mes avec des protestations de plus en plus importantes fut le facteur d terminant En moins d une ann e l Italie se situa au centre de la crise sociale europ enne Les premiers noyaux du courant radical jaillirent des occupations tudiantes ils taient surtout influenc s par la critique situationniste puisque l oeuvre th orique de l LS tait la seule qui expliquait de fa on approfondie le contenu r el des r voltes et aussi la seule qui offrait une vision coh rente et totale de la nouvelle poque du retour de la r volution sociale Joe Fallisi un des protagonistes pr cise Nous n tions pas situationnistes nous connaissions et d veloppions un certain mode de pens e dont la contribution essentielle en France avait t celle des situationnistes Mais bien que la Francia indica la strada comme on disait en ce temps l la diffusion de telles th ories tait assez restreinte Un an auparavant Feltrinelli avait dit De la mis re en milieu tudiant qui fut aussit t puis e De Donato avait publi une mauvaise traduction de La Soci t du spectacle et une autre encore pire des Banalit s de base et ce fut tout jusqu la publication vers la fin 1968 d une s lection d articles dont Le D clin et la chute de l conomie spectaculaire marchande ayant pour titre L extr misme coh rent des situationnistes Elle tait publi e
25. isir un meilleur niveau du groupe plut t que la camaraderie abstraite C est ainsi que deux proches compagnons qui accompagn s par Salvadori s taient r unis avec l I S Paris en janvier 1969 Francesco Puni Cesoni et Cristina Massili ne furent pas admis dans la section en raison d une formation insuffisante c est l tape historique de votre activit qui a chang et donc ceux l sans bouger se sont loign s Debord Le fait de resserrer les rangs tait opportun pour se d marquer des groupes pseudo situationnistes comme celui de Sigiani ou comme celui de Pasquale Alferj qui tentant de passer pour tr s moderne avait lanc Trente un pamphlet confectionn avec des phrases du Trait du savoir vivre en signant abusivement I S Mais peut tre il ne l tait pas tant pour trouver de possibles alli s m me si l I S d l guait aux trois Milanais la responsabilit de tous les contacts en Italie et par cons quent elle s opposait la moindre relation avec des personnes ou des groupes radicaux du pays La constitution de la section italienne la deuxi me d buta par un d bat sur la question de l organisation Bien que l I S ait t fond e en Italie et qu elle comptait avec la figure importante de Pinot Gallizio la premi re section italienne avait vite t liquid e lors des luttes internes contre les tendances artistiques et il n en restait aucune trace La relation avec l Italie ne fut renou
26. italienne que celle compos e par les trois Milanais tandis que Perniola tait mis en attente et consid r comme sympathisant ext rieur Bien qu il y eut un accord pour poursuivre le d bat la position f d raliste extr me de Perniola tait incompatible avec celle des situationnistes sans parler de ses retards th oriques par exemple son ignorance de Hegel Les avatars d elle n taient que la chronique d une rupture annonc e Face l acceptation indistincte de n importe quel contact bas sur un simple int r t sans garanties Debord boucla le boucle et s opposa toute collaboration avec des radicaux sympathisants ou proches Quant Perniola il trancha aussi et rejeta la dialectique h g lo marxiste proposant un retour la dialectique de Platon D s lors Debord crivait la section italienne Nous ne pouvons envisager de discussions d changes d informations ou d actions communes limit es qu avec des groupes r volutionnaires autonomes dont nous reconnaissons la valeur r volutionnaire de base c est dire dont vous avez juger par vous m mes en Italie Les Italiens mirent un terme l affaire en adressant Perniola un M morandum mai 1969 qui consommait d finitivement la rupture en l accusant de man uvres et en le consid rant comme une personne hostile L LS approuva la chose et il n y eut plus rien discuter Plus tard en octobre Perniola participerait la cr ation d une org
27. m et des fran ais Sanguinetti paraphait avec Debord les Th ses sur l I S et son temps point final de l ILS et P t 1975 il synth tisa brillamment le travail de la section italienne dans un scandaleux V ridique rapport sur les derni res chances de sauver le capitalisme en Italie En 1973 tait publi e la traduction du Trait de savoir vivre faite par Salvadori Les ann es ont pass et certains des protagonistes du drame historique ici mentionn s sont morts d autres se sont vanouis dans la nature ou pass rent dans le registre de la com die car il est bien connu qu entre superbe pertinence laisser aller mis re intelligence trahison caract re sic transit gloria mundi Miguel Amor s Ao t 2009 Bibliographie consult e Internationale Situationniste 1958 69 Van Gennep Amsterdam 1972 uvres Guy Debord Gallimard Paris 2006 Correspondance volume 4 Guy Debord Fayard Paris 2004 Guy Debord Anselm Jappe Deno l Paris 2001 Les situationnistes et Mai 68 Pascal Dumontier Editions G rard Lebovici Paris 1990 L am re victoire du situationnisme Gianfranco Marelli Sulliver Arles 1998 D bat d orientation de l ex Internationale Situationniste Centre de recherche sur la question sociale Paris 1974 Internazionale Situazionista n 1 juillet 1969 II existe une dition en fran ais de l uvre compl te de la section italienne chez Contre Moule Paris 1988 Rappo
28. nt paralysant son action et sa progressive prise de conscience Les staliniens les forces de l ordre et les juges se chargeraient du reste 15 Le 12 d cembre une bombe explosa la piazza Fontana de Milan Police partis et m dias attribu rent l attentat aux anarchistes Le montage tait servi Eduardo et Puni furent les premiers d noncer la manoeuvre dans le tract Le Reichstag br le t 1l distribu le 19 d cembre sur la m me place Fontana et aux portes des principales usines de Milan Deux semaines apr s Ludd en diffusa un autre Bombe sang capital crit principalement par Eddy Ginosa arr t dans la razzia polici re qui suivit l explosion et lib r quelques jours apr s Ce furent les seules d nonciations du terrorisme d tat contemporaines des faits Jusqu en octobre la section italienne avait t l abri des sympt mes de crise de la section fran aise initi e en juillet par la d cision de Debord d abandonner la direction de la revue Il y avait une paralysie cr ative une absence pr occupante de d bat et d activit que ne venait en tout cas pas soulager la conviction d appartenir l lite de la r volution mondiale Ni l expulsion de Chevalier ni la conf rence de Venise n arrang rent les choses Il fallait fonctionner d une autre mani re trouver de nouveaux terrains d action dans les usines chercher des gens dans les r voltes ouvri res mais au lieu de cela en novembre la section
29. oisit de se dissoudre Le probl me entre Eduardo et Paolo fut r solu avec l accord de ne plus se disputer propos de stupidit s mais Eduardo r cidiva avec un provocateur j emmerde la dialectique qui mit l autre dans une col re folle Rothe sachant ce qui l attendait ne se pr senta pas la r union concert e du 21 avril entre les sections fran aise et italienne et il partit pour le V n zuela Les situationnistes sanctionn rent ses piques Salvadori en l excluant et Eduardo envoya depuis Caracas une lettre d excuses formelles en concluant avec un ironique Vive Eduardo Une fois la crise de la section italienne r solue du moins en apparence l I S tenta de r soudre son probl me essentiel celui de la production th orique c est dire la justification de son existence en ouvrant un d bat d orientation ayant comme objectif final anti avant gardiste que les ouvriers viennent nous et restent 19 autonomes Parall lement on commen a planifier la r daction du n 13 de la revue fran aise Salvadori et Sanguinetti s engag rent fond dans le d bat et labor rent respectivement leurs th ses provisoires et leurs notes Ils commenc rent projeter le n 2 de la revue En cours de route Beaulieu Khayati et Cheval furent l ch s pour diff rentes raisons Fin juin Debord faisant le bilan du d bat s tonnait de l unanimit des contributions Il comprit qu il s agissait en fait
30. ominante du secteur prol tarien officiel en tant que sujet politique et social mergent La r volte contre la vie quotidienne colonis e tant au c ur de la question sociale celle ci pouvait se poser l int rieur et l ext rieur des usines comme questionnement de chacun des aspects de la domination capitaliste avanc e tant t comme rejet du travail et de la consommation tant t comme d sertion de la politique et des institutions La composante d affirmation subjective tait si forte qu en surgissant de fa on impr vue dans les luttes elle se faisait conna tre principalement par son c t criminel se distinguant dans le mouvement contestataire naissant aussi bien par son aspect n gatif et destructeur que par son caract re spontan d sordonn et vitaliste Dans les usines d Italie les jeunes ouvriers vomissaient l thique du travail sabotaient les cha nes de montage d sob issaient leurs chefs syndicaux et c l braient des assembl es ouvertes Les affrontements des ouvriers de FIAT avec la police et avec les staliniens la piazza Statuto de Turin en 1962 donn rent le signal de d part de la nouvelle lutte de classes que le P C I et la C G I L Confederazione Generale Italiana di Lavoro parvinrent freiner et r primer pendant encore quelques ann es La br che s ouvrait la surface de la soci t de consommation encore au stade des premiers balbutiements dans la zone grise de la jeunesse majorit
31. on du dernier num ro de Mondo Beat par la maison Feltrinelli en prenant part la revue Stampa Libera num ro unique publi en septembre o 1l signa avec Umberto Tiboni et son coll gue Sigiani un article rejetant les id ologies et soulignant l importance de la m thode provocatrice face la dynamique r pressive impos e par la soci t L agitation prenait de l ampleur l universit Le 15 septembre eut lieu en Toscane une r union d activistes pour traiter d une politique de la jeunesse divers niveaux Elle s acheva par l adoption de la Carta di Vallurfa crite en juillet par Sanguinetti et Sigiani o ils consid raient la mort des mouvements beat et provo comme une avanc e du pouvoir des jeunes Ceux qui faisaient le plus d efforts pour laisser de c t les modes et emp cher la cristallisation d un milieu juv nile auto complaisant d un ghetto dirait on aujourd hui expos tous genres de man uvres firent un saut qualitatif gr ce des lectures situationnistes En octobre le provo Sanguinetti ses coll gues Accame et Sigiani ce dernier en premi re ann e de philosophie Claudio Pavan et Paolo Salvadori tous deux au lyc e Berchet prirent part la cr ation d un nouveau projet dirig par le professeur Carlo Oliva un intellectuel moderniste de la mouvance milanaise et sympathisant du P R la revue S Cette publication pr sentait un caract re nouveau car m me si elle r it rait les propositions
32. ondition de toute critique et la revue remplit cette t che de fa on impeccable Le travail th orique allait achever avec les traductions du Trait de savoir vivre d Enrag s et situationnistes dans le mouvement des occupations et des principaux articles de la revue fran aise au nom de laquelle des contacts avaient t tablis avec les diteurs Sugar et Silva la fin de l t 69 le r volutionnaire v n zu lien Eduardo Rothe ancien du C M D 0 d barqua Milan pour renforcer la section En septembre eut lieu Venise la conf rence de l I S dans une atmosph re triomphaliste Le n 12 de la revue tait publi peu apr s Tout au long de 1969 la lutte des classes ne fit que s amplifier un peu partout 14 Des gr ves sauvages antisyndicales chez FIAT Pirelli Oficina 32 de Mirafiori et la RAI des barricades Milan Caserte Turin et Naples r volte dans les prisons cr ation de comit s unitaires de base dans les usines insurrection Batipaglia meutes en Sardaigne incidents affrontements occupations incendies etc N importe quel pr texte tait bon pour manifester saboter ou occuper impliquant malgr eux les syndicats oblig s de participer sous peine d tre mis de c t Une gr ve g n rale fut convoqu e pour le 19 novembre et ce jour l la section italienne colla dans les rues de Milan un manifeste qui r sumait la situation et expliquait la v ritable signification des luttes ouvri res
33. ons quence En principe la crise pouvait se r sumer au probl me de Gianfranco qui l on reprochait des 18 absences injustifi es des imprudences r p t es sa radinerie des rapports falsifi s une inconscience et une conduite r pr hensible La lettre de Pavan confirmait le climat d hostilit diffuse qui r gnait dans la section avec le manque de savoir vivre de Gianfranco et ses informations inexactes mais trois jours apr s il signait une lettre avec le m me Gianfranco et Salvadori dirig e l ensemble de l IS dans laquelle ils affirmaient que tout allait pour le mieux et que la seule responsabilit de Sanguinetti tait son absence certaines r unions Son attitude pour le moins contradictoire lui tant durement reproch e par Debord et S bastiani lorsqu il se pr senta Paris Pavan assuma ses erreurs et pr senta sa d mission lettre du 20 f vrier Il retourna ensuite Milan et vita ses compagnons L I S n accepta pas une d mission aussi frivole et d cida de l exclure en contrevenant soit dit au passage au principe d autonomie des sections Sanguinetti tait lav des soup ons mais on exigeait de lui qu il remette six millions de lires l organisation par h ritage familial il poss dait une certaine fortune En mars Salvadori se r unit avec Debord et en avril eut lieu une r union commune des sections fran aise et italienne Croyant les choses tir es au clair la tendance du 14 f vrier ch
34. par la maison 912 fond e en 1967 par Gianni Sassi Sergio Albergoni et Gianni Emilio Simonetti afin de promouvoir et diffuser les uvres des jeunes artistes d avant garde en particulier de Fluxus Cependant apr s Mai 68 lorsque l art d avant garde ou pas fut consid r comme un cadavre bourgeois elle fut anim e par un Servizio Internazionale di Collegamento Ce service tait compos par Marco Sigiani Antonio Pilati Paolo Boro anciens membres d Onda Verde et quelques autres qui d sireux d obtenir une franchise situationniste pour l Italie avaient nou des relations avec l I S La majorit des radicaux italiens avaient achet des livres situs ou des exemplaires de la revue Internationale Situationniste lors de voyages en France surtout fr quents apr s Mai mais en fin de compte la fin de l ann e cette revue n avait que vingt abonn s dans toute l Italie Si l on met en rapport la connaissance tr s relative des analyses situationnistes et leur impact ce moment on constatera que le rendement subversif de l LS fut formidable La critique de la vie quotidienne occupait le centre de la critique sociale la bureaucratie des partis et des syndicats tait condamn e le militantisme tait rejet de m me que la r pression sexuelle et le sens du sacrifice On parlait du droit d assembl e d action directe d autogestion g n ralis e et de Conseils Ouvriers on critiquait le totalitarisme stalinien et le
35. r une r union avec d autres situationnistes Wolsfeld village rh nan Allemagne et parla de sa d mission ou d une possible scission en Italie Selon le rapport des d l gu s r dig Tr ves la ville natale de Marx voquant les difficult s organisationnelles interpersonnelles et les probl mes r els de sa section Pavan a fait tat des d cisions pratiques prises pour faire cesser la manifestation de semblables probl mes et pour emp cher leur r apparition Il a au passage signal la n cessit d laborer une critique organique th orico pratique des activit s pass es de la section italienne De plus il communiqua aux pr sents que la section allait modifier son programme de travail Pour sortir de l impasse Debord sugg rait l adh sion d un ou deux nouveaux membres et il semble qu Eddy Ginosa fut approch mais il rejeta l offre s estimant insuffisamment pr par Un entretien avec Eduardo apr s la r union de Wosfeld et une lettre confuse de Pavan dat e du 5 f vrier qui laissait poindre une ambiance inqui tante faite de m fiance et de d loyaut entre les membres de la section incitaient croire que les probl mes internes taient arriv s un stade qui exigeait un claircissement imm diat et une scission si n cessaire cette fin une tendance se forma l int rieur de l I S le 14 f vrier compos e par Debord Rothe et Christian S bastiani dans le but d claircir les faits et d agir en c
36. rto ver dico sulle ultime oportunita di salvare il capitalismo in Italia Censor Sanguinetti Mursia 1975 Milan Lettere agli eretici Enrico Berlinguer Pier Franco Ghisleni Turin 1977 Ben venga Maggio e l gonfalon selvaggio Mario Lippolis Academia dei Testardi Carraia 1987 Vivere a sinistra Emira Cevro Vukovic Arcana Editrice Rome 1976 Cronaca di un ballo mascherato Cesarano Coppo e Fallisi Varani editore Milan 1983 Apocalisse e sopravvivenza Francesco kukki Santini Milan 2005 24 I situazionisti Mario Perniola dans Agaragar n 4 Rome 1972 An Aesthetic of the Grand Style Guy Debord Mario Perniola dans Substance n 90 Londres 1990 II existe une traduction fran aise sur le site internet de l auteur Controcultura in ltalia 1967 1977 Pablo Echaurren et Claudia Salaris Bollati Boringhieri ed Turin 1999 Un terrorismo en busca de dos autores Documentos de la revoluci n en Italia compilation de Miguel Amor s Muturreko Bilbao 1999 La sconcertante traiettoria dell operaismo italiano Claudio Albertani 2003 sur le site de Spazio Alternativo Entretien avec Eduardo Rothe l Universit de S ville d cembre 2007 www interven tv Sur www nelvento net critica on peut trouver la plupart des crits du courant radical italien y compris ceux des situationnistes ainsi que d int ressants entretiens avec Mario Lippolis Joe Fallisi Riccardo d
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