Géographie et représentations - Association pour la recherche
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1. Ainsi la m thode qualitative telle que nous l entendons s envisage comme une v ritable construction et comme une d marche d ensemble Elle fait figure de strat gie de recherche et ne se r sume pas une collection d informations un simple assemblage d outils d investigation et d analyse Rigueur de la m thode qualitative ne rime donc pas avec rigidit En effet loin d tre un protocole fig l originalit de cette approche r side dans la souplesse la flexibilit des combinaisons possibles de techniques et de savoir faire pour la construction d une bo te outils adapt s une recherche particuli re et un contexte d enqu te sp cifique qui en font toute sa richesse La d marche qualitative est fond e sur la mise en uvre d outils dont l apport majeur r side dans la part d exp rimentation et d initiative qu ils laissent MOLINA ET AL G ographies et repr sentations 331 celui qui l utilise L entretien l observation l analyse de contenu toutes ces techniques ne sont pas toujours utilis es de fa on uniforme par tous de la m me mani re Selon nous il s agit donc d une alchimie trouver entre des objets de recherche sp cifiques et diff rents m thodes et outils Nos travaux de g ographes cherchant appr hender la complexit des rapports de l homme l espace par la mobilisation des repr sentations dans une d marche qualitative s apparent2. conomique et politique Le travail de recherche consiste donc confronter le concept de faible densit de population travers ses diff rentes dimensions aux pratiques et au quotidien des jeunes vivant dans des espaces peu peupl s Cette mise en regard permet d extraire des caract ristiques et des l ments de red finition des espaces de faible densit de population aujourd hui La d marche qualitative qui pousse s interroger sur les conditions de production de donn es d observations de th ories explicatives donne la possibilit de mener une r flexion critique sur ce champ de recherche Elle permet enfin de mettre jour les pratiques sp cifiques une configuration spatiale sans y projeter ses propres habitudes et fa ons de faire Par la distanciation qu elle induit entre le chercheur et son objet mais aussi entre le chercheur et lui m me la d marche qualitative ouvre des perspectives plus vastes et plus originales dans la prise en compte de ph nom nes quotidiens et banals interroger les relations entre paysage et identit mesurer l ancrage territorial de la population locale au sein d un paysage rural et ordinaire L identit concerne les individus et les groupes sociaux d o l id e d identit individuelle et collective Elle concerne aussi le spatial et s ancre partir de mat rialit s et objets g ographiques contenus dans les paysages ces derniers tant envisag s comme supp
3. 1996 sur le lieu R Brunet sur la cartographie 1987 A Berque sur le paysage 1990 C Raffestin sur la notion de ressource 1980 ou encore M Lussault 1993 et M Rosemberg 2000 sur la ville Voir sur cette question les travaux d Olivier Orain Orain 2003 Plusieurs travaux ont tenu un r le tr s important pour les g ographes notamment ceux conduits dans les domaines de la psychologie de l espace par B Inh lder et Jean Piaget 1981 r d et Abraham Moles et Elisabeth Rohmer 1978 de la psychologie de l environnement notamment Claude L vy Leboyer 1980 La g ographie mobilise notamment un outil nouveau pour elle l analyse de discours 7 Comprise ici dans le sens donn par P Paill et A Mucchielli 2003 Etude des pratiques d irrigation par exemple travers des donn es essentiellement techniques mat riel utilis fr quence d arrosage volumes consomm s etc 332 RECHERCHES QUALITATIVES HORS S RIE 3 R f rences Abric J P 1994 Pratiques sociales et repr sentations Paris PUF Arborio A M amp Fournier P 1999 L enqu te et ses m thodes l observation directe Paris Nathan Bailly A 1977 La perception de l espace urbain Les concepts les m thodes d tudes leur utilisation dans la recherche urbanistique Paris Centre de Recherche d urbanisme Bailly A Ferras R amp Pumain D Eds 1992 Encyclop die de la G ographie Paris Economica Ber
4. L entretien au sens large est ici envisag comme recueil du discours des individus mettant en avant et formalisant leur d finition personnelle du paysage les valeurs qu ils attribuent ce dernier et la r gion dans laquelle ils sont immerg s ainsi que les pratiques plus ou moins r p titives des paysages et des lieux L observation participante doit en compl ment de l entretien permettre d appr cier plus finement l articulation entre discours et pratiques et les processus de construction des r f rents identitaires en contextualisant la posture des personnes rencontr es Comprendre les effets de la mobilisation de la ressource touristique par une soci t paysanne dont le syst me de production est en crise Juhane Dascon s int resse la mobilisation de la ressource touristique au Kilimandjaro par les Chagga soci t traditionnellement paysanne qui a fond sa richesse pendant presque un si cle sur la culture de rente caf i re Le caf a encourag au Kilimandjaro et dans les autres montagnes de la r gion une r organisation sociale et spatiale des paysans sur la montagne en red finissant les lieux et les modalit s de production de la ressource Aujourd hui face la crise de cette culture le tourisme de trekking sur le sommet mythique du Kilimandjaro est mobilis parmi d autres ressources pour permettre aux chagga de faire face la diminution de leur niveau de vie Il s agit alors de comprendre
5. centrer l analyse sur des notions d interface comme les notions de ressources et de risques qui rendent compte des relations tiss es entre des soci t s et les mati res naturelles un moment donn de l histoire Il ne s agit pas de les mobiliser comme des concepts rendant compte de r alit s mais de les consid rer comme des indicateurs qui rendent compte des relations tablies qu il convient d tudier Cette recherche a vis en partie comprendre comment s inter construisent les repr sentations et pratiques sociales des ressources en eau 324 RECHERCHES QUALITATIVES HORS S RIE 3 Une approche essentiellement technique exp riment e pr c demment n avait pas permis de comprendre en profondeur les choix et les pratiques observ s C est pourquoi cette chercheuse s est dirig e vers les sciences humaines et sociales afin d introduire dans son analyse des l ments qualifi s de qualitatifs telles que les concepts de repr sentations sociales et de r f rentiel politique Cette pr occupation tait notamment guid e par le souci d clairer les enjeux et les implications de la production de discours politiques sur la gestion des ressources en eau pour les pratiques sociales En ce sens Fr d rique Blot a inscrit sa recherche dans une d marche qualitative d ensemble o la production de discours est toujours tudi e dans son articulation avec des pratiques sociales localis es afin de souligner les enjeux de
6. d viter de s enfermer dans une perspective idiographique et de ne rendre compte que de situations particuli res juxtapos es ce qui se serait apparent un travail de diagnostic monographique D o le choix de s orienter vers la dimension strat gique de l interaction protection d veloppement et la construction d une analyse qui s est focalis e sur la mise en sc ne des acteurs Celle ci est pass e par l tude de ph nom nes socio spatiaux privil gi s comme les processus d inscription territoriale des espaces prot g s les conflits d usage et de repr sentations les processus de MOLINA ET AL G ographies et repr sentations 325 n gociation ou encore les dynamiques de projet impliquant la protection de la nature Analyser l instrumentalisation de la litt rature dans le discours des urbanistes contemporains Le travail de th se de G raldine Molina propose d tudier l utilisation de la litt rature r f rences litt raires et l ments de litt rarit dans les discours officiels de l urbanisme contemporain pour clairer ainsi les modalit s de conception et de l gitimation de l action sur la ville et interroger les pratiques de professionnels de l urbanisme Ces discours en effet questionnent l urbanisme en tant qu articulation entre repr sentations discursives th ories r flexions retour sur exp riences et actions pratiques professionnelles et surtout permettent d an
7. outils En effet chacun d entre nous a tr s rapidement prouv le besoin d expliquer une d marche d ensemble au sein de laquelle s articulent explicitement des probl matiques et des concepts cl s pour construire des grilles de lecture diff rentes en fonction de nos objets qui sont mises en relation avec diff rentes techniques de recueil et d analyse de donn es Il semblait donc indispensable de relier la question des outils une d marche compl te qui incluait probl matique et concepts mobilis s Autour de l id e de d marche qualitative nous proposons donc d explorer ici deux dimensions La premi re concerne la question de la construction de la r flexion de recherche et le choix d appr hender les relations entre repr sentations pratiques espace physique par une d marche qualitative Nous voquerons ensuite une double exp rience celle issue de nos de nos travaux de recherche individuels et celle qui r sulte de l mulation n e de la r flexion collective de notre groupe de travail Repr sentations et d marche qualitative quelle pertinence pour les g ographes Nos recherches s inscrivent dans le champ de la g ographie sociale qui place l homme au c ur de ses questionnements La g ographie sociale ne se limite pas en effet l tude des faits sociaux mat riels mais s int resse galement aux dynamiques du social Nous travaillons sur les dynamiques des interactions entre soc
8. relations interpersonnelles les r actions en situation Par contre du fait que le chercheur se positionne en tant que t moin 1l doit prendre conscience des implications possibles de cette situation sur son analyse Cette m thode permet de tendre vers un maximum d honn tet et d exhaustivit de compr hension la condition de reposer sur un travail qui rend l encore compte de l ensemble du contexte dans lequel les pratiques observ es ont lieu Retour sur une double exp rience apports transversaux Dans nos travaux la mobilisation des repr sentations ne repose donc pas sur une m thodologie protocolaire Elles sont utilis es dans la mesure o elles permettent d clairer nos objets d tude et de progresser dans l exploration de MOLINA ET AL G ographies et repr sentations 323 nos probl matiques Cette posture explique que les outils employ s diff rent en fonction de recherches et donc de probl matiques sp cifiques Elle implique aussi le fait que les g ographes aient t amen s adapter les outils m thodologiques tablis par d autres disciplines Notre propos dans cette seconde partie n est pas de faire un expos lin aire des diff rents outils requis par les g ographes pour investir le domaine des repr sentations Il s agit de montrer comment nous adaptons les techniques en fonction de particularit s propres nos objets d tude et nos probl matiques Pour ce faire nous pr
9. s En d finitive la carte mentale a cette propension mettre en relief ce que l on appelle dans le jargon du g ographe des marqueurs spatiaux et des rep res tangibles sur un territoire donn La photographie peut aussi tre convoqu e pour tenter d tablir des relations entre des paysages vecteurs de repr sentations la campagne la agriculture la ville la nature etc et des images Utilis e comme un support de discussion et une aide la communication entre l enqu teur et ses locuteurs elle peut ainsi permettre de dynamiser l entretien Acc der directement et imm diatement aux pratiques les m thodes d observation L observation est une pratique sociale avant d tre une m thode scientifique Arborio amp Fournier 1999 p 5 6 et elle est omnipr sente au cours de la recherche Cette technique peut tre mobilis e suivant un degr d implication variable du chercheur Celui ci peut adopter une position distante ou bien une position active voire participante dans la mesure o il est plus ou moins int gr et impliqu avec les sujets observ s Dans certains contextes l observation peut aussi permettre au chercheur d tre identifi et de se faire accepter des individus qu il observe Le point fort de cette d marche est que le chercheur a une exp rience directe des ph nom nes l uvre L observation des mises en sc ne sociales permet aussi d appr cier les enjeux de pouvoir les
10. ter l tude des discours crits d acteurs institutionnels l entretien peut alors tre mobilis L entretien permet d aborder des r cits des explications par le recueil de mots d id es d opinions que le chercheur tente de mettre jour Ce qui compte c est d une part la mise en mots de ph nom nes tudi s et d autre part la mise en sc ne laquelle les enqu t s se livrent puisque cela aide conna tre et saisir ce qu ils laissent entrevoir ce qu ils cachent taisent ce qu ils modifient d pr cient ou valorisent L entretien implique une double exigence En premier lieu celle de recueillir conserver les objets du discours les points de vue les savoirs des personnes interrog es en second lieu celle de d placer s lectionner int grer ces donn es dans un cadre qui leur est tranger et qui respecte les imp ratifs de la recherche s lection et organisation de l information Cependant l entretien ne permet pas toujours de produire une parole compl te et exhaustive De plus il implique par essence une co construction une co production des discours entre enqu teur et enqu t La contextualisation des discours s av re l encore une n cessit car il faut rendre compte des processus d intercompr hension et de la comp tence communicationnelle de l interrog et des normes interactionnelles de sa culture Mondada 2000 p 87 Une autre limite de l entretien r s
11. G ographie et repr sentations De la n cessit des m thodes qualitatives Magali Bertrand doctorante en G ographie Universit de Toulouse le Mirail UMR 5602 G ode Fr d rique Blot Ma tre de Conf rences en G ographie CUFR d Albi UMR 1156 Dynamiques Rurales Juhane Dascon doctorant en G ographie Universit de Toulouse le Mirail UMR 1156 Dynamiques Rurales M lanie Gambino doctorante en G ographie CUFR d Albi UMR 1156 Dynamiques Rurales Johan Milian docteur en G ographie Universit de Toulouse le Mirail UMR 1156 Dynamiques Rurales G raldine Molina doctorante en G ographie Universit de Toulouse le Mirail UMR 5193 LISST CIEU R sum A travers cette communication nous proposons d exposer comment en fonction d objets de recherche diff rents la construction et l utilisation du paysage la gestion des milieux la faible densit de population et de terrains vari s les cosyst mes aquatiques la montagne la ville en France et l tranger nous avons t conduits mobiliser et adapter des m thodes qualitatives diversifi es pour appr hender le v cu construit par les interactions entre repr sentations et pratiques Il s agit pour nous de mettre en vidence l int r t et les limites de l appropriation et de l adaptation de ces m thodes nos probl matiques de recherche La m thode qualitative est envisag e comme une v ritable construct
12. alyser la dialectique qui existe entre ces deux versants Dans une telle approche la pertinence de la mobilisation de la litt rature comme outil pour interroger les discours s explique par le fait qu elle constitue une r f rence pour parler et agir sur l objet urbain et exerce donc une influence sur les repr sentations de la ville Diff rentes raisons ont d termin s l adoption d une m thode qualitative Le premier enjeu m thodologique consiste en la constitution d un corpus repr sentatif de l urbanisme contemporain d limitations et s lection La s lection d un petit nombre d individus paraissait en effet une meilleure strat gie que de choisir un chantillon trop large qui n aurait pas permis le traitement approfondi qu impose ce sujet Il convient de fait d identifier les principales figures de r f rence de l urbanisme contemporain et de travailler sur ces discours dominants Pour ce qui rel ve du traitement du corpus il parait pertinent de relever de mani re exhaustive et d analyser les r f rences faites la litt rature ainsi que les l ments de litt rarit les plus significatifs afin de d gager certaines conclusions notamment sur les fonctions qu assurent ces diff rents l ments dans les discours de ces professionnels de l urbain Un travail de contextualisation des r f rences litt raires ou l ments de litt rarit r le de l instrumentalisation de la litt rature dans le disco
13. aris Economica Inh lder B amp Piaget J 1981 La repr sentation de l espace chez l enfant Paris PUF 4 dition L vy Leboyer C 1980 Psychologie et environnement Paris P U F coll Le Psychologue 79 MOLINA ET AL G ographies et repr sentations 333 Lussault M 1993 Tours images de la ville et politique urbaine Tours France Maison des Sciences de la ville Universit de Tours Mondada L 2000 D crire la ville la construction des savoirs urbains dans l interaction et dans le texte Paris Anthropos coll Villes Mofaux L M 1980 Vocabulaire de la philosophie et des Sciences Humaines Dictionnaire Paris A Colin Moles A amp Rohmer E 1978 Psychologie de l espace Paris Casterman Molina G 2005 La Ville et la litt rature le r le de la litt rature dans la dans la construction des repr sentations de la ville M moire de DEA Universit de Toulouse 2 Le Mirail Orain O 2003 Le Plain pied du monde Postures pist mologiques et pratiques d criture dans la g ographie fran aise au XX si cle Th se de doctorat de G ographie Universit de Paris I Panth on Sorbonne Paill P amp Mucchielli A 2003 L analyse qualitative en sciences humaines et sociales Paris A Colin Raffestin C 1980 Pour une g ographie du pouvoir Paris LITEC Rosemberg M 2000 Le marketing urbain en question Production d espace et de discours dans qu
14. atre projets de villes Paris Anthropos Magali Bertrand est doctorante en G ographie et allocataire monitrice l Universit de Toulouse le Mirail Elle interroge les relations entre paysage et identit pour mesurer les significations de l ancrage territorial Fr d rique Blot est Ma tre de Conf rences en G ographie au CUFR d Albi Elle a tudi dans sa th se les enjeux du d veloppement durable autour du cas des relations entre soci t s et ressources en eau Juhane Dascon est doctorant en G ographie et allocataire moniteur a l Universit de Toulouse le Mirail Il travaille sur la mutation des syst mes socio conomiques du massif du Kilimandjaro et les adaptations des populations paysannes locales la mise en tourisme de cette montagne M lanie Gambino est doctorante en G ographie et Attach e d Enseignement et de Recherche au CUFR d Albi Sa th se porte sur le sens et les valeurs attribu s par les jeunes 15 25 ans aux espaces ruraux de faible densit de population en France et en Irlande Johan Milian est docteur en G ographie et Attach d Enseignement et de Recherche l Universit de Toulouse le Mirail Ses travaux portent sur l interface entre gestion de l environnement am nagement du territoire et dynamiques du d veloppement en zones de montagne 334 RECHERCHES QUALITATIVES HORS S RIE 3 G raldine Molina est doctorante en G ographie et allocataire monitrice l Universit de Toulou
15. comment cette activit porte en elle les facteurs de changements de la soci t chagga red finition du territoire mobilis territoires touristiques multiplication d acteurs aux logiques diff rentes cr ation de nouvelles comp tences urbanisation des modes de vie mise en rapport de population aux cultures diff rentes etc Pour comprendre la complexit du ph nom ne social et spatial en cours une m thode qualitative a t mise en place en se fondant sur le principe suivant c est par l observation des pratiques et par le recueil et l exploitation du discours des individus qu il est possible d appr hender les changements complexes qui s op rent La m thodologie s est donc appuy e sur deux outils 328 RECHERCHES QUALITATIVES HORS S RIE 3 principaux l entretien conversationnel film ou enregistr et l observation film e Cela nous a permis de faire parler les acteurs sur leur v cu leurs pratiques et de compl ter notre recueil par l observation des pratiques en actes dans leur r alit sociale rapport entre acteurs et spatiale sur un espace donn Cette recherche sera finalis e par une double criture une r daction crite d une part et filmique d autre part l mulation qui na t de la r flexion collective Recherche qualitative et regards sociaux probl mes et enjeux Au cours de ses exp riences d enseignement et de recherche le chercheur se trouve confront d
16. e limite dans la mesure o ils entravent la communication et la lisibilit de ces recherches et leur retour dans le monde social De fait il existe un enjeu p dagogique qui vise faire prendre conscience du relativisme scientifique des m thodes des r sultats indispensables la l gitimation du chercheur adoptant une d marche qualitative qui doit alors justifier et expliciter son positionnement et la pertinence de ce parti pris m thodologique Cela nous invite penser que le recours l analyse qualitative induit chez le chercheur une meilleure prise de conscience des limites inh rentes toute d marche scientifique Cette prise de conscience s inscrit dans une approche constructiviste et r flexive dont nous proposons de pr senter MOLINA ET AL G ographies et repr sentations 329 quelques unes des implications majeures en respectant le d roulement et les tapes successives dans la construction d une d marche de recherche Appr hender la complexit des rapports de l homme et de la soci t l espace n cessite le recours diff rentes formes de la r flexivit La construction de l objet et de la probl matique de recherche implique des processus intellectuels de distanciation et de contextualisation Les l ments qui viennent d tre voqu s imposent au chercheur un premier travail de r flexivit qui consiste op rer une prise de distance par rapport ses propres repr sentations pr s
17. e recueil et donc l int gration de donn es relevant de registres diff rents des donn es chiffr es d j produites des s ries de recensement par exemple des donn es produites par le travail d enqu te L objectif est de pouvoir tirer profit de leur compl mentarit Concernant le traitement des donn es il s agit davantage d analyser plut t que de d crire de comprendre plut t que de conna tre En effet comprendre implique pour nous la remise en question de l absolu et de l exhaustivit de la connaissance con ue comme unifi e et r pliquable Il s agit de substituer ainsi les connaissances forme de connaissance la connaissance Nous avons donc recours la notion d exhaustivit pour d crire le travail qui vise rendre compte de l ensemble des l ments qui interviennent au cours de la phase de recueil des donn es puis celle de l analyse lors de la retranscription Ce travail s inscrit dans une logique d objectivation de l ensemble des donn es qui pr sident la r alisation d une recherche contextualiser des donn es expliciter les modalit s de l interpr tation Par souci de transparence et d honn tet intellectuelle le chercheur livre ainsi les cl s de son analyse De fait le lecteur dispose donc de l ensemble des l ments pour construire son propre regard critique et sa propre analyse Conclusion la m thode qualitative comme production artisanale
18. ent ainsi au travail de l artisan Plut t que de s inscrire en effet dans une simple logique d importation ils correspondent l aboutissement d un effort d adaptation et d int gration d outils et de techniques emprunt s d autres champs disciplinaires men dans une perspective g ographique Cette cr ativit permet d acc der une compr hension renouvel e et originale des ph nom nes g ographiques La tenue d un tel colloque repr sentait ainsi pour nous l opportunit de pouvoir rendre compte de la fa on dont notre groupe de g ographes s approprie et revendique cette d marche de construction de la recherche Notes Claude Raffestin pr cise ainsi que L objet de la g ographie humaine n est pas pour nous l espace mais la pratique et la connaissance que les hommes ont de cette r alit que nous appelons espace Raffestin 1980 244 M lanie Gambino et G raldine Molina d veloppent notamment cette question dans leurs th ses respectives Citons pour m moire trois colloques qui marquent les temps de d bat de cet itin raire ceux de Rouen en 1976 L espace v cu de Gen ve en 1983 Percevoir l espace et de Pau en 1984 Pratique et perception de l espace 4 Citons ici titre d exemples M Bodiguel dans le rural en question 1986 H Gumuchian et J P Gu rin sur l am nagement du territoire 1985 A Bailly 1977 et J Gallais 1984 sur la distance B Debarbieux
19. i t et espace Dans cette conception la notion d espace a t red finie elle est d sormais con ue comme le r sultat d interactions entre processus naturels formes physiques pratiques sociales et repr sentations ce que nous verrons dans un premier temps Nous aborderons ensuite les 318 RECHERCHES QUALITATIVES HORS S RIE 3 questions de m thodologie et pr ciserons quels axes quelles perspectives et quelles fa ons de faire et de penser partagent les diff rents membres du groupe La dialectique repr sentations pratiques espace physique Bien que travaillant sur des objets de recherche diff rents nous avons une posture commune qui consiste appr hender le v cu construit par les interactions entre repr sentations et pratiques Il s agit d clairer la complexit des m canismes de construction des rapports l espace Nos concepts cl s sont donc les pratiques et les repr sentations sociales li es l espace lesquelles ne sont pas dissoci es mais interf rent dans un dialogue perp tuel elles s inter construisent Blot 2005 Nous entendons par pratique ce qui qualifie l action en tant que cons quence d une vue th orique ou que mise en uvre d un projet Morfaux 1980 p 281 Les pratiques rel vent de la sph re de l agir du faire l image de certains g ographes depuis les ann es 1980 nous investissons le champ des repr sentations Au sein de notre discipl
20. ide dans l aptitude verbale des individus qui est variable selon les populations auxquelles on s int resse Les limites de l analyse du discours peuvent donc conduire l utilisation d autres m dias pour acc der aux repr sentations et tre en mesure d acc der aux l ments d explicitation et de justification des pratiques L analyse des discours peut se faire par l image Les diff rents supports graphiques tels que le dessin les cartes mentales ou les photographies sont potentiellement d autres outils pr cieux pour permettre de faciliter l expression en utilisant un mode de recueil plus appropri la population Abric 1994 Ils ne sont pas alors mobilis s comme simple illustration Une multitude d outils tr s int ressants peuvent faciliter la formalisation des 322 RECHERCHES QUALITATIVES HORS S RIE 3 repr sentations chez certains individus o elle est parfois rendue difficile dans le cadre de modes plus conventionnels comme l entretien Certains chercheurs tentent ainsi d approcher l exp rience spatiale des individus en leur faisant dessiner des cartes mentales destin es par exemple r v ler quels sont les l ments identifi s dans un environnement et comment ils sont situ s les uns par rapport aux autres quelle s lection les sujets op rent pour formaliser l organisation de l espace sp cifique un territoire ou encore quels sont les parcours et les lieux fr quent
21. iff rents regards sociaux Il peut alors prendre conscience des repr sentations sociales de la figure du chercheur mobilisant des m thodes qualitatives en sciences sociales Ces regards varient en fonction de la culture et des attentes des diff rents interlocuteurs Par exemple les acteurs institutionnels sont g n ralement davantage demandeurs d outils d aide la d cision et privil gient donc des productions scientifiques mod lisantes et directement op ratoires Le regard social ordinaire est g n ralement plus familiaris avec les m thodes quantitatives et sensibilis un discours les associant une s rie d attributs garants d une haute scientificit exhaustivit objectivit v rit r alit causalit lin aire repr sentativit g n ralisation utilit En cons quence l horizon d attente de la soci t vise surtout la connaissance plut t que la compr hension des ph nom nes Cela a introduit dans les esprits l id e d une hi rarchie scientifique entre m thodologies quantitatives et qualitatives hi rarchie qui se superpose partiellement et se trouve renforc e par celle qui existe entre les sciences dures dites exp rimentales SDU SVT SDI et les sciences sociales et humaines Ces lieux communs qui structurent les repr sentations sociales dominantes des recherches qualitatives en sciences sociales peuvent tre consid r s comme un
22. ine l introduction de ce concept a permis de d passer les notions de perception Claval 1974 Bailly 1977 et d espace v cu Chevalier 1974 Fr mont 1976 qu avaient investies les g ographes dans les ann es 1970 En France l un des temps forts de cette dynamique a t le colloque tenu en 1985 Lescheraines sur les repr sentations en actes Les repr sentations sont alors d finies comme des sch mas pertinents du r el Gu rin amp Gumuchian 1985 Pour une partie des g ographes s impose l id e que le r el objectif n existe pas en dehors de nos repr sentations ce qui explique que l mergence des repr sentations en g ographie ait t qualifi e de r volution pist mologique Bailly Ferras amp Pumain 1995 p 373 L un des principaux apports de leurs travaux a t en effet de montrer qu il y a une relation dialectique entre les repr sentations et l espace dont le medium est la pratique sociale Debarbieux 1991 Gumuchian 1991 La mobilisation des repr sentations a ainsi permis de r interroger plusieurs notions de la g ographie Cette g ographie se rapproche des travaux qui au sein d autres sciences humaines et sociales s inscrivent galement dans un changement de paradigme et s ancrent dans une d marche constructiviste Par exemple un des l ments de d finition des repr sentations pos par la sociologue Denise Jodelet exprime particuli rement notre int r t po
23. ion et comme une d marche d ensemble dont les imp ratifs pour tout chercheur sont la r flexivit la prise de distance et la cr ativit Mots cl s G OGRAPHIE REPR SENTATIONS PRATIQUES R FLEXIVIT STRAT GIE DE RECHERCHE RECHERCHES QUALITATIVES Hors S rie num ro 3 Actes du colloque BILAN ET PROSPECTIVES DE LA RECHERCHE QUALITATIVE 2007 Association pour la recherche qualitative ISSN 1715 8702 316 MOLINA ET AL G ographies et repr sentations 317 Introduction Le colloque Bilan et prospectives de la m thodologie qualitative en sciences humaines et sociales est l occasion pour nous g ographes chercheurs en sciences sociales de faire tat de la mani re dont nous avons recours des m thodologies qualitatives pour l exploration de nos probl matiques et l analyse de nos objets d tude Notre communication a pour objectif d illustrer les modalit s et l int r t de l utilisation des repr sentations dans une r flexion et une d marche de recherche g ographique Elle a t collectivement pr par e par un groupe de jeunes chercheurs au sein duquel nous changeons et d battons d exp riences et de travaux qui touchent au domaine des repr sentations ainsi qu son articulation avec notre discipline Au d part nous avons tout d abord associ d marche qualitative aux techniques d enqu te dites qualitatives Cependant la m thode ne se r sume pas au seul choix des
24. oposons tout d abord de montrer pour nos objets de recherche la n cessit d avoir recours des d marches qualitatives Nous soulignerons ensuite partir de certaines de nos exp riences et r flexions de travail collectif l int r t d une telle d marche pour la compr hension des ph nom nes tudi s De travaux de recherches individuels Nous prenons ici le temps de pr senter nos travaux afin de souligner tout d abord la diversit des questionnements ayant conduit mobiliser une d marche qualitative L objectif n est toutefois pas seulement de pr senter des exemples Il s agit aussi de montrer qu il y a dans ces diff rentes exp riences de recherche des interrogations et des traits partag s qui ont nourri notre r flexion collective Etudier les relations entre soci t s et ressources en eau L interrogation de d part dans ce travail de recherche portait sur l articulation entre des discours politiques mis diff rents niveaux spatiaux r gional national europ en international et les pratiques sociales localis es Plus pr cis ment il s agissait de savoir si les discours politiques sur le d veloppement durable pouvaient signifier et se traduire par de nouvelles relations repr sentations et pratiques entre soci t s et ce que l on nomme commun ment les ressources en eau C est pourquoi Fr d rique Blot a adopt une approche g ographique relationnelle et a insist sur l int r t de
25. orts visuels du cadre de vie des soci t s Car le paysage v hicule une certaine lisibilit et on peut l envisager comme une image premi re un ensemble et un agencement de formes r sultat de la production et de l am nagement des territoires image car ce dernier est per u et une image d riv e fonction de l appr ciation et de l interpr tation de chacun d o l id e de r appropriation paysag re On peut donc consid rer le paysage comme investi d une multitude de valeurs qui ont trait tout aussi bien l esth tique au patrimonial embl matique et l identitaire valeurs dont les contours sont parfois difficiles dessiner MOLINA ET AL G ographies et repr sentations 327 La recherche en cours de Magali Bertrand vise partir du positionnement th orique et conceptuel bri vement expos pr c demment d crire et analyser les cat gories d l ments et les chelles constitutives d un sentiment d appartenance locale La m thode qualitative est donc ici mobilis e dans le but d tudier les interrelations existantes entre les paysages et l individu les paysages et les groupes sociaux Afin d analyser le r le du paysage en tant que support et vecteur d identit c est dire un espace de vie attachant ou autrement dit un espace d appartenance ultime l entretien semi directif et l observation participante ont t retenu aupr s de la soci t locale
26. pouvoir autour de la question de la gestion des ressources en eau Analyser les syst mes de gestion et de valorisation en montagne Johan Milian travaille sur les interactions nature soci t en abordant les rapports entre les politiques de la nature et la th matique du d veloppement dans les zones de montagne Il recherche plus pr cis ment en quoi la mise en uvre des politiques de la nature agit comme facteur de diff renciation socio spatiale et peut tre int gr e et instrumentalis e dans les d marches de d veloppement local La probl matique centrale de ses travaux interroge donc les enjeux et les formes de gouvernance des territoires Ces derni res sont interrog es comme r sultantes de l articulation entre politiques environnementales politiques de d veloppement local et pratiques sociales Cette probl matique n cessite de faire le pont entre des registres d intervention relevant de logiques inscrites dans des cultures environnementales et des syst mes organisationnels diff rents et parfois antagonistes Elle demande galement d aborder l tude de formes d action collective nouvelles et complexes comme celles se r clamant de la gestion patrimoniale L adoption d une m thodologie qualitative a permis d articuler ces diff rents clairages entre eux notamment dans sa recherche de th se Dans ce travail conduit l chelle d un massif entier l un des soucis m thodologiques tait notamment
27. que A 1990 M diance De milieux en paysages Montpellier France GIP Reclus Bodiguel M 1986 Le rural en question Politiques et sociologues en qu te d objet Paris L Harmattan Brunet R 1987 La carte mode d emploi Paris Fayard Montpellier France GIP Reclus Chevalier J 1974 Espace de vie ou espace v cu L ambiguit et les fondements du concept d espace v cu L Espace G ographique HI 1 Claval P 1974 La g ographie et la perception de l espace L espace G ographique IH 1 179 187 Debarbieux B 1991 Homo Turisticus du tourisme ordinaire en montagne Revue de G ographie Alpine LXXIX 4 Debarbieux B 1996 Le lieu fragment et symbole du territoire Espaces et soci t s 82 83 13 34 Fr mont A 1976 La r gion espace v cu Paris PUF Gallais J 1984 Hommes du Sahel espaces temps et pouvoir le delta int rieur du Niger 1960 1980 Paris Flammarion Gambino M para tre 2006 Quelles vies pour les jeunes des espaces de faible densit de population Actes du colloque franco espagnol de G ographie Rurale Habiter et vivre dans les campagnes de faible densit Foix 15 16 Septembre 2004 Gu rin J P amp Gumuchian H Eds 1985 Les repr sentations en actes Actes du Colloque de Lescheraines Grenoble France Institut de G ographie Alpine Universit Joseph Fourier Gumuchian H 1991 Repr sentations et am nagement du territoire P
28. s ainsi que dans leur environnement L analyse des discours peut tout d abord reposer sur l tude des discours crits Dans le cadre de nos recherches par exemple ce type de discours nous a sembl plus adapt pour tenter d acc der aux repr sentations institutionnelles celles des gestionnaires des am nageurs des urbanistes des agents de d veloppement ou encore des lus En effet ces discours tant d j produits et m diatis s permettent d acc der des repr sentations dominantes officielles en vitant les probl mes de co construction n s de l interaction chercheur enqu t li s la situation d entretien La situation d entretien peut poser d autant plus probl me que beaucoup de ces acteurs ma trisent MOLINA ET AL G ographies et repr sentations 321 parfaitement bien les ressorts de la communication orale et ont tendance se mettre en sc ne voire ventuellement manipuler leur interlocuteur Par ailleurs cet outil permet de mobiliser des discours qui cens ment jouent un r le social Ce faisant on fait un emprunt au monde social Pour comprendre la traduction de ces discours en termes de pratiques il est n cessaire de les contextualiser fonction du discours destinataires situation d nonciation Le recueil et l analyse des discours impliquent aussi l tude des discours oraux Pour aborder d autres types d acteurs et notamment les acteurs ordinaires ou pour compl
29. se le Mirail Elle investit la th matique de l instrumentalisation de la litt rature dans le discours des urbanistes contemporains
30. tudi es Au contraire l tude r alis e a montr qu partir de conditions d approvisionnement naturel en eau fort diff rentes les repr sentations des ressources en eau et les pratiques leur gard sont similaires dans le bassin du Segura comme dans le bassin Adour Garonne Elles s inscrivent historiquement dans un r f rentiel politique de gestion mis en uvre depuis plus d un si cle et identique pour ces deux bassins Pour citer un autre exemple lorsque M lanie Gambino r interroge le concept de faible densit de population elle doit se d partir des travaux et des questionnements qui ont surinvesti cette th matique et ont contribu la construction des significations li es ce concept Cette d marche d ensemble l a conduite adopter une approche comparative entre la France et l Irlande 330 RECHERCHES QUALITATIVES HORS S RIE 3 Dans les deux exemples la comparaison renforce la prise de recul potentielle par rapport des d terminants scientifiques th oriques et culturels notamment dans le cas de la production de connaissances sur les espaces concern s par ces recherches Cette distance et cette contextualisation sont pour nous caract ristiques d une d marche de recherche qui tend objectiver ses positions Le recueil et l analyse de donn es n cessitent galement la mise en pratique d une nouvelle d finition de l exhaustivit La d marche qualitative par sa souplesse permet l
31. uppos s ou mod les scientifiques et personnels En effet un chercheur ne peut tre r duit une pure entit intellectuelle il est toujours aussi un individu inscrit dans le monde social avec ses propres ancrages comme l ont mentionn certains autres communicants Dans certains cas le chercheur entretient m me des liens passionnels et de familiarit tr s forts avec son objet Il convient alors qu il s affranchisse de cette proximit au risque d tre r duit la position d acteur t moin et de manquer d attention l gard de certains l ments pourtant fondamentaux pour la compr hension des ph nom nes Par ailleurs le chercheur doit expliciter la part des pr suppos s th oriques et m thodologiques qui interviennent dans la formulation de sa probl matique et de ses hypoth ses interrogations affirmations La distance doit tre prise galement par rapport des habitus scientifiques et disciplinaires Par exemple dans les travaux de Fr d rique Blot 2005 la d marche qualitative a permis d viter l cueil de l interpr tation d terministe des relations l espace et dans ce cas particulier des relations aux ressources en eau La comparaison entre des terrains a priori forts diff rents comme le Sud Est de l Espagne et le Sud Ouest de la France s inscrit en effet dans le cadre d une d marche qualitative o les donn es physiques ne pr supposent pas des repr sentations et des pratiques
32. ur ce concept on reconna t g n ralement que les repr sentations sociales en tant que syst me d interpr tation r gissant notre rapport au monde et aux autres orientent et organisent les conduites et les communications sociales Jodelet 1989 Ce rapprochement vers d autres sciences humaines et sociales se traduit notamment par l emprunt de m thodes ces disciplines en mettant profit des m thodes d enqu te d investigation et MOLINA ET AL G ographies et repr sentations 319 d analyse propres la sociologie la psychologie l ethnologie la s miotique et la linguistique Repr sentations Sph re des id es Pratiques Sph re de l agir Sph re de la mati re Formes physiques Figure 1 La lecture de l espace en g ographie sociale Les implications m thodologiques x Dans le cadre de cette r flexion nous cherchons expliquer les pratiques des individus des groupes et les principes de r gulation qui les organisent La mobilisation de techniques sp cifiques a pour but d explorer les sph res de la pens e et de l agir Cette m thodologie allie techniques de recueil et techniques d analyse et donne acc s la dialectique entre ces deux sph res x tudier cette dialectique consiste alors s int resser aux diff rents vecteurs qui y donnent acc s comme les situations sociales conte
33. urs et plus largement le discours afin de saisir son articulation profonde avec la sph re de l agir r le du discours par rapport l action para t indispensable R interroger la faible densit de population Dans sa th se M lanie Gambino a pour objectif d interroger un concept celui de faible densit de population en essayant de se d partir de la th matique sur explor e par la g ographie rurale qui questionnait la sp cificit de ces espaces pour les hommes et leurs activit s Le but de cette recherche est diff rent elle se focalise sur des probl matiques peu investies jusqu ici par les g ographes en proposant de d gager le sens de la faible densit du point de vue d une partie 326 RECHERCHES QUALITATIVES HORS S RIE 3 des habitants les jeunes L objectif est de comprendre comment les espaces de faible densit de population s incarnent comment ils sont v cus habit s mis en actes investis subis transform s etc pour analyser le fonctionnement de l organisation spatiale du peuplement Pour y acc der il a paru pertinent de rechercher les composantes qui caract risent la faible densit quel est le r le de la distance l isolement induit par l loignement physique a il toujours une signification quel est le co t de la faible densit quelle est la place des espaces de faible densit plus grande chelle et qui en constituent les diff rentes dimensions spatiale sociale
34. xtualis es ou bien les diff rentes formes de langage c est dire les discours crits institutionnels presse et oraux institutionnels d cideurs concepteurs usagers gestionnaires et prestataires ainsi que les images par l tude des sources iconographiques cartes mentales photos images publicitaires Les repr sentations mat rialis es telles que les formes de b ti Molina 2005 sont un autre type de vecteur qui peut tre pris en compte 320 RECHERCHES QUALITATIVES HORS S RIE 3 Technique de recueil Dialectique Repr sentations Pratiques Donne acc s Technique d analyse Figure 2 La d marche m thodologique Chacun de ces vecteurs est explor au moyen de techniques sp cifiques Cependant chaque m thode pr sente des limites appara t alors le besoin de mobiliser d autres outils pour pouvoir progresser dans la r flexion et aussi prendre du recul par l articulation des diff rentes m thodes entre elles Le cheminement pr sent ci dessous n est pas cependant une recette Privil gier l analyse des discours Le discours nous semble un outil privil gi pour l exploration de la dialectique entre repr sentations et pratiques car sous ses diff rentes formes il donne acc s d une part des raisonnements des l ments d argumentation et d explication et d autre part la mani re dont les gens se situent les uns par rapport aux autre
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