Les 25 propositions du rapport Warsman - La page de Jean
Contents
1. 16 Rendre effectif l accueil d urgence dans les centres ducatifs ferm s CEF Nombreux sont les professionnels du droit et notamment les juges des en fants qui soulignent l extr me difficult de trouver un tablissement pour pla cer un enfant mineur et sp cialement dans une situation d urgence Les juges et les ducateurs sont ancr s dans une forme de d pendance par rap port l offre de placement qui les con traint parfois placer les mineurs dans une structure moins adapt e Il semble notamment que l accueil d ur gence dans les CEF qui prennent en charge les mineurs les plus ancr s dans la d linquance et pour lesquels les me sures classiques se sont r v l es insuf fisantes soit insuffisamment pratiqu Par cons quent la r vocation du con tr le judiciaire n est pas assez pratiqu pour les mineurs d ge ce qui est vi demment probl matique La commission parlementaire pr conise donc de rendre l accueil d urgence dans les CEF effectif 17 Atteindre dans les CEF et les cen tres ducatifs renforc s CER des taux d occupation r els les plus pro ches des taux d occupation th oriques lorsque les besoins locaux le justifient et envisager structure par structure l augmentation des capacit s d ac cueil des CEF et des CER Elle estime incontournable d atteindre la capacit th orique des CER et des CEF Les taux d occupation des CER et des CEF restent anormalement faibles2. dans un but ducatif la responsa bilit de la r insertion des jeunes en dan ger et des jeunes d linquants ayant fait l objet d une d cision de justice La PJJ se voit confier sur le plan p nal tant des mesures d investigation que des mesures ducatives des sanctions du catives des mesures de probation des peines et am nagements de peine Les mesures qui peuvent lui tre confi es sont donc nombreuses et de natures di verses Mais en d finitive la t che qui repose sur les ducateurs est de l aveu m me 14 Loi n 2002 1138 du 9 septembre 2002 d orientation et de programmation de la justice JDJ RAJS n 278 octobre 2008 de la commission parlementaire lourde et la mise en uvre des mesu res imparfaite Elle propose donc de cr er un maillon suppl mentaire dans la cha ne p nale un correspondant de la PJJ plac aupr s du directeur d par temental de la PJJ apr s homologation du procureur de la R publique Ce correspondant pourrait selon la commission Warsmann faciliter la mise en uvre d un certain nombre de sanc tions ducatives ou des mesures duca tives et d am nagement de peine Il aurait par ailleurs un r le d interface entre les diff rents acteurs institution nels que sont la justice les collectivit s locales les entreprises et le secteur as sociatif Il rechercherait des partenariats et participerait aux instances de politi que publique territoriale 4
3. 9 La mission parlementaire pr conise une am lioration du taux d occupation des tablissements dans la mesure o les magistrats font tat de difficult s pour trouver une prise en charge alors que des places sont th oriquement disponi bles dans certains tablissements Elle estime donc incontournable d at teindre la capacit th orique des CER et des CEF dans les cas o des deman des de placement restent sans r ponse Elle n explique cependant pas les rai sons de l absence d occupation effective des centres ni ne propose de solutions effectives pour am liorer cette situation Par ailleurs la commission propose une analyse structure par structure des pos sibilit s d accroissement des capacit s d accueil des centres afin de d velop per rapidement les places disponibles Cet accroissement pourrait d ailleurs prendre la forme de places d accueil d urgence qui viendraient en compl ment des places existantes 18 D velopper le vivier de familles accue llantes notamment par une re valorisation de cette mission Selon les parlementaires l am lioration des conditions de placement passerait entre autres par une r flexion sur l of fre de placement actuellement disponi ble La mission estime n cessaire de d velopper les familles d accueil puis que le placement en h bergement auto nome et en famille d accueil reste mi noritaire Et pourtant cette forme de placement est tout fait adapt e
4. effet si les juges des enfants sont d j devenus juges de l application des pei nes 1 il semble que ceux ci rencon trent des difficult s dans ce r le notam ment pour prononcer l am nagement d une peine qu ils ont eux m me pro nonc e Il serait donc int ressant selon la commission des lois de d dier l acti vit d un ou plusieurs juges des enfants la fonction d application des peines afin que les r les ne soient pas m lan g s et qu ils puissent se concentrer to talement sur l ex cution des d cisions de justice les am nagements de peines et la pr paration la r insertion On peut sentir dans cette proposition l intention affich e par la Garde des sceaux de bient t scinder les fonctions de juge des enfants entre les volets ci vil et p nal de leur comp tence IL Am liorer la prise en charge des mineurs d linquants Depuis une dizaine d ann es l activit de la protection judiciaire de la jeunesse a progress vers une augmentation ac crue de la prise en charge des mineurs d linquants Alors que le nombre des mineurs d linquants pris en charge a augment de 33 entre 1997 et 2002 et de 32 entre 2002 et 2006 l activit li e la protection des mineurs en danger a baiss de 12 entre 1997 et 2001 avant d augmenter de nouveau progressive ment depuis 2002 La protection judiciaire de la jeunesse a donc d s adapter la croissance de l activit p nale et la diminution des
5. mineur au c ur d une v ritable mobili sation privil giant aussi bien une sanc tion rapide et efficace qu un accompa gnement renforc tout au long de son parcours en mettant en particulier l ac cent sur l effectivit de cette sanction au premier acte de d linquance I Maintenir l objectif d une r ponse rapide et efficace chaque acte de d linquance La commission des lois constate que les d lais d audiencement de jugement et d ex cution demeurent trop longs pour pr server les vertus p dagogiques de la sanction Une r ponse p nale syst matique et ra pide doit donc selon elle tre apport e chaque acte Elle formule dix propo sitions destin es une meilleure ges tion de la justice des mineurs 1 Mettre en place un mode de ren seignement informatique permettant de savoir pr cis ment la personne ou le service qui la mesure alternative aux poursuites a t confi e Les parlementaires pr conisent tout d abord de conforter le r le du parquet dans une r ponse rapide et effective aux infractions commises par les mineurs Les proc dures rapides la disposition du procureur de la R publique que sont les mesures alternatives aux poursui tes la convocation par officier de po lice judiciaire COPJ le d ferrement imm diat la comparution pour juge ment d lai rapproch ou la pr sen tation imm diate devant la juridiction pour mineurs doivent donc tre pri
6. niables efforts fournis par la PJJ pour diminuer le nombre de mesures en attente Cependant les parlementaires regrettent l absence de disponibilit de certains chiffres Si le taux de mesures en attente est de 3 pour le secteur public toutes fonctions ducatives confondues civi les et p nales les chiffres ne sont pas disponibles pour les seules mesures p nales De m me pour le secteur duca tif habilit le taux des mesures en at tente n est pas connu ce qui emp che de conna tre les diff rents d lais en fonction des mesures et des services en charge de leur mise en uvre Par ailleurs est soulign e l importance d une prise en charge plus rapide des mineurs notamment en milieu ouvert 1 La loi du 9 septembre 2002 10 Ces BEX mineurs existent d j dans les TGI d Arras Cahors Cambrai Carcassonne Dunkerque Foix La Roche sur Yon Melun Poitiers et Senlis Par ailleurs le tribunal pour enfants de Bobigny a galement mis en place une sp cialisation d un membre du service de l ex cution des peines depuis septembre 2007 11 Depuis la loi du 9 mars 2004 entr e en vigueur le 1 janvier 2005 l article 20 9 de l ordonnance du 2 f vrier 1945 dispose que en cas de condamnation prononc e par une juridiction sp cialis e pour mineurs le juge des enfants exerce les fonctions d volues au juge de l application des peines par le code p nal et le code de proc dure p nale jusqu ce que la p
7. prises en charge civiles Si elle a su ini tier la r novation de son administration l effort de modernisation de la PJJ doit tre accentu pour voluer vers une di minution des d lais de prise en charge et une baisse du stock de mesures en attente 11 tablir un indicateur du taux des mesures p nales en attente pour le secteur public et pour le secteur as sociatif habilit 12 R duire les d lais de prise en charge des mesures de milieu ouvert 30 jours avant le 31 d cembre 2009 en s appuyant sur la g n ralisation L effort de modernisation de la PJJ doit tre accentu pour voluer vers une diminution des d lais de prise en charge des BEX mineurs et la modernisation de la cha ne p nale La mission parlementaire note que la protection judiciaire de la jeunesse a mis en uvre un ambitieux programme de r novation de son organisation ainsi que de son mode de travail Elle note galement que le taux de me sure en attente d cro t r guli rement depuis 2000 Entre 2002 et 2006 le taux des mesures en attente a t r duit de moiti passant de 6 3 alors que le nombre de mesures en cours progres sait de 22 Cette am lioration a port sur les mesures d investigation comme sur les mesures de suivi en milieu ouvert En mati re de placement le taux de mesures en attente est nul les d lais de prise en charge tant inf rieurs une journ e La commission parlementaire note donc les ind
8. vil gi es et perfectionn es Ainsi par exemple le rapport rel ve que la comparution d lai rapproch et la proc dure de pr sentation imm diate font l objet d un emploi marginal et qu elles devraient donc tre d sormais promues par les parquets des juridic tions pour mineurs Par ailleurs les parlementaires souhai tent une mont e en puissance des me La r ponse p nale doit tre rapide au risque que les faits ne soient pas suffisamment analys s sures alternatives aux poursuites tant dans leur utilisation que dans leur trai tement afin que la r ponse soit plus ra pide et que l on sache pr cis ment quelle personne ou quel service elles ont t confi es Ainsi dans un souci d efficience maxi male de la sanction la commission des lois poursuit la tendance engag e depuis quelques ann es par les lois successi ves ayant r cemment r form l ordon nance de 1945 la r ponse p nale doit tre rapide au risque que les faits ne soient pas suffisamment analys s que la personnalit du mineur soit insuffi samment connue que son parcours p nal et ducatif ne soit que partiellement consign dans son dossier et que la sanction prononc e ne soit pas en ad quation avec les mesures prises pr c demment dans le cadre d une sanction p nale ou d une assistance l enfance en danger et que le d bat contradictoire devant le juge n ait pas lieu 2 D velopper un indicateur perm
9. la loi du 5 mars 2007 relative la pr vention de la d linquance est pr vue par l article 14 2 de l ordonnance du 2 f vrier 1945 Elle concerne les mineurs de 16 18 ans qui encourent une peine d emprisonnement sup rieure ou gale 1 an en cas de flagrance 3 ans dans les autres cas Le mineur est alors traduit devant le tribunal pour enfants dans un d lai de 10 jours 1 mois 6 Elles sont d j utilis es dans 46 des cas en 2006 7 Devant le tribunal des enfants la proc dure dure en moyenne 17 4 mois pour 12 2 mois devant le Juge des enfants JDJ RAJS n 278 octobre 2008 Acc l ration de la transmission des d cisions par les juridictions au casier judiciaire Le programme Cassiop e a t cr e en 2001 et devait tre mis en place cou rant 2008 Toutes les applications aujourd hui utilis es aux diff rents sta des de la cha ne p nale doivent bascu ler dans ce nouveau programme afin de permettre le partage des donn es et vi ter des saisies successives d informa tions Reste que Game l application utili s e par la PJJ n est pas concern e et qu aucune interface avec Cassiop e n est pr vue Les personnels de la PJJ n auront donc toujours pas acc s aux dossiers des mineurs dont ils assurent le suivi ce que regrette la commission des lois Par ailleurs les membres de la mission parlementaires souhaitent que le pro gramme Cassiop e volue rapide ment vers un syst me
10. Pour ce faire une personne du service de l ex cution des peines ou plusieurs selon la taille de la juridiction devrait tre sp ciali s e pour ces formes d ex cution et ac qu rir une bonne connaissance des r gles de proc dure sp cifiques aux mi neurs dans le but d assurer une ex cu tion plus rapide des d cisions p nales 8 Article 768 alin a 3 du Code de proc dure p nale Le casier judiciaire national automatis qui peut compor ter un ou plusieurs centres de traitement est tenu sous l autorit du ministre de la justice Il re oit en ce qui concerne les personnes n es en France et apr s contr le de leur identit au moyen du r pertoire national d iden tification des personnes physiques le num ro d identification ne pouvant en aucun cas servir de base la v rification de l identit 3 Les d cisions prononc es par application des articles 8 15 15 1 16 16 bis et 28 de l ordonnance n 45 174 du 2 f vrier 1945 modifi e relative l enfance d linquante 9 Le bulletin n 1 est destin l autorit judiciaire alors que le bulletin n 2 est destin certaines administra tions qui le consultent notamment pour le contr le de l acc s certaines professions r glement es ou d activi t s en lien avec d autres mineurs JDJ RAJS n 278 octobre 2008 Le d veloppement de bureaux d ex cu tion des peines mineurs semble donc pour les parlementaires indispensa
11. Un tableau alarmant de la justice des mineurs D linquance des mineurs les 25 propositions du rapport Warsmann par Juliette Demaldent Rabaux Le rapport d information sur l ex cution des d cisions de justice p nale concernant les personnes mineures formule 25 propositions plus ou moins percutantes apr s avoir rencontr de nombreux professionnels sp cialis s dans le jugement le suivi l accompagnement et la protection des mineurs d linquants Cette tude si elle n est pas toujours pertinente a le m rite d exister et de soulever certains probl mes de fonctionnement de la justice comme de la protection judiciaire de la jeunesse sans en stigmatiser syst matiquement les dysfonctionnements de mani re p remptoire et p jorative La conclusion du rapport Warsmann est la suivante Mieux lutter contre la d linquance des mineurs ne passe pas par la cr ation de nouvelles sanctions ni de nouvelles lois sauf peut tre par une loi de simplification des dispositions existantes Par contre l organisation du traitement judiciaire de la justice des mineurs et des moyens qui ont y La commission des lois pr sid e par Monsieur Warsmann a rendu sa co pie Son rapport sur l ex cution des d cisions de justice p nale concernant les personnes mineures d pos le 28 mai 2008 d peint un tableau alarmant de la justice des mineurs alors que la com mission Varinard mandat e par le Garde des Sceaux planche dans le m
12. ble une meilleure compr hension du sens de la peine et de la condamnation Par ailleurs l ouverture des BEX mi neurs en relation avec la tenue des audiences pourrait permettre la per sonne mise en cause de s y pr senter d s l issue de l audience y compris tardive ment faute de quoi le risque est grand qu elle ne s y rende jamais De m me les horaires de permanence des duca teurs de la PJJ doivent tre en ad qua tion avec celles du bureau du BEX mi neurs afin que le jeune soit pris en charge d s le prononc de la d cision du juge des enfants ou du tribunal pour enfants 10 titre exp rimental dans cer tains tribunaux dont le volume d ac tivit le permet sp cialiser des juges des enfants sur les fonctions de juge d application des peines Le suivi post sententiel au regard des t moignages et informations recueillies par la mission parlementaire n est pas pour diverses raisons la hauteur de ce que l on pourrait en esp rer Le manque d investissement des magis trats comme des avocats dans la suite de la d cision semble s expliquer par des probl mes informatiques de dispo sition des personnels de greffe finan ciers et de transmission par les duca teurs des incidents se produisant dans la phase d ex cution du jugement Par cons quent la commission des lois propose de d dier un juge des enfants l application des peines et de d ve lopper les am nagements de peine En
13. de gestion des do cuments Une num risation de toutes les pi ces de la proc dure consign es dans ce logiciel permettrait en effet de cons tituer pour chaque individu un dossier judiciaire unique auquel aura acc s chaque acteur de la chaine p nale qui pourra ainsi diter des documents con cernant le mineur dont il a conna tre et juger la situation 5 Mettre en place le dossier judiciaire unique avant le 31 d cembre 2009 La situation du jeune serait alors appr hend e dans sa globalit et non plus affaire par affaire Si cette proposition semble pr senter des points positifs permettant notamment d valuer plus ra pidement l histoire et la situation du mi neur notamment dans le cadre des pro c dures rapides que l on semble abso lument vouloir promouvoir se pose n cessairement la question du droit l oubli Jusqu quand les donn es et pi ces concernant le jeune seront con sign es dans ce logiciel Dans quel d lai devront elles tre effac es Il ne semble pas que la mission parlementaire se soit pench e sur cette question pour tant fondamentale L effacement de cer taines d cisions du casier judiciaire en tra ne t il automatiquement l effacement des donn es contenues dans Cassio p e 6 Doter les greffes correctionnels de personnels suffisants pour enregistrer les d cisions en temps r el et former les personnels des greffes aux sp ci ficit s du droit p nal des mineu
14. e recueil le traitement et l va luation des informations pr occupantes Ces cellules qui ont un r le de filtre permettent de limiter les transmissions de signalement et vitent ainsi l engor gement des parquets Le bilan de la cr ation de ces cellules semble positif et la mission parlemen taire souhaite voir leur installation g n ralis e l ensemble des d partements avant la fin de l ann e 2008 22 Perfectionner la formation juri dique continue des ducateurs de la PJJ 23 Mettre en place une formation sp cifique d ducateur en tablisse ment et valoriser cette fonction Il semble que la formation continue des ducateurs ne soit pas suffisante du point de vue juridique Ce d ficit est par ailleurs accentu par le recours massif des agents contractuels qui ne sont pas form s aux probl matiques sp cifi ques du droit p nal des mineurs Par ailleurs la cr ation d une qualifica tion sp cifique d ducateur en tablis sement devrait tre de nature rem dier de nombreux probl mes La com mission parlementaire pr conise donc que ceux ci soient form s sp cifique ment sur les probl matiques propres la gestion du collectif en tablissements mais galement que les fonctions d du cateurs d tablissements soit valoris es notamment par la mise en place de pri mes sp ciales pour les personnels qui y sont affect s 24 tablir un quota obligatoire d partemental
15. ersonne condamn e ait atteint l ge de 21 ans 12 La mission parlementaire constate une augmentation de 8 de la prise en charge des mineurs entre 1997 et 2006 13 Par exemple la mise sous protection judiciaire n cessite une attente de 74 09 jours 63 10 jours pour la libert surveill e 77 75 jours pour le sursis avec mise l preuve 86 09 jours pour la mise en uvre des sanctions ducatives JDJ RAJS n 278 octobre 2008 L importance d un retour sur les mesures prises afin de savoir quel est leur degr de pertinence d orientation et de programmation de la justice avait pos comme objectif de r duire les d lais de prise en charge des mesures ducatives et des peines 15 jours l horizon de d cembre 2007 Cet objectif n ayant pas t atteint la com mission parlementaire avance que la r forme des tribunaux et la mise en place des BEX mineurs devrait pouvoir in fluencer sur la part de retard imputable aux tribunaux et fixe donc comme ob jectif que les d lais de prise en charge en milieu ouvert soient r duits 30 jours avant fin d cembre 2008 13 Donner la priorit la mise ex cution des mesures concernant des mineurs nouvellement pris en charge au p nal par la PJJ Constatant un certain engorgement des services de la PJJ la commission Warsmann propose une priorisation des mesures Les goulots d tranglement s ils sont r els sont in galement r partis
16. et tant d avoir une connaissance r elle des d lais entre les diff rentes pha ses de la proc dure de la commission de l infraction la mise ex cution de la mesure La mission parlementaire constate qu diff rentes tapes de la cha ne p nale subsistaient des retards qui nuisent l objectif d une r ponse p nale rapide L inadaptation du mat riel informati que l absence de connexion entre les ap plications utilis es aux diff rents stades de la proc dure le manque de person nel de greffe ou encore l absence de dossier judiciaire unique expliqueraient pour partie les retards constat s dans l ex cution des d cisions de justice Les difficult s se situeraient d sormais surtout en aval de l engagement des poursuites au stade de l audiencement et de l ex cution des d cisions Or si des chiffres peuvent tre tablis concer nant la dur e moyenne de la proc dure devant le tribunal des enfants et le juge des enfants le d lai coul entre la commission de l infraction et le passage devant le juge des enfants et entre le ju gement et l ex cution de la sanction pro nonc e ne peut tre connu faute d outil informatique ad quat 3 Assurer avant le 31 d cembre 2009 la communication de Cassiop e avec Game 4 Faire voluer Cassiop e pour y in t grer un syst me de gestion des do cuments Actuellement les juridictions ne dispo sent pas d une application de gestion des dossiers uni
17. ion parlementaire estime que ce mode de fonctionnement inno vant qui implique l ensemble des ac teurs dans une d marche territoriale pragmatique et syst matique doit tre encourag pour permettre une meilleure compr hension du ph nom ne de d lin quance des mineurs et plus particuli rement des probl matiques de la multi r it ration ou de la multi r cidive 17 Ce principe de subsidiarit est au c ur de la r forme introduite par la loi n 2007 293 du 5 mars 2007 r for mant la protection de l enfance Ce texte a tent de clarifier les crit res de r partition entre les conseils g n raux et la justice Le pr sident du Conseil G n ral est d sormais chef de file en mati re de protection de l enfance et les conseils g n raux doivent instaurer des cellules en vue de centraliser le recueil le traitement et l valuation des informations pr occupantes Ce n est qu apr s valuation que ces informations sont transmises l autorit judiciaire le Conseil G n ral devant en outre d montrer que la famille de l enfant a fait chec l intervention de ses services ou que son action n a pas permis de rem dier la situation JDJ RAJS n 278 octobre 2008
18. me temps sur une r forme substan tielle de l ordonnance du 2 f vrier 1945 sur l enfance d linquante Apr s avoir rendu en d cembre 2007 un rapport sur le volet majeur de l ex cution des d cisions de justice non moins alarmiste la commission des lois pr sente d sormais son analyse de la si tuation actuelle de l ex cution des d cisions p nales concernant les mineurs et formule 25 propositions de nature am liorer l efficacit de la justice des mineurs Les travaux de la commission partent du postulat r el et l gitime que l ap pr hension de la justice des mineurs et de sa mise en uvre doit tre diff rente de celle des majeurs Selon les parle mentaires la perception du temps pour un enfant ou un adolescent n tant pas la m me que celle d un adulte leur jus tice se doit d tre diligente et la r ponse p nale d une rapidit particuli re Par ailleurs la d linquance des mineurs tant selon eux de plus en plus dure et sont consacr s doivent tre enti rement revus Deux objectifs obtenir une r ponse judiciaire la plus rapide possible et cela d s la premi re infraction et d velopper des mesures plus adapt es plus efficaces comme la mesure de r paration Gageons que certaines de ses propositions seront suivies d effet et que d autres plus marqu es par l air du temps tomberont le plus rapidement possible aux oubliettes le passage l acte de plus en plus pr coce la r pon
19. ment la plus adapt e possible La mission parlementaire constate qu il serait int ressant de pouvoir analyser des donn es concernant l entr e mais aussi la sortie des mesures afin de con na tre la r alit des flux et de mesures l encombrement r el des juridictions De plus l efficacit de la mesure ne s analysant pas que par sa rapidit mais galement par la qualit du discours ducatif il semblerait opportun que la PJJ continue de travailler sur le contenu des mesures afin de fournir une sorte de mode d emploi plus complet pour les ducateurs Enfin les membres de la commission soulignent l importance d un retour sur les mesures prises afin de savoir quel est leur degr de pertinence vis vis du jeune et notamment de connaf tre le taux de r it ration de r cidive mais aussi de r insertion l issue de la CONN S PR TE FOGE ER LA COCR s pE JUSTICE DENT ERICE BREST PRS le RiLVA PE MIEUX prise en charge par les services de la PJJ 15 D signer un correspondant de la PJJ qui pourra notamment se voir confier en lien avec les ducateurs et le directeur d partemental la recher che de partenariats avec les collecti vit s locales ou le secteur associatif pour permettre le d veloppement des mesures de r paration du TIG du stage de citoyennet et des stages de sensibilisation La protection judiciaire de la jeunesse partage avec le secteur associatif habi lit
20. ou r gional de places r serv es dans les tablissements la sortie des dispositifs et entamer une concertation avec le secteur associa tif en vue du d veloppement des pri ses en charge en sortie de dispositif La pr paration des projets de sortie est un imp ratif incontournable des prises en charge des mineurs d linquants par la PJJ ou le secteur associatif que ce soit en CER en CEF en EPM ou en quartiers mineurs des tablissements p nitentiaires l issue de certains placements les mi neurs retournant dans leur milieu natu rel sans transition peuvent tre d stabi lis s ce qui remet parfois en cause les progr s accomplis pendant le place ment Le temps pass en CER ou en CEF ne doit pas tre une p riode de ban nissement mais bien un temps sp cifi que de construction d un parcours de construction et de r insertion Par cons quent la continuit ducative doit tre syst matiquement recherch e la sortie d un dispositif de placement Cette question devrait donc selon la commission parlementaire devrait tre aujourd hui un objectif prioritaire vi sant permettre la r inscription du mi neur d linquant dans un dispositif de droit commun cette fin il faudrait pouvoir disposer d un nombre de places r serv es dans les tablissements CER et CEF mais galement en foyer en famille d accueil ou en internat pour les prises en charge de transition De plus il conviendrai
21. pour des jeunes qui ne supportent pas la collectivit La relation exhaustive et exclusive qui peut se d velopper loin de toute gestion du groupe peut tre adapt e certains mi neurs et le co t pour les finances pu bliques assez peu lev Cette formule qui a fait ses preuves doit donc tre d velopp e 19 D velopper les internats cha non manquant dans la prise en charge ducative gradu e des mineurs en ta blissements Par ailleurs la commission Warsmann pr conise de d velopper les internats sp cialis s qui manquent la cha ne p nale Cette formule pr senterait deux avan tages celui de stimuler un jeune bien encadr plac dans une structure non stigmatisante contrairement aux struc tures traditionnelles d accueil en mati re p nale 20 Cr er des tablissements de prise en charge s quentielle de tr s court terme avec une sp cialisation en p do psychiatrie Il semblerait enfin n cessaire d envisa ger la cr ation d tablissements d un type nouveau ayant vocation permet tre un accueil s quentiel pour quelques jours le temps d une crise que ce soit pour des mineurs non plac s ou des mi neurs d j plac s En effet un loignement parfois tr s temporaire de la cellule familiale ou d un foyer d action ducative FAE se rait suffisant et permettrait d viter d avoir engager sur le long terme un mineur et sa famille dans une situation de rupture e
22. que Les juridictions fran ciliennes utilisent un syst me d nomm nouvelle cha ne p nale tandis que les autres juridictions utilisent les syst mes mini p nale et micro p nale pour les poursuites l audiencement et la sai sie des d cisions De plus les juridic tions d instruction utilisent winstru ou instru alors que les juges des enfants utilisent wineurs et la protection ju diciaire de la jeunesse game Il n existe malheureusement pas d inter face entre tous les logiciels comme par exemple entre wineurs et game et la r cup ration des l ments d un dos sier saisi dans une autre application n est que partiellement possible Les donn es sont donc pour le moment parpill es au pr judice de la coh rence des d ci sions prises et du suivi des dossiers des mineurs 3 Rappel la loi mesure de r paration composition p nale orientation du mineur vers une structure sanitaire sociale ou professionnelle etc 4 La comparution pour jugement d lai rapproch instaur e par la loi du 9 septembre 2002 est pr vue par l article 8 2 de l ordonnance du 2 f vrier 1945 et permet au Procureur de la R publique de saisir le juge des enfants par requ te accompagn e de r quisition aux fins de comparution d lai rapproch du mineur devant la chambre du conseil ou devant le tribunal pour enfants dans un d lai de 1 3 mois 5 La pr sentation imm diate instaur e par
23. registrement syst matique et rapide des d cisions au casier judiciaire fon damental au niveau de l engagement des poursuites comme l audience La con naissance de l existence de condamna tions ant rieures est un l ment d cisif pour les parquets sur la r ponse don ner une infraction commise et abso lument n cessaire pour qualifier un ventuel tat de r cidive et individuali ser la peine prononc e lors de l audience L acc l ration de la transmission des d cisions par les juridictions au casier judiciaire et de leur enregistrement doit donc tre recherch e 8 Dans les tribunaux dont l activit le permet g n raliser la sp cialisa tion de personnels en charge de l ex cution des peines prononc es l en contre des mineurs 9 G n raliser les bureaux de l ex cution des peines BEX mineurs adapter leurs horaires au d roule ment des audiences et y affecter les personnels n cessaires leur bon fonctionnement compte tenu notam ment des contraintes li es l ampli tude horaire d ouverture du BEX Poursuivant son analyse de l ex cution des d cisions p nales concernant les mineurs la mission parlementaire cons tate un d ficit de sp cialisation des per sonnels en charge de l ex cution des d cisions concernant les mineurs Devant les tribunaux dont l ampleur le permet la commission des lois pr co nise une sp cialisation de l ex cution des peines pour mineurs
24. rs et de la proc dure p nale applicable aux mineurs 7 Parvenir gr ce la mise en place de Cassiop e enregistrer les d ci sions au casier judiciaire national dans un d lai maximum de 15 jours compter de la r ception de la d ci sion Le casier judiciaire national a pour but de centraliser et de g rer les condam nations p nales prononc es l encon tre des personnes physiques et restitue l information sous forme de relev s et extraits Au m me titre que les majeurs les mi neurs voient les d cisions de justice p nale qui les concernent inscrites au ca sier judiciaire mais uniquement au bulletin n 1 afin de favoriser l insertion professionnelle et sociale des jeunes Par ailleurs la mesure de r paration p nale prononc e par le juge en cabinet n est pas inscrite au casier judiciaire du mineur puisqu elle n est pas effective ment vis e par l article 768 alin a 3 du Code de proc dure p nale Enfin les fiches relatives aux mesures prononc es en application des articles 8 15 15 1 16 16 bis et 28 de l ordon nance du 2 f vrier 1945 sont retir es du casier judiciaire l expiration d un d lai de trois ans compter du jour o la mesure a t prononc e si le mineur n a pas fait l objet d une condamnation une peine correctionnelle ou criminelle ex cut une condamnation p nale ou fait l objet d une nouvelle mesure La commission des lois pr conise un en
25. se p nale doit voluer Jugeant le fonctionnement de la cha ne p nale applicable aux mineurs insatisfaisant et l efficacit des r pon ses p nales apport es par la protection judiciaire de la jeunesse discutable la commission des lois formule donc 25 propositions visant moderniser le fonctionnement de la cha ne p nale des mineurs permettre chaque acteur d exercer pleinement sa mission favo Juriste 1 Assembl e nationale Rapport d information sur l ex cution des d cisions de justice p nale concernant les personnes mineures n 911 28 mai 2008 2 Monsieur Jean Luc Warsmann est d put UMP des Ardennes et pr sident de la Commission des Lois de l As sembl e nationale La mission d information sur l ex cution des d cisions de justice p nale est compos e de M Jean Luc Warsmann pr sident Mme Delphine Batho M Christian Vanneste vices pr sidents M Etienne Blanc Mme Delphine Tabarot rapporteurs MM Jacques Alain Benisti Serge Blisko Marcel Bonnot Fran ois Calvet Christophe Caresche Eric Diard Nicolas Dupont Aignan Guy Geoffroy Claude Goasguen Philippe Houillon Mme Maryse Joissains Masini MM Jean Christophe Lagarde J r me Lambert Bruno Le Roux Bertrand Pancher Dominique Raimbourg Jacques Valax Manuel Valls Fran ois Vannson Michel Vaxes Philippe Vuilque JDJ RAJS n 278 octobre 2008 riser la concertation et encourager les innovations dans l objectif d inscrire le
26. sur le territoire selon les mesures et selon les jeunes concern s Il semblerait que le probl me majeur concerne la prise en charge des mineurs qui ne sont pas encore connus des ser vices de la protection judiciaire de la jeunesse En effet la prise en charge des mineurs qui ont d j un ducateur r f rent pour une mesure d j en cours ou r cente ne pose en g n ral pas de pro bl me l inverse les mineurs qui ne sont pas encore connus souffrent de l en combrement des services Si aucune des deux cat gories de jeu nes ne doit tre privil gi e la commis sion semble vouloir privil gier le trai tement des mineurs encore inconnus pour viter toute d veloppement de sen timent d impunit pouvant encourager une r it ration ou une r cidive Les parlementaires soulignent enfin que ce manque de disponibilit des duca teurs de la protection judiciaire de la jeunesse aboutit une gestion compta ble de la peine prononc e par le juge des enfants qui sont donc souvent obli g s de s autocensurer pour ne pas emboliser les services concern s 14 Mettre en place un outil d valua tion qualitatif de l ensemble des me sures et tablissements g r s par la PJJ ou le secteur associatif habilit SAH en terme de r cidive de r it ration et de r insertion Le probl me de la prise en charge des mineurs est multiple elle doit tre la fois la plus rapide possible mais gale
27. t en parall le de d velopper au maximum les liens avec le secteur associatif et les entreprises afin de favoriser la r insertion cono mique et sociale des mineurs en leur permettant de travailler un projet socio professionnel 25 Mettre en place au niveau de cha que juridiction une structure de r flexion et de suivi de mineurs multi r it rants impliquant l ensemble des acteurs concern s Face au constat des difficult s du trai tement de la d linquance des mineurs r it rants ou r cidivistes la commission souhaite que tout un chacun r fl chisse ce qui ne fonctionne pas dans les mo des actuels de pr vention de la d lin quance et de prise en charge de la d linquance juv nile pour adapter au mieux la r ponse p nale Des comit s de pilotage ont d j t cr es cet effet l initiative des tribu naux dans le Val d Oise en Seine Saint Denis ou dans l Essonne Ils r pondent tous au m me objectif de pr vention et de lutte contre la r it ration Ils ont vo cation faire surgir les difficult s partenariales ainsi que de coordonner les strat gies judiciaires et ducatives Le TGI de Paris travaille galement la mise en place d un tel dispositif afin de pr venir sur un secteur territorial la r it ration d un mineur pens e dans sa globalit par rapport l ensemble des donn es relatives au mineur et non par rapport la seule commission de l acte La commiss
28. t d loignement 21 Veiller l installation de cellules de recueil de traitement et d valua tion des informations pr occupantes dans l ensemble des d partements avant le 31 d cembre 2008 et optimi ser les circuits de signalements en lien notamment avec les professionnels de sant Les traitements judiciaires des signale ments trait s par l aide sociale l en fance ASE ont r gress en 2006 de 2 5 Les situations sont cependant in gales entre les d partements et les disparit s territoriales r elles dans le traitement judiciaire des signalements 15 Missions locales maisons de la justice conseils locaux de s curit et de pr vention de la d linquance 16 En 2006 le taux d occupation des CER tait de 84 alors que celui des CER n tait que de 78 Ce ph no m ne s explique notamment par le fait que les CER fonctionnent par sessions durant lesquelles on ne peut int grer de nouveaux mineurs JDJ RAJS n 278 octobre 2008 La continuit ducative doit tre syst matiquement recherch e la sortie d un dispositif de placement Certains d partements ont mis en uvre depuis plusieurs ann es des pro tocoles pour d finir l articulation entre protections administrative et judiciaire ce qui a permis de limiter les transmis sions au parquet la fin de l ann e 2007 40 environ des Conseils G n raux avaient cr e une cellule charg e de recueillir et de cen traliser l
Download Pdf Manuals
Related Search