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Les actes du colloque - Think Tank Fontevraud

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1. ET AGIR THINK TANK ONTEVRAUD Les actes du colloque Pense ek agi P ensemble Vendredi 5 juin 2015 Abbaye Royale de Fontevraud THINK an FONTEVRAUD 0 PA ESA RE EEE EEE EEE 3 TABLE RONDE AUTORIT L GITIMIT CONTEST E COMMENT D CIDER ET AGIR 6 D bat 1 Autorit l gitimit des concepts d pass s 9 PO 13 D bat 2 Comment refonder la l gitimit 7 iii 14 REDOM E eassa 17 D bat 3 D mocratie participative solution ou utopie 19 Questions REDON ES co a rar 23 TABLE RONDE LA R PUBLIQUE FRAN AISE EST ELLE PR TE 24 D bat 1 Peut on encore imaginer un projet de r publique ambitieux 24 D bat 2 Comment f d rer les nergies sesessesssessesresresresresersrrserserressesresersrrsrrsrrseseense 28 30 SENEU E PE a ne E ti ion 32 COMMENT VA LA D MOCRATIE lt TANK U THIN F i OUVERTURE Jacques AUXIETTE Pr sident du Conseil R gional des Pays de la Loire Pr sident du Conseil d Administration de l Abbaye
2. Plus tard en 2004 le conseil municipal a instaur les tats g n raux permanents de la d mocratie IlI convenait de faire comprendre que la d mocratie n est pas elle na t selon une terminologie arendtienne chaque sujet dont elle s empare la d mocratie peut se vivifier Dans le cadre des tats g n raux permanents de la d mocratie nous avons organis une t l consultation afin de construire une grammaire d mocratique exigeante qui engage couter former informer d battre laborer puis s impliquer 14 TANK U N f Le Le THIN Philippe GAUDIN Prenons un exemple concret la r forme des rythmes scolaires Comment l avez vous mise en place Jo SPIEGEL Nous avons cr des conseils participatifs qui se distinguent des conseils citoyens issus de loi sur Politique de la Ville chaque fois qu un projet du contrat municipal est initi ou que les citoyens font merger une question particuli re nous cr ons un tel conseil qui est compos de toutes les ressources d mocratiques et dont le r le consiste int grer la phase d cisive des projets L objectif consiste d passer l affrontement st rile qui marque la sc ne politique pour faire fructifier les divergences de points de vue S agissant des rythmes scolaires nous avons invit l ensemble des personnes concern es ce sujet professeurs parents d l ves expert
3. il convient recharger le local en compl ment du global C est donc au local de porter les identit s Ce local n exclut pas il renvoie l identit et aux sp cificit s d un territoire v g tation traditions esth tique Aujourd hui notre soci t a cess d tre s dentaire elle est devenue mobile En moyenne chaque individu se d place de 45 kilom tres chaque jour En outre 85 millions d trangers visitent la France chaque ann e tandis qu un peu moins des deux tiers des Fran ais partent en vacances Ces bouleversements de notre soci t touchent galement la sph re religieuse Le mod le de la France fille a n e de l glise qui sous tend la pens e gaulliste s est teint en 1965 Par ailleurs la nouvelle famille qui est un espace de solidarit non hi rarchique constitue galement un enjeu majeur Enfin le travail qui occupe 10 de nos vies renvoie essentiellement de petites et moyennes entreprises non seulement aux grandes firmes Les rapports qui s tablissent au sein de ces PME n ont plus rien voir avec ce que d crivait Karl Marx au XIX si cle De plus au sein de ces entreprises le CDI moyen dure 11 ans et deux mois contre 8 ans il y a 20 ans Nous sommes donc devenus mobiles et discontinus dans nos amours dans nos r sidences dans notre travail dans nos convictions politiques etc En somme plus la vie est longue plus nous
4. s approprier les dossiers pour lesquels ils sont consult s de mani re faire voluer les points de vue aujourd hui la d mocratie participative est souvent galvaud e enferm e dans des processus trop formels Michel HERVE faut bien comprendre que les individus tant en situation d arbitrage ont t habitu s tre des chefs de bandes Or aujourd hui nous avons besoin de chefs d orchestre des individus capables de servir le groupe afin que celui ci prenne une d cision collective Le chef d orchestre est au service de son quipe et non l inverse Il est un animateur titre personnel je r ve d un Pr sident de la R publique qui ne serait plus entour d un Conseil des ministres mais bien d un Conseil des R gions Il s agirait alors de d finir ce qui unit ces r gions au sein d un tat au del des sp cificit s propres chacune D bat 2 Comment refonder la l gitimit Philippe GAUDIN Jo Spiegel pouvez vous nous expliquer le fonctionnement de la d mocratie Kingersheim Vous avez notamment mis sur pied une maison de la citoyennet Jo SPIEGEL Je pense que la d mocratie a besoin d un lieu et d un tat d esprit partag ainsi que d exigence La premi re de ces exigences consiste pr cis ment relier la d mocratie et l exigence D s lors que le d bat d mocratique demeure un stade infantile il ne faut pas s tonner que la politique fasse songer
5. Armel LE COZ titre personnel fortement au coll ge et au lyc e Lorsque j ai int gr une cole de design j ai commenc travailler en mode projet de fa on transdisciplinaire et collaborative Cette mani re de travailler a nettement raviv mon enthousiasme Aujourd hui l cole reste essentiellement bas e sur le mod le du sachant d livrant son savoir De la m me fa on que l lu doit devenir l animateur d un territoire le professeur doit devenir l animateur de projets pluridisciplinaires au sein d une classe ou d un groupe d l ves La logique du faire ensemble doit remplacer la logique de comp tition L cole doit tre r form e afin de pr parer les jeunes la soci t de demain Philippe GAUDIN Pour faire avancer le travail collectif au sein des coles l une des pistes consiste se rapprocher du monde associatif et du monde des entreprises Ainsi le dernier rapport de Claude Bartolone introduit l id e d un service civique ou d un stage en entreprise obligatoire Corinne Bouchoux comment parvenir faire se rencontrer ces trois entit s Corinne BOUCHOUX En effet il convient de mieux faire travailler ensemble les associations les entreprises et la communaut ducative nouveau je consid re que le syst me napol onien top down ne fonctionne pas Mon approche est plus pragmatique que normative il s agit de capitaliser sur les bonnes pratiques
6. cision collective est capable de proposer une argumentation apte faire voluer les convictions des autres individus Ainsi dans le cas du barrage de Sivens si un v ritable dialogue constructif avait pr valu sur l opposition de deux visions oppos es et de deux positionnements fermement arr t s la d mocratie participative aurait pu s exprimer Nous serions ainsi pass s du conflit la recherche de ce qui d passe ce conflit savoir l innovation G raldine CHAVRIER En effet la concertation doit pr c der la prise de d cision et cela le plus en amont possible de la d cision Questions R ponses Mathias CROUZET Institut Kerv gan Aujourd hui la consultation ou la co construction est devenue essentielle Les consultations sont nombreuses mais l coute est probablement moins fr quente Par ailleurs comme cela a t dit le r le des lus consiste trancher Or aujourd hui chaque projet et chaque loi sont contest s par une minorit Dans ce contexte j ai le sentiment que les lus ont peur de prendre des d cisions Philippe GAUDIN Effectivement on peut avoir le sentiment que malgr les concertations les prises de d cisions finales s op rent sans r elle coute du citoyen Ainsi la concertation peut galement engendrer une certaine frustration Jo SPIEGEL La concertation ne suffit pas Il s agit de d velopper une v ritable strat gie de co laboration c est dire une d marche associ
7. de Fontevraud Lors de sa fondation au si cle l Abbaye de Fontevraud avait pour ambition d amorcer l id e d une cit id ale Cette id e sera d velopp e demain l occasion d une exposition organis e par l Abbaye Notre Think Tanks inscrit donc dans le prolongement d un laboratoire du vivre ensemble Michel Piron et moi m me nous sommes rencontr s dans le cadre de nos fonctions lectives Notre association remonte l ann e 2014 l occasion d une r flexion sur le nouveau p rim tre des r gions elle se prolonge aujourd hui dans le cadre de ce colloque Notre pratique de l action locale nous permet de constater l volution de la mani re de d cider et d agir Du reste les v nements du mois de janvier ont mis en exergue le r le de la formation et notamment de l cole D abord centr e sur les institutions notre r flexion s est donc largie la relation parent enfant au r le de l cole de la R publique au monde de l entreprise Le contexte de notre r flexion est quelque peu contradictoire D une part la demande des citoyens nous nous effor ons de structurer la r flexion la concertation et la participation de tous de mani re favoriser l int r t pour la vie locale et la possibilit de contester les d cisions politiques D autre part nous constatons une m connaissance totale du r le des institutions un taux d abstention aux lections de plus en pl
8. de la R publique peuvent ils f d rer l nergie des citoyens de collectivit et des entreprises autour d un projet commun Corinne BOUCHOUX s agit du travail quotidien des parlementaires Chaque jour nous prenons connaissance de projets structurants sur nos territoires Ainsi derni rement nous avons organis une r union publique au sujet d un habitat participatif qui r uni une centaine de personnes issues de tout le d partement Nous avions sollicit une trentaine de banquiers seuls deux d entre eux ont r pondu notre invitation l issue de r union toutefois ceux ci ont fait savoir qu ils taient incapables d accompagner ce type de projet Aussi notre probl matique ne tient pas au manque d initiatives citoyennes mais plut t l incapacit institutionnelle notamment de financer ce type de projet Par cons quent le succ s de telles initiatives passera demain par le crowdfunding ce qui portera pr judice au secteur bancaire traditionnel Je suis donc optimiste concernant les initiatives citoyennes Je le suis moins quant la r activit de notre tissu bancaire Philippe GAUDIN Les plateformes de crowdfunding connaissent un succ s tr s important Nicolas COLIN comment l expliquez vous Internet va t il favoriser la mise en uvre de ces projets citoyens Nicolas COLIN Le crowdfunding est une alternative au financement traditionnel il s av re que ce syst me est plus rapide
9. des habitus des religions des pratiques sociales et sexuelles etc Cette multi appartenance caract rise notre identit or les politiques continuent ne nous consid rer que comme des salari s au travail ne parlant que d conomie et d emploi qui sont certes des questions majeures n gligeant le reste les vacances les loisirs la culture Le travail occupe d sormais une part r duite du temps de nos existences En revanche pour la premi re fois de l Histoire nous travaillons tous Par cons quent la question de l enfant constitue un enjeu central Gr ce aux 35 heures la France su maintenir la place de l enfant dans la soci t et conserver un taux de natalit relativement lev L allongement de la vie cr galement de fortes pressions sur notre environnement Trois facteurs expliquent l augmentation de la population fran aise les naissances l immigration et l augmentation l esp rance de vie En effet plus nous vivons longtemps plus nous sommes nombreux et plus la nature souffre Par cons quent faut il nous battre pour que les populations des pays du Sud vivent aussi longtemps que nous La nature pourra t elle le supporter S agit il d abandonner nos valeurs humanistes pour prot ger la nature Ces questions sont volontairement provocatrices mais elles r v lent une r alit complexe Quoi qu il en soit le temps de travail est devenu minoritaire au regard de l ensemble des temps
10. doivent s appuyer sur les r gions condition que celles ci soient puissantes Or la r forme territoriale va cr er des r gions dont les capacit s d investissement se calculeront en milliards d euros Je pense que la d mocratie participative n est pas l enjeu premier de cette r forme Philippe GAUDIN Pour certains le fait de donner plus de pouvoir aux r gions signe la d sagr gation du pays Ce risque est il r el G raldine CHAVRIER Effectivement cette crainte est r elle Elle est notamment tr s pr sente au sein du Parlement Ainsi lorsque nous avons voulu adopter le r f rendum local par la voie constitutionnelle les parlementaires ont exprim leur crainte de voir la nation se d sint grer en cr ant un attachement plus fort vis vis de la collectivit que de l tat Je pense que ces craintes rel vent du fantasme En effet depuis des si cles la centralisation la fran aise est cens e faire nation Or pour faire nation il convient que chacun trouve sa place dans la soci t au niveau local Philippe GAUDIN Jo Spiegel vous tes l incarnation de cette exp rimentation locale Vous consid rez vous comme une goutte d eau dans l oc an ou au contraire comme le repr sentant d un mouvement qui est train d merger Jo SPIEGEL Je pense que les changements venir seront issus du terrain Actuellement je constate surtout une prolif ration de lois et de d crets incoh rents et non appliq
11. du vivre ensemble il t d cid d envoyer des ambassadeurs au sein des coles afin de propager la bonne parole de la R publique l heure o les relations num riques sont multiples ce raisonnement me choque quelque peu Pourquoi ne pas essayer de cr er des liens entre les l ves de classes diff rentes ou d tablissements diff rents Pourquoi pas de r pondre la probl matique de l enclavement territorial C est de cette mani re que se cr ent des liens et que peut s op rer le lien entre l entreprise et les jeunes Philippe GAUDIN Si nous voulons travailler le collectif dans les coles pouvons nous nous r f rer des pratiques en vigueur dans d autres pays Pierre KAHN Les enqu tes internationales qui sont op r es sur des enfants de 15 ans quel que soit leur niveau scolaire montrent que l lite scolaire fran aise se situe peu pr s au niveau des meilleurs Finlande Cor e etc En revanche les l ves les plus en difficult se situent au niveau des syst mes scolaires les moins performants P rou Indon sie etc Ces enqu tes montrent galement que la question du climat scolaire est pr pond rante dans la r ussite des l ves Ainsi en 2012 le niveau g n ral en math matique a baiss par rapport 2009 Cette diminution est tr s troitement li e l angoisse g n r e par cette discipline Sur ce plan il nous faut nous am liorer sa
12. et plus simple Malgr des obstacles r glementaires consid rables le crowdfunding prosp re car il r pond une n cessit vitale Comme l a expliqu Corinne Bouchoux le syst me de financement de notre conomie que nous h ritons de l ancien paradigme est inadapt au financement de projets conformes nouveau paradigme Ces projets innovants n cessitent des financements innovants Toutefois l pargne des Fran ais est essentiellement dirig e vers l immobilier et non vers les fonds propres Philippe GAUDIN Ces consid rations nous am nent voquer l conomie sociale et solidaire S agit il d un piph nom ne d une v ritable r volution pour l avenir 28 K TANK U N f Le Le THIN FONI Nicolas COLIN Je pense qu il y de nombreux points communs entre l conomie num rique y compris celle qui est domin e par les grandes entreprises de la Silicon Valley et l conomie sociale et solidaire En effet dans les deux cas les actionnaires sont moins r mun r s car l investissement est permanent et les salari s sont troitement associ s aux r sultats des entreprises Par ailleurs dans l conomie num rique tous les mod les d affaires se conforment au principe de la mutualisation des ressources des risques etc rappelant ainsi la naissance des premi res soci t s de secours mutuel cr es par les ouvriers d une m me usine ou les agriculteurs d
13. finir le service public au sens large 15 Tang Bi N f Le Le THIN Jean VIARD Ce qui a t mis en place Kingersheim me semble parfait Il faut toutefois garder l esprit qu il s agit d une petite commune Par ailleurs je voudrais insister sur le fait que l habitant n a pas le monopole de l usage des lieux Par exemple l essentiel de l conomie parisienne est produit par des non Parisiens banlieusardbs D s lors il convient de se demander en quoi l habitant est plus l gitime que les autres s agissant des questions li es l espace public Cette question est complexe La Ville n appartient pas l habitant aussi les non habitants doivent ils tre int gr s nos processus La d mocratie participative doit tre largie En outre elle doit viter de consacrer la primaut de l lecteur sur l usager Philippe GAUDIN Michel Herv vous avez galement men une exp rimentation au sein de votre entreprise afin de re l gitimer l autorit du groupe Michel HERVE Premi rement l autorit du groupe suppose que chaque membre soit libre Chaque salari doit tre un entrepreneur ayant une utilit soci tale pour son client Chaque individu tant singulier de cette libert clot une diversit Cette singularit se concr tise au sein d un groupe intra entrepreunariat constitu de 20 personnes maximum Au del de cette taille la frate
14. la vivons en s quences courtes Dans ce contexte comme le dit Michel Serres heureusement que la soci t collaborative nous rassemble L explosion des mod les collaboratifs est extraordinaire elle remet en question les institutions publiques Certains services publics aide au devoir garde d enfant deviennent des services collaboratifs Aujourd hui les grandes r formes l cole la d centralisation ne sont plus accompagn es d un r cit Ainsi ni le Pr sident de la R publique ni Madame Lebranchu n a prononc de grand discours sur la r forme des territoires sur l importance des M tropoles dans la mondialisation qui repr sentent d sormais 60 de la richesse fran aise Ces processus de transformation sociale sont d une importance capitale or le politique et le discours politique ne parviennent pas s adapter cette nouvelle r alit jug e trop complexe Je pense que nous traversons pas une crise de l autorit mais nous vivons une transformation radicale de nos modes de vie et des soci t s En effet nous sommes pass s d un mod le vertical une multiplicit de mod les horizontaux caract ris s par des populations extr mement mobiles Au sein de ce territoire horizontal la difficult consiste passer du centre la p riph rie Auparavant nous pouvions compter sur l ascenseur r publicain Lorsque celui ci se bloquait la r volution constituait un mod le d invers
15. mais galement sur les erreurs D s lors l institution de stages obligatoires pour tous ne me para t pas tre 29 TANK U F THIN FONI solution En revanche il convient de revaloriser le monde de l entreprise et le monde associatif aux yeux des jeunes Les nouveaux programmes vont dans ce sens Dans notre soci t qui a d pass la logique fordiste toute approche doit tre syst mique Nous devons mettre fin aux silos qui saucissonnent la France aux disciplines et aux politiques industrielles cloisonn es Nous devons construire ensemble sur le terrain et identifier les bonnes pratiques et les solutions efficaces La nouvelle soci t du num rique permet d initier des rencontres auparavant improbables Ce qui compte d sormais ce n est plus la possession mais le partage Si cette soci t du partage pouvait irriguer les mondes conomique et ducatif p tris de certitudes je pense que nous ferions un fameux pas en avant Philippe GAUDIN Nicolas COLIN ces liens entre le monde associatif les entreprises et l cole existent ils sur la toile Nicolas COLIN Auparavant pour g n raliser les stages en entreprises les tablissements n gociaient des conventions de partenariat avec des entreprises du territoire Aujourd hui tout est fait pour emp cher les l ves d interagir avec l ext rieur Suite aux v nements de janvier 2015 pour r animer le sentiment
16. nous en sommes aux balbutiements de la d mocratie participative bien souvent les concertations n en sont pas r ellement Les conseils de quartier qui sont n s Marseille au d but du si cle sont des initiatives purement citoyennes En 1992 souhaitant am liorer la d mocratie participative le l gislateur institutionnalis ces conseils de quartiers En r alit la loi les cadenass s D sormais tout est extr mement cadr composition du conseil son mode de convocation etc Cette institutionnalisation a cr de la frustration chez les citoyens qui ont le sentiment de perdre leur temps Je pense que pour concilier le r le d cideur de l lu et la n cessit d int grer le citoyen il convient de communiquer tr s en amont des projets Les discussions doivent tre amorc es tr s pr cocement sur le site internet de la collectivit sur Twitter Ainsi d s le d part l lu prend connaissance des situations particuli res qui lui avaient chapp Du reste si les citoyens mettent des arguments non acceptables l lu est tenu de leur expliquer les raisons de leur irrecevabilit Cette mani re de proc der permet d viter nombre de contestations et de suspicions et de d samorcer l id e selon laquelle les assembl es prennent leurs d cisions en vase clos Philippe GAUDIN Jean Viard quel regard portez vous sur le processus mis en uvre par Jo Spiegel S agit il d une fa on red
17. r alit la difficult 18 THINK TANK FONTEVRAUD consiste amener les citoyens prendre conscience qu ils sont dans un territoire et qu ce titre ils ont des actions mener en groupe avec les autres Depuis l Antiquit nous sommes entr s dans une soci t centralis e gr ce l criture Actuellement nous sommes en passe de changer de mod le Ce bouleversement tient l mergence d internet qui nous inscrit dans un nouvel espace temps et dans nouveau paradigme de lin arit et d acentralit D bat 3 D mocratie participative solution ou utopie Philippe GAUDIN Nous avons vu que la d mocratie participative pouvait tre un moyen de refonder l autorit la l gitimit Toutefois s agit il d une r elle solution ou d une utopie partag e par les participants ce Think Tank Pour introduire ce d bat je vous invite regarder un reportage diffus par France 3 consacr aux budgets participatifs qui se multiplient au sein des villes Diffusion d un reportage Jo Spiegel au sein de votre commune vous avez mis en uvre de tels budgets participatifs Est ce que cela fonctionne Est ce que cela s av re plus compliqu et plus lent Jo SPIEGEL En r alit nous n avons pas encore mis place de budgets participatifs 11 s agit d un sujet en cours r flexion au sein de l Agora Nous nous interrogeons notamment sur la proportion du budget pouvant tre affect e s
18. s aujourd hui Ce dernier nous a indiqu avoir particip ici m me dans les ann es 80 un colloque consacr au G n ral de Gaulle et la justice En r alit ce th me ne semble pas si loign de nos pr occupations actuelles En sa qualit de grand serviteur de l tat et de d fenseur de la R publique Robert Badinter n a pas manqu de r affirmer son attachement au r le de l tat dans ses fonctions r galiennes Il galement attir notre attention sur un certain nombre de sujets qui clairent son histoire personnelle Ainsi il a insist sur l importance de l tat de droit et du respect du principe d mocratique de la majorit la suite des v nements de janvier 2015 nous nous sommes aussi accord s sur la n cessit de partager un socle de valeurs communes pour faire soci t et vivre ensemble K TANK U N f Le Le THIN Laurent BEAUVALLAIS journaliste Ouest France L histoire de l Abbaye de Fontevraud est celle d un homme Robert d Arbrissel et des abbesses qui se sont succ d la t te de l institution Sans nul doute l Abbaye de Fontevraud est un lieu de pouvoir insuffl par un homme hors du commun Robert d Arbrissel na t dans une petite bourgade d ille et Vilaine 1045 Lui m me issu d une lign e de pr tres il a pourtant c ur de faire respecter la nouvelle r gle du c libat impos e par la r forme gr gorienne Dans un premier te
19. tout ce que nous avons voqu au cours de cette journ e Du reste nous souhaitons que cet v nement se prolonge Vous serez donc invit s vous inscrire et participer aux groupes de travail de mani re alimenter la r flexion sur l cole les entreprises et les institutions Nous r unirons le comit d orientation en septembre Par ailleurs nous envisageons de nous retrouver l automne dans le but d examiner les propositions mises ce jour dans un souci d exp rimentation Enfin pour r pondre la crainte de d mant lement de l tat exprim e par Robert Badinter nous envisageons de nous pencher sur la question du socle commun des valeurs de la R publique et du r le de l tat qui consiste limiter son pouvoir l essentiel afin d affirmer ce socle commun nous d inventer des dispositifs plus en phase avec la soci t actuelle pour mettre en uvre les principes qui nous ont rassembl s aujourd hui 32
20. un autre groupe afin de lui faire partager son exp rience Cette mani re de proc der permet de faire voluer les points de vue et les arguments de chacun Philippe GAUDIN Nous avons vu comment il tait possible de refonder la l gitimit au niveau d une collectivit et d une entreprise La question de la refondation de la l gitimit de l lu peut galement tre pos e G raldine Chavrier avec Alexandre Jardin vous r fl chissez au principe de l instauration d un CAP de parlementaire G raldine CHAVRIER Alexandre Jardin est l origine du mouvement bleu blanc z bre qui distingue les faizeux les citoyens et les dizeux les politiques L id e de d part ce mouvement est semblable celle de ce think tank il s agit de penser agir ensemble Vincent Chauveau et Alexandre Jardin sont partis du constat que l lection au suffrage universel ne suffisait plus car l homme a pris le pas sur la fonction D s lors pour restaurer la confiance du citoyen l lu doit pouvoir offrir des gages de comp tences Or actuellement le m tier d lu ne n cessite nulle comp tence si ce n est la capacit se faire lire Par cons quent les deux hommes 16 TANK U THIN souhaitent organiser une formation dipl mante destination des parlementaires et plus largement des lus Organis e 3 cycles de deux journ es cette formation porterait notamm
21. un m me territoire Philippe GAUDIN Pierre Kahn l cole doit elle apprendre aux l ves travailler collectivement Pierre KAHN En r alit je pense que l enjeu consiste d abord faire travailler les enseignants ensemble Le conservatisme et le corporatisme existent bel et bien au sein du corps enseignant S ils ne sont pas majoritaires ils bloquent tout de m me un certain nombre d innovations Ainsi l actuelle querelle autour du coll ge montre que l attachement fran ais au d coupage disciplinaire est particuli rement fort Or pense que l avenir passe par des programmes plus transdisciplinaires ainsi qu une formation des enseignants moins strictement disciplinaire Par exemple il ne semble pas compl tement absurde qu un enseignant titulaire d un Mast re en chimie puisse enseigner les sciences de terre Au del des corporatismes la structure m me des tablissements scolaires pose probl me Dans ces tablissements en effet il n existe pratiquement aucun lieu o les professeurs puissent se r unir afin d laborer des projets en commun ou recevoir des l ves Aujourd hui tout est organis autour des salles de cours Dans le cadre de l enseignement moral et civique les notions de coop ration et de d cision collective sont importantes ces pratiques peuvent contribuer forger une conscience civique Toutefois je suis r serv quant la volont des enseignants de travailler en ce sens
22. 1792 De 1814 1963 les lieux sont transform s en maison centrale Le pouvoir y est organis de fa on tr s hi rarchis e et sans grande originalit Pourtant un directeur se distingue qui entame des travaux de r novation du site totalement d figur par les travaux successifs destin s accueillir les nouveaux d tenus Le pouvoir y est exerc de mani re r pressive moyennant le recours aux cachots Enfin l Abbaye a entam sa nouvelle vie touristique et culturelle sous l impulsion financi re de la R gion Ce lieu sacr est redevenu qu il tait l origine un laboratoire d id es et d innovations qui se traduisent 4 THINK TANK ES FONTEVRAUD par des applications tr s concr tes en effet le num rique n est pas un gadget technologique mais cl selon les mots de David Martin Directeur g n ral de l Abbaye L expression vivre ensemble souvent creuse trouve ici toute sa signification Ayant moi m me v cu ici pendant un mois afin de r aliser un hors s rie sur l Abbaye je peux affirmer qu il vit une v ritable communaut bouillonnante et active en plus d tre accueillante et chaleureuse THINK an FONTEVRAUD TABLE RONDE AUTORIT L GITIMIT CONTEST E COMMENT D CIDER ET AGIR Michel Herv chef d entreprise membre du comit d orientation du Think tank Fontevraud G raldine Chavrier professeure de droit public avocate la Cour memb
23. a multitude qui s oppose au peuple Le peuple ce sont des individus rassembl s dans le partage d un socle commun il est monolithique et indivisible Au contraire la multitude est constitu e d individus extr mement affirm s qui interagissent En ce sens la notion d affinit est tr s importante En effet nous cherchons cr er de la valeur avec les individus qui nous ressemblent et auxquels nous pouvons nous identifier Ainsi l chelon national nous partageons une m me langue et un certain nombre d institutions dont la s curit sociale Ce socle commun facilite notre agr gation en multitude Selon moi le niveau national demeure important car c est cet chelon que nous cr erons les institutions de demain dans lesquels les valeurs de demain s incarneront Philippe GAUDIN La la cit compte parmi ces valeurs communes Corinne Bouchoux pensez vous que cette valeur est un dogme qu il convient de d fendre Corinne BOUCHOUX En r alit ma d marche est inverse Il s agit de ne pas partir de concept clivant Certes la la cit est l un des fondements de notre R publique nous pouvons nous accorder sur ce point Toutefois sur le terrain ce concept renvoie des r alit s diff rentes voire oppos es selon les individus qui s en saisissent Aussi je pr f re partir d un constat partag par tous notre tat jacobin traverse une crise institutionnelle tr s profonde Dans la soci t actuel
24. alement diff rent de celui que nous avons connu par le pass Tout au long du si cle nous avons v cu le d ploiement d un paradigme de la production et de la consommation de masse qui est entr en r sonance avec le caract re relativement monolithique des institutions dont nous avions h rit C est la raison pour laquelle la France s est particuli rement panouie dans cette fa on de produire de consommer de communiquer et d tre ensemble Or le num rique bouleverse ces lignes Nous nous retrouvons donc quelque peu d munis car toujours prisonniers des institutions des habitudes et des r flexes h rit s du pass La soci t a toujours un temps d avance sur les institutions Philippe GAUDIN Aujourd hui les citoyens peuvent interpeller leurs lus via Twitter les r seaux sociaux etc Pourquoi ces nouvelles possibilit s de communication n ont elles pas cr plus de lien entre les politiques et les citoyens Nicolas COLIN Je pense que la communication num rique est une communication de pair pair qui regroupe les individus par affinit s Or lorsque nous nous regroupons selon nos affinit s nous finissons par nous couper du reste de la soci t Paradoxalement donc ces moyens de communication provoquent autant de fractures que d agr gations Philippe GAUDIN Pierre Khan vous avez travaill sur les nouveaux enseignements d ducation morale et civique Dans cadre j imagine que vous avez r f
25. ant l ensemble des ressources d mocratiques Par cons quent la composition d un conseil participatif s av re particuli rement importante pour la qualit des d bats Ainsi dans le cas de construction d un parc municipal ce conseil participatif ne doit pas uniquement regrouper les riverains sous peine de voir la d mocratie participative se traduire en ph nom ne NIMBY J estime que nous sommes encore des analphab tes de la d mocratie Nous ne disposons pas d ing nieurs du d bat public capables de faire preuve d un certain recul l lu en effet ne peut tre fois l origine de la commande et d cisionnaire Il nous faut donc recourir des personnes capables de faire merger la parole le compromis et l intelligence collective dans le cadre d une d mocratie apais e titre personnel je suis un militant du compromis qui s oppose une vision binaire de la vie Philippe GAUDIN L autorit des politiques est remise en cause Or dans le m me temps il leur est reproch de ne pas savoir prendre de d cisions S agit il d un paradoxe 13 THINK TANK 1 FONTEVERAUD Jean VIARD Oui en effet il s agit d un paradoxe Du reste comme le disait Vaclav Havel il convient de pr ter attention au pouvoir des sans paroles La participation des silencieux est un enjeu majeur En outre participation citoyenne n cessite un travail important de la part des participants qui doivent
26. baye et de l ordre fontevriste qui essaimera des prieur s du sud de l Espagne jusqu en Angleterre Selon Jacques Dalarun en donnant l abbesse les pleins pouvoirs au sein d un ordre fortement centralis Robert d Arbrissel a voulu viter toute bataille entre maisons discordantes s agissait d viter contestation de l autorit et de la l gitimit Ces deux notions renvoient au th me de notre premi re table ronde Robert d Arbrissel tait il un f ministe avant l heure Probablement pas N anmoins sa vision de l individu est moderne elle est fond e sur l galit Chaque individu n est redevable que de ses propres fautes qu il soit homme ou femme En donnant le pouvoir aux femmes Robert d Arbrissel renverse la table une poque o les femmes sont accus es de tous les maux Trente six abbesses vont ainsi se succ der la t te de l Abbaye entre 1115 1792 Marie de Bretagne 1457 1477 fut une r formatrice elle fit r diger une nouvelle r gle de vie monastique qui fixe les limites du vivre ensemble et du faire ensemble deux notions qui renvoient au th me des ateliers de cet apr s midi Plus tard Gabrielle de Rochechouart 1670 1704 introduisit une v ritable dimension culturelle au sein de l Abbaye Enfin Julie d Antin 1765 1792 la derni re des abbesses fut duqu e Fontevraud d s ses 3 ans Apr s avoir r sist la pression de la R volution elle s enfuit en
27. certative il revenait au groupe de prendre les d cisions Aujourd hui les citoyens ou les salari s veulent nouveau participer aux d cisions Nous n acceptons plus l autorit du monarque nous acceptons l autorit majoritaire ou quasi unanime du groupe Ce ph nom ne s observe au Parlement europ en au sein duquel les diff rents pays sont oblig s de r aliser des alliances Pour paraphraser Max Weber il s agit de passer d une thique de la conviction une thique de la responsabilit Philippe GAUDIN Olivia Giraud les jeunes g n rations sont elles moins enclines ob ir aveugl ment que les g n rations pr c dentes Olivia GIRAUD Au sein d un groupe d individus l autorit est n cessaire Elle peut tre par une personne r f rente qui structure et pilote la concertation de ses membres Ainsi l entreprise du futur doit elle inclure plus fortement les salari s aux processus de d cision Philippe GAUDIN Souvent au sein des entreprises les salari s sont m fiants l gard de l autorit Jean Viard comment l expliquez vous 11 K TANK U N f Le Le THIN FONI Jean VIARD Depuis la R volution fran aise nous avons d velopp une culture du conflit qui est tr s pr sente au sein de nos entreprises Notre soci t s est r gul e par la violence cela fait partie de notre culture collective Je suis d accord avec ce qui vient
28. d tre dit sur la d mocratie Toutefois il me semble important de souligner qu il n existera jamais d autorit plan taire De fait personne ne r ve d lire le Pr sident de la Plan te Cela signifie que le mod le politique qui fut le n tre durant des si cles n est plus pl biscit il n est pas capable de r pondre la question de la gouvernance de la population mondiale Les Europ ens en effet n ont pas int r t revendiquer ce mod le politique qui octroierait l autorit aux Asiatiques qui repr sentent deux tiers de la population mondiale Ainsi je pense que la figure du pouvoir a perdu car nous ne voulons pas d un pouvoir plan taire Philippe GAUDIN Robert Badinter impos l abolition de la peine de mort contre l avis de la population Il a fait preuve d autorit Ce genre de grandes d cisions peuvent elles encore restaurer l autorit Jo SPIEGEL Je pense que la d cision et l attitude de Robert Badinter sont exemplaires laune de l histoire d mocratique n oppose pas la participation au d bat et une forme de leadership fond sur l thique responsabilit et l thique de conviction Dans ma commune lorsque j entame une s quence d mocratique j en pr cise d embl e le p rim tre ce qui est n gociable ce qui ne l est pas Par exemple lors de l am nagement des rythmes scolaires j ai indiqu deux points non n gociables le respect de la loi et la n cessi
29. doit tre plus fort mais il doit se concentrer sur l essentiel comme la d fense de la la cit En effet aujourd hui aucun pays europ en n est aussi centralis que le n tre En France l tat s occupe de tous les sujets et de tous les domaines paralysant ainsi l action publique force de r glements uniformes Or une loi applicable Paris ne l est pas forc ment ailleurs Ainsi le seuil de 20 000 habitants pour les intercommunalit s remet en question 75 des intercommunalit s existantes I m a t signifi que l application de cette loi n cessiterait la mise en uvre d exceptions dans 57 des cas Que vaut une loi qui exige une telle proportion d exceptions Cette question soul ve toute la probl matique de notre syst me centralis Je vous invite donc vous renseigner sur la mani re dont la d mocratie est pratiqu e en Allemagne en Italie aux Pays Bas en Suisse ou en Grande Bretagne 23 THINK TANK FONTEVRAUD TABLE RONDE LA R PUBLIQUE FRAN AISE EST ELLE PR TE CHANGER Philippe GAUDIN Ce matin nous avons tent de d finir ce que pourrait tre la d mocratie de demain une d mocratie plus participative et plus ouverte Cet apr s midi nous allons r fl chir notre pacte r publicain Armel Le Coz designer sp cialiste de d mocratie participative Nicolas Colin haut fonctionnaire sp cialiste de l conomie num rique Pierre Kahn professeur de sciences de l ducati
30. e Les coalitions se fondent sur des refus En revanche il est nettement plus difficile de construire des projets en mode collaboratif En ce sens la presse un r le jouer Il faut galement que les fonctionnaires deviennent des acteurs capables d animer ces r seaux Il y a une v ritable r flexion mener sur ce sujet pour favoriser la construction des projets Je suis d accord avec ce qui t dit s agissant de la proximit N anmoins il convient galement de tenir compte des personnes ayant quitt la commune notamment pour des raisons professionnelles Il s agit de suivre les personnes comme le fait le monde collaboratif Ainsi certaines villes restent en contact par email avec tous les jeunes ayant fr quent le Lyc e Ceux ci continuent donc d appartenir communaut nous faut construire le monde num rique Armel LE COZ designer sp cialiste de la d mocratie participative Nous avons voqu la question des processus d mocratiques de prise de d cision J ai l impression qu au sein de la soci t num rique et collaborative de plus en plus de citoyens souhaitent participer l action publique Comment ces processus de participation citoyenne impliquent ils les citoyens Michel HERVE En effet l engagement des citoyens comme acteurs constitue un pr alable aux d cisions collectives Ceux ci ont le sentiment que leur propre libert d pend d un ph nom ne de groupe En
31. e de pratiquer la d mocratie de proximit Dans les petites communes en effet les lus sont proches des citoyens ils font partie de la famille du voisinage etc Ainsi la collectivit territoriale rapproche le citoyen de l lu qui peut tre directement interpell La d mocratie participative n est donc pas imaginable au niveau national En revanche elle est tout fait souhaitable au niveau local car elle permet de conserver un m lange de participation et de repr sentation Philippe GAUDIN Jean Viard la r forme territoriale favorisera t elle la d mocratie participative Jean VIARD Je voudrais d abord r agir ce qui vient d tre dit La question de la participation ne concerne pas uniquement les territoires elle touche galement les entreprises Toutefois sur ce point la France accuse un retard important Au Canada par exemple le b n volat de la jeunesse est consid r comme naturel Les entreprises canadiennes n embauchent jamais de jeunes n ayant pas t b n voles En revanche les entreprises fran aises ne tiennent compte que des dipl mes En r alit la question de la participation renvoie la n cessit de cr er du lien Ce lien peut tre cr par la d mocratie le b n volat le travail etc L int r t des grandes r gions consiste d velopper les entreprises de taille interm diaire L tat est l chelle des firmes mondiales tandis que les entreprises de taille interm diaire
32. efois je crois que ce f d ralisme doit se d velopper sur la base d une vision claire des fonctions r galiennes Notre logique n est pas celle de l tat f d ral mais de la pratique f d raliste 22 THINK TANK FONTEVRAUD Questions R ponses Jean Paul FRANCHETEAU retrait et b n vole Dans le cadre de notre association des Lions Clubs nous avons mont une journ e citoyenne destination des enfants de CM1 et de 2 Organis es dans une soixantaine de villes ces journ es offrent l occasion d voquer divers sujets la commune les pompiers de l eau le climat etc Il nous semble qu il conviendrait galement d aborder les grands probl mes de soci t avec les l ves de terminale Par ailleurs nous nous sommes aper us qu en dehors des p les industriels de Nantes et Saint Nazaire les r gions Centre et Pays de la Loire disposaient de deux richesses majeures autour des centres secondaires comme Cholet ou Saumur l artisanat d une part et la viticulture et le mara chage d autre part Aussi nous appelons de nos v ux la cr ation d une V g tale Valley l instar de la Silicon Valley am ricaine Michel PIRON Le concept de d centralisation fait l objet de nombreux fantasmes et non dits titre personnel je suis un fervent partisan de la d centralisation Pour autant je ne souhaite pas que l tat soit faible Au contraire l tat
33. elon ce mode concertatif Au sein de notre commune nous n avons pas organis de conseils de quartier nous avons pr f r confier des projets th matiques nos conseils participatifs Ces conseils participatifs qui ont un d but et une fin deviennent ensuite des conseils d valuation des politiques publiques Les habitants s int ressent aux projets de la Ville lorsqu ils sont coproducteurs des d cisions Philippe GAUDIN Le mode participatif peut engendrer une certaine lenteur Peut on se permettre aujourd hui de mettre en uvre une d mocratie lente Jo SPIEGEL Oui Cette lenteur doit tre int gr e dans le processus d cisionnel Je pense que la maturation des projets permet d en garantir les r sultats Ainsi dans ma commune tous les projets ayant fait l objet de conseils participatifs ont t des succ s gr ce la prise en compte de l intelligence collective et de l avis de chacun experts usagers lus Globalement la d marche participative permet d aboutir des d cisions m ries La d mocratie lente permet de prendre en compte la complexit des sujets Lorsque l on travaille pour le bien commun il convient d int grer une dimension d alt rit Ainsi nous avons construit un plan climat partir d un conseil participatif qui a r uni toutes les ressources d mocratiques chefs d entreprises nerg ticiens associations La notion de dur e est fondamentale les projets n ce
34. ent sur les grands principes de la R publique comment la libert l galit et la fraternit se mettent elles en uvre dans les politiques publiques sur les finances publiques sur les risques de conflits d int r ts la simplification des normes Ce dernier sujet m int resse depuis de nombreuses ann es Tout le monde s accorde sur la n cessit de simplifier les normes le Conseil d tat les entreprises les r gions les collectivit s locales les citoyens lorsque nous expliquons aux fonctionnaires de l administration qu il convient d adopter le principe de proportionnalit du droit selon lequel les normes ne doivent pas aller au del de l objectif poursuivi ceux ci se montrent d munis Je crois que la capacit du l gislateur redonner le pouvoir aux r gions et aux citoyens en mati re de fixation des normes constitue une r elle opportunit pour l avenir La confiance de l lu envers les citoyens les entreprises et les collectivit s doit permettre un regain de cr ativit de spontan it au niveau local Philippe GAUDIN Jo Spiegel auriez vous aim passer CAP d lu Jo SPIEGEL Non Je pense qu il s agit d une fausse bonne id e Le politique doit avant tout tre capable d affirmer primaut du politique sur la technocratie Les experts sont indispensables mais lorsqu ils prennent le pouvoir ils deviennent des technocrates En ce sens le CAP d lu me semble
35. entissages au m me rythme En Su de par exemple les jeunes quittant l cole pour s investir dans un projet dans la musique le monde associatif ou dans une entreprise sont valoris s et peuvent le cas ch ant r int grer le milieu scolaire forts de leurs nouvelles comp tences Pierre KAHN Je suis d accord avec vous l h t rog n it doit tre recherch e Cependant il convient d abord de d cloisonner les clivages disciplinaires La France tant un pays qui permet le redoublement les tranches d ges y sont beaucoup plus m lang es que nous le pensons Pour autant je suis absolument d accord avec l id e selon laquelle l cole doit valoriser l estime de soi 31 TANK U THIN F i CONCLUSION Michel PIRON Merci toutes et tous pour cette journ e riche en changes et en r flexion Je tiens particuli rement remercier les contributeurs les intervenants et les animateurs des ateliers Je remercie galement l Abbaye de Fontevraud et tous ceux qui gravitent autour de cette maison pour la faire vivre Merci aussi aux membres du Think tank et plus particuli rement aux animateurs des groupes de travail ducation et action publique qui alimentent nos r flexions aux tudiants de l cole de design aux partenaires qui nous soutiennent la Caisse des D p ts et Consignations la maison et toute l q
36. es d cisions seront prises par des super barons et par des technocrates Ainsi nous nous loignons davantage de la richesse offerte par la d mocratie de repr sentation Je pense qu il convient absolument de r inventer un paradigme d mocratique pour r enchanter la d mocratie de repr sentation la tendance actuelle engendre surtout l abstention et la mont e du Front National Philippe GAUDIN Je voudrais revenir sur cette notion d identit Olivia Giraud pour les jeunes g n rations marqu es la mondialisation Internet et la mobilit g ographique la notion de territoire a t elle encore du sens Olivia GIRAUD Dans un monde globalis les jeunes peinent trouver leur place Aujourd hui lorsque l on voque d mocratie on fait allusion la d mocratie repr sentative Or nous devons nous interroger sur le fait que cette d mocratie repr sentative s inscrit dans un syst me global international qui d passe l chelle humaine Aussi la d mocratie repr sentative est elle difficilement palpable Dans le cadre de la COP 21 plusieurs v nements seront organis s en association avec la soci t civile Toutefois m interroge sur le caract re concret de cette association Philippe GAUDIN Vous consid rez vous davantage comme citoyenne du monde ou citoyenne d une r gion Olivia GIRAUD Je me consid re la fois comme actrice au niveau plan taire et citoyenne au niveau d u
37. et des choix politiques cons quent la l gitimit de l lu donne naissance l autorit Le terme autorit est issu du terme latin auctoritas lui m me issu du verbe augere signifiant augmenter L autorit consiste donc augmenter l efficacit juridique des d cisions prises En d autres mots l autorit est la capacit juridique imposer des d cisions en raison de l gitimit de l lection au suffrage universel Les notions d autorit et de l gitimit sont donc indissolublement li es Ainsi la D claration des droits de l Homme du Citoyen stipule que nulle autorit ne peut tre exerc e si elle n mane de la repr sentation de la souverainet nationale Cette acception de l autorit est d finitive elle n est pas contest e En droit l autorit s appuie sur des personnes morales de droit public elle est donc d personnalis e L autorit c est la capacit juridique imposer des d cisions au de l int r t g n ral Pendant longtemps cet int r t g n ral s est inscrit dans une verticalit qui moyennant cette d personnalisation se distingue de la domination Le pouvoir n est pas confi un individu mais une fonction Ainsi en cas de d saccord avec un Pr sident de R gion les citoyens peuvent saisir le tribunal administratif afin d attaquer la d lib ration du Conseil r gional et non directement son Pr sident Ce syst me fonctionnait lorsque l lu i
38. etrouv s entre personnes partageant des convictions similaires et des fondamentaux culturels En r alit les recrutements taient essentiellement effectu s par cooptation Les lus ont ils peur de la confrontation Quelles sont vos recommandations pour favoriser la coop ration de tous les acteurs int ress s par les projets Michel URVOY ditorialiste Ouest France Membre du Comit d orientation du Think tank Fontevraud G raldine Chavrier a rapidement voqu la question des r seaux sociaux et de l information Je voulais interpeller Jean Viard et Jo Spiegel sur cette question de la m diatisation Selon vous les nouveaux m dias qui informent souvent de mani re plus dispers e sont ils des atouts ou des freins en mati re de cod cision ou de participation Jo SPIEGEL Pour ma part je ne suis pas tr s au fait de ces questions Du reste je suis quelque peu sceptique Au sein d une commune de 13 000 habitants je pr f re renforcer la dimension humaine qui est tr s importante l issue de nos r unions nous organisons un repas avec les habitants cette occasion nos changes sont particuli rement riches Nous nous m fions du c t superficiel du r seautage Or je crois que la d mocratie d laboration passe par le souci de la complexit de l alt rit la maturation du processus Jean VIARD Pour l instant le monde collaboratif est un monde d opposition Il est tr s efficace pour dir
39. f Ces personnes ne votent pas toujours en revanche elles consomment bio ou local font des choix d habitat raisonn etc De cette mani re elles ont le sentiment d agir dans le sens de l int r t g n ral 26 THINK an FONTEVRAUD z A contrario une frange plus importante de la population adopte une posture attentiste esp rant en retour de leur vote que les lus se montrent garants de l int r t g n ral Souvent pourtant ces personnes sont assez m contentes de la mani re dont les politiques se saisissent de leurs responsabilit s Philippe GAUDIN Quelle place occupe la la cit dans l ducation morale et civique me auk Lauke Pierre KAHN Je pense comme Corinne Bouchoux qu il convient de ne pas diviniser la la cit La fixation sur ce concept me para t propre au monde politique et m diatique ne pense pas qu il s agisse d une pr occupation profonde de la soci t civile Cela tant dit dans le cadre d un enseignement moral et civique il semble normal de mentionner cette notion de la cit La la cit en effet est un cadre un objet d enseignement parmi d autres qui s inscrit dans l histoire des institutions et des valeurs de la R publique et qui ce titre doit tre enseign e En revanche il ne s agit nullement d un concept fondateur partir duquel les programmes ont t construits Nicolas COLIN Historiquement la la cit es
40. gtemps que nous l aurions mise en uvre C est d ailleurs pour cette raison que la d mocratie repr sentative a t invent e C est galement la raison pour laquelle nous sommes nombreux tre particuli rement favorables la d centralisation La d mocratie participative en effet doit s inscrire dans des territoires r gions communes d partements dot s de comp tences importantes Du reste je pense que notre vision de la d mocratie participative est trop uniforme Les budgets participatifs ou les conseils de quartier sont certes des initiatives positives mais elles concernent trop peu de monde En effet la participation ces d marches suppose un certain militantisme En effet la d mocratie participative ne renvoie pas uniquement aux pratiques que nous avons voqu es Par ailleurs en France la d mocratie participative s apparente plut t une d mocratie de la contestation La v ritable participation citoyenne n cessite du temps Certes nous devons offrir la possibilit de contestation mais celle ci doit tre pr alable aux contentieux En outre si nous voulons toucher l ensemble des citoyens et notamment les jeunes g n rations usage des r seaux sociaux Twitter etc doit tre d velopp car il offre la possibilit d une participation alternative et moins chronophage 20 K TANK N f Le THIN FONI La d centralisation constitue une autre mani r
41. ion sociale Entre la p riph rie et le centre ces mod les n existent plus En conclusion il nous faut comprendre le changement du monde la lumi re de ce que nous en disent les intellectuels Or aujourd hui les hommes politiques ne les lisent plus leur vision de la soci t date de l poque o ils quittaient les bancs Pensons la soci t ensemble coutons la sortons de nos certitudes THINK TANK FONTEVRAUD Enfin la place nouvelle des femmes dans notre soci t constitue un enjeu majeur Depuis 1974 la France compte 4 5 millions de salari s suppl mentaires dont 3 5 millions des femmes Nous demandons nos entreprises de trouver une r ponse ce bouleversement culturel Aucun pays d Europe ne fonctionne de sorte L conomie ne sait pas r pondre aux chocs culturels brutaux Dans ce contexte selon les mots de Philippe Delmas un des r les du politique consiste ralentir les horloges D bat 1 Autorit l gitimit des concepts d pass s Philippe GAUDIN L autorit est elle devenue d su te Quel sens l autorit a t elle en droit G raldine CHAVRIER Au sens social la notion d autorit est tr s contest e Elle renvoie l autoritarisme et la domination droit l autorit ne peut tre pens e sans recourir au concept de l gitimit La l gitimit est fond e sur le suffrage universel qui offre l lu la possibilit de proc der des arbitrages
42. ion territoriale nous est particuli rement pr cieuse Introduction par Jean VIARD colla ho Rakov Rassemhe K TANK N f Le Le THIN un Ma contribution pourrait s intituler comme suit l trange disparition de la lettre Depuis 50 ans effet la patrie Paris le patron le p re le Pr sident et c tera ont perdu leur position centrale Cette analyse est notamment corrobor e par Henri Mendras ou Pierre Nora Du reste ce dernier consid re que les ann es 70 marquent la plus grande transformation de l Histoire de France L ouvrage Petite Poucette de Michel Serres fait cho ce bouleversement l auteur affirme que les intellectuels d aujourd hui sont les accoucheurs du monde de demain un monde que les hommes politiques n ont pas encore per u En r alit nous ne parvenons pas penser la densit du changement Les mont es du FN ou de l ultragauche sont consid r es comme des piph nom nes Or le monde fondamentalement chang dans son rapport au temps et l espace Aujourd hui par exemple 57 des enfants naissent hors mariage La structure du mariage qui fonde les soci t s a compl tement explos Des familles tribus plus larges ont vu le jour Ces nouvelles structures fonctionnent et s panouissent le repas du dimanche est redevenu une activit centrale et la confiance des jeunes dans les fa
43. l chi la d finition d un socle commun de valeurs Pierre KHAN La difficult de ce genre d enseignement tient au fait qu il s agit d enseigner des valeurs communes dans une soci t qui reconna t le pluralisme d opinions de croyances et de valeurs Face ce constat il existe deux obstacles majeurs au vivre ensemble sym triquement oppos s le relativisme et la le on de morale Le programme que nous avons propos au conseil sup rieur des programmes t che d viter ces deux cueils La philosophie qui anime ce programme repose sur l id e que le commun se trouve 25 K TANK U ii N f Le THIN FONI pr cis ment dans les conditions d une discussion et d un change de croyances de convictions et de valeurs plurielles La situation du dialogue doit pouvoir g n rer la r f rence des valeurs communes savoir celles qui permettent ce dialogue Philippe GAUDIN Nicolas Colin le fait d essayer de d finir des valeurs communes pour crire un nouveau pacte r publicain vous semble t il raisonnable de la mondialisation Nicolas COLIN Oui je pense que cette d marche du sens La notion de r seau permet de comprendre ce qu est le num rique et ses effets sur l conomie et la soci t Les r seaux sont constitu s d interactions de pair pair qui finissent par rassembler des individus Dans un ouvrage crit avec Henri Verdier nous voquions l
44. le ce sont les connexions horizontales et les informations ascendantes qui font sens Or nosinstitutions sont fond es sur un syst me napol onien de top down La la cit devrait constituer une r ponse cette crise condition de ne pas nous fonder sur des postures mais sur des conditions pratiques de mise en uvre pour toutes et pour tous Sur ce sujet je pense que nous devons appendre cheminer ensemble Je propose tout le monde y compris aux communaut s de communes en cours de rapprochement d appliquer la m thode Rosenberg bas e sur la gestion violente des conflits Ainsi j inverse la posture je ne parle pas de dogme ni de la cit j invite chacun travailler ensemble la gestion non violente des conflits Ensuite le num rique nous permettra un vivre ensemble pacifique Philippe GAUDIN Armel Le Coz lorsque vous avez r alis votre tour de France avez vous constat que le sentiment de l int r t g n ral qui est une traduction concr te de la la cit r unissait les citoyens Armel LE COZ Je ne suis pas persuad qu il faille directement relier la notion de la cit et le concept d int r t g n ral vrai dire durant mon tour de France j ai assez peu entendu parler de la cit ou de religion Certaines personnes minoritaires estiment que les lus et les institutions n ont pas le monopole de l int r t g n ral qui est galement la base du travail associati
45. milles est au plus haut En moyenne aujourd hui nous perdons nos parents 63 ans lorsque nous sommes la retraite Cette r alit interroge les notions de transmission d h ritage Par le pass les transmissions concernaient une exploitation une entreprise un garage etc Aujourd hui nous nous transmettons une caravane une r sidence secondaire ou une chaise roulante Du reste nous continuons revendiquer le maintien de l ge de la retraite Or lorsque celui ci fut fix 65 ans il correspondait l esp rance de vie des ouvriers Depuis la guerre l esp rance de vie a augment de 40 Notre soci t voit d sormais cohabiter quatre g n rations Nous ne pouvons donc pas nous organiser comme par le pass Ainsi selon l conomiste Jean Fourasti nous sommes entr s dans la civilisation des vies compl tes Aujourd hui pour avoir droit la retraite il faut avoir travaill 67 000 heures dans une vie qui en compte d sormais 700 000 nous faut donc travailler durant 10 de notre existence titre de comparaison il un si cle dans les milieux populaires il fallait travailler 200 000 heures alors que la vie n en comptait que 500 000 En retranchant 200 000 heures de sommeil il restait donc 100 000 heures pour vivre croire aimer militer et mourir Aujourd hui donc l essentiel de la vie des hommes n est plus occup par le travail Par cons quent nous assistons un retour
46. mps Robert d Arbrissel se retire dans la for t de Craon en Mayenne comme ermite Plus tard il entra nera dans son sillage une immense troupe de fid les hommes et femmes de toutes conditions Les autorit s eccl siastiques le somment de se s dentariser ce qu il fit ici aupr s de la fontaine d Evraud en 1101 Comme le souligne Jacques Dalarun historien et directeur de recherche au CNRS sp cialiste de Robert d Arbrissel la fondation de Fontevraud sonne pour son fondateur comme un rappel l ordre Pour autant Robert d Arbrissel ne rentre pas dans le rang Le personnage est imp tueux iconoclaste et incontr lable Ainsi il est un adepte du syneisaktisme une forme d asc se consistant prouver sa chastet en couchant nu au milieu de femmes nues Fontevraud Robert d Arbrissel cr e l uvre de sa un lieu au sein duquel nous nous r unissons aujourd hui mais galement et surtout un ordre et une organisation qui lui survivront jusqu la R volution fran aise En effet il cr e Fontevraud le premier ordre religieux double non mixte dans lequel moines et moniales vivent s par s En outre il met en place un syst me centralis en contradiction avec le principe de l autonomie des monast res en vigueur l poque Toutefois sa d cision la plus tonnante consiste donner le pouvoir aux femmes Peu de temps avant sa mort en effet il nomme une abbesse la t te de l Ab
47. ncarnait l int r t g n ral Or dans soci t actuelle marqu e la proximit g ographique des bassins de vies et m diatique les fonctions ont tendance s effacer derri re les hommes Philippe GAUDIN L lu jouit donc de la l gitimit de l lection Olivia GIRAUD reconnaissez vous cette autorit chez vos lus Olivia GIRAUD Oui De fait l lu incarne une autorit il repr sente l int r t g n ral Il est un arbitre Toutefois actuellement sa l gitimit est quelque peu remise en cause titre personnel me suis plut t pench e sur la question du rapport des jeunes l autorit qu elle soit familiale professorale ou provenant du syst me En tant qu ambassadrice COP 21 j interviens dans des lyc es Dans ce cadre j entends r guli rement les jeunes affirmer qu aujourd hui on ne peut plus rien faire 115 consid rent que leur action est limit e par le poids du syst me Philippe GAUDIN Les fortes r sistances aux projets de l a roport de Notre Dame des Landes ou au barrage de Sivens qui sont des mouvements de r volte populaire indiquent que certains citoyens estiment que les d cisions des lus n ont pas t les bonnes THINK an FONTEVRAUD Olivia GIRAUD Les projets que vous mentionnez sont des projets particuli rement anciens 115 nous engagent nous interroger sur la relativit de l int r t g n ral et sur sa temporalit Ces g
48. ne r gion Comme le soulignait Jo Spiegel le lien avec le territoire est r el il renvoie au v cu des individus et particuli rement des jeunes nous faut nous interroger sur les effets du syst me global sur notre fonctionnement d mocratique Philippe GAUDIN Miche Herv vous voquiez votre souhait de voir merger un Conseil des R gions Selon vous l avenir de France passe par la cr ation d une telle instance Michel HERVE J ai travaill sur le concept de d mocratie participative avec Edgar Morin Or ce concept a t totalement d tourn de son sens initial La d mocratie participative est devenue la d mocratie directe Elle renvoie au concept de votation qui permet de prendre des d cisions collectives par les urnes Mais cette conception de la d mocratie participative repose davantage sur l motionnel que sur l argumentation logique Je suis convaincu que si la France avait trouv son commun par l interm diaire des r gions l instar de Suisse la nation aurait pu na tre de la diversit Selon moi la d mocratie conf d rale r sulte de la somme de la d mocratie participative chaque chelon de la d mocratie repr sentative Il ne s agit nullement de casser la d mocratie repr sentative Jacques AUXIETTE Lorsque nous avons rencontr Robert Badinter celui ci a commenc par nous dire qu il tait jacobin Quant moi je deviens de plus en plus f d raliste Tout
49. ne s rie de projets visant l am lioration du cadre de vie Je suis persuad e que ce travail collaboratif ne peut tre men sans ducation populaire Philippe GAUDIN De fait la capacit faire collaborer des acteurs d origines diverses constitue un enjeu majeur 17 K TANK N f Le Le THIN FONI G raldine CHAVRIER Je crois que les cours d ducation civique ne sont pas inint ressants En effet tous les acteurs doivent partager une grille de lecture commune d s le coll ge En France cette grille est celle de l universalisme r publicain qui prend en compte les particularismes tout en assurant une galit sur le territoire national Par exemple il faut rappeler chacun que la justice ne se prononce pas au nom des victimes mais au nom du peuple Ainsi il existe un certain nombre de grandes valeurs la cit l galit qui clairent le positionnement des lus En la mati re la formation doit tre la fois destin e aux lus et aux citoyens Par ailleurs l ducation populaire doit tre galement le fait de l lu tenu d expliquer le sens de son action Philippe GAUDIN L ducation du citoyen en effet est une condition sine qua non de la d mocratie participative Ingrid BERTHE cheffe d entreprise En tant que chef d entreprise j ai eu l occasion de participer diff rents processus de co construction au niveau des territoires chaque fois nous nous sommes r
50. ns pour autant copier les mod les trangers qui s inscrivent dans une Histoire qui n est pas la n tre Questions R ponses Abdel Rahm ne Azzouzi Malheureusement le mot assistanat est encore bien pr sent dans la parole publique et politique Nous pouvons supposer que l assistanat est une cons quence de l tat providence Aujourd hui ne doit on pas r fl chir un tat qui remplirait davantage un r le de garant des valeurs de la R publique dans l action citoyenne et d accompagnateur de projets plut t qu un r le paternaliste quelque peu inhibant vis vis de l action citoyenne Corinne BOUCHOUX L assistanat est mot qui n appartient pas mon champ lexical habituel titre personnel je pense que l tat doit tre moins pr sent mais mieux pr sent Il nous faut revenir aux fondements de l tat providence les aides doivent tre r serv es aux plus fragiles Nous devons redonner de l nergie aux 30 THINK TANK FONTEVERAUD citoyens et les moyens d exprimer cette nergie Par ailleurs je suis favorable limiter deux le nombre des mandats et diviser par deux le nombre de d put s et de s nateurs Lucie PETITEAU principale de coll ge Concernant l cole vous indiquiez qu il s agissait de briser le cloisonnement des enseignements Je pense qu il convient galement de d cloisonner les tranches d ges En effet tous les enfants ne d veloppent pas leurs appr
51. on l universit de Caen pr sident du groupe de travail pour repenser l ducation civique et morale l cole Corinne Bouchoux historienne s natrice de Maine et Loire Animation Philippe GAUDIN D bat 1 Peut on encore imaginer un projet de r publique ambitieux Philippe GAUDIN La marche du 11 janvier 2015 qui a fait suite aux attentats parisiens est vue par certains comme le point de d part d une red finition de notre pacte r publicain tandis que d autres comme Emmanuel Todd se sont montr s plus sceptiques Corinne Bouchoux faites vous partie des optimistes ou au contraire vous situez vous du c t d Emmanuel Todd Corinne BOUCHOUX Je ne suis pas venue pour parler moi mais bien de ce que nous pouvons faire ensemble Ce matin j ai cout Agn s Varda interview e sur France Inter qui se d finissait comme une f ministe joyeuse et optimiste Quant moi je suis une lue citoyenne engag e optimiste et tant que faire se peut joyeuse Je pense que le livre d Emmanuel Todd rel ve du coup ditorial et m diatique Je ne suis pas certaine que tout le monde ait lu son ouvrage dans son int gralit Pour part lai lu attentivement je pense qu il repose sur un parti pris d cliniste et masculiniste de tendance zemmourienne que je partage absolument pas Angers la manifestation du 11 janvier a t la plus importante depuis la Lib ration Du re
52. priv s Faire de la politique et chercher le bien public nous impose de tenir compte de cette nouvelle donne K TANK ii N f Let THIN FONI Par ailleurs il nous faut prendre acte de la fin du mod le de l Ile de France dominant la France L Ile de France est une ville globale elle est l une des cinq villes de la mondialisation Onze millions de personnes y vivent dont l essentiel de l activit est tourn vers l tranger Pour les grandes firmes fran aises les enjeux sont d sormais mondiaux Or depuis Colbert nous sommes habitu s d velopper des entreprises priv es qui produisent des biens publics Ainsi nous sommes leaders mondiaux dans les domaines de l eau de l assainissement du b ton des armes des biens alimentaires Toutefois les Fran ais n aiment pas ces entreprises fleurons de la mondialisation dont l essentiel de l activit est effectu l tranger Paris n est donc plus le sup rieur hi rarchique Il est d sormais temps que la France s organise comme les autres pays d Europe autour de ses grandes m tropoles Lyon Lille Marseille et de leurs comp tences respectives Nous sommes en train d inventer des mod les conomiques territorialis s Dans ce monde en mutation qui engendre de la peur li e au ch mage l immigration etc les citoyens ont besoin de proximit Au terme immigration il faut pr f rer celui de diasporas Dans ce contexte
53. r la lettre celle du mot d mocratie Je pense qu il s agit l d une source profonde de refondation de l autorit et de la l gitimit Il s agit de cesser d opposer la phase d cisive de r flexion partag e de d bat et de co laboration et la phase d cisionnelle 10 TANK U N f Le Le THIN Dans le cadre de la d mocratie participative l lu demeure le d cideur En r alit il est un animateur du processus d cisionnel il s impose dans le processus de co laboration Selon moi c est le d ficit de d mocratie non le trop plein qui affaiblit l autorit La d mocratie ne se limite pas aux lections suffrage universel m me si au regard de l histoire cet acquis est essentiel Par ailleurs l affaiblissement de l autorit tient aussi aux promesses non tenues et aux ingr dients du consum risme lectoral la s duction la posture la caricature Dans ce contexte l autorit ne peut plus tre institu e et la l gitimit ne peut pas se r soudre la l galit Je pense que la l gitimit d une d cision ne d pend pas tant de celui qui la prend que de mani re dont elle est prise L autorit se r v le donc comme un processus Nous devons tre capables de d montrer l autorit Ainsi le r f rendum sur la collectivit territoriale d Alsace s est av r d ficitaire car ne s appuyant pas sur d mocratie de constr
54. rands projets ont t d cr t s d utilit publique mais l int r t g n ral qui pr valait hier est il toujours le m me Philippe GAUDIN Jean VIARD selon vous que signifient ces r voltes populaires au regard de l int r t g n ral Jean VIARD Aujourd hui il existe une certaine prise en compte de l cologie et de la nature dans nos r flexions Les r volt s que vous voquez sont relativement peu nombreux N anmoins nous prouvons une forme de tol rance leur gard car nous savons que la question environnementale est pr pond rante quoi que nous pensions des projets auxquels ils s opposent Par ailleurs j abonde dans le sens d Olivia Giraud l anciennet de ces projets dont les initiateurs sont souvent d c d s emp che l mergence d un v ritable porte parole de l int r t commun N cessairement l gitimit d un projet datant de plusieurs dizaines d ann es engendre des interrogations C est la lourdeur bureaucratique de notre d mocratie qui engendre de telles situations Philippe GAUDIN Dans le Larousse l autorit est d finie comme le pouvoir de d cider de commander ou d imposer ses volont s autrui Spiegel cette d finition vous semble t elle correspondre au r le de l lu UN une CHEMINEA ENSEM OL Jo SPIEGEL Jean VIARD voquait la disparition de la lettre p titre personnel je pense qu il convient de revisite
55. re du comit d orientation du Think tank Fontevraud Olivia Giraud tudiante membre du groupe ducation du Think tank Fontevraudl Jean Viard sociologue Jo Spiegel maire de Kingersheim Animation Philippe GAUDIN Philippe GAUDIN l occasion de cette table ronde nous nous interrogerons sur nos difficult s prendre des d cisions De fait les politiques peinent engager des r formes les entreprises s adapter au march mondial et les professeurs se faire respecter Pourquoi leur autorit est elle remise en cause Est ce en raison d une l gitimit malmen e Comment sortir de ces blocages Toutes ces questions seront abord es ce matin Nous allons structurer cette table ronde en trois grands d bats Premi rement il s agira de nous demander si les termes autorit et l gitimit ont encore un sens Ne sont ce pas des concepts d suets Deuxi mement nous nous interrogerons sur la mani re de refonder la l gitimit Enfin dans un troisi me temps nous aborderons la question de la d mocratie participative ou ouverte et de sa capacit refonder cette l gitimit Comme l a rappel Jacques Auxiette actuellement le p rim tre de nos territoires fait l objet d un d bat existentiel Or la refondation de la l gitimit et de l autorit passe peut tre pr cis ment par ces territoires ce titre la pr sence cette table de Jean Viard sp cialiste de la quest
56. rnit n est pas possible En effet selon Marcel Mauss la fraternit repose sur le don et le contre don qui sont des conditions du respect mutuel Dans ces conditions les groupes peuvent r fl chir des d cisions des objectifs et des strat gies communes Ainsi nous avons cr 190 groupes de salari s totalement autonomes La probl matique li e cette d mocratie participative tient la mani re de constituer des groupes plus importants dans un syst me conf d ral Ce syst me suppose l mergence d un repr sentant au sein de chaque groupe Celui ci joue un r le de chef d orchestre qui relaye la parole du groupe dans un territoire Ce repr sentant entre en concertation avec d autres territoires afin d identifier des l ments communs f d raux Ainsi nous avons constitu 15 unit s territoriales elles m mes pilot es par un chef d orchestre du groupe Ramen l chelle plan taire ce syst me pyramidal n cessiterait la constitution de 8 niveaux Philippe GAUDIN Ce syst me vous a t il permis d liminer les conflits sociaux Michel HERVE Les conflits se manifestent au sein des groupes arguments contre arguments En r alit il faut viter que le chef d orchestre soit galement un arbitre Le chef d orchestre b n ficie d une vision contextuelle gr ce ses rapports avec le niveau sup rieur du territoire En cas de conflit il fait intervenir une personne ext rieure issue d
57. rver dans les processus participatifs au sein de famille et de l cole Philippe GAUDIN Les jeunes s engagent dans des associations ou dans le service civique mais assez peu au sein des collectivit s Jean VIARD soulignait que les assembl es de citoyens regroupaient essentiellement des retrait s Michel HERVE l individu nouveau est multi d pendant multi standards Il est de moins en moins pr sent dans la sph re publique et de plus en plus pr sent dans les sph res professionnelle et priv e Cette r alit r v le la difficult qui consiste passer d une soci t centr e une soci t acentr e Or l ducation est rest e centr e sur les savoirs et non sur le savoir tre En tant que professeur l Universit je me suis aper u que l enseignement s av rait nettement plus efficace lorsqu il tait dispens selon un mode horizontal de pair pair En effet le faire savoir est plus difficile que le fait de savoir Au sein de notre entreprise la transmission des savoirs s op re de cette mani re peux vous assurer que les tuteurs qui font don de leur savoir sont particuli rement enthousiastes Philippe GAUDIN La d mocratie participative qui s av re tre une r ussite au niveau d une ville de 13 000 habitants ou d une entreprise de 2 800 salari s est elle transposable plus grande chelle au niveau national G raldine CHAVRIER Non Si tel tait le cas il y a lon
58. s chronobiologistes associations etc Le processus a d but par une premi re r union publique laquelle tous les habitants taient convi s Lors de cette premi re r union la pr sence des lus s av re tr s importante Par ailleurs la d mocratie exigeante passe obligatoirement par un retour l ducation populaire Une s quence d mocratique en effet doit imp rativement s appuyer sur un socle de connaissances partag es et un vocabulaire commun Nous avons donc organis deux s ances d information anim es par des chrono biologistes Ensuite j ai t ch d animer les changes d faut de disposer d ing nieurs du d bat public Le miracle d mocratique a op r il s est agi de pr ciser un p rim tre de d part puis de travailler par petits ateliers afin d aboutir des propositions Dans un premier temps nous nous sommes mis d accord sur la n cessit d am nager temps doux entre le temps familial et le temps scolaire Malheureusement nous avons t confront s l impossibilit de trouver un nombre d animateurs suffisant pour assurer ce temps de transition Sur la base de cet chec que nous avons reconnu nous avons poursuivi notre concertation Philippe GAUDIN En r alit vous introduisez du contradictoire au c ur du processus de d cision Est ce une mani re de fonder la l gitimit d une d cision G raldine CHAVRIER Ce point est absolument fondamental Actuellement
59. s que vous 24 TANK U Lil f Le Le THIN FONI voquez ont eu lieu dans les coles qui n ont peut tre pas suffisamment pris le temps d expliquer les raisons de la minute de silence Philippe GAUDIN Armel Le Coz dans le cadre des derni res lections municipales vous avez effectu un tour de France des maires cette occasion avez vous eu le sentiment que les Fran ais taient d fiants Armel LE COZ En effet je suis parti la rencontre de 11 candidats aux derni res lections municipales pendant 6 mois J ai effectu cette tourn e en auto stop afin de prendre le pouls des populations locales Plus que de la d fiance j ai ressenti soit une forme de col re profonde soit un d sint ressement total de la politique Certains en effet estiment que gr ce la r volution Internet les citoyens peuvent se passer du politique D autres au contraire attendent des politiques qu ils soient en phase avec les profondes mutations de la soci t titre personnel je ne suis pas certain que cette posture d attente soit la bonne Il convient de construire de nouvelles solutions au niveau local au moyen d initiatives citoyennes Philippe GAUDIN Nicolas Colin l heure du num rique qui cr e du lien cette soci t fractur e et cette d fiance envers les politiques ne sont elles pas paradoxales Nicolas COLIN En r alit le num rique cr e un univers de communication radic
60. ssitent un temps de maturation La participation ne peut se contenter d une r union publique Il faut tre capable d accepter les d saccords pour construire des accords Philippe GAUDIN La d mocratie lente para t tre contre courant de la soci t actuelle toujours plus rapide Jean VIARD En r alit je pense que le mode participatif peut occasionner un gain de temps car il permet d viter certaines contestations et certains recours Par ailleurs la pratique de la d mocratie participative de 19 TANK U N f Le THIN l conomie circulaire du recyclage et c tera favorise le sentiment de fiert des habitants Or ce sentiment est indispensable au vivre ensemble La Ville de Los Angeles par exemple trie 95 de ses d chets Les habitants en sont particuli rement fiers Philippe GAUDIN Olivia GIRAUD les nouvelles g n rations partagent elles cette volont de s investir Olivia GIRAUD Oui mon sens l engagement associatif constitue un r el engagement politique Le service civique est une autre forme d engagement qui conna t galement un large succ s Il convient n anmoins de s interroger sur la mani re dont le service civique pourrait garantir le brassage social l instar du service militaire Nous avons largement voqu le r le du citoyen adulte En revanche nous avons peu abord la question des jeunes et de la place qu il convenait de leur r se
61. ste beaucoup de manifestants en taient leur premi re manifestation la foule tait donc particuli rement h t rog ne N anmoins les habitants des quartiers taient sous repr sent s m me si les responsables associatifs ont tenu tre pr sents Cette faible repr sentation d une frange de la population doit tre interrog e Toutefois je pr f re retenir les aspects positifs Philippe GAUDIN Suite ces attentats des minutes de silence ont t chahut es dans certaines coles Pierre Kahn cela signifie t il que le vivre ensemble demeure particuli rement difficile fonder Pierre KAHN Ma vision est galement relativement optimiste En r alit je pense qu il faut distinguer l norme motion provoqu e par les attentats et la manifestation du 11 janvier de ce qui s est pass par la suite mes yeux la p riode post Charlie n a pas le m me sens que le Charlie Je le regrette Je regrette notamment que d s le lendemain des attentats toute l attention ait t port e sur la Seine Saint Denis et sur certaines communaut s malgr les appels viter les amalgames Or il me semble que les quelques perturbations des minutes de silence constituent des non v nements Dans la plupart des cas l cole a rempli son r le de lieu du vivre ensemble les quipes p dagogiques ont ouvert des discussions avec les l ves sans que cela ne pose aucune difficult Je pense que les perturbation
62. t de mener la r forme pour le bien de l enfant et non pour le lobby touristique les parents ou les enseignants La participation n est pas une forme de laxisme Au contraire elle fonde l exigence d mocratique Plus notre rapport au pouvoir est modeste plus nous pouvons faire preuve d autorit car nos d cisions sont co labor es partir des valeurs que nous d fendons La d mocratie participative que le Front National appelle de ses v ux ne repose pas sur ces valeurs non n gociables A l inverse la r forme des territoires est incompr hensible elle appara t technocratique et semble reposer sur le pouvoir des baronnies Cette r forme aurait d tre pr par e moyennant l organisation d Etats g n raux permanents s inscrivant dans une d marche collaborative exigeante La meilleure lisibilit et la meilleure utilisation des deniers publics constituent le v ritable sens de cette r forme Cette fa on de pr senter la r forme des territoires e t favoris la compr hension des citoyens Par ailleurs les experts g ographes urbanistes conseils en d veloppement etc n ont pas t sollicit s dans le cadre de cette r forme Philippe GAUDIN Selon vous donc l autorit de l lu repose sur ses convictions Dans le cas du mariage pour tous la conviction du Pr sident tait elle suffisante ou aurait il fallu organiser un r f rendum afin de l gitimer la d cision G raldine CHAVRIER Il s agit d
63. t une valeur issue du choc entre deux institutions tr s puissantes la R publique fran aise et l glise catholique Aujourd hui ces deux institutions sont v cues comme des coquilles vides Les citoyens sont davantage repli s sur leur vie quotidienne leurs relations sociales et leur bien tre Aussi le concept de la cit appara t il comme appartenant une autre poque 27 THINK TANK FONTEVRAUD D bat 2 Comment f d rer les nergies Philippe GAUDIN La d finition de valeurs communes n est pas ais e La meilleure fa on de proc der consiste peut tre observer sur le terrain les initiatives citoyennes permettant de reconstruire le vivre ensemble Je vous propose donc de visionner ce reportage Diffusion d un reportage sur un projet d olien citoyen Au Danemark 85 des oliennes sont issues de ce type d initiatives Armel Le Coz ces initiatives citoyennes sont elles nombreuses chez nous Armel LE COZ Oui ce type d initiatives fourmille de nombreux citoyens se mettent en communaut d int r ts autour de sujets tr s concrets alimentation Parfois comprenant l int r t ce type de projets les collectivit s locales t chent de cr er les conditions favorables leur mergence Les agents deviennent alors animateurs de ces dynamiques locales ils les mettent en r seau les outillent les financent etc Philippe GAUDIN Corinne Bouchoux comment les lus
64. tr s insuffisant la place du S nat je sugg re d instaurer dans chaque r gion une Universit de l agir public sur les questions du sens la gouvernance du commun etc Cette universit pourrait rassembler des chefs d entreprise des syndicalistes des militants associatifs et des lus Dans ma commune nous sommes en train de lancer une d marche intitul e Agora 15 20 Il s agit d interpeller les habitants sur les grands sujets qui les pr occupent durant toute la dur e d un mandat Cette d marche sera g r e par une assembl e hybride r unissant des lus des habitants et des experts Nous avons notamment d cid de former les membres de cette assembl e l animation du d bat public Ainsi l avenir les conseils participatifs seront anim s par des habitants form s cette t che Notre maison de la citoyennet est un lieu de lien entre trois cultures celle de l utopie celle de r sistance celle de l engagement De la fertilisation de ces trois cultures d pend le bon fonctionnement de notre d mocratie Or notre pays ne parvient pas cr er ce lien par cons quent il est irr formable Questions R ponses Myl ne CANEVET militante associative Lorsque j tais directrice de maison de quartier nous avons travaill avec les habitants d un quartier difficile et plus particuli rement les jeunes la soci t d HLM les lus la police et c tera u
65. u s Ainsi la loi de d centralisation engendr une peur de l loignement de la commune vers l intercommunalit ou du d partement vers la r gion Or au contraire l intercommunalit constitue une r elle promesse d mocratique titre personnel je suis sceptique quant au r le de l lu du citoyen et du local au sein des futures grandes r gions Nous manquons cruellement de r f rentiels de pens e politique transpolitique et m tapolitique L utilisation de l argent public n est pas suffisamment lisible La probl matique est suivante comment faire en sorte que nos territoires soient lisibles coh rents et efficients Par ailleurs je ne suis pas identitaire mais je pense que le sentiment d appartenance doit tre pris compte car il renvoie au v cu des citoyens Ainsi en tant qu Alsacien j estime que la non prise en compte 21 K Tan Lil N f Li 7 THIN FONI de l Alsace comme un territoire part enti re constitue une erreur dans le dialogue entre l identit et l ouverture transfrontali re Du reste ce n est pas en cr ant des territoires plus importants que l on cr e automatiquement le pouvoir d agir Le pouvoir d agir est une r elle comp tence qui n cessite une r elle d centralisation Enfin je pense que les grands ensembles territoriaux ne favoriseront pas la prise de d cision par les lus de la base Dans de tels ensembles en effet l
66. uction que je viens d voquer Selon moi la d mocratie consiste cheminer ensemble La d marche est souvent aussi importante que le r sultat les politiques ne le comprennent pas toujours Philippe GAUDIN Apr s avoir adopt le point de vue de l lu j aimerais que nous nous positionnions du c t du salari Michel Herv pour vous qu est ce qu un bon salari Est ce celui qui ob it l autorit au patron Michel HERVE Pour d passer la peur de l avenir qu voquait Jean Viard il faut comprendre le pr sent l aune de l Histoire Pour ma part j ai essay de comprendre le futur en tentant de d finir o nous en tions aujourd hui mati re d autorit et de l gitimit Je me suis aper u que depuis 5 000 ans nous tions en monarchie Du temps du pal olithique et du n olithique la soci t tait fraternelle et en harmonie avec la nature partir de l invention de l criture nous sommes entr s dans l Histoire et nous avons d velopp le monarchisme qui repose sur une autorit unique issue de Dieu En 1789 les Fran ais sont pass s de la monarchie royale la monarchie r publicaine qui repose sur l lu du peuple En somme notre soci t repose toujours sur l autorit d un seul individu le p re le professeur le patron ou le Pr sident l poque la pr histoire la soci t ne reposait pas sur le p re mais bien sur les pairs Cette soci t tait con
67. uipe mobilis e depuis des mois pour l organisation de cet v nement Avec Jacques Auxiette nous partageons un certain nombre d interrogations autour de l action publique ce qui la fonde ce qui la l gitime ce qui la permet De ce point de vue il nous faut continuer mettre des propositions mais galement donner jour de nouvelles exp rimentations Jacques AUXIETTE En tant qu ancien professeur de math matique et proviseur j aurais souhait contribuer vos r flexions sur la question scolaire Il y a quelques jours Saint Nazaire j ai assist un travail interdisciplinaire men dans trois classes de seconde par des professeurs et des l ves particuli rement enthousiastes Je ne suis donc pas pessimiste sur ce point S agissant des questions de financement la puissance publique prend quelquefois des initiatives heureuses Il y a quelque temps 2009 puis 2012 la R gion lanc deux emprunts obligataires hauteur de 200 millions d euros Ces montants seront rembours s cette ann e Autrement dit certaines initiatives proviennent de la puissance publique elles ne sont pas uniquement d ordre individuel ou associatif Naturellement je m associe aux remerciements sinc res formul s par Michel Piron Toute l quipe s est engag e faire en sorte que la restitution de nos d bats soit publi e sur le site Internet Nous b n ficierons ainsi d une trace la plus exhaustive possible de
68. un v ritable choix politique En effet il n existe aucun mode d emploi d finissant les situations n cessitant la consultation des citoyens N anmoins la Constitution stipule que la parole est donn e aux citoyens s agissant des probl matiques conomiques et sociales La position de l lu n est pas vidente sur certaines questions le mariage homosexuel la peine de mort etc il se saisit de la responsabilit de celui qui tranche d finitivement Si l institution du mariage homosexuel n a pas fait l objet d un r f rendum c est peut tre du fait qu il ne concerne qu une partie de la population En revanche j estime que la question de la fin de vie qui concerne 12 TANK U F THIN FONI tout un chacun pourrait faire l objet d une telle consultation Quoi qu il en soit les questions les plus d licates doivent tre tranch es un moment ou un autre Cette r alit est galement valable au sein des familles par exemple lorsqu il s agit de choisir une destination de vacances lu responsable est indispensable Toutefois l ouverture vers les citoyens et partant la d mocratie participative l est galement Michel HERVE Pour reprendre l exemple de la famille et du choix du lieu de vacances il me semble que l enjeu ne consiste pas savoir s il revient au p re de trancher En r alit il convient de savoir si chaque individu participant la d
69. une cour de r cr ation D autre part il convient galement de relier la d mocratie la notion de transformation qui s oppose au statu quo Le compromis qui est une d marche de co laboration s oppose au consensus qui ne sert que le patron Enfin je suis galement convaincu qu il convient de relier la d mocratie et la spiritualit au sens large Toute d cision n cessite un d passement une transcendance Selon Pierre Mend s France d s lors qu un homme trouve un sens universel son action fut elle humble ou modeste il d couvre en lui un citoyen Un citoyen c est un individu porteur du bien commun Depuis mon lection la mairie de Kingersheim en 1989 j ai constat l accroissement de la d fiance de l opinion publique Selon moi le r enchantement passera probablement par l chelon local Ainsi en 1998 au sortir des lections l gislatives certains habitants m ont reproch de n appara tre qu l occasion des lections Aussi du mois de mai au mois de septembre suis je all la rencontre des habitants porte porte Mon objectif tait double D une part il s agissait d entendre leurs pr occupations d y apporter des r ponses D autre part il s agissait de leur faire comprendre que la Ville tait un bien commun Sur la base d un questionnaire qui gr ce la proximit ainsi instaur e obtint un taux de r ponse de 40 nous avons pu construire des r ponses concr tes
70. us important Naturellement la r forme territoriale en cours ne contribue pas clarifier le paysage institutionnel Lors de cette journ e de r flexion nous aborderons donc une s rie de notions directement li es notre th matique la l gitimit l exercice de l autorit l tat de droit la citoyennet Michel PIRON D put de la 4 me circonscription du Maine et Loire Avec Jacques Auxiette nous avons men une r flexion sur la question difficile de l action publique et de sa perception parfois brumeuse Nous avons constitu un Comit d orientation r unissant des personnalit s aux comp tences diverses L action publique en effet ne pr tend pas appartenir exclusivement aux lus elle r sulte d une construction collective qui implique des universitaires des chefs d entreprise le monde de l ducation etc En compl ment de ce Comit d orientation des groupes de travail ont t form s pour laborer des propositions concr tes visant am liorer l efficience de l action publique de l ducation et du d veloppement conomique Nous avons souhait que cette d marche soit la plus ouverte possible Toute personne int ress e par les questions soulev es au sein des groupes de travail est invit e partager son point de vue son expertise et son exp rience Notre colloque est plac sous le parrainage de Robert Badinter avec lequel nous avons eu l occasion de d battre des th mes qui seront abord

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