L`Internet Relay Chat : un dispositif sociotechnique riche d
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1. T hat Smoke Coming From W riting Play and Performance on Internet Relay Chat J ournal of Computer M ediated Communication Vol 2 n 4 En ligne SUr http www ascusc org jcmc vol2 issue4 danet html Dery M ark d 1994 F lame W ars T he Discourse of Cyberculture Durham Duke University Press Herring Susan 1999 Interactional coherence in Cmc J ournal of Computer M ediated Communication vol 4 n 4 En ligne SUr http www ascusc org jcemc vol4 issue4 herring html Hinner Kajetan 2000 Statistics of M ajor Rc Networks Methods and Summary of User Count M C vol 3 n2 4 En ligne SUr http www api network com mc 0008 count html Jones Steven G 1997 T he Internet and its Social Landscape dans S J ones d Virtual Culture T housand Oaks Calif Sage p 7 35 Jou t Josiane 1989 Une communaut t l matique les Axiens R seaux n 38 p 49 66 Latzko T oth Guillaume 1998 A la rencontre des tribus IRC le cas d une communaut d usagers qu b cois de l Internet Relay Chat m moire de ma trise Universit du Qu bec M ontr al En ligne sur http commposite uqam ca theses tribire M irashi M andar 1993 T he History of the U ndernet en ligne sur http www doco com undernet org documents uhistory html Pastinelli M adeleine 1999 Ethnographie d une d localisation virtuelle le rapport l espace des internautes dans les2. U n clan d op rateurs r gu liers a beau se constituer sit t qu il n est plus occup un canal IRC dispara t dans les limbes et tout est recommencer Une situation presque aussi d sagr able survient lorsque le dernier op rateur a quitt le canal Le canal reste actif mais incontr lable il faut alors obtenir des occupants qu ils vacuent les lieux de fa on r initialiser le canal avec un nouvel op Cette double n cessit de mainte nir le canal ouvert et de faire en sorte qu il y ait toujours un ami op rateur sur le canal pour donner les ops ses pairs a conduit les usagers de certains canaux s organiser selon le principe de la rotation par quarts de garde Ces contraintes intrins ques au protocole IRC ont t contourn es par l adjonction d un nouvel l ment technique ne faisant pas partie de la donne initiale Comme un serveur IRC ne peut faire la diff rence entre une s quence de commandes et de messages manant d un usager r el humain et la m me s quence g n r e par un processus automatique il n est pas surprenant que certains usagers se soient mis concevoir des scriptssophistiqu s ou des programmes autonomes des clients automatiques en fait capables de simuler le comportement d un usager et appel s robots ou simplement bots Agents logiciels le plus souvent rudimen taires les bots se sont mis litt ralement prolif rer sur IRC o les adolesc
3. canaux de chat T eminal n 79 p 41 60 En ligne SUr http www terminal sgdg org articles 79 reseauPastinelli html Saussure de Ferdinand 1995 Cours de linguistique g n rale Paris Payot 1e d 1916 W ellman Barry 1997 An Electronic Group Is Virtually a Social Network dans Kiesler S Culture of thel nterne M ahwah N J LEA Pub p 179 205 W erry Christopher 1996 Linguistic and interactional features of Internet Relay Chat in Herring S d Computer M ediated Communication Linguistic Social and Cross Cultural P espectives Amsterdam J ohn Benjamins p 47 63 Soci t francaise des sciences de l information et de la communication SF SIC mergences et continuit dans les recherches en information et communication Actes du x11e Congr s national des sciences de l information et de la communication UNESCO Paris du 10 au 13 janvier 2001 Sommaire Pr sentation Cartes pour un territOire ecsssscssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssssessssssssessss 1 D aniel Bougnoux Pr sentation Quelques fragments de cartographie pour un territoire En MOUVEMENT ann nmnnnannnmnnamnr anne nee rain meet 3 Y ves eanneret Communications A Classiques des SIC Livre et musique enregistr e sur Internet quelques enjeux empiriques et th oriques ennnen a a a a a 15 P hilippe B ouquillion Relecture du concept d espace public l heure de l Int
4. celui de ses occupants notamment leur conf rer le statut d op rateur restreindre le droit de parole expulser les ind si rables kick voire les bannir du canal jusqu nouvel ordre ban De fait les canaux IRC sont l enjeu de luttes incessantes pour un contr le hautement hi rarchis En effet si pour certains usagers l investissement dans le dispositif est minime IRC n tant qu un moyen d largir leur r seau social un transit vers une sociabilit 1 C est la mise en quarantaine autrement dit litt ralement l ex communication du serveur eris berkeley edu qui a donn son nom au r seau EF net acronyme de Eris F ree Network M irashi 1993 184 Classique pour d autres la finalit d usage est intrins que au microcosme que constitue le dispositif IIs sont en qu te d une reconnaissance sociale attach e a des comp tences la fois sociales et techniques Et malgr les possibilit s de tru cage de l identit et autres jeux de masques que favorise l anonymat les donn es ethnographiques que nous avons recueillies indiquent que les usagers assidus s effor ent de se construire une persona stable en ligne C est en effet cette condition que peut se d velopper une interconnaissance entre usagers r guliers qui se consid rent ainsi mutuellement comme membres d un groupe de pairs 3 P erspective diachronique quatre moments dela structuration de l I RC M irashi 1993 rappelle
5. constitue un outil extr mement puissant pour assurer l h g monie d un clan sur le canal et au sein du clan d une personne en particulier celui qui contr le le bot Par ailleurs l existence de multiples niveaux d acc s au robot a permis de restaurer une structure analogique pyramidale de pouvoir l o le protocole pr voyait une structure binaire op ou non op L introduction du robot dans le dispositif sociotechnique IRC a donc reconfigur la structure des rapports sociaux en son sein puisqu il a permis de stabiliser le contr le d une dique sur un canal Toutefois la mise en uvre d un bot exige des comp tences assez solides en infor matique ma trise du langageC et de l environnement Unix et une connexion permanente l Internet qui n tait pas jusqu une p riode tr s r cente la port e d un internaute ordinaire C est sur le principe d une d mocratisation du bot que serait n le r seau U ndernet M irashi 1993 aujourd hui deuxi me en importance L instauration par U ndernet d un channd service ou service d enregistrement de canaux mettant la disposition des cr ateurs de canaux des robots officiels charg s d en assurer la garde a attir nombre d usagers depuis le d but de 1996 et provoqu la migration de canaux jusque l pr cairement install s sur EF net condition de se familiariser avec le mode d emploi tr s simple du robot n importe quel usager peut ains
6. d crire les syst mes linguistiques nous commencerons par d crire IRC selon une perspective synchronique en nous basant sur l tat de son fonctionnement en 1999 pour 182 aborder ensuite suivant le plan diachronique les grandes tapes de la structuration du dispositif 1 2 P ersp ttive synchronique organisation e fonctionnement de l IR C 2 1 Ledispositif sous l angle technique architecture et interfaces Le protocole IRC repose sur une architecture client serveur Le logiciel client a notamment la charge de constituer l interface entre l utilisateur et les serveurs Le serveur dialogue aussi avec d autres serveurs situ s sur des ordinateurs distants de fa on constituer un r seau de serveurs qui donne l illusion l ensemble des usagers d tre r unis dans un m me espace de communication Les serveurs se comportent donc comme autant de relais d o le nom d Internet Relay Chat syst me de chat par relais Internet Les serveurs IRC se sont multipli travers le monde engendrant une multitude de r seaux ind pendants des f d rations de serveurs relativement stables et autonomes constituant autant de continents de sociabilit distincts Toutefois dans un relev ponctuel effectu en ao t 1999 sur les 131 r seaux que nous avons recens s parmi une liste fr quemment r actualis e de serveurs peine une quinzaine d passait la barre des 1 000 usagers connect s simultan ment c est d
7. 3 Avec l internationalisation des grands r seaux IRC les fluctuations de fr quentation ne sont pas consid rables mais le pic de fr quentation est atteint au moment o les N ord A m ricains commencent leur soir e 4 Pour des statistiques beaucoup plus fines sur les r seaux IRC voir Hinner 2000 ainsi que le site W eb sur lequel il publie des donn es constamment mises jour http hinner com ircstat Rappelons que la mesure instantan e du nombre d usagers connect s n est qu un indicateur du nombre total d usagers r guliers d un r seau donn ce que H inner d signe comme son espace social et qu il estime difficile valuer mais qui nous appara t probablement au moins sup rieur d un facteur 10 11 y aurait donc plusieurs millions d usagers r guliers de l IRC II importe simplement de retenir que la pra tique de l IRC n est ni marginale ni en d clin par rapport d autres pratiques d Internet plus documen t es comme celles du W eb La croissance soutenue du nombre d usagers m me si elle r sulte largement d un effet m canique d coulant de la croissance g n rale du nombre d internautes indique que les nouveaux usagers d Internet s int ressent ce dispositif tout autant que leurs a n s 183 U senet et de ses newsgroups asynchrones les usagers d IRC se regroupent dans des forums ou dans le jargon d IRC des canaux de discussion M ais au contraire des conf rences U senet l anonymat est de mis
8. L Internet Relay Chat un dispositif sociotechnique riche d enseignements Guillaume L atzko T oth Universit du Qu bec a M ontr al UQAM amp Universit de Paris II Institut fran ais de presse M embre du Groupe de recherche sur les m dias U QAM 1 L IRC du protocole informatique au dispositif soci otechnique L Internet Relay Chat IRC est un protocole de communication m diatis e par ordi nateur en mode texte synchrone multipolaire et distribu est utilis par les internautes pour s adonner ce que les Anglo Saxons appellent le chat impropre ment traduit par bavardage ou parfois clavardage dans des forums appel s canaux ou salons o ils peuvent rencontrer d autres internautes et converser avec eux en temps r el Cr en 1988 par l informaticien finlandais Jarkko Oikarinen l IRC est l une des applications de chat les plus utilis es sur Internet en particulier par les adolescents dont c est avec la navigation sur le W eb les messageries instan tan es et le partage de fichiers de client client per to p r l un des services pr f r s D e simple exp rience technique l IRC est devenu en quelques ann es un vaste dispositif sociotechnique constitu d une part sur le plan technique d une pluralit de r seaux disjoints fonctionnant selon des standards communs eux m mes constitu s d infrastructures mat rielles et logicielles distribu es g ographiquement et d autre part sur le pla
9. anal de ses usagers afin d un prendre possession D ans certains cas l agression est directement dirig e contre un serveur Enfin on voit se d velopper depuis 1998 des virus IRC vers ou chevaux de T roie se propageant un peu comme le virus M dissa ou L oveY ou affectant le courrier lectronique On ne compte plus aujourd hui les sites W eb partir desquels il est possible de t l charger des s ries de macrocommandes appel es scripts permettant de pratiquer la cyberguerre sur IRC IRC War De nombreux adolescents appel s script kiddies par les vrais hackers s y adonnent effectivement par jeu La possibilit de causer des dommages r ds denial of service sur les serveurs et les clients sans pour autant atteindre l int grit physique des personnes et de leurs biens semble faire d IRC le plus attrayant des jeux en ligne pour les adolescents de 12 17 ans dont certains n h sitent pas se targuer de leurs exploits en reproduisant les logs de leurs plus belles attaques sur leur page W eb personnelle Cet usage d linquant a bien s r son revers de plus en plus les usagers paci fiques sont oblig s de s armer autrement dit de barder leur logiciel IRC de scripts de protection De m me les concepteurs autrement dit les personnes qui prennent en charge le d veloppement du logiciel serveur IRC ircd sont elles constamment oblig es de combler les br ches de s curit pa
10. ayant une existence l gale comme dans le cas du U nity N amp Club Montr al 4 En guise de conclusion quelques nsagnenents tirer del IRC Le cas de l IRC montre qu travers l analyse fine d une pratique de communication m diatis e apparemment banale voire triviale du bavardage en ligne il est possible de mettre en relief des aspects riches d enseignements sur l innovation et l activit techniques En effet la dichotomie concepteur usager doit tre remplac e ici par un continuum de culture technique allant de l usage purement instrumental d IRC comme outil de communication m diatis e par ordinateur jusqu l adminis tration d un serveur IRC ou la programmation du code des diff rentes composantes logicielles particuli rement dans le cas d U ndernet dont le d veloppement se fait sur la base d une collaboration Entre les deux extr mes on retrouve tous les degr s de comp tence et de pratique technique qu il s agisse des divers niveaux d op rateurs de canaux ou de la ma trise divers degr s de la conception de scripts En outre la pertinence du clivage analytique entre innovation et appropriation de la technique nous para t elle aussi questionn e par l exemple de l IRC o l invention est concurremment technique et sociale et constitue un processus continu en spirale les contraintes du social rejaillissant sur la donne technique en la trans formant au fur et mesure des crises que conna t
11. cherche documentaire 307 JoLink Pee amp Olivier Ertzschad Traitement des donn es h t rog nes et formelles vers une approche non m trique de l analyse du dossier de Vetement 321 ValerieL amp all amp H erv R ostaing iv Vers une approche socio s miotique des objets techniques 329 G rard L achaud Compr hension s mio contextuelle des m taphores d intentionnalit dans le multim dia sr Rs At a en er te 337 F abienne L aboz G Lebesoin d une histoire La culture visuelle alg rienne Histoire d un regard troubl 349 Safia B outella S rendipit abduction et recherche sur Internet 361 Sylvie Catalin Histoire de l acc s l information scientifique et technique enjeux th oriques et HEUTISE QUES none ne ubuemanaires acute dnias 369 SylvieF ayet Scribe Lerdle des gravures de la presse illustr e dans la construction et la destruction d un espace imaginaire europ en au X IX si cle ssssssssssssssssssssesessesesen 377 J ean P ierreB acot L histoire entrepreneuriale un autre champ pour la communication 385 Elizabeth Qu briac Programme du Colloque ssnin Gh nase Gace et Rate 391 FC NOM MN 82 re non ananas 395 Colloque parrain par leMINISTERE DE LA RECHERCHE Direction dela technologie Direction ditoriale Daniel Bougnoux Y ves J eanneret Edition amp miseen pages Pascal F roissart R vision amp correction Daniel Bougnoux H l ne Cardy Jo lle F archy Pascal F
12. e de la valeur des recherches en communication des OFYANISAIONS msn nntunenn nana nd 215 B atrice Galinon M d nec La question des rapports intersectoriels Les obstacles l analyse des interactions entre journalistes et politiciens A 223 J acques L eB ohec La m diation culturelle m taphore ou concept Propositions de OREN EA A EEEE EE A EE E E EE 233 Bernadette D ufr ne amp M ichdeG dlereau L e temps comme objet de recherche pour les Sciences de l information t deta communicat oNiessarusaa a A AAA ARA 241 Luc a ckl E D couvrir et red couvrir des objets d analyse L ad quation entre l offre et la demande sur Internet la confluence de JA SOCIO ECONOMIC serres nine an a iret a N tirs 251 VivianeLeF ournie La fiction audiovisuelle interactive dans les collections multim dia de la Biblioth que nationale de F rance Ou comment commencer en finir avec la fiction du multim dia et de l interactivit 2 259 L aurence Allard Chanial Penser l informatique un effort indispensable pour les SIC 269 P ascal R obert Les enjeux contemporains des mondes de la musique 279 Emilie D a Lage P y Francois D ebruyne amp David Vandiedonck Pour une pragmatique des discours t l visuels 287 PierreB elot Letravail dela citation m tat l visuelle 295 Y ves Chevalier F Chercher fabri quer FORSIC M ise en uvre d un projet de gestion des connaissances pour la formation de masse la re
13. e sur l IRC chaque utilisateur est iden tifi par un pseudo nickname Autre diff rence majeure entre les forums U senet et les canaux IRC ces derniers sont dynamiques Quiconque peut cr er tout moment son propre canal de discussion sans formalit particuli re autre que l envoi d une commande au serveur condition de lui attribuer un nom diff rent de ceux qui sont d j en activit Le revers de cette souplesse est que sit t qu un canal se vide de ses participants il dispara t Nous verrons plus loin les cons quences de cette contrainte sur la structuration du dispositif quelques nuances pr s la plupart des interfaces de clients IRC se ressemblent L cran de l usager se compose d une s rie de fen tres d di es chacune soit une conversation sur un canal soit un dialogue priv avec un autre usager La fen tre d un canal dite publique est g n ralement divis e en trois zones la zone principale affiche les contributions textuelles du groupe sa droite une sous fen tre en colonne affiche en permanence la liste des participants Enfin la partie inf rieure permet de saisir du texte ou des commandes destination du serveur 2 2 L e dispositif sous l angle social structure de pouvoir Les membres d un canal se r partissent en trois cat gories principales les op rateurs du canal ou ops qui y font r gner l ordre les mod rateurs de conversation voices dont le statut e
14. ents se 185 les changent puis les transforment les perfectionnent volont et les r intro duisent ensuite sur le r seau pour observer leurs interactions avec les usagers et souvent les autres bots La vitesse de r action et d ex cution d un automate facilite les pratiques mal veil lantes et modifie la temporalit du dispositif On a vu ainsi pulluler des automates agressifs ou nuisibles appel s g n riquement warbots capables de travailler de concert pour s emparer d un canal donn au profit de leur ma tre Loin de stabi liser l environnement IRC l entr e en lice des robots a commenc au contraire par en accro tre le chaos alors que la population du r seau EF net en croissance expo nentielle changeait de nature il ne s agissait plus de quelques bricoleurs passionn s mais d usagers en qu te d un service fiable Dans le m me temps certains programmeurs se sont mis d velopper des bots paci fiques et beaucoup plus labor s dont la fonction tait de prot ger un canal contre les agressions tout en r solvant les probl mes de stabilit voqu s plus haut Les robots gardiens de type E ggdrop ont ainsi deux fonctions de base rester pr sents en permanence sur un canal afin de le maintenir actif et lorsqu ils ont le statut d op rateur attribuer sur demande apr s identification par mot de passe les privil ges d op rateur aux usagers inscrits dans sa base de donn es Ce gardien automatique
15. ernet 23 E ric G erge U sages pr suppos s et usages r els ou comment les mus es virtuels invitent penser une approche nouvelle des rapports entre concepteurs et UtIIISAEEUrS nn 33 Dani leBrochu amp N athalieN o Cadet Internet et biblioth caires des repr sentations professionnelles paradoxal eS Pin ueneninemnnernnuntunaaunniausnintulonanenati 41 H d ne M arie Penser les m dias sans notion de MASSE nee 49 P ascal F roissart U sages des technologies d information et de communication reconsid rer le champ d tude 7 un 57 Serge P roulx quoi sert l incertitude 2 num 67 N adia Dillenseger amp Christine L aemma Exp rimentation confiance information et narration l heure des r seaux 75 J ean L ouis W a ssberg Histoire d une confrontation Le discours t l visuel propos de science 83 Igor Babou B N ouveaux points de vue nouvelles r f rences L homme des confins Pour une anthropologie interculturelle 95 Joanna N owicki Les modalit s paradoxales de la pr sence chr tienne Sur Internet 105 Corinne bensour Fes des images et les SIC inner 111 Philippe Quinton Logiques sociales et TICES l approche par les proc d s d criture 119 M athilde M iguet amp Laurent Collet Discipline autodiscipline et techniques de soi une approche foucaldienne de la communication d entreprise 127 T homas H eller Lectrices au quotidien E nqu te de r ception a
16. i devenir chef de canal channel manager sur Undernet pour peu qu il obtienne l appui d un nombre suffisant d usagers En quelque sorte la fondation du r seau U ndernet s inscrit dans la poursuite d un projet sociotechnique dans lequel les comp tences sociales des acteurs importent au moins autant que leurs comp tences techniques 1 Undernet est juridiquement une organisation but non lucratif fonctionnant un peu sur le mod le de l Internet Society 186 3 2 L essor dela cyberguerre Nous avons vu que l utilisation d automates destin s ravir le contr le d un canal ses propri taires a contribu l instauration du robot gardien M ais cela n a pas emp ch ces pratiques d viantes de s intensifier Le plus souvent la d linquance IRC enne joue le r le d exutoire et s exprime au d triment des usagers du canal d c t parfois m me de son propre canal en cas de conflit la forme de nuisance la plus b nigne consistant d verser un flot d injures flood sur le canal public jusqu ce que les op rateurs r agissent Certaines agressions appel es nuking et cibl es sur des individus ont pour but de provoquer la d connexion d IRC voire d Internet et m me dans certains cas le crash de leur micro ordinateur qu ils doivent alors r initialiser Exploitant diverses failles du logiciel client ou du syst me d exploitation ces attaques sont parfois utilis es pour vider un c
17. ire que quelques r seaux seulement attirent la majorit des usagers de l IRC Ainsi les quatre principaux r seaux en importance EF net Undernet DALnet et IR Cnet se partagent environ 150 000 usagers simultan s en p riode de pointe ils sont suivis de pr s par le r seau de M icrosoft 15 000 puis par le r seau W ebN et 7 300 apr s quoi le nombre d utilisateurs d cro t tr s rapidement Pour que la communication soit possible entre un si grand nombre d interactants un minimum de structuration est indispensable C est pourquoi l instar du r seau 1 Cette description reprend largement tout en la r actualisant par des donn es plus r centes une recherche ethnographique exploratoire men e pendant deux ans Latzko T oth 1998 qui s inscrit dans le sillage de travaux ethnographiques pr curseurs men s en France propos des usages du minitel Jou t 1989 et de la t l phonie multipolaire Briole 1992 l observation participante et aux entre vues semi structur es avec des usagers s ajoute une exploration des archives emmagasin es plus ou moins informellement sur le W eb sites officiels de r seaux IRC entiers ou de canaux sp cifiques pages d information sur les logiciels et pages personnelles d usagers de l IRC 2 Laliste laquelle nous nous r f rons ici est celle que proposait par d faut le logiciel mIRC en 1999 et sans tre exhaustive elle donne un excellent aper u des divers r seaux existants
18. le dispositif en se d veloppant Enfin c est le statut de la technique elle m me que l IRC nous conduit r inter roger et resituer par rapport au social T oute position d terministe technique ou sociale para t clairement intenable ici De fait la technique devient plut t par s dimentation et autonomisation un acteur du dispositif Le r le du bot dans l environnement que constitue l IRC en est l illustration la plus frappante L activit de la technique et l interactivit qui en r sulte entre artefacts techniques et agents humains engendre une part irr ductible de complexit Ni d terminante ni tout 188 fait d termin e la technique devient ici constituante d une socialit hybride dans et par laquelle agents humains et artificiels semblent se m diatiser mutuellement Bibliographie Beaud Paul 1989 ditorial R seaux n 38 M essageries p 7 Beaudouin Val rie et Julia Velkovska 1999 Constitution d un espace de relation sur Internet forums pages personnelles courrier lectronique R seaux n 97 p 121 177 Briole Alain 1992 La r union t l phone grand public alliance du social et de la technique dans P rin Pascal et Gensollen M ichel La communication pluridle L interaction dans les t conf rences Paris La Documentation fran aise p 249 67 Danet Brenda Lucia Ruedenberg et Y ehudit Rosenbaum T amari 1997 Hmmm W here s
19. n humain d une multiplicit d acteurs assumant divers degr s de responsabilit et intervenant plus ou moins activement dans l organisation et l volution de ces r seaux une micro soci t lectronique tr s structur e malgr son apparente anarchie l instar des messageries T l tel qui ont t longuement m pris es comme objet d tude du fait de leur pr tendue trivialit Beaud 1989 l IRC est encore boud par les recherches sur les usages d Internet et plus largement des technologies de l information et de la communication Et dans la majorit des rares travaux qui lui sont consacr s l IRC ne constitue pas l objet d tude en soi mais un cadre d inter action sp cifique de communication m diatis e par ordinateur CM O aux caract ris tiques donn es ce sont les modalit s et les formes de l interaction qui sont l objet de l analyse les dimensions linguistiques ludiques et dramaturgiques tant le plus souvent privil gi es cf W erry 1996 Danet et al 1997 Herring 1999 Beaudouin et Velkovska 1999 En analysant l IRC non comme un cadre d interaction donn mais comme un dispo sitif en construction perp tuelle articulant diverses cat gories d agents humains et de mat rialit s techniques nous esp rons montrer en quoi cet exemple nous fait r interroger le statut m me de la technique dans les rapports humains E mpruntant les cat gories introduites par Saussure 1916 1995 pour
20. qu ses d buts le r seau IRC comptait plus de serveurs que d usagers qui taient bien entendu tous administrateurs de serveur II a fallu plusieurs ann es avant que le dispositif ne sorte de ces cercles confidentiels et ne se transforme radicalement avec l arriv e de plusieurs vagues successives d usagers La premi re vague 1989 1992 fut celle des tudiants en informatique et des informaticiens professionnels la deuxi me 1993 1995 fut constitu e des tudiants des tablissements d enseignement sup rieur reli s au R seau et la troisi me vague qui a commenc d ferler en 1996 a co ncid avec le branchement massif des m nages nord am ricains Internet Dans le m me temps on a vu le r seau initial EF net se scinder t 1996 et de nombreux r seaux se cr er Regardons maintenant les principales tapes qui ont scand le d veloppement du dispositif 3 1 L e passage d une gestion manudle a une gestion automatis e des canaux Le pivot de la stabilit du groupe IRC est la continuit du canal qui constitue son lieu de rassemblement et dont l existence rappelons le se r duit un simple nom dans la base de donn es des serveurs D s lors on con oit sans peine que la donne technique initiale d IRC pr sente d importantes lacunes en effet il y a antinomie entre le caract re amn sique et extr mement fluctuant du r seau IRC et les aspi rations des usagers cr er des structures permanentes
21. r des mises jour 3 3 Le tropisme g ographique Paradoxalement la pratique collective de ce syst me de communication non seule ment d sincarn e mais aussi d territorialis e a abouti la formation de tribus IRC des communaut s locales d usagers ancr es dans leur territoire g ographique d appartenance et dont le mode d tre ensemble oscille entre la communication m diatis e IRC site W eb officiel du canal babillards lectroniques asyn chrones et le face face notamment au cours de f tes collectives get together ou GT en anglais Comme le fait remarquer Pastinelli 1999 ce tropisme g ographique les canaux IRC se fragmentant jusqu coincider avec une r gion ou une ville contre dit les discours pr disant que l re des r seaux informatiques globaux favoriserait 1 Outre la sp cialisation des canaux cet ancrage dans le territoire physique s observe dans les usages notamment par les modalit s de choix des interlocuteurs et par l inscription du lieu d appartenance dans les conversations Pastinelli 1999 M ais il se traduit aussi techniquement et grande chelle par ce que H inner 2000 d crit comme le d veloppement de r seaux IRC r gionaux tels BrasN et pour les usagers br siliens et la r gionalisation croissante des r seaux globaux 187 l apparition de nouvelles formes sociales purement virtuelles dont le moteur principal se
22. rait la communaut d int r ts le partage de valeurs communes etc En l occurrence ce nouvel espace public de la communication m diatis e par ordinateur appara t plut t comme un lieu alternatif et compl mentaire d int gration dans la soci t d attache de l usager et ce en particulier pour les adolescents et les minorit s socioculturelles et sexuelles 3 4 L institutionnalisation des canaux Par ailleurs une autre tendance s affirme celle de l institutionnalisation des canaux IRC Sur les quatre grands r seaux du moins il est d sormais de plus en plus difficile de cr er un nouveau canal stable atteignant une masse critique d usagers assurant sa p rennit L une des causes de cette tendance est l interdiction souvent explicite d annoncer l existence d un canal sur un autre des robots se chargeant d expulser sans pr avis les usagers qui enfreignent cette r gle D autre part les canaux se font conna tre de plus en plus souvent via leur site W eb Enfin on commence voir se d velopper des f d rations de canaux IRC rep rables par l tablissement d hyperliens r ciproques sur leurs sites W eb mais galement par la pr sence simultan e d une forte proportion d usagers sur plusieurs de ces canaux Cette tendance est confirm e par l apparition de m ga sites ou d anneaux de sites W eb regroupant plusieurs canaux IRC Et dans certains cas les collectifs d usagers correspondants se constituent en association
23. roissart Y ves J eanneret F abrication Jouve CI LibrisZone M adeleine Renaud Erwann de Prat Tirage 350 exemplaires Diffusion SF SIC sfsic fairesuivre com et librairies sp cialis es T ekhn tex club internet fr Une version lectronique des communications pr sent es dans ce volume est disponible sur le site http www webinfocom msh paris fr N ote D eux textes sont absents de la publication des Acts Pour une microsociologie de la r ception St phane Calbo et Anthropologie dela communication et anthropologie visuelle un dialogue de bon voisinage Y ves W inkin et Christian Lallier Les droits de reproduction d adaptation et de reproduction par tous proc d s sont r serv s pour tous pays La loi du 11 mars 1957 n autorisant aux termes des 2 et 3 de l article 41 d une part que les copies ou reproductions r serv es l usage priv du copiste et non destin es une utilisation collective et d autre part que les analyses et les courtes citations dans un but d exemple et d illustration toute repr sentation ou reproduction int grale ou partielle faite sans le consentement de l auteur ou de ses ayants droits ou ayant cause est illicite 1 de l article 40 Cette repr sentation ou reproduction par quelque proc d que ce soit constituerait donc une contrefa on sanctionn e par les articles 425 et suivants du Code p nal 2001 SFSIC amp auteurs
24. st interm diaire et le plus souvent honorifique sauf lorsque le canal est configur en mode mod r par les ops et pour finir les usagers sans privil ge sur le canal ou usagers lambda ces cat gories d usagers il faut ajouter celles d op rateur IRC ircop et d administrateur IRC irc admin valant pour l ensemble d un r seau donn Constituant moins de 1 dela population d un r seau IRC les ircops ont la charge de veiller au bon fonctionne ment du r seau De technique leur responsabilit est devenue de plus en plus sociale avec le temps puisqu ils ont fr quemment trancher des conflits entre usagers Ces superutilisateurs sont eux m mes d sign s par les responsables techniques des serveurs les administrateurs IRC Ces derniers influencent direc tement mais de fa on coll giale la configuration et l volution des r seaux IRC En effet pour pouvoir int grer un serveur un r seau IRC quelconque son admi nistrateur doit en quelque sorte se faire parrainer par un autre irc admin qui doit autoriser l autre serveur se relier au sien Parfois des conflits surviennent d ordre technique d finition du protocole ou id ologique politiques d utilisation par les usagers qui r sultent soit en l exclusion d un serveur soit en une partition d finitive du r seau L op rateur d un canal exerce un contr le pl nipotentiaire sur celui ci II peut notamment fixer le statut du canal et
25. upr s de lectrices et lecteurs d un quotidien r gional analyses des discours des pratiques et des textes 137 Sylvie D ebras C P luralit des d marches des niveaux et des disciplines Emprunts adaptations n gociations et r flexions T ravaux interdisci plinaires autour dela mise au point d une narratologie m diatique 149 Annik D ubied Approches du discours militaire sur la communication Analyse du discours institutionnel et entretiens ethnographiques 157 ClaireOge amp Caroline Ollivier Y aniv Rh torique et communication de CIISC scssssssssesssssecssssssssssesssssssssssssnssssuscsssssssssssssssssseseses 165 Winni J ohansen amp Finn F randsen La rh torique comme lien entre les th ories L exemple de la cr dibilit des journalistes de radio et t l vision 173 Guillaume Soulez L Internet Relay Chat un dispositif sociotechnique riche d enseignements 181 Guillaume L atzko T oth Du leader au traducteur pour ou contre le mariage de raison 2 189 Christelle F ourrier pes de m diatisation le cas des d bats t l vis s fran ais a immigration 1996 1997 Analyse communicationnelle et analyse de AISCOUrS iiss ccasadstvcccasdeacevvazs uaa ia na a aA A N RAR 197 Christine B arats M arbre R flexions sur une tude de la communication gouvernementale 205 Simone Bonnafous amp Serge Vassy iii D Conduire des recherches en information amp communication Origin
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